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Nouvelles technologies et amelioration des inventaires fauniques: cas des drones et camera piege dans la gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué


par Merlin MELI
Université de Dschang - ingénieur Eaux et Forêts 2019
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN FACULTE D'AGRONOMIE ET DES

SCIENCES AGRICOLES

REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-travail-Patrie FACULTY OF AGRONOMY AND

Peace-Work- Fatherland

AGRICULTURAL SCIENCES

UNIVERSITE DE DSCHANG Dschang school of Agriculture and

Environmental Sciences

UNIVERSITY OF DSCHANG

Scholae Thesaurus DschangensisIbiCordum B.P.96, Dschang (Cameroun)-Tél./Fax: 233 45 13

BP 222, Dschang (Cameroun) Tél'/Fax(237)33 45 1566

81 Website: http://www.univ-dschang.org E-mail: udsrectorat@univ-dschang.org

E-mail: fasa@univ-dschang.org

DEPARTEMENT DE FORESTERIE

DEPARTMENT OF FORESTRY

LABORATOIRE DE FAUNE ET AIRES PROTEGEES, SYLVICULTURE ET TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB)

NOUVELLES TECHNOLOGIES ET AMELIORATION DES INVENTAIRES FAUNIQUES : CAS DES DRONES ET CAMERA-PIEGES DANS LA GESTION DURABLE DES HIPPOPOTAMES DE L'UTO BENOUE, NORD CAMEROUN

Mémoire en vue d'obtention du diplôme d'ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Par : MELI MERLIN
Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et Chasses
Matricule : CM-UDs-15ASA0454
Option : Forêts et Agroforesterie
22ieme promotion

Juillet 2019

REPUBLIQUE DU CAMEROUN FACULTE D'AGRONOMIE ET DES

SCIENCES AGRICOLES

REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-travail-Patrie FACULTY OF AGRONOMY AND

Peace-Work- Fatherland

AGRICULTURAL SCIENCES

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Environmental Sciences

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DEPARTMENT OF FORESTRY

LABORATOIRE DE FAUNE ET AIRES PROTEGEES, SYLVICULTURE ET TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB)

NOUVELLES TECHNOLOGIES ET AMELIORATION DES INVENTAIRES FAUNIQUES : CAS DES DRONES ET CAMERA-PIEGES DANS LA GESTION DURABLE DES HIPPOPOTAMES DE L'UTO BENOUE, NORD CAMEROUN

Mémoire en vue d'obtention du diplôme d'ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Par : MELI MERLIN
Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et Chasses
Matricule : CM-UDs-15ASA0454
Option : Forêts et Agroforesterie
22ieme promotion

SUPERVISEUR

Pr BOBO KADIRI Serge

Maître de Conférences

Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles Université de Dschang

ENCADREUR
Mr MBAMBA MBAMBA Jean Paul
Kévin
MSc, Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses
Spécialiste de la Faune
Conservateur du Parc National de la
Bénoué

Juillet 2019

i

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je, soussigné MELI MERLIN, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux effectués dans le Parc National de la Bénoué sur « les nouvelles technologies et amélioration des inventaires fauniques : cas des drones et camera-pièges dans la gestion durable des hippopotames du PNB», sous la supervision de Pr. BOBO KADIRI Serge, Maître de Conférences à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang, et l'encadrement technique de M. MBAMBA MBAMBA Jean Paul Kevin, Conservateur du Parc National de la Bénoué.

Le présent mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Signature de l'auteur Visa du superviseur

MELI MERLIN Pr. BOBO KADIRI Serge

Date / / Date / /

Visa du chef de département

Pr. TCHAMBA Martin

Date / /

ii

DEDICACE

A

Mon père DJIAFOUET Daniel et ma mère MAFOUO Rose.

iii

REMERCIEMENTS

Les résultats présentés dans le présent document n'auraient vu le jour, sans la bienveillante contribution de certaines personnes. Puisse chacune d'elles, en lisant son nom sur cette page, recevoir l'expression de toute ma considération et de ma sincère gratitude. Il s'agit particulièrement de :

- Pr. BOBO KADIRI Serge, Maître de Conférences à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'université de Dschang, qui m'a donné l'occasion d'effectuer ce travail et également a accepté de le superviser ;

- M. MBAMBA MBAMBA Jean Paul Kevin, Conservateur du Parc National de la Bénoué (PNB), pour son encadrement technique, ses encouragements et les aides apportées pendant cette étude ;

- Tout le personnel enseignant de la FASA et particulièrement ceux du Département de Foresterie, pour les enseignements reçus durant toute notre formation. Il s'agit notamment du Pr. TCHAMBA, Pr. EFOLE, Dr. AVANA, Dr. MAYEBEME, Dr. TEMGOUA Lucie ;

- Mes parents DJIAFOUET Daniel et MAFOUO Rose, qui m'ont donné l'occasion de voir le jour et de pouvoir effectuer cette étude ;

- Mon cousin Mr KAZE Severin, pour l'accueil, son aide financier et assistance matériel, durant tout mon cursus académique ;

- Mr DIFOUO AIME Bertrand, qui m'a toujours soutenu quand besoins s'imposait malgré ses multiples obligations ;

- Mr MELI Simplice pour ses encouragements ;

- Ma nourrisse Mm DOUMTSOP PIATA Yvonne, pour tout son aide ;

- Mes grandes soeurs DJIMELIE Annette et TIOMELA PARRO Chantal, pour leurs assistance ;

- Tout le personnel éco-garde du PNB et particulièrement NDANDJON Marcel, KOSGA Robert, BOLAP Patrick, EKANI, SANDA, TCHOUOBONG Maurice, pour leur aide et soutien pendant l'étude ;

- Tous les volontaires du PNB et particulièrement HAMADOU et Mr PAIL, pour leur aide ;

- Mes compagnons de stage, KEBIWA Ulrich, CHEBOU Luc, pour l'aide et le soutien moral ;

- Mes camarades de promotion pour les meilleurs moments passés ensemble ces dernières années.

iv

TABLE DE MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

TABLE DE MATIERES iv

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES ANNEXES x

LISTE DES ACRONYMES xi

RESUME xiii

ABSTRACT xiii

CHAPITRE I : INTRODUCTION 1

I.1. Contexte et justification 1

I.2. Problématique 2

I.3. Objectifs 4

I.4. Intérêt de l'étude 5

1.5. Limite de l'étude 5

CHAPITRE II : DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTERATURE 6

II.1. Définition des concepts 6

II.1.1. Drone 6

II.1.2. Camera-pièges 6

II.1.3. Gestion durable 6

II.1.4. Inventaire de faune 6

II.1.5. Aire protégée 6

II.1.6. Parc national 7

II.1.7. Conservation 7

II.1.8. Habitat 7

II.1.9. Abondance absolue 7

II.1.10. Abondance relative 7

II.1.11. Méthodes directes d'inventaire 7

II.1.13. Piégeage photographique 7

II.1.14. Population 8

II.1.15. Saline 8

II.2. Revue de la littérature 8

II.2.1. Problématique de la conservation de la biodiversité au Cameroun 8

v

II.2.2. Cadre politique des inventaires fauniques 9

II.2.3. Cadre juridique des inventaires fauniques 10

II.2.4. Cadre institutionnel des inventaires fauniques 12

II.2.5. Utilisation des pièges photographiques comme méthode d'inventaire 13

II.2.6. Quelques caractéristiques techniques de Bushnell ESTD 13

II.2.7. Utilisation des drones en inventaire faunique 14

II.3. Généralités sur les hippopotames 15

II.3.1. Classification systématique de l'hippopotame 15

II.3.2. Comportement 16

II.3.3. Alimentation 16

II.3.4. Reproduction 16

II.3.5. Habitat 16

II.3.6. Distribution des hippopotames en Afrique 17

II.3.7. Hippopotames au Burkina Faso 17

II.3.8. Hippopotames au Benin 18

II.3.9. Hippopotames au Cameroun 19

II.3.10. Importance culturelle et socio-économique des hippopotames 19

II.1.12. Méthodes indirectes d'inventaire 20

II.1.13. Principe de recensement des hippopotames 20

II.1.13.1. Recensement par camera-traps 20

II.1.13.2. Recensement par drone 20

CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES 21

III.1. Zone d'étude 21

III.2. Milieu biophysique 22

III.2.1. Climat 22

III.2.2. Relief et topographie 22

III.2.3. Hydrographie 23

III.2.4. Flore 23

III.2.5. Faune 24

III.3. Milieu Humain 25

III.3.1. Population 25

III.3.2. Usage socio-économique du parc et de sa zone périphérique 25

III.3.2.1. Tourisme de vision 25

III.3.2.2. Tourisme cynégétique 26

III.3.2.3. Agriculture 26

vi

III.3.2.4. Orpaillage 27

III.3.2.5. Elevage 27

III.3.2.6. Braconnage et Commerce de la viande de brousse 27

III.3.2.7. Pêche 28

III.3.3. Bois de chauffage et de service. 28

III.3.3.1 Bois de chauffage 28

III.3.3.2. Bois de service 28

III.3.4 Produits forestiers non ligneux 28

III.3.4.1. Espèces utilisées pour la pharmacopée 29

III.3.4.2 Paille 29

III.3.4.3 Espèces fruitières 29

III.3.4.4. Espèces utilisées pour la corde 30

III.3.4.5. Champignons 30

III.3.4.6. Miel 30

III.4. Collecte des données 30

III.4.1. Données secondaires 30

III.4.2- Données primaires sur l'évaluation de la structure de la population d'hippopotames 30

III.4.3. Données sur les menaces qui pèsent sur la faune en générale et les hippopotames en

particulier 31

III.4.4. Déroulement de l'inventaire 31

III.5. Traitement des données 32

III.5.1 Evaluation de la structure de la population d'hippopotames 32

III.5.1.1. Sélection d'images 32

III.5.1.2. Comptage à l'aide d'images 32

III.5.1.3. Comptage par station 32

III.5.2. Evaluation de l'influence des activités anthropiques sur les indices d'hippopotames 33

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS 34

IV.1. Résultats 34

IV.1.1. Structure de la population d'hippopotames 34

IV.1.1.1. Effectif d'hippopotames par mare visitée 34

IV.1.1.2. Distribution par groupe 35

IV.1.1.3. Caractérisation des mares 36

IV.1.1.4. Organisation sociale et structure de la population 37

IV.1.1.5. Calcul de quelques paramètres 38

IV.1.1.6. Distribution spatiale des hippopotames 39

IV.1.1.7. Tendance évolutive des effectifs d'hippopotames dans le PNB 40

vii

IV.1.1.8. Hautes valeurs de conservation 41

IV.1.1.9 Période de détectabilité des hippopotames 41

IV.1.2. Proposer une stratégie de gestion des hippopotames dans le PNB 43

IV.1.2.1. Etat des lieux des menaces qui pèsent sur les hippopotames et leur habitat 43

IV.1.2.1.1. Braconnage 43

IV.1.2.1.2. Orpaillage clandestin 44

IV.1.2.1.3. Pêche illégale 45

IV.1.2.1.4. Variations climatiques 46

IV.1.2.1.5. Transhumance de troupeaux de boeufs 46

IV.1.2.1.6. Abondance des activités anthropiques de manière générale dans l'UTO Bénoué 47

IV.1.2.1.7. Distribution spatiale des menaces sur les hippopotames 48

IV.1.2.1.8. Relation entre les activités humaines et les indices hippopotames 48

IV.1.2.2. Stratégie de gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué 50

IV.1.2.2.1. Vision 50

IV.1.2.2.2. But 50

IV.1.2.2.3. Axes stratégiques 50

IV.1.2.3. Cadre temporel des différentes actions 53

IV.1.2.4. Evaluation des coûts 53

IV.2. DISCUSSION 55

CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 57

BIBLIOGRAPHIE 59

ANNEXES 66

viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Caractéristiques de la camera Bushnell 14

Tableau 2: Effectifs d'hippopotames par mare 34

Tableau 3: Caractérisation des mares 36

Tableau 4: IKA d'indices d'hippopotames 38

Tableau 5: Abondance des signes de braconnage 44

Tableau 6: Abondance des signes d'orpaillage 45

Tableau 7: Abondance des signes de pêche 46

Tableau 8: Abondance des signes de transhumance 47

Tableau 9: Abondance des activités humaines dans l'UTO Bénoué 47

Tableau 10: Evaluation des coûts de la stratégie de gestion des hippopotames 53

ix

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Distribution des hippopotames en Afrique 17

Figure 2: Parc National de la Bénoué dans le complexe des aires protégées du nord 21

Figure 3: Diagramme ombrothermique (1982-2012) 22

Figure 4: Diagramme des effectifs d'hippopotames par mares 35

Figure 5: Distribution des hippopotames par groupe 37

Figure 6: Groupe d'hippopotame dans une mare de l'UTO Bénoué 38

Figure 7: Distribution des hippopotames dans l'UTO Bénoué 39

Figure 8: Tendance évolutive des populations d'hippopotames dans l'UTO Bénoué 40

Figure 9: Hautes valeurs de conservation 41

Figure 10 : Heure de sortie des hippopotames 42

Figure 11: Heure de retour des hippopotames 42

Figure 12: Carcasse d'hippopotame (a) et braconnier interpellé (b) 43

Figure 13: Signe de présence humaine dans le PNB 45

Figure 14: Carte des activités anthropiques dans l'UTO Bénoué 48

Figure 15: Relation entre les activités humaines et les indices d'hippopotames 49

Figure 16: Carte des interactions entre les activités humaines et les indices d'hippopotames 49

x

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Fiche des données sur la structure de la population d'hippopotames 66

Annexe 2 : Fiches des données sur les menaces sur les hippopotames 66

Annexe 3: Planche photographique 67

xi

LISTE DES ACRONYMES

CEIBC : Centre d'Echange d'Information sur la Biodiversité du Cameroun.

CITES : Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de

flore sauvage menacées d'extinction

COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique Centrale

DRFFN : Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Nord

FAO : Organisation des Nation Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FASA : Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

IKA : Indices Kilométriques d'Abondance

INS : Institut Nationale de la Statistique

MINEF : Ministère de l'Environnement et des Forêts

MINEP : Ministère de l'Environnement et de le Protection de la nature

MINEPDEDD : Ministère de l'environnement, de la Protection de la Nature de du Développement Durable

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

OAB : Organisation Africaine du Bois

OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux

PAFN : Plan d'Action Forestier National

PAFT : Plan d'Action Forestier Tropical

PFBC : Programme des Forêts du Bassin du Congo

PNB : Parc National de la Bénoué.

PNBN : Parc National de Bouba-Ndjiddah

PNF : Parc National du Faro

PNGE : Plan National de Gestion de l'Environnement

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

PSFE : Programme Sectoriel Forêt et Environnement

xii

WWF : World Wild Fund for Nature/ Fond mondial pour la nature

ZIC : Zone d'Intérêt Cynégétique

xiii

RESUME

La présente étude réalisée dans l'Unité Technique Opérationnelle Bénoué (UTO Bénoué) durant la période allant du 1er janvier au 31 mai 2019 a essentiellement porté sur les « nouvelles technologies et amélioration des inventaires fauniques : cas des drones et camera-pièges dans la gestion durable des hippopotames de l'UTO Bénoué ». D'une façon globale, l'étude avait pour objectif d'apporter des informations qualitatives et quantitatives dont la portée est de contribuer à la meilleure connaissance des effectifs d'hippopotames dans l'UTO Bénoué afin de planifier la gestion durable de cette espèce. La méthode de comptage utilisée durant cette étude est le comptage total qui s'est déroulé à travers plusieurs techniques entre autres le piégeage photographique, la station de comptage pédestre et le survol par drone. Après analyse des données, 287 hippopotames ont été inventoriés dans 16 mares permanentes situées sur les 120 km que couvre le cours du fleuve Bénoué soit environ 2 individus par km. La mare ayant la plus forte concentration de cette espèce se trouve sur le Mayo-Oldiri située dans la ZIC 3 soit 34% de l'effectif total. La tendance évolutive de cette espèce se présente en trois phases notamment la période allant de 1975 à 1999 où il y a un accroissement de la population d'hippopotame puis de 2012 à 2014 caractérisée par une baisse de l'effectif et la période allant de 2016 à 2019 marquée par une augmentation progressive des effectifs d'hippopotames. Les plus récents sont ceux réalisés par MBAMBA en 2013, 2016 et 2018 dont les résultats sont 205, 228 et 217 respectivement. Les principales menaces qui affectent les hippopotames sont entre autre le braconnage, la transhumance, la pêche et les changements climatiques. Afin de réduire l'impact de ces dynamismes, le service de la conservation effectue des patrouilles pour refouler les contrevenants. Plusieurs axes stratégiques ont été définis pour assurer la gestion durable de cette espèce dans le PNB. Il s'agit de la lutte anti-braconnage, la valorisation de l'espèce, le renforcement de la collaboration entre les parties prenantes, la coordination, suivi-évaluation du plan de gestion et le financement durable. Compte tenu des observations faites sur le terrain, l'étude recommande une bonne collaboration entre les parties impliquées dans la gestion des ressoudes fauniques, l'amélioration des conditions de travail des éco-gardes, le renforcement des capacités des gardes communautaires.

Mots clés : Camera-piège, Drones, Gestion durable, Hippopotame, UTO Bénoué.

xiii

ABSTRACT

The present study, carried out in the Benue Operational Technical Unit (Benue UTO) during the period from 1 January to 31 May 2019, focused on new technologies and improvement of wildlife inventories using drones and camera-traps in sustainable management of hippopotamus in UTO Benue. Overall, the aim of the study was to provide qualitative and quantitative information which will contribute to improve knowledge of hippopotamus numbers in the Benue UTO in order to plan the sustainable management of this species. The method used during this study is the total count through several techniques (photographic entrapment, pedestrian counting station and drone flyover). Analysis of the data showed that 287 hippopotamuses (2 ind per km) were counted in 16 permanent pools located on the 120 km covered by the course of the Benue River. The pond with the highest concentration of this species is found on Mayo-Oldiri located in ZIC 3, ie 34% of the total population. The evolutionary trend of this species is presented in three phases, particularly the period from 1975 to 1999 when there is an increase in the hippopotamus population and then from 2012 to 2014 characterized by a decline in the population and the period from 2016 in 2019 marked by a gradual increase in hippopotamus numbers. The most recent are those made by MBAMBA in 2013, 2016 and 2018, with results of 205, 228 and 217 respectively. The main threats to hippos are poaching, transhumance, fishing and climate change. In order to reduce the impact of these dynamics, the conservation department conducts patrols to repress offenders. Several strategic axes have been defined to ensure the sustainable management of this species in the GNP. These are the fight against poaching, the valorization of the species, the strengthening of the collaboration between the stakeholders, the coordination, monitoring and evaluation of the management plan and the sustainable financing. Given the observations made on the ground, the study recommends a good collaboration between the parties involved in the management of wildlife resources, the improvement of the working conditions of the eco-guards, the capacity building of the community guards.

Keys words: Benue UTO, Camera-traps, Drone, Sustainable management, Hippopotamus.

1

CHAPITRE I : INTRODUCTION

I.1. Contexte et justification

La grande variété de climats, de reliefs et d'habitats ont fait du Cameroun un pays pourvu de nombreux écosystèmes et d'une biodiversité exceptionnelle (Eba'à et Bayol, 2009). Cette richesse est préservée par un grand nombre d'aires protégées qui couvrent 20,3% du territoire national (INS, 2015). Le Nord-Cameroun présente une grande zone d'intérêt international pour la conservation de la faune sauvage. Cette importante richesse faunique a permis la création de plusieurs aires protégées occupant près de 44% de la superficie de la région (DRFFN, 2008). Ces aires protégées sont constituées de 28 Zones d'Intérêts Cynégétiques (ZIC) et trois Parcs nationaux dont le Parc National de la Bénoué (PNB), le Parc National du Faro (PNF) et le Parc National de Bouba-Ndjiddah (PNBN). Le PNB renferme une faune diversifiée qui compte près de 35 espèces de grands et moyens mammifères diurnes appartenant à 11 familles (Tsakem et al., 2004). Parmi ces mammifères figure l'hippopotame qui fait l'objet de la présente étude. L'espèce Hippopotamus amphibius Linné (1758) est un gros mammifère typiquement africain. L'Hippopotamus amphibius a été placé dans la classe A de la loi 94. En 2017, l'UICN a publié la liste rouge des espèces menacées et l'hippopotame fait partir des espèces « vulnérables » et est par ailleurs exclu du commerce national, et même du commerce international, puisqu'il est classé dans l'annexe II de la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Malgré toutes ces mesures de sauvegarde et de protection adoptées aussi bien au niveau national qu'international, cette espèce subit un déclin tantôt à cause de la faible applicabilité des politiques, tantôt à cause de la non maitrise des caractéristiques des populations d'hippopotame au Cameroun, notamment dans les aires protégée UICN (2009).

Depuis une dizaine d'années, les drones et caméras ont fait leur apparition dans le domaine civil et leurs applications n'ont cessé de se développer, ouvrant de nouvelles perspectives pour la gestion de l'environnement et de la faune (Jones et al., 2006 ; Hardin et Hardin, 2010 ; Getzin et al., 2012 ; Koh et Wich, 2012 ; Wing et al., 2013). Leurs avantages, tels que les coûts d'achat et de maintenance faibles pour les mini-drones habituellement utilisés dans les applications civiles (Berni et al., 2008 ; Dunford et al., 2009), la logistique facile avec un déploiement et une prise en main rapide (Dunford et al., 2009 ; Xiang et Tian, 2011), l'empreinte écologique réduite et la possibilité de voler dans une large gamme de conditions météorologiques et à basse altitude, leur confèrent une haute résolution spatiale et temporelle

2

par rapport aux plates-formes classiques de télédétection (Xiang et Tian, 2011 ; Turner et al., 2012). Ces caractéristiques combinées à des capteurs de plus en plus performants permettent d'obtenir des images dont la résolution spatiale est de quelques centimètres, bien en-delà de l'imagerie aérienne et satellite classique. Il devient dès lors possible de repérer et d'identifier sur de telles images, animaux, humains, véhicules et infrastructures.

Les études utilisant les techniques drone et caméras dans le domaine de la faune se sont multipliées mais restent cependant cantonnées à un petit nombre d'espèces, principalement des oiseaux (Chabot et Bird, 2012) et des espèces marines telles que les crocodiles (Djeukam, 2007). Quelques mammifères terrestres ont également été observés à l'instar de l'éléphant (Loxodonta africana) (Vermeulen et al., 2013). Cependant, bien que les possibilités de détection soient très encourageantes, peu d'auteurs ont réalisé de réels comptages de population et tenté de mettre au point un protocole spécifique. Finalement, l'imagerie provenant du drone constitue une base permanente de données qui peut donc être analysée par plusieurs opérateurs à posteriori de manière à augmenter la fiabilité des résultats. Les drones et caméras ont donc le potentiel de devenir les prochains outils pour assurer le suivi de la faune et appuyer les équipes de comptage sur le terrain.

I.2. Problématique

La répartition des espèces et la dynamique des populations animales sont essentielles pour comprendre les processus sous-jacents qui permettront de mieux préserver ces ressources (Koh et Wich, 2012). Ces éléments soulignent l'importance de développer de nouvelles approches de gestion efficaces basées sur des techniques innovantes, abordables et multifonctionnelles. Plusieurs études ont déjà été réalisées sur les hippopotames au Cameroun au cours desquelles l'évaluation de la taille de la population faisait partir des objectifs. En effet, d'avril à juin 2001, (Nchanji et al. 2007) ont compté les indices d'hippopotames communs le long des rives, et les individus qui émergeaient de la rivière Djérem, dans le parc national du Mbam et Djérem. En avril, 18 hippopotames ont été comptés contre 79 entre mai et juin sur le Djérem, ce qui suggère qu'il y avait des effectifs différents à chaque période, mais que les individus réagissaient différemment aux stimuli physiologiques ou au bruit utilisés lors du scenario de comptage. D'où la nécessité de développer une nouvelle approche de comptage. Quelques aspects de l'écologie de l'hippopotame amphibie dans le PNB réalisée par Bakowé (2012) dont l'approche méthodologique était basée sur le comptage le long du cours d'eau Bénoué. Le dénombrement se faisait chaque fois qu'un individu ou groupe d'individus était aperçu. Les observations se faisaient en journée et le temps d'observation

3

était fonction du nombre d'individus présent dans la mare. En 2013, Scholte a réalisé une étude sur le déclin de la population d'hippopotame commun au PNB entre 1976 et 2013. La méthodologie de comptage était celle appliquée par Ngog Njie (1988). Tous les comptages sauf un ont eu lieu vers la fin de la saison sèche, lorsque la rivière Bénoué était la seule source d'eau du parc et que la région était facilement accessible. La seule exception était le décompte de juillet 2013 effectué pendant la saison des pluies au cours de laquelle le comptage fut quelque fois perturbé par les pluies et la montée des eaux qui n'était pas favorable car les hippopotames étaient immergés. Un dénombrement d'hippopotames a aussi été réalisé dans le PNB par Maha (2012). Du fait des détours et des rebroussements de chemins, l30 km étaient parcourus en 11 jours. Pour ce qui est du travail d'inventaire, il s'est fait dans les cours d'eau qui arrosent le PNB. Ce dénombrement s'est effectué en début de saison de pluies, ce qui a représenté quelquefois, une difficulté majeure du fait des crues des cours d'eaux par endroits, d'où l'immersion des hippopotames. La méthode de comptage utilisée est celle du comptage à pied le long du cours d'eau (Ngog Njé, 1988). Par ailleurs, la navigation sur le cours d'eau à l'aide de la pirogue présente des risques d'attaques d'hippopotames qui pourraient avoir des dégâts d'ordre matériels et humains. De même, aucune de ces études n'avait utilisé des nouvelles technologies telles les drones ou alors les cameras-pièges dans le processus de dénombrement.

Après l'interdiction du commerce de l'ivoire d'éléphant en 1989, on a noté une augmentation de l'exploitation des canines d'hippopotames (UICN, 2006). Suite à cette augmentation, l'UICN (2006) affirme que cette croissance du commerce des dents du cheval de l'eau a atteint la barre de 53% du nombre d'exportation initial et s'est traduit par la baisse considérable de la population de l'amphibie en Afrique (7 à 20%). D'autre part, l'UICN (2006) souligne que la chasse illégale et la dégradation des habitats sont les principales menaces à la survie de cet amphibie. Dans ce sens, pour justifier l'ampleur des menaces, Dibloni et al. (2010) affirment qu'en République Démocratique du Congo, la population d'hippopotames était estimée à 30.000 individus dans le Parc National des Virunga (Delvingt, 1978), et qu'aujourd'hui celle-ci est passée à 3000 individus, soit un taux de décimation de 90%. Au Cameroun, l'hippopotame est une espèce à haute valeur éco-touristique. Le plan de gestion élaboré par le MINFOF en 2015 prévoit un quota de prélèvement attribué après élaboration d'un plan de tir qui fixe les quotas relatifs à chaque espèce. La méthode d'estimation des quotas d'exploitation théorique de Martin et Thomas (1991), fixe un taux d'exploitation maximum de l'hippopotame à 10% de son effectif total. Le prélèvement par la

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chasse sportive sanctionnée par l'obtention d'une autorisation spéciale délivrée par le Ministre des Forêts et de la Faune est estimé à 5% (MINFOF) alors même que l'effectif total d'hippopotame reste méconnu.

Au niveau local, les populations riveraines du PNB constituées pour une grande partie des immigrants, sont pauvres et tirent l'essentiel de leurs ressources de la nature en pratiquant entre autre l'orpaillage, la pêche, l'élevage sédentaire et la coupes abusive du bois (MINFOF, 2009). Les conséquences plus ou moins directes sont la dégradation de l'habitat faunique en général et des hippopotames en particulier, à travers les fosses creusées sur le lit du fleuve Bénoué. Pendant les périodes d'étiage, seules les mares permanentes sont les zones de pêche. Les problèmes restants de l'exploitation de ces ressources halieutiques sont des conflits hippopotames-pêcheurs avec des pertes en vie humaine. C'est le cas par exemple au lac Lagdo au nord du PNB où on a enregistré deux décès des pêcheurs résultant de l'affrontement avec les hippopotames (MINFOF, 2011).

Afin d'améliorer les connaissances sur les hippopotames dans le temps et dans l'espace, dans le but d'assurer leur gestion durable, le conservateur du PNB intègre les drones et cameras-pièges dans le processus d'inventaires de ceux-ci afin d'apporter une plus-value sur les méthodes de comptages existantes. Afin de mener à bien la présente étude, la question principale est de savoir :

Quelle est la contribution de l'utilisation des drones et cameras-piège dans l'amélioration des inventaires des hippopotames au Nord Cameroun en général et dans l'UTO Bénoué en /particulier afin d'assurer une gestion durable de cette espèce ?

Les questions secondaires suivantes ont été formulées pour répondre à cette question.

- Quelle est la structure de la population d'hippopotames dans l'UTO Bénoué ?

- Quelles sont les stratégies efficaces pour la bonne gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué ?

I.3. Objectifs

L'objectif global de l'étude est de contribuer à la meilleure connaissance des effectifs d'hippopotames dans le PNB afin de planifier la gestion durable de cette espèce.

Plus spécifiquement, il sera question de :

- Evaluer la structures de la population des hippopotames dans l'UTO Bénoué en utilisant les nouvelles technologies;

- Proposer une stratégie de gestion durable des hippopotames dans l'UTO Bénoué.

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I.4. Intérêt de l'étude

- Sur le plan technique, la présente étude va contribuer à la mise sur pied d'un nouveau protocole d'inventaire des grands et moyens mammifères à l'aide des drones et camera-pièges ;

- Sur le plan environnemental et social, la présente étude contribuera non seulement à

la sauvegarde, à la protection et à la gestion durable des hippopotames mais aussi à identifier les facteurs qui menacent l'intégrité des populations d'hippopotames. Les résultats obtenus pourront contribuer à la fixation du quota d'abattage du pachyderme et de permettre de prendre des mesures conséquentes afin de réduire les conflits Hommes-Hippopotames fréquents dans la zone.

1.5. Limite de l'étude

Cette étude, comme toutes les autres faites auparavant sur la question, comporte ce qu'on appelle en jargon scientifique un « biais méthodologique ». Les effectifs issus du comptage par drone étaient différents des observations directs. L'estimation du nombre d'hippopotames à l'aide de ces vidéo n'est pas du tout évident dans la mesure où il n'est pas du tout facile d'observer l'ensemble du groupe compte tenue de la turbidité de l'eau, des plongées individuel des hippopotames dans la mare et la hauteur du drone qui réduit non seulement le champ de vision de la camera mais aussi la qualité des images. De même, les cameras n'ont pas au préalable un champ de vision prédéfinie qui permettrait de garantir avec certitude que l'angle de vision est la bonne mais offrent de résultats plus acceptables par rapport aux drones. C'est pourquoi l'utilisation des camera traps est jugée plus efficace et facile à mettre oeuvre.

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CHAPITRE II : DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTERATURE II.1. Définition des concepts

II.1.1. Drone

Selon Grenzdörffer (2013), le drone est un engin volant de taille réduit, sans pilote ni humain à bord et le plus souvent télécommandé, équipé de camera permettant de filmer et réaliser des prises de vue aériennes.

II.1.2. Camera-pièges

Une caméra-piège est un dispositif permettant de faire de photographies d'êtres vivants sans intervention humaine. L'appareil se déclenche automatiquement selon divers procédés. www.ornithomedia.com (consulté le 5 février 2019)

- Il peut être muni d'un capteur de contact. L'animal touche le capteur et déclenche la photographie ;

- Il peut être muni d'un capteur photosensible. Dans ce cas c'est l'ombre de l'animal qui déclenche l'appareil ;

- Il peut utiliser une barrière infrarouge ou laser. Lorsque l'animal traverse cette barrière, la photo est prise.

II.1.3. Gestion durable

Une gestion durable est un mode de gestion qui vise à satisfaire les besoins des générations présentes sans toutefois compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Buttoud et al., 2005).

II.1.4. Inventaire de faune

Un inventaire de faune est l'évaluation des ressources fauniques dans le but d'apporter des informations qualitatives et quantitatives sur le statut de ces ressources, leur utilisation, leur gestion et leur évolution (MINEF, 1997).

II.1.5. Aire protégée

Selon l'UICN (1994), une aire protégée est une portion de terre et/ ou de mer vouée spécialement à la protection et au maintien de la biodiversité, ainsi que les ressources naturelles et culturelles associées, et gérée par des moyens efficaces, juridiques ou autres. Le décret n°95/466/PM du 20 juillet 1995 portant application du régime de la faune dans son article 2, alinéa 1, défini une aire protégée comme étant une zone géographiquement délimitée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durables d'une ou de plusieurs ressources données.

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II.1.6. Parc national

Le décret 95/466 du 20 juillet 1995 en son article 2, alinéa 8 définie un parc national comme étant un périmètre d'un seul tenant, dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l'atmosphère, des eaux, et en général, du milieu naturel, présente un intérêt spécial qu'il importe de préserver contre tout effort de dégradation naturelle, et de soustraire à toute intervention susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et l'évolution.

II.1.7. Conservation

La conservation telle que définie par l'IUCN (1980) est la gestion de l'utilisation humaine de la biosphère de sorte qu'elle puisse produire le plus grand bénéfice soutenable aux générations présentes tout en maintenant son potentiel pour satisfaire aux besoins des générations futures. II.1.8. Habitat

L'habitat est défini comme étant un emplacement particulier où se rencontre une espèce donnée. Il s'agit en quelque sorte l'adresse de l'animal (Triplet et Poilecot, 2009).

II.1.9. Abondance absolue

L'abondance absolue est le nombre total d'individus présents ou le nombre estimé dans la zone inventoriée ; on parle également de taille de la population pour une espèce donnée par unité de temps (Wikipédia, 2018).

II.1.10. Abondance relative

L'abondance relative est le nombre d'individus ou d'indices d'une espèce par unité de surface (généralement désigné par la Densité), par unité de distance ou encore par unité de surface (Wikipédia, 2018).

II.1.11. Méthodes directes d'inventaire

Les méthodes directes d'inventaire sont basées sur le comptage des individus directement observés. Le comptage direct peut être exécuté au niveau terrestre (marche à pied ou tout autre moyen de déplacement), ou au niveau aérien (Bonin et al., 2018).

II.1.13. Piégeage photographique

Selon les nouvelles directives d'inventaires de grands et moyens mammifères dans les écosystèmes forestiers du Cameroun, le piégeage photographique est un dispositif permettant de faire des photographies d'êtres vivants sans intervention humaine, à travers un déclenchement automatique grâce à des capteurs de vibrations, de lumière ou des barrières infrarouge et laser. Les méthodes utilisant les pièges photographiques permettent de collecter des données en respectant les principes de base de la méthodologie utilisée (Manet et Herman, 2003).

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II.1.14. Population

Une population est l'ensemble d'individus de la même espèce vivant dans un espace déterminé et à un moment donné. Dans le cadre des inventaires par échantillonnage, la taille des populations représente une valeur estimée (Lexique forestier, 2017).

II.1.15. Saline

Une saline est une zone marécageuse ou rocheuse où divers animaux viennent consommer la terre pour en tirer les sels minéraux essentiels à leur organisme.

II.2. Revue de la littérature

II.2.1. Problématique de la conservation de la biodiversité au Cameroun

Le grand braconnage des espèces charismatiques reste en général assez localisé. Mais l'effort de chasse à des fins monétaires sur des antilopes de forêt reste une constante inquiétude, et concourt à la disparition de la biomasse majeure présente en forêt. Delvingt et al. (2002), cités par Vermeulen et Doucet (2006), démontrent pour de nombreux cas le manque de durabilité de la chasse villageoise quand elle vise une monétarisation même partielle. L'ouvrage de Robinson et Bennett (2000) cité par Vermeulen et Doucet (2006) est également édifiant sur le sujet : le temps mythique où les populations locales vivaient en équilibre avec leur environnement semble définitivement révolu. Il serait donc important, temps soit très peu de s'intéresser à la problématique de la conservation de la biodiversité. La pression anthropique sur les ressources fauniques a rendu le gibier rare dans de nombreuses régions forestières habitées (Ngandjui, 1998). C'est un problème d'avenir pour les peuples forestiers si rien n'est fait en faveur de la gestion rationnelle de ces ressources.

Selon Knick (1990), dans les régions où les populations animales sont chassées régulièrement et de manière intensive, les espèces fauniques ne pourront maintenir des populations viables que si elles disposent de « refuges » non perturbés par les activités humaines pour se reproduire et assurer ainsi la pérennité de l'espèce tout en assurant le repeuplement des zones chassées. Et selon Kunin et Lawton (1996), la perte d'une espèce représente la perte d'une information.

La recherche du bien-être matériel, associée à l'augmentation galopante de la population et à la surexploitation des ressources naturelles par l'homme, a donné lieu à la destruction de l'environnement, et partant, à celle de la faune. Cela a entraîné l'extinction de certaines espèces d'animaux et la perte de la diversité biologique (FAO, 2007).

Une nouvelle approche dans la conservation des ressources naturelles dans le bassin du Congo est inspirée directement de la vision américaine de la conservation. L'USAID et l'Union

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Européenne (UE) financent notamment le « Congo Bassin Forest Partnership » qui est un programme régional annoncé par les Etats-Unis au sommet mondial pour l'environnement de 2002 et dont l'importance a été réaffirmée au sommet de Brazzaville par le président de la République Française. Ce vaste programme axé sur la conservation d'un réseau d'immenses paysages répartis dans six pays d'Afrique Centrale, piloté par la France. Soit au total, près de 685.500 km2 (36% du massif forestier d'Afrique Centrale) inclus dans une stratégie globale annoncée comme « cadre tangible pour une gestion basée sur des relations humaines fortes entre les intervenants locaux » (PFBC, 2005), mais surtout conçu pour la conservation d'espèces animales et végétales nécessitant de vastes espaces. Vermeulen et Doucet (2006) affirment que partout, les ressources naturelles (et particulièrement la grande faune) régressent.

II.2.2. Cadre politique des inventaires fauniques

Sur le plan politique, la nouvelle politique forestière et environnementale définie par la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, enrichie par la loi cadre n°96/006 du 12 août 1996 relative à la gestion de l'environnement définit les orientations politiques et stratégiques du Cameroun en matière de gestion de la biodiversité et s'accorde aux orientations internationales et sous régionales (MINFOF, 2008). Les principaux axes de ladite gestion pourraient se résumer en :

- La protection du patrimoine forestier, la participation à la sauvegarde de l'environnement et la préservation de la biodiversité à travers la création d'un domaine forestier permanent ciblant au moins 30% du territoire national ainsi qu'un réseau national d'aires protégées représentatif des écosystèmes du pays ;

- L'amélioration de la contribution des ressources forestières et fauniques à l'économie nationale ;

- L'implication de la population locale dans la gestion durable des ressources naturelles. L'une des grandes innovations de ces lois est la reconnaissance du rôle privilégié des populations dans la gestion durable des ressources biologiques. Ces progrès réalisés dans le domaine politique et règlementaire pour le passage de la gestion monolithique et conflictuelle de la faune et des aires protégées à une gestion participative se sont traduits par de nombreuses initiatives pilotes qui devront être capitalisées et consolidées dans le cadre du PSFE. Pour garantir une implication effective et durable de la population dans la gestion durable des ressources, les dispositions législatives et règlementaires prévoient une participation active des populations à tous les niveaux (accès aux ressources, aux

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retombés économiques et aux prises de décisions). Cette politique de conservation de la biodiversité s'accorde avec les orientations internationales, sous régionales et nationale en la matière. Sur le plan international, elle intègre notamment les dispositions de :

- La convention de Washington (1973) sur le commerce international des espèces faunique et de flores menacées d'extinction (CITES) ;

- La convention sur la diversité biologique signée en 1992 et ratifiée en 1994 et qui met l'accent sur la conservation, l'utilisation durable des ressources biologiques et le partage équitable des bénéfices.

Au plan régional, elle est non seulement en adéquation avec la déclaration de Yaoundé (1999) adoptée au sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale et le Plan de Convergence de la COMIFAC (2014) pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale de 2015 à 2025 mais aussi avec la déclaration de Brazzaville issue de la conférence internationale sur l'exploitation illégale et le commerce illicite de la flore et de la faune sauvage en Afrique.

Au plan national, elle participe à travers des contributions sectorielles à apporter à la réalisation de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.

La politique de gestion durable des ressources forestières et fauniques est mise en oeuvre à travers une série de programmes tels que le Plan Nation de Gestion de l'Environnement (PNGE), le Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT) et le Programme Sectoriel Forêt Environnement (PSFE). Le PSFE, le dernier né de ces programmes, est aujourd'hui le principal cadre de référence et d'orientation des actions du Ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement Durable (MINEPDED) et du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF). L'objectif du PSFE étant d'assurer la conservation, la gestion et l'exploitation durable des écosystèmes forestiers en vue de répondre aux besoins locaux, nationaux, régionaux et mondiaux des générations présentes et futures.

II.2.3. Cadre juridique des inventaires fauniques

Le Cameroun, signataire d'un ensemble de texte internationaux, nationaux et régionaux, est, depuis la réforme de 1994, doté d'un cadre juridique bien développé avec des conventions, de règlements et autres textes applicables directement ou indirectement à la faune.

Sur le plan international, la convention sur la diversité biologique du 14 juin 1992 ratifiée par le Cameroun le 29 décembre 1994 est considérée comme l'un des guides pour l'aménagement ou l'exploitation des forêts et de la faune. Elle est épaulée par d'autres textes parmi lesquels la

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convention de RAMSAR sur les zones humides (ratifiée par le Cameroun en 2006) ; la convention d'Alger sur la conservation de la nature et des ressources naturelles ; la convention de Paris sur la désertification de 1994.

Sur le plan régional, reconnaissant l'importance des forêts en Afrique Centrale, et les menaces croissantes affectant l'écosystème, les chefs d'Etat de la sous-région ont adopté à l'issue du sommet une importante déclaration dénommée Déclaration de Yaoundé. Par cette déclaration, ils se sont engagés à oeuvrer pour des politiques appropriées en vue de la conservation durable des forêts du Bassin du Congo. C'est une initiative qui a bénéficié du soutien de l'Assemblée générale des Nation Unies exprimé à travers la résolution A/RES/54/214 UN. L'initiative du Programme des Forêts du Bassin du Congo (PFBC) vient également en appui à l'implémentation de la Déclaration de Yaoundé. Créée en septembre 2002, lors du sommet de Johannesburg sur le développement durable, elle associe une trentaine d'organisations qui entendent impulser la coordination des diverses initiatives et politiques de conservation des forêts du Bassin du Congo.

Sur le plan national, la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche (en son Titre IV « DE LA FAUNE ») ainsi que le décret N° 95/466-PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune sont considérés comme les principales sources juridiques du domaine de la gestion de la faune. Ces dispositions juridiques sont complétées par dives textes d'applications tels :

- L'arrêté N°082/PM du 21 octobre 1999 portant création d'un Comité National de lutte contre le braconnage ;

- Le décret N°96/237/PM du 10 avril 1996 fixant les modalités de fonctionnement des fonds spéciaux prévus par la loi de 1994 ;

- L'ordonnance N°99/001/ du 31 août 1999 complétant certaines dispositions de la N°94/01 du 20 janvier 1994 ;

- Des textes particuliers permettant la gestion de la faune, notamment les arrêtés répartissant les espèces par classe de protection, portant réglementation des activités de chasse notamment en ce qui concerne les quotas annules d'exploitation autorisés ainsi que les latitudes d'abattage par titre d'exploitation ;

- L'arrêté N°0244/MINFOF du 02 mai 2006 fixant les normes d'inventaire des espèces de fauniques en zones de savane ;

- L'arrêté N°0221/MINFOF du 02 mai 2006 fixant les normes d'inventaire des espèces fauniques en milieu forestier ;

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- La décision N°000857/D-MINFOF du 10 novembre 2009 portant organisation du commerce de la viande de brousse.

II.2.4. Cadre institutionnel des inventaires fauniques

Au cours des dernières décennies, les activités anthropiques ont grandement contribué à la dégradation des forêts, la déforestation, la disparition du couvert végétal, la dégradation de l'environnement et les changements climatiques. A causes de ces pressions multiformes sur la végétation, l'environnement et la biodiversité, des voix ont commencés à s'élever pour décrier et dénoncer les modes de gestion des forêts surtout dans les pays tropicaux. Vers les années 1980 on assiste à une véritable prise de conscience internationale sur les menaces qui pensent sur l'environnement en général et les forêts en particulier. Sous la houlette des Nation Unis, les débats internationaux ont connu une grande ferveur sur les autres fonctions de la forêt. C'est le cas du Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT) lancé en 1945 par la FAO pour remédier au déboisement des forêts tropicales. En dehors de la conférence de Rio de 1992, des groupes d'écologistes se sont créés dans les pays du Nord pour exiger des politiques et législations forestières et environnementales qui contribuent à la préservation de l'environnement, la protection de la nature et la conservation de la biodiversité. Les Etats vont se lancer dans la signature des conventions attestant leur volonté d'assurer une bonne gestion des ressources forestières et fauniques.

Au niveau du Cameroun, la gestion des ressources forestières était jusqu'en 1992 caractérisée par une dispersion de sens de décisions. La forêt relevait du ministère de l'agriculture et la faune du ministère du tourisme. Cependant, depuis 1992 la création d'un ministère de l'environnement et des forêts (MINEF) a mis fin à cette cacophonie. Grace au décret N°2004/320 du 08 décembre 2004 portant organisation du gouvernement, et dans le souci de mieux prendre en compte les aspects liés à la protection de l'environnement et des forêts, le MINEF a été scindé en 2005 en deux ministères à savoir le Ministère des Forêts et de la Faune(MINFOF) et le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MINEP) qui devient en 2011 le Ministère de l'Environnement, de Protection de la Nature et du Développement Durable(MINEPDED).

Le MINEP est chargé de l'élaboration, de la mise en oeuvre et de l'évaluation de la politique du gouvernement en matière d'environnement. Le MINFOF quant à lui, conserve ainsi les Directions en charge des Forêts, et celle en charge de la Faune ainsi que celle des Aires Protégées de l'ancien MINEF. Placée sous l'autorité d'un Directeur, la Direction de la Faune et d'Aires Protégées est chargée de :

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- L'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de faune; - Les études socio-économiques et techniques dans le domaine de la faune ;

- L'inventaire, de l'aménagement, de la gestion et de la protection des espèces fauniques en liaison avec les administrations concernées ;

- L'élaboration des normes d'inventaires et aménagements en matière de faune, en liaison avec les administrations concernées ;

- Le contrôle technique, du suivi de l'exécution et de la réception des programmes d'inventaires et d'aménagements en matière de faune ;

- La surveillance continue du patrimoine faunique ;

- La création et de suivi de la gestion des zones cynégétiques, des game-ranches et des zones d'intérêt cynégétique à gestion communautaire ;

- La liaison avec les organismes internationaux et nationaux chargés de la conservation de la faune ;

- La planification et de la création des aires protégées et réserves écologiques représentatives de la biodiversité et des écosystèmes nationaux, en liaison avec la direction des affaires générales.

II.2.5. Utilisation des pièges photographiques comme méthode d'inventaire

Le piège photographique est un excellent outil d'appréhension de la diversité de la faune sauvage. Cet appareil est une caméra de prise de photos et/ou vidéos par déclenchement Infrarouge passif ou par déclenchement automatisé. Le déclenchement infrarouge est actionné par un capteur de type mouvement/thermique (Chapman, 1927, cité par Rowcliffe et Carbone, 2011). La photo est extrêmement précieuse pour enregistrer les espèces difficiles à dépister. La pose de l'appareil à déclenchement automatique permet de surveiller avec peu de personnel les sites fréquemment visités par les animaux, les sites appâtés et leurs lieux de passage habituels. Les pièges photo permettent aussi de déterminer les schémas d'activité (nocturne ou crépusculaire, diurnes), les réactions aux perturbations (Griffiths, 1994), les déplacements, les comportements de reproduction saisonniers et la structures sociales. Si l'on a assez d'appareils, on peut aussi réunir des informations sur l'abondance des espèces.

II.2.6. Quelques caractéristiques techniques de Bushnell ESTD

Plusieurs marques de cameras infra-rouge sont utilisées pour la détection des animaux de la faune. L'emploi d'une caméra dépend des objectifs visés et des moyens financiers pour une acquisition d'une telle. On rencontre entre autre Reconyx HC500, Scoutguard SG550,

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Moultrie I65 et aussi Bushnell ESTD qui à servit lors de cette étude. Le tableau 1 présente les caractéristiques techniques de la camera Bushnell.

Tableau 1: Caractéristiques de la camera Bushnell

Caractéristiques

 

Modèle

119877

Résolution du capteur

2,8,24MP

Résolution des images

Capteur 3MP avec interpolation à 2MP ou 8 et 24MP

Flash

48 LEDs No-Glow

Portée du flash (ft/m)

100ft/30m

Affichage

LCD couleur

Couleur

Camo

Type de pile

AA(8)

Durée de vie des piles

Jusqu'à 12 mois

Résolution vidéo

1920*1080p

Portée du capteur infrarouge (ft/m)

80ft/ 25m

Mode multi Flash

Oui

Hyper Night Vision

Oui

Field Scan 2x

Oui

Source : Service de la conservation du PNB (2019).

II.2.7. Utilisation des drones en inventaire faunique

Afin de protéger et conserver les espèces animales, un recensement du nombre d'individus et l'inventaire sont des techniques incontournables pour estimer la taille d'une colonie de population. Il existe pour cela différentes techniques de terrain. Par contre, en fonction de la qualité d'individus ou de leur localisation, ces techniques peuvent s`avérer fastidieuses voire impossible à mettre en oeuvre (Linchant et al., 2013). Face à ce constat, une solution de comptage par drone associée à un logiciel d'acquisition et de traitement d'image trouve tout son intérêt. En effet, le drone permet de voler à basse altitude jusqu'à 150 m. Cette technique peut être utilisée dans le milieu naturel, aussi bien pour la faune sauvage que pour les animaux d'élevage, mais aussi en ville, pour suivre les populations de certains d'oiseaux invasifs comme le pigeon géant. La prise de vues par drone s'avère être une technique très efficace pour repérer, inventorier et cartographier le faune. Il permet de récolter de nombreuses données à haute résolution spatiale et temporelle, avec de faibles couts opérationnels. De plus, sans odeur, il approche et capture plus facilement des images de

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certains espèces sensibles à la présence humaine, il est en capacité de couvrir de grandes surfaces en un temps record et permet d'atteindre des zones éloignées, inaccessibles ou impraticables comme décrite par (Getzin et al., 2012).

II.3. Généralités sur les hippopotames

II.3.1. Classification systématique de l'hippopotame

Règne : Animal

Embranchement : Chordé

Sous-embranchement : Vertébré

Classe : Mammifère

Sous-classe Thérien

Infra-classe : Euthérien

Ordre : Ongulé

Sous-ordre : Artiodactyle

Famille : Hippopotamidae

Genre : Hippopotamus

Espèce : Amphibius (Linnaeus, 1758).

L'hippopotame amphibie ou hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) est une espèce de mammifère semi-aquatique d'Afrique sub-saharienne et l'une des deux dernières espèces existantes au sein de la famille des Hippopotamidae, l'autre étant l'hippopotame nain. Les deux espèces se différencient par la hauteur au garrot. En effet l'hippopotame commun mesure 1,5 m au garrot pour une longueur de 3 m Alor que l'hippopotame nain mesure 0,90 m garrot. Il est reconnaissable à son bustre en forme de baril, sa gueule qu'il peut très largement ouvrir pour révéler de grandes canines, son corps dépourvu de poil, ses membres semblables à des colonnes et leur grande taille. Les adultes pèsent en moyenne 1500 kg pour les mâles et 1300 kg pour les femelles. En dépit de son aspect trapu et de se couts membres, il est capable de courir à 30 km/h sur de courtes distances (Eltringham et al., 1993).

L'hippopotame commun comprendrait 3 à 5 sous-espèces difficiles à distinguer sur le terrain (Jeannin, 1945 ; Eltringham et al., 1993). L'examen de la diversité et de la structure génétique des populations d'hippopotames à travers le continent sur la base de l'ADN mitochondrial a permis de prouver que la différentiation génétique est basse mais significative parmi 3 des 5 groupes présumés (Okello et al., 2005). Cela voudrait dire que les hippopotames communs

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comprennent 3 sous espèces qui sont : Hippopotamus amphibius amphibius, H. a. capensis et H. a. kiboko. Celui du PNB est hippopotamus a. amphibius.

II.3.2. Comportement

L'hippopotame est un animal très agressif et imprévisible et il est considéré comme un des plus dangereux animaux d'Afrique. Néanmoins, il est toujours menacé par la perte de son habitat et le braconnage pour sa viande et l'ivoire de ses canines. Il vit en communauté dans les lacs, rivières, et marrais de mangrove, ou les males défendent une portion de la rivière. Aux abords de son habitat aquatique, il délimite son territoire en projetant à plusieurs mètres ses excréments, fèces et urines (Eltringham, 1999 ; Olivier, 1975 ; Boisserie 2005).

II.3.3. Alimentation

L'hippopotame se nourrit d'herbes et de graminées à proximité des berges. Mais, à la nuit tombée, il s'éloigne des berges pour rejoindre des pâturages par des sentiers précis, parcourant pour cela jusqu'à 10 km. Pendant sa quête de nourriture, il arrive parfois qu'il pénètre dans des plantations occasionnant alors d'énonces dégâts. Il sort de l'eau au crépuscule pour manger de l'herbe. Il broute durant quatre à cinq heures et peut consommer 68 kg d'herbe chaque nuit (Jonson, 2010).

II.3.4. Reproduction

La femelle d'hippopotame commence sa puberté des 3 ou 4 ans et atteint l'âge de la maturité sexuelle à 5 à 6 ans et une période de gestation de 8mois, et le male atteint sa maturité sexuelle entre 7 ans ou 8 ans. L'accouplement à lieu dans l'eau avec la femelle immergée durant la majeure partie du temps, sa tête émergeante périodiquement pour respirer. Les petits naissent toujours à la saison des pluies. Si bien qu'il n'y a qu'une vague de naissances dans les régions où il n'y a qu'une saison des pluies par an, comme en Afrique du Sud, et deux vagues, dans l'Est de l'Afrique, où il y a deux saisons. Elle met son petit au monde en eau peu profonde, ou bien à terre, mais dans une zone bien protégée. Le petit tète sur la terre ferme et le sevrage commence vers 6 à 8 mois et la plupart des jeunes sont totalement sevrés à l'âge d'un an. Elle le défend férocement, contre les grands prédateurs, et contre les mâles adultes de sa propre espèce. Après la naissance, la femelle reste isolée une dizaine de jours avant de rejoindre le groupe (Laws et Clough, 1966).

II.3.5. Habitat

L'hippopotame peut se rencontrer dans la savane ou les zones de forêt. Il leur faut un habita qui présente suffisamment d'eau pour qu'ils puissent s'immerger et de l'herbe à proximité. De grande densité d'animaux se rencontre dans les eaux calmes avec les plages fermes à la pente

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douce. On peut rencontrer quelques males dans des eaux plus rapides dans les gorges rocheuses. A l'exception de l'alimentation, la plupart de la vie de l'hippopotame se déroule dans l'eau ou il se bat avec ses congénères, s'accouple et met bas (Eltringham, 1993).

II.3.6. Distribution des hippopotames en Afrique

Initialement et jusqu'au début du 20ème siècle, l'hippopotame se retrouvait du Nil au Cap, partout où la présence simultanée d'eau et d'herbages était remplie (Figure 1) et ce, jusqu'à une altitude de 2000 m (Eltringham, 1993). Sa distribution est toujours relativement large bien qu'elle soit de plus en plus constituée de populations toujours plus isolées les unes des autres.

Figure 1: Distribution des hippopotames en Afrique Source : Lewison et Oliver (2008).

II.3.7. Hippopotames au Burkina Faso

L'étude de l'effectif, de la structure en classes d'âges et des mouvements de Hippopotamus amphibius a été conduite dans la Réserve de Biosphère de la Mare aux Hippopotames au Burkina Faso. Pendant trois années d'affilée (2006, 2007 et 2008), des prospections et des inventaires de terrain ont été menés à l'intérieur et à la lisière de la réserve. La méthodologie était basée sur les observation directes le long du cour d'eau par trois équipes dont l'une s'est servie d'une barque en suivant l'axe central du plan d'eau et les deux autres à pieds en suivant le long des deux rives (Ollo et al., 2010).

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Les résultats des inventaires ont permis de dénombrer 41 hippopotames en 2008 contre 35 têtes en 2006, répartis en trois troupeaux distincts. La structure en classes d'âges de cette population était de 32 adultes, cinq subadultes et quatre juvéniles. L'emplacement de leurs aires de repos dans la mare variait suivant le niveau de l'eau. L'inventaire a identifié huit sites de sorties, sur chaque rive de la mare, utilisées par les hippopotames pour se rendre dans les gagnages (Ollo et al., 2010).

II.3.8. Hippopotames au Benin

Dans les zones humides des départements du Mono et du Couffo situés au Sud-ouest du Bénin, l'extension incontrôlée des activités anthropiques est devenue un danger permanent pour la faune sauvage en général et les hippopotames en particulier. Ainsi, il est devenu impérieux de trouver des alternatives de conservation intéressantes pour les communautés riveraines des plans d'eau abritant des hippopotames. Dans ce cadre, une étude a été conduite en 2002 dans cette localité. Les hippopotames ont été comptés par observation directe couplée à la recherche d'indices de présence (empreintes, beuglements (cris), crottes, pistes de passage, etc.) comme l'ont préconisé divers auteurs (Ghiglieri, 1983 ; Tembo, 1987 ; Onyeanusi, 1996 ; Sinsin et Assogbadjo, 2001 ; Assogbadjo et al., 2004). La méthode de transects linéaires utilisée par Onyeanusi (1996) et Assogbadjo et al. (2004) a permis d'étudier les caractéristiques des habitats et pâturages des hippopotames.

Plusieurs groupes de familles d'hippopotames ont été notés, allant des solitaires à des groupes de cinq individus. Cependant, l'effectif des groupes atteint parfois 10 têtes selon les populations riveraines. Ils sont répartis dans des lacs, mares, étangs, lagunes et fleuves. Au total, 30 hippopotames ont été directement observés contre un effectif de 45 obtenu par enquêtes auprès des populations locales. Les hippopotames sont facilement observables les matins entre 6 h et 8 h, les soirs entre 17 h 30 mn et 19 h 30 mn (Amoussou et al., 2006).

Les cultures les plus ravagées par les hippopotames sont le maïs (Zea mays), le manioc (Manihot utilissima), la patate douce (Ipomea batatas), le coton (Gossypium sp.), le niébé (Vigna sp.) et la canne à sucre (Saccharum officinarum) pour la plupart à des fins alimentaires. Les activités de pêche et la navigation sur l'eau sont également perturbées par les hippopotames. Les espèces végétales de la famille des graminées et des cypéracées sont les plus représentées dans l'alimentation des hippopotames. Les pâturages naturels des hippopotames que sont les végétations herbacées des abords immédiats de leur habitat sont considérablement réduits au profit des champs, des plantations et des activités maraîchères.

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II.3.9. Hippopotames au Cameroun

Une étude s'est déroulée de juin à novembre 2011 et a porté sur « l'étude de la structure, de la croissance et du régime alimentaire de la population d'hippopotames au Parc National de la Bénoué et sa périphérie » par Maha. Les principaux objectifs étaient de déterminer l'effectif, la densité et la distribution de la population d'hippopotames au Parc National de la Bénoué et ses environs, déterminer leur régime alimentaire, identifier les facteurs qui menacent l'intégrité des populations d'hippopotames et faire ressortir la perception de l'animal par les populations riveraines ainsi que les rapports issus de cette cohabitation (tout le long du fleuve Bénoué). La méthode utilisée pour évaluer la dynamique de la population d'hippopotames a été le dénombrement à pied le long d'un cours (Ngog Njé, 1988). Ainsi, une distance totale de 94,5 kilomètres (à vol d'oiseau) a été parcourue. Une population d'hippopotames de 180 individus a été estimée dans le PNB avec un IKA de 1,90 individu au km. Au total, 17 mares d'hippopotames ont été observés et la taille moyenne d'un groupe a été estimée à 5,8 individus; les individus solitaires sont les plus couramment rencontrés, suivis des groupes binaires, des groupes de 30 individus. En fonction de la taille de groupes d'hippopotames observés, trois catégories de mares ont été distinguées: les mares à faible concentration d'hippopotames (l à 10 individus), les mares à concentration moyenne (11 à 20 individus) et les mares à forte concentration (21 à 30 individus). Le régime alimentaire des hippopotames s'est révélé être très diversifié. Les rapports Hommes/Hippopotames sont surtout conflictuels. Les hippopotames occasionnent des dégâts aussi bien matériels qu'humains. Ceux-ci semblent apprécier les cultures de: maïs, riz, sorgho et arachide. Les riverains tentent de réduire ces dégâts par la surveillance, le refoulement ou l'appel aux autorités en charge de la faune (MINFOF).

II.3.10. Importance culturelle et socio-économique des hippopotames

Le fait que l'animal soit vénéré dans plusieurs localités en Afrique constitue un atout important à utiliser pour sa conservation. C'est ainsi qu'au Nigeria, dans l'Etat de Sokoto, les habitants du village Kalele sont arrivés à conserver avec succès une population de 40 hippopotames (Afolayan, 1980). Ce succès provenait de la sacralisation des hippopotames dans ladite localité. Ces mêmes croyances culturelles ont permis de conserver les hippopotames dans plusieurs autres pays (Igboh, 1986). Jusqu'au siècle dernier, dans la vallée Bisa, en Zambie, l'hippopotame était un animal totem, qu'on n'avait pas le droit de tuer ni de manger. Ajayi (1978) a mentionné que diverses parties de l'animal sont utilisées dans la médecine traditionnelle pour guérir l'hypertension, la lèpre et pour traiter la malchance,

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l'ensorcellement et la stérilité. Onyeanusi (1996) a estimé à 77,27 % le pourcentage des habitants d'un village qui ont consommé une fois la viande d'hippopotame au Nigeria. Il a, en outre, constaté que la peau de l'animal est très recherchée dans la fabrication des sacs, chaussures et fouets, ses dents étant utilisées pour fabriquer les prothèses dentaires, et la graisse est très utile dans la médecine locale.

Les populations d'hippopotame sont protégées par des croyances et des tabous qui dans certaines communautés à l'instar du peuple Bamoun de la région de l'ouest Cameroun et des Batas au Nord Cameroun, qui leur confèrent un statut de totem et limitent de ce fait leur chasse et la consommation de leur viande. Les hippopotames communs bénéficient d'une pleine protection légale au Cameroun mais des insuffisances existent dans l'application de la réglementation.

II.1.12. Méthodes indirectes d'inventaire

Les méthodes indirectes sont basées sur l'observation des signes/indices laissés par les animaux. Les méthodes indirectes sont généralement terrestres. Cependant, pour les indices de grandes tailles tels que les nids de chimpanzés de savanes arborées, les drones et avions peuvent être utilisés (Bonin et al., 2018).

II.1.13. Principe de recensement des hippopotames

II.1.13.1. Recensement par camera-traps

L'estimation du nombre d'hippopotame présents dans une mare à l'aide des caméras consiste à installer des caméras à proximité des mares afin d'enregistrer des séquences vidéo ou faire des photos sur lesquelles l'espèce sera comptée.

II.1.13.2. Recensement par drone

La méthode consiste à faire survoler un drone au-dessus des mares afin d'enregistrer soit les séquences vidéos soit les photos.

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CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES

III.1. Zone d'étude

La région du Nord est couverte par un réseau d'aires protégées parmi lesquelles le PNB où la

présente étude sera réalisée.

La figure 2 illustre le PNB dans le réseau des aires protégées du Nord Cameroun.

Figure 2: Parc National de la Bénoué dans le complexe des aires protégées du Nord-Cameroun

Source : Base des données du PSFE

Situé dans la région du Nord, le PNB se trouve dans le département de Mayo Rey, localisé au coeur du site prioritaire de conservation de savanes soudanaises. Du haut de ses 180000 ha, il est limité (UICN-PAPACO, 2010). :

- Au Nord par les cours d'eau Mayo Ladé et Laindelaol ;

- Au Sud par le cours du Mayo Dzoro ;

- A l'Est par la cours d'eau Bénoué ;

- Et à l'ouest par la nationales N°1 Ngaoundére-Garoua, du pont sur le Mayo Dzoro jusqu'au village Banda par l'ancienne route Ngaounéer-Garoua, de Banda à l'ex-Djaba par la nationale N°1 de l'ex-Djaba au pont le Mayo Salah par le cours du Mayo Salah jusqu'au point de confluence avec le Mayo Ladé.

III.2. Milieu biophysique

III.2.1. Climat

Le climat est de type soudanien de nuance humide (Suchel, 1971) ou soudano-guinéen au sens d'Aubreville (1950) caractérisé par deux saisons bien contrastées et d'inégale importance. Une saison pluvieuse de six à sept mois allant de mai à octobre et une saison sèche de cinq à six mois entre novembre et mars. Le PNB subit l'influence du plateau de l'Adamaoua.

La figure 1 représente la courbe ombrothermique de la localité d'étude.

Précipitation (mm)

280

260

240

220

200

180

160

140

120

100

40

80

60

20

0

40

90

80

0

70

60

50

30

20

140

130

120

110

100

10

Temperature (°C)

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JAN FEV MARSAVRIL MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC

Figure 3: Diagramme ombrothermique de la région du Nord-Cameroun pour la période de 1982 à 2012

Il ressort de cette courbe que les mois de juillet, août et septembre sont les mois les plus pluvieux de l'année. Tandis que les mois de mars et avril sont les plus chauds de l'année. Compte tenu de la moyenne annuelle des précipitations qui restent favorables à la production, le caractère sec de la région tient davantage à la longueur de la saison sèche, et à l'irrégularité des précipitations qu'au total des pluies précipitées annuellement (MINEF, 2002). La variation des précipitations entre le mois le plus sec et le mois le plus humide est de 280 mm. La pluviométrie annuelle moyenne est de 1347 mm et la température moyenne annuelle est de 25,9°C (Climate-data, 2018).

III.2.2. Relief et topographie

La topographie est formée d'une succession de collines aux versants à pente moyenne ou faible, séparés par de petits vallons à fonds évasés, souvent érodés ou ravinés. La pente moyenne des versants varie de 2 à 5% en moyenne avec un gradient latéral plus marqué que le

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gradient longitudinal. Le PNB comprend un système de massifs rocheux dits hossérés dont les altitudes varient entre 220 m et plus de 700 m, séparés par des plaines plus ou moins vastes. On les rencontre surtout dans la partie Nord du parc. C'est le cas par exemple du Hosséré Mbana qui culmine à 759 m (MINEF, 2002).

III.2.3. Hydrographie

Le PNB appartient entièrement au bassin de la Bénoué. Cette rivière est le seul cours d'eau permanent de la région et ces principaux affluents (les Mayos Mbam et Na) drainent largement le Parc. Parmi les nombreux affluents de la rive gauche, on note du Sud au Nord les Mayos Dzoro, Alim, Pem, Mbam, Sona, Biem, Na, Gour, Beleli, Birma, Laindelaol, Lada et Salah. A côté de ces cours d'eau à débit intermittent, on rencontre suivant les saisons de mares d'eau plus ou moins importantes (MINEF, 2002).

III.2.4. Flore

D'après le profil environnemental réalisé en 2004, la végétation de la zone soudano-sahélienne est composée de steppes arbustives de la région de Garoua, de savanes arbustives de la vallée de la Bénoué et de savanes médio-soudaniennes sur sols plus ou moins caillouteux (ERE Développement, 2009). Cette végétation est dominée par les savanes soudanaises avec une présence de galeries forestières qui jonchent les lits des cours d'eau (Letouzey, 1968). Ce sont des facteurs qui favorisent l'habitat de la faune sauvage et qui font de l'UTO de la Bénoué et ses environs un gîte par excellence pour les animaux.

Les espèces d'arbres et d'arbustes les plus représentées dans les savanes arborées/boisées et les savanes herbeuses sont: Burkea africana, Combretum glitinosum, Anogeissus leiocarpus, Daniellia oliveri, Prosopis africana, Boswellia dalzielli, Piliostigma thonningii, Terminalia laxiflora, Ceiba pentandra, Isoberlinia doka, Terminalia macroptera, Afzelia africana, Lophira lanceolata, Sclerocarya birrea, Mimosa pigras, Diospyros mespiliformis, Acacia polyacantha, Tamarindus indica, Ficus spp., Annona senegalensis, Borassus aethiopum, Detarium microcarpum, Butyrospermum parkii, etc (Letouzey, 1968).

La strate herbeuse est à dominance de Loudetia spp. et de graminées parmi lesquelles Andropogon gayanus, Andropogon schirensis, Andropogon pseudapricus, Hyparrhenia subplumosa, Hyparrhenia smithiana, Hyparrhenia rufa, Pennisetum unisetum, Sporobolus pectinellus, Setaria barbata, Vetiveria nigritana et Chloris robusta (Letouzey, 1968).

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III.2.5. Faune

La grande variété de la diversité biologique du PNB et de sa périphérie lui concède la représentativité de la diversité animale en Afrique Centrale. Il abrite de nombreuses espèces et populations de mammifères, d'oiseaux et de poissons (WWF/FAC, 1998).

La classe des mammifères recensée dans le PNB compte plus de 26 espèces appartenant à 11

familles (WWF/FAC, 1998). Les grands et moyens mammifères sont les plus représentés et comprennent principalement le bubale (Alcelaphalus buselaphus major), l'éland de Derby

(Taurotragus derbianus), l'hippotrague (Hippotragus equinus), le buffle (Syncerus cafer

cafer), le redunca (Redunca redunca), le cobe Defassa (Kobus defassa), le cobe de Buffon (Kobus kob kob), le guib harnaché (Tragelaphus scriptus), l'ourébi (Ourebia ourebi), le

céphalophe à flancs roux (Cephalophus rufilatus), le phacochère (Phacochoerus aethiopicus), l'hippopotame (Hippopotamus amphibus), l'éléphant (Loxodonta africana africana), le lion (Panthera leo), l'hyène tachetée (Crocuta crocuta), le patas (Erythrocebus patas), le Babouin (Papio anubis), le colobe à manteau blanc (Colobus guereza) et le singe vert (Cercopithecus aethiops) (MINEF, 2002).

L'avifaune comprend plus de 306 espèces. Les principales espèces sont le touraco (Tauraco leucolophus), l'oie de Gambie (Plectropterus gambensis), le busard des roseaux (Circus

aeruginosus), le coucal du Sénégal (Centropus senegalensis), le héron gardeboeuf

(Nycticorax leuconotus), le héron goliath (Ardea goliath), la tourterelle (Streptopelia sp.), l'ombrette (Scopus umbretta), le francolin (Francolinus bicalcaratus) et la pintade commune

(Numida meleagris). Par ailleurs les espèces telles que la cicogne (Ciconia sp.), le jabiru d'Afrique (Ephippiorhynchus senegalensis) et l'ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) sont en voie de disparition de la région (MINEF, 2002).

L'important réseau hydrographique axé sur le fleuve Bénoué comprend une gamme variée d'espèces halieutiques parmi lesquelles le hareng (Pellonula miri), l'hétérotis (Heterotis

niloticus), le clarias (Clarias albopunctatus, Clarias anguillaris, Clarias gariepinus), le

tilapia (Tilapia rendalli, Tilapia zillii), le tetraodon (Tetraodon lineatus), le barbus (Barbus spp.), le poissons-chat (Auchenoglanis biscutatus, Auchenoglanis occidentalis), le binga

(Hydrocinus vittatus, Hydrocinus brevis, Hydrocinus forskalli) et le capitaine (Lates niloticus). Malgré la grande diversité des poissons qu'on y trouve (Vivien, 1991), deux espèces seulement (le binga et le capitaine) sont très prisées pour la pêche sportive par les touristes (MINEF, 2002).

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III.3. Milieu Humain

III.3.1. Population

La population vivant autour de la partie Ouest-Sud du PNB est estimée à plus de 5000 habitants répartis dans environ 12 villages (Kachie, 2011). Le taux moyen de croissance démographique qui est de l'ordre de 5,1 %, est le plus élevé du pays. Il s'explique par une migration massive des populations de l'Extrême-Nord vers le Nord autrefois encouragée par le projet Nord-Est Bénoué. Différents groupes ethniques se rencontrent dans cette zone : les Dii originaires des collines, sont installées dans la région depuis 40 à 60 ans et représentent la population de base des villages riverains du PNB; les Foulbés ; les Mafas ; les Toupouri et Massa (groupes en pleine expansion) originaires de l'Extrême-Nord ; les Laka ; Gambaye et Mboum qui viennent du Tchad et les Bororo. Les Dii, (Anonyme, 2004). Dans la partie Nord du parc, la mise en eau du barrage de Lagdo a entraîné des modifications avec l'installation de nombreux pêcheurs étrangers (Nigérians et Tchadiens) et l'exploitation des pâturages de saison sèche par de nombreux troupeaux.

Les migrations sont une source importante de conflits. Parce qu'elles sont intimement liées à la culture du coton ; elles sont à l'origine de défrichements anarchiques. L'exploitation et la vente du bois de chauffage, qui participent à la destruction de l'habitat sont des activités importantes pour les immigrants.

L'activité humaine se manifeste par les défrichements culturaux, les prélèvements de bois et d'autres ressources végétales, les feux de brousse et les activités de chasse. L'extension de la culture du coton, favorisée par une vulgarisation de la culture attelée, accroît la pression sur les terres et entraîne une fragmentation de l'habitat de la faune, avec des conséquences sur les espèces menacées de disparition (MINEF, 2002).

III.3.2. Usage socio-économique du parc et de sa zone périphérique

III.3.2.1. Tourisme de vision

Il existe six accès possibles pour pénétrer dans le parc : Guidjiba, ex-Djaba, Banda, Mayo Alim, le Buffle Noir et le Grand Capitaine. Des postes de garde se trouvent dans les quatre dernières `entrées' seulement et sont peu fonctionnels en dehors du Buffle Noir et de Banda. Les axes Guidjiba-Grand Capitaine, et Banda-Buffle Noir sont des routes nationales et départementales. On ne peut donc exiger de ceux qui les empruntent de payer les droits d'entrée. Actuellement ces droits d'entrée se payent uniquement au Buffle Noir. En principe, un visiteur peut donc se rendre au Buffle Noir ou emprunter certaines pistes (ex-Djaba -Bel Eland - Banda) sans rien payer. Généralement, les visiteurs ne s'acquittent des droits qu'à

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partir du moment où ils empruntent les pistes spécifiques du parc, le long de la Bénoué par exemple. Cette situation ne facilite pas les contrôles d'accès et de recettes, et complique la tenue de statistiques sur les visiteurs. Le prix d'accès au parc est de 1500 FCFA pour les nationaux, 3000 FCFA pour les résidents et 5000 FCFA pour les non-résidents. Le billet d'accès est valable pour une journée. Tout détenteur d'une caméra photo doit payer une taxe de 2000 FCFA par jour. Les déplacements à l'intérieur du parc se font, théoriquement, accompagnés d'un guide ou d'un garde qui sont payés 2500 FCFA par jour (MINEF, 2002). III.3.2.2. Tourisme cynégétique

Des huit ZIC périphériques du PNB, deux sont actuellement gérées en régie par l'Etat et six affermées aux guides professionnels. Ces ZICs dépendent administrativement du Conservateur du PNB auquel elles sont rattachées. Des quotas d'abattage sont fixés pour chaque ZIC par le MINFOF, sur la base des réalisations des années précédentes et des indications transmises au MINFOF par les guides professionnels de chasse. Ces quotas ne sont donc pas basés sur des estimations rigoureuses des populations animales qui ne peuvent être effectuées faute de moyens (MINEF, 2002).

Les taux de réalisation des quotas sont généralement inférieurs à 50%. Soit donc les quotas sont trop importants par rapport aux prélèvements raisonnables qui sont effectués et il faudrait alors diminuer ces quotas, soit les quotas sont réalistes mais le système actuel d'exploitation n'est pas efficient. Faute de pouvoir vérifier l'exactitude des animaux tués et déclarés par les guides professionnels et face à l'absence d'estimations fiables de populations d'espèces de gibier, l'on ne peut prétendre à une gestion durable de la chasse dans la région. (MINEF, 2002).

III.3.2.3. Agriculture

L'agriculture constitue la principale activité de production dans la zone et est pratiquée par toutes les couches sociales. Les principales cultures de la zone classées par ordre d'importance par rapport à l'amélioration de niveau de vie et de revenu monétaire sont : l'igname (Dioscorea dumetum), le maïs (Zea mays), le mil (Sorghum spp.), le coton (Gossypium hirsitum), et l'arachide (Arachis hypogea) (Siroma, 2007). Par ailleurs, en dehors des engrais minéraux, les paysans ont très peu de solutions adéquates à l'appauvrissement des sols. On ne saurait donc parler d'une agriculture prospère, car beaucoup reste encore à faire. C'est une agriculture extensive, très destructrice de la végétation. La force de travail est surtout constituée de la main d'oeuvre familiale (Boum et al., 2009).

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III.3.2.4. Orpaillage

Le Parc National de la Bénoué et les zones de chasse périphériques sont situés dans un site dont le sous-sol est assez riche en minerais et surtout de l'or alluvionnaire et parfois du Saphir. Certaines zones telles que le lit de la Bénoué et bien d'autres cours d'eau dans le Parc et les ZIC sont souvent envahies par des centaines de personnes à la recherche de ce précieux métal. Il arrive souvent que des villages entiers se déplacent et se reconstruisent à l'intérieur du Parc ou des ZIC. Conséquence on assiste à une véritable destruction de l'habitat au centre du Parc et surtout à un braconnage généralisé exercé par ces orpailleurs (MINEF, 2002).

III.3.2.5. Elevage

L'élevage est inexistant dans la plupart des villages et n'occupe que 25 % des paysans. On ne saurait donc parler de troupeaux, car il s'agit de quelques chèvres, moutons, volaille par paysan - éleveur. Il est décrié la présence de la mouche tsé-tsé qui ne permet pas l'élevage bovin et des animaux sauvages (civette et hyène) qui dévorent la volaille (MINEF, 2002). L'élevage est quasi inexistant dans la plupart des villages et n'occupe que 25 % des paysans. Toutefois, il existe deux types d'élevage dans la zone :

- un élevage dit familial pratiqué dans les zones à usages multiples autour des villages, par moins de 25 % de paysans, et qui concerne la volaille, les caprins, les ovins et les bovins pour des effectifs de 20 bêtes au plus (Koulagna et Weladji, 1996).

- un élevage commercial, le plus conflictuel, concerne les grands troupeaux de bovins, caprins et ovins. Il est pratiqué par les sédentaires autochtones ou Bororo autour des villages, soit par des transhumants Bororos qui se déplacent chaque saison à la recherche du meilleur pâturage et des points d'eau. Si le premier système cause moins de problèmes à la conservation, il n'en est pas de même pour le second système qui favorise la destruction de l'habitat, la perturbation des mouvements de la faune et l'aggravation des risques d'infestation de certains bovidés tels que l'éland de derby, le buffle (Gomsé et Mahop, 2000).

III.3.2.6. Braconnage et Commerce de la viande de brousse

Le braconnage demeure un fléau pour la faune. Toutes les couches sociales y sont impliquées. Dans le parc de la Bénoué et ses zones environnantes, la situation est bien plus inquiétante. Cette région fait l'objet d'un véritable braconnage qui alimente les villes de Ngaoundéré et Garoua en viande de brousse. En effet, c'est surtout en saison des pluies, lorsque les pistes sont impraticables et les touristes absents, que le braconnage prend une ampleur considérable. Certaines espèces d'antilopes sont en voie de raréfaction tandis que le rhinocéros noir est éliminé du parc de la Bénoué.

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Il est à noter que, les femmes jouent un rôle très important en tant qu'intermédiaire dans les circuits de commercialisation de viande du gibier. Le commerce des trophées vient aggraver le statut de certaines espèces (MINEF, 2002).

III.3.2.7. Pêche

La pêche au lancer en épervier des poissons carnassiers (capitaine, binga) est la technique la plus utilisée dans la réserve de biosphère Bénoué. Des spécimens de plus de 20 kg sont régulièrement sortis de la Bénoué (MINEF, 2002). L'importante potentialité de la zone vis-à-vis de la pêche pourrait certainement être mieux valorisée. Les moyens utilisés par les pêcheurs incluent les produits chimiques qui sont une menace pour le potentiel ichtyologique de la Bénoué (Gomsé et Mahop, 2000).

III.3.3. Bois de chauffage et de service.

III.3.3.1 Bois de chauffage

Le bois est la principale source d'énergie utilisée dans la région. Les espèces les plus utilisées comme bois de feu sont Anogeissus leiocarpus (88,56%), Acacia polyacantha (57,4%), Pterocarpus luscens (42,85%). La préférence est portée sur ces espèces parce qu'elles se sèchent très vite, conservent la flamme, prennent feu rapidement et ne font pas trop de fumée. Généralement, le bois est utilisé pour la cuisson des aliments. La consommation est en moyenne d'un fagot par jour et par foyer, soit environ 4,5 à 5 kg (Tagueguim, 1999). Cette consommation double dans les cabarets de bil-bil. Une partie est vendue en bordure de la route pour ravitailler les centres urbains tels que Garoua et Ngaoundéré (MINEF, 2002).

III.3.3.2. Bois de service

Les espèces les plus utilisées sont Monotes kerstingii, Anogeissus leiocarpus, Burkea africana, Stereospermum kunthianum, Prosopis africana, Diospyros mespiliformis, Pterocarpus lucens, Pseudocedrella kotschyi. Parmi ces espèces Monotes kerstingii, Anogeissus leiocarpus, Burkea africana et Prosopis africana sont plus appréciées grâce à leur solidité, leur durabilité et leur résistance aux attaques des termites. Ce bois est utilisé pour la toiture, les barrières, les enclos à bétail, les manches des outils (houe, hache etc.). Le bois est également utilisé pour servir de tuteurs d'ignames dans les champs. Les tiges les plus utilisées sont celles ayant un diamètre de 4 à 5 cm et de 125 à 140 cm de hauteur, les jeunes tiges étant les plus sollicitées (MINEF, 2002).

III.3.4 Produits forestiers non ligneux

Les données sur les produits forestiers non ligneux ne semblent pas attirer l'attention des opérateurs dans la région. Ceci peut expliquer le manque des données sur cette activité. Ce

29

paragraphe ressort les informations à partir des données collectées autour du parc National de la Bénoué (MINEF, 2002).

III.3.4.1. Espèces utilisées pour la pharmacopée

Des enquêtes dans les villages des ZIC ont permis de montrer que plus de 25 espèces végétales sont très connus dans la pharmacopée à Sakdjé contre 35 à Doudja (Tagueguim, 1999). Les prélèvements sont effectués sur les différentes parties de l'arbre (feuilles, écorces, racines, sève). Généralement ces prélèvements ne portent pas préjudice à l'arbre, car ils sont effectués en faible quantité (MINEF, 2002).

D'autres plantes sont utilisées dans le traitement des maladies les plus courantes telles que la jaunisse, la dysenterie, le paludisme, ou les maladies sexuellement transmissibles. Ces espèces à large spectre subissent de plus en plus de fortes pressions, elles sont notamment Anogeissus leiocarpus, Khaya senegalensis, Piliostigma thonningii, Entada africana, etc. Pour trouver certaines plantes rares, les populations sont obligés de parcourir de longues distances (jusqu'à 20 km). Les populations pensent que les plantes médicinales se raréfient déjà dans la localité. C'est sans doute l'explication que l'on peut utiliser pour expliquer l'écart entre le nombre d'espèces citées à Doudja (35) moins accessible et Sakdjé (25) plus accessible (MINEF, 2002).

III.3.4.2 Paille

La paille constitue une ressource très utilisée dans la région. Elle est utilisée pour les toitures, la fabrication des palissades « Secko ». Les espèces comme Hyparrhenia barteri, Andropogon pinguipes, Andropogon tectorum sont résistantes et peuvent faire plusieurs années sur le toit avant d'être remplacées. Le problème de la paille ne se pose pas, mais pour avoir les espèces les plus appréciées il faut aller loin du village avant d'en trouver en grande quantité (MINEF, 2002).

III.3.4.3 Espèces fruitières

Les fruits comestibles comme la mangue, le citron, la goyave sont produits par les formations naturelles ou cultivés. Mais les fruitiers sauvages sont plus nombreux dans la région, il s'agit de Ximenia americana, Annona senegalensis, Vitellaria paradoxa, Vitex doniana, Vitex simplicifolia, Borassus aethiopum, Parkia biglobosa, Haematostaphis barteri, Detarium microcarpum, Tamarindus indica, Diospyros mespiliformis, Zizyphus mauritiana, Grewia barteri. Ces fruits sont auto consommés ou vendus périodiquement sur le marché local. Certains de ces fruits sont utilisés pour produire de l'huile (Butyrospermun parkii, Lophira lanceolata) (MINEF, 2002).

30

III.3.4.4. Espèces utilisées pour la corde

Les écorces de certaines espèces d'arbres et certaines espèces herbacées sont utilisées comme corde. Elles servent à tresser la paille, attacher le bois en fagot, etc. Les espèces les plus utilisées sont Bombax costatum, Dichrostachis cinerea, Lannea acida, Lannea kerstingi, Panicum gracilicole, Piliostigma thonningii, Borassus aethiopum, Imperata cylindrica (MINEF, 2002).

III.3.4.5. Champignons

Chez les Dii, 12 espèces de champignons sont connus comme comestibles. Ils sont produits en saison des pluies dans les lieux touffus et ombragés (MINEF, 2002).

III.3.4.6. Miel

L'exploitation du miel occupe une bonne partie de la population. Il est vendu dans les marchés locaux et en bordure de la route, et procure des revenus non négligeables aux producteurs. Il est aussi utilisé par les populations pour préparer la bouillie (MINEF, 2002). III.4. Collecte des données

III.4.1. Données secondaires

Les données secondaires ont été collectées à partir des informations nécessaires dans la bibliothèque de l'Université de Dschang plus précisément au Département de Foresterie. Les documents du service de la conservation du PNB à savoir, le Plan d'Aménagement du PNB en cours de révision et les résultats des précédents inventaires d'hippopotames ont servies de sources de données secondaires. De même, les articles, les publications scientifiques nationales et internationales ont également été consultées pour la revue de la littérature

III.4.2- Données primaires sur l'évaluation de la structure de la population

d'hippopotames

Afin d'apporter des informations quantitatives et qualitatives sur le statut des hippopotames dans le PNB, un dénombrement a été effectué dans toutes les mares permanentes se trouvant sur le lit du fleuve Bénoué et ses affluents. Ce dénombrement s'est effectué en saison sèche c'est-à-dire durant le mois d'avril, période durant laquelle le fleuve Bénoué a complètement tari et dont il ne reste que les mares permanentes où les hippopotames se regroupent.

La méthode de comptage utilisée durant cette étude est le comptage total qui s'est déroulé à travers plusieurs techniques entre autres le piégeage photographique, la station de comptage pédestre et le survol par drone.

Dans la zone inventoriée et à proximité des mares situées à 2 km du campement du Buffle noir, ont été installées des caméras infrarouges sur des arbres à une hauteur de 10 cm du sol

31

car la base de ces arbres avait une dénivelée de 1m par rapport à la surface de la mare. La camera elle-même était inclinée vers le champ de détection. La technique de piégeage photographique avait pour objectif de réduire le biais lié au dénombrement obtenue à la station de comptage par les observateurs. Les cameras étaient programmées de façon à ménager un intervalle de temps entre deux vidéos pour éviter de filmer les animaux qui restent longtemps dans le champ de vision de la caméra. Les piles installées dans chaque camera étaient rechargées tous les cinq jours par ailleurs, des cartes mémoires de 32 Gb étaient installées dans les caméras pour le stockage des données. De même, ces mares ont été survolées par un drone afin d'enregistrer des séquences vidéo qui ont facilité le dénombrement et évaluer la richesse des mares.

III.4.3. Données sur les menaces qui pèsent sur la faune en générale et les hippopotames en particulier

Afin d'avoir les données sur les menaces qui pèsent sur les hippopotames les indicateurs de présence humaine ont été identifiés dans la zone d'étude. Il s'agit des campements des orpailleurs, les pistes de transhumance, les munitions, les pièges, les traces de feux, les coups de feu, les coupes arbustives, les pêcheurs et les trophées. Une fois chaque indice identifié, les coordonnées géographiques ont été prises à l'aide d'un GPS

III.4.4. Déroulement de l'inventaire

Entré au parc par la pénétrante situé au Mayo-Alim, le dénombrement a débuté dans les mares situées dans la ZIC 2 et a pris fin à celles situées au campement du grand capitaine. Une fois arrivés dans chaque ZIC où sont situées les mares, deux guides étaient affectés pour accompagner l'équipe de comptage.

? Devant les mares un comptage systématique s'effectuait immédiatement. A chaque comptage, les prises de photo y étaient accompagnées pour réduire le biais lié au comptage des différents membres de l'équipe. Les coordonnées de chaque mare étaient enregistrées à l'aide d'un GPS. La durées minimal devant une mare était de 25 minutes car la présence humaine entraine la méfiance des hippopotames avec pour conséquence leur plongeon dans l'eau pour émerger quelques minutes plus tard.

? Les caméras étaient installées en matinée devant les mares en saison sèche et récupérées tous les dix jours d'exposition. Les séquences vidéo ont été visionnées afin de faire des captures d'écran pour ressortir les photos où un comptage s'y effectuait. Chaque soir nous nous regroupions dans chaque campement pour faire le point et y passer la nuit. De même, les données relatives sur les menaces qui pèsent sur les

32

hippopotames ont été collectées et par la même occasion, les coordonnées ont été prises et enregistrées à l'aide d'un GPS.

? Le comptage à l'aide du drone a consisté à faire voler le drone au-dessus des mares.

En effet placé à 100 m de chaque mare, le drone est lancé dans les airs et guidé à l'aide d'une commande, une fois dans l'espace aérien, le drone enregistre des séquences vidéo et effectue également des prises de photos selon que les hippopotames sont à la surface de l'eau. Ces vidéos sont visualisées à plusieurs reprises pour le comptage.

III.5. Traitement des données

Les données obtenues durant la présente étude ont été traitées grâce au logiciel cartographique QGIS pour l'établissement des cartes ; les données statistiques sur la structure de la population d'hippopotames ont été traitées à l'aide du tableur Excel 2010 afin de produire les différents graphiques et courbes.

III.5.1 Evaluation de la structure de la population d'hippopotames

III.5.1.1. Sélection d'images

Plusieurs séquences vidéo ont été enregistrées aux mares proches du campement du buffle noir, des captures d'écran ont été faites pour effectuer un comptage manuel. Quand plusieurs photos sont valables après capture, celle jugée visuellement comme la plus claire et permettant le mieux de discerner les individus sont choisis. Le critère de sélection dans ce cas est la netteté maximale et un reflet minimal du soleil sur l'eau.

III.5.1.2. Comptage à l'aide d'images

Après sélection d'images, elles sont soumises à six personnes pour comptage. Parmi les personnes sélectionnées, deux ont travaillés sur le terrain et les quatre autres n'avaient aucune connaissance du contexte avant leurs comptages. La présentation des images a été faite de façon aléatoire pour éviter l'autocorrélation de la position des hippopotames entre les images successives et ainsi ne pas influencer les observations d'une photo à l'autre. Après comptage quatre personnes ont obtenu un même nombre d'observation et les deux autre tous n'ayant pas une connaissance au contexte ont quant à eux eu une différence d'un et de trois respectivement.

III.5.1.3. Comptage par station

? Abondance relative ou Indice kilométrique d'abondance (IKA)

Les données collectées ont été analysées en utilisant les statistiques descriptives. Par ailleurs, l'Indice Kilométrique d'Abondance (lKA) a été utilisé pour estimer la densité linéaire des

hippopotames. L'IKA permet ainsi d'avoir une idée de la tendance évolutive de cette espèce. Elle a été calculée à l'aide de la formule 1.

(1)

? Densité

Elle a été calculée par la formule suivante 2.

(2)

La surface de l'espace vitale de l'hippopotame est donnée par :

Avec S= surface espace vitale L= largeur totale en km du domaine vital des hippopotames estimée à 3 km (soit 1,5 km en moyenne de chaque côté du cours d'eau.

D= la longueur du cours d'eau (Olivier et Laurie, 1974).

Pour le cas spécifique de cette étude, D= 120 km.

III.5.2. Evaluation de l'influence des activités anthropiques sur les indices d'hippopotames

Afin d'évaluer l'influence des activités anthropiques sur les hippopotames, le coefficient de corrélation linaire de Pearson a été calculé à l'aide de la formule 3.

v (3)

Avec ? ? ?

; ? ?

33

Et ? ?

34

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS

IV.1. Résultats

IV.1.1. Structure de la population d'hippopotames

IV.1.1.1. Effectif d'hippopotames par mare visitée

Les résultats de l'inventaire ont permis de dénombrer 287 hippopotames, répartis dans 16

mares permanentes comme le présente le tableau 2.

Tableau 2: Effectifs d'hippopotames par mare

Secteur

Mare

Position

Effectif

Proportion(%)

Village

Observation

Buffle noir

Mare 1

Bénoué

35

12

 
 

Mare 2

Bénoué

9

3

 

ZIC 2

Mare 1

Bénoué

0

0

Doudja

Ensablée et probable migration

Mare 2

Bénoué

0

0

Ensablée et probable migration

ZIC 3

Mare 1

Bénoué

02

1

Mbaou et Taboun

 

Mare 2

Bénoué

22

8

 

Mare 3

Bénoué

28

10

 

Mare 4

Mayo Oldiri

26

9

 

Mare 5

Mayo Oldiri

97

34

Dans cette mare se trouve quatre familles

Mare 6

Mayo Oldiri

21

7

 
 

Mare 7

Mayo Oldiri

0

0

 

Migration

Mare 8

Mayo Oldiri

27

9

 
 

ZIC 26

Mare 1

Mayo Oldiri

0

0

Mbaou

 

ZIC 9

Mare 1

Bénoué

06

2

Mboukma

En face se trouve un site d'orpaillage récemment débusqué par l'équipe de patrouille

Mare 2

Bénoué

01

0

Un solitaire

Mare 3

Bénoué

13

5

Des menaces par les pêcheurs et les braconniers

TOTAL

16

 

287

 
 
 

Il ressort du tableau 2 que les effectifs des hippopotames diffèrent d'une zone à l'autre. En effet la ZIC 3 renferme la plus forte concentration des hippopotames soit 223 individus correspondant à 78% des effectifs, suivi du secteur du Buffle noir qui compte 44 hippopotames soit 15% des effectifs et la ZIC 9 qui totalise 20 hippopotames soit 7% de l'effectif total. Dans le Mayo Oldiri, affluent de la Bénoué situé dans la ZIC 26 et plus spécifiquement au village Mbaou, il n'y a pas hippopotame bien qu'une mare permanente y

35

est. De même les deux mares situées près du campement de la ZIC 2 étaient ensablées ce qui justifie le fait qu'il n'y a pas d'hippopotames.

IV.1.1.2. Distribution par groupe

Il est à noter qu'un groupe d'hippopotames est le nombre d'observations faites en un lieu précis ou dans une mare. Cette distribution s'illustre à travers la figure 4.

Mares par secteur

120

100

80

Effectifs

60

40

20

0

97

35

28

27

26

22

21

13

6

1

2

0

0

9

0 0

Figure 4: Diagramme des effectifs d'hippopotames par mares

Il ressort de la figure 5 que toutes les mares du PNB ont des concentrations variées en effectif. En effet une proportion des mares n'a pratiquement pas d'hippopotame dû à l'ensablement de celles-ci. Lorsque la profondeur des mares diminue soit par l'ensablement, soit par évaporation, les hippopotames migrent des mares peu profondes vers les mares profondes. De même la mare située dans la ZIC 3 dans laquelle on dénombre 97 individus repartis en quatre familles.

36

IV.1.1.3. Caractérisation des mares

La littérature catégorise les mares en fonction de la taille des groupes. C'est ainsi qu'on

distingue :

? des mares à faible concentration d'hippopotames (1-7 individus) ;

? des mares à concentration moyenne (8-16 individus) ;

? des mares à forte concentration (17-31 individus) ;

? des mares à très forte concentration (+ de 31 individus).

Les données collectées durant la présente étude ont permis de catégoriser ces mares comme l'indique le tableau 3.

Tableau 3: Caractérisation des mares

Nombre de mares

Intervalle

Effectifs

proportion

concentration

3

(1 à 7)

9

19%

faible

2

(8 à16)

22

12%

moyenne

5

(17 à 31)

124

31%

Forte

2

(+ de 31)

132

13%

Très forte

4

0

0

25%

nulle

Il ressort du tableau 3 que 31% des mares ont des fortes concentrations et cumulent un total de 124 individus, suivi des mares de concentration nulle. Les mares de faible concentration ont une proportion de 19% soit 9 individus. Les mares de très forte concentration malgré leur faible proportion de 13%, cumulent un total de 132 individus soit 86% de l'effectif total.

La collecte des données à l'aide du GPS a permis de matérialiser cette distribution de groupe sur une carte. La figure 6 montre la distribution des groupes d'hippopotames dans l'UTO Bénoué

37

Figure 5: Distribution des hippopotames par groupe

Il ressort de la figure 5 que la plus grande concentration des hippopotames se trouve dans la partie centrale de la zone d'étude c'est-à-dire dans la ZIC 3. Ceci se justifie non seulement par l'implication des populations dans le processus de conservation mais aussi par la présence permanente des mares profondes dans cette zone. Les mares de faible concentration et de concentration nulle se trouvent respectivement dans la partie nord et dans la partie sud de la zone d'étude plus spécifiquement au campement du grand capitaine et celui de la Zic 2.

IV.1.1.4. Organisation sociale et structure de la population

Les hippopotames vivent en groupe de plusieurs individus (figure 8) et quelque fois en solitaires comme celui du camp du grand capitaine observé durant la présente étude. Dans chaque groupe, il y a un seul mâle dominant qui joue le rôle de géniteur. Après la naissance

38

d'un mâle, sa protection est assurée par sa mère contre les potentiels prédateurs et contre mâle dominant. Une fois que ce petit mâle peut se battre, il affronte son géniteur dans un combat soit à mort, soit jusqu'à l'abandon d'un adversaire. Le vainqueur du combat devient le nouveau mâle dominant qui restera dans le groupe. Autour d'un groupe et dans le même habitat cohabitent les crocodiles avec les hippopotames. Cette cohabitation est due au fait qu'après défécation des hippopotames, les poissons se nourrissent des résidus d'excréments qui constituent un appât qu'utilisent les crocodiles pour attraper les poissons qui constituent leur source de protéines. La figure 6 illustre un groupe d'hippopotames dans le PNB.

Figure 6: Groupe d'hippopotame dans une mare de l'UTO Bénoué

Le caractère amphibie du pachyderme lui conférant un exercice régulier d'immersion et d'émersion pour satisfaire ses besoins physiologiques notamment en oxygène, rend l'étude de la structure tant sociale que démographique difficile Ngog Njie (1988). Il n'est pas très évident pour les observateurs de dégager des données fiables sur la structure d'âge et de sexe des hippopotames. Dans le cas spécifique de la présente étude, 18 groupes essentiellement composés d'adultes ont été observés durant l'inventaire. Il est à noter que les mares du secteur du buffle noir contenaient un effectif de 44 hippopotames dont 11 petits.

IV.1.1.5. Calcul de quelques paramètres

Le tableau résume les différents paramètres calculés.

Tableau 4: IKA d'indices d'hippopotames

Type d'indices

IKA

Individus observés

2,4

Pistes

1,25

Carcasses

0,025

Mares

0,13

IKA général

3,8

Densité

0,008 ind/ha

Il ressort du tableau 4 que ce sont les individus observés qui présentent une grande proportion d'IKA soit 2,4 individus par kilomètre suivi des pistes avec 1,25 piste par kilomètre. Les mares et les carcasses quant à elles ont respectivement 0,13 et 0,025 observation par kilomètre. Le nombre d'individus par unité de surface est très faible soit 0,008 individu.

IV.1.1.6. Distribution spatiale des hippopotames

La figure 7 présente la distribution spatiale des hippopotames dans l'UTO Bénoué.

39

Figure 7: Distribution des hippopotames dans l'UTO Bénoué

40

La distribution des hippopotames (figure 9) dans l'UTO Bénoué s'étend de la partie Sud du parc dans le village Doudja, en passant par les villages Mbaou et Taboun dans la ZIC 3 jusqu'au village Mboukma dans la ZIC 9 où est situé le campement du grand capitaine

IV.1.1.7. Tendance évolutive des effectifs d'hippopotames dans le PNB

Depuis 1975 plusieurs méthodes de dénombrements d'hippopotames ont été mises en place au PNB avec des techniques différentes. La méthode d'inventaires la plus utilisée était celle de Ngog Njie mise en place en 1988 et utilisée dans le même écosystème par Zibrine, Maha, Scholte et Mbamba. La principale innovation est celle apportée par Mbamba en 2018 qui a consisté à intégrer le drone dans le processus de comptage, ce qui a permis de dénombrer un effectif supplémentaire de 80 individus sur le cours du Mayo Oldiri un des affluents de la Bénoué. L'évolution de l'effectif des hippopotames est illustrée par la figure 8.

450

400

Evolution des effectifes

350

300

250

200

150

100

50

0

400

350

325

205 228 217

180 181

287

1975 1988 1999 2012 2013 2014 2016 2018 2019

Années

Figure 8: Tendance évolutive des populations d'hippopotames dans l'UTO Bénoué

La figure 8 présente trois phases d'évolution des effectifs de la population d'hippopotames dans l'UTO Bénoué. En effet la période allant de 1975 à 1999 correspond à la phase où il y avait un grand nombre d'hippopotames (358 #177; 31) dans l'UTO Bénoué. De 2012 à 2014 correspond à la phase de décroissance (188 #177; 11) des effectifs d'hippopotames cette décroissance justifie non seulement l'intensité du braconnage durant cette phase mais aussi la période d'inventaire et la méthode utilisée. De 2016 à 2019 un accroissement progressif des effectifs (244 #177; 30) est observé l'UTO Bénoué. Ceci témoigne non seulement les efforts

41

déployés par le service de la conservation pour faire face au braconnage mais aussi l'efficacité des nouvelles technologies utilisées pour le recensement de cette espèce.

IV.1.1.8. Hautes valeurs de conservation

La figure 9 présente la partie Est du parc comme HVC.

Figure 9: Hautes valeurs de conservation

Il ressort de la figure 9 que le fleuve Bénoué situé dans la partie Est du PNB est une haute valeur de conservation, de même que toutes les salines disposées dans le PNB où toutes les espèces animales viennent consommer du sel sont également des hautes valeurs de conservation.

IV.1.1.9 Période de détectabilité des hippopotames

Le suivi nocturne et régulier des mouvements des hippopotames à l'aide des caméras a montré que ces mammifères utilisaient les pistes situées sur le rives des mares entre 18h et 20h pour se rendre dans les pâturages pour ne retourner dans les mares qu'entre 5h et 6h

- Heure de sortie

La figure 10 illustre l'heure à laquelle la majorité des hippopotames sortent des mares dans l'UTO Bénoué.

nombre de vidéos

140

 

57%

120

 
 
 

100

 
 
 

80

30%

 
 

60

 
 
 
 
 

40

 
 
 
 

13%

20

 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 

18h 19h 20h

heures de sortie

Figure 10 : Heure de sortie des hippopotames

Il ressort de la figure 10 que sur les 227 vidéos enregistrées par les caméras installées devant les mares, 57% ont été prise à 19h, 30% des vidéos ont également été enregistré à 18h et 13% des vidéos ont été enregistrées à 20h. Il ressort donc que l'heure de sortie des hippopotames des mares est 19h.

- Heure de retour

nombre de vidéos

160

 
 

57%

140

 
 
 
 

120

 
 
 

100

 
 
 

80

 
 
 
 
 
 

26%

60

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

17%

40

 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 

5h 5h 30 min 6h

heures de retour

42

Figure 11: Heure de retour des hippopotames

43

Sur les 247 vidéos enregistrées à l'aube, 57% ont été prises à 5h, 26% à 5h30 min et 17% à 6h. Il ressort donc que l'heure de retour des hippopotames dans les mares est 5h du matin IV.1.2. Proposer une stratégie de gestion des hippopotames dans le PNB

IV.1.2.1. Etat des lieux des menaces qui pèsent sur les hippopotames et leur habitat IV.1.2.1.1. Braconnage

L'hippopotame est principalement braconné dans la zone d'étude pour sa viande qui est une source importante de protéine animale. Cela se justifie par les carcasses d'hippopotames découvertes où l'on peut voir les mâchoires qui possèdent encore toutes les dents (figure 12). Dans le PNB et ses environs, les indices de braconnage sont nombreux notamment: des campements de braconniers, des trous de piégeage, des coup de feu, des douilles et carcasses d'hippopotames. Ces indices ont été les plus nombreux s'agissant des activités humaines au sein du parc et ses environs. Les indices de braconnage son illustrées par la figure 12.

Carcasse d'hippopotames (PNB, mai 2019) (a) Braconnier interpellé (PNB, avril 2019) (b)

Figure 12: Carcasse d'hippopotame (a) et braconnier interpellé (b)

L'abondance des signes de braconnage sont consignées dans le tableau 5.

44

Tableau 5: Abondance des signes de braconnage

Signes de

Nombre

Distance parcourue

IKA

braconnage

d'observation

(km)

 

Coups de feu

4

120

0,033

Carcasses

3

120

0,025

Trous de pièges

18

120

0,15

Campements

11

120

0,092

Douilles

9

120

0,075

Empreintes de pas

32

120

0,27

Pistes

27

120

0,23

IKA global

104

 

0,87

Le tableau 5 permet de constater que, parmi les signes du braconnage et pour une distance totale parcourue égale à 120 km, les empreintes de pas prédominent avec un IKA de 0,27, suivi des pistes (0,23) et des trous de pièges (0,15). Les coups de feu (0,033) et les carcasses d'hippopotames (0,025) sont les moins représentés. L'IKA moyen pour le braconnage et pour une distance totale parcourue égale à 120 km le long du lit du fleuve Bénoué est de 0,13. De manière globale, l'IKA des activités anthropiques est de 0,87 indice/ km.

IV.1.2.1.2. Orpaillage clandestin

Considéré comme l'une des principales activités de la zone, l'orpaillage semble incontournable et constitue le poumon de l'économie des populations locales. Cette importance tient également au fait que l'orpaillage est la seule activité qui draine les migrants dans la zone. Tout le cours situé en amont du fleuve est truffé des trous d'orpaillage. Ces trous constituent non seulement des facteurs responsables de l'érosion hydrique du lit du fleuve Bénoué, modifiant ainsi l'habitat des hippopotames mais aussi des pièges involontaires pour cette espèce. Une étude réalisée par Tamba en 2018 dans le même écosystème dont la comparaison des résultats à ceux obtenus par Mbamba lors d'une étude réalisée en 2014 montre une diminution considérable du nombre de huttes construites dans les différents sites d'orpaillage visités, soit une diminution de 94% dans le site « Bakassi », de 99,28% dans le site « Gabon » et de 76% dans le site de Mayo Doubi, ce qui pourrait indiquer une diminution de l'activité dans ces sites. La figure 13 illustre les mesures prises par le service de la conservation du PNB à l'encontre des orpailleurs et un orpailleur dans le parc.

45

Orpailleur interpellé (PNB, avril 2019) (b)

Destruction d'un village d'orpailleurs (PNB, 2019) (a)

Figure 13: Signe de présence humaine dans le PNB

Le tableau 6 présente l'abondance des signes d'orpaillage.

Tableau 6: Abondance des signes d'orpaillage

Signes d'orpaillage

Nombre

d'observations

Distance parcourue (km)

IKA

Orpailleurs

125

120

1,04

Chantiers

17

120

0,14

Huttes

21

120

0,18

IKA global

163

 

1,36

Il ressort du tableau 6 que les orpailleurs interpelés constituent les indices d'orpaillage les plus observées soit un IKA de 1,04 indice par kilomètre suivit des huttes et des chantiers qui ont respectivement pour IKA 0,18 et 0,14 indice/ km.

IV.1.2.1.3. Pêche illégale

La pêche est l'une des activités génératrice de revenus de la population locale. Cette activité présente des conséquences diverses sur la faune en générale et les hippopotames en particulier. Les mailles des filets utilisés ne permettent pas de sélectionner des poissons de grandes tailles mais ramassent aussi les alevins qui constituent la population d'avenir. En ce qui concerne les hippopotames, la menace provient du fait que ces pécheurs peuvent être de véritables braconniers ou des indicateurs aux braconniers de la présence des hippopotames dans une mare spécifique, de même, la présences constante d'homme à proximité des mares

46

modifie non seulement le comportement naturel des hippopotames mais aussi présente un risque d'attaque pour ces hommes. L'abondance des signes de pêche est représentée dans le tableau 7.

Tableau 7: Abondance des signes de pêche

Signes de pêche

Nombre

d'observation

Distance parcourue (km)

IKA

Filets

15

120

0,125

Pirogues

3

120

0,025

Pêcheurs

16

120

0,133

IKA global

34

 

0,28

Les pécheurs interpelés constituent l'indice de pêche la plus représenté avec un IKA de 0,133, suivi des filets rencontrées (0,125) et des pirogues (0,025).

IV.1.2.1.4. Variations climatiques

Le changement climatique global représente une menace potentielle sur les populations d'hippopotames. La réduction de la pluviométrie et une longue sécheresse qui se vit dans la région du Nord peuvent entraîner non seulement le tarissement des mares où vivent les hippopotames mais aussi une raréfaction des pâturages, un stress de chaleur et une plus grande vulnérabilité aux maladies.

IV.1.2.1.5. Transhumance de troupeaux de boeufs

La transhumance est l'une des principales activités anthropiques répandues dans le PNB et l'une des menaces qui pèsent sur les hippopotames. La réduction du fourrage en saison sèche pousse les bergers en quête de pâturages à faire paître leurs bêtes dans le parc en général et sur les berges du fleuve Bénoué en particulier. La couverture abondante en Afzelia Africana et de la végétation herbacée dans le parc est la cible de ces derniers. Pour régénérer le pâturage, les pasteurs mettent du feu afin d'avoir de l'herbe fraiche pour leur bétail. Toutes ces actions des bergers conduisent à une diminution de la nourriture dans l'espace vitale de l'hippopotame qui affectionne les graminées prisées par le bétail. La compétition pour la nourriture pousse les hippopotames à aller chercher leur aliment sur des sites toujours plus éloignés des points d'eau, générant ainsi une compétition entre les troupeaux de boeufs et les hippopotames. L'abondance des indices de transhumance est consignée dans le tableau 8.

47

Tableau 8: Abondance des signes de transhumance

Signe de

transhumance

Nombre

d'observations

Distance parcourue (km)

IKA

Troupeaux de

boeufs

23 120 0 ,19

Campements 7 120 0,06

Pistes 13 120 0,1

IKA global 43 0,35

Il ressort du tableau 8 que, parmi les observations des indices liés à la transhumance, les troupeaux de boeufs avec un IKA de 0,19 sont les plus représentés suivi des pistes (0,1) et des campements (0,06). L'IKA moyen pour la transhumance et pour une distance totale parcourue égale à 120 km est de 0,12. Les effets néfastes de ces intrusions se font ressentir au niveau du parc, notamment avec la dégradation du milieu (coupe excessive de Afzelia africana, piétinement et compactage du sol), la concurrence dans l'utilisation des points d'eau, du pâturage, des salines avec la faune sauvage, voire la transmission des maladies. IV.1.2.1.6. Abondance des activités anthropiques de manière générale dans l'UTO Bénoué

Les principales activités humaines recensées dans l'UTO Bénoué sont consignées dans le Tableau 9.

Tableau 9: Abondance des activités humaines dans l'UTO Bénoué

Activités Nombre d'observations IKA

braconnage 104 0,87

Orpaillage 163 1,26

Transhumance 43 0,35

pêche 34 0,28

D'après le tableau 9 l'orpaillage (1,26%) est l'activité anthropique menée avec une plus grande fréquence, suivi du braconnage (0,87%), de la transhumance (0,35%) et enfin de la pêche (0,28%).

48

IV.1.2.1.7. Distribution spatiale des menaces sur les hippopotames La figure 14 présente les activités anthropiques dans l'UTO Bénoué.

Figure 14: Carte des activités anthropiques dans l'UTO Bénoué

Il ressort de l'analyse de la figure 14 que les activités anthropiques sont reparties dans tout l'habitat des hippopotames. L'on peut aisément deviner la complicité qui existe entre les braconniers chasseurs d'hippopotames et les pêcheurs comme le témoignent la distribution des pêcheries et du matériel de pêche où il y'a eu des abattages dans l'aire de distribution des hippopotames dans l'UTO Bénoué. L'omniprésence des transhumants dans l'UTO Bénoué est marquée par les campements de Mbororos et les nombreux troupeaux rencontrés durant la présente étude.

IV.1.2.1.8. Relation entre les activités humaines et les indices hippopotames

La figure 15 présente la relation entre l'IKA des activités anthropiques et les IKA des indices d'hippopotames.

49

 

180 160 140 120 100

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Activités humaines

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

80 y = 0,0288x + 89,284

R2 = 0,0041

 
 
 

60

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

40

20

0

0 50 100 150 200 250 300

Indices hippopotames

Figure 15: Relation entre les activités humaines et les indices d'hippopotames

Le coefficient de détermination (R2 =0.004) est très faible ce qui signifie que la présence des hippopotames n'est pas influencée par celle des activités humaines. La figure 16 présente l'interaction entre les activités anthropiques et les indices d'hippopotames.

Figure 16: Carte de superposition entre les activités humaines et les indices d'hippopotames

50

Il ressort de la figure 15 que l'orpaillage est l'activité anthropique la plus rependue sur l'habitat des hippopotames suivi de la pêche et la transhumance. La proximité des activités anthropiques aves les mares aux hippopotames témoigne le degré d'empiètement de l'homme sur cette espèce.

IV.1.2.2. Stratégie de gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué

IV.1.2.2.1. Vision

La mise en place de la stratégie de gestion des hippopotames dans la PNB consiste à définir une orientation qui intègre à la fois la nécessité de conservation de l'espèce et de développement socio-économique durable des communautés riveraines du l'UTO Bénoué. IV.1.2.2.2. But

L'objectif étant de renforcer les mesure de gestion et de protection des hippopotames dans le parc de manière conjointe pour l'amélioration du bien-être des populations, pour la contribution au développement économique local et pour l'équilibre écologique.

IV.1.2.2.3. Axes stratégiques

Les observations faites sur le terrain lors de la présente étude ont permis de définir cinq axes

stratégiques prioritaires d'intervention.

- Lutte anti-braconnage ;

- Valorisation de l'hippopotame ;

- Renforcement de la collaboration entre les parties prenantes et la conservation des

hippopotames ;

- Coordination et suivi-évaluation du présent plan de gestion ;

- Financement durable.

Le tableau 10 présente la stratégie de gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué.

51

Tableau 10: Stratégie de gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué

Axes

stratégiques

Objectif

Actions

Acteurs

Résultats attendus

Lutte anti-

Réduire les pertes

- Installer permanemment les cameras devant

- MINFOF ;

- Patrouille de lutte anti-

braconnage

des populations

les mares à hippopotames ;

- MINDEF ;

braconnage effectué ;

 

d'hippopotames liées

- Installer des puces sur des hippopotames;

- LAMIDO du

- Nombre de sessions de

 

au braconnage

- Identifier et renforcer les aspects culturels de

Rey-Bouba ;

formation organisées ;

 
 

la conservation de l'hippopotame ;

- Renforcer le contrôle à l'accès et à la
circulation des armes et munitions ;

- ONG

- Capitalisation du savoir-faire

androgène ;

- Sensibilisation renforcée ;

 
 

- Assurer le contrôle effectif de la circulation

et de la vente des produits et sous-produits des hippopotames ;

 

- Circuit de vente des produits

et sous-produits

d'hippopotame déterminé.

 
 

- Intensifier les opérations de lutte anti-

braconnage.

 
 

Valorisation

Améliorer la

- Développer l'éco-tourisme autour de

- MINFOF ;

- Sites touristiques aménagés ;

des

contribution de cette

l'hippopotame ;

- MINTOUL ;

- Nombre de touristes accru ;

hippopotames

espèce au bien-être

- Mener une étude sur les autres formes de

- Universités

- Recette engrangée ;

 

des populations

valorisation de l'hippopotame ;

- Médias ;

- Tournages réalisés et publicité

 
 

- Aménager les bâtiments pour les touristes ;

- EFG;

sur les hippopotames faite ;

 
 

- Réaliser des tournages pour la publicité dans

les médias

- ENEF

- Nombre de personnes

sensibilisées

52

Renforcement

 

Capitaliser les atouts

- Capitaliser les résultats des études réalisées

- ONG

-

de la

de chaque partie

par les institutions de recherches en faveur de

- Service de la

Application des résultats

collaboration

prenante dans le

la conservation des hippopotames ;

conservation

d'étude par les conservateurs ;

entre les

processus de gestion.

- Capitaliser les connaissances

- Populations

- Plate-forme crée ;

parties

 

ethnobotaniques sur les hippopotames ;

riveraines ;

- Feuille de route dressée ;

prenantes et la

 

- Créer les plates-formes d'échange entre les

- Autorités

- La participation des

conservation

 

partie prenantes ;

traditionnell

populations dans la gestion

des

hippopotames

 

- Renforcer la coopération et l'échange

d'informations entre le service de la conservation et les partenaires ;

es.

des hippopotames est accrue.

 
 

- Renforcer la participation active des

populations à la gestion des hippopotames.

 
 

Coordination

Assurer une

- Mettre en place un cadre de pilotage, de

- ONG

- Chronogramme et suivi des

et suivi-

application effective

coordination, du suivi-évaluation de la

- Service de la

activités établi ;

évaluation du

et efficace des

présente stratégie ;

conservation

- Cadre de pilotage, de

présent plan de

différents axes de la

- Etablir un chronogramme d'activités ;

;

coordination et du suivi-

gestion

présente stratégie.

 
 

évaluation mis en place

Financement

Développer et

- Concevoir des projets de conservation et de

- Service de la

 

durable

opérationnaliser des

valorisation des hippopotames qui sont

conservation

- Le partenariat avec le secteur

 

mécanismes de

soumis pour financement auprès des

;

privé pour le financement de

 

financement durable

partenaires ou des institutions internationales

- Partenaires

la conservation est développé ;

 

pour pallier à l'insuffisance du

visées ;

- Faire le lobbying et le plaidoyer afin de

financiers,

- Médias.

- Une stratégie pour la

recherche et la mobilisation

 

budget annuel de

susciter un intérêt pour la conservation et la

 

des financements

 

l'Etat pour la gestion

mise en valeur de cette espèce auprès des

 

internationaux est développée

 

d'une part du PNB et

potentiels partenaires financiers et

 

et mise en oeuvre.

 

d'autre part des

techniques ;

 

- Le mécanisme de financement

 

hippopotames

- Communiquer à travers le blog, le site

internet du parc.

 

sécurisé du service de la conservation est mis en place par l'Etat.

53

53

IV.1.2.3. Cadre temporel des différentes actions

Sous la responsabilité du MINFOF et sur une période de cinq ans, la mise en oeuvre de cette stratégie de gestion à travers les actions citées ci-dessus, sera assurée par un ensemble de parties prenantes parmi lesquels : l'Etat, les organisations de la société civile, les centres de formations, les collectivités territoriale, les communautés locales et avec l'appui des partenaires techniques et financiers.

IV.1.2.4. Evaluation des coûts

Le tableau 11 présente en détail les coûts de chaque action de la stratégie de gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué.

Tableau 10: Evaluation des coûts de la stratégie de gestion des hippopotames

Désignation

Nombre en 5 ans

Prix unitaire

Prix total

lutte anti-braconnage

Actions

 
 
 

Installer les puces sur les hippopotames

500

50.000

25.000.000

Installer permanemment les cameras devant les mares

64

300.000

13.000.000

Identifier les aspects culturels de l'hippopotame

1

1.000.000

1.000.000

Renforcer le contrôle à l'accès et à la circulation des armes et munitions

 

15.000.000

15.000.000

Sous total 1

63.000.000

Valorisation de l'hippopotame

Actions

 
 
 

Développer l'éco- tourisme autour de l'hippopotame

Aménagement des bâtiments existants

25.000.000

45.000.000

construction des bancs d'observation

10.000.000

tournages vidéo pour publicité médiatique

20.000.000

Mener une étude sur les autres formes de valorisation de l'hippopotame

1

2.000.000

2.000.000

Sous total 2

65.000.000

Renforcement de la collaboration entre les parties prenantes et la conservation des hippopotames

Capitaliser les résultats des études réalisées par les institutions de recherches en faveur de la conservation des hippopotames

Financer les stages sur :

 

25.000.000

L'inventaire d'hippopotames

5.000.000

Le suivie écologique des hippopotames

10.000.000

Régime alimentaire d'hippopotames

10.000.000

54

Créer les plates-formes d'échange entre les parties prenantes

 

Site web, groupe watsapp et rencontres physiques

5.000.000

5.000.000

Renforcer la participation des populations à la gestion des hippopotames

 

5.000.000

5.000.000

Sous total 3

35.000.000

Coordination et suivi-évaluation du présent plan de gestion

Actions

 
 
 

Mettre en place un cadre

de pilotage, de

coordination, du sui-
évaluation de la présente stratégie

 

10.000.000

10.000.000

Etablir un chronogramme d'activités

 

10.000.000

10.000.000

Sous total 4

20.000.000

financement durable

Actions

 
 
 

La conception et soumission des projets de conservation et de valorisation des hippopotames pour financement auprès des partenaires

 

45.000.000

45.000.000

le lobbying et le

plaidoyer afin de susciter un intérêt pour la conservation et la mise en valeur de cette espèce auprès des potentiels partenaires financiers et techniques

 

10.000.000

10.000.000

la communication à travers le blog, le site internet du parc et les chaines de télévision locales

 

5.000.000

5.000.000

Sous total 5

 
 

60.000.000

TOTAL

 
 

243.000.000

Il ressort du tableau 11 que sur les cinq années que doit durer cette stratégie de gestion, les dépenses totales s'élèvent à 243000000 FCFA. Le financement durable qui permet de développer les mécanismes permettant aux partenaires financier de financer les différentes actions est l'axe stratégique prioritaire. La lutte anti-braconnage quant à elle, est l'axe stratégique qui vient en seconde position afin de réduire les pertes d'effectifs d'hippopotames liées au braconnage.

55

IV.2. DISCUSSION

Le PNB à connue des inventaires d'hippopotames à des intervalles de temps pas régulières. Lors de la présente étude, 287 hippopotames ont été inventoriés dans 16 mares permanentes le long du lit du fleuve Bénoué et celui du Mayo Oldiri un des affluents majeur de la Bénoué. Ce résultat présente une augmentation de l'effectif d'hippopotame comparativement aux inventaires réalisés par Mbamba en 2013 ; 2016 et 2018 dont les résultats étaient 205, 228 et 217 respectivement. Cette augmentation peut s'expliquer non seulement par les efforts déployés par le service de la conservation du PNB pour lutter contre le braconnage mais aussi par la méthodologie utilisée durant la présente étude. La présente étude s'est déroulée en saison sèche période durant laquelle le fleuve Bénoué à tari et il ne reste que les mares permanentes dans lesquelles un comptage total s'est effectué, comparativement à l'étude réalisée par Maha en 2012 en début de saison pluvieuse, basée sur la méthode de Ngog Njié (1988), dont les résultats ont présenté un effectif de 180 individus. Cette différence peut s'expliquer par la montée des eaux de la Bénoué qui représente une difficulté dans le processus de comptage.

Sur les 16 mares inventoriées, 25% ne contenaient pas d'hippopotames. Ce résultat est fortement lié à l'ensablement de la mare et aux changements climatiques. En effet, lorsqu'une mare perd la profondeur à cause de ces phénomènes, les hippopotames migrent vers les mares plus profondes où ils pourront s'immerger. C'est dans cette optique que plusieurs mares de fortes concentrations avec plusieurs groupes ont été observées. Les conflits de leadership entres les mâles sont la conséquence de cette migration. L'effectif de la présente étude donne une densité de 0,8 individus/km2 par rapport au domaine parcouru par l'espèce en saison sèche. Il représente environ 72% de la population d'hippopotame inventorié en 1988 par Ngog Njié. Les causes de la régression sont essentiellement imputées au braconnage.

Malgré les efforts déployés par le service de la conservation pour assurer la préservation des hippopotames, quatre dynamismes majeurs affectent la croissance des effectifs d'hippopotames entre autre le braconnage, la transhumance, les changements climatiques et la pêche. Les observations de terrain révèlent que cette espèce est essentiellement braconnée pour sa viande et le commerce de sa peau pour la fabrication des sacs à main. Ceci serait dut non seulement à la recherche de protéines animales mais aussi à la pauvreté des populations. Cette activité de braconnage peut justifier son intensité par la migration des peuples, l'accès illégal facile dans le parc et le manque d'effectif d'éco-gardes pour assurer la surveillance continue du parc. En effet l'insécurité qui règne dans la partie septentrionale et à la frontière

56

avec la RCA oblige les populations à migrer vers l'intérieur du pays. L'action récente de surveillance nocturne à l'aide des camera a permis de constater la présence des pêcheurs dans les mares proches du campement du Buffle noir, ces hommes peuvent se présenter dans les mares aux hippopotames comme des simples pécheurs alors qu'ils sont soit des braconniers soit des indiques aux chasseurs d'hippopotames.

57

CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

VI.1. CONCLUSION

Réalisée dans l'UTO Bénoué, la présente étude a porté sur les « nouvelles technologies et amélioration des inventaires fauniques : cas des drones et camera-pièges dans la gestion durable des hippopotames de l'UTO Bénoué ». L'objectif global était de contribuer à une meilleure connaissance des effectifs d'hippopotames de l'UTO Bénoué afin de planifier la gestion durable de cette espèce. Des investigations menées sur le terrain, 287 hippopotames ont été inventoriés sur les 120 km du cours du fleuve Bénoué avec 97 individus dans une mare du Mayo Oldiri, affluent majeur du fleuve. Les indices de présence d'hippopotames varient en fonction des types d'indices. La taille des populations d'hippopotames à fortement variée entre les différentes périodes d'étude de 1975 à 2019. La distribution spatiale des hippopotames a montré que cette espèce est présente tout le long du fleuve allant du campement de la ZIC 2 situé dans la partie Sud du parc jusqu'au campement du grand capitaine situé au nord du parc avec une forte concentration d'effectif dans la ZIC 3. Les hippopotames n'ont pas été observés dans certaines mares durant la présente étude.

Plusieurs dynamismes affectent grandement les effectifs de cette espèce, il s'agit notamment du braconnage, de l'orpaillage, de la transhumance et des changements climatiques. La gestion durable de cette espèce passe par quatre axes stratégiques prioritaires entre autres la lutte anti-braconnage, la valorisation de l'espèce, le renforcement de la collaboration entre les parties prenantes, la coordination, suivi-évaluation du plan de gestion et le financement durable.

VI.2. RECOMMANDATIONS

Afin d'améliorer la conservation et la gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué, les

recommandations suivantes doivent être prises en compte par chaque partie prenante.

Au MINFOF

- Créer un sanctuaire à hippopotames dans l'UTO Bénoué;

- Développer des mécanismes pour favoriser l'auto financement du parc afin de relever les

faiblesses de gestion liées à l'insuffisance des moyens financiers et techniques.

Aux partenaires du PNB

- Créer un club des amis d'hippopotames qui va regrouper les populations riveraines afin

qu'ils s'approprient d'avantage de la conservation de cette espèce;

- Appuyer la recherche et assurer la disponibilité des données afférentes au profit du service

de la conservation du PNB afin d'améliorer la planification ciblée des actions de gestion ;

58

Aux populations locales

- Respecter les limites établies par le micro-zonage et maintenir les activités de développement humain dans les terroirs villageois ;

- Etre davantage réceptifs et adhérents aux initiatives engagées par le service de la conservation et qui visent à garantir des avantages socio-économiques et une gestion participative des ressources naturelles.

59

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ANNEXES

Annexe 1: Fiche des données sur la structure de la population d'hippopotames

N° de la mare : . Secteur :

Nom de l'observateur : date :

Heure

d'observation

Nombre d'individus

Adultes

Subadultes

Juvéniles

Latitude

Longitude

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Annexe 2 : Fiches des données sur les menaces sur les hippopotames

Date Secteur heure

Observateur .

N° d'ordre

Latitude

Longitude

Description des activités humaines

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Annexe 3: Planche photographique

Photo 1 : Installation d'une camera

Photo 2 : Groupe d'hippopotames dans une mare

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Photo 3 : Troupeau d'hippopotames dans une saline

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Photo 4 : Déploiement du drone

Photo 6 : Campement de braconniers

Photo 7 : Arme du braconnier

Photo 5 : Enseignement sur l'utilisation du drone par le conservateur

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard