
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF
YAOUNDE I
CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE EN SCIENCES
HUMAINES, SOCIALES ET ÉDUCATIVES
POSTGRADUATE SCHOOL FOR SOCIAL AND
EDUCATIONAL SCIENCES
UNITÉ DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR SOCIAL SCIENCES
DEPARTEMENT D'HISTOIRE DEPARTMENT OF HISTORY
LE CAMEROUN DANS LA COOPERATION SECURITAIRE
INTERNATIONALE : LE CAS DE L'EIFORCES (2008-2022)
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master en Histoire
Option : Histoire des Relations
Internationales
Par
Claudel Elian EDINA ONOMO Titulaire d'une
Licence en Histoire
Sous la direction du Rose Gisèle
NDO'O Chargée de Cours
Octobre 2022
i
A
Ma mère, Massy Onomo Priscille Murielle
Thimothé.
ii
REMERCIEMENTS
Nos premières pensées vont à l'endroit de
notre Directeur de Mémoire, le Dr Rose Gisele Ndo'o qui
malgré ses multiples occupations professionnelles, académiques et
sociales, nous a souvent consacré de nombreuses heures de travail,
parfois pour nous orienter dans nos recherches, et à d'autres moments
pour nous prodiguer quelques conseils utiles à des jeunes chercheurs
comme nous. Qu'elle trouve en ces modestes mots, notre profonde et
sincère reconnaissance.
Nous voulons aussi remercier tous les enseignants du
département d'Histoire de l'Université de Yaoundé I, qui
durant les cinq premières années de notre cursus
académique, ont assuré avec dévotion et ardeur notre
formation, en nous outillant dans la mesure du possible, pour affronter les
étapes de la recherche.
Nous sommes reconnaissants envers les différentes
institutions qui ont contribué à la réalisation du
présent travail notamment, le Ministère de la Défense et
à l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae. Un
merci particulier à Monsieur le Ministre Délégué
à la Présidence en Charge de la Défense Joseph Beti Assomo
pour nous avoir offert un stage académique et Au Général
de Brigade, Directeur Général de l'EIFORCES André Patrice
Bitote pour avoir accepté de nous accueillir dans ses locaux. Une
reconnaissance particulière au Chef du Centre de Recherche et de
Documentation de l'EIFORCES le Docteur, Commissaire Divisionnaire Elie Sonbang
Passo, et au Directeur des Etudes de l'EIFORCES le Colonel Fiacre Kisito
Atangana pour nous avoir permis de participer et vivre la réalisation
des missions de cette structure. Au lieutenant-Colonel Njoya pour ses
orientations et sa disponibilité à toujours nous venir en aide
dans le cadre de la realisation de ce travail. Un merci particulier au
Sous-Lieutenants Issa Modibo, chef du Bureau informatique et reprographyque de
l'EIFORCES, pour les informations et la documentation mis à notre
disposition et surtout sa disponibilité constante tout au long de notre
statge.
Notre gratitude au sous lieutenant Joseph Mewoli, les
Lieutenants Olivier Messomo et Esther Baya, le Commissaire de Police Principal
Simo Tchuendem, au Premier Maître Tsala, l'Adjudant-Chef Moussa Djoulde,
M. Marcel Abanda, Mme Marie Ndzie, M. Nenenga, Mme Fagongnam tous en service
à l'EIFORCES pour avoir mis à notre disposition de nombreuses
informations pour réaliser de ce travail.
A mes grands frères dans la recherche : Martial Mani
Koumda, Yangouo Houmkimi, Emile Zola EYIGLA pour les orientations et la
relecture de ce travail. Merci à tous les membres de ma famille, pour le
soutien multiforme. Nous ne saurions terminer notre propos sans une
pensée de gratitude à l'endroit de nos camarades de promotion du
département d'Histoire de l'Université de Yaoundé I, ainsi
qu'à toutes ces personnes dont nous n'avons pas fait mention.
iii
SOMMAIRE
SOMMAIRE iii
LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS
v
LISTE DES ILLUSTRATIONS viii
LISTE DES ANNEXES ix
RESUME x
ABSTRACT xi
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE ET
ORGANES
ADMINISTRATIFS 25
I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA
CREATION
DE L'EIFORCES 26
II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES 40
III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE L'EIFORCES
43
CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS, l'OFFRE
FORMATION ET
RECHERCHE 62
I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES 63
II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES 69
III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES 88
CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA
SECURITE A
L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 93
I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE
NATIONALE 93
II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE
INTERNATIONALE 111
iv
CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES ET
PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE
SUR
L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 126
I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A
L'ECHELLE
NATIONALE ET INTERNATIONALE 126
II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE NATIONALE
ET
INTERNATIONALE DE L'EIFORCES 144 II- PERSPECTIVES POUR UNE
AMELIORATION DE L'ACTION DE L'EIFORCES
DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE 147
CONCLUSION GENERALE 154
ANNEXES 157
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 173
TABLE DES MATIERES 185
v
LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS
ALPC : Armes Légères et de Petits
Calibres
BESS : Brevet d'Etudes Supérieures des
Forces de Sécurité
BPPL : Bâton de Protection à
Poigné Latéral
C/E : Chef d'Escadron
CAFRAD : Centre Africain de Formation et de
Recherche en
Administration de Développement
CDEF : Chef de la Division de l'Enseignement
Fondamental
CDES : Chef Division de l'Enseignement
Supérieur
CDIV/COOP/MINDEF : Chef de la Division de la
Coopération Militaire du Ministère de la Défense
CEEAC : Communauté Economique des Etats
de l'Afrique Centrale
CEM/PR : Chef d'Etat-Major Particulier du
Président de la République
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique
Centrale
CMDT : Commandant
Cne : Capitaine
Cne de Pol : Capitaine de Police
CoESPU : Center of Excellence for
Stability Police Units
Col : Colonel
COMEIFORCES : Commandant de l'EIFORCES
CP : Commissaire de Police
CPP : Commissaire de Police Principal
CPS : Conseil de Sécurité et de
Paix
CPTMO : Centre de Perfectionnement aux
Techniques de Maintien de
l'Ordre
CRD/EIFORCES : Centre de Recherche et de
Documentation de l'EIFORCES
CSNU : Conseil de Sécurité des
Nations Unies
DCSD : Direction de la Coopération de
Sécurité et de Défense
DDR : Désarmement, Démobilisation
et Réintégration
vi
DE : Directeur d'Enquête
DEMFS : Diplôme d'Etat-Major des Forces
de Sécurité
DGSN : Délégation
Générale à la Sûreté Nationale
EIFORCES : Ecole Internationale des Forces de
Sécurité
EPEI : Equipes Projetables d'Experts en
Investigation
FAA : Force Africaine en Attente
FMM : Force Multinationale Mixte
FPI : Front Populaire Ivoirien
FPUC : Formateur des Unités de Police
Constituées
IAPTC : Association Internationale des
Centres de Formation au
Maintien de la Paix
LCL : Lieutenant-Colonel
MFO : Moniteur de Franchissement
Opérationnel
MINAS : Ministère des Affaires
Sociales
MINATD : Ministère de l'Administration
Territoriale et de la
Décentralisation
MINCOM : Ministère du Commerce
MINDEF : Ministère de la
Défense
MINEPAT : Ministère de l'Economie de
la Planification et de
l'Aménagement du Territoire
MINFI : Ministère des Finances
MINFOF : Ministère des Forets et de la
Faune
MINJUSTICE : Ministère de la
Justice
MINPROFF : Ministère de la Promotion
de la Femme et de la Famine
MINREX : Ministère des Relations
Extérieures
MO : Maintien de l'Ordre
NA Musuem : Nigerian Army
Musuem
NEDEX : Neutralisation, Destruction des
Engins Explosifs
NIS : Nigeria Immigration Service
OMP : Opération de Maintien de la
Paix
ONU : Organisation des Nations Unies
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
OSP : Opération de Soutien à la
Paix
vii
PAGIRN : Programme d'Appui à la
Gouvernance des Infrastructures
Régionale, et Nationales en Afrique Centrale
PCA/EIFORCES : Président du Conseil
d'Administration de l'EIFORCES
PCO : Perfectionnement du Commandement
Opérationnel
PNUD : Programme des Nations Unies Pour le
Développement
POTI : Peacekeeping Operations
Training Institude
RASI : Revue Africaine de
Sécurité Internationale
RCA : République Centrafricaine
RDC : République Démocratique
du Congo
RECAMP : Programme de Renforcement des
Capacités Africaines au
Maintien de la Paix
RECFOP : Recyclage des Formateurs en Ordre
Public
REFFOP : Réseau d'Expertise et de
Formation Francophone pour les
Opérations de Paix
RO : Rétablissement de l'Ordre
SCUS : Commandant d'Unité de
Sécurité
SDF : Social Democratic
Front
SED/GN : Secrétariat d'Etat à
la Défense en charge de la Gendarmerie
Nationale
SP : Sécurité Publique
TIC : Technicien d'Identification
Criminelle
UA : Union Africaine
UPC : Unités de Police
Constituées
USA : United States of
America
VBMO : Véhicule Blindé de Maintien
de l'Ordre
VID : Véhicules d'Interventions et
Dispersions
viii
LISTE DES ILLUSTRATIONS
GRAPHIQUES
Graphique n° 1 : Les effectifs par Etats de l'ex-stage PCO
de l'EIFORCES 130
Graphique n° 2 : Les effectifs par pays au stage SCUS de
l'EIFORCES (2019 -2022) 131
Graphique n° 3 : bilan simplifié des effectifs par
Etats de l'ex-stage FOP de l'EIFORCES
Source : document de présentation de l'EIFORCES. 132
Graphique n° 4 : Les Etats participants au DEMFS de
l'EIFORCES 134
Graphique n° 5 : les effectifs par Etats au BESS EIFORCES
135
PHOTOS
Photo n° 1 : Le traitement des émeutes de la faim de
2008 par la presse camerounaises 34
Photo n° 2 : Présentation des missions
simplifiées de l'EIFORCES 68
Photo n° 3 : Auditeurs du TIC 5 en plein exercice 72
Photo n° 4 : les stagiaires du SCUS 2 en plein exercice de
tirs. 77
Photo n° 5 : les auditeurs du BESS 8 en salle de cours 84
Photo n° 6 : première de couverture de la note de
conjoncture 91
Photo n° 7 : première de couverture du VIGIE 91
Photo n° 8 : Première de couverture de la Revue RASI
92
Photo n° 9 : prise au cours de la fin de stage de DEMFS10
102
Photo n° 10 : Prise au cours de la visite du Directeur
Générale de la Police ivoirienne dans
les locaux de l'EIFORCES 113 Photo n° 11 : Prise au cours
de l'entretien accordé par le Directeur Général de
l'EIFORCES
et son Adjoint à la délégation de
l'école militairemalienne 115
TABLEAUX
Tableau 1 : Bilan des publications VIGIE de l'EIFORCES 141
Tableau 2 : Bilan simplifié des séminaires du
CRD/EIFORCES 142
ix
LISTE DES ANNEXES
Annexe n?1 : Attestation de stage 158
Annexe n° 2 : Autorisation de recherche 159
Annexe n° 3 : demande d'autorisation de recherche de
Monsieur Edina Onomo Claudel Elian adressée à Monsieur le
ministre Délégué à la Présidence
chargé de la Défense
160 Annexe n° 4 : Autorisation d'effectuer des
recherches académiques du Ministre Délégué à
la Présidence chargé de la Défense adressée
à Monsieur Edina Onomo Claudel
Elian 161 Annexe n° 5 : Autorisation de recherche de
Monsieur le professeur, chef du centre de recherche et de Documentation de
l'EIFORCE à Monsieur le général de Brigade, Directeur
Général de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité 162
Annexe n° 6 : Attestation de participation 163
Annexe n° 7 : Présentation de l'EIFORCE 164
Annexe n° 8 : Décret n° 2008/179 du 22 ma 2008
portant création de l'Ecole Internationale
des Forces de Sécurité (EIFORCES) 167 Annexe
n° 9 : Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation
et fonctionnement de
l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité
(EIFORCES) 168
x
RESUME
Le sujet de cette recherche est intitulé `'Le Cameroun
dans la coopération sécuritaire internationale : le cas de
l'EIFORCES 2008-2022». Il pose le problème de la contribution du
Cameroun par l'intermédiaire de l'EIFORCES au processus de
sécurisation national et international. En d'autres termes, l'objectif
est de montrer que le Cameroun concrétise sa vision stratégique,
sécuritaire nationale et internationale en 2008 en créant
l'EIFORCES. La problématique que dégage ce sujet vise à
montrer comment l'EIFORCES contribue à la construction de la
sécurité à l'échelle nationale et internationale.
Sur la base des sources orales et écrites, il ressort que la
création en 2008 de l'EIFORCES est le fruit de la combinaison des
facteurs structurels, conjoncturels et du succès national et
international du Centre de Perfectionnement aux Techniques du Maintien de
l'Ordre (CPTMO) dans les formations en Ordre Public. Lors de la
création, le Cameroun confère la mission de formation,
entrainement et recyclage des Composantes Police/Gendarmerie pour les
opérations de maintien de la paix. Une autre mission s'ajoute à
l'offre sécuritaire de cette école en 2012, Il s'agit d'effectuer
des recherches dans les domaines du soutien à la paix et de la
sécurité. Désormais, elle assure la formation des
administrateurs sécuritaires locaux et étrangers grâce aux
multiples formations qu'elle dispense, et met à la disposition des
Administrations locales et internationales des supports stratégiques
contenant des solutions aux problèmes sécuritaires
intérieurs et extérieurs. Depuis, sa création en 2008
jusqu'en 2022, l'EIFORCES a formé plusieurs administrateurs
sécuritaires nationaux et étrangers au niveau tactique,
opératif et stratégique dans les domaines du Maintien de l'Ordre
et du Maintien de la Paix. La structure à travers son Centre de
Recherche et de Documentation a produit d'importants documents
stratégiques de divers natures accompagnant les acteurs politiques
nationaux et internationaux dans la prise des décisions
sécuritaires. Cependant, malgré le bilan fort intéressant
de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire national et international la
structure rencontre plusieurs contraintes dans l'accomplissement de ses
missions.
xi
ABSTRACT
The subject of this research is entitled "Cameroon in
international security cooperation: the case of EIFORCES 2008-2022". It raises
the issue of Cameroon's contribution through EIFORCES to the national and
international security process. In other words, the objective is to show that
Cameroon is realising its strategic, national, and international security
vision in 2008 by creating EIFORCES. The problem that emerges from this topic
aims to show how EIFORCES contributes to the construction of security on a
national and international scale. Based on oral and written sources and written
sources, as emerges that the creation of EIFORCES in 2008 is the result of a
combination of structural factors, structural factors, and the national and
international success of the Centre For Improvement Of Law Enforcement
Techniques (CFIOLET) in the formation of the public order. At the time of the
creation of Cameroon confers the mission of formation, training, and recycling
of the Police/Gendarmerie components for peacekeeping operations. Another
mission was added to the school's security offer in 2012, namely, to carry out
research in the fields of peace support and security. Research in the fields of
peace support and security. It now trains local and foreign security
administrators through a variety of training courses it provides. And provides
local and international administrations with strategic materials containing
solutions to internal and external security problems. Since its creation in
2008 until 2022, EIFORCES has trained several national and foreign security
administrators at the tactical, operational, and strategic levels in the fields
of Law Enforcement and Peacekeeping. The structure, through its Research and
Documentation Centre, has produced important strategic documents of various
types of strategic documents to assist national and international political
actors in making security decisions. However, despite EIFORCES' very
interesting record in the national and international security field, the
structure encounters several constraints in the accomplishment of its
missions.
1
INTRODUCTION GENERALE
I- CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE
Le premier déploiement policier onusien a lieu en 1960
dans le cadre de l'opération des Nations Unies au Congo1.Il
est établi par la résolution 143 du conseil de
sécurité afin de fournir au gouvernement congolais une assistance
militaire. Au lendemain de cette opération, la présence
policière dans les opérations de Maintien de la Paix gagne du
terrain. La fin de la guerre froide légitime la présence
policière dans les OMP. Elle fait suite à la modification par
l'ONU de son approche des missions de paix. Elle restructure son format des
missions de paix en missions polyvalentes de paix2. Dans cette
nouvelle architecture la composante police a une part importante de
responsabilité dans l'accomplissement du nouveau cahier de charge de
l'ONU. Avec ce format, il est question pour la structure de New-York d'assurer
la mise en place des structures post-conflits dans les Etats en crise afin de
construire une paix durable.
L'opérationnalisation de ces structures
nécessite un accompagnement de la composante Police onusienne à
l'endroit de la Police hôte dans les missions de police judiciaire et de
police administrative. L'ONU ne disposant pas de forces militaires et
policières, fait appel aux Etats membres de son système pour
mettre à sa disposition les administrateurs militaires et
sécuritaires. Le Cameroun répond à cet appel en mettant
son personnel à la disposition l'ONU pour la réalisation des
opérations et des missions de la paix dans le monde. Il apporte son
expertise sécuritaire dans la résolution des crises
sécuritaires internationales. Sa participation aux OMP peut être
observable à travers le déploiement individuel ou collectif de
ses administrateurs sécuro-défenses. En 1992, les forces de
défense et sécurité camerounaises sont pour la
première fois labélisées casques bleus dans le cadre de la
mission onusienne de transition de l'autorité au Cambodge
(UNTAC)3. Ce détachement camerounais prend part à
cette mission de février 1992 à septembre 1993. Un second
contingent camerounais est déployé au Cambodge avec pour mission
d'observer et de surveiller le territoire. Il est constitué des
fonctionnaires de police et des militaires. Au lendemain de son baptême
dans les OMP, le Cameroun participe à l'action humanitaire au
1 A. Onkelinx, "Rapport les missions de Maintien de
la Paix de l'ONU", Erevan (Arménie), Assemblée parlementaire de
la Francophonie, commission politique, 19-21 mars 2018, p. 3.
2 Ibid, p.4.
3 V. Hameni Bieleu, Politique de défense
et de sécurité nationale du Cameroun, paris, L'Harmattan,
2012, p. 461.
2
Congo Démocratique à travers son contingent pour
contribuer à la gestion catastrophique humaine dans le pays4.
La présence camerounaise est effective au Kosovo en 1999 dans le cadre
de la mission d'administration intérimaire des Nations
Unies5. La mission des Nations Unies pour la stabilité en
Haïti (MINUSTAH) a dans son lot de casques blues des agents
sécuro-défenses camerounais6. Le Cameroun participe
avec un effectif de vingt (20) hommes à la demande du Haut-commissariat
des Refugies à la crise catastrophique au sud Kivu de 19957.
Le Cameroun est également du voyage onusien au Burundi8, au
Rwanda trois (03) et cinq (05) officiers en République
Démocratique du Congo comme observateur en 19959.
La participation camerounaise est observable à tous les
niveaux de la chaîne décisionnelle. Des officiers
supérieurs camerounais assurent des fonctions dans les Etats-majors des
missions onusiennes de Maintien de la Paix. Un Officier d'état-major
camerounais est dans l'organisation des Nations Unies au Congo (MONUC)
10 . En République Centrafricaine un Officier
supérieur camerounais occupe les fonctions de chef de l'instruction de
la police civile. Le programme de suivi des opérations pour le compte de
l'UA au Darfour connait la présence des forces camerounaises
labélisées par l'Union Africaine11. En Ethiopie un
officier camerounais est membre de l'Etat-major de la force Africaine en
Attente (FAA). Le représentant militaire du Président de la
Commission de l'Union Africaine lors du conflit ivoirien de 2003 est
camerounais12. C'est le cas également en République
Centrafricaine en 2007 où la présence d'un Officier camerounais
dans le haut commandement de la mission onusienne est observable. Bien que le
Cameroun prenne activement part aux missions onusiennes, celles-ci semblent
être inefficaces dans les pays en crise. L'ONU essuie des échecs
cuisants dans sa mission de rétablissement de la paix en
Afrique13. La participation permanente du Cameroun aux
Opérations de Maintien de la Paix l'incite à
s'intéresser
4 Hameni Bieleu, La politique de, p. 462.
5 Dossier presse, " Participation de S.E. Paul Biya
Président de la République du Cameroun à la
71ème session ordinaire de l'Assemblée
Générale de l'ONU ", Cellule de la communication du Cabinet
civil de la Présidence, 17 septembre 2016, p. 5.
6 Les Opérations de Maintien de la Paix de
l'ONU, " 115 pays contributeurs de troupes", Mission permanente de la France
auprès des Nations- Unies, New York, 2010, p. 16.
7 J.N. Ndzie, "La participation des forces de
défense camerounaise aux opérations de Maintien de la Paix en
Afrique", Master en Relation Internationale, IRIC, Université de
Yaoundé II, 2016, p. 45.
8 Dossier de presse, " participation de S.E", p. 5.
9 Ndzie, " La participation des forces", p. 44.
10 Mission de l'ONU au Congo en 1999, elle fait
suite à une volonté des cinq Etats de la région a
signé un accord de cessez- le- feu. Le conseil de sécurité
crée cette mission. Elle est la plus grande opération de Maintien
de la Paix des Nations- Unies. Le Cameroun met une unité de police
à la disposition de l'ONU dans le cadre de cette mission.
11 Les opérations de Maintien de la Paix, "115
pays contributeurs", p. 10.
12 Ndzie, "La participation des forces", p. 46.
13 E. W. Fofack, "L'ONU face aux conflits en
Afrique centrale post-guerre froide 1990-2004", Guerres mondiales et
conflits contemporains, n° 248, 2012, p. 84.
3
d'avantage à la coopération sécuritaire
internationale c'est dans ce cadre que s'insère cette étude qui
porte sur "le Cameroun dans la coopération sécuritaire
internationale : le cas de l'EIFORCES (2008-2022).
II- RAISONS DU CHOIX DU SUJET
De façon générale, la recherche prend
source dans l'observation des faits qui nourrissent la curiosité du
chercheur à vouloir dénouer les liens en rapport avec les faits
qui le préoccupent. C'est ce qui fait dire à Madeleine Grawitz
que `'toute recherche commence par des faits observés''14.
C'est cette curiosité qui motive le chercheur à questionner les
faits observés puis à les analyser afin d'atteindre un
résultat satisfaisant, proportionnel à leur compréhension.
Trois mobiles ont motivés le choix de ce sujet. Ils sont politiques,
personnels et scientifiques.
Les mobiles personnels sont en lien avec la thématique
qui est analysée dans ce travail et qui prend sa source dans les
enseignements reçus dès la troisième année
d'Université. Le choix de la `'spécialisation Histoire politique
et des relations internationales» donne accès aux unités
d'enseignements tel que `'l'introduction à la politique
étrangère du Cameroun», `' Le Cameroun et les conventions
multilatérales», `' Résolution des conflits et promotion de
la paix», `' L'Afrique dans l'histoire internationale du monde», `'
International conflicts» et `'L'Union Africaine» sont les catalyseurs
du choix de cette thématique. Ils ont permis de cerner les idéaux
de la politique étrangère camerounaise et de percevoir son action
dans le cadre de l'ONU en matiere de promotion de la paix. Une action
concrétisée par la création de ce laboratoire
sécuritaire.
Quant aux raisons académiques on peut dire qu'elles
tournent autour du désir de faire une étude historique et
particulièrement en l'histoire des relations internationales pour
apporter notre modeste contribution aux écrits existants sur l'EIFORCES.
Toujours dans le volet académique, ce travail est une réponse aux
exigences universitaires. En effet, depuis l'arrimage des universités
camerounaises au système LMD. Il est demandé à chaque
étudiant en cycle Master de concevoir un thème de recherche, de
conduire, rédiger ce dernier et enfin le soutenir devant un jury. Ceci
dans l'optique d'évaluer les aptitudes méthodologies et le
degré d'analyse du candidat. La note obtenue est cruciale pour la suite
du cursus académique. Car l'inscription en cycle d'études
doctorales est conditionnée par celle-ci. Cette réflexion sur
l'action sécuritaire nationale et internationale de l'école
d'éveil stratégique d'Awae a également des mobiles
politiques.
14 M. Grawitz, Méthodes en sciences
sociales, Paris, Dalloz, 2001, p. 31.
4
Au sujet des raisons politiques, il faut noter que le choix de
cette thématique est motivé par le désir de cerner le
dynamisme politico-sécuritaire du Cameroun dans la lutte contre la
prolifération de la violence dans le monde ; De cerner les
mécanismes camerounais concourant à sauvegarder la
sécurité nationale, régionale et internationale ; Et enfin
de lire les interactions d'ordres bilatérales et multilatérales
dans le domaine sécuritaire entre le Cameroun, ses partenaires
internationaux que sont : les organisations régionales et
internationales. Une bonne élucidation de ce travail appelle à la
présentation de l'intérêt d'étude.
III- INTERET DE L'ETUDE
Cette étude aborde un courant peu exploré dans
l'historiographie Camerounaise. Selon l'approche classique, l'empirisme, c'est-
à-dire la distance temporelle, le principe de recul, devaient être
au coeur de l'historiographie 15 . En d'autres termes pour
écrire l'histoire, l'historien doit adopter cette démarche qui
part de la mémoire déclarée, en passant par l'archive et
les documents pour s'achever sur la preuve documentaire16. Mais
depuis les années soixante-dix, une nouvelle Histoire émerge et
s'impose. Celle-ci soutient l'écriture d'une Histoire du présent
: c'est davantage vers cette approche épistémologique que cette
étude se tourne. En abordant une étude sur le Cameroun dans la
coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES
l'objectif est d'écrire une histoire qui a besoin d'unir l'étude
des morts à celle des vivants pour reprendre les propos de Marc
Bloch17. Le présent travail a un double intérêt
: Scientifique et social.
- Sur le plan social
Une étude sur l'EIFORCES permet de montrer la
volonté du Cameroun à majorer ses compétences pour
améliorer ses potentialités de sécurisation au regard de
la diversification des menaces. Et son souci d'arrimer les formations du
personnel sécuritaire national et africain aux nouvelles exigences des
opérations du Maintien de la Paix.
Il est donc d'un intérêt certain de
présenter et d'analyser la structure et le fonctionnement de
l'école policière internationale d'Awae qui permet à coup
sûr d'améliorer les capacités de l'appareil
politico-sécuritaire du Cameroun, du continent africain et du monde.
15 M. Bloch, Apologie pour l'Histoire ou le
métier d'historien, Cahier des Annales, Paris Armand Colin, 1949,
p. 26.
16 P. Ricoeur, La mémoire, l'histoire,
l'oubli, Paris ; Editions du Seuil, 2000, p. 209.
17 Bloch, Apologie pour l'Histoire, p. 31.
5
- L'intérêt scientifique
Il s'agit ici de : l'importance ou la pertinence politique ou
sociale d'un problème18. Lorsqu'un chercheur s'engage
à écrire, il vise prioritairement à soumettre à la
communauté scientifique une vision valorisante sur une
problématique donnée. La situation cumulative des savoirs sur
l'EIFORCES n'est pas vierge. Des études ont été faites sur
l'EIFORCES. Elles se sont attelées de façon holistique sur la
structure et le fonctionnement de l'institution, ses incidences dans les
processus de sécurisation en Afrique Centrale. Après douze ans
d'existence et huit ans de fonctionnement, il s'agit pour nous de façon
spécifique de ressortir la contribution du Cameroun à travers
l'EIFORCES dans la construction de la sécurité au plan national,
continental et international.
A l'heure où le Camerounais à travers l'EIFORCES
fait sa mue, il y'a lieu de reconnaitre qu'il se déroule depuis quelques
années un véritable renforcement des capacités des
administrateurs sécuritaires nationaux, continentaux et internationaux
dans les domaines de la sécurité intérieure et
extérieure au sein de cette structure. Cette analyse se propose alors,
de présenter les offres sécuritaires que l'EIFORCES propose
à ses stagiaires nationaux et étrangers afin de rehausser leurs
niveaux stratégiques, opérationnels et tactiques. Et de cerner,
présenter les recherches scientifiques produite par cet
établissement dans le domaine de la sécurité et la paix.
Pour un souci de fluidité dans les analyses, la méthodologie
exige des chercheurs, la présentation du cadre spatial et temporelle de
leur recherche.
IV- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
La délimitation de ce sujet répond à deux
exigences qui sont d'ordres géographiques et chronologiques.
1- Les repères géographiques de
l'étude
Le Cameroun est un pays situé en Afrique centrale dans
le fond du golfe de Guinée entre les parallèles de 2° et
13° de latitude Nord et les 9 et 16 degrés longitude
Est19. Il s'étend sur plus de 1200 km du lac Tchad à
la baie de Bonnie. Il est un pont entre l'Afrique centrale et occidentale,
entre l'Afrique humide et l'Afrique sèche et enfin, entre l'Afrique
anglophone et francophone. Un peu au- dessus de l'équateur. Territoire
désenclavé car ouvert sur la mer. Il va du golfe de guinée
jusqu'au lac Tchad sous la forme d'un triangle. Il regorge une
18 G. Mace et F. Petry, "Guide
d'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales",
Paris, De Boeck Université, 2003, p. 9.
19 R. Libite, E.Jazet, " Caractéristique du
pays et présentation de l'enquête",
https://www.dhsprogram.cm,
consulté le10 avril 2022, 23 h 13minutes.
6
végétation diversifiée allant de la
forêt tropicale à la savane et à la steppe soudanaise. Sa
superficie est de quatre cent soixante-quinze mille quatre- cent quarante-deux
kilomètres carrés (475442 km2) dont (465 400
km2)20 de surface terrestre et partage sa
frontière Ouest avec la République Fédérale du
Nigeria (1094 km), au Sud-Ouest par une façade de l'océan
Atlantique, au Sud par la Guinée Equatoriale (189 km), le Gabon (189 km)
et le Congo Brazzaville (523 km) à l'Est par la République
Centrafricaine (523 km) et le Tchad (797 km). Sa capitale politique est
Yaoundé situé dans la région du Centre, lieu abritant les
services centraux de l'administration.
Le pays a un relief fortement contrasté car on y
retrouve des montagnes arrondies, des massifs isolés, des plaintes
torrides et arides, des collines et plateaux verdoyants21. La
population camerounaise est estimée à vingt-cinq millions
d'habitants d'après le dernier recensement général de la
population avec une espérance de vie de 58 ans d'après une
étude réalisée par les experts de la Banque mondiale en
201722. Les langues officielles sont le français et
l'anglais23. En dehors des langues officielles nous avons la
présence de 230 langues locales. Le Cameroun dispose d'une
pluralité ethnique environ 200 ethnies. Cette pluralité est
également visible dans le domaine religieux avec prêt de `'40% de
la population qui croit aux religions traditionnelles, 40% autres sont
chrétiens et les 20% restants sont musulmans».
La formation territoriale du Cameroun est le fruit du
protectorat allemand qui a débuté en 1884 date de la signature du
traité germano-douala jusqu'en 191624, date marquant le
départ des officiels allemands du territoire jadis Kamerun au profil des
forces franco-britanniques suite à la Première Guerre Mondiale.
Cet acte va changer le statut juridique du pays. Il va passer du
condominium à territoire sous- mandat de la
Société Des Nations (SDN) et plus tard sous la tutelle des
Nations Unies.
A partir de 1959, la France accompagnée par quelques
administrateurs camerounais, va mettre un terme à sa présence
avec d'indépendance le 1er janvier 196025. Désormais
la partie administrée par le France s'identifie comme la
République du Cameroun. Elle va entamer des démarches avec sa
zone occidentale afin qu'elle puisse obtenir son indépendance
20 A et b atlas, p. 133.
21 D. Abwa, Cameroun, Histoire d'un nationalisme
1884-1961, Yaoundé, Editions Clé, 2010, p 21.
22 https : //
www.
googleresearch.com/population-du-cameroun-en-2017, Consulté le 5
janvier 2022 à 6 h 34 minutes.
23 Loi n°96/06 du 18 janvier 1996, portant
révision de la constitution du 02 juin 1972, modifiée et
complétée par la loi n°2008/001 du 14 avril 2008, Article I,
aléa 3,
https://www.prc.cm,
consulté le 5 janvier 2022 à 6h 50minutes.
24 Hameni Bieleu, politique de
défense, p. 75.
25 V. J. Ngoh, Le Cameroun de 1884 à nos
jours (2018) : Histoire d'un peuple, limbe, Disign house, p. 148.
7
et qu'ensemble les deux entités puissent reconstruire
l'unité territoriale. C'est ainsi que le 1er octobre 1961 la partie
anglophone va devenir un territoire indépendant26. Les deux
entités territoriales vont se rencontrer à Foumban pour discuter
sur les questions de la réunification. Au sortir des assisses, une
constitution fédérale est adoptée en 1972, dans le souci
de parfaire l'unité nationale, le président Ahidjo organise un
referendum. Les résultats de ce dernier vont conduire
l'établissement de l'Etat unitaire le 20 Mai 1972. Cet acte va renommer
le territoire République Unie du Cameroun. En 1984 il va redevenir
République du Cameroun jusqu'à nos jours.
2- Les repères chronologiques de
l'étude
Joseph Ki-zerbo affirmait : `' L'historien qui veut remonter
le passé sans bornes chronologiques ressemble à un voyageur qui
parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans bornes
kilométriques»27 . Cet auteur montre l'importance des
bornes chronologiques dans les études historiques. Cette analyse n'a pas
dérobé à cette exigence méthodologique. Deux dates
majeures ont retenues l'attention dans cette réflexion. La
première est celle de 2008, elle constitue la borne inferieure de
l'étude. La borne supérieure de cette réflexion est
2022.
a- La borne inferieure de l'étude
L'année 2008 marque le début de l'étude.
En effet, elle traduit la création de l'EIFORCES à travers le
décret du 22 mai 2008 n° 2008/79. Les mobiles de la naissance
l'EIFORCES sont perçus sur deux ordres. A savoir : au plan structurel et
Conjoncturel.
Au plan structurel, elles trouvent un substrat dans plusieurs
réformes portant organisation de la défense, des
établissements publics camerounais, de l'orientation de l'enseignement
supérieur et des dispositions communes aux universités
camerounaises. A celles-ci on ajoute les reformes 200128 portant
organisation du ministère de la défense et de la gendarmerie et
celles de 200229 portant organisation de la Délégation
Générale à la Sureté Nationale.
26 V.J. Ngoh, Le Cameroun de 1884, p. 252.
27 J. Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique noire,
Paris, Hatier, p. 16.
28 Décret n° 2001/181 du 25 juillet
2001 portant organisation de la Gendarmerie,
https:// barreaucameroun.org
consulté le 7 janvier 2022 à 7h 15minutes.
29 Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002
portant organisation de la Délégation Générale
à la Sureté Nationale,
https:// barreaucameroun.org
consulté le 7 janvier 2022 à 8h 13minutes.
8
Au plan conjoncturel, avec les émeutes de la faim de
Février 2008 survenus dans les principales villes du pays30.
La gestion de celles-ci par l'appareil sécuro-défense nationale
fut vivement critiquée par la communauté nationale et
internationale. Elles avaient fustigées les lacunes tactiques des forces
de Défense et de Sécurité camerounaises lors de
l'encadrement de cette manifestation. Et elles avaient recommandé
à l'Etat Camerounais de former son personnel sécuritaire aux
nouvelles menaces. C'est fort de ces deux facteurs que le Président de
la République va décréter la création de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité le 22 mai 2008. Elle est
logée à Awae localité périphérique à
ville de Yaoundé.
b- La borne supérieure de
l'étude
La borne supérieure de cette analyse est
représentée par l'année 2022. Une année
particulière dans l'histoire de la structure policière d'Awae.
Elle marque l'installation définitive du club administratif de
l'EIFORCES sur son site définitif à Awae dans un bâtiment
gigantesque. Cette installation met fin à la distance existant entre
l'état-major administratif de la structure basée à Ngousso
et la mission à Awae31. Elle permet le traitement rapide des
dossiers administratifs.
Elle symbolise aussi l'installation des auditeurs du BESS sur
le site d'Awae. Ces derniers sont logés dans un hôtel construit
grâce au financement du gouvernement Japonais à travers le
PNUD32. Autrefois, ils étaient logés dans la capitale
politique pas loin de l'ancien bâtiment administratif.
V-CLARIFICATION DES CONCEPTS
Selon l'historien Fabien Kangé Ewané, l'une des
principales exigences de tout travail qui se veut scientifique en sciences
sociales, réside dans la définition des termes. Cette exigence,
constitue comme un préalable à toute recherche d'ordre
historique33. C'est pourquoi `' un historien ne doit jamais aborder
l'histoire d'une idée, ou d'une institution sans faire
méthodiquement, et exhaustivement l'histoire des mots par lesquels on
l'a exprimée ou désignée». De ce fait, une analyse
conceptuelle s'impose sur les notions suivantes : coopération,
sécurité, coopération sécuritaire
internationale.
30 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et logiques des
émeutes de 2008" , Alternatives SUD, vol 53, 2008, p. 2.
31 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 11 mars 2022.
32 EIFORCES, "Actualité de l'EIFORCES
septembre 2020- juillet 2021 : Activités de la Direction Technique et
Logistique", VIGIE, n° 010 et 011, 1er et
2ème trim 2021, p. 25.
33 F. Kange Ewane, Semence et moissons
coloniales, Yaoundé, Editions Clé, 1985, p. 87.
9
1- Le concept de coopération
Etymologiquement, le terme coopération est une notion
usitée en politique étrangère. Il dérive de deux
expréssions : le préfixe Co qui vient du mot latin
Cum qui signifie avec et le suffixe Operare qui signifie
`'travailler». co-operare qui veut dire `'oeuvrer, travailler
ensemble» ou « Action de coopérer, de participer à une
oeuvre commune »34 . Selon le Nouveau Petit Robert la
notion de coopération fait référence : « à
l'action de participer à une oeuvre commune ». Dans l'univers des
relations internationales la notion de coopération est sujette à
un vif débat entre chercheurs intéressés par les
thématiques de coopération internationales, le concept est
appréhendé de différentes manières par les
auteurs.
Par ailleurs, le mot du latin coperatio ou `'part
prise à une oeuvre commune», fut d'abord utilisé comme terme
théologique. Ensuite calque de l'Anglais coopération, ce
terme fut employé par le réformateur Robert Owen en 1828, pour
désigner sa méthode de gestion des entreprises fondées sur
la répartition du profit en fonction de la participation de
chacun35. A partir de 1965 le concept commence à être
employé dans d'autres secteurs à l'instar de la politique. C'est
grâce à la politique qu'un Etat contribue au développement
d'un autre. Sur le plan théorique, la coopération se
conçoit comme un mode de relations internationales qui met en oeuvre une
politique ( une stratégie et une tactique) implémentée
pendant une période et destinée à rendre plus intimes,
à travers des mécanismes permanents, les relations
internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés, sans
mettre en cause l'indépendance des unités concernées. La
coopération est l'ensemble des relations établies entre les
différents peuples de nationalités différentes au cours de
l'histoire dans l'optique d'échanger entre eux pour créer des
conditions de développement économique, politique et
socioculturel.
Le petit Dictionnaire Larousse grand format définit la
coopération comme la politique d'aide économique, technique et
financière à certains pays en voie de
développement36. D'après Axelrod, la
coopération est une relation de `'donnant, donnant» Tit for Tat
entretenue par les Etats dans les relations internationales. Cette
coopération peut être basée sur la confiance, la
loyauté et l'altruisme, soit sur les institutions qui stabilisent les
enjeux, en favorisant la transparence, rendant le futur plus prévisible
et permettant aussi aux Etats de
34
https://www.toupie.org,
consulté le 10 mai 2022 à 10 h 30minutes .
35 I. D. Machia A Rim, "Coopération
bilatérale entre la Suisse et le Cameroun de 1961 à 2013. Analyse
Historique" Thèse de Doctorat /Ph.D en Histoire, Université
de Yaoundé I, 2019, p. 6.
36 P. Maubourguet, Le petit Larousse Grand
format, Paris INC, 1992, p. 270.
10
mieux interagir37. Il s'agit ici des rapports entre
des Etats souverains qui pour un enjeu stratégique, sont en
compétition et dont l'objectif est d'appréhender des ressources
afin de satisfaire les besoins qui sont les leurs. L'enjeu traduit la
compétition, un carrefour du donner et du recevoir.
Pour le juriste Emmanuel Nso Ossou `' la coopération
est un rapport qui lie deux parties face à une prestation, un certain
intérêt». La notion d'intérêt est capitale ici,
car c'est le motif qui anime les deux sujets qui peuvent être aussi bien
des individus que des Etats. Le politicien et constitutionnaliste Charles
Debbash conçoit la coopération comme : une politique d'entente,
d'échange et de mise en commun des activités culturelles,
politiques et scientifiques entre Etats de niveau comparable ou d'entente et
d'aide entre des Etats de niveaux de développement
inégaux38. Du point de vue opérationnel la
coopération prend source dans l'idéalisme Wilsonien. Elle est
devenue une exigence des relations inter-étatiques basées non
plus uniquement sur l'idée de mettre la guerre hors loi, mais beaucoup
plus sur la nécessite de s'entraider. Cette nécessité de
l'entraide trouve ses raisons dans les mutations techniques,
communicationnelles. Ces transformations ont conduit les Etats à vouloir
instituer la vie internationale autour d'organisations internationales
universelles. Au-delà des divergences d'intérêts entre les
états. Ces derniers coopèrent entre eux dans le cadre des
règles qu'ils ont établies pour réguler leurs relations
dans les domaines divers. La coopération est encadrée par les
principes du droit international public codifié à la
conférence internationale de Vienne du 18 avril 1961. Mais bien avant,
le droit de coopérer a été consacré par le
système des Nations Unies en 1945 et par, une prolifération
d'agences spécialisés et de programmes ad hoc couvrant
progressivement tous les domaines de l'activité humaine39.
L'un des objectifs fondamental de la charte onusienne est donc de
réaliser la coopération internationale. En apportant des
solutions aux problèmes internationaux d'ordre politique,
économique, sécuritaire à travers l'échange
d'expertise. Toutefois, la finalité du droit de coopérer n'est
plus seulement de favoriser l'action collective pour la réalisation de
buts communs, mais aussi et surtout de réguler des rapports
internationaux essentiellement horizontaux et bilatéraux.
En général, la coopération repose sur un
cadre institutionnel défini, mieux sur une certaine
réglementation juridique. Ce cadre institutionnel s'articule autour de
la signature d'un
37 R. Axelrod, W. D. Hamilton, The Evolution of
Cooperation , Basic Books, Cambridge, p. 42,
https://sholar.google. Com,
consulté le 10 mars 2022, 13 h 08 minutes.
38 C. Debbash, Lexique de politique,
7ème Edition, Paris, Fayard, 2003, p. 117.
39 M. C. Smoufs, Les nouvelles relations
internationales, pratiques et théories, Paris, Presses de la
Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1998, p. 139.
11
certain nombre d'accords selon les besoins et après
consultation des partenaires ou acteurs en présence. L'objectif
principal de la coopération est la satisfaction réciproque
d'intérêts bien compris40. Les déterminants de
la coopération sont à la fois politiques et moraux. En ce sens,
qu'elle est similaire à la notion de solidarité humaine et au
prince d'équitabilité entre les souverainetés
politiques.
La coopération internationale dont l'administration est
garantie par les organisations à vocation régionale et
universelle peut se limiter à un domaine technique précis ou au
contraire englober des secteurs étroitement liés les uns aux
autres et revêtir des formes diverses. Ainsi, on distingue la
coopération multilatérale qui est une coopération entre
Etat et une organisation internationale ou un organisme international : c'est
le cas entre le Cameroun et l'Union Européenne. Le coopératisme
régional met en contact des pays d'une région donnée.
C'est le cas de la coopération Cameroun- Union Africaine (UA). Le
coopératisme sous régional s'opère entre les Etats de la
sous-région à titre illustratif la coopération
Gabon-CEMAC41. La coopération bilatérale quand a elle
met l'accent sur la relation entre deux Etats. Les internationalistes
perçoivent la coopération comme un mode d'interactions
internationales qui implique la mise en oeuvre d'une politique, de la
stratégie et la tactique poursuivies pendant une durée de temps
et destinée à rendre plus intime, grâce à des
mécanismes permanents, des relations internationales dans un ou
plusieurs domaines déterminés sans mettre en cause
l'indépendance des unités concernées42. Cette
définition exclut l'ingérence dans les affaires
intérieures de son partenaire. Les échanges de services sont
plutôt mis au centre du débat. Ces échanges connaissent une
réciprocité.
Dans cette analyse, il s'agit d'une coopération
multilatérale technique dans le domaine sécuritaire plus
spécifiquement dans la formation et la recherche entre le Cameroun
à travers l'EIFORCES et la communauté internationale en d'autres
termes, une coopération bilatérale et multilatérale afin
de bâtir un réseau sécuritaire43. Cette
dernière s'opère dans le domaine de la sécurité
depuis la mise en service de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité. Cet établissement camerounais forme, recycle et
perfectionne les forces de sécurités camerounaises (gendarmes et
policiers) et civil, mais aussi accueille les agents sécuritaires
étrangers. Lors des stages de formations aux opérations de
soutien et de maintien à la paix multidimensionnelle, les nationaux sont
accompagnés par des officiers et sous-officiers d'autres armées
africains venus prendre part aux enseignements pour rehausser leurs niveau
40 Ibid.
41
https://www.persee.fr,
consulté le 11 mars 2022, 12 h 43minutes.
42 P.F. Gonidec, R. Charvin, Relations
internationales, Paris, Montchrestien, p. 290.
43 L. F. NTIENJOM," Rentrée académique
2014-2015 à l'EIFORCES", VIGIE,-n° 002, Août 2014, p. 7.
12
tactique et opérationnel44. Afin d'apporter
ensemble des solutions adéquates aux nouvelles problématiques
sécuritaires en Afrique.
2- Le concept de sécurité
La notion sécurité dérive du latin
securitas (dér. de securus exempt de soucis), qui signifie
l'absence de soucis, sentiment d'absence, tranquillité
d'esprit45. Pour le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert la
sécurité se définit comme l'état d'esprit confiant
et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du
danger46. En d'autres termes une situation, état tranquille
qui résulte de l'absence réelle de danger (d'ordre
matériel ou moral). D'où la notion de sécurisation qui
renvoie au fait de rendre plus sécurisable un objet, un espace
sociopolitique spécifique. Historiquement on retrouve deux conceptions
de la sécurité, la conception « négative » ou
l'on élimine la menace par des moyens militaires et de dissuasions, et
la mise en oeuvre des mesures de confiance47.
En outre, le dictionnaire de Science Politique conçoit
la sécurité comme un sentiment, une perception et une
volonté, c'est-à dire dans sa dimension subjective comme
volonté de prolongement de toute construction de
l'altérité, c'est-à-dire du jeu social à
l'état de nature48. La dimension classique de la
sécurité est formalisée par Thomas Hobbes dans le contrat
social. Ce dernier n'est autre qu'un dilemme entre les individus et l'Etat.
Dans ce dilemme l'individu abandonne une part de sa liberté pour la
remettre au souverain qui assure ainsi la sécurité.
Au-delà de cette conception hobbesienne, la
sécurité est un « concept fuyant » qui laisse
apparaitre une incertitude conceptuelle et relève une plasticité
sémantique et pluri-sémantique. Du fait qu'elle est susceptible
de présenter une connotation idéologique, elle est un «
concept essentiellement contesté ». Elle est désormais une
culture de coopération, se substituant à une culture de
compétition et de conflit49. Cette nouvelle approche
conceptuelle de la sécurité s'ancrage sur la confiance mutuelle,
les avantages réciproques, l'égalité et la
coopération de tous contre un ennemi identifié comme commun.
Ainsi, l'approche de la sécurité collective, initiée
depuis le congrès de Vienne de 1815 visait la mutualisation des moyens
de lutte des Etats contre l'insécurité et les agressions
éventuelles.
44 AIDEE, Listes récapitulatifs des stagiaires
du DEMFS et du BESS, Awae, 22 mai 2020.
45
https://www.cnrtl.fr, consulté
le 11 mars 2022, 22 h 07 minutes.
46
https://www.dictionnaire.le
robert.com, consulté 11 mars
2022, 22 h 30minutes.
47 T .Balzacq, "la sécurité
: définitions, secteurs et niveaux d'analyse",
Fédéralisme Régionalisme, Volume 4, 2004.
48 Dictionnaire de science politique et des
institutions, 6ème Ed., Armand Colin, Paris, 2005, p.
41.
49 H. Bita Heyeghe, "L'avènement de la
coproduction de la sécurité: le bilan et les acteurs", Les
Annales de droit, n° 12, 2008, p. 5.
13
Pour Alexandre Wolfers, le « concept ambigu
»50 qu'est la sécurité, s'appréhende
autour de trois questions fondamentales : la sécurité pour qui ?
La sécurité pour quelles valeurs ? Et la sécurité
contre quelles menaces ? Cette approche conceptualisant qui part de
l'identification du référent sécuritaire est prise d'une
autre manière par Dominique Bangoura pour qui, la sécurité
repose sur une polarité : la sécurité sans l'autre ; la
sécurité avec l'autre et la sécurité contre
l'autre. La conception de la sécurité chez Bangoura
diffère de celle d'Alexandre Wolfers. La sécurité chez
Bangoura est saisie au sens stratégique, la menace est au centre de son
action51.
Les théories géostratégiques autour du
Heatland et du Rimland, proposées respectivement par Mackinder et
Spyman, redéfinissent la sécurité d'un Etat autour de
l'endiguement stratégique de ses concurrents52. La
sécurité relève de la volonté politique dans
laquelle les Etats ambitionnent sauvegarder leurs intérêts dans un
monde anarchisé. De ce fait la sécurité d'un Etat
était assurée par sa capacité d'action militaire à
travers la violence qui constituait sa force de survie. C'est ce mobile qui a
facilité la course vers la recherche nucléaire et la
prolifération des armes de destruction massive.
Dans le présent travail, la sécurité est
conçue au sens constructiviste. L'EIFORCES est une réponse
institutionnelle que l'Etat du Cameroun et les autres Etats africains apportent
aux nouvelles menaces sécuritaires. C'est un exemple de
communauté de sécurité évoquée par Karl
Deutch53. Qui va au-delà de la sphère nationale et
intègre le caractère transnational, régional et
international.
3- La coopération sécuritaire
internationale
La coopération sécuritaire internationale, est
la mise en place d'un vaste réseau de relations de partenariat avec des
pays et des organisations du monde afin de promouvoir la
sécurité54. Elle est une manifestation du
multilatéralisme et du bilatéralisme. Dans cette approche
coopératiste, la sécurité est priorisée. Elle est
l'oeuvre des organisations étatiques, regroupement des Etats qui
poursuivent un objectif commun, sous une identité juridique propre et,
dotés d'organes autonomes et permanent constituant des cadres, les mieux
indiqués pour défendre et atteindre les objectifs de leurs
coopération. Comme ce fut le cas lors de la
50 A. Wolfers, "Discord and collaboration,
Essays on International Politics ", Baltimore, John Hop tings University
press, 1973.
51 D. Bangoura, " Etat et sécurité en
Afrique ",
https://www.politique-africaine.com,
consulté le 11 mars 2022, 10 h.
52 G. Dussouy, les théories
géopolitiques : traité de relations internationales, paris,
L'Harmattan, 2006, p. 78.
53 K. Deutch et S.A Burrel," Political
Community and the North Atlantic Area", Princeton University Press, 1957,
pp. 3-5.
54 J. Deschambault, "Sécurité et
développement dans la politique de coopération internationale :
une approche biopolitique le cas du Canada en Haïti (1994-2008) ",
Mémoire de Maitrise en Science Politique, 2009, p. 45.
14
naissance de l'ONU en 1945, les Etats signataires ont mis en
commun leurs désirs de voir un monde en paix. Cette paix qui garantira
la coopération entre les entités politiques. Ce désir de
sauvegarder la paix devient mondial avec l'adhésion de tous les Etats de
la communauté internationale. Elle a donc une vocation universelle et
à compétence universelle ou totale.
Dans le cadre de cette recherche, la notion de
coopération sécuritaire internationale prend le sens du
transnationalisme, régionalisme et du mondialisme sécuritaire.
Ceci se traduit au niveau mondial par les actions diplomatiques initiées
par le Cameroun via l'EIFORCES au sein des Nations Unies afin de
labéliser la mallette pédagogique de la structure
policière internationale d'Awae 55 . Le régionalisme
et le transnationsalisme sécuritaire, se manifestent dans cette
étude par les échanges techniques dans la formation, le partage
d'expertise entre le Cameroun par le canal de l'EIFORCES et ses pairs
africains.
VI- REVUE DE LA LITTERATURE
Il existe quelques travaux de portée
générale sur la politique de sécurité et de
défense du Cameroun et celle du continent africain. Dans le cas de
l'EIFORCES, l'historiographie camerounaise est pauvre des travaux sur cette
structure. Il s'agit des thèses, mémoires, articles et des
revues. Pour cette recherche, les ouvrages et articles consultés
traitent de la sécurité, stratégie et des raisons de la
création de l'EIFORCES en 2008 par l'Etat camerounais.
1- Travaux portant sur la politique Sécuritaire au
Cameroun et En zone CEEAC
Léon Koungou56, nous démontre qu'au
Cameroun, le secteur de la sécurité est du ressort de la
gendarmerie nationale (qui est également une force militaire), la police
nationale auxquelles le décret n°2001/184 du 25 juillet a adjoint
le Corps National des Sapeurs - Pompiers. Cette analyse a le mérite
d'élucider les acteurs opérationnels du champ sécuritaire
au Cameroun. Toutefois, il n'évoque pas un cadre institutionnel dans
lequel ces acteurs coopèrent afin d'assurer ensemble la
sécurité sur le territoire national et international.
Hassatou Baldé57, montre que le temps du
renforcement de la coordination entre l'ONU et les organisations
régionales africaines pour résoudre les conflits internes du
continent est au rendez-vous. Car l'ONU aide dans la restructuration et
encourage les acteurs
55 AIDEE, Présentation de l'EIFORCES Cameroun
`'évolution», 2019, p.5.
56 L. Koungou, Défense et
Sécurité Nationale en Mouvement : Dynamiques des reformes,
mutations institutionnelles en Afrique subsaharienne, Paris, L'Harmattan,
2010, p. 74.
57 B. Hassatou, Coordination ONU-Organisation
africaine dans la gestion de la paix : les organisations africaines et le
Maintien de la Paix, Paris, Edition universitaires européennes,
2011, p. 45.
15
locaux à former les forces en attente africaines. Son
analyse permet de comprendre l'orientation sécuritaire que l'ONU donne
aux organisations sous régionales africaines dans le volet
sécuritaire. On cerne mieux les attentes de la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique Centrale envers l'EIFORCES, l'un de ses
pôles d'excellence.
Aicha Pemboura 58 présente la
sécurité comme l'élément fondamental de la
construction d'un Etat. Pour préserver cet Etat, la stratégie a
pour mission d'empêcher les risques et menaces capables de mettre
à mal l'existence de ce dernier. Aicha fait une historique de
l'acquisition d'une culture stratégique camerounaise. Depuis la
période de protectorat jusqu'à la période française
et anglaise au Cameroun. Cela se traduit par la formation des soldats
camerounais aux questions de Maintien de la Paix et de la
sécurité. Cette stratification stratégique pose le
problème d'une harmonisation de la formation aux opérations de
maintien de l'ordre et de la paix. Et le manque d'actualisation du catalogue
des formations aux nouvelles formes de menaces. Ce travail, nous sert de base
théorique car il nous permet de cerner les différentes
périodes d'acquisition de la stratégie sécuritaire par des
forces de l'ordre camerounaises.
Jacques Didier MVOM59, dans une analyse sur
l'Afrique de la défense et de la sécurité fait un rappel
historique de la gestion des questions de sécurité et de
défense sur le continent. Didier dans sa démarche diachronique
parle de la délégation de la sécurité et de la
défense par les politiques africains durant la période allant des
indépendances à la chute du mur de Berlin. L'appareil
sécuritaire est orienté sur la protection des détenteurs
du pouvoir, leurs familles et hôtes au détriment de la population.
Il poursuit son analyse en abordant la gestion sécuritaire au lendemain
de la fin de la guerre froide. Cette période matérialisée
par l'ouverture démocratique, et met la population au centre des
préoccupations sécuritaires et de défense. Cela a
soulevé le débat de la mutualisation des efforts
sécuritaires pour venir à bout des crises et menaces
sécuritaires. Cette réflexion sert de base théorique. Car
elle nous permet de comprendre l'évolution de la politique
sécuritaire en Afrique.
Hilaire de Prince Pokam60 montre que le Cameroun
fait face à l'insécurité. L'auteur part du postulat
suivant : les Etats voisins du Cameroun sont des foyers
d'insécurité. Cette insécurité provient de la non-
maitrise des instruments démocratiques. Ce qui débouche sur les
coups d'état fréquents dans la zone. Cette instabilité est
la cause de la présence massive
58 A. Pemboura, L'élite militaire et la
formation de la culture stratégique camerounaise, Paris,
L'Harmattan, 2016.
59 J. D. Lavenir Mvom, L'Afrique de la
défense et de la sécurité : contribution pour
l'émergence d'une nouvelle approche des questions de défense et
de sécurité en Afrique, Paris, L'Harmattan, 2021, p. 12.
60 Hilaire de Prince Pokam, Le Cameroun
à l'épreuve de l'insécurité en Afrique Centrale
depuis le nouveau millénaire, Paris, L'Harmattan, 2018.
16
des réfugies sur le sol Cameroun. Ces
déplacés sont généralement à l'origine de
l'insécurité dans leur terres d'accueil. Hilaire dans son analyse
a le mérite de dresser un tableau très riche des vecteurs
d'insécurités dans la zone CEEAC qui menacent la
sécurité du Cameroun. C'est l'ensemble de ses
éléments qui poussent les autorités camerounaises à
accentuer la coopération sécuritaire avec ses voisins dans
l'optique de construire un maillon sécuritaire fort et solide.
Alain Fogue TEDOM61présente les substrats de
la Guerre Froide comme étant des éléments instigateurs des
conflits en Afrique. Il présente la carte conflictogene du continent
africain. Dans cette carte, la sous-région Afrique centrale parait comme
l'épicentre des conflits et des crises. Il poursuit son analyse en
montrant le réajustement structurel apporté par l'ONU et l'UA en
adoptant le régionalisme sécuritaire. Désormais, les
organisations sous régionales sont les acteurs de la première
heure dans la gestion des crises et conflits en Afrique en fonction de leur
proximité avec la zone crisogene. La matérialisation de cet acte
passe par une maitrise des instruments de gestion des conflits par les experts
envoyés. Pour cela, il faut la création des pôles
d'excellences où les forces de sécurités et les civils
devront être formés dans les opérations de Maintien de la
Paix. Fogue dans cette démarche montre la volonté des acteurs
politiques africains à oeuvrer ensemble dans la construction d'un espace
sécuritaire fiable.
Mutoy Mubiala62 présente l'Afrique centrale
comme étant le point de départ de coopération
préventive dans le domaine sécuritaire. Celle-ci a
été possible grâce à l'appui des Nations Unies et
des acteurs locaux. Grace à cette coopération l'Afrique centrale
a mis sur pied le Comité Consultatif des Nations Unies sur les questions
de paix et de sécurité dans son espace géographique. Cette
argumentation nous permet de cerner la volonté des politiciens de la
sous-région CEEAC dans la préservation de la
sécurité. Toutefois, il n'évoque pas la création
d'un espace commun de formation des armées aux questions du Maintien de
la Paix.
Charles Zorgbibe63 parle des initiatives de la
charte africaine dans la diplomatie préventive et du Maintien de la
Paix. A travers cet instrument politique et institutionnel, il démontre
la volonté des dirigeants africains à revitaliser les
mécanismes continentaux ou sous- régionaux de la diplomatie
préventive et du Maintien de la Paix. Cela s'inscrit dans le cadre d'un
dispositif contribuant à règlementer pacifiquement et rapidement
les conflits sur le
61 A. F. TEDOM, Enjeux
Géostratégiques et conflits politiques en Afrique noire,
Paris, L'Harmattan, 2008, pp. 216-236.
62 M. Mubiala, Coopérer pour la paix en Afrique
Centrale, Genève, Nations- Unies, 2003, p. 13.
63 C. Zorgbide, "Pour une charte africaine de
diplomatie préventive et du Maintien de la Paix "
https://www.africabib.org,
consulté le 14 mars 2022, 14 h 15minutes.
17
continent. Dans ce travail, l'auteur apporte un
éclairage sur la politique sécuritaire de l'Union Africaine.
Cette politique sécuritaire accorde une grande place à la
collectivité.
Paul Ango ELa 64 dans sa réflexion sur la
prévention des conflits en Afrique Centrale fait une lecture optimiste
de la politique de prévention, de gestion et de résolution de
conflits dans la sous-région Afrique centrale. Il présente les
efforts des acteurs politiques de la zone dans le domaine du Maintien de la
Paix et de la sécurité collective.
Mamadou Diop65dans une analyse sur la gouvernance
sécuritaire renseigne sur les auteurs institutionnels de la
sécurité. Il les échelonne en trois ordres à savoir
les politiciens, les administrateurs et les techniciens. Il montre dans cette
analyse que la structure pyramidale est tenue par le Président de la
République.
Diop Pousse la réflexion plus loin en spécifiant
les missions des différentes forces de sécurité et de
défense. Sa démarche nous permet de comprendre la
différence entre force de défense et sécurité. Par
conséquent, important de la composante Police aux OMP et le pourquoi
l'Etat du Cameroun à travers l'EIFORCES abrite uniquement les stagiaires
gendarmes, policiers et les civils.
2- Les travaux portant sur l'EIFORCES
Louise WOUNGLY MASSAGA 66 par ses travaux
académiques présente sommairement l'EIFORCES. Elle part du
décret de création de l'école en 2008, ensuite elle
déroule les missions de la structure. Elle évoque les formations
que dispense l'EIFORCES aux différents stagiaires venus partout
d'Afrique. Dans son argumentation sur l'EIFORCES, Louise accorde plus
d'importance à l'action américaine dans la formation des
stagiaires. Ce travail permet d'évaluer la contribution
américaine dans la réalisation des objectifs de l'EIFORCES. Dans
notre réflexion, nous accordons plus d'importance aux actions de
l'EIFORCES dans le processus de construction de l'ordre sécuritaire
national et continental.
MAHOP Julien François67, dans ses travaux
académiques structure son analyse sur l'EIFORCES en deux axes. Le
premier fait l'état des lieux de la formation des Forces de
défense et de sécurité africaines aux opérations de
soutien à la paix. A ce niveau il évoque
64 P. A. Ela, La prévention des conflits
en Afrique centrale : perspective pour une culture de paix, Paris,
Karthala, 2001.
65 M. Diop, La gouvernance sécuritaire :
construire et garantir au Sénégal la sécurité pour
tous, Paris, L'Harmattan, 2017, p. 27.
66 L.N.W. MASSAGA, "Coopération
Sécuritaire Cameroun-Etats-Unis : Le cas de la formation du personnel
militaire camerounais 2007-2021", Mémoire d'Histoire, Université
de Yaoundé I, 2021, p. 73.
67 M. J. Francis, "La contribution de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) à la
formation des Forces africaines aux Opérations de Soutien à la
paix ", Mémoire de Master en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes,
CREPS-Université de Yaoundé II SOA, 2015.
18
toutes les initiatives françaises et américaines
mis en place pour rehausser le niveau opérationnel des forces
africaines. Le deuxième axe d'analyse de Julien s'attarde sur la
présentation de l'EIFORCES, allant du contexte de création
jusqu'à la présentation du catalogue des formations de
l'EIFORCES. Il présente également les difficultés
liées au fonctionnement de ce pôle d'Excellence CEEAC. Pour lui,
la difficulté réside dans la complexité technique. MAHOP
dans cette démarche, nous éclaire sur le contexte de naissance de
ce centre et des difficultés qu'il rencontre.
DIEMISSENE BAYA Esther Rosine68, s'interroge sur la
capacité de l'EIFORCES à apporter des réponses aux besoins
de formation en OSP multidimensionnelles en Afrique centrale. Dans son analyse
elle apporte des éléments de réponses dans ce sens. Elle a
également présenté les obstacles que l'EIFORCES rencontre
dans l'accomplissement de ses missions. Cette recherche se rapproche nettement
de la nôtre mais, elle souffre d'une vision historique dans le
décryptage. C'est à ce niveau que notre étude se
démarque fondamentalement de celle de BAYA.
VII- PROBLEMATIQUE
La fin de la guerre froide provoque une reconfiguration
sécuritaire dans le monde et en Afrique en particulier. Elle ouvre la
porte à un nouveau type de conflit baptisé les conflits de
troisième type. Ces conflits provoquent une montée de la violence
en Afrique centrale69. La situation dans la sous-région est
alarmante et l'ONU tente d'apporter des solutions mais ces dernières
sont inopérantes70. La raison de cet échec est la non-
mise à jour de son format des opérations de Maintien de la Paix
après la guerre froide. Les Etats africains également sont
impuissants face à cette situation. Les forces africaines ne sont pas
formées aux nouveaux types de menaces.
Il devient urgent de créer un établissement
policier assurant la formation du personnel sécuritaire aux nouvelles
menaces. Le Cameroun relève ce défi en 2008 en créant
l'EIFORCES (Ecole Internationale des Forces de Sécurité). Cette
école se donne pour missions : de former, entrainer, recycler et
perfectionner les forces de sécurité camerounaises et celle des
autres pays du continent. Elle reçoit mandat de contribuer à
l'élaboration des réponses les plus pertinentes aux défis
posés par la complexité et la complexification constaté
68E. R. DIEMISSENE, "L'EIFORCES comme structure de
réponse aux besoins de formation en coopération de soutien
à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC",
Mémoire de Master en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophe,
CRESP-Université de Yaoundé II SOA, 2015.
69 E.W. Fofack, " L'ONU face aux conflits en
Afrique Centrale post- guerre 1990-2004 ", Guerres mondiales et conflits
contemporains, n° 248, 2012, p. 2.
70 Ibid.
19
des menaces71. En d'autres termes d'effectuer la
recherche sur les questions sécuritaires dans toutes leur
globalité. Elle met à la disposition des décideurs
politiques, acteurs du domaine sécuritaire un ensemble d'outils
contribuant à apporter des solutions aux problèmes
d'insécurités. Depuis sa mise en service en 2008 l'EIFORCES
contribue activement au processus de sécurisation nationale,
continentale et internationale.
Fort de ce constat, la question principale ainsi posée
dans ce travail est : comment le Cameroun à travers l'EIFORCES participe
à la construction et à l'implemention de la coopération
sécuritaire? En d'autres termes, il s'agit d'apprécier l'action
du Cameroun par l'entremise de l'EIFORCES dans le projet d'édification
sécuritaire nationale et internationale.
VIII- HYPOTHESES DE RECHERCHE
L'hypothèse est une suggestion donnée à
la question centrale. La solidité d'une hypothèse repose sur sa
vérification. Celle-ci donne lieu à une recherche
concrète72. Elles sont le fruit d'un ensemble
d'éléments purement théoriques s'adossant sur les
connaissances empiriques. Les hypothèses lors de la démarche
analytique peuvent être infirmées, confirmées ou
nuancées. Elles sont les points focaux d'une recherche. A partir du
moment où l'on formule une hypothèse principale, elle remplace la
question de recherche dans cette fonction73.
Dans la présente réflexion nous avons une
hypothèse générale qui se décline en deux
hypothèses secondaires. Elle structure les autres hypothèses et
établie une liaison cohérente entre elles.
1- Hypothèse Centrale : Le Cameroun
à travers l'EIFORCES participe à la construction de la
sécurité à l'échelle nationale et
internationale.
Cette hypothèse principale est sous-tendue par deux
hypothèses secondaires.
2- Hypothèses secondaires
- Le Cameroun par le truchement de l'EIFORCES dispose d'une offre
sécuritaire à la
hauteur des menaces sécuritaires contemporaines nationales
et internationales.
- Le Cameroun au travers de l'EIFORCES bâtit la
sécurité nationale et internationale.
71AIDEE, catalogue des formations, p. 16.
72 Olivier et als, l'élaboration d'une
problématique de recherche, Paris, L'Harmattan, 205, p. 81.
73 Raymond Quivy et als, pp. 113-114.
20
X- CADRE THEORIQUE ET METHODIQUE
La notion de théorie vient du verbe grec theorein
qui signifie observer avec émerveillement ce qui se passe pour le
décrire, l'identifier et le comprendre74. L'on
considère la théorie comme toute expression cohérente et
systématique de notre connaissance de la
réalité75. Grace à la théorique l'on
construit une grille de lecture permettant de lire et cerner la
réalité dans un environnement pluriel. Ceci grâce à
la condition de validité, un minimum de permanence dans
l'interprétation et pour limite acceptée, sa possible
réfutation dès lors que le changement de circonstances porte
atteinte à la cohérence de l'explication76. On note
donc que le cadre théorique de cette étude s'articule autour de
la théorie des relations internationales. Katzenstein Keohane et Krasner
démontrent que la réalité des relations internationales
est construite ou (coconstituée) par l'interaction des comportements
individuels et des institutions77. Les institutions ou structures
déterminent les identités, les intérêts et le
comportement des individus mais ces derniers à leur tour créent,
reproduisent et changent les structures institutionnelles de la
société internationale78.
La théorie des relations internationales est
d'après Philippe Braillard, un ensemble cohérent et
systématique de propositions ayant pour but d'éclairer la
sphère des relations sociales que nous nommons
internationales79. Le Cameroun est un Etat souverain évoluant
sur la scène internationale dans le but de trouver des solutions
à ses problèmes et d'assumer ses engagements internationaux.
C'est dans l'optique d'ajuster la formation de ses forces de
sécurité, du personnel civil et celui du continent africain aux
nouvelles menaces, qu'il crée l'EIFORCES en 2008. Pour comprendre les
missions de l'EIFORCES sur la scène nationale et régionale de
2008 à 2021, nous avons eu recours à deux théories des
relations internationales. Il s'agit du constructivisme sécuritaire et
l'inter-gouvernementalisme.
1- Le constructivisme sécuritaire
Après une décennie de domination de la
théorie des Relations Internationales aux Etats Unies par les approches
néoréalistes, institutionnalistes et néolibérales.
Le constructivisme émerge vers la fin des années 1980, il semble
apporter une nouvelle approche d'analyse des
74 D. Bastistella, Théorie des Relations
Internationales, 3eme édition, Paris, Presses des sciences
Politiques, 2009, p. 226.
75 M. Merle, Sociologie des Relations
Internationales, Paris, Dalloz, 1974, p. 3.
76 Y. Laberge, "De l'hypothèse à la
théorisation : comment utiliser les théories sociales
(construction sociale, théorie ancré, théorie de
l'identité, microsociologie) ", Recherches sociologiques et
anthropologiques, n° 43-2, 2012, p. 1.
77 Y. Laberge, "De l'hypothèse à la
théorisation " p. 1
78 Ibid, p.2.
79 P. Braillard, Théories des relations
internationales, paris, Presses universitaires de France, 1977, p. 12.
21
Relations Internationales80. Le terme
constructivisme désigne les théories qui s'intéressent
à la structure sociale des Relations Internationales81. Elles
stipulent que les individus au lieu de prioriser le profil en temps opportun
adoptent le comportement qui leur parait le plus correct ou approprié.
Ce choix est motivé par le lien entre l'individu et sa
communauté. Cette théorie démontre le caractère
changeant des individus en fonction des situations
rencontrées82. Cette grille d'analyse est
évoquée pour la première fois dans les travaux de Nicholas
Onuf dans World of our Marking, Onuf critique le réalisme. Pour
lui, les rôles et normes jouent un important rôle dans la prise de
décision des acteurs internationaux. Cet avis est également celui
de John Ruggie qui montre comment l'entente intersubjective sur une
économie mondiale « enchâssée dans le
libéralisme » a guidé dans l'immédiat après la
guerre83. Friedrich Kratochwil renchérit sur l'importance des
règles et normes en présentant le dénouement de la crise
des missiles à Cuba comme des arrangements mutuels.
Le constructivisme se penche sur les questions
sécuritaires à partir de 1990 avec l'avènement du concept
d'identité en relations internationales. Les années 1990
s'accompagnent d'un discours récurrent sur la résurgence des
conflits nationalistes et ethniques. Les constructivistes sécuritaires
s'inquiètent des effets homogénéisateurs de la
mondialisation souvent perçu comme une menace pour les
spécificités culturelles, la question identitaire redevient une
préoccupation politique majeure. Yosef Lapid est le premier
constructiviste à présenter les phénomènes
idéels et les variables internes au coeur de la politique
étrangère84. Grâce à son analyse : «
la culture et l'identité sont en train de faire un retour dramatique
dans la théorie et la pratique sociale à la fin du
vingtième siècle ». Il est repris par Jepperson, Wendt et
Katzentein dans the culture of national Security. Ils attribuent une
fonction essentielle à la sécurité et la
reconceptualise.
Dans cette réflexion le constructivisme
sécuritaire permet de cerner la reconceptualisation de la
sécurité engagée par les autorités camerounaises et
les acteurs internationaux. Cette dernière est incarnée par
l'école sécuritaire d'Awae, qui sort de l'approche traditionnelle
de la sécurité jadis militaire pour embrasser la notion dans
sa
80 A. Macleod, "Les études de
sécurité : constructivisme dominant au constructivisme critique
", Culture et Conflit, n° 54, 2004, p. 2.
81 D. Ethier, " Introduction aux Relations
Internationales",
https://www.books.oponedition.org,
consulté le 14 mars 2022 à 12h15minutes.
82 Ibid.
83 A. Klotz, C. Lynch, "Le constructivisme dans la
théorie des relations internationales", Critique
internationale, n° 2, 1999, p. 2.
84 A. Macleod, I. Masson, als, "Identité
nationale ; sécurité et la théorie des relations
internationales ", Etudes internationales, Vol 35, n° 1, 2004, p.
16.
22
globalité. Cette redynamisation de l'appareil
sécuritaire cadre avec la vision constructiviste de la construction
permanente de l'environnement national et international.
2. La théorie de l'interdépendance
stratégique
Elle met en relief la coopération entre les Etats
étant entendu qu'aucun Etat ne peut s'auto-suffire. C'est une
théorie néolibérale née de la réponse au
néoréalisme pour rompre avec le stato-centrisme dans les
relations internationales. En tant que théorie des relations
internationales ce paradigme a été théorisé au
début des années 1970 par Robert Kéohane et Joseph Nye
convaincus que l'interdépendance constitue une modification importante
de la vie internationale. Pour mieux la comprendre, il est important de
l'intégrer dans la théorie des jeux avec model des jeux mixtes
notamment celui du dilemme du prisonnier85. Le dilemme du prisonnier
met en présence une disjonction entre rationalité individuelle
qui pousse à faire cavalier seul et rationalité collective qui
pousse à coopérer86. Dans une scène
internationale régulée par des institutions telles que l'ONU
crée en 1945 et l'OUA en 1963 qui militent pour la coopération
entre les Etats, aucun Etat ne peut décider faire cavalier seul. Car il
y'a des situations qui nécessitent l'intervention de plusieurs acteurs
afin de pouvoir les résoudre. L'interdépendance
stratégique devient judicieuse à la suite des crises successives
de l'énergie et des matières premières et du
dérèglement du système monétaire et financier
internationale. Ces évènements internationaux poussent les policy
maker à sortir du protectionnisme pour s'ouvrir à la
coopération avec d'autres acteurs internationaux afin de diminuer les
effets de ces crises.
Dans le présent travail, l'interdépendance
stratégique permet de ressortir la coopération bilatérale
et multilatérale que le Cameroun via à l'EIFORCES entretient avec
les acteurs africains et mondiaux. Afin de construire un environnement
sécuritaire national, régional et international fiable et stable
prospice au développement.
XI- METHODOLOGIE
La méthodologie de cette étude est celle de
l'histoire, elle repose sur les techniques de collecte, d'analyse et
d'interprétation des données.
1- Les techniques de collecte des
données
Les sources sont des matériaux indispensables dans la
rédaction de l'Histoire. C'est la raison pour laquelle, G.Thuillier et
J. Tulard affirmaient qu' « Il n'y a pas d'histoire sans
85 D. Battistela, Théories des relations
internationales, pp. 404-407.
86 Ibid., p. 405.
87 G. Thuillier et J. Tulard cité par F. P.
Ebenda, "Les Ententes Politiques Progouvernementales au Cameroun à
l'ère du Multipartisme", Mémoire de Master en Histoire,
Université de Yaoundé I, 2016, p. 21.
23
sources »87. Pour collecter, il a fallu faire
recours à la méthode qualitative. Elle exige la consultation des
sources à la fois primaire et secondaire, à la restitution et la
reconstruction des faits liés à la problématique. Les
sources primaires sont les rapports, les catalogues de formation, les
décrets, arrêtés et les publications de l'EIFORCES.
Les sources de seconde main comportent les ouvrages, les
articles d'ouvrages collectifs, mémoires, thèses lues qui
abordent la sécurité en général et en particulier
le processus d'édification sécuritaire de la structure
policière d'Awae. La consultation des sources de seconde main a
été possible grâce à : la bibliothèque de la
FALSH, du département d'Histoire, du cercle Histoire Géographie
et Archéologie, du CREPS, de l'Université de Yaoundé II
Soa, de la bibliothèque de la Fondation Paul Ango Ela, de la
bibliothèque de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun, de
la Bibliothèque de l'EIFORCES.
La délivrance d'une autorisation de stage à
l'EIFORCES par le Ministre de la Défense a permis d'effectuer une
descente dans l'arrondissement d'Awae abritant le site de l'EIFORCES. Pendant
la période dudit stage des échanges ont été
possibles avec les responsables de la structure via un questionnaire
conçu par la circonstance. Les auditeurs, les ex- auditeurs des
formations de la structure ont été également
consulté.
2- Le traitement et l'analyse des
données
Pour le traitement des données, le recours a
été fait grâce à deux approches
méthodologiques que sont : la diachronie et la méthode
hypothético-déductive.
La diachronie est la mise en place d'un
évènement, un phénomène à un moment
donné dans le temps. L'analyse diachronique nous a permis de montrer le
processus de création de l'EIFORCES en 2008 et son evolution dans le
temp, et son action depuis sa création Jusqu'à 2022.
Ces démarches ont permis de montrer comment le Cameroun
à travers l'EIFORCES participe à la formation et à la
recherche sécuritaire renforçant les capacités des
officiers, sous- officiers, des acteurs civils nationaux et internationaux aux
nouvelles menaces sécuritaires contemporaines. Nous nous sommes
appuyés sur la methode quantitative et qualitative. Au niveau
quantitatif, il était question pour nous d'évaluer le nombre de
stagiaires nationaux et étrangers que l'EIFORCES a formé aux
Opérations de Soutien à la paix. Ceci à travers les
effectifs des différents stagiaires bénéficiaires des
formations de l'EIFORCES.
24
En ce qui concerne la methode qualitative, nous avaons mis
l'accent sur la qualité de nos informateurs. Il s'agit notament du
personnel de l'EIFORCES, et les specialistes des questions de
sécurités, les informations ainsi receuillis nous ont permis de
meubler notre travail.
XII- DIFFICULTES RENCONTREES
La première difficulté de cette analyse
réside sur la nature de la thématique car elle porte sur la
politique sécuritaire camerounaise qui est un sujet sensible. Elle
touche les questions de souveraineté au niveau sécuritaire et
diplomatique. Des domaines où les notions de secret défense et
secret d'Etat ont tout leur sens.
La seconde difficulté réside dans l'obtention
d'une autorisation d'accès à l'EIFORCES. Après avoir
déposé plusieurs demandes d'autorisations au Ministère de
la Défense, il a fallu attendre six mois pour avoir une autorisation
d'accès au centre de recherche de ces institutions. Après
l'obtention de cette autorisation nous avons été confronté
à la réticence d'une partie personnelle de l'EIFORCES, ceux-ci
avaient un regard méfiant à notre égard. Grace aux
conseils de notre encadreur, nous avons contourné ses
difficultés.
XIII- ARCHITECTURE DU TRAVAIL
Ce travail comporte quatre chapitres. Le premier
intitulé : `'EIFORCES : Etiologie, Cadre Juridique et Organes
Administratifs ». Ici, il est question de montrer les
évènements qui concourent à la création de
l'EIFORCES, ensuite de présenter son cadre juridique et enfin
évoquer les organes administratifs.
Le deuxième chapitre est intitulé ?EIFORCES :
les objectifs, missions et les offres sécuritaires». Ici il s'agit
de présenter les missions, les types de formation disponibles et les
recherches scientifiques dans cette école sécuritaire.
Le troisième chapitre parle de ? l'EIFORCES et la
construction de la sécurité à l'échelle nationale
et internationale.» Ici, il est question de montrer comment l'EIFORCES
construit la sécurité au niveau national et international.
Le quatrième chapitre : ?Bilan, contrainte et
perspectives pour une amélioration de l'action de l'EIFORCES dans la
construction de la sécurité à l'échelle nationale
et internationale.» Il s'agit à ce niveau d'évaluer les
actions de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et
international. Ensuite de présenter les difficultés que rencontre
la structure dans la construction de la sécurité au niveau
national et international.
25
CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE
ET ORGANES ADMINISTRATIFS
Après une longue période dans un système
sécuritaire et de défense qualifiée de « garde
»1, l'Etat du Cameroun va réajuster son secteur de la
sécurité et de la défense. Ceci se traduit par les
reformes qui vont s'opérer au lendemain des attentats du 11 septembre
20012 au sein de la gendarmerie nationale et de la police
camerounaise. Désormais, la politique de sécurité et de
défense du Cameroun est avant-gardiste. L'Etat envisage aborder la
sécurité dans tous ses aspects. Et pour cela il faut anticiper
sur les problèmes d'insécurité provenant de
l'intérieur et de l'extérieur. Car dans un monde devenu un
village planétaire ou l'on assiste de plus en plus à une
trans-nationalisation de l'insécurité, il devient
nécessaire de coopérer pour venir à bout des
problèmes sécuritaire. La vulgarisation ou migration de
l'insécurité impose aux acteurs étatiques et non
étatiques une coopération afin de trouver des solutions propices,
d'anticiper et de prévenir les mots que pose l'insécurité
dans le monde. C'est fort de ce constat que le Cameroun va se doter en 2008
d'une structure oeuvrant dans la formation et la recherche sécuritaire.
Pour ne pas la nommer l'EIFORCES est un instrument des politiques publiques
camerounaises dans le domaine sécuritaire. L'Etat Camerounais à
travers cette structure forme les administrateurs sécuritaires nationaux
et étrangers. Comment les facteurs crisogènes d'ordres
structurels et conjoncturels permettent la naissance de l'EIFORCES ?
Ce chapitre analyse l'étiologie de la création
de l'EIFORCES, pour répondre à cette interrogation, il est
impératif d'évoquer d'abord, les facteurs structurels et
conjoncturels qui sont à l'origine de la création de cette
structure. Ensuite d'aborder les dispositions juridiques encadrant cet
établissement. Et enfin, les différents organes administratifs de
cette structure sécuritaire.
1 E.C. Messinga, " Les forces armées
camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à la
sécurité : d'une armée de garde vers une armée
d'avant-garde 1960-2010 ", Doctorat/Ph.D en science politique,
Université de Yaoundé II, 2011.
2 Les attentats du 11 septembre 2001 sont quatre
attentats suicides islamistes perpétrés aux Etat Unis, Manhattan,
New York etc.
26
I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA
CREATION
DE L'EIFORCES
La création de l'EIFORCES repose sur plusieurs facteurs
d'ordres structurels et conjoncturels.
A. Les fondements structurels de la création de
l'EIFORCES (1980-2008)
S'agissant des déterminants historiques de la
création de l'EIFORCES, ils sont de deux ordres à savoir : les
dynamiques sécuritaires endogènes et les connexions
internationales. La conception du « dedans et dehors »
qu'évoque Pélagie BELOMO3 dans sa thèse de
Doctorat a fortement contribué à la naissance de l'école
internationale des forces de sécurité. La création de
l'école des stratèges civil-sécuritaire de
l'Arrondissement d'Awae au Cameroun nait au lendemain de plusieurs crises
sécuritaires internes. L'encadrement sécuritaire lors de ces
crises avait été critiqué par la communauté
nationale et internationale, cest ainsi un regard rétrospectif est
posé sur les lacunes policières camerounaises dans les
Opérations de Rétablissement de l'Ordre et du Maintien de l'Ordre
sur le territoire national.
1. La crise économique du milieu des
années 1980 détonateur des crises socio-politiques au Cameroun
(1970-1991)
Après une longue stabilité de l'industrie
commerciale du pétrole entre 1960-1970. Cette tranquillité va
être perturbée par le premier choc pétrolier survenu en
1970 et les Etats Unies se tournent vers les pays du Moyen Orient. Pour cause
l'augmentation de la demande du pétrole par les américains. Au
moment où ces derniers abandonnent le système de
Bretton-Woods4. Cela va provoquer la dévaluation du dollar,
monnaie des échanges commerciaux à l'échelle
internationale5. La dévaluation du dollar débouche sur
la diminution des revenus du pétrole. La chute des recettes du
pétrole va rencontrer une vive opposition des pays exportateurs. Une
opposition qui conduit à la première hausse du prix du baril de
pétrole.
3 P.C. Belomo Essono, "Sécurité et
ordre politique Cameroun : entre dynamiques internes et connexions
internationales ", Revue africaine des relations internationales, Vol.
12, n° 12, 2009, pp. 39-80.
4 C'est un système établi en 1994 par
Harry Dexter White adjoint au secrétaire américain du
trésor. Il s'adosse sur trois piliers : le Fonds Monétaire
international, la Banque mondiale, l'accord général sur les
tarifs douaniers et du commerce internationale.
5 R. Taoufik et Benabdallah, "Impact des chocs
pétroliers sur les économies africaines : une enquête
empirique", Mémoire de Master en Sciences Economiques, Ecole
Polytechnique de Tunis ,2005, p. 16.
27
Les effets du premier choc pétrolier ont
amplifiés par une autre hausse du prix du baril de pétrole. Cette
deuxième augmentation du prix du baril de pétrole survient en
19736, en représailles au soutien apporté à
l'Etat d'Israël par les (USA, le Portugal) lors de la guerre du Kippour.
Les Etats arabes de l'OPEP décident d'augmenter le prix du baril du
pétrole de 70%, tout en diminuant la production de 25 %. Cela dure cinq
mois mais c'est largement suffisant pour provoquer une crise économique.
Inflation, stagnation des économies des pays exportateurs de
pétrole sont les conséquences de ce premier choc
pétrolier. Pour remédier aux effets néfastes de ce choc
pétrolier des mesures sont prises par les Etats exportateurs du
pétrole. Il s'agit de réduire leur demande en pétrole et
de renouer avec d'autres sources énergétiques. A peine, la mise
en place des mécanismes de sortie de crise sont enclenchés qu'un
autre choc pétrolier fait face.
Entre 1974 et 1978, l'Etat Iranien est en proie à deux
types de crises socio-politiques. Suite à la décision de l'Arabie
Saoudite de baisser sa production journalière d'un million de baril.
Cette décision donne vie à la révolution islamique en
Iran. Au niveau de ses frontières, il est en guerre avec l'Irak. Les
deux Etats sont des grands producteurs de pétrole ce qui,
inquiète les Etats consommateurs du pétrole. Ils décident
d'augmenter leur demande en pétrole. L'objectif est de faire des
réserves pour se mettre à l'abri d'un autre choc
pétrolier. Malheureusement, les deux crises que vit l'Iran vont conduire
à la chute de la production du pétrole. La diminution va
entrainer la hausse du prix du baril du pétrole. Désormais, il
faut débourser 39 dollars américains pour le baril ; en autonome
1979,7 il passe à 40 dollar. Une nouvelle crise fait son
apparition. La croissance mondiale connait une chute sévère, elle
passe de 3,4% en 1979 à 1% à 1980, le commerce international
passe de 6,1% à 3,2%. Le taux d'inflation qui était
déjà à 8,9% en 1979 passe à 1 3,5% en
19808. C'est le début d'une crise économique
mondiale.
Agissant en système de vase communicante, la crise
à des répercussions sur l'économie camerounaise. Une
économie extravertie et calquée sur le modèle
français, le Cameroun fixé la parité de sa monnaie Franc
CFA au Franc français9. En septembre 1995 lors de la
signature du plaza portant sur la diminution de la valeur du dollar, cette
dévaluation du dollar a un effet de chaine, elle diminue de la valeur du
Franc français et du Franc CFA. Cet effondrement des prix marque la fin
de la période faste de l'économie camerounaise entre
6
https://www.cvce.eu/obj/han_appel_le_choc_petrolier_et_ses_consequences_fr_afe99e1a-5633_45f6_9859,
consulté le 12 juillet 2022, 12 h 38minutes.
7
https://www.dejonghe-finance.com,
consulté 12 juillet 2022, à 14 h 28minutes.
8 P. Artus, A. d'Autune, als, Les effets d'un prix
du pétrole élevé et volatil, Paris, 2010, p. 13.
9 M. J. Abena Etoundi, " la planification
économique au Cameroun aperçu historique (1960-2000)",
Thèse de Doctorat en Histoire, Université de Yaoundé 1,
2008, p. 384.
28
1960 à 1978. L'économie camerounaise connait une
brutale récession dans tous les secteurs productifs. Cette
récession met le pays dans une situation d'illiquidité. Les
activités économiques globales et le tarissement des recettes
d'origine pétrolière du budget spécial de l'Etat ont
facilité la baisse des recettes budgétaires de 16 pourcent entre
1986-87. Conduisant à l'instauration des programmes d'ajustements
structurels.
La crise que vit le Cameroun est officiellement
annoncée par le président de la république va provoquer
une explosion importante du taux de chômage. Le taux de chômage
passe de 7,3l % en 1980 à 24,6 % à 1990. Les jeunes
scolarisés sont les plus affectés par cette crise. Ils sont
estimés à 40 %. La crise économique combinée avec
l'application des programmes d'ajustements structurels permettent
également une crise sociale énorme. La crise sociale du logement
se matérialise par la naissance des quartiers salubres, des bidonvilles
où l'Etat est absent. Cette déstructuration économique se
tient en pleine période de confiscation du droit à la
revendication. Incapable de s'exprimer publiquement les populations
camerounaises se surchauffent et attendent impatiemment le jour où ils
pourront s'exprimer.
Le 19 décembre 1990 est un jour historique au Cameroun,
il sonne la réouverture démocratique du Cameroun. Cette
réouverture juridique est portée par la proclamation des lois
dite des libertés et d'associations10. Ces lois viennent
abroger l'ordonnance du 12 mars 1962 sur la répression de la subversion.
Après son passage à l'Assemblée Nationale en session
baptisée « session des libertés »11. Au
lendemain de ces révisions juridiques, le Cameroun réengage son
processus de démocratisation. Le pays opte pour un modèle
multipartite de type intégral12. Cette ouverture
démocratique permet également la montée en puissance des
revendications politiques et sociales. La naissance de plusieurs partis
politiques donne l'opportunité à la population de pouvoir
s'exprimer. Les rues de Yaoundé et Douala sont prises d'assauts par des
manifestants réclamant l'amélioration des conditions de vie.
C'est le début d'un cycle d'insécurité
interminable13 et les dispositifs étatiques de
sécurisation des populations et des biens apparaissent comme fortement
grippés, inopérants et surtout
10 Loi n° 90-46 décembre 1990.
11 Cameroun tribune, "Années de braise" : Le
Cameroun comme un roseau, 06 novembre 2017.
12 F. P. Ebenda, "Les ententes politiques
progouvernementales au Cameroun à l'ère du multipartisme : essai
d'analyse sociohistorique des initiatives du Rassemblement Démocratique
du Peuple Camerounais (RDPC) entre 1992 et 1997 ", Mémoire de master en
Histoire, l'Université de Yaoundé I, 2015, pp. 2-3.
13 C. Seignobos, "Le phénomène
zargina dans le nord du Cameroun. Coupeurs de route et prises d'otages, la
crise des sociétés pastorales mboro ", Afrique
contemporaine, n° 239, 2011, p. 37.
29
débordés14. Face à
l'incapacité de l'Etat d'assurer la sécurité sociale et
alimentaire, Des groupes armés en quête de ressources de survie se
vulgarisent dans le territoire15. C'est le cas au niveau des
frontières camerounaises ou se développe une industrie de la
criminalité. Pour cause, l'Etat camerounais n'a pas installé des
administrations sécuritaires nécessaires pour garantir sa
présence dans son espace frontalier.
2- Le conflit frontalier Cameroun- Nigéria: La
politique frontalière attentiste du
Cameroun
Les frontières représentent
généralement pour tous les Etats des espaces névralgiques
16 . Cette sensibilité implique la mise en place d'un
dispositif sécuritaire conséquent afin de protéger le
territoire contre d'éventuelles tentatives de déstabilisation
venant d'un Etat tiers ou de bandes armées ayant des bases
arrières hors de l'espace national. Le Cameroun a dérobé
à cette exigence lors de son accession à la souveraineté
internationale. Le non transfert des compétences de l'Etat dans les
zones périphériques facilite l'installation d'une industrie
criminelle dans ces zones. Face à la politique sécuritaire
frontalière camerounaise incolore et insidieuse17, la
période allant de 1960 à 1982 est caractérisée par
une gestion à l'improvisation permanente des frontières
camerounaises.
Malgré la création en 1985 d'un organisme
spécialisé de gestion des frontières par le Cameroun,
l'opérationnalisation est tiède. Les frontières
camerounaises ne semblent pas bénéficiées d'une grande
importance des programmes d'aménagements territoriaux18.
L'ex-Ministre et homme politique Adamou Ndam Njoya résume la politique
frontalière attentiste du pouvoir de Yaoundé en ces propos :
Quand la commission des frontières avait
été créée, il y'a plus de 25 ans, j'avais dit qu'il
fallait aller occuper le terrain. A l'époque, on avait peur, on croyait
que les Nigérians utiliseraient les routes et les infrastructures
créées par nous pour nous envahir facilement. C'est un
raisonnement fallacieux. Il faut occuper notre terrain. Il faut des fonds
spéciaux pour les frontières19.
La politique frontalière attentiste camerounaise
provoque une grande porosité des frontières
matérialisée par l'absence d'infrastructures publiques
(hôpitaux, écoles, postes de
14 Y. A. Chouala, "Conjoncture sécuritaire,
champ étatique et ordre politique au Cameroun : éléments
d'analyse anthropo-poliste d'une crise de l'encadrement sécuritaire et
d'un encadrement sécuritaire de crise ", Polis, 2008, p. 2.
15 Y. A. Chouala, "Conjoncture sécuritaire,
champ, p. 2.
16 E. Sourna et Loumtouang, "Darak et la
problématique de sécurisation des frontières
internationales du Cameroun (1985-2010)", Annales de la Faculté des
Arts, Lettres et Science Humaine, Université de
Ngaoundére, 2012, p. 13.
17 Ibid.
18 H. Abdouraman, "Le conflit frontalier
Cameroun-Nigéria dans le lac-Tchad : les enjeux de l'ile de Darak,
disputée et partagée", Cultures et Conflits, n° 72,
2008, p. 33.
19 F. Bambou, " Bakassi : Comment Paul Biya
abandonne les frontières", La Nouvelle Expressions, 18 aout
2006.
30
police et de gendarmerie). Cette porosité des
frontières camerounaises facilite une intrusion des trafiquants et des
combattants de mouvements insurrectionnels20.
Cette politique laxiste du Cameroun donne des envies
hégémonies à son voisin Nigéria. L'armée
fédérale viole unilatéralement les frontières
camerounaises en 1981. Cette violation de l'espace territorial camerounais
provoque une crise diplomatique entre les deux Etats21. Suite
à un accrochage entre les forces de défense camerounaises et
nigérianes survenu lorsqu'une flottille de l'armée
nigériane viole les eaux territoriales camerounaises. L'armée
camerounaise riposte farouchement à cette agression mais elle est
impuissante à une immigration massive de la population provenant des
Etats voisins en proie à des crises internes entre
(1960-1982)22.
La sous-région est victime d'une déliquescence
des systèmes institutionnels, politiques et géographiques. A la
fin des années 1970 et au début des années 1980 le lac
Tchad est victime d'un assèchement intense. Le lac passe de 23 000
km2 à 2 000 km223 provoquant une vaste migration
des pécheurs nigérians en terre camerounaise au détriment
du respect des frontières interétatiques entre le Cameroun et le
Nigéria. Ces pécheurs s'installent sur l'ile de Darak et forment
une trentaine de villages pour une population estimée à 70.000
habitants24. Ils développent des activités
commerciales dans la zone. A cette crise géographique s'ajoute les
crises politiques dans les Etats voisins qui offrent une opportunité aux
entrepreneurs de la criminalité de développer une industrie de la
drogue, du trafic d'armes etc.25. Le Cameroun qui ne dispose pas
d'un véritable maillage sécuritaire et donc l'absence
institutionnelle est fortement ressentie, va devenir une base arrière
à ces agents du crime. Cette délocalisation de la
criminalité va transformer les iles Bakassi et Darak en sanctuaires du
crime.
La non fiabilisation des zones de Darak et de Bakassi par le
Cameroun a permis une installation massive des nigérians. Ces derniers
bénéficient des richesses qu'offre la zone. C'est le cas de Darak
où plus de 90 % de la population est d'origine nigériane et
pratique la pêche en territoire camerounais26. L'ile de Darak
est la plaquette tournante du commerce du poisson. L'abandon de la zone par le
Cameroun permet l'installation de l'administration nigériane dans le
territoire camerounais pour contrôler l'activité commerciale qui
s'y déroule.
20 E. Sourna, Loumtouang, als," Darak et la
problématique de sécurisation", p. 112.
21 Ibid.
22 Ibid.
23 J. V. N. Ebodé, "Structuration de la
puissance continentale : l'Afrique occidentale hors- jeu" ; Diplomate Hors
Série, n° 12, 2010, p. 4.
24 Ibid.
25 H. de Prince Pokam, Le Cameroun à
l'épreuve de l'insécurité en Afrique Centrale depuis le
nouveau millénaire, paris, L'Harmattan, 2008, p. 24.
26 Ibid.
31
Cela s'effectue le 17 mai 1987 lorsque le Nigéria hisse
son drapeau sur le territoire camerounais. Un programme expansionniste est mis
en place par les autorités nigérianes pour s'emparer d'une
trentaine d'iles camerounaises 27 . En guise de réactions les
autorités camerounaises saisissent l'ambassadeur Nigérian au
Cameroun le 11 avril 1994. Abuja affirme sa paternité sur l'ile de
Darak. Il décide d'enlever et de remplacer les chefs locaux camerounais
de la zone par des chefs nigérians. D'un côté, une fois de
plus l'Etat hégémoniste nigérian viole la
souveraineté du territoire camerounais28. De l'autre
côté l'impuissance du pouvoir de Yaoundé à garantir
la sécurité au niveau de sa frontière.
Le remaillage territorial de la frontière camerounaise
par l'administration nigériane conduit à l'instauration d'une
politique de pillage et de rente par les forces nigérianes. A
travers une fixation exorbitantes des taxes infligées
aux camerounais. Derrière cette augmentation des taxes les
autorités nigérianes fixent dépeuplées l'ile
camerounaise de ses fils. Les populations camerounaises vivant dans cette zone
frontalière sont victimes d'un harcèlement moral des
autorités nigérianes. Les autorités camerounaises
décident de prendre le taureau par les cornes en réformant la
structure étatique.
Des reformes vont se suivre, toutes dans l'optique d'assurer
la présence de l'Etat dans toute l'étendue du territoire
camerounais. Il s'agit de la restructuration de la commission nationale des
frontalières le 27 juillet 2001 par le Président Biya
29 . Le président en restructurant cette commission a pour
objectif de la rendre plus dynamique et opérationnelle. Deux jours
plutôt le président signait un décret réorganisant
la Gendarmerie Nationale. Ici également l'objectif est d'assurer un
maillage sécuritaire conséquent dans toute l'étendue du
territoire. Après la reconnaissance de la paternité du Cameroun
en 2002 à la suite de la décision de la Cour Internationale de
Justice. Le pouvoir érige Darak le 24 janvier 2004 en chef-lieu du
département du Logone-et-Chari. Cette mesure entre en droite ligne dans
la théorie administrative qui consiste à rapprocher les
institutions des administrés30. Durant cette crise
frontalière l'Etat camerounais a montré des carences au niveau
sécuritaire. Conscient des lacunes capacitaires de ses administrateurs
sécuritaires. Il opte apporter une réponse structurelle à
ce problème. La solution vient du décret du 22 mai 2008 portant
création de l'école internationale des forces de
sécurité. Cette école a pour mission de rehausser le
niveau stratégique, tactique et opérationnel des forces de
sécurité intérieure camerounaises.
27 H. Abdouraman, "Le conflit frontalier
Cameroun-Nigéria dans le lac Tchad : les enjeux de l'ile de Darak,
disputée et partagée ", Cultures et Conflits, 2008, p.
8.
28 Ibid.
29 Ibid
30 Ibid.
32
3- La grève de la faim de février 2008 : le
manque de justesse opérationnelle des forces de sécurité
camerounaise
En février 2008, les rues camerounaises sont prises
d'assaut par des jeunes. Ces derniers protestent contre « la vie
chère »31. Cette situation vient rompre avec une
période de stabilité intérieure qu'a connu le pays depuis
la fin du processus de ré-démocratisation effectué au prix
du sang entre 1990 et 1993.
En effet, les camerounais dans leur grande majorité
depuis la mise en place des directives du FMI (Fond Monétaire
International) survenues à partir de 1983 vivent dans la
précarité. L'opérationnalisation des programmes
d'ajustements structurels conduit à des licenciements important, ce qui
donne lui à une paupérisation à grande
échelle32.
A cette paupérisation, il faut ajouter
l'incapacité de l'Etat à garantir l'accès aux services
publics aux couches sociales les plus défavorisées
(hôpitaux, logements, sécurité sociale etc...). Ces
problèmes structurels ont permis la montée en puissance d'une
violence latente. L'augmentation du prix du carburant en février 2008 a
été l'occasion pour le magma (violence latente) de prendre la
forme manifeste. Suite à la hausse du prix du carburant en
février 2008 la plus part des ménages camerounais vont se
retrouver face à des situations insolubles33. Car cette
augmentation a entrainé la flambée du prix des autres produits.
Pour attirer l'attention des décideurs politiques, quatorze
organisations syndicales des transporteurs urbains et interurbains suivies par
le syndicat national des transporteurs et conducteurs de mototaxis lancent un
préavis de grève illimité en fin du mois de février
2008. Cette grève va paralyser les grands centres urbains :
Yaoundé, Douala et les villes secondaires34. La grève
lancée par les syndicalistes du transport bénéficie du
soutien des citadins qui vont faire corps avec cette dernière.
Dans la ville de Douala, le SDF récupère le
motif de grève des syndicalistes du transport pour en faire son combat
contre le pouvoir en place. C'est ainsi que le parti lance un préavis de
meeting qui devait être sanctionné par une marche dans les
artères de la ville. Les organisateurs du meeting retiennent
deux points pour meubler les échanges. A savoir : La critique de la
révision constitutionnelle survenue un mois plutôt. Et la
protestation contre la vie chère. Les autorités
préfectorales de la ville de Douala face à l'engouement des
populations pour la tenue de ce meeting vont l'interdire. L'annonce de
l'interdiction du
31 J. Pierre, " Les » émeutes de la
faim» : une lecture (géo-politique) du changement (social)",
Politique Etrangère, 2009, p. 1.
32 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et logiques des
émeutes de 2008", Alternative SUD, n° 53, 2008, p. 8.
33 A. Z. Tamekamta, "Février 2008, 10 ans
après ! Retour sur le sens caché des « émeutes de la
faim » au Cameroun ", CARPAD, Note d'enquête et de
recherche, n° 1, Montréal, 2018, p. 2.
34 F. Eboko., "Cameroun ; acteurs et ", p. 7.
33
meeting et la marche par les autorités
préfectorales va mettre de l'huile dans le feu. Le jour prévu
pour la manifestation, les leaders du SDF et quelques militants se sont
réunis sur le site retenu pour la circonstance. L'objectif était
d'informer sur la non-tenue du meeting et de la marche. Au moment
où l'annonce est passée les forces de l'ordre font leur
apparition.
Ils ont pour mission de disperser la foule présente sur
le site. Pour remplir cette mission, les forces de l'ordre vont faire usage des
bombes lacrymogènes dans un quartier populaire à Douala. Cette
situation donne suite à un affrontement entre les forces de l'ordre et
les habitants de ce quartier populaire35. C'est l'occasion pour tous
ceux qui cherchaient à en découdre de passer à l'acte.
L'on assiste à une explosion de la violence entre manifestants et forces
de l'ordre dans la ville de Douala. Les forces de l'ordre vont essayer de
rétablir l'ordre en faisant recours aux armes à feu. Cela va
provoquer la mort de plusieurs personnes dans les rangs des manifestants. En
dehors des pertes en vie humaines l'on assiste à des arrestations
massives36.
La tournure des évènements va susciter de vives
critiques auprès de la communauté nationale et internationale.
Elles accusent le pouvoir d'employer des méthodes disproportionnelles
à la menace afin de se maintenir au pouvoir au détriment de la
démocratie. A celles-ci, il faut ajouter la remise en question du niveau
capacitaire des forces de l'ordre camerounaises à pouvoir encadrer les
nouveaux types de menaces. Les autorités camerounaises qui sont
très attachées à l'image du pays vont répondre.
La réponse n'est autre que la création quatre
mois après les émeutes d'une école internationale de
sécurité. Elle devient un instrument de matérialisation
des politiques publiques locales dans le domaine sécuritaire. La
naissance de cette structure a été influencée par des
facteurs endogènes et exogènes. Après avoir
présenté les facteurs endogènes de la création de
l'EIFORCES. La présentation des mobiles exogènes semble
nécessaire car l'EIFORCES est une structure internationale oeuvrant dans
la préservation de la paix. Le Cameroun via l'EIFORCES envisage apporter
des solutions aux problèmes d'insécurités que vit le
monde
35 N° 9046/5245-34 Cameroun tribune,
février 28, 2008, p. 7.
36 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et ", p.
55.
34

Photo n° 1 : Le traitement des émeutes de la
faim de 2008 par la presse camerounaises
37 A. Bernard, "Le 11 septembre 2001 et ses
conséquences", Eclairage du Grip, Bruxelles, 1er
septembre 2021, p. 1.
Source : Cameroun tribune du jeudi, 28 février 2008,
n° 9046/5245 -34 année.
B- Les fondements conjoncturels de la naissance de
l'EIFORCES « du dehors »
La naissance de l'école internationale des
stratèges de sécurité d'Awae au Cameroun trouve sa raison
d'être dans les différentes crises sécuritaires que vit le
monde. Dans un monde de plus en plus interconnecté où le principe
de frontière à tendance à disparaitre pour céder
place au village planétaire, tous les acteurs sont conviés afin
de construire un espace d'épanouissement prospère et stable. Le
Cameroun a répondu à ce défi à travers la
création de l'EIFORCES. En mettant sur pied cet établissement,
les autorités camerounaises veulent apporter des réponses aux
situations crisogenes extérieures. Dans cette réflexion, l'accent
est mis sur la présentation de ces crises sécuritaires du
dehors.
1. Les attentats du 11 septembre 2001 :
la riposte contre le terrorisme
Le 11 septembre 2001, le monde vit un évènement
historique qui va changer le cours de l'histoire. Il s'agit des attentats
perpétrés sur le sol américain par dix-neuf terroristes
appartenant à Al Quaida. Ces derniers vont prendre d'assaut
quatre avions de ligne37. Deux de
35
ces avions auront pour cible les tours jumelles du World Trade
Center à New York. Ils vont s'écraser sur le centre de la
puissance économique américaine. Un autre de ces avions
s'écrase sur le pentagone à Washington, bâtiment abritant
le quartier général des forces armées américaines.
Le quatrième échoue au niveau de la maison Blanche siège
de la présidence américaine, lieu incarnant la puissance de la
politique et la diplomatie américaine. Ces attentats portent un coup
à l'orgueil des Etats Unis et à l'ordre mondial. Au lendemain de
la deuxième guerre mondiale les Etats Unis héritent de la lourde
responsabilité de protéger et préserver la
sécurité mondiale.
Les terroristes choisissent une heure haute symbole dans le
quotidien des américains pour attaquer ces édifices incarnant le
Soft-power américain38. Il s'agit de 9 heures sur la
côte Est des Etats Unis et 15 heures en Europe39. L'objectif
est d'installer la psychose auprès de la communauté
américaine et internationale. Ceci grâce à l'effet
communicationnel. En effet, au moment où les faits se déroulent,
les téléspectateurs vivent en direct l'effondrement des tours
jumelles, la remise en question de l'hégémonie américaine
et de l'ordre mondial. La communauté internationale se mobilise pour
barrer la voie à cet ennemi. Il s'agit des groupes terroristes.
L'entrée en scène de cet acteur a suscité
des vives mobilisations auprès des autorités américaines
et de la communauté internationale. Pour ralentir les effets
néfastes du terrorisme, les acteurs mondiaux remettent la
sécurité au centre du débat. L'on passe de la
sécurité domestique auxiliaire de la sécurité
intérieure à une sécurité allant au-delà des
frontières. La nouvelle approche sécuritaire devient proactive.
Désormais, les moyens sont mis en oeuvre afin d'anticiper tous les actes
terroristes. Parmi ces outils d'anticipation des actes terroristes, il y' a la
création de structures d'encadrement sécuritaire. C'est le cas de
l'école internationale camerounaise d'Awae qui oeuvre pour un
renforcement des capacités en matière de lutte contre le
terrorisme. Ce renforcement des capacités s'effectue dans un
environnement pédagogique hautement coopératif
(coopération policière).
Le Cameroun très attaché aux valeurs de paix et
de solidarité internationale, va créer une école de
sécurité internationale dont le but est, de former des experts
dans le champ sécuritaire afin d'anticiper sur des menaces
sécuritaires et terroristes. Les dirigeants camerounais en créant
l'EIFORCES ont à coeur de répondre aux problèmes
sécuritaires qui frappent le monde. La création de cette
école trouve sa raison d'être dans d'autres faits
38 Une expression employée comme synonyme de
politique d'influence (économique, culturelle, idéologique)
initiée par l'Etat américain.
39 A. Bernard, " Le 11 septembre ", p. 3.
36
marquants de crises sécuritaires perturbant la
stabilité du monde en général et l'Afrique en particulier.
C'est le cas des crises sécuritaires qu'a vécu la Côte
d'Ivoire. Le Cameroun sous l'égide des Nations Unies a eu à
déployer ses forces de sécurité dans ce pays ami. Les
autorités camerounaises en dehors de l'envoi d'un contingent ont
pensé apporter une solution aux crises sécuritaires
internationales.
2- Les crises ivoiriennes : L'urgence d'une
amélioration de la gouvernance sécuritaire
Les crises ivoiriennes sont les fruits des causes
structurelles et conjoncturelles. L'analyse des mobiles structurels, fait
évoquer les pesanteurs historiques. Il est question à ce niveau
de la configuration politico-administrative héritée de la
période coloniale40. Pendant cette période, les colons
lors du processus d'installation des administrations avaient
privilégié les zones permettant l'écoulement aisé
des produits de premières nécessités aux
périphériques. Le maillage administratif et économique
coloniale en Côte d'Ivoire est plus accentué à Abidjan au
détriment du nord du pays41.
Cette implantation donne suite à des disparités.
Elles sont observables au niveau infrastructurel. Certaines zones sont plus
émancipées que d'autres. Et la présence de l'Etat est
à travers ses services publics est inexistante. En Côte d'Ivoire,
le Sud du pays se développe considérablement par rapport au Nord
du pays. A ces disparités administrative-économique, il faut
ajouter le processus d'étatisation survenu avant la construction d'un
sentiment d'appartenance à une même entité
territoriale42. Après l'obtention de sa souveraineté
la construction d'un sentiment d'appartenance se fait autour du
président Boigny. Avec la réouverture démocratique,
l'adoption d'une constitution démocratique a amplifié les
tensions latentes dans le pays. Néanmoins, le pays va connaitre la tenue
d'une élection présidentielle.
Les résultats de celle-ci vont reconduire au pouvoir le
président sortant. Il n'ira pas au terme de ce mandat car en 1993 il
décède. Son successeur est le Président de
l'Assemblée Nationale Henri Kona Bédié a la charge de
terminer le mandat et d'organiser une élection. Ce fut le cas en 1995
lorsqu'il organise la deuxième élection à l'ère du
multipartisme. Cette dernière est tachée de plusieurs
irrégularités et se tient dans un climat violent.
Néanmoins, le nouveau pouvoir va tenir les commandes du pays jusqu'en
1999. Date à laquelle le pays fait face à un coup d'état
orchestré par un groupe de soldats.
40 N. Labonté," La guerre civile en
côte d'Ivoire : L'influence des facteurs économiques, politiques
et identitaires", Mémoire en Droit, Université de Laval,
2006, p. 73.
41 Ibid.
42 Ibid.
37
En décembre 1999, un groupe militaire déclarant
faire partie d'une mission onusienne en Centrafrique réclamant leurs
primes prendre d'assaut la télévision et la radio nationale
ivoirienne. Le lendemain de cette prise d'assauts sur la
télévision nationale, le général Guéi
annonce le délogement de Bédie comme Président et de son
gouvernement43. Les commandes du pays vont être
assurées par le comité national du salut dont le
général Guéi est le meneur. Ce comité dit vouloir
balayer la maison. Cela suppose préparer un terrain propice pour la
tenue d'une l'élection transparence.
Passant de la parole à l'acte, une élection a
lieu le 22 septembre 2000. Au lendemain de l'élection, la commission
électorale annonce le candidat de FPI en tête des résultats
de cette élection. Le général Guéi candidat
à cette élection dans une annonce télévisée
discrédite les résultats de la commission électorale.
Refusant de céder le pouvoir au candidat du FPI. Face à cette
situation des mobilisations menées par les militants du FPI avec le
soutien de certains éléments des forces de défense et de
sécurité donnent lieu au délogement du
général Guéi. Ces manifestations coutent la vie à
76 personnes à Yopougon44.
Le candidat du FPI Laurent Gbagbo est rétabli dans ses
droits par la cour suprême. Il accède un pouvoir dans un
environnement otage de plusieurs tensions. Ces tensions vont déboucher
le 19 décembre 2002 sur une tentative de coup d'état qui va muter
en une rébellion armée. Les rues d'Abidjan connaissent le 19
septembre 2002 une fusillade. Orchestré par un groupe de mutins de
l'armée régulière ayant pour leader Soro Guillaume. Ce
mouvement de mutins fustige le délestage que vivent les populations du
Nord45. Cette crise politico-militaire va déboucher sur une
division ethno-politique. Le Nord du pays musulman est soupçonné
de soutenir la rébellion et le sud semble très proche du
pouvoir.
Cette division ethno-politique va mettre de l'huile au feu. Le
pays vit une balkanisation territoriale dans laquelle la rébellion
occupe les deux tiers du territoire46. Les populations hors zone du
contrôle de l'Etat sont victimes de plusieurs atrocités de la part
des rebelles.
La détérioration sécuritaire que la Cote
d'Ivoire vit à travers cette crise politico-militaire suscite
l'attention de la communauté internationale. Pour une sortie de crise la
France va convoquer les différentes parties à Marcoussis en
janvier 2003. Les clauses de cette rencontre ne sont pas respectées par
les différentes parties. Ce qui conduit à la rencontre d'Accra en
juillet 2004. L'implémentation de ces accords semble impossible dans
un
43 N. Labonté, "la guerre civile...",
p. 37.
44 RAIDH, "Cote d'Ivoire : une décennie de
crises graves non encore punis ", Freedom House, p. 10.
45 Ibid.
46 Ibid
38
environnement sujet à la violence. Les forces de
sécurité ivoiriennes sont dans l'incapacité de garantir la
sécurité sur l'ensemble du territoire47. Les troupes
françaises sur le sol ivoirien demandent le soutien d'un contingent
onusien. L'arrivée de ce dernier n'a pas pu garantir la mise en place du
processus de paix48.
Les crises ivoiriennes soulèvent le débat sur la
capacité des forces de sécurité africaines à faire
face aux problèmes sécuritaires. Dans le cas d'espèce l'on
voit une armée victime d'un schisme en interne. Au problème
d'encadrement et formation sécuritaire donc souffre l'armée
ivoirienne, s'ajouter l'éternel débat sur l'inefficacité
des missions de Maintien de la Paix de l'ONU en terre africaine. Les
autorités camerounaises décident de créer un
établissement sécuritaire. Ce dernier a pour mission de former
les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers dans les
domaines de la sécurité intérieure et extérieure.
L'Afrique francophone connait un déficit chronique de ces forces de
sécurité dans les Opérations de Maintien de la Paix des
Nations Unies. Or, la majeure partie des opérations onusiennes en
Afrique se tiennent en zone francophone. Les Etats africains sont ainsi
interpellés à réajuster les politiques sécuritaires
afin de faciliter une présence plus conséquente des acteurs
sécuritaires et civils aux OMP.
3- La minorisation policière francophone aux
OMP : l'EIFORCES instrument de revitalisation
Au lendemain de la guerre froide le conseil de
sécurité des Nations Unies va se réajuster face à
la généralisation des conflits intra-étatiques en Afrique.
Ces conflits causent la dilatation de l'Etat central provoquant une
détérioration de la sécurité intérieure,
extérieure et expose la population à divers types de souffrances.
Pour remédier à cette situation l'ONU va faire recours au
chapitre VII sur le droit humanitaire pour concevoir une nouvelle
génération des opérations de Maintien de la Paix. Dans le
désir de mettre les acteurs sécuritaires africains au coeur des
mécanismes de résolution de leurs conflits et afin de leur
permettre d'acquérir l'expérience.
L'ONU va se déployer sur les zones conflictogenes
africaines ceci grâce à ses casques blues et de ces experts
civils. Les forces de sécurité africaines prennent part à
cette activité. Dans l'intervalle 1989 à 1994, le nombre de
casques bleus d'origine africaine est équivalent à 10.000 hommes.
Ils sont majoritairement issus des Etats d'Afrique anglophone49. A
savoir
47 M.E. Owona Nguini, " la Cote d'Ivoire entre paix et
guerre", Enjeux n° 22 Janvier-mars , 2005, p. 3.
48 Ibid.
49 B. Traore, "L'Afrique dans les opérations
de Maintien de la Paix : Evolutions d'une participation de plus en plus
importante", Bamako, Rev hist archéol afri (Godo Godo), 2012,
p. 6.
39
Ghana (1780), Zambie (1307) et le Kenya (1099). Pour pallier
à ce gap sécuritaire, plusieurs initiatives sont mises en place
par les acteurs africains et internationaux.
La France sous l'égide des Nations Unies lance un
programme de renforcement des capacités des forces africaines en
199450. Ce programme vise à rebooter le niveau capacitaire
des forces africaines dans le domaine du Maintien de la Paix. Il est question
de faire des africains les garants des opérations de Maintien de la Paix
dans leur continent. Et pour ça le REMCAP leur fournit des
compétences nécessaires dans la conception,
l'opérationnalisation des missions de Maintien de la Paix. A travers le
projet Recamp la France apporte un appui aux Etats africains en matière
de démocratie, du respect des droits de l'Homme et de partage
d'expertise stratégique militaire et policière51. Le
Cameroun au travers de son Centre de Perfectionnement aux Techniques de
Maintien de l'Ordre (CPTMO) créé en 2000 bénéficie
de ce programme. Il devient une école nationale à vocation
régionale. Permettant la formation de plusieurs éléments
de gendarmerie (sous-officiers et officiers) au maintien de l'ordre. Cette
école en quelques années d'existence va contribuer largement au
rehaussement capacitaire des forces de sécurité d'Afrique et
particulièrement d'Afrique francophone.
En juillet 2004 alors qu'a lieu une cérémonie de
remise des épaules aux stagiaires du CPTMO présidé par le
Secrétaire d'Etat à la Défense en Charge de la Gendarmerie
Nationale, l'ambassadeur des Pays Bas louant les efforts du Cameroun, va
émettre l'idée de création d'une structure
policière plus grande. L'idée émise par le diplomate des
Pays Bas sera débattue par des officiers de gendarmerie camerounais
outillés dans les domaines du maintien de l'ordre et de la paix. Les
participants discutent sur une possible création d'un
établissement d'une grande envergure permettant l'amélioration de
la gouvernance sécuritaire au Cameroun, en Afrique et dans le monde.
Après une période de stagnation des
débats en 2006, le Ministre Délégué en Charge de la
Défense met sur pied un groupe interministériel en charge de
maturer le projet de création d'un centre international assurant la
formation sécuritaire de plusieurs acteurs policiers, gendarmes
africains et étrangers52. Les travaux sont assurés par
le Général de brigade OBAMA Isidore. Les intervenants
appartenaient à plusieurs services ministériels. Entre autre :
les experts du Ministère des Relations Extérieures, les membres
du Secrétariat Général
50 L. Moneuse, Infanterie, "Améliorer notre
modèle de « formation des formateurs » du PMO : le Recamp
rénové, une piste sérieuse pour compléter
l'offre français", 6e BIMa, Edition : avril 2020, p.
27.
51 B. Yangono Houmkimi, "L'évolution de
l'intégration sous régionale en Afrique Centrale de l'AEF
à la CEMAC 1919-2017 : permanences et mutations", Mémoire en
Histoire, Université de Yaoundé I, 2019, p. 92.
52 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 07 mars 2022.
40
à la Présidence de la République du
Cameroun, les Experts de la Délégation Générale
à la Sureté Nationale et du Ministre de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire.
Les attentes à l'égard de cette structure sont
énormes. Les acteurs nationaux et internationaux souhaitent s'appuyer
sur cette structure pour drainer un nombre important des acteurs francophones
de la CEEAC vers une grande participation aux OMP53. Le projet de
création de l'EIFORCES a été accompagné par une
élaboration des textes garantissant le bon fonctionnement de la
structure. L'exposé sur les contours juridiques et normatifs encadrant
l'EIFORCES aura lieu dans les lignes suivantes.
II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES
Dans cette partie, les analyses portent essentiellement sur
l'encadrement juridique de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité. Une bonne clarification du cadre juridique et normatif
de l'EIFORCES exige nécessite une telle structuration. Au premier plan,
le débat est centré sur la présentation du texte de
création de l'EIFORCES. La seconde manche prospecte sur le texte portant
organisation de l'EIFORCES.
A- Présentation du décret de
création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité
de 2008
Le 22 mai 2008 le président de la République du
Cameroun son Excellence Paul Biya signe un décret. Il s'agit du
décret N°2008/179 du 22 mai 2008 portant création de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité. Ce décret comporte
six articles dont l'analyse semble nécessaire. Son article premier porte
deux aliénas chacun ayant une spécificité54.
Dans son aliéna un le décret donne vie à
l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité en
abrégé EIFORCES. C'est un établissement de formation du
personnel de police/gendarmerie et civil. En lui conférant un statut
international, les autorités camerounaises ouvrent les portes de cette
structure aux acteurs sécuritaires du dehors en renforçant les
capacités des acteurs sécuritaires de ces pays amis. Le Cameroun
en créant l'EIFORCES répond à une exigence onusienne.
Celle dédie à la formation du personnel de la composante police
dans les missions de Maintien de la Paix.
53 AIE, Rapport sur la présentation des travaux
du groupe projet EIFORCES, 2011, p. 3.
54 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008
portant création de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES).
41
Le deuxième aliéna de l'article premier
dévoile la tutelle de l'EIFORCES. Cet établissement est
placé sur l'autorité du ministre en charge de la défense
et relève spécifiquement du domaine de la gendarmerie. A ce
niveau deux constats sont effectués. A la création l'EIFORCES
était uniquement un centre accueillant les éléments de la
gendarmerie. Son premier personnel est uniquement constitué des
éléments de la gendarmerie camerounaise. A sa tête se
trouve un officier général de Gendarmerie portant le titre de
COMEIFORCES55.
Dans l'article deux du décret, le décideur
politique dote l'EIFORCES d'une personnalité juridique et d'une
autonomie financière. Dès sa création elle devient un
établissement public administratif de droit camerounais.
Le troisième article est indicateur du lieu
d'implantation de cet établissement. Il s'agit de l'arrondissement
d'Awae situe dans le département de la Mefou et Afamba dans la
région du centre du pays.
Le quatrième article décline les missions de
l'Ecole Internationale de Sécurité d'Awae. L'EIFORCES
d'après le décret à trois missions. Elles
sont56 :
- Former et perfectionner les unités constituées
de type gendarmerie et police aux opérations de Maintien de la Paix ;
- Former et perfectionner les experts civils et militaires aux
opérations de Maintien de la Paix ;
- Préparer et évaluer les personnels
destinés aux opérations de Maintien de la Paix.
L'article cinq du décret annonce l'élaboration
d'un texte particulier du président de la République portant sur
l'organisation et le fonctionnement de cette école sécuritaire
d'Awae.
Le dernier article parle de la vulgarisation du décret
de création de l'EIFORCES dans les deux langues officielles.
Après sa création en 2008 l'EIFORCES, ce centre
d'excellence de la CEEAC et de l'Union Africaine va connaitre un fonctionnement
timide. Ceci est dû à la période de transfert des
compétences entre les formateurs français du CPTMO et les
formateurs camerounais désignés par l'EIFORCES. A la
timidité opérationnelle due au transfert des compétences ;
Il faut ajouter la période d'élaboration du texte portant
organisation et fonctionnement de cette structure sécuritaire. Sans ce
texte l'école ne pouvait pas aisément accomplir ses missions.
55 Titre donné au Général de
brigade Mohamadou Hamadicko le 11 mars 2011 lors de sa nomination par le
Président de la République à la tête de
l'EIFORCES.
56 AIE, décret n° 2008/179 du 22 mai 2008)
portant création de ..., Article 4.
42
B- Présentation du texte portant organisation et
fonctionnement de l'EIFORCES
Comme prévue dans le décret de création
de l'EIFORCES dans son article cinq. Un texte particulier sur l'organisation et
fonctionnement de l'école de sécurité d'Awae voit le jour
le 25 juin 201257. Il s'agit du décret n° 2012/307 du 25
juin 2012 signé du président de la République du Cameroun
statuant sur l'organisation et fonctionnement de l'EIFORCES. L'analyse du
contenu de ce décret est fort indicateur car, il permet une meilleure
compréhension de l'organisation et le fonctionnement de l'école
des stratèges sécuritaires d'Awae.
Le titre premier du décret parle des dispositions
générales de l'EIFORCES. Comme disposition générale
nouvelle, il y'a l'introduction de la Sûreté Nationale dans la
tutelle technique de l'EIFORCES. L'arrivée de la Sûreté
Nationale donne à l'école internationale d'Awae une cotutelle
technique entre le Ministère de la Défense (Gendarmerie
Nationale) et la Sûreté Nationale58. Les
autorités camerounaises en associant ces forces régulières
dans le fonctionnement et la gestion de l'EIFORCES fixent deux objectifs.
Le premier objectif est de renforcer les capacités de
ses forces régulières en charge de la sécurité
intérieure, extérieure et celle des pays amis. Derrière
cette cotutelle Gendarmerie/Police le Cameroun promeut l'harmonisation des
standards communs entre les forces de Police et de Gendarmerie destinées
aux opérations de paix dans le cadre des missions onusiennes et de
l'Union Africaine59.
Le titre deux du décret s'attarde sur l'organisation et
le fonctionnement de l'EIFORCES. Il présente les trois organes
administratifs de l'école internationale d'Awae. A la suite, il
déroule les attributions, la composition du conseil d'administration et
la direction générale de l'EIFORCES. Sans oublier les directions
que renferme la direction générale de l'école des
stratèges sécuritaires d'Awae.
Les titres quatre et cinq portant respectivement sur les
modalités de financement de l'Ecole et des dispositions finales, ils
évoquent tour à tour les sources d'approvisionnement du budget de
l'EIFORCES, et les méthodes de recrutement du personnel de l'EIFORCES. A
ce niveau, le texte informe sur les méthodes de recrutement du personnel
de l'EIFORCES. Les personnels civils, de la Gendarmerie et de la Police sont
mis à disposition par leur
57AIE, décret n° 2008/179 du 22 mai 2008
portant création de ..., Article 5.
58 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
Portant Organisation de ..., Article 4.
59 AIDEE, catalogue des formations, p. 3.
43
administration respective60. Le personnel issu du
recrutement direct de l'EIFORCES relève du code du travail.
L'analyse du cadre juridique de l'EIFORCES a permis
l'évocation des deux textes qui constituent cette structure
sécurité. Il s'agit du décret de création du 22 mai
2008 et du texte portant organisation et fonctionnement de l'école du 25
juin 2012. Ces deux textes permettent de comprendre le socle juridique sur
lequel l'action de l'EIFORCES se réfère. Après la
présentation de ces textes, Il est important de présenter les
organes administratifs de l'EIFORCES incarnées par des acteurs qui
assurent le fonctionnement quotidien de la structure camerounaise.
III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE
L'EIFORCES
Pour assurer le suivi et l'accomplissement de sa politique
sécuritaire nationale et internationale, le Président dote
l'EIFORCES d'organes administratifs. Il s'agit de trois organes
d'administrations, ces organes sont échelonnés au niveau de la
chaine de décision. Il se présente comme suit : le Conseil
d'Administration, la Direction Générale et les Organes
consultatifs61. Une présentation ample de ces organes
administratifs de l'école d'Awae effectue dans les grands axes qui
meublent cette analyse.
A- L'Organe Administratif de niveau Stratégique
de l'EIFORCES : le Conseil d'Administration
Le Conseil d'Administration de l'EIFORCES est l'instance
supérieure de gestion et de contrôle de l'établissement
sécuritaire internationale d'Awae. Il est chargé d'approuver les
modalités d'organisation et de fonctionnement de l'EIFORCES. Le Conseil
d'Administration de l'EIFORCES se réunit deux fois par an en session
ordinaire sur la convocation du Président de cet organe administratif et
peut se réunir en session extraordinaire en cas de besoin62.
Ces décisions sont prises à la majorité absolue des
suffrages exprimés en cas de partage des voix celle du Président
du conseil est prépondérante63. Il est composé
d'acteurs administratifs camerounais et des acteurs administratifs
étrangers. Les modalités d'adhésion au conseil
administratif de l'EIFORCES diffèrent en fonction de la nature des
acteurs. Dans la première sous-articulation de ce travail, il est
présenté les membres camerounais de
60 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
..., Article 39.
61 Ibid, Article 4.
62 Ibid, Article 5.
63 Ibid.
44
l'organe administratif exécutif de l'EIFORCES et la
deuxième sous-articulation illustre les membres étrangers de cet
organe.
1- Les acteurs stratégiques camerounais du Conseil
d'Administration de
l'EIFORCES et leurs missions
Pour les administrations camerounaises présentent au
Conseil d'Administration de l'EIFORCES, le statut de membre est obtenu par
décret présidentiel pour une durée de trois ans
renouvelable64. Ils appartiennent à plusieurs administrations
de nature différente dans les tirets suivants, nous les
présentons individuellement en évoquant les raisons de leur choix
comme membre du conseil d'administration de l'EIFORCES.
- Le Ministre Délégué à la
Présidence en charge de la Défense
Le Ministre Délégué à la
Présidence en charge de la Défense est au coeur de
l'implémentation de la politique de Défense et de
Sécurité nationale65 et internationale
camerounaise66. C'est la raison pour laquelle, il prend part comme
membre et Président du conseil d'administration de l'EIFORCES. Il a
entrepris plusieurs initiatives pour permettre la création et la
montée en puissance de l'EIFORCES. Il a mis en place plusieurs
commissions de réflexions sur la création d'un centre de
formation dédié aux opérations policières de
Maintien de la Paix. A l'instar du groupe de réflexion
interministériel chargé de faire les propositions en vue de la
création dudit centre67.
Au niveau fonctionnel l'EIFORCES, suite au décret
portant création est logée dans l'arrondissement d'Awae dans le
patrimoine foncier du Corps des bérets rouge. Ce corps est placé
sur l'autorité du Ministre de la Défense, qui est chargé
de veiller à la sauvegarde de son patrimoine, de la mise en oeuvre de la
politique de défense. Il lui revient la charge du suivi de la
coopération militaire. Ces mobiles semblent motiver la décision
du Président de la République de mettre le MINDEF à la
tête du Conseil d'Administration de l'EIFORCES.
En sa qualité de président du conseil
d'Administration le MINDEF convoque les sessions ordinaires du conseil. Le
conseil d'Administration de l'EIFORCES se réunit deux fois en session
ordinaire et peut également se rencontrer en session extraordinaire sur
convocation du Président de l'organe ou de la majorité des deux
tiers de ses membres. Lors des travaux du conseil d'Administration les
décisions sont prises à la majorité absolue des suffrages
exprimés. En cas de partage des voix celle du président du
conseil est
64 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
..., Article 8.
65 AMINDEF, décret n° 2001/177 du 25
juillet 2001 Portant Organisation du Ministère de la Défense,
Article 1, aliéna 1.
66 Ibid., Article 5.
67 AIE, Processus de création et de
montée en puissance de l'EIFORCES, 2012, p. 1.
45
prépondérante. Il assure l'adoption du
règlement intérieur lors de la première session ordinaire
du conseil.
Après avoir présenté le président
du conseil d'administration de l'EIFORCES et des raisons qui semblent le
portée à la tête dudit conseil. Il ne reste qu'à
présenter les autres membres de cet organe.
- Le Ministre chargé des Relations
Extérieures ou son représentant
(MINREX)
Il fait son entrée dans le conseil d'administration de
l'EIFORCES le 26 octobre 2015 suite à un décret du
Président de la République du Cameroun68. Il y'a
plusieurs mobiles qui justifies la présence du MINREX dans l'organe de
gestion suprême de l'EIFORCES. Parmi ces raisons, Il y'a eu une
participation active d'une délégation du MINREX au groupe projet
interministériel de création et de maturation de l'EIFORCES
69 . Au regard du statut international de l'école, il
semblait judicieux d'intégrer le Ministre de Relations
Extérieures dans la gestion de l'EIFORCES. Car ce dernier, est
l'instrument d'implémentation de la vision présidentielle de la
politique extérieure du Cameroun. Et à travers cette structure,
le Cameroun s'engage à construire la sécurité
au-delà de ses frontières et à interagir avec les
partenaires internationaux.
Le MINREX se charge lors des conseils d'administrations de
l'EIFORCES de veiller au respect du désir du Président de la
République de faire du Cameroun la locomotive dans la lutte contre les
problèmes sécuritaires en Afrique et, d'être un promoteur
inlassable de la consolidation de la paix et de l'entente entre les nations
dans le monde70. Après avoir abordé les raisons de la
présence du MINREX du conseil d'Administration de l'EIFORCES. Il reste
à évoquer un autre membre du conseil.
- Le Ministre des Finances
(MINFI)
L'EIFORCES étant un établissement administratif
de droit camerounais, la loi autorise le MINFI à suivre la gestion et
les performances de ce genre d'établissement 71 . Par
conséquent il devient automatiquement membre du conseil d'Administration
de l'EIFORCES dès sa création ceci en conformité avec le
texte du 22 décembre 1999. Ce texte confère au MINFI la tutelle
financière des établissements publics de droit administratif
camerounais. Il assure la mise à disposition du budget d'investissement
public et du budget camerounais pour
68 AIE, décret n° 2015/472 du 26
octobre portant nomination d'un membre au Conseil d'Administration de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 1.
69 AIE, processus de création et de
montée en puissance de l'EIFORCES, p. 1.
70 Y. A. Chouala, La politique extérieure du
Cameroun : Doctrine, acteurs, processus et dynamiques régionales, Paris,
Karthala, 2014, p. 57.
71 Loi n° 99/016 du 22 Décembre 1999
portant statut général des établissements publics et des
entreprises du secteur public et parapublic, Article 8.
72 Décret n° 2005/195 du 10 juin 2005
portant organisation du Ministère de la Planification de la
Programmation du Développement et de l'Aménagement du Territoire,
Article 1.
46
le fonctionnement de l'EIFORCES. Lors de la tenue des conseils
d'administration, le MINFI s'assure du respect des engagements financiers pris
par l'EIFORCES et de l'évaluation des projets contribuant à la
montée en puissance de l'établissement sécuritaire. Un
autre Ministre siège au conseil d'Administration de l'EIFORCES. Il
s'agit du Ministre de la Planification, de la Programmation du
Développement et de l'Aménagement du Territoire.
- Le Ministre de l'Economie de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire (MINEPAT)
Il est en charge de l'élaboration des orientations
générales et stratégies de développement à
moyen et long terme et le suivi de leur mise en oeuvre72. Sa
présence au Conseil d'Administration de l'EIFORCES est donc importante
dans la mesure où cet établissement est un outil stratégie
de développement. Le MINEPAT doit participer à la conception des
orientations générales du moule sécuritaire internationale
d'Awae. L'EIFORCES ambitionne renforcer la stabilité régionale.
Ce renforcement de la stabilité régionale est propice à la
réduction de la pauvreté. Cet idéal de l'EIFORCES est
partagé par le MINEPAT d'où la présence du Ministre au
conseil d'administration.
L'EIFORCES implémente une coopération technique
internationale à travers le partage d'expertises sécuritaires
dans le maintien de l'ordre et la paix. Ce partage s'opère entre les
Dirigeants de l'EIFORCES et les acteurs internationaux du champ
sécuritaire (l'ONU, l'UA et CEEAC etc.) Une prérogative relevant
également du MINEPAT. Ayant en commun le même objectif le
Président a trouvé opportun d'associer le MINEPAT dans la gestion
et élaboration des activités de l'école des
stratèges sécuritaires d'Awae.
La présence du MINEPAT dans le conseil exécutif
de l'école internationale relève de la mission de ce dernier
à assurer la promotion du développement au niveau national et
international, il est aussi le responsable de l'aménagement territorial
au Cameroun. C'est dans l'optique de veiller au respect de cet engagement
ministériel que le MINEPAT supervise les activités
d'aménagement territorial de l'EIFORCES. Au regard de ces
éléments, il est judicieux de nommer le MINEPAT au Conseil
d'Administration de l'EIFORCES. Les tutelles techniques l'EIFORCES officient
également comme membre du conseil d'administration de l'école
sécuritaire internationale d'Awae.
- Le Secrétaire d'Etat à la
Défense en Charge de la Gendarmerie Nationale (SED/GN)
47
Le Secrétaire d'Etat à la Défense en
Charge de la Gendarmerie Nationale est l'administrateur camerounais en charge
de la Gendarmerie Nationale. Il est responsable de l'administration de cette
composante des forces de Défense73. Il lui revient la lourde
tâche d'élaborer les règles et les directives
nécessaires à l'accomplissement des missions de maintien de
l'ordre et de la paix. Ce dernier dans l'accomplissement des missions de
l'EIFORCES met son personnel à disposition de cet établissement
sécuritaire et participe à l'élaboration des enseignements
opérationnels dispensés par la structure. D'ailleurs la Direction
Générale de la structure est assurée par un officier
général de la Gendarmerie Nationale. Le Président en
créant l'EIFORCES fait-elle la structure formatrice des composantes
Gendarmerie pour le Maintien de l'Ordre et de la Paix. C'est en sa
qualité d'administrateur de la Gendarmerie et de cotutelle technique
qu'il assiste au conseil d'administration de l'EIFORCES au titre de membre de
l'organe. Sa mission est de veiller au respect de la vision politique interne
et extérieure dans le domaine sécuritaire dont l'EIFORCES a le
devoir de matérialiser. Un autre acteur sécuritaire assure la
cotutelle technique de l'EIFORCES est membre au conseil d'administration de
l'école de stratégie sécuritaire internationale d'Awae, il
s'agit du Délégué Général à la
Sureté Nationale.
- Le Délégué
Général à la Sureté Nationale (DGSN)
Il est chargé de concevoir les règles et de
définir les orientations nécessaires à l'accomplissement
des missions confiées à la Sûreté Nationale et
à la mise en oeuvre de ses moyens d'actions74. L'EIFORCES
ayant pour mission de former, entrainer et recycler les composantes
Police/Gendarmerie, abrite à son sein les administrateurs de la
Sûreté Nationale mis à disposition par le DGSN pour
accompagner la structure dans la réalisation de ses missions. Le DGSN
participe à l'élaboration des programmes de formation de
l'EIFORCES et former ses administrateurs au sein de cette établissement.
Dans un souci d'équilibre, le poste de Directeur Général
adjoint revient à un haut fonctionnaire de police75.Lors des
assisses, il veille au respect des engagements sécuritaires venant de sa
hiérarchie, de la qualité de la formation que reçoit son
personnel au sein de la structure. Le Président de la République
accorde beaucoup d'importance à la réalisation de son
idéal sécuritaire. C'est la raison pour laquelle son chef
d'Etat-major Particulier est membre du conseil d'administration de
l'EIFORCES.
73 Décret n° 2001/181 du 25 juillet 2001
portant organisation de la Gendarmerie Nationale, Article 6.
74Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002
portant organisation de la Délégation Générale
à la Sûreté Nationale, Article 8.
75AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et, Article 14.
48
- Le chef d'Etat-Major Particulier du Président
de la République du Cameroun (CEM/PR)
Le chef d'Etat- Major Particulier du Président de la
République prend part aux assisses du conseil d'administration de
l'EIFORCES en qualité de membre76. Au regard du texte sur
l'organisation et le fonctionnement de la Présidence de la
République camerounaise d'après l'article cinquante-un (51),
l'EMP/PRC a la charge d'examiner des affaires militaires qui lui sont
confiées par le Président de la République77.
Le CEM/PR est au coeur de la réflexion stratégique
sécuritaire camerounaise car il conseille le Président de la
République sur des questions militaires et sécuritaires. Le
Président en créant l'EIFORCES ambitionne faire de la structure
un label africain et mondial dans le secteur de la sécurité. Il
est porteur de la vision présidentielle lors du conseil d'administration
de l'EIFORCES. Le CEM/PR est responsable de l'élaboration des plans de
sécurité en application aux directives du Président de la
République. Au regard du cahier de charge du Chef d'Etat-Major
Particulier du Président de la République, il a paru important de
lui conférer le statut de membre du conseil d'administration de
l'EIFORCES. Le CEM/PR n'est pas la dernière autorité militaire
membre du conseil d'administration de l'EIFORCES. Le dernier membre militaire
de conseil est le Chef de la division de la coopération militaire du
Ministère de le Défense.
- Le Chef de la Division de la Coopération
Militaire du Ministère de la Défense
(CDIV/COOP/MINDEF)
La Division de la Coopération Militaire du Ministre de
la Défense est un service rattaché au cabinet du Mindef. Elle est
placée sous l'autorité d'un Officier supérieur de
l'armée camerounaise. La division de la Coopération Militaire est
l'organe en charge de la matérialisation de la politique internationale
de sécurité et de défense du Mindef. En créant
l'EIFORCES, les autorités camerounaises font de cet établissement
un outil de promotion de la politique sécuritaire nationale et
international, une mission est également partagée par la Division
de la Coopération Militaire. Afin de permettre à l'EIFORCES
d'étre plus éfficace dans la réalisation de la
coopération sécuritaire le Président à trouver
judicieux de faire du Chef de la Division de la Coopération Militaire du
Ministère de la Défense un membre du Conseil d'Administration de
l'EIFORCES. Au Conseil d'Administration de l'EIFORCES siége le
Préfet du département de la Mefou et Afamba en qualité
d'administrateur sécuritaire à caractère civil.
- Le Préfet du département de la Mefou
et Afamba
76 AIE, document de présentation de l'EIFORCES,
17/10/2019, p. 6.
77
https://www. Prc.cm, président
de la république du Cameroun : organisation et fonctionnement,
consulté le 10 juin 2022.
49
Le Préfet est un haut fonctionnaire nommé par
décret présidentiel, il est le représentant du
Président de la République, du gouvernement et de chacun des
ministres78. C'est conforment à ces engagements que le
Président de la République a trouvé important de faire du
Préfet de la Mefou et Afamba un membre du conseil d'Administration de
l'EIFORCES. Une structure installée dans sa circonscription
administrative. Le Président en nommant le Préfet dans l'organe
de gestion et de fonction de l'EIFORCES lui donne la possibilité
d'assurer sa mission permanente, générale d'information et de
coordination en matière sécuritaire, économique, sociale
et culturelle à l'échelon de sa circonscription. Après
avoir présenté les membres camerounais du conseil
d'administration. Il reste à évoquer les membres étrangers
du conseil d'Administration de l'EIFORCES.
2- Les acteurs stratégiques étrangers du
conseil d'administration de l'EIFORCES
Lors des travaux de maturation et de mise en place de
l'EIFORCES plusieurs acteurs internationaux ont vivement contribué
à la création de cette école en lui donnant une
homologation internationale 79 . Ils ont obtenu leur ticket de
membre du conseil d'administration par ce canal. Pour les autres
l'adhésion au conseil d'administration de l'EIFORCES est due aux
contributions qu'ils octroient à l'EIFORCES. La qualité de membre
pour les contributeurs s'obtient de deux manières, à savoir
:80
-La mise en place sous l'autorité du Directeur
Général de l'école, d'un ou plusieurs conseillers pour une
durée fixée conventionnellement d'au moins 12 mois
consécutifs.
-Par la mise en place de moyens significatifs financiers ou
matériels appréciés par le conseil d'administration
Dès que ces conditions sont réunies, la
qualité de membre contributeur est acquise. Soit au titre de la
première année civile de fonctionnement de l'école ou au
titre de chaque année civile ultérieure. Ces membres
contributeurs sont :
- La Communauté Economique des Etats de
l'Afrique Centrale
L'Union Africaine dans son processus de construction de
l'architecture et de mise en place de la force africaine en attente (FAA) avait
recommandé à différentes organisations sous
régionales du continent le développement simultané des
composantes militaires, policières et civils pour constituer la brigade
de Maintien de la Paix en Attente. La CEEAC qui représente
78Décret n° 2008/377 du 12 novembre
2008, fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et
portant organisation et fonctionnement de leurs services, Article 1.
79 En avril 2007 lors de la ténue d'un
séminaire d'homologation des centres d'excellence sous régionale
par la CEEAC. Le projet EIFORCES conduit par le Lieutenant- Colonel YOUSSA et
le Chef d'Escadron YEBO avait été homologué par la CEEAC
en centre d'Excellence sous régionale
80 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et, Article 5.
50
la communauté sécuritaire de l'Afrique Centrale
se trouve cependant orpheline d'une structure de formation de la police et
civil au standard des Nations Unies. Après avoir constaté ce
manque le Cameroun décide de prendre le taureau par les cornes, en
mettant sur pied un projet de création d'un centre de formation
policière au Maintien de la Paix. Cette initiative connait l'approbation
de la CEEAC qui fait de l'EIFORCES un de ces centres
d'excellences81, cette homologation donne à cette
organisation le statut de membre du conseil d'Administration de l'EIFORCES.
Après la création de l'EIFORCES en 2008, la CEEAC emploie un
expert du Centre Pearson pour le Maintien de la Paix afin de
développer la stratégie de montée en puissance de
l'EIFORCES. Les contenus pédagogiques de l'EIFORCES ont
été conçu et approuvé par les observations de
l'atelier de validation CEEAC-EIFORCES du 14 au 17 novembre 2011. L'EIFORCES
depuis son projet de création, de maturation et de rayonnement national
et international bénéficie du soutien de la France.
- La France
La France contribue à la maturation du projet de
l'EIFORCES depuis 200682. Lors dde la maturation du projet de
création de cet établissement deux coopérants
sécuritaires prennent part aux séances de travail, il s'agit des
Chefs d'Escadrons Jule le Bra et Marie83. Au lendemain de la
création de l'EIFORCES le Secrétaire d'Etat français aux
anciens combattants copréside avec le Secrétaire d'Etat à
la Défense en charge de la Gendarmerie Nationale camerounaise dans les
salons du Gouverneur Militaire de Paris la cérémonie d'appel
international à contribution aux financements de
l'EIFORCES84. La coopération française et l'EIFORCES
s'effectue grâce à la convention du programme : « d'appui
français à l'EIFORCES ». La Direction de la
Coopération Défense et Sécurité de la France a mis
à la disposition de l'EIFORCES deux conseillers Techniques pour
accompagner l'établissement dans son processus de rayonnement. Ces
conseillers Techniques travaillent en étroite collaboration avec la
Direction Générale de l'établissement sécuritaire,
il s'agit des conseillers techniques numéro un et deux. La France
finance la tenue de plusieurs stages à l'EIFORCES, notamment l'ex-
module de Perfectionnement au Commandement Opérationnel (PCO) devenu
stage de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS), le stage
de Renforcement des Capacités des Formateurs des Unités de Police
Constituées (RECFUPC), le stage des Formateurs des Unités de
Police Constituées (FUPC), le stage de Moniteur de Franchissement
81 AIE, Processus de création et de
montée en puissance, 2012, p. 1.
82 Ibid, p. 12.
83 Moussa Djoulde, 44 ans, formateur en Ordre Public
à l'EIFORCES, Awae, 10 mars 2022.
84 AIE, processus de création, p. 1
51
Opérationnel (MFO). C'est l'ensemble de ces
éléments qui donne à la France une place de membre au
conseil d'administration de l'EIFORCES. Elle est un partenaire
stratégique de l'école internationale d'Awae. Sur le banc des
partenaires stratégiques de l'école internationale d'Awae est
assis le Japon.
- Japon/PNUD
Cet archipel d'Asie est fidèle à sa politique
extérieure d'évitement adoptée au lendemain de la
deuxième Guerre Mondiale. Il participe à la montée en
puissance de l'EIFORCES depuis 2009 à travers le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD). Il alloue un financement de plus de
700 000 dollars au projet « Développement des capacités
institutionnelles de l'EIFORCES »85. Toujours par le canal du
PNUD en 2012, le Japon finance la construction d'un centre multimédia et
d'un centre de documentation. Il remet cette initiative à Douala les
04-08 décembre 2018 sur les Défis et enjeux de la
cybersécurité et lutte contre la cybercriminalité au
Cameroun. Il fait don de plusieurs matériels multimédias,
roulants et mobiliers à l'EIFORCES86. En 2021, le Japon
toujours sous couvert du PNUD finance plusieurs activités de rayonnement
de l'EIFORCES conformément à la convention EIFORCES-Japon dont
l'ardoise financière s'élève à 300 000 dollars
américains destinées à l'organisation de deux
séminaires et d'une conférence internationale87. Ses
contributions japonaises concourent à l'accomplissement de la mission de
cette structure et à son rayonnement. Au regard de l'importance des
objectifs de l'EIFORCES, la structure compte plusieurs autres partenaires
stratégiques.
- L'Union Européenne
Elle participe au rayonnement de la structure
sécuritaire en finançant les misions statutaires de
l'école. En 2014, elle accompagne l'EIFORCES dans l'organisation de
l'exercice baptisé : « EUPST AWAE 2014 » 88 . Elle met des
fonds à la disposition de l'EIFORCES pour son fonctionnement par
l'intermédiaire de l'Union Africain. L'Union Européenne finance
par l'entremise de la Cellule d'Appui à l'Ordonnateur National
(CAON-FED) du MINEPAT l'organisation du Programme d'Appui à la
Gouvernance des Infrastructures Régionales et Nationales en Afrique
Centrale (PAGIRN) qui se tient dans les locaux de l'EIFORCES. Elle finance le
programme de renforcement des capacités du personnel administratif de
l'EIFORCES. Ceci à travers les voyages de formations à la
Center
85 AIE, processus de création, p. 2.
86 AIE, Rapport des travaux du projet EIFORCES 2011,
p. 12.
87
https://www.eiforces.gov.com
coopération EIFORCES _JAPON/PNUD : La convention 2021-2022 ENTRE EN
GARE, consulté le 17 juin 2022 à 13 h 14minutes.
88 C. A. Atemengue Ngobo, "L'EIFORCES au coeur de
l'exercice `'EUPST Awae 2014» ", VIGIE, n° 002, 2014, p.
11.
52
of Excellence for Stability Units (CoEPSU) en Italie
un centre d'excellence de l'Union Européenne.
- La Chine
Elle a doté la structure sécuritaire d'Awae du
matériel roulant, à savoir : les véhicules de transport
pour les exercices de maneouvre.
- USA
Elle a mis à la disposition de la structure du
matériel d'éclairage, à savoir : un groupe
électrogène
- L'Union Africaine
L'EIFORCES bénéficie de l'homologation de
l'Union Africaine en qualité de centre d'Excellence. Elle finance la
tenue de plusieurs activités de l'EIFORCES, à l'instar des
séminaires de renforcement des capacités des administrateurs
sécuritaires.
- Le Représentant Résident du
système des Nations Unies au Cameroun.
La collaboration ONU-EIFORCES commence le 22 octobre 2007,
lorsqu'elle abrite la conférence des donateurs du projet
EIFORCES89. Après la création de l'EIFORCES deux
experts des Nations-Unies ont supervisé la formation des formateurs en
Ordre Public de l'EIFORCES entre 2008 et 201090. Il était
question lors de cette formation de fournir des connaissances aux standards
onusiens aux Formateurs de l'EIFORCES.
Au plan décisionnel, le conseil d'administration se
trouve au niveau stratégique. Il est l'esplanade de conception de
l'offre sécuritaire de la structure. Il repartie les quotas des
stagiaires par pays demandeurs. Après avoir présenté les
acteurs nationaux et étrangers du Conseil d'Administration de l'EIFORCES
et les méthodes d'adhésion à cet organe administratif.
L'EIFORCES compte trois organes administratifs et le conseil d'administration
se trouve au premier niveau de l'échelon. Au deuxième niveau se
trouve un organe exécutif.
B- L'organe administratif de niveau exécutif de
l'EIFORCES : la Direction Générale
Les acteurs exécutifs de la gestion de l'EIFORCES
représentent le noeud terminal de la structure. Au niveau de
l'échelle décisionnelle de gestion de l'EIFORCES, ils se trouvent
au niveau opérationnel et tactique. Ils ont pour prérogative de
concrétiser les décisions du conseil d'administration en les
opérationnalisant.
89 AIE, Les acquis de l'EIFORCES, 2014, p. 10.
90 Moussa Djoulde, 44 ans, formateur en Ordre Public
à l'EIFORCES, Awae, 10 mars 2022.
53
Une analyse sur les acteurs exécutifs de l'EIFORCES
permet de différencier les éléments incarnant le
rôle tactique de ceux incarnant le rôle opérationnel.
1- La Direction Générale
La Direction Générale de l'Ecole Internationale
des Forces de Sécurité d'Awae est assurée par un Directeur
Général, un officier général de Gendarmerie
nommé par décret du Président de la République du
Cameroun91. Le Directeur Générale est assisté
dans ses missions par un Directeur Général Adjoint haut
fonctionnaire de police92. Il est également nommé par
décret présidentiel. Le Directeur Générale et son
Adjoint proviennent des tutelles techniques de l'EIFORCES (Gendarmerie
Nationale et Police). En cas d'absence ou de décès du Directeur
Générale, il est remplacé par son adjoint 93 .
Au niveau de la chaine de commandement, ils se trouvent au niveau
stratégique et tactique. Ils reçoivent l'onction du Conseil
d'administration pour assurer la gestion quotidienne de l'école. Le
directeur général et son adjoint représentent l'EIFORCES
dans tous les actes de la vie civile et judiciaire94. Lors des
assisses du Conseil d'Administration le Directeur Général assure
le secrétariat du conseil, il est assisté par un officier de la
division de la coopération militaire et défense du
Ministère de la Défense95. La direction
générale de l'EIFORCES est le sommet de la chaine administrative
interne de la structure. La chaine administrative interne de l'EIFORCES
comporte le cabinet du directeur général et les directions
techniques donc l'énumération est judicieuse.
- Le cabinet du Directeur
Général
La gestion du cabinet du directeur général de
l'EIFORCES est assurée par le troisième conseiller technique
(camerounais). Il peut être un officier de gendarmerie ou un haut
fonctionnaire de Police nommé par décret
présidentiel96. Le chef de cabinet de la direction
générale de l'EIFORCES remplit plusieurs missions situées
à des niveaux différents.
- Au niveau organisationnel
Il prépare, organise, gère les priorités
et accompagne le travail du Directeur Général de l'EIFORCES dans
l'accomplissement de sa mission.
Il structure le travail du Directeur Général de
l'EIFORCES.
91 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et, Article 14.
92 Ibid., Article 14.
93 Ibid., Article 15.
94 Ibid.
95 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel
à l'EIFORCES, Awae, le 13 mars 2022.
96AIE, décret n° 2020/418 du 09 octobre
2020 portant nomination de responsables à l'Ecole Internationale des
Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 1, I- structures
directement rattachées au Directeur Général, Conseiller
Technique.
54
Il prépare et anime la réunion de la Direction
Général à travers l'élaboration de l'ordre du jour,
des comptes rendus et le suivi des taches).
- Au niveau stratégique
Il assure le suivi des projets politiques de
l'établissement en lien avec le Directeur général.
Il prépare avec les équipes techniques le suivi
des dossiers stratégiques que le Directeur général de
l'EIFORCES pilote.
Il est en charge du suivi des dossiers stratégiques de
l'EIFORCES.
Le chef de cabinet du Directeur Général de
l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae chapeaute
plusieurs cellules importantes dans la vie de la Direction
Générale. Il s'agit97 :
- Les conseillers techniques
Un conseiller technique est un expert dans un domaine
particulier. Ils apportent leurs expertises au Directeur Général
dans le traitement des dossiers et la réalisation de certaines missions.
L'EIFORCES a trois conseillers techniques. Les conseillers techniques
numéro un et deux sont français. Ils sont mis à
disposition de l'EIFORCES par la France (Direction de la Coopération
Française de Sécurité et de Défense). Ils assurent
le suivi des activités que l'EIFORCES organise conjointement avec la
DCSD98. Le Conseiller Technique français numéro un
travail en étroite collaboration avec le chef de la Division de
l'Enseignement Supérieur à l'EIFORCES et le Directeur du Centre
de Recherche et Documentation de l'EIFORCES. Son confrère le conseiller
technique numéro deux, apporte son expertise dans les formations que la
France finance dans l'enseignement fondamental à l'EIFORCES.
Après trois ans de présence à l'EIFORCES, ils sont
rappelés par la métropole et d'autres sont envoyés. Ils
recensent les doléances des pays désireux des formations
dispensées à l'EIFORCES et les font parvenir à la DCSD.
Ils apportent leur expertise au Directeur Général dans le
traitement des dossiers.
Le troisième conseiller technique est camerounais, il
est nommé par décret présidentiel. Il peut être un
officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de police. Le Conseiller
Technique numéro trois assure le rôle de chef de cabinet du
directeur général. En dehors des conseillers techniques, la
direction générale a d'autres services publics à son
sein.
97 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
Portant Organisation et.., Article 18.
98 E. Diemissene Baya, "L'EIFORCES comme structure
de réponse aux besoins de formation en opération de soutien
à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC ",
Mémoire en Master Professionnel en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CREPS,
Université de Yaoundé II SOA, 2015, p. 41.
55
- La division de la coopération et des relations
publiques
A la tête de cette division se trouve un personnel du
Ministère des Relations
Extérieures nommé par Décret
présidentiel99.
- Le secrétariat particulier
- Le secrétariat du Directeur Général
- Le bureau des moyens généraux
- Les officiers de liaison
- L'unité de commandement et des services
- Le porte-fanion
- Le bureau des transmissions
Après la présentation du cabinet du Directeur
Général de l'EIFORCES, il reste à
présenter les directions techniques qui rendent
opérationnelle les missions de l'EIFORCES.
2- Les directions techniques
Le décret portant organisation et fonctionnement de
l'EIFORCES du 25 juin 2012 dote l'école internationale d'Awae de quatre
directions techniques. Chacune de ces directions techniques a des missions
spécifiques permettant l'accomplissement de la mission et le rayonnement
de cette structure sécuritaire au plan national et international.
- La Direction des Etudes
Elle est placée sous l'autorité d'un Directeur
qui peut être un officier de la gendarmerie ou un haut fonctionnaire de
police. Il est nommé par décret
présidentiel100. La Direction des Etudes de l'EIFORCES est
chargée de la prospection, de la planification, de l'exécution et
du suivi des programmes pédagogique, de la gestion des services
multimédia et de la traduction. Elle organise les concours
d'entrée à l'EIFORCES en étroite collaboration avec le
Directeur Général. Elle élabore les plannings
d'enseignements et suit les stagiaires pendant toute la période de la
formation101.
Les enseignements sont repartis à la Direction des
Etudes de l'EIFORCES en deux pôles. Il s'agit de la Division de
l'Enseignement Fondamental de sécurité et de préparation
des opérations de soutien à la paix. Et la Division de
l'Enseignement Supérieur de sécurité et
99 AIE, décret n° 2020/018 du 09
octobre 2020 portant nomination de responsables à l'EIFORCES, Article 1,
II-Cabinet du Directeur Général, Division de la
Coopération et des relations publiques, Chef de division M. MANY
Germain, Conseiller des affaires étrangères.
100 E. Diemissene Baya, "L'EIFORCES comme structure...", p.
41.
101 Joseph Mewoli, 38 ans, chef secrétariat de la
Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 11 juin
2022.
56
de préparation aux opérations de soutien
à la paix102. Chacune de ces divisions dispense un type
d'enseignement spécifique.
- La Division de l'Enseignement Fondamental de
l'EIFORCES
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES est
placée sous la
responsabilité d'un officier de gendarmerie ou d'un
haut fonctionnaire de police expert en opérations de soutien à la
paix nommé par décret du Président de la
République103. Le chef de la Division de l'Enseignement
Fondamental encadre, organise, dispense les enseignements de niveau tactique et
opérationnel dans les domaines de l'Ordre Public, de la Police
Judiciaire et de Commandement des Unités de Police Constituées.
Il travaille en étroite collaboration avec l'Ecole Nationale
Supérieure de la Police et le Commandement des Ecoles et Centres
d'Instruction de la Gendarmerie Nationale104.
Elle comprend :105
- Un pôle police judiciaire
- un pôle Ordre Public
- un bureau évaluation
- un secrétariat
- La division de l'enseignement supérieur de l'EIFORCES
Elle dispense des formations au niveau stratégique. Il
s'agit des formations des cadres
de maitrise, de conception, des décideurs et
gestionnaires de missions de sécurité et de soutien à la
paix. Cette division est placée sous l'autorité d'un officier de
gendarmerie ou d'un haut fonctionnaire de Police Expert en opérations de
soutien à la paix nommé par décret du Président de
la République106.
Elle comprend :107
- Un bureau formation
- Un bureau évaluation
- Un secrétariat
En dehors de ces deux divisions d'enseignements, la Direction des
Etudes de
l'EIFORCES a d'autres services techniques. Il s'agit :108
- Le service de la traduction et de l'interprétariat
102 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant
organisation et ..., Article 19.
103 Ibid.
104 Ibid, Article 21.
105 G. Isaac, "Article de presse : les formations à
l'EIFORCES ", Dossier presse DEMFS, 2018, p. 9.
106E. Diemissene Baya, Chef secrétariat de la
Direction des Etudes de l'EIFORCES, Awae, le 06 juin 2022. 107AIE,
décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article
22.
108 Ibid, Article 20.
57
- Le service multimédia
- Les assistants techniques
- Le secrétariat
- Le bureau des sports et loisirs
La Direction des Etudes de l'EIFORCES couvre l'une des missions
des offres
sécuritaires de l'EIFORCES. Il est question de former
le personnel civil et sécuritaire aux opérations de soutien
à la paix. La deuxième mission de l'EIFORCES est accomplie par
son Centre de Recherche et de Documentation.
- Le Centre de recherches et de
Documentation
Il est placé sous la responsabilité d'un
officier de gendarmerie ou Fonctionnaire de police ou Expert civil nommé
par décret du Président de la République109. Le
centre de recherche et de documentation de l'EIFORCES est chargé de
conduire des recherches scientifiques et techniques dans le champ de la
sécurité et de la préparation aux opérations de
soutien à la paix.
Elle comprend :110
- Les laboratoires de recherche
- La cellule de la documentation
- Le secrétariat
Pour aider les directions en charge de l'accomplissement de la
mission de
l'EIFORCES. Le décideur a mis en place deux autres
directions d'appui. La présentation de ces deux directions semble
nécessaire. Il s'agit de la Direction Administrative et
Financière et la Direction Technique et Logistique.
- La Direction administrative et Financière
(DAF)
Elle est placée sous l'autorité d'un directeur
officier de gendarmerie ou haut fonctionnaire de police, nommé par
décret du Président de la République111. Elle
est en charge des affaires administratives de l'EIFORCES. Elle assure le suivi
et l'exécution du budget de l'école. Elle produit des rapports
financiers et des documents comptables. Elle assure le respect des
procédures comptables. Elle participe à l'organisation et
à la mise en oeuvre du respect des procédures comptables et du
contrôle interne budgétaire et comptable112.
109 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant
organisation et.., Article 30.
110 Albertine Ngamgouo, 42 ans, Chef secrétaire du
CDR/EIFORCES, Awae, le 10 juin 2022.
111 Atok Ebeni, 32 ans, Secrétariat Agence Comptable de
l'EIFORCES, Awae, le 10 juin 2022.
112 Fréderic Foumena, 50 ans, Chef bureau
évaluation de l'enseignement supérieur à l'EIFORCES, Awae,
le 10 juin 2022.
58
Elle comprend :113
- Le secrétariat
- Le service administratif et financier
- Le service restauration, hôtellerie,
hébergement et loisir
Le service administratif et financier de l'EIFORCES est
dirigé par un chef service nommé par arrêté du
Président de la République. Il est à la tête des
bureaux suivants :114
- Le bureau administratif
- Le bureau budget et finances
- Le bureau contrats et marchés
Le service restauration, hôtellerie et
hébergement, dirigé par un chef service nommé par
arrêté du Président de la République115.
Ce chef service assure la gestion de deux bureaux techniques, à savoir
:
- Le bureau restauration
- Le bureau hébergement
La fin de la présentation des missions de la DAF de
l'EIFORCES et de son organigramme interne laisse place à
l'évocation d'une autre direction importante dans la réalisation
du cahier de charge de la structure internationale d'Awae au Cameroun. Il
s'agit de la Direction Technique et Logistique de l'EIFORCES.
- La Direction Technique et Logistique
(DTL)
A la tête de cette dernière se trouve un
directeur qui peut être un officier de gendarmerie ou un haut
fonctionnaire de police. Il est nommé par décret
Présidentiel116. Elle est en charge de la gestion technique
et logistique de l'EIFORCES, à savoir : la gestion des
approvisionnements et des stocks. La gestion des approvisionnements, de
l'armement, des munitions, des matériels roulants et du maintien de
l'ordre. L'entretien des infrastructures et des installations techniques, la
comptabilité des matériels, le transport des biens et des
personnels. Il est chargé de réceptionner, entreposer et de
livrer la tenue de la comptabilité matières de l'ensemble du
matériel mobile placé en position
d'approvisionnement117. Il est garant de l'habillement, du couchage,
du campement, l'ameublement, de la subsistance et des
113 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel de
l'EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.
114 AIE, décret n° 2012/307 du 22 juin 2012 portant
organisation.., Article 28.
115 Ibid, Article 29.
116 Ibid, Article 30.
117 Ibid, Article 31.
59
prestations accessoires de vie courante. Il assure aussi le
soutien santé. Pour mener à bien sa
mission, il est entouré de plusieurs services à
savoir :118
- Le service technique
- Le service logistique
- L'infirmerie
- Le secrétariat
Le service technique de la DTL de l'EIFORCES est assuré
par un chef de service
nommé par arrêté du Président de la
République119. Il est à la tête de trois
cellules techniques.
- Le bureau armement et munitions
- Le garage
- Le bureau casernement
Le service logistique de la DTL est dirigé par un chef
service nommé par arrêté du
Président de la République120. Il est
à la tête de trois bureaux techniques suivants :121
- Bureau transit et transport
- Bureau matériel
- Bureau habillement, couchage, campement et ameublement
Les directions techniques de l'EIFORCES sont placées sous
l'autorité du Directeur
Général de cette structure122. Elles
aident la Direction Générale à rendre concrètes les
orientations du Conseil d'Administration de l'école d'Awae. Au plan
décisionnel de la chaine de commandement, elles se trouvent au niveau
opérationnel. Plusieurs organes interviennent dans la gestion de
l'EIFORCES. Il s'agit des organes consultatifs, ils sont mis en place à
la demande du conseil d'administration.
C- Les organes consultatifs de l'EIFORCES
Ces organes peuvent être de trois types, à savoir
:123
- Un conseil pédagogique qui est chargé de
donner son avis sur les questions relevant du domaine académique de la
structure.
118 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant
organisation et ..., Article 34.
119 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD/EIFORCES,
Awae, le 14 mars 2022. 120Gabin Fréderic Kome, 42 ans, Chef
service logistique par intérim DTL, Awae, le 12 mars 2022. 121
Idem
122AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et..., Article 17.
123AIE, Rapport du Général de Brigade,
Commandant l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité sur
la
présentation des travaux du Groupe projet EIFORCES, 2011,
p. 2.
60
- Un comité de gestion chargé d'assister le
Directeur Général de l'EIFORCES dans ses tâches
d'administration et de gestion. Il est constitué de certains
responsables de l'école, des représentants des organismes ou des
pays contributeurs au projet.
- Un conseil de discipline
L'organigramme simplifié de l'EIFORCES se présente
de la manière suivante : Organigramme n° 1 : Présentation
simplifiée des organes de l'EIFORCES

Source : Document de présentation de l'EIFORCES.
Dans cet organigramme simplifié de l'EIFORCES les
acteurs présents dans les cases vertes se situent au niveau
stratégique dans la gestion de la structure. Les acteurs des cases
bleues se situent niveau tactique et opératif dans la chaine de
commandement de la structure. Ils implémentent les missions de la
structure sécuritaire d'Awae. Dans les cases jaunes sont logées
les directions d'appui à la réalisation des missions de
l'EIFORCES.
En somme le premier chapitre a présenté comment les
éléments structuro-conjoncturels suscitent la naissance de
l'école internationale de sécurité d'Awae au Cameroun.
L'accomplissement de cette tache a nécessité l'adoption d'une
ossature textuelle tripartite. La première manche était
consacrée à la présentation conjoncturelle et structurelle
des mobiles de la naissance de l'Ecole internationale de sécurité
camerounaise. La seconde manche s'intéressait au cadre juridico-Normatif
de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae. La
dernière manche de cette analyse portait sur les acteurs
décisionnels de l'EIFORCES.
La création de l'EIFORCES par le Cameroun le 22 mai
2008 est liée à une combinaison d'évènements
d'ordres endogènes et exogènes. Dans l'optique de construire un
environnement sécuritaire interne et externe stable, le Cameroun met sur
pied l'école internationale de sécurité d'Awae. C'est une
structure sécuritaire fixant les normes répondant
61
aux exigences de la communauté internationale dans le
cadre de la formation des composantes polices et civiles des opérations
de Maintien de la Paix. Dans un contexte sous- régional en manque
criarde ce centre s'impose comme une référence en terme de
formation et de recherche sécuritaire.
L'école des stratèges après sa naissance
va connaitre l'élaboration d'un texte qui va organiser son
fonctionnement et sa gestion. Ce dernier va permettre à la police de
faire son entrée à l'EIFORCES comme cotutelle technique de la
structure. Il va donner suite à une cohabitation gendarmerie et police
au sein de la structure.
Le décret de 2012 va également permettre une
hiérarchisation de la décision à l'EIFORCES. A travers la
mise en place des organes de gestion se trouvant à des niveaux
différents, à savoir le Conseil d'Administration, la Direction
Générale et les organes consultatifs. Le Conseil Administration
est l'instance suprême dans la gestion de l'EIFORCES. Il est en charge de
la validation des formations de l'EIFORCES. Dans le chapitre suivant de cette
réflexion, une attention particulière sera faite sur la nature
des formations de l'école internationale d'Awae.
62
CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS,
l'OFFRE FORMATION ET RECHERCHE
En 1992, le Conseil de Sécurité des Nations
Unies (CSNU) modifie le format des opérations de Maintien de la Paix.
Cette modification introduit des nouvelles missions dans le cahier de charge
des soldats de la paix des Nations Unies1. Dès lors les
soldats onusiens aux OMP ont pour mission de s'interposer entre les
différents belligérants, de rétablir la paix et de
l'imposer. Ces nouvelles missions mettent les casques bleus dans un
environnement plus conflictuel. L'opérationnalisation de ces missions
fait perdre aux casques blues leur neutralité pour devenir des
belligérants2.
L'opérationnalisation du nouveau cahier de charge des
soldats de la paix débouche sur des affronts. A la suite de celle-ci,
des casques bleus perdent la vie. En somalie vingt-quatre soldats pakistanais
et dix belges au Rwanda3. Cette situation provoque le retrait des
troupes onusiennes sur le sol africain. Ce départ en pleine crise
économique accentue la détérioration sécuritaire du
continent. Le départ des soldats de la paix en Afrique pousse l'ONU
à lancer le processus d'africanisation de la sécurité
africaine. Ce projet est porté par la France (Recamp) et les Etats Unies
(ACRI) qui visent à développer les capacités africaines en
matière de Maintien de la Paix. Ces initiatives extérieures
n'apportent pas une réponse efficiente.
Les leaders politiques africains prennent l'initiative
d'africaniser le processus de sécurisation du continent. Et la
matérialisation de cette volonté passe par la substitution de
l'OUA par l'UA en 2002. La nouvelle organisation africaine se dote
d'institutions novatrices dans le domaine de la gestion des crises. A savoir :
le conseil de paix et de sécurité (CPS), un conseil de sages, un
système d'alerte précoce et une Force Africaine en
Attente4. Pour assurer le fonctionnement de la Force Africaine en
Attente l'UA, donne mandat aux organisations sous régionales africaines
de créer des brigades assurant la formation des administrateurs
sécuritaires et civils. Il revient ainsi à la CEEAC de mettre sur
pied une structure formatrice du personnel de police et civil au Maintien de la
Paix pour le compte de la Force Africaine en Attente. Le Cameroun membre de la
CEEAC décide de relever le défi. Les autorités
1 B. Traore, "L'Afrique dans les opérations
de Maintien de la Paix : évolution d'une participation de plus en plus
importance ", Rev hist archéol afr (GODO GODO), 2012, p. 4.
2 Ibid.
3 Ibid.
4 R. Esmenjaud, B. Franke "Qui s'est
approprié la gestion de la paix et de la sécurité en
Afrique ?", Revue internationale et stratégique, 2009, n°
75, p. 9.
5 C. Abe, " Pratique et productivité de la
criminalité transfrontalière en Afrique centrale : l'exemple des
Zargina ", Bulletin de l'APAD, n° 25, 2009, p. 6.
63
camerounaises créent le 22 mai 2008 une structure
formatrice du personnel civilo-sécuritaire. Il s'agit de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) d'Awae. A l'aube
de l'annonce de la création de l'école internationale de
sécurité camerounaise une question perturbe les esprits. Comment
se présente l'offre sécuritaire de l'EIFORCES pour la
construction de la sécurité à l'échelle nationale
et internationale ?
Pour répondre à cette question ce chapitre
procède par une analyse triptyque : les objectifs, les missions et la
proposition sécuritaire de l'EIFORCES.
I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES
Le maillage administratif en Afrique en général
et au Cameroun en particulier n'est pas densifié dans les
périphéries. L'Etat à travers son appareil administratif
et sécuritaire est plus représenté dans les centres
urbains au détriment des périphéries. La présence
squelettique des organes étatiques dans ces zones profite à
l'émergence d'autres acteurs. Ces acteurs contestent le monopole de
l'Etat et envisagent se substituer à ce dernier. Ils s'en prennent aux
administrateurs sécuritaires et aux populations5. Ces agents
de la dilatation sécuritaire se livrent à plusieurs formes de
banditisme remettant l'ordre étatique en cause. Lorsque l'Etat
décide de voler au secours des populations victimes de ces entrepreneurs
par le canal de la police et de la gendarmerie son action n'a pas l'effet
désiré. Pour la simple raison que ces administrateurs rencontrent
des difficultés d'ordres stratégiques, opérationnelles et
tactiques car ils font face à une nouvelle forme de menace. Cette
situation pose le problème d'un réajustement capacitaire des
forces de Police et Gendarmerie. Le décideur répond à ce
besoin en créant l'EIFORCES. En créant cette structure le
décideur veut résoudre plusieurs problèmes et atteindre
des objectifs pluriels.
A- Objectifs de l'EIFORCES
L'Etat du Cameroun en créant l'EIFORCES fait de cette
structure un instrument d'opérationnalisation de sa politique
sécuritaire nationale et internationale. Ceci se traduit à
travers les attentes de l'Etat à l'égard de cette structure. De
façon globale, l'EIFORCES poursuit trois objectifs
spécifiquement, à savoir : contribuer au renforcement de la
stabilité régionale, améliorer la gouvernance
sécuritaire des pays africains, et enfin Promouvoir des
64
standards communs au sein des forces de Police et de
Gendarmerie destinées aux opérations de paix dans le cadre des
missions onusiennes et de l'Union Africaine (UA)6.
1- La Contribution au renforcement de la
stabilité régionale
La création de l'école internationale d'Awae
survient à une période fortement crisogene en Afrique. Le
continent noir plus particulièrement sa zone subsaharienne est sujette
à plusieurs problèmes sécuritaires. En effet, les
événements internationaux à savoir : la chute du mur de
Berlin, la crise économique de la fin des années 1980, la mise en
place des programmes d'ajustements structurels et la réouverture
démocratique ont cassé la dynamique progressiste des Etats
africains7. Au lendemain de cette crise les Etats africains sont
soumis aux exigences des instances de Bretton Woods. Les programmes
d'ajustements structurels vont être à l'origine de plusieurs
licenciements, la fermeture de plusieurs structures publiques et du
désengagement de l'Etat dans la gestion des structures privées.
Cette situation donne lieu à une paupérisation d'envergure
nourrissant un sentiment d'abandon des Etats auprès de la population.
La réouverture démocratique de 1990 donne lieu
à une cristallisation de la violence dans plusieurs Etats africains. Le
passage du monolithisme pour le multipartisme s'effectue dans un environnement
hautement sensible et crisogene. Face à la montée en puissance
que génère ce changement de paradigme gouvernemental, les Etats
africains se retrouvent dans l'incapacité d'assurer la
sécurité intérieure de leurs espaces territoriaux.
L'impuissance capacitaire des forces sécuritaires africaines permet
l'installation d'un banditisme interétatique ralentissant le processus
de croissant du continent8.
Cette prise d'otage du continent par les problèmes
sécuritaires nécessite la conception d'un instrument salvateur.
Le Cameroun en harmonie avec sa doctrine internationale donne naissance
à cet instrument9. Il s'agit de l'école internationale
de sécurité d'Awae qui hérite de la lourde
responsabilité de renforcer la stabilité sur le continent
à travers les formations et les recherches qu'elle dispense et effectue
dans le domaine de la sécurité. Grâce à la
production de la note de conjoncture de l'EIFORCES des administrations ont un
support pédagogique qui les assiste dans la lutte contre
l'insécurité.
6 AIE, Catalogue des formations, p. 2.
7 P. Hugon, " L'économie des conflits en
Afrique ", Revue internationale et stratégique n°43, 2001,
p. 10.
8 Pokam, Le Cameroun à l'épreuve de
l'insécurité, p. 25.
9 Y. A. Chouala, La politique extérieure
du Cameroun : Doctrine, acteurs, processus et dynamique régionales,
Paris, Karthala, 2014, p. 27.
65
2- L'amélioration la gouvernance
sécuritaire
En amorçant le processus démocratique en Afrique
en 1990, les observateurs nationaux et internationaux de la scène
politique accordent beaucoup d'espoir à ce souffle nouveau.
Malheureusement, cet espoir dure le temps d'un rêve car, au lendemain de
l'ouverture démocratique, le continent fait face à une pluie de
crises. Entre une situation économique en lambeau et la montée en
puissance des crises internes, le continent vit un XXe siècle
particulièrement chaotique10. Les Etats d'Afrique
subsahariennes vivent des crises intérieures provoquant des vastes
mouvements migratoires. Ces déplacements de populations des Etats en
crise vers des terres relativement en paix produisent une
régionalisation de violence.
La régionalisation de la violence en Afrique profite
des faiblesses des programmes politiques de sécurisation frontaliers,
ces programmes sont inopérants. La porosité des frontières
africaines ouvre les portes à l'entreprenariat criminel11.
Les acteurs de cette criminalité remettent en cause le pacte social
à l'origine de l'émergence de l'Etat. Cette contestation de
l'hégémonie étatique suscite une remise en cause des
politiques de gouvernance sécuritaire en Afrique12. Cette
remise en cause passe par un réajustement des politiques
sécuritaires. Le Cameroun fidèle à ses idéaux de
solidarité internationale et de libération de l'Afrique met sur
pied un instrument pour la reconquête de l'hégémon
étatique.
La création de l'école d'Awae obéit
à la logique d'améliorer la gouvernance sécuritaire au
plan national et international13. Cette vision est observable dans
le catalogue des formations qu'offre ce centre. Les forces de
sécurité camerounaises et africaines ont présenté
des lacunes dans la gestion des crises sécuritaires. Ces lacunes
étaient le résultat d'un manque d'actualisation des codes
opérationnels face aux nouveaux défis sécuritaires
émergeant dans la décennie 2000. Après un passage à
l'EIFORCES, les officiers supérieurs de Gendarmerie et les hauts
fonctionnaires de Police sont aptes à plusieurs missions, à
savoir : planifier et commander une opération de « Police »
dans le cadre national et international14. Grace à cet
outillage pédagogique, les acteurs sécuritaires deviennent des
piliers dans le processus de gouvernance sécuritaire en apportant des
solutions propices aux problèmes sécuritaires.
10 I. Mouiche, S. Kale, Gouvernance et
sécurité en Afrique subsaharienne francophone : entre corruption
politique et défis sécuritaires, Addis Abeba, UPEACE, 2015,
p. 3.
11 Ibid.
12 E. R. Diemissene Baya, " L'EIFORCES comme
structure de réponse aux besoins de formation en opérations de
soutien à la paix multidimensionnelles de l'Afrique centrale CEEAC ",
Master Professionnel en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes,
Université de Yaoundé II, 2015, p. 4.
13 AIE, Pour la paix, la sécurité et la
stabilité en Afrique et dans le monde, p. 3.
14 AIE, catalogue des formations, p. 7.
66
L'EIFORCES offre également des séminaires ou
ateliers aux civils et aux agents de polices spécifiques dans le but de
donner à des participants des éléments essentiels pour
servir comme cadres au sein des structures de génération ou de
gestion de mission de paix. Ces séminaires intègrent un niveau
théorique et pratique. A titre illustratif, l'on peut évoquer le
séminaire de lutte contre le terrorisme. Ce dernier se tient durant deux
semaines. Il est ouvert aux civils, Policiers et Gendarmes. Les participants
ressortent avec des capacités renforcées dans le domaine du
renseignement prévisionnel15. Ce savoir nouveau devrait aider
la chaine de commandement à pouvoir anticiper sur les activités
terroristes.
Après la présentation du point concernant
l'amélioration de la gouvernance sécuritaire. La réflexion
suivante est axée sur la promotion des standards communs au sein des
forces de Police et Gendarmerie par l'EIFORCES.
3- La promotion des standards communs au sein des
forces de Police et Gendarmerie destinées aux opérations de Paix
dans le cadre de missions onusiennes et de l'Union Africaine (UA)
Lors de la rencontre des leaders politiques de la
Communauté économique des Etats
de l'Afrique Centrale du 31 juillet 199216, les
Etats membres ont pris la résolution de développer la
coopération avec les institutions de formation
spécialisées dans le domaine de la prévention des conflits
et la conduite des opérations de Maintien de la Paix. Cette
résolution fait suite aux nombreuses lacunes rencontrées par les
forces de défense et de sécurité de la sous-région
dans l'encadrement des conflits dans cette partie du continent et ailleurs. Ces
lacunes dérivent de la non-harmonisation des méthodes
d'encadrement sécuritaire entre les éléments de la Police
et de la Gendarmerie formant la composante police lors des missions de maintien
et de soutien à la paix des Nations Unies.
Au regard de l'importance des composantes polices dans les
missions de Maintien de la Paix onusienne, il devient nécessaire de
mettre à jour le format stratégique, tactique et opératif
de ces éléments. La gendarmerie qui fait partie de la composante
police est un corps spécifique. Elle remplit à la fois deux
missions, sécurité et défense17. Elle a un
langage opérationnel diffèrent de celui de la police. Cette
divergence opérationnelle constitue un frein dans l'accomplissement des
missions des composantes polices dans les missions onusiennes. Ayant fait le
constat, l'Etat du Cameroun décide de créer l'EIFORCES pour
résoudre ce problème de non-harmonisation des standards communs
au sein des forces de Police et de Gendarmerie.
15 AIE, catalogue des formations, p. 4.
16 M. Mutoy," Coopérer pour la paix en
Afrique centrale, Genève", UNIDIR, n° 35, 2003, p. 27.
17 Décret n° 2001/181 du 25 juillet
portant organisation de la gendarmerie nationale, Article 2.
67
L'Ecole Internationale des Forces de Sécurité
camerounaise se positionne comme cette structure qui harmonise la langue
opérationnelle des éléments de Police et Gendarmerie pour
constituer la composante police destinée aux OMP. Ceci à travers
les enseignements qu'elle dispense conjointement aux administrateurs
sécuritaires de la police et de la gendarmerie. Lors de leur passage
à l'école d'Awae les policiers et gendarmes sont remodelés
stratégiquement, tactiquement et opérationnellement aux standards
des Nations-Unies 18 . Grâce aux enseignements de l'EIFORCES,
un commandant Tchadien peut être à la tête d'une composante
police camerounaise lors d'une mission de Maintien de la Paix et qu'il ne
rencontre pas des difficultés à communiquer tactiquement avec sa
troupe19.
B- Les Missions de l'EIFORCES
L'EIFORCES est un instrument des politiques publiques
camerounaises dans le champ sécuritaire. A travers l'EIFORCES le pouvoir
exécutif accomplit des missions spécifiques au niveau national et
international. Ces missions sont exportées à l'échelle
internationale par le biais de la coopération dans le domaine
sécuritaire. Le décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant
organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité étale l'ardoise des missions de cet
établissement. Elle compte deux missions principales,
détaillées en cinq missions spécifiques. Ces missions
visent des objectifs particuliers mais convergent vers la construction d'un
espace sécuritaire national et international fiable20. Une
présentation de ces missions semble nécessaire et primordiale
pour la suite de cette démarche argumentative.
L'EIFORCES a pour missions de :21
- Former, entrainer, recycler et perfectionner les
unités constituées de types gendarmerie et police aux
opérations de soutien à la paix ;
- Former et perfectionner les experts civils et militaires aux
opérations de soutien à la paix ;
- Former et perfectionner les commandants des Unités de
Police constituées aux Opérations de soutien à la paix
;
18 AIE, catalogue de présentation de
l'EIFORCES, p. 3.
19 Issa Modibo, 38 ans, chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Formateur en Ordre Public, Awae, le 13 mai
2022.
20 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service de la
paix et de la sécurité collective du continent africain ",
VIGIE, n° 002, 2014, p. 16.
21 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et, Article 3.
68
- Former, entrainer et recycler les cadres de maîtrise
et de conception, civils et militaires, aux missions de police, à
l'intérieur et dans le cadre des opérations de soutien à
la paix ;
- Effectuer des recherches dans les domaines du
soutien à la paix et de la sécurité
En créant l'EIFORCES, le Président assigne des
orientations politico-stratégiques qui font offices de missions. La
réalisation de ces missions politico-stratégiques est
confiée aux acteurs décisionnels et techniques de la structure.
Le Ministre Délégué à la Présidence en
charge de la Défense est un acteur décisionnel hautement
concerné. Car il est le président du conseil d'administration de
la structure policière d'Awae. Pour rendre concrète les
orientations politico-stratégiques de sa hiérarchie, il instruit
la création d'un groupe de projet d'élaboration du texte portant
organisation et fonctionnement de la structure policière d'Awae au
Cameroun22.
Les propositions retenues lors de ces échanges ont
l'onction de la hiérarchie. Elles sont publiées en 2012 sous la
forme du décret portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES. Ce
texte définit clairement le type d'enseignements que la structure
policière internationale dispense23. La suite de la trame
s'intéresse à la typologie des formations de l'EIFORCES.
Photo n° 2 : Présentation des missions
simplifiées de l'EIFORCES

Source : Document de présentation de l'EIFORCES.
Ce document résume les deux principales missions que la
structure sécuritaire internationale d'Awae a reçu de l'acteur
stratégique-politique. Il s'agit de la mission
22 N° 111026/DM/MINDEF/01 du 25 octobre 2011
portant élaboration des textes portant organisation et fonctionnement de
l'EIFORCES.
23 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et...
69
formation implémenter par la Direction des Etudes du
Centre (D.E/EIFORCES) et la mission recherche qu'assure le Centre de Recherche
et de Documentation (C.R.D/EIFORCES).
II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES
Ce centre d'Excellence de la CEEAC est la seule structure
sécuritaire d'Afrique subsaharienne qui forme les auditeurs au niveau
tactique, opératif et stratégique dans les domaines des missions
de police et de sécurité intérieure24. Cette
structure offre plusieurs enseignements de longue durée, les
séminaires et ateliers en sécurité. La mission formation
à l'EIFORCES est assurée par la Direction des
Etudes25, à la tête de cette division peut se trouver
un haut fonctionnaire de police ou un officier de gendarmerie expert en
opérations de soutien à la paix nommé par décret du
Président de la République. Le suivi des enseigenements de la
Direction des Etudes est assuré par deux divisions à savoir : le
Chef de la Division de l'Enseignement Fondamental (CDEF)26 et la
Division de l'Enseignement Supérieur. Elle est placée sous
l'autorité d'un chef de division haut fonctionnaire de police ou,
officier de gendarmerie expert en opérations de soutien à la
paix, nommé également par décret du Président de la
République (CDES)27 .
A- Les formations de la Division de l'Enseignement
Fondamental de l'EIFORCES
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES
renferme une panoplie de formations. Les auditeurs des formations de cette
division reçoivent un encadrement sécuritaire au niveau
opérationnel. Les enseignements dans la Division de l'Enseignement
Fondamental de l'EIFORCES sont repartis en deux pôles. Chacun des
pôles couvre un type particulier d'enseignement28. Pour avoir
une idée claire de la diversité pédagogique de la Division
de l'Enseignement Fondamental, il est important de présenter les deux
pôles pédagogiques de cette division.
1- Les formations du Pole Police Judiciaire
Le législateur en déjudiciarisant les pouvoirs
de police judiciaire entre les mains de juge, a confié une partie de ces
pouvoirs de police judiciaire aux agents administratifs de la force
publique29. Au Cameroun les agents administratifs de la police et la
gendarmerie
24 Baya, "L'EIFORCES comme structures ", p. 39.
25 Ibid.
26 Décret n° 2012/307 du 12 juin 2012
portant organisation et, Article 21.
27 Ibid.
28 EIFORCES, catalogue des formations, p. 3.
29 Y. Mayaud, " Le pouvoir propre de police
judiciaire ", Master de droit pénal et sciences pénales,
Université Panthéon-Assas Paris II, 2010, p. 6.
70
camerounaises assistent le pouvoir judiciaire et l'appareil
administratif. La police et la gendarmerie sont deux corps de
sécurité intérieure. Ces forces régulières
assurent les missions civiles. Parmi ces missions, il existe la mission de
police judiciaire30. Ces deux composantes remplissent conjointement
cette mission quotidiennement. L'accomplissement de cette mission de police
judiciaire passe par la maitrise de la procédure d'enquête.
L'enquête est la première étape d'un processus qui permet
de traduire en justice celui qui est accusé d'un délit et de
déterminer s'il est coupable ou innocent. Elle est essentielle à
la protection de la société, car le délit est cause
d'affliction et fait obstacle au développement économique et
social. Pour ces raisons une enquête efficace, conduite selon les
règles de la morale et dans le respect de la légalité est
un aspect extrêmement important du maintien de l'ordre. Au regard de
l'importance de l'enquête dans le processus de Maintien de la
Paix,31 le législateur accorde à l'EIFORCES la mission
de former ses agents publiques dans les domaines de police judiciaire.
L'EIFORCES rend concret cette mission du décideur
grâce à la conception de trois types d'enseignements
spécifiques dans le domaine de la police judiciaire. Ces formations en
police judiciaire sont décryptées dans les paragraphes
suivants.
- La formation des équipes projetables
d'experts en investigations
Cette formation dure cinq semaines et se déroule dans
les locaux de l'EIFORCES. Elle a une multitude d'objectifs de stage. Il est
question de former simultanément des équipes mixtes
d'enquête (Directeur d'Enquête - Enquêteur et Technicien en
Identification Criminelle) 32 . La formation en équipe
projetables d'experts en investigations compte cinquante- huit (58) stagiaires
actifs. Pour bénéficier de cette formation, il faut remplir un
certain nombre de conditions en fonction du rôle joué dans
l'équipe mixte.
- Les conditions d'admissibilités pour le
Directeur d'Enquête
Pour participer à cette formation en qualité de
directeur d'enquête, il faut être Officier ou Sous-officier
supérieur pour la Gendarmerie, Commissaire ou Officier de Police pour la
Police Nationale. Les candidats doivent avoir au moins cinq ans
d'ancienneté dans le service. Les auditeurs doivent avoir une solide
expérience en police judiciaire. Le directeur d'enquête doit
posséder de bonnes aptitudes au commandement, en bureautique (Word,
Excel,
30 Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002
portant organisation de la Délégation Générale
à la Sureté Nationale, Article 3, Alinéa 3.
31 Troisième partie, Devoirs et fonctions de
la Police, p.64,
http://
www.training5part2fr.pdf, le 12 juin 2022, 14 h.
32 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 10.
71
Powerpoint). Les candidats doivent maitriser la langue
française et anglaise 33. L'école d'Awae a un actif de
quatre- vingt (80) directeurs d'enquête de police judiciaire pour trois
(03) promotions34.
- Les conditions pour les Techniciens en
Identification criminelle
Pour participer à la formation de technicien en
identification criminelle. Il faut être au moins Sous-Officier pour la
Gendarmerie ou avoir le grade d'Inspecteur de Police pour la Police Nationale
dans son pays d'origine35. Ces auditeurs doivent avoir une
expérience avérée en police judiciaire, avoir des notions
en bureautique informatique. En dehors des connaissances en bureautique
informatique, le technicien en identification criminelle doit maîtriser
la langue française ou anglaise. Cette formation compte
déjà soixante -dix-neuf récipiendaires
actifs36.
- Conditions d'admissibilités pour les
enquêteurs
Pour être candidat à la formation des
équipes projetables d'experts en investigations au niveau
enquêteur, le bénéficiaire doit être au moins
Sous-officier pour la Gendarmerie et Inspecteur pour la Police Nationale. Ce
critère s'accompagne d'autres, à savoir : une expérience
avérée en police judiciaire, posséder des notions
élémentaires en bureautique (Word, Excel, Powerpoint), une bonne
maîtrise de la langue française voire anglaise37.
Durant cette formation, les formateurs de l'EIFORCES
dispensent un enseignement particulier aux équipes mixtes
d'enquêtes. Ils leur fournissent des connaissances nécessaires
aidant à intervenir au profit de l'Unité à laquelle ils
seront rattachés pour apporter son expertise dans le domaine judiciaire.
Les auditeurs à la fin de cette formation sont capables de prendre en
compte de manière autonome une enquête judiciaire de moyenne
importance sur le théâtre de déploiement. Ils ont des
aptitudes à initier et préparer l'intervention d'unités
judiciaires spécialisées sur des évènements de
grande importance (catastrophes naturelles ou technologiques, massacres,
découverte de charnier) 38 . L'EIFORCES dote ces agents
d'administrations publiques des valeurs humaines indispensables dans l'exercice
de leurs missions39. Ces valeurs permettent aux ex- auditeurs de
créer et entretenir des relations avec les polices locales et les
organismes de coopération policière internationale lors des
missions de Maintien de la Paix. Au sortir de cette formation, les auditeurs
provenant de plusieurs pays
33 EIFORCES, catalogue des formations, p. 10.
34 Le 26 septembre 2021, sortie conjointement DE,
TIC,
http:// www. eiforces.gov. cm/,
consulté de 17 juillet 2022, 10h.
35 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 10.
36 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae le 6 juin 2022.
37 EIFOCES, Catalogue des formations, p. 11.
38 Ibid., p. 10.
39 Ibid, p. 10.
72
d'Afrique vivent un rehaussement opérationnel.
L'EIFORCES totalise cinquante-huit (58) stagiaires formés 40.
Le pôle formation en police judiciaire de l'EIFORCES a d'autres
formations aussi importantes pour les administrateurs publiques du domaine
judiciaire.
Photo n° 3 : Auditeurs du TIC 5 en plein
exercice

Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES,
Les policiers et gendarmes camerounais auditeurs du TIC 5
à l'écoute des enseignements sur les techniques de
prélèvement d'empreintes dans une scène de crime.
- La formation en Perfectionnement des commandants
d'Unités en Investigations Judiciaires
Pour participer à cette formation, il faut remplir un
certain nombre de conditions. Il faut avoir au minimum le grade de lieutenant
pour la Gendarmerie ou Officier de Police pour le compte de la Police Nationale
avec cinq années d'ancienneté au service41. Les
candidats doivent être en service dans les unités de police
judiciaire dans leurs corps respectifs. Avoir des connaissances juridiques, en
droit international, en bureautique informatique (Word, Excel, Powerpoint). Il
est important également que l'auditeur possède une bonne
maîtrise des langues française et anglaise.
Cette formation dure un mois (4 semaines) durant lesquelles,
les stagiaires améliorent leurs connaissances des commandants
d'unité de sécurité intérieure dans les domaines de
la police judiciaire et de la sécurité générale.
Une amélioration capacitaire est fournie aux auditeurs dans la
préparation et le commandement des opérations judiciaires
à l'échelle de
40 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.
41 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel
à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.
73
l'USI42 avec l'accompagnement de son
EPEI43. Les commandants d'unités en Investigations
Judiciaires sont aptes à conduire leurs unités, à soutenir
ou appuyer les instances judiciaires internationales dans leurs missions
d'investigations.
A la fin de ce stage les auditeurs en perfectionnement des
commandants d'unités en Investigations Judiciaires obtiennent une
attestation délivrée par le centre de formation policier
international d'Awae. Son obtention est synonyme d'aptitude à conduire
avec aisance les missions d'ordre judiciaire dans les unités de
sécurité intérieure et pour le compte de la police
onusienne44.
Le Pole Police Judiciaire de l'EIFORCES assure l'encadrement
d'une autre formation judiciaire. Il s'agit de la formation des chefs de
détachement de Police d'accompagnement.
- Formation des chefs de détachement de police
d'accompagnement
Les stagiaires de la formation des chefs de détachement
de police d'accompagnement de l'EIFORCES doivent avoir au minimum le grade de
Capitaine pour la Gendarmerie et d'Officier de police Principal pour la Police
Nationale. Les auditeurs de ce stage doivent être âgés de
moins de quarante-cinq ans (45) 45 . Il faut avoir une
expérience d'une unité territoriale46, des
connaissances en bureautique (Word, Excel, Powerpoint) et parler et
écrire aisément la langue française et
anglaise47.
Pendant trois semaines, les auditeurs de la formation des
chefs de détachement de police d'accompagnement suivent des
enseignements des formateurs de l'EIFORCES et des experts venus d'autres
administrations. Les dossiers de ces experts subissent une vérification
minutieuse des responsables de la structure avant leur participation à
la formation des stagiaires.
En partant des locaux de l'EIFORCES à Awae les
bénéficiaires du stage de courte durée des chefs de
détachement de police d'accompagnement rentrent dans leurs
administrations respectives avec des compétences nouvelles dans
l'aptitude à commander un détachement de Police d'
Accompagnement48. Ils sont aptes à rédiger
différents documents
42 USI est unité spéciale d'intervention
judiciaire
43 EPEI une Equipe Projetable d'Expert en
Investigation
44 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 9.
45 Ibid., p. 11.
46 Dans l'Article 55 du chapitre III du
décret n° 2001/181 du 25 juillet 2001 portant organisation de la
Gendarmerie Nationale. Les commandements territoriaux de la gendarmerie
Nationale comprennent : des régions de gendarmerie, des légions
de gendarmerie, des groupements de gendarmerie territoriale, des compagnies de
gendarmerie territoriale, des compagnies de gendarmerie
spécialisée, des brigades de gendarmerie territoriales et des
brigades de gendarmerie spécialisées, des postes de
gendarmerie.
47 EIFORCES, catalogue des formations, p. 10.
48 Assah Yébassassi, togolais, 37 ans,
Ex-auditeurs SCUS -2 EIFORCES, Yaoundé le 5 juin 2022.
74
(fond et forme) nécessaire au
commandement49. Les bénéficiaires de ce stage partent
avec une grande compétence en matière de connaissances des armes
et aussi des organismes internationaux susceptibles d'être
rencontrés lors d'une mission de police onusienne.
Le Pole Police Judiciaire de l'école policière
internationale d'Awae au Cameroun offre plusieurs formations. Ces formations
permettent d'avoir une assistance policière spécialisée
efficace dans le processus de maintien et de la consolidation de la paix des
Nations Unies. Elles rendent les récipiendaires plus aptes dans la
gestion quotidienne des problèmes judiciaires intérieurs
(enquête, indentification des individus, gestions des catastrophes
etc..). Le Président de la République dans sa volonté de
faire du Cameroun un havre de paix dans le monde et un acteur majeure de la
sécurité internationale donne vie à un autre pôle de
formations à l'EIFORCES.
2- Les formations du pole Ordre Public
Le pole Ordre Public couvre des formations en maintien de
l'Ordre Public. Le maintien de l'ordre se définit comme l'ensemble des
opérations de police administrative et judiciaire mises en oeuvre par
des forces de sécurité à l'occasion d'actions
organisées ou spontanées, hostiles ou bienveillantes, violentes
ou pacifiques, à caractère revendicatif ou festif , se
déroulant sur la voie publique ou dans des lieux
publics50.
En pratique, le maintien de l'ordre correspond à deux
types d'activités. En premier lieu, il est compris comme une
opération de service d'Ordre Public consistant à mobiliser un
nombre plus ou moins important d'agents pour accompagner et encadrer des
actions collectives sur la voie publique ou dans des lieux publics, à
caractère revendicatif mais pacifique, festif, sportif ou
culturel51. Cette action d'accompagnement de la liberté de
manifester a pour objectif de protéger les émeutiers et les
édifices publics.
Depuis l'ouverture démocratique en Afrique dans les
années 1990, l'encadrement sécuritaire lors des manifestations
publiques a souvent suscité de vives critiques car les forces de l'ordre
ont souvent fait montre de plusieurs lacunes dans la gestion des mouvements
d'humeurs. Les lacunes tactiques dans l'encadrement sécuritaire des
manifestations contribuent à la radicalisation des manifestants. Elle
débouche sur des affrontements entre manifestants et agents publics de
sécurité. Ces affrontements sont souvent le point de
départ des conflits en Afrique. Conscient de l'importance d'avoir des
forces de sécurité formées aux standards des Nations
Unies, le Cameroun confie à l'EIFORCES la formation en Ordre Public
49 EIFORCES, catalogue des formations, p. 11.
50 Rapport du Défenseur des droits sur : "
Le maintien de l'ordre au regard des règles de déontologie ",
Décembre, 2017, p. 5.
51 Ibid, p. 5.
75
de son personnel de sécurité et celui des pays
amis52. L'EIFORCES concrétise la vision de sa
hiérarchie en mettant sur pied plusieurs formations en Ordre
Public53.
- Moniteur de Franchissement Opérationnel
(MFO)
Ce stage est ouvert aux Lieutenants de Gendarmerie maximum,
aux Officiers de police premier grade. Les Sous-officiers subalternes et
Inspecteurs de Police de deuxième grade ayant cinq années de
services peuvent être admis à cette formation. Les auditeurs
doivent avoir trente-sept (37) ans 54. La formation des moniteurs de
franchissement opérationnel se tient pendant trois (3) semaines dans les
locaux de l'EIFORCES. Les bénéficiaires sont instruits sur les
techniques individuelles et collectives en franchissement opérationnel
afin de disposer d'un formateur dans les unités capable de
répondre aux situations délicates ne pouvant être
résolues que par des connaissances spécifiques dans le cadre de
la sécurité publique55. Les stagiaires sont capables
de rechercher des personnes en zone difficile d'accès, accompagner des
équipes judiciaires en zone difficile d'accès. Les auditeurs
à la sortie du stage peuvent former les personnels des pelotons
d'intervention ou unité d'intervention afin d'accroitre leur
capacité opérationnelle. Les enseignements reçus
permettent d'assurer la maximisation des prises de risque. La fin de la
présentation des Moniteurs de Franchissement Opérationnel ouvre
la porte à l'évocation d'une autre formation.
- Formateur en Ordre Public (FOP)
Ce stage de courte durée a pour participants les
officiers subalternes des forces de sécurité camerounaise et des
pays d'Afrique. Pour bénéficier de cette formation, il y a des
critères à remplir. Il faut avoir entre 25 à 37 ans,
présenter une aptitude médicale requise par le profil minimal
exigé du SIGYCOP = 112322156. Le candidat doit avoir des
connaissances dans le domaine de l'Ordre Public, dans la conception et
l'innovation. Il faut avoir des qualités morales et psychologiques
nécessaires pour être un bon pédagogue (esprit
d'initiative, de décision, maitrise de soi, calme, volonté). Un
formateur en Ordre Public doit être très apte physiquement et
sportivement, la maîtrise de la langue française est un
impératif.
52 Sortie SCUS 3 et TIC 5 : Deux Nouvelles
Cuvées sur le terrain
http://ww.eiforces. gov.cm,
consulté de 27 juillet 2022, 19 h.
53 J. F. Mahop, "La contribution de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) à la
formation des Forces africaines aux Opérations de Soutien à la
Paix ", Mémoire de Master professionnel en Stratégie,
Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des
Catastrophes, Université de Yaoundé II, 2015, p. 81.
54 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 12.
55Ibid., p. 12.
56 SIGYCOP = 1123221 est une abréviation du
jargon médical militaire qui signifie S : A la ceinture scapulaire et
aux membres supérieurs, I : A la ceinture pelvienne et aux membres
inférieurs, G : A l'état général, Y : Aux yeux et
la vision (sens chromique exclu), C : Au sens chromatique, O : Aux oreilles et
à l'audition, P : Au psychisme.
76
Après examen des candidatures, les meilleurs sont
retenus. Durant huit semaines (08), ils sont édifiés sur les
nouvelles techniques d'encadrements des manifestations publiques. Cela concourt
à renforcer les capacités tactiques des officiers dans le domaine
de l'Ordre Public. Les officiers stagiaires du FOP sont formés aux
techniques d'intervention professionnelles et opérationnelles dans le
but de constituer un vivier de formateurs57. Ces derniers, de retour
dans leurs administrations et pays respectifs répercutent les
enseignements reçus sur des unités à grand nombre et leur
confèrent une capacité opérationnelle permettant de
répondre aux défis sécuritaires de
l'heure58.
A la fin de cette formation, les auditeurs sont aptes à
recourir à une organisation opérationnelle moderne et rationnelle
des unités de sécurité de statuts civil (police) et
militaire (gendarmerie). Ils subissent un rehaussement des aptitudes
manoeuvrières. Les formateurs en Ordre Public au lendemain de leur
formation sont capables de créer des concepts nouveaux favorisant
l'intervention rapide dans les opérations de la sécurité
publique (SP) et le rétablissement de l'ordre (RO) au niveau national et
international59. Après cette expérience, ils
deviennent des agents de propagation des nouveaux standards en Ordre Public qui
obéissent au triptyque :
légalité-Efficacité-Sécurité60.
Ils deviennent des acteurs des échanges techniques et tactiques dans la
gestion démocratique des foules.
L'EIFORCES lance ce stage pour la première fois en
201261. La structure va accueillir plusieurs promotions de FOP. En
2016, cette formation de l'EIFORCES obtient la certification des Nations
Unies62. Suite à une réorientation des techniques
d'intervention professionnelles et opérationnelles, les Nations Unies
remodèlent cette formation. Les travaux de remodelage s'effectuent
conjointement avec les responsables en charge de la structure policière
d'Awae. La formation subit une mutation identitaire, tactique et
opérative. Elle passe de FOP à FPUC (formateurs des unités
de police constituées) en 202063. Cet argumentaire permet
d'avoir une idée de l'histoire de la défunte formation en
formateur en Ordre Public. Cette formation pionnière des modèles
d'encadrements techniques et opérationnels de l'EIFORCES meurt en
laissant derrière elles d'autres formations en Ordre Public.
- Perfectionnement au Commandement Opérationnel
(PCO)
57 Mahop, " La contribution de l'école", p.
63.
58 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 41.
59 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 13.
60 Ibid, p. 13.
61EIFORCES, " Document de présentation de
l'évolution de l'EIFORCES ", 2019, p. 5.
62 Ibid.
63 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Formateur en Ordre Public, Awae, le 10 juin
2022.
77
Il s'agit d'une formation de courte durée deux (02)
semaines organisées par l'EIFORCES. Ce stage de perfectionnement en
commandement opérationnel est de premier et deuxième
niveau64. Pour subir cette formation les agents des forces de
sécurité doivent remplir un ensemble de critère. Ils
doivent être des officiers issus d'unité de sécurité
à statut civil ou militaire, être commandant d'une unité
engagée au maintien de l'ordre ou avoir vocation à assumer cette
fonction. Le candidat doit être âgé de moins de
quarante-cinq (45) ans, avoir des connaissances dans le domaine de l'Ordre
Public, maîtriser la langue française, être apte
physiquement et sportivement, avoir une aptitude médicale requise au
profil minimal SIGYCOP =112322165.
A la sortie de ce stage, l'administrateur sécuritaire
parfait son aptitude opérationnelle dans le commandement d'unités
de sécurité à statuts militaire et civil engagées
dans les opérations de maintien au niveau national
(Sécurité publique) et au niveau international (missions de
Maintien de la Paix des Nations Unies et de l'Union Africaine). Ils ont
outillé suffisamment pour rétablir la paix lorsqu'elle subit une
dégradation. Entre 2012 et 2019 le PCO forme seize (16) promotions pour
un total de deux-cent quarante (240) stagiaires. Ces stagiaires proviennent de
vingt(20) pays d'Afrique (francophone et lusophone)66. Cette
formation subit une modification pédagogique en 2019. L'objectif est
d'ouvrir le champ de compétences des commandants d'unités
opérationnels à d'autres techniques. Cette reconfiguration donne
vie à une nouvelle formation. Il s'agit du SCUS (Commandant
d'Unité de Sécurité). Ce nouveau stage prend service en
2019 et compte trois (03) promotions à son actif jusqu'aujourd'hui pour
un effectif de 124 stagiaires67. La fin de la présentation du
PCO devenu SCUS débouche sur le stage RECFOP.
Photo n° 4 : les stagiaires du SCUS 2 en plein
exercice de tirs
64 Baya, "L'EIFORCES comme structure ", p. 41.
65 EIFORCES, catalogue des formations, p. 13.
66 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.
67 Ibidem
78

Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES.
Il est important pour un Commandant d'Unité de
Sécurité d'avoir la précision dans le tir. D'où
l'exercice de tirs conduit par les formateurs de l'EIFORCES.
- Recyclage de Formateurs en Ordre Public
(RECFOP)
Les participants à cette formation sont des
détenteurs du diplôme de formateur en Ordre Public l'ayant obtenu
trois (03) ans avant le lancement de la formation68 . Ils doivent
présenter des aptitudes médicales requises au profil minimal
exigé SIGYCOP=1123221, avoir de solides connaissances dans le domaine de
l'Ordre Public. Détenir un très bon niveau d'entrainement
physique et sportif, maîtriser impérativement la langue
française69. Elle met deux (02) semaines dans les locaux de
l'EIFORCES à Awae. Au cours de ce stage, les ex-stagiaires du FOP
subissent une révision tactique des enseignements dans le domaine de
l'Ordre Public. A cette révision, des techniques tactiques dans le
maintien de l'ordre s'ajoute une actualisation des connaissances des candidats
aux nouvelles techniques de maintien de l'ordre70. Le pole Ordre
Public de l'EIFORCES accorde une importance particulière aux programmes
de lutte contre les Engins Explosifs Improvisés. Il accorde des stages
de sensibilisation, de neutralisation dans ce domaine.
- Sensibilisation à la Neutralisation,
Destruction des Engins Explosifs (NEDEX)
Il est question pendant les deux (02) semaines de stage
d'apprendre aux auditeurs à faire face et à réagir aux
dangers liés aux engins explosifs et aux Restes Explosifs de Guerre
(REG)71. Les lauréats de cette sensibilisation sont des
Policiers et des Gendarmes en service dans les zones en conflits, des personnes
civiles travaillant dans les Organisations Non
68 EIFORCES, catalogue des formations, p. 12.
69 Ibid.
70 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022. 71EIFORCES,
catalogue des formations. p. 14.
79
Gouvernementales (ONG) intervenant en zone de conflits, le
personnel d'autres administrations actif dans les zones de conflit (douaniers,
sous-préfet etc.)72. Les gendarmes et policiers en attente de
déploiement dans les missions de Maintien de la Paix des Nations Unies
bénéficient également de cette formation. La
sensibilisation au NEDEX est le premier palier dans la stratification des
formations sur la Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs.
- Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs
(NEDEX)
Ce stage est ouvert aux personnels de sécurité
intérieure à savoir : gendarmes et policiers. L'encadrement
technique et pédagogique de cette formation est échelonné
en trois étapes73. Les conditions d'admission, la
durée et les objectifs du stage différencient à chaque
niveau.
- Niveau I du stage NEDEX
La formation du NEDEX I est offerte aux unités de
police préparant un déploiement dans les Opérations de
Maintien de la Paix. Elle dure un mois (04 semaines)74. Pendant sa
tenue, les apprenants prennent connaissance avec les mines et deviennent
capables de les identifier. A partir de ces connaissances, les auditeurs sont
à même de localiser, détruire sur place les mines et,
préparer le terrain pour une intervention de grande envergure
75 . L'EIFORCES accueille ce stage pour la première fois en
2021 et forme dix- huit (18) stagiaires76.
A la fin de la formation les stagiaires ressortent nantis du
NEDEX I. Ce diplôme est la porte d'entrée au niveau II.
- NEDEX niveau II
Cette formation se tient pendant deux (02) semaines
contrairement au NEDEX I qui se déroule pendant quatre (04)
semaines77. Elle dote les stagiaires d'une grande connaissance dans
la différenciation des munitions et des zones de provenance. Ce niveau
offre l'opportunité aux lauréats lors d'une opération de
prendre des initiatives, tel que : déplacer, disposer d'une ou plusieurs
munitions ou des Restes Explosifs de Guerre (REG). Au lendemain du stage de
niveau II les candidats regorgent des compétences pour gravir le niveau
final de la formation.
72 EIFORCES, catalogue des formations. p.
14.
73 Ibid
74 Olivier Messomo, 42 ans, chef bureau audiovisuel
à l'EIFORCES, Awae, le 13 juin 2022.
75 EIFORCES, Catalogue des formations. 14.
76 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae le 11 juin 2022.
77 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES
Cameroun : les offres de formation ", p. 13.
80
- NEDEX niveau III
C'est le niveau ultime de ce stage, les conditions sont un peu
complexes. Il faut avoir obtenu le NEDEX II, être au minimum Capitaine au
grade pour la Gendarmerie, Officier de Police Principal pour la Police
Nationale78. Etre âgé de moins quarante-cinq (45) ans
et occuper la fonction de Commandant ou Adjoint d'unité de
sécurité intérieure79. Le candidat doit
posséder des connaissances juridiques (en matière d'instances
juridiques internationales) et en bureautique (Word, Excel, Powerpoint). Avoir
une bonne connaissance parfaite en langues française et
anglaise80. Elle s'étend sur huit (08) semaines. Les
enseignements accentuent les connaissances sur la différenciation des
types de munitions, sur les pays de provenance, l'emploi et la neutralisation.
Désormais, ils peuvent conduire des opérations de neutralisation
et d'en disposer de façon définitive de tout genre de munitions.
L'EIFORCES offre aussi des formations en protection.
- Le stage de Technicien Opérationnel en
Protection Rapprochée
Prennent part à ce stage, les Sous-Officiers de
gendarmerie et les Inspecteurs de Police. Ces éléments de
sécurité intérieure disposent des solides aptitudes
physiques et informatiques. Il se tient sur une durée de deux semaines.
Les récipiendaires sont formés sur le commandement d'unité
de protection rapprochée (management, entrainement, planification,
coordination, choix des dispositifs et en fin, sur le commandement
opérationnel) 81 . Les formateurs de l'EIFORCES
élargissent les connaissances sur les matériels techniques de
protection rapprochée des lauréats (choix, comparatifs, prix,
utilités, limites). A la fin du stage, ils sont capables
d'élaborer un dossier complet de protection d'une personne
menacée du niveau chef d'équipe (dossier chef de mission),
maîtriser la topographie spécifique rapprochée
(baptême terrain, élaboration d'itinéraires,
procédure de localisation et de récupération), etre
capable de former ou perfectionner les équipiers et maitriser la
pédagogie, connaitre la protection rapprochée à
l'étranger et dans les zones à risques, maîtriser les
techniques de filature et de contre filature, connaitre les structures de
rattachement et d'évacuation.
La Division de l'Enseignement de l'EIFORCES à travers
ses formations contribue grandement à construire un environnement
sécuritaire national et international stable. Elle fournit à la
Force Africaine en Attente un grand nombre d'experts dans le maintien de
l'ordre
78 Olivier Messomo, chef bureau audiovisuel à
l'EIFORCES, Awae, le 13 juin 2022.
79 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 14.
80 Ibid, p.14.
81 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 15.
81
(l'encadrement et la planification) et les investigations
judiciaires 82 . Ces formations rehaussent le niveau tactique des
auditeurs. La Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES assure
la formation de niveau opératif et stratégique des
administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers.
B- Présentation des formations de la Division
de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES
La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure
policière d'Awae est placée sous l'autorité d'un Chef de
Division. Il est soit un officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de
police expert des opérations de soutien à la paix. Il est
porté à la tête de cette division par un décret
présidentiel 83 . Cet expert est responsable de
l'organisation, la planification pédagogique des stages de longue
durée et formations thématiques de courte durée.
Concernant les formations de longue durée, il s'agit des stages DEMFS
(Diplôme d'Etat-major des Forces de Sécurité) et du BESS
(Brevet d'Etudes Supérieure des Forces de
Sécurité)84. Les formations de courte durée
quand elles sont thématiques (séminaires et ateliers).
1- Présentation des formations de longues
durées de la Division de l'Enseignement Supérieur
Ces stages sont destinés aux administrateurs
sécuritaires soucieux d'avoir des connaissances en planification des
niveaux opérationnels pour la gestion des questions sécuritaires
nationales, multinationales et internationales. Les diplômés de
ces stages peuvent assurer des fonctions d'Officiers au sein d'un Etat- major
en temps normal, de crise et au sein des Etats-majors de composante
police85. Les candidats camerounais passent par un concours pour
être former à l'EIFORCES. Les administrateurs sécuritaires
étrangers sont désignés par leurs hiérarchies. Bien
qu'elles soient des formations stratégiques les objectifs de stage et
les contenus pédagogiques sont quelques peu différent. A la fin
de cette formation les récipiendaires obtiennent les diplômes
suivants :
- Le Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité (DEMFS)
La préparation au Diplôme d'Etat-major des Forces
de Sécurité vise à préparer les auditeurs à
occuper des fonctions d'Officier au sein d'un Etat- major des forces de
sécurité
82 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 43.
83 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012,
Portant Organisation et, Article 22.
84 Ongolo, "EIFORCES : un outil au service", p. 17.
85 EIFORCES, catalogue des formations, p. 8.
82
(Gendarmerie et Police)86. L'Etat-major des forces
de Sécurité constitue un niveau hautement stratégique dans
la chaine de commandement. Pour siéger dans ce collège, les
Officiers doivent avoir des connaissances stratégiques épaisses.
Les Officiers se bousculent pour effectuer cette formation. Pour les
administrateurs de la sécurité intérieure camerounaise
(cotutelle technique de l'EIFORCES), les places sont équitablement
partagées. Les stagiaires étrangers sont désignés
par leurs hiérarchies87.
L'EIFORCES leur offre l'opportunité de pouvoir devenir
diplômé d'Etat-major des Forces de Sécurité. Mais la
participation à cette formation dans les locaux de la structure à
Awae est conditionnée par un certain nombre de critères. Ainsi il
faut :88
- Avoir au minimum le grade de Capitaine pour la Gendarmerie
ou Commissaire de Police pour la Police ;
- posséder une expérience de commandement d'une
unité de maintien de l'ordre ou de sécurité
intérieure. Ce qui suppose être détenteur du diplôme
de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS) ;
- avoir des connaissances en bureautique (Word, Excel,
Powerpoint) ;
- avoir des aptitudes au travail transversal et une maitrise de
la langue française ;
- avoir un parcours académique (diplôme
universitaire, professionnel etc.) ;
- avoir des capacités d'élocution, d'analyse et
d'expression faciles ;
- posséder une forte culture sur les grands
problèmes et sur les organisations
internationales ;
- être psychologiquement apte (motivation).
Pendant vingt (20) semaines les auditeurs sont formés
sur la conception de tout type d'Etat- major (Etat-major normal, Etat-major de
crise et des Etats-majors-de Composantes Police dans le cadre des
OSP)89. Ils sont outillés dans la rédaction
administrative (fond et forme), la préparation d'un ordre
d'opération. Leurs connaissances en matière de
sécurité intérieure et des Opérations de Maintien
de la Paix sont revues. Les stagiaires du DEMFS effectuent lors de la formation
des voyages d'étude à l'intérieur et à
l'extérieur du pays. Ces voyages d'études à
l'intérieur et à l'extérieur du pays permettent aux
auditeurs de confronter les enseignements théoriques reçus
à la réalité du terrain.
La structure policière internationale camerounaise est
mère de dix (10) promotions du Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité (DEMFS) et attend accueillir une onzième (11)
86 Ongolo, "EIFORCES : un outil au service", p. 17.
87 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 47.
88 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 8.
89 Ongolo, " L'EIFORCES : un outil au service", p.
17.
83
cuvée en septembre 202290. Le total des
effectifs d'Officiers nantis du DEMFS made in EIFORCES
s'élève à cent-quatre-vingt-onze (191)
lauréats91. Les lauréats viennent de dix-huit (18)
pays d'Afrique (Cameroun, Congo, Togo, Cote d'Ivoire, Gabon, RDC, Tchad,
Burkina Faso, Mali, Benin, Sénégal, Centrafrique, Niger, Burundi,
Benin, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Guinée Conakry).
Les diplômés du DEMFS ont des connaissances en planification de
niveau opérationnel et stratégique, mais ils n'ont pas une
ouverture cognitive solide pour préparer, planifier et commander une
opération police de type nationale et internationale. La formation
capable d'offrir aux forces de sécurité intérieure cette
large ouverture cognitive est le BESS (Brevet d'Etudes Supérieures de
Sécurité).
- La formation du Brevet d'Etudes Supérieures
de Sécurité (BESS)
Le Brevet d'Etude Supérieure de Sécurité
est le module de niveau stratégique le plus élevé de
l'école Internationale de sécurité d'Awae. Il est
dispensé aux officiers supérieurs des forces de
sécurité intérieure (Gendarmerie et Police). Le programme
pédagogique BESS EIFORCES s'articule autour de quatre (04) axes majeurs
: la méthode d'analyse et de résolution complexe, la
méthode de planification opérationnelle, la méthode de
management et l'art du commandement à des niveaux stratégiques et
opératifs92. Pour séjourner au camp EIFORCES d'Awae en
qualité de stagiaire du BESS il faut remplir plusieurs critères.
Parmi lesquels :93
- avoir au minimum le grade de Chef d'Escadron pour la
Gendarmerie ou Commissaire de Police Principal pour la Police ;
- être diplômé du DEMFS ;
- être titulaire au moins de la licence pour les candidats
au Master (facultatif) ;
- avoir des connaissances en bureautique (Word, Excel ;
Powerpoint) ;
- avoir une bonne maitrise des langues française et
anglaise ;
- avoir une capacité d'élocution, d'analyse et
d'expression.
Pendant quarante (40) semaines les administrateurs
sécuritaires camerounais et
étrangers reçoivent des experts
sécuritaires nationaux et internationaux, des universitaires camerounais
et étrangers un encadrement capacitaire conséquent. Les
formations se déroulent dans les sites d'Awae et de l'IRIC pour les
candidats au Master en Relations Internationales
90 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel
à l'EIFORCES, Awae, le 06 juin 2022.
91 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef secrétariat
du Chef de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae
le 06 juin 2022.
92 Ongolo, "L'EIFORCES : un outil au", p. 17.
93 EIFORCES, Catalogues des formations, p. 7.
84
option Sécurité Internationale. La formation est
ponctuée par des voyages d'études (dans une localité du
Cameroun, un Etat africain, un pays hors Afrique). C'est l'occasion pour les
pédagogues de l'EIFORCES d'inculquer des connaissances des dynamiques
géopolitiques et géostratégiques. A la fin de la formation
les auditeurs ont des compétences à la gestion des questions
sécuritaires nationales, multinationales et internationales. En d'autres
termes, ils deviennent des agents de proposition dans leurs Etats-majors.
L'EIFORCES est à actuellement à sa
huitième cuvée de stagiaires du Brevet d'Etudes
Supérieures de Sécurité et vient d'organiser le concours
d'entrée de la neuvième promotion BESS. Le 15 octobre 2014 est le
jour marquant l'entrée du premier stage BESS à l'EIFORCES. Depuis
lors, l'école est à cent-cinquante-trois (153) planificateurs
formés. Les stagiaires viennent de plusieurs pays d'Afrique (Cameroun,
Gabon, Mali, Congo, Tchad, Burundi, RCA, Nigeria, RDC, Benin, Cote d'Ivoire,
Togo, Niger)94. Les formations de longues durées à
l'EIFORCES sont uniquement dispensées aux administrateurs de
sécurité intérieure (Police et Gendarmerie). Cela se
justifie par le fait qu'ils sont les acteurs de la première heure du
processus de protection, restauration et encadrement sécuritaire. La
dilatation structurelle des Etats africains au lendemain de la crise
économique des années 1980 répercutée par le choc
idéologique de 1990 (la re-démocratisation du continent) laisse
entrer d'autres acteurs dans le processus de sécurisation du
continent.
Photo n° 5 : les auditeurs du BESS 8 en salle de
cours

94 EIFORCES, "Document de présentation de
l'évolution de l'EIFORCES ", 10 octobre 2019, p. 12.
85
Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES.
Ce renouveau sécuritaire permet aux acteurs civils
experts des questions sécuritaires ou responsables de structure
sécuritaire d'oeuvrer conjointement avec les Etats dans le processus de
construction d'une paix durable au service du déleppoment. Pour
atteindre cet objectif, il faut un cadre d'échange, de partager
d'expertise. L'EIFORCES qui fixe et renforce la stabilité
régionale et mondiale tend la main à la société
civile experte en sécurité. Ceci grâce à
l'organisation des séminaires et ateliers dans ses locaux.
2- Les formations de courte durée à
l'EIFORCES (séminaires et ateliers)
La mallette pédagogique du centre policier d'Excellence
CEEAC est fortement garnie des séminaires et ateliers. Les
thématiques abordent la sécurité dans sa globalité.
Le public cible des séminaires EIFORCES est multi- professionnel
(Civils, Policiers, Militaires et Humanitaires)95. Certains
séminaires de l'EIFORCES portent la certification des Nations - Unies.
Ils se tiennent dans un intervalle de temps court et variant en fonction du
séminaire. Pour cerner l'offre sécuritaire de l'EIFORCES contenu
dans les modules ateliers et séminaires, il faut présenter
individuellement les séminaires et les ateliers.
- Sécurité et Gouvernance
Il dure deux (02) semaines et les participants sont civils,
policiers et gendarmes96. Il permet d'avoir des outils
pédagogiques facilitant l'enrôlement dans les structures de
gestion de la paix intégrée au niveau stratégique ou
opératif. Grâce aux éléments reçus au cours
du stage, les participants répondent aux attentes des organismes
régionaux et sous régionaux dans la politique préventive.
Ils sont à même de planifier, conduire une activité de
soutien aux réformes institutionnelles97. Les enfants sont
l'avenir de l'humanité. Assurer leur protection des enfants en
période de conflit est une mission salutaire.
- Protection des enfants
Ce séminaire débute à l'EIFORCES en 2012,
les participants civils, policiers et gendarmes sont édifiés sur
les mécanismes visant à construire un environnement plus
protecteur pour les enfants. Depuis 2016 il porte la certification
onusienne98. Les enfants ont besoin d'un environnement non- violent
pour se construire. Un environnement ou le terrorisme n'a pas de place.
- La lutte contre le terrorisme
95 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 5.
96 Ibid, p. 4.
97 Ibid., p. 4.
98 EIFORCES "document de présentation de la
montée en puissance de l'EIFORCES ", 17 /10/2019, p. 14.
86
Pendant deux (02) semaines civils, policiers et gendarmes
renforcent leurs capacités dans la recherche, l'exploitation et la
diffusion du renseignement prévisionnel déjouant les attentats
terroristes99. Pour les administrateurs de sécurité,
la participation aux missions de soutien à la paix est possible de deux
manières : soit par Unités de polices constitues (UPC) ou par
déploiement des Policiers Individuels100. Dans les deux cas,
il est nécessaire de former ces agents individuels ou ces Unités
de Polices Constituées.
- Formation au pré-déploiement des
Policiers Individuels
Ce séminaire de deux (02) semaines est destiné
aux fonctionnaires de la Police et Gendarmerie tout grade confondu. Il rend les
intervenants aptes à exécuter des tâches précises
dans le cadre des Opérations de Maintien de la Paix. Les crises
provoquent généralement une violation des droits de l'homme et
particulièrement ceux des cadets sociaux. Pour une restauration sociale
de ces victimes, il faut édifier les acteurs civils et étatiques
sur la question.
- Les droits humains et protection des groupes
vulnérables
Ce cours élucide les droits universels liés aux
valeurs intrinsèques de la personne humaine. Les civils, policiers et
gendarmes reçoivent sur une période de deux (02) semaines des
enseignements sur les traités et droits de l'Homme et leurs
mécanismes de mises en application, la protection spéciale
accordée aux groupes vulnérables pendant les conflits
armés, l'approche genre dans les OMP101. Et la
sensibilisation aux violences sexuelles, à l'exploitation sexuelle et
aux abus commis par les casques bleues. En période de crise, les civils
sont très abusés par les entrepreneurs de
l'insécurité. Pour remédier à cette situation, il
faut édifier un maximum d'acteurs sur la protection civile.
- La Protection des Civils
Il porte l'onction onusienne, ce cours dote les participants
des connaissances nécessaires sur la notion de protection en tant de
paix et en tant de crise. Les stagiaires sont édifiés sur les
attentes onusiennes et de l'UA dans le domaine de la protection
civile102. Les civils, gendarmes et policiers participants sont
briffés sur leur rôle et responsabilité dans la protection
des civils. La protection des civils passe par une coopération entre
composantes intégrées aux missions de paix.
- La coopération entre les composantes dans les
missions intégrées
99 EIFORCES "document de présentation
de la montée en puissance de l'EIFORCES ", 17 /10/2019, p.
14.
100 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie, Awae, le 10 juillet 2022.
101 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.
102 EIFORCES, " Document de présentation ", 17/10/2019, p.
14.
87
Elle connait la présence d'un acteur nouveau
(Humanitaire) aux séminaires EIFORCES 103 et dure deux
semaines. Et les échanges portent sur les principes et les
différentes approches possibles en matière d'actions
civilo-militaires. Montrer l'importance de la coopération des
composantes lors des OMP. La coopération entre composantes
intégrées favorise un retour à la paix dans les zones en
crise. La restauration de la paix est favorable à la mise en place du
programme de Désarmement, Démobilisation et
Réintégration dans les pays sortant des crises politiques.
- Le Désarmement, Démobilisation et
Réintégration (DDR) au sein des opérations de Maintien de
la Paix
Il expose sur les nouvelles approches onusiennes dans le DDR.
Les participants (policiers, gendarmes et civils) accentuent les connaissances
dans la mise en place, les objectifs, les buts et enjeux de ce programme. Les
enseignements se tiennent pendant une période d'une semaine
(01)104. La mise en place du DDR dans un pays en crise
présage une réforme du secteur de la sécurité.
- La réforme du Secteur de
Sécurité
Le but du module est de fournir aux policiers, gendarmes et
civils une compréhension claire des stratégies et des concepts
élémentaires des reformes sécuritaire. Ils sont capables
de restructurer et de reconstruire des services des Etats en crise. Elle dure
une (01) semaine105. La réforme du secteur de
sécurité apaise les tensions entre antagonistes. Il permet la
diminution de la violence et une reprise des activités quotidiennes.
- Les activités de consolidation de la
paix
La priorité est donnée à l'enseignement
minutieux des éléments réduisant le risque de redonner
dans la violence après rétablissement de la paix par les missions
multidimensionnelles des Nations-Unies106. Il connait la
présence des policiers, civils et gendarmes. Les administrateurs
sécuritaires reçoivent cette formation pendant une (01) semaine.
Pour construire un environnement de paix durable. Il faut un reprofilage des
décideurs.
- Code de conduite pour les responsables
chargés de l'application des lois
Cet enseignement a pour objectif de familiariser les
représentants de la loi au code de conduite nécessaire à
l'exercice de leurs professions. Afin que dans l'accomplissement de
103 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.
104 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.
105 Ibid, p.4.
106 Armstrong Enongene Etape, 40 ans, Major du
8ème BESS de l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.
88
leurs missions la dignité humaine soit respectée
et protégée107. Pendant une (01) semaine les
policiers, civils et gendarmes sont formés sur ce domaine dans le site
de l'EIFORCES d'Awae.
Le cours sur la conduite pour les responsables chargés
de l'application des lois met fin à la présentation des
formations longues et courtes durées de la structure policière
d'Awae. La panoplie des formations made in EIFORCES et le nombre des
stagiaires formés témoigne de l'apport de cette structure dans le
maillage sécuritaire national, multinational et international. En
formant les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers
l'EIFORCES couvre une partie de son offre sécuritaire. L'offre formation
de l'EIFORCES s'accompagne de celle recherche dans les domaines de la
sécurité. A travers la mission recherche la structure se
présente comme un organe de proposition des solutions aux
problèmes sécuritaires nationaux, sous- régionaux,
régionaux et mondiaux108. L'EIFORCES a un Centre de Recherche
qui oeuvre au quotidien à trouver des solutions aux problèmes
liés à l'insécurité et ses corolaires.
III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES
La mission recherche dédiée à la
structure sécuritaire d'Awae est garantie par le Centre de Recherche et
de Documentation de cet établissement. Elle fait partie
intégrante de la Direction Générale de la structure. Le
Directeur Général a droit de regard sur les activités de
ce centre. L'exécutant de la mission est le Chef du Centre de Recherche
et de Documentation. Il peut être un haut fonctionnaire de Police, un
Officier de gendarmerie ou Expert civil nommé par décret du
Président de la République109, le Centre de Recherche
et de Documentation comporte deux sous-directions. Il s'agit des laboratoires
de recherches et la cellule de la documentation. Pour réaliser cet
objectif le CRD s'appuie sur un réseau de chercheurs et experts qui
produisent des travaux de recherches échelonnés et multi-acteurs
au niveau prioritairement stratégique et opératif110.
Le CRD/EIFORCES organise ses travaux de recherche appliqué à la
sécurité intérieure, interafricaine et internationale en
(03) pôles majeurs. Il s'agit des pôles sécurité
globale incarnant cinq (05) dimensions, le pole Maintien de la Paix et en fin
le pôle encadrement111.
Les résultats des travaux de trois (03) pôles de
recherche de l'EIFORCES donnent lieu aux activités de visibilité
de la structure et du centre de recherche et de documentation. Ces
107 EIFORCES, catalogue des formations, p. 6.
108 Ongolo, "L'EIFORCES : un outil au ", p. 16.
109 Décret n° 2012/307 du 25 juillet 2012 portant
organisation et, Article 23.
110 EIFORCES, "document de présentation ", 17/10/2019, p.
20.
111 EIFORCES, catalogue de présentation des missions de
l'EIFORCES, p. 8.
89
activités de visibilités sont : l'organisation
et la conduite des travaux spécifiques sur des thématiques
relatives à la paix et à la sécurité nationale et
internationale. La réalisation des publications scientifiques
périodiques et conjoncturelles. La suite de l'analyse porte sur la
présentation de l'offre recherche de l'EIFORCES.
A- Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES
: le coeur des
travaux thématiques
Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES a un
programme de planification stipulant l'organisation d'une activité
thématique spécifique trimestriellement112. Ces
activités thématiques scientifiques peuvent être les
colloques, les séminaires de recherches et les symposiums. Le CRD traite
la sécurité dans toute sa globalité
(sécurité humaine, environnementale, nationale, transnationale et
culturelle). Ces travaux sont animés par des universitaires, des
experts, des diplomates, les acteurs de la société civile, et les
représentants d'administration. Les intervenants du CRD/EIFORCES ont
deux statuts : le statut de chercheur régulier pour les internes et
chercheur associé pour les externes113. L'objectif est
d'apporter des réponses doctrinales, stratégiques et
opératives facilitant la prise de décision du politique en
matière de Défense et de Sécurité.
Le CRD/EIFORCES compte jusqu'à ce jour treize (13)
colloques et deux (02) séminaires organisés114. Les
thématiques touchent les questions sécuritaires dans l'ensemble.
Grâce au décryptage des problèmes sécuritaires
nationaux, interafricains et mondiaux, le centre se positionne comme une
cellule d'éveil stratégique anticipant les menaces et apportant
des solutions.
B- La typologie des publications du CRD/EIFORCES
Dans le cadre de l'accomplissement des missions statutaires de
veille et de recherche en matière de sécurité et de paix,
le centre de recherche et de document de l'EIFORCES produit des supports
scientifiques à l'attention des administrations et des experts en
sécurité. Ces supports sont les résultats des analyses
menées par le centre. Ces publications constituent une réponse
forte dans la résolution des crises sécuritaires au plan
national, régional et international115. Le CRD/EIFORCES met
à la disposition des administrations nationales et
112 Marie Joseph Ndzie, 35 ans, Assistante des projets au CRD,
Awae, le 6 juin 2022.
113 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 17.
114 EIFORCES/CRD, "travaux de recherches thématiques
spécifiques du CRD-EIFORCES ", Awae, 2022.
115 EIFORCES, "activité de recherche ", VIGIE,
n° 010 et 001- 1er et 2ème Trim 2021, p.
22.
90
internationales plusieurs publications. Ces publications se
différencient les unes des autres, soit par le format de publication ou
le contenu.
1- La note de conjoncture mensuelle
Le Centre de Recherche et de Document de l'EIFORCES produit ce
document stratégique mensuellement. Il est bilingue et traite d'une
question de sécuritaire ponctuelle. Il est très digeste à
lire et à pour cible les administrations stratégiques nationales
suivantes : le Ministère de la Défense, la
Délégation Générale à la Sûreté
Nationale et le Ministère des Relations Extérieures.
91

Photo n° 6 : première de couverture de la
note de conjoncture
Source : Note de conjoncture, n°004, Rétro 2018.
2- VIGIE bulletin d'analyses stratégiques et
prospectives
Le bulletin d'analyses stratégiques et prospectives est
publié trimestriellement. Il est de nature bilingue (français et
anglais)116. Il a un public cible plus largue que le
précédent document stratégique. Sa structuration interne
répond à cette logique : sommaire, actualité de
l'EIFORCES, dossier sécurité nationale, dossier
sécurité Afrique et monde. A la sortie, les VIGIE se
différencient par leurs numéros de publication et la
thématique analysée.

Photo n° 7 : première de couverture du
VIGIE
Source : VIGIE, n° 002, Aout 2014.
116 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD-EIFORCES,
Awae le 11 mars 2022.
92
3- La Revue africaine de sécurité
internationale (RASI)
Le document RASI est l'esplanade de publications des actes, des
colloques et des
séminaires de l'EIFORCES117. Contrairement aux
autres, il ne parait pas avec des exemplaires bilingues. Il est publié
semestriellement par le centre de recherche et de documentation. Son
accès est ouvert à une panoplie d'acteurs.
Photo n° 8 : Première de couverture de la
Revue RASI

Source : RASI, n° 001, 2019.
Les publications du CRD/EIFORCES sont des documents
stratégiques concourant à accompagner les acteurs
stratégiques, tactiques et opératifs nationaux, régionaux
et internationaux dans l'anticipation, la gestion et la restauration des crises
sécuritaires à l'échelle nationale, continentale et
mondiale118. Le CRD/EIFORCES se positionne comme un outil
d'éveil et d'analyse des dynamiques sécuritaires locales,
régionales et internationales.
Le point focal de cette analyse est de cerner les
mécanismes camerounais produits par son centre sécuritaire
d'Awae, contributeurs dans le processus de construction de la
sécurité nationale, continentale et internationale. Une bonne
élucidation de ces mécanismes passe par la présentation
des missions et objectifs de la structure sécuritaire camerounaise. Le
décideur camerounais instruit l'EIFORCES par son décret de
création en 2008 d'implémenter sa politique sécuritaire
nationale et extérieure119. L'implémentation de cette
politique passe par la formation des administrateurs sécuritaires
nationaux et étrangers à la gestion des crises
117 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD-EIFORCES,
Awae, le 11 mars 2022.
118 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 16.
119 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant
création de, Article 4.
93
nationales et internationales (Opérations de Maintien
de la Paix, Opération de Soutien à la Paix) et la Recherche
Stratégique sur les questions de sécurité.
Le Cameroun ouvre les portes de son centre à plusieurs
administrateurs sécuritaires. Ils bénéficient d'une
panoplie des formations conçues par l'EIFORCES. Ces formations touchent
tous les niveaux de la chaine de commandement
opérationnelle120. La structure d'Awae voit se
succéder des promotions de stages. De retour dans leurs
états-majors, ils distillent la mallette pédagogique de
l'EIFORCES.
L'EIFORCES contribue à l'édification de la paix
et la sécurité à l'échelle nationale et
internationale à travers son Centre de Recherche et de Documentation. Il
se positionne comme un laboratoire stratégique assistant les acteurs
décisionnels dans la prise de décision dans le domaine de la
sécurité nationale et internationale.
120 F. Foumena, 50 ans, Chef bureau évaluation de
l'enseignement supérieur de l'EIFORCES et Chef du Pole Police Judiciaire
de l'enseignement fondamental de l'EIFORCES, Awae, le 14 mars 2022.
93
CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA
CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE NATIONALE ET
INTERNATIONALE
En juillet 2002, le continent africain assiste à une
reconfiguration de l'organisation continentale. Elle passe de l'OUA
(Organisation de l'Unité Africaine) pour l'UA (Union Africaine). La
nouvelle structure ambitionne de promouvoir la paix, la sécurité
et la stabilité sur le continent. A travers cet idéal, l'Union
Africaine se dote d'une architecture de paix et de sécurité et
encourage les Etats africains à mettre sur pied des structures
sécuritaires. Le Cameroun membre actif du processus de création
de la nouvelle institution continentale concrétise cet idéal en
2008. En effet, le 22 mai 2008 le Cameroun annonce à l'opinion nationale
et internationale la création d'un établissement
sécuritaire1. Cette structure est l'Ecole Internationale des
Forces de Sécurité (EIFORCES) d'Awae. A travers cette structure,
le Cameroun entend apporter des solutions aux problèmes
sécuritaires nationaux et internationaux. Depuis sa création,
l'école de veille sécuritaire d'Awae contribue au processus de
sécurisation du Cameroun, de l'Afrique et du monde. Ces modes de
construction de la sécurité à l'échelle nationale
et internationale de l'EIFORCES sont très souvent inconnus du grand
public. D'où l'interrogation suivante : Comment le Cameroun par
l'intermédiaire de l'EIFORCES construit la sécurité au
niveau national et international?
Pour répondre à cette question, ce chapitre
procède à une analyse bipartite. Il s'agit dans un premier acte
de montrer comment l'EIFORCES construit la sécurité au niveau
national. Le second acte porte sur la construction sécuritaire
internationale de l'EIFORCES.
I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE
NATIONALE
Le Cameroun en créant l'EIFORCES en 2008, lui confie la
mission d'implémentation de sa politique sécuritaire interne et
externe à cette structure. Après avoir pris acte de cette
orientation stratégique, le club administratif de l'école
internationale d'Awae, va s'atteler à répondre aux exigences du
décideur. Depuis lors, cette structure contribue grandement à la
réalisation de l'idéal politique de sécurisation
nationale. Les contributions de l'EIFORCES
1 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008
portant création de..., Article 1.
94
dans le processus de sécurisation du Cameroun sont
perceptibles dans plusieurs secteurs de la vie publique nationale. Il s'agit
des formations et des recherches thématiques que la structure fournit
aux acteurs multi- identitaires nationaux. Un examen bilanciel des effectifs
d'anciens camerounais bénéficiaires des formations et
séminaires de la structure internationale d'Awae va suivre ce propos.
A- La Division de l'Enseignement Fondamental de
l'EIFORCES et la construction nationale de la
sécurité
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES
construit la sécurité à l'échelle nationale en
formant les administrateurs sécuritaires camerounais à la gestion
des nouvelles menaces. Les enseignements de cette division sont
regroupées au tour de deux pôles d'enseignements
spécifiques. Il s'agit des Pôles Police Judiciaire et Ordre
Public2. Ces enseignements sont de types tactiques et
opératifs. Le nombre d'agents sécuritaires camerounais
bénéficiaires des formations de l'enseignement fondamental de
l'EIFORCES est conséquent. Pour voir l'apport de l'EIFORCES dans le
processus de sécurisation national, il apparait nécessaire de
faire une présentation des effectifs camerounais
bénéficiaires de formations de cette structure par pôle
d'enseignement.
1- Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES et le
rehaussement capacitaires des administrateurs sécuritaires
camerounais
Le Pôle Ordre Public de l'Enseignement Fondamental de
l'EIFORCES compte sept formations. Ce pôle renforce les capacités
des auditeurs dans le maintien de l'ordre et l'encadrement des manifestations
publiques. La structure sécuritaire internationale d'Awae organise ses
stages afin de participer à la mise à jour du format
opérationnel d'encadrement des manifestations publiques des agents
sécuritaires camerounais. Une présentation sommaire des
différents effectifs d'agents sécuritaires camerounais est
dédiée à ce segment.
- La formation des agents sécuritaire
camerounaise au stage des Moniteurs de Franchissement
Opérationnel
Ce stage est organisé pour la première fois
à l'école sécuritaire internationale d'Awae en 2017. Il
permet aux fonctionnaires de la Sûreté Nationale et de la
Gendarmerie Nationale camerounaise d'être capables de façon
générale de répondre aux situations délicates ne
pouvant être résolues que par des connaissances spécifiques
dans le cadre de la Sécurité Publique et de manière
spécifique, de pouvoir rechercher des personnes en zone difficile
2 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 40.
95
d'accès, d'accompagner les équipes judiciaires
en zone difficile d'accès, de récupérer des manifestants
ou prisonniers sur des édifices. Dans l'intervalle de temps allant de
2017 à 2019, l'EIFORCES organise trois stages en MFO et forme
quarante-neuf (49) Officiers, Sous-Officiers de Gendarmerie Nationale
camerounaise, Officier de Police de 1er grade et Inspecteur de
Police de 2eme grade3.
- L'EIFORCES cadre de formation des Formateurs en
Ordre Public (FOP) camerounais
Il débute à l'EIFORCES en 2012, il a pour
objectif d'inculquer aux Officiers subalternes de la Gendarmerie Nationale, aux
Commissaires et Officiers de la Sureté Nationale des techniques
d'interventions professionnelles et opérationnelles dans le Maintien de
l'Ordre. Ces agents ont pour devoir de répercuter les enseignements
reçus au niveau de leur Etat-major où ils occupent des fonctions
de formateurs dans les écoles et centres d'instructions. Ils doivent
aller former et entrainer des Unités en grand nombre et de leur
conférer une capacité opérationnelle permettant de
répondre aux défis sécuritaires de l'heure. Ce stage avant
sa mutation en 2019, forme soixante-dix (70) administrateurs
sécuritaires camerounais4. Il va être remodelé
en stage de Formateurs des Unités de Police Constituées
(FUUPC).
- L'EIFORCES : noeud de la formation des Formateurs
des Unités de Police Constituées (FUPC)
Il succède au stage de Formateur en Ordre Public et
épouse le modèle onusien du maintien de l'ordre. Il est
organisé pour la première fois en 2020. Cette première
édition donne suite à la formation de trente (30) auditeurs
camerounais5.
- L'EIFORCES au coeur du Perfectionnement au
Commandement Opérationnel des administrateurs sécuritaires
camerounais
Il a pour mission de parfaire les aptitudes
opérationnelles des commandants d'unité des formations de
sécurité à statuts militaire et civil, engagés dans
les Opérations de Maintien et rétablissement de l'Ordre en
situation dégradée ainsi que, dans les opérations de
Maintien de la Paix sous mandat de l'ONU ou UA6. Dans l'intervalle
allant de 2012 à 2019, l'EIFORCES voit seize (16) promotions de PCO se
succéder dans ses locaux pour un effectif de cinquante-un (51)
camerounais formés7.
3 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.
4 EIFORCES, " Présentation de l'EIFORCES
Cameroun ", 2019, p. 15.
5 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.
6 EIFORCES, catalogue des formations, p.13.
7 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES
Cameroun ", 2019, p. 15.
96
- Les Commandant d'Unité de Sécurité
camerounaise à l'école de l'EIFORCES
Cette formation succède au PCO et élargit le
champ de compétence des Commandants d'Unité de
Sécurité. Il est organisé pour la première fois
à l'EIFORCES en 2019. Aujourd'hui il compte trois promotions
d'auditeurs, la partie camerounaise s'en sort dans ce stage avec un effectif de
soixante-seize (76) stagiaires formés8.
- L'EIFORCES et la formation des administrations
sécuritaires camerounais à la « Neutralisation, Destruction
des Engins Explosifs NEDEX »
Ce stage est organisé du 24 avril au 05 mai 2017 par
l'EIFORCES et réuni quarante-un (41) participants venant des
Administrations camerounaises à savoir : MINATD, MINFOF, MINFI
(Direction Générale des Douanes) et de la Gendarmerie Nationale.
Toutes ces administrations sont en service dans les régions de
l'Extrême- Nord et du Nord. Au moment où ces régions
subissent les assauts du groupe terroriste Boko Haram qui emploient des engins
explosifs causant la mort de plusieurs éléments des forces de
Défense et de Sécurité et des civils9.
L'EIFORCES se propose d'apporter un outillage conséquent aux
administrateurs camerounais en service dans ces régions afin de
faciliter l'exécution de leurs missions. L'acte deux de ce
séminaire se tient du 21 août au 1er septembre 2017 et
réuni 32 Administrateurs camerounais des régions de
l'Extrême- Nord et du Nord10. EIFORCES organise
également cette formation en 2021 à l'attention de dix-huit
stagiaires des Administrations camerounaises.
- L'EIFORCES pôle de formation des techniciens
Opérationnel en Protection Rapprochée camerounais
Ce stage a pour objectif de former les agents
sécuritaires aux techniques de protection de haute personnalité
en situation normale ou de crise. L'EIFORCES compte une seule promotion de
vingt stagiaires camerounais dans ce module11.
Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES organise plusieurs
formations dans l'optique de renforcer les capacités des administrateurs
sécuritaires camerounais exerçant dans l'encadrement et
l'accompagnement des mouvements de contestations. Outre les formations en Ordre
Public, l'EIFORCES ouvre le champ cognitif des administrateurs
sécuritaires actifs dans les missions de police judiciaire.
8 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.
9 A. Ongolo, " La Force Multinationale Mixte, pour
la stabilisation du Bassin du Lac Tchad : Dynamiques et perspectives ",
VIGIE, n° 007, 2018, pp. 18-19.
10 Ibid, p. 19.
11 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.
97
2- Le pôle Police Judiciaire au service du
rehaussement capacitaire des agents judiciaires camerounais
Le Pôle Police Judiciaire couvre des formations
permettant de renforcer les capacités des administrateurs
sécuritaires camerounais dans les domaines de la recherche et de la
constation des infractions aux lois pénales. Ces administrateurs
judiciaires assistent les Magistrats dans l'accomplissement de leurs missions.
L'EIFORCES dispose de trois formations dans le Pôle Police Judiciaire.
- L'EIFORCES et la formation des Equipes Projetables
d'Experts en Investigation (EPEI) camerounaises
Pour cette formation, l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité d'Awae dote les agents sécuritaires camerounais
oeuvrant dans le domaine judiciaire des compétences leur permettant
d'etre capable d'intervenir au profit de l'Unité à laquelle ils
sont rattachés, à pouvoir initier une enquête et à
préparer l'intervention d'unités judiciaires
spécialisées. L'EIFORCES compte deux promotions de cinquante-huit
stagiaires de nationalité camerounaise12.
- L'EIFORCES et la formation des Chefs de
détachement de Police d'accompagnement camerounais
L'EIFORCES renforce les capacités des administrateurs
sécuritaires camerounais à commander un détachement de
Police d'Accompagnement, à maitriser la rédaction des
différents documents nécessaire au commandement, à
préparer et commander une opération judiciaire à
l'échelle du détachement et ouvre le champ de compétences
en matière de connaissances des armées et des organismes
internationaux susceptibles d'être rencontrés sur un
théâtre d'opérations. Pour ce module l'EIFORCES a
formé vingt Capitaines de Gendarmerie Nationale et Officiers de Police
Principal de la Sûreté Nationale camerounaise13.
- Le stage des Techniciens en Identification Criminelle (TIC)
Ce module d'enseignement compte soixante-dix-neuf (79) stagiaires
camerounais14.
- Le stage des Directeurs d'Enquête de Police Judiciaire
(DE)
Il est ouvert aux Officiers de Gendarmerie et aux Hauts
fonctionnaires de Police.
L'EIFORCES a quatre-vingt (80) ambassadeurs
sécuritaires camerounais formés dans ce module.
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES
dispense des formations de type tactique. Elle a un actif de 1170
administrateurs sécuritaires formés dont 533
12 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.
13 Ibidem
14 Ibidem.
98
camerounais15. Les formations dispensées par
cette division sont complétées par celle de l'Enseignement
Supérieur qui participe au rehaussement des connaissances
stratégiques des auditeurs. Cette division participe activement à
la formation de l'élite sécuritaire camerounaise.
B- L'enseignement supérieur de l'EIFORCES et la
formation de l'élite sécuritaire camerounaise
La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure
policière d'Awae dispense deux types d'enseignements. Il s'agit des
enseignements pour les auditeurs du Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité (DEMFS). Et du Brevet d'Etudes Supérieur des
Forces de Sécurité (BESS). Ces enseignements apportent des
connaissances importantes dans la planification stratégique et le
commandement d'une opération de police dans le cadre national et
international16. Les récipiendaires vivent un
élargissement du champ de compétence sécuritaire des
lauréats sur la gestion des crises au niveau national et international.
Depuis l'ouverture de ces enseignements à l'EIFORCES, les agents
sécuritaires camerounais prennent part à ces enseignements. Ces
diplômes permettent aux bénéficiaires d'avoir les atouts
pour occuper des fonctions d'officier au sein d'un Etat-major de
sécurité17. Les états-majors des forces
sécuritaires camerounaises actuellement sont conquis par les
ambassadeurs de l'EIFORCES. Pour des raisons illustratives la suite de cette
activité cognitive évoque les effectifs camerounais par stage
DEMFS et BESS.
1- L'EIFORCES et la formation des Officiers
d'Etat-Major des Forces de Sécurité camerounaise
Le premier stage des diplômés d'Etat-Major des
Forces de Sécurité (DEMFS) a lieu le 15 avril 2013 dans les
locaux administratifs provisoires de quartier Ngousso à Yaoundé.
Ce premier rendez- vous connait la participation d'une quinzaine d'Officiers
venant de plusieurs pays d'Afrique. La Cameroun prend part à cette
première formation avec une délégation de huit (08)
administrateurs sécuritaires 18. Ils sont des Commissaires
Principaux de Police (AYISSI Louis Serge, BESSALA Désire, MOTAPON Mana,
NDEMA Ollo Emmanuel) et des Chefs d'Escadrons de Gendarmerie (OTOULOU Jean
Pierre, NOAH Agrius Romuald,
15 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022
16 EIFORCES, catalogue des formations, p. 7.
17 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service de la
paix et de la sécurité collective du continent africain",
VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.
18 A. Ongolo, "Actualité de l'EIFORCES ",
VIGIE, n° 001, Décembre 2013, p. 10.
99
DONFACK Dieudonné, BOBOM Jean Lambert) 19 .
Après cette première expérience, l'EIFORCES lance la
deuxième vague des auditeurs du DEMFS le 15 octobre 2013.
La deuxième cuvée du DEMFS EIFORCES entrent avec
un effectif de Seize (16) Officiers Supérieurs des Forces de Police et
Gendarmerie venus de plusieurs pays d'Afrique. Comme pour la
précédente promotion, le Cameroun prend part avec un effectif de
neuf agents sécuritaires. La Sûreté Nationale camerounaise
compte cinq administrateurs sécuritaires à cette formation. Il
s'agit des Commissaires Principaux (BARAH Jean Marie, FOTABE Samuel LEMONDEM,
NEMBOT OUETCHOUA Justin, MBITI Alinda Emmanuel, NYANANG Aristide
Marie)20. Du côté de la Gendarmerie Nationale
camerounaise les participants sont : le Colonel MINDZIE Elisabeth Henriette,
les Chefs d'Escadrons ABDOULAYE -AMOA Abel, LEOUE FOSSO Denis, NKWAN Julius
MBOM)21. Cette formation se termine le 24 mars 2014 et le club
administratif de l'EIFORCES déplore le décès d'un Officier
stagiaire. Ce décès réduit l'effectif des stagiaires
sortant à quinze (15) agents sécuritaires22. Comme une
suite chronologique la fin du deuxième DEMFS ouvre la voie au
troisième.
Le 17 mars 2014 l'EIFORCES accueille la troisième
promotion des auditeurs du DEMFS. Cette cuvée compte vingt-quatre (24)
candidats à l'entrée originaires de plusieurs zones
géographiques d'Afrique. Le Cameroun pays d'accueil de cette formation
est représenté par neuf agents sécuritaires. La
Gendarmerie Nationale camerounaise a cinq ambassadeurs à cette
formation. Il s'agit des Colonels FONDZENYUY NJOWIR Roland, EWOUDI EBENE
Dieudonné du Lieutenant- colonel ZE OLAMA Louis Aloys et des Chefs
d'Escadrons NJOYA MOUTAPBEMO Thierry, ONGOLO Auguste 23 . La Police
Camerounaise a un effectif de quatre Commissaires Principaux : ESSOME Alain,
FOUMENA Frédéric, NTO Dénis, ZOFOA Amadou
Yamou24. Le stage se tient sans incident, les vingt-quatre entrants
assistent ainsi à la sortie le 13 mars 2014. Deux mois après la
sortie du troisième DEMFS, l'EIFORCES ouvre la porte à la
quatrième promotion du DEMFS.
La quatrième cuvée des auditeurs du DEMFS arrive
à l'EIFORCES le 27 mars 2015. Le club des administrateurs de la
structure policière d'Awae reçoit une délégation de
vingt-trois stagiaires. Les Officiers stagiaires viennent de plusieurs pays
d'Afrique. Le Cameroun a
19 EIFORCES, "Liste récapitulatives des
stagiaires du DEMFS et du BESS : liste complète des stagiaires du DEMFS
", 2021, p. 1.
20 Ibid. p. 2.
21 Ibid, p. 2.
22 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef secrétariat
de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 17
juin 2022.
23 Ibidem
24 EIFORCES, " liste des candidats du DEMFS 3 ", 2014,
p. 1.
100
huit ambassadeurs à cette cuvée. La
Sûreté Nationale est représentée par les
Commissaires Principaux (ABBA ALI AL'AMINE, KOUMNDE BIYA Annette Claudine,
MBOGNOU Roger, MEDOU Thierry) et la Gendarmerie Nationale a également
quatre ambassadeurs. Il s'agit des Chefs d'Escadrons : NCHOURUPOUO Issiaka,
MEVONO NGOMBA Dieudonné Jules, LAMEU FOUDJING Zéphyrin Romuald et
le Capitaine MONTHE NGATCHUI Hervé25. Le 27 mars 2015, les
auditeurs du stage reçoivent leurs parchemins. Un mois plus tard, la
structure reçoit la cinquième promotion du DEFMS.
Le 13 avril 2015, l'école internationale d'Awae
accueille sa cinquième cuvée d'auditeurs du DEMFS. Pour ce
rendez-vous, l'EIFORCES reçoit-vingt-un (21) auditeurs provenant de neuf
(09) pays d'Afrique26. Le Cameroun participe à cette
formation par l'entremise de ces agents sécuritaires. La
Sûreté Nationale camerounaise participe via les Commissaires
Principaux 27 . ANANGUE François Serge, SEUKEP Denis,
TEKEUTSA Narcisse François, ZE Jean Joseph. Les agents de la Gendarmerie
Nationale de cette édition sont les Capitaines : BIALO Dieudonné,
MVOGO MBUNI Huguette et les Chefs d'Escadrons : NSIMO SA'A Joseph Constant,
NDONG ASSEKO Patrice Chéri. Après six (06) mois dans les locaux
de la structure policière internationale, le staff administratif du
centre prend congé de ces hôtes le 02 septembre 2015 au cours
d'une cérémonie de remise des parchemins. L'EIFORCES dans son
ambition de participer à la construction d'un environnement
sécuritaire national et international stable, ouvre les portes de sa
structure à la sixième promotion du Diplôme d'Etat -Major
des Forces de Sécurité.
L'école internationale d'Awae reçoit le 15
février 2016 une vague de vingt-quatre Officiers des forces de
sécurité28. Ces derniers veulent
bénéficier de la mallette pédagogique de l'EIFORCES type
DEMFS. Les candidats viennent de dix (10) pays d'Afrique pour cette
édition. Le Cameroun répond à l'appel avec onze
administrateurs sécuritaires qui participent à la
formation29. La Gendarmerie Nationale pour l'occasion a un effectif
de six ambassadeurs. Notamment, le Lieutenant-colonel EVINA NDO
Dieudonné Magloire et des Capitaines : AYISSI NANGA Parfait Arnaud,
BAYONG LEMAH Jonas, DANWE Justin, DEUWA NGAKO Anastasie, MINYEM
Daniel30. La Sureté Nationale est également de la
partie. Ces ambassadeurs pour l'occasion sont les Commissaires Principaux :
KAGHO Joseph,
25 EIFORCES, "Liste des candidats du DEMFS 4 ", 2015,
p. 1.
26 Ibid, p. 1.
27 Ibid, p. 1.
28 Joseph MEWOLI, 38 ans, Chef secrétariat
de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, AWAE, le 18
juin 2022.
29 EIFORCES, "Liste des candidats du DEMFS 6 ", 2016,
p. 1.
30 Ibid, p.1.
101
KAMDEM Samuel, KAMGA Guy Edouard, OSSOMO Josué,
YOUSSOUFA SAIDOU31. Les auditeurs camerounais ressortent de cette
formation avec leurs paires le 11 juillet 2016 nantis de leurs parchemins de
fin de formation. Le départ de cette cuvée permet l'entrée
d'une nouvelle promotion la septième.
La septième promotion du DEMFS débarque dans les
locaux de l'EIFORCES le 17 octobre 2017. Les apprenants reçoivent des
administrateurs du centre sécuritaire un accueil
chaleureux32. Ils sont dix-sept à l'arrivée,
originaires de trois pays d'Afrique. Comme à l'accoutumée les
administrateurs sécuritaires camerounais honorent cette promotion. La
délégation de la Sûreté Nationale camerounaise a
dans ses rangs quatre Commissaires Principaux : BILLE AKONO Claude, BISANGA
TUTUWAN Dorothy épouse SEMA GWANYAMA, NGOE Buldier Esomba, Yaya
MAHONDE33. La Gendarmerie Nationale compte six responsables
administratifs : les Lieutenants -colonels Terence SAMLENYONG SAMA, NYEMECK
Samuel, Les Capitaines CHONGONG Collins NGONG, KEBGONNE Emmanuel et les Chefs
d'Escadrons MBARGA Benjamin Patrick, MOHAMADOU Youssoufou34. Les
auditeurs camerounais et étrangers sont nantis du Diplôme
d'Etat-Major des Forces de Sécurité. Déjà à
sa septième cuvée l'EIFORCES gagne du terrain dans le champ de la
formation des administrateurs supérieurs de sécurité jadis
considéré comme la chasse gardée des académies
policières françaises et sénégalaises.
Le 18 mars 2019, l'EIFORCES accueille sa huitième
promotion du DEMFS dans un cadre jovial. Cette cuvée compte dix-sept
stagiaires administrateurs sécuritaires35. Une fois de plus,
le Cameroun participe à cette formation avec onze agents
sécuritaires. La Gendarmerie Nationale est au rendez-vous avec une
délégation constituée du Lieutenant-colonel GADYEBA BOUBA
Severin, des Chefs d'Escadrons EKOSSONO Laurent, EVA OYONO II Jean Bernard,
SAIBOU, HAMAN GABDO Adolphe. Les agents de la Sureté Nationale sont les
Commissaires BERE Roland, ETAPE ENONGUEME, et les Commissaires Principaux
Halidou DJIBIR, N'TANGH BAY Emile Gyslin, FAI Ernest Suiru, MFOUM MINKOA Landry
36 . Les dix-sept diplômés prennent congé du
staff administratif de l'EIFORCES le 09 août 2019.
31 EIFORCES, "Liste des candidats", 2016, p.
1.
32 Armstrong Enongene Etape, 40 ans, anciens
auditeurs DEMFS 8 et BESS 8 EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.
33 EIFORCES, " liste des auditeurs du DEMFS 7 ", 2018,
p. 1.
34 Ibid, p.1.
35 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEMFS 8 ", 2019,
p. 1.
36 Ibid, p.1.
102
La neuvième promotion arrive à l'EIFORCES le 24
février 2020. Elle compte quatorze auditeurs venant de cinq pays
d'Afrique37. Comme à l'accoutumée, le Cameroun prend
part à cette formation à travers ses agents sécuritaires.
Ils sont six à ce rendez-vous Officiers Supérieurs de Gendarmerie
Nationale et Hauts Fonctionnaires de Police. La Gendarmerie Nationale est
représentée par le Lieutenant-colonel MFONO NDONG Paulette, les
Chefs d'Escadrons EKOKOLA EPUMBU Chantel Samyv, ONANA EBODE Ambroise Loïc,
TANG Fils Jean Michel, BABILA LANCHO Cyrielle Roméo. La
délégation de la Sûreté Nationale est
constituée du Commissaire de Police NGO BALEBA Thérèse
Martine. Cette formation s'achève le 18 juin 2020 et cède la
place à la dixième promotion DEMFS made EIFORCES.
Le 1er mars 2021 la dixième promotion des
auditeurs du DEMFS fait son entrée dans le campus de l'EIFORCES. Ils
sont vingt-un pour la circonstance et viennent de cinq pays
d'Afrique38. Le Cameroun a quatorze administrateurs
sécuritaires dans cette formation. La Gendarmerie Nationale participe
par le biais du Lieutenant-colonel NDJOCK Serge Olivier, les Chefs d'Escadrons
BIHINA ZAMBO Jean, MBOU TCHINDA, MEKA Georges Patrick et les Capitaines EBALE
ZOUA Fernande, MBITA MBITA, OYONO EBENGUE Junior Ducére39. La
Sureté Nationale camerounaise compte aussi sept Hauts FSonctionnaires
à cette formation. Il s'agit :40 des Commissaires Principaux
ESUKA Cynthia Nwondo, KABAI Eric, NZHIE Juste Maxime et les Commissaires de
Police BODAMETONG DJENDE, NJIKAM DAOUDA, ONANA ABODO Thérèse
Nathalie, WIRSIY Pamela Kinyuy.
Photo n° 9 : prise au cours de la fin de stage de
DEMFS10
37 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEMFS9 ", 2020,
p. 1.
38 EIFORCES, "Liste des auditeurs du DEMFS 10 ", 2021,
pp 1-2.
39 Ibid, p. 1 -2.
40 Ibid, p. 1-2.
103

Source : Cliché, Mouliom, Photographe EIFORCES.
Le Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité de l'EIFORCES en huit ans d'existence compte
quatre-vingt- quatorze administrateurs sécuritaires camerounais
formés. La onzième promotion va rejoindre les locaux de
l'EIFORCES en septembre 2022. Ce stage fournit les aptitudes nécessaires
pour assumer les fonctions d'Officiers au sein d'un Etat-Major des Forces de
Sécurité. Mais pour être Commandant d'un Etat-Major de
Sécurité, il faut posséder le Brevet d'Etudes
Supérieures de Sécurité baptisé (BESS). L'EIFORCES
dispense les enseignements du Brevet d' Etudes Supérieures de
Sécurité aux Officiers d' Etat-Major. Ces dernières
années, les administrateurs sécuritaires camerounais ont pris
massivement part à cette formation dans les locaux de l'EIFORCES.
2- L'EIFORCES et la formation des
Commandants d'Etats-Majors des Forces de Sécurité
camerounaise
Le BESS est le parchemin de plus prestigieux de la structure
sécuritaire d'Awae. Cette formation comporte quatre champs
d'études : la sécurité collective continentale des
personnes et des biens, le commandement opérationnel d'un groupement de
forces, la planification aux niveaux stratégique et opératif et
les connaissances spécifiques des forces41. Cette formation
est très prisée par les Officiers Supérieurs de la
Gendarmerie Nationale et les Hauts fonctionnaires de la Sûreté
Nationale. Au regard de l'importance de cette formation, l'état-major
administratif de l'EIFORCES fait de cet enseignement un outil de sa mallette
41 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service ", p.
17.
104
pédagogique. Le 15 octobre 2013 l'école de
veille stratégique d'Awae accueille la première
délégation des auditeurs du BESS42.
L'EIFORCES accueille sa première cuvée
d'auditeurs du BESS le 15 octobre 201343. Pour ce rendez-vous douze
candidats répondent à l'appel. Le Cameroun participe à
cette formation au travers de ses six agents sécuritaires44.
La Gendarmerie Nationale est représentée par les Lieutenants-
colonels MEYONG Patrice actuel Directeur des Affaires Administratives au
Secrétariat d'Etat à la Défense en charge de la
Gendarmerie Nationale, NDJEUHA Jules actuel Assesseur près de la Chambre
Militaire de la Cour d'Appel du Littoral et Chef d'Escadron BOGANA OMBIONO
ZEKERI. Les Commissaires Principaux : BESSALA Désire actuel Chef de
Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES, MOTAPOM MAMA actuel
Délégué Régional adjoint de la Sureté
Nationale de l'Extrême-Nord, NDEMA Emmanuel. Après quarante
formations dans les locaux de l'EIFORCES, les auditeurs prennent congé
de leurs Formateurs le 30 juillet 2014.
L'EIFORCES accomplit sa mission statuaire une fois de plus en
ouvrant les portes au BESS 2. La nouvelle cuvée compte quinze candidats
venant de dix pays d'Afrique. La Sûreté Nationale camerounaise est
de la partie avec les Commissaires Principaux : AYISSI Louis Serges, NYANANG
Aristide Marie, MBITI Alinda. Les ambassadeurs de la Gendarmerie Nationale de
cette cuvée sont : le Lieutenant- colonel ATEBA Leonard Josue, les Chefs
d'Escadrons KAOLE ALEOKOL Serges et NDINGA Jean-Claude45. Ce stage
prend fin le 03 septembre 2015 et donne la possibilité à
l'EIFORCES d'organiser une troisième édition.
Le 1er février 2016 dans les locaux de
l'EIFORCES débarque, une délégation de dix-huit
administrateurs sécuritaires nationaux et internationaux46.
Ces administrateurs viennent participer à la formation du BESS made
in EIFORCES. Le centre sécuritaire reçoit une
délégation de neuf administrateurs sécuritaires
camerounais répartit comme suit : les Lieutenants- colonels de
Gendarmerie Nationale NKWAIN Julius MBOM, ONGOLO Auguste et les Chefs
d'Escadrons HOUASSADI GADJI, LAMEU FOUDJING Zephyrin, MEVONO NGOMBA
Dieudonné Jules actuel Directeur des Affaires Générale de
la Gendarmerie Nationale camerounaise. La Sureté Nationale participe par
l'entremise des Commissaires Principaux : ESSOME Alain Jean Daniel, BARAH Jean
Marie, NTO Dénis et
42 EIFORCES, " liste des auditeurs du BESS 1 ", 2014,
p. 1.
43 Issa Modibo, 38 ans, Chef de bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juin 2022.
44 EIFORCES, " liste des auditeurs ", p. 1.
45 EIFORCES, " liste des auditeurs ", p. 1.
46 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 3", 2016, p.
1.
105
ZOFOA Amadou Yamou47. Après avoir
passé huit mois de formations les auditeurs du Brevet d'Etudes
Supérieures de Sécurité (BESS) le 11 novembre 2016.
La quatrième promotion du BESS gagne les locaux de
l'EIFORCES le 16 octobre 201748. C'est un groupe de treize
administrateurs sécuritaires venus de quatre pays d'Afrique. Les
ambassadeurs camerounais à cette formation sont neuf. Ils viennent des
tutelles techniques de la structure, à savoir : la Gendarmerie Nationale
représentée par le Colonel MATSOUNGA Albert, les lieutenants-
colonels NOAH Agrius Romuald, BOBOM Jean Lambert et les Chefs d'Escadrons
NGUESSE EWANE Guy Paulin, OWONO MENGUE Marie Judith actuelle Attachée de
défense à l'Ambassade du Cameroun au Royaume Uni49. La
Sûreté Nationale participe à travers les Commissaires
Principaux KAGHO Joseph, KAMDEM Samuel, MEDOU Thierry actuel centrale n° 1
du Commissariat de Sécurité Publique de Yaoundé, YOUSSOUFA
Saidou, ZE Jean Joseph Directeur du service courrier à la DGSN. Ces
administrateurs sécuritaires à la sortie de cette formation le 24
aout 2018, sont aptes à occuper des fonctions de commandant au sein des
composantes des Forces de Sécurité, des Opérations de
Soutien à la paix et des Etats-majors.
EIFORCES accueille la cinquième cuvée des
auditeurs du BESS en 2018. Ils sont quinze et viennent de trois pays d'Afrique.
Le Cameroun prend part à cette formation à travers ces
administrateurs sécuritaires. La Gendarmerie Nationale pour la
circonstance autorise le Colonel NYEMECK Samuel actuel Chef d'Etat-major de la
Quatrième région de Gendarmerie, le Lieutenant-colonel HADDISON
Isaac et le Chef d'Escadron DEUWA NGAKO Anastasie50.La
Sûreté Nationale se fait représenté par les
Commissaires Principaux NGOE Buldier Esomba, FOUMENA Fréderic, Dorothy
BISANGA TUTUWAN Epse SEMA, BILLE AKONO Claude, OSSOMO
Josué51. Ces administrateurs vont rejoindre leurs
administrations nantis du Brevet d'Etudes Supérieures de
Sécurité. Ce départ laisse le temps au staff administratif
de la structure policière d'Awae d'organiser la venue d'une autre
promotion.
Le 30 septembre 2019, l'EIFORCES accueille sa sixième
cuvée d'auditeurs BESS. Ils sont vingt-sept et viennent de sept pays
d'Afrique 52 . Les administrateurs sécuritaires camerounais
prennent part à cette formation. Ils viennent de la Gendarmerie
Nationale :53 le
47 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 3 ", 2016,
p. 1.
48 EIFORCES, "listes des auditeurs du BESS 4 ", 2018,
p. 1.
49 Ibid, p.1.
50 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 5 ", 2019,
pp. 1-2.
51 Ibid, p.1-2.
52 EIFORCES, "liste des auditeurs BESS 6", 2020, p.
1.
53 Ibid, p. 1.
106
Colonel ABDOULAYE AMOA Abel actuel Directeur de la Direction
Technique et Logistique de la Gendarmerie Nationale, les Lieutenants- colonels
BEYEM EBANGA Armand, EDANG Salomon et les Chefs d'Escadrons DANWE Justin,
FOMING Rodrigue Boris actuel Chargé d'Etude à la Divcoop/MINDEF,
MEKINDE GUEBAMA Marc actuel Chef Antenne Sécurité Militaire
Littoral, MVOGO ABANDA Guy Herve, KEBGONNE Emmanuel actuellement en service
à la Direction Générale du Renseignement Extérieur
(DGRE). La Sûreté Nationale est représentée par le
Commissaire Principal FAI Ernest Suiru, le Commissaire de Police BERE
Roland54. Le stage entre en gare le 19 juin 2020 et ouvre la porte
à la septième édition.
En 2020 en pleine pandémie de la COVID-19, le staff
administratif de l'EIFORCES reçoit une délégation de
vingt-cinq administrateurs sécuritaires. Ils viennent de quatre pays
d'Afrique à cette rencontre le Cameroun qui veut doter son appareil
sécuritaire d'acteurs compétents prend part. La participation
camerounaise est rendue possible grâce aux Commissaires Divisionnaires
ANANGUE François Serge actuel Centrale n°1 du Commissariat de
Sécurité Publique de Douala, SEUKEP Dénis, Yaya MAHONDE,
du Commissaire Principal HALIDOU DJIBIR et du Commissaire de Police NGO BALEBA
Thérèse Martine Liliane55. Les Officiers
supérieurs de la Gendarmerie Nationale à cette formation sont :
le Colonel ENGOZO'O Sylvain Désiré actuel Commandant-Adjoint par
intérim à la légion de Gendarmerie du Centre, les
Lieutenants- colonels OBAME NGUETSOP Caroline Diane actuelle Commandant de
l'Ecole des Sous-Officiers de Gendarmerie (COM-ESO), SAIDOU ABBA actuel
commandant en second de la Légion de Gendarmerie Bamenda et les Chefs
d'Escadrons ONANA EBODE Ambroise Loïc et YUFON Daniel56. Le 22
juillet 2022, ces auditeurs reçoivent leurs parchemins des mains de
l'équipe administrative de l'EIFORCES. Et la fin de cette formation
laisse place à l'organisation d'un huitième.
Le 26 septembre 2021, l'EIFORCES accueille vingt-huit
stagiaires venus assister à la huitième édition du BESS.
Les lauréats camerounais viennent des deux tutelles techniques du centre
sécuritaire. La Gendarmerie Nationale est représentée par
les Lieutenants- colonels NCHOUROUPOUO ISSIKIA, NGUELE Joseph Désire,
MOHAMADOU Youssoufou, MELINGUI NKOLO Pacifique et le Chef d'Escadron BIALO
Dieudonné57. La Sûreté
54 EIFORCES, "liste des auditeurs", 2020, p. 1
55 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 7 ", 2021,
p. 1.
56 Ibid, p.1.
57 Lettre n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB
"Résultats concours d'Admission 8ème cycle BREVET
d'Etudes Supérieures de Sécurité de l'EIFORCES ",
2021/2022.
107
Nationale par, les Commissaires Divisionnaires KAMDEM Guy,
KOUMDE Biya Annette, ABBA Ali et le Commissaire Principal ETAPE
ENONGENE58. Ces auditeurs subissent une formation de plus de huit
mois dans les locaux d'Awae de l'EIFORCES. Formation dont les modules
d'enseignements portent sur la connaissance générale, la
connaissance spécifique du champ sécuritaire intérieur et
extérieur, la sécurité internationale et le Maintien de la
Paix, les enseignements dans le domaine de la planification
opérationnelle point focal du stage59. Les auditeurs
bénéficient par ailleurs d'une convention de formation au Master
de sécurité internationale entre l'académie
policière d'Awae et l'Université Yaoundé II
implémentée par l'Institut des Relations Internationales du
Cameroun (IRIC). Ils suivent une formation dans les locaux de cette structure
en Master option Sécurité Internationale. Après plus de
huit mois dans les locaux d'Awae les auditeurs prennent congés de
l'état-major administratif de l'EIFORCES le 21 juillet 2022 lors d'une
cérémonie présidée par le Président du
Conseil d'Administration de la structure au Palais des Congrès de
Yaoundé. Le rendez-vous est pris en septembre pour une nouvelle vague
d'auditeurs.
L'Ecole Internationale des Forces de Sécurité
d'Awae opte pour une approche sécuritaire globale. La
matérialisation de cette philosophie sécuritaire passe par
l'ouverture et le renforcement du champ cognitif sécuritaire des acteurs
civils et sécuritaires nationaux et internationaux. C'est ainsi que la
structure procède par l'organisation des enseignements
thématiques sur des questions sécuritaires. La présence
des administrations camerounaises à caractère civile est
conséquente.
C- Les Formations thématiques à l'EIFORCES et
le renforcement des
capacitaires des administrateurs sécuritaires
camerounais
L'EIFORCES organise également des enseignements
thématiques. Il est question lors de leur tenue, d'échanger sur
des questions sécuritaires spécifiques. Ils se présentent
sur plusieurs formes à savoir : les colloques, les séminaires.
Ils édifient les acteurs administratifs sur les aptitudes ou les
démarches à adopter afin de résoudre les problèmes
sécuritaires. Cette analyse consacre une place importante à la
présentation des administrateurs camerounais aux enseignements
thématiques de l'EIFORCES. Et à quelques solutions
sécuritaires proposées par ce centre aux acteurs politiques
camerounais.
58 Lettre n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB
"Résultats concours d'Admissions... ", 2021/2022.
59 Etape Enongene Armstrong, 40 ans, Major du BESS 8,
Yaoundé, le 27 juillet 2022.
108
1- L'EIFORCES : un instrument de renforcement des
capacités des
administrateurs camerounais.
L'EIFORCES a plusieurs séminaires de renforcement des
capacités à son actif. Les modules d'enseignements
diffèrent d'un séminaire à un autre mais ils abordent
toutes les questions sécuritaires et le Cameroun prend activement part
à ces échanges.
- L'EIFORCES et la formation des administrateurs
camerounais à la Protection des civils
Il se tient du 16 au 20 juillet 2018 à l'EIFORCES. Sur
les trente-neuf intervenants présents trente-quatre viennent des
Administrations camerounaises. Ils sont repartis comme suit :60 deux
représentants du Ministère de la Communication, trois
représentants du Ministère des Relations Extérieurs, deux
du ministre de la Justice, deux du Ministère de la Promotion de la Femme
et de la Famille, deux du Ministère des Affaires Sociales, deux du
Ministère des Finances (Douane), dix de la Gendarmerie Nationale et onze
de la Sûreté Nationale.
- L'EIFORCES et le renforcement des capacités
des administrateurs sécuritaires camerounais sur Sexual exploitation
and abuse (exploitation et abus sexuels)
Il est organisé du 23 au 27 juillet 2018 dans les
locaux de l'EIFORCES. Sur les quarante intervenants à cette
activité trente-cinq sont des administrateurs camerounais. Ils viennent
des services suivants : 61 Ministère des Relations Extérieures
(04 participants), Ministère de la Communication (02 participants),
Ministère de la Justice (02 participants), Ministère de la
Promotion de la Femme et de la Famille (02 participants), Ministère des
Affaires Sociales (02 participants), la Gendarmerie Nationale (10 participants)
et la Sûreté Nationale (13 participants).
-L'EIFORCES et la formation sur les Droits Humains et
Protection des Groupes vulnérables
Il se tient durant deux semaines à l'EIFORCES de la
période allant du 08 au 19 octobre 2018. Prennent part à cette
formation cinquante acteurs camerounais issus de plusieurs administrations
publiques. Ils appartiennent aux services publics suivants : 62
Ministère de l'Administration Territoriale (04 participants),
Ministère de la Communication (03 participants), du Ministère des
Relations Extérieurs (03 participants), Ministère de la Justice
(06 participants), Ministère de la Promotion de la Femme et de la
Famille (03 participants), Ministère des Affaires Sociales (03
participants), Ministère de Finances
60 EIFORCES, "Training courses ", 2018, p. 1.
61 EIFORCES, "Training courses ", 2018, p. 1.
62 Ibid., p. 2.
109
(Douane 02participants), la Gendarmerie Nationale (09
participants) et la Sûreté Nationale (13 participants).
- Training on fight against violent
Extremism
Ce stage se tient du 05 au 09 novembre 2018 à
l'EIFORCES. Quarante -huit participants originaires de trois pays d'Afrique
prennent part aux assisses. Le Cameroun est représenté à
ce module par une délégation de quarante-quatre participants. Les
ambassadeurs camerounais de ce séminaire viennent de plusieurs
Administrations, à savoir :63 le Ministère de
l'Administration Territoriale (05), le Ministère de la Communication
(05), Ministère de la Justice (10), la Gendarmerie Nationale (12) et la
Sûreté Nationale (12).
- Training on Negotiation in mediation in peacekeeping
operations
Il se tient du 03 au 14 décembre 2018 dans les locaux
de l'EIFORCES. Sur les quarante- trois auditeurs à ce module, le
Cameroun compte trente-neuf auditeurs. Ils sont en service dans les structures
publiques suivantes : 64 Ministère de la Communication (03),
Ministère de Relations Extérieures (06), Ministère de
l'Administration Territoriale (04), Ministère de la Justice (04),
Ministère des Affaires Sociales (03), Gendarmerie Nationale (10) et la
Sûreté Nationale (09).
- Training on a mixed Formed Police Unit (FPU)
Cameroon
Ce séminaire de huit semaines se tient à Awae
dans les locaux de l'EIFORCES en 2019. Les intervenants viennent des tutelles
techniques de la structure sécuritaire. Ils sont cent-dix-huit (118)
répartis comme suit : 65 cinquante- neuf (59) administrateurs de
Gendarmerie Nationale et cinquante- neuf (59) fonctionnaires de la
Sûreté Nationale.
- L'EIFORCES et la Formation au
pré-déploiement des Polices Individuels camerounais pour le
Compte de l'ONU ou l'UA
Elle est organisée dans l'intervalle de temps allant du
18 février au 1er mars 2019 par l'EIFORCES. La structure
reçoit cinquante auditeurs pour cette formation. Le Cameroun prend part
avec un effectif de quarante-six (46) stagiaires. La Gendarmerie Nationale
compte vingt-quatre agents sur les quarante -six et la Sûreté
Nationale vingt- deux66.
La présentation des effectifs camerounais aux
séminaires et ateliers de l'EIFORCES permet de percevoir la contribution
de cette structure dans le processus de sécurisation nationale. Elle
assiste également les autorités politiques en leur fournissant
des pistes de solutions face aux problèmes sécuritaires que vit
le pays.
63 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 14 juin 2022.
64 Ibidem
65 EIFORCES, "Training courses ", 2019, p. 3.
66 Ibid, p. 3.
110
2- L'EIFORCES : laboratoire de conception des
solutions sécuritaires nationales et internationales
La structure sécuritaire d'Awae est un centre de veille
stratégique qui anticipe, analyse et propose des solutions aux acteurs
politiques nationaux et internationaux. Cette mission est assurée par le
Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES. Le CRD-EIFORCES pour
accomplir sa mission d'accompagnement du décideur politique camerounais
procède par l'organisation des colloques et publications
scientifiques.
- Le CRD/EIFORCES : foyer de conception des
propositions sécuritaires aux Administrations stratégiques
nationales et internationales
Le CRD/EIFORCES est un pôle d'expertise
sécuritaire qui apporte des solutions aux acteurs politiques camerounais
par le canal des échanges scientifiques à l'instar des colloques.
Ceci est rendu possible grâce au vivier d'experts au service de ce
Centre. En Décembre 2013, le CRD/EIFORCES organise une réflexion
au cours de la thématique : « Motos- Taxis : un
phénomène de société, vecteur
d'insécurité ». Il est question dans cette réflexion
de proposer aux acteurs politiques camerounais des solutions pour encadrer
cette activité économique. Cette réflexion est
publiée dans le Bulletin d'analyse stratégique et prospective
VIGIE67. Il est distribué dans les Ministères
stratégiques du pays.
En 2014 le Cameroun vit les affres des adeptes de Boko Haram
au Nord du pays. Le CRD/EIFORCES organise une réflexion intitulée
: « Boko Haram : comprendre le terrorisme pour mieux le combattre
»68. Le réseau des chercheurs du centre apportent des
pistes de solutions aux décideurs camerounais pour venir à bout
de ce groupe islamique. Elle est publiée dans le dossier
sécurité intérieur du bulletin d'analyse
stratégique et prospective VIGIE n°001.
Le Centre de Recherche et de Documentation tient un colloque
à l'ESIG les 03 et 04 mai 2016. Les échanges portent sur le
thème suivant : « Synergies Population-Forces de Défense et
de sécurité dans la lutte contre le terrorisme au Cameroun
». Le réseau des Chercheurs du CRD/EIFORCES proposent des pistes de
consolidation du lien entre la population-Forces de Défense et
Sécurité. Le CRD/EIFORCES participe à l'élaboration
du dossier presse de la délégation camerounaise au 75eme
Assemblée Générale des Nations Unies sur le thème :
« l'EIFORCES dans la dynamique de maintien et de consolidation de la paix
et de la sécurité au Cameroun et en Afrique
»69.
67 EIFORCES, "Travaux de recherches thématiques
spécifiques du CRD-EIFORCES ", 2022, p. 1.
68 Ibid, p. 1.
69 EIFORCES, "Activités de Recherche ",
VIGIE, n° 010 & 011 -1er &
2ème Trim., 2021, p. 22.
111
L'EIFORCES dans l'opérationnalisation de ses missions
accompagne les autorités camerounaises dans l'accomplissement de leur
mission. En tant qu'outil de politique publique de sécurité du
Cameroun et de la Communauté Internationale, les actions de ce centre
sécuritaire s'étendent au-delà du triangle national.
II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE INTERNATIONALE
L'EIFORCES construit la sécurité au niveau
internationale à travers plusieurs mécanismes. Il s'agit des
visites diplomatiques classiques, la formation des administrateurs
sécuritaires étrangers et l'apport des pistes de solutions aux
questions sécuritaires africaines et mondiales. Dans la suite de cet
argumentaire, une attention est accordée aux différents
mécanismes mis en place par l'EIFORCES pour construire la
sécurité à l'échelle internationale.
A- L'EIFORCES et les modes de construction de la
sécurité à l'échelle internationale
La structure sécuritaire d'Awae interagit
diplomatiquement de trois manières avec les acteurs internationaux.
D'une part en s'affiliant dans les organisations internationales, en
l'accueillant les administrateurs sécuritaires étrangers dans les
locaux de la structure à Awae. Et enfin en visitant les centres
sécuritaires étrangers dans le cadre des voyages d'études
et d'expertises. Un exposé sur les différentes méthodes
d'interaction diplomatique de l'EIFORCES est dédié aux
paragraphes suivants.
1- L'EIFORCES : membre des organismes internationaux
pour la construction
de la sécurité
L'EIFORCES mène le combat pour la paix et la
sécurité dans le monde aux cotés de plusieurs
organisations internationales. Nouvellement née, elle a besoin de
l'expérience des ainés dans le champ sécuritaire. Elle est
membre des organisations internationales suivantes :70
- La FRANCOPOL est un organisme né d'une initiative de
la Direction des relations internationales et du protocole de la
Sûreté du Québec et de la Direction de la formation de la
Police nationale française. Elle a pour mission de favoriser la mise en
commun des meilleurs
70 EIFORCES, "les acquis de l'EIFORCES ", 2014, p.
11.
112
pratiques, ainsi que des recherches et des réflexions
en matière de formation et d'expertise
policières71.
-L'Association Africaine des Formateurs pour le Soutien
à la Paix, elle est fondée en 2001 en tant que cadre pour
améliorer les capacités des institutions de formation au Maintien
de la Paix. Elle ambitionne faciliter l'échange des meilleures pratiques
et le soutien au développement des capacités et pour le
renforcement de l'impact des initiatives de Maintien de la Paix de l'UA. En
2002, elle est officiellement crée en tant que chapitre africain de
l'Association Internationale des Centres de Formation au Maintien de la Paix
(IAPTC)72.
- Au Réseau d'Expertise et de formation Francophone
pour les Opérations de Paix (REFFOP) situé en France. Ce
réseau d'expert est lancé en 2014 par l'organisation
internationale de la francophonie en collaboration avec l'ONU. Elle ambitionne
favoriser la mobilisation de l'expertise civile francophone dans le cadre des
opérations multidimensionnelles73.
- Le centre des Etats-Unis de formation
numérique sur les opérations de soutien à la paix
baptisé « Peacekeeping Opérations Training
Institute (POTI).
- Le Centre Africain de Formation et de Recherche
Administrative pour le Développement (CAFRAD)
- Le Centre d'Excellence pour les unités de Police de
Stabilité (CoESPU) c'est un centre de formation des Unités de
Police. Il est créé en 2005 par le gouvernement italien. Pour
élargir la capacité mondiale pour les opérations de
soutien à la paix.
Ces structures internationales sont des partenaires
stratégiques qui accompagnent l'EIFORCES dans la réalisation de
ces missions. Elles participent à la visibilité internationale de
l'école internationale d'Awae. A cette méthode de rayonnement
internationale l'EIFORCES, s'ajoute les visites internationales des
administrateurs étrangers à Awae et celle du staff administratif
de l'EIFORCES hors des frontières nationales comme autre forme de
rayonnement diplomatique.
71
https://www.francopol.org : Vous
voulez en apprendre davantage sur la FRANCOPOL ?, le 14 juillet 2022 ;
72
https://apstaafrica.org
consulté le 14 juillet 2022.
73
https://www.francophonie.org
: Maintien de la Paix : lancement de la nouvelle plateforme du REFFOP, le 14
juillet 2022.
113
2- Les responsables
sécuritaires étrangers à la quête de l'expertise
sécuritaire de l'EIFORCES
Les activités de l'EIFORCES attirent la convoitise
auprès des acteurs internationaux. Ces derniers effectuent des visites
dans les locaux de la structure pour toucher du doigt les réalisations
de ce centre. Plusieurs délégations étrangères
viennent découvrir cette structure.
- Le 15 mai 2015, M. Bernard CAZENEUVE Ministre
français de l'Intérieur en visite diplomatique au Cameroun
profite de l'occasion pour visiter les locaux de l'EIFORCES74. Il
est accueilli à son arrivée par le Ministre de la Défense
camerounais M. Edgar Alain MEBE NGO'O. L'hôte du jour assiste à un
exercice réalisé avec l'appui des stagiaires de la structure
portant sur un cas d'intervention en situation d'émeute suite à
la découverte d'un charnier. À la sortie de cette visite, le
Ministre français fait un témoignage élogieux à
l'endroit de la structure. Il salue les efforts du Gouvernement camerounais
à faire de l'EIFORCES une école d'excellence pour le pays et le
continent africain75.
- Au lendemain de la CAN Total Energies Cameroun le 7
février 2022, le Directeur Général de la Police ivoirienne
se rend à Awae dans les locaux de l'EIFORCES 76 .
L'administrateur ivoirien est venu s'imprégner auprès de la
structure sécuritaire sur la conception du dispositif sécuritaire
encadrant la CAN Total Energies Cameroun. Il a émis le désir de
solidifier la collaboration en matière de formation et de recherche dans
le domaine de la sécurité et du Maintien de la Paix. Une visite
riche en couleur et en échanges, la photo suivante témoigne de
celle-là.
Photo n° 10 : Prise au cours de la visite du
Directeur Générale de la Police ivoirienne
dans les locaux de l'EIFORCES
74 A. Ongolo, " Visite au Cameroun de M. Bernard
CAZENEUVE, Ministre de l'intérieur de la République
Française ", VIGIE, Hors-Série, 2017, p. 15.
75 Ibid, p. 15.
76 "Visite du Directeur Général de la
Police Nationale ivoirienne "
http:// www.eiforces.gov.cm,
consulté le 14 juillet 2022, 2h.
114

Source : Cliché Mouliom Ghislain, Photographe
l'EIFORCES.
Le Directeur Général de l'EIFORCES, le
Général de Brigade André Patrice BITOTE et son Adjoint le
Commissaire Divisionnaire, Docteur Oyono née THOM Cécile en
compagnie des conseillers techniques numéros 1 et 3 en image avec
l'hôte du Jour le Directeur de la Police ivoirienne au sortie de la
visite de travail dans les locaux de l'EIFORCES.
- Le 02 juin 2022 l'EIFORCES reçoit la visite de six
officiels du Ministère de la Sécurité et de la Protection
Civile du Mali. Cette délégation est conduite par le Colonel
Moussa Yoro KANTE Directeur des Ecoles Militaires cette
délégation est venue s'inspirer du modèle de l'EIFORCES en
prélude à l'ouverture à partir de septembre prochain d'une
Ecole d'Etat-Major des Forces de Sécurité au Mali77.
L'Officier malien est délégué par sa hiérarchie
afin d'obtenir le soutien de l'EIFORCES dans le processus de création et
de la montée en puissance de la future Ecole d'Etat -Major des Forces de
Sécurité de son pays.
77 " L'EIFORCES : Un modèle qui s'exporte bien "
http://www.eiforces.gov.cm,
consulté le 17 juillet 2022, 12h.
115
Photo n° 11 : Prise au cours de l'entretien
accordé par le Directeur Général de l'EIFORCES et son
Adjoint à la délégation de l'école militaire
malienne

Source : Cliché Mouliom, Photographe de l'EIFORCES.
-Le Jeudi 24 aout 2017 la structure sécuritaire d'Awae
est visitée par une délégation de l'Ecole de Guerre de
l'Armée de Terre du Nigéria. A la tête de cette
délégation de quarante-quatre visiteurs, se trouve le
Général de Division Directeur de cette Ecole. Au cours de
l'entretien, le Général nigérian émet l'idée
de la mise en place d'une plateforme de collaboration entre la structure
sécuritaire nigériane et l'EIFORCES78.
- Le campus de l'EIFORCES à Awae accueille le 06
novembre 2017, le Ministre des Affaires présidentielles et de la
Défense Nationale gabonaise79. Après avoir reçu
les honneurs militaires en compagnie du SED/GN camerounais, l'Officiel a une
séance de travail avec les responsables de la structure
sécuritaire camerounaise. Dans son propos, l'autorité politique
gabonaise laisse entendre au staff de l'EIFORCES les attentes de son pays
à l'égard de la structure policière d'Awae.
-Le vendredi 13 avril 2018 le Directeur Général
de l'EIFORCES accorde une audience au Colonel MILLOT, Sous-Directeur de
l'Afrique subsaharienne de la Direction de la Coopération
Sécurité et Défense (DCSD)80. À la
sortie de cette audience, l'hôte du jour
78 E. Sonbang Passo, A. Ongolo "Actualité de
l'EIFORCES : coopération et rayonnement institutionnel ",
VIGIE, n° 007, 2018, p. 23.
79 Ibid., p. 23.
80 Baya, "L'EIFORCES comme structure..", p. 22.
116
félicite l'option stratégique du Cameroun de
faire de l'EIFORCES une structure formatrice des administrateurs de Gendarmerie
et des fonctionnaires de Police.
L'EIFORCES en dehors d'accueillir dans ses locaux des
Officiels étrangers interagit diplomatiquement également par des
visites dans d'autres centres sécuritaires. Le staff administratif de la
structure sécuritaire d'Awae effectue régulièrement des
déplacements dans les centres sécuritaires des pays amis.
L'objectif est d'acquérir l'expertise des dites structures
sécuritaires afin de mener à bien sa mission.
3- La coopération sécuritaire
intérnationale à travers les voyages d'étude
La structure sécuritaire d'Awae à travers son
staff administratif visite les autres structures sécuritaires du monde.
Ces voyages rentrent dans deux ordres à savoir : les voyages
d'études et de travail.
- Les voyages d'études de l'EIFORCES comme mode
de coopération sécuritaire
La planification pédagogique de la Division de
l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES prévoit des voyages
d'études aux auditeurs du BESS et du DEMFS. Lors de ces voyages, les
stagiaires font le déplacement avec l'équipe administrative de la
structure. Le format des voyages de la Division de l'Enseignement
Supérieure de l'EIFORCES prévoit un voyage en Afrique pour les
auditeurs du BESS et du DEMFS. Un autre voyage d'étude dans le monde
uniquement réserve aux auditeurs du BESS81. Le premier voyage
d'étude en Afrique entrepris par l'EIFORCES a lieu en Côte
d'Ivoire du 02 au 07 juillet 201482. Au cours de ce voyage, les
auditeurs visitent le commandement supérieur de la Gendarmerie
ivoirienne, de la Police Nationale ivoirienne, les locaux onusiens du pays et
l'Ecole des Forces Armées de Zambakro83. Le deuxième
voyage d'Etude africain des auditeurs BESS de l'EIFORCES se tient à
Addis-Abeba en Ethiopie. Les auditeurs BESS 2 visitent les locaux de l'Union
Africaine avant de s'en- voler pour la France.
Les derniers voyages d'études en date de l'EIFORCES ont
lieu le 13 juin 2022 au Nigéria. La délégation de
l'EIFORCES conduite par le Directeur Général de la structure est
composée des stagiaires du BESS 8 et des administrateurs de la
structure. Au cours de cette visite, la délégation de l'EIFORCES
visite le Haut-Commissariat du Cameroun à Abuja. Le jour suivant, la
délégation conduite par le Directeur Général de
l'EIFORCES visite la Defense HeadQuarters et la National Defense
College. Le troisième jour, les auditeurs visitent le
81 Baya, "L'EIFORCES comme structure..", p. 45.
82 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 15 juin 2022.
83 Ibidem
117
Nigerian Army Museum (NA Musuem), le Nigerian
Army Resource Center (NARC) et Army War College
Nigeria84. La délégation camerounaise va se
rendre le 16 juin au Nigeria Immigration Service (NIS) et s'envole le
18 juin en Turquie.
Le voyage d'étude va se poursuivre en Turquie où
la délégation de l'EIFORCES conduite par le Général
de Brigade Directeur Général André Patrice BITOTE est
accueillie le 19 juin 2022 à l'aéroport d'Ankara le Commandant en
Second de l'Académie de la Gendarmerie turque. Après avoir
visité le musée de la Gendarmerie turque le 20 juin, le lendemain
la délégation va visiter les commandements de la logistique de
l'Aviation et des forces spéciales de la Gendarmerie turque. La visite
des structures sécuritaires stratégiques turques continue dans le
Centre de Formation du Partenariat des Forces Armées Turques pour la
paix et l'Académie de Gendarmerie et de Garde côtière du
pays85.
- L'EIFORCES au coeur des débats
sécuritaires internationaux
Les administrateurs de l'EIFORCES participent aux assisses
mondiales sur les questions sécuritaires. C'est le cas du 02 au 04
novembre 2017 où la délégation de l'EIFORCES conduite par
le Directeur Général prend part à la première
conférence sur la stratégie régionale de stabilisation du
Bassin du Lac Tchad tenue à N'Djamena 86 . L'EIFORCES
participe à cette conférence grâce à l'exposé
du Chef de son Centre de Recherche et de Documentation.
L'EIFORCES participe aux échanges en Egypte du 11 au 14
septembre 2017 à la 23ème conférence annuelle
de l'IAPTC sur la thématique : «Formation intégrée de
Maintien de la Paix pour les Environnements complexes »87. Elle
répond à l'invitation de l'APSTA. La conférence se tient
à l'intercontinental Séminaris et est
présidée par le Ministre égyptien des Relations
Extérieures. Elle vise à proposer un forum de contacts et de
discussions entre diverses organisations internationales, centres et
établissements de formation, universités, groupes de
réflexion, chercheurs et autres acteurs impliqués dans la
formation pour la paix et les opérations de gestion de crises. Les
voyages d'études et d'expertises constituent l'une des formes
d'interaction diplomatique de l'EIFORCES. A celle-ci, s'ajoute la
coopération sécuritaire que la structure entretient avec les
acteurs internationaux. Elle se manifeste à travers la formation des
administrateurs sécuritaires étrangers.
84
http:// www.eiforces. gov. cm
l'EIFORCES au Nigéria, consulté le 27 juillet 2022, 20 h.
85 Ibid
86 E. Sonbang Passo, A. Ongolo,"EIFORCES à la
CBLT au Tchad", VIGIE, n°007, 2018, p. 24.
87 Ibid. p. 25.
118
B- L'EIFORCES esplanade de formation des administrateurs
sécuritaires étrangers
Le Cameroun grâce au centre sécuritaire de veille
stratégique d'Awae, participe à la couverture sécuritaire
des pays frères et amis. Son action est traduite par l'ouverture des
programmes pédagogiques du centre sécuritaire aux administrateurs
étrangers du secteur de la sécurité. Ils prennent part
à tous les formats pédagogiques de l'école
sécuritaire.
1- L'EIFORCES pôle de formation des
administrateurs sécuritaire étrangers de niveau tactique et
opératif
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES couvre
les pôles Police Judiciaire et de l'Ordre Public. Les auditeurs
étrangers prennent généralement part aux modules du pole
Ordre Public.
L'EIFORCES accueille sa première
délégation étrangère le 29 mai 2010. C'est une
délégation de cent-cinq (105) personnels de Gendarmerie Mobile du
Burkina Faso venut subir le stage de formation d'Unité de Police
Constituée88.
Concernant les stages de Formateurs en Ordre Public,
l'EIFORCES forme de 2011 à 2019 dix-neuf auditeurs béninois, dix-
neuf du Burkina Faso, cinq du Burundi, cinq du Congo, dix-huit de la Côte
d'Ivoire, huit du Djibouti, quinze du Gabon, seize de la Guinée
Equatoriale, dix-sept de Madagascar, sept du Mali, six de la Mauritanie, trois
du Niger, treize du Sénégal, vingt du Tchad, dix-huit du Togo,
quatre de la République Centrafricaine, treize de la République
Démocratique du Congo89. Ces auditeurs ont pour mission
d'aller assurer l'encadrement des agents sécuritaires de leurs
différents états- major.
Les auditeurs étrangers prennent massivement part au
module de Perfectionnement au Commandement Opérationnel dès son
lancement en 2011 jusqu'à sa substitution en 2019 par le SCUS. Le bilan
des participations étrangères se présente comme suit
:90 dix participants béninois, douze pour le Burkina Faso,
deux pour le Comores, neuf pour le Congo, onze pour la Cote d'Ivoire, sept
djiboutiens, neuf gabonais, huit pour la Guinée Equatoriale, huit
Madagascar, sept du Mali, trois pour Ile Maurice, huit pour la Guinée,
trois pour la Mauritanie, deux pour le Niger, trois pour le
Sénégal, dix pour le Togo, cinq pour la République
Centrafricaine et quatre pour la République Démocratique du
Congo.
En 2014, l'EIFORCES abrite un exercice d'entrainement des
forces de sécurité baptisé « EUPST AWAE 2014 ».
Les intervenants participent à travers les FPU (Formed
Police
88 Baya, "L'EIFORCES comme structure ", p. 42.
89 EIFORCES, " Présentation de l'EIFORCES
Cameroun ", 2019, p. 15.
90 Ibid, p.15.
119
Unit). Le Burkina Faso, le Congo, Madagascar et le
Tchad prennent part avec des Unités de Police Constituées
respectivement de trente personnes91.
L'EIFORCES apporte son soutien à la République
Centrafricaine en 2019. La structure accepte renforcer les capacités des
agents féminins de Gendarmerie et des femmes policières de ce
pays frère et ami. L'école met sur pied un calendrier de
formation qui débute le 27 mai jusqu'au 14 juin 2019 pour la
première vague de 32 agents Policières et Gendarmes92.
La deuxième vague d'auditrices centrafricaines arrive dans la structure
le 08 juillet et quitte les locaux du centre le 26 du même mois. Ce stage
bénéficie à 31 administratrices sécuritaires
centrafricaines. Le dernier stage a lieu du 02 au 20 septembre 2019 dans les
locaux de l'EIFORCES. Cette fois c'est 33 Policières et Gendarmes
centrafricaines qui subissent un renforcement capacitaire. La Division de
l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES compte 637 administrateurs
sécuritaires étrangers formés93. Les programmes
pédagogiques supérieurs de l'EIFORCES reçoivent
également les auditeurs étrangers.
2- L'EIFORCES pôle de formation de l'élite
sécuritaire étrangère
La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure
sécuritaire d'Awae couvre deux formations de niveau stratégique.
Il s'agit du Diplôme d'Etat- Major des Forces de Sécurité
(DEMFS) et du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de
Sécurité (BESS). Ces formations permettent aux administrateurs
sécuritaires de s'acclimater à l'environnement de l'Officier
d'Etat -major et ouvre le champ cognitif des agents sécuritaires sur la
sécurité intérieure et extérieure. Ces formations
sont organisées la première fois à l'EIFORCES en
201394. De 2013 jusqu'à 2022 la structure compte plusieurs
agents sécuritaires étrangers formés. La suite de cette
analyse est dédiée à une présentation par Etats des
auditeurs du DEMFS et du BESS.
- L'EIFORCES au service de la formation des Officiers
d'Etats-Majors de Forces de Sécurité
étrangère
Le Congo à travers ses administrateurs
sécuritaires effectue les stages du DEMFS de l'EIFORCES dans l'optique
de rendre ses agents sécuritaires plus aptes dans la gestion
administratif et opérationnel. Le pays compte une longue liste d'agents
sécuritaires formés au
91 A. Ongolo "L'EIFORCES au coeur de l'exercice «
EUPST AWAE 2014 » ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 10-13.
92 Issa Modibo, 38 ans, Chef de bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 14 juillet 2022.
93 Ibidem
94 A. Ongolo "EIFORCES : un outil au service de la
paix et de la sécurité collective du continent africain ",
VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.
120
Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité de l'EIFORCES depuis son ouverture en 2013 jusqu'en
2022. Il s'agit des agents sécuritaires : Anguina Guy Valeria LCL,
Olessongo Sabin Didace Cne, Dzeret Lydie Flore Cne, Oyoua Destaing Platini Cne,
Atiga Minsmin, Ombola - Itoua Alix Rolande CP, Otsomba Tiburce C/E, Ganga
Roland Anaclet C/E, Mabonzot Marc Serge Lt de Pol, Ondzea Guy Romain CDT,
Assoura Nicolas Com. Pol, Berry Loufouma Gatien De-Paul Cne de Pol, Kimba Elie
CMDT, Ndinga Elie Ghislain Cne de Pol, Oboramoesse Aithnald Clotaire Com. Pol,
Mpiere Jean Serge Godefroy Coopell CMDT, Lombocko Bossina Serge Geraud, Madouka
Thierry Armel, Ombili Boyenga Rostaud Christel, Dzoli Epumbu Chantel Samyv Cne,
Ithoua Ngatse Steve Daniel Cne, Ontsouo Gildas Donabel CMDT, Eloulout Marius P.
Cne, Ebami-King Sala Cédric Cne, Gatse Constant C/E, Gotene Ockwere
G.A.W C/E, Ondzeat Fredy C/E95. L'EIFORCES assure
simultanément la construction de la sécurité au Congo et
au Togo.
L'EIFORCES construit la sécurité au Togo
à travers la formation des Officiers d'Etat-Major togolais. Elle dote
ces derniers des connaissances nécessaires dans l'accomplissement des
missions de sécurisation nationale et internationale. Le Togo compte des
agents sécuritaires anciens auditeurs du DEMFS EIFORCES. Ils sont au
nombre de six notamment : Bolenga Minpame CPP, Azia Abala Cne, Bamazi Essonanna
CPP, Kakoutoult Pawoumondon Cne, Babarime Akatoa CPP, Bouyo Mouzou Cne, Lantama
Okpan CPP96. Les auditeurs togolais de retour au pays apportent une
nouvelle vision de la sécurité au sein des Etats-Majors où
ils vont occuper des fonctions d'Officiers au sein des Etats-Majors de
Sécurité. L'EIFORCES participe à la construction
sécuritaire en Côte d'Ivoire à travers la formation des
Officiers d'Etat-Major des Forces de Sécurité ivoiriens.
L'EIFORCES décide accompagner les acteurs politiques
ivoiriens dans le projet de formation des administrateurs sécuritaires
du pays. La structure sécuritaire internationale d'Awae est responsable
de la formation de quatre administrateurs sécuritaires ivoiriens,
à savoir : Kouame Yao Clément C/E, Anoma Hugues Anselme Cne,
Maninga Gondo Cne, Ouattara Tiorna Nahouo Yaya CDT. La structure
sécuritaire d'Awae participe à la sécurisation du
Gabon97.
Le Gabon assiste au DEMFS organisé par l'EIFORCES
à travers ses administrateurs sécuritaires. Six agents gabonais
sont détenteurs du Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité. Il s'agit des agents : Ndzalendeve Modeste Cne, Epie
Edwige Cne, Nguelet-Nguelet
95 EIFORCES,"liste complète des stagiaires du
DEMFS", 2021.
96 Ibid.
97 Ibid.
121
Jean Hilaire Cne, Boulanga Amédée Cne, Moussavou
Eric Tristan Franck LCL, Moukaga Moukaga Jean de Dieu CDT98. La
République Démocratique du Congo est aussi conquise par le format
pédagogique DEMFS de l'EIFORCES.
La RDC a six agents sécuritaires
labélisés au DEMFS de l'EIFORCES. Ces agents sont : Npanga
Mutombo Ignace CSAP, Nkulu Mussongela Alain Cne, Pita Kedukulua Jean-Didier
CPP, Lifemge-Yatingwe Ferdinand LCL de Police, Mundelengolo Onseim Hugo CS,
Mundelengolo Onseim CDT99. Lors des stages les auditeurs de la RDC
cohabitent dans les locaux de l'EIFORCES avec des administrateurs
sécuritaires tchadiens.
Le Tchad est souvent de la partie lors des éditions du
DEMFS EIFORCES. Le pays a un actif de huit anciens auditeurs de ce stage. Ces
agents sont à la fois de la Gendarmerie et de la Police. Il est question
des agents : Oita Ngarbaroum Lt, Djikoloum Tchedou Benjamin Cne, Haoussadi
Gadji Cne, Dedjiri Ngarhodje Solange Cne, Mahamat Bichara Adam CP, Djarmitta
Damaris Bagaoua Cne, Mahamat Begueyeyoussouf CP, Madji Guemdje Vincent
Cne100. Ces agents vivent cette expérience en compagnie
d'autres administrateurs sécuritaires.
Au sein des Etats-majors du Burkina Faso se trouvent huit
agents sécuritaires détenteurs du DEMFS made in
EIFORCES. Il s'agit des administrateurs sécuritaires : Zoungrana
Boukare C/E, Minoungou Dlean LCL, Nitiema Tagsseba LCL, Sanon Kalifa Karim Col,
Tarbangdo Gerard CP, Tago Kouadbi Florian Théophile Cne, Gandema
Abdoulaye CP101.
L'EIFORCES sert de cadre de formation pour les Officiers
d'Etat-Major du Mali. Le pays envoie ses administrateurs participé aux
modules DEMFS de l'EIFORCES. Le bilan des auditeurs DEMFS de l'EIFORCES donne :
Abdoulaye Haidara Cne, Kante Drissa C/E, Camara Ousmane dit Houmani C/E, Diallo
Ousmane CP, Coulibaly Sidy CPP, Drame Hai, Tomoda Sadio dit
Konou102.
Le Benin prend part aux éditions DEMFS de l'EIFORCES.
Le pays compte aujourd'hui six agents sécuritaires formés
à ce stage. Il s'agit des administrateurs sécuritaires suivants :
Coudoro Enold Abdon Cne, Kowotakpaka Gado Cne, Amagbegnon Bokpin Barnabé
CP2C, Bamenou Senougnou Alain CP 1c, Kerekou Noé Cne, Woli Maurice
Cne103.
98 EIFORCES,"Liste complète des ...", 2021.
99 Ibid.
100 Ibid.
101 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie
de l'EIFORCES, Awae, le 12 juillet 2022.
102 Joseph Mewoli, 38ans, Chef sécretariat de la Division
de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.
103 Ibidem.
122
L'EIFORCES a un actif de quatre administrateurs
sécuritaires sénégalais formés au DEMFS. Ils sont :
Faye Cheikh C/E, Amadou Ndiaye C/E, Badara Fall Cne, Mendy Albert Francois
Cne104.
Les auditeurs au DEMFS/ EIFORCES du Niger sont : Mahe Akalalo
Cne, Saley Oumarou Boubacar C/E, Hama Ali Boureima, Moussa Dogo
Boubacar105.
La Guinée-Conakry participe une fois au stage DEMFS de
l'EIFORCES à travers son administrateur sécuritaire : Bangoura
Abdel Kader LCL106.
La République Centrafricaine bénéficie de
l'expertise DEMFS de l'EIFORCES. Les agents sécuritaires suivants ont
séjourné dans les locaux de la structure policiere. Il s'agit :
Madounga Henoc Cne, Mafoutapa Martial Simplice Cne, Yakona Mamadou Guy Severin
C/E, Zanga Kolingba LCL, Wendo Valentin CP107.
Le Burundi compte deux agents sécuritaires
détenteurs du DEMFS made in EIFORCES. A savoir: Rukundo Stany
OPP1, Bigiri Mana Aime Vulpain OPC 1C108.
La Guinée- Bissau a un seul Participant au DEMFS de
l'EIFORCES. Il s'agit du Capitaine Edjang Nsue Gervacio.
Depuis le lancement de la Première promotion du DEMFS
EIFORCES le 05 avril 2013 jusqu'au 22 juin 2021, la structure totalise quatre-
vingt- quatorze Officiers de Gendarmerie et de Police formés. Ces
auditeurs reviennent généralement dans le cadre du stage du
Brevet d'Etudes Supérieures de Forces de Sécurité
(BESS).
- L'EIFORCES au service de formation des Commandants
d'Etats-Majors des Forces de Sécurité
étrangères
Ce stage permet aux auditeurs d'être aptes à
assurer les fonctions de commandant au sein des composantes des forces de
sécurité, des Opérations de Soutien à la Paix et
des Etats-majors109. Il connait une forte participation
étrangère.
Le Mali compte vingt-six auditeurs formés au BESS de
l'EIFORCES. Ces administrateurs sécuritaires labélisés
BESS EIFORCES sont : Bokayoko Lassana LCL, Kante Bakoun actuel gouverneur de la
région de Tombouctou au Mali110, Boubacar Maiga actuel
Directeur Adjoint de la Justice Militaire du Ministère de la
Défense et des Anciens
104 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie
de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.
105 Ibidem.
106 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEFMS 9", 2020. p. 1.
107 EIFORCES," Liste complète ...", 2021.
108 Ibid.
109 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil.. ", p. 16.
110
https://www. maliweb.net, portrait
du commissaire Divisionnaire Bakoun Kanté, consulté le 18 juillet
2022, 9h
123
Combattants, 111 Mahamadou Siné Doucoure
actuel Commandant de la 6eme région de Gendarmerie Nationale du
Mali,112 Diassana Olivier, Traore Hamadou LCL, Traore Ibrahim,
Coulibaly Sidy CMDT de Pol, Dao Moussa Ousmane LCL, DEH Ismaila Col Major,
Diallo Ousmane CPP, Diarra Moutian Philémon LCL, Kane Ouolikoro LCL,
Sissoko Gaoussou Col, Traore Abdoulaye LCL, Berthe Bassekou Col, Coulibaly
Mamadou Daba Col, Diawara Boubacar LCL, Drame Hai CP, Goumane Mahamé
LCL, Tomoda Sadio dit Konon CPP113. Les agents maliens subissent la
formation BESS en compagnie de leurs confrères congolais.
Le Congo a un effectif conséquent d'administrateurs
sécuritaires détenteurs du Brevet d'Etudes Supérieures des
Forces de Sécurité produit par l'EIFORCES. La liste des auditeurs
congolais du BESS de l'EIFORCES se présente Comme suit : Leonckani
Troits actuel Chef d'Etat-major de la Gendarmerie de Pointe Noire
114 , Ndzaba -Kombo Levy actuel Commandant en Chef de l'école
nationale de Gendarmerie congolaise,115 Gomez Isaac actuel Conseil
à la Sécurité Intérieur au Ministère de
l'Intérieur du Congo,116 Moassa Dieudonné Magloire
Gaétan Col, Etoua Nestor actuel Chef d'Etat-major de la Région de
Gendarmerie du Kouilou, Matsounga Albert actuel Commandant de la Région
de Gendarmerie du Kouilou, Dzeret Lydie Flore CDT, Kanga Itoua Eudoxin Justin
LCL, Kouako Cyrielle LCL, Eyondo Ayah Mathieu CMDT de Pol, Anguima Guy Valeria
Col, Ewolo Ferdinand COM, Ganguia Aloise LCL, Lengangue Jonas LCL de Pol,
Mobembo Patrick LCL, Moundzia Christian Benigne Cne CP, Ngakosso Elangue Robert
LCL, Ngoka Iloya Arnauld Cne de Pol, Olessono Sabin Didace LCL, Bokongo
Chislain Rodel LCL, Anga Louis CDT, Boulankoua Cyr Gervais Timothée LCL,
Edoungatso Edousse Edouard LCL, Lebondzo Apiga Rolis Anscaire LCL, Mouaba
Bertin Marius Col, Moukouari- Mantinou Phillipe LCL, Ondzea Guy Romain LCL,
Tchicaya Honor René LCL117. Au côté du Congo, le
Gabon assure la formation de ses agents à l'EIFORCES.
111
https://peacekeeping.un.org,
MOPTI : démarrage d'un groupe de travail sur la justice militaire,
consulté le 18 juillet 2022, 9 h 10.
112
https://ml.linkedin.com, Sine
Doucoure- Commandant Groupe d'Intervention, le 18 juillet 2022, 10 h.
113 EIFORCES,"Liste récapitulative des stagiaires du
BESS", 2021, pp. 1-8.
114
https://www.adiac.congo.com,
Gendarmerie nationale : Un nouveau commandant de la région, le 18
juillet 2022, 10 h 30.
115
https://www.adiac.congo.com,
force publique : deux nouveaux promus à la gendarmerie nationale, le 18
juillet 2022, 11 h.
116
https://www.cg.linkedin.com,
Isaac GOMEZ- Force Publique congolaise/ Ministère de l'Intérieur,
le 18 juillet 2022, 11 h 41.
117 EIFORCES," Liste des stagiaires du BESS", 2022, pp. 1-8.
124
L'EIFORCES a un actif de trois gabonais auditeurs du BESS. Il
s'agit : Barassouga Yves actuel Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale
gabonaise,118 Mbanjoubou Lekika Benjamin actuel Directeur
Général des Opérations au Ministre gabonais de la
Défense119, Moukady Bikoraud Parfait120.
Le Tchad assiste aux stages du Brevet d'Etudes
Supérieures de Sécurité de l'EIFORCES. Quatre Officiers
supérieurs de Sécurité du pays sont nantis du BESS made in
EIFORCES. Ces ambassadeurs EIFORCES au Tchad sont :121 Mahamat Abdel
Djelil Zakaria actuel Officier chargé de l'Administration et de la
Logistique à la Force Multinationale Mixte (FMM)122, Abdel
Madjid Youssouf Conseil Militaire du Représentant Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies pour l'Afrique
Centrale123, Houassadi Gadji, Djarmitta Damaris Bagaou.
L'EIFORCES dispose d'ambassadeurs au sein des Etats-majors
sécuritaires ivoiriens. La structure a un actif de sept Officiers
supérieurs détenteurs du BESS EIFORCES. Les administrateurs
sécuritaires :124 Dosso Ibrahima actuel commandant de la 2eme
Région de Gendarmerie ivoirienne 125 , Kouadio Appia Simon
Pierre LCL, Fofane Tiémoko LCL, Sanganoko Mory LCL, Ouattara Tiorna
Nahouo Yaya LCL, Koussan N'guyssan Stephane LCL, Fadiga Kanvaly LCL.
Les Officiers supérieurs béninois viennent
suivre les stagES du BESS à l'EIFORCES. La structure sécuritaire
totalise quatre administrateurs lauréats au BESS. Il s'agit des agents
:126 Boko Firmin C/E, Abalo Max- Noel Folly C/E, Adjidowe P. Albert
CMDT de Pol, N'Dah M. Stephane CDP.
La République Centrafricaine a son lot
d'administrateurs sécuritaires anciens auditeurs du BESS de l'EIFORCES.
Il s'agit des Officiers supérieurs :127 N'Djadder Gondje LCL,
Sao-Ngouabanda Felix C/E et Zanga Kolingba actuel Général de
Gendarmerie.
L'Inspecteur Général de la Police actuel du
Nigéria est un lauréat du BESS EIFORCES128. Dans la
banque des données des anciens stagiaires du BESS de l'EIFORCES,
118
https://gabonmatin.com,
"Nominations au sein des forces de défense et de sécurité
du Gabon du 2 avril 2020 ", le 18 juillet 2022, 12 h.
119 GABON MATIN, "Nominations au sein des forces de
Défense et de Sécurité du Gabon 2 avril 2020 ", Gabon
matin, 3 avril 2020.
120 EIFORCES," liste des stagiaires ...", 2022, pp. 1-8.
121 Ibid, pp. 1-4.
122
https:// www.alwihdain
fo.com, "Tchad : plusieurs Officiers
nommés par décret à la force", le 18 juillet 2022, 13
h.
123
https://unoca.unmissions.org,
le 18 juillet 2022, 14 h.
124 EIFORCES, " liste des stagiaires du BESS ", 2022, pp. 3-9.
125
https://www.gendarmerie.gouv.ci,
le commandant supérieur rend visite, le 18 juillet 2022, 16 h.
126 EIFORCES,"liste des stagiaires du BESS ", 2022, pp. 3-7.
127 Ibid, pp. 5-7.
125
il y a les noms de Manikambona Christophe Commissaire
Burundais129 et Assoura Nicolas CMDT de Pol auditeurs du Congo
Brazzaville130.
La République Démocratique du Congo, le Niger et
le Togo comptent respectivement deux agents formés à l'EIFORCES,
à savoir : Kabeya Tshiany Magnat et Mundelengolo Onsiem Hugo pour la
partie RDC, Kedewouli Koudjari Essodo C/E et Bolenga Minpame CD pour le Togo et
Les Lieutenants -Colonels : Boubacar Allahi et Abdou Amadou Seybou du
Niger131.
Le stage du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de
Sécurité de l'EIFORCES est à huit promotions. Et
Quatre-vingt-cinq administrateurs sécuritaires étrangers sont
nantis de ce diplôme. Ils viennent de plusieurs aires
géographiques du continent. La structure va recevoir sa neuvième
cuvée d'auditeurs dès septembre 2022 et cela suppose la venue
d'autres administrateurs sécuritaires étrangers en quête du
brevet made in EIFORCES.
Il est question dans ce chapitre de montrer comment le
Cameroun à travers l'EIFORCES construit la sécurité
à l'échelle nationale et internationale. Pour percevoir
aisément les mécanismes constructeurs de la
sécurité de l'Etat du Cameroun implémenté par
l'EIFORCES l'analyse a été structurée en deux axes
majeurs.
Le premier axe porte sur l'apport de l'EIFORCES dans le
processus de sécurisation du Cameroun. La structure participe à
la politique d'édification d'un environnement national stable,
prospère à travers les formations de longues et courtes
durées qu'elle dispense aux administrateurs sécuritaires
camerounais. La structure à travers son centre de recherche et de
documentation élabore des réponses les plus pertinentes aux
défis posés par la complexité et la complexification
constante des menaces.
Le deuxième axe présente la contribution de
l'EIFORCES dans le processus de sécurisation mondiale. Le centre de
veille stratégique d'Awae se déploie sécuritairement
à l'international à travers l'affiliation du centre dans
plusieurs organisations internationales, la participation aux rendez-vous
internationaux de sécurité. Par l'entremise des voyages
d'études servant de cadre d'échange d'expertise. Le centre assure
également la formation, l'entrainement et le recyclage d'administrateurs
étrangers dans ses locaux.
De ce qui précède, il ressort que L'EIFORCES
participe à deux échelons au processus de sécurisation
nationale et internationale. Au premier il assure la formation, l'entrainement
et
128 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie
de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
129 EIFORCES, "liste récapitulative des stagiaires du BESS
", 2022, p. 1.
130 Ibid. p. 6.
131 Ibid, pp. 1-8.
126
le recyclage des administrateurs sécuritaires nationaux
et internationaux. Au deuxième, il met à la disposition des
acteurs institutionnels et non-institutionnels les solutions permettant de
venir à bout des menaces.
1 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008
portant création de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES), Article 4.
126
CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES
ET PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA CONSTRUCTION DE LA
SECURITE SUR L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE
Le Cameroun participe pour la première fois à
une mission de paix en 1992, à travers un déploiement de ses
forces de Défense et de Sécurité sous l'égide de
l'ONU au Cambodge. Cette première participation sécuritaire
internationale du Cameroun va donner suite à plusieurs initiatives dans
ce sens. Après une longue expérience dans la construction
sécuritaire internationale au côté de l'ONU, le pays
crée en 2008, une structure sécuritaire internationale qui a pour
mission de construire la sécurité au niveau national et
international. Il s'agit de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité qui a pour mission de former les administrateurs
sécuritaires nationaux et étrangers au Maintien de l'Ordre et de
la Paix et d'effectuer des recherches dans les domaines du soutien à la
paix et de la sécurité. Après une décennie
d'existence comment se présente le bilan de la construction
sécuritaire du Cameroun qu'implémente l'EIFORCES à
l'échelle nationale et internationale ?
Pour répondre à cette question ce chapitre
procède à une analyse tripartite. La première partie est
consacrée à la présentation du bilan critique de la
construction sécuritaire de l'EIFORCES à l'échelle
nationale et internationale. La deuxième partie examine les contraintes
que rencontre l'EIFORCES. Et enfin la troisième partie aborde les
perspectives de l'action de l'EIFORCES dans la construction de la
sécurité à l'échelle nationale et
internationale.
I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A
L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE
En créant l'EIFORCES en 2008, le législateur
fait de la structure sécuritaire le pôle chargé de former,
entrainer, recycler et perfectionner les unités de type gendarmerie,
police et les experts civils aux opérations de Maintien de la
Paix1. Le 25 juin 2012, la structure voit son champ de
compétence s'être élargir. En dehors de la mission
formatrice, elle hérite de la
127
mission recherche dans les domaines du soutien à la
paix et de la sécurité2 . Depuis lors, la structure se
déploie quotidiennement à implémenter ses missions et
à participer au processus de sécurisation national et
international. Dans la suite de cette réflexion, il est question de
faire une évaluation critique de la construction sécuritaire de
l'EIFORCES à l'échelle nationale et internationale.
A- Bilan des offres de formations de l'EIFORCES (2010
-2022)
L'EIFORCES depuis sa création offre plusieurs
formations aux administrateurs sécuritaires nationaux et internationaux.
Ces formations sont dispensées par la Direction d'Etude de
l'école. Cette Direction regorge à son sein deux divisions
pédagogiques3. Pour percevoir aisément l'action
formatrice de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et
international, l'analyse sera faite par division d'enseignement.
1- Le bilan des formations de l'enseignement
fondamental de l'EIFORCES (2010 - 2022)
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES offre
une panoplie de formations. A savoir des formations en police judiciaire et en
Ordre Public. Depuis le lancement en 2010 des premières formations
jusqu'aujourd'hui la division compte un nombre important d'auditeurs nationaux
et étrangers. Les enseignements dans cette division sont
organisés autour de deux pôles.
1.1-Le bilan du Pôle Police Judiciaire de
l'EIFORCES (2010 -2022)
Le Pôle Police Judiciaire de l'EIFORCES a
participé à la formation et au renforcement des capacités
de plusieurs administrateurs sécuritaires dans le domaine des
enquêtes. Au Cameroun les missions de police judiciaire sont
assurées par la Sûreté Nationale et la Gendarmerie. Le
centre sécuritaire d'Awae forme conjointement les agents de la police
judiciaire de la Sureté Nationale et de la Gendarmerie dans l'optique
d'établir une symbiose opérationnellement entre ces corps dans
l'accomplissement des missions de sécurité intérieure et
extérieure.
- Le stage des Equipes Projetables d'Experts en Investigation
(EPEI) donne les aptitudes aux auditeurs d'intervenir dans leurs unités
de rattachement pour les appuyer dans le domaine de la police judiciaire. Ils
sont capables de prendre en charge de manière autonome
2 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012
portant organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES), Article 3.
3 Ibid., Article 20.
128
les enquêtes lors des déploiements. Les auditeurs
de ce stage doivent assurer la collaboration entre les acteurs locaux
judiciaires et les organisations internationales lors des déploiements
ou en tant de crise. Depuis la création de l'EIFORCES jusqu'à
présent, deux promotions de cinquante -huit stagiaires (58) camerounais
ont été formées par la structure
sécuritaire4. L'EIFORCES en douze ans d'existence a
formé très peu d'Equipes Projetables d'Experts en Investigation.
Cela est dû aux problèmes financiers et logistiques que rencontre
la structure.
- Le stage des Chefs de détachement de Police
d'accompagnement permet aux auditeurs d'être capables de préparer
et commander une opération judiciaire à l'échelle du
détachement, d'avoir des connaissances solides sur les armées,
maitriser la rédaction des différents document nécessaires
à cette mission et renforce les aptitudes au commandement d'un
détachement de Police d'Accompagnement. L'EIFORCES a formé
dix-neuf (19) auditeurs camerounais dans ce module5. Lors d'un
détachement ou déploiement de police, les chefs de
détachement assurent les fonctions de prévôt. Ils ont
besoins du soutien des techniciens en Identifications Criminelle pour mener
à bien leurs missions. L'EIFORCES a formé très peu
d'auditeurs nationaux et étrangers dans ce module cela est dû aux
difficultés infrastructurelles et financières que la structure
rencontre.
- Le stage des techniciens en Identification Criminelle, ce
module fait partie de la Formation des équipes projetables d'experts en
investigations. Les enseignements des techniciens en Identification Criminelle
sont dispensés au moins aux Sous-Officiers de Gendarmerie et aux
Inspecteurs de Police. Cette formation rend les auditeurs aptes à mener
des enquêtes dans les domaines d'identifications criminelles.
L'école a formé soixante-dix-neuf (79) stagiaires dans ce
module6.
- Le stage des Directeurs d'enquête de police judiciaire
est ouvert aux Officiers ou Sous-officiers supérieurs de Gendarmerie,
aux Commissaires ou les Officiers pour la Police Nationale. Ils sont les
responsables d'enquêtes lors des détachements ou
déploiements. L'EIFORCES compte un actif de quatre-vingt stagiaires
camerounais formés7.
Les participants aux modules du Pole Police Judiciaire de
l'EIFORCES proviennent jusqu'à présent du Cameroun. La structure
sécuritaire d'Awae appréhende la sécurité de
façon holistique. C'est la raison pour laquelle l'école offre
également des formations en Ordre Public.
4 Issa Modibo, 38ans, Chef Bureau informatique et
reprographie, Awae, 16 juillet 2022.
5 E. Baya, " L'EIFORCES comme structure de
réponse aux besoins de formation en Opérations de soutien
à la paix multidemensionnelle de l'Afrique Centrale CEEAC",
Mémoire de Master en Stratégie, Défense,
Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes,
CREPS-Université de Yaoundé II Soa, 2005, p. 69.
6 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.
7 Ibidem
129
1.2. Bilan des formations en Ordre
Public (2010 -2022)
Les formations en Ordre Public de l'EIFORCES mettent à
jour les aptitudes d'agents sécuritaires nationaux et étrangers
dans le domaine du Maintien de l'ordre et du Rétablissement de l'Ordre.
L'école a plusieurs modules dans le pôle Ordre Public. Depuis la
création de l'EIFORCES en 2008, plusieurs auditeurs nationaux et
étrangers ont pris part aux formations en Ordre Public organisées
par cette structure. La suite de cet argumentaire sert à faire le bilan
de l'offre Ordre Public de l'EIFORCES au moment où la structure compte
une décennie d'existence.
- Le stage des Moniteurs en franchissement opérationnel
est un module qui permet aux auditeurs de répondre aux situations
délicates nécessitant des compétences particulières
dans le cadre de la sécurité publique. Cette formation
débute à l'EIFORCES en 2017, et 2019 la structure
sécuritaire d'Awae met un terme à cette formation. La structure a
un effectif de quarante -neuf (49) auditeurs nationaux et étrangers
diplômés en MFO8. En trois ans d'existence le Cameroun
a formé moins de Moniteurs en franchissement opérationnel. Cette
faiblesse freine la concrétisation de sa politique sécuritaire
nationale et internationale du Cameroun.
- Le stage de Perfectionnement au Commandement
Opérationnel. Cette formation débute à l'EIFORCES en
20119 et est remodelé en 201910. Il a pour
objectif de parfaire les aptitudes opérationnelles des commandants
d'unités des formations de sécurité à statuts
militaire et civil engagés dans les opérations de Maintien de la
Paix sur les maintien de l'Ordre et le Rétablissement de la paix.
En trois ans d'existence la structure a formé
cent-quatre- vingt-douze (192) auditeurs nationaux et
étrangers11. Les auditeurs du PCO viennent de plusieurs
sous-régions d'Afrique. Comme il ressort du graphique 1.
8 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau ..., Awae, le 17
juillet 2022.
9 Baya, "l'EIFORCES comme structure... ", p. 67.
10 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES
Cameroun ", 2019, p. 15.
11 Ibid, p. 18.
130
Graphique n° 1 : Les effectifs par Etats de
l'ex-stage PCO de l'EIFORCES

Les effectifs EU forméspar pays au
PCO
FORCES
40
60
50
30
20
10
0
10 12
3
51
2
9 11 7 9 8 8 7 10
les pays participants au PCO EIFORCES
3
8 10
6 7 5 4 2
Source : document de présentation de l'EIFORCES
Analyse du graphique des effectifs d'auditeurs par pays du PCO
décline les vingt- un Etats bénéficiaires des formations
PCO de l'EIFORCES. Le Cameroun détient la palme d'or de participation
avec l'effectif le plus élevé car les autorités
camerounaises tiennent à avoir des chefs d'unités de
sécurité bien former. Les participations les plus faibles
viennent du Comores et de la Mauritanie. Cela compromet l'initiative
Camerounaise de construction de la sécurité à
l'internationale
Le remodelage du PCO en 2019 aboutit au stage de Commandant
d'Unité de Sécurité (SCUS).
-Le stage de Commandant d'Unité de
Sécurité (SCUS) Il succède au PCO en 2019. L'objectif de
ce stage est de fournir des connaissances aux Commandants d'Unités de
Sécurité afin d'appréhender la sécurité dans
sa dimension holistique. Entre 2019 et 2022 la structure forme
cent-vingt-quatre auditeurs au SCUS 12 . Les auditeurs du SCUS de
l'EIFORCES viennent de plusieurs pays d'Afrique (confère graphique
2).
12 EIFORCES, " Liste des stagiaires du SCUS ", 2022,
p. 3.
131
Graphique n° 2 : Les effectifs par pays au stage
SCUS de l'EIFORCES (2019 -2022)

76
80
70
60
50
40
30
20
3 6 3 2 4 3 4 3 3 3 3
2 1 1 1
0
Effectif par pays au SCUS
10
3 3
Les pays participants au stage SCUS de
l'EIFORCES
Source : document compilé à partir des listes des
effectifs du stage SCUS de l'EIFORCES.
Analyse du graphique des effectifs du SCUS EIFORCES, le
Cameroun est le plus grand bénéficiaire des stages SCUS. Les
participations les plus faibles aux SCUS made in EIFORCES viennent du Comores,
de la Guinée et du Congo. Les contraintes financières
empêchent les Etats étrangers d'envoyer plus d'auditeurs se former
au SCUS/EIFORCES. A cette difficulté finance s'ajoute les
problèmes logistiques de l'EIFORCES, l'école ne dispose pas
d'infrastructures suffisantes pour accueillir plusieurs cuvées
d'auditeurs du SCUS au même moment. La fin de la présentation des
effectifs par pays du SCUS donne suite à l'évocation du bilan du
stage des Formateurs en Ordre Public (FOP).
- Le Stage des Formateurs en Ordre Public abrégé
FOP est organisé par l'EIFORCES pour la première fois en 2012.
Plusieurs promotions d'auditeurs nationaux étrangers prennent part
à ce module dans les locaux du centre sécuritaire d'Awae. Dans
l'optique de répondre au standard onusien l'EIFORCES remodèle le
format pédagogique de ce stage. Elle passe du stage de Formateurs en
Ordre Public pour devenir le stage de Formateurs des Unités de Police
Constituées (FUPC)13. En 2019 lors de la mutation
pédagogique du FOP, le module laisse derrière lui un effectif de
deux-cent-quatre-vingt-onze auditeurs nationaux et étrangers
formés14. Ils sont originaires de plusieurs pays d'Afrique.
Le graphique suivant présente les différents pays
bénéficiaires de l'ex- formation de l'EIFORCES.
13 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juillet 2022.
14 Ibidem
132
Graphique n° 3 : bilan simplifié des
effectifs par Etats de l'ex-stage FOP de l'EIFORCES

Le nombre stages SCUS d'effectiis
de par l'EIFORCESpays aux
40
80
70
60
50
30
20
10
0
19 19
5
70
Les pays participants aux stages SCUS de
l'EIFORCES
5
18
8
15 16 15 17
7 6 3
13
20 18
4
13
Source : document de présentation de l'EIFORCES.
Analyse du graphique sur les effectifs par pays du
FOP/EIFORCES donne les dix-neuf pays ex-bénéficiaires du module
FOP de l'EIFORCES. Comme à l'accoutumée, le Cameroun
détient l'effectif le plus important et le Niger s'en sort avec le taux
de participation le plus faible. La faible participation des Etats africains
à ce module est causée par les difficultés
financières. Cette formation est financée par la France qui
n'alloue pas des moyens conséquents pour former des effectifs assez
importants.
- Le stage de « Neutralisation, Destruction des Engins
Explosifs » (NEDEX) ce module comporte trois niveaux15. En 2019
l'EIFORCES organise le NEDEX de niveau 1 dont l'objectif est d'apprendre aux
stagiaires à connaitre les mines, à pouvoir les identifier, les
localiser et les détruire. Ce module abrite lors de sa tenue en 2019
dix-huit (18) auditeurs venant de la Gendarmerie et de la Police16.
Ces agents viennent des zones en conflits ou en attente de déploiement
dans les Opérations de Maintien de la Paix. L'EIFORCES accorde de
l'importance à la Protection des personnalités.
- Le stage de Technicien Opérationnel en Protection
Rapprochée, grâce à ce dernier les auditeurs sont
formés aux nouvelles techniques de protection des personnalités.
Ce stage s'est tenu une fois dans les locaux de l'EIFORCES avec un effectif de
vingt (20) auditeurs camerounais17.
15 EIFORCES, catalogue des formations, 2014, p. 14.
16 Issa Modibo, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
17 Ibidem.
133
La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES compte
jusqu'à présent 1170 auditeurs nationaux et étrangers
formés18. Elle dispense les enseignements de niveau tactique
et opératif. Dans les milieux sécuritaires pour occuper des
fonctions d'Officiers et Commandant dans les Etats -majors les administrateurs
sécuritaires doivent avoir des diplômes d'Etats-majors de
sécurité et les Brevets d'Etat -major de Sécurité.
Ils ont l'opportunité de subir ces formations dans les locaux de la
structure sécuritaire d'Awae.
2- Lecture bilancielle de l'offre formation de
l'enseignement supérieur de l'EIFORCES (2013 -2022)
Pour occuper les fonctions de Commandant et d'Officiers dans
les Etats-majors, les administrateurs sécuritaires doivent avoir des
Diplômes d'Etat-major de sécurité et les Brevets de
sécurité. Ces diplômes dotent les récipiendaires de
solides compétences dans le domaine stratégique. Conscient de
l'importance de ces formations, le staff managérial de l'EIFORCES
décide de former les auditeurs dans ce domaine. Elles sont
qualifiées de formation de longue durée. Le bilan de ces
formations est fait dans la suite de cet exercice.
- Le bilan du Diplôme d'Etat -Major des Forces
de Sécurité (DEMFS)
Cette formation est ouverte aux Officiers de Gendarmerie ayant
au moins le grade de Capitaine et au minimum aux Commissaires de Police. Ces
derniers doivent avoir une expérience de commandement d'unité de
maintien de l'ordre ou de sécurité intérieure. Il
s'articule autour de trois champs d'étude à savoir :
l'environnement de l'Officier d'Etat - major, l'Officier d'Etat -major adjoint
opérationnel et les connaissances générales et
interministérielles19. L'EIFORCES organise ce stage pour la
première fois le 5 avril 201320 et le dernier jusqu'à
présent se tient en 2021 21 . En une décennie
d'existence l'école internationale compte dix promotions au DEMFS. Cette
formation connait la participation de plusieurs auditeurs provenant de divers
pays d'Afrique. Dans le graphique ci- dessous il ressort le nombre d'effectifs
par pays.
18 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef
sécrétariat à la Division de l'Enseignement
Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 9 juillet 2022.
19 A. Ongolo, " EIFORCES : un outil au service de
la paix et de la sécurité collective du continent africain ",
VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.
20 EIFORCES, " Listes récapitulatives des
stagiaires du DEMFS ", 2013, p. 1.
21 Ibid., p. 10.
134
Graphique n° 4 : Les Etats participants au DEMFS de
l'EIFORCES

73
80
70
60
50
40
19
30
20
4 6 1 7 2 5 6 4 7 6
Les effectifs par pays aux stages DEMFS
6 7 2
10
0
Les pays participants aux stages DEMFS de
l'EIFORCES
Source : les documents de présentation de l'EIFORCES
Cameroun et la liste récapitulative du DEMFS
Analyse du graphique des effectifs d'auditeurs du
DEMFS/EIFORCES, il ressort que les quinze pays ont pris part au DEMFS de
l'EIFORCES depuis 2013 jusqu'en 2021. Sur les quinze pays participants le
Cameroun détient le plus grand effectif. La plus faible participation au
DEMFS made in EIFORCES est détenue par la Guinée
Equatoriale. La formation des Officiers d'Etat-Major des Forces de
Sécurité est cruciale dans le projet d'édification
sécuritaire nationale et internationale des Etats. Cette faible
construction sécuritaire étrangère du Cameroun provient
des problèmes financiers que rencontrent les Etats étrangers et
logistiques que vit la structure sécuritaire camerounaise. Pour assurer
les fonctions de Commandant des Unités de Sécurité, les
Officiers d'Etat -Major ont besoin de parfaire leur niveau de connaissances
stratégiques et opératifs. Le rehaussement du niveau
stratégique et opératif des Officiers d'Etats- major passe par
l'obtention du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de
Sécurité.
- Bilan de l'organisation du BESS EIFORCES
(2013-2022)
Le Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de
Sécurité est une formation offerte aux Officiers de Gendarmerie
ayant au moins le grade de Chef d'Escadron ou le grade de Commissaire de Police
Principal pour le compte de la Police22. Pendant quarante semaines
de formation les administrateurs sécuritaires sont formés sur la
sécurité collective continentale des personnes et des biens, le
commandement opérationnel d'un groupement de forces, la planification
aux niveaux stratégiques et opératifs et enfin les connaissances
spécifiques des
22 EIFORCES, catalogue des formations, 2014, p. 7.
135
forces23. En dehors des enseignements type BESS les
auditeurs reçoivent des enseignements purement universitaires sur la
sécurité internationale dans les locaux de l'Institut des
Relations Internationales du Cameroun (IRIC) ou ils obtiennent un Master en
Sécurité Intérieure24. Ce Master est le fruit
de la convention entre l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité d'Awae et l'Université de Yaoundé II SOA.
La première cuvée BESS de l'EIFORCES rejoint les locaux de la
structure le 15 octobre 201325 et compte douze (12)26
Officiers nationaux et étrangers. Le 21 juillet 2022 la structure
sécuritaire camerounaise a couronné le huitième lot des
lauréats du BESS. En huit éditions le Brevet d'Etudes
Supérieures des Forces de Sécurité de l'EIFORCES a connu
une forte participation nationale et étrangère. Dans le graphique
qui suit les effectifs sont représentés par pays de
provenance.
Graphique n° 5 : les effectifs par Etats au BESS
EIFORCES
Les pays participants aux stages BESS de
l'EIFORCES

Les effectifs EU par
FORCES pays au DEFMS
60
50
48
40
30
20
10
0
3 1
22
8
3
22
1 3 2 3 2 1
Source : Document compilé à partir de la liste
récapitulative des stagiaires BESS de l'EIFORCES.
L'analyse du graphique suivant montre les quinze pays
bénéficiaires du stage BESS de l'EIFORCES avec les quotas. Le
Cameroun est le plus grand participant des formations du BESS. A
l'opposé de la forte participation camerounaise, se trouve les faibles
participations du Nigéria, du Niger et du Burundi. L'organisation de
stage est couteuse pour les Etats qui envoient leurs administrateurs
sécuritaires et l'EIFORCES ne dispose pas d'infrastructures
23 Dieudonné Bialo, 42 ans, ancien auditeur
camerounais du DEMFS 5 et du BESS 8 de l'EIFORCES, Yaoundé, 18 juillet
2022.
24 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au... ", p. 17.
25 EIFORCES,"liste des stagiaires du BESS 1", 2014, p.
1.
26 Ibid.
136
d'accueil assez fortes pour recevoir simultanément deux
cuvées d'auditeurs du BESS ou d'accueillir un effectif plus
pléthorique.
En créant l'EIFORCES en 2008, le législateur
convie la mission de formation du personnel sécuritaire et civil
à la structure. Cette volonté du décideur est
implémentée par la structure sécuritaire à travers
l'organisation des séminaires et ateliers de formation. Lors de la tenue
de ces ateliers et séminaires les participants viennent des
administrations civiles et sécuritaires.
3- Le bilan des formations thématiques de
l'EIFORCES
L'EIFORCES offre une panoplie de formation thématique aux
auditeurs nationaux et internationaux. Ces thématiques portent sur la
sécurité intérieure et sur les opérations de
soutien à la paix27. Les premières formations
thématiques débutent à l'EIFORCES en 201128. -
Le 31 octobre 2011, l'EIFORCES organise son premier séminaire
intitulé : « la police dans les opérations Internationales
de soutien à la paix ». Les participants viennent de plusieurs
milieux professionnels : les universitaires, de la Police et la Gendarmerie. Ce
séminaire s'achève le 11 novembre 201129.
-Le deuxième séminaire international de
renforcement des capacités institutionnelles de l'EIFORCES se tient du
12 jusqu'au 20 décembre 2011. Les échanges portent sur la
gouvernance sécuritaire et le Maintien de la Paix. Dix-neuf (19) cadres
supérieurs de Gendarmerie et de Police de la CEEAC prennent part
à cette formation thématique30.
- Le troisième séminaire débute le 19
mars 2012, sous le thème : communication, la médiation et
négociation dans les Opérations de Soutien à la paix. Huit
pays d'Afrique Centrale prennent part à cette formation
thématique. Il s'agit des cadres du niveau stratégiques de la
Police et la Gendarmerie: Cameroun (13), Congo (03), Gabon (03), RCA (03),
Burundi (01), Angola (01), Tchad (01), Côte d'Ivoire (04) et
Sao-Tomé et Principe (01)31.
-Trois jours après l'organisation du deuxième
séminaire les cadres du niveau stratégiques de la police et la
gendarmerie de la CEEAC et de la Cote d'Ivoire au cours de ce séminaire,
il est question de mettre à jour les connaissances des auditeurs sur la
gouvernance sécuritaire et le maintien de la paix. Trente -deux
participants répartit comme suit :
27 EIFORCES, Catalogue des formations, 2014, p. 4.
28 EIFORCES, "Document de présentation de
l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 5.
29 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 73.
30 Ibid.
31 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie, Awae, le 16 juillet 2022.
137
Cameroun (13), Angola (1), Burundi (1), RCA (03), Congo (03),
Gabon (03), Tchad (1), Cote d'Ivoire (04) et le Sao Tomé et Principe
(01). Les participants échanges du 26 au 30 mars 2012 sur la
thématique : "Consolidation de la paix et les réformes
institutionnelles post-conflits "32.
- Le 26 mai 2014 a lieu le séminaire de formation des
décideurs et planificateurs civils, policiers et Gendarmes de niveau
stratégique en opérations de soutien à la paix
multidimensionnelles. Les vingt-deux auditeurs de ce séminaire viennent
de six pays de la CEEAC33.
- L'EIFORCES abrite le 14 juillet 2014, le séminaire
International de formation des planificateurs de niveau opératif en
Opérations de soutien à la paix multidimensionnelles. Cette
formation connait la participation de vingt séminaristes (civils,
policiers et gendarmes) de la CEEAC34. Le 25 juillet 2014, les
auditeurs regagnent leurs Etats-majors.
- Entre le 1er et 12 septembre 2014 se tient le
séminaire international de formation des décideurs et
planificateurs de niveau stratégique de sécurité à
l'EIFORCES35. Les participants sont des Officiers supérieurs
de Gendarmerie, des hauts fonctionnaires de Police et les civils appartenant
aux administrations de la CEEAC.
- L'EIFORCES accueille le 22 septembre 2014 le
séminaire de Formation au pré-déploiement d'une
Unité de Police Constituée36. Les vingt participants
à cette formation thématique sont des Officiers supérieurs
de Gendarmerie, les hauts fonctionnaires de Police et les civils.
- Du 06 au 17 octobre 2014 l'EIFORCES organise le
séminaire international de formation au Pré-déploiement
des Experts Individuels de Police et Gendarmerie de niveau opérationnel
opération de soutien à la paix37. Il est question lors
de ce séminaire de former les intervenants au code onusien de
déploiement. Les trente participants sont des administrateurs
sécuritaires venant des Etats- major de la CEEAC.
- A la fin d'année 2014, le 24 novembre notamment
l'EIFORCES réorganise un séminaire international de formation des
planificateurs de niveau stratégique en Opération de Soutien de
la Paix38. Cette formation s'achève le 5 décembre
2014, trente participants venant
32 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et
reprographie, Awae, le 15 juillet, 2022.
33 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 74.
34 Ibid.
35 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
36 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 75.
37 Ibid.
38 Ibid.
138
de la CEEAC (Officiers supérieurs de Gendarmerie, hauts
fonctionnaires de Police et civils) prennent part aux échanges.
- Le 15 janvier 2015 l'EIFORCES organise du séminaire
international de Formation des Planificateurs de niveau Stratégique aux
Opérations de Soutien à la Paix. Ce séminaire se tient
pendant onze jours et les trente participants sont : des cadres civils, hauts
fonctionnaires de Police et les Officiers supérieurs de Gendarmerie.
-Du 31 mars au 02 avril 2015 les chefs des composantes
police/gendarmerie et civile de l'Etat-major régional et les cadres
ressources police et de gendarmerie des pays de la CEEAC, l'Expert du service
intégré de formation de la CEEAC et le Directeur des Etudes de
l'EIFORCES prennent part au séminaire atelier de Sensibilisation sur le
Développement des concepts et procédures de police de la FOMAC
dans les OPS. Neuf pays prennent part à cette assisse à savoir :
Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République
Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sao Tome et
Principe et le Tchad39.
- Le 04 mai 2015 les cadres de Police et de Gendarmerie des
Etats membres de la CEEAC assistent à un séminaire international
organisé par l'EIFORCES. Le thème du jour est : «
séminaire international de formation des cadres de niveau
Opératif en Opérations de Soutien à la paix
multidimensionnelles ». Cette formation se tient pendant onze-jours et
connait la participation de huit Etats (Cameroun, Congo, RDC, RCA, Gabon,
Burundi, Tchad, Guinée Equatoriale)40.
-Dix-jours après la structure sécuritaire d'Awae
organise un autre séminaire. Il s'agit du séminaire international
de formation des cadres de niveau stratégique sur la
sécurité et la gouvernance en Opération de soutien
à la paix multidimensionnelles. Ce séminaire a pour public cible
les chefs de composantes police/gendarmerie et les civils de l'Etat-major
régional et les cadres ressources de Police/gendarmerie des pays de la
CEEAC. Après dix-jours d'échanges les séminaristes
regagnent leurs Etats-majors le 5 juin 201541.
- Du 16 au 20 juin 2018 l'EIFORCES abrite le séminaire
sur la protection civil. Les intervenants viennent de plusieurs administrations
nationales Mincom, Minrex, Minjustice, Minproff, Minas, la Douane, la
Sureté Nationale et la Gendarmerie Nationale. Les participants
étrangers viennent de la Police congolaise, de la Police de la
République Démocratique du Congo, de la Gendarmerie gabonaise, de
la Police Nationale centrafricaine et de la Gendarmerie Nationale tchadienne.
Ils sont trente- neuf participants durant une
39 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 75.
40 Ibid, p. 76.
41 Ibid.
139
semaine, ils sont édifies sur les attentes des Nations
Unies et de l'Union Africaine sur l'exécution des activités de
protection civile42.
Trois jours après le précèdent
séminaire les administrations nationales Minrex, Mincom, Minjustice,
Minproff, Minas, Gendarmerie Nationale et Sûreté Nationale en
compagnie d'un Officier de Gendarmerie Nationale centrafricaine, d'un haut
fonctionnaire de Police de la RDC, d'un officier de Gendarmerie Nationale
congolaise, d'une haute fonctionnaire de Police gabonaise et d'un
administrateur de Police tchadien prennent part au séminaire
intitulé : « Training on prevention of sexual exploitation and
abuse » dans les locaux de l'EIFORCES. Les échanges portent
sur les mécanismes de prévention de l'exploitation et des abus
sexuel lors des Opérations de Soutien à la paix
Multidimensionnelles. Après quatre jours d'échanges les
participants rejoignent leurs administrations le 27 juin 201843.
-Du 08 au 19 octobre 2019, les administrations camerounaises
se retrouvent à l'EIFORCES pour échange sur le séminaire :
« Human Rights and the protection of vulnerable groups ». Il
s'agit des administrations suivantes : 44 Minat, Mincom,Minrex,
Minjustice,Minproff, Minfof, Douane, Gendarmerie Nationale et de la
sureté Nationale. Durant la tenue du séminaire les auditeurs sont
entretenus sur les mécanismes de protection spéciale
accordée aux groupes vulnérables, à l'approche genre dans
les opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies et de l'Union
Africaine.
- Entre le 5 et le 9 novembre 2018, l'EIFORCES organise le
séminaire sur l'extrémisme violent. Cette activité connait
la participation de quarante-huit intervenants nationaux et internationaux. Les
administrations locales participantes à cette séance
d'échanges sont : le Minat, le Mincom, le Minjustice, la Gendarmerie
Nationale et la Sureté Nationale. ·Pour les intervenants
étrangers, il s'agit : d'un Officier de la Gendarmerie Nationale et d'un
administrateur de Police de la RDC, d'un haut fonctionnaire de Police gabonais
et d'un Officier de la Gendarmerie Nationale tchadienne45.
- Dans l'intervalle du 3 au 14 décembre 2018,
l'EIFORCES tient une formation sur carte, il s'agit du training on
negotiation mediation in peaceking operations. Cette formation
réunit quarante-trois participants (nationaux et internationaux). Pour
la partie camerounaise, il s'agit du Mincom, Minrex, Minjustice, Minas, de la
Gendarmerie Nationale et de la Sûreté Nationale. La partie
étrangère comprend : un administrateur de la Police de la RDC, un
de la
42 EIFORCES, "Training Courses ", 2018, p. 1.
43 Ibid p. 1.
44 Ibid. p. 2.
45 Issa Modibo, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
140
Police gabonaise, un Officier de la Gendarmerie Nationale de
la RCA et un haut fonctionnaire de Police tchadienne46.
Dans le cadre de la formation des Unités de Police
Constituées l'EIFORCES reçoit le 15 janvier 2019 118
administrateurs sécuritaires camerounais. Ils viennent de la
Sureté Nationale (cinquante -neuf) et de la Gendarmerie Nationale
(cinquante- neuf)47. Il est question pendant les huit semaines de
stage de former ces unités au nouveau standard Onusien de Maintien de la
Paix. Au lendemain de cette formation l'école abrite due18
février au 01 mars 2019 le training of UN and AU police officers in
PSOs. Ce séminaire met trois semaines et connait la participation
de la Gendarmerie Nationale et la Sûreté Nationale camerounaise,
celle de la Gendarmerie et Police de la RDC, de la Gendarmerie tchadienne et de
celle Centrafricaine48.
L'EIFORCES depuis sa création a participé
à la formation de plusieurs administrateurs sécuritaires
nationaux et étrangers. Il s'agit des formations offertes par la
structure et les formations à la carte. Ainsi, plusieurs structures
saisissent l'EIFORCES dans le but d'avoir des formations à la carte ou
à la demande. L'école se charge de former les administrations
sollicitant la formation. Elle rencontre d'énorme difficulté dans
l'accomplissement de sa mission de formation, entraine et de recyclage des
agents sécuritaires nationaux et internationaux. Parler de l'EIFORCES
revient également à présenter les travaux de recherche
sécuritaire que la structure mener dans l'optique d'accompagner les
acteurs politiques nationaux et internationaux dans les prises de
décision.
B- Bilan des activités de recherche de l'EIFORCES
(2012 -2022)
L'EIFORCES apporte des solutions aux problèmes
sécuritaires nationaux, africains et internationaux. Cette mission est
accomplie par le Centre de Recherche et de Documentation de la structure
sécuritaire. C'est au cours de l'année 2012 que le
décideur a confié la mission de recherche sécuritaire
à l'école. Depuis lors, la structure a réalisé
plusieurs activités dans ce domaine. Ces activités sont
regroupées en deux pôles majeurs à savoir : publications
scientifiques et l'organisation des colloques et séminaires de
recherches. Cette plateforme va servir de cadre d'évaluation des
activités de recherche sécuritaire de l'EIFORCES.
46 Issa Modibo, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
47 EIFORCES, "Training Courses ", 2019, p. 1.
48 Ibid,p.1.
141
1- bilan critique des publications de l'EIFORCES (2013
-2022)
La politique de publication de l'EIFORCES s'appuie sur trois
types de publications. Il s'agit des supports VIGIE (Bulletin d'Analyses
Stratégiques et Prospectives) publiés trimestriellement, la Note
de conjoncture mensuelle et la Revue africaine de sécurité
internationale publiée semestriellement49. Dans le tableau
suivant un bilan des publications VIGIE de l'EIFORCES est dressé.
Tableau 1 : Bilan des publications VIGIE de
l'EIFORCES
Thèmes des VIGIE
|
Numéros des VIGIE
|
Périodes de publications
|
Motos-Taxi : un phénomène de société,
vecteur
d'insécurité
|
N°001
|
Décembre 2013
|
Frontières et menaces transfrontalières en
Afrique Centrale
|
N°002
|
Aout 2014
|
Boko Haram : comprendre le terrorisme pour mieux le
combattre
|
N°003 et 004
|
Décembre 2014
|
Réfugiés et déplacés dans les
systèmes de conflits du Bassin du lac Tchad
|
Hors- série
|
2017
|
La Force Multinationale Mixte pour la stabilisation dans le
Bassin du Lac Tchad
|
N°007
|
2018
|
Le DDR au service de l'Unité, de la Paix et la
Stabilité
|
N°008 et 009
|
1er et 2ème trimestre 2020
|
Les Engins Explosifs Improvisés en Afrique Centrale
|
N°010 et 011
|
1er et 2ème trimestre 2021
|
Source : Travaux de recherches thématiques
spécifiques du CRD-EIFORCES.
L'analyse du tableau des publications VIGIE/EIFORCES
témoigne que le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES
aborde la sécurité dans sa globalité. La structure traite
des questions sécuritaires nationales, transnationales et
internationales. Le contenu des publications VIGIE se présente
généralement de cette manière : le sommaire dédie
à l'actualité de l'EIFORCES, le dossier sécurité
intérieure, sécurité transnationale et
sécurité internationale. A travers cette compartimentation le
VIGIE couvre globalement le champ sécuritaire. Malgré sa
conception holistique de la sécurité il faut néanmoins
mentionner que le CRD/EIFORCES en neuf d'existence a produit sept documents
VIGIE.
49 EIFORCES, catalogue des formations, p. 16.
50 Driscole Nenenga, 28 ans, Assistant de Recherche
et de Traduction au CRD-EIFORCES, Awae, le 14 juin 2022.
142
Cette production est en dessous de l'objectif de construction
nationale et internationale de la sécurité du Cameroun. La
structure devrait normalement publier ce document trimestriellement mais elle
fait face à des problèmes financiers qui l'empêchent
d'atteindre les objectifs fixés par le décideur.
Parmi les publications VIGIE l'EIFORCES dispose de plusieurs
autres publications à savoir : les Notes de conjonctures et les
publications RASI. Grâce à ces dernières, la structure
propose aux acteurs nationaux et internationaux des pistes de sortie face aux
problèmes sécuritaires. L'EIFORCES dans l'implémentation
de sa mission recherche organise des séances discursives. Ces
séances discursives peuvent être sous la forme des colloques,
conférences et séminaires50. La suite de l'analyse
porte sur la présentation bilancielle des activités discursives
de l'EIFORCES.
2- Lecture bilancielle des activités
discursives du CRD/ l'EIFORCES (2013 -2022)
L'EIFORCES organise régulièrement des
activités d'échanges. Elles sont aminées par plusieurs
acteurs professionnels dans l'optique d'apporter les solutions aux
problèmes sécuritaires. Elles peuvent être sous la forme
des séminaires (confère Tableau 2), des colloques et
conférences internationales (confère Tableau 3).
Tableau 2 : Bilan simplifié des séminaires
du CRD/EIFORCES
Thèmes des séminaires
|
Période de la tenue
|
Lieu
|
Les problématiques de sécurité dans le
Bassin du Lac Tchad
|
Du 14 au 15 septembre 2018
|
Maroua
|
Défis et enjeux de la cybersécurité et de
la lutte contre la cybercriminalité au Cameroun
|
Du 04 au 08 décembre 2018
|
Douala
|
Le désordre urbain et les défis
sécuritaires au Cameroun
|
Du 07 au 09 Mai 2018
|
Douala
|
Source : document compilé par Claudel Onomo à
partir des travaux de recherches thématiques spécifiques du
CRD/EIFORCES.
L'analyse du tableau suivant montre le déploiement de
l'EIFORCES sur le territoire national à travers l'organisation des
séminaires. Les villes retenues pour les séminaires sont victimes
des problèmes sécuritaires débattus par le Centre de
Recherche et de Documentation
143
de l'EIFORCES. En douze ans d'existence la structure a
organisé juste trois séminaires de recherches, cela est
insignifiant pour réaliser le projet camerounais de construction de la
sécurité que porte l'EIFORCES. L'organisation d'une
activité de cette envergure nécessite d'énormes moyens
financiers et l'EIFORCES fait face à des difficultés d'ordres
financieres.
Tableau n° 3 : bilan simplifié des
conférences et colloques internationaux de l'EIFORCES
Thèmes des Colloques et
Conférences
|
Période de la ténue
|
Natures de l'activité
|
L'efficacité des OMP en Afrique Centrale :
Rétrospective Critique et Prospective
|
Yaoundé les 5 -6 décembre 2013
|
Colloque International
|
Quelle paix, quelle sécurité et quel
développement durable pour la RCA
|
Yaoundé les 27 -28 novembre 2014
|
Colloque International
|
Quelle gouvernance globale face à
l'extrémisme violent en Afrique médiane ?
|
Yaoundé les 14 -15 janvier 2016
|
Colloque International organisé en partenariat avec le
CAFRAD
|
Synergies Population-Forces de Défense et de
Sécurité dans la lutte contre le terrorisme au Cameroun
|
Yaoundé les 3 -4 mai 2016
|
Colloque International avec l'ESIG
|
Gouvernance et gestion démocratiques des
mouvements de foule en Afrique :
dispositifs, pratiques, défis et
enjeux transformationnels
|
Yaoundé les 24-25 mai 2017
|
4 Colloques Internationaux
|
L'Etat africain à l'épreuve de la
pandémie Covid-19 :l'impératif du renforcement des
capacités stratégiques et opérationnelles de
la sécurité humaine pour la
résilience, l'autonomie, l'anticipation et la réponse des
systèmes dédiés
|
Yaoundé les 27-28 mai 2021
|
Conférence internationale avec l'appui du Japon via le
PNUD
|
« L'interaction entre les acteurs impliqués dans
la gestion des crises humanitaires en Afrique : complémentarité
ou rivalité ? »
|
Yaoundé les 7 -8octobre 2021
|
Colloque International
|
« Médiacratie cybernétique et menace
sécuritaire : enjeux défis et réponses
à l'ère de la digitalisation
|
Yaoundé les 28 -29 avril 2022
|
Colloque International
|
La signature du décret portant organisation et
fonctionnement de l'EIFORCES a doté la structure sécuritaire de
plusieurs acteurs stratégiques étrangers. La multiplication
des
144
Source : Compilation par Claudel Onomo à partir des
travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD/EIFORCES.
Les thématiques des colloques et conférences de
l'EIFORCES examinent la sécurité dans sa globalité. Elles
traitent des problèmes de sécurité intérieure,
transnationale et internationale. Les thématiques des colloques et
conférences sont d'actualité.
La structure sécuritaire internationale d'Awae
implémente quotidienne les missions qu'elle a reçu du
décideur. Elle forme, entraine, recycle de nombreux administrateurs
sécuritaires nationaux et étrangers. L'école se positionne
comme structure avant-gardiste, à travers l'anticipation, le traitement
et la proposition des solutions aux problèmes sécuritaires de
l'heure ou avenir. Grâce à la réalisation de ces missions
la structure accompagne les acteurs politiques nationaux et internationaux dans
le processus d'édification de la paix et du développement
durable. Néanmoins, la structure rencontre quelques difficultés
qu'il faut évoquer dans cette réflexion. Ces difficultés
constituent des blocages au projet de longue durée de construction
sécuritaire nationale et internationale du Cameroun. Dans la
deuxième grande articulation de ce travail, il sera
présenté les contraintes que rencontre l'EIFORCES dans
élan de construction de la sécurité au niveau national et
international
II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE
NATIONALE ET INTERNATIONALE DE L'EIFORCES
Le Cameroun à travers l'EIFORCES fait face à
plusieurs contraintes dans la réalisation de son projet à long
terme de construction de la sécurité à l'échelle
nationale et internationale. L'EIFORCES fait face à deux grands types de
contraintes, à savoir : les contraintes d'ordre structurelles et les
contraintes conjoncturelles. La présentation des contraintes que vit
l'EIFORCES va s'effectuer dans les deux sous-articulations suivantes.
A- Les contraintes structurelles de la construction
sécuritaire nationale et internationale
de l'EIFORCES
La structure sécuritaire d'Awae fait face à des
difficultés d'ordres structurelles, à savoir : le mutisme de
certains acteurs stratégiques et la carence infrastructurelle.
1- Mutisme des acteurs stratégiques : un
obstacle à la construction sécuritaire internationale de
l'EIFORCES
145
acteurs stratégiques étrangers suscite des
rivalités subtiles au sein de la structure. Certains acteurs
stratégiques étrangers brillent par le mutisme. Il s'agit des
Etats Unis qui semble être en marge des activités de l'EIFORCES.
Depuis la création de la structure en 2008, les Etats Unis ont
apporté à la structure juste des groupes
électrogènes et les dispositifs d'éclairages51.
Le pays malgré les invitations du staff administratif de l'EIFORCES
manque aux assisses du conseil d'administration et aux évènements
de rayonnement de la structure. Le manque d'intérêt
américain constitue un frein au rayonnement de l'EIFORCES car la
structure d'accomplissement de ses missions à besoin d'un soutien
financier national et international. Le soutien financier international
provient des acteurs stratégiques étrangers membres du conseil
d'administration de la structure dont les Etats Unis d'Amérique sont
partie prenante.
Au niveau de la visibilité le mutisme américain
s'oppose à l'émancipation internationale de l'EIFORCES. Pour une
structure ayant les enjeux de l'EIFORCES l'obtention de plusieurs partenaires
stratégiques internationaux permet une plus grande visibilité et
une plus grande crédibilité à l'échelle
internationale. Les partenaires stratégiques étrangers de
l'EIFORCES sont en quelque sorte des markestiste internationaux de l'initiative
camerounaise. Car le Cameroun n'a pas une grande histoire dans le champ
sécuritaire internationale. Avec les Etats Unis d'Amérique comme
membre stratégique de l'EIFORCES le Cameroun envisage attirer dans son
centre sécuritaire les pays anglophones mais ce désir fait face
au mutisme américain. Pourtant le pays a la capacité suffisante
d'accompagner le Cameroun à travers l'EIFORCES dans la conquête du
monde `'anglophone». En dehors du mutisme américain l'EIFORCES est
victime d'un problème de carence infrastructurelle.
2- L'avitaminose infrastructurel de l'EIFORCES : un frein
à la formation
L'EIFORCES offre une panoplie de formation de longue et de
courte durée aux administrateurs sécuritaires, elles se tiennent
dans les locaux de la structure. Pour la tenue de ces formations la structure
doit préparer des lieux d'hébergement aux standards
internationaux. Malheureusement l'EIFORCES ne dispose pas d'assez
d'infrastructures d'accueil. Cette insuffisance infrastructurelle empêche
l'EIFORCES de couvrir plusieurs stages de longue durée avec des
effectifs colossaux simultanément.
La structure dispose d'un hôtel nouvellement construit
d'une capacité de trente-deux (32) lits. Il a servi de cadre d'accueil
à la huitième promotion du BESS/EIFORCES. Malgré la
qualité de son standard ce bâtiment ne permet pas à
l'EIFORCES de recevoir une cuvée de quarante auditeurs du BESS. En
dehors de cet hôtel l'EIFORCES dispose d'un cadre
51 Baya "L'EIFORCES comme structure ", p. 82.
146
d'hébergement consacré aux auditeurs du DEMFS
d'une capacité de vingt-huit (28) lits. Ce cadre d'accueil ne permet pas
à l'EIFORCES de former un effectif important d'auditeurs du DEMFS.
L'EIFORCES rencontre un autre type de difficultés, elles sont d'ordres
conjoncturels
B- Les contraintes conjoncturelles de la construction
sécuritaire nationale et internationale de l'EIFORCES
L'EIFORCES rencontre des difficultés d'ordres
conjoncturels lors de l'accomplissement de ses missions. Dans le lot des
difficultés d'ordres conjoncturels frein à la montée en
puissance de l'EIFORCES, nous comptons la dépendance financière
et la non appropriation nationale et internationale des offres
sécuritaires de l'EIFORCES.
1- La dépendance financière de l'EIFORCES
comme un obstacle à son action
L'EIFORCES a pour tutelle financière le
Ministère des Finances camerounais qui met annuellement à la
disposition de l'EIFORCES un budget d'investissement public camerounais. Cette
ardoise budgétaire ne peut pas permettre à l'EIFORCES de
réaliser ses objectifs. Conscient de ce déficit les
autorités camerounaises ont sollicité l'aide
étrangère pour permettre à l'EIFORCES de construire la
sécurité à l'échelle nationale et internationale.
Malheureusement cette orientation managériale conduit à la
dépendance financière.
Le problème de dépendance financière est
une véritable épine pour une structure qui a des objectifs
à long terme. Car elle empêche l'EIFORCES d'élaborer un
calendrier de formation à sa guise. La dépendance
financière permet aux partenaires financiers stratégiques de
l'EIFORCES d'imposer aux acteurs exécutifs leurs orientations.
L'EIFORCES est fortement dépendante financièrement, la majeure
partie des activités de la structure sont financés par les
partenaires étrangers. Une autre contrainte d'ordre conjoncturelle
paralyse l'action de l'EIFORCES. Il s'agit du manque d'appropriation
véritable de l'offre sécuritaire de la structure au niveau
national et international.
2- La non-appropriation de l'offre sécuritaire
de l'EIFORCES par les acteurs nationaux et internationaux
En créant l'EIFORCES en 2008, les acteurs politiques
camerounais confiés la structure la mission de former, entrainer et
recycler le personnel civil et sécuritaire national et international.
Pour y parvenir le décideur à nommer les administrations
sécuritaires nationales dans la gestion de l'EIFORCES. L'objectif est de
permettre à la structure de travail étroite
147
collaboration avec les acteurs sécuritaires nationaux.
Ce qui suppose que les administrations locales doivent faire de l'EIFORCES le
foyer par excellence de formation des administrateurs nationaux.
En analysant les effectifs nationaux et étrangers
formés par l'EIFORCES, il ressort que les administrations nationales ne
s'approprient pas suffisamment les offres sécuritaires de la structure
sécuritaire. A l'échelle internationale l'EIFORCES est un centre
d'excellence de la CEEAC et de l'UA. En faisant de la structure un centre
d'excellence de la CEEAC les acteurs sécuritaires de la
sous-région Afrique centrale envisage former la FOMAC. Pour y parvenir,
ils insistent les Etats de la sous-région à envoyer leurs agents
sécuritaires se former dans la seule structure policière
existante dans cette partie du continent. Cette vision politique se frotte au
mutisme des administrateurs sécuritaires de la sous-région. Ces
derniers semblent avoir fait des autres structures les pôles de formation
de leurs agents. En analysant les effectifs d'administrateurs
sécuritaires venant de la CEEAC, il résulte que l'EIFORCES n'est
pas le lieu par excellence de formation des acteurs sécuritaires de la
sous-région. Pour permettre au Cameroun à travers l'EIFORCES de
construire grandement la sécurité à l'échelle
nationale et internationale, les acteurs nationaux et internationaux doivent
mettre en place plusieurs formules salvatrices au rayonnement de la structure
sécuritaire.
II- PERSPECTIVES POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DE
L'EIFORCES DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE
L'EIFORCES rencontre des difficultés dans les
réalisations de ses missions. Elles ralentissent l'école
internationale dans sa course vers l'atteinte de ces triples objectifs. Pour
pallier à ces difficultés un certain nombre
d'éléments doivent être mis à contribution. La mise
en place de ces éléments va permettre la portée en grande
échelle des actions de l'EIFORCES. Dans la suite de cette analyse,
seront présentées les perspectives susceptibles
d'améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire
nationale et internationale. Il va s'agit : des perspectives
politico-administratives et diplomatiques, des perspectives infrastructurelles
et logistiques pour une amélioration de l'action de l'EIFORCES.
148
A- Les perspectives politico-administratives et
diplomatiques pour une amélioration de l'action de
l'EIFORCES
Pour permettre à l'EIFORCES d'atteindre ses objectifs
les acteurs politiques, administratifs et diplomatiques doivent être mis
à contribution à fin de permettre à la structure
d'atteindre ces objectifs.
1- Les perspectives politico-administratives
L'appropriation locale des offres sécuritaires de
l'EIFORCES par les acteurs politico-administratifs qui doivent faire de cette
structure l'épicentre de formation des administrateurs
sécuritaires nationaux. Cela passe par le fait que la Gendarmerie
Nationale et la Sûreté Nationale et les autres administrations
civiles camerounaises fassent former, recycler, entrainer leurs personnels par
l'EIFORCES. L'appropriation de l'offre EIFORCES par les administrations
camerounaises crédibilise la structure aux yeux des acteurs
internationaux52. Et cela galvanisera les acteurs étrangers
à envoyer leurs agents prendre part aux formations offertes par
l'école internationale des forces de sécurité.
Les acteurs politico-administratifs nationaux et
internationaux doivent établir une politique de profil lors de la
désignation des agents aux formations de l'EIFORCES. Il faudrait que les
administrateurs stagiaires de l'école soient actifs dans le domaine
où ils subissent la formation. A titre d'exemple, il est malencontreux
lors d'un stage du pole Ordre Public de désigner un administrateur
sécuritaire actif dans le domaine de la police judiciaire comme
participant à ce stage. Ce choix tend à couper l'EIFORCES dans
son élan d'améliorer de la gouvernance sécuritaire.
Les acteurs politico-administratifs de la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique Centre doivent s'approprier les offres du
centre d'Excellence de cette communauté. En parcourant les effectifs
d'auditeurs formés, il se dégage la faible participation des
Etats de la CEEAC. Cette faible implication ralentit la structure dans son
objectif d'améliorer la gouvernance sécuritaire des pays
africains. L'appropriation de l'EIFORCES par les acteurs de la CEEAC va
permettre une harmonisation des standards communs de Maintien de la Paix,
d'enquête entre les forces de sécurité de la
communauté. Dans cette dynamique la FOMAC pourra
bénéficier des acteurs sécuritaires aptes à relever
le défi pour la paix. Au moment où les Etats de la CEEAC
traînent le pas pour s'approprier les offres de
52 Njoya Moutapbemo, Conseiller Technique n°3 de
l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.
149
l'EIFORCES les pays de l'Afrique de l'Ouest font de plus en
plus confiance à l'école internationale d'Awae.
2- Les perspectives politico-diplomatiques et
formatives
Il faut à ce niveau mettre en oeuvre des
stratégies politico-diplomatique permettant à l'EIFORCES
d'obtenir la certification des Nations-Unies. Cette certification fera passer
la structure à un niveau supérieur dans le processus de
sécurisation nationale et internationale. L'obtention de la
certification des Nations va permettre le rayonnement international du
centre53. Les acteurs politico-diplomatiques camerounais, les
membres de la CEEAC doivent mettre sur pied une commission chargée du
suivi du dossier de certification onusien de l'EIFORCES. Cette commission sera
chargée d'engager des négociations avec les instances onusiennes
afin d'accélérer l'homologation onusienne de l'EIFORCES. Depuis
le lancement en 2016 du processus de certification de la structure par les
Nations Unies, l'école est toujours en attente.
Les partenaires stratégiques membres du conseil
d'administration et membres du conseil de sécurité des Nations
Unies doivent être également mis à contribution.
Grâce à leurs tickets de membre du conseil d'administration de
l'EIFORCES et du Conseil de Sécurité de l'ONU, ils peuvent servir
comme facilitateurs pour le Cameroun auprès de l'ONU en montrant les
victoires de l'EIFORCES dans les champs sécuritaires et l'importance de
faire de cette structure un centre d'excellence onusien dans une partie du
continent en manque d'école sécuritaire.
Pour atteindre ses objectifs, l'EIFORCES a besoin de plusieurs
soutiens techniques, financiers, Logistiques et infrastructurels. Ainsi donc,
le staff administratif de l'école doit en mettre sur des dispositions
permettant de pérenniser les relations avec les partenaires actuels de
la structure. De raviver la collaboration avec le partenaire Etats Unis qui
semble être en berne depuis quelque temps. D'aller à la
conquête de nouveau partenaire pouvant apporter un plus à la
structure. Car une structure comme EIFORCES a besoin de plusieurs partenaires
pour l'accompagner dans la réalisation de ses missions et dans
l'acquisition de la notoriété internationale. Au
côté des solutions politico-administratives et diplomatiques, il
faut ajouter les perspectives formatives comme instrument d'amélioration
de l'action de l'EIFORCES.
Pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le volet de
la formation, il faut mettre en place des perspectives formatives. Il s'agit
:54
53 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.
54 Njoya Moutapbemo, conseiller Technique n°3 de
l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.
150
- De consolider l'offre EIFORCES, cela passe par une
révision constante des modules d'enseignement dispensées par le
centre. Cette approche permet à la structure d'être à la
pointe des défis sécuritaires.
- Pérenniser le format pédagogique de la
structure, il s'agit ici d'avoir un catalogue propre de formation. A ce niveau
les contenues des modules peuvent être actualisés sans faire
disparaitre le module.
- Mettre à jour de façon permanente le niveau
capacitaire des formateurs de la structure à travers des recyclages et
des séminaires.
- Adapter l'offre aux besoins sécuritaires, il est
question dans ce volet pour la structure de diversifier son catalogue de
formation, d'être capable de répondre à un besoin de
formation spécifique, d'offrir des formations non cataloguée.
- Concevoir des modules en langue anglaise et renforcer les
capacités linguistiques des formateurs en Anglais. Cela permettra
à la structure d'aller à la quête de l'Afrique
anglo-saxonne.
- Mettre sur pied des modules de recyclage des anciens
auditeurs de l'enseignement fondamental. Cela permet d'actualiser permanemment
leurs connaissances.
Pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ
sécuritaire nationale et internationale, il faut mettre à la
disposition de cette structure des infrastructures et le matériel
logistique adapter à sa mission.
B- Les perspectives infrastructurelles et logistique
pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire
nationale et internationale
L'EIFORCES se frotte aux difficultés infrastructurelles
et logistiques lors de l'accomplissement de ses missions. Ces
difficultés freinent l'élan de la structure vers l'atteinte de
ses objectifs. La résolution de ces dernières va permettre
à l'EIFORCES de contribuer grandement dans le champ sécuritaire
national et international. Dans la suite de cette analyse sera
présentée quelques solutions envisageables aux problèmes
infrastructurelles et logistiques qu'elle rencontre.
1- Les perspectives infrastructurelles pour
l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le champ
sécuritaire national et international.
L'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le
processus de la sécurisation nationale et internationale
nécessite la mise en place d'infrastructures de travail et d'accueil
adapté à sa mission. Pour permettre à l'EIFORCES
d'améliorer son action dans le champ
151
sécuritaire national et international, il faut mettre
à la disposition de cette structure les infrastructures de travail et
d'hébergement suivants :
- Un bâtiment au standard international abritant les
laboratoires du Centre de Recherche et de Documentation. Chaque des
laboratoires constituera un pôle de traitement spécifique des
questions sécuritaires ;
- Un laboratoire répondant aux normes internationales
pour le Pole Police Judiciaire et Police Technique scientifique, il permettre
aux auditeurs du Pole Judiciaire et Technique scientifique d'avoir une
connaissance large dans le domaine des enquêtes.
- Les villages de manoeuvres avec plans des rues et des
quartiers, ils sont pratiques pour les formations en Ordre Public et permettent
aux auditeurs de ces modules d'avoir une connaissance exacte de l'environnement
sur lequel ils sont déployés pour assurer le Maintien de l'Ordre
ou le Rétablissement de l'Ordre ;
- Un centre hospitalier hautement qualifié avec une
capacité d'accueil de cinquante lits.
- Une salle de vidéo surveillance, dont le but est de
permettre à la Direction Générale de suivre en temps
réel les exercices de manoeuvres ;
- Une salle de gymnastique de niveau internationale, elle
servira de lieu de renforcement des aptitudes physiques des auditeurs du Stage
de Technicien Opérationnel en Protection Rapprochée ;
- Un stand de tir ;
- Des hôtels pour l'accueil des auditeurs du BEES et du
DEMFS, la mise à disposition de ces infrastructures pourra permettre
à l'EIFORCES de former simultanément plusieurs cuvées
d'auditeurs du BESS et du DEMFS ;
- Des foyers à la hauteur de la mission pour abriter
les auditeurs de l'Enseignement Fondamental ;
- Un poste de transmission radio.
L'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le
processus de sécurisation nationale et internationale passe
également par la mise à disposition de cette structure des outils
logistiques à la hauteur de sa mission.
152
2- Les perspectives logistiques pour
l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le processus de
sécurisation national et international
La mise à la disposition de l'EIFORCES de certains
outils logistiques concourt à l'amélioration de son action dans
le champ sécuritaire national et international. Ces appareils serviront
à former, recycler, perfectionner les auditeurs du pole Ordre Public. Il
s'agit :
- Des véhicules blindés de Maintien de l'Ordre
(VBMO) avec dispositifs de pelle avant, ils sont pratiques pour les missions de
maintien et de restauration de l'ordre dans les conditions
dégradées en prenant compte la menace terroriste et ses modes
d'actions55.
- Des véhicules d'Intervention et de Dispersion (VID)
- Des Pick up de manoeuvres avec banquette arrière
- Des lots de protection constitués de : (les casques
avec accroches, gilet par coup, protège tibia, les gangs de protection,
les protèges coudes et avant-bras, protège épaule, les
masques respiratoires avec cartouche)
- Les bâtons de protection à poigné
latéral avec étui (BPPL)
- Les armes non létales (lanceurs de balle de
défense de 44 mm, les fusils polyvalents de 38mm en caoutchouc et les
fumigènes.
- Les tireurs de précision moseur
Dans ce chapitre, il était question d'évaluer
après douze ans d'existences la contribution de l'EIFORCES dans le
processus de sécurisation national et international. Pour
réaliser le bilan de l'action de cette structure, un plan binaire a
été retenu.
Le premier axe de réflexion de l'analyse portait sur la
présentation bilancielle de l'offre EIFORCES depuis sa création
en 2008 jusqu'en 2022. Cette partie a été segmentée en
deux sous-articulations. La première sous-articulation fait le bilan de
l'offre formation de l'EIFORCES, il ressort que la structure sécuritaire
camerounaise a déjà formée 1170 administrateurs
sécuritaires nationaux et étrangers de niveau tactique et
opératif56. Au niveau opératif et stratégique
l'EIFORCES a formé 19157 auditeurs nationaux et
étrangers pour le compte du Diplôme d'Etat-Major des Forces de
Sécurité (DEMFS) et 15658 administrateurs nationaux et
étrangers sont nantis du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces
de Sécurité de l'EIFORCES. La structure a organisé
plusieurs formations thématiques pour former, renforcer
55
https://www.soframe.com , VBMO-
Véhicule Blindé de Maintien de l'Ordre, le 18 aout 2022, 10h.
56 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et
reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.
57 EIFORCES, "Listes récapitulatives des
stagiaires du DEMFS et du BESS ", 2022.
58 Ibid.
153
les capacités des administrateurs sécuritaires
nationaux, étrangers et des administrateurs civils. La deuxième
sous-articulation était consacrée à la présentation
du bilan de la mission de recherche de l'EIFORCES, depuis 2013 jusqu'en 2022 la
structure a organisé 13 conférences internationales59,
03 séminaires de recherche, publiée 11
numéros60 de VIGIE, 10 Notes de Conjonctures61.
Le deuxième axe évoquait les obstacles à
la construction sécuritaire nationale et internationale du Cameroun que
réalise l'EIFORCES. Il a été démontré que
l'EIFORCES fait face deux types de contraintes à savoir : les
contraintes structurelles et les contraintes conjoncturelles. Comme contraintes
structurelles, il s'agit du mutisme de certains acteurs stratégiques de
l'EIFORCES et des carences infrastructurelles de la structure. Le mutisme
américain ne permet pas à l'EIFORCES d'avoir un rayonnement
international dans les pays anglophones et les carences infrastructures de
l'EIFORCES limite son action dans la formation des administrateurs
sécuritaires. En dehors des contraintes structurelles
l'établissement fait face à des contraintes conjoncturelles. En
parlant des contraintes conjoncturelles, nous faisons référence
à la dépendance financière qui ne permet pas à la
structure de concevoir un calendrier de formation de manière autonome.
L'autre contrainte conjoncturelle est la mal appropriation par les
administrations sécuritaires nationales et internationales des offres
sécuritaires de l'EIFORCES.
Le troisième axe portait sur l'énonciation des
perspectives concourant à améliorer l'action de l'EIFORCES dans
le processus de sécurisation nationale et internationale. Pour
améliorer l'action de l'EIFORCES, les acteurs politiques nationaux et
internationaux doivent s'approprier l'offre sécuritaire de cette
structure. L'Etat du Cameroun et les partenaires stratégiques de
l'EIFORCES doivent mettre à disposition de cette école des moyens
infrastructurels et logistiques à la hauteur de la mission de
l'établissement.
59 EIFORCES, "Travaux de recherches Thématiques
spécifiques du CRD-EIFORCES ", 2022.
60 Ibid.
61 Rosyne Arlette Tchuendem Epse Nounkoua, Chef des
Laboratoires de Recherche du Centre de Recherche et de Documentation de
l'EIFORCES, Yaoundé, le 20 août 2022.
154
154
CONCLUSION GENERALE
La recherche menée sur le `' Cameroun dans la
coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES de
2008 à 2022», montre l'action du Cameroun au travers de l'EIFORCES
dans le champ sécuritaire national et international. Dans l'optique de
cerner facilement la construction sécuritaire camerounaise
implémenté par l'EIFORCES à l'échelle nationale et
internationale, un regard rétrospectif a été posé
sur les initiatives sécuritaires camerounaises sur la scène
internationale. De ce dernier, il ressort que le Cameroun participe au
côté de l'Organisation des Nations Unies et de l'Union Africaine
au processus d'édification de la paix et de la sécurité. A
travers le déploiement des Composantes Militaires, Gendarmerie/Police et
des Policiers Individuels dans les missions de Maintien de la Paix sous
l'égide de l'ONU et de l'OUA devenu en 2002 l'UA. Cependant, en 2008 le
Cameroun concrétise son action dans le champ sécuritaire
international en créant l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES). Cet établissement sécuritaire
international a pour missions de former, entrainer, recycler les
administrateurs sécuritaires nationaux, internationaux civils sur les
questions de sécurité intérieure et extérieure et
d'effectuer les recherches dans le domaine du soutien de la paix et de la
sécurité.
Ce travail a permis de mettre en lumière la politique
sécuritaire nationale et internationale du Cameroun
implémentée par l'EIFORCES. Cela a été possible
grâce aux sources orales, écrites, iconographiques, recueillies et
collectées lors des enquêtes sur le terrain. Et les
méthodes d'analyse quantitatives et qualitatives des faits
observés lors de la recherche ont permis de comprendre que l'EIFORCES
est née en 2008 suite à la symbiose entre les facteurs
structurels et conjoncturels. La mise en commun de ces facteurs lors de la
maturation de l'EIFORCES, fait de la structure instrument de résolution
des questions sécuritaires internes et externes. L'architecture
juridique de la structure est complétée en 2012 grâce au
décret portant organisation et fonctionnement. Ce dernier instruit dans
la tutelle technique de l'établissement un autre acteur
sécuritaire national. Désormais, la Gendarmerie Nationale
camerounaise partage la tutelle technique de l'école avec la
Sûreté Nationale camerounaise. La tutelle financière par
contre revient au Ministère des Finances camerounais. Le décret
de 2012, dévoile également l'ossature du conseil d'administration
de l'école que préside le Ministre Délégué
à la Présidence en charge de la Défense.
155
L'Etat du Cameroun en créant l'EIFORCES fait de cette
structure un instrument d'opérationnalisation de sa politique
sécuritaire nationale et internationale. Il lui assigne trois objectifs
à atteindre : la contribution au renforcement de la stabilité
régionale, améliorer la gouvernance sécuritaire et
Promouvoir des standards communs au sein des forces de Police et de Gendarmerie
destinée aux opérations de Paix dans le cadre des missions
onusiennes et de l'Union Africaine (UA). En s'appropriant les missions du
centre sécuritaire, le staff administratif de la structure
élabore une offre sécuritaire à la taille des objectifs
visés. L'offre sécuritaire de l'EIFORCES est un package englobant
le volet Formation des administrateurs sécuritaires et Recherche dans le
domaine du soutien à la Paix. La mission formation est
implémentée par la Direction des Etudes de la structure. Dans
cette Direction les enseignements sont compartimentés au sein de deux
divisions. La Division de l'Enseignement Fondamentale couvre les formations du
PôlePolice Judiciaire et du Pôle Ordre Public. Ces formations sont
du niveau tactique et opératif. La Division de l'Enseignement
Supérieure fournit les formations du Diplôme d'Etat-Major des
Forces de Sécurité et du Brevet d'Etudes Supérieures des
Forces de Sécurité. Le Centre de Recherche et de Documentation de
l'EIFORCES exécute la mission Recherche dans le domaine de soutien
à la paix. Il organise des travaux thématiques (colloques et
séminaires) et produit des supports d'évaluations et d'analyses
prospectives qui sont mis à la disposition des Administrations
stratégiques nationales et internationales.
Le financement de l'EIFORCES provient de l'Etat du Cameroun et
des acteurs stratégiques étrangers qui accompagnent dans la
réalisation de ses missions. Grâce à ces fonds la structure
participe au processus de sécurisation à l'échelle
nationale et internationale. Elle forme, entraine, recycle, perfectionne les
administrateurs sécuritaires camerounais et étrangers à
travers sa Direction des Etudes. La Direction des Etudes de l'EIFORCES
appréhende la sécurité de façon holistique. C'est
la raison pour laquelle, elle possède deux divisions de l'enseignement
à savoir : la Division de l'Enseignement Fondamental et la Division de
l'Enseignement Supérieur. La Division de l'Enseignement Fondamental
renferme le pôle Ordre Public qui fournit des enseignements aux standards
sur le Maintien de l'Ordre et de la Paix. Et le pôle Police Judiciaire
esplanade de formations des administrateurs sécuritaires camerounais et
étrangers aux nouvelles procédures d'enquêtes en temps
normal et de crise. Ces enseignements permettent de renforcer les
capacités des administrateurs sécuritaires de niveau tactique et
opératif. A côté de ces enseignements de niveau tactique et
opératif se trouve les enseignements celle de niveau opératif et
stratégique. Il s'agit de la formation du Diplôme d'Etat-Major des
Forces de Sécurité (DEMFS) et du Brevet d'Etudes
Supérieures
156
des Forces de Sécurité (BESS). Depuis 2013,
l'EIFORCES forme les Officiers d'Etat-Major de Sécurité nationaux
et les Commandants des Etats-Majors de Sécurité nationaux et
étrangers.
Cependant, l'EIFORCES rencontre plusieurs difficultés
dans son projet de couverture sécuritaire nationale et internationale.
Ces difficultés s'opposent à la structure sécuritaire sur
plusieurs formes. La prise en compte de ces difficultés permet
l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le champ
sécuritaire national et international. Pour un meilleur rayonnement
sécuritaire national et international du centre de veille
sécuritaire camerounais à l'échelle nationale et
internationale, il faut une volonté politique nationale forte et
internationale d'appropriation de l'offre sécuritaire de l'EIFORCES, une
exploitation judicieuse des administrateurs formés par l'EIFORCES dans
leurs Etats-Majors. Il est tout aussi judicieux de mettre à la
disposition de cette structure sécuritaire des infrastructures et
équipement logistiques à la hauteur de ses missions et renforcer
sa coopération avec de nouveaux partenaires stratégiques
internationaux au regard de l'accroissement exponentiel de nouvelles menaces.
Par le trûchement de l'EIFORCES, le Cameroun apparait comme un carrefour
du donné et du recevoir en terme de renforcement des capacités
sécuritaires des camerounais et des étrangers. Une ouverture plus
large de l'EIFORCES sur la scène internationale, ferait de cette
école une référence sur le plan continental et mondial.
ANNEXES
157
158
Annexe n° 1 : Attestation de stage


Annexe n° 2 : Autorisation de recherche
159

160
Annexe n° 3 : demande d'autorisation de recherche
de Monsieur EDIN ONOMO Claudel Elian adressée à Monsieur le
ministre Délégué à la Présidence
chargé de la Défense
161
Annexe n° 4 : Autorisation d'effectuer des
recherches académiques du Ministre Délégué à
la Présidence chargé de la Défense adressée
à Monsieur Edina Onomo Claudel Elian


162
Annexe n° 5 : Autorisation de recherche de
Monsieur le professeur, chef du centre de recherche et de Documentation de
l'EIFORCE à Monsieur le général de Brigade, Directeur
Général de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité

163
Annexe n° 6 : Attestation de participation

164
Annexe n° 7 : Présentation de l'EIFORCE



165

166
Source :
167
Annexe n° 8 : Décret n° 2008/179 du 22
ma 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES)

168
Annexe n° 9 : Décret n° 2012/307 du
25 juin 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale
des Forces de Sécurité (EIFORCES)


169

170

171
172
Source : Archives EIFORCES.

173
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I- SOURCES
A- Sources Orales
N°
|
Noms et Prénoms
|
Ages
|
Qualités
|
Lieux
|
Dates
|
1
|
Abanda Marcel
|
35
|
Assistant des Projets de Recherche au CRD/EIFORCES
|
Awae
|
14 mars 2022
|
2
|
Assah Yebassi
|
37
|
Capitaine de Gendarmerie togolaise ancien-auditeur du SCUS 2 de
l'EIFORCES
|
Yaoundé
|
5 juin 2022
|
3
|
Atok Ebeni
|
32
|
Marechal des Logis de la Gendarmerie Nationale Camerounaise, en
service au Secrétariat de l'Agence Comptable de l'EIFORCES
|
Awae
|
10 juin 2022
|
4
|
Bialo Dieudonné
|
42ans
|
Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Nationale camerounaise,
ancien- auditeur du DEMFS 5 et du BESS 8
|
Yaoundé
|
18 juillet
2022
|
5
|
Boaba Monemekouk Cédric
|
26 ans
|
Informaticien en service à la DAF/EIFORCES
|
Awae
|
15 juin 2022
|
6
|
Diemessene Baya Esther
|
|
Lieutenant de Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef
Secrétariat de la Division des Etudes de l'EIFORCES
|
Awae
|
06 juin 2022
|
7
|
Etape Enongene Armstrong
|
40
|
Commissaire Principal de la Sûreté Nationale
camerounaise, ancien-auditeur du DEMFS 8 et du BESS 8 de l'EIFORCES
|
Awae
|
12 juin 2022
|
174
8
|
Foumena Fréderic
|
50
|
Commissaire Divisionnaire de la Sûreté Nationale
camerounaise, Chef du pole Police Judiciaire à l'Enseignement
Fondamental et Chef Bureau Evaluation à l'Enseignement Supérieur
de l'EIFORCES
|
Awae
|
10 juin 2022
|
9
|
Issa Modibo
|
38
|
Sous-Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef
bureau informatique de la DE! l'EIFORCES
|
Awae
|
13 mars 2022
|
10
|
Komé Fréderic Gabin
|
42
|
Chef service logistique par intérim à la
DTL!EIFORCES
|
Awae
|
12 mars 2022
|
11
|
Messomo Olivier
|
42
|
Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef bureau
audiovisuel de la Division des Etudes l'EIFORCES
|
Awae
|
11 juin 2022
|
12
|
Mewoli Joseph
|
38
|
Sous-Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef
secrétariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de
l'EIFORCES
|
Awae
|
11 juin 2022
|
13
|
Moussa Djoulde
|
44
|
Adjudant- Chef de la Gendarmerie Nationale camerounaise,
Formateur en Ordre Public en service à l'EIFORCES
|
Awae
|
10 mars 2022
|
14
|
Ndzie Marie Joseph
|
35
|
Assistance des Projets au CRD!EIFORCES
|
Awae
|
11 juin 2022
|
15
|
Nenenga Driscole
|
28
|
Assistant de Recherche et de Traduction au CRD!EIFORCES
|
Awae
|
14 juin 2022
|
16
|
Ngangouo Albertine
|
42
|
Inspecteur de la Sûreté Nationale camerounaise, Chef
secrétariat du CRD!EIFORCES
|
Awae
|
10 juin 2022
|
17
|
Njoya Moutapbemo
|
|
Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Nationale
|
Awae
|
22 août 2022
|
175
|
|
|
camerounaise, Conseiller Technique n°3 de l'EIFORCES
|
|
|
18
|
Tavet Sylvain
|
|
Lieutenant-Colonel de la
Gendarmerie Nationale française, Conseiller Technique
n°1
|
Awae
|
7 mars 2022
|
19
|
Tchuendem Rosyne Arlette Epse Noukoua
|
|
Commissaire Principal de la Sûreté Nationale
camerounaise, Chef des laboratoires du CRD/EIFORCES
|
Yaoundé
|
20 août 2022
|
B. Archives
1. Décrets et Lois
- Décret n° 2001/181/ du 25 juillet 2001 portant
organisation de la Gendarmerie Nationale.
- Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002 portant
organisation de la Délégation Générale à la
Sûreté Nationale.
- Décret n° 2005/195 du 10 juin 2005 portant
organisation du Ministère de la Planification de la Programmation du
Développement et de l'Aménagement du Territoire.
- Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant
création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité
(EIFORCES.
- Décret n° 2008/377 du 12 novembre 2002, fixant
les attributions des Chefs de circonscriptions Administratives et portant
organisation et fonctionnement de leurs services.
- Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 Portant
Organisation et Fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES).
- Décret n° 2013/034 du 14 février 2013
portant nomination du Président du Conseil d'Administration de l'Ecole
Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).
- Décret n° 2015/472 du 26 octobre portant
nomination d'un membre au Conseil d'Administration de l'Ecole Internationale
des Forces de Sécurité (EIFORCES).
- Décret n° 2020/418 du 09 octobre 2020 portant
nomination de responsables à l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES).
176
- Loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut
général des établissements publics et des entreprises du
secteur public et parapublic.
2- Archives de l'EIFORCES
- EIFORCES, Catalogue des formations, 2014.
- EIFORCES, Listes récapitulatives des stagiaires du
DEMFS et du BESS, 2022.
- EIFORCES, document de présentation de La montée
en puissance de l'EIFORCES, 2019.
- EIFORCES, liste des stagiaires du SCUS, 2022.
- EIFORCES, N° 111026/DM/MINDEF/01 du 25 octobre 2011
portant élaboration des
textes portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES
- EIFORCES, Note de service n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB
« Résultats concours
d'Admission 8ème cycle BREVET d'Etudes
Supérieures de Sécurité de
l'EIFORCES », 2021/2022.
- EIFORCES, processus de création et de montée en
puissance de l'EIFORCES, 2012.
- EIFORCES, Training Courses, 2018.
- EIFORCES, présentation de l'EIFORCES Cameroun
`'évolution `', 2019.
- EIFORCES, Rapport sur la présentation des travaux du
groupe projet EIFORCES, 2011.
- EIFORCES/CRD, Travaux de recherches thématiques
spécifiques, 2022.
3- Journaux Officiels
Cameroun tribune, `'Années de braise `' : le Cameroun
comme un roseau, 06 novembre 2017.
II - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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185
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES ILLUSTRATIONS viii
LISTE DES ANNEXES ix
RESUME x
ABSTRACT xi
INTRODUCTION GENERALE 1
I- CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 1
II- RAISONS DU CHOIX DU SUJET 3
III- INTERET DE L'ETUDE 4
IV- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 5
1- Les repères géographiques de l'étude
5
2- Les repères chronologiques de l'étude 7
a- La borne inferieure de l'étude 7
b- La borne supérieure de l'étude 8
V-CLARIFICATION DES CONCEPTS 8
1- Le concept de coopération 9
2- Le concept de sécurité 12
3- La coopération sécuritaire internationale 13
VI- REVUE DE LA LITTERATURE 14
1- Travaux portant sur la politique Sécuritaire au
Cameroun et En zone CEEAC 14
2- Les travaux portant sur l'EIFORCES 17
VII- PROBLEMATIQUE 18
VIII- HYPOTHESES DE RECHERCHE 19
1- Hypothèse Centrale : Le Cameroun à travers
l'EIFORCES participe à la construction de
la sécurité à l'échelle nationale et
internationale. 19
2- Hypothèses secondaires 19
X- CADRE THEORIQUE ET METHODIQUE 20
1- Le constructivisme sécuritaire 20
2. La théorie de l'interdépendance
stratégique 22
186
CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS, l'OFFRE
FORMATION ET
RECHERCHE 62
XI- METHODOLOGIE 22
1- Les techniques de collecte des données 22
2- Le traitement et l'analyse des données 23
XII- DIFFICULTES RENCONTREES 24
XIII- ARCHITECTURE DU TRAVAIL 24
CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE ET
ORGANES
ADMINISTRATIFS 25
I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA
CREATION
DE L'EIFORCES 26
A. Les fondements structurels de la création de l'EIFORCES
(1980-2008) 26
1. La crise économique du milieu des années 1980
détonateur des crises socio-
politiques au Cameroun (1970-1991) 26
2- Le conflit frontalier Cameroun- Nigéria: La politique
frontalière attentiste du
Cameroun 29
3- La grève de la faim de février 2008 : le manque
de justesse opérationnelle des forces
de sécurité camerounaise 32
B- Les fondements conjoncturels de la naissance de l'EIFORCES
« du dehors » 34
1. Les attentats du 11 septembre 2001 : la riposte contre le
terrorisme 34
2- Les crises ivoiriennes : L'urgence d'une amélioration
de la gouvernance sécuritaire
36
3- La minorisation policière francophone aux OMP :
l'EIFORCES instrument de
revitalisation 38
II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES 40
A- Présentation du décret de création de
l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité de
2008 40
B- Présentation du texte portant organisation et
fonctionnement de l'EIFORCES 42
III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE L'EIFORCES 43
A- L'Organe Administratif de niveau Stratégique de
l'EIFORCES : le Conseil
d'Administration 43
1- Les acteurs stratégiques camerounais du Conseil
d'Administration de l'EIFORCES
et leurs missions 44
2- Les acteurs stratégiques étrangers du conseil
d'administration de l'EIFORCES 49
B- L'organe administratif de niveau exécutif de l'EIFORCES
: la Direction Générale 52
1- La Direction Générale 53
2- Les directions techniques 55
C- Les organes consultatifs de l'EIFORCES 59
187
I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES 63
A- Objectifs de l'EIFORCES 63
1- La Contribution au renforcement de la stabilité
régionale 64
2- L'amélioration la gouvernance sécuritaire 65
3- La promotion des standards communs au sein des forces de
Police et Gendarmerie destinées aux opérations de Paix dans le
cadre de missions onusiennes et de l'Union
Africaine (UA) 66
B- Les Missions de l'EIFORCES 67
II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES 69
A- Les formations de la Division de l'Enseignement Fondamental de
l'EIFORCES 69
1- Les formations du Pole Police Judiciaire 69
2- Les formations du pole Ordre Public 74
B- Présentation des formations de la Division de
l'Enseignement Supérieur de
l'EIFORCES 81
1- Présentation des formations de longues durées
de la Division de l'Enseignement
Supérieur 81
2- Les formations de courte durée à l'EIFORCES
(séminaires et ateliers) 85
III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES 88
A- Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES : le
coeur des travaux
thématiques 89
1- La note de conjoncture mensuelle 90
2- VIGIE bulletin d'analyses stratégiques et prospectives
91
3- La Revue africaine de sécurité internationale
(RASI) 92
CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA
SECURITE A
L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 93
I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE
NATIONALE 93
A- La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES et la
construction
nationale de la sécurité 94
1- Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES et le rehaussement
capacitaires des
administrateurs sécuritaires camerounais 94
2- Le pôle Police Judiciaire au service du rehaussement
capacitaire des agents
judiciaires camerounais 97
B- L'enseignement supérieur de l'EIFORCES et la formation
de l'élite sécuritaire
camerounaise 98
1- L'EIFORCES et la formation des Officiers d'Etat-Major des
Forces de Sécurité
camerounaise 98
2- L'EIFORCES et la formation des Commandants d'Etats-Majors des
Forces de
Sécurité camerounaise 103
C- Les Formations thématiques à l'EIFORCES et le
renforcement des capacitaires des
administrateurs sécuritaires camerounais 107
188
1- L'EIFORCES : un instrument de renforcement des
capacités des administrateurs
camerounais. 108
2- L'EIFORCES : laboratoire de conception des solutions
sécuritaires nationales et
internationales 110
II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A
L'ECHELLE
INTERNATIONALE 111
A- L'EIFORCES et les modes de construction de la
sécurité à l'échelle internationale 111
1- L'EIFORCES : membre des organismes internationaux pour la
construction de la
sécurité 111
2- Les responsables sécuritaires étrangers
à la quête de l'expertise sécuritaire de
l'EIFORCES 113
3- La coopération sécuritaire
intérnationale à travers les voyages d'étude 116
B- L'EIFORCES esplanade de formation des administrateurs
sécuritaires étrangers 118
1- L'EIFORCES pôle de formation des administrateurs
sécuritaire étrangers de niveau
tactique et opératif 118
2- L'EIFORCES pôle de formation de l'élite
sécuritaire étrangère 119
CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES ET
PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE
SUR
L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 126
I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A
L'ECHELLE
NATIONALE ET INTERNATIONALE 126
A- Bilan des offres de formations de l'EIFORCES (2010 -2022)
127
1- Le bilan des formations de l'enseignement fondamental de
l'EIFORCES (2010 -
2022) 127
1.1-Le bilan du Pôle Police Judiciaire de l'EIFORCES (2010
-2022) 127
1.2. Bilan des formations en Ordre Public (2010 -2022) 129
2- Lecture bilancielle de l'offre formation de l'enseignement
supérieur de l'EIFORCES
(2013 -2022) 133
B- Bilan des activités de recherche de l'EIFORCES (2012
-2022) 140
1- bilan critique des publications de l'EIFORCES (2013 -2022)
141
2- Lecture bilancielle des activités discursives du CRD/
l'EIFORCES (2013 -2022) 142
II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE
NATIONALE ET
INTERNATIONALE DE L'EIFORCES 144
A- Les contraintes structurelles de la construction
sécuritaire nationale et internationale de
l'EIFORCES 144
1- Mutisme des acteurs stratégiques : un obstacle
à la construction sécuritaire
internationale de l'EIFORCES 144
2- L'avitaminose infrastructurel de l'EIFORCES : un frein
à la formation 145
B- Les contraintes conjoncturelles de la construction
sécuritaire nationale et internationale
de l'EIFORCES 146
1- La dépendance financière de l'EIFORCES comme un
obstacle à son action 146
189
2- La non-appropriation de l'offre sécuritaire de
l'EIFORCES par les acteurs nationaux
et internationaux 146
II- PERSPECTIVES POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DE
L'EIFORCES
DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE 147
A- Les perspectives politico-administratives et diplomatiques
pour une amélioration de
l'action de l'EIFORCES 148
1- Les perspectives politico-administratives 148
2- Les perspectives politico-diplomatiques et formatives 149
B- Les perspectives infrastructurelles et logistique pour
améliorer l'action de l'EIFORCES
dans le champ sécuritaire nationale et internationale
150
1- Les perspectives infrastructurelles pour
l'amélioration de l'action de l'EIFORCES
dans le champ sécuritaire national et international.
150
2- Les perspectives logistiques pour l'amélioration de
l'action de l'EIFORCES dans le
processus de sécurisation national et international 152
CONCLUSION GENERALE 154
ANNEXES 157
SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 173
TABLE DES MATIERES 185
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