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Le Cameroun dans la coopération sécuritaire internationale: le cas de l'EIFORCES (2008-2022)


par Claudel Elian EDINA ONOMO
Université de Yaoundé 1 - Master 2023
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

CENTRE DE RECHERCHE ET DE
FORMATION DOCTORALE EN
SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET
ÉDUCATIVES

POSTGRADUATE SCHOOL FOR
SOCIAL AND EDUCATIONAL
SCIENCES

UNITÉ DE RECHERCHE ET DE
FORMATION DOCTORALE EN
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR SOCIAL SCIENCES

DEPARTEMENT D'HISTOIRE DEPARTMENT OF HISTORY

LE CAMEROUN DANS LA COOPERATION
SECURITAIRE INTERNATIONALE : LE CAS
DE L'EIFORCES (2008-2022)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master en Histoire

Option : Histoire des Relations Internationales

Par

Claudel Elian EDINA ONOMO Titulaire d'une Licence en Histoire

Sous la direction du
Rose Gisèle NDO'O
Chargée de Cours

Octobre 2022

i

A

Ma mère, Massy Onomo Priscille Murielle Thimothé.

ii

REMERCIEMENTS

Nos premières pensées vont à l'endroit de notre Directeur de Mémoire, le Dr Rose Gisele Ndo'o qui malgré ses multiples occupations professionnelles, académiques et sociales, nous a souvent consacré de nombreuses heures de travail, parfois pour nous orienter dans nos recherches, et à d'autres moments pour nous prodiguer quelques conseils utiles à des jeunes chercheurs comme nous. Qu'elle trouve en ces modestes mots, notre profonde et sincère reconnaissance.

Nous voulons aussi remercier tous les enseignants du département d'Histoire de l'Université de Yaoundé I, qui durant les cinq premières années de notre cursus académique, ont assuré avec dévotion et ardeur notre formation, en nous outillant dans la mesure du possible, pour affronter les étapes de la recherche.

Nous sommes reconnaissants envers les différentes institutions qui ont contribué à la réalisation du présent travail notamment, le Ministère de la Défense et à l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae. Un merci particulier à Monsieur le Ministre Délégué à la Présidence en Charge de la Défense Joseph Beti Assomo pour nous avoir offert un stage académique et Au Général de Brigade, Directeur Général de l'EIFORCES André Patrice Bitote pour avoir accepté de nous accueillir dans ses locaux. Une reconnaissance particulière au Chef du Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES le Docteur, Commissaire Divisionnaire Elie Sonbang Passo, et au Directeur des Etudes de l'EIFORCES le Colonel Fiacre Kisito Atangana pour nous avoir permis de participer et vivre la réalisation des missions de cette structure. Au lieutenant-Colonel Njoya pour ses orientations et sa disponibilité à toujours nous venir en aide dans le cadre de la realisation de ce travail. Un merci particulier au Sous-Lieutenants Issa Modibo, chef du Bureau informatique et reprographyque de l'EIFORCES, pour les informations et la documentation mis à notre disposition et surtout sa disponibilité constante tout au long de notre statge.

Notre gratitude au sous lieutenant Joseph Mewoli, les Lieutenants Olivier Messomo et Esther Baya, le Commissaire de Police Principal Simo Tchuendem, au Premier Maître Tsala, l'Adjudant-Chef Moussa Djoulde, M. Marcel Abanda, Mme Marie Ndzie, M. Nenenga, Mme Fagongnam tous en service à l'EIFORCES pour avoir mis à notre disposition de nombreuses informations pour réaliser de ce travail.

A mes grands frères dans la recherche : Martial Mani Koumda, Yangouo Houmkimi, Emile Zola EYIGLA pour les orientations et la relecture de ce travail. Merci à tous les membres de ma famille, pour le soutien multiforme. Nous ne saurions terminer notre propos sans une pensée de gratitude à l'endroit de nos camarades de promotion du département d'Histoire de l'Université de Yaoundé I, ainsi qu'à toutes ces personnes dont nous n'avons pas fait mention.

iii

SOMMAIRE

SOMMAIRE iii

LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS v

LISTE DES ILLUSTRATIONS viii

LISTE DES ANNEXES ix

RESUME x

ABSTRACT xi

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE ET ORGANES

ADMINISTRATIFS 25

I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA CREATION

DE L'EIFORCES 26

II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES 40

III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE L'EIFORCES 43

CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS, l'OFFRE FORMATION ET

RECHERCHE 62

I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES 63

II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES 69

III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES 88

CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A

L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 93

I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE

NATIONALE 93

II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE

INTERNATIONALE 111

iv

CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE SUR

L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 126

I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A L'ECHELLE

NATIONALE ET INTERNATIONALE 126

II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE NATIONALE ET

INTERNATIONALE DE L'EIFORCES 144
II- PERSPECTIVES POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DE L'EIFORCES

DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE 147

CONCLUSION GENERALE 154

ANNEXES 157

SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 173

TABLE DES MATIERES 185

v

LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS

ALPC : Armes Légères et de Petits Calibres

BESS : Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité

BPPL : Bâton de Protection à Poigné Latéral

C/E : Chef d'Escadron

CAFRAD : Centre Africain de Formation et de Recherche en

Administration de Développement

CDEF : Chef de la Division de l'Enseignement Fondamental

CDES : Chef Division de l'Enseignement Supérieur

CDIV/COOP/MINDEF : Chef de la Division de la Coopération Militaire du Ministère de la Défense

CEEAC : Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale

CEM/PR : Chef d'Etat-Major Particulier du Président de la République

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique

Centrale

CMDT : Commandant

Cne : Capitaine

Cne de Pol : Capitaine de Police

CoESPU : Center of Excellence for Stability Police Units

Col : Colonel

COMEIFORCES : Commandant de l'EIFORCES

CP : Commissaire de Police

CPP : Commissaire de Police Principal

CPS : Conseil de Sécurité et de Paix

CPTMO : Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de

l'Ordre

CRD/EIFORCES : Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES

CSNU : Conseil de Sécurité des Nations Unies

DCSD : Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense

DDR : Désarmement, Démobilisation et Réintégration

vi

DE : Directeur d'Enquête

DEMFS : Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité

DGSN : Délégation Générale à la Sûreté Nationale

EIFORCES : Ecole Internationale des Forces de Sécurité

EPEI : Equipes Projetables d'Experts en Investigation

FAA : Force Africaine en Attente

FMM : Force Multinationale Mixte

FPI : Front Populaire Ivoirien

FPUC : Formateur des Unités de Police Constituées

IAPTC : Association Internationale des Centres de Formation au

Maintien de la Paix

LCL : Lieutenant-Colonel

MFO : Moniteur de Franchissement Opérationnel

MINAS : Ministère des Affaires Sociales

MINATD : Ministère de l'Administration Territoriale et de la

Décentralisation

MINCOM : Ministère du Commerce

MINDEF : Ministère de la Défense

MINEPAT : Ministère de l'Economie de la Planification et de

l'Aménagement du Territoire

MINFI : Ministère des Finances

MINFOF : Ministère des Forets et de la Faune

MINJUSTICE : Ministère de la Justice

MINPROFF : Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famine

MINREX : Ministère des Relations Extérieures

MO : Maintien de l'Ordre

NA Musuem : Nigerian Army Musuem

NEDEX : Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs

NIS : Nigeria Immigration Service

OMP : Opération de Maintien de la Paix

ONU : Organisation des Nations Unies

OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole

OSP : Opération de Soutien à la Paix

vii

PAGIRN : Programme d'Appui à la Gouvernance des Infrastructures

Régionale, et Nationales en Afrique Centrale

PCA/EIFORCES : Président du Conseil d'Administration de l'EIFORCES

PCO : Perfectionnement du Commandement Opérationnel

PNUD : Programme des Nations Unies Pour le Développement

POTI : Peacekeeping Operations Training Institude

RASI : Revue Africaine de Sécurité Internationale

RCA : République Centrafricaine

RDC : République Démocratique du Congo

RECAMP : Programme de Renforcement des Capacités Africaines au

Maintien de la Paix

RECFOP : Recyclage des Formateurs en Ordre Public

REFFOP : Réseau d'Expertise et de Formation Francophone pour les

Opérations de Paix

RO : Rétablissement de l'Ordre

SCUS : Commandant d'Unité de Sécurité

SDF : Social Democratic Front

SED/GN : Secrétariat d'Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie

Nationale

SP : Sécurité Publique

TIC : Technicien d'Identification Criminelle

UA : Union Africaine

UPC : Unités de Police Constituées

USA : United States of America

VBMO : Véhicule Blindé de Maintien de l'Ordre

VID : Véhicules d'Interventions et Dispersions

viii

LISTE DES ILLUSTRATIONS

GRAPHIQUES

Graphique n° 1 : Les effectifs par Etats de l'ex-stage PCO de l'EIFORCES 130

Graphique n° 2 : Les effectifs par pays au stage SCUS de l'EIFORCES (2019 -2022) 131

Graphique n° 3 : bilan simplifié des effectifs par Etats de l'ex-stage FOP de l'EIFORCES

Source : document de présentation de l'EIFORCES. 132

Graphique n° 4 : Les Etats participants au DEMFS de l'EIFORCES 134

Graphique n° 5 : les effectifs par Etats au BESS EIFORCES 135

PHOTOS

Photo n° 1 : Le traitement des émeutes de la faim de 2008 par la presse camerounaises 34

Photo n° 2 : Présentation des missions simplifiées de l'EIFORCES 68

Photo n° 3 : Auditeurs du TIC 5 en plein exercice 72

Photo n° 4 : les stagiaires du SCUS 2 en plein exercice de tirs. 77

Photo n° 5 : les auditeurs du BESS 8 en salle de cours 84

Photo n° 6 : première de couverture de la note de conjoncture 91

Photo n° 7 : première de couverture du VIGIE 91

Photo n° 8 : Première de couverture de la Revue RASI 92

Photo n° 9 : prise au cours de la fin de stage de DEMFS10 102

Photo n° 10 : Prise au cours de la visite du Directeur Générale de la Police ivoirienne dans

les locaux de l'EIFORCES 113
Photo n° 11 : Prise au cours de l'entretien accordé par le Directeur Général de l'EIFORCES

et son Adjoint à la délégation de l'école militairemalienne 115

TABLEAUX

Tableau 1 : Bilan des publications VIGIE de l'EIFORCES 141

Tableau 2 : Bilan simplifié des séminaires du CRD/EIFORCES 142

ix

LISTE DES ANNEXES

Annexe n?1 : Attestation de stage 158

Annexe n° 2 : Autorisation de recherche 159

Annexe n° 3 : demande d'autorisation de recherche de Monsieur Edina Onomo Claudel Elian adressée à Monsieur le ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense

160
Annexe n° 4 : Autorisation d'effectuer des recherches académiques du Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense adressée à Monsieur Edina Onomo Claudel

Elian 161
Annexe n° 5 : Autorisation de recherche de Monsieur le professeur, chef du centre de recherche et de Documentation de l'EIFORCE à Monsieur le général de Brigade, Directeur Général de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité 162

Annexe n° 6 : Attestation de participation 163

Annexe n° 7 : Présentation de l'EIFORCE 164

Annexe n° 8 : Décret n° 2008/179 du 22 ma 2008 portant création de l'Ecole Internationale

des Forces de Sécurité (EIFORCES) 167
Annexe n° 9 : Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et fonctionnement de

l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) 168

x

RESUME

Le sujet de cette recherche est intitulé `'Le Cameroun dans la coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES 2008-2022». Il pose le problème de la contribution du Cameroun par l'intermédiaire de l'EIFORCES au processus de sécurisation national et international. En d'autres termes, l'objectif est de montrer que le Cameroun concrétise sa vision stratégique, sécuritaire nationale et internationale en 2008 en créant l'EIFORCES. La problématique que dégage ce sujet vise à montrer comment l'EIFORCES contribue à la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale. Sur la base des sources orales et écrites, il ressort que la création en 2008 de l'EIFORCES est le fruit de la combinaison des facteurs structurels, conjoncturels et du succès national et international du Centre de Perfectionnement aux Techniques du Maintien de l'Ordre (CPTMO) dans les formations en Ordre Public. Lors de la création, le Cameroun confère la mission de formation, entrainement et recyclage des Composantes Police/Gendarmerie pour les opérations de maintien de la paix. Une autre mission s'ajoute à l'offre sécuritaire de cette école en 2012, Il s'agit d'effectuer des recherches dans les domaines du soutien à la paix et de la sécurité. Désormais, elle assure la formation des administrateurs sécuritaires locaux et étrangers grâce aux multiples formations qu'elle dispense, et met à la disposition des Administrations locales et internationales des supports stratégiques contenant des solutions aux problèmes sécuritaires intérieurs et extérieurs. Depuis, sa création en 2008 jusqu'en 2022, l'EIFORCES a formé plusieurs administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers au niveau tactique, opératif et stratégique dans les domaines du Maintien de l'Ordre et du Maintien de la Paix. La structure à travers son Centre de Recherche et de Documentation a produit d'importants documents stratégiques de divers natures accompagnant les acteurs politiques nationaux et internationaux dans la prise des décisions sécuritaires. Cependant, malgré le bilan fort intéressant de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire national et international la structure rencontre plusieurs contraintes dans l'accomplissement de ses missions.

xi

ABSTRACT

The subject of this research is entitled "Cameroon in international security cooperation: the case of EIFORCES 2008-2022". It raises the issue of Cameroon's contribution through EIFORCES to the national and international security process. In other words, the objective is to show that Cameroon is realising its strategic, national, and international security vision in 2008 by creating EIFORCES. The problem that emerges from this topic aims to show how EIFORCES contributes to the construction of security on a national and international scale. Based on oral and written sources and written sources, as emerges that the creation of EIFORCES in 2008 is the result of a combination of structural factors, structural factors, and the national and international success of the Centre For Improvement Of Law Enforcement Techniques (CFIOLET) in the formation of the public order. At the time of the creation of Cameroon confers the mission of formation, training, and recycling of the Police/Gendarmerie components for peacekeeping operations. Another mission was added to the school's security offer in 2012, namely, to carry out research in the fields of peace support and security. Research in the fields of peace support and security. It now trains local and foreign security administrators through a variety of training courses it provides. And provides local and international administrations with strategic materials containing solutions to internal and external security problems. Since its creation in 2008 until 2022, EIFORCES has trained several national and foreign security administrators at the tactical, operational, and strategic levels in the fields of Law Enforcement and Peacekeeping. The structure, through its Research and Documentation Centre, has produced important strategic documents of various types of strategic documents to assist national and international political actors in making security decisions. However, despite EIFORCES' very interesting record in the national and international security field, the structure encounters several constraints in the accomplishment of its missions.

1

INTRODUCTION GENERALE

I- CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE

Le premier déploiement policier onusien a lieu en 1960 dans le cadre de l'opération des Nations Unies au Congo1.Il est établi par la résolution 143 du conseil de sécurité afin de fournir au gouvernement congolais une assistance militaire. Au lendemain de cette opération, la présence policière dans les opérations de Maintien de la Paix gagne du terrain. La fin de la guerre froide légitime la présence policière dans les OMP. Elle fait suite à la modification par l'ONU de son approche des missions de paix. Elle restructure son format des missions de paix en missions polyvalentes de paix2. Dans cette nouvelle architecture la composante police a une part importante de responsabilité dans l'accomplissement du nouveau cahier de charge de l'ONU. Avec ce format, il est question pour la structure de New-York d'assurer la mise en place des structures post-conflits dans les Etats en crise afin de construire une paix durable.

L'opérationnalisation de ces structures nécessite un accompagnement de la composante Police onusienne à l'endroit de la Police hôte dans les missions de police judiciaire et de police administrative. L'ONU ne disposant pas de forces militaires et policières, fait appel aux Etats membres de son système pour mettre à sa disposition les administrateurs militaires et sécuritaires. Le Cameroun répond à cet appel en mettant son personnel à la disposition l'ONU pour la réalisation des opérations et des missions de la paix dans le monde. Il apporte son expertise sécuritaire dans la résolution des crises sécuritaires internationales. Sa participation aux OMP peut être observable à travers le déploiement individuel ou collectif de ses administrateurs sécuro-défenses. En 1992, les forces de défense et sécurité camerounaises sont pour la première fois labélisées casques bleus dans le cadre de la mission onusienne de transition de l'autorité au Cambodge (UNTAC)3. Ce détachement camerounais prend part à cette mission de février 1992 à septembre 1993. Un second contingent camerounais est déployé au Cambodge avec pour mission d'observer et de surveiller le territoire. Il est constitué des fonctionnaires de police et des militaires. Au lendemain de son baptême dans les OMP, le Cameroun participe à l'action humanitaire au

1 A. Onkelinx, "Rapport les missions de Maintien de la Paix de l'ONU", Erevan (Arménie), Assemblée parlementaire de la Francophonie, commission politique, 19-21 mars 2018, p. 3.

2 Ibid, p.4.

3 V. Hameni Bieleu, Politique de défense et de sécurité nationale du Cameroun, paris, L'Harmattan, 2012, p. 461.

2

Congo Démocratique à travers son contingent pour contribuer à la gestion catastrophique humaine dans le pays4. La présence camerounaise est effective au Kosovo en 1999 dans le cadre de la mission d'administration intérimaire des Nations Unies5. La mission des Nations Unies pour la stabilité en Haïti (MINUSTAH) a dans son lot de casques blues des agents sécuro-défenses camerounais6. Le Cameroun participe avec un effectif de vingt (20) hommes à la demande du Haut-commissariat des Refugies à la crise catastrophique au sud Kivu de 19957. Le Cameroun est également du voyage onusien au Burundi8, au Rwanda trois (03) et cinq (05) officiers en République Démocratique du Congo comme observateur en 19959.

La participation camerounaise est observable à tous les niveaux de la chaîne décisionnelle. Des officiers supérieurs camerounais assurent des fonctions dans les Etats-majors des missions onusiennes de Maintien de la Paix. Un Officier d'état-major camerounais est dans l'organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) 10 . En République Centrafricaine un Officier supérieur camerounais occupe les fonctions de chef de l'instruction de la police civile. Le programme de suivi des opérations pour le compte de l'UA au Darfour connait la présence des forces camerounaises labélisées par l'Union Africaine11. En Ethiopie un officier camerounais est membre de l'Etat-major de la force Africaine en Attente (FAA). Le représentant militaire du Président de la Commission de l'Union Africaine lors du conflit ivoirien de 2003 est camerounais12. C'est le cas également en République Centrafricaine en 2007 où la présence d'un Officier camerounais dans le haut commandement de la mission onusienne est observable. Bien que le Cameroun prenne activement part aux missions onusiennes, celles-ci semblent être inefficaces dans les pays en crise. L'ONU essuie des échecs cuisants dans sa mission de rétablissement de la paix en Afrique13. La participation permanente du Cameroun aux Opérations de Maintien de la Paix l'incite à s'intéresser

4 Hameni Bieleu, La politique de, p. 462.

5 Dossier presse, " Participation de S.E. Paul Biya Président de la République du Cameroun à la 71ème session ordinaire de l'Assemblée Générale de l'ONU ", Cellule de la communication du Cabinet civil de la Présidence, 17 septembre 2016, p. 5.

6 Les Opérations de Maintien de la Paix de l'ONU, " 115 pays contributeurs de troupes", Mission permanente de la France auprès des Nations- Unies, New York, 2010, p. 16.

7 J.N. Ndzie, "La participation des forces de défense camerounaise aux opérations de Maintien de la Paix en Afrique", Master en Relation Internationale, IRIC, Université de Yaoundé II, 2016, p. 45.

8 Dossier de presse, " participation de S.E", p. 5.

9 Ndzie, " La participation des forces", p. 44.

10 Mission de l'ONU au Congo en 1999, elle fait suite à une volonté des cinq Etats de la région a signé un accord de cessez- le- feu. Le conseil de sécurité crée cette mission. Elle est la plus grande opération de Maintien de la Paix des Nations- Unies. Le Cameroun met une unité de police à la disposition de l'ONU dans le cadre de cette mission.

11 Les opérations de Maintien de la Paix, "115 pays contributeurs", p. 10.

12 Ndzie, "La participation des forces", p. 46.

13 E. W. Fofack, "L'ONU face aux conflits en Afrique centrale post-guerre froide 1990-2004", Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 248, 2012, p. 84.

3

d'avantage à la coopération sécuritaire internationale c'est dans ce cadre que s'insère cette étude qui porte sur "le Cameroun dans la coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES (2008-2022).

II- RAISONS DU CHOIX DU SUJET

De façon générale, la recherche prend source dans l'observation des faits qui nourrissent la curiosité du chercheur à vouloir dénouer les liens en rapport avec les faits qui le préoccupent. C'est ce qui fait dire à Madeleine Grawitz que `'toute recherche commence par des faits observés''14. C'est cette curiosité qui motive le chercheur à questionner les faits observés puis à les analyser afin d'atteindre un résultat satisfaisant, proportionnel à leur compréhension. Trois mobiles ont motivés le choix de ce sujet. Ils sont politiques, personnels et scientifiques.

Les mobiles personnels sont en lien avec la thématique qui est analysée dans ce travail et qui prend sa source dans les enseignements reçus dès la troisième année d'Université. Le choix de la `'spécialisation Histoire politique et des relations internationales» donne accès aux unités d'enseignements tel que `'l'introduction à la politique étrangère du Cameroun», `' Le Cameroun et les conventions multilatérales», `' Résolution des conflits et promotion de la paix», `' L'Afrique dans l'histoire internationale du monde», `' International conflicts» et `'L'Union Africaine» sont les catalyseurs du choix de cette thématique. Ils ont permis de cerner les idéaux de la politique étrangère camerounaise et de percevoir son action dans le cadre de l'ONU en matiere de promotion de la paix. Une action concrétisée par la création de ce laboratoire sécuritaire.

Quant aux raisons académiques on peut dire qu'elles tournent autour du désir de faire une étude historique et particulièrement en l'histoire des relations internationales pour apporter notre modeste contribution aux écrits existants sur l'EIFORCES. Toujours dans le volet académique, ce travail est une réponse aux exigences universitaires. En effet, depuis l'arrimage des universités camerounaises au système LMD. Il est demandé à chaque étudiant en cycle Master de concevoir un thème de recherche, de conduire, rédiger ce dernier et enfin le soutenir devant un jury. Ceci dans l'optique d'évaluer les aptitudes méthodologies et le degré d'analyse du candidat. La note obtenue est cruciale pour la suite du cursus académique. Car l'inscription en cycle d'études doctorales est conditionnée par celle-ci. Cette réflexion sur l'action sécuritaire nationale et internationale de l'école d'éveil stratégique d'Awae a également des mobiles politiques.

14 M. Grawitz, Méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p. 31.

4

Au sujet des raisons politiques, il faut noter que le choix de cette thématique est motivé par le désir de cerner le dynamisme politico-sécuritaire du Cameroun dans la lutte contre la prolifération de la violence dans le monde ; De cerner les mécanismes camerounais concourant à sauvegarder la sécurité nationale, régionale et internationale ; Et enfin de lire les interactions d'ordres bilatérales et multilatérales dans le domaine sécuritaire entre le Cameroun, ses partenaires internationaux que sont : les organisations régionales et internationales. Une bonne élucidation de ce travail appelle à la présentation de l'intérêt d'étude.

III- INTERET DE L'ETUDE

Cette étude aborde un courant peu exploré dans l'historiographie Camerounaise. Selon l'approche classique, l'empirisme, c'est- à-dire la distance temporelle, le principe de recul, devaient être au coeur de l'historiographie 15 . En d'autres termes pour écrire l'histoire, l'historien doit adopter cette démarche qui part de la mémoire déclarée, en passant par l'archive et les documents pour s'achever sur la preuve documentaire16. Mais depuis les années soixante-dix, une nouvelle Histoire émerge et s'impose. Celle-ci soutient l'écriture d'une Histoire du présent : c'est davantage vers cette approche épistémologique que cette étude se tourne. En abordant une étude sur le Cameroun dans la coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES l'objectif est d'écrire une histoire qui a besoin d'unir l'étude des morts à celle des vivants pour reprendre les propos de Marc Bloch17. Le présent travail a un double intérêt : Scientifique et social.

- Sur le plan social

Une étude sur l'EIFORCES permet de montrer la volonté du Cameroun à majorer ses compétences pour améliorer ses potentialités de sécurisation au regard de la diversification des menaces. Et son souci d'arrimer les formations du personnel sécuritaire national et africain aux nouvelles exigences des opérations du Maintien de la Paix.

Il est donc d'un intérêt certain de présenter et d'analyser la structure et le fonctionnement de l'école policière internationale d'Awae qui permet à coup sûr d'améliorer les capacités de l'appareil politico-sécuritaire du Cameroun, du continent africain et du monde.

15 M. Bloch, Apologie pour l'Histoire ou le métier d'historien, Cahier des Annales, Paris Armand Colin, 1949, p. 26.

16 P. Ricoeur, La mémoire, l'histoire, l'oubli, Paris ; Editions du Seuil, 2000, p. 209.

17 Bloch, Apologie pour l'Histoire, p. 31.

5

- L'intérêt scientifique

Il s'agit ici de : l'importance ou la pertinence politique ou sociale d'un problème18. Lorsqu'un chercheur s'engage à écrire, il vise prioritairement à soumettre à la communauté scientifique une vision valorisante sur une problématique donnée. La situation cumulative des savoirs sur l'EIFORCES n'est pas vierge. Des études ont été faites sur l'EIFORCES. Elles se sont attelées de façon holistique sur la structure et le fonctionnement de l'institution, ses incidences dans les processus de sécurisation en Afrique Centrale. Après douze ans d'existence et huit ans de fonctionnement, il s'agit pour nous de façon spécifique de ressortir la contribution du Cameroun à travers l'EIFORCES dans la construction de la sécurité au plan national, continental et international.

A l'heure où le Camerounais à travers l'EIFORCES fait sa mue, il y'a lieu de reconnaitre qu'il se déroule depuis quelques années un véritable renforcement des capacités des administrateurs sécuritaires nationaux, continentaux et internationaux dans les domaines de la sécurité intérieure et extérieure au sein de cette structure. Cette analyse se propose alors, de présenter les offres sécuritaires que l'EIFORCES propose à ses stagiaires nationaux et étrangers afin de rehausser leurs niveaux stratégiques, opérationnels et tactiques. Et de cerner, présenter les recherches scientifiques produite par cet établissement dans le domaine de la sécurité et la paix. Pour un souci de fluidité dans les analyses, la méthodologie exige des chercheurs, la présentation du cadre spatial et temporelle de leur recherche.

IV- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

La délimitation de ce sujet répond à deux exigences qui sont d'ordres géographiques et chronologiques.

1- Les repères géographiques de l'étude

Le Cameroun est un pays situé en Afrique centrale dans le fond du golfe de Guinée entre les parallèles de 2° et 13° de latitude Nord et les 9 et 16 degrés longitude Est19. Il s'étend sur plus de 1200 km du lac Tchad à la baie de Bonnie. Il est un pont entre l'Afrique centrale et occidentale, entre l'Afrique humide et l'Afrique sèche et enfin, entre l'Afrique anglophone et francophone. Un peu au- dessus de l'équateur. Territoire désenclavé car ouvert sur la mer. Il va du golfe de guinée jusqu'au lac Tchad sous la forme d'un triangle. Il regorge une

18 G. Mace et F. Petry, "Guide d'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales", Paris, De Boeck Université, 2003, p. 9.

19 R. Libite, E.Jazet, " Caractéristique du pays et présentation de l'enquête", https://www.dhsprogram.cm, consulté le10 avril 2022, 23 h 13minutes.

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végétation diversifiée allant de la forêt tropicale à la savane et à la steppe soudanaise. Sa superficie est de quatre cent soixante-quinze mille quatre- cent quarante-deux kilomètres carrés (475442 km2) dont (465 400 km2)20 de surface terrestre et partage sa frontière Ouest avec la République Fédérale du Nigeria (1094 km), au Sud-Ouest par une façade de l'océan Atlantique, au Sud par la Guinée Equatoriale (189 km), le Gabon (189 km) et le Congo Brazzaville (523 km) à l'Est par la République Centrafricaine (523 km) et le Tchad (797 km). Sa capitale politique est Yaoundé situé dans la région du Centre, lieu abritant les services centraux de l'administration.

Le pays a un relief fortement contrasté car on y retrouve des montagnes arrondies, des massifs isolés, des plaintes torrides et arides, des collines et plateaux verdoyants21. La population camerounaise est estimée à vingt-cinq millions d'habitants d'après le dernier recensement général de la population avec une espérance de vie de 58 ans d'après une étude réalisée par les experts de la Banque mondiale en 201722. Les langues officielles sont le français et l'anglais23. En dehors des langues officielles nous avons la présence de 230 langues locales. Le Cameroun dispose d'une pluralité ethnique environ 200 ethnies. Cette pluralité est également visible dans le domaine religieux avec prêt de `'40% de la population qui croit aux religions traditionnelles, 40% autres sont chrétiens et les 20% restants sont musulmans».

La formation territoriale du Cameroun est le fruit du protectorat allemand qui a débuté en 1884 date de la signature du traité germano-douala jusqu'en 191624, date marquant le départ des officiels allemands du territoire jadis Kamerun au profil des forces franco-britanniques suite à la Première Guerre Mondiale. Cet acte va changer le statut juridique du pays. Il va passer du condominium à territoire sous- mandat de la Société Des Nations (SDN) et plus tard sous la tutelle des Nations Unies.

A partir de 1959, la France accompagnée par quelques administrateurs camerounais, va mettre un terme à sa présence avec d'indépendance le 1er janvier 196025. Désormais la partie administrée par le France s'identifie comme la République du Cameroun. Elle va entamer des démarches avec sa zone occidentale afin qu'elle puisse obtenir son indépendance

20 A et b atlas, p. 133.

21 D. Abwa, Cameroun, Histoire d'un nationalisme 1884-1961, Yaoundé, Editions Clé, 2010, p 21.

22 https : // www. googleresearch.com/population-du-cameroun-en-2017, Consulté le 5 janvier 2022 à 6 h 34 minutes.

23 Loi n°96/06 du 18 janvier 1996, portant révision de la constitution du 02 juin 1972, modifiée et complétée par la loi n°2008/001 du 14 avril 2008, Article I, aléa 3, https://www.prc.cm, consulté le 5 janvier 2022 à 6h 50minutes.

24 Hameni Bieleu, politique de défense, p. 75.

25 V. J. Ngoh, Le Cameroun de 1884 à nos jours (2018) : Histoire d'un peuple, limbe, Disign house, p. 148.

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et qu'ensemble les deux entités puissent reconstruire l'unité territoriale. C'est ainsi que le 1er octobre 1961 la partie anglophone va devenir un territoire indépendant26. Les deux entités territoriales vont se rencontrer à Foumban pour discuter sur les questions de la réunification. Au sortir des assisses, une constitution fédérale est adoptée en 1972, dans le souci de parfaire l'unité nationale, le président Ahidjo organise un referendum. Les résultats de ce dernier vont conduire l'établissement de l'Etat unitaire le 20 Mai 1972. Cet acte va renommer le territoire République Unie du Cameroun. En 1984 il va redevenir République du Cameroun jusqu'à nos jours.

2- Les repères chronologiques de l'étude

Joseph Ki-zerbo affirmait : `' L'historien qui veut remonter le passé sans bornes chronologiques ressemble à un voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans bornes kilométriques»27 . Cet auteur montre l'importance des bornes chronologiques dans les études historiques. Cette analyse n'a pas dérobé à cette exigence méthodologique. Deux dates majeures ont retenues l'attention dans cette réflexion. La première est celle de 2008, elle constitue la borne inferieure de l'étude. La borne supérieure de cette réflexion est 2022.

a- La borne inferieure de l'étude

L'année 2008 marque le début de l'étude. En effet, elle traduit la création de l'EIFORCES à travers le décret du 22 mai 2008 n° 2008/79. Les mobiles de la naissance l'EIFORCES sont perçus sur deux ordres. A savoir : au plan structurel et Conjoncturel.

Au plan structurel, elles trouvent un substrat dans plusieurs réformes portant organisation de la défense, des établissements publics camerounais, de l'orientation de l'enseignement supérieur et des dispositions communes aux universités camerounaises. A celles-ci on ajoute les reformes 200128 portant organisation du ministère de la défense et de la gendarmerie et celles de 200229 portant organisation de la Délégation Générale à la Sureté Nationale.

26 V.J. Ngoh, Le Cameroun de 1884, p. 252.

27 J. Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique noire, Paris, Hatier, p. 16.

28 Décret n° 2001/181 du 25 juillet 2001 portant organisation de la Gendarmerie, https:// barreaucameroun.org consulté le 7 janvier 2022 à 7h 15minutes.

29 Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002 portant organisation de la Délégation Générale à la Sureté Nationale, https:// barreaucameroun.org consulté le 7 janvier 2022 à 8h 13minutes.

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Au plan conjoncturel, avec les émeutes de la faim de Février 2008 survenus dans les principales villes du pays30. La gestion de celles-ci par l'appareil sécuro-défense nationale fut vivement critiquée par la communauté nationale et internationale. Elles avaient fustigées les lacunes tactiques des forces de Défense et de Sécurité camerounaises lors de l'encadrement de cette manifestation. Et elles avaient recommandé à l'Etat Camerounais de former son personnel sécuritaire aux nouvelles menaces. C'est fort de ces deux facteurs que le Président de la République va décréter la création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité le 22 mai 2008. Elle est logée à Awae localité périphérique à ville de Yaoundé.

b- La borne supérieure de l'étude

La borne supérieure de cette analyse est représentée par l'année 2022. Une année particulière dans l'histoire de la structure policière d'Awae. Elle marque l'installation définitive du club administratif de l'EIFORCES sur son site définitif à Awae dans un bâtiment gigantesque. Cette installation met fin à la distance existant entre l'état-major administratif de la structure basée à Ngousso et la mission à Awae31. Elle permet le traitement rapide des dossiers administratifs.

Elle symbolise aussi l'installation des auditeurs du BESS sur le site d'Awae. Ces derniers sont logés dans un hôtel construit grâce au financement du gouvernement Japonais à travers le PNUD32. Autrefois, ils étaient logés dans la capitale politique pas loin de l'ancien bâtiment administratif.

V-CLARIFICATION DES CONCEPTS

Selon l'historien Fabien Kangé Ewané, l'une des principales exigences de tout travail qui se veut scientifique en sciences sociales, réside dans la définition des termes. Cette exigence, constitue comme un préalable à toute recherche d'ordre historique33. C'est pourquoi `' un historien ne doit jamais aborder l'histoire d'une idée, ou d'une institution sans faire méthodiquement, et exhaustivement l'histoire des mots par lesquels on l'a exprimée ou désignée». De ce fait, une analyse conceptuelle s'impose sur les notions suivantes : coopération, sécurité, coopération sécuritaire internationale.

30 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et logiques des émeutes de 2008" , Alternatives SUD, vol 53, 2008, p. 2.

31 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 11 mars 2022.

32 EIFORCES, "Actualité de l'EIFORCES septembre 2020- juillet 2021 : Activités de la Direction Technique et Logistique", VIGIE, n° 010 et 011, 1er et 2ème trim 2021, p. 25.

33 F. Kange Ewane, Semence et moissons coloniales, Yaoundé, Editions Clé, 1985, p. 87.

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1- Le concept de coopération

Etymologiquement, le terme coopération est une notion usitée en politique étrangère. Il dérive de deux expréssions : le préfixe Co qui vient du mot latin Cum qui signifie avec et le suffixe Operare qui signifie `'travailler». co-operare qui veut dire `'oeuvrer, travailler ensemble» ou « Action de coopérer, de participer à une oeuvre commune »34 . Selon le Nouveau Petit Robert la notion de coopération fait référence : « à l'action de participer à une oeuvre commune ». Dans l'univers des relations internationales la notion de coopération est sujette à un vif débat entre chercheurs intéressés par les thématiques de coopération internationales, le concept est appréhendé de différentes manières par les auteurs.

Par ailleurs, le mot du latin coperatio ou `'part prise à une oeuvre commune», fut d'abord utilisé comme terme théologique. Ensuite calque de l'Anglais coopération, ce terme fut employé par le réformateur Robert Owen en 1828, pour désigner sa méthode de gestion des entreprises fondées sur la répartition du profit en fonction de la participation de chacun35. A partir de 1965 le concept commence à être employé dans d'autres secteurs à l'instar de la politique. C'est grâce à la politique qu'un Etat contribue au développement d'un autre. Sur le plan théorique, la coopération se conçoit comme un mode de relations internationales qui met en oeuvre une politique ( une stratégie et une tactique) implémentée pendant une période et destinée à rendre plus intimes, à travers des mécanismes permanents, les relations internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés, sans mettre en cause l'indépendance des unités concernées. La coopération est l'ensemble des relations établies entre les différents peuples de nationalités différentes au cours de l'histoire dans l'optique d'échanger entre eux pour créer des conditions de développement économique, politique et socioculturel.

Le petit Dictionnaire Larousse grand format définit la coopération comme la politique d'aide économique, technique et financière à certains pays en voie de développement36. D'après Axelrod, la coopération est une relation de `'donnant, donnant» Tit for Tat entretenue par les Etats dans les relations internationales. Cette coopération peut être basée sur la confiance, la loyauté et l'altruisme, soit sur les institutions qui stabilisent les enjeux, en favorisant la transparence, rendant le futur plus prévisible et permettant aussi aux Etats de

34 https://www.toupie.org, consulté le 10 mai 2022 à 10 h 30minutes .

35 I. D. Machia A Rim, "Coopération bilatérale entre la Suisse et le Cameroun de 1961 à 2013. Analyse Historique" Thèse de Doctorat /Ph.D en Histoire, Université de Yaoundé I, 2019, p. 6.

36 P. Maubourguet, Le petit Larousse Grand format, Paris INC, 1992, p. 270.

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mieux interagir37. Il s'agit ici des rapports entre des Etats souverains qui pour un enjeu stratégique, sont en compétition et dont l'objectif est d'appréhender des ressources afin de satisfaire les besoins qui sont les leurs. L'enjeu traduit la compétition, un carrefour du donner et du recevoir.

Pour le juriste Emmanuel Nso Ossou `' la coopération est un rapport qui lie deux parties face à une prestation, un certain intérêt». La notion d'intérêt est capitale ici, car c'est le motif qui anime les deux sujets qui peuvent être aussi bien des individus que des Etats. Le politicien et constitutionnaliste Charles Debbash conçoit la coopération comme : une politique d'entente, d'échange et de mise en commun des activités culturelles, politiques et scientifiques entre Etats de niveau comparable ou d'entente et d'aide entre des Etats de niveaux de développement inégaux38. Du point de vue opérationnel la coopération prend source dans l'idéalisme Wilsonien. Elle est devenue une exigence des relations inter-étatiques basées non plus uniquement sur l'idée de mettre la guerre hors loi, mais beaucoup plus sur la nécessite de s'entraider. Cette nécessité de l'entraide trouve ses raisons dans les mutations techniques, communicationnelles. Ces transformations ont conduit les Etats à vouloir instituer la vie internationale autour d'organisations internationales universelles. Au-delà des divergences d'intérêts entre les états. Ces derniers coopèrent entre eux dans le cadre des règles qu'ils ont établies pour réguler leurs relations dans les domaines divers. La coopération est encadrée par les principes du droit international public codifié à la conférence internationale de Vienne du 18 avril 1961. Mais bien avant, le droit de coopérer a été consacré par le système des Nations Unies en 1945 et par, une prolifération d'agences spécialisés et de programmes ad hoc couvrant progressivement tous les domaines de l'activité humaine39. L'un des objectifs fondamental de la charte onusienne est donc de réaliser la coopération internationale. En apportant des solutions aux problèmes internationaux d'ordre politique, économique, sécuritaire à travers l'échange d'expertise. Toutefois, la finalité du droit de coopérer n'est plus seulement de favoriser l'action collective pour la réalisation de buts communs, mais aussi et surtout de réguler des rapports internationaux essentiellement horizontaux et bilatéraux.

En général, la coopération repose sur un cadre institutionnel défini, mieux sur une certaine réglementation juridique. Ce cadre institutionnel s'articule autour de la signature d'un

37 R. Axelrod, W. D. Hamilton, The Evolution of Cooperation , Basic Books, Cambridge, p. 42, https://sholar.google. Com, consulté le 10 mars 2022, 13 h 08 minutes.

38 C. Debbash, Lexique de politique, 7ème Edition, Paris, Fayard, 2003, p. 117.

39 M. C. Smoufs, Les nouvelles relations internationales, pratiques et théories, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1998, p. 139.

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certain nombre d'accords selon les besoins et après consultation des partenaires ou acteurs en présence. L'objectif principal de la coopération est la satisfaction réciproque d'intérêts bien compris40. Les déterminants de la coopération sont à la fois politiques et moraux. En ce sens, qu'elle est similaire à la notion de solidarité humaine et au prince d'équitabilité entre les souverainetés politiques.

La coopération internationale dont l'administration est garantie par les organisations à vocation régionale et universelle peut se limiter à un domaine technique précis ou au contraire englober des secteurs étroitement liés les uns aux autres et revêtir des formes diverses. Ainsi, on distingue la coopération multilatérale qui est une coopération entre Etat et une organisation internationale ou un organisme international : c'est le cas entre le Cameroun et l'Union Européenne. Le coopératisme régional met en contact des pays d'une région donnée. C'est le cas de la coopération Cameroun- Union Africaine (UA). Le coopératisme sous régional s'opère entre les Etats de la sous-région à titre illustratif la coopération Gabon-CEMAC41. La coopération bilatérale quand a elle met l'accent sur la relation entre deux Etats. Les internationalistes perçoivent la coopération comme un mode d'interactions internationales qui implique la mise en oeuvre d'une politique, de la stratégie et la tactique poursuivies pendant une durée de temps et destinée à rendre plus intime, grâce à des mécanismes permanents, des relations internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés sans mettre en cause l'indépendance des unités concernées42. Cette définition exclut l'ingérence dans les affaires intérieures de son partenaire. Les échanges de services sont plutôt mis au centre du débat. Ces échanges connaissent une réciprocité.

Dans cette analyse, il s'agit d'une coopération multilatérale technique dans le domaine sécuritaire plus spécifiquement dans la formation et la recherche entre le Cameroun à travers l'EIFORCES et la communauté internationale en d'autres termes, une coopération bilatérale et multilatérale afin de bâtir un réseau sécuritaire43. Cette dernière s'opère dans le domaine de la sécurité depuis la mise en service de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité. Cet établissement camerounais forme, recycle et perfectionne les forces de sécurités camerounaises (gendarmes et policiers) et civil, mais aussi accueille les agents sécuritaires étrangers. Lors des stages de formations aux opérations de soutien et de maintien à la paix multidimensionnelle, les nationaux sont accompagnés par des officiers et sous-officiers d'autres armées africains venus prendre part aux enseignements pour rehausser leurs niveau

40 Ibid.

41 https://www.persee.fr, consulté le 11 mars 2022, 12 h 43minutes.

42 P.F. Gonidec, R. Charvin, Relations internationales, Paris, Montchrestien, p. 290.

43 L. F. NTIENJOM," Rentrée académique 2014-2015 à l'EIFORCES", VIGIE,-n° 002, Août 2014, p. 7.

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tactique et opérationnel44. Afin d'apporter ensemble des solutions adéquates aux nouvelles problématiques sécuritaires en Afrique.

2- Le concept de sécurité

La notion sécurité dérive du latin securitas (dér. de securus exempt de soucis), qui signifie l'absence de soucis, sentiment d'absence, tranquillité d'esprit45. Pour le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert la sécurité se définit comme l'état d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger46. En d'autres termes une situation, état tranquille qui résulte de l'absence réelle de danger (d'ordre matériel ou moral). D'où la notion de sécurisation qui renvoie au fait de rendre plus sécurisable un objet, un espace sociopolitique spécifique. Historiquement on retrouve deux conceptions de la sécurité, la conception « négative » ou l'on élimine la menace par des moyens militaires et de dissuasions, et la mise en oeuvre des mesures de confiance47.

En outre, le dictionnaire de Science Politique conçoit la sécurité comme un sentiment, une perception et une volonté, c'est-à dire dans sa dimension subjective comme volonté de prolongement de toute construction de l'altérité, c'est-à-dire du jeu social à l'état de nature48. La dimension classique de la sécurité est formalisée par Thomas Hobbes dans le contrat social. Ce dernier n'est autre qu'un dilemme entre les individus et l'Etat. Dans ce dilemme l'individu abandonne une part de sa liberté pour la remettre au souverain qui assure ainsi la sécurité.

Au-delà de cette conception hobbesienne, la sécurité est un « concept fuyant » qui laisse apparaitre une incertitude conceptuelle et relève une plasticité sémantique et pluri-sémantique. Du fait qu'elle est susceptible de présenter une connotation idéologique, elle est un « concept essentiellement contesté ». Elle est désormais une culture de coopération, se substituant à une culture de compétition et de conflit49. Cette nouvelle approche conceptuelle de la sécurité s'ancrage sur la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l'égalité et la coopération de tous contre un ennemi identifié comme commun. Ainsi, l'approche de la sécurité collective, initiée depuis le congrès de Vienne de 1815 visait la mutualisation des moyens de lutte des Etats contre l'insécurité et les agressions éventuelles.

44 AIDEE, Listes récapitulatifs des stagiaires du DEMFS et du BESS, Awae, 22 mai 2020.

45 https://www.cnrtl.fr, consulté le 11 mars 2022, 22 h 07 minutes.

46 https://www.dictionnaire.le robert.com, consulté 11 mars 2022, 22 h 30minutes.

47 T .Balzacq, "la sécurité : définitions, secteurs et niveaux d'analyse", Fédéralisme Régionalisme, Volume 4, 2004.

48 Dictionnaire de science politique et des institutions, 6ème Ed., Armand Colin, Paris, 2005, p. 41.

49 H. Bita Heyeghe, "L'avènement de la coproduction de la sécurité: le bilan et les acteurs", Les Annales de droit, n° 12, 2008, p. 5.

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Pour Alexandre Wolfers, le « concept ambigu »50 qu'est la sécurité, s'appréhende autour de trois questions fondamentales : la sécurité pour qui ? La sécurité pour quelles valeurs ? Et la sécurité contre quelles menaces ? Cette approche conceptualisant qui part de l'identification du référent sécuritaire est prise d'une autre manière par Dominique Bangoura pour qui, la sécurité repose sur une polarité : la sécurité sans l'autre ; la sécurité avec l'autre et la sécurité contre l'autre. La conception de la sécurité chez Bangoura diffère de celle d'Alexandre Wolfers. La sécurité chez Bangoura est saisie au sens stratégique, la menace est au centre de son action51.

Les théories géostratégiques autour du Heatland et du Rimland, proposées respectivement par Mackinder et Spyman, redéfinissent la sécurité d'un Etat autour de l'endiguement stratégique de ses concurrents52. La sécurité relève de la volonté politique dans laquelle les Etats ambitionnent sauvegarder leurs intérêts dans un monde anarchisé. De ce fait la sécurité d'un Etat était assurée par sa capacité d'action militaire à travers la violence qui constituait sa force de survie. C'est ce mobile qui a facilité la course vers la recherche nucléaire et la prolifération des armes de destruction massive.

Dans le présent travail, la sécurité est conçue au sens constructiviste. L'EIFORCES est une réponse institutionnelle que l'Etat du Cameroun et les autres Etats africains apportent aux nouvelles menaces sécuritaires. C'est un exemple de communauté de sécurité évoquée par Karl Deutch53. Qui va au-delà de la sphère nationale et intègre le caractère transnational, régional et international.

3- La coopération sécuritaire internationale

La coopération sécuritaire internationale, est la mise en place d'un vaste réseau de relations de partenariat avec des pays et des organisations du monde afin de promouvoir la sécurité54. Elle est une manifestation du multilatéralisme et du bilatéralisme. Dans cette approche coopératiste, la sécurité est priorisée. Elle est l'oeuvre des organisations étatiques, regroupement des Etats qui poursuivent un objectif commun, sous une identité juridique propre et, dotés d'organes autonomes et permanent constituant des cadres, les mieux indiqués pour défendre et atteindre les objectifs de leurs coopération. Comme ce fut le cas lors de la

50 A. Wolfers, "Discord and collaboration, Essays on International Politics ", Baltimore, John Hop tings University press, 1973.

51 D. Bangoura, " Etat et sécurité en Afrique ", https://www.politique-africaine.com, consulté le 11 mars 2022, 10 h.

52 G. Dussouy, les théories géopolitiques : traité de relations internationales, paris, L'Harmattan, 2006, p. 78.

53 K. Deutch et S.A Burrel," Political Community and the North Atlantic Area", Princeton University Press, 1957, pp. 3-5.

54 J. Deschambault, "Sécurité et développement dans la politique de coopération internationale : une approche biopolitique le cas du Canada en Haïti (1994-2008) ", Mémoire de Maitrise en Science Politique, 2009, p. 45.

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naissance de l'ONU en 1945, les Etats signataires ont mis en commun leurs désirs de voir un monde en paix. Cette paix qui garantira la coopération entre les entités politiques. Ce désir de sauvegarder la paix devient mondial avec l'adhésion de tous les Etats de la communauté internationale. Elle a donc une vocation universelle et à compétence universelle ou totale.

Dans le cadre de cette recherche, la notion de coopération sécuritaire internationale prend le sens du transnationalisme, régionalisme et du mondialisme sécuritaire. Ceci se traduit au niveau mondial par les actions diplomatiques initiées par le Cameroun via l'EIFORCES au sein des Nations Unies afin de labéliser la mallette pédagogique de la structure policière internationale d'Awae 55 . Le régionalisme et le transnationsalisme sécuritaire, se manifestent dans cette étude par les échanges techniques dans la formation, le partage d'expertise entre le Cameroun par le canal de l'EIFORCES et ses pairs africains.

VI- REVUE DE LA LITTERATURE

Il existe quelques travaux de portée générale sur la politique de sécurité et de défense du Cameroun et celle du continent africain. Dans le cas de l'EIFORCES, l'historiographie camerounaise est pauvre des travaux sur cette structure. Il s'agit des thèses, mémoires, articles et des revues. Pour cette recherche, les ouvrages et articles consultés traitent de la sécurité, stratégie et des raisons de la création de l'EIFORCES en 2008 par l'Etat camerounais.

1- Travaux portant sur la politique Sécuritaire au Cameroun et En zone CEEAC

Léon Koungou56, nous démontre qu'au Cameroun, le secteur de la sécurité est du ressort de la gendarmerie nationale (qui est également une force militaire), la police nationale auxquelles le décret n°2001/184 du 25 juillet a adjoint le Corps National des Sapeurs - Pompiers. Cette analyse a le mérite d'élucider les acteurs opérationnels du champ sécuritaire au Cameroun. Toutefois, il n'évoque pas un cadre institutionnel dans lequel ces acteurs coopèrent afin d'assurer ensemble la sécurité sur le territoire national et international.

Hassatou Baldé57, montre que le temps du renforcement de la coordination entre l'ONU et les organisations régionales africaines pour résoudre les conflits internes du continent est au rendez-vous. Car l'ONU aide dans la restructuration et encourage les acteurs

55 AIDEE, Présentation de l'EIFORCES Cameroun `'évolution», 2019, p.5.

56 L. Koungou, Défense et Sécurité Nationale en Mouvement : Dynamiques des reformes, mutations institutionnelles en Afrique subsaharienne, Paris, L'Harmattan, 2010, p. 74.

57 B. Hassatou, Coordination ONU-Organisation africaine dans la gestion de la paix : les organisations africaines et le Maintien de la Paix, Paris, Edition universitaires européennes, 2011, p. 45.

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locaux à former les forces en attente africaines. Son analyse permet de comprendre l'orientation sécuritaire que l'ONU donne aux organisations sous régionales africaines dans le volet sécuritaire. On cerne mieux les attentes de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale envers l'EIFORCES, l'un de ses pôles d'excellence.

Aicha Pemboura 58 présente la sécurité comme l'élément fondamental de la construction d'un Etat. Pour préserver cet Etat, la stratégie a pour mission d'empêcher les risques et menaces capables de mettre à mal l'existence de ce dernier. Aicha fait une historique de l'acquisition d'une culture stratégique camerounaise. Depuis la période de protectorat jusqu'à la période française et anglaise au Cameroun. Cela se traduit par la formation des soldats camerounais aux questions de Maintien de la Paix et de la sécurité. Cette stratification stratégique pose le problème d'une harmonisation de la formation aux opérations de maintien de l'ordre et de la paix. Et le manque d'actualisation du catalogue des formations aux nouvelles formes de menaces. Ce travail, nous sert de base théorique car il nous permet de cerner les différentes périodes d'acquisition de la stratégie sécuritaire par des forces de l'ordre camerounaises.

Jacques Didier MVOM59, dans une analyse sur l'Afrique de la défense et de la sécurité fait un rappel historique de la gestion des questions de sécurité et de défense sur le continent. Didier dans sa démarche diachronique parle de la délégation de la sécurité et de la défense par les politiques africains durant la période allant des indépendances à la chute du mur de Berlin. L'appareil sécuritaire est orienté sur la protection des détenteurs du pouvoir, leurs familles et hôtes au détriment de la population. Il poursuit son analyse en abordant la gestion sécuritaire au lendemain de la fin de la guerre froide. Cette période matérialisée par l'ouverture démocratique, et met la population au centre des préoccupations sécuritaires et de défense. Cela a soulevé le débat de la mutualisation des efforts sécuritaires pour venir à bout des crises et menaces sécuritaires. Cette réflexion sert de base théorique. Car elle nous permet de comprendre l'évolution de la politique sécuritaire en Afrique.

Hilaire de Prince Pokam60 montre que le Cameroun fait face à l'insécurité. L'auteur part du postulat suivant : les Etats voisins du Cameroun sont des foyers d'insécurité. Cette insécurité provient de la non- maitrise des instruments démocratiques. Ce qui débouche sur les coups d'état fréquents dans la zone. Cette instabilité est la cause de la présence massive

58 A. Pemboura, L'élite militaire et la formation de la culture stratégique camerounaise, Paris, L'Harmattan, 2016.

59 J. D. Lavenir Mvom, L'Afrique de la défense et de la sécurité : contribution pour l'émergence d'une nouvelle approche des questions de défense et de sécurité en Afrique, Paris, L'Harmattan, 2021, p. 12.

60 Hilaire de Prince Pokam, Le Cameroun à l'épreuve de l'insécurité en Afrique Centrale depuis le nouveau millénaire, Paris, L'Harmattan, 2018.

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des réfugies sur le sol Cameroun. Ces déplacés sont généralement à l'origine de l'insécurité dans leur terres d'accueil. Hilaire dans son analyse a le mérite de dresser un tableau très riche des vecteurs d'insécurités dans la zone CEEAC qui menacent la sécurité du Cameroun. C'est l'ensemble de ses éléments qui poussent les autorités camerounaises à accentuer la coopération sécuritaire avec ses voisins dans l'optique de construire un maillon sécuritaire fort et solide.

Alain Fogue TEDOM61présente les substrats de la Guerre Froide comme étant des éléments instigateurs des conflits en Afrique. Il présente la carte conflictogene du continent africain. Dans cette carte, la sous-région Afrique centrale parait comme l'épicentre des conflits et des crises. Il poursuit son analyse en montrant le réajustement structurel apporté par l'ONU et l'UA en adoptant le régionalisme sécuritaire. Désormais, les organisations sous régionales sont les acteurs de la première heure dans la gestion des crises et conflits en Afrique en fonction de leur proximité avec la zone crisogene. La matérialisation de cet acte passe par une maitrise des instruments de gestion des conflits par les experts envoyés. Pour cela, il faut la création des pôles d'excellences où les forces de sécurités et les civils devront être formés dans les opérations de Maintien de la Paix. Fogue dans cette démarche montre la volonté des acteurs politiques africains à oeuvrer ensemble dans la construction d'un espace sécuritaire fiable.

Mutoy Mubiala62 présente l'Afrique centrale comme étant le point de départ de coopération préventive dans le domaine sécuritaire. Celle-ci a été possible grâce à l'appui des Nations Unies et des acteurs locaux. Grace à cette coopération l'Afrique centrale a mis sur pied le Comité Consultatif des Nations Unies sur les questions de paix et de sécurité dans son espace géographique. Cette argumentation nous permet de cerner la volonté des politiciens de la sous-région CEEAC dans la préservation de la sécurité. Toutefois, il n'évoque pas la création d'un espace commun de formation des armées aux questions du Maintien de la Paix.

Charles Zorgbibe63 parle des initiatives de la charte africaine dans la diplomatie préventive et du Maintien de la Paix. A travers cet instrument politique et institutionnel, il démontre la volonté des dirigeants africains à revitaliser les mécanismes continentaux ou sous- régionaux de la diplomatie préventive et du Maintien de la Paix. Cela s'inscrit dans le cadre d'un dispositif contribuant à règlementer pacifiquement et rapidement les conflits sur le

61 A. F. TEDOM, Enjeux Géostratégiques et conflits politiques en Afrique noire, Paris, L'Harmattan, 2008, pp. 216-236.

62 M. Mubiala, Coopérer pour la paix en Afrique Centrale, Genève, Nations- Unies, 2003, p. 13.

63 C. Zorgbide, "Pour une charte africaine de diplomatie préventive et du Maintien de la Paix " https://www.africabib.org, consulté le 14 mars 2022, 14 h 15minutes.

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continent. Dans ce travail, l'auteur apporte un éclairage sur la politique sécuritaire de l'Union Africaine. Cette politique sécuritaire accorde une grande place à la collectivité.

Paul Ango ELa 64 dans sa réflexion sur la prévention des conflits en Afrique Centrale fait une lecture optimiste de la politique de prévention, de gestion et de résolution de conflits dans la sous-région Afrique centrale. Il présente les efforts des acteurs politiques de la zone dans le domaine du Maintien de la Paix et de la sécurité collective.

Mamadou Diop65dans une analyse sur la gouvernance sécuritaire renseigne sur les auteurs institutionnels de la sécurité. Il les échelonne en trois ordres à savoir les politiciens, les administrateurs et les techniciens. Il montre dans cette analyse que la structure pyramidale est tenue par le Président de la République.

Diop Pousse la réflexion plus loin en spécifiant les missions des différentes forces de sécurité et de défense. Sa démarche nous permet de comprendre la différence entre force de défense et sécurité. Par conséquent, important de la composante Police aux OMP et le pourquoi l'Etat du Cameroun à travers l'EIFORCES abrite uniquement les stagiaires gendarmes, policiers et les civils.

2- Les travaux portant sur l'EIFORCES

Louise WOUNGLY MASSAGA 66 par ses travaux académiques présente sommairement l'EIFORCES. Elle part du décret de création de l'école en 2008, ensuite elle déroule les missions de la structure. Elle évoque les formations que dispense l'EIFORCES aux différents stagiaires venus partout d'Afrique. Dans son argumentation sur l'EIFORCES, Louise accorde plus d'importance à l'action américaine dans la formation des stagiaires. Ce travail permet d'évaluer la contribution américaine dans la réalisation des objectifs de l'EIFORCES. Dans notre réflexion, nous accordons plus d'importance aux actions de l'EIFORCES dans le processus de construction de l'ordre sécuritaire national et continental.

MAHOP Julien François67, dans ses travaux académiques structure son analyse sur l'EIFORCES en deux axes. Le premier fait l'état des lieux de la formation des Forces de défense et de sécurité africaines aux opérations de soutien à la paix. A ce niveau il évoque

64 P. A. Ela, La prévention des conflits en Afrique centrale : perspective pour une culture de paix, Paris, Karthala, 2001.

65 M. Diop, La gouvernance sécuritaire : construire et garantir au Sénégal la sécurité pour tous, Paris, L'Harmattan, 2017, p. 27.

66 L.N.W. MASSAGA, "Coopération Sécuritaire Cameroun-Etats-Unis : Le cas de la formation du personnel militaire camerounais 2007-2021", Mémoire d'Histoire, Université de Yaoundé I, 2021, p. 73.

67 M. J. Francis, "La contribution de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) à la formation des Forces africaines aux Opérations de Soutien à la paix ", Mémoire de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CREPS-Université de Yaoundé II SOA, 2015.

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toutes les initiatives françaises et américaines mis en place pour rehausser le niveau opérationnel des forces africaines. Le deuxième axe d'analyse de Julien s'attarde sur la présentation de l'EIFORCES, allant du contexte de création jusqu'à la présentation du catalogue des formations de l'EIFORCES. Il présente également les difficultés liées au fonctionnement de ce pôle d'Excellence CEEAC. Pour lui, la difficulté réside dans la complexité technique. MAHOP dans cette démarche, nous éclaire sur le contexte de naissance de ce centre et des difficultés qu'il rencontre.

DIEMISSENE BAYA Esther Rosine68, s'interroge sur la capacité de l'EIFORCES à apporter des réponses aux besoins de formation en OSP multidimensionnelles en Afrique centrale. Dans son analyse elle apporte des éléments de réponses dans ce sens. Elle a également présenté les obstacles que l'EIFORCES rencontre dans l'accomplissement de ses missions. Cette recherche se rapproche nettement de la nôtre mais, elle souffre d'une vision historique dans le décryptage. C'est à ce niveau que notre étude se démarque fondamentalement de celle de BAYA.

VII- PROBLEMATIQUE

La fin de la guerre froide provoque une reconfiguration sécuritaire dans le monde et en Afrique en particulier. Elle ouvre la porte à un nouveau type de conflit baptisé les conflits de troisième type. Ces conflits provoquent une montée de la violence en Afrique centrale69. La situation dans la sous-région est alarmante et l'ONU tente d'apporter des solutions mais ces dernières sont inopérantes70. La raison de cet échec est la non- mise à jour de son format des opérations de Maintien de la Paix après la guerre froide. Les Etats africains également sont impuissants face à cette situation. Les forces africaines ne sont pas formées aux nouveaux types de menaces.

Il devient urgent de créer un établissement policier assurant la formation du personnel sécuritaire aux nouvelles menaces. Le Cameroun relève ce défi en 2008 en créant l'EIFORCES (Ecole Internationale des Forces de Sécurité). Cette école se donne pour missions : de former, entrainer, recycler et perfectionner les forces de sécurité camerounaises et celle des autres pays du continent. Elle reçoit mandat de contribuer à l'élaboration des réponses les plus pertinentes aux défis posés par la complexité et la complexification constaté

68E. R. DIEMISSENE, "L'EIFORCES comme structure de réponse aux besoins de formation en coopération de soutien à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC", Mémoire de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophe, CRESP-Université de Yaoundé II SOA, 2015.

69 E.W. Fofack, " L'ONU face aux conflits en Afrique Centrale post- guerre 1990-2004 ", Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 248, 2012, p. 2.

70 Ibid.

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des menaces71. En d'autres termes d'effectuer la recherche sur les questions sécuritaires dans toutes leur globalité. Elle met à la disposition des décideurs politiques, acteurs du domaine sécuritaire un ensemble d'outils contribuant à apporter des solutions aux problèmes d'insécurités. Depuis sa mise en service en 2008 l'EIFORCES contribue activement au processus de sécurisation nationale, continentale et internationale.

Fort de ce constat, la question principale ainsi posée dans ce travail est : comment le Cameroun à travers l'EIFORCES participe à la construction et à l'implemention de la coopération sécuritaire? En d'autres termes, il s'agit d'apprécier l'action du Cameroun par l'entremise de l'EIFORCES dans le projet d'édification sécuritaire nationale et internationale.

VIII- HYPOTHESES DE RECHERCHE

L'hypothèse est une suggestion donnée à la question centrale. La solidité d'une hypothèse repose sur sa vérification. Celle-ci donne lieu à une recherche concrète72. Elles sont le fruit d'un ensemble d'éléments purement théoriques s'adossant sur les connaissances empiriques. Les hypothèses lors de la démarche analytique peuvent être infirmées, confirmées ou nuancées. Elles sont les points focaux d'une recherche. A partir du moment où l'on formule une hypothèse principale, elle remplace la question de recherche dans cette fonction73.

Dans la présente réflexion nous avons une hypothèse générale qui se décline en deux hypothèses secondaires. Elle structure les autres hypothèses et établie une liaison cohérente entre elles.

1- Hypothèse Centrale : Le Cameroun à travers l'EIFORCES participe à la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale.

Cette hypothèse principale est sous-tendue par deux hypothèses secondaires.

2- Hypothèses secondaires

- Le Cameroun par le truchement de l'EIFORCES dispose d'une offre sécuritaire à la

hauteur des menaces sécuritaires contemporaines nationales et internationales.

- Le Cameroun au travers de l'EIFORCES bâtit la sécurité nationale et internationale.

71AIDEE, catalogue des formations, p. 16.

72 Olivier et als, l'élaboration d'une problématique de recherche, Paris, L'Harmattan, 205, p. 81.

73 Raymond Quivy et als, pp. 113-114.

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X- CADRE THEORIQUE ET METHODIQUE

La notion de théorie vient du verbe grec theorein qui signifie observer avec émerveillement ce qui se passe pour le décrire, l'identifier et le comprendre74. L'on considère la théorie comme toute expression cohérente et systématique de notre connaissance de la réalité75. Grace à la théorique l'on construit une grille de lecture permettant de lire et cerner la réalité dans un environnement pluriel. Ceci grâce à la condition de validité, un minimum de permanence dans l'interprétation et pour limite acceptée, sa possible réfutation dès lors que le changement de circonstances porte atteinte à la cohérence de l'explication76. On note donc que le cadre théorique de cette étude s'articule autour de la théorie des relations internationales. Katzenstein Keohane et Krasner démontrent que la réalité des relations internationales est construite ou (coconstituée) par l'interaction des comportements individuels et des institutions77. Les institutions ou structures déterminent les identités, les intérêts et le comportement des individus mais ces derniers à leur tour créent, reproduisent et changent les structures institutionnelles de la société internationale78.

La théorie des relations internationales est d'après Philippe Braillard, un ensemble cohérent et systématique de propositions ayant pour but d'éclairer la sphère des relations sociales que nous nommons internationales79. Le Cameroun est un Etat souverain évoluant sur la scène internationale dans le but de trouver des solutions à ses problèmes et d'assumer ses engagements internationaux. C'est dans l'optique d'ajuster la formation de ses forces de sécurité, du personnel civil et celui du continent africain aux nouvelles menaces, qu'il crée l'EIFORCES en 2008. Pour comprendre les missions de l'EIFORCES sur la scène nationale et régionale de 2008 à 2021, nous avons eu recours à deux théories des relations internationales. Il s'agit du constructivisme sécuritaire et l'inter-gouvernementalisme.

1- Le constructivisme sécuritaire

Après une décennie de domination de la théorie des Relations Internationales aux Etats Unies par les approches néoréalistes, institutionnalistes et néolibérales. Le constructivisme émerge vers la fin des années 1980, il semble apporter une nouvelle approche d'analyse des

74 D. Bastistella, Théorie des Relations Internationales, 3eme édition, Paris, Presses des sciences Politiques, 2009, p. 226.

75 M. Merle, Sociologie des Relations Internationales, Paris, Dalloz, 1974, p. 3.

76 Y. Laberge, "De l'hypothèse à la théorisation : comment utiliser les théories sociales (construction sociale, théorie ancré, théorie de l'identité, microsociologie) ", Recherches sociologiques et anthropologiques, n° 43-2, 2012, p. 1.

77 Y. Laberge, "De l'hypothèse à la théorisation " p. 1

78 Ibid, p.2.

79 P. Braillard, Théories des relations internationales, paris, Presses universitaires de France, 1977, p. 12.

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Relations Internationales80. Le terme constructivisme désigne les théories qui s'intéressent à la structure sociale des Relations Internationales81. Elles stipulent que les individus au lieu de prioriser le profil en temps opportun adoptent le comportement qui leur parait le plus correct ou approprié. Ce choix est motivé par le lien entre l'individu et sa communauté. Cette théorie démontre le caractère changeant des individus en fonction des situations rencontrées82. Cette grille d'analyse est évoquée pour la première fois dans les travaux de Nicholas Onuf dans World of our Marking, Onuf critique le réalisme. Pour lui, les rôles et normes jouent un important rôle dans la prise de décision des acteurs internationaux. Cet avis est également celui de John Ruggie qui montre comment l'entente intersubjective sur une économie mondiale « enchâssée dans le libéralisme » a guidé dans l'immédiat après la guerre83. Friedrich Kratochwil renchérit sur l'importance des règles et normes en présentant le dénouement de la crise des missiles à Cuba comme des arrangements mutuels.

Le constructivisme se penche sur les questions sécuritaires à partir de 1990 avec l'avènement du concept d'identité en relations internationales. Les années 1990 s'accompagnent d'un discours récurrent sur la résurgence des conflits nationalistes et ethniques. Les constructivistes sécuritaires s'inquiètent des effets homogénéisateurs de la mondialisation souvent perçu comme une menace pour les spécificités culturelles, la question identitaire redevient une préoccupation politique majeure. Yosef Lapid est le premier constructiviste à présenter les phénomènes idéels et les variables internes au coeur de la politique étrangère84. Grâce à son analyse : « la culture et l'identité sont en train de faire un retour dramatique dans la théorie et la pratique sociale à la fin du vingtième siècle ». Il est repris par Jepperson, Wendt et Katzentein dans the culture of national Security. Ils attribuent une fonction essentielle à la sécurité et la reconceptualise.

Dans cette réflexion le constructivisme sécuritaire permet de cerner la reconceptualisation de la sécurité engagée par les autorités camerounaises et les acteurs internationaux. Cette dernière est incarnée par l'école sécuritaire d'Awae, qui sort de l'approche traditionnelle de la sécurité jadis militaire pour embrasser la notion dans sa

80 A. Macleod, "Les études de sécurité : constructivisme dominant au constructivisme critique ", Culture et Conflit, n° 54, 2004, p. 2.

81 D. Ethier, " Introduction aux Relations Internationales", https://www.books.oponedition.org, consulté le 14 mars 2022 à 12h15minutes.

82 Ibid.

83 A. Klotz, C. Lynch, "Le constructivisme dans la théorie des relations internationales", Critique internationale, n° 2, 1999, p. 2.

84 A. Macleod, I. Masson, als, "Identité nationale ; sécurité et la théorie des relations internationales ", Etudes internationales, Vol 35, n° 1, 2004, p. 16.

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globalité. Cette redynamisation de l'appareil sécuritaire cadre avec la vision constructiviste de la construction permanente de l'environnement national et international.

2. La théorie de l'interdépendance stratégique

Elle met en relief la coopération entre les Etats étant entendu qu'aucun Etat ne peut s'auto-suffire. C'est une théorie néolibérale née de la réponse au néoréalisme pour rompre avec le stato-centrisme dans les relations internationales. En tant que théorie des relations internationales ce paradigme a été théorisé au début des années 1970 par Robert Kéohane et Joseph Nye convaincus que l'interdépendance constitue une modification importante de la vie internationale. Pour mieux la comprendre, il est important de l'intégrer dans la théorie des jeux avec model des jeux mixtes notamment celui du dilemme du prisonnier85. Le dilemme du prisonnier met en présence une disjonction entre rationalité individuelle qui pousse à faire cavalier seul et rationalité collective qui pousse à coopérer86. Dans une scène internationale régulée par des institutions telles que l'ONU crée en 1945 et l'OUA en 1963 qui militent pour la coopération entre les Etats, aucun Etat ne peut décider faire cavalier seul. Car il y'a des situations qui nécessitent l'intervention de plusieurs acteurs afin de pouvoir les résoudre. L'interdépendance stratégique devient judicieuse à la suite des crises successives de l'énergie et des matières premières et du dérèglement du système monétaire et financier internationale. Ces évènements internationaux poussent les policy maker à sortir du protectionnisme pour s'ouvrir à la coopération avec d'autres acteurs internationaux afin de diminuer les effets de ces crises.

Dans le présent travail, l'interdépendance stratégique permet de ressortir la coopération bilatérale et multilatérale que le Cameroun via à l'EIFORCES entretient avec les acteurs africains et mondiaux. Afin de construire un environnement sécuritaire national, régional et international fiable et stable prospice au développement.

XI- METHODOLOGIE

La méthodologie de cette étude est celle de l'histoire, elle repose sur les techniques de collecte, d'analyse et d'interprétation des données.

1- Les techniques de collecte des données

Les sources sont des matériaux indispensables dans la rédaction de l'Histoire. C'est la raison pour laquelle, G.Thuillier et J. Tulard affirmaient qu' « Il n'y a pas d'histoire sans

85 D. Battistela, Théories des relations internationales, pp. 404-407.

86 Ibid., p. 405.

87 G. Thuillier et J. Tulard cité par F. P. Ebenda, "Les Ententes Politiques Progouvernementales au Cameroun à l'ère du Multipartisme", Mémoire de Master en Histoire, Université de Yaoundé I, 2016, p. 21.

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sources »87. Pour collecter, il a fallu faire recours à la méthode qualitative. Elle exige la consultation des sources à la fois primaire et secondaire, à la restitution et la reconstruction des faits liés à la problématique. Les sources primaires sont les rapports, les catalogues de formation, les décrets, arrêtés et les publications de l'EIFORCES.

Les sources de seconde main comportent les ouvrages, les articles d'ouvrages collectifs, mémoires, thèses lues qui abordent la sécurité en général et en particulier le processus d'édification sécuritaire de la structure policière d'Awae. La consultation des sources de seconde main a été possible grâce à : la bibliothèque de la FALSH, du département d'Histoire, du cercle Histoire Géographie et Archéologie, du CREPS, de l'Université de Yaoundé II Soa, de la bibliothèque de la Fondation Paul Ango Ela, de la bibliothèque de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun, de la Bibliothèque de l'EIFORCES.

La délivrance d'une autorisation de stage à l'EIFORCES par le Ministre de la Défense a permis d'effectuer une descente dans l'arrondissement d'Awae abritant le site de l'EIFORCES. Pendant la période dudit stage des échanges ont été possibles avec les responsables de la structure via un questionnaire conçu par la circonstance. Les auditeurs, les ex- auditeurs des formations de la structure ont été également consulté.

2- Le traitement et l'analyse des données

Pour le traitement des données, le recours a été fait grâce à deux approches méthodologiques que sont : la diachronie et la méthode hypothético-déductive.

La diachronie est la mise en place d'un évènement, un phénomène à un moment donné dans le temps. L'analyse diachronique nous a permis de montrer le processus de création de l'EIFORCES en 2008 et son evolution dans le temp, et son action depuis sa création Jusqu'à 2022.

Ces démarches ont permis de montrer comment le Cameroun à travers l'EIFORCES participe à la formation et à la recherche sécuritaire renforçant les capacités des officiers, sous- officiers, des acteurs civils nationaux et internationaux aux nouvelles menaces sécuritaires contemporaines. Nous nous sommes appuyés sur la methode quantitative et qualitative. Au niveau quantitatif, il était question pour nous d'évaluer le nombre de stagiaires nationaux et étrangers que l'EIFORCES a formé aux Opérations de Soutien à la paix. Ceci à travers les effectifs des différents stagiaires bénéficiaires des formations de l'EIFORCES.

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En ce qui concerne la methode qualitative, nous avaons mis l'accent sur la qualité de nos informateurs. Il s'agit notament du personnel de l'EIFORCES, et les specialistes des questions de sécurités, les informations ainsi receuillis nous ont permis de meubler notre travail.

XII- DIFFICULTES RENCONTREES

La première difficulté de cette analyse réside sur la nature de la thématique car elle porte sur la politique sécuritaire camerounaise qui est un sujet sensible. Elle touche les questions de souveraineté au niveau sécuritaire et diplomatique. Des domaines où les notions de secret défense et secret d'Etat ont tout leur sens.

La seconde difficulté réside dans l'obtention d'une autorisation d'accès à l'EIFORCES. Après avoir déposé plusieurs demandes d'autorisations au Ministère de la Défense, il a fallu attendre six mois pour avoir une autorisation d'accès au centre de recherche de ces institutions. Après l'obtention de cette autorisation nous avons été confronté à la réticence d'une partie personnelle de l'EIFORCES, ceux-ci avaient un regard méfiant à notre égard. Grace aux conseils de notre encadreur, nous avons contourné ses difficultés.

XIII- ARCHITECTURE DU TRAVAIL

Ce travail comporte quatre chapitres. Le premier intitulé : `'EIFORCES : Etiologie, Cadre Juridique et Organes Administratifs ». Ici, il est question de montrer les évènements qui concourent à la création de l'EIFORCES, ensuite de présenter son cadre juridique et enfin évoquer les organes administratifs.

Le deuxième chapitre est intitulé ?EIFORCES : les objectifs, missions et les offres sécuritaires». Ici il s'agit de présenter les missions, les types de formation disponibles et les recherches scientifiques dans cette école sécuritaire.

Le troisième chapitre parle de ? l'EIFORCES et la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale.» Ici, il est question de montrer comment l'EIFORCES construit la sécurité au niveau national et international.

Le quatrième chapitre : ?Bilan, contrainte et perspectives pour une amélioration de l'action de l'EIFORCES dans la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale.» Il s'agit à ce niveau d'évaluer les actions de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et international. Ensuite de présenter les difficultés que rencontre la structure dans la construction de la sécurité au niveau national et international.

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CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE ET
ORGANES ADMINISTRATIFS

Après une longue période dans un système sécuritaire et de défense qualifiée de « garde »1, l'Etat du Cameroun va réajuster son secteur de la sécurité et de la défense. Ceci se traduit par les reformes qui vont s'opérer au lendemain des attentats du 11 septembre 20012 au sein de la gendarmerie nationale et de la police camerounaise. Désormais, la politique de sécurité et de défense du Cameroun est avant-gardiste. L'Etat envisage aborder la sécurité dans tous ses aspects. Et pour cela il faut anticiper sur les problèmes d'insécurité provenant de l'intérieur et de l'extérieur. Car dans un monde devenu un village planétaire ou l'on assiste de plus en plus à une trans-nationalisation de l'insécurité, il devient nécessaire de coopérer pour venir à bout des problèmes sécuritaire. La vulgarisation ou migration de l'insécurité impose aux acteurs étatiques et non étatiques une coopération afin de trouver des solutions propices, d'anticiper et de prévenir les mots que pose l'insécurité dans le monde. C'est fort de ce constat que le Cameroun va se doter en 2008 d'une structure oeuvrant dans la formation et la recherche sécuritaire. Pour ne pas la nommer l'EIFORCES est un instrument des politiques publiques camerounaises dans le domaine sécuritaire. L'Etat Camerounais à travers cette structure forme les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers. Comment les facteurs crisogènes d'ordres structurels et conjoncturels permettent la naissance de l'EIFORCES ?

Ce chapitre analyse l'étiologie de la création de l'EIFORCES, pour répondre à cette interrogation, il est impératif d'évoquer d'abord, les facteurs structurels et conjoncturels qui sont à l'origine de la création de cette structure. Ensuite d'aborder les dispositions juridiques encadrant cet établissement. Et enfin, les différents organes administratifs de cette structure sécuritaire.

1 E.C. Messinga, " Les forces armées camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant-garde 1960-2010 ", Doctorat/Ph.D en science politique, Université de Yaoundé II, 2011.

2 Les attentats du 11 septembre 2001 sont quatre attentats suicides islamistes perpétrés aux Etat Unis, Manhattan, New York etc.

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I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA CREATION

DE L'EIFORCES

La création de l'EIFORCES repose sur plusieurs facteurs d'ordres structurels et conjoncturels.

A. Les fondements structurels de la création de l'EIFORCES (1980-2008)

S'agissant des déterminants historiques de la création de l'EIFORCES, ils sont de deux ordres à savoir : les dynamiques sécuritaires endogènes et les connexions internationales. La conception du « dedans et dehors » qu'évoque Pélagie BELOMO3 dans sa thèse de Doctorat a fortement contribué à la naissance de l'école internationale des forces de sécurité. La création de l'école des stratèges civil-sécuritaire de l'Arrondissement d'Awae au Cameroun nait au lendemain de plusieurs crises sécuritaires internes. L'encadrement sécuritaire lors de ces crises avait été critiqué par la communauté nationale et internationale, cest ainsi un regard rétrospectif est posé sur les lacunes policières camerounaises dans les Opérations de Rétablissement de l'Ordre et du Maintien de l'Ordre sur le territoire national.

1. La crise économique du milieu des années 1980 détonateur des crises socio-politiques au Cameroun (1970-1991)

Après une longue stabilité de l'industrie commerciale du pétrole entre 1960-1970. Cette tranquillité va être perturbée par le premier choc pétrolier survenu en 1970 et les Etats Unies se tournent vers les pays du Moyen Orient. Pour cause l'augmentation de la demande du pétrole par les américains. Au moment où ces derniers abandonnent le système de Bretton-Woods4. Cela va provoquer la dévaluation du dollar, monnaie des échanges commerciaux à l'échelle internationale5. La dévaluation du dollar débouche sur la diminution des revenus du pétrole. La chute des recettes du pétrole va rencontrer une vive opposition des pays exportateurs. Une opposition qui conduit à la première hausse du prix du baril de pétrole.

3 P.C. Belomo Essono, "Sécurité et ordre politique Cameroun : entre dynamiques internes et connexions internationales ", Revue africaine des relations internationales, Vol. 12, n° 12, 2009, pp. 39-80.

4 C'est un système établi en 1994 par Harry Dexter White adjoint au secrétaire américain du trésor. Il s'adosse sur trois piliers : le Fonds Monétaire international, la Banque mondiale, l'accord général sur les tarifs douaniers et du commerce internationale.

5 R. Taoufik et Benabdallah, "Impact des chocs pétroliers sur les économies africaines : une enquête empirique", Mémoire de Master en Sciences Economiques, Ecole Polytechnique de Tunis ,2005, p. 16.

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Les effets du premier choc pétrolier ont amplifiés par une autre hausse du prix du baril de pétrole. Cette deuxième augmentation du prix du baril de pétrole survient en 19736, en représailles au soutien apporté à l'Etat d'Israël par les (USA, le Portugal) lors de la guerre du Kippour. Les Etats arabes de l'OPEP décident d'augmenter le prix du baril du pétrole de 70%, tout en diminuant la production de 25 %. Cela dure cinq mois mais c'est largement suffisant pour provoquer une crise économique. Inflation, stagnation des économies des pays exportateurs de pétrole sont les conséquences de ce premier choc pétrolier. Pour remédier aux effets néfastes de ce choc pétrolier des mesures sont prises par les Etats exportateurs du pétrole. Il s'agit de réduire leur demande en pétrole et de renouer avec d'autres sources énergétiques. A peine, la mise en place des mécanismes de sortie de crise sont enclenchés qu'un autre choc pétrolier fait face.

Entre 1974 et 1978, l'Etat Iranien est en proie à deux types de crises socio-politiques. Suite à la décision de l'Arabie Saoudite de baisser sa production journalière d'un million de baril. Cette décision donne vie à la révolution islamique en Iran. Au niveau de ses frontières, il est en guerre avec l'Irak. Les deux Etats sont des grands producteurs de pétrole ce qui, inquiète les Etats consommateurs du pétrole. Ils décident d'augmenter leur demande en pétrole. L'objectif est de faire des réserves pour se mettre à l'abri d'un autre choc pétrolier. Malheureusement, les deux crises que vit l'Iran vont conduire à la chute de la production du pétrole. La diminution va entrainer la hausse du prix du baril du pétrole. Désormais, il faut débourser 39 dollars américains pour le baril ; en autonome 1979,7 il passe à 40 dollar. Une nouvelle crise fait son apparition. La croissance mondiale connait une chute sévère, elle passe de 3,4% en 1979 à 1% à 1980, le commerce international passe de 6,1% à 3,2%. Le taux d'inflation qui était déjà à 8,9% en 1979 passe à 1 3,5% en 19808. C'est le début d'une crise économique mondiale.

Agissant en système de vase communicante, la crise à des répercussions sur l'économie camerounaise. Une économie extravertie et calquée sur le modèle français, le Cameroun fixé la parité de sa monnaie Franc CFA au Franc français9. En septembre 1995 lors de la signature du plaza portant sur la diminution de la valeur du dollar, cette dévaluation du dollar a un effet de chaine, elle diminue de la valeur du Franc français et du Franc CFA. Cet effondrement des prix marque la fin de la période faste de l'économie camerounaise entre

6 https://www.cvce.eu/obj/han_appel_le_choc_petrolier_et_ses_consequences_fr_afe99e1a-5633_45f6_9859,

consulté le 12 juillet 2022, 12 h 38minutes.

7 https://www.dejonghe-finance.com, consulté 12 juillet 2022, à 14 h 28minutes.

8 P. Artus, A. d'Autune, als, Les effets d'un prix du pétrole élevé et volatil, Paris, 2010, p. 13.

9 M. J. Abena Etoundi, " la planification économique au Cameroun aperçu historique (1960-2000)", Thèse de Doctorat en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2008, p. 384.

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1960 à 1978. L'économie camerounaise connait une brutale récession dans tous les secteurs productifs. Cette récession met le pays dans une situation d'illiquidité. Les activités économiques globales et le tarissement des recettes d'origine pétrolière du budget spécial de l'Etat ont facilité la baisse des recettes budgétaires de 16 pourcent entre 1986-87. Conduisant à l'instauration des programmes d'ajustements structurels.

La crise que vit le Cameroun est officiellement annoncée par le président de la république va provoquer une explosion importante du taux de chômage. Le taux de chômage passe de 7,3l % en 1980 à 24,6 % à 1990. Les jeunes scolarisés sont les plus affectés par cette crise. Ils sont estimés à 40 %. La crise économique combinée avec l'application des programmes d'ajustements structurels permettent également une crise sociale énorme. La crise sociale du logement se matérialise par la naissance des quartiers salubres, des bidonvilles où l'Etat est absent. Cette déstructuration économique se tient en pleine période de confiscation du droit à la revendication. Incapable de s'exprimer publiquement les populations camerounaises se surchauffent et attendent impatiemment le jour où ils pourront s'exprimer.

Le 19 décembre 1990 est un jour historique au Cameroun, il sonne la réouverture démocratique du Cameroun. Cette réouverture juridique est portée par la proclamation des lois dite des libertés et d'associations10. Ces lois viennent abroger l'ordonnance du 12 mars 1962 sur la répression de la subversion. Après son passage à l'Assemblée Nationale en session baptisée « session des libertés »11. Au lendemain de ces révisions juridiques, le Cameroun réengage son processus de démocratisation. Le pays opte pour un modèle multipartite de type intégral12. Cette ouverture démocratique permet également la montée en puissance des revendications politiques et sociales. La naissance de plusieurs partis politiques donne l'opportunité à la population de pouvoir s'exprimer. Les rues de Yaoundé et Douala sont prises d'assauts par des manifestants réclamant l'amélioration des conditions de vie. C'est le début d'un cycle d'insécurité interminable13 et les dispositifs étatiques de sécurisation des populations et des biens apparaissent comme fortement grippés, inopérants et surtout

10 Loi n° 90-46 décembre 1990.

11 Cameroun tribune, "Années de braise" : Le Cameroun comme un roseau, 06 novembre 2017.

12 F. P. Ebenda, "Les ententes politiques progouvernementales au Cameroun à l'ère du multipartisme : essai d'analyse sociohistorique des initiatives du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) entre 1992 et 1997 ", Mémoire de master en Histoire, l'Université de Yaoundé I, 2015, pp. 2-3.

13 C. Seignobos, "Le phénomène zargina dans le nord du Cameroun. Coupeurs de route et prises d'otages, la crise des sociétés pastorales mboro ", Afrique contemporaine, n° 239, 2011, p. 37.

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débordés14. Face à l'incapacité de l'Etat d'assurer la sécurité sociale et alimentaire, Des groupes armés en quête de ressources de survie se vulgarisent dans le territoire15. C'est le cas au niveau des frontières camerounaises ou se développe une industrie de la criminalité. Pour cause, l'Etat camerounais n'a pas installé des administrations sécuritaires nécessaires pour garantir sa présence dans son espace frontalier.

2- Le conflit frontalier Cameroun- Nigéria: La politique frontalière attentiste du

Cameroun

Les frontières représentent généralement pour tous les Etats des espaces névralgiques 16 . Cette sensibilité implique la mise en place d'un dispositif sécuritaire conséquent afin de protéger le territoire contre d'éventuelles tentatives de déstabilisation venant d'un Etat tiers ou de bandes armées ayant des bases arrières hors de l'espace national. Le Cameroun a dérobé à cette exigence lors de son accession à la souveraineté internationale. Le non transfert des compétences de l'Etat dans les zones périphériques facilite l'installation d'une industrie criminelle dans ces zones. Face à la politique sécuritaire frontalière camerounaise incolore et insidieuse17, la période allant de 1960 à 1982 est caractérisée par une gestion à l'improvisation permanente des frontières camerounaises.

Malgré la création en 1985 d'un organisme spécialisé de gestion des frontières par le Cameroun, l'opérationnalisation est tiède. Les frontières camerounaises ne semblent pas bénéficiées d'une grande importance des programmes d'aménagements territoriaux18. L'ex-Ministre et homme politique Adamou Ndam Njoya résume la politique frontalière attentiste du pouvoir de Yaoundé en ces propos :

Quand la commission des frontières avait été créée, il y'a plus de 25 ans, j'avais dit qu'il fallait aller occuper le terrain. A l'époque, on avait peur, on croyait que les Nigérians utiliseraient les routes et les infrastructures créées par nous pour nous envahir facilement. C'est un raisonnement fallacieux. Il faut occuper notre terrain. Il faut des fonds spéciaux pour les frontières19.

La politique frontalière attentiste camerounaise provoque une grande porosité des frontières matérialisée par l'absence d'infrastructures publiques (hôpitaux, écoles, postes de

14 Y. A. Chouala, "Conjoncture sécuritaire, champ étatique et ordre politique au Cameroun : éléments d'analyse anthropo-poliste d'une crise de l'encadrement sécuritaire et d'un encadrement sécuritaire de crise ", Polis, 2008, p. 2.

15 Y. A. Chouala, "Conjoncture sécuritaire, champ, p. 2.

16 E. Sourna et Loumtouang, "Darak et la problématique de sécurisation des frontières internationales du Cameroun (1985-2010)", Annales de la Faculté des Arts, Lettres et Science Humaine, Université de Ngaoundére, 2012, p. 13.

17 Ibid.

18 H. Abdouraman, "Le conflit frontalier Cameroun-Nigéria dans le lac-Tchad : les enjeux de l'ile de Darak, disputée et partagée", Cultures et Conflits, n° 72, 2008, p. 33.

19 F. Bambou, " Bakassi : Comment Paul Biya abandonne les frontières", La Nouvelle Expressions, 18 aout 2006.

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police et de gendarmerie). Cette porosité des frontières camerounaises facilite une intrusion des trafiquants et des combattants de mouvements insurrectionnels20.

Cette politique laxiste du Cameroun donne des envies hégémonies à son voisin Nigéria. L'armée fédérale viole unilatéralement les frontières camerounaises en 1981. Cette violation de l'espace territorial camerounais provoque une crise diplomatique entre les deux Etats21. Suite à un accrochage entre les forces de défense camerounaises et nigérianes survenu lorsqu'une flottille de l'armée nigériane viole les eaux territoriales camerounaises. L'armée camerounaise riposte farouchement à cette agression mais elle est impuissante à une immigration massive de la population provenant des Etats voisins en proie à des crises internes entre (1960-1982)22.

La sous-région est victime d'une déliquescence des systèmes institutionnels, politiques et géographiques. A la fin des années 1970 et au début des années 1980 le lac Tchad est victime d'un assèchement intense. Le lac passe de 23 000 km2 à 2 000 km223 provoquant une vaste migration des pécheurs nigérians en terre camerounaise au détriment du respect des frontières interétatiques entre le Cameroun et le Nigéria. Ces pécheurs s'installent sur l'ile de Darak et forment une trentaine de villages pour une population estimée à 70.000 habitants24. Ils développent des activités commerciales dans la zone. A cette crise géographique s'ajoute les crises politiques dans les Etats voisins qui offrent une opportunité aux entrepreneurs de la criminalité de développer une industrie de la drogue, du trafic d'armes etc.25. Le Cameroun qui ne dispose pas d'un véritable maillage sécuritaire et donc l'absence institutionnelle est fortement ressentie, va devenir une base arrière à ces agents du crime. Cette délocalisation de la criminalité va transformer les iles Bakassi et Darak en sanctuaires du crime.

La non fiabilisation des zones de Darak et de Bakassi par le Cameroun a permis une installation massive des nigérians. Ces derniers bénéficient des richesses qu'offre la zone. C'est le cas de Darak où plus de 90 % de la population est d'origine nigériane et pratique la pêche en territoire camerounais26. L'ile de Darak est la plaquette tournante du commerce du poisson. L'abandon de la zone par le Cameroun permet l'installation de l'administration nigériane dans le territoire camerounais pour contrôler l'activité commerciale qui s'y déroule.

20 E. Sourna, Loumtouang, als," Darak et la problématique de sécurisation", p. 112.

21 Ibid.

22 Ibid.

23 J. V. N. Ebodé, "Structuration de la puissance continentale : l'Afrique occidentale hors- jeu" ; Diplomate Hors Série, n° 12, 2010, p. 4.

24 Ibid.

25 H. de Prince Pokam, Le Cameroun à l'épreuve de l'insécurité en Afrique Centrale depuis le nouveau millénaire, paris, L'Harmattan, 2008, p. 24.

26 Ibid.

31

Cela s'effectue le 17 mai 1987 lorsque le Nigéria hisse son drapeau sur le territoire camerounais. Un programme expansionniste est mis en place par les autorités nigérianes pour s'emparer d'une trentaine d'iles camerounaises 27 . En guise de réactions les autorités camerounaises saisissent l'ambassadeur Nigérian au Cameroun le 11 avril 1994. Abuja affirme sa paternité sur l'ile de Darak. Il décide d'enlever et de remplacer les chefs locaux camerounais de la zone par des chefs nigérians. D'un côté, une fois de plus l'Etat hégémoniste nigérian viole la souveraineté du territoire camerounais28. De l'autre côté l'impuissance du pouvoir de Yaoundé à garantir la sécurité au niveau de sa frontière.

Le remaillage territorial de la frontière camerounaise par l'administration nigériane conduit à l'instauration d'une politique de pillage et de rente par les forces nigérianes. A

travers une fixation exorbitantes des taxes infligées aux camerounais. Derrière cette
augmentation des taxes les autorités nigérianes fixent dépeuplées l'ile camerounaise de ses fils. Les populations camerounaises vivant dans cette zone frontalière sont victimes d'un harcèlement moral des autorités nigérianes. Les autorités camerounaises décident de prendre le taureau par les cornes en réformant la structure étatique.

Des reformes vont se suivre, toutes dans l'optique d'assurer la présence de l'Etat dans toute l'étendue du territoire camerounais. Il s'agit de la restructuration de la commission nationale des frontalières le 27 juillet 2001 par le Président Biya 29 . Le président en restructurant cette commission a pour objectif de la rendre plus dynamique et opérationnelle. Deux jours plutôt le président signait un décret réorganisant la Gendarmerie Nationale. Ici également l'objectif est d'assurer un maillage sécuritaire conséquent dans toute l'étendue du territoire. Après la reconnaissance de la paternité du Cameroun en 2002 à la suite de la décision de la Cour Internationale de Justice. Le pouvoir érige Darak le 24 janvier 2004 en chef-lieu du département du Logone-et-Chari. Cette mesure entre en droite ligne dans la théorie administrative qui consiste à rapprocher les institutions des administrés30. Durant cette crise frontalière l'Etat camerounais a montré des carences au niveau sécuritaire. Conscient des lacunes capacitaires de ses administrateurs sécuritaires. Il opte apporter une réponse structurelle à ce problème. La solution vient du décret du 22 mai 2008 portant création de l'école internationale des forces de sécurité. Cette école a pour mission de rehausser le niveau stratégique, tactique et opérationnel des forces de sécurité intérieure camerounaises.

27 H. Abdouraman, "Le conflit frontalier Cameroun-Nigéria dans le lac Tchad : les enjeux de l'ile de Darak, disputée et partagée ", Cultures et Conflits, 2008, p. 8.

28 Ibid.

29 Ibid

30 Ibid.

32

3- La grève de la faim de février 2008 : le manque de justesse opérationnelle des forces de sécurité camerounaise

En février 2008, les rues camerounaises sont prises d'assaut par des jeunes. Ces derniers protestent contre « la vie chère »31. Cette situation vient rompre avec une période de stabilité intérieure qu'a connu le pays depuis la fin du processus de ré-démocratisation effectué au prix du sang entre 1990 et 1993.

En effet, les camerounais dans leur grande majorité depuis la mise en place des directives du FMI (Fond Monétaire International) survenues à partir de 1983 vivent dans la précarité. L'opérationnalisation des programmes d'ajustements structurels conduit à des licenciements important, ce qui donne lui à une paupérisation à grande échelle32.

A cette paupérisation, il faut ajouter l'incapacité de l'Etat à garantir l'accès aux services publics aux couches sociales les plus défavorisées (hôpitaux, logements, sécurité sociale etc...). Ces problèmes structurels ont permis la montée en puissance d'une violence latente. L'augmentation du prix du carburant en février 2008 a été l'occasion pour le magma (violence latente) de prendre la forme manifeste. Suite à la hausse du prix du carburant en février 2008 la plus part des ménages camerounais vont se retrouver face à des situations insolubles33. Car cette augmentation a entrainé la flambée du prix des autres produits. Pour attirer l'attention des décideurs politiques, quatorze organisations syndicales des transporteurs urbains et interurbains suivies par le syndicat national des transporteurs et conducteurs de mototaxis lancent un préavis de grève illimité en fin du mois de février 2008. Cette grève va paralyser les grands centres urbains : Yaoundé, Douala et les villes secondaires34. La grève lancée par les syndicalistes du transport bénéficie du soutien des citadins qui vont faire corps avec cette dernière.

Dans la ville de Douala, le SDF récupère le motif de grève des syndicalistes du transport pour en faire son combat contre le pouvoir en place. C'est ainsi que le parti lance un préavis de meeting qui devait être sanctionné par une marche dans les artères de la ville. Les organisateurs du meeting retiennent deux points pour meubler les échanges. A savoir : La critique de la révision constitutionnelle survenue un mois plutôt. Et la protestation contre la vie chère. Les autorités préfectorales de la ville de Douala face à l'engouement des populations pour la tenue de ce meeting vont l'interdire. L'annonce de l'interdiction du

31 J. Pierre, " Les » émeutes de la faim» : une lecture (géo-politique) du changement (social)", Politique Etrangère, 2009, p. 1.

32 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et logiques des émeutes de 2008", Alternative SUD, n° 53, 2008, p. 8.

33 A. Z. Tamekamta, "Février 2008, 10 ans après ! Retour sur le sens caché des « émeutes de la faim » au Cameroun ", CARPAD, Note d'enquête et de recherche, n° 1, Montréal, 2018, p. 2.

34 F. Eboko., "Cameroun ; acteurs et ", p. 7.

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meeting et la marche par les autorités préfectorales va mettre de l'huile dans le feu. Le jour prévu pour la manifestation, les leaders du SDF et quelques militants se sont réunis sur le site retenu pour la circonstance. L'objectif était d'informer sur la non-tenue du meeting et de la marche. Au moment où l'annonce est passée les forces de l'ordre font leur apparition.

Ils ont pour mission de disperser la foule présente sur le site. Pour remplir cette mission, les forces de l'ordre vont faire usage des bombes lacrymogènes dans un quartier populaire à Douala. Cette situation donne suite à un affrontement entre les forces de l'ordre et les habitants de ce quartier populaire35. C'est l'occasion pour tous ceux qui cherchaient à en découdre de passer à l'acte. L'on assiste à une explosion de la violence entre manifestants et forces de l'ordre dans la ville de Douala. Les forces de l'ordre vont essayer de rétablir l'ordre en faisant recours aux armes à feu. Cela va provoquer la mort de plusieurs personnes dans les rangs des manifestants. En dehors des pertes en vie humaines l'on assiste à des arrestations massives36.

La tournure des évènements va susciter de vives critiques auprès de la communauté nationale et internationale. Elles accusent le pouvoir d'employer des méthodes disproportionnelles à la menace afin de se maintenir au pouvoir au détriment de la démocratie. A celles-ci, il faut ajouter la remise en question du niveau capacitaire des forces de l'ordre camerounaises à pouvoir encadrer les nouveaux types de menaces. Les autorités camerounaises qui sont très attachées à l'image du pays vont répondre.

La réponse n'est autre que la création quatre mois après les émeutes d'une école internationale de sécurité. Elle devient un instrument de matérialisation des politiques publiques locales dans le domaine sécuritaire. La naissance de cette structure a été influencée par des facteurs endogènes et exogènes. Après avoir présenté les facteurs endogènes de la création de l'EIFORCES. La présentation des mobiles exogènes semble nécessaire car l'EIFORCES est une structure internationale oeuvrant dans la préservation de la paix. Le Cameroun via l'EIFORCES envisage apporter des solutions aux problèmes d'insécurités que vit le monde

35 N° 9046/5245-34 Cameroun tribune, février 28, 2008, p. 7.

36 F. Eboko, "Cameroun : acteurs et ", p. 55.

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Photo n° 1 : Le traitement des émeutes de la faim de 2008 par la presse camerounaises

37 A. Bernard, "Le 11 septembre 2001 et ses conséquences", Eclairage du Grip, Bruxelles, 1er septembre 2021, p. 1.

Source : Cameroun tribune du jeudi, 28 février 2008, n° 9046/5245 -34 année.

B- Les fondements conjoncturels de la naissance de l'EIFORCES « du dehors »

La naissance de l'école internationale des stratèges de sécurité d'Awae au Cameroun trouve sa raison d'être dans les différentes crises sécuritaires que vit le monde. Dans un monde de plus en plus interconnecté où le principe de frontière à tendance à disparaitre pour céder place au village planétaire, tous les acteurs sont conviés afin de construire un espace d'épanouissement prospère et stable. Le Cameroun a répondu à ce défi à travers la création de l'EIFORCES. En mettant sur pied cet établissement, les autorités camerounaises veulent apporter des réponses aux situations crisogenes extérieures. Dans cette réflexion, l'accent est mis sur la présentation de ces crises sécuritaires du dehors.

1. Les attentats du 11 septembre 2001 : la riposte contre le terrorisme

Le 11 septembre 2001, le monde vit un évènement historique qui va changer le cours de l'histoire. Il s'agit des attentats perpétrés sur le sol américain par dix-neuf terroristes appartenant à Al Quaida. Ces derniers vont prendre d'assaut quatre avions de ligne37. Deux de

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ces avions auront pour cible les tours jumelles du World Trade Center à New York. Ils vont s'écraser sur le centre de la puissance économique américaine. Un autre de ces avions s'écrase sur le pentagone à Washington, bâtiment abritant le quartier général des forces armées américaines. Le quatrième échoue au niveau de la maison Blanche siège de la présidence américaine, lieu incarnant la puissance de la politique et la diplomatie américaine. Ces attentats portent un coup à l'orgueil des Etats Unis et à l'ordre mondial. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale les Etats Unis héritent de la lourde responsabilité de protéger et préserver la sécurité mondiale.

Les terroristes choisissent une heure haute symbole dans le quotidien des américains pour attaquer ces édifices incarnant le Soft-power américain38. Il s'agit de 9 heures sur la côte Est des Etats Unis et 15 heures en Europe39. L'objectif est d'installer la psychose auprès de la communauté américaine et internationale. Ceci grâce à l'effet communicationnel. En effet, au moment où les faits se déroulent, les téléspectateurs vivent en direct l'effondrement des tours jumelles, la remise en question de l'hégémonie américaine et de l'ordre mondial. La communauté internationale se mobilise pour barrer la voie à cet ennemi. Il s'agit des groupes terroristes.

L'entrée en scène de cet acteur a suscité des vives mobilisations auprès des autorités américaines et de la communauté internationale. Pour ralentir les effets néfastes du terrorisme, les acteurs mondiaux remettent la sécurité au centre du débat. L'on passe de la sécurité domestique auxiliaire de la sécurité intérieure à une sécurité allant au-delà des frontières. La nouvelle approche sécuritaire devient proactive. Désormais, les moyens sont mis en oeuvre afin d'anticiper tous les actes terroristes. Parmi ces outils d'anticipation des actes terroristes, il y' a la création de structures d'encadrement sécuritaire. C'est le cas de l'école internationale camerounaise d'Awae qui oeuvre pour un renforcement des capacités en matière de lutte contre le terrorisme. Ce renforcement des capacités s'effectue dans un environnement pédagogique hautement coopératif (coopération policière).

Le Cameroun très attaché aux valeurs de paix et de solidarité internationale, va créer une école de sécurité internationale dont le but est, de former des experts dans le champ sécuritaire afin d'anticiper sur des menaces sécuritaires et terroristes. Les dirigeants camerounais en créant l'EIFORCES ont à coeur de répondre aux problèmes sécuritaires qui frappent le monde. La création de cette école trouve sa raison d'être dans d'autres faits

38 Une expression employée comme synonyme de politique d'influence (économique, culturelle, idéologique) initiée par l'Etat américain.

39 A. Bernard, " Le 11 septembre ", p. 3.

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marquants de crises sécuritaires perturbant la stabilité du monde en général et l'Afrique en particulier. C'est le cas des crises sécuritaires qu'a vécu la Côte d'Ivoire. Le Cameroun sous l'égide des Nations Unies a eu à déployer ses forces de sécurité dans ce pays ami. Les autorités camerounaises en dehors de l'envoi d'un contingent ont pensé apporter une solution aux crises sécuritaires internationales.

2- Les crises ivoiriennes : L'urgence d'une amélioration de la gouvernance sécuritaire

Les crises ivoiriennes sont les fruits des causes structurelles et conjoncturelles. L'analyse des mobiles structurels, fait évoquer les pesanteurs historiques. Il est question à ce niveau de la configuration politico-administrative héritée de la période coloniale40. Pendant cette période, les colons lors du processus d'installation des administrations avaient privilégié les zones permettant l'écoulement aisé des produits de premières nécessités aux périphériques. Le maillage administratif et économique coloniale en Côte d'Ivoire est plus accentué à Abidjan au détriment du nord du pays41.

Cette implantation donne suite à des disparités. Elles sont observables au niveau infrastructurel. Certaines zones sont plus émancipées que d'autres. Et la présence de l'Etat est à travers ses services publics est inexistante. En Côte d'Ivoire, le Sud du pays se développe considérablement par rapport au Nord du pays. A ces disparités administrative-économique, il faut ajouter le processus d'étatisation survenu avant la construction d'un sentiment d'appartenance à une même entité territoriale42. Après l'obtention de sa souveraineté la construction d'un sentiment d'appartenance se fait autour du président Boigny. Avec la réouverture démocratique, l'adoption d'une constitution démocratique a amplifié les tensions latentes dans le pays. Néanmoins, le pays va connaitre la tenue d'une élection présidentielle.

Les résultats de celle-ci vont reconduire au pouvoir le président sortant. Il n'ira pas au terme de ce mandat car en 1993 il décède. Son successeur est le Président de l'Assemblée Nationale Henri Kona Bédié a la charge de terminer le mandat et d'organiser une élection. Ce fut le cas en 1995 lorsqu'il organise la deuxième élection à l'ère du multipartisme. Cette dernière est tachée de plusieurs irrégularités et se tient dans un climat violent. Néanmoins, le nouveau pouvoir va tenir les commandes du pays jusqu'en 1999. Date à laquelle le pays fait face à un coup d'état orchestré par un groupe de soldats.

40 N. Labonté," La guerre civile en côte d'Ivoire : L'influence des facteurs économiques, politiques et identitaires", Mémoire en Droit, Université de Laval, 2006, p. 73.

41 Ibid.

42 Ibid.

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En décembre 1999, un groupe militaire déclarant faire partie d'une mission onusienne en Centrafrique réclamant leurs primes prendre d'assaut la télévision et la radio nationale ivoirienne. Le lendemain de cette prise d'assauts sur la télévision nationale, le général Guéi annonce le délogement de Bédie comme Président et de son gouvernement43. Les commandes du pays vont être assurées par le comité national du salut dont le général Guéi est le meneur. Ce comité dit vouloir balayer la maison. Cela suppose préparer un terrain propice pour la tenue d'une l'élection transparence.

Passant de la parole à l'acte, une élection a lieu le 22 septembre 2000. Au lendemain de l'élection, la commission électorale annonce le candidat de FPI en tête des résultats de cette élection. Le général Guéi candidat à cette élection dans une annonce télévisée discrédite les résultats de la commission électorale. Refusant de céder le pouvoir au candidat du FPI. Face à cette situation des mobilisations menées par les militants du FPI avec le soutien de certains éléments des forces de défense et de sécurité donnent lieu au délogement du général Guéi. Ces manifestations coutent la vie à 76 personnes à Yopougon44.

Le candidat du FPI Laurent Gbagbo est rétabli dans ses droits par la cour suprême. Il accède un pouvoir dans un environnement otage de plusieurs tensions. Ces tensions vont déboucher le 19 décembre 2002 sur une tentative de coup d'état qui va muter en une rébellion armée. Les rues d'Abidjan connaissent le 19 septembre 2002 une fusillade. Orchestré par un groupe de mutins de l'armée régulière ayant pour leader Soro Guillaume. Ce mouvement de mutins fustige le délestage que vivent les populations du Nord45. Cette crise politico-militaire va déboucher sur une division ethno-politique. Le Nord du pays musulman est soupçonné de soutenir la rébellion et le sud semble très proche du pouvoir.

Cette division ethno-politique va mettre de l'huile au feu. Le pays vit une balkanisation territoriale dans laquelle la rébellion occupe les deux tiers du territoire46. Les populations hors zone du contrôle de l'Etat sont victimes de plusieurs atrocités de la part des rebelles.

La détérioration sécuritaire que la Cote d'Ivoire vit à travers cette crise politico-militaire suscite l'attention de la communauté internationale. Pour une sortie de crise la France va convoquer les différentes parties à Marcoussis en janvier 2003. Les clauses de cette rencontre ne sont pas respectées par les différentes parties. Ce qui conduit à la rencontre d'Accra en juillet 2004. L'implémentation de ces accords semble impossible dans un

43 N. Labonté, "la guerre civile...", p. 37.

44 RAIDH, "Cote d'Ivoire : une décennie de crises graves non encore punis ", Freedom House, p. 10.

45 Ibid.

46 Ibid

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environnement sujet à la violence. Les forces de sécurité ivoiriennes sont dans l'incapacité de garantir la sécurité sur l'ensemble du territoire47. Les troupes françaises sur le sol ivoirien demandent le soutien d'un contingent onusien. L'arrivée de ce dernier n'a pas pu garantir la mise en place du processus de paix48.

Les crises ivoiriennes soulèvent le débat sur la capacité des forces de sécurité africaines à faire face aux problèmes sécuritaires. Dans le cas d'espèce l'on voit une armée victime d'un schisme en interne. Au problème d'encadrement et formation sécuritaire donc souffre l'armée ivoirienne, s'ajouter l'éternel débat sur l'inefficacité des missions de Maintien de la Paix de l'ONU en terre africaine. Les autorités camerounaises décident de créer un établissement sécuritaire. Ce dernier a pour mission de former les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers dans les domaines de la sécurité intérieure et extérieure. L'Afrique francophone connait un déficit chronique de ces forces de sécurité dans les Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies. Or, la majeure partie des opérations onusiennes en Afrique se tiennent en zone francophone. Les Etats africains sont ainsi interpellés à réajuster les politiques sécuritaires afin de faciliter une présence plus conséquente des acteurs sécuritaires et civils aux OMP.

3- La minorisation policière francophone aux OMP : l'EIFORCES instrument de revitalisation

Au lendemain de la guerre froide le conseil de sécurité des Nations Unies va se réajuster face à la généralisation des conflits intra-étatiques en Afrique. Ces conflits causent la dilatation de l'Etat central provoquant une détérioration de la sécurité intérieure, extérieure et expose la population à divers types de souffrances. Pour remédier à cette situation l'ONU va faire recours au chapitre VII sur le droit humanitaire pour concevoir une nouvelle génération des opérations de Maintien de la Paix. Dans le désir de mettre les acteurs sécuritaires africains au coeur des mécanismes de résolution de leurs conflits et afin de leur permettre d'acquérir l'expérience.

L'ONU va se déployer sur les zones conflictogenes africaines ceci grâce à ses casques blues et de ces experts civils. Les forces de sécurité africaines prennent part à cette activité. Dans l'intervalle 1989 à 1994, le nombre de casques bleus d'origine africaine est équivalent à 10.000 hommes. Ils sont majoritairement issus des Etats d'Afrique anglophone49. A savoir

47 M.E. Owona Nguini, " la Cote d'Ivoire entre paix et guerre", Enjeux n° 22 Janvier-mars , 2005, p. 3.

48 Ibid.

49 B. Traore, "L'Afrique dans les opérations de Maintien de la Paix : Evolutions d'une participation de plus en plus importante", Bamako, Rev hist archéol afri (Godo Godo), 2012, p. 6.

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Ghana (1780), Zambie (1307) et le Kenya (1099). Pour pallier à ce gap sécuritaire, plusieurs initiatives sont mises en place par les acteurs africains et internationaux.

La France sous l'égide des Nations Unies lance un programme de renforcement des capacités des forces africaines en 199450. Ce programme vise à rebooter le niveau capacitaire des forces africaines dans le domaine du Maintien de la Paix. Il est question de faire des africains les garants des opérations de Maintien de la Paix dans leur continent. Et pour ça le REMCAP leur fournit des compétences nécessaires dans la conception, l'opérationnalisation des missions de Maintien de la Paix. A travers le projet Recamp la France apporte un appui aux Etats africains en matière de démocratie, du respect des droits de l'Homme et de partage d'expertise stratégique militaire et policière51. Le Cameroun au travers de son Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de l'Ordre (CPTMO) créé en 2000 bénéficie de ce programme. Il devient une école nationale à vocation régionale. Permettant la formation de plusieurs éléments de gendarmerie (sous-officiers et officiers) au maintien de l'ordre. Cette école en quelques années d'existence va contribuer largement au rehaussement capacitaire des forces de sécurité d'Afrique et particulièrement d'Afrique francophone.

En juillet 2004 alors qu'a lieu une cérémonie de remise des épaules aux stagiaires du CPTMO présidé par le Secrétaire d'Etat à la Défense en Charge de la Gendarmerie Nationale, l'ambassadeur des Pays Bas louant les efforts du Cameroun, va émettre l'idée de création d'une structure policière plus grande. L'idée émise par le diplomate des Pays Bas sera débattue par des officiers de gendarmerie camerounais outillés dans les domaines du maintien de l'ordre et de la paix. Les participants discutent sur une possible création d'un établissement d'une grande envergure permettant l'amélioration de la gouvernance sécuritaire au Cameroun, en Afrique et dans le monde.

Après une période de stagnation des débats en 2006, le Ministre Délégué en Charge de la Défense met sur pied un groupe interministériel en charge de maturer le projet de création d'un centre international assurant la formation sécuritaire de plusieurs acteurs policiers, gendarmes africains et étrangers52. Les travaux sont assurés par le Général de brigade OBAMA Isidore. Les intervenants appartenaient à plusieurs services ministériels. Entre autre : les experts du Ministère des Relations Extérieures, les membres du Secrétariat Général

50 L. Moneuse, Infanterie, "Améliorer notre modèle de « formation des formateurs » du PMO : le Recamp rénové, une piste sérieuse pour compléter l'offre français", 6e BIMa, Edition : avril 2020, p. 27.

51 B. Yangono Houmkimi, "L'évolution de l'intégration sous régionale en Afrique Centrale de l'AEF à la CEMAC 1919-2017 : permanences et mutations", Mémoire en Histoire, Université de Yaoundé I, 2019, p. 92.

52 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 07 mars 2022.

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à la Présidence de la République du Cameroun, les Experts de la Délégation Générale à la Sureté Nationale et du Ministre de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

Les attentes à l'égard de cette structure sont énormes. Les acteurs nationaux et internationaux souhaitent s'appuyer sur cette structure pour drainer un nombre important des acteurs francophones de la CEEAC vers une grande participation aux OMP53. Le projet de création de l'EIFORCES a été accompagné par une élaboration des textes garantissant le bon fonctionnement de la structure. L'exposé sur les contours juridiques et normatifs encadrant l'EIFORCES aura lieu dans les lignes suivantes.

II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES

Dans cette partie, les analyses portent essentiellement sur l'encadrement juridique de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité. Une bonne clarification du cadre juridique et normatif de l'EIFORCES exige nécessite une telle structuration. Au premier plan, le débat est centré sur la présentation du texte de création de l'EIFORCES. La seconde manche prospecte sur le texte portant organisation de l'EIFORCES.

A- Présentation du décret de création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité de 2008

Le 22 mai 2008 le président de la République du Cameroun son Excellence Paul Biya signe un décret. Il s'agit du décret N°2008/179 du 22 mai 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité. Ce décret comporte six articles dont l'analyse semble nécessaire. Son article premier porte deux aliénas chacun ayant une spécificité54.

Dans son aliéna un le décret donne vie à l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité en abrégé EIFORCES. C'est un établissement de formation du personnel de police/gendarmerie et civil. En lui conférant un statut international, les autorités camerounaises ouvrent les portes de cette structure aux acteurs sécuritaires du dehors en renforçant les capacités des acteurs sécuritaires de ces pays amis. Le Cameroun en créant l'EIFORCES répond à une exigence onusienne. Celle dédie à la formation du personnel de la composante police dans les missions de Maintien de la Paix.

53 AIE, Rapport sur la présentation des travaux du groupe projet EIFORCES, 2011, p. 3.

54 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).

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Le deuxième aliéna de l'article premier dévoile la tutelle de l'EIFORCES. Cet établissement est placé sur l'autorité du ministre en charge de la défense et relève spécifiquement du domaine de la gendarmerie. A ce niveau deux constats sont effectués. A la création l'EIFORCES était uniquement un centre accueillant les éléments de la gendarmerie. Son premier personnel est uniquement constitué des éléments de la gendarmerie camerounaise. A sa tête se trouve un officier général de Gendarmerie portant le titre de COMEIFORCES55.

Dans l'article deux du décret, le décideur politique dote l'EIFORCES d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière. Dès sa création elle devient un établissement public administratif de droit camerounais.

Le troisième article est indicateur du lieu d'implantation de cet établissement. Il s'agit de l'arrondissement d'Awae situe dans le département de la Mefou et Afamba dans la région du centre du pays.

Le quatrième article décline les missions de l'Ecole Internationale de Sécurité d'Awae. L'EIFORCES d'après le décret à trois missions. Elles sont56 :

- Former et perfectionner les unités constituées de type gendarmerie et police aux opérations de Maintien de la Paix ;

- Former et perfectionner les experts civils et militaires aux opérations de Maintien de la Paix ;

- Préparer et évaluer les personnels destinés aux opérations de Maintien de la Paix.

L'article cinq du décret annonce l'élaboration d'un texte particulier du président de la République portant sur l'organisation et le fonctionnement de cette école sécuritaire d'Awae.

Le dernier article parle de la vulgarisation du décret de création de l'EIFORCES dans les deux langues officielles.

Après sa création en 2008 l'EIFORCES, ce centre d'excellence de la CEEAC et de l'Union Africaine va connaitre un fonctionnement timide. Ceci est dû à la période de transfert des compétences entre les formateurs français du CPTMO et les formateurs camerounais désignés par l'EIFORCES. A la timidité opérationnelle due au transfert des compétences ; Il faut ajouter la période d'élaboration du texte portant organisation et fonctionnement de cette structure sécuritaire. Sans ce texte l'école ne pouvait pas aisément accomplir ses missions.

55 Titre donné au Général de brigade Mohamadou Hamadicko le 11 mars 2011 lors de sa nomination par le Président de la République à la tête de l'EIFORCES.

56 AIE, décret n° 2008/179 du 22 mai 2008) portant création de ..., Article 4.

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B- Présentation du texte portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES

Comme prévue dans le décret de création de l'EIFORCES dans son article cinq. Un texte particulier sur l'organisation et fonctionnement de l'école de sécurité d'Awae voit le jour le 25 juin 201257. Il s'agit du décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 signé du président de la République du Cameroun statuant sur l'organisation et fonctionnement de l'EIFORCES. L'analyse du contenu de ce décret est fort indicateur car, il permet une meilleure compréhension de l'organisation et le fonctionnement de l'école des stratèges sécuritaires d'Awae.

Le titre premier du décret parle des dispositions générales de l'EIFORCES. Comme disposition générale nouvelle, il y'a l'introduction de la Sûreté Nationale dans la tutelle technique de l'EIFORCES. L'arrivée de la Sûreté Nationale donne à l'école internationale d'Awae une cotutelle technique entre le Ministère de la Défense (Gendarmerie Nationale) et la Sûreté Nationale58. Les autorités camerounaises en associant ces forces régulières dans le fonctionnement et la gestion de l'EIFORCES fixent deux objectifs.

Le premier objectif est de renforcer les capacités de ses forces régulières en charge de la sécurité intérieure, extérieure et celle des pays amis. Derrière cette cotutelle Gendarmerie/Police le Cameroun promeut l'harmonisation des standards communs entre les forces de Police et de Gendarmerie destinées aux opérations de paix dans le cadre des missions onusiennes et de l'Union Africaine59.

Le titre deux du décret s'attarde sur l'organisation et le fonctionnement de l'EIFORCES. Il présente les trois organes administratifs de l'école internationale d'Awae. A la suite, il déroule les attributions, la composition du conseil d'administration et la direction générale de l'EIFORCES. Sans oublier les directions que renferme la direction générale de l'école des stratèges sécuritaires d'Awae.

Les titres quatre et cinq portant respectivement sur les modalités de financement de l'Ecole et des dispositions finales, ils évoquent tour à tour les sources d'approvisionnement du budget de l'EIFORCES, et les méthodes de recrutement du personnel de l'EIFORCES. A ce niveau, le texte informe sur les méthodes de recrutement du personnel de l'EIFORCES. Les personnels civils, de la Gendarmerie et de la Police sont mis à disposition par leur

57AIE, décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de ..., Article 5.

58 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 Portant Organisation de ..., Article 4.

59 AIDEE, catalogue des formations, p. 3.

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administration respective60. Le personnel issu du recrutement direct de l'EIFORCES relève du code du travail.

L'analyse du cadre juridique de l'EIFORCES a permis l'évocation des deux textes qui constituent cette structure sécurité. Il s'agit du décret de création du 22 mai 2008 et du texte portant organisation et fonctionnement de l'école du 25 juin 2012. Ces deux textes permettent de comprendre le socle juridique sur lequel l'action de l'EIFORCES se réfère. Après la présentation de ces textes, Il est important de présenter les organes administratifs de l'EIFORCES incarnées par des acteurs qui assurent le fonctionnement quotidien de la structure camerounaise.

III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE L'EIFORCES

Pour assurer le suivi et l'accomplissement de sa politique sécuritaire nationale et internationale, le Président dote l'EIFORCES d'organes administratifs. Il s'agit de trois organes d'administrations, ces organes sont échelonnés au niveau de la chaine de décision. Il se présente comme suit : le Conseil d'Administration, la Direction Générale et les Organes consultatifs61. Une présentation ample de ces organes administratifs de l'école d'Awae effectue dans les grands axes qui meublent cette analyse.

A- L'Organe Administratif de niveau Stratégique de l'EIFORCES : le Conseil d'Administration

Le Conseil d'Administration de l'EIFORCES est l'instance supérieure de gestion et de contrôle de l'établissement sécuritaire internationale d'Awae. Il est chargé d'approuver les modalités d'organisation et de fonctionnement de l'EIFORCES. Le Conseil d'Administration de l'EIFORCES se réunit deux fois par an en session ordinaire sur la convocation du Président de cet organe administratif et peut se réunir en session extraordinaire en cas de besoin62. Ces décisions sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés en cas de partage des voix celle du Président du conseil est prépondérante63. Il est composé d'acteurs administratifs camerounais et des acteurs administratifs étrangers. Les modalités d'adhésion au conseil administratif de l'EIFORCES diffèrent en fonction de la nature des acteurs. Dans la première sous-articulation de ce travail, il est présenté les membres camerounais de

60 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 ..., Article 39.

61 Ibid, Article 4.

62 Ibid, Article 5.

63 Ibid.

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l'organe administratif exécutif de l'EIFORCES et la deuxième sous-articulation illustre les membres étrangers de cet organe.

1- Les acteurs stratégiques camerounais du Conseil d'Administration de

l'EIFORCES et leurs missions

Pour les administrations camerounaises présentent au Conseil d'Administration de l'EIFORCES, le statut de membre est obtenu par décret présidentiel pour une durée de trois ans renouvelable64. Ils appartiennent à plusieurs administrations de nature différente dans les tirets suivants, nous les présentons individuellement en évoquant les raisons de leur choix comme membre du conseil d'administration de l'EIFORCES.

- Le Ministre Délégué à la Présidence en charge de la Défense

Le Ministre Délégué à la Présidence en charge de la Défense est au coeur de l'implémentation de la politique de Défense et de Sécurité nationale65 et internationale camerounaise66. C'est la raison pour laquelle, il prend part comme membre et Président du conseil d'administration de l'EIFORCES. Il a entrepris plusieurs initiatives pour permettre la création et la montée en puissance de l'EIFORCES. Il a mis en place plusieurs commissions de réflexions sur la création d'un centre de formation dédié aux opérations policières de Maintien de la Paix. A l'instar du groupe de réflexion interministériel chargé de faire les propositions en vue de la création dudit centre67.

Au niveau fonctionnel l'EIFORCES, suite au décret portant création est logée dans l'arrondissement d'Awae dans le patrimoine foncier du Corps des bérets rouge. Ce corps est placé sur l'autorité du Ministre de la Défense, qui est chargé de veiller à la sauvegarde de son patrimoine, de la mise en oeuvre de la politique de défense. Il lui revient la charge du suivi de la coopération militaire. Ces mobiles semblent motiver la décision du Président de la République de mettre le MINDEF à la tête du Conseil d'Administration de l'EIFORCES.

En sa qualité de président du conseil d'Administration le MINDEF convoque les sessions ordinaires du conseil. Le conseil d'Administration de l'EIFORCES se réunit deux fois en session ordinaire et peut également se rencontrer en session extraordinaire sur convocation du Président de l'organe ou de la majorité des deux tiers de ses membres. Lors des travaux du conseil d'Administration les décisions sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés. En cas de partage des voix celle du président du conseil est

64 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 ..., Article 8.

65 AMINDEF, décret n° 2001/177 du 25 juillet 2001 Portant Organisation du Ministère de la Défense, Article 1, aliéna 1.

66 Ibid., Article 5.

67 AIE, Processus de création et de montée en puissance de l'EIFORCES, 2012, p. 1.

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prépondérante. Il assure l'adoption du règlement intérieur lors de la première session ordinaire du conseil.

Après avoir présenté le président du conseil d'administration de l'EIFORCES et des raisons qui semblent le portée à la tête dudit conseil. Il ne reste qu'à présenter les autres membres de cet organe.

- Le Ministre chargé des Relations Extérieures ou son représentant (MINREX)

Il fait son entrée dans le conseil d'administration de l'EIFORCES le 26 octobre 2015 suite à un décret du Président de la République du Cameroun68. Il y'a plusieurs mobiles qui justifies la présence du MINREX dans l'organe de gestion suprême de l'EIFORCES. Parmi ces raisons, Il y'a eu une participation active d'une délégation du MINREX au groupe projet interministériel de création et de maturation de l'EIFORCES 69 . Au regard du statut international de l'école, il semblait judicieux d'intégrer le Ministre de Relations Extérieures dans la gestion de l'EIFORCES. Car ce dernier, est l'instrument d'implémentation de la vision présidentielle de la politique extérieure du Cameroun. Et à travers cette structure, le Cameroun s'engage à construire la sécurité au-delà de ses frontières et à interagir avec les partenaires internationaux.

Le MINREX se charge lors des conseils d'administrations de l'EIFORCES de veiller au respect du désir du Président de la République de faire du Cameroun la locomotive dans la lutte contre les problèmes sécuritaires en Afrique et, d'être un promoteur inlassable de la consolidation de la paix et de l'entente entre les nations dans le monde70. Après avoir abordé les raisons de la présence du MINREX du conseil d'Administration de l'EIFORCES. Il reste à évoquer un autre membre du conseil.

- Le Ministre des Finances (MINFI)

L'EIFORCES étant un établissement administratif de droit camerounais, la loi autorise le MINFI à suivre la gestion et les performances de ce genre d'établissement 71 . Par conséquent il devient automatiquement membre du conseil d'Administration de l'EIFORCES dès sa création ceci en conformité avec le texte du 22 décembre 1999. Ce texte confère au MINFI la tutelle financière des établissements publics de droit administratif camerounais. Il assure la mise à disposition du budget d'investissement public et du budget camerounais pour

68 AIE, décret n° 2015/472 du 26 octobre portant nomination d'un membre au Conseil d'Administration de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 1.

69 AIE, processus de création et de montée en puissance de l'EIFORCES, p. 1.

70 Y. A. Chouala, La politique extérieure du Cameroun : Doctrine, acteurs, processus et dynamiques régionales, Paris, Karthala, 2014, p. 57.

71 Loi n° 99/016 du 22 Décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, Article 8.

72 Décret n° 2005/195 du 10 juin 2005 portant organisation du Ministère de la Planification de la Programmation du Développement et de l'Aménagement du Territoire, Article 1.

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le fonctionnement de l'EIFORCES. Lors de la tenue des conseils d'administration, le MINFI s'assure du respect des engagements financiers pris par l'EIFORCES et de l'évaluation des projets contribuant à la montée en puissance de l'établissement sécuritaire. Un autre Ministre siège au conseil d'Administration de l'EIFORCES. Il s'agit du Ministre de la Planification, de la Programmation du Développement et de l'Aménagement du Territoire.

- Le Ministre de l'Economie de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT)

Il est en charge de l'élaboration des orientations générales et stratégies de développement à moyen et long terme et le suivi de leur mise en oeuvre72. Sa présence au Conseil d'Administration de l'EIFORCES est donc importante dans la mesure où cet établissement est un outil stratégie de développement. Le MINEPAT doit participer à la conception des orientations générales du moule sécuritaire internationale d'Awae. L'EIFORCES ambitionne renforcer la stabilité régionale. Ce renforcement de la stabilité régionale est propice à la réduction de la pauvreté. Cet idéal de l'EIFORCES est partagé par le MINEPAT d'où la présence du Ministre au conseil d'administration.

L'EIFORCES implémente une coopération technique internationale à travers le partage d'expertises sécuritaires dans le maintien de l'ordre et la paix. Ce partage s'opère entre les Dirigeants de l'EIFORCES et les acteurs internationaux du champ sécuritaire (l'ONU, l'UA et CEEAC etc.) Une prérogative relevant également du MINEPAT. Ayant en commun le même objectif le Président a trouvé opportun d'associer le MINEPAT dans la gestion et élaboration des activités de l'école des stratèges sécuritaires d'Awae.

La présence du MINEPAT dans le conseil exécutif de l'école internationale relève de la mission de ce dernier à assurer la promotion du développement au niveau national et international, il est aussi le responsable de l'aménagement territorial au Cameroun. C'est dans l'optique de veiller au respect de cet engagement ministériel que le MINEPAT supervise les activités d'aménagement territorial de l'EIFORCES. Au regard de ces éléments, il est judicieux de nommer le MINEPAT au Conseil d'Administration de l'EIFORCES. Les tutelles techniques l'EIFORCES officient également comme membre du conseil d'administration de l'école sécuritaire internationale d'Awae.

- Le Secrétaire d'Etat à la Défense en Charge de la Gendarmerie Nationale (SED/GN)

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Le Secrétaire d'Etat à la Défense en Charge de la Gendarmerie Nationale est l'administrateur camerounais en charge de la Gendarmerie Nationale. Il est responsable de l'administration de cette composante des forces de Défense73. Il lui revient la lourde tâche d'élaborer les règles et les directives nécessaires à l'accomplissement des missions de maintien de l'ordre et de la paix. Ce dernier dans l'accomplissement des missions de l'EIFORCES met son personnel à disposition de cet établissement sécuritaire et participe à l'élaboration des enseignements opérationnels dispensés par la structure. D'ailleurs la Direction Générale de la structure est assurée par un officier général de la Gendarmerie Nationale. Le Président en créant l'EIFORCES fait-elle la structure formatrice des composantes Gendarmerie pour le Maintien de l'Ordre et de la Paix. C'est en sa qualité d'administrateur de la Gendarmerie et de cotutelle technique qu'il assiste au conseil d'administration de l'EIFORCES au titre de membre de l'organe. Sa mission est de veiller au respect de la vision politique interne et extérieure dans le domaine sécuritaire dont l'EIFORCES a le devoir de matérialiser. Un autre acteur sécuritaire assure la cotutelle technique de l'EIFORCES est membre au conseil d'administration de l'école de stratégie sécuritaire internationale d'Awae, il s'agit du Délégué Général à la Sureté Nationale.

- Le Délégué Général à la Sureté Nationale (DGSN)

Il est chargé de concevoir les règles et de définir les orientations nécessaires à l'accomplissement des missions confiées à la Sûreté Nationale et à la mise en oeuvre de ses moyens d'actions74. L'EIFORCES ayant pour mission de former, entrainer et recycler les composantes Police/Gendarmerie, abrite à son sein les administrateurs de la Sûreté Nationale mis à disposition par le DGSN pour accompagner la structure dans la réalisation de ses missions. Le DGSN participe à l'élaboration des programmes de formation de l'EIFORCES et former ses administrateurs au sein de cette établissement. Dans un souci d'équilibre, le poste de Directeur Général adjoint revient à un haut fonctionnaire de police75.Lors des assisses, il veille au respect des engagements sécuritaires venant de sa hiérarchie, de la qualité de la formation que reçoit son personnel au sein de la structure. Le Président de la République accorde beaucoup d'importance à la réalisation de son idéal sécuritaire. C'est la raison pour laquelle son chef d'Etat-major Particulier est membre du conseil d'administration de l'EIFORCES.

73 Décret n° 2001/181 du 25 juillet 2001 portant organisation de la Gendarmerie Nationale, Article 6.

74Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002 portant organisation de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale, Article 8.

75AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article 14.

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- Le chef d'Etat-Major Particulier du Président de la République du Cameroun (CEM/PR)

Le chef d'Etat- Major Particulier du Président de la République prend part aux assisses du conseil d'administration de l'EIFORCES en qualité de membre76. Au regard du texte sur l'organisation et le fonctionnement de la Présidence de la République camerounaise d'après l'article cinquante-un (51), l'EMP/PRC a la charge d'examiner des affaires militaires qui lui sont confiées par le Président de la République77. Le CEM/PR est au coeur de la réflexion stratégique sécuritaire camerounaise car il conseille le Président de la République sur des questions militaires et sécuritaires. Le Président en créant l'EIFORCES ambitionne faire de la structure un label africain et mondial dans le secteur de la sécurité. Il est porteur de la vision présidentielle lors du conseil d'administration de l'EIFORCES. Le CEM/PR est responsable de l'élaboration des plans de sécurité en application aux directives du Président de la République. Au regard du cahier de charge du Chef d'Etat-Major Particulier du Président de la République, il a paru important de lui conférer le statut de membre du conseil d'administration de l'EIFORCES. Le CEM/PR n'est pas la dernière autorité militaire membre du conseil d'administration de l'EIFORCES. Le dernier membre militaire de conseil est le Chef de la division de la coopération militaire du Ministère de le Défense.

- Le Chef de la Division de la Coopération Militaire du Ministère de la Défense (CDIV/COOP/MINDEF)

La Division de la Coopération Militaire du Ministre de la Défense est un service rattaché au cabinet du Mindef. Elle est placée sous l'autorité d'un Officier supérieur de l'armée camerounaise. La division de la Coopération Militaire est l'organe en charge de la matérialisation de la politique internationale de sécurité et de défense du Mindef. En créant l'EIFORCES, les autorités camerounaises font de cet établissement un outil de promotion de la politique sécuritaire nationale et international, une mission est également partagée par la Division de la Coopération Militaire. Afin de permettre à l'EIFORCES d'étre plus éfficace dans la réalisation de la coopération sécuritaire le Président à trouver judicieux de faire du Chef de la Division de la Coopération Militaire du Ministère de la Défense un membre du Conseil d'Administration de l'EIFORCES. Au Conseil d'Administration de l'EIFORCES siége le Préfet du département de la Mefou et Afamba en qualité d'administrateur sécuritaire à caractère civil.

- Le Préfet du département de la Mefou et Afamba

76 AIE, document de présentation de l'EIFORCES, 17/10/2019, p. 6.

77 https://www. Prc.cm, président de la république du Cameroun : organisation et fonctionnement, consulté le 10 juin 2022.

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Le Préfet est un haut fonctionnaire nommé par décret présidentiel, il est le représentant du Président de la République, du gouvernement et de chacun des ministres78. C'est conforment à ces engagements que le Président de la République a trouvé important de faire du Préfet de la Mefou et Afamba un membre du conseil d'Administration de l'EIFORCES. Une structure installée dans sa circonscription administrative. Le Président en nommant le Préfet dans l'organe de gestion et de fonction de l'EIFORCES lui donne la possibilité d'assurer sa mission permanente, générale d'information et de coordination en matière sécuritaire, économique, sociale et culturelle à l'échelon de sa circonscription. Après avoir présenté les membres camerounais du conseil d'administration. Il reste à évoquer les membres étrangers du conseil d'Administration de l'EIFORCES.

2- Les acteurs stratégiques étrangers du conseil d'administration de l'EIFORCES

Lors des travaux de maturation et de mise en place de l'EIFORCES plusieurs acteurs internationaux ont vivement contribué à la création de cette école en lui donnant une homologation internationale 79 . Ils ont obtenu leur ticket de membre du conseil d'administration par ce canal. Pour les autres l'adhésion au conseil d'administration de l'EIFORCES est due aux contributions qu'ils octroient à l'EIFORCES. La qualité de membre pour les contributeurs s'obtient de deux manières, à savoir :80

-La mise en place sous l'autorité du Directeur Général de l'école, d'un ou plusieurs conseillers pour une durée fixée conventionnellement d'au moins 12 mois consécutifs.

-Par la mise en place de moyens significatifs financiers ou matériels appréciés par le conseil d'administration

Dès que ces conditions sont réunies, la qualité de membre contributeur est acquise. Soit au titre de la première année civile de fonctionnement de l'école ou au titre de chaque année civile ultérieure. Ces membres contributeurs sont :

- La Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale

L'Union Africaine dans son processus de construction de l'architecture et de mise en place de la force africaine en attente (FAA) avait recommandé à différentes organisations sous régionales du continent le développement simultané des composantes militaires, policières et civils pour constituer la brigade de Maintien de la Paix en Attente. La CEEAC qui représente

78Décret n° 2008/377 du 12 novembre 2008, fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services, Article 1.

79 En avril 2007 lors de la ténue d'un séminaire d'homologation des centres d'excellence sous régionale par la CEEAC. Le projet EIFORCES conduit par le Lieutenant- Colonel YOUSSA et le Chef d'Escadron YEBO avait été homologué par la CEEAC en centre d'Excellence sous régionale

80 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article 5.

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la communauté sécuritaire de l'Afrique Centrale se trouve cependant orpheline d'une structure de formation de la police et civil au standard des Nations Unies. Après avoir constaté ce manque le Cameroun décide de prendre le taureau par les cornes, en mettant sur pied un projet de création d'un centre de formation policière au Maintien de la Paix. Cette initiative connait l'approbation de la CEEAC qui fait de l'EIFORCES un de ces centres d'excellences81, cette homologation donne à cette organisation le statut de membre du conseil d'Administration de l'EIFORCES. Après la création de l'EIFORCES en 2008, la CEEAC emploie un expert du Centre Pearson pour le Maintien de la Paix afin de développer la stratégie de montée en puissance de l'EIFORCES. Les contenus pédagogiques de l'EIFORCES ont été conçu et approuvé par les observations de l'atelier de validation CEEAC-EIFORCES du 14 au 17 novembre 2011. L'EIFORCES depuis son projet de création, de maturation et de rayonnement national et international bénéficie du soutien de la France.

- La France

La France contribue à la maturation du projet de l'EIFORCES depuis 200682. Lors dde la maturation du projet de création de cet établissement deux coopérants sécuritaires prennent part aux séances de travail, il s'agit des Chefs d'Escadrons Jule le Bra et Marie83. Au lendemain de la création de l'EIFORCES le Secrétaire d'Etat français aux anciens combattants copréside avec le Secrétaire d'Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie Nationale camerounaise dans les salons du Gouverneur Militaire de Paris la cérémonie d'appel international à contribution aux financements de l'EIFORCES84. La coopération française et l'EIFORCES s'effectue grâce à la convention du programme : « d'appui français à l'EIFORCES ». La Direction de la Coopération Défense et Sécurité de la France a mis à la disposition de l'EIFORCES deux conseillers Techniques pour accompagner l'établissement dans son processus de rayonnement. Ces conseillers Techniques travaillent en étroite collaboration avec la Direction Générale de l'établissement sécuritaire, il s'agit des conseillers techniques numéro un et deux. La France finance la tenue de plusieurs stages à l'EIFORCES, notamment l'ex- module de Perfectionnement au Commandement Opérationnel (PCO) devenu stage de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS), le stage de Renforcement des Capacités des Formateurs des Unités de Police Constituées (RECFUPC), le stage des Formateurs des Unités de Police Constituées (FUPC), le stage de Moniteur de Franchissement

81 AIE, Processus de création et de montée en puissance, 2012, p. 1.

82 Ibid, p. 12.

83 Moussa Djoulde, 44 ans, formateur en Ordre Public à l'EIFORCES, Awae, 10 mars 2022.

84 AIE, processus de création, p. 1

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Opérationnel (MFO). C'est l'ensemble de ces éléments qui donne à la France une place de membre au conseil d'administration de l'EIFORCES. Elle est un partenaire stratégique de l'école internationale d'Awae. Sur le banc des partenaires stratégiques de l'école internationale d'Awae est assis le Japon.

- Japon/PNUD

Cet archipel d'Asie est fidèle à sa politique extérieure d'évitement adoptée au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale. Il participe à la montée en puissance de l'EIFORCES depuis 2009 à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il alloue un financement de plus de 700 000 dollars au projet « Développement des capacités institutionnelles de l'EIFORCES »85. Toujours par le canal du PNUD en 2012, le Japon finance la construction d'un centre multimédia et d'un centre de documentation. Il remet cette initiative à Douala les 04-08 décembre 2018 sur les Défis et enjeux de la cybersécurité et lutte contre la cybercriminalité au Cameroun. Il fait don de plusieurs matériels multimédias, roulants et mobiliers à l'EIFORCES86. En 2021, le Japon toujours sous couvert du PNUD finance plusieurs activités de rayonnement de l'EIFORCES conformément à la convention EIFORCES-Japon dont l'ardoise financière s'élève à 300 000 dollars américains destinées à l'organisation de deux séminaires et d'une conférence internationale87. Ses contributions japonaises concourent à l'accomplissement de la mission de cette structure et à son rayonnement. Au regard de l'importance des objectifs de l'EIFORCES, la structure compte plusieurs autres partenaires stratégiques.

- L'Union Européenne

Elle participe au rayonnement de la structure sécuritaire en finançant les misions statutaires de l'école. En 2014, elle accompagne l'EIFORCES dans l'organisation de l'exercice baptisé : « EUPST AWAE 2014 » 88 . Elle met des fonds à la disposition de l'EIFORCES pour son fonctionnement par l'intermédiaire de l'Union Africain. L'Union Européenne finance par l'entremise de la Cellule d'Appui à l'Ordonnateur National (CAON-FED) du MINEPAT l'organisation du Programme d'Appui à la Gouvernance des Infrastructures Régionales et Nationales en Afrique Centrale (PAGIRN) qui se tient dans les locaux de l'EIFORCES. Elle finance le programme de renforcement des capacités du personnel administratif de l'EIFORCES. Ceci à travers les voyages de formations à la Center

85 AIE, processus de création, p. 2.

86 AIE, Rapport des travaux du projet EIFORCES 2011, p. 12.

87 https://www.eiforces.gov.com coopération EIFORCES _JAPON/PNUD : La convention 2021-2022 ENTRE EN GARE, consulté le 17 juin 2022 à 13 h 14minutes.

88 C. A. Atemengue Ngobo, "L'EIFORCES au coeur de l'exercice `'EUPST Awae 2014» ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 11.

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of Excellence for Stability Units (CoEPSU) en Italie un centre d'excellence de l'Union Européenne.

- La Chine

Elle a doté la structure sécuritaire d'Awae du matériel roulant, à savoir : les véhicules de transport pour les exercices de maneouvre.

- USA

Elle a mis à la disposition de la structure du matériel d'éclairage, à savoir : un groupe électrogène

- L'Union Africaine

L'EIFORCES bénéficie de l'homologation de l'Union Africaine en qualité de centre d'Excellence. Elle finance la tenue de plusieurs activités de l'EIFORCES, à l'instar des séminaires de renforcement des capacités des administrateurs sécuritaires.

- Le Représentant Résident du système des Nations Unies au Cameroun.

La collaboration ONU-EIFORCES commence le 22 octobre 2007, lorsqu'elle abrite la conférence des donateurs du projet EIFORCES89. Après la création de l'EIFORCES deux experts des Nations-Unies ont supervisé la formation des formateurs en Ordre Public de l'EIFORCES entre 2008 et 201090. Il était question lors de cette formation de fournir des connaissances aux standards onusiens aux Formateurs de l'EIFORCES.

Au plan décisionnel, le conseil d'administration se trouve au niveau stratégique. Il est l'esplanade de conception de l'offre sécuritaire de la structure. Il repartie les quotas des stagiaires par pays demandeurs. Après avoir présenté les acteurs nationaux et étrangers du Conseil d'Administration de l'EIFORCES et les méthodes d'adhésion à cet organe administratif. L'EIFORCES compte trois organes administratifs et le conseil d'administration se trouve au premier niveau de l'échelon. Au deuxième niveau se trouve un organe exécutif.

B- L'organe administratif de niveau exécutif de l'EIFORCES : la Direction Générale

Les acteurs exécutifs de la gestion de l'EIFORCES représentent le noeud terminal de la structure. Au niveau de l'échelle décisionnelle de gestion de l'EIFORCES, ils se trouvent au niveau opérationnel et tactique. Ils ont pour prérogative de concrétiser les décisions du conseil d'administration en les opérationnalisant.

89 AIE, Les acquis de l'EIFORCES, 2014, p. 10.

90 Moussa Djoulde, 44 ans, formateur en Ordre Public à l'EIFORCES, Awae, 10 mars 2022.

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Une analyse sur les acteurs exécutifs de l'EIFORCES permet de différencier les éléments incarnant le rôle tactique de ceux incarnant le rôle opérationnel.

1- La Direction Générale

La Direction Générale de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae est assurée par un Directeur Général, un officier général de Gendarmerie nommé par décret du Président de la République du Cameroun91. Le Directeur Générale est assisté dans ses missions par un Directeur Général Adjoint haut fonctionnaire de police92. Il est également nommé par décret présidentiel. Le Directeur Générale et son Adjoint proviennent des tutelles techniques de l'EIFORCES (Gendarmerie Nationale et Police). En cas d'absence ou de décès du Directeur Générale, il est remplacé par son adjoint 93 . Au niveau de la chaine de commandement, ils se trouvent au niveau stratégique et tactique. Ils reçoivent l'onction du Conseil d'administration pour assurer la gestion quotidienne de l'école. Le directeur général et son adjoint représentent l'EIFORCES dans tous les actes de la vie civile et judiciaire94. Lors des assisses du Conseil d'Administration le Directeur Général assure le secrétariat du conseil, il est assisté par un officier de la division de la coopération militaire et défense du Ministère de la Défense95. La direction générale de l'EIFORCES est le sommet de la chaine administrative interne de la structure. La chaine administrative interne de l'EIFORCES comporte le cabinet du directeur général et les directions techniques donc l'énumération est judicieuse.

- Le cabinet du Directeur Général

La gestion du cabinet du directeur général de l'EIFORCES est assurée par le troisième conseiller technique (camerounais). Il peut être un officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de Police nommé par décret présidentiel96. Le chef de cabinet de la direction générale de l'EIFORCES remplit plusieurs missions situées à des niveaux différents.

- Au niveau organisationnel

Il prépare, organise, gère les priorités et accompagne le travail du Directeur Général de l'EIFORCES dans l'accomplissement de sa mission.

Il structure le travail du Directeur Général de l'EIFORCES.

91 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article 14.

92 Ibid., Article 14.

93 Ibid., Article 15.

94 Ibid.

95 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel à l'EIFORCES, Awae, le 13 mars 2022.

96AIE, décret n° 2020/418 du 09 octobre 2020 portant nomination de responsables à l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 1, I- structures directement rattachées au Directeur Général, Conseiller Technique.

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Il prépare et anime la réunion de la Direction Général à travers l'élaboration de l'ordre du jour, des comptes rendus et le suivi des taches).

- Au niveau stratégique

Il assure le suivi des projets politiques de l'établissement en lien avec le Directeur général.

Il prépare avec les équipes techniques le suivi des dossiers stratégiques que le Directeur général de l'EIFORCES pilote.

Il est en charge du suivi des dossiers stratégiques de l'EIFORCES.

Le chef de cabinet du Directeur Général de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae chapeaute plusieurs cellules importantes dans la vie de la Direction Générale. Il s'agit97 :

- Les conseillers techniques

Un conseiller technique est un expert dans un domaine particulier. Ils apportent leurs expertises au Directeur Général dans le traitement des dossiers et la réalisation de certaines missions. L'EIFORCES a trois conseillers techniques. Les conseillers techniques numéro un et deux sont français. Ils sont mis à disposition de l'EIFORCES par la France (Direction de la Coopération Française de Sécurité et de Défense). Ils assurent le suivi des activités que l'EIFORCES organise conjointement avec la DCSD98. Le Conseiller Technique français numéro un travail en étroite collaboration avec le chef de la Division de l'Enseignement Supérieur à l'EIFORCES et le Directeur du Centre de Recherche et Documentation de l'EIFORCES. Son confrère le conseiller technique numéro deux, apporte son expertise dans les formations que la France finance dans l'enseignement fondamental à l'EIFORCES. Après trois ans de présence à l'EIFORCES, ils sont rappelés par la métropole et d'autres sont envoyés. Ils recensent les doléances des pays désireux des formations dispensées à l'EIFORCES et les font parvenir à la DCSD. Ils apportent leur expertise au Directeur Général dans le traitement des dossiers.

Le troisième conseiller technique est camerounais, il est nommé par décret présidentiel. Il peut être un officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de police. Le Conseiller Technique numéro trois assure le rôle de chef de cabinet du directeur général. En dehors des conseillers techniques, la direction générale a d'autres services publics à son sein.

97 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 Portant Organisation et.., Article 18.

98 E. Diemissene Baya, "L'EIFORCES comme structure de réponse aux besoins de formation en opération de soutien à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC ", Mémoire en Master Professionnel en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CREPS, Université de Yaoundé II SOA, 2015, p. 41.

55

- La division de la coopération et des relations publiques

A la tête de cette division se trouve un personnel du Ministère des Relations

Extérieures nommé par Décret présidentiel99.

- Le secrétariat particulier

- Le secrétariat du Directeur Général

- Le bureau des moyens généraux

- Les officiers de liaison

- L'unité de commandement et des services

- Le porte-fanion

- Le bureau des transmissions

Après la présentation du cabinet du Directeur Général de l'EIFORCES, il reste à

présenter les directions techniques qui rendent opérationnelle les missions de l'EIFORCES.

2- Les directions techniques

Le décret portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES du 25 juin 2012 dote l'école internationale d'Awae de quatre directions techniques. Chacune de ces directions techniques a des missions spécifiques permettant l'accomplissement de la mission et le rayonnement de cette structure sécuritaire au plan national et international.

- La Direction des Etudes

Elle est placée sous l'autorité d'un Directeur qui peut être un officier de la gendarmerie ou un haut fonctionnaire de police. Il est nommé par décret présidentiel100. La Direction des Etudes de l'EIFORCES est chargée de la prospection, de la planification, de l'exécution et du suivi des programmes pédagogique, de la gestion des services multimédia et de la traduction. Elle organise les concours d'entrée à l'EIFORCES en étroite collaboration avec le Directeur Général. Elle élabore les plannings d'enseignements et suit les stagiaires pendant toute la période de la formation101.

Les enseignements sont repartis à la Direction des Etudes de l'EIFORCES en deux pôles. Il s'agit de la Division de l'Enseignement Fondamental de sécurité et de préparation des opérations de soutien à la paix. Et la Division de l'Enseignement Supérieur de sécurité et

99 AIE, décret n° 2020/018 du 09 octobre 2020 portant nomination de responsables à l'EIFORCES, Article 1, II-Cabinet du Directeur Général, Division de la Coopération et des relations publiques, Chef de division M. MANY Germain, Conseiller des affaires étrangères.

100 E. Diemissene Baya, "L'EIFORCES comme structure...", p. 41.

101 Joseph Mewoli, 38 ans, chef secrétariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.

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de préparation aux opérations de soutien à la paix102. Chacune de ces divisions dispense un type d'enseignement spécifique.

- La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES est placée sous la

responsabilité d'un officier de gendarmerie ou d'un haut fonctionnaire de police expert en opérations de soutien à la paix nommé par décret du Président de la République103. Le chef de la Division de l'Enseignement Fondamental encadre, organise, dispense les enseignements de niveau tactique et opérationnel dans les domaines de l'Ordre Public, de la Police Judiciaire et de Commandement des Unités de Police Constituées. Il travaille en étroite collaboration avec l'Ecole Nationale Supérieure de la Police et le Commandement des Ecoles et Centres d'Instruction de la Gendarmerie Nationale104.

Elle comprend :105

- Un pôle police judiciaire

- un pôle Ordre Public

- un bureau évaluation

- un secrétariat

- La division de l'enseignement supérieur de l'EIFORCES

Elle dispense des formations au niveau stratégique. Il s'agit des formations des cadres

de maitrise, de conception, des décideurs et gestionnaires de missions de sécurité et de soutien à la paix. Cette division est placée sous l'autorité d'un officier de gendarmerie ou d'un haut fonctionnaire de Police Expert en opérations de soutien à la paix nommé par décret du Président de la République106.

Elle comprend :107

- Un bureau formation

- Un bureau évaluation

- Un secrétariat

En dehors de ces deux divisions d'enseignements, la Direction des Etudes de

l'EIFORCES a d'autres services techniques. Il s'agit :108

- Le service de la traduction et de l'interprétariat

102 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et ..., Article 19.

103 Ibid.

104 Ibid, Article 21.

105 G. Isaac, "Article de presse : les formations à l'EIFORCES ", Dossier presse DEMFS, 2018, p. 9.

106E. Diemissene Baya, Chef secrétariat de la Direction des Etudes de l'EIFORCES, Awae, le 06 juin 2022. 107AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article 22.

108 Ibid, Article 20.

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- Le service multimédia

- Les assistants techniques

- Le secrétariat

- Le bureau des sports et loisirs

La Direction des Etudes de l'EIFORCES couvre l'une des missions des offres

sécuritaires de l'EIFORCES. Il est question de former le personnel civil et sécuritaire aux opérations de soutien à la paix. La deuxième mission de l'EIFORCES est accomplie par son Centre de Recherche et de Documentation.

- Le Centre de recherches et de Documentation

Il est placé sous la responsabilité d'un officier de gendarmerie ou Fonctionnaire de police ou Expert civil nommé par décret du Président de la République109. Le centre de recherche et de documentation de l'EIFORCES est chargé de conduire des recherches scientifiques et techniques dans le champ de la sécurité et de la préparation aux opérations de soutien à la paix.

Elle comprend :110

- Les laboratoires de recherche

- La cellule de la documentation

- Le secrétariat

Pour aider les directions en charge de l'accomplissement de la mission de

l'EIFORCES. Le décideur a mis en place deux autres directions d'appui. La présentation de ces deux directions semble nécessaire. Il s'agit de la Direction Administrative et Financière et la Direction Technique et Logistique.

- La Direction administrative et Financière (DAF)

Elle est placée sous l'autorité d'un directeur officier de gendarmerie ou haut fonctionnaire de police, nommé par décret du Président de la République111. Elle est en charge des affaires administratives de l'EIFORCES. Elle assure le suivi et l'exécution du budget de l'école. Elle produit des rapports financiers et des documents comptables. Elle assure le respect des procédures comptables. Elle participe à l'organisation et à la mise en oeuvre du respect des procédures comptables et du contrôle interne budgétaire et comptable112.

109 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et.., Article 30.

110 Albertine Ngamgouo, 42 ans, Chef secrétaire du CDR/EIFORCES, Awae, le 10 juin 2022.

111 Atok Ebeni, 32 ans, Secrétariat Agence Comptable de l'EIFORCES, Awae, le 10 juin 2022.

112 Fréderic Foumena, 50 ans, Chef bureau évaluation de l'enseignement supérieur à l'EIFORCES, Awae, le 10 juin 2022.

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Elle comprend :113

- Le secrétariat

- Le service administratif et financier

- Le service restauration, hôtellerie, hébergement et loisir

Le service administratif et financier de l'EIFORCES est dirigé par un chef service nommé par arrêté du Président de la République. Il est à la tête des bureaux suivants :114

- Le bureau administratif

- Le bureau budget et finances

- Le bureau contrats et marchés

Le service restauration, hôtellerie et hébergement, dirigé par un chef service nommé par arrêté du Président de la République115. Ce chef service assure la gestion de deux bureaux techniques, à savoir :

- Le bureau restauration

- Le bureau hébergement

La fin de la présentation des missions de la DAF de l'EIFORCES et de son organigramme interne laisse place à l'évocation d'une autre direction importante dans la réalisation du cahier de charge de la structure internationale d'Awae au Cameroun. Il s'agit de la Direction Technique et Logistique de l'EIFORCES.

- La Direction Technique et Logistique (DTL)

A la tête de cette dernière se trouve un directeur qui peut être un officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de police. Il est nommé par décret Présidentiel116. Elle est en charge de la gestion technique et logistique de l'EIFORCES, à savoir : la gestion des approvisionnements et des stocks. La gestion des approvisionnements, de l'armement, des munitions, des matériels roulants et du maintien de l'ordre. L'entretien des infrastructures et des installations techniques, la comptabilité des matériels, le transport des biens et des personnels. Il est chargé de réceptionner, entreposer et de livrer la tenue de la comptabilité matières de l'ensemble du matériel mobile placé en position d'approvisionnement117. Il est garant de l'habillement, du couchage, du campement, l'ameublement, de la subsistance et des

113 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel de l'EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.

114 AIE, décret n° 2012/307 du 22 juin 2012 portant organisation.., Article 28.

115 Ibid, Article 29.

116 Ibid, Article 30.

117 Ibid, Article 31.

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prestations accessoires de vie courante. Il assure aussi le soutien santé. Pour mener à bien sa

mission, il est entouré de plusieurs services à savoir :118

- Le service technique

- Le service logistique

- L'infirmerie

- Le secrétariat

Le service technique de la DTL de l'EIFORCES est assuré par un chef de service

nommé par arrêté du Président de la République119. Il est à la tête de trois cellules techniques.

- Le bureau armement et munitions

- Le garage

- Le bureau casernement

Le service logistique de la DTL est dirigé par un chef service nommé par arrêté du

Président de la République120. Il est à la tête de trois bureaux techniques suivants :121

- Bureau transit et transport

- Bureau matériel

- Bureau habillement, couchage, campement et ameublement

Les directions techniques de l'EIFORCES sont placées sous l'autorité du Directeur

Général de cette structure122. Elles aident la Direction Générale à rendre concrètes les orientations du Conseil d'Administration de l'école d'Awae. Au plan décisionnel de la chaine de commandement, elles se trouvent au niveau opérationnel. Plusieurs organes interviennent dans la gestion de l'EIFORCES. Il s'agit des organes consultatifs, ils sont mis en place à la demande du conseil d'administration.

C- Les organes consultatifs de l'EIFORCES

Ces organes peuvent être de trois types, à savoir :123

- Un conseil pédagogique qui est chargé de donner son avis sur les questions relevant du domaine académique de la structure.

118 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et ..., Article 34.

119 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD/EIFORCES, Awae, le 14 mars 2022. 120Gabin Fréderic Kome, 42 ans, Chef service logistique par intérim DTL, Awae, le 12 mars 2022. 121 Idem

122AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et..., Article 17.

123AIE, Rapport du Général de Brigade, Commandant l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité sur la

présentation des travaux du Groupe projet EIFORCES, 2011, p. 2.

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- Un comité de gestion chargé d'assister le Directeur Général de l'EIFORCES dans ses tâches d'administration et de gestion. Il est constitué de certains responsables de l'école, des représentants des organismes ou des pays contributeurs au projet.

- Un conseil de discipline

L'organigramme simplifié de l'EIFORCES se présente de la manière suivante : Organigramme n° 1 : Présentation simplifiée des organes de l'EIFORCES

Source : Document de présentation de l'EIFORCES.

Dans cet organigramme simplifié de l'EIFORCES les acteurs présents dans les cases vertes se situent au niveau stratégique dans la gestion de la structure. Les acteurs des cases bleues se situent niveau tactique et opératif dans la chaine de commandement de la structure. Ils implémentent les missions de la structure sécuritaire d'Awae. Dans les cases jaunes sont logées les directions d'appui à la réalisation des missions de l'EIFORCES.

En somme le premier chapitre a présenté comment les éléments structuro-conjoncturels suscitent la naissance de l'école internationale de sécurité d'Awae au Cameroun. L'accomplissement de cette tache a nécessité l'adoption d'une ossature textuelle tripartite. La première manche était consacrée à la présentation conjoncturelle et structurelle des mobiles de la naissance de l'Ecole internationale de sécurité camerounaise. La seconde manche s'intéressait au cadre juridico-Normatif de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae. La dernière manche de cette analyse portait sur les acteurs décisionnels de l'EIFORCES.

La création de l'EIFORCES par le Cameroun le 22 mai 2008 est liée à une combinaison d'évènements d'ordres endogènes et exogènes. Dans l'optique de construire un environnement sécuritaire interne et externe stable, le Cameroun met sur pied l'école internationale de sécurité d'Awae. C'est une structure sécuritaire fixant les normes répondant

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aux exigences de la communauté internationale dans le cadre de la formation des composantes polices et civiles des opérations de Maintien de la Paix. Dans un contexte sous- régional en manque criarde ce centre s'impose comme une référence en terme de formation et de recherche sécuritaire.

L'école des stratèges après sa naissance va connaitre l'élaboration d'un texte qui va organiser son fonctionnement et sa gestion. Ce dernier va permettre à la police de faire son entrée à l'EIFORCES comme cotutelle technique de la structure. Il va donner suite à une cohabitation gendarmerie et police au sein de la structure.

Le décret de 2012 va également permettre une hiérarchisation de la décision à l'EIFORCES. A travers la mise en place des organes de gestion se trouvant à des niveaux différents, à savoir le Conseil d'Administration, la Direction Générale et les organes consultatifs. Le Conseil Administration est l'instance suprême dans la gestion de l'EIFORCES. Il est en charge de la validation des formations de l'EIFORCES. Dans le chapitre suivant de cette réflexion, une attention particulière sera faite sur la nature des formations de l'école internationale d'Awae.

62

CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS, l'OFFRE
FORMATION ET RECHERCHE

En 1992, le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) modifie le format des opérations de Maintien de la Paix. Cette modification introduit des nouvelles missions dans le cahier de charge des soldats de la paix des Nations Unies1. Dès lors les soldats onusiens aux OMP ont pour mission de s'interposer entre les différents belligérants, de rétablir la paix et de l'imposer. Ces nouvelles missions mettent les casques bleus dans un environnement plus conflictuel. L'opérationnalisation de ces missions fait perdre aux casques blues leur neutralité pour devenir des belligérants2.

L'opérationnalisation du nouveau cahier de charge des soldats de la paix débouche sur des affronts. A la suite de celle-ci, des casques bleus perdent la vie. En somalie vingt-quatre soldats pakistanais et dix belges au Rwanda3. Cette situation provoque le retrait des troupes onusiennes sur le sol africain. Ce départ en pleine crise économique accentue la détérioration sécuritaire du continent. Le départ des soldats de la paix en Afrique pousse l'ONU à lancer le processus d'africanisation de la sécurité africaine. Ce projet est porté par la France (Recamp) et les Etats Unies (ACRI) qui visent à développer les capacités africaines en matière de Maintien de la Paix. Ces initiatives extérieures n'apportent pas une réponse efficiente.

Les leaders politiques africains prennent l'initiative d'africaniser le processus de sécurisation du continent. Et la matérialisation de cette volonté passe par la substitution de l'OUA par l'UA en 2002. La nouvelle organisation africaine se dote d'institutions novatrices dans le domaine de la gestion des crises. A savoir : le conseil de paix et de sécurité (CPS), un conseil de sages, un système d'alerte précoce et une Force Africaine en Attente4. Pour assurer le fonctionnement de la Force Africaine en Attente l'UA, donne mandat aux organisations sous régionales africaines de créer des brigades assurant la formation des administrateurs sécuritaires et civils. Il revient ainsi à la CEEAC de mettre sur pied une structure formatrice du personnel de police et civil au Maintien de la Paix pour le compte de la Force Africaine en Attente. Le Cameroun membre de la CEEAC décide de relever le défi. Les autorités

1 B. Traore, "L'Afrique dans les opérations de Maintien de la Paix : évolution d'une participation de plus en plus importance ", Rev hist archéol afr (GODO GODO), 2012, p. 4.

2 Ibid.

3 Ibid.

4 R. Esmenjaud, B. Franke "Qui s'est approprié la gestion de la paix et de la sécurité en Afrique ?", Revue internationale et stratégique, 2009, n° 75, p. 9.

5 C. Abe, " Pratique et productivité de la criminalité transfrontalière en Afrique centrale : l'exemple des Zargina ", Bulletin de l'APAD, n° 25, 2009, p. 6.

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camerounaises créent le 22 mai 2008 une structure formatrice du personnel civilo-sécuritaire. Il s'agit de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) d'Awae. A l'aube de l'annonce de la création de l'école internationale de sécurité camerounaise une question perturbe les esprits. Comment se présente l'offre sécuritaire de l'EIFORCES pour la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale ?

Pour répondre à cette question ce chapitre procède par une analyse triptyque : les objectifs, les missions et la proposition sécuritaire de l'EIFORCES.

I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES

Le maillage administratif en Afrique en général et au Cameroun en particulier n'est pas densifié dans les périphéries. L'Etat à travers son appareil administratif et sécuritaire est plus représenté dans les centres urbains au détriment des périphéries. La présence squelettique des organes étatiques dans ces zones profite à l'émergence d'autres acteurs. Ces acteurs contestent le monopole de l'Etat et envisagent se substituer à ce dernier. Ils s'en prennent aux administrateurs sécuritaires et aux populations5. Ces agents de la dilatation sécuritaire se livrent à plusieurs formes de banditisme remettant l'ordre étatique en cause. Lorsque l'Etat décide de voler au secours des populations victimes de ces entrepreneurs par le canal de la police et de la gendarmerie son action n'a pas l'effet désiré. Pour la simple raison que ces administrateurs rencontrent des difficultés d'ordres stratégiques, opérationnelles et tactiques car ils font face à une nouvelle forme de menace. Cette situation pose le problème d'un réajustement capacitaire des forces de Police et Gendarmerie. Le décideur répond à ce besoin en créant l'EIFORCES. En créant cette structure le décideur veut résoudre plusieurs problèmes et atteindre des objectifs pluriels.

A- Objectifs de l'EIFORCES

L'Etat du Cameroun en créant l'EIFORCES fait de cette structure un instrument d'opérationnalisation de sa politique sécuritaire nationale et internationale. Ceci se traduit à travers les attentes de l'Etat à l'égard de cette structure. De façon globale, l'EIFORCES poursuit trois objectifs spécifiquement, à savoir : contribuer au renforcement de la stabilité régionale, améliorer la gouvernance sécuritaire des pays africains, et enfin Promouvoir des

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standards communs au sein des forces de Police et de Gendarmerie destinées aux opérations de paix dans le cadre des missions onusiennes et de l'Union Africaine (UA)6.

1- La Contribution au renforcement de la stabilité régionale

La création de l'école internationale d'Awae survient à une période fortement crisogene en Afrique. Le continent noir plus particulièrement sa zone subsaharienne est sujette à plusieurs problèmes sécuritaires. En effet, les événements internationaux à savoir : la chute du mur de Berlin, la crise économique de la fin des années 1980, la mise en place des programmes d'ajustements structurels et la réouverture démocratique ont cassé la dynamique progressiste des Etats africains7. Au lendemain de cette crise les Etats africains sont soumis aux exigences des instances de Bretton Woods. Les programmes d'ajustements structurels vont être à l'origine de plusieurs licenciements, la fermeture de plusieurs structures publiques et du désengagement de l'Etat dans la gestion des structures privées. Cette situation donne lieu à une paupérisation d'envergure nourrissant un sentiment d'abandon des Etats auprès de la population.

La réouverture démocratique de 1990 donne lieu à une cristallisation de la violence dans plusieurs Etats africains. Le passage du monolithisme pour le multipartisme s'effectue dans un environnement hautement sensible et crisogene. Face à la montée en puissance que génère ce changement de paradigme gouvernemental, les Etats africains se retrouvent dans l'incapacité d'assurer la sécurité intérieure de leurs espaces territoriaux. L'impuissance capacitaire des forces sécuritaires africaines permet l'installation d'un banditisme interétatique ralentissant le processus de croissant du continent8.

Cette prise d'otage du continent par les problèmes sécuritaires nécessite la conception d'un instrument salvateur. Le Cameroun en harmonie avec sa doctrine internationale donne naissance à cet instrument9. Il s'agit de l'école internationale de sécurité d'Awae qui hérite de la lourde responsabilité de renforcer la stabilité sur le continent à travers les formations et les recherches qu'elle dispense et effectue dans le domaine de la sécurité. Grâce à la production de la note de conjoncture de l'EIFORCES des administrations ont un support pédagogique qui les assiste dans la lutte contre l'insécurité.

6 AIE, Catalogue des formations, p. 2.

7 P. Hugon, " L'économie des conflits en Afrique ", Revue internationale et stratégique n°43, 2001, p. 10.

8 Pokam, Le Cameroun à l'épreuve de l'insécurité, p. 25.

9 Y. A. Chouala, La politique extérieure du Cameroun : Doctrine, acteurs, processus et dynamique régionales, Paris, Karthala, 2014, p. 27.

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2- L'amélioration la gouvernance sécuritaire

En amorçant le processus démocratique en Afrique en 1990, les observateurs nationaux et internationaux de la scène politique accordent beaucoup d'espoir à ce souffle nouveau. Malheureusement, cet espoir dure le temps d'un rêve car, au lendemain de l'ouverture démocratique, le continent fait face à une pluie de crises. Entre une situation économique en lambeau et la montée en puissance des crises internes, le continent vit un XXe siècle particulièrement chaotique10. Les Etats d'Afrique subsahariennes vivent des crises intérieures provoquant des vastes mouvements migratoires. Ces déplacements de populations des Etats en crise vers des terres relativement en paix produisent une régionalisation de violence.

La régionalisation de la violence en Afrique profite des faiblesses des programmes politiques de sécurisation frontaliers, ces programmes sont inopérants. La porosité des frontières africaines ouvre les portes à l'entreprenariat criminel11. Les acteurs de cette criminalité remettent en cause le pacte social à l'origine de l'émergence de l'Etat. Cette contestation de l'hégémonie étatique suscite une remise en cause des politiques de gouvernance sécuritaire en Afrique12. Cette remise en cause passe par un réajustement des politiques sécuritaires. Le Cameroun fidèle à ses idéaux de solidarité internationale et de libération de l'Afrique met sur pied un instrument pour la reconquête de l'hégémon étatique.

La création de l'école d'Awae obéit à la logique d'améliorer la gouvernance sécuritaire au plan national et international13. Cette vision est observable dans le catalogue des formations qu'offre ce centre. Les forces de sécurité camerounaises et africaines ont présenté des lacunes dans la gestion des crises sécuritaires. Ces lacunes étaient le résultat d'un manque d'actualisation des codes opérationnels face aux nouveaux défis sécuritaires émergeant dans la décennie 2000. Après un passage à l'EIFORCES, les officiers supérieurs de Gendarmerie et les hauts fonctionnaires de Police sont aptes à plusieurs missions, à savoir : planifier et commander une opération de « Police » dans le cadre national et international14. Grace à cet outillage pédagogique, les acteurs sécuritaires deviennent des piliers dans le processus de gouvernance sécuritaire en apportant des solutions propices aux problèmes sécuritaires.

10 I. Mouiche, S. Kale, Gouvernance et sécurité en Afrique subsaharienne francophone : entre corruption politique et défis sécuritaires, Addis Abeba, UPEACE, 2015, p. 3.

11 Ibid.

12 E. R. Diemissene Baya, " L'EIFORCES comme structure de réponse aux besoins de formation en opérations de soutien à la paix multidimensionnelles de l'Afrique centrale CEEAC ", Master Professionnel en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Université de Yaoundé II, 2015, p. 4.

13 AIE, Pour la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique et dans le monde, p. 3.

14 AIE, catalogue des formations, p. 7.

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L'EIFORCES offre également des séminaires ou ateliers aux civils et aux agents de polices spécifiques dans le but de donner à des participants des éléments essentiels pour servir comme cadres au sein des structures de génération ou de gestion de mission de paix. Ces séminaires intègrent un niveau théorique et pratique. A titre illustratif, l'on peut évoquer le séminaire de lutte contre le terrorisme. Ce dernier se tient durant deux semaines. Il est ouvert aux civils, Policiers et Gendarmes. Les participants ressortent avec des capacités renforcées dans le domaine du renseignement prévisionnel15. Ce savoir nouveau devrait aider la chaine de commandement à pouvoir anticiper sur les activités terroristes.

Après la présentation du point concernant l'amélioration de la gouvernance sécuritaire. La réflexion suivante est axée sur la promotion des standards communs au sein des forces de Police et Gendarmerie par l'EIFORCES.

3- La promotion des standards communs au sein des forces de Police et Gendarmerie destinées aux opérations de Paix dans le cadre de missions onusiennes et de l'Union Africaine (UA)

Lors de la rencontre des leaders politiques de la Communauté économique des Etats

de l'Afrique Centrale du 31 juillet 199216, les Etats membres ont pris la résolution de développer la coopération avec les institutions de formation spécialisées dans le domaine de la prévention des conflits et la conduite des opérations de Maintien de la Paix. Cette résolution fait suite aux nombreuses lacunes rencontrées par les forces de défense et de sécurité de la sous-région dans l'encadrement des conflits dans cette partie du continent et ailleurs. Ces lacunes dérivent de la non-harmonisation des méthodes d'encadrement sécuritaire entre les éléments de la Police et de la Gendarmerie formant la composante police lors des missions de maintien et de soutien à la paix des Nations Unies.

Au regard de l'importance des composantes polices dans les missions de Maintien de la Paix onusienne, il devient nécessaire de mettre à jour le format stratégique, tactique et opératif de ces éléments. La gendarmerie qui fait partie de la composante police est un corps spécifique. Elle remplit à la fois deux missions, sécurité et défense17. Elle a un langage opérationnel diffèrent de celui de la police. Cette divergence opérationnelle constitue un frein dans l'accomplissement des missions des composantes polices dans les missions onusiennes. Ayant fait le constat, l'Etat du Cameroun décide de créer l'EIFORCES pour résoudre ce problème de non-harmonisation des standards communs au sein des forces de Police et de Gendarmerie.

15 AIE, catalogue des formations, p. 4.

16 M. Mutoy," Coopérer pour la paix en Afrique centrale, Genève", UNIDIR, n° 35, 2003, p. 27.

17 Décret n° 2001/181 du 25 juillet portant organisation de la gendarmerie nationale, Article 2.

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L'Ecole Internationale des Forces de Sécurité camerounaise se positionne comme cette structure qui harmonise la langue opérationnelle des éléments de Police et Gendarmerie pour constituer la composante police destinée aux OMP. Ceci à travers les enseignements qu'elle dispense conjointement aux administrateurs sécuritaires de la police et de la gendarmerie. Lors de leur passage à l'école d'Awae les policiers et gendarmes sont remodelés stratégiquement, tactiquement et opérationnellement aux standards des Nations-Unies 18 . Grâce aux enseignements de l'EIFORCES, un commandant Tchadien peut être à la tête d'une composante police camerounaise lors d'une mission de Maintien de la Paix et qu'il ne rencontre pas des difficultés à communiquer tactiquement avec sa troupe19.

B- Les Missions de l'EIFORCES

L'EIFORCES est un instrument des politiques publiques camerounaises dans le champ sécuritaire. A travers l'EIFORCES le pouvoir exécutif accomplit des missions spécifiques au niveau national et international. Ces missions sont exportées à l'échelle internationale par le biais de la coopération dans le domaine sécuritaire. Le décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité étale l'ardoise des missions de cet établissement. Elle compte deux missions principales, détaillées en cinq missions spécifiques. Ces missions visent des objectifs particuliers mais convergent vers la construction d'un espace sécuritaire national et international fiable20. Une présentation de ces missions semble nécessaire et primordiale pour la suite de cette démarche argumentative.

L'EIFORCES a pour missions de :21

- Former, entrainer, recycler et perfectionner les unités constituées de types gendarmerie et police aux opérations de soutien à la paix ;

- Former et perfectionner les experts civils et militaires aux opérations de soutien à la paix ;

- Former et perfectionner les commandants des Unités de Police constituées aux Opérations de soutien à la paix ;

18 AIE, catalogue de présentation de l'EIFORCES, p. 3.

19 Issa Modibo, 38 ans, chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Formateur en Ordre Public, Awae, le 13 mai 2022.

20 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service de la paix et de la sécurité collective du continent africain ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 16.

21 AIE, décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et, Article 3.

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- Former, entrainer et recycler les cadres de maîtrise et de conception, civils et militaires, aux missions de police, à l'intérieur et dans le cadre des opérations de soutien à la paix ;

- Effectuer des recherches dans les domaines du soutien à la paix et de la sécurité

En créant l'EIFORCES, le Président assigne des orientations politico-stratégiques qui font offices de missions. La réalisation de ces missions politico-stratégiques est confiée aux acteurs décisionnels et techniques de la structure. Le Ministre Délégué à la Présidence en charge de la Défense est un acteur décisionnel hautement concerné. Car il est le président du conseil d'administration de la structure policière d'Awae. Pour rendre concrète les orientations politico-stratégiques de sa hiérarchie, il instruit la création d'un groupe de projet d'élaboration du texte portant organisation et fonctionnement de la structure policière d'Awae au Cameroun22.

Les propositions retenues lors de ces échanges ont l'onction de la hiérarchie. Elles sont publiées en 2012 sous la forme du décret portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES. Ce texte définit clairement le type d'enseignements que la structure policière internationale dispense23. La suite de la trame s'intéresse à la typologie des formations de l'EIFORCES.

Photo n° 2 : Présentation des missions simplifiées de l'EIFORCES

Source : Document de présentation de l'EIFORCES.

Ce document résume les deux principales missions que la structure sécuritaire internationale d'Awae a reçu de l'acteur stratégique-politique. Il s'agit de la mission

22 N° 111026/DM/MINDEF/01 du 25 octobre 2011 portant élaboration des textes portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES.

23 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et...

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formation implémenter par la Direction des Etudes du Centre (D.E/EIFORCES) et la mission recherche qu'assure le Centre de Recherche et de Documentation (C.R.D/EIFORCES).

II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES

Ce centre d'Excellence de la CEEAC est la seule structure sécuritaire d'Afrique subsaharienne qui forme les auditeurs au niveau tactique, opératif et stratégique dans les domaines des missions de police et de sécurité intérieure24. Cette structure offre plusieurs enseignements de longue durée, les séminaires et ateliers en sécurité. La mission formation à l'EIFORCES est assurée par la Direction des Etudes25, à la tête de cette division peut se trouver un haut fonctionnaire de police ou un officier de gendarmerie expert en opérations de soutien à la paix nommé par décret du Président de la République. Le suivi des enseigenements de la Direction des Etudes est assuré par deux divisions à savoir : le Chef de la Division de l'Enseignement Fondamental (CDEF)26 et la Division de l'Enseignement Supérieur. Elle est placée sous l'autorité d'un chef de division haut fonctionnaire de police ou, officier de gendarmerie expert en opérations de soutien à la paix, nommé également par décret du Président de la République (CDES)27 .

A- Les formations de la Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES renferme une panoplie de formations. Les auditeurs des formations de cette division reçoivent un encadrement sécuritaire au niveau opérationnel. Les enseignements dans la Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES sont repartis en deux pôles. Chacun des pôles couvre un type particulier d'enseignement28. Pour avoir une idée claire de la diversité pédagogique de la Division de l'Enseignement Fondamental, il est important de présenter les deux pôles pédagogiques de cette division.

1- Les formations du Pole Police Judiciaire

Le législateur en déjudiciarisant les pouvoirs de police judiciaire entre les mains de juge, a confié une partie de ces pouvoirs de police judiciaire aux agents administratifs de la force publique29. Au Cameroun les agents administratifs de la police et la gendarmerie

24 Baya, "L'EIFORCES comme structures ", p. 39.

25 Ibid.

26 Décret n° 2012/307 du 12 juin 2012 portant organisation et, Article 21.

27 Ibid.

28 EIFORCES, catalogue des formations, p. 3.

29 Y. Mayaud, " Le pouvoir propre de police judiciaire ", Master de droit pénal et sciences pénales, Université Panthéon-Assas Paris II, 2010, p. 6.

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camerounaises assistent le pouvoir judiciaire et l'appareil administratif. La police et la gendarmerie sont deux corps de sécurité intérieure. Ces forces régulières assurent les missions civiles. Parmi ces missions, il existe la mission de police judiciaire30. Ces deux composantes remplissent conjointement cette mission quotidiennement. L'accomplissement de cette mission de police judiciaire passe par la maitrise de la procédure d'enquête. L'enquête est la première étape d'un processus qui permet de traduire en justice celui qui est accusé d'un délit et de déterminer s'il est coupable ou innocent. Elle est essentielle à la protection de la société, car le délit est cause d'affliction et fait obstacle au développement économique et social. Pour ces raisons une enquête efficace, conduite selon les règles de la morale et dans le respect de la légalité est un aspect extrêmement important du maintien de l'ordre. Au regard de l'importance de l'enquête dans le processus de Maintien de la Paix,31 le législateur accorde à l'EIFORCES la mission de former ses agents publiques dans les domaines de police judiciaire.

L'EIFORCES rend concret cette mission du décideur grâce à la conception de trois types d'enseignements spécifiques dans le domaine de la police judiciaire. Ces formations en police judiciaire sont décryptées dans les paragraphes suivants.

- La formation des équipes projetables d'experts en investigations

Cette formation dure cinq semaines et se déroule dans les locaux de l'EIFORCES. Elle a une multitude d'objectifs de stage. Il est question de former simultanément des équipes mixtes d'enquête (Directeur d'Enquête - Enquêteur et Technicien en Identification Criminelle) 32 . La formation en équipe projetables d'experts en investigations compte cinquante- huit (58) stagiaires actifs. Pour bénéficier de cette formation, il faut remplir un certain nombre de conditions en fonction du rôle joué dans l'équipe mixte.

- Les conditions d'admissibilités pour le Directeur d'Enquête

Pour participer à cette formation en qualité de directeur d'enquête, il faut être Officier ou Sous-officier supérieur pour la Gendarmerie, Commissaire ou Officier de Police pour la Police Nationale. Les candidats doivent avoir au moins cinq ans d'ancienneté dans le service. Les auditeurs doivent avoir une solide expérience en police judiciaire. Le directeur d'enquête doit posséder de bonnes aptitudes au commandement, en bureautique (Word, Excel,

30 Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002 portant organisation de la Délégation Générale à la Sureté Nationale, Article 3, Alinéa 3.

31 Troisième partie, Devoirs et fonctions de la Police, p.64, http:// www.training5part2fr.pdf, le 12 juin 2022, 14 h.

32 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 10.

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Powerpoint). Les candidats doivent maitriser la langue française et anglaise 33. L'école d'Awae a un actif de quatre- vingt (80) directeurs d'enquête de police judiciaire pour trois (03) promotions34.

- Les conditions pour les Techniciens en Identification criminelle

Pour participer à la formation de technicien en identification criminelle. Il faut être au moins Sous-Officier pour la Gendarmerie ou avoir le grade d'Inspecteur de Police pour la Police Nationale dans son pays d'origine35. Ces auditeurs doivent avoir une expérience avérée en police judiciaire, avoir des notions en bureautique informatique. En dehors des connaissances en bureautique informatique, le technicien en identification criminelle doit maîtriser la langue française ou anglaise. Cette formation compte déjà soixante -dix-neuf récipiendaires actifs36.

- Conditions d'admissibilités pour les enquêteurs

Pour être candidat à la formation des équipes projetables d'experts en investigations au niveau enquêteur, le bénéficiaire doit être au moins Sous-officier pour la Gendarmerie et Inspecteur pour la Police Nationale. Ce critère s'accompagne d'autres, à savoir : une expérience avérée en police judiciaire, posséder des notions élémentaires en bureautique (Word, Excel, Powerpoint), une bonne maîtrise de la langue française voire anglaise37.

Durant cette formation, les formateurs de l'EIFORCES dispensent un enseignement particulier aux équipes mixtes d'enquêtes. Ils leur fournissent des connaissances nécessaires aidant à intervenir au profit de l'Unité à laquelle ils seront rattachés pour apporter son expertise dans le domaine judiciaire. Les auditeurs à la fin de cette formation sont capables de prendre en compte de manière autonome une enquête judiciaire de moyenne importance sur le théâtre de déploiement. Ils ont des aptitudes à initier et préparer l'intervention d'unités judiciaires spécialisées sur des évènements de grande importance (catastrophes naturelles ou technologiques, massacres, découverte de charnier) 38 . L'EIFORCES dote ces agents d'administrations publiques des valeurs humaines indispensables dans l'exercice de leurs missions39. Ces valeurs permettent aux ex- auditeurs de créer et entretenir des relations avec les polices locales et les organismes de coopération policière internationale lors des missions de Maintien de la Paix. Au sortir de cette formation, les auditeurs provenant de plusieurs pays

33 EIFORCES, catalogue des formations, p. 10.

34 Le 26 septembre 2021, sortie conjointement DE, TIC, http:// www. eiforces.gov. cm/, consulté de 17 juillet 2022, 10h.

35 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 10.

36 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae le 6 juin 2022.

37 EIFOCES, Catalogue des formations, p. 11.

38 Ibid., p. 10.

39 Ibid, p. 10.

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d'Afrique vivent un rehaussement opérationnel. L'EIFORCES totalise cinquante-huit (58) stagiaires formés 40. Le pôle formation en police judiciaire de l'EIFORCES a d'autres formations aussi importantes pour les administrateurs publiques du domaine judiciaire.

Photo n° 3 : Auditeurs du TIC 5 en plein exercice

Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES,

Les policiers et gendarmes camerounais auditeurs du TIC 5 à l'écoute des enseignements sur les techniques de prélèvement d'empreintes dans une scène de crime.

- La formation en Perfectionnement des commandants d'Unités en Investigations Judiciaires

Pour participer à cette formation, il faut remplir un certain nombre de conditions. Il faut avoir au minimum le grade de lieutenant pour la Gendarmerie ou Officier de Police pour le compte de la Police Nationale avec cinq années d'ancienneté au service41. Les candidats doivent être en service dans les unités de police judiciaire dans leurs corps respectifs. Avoir des connaissances juridiques, en droit international, en bureautique informatique (Word, Excel, Powerpoint). Il est important également que l'auditeur possède une bonne maîtrise des langues française et anglaise.

Cette formation dure un mois (4 semaines) durant lesquelles, les stagiaires améliorent leurs connaissances des commandants d'unité de sécurité intérieure dans les domaines de la police judiciaire et de la sécurité générale. Une amélioration capacitaire est fournie aux auditeurs dans la préparation et le commandement des opérations judiciaires à l'échelle de

40 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.

41 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.

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l'USI42 avec l'accompagnement de son EPEI43. Les commandants d'unités en Investigations Judiciaires sont aptes à conduire leurs unités, à soutenir ou appuyer les instances judiciaires internationales dans leurs missions d'investigations.

A la fin de ce stage les auditeurs en perfectionnement des commandants d'unités en Investigations Judiciaires obtiennent une attestation délivrée par le centre de formation policier international d'Awae. Son obtention est synonyme d'aptitude à conduire avec aisance les missions d'ordre judiciaire dans les unités de sécurité intérieure et pour le compte de la police onusienne44.

Le Pole Police Judiciaire de l'EIFORCES assure l'encadrement d'une autre formation judiciaire. Il s'agit de la formation des chefs de détachement de Police d'accompagnement.

- Formation des chefs de détachement de police d'accompagnement

Les stagiaires de la formation des chefs de détachement de police d'accompagnement de l'EIFORCES doivent avoir au minimum le grade de Capitaine pour la Gendarmerie et d'Officier de police Principal pour la Police Nationale. Les auditeurs de ce stage doivent être âgés de moins de quarante-cinq ans (45) 45 . Il faut avoir une expérience d'une unité territoriale46, des connaissances en bureautique (Word, Excel, Powerpoint) et parler et écrire aisément la langue française et anglaise47.

Pendant trois semaines, les auditeurs de la formation des chefs de détachement de police d'accompagnement suivent des enseignements des formateurs de l'EIFORCES et des experts venus d'autres administrations. Les dossiers de ces experts subissent une vérification minutieuse des responsables de la structure avant leur participation à la formation des stagiaires.

En partant des locaux de l'EIFORCES à Awae les bénéficiaires du stage de courte durée des chefs de détachement de police d'accompagnement rentrent dans leurs administrations respectives avec des compétences nouvelles dans l'aptitude à commander un détachement de Police d' Accompagnement48. Ils sont aptes à rédiger différents documents

42 USI est unité spéciale d'intervention judiciaire

43 EPEI une Equipe Projetable d'Expert en Investigation

44 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 9.

45 Ibid., p. 11.

46 Dans l'Article 55 du chapitre III du décret n° 2001/181 du 25 juillet 2001 portant organisation de la Gendarmerie Nationale. Les commandements territoriaux de la gendarmerie Nationale comprennent : des régions de gendarmerie, des légions de gendarmerie, des groupements de gendarmerie territoriale, des compagnies de gendarmerie territoriale, des compagnies de gendarmerie spécialisée, des brigades de gendarmerie territoriales et des brigades de gendarmerie spécialisées, des postes de gendarmerie.

47 EIFORCES, catalogue des formations, p. 10.

48 Assah Yébassassi, togolais, 37 ans, Ex-auditeurs SCUS -2 EIFORCES, Yaoundé le 5 juin 2022.

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(fond et forme) nécessaire au commandement49. Les bénéficiaires de ce stage partent avec une grande compétence en matière de connaissances des armes et aussi des organismes internationaux susceptibles d'être rencontrés lors d'une mission de police onusienne.

Le Pole Police Judiciaire de l'école policière internationale d'Awae au Cameroun offre plusieurs formations. Ces formations permettent d'avoir une assistance policière spécialisée efficace dans le processus de maintien et de la consolidation de la paix des Nations Unies. Elles rendent les récipiendaires plus aptes dans la gestion quotidienne des problèmes judiciaires intérieurs (enquête, indentification des individus, gestions des catastrophes etc..). Le Président de la République dans sa volonté de faire du Cameroun un havre de paix dans le monde et un acteur majeure de la sécurité internationale donne vie à un autre pôle de formations à l'EIFORCES.

2- Les formations du pole Ordre Public

Le pole Ordre Public couvre des formations en maintien de l'Ordre Public. Le maintien de l'ordre se définit comme l'ensemble des opérations de police administrative et judiciaire mises en oeuvre par des forces de sécurité à l'occasion d'actions organisées ou spontanées, hostiles ou bienveillantes, violentes ou pacifiques, à caractère revendicatif ou festif , se déroulant sur la voie publique ou dans des lieux publics50.

En pratique, le maintien de l'ordre correspond à deux types d'activités. En premier lieu, il est compris comme une opération de service d'Ordre Public consistant à mobiliser un nombre plus ou moins important d'agents pour accompagner et encadrer des actions collectives sur la voie publique ou dans des lieux publics, à caractère revendicatif mais pacifique, festif, sportif ou culturel51. Cette action d'accompagnement de la liberté de manifester a pour objectif de protéger les émeutiers et les édifices publics.

Depuis l'ouverture démocratique en Afrique dans les années 1990, l'encadrement sécuritaire lors des manifestations publiques a souvent suscité de vives critiques car les forces de l'ordre ont souvent fait montre de plusieurs lacunes dans la gestion des mouvements d'humeurs. Les lacunes tactiques dans l'encadrement sécuritaire des manifestations contribuent à la radicalisation des manifestants. Elle débouche sur des affrontements entre manifestants et agents publics de sécurité. Ces affrontements sont souvent le point de départ des conflits en Afrique. Conscient de l'importance d'avoir des forces de sécurité formées aux standards des Nations Unies, le Cameroun confie à l'EIFORCES la formation en Ordre Public

49 EIFORCES, catalogue des formations, p. 11.

50 Rapport du Défenseur des droits sur : " Le maintien de l'ordre au regard des règles de déontologie ", Décembre, 2017, p. 5.

51 Ibid, p. 5.

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de son personnel de sécurité et celui des pays amis52. L'EIFORCES concrétise la vision de sa hiérarchie en mettant sur pied plusieurs formations en Ordre Public53.

- Moniteur de Franchissement Opérationnel (MFO)

Ce stage est ouvert aux Lieutenants de Gendarmerie maximum, aux Officiers de police premier grade. Les Sous-officiers subalternes et Inspecteurs de Police de deuxième grade ayant cinq années de services peuvent être admis à cette formation. Les auditeurs doivent avoir trente-sept (37) ans 54. La formation des moniteurs de franchissement opérationnel se tient pendant trois (3) semaines dans les locaux de l'EIFORCES. Les bénéficiaires sont instruits sur les techniques individuelles et collectives en franchissement opérationnel afin de disposer d'un formateur dans les unités capable de répondre aux situations délicates ne pouvant être résolues que par des connaissances spécifiques dans le cadre de la sécurité publique55. Les stagiaires sont capables de rechercher des personnes en zone difficile d'accès, accompagner des équipes judiciaires en zone difficile d'accès. Les auditeurs à la sortie du stage peuvent former les personnels des pelotons d'intervention ou unité d'intervention afin d'accroitre leur capacité opérationnelle. Les enseignements reçus permettent d'assurer la maximisation des prises de risque. La fin de la présentation des Moniteurs de Franchissement Opérationnel ouvre la porte à l'évocation d'une autre formation.

- Formateur en Ordre Public (FOP)

Ce stage de courte durée a pour participants les officiers subalternes des forces de sécurité camerounaise et des pays d'Afrique. Pour bénéficier de cette formation, il y a des critères à remplir. Il faut avoir entre 25 à 37 ans, présenter une aptitude médicale requise par le profil minimal exigé du SIGYCOP = 112322156. Le candidat doit avoir des connaissances dans le domaine de l'Ordre Public, dans la conception et l'innovation. Il faut avoir des qualités morales et psychologiques nécessaires pour être un bon pédagogue (esprit d'initiative, de décision, maitrise de soi, calme, volonté). Un formateur en Ordre Public doit être très apte physiquement et sportivement, la maîtrise de la langue française est un impératif.

52 Sortie SCUS 3 et TIC 5 : Deux Nouvelles Cuvées sur le terrain http://ww.eiforces. gov.cm, consulté de 27 juillet 2022, 19 h.

53 J. F. Mahop, "La contribution de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) à la formation des Forces africaines aux Opérations de Soutien à la Paix ", Mémoire de Master professionnel en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Université de Yaoundé II, 2015, p. 81.

54 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 12.

55Ibid., p. 12.

56 SIGYCOP = 1123221 est une abréviation du jargon médical militaire qui signifie S : A la ceinture scapulaire et aux membres supérieurs, I : A la ceinture pelvienne et aux membres inférieurs, G : A l'état général, Y : Aux yeux et la vision (sens chromique exclu), C : Au sens chromatique, O : Aux oreilles et à l'audition, P : Au psychisme.

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Après examen des candidatures, les meilleurs sont retenus. Durant huit semaines (08), ils sont édifiés sur les nouvelles techniques d'encadrements des manifestations publiques. Cela concourt à renforcer les capacités tactiques des officiers dans le domaine de l'Ordre Public. Les officiers stagiaires du FOP sont formés aux techniques d'intervention professionnelles et opérationnelles dans le but de constituer un vivier de formateurs57. Ces derniers, de retour dans leurs administrations et pays respectifs répercutent les enseignements reçus sur des unités à grand nombre et leur confèrent une capacité opérationnelle permettant de répondre aux défis sécuritaires de l'heure58.

A la fin de cette formation, les auditeurs sont aptes à recourir à une organisation opérationnelle moderne et rationnelle des unités de sécurité de statuts civil (police) et militaire (gendarmerie). Ils subissent un rehaussement des aptitudes manoeuvrières. Les formateurs en Ordre Public au lendemain de leur formation sont capables de créer des concepts nouveaux favorisant l'intervention rapide dans les opérations de la sécurité publique (SP) et le rétablissement de l'ordre (RO) au niveau national et international59. Après cette expérience, ils deviennent des agents de propagation des nouveaux standards en Ordre Public qui obéissent au triptyque : légalité-Efficacité-Sécurité60. Ils deviennent des acteurs des échanges techniques et tactiques dans la gestion démocratique des foules.

L'EIFORCES lance ce stage pour la première fois en 201261. La structure va accueillir plusieurs promotions de FOP. En 2016, cette formation de l'EIFORCES obtient la certification des Nations Unies62. Suite à une réorientation des techniques d'intervention professionnelles et opérationnelles, les Nations Unies remodèlent cette formation. Les travaux de remodelage s'effectuent conjointement avec les responsables en charge de la structure policière d'Awae. La formation subit une mutation identitaire, tactique et opérative. Elle passe de FOP à FPUC (formateurs des unités de police constituées) en 202063. Cet argumentaire permet d'avoir une idée de l'histoire de la défunte formation en formateur en Ordre Public. Cette formation pionnière des modèles d'encadrements techniques et opérationnels de l'EIFORCES meurt en laissant derrière elles d'autres formations en Ordre Public.

- Perfectionnement au Commandement Opérationnel (PCO)

57 Mahop, " La contribution de l'école", p. 63.

58 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 41.

59 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 13.

60 Ibid, p. 13.

61EIFORCES, " Document de présentation de l'évolution de l'EIFORCES ", 2019, p. 5.

62 Ibid.

63 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Formateur en Ordre Public, Awae, le 10 juin 2022.

77

Il s'agit d'une formation de courte durée deux (02) semaines organisées par l'EIFORCES. Ce stage de perfectionnement en commandement opérationnel est de premier et deuxième niveau64. Pour subir cette formation les agents des forces de sécurité doivent remplir un ensemble de critère. Ils doivent être des officiers issus d'unité de sécurité à statut civil ou militaire, être commandant d'une unité engagée au maintien de l'ordre ou avoir vocation à assumer cette fonction. Le candidat doit être âgé de moins de quarante-cinq (45) ans, avoir des connaissances dans le domaine de l'Ordre Public, maîtriser la langue française, être apte physiquement et sportivement, avoir une aptitude médicale requise au profil minimal SIGYCOP =112322165.

A la sortie de ce stage, l'administrateur sécuritaire parfait son aptitude opérationnelle dans le commandement d'unités de sécurité à statuts militaire et civil engagées dans les opérations de maintien au niveau national (Sécurité publique) et au niveau international (missions de Maintien de la Paix des Nations Unies et de l'Union Africaine). Ils ont outillé suffisamment pour rétablir la paix lorsqu'elle subit une dégradation. Entre 2012 et 2019 le PCO forme seize (16) promotions pour un total de deux-cent quarante (240) stagiaires. Ces stagiaires proviennent de vingt(20) pays d'Afrique (francophone et lusophone)66. Cette formation subit une modification pédagogique en 2019. L'objectif est d'ouvrir le champ de compétences des commandants d'unités opérationnels à d'autres techniques. Cette reconfiguration donne vie à une nouvelle formation. Il s'agit du SCUS (Commandant d'Unité de Sécurité). Ce nouveau stage prend service en 2019 et compte trois (03) promotions à son actif jusqu'aujourd'hui pour un effectif de 124 stagiaires67. La fin de la présentation du PCO devenu SCUS débouche sur le stage RECFOP.

Photo n° 4 : les stagiaires du SCUS 2 en plein exercice de tirs

64 Baya, "L'EIFORCES comme structure ", p. 41.

65 EIFORCES, catalogue des formations, p. 13.

66 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.

67 Ibidem

78

Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES.

Il est important pour un Commandant d'Unité de Sécurité d'avoir la précision dans le tir. D'où l'exercice de tirs conduit par les formateurs de l'EIFORCES.

- Recyclage de Formateurs en Ordre Public (RECFOP)

Les participants à cette formation sont des détenteurs du diplôme de formateur en Ordre Public l'ayant obtenu trois (03) ans avant le lancement de la formation68 . Ils doivent présenter des aptitudes médicales requises au profil minimal exigé SIGYCOP=1123221, avoir de solides connaissances dans le domaine de l'Ordre Public. Détenir un très bon niveau d'entrainement physique et sportif, maîtriser impérativement la langue française69. Elle met deux (02) semaines dans les locaux de l'EIFORCES à Awae. Au cours de ce stage, les ex-stagiaires du FOP subissent une révision tactique des enseignements dans le domaine de l'Ordre Public. A cette révision, des techniques tactiques dans le maintien de l'ordre s'ajoute une actualisation des connaissances des candidats aux nouvelles techniques de maintien de l'ordre70. Le pole Ordre Public de l'EIFORCES accorde une importance particulière aux programmes de lutte contre les Engins Explosifs Improvisés. Il accorde des stages de sensibilisation, de neutralisation dans ce domaine.

- Sensibilisation à la Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs (NEDEX)

Il est question pendant les deux (02) semaines de stage d'apprendre aux auditeurs à faire face et à réagir aux dangers liés aux engins explosifs et aux Restes Explosifs de Guerre (REG)71. Les lauréats de cette sensibilisation sont des Policiers et des Gendarmes en service dans les zones en conflits, des personnes civiles travaillant dans les Organisations Non

68 EIFORCES, catalogue des formations, p. 12.

69 Ibid.

70 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022. 71EIFORCES, catalogue des formations. p. 14.

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Gouvernementales (ONG) intervenant en zone de conflits, le personnel d'autres administrations actif dans les zones de conflit (douaniers, sous-préfet etc.)72. Les gendarmes et policiers en attente de déploiement dans les missions de Maintien de la Paix des Nations Unies bénéficient également de cette formation. La sensibilisation au NEDEX est le premier palier dans la stratification des formations sur la Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs.

- Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs (NEDEX)

Ce stage est ouvert aux personnels de sécurité intérieure à savoir : gendarmes et policiers. L'encadrement technique et pédagogique de cette formation est échelonné en trois étapes73. Les conditions d'admission, la durée et les objectifs du stage différencient à chaque niveau.

- Niveau I du stage NEDEX

La formation du NEDEX I est offerte aux unités de police préparant un déploiement dans les Opérations de Maintien de la Paix. Elle dure un mois (04 semaines)74. Pendant sa tenue, les apprenants prennent connaissance avec les mines et deviennent capables de les identifier. A partir de ces connaissances, les auditeurs sont à même de localiser, détruire sur place les mines et, préparer le terrain pour une intervention de grande envergure 75 . L'EIFORCES accueille ce stage pour la première fois en 2021 et forme dix- huit (18) stagiaires76.

A la fin de la formation les stagiaires ressortent nantis du NEDEX I. Ce diplôme est la porte d'entrée au niveau II.

- NEDEX niveau II

Cette formation se tient pendant deux (02) semaines contrairement au NEDEX I qui se déroule pendant quatre (04) semaines77. Elle dote les stagiaires d'une grande connaissance dans la différenciation des munitions et des zones de provenance. Ce niveau offre l'opportunité aux lauréats lors d'une opération de prendre des initiatives, tel que : déplacer, disposer d'une ou plusieurs munitions ou des Restes Explosifs de Guerre (REG). Au lendemain du stage de niveau II les candidats regorgent des compétences pour gravir le niveau final de la formation.

72 EIFORCES, catalogue des formations. p. 14.

73 Ibid

74 Olivier Messomo, 42 ans, chef bureau audiovisuel à l'EIFORCES, Awae, le 13 juin 2022.

75 EIFORCES, Catalogue des formations. 14.

76 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae le 11 juin 2022.

77 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES Cameroun : les offres de formation ", p. 13.

80

- NEDEX niveau III

C'est le niveau ultime de ce stage, les conditions sont un peu complexes. Il faut avoir obtenu le NEDEX II, être au minimum Capitaine au grade pour la Gendarmerie, Officier de Police Principal pour la Police Nationale78. Etre âgé de moins quarante-cinq (45) ans et occuper la fonction de Commandant ou Adjoint d'unité de sécurité intérieure79. Le candidat doit posséder des connaissances juridiques (en matière d'instances juridiques internationales) et en bureautique (Word, Excel, Powerpoint). Avoir une bonne connaissance parfaite en langues française et anglaise80. Elle s'étend sur huit (08) semaines. Les enseignements accentuent les connaissances sur la différenciation des types de munitions, sur les pays de provenance, l'emploi et la neutralisation. Désormais, ils peuvent conduire des opérations de neutralisation et d'en disposer de façon définitive de tout genre de munitions. L'EIFORCES offre aussi des formations en protection.

- Le stage de Technicien Opérationnel en Protection Rapprochée

Prennent part à ce stage, les Sous-Officiers de gendarmerie et les Inspecteurs de Police. Ces éléments de sécurité intérieure disposent des solides aptitudes physiques et informatiques. Il se tient sur une durée de deux semaines. Les récipiendaires sont formés sur le commandement d'unité de protection rapprochée (management, entrainement, planification, coordination, choix des dispositifs et en fin, sur le commandement opérationnel) 81 . Les formateurs de l'EIFORCES élargissent les connaissances sur les matériels techniques de protection rapprochée des lauréats (choix, comparatifs, prix, utilités, limites). A la fin du stage, ils sont capables d'élaborer un dossier complet de protection d'une personne menacée du niveau chef d'équipe (dossier chef de mission), maîtriser la topographie spécifique rapprochée (baptême terrain, élaboration d'itinéraires, procédure de localisation et de récupération), etre capable de former ou perfectionner les équipiers et maitriser la pédagogie, connaitre la protection rapprochée à l'étranger et dans les zones à risques, maîtriser les techniques de filature et de contre filature, connaitre les structures de rattachement et d'évacuation.

La Division de l'Enseignement de l'EIFORCES à travers ses formations contribue grandement à construire un environnement sécuritaire national et international stable. Elle fournit à la Force Africaine en Attente un grand nombre d'experts dans le maintien de l'ordre

78 Olivier Messomo, chef bureau audiovisuel à l'EIFORCES, Awae, le 13 juin 2022.

79 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 14.

80 Ibid, p.14.

81 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 15.

81

(l'encadrement et la planification) et les investigations judiciaires 82 . Ces formations rehaussent le niveau tactique des auditeurs. La Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES assure la formation de niveau opératif et stratégique des administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers.

B- Présentation des formations de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES

La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure policière d'Awae est placée sous l'autorité d'un Chef de Division. Il est soit un officier de gendarmerie ou un haut fonctionnaire de police expert des opérations de soutien à la paix. Il est porté à la tête de cette division par un décret présidentiel 83 . Cet expert est responsable de l'organisation, la planification pédagogique des stages de longue durée et formations thématiques de courte durée. Concernant les formations de longue durée, il s'agit des stages DEMFS (Diplôme d'Etat-major des Forces de Sécurité) et du BESS (Brevet d'Etudes Supérieure des Forces de Sécurité)84. Les formations de courte durée quand elles sont thématiques (séminaires et ateliers).

1- Présentation des formations de longues durées de la Division de l'Enseignement Supérieur

Ces stages sont destinés aux administrateurs sécuritaires soucieux d'avoir des connaissances en planification des niveaux opérationnels pour la gestion des questions sécuritaires nationales, multinationales et internationales. Les diplômés de ces stages peuvent assurer des fonctions d'Officiers au sein d'un Etat- major en temps normal, de crise et au sein des Etats-majors de composante police85. Les candidats camerounais passent par un concours pour être former à l'EIFORCES. Les administrateurs sécuritaires étrangers sont désignés par leurs hiérarchies. Bien qu'elles soient des formations stratégiques les objectifs de stage et les contenus pédagogiques sont quelques peu différent. A la fin de cette formation les récipiendaires obtiennent les diplômes suivants :

- Le Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS)

La préparation au Diplôme d'Etat-major des Forces de Sécurité vise à préparer les auditeurs à occuper des fonctions d'Officier au sein d'un Etat- major des forces de sécurité

82 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 43.

83 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012, Portant Organisation et, Article 22.

84 Ongolo, "EIFORCES : un outil au service", p. 17.

85 EIFORCES, catalogue des formations, p. 8.

82

(Gendarmerie et Police)86. L'Etat-major des forces de Sécurité constitue un niveau hautement stratégique dans la chaine de commandement. Pour siéger dans ce collège, les Officiers doivent avoir des connaissances stratégiques épaisses. Les Officiers se bousculent pour effectuer cette formation. Pour les administrateurs de la sécurité intérieure camerounaise (cotutelle technique de l'EIFORCES), les places sont équitablement partagées. Les stagiaires étrangers sont désignés par leurs hiérarchies87.

L'EIFORCES leur offre l'opportunité de pouvoir devenir diplômé d'Etat-major des Forces de Sécurité. Mais la participation à cette formation dans les locaux de la structure à Awae est conditionnée par un certain nombre de critères. Ainsi il faut :88

- Avoir au minimum le grade de Capitaine pour la Gendarmerie ou Commissaire de Police pour la Police ;

- posséder une expérience de commandement d'une unité de maintien de l'ordre ou de sécurité intérieure. Ce qui suppose être détenteur du diplôme de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS) ;

- avoir des connaissances en bureautique (Word, Excel, Powerpoint) ;

- avoir des aptitudes au travail transversal et une maitrise de la langue française ;

- avoir un parcours académique (diplôme universitaire, professionnel etc.) ;

- avoir des capacités d'élocution, d'analyse et d'expression faciles ;

- posséder une forte culture sur les grands problèmes et sur les organisations

internationales ;

- être psychologiquement apte (motivation).

Pendant vingt (20) semaines les auditeurs sont formés sur la conception de tout type d'Etat- major (Etat-major normal, Etat-major de crise et des Etats-majors-de Composantes Police dans le cadre des OSP)89. Ils sont outillés dans la rédaction administrative (fond et forme), la préparation d'un ordre d'opération. Leurs connaissances en matière de sécurité intérieure et des Opérations de Maintien de la Paix sont revues. Les stagiaires du DEMFS effectuent lors de la formation des voyages d'étude à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Ces voyages d'études à l'intérieur et à l'extérieur du pays permettent aux auditeurs de confronter les enseignements théoriques reçus à la réalité du terrain.

La structure policière internationale camerounaise est mère de dix (10) promotions du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS) et attend accueillir une onzième (11)

86 Ongolo, "EIFORCES : un outil au service", p. 17.

87 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 47.

88 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 8.

89 Ongolo, " L'EIFORCES : un outil au service", p. 17.

83

cuvée en septembre 202290. Le total des effectifs d'Officiers nantis du DEMFS made in EIFORCES s'élève à cent-quatre-vingt-onze (191) lauréats91. Les lauréats viennent de dix-huit (18) pays d'Afrique (Cameroun, Congo, Togo, Cote d'Ivoire, Gabon, RDC, Tchad, Burkina Faso, Mali, Benin, Sénégal, Centrafrique, Niger, Burundi, Benin, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Guinée Conakry). Les diplômés du DEMFS ont des connaissances en planification de niveau opérationnel et stratégique, mais ils n'ont pas une ouverture cognitive solide pour préparer, planifier et commander une opération police de type nationale et internationale. La formation capable d'offrir aux forces de sécurité intérieure cette large ouverture cognitive est le BESS (Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité).

- La formation du Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité (BESS)

Le Brevet d'Etude Supérieure de Sécurité est le module de niveau stratégique le plus élevé de l'école Internationale de sécurité d'Awae. Il est dispensé aux officiers supérieurs des forces de sécurité intérieure (Gendarmerie et Police). Le programme pédagogique BESS EIFORCES s'articule autour de quatre (04) axes majeurs : la méthode d'analyse et de résolution complexe, la méthode de planification opérationnelle, la méthode de management et l'art du commandement à des niveaux stratégiques et opératifs92. Pour séjourner au camp EIFORCES d'Awae en qualité de stagiaire du BESS il faut remplir plusieurs critères. Parmi lesquels :93

- avoir au minimum le grade de Chef d'Escadron pour la Gendarmerie ou Commissaire de Police Principal pour la Police ;

- être diplômé du DEMFS ;

- être titulaire au moins de la licence pour les candidats au Master (facultatif) ;

- avoir des connaissances en bureautique (Word, Excel ; Powerpoint) ;

- avoir une bonne maitrise des langues française et anglaise ;

- avoir une capacité d'élocution, d'analyse et d'expression.

Pendant quarante (40) semaines les administrateurs sécuritaires camerounais et

étrangers reçoivent des experts sécuritaires nationaux et internationaux, des universitaires camerounais et étrangers un encadrement capacitaire conséquent. Les formations se déroulent dans les sites d'Awae et de l'IRIC pour les candidats au Master en Relations Internationales

90 Olivier Messomo, 42 ans, Chef bureau audiovisuel à l'EIFORCES, Awae, le 06 juin 2022.

91 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef secrétariat du Chef de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae le 06 juin 2022.

92 Ongolo, "L'EIFORCES : un outil au", p. 17.

93 EIFORCES, Catalogues des formations, p. 7.

84

option Sécurité Internationale. La formation est ponctuée par des voyages d'études (dans une localité du Cameroun, un Etat africain, un pays hors Afrique). C'est l'occasion pour les pédagogues de l'EIFORCES d'inculquer des connaissances des dynamiques géopolitiques et géostratégiques. A la fin de la formation les auditeurs ont des compétences à la gestion des questions sécuritaires nationales, multinationales et internationales. En d'autres termes, ils deviennent des agents de proposition dans leurs Etats-majors.

L'EIFORCES est à actuellement à sa huitième cuvée de stagiaires du Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité et vient d'organiser le concours d'entrée de la neuvième promotion BESS. Le 15 octobre 2014 est le jour marquant l'entrée du premier stage BESS à l'EIFORCES. Depuis lors, l'école est à cent-cinquante-trois (153) planificateurs formés. Les stagiaires viennent de plusieurs pays d'Afrique (Cameroun, Gabon, Mali, Congo, Tchad, Burundi, RCA, Nigeria, RDC, Benin, Cote d'Ivoire, Togo, Niger)94. Les formations de longues durées à l'EIFORCES sont uniquement dispensées aux administrateurs de sécurité intérieure (Police et Gendarmerie). Cela se justifie par le fait qu'ils sont les acteurs de la première heure du processus de protection, restauration et encadrement sécuritaire. La dilatation structurelle des Etats africains au lendemain de la crise économique des années 1980 répercutée par le choc idéologique de 1990 (la re-démocratisation du continent) laisse entrer d'autres acteurs dans le processus de sécurisation du continent.

Photo n° 5 : les auditeurs du BESS 8 en salle de cours

94 EIFORCES, "Document de présentation de l'évolution de l'EIFORCES ", 10 octobre 2019, p. 12.

85

Source : Cliché Mouliom, Photographe EIFORCES.

Ce renouveau sécuritaire permet aux acteurs civils experts des questions sécuritaires ou responsables de structure sécuritaire d'oeuvrer conjointement avec les Etats dans le processus de construction d'une paix durable au service du déleppoment. Pour atteindre cet objectif, il faut un cadre d'échange, de partager d'expertise. L'EIFORCES qui fixe et renforce la stabilité régionale et mondiale tend la main à la société civile experte en sécurité. Ceci grâce à l'organisation des séminaires et ateliers dans ses locaux.

2- Les formations de courte durée à l'EIFORCES (séminaires et ateliers)

La mallette pédagogique du centre policier d'Excellence CEEAC est fortement garnie des séminaires et ateliers. Les thématiques abordent la sécurité dans sa globalité. Le public cible des séminaires EIFORCES est multi- professionnel (Civils, Policiers, Militaires et Humanitaires)95. Certains séminaires de l'EIFORCES portent la certification des Nations - Unies. Ils se tiennent dans un intervalle de temps court et variant en fonction du séminaire. Pour cerner l'offre sécuritaire de l'EIFORCES contenu dans les modules ateliers et séminaires, il faut présenter individuellement les séminaires et les ateliers.

- Sécurité et Gouvernance

Il dure deux (02) semaines et les participants sont civils, policiers et gendarmes96. Il permet d'avoir des outils pédagogiques facilitant l'enrôlement dans les structures de gestion de la paix intégrée au niveau stratégique ou opératif. Grâce aux éléments reçus au cours du stage, les participants répondent aux attentes des organismes régionaux et sous régionaux dans la politique préventive. Ils sont à même de planifier, conduire une activité de soutien aux réformes institutionnelles97. Les enfants sont l'avenir de l'humanité. Assurer leur protection des enfants en période de conflit est une mission salutaire.

- Protection des enfants

Ce séminaire débute à l'EIFORCES en 2012, les participants civils, policiers et gendarmes sont édifiés sur les mécanismes visant à construire un environnement plus protecteur pour les enfants. Depuis 2016 il porte la certification onusienne98. Les enfants ont besoin d'un environnement non- violent pour se construire. Un environnement ou le terrorisme n'a pas de place.

- La lutte contre le terrorisme

95 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 5.

96 Ibid, p. 4.

97 Ibid., p. 4.

98 EIFORCES "document de présentation de la montée en puissance de l'EIFORCES ", 17 /10/2019, p. 14.

86

Pendant deux (02) semaines civils, policiers et gendarmes renforcent leurs capacités dans la recherche, l'exploitation et la diffusion du renseignement prévisionnel déjouant les attentats terroristes99. Pour les administrateurs de sécurité, la participation aux missions de soutien à la paix est possible de deux manières : soit par Unités de polices constitues (UPC) ou par déploiement des Policiers Individuels100. Dans les deux cas, il est nécessaire de former ces agents individuels ou ces Unités de Polices Constituées.

- Formation au pré-déploiement des Policiers Individuels

Ce séminaire de deux (02) semaines est destiné aux fonctionnaires de la Police et Gendarmerie tout grade confondu. Il rend les intervenants aptes à exécuter des tâches précises dans le cadre des Opérations de Maintien de la Paix. Les crises provoquent généralement une violation des droits de l'homme et particulièrement ceux des cadets sociaux. Pour une restauration sociale de ces victimes, il faut édifier les acteurs civils et étatiques sur la question.

- Les droits humains et protection des groupes vulnérables

Ce cours élucide les droits universels liés aux valeurs intrinsèques de la personne humaine. Les civils, policiers et gendarmes reçoivent sur une période de deux (02) semaines des enseignements sur les traités et droits de l'Homme et leurs mécanismes de mises en application, la protection spéciale accordée aux groupes vulnérables pendant les conflits armés, l'approche genre dans les OMP101. Et la sensibilisation aux violences sexuelles, à l'exploitation sexuelle et aux abus commis par les casques bleues. En période de crise, les civils sont très abusés par les entrepreneurs de l'insécurité. Pour remédier à cette situation, il faut édifier un maximum d'acteurs sur la protection civile.

- La Protection des Civils

Il porte l'onction onusienne, ce cours dote les participants des connaissances nécessaires sur la notion de protection en tant de paix et en tant de crise. Les stagiaires sont édifiés sur les attentes onusiennes et de l'UA dans le domaine de la protection civile102. Les civils, gendarmes et policiers participants sont briffés sur leur rôle et responsabilité dans la protection des civils. La protection des civils passe par une coopération entre composantes intégrées aux missions de paix.

- La coopération entre les composantes dans les missions intégrées

99 EIFORCES "document de présentation de la montée en puissance de l'EIFORCES ", 17 /10/2019, p. 14.

100 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie, Awae, le 10 juillet 2022.

101 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.

102 EIFORCES, " Document de présentation ", 17/10/2019, p. 14.

87

Elle connait la présence d'un acteur nouveau (Humanitaire) aux séminaires EIFORCES 103 et dure deux semaines. Et les échanges portent sur les principes et les différentes approches possibles en matière d'actions civilo-militaires. Montrer l'importance de la coopération des composantes lors des OMP. La coopération entre composantes intégrées favorise un retour à la paix dans les zones en crise. La restauration de la paix est favorable à la mise en place du programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration dans les pays sortant des crises politiques.

- Le Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) au sein des opérations de Maintien de la Paix

Il expose sur les nouvelles approches onusiennes dans le DDR. Les participants (policiers, gendarmes et civils) accentuent les connaissances dans la mise en place, les objectifs, les buts et enjeux de ce programme. Les enseignements se tiennent pendant une période d'une semaine (01)104. La mise en place du DDR dans un pays en crise présage une réforme du secteur de la sécurité.

- La réforme du Secteur de Sécurité

Le but du module est de fournir aux policiers, gendarmes et civils une compréhension claire des stratégies et des concepts élémentaires des reformes sécuritaire. Ils sont capables de restructurer et de reconstruire des services des Etats en crise. Elle dure une (01) semaine105. La réforme du secteur de sécurité apaise les tensions entre antagonistes. Il permet la diminution de la violence et une reprise des activités quotidiennes.

- Les activités de consolidation de la paix

La priorité est donnée à l'enseignement minutieux des éléments réduisant le risque de redonner dans la violence après rétablissement de la paix par les missions multidimensionnelles des Nations-Unies106. Il connait la présence des policiers, civils et gendarmes. Les administrateurs sécuritaires reçoivent cette formation pendant une (01) semaine. Pour construire un environnement de paix durable. Il faut un reprofilage des décideurs.

- Code de conduite pour les responsables chargés de l'application des lois

Cet enseignement a pour objectif de familiariser les représentants de la loi au code de conduite nécessaire à l'exercice de leurs professions. Afin que dans l'accomplissement de

103 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.

104 EIFORCES, catalogue des formations, p. 5.

105 Ibid, p.4.

106 Armstrong Enongene Etape, 40 ans, Major du 8ème BESS de l'EIFORCES, Awae, le 12 juin 2022.

88

leurs missions la dignité humaine soit respectée et protégée107. Pendant une (01) semaine les policiers, civils et gendarmes sont formés sur ce domaine dans le site de l'EIFORCES d'Awae.

Le cours sur la conduite pour les responsables chargés de l'application des lois met fin à la présentation des formations longues et courtes durées de la structure policière d'Awae. La panoplie des formations made in EIFORCES et le nombre des stagiaires formés témoigne de l'apport de cette structure dans le maillage sécuritaire national, multinational et international. En formant les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers l'EIFORCES couvre une partie de son offre sécuritaire. L'offre formation de l'EIFORCES s'accompagne de celle recherche dans les domaines de la sécurité. A travers la mission recherche la structure se présente comme un organe de proposition des solutions aux problèmes sécuritaires nationaux, sous- régionaux, régionaux et mondiaux108. L'EIFORCES a un Centre de Recherche qui oeuvre au quotidien à trouver des solutions aux problèmes liés à l'insécurité et ses corolaires.

III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES

La mission recherche dédiée à la structure sécuritaire d'Awae est garantie par le Centre de Recherche et de Documentation de cet établissement. Elle fait partie intégrante de la Direction Générale de la structure. Le Directeur Général a droit de regard sur les activités de ce centre. L'exécutant de la mission est le Chef du Centre de Recherche et de Documentation. Il peut être un haut fonctionnaire de Police, un Officier de gendarmerie ou Expert civil nommé par décret du Président de la République109, le Centre de Recherche et de Documentation comporte deux sous-directions. Il s'agit des laboratoires de recherches et la cellule de la documentation. Pour réaliser cet objectif le CRD s'appuie sur un réseau de chercheurs et experts qui produisent des travaux de recherches échelonnés et multi-acteurs au niveau prioritairement stratégique et opératif110. Le CRD/EIFORCES organise ses travaux de recherche appliqué à la sécurité intérieure, interafricaine et internationale en (03) pôles majeurs. Il s'agit des pôles sécurité globale incarnant cinq (05) dimensions, le pole Maintien de la Paix et en fin le pôle encadrement111.

Les résultats des travaux de trois (03) pôles de recherche de l'EIFORCES donnent lieu aux activités de visibilité de la structure et du centre de recherche et de documentation. Ces

107 EIFORCES, catalogue des formations, p. 6.

108 Ongolo, "L'EIFORCES : un outil au ", p. 16.

109 Décret n° 2012/307 du 25 juillet 2012 portant organisation et, Article 23.

110 EIFORCES, "document de présentation ", 17/10/2019, p. 20.

111 EIFORCES, catalogue de présentation des missions de l'EIFORCES, p. 8.

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activités de visibilités sont : l'organisation et la conduite des travaux spécifiques sur des thématiques relatives à la paix et à la sécurité nationale et internationale. La réalisation des publications scientifiques périodiques et conjoncturelles. La suite de l'analyse porte sur la présentation de l'offre recherche de l'EIFORCES.

A- Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES : le coeur des

travaux thématiques

Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES a un programme de planification stipulant l'organisation d'une activité thématique spécifique trimestriellement112. Ces activités thématiques scientifiques peuvent être les colloques, les séminaires de recherches et les symposiums. Le CRD traite la sécurité dans toute sa globalité (sécurité humaine, environnementale, nationale, transnationale et culturelle). Ces travaux sont animés par des universitaires, des experts, des diplomates, les acteurs de la société civile, et les représentants d'administration. Les intervenants du CRD/EIFORCES ont deux statuts : le statut de chercheur régulier pour les internes et chercheur associé pour les externes113. L'objectif est d'apporter des réponses doctrinales, stratégiques et opératives facilitant la prise de décision du politique en matière de Défense et de Sécurité.

Le CRD/EIFORCES compte jusqu'à ce jour treize (13) colloques et deux (02) séminaires organisés114. Les thématiques touchent les questions sécuritaires dans l'ensemble. Grâce au décryptage des problèmes sécuritaires nationaux, interafricains et mondiaux, le centre se positionne comme une cellule d'éveil stratégique anticipant les menaces et apportant des solutions.

B- La typologie des publications du CRD/EIFORCES

Dans le cadre de l'accomplissement des missions statutaires de veille et de recherche en matière de sécurité et de paix, le centre de recherche et de document de l'EIFORCES produit des supports scientifiques à l'attention des administrations et des experts en sécurité. Ces supports sont les résultats des analyses menées par le centre. Ces publications constituent une réponse forte dans la résolution des crises sécuritaires au plan national, régional et international115. Le CRD/EIFORCES met à la disposition des administrations nationales et

112 Marie Joseph Ndzie, 35 ans, Assistante des projets au CRD, Awae, le 6 juin 2022.

113 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 17.

114 EIFORCES/CRD, "travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD-EIFORCES ", Awae, 2022.

115 EIFORCES, "activité de recherche ", VIGIE, n° 010 et 001- 1er et 2ème Trim 2021, p. 22.

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internationales plusieurs publications. Ces publications se différencient les unes des autres, soit par le format de publication ou le contenu.

1- La note de conjoncture mensuelle

Le Centre de Recherche et de Document de l'EIFORCES produit ce document stratégique mensuellement. Il est bilingue et traite d'une question de sécuritaire ponctuelle. Il est très digeste à lire et à pour cible les administrations stratégiques nationales suivantes : le Ministère de la Défense, la Délégation Générale à la Sûreté Nationale et le Ministère des Relations Extérieures.

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Photo n° 6 : première de couverture de la note de conjoncture

Source : Note de conjoncture, n°004, Rétro 2018.

2- VIGIE bulletin d'analyses stratégiques et prospectives

Le bulletin d'analyses stratégiques et prospectives est publié trimestriellement. Il est de nature bilingue (français et anglais)116. Il a un public cible plus largue que le précédent document stratégique. Sa structuration interne répond à cette logique : sommaire, actualité de l'EIFORCES, dossier sécurité nationale, dossier sécurité Afrique et monde. A la sortie, les VIGIE se différencient par leurs numéros de publication et la thématique analysée.

Photo n° 7 : première de couverture du VIGIE

Source : VIGIE, n° 002, Aout 2014.

116 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD-EIFORCES, Awae le 11 mars 2022.

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3- La Revue africaine de sécurité internationale (RASI)

Le document RASI est l'esplanade de publications des actes, des colloques et des

séminaires de l'EIFORCES117. Contrairement aux autres, il ne parait pas avec des exemplaires bilingues. Il est publié semestriellement par le centre de recherche et de documentation. Son accès est ouvert à une panoplie d'acteurs.

Photo n° 8 : Première de couverture de la Revue RASI

Source : RASI, n° 001, 2019.

Les publications du CRD/EIFORCES sont des documents stratégiques concourant à accompagner les acteurs stratégiques, tactiques et opératifs nationaux, régionaux et internationaux dans l'anticipation, la gestion et la restauration des crises sécuritaires à l'échelle nationale, continentale et mondiale118. Le CRD/EIFORCES se positionne comme un outil d'éveil et d'analyse des dynamiques sécuritaires locales, régionales et internationales.

Le point focal de cette analyse est de cerner les mécanismes camerounais produits par son centre sécuritaire d'Awae, contributeurs dans le processus de construction de la sécurité nationale, continentale et internationale. Une bonne élucidation de ces mécanismes passe par la présentation des missions et objectifs de la structure sécuritaire camerounaise. Le décideur camerounais instruit l'EIFORCES par son décret de création en 2008 d'implémenter sa politique sécuritaire nationale et extérieure119. L'implémentation de cette politique passe par la formation des administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers à la gestion des crises

117 Marcel Abanda, 35 ans, Assistant des projets au CRD-EIFORCES, Awae, le 11 mars 2022.

118 EIFORCES, Catalogue des formations, p. 16.

119 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de, Article 4.

93

nationales et internationales (Opérations de Maintien de la Paix, Opération de Soutien à la Paix) et la Recherche Stratégique sur les questions de sécurité.

Le Cameroun ouvre les portes de son centre à plusieurs administrateurs sécuritaires. Ils bénéficient d'une panoplie des formations conçues par l'EIFORCES. Ces formations touchent tous les niveaux de la chaine de commandement opérationnelle120. La structure d'Awae voit se succéder des promotions de stages. De retour dans leurs états-majors, ils distillent la mallette pédagogique de l'EIFORCES.

L'EIFORCES contribue à l'édification de la paix et la sécurité à l'échelle nationale et internationale à travers son Centre de Recherche et de Documentation. Il se positionne comme un laboratoire stratégique assistant les acteurs décisionnels dans la prise de décision dans le domaine de la sécurité nationale et internationale.

120 F. Foumena, 50 ans, Chef bureau évaluation de l'enseignement supérieur de l'EIFORCES et Chef du Pole Police Judiciaire de l'enseignement fondamental de l'EIFORCES, Awae, le 14 mars 2022.

93

CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA
SECURITE A L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE

En juillet 2002, le continent africain assiste à une reconfiguration de l'organisation continentale. Elle passe de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) pour l'UA (Union Africaine). La nouvelle structure ambitionne de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent. A travers cet idéal, l'Union Africaine se dote d'une architecture de paix et de sécurité et encourage les Etats africains à mettre sur pied des structures sécuritaires. Le Cameroun membre actif du processus de création de la nouvelle institution continentale concrétise cet idéal en 2008. En effet, le 22 mai 2008 le Cameroun annonce à l'opinion nationale et internationale la création d'un établissement sécuritaire1. Cette structure est l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) d'Awae. A travers cette structure, le Cameroun entend apporter des solutions aux problèmes sécuritaires nationaux et internationaux. Depuis sa création, l'école de veille sécuritaire d'Awae contribue au processus de sécurisation du Cameroun, de l'Afrique et du monde. Ces modes de construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale de l'EIFORCES sont très souvent inconnus du grand public. D'où l'interrogation suivante : Comment le Cameroun par l'intermédiaire de l'EIFORCES construit la sécurité au niveau national et international?

Pour répondre à cette question, ce chapitre procède à une analyse bipartite. Il s'agit dans un premier acte de montrer comment l'EIFORCES construit la sécurité au niveau national. Le second acte porte sur la construction sécuritaire internationale de l'EIFORCES.

I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE

NATIONALE

Le Cameroun en créant l'EIFORCES en 2008, lui confie la mission d'implémentation de sa politique sécuritaire interne et externe à cette structure. Après avoir pris acte de cette orientation stratégique, le club administratif de l'école internationale d'Awae, va s'atteler à répondre aux exigences du décideur. Depuis lors, cette structure contribue grandement à la réalisation de l'idéal politique de sécurisation nationale. Les contributions de l'EIFORCES

1 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de..., Article 1.

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dans le processus de sécurisation du Cameroun sont perceptibles dans plusieurs secteurs de la vie publique nationale. Il s'agit des formations et des recherches thématiques que la structure fournit aux acteurs multi- identitaires nationaux. Un examen bilanciel des effectifs d'anciens camerounais bénéficiaires des formations et séminaires de la structure internationale d'Awae va suivre ce propos.

A- La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES et la construction nationale de la sécurité

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES construit la sécurité à l'échelle nationale en formant les administrateurs sécuritaires camerounais à la gestion des nouvelles menaces. Les enseignements de cette division sont regroupées au tour de deux pôles d'enseignements spécifiques. Il s'agit des Pôles Police Judiciaire et Ordre Public2. Ces enseignements sont de types tactiques et opératifs. Le nombre d'agents sécuritaires camerounais bénéficiaires des formations de l'enseignement fondamental de l'EIFORCES est conséquent. Pour voir l'apport de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national, il apparait nécessaire de faire une présentation des effectifs camerounais bénéficiaires de formations de cette structure par pôle d'enseignement.

1- Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES et le rehaussement capacitaires des administrateurs sécuritaires camerounais

Le Pôle Ordre Public de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES compte sept formations. Ce pôle renforce les capacités des auditeurs dans le maintien de l'ordre et l'encadrement des manifestations publiques. La structure sécuritaire internationale d'Awae organise ses stages afin de participer à la mise à jour du format opérationnel d'encadrement des manifestations publiques des agents sécuritaires camerounais. Une présentation sommaire des différents effectifs d'agents sécuritaires camerounais est dédiée à ce segment.

- La formation des agents sécuritaire camerounaise au stage des Moniteurs de Franchissement Opérationnel

Ce stage est organisé pour la première fois à l'école sécuritaire internationale d'Awae en 2017. Il permet aux fonctionnaires de la Sûreté Nationale et de la Gendarmerie Nationale camerounaise d'être capables de façon générale de répondre aux situations délicates ne pouvant être résolues que par des connaissances spécifiques dans le cadre de la Sécurité Publique et de manière spécifique, de pouvoir rechercher des personnes en zone difficile

2 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 40.

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d'accès, d'accompagner les équipes judiciaires en zone difficile d'accès, de récupérer des manifestants ou prisonniers sur des édifices. Dans l'intervalle de temps allant de 2017 à 2019, l'EIFORCES organise trois stages en MFO et forme quarante-neuf (49) Officiers, Sous-Officiers de Gendarmerie Nationale camerounaise, Officier de Police de 1er grade et Inspecteur de Police de 2eme grade3.

- L'EIFORCES cadre de formation des Formateurs en Ordre Public (FOP) camerounais

Il débute à l'EIFORCES en 2012, il a pour objectif d'inculquer aux Officiers subalternes de la Gendarmerie Nationale, aux Commissaires et Officiers de la Sureté Nationale des techniques d'interventions professionnelles et opérationnelles dans le Maintien de l'Ordre. Ces agents ont pour devoir de répercuter les enseignements reçus au niveau de leur Etat-major où ils occupent des fonctions de formateurs dans les écoles et centres d'instructions. Ils doivent aller former et entrainer des Unités en grand nombre et de leur conférer une capacité opérationnelle permettant de répondre aux défis sécuritaires de l'heure. Ce stage avant sa mutation en 2019, forme soixante-dix (70) administrateurs sécuritaires camerounais4. Il va être remodelé en stage de Formateurs des Unités de Police Constituées (FUUPC).

- L'EIFORCES : noeud de la formation des Formateurs des Unités de Police Constituées (FUPC)

Il succède au stage de Formateur en Ordre Public et épouse le modèle onusien du maintien de l'ordre. Il est organisé pour la première fois en 2020. Cette première édition donne suite à la formation de trente (30) auditeurs camerounais5.

- L'EIFORCES au coeur du Perfectionnement au Commandement Opérationnel des administrateurs sécuritaires camerounais

Il a pour mission de parfaire les aptitudes opérationnelles des commandants d'unité des formations de sécurité à statuts militaire et civil, engagés dans les Opérations de Maintien et rétablissement de l'Ordre en situation dégradée ainsi que, dans les opérations de Maintien de la Paix sous mandat de l'ONU ou UA6. Dans l'intervalle allant de 2012 à 2019, l'EIFORCES voit seize (16) promotions de PCO se succéder dans ses locaux pour un effectif de cinquante-un (51) camerounais formés7.

3 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

4 EIFORCES, " Présentation de l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 15.

5 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

6 EIFORCES, catalogue des formations, p.13.

7 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 15.

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- Les Commandant d'Unité de Sécurité camerounaise à l'école de l'EIFORCES

Cette formation succède au PCO et élargit le champ de compétence des Commandants d'Unité de Sécurité. Il est organisé pour la première fois à l'EIFORCES en 2019. Aujourd'hui il compte trois promotions d'auditeurs, la partie camerounaise s'en sort dans ce stage avec un effectif de soixante-seize (76) stagiaires formés8.

- L'EIFORCES et la formation des administrations sécuritaires camerounais à la « Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs NEDEX »

Ce stage est organisé du 24 avril au 05 mai 2017 par l'EIFORCES et réuni quarante-un (41) participants venant des Administrations camerounaises à savoir : MINATD, MINFOF, MINFI (Direction Générale des Douanes) et de la Gendarmerie Nationale. Toutes ces administrations sont en service dans les régions de l'Extrême- Nord et du Nord. Au moment où ces régions subissent les assauts du groupe terroriste Boko Haram qui emploient des engins explosifs causant la mort de plusieurs éléments des forces de Défense et de Sécurité et des civils9. L'EIFORCES se propose d'apporter un outillage conséquent aux administrateurs camerounais en service dans ces régions afin de faciliter l'exécution de leurs missions. L'acte deux de ce séminaire se tient du 21 août au 1er septembre 2017 et réuni 32 Administrateurs camerounais des régions de l'Extrême- Nord et du Nord10. EIFORCES organise également cette formation en 2021 à l'attention de dix-huit stagiaires des Administrations camerounaises.

- L'EIFORCES pôle de formation des techniciens Opérationnel en Protection Rapprochée camerounais

Ce stage a pour objectif de former les agents sécuritaires aux techniques de protection de haute personnalité en situation normale ou de crise. L'EIFORCES compte une seule promotion de vingt stagiaires camerounais dans ce module11.

Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES organise plusieurs formations dans l'optique de renforcer les capacités des administrateurs sécuritaires camerounais exerçant dans l'encadrement et l'accompagnement des mouvements de contestations. Outre les formations en Ordre Public, l'EIFORCES ouvre le champ cognitif des administrateurs sécuritaires actifs dans les missions de police judiciaire.

8 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

9 A. Ongolo, " La Force Multinationale Mixte, pour la stabilisation du Bassin du Lac Tchad : Dynamiques et perspectives ", VIGIE, n° 007, 2018, pp. 18-19.

10 Ibid, p. 19.

11 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

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2- Le pôle Police Judiciaire au service du rehaussement capacitaire des agents judiciaires camerounais

Le Pôle Police Judiciaire couvre des formations permettant de renforcer les capacités des administrateurs sécuritaires camerounais dans les domaines de la recherche et de la constation des infractions aux lois pénales. Ces administrateurs judiciaires assistent les Magistrats dans l'accomplissement de leurs missions. L'EIFORCES dispose de trois formations dans le Pôle Police Judiciaire.

- L'EIFORCES et la formation des Equipes Projetables d'Experts en Investigation (EPEI) camerounaises

Pour cette formation, l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae dote les agents sécuritaires camerounais oeuvrant dans le domaine judiciaire des compétences leur permettant d'etre capable d'intervenir au profit de l'Unité à laquelle ils sont rattachés, à pouvoir initier une enquête et à préparer l'intervention d'unités judiciaires spécialisées. L'EIFORCES compte deux promotions de cinquante-huit stagiaires de nationalité camerounaise12.

- L'EIFORCES et la formation des Chefs de détachement de Police d'accompagnement camerounais

L'EIFORCES renforce les capacités des administrateurs sécuritaires camerounais à commander un détachement de Police d'Accompagnement, à maitriser la rédaction des différents documents nécessaire au commandement, à préparer et commander une opération judiciaire à l'échelle du détachement et ouvre le champ de compétences en matière de connaissances des armées et des organismes internationaux susceptibles d'être rencontrés sur un théâtre d'opérations. Pour ce module l'EIFORCES a formé vingt Capitaines de Gendarmerie Nationale et Officiers de Police Principal de la Sûreté Nationale camerounaise13.

- Le stage des Techniciens en Identification Criminelle (TIC)

Ce module d'enseignement compte soixante-dix-neuf (79) stagiaires camerounais14.

- Le stage des Directeurs d'Enquête de Police Judiciaire (DE)

Il est ouvert aux Officiers de Gendarmerie et aux Hauts fonctionnaires de Police.

L'EIFORCES a quatre-vingt (80) ambassadeurs sécuritaires camerounais formés dans ce module.

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES dispense des formations de type tactique. Elle a un actif de 1170 administrateurs sécuritaires formés dont 533

12 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

13 Ibidem

14 Ibidem.

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camerounais15. Les formations dispensées par cette division sont complétées par celle de l'Enseignement Supérieur qui participe au rehaussement des connaissances stratégiques des auditeurs. Cette division participe activement à la formation de l'élite sécuritaire camerounaise.

B- L'enseignement supérieur de l'EIFORCES et la formation de l'élite sécuritaire camerounaise

La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure policière d'Awae dispense deux types d'enseignements. Il s'agit des enseignements pour les auditeurs du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS). Et du Brevet d'Etudes Supérieur des Forces de Sécurité (BESS). Ces enseignements apportent des connaissances importantes dans la planification stratégique et le commandement d'une opération de police dans le cadre national et international16. Les récipiendaires vivent un élargissement du champ de compétence sécuritaire des lauréats sur la gestion des crises au niveau national et international. Depuis l'ouverture de ces enseignements à l'EIFORCES, les agents sécuritaires camerounais prennent part à ces enseignements. Ces diplômes permettent aux bénéficiaires d'avoir les atouts pour occuper des fonctions d'officier au sein d'un Etat-major de sécurité17. Les états-majors des forces sécuritaires camerounaises actuellement sont conquis par les ambassadeurs de l'EIFORCES. Pour des raisons illustratives la suite de cette activité cognitive évoque les effectifs camerounais par stage DEMFS et BESS.

1- L'EIFORCES et la formation des Officiers d'Etat-Major des Forces de Sécurité camerounaise

Le premier stage des diplômés d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS) a lieu le 15 avril 2013 dans les locaux administratifs provisoires de quartier Ngousso à Yaoundé. Ce premier rendez- vous connait la participation d'une quinzaine d'Officiers venant de plusieurs pays d'Afrique. La Cameroun prend part à cette première formation avec une délégation de huit (08) administrateurs sécuritaires 18. Ils sont des Commissaires Principaux de Police (AYISSI Louis Serge, BESSALA Désire, MOTAPON Mana, NDEMA Ollo Emmanuel) et des Chefs d'Escadrons de Gendarmerie (OTOULOU Jean Pierre, NOAH Agrius Romuald,

15 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022

16 EIFORCES, catalogue des formations, p. 7.

17 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service de la paix et de la sécurité collective du continent africain", VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.

18 A. Ongolo, "Actualité de l'EIFORCES ", VIGIE, n° 001, Décembre 2013, p. 10.

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DONFACK Dieudonné, BOBOM Jean Lambert) 19 . Après cette première expérience, l'EIFORCES lance la deuxième vague des auditeurs du DEMFS le 15 octobre 2013.

La deuxième cuvée du DEMFS EIFORCES entrent avec un effectif de Seize (16) Officiers Supérieurs des Forces de Police et Gendarmerie venus de plusieurs pays d'Afrique. Comme pour la précédente promotion, le Cameroun prend part avec un effectif de neuf agents sécuritaires. La Sûreté Nationale camerounaise compte cinq administrateurs sécuritaires à cette formation. Il s'agit des Commissaires Principaux (BARAH Jean Marie, FOTABE Samuel LEMONDEM, NEMBOT OUETCHOUA Justin, MBITI Alinda Emmanuel, NYANANG Aristide Marie)20. Du côté de la Gendarmerie Nationale camerounaise les participants sont : le Colonel MINDZIE Elisabeth Henriette, les Chefs d'Escadrons ABDOULAYE -AMOA Abel, LEOUE FOSSO Denis, NKWAN Julius MBOM)21. Cette formation se termine le 24 mars 2014 et le club administratif de l'EIFORCES déplore le décès d'un Officier stagiaire. Ce décès réduit l'effectif des stagiaires sortant à quinze (15) agents sécuritaires22. Comme une suite chronologique la fin du deuxième DEMFS ouvre la voie au troisième.

Le 17 mars 2014 l'EIFORCES accueille la troisième promotion des auditeurs du DEMFS. Cette cuvée compte vingt-quatre (24) candidats à l'entrée originaires de plusieurs zones géographiques d'Afrique. Le Cameroun pays d'accueil de cette formation est représenté par neuf agents sécuritaires. La Gendarmerie Nationale camerounaise a cinq ambassadeurs à cette formation. Il s'agit des Colonels FONDZENYUY NJOWIR Roland, EWOUDI EBENE Dieudonné du Lieutenant- colonel ZE OLAMA Louis Aloys et des Chefs d'Escadrons NJOYA MOUTAPBEMO Thierry, ONGOLO Auguste 23 . La Police Camerounaise a un effectif de quatre Commissaires Principaux : ESSOME Alain, FOUMENA Frédéric, NTO Dénis, ZOFOA Amadou Yamou24. Le stage se tient sans incident, les vingt-quatre entrants assistent ainsi à la sortie le 13 mars 2014. Deux mois après la sortie du troisième DEMFS, l'EIFORCES ouvre la porte à la quatrième promotion du DEMFS.

La quatrième cuvée des auditeurs du DEMFS arrive à l'EIFORCES le 27 mars 2015. Le club des administrateurs de la structure policière d'Awae reçoit une délégation de vingt-trois stagiaires. Les Officiers stagiaires viennent de plusieurs pays d'Afrique. Le Cameroun a

19 EIFORCES, "Liste récapitulatives des stagiaires du DEMFS et du BESS : liste complète des stagiaires du DEMFS ", 2021, p. 1.

20 Ibid. p. 2.

21 Ibid, p. 2.

22 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef secrétariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 17 juin 2022.

23 Ibidem

24 EIFORCES, " liste des candidats du DEMFS 3 ", 2014, p. 1.

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huit ambassadeurs à cette cuvée. La Sûreté Nationale est représentée par les Commissaires Principaux (ABBA ALI AL'AMINE, KOUMNDE BIYA Annette Claudine, MBOGNOU Roger, MEDOU Thierry) et la Gendarmerie Nationale a également quatre ambassadeurs. Il s'agit des Chefs d'Escadrons : NCHOURUPOUO Issiaka, MEVONO NGOMBA Dieudonné Jules, LAMEU FOUDJING Zéphyrin Romuald et le Capitaine MONTHE NGATCHUI Hervé25. Le 27 mars 2015, les auditeurs du stage reçoivent leurs parchemins. Un mois plus tard, la structure reçoit la cinquième promotion du DEFMS.

Le 13 avril 2015, l'école internationale d'Awae accueille sa cinquième cuvée d'auditeurs du DEMFS. Pour ce rendez-vous, l'EIFORCES reçoit-vingt-un (21) auditeurs provenant de neuf (09) pays d'Afrique26. Le Cameroun participe à cette formation par l'entremise de ces agents sécuritaires. La Sûreté Nationale camerounaise participe via les Commissaires Principaux 27 . ANANGUE François Serge, SEUKEP Denis, TEKEUTSA Narcisse François, ZE Jean Joseph. Les agents de la Gendarmerie Nationale de cette édition sont les Capitaines : BIALO Dieudonné, MVOGO MBUNI Huguette et les Chefs d'Escadrons : NSIMO SA'A Joseph Constant, NDONG ASSEKO Patrice Chéri. Après six (06) mois dans les locaux de la structure policière internationale, le staff administratif du centre prend congé de ces hôtes le 02 septembre 2015 au cours d'une cérémonie de remise des parchemins. L'EIFORCES dans son ambition de participer à la construction d'un environnement sécuritaire national et international stable, ouvre les portes de sa structure à la sixième promotion du Diplôme d'Etat -Major des Forces de Sécurité.

L'école internationale d'Awae reçoit le 15 février 2016 une vague de vingt-quatre Officiers des forces de sécurité28. Ces derniers veulent bénéficier de la mallette pédagogique de l'EIFORCES type DEMFS. Les candidats viennent de dix (10) pays d'Afrique pour cette édition. Le Cameroun répond à l'appel avec onze administrateurs sécuritaires qui participent à la formation29. La Gendarmerie Nationale pour l'occasion a un effectif de six ambassadeurs. Notamment, le Lieutenant-colonel EVINA NDO Dieudonné Magloire et des Capitaines : AYISSI NANGA Parfait Arnaud, BAYONG LEMAH Jonas, DANWE Justin, DEUWA NGAKO Anastasie, MINYEM Daniel30. La Sureté Nationale est également de la partie. Ces ambassadeurs pour l'occasion sont les Commissaires Principaux : KAGHO Joseph,

25 EIFORCES, "Liste des candidats du DEMFS 4 ", 2015, p. 1.

26 Ibid, p. 1.

27 Ibid, p. 1.

28 Joseph MEWOLI, 38 ans, Chef secrétariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, AWAE, le 18 juin 2022.

29 EIFORCES, "Liste des candidats du DEMFS 6 ", 2016, p. 1.

30 Ibid, p.1.

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KAMDEM Samuel, KAMGA Guy Edouard, OSSOMO Josué, YOUSSOUFA SAIDOU31. Les auditeurs camerounais ressortent de cette formation avec leurs paires le 11 juillet 2016 nantis de leurs parchemins de fin de formation. Le départ de cette cuvée permet l'entrée d'une nouvelle promotion la septième.

La septième promotion du DEMFS débarque dans les locaux de l'EIFORCES le 17 octobre 2017. Les apprenants reçoivent des administrateurs du centre sécuritaire un accueil chaleureux32. Ils sont dix-sept à l'arrivée, originaires de trois pays d'Afrique. Comme à l'accoutumée les administrateurs sécuritaires camerounais honorent cette promotion. La délégation de la Sûreté Nationale camerounaise a dans ses rangs quatre Commissaires Principaux : BILLE AKONO Claude, BISANGA TUTUWAN Dorothy épouse SEMA GWANYAMA, NGOE Buldier Esomba, Yaya MAHONDE33. La Gendarmerie Nationale compte six responsables administratifs : les Lieutenants -colonels Terence SAMLENYONG SAMA, NYEMECK Samuel, Les Capitaines CHONGONG Collins NGONG, KEBGONNE Emmanuel et les Chefs d'Escadrons MBARGA Benjamin Patrick, MOHAMADOU Youssoufou34. Les auditeurs camerounais et étrangers sont nantis du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité. Déjà à sa septième cuvée l'EIFORCES gagne du terrain dans le champ de la formation des administrateurs supérieurs de sécurité jadis considéré comme la chasse gardée des académies policières françaises et sénégalaises.

Le 18 mars 2019, l'EIFORCES accueille sa huitième promotion du DEMFS dans un cadre jovial. Cette cuvée compte dix-sept stagiaires administrateurs sécuritaires35. Une fois de plus, le Cameroun participe à cette formation avec onze agents sécuritaires. La Gendarmerie Nationale est au rendez-vous avec une délégation constituée du Lieutenant-colonel GADYEBA BOUBA Severin, des Chefs d'Escadrons EKOSSONO Laurent, EVA OYONO II Jean Bernard, SAIBOU, HAMAN GABDO Adolphe. Les agents de la Sureté Nationale sont les Commissaires BERE Roland, ETAPE ENONGUEME, et les Commissaires Principaux Halidou DJIBIR, N'TANGH BAY Emile Gyslin, FAI Ernest Suiru, MFOUM MINKOA Landry 36 . Les dix-sept diplômés prennent congé du staff administratif de l'EIFORCES le 09 août 2019.

31 EIFORCES, "Liste des candidats", 2016, p. 1.

32 Armstrong Enongene Etape, 40 ans, anciens auditeurs DEMFS 8 et BESS 8 EIFORCES, Awae, le 11 juin 2022.

33 EIFORCES, " liste des auditeurs du DEMFS 7 ", 2018, p. 1.

34 Ibid, p.1.

35 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEMFS 8 ", 2019, p. 1.

36 Ibid, p.1.

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La neuvième promotion arrive à l'EIFORCES le 24 février 2020. Elle compte quatorze auditeurs venant de cinq pays d'Afrique37. Comme à l'accoutumée, le Cameroun prend part à cette formation à travers ses agents sécuritaires. Ils sont six à ce rendez-vous Officiers Supérieurs de Gendarmerie Nationale et Hauts Fonctionnaires de Police. La Gendarmerie Nationale est représentée par le Lieutenant-colonel MFONO NDONG Paulette, les Chefs d'Escadrons EKOKOLA EPUMBU Chantel Samyv, ONANA EBODE Ambroise Loïc, TANG Fils Jean Michel, BABILA LANCHO Cyrielle Roméo. La délégation de la Sûreté Nationale est constituée du Commissaire de Police NGO BALEBA Thérèse Martine. Cette formation s'achève le 18 juin 2020 et cède la place à la dixième promotion DEMFS made EIFORCES.

Le 1er mars 2021 la dixième promotion des auditeurs du DEMFS fait son entrée dans le campus de l'EIFORCES. Ils sont vingt-un pour la circonstance et viennent de cinq pays d'Afrique38. Le Cameroun a quatorze administrateurs sécuritaires dans cette formation. La Gendarmerie Nationale participe par le biais du Lieutenant-colonel NDJOCK Serge Olivier, les Chefs d'Escadrons BIHINA ZAMBO Jean, MBOU TCHINDA, MEKA Georges Patrick et les Capitaines EBALE ZOUA Fernande, MBITA MBITA, OYONO EBENGUE Junior Ducére39. La Sureté Nationale camerounaise compte aussi sept Hauts FSonctionnaires à cette formation. Il s'agit :40 des Commissaires Principaux ESUKA Cynthia Nwondo, KABAI Eric, NZHIE Juste Maxime et les Commissaires de Police BODAMETONG DJENDE, NJIKAM DAOUDA, ONANA ABODO Thérèse Nathalie, WIRSIY Pamela Kinyuy.

Photo n° 9 : prise au cours de la fin de stage de DEMFS10

37 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEMFS9 ", 2020, p. 1.

38 EIFORCES, "Liste des auditeurs du DEMFS 10 ", 2021, pp 1-2.

39 Ibid, p. 1 -2.

40 Ibid, p. 1-2.

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Source : Cliché, Mouliom, Photographe EIFORCES.

Le Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité de l'EIFORCES en huit ans d'existence compte quatre-vingt- quatorze administrateurs sécuritaires camerounais formés. La onzième promotion va rejoindre les locaux de l'EIFORCES en septembre 2022. Ce stage fournit les aptitudes nécessaires pour assumer les fonctions d'Officiers au sein d'un Etat-Major des Forces de Sécurité. Mais pour être Commandant d'un Etat-Major de Sécurité, il faut posséder le Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité baptisé (BESS). L'EIFORCES dispense les enseignements du Brevet d' Etudes Supérieures de Sécurité aux Officiers d' Etat-Major. Ces dernières années, les administrateurs sécuritaires camerounais ont pris massivement part à cette formation dans les locaux de l'EIFORCES.

2- L'EIFORCES et la formation des Commandants d'Etats-Majors des Forces de Sécurité camerounaise

Le BESS est le parchemin de plus prestigieux de la structure sécuritaire d'Awae. Cette formation comporte quatre champs d'études : la sécurité collective continentale des personnes et des biens, le commandement opérationnel d'un groupement de forces, la planification aux niveaux stratégique et opératif et les connaissances spécifiques des forces41. Cette formation est très prisée par les Officiers Supérieurs de la Gendarmerie Nationale et les Hauts fonctionnaires de la Sûreté Nationale. Au regard de l'importance de cette formation, l'état-major administratif de l'EIFORCES fait de cet enseignement un outil de sa mallette

41 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au service ", p. 17.

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pédagogique. Le 15 octobre 2013 l'école de veille stratégique d'Awae accueille la première délégation des auditeurs du BESS42.

L'EIFORCES accueille sa première cuvée d'auditeurs du BESS le 15 octobre 201343. Pour ce rendez-vous douze candidats répondent à l'appel. Le Cameroun participe à cette formation au travers de ses six agents sécuritaires44. La Gendarmerie Nationale est représentée par les Lieutenants- colonels MEYONG Patrice actuel Directeur des Affaires Administratives au Secrétariat d'Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie Nationale, NDJEUHA Jules actuel Assesseur près de la Chambre Militaire de la Cour d'Appel du Littoral et Chef d'Escadron BOGANA OMBIONO ZEKERI. Les Commissaires Principaux : BESSALA Désire actuel Chef de Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES, MOTAPOM MAMA actuel Délégué Régional adjoint de la Sureté Nationale de l'Extrême-Nord, NDEMA Emmanuel. Après quarante formations dans les locaux de l'EIFORCES, les auditeurs prennent congé de leurs Formateurs le 30 juillet 2014.

L'EIFORCES accomplit sa mission statuaire une fois de plus en ouvrant les portes au BESS 2. La nouvelle cuvée compte quinze candidats venant de dix pays d'Afrique. La Sûreté Nationale camerounaise est de la partie avec les Commissaires Principaux : AYISSI Louis Serges, NYANANG Aristide Marie, MBITI Alinda. Les ambassadeurs de la Gendarmerie Nationale de cette cuvée sont : le Lieutenant- colonel ATEBA Leonard Josue, les Chefs d'Escadrons KAOLE ALEOKOL Serges et NDINGA Jean-Claude45. Ce stage prend fin le 03 septembre 2015 et donne la possibilité à l'EIFORCES d'organiser une troisième édition.

Le 1er février 2016 dans les locaux de l'EIFORCES débarque, une délégation de dix-huit administrateurs sécuritaires nationaux et internationaux46. Ces administrateurs viennent participer à la formation du BESS made in EIFORCES. Le centre sécuritaire reçoit une délégation de neuf administrateurs sécuritaires camerounais répartit comme suit : les Lieutenants- colonels de Gendarmerie Nationale NKWAIN Julius MBOM, ONGOLO Auguste et les Chefs d'Escadrons HOUASSADI GADJI, LAMEU FOUDJING Zephyrin, MEVONO NGOMBA Dieudonné Jules actuel Directeur des Affaires Générale de la Gendarmerie Nationale camerounaise. La Sureté Nationale participe par l'entremise des Commissaires Principaux : ESSOME Alain Jean Daniel, BARAH Jean Marie, NTO Dénis et

42 EIFORCES, " liste des auditeurs du BESS 1 ", 2014, p. 1.

43 Issa Modibo, 38 ans, Chef de bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juin 2022.

44 EIFORCES, " liste des auditeurs ", p. 1.

45 EIFORCES, " liste des auditeurs ", p. 1.

46 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 3", 2016, p. 1.

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ZOFOA Amadou Yamou47. Après avoir passé huit mois de formations les auditeurs du Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité (BESS) le 11 novembre 2016.

La quatrième promotion du BESS gagne les locaux de l'EIFORCES le 16 octobre 201748. C'est un groupe de treize administrateurs sécuritaires venus de quatre pays d'Afrique. Les ambassadeurs camerounais à cette formation sont neuf. Ils viennent des tutelles techniques de la structure, à savoir : la Gendarmerie Nationale représentée par le Colonel MATSOUNGA Albert, les lieutenants- colonels NOAH Agrius Romuald, BOBOM Jean Lambert et les Chefs d'Escadrons NGUESSE EWANE Guy Paulin, OWONO MENGUE Marie Judith actuelle Attachée de défense à l'Ambassade du Cameroun au Royaume Uni49. La Sûreté Nationale participe à travers les Commissaires Principaux KAGHO Joseph, KAMDEM Samuel, MEDOU Thierry actuel centrale n° 1 du Commissariat de Sécurité Publique de Yaoundé, YOUSSOUFA Saidou, ZE Jean Joseph Directeur du service courrier à la DGSN. Ces administrateurs sécuritaires à la sortie de cette formation le 24 aout 2018, sont aptes à occuper des fonctions de commandant au sein des composantes des Forces de Sécurité, des Opérations de Soutien à la paix et des Etats-majors.

EIFORCES accueille la cinquième cuvée des auditeurs du BESS en 2018. Ils sont quinze et viennent de trois pays d'Afrique. Le Cameroun prend part à cette formation à travers ces administrateurs sécuritaires. La Gendarmerie Nationale pour la circonstance autorise le Colonel NYEMECK Samuel actuel Chef d'Etat-major de la Quatrième région de Gendarmerie, le Lieutenant-colonel HADDISON Isaac et le Chef d'Escadron DEUWA NGAKO Anastasie50.La Sûreté Nationale se fait représenté par les Commissaires Principaux NGOE Buldier Esomba, FOUMENA Fréderic, Dorothy BISANGA TUTUWAN Epse SEMA, BILLE AKONO Claude, OSSOMO Josué51. Ces administrateurs vont rejoindre leurs administrations nantis du Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité. Ce départ laisse le temps au staff administratif de la structure policière d'Awae d'organiser la venue d'une autre promotion.

Le 30 septembre 2019, l'EIFORCES accueille sa sixième cuvée d'auditeurs BESS. Ils sont vingt-sept et viennent de sept pays d'Afrique 52 . Les administrateurs sécuritaires camerounais prennent part à cette formation. Ils viennent de la Gendarmerie Nationale :53 le

47 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 3 ", 2016, p. 1.

48 EIFORCES, "listes des auditeurs du BESS 4 ", 2018, p. 1.

49 Ibid, p.1.

50 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 5 ", 2019, pp. 1-2.

51 Ibid, p.1-2.

52 EIFORCES, "liste des auditeurs BESS 6", 2020, p. 1.

53 Ibid, p. 1.

106

Colonel ABDOULAYE AMOA Abel actuel Directeur de la Direction Technique et Logistique de la Gendarmerie Nationale, les Lieutenants- colonels BEYEM EBANGA Armand, EDANG Salomon et les Chefs d'Escadrons DANWE Justin, FOMING Rodrigue Boris actuel Chargé d'Etude à la Divcoop/MINDEF, MEKINDE GUEBAMA Marc actuel Chef Antenne Sécurité Militaire Littoral, MVOGO ABANDA Guy Herve, KEBGONNE Emmanuel actuellement en service à la Direction Générale du Renseignement Extérieur (DGRE). La Sûreté Nationale est représentée par le Commissaire Principal FAI Ernest Suiru, le Commissaire de Police BERE Roland54. Le stage entre en gare le 19 juin 2020 et ouvre la porte à la septième édition.

En 2020 en pleine pandémie de la COVID-19, le staff administratif de l'EIFORCES reçoit une délégation de vingt-cinq administrateurs sécuritaires. Ils viennent de quatre pays d'Afrique à cette rencontre le Cameroun qui veut doter son appareil sécuritaire d'acteurs compétents prend part. La participation camerounaise est rendue possible grâce aux Commissaires Divisionnaires ANANGUE François Serge actuel Centrale n°1 du Commissariat de Sécurité Publique de Douala, SEUKEP Dénis, Yaya MAHONDE, du Commissaire Principal HALIDOU DJIBIR et du Commissaire de Police NGO BALEBA Thérèse Martine Liliane55. Les Officiers supérieurs de la Gendarmerie Nationale à cette formation sont : le Colonel ENGOZO'O Sylvain Désiré actuel Commandant-Adjoint par intérim à la légion de Gendarmerie du Centre, les Lieutenants- colonels OBAME NGUETSOP Caroline Diane actuelle Commandant de l'Ecole des Sous-Officiers de Gendarmerie (COM-ESO), SAIDOU ABBA actuel commandant en second de la Légion de Gendarmerie Bamenda et les Chefs d'Escadrons ONANA EBODE Ambroise Loïc et YUFON Daniel56. Le 22 juillet 2022, ces auditeurs reçoivent leurs parchemins des mains de l'équipe administrative de l'EIFORCES. Et la fin de cette formation laisse place à l'organisation d'un huitième.

Le 26 septembre 2021, l'EIFORCES accueille vingt-huit stagiaires venus assister à la huitième édition du BESS. Les lauréats camerounais viennent des deux tutelles techniques du centre sécuritaire. La Gendarmerie Nationale est représentée par les Lieutenants- colonels NCHOUROUPOUO ISSIKIA, NGUELE Joseph Désire, MOHAMADOU Youssoufou, MELINGUI NKOLO Pacifique et le Chef d'Escadron BIALO Dieudonné57. La Sûreté

54 EIFORCES, "liste des auditeurs", 2020, p. 1

55 EIFORCES, "liste des auditeurs du BESS 7 ", 2021, p. 1.

56 Ibid, p.1.

57 Lettre n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB "Résultats concours d'Admission 8ème cycle BREVET d'Etudes Supérieures de Sécurité de l'EIFORCES ", 2021/2022.

107

Nationale par, les Commissaires Divisionnaires KAMDEM Guy, KOUMDE Biya Annette, ABBA Ali et le Commissaire Principal ETAPE ENONGENE58. Ces auditeurs subissent une formation de plus de huit mois dans les locaux d'Awae de l'EIFORCES. Formation dont les modules d'enseignements portent sur la connaissance générale, la connaissance spécifique du champ sécuritaire intérieur et extérieur, la sécurité internationale et le Maintien de la Paix, les enseignements dans le domaine de la planification opérationnelle point focal du stage59. Les auditeurs bénéficient par ailleurs d'une convention de formation au Master de sécurité internationale entre l'académie policière d'Awae et l'Université Yaoundé II implémentée par l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Ils suivent une formation dans les locaux de cette structure en Master option Sécurité Internationale. Après plus de huit mois dans les locaux d'Awae les auditeurs prennent congés de l'état-major administratif de l'EIFORCES le 21 juillet 2022 lors d'une cérémonie présidée par le Président du Conseil d'Administration de la structure au Palais des Congrès de Yaoundé. Le rendez-vous est pris en septembre pour une nouvelle vague d'auditeurs.

L'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae opte pour une approche sécuritaire globale. La matérialisation de cette philosophie sécuritaire passe par l'ouverture et le renforcement du champ cognitif sécuritaire des acteurs civils et sécuritaires nationaux et internationaux. C'est ainsi que la structure procède par l'organisation des enseignements thématiques sur des questions sécuritaires. La présence des administrations camerounaises à caractère civile est conséquente.

C- Les Formations thématiques à l'EIFORCES et le renforcement des

capacitaires des administrateurs sécuritaires camerounais

L'EIFORCES organise également des enseignements thématiques. Il est question lors de leur tenue, d'échanger sur des questions sécuritaires spécifiques. Ils se présentent sur plusieurs formes à savoir : les colloques, les séminaires. Ils édifient les acteurs administratifs sur les aptitudes ou les démarches à adopter afin de résoudre les problèmes sécuritaires. Cette analyse consacre une place importante à la présentation des administrateurs camerounais aux enseignements thématiques de l'EIFORCES. Et à quelques solutions sécuritaires proposées par ce centre aux acteurs politiques camerounais.

58 Lettre n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB "Résultats concours d'Admissions... ", 2021/2022.

59 Etape Enongene Armstrong, 40 ans, Major du BESS 8, Yaoundé, le 27 juillet 2022.

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1- L'EIFORCES : un instrument de renforcement des capacités des

administrateurs camerounais.

L'EIFORCES a plusieurs séminaires de renforcement des capacités à son actif. Les modules d'enseignements diffèrent d'un séminaire à un autre mais ils abordent toutes les questions sécuritaires et le Cameroun prend activement part à ces échanges.

- L'EIFORCES et la formation des administrateurs camerounais à la Protection des civils

Il se tient du 16 au 20 juillet 2018 à l'EIFORCES. Sur les trente-neuf intervenants présents trente-quatre viennent des Administrations camerounaises. Ils sont repartis comme suit :60 deux représentants du Ministère de la Communication, trois représentants du Ministère des Relations Extérieurs, deux du ministre de la Justice, deux du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, deux du Ministère des Affaires Sociales, deux du Ministère des Finances (Douane), dix de la Gendarmerie Nationale et onze de la Sûreté Nationale.

- L'EIFORCES et le renforcement des capacités des administrateurs sécuritaires camerounais sur Sexual exploitation and abuse (exploitation et abus sexuels)

Il est organisé du 23 au 27 juillet 2018 dans les locaux de l'EIFORCES. Sur les quarante intervenants à cette activité trente-cinq sont des administrateurs camerounais. Ils viennent des services suivants : 61 Ministère des Relations Extérieures (04 participants), Ministère de la Communication (02 participants), Ministère de la Justice (02 participants), Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (02 participants), Ministère des Affaires Sociales (02 participants), la Gendarmerie Nationale (10 participants) et la Sûreté Nationale (13 participants).

-L'EIFORCES et la formation sur les Droits Humains et Protection des Groupes vulnérables

Il se tient durant deux semaines à l'EIFORCES de la période allant du 08 au 19 octobre 2018. Prennent part à cette formation cinquante acteurs camerounais issus de plusieurs administrations publiques. Ils appartiennent aux services publics suivants : 62 Ministère de l'Administration Territoriale (04 participants), Ministère de la Communication (03 participants), du Ministère des Relations Extérieurs (03 participants), Ministère de la Justice (06 participants), Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (03 participants), Ministère des Affaires Sociales (03 participants), Ministère de Finances

60 EIFORCES, "Training courses ", 2018, p. 1.

61 EIFORCES, "Training courses ", 2018, p. 1.

62 Ibid., p. 2.

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(Douane 02participants), la Gendarmerie Nationale (09 participants) et la Sûreté Nationale (13 participants).

- Training on fight against violent Extremism

Ce stage se tient du 05 au 09 novembre 2018 à l'EIFORCES. Quarante -huit participants originaires de trois pays d'Afrique prennent part aux assisses. Le Cameroun est représenté à ce module par une délégation de quarante-quatre participants. Les ambassadeurs camerounais de ce séminaire viennent de plusieurs Administrations, à savoir :63 le Ministère de l'Administration Territoriale (05), le Ministère de la Communication (05), Ministère de la Justice (10), la Gendarmerie Nationale (12) et la Sûreté Nationale (12).

- Training on Negotiation in mediation in peacekeeping operations

Il se tient du 03 au 14 décembre 2018 dans les locaux de l'EIFORCES. Sur les quarante- trois auditeurs à ce module, le Cameroun compte trente-neuf auditeurs. Ils sont en service dans les structures publiques suivantes : 64 Ministère de la Communication (03), Ministère de Relations Extérieures (06), Ministère de l'Administration Territoriale (04), Ministère de la Justice (04), Ministère des Affaires Sociales (03), Gendarmerie Nationale (10) et la Sûreté Nationale (09).

- Training on a mixed Formed Police Unit (FPU) Cameroon

Ce séminaire de huit semaines se tient à Awae dans les locaux de l'EIFORCES en 2019. Les intervenants viennent des tutelles techniques de la structure sécuritaire. Ils sont cent-dix-huit (118) répartis comme suit : 65 cinquante- neuf (59) administrateurs de Gendarmerie Nationale et cinquante- neuf (59) fonctionnaires de la Sûreté Nationale.

- L'EIFORCES et la Formation au pré-déploiement des Polices Individuels camerounais pour le Compte de l'ONU ou l'UA

Elle est organisée dans l'intervalle de temps allant du 18 février au 1er mars 2019 par l'EIFORCES. La structure reçoit cinquante auditeurs pour cette formation. Le Cameroun prend part avec un effectif de quarante-six (46) stagiaires. La Gendarmerie Nationale compte vingt-quatre agents sur les quarante -six et la Sûreté Nationale vingt- deux66.

La présentation des effectifs camerounais aux séminaires et ateliers de l'EIFORCES permet de percevoir la contribution de cette structure dans le processus de sécurisation nationale. Elle assiste également les autorités politiques en leur fournissant des pistes de solutions face aux problèmes sécuritaires que vit le pays.

63 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 14 juin 2022.

64 Ibidem

65 EIFORCES, "Training courses ", 2019, p. 3.

66 Ibid, p. 3.

110

2- L'EIFORCES : laboratoire de conception des solutions sécuritaires nationales et internationales

La structure sécuritaire d'Awae est un centre de veille stratégique qui anticipe, analyse et propose des solutions aux acteurs politiques nationaux et internationaux. Cette mission est assurée par le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES. Le CRD-EIFORCES pour accomplir sa mission d'accompagnement du décideur politique camerounais procède par l'organisation des colloques et publications scientifiques.

- Le CRD/EIFORCES : foyer de conception des propositions sécuritaires aux Administrations stratégiques nationales et internationales

Le CRD/EIFORCES est un pôle d'expertise sécuritaire qui apporte des solutions aux acteurs politiques camerounais par le canal des échanges scientifiques à l'instar des colloques. Ceci est rendu possible grâce au vivier d'experts au service de ce Centre. En Décembre 2013, le CRD/EIFORCES organise une réflexion au cours de la thématique : « Motos- Taxis : un phénomène de société, vecteur d'insécurité ». Il est question dans cette réflexion de proposer aux acteurs politiques camerounais des solutions pour encadrer cette activité économique. Cette réflexion est publiée dans le Bulletin d'analyse stratégique et prospective VIGIE67. Il est distribué dans les Ministères stratégiques du pays.

En 2014 le Cameroun vit les affres des adeptes de Boko Haram au Nord du pays. Le CRD/EIFORCES organise une réflexion intitulée : « Boko Haram : comprendre le terrorisme pour mieux le combattre »68. Le réseau des chercheurs du centre apportent des pistes de solutions aux décideurs camerounais pour venir à bout de ce groupe islamique. Elle est publiée dans le dossier sécurité intérieur du bulletin d'analyse stratégique et prospective VIGIE n°001.

Le Centre de Recherche et de Documentation tient un colloque à l'ESIG les 03 et 04 mai 2016. Les échanges portent sur le thème suivant : « Synergies Population-Forces de Défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme au Cameroun ». Le réseau des Chercheurs du CRD/EIFORCES proposent des pistes de consolidation du lien entre la population-Forces de Défense et Sécurité. Le CRD/EIFORCES participe à l'élaboration du dossier presse de la délégation camerounaise au 75eme Assemblée Générale des Nations Unies sur le thème : « l'EIFORCES dans la dynamique de maintien et de consolidation de la paix et de la sécurité au Cameroun et en Afrique »69.

67 EIFORCES, "Travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD-EIFORCES ", 2022, p. 1.

68 Ibid, p. 1.

69 EIFORCES, "Activités de Recherche ", VIGIE, n° 010 & 011 -1er & 2ème Trim., 2021, p. 22.

111

L'EIFORCES dans l'opérationnalisation de ses missions accompagne les autorités camerounaises dans l'accomplissement de leur mission. En tant qu'outil de politique publique de sécurité du Cameroun et de la Communauté Internationale, les actions de ce centre sécuritaire s'étendent au-delà du triangle national.

II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE INTERNATIONALE

L'EIFORCES construit la sécurité au niveau internationale à travers plusieurs mécanismes. Il s'agit des visites diplomatiques classiques, la formation des administrateurs sécuritaires étrangers et l'apport des pistes de solutions aux questions sécuritaires africaines et mondiales. Dans la suite de cet argumentaire, une attention est accordée aux différents mécanismes mis en place par l'EIFORCES pour construire la sécurité à l'échelle internationale.

A- L'EIFORCES et les modes de construction de la sécurité à l'échelle internationale

La structure sécuritaire d'Awae interagit diplomatiquement de trois manières avec les acteurs internationaux. D'une part en s'affiliant dans les organisations internationales, en l'accueillant les administrateurs sécuritaires étrangers dans les locaux de la structure à Awae. Et enfin en visitant les centres sécuritaires étrangers dans le cadre des voyages d'études et d'expertises. Un exposé sur les différentes méthodes d'interaction diplomatique de l'EIFORCES est dédié aux paragraphes suivants.

1- L'EIFORCES : membre des organismes internationaux pour la construction

de la sécurité

L'EIFORCES mène le combat pour la paix et la sécurité dans le monde aux cotés de plusieurs organisations internationales. Nouvellement née, elle a besoin de l'expérience des ainés dans le champ sécuritaire. Elle est membre des organisations internationales suivantes :70

- La FRANCOPOL est un organisme né d'une initiative de la Direction des relations internationales et du protocole de la Sûreté du Québec et de la Direction de la formation de la Police nationale française. Elle a pour mission de favoriser la mise en commun des meilleurs

70 EIFORCES, "les acquis de l'EIFORCES ", 2014, p. 11.

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pratiques, ainsi que des recherches et des réflexions en matière de formation et d'expertise policières71.

-L'Association Africaine des Formateurs pour le Soutien à la Paix, elle est fondée en 2001 en tant que cadre pour améliorer les capacités des institutions de formation au Maintien de la Paix. Elle ambitionne faciliter l'échange des meilleures pratiques et le soutien au développement des capacités et pour le renforcement de l'impact des initiatives de Maintien de la Paix de l'UA. En 2002, elle est officiellement crée en tant que chapitre africain de l'Association Internationale des Centres de Formation au Maintien de la Paix (IAPTC)72.

- Au Réseau d'Expertise et de formation Francophone pour les Opérations de Paix (REFFOP) situé en France. Ce réseau d'expert est lancé en 2014 par l'organisation internationale de la francophonie en collaboration avec l'ONU. Elle ambitionne favoriser la mobilisation de l'expertise civile francophone dans le cadre des opérations multidimensionnelles73.

- Le centre des Etats-Unis de formation numérique sur les opérations de soutien à la paix baptisé « Peacekeeping Opérations Training Institute (POTI).

- Le Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative pour le Développement (CAFRAD)

- Le Centre d'Excellence pour les unités de Police de Stabilité (CoESPU) c'est un centre de formation des Unités de Police. Il est créé en 2005 par le gouvernement italien. Pour élargir la capacité mondiale pour les opérations de soutien à la paix.

Ces structures internationales sont des partenaires stratégiques qui accompagnent l'EIFORCES dans la réalisation de ces missions. Elles participent à la visibilité internationale de l'école internationale d'Awae. A cette méthode de rayonnement internationale l'EIFORCES, s'ajoute les visites internationales des administrateurs étrangers à Awae et celle du staff administratif de l'EIFORCES hors des frontières nationales comme autre forme de rayonnement diplomatique.

71 https://www.francopol.org : Vous voulez en apprendre davantage sur la FRANCOPOL ?, le 14 juillet 2022 ;

72 https://apstaafrica.org consulté le 14 juillet 2022.

73 https://www.francophonie.org : Maintien de la Paix : lancement de la nouvelle plateforme du REFFOP, le 14 juillet 2022.

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2- Les responsables sécuritaires étrangers à la quête de l'expertise sécuritaire de l'EIFORCES

Les activités de l'EIFORCES attirent la convoitise auprès des acteurs internationaux. Ces derniers effectuent des visites dans les locaux de la structure pour toucher du doigt les réalisations de ce centre. Plusieurs délégations étrangères viennent découvrir cette structure.

- Le 15 mai 2015, M. Bernard CAZENEUVE Ministre français de l'Intérieur en visite diplomatique au Cameroun profite de l'occasion pour visiter les locaux de l'EIFORCES74. Il est accueilli à son arrivée par le Ministre de la Défense camerounais M. Edgar Alain MEBE NGO'O. L'hôte du jour assiste à un exercice réalisé avec l'appui des stagiaires de la structure portant sur un cas d'intervention en situation d'émeute suite à la découverte d'un charnier. À la sortie de cette visite, le Ministre français fait un témoignage élogieux à l'endroit de la structure. Il salue les efforts du Gouvernement camerounais à faire de l'EIFORCES une école d'excellence pour le pays et le continent africain75.

- Au lendemain de la CAN Total Energies Cameroun le 7 février 2022, le Directeur Général de la Police ivoirienne se rend à Awae dans les locaux de l'EIFORCES 76 . L'administrateur ivoirien est venu s'imprégner auprès de la structure sécuritaire sur la conception du dispositif sécuritaire encadrant la CAN Total Energies Cameroun. Il a émis le désir de solidifier la collaboration en matière de formation et de recherche dans le domaine de la sécurité et du Maintien de la Paix. Une visite riche en couleur et en échanges, la photo suivante témoigne de celle-là.

Photo n° 10 : Prise au cours de la visite du Directeur Générale de la Police ivoirienne

dans les locaux de l'EIFORCES

74 A. Ongolo, " Visite au Cameroun de M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l'intérieur de la République Française ", VIGIE, Hors-Série, 2017, p. 15.

75 Ibid, p. 15.

76 "Visite du Directeur Général de la Police Nationale ivoirienne " http:// www.eiforces.gov.cm, consulté le 14 juillet 2022, 2h.

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Source : Cliché Mouliom Ghislain, Photographe l'EIFORCES.

Le Directeur Général de l'EIFORCES, le Général de Brigade André Patrice BITOTE et son Adjoint le Commissaire Divisionnaire, Docteur Oyono née THOM Cécile en compagnie des conseillers techniques numéros 1 et 3 en image avec l'hôte du Jour le Directeur de la Police ivoirienne au sortie de la visite de travail dans les locaux de l'EIFORCES.

- Le 02 juin 2022 l'EIFORCES reçoit la visite de six officiels du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile du Mali. Cette délégation est conduite par le Colonel Moussa Yoro KANTE Directeur des Ecoles Militaires cette délégation est venue s'inspirer du modèle de l'EIFORCES en prélude à l'ouverture à partir de septembre prochain d'une Ecole d'Etat-Major des Forces de Sécurité au Mali77. L'Officier malien est délégué par sa hiérarchie afin d'obtenir le soutien de l'EIFORCES dans le processus de création et de la montée en puissance de la future Ecole d'Etat -Major des Forces de Sécurité de son pays.

77 " L'EIFORCES : Un modèle qui s'exporte bien " http://www.eiforces.gov.cm, consulté le 17 juillet 2022, 12h.

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Photo n° 11 : Prise au cours de l'entretien accordé par le Directeur Général de l'EIFORCES et son Adjoint à la délégation de l'école militaire malienne

Source : Cliché Mouliom, Photographe de l'EIFORCES.

-Le Jeudi 24 aout 2017 la structure sécuritaire d'Awae est visitée par une délégation de l'Ecole de Guerre de l'Armée de Terre du Nigéria. A la tête de cette délégation de quarante-quatre visiteurs, se trouve le Général de Division Directeur de cette Ecole. Au cours de l'entretien, le Général nigérian émet l'idée de la mise en place d'une plateforme de collaboration entre la structure sécuritaire nigériane et l'EIFORCES78.

- Le campus de l'EIFORCES à Awae accueille le 06 novembre 2017, le Ministre des Affaires présidentielles et de la Défense Nationale gabonaise79. Après avoir reçu les honneurs militaires en compagnie du SED/GN camerounais, l'Officiel a une séance de travail avec les responsables de la structure sécuritaire camerounaise. Dans son propos, l'autorité politique gabonaise laisse entendre au staff de l'EIFORCES les attentes de son pays à l'égard de la structure policière d'Awae.

-Le vendredi 13 avril 2018 le Directeur Général de l'EIFORCES accorde une audience au Colonel MILLOT, Sous-Directeur de l'Afrique subsaharienne de la Direction de la Coopération Sécurité et Défense (DCSD)80. À la sortie de cette audience, l'hôte du jour

78 E. Sonbang Passo, A. Ongolo "Actualité de l'EIFORCES : coopération et rayonnement institutionnel ", VIGIE, n° 007, 2018, p. 23.

79 Ibid., p. 23.

80 Baya, "L'EIFORCES comme structure..", p. 22.

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félicite l'option stratégique du Cameroun de faire de l'EIFORCES une structure formatrice des administrateurs de Gendarmerie et des fonctionnaires de Police.

L'EIFORCES en dehors d'accueillir dans ses locaux des Officiels étrangers interagit diplomatiquement également par des visites dans d'autres centres sécuritaires. Le staff administratif de la structure sécuritaire d'Awae effectue régulièrement des déplacements dans les centres sécuritaires des pays amis. L'objectif est d'acquérir l'expertise des dites structures sécuritaires afin de mener à bien sa mission.

3- La coopération sécuritaire intérnationale à travers les voyages d'étude

La structure sécuritaire d'Awae à travers son staff administratif visite les autres structures sécuritaires du monde. Ces voyages rentrent dans deux ordres à savoir : les voyages d'études et de travail.

- Les voyages d'études de l'EIFORCES comme mode de coopération sécuritaire

La planification pédagogique de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES prévoit des voyages d'études aux auditeurs du BESS et du DEMFS. Lors de ces voyages, les stagiaires font le déplacement avec l'équipe administrative de la structure. Le format des voyages de la Division de l'Enseignement Supérieure de l'EIFORCES prévoit un voyage en Afrique pour les auditeurs du BESS et du DEMFS. Un autre voyage d'étude dans le monde uniquement réserve aux auditeurs du BESS81. Le premier voyage d'étude en Afrique entrepris par l'EIFORCES a lieu en Côte d'Ivoire du 02 au 07 juillet 201482. Au cours de ce voyage, les auditeurs visitent le commandement supérieur de la Gendarmerie ivoirienne, de la Police Nationale ivoirienne, les locaux onusiens du pays et l'Ecole des Forces Armées de Zambakro83. Le deuxième voyage d'Etude africain des auditeurs BESS de l'EIFORCES se tient à Addis-Abeba en Ethiopie. Les auditeurs BESS 2 visitent les locaux de l'Union Africaine avant de s'en- voler pour la France.

Les derniers voyages d'études en date de l'EIFORCES ont lieu le 13 juin 2022 au Nigéria. La délégation de l'EIFORCES conduite par le Directeur Général de la structure est composée des stagiaires du BESS 8 et des administrateurs de la structure. Au cours de cette visite, la délégation de l'EIFORCES visite le Haut-Commissariat du Cameroun à Abuja. Le jour suivant, la délégation conduite par le Directeur Général de l'EIFORCES visite la Defense HeadQuarters et la National Defense College. Le troisième jour, les auditeurs visitent le

81 Baya, "L'EIFORCES comme structure..", p. 45.

82 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 15 juin 2022.

83 Ibidem

117

Nigerian Army Museum (NA Musuem), le Nigerian Army Resource Center (NARC) et Army War College Nigeria84. La délégation camerounaise va se rendre le 16 juin au Nigeria Immigration Service (NIS) et s'envole le 18 juin en Turquie.

Le voyage d'étude va se poursuivre en Turquie où la délégation de l'EIFORCES conduite par le Général de Brigade Directeur Général André Patrice BITOTE est accueillie le 19 juin 2022 à l'aéroport d'Ankara le Commandant en Second de l'Académie de la Gendarmerie turque. Après avoir visité le musée de la Gendarmerie turque le 20 juin, le lendemain la délégation va visiter les commandements de la logistique de l'Aviation et des forces spéciales de la Gendarmerie turque. La visite des structures sécuritaires stratégiques turques continue dans le Centre de Formation du Partenariat des Forces Armées Turques pour la paix et l'Académie de Gendarmerie et de Garde côtière du pays85.

- L'EIFORCES au coeur des débats sécuritaires internationaux

Les administrateurs de l'EIFORCES participent aux assisses mondiales sur les questions sécuritaires. C'est le cas du 02 au 04 novembre 2017 où la délégation de l'EIFORCES conduite par le Directeur Général prend part à la première conférence sur la stratégie régionale de stabilisation du Bassin du Lac Tchad tenue à N'Djamena 86 . L'EIFORCES participe à cette conférence grâce à l'exposé du Chef de son Centre de Recherche et de Documentation.

L'EIFORCES participe aux échanges en Egypte du 11 au 14 septembre 2017 à la 23ème conférence annuelle de l'IAPTC sur la thématique : «Formation intégrée de Maintien de la Paix pour les Environnements complexes »87. Elle répond à l'invitation de l'APSTA. La conférence se tient à l'intercontinental Séminaris et est présidée par le Ministre égyptien des Relations Extérieures. Elle vise à proposer un forum de contacts et de discussions entre diverses organisations internationales, centres et établissements de formation, universités, groupes de réflexion, chercheurs et autres acteurs impliqués dans la formation pour la paix et les opérations de gestion de crises. Les voyages d'études et d'expertises constituent l'une des formes d'interaction diplomatique de l'EIFORCES. A celle-ci, s'ajoute la coopération sécuritaire que la structure entretient avec les acteurs internationaux. Elle se manifeste à travers la formation des administrateurs sécuritaires étrangers.

84 http:// www.eiforces. gov. cm l'EIFORCES au Nigéria, consulté le 27 juillet 2022, 20 h.

85 Ibid

86 E. Sonbang Passo, A. Ongolo,"EIFORCES à la CBLT au Tchad", VIGIE, n°007, 2018, p. 24.

87 Ibid. p. 25.

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B- L'EIFORCES esplanade de formation des administrateurs sécuritaires étrangers

Le Cameroun grâce au centre sécuritaire de veille stratégique d'Awae, participe à la couverture sécuritaire des pays frères et amis. Son action est traduite par l'ouverture des programmes pédagogiques du centre sécuritaire aux administrateurs étrangers du secteur de la sécurité. Ils prennent part à tous les formats pédagogiques de l'école sécuritaire.

1- L'EIFORCES pôle de formation des administrateurs sécuritaire étrangers de niveau tactique et opératif

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES couvre les pôles Police Judiciaire et de l'Ordre Public. Les auditeurs étrangers prennent généralement part aux modules du pole Ordre Public.

L'EIFORCES accueille sa première délégation étrangère le 29 mai 2010. C'est une délégation de cent-cinq (105) personnels de Gendarmerie Mobile du Burkina Faso venut subir le stage de formation d'Unité de Police Constituée88.

Concernant les stages de Formateurs en Ordre Public, l'EIFORCES forme de 2011 à 2019 dix-neuf auditeurs béninois, dix- neuf du Burkina Faso, cinq du Burundi, cinq du Congo, dix-huit de la Côte d'Ivoire, huit du Djibouti, quinze du Gabon, seize de la Guinée Equatoriale, dix-sept de Madagascar, sept du Mali, six de la Mauritanie, trois du Niger, treize du Sénégal, vingt du Tchad, dix-huit du Togo, quatre de la République Centrafricaine, treize de la République Démocratique du Congo89. Ces auditeurs ont pour mission d'aller assurer l'encadrement des agents sécuritaires de leurs différents états- major.

Les auditeurs étrangers prennent massivement part au module de Perfectionnement au Commandement Opérationnel dès son lancement en 2011 jusqu'à sa substitution en 2019 par le SCUS. Le bilan des participations étrangères se présente comme suit :90 dix participants béninois, douze pour le Burkina Faso, deux pour le Comores, neuf pour le Congo, onze pour la Cote d'Ivoire, sept djiboutiens, neuf gabonais, huit pour la Guinée Equatoriale, huit Madagascar, sept du Mali, trois pour Ile Maurice, huit pour la Guinée, trois pour la Mauritanie, deux pour le Niger, trois pour le Sénégal, dix pour le Togo, cinq pour la République Centrafricaine et quatre pour la République Démocratique du Congo.

En 2014, l'EIFORCES abrite un exercice d'entrainement des forces de sécurité baptisé « EUPST AWAE 2014 ». Les intervenants participent à travers les FPU (Formed Police

88 Baya, "L'EIFORCES comme structure ", p. 42.

89 EIFORCES, " Présentation de l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 15.

90 Ibid, p.15.

119

Unit). Le Burkina Faso, le Congo, Madagascar et le Tchad prennent part avec des Unités de Police Constituées respectivement de trente personnes91.

L'EIFORCES apporte son soutien à la République Centrafricaine en 2019. La structure accepte renforcer les capacités des agents féminins de Gendarmerie et des femmes policières de ce pays frère et ami. L'école met sur pied un calendrier de formation qui débute le 27 mai jusqu'au 14 juin 2019 pour la première vague de 32 agents Policières et Gendarmes92. La deuxième vague d'auditrices centrafricaines arrive dans la structure le 08 juillet et quitte les locaux du centre le 26 du même mois. Ce stage bénéficie à 31 administratrices sécuritaires centrafricaines. Le dernier stage a lieu du 02 au 20 septembre 2019 dans les locaux de l'EIFORCES. Cette fois c'est 33 Policières et Gendarmes centrafricaines qui subissent un renforcement capacitaire. La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES compte 637 administrateurs sécuritaires étrangers formés93. Les programmes pédagogiques supérieurs de l'EIFORCES reçoivent également les auditeurs étrangers.

2- L'EIFORCES pôle de formation de l'élite sécuritaire étrangère

La Division de l'Enseignement Supérieur de la structure sécuritaire d'Awae couvre deux formations de niveau stratégique. Il s'agit du Diplôme d'Etat- Major des Forces de Sécurité (DEMFS) et du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité (BESS). Ces formations permettent aux administrateurs sécuritaires de s'acclimater à l'environnement de l'Officier d'Etat -major et ouvre le champ cognitif des agents sécuritaires sur la sécurité intérieure et extérieure. Ces formations sont organisées la première fois à l'EIFORCES en 201394. De 2013 jusqu'à 2022 la structure compte plusieurs agents sécuritaires étrangers formés. La suite de cette analyse est dédiée à une présentation par Etats des auditeurs du DEMFS et du BESS.

- L'EIFORCES au service de la formation des Officiers d'Etats-Majors de Forces de Sécurité étrangère

Le Congo à travers ses administrateurs sécuritaires effectue les stages du DEMFS de l'EIFORCES dans l'optique de rendre ses agents sécuritaires plus aptes dans la gestion administratif et opérationnel. Le pays compte une longue liste d'agents sécuritaires formés au

91 A. Ongolo "L'EIFORCES au coeur de l'exercice « EUPST AWAE 2014 » ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 10-13.

92 Issa Modibo, 38 ans, Chef de bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 14 juillet 2022.

93 Ibidem

94 A. Ongolo "EIFORCES : un outil au service de la paix et de la sécurité collective du continent africain ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.

120

Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité de l'EIFORCES depuis son ouverture en 2013 jusqu'en 2022. Il s'agit des agents sécuritaires : Anguina Guy Valeria LCL, Olessongo Sabin Didace Cne, Dzeret Lydie Flore Cne, Oyoua Destaing Platini Cne, Atiga Minsmin, Ombola - Itoua Alix Rolande CP, Otsomba Tiburce C/E, Ganga Roland Anaclet C/E, Mabonzot Marc Serge Lt de Pol, Ondzea Guy Romain CDT, Assoura Nicolas Com. Pol, Berry Loufouma Gatien De-Paul Cne de Pol, Kimba Elie CMDT, Ndinga Elie Ghislain Cne de Pol, Oboramoesse Aithnald Clotaire Com. Pol, Mpiere Jean Serge Godefroy Coopell CMDT, Lombocko Bossina Serge Geraud, Madouka Thierry Armel, Ombili Boyenga Rostaud Christel, Dzoli Epumbu Chantel Samyv Cne, Ithoua Ngatse Steve Daniel Cne, Ontsouo Gildas Donabel CMDT, Eloulout Marius P. Cne, Ebami-King Sala Cédric Cne, Gatse Constant C/E, Gotene Ockwere G.A.W C/E, Ondzeat Fredy C/E95. L'EIFORCES assure simultanément la construction de la sécurité au Congo et au Togo.

L'EIFORCES construit la sécurité au Togo à travers la formation des Officiers d'Etat-Major togolais. Elle dote ces derniers des connaissances nécessaires dans l'accomplissement des missions de sécurisation nationale et internationale. Le Togo compte des agents sécuritaires anciens auditeurs du DEMFS EIFORCES. Ils sont au nombre de six notamment : Bolenga Minpame CPP, Azia Abala Cne, Bamazi Essonanna CPP, Kakoutoult Pawoumondon Cne, Babarime Akatoa CPP, Bouyo Mouzou Cne, Lantama Okpan CPP96. Les auditeurs togolais de retour au pays apportent une nouvelle vision de la sécurité au sein des Etats-Majors où ils vont occuper des fonctions d'Officiers au sein des Etats-Majors de Sécurité. L'EIFORCES participe à la construction sécuritaire en Côte d'Ivoire à travers la formation des Officiers d'Etat-Major des Forces de Sécurité ivoiriens.

L'EIFORCES décide accompagner les acteurs politiques ivoiriens dans le projet de formation des administrateurs sécuritaires du pays. La structure sécuritaire internationale d'Awae est responsable de la formation de quatre administrateurs sécuritaires ivoiriens, à savoir : Kouame Yao Clément C/E, Anoma Hugues Anselme Cne, Maninga Gondo Cne, Ouattara Tiorna Nahouo Yaya CDT. La structure sécuritaire d'Awae participe à la sécurisation du Gabon97.

Le Gabon assiste au DEMFS organisé par l'EIFORCES à travers ses administrateurs sécuritaires. Six agents gabonais sont détenteurs du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité. Il s'agit des agents : Ndzalendeve Modeste Cne, Epie Edwige Cne, Nguelet-Nguelet

95 EIFORCES,"liste complète des stagiaires du DEMFS", 2021.

96 Ibid.

97 Ibid.

121

Jean Hilaire Cne, Boulanga Amédée Cne, Moussavou Eric Tristan Franck LCL, Moukaga Moukaga Jean de Dieu CDT98. La République Démocratique du Congo est aussi conquise par le format pédagogique DEMFS de l'EIFORCES.

La RDC a six agents sécuritaires labélisés au DEMFS de l'EIFORCES. Ces agents sont : Npanga Mutombo Ignace CSAP, Nkulu Mussongela Alain Cne, Pita Kedukulua Jean-Didier CPP, Lifemge-Yatingwe Ferdinand LCL de Police, Mundelengolo Onseim Hugo CS, Mundelengolo Onseim CDT99. Lors des stages les auditeurs de la RDC cohabitent dans les locaux de l'EIFORCES avec des administrateurs sécuritaires tchadiens.

Le Tchad est souvent de la partie lors des éditions du DEMFS EIFORCES. Le pays a un actif de huit anciens auditeurs de ce stage. Ces agents sont à la fois de la Gendarmerie et de la Police. Il est question des agents : Oita Ngarbaroum Lt, Djikoloum Tchedou Benjamin Cne, Haoussadi Gadji Cne, Dedjiri Ngarhodje Solange Cne, Mahamat Bichara Adam CP, Djarmitta Damaris Bagaoua Cne, Mahamat Begueyeyoussouf CP, Madji Guemdje Vincent Cne100. Ces agents vivent cette expérience en compagnie d'autres administrateurs sécuritaires.

Au sein des Etats-majors du Burkina Faso se trouvent huit agents sécuritaires détenteurs du DEMFS made in EIFORCES. Il s'agit des administrateurs sécuritaires : Zoungrana Boukare C/E, Minoungou Dlean LCL, Nitiema Tagsseba LCL, Sanon Kalifa Karim Col, Tarbangdo Gerard CP, Tago Kouadbi Florian Théophile Cne, Gandema Abdoulaye CP101.

L'EIFORCES sert de cadre de formation pour les Officiers d'Etat-Major du Mali. Le pays envoie ses administrateurs participé aux modules DEMFS de l'EIFORCES. Le bilan des auditeurs DEMFS de l'EIFORCES donne : Abdoulaye Haidara Cne, Kante Drissa C/E, Camara Ousmane dit Houmani C/E, Diallo Ousmane CP, Coulibaly Sidy CPP, Drame Hai, Tomoda Sadio dit Konou102.

Le Benin prend part aux éditions DEMFS de l'EIFORCES. Le pays compte aujourd'hui six agents sécuritaires formés à ce stage. Il s'agit des administrateurs sécuritaires suivants : Coudoro Enold Abdon Cne, Kowotakpaka Gado Cne, Amagbegnon Bokpin Barnabé CP2C, Bamenou Senougnou Alain CP 1c, Kerekou Noé Cne, Woli Maurice Cne103.

98 EIFORCES,"Liste complète des ...", 2021.

99 Ibid.

100 Ibid.

101 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 12 juillet 2022.

102 Joseph Mewoli, 38ans, Chef sécretariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.

103 Ibidem.

122

L'EIFORCES a un actif de quatre administrateurs sécuritaires sénégalais formés au DEMFS. Ils sont : Faye Cheikh C/E, Amadou Ndiaye C/E, Badara Fall Cne, Mendy Albert Francois Cne104.

Les auditeurs au DEMFS/ EIFORCES du Niger sont : Mahe Akalalo Cne, Saley Oumarou Boubacar C/E, Hama Ali Boureima, Moussa Dogo Boubacar105.

La Guinée-Conakry participe une fois au stage DEMFS de l'EIFORCES à travers son administrateur sécuritaire : Bangoura Abdel Kader LCL106.

La République Centrafricaine bénéficie de l'expertise DEMFS de l'EIFORCES. Les agents sécuritaires suivants ont séjourné dans les locaux de la structure policiere. Il s'agit : Madounga Henoc Cne, Mafoutapa Martial Simplice Cne, Yakona Mamadou Guy Severin C/E, Zanga Kolingba LCL, Wendo Valentin CP107.

Le Burundi compte deux agents sécuritaires détenteurs du DEMFS made in EIFORCES. A savoir: Rukundo Stany OPP1, Bigiri Mana Aime Vulpain OPC 1C108.

La Guinée- Bissau a un seul Participant au DEMFS de l'EIFORCES. Il s'agit du Capitaine Edjang Nsue Gervacio.

Depuis le lancement de la Première promotion du DEMFS EIFORCES le 05 avril 2013 jusqu'au 22 juin 2021, la structure totalise quatre- vingt- quatorze Officiers de Gendarmerie et de Police formés. Ces auditeurs reviennent généralement dans le cadre du stage du Brevet d'Etudes Supérieures de Forces de Sécurité (BESS).

- L'EIFORCES au service de formation des Commandants d'Etats-Majors des Forces de Sécurité étrangères

Ce stage permet aux auditeurs d'être aptes à assurer les fonctions de commandant au sein des composantes des forces de sécurité, des Opérations de Soutien à la Paix et des Etats-majors109. Il connait une forte participation étrangère.

Le Mali compte vingt-six auditeurs formés au BESS de l'EIFORCES. Ces administrateurs sécuritaires labélisés BESS EIFORCES sont : Bokayoko Lassana LCL, Kante Bakoun actuel gouverneur de la région de Tombouctou au Mali110, Boubacar Maiga actuel Directeur Adjoint de la Justice Militaire du Ministère de la Défense et des Anciens

104 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.

105 Ibidem.

106 EIFORCES, "liste des auditeurs du DEFMS 9", 2020. p. 1.

107 EIFORCES," Liste complète ...", 2021.

108 Ibid.

109 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil.. ", p. 16.

110 https://www. maliweb.net, portrait du commissaire Divisionnaire Bakoun Kanté, consulté le 18 juillet 2022, 9h

123

Combattants, 111 Mahamadou Siné Doucoure actuel Commandant de la 6eme région de Gendarmerie Nationale du Mali,112 Diassana Olivier, Traore Hamadou LCL, Traore Ibrahim, Coulibaly Sidy CMDT de Pol, Dao Moussa Ousmane LCL, DEH Ismaila Col Major, Diallo Ousmane CPP, Diarra Moutian Philémon LCL, Kane Ouolikoro LCL, Sissoko Gaoussou Col, Traore Abdoulaye LCL, Berthe Bassekou Col, Coulibaly Mamadou Daba Col, Diawara Boubacar LCL, Drame Hai CP, Goumane Mahamé LCL, Tomoda Sadio dit Konon CPP113. Les agents maliens subissent la formation BESS en compagnie de leurs confrères congolais.

Le Congo a un effectif conséquent d'administrateurs sécuritaires détenteurs du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité produit par l'EIFORCES. La liste des auditeurs congolais du BESS de l'EIFORCES se présente Comme suit : Leonckani Troits actuel Chef d'Etat-major de la Gendarmerie de Pointe Noire 114 , Ndzaba -Kombo Levy actuel Commandant en Chef de l'école nationale de Gendarmerie congolaise,115 Gomez Isaac actuel Conseil à la Sécurité Intérieur au Ministère de l'Intérieur du Congo,116 Moassa Dieudonné Magloire Gaétan Col, Etoua Nestor actuel Chef d'Etat-major de la Région de Gendarmerie du Kouilou, Matsounga Albert actuel Commandant de la Région de Gendarmerie du Kouilou, Dzeret Lydie Flore CDT, Kanga Itoua Eudoxin Justin LCL, Kouako Cyrielle LCL, Eyondo Ayah Mathieu CMDT de Pol, Anguima Guy Valeria Col, Ewolo Ferdinand COM, Ganguia Aloise LCL, Lengangue Jonas LCL de Pol, Mobembo Patrick LCL, Moundzia Christian Benigne Cne CP, Ngakosso Elangue Robert LCL, Ngoka Iloya Arnauld Cne de Pol, Olessono Sabin Didace LCL, Bokongo Chislain Rodel LCL, Anga Louis CDT, Boulankoua Cyr Gervais Timothée LCL, Edoungatso Edousse Edouard LCL, Lebondzo Apiga Rolis Anscaire LCL, Mouaba Bertin Marius Col, Moukouari- Mantinou Phillipe LCL, Ondzea Guy Romain LCL, Tchicaya Honor René LCL117. Au côté du Congo, le Gabon assure la formation de ses agents à l'EIFORCES.

111 https://peacekeeping.un.org, MOPTI : démarrage d'un groupe de travail sur la justice militaire, consulté le 18 juillet 2022, 9 h 10.

112 https://ml.linkedin.com, Sine Doucoure- Commandant Groupe d'Intervention, le 18 juillet 2022, 10 h.

113 EIFORCES,"Liste récapitulative des stagiaires du BESS", 2021, pp. 1-8.

114 https://www.adiac.congo.com, Gendarmerie nationale : Un nouveau commandant de la région, le 18 juillet 2022, 10 h 30.

115 https://www.adiac.congo.com, force publique : deux nouveaux promus à la gendarmerie nationale, le 18 juillet 2022, 11 h.

116 https://www.cg.linkedin.com, Isaac GOMEZ- Force Publique congolaise/ Ministère de l'Intérieur, le 18 juillet 2022, 11 h 41.

117 EIFORCES," Liste des stagiaires du BESS", 2022, pp. 1-8.

124

L'EIFORCES a un actif de trois gabonais auditeurs du BESS. Il s'agit : Barassouga Yves actuel Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale gabonaise,118 Mbanjoubou Lekika Benjamin actuel Directeur Général des Opérations au Ministre gabonais de la Défense119, Moukady Bikoraud Parfait120.

Le Tchad assiste aux stages du Brevet d'Etudes Supérieures de Sécurité de l'EIFORCES. Quatre Officiers supérieurs de Sécurité du pays sont nantis du BESS made in EIFORCES. Ces ambassadeurs EIFORCES au Tchad sont :121 Mahamat Abdel Djelil Zakaria actuel Officier chargé de l'Administration et de la Logistique à la Force Multinationale Mixte (FMM)122, Abdel Madjid Youssouf Conseil Militaire du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l'Afrique Centrale123, Houassadi Gadji, Djarmitta Damaris Bagaou.

L'EIFORCES dispose d'ambassadeurs au sein des Etats-majors sécuritaires ivoiriens. La structure a un actif de sept Officiers supérieurs détenteurs du BESS EIFORCES. Les administrateurs sécuritaires :124 Dosso Ibrahima actuel commandant de la 2eme Région de Gendarmerie ivoirienne 125 , Kouadio Appia Simon Pierre LCL, Fofane Tiémoko LCL, Sanganoko Mory LCL, Ouattara Tiorna Nahouo Yaya LCL, Koussan N'guyssan Stephane LCL, Fadiga Kanvaly LCL.

Les Officiers supérieurs béninois viennent suivre les stagES du BESS à l'EIFORCES. La structure sécuritaire totalise quatre administrateurs lauréats au BESS. Il s'agit des agents :126 Boko Firmin C/E, Abalo Max- Noel Folly C/E, Adjidowe P. Albert CMDT de Pol, N'Dah M. Stephane CDP.

La République Centrafricaine a son lot d'administrateurs sécuritaires anciens auditeurs du BESS de l'EIFORCES. Il s'agit des Officiers supérieurs :127 N'Djadder Gondje LCL, Sao-Ngouabanda Felix C/E et Zanga Kolingba actuel Général de Gendarmerie.

L'Inspecteur Général de la Police actuel du Nigéria est un lauréat du BESS EIFORCES128. Dans la banque des données des anciens stagiaires du BESS de l'EIFORCES,

118 https://gabonmatin.com, "Nominations au sein des forces de défense et de sécurité du Gabon du 2 avril 2020 ", le 18 juillet 2022, 12 h.

119 GABON MATIN, "Nominations au sein des forces de Défense et de Sécurité du Gabon 2 avril 2020 ", Gabon matin, 3 avril 2020.

120 EIFORCES," liste des stagiaires ...", 2022, pp. 1-8.

121 Ibid, pp. 1-4.

122 https:// www.alwihdain fo.com, "Tchad : plusieurs Officiers nommés par décret à la force", le 18 juillet 2022, 13 h.

123 https://unoca.unmissions.org, le 18 juillet 2022, 14 h.

124 EIFORCES, " liste des stagiaires du BESS ", 2022, pp. 3-9.

125 https://www.gendarmerie.gouv.ci, le commandant supérieur rend visite, le 18 juillet 2022, 16 h.

126 EIFORCES,"liste des stagiaires du BESS ", 2022, pp. 3-7.

127 Ibid, pp. 5-7.

125

il y a les noms de Manikambona Christophe Commissaire Burundais129 et Assoura Nicolas CMDT de Pol auditeurs du Congo Brazzaville130.

La République Démocratique du Congo, le Niger et le Togo comptent respectivement deux agents formés à l'EIFORCES, à savoir : Kabeya Tshiany Magnat et Mundelengolo Onsiem Hugo pour la partie RDC, Kedewouli Koudjari Essodo C/E et Bolenga Minpame CD pour le Togo et Les Lieutenants -Colonels : Boubacar Allahi et Abdou Amadou Seybou du Niger131.

Le stage du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité de l'EIFORCES est à huit promotions. Et Quatre-vingt-cinq administrateurs sécuritaires étrangers sont nantis de ce diplôme. Ils viennent de plusieurs aires géographiques du continent. La structure va recevoir sa neuvième cuvée d'auditeurs dès septembre 2022 et cela suppose la venue d'autres administrateurs sécuritaires étrangers en quête du brevet made in EIFORCES.

Il est question dans ce chapitre de montrer comment le Cameroun à travers l'EIFORCES construit la sécurité à l'échelle nationale et internationale. Pour percevoir aisément les mécanismes constructeurs de la sécurité de l'Etat du Cameroun implémenté par l'EIFORCES l'analyse a été structurée en deux axes majeurs.

Le premier axe porte sur l'apport de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation du Cameroun. La structure participe à la politique d'édification d'un environnement national stable, prospère à travers les formations de longues et courtes durées qu'elle dispense aux administrateurs sécuritaires camerounais. La structure à travers son centre de recherche et de documentation élabore des réponses les plus pertinentes aux défis posés par la complexité et la complexification constante des menaces.

Le deuxième axe présente la contribution de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation mondiale. Le centre de veille stratégique d'Awae se déploie sécuritairement à l'international à travers l'affiliation du centre dans plusieurs organisations internationales, la participation aux rendez-vous internationaux de sécurité. Par l'entremise des voyages d'études servant de cadre d'échange d'expertise. Le centre assure également la formation, l'entrainement et le recyclage d'administrateurs étrangers dans ses locaux.

De ce qui précède, il ressort que L'EIFORCES participe à deux échelons au processus de sécurisation nationale et internationale. Au premier il assure la formation, l'entrainement et

128 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

129 EIFORCES, "liste récapitulative des stagiaires du BESS ", 2022, p. 1.

130 Ibid. p. 6.

131 Ibid, pp. 1-8.

126

le recyclage des administrateurs sécuritaires nationaux et internationaux. Au deuxième, il met à la disposition des acteurs institutionnels et non-institutionnels les solutions permettant de venir à bout des menaces.

1 Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 4.

126

CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES ET
PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA
CONSTRUCTION DE LA SECURITE SUR L'ECHELLE NATIONALE
ET INTERNATIONALE

Le Cameroun participe pour la première fois à une mission de paix en 1992, à travers un déploiement de ses forces de Défense et de Sécurité sous l'égide de l'ONU au Cambodge. Cette première participation sécuritaire internationale du Cameroun va donner suite à plusieurs initiatives dans ce sens. Après une longue expérience dans la construction sécuritaire internationale au côté de l'ONU, le pays crée en 2008, une structure sécuritaire internationale qui a pour mission de construire la sécurité au niveau national et international. Il s'agit de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité qui a pour mission de former les administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers au Maintien de l'Ordre et de la Paix et d'effectuer des recherches dans les domaines du soutien à la paix et de la sécurité. Après une décennie d'existence comment se présente le bilan de la construction sécuritaire du Cameroun qu'implémente l'EIFORCES à l'échelle nationale et internationale ?

Pour répondre à cette question ce chapitre procède à une analyse tripartite. La première partie est consacrée à la présentation du bilan critique de la construction sécuritaire de l'EIFORCES à l'échelle nationale et internationale. La deuxième partie examine les contraintes que rencontre l'EIFORCES. Et enfin la troisième partie aborde les perspectives de l'action de l'EIFORCES dans la construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale.

I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE

En créant l'EIFORCES en 2008, le législateur fait de la structure sécuritaire le pôle chargé de former, entrainer, recycler et perfectionner les unités de type gendarmerie, police et les experts civils aux opérations de Maintien de la Paix1. Le 25 juin 2012, la structure voit son champ de compétence s'être élargir. En dehors de la mission formatrice, elle hérite de la

127

mission recherche dans les domaines du soutien à la paix et de la sécurité2 . Depuis lors, la structure se déploie quotidiennement à implémenter ses missions et à participer au processus de sécurisation national et international. Dans la suite de cette réflexion, il est question de faire une évaluation critique de la construction sécuritaire de l'EIFORCES à l'échelle nationale et internationale.

A- Bilan des offres de formations de l'EIFORCES (2010 -2022)

L'EIFORCES depuis sa création offre plusieurs formations aux administrateurs sécuritaires nationaux et internationaux. Ces formations sont dispensées par la Direction d'Etude de l'école. Cette Direction regorge à son sein deux divisions pédagogiques3. Pour percevoir aisément l'action formatrice de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et international, l'analyse sera faite par division d'enseignement.

1- Le bilan des formations de l'enseignement fondamental de l'EIFORCES (2010 - 2022)

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES offre une panoplie de formations. A savoir des formations en police judiciaire et en Ordre Public. Depuis le lancement en 2010 des premières formations jusqu'aujourd'hui la division compte un nombre important d'auditeurs nationaux et étrangers. Les enseignements dans cette division sont organisés autour de deux pôles.

1.1-Le bilan du Pôle Police Judiciaire de l'EIFORCES (2010 -2022)

Le Pôle Police Judiciaire de l'EIFORCES a participé à la formation et au renforcement des capacités de plusieurs administrateurs sécuritaires dans le domaine des enquêtes. Au Cameroun les missions de police judiciaire sont assurées par la Sûreté Nationale et la Gendarmerie. Le centre sécuritaire d'Awae forme conjointement les agents de la police judiciaire de la Sureté Nationale et de la Gendarmerie dans l'optique d'établir une symbiose opérationnellement entre ces corps dans l'accomplissement des missions de sécurité intérieure et extérieure.

- Le stage des Equipes Projetables d'Experts en Investigation (EPEI) donne les aptitudes aux auditeurs d'intervenir dans leurs unités de rattachement pour les appuyer dans le domaine de la police judiciaire. Ils sont capables de prendre en charge de manière autonome

2 Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), Article 3.

3 Ibid., Article 20.

128

les enquêtes lors des déploiements. Les auditeurs de ce stage doivent assurer la collaboration entre les acteurs locaux judiciaires et les organisations internationales lors des déploiements ou en tant de crise. Depuis la création de l'EIFORCES jusqu'à présent, deux promotions de cinquante -huit stagiaires (58) camerounais ont été formées par la structure sécuritaire4. L'EIFORCES en douze ans d'existence a formé très peu d'Equipes Projetables d'Experts en Investigation. Cela est dû aux problèmes financiers et logistiques que rencontre la structure.

- Le stage des Chefs de détachement de Police d'accompagnement permet aux auditeurs d'être capables de préparer et commander une opération judiciaire à l'échelle du détachement, d'avoir des connaissances solides sur les armées, maitriser la rédaction des différents document nécessaires à cette mission et renforce les aptitudes au commandement d'un détachement de Police d'Accompagnement. L'EIFORCES a formé dix-neuf (19) auditeurs camerounais dans ce module5. Lors d'un détachement ou déploiement de police, les chefs de détachement assurent les fonctions de prévôt. Ils ont besoins du soutien des techniciens en Identifications Criminelle pour mener à bien leurs missions. L'EIFORCES a formé très peu d'auditeurs nationaux et étrangers dans ce module cela est dû aux difficultés infrastructurelles et financières que la structure rencontre.

- Le stage des techniciens en Identification Criminelle, ce module fait partie de la Formation des équipes projetables d'experts en investigations. Les enseignements des techniciens en Identification Criminelle sont dispensés au moins aux Sous-Officiers de Gendarmerie et aux Inspecteurs de Police. Cette formation rend les auditeurs aptes à mener des enquêtes dans les domaines d'identifications criminelles. L'école a formé soixante-dix-neuf (79) stagiaires dans ce module6.

- Le stage des Directeurs d'enquête de police judiciaire est ouvert aux Officiers ou Sous-officiers supérieurs de Gendarmerie, aux Commissaires ou les Officiers pour la Police Nationale. Ils sont les responsables d'enquêtes lors des détachements ou déploiements. L'EIFORCES compte un actif de quatre-vingt stagiaires camerounais formés7.

Les participants aux modules du Pole Police Judiciaire de l'EIFORCES proviennent jusqu'à présent du Cameroun. La structure sécuritaire d'Awae appréhende la sécurité de façon holistique. C'est la raison pour laquelle l'école offre également des formations en Ordre Public.

4 Issa Modibo, 38ans, Chef Bureau informatique et reprographie, Awae, 16 juillet 2022.

5 E. Baya, " L'EIFORCES comme structure de réponse aux besoins de formation en Opérations de soutien à la paix multidemensionnelle de l'Afrique Centrale CEEAC", Mémoire de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CREPS-Université de Yaoundé II Soa, 2005, p. 69.

6 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 17 juillet 2022.

7 Ibidem

129

1.2. Bilan des formations en Ordre Public (2010 -2022)

Les formations en Ordre Public de l'EIFORCES mettent à jour les aptitudes d'agents sécuritaires nationaux et étrangers dans le domaine du Maintien de l'ordre et du Rétablissement de l'Ordre. L'école a plusieurs modules dans le pôle Ordre Public. Depuis la création de l'EIFORCES en 2008, plusieurs auditeurs nationaux et étrangers ont pris part aux formations en Ordre Public organisées par cette structure. La suite de cet argumentaire sert à faire le bilan de l'offre Ordre Public de l'EIFORCES au moment où la structure compte une décennie d'existence.

- Le stage des Moniteurs en franchissement opérationnel est un module qui permet aux auditeurs de répondre aux situations délicates nécessitant des compétences particulières dans le cadre de la sécurité publique. Cette formation débute à l'EIFORCES en 2017, et 2019 la structure sécuritaire d'Awae met un terme à cette formation. La structure a un effectif de quarante -neuf (49) auditeurs nationaux et étrangers diplômés en MFO8. En trois ans d'existence le Cameroun a formé moins de Moniteurs en franchissement opérationnel. Cette faiblesse freine la concrétisation de sa politique sécuritaire nationale et internationale du Cameroun.

- Le stage de Perfectionnement au Commandement Opérationnel. Cette formation débute à l'EIFORCES en 20119 et est remodelé en 201910. Il a pour objectif de parfaire les aptitudes opérationnelles des commandants d'unités des formations de sécurité à statuts militaire et civil engagés dans les opérations de Maintien de la Paix sur les maintien de l'Ordre et le Rétablissement de la paix.

En trois ans d'existence la structure a formé cent-quatre- vingt-douze (192) auditeurs nationaux et étrangers11. Les auditeurs du PCO viennent de plusieurs sous-régions d'Afrique. Comme il ressort du graphique 1.

8 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau ..., Awae, le 17 juillet 2022.

9 Baya, "l'EIFORCES comme structure... ", p. 67.

10 EIFORCES, "Présentation de l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 15.

11 Ibid, p. 18.

130

Graphique n° 1 : Les effectifs par Etats de l'ex-stage PCO de l'EIFORCES

Les effectifs EU forméspar pays au PCO

FORCES

40

60

50

30

20

10

0

10 12

3

51

2

9 11 7 9 8 8 7 10

les pays participants au PCO EIFORCES

3

8 10

6 7 5 4 2

Source : document de présentation de l'EIFORCES

Analyse du graphique des effectifs d'auditeurs par pays du PCO décline les vingt- un Etats bénéficiaires des formations PCO de l'EIFORCES. Le Cameroun détient la palme d'or de participation avec l'effectif le plus élevé car les autorités camerounaises tiennent à avoir des chefs d'unités de sécurité bien former. Les participations les plus faibles viennent du Comores et de la Mauritanie. Cela compromet l'initiative Camerounaise de construction de la sécurité à l'internationale

Le remodelage du PCO en 2019 aboutit au stage de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS).

-Le stage de Commandant d'Unité de Sécurité (SCUS) Il succède au PCO en 2019. L'objectif de ce stage est de fournir des connaissances aux Commandants d'Unités de Sécurité afin d'appréhender la sécurité dans sa dimension holistique. Entre 2019 et 2022 la structure forme cent-vingt-quatre auditeurs au SCUS 12 . Les auditeurs du SCUS de l'EIFORCES viennent de plusieurs pays d'Afrique (confère graphique 2).

12 EIFORCES, " Liste des stagiaires du SCUS ", 2022, p. 3.

131

Graphique n° 2 : Les effectifs par pays au stage SCUS de l'EIFORCES (2019 -2022)

76

80

70

60

50

40

30

20

3 6 3 2 4 3 4 3 3 3 3 2 1 1 1

0

Effectif par pays au SCUS

10

3 3

Les pays participants au stage SCUS de l'EIFORCES

Source : document compilé à partir des listes des effectifs du stage SCUS de l'EIFORCES.

Analyse du graphique des effectifs du SCUS EIFORCES, le Cameroun est le plus grand bénéficiaire des stages SCUS. Les participations les plus faibles aux SCUS made in EIFORCES viennent du Comores, de la Guinée et du Congo. Les contraintes financières empêchent les Etats étrangers d'envoyer plus d'auditeurs se former au SCUS/EIFORCES. A cette difficulté finance s'ajoute les problèmes logistiques de l'EIFORCES, l'école ne dispose pas d'infrastructures suffisantes pour accueillir plusieurs cuvées d'auditeurs du SCUS au même moment. La fin de la présentation des effectifs par pays du SCUS donne suite à l'évocation du bilan du stage des Formateurs en Ordre Public (FOP).

- Le Stage des Formateurs en Ordre Public abrégé FOP est organisé par l'EIFORCES pour la première fois en 2012. Plusieurs promotions d'auditeurs nationaux étrangers prennent part à ce module dans les locaux du centre sécuritaire d'Awae. Dans l'optique de répondre au standard onusien l'EIFORCES remodèle le format pédagogique de ce stage. Elle passe du stage de Formateurs en Ordre Public pour devenir le stage de Formateurs des Unités de Police Constituées (FUPC)13. En 2019 lors de la mutation pédagogique du FOP, le module laisse derrière lui un effectif de deux-cent-quatre-vingt-onze auditeurs nationaux et étrangers formés14. Ils sont originaires de plusieurs pays d'Afrique. Le graphique suivant présente les différents pays bénéficiaires de l'ex- formation de l'EIFORCES.

13 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie à l'EIFORCES, Awae, le 12 juillet 2022.

14 Ibidem

132

Graphique n° 3 : bilan simplifié des effectifs par Etats de l'ex-stage FOP de l'EIFORCES

Le nombre stages SCUS d'effectiis de par l'EIFORCESpays aux

40

80

70

60

50

30

20

10

0

19 19

5

70

Les pays participants aux stages SCUS de l'EIFORCES

5

18

8

15 16 15 17

7 6 3

13

20 18

4

13

Source : document de présentation de l'EIFORCES.

Analyse du graphique sur les effectifs par pays du FOP/EIFORCES donne les dix-neuf pays ex-bénéficiaires du module FOP de l'EIFORCES. Comme à l'accoutumée, le Cameroun détient l'effectif le plus important et le Niger s'en sort avec le taux de participation le plus faible. La faible participation des Etats africains à ce module est causée par les difficultés financières. Cette formation est financée par la France qui n'alloue pas des moyens conséquents pour former des effectifs assez importants.

- Le stage de « Neutralisation, Destruction des Engins Explosifs » (NEDEX) ce module comporte trois niveaux15. En 2019 l'EIFORCES organise le NEDEX de niveau 1 dont l'objectif est d'apprendre aux stagiaires à connaitre les mines, à pouvoir les identifier, les localiser et les détruire. Ce module abrite lors de sa tenue en 2019 dix-huit (18) auditeurs venant de la Gendarmerie et de la Police16. Ces agents viennent des zones en conflits ou en attente de déploiement dans les Opérations de Maintien de la Paix. L'EIFORCES accorde de l'importance à la Protection des personnalités.

- Le stage de Technicien Opérationnel en Protection Rapprochée, grâce à ce dernier les auditeurs sont formés aux nouvelles techniques de protection des personnalités. Ce stage s'est tenu une fois dans les locaux de l'EIFORCES avec un effectif de vingt (20) auditeurs camerounais17.

15 EIFORCES, catalogue des formations, 2014, p. 14.

16 Issa Modibo, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

17 Ibidem.

133

La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES compte jusqu'à présent 1170 auditeurs nationaux et étrangers formés18. Elle dispense les enseignements de niveau tactique et opératif. Dans les milieux sécuritaires pour occuper des fonctions d'Officiers et Commandant dans les Etats -majors les administrateurs sécuritaires doivent avoir des diplômes d'Etats-majors de sécurité et les Brevets d'Etat -major de Sécurité. Ils ont l'opportunité de subir ces formations dans les locaux de la structure sécuritaire d'Awae.

2- Lecture bilancielle de l'offre formation de l'enseignement supérieur de l'EIFORCES (2013 -2022)

Pour occuper les fonctions de Commandant et d'Officiers dans les Etats-majors, les administrateurs sécuritaires doivent avoir des Diplômes d'Etat-major de sécurité et les Brevets de sécurité. Ces diplômes dotent les récipiendaires de solides compétences dans le domaine stratégique. Conscient de l'importance de ces formations, le staff managérial de l'EIFORCES décide de former les auditeurs dans ce domaine. Elles sont qualifiées de formation de longue durée. Le bilan de ces formations est fait dans la suite de cet exercice.

- Le bilan du Diplôme d'Etat -Major des Forces de Sécurité (DEMFS)

Cette formation est ouverte aux Officiers de Gendarmerie ayant au moins le grade de Capitaine et au minimum aux Commissaires de Police. Ces derniers doivent avoir une expérience de commandement d'unité de maintien de l'ordre ou de sécurité intérieure. Il s'articule autour de trois champs d'étude à savoir : l'environnement de l'Officier d'Etat - major, l'Officier d'Etat -major adjoint opérationnel et les connaissances générales et interministérielles19. L'EIFORCES organise ce stage pour la première fois le 5 avril 201320 et le dernier jusqu'à présent se tient en 2021 21 . En une décennie d'existence l'école internationale compte dix promotions au DEMFS. Cette formation connait la participation de plusieurs auditeurs provenant de divers pays d'Afrique. Dans le graphique ci- dessous il ressort le nombre d'effectifs par pays.

18 Joseph Mewoli, 38 ans, Chef sécrétariat à la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES, Awae, le 9 juillet 2022.

19 A. Ongolo, " EIFORCES : un outil au service de la paix et de la sécurité collective du continent africain ", VIGIE, n° 002, 2014, p. 17.

20 EIFORCES, " Listes récapitulatives des stagiaires du DEMFS ", 2013, p. 1.

21 Ibid., p. 10.

134

Graphique n° 4 : Les Etats participants au DEMFS de l'EIFORCES

73

80

70

60

50

40

19

30

20

4 6 1 7 2 5 6 4 7 6

Les effectifs par pays aux stages DEMFS

6 7 2

10

0

Les pays participants aux stages DEMFS de l'EIFORCES

Source : les documents de présentation de l'EIFORCES Cameroun et la liste récapitulative du DEMFS

Analyse du graphique des effectifs d'auditeurs du DEMFS/EIFORCES, il ressort que les quinze pays ont pris part au DEMFS de l'EIFORCES depuis 2013 jusqu'en 2021. Sur les quinze pays participants le Cameroun détient le plus grand effectif. La plus faible participation au DEMFS made in EIFORCES est détenue par la Guinée Equatoriale. La formation des Officiers d'Etat-Major des Forces de Sécurité est cruciale dans le projet d'édification sécuritaire nationale et internationale des Etats. Cette faible construction sécuritaire étrangère du Cameroun provient des problèmes financiers que rencontrent les Etats étrangers et logistiques que vit la structure sécuritaire camerounaise. Pour assurer les fonctions de Commandant des Unités de Sécurité, les Officiers d'Etat -Major ont besoin de parfaire leur niveau de connaissances stratégiques et opératifs. Le rehaussement du niveau stratégique et opératif des Officiers d'Etats- major passe par l'obtention du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité.

- Bilan de l'organisation du BESS EIFORCES (2013-2022)

Le Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité est une formation offerte aux Officiers de Gendarmerie ayant au moins le grade de Chef d'Escadron ou le grade de Commissaire de Police Principal pour le compte de la Police22. Pendant quarante semaines de formation les administrateurs sécuritaires sont formés sur la sécurité collective continentale des personnes et des biens, le commandement opérationnel d'un groupement de forces, la planification aux niveaux stratégiques et opératifs et enfin les connaissances spécifiques des

22 EIFORCES, catalogue des formations, 2014, p. 7.

135

forces23. En dehors des enseignements type BESS les auditeurs reçoivent des enseignements purement universitaires sur la sécurité internationale dans les locaux de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) ou ils obtiennent un Master en Sécurité Intérieure24. Ce Master est le fruit de la convention entre l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité d'Awae et l'Université de Yaoundé II SOA. La première cuvée BESS de l'EIFORCES rejoint les locaux de la structure le 15 octobre 201325 et compte douze (12)26 Officiers nationaux et étrangers. Le 21 juillet 2022 la structure sécuritaire camerounaise a couronné le huitième lot des lauréats du BESS. En huit éditions le Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité de l'EIFORCES a connu une forte participation nationale et étrangère. Dans le graphique qui suit les effectifs sont représentés par pays de provenance.

Graphique n° 5 : les effectifs par Etats au BESS EIFORCES

Les pays participants aux stages BESS de l'EIFORCES

Les effectifs EU par FORCES pays au DEFMS

60

50

48

40

30

20

10

0

3 1

22

8

3

22

1 3 2 3 2 1

Source : Document compilé à partir de la liste récapitulative des stagiaires BESS de l'EIFORCES.

L'analyse du graphique suivant montre les quinze pays bénéficiaires du stage BESS de l'EIFORCES avec les quotas. Le Cameroun est le plus grand participant des formations du BESS. A l'opposé de la forte participation camerounaise, se trouve les faibles participations du Nigéria, du Niger et du Burundi. L'organisation de stage est couteuse pour les Etats qui envoient leurs administrateurs sécuritaires et l'EIFORCES ne dispose pas d'infrastructures

23 Dieudonné Bialo, 42 ans, ancien auditeur camerounais du DEMFS 5 et du BESS 8 de l'EIFORCES, Yaoundé, 18 juillet 2022.

24 A. Ongolo, "EIFORCES : un outil au... ", p. 17.

25 EIFORCES,"liste des stagiaires du BESS 1", 2014, p. 1.

26 Ibid.

136

d'accueil assez fortes pour recevoir simultanément deux cuvées d'auditeurs du BESS ou d'accueillir un effectif plus pléthorique.

En créant l'EIFORCES en 2008, le législateur convie la mission de formation du personnel sécuritaire et civil à la structure. Cette volonté du décideur est implémentée par la structure sécuritaire à travers l'organisation des séminaires et ateliers de formation. Lors de la tenue de ces ateliers et séminaires les participants viennent des administrations civiles et sécuritaires.

3- Le bilan des formations thématiques de l'EIFORCES

L'EIFORCES offre une panoplie de formation thématique aux auditeurs nationaux et internationaux. Ces thématiques portent sur la sécurité intérieure et sur les opérations de soutien à la paix27. Les premières formations thématiques débutent à l'EIFORCES en 201128. - Le 31 octobre 2011, l'EIFORCES organise son premier séminaire intitulé : « la police dans les opérations Internationales de soutien à la paix ». Les participants viennent de plusieurs milieux professionnels : les universitaires, de la Police et la Gendarmerie. Ce séminaire s'achève le 11 novembre 201129.

-Le deuxième séminaire international de renforcement des capacités institutionnelles de l'EIFORCES se tient du 12 jusqu'au 20 décembre 2011. Les échanges portent sur la gouvernance sécuritaire et le Maintien de la Paix. Dix-neuf (19) cadres supérieurs de Gendarmerie et de Police de la CEEAC prennent part à cette formation thématique30.

- Le troisième séminaire débute le 19 mars 2012, sous le thème : communication, la médiation et négociation dans les Opérations de Soutien à la paix. Huit pays d'Afrique Centrale prennent part à cette formation thématique. Il s'agit des cadres du niveau stratégiques de la Police et la Gendarmerie: Cameroun (13), Congo (03), Gabon (03), RCA (03), Burundi (01), Angola (01), Tchad (01), Côte d'Ivoire (04) et Sao-Tomé et Principe (01)31.

-Trois jours après l'organisation du deuxième séminaire les cadres du niveau stratégiques de la police et la gendarmerie de la CEEAC et de la Cote d'Ivoire au cours de ce séminaire, il est question de mettre à jour les connaissances des auditeurs sur la gouvernance sécuritaire et le maintien de la paix. Trente -deux participants répartit comme suit :

27 EIFORCES, Catalogue des formations, 2014, p. 4.

28 EIFORCES, "Document de présentation de l'EIFORCES Cameroun ", 2019, p. 5.

29 Baya, " L'EIFORCES comme structure ", p. 73.

30 Ibid.

31 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie, Awae, le 16 juillet 2022.

137

Cameroun (13), Angola (1), Burundi (1), RCA (03), Congo (03), Gabon (03), Tchad (1), Cote d'Ivoire (04) et le Sao Tomé et Principe (01). Les participants échanges du 26 au 30 mars 2012 sur la thématique : "Consolidation de la paix et les réformes institutionnelles post-conflits "32.

- Le 26 mai 2014 a lieu le séminaire de formation des décideurs et planificateurs civils, policiers et Gendarmes de niveau stratégique en opérations de soutien à la paix multidimensionnelles. Les vingt-deux auditeurs de ce séminaire viennent de six pays de la CEEAC33.

- L'EIFORCES abrite le 14 juillet 2014, le séminaire International de formation des planificateurs de niveau opératif en Opérations de soutien à la paix multidimensionnelles. Cette formation connait la participation de vingt séminaristes (civils, policiers et gendarmes) de la CEEAC34. Le 25 juillet 2014, les auditeurs regagnent leurs Etats-majors.

- Entre le 1er et 12 septembre 2014 se tient le séminaire international de formation des décideurs et planificateurs de niveau stratégique de sécurité à l'EIFORCES35. Les participants sont des Officiers supérieurs de Gendarmerie, des hauts fonctionnaires de Police et les civils appartenant aux administrations de la CEEAC.

- L'EIFORCES accueille le 22 septembre 2014 le séminaire de Formation au pré-déploiement d'une Unité de Police Constituée36. Les vingt participants à cette formation thématique sont des Officiers supérieurs de Gendarmerie, les hauts fonctionnaires de Police et les civils.

- Du 06 au 17 octobre 2014 l'EIFORCES organise le séminaire international de formation au Pré-déploiement des Experts Individuels de Police et Gendarmerie de niveau opérationnel opération de soutien à la paix37. Il est question lors de ce séminaire de former les intervenants au code onusien de déploiement. Les trente participants sont des administrateurs sécuritaires venant des Etats- major de la CEEAC.

- A la fin d'année 2014, le 24 novembre notamment l'EIFORCES réorganise un séminaire international de formation des planificateurs de niveau stratégique en Opération de Soutien de la Paix38. Cette formation s'achève le 5 décembre 2014, trente participants venant

32 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie, Awae, le 15 juillet, 2022.

33 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 74.

34 Ibid.

35 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

36 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 75.

37 Ibid.

38 Ibid.

138

de la CEEAC (Officiers supérieurs de Gendarmerie, hauts fonctionnaires de Police et civils) prennent part aux échanges.

- Le 15 janvier 2015 l'EIFORCES organise du séminaire international de Formation des Planificateurs de niveau Stratégique aux Opérations de Soutien à la Paix. Ce séminaire se tient pendant onze jours et les trente participants sont : des cadres civils, hauts fonctionnaires de Police et les Officiers supérieurs de Gendarmerie.

-Du 31 mars au 02 avril 2015 les chefs des composantes police/gendarmerie et civile de l'Etat-major régional et les cadres ressources police et de gendarmerie des pays de la CEEAC, l'Expert du service intégré de formation de la CEEAC et le Directeur des Etudes de l'EIFORCES prennent part au séminaire atelier de Sensibilisation sur le Développement des concepts et procédures de police de la FOMAC dans les OPS. Neuf pays prennent part à cette assisse à savoir : Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sao Tome et Principe et le Tchad39.

- Le 04 mai 2015 les cadres de Police et de Gendarmerie des Etats membres de la CEEAC assistent à un séminaire international organisé par l'EIFORCES. Le thème du jour est : « séminaire international de formation des cadres de niveau Opératif en Opérations de Soutien à la paix multidimensionnelles ». Cette formation se tient pendant onze-jours et connait la participation de huit Etats (Cameroun, Congo, RDC, RCA, Gabon, Burundi, Tchad, Guinée Equatoriale)40.

-Dix-jours après la structure sécuritaire d'Awae organise un autre séminaire. Il s'agit du séminaire international de formation des cadres de niveau stratégique sur la sécurité et la gouvernance en Opération de soutien à la paix multidimensionnelles. Ce séminaire a pour public cible les chefs de composantes police/gendarmerie et les civils de l'Etat-major régional et les cadres ressources de Police/gendarmerie des pays de la CEEAC. Après dix-jours d'échanges les séminaristes regagnent leurs Etats-majors le 5 juin 201541.

- Du 16 au 20 juin 2018 l'EIFORCES abrite le séminaire sur la protection civil. Les intervenants viennent de plusieurs administrations nationales Mincom, Minrex, Minjustice, Minproff, Minas, la Douane, la Sureté Nationale et la Gendarmerie Nationale. Les participants étrangers viennent de la Police congolaise, de la Police de la République Démocratique du Congo, de la Gendarmerie gabonaise, de la Police Nationale centrafricaine et de la Gendarmerie Nationale tchadienne. Ils sont trente- neuf participants durant une

39 Baya, "L'EIFORCES comme structure", p. 75.

40 Ibid, p. 76.

41 Ibid.

139

semaine, ils sont édifies sur les attentes des Nations Unies et de l'Union Africaine sur l'exécution des activités de protection civile42.

Trois jours après le précèdent séminaire les administrations nationales Minrex, Mincom, Minjustice, Minproff, Minas, Gendarmerie Nationale et Sûreté Nationale en compagnie d'un Officier de Gendarmerie Nationale centrafricaine, d'un haut fonctionnaire de Police de la RDC, d'un officier de Gendarmerie Nationale congolaise, d'une haute fonctionnaire de Police gabonaise et d'un administrateur de Police tchadien prennent part au séminaire intitulé : « Training on prevention of sexual exploitation and abuse » dans les locaux de l'EIFORCES. Les échanges portent sur les mécanismes de prévention de l'exploitation et des abus sexuel lors des Opérations de Soutien à la paix Multidimensionnelles. Après quatre jours d'échanges les participants rejoignent leurs administrations le 27 juin 201843.

-Du 08 au 19 octobre 2019, les administrations camerounaises se retrouvent à l'EIFORCES pour échange sur le séminaire : « Human Rights and the protection of vulnerable groups ». Il s'agit des administrations suivantes : 44 Minat, Mincom,Minrex, Minjustice,Minproff, Minfof, Douane, Gendarmerie Nationale et de la sureté Nationale. Durant la tenue du séminaire les auditeurs sont entretenus sur les mécanismes de protection spéciale accordée aux groupes vulnérables, à l'approche genre dans les opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies et de l'Union Africaine.

- Entre le 5 et le 9 novembre 2018, l'EIFORCES organise le séminaire sur l'extrémisme violent. Cette activité connait la participation de quarante-huit intervenants nationaux et internationaux. Les administrations locales participantes à cette séance d'échanges sont : le Minat, le Mincom, le Minjustice, la Gendarmerie Nationale et la Sureté Nationale. ·Pour les intervenants étrangers, il s'agit : d'un Officier de la Gendarmerie Nationale et d'un administrateur de Police de la RDC, d'un haut fonctionnaire de Police gabonais et d'un Officier de la Gendarmerie Nationale tchadienne45.

- Dans l'intervalle du 3 au 14 décembre 2018, l'EIFORCES tient une formation sur carte, il s'agit du training on negotiation mediation in peaceking operations. Cette formation réunit quarante-trois participants (nationaux et internationaux). Pour la partie camerounaise, il s'agit du Mincom, Minrex, Minjustice, Minas, de la Gendarmerie Nationale et de la Sûreté Nationale. La partie étrangère comprend : un administrateur de la Police de la RDC, un de la

42 EIFORCES, "Training Courses ", 2018, p. 1.

43 Ibid p. 1.

44 Ibid. p. 2.

45 Issa Modibo, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

140

Police gabonaise, un Officier de la Gendarmerie Nationale de la RCA et un haut fonctionnaire de Police tchadienne46.

Dans le cadre de la formation des Unités de Police Constituées l'EIFORCES reçoit le 15 janvier 2019 118 administrateurs sécuritaires camerounais. Ils viennent de la Sureté Nationale (cinquante -neuf) et de la Gendarmerie Nationale (cinquante- neuf)47. Il est question pendant les huit semaines de stage de former ces unités au nouveau standard Onusien de Maintien de la Paix. Au lendemain de cette formation l'école abrite due18 février au 01 mars 2019 le training of UN and AU police officers in PSOs. Ce séminaire met trois semaines et connait la participation de la Gendarmerie Nationale et la Sûreté Nationale camerounaise, celle de la Gendarmerie et Police de la RDC, de la Gendarmerie tchadienne et de celle Centrafricaine48.

L'EIFORCES depuis sa création a participé à la formation de plusieurs administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers. Il s'agit des formations offertes par la structure et les formations à la carte. Ainsi, plusieurs structures saisissent l'EIFORCES dans le but d'avoir des formations à la carte ou à la demande. L'école se charge de former les administrations sollicitant la formation. Elle rencontre d'énorme difficulté dans l'accomplissement de sa mission de formation, entraine et de recyclage des agents sécuritaires nationaux et internationaux. Parler de l'EIFORCES revient également à présenter les travaux de recherche sécuritaire que la structure mener dans l'optique d'accompagner les acteurs politiques nationaux et internationaux dans les prises de décision.

B- Bilan des activités de recherche de l'EIFORCES (2012 -2022)

L'EIFORCES apporte des solutions aux problèmes sécuritaires nationaux, africains et internationaux. Cette mission est accomplie par le Centre de Recherche et de Documentation de la structure sécuritaire. C'est au cours de l'année 2012 que le décideur a confié la mission de recherche sécuritaire à l'école. Depuis lors, la structure a réalisé plusieurs activités dans ce domaine. Ces activités sont regroupées en deux pôles majeurs à savoir : publications scientifiques et l'organisation des colloques et séminaires de recherches. Cette plateforme va servir de cadre d'évaluation des activités de recherche sécuritaire de l'EIFORCES.

46 Issa Modibo, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

47 EIFORCES, "Training Courses ", 2019, p. 1.

48 Ibid,p.1.

141

1- bilan critique des publications de l'EIFORCES (2013 -2022)

La politique de publication de l'EIFORCES s'appuie sur trois types de publications. Il s'agit des supports VIGIE (Bulletin d'Analyses Stratégiques et Prospectives) publiés trimestriellement, la Note de conjoncture mensuelle et la Revue africaine de sécurité internationale publiée semestriellement49. Dans le tableau suivant un bilan des publications VIGIE de l'EIFORCES est dressé.

Tableau 1 : Bilan des publications VIGIE de l'EIFORCES

Thèmes des VIGIE

Numéros des
VIGIE

Périodes de
publications

Motos-Taxi : un phénomène de société, vecteur

d'insécurité

N°001

Décembre 2013

Frontières et menaces transfrontalières en Afrique Centrale

N°002

Aout 2014

Boko Haram : comprendre le terrorisme pour mieux le combattre

N°003 et 004

Décembre 2014

Réfugiés et déplacés dans les systèmes de conflits du Bassin du lac Tchad

Hors- série

2017

La Force Multinationale Mixte pour la stabilisation dans le Bassin du Lac Tchad

N°007

2018

Le DDR au service de l'Unité, de la Paix et la Stabilité

N°008 et 009

1er et 2ème trimestre 2020

Les Engins Explosifs Improvisés en Afrique Centrale

N°010 et 011

1er et 2ème trimestre 2021

Source : Travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD-EIFORCES.

L'analyse du tableau des publications VIGIE/EIFORCES témoigne que le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES aborde la sécurité dans sa globalité. La structure traite des questions sécuritaires nationales, transnationales et internationales. Le contenu des publications VIGIE se présente généralement de cette manière : le sommaire dédie à l'actualité de l'EIFORCES, le dossier sécurité intérieure, sécurité transnationale et sécurité internationale. A travers cette compartimentation le VIGIE couvre globalement le champ sécuritaire. Malgré sa conception holistique de la sécurité il faut néanmoins mentionner que le CRD/EIFORCES en neuf d'existence a produit sept documents VIGIE.

49 EIFORCES, catalogue des formations, p. 16.

50 Driscole Nenenga, 28 ans, Assistant de Recherche et de Traduction au CRD-EIFORCES, Awae, le 14 juin 2022.

142

Cette production est en dessous de l'objectif de construction nationale et internationale de la sécurité du Cameroun. La structure devrait normalement publier ce document trimestriellement mais elle fait face à des problèmes financiers qui l'empêchent d'atteindre les objectifs fixés par le décideur.

Parmi les publications VIGIE l'EIFORCES dispose de plusieurs autres publications à savoir : les Notes de conjonctures et les publications RASI. Grâce à ces dernières, la structure propose aux acteurs nationaux et internationaux des pistes de sortie face aux problèmes sécuritaires. L'EIFORCES dans l'implémentation de sa mission recherche organise des séances discursives. Ces séances discursives peuvent être sous la forme des colloques, conférences et séminaires50. La suite de l'analyse porte sur la présentation bilancielle des activités discursives de l'EIFORCES.

2- Lecture bilancielle des activités discursives du CRD/ l'EIFORCES (2013 -2022)

L'EIFORCES organise régulièrement des activités d'échanges. Elles sont aminées par plusieurs acteurs professionnels dans l'optique d'apporter les solutions aux problèmes sécuritaires. Elles peuvent être sous la forme des séminaires (confère Tableau 2), des colloques et conférences internationales (confère Tableau 3).

Tableau 2 : Bilan simplifié des séminaires du CRD/EIFORCES

Thèmes des séminaires

Période de la tenue

Lieu

Les problématiques de sécurité dans le Bassin du Lac Tchad

Du 14 au 15 septembre 2018

Maroua

Défis et enjeux de la cybersécurité et de la lutte contre la cybercriminalité au Cameroun

Du 04 au 08 décembre 2018

Douala

Le désordre urbain et les défis sécuritaires au Cameroun

Du 07 au 09 Mai 2018

Douala

Source : document compilé par Claudel Onomo à partir des travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD/EIFORCES.

L'analyse du tableau suivant montre le déploiement de l'EIFORCES sur le territoire national à travers l'organisation des séminaires. Les villes retenues pour les séminaires sont victimes des problèmes sécuritaires débattus par le Centre de Recherche et de Documentation

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de l'EIFORCES. En douze ans d'existence la structure a organisé juste trois séminaires de recherches, cela est insignifiant pour réaliser le projet camerounais de construction de la sécurité que porte l'EIFORCES. L'organisation d'une activité de cette envergure nécessite d'énormes moyens financiers et l'EIFORCES fait face à des difficultés d'ordres financieres.

Tableau n° 3 : bilan simplifié des conférences et colloques internationaux de l'EIFORCES

Thèmes des Colloques et Conférences

Période de la ténue

Natures de l'activité

L'efficacité des OMP en Afrique Centrale : Rétrospective Critique et Prospective

Yaoundé les 5 -6 décembre 2013

Colloque International

Quelle paix, quelle sécurité et quel

développement durable pour la RCA

Yaoundé les 27 -28 novembre 2014

Colloque International

Quelle gouvernance globale face à

l'extrémisme violent en Afrique médiane ?

Yaoundé les 14 -15 janvier 2016

Colloque International organisé en partenariat avec le CAFRAD

Synergies Population-Forces de Défense et de Sécurité dans la lutte contre le terrorisme au Cameroun

Yaoundé les 3 -4 mai 2016

Colloque International avec l'ESIG

Gouvernance et gestion démocratiques des

mouvements de foule en Afrique :

dispositifs, pratiques, défis et enjeux
transformationnels

Yaoundé les 24-25 mai 2017

4 Colloques Internationaux

L'Etat africain à l'épreuve de la pandémie Covid-19 :l'impératif du renforcement des capacités stratégiques et opérationnelles de

la sécurité humaine pour la résilience,
l'autonomie, l'anticipation et la réponse des systèmes dédiés

Yaoundé les 27-28 mai 2021

Conférence internationale avec l'appui du Japon via le PNUD

« L'interaction entre les acteurs impliqués dans la gestion des crises humanitaires en Afrique : complémentarité ou rivalité ? »

Yaoundé les 7 -8octobre 2021

Colloque International

« Médiacratie cybernétique et menace

sécuritaire : enjeux défis et réponses à l'ère de la digitalisation

Yaoundé les 28 -29 avril 2022

Colloque International

La signature du décret portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES a doté la structure sécuritaire de plusieurs acteurs stratégiques étrangers. La multiplication des

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Source : Compilation par Claudel Onomo à partir des travaux de recherches thématiques spécifiques du CRD/EIFORCES.

Les thématiques des colloques et conférences de l'EIFORCES examinent la sécurité dans sa globalité. Elles traitent des problèmes de sécurité intérieure, transnationale et internationale. Les thématiques des colloques et conférences sont d'actualité.

La structure sécuritaire internationale d'Awae implémente quotidienne les missions qu'elle a reçu du décideur. Elle forme, entraine, recycle de nombreux administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers. L'école se positionne comme structure avant-gardiste, à travers l'anticipation, le traitement et la proposition des solutions aux problèmes sécuritaires de l'heure ou avenir. Grâce à la réalisation de ces missions la structure accompagne les acteurs politiques nationaux et internationaux dans le processus d'édification de la paix et du développement durable. Néanmoins, la structure rencontre quelques difficultés qu'il faut évoquer dans cette réflexion. Ces difficultés constituent des blocages au projet de longue durée de construction sécuritaire nationale et internationale du Cameroun. Dans la deuxième grande articulation de ce travail, il sera présenté les contraintes que rencontre l'EIFORCES dans élan de construction de la sécurité au niveau national et international

II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE DE L'EIFORCES

Le Cameroun à travers l'EIFORCES fait face à plusieurs contraintes dans la réalisation de son projet à long terme de construction de la sécurité à l'échelle nationale et internationale. L'EIFORCES fait face à deux grands types de contraintes, à savoir : les contraintes d'ordre structurelles et les contraintes conjoncturelles. La présentation des contraintes que vit l'EIFORCES va s'effectuer dans les deux sous-articulations suivantes.

A- Les contraintes structurelles de la construction sécuritaire nationale et internationale

de l'EIFORCES

La structure sécuritaire d'Awae fait face à des difficultés d'ordres structurelles, à savoir : le mutisme de certains acteurs stratégiques et la carence infrastructurelle.

1- Mutisme des acteurs stratégiques : un obstacle à la construction sécuritaire internationale de l'EIFORCES

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acteurs stratégiques étrangers suscite des rivalités subtiles au sein de la structure. Certains acteurs stratégiques étrangers brillent par le mutisme. Il s'agit des Etats Unis qui semble être en marge des activités de l'EIFORCES. Depuis la création de la structure en 2008, les Etats Unis ont apporté à la structure juste des groupes électrogènes et les dispositifs d'éclairages51. Le pays malgré les invitations du staff administratif de l'EIFORCES manque aux assisses du conseil d'administration et aux évènements de rayonnement de la structure. Le manque d'intérêt américain constitue un frein au rayonnement de l'EIFORCES car la structure d'accomplissement de ses missions à besoin d'un soutien financier national et international. Le soutien financier international provient des acteurs stratégiques étrangers membres du conseil d'administration de la structure dont les Etats Unis d'Amérique sont partie prenante.

Au niveau de la visibilité le mutisme américain s'oppose à l'émancipation internationale de l'EIFORCES. Pour une structure ayant les enjeux de l'EIFORCES l'obtention de plusieurs partenaires stratégiques internationaux permet une plus grande visibilité et une plus grande crédibilité à l'échelle internationale. Les partenaires stratégiques étrangers de l'EIFORCES sont en quelque sorte des markestiste internationaux de l'initiative camerounaise. Car le Cameroun n'a pas une grande histoire dans le champ sécuritaire internationale. Avec les Etats Unis d'Amérique comme membre stratégique de l'EIFORCES le Cameroun envisage attirer dans son centre sécuritaire les pays anglophones mais ce désir fait face au mutisme américain. Pourtant le pays a la capacité suffisante d'accompagner le Cameroun à travers l'EIFORCES dans la conquête du monde `'anglophone». En dehors du mutisme américain l'EIFORCES est victime d'un problème de carence infrastructurelle.

2- L'avitaminose infrastructurel de l'EIFORCES : un frein à la formation

L'EIFORCES offre une panoplie de formation de longue et de courte durée aux administrateurs sécuritaires, elles se tiennent dans les locaux de la structure. Pour la tenue de ces formations la structure doit préparer des lieux d'hébergement aux standards internationaux. Malheureusement l'EIFORCES ne dispose pas d'assez d'infrastructures d'accueil. Cette insuffisance infrastructurelle empêche l'EIFORCES de couvrir plusieurs stages de longue durée avec des effectifs colossaux simultanément.

La structure dispose d'un hôtel nouvellement construit d'une capacité de trente-deux (32) lits. Il a servi de cadre d'accueil à la huitième promotion du BESS/EIFORCES. Malgré la qualité de son standard ce bâtiment ne permet pas à l'EIFORCES de recevoir une cuvée de quarante auditeurs du BESS. En dehors de cet hôtel l'EIFORCES dispose d'un cadre

51 Baya "L'EIFORCES comme structure ", p. 82.

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d'hébergement consacré aux auditeurs du DEMFS d'une capacité de vingt-huit (28) lits. Ce cadre d'accueil ne permet pas à l'EIFORCES de former un effectif important d'auditeurs du DEMFS. L'EIFORCES rencontre un autre type de difficultés, elles sont d'ordres conjoncturels

B- Les contraintes conjoncturelles de la construction sécuritaire nationale et internationale de l'EIFORCES

L'EIFORCES rencontre des difficultés d'ordres conjoncturels lors de l'accomplissement de ses missions. Dans le lot des difficultés d'ordres conjoncturels frein à la montée en puissance de l'EIFORCES, nous comptons la dépendance financière et la non appropriation nationale et internationale des offres sécuritaires de l'EIFORCES.

1- La dépendance financière de l'EIFORCES comme un obstacle à son action

L'EIFORCES a pour tutelle financière le Ministère des Finances camerounais qui met annuellement à la disposition de l'EIFORCES un budget d'investissement public camerounais. Cette ardoise budgétaire ne peut pas permettre à l'EIFORCES de réaliser ses objectifs. Conscient de ce déficit les autorités camerounaises ont sollicité l'aide étrangère pour permettre à l'EIFORCES de construire la sécurité à l'échelle nationale et internationale. Malheureusement cette orientation managériale conduit à la dépendance financière.

Le problème de dépendance financière est une véritable épine pour une structure qui a des objectifs à long terme. Car elle empêche l'EIFORCES d'élaborer un calendrier de formation à sa guise. La dépendance financière permet aux partenaires financiers stratégiques de l'EIFORCES d'imposer aux acteurs exécutifs leurs orientations. L'EIFORCES est fortement dépendante financièrement, la majeure partie des activités de la structure sont financés par les partenaires étrangers. Une autre contrainte d'ordre conjoncturelle paralyse l'action de l'EIFORCES. Il s'agit du manque d'appropriation véritable de l'offre sécuritaire de la structure au niveau national et international.

2- La non-appropriation de l'offre sécuritaire de l'EIFORCES par les acteurs nationaux et internationaux

En créant l'EIFORCES en 2008, les acteurs politiques camerounais confiés la structure la mission de former, entrainer et recycler le personnel civil et sécuritaire national et international. Pour y parvenir le décideur à nommer les administrations sécuritaires nationales dans la gestion de l'EIFORCES. L'objectif est de permettre à la structure de travail étroite

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collaboration avec les acteurs sécuritaires nationaux. Ce qui suppose que les administrations locales doivent faire de l'EIFORCES le foyer par excellence de formation des administrateurs nationaux.

En analysant les effectifs nationaux et étrangers formés par l'EIFORCES, il ressort que les administrations nationales ne s'approprient pas suffisamment les offres sécuritaires de la structure sécuritaire. A l'échelle internationale l'EIFORCES est un centre d'excellence de la CEEAC et de l'UA. En faisant de la structure un centre d'excellence de la CEEAC les acteurs sécuritaires de la sous-région Afrique centrale envisage former la FOMAC. Pour y parvenir, ils insistent les Etats de la sous-région à envoyer leurs agents sécuritaires se former dans la seule structure policière existante dans cette partie du continent. Cette vision politique se frotte au mutisme des administrateurs sécuritaires de la sous-région. Ces derniers semblent avoir fait des autres structures les pôles de formation de leurs agents. En analysant les effectifs d'administrateurs sécuritaires venant de la CEEAC, il résulte que l'EIFORCES n'est pas le lieu par excellence de formation des acteurs sécuritaires de la sous-région. Pour permettre au Cameroun à travers l'EIFORCES de construire grandement la sécurité à l'échelle nationale et internationale, les acteurs nationaux et internationaux doivent mettre en place plusieurs formules salvatrices au rayonnement de la structure sécuritaire.

II- PERSPECTIVES POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE

L'EIFORCES rencontre des difficultés dans les réalisations de ses missions. Elles ralentissent l'école internationale dans sa course vers l'atteinte de ces triples objectifs. Pour pallier à ces difficultés un certain nombre d'éléments doivent être mis à contribution. La mise en place de ces éléments va permettre la portée en grande échelle des actions de l'EIFORCES. Dans la suite de cette analyse, seront présentées les perspectives susceptibles d'améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire nationale et internationale. Il va s'agit : des perspectives politico-administratives et diplomatiques, des perspectives infrastructurelles et logistiques pour une amélioration de l'action de l'EIFORCES.

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A- Les perspectives politico-administratives et diplomatiques pour une amélioration de l'action de l'EIFORCES

Pour permettre à l'EIFORCES d'atteindre ses objectifs les acteurs politiques, administratifs et diplomatiques doivent être mis à contribution à fin de permettre à la structure d'atteindre ces objectifs.

1- Les perspectives politico-administratives

L'appropriation locale des offres sécuritaires de l'EIFORCES par les acteurs politico-administratifs qui doivent faire de cette structure l'épicentre de formation des administrateurs sécuritaires nationaux. Cela passe par le fait que la Gendarmerie Nationale et la Sûreté Nationale et les autres administrations civiles camerounaises fassent former, recycler, entrainer leurs personnels par l'EIFORCES. L'appropriation de l'offre EIFORCES par les administrations camerounaises crédibilise la structure aux yeux des acteurs internationaux52. Et cela galvanisera les acteurs étrangers à envoyer leurs agents prendre part aux formations offertes par l'école internationale des forces de sécurité.

Les acteurs politico-administratifs nationaux et internationaux doivent établir une politique de profil lors de la désignation des agents aux formations de l'EIFORCES. Il faudrait que les administrateurs stagiaires de l'école soient actifs dans le domaine où ils subissent la formation. A titre d'exemple, il est malencontreux lors d'un stage du pole Ordre Public de désigner un administrateur sécuritaire actif dans le domaine de la police judiciaire comme participant à ce stage. Ce choix tend à couper l'EIFORCES dans son élan d'améliorer de la gouvernance sécuritaire.

Les acteurs politico-administratifs de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centre doivent s'approprier les offres du centre d'Excellence de cette communauté. En parcourant les effectifs d'auditeurs formés, il se dégage la faible participation des Etats de la CEEAC. Cette faible implication ralentit la structure dans son objectif d'améliorer la gouvernance sécuritaire des pays africains. L'appropriation de l'EIFORCES par les acteurs de la CEEAC va permettre une harmonisation des standards communs de Maintien de la Paix, d'enquête entre les forces de sécurité de la communauté. Dans cette dynamique la FOMAC pourra bénéficier des acteurs sécuritaires aptes à relever le défi pour la paix. Au moment où les Etats de la CEEAC traînent le pas pour s'approprier les offres de

52 Njoya Moutapbemo, Conseiller Technique n°3 de l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.

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l'EIFORCES les pays de l'Afrique de l'Ouest font de plus en plus confiance à l'école internationale d'Awae.

2- Les perspectives politico-diplomatiques et formatives

Il faut à ce niveau mettre en oeuvre des stratégies politico-diplomatique permettant à l'EIFORCES d'obtenir la certification des Nations-Unies. Cette certification fera passer la structure à un niveau supérieur dans le processus de sécurisation nationale et internationale. L'obtention de la certification des Nations va permettre le rayonnement international du centre53. Les acteurs politico-diplomatiques camerounais, les membres de la CEEAC doivent mettre sur pied une commission chargée du suivi du dossier de certification onusien de l'EIFORCES. Cette commission sera chargée d'engager des négociations avec les instances onusiennes afin d'accélérer l'homologation onusienne de l'EIFORCES. Depuis le lancement en 2016 du processus de certification de la structure par les Nations Unies, l'école est toujours en attente.

Les partenaires stratégiques membres du conseil d'administration et membres du conseil de sécurité des Nations Unies doivent être également mis à contribution. Grâce à leurs tickets de membre du conseil d'administration de l'EIFORCES et du Conseil de Sécurité de l'ONU, ils peuvent servir comme facilitateurs pour le Cameroun auprès de l'ONU en montrant les victoires de l'EIFORCES dans les champs sécuritaires et l'importance de faire de cette structure un centre d'excellence onusien dans une partie du continent en manque d'école sécuritaire.

Pour atteindre ses objectifs, l'EIFORCES a besoin de plusieurs soutiens techniques, financiers, Logistiques et infrastructurels. Ainsi donc, le staff administratif de l'école doit en mettre sur des dispositions permettant de pérenniser les relations avec les partenaires actuels de la structure. De raviver la collaboration avec le partenaire Etats Unis qui semble être en berne depuis quelque temps. D'aller à la conquête de nouveau partenaire pouvant apporter un plus à la structure. Car une structure comme EIFORCES a besoin de plusieurs partenaires pour l'accompagner dans la réalisation de ses missions et dans l'acquisition de la notoriété internationale. Au côté des solutions politico-administratives et diplomatiques, il faut ajouter les perspectives formatives comme instrument d'amélioration de l'action de l'EIFORCES.

Pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le volet de la formation, il faut mettre en place des perspectives formatives. Il s'agit :54

53 Issa Modibo, 38ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.

54 Njoya Moutapbemo, conseiller Technique n°3 de l'EIFORCES, Awae, le 22 aout 2022.

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- De consolider l'offre EIFORCES, cela passe par une révision constante des modules d'enseignement dispensées par le centre. Cette approche permet à la structure d'être à la pointe des défis sécuritaires.

- Pérenniser le format pédagogique de la structure, il s'agit ici d'avoir un catalogue propre de formation. A ce niveau les contenues des modules peuvent être actualisés sans faire disparaitre le module.

- Mettre à jour de façon permanente le niveau capacitaire des formateurs de la structure à travers des recyclages et des séminaires.

- Adapter l'offre aux besoins sécuritaires, il est question dans ce volet pour la structure de diversifier son catalogue de formation, d'être capable de répondre à un besoin de formation spécifique, d'offrir des formations non cataloguée.

- Concevoir des modules en langue anglaise et renforcer les capacités linguistiques des formateurs en Anglais. Cela permettra à la structure d'aller à la quête de l'Afrique anglo-saxonne.

- Mettre sur pied des modules de recyclage des anciens auditeurs de l'enseignement fondamental. Cela permet d'actualiser permanemment leurs connaissances.

Pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire nationale et internationale, il faut mettre à la disposition de cette structure des infrastructures et le matériel logistique adapter à sa mission.

B- Les perspectives infrastructurelles et logistique pour améliorer l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire nationale et internationale

L'EIFORCES se frotte aux difficultés infrastructurelles et logistiques lors de l'accomplissement de ses missions. Ces difficultés freinent l'élan de la structure vers l'atteinte de ses objectifs. La résolution de ces dernières va permettre à l'EIFORCES de contribuer grandement dans le champ sécuritaire national et international. Dans la suite de cette analyse sera présentée quelques solutions envisageables aux problèmes infrastructurelles et logistiques qu'elle rencontre.

1- Les perspectives infrastructurelles pour l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire national et international.

L'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le processus de la sécurisation nationale et internationale nécessite la mise en place d'infrastructures de travail et d'accueil adapté à sa mission. Pour permettre à l'EIFORCES d'améliorer son action dans le champ

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sécuritaire national et international, il faut mettre à la disposition de cette structure les infrastructures de travail et d'hébergement suivants :

- Un bâtiment au standard international abritant les laboratoires du Centre de Recherche et de Documentation. Chaque des laboratoires constituera un pôle de traitement spécifique des questions sécuritaires ;

- Un laboratoire répondant aux normes internationales pour le Pole Police Judiciaire et Police Technique scientifique, il permettre aux auditeurs du Pole Judiciaire et Technique scientifique d'avoir une connaissance large dans le domaine des enquêtes.

- Les villages de manoeuvres avec plans des rues et des quartiers, ils sont pratiques pour les formations en Ordre Public et permettent aux auditeurs de ces modules d'avoir une connaissance exacte de l'environnement sur lequel ils sont déployés pour assurer le Maintien de l'Ordre ou le Rétablissement de l'Ordre ;

- Un centre hospitalier hautement qualifié avec une capacité d'accueil de cinquante lits.

- Une salle de vidéo surveillance, dont le but est de permettre à la Direction Générale de suivre en temps réel les exercices de manoeuvres ;

- Une salle de gymnastique de niveau internationale, elle servira de lieu de renforcement des aptitudes physiques des auditeurs du Stage de Technicien Opérationnel en Protection Rapprochée ;

- Un stand de tir ;

- Des hôtels pour l'accueil des auditeurs du BEES et du DEMFS, la mise à disposition de ces infrastructures pourra permettre à l'EIFORCES de former simultanément plusieurs cuvées d'auditeurs du BESS et du DEMFS ;

- Des foyers à la hauteur de la mission pour abriter les auditeurs de l'Enseignement Fondamental ;

- Un poste de transmission radio.

L'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation nationale et internationale passe également par la mise à disposition de cette structure des outils logistiques à la hauteur de sa mission.

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2- Les perspectives logistiques pour l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et international

La mise à la disposition de l'EIFORCES de certains outils logistiques concourt à l'amélioration de son action dans le champ sécuritaire national et international. Ces appareils serviront à former, recycler, perfectionner les auditeurs du pole Ordre Public. Il s'agit :

- Des véhicules blindés de Maintien de l'Ordre (VBMO) avec dispositifs de pelle avant, ils sont pratiques pour les missions de maintien et de restauration de l'ordre dans les conditions dégradées en prenant compte la menace terroriste et ses modes d'actions55.

- Des véhicules d'Intervention et de Dispersion (VID)

- Des Pick up de manoeuvres avec banquette arrière

- Des lots de protection constitués de : (les casques avec accroches, gilet par coup, protège tibia, les gangs de protection, les protèges coudes et avant-bras, protège épaule, les masques respiratoires avec cartouche)

- Les bâtons de protection à poigné latéral avec étui (BPPL)

- Les armes non létales (lanceurs de balle de défense de 44 mm, les fusils polyvalents de 38mm en caoutchouc et les fumigènes.

- Les tireurs de précision moseur

Dans ce chapitre, il était question d'évaluer après douze ans d'existences la contribution de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation national et international. Pour réaliser le bilan de l'action de cette structure, un plan binaire a été retenu.

Le premier axe de réflexion de l'analyse portait sur la présentation bilancielle de l'offre EIFORCES depuis sa création en 2008 jusqu'en 2022. Cette partie a été segmentée en deux sous-articulations. La première sous-articulation fait le bilan de l'offre formation de l'EIFORCES, il ressort que la structure sécuritaire camerounaise a déjà formée 1170 administrateurs sécuritaires nationaux et étrangers de niveau tactique et opératif56. Au niveau opératif et stratégique l'EIFORCES a formé 19157 auditeurs nationaux et étrangers pour le compte du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS) et 15658 administrateurs nationaux et étrangers sont nantis du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité de l'EIFORCES. La structure a organisé plusieurs formations thématiques pour former, renforcer

55 https://www.soframe.com , VBMO- Véhicule Blindé de Maintien de l'Ordre, le 18 aout 2022, 10h.

56 Issa Modibo, 38 ans, Chef bureau informatique et reprographie de l'EIFORCES, Awae, le 16 juillet 2022.

57 EIFORCES, "Listes récapitulatives des stagiaires du DEMFS et du BESS ", 2022.

58 Ibid.

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les capacités des administrateurs sécuritaires nationaux, étrangers et des administrateurs civils. La deuxième sous-articulation était consacrée à la présentation du bilan de la mission de recherche de l'EIFORCES, depuis 2013 jusqu'en 2022 la structure a organisé 13 conférences internationales59, 03 séminaires de recherche, publiée 11 numéros60 de VIGIE, 10 Notes de Conjonctures61.

Le deuxième axe évoquait les obstacles à la construction sécuritaire nationale et internationale du Cameroun que réalise l'EIFORCES. Il a été démontré que l'EIFORCES fait face deux types de contraintes à savoir : les contraintes structurelles et les contraintes conjoncturelles. Comme contraintes structurelles, il s'agit du mutisme de certains acteurs stratégiques de l'EIFORCES et des carences infrastructurelles de la structure. Le mutisme américain ne permet pas à l'EIFORCES d'avoir un rayonnement international dans les pays anglophones et les carences infrastructures de l'EIFORCES limite son action dans la formation des administrateurs sécuritaires. En dehors des contraintes structurelles l'établissement fait face à des contraintes conjoncturelles. En parlant des contraintes conjoncturelles, nous faisons référence à la dépendance financière qui ne permet pas à la structure de concevoir un calendrier de formation de manière autonome. L'autre contrainte conjoncturelle est la mal appropriation par les administrations sécuritaires nationales et internationales des offres sécuritaires de l'EIFORCES.

Le troisième axe portait sur l'énonciation des perspectives concourant à améliorer l'action de l'EIFORCES dans le processus de sécurisation nationale et internationale. Pour améliorer l'action de l'EIFORCES, les acteurs politiques nationaux et internationaux doivent s'approprier l'offre sécuritaire de cette structure. L'Etat du Cameroun et les partenaires stratégiques de l'EIFORCES doivent mettre à disposition de cette école des moyens infrastructurels et logistiques à la hauteur de la mission de l'établissement.

59 EIFORCES, "Travaux de recherches Thématiques spécifiques du CRD-EIFORCES ", 2022.

60 Ibid.

61 Rosyne Arlette Tchuendem Epse Nounkoua, Chef des Laboratoires de Recherche du Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES, Yaoundé, le 20 août 2022.

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154

CONCLUSION GENERALE

La recherche menée sur le `' Cameroun dans la coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES de 2008 à 2022», montre l'action du Cameroun au travers de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire national et international. Dans l'optique de cerner facilement la construction sécuritaire camerounaise implémenté par l'EIFORCES à l'échelle nationale et internationale, un regard rétrospectif a été posé sur les initiatives sécuritaires camerounaises sur la scène internationale. De ce dernier, il ressort que le Cameroun participe au côté de l'Organisation des Nations Unies et de l'Union Africaine au processus d'édification de la paix et de la sécurité. A travers le déploiement des Composantes Militaires, Gendarmerie/Police et des Policiers Individuels dans les missions de Maintien de la Paix sous l'égide de l'ONU et de l'OUA devenu en 2002 l'UA. Cependant, en 2008 le Cameroun concrétise son action dans le champ sécuritaire international en créant l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES). Cet établissement sécuritaire international a pour missions de former, entrainer, recycler les administrateurs sécuritaires nationaux, internationaux civils sur les questions de sécurité intérieure et extérieure et d'effectuer les recherches dans le domaine du soutien de la paix et de la sécurité.

Ce travail a permis de mettre en lumière la politique sécuritaire nationale et internationale du Cameroun implémentée par l'EIFORCES. Cela a été possible grâce aux sources orales, écrites, iconographiques, recueillies et collectées lors des enquêtes sur le terrain. Et les méthodes d'analyse quantitatives et qualitatives des faits observés lors de la recherche ont permis de comprendre que l'EIFORCES est née en 2008 suite à la symbiose entre les facteurs structurels et conjoncturels. La mise en commun de ces facteurs lors de la maturation de l'EIFORCES, fait de la structure instrument de résolution des questions sécuritaires internes et externes. L'architecture juridique de la structure est complétée en 2012 grâce au décret portant organisation et fonctionnement. Ce dernier instruit dans la tutelle technique de l'établissement un autre acteur sécuritaire national. Désormais, la Gendarmerie Nationale camerounaise partage la tutelle technique de l'école avec la Sûreté Nationale camerounaise. La tutelle financière par contre revient au Ministère des Finances camerounais. Le décret de 2012, dévoile également l'ossature du conseil d'administration de l'école que préside le Ministre Délégué à la Présidence en charge de la Défense.

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L'Etat du Cameroun en créant l'EIFORCES fait de cette structure un instrument d'opérationnalisation de sa politique sécuritaire nationale et internationale. Il lui assigne trois objectifs à atteindre : la contribution au renforcement de la stabilité régionale, améliorer la gouvernance sécuritaire et Promouvoir des standards communs au sein des forces de Police et de Gendarmerie destinée aux opérations de Paix dans le cadre des missions onusiennes et de l'Union Africaine (UA). En s'appropriant les missions du centre sécuritaire, le staff administratif de la structure élabore une offre sécuritaire à la taille des objectifs visés. L'offre sécuritaire de l'EIFORCES est un package englobant le volet Formation des administrateurs sécuritaires et Recherche dans le domaine du soutien à la Paix. La mission formation est implémentée par la Direction des Etudes de la structure. Dans cette Direction les enseignements sont compartimentés au sein de deux divisions. La Division de l'Enseignement Fondamentale couvre les formations du PôlePolice Judiciaire et du Pôle Ordre Public. Ces formations sont du niveau tactique et opératif. La Division de l'Enseignement Supérieure fournit les formations du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité et du Brevet d'Etudes Supérieures des Forces de Sécurité. Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES exécute la mission Recherche dans le domaine de soutien à la paix. Il organise des travaux thématiques (colloques et séminaires) et produit des supports d'évaluations et d'analyses prospectives qui sont mis à la disposition des Administrations stratégiques nationales et internationales.

Le financement de l'EIFORCES provient de l'Etat du Cameroun et des acteurs stratégiques étrangers qui accompagnent dans la réalisation de ses missions. Grâce à ces fonds la structure participe au processus de sécurisation à l'échelle nationale et internationale. Elle forme, entraine, recycle, perfectionne les administrateurs sécuritaires camerounais et étrangers à travers sa Direction des Etudes. La Direction des Etudes de l'EIFORCES appréhende la sécurité de façon holistique. C'est la raison pour laquelle, elle possède deux divisions de l'enseignement à savoir : la Division de l'Enseignement Fondamental et la Division de l'Enseignement Supérieur. La Division de l'Enseignement Fondamental renferme le pôle Ordre Public qui fournit des enseignements aux standards sur le Maintien de l'Ordre et de la Paix. Et le pôle Police Judiciaire esplanade de formations des administrateurs sécuritaires camerounais et étrangers aux nouvelles procédures d'enquêtes en temps normal et de crise. Ces enseignements permettent de renforcer les capacités des administrateurs sécuritaires de niveau tactique et opératif. A côté de ces enseignements de niveau tactique et opératif se trouve les enseignements celle de niveau opératif et stratégique. Il s'agit de la formation du Diplôme d'Etat-Major des Forces de Sécurité (DEMFS) et du Brevet d'Etudes Supérieures

156

des Forces de Sécurité (BESS). Depuis 2013, l'EIFORCES forme les Officiers d'Etat-Major de Sécurité nationaux et les Commandants des Etats-Majors de Sécurité nationaux et étrangers.

Cependant, l'EIFORCES rencontre plusieurs difficultés dans son projet de couverture sécuritaire nationale et internationale. Ces difficultés s'opposent à la structure sécuritaire sur plusieurs formes. La prise en compte de ces difficultés permet l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le champ sécuritaire national et international. Pour un meilleur rayonnement sécuritaire national et international du centre de veille sécuritaire camerounais à l'échelle nationale et internationale, il faut une volonté politique nationale forte et internationale d'appropriation de l'offre sécuritaire de l'EIFORCES, une exploitation judicieuse des administrateurs formés par l'EIFORCES dans leurs Etats-Majors. Il est tout aussi judicieux de mettre à la disposition de cette structure sécuritaire des infrastructures et équipement logistiques à la hauteur de ses missions et renforcer sa coopération avec de nouveaux partenaires stratégiques internationaux au regard de l'accroissement exponentiel de nouvelles menaces. Par le trûchement de l'EIFORCES, le Cameroun apparait comme un carrefour du donné et du recevoir en terme de renforcement des capacités sécuritaires des camerounais et des étrangers. Une ouverture plus large de l'EIFORCES sur la scène internationale, ferait de cette école une référence sur le plan continental et mondial.

ANNEXES

157

158

Annexe n° 1 : Attestation de stage

Annexe n° 2 : Autorisation de recherche

159

160

Annexe n° 3 : demande d'autorisation de recherche de Monsieur EDIN ONOMO Claudel Elian adressée à Monsieur le ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense

161

Annexe n° 4 : Autorisation d'effectuer des recherches académiques du Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense adressée à Monsieur Edina Onomo Claudel Elian

162

Annexe n° 5 : Autorisation de recherche de Monsieur le professeur, chef du centre de recherche et de Documentation de l'EIFORCE à Monsieur le général de Brigade, Directeur Général de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité

163

Annexe n° 6 : Attestation de participation

164

Annexe n° 7 : Présentation de l'EIFORCE

165

166

Source :

167

Annexe n° 8 : Décret n° 2008/179 du 22 ma 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES)

168

Annexe n° 9 : Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES)

169

170

171

172

Source : Archives EIFORCES.

173

SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I- SOURCES

A- Sources Orales

Noms et Prénoms

Ages

Qualités

Lieux

Dates

1

Abanda Marcel

35

Assistant des Projets de Recherche au CRD/EIFORCES

Awae

14 mars 2022

2

Assah Yebassi

37

Capitaine de Gendarmerie togolaise ancien-auditeur du SCUS 2 de l'EIFORCES

Yaoundé

5 juin 2022

3

Atok Ebeni

32

Marechal des Logis de la Gendarmerie Nationale Camerounaise, en service au Secrétariat de l'Agence Comptable de l'EIFORCES

Awae

10 juin 2022

4

Bialo Dieudonné

42ans

Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Nationale camerounaise, ancien- auditeur du DEMFS 5 et du BESS 8

Yaoundé

18 juillet

2022

5

Boaba Monemekouk Cédric

26 ans

Informaticien en service à la DAF/EIFORCES

Awae

15 juin 2022

6

Diemessene Baya Esther

 

Lieutenant de Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef Secrétariat de la Division des Etudes de l'EIFORCES

Awae

06 juin 2022

7

Etape Enongene Armstrong

40

Commissaire Principal de la Sûreté Nationale camerounaise, ancien-auditeur du DEMFS 8 et du BESS 8 de l'EIFORCES

Awae

12 juin 2022

174

8

Foumena Fréderic

50

Commissaire Divisionnaire de la Sûreté Nationale camerounaise, Chef du pole Police Judiciaire à l'Enseignement Fondamental et Chef Bureau Evaluation à l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES

Awae

10 juin 2022

9

Issa Modibo

38

Sous-Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef bureau informatique de la DE! l'EIFORCES

Awae

13 mars 2022

10

Komé Fréderic Gabin

42

Chef service logistique par intérim à la DTL!EIFORCES

Awae

12 mars 2022

11

Messomo Olivier

42

Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef bureau audiovisuel de la Division des Etudes l'EIFORCES

Awae

11 juin 2022

12

Mewoli Joseph

38

Sous-Lieutenant de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Chef secrétariat de la Division de l'Enseignement Supérieur de l'EIFORCES

Awae

11 juin 2022

13

Moussa Djoulde

44

Adjudant- Chef de la Gendarmerie Nationale camerounaise, Formateur en Ordre Public en service à l'EIFORCES

Awae

10 mars 2022

14

Ndzie Marie Joseph

35

Assistance des Projets au CRD!EIFORCES

Awae

11 juin 2022

15

Nenenga Driscole

28

Assistant de Recherche et de Traduction au CRD!EIFORCES

Awae

14 juin 2022

16

Ngangouo Albertine

42

Inspecteur de la Sûreté Nationale camerounaise, Chef secrétariat du CRD!EIFORCES

Awae

10 juin 2022

17

Njoya Moutapbemo

 

Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Nationale

Awae

22 août 2022

175

 
 
 

camerounaise, Conseiller Technique n°3 de l'EIFORCES

 
 

18

Tavet Sylvain

 

Lieutenant-Colonel de la

Gendarmerie Nationale française, Conseiller Technique n°1

Awae

7 mars 2022

19

Tchuendem Rosyne Arlette Epse Noukoua

 

Commissaire Principal de la Sûreté Nationale camerounaise, Chef des laboratoires du CRD/EIFORCES

Yaoundé

20 août 2022

B. Archives

1. Décrets et Lois

- Décret n° 2001/181/ du 25 juillet 2001 portant organisation de la Gendarmerie Nationale.

- Décret n° 2002/003 du 4 janvier 2002 portant organisation de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale.

- Décret n° 2005/195 du 10 juin 2005 portant organisation du Ministère de la Planification de la Programmation du Développement et de l'Aménagement du Territoire.

- Décret n° 2008/179 du 22 mai 2008 portant création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES.

- Décret n° 2008/377 du 12 novembre 2002, fixant les attributions des Chefs de circonscriptions Administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services.

- Décret n° 2012/307 du 25 juin 2012 Portant Organisation et Fonctionnement de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).

- Décret n° 2013/034 du 14 février 2013 portant nomination du Président du Conseil d'Administration de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).

- Décret n° 2015/472 du 26 octobre portant nomination d'un membre au Conseil d'Administration de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).

- Décret n° 2020/418 du 09 octobre 2020 portant nomination de responsables à l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES).

176

- Loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic.

2- Archives de l'EIFORCES

- EIFORCES, Catalogue des formations, 2014.

- EIFORCES, Listes récapitulatives des stagiaires du DEMFS et du BESS, 2022.

- EIFORCES, document de présentation de La montée en puissance de l'EIFORCES, 2019.

- EIFORCES, liste des stagiaires du SCUS, 2022.

- EIFORCES, N° 111026/DM/MINDEF/01 du 25 octobre 2011 portant élaboration des

textes portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES

- EIFORCES, Note de service n° 2021/00488/L/EIFORCES/DG/CAB « Résultats concours

d'Admission 8ème cycle BREVET d'Etudes Supérieures de Sécurité de

l'EIFORCES », 2021/2022.

- EIFORCES, processus de création et de montée en puissance de l'EIFORCES, 2012.

- EIFORCES, Training Courses, 2018.

- EIFORCES, présentation de l'EIFORCES Cameroun `'évolution `', 2019.

- EIFORCES, Rapport sur la présentation des travaux du groupe projet EIFORCES, 2011.

- EIFORCES/CRD, Travaux de recherches thématiques spécifiques, 2022.

3- Journaux Officiels

Cameroun tribune, `'Années de braise `' : le Cameroun comme un roseau, 06 novembre 2017.

II - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

A- Ouvrages méthodologies et Dictionnaires

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- Bloch M., Apologie pour l'Histoire ou le métier d'historien, Paris, Armand Colin 1949.

- Braillard P., Théories des relations internationales, Paris, Presses universitaires de France, 1977.

- Debbash C., Lexique de politique, Paris, Fayard, 2003.

- Deutch K. et Burrel S., Political Community and the North Atlantic Area, Princeton, University Press, 1957.

177

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2005.

- Dussouy G., Les théories géopolitiques : traité de relations internationales, Paris,

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- Maubourguet P., Le petit Larousse Grand format, Paris, INC, 1992.

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- Ricoeur P., La mémoire, l'histoire, l'oubli, Paris, Editions du Seuil, 2000.

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la Fondations Nationale des Sciences Politiques, 1998.

B- Ouvrages généraux

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- Chouala Y., La politique extérieure du Cameroun : Doctrine, acteurs, processus et

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C- Ouvrages spécialisés

- Artus P., et d'Autune, Les effets d'un prix du pétrole et volatil, Paris, 2010

- Bieleu Hameni V., Politique de défense et de sécurité nationale du Cameroun, Paris, harmattan, 2012.

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- Koungou L., Défense et Sécurité Nationale en Mouvement .
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- Mouiche I. et Kale S., Gouvernance et sécurité en Afrique subsaharienne francophone .
· entre corruption politique et défis sécuritaires
, Addis Abeba, UPEACE, 2015.

- Mvom Lavenir D., L'Afrique de la défense et de la sécurité .
· contribution pour l'émergence d'une nouvelle approche des gestions de défense et de sécurité en Afrique
, Paris, harmattan, 2021.

- Pemboura A., L'élite militaire et la formation de la culture stratégique camerounaise, Paris, harmattan, 2016.

D- Articles des revues scientifiques

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- Abe C., " Pratique et productivité de la criminalité transfrontalière en Afrique centrale : l'exemple des Zargina", Bulletin de l'APAD, n°25, 2009.

- Adam B., " Le 11 septembre 2001 et ses conséquences ", Eclairage du Grip, Bruxelles, 1er septembre 2021.

- Atemengue Ngobo C., "L'EIFORCES au coeur de l'Exercice `'EUPST Awae 2014» ", VIGIE, n°002, 2014.

- Bakary T., "L'Afrique dans les opérations de Maintien de la Paix : Evolutions d'une participation de plus en plus importante", Bamako, Rev hist archéol afri (Godo Godo), 2012.

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- Bambou F., " Bakassi : Comment Paul Biya abandonne les frontières ", La Nouvelle Expressions, 18 août 2006.

179

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- EIFORCES, "Actualité de l'EIFORCES : formation sur la sécurité routière en matière de secours et de soins médicaux post-accident ", VIGIE, n° 010 et 011- 1er et 2eme Trim, 2021.

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F- Travaux universitaires 1- Thèses

- Machia A Rim I., "Coopération bilatérale entre la Suisse et le Cameroun de 1961 à 2013. Analyse Historique ", Thèse de Doctorat /Ph.D en Histoire, Université de Yaoundé I, 2019.

- Messinga E. C., "Les forces armés camerounaises face aux nouvelles formes de menaces à la sécurité : d'une armée de garde vers une armée d'avant-garde 1960-2010", Doctorat/Ph.D en Science Politique, Université de Yaoundé II SOA, 2011.

- Deschambault J., "Sécurité et développement dans la politique de coopération internationale : une approche biopolitique le cas du Canada en Haïti (1994-

2- Mémoires

182

2008)", Mémoire de Maitrise en Science Politique, Université de Montréal, 2009.

- Diemissene Baya E.R., "L'EIFORCES comme structure de réponse aux besoins de formation en coopération de soutien à la paix multidimensionnelles de l'Afrique Centrale CEEAC", Mémoire de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CRESP-Université de Yaoundé II SOA, 2015.

- Ebenda P.F., "Les ententes politiques progouvernementales au Cameroun à l'ère du multipartisme : essai d'analyse sociohistorique des initiatives du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) entre 1992 et 1997", Mémoire de Master en Histoire, Université de Yaoundé I, 2015.

- Labonté N., "La guerre civile en Coote d'Ivoire : l'influence des facteurs économiques, politiques et identitaires", Mémoire en Droit, Université de Laval, 2006.

- Mahop J. F., "La contribution de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) à la formation des Forces africaines aux Opérations de Soutien à la paix", Mémoire de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, CREPS-Université de Yaoundé II SOA, 2015.

- Massaga L.N. W., " Coopération Sécuritaire Cameroun-Etats Unis : Le cas de la formation du personnel militaire camerounais 2007-2012", Mémoire d'Histoire, Université de Yaoundé I, 2021.

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www.dhsprogram.com, 10 avril 2022, 23h.

- Sortie SCUS 3 et TIC 5 : Deux Nouvelles Cuvées sur le terrain http://ww.eiforces. gov.cm,

consulté de 27 juillet 2022, 19h.

- https://www.cnrtl.fr, le 11 mars 2022, 22h.

- Troisième partie, Devoirs et fonctions de la Police, p.64, http:// www.training5part2fr.pdf,

le 12 juin 2022, 14h.

185

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

LISTE DES ACRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS v

LISTE DES ILLUSTRATIONS viii

LISTE DES ANNEXES ix

RESUME x

ABSTRACT xi

INTRODUCTION GENERALE 1

I- CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 1

II- RAISONS DU CHOIX DU SUJET 3

III- INTERET DE L'ETUDE 4

IV- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 5

1- Les repères géographiques de l'étude 5

2- Les repères chronologiques de l'étude 7

a- La borne inferieure de l'étude 7

b- La borne supérieure de l'étude 8

V-CLARIFICATION DES CONCEPTS 8

1- Le concept de coopération 9

2- Le concept de sécurité 12

3- La coopération sécuritaire internationale 13

VI- REVUE DE LA LITTERATURE 14

1- Travaux portant sur la politique Sécuritaire au Cameroun et En zone CEEAC 14

2- Les travaux portant sur l'EIFORCES 17

VII- PROBLEMATIQUE 18

VIII- HYPOTHESES DE RECHERCHE 19

1- Hypothèse Centrale : Le Cameroun à travers l'EIFORCES participe à la construction de

la sécurité à l'échelle nationale et internationale. 19

2- Hypothèses secondaires 19

X- CADRE THEORIQUE ET METHODIQUE 20

1- Le constructivisme sécuritaire 20

2. La théorie de l'interdépendance stratégique 22

186

CHAPITRE II : EIFORCES : OBJECTIFS, MISSIONS, l'OFFRE FORMATION ET

RECHERCHE 62

XI- METHODOLOGIE 22

1- Les techniques de collecte des données 22

2- Le traitement et l'analyse des données 23

XII- DIFFICULTES RENCONTREES 24

XIII- ARCHITECTURE DU TRAVAIL 24

CHAPITRE I- EIFORCES : L'ETIOLOGIE, CADRE JURIDIQUE ET ORGANES

ADMINISTRATIFS 25

I- LES FONDEMENTS STRUCTURELS ET CONJONCTURELS DE LA CREATION

DE L'EIFORCES 26

A. Les fondements structurels de la création de l'EIFORCES (1980-2008) 26

1. La crise économique du milieu des années 1980 détonateur des crises socio-

politiques au Cameroun (1970-1991) 26

2- Le conflit frontalier Cameroun- Nigéria: La politique frontalière attentiste du

Cameroun 29

3- La grève de la faim de février 2008 : le manque de justesse opérationnelle des forces

de sécurité camerounaise 32

B- Les fondements conjoncturels de la naissance de l'EIFORCES « du dehors » 34

1. Les attentats du 11 septembre 2001 : la riposte contre le terrorisme 34

2- Les crises ivoiriennes : L'urgence d'une amélioration de la gouvernance sécuritaire

36

3- La minorisation policière francophone aux OMP : l'EIFORCES instrument de

revitalisation 38

II- CADRE JURIDIQUE DE L'EIFORCES 40

A- Présentation du décret de création de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité de

2008 40

B- Présentation du texte portant organisation et fonctionnement de l'EIFORCES 42

III- PRESENTATION DES ORGANES ADMINISTRATIFS DE L'EIFORCES 43

A- L'Organe Administratif de niveau Stratégique de l'EIFORCES : le Conseil

d'Administration 43

1- Les acteurs stratégiques camerounais du Conseil d'Administration de l'EIFORCES

et leurs missions 44

2- Les acteurs stratégiques étrangers du conseil d'administration de l'EIFORCES 49

B- L'organe administratif de niveau exécutif de l'EIFORCES : la Direction Générale 52

1- La Direction Générale 53

2- Les directions techniques 55

C- Les organes consultatifs de l'EIFORCES 59

187

I- OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'EIFORCES 63

A- Objectifs de l'EIFORCES 63

1- La Contribution au renforcement de la stabilité régionale 64

2- L'amélioration la gouvernance sécuritaire 65

3- La promotion des standards communs au sein des forces de Police et Gendarmerie destinées aux opérations de Paix dans le cadre de missions onusiennes et de l'Union

Africaine (UA) 66

B- Les Missions de l'EIFORCES 67

II- TYPOLOGIE DE FORMATIONS DE L'EIFORCES 69

A- Les formations de la Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES 69

1- Les formations du Pole Police Judiciaire 69

2- Les formations du pole Ordre Public 74

B- Présentation des formations de la Division de l'Enseignement Supérieur de

l'EIFORCES 81

1- Présentation des formations de longues durées de la Division de l'Enseignement

Supérieur 81

2- Les formations de courte durée à l'EIFORCES (séminaires et ateliers) 85

III- L'OFFRE SECURITAIRE SCIENTIFIQUE DE L'EIFORCES 88

A- Le Centre de Recherche et de Documentation de l'EIFORCES : le coeur des travaux

thématiques 89

1- La note de conjoncture mensuelle 90

2- VIGIE bulletin d'analyses stratégiques et prospectives 91

3- La Revue africaine de sécurité internationale (RASI) 92

CHAPITRE III : L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A

L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 93

I- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE

NATIONALE 93

A- La Division de l'Enseignement Fondamental de l'EIFORCES et la construction

nationale de la sécurité 94

1- Le Pôle Ordre Public de l'EIFORCES et le rehaussement capacitaires des

administrateurs sécuritaires camerounais 94

2- Le pôle Police Judiciaire au service du rehaussement capacitaire des agents

judiciaires camerounais 97

B- L'enseignement supérieur de l'EIFORCES et la formation de l'élite sécuritaire

camerounaise 98

1- L'EIFORCES et la formation des Officiers d'Etat-Major des Forces de Sécurité

camerounaise 98

2- L'EIFORCES et la formation des Commandants d'Etats-Majors des Forces de

Sécurité camerounaise 103

C- Les Formations thématiques à l'EIFORCES et le renforcement des capacitaires des

administrateurs sécuritaires camerounais 107

188

1- L'EIFORCES : un instrument de renforcement des capacités des administrateurs

camerounais. 108

2- L'EIFORCES : laboratoire de conception des solutions sécuritaires nationales et

internationales 110

II- L'EIFORCES ET LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE A L'ECHELLE

INTERNATIONALE 111

A- L'EIFORCES et les modes de construction de la sécurité à l'échelle internationale 111

1- L'EIFORCES : membre des organismes internationaux pour la construction de la

sécurité 111

2- Les responsables sécuritaires étrangers à la quête de l'expertise sécuritaire de

l'EIFORCES 113

3- La coopération sécuritaire intérnationale à travers les voyages d'étude 116

B- L'EIFORCES esplanade de formation des administrateurs sécuritaires étrangers 118

1- L'EIFORCES pôle de formation des administrateurs sécuritaire étrangers de niveau

tactique et opératif 118

2- L'EIFORCES pôle de formation de l'élite sécuritaire étrangère 119

CHAPITRE IV - EIFORCES : BILAN, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE L'ACTION DE L'EIFORCES DANS LA CONSTRUCTION DE LA SECURITE SUR

L'ECHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE 126

I- EIFORCES : BILAN DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE A L'ECHELLE

NATIONALE ET INTERNATIONALE 126

A- Bilan des offres de formations de l'EIFORCES (2010 -2022) 127

1- Le bilan des formations de l'enseignement fondamental de l'EIFORCES (2010 -

2022) 127

1.1-Le bilan du Pôle Police Judiciaire de l'EIFORCES (2010 -2022) 127

1.2. Bilan des formations en Ordre Public (2010 -2022) 129

2- Lecture bilancielle de l'offre formation de l'enseignement supérieur de l'EIFORCES

(2013 -2022) 133

B- Bilan des activités de recherche de l'EIFORCES (2012 -2022) 140

1- bilan critique des publications de l'EIFORCES (2013 -2022) 141

2- Lecture bilancielle des activités discursives du CRD/ l'EIFORCES (2013 -2022) 142

II- LES CONTRAINTES DE LA CONSTRUCTION SECURITAIRE NATIONALE ET

INTERNATIONALE DE L'EIFORCES 144

A- Les contraintes structurelles de la construction sécuritaire nationale et internationale de

l'EIFORCES 144

1- Mutisme des acteurs stratégiques : un obstacle à la construction sécuritaire

internationale de l'EIFORCES 144

2- L'avitaminose infrastructurel de l'EIFORCES : un frein à la formation 145

B- Les contraintes conjoncturelles de la construction sécuritaire nationale et internationale

de l'EIFORCES 146

1- La dépendance financière de l'EIFORCES comme un obstacle à son action 146

189

2- La non-appropriation de l'offre sécuritaire de l'EIFORCES par les acteurs nationaux

et internationaux 146

II- PERSPECTIVES POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DE L'EIFORCES

DANS LE CHAMP SECURITAIRE NATIONALE ET INTERNATIONALE 147

A- Les perspectives politico-administratives et diplomatiques pour une amélioration de

l'action de l'EIFORCES 148

1- Les perspectives politico-administratives 148

2- Les perspectives politico-diplomatiques et formatives 149

B- Les perspectives infrastructurelles et logistique pour améliorer l'action de l'EIFORCES

dans le champ sécuritaire nationale et internationale 150

1- Les perspectives infrastructurelles pour l'amélioration de l'action de l'EIFORCES

dans le champ sécuritaire national et international. 150

2- Les perspectives logistiques pour l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le

processus de sécurisation national et international 152

CONCLUSION GENERALE 154

ANNEXES 157

SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 173

TABLE DES MATIERES 185






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams