REPUBLIC OF CAMEROON
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
PAIX-TRAVAIL-PATRIE
**********
PEACE-WORK-FATHERLAND
*********
UNIVERSITE DE DSCHANG
**********
UNIVERSITY OF DSCHANG
**********
Ecole Doctorale
Post Graduate School
Unité de Formation et de la Recherche de
la
Training and Research Unit of
DSCHANG SCHOOL OF SCIENCES AND TECHNOLOGY
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE DEPARTMENT OF
EARTH SCIENCES
LABORATOIRE DE GEOLOGIE DE L'ENVIRONNEMENT
LABORATORY OF ENVIRONMENTAL GEOLOGY Laborator of
Environmental Geolo
CARACTÉRISATION SÉ DIMENTOLOGIQUE
ET
GÉOCHIMIQUE DES SUCCESSIONS SÉDIMENTAIRES
DE
MBILLAH
(SUD-OUEST CAMEROUN)
MÉMOIRE
Présenté en vue de l'obtention du
diplôme de
Master en Sciences de la Terre
Option : Géotechnique et Valorisation des
Matériaux
Par :
DEMANOU ZANDJIO David Matricule : CM-UDS-11SCI0579
de la Terre Université de Dschang
Sous la direction de :
Licencié ès Sciences
Dr. NGUEUTCHOUA Gabriel
Chargé de
Cours
Université de Yaoundé I
ANNEE ACADEMIQUE 2016-2017
|
UNIVERSITE DE DSCHANG CAMEROUN
*****************************************
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
*********************************** DEPARTMENT
OF EARTH SCIENCES
|
|
**********************************
LABORATOIRE DE GEOLOGIE DE L'ENVIRONNEMENT
***********************
LABORATORY OF ENVIRONMENTAL
GEOLOGY
(SUD-OUEST CAMEROUN)
GÉOCHIMIQUE DES SUCCES
CARACTÉRISATION SÉ DIMENTOLOGIQUE
ET
SIONS SÉDIMENTAIRES DE
MBILLAH
MÉMOIRE
Présenté en vue de l'obtention du
diplôme de
Master en Sciences de la Terre
Option : Géotechnique et Valorisation des
Matériaux
Par :
DEMANOU ZANDJIO David
Le 29 Juillet
2017
Matricule : CM-UDS-11SCI0579
Licencié ès Sciences
de la Terre Université de Dschang
JURY
Jules TAMEN, Chargé de Cours Timoléon
GNOTUE, Maitre de
, Université de Dschang
Conférences, Université de
Dschang
NGUEUTCHOUA Gabriel, Chargé de Cours
, Université de Yaoundé I
Examinateur Président Rapporteur
DÉDICACE
A
Ma Maman :
Mme. DEMANOU Lucienne
REMERCIEMENTS
II
Que tous ceux qui, intellectuellement, moralement et
matériellement ont contribué ardemment à la
réalisation de ce travail, trouvent ici l'expression de mes
sincères remerciements.
Toute ma gratitude va à l'endroit du Seigneur Dieu Tout
Puissant, sans qui, rien n'est possible et dont la grâce m'accompagne
tous les jours. Que louanges, adorations et grâces lui soient rendues
pour l'éternité.
L'élaboration de ce mémoire de Master n'aurait
pu voir le jour sans la collaboration de nombreuses personnes qu'il m'est
agréable de remercier.
Je voudrais adresser un grand merci au Dr. NGUEUTCHOUA
Gabriel, Chargé de Cours à l'Université de
Yaoundé I pour avoir accepté de m'encadrer. Malgré ses
multiples occupations, il a bien voulu consacrer beaucoup de son temps
précieux pour le suivi de ce travail. Sa disponibilité, sa
rigueur scientifique et ses orientations ont contribué à la
qualité de ce document.
Je tiens également à remercier le Pr.
TEMATIO Paul, Maître de Conférences à
l'Université de Dschang qui a bien voulu accepté suivre ce
travail. L'ensemble des entretiens pratiques que nous avons eus tout au long de
la phase préparatoire de ce mémoire, son organisation et sa
rigueur m'ont été d'un bénéfice inestimable.
Ma reconnaissance va également à l'endroit :
? du feu Dr. KENFACK Paul Lambert promoteur
de ce mémoire ;
? des enseignants du Département des Sciences de la
Terre de l'Université de Dschang pour avoir contribué à ma
formation en m'initiant dans le vaste domaine que représentent les
Sciences de la Terre. Je pense particulièrement aux Prs. KAMGANG
Véronique, KENGNI Lucas, WOUATONG Armand, KAGOU Armand, NKOUATHIO David,
NGNOTUE Timoléon, KWEKAM Maurice et aux Drs. NJANKO
Théophile, TAMEN Jules et FOZING Eric Martiale ;
? des membres de mon jury pour leur participation à la
soutenance et leurs commentaires constructifs et instructifs afin
d'améliorer la qualité de ce travail ;
Un grand merci également :
·
III
à toute la population du village Mbillah, notamment au
chef du village, sa majesté ATABE EBOMBE Joseph
grâce a lui, Mon séjour sur le terrain a
été rendu agréable par son hospitalité et sa
bonté;
· à mon ainé de laboratoire M.
EKOA BESSA Armel Zacharie pour le suivi du présent document.
Son soutien, son assistance et son aide m'ont été d'un grand
apport dans ce travail ;
· à mes camarades de promotion SONKENG
T., AZEMEKEU L., ACHU L., DONGMO L., PIGAH D., NKIMI H., KAMAHA C., KANA P.,
et CHEUZEM A., pour l'esprit de famille et l'entraide
mutuelle que nous avons développés durant toutes les
années ;
· à ma famille TEGNI DEMANOU Jean
Bosco, mes frères et soeurs : TSANGUE Leonard, DJIOPE
Clarisse, TEGUE Gabriel, KENFACK Elie, FEUDJIO Micheline, DONGMO Richard,
DONGMO Mirabelle, KITIO Agnès Brigitte, TSABOU Joseph pour leur
encouragement ;
· à mes papas : DEMANOU Jean Bosco, KITIO
Maurice, DONGFACK Gaston pour leur amour, leur soutien et leur
encouragement;
· à mes mamans : DONGMO Lucienne, KITIO
TOBIA Brigitte, DEMANOU Marguerite, GOUFACK Charlotte pour leur amour,
leur tendresse ainsi que leur encouragement ;
· à mon ami et frère HOULPOU
Nestor qui ma toujours soutenu.
Nombreux sont ceux dont les noms ne figurent pas ici et
à qui j'exprime ma sincère reconnaissance pour tout ce que je
leur dois.
TABLE DES MATIERES
iv
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERTES iv
TABLE DES FIGURES vi
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES ABREVIATIONS ix
RÉSUMÉ x
ABSTRACT xi
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CADRE NATUREL 3
I. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 3
I.1. CADRE GEOGRAPHIQUE 3
I.1.1. Localisation du sous bassin de Douala 3
I.1.2. Climat 3
I.1.3. Géomorphologie de la région : le relief
5
I.1.4. Hydrographie 8
I.1.5. Flores et faunes 9
I.1.6. Sols 9
I.1.7. Populations et activités économiques 9
I.1.7.1. Populations 9
I.1.7.2. Activités économiques 9
I.2. CADRE GEOLOGIQUE 10
I.2.1. Formations du socle 10
I.2.2. Formations sédimentaires 10
I.2.3. Formations volcaniques 10
CHAPITRE II : TRAVAUX ANTERIEURS ET METHODOLOGIE
12
II. TRAVAUX ANTERIEURS 12
II.1. NOTION DE SEDIMENT : DEFINITION, CLASSIFICATION ET ORIGINE
12
II.1.1. Définition du mot sédiment 12
II.1.2. Classification des sédiments meubles 12
II.1.3. Origine des sédiments 13
II.2. EVOLUTION DE LA RECHERCHE DANS LE SOUS BASSIN DE DOUALA
14
II.3. STRATIGRAPHIE DU SOUS BASSIN DE DOUALA 15
II.3.1. Formation de Mundeck 15
II.3.2. Formation de Logbajeck 17
II.3.3. Formation de Logbaba 17
II.3.4. Formation de Nkapa 17
II.3.5. Formation de Souellaba 17
II.3.6. Formation de Matanda 17
II.3.7. Formation du Wouri 18
II.4. EVOLUTION GEODYNAMIQUE (SOUS-BASSIN DE DOUALA) 18
II.4.1. La phase synrift du Jurassique terminal au
Crétacé inferieur 18
II.4.2. La phase de transition de l'Aptien au
Crétacé supérieur 18
II.4.3. La phase de dérive ou d'expansion du
Crétacé supérieur à l'actuel 18
II.5. METHODOLOGIE 20
II.5.1. Matériels utilisés 20
II.5.1.1. Matériels de terrain 20
II.5.1.2. Matériels de laboratoire 20
II.5.2. Travaux de terrain 20
II.5.3. Travaux de laboratoire 21
II.5.3.1. Analyse granulométrique et pétrographique
21
II.5.3.2. Analyse géochimique 21
V
II.5.3.2.1. Géochimie des éléments traces et
terres rares 21
II.5.3.2.2. Géochimie des éléments majeurs
21
II.5.3.3. Analyse granulométrique 21
II.5.3.3.1. Préparation des échantillons 22
II.5.3.3.2. La construction d'histogrammes et des courbes
cumulatives 22
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS 25
III. DESCRIPTION DES AFFLEUREMENTS 25
III.1. AFFLEUREMENT Mb1 25
III.1.1. Localisation 25
III.1.2. Description 25
III.2. AFFLEUREMENT Mb2 26
III.2.1. Localisation 26
III.2.2. Description 26
III.3. AFFLEUREMENT Mb3 28
III.3.1. Localisation 28
III.3.2. Description 28
III.4. AFFLEUREMENT Mb4 29
III.4.1. Localisation 29
III.4.2. Description 30
III.5. RESULTATS D'ANALYSES 31
III.5.1. Analyse granulométrique 31
III.5.1.1 Présentation et analyse des histogrammes 31
III.5.1.2. Présentation et analyse des courbes
cumulées 31
III.5.1.2.1. Présentation 31
III.5.1.2.2. Analyse des courbes cumulées et indices
granulométriques 34
CONCLUSION SUR LA GRANULOMETRIE : 36
III.5.2. Etude pétrographique 36
III.5.2.1. Echantillon Mb1 37
III.5.2.2. Echantillon Mb2 38
III.5.2.3. Echantillon Mb3 39
III.5.3. Analyse géochimique 41
III.5.3.1. Géochimie des éléments majeurs :
Comportement des éléments majeurs 41
III.5.3.2. Géochimie des éléments traces
45
IV.5.3.3. Géochimie des terres rares 47
CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ESSAI D'INTERPRETATION
51
IV.1. DONNEES GRANULOMETRIQUES 51
IV.2. DONNEES PETROGRAPHIQUES 51
IV.3. DONNEES GEOCHIMIQUES 51
IV.3.1. Classification géochimique 51
IV.3.2. Provenance 52
IV.3.3. Degré d'altération 54
IV.3.4. Conditions tectoniques 55
IV.4. PALEOENVIRONNEMENT 56
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58
LISTE DES FIGURES
vi
Figure 1: Carte de localisation du secteur d'étude au
Nord-Est du sous bassin de Douala. . 4
Figure 2: Diagramme ombro-thermique de Bangem 6
Figure 3: Modélisation 3D du secteur d'étude.. 6
Figure 4: Carte topographique du secteur d'étude 7
Figure 5: Carte hydrographique du secteur d'étude 8
Figure 6: Carte géologique de la zone d'étude et
ses environs (Dumort, 1968). 11
Figure 7: Colonne chrono-lithostratigraphique du sous-bassin de
Douala (d'après Lawrence et
al., 2002) 16
Figure 8: Evolution tectono-stratigraphique du
sous-bassin de Douala (Njiké Ngaha, 1984),
modifiée 19
Figure 9: Modèle des courbes granulométriques de
Mouldi et Chkiou, (2007) 23
Figure 10: Affleurement Mb1 : a) vue panoramique de
l'affleurement ;b) Echantillon de la
roche Mb1 25
Figure 11: Colonne lithostratigraphique de l'affleurement Mb1
26
Figure 12: Affleurement Mb2 27
Figure 13: Colonne lithostratigraphique de l'affleurement Mb2
27
Figure 14: Vues panoramiques de l'affleurement Mb3 28
Figure 15: Affleurement Mb3 29
Figure 16: Colonne lithostratigraphique de l'affleurement III,
Mb3 29
Figure 17: Affleurement Mb4 30
Figure 18: Colonne lithostratigraphique de l'affleurement Mb4
31
Figure 19: Histogramme des échantillons 35
Figure 20: Courbes des pourcentages cumulées 36
Figure 21: Observation au microscope optique des lames minces Mb1
en LPA 38
Figure 22: Observation au microscope optique des lames minces Mb2
en LPA 39
Figure 23: Observation au microscope optique des lames minces Mb3
en LPA 40
Figure 24: Spectre des éléments majeurs par rapport
au PAAS 42
Figure 25: Spectre des éléments majeurs par rapport
à l'UCC 42
Figure 26: Diagrammes de Harker de certains
éléments majeurs 43
Figure 27: Spectre des éléments traces par rapport
au PAAS 47
Figure 28: Spectre des éléments traces par rapport
à l'UCC 47
VII
Figure 29: Spectre des éléments traces par
rapport à la Chondrite 47
Figure 30: Spectre des terres rares par rapport à la
Chondrite 48
Figure 31: Diagrammes de TiO2 en fonction de Al2O3
(d'après Amajor, 1987) 53
Figure 32: Diagramme de classification géochimique des
sédiments (Herron, 1988). 54
Figure 33: : Diagramme de distribution des compositions
chimiques des roches totales. 56
Figure 34: Diagramme de configuration tectonique (Maynard et
al., 1982). 56
Figure 35: Diagramme de caractérisation de
l'environnement (Roaldset, 1973) 57
LISTE DES TABLEAUX
VIII
Tableau 1: Données mensuelles des précipitations
et des températures de Bangem 6
Tableau 2: valeurs de l'indice d'aridité de De Martonne
dans l'arrondissement de Bangem 6
Tableau 3: Echelle de classification des sédiments
(Wentworth, 1922) 13
Tableau 4: Implication de l'indice de classement (Sorting
Index) 24
Tableau 5: Pourcentages simples et cumulés des refus de
l'échantillon Mb1 32
Tableau 6: Pourcentages simples et cumulés des refus de
l'échantillon Mb2 32
Tableau 7: Pourcentages simples et cumulés des refus de
l'échantillon Mb3 33
Tableau 8: Pourcentages simples et cumulés des refus de
l'échantillon Mb4 33
Tableau 9: Indices granulométriques 34
Tableau 10: Teneurs (en % d'oxydes) des éléments
majeurs des échantillons Mb1, Mb2, Mb3
et Mb4 44
Tableau 11: Tableau de corrélation de certains
éléments traces et majeurs 46
Tableau 12: Teneurs (en ppm) des éléments traces
des échantillons 49
Tableau 13: Teneurs (en ppm) des terres rares des
échantillons Mb1, Mb2, Mb3 et Mb4 50
LISTE DES ABREVIATIONS
ix
% : pourcentage
°C : Degrés Celsius
CIA: Chemical Index of Alteration
cm : Centimètres
fig : figure
g : gramme
G.P.S: Global Positionning System
Gf : Grès fins
Gg : Grès grossiers
LOI : Loss On Ignition
LREE : Light Rare Earth Element LVC
: Ligne Volcanique du Cameroun m : Mètres
MIPROMALO : Mission de Promotion des
Matériaux Locaux
ml : millilitre mm :
Millimètres NW : Nord-Ouest Ø :
diamètre
PAAS: Post-Archean Average Australian
Shale
Gm : Grès moyens
Gm-g : Grès moyen à grossier
HREE : Heavy Rare Earth Element
ICP-AES : Inductively Coupled Plasma-Atomic
Emission Spectroscopy
INC: institut national de la cartographie
Km: Kilomètre
Km2 : Kilomètre
carré
L.P.A : Lumière Polarisée
Analysée LD: Limite de détection
PIA : Plagioclase Index of Alteration
Pl : Plagioclase
PPm : Partie pour million
Qtz : quartz
Qtz p : quartz polycristallin
REE : Rare Earth Element
SE: Sud-Est
SNH : Société nationale des
hydrocarbures
SRTM : Shuttle radar topographic mission
UCC : Upper Continental Crust
RÉSUMÉ
X
Dans le but de déterminer l'origine, l'état
d'altération des roches sources et l'environnement tectonique des
dépôts des successions sédimentaires affleurant dans la
localité de Mbillah, limite Nord-est du sous bassin de Douala, des
observations ont été faites sur plusieurs affleurements et les
échantillons prélevés ont été
analysés. Il s'agit des analyses granulométriques,
pétrographiques et géochimiques des sédiments.
L'observation macroscopique et microscopique des
échantillons prélevés à différents sites
permet de définir les faciès suivants :
? des grès moyens argilo-ferrugineux où les
grains de quartz de formes anguleuses à subarrondies représentent
environ 70 à 80 % ;
? des grès grossiers conglomératiques à
liant argileux et ferrugineux où les grains de quartz de formes
anguleuses à subarrondies représentent environ 60 à 70 %
;
? des grès moyens à grossiers à liant
argileux et ferrugineux où les grains de quartz de forme anguleuses
à subarrondies représentent environ 70 à 80 %.
L'analyse granulométrique montre que les formations de
Mbillah sont des sédiments à grains mal classés.
L'analyse pétrographique montre que ces grès
sont constitués par ordre d'importance de quartz, feldspaths
(microcline, plagioclase) et muscovites. Les grains de quartz jointifs,
montrent des contacts plans et concavo-convexes ainsi que des microfractures et
surfaces d'engrenages. Les feldspaths ont des tailles variées et se
présentent sous forme de plages dont les bordures sont
altérées.
L'analyse géochimique a permis d'identifier certains
éléments majeurs, traces et terres rares ; les diagrammes de TiO2
en fonction d'Al2O3 et de TiO2 en fonction de Zr, en plus des rapports Al2O3 /
TiO2 ont permis de dire que les successions sédimentaires de Mbillah
proviendraient des roches intermédiaires à felsiques. Le
diagramme de classification géochimique a permis de ranger le
matériel sédimentaire dans le domaine des Fe-shales, shales,
wackes, litharenites et arkoses. Les hautes proportions de PIA et de CIA
indiqueraient une altération rigoureuse de la roche. Le diagramme de
configuration tectonique classe ces roches dans le domaine de la marge passive.
Enfin, le diagramme de K2O /Al2O3 en fonction de MgO /Al2O3 suggère un
dépôt de sédiment dans un environnement non marin.
Ces sédiments se sont déposés dans un
contexte de marge passive et probablement dans un environnement
fluvio-deltaïque.
Mots clés : sous bassin de
Douala, successions sédimentaires, Mbillah, origine.
ABSTRACT
xi
So as to determine the origin, the state of alteration of
source rocks and the tectonic environment of deposits of sedimentary
successions in the locality of Mbillah, north-eastern border of the Douala sub
basin, observations were done on Several outcrops and the samples collected
were analyzed. Granulometry, petrographic, and geochemical analyzes of
sediments were carried out.
The macroscopic and microscopic observation of the samples
taken at different sites makes it possible to define the following facies:
? medium clay-ferruginous sandstones where the quartz grains
of angular to sub-rounded forms represent about 70 to 80%;
? coarse clayey and ferruginous clayey sandstones where quartz
grains of angular to sub-rounded forms represent about 60 to 70%;
? medium to coarse sandstone with clayey and ferruginous
binders, where the angular to sub-rounded forms of quartz grains represent
about 70-80%.
Granulometric analysis shows that Mbillah formations are
graded sediments which are badly classified.
Petrographic analysis shows that these sandstones are
constituted by order of importance of quartz, feldspars (microcline,
plagioclase) and muscovites. The contiguous quartz grains show flat and
concavo-convex contacts as well as microfractures and gear surfaces. The
feldspars vary in size and are in the form of patches whose edges are
weathered.
The geochemical analysis made it possible to identify certain
major elements, traces and rare earth elements; TiO2 versus Al2O3 and TiO2
versus Zr, in addition to the Al2O3 / TiO2 ratios, indicated that the
sedimentary successions of Mbillah were derived from intermediate to felsic
rocks. The geochemical classification diagram permitted us to classify the
sedimentary material in the field of Fe-shales, shales, wackes, litharenites
and arkoses. The high proportions of PIA and CIA would indicate a rigorous
weathering of the rock. The tectonic pattern diagram classifies these rocks in
the passive margin domain. Finally, the K2O / Al2O3 plotted versus MgO / Al2O3
suggests deposition of sediment in a non-marine environment.
These sediments were deposited in a context of a passive
margin and probably in a fluvio-deltaic environment.
Key words: Douala sub basin,
sedimentary successions, Mbillah, origin.
INTRODUCTION GENERALE
1
Le long de la marge atlantique camerounaise, s'observent deux
bassins séparés par la ligne volcanique du Cameroun (LVC) que
représente l'axe Mont Cameroun-Bioko. Il s'agit au Nord du Bassin de
Rio-Del Rey représentant l'extension Sud-est du Delta du Niger et du
bassin de Douala/Kribi-Campo représenté par le sous bassin de
Douala et le sous bassin de Kribi-Campo (SNH, 2005). Ces bassins ont
été initiés à la suite de la séparation des
plaques africaine et Sud-américaine au Crétacé inferieur
(Mbesse, 2014). Ils ont fait l'objet de plusieurs études. Elles
concernent leur genèse (Reyre, 1966), la caractérisation
minéralogique des sédiments (Chialvo, 1981), l'étude
stratigraphique et structurale (Njiké Ngaha, 1984 ; Bacale, 2010), les
paléoenvironnements (Nguené et al., 1992 ; Kenfack
et al., 2012 ; Njike Ngaha, 2004) et l'étude sismique (Manga,
2008). De nombreuses études ont été
réalisées dans le cadre de la géologie régionale
(Meyers, 1996 ; Lawrence, 2002). Plusieurs rapports d'explorations
pétrolières dans ces bassins côtiers n'ont pas
été publiés pour des raisons de confidentialité.
Peu d'attentions ont été portées aux
caractéristiques géochimiques des successions
sédimentaires de ces bassins.
La géochimie sédimentaire des
éléments majeurs, en traces et des terres rares peut contribuer
à préciser les caractéristiques des formations de ces
bassins; la composition chimique des roches sédimentaires a
été plusieurs fois utilisée pour délimiter des
couches de roches clastiques (Primmer et al., 1990). En outre, la
géochimie élémentaire des sédiments clastiques a
été utilisée dans plusieurs bassins sédimentaires
à travers le monde pour caractériser la composition des roches
sources des sédiments (Hayashi et al., 1997 ; Bhat et Ghosh,
2001 ; Dayal et Murthy, 2006 ; Nagarajan et al., 2007a,b ; Paikaray
et al., 2007 ; Roy et Smykatz-Kloss, 2007 ; Roy et al., 2010,
2012 ; Akarish et GI-Gohari, 2011 ; Etemad-Saeed et al., 2011 ;
Armstrong et al., 2012 ; Cao et al., 2012), le climat, le
mode de transport, l'environnement de dépôt, le degré
d'altération des roches sources ( Nesbitt et Young, 1982 ; Raza et
al., 2002 ; Dey et al., 2008 ; Chakrabarti et al., 2009
; Saxena et Pandit, 2012), l'environnement tectonique et les processus post
dépositionnels tels que la diagénèse et le
métasomatisme (Feng et Kerrich, 1990 ; Banerjee et Bhattacharya, 1994 ;
Rao et prasad, 1995 ; Joo et al., 2005 ; Dey et al., 2009 ;
Concepcion et al., 2012 ; Sun et al., 2012).
L'objet de cette étude est la caractérisation
sédimentologique et géochimique des successions
sédimentaires de Mbillah dans la partie Nord-est du sous bassin de
Douala afin de
2
déterminer leur origine, l'état d'altération
des roches sources et l'environnement tectonique
des dépôts.
Pour atteindre l'objectif fixé, il est envisagé de
mener:
1°! une identification et une description
pétrographique des différents faciès ;
2°! une analyse granulométrique des différents
faciès ;
3°! une analyse géochimique (éléments
majeurs, traces et terres rares) des
sédiments.
Le présent travail comporte quatre chapitres
encadrés par une introduction générale et
une conclusion générale:
? le premier chapitre est consacré à la description
du milieu naturel ;
? le deuxième porte sur les travaux antérieurs et
la méthodologie utilisée au cours de
cette étude ;
? le troisième chapitre concerne la présentation
des résultats ;
? le quatrième chapitre s'articule autour d'un essai
d'interprétation et d'une discussion.
CHAPITRE I : CADRE NATUREL
3
Ce chapitre présente les caractéristiques
physiques et géologiques du secteur d'étude à savoir : la
localisation, le climat, les sols, la végétation, la
géomorphologie et la géologie.
I. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
I.1. CADRE GEOGRAPHIQUE
I.1.1. Localisation du sous bassin de Douala
Le sous-bassin de Douala représente la partie nord du
bassin de Douala/Kribi-Campo et appartient à la série des bassins
crétacés de la marge Ouest fricaine (Mbesse, 2014). De forme
triangulaire, il occupe une superficie totale d'environ 19 000 km2,
soit 7000 km2 environ pour la partie onshore (SNH, 2005).
Il se prolonge sous les eaux du Golfe de Guinée par une plate-forme
continentale d'une largeur de 25 km (Nguené et al., 1992).
Le sous-bassin de Douala est repérable sur les cartes
géologiques entre 3°20' et 4°15' de latitude Nord, et entre
8°40' et 10°20' de longitude Est. Il est limité au Sud par le
sous-bassin de Kribi/Campo, à l'Ouest par l'océan Atlantique,
à l'Est par le socle précambrien et au Nord par de vastes
épanchements volcaniques (LVC) et le bassin du Rio Del Rey (fig. 1).
La zone d'étude appartient à la partie Sud-est
du golfe de Guinée. Elle est située entre 5°5'- 5°10'de
latitude Nord et 9°44'- 9°49'de longitude Est. Sur le plan
administratif, cette zone d'étude est localisée dans
l'arrondissement de Bangem, Département du Koupé-Manengouba,
région du Sud-Ouest. L'altitude de cette zone est d'environ 400 m
au-dessus du niveau de la mer et la superficie d'environ 1500 km2.
Cette localité est située à environ 94 km de la ville de
Kumba.
I.1.2. Climat
Les paramètres climatiques sont axés sur les
données de températures et de précipitations couvrant une
période de 10 ans (2002-2012). Ces données climatiques
traitées sont issues du site internet
Climate-Data.org.
Le total annuel des précipitations et celui des
températures sont respectivement de 2266 mm et 23,1°C (fig. 2).
4
Figure 1: Carte de localisation du secteur
d'étude au Nord-Est du sous bassin de Douala. Source : carte
réalisé à partir de la base des données de
l'institut nationale de la cartographie du Cameroun (I.N.C 2012).
5
La caractérisation du climat a été faite
à partir du calcul de l'indice mensuel d'aridité de De Martonne
(1942) et des courbes ombro-thermiques de Bagnouls et Gaussen (1957). L'indice
d'aridité de De Martonne (1942) est calculé selon la formule
suivante:
Ia=12P/T+10
(Ia: indice d'aridité de
De Martonne ; P : précipitations du mois
considéré (mm) ; T : températures du mois
considéré (°C).
Il permet de déterminer le caractère humide ou
aride d'un climat. D'après De Martonne (1942), les mois humides sont
ceux dont Ia >50, les mois subarides sont ceux dont 20
< Ia < 50 et les mois arides sont ceux dont Ia
<20.
Selon Bagnouls et Gaussen (1957), la période
sèche est celle dont la courbe 2T est supérieure à la
courbe des précipitations et la période humide est celle dont la
courbe 2T est inférieure à celle de la courbe des
précipitations. Les périodes sèches correspondent aux mois
de novembre, décembre, janvier, février et mars ; tandis que les
mois d'avril, mai, juin, juillet, août, septembre et octobre
correspondent aux périodes humides (tableaux 1et 2).
La description des données pluviométriques et
thermiques permet de dire que la localité de Bangem est située
dans une zone tropicale humide. On note cependant que le climat est
influencé par le relief du Mont Cameroun (4100 m) au Sud-Ouest du
secteur d'étude et celui du Mont Coupé (2064 m) à
l'Est.
I.1.3. Géomorphologie de la région : le
relief
La localité de Bangem montre un relief des hautes terres
(> 1000 m d'altitudes) pouvant culminer à 1500 m. Les reliefs les
plus élevés s'observent au Nord-Ouest de la zone d'étude.
Vers le Nord-Est, ces reliefs s'adoucissent et avoisinent 1200 m.
Les zones relativement basses sont observées au Sud du
secteur où les reliefs montrent des altitudes en dessous de 1000 m (fig.
3 et 4).
Tableau 1: Données mensuelles et moyennes
des précipitations et des températures de Bangem
T (°C)
200
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
J F M A M J J A S O N D
Précipitations moyennes (mm) Températures moyennes
(°C)
P (mm)
400
40
80
0
360
320
280
240
200
160
120
6
Figure 2: Diagramme ombro-thermique de Bangem,
source : site
climate-data.org (période
2002-2012) Tableau 2: valeurs de l'indice d'aridité de
De Martonne dans l'arrondissement de Bangem
Figure 3: Modélisation 3D du secteur
d'étude. Source : extrait image satellitaire SRTM, INC 2012
7
Figure 4: Carte topographique du secteur
d'étude montrant les différents points d'échantillonnages.
Source : carte réalisé à partir de la base des
données de l'institut nationale de la cartographie du Cameroun (I.N.C
2012)
8
I.1.4. Hydrographie
La rivière Edingwe est le principal Cours d'eau qui
draine le secteur d'étude dans le sens NE-SW. Elle résulte, dans
sa partie amont, de la confluence de deux rivières secondaires. On y
rencontre aussi des rivières de moindre importance telles que le Mboasum
à l'Est et le Muambong au Sud. Ces dernières s'écoulent
dans le sens SE-NW et se jettent pour la plupart dans la rivière
Edingwe. Le réseau hydrographique est approximativement dendritique
(fig. 5).
Figure 5: Carte hydrographique du secteur
d'étude. Source : carte réalisé à partir de la base
des données de l'institut nationale de la cartographie du Cameroun
(I.N.C 2012).
9
10
I.1.5. Flores et faunes
La zone d'étude est partiellement colonisée par
une végétation luxuriante. Il s'agit d'une forêt
sempervirente de haute altitude. Cette forêt se prolonge vers l'Ouest par
une mangrove constituée de palétuviers (Rhizophora) et de
raphias. La végétation devient essentiellement anthropique
à l'extrême Ouest du site d'étude.
Le secteur d'étude à une faune diversifiée
et riche.
On peut citer :
? des mammifères tels que : les singes de la famille
des cercopithercide (mandril), des pongidae (chimpanzé, gorille), les
galagos de la famille des galagidae (galago élégant), les
crocodiles et les hippopotames ;
? des oiseaux tels que : les hirondelles, les pigeons et les
moineaux ;
? des poissons d'eau douce dominés par la famille des
popynemidae et des cichlidae) qui vivent dans les ruisseaux des bas-fonds
hydromorphes.
I.1.6. Sols
Dans la zone d'étude, les sols sont de type
ferralitiques résultant de l'altération des roches
sédimentaires ou du socle granito-gneissique (Segalen, 1995). Ces sols
sont très fertiles et permettent un large éventail de cultures de
rente (café, cacao).
I.1.7. Populations et activités
économiques
I.1.7.1. Populations
L'arrondissement de Bangem a une population estimée
environ à 19775 habitants occupant une superficie de 1500 km2
avec une densité d'environ 13 personnes par kilomètre
carré.
I.1.7.2. Activités économiques
La population de la zone est principalement composée
d'agriculteurs (Plus de 80%). Un agriculteur moyen cultive entre 1- 4 hectares.
L'agriculture constitue la base de l'économie locale. Les autres
secteurs d'activités sont l'administration, l'enseignement, le petit
commerce, le transport et l'exploitation forestière.
L'élevage, l'artisanat et la pêche sont
considérés comme des activités à temps partiel. Le
taux de chômage des jeunes est extrêmement élevé. De
nombreux jeunes ont rejeté les travaux agricoles et ne possèdent
pas de compétences commercialisables nécessaires à un
emploi rémunéré.
I.2. CADRE GEOLOGIQUE
I.2.1. Formations du socle
Le socle est magmatique et métamorphique d'âge
précambrien. Il est constitué
essentiellement:
? des granites syntectonique circonscrit sous forme de batholite
(le cortège
minéralogique présente le quartz, les feldspaths,
la biotite et la hornblende verte) ;
? des granites monzonitiques (composés de biotite, de
plagioclase et d'un peu de
muscovite) ;
? des anatexites composés de quartz, biotite et feldspath
(Dumort, 1968).
I.2.2. Formations sédimentaires
La stratigraphie du sous bassin de Douala montre les
successions sédimentaires suivantes de la base vers le sommet (Nguene
et al., 1992 ; Tamfu et al., 1995). La Formation de Mundeck
(Grès de base ; conglomérats, argilites, calcaires et marnes), la
Formations de Logbadjeck (microconglomérats, sables, grès ,
calcaires fossilifères et d'argiles sableuses), la formation de Logbaba
(grès, sables et d'argilites fossilifères), la formation de
N'kapa (schistes argileux, argiles calcaires, grès arkosiques et
dolomie), la formation de Souelleba (marnes, silts et argile), la formation de
Matanda (sables et argiles) et la formation du Wouri (graviers et sables
grossiers à matrice argileuse). Notre secteur d'étude est
essentiellement dominé par des grès.
I.2.3. Formations volcaniques
Les premières manifestations volcaniques au Cameroun
débutent à l'Eocène (Dumort, 1968 ; Geze, 1943). Il s'agit
des basaltes, andésites, rhyolites, trachytes et des produits
pyroclastiques. Dans le secteur d'étude, ces formations sont
dominées par des basaltes (fig. 6).
11
Figure 6: Carte géologique de la zone
d'étude et ses environs (Dumort, 1968)
CHAPITRE II : TRAVAUX ANTERIEURS ET METHODOLOGIE
12
Le présent chapitre est consacré aux travaux
antérieurs menés dans le sous bassin de Douala, ainsi qu'à
la méthodologie qui a été utilisée au cours de
cette étude.
II. TRAVAUX ANTERIEURS
II.1. NOTION DE SEDIMENT : DEFINITION, CLASSIFICATION ET
ORIGINE
II.1.1. Définition du mot sédiment
Le terme sédiment, du latin sedimentum, est un
ensemble constitué par la réunion de particules plus ou moins
grosses ou de matières précipitées ayant,
séparément subi un certain transport ; c'est un
dépôt meuble laissé par les eaux, le vent et les autres
agents d'érosion et qui, selon son origine, peut être
continentale, fluviatile, glaciaire, lacustre ou marin. On parle en
général de sédiment lorsque le dépôt est
récent, surtout s'il se trouve encore dans son milieu de formation et
s'il est encore gorgé d'eau (Foucault et Raoult, 1995).
Les sédiments sont encore définis comme des
dépôts continentaux ou marins constitués de particules qui
proviennent de l'altération ou de la désagrégation des
roches préexistantes et de la précipitation de matières en
suspension qui transitent dans la colonne d'eau (Lesven, 2008; Ramaroson, 2008;
Scordia, 2008).
Ramade (2002) quant à lui définit le
sédiment comme un dépôt de matériel meuble de nature
variée d'origine minéralogique ou biogénique. Les
particules clastiques ou minéralogiques proviennent de roches
émergées qui sont érodées par des processus
d'altération physique, chimique et/ou biologique (Chamley, 2000). Les
débris organiques (ou biogéniques) constituent un composant
habituel des sédiments qui peut conduire à une coloration noire
ou gris foncée des dépôts (Chamley, 2000).
II.1.2. Classification des sédiments meubles
Wentworth (1922) est parmi les premiers auteurs à avoir
publié des travaux sur la classification des sédiments. En
fonction de la taille des particules, il distingue trois groupes de
sédiments qui sont : les rudites, les arénites et les lutites ou
pélites (tableau 3).
13
Tableau 3: Echelle de classification des
sédiments (Wentworth, 1922)
La classification de Wentworth (1922), diffère de celle
des géotechniciens qui définissent les sables comme étant
des grains de roches ou des minéraux ayant un diamètre compris
entre 0,0625 mm et 2 mm (ou 4,75 mm et 5 mm selon le système de
classification utilisée).
II.1.3. Origine des sédiments
Les particules qui composent les sédiments sont plus ou
moins grosses et sont constituées de composés organiques et
inorganiques provenant de quatre sources distinctes (Schneider, 2001):
? Une source terrigène, signifiant que les particules
proviennent de l'érosion des terres émergées. Cette source
est enrichie par divers apports tels que les apports éoliens,
volcaniques, glaciaires, sans oublier les apports fluviaux et/ou de
ruissellement qui constituent à eux seuls l'apport cumulé le plus
important. Dans le cas des sédiments marins, l'apport lié
à l'érosion propre des côtes doit être pris en
considération;
? Une source endogène, désignant les particules qui
proviennent du bassin de sédimentation comme les débris de
macrophytes (plantes aquatiques, microphytes) ou encore les fragments de
coquilles des organismes;
? Une source liée à la néoformation,
correspondant aux phénomènes d'altération, de
14
Transferts et de précipitations qui peuvent se produire
dans le bassin de sédimentation ou à l'intérieur du
sédiment durant la diagenèse;
? Une source anthropique qui peut être
ex situ et in situ. Dans le premier cas, elle
regroupe tous les rejets agricoles, industriels et domestiques
qui se retrouvent dans les apports fluviaux. Dans le second cas, elle englobe
toutes les activités humaines et industrielles portuaires (chargement de
marchandise, pêche, ravitaillement en carburant, entretien du
matériel de navigation). Généralement, cette
dernière source est fortement contaminée, ce qui conduit à
l'augmentation du taux de sédimentation.
II.2. EVOLUTION DE LA RECHERCHE DANS LE SOUS BASSIN DE
DOUALA
Plusieurs études ont été menées dans
le sous-bassin de Douala.
- Reyre (1966) et Belmonte (1966) établissent une
corrélation lithologique entre les facies gréseux de Campo et les
facies de cocobeach au Gabon ;
- Dumort (1968) présente une évolution de la
paléogéographie du sous bassin de Douala, met en évidence
deux lacunes stratigraphiques, l'une au Danien et l'autre à
l'Oligocène ;
- Salard-Cheboldaeff (1977) à travers les
méthodes palynologiques met en évidence des formations
d'âge Oligocène jusque-là inconnues dans les bassins
côtiers du Cameroun ;
- Njiké Ngaha (1984) propose une synthèse
stratigraphique et structurale du sous bassin de Douala (Ex bassin de Douala)
;
- Giresse et al. (1996) établissent la carte
sédimentologique du plateau continental camerounais à
l'échelle 1 : 200 000. Cette carte présente en particulier les
caractéristiques sédimentologiques de la couverture
sédimentaire du plateau continental camerounais ;
- Wornardt et al. (1999) dégagent le potentiel
pétrolier du sous bassin de Douala et réalise la carte
chronostratigraphique régionale à partir des analyses des
séquences sismiques et stratigraphiques ;
- Lawrence et al. (2002) établissent la
colonne chronostratigraphique du sous bassin de Douala (fig. 9) ;
15
- Benkhelil et al. (2002) font une synthèse
structurale du précontinent Sud camerounais
et dégagent la succession lithologique et
stratigraphique généralisée des strates exposées de
ce plateau à partir des carottes sédimentaires et de la sismique
;
- Njike Ngaha (2004) a reconstitué les
paléoenvironnements Crétacé de l'Est du sous-bassin de
Douala à partir de la palynostratigraphie ;
- Brownfield et Charpentier (2006) présentent la
géologie et les systèmes pétroliers des Bassins de la
marge Ouest-africaine dont fait partie le sous-bassin de Douala. Ils
dégagent une Synthèse lithostratigraphique du sous-bassin de
Douala ;
- Manga (2008) étudie la stratigraphie, la
structuration et l'aspect prospectif de la partie Sud du sous-bassin de Douala
à partir de l'analyse des données sismiques ;
- Tiziani et al. (2009) ont mené une
étude sur les dernières découvertes
pétrolières du sous-bassin de Douala à partir des
données des puits, ce qui a permis de proposer une synthèse
lithostratigraphique qui ressort les caractéristiques
pétrolifères de chaque formation du bassin de Douala ;
- Bacale (2010) étudie l'effet du flux
sédimentaire sur l'évolution stratigraphique
pliopléistocène du sous bassin de Douala. Cette étude
démontre le contrôle des variations rapides du flux
sédimentaire sur l'architecture stratigraphique des prismes progradants
deltaïques au Crétacé ;
- Kenfack et al. (2012) prouvent l'existence du
Danien dans le sous bassin de Douala à partir des études
palynostratigraphiques.
II.3. STRATIGRAPHIE DU SOUS BASSIN DE DOUALA
Sur la base des travaux de Regnoult (1986), Nguene et al.
(1992), Tamfu et al. (1995), Meyers et al. (1996),
Lawrence et al. (2002), Brownfield et Charpentier (2006), sept
formations ont été reconnues dans le sous-bassin de Douala (fig.
7). Elles seront présentées de la plus ancienne à la plus
récente.
II.3.1. Formation de Mundeck
D'âge Aptien-Cénomanien (Nguene et al.,
1992), la Formation de Mundeck repose en discordance sur le socle
précambrien. Elle est bien exposée dans la partie nord du sous
bassin de Douala, près de Mundeck, dans la vallée du Moungo.
Elle est constituée de dépôts continentaux
et fluvio-deltaïques montrant quelques intercalations de faciès
marins (Regnoult, 1986). Il s'agit d'une épaisse couche
constituée de
16
conglomérats à éléments du socle,
de grès arkosiques moyens à grossiers, de grès fins
micacés, charbonneux et carbonatés, de schistes noirs
micacés, d'argilites, de calcaires et de marnes (Logar, 1983). Cette
formation est aujourd'hui scindée en deux parties: le « Lower
Mundeck formation » à la base et le « Upper Mundeck formation
» au sommet.
Figure 7: Colonne chrono-lithostratigraphique du
sous-bassin de Douala (d'après Lawrence et al., 2002)
17
II.3.2. Formation de Logbajeck
D'âge Cénomanien-Campanien (Njiké Ngaha,
2004), la formation de Logbadjeck repose en concordance ou en discordance sur
la Formation de Mundeck. En affleurement, la formation de Logbadjeck est bien
représentée dans la vallée du Moungo où elle
représente les dépôts de la plate-forme externe du
bassin.
Cette formation montre une sédimentation du type
fluvio-deltaïque, principalement à la base. Elle est
composée de microconglomérats, de sables, de grès moyens
à grossiers, de rares intercalations de calcaires fossilifères,
d'argiles sableuses, et des sables à intercalations marno-calcaires
(Regnoult, 1986).
II.3.3. Formation de Logbaba
D'âge Coniacien à Maastrichtien, cette formation
montre une sédimentation du type marine déposés en eaux
profondes. La Formation de Logbaba est une épaisse couche
sédimentaire dominée par des argilites fossilifères; on a
également des grès et sables par endroit (Reyre, 1966 ; Regnoult,
1986).
II.3.4. Formation de Nkapa
D'âge Paléocène-Eocène
inférieur, la Formation de Nkapa repose en discordance sur la Formation
de Logbaba. En affleurement, elle est visible dans la vallée du Moungo
(Belmonte, 1966). Elle est constituée de schistes argileux, d'argiles
calcaires, grès arkosiques, grès friables fins à
grossiers, silts, lentilles de sable et de dolomie (Dumort, 1968).
II.3.5. Formation de Souellaba
D'âge Oligocène supérieur-Miocène
inférieur (Nguene et al., 1992), la Formation de Souellaba est
le Produit d'une subsidence et d'une reprise de sédimentation
succédant à l'importante phase de soulèvement et
d'érosion responsable de la grande lacune stratigraphique de
l'Eocène supérieur. Elle repose en discordance sur la Formation
de Nkapa (Reyre, 1964 ; Belmonte, 1966 ; Nguene et al., 1992).
Elle est caractérisée par des marnes et des
lentilles de sables interstratifiés en intercalation et
occasionnellement par des calcaires coquillers (Regnoult, 1986). Les
grès et silts transgressifs qui dominent dans la partie
inférieure sont recouverts par des argiles.
II.3.6. Formation de Matanda
La Formation de Matanda (Miocène
supérieur-Pliocène) est dominée par des faciès
deltaïques interstratifiés et des tufs volcaniques (Regnoult,
1986). Elle affleure à Tiko et dans la zone littorale du sous bassin de
Douala.
18
Cette formation est constituée de sables grossiers
à la base et fins au sommet, alternant avec des poches d'argiles
bariolées, parfois interstratifiées avec des basaltes (Njike
Ngaha, 2004).
II.3.7. Formation du Wouri
La Formation du Wouri est azoïque. D'âge
Pliocène-Pléistocène, elle repose en discordance sur toute
la série antérieure qu'elle ravine par endroit. Elle est
caractérisée par des graviers et sables grossiers à
matrice argileuse (SNH, 2005). On note aussi la présence de laves et
tufs volcaniques. Les sédiments du Wouri représentent la
sédimentation estuarienne de l'embouchure du Wouri et de la Dibamba
(Regnoult, 1986).
II.4. EVOLUTION GEODYNAMIQUE (SOUS-BASSIN DE DOUALA)
L'évolution géodynamique du sous-bassin de
Douala se résume en trois phases majeures (Nguené et al.,
1992).
II.4.1. La phase synrift du Jurassique terminal au
Crétacé inferieur
C'est la phase de séparation de l'Afrique et de
l'Amérique du Sud (Buxton et Hall, 1989). Elle
correspond à la mise en place des failles normales (Regnoult, 1986) et
de la Formation de Mundeck (fig. 8a-c). Elle est aussi marquée par la
mise en place des horsts, des sillons et des grabens.
II.4.2. La phase de transition de l'Aptien au
Crétacé supérieur
Elle correspond au basculement de la marge continentale
africaine vers l'Ouest et de l'ouverture initiale de l'Atlantique Sud. Le
rifting se bloque mais les forces distensives restent actives. C'est pendant
cette période qu'il y'a eu dépôt de sédiments de
type évaporitique (fig. 8d).
II.4.3. La phase de dérive ou d'expansion du
Crétacé supérieur à l'actuel
Cette phase correspond à l'ouverture de l'Atlantique
suite à la séparation des plaques africaine et
Sud-américaine et est caractérisée par le
développement de la marge passive (Baker et al., 1972; in
Tchouatcha, 2005). Elle est attribuée à des cycles de
transgressions et de régressions marines et des épisodes
d'érosion du Paléogène (Fitton et Rosendahl, 1987). Cette
phase correspond aussi au dépôt des sédiments
détritiques sous forme de turbidites et de la mise en place des
formations de Nkapa, de Souellaba, et du Wouri (fig. 8-e).
19
Figure 8: Evolution tectono-stratigraphique du
sous-bassin de Douala (Njiké Ngaha, 1984), modifiée
20
II.5. METHODOLOGIE
Les études ont été menées tant sur le
terrain qu'en laboratoire.
II.5.1. Matériels utilisés
II.5.1.1. Matériels de terrain
Le matériel utilisé lors de la réalisation
des travaux sur le terrain comprend:
+ un récepteur GPS (Global positionning system) qui a
permis la localisation des sites afin de
positionner les échantillons sur la carte ;
+ une carte topographique à l'échelle 1/4000 de
l'arrondissement de Bangem ;
+ un marteau de géologue, une massette qui ont permis le
prélèvement des échantillons ; une
machette pour faciliter les déplacements ;
+ un appareil photo numérique pour les prises de vue qui
serviront d'illustration.
II.5.1.2. Matériels de laboratoire
Les Matériels de laboratoire sont :
+ les logiciels ArcGis 10.1, Global Mapper, MapInfo, Adobe
Illustrator et Surfer pour l'obtention de la carte topographique, la carte du
réseau hydrographique, la carte d'échantillonnage, la carte
géologique et le bloc diagramme ;
+ les machines pour la confection des lames minces et la
réalisation des analyses géochimiques;
+ un microscope polarisant pour l'observation des lames minces
;
+ Matériels d'analyse granulométrique : colonne
de 11 tamis, étuve, balance électrique de précision,
sachets plastiques et étiquettes.
II.5.2. Travaux de terrain
Dans le but d'effectuer nos travaux de terrain, un travail
préliminaire a été réalisé. Il
s'agit :
+ Du choix de la période idoine pour les travaux de
terrain, car le secteur d'étude est une zone de fortes
précipitations ;
+ De la recherche bibliographique sur la zone d'étude
grâce aux documents de la bibliothèque de l'université de
Dschang et aux informations obtenues sur internet;
Avec l'accord des autorités locales (traditionnelles),
nous avons parcouru plusieurs sites ; quatre d'entre eux ont été
retenus pour cette étude. Il était question pour nous,
d'effectuer une description de chaque affleurement en indiquant les
coordonnées géographiques (grâce au GPS), l'extension
latérale et verticale. Un échantillon d'environ 500 grammes a
été prélevé par affleurement.
21
II.5.3. Travaux de laboratoire
II.5.3.1. Analyse granulométrique et
pétrographique
Les caractérisations physiques par analyse
granulométrique ont été effectuées au laboratoire
d'analyse géotechnique de l'école nationale supérieur
polytechnique de Yaoundé. Les analyses pétrographiques ont
été faites sur des lames minces de roches confectionnées
au laboratoire de l'IRGM de Nkolbisson à Yaoundé à partir
de trois échantillons (Mb1, Mb2, Mb3) et observées au laboratoire
de pétrologie du département des sciences de la terre de
l'université de Yaoundé I.
II.5.3.2. Analyse géochimique
Les analyses géochimiques des éléments
majeurs, éléments traces et terres rares ont été
réalisée dans les laboratoires d'ALS minérals en Afrique
du Sud.
II.5.3.2.1. Géochimie des éléments
traces et terres rares
V' méthode d'analyse
Les échantillons ont été
décomposés par le Borate de Lithium (FUS-LI01).
L'analyse a été faite à l'aide d'un
spectromètre de masse (ICP-MS = Inductively Coupled Plasma-Mass
Spectrometry).
V' Procédure d'analyse
Un échantillon préparé (0,200 g) est
additionné à un flux de borate de lithium (0,90
g), bien mélangé et placé dans un
fourneau à 1000°C. Le liquide obtenu est refroidi et dissous dans
100 ml avec 4% d'acide nitrique/2% d'acide chlorhydrique. Cette solution est
ensuite analysée par ICP-MS et les éléments en traces et
les terres rares sont exprimés en ppm. Les limites inférieures de
détections des éléments en traces varient de 0,01
à20 ppm alors que les limites supérieures de détection
varient de 1000 à 10000 ppm. Les limites inférieures de
détections des terres rares varient de 0,01 à 0,5 ppm alors que
les limites supérieures de détection varient de 1000 à
10000 ppm.
II.5.3.2.2. Géochimie des éléments
majeurs
V' méthode d'analyse
Les échantillons ont été
décomposés par le Metaborate de Lithium/Tétraborate de
Lithium (LiBO2/Li2B4O7) Fusion (FUS-LI01). L'analyse a
été faite à l'aide d'un spectromètre
d'émission atomique(ICP-AES = Inductively Coupled Plasma-Atomic Emission
Spectroscopy).
V' Procédure d'analyse
Un échantillon préparé (0,200g) est
additionné à un flux de Métaborate de
Lithium/Tétraborate de Lithium (0,90g), bien
mélangé et placé dans un fourneau à 1000°C. Le
liquide obtenu est refroidi et dissous dans 100 ml avec 4% d'acide nitrique/2%
d'acide
22
chlorhydrique. Cette solution est ensuite analysée par
ICP-AES et les résultats obtenus sont corrigés afin
d'éviter les interférences spectrales
inter-élément. La concentration des oxydes est calculée
à partir de la concentration élémentaire
déterminée et les résultats sont ramenés en
pourcentage. Les éléments majeurs sont ainsi exprimés en
pourcentage d'oxyde. Pour les échantillons qui ont des teneurs
élevées en sulfure, une fusion de peroxyde pourrait être
substituée dans le but d'obtenir de meilleurs résultats. La
limite inférieure de détection est de 0,01%alors que la limite
supérieure de détection est de 100%.
II.5.3.3. Analyse granulométrique
La granulométrie est l'étude de la
répartition des éléments d'un sédiment en fonction
de leur taille (Ndjeng, 1978). Cette étude renseigne sur les conditions
de dépôt, la nature et la vitesse de l'agent de transport. Les
méthodes d'analyses granulométriques utilisées sont celles
préconisées par Pauwels et al. (1992) et Mathieu et
Pileltain (1998).
II.5.3.3.1. Préparation des
échantillons
? Séchage
Les quatre échantillons prélevés sur le
terrain sont triturés et séchés à l'étuve
à 110°C pendant 24h.
? Quartage
Une fois secs, les échantillons ont subi les
opérations de quartages qui consistent à diviser chaque
échantillon en quatre parties puis mélanger ensuite les portions
diagonalement opposées.
? Prélèvements, pesées et
tamisage
Le mélange a ensuite été pesé puis
tamisé pendant 15 minutes à l'aide d'une colonne de tamis de
mailles (2 mm ; 1mm ; 0,450mm ; 0,315mm ; 0,250 mm ; 0,180 mm ; 0,125 mm ; 0,08
mm ; 0,063mm ; 0,050mm ; < 0,050 mm). Le refus de chaque tamis est
habilement récupéré et pesé au moyen d'une balance
électrique de précision de Marque Mettler AE 200. Chaque refus
est alors ensaché, étiqueté, puis minutieusement
conservé.
II.5.3.3.2. La construction d'histogrammes et des
courbes cumulatives a) Les histogrammes
Les histogrammes renseignent sur la taille moyenne des grains
(médiane) et sur la classe granulométrique la plus
représentée (mode). Pour la construction des histogrammes, les
diamètres des mailles de tamis sont portés en abscisses et les
pourcentages simples équivalents aux masses de refus en
ordonnées.
b) Les courbes cumulatives
Elles portent en abscisses les diamètres des mailles
exprimés sur une échelle logarithmique et en ordonnée les
pourcentages cumulés en masses de refus exprimés sur une
échelle arithmétique. La cumulation utilisée ici est
rétrograde car elle va des éléments les plus grossiers aux
plus fins, donnant ainsi une information plus juste des modes de
dépôts des sédiments ; les grossiers se déposants
les premiers et ensuite les moyens puis les fins (Davis et Ehrlich, 1970).
Mouldi et Chkiou, (2007) proposent dans leurs travaux des modèles de
courbes granulométriques (fig. 9) qui permettent d'avoir des
informations sur le mode de transport, de classement ainsi que la
qualité du trie des sédiments. Ainsi, les courbes en forme
parabolique indiqueront la présence des grains de sable
hétérogènes et trié au cours d'un transport en
milieu de forte énergie. Celles en forme de « S » traduiront
des sables homogènes à classement moyen, en milieu plus ou moins
agité et à forte énergie. Les courbes sous formes de
droites montreront un dépôt par excès de charge dû
à la diminution des courants.
23
Figure 9: Modèle des courbes
granulométriques de Mouldi et Chkiou, (2007)
Les quartiles Q1, Q2, Q3 représentant respectivement
les refus des tamis à 25%, de 50%, et 75% ont été
déduits des courbes cumulatives. Ils serviront à
déterminer les paramètres granulométriques suivants
(tableau 4) :
? Le Qdphi de Krumbein ou Quartile de déviation :
Qdphi = (Q1 -Q3) /2
C'est l'indice qui permet de faire le classement et
d'apprécier les actions de tri au cours du transport et du
dépôt. C'est le coefficient d' hétérométrie.
Ainsi, le sédiment sera d' autant mieux trié que sa valeur se
rapprochera de zéro.
? L'indice de classement (Sorting Index): So = (Q1/
Q3)1/2
Les limites d'indice de classement utilisées ici sont
celles proposées par Onana, (2007) et dont les implications sont les
suivantes :
24
Tableau 4: Implication de l'indice de classement
(Sorting Index)
? Le coefficient d'asymétrie (As)
: As = Q1.Q3/(Q2)2
L'asymétrie reflète d'avantage le milieu de
dépôt que les conditions de transport (Chamley, 1987). Elle
exprime la répartition des éléments par rapport à
la médiane Q2 .Les limites de ce coefficient sont les
suivantes :
? A< 1 : le classement maximum s'effectue du
côté des éléments grossiers. L'asymétrie est
dite négative et se traduit par l'élimination des fractions fines
par une forte turbidité.
? A=1 : le mode de la courbe est confondu à la
médiane, ce qui correspond à un sédiment peu
évolué.
? A> 1 : le classement s'effectue vers les
éléments fins, l'asymétrie est positive
(dépôt de bassin) et est déterminée par un
enrichissement en particules fines décantées à la fin
d'une crue.
? L'allure des pentes
L'allure des pentes renseigne sur le classement des
sédiments :
? Si la pente est forte, le sédiment est bien
classé, bien trié et homométrique; ? Si la pente est
faible, le sédiment est mal classé, mal trié et
hétérométrique.
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS
25
III. DESCRIPTION DES AFFLEUREMENTS
Dans le cadre de cette étude, quatre affleurements ont
été décrits. Il s'agit des affleurements Mb1, Mb2, Mb3 et
Mb4.
III.1. AFFLEUREMENT Mb1
III.1.1. Localisation
L'affleurement Mb1 est localisé au point de
coordonnées géographiques N05°08'34,7»,
E09°47'2,3», d'altitudes 1357m. Il se présente sous forme de
dalle rocheuse recouverte par la végétation (fig. 10a).
III.1.2. Description
L'affleurement Mb1 est constitué d'un seul type
pétrographique. Cette roche a une couleur grise bariolée de jaune
et est épais d'environ 1 mètre (fig. 11). Elle a un aspect
granuleux au toucher. Le test à l'acide chlorhydrique dilué ne
montre aucune effervescence, ce qui exclut la présence de la calcite.
Aucune trace de fossile n'a été observée. Cette roche est
massive et compacte. La cohésion des grains est forte. La dureté
supérieure à celle du verre indique la présence du quartz.
Il s'agit d'un grès moyen (fig. 10b).
Figure 10: a) Affleurement Mb; b) Echantillon de
la roche Mb1
26
Figure 11: Colonne lithostratigraphique de
l'affleurement Mb1
III.2. AFFLEUREMENT Mb2
III.2.1. Localisation
L'affleurement Mb2, de cordonnées géographique
N05°08'35,2», E09°47'0,6' et d'une altitude de 1348 m est situe
sur le flan d'une vallée en V.
III.2.2. Description
L'affleurement Mb2 s'étend sur 2 mètres de haut
et environ 90 mètres de long (fig. 12a). Cet affleurement est totalement
recouvert d'herbes et montre un seul type pétrographique (fig. 13).
Cette roche est hétérogène. On observe des galets de
quartz gris, arrondis, de taille centimétrique (fig. 12b)
dispersés dans une phase de liaison de couleur grise à ocre (fig.
12c). Le liant des galets a un aspect granuleux au toucher. La roche ne
réagit pas à l'acide chlorhydrique dilué a froid, ce qui
exclut la présence de la calcite. La dureté supérieure
à celle du verre indique la présence de quartz. La roche est un
grès grossier conglomératique.
27
3 : Colonne lihostratigraphique de l'affluremnt
Mb2
Figure 12: Affleurement Mb2 :
a) vue panoramique de l'affleurement ; b)
roche Mb2 montrant un galet de
quartz; c) phase de liaison de la roche
Mb2
Figure 13: Colonne lithostratigraphique de
l'affleurement Mb2
28
III.3. AFFLEUREMENT Mb3
III.3.1. Localisation
Cet affleurement est observé au point de
coordonnées géographiques N05°08'18,6»,
E09°46'45,9» et d'altitude 1236 m.
III.3.2. Description
L'affleurement Mb3 est constitué d'un seul type
pétrographique (fig. 15a et 16). La roche a une couleur grise-clair
à grise sombre. L'affleurement a 2 mètres de haut et environ 30
mètres de long (fig. 14, 15 et 16). La roche a un aspect granuleux au
toucher. Le test à l'acide chlorhydrique dilué ne montre aucune
effervescence, ce qui exclut la présence de la calcite. Aucune trace de
fossile n'a été observée. Cette roche est
hétérogène. La cohésion des grains est assez forte.
La dureté supérieure à celle du verre indique la
présence du quartz. Il s'agit d'un grès moyen à grossier
(fig. 15b).
Figure 14: Vues panoramiques de l'affleurement
Mb3
29
Figure 15: a) Affleurement Mb3, b) roche Mb3
montrant des grains moyens à grossier
Figure 16: Colonne lithostratigraphique de
l'affleurement III, Mb3
III.4. AFFLEUREMENT Mb4
III.4.1. Localisation
L'affleurement Mb4 s'observe au point de coordonnées
géographiques N05°08'8,9», E09°46'55,9» et
d'altitude 1251 m. La roche affleure (fig. 17a) sur la berge droite de la
30
rivière Edingwe. Il a environ 0,7m d'épaisseur
(fig. 18) et est partiellement recouvert par la végétation.
III.4.2. Description
L'affleurement est constitué d'un seul type
pétrographique. La roche à une couleur grise bariolée de
jaune. Elle a un aspect finement granuleux au toucher. Le test à l'acide
chlorhydrique dilué ne montre aucune effervescence, ce qui exclut la
présence de la calcite. Aucune trace de fossile n'a été
observée. Cette roche est massive. La cohésion des grains est
faible. La dureté supérieure à celle du verre indique la
présence du quartz. Il s'agit d'un grès fin (fig. 17b).
Figure 17: a) Affleurement Mb4 ; b)
Échantillon de la roche Mb4
31
Figure 18: Colonne lithostratigraphique de
l'affleurement Mb4
III.5. RESULTATS D'ANALYSES
III.5.1. Analyse granulométrique
Les résultats d'analyse granulométrique sont
représentés dans les tableaux 5, 6, 7, et 8. La
représentation graphique de ces résultats s'est faite sous forme
d'histogrammes et des courbes cumulatives.
III.5.1.1 Présentation et analyse des
histogrammes
Les histogrammes des quatre échantillons (Mb1, Mb2, Mb3
et Mb4) ont été tracés (fig. 19). L'histogramme permet de
déterminer le mode qui est la classe granulométrique où se
localise le plus grand pourcentage de grains. La médiane définie
la taille moyenne des grains.
Les histogrammes sont obtenus en portant en abscisse les
dimensions des mailles des tamis consécutifs employés et en
ordonné la masse du sédiment traversant un tamis et retenu sur le
tamis suivant. Tous les histogrammes (fig. 19) sont comparables puisque ils ont
été faits avec la même échelle de tamis. Ils sont
tous unimodaux. La classe granulométrique la plus
représentée est celle de 0,45mm. Il s'agit des sables moyens.
Comme elle provient des grès triturés, la roche correspondante
est un grès moyen (tableau 3).
III.5.1.2. Présentation et analyse des courbes
cumulées
III.5.1.2.1. Présentation
Les courbes cumulatives semi-logarithmiques des quatre
échantillons (Mb1, Mb2, Mb3 et Mb4) ont été
tracées. Les indices granulométriques sont ensuite
calculés dans le but de connaître la nature des sédiments,
leurs classements et leurs origines. Ces courbes ont des formes en S non
étalées et régulières (fig. 20). Les courbes
cumulatives des échantillons étudiés sont obtenues en
portant en ordonné la masse totale des éléments
supérieures à la maille considérée (la somme des
refus partiels jusqu'au tamis considéré). En abscisse on porte
32
les tailles des grains. Les courbes sont construites avec une
échelle logarithmique et ont permis d'apprécier certaines
caractéristiques du sédiment : la déviation de quartile,
le degré de classement ou dispersion des grains et l'asymétrie
des courbes de fréquences. Ces caractéristiques sont fonction des
quartiers ou quartiles obtenu des courbes (tableau 9).
Tableau 5: Pourcentages simples et
cumulés des refus de l'échantillon Mb1
Mailles des tamis Ø (mm)
|
Refus
simples (g)
|
Refus
cumulés(g)
|
Pourcentages simples(%)
|
Pourcentages cumulés (%)
|
2
|
13,58
|
13,58
|
6,79
|
6,79
|
1
|
52,13
|
65,71
|
26,065
|
32,855
|
0,450
|
90,88
|
156,59
|
45,44
|
78,295
|
0,315
|
16,95
|
173,54
|
8,475
|
86,77
|
0,250
|
11,38
|
184,92
|
5,69
|
92,46
|
0,180
|
6,02
|
190,94
|
3,01
|
95,47
|
0,125
|
1,01
|
191,95
|
0,505
|
95,975
|
0,08
|
2,83
|
194,78
|
1,415
|
97,39
|
0,063
|
1,26
|
196,04
|
0,63
|
98,02
|
0,050
|
3,20
|
199,24
|
1,6
|
99,62
|
< 0,050
|
0,76
|
200
|
0,38
|
100
|
Tableau 6: Pourcentages simples et
cumulés des refus de l'échantillon Mb2
Mailles des tamis Ø (mm)
|
Refus
simples (g)
|
Refus
cumulés(g)
|
Pourcentages simples(%)
|
Pourcentages cumulés (%)
|
2
|
34,12
|
34,12
|
17,06
|
17,06
|
1
|
46,18
|
80,3
|
23,09
|
40,15
|
0,450
|
88,01
|
168,31
|
44,005
|
84,155
|
0,315
|
11,56
|
179,87
|
5,78
|
89,935
|
0,250
|
7,79
|
187,66
|
3,895
|
93,83
|
0,180
|
4,30
|
191,96
|
2,15
|
95,98
|
0,125
|
1,49
|
193,45
|
0,745
|
96,725
|
0,08
|
1,89
|
195,34
|
0,945
|
97,67
|
0,063
|
3,59
|
198,93
|
1,795
|
99,465
|
0,050
|
0,87
|
199,8
|
0,435
|
99,9
|
< 0,050
|
0,20
|
200
|
0,1
|
100
|
33
Tableau 7: Pourcentages simples et
cumulés des refus de l'échantillon Mb3
Mailles des tamis Ø (mm)
|
Refus
simples (g)
|
Refus
cumulés(g)
|
Pourcentages simples(%)
|
Pourcentages cumulés (%)
|
2
|
27,62
|
27,62
|
13,81
|
13,81
|
1
|
42,10
|
69,72
|
21,05
|
34,86
|
0,450
|
89,60
|
159,32
|
44,8
|
79,66
|
0,315
|
19,33
|
178,65
|
9,665
|
89,325
|
0,250
|
9,29
|
187,94
|
4,645
|
93,97
|
0,180
|
5,16
|
193,1
|
2,58
|
96,55
|
0,125
|
0,96
|
194,06
|
0,48
|
97,03
|
0,08
|
0,81
|
194,87
|
0,405
|
97,435
|
0,063
|
4,17
|
199,04
|
2,085
|
99,52
|
0,050
|
0,64
|
199,68
|
0,32
|
99,84
|
< 0,050
|
0,32
|
200
|
0,16
|
100
|
Tableau 8: Pourcentages simples et
cumulés des refus de l'échantillon Mb4
Mailles des tamis Ø (mm)
|
Refus
simples (g)
|
Refus
cumulés(g)
|
Pourcentages simples(%)
|
Pourcentages cumulés (%)
|
2
|
26,99
|
26,99
|
13,495
|
13,495
|
1
|
41,01
|
68
|
20,505
|
34
|
0,450
|
101,61
|
169,61
|
50,805
|
84,805
|
0,315
|
9,81
|
179,42
|
4,905
|
89,71
|
0,250
|
6,59
|
186,01
|
3,295
|
93,005
|
0,180
|
5,41
|
191,42
|
2,705
|
95,71
|
0,125
|
0,74
|
192,16
|
0,37
|
96,08
|
0,08
|
2,27
|
194,43
|
1,135
|
97,215
|
0,063
|
0,55
|
194,98
|
0,275
|
97,49
|
0,050
|
4,60
|
199,58
|
2,3
|
99,79
|
< 0,050
|
0,42
|
200
|
0,21
|
100
|
34
III.5.1.2.2. Analyse des courbes cumulées et
indices granulométriques
L'observation des courbes cumulées a aussi permis
d'identifier les différents quartiles et de ressortir les indices
granulométriques consignés dans le tableau 9 :
Tableau 9: Indices granulométriques
Qdphi = (Q1 -Q3) /2, So = (Q1/ Q3)1/2, As
= Q1.Q3/(Q2)2
La synthèse des analyses granulométriques par
échantillon se présente ainsi qu'il suit :
? Echantillon Mb1
Il présente une courbe cumulée en formes de
« S » non étalé et a très faible pente, ses
paramètres de trask : Qdphi = 0,41 ; So = 1,75 ; As = 0,83 traduisent
que le sédiment est hétérométrique, moyennement
trié, mal classé, avec un dépôt majoritaire des
éléments moyens, (L'asymétrie est dite
négative).
? Echantillon Mb2
Cet échantillon présente une courbe en formes de
« S » non étalé. La pente de cette courbe est faible,
ce qui indique le sédiment est hétérométrique. Ses
paramètres de trask : Qdphi = 0,57 ; So = 1,74 ; As = 1,32 traduisent
que le sédiment est moyennement trié, moyennement classé,
(l'asymétrie est positive).
? Echantillon Mb3
Il présente également une courbe en formes de
« S » non étalé. La pente de cette courbe est faible,
ce qui indique que le sédiment est hétérométrique.
Ses paramètres de trask : Qdphi = 0,45 ; So = 1,80 ; As = 0,92
traduisent que le sédiment est moyennement trié, mal
classé, avec un dépôt marqué par un enrichissement
en particules moyennent, (sédiment peu évolué).
? Echantillons Mb4
Il présente une courbe en formes de « S » non
étalé. La pente de cette courbe est forte, ce qui indique que le
sédiment est homométrique. Ses paramètres de trask : Qdphi
= 0,35 ; So
35
= 1,53 ; As = 1,08 traduisent que le sédiment est
bien trié, moyennement classé, avec un
dépôt marqué par un enrichissement en
particules fines, (l'asymétrie est positive).
Figure 19: Histogramme des
échantillons
36
Figure 20: Courbes des pourcentages
cumulées
CONCLUSION SUR LA GRANULOMETRIE :
L'analyse granulométrique des échantillons de
grès prélevés dans la localité de Mbillah s'est
faite à partir des courbes cumulées et des histogrammes. L'examen
de cette analyse révèle les informations suivantes :
? Les courbes cumulées des échantillons sont en
forme de « S » non étalé ;
? Les valeurs d'indice de classement sont inférieures
à 2 ;
? Les valeurs du coefficient d'asymétrie varient entre
0,83 et 1,32 ;
? La déviation des quartiles des échantillons
n'excèdent pas 0,57 ;
? Tous les histogrammes présentent un seul mode.
III.5.2. Etude pétrographique
Pour l'étude pétrographique, trois lames minces
ont été confectionnées à partir des
échantillons Mb1, Mb2 et Mb3.
37
III.5.2.1. Echantillon Mb1
L'observation microscopique (fig. 21) de la lame mince Mb1
montre une roche à texture jointive avec des particules mal
classées. Cette roche a une structure massive. Les minéraux
constitutifs de cette roche sont : quartz, feldspaths et muscovite. Ces
cristaux sont séparés par un liant.
? Quartz
Il est principal minéral de la roche avec une
proportion de 70 à 80% environ, par endroit anguleux et quelque fois
subarrondi. La taille des cristaux de quartz varie entre 2 - 0,2 mm. Des
contacts plans et concavo-convexes sont observés entre les grains de
quartz. Ces grains montrent par endroit des microfractures. On observe
également des sutures et des surfaces d'engrenages au contact des grains
de quartz.
? Feldspaths
Les feldspaths sont représentés par le
microcline (7%) et le plagioclase (3%). Ces minéraux se
présentent sous forme de plages altérées en argile et plus
ou moins colorées par des oxydes de fer. Leur taille varie entre 1,1 -
0,2 mm ;
? Muscovite
Elle représente environ 3 à 5% de la roche et se
présente en paillettes parfois allongés (poinçonnement) au
contact plan entre quartz et feldspath, de taille comprise entre 1,3 - 0,2
mm ;
? Liant
Il représente environ 15 à 30% du volume totale
de la roche et est représenté par l'oxyde de fer (20%) et
l'argile (15%).
La roche décrite est un grès moyen
argilo-ferrugineux.
38
Figure 21: Observation au microscope optique des
lames minces Mb1 en LPA : Qtz = quartz ; Fp = feldspaths plagioclase : Qtz p =
quartz polycristallin
III.5.2.2. Echantillon Mb2
Cette lame présente une texture grossière (fig. 22)
avec des particules mal classées. La roche Mb2 a une structure massive.
Les éléments figurés observés dans cette roche sont
: quartz, feldspaths et muscovite. Ces éléments sont
réunis par un liant.
? Quartz
Le quartz est le principal minéral de la roche avec une
proportion de 60 à 70% environ, de taille comprise entre 1,2 - 3 mm. On
observe également des contacts plans et concavo-convexes entre les
grains de quartz de formes anguleuses à subarrondies. Ces grains
montrent des microfractures.
? Feldspaths
Ils représentent environ 5% de la roche : microcline
(2%) et plagioclase (3%). Ils sont représentés sous forme de
plages altérées en argile et colorées par des oxydes de
fer. Leur taille varie entre 1-2 mm environ.
39
? Muscovite
Elle représente environ 3 à 5% de la roche et se
présente en paillettes, de taille comprise entre 1,3 - 0,5 mm, elle est
parfois issus de l'altération des feldspaths.
? Liant
Le liant, constitué d'oxyde de fer et d'argile
représente environ 30 à 40% du volume totale de la roche.
La roche décrite est un grès grossier à
liant argileux et ferrugineux.
Figure 22: Observation au microscope optique des
lames minces Mb2 en LPA : Qtz = quartz ; Fp = feldspaths plagioclase : Qtz p =
quartz polycristallin
III.5.2.3. Echantillon Mb3
L'observation microscopique (fig. 23) de la lame mince Mb3
montre une roche de texture grossière avec des particules mal
classées par endroit. Cette roche a une structure massive. Elle est
constituée par ordre d'importance du quartz, des feldspaths et de la
muscovite.
? Quartz
Le quartz est le principal minéral de la roche avec une
proportion de 70 à 80% environ, anguleux par endroit et quelque fois
subarrondi. La taille des cristaux de quartz varie entre 3 - 0,2 mm. Ces
cristaux montrent des microfractures, des sutures et des surfaces d'engrenages
entre les grains de quartz. Des contacts plans et concavo-convexes sont
également observés.
? Feldspaths
Les feldspaths sont représentés par le
microcline et le plagioclase. Ces deux minéraux occupent respectivement
5 à 10% environ du volume total de la roche. Ils sont
représentés sous forme de plages altérées en argile
et plus ou moins colorées par des oxydes de fer. Leur taille varie entre
1,1 - 0,2 mm.
? Muscovite
Elle représente environ 3 à 5% du volume total
de la roche et se présente en paillettes parfois allongés au
contact intergranulaire entre quartz et feldspath, de taille comprise entre 1,3
- 0,2 mm.
? Liant
Le liant occupe environ 20 à 30% du volume total de la
roche et est représenté par l'oxyde de fer et l'argile.
La roche décrite est un grès argilo-ferrugineux
40
Figure 23: Observation au microscope optique
des lames minces Mb3 en LPA : Qtz = quartz ; Fp = feldspaths plagioclase :
Figure 24: Observation au microscope optique des lames minces Mb3 en LPA : Qtz
= quartz ; Fp = feldspaths plagioclase : Qtz p = quartz polycristallin
41
III.5.3. Analyse géochimique
III.5.3.1. Géochimie des éléments
majeurs : Comportement des éléments majeurs
Le tableau 10 présente les proportions de certains
éléments majeurs (en %) dans les échantillons Mb1,
Mb2, Mb3 et Mb4. Les valeurs en SiO2 varient de 59,2 à 74,3%.
A part l'échantillon Mb1, ces valeurs sont toutes supérieures
à celle du PAAS (62,8) et de l'UCC (66). La teneur moyenne en SiO2
(67,78) est nettement supérieure au PAAS et à l'UCC. Les teneurs
en Al2O3 varient de 12,3 à 18,15% et sont inversement
proportionnelles à celle du SiO2. Elles sont toutes inférieures
au PAAS (18,9) et supérieures à l'UCC (15,2) dans les
échantillons Mb1 et Mb3. Ces valeurs dans les matériaux Mb2 et
Mb4 sont inférieures à l'UCC (15,2). La teneur moyenne de
Al2O3 (14,95) est légèrement inférieure au PAAS
et à l'UCC. La teneur la plus élevée en Fe2O3
s'observe dans l'échantillon Mb1 (15,18%). Elle représente deux
fois à peu près la valeur du PAAS (6,5) et trois fois celle de
l'UCC (5). Les autres échantillons montrent les teneurs variant entre
0,45 et 3,17%. La proportion moyenne en Fe2O3 (5,17%) est
inférieure au PAAS et légèrement supérieure
à l'UCC.
La teneur la plus élevée en 1(2O s'observe dans
l'échantillon Mb3 (5,45%). Les autres échantillons montrent des
teneurs variant entre 2,29 et 3,07%. La proportion moyenne en 1(2O (3,4%) est
inférieure au PAAS(3,7) et égale à l'UCC (3,4).
Toutes les teneurs de CaO (0,01-0,59), MgO (0,07-0,64) et Na2O
(0,06-0,18) sont inférieures aux PAAS et à l'UCC. Leurs moyennes
varient de 0,14 à 0,36%.Toutes les teneurs de MnO (0,01-0,032) sont
inférieures au PAAS (0,1) et à l'UCC (0,1).
Les teneurs en TiO2 et P2O5 sont inférieures
à l'unité. La proportion moyenne en TiO2 (0,73) est
inférieure au PAAS (0,99) et à peu près égale
à l'UCC (0,7).
Les éléments majeurs ont été
normalisés suivant les standards PAAS et UCC (Taylor and McLennan,
1985). Cette normalisation permet d'apprécier les écarts des
teneurs des différents éléments par rapport à l'UCC
et au PAAS. Ces écarts sont représentés par des pics et
creux distinctifs. Les spectres des échantillons (fig. 24)
Mb2, Mb3 et Mb4 présentent des évolutions à peu
près similaires. Le spectre des éléments majeurs par
rapport à l'UCC présente des évolutions à peu
près identiques à celui du PAAS (fig. 25).
Les diagrammes de Harker de certains éléments
majeurs (fig. 26), ainsi que le tableau de corrélation linéaire
des éléments traces et majeurs (tableau 11) ont été
réalisés. Dans ces diagrammes, les éléments majeurs
peuvent être subdivisés en cinq classes en fonction de leurs
comportements ou leurs corrélations avec le SiO2.
Cette subdivision est établie en prenant en compte la
valeur donnée par le coefficient de la corrélation (r).
42
L'objectif visé est de connaitre l'intensité du
lien existant entre les différents éléments placés
en ordonnées et le SiO2 placé en abscisse. Ainsi, la
première classe comprend les oxydes qui présentent une
très bonne corrélation négative avec le SiO2. Il s'agit de
Fe2O3 (r = - 0,95), de MnO (r = -0,92) et de Al2O3 (r =
-0,87). La deuxième classe comprend uniquement un oxyde qui
présente une assez bonne corrélation négative avec le
SiO2. Il s'agit du Na2O (r = - 0,69). La troisième classe comprend un
seul oxyde qui présente une très mauvaise corrélation
négative avec le SiO2. Il s'agit du K2O (r = - 0,10). La
quatrième classe comprend les oxydes qui présentent une assez
bonne corrélation positive avec le SiO2. Il s'agit du TiO2 (r = 0,42) et
du MgO (r = 0,61). La cinquième classe comprend les oxydes qui
présentent une très mauvaise corrélation positive avec le
SiO2. Il s'agit du CaO (r = 0,17) et du P2O5 (r = 0,21).
Echantillons / PAAS
100,00
10,00
0,10
0,01
0,00
1,00
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes UCC
SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5
Eléments majeurs
Figure 24: Spectre des éléments
majeurs par rapport au PAAS
Echantillons / UCC
100,00
10,00
0,10
0,01
0,00
1,00
SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5
Eléments majeurs
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes PAAS
Figure 25: Spectre des éléments
majeurs par rapport à l'UCC
r = 0,61
r = - 0,87
r = - 0,95
r = 0,17
r = - 0,69
r = - 0,10
r = 0,42
r = - 0,92
Figure 26 : Diagrammes de Harker de
certains éléments majeurs
r = 0,21
43
44
Tableau 10: Teneurs (en % d'oxydes) des
éléments majeurs des échantillons Mb1, Mb2, Mb3 et Mb4
ELEMENTS MAJEURS
|
LD
|
ECHANTILLONS
|
MOYENNES
|
PAAS
|
UCC
|
Mb1
|
Mb2
|
Mb3
|
Mb4
|
SiO2
|
0,01
|
59,2
|
70,15
|
68,3
|
74,3
|
67,98
|
62,8
|
66
|
TiO2
|
0,01
|
0,69
|
0,6
|
0,79
|
0,86
|
0,735
|
1
|
0,5
|
Al2O3
|
0,01
|
18,15
|
12,5
|
16,85
|
12,3
|
14,95
|
18,9
|
15,2
|
Fe2O3
|
0,01
|
15,18
|
3,17
|
1,91
|
0,45
|
5,1775
|
6,5
|
4,5
|
MnO
|
0,01
|
0,07
|
0,4
|
0,64
|
0,36
|
0,36
|
0,11
|
0,1
|
MgO
|
0,01
|
0,07
|
0,4
|
0,64
|
0,36
|
0,3675
|
2,2
|
2,2
|
CaO
|
0,01
|
0,05
|
0,59
|
0,05
|
0,01
|
0,175
|
1,3
|
4,2
|
Na2O
|
0,01
|
0,18
|
0,12
|
0,21
|
0,06
|
0,1425
|
1,2
|
3,9
|
K2O
|
0,01
|
2,91
|
3,07
|
5,45
|
2,29
|
3,43
|
3,7
|
3,4
|
P2O5
|
0,01
|
0,04
|
0,6
|
0,04
|
0,03
|
0,17
|
0,16
|
0,17
|
LOI
|
0,01
|
3,65
|
8,78
|
6,01
|
9,98
|
7,10
|
-
|
-
|
Total
|
0,11
|
100,21
|
100
|
100,26
|
100,65
|
100,232
|
97,95
|
100,17
|
CIA
|
-
|
85,25
|
76,78
|
74,69
|
83,90
|
80,15
|
88,36
|
56,93
|
PIA
|
-
|
98,51
|
93
|
97,77
|
99,31
|
97,14
|
85,94
|
59,30
|
SiO2/Al2O3
|
-
|
3,26
|
5,61
|
4,05
|
6,04
|
4,74
|
3,31
|
4,34
|
K2O/Al2O3
|
-
|
0,16
|
0,25
|
0,32
|
0,19
|
0,23
|
3,08
|
0,22
|
Al2O3/TiO2
|
-
|
26,30
|
20,83
|
21,33
|
14,30
|
20,69
|
18,98
|
30,4
|
K2O/Na2O
|
-
|
16,16
|
25,58
|
25,95
|
38,16
|
26,46
|
3,08
|
0,87
|
MgO/Al2O3
|
-
|
0,004
|
0,03
|
0,04
|
0,03
|
0,026
|
0,11
|
0,14
|
Log (Fe2O3/K2O)
|
-
|
0,72
|
0,01
|
- 0,46
|
- 0,71
|
-0,11
|
0,24
|
0,11
|
Log (K2O/Na2O)
|
1,21
|
1,41
|
1,41
|
1,58
|
1,38
|
0,49
|
-0,06
|
1,21
|
Log (SiO2/Al2O3)
|
-
|
0,51
|
0,75
|
0,61
|
0,78
|
0,66
|
0,52
|
0,64
|
Al2O3+K2O+Na2O
|
-
|
21,24
|
15,69
|
22,51
|
14,65
|
18,52
|
23,88
|
22,5
|
LD = limite de détection ; CIA (%) = [(Al2O3) /
(Al2O3+CaO+Na2O+K2O)] x 100 Nesbitt et Young (1984). PIA (%) = [Al2O3-K2O/
(Al2O3+CaO+Na2O-K2O)] x 100 Nesbitt et Young (1982), Fedo et al.
(1995); PAAS: Post-Archean Average Australian Shale (Taylor and McLennan,
1985); UCC: Upper Continental Crust (Taylor and McLennan, 1985).
45
III.5.3.2. Géochimie des éléments
traces
Les concentrations en éléments traces dans
différents échantillons sont consignées dans le tableau
12. Les teneurs en chrome varient entre 10 et 110 ppm. Les valeurs maximales
sont observées dans le matériau Mb2 (110ppm) et les minimales
dans celui de Mb1 (10 ppm). Le césium est inférieur à
l'unité (0,9 ppm) dans l'échantillon Mb1 et maximale dans
l'échantillon Mb4. Les teneurs en gallium oscillent entre 19,5 et 36,21
ppm respectivement dans les matériaux Mb1 et Mb4. On observe les teneurs
minimales en niobium (17 ppm et 22 ppm) respectivement dans les
échantillons Mb3 et Mb2 et les teneurs maximales dans
l'échantillon Mb1 (26,7ppm) et Mb4 (25,5ppm). Les concentrations de
l'hafnium varient entre 16,97 et 42,63 ppm respectivement dans les
matériaux Mb2 et Mb4. Les teneurs en rubidium varient entre 77 et 154,65
ppm. La valeur maximale est obtenue dans le matériau Mb4 et la valeur
minimale dans Mb1. Les teneurs de l'étain oscillent entre 1 et 5 ppm.
Les valeurs minimales sont obtenues dans l'échantillon Mb2 et les
valeurs maximales dans les échantillons Mb1 et Mb4. Les teneurs en
strontium varient entre 161,5 et 341 ppm. Les teneurs maximales et minimales
sont enregistrées respectivement dans les matériaux Mb4 et Mb2.
Le tantale et l'uranium présentent des comportements similaires.
L'échantillon Mb4 présente les teneurs minimales (0,89 et 2,62)
ppm tandis que l'échantillon Mb3 montre les teneurs maximales (1,6 et
8,05) ppm respectivement pour Ta et U. Les teneurs minimale (13,98
ppm) et maximale (24,95ppm) du thorium sont enregistrées respectivement
dans les échantillons Mb1 et Mb4. Le vanadium présente une teneur
minimale et maximale respectivement dans les matériaux Mb3 (53 ppm) et
Mb1 (171ppm). Les valeurs en tungstène sont toutes égales
à l'unité. Les teneurs minimale (11,56ppm) et maximale (114,9ppm)
de l'yttrium sont observées respectivement dans les échantillons
Mb1 et Mb4. Les teneurs du zirconium oscillent entre (169 et 723) ppm
respectivement dans les matériaux Mb2 et Mb3 et présentent une
valeur moyenne de 422,75ppm après le baryum (1205,25ppm).
Tous les échantillons présentent soit un
léger enrichissement, soit un léger appauvrissement en
éléments traces par rapport au PAAS et à l'UCC.
Les éléments traces ont été
normalisés suivant les standards PAAS, UCC (Taylor and McLennan, 1985)
et Chondrite (Wood et al., 1979b). Le spectre des
éléments traces par rapport au PAAS et à l'UCC montre des
allures identiques (fig. 27 et 28). Au contraire le spectre des traces par
rapport à la chondrite met en évidence des faibles valeurs de Cr,
V et dans une moindre mesure de Y (fig. 29).
Le tableau de corrélation de certains
éléments traces et majeurs a été
réalisé (tableau. 11). En fonction des corrélations entre
les divers éléments, ceux-ci peuvent être subdivisés
en deux
46
groupes. Le premier groupe comprend les éléments
traces et majeurs qui présentent de très fortes
corrélations négatives entre eux. Il s'agit des
corrélations entre Cs-Al2O3 (r = -0,94), entre Ga-Al2O3 (r = -0,99),
entre Ga-Na2O (r = -0,93), entre Nb-MgO (r = -0,91), entre Nb -1(2O (r = -
0,91), entre Sr -MnO (r = -0,91), entre Sr -Fe2O3 (r = -0,93), entre V - MnO (r
= -0,92) et entre Y - Al2O3 (r = -0,95). Le deuxième groupe comprend les
éléments traces et majeurs qui présentent de très
fortes corrélations positives entre eux. Il s'agit des
corrélations entre Ba-Ti2O2 (r = 0,90), entre Cr-P2O5 (r = 0,96), entre
Cr -CaO (r = 0,96), entre Cr-P2O5 (r = 0,96), entre Cs - SiO2 (r = 0,95), entre
Rb - Ti2O2 (r = 0,96), entre Cs -SiO2 (r = 0,95), entre Rb - Ti2O2 (r = 0,96),
entre Sr -SiO2 (r = 0,93), entre Th -TiO2 (r = 0,91), entre U - Na2O (r =
0,91), entre U - 1(2O (r = 0,96), entre V - Fe2O3 (r = 0,97) et entre V - MnO
(r = 0,99).
Tableau 11: Tableau de corrélation
linéaire de certains éléments traces et majeurs
Echantillons / PAAS
300,0
30,0
0,3
0,0
3,0
Ba Cr Zr Cs Th U V Hf Nb Sr Y Ta Ga Rb
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes UCC
Eléments traces
47
Figure 27: Spectre des éléments
traces par rapport au PAAS
Echantillons / UCC
100,00
10,00
0,10
0,01
1,00
Ba Cr Zr Cs Th U V Hf Nb Sr Y Ta Rb
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes PASS
Eléments traces
Figure 28: Spectre des éléments
traces par rapport à l'UCC
Echantillons / Chondrites
1000,00
10,00
0,10
0,00
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes PASS UCC
Ba Cr Zr Cs Th U V Hf Nb Sr Y Ta Rb
Eléments traces
Figure 29: Spectre des éléments
traces par rapport à la Chondrite
IV.5.3.3. Géochimie des terres rares
Les concentrations en terres rares dans différents
échantillons sont consignées dans le tableau 13. Le
praséodyme et l'holmium présentent un même comportement.
Les valeurs minimales du Pr (3,88 ppm) et de Ho (1,38 ppm) sont
enregistrées dans l'échantillon Mb1
48
tandis que les maximales du Pr (10,72ppm) et du Ho (1,97ppm)
sont plutôt dans celui de Mb2. Le néodyme et le gadolinium
montrent également un comportement similaire. Les teneurs oscillent
entre 16,91 et 46,8 ppm pour le Nd et entre 3,22 et 7,2 ppm pour Gd
respectivement dans les matériaux Mb4 et Mb2. L'europium et le thulium
présentent aussi un comportement semblable. Les teneurs en Tm varient
entre 0,13 et 0,61 ppm et celles de L'europium entre 1,05 et 3,4 ppm
respectivement dans les matériaux Mb3 et Mb4. Les teneurs en Lanthane
oscillent entre (19,7 et 51,51) ppm respectivement dans les matériaux
Mb2 et Mb4. Le cérium présente une teneur minimale et maximale
respectivement dans les matériaux Mb2 (36 ppm) et Mb1 (123ppm). Les
teneurs en samarium fluctuent entre 5,6 et 12,36 ppm. La valeur minimale est
observée dans Mb4 tandis que la valeur maximale est plutôt dans
Mb1.
La normalisation des terres rares par rapport aux valeurs de
la chondrite d'après Wood et al. (1979b) montre que les terres
rares ont des concentrations très élevées par rapport
à celle de la chondrite. (fig. 30). Les spectres laissent
apparaître un enrichissement en terres rares légères
(0,26< (La/Sm)N <1,34) par rapport au terres rares lourdes (0,61<
(Gd/Yb)N<3,91).
Echantillons / Chondrites
200,00
20,00
2,00
Mb1 Mb2 Mb3 Mb4 Moyennes PAAS UCC
La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
Terres rares
Figure 30: Spectre des terres rares par rapport
à la Chondrite
49
Tableau 12: Teneurs (en ppm) des
éléments traces des échantillons Mb1, Mb2, Mb3 et Mb4
ELEMENTS TRACES
|
L.D
|
ECHANTILLONS
|
MOYENNES
|
PAAS
|
UCC
|
Mb1
|
Mb2
|
Mb3
|
Mb4
|
Ba
|
0,5
|
895
|
967
|
1450
|
1509
|
1205,25
|
650
|
550
|
Cr
|
10
|
10
|
110
|
40
|
20
|
45,00
|
110
|
83
|
Zr
|
0,01
|
458
|
169
|
723
|
341
|
422,75
|
210
|
190
|
Cs
|
0,01
|
0,9
|
2,61
|
1,75
|
3,47
|
2,18
|
5,16
|
4,6
|
Th
|
0,05
|
13,98
|
14
|
18,5
|
24,95
|
17,86
|
14,6
|
10,7
|
U
|
0,05
|
4,9
|
3,52
|
8,05
|
2,62
|
4,77
|
3,1
|
2,8
|
V
|
5
|
171
|
71
|
53
|
72
|
91,75
|
150
|
107
|
W
|
1
|
4
|
1
|
2
|
5
|
3,00
|
-
|
5,5
|
Hf
|
0,2
|
32,04
|
16,97
|
20,73
|
42,63
|
28,09
|
5
|
5,8
|
Nb
|
0,1
|
26,7
|
22
|
17
|
25,5
|
22,80
|
19
|
12
|
Sr
|
0,05
|
313
|
161,5
|
249,8
|
341
|
266,33
|
200
|
350
|
Y
|
0,5
|
11,56
|
77,65
|
18,05
|
114,9
|
55,54
|
27
|
22
|
Ta
|
0,1
|
1,2
|
1,5
|
1,6
|
0,89
|
1,30
|
1,28
|
1
|
Ga
|
0,1
|
19,15
|
32,98
|
21,77
|
36,21
|
21,53
|
20
|
17
|
Rb
|
0,2
|
77
|
69,89
|
121
|
154,65
|
105,64
|
160
|
112
|
Sn
|
1
|
4
|
1
|
2
|
5
|
3
|
-
|
-
|
U / Th
|
1,00
|
0,35
|
0,25
|
0,44
|
0,11
|
0,29
|
0,21
|
0,26
|
Th / U
|
1
|
0,08
|
0,20
|
0,35
|
0,35
|
0,19
|
0,10
|
0,10
|
Zr / Nb
|
0,10
|
0,75
|
1,74
|
1,09
|
3,90
|
1,68
|
576,92
|
1,59
|
Zr / Th
|
0,20
|
0,06
|
0,19
|
0,09
|
0,14
|
0,12
|
1,03
|
0,33
|
L.D: limite de detection, PAAS: Post-Archean Average
Australian Shale (Taylor and McLennan, 1985); UCC: Upper Continental Crust
(Taylor and McLennan, 1985).
50
Tableau 13: Teneurs (en ppm) des terres rares
des échantillons Mb1, Mb2, Mb3 et Mb4
TERRES RARES
|
L.D
|
ECHANTILLONS
|
MOYENNES
|
PAAS
|
UCC
|
Mb1
|
Mb2
|
Mb3
|
Mb4
|
La
|
0,5
|
39,9
|
19,7
|
48,17
|
51,51
|
39,82
|
38,2
|
30
|
Ce
|
0,5
|
123
|
36,3
|
107
|
52,8
|
79,78
|
79,6
|
64
|
Pr
|
0,03
|
3,88
|
10,72
|
9,39
|
8,85
|
8,21
|
8,83
|
7,1
|
Nd
|
0,1
|
20,19
|
46,8
|
22
|
16,91
|
26,48
|
33,9
|
26
|
Sm
|
0,03
|
12,36
|
10,9
|
7,08
|
5,6
|
8,99
|
5,55
|
4,5
|
Eu
|
0,03
|
2,89
|
2,09
|
1,05
|
3,4
|
2,36
|
1,08
|
0,88
|
Gd
|
0,05
|
4,39
|
7,2
|
4,57
|
3,22
|
4,85
|
4,66
|
3,8
|
Tb
|
0,01
|
0,89
|
0,92
|
0,39
|
0,61
|
0,70
|
0,77
|
0,64
|
Dy
|
0,05
|
9,72
|
5,91
|
10,37
|
6,51
|
8,13
|
4,68
|
3,5
|
Ho
|
0,01
|
1,38
|
1,97
|
1,95
|
1,51
|
1,70
|
0,99
|
0,8
|
Er
|
0,03
|
6,2
|
8,77
|
2,02
|
0,93
|
4,48
|
2,85
|
2,3
|
Tm
|
0,01
|
0,24
|
0,43
|
0,13
|
0,61
|
0,35
|
0,41
|
0,33
|
Yb
|
0,03
|
0,68
|
2,63
|
0,99
|
3,18
|
1,87
|
2,82
|
2,2
|
Lu
|
0,01
|
0,16
|
0,4
|
0,34
|
0,21
|
0,28
|
0,43
|
0,32
|
? ~~~
|
-
|
225,88
|
154,74
|
215,45
|
155,85
|
187,98
|
184,77
|
146,37
|
LREE
|
-
|
186,97
|
113,52
|
186,56
|
130,07
|
154,28
|
160,53
|
132,48
|
HREE
|
-
|
23,66
|
28,23
|
20,76
|
16,78
|
22,36
|
12,18
|
13,89
|
LREE/HR EE
|
-
|
7,90
|
4,02
|
8,98
|
7,75
|
7,16
|
13,18
|
9,54
|
La / Sm
|
16,6
7
|
3,23
|
1,81
|
6,80
|
9,20
|
5,26
|
6,88
|
6,67
|
La / Lu
|
50,0
0
|
249,38
|
49,25
|
141,68
|
245,29
|
171,40
|
88,84
|
93,75
|
Ce/Ce*
|
-
|
2,28
|
0,73
|
1,16
|
0,57
|
1,19
|
1
|
1
|
Eu/Eu*
|
-
|
1,85
|
1,11
|
0,87
|
3,77
|
1,90
|
1
|
1
|
(La/Yb) N
|
-
|
4,33
|
0,55
|
3,59
|
1,20
|
2,42
|
9,15
|
9,21
|
(La/Sm) N
|
-
|
0,47
|
0,26
|
0,99
|
1,34
|
0,77
|
4,33
|
4,20
|
(Gd/Yb) N
|
-
|
3,91
|
1,66
|
2,79
|
0,61
|
2,24
|
1,34
|
1,40
|
PAAS : Post-Archean Average Australian Shale (Taylor and
McLennan, 1985) ; UCC : Upper Continental Crust (Taylor and McLennan, 1985).
L.D: limite de détection. Ce/Ce* = (Ceéchantillon/CePAAS) /
(Laéchantillon/LaPAAS) 1/2(Préchantillon/PrPAAS) 1/2 ;
Eu/Eu*= (Euéchantillon /EuPAAS) /
(Sméchantillon/SmPAAS)1/2(Gdéchantillon/GdPAAS)1/2
;
(Gd/Yb)N= (Gdéchantillon /GdPAAS) /
(Ybéchantillon/YbPAAS) ; (La/Yb)N= (Laéchantillon /LaPAAS) /
(Ybéchantillon/YbPAAS) ; (La/Sm) N =(Laéchantillon /LaPAAS) /
(Sméchantillon/SmPAAS).
CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ESSAI D'INTERPRETATION
51
IV. DONNEES GRANULOMETRIQUES
Les résultats d'analyses granulométriques montrent
que les grès prélevés dans la
localité de Mbillah sont mal classés. L'allure
unimodale des histogrammes indique une seule source des sédiments ou le
résultat des phénomènes dynamiques semblables dans tous
les cas.
IV.1. DONNEES PETROGRAPHIQUES
Les formations sédimentaires de Mbillah ne montrent
aucun granoclassement. Ces roches sédimentaires sont toutes granuleuses
au toucher et ne réagissent pas avec l'acide chloridrique dilué
à froid. L'observation microscopique montre que la texture est
grossière parfois jointive et mal classée. La structure globale
est massive. Le quartz est le principal minéral de la roche. Il se
présente en grains subarrondis, les contacts plans et concavo-convexes
sont observés entre les grains de quartz jointifs. De même, des
sutures et surfaces d'engrenages sont observées entre les particules de
quartz ; des microfractures sont également observées. Les
feldspaths ont des tailles variées et se présentent sous forme de
plages dont les bordures sont altérées. La matrice argileuse
interstitielle semble provenir de l'altération des feldspaths. Cette
argile est parfois colorée par des oxydes de fer. La roche est un
grès argilo-ferrugineux. Les surfaces de contacts concavo-convexes entre
les grains de quartz, les sutures sous forme d'engrenages, les contacts plans,
les microfractures et les poinçonnements des micas sont les marques de
la compaction du matériel sédimentaire, révélateurs
d'une diagenèse d'enfouissement (Bessong, 2012).
La présence des feldspaths aussi bien des plagioclases que
le microcline témoigne
d'un sédiment peu mature. Ceci est en accord avec des
grains de quartz anguleux ou
subanguleux toujours sans nourrissage. L'aspect grenu au toucher
de la roche indique que le
plant de séparation des parties de la roche cassée
contourne les grains sans les toucher. Ceci
indique un état d'agrégation imparfait
malgré l'état de compaction cité plus haut.
IV.2. DONNEES GEOCHIMIQUES
IV.2.1. Classification géochimique
L'analyse géochimique des échantillons de roche
de Mbillah montre que les teneurs en SiO2 sont toujours très
élevées, supérieures à celles du PAAS et de l'UCC.
Les teneurs en Al2O3 varient de 12,3 à 18,15 % et sont inversement
proportionnelles à celle du SiO2. Les diagrammes de Harker montrent de
très bonnes corrélations négatives du SiO2 avec le Fe2O3
(r = - 0,95), le MnO (r = -0,92) et le Al2O3 (r = -0,87). Tous les
échantillons présentent soit
52
un léger enrichissement, soit un léger
appauvrissement en éléments traces par rapport au PAAS et
à l'UCC (tableau.13).
De nombreux diagrammes de discrimination géochimique
pour classifier les sédiments ont été mis au point
(Herron, 1988; Pettijohn et al., 1972; Roser et Korsch, 1986). Herron,
(1988) présente une classification qui permet de distinguer les
lithologies des roches à tendance silicoclastique selon leurs
proportions logarithmiques de SiO2/Al2O3 en fonction Fe2O3/K2O. Le rapport
SiO2/Al2O3 permet la distinction entre les sédiments riches en quartz et
les sédiments riches en argile. Le rapport Fe2O3 / K2O est
utilisé comme un indicateur de stabilité minéralogique.
Dans la figure 32 de la classification géochimique définie par
Herron (1988), l'échantillon Mb1 est classé dans les Fe-shales
(argiles ferreuse), le matériau Mb2 dans les litharenites, le
matériau Mb3 dans les wackes (argiles silteuses) et le matériau
Mb4 est une arkose.
IV.2.2. Provenance
La signature géochimique des sédiments a
été utilisée afin de déterminer les
caractéristiques de provenance probable (Olugbenga et al.,
2012). Les éléments majeurs donnent des informations sur la
composition de la roche de la zone de provenance, les caractéristiques
des roches sources et l'effet des processus sédimentaires telle que
l'altération.
Les rapports Al2O3 / TiO2 de plusieurs roches clastiques sont
utilisés pour déduire la composition de la roche source
(Hayashi et al., 1997). Les valeurs de ce rapport entre 3 et 8 sont
attribuées aux roches mafiques ; elles sont de 8 à 21 pour les
roches intermédiaires et de 21 à 70 pour les roches felsiques.
Les rapports Al2O3/TiO2 des échantillons étudiés (tableau
10) varient entre 14,30 et 26,30 pour une moyenne de 20,69, ce qui signifie
qu'ils sont issus des roches intermédiaires à felsiques.
Afin d'affiner la provenance ou l'origine des
échantillons, les diagrammes de Amajor, (1987) et Hayashi et al.
(1997) sont utilisés. Le diagramme de TiO2 en fonction de Al2O3
d'après Amajor, (1987) est utilisé afin de distinguer les roches
granitiques des roches basaltiques. La figure 31a révèle que la
quasi totalité des échantillons ont une source
basaltique-granitique. Le diagramme de TiO2 en fonction de Zr d'après
Hayashi et al. (1997) est utilisé afin de déduire la
source probable des échantillons puisque la relation entre ces
entités permet de dire si les roches sources sont de type felsique,
intermédiaire ou basique. La figure 31b montre que les
échantillons sont dans la région des roches intermédiaires
à felsiques.
53
En plus, les données de terres rares (REE) donnent
également des indices sur les caractéristiques de la roche
source. Les hautes proportions de LREE/HREE sont caractéristiques des
roches felsiques alors que les roches mafiques ont des basses proportions de
LREE/HREE (Cullers, 1994). Les valeurs des rapports LREE/HREE (entre 4,02 et
8,98) du tableau 13 confirment donc la source felsique des sédiments.
D'autre part, les éléments traces et surtout les
moins mobiles tels que les terres rares (REE), Th, Cr, Zr et Y, ont
été considérés comme des indicateurs importants de
la provenance à cause de leur immobilité durant les processus
sédimentaires (Guanqiang et al., 2008). Par exemple les
éléments tels que : La, Th, et Zr sont enrichis dans les roches
felsiques alors que les roches mafiques sont plutôt enrichies en CO, Cr
et Sc. En comparant ces valeurs au
PAAS (tableau 13), les échantillons ont des teneurs
élevées en La, Th, Zr. Ceci suggère alors une source plus
felsique que celles du PAAS. Ainsi, tous ces résultats amènent
à conclure que les formations sédimentaires de Mbillah seraient
probablement issues des roches felsiques à intermédiaires.
Figure 31: a) Diagrammes de TiO2 en fonction
de Al2O3 (d'après Amajor, 1987), b) diagramme de TiO2 en fonction de Zr
(d'apres Hayashi; 1997)
54
Figure 32: Diagramme de classification
géochimique des sédiments (Herron, 1988)
IV.2.3. Degré d'altération
L'altération implique la transformation des
minéraux instables, principalement les feldspaths et les micas en
argiles. Parallèlement, la diagenèse implique communément
l'altération des feldspaths et des autres minéraux instables en
argile. En conséquence, il peut être difficile de distinguer ces
processus géochimiquement (Hower et al., 1976; Helmhold et van
de Kamp, 1984).
L'intensité de l'altération des roches sources
est contrôlée par la composition de la roche source, les
conditions climatiques environnantes, la durée de l'altération et
même le cadre tectonique de la région de la source. Dans ce
travail, afin de définir et quantifier le degré
d'altération des sédiments, des indices d'altérations
chimiques telles que: le CIA, le PIA (Nesbitt et Young, 1982) et/ou le
diagramme de type A-CN-K (Nesbitt et Young, 1982) sont utilisés.
Les indices d'altération sont des
révélateurs importants du niveau d'altération. Dans le
tableau 10, les hautes valeurs de PIA (entre 93 et 99,31) signifient qu'il y'a
destruction des feldspaths et ce pendant l'altération, le transport
fluvial, la sédimentation et la diagenèse. Ainsi, durant les
étapes initiales de l'altération des roches porteuses de
feldspaths, le Ca est lessivé plus rapidement que le Na et K, ceci
signifie que les plagioclases s'altères plus vite que les feldspaths
alcalins. Des valeurs de CIA variant entre 75 et 86 (McLennan et al.,
1983)
55
suggèrent que les roches sources ont subi une
altération rigoureuse. Ce qui est le cas pour les échantillons
étudiés où les valeurs de CIA oscillent entre 74,69 et
85,25 (tableau 10). Ces valeurs sont également soutenues par les fortes
valeurs de PIA, toutes les deux confirmant un degré élevé
d'altération malgré les restes de feldspaths observés qui
étaient en cours d'altérations. Les valeurs de PIA et de CIA
reflètent aussi une grande quantité d'argile et donc
l'altération intense des feldspaths.
Dans le diagramme A-CN-K (Al2O3-(CaO + Na2O)-K2O) (avec CaO =
teneur en CaO dans les silicates) de la figure 33 les échantillons se
situent en haut de la ligne médiane de plagioclase-k-feldspath. Ils sont
alignés le long de l'axe A-K vers le pôle Al2O3. Cette disposition
reflète une altération intense mais probablement aussi des
phénomènes diagénétiques accompagnés de
l'enrichissement en potassium (K). En effet, Fedo, (1995) et Fedo et
al. (1999) démontre que la kaolinite des milieux
sédimentaires peut se transformer en Illite avec enrichissement de sa
structure en potassium (K) et dans ce cas, les sédiments
concernés sont souvent généralement plotés tout
près de l'axe A-K.
D'autre part, l'effet de la météorisation dans
la région source est connu grâce au contenu des
éléments alcalins et alcalino-terreux des roches
sédimentaires terrigènes (Nesbitt et al., 1980). Les
cations avec un rayon ionique relativement large, tels que Cs, Rb, et Ba, sont
souvent fixés dans les profils de météorisation par les
phénomènes d'échange préférentiel et
d'adsorption par les argiles, tandis que les petits cations, tels que Na, Ca,
et Sr sont lessivés sélectivement des profils de la
météorisation (Nesbitt et al., 1980). Une mesure de
l'intensité de la météorisation est donnée par le
CIA (>75%) (Nesbitt et Young, 1982). Les valeurs de CIA relativement
élevées (74,69 à 85,25) témoignent de
l'altération intense des sédiments (Nesbitt et Young, 1982).
IV.2.4. Conditions tectoniques
Plusieurs études ont démontré que la
composition des roches sédimentaires est contrôlée par les
conditions tectoniques de leur région d'origine. Afin de déduire
la configuration tectonique de la zone d'étude, le diagramme de
Maynard et al. (1982) a été réalisé. Ce
diagramme utilise les relations entre les rapports de SiO2 /Al2O3 et K2O/Na2O
(tableau 10) qui fournissent la configuration tectonique probable des
conditions tectoniques de la zone source. Dans la figure 34, les
échantillons se situent dans la zone de marge passive (PM). Les
formations de Mbillah se seraient déposées dans la zone de marge
passive. Ceci est en accord avec les conditions tectoniques du sous-bassin de
Douala évoquées par Njiké Ngaha (1984).
56
Figure 33: Diagramme de distribution des
compositions chimiques des roches totales : diagrammes de type A-CN-K (Nesbitt
et Young, 1982)
Figure 34: Diagramme de configuration tectonique
(Maynard et al., 1982), A1 : configuration d'arc, détritus basaltique et
andésitique; A2 : configuration d'arc évolué,
détritus plutonique felsique ; ACM : Marge Continentale Active ; PM :
Marge Passive.
IV.3. PALEOENVIRONNEMENT
Pour caractériser l'environnement marin ou non-marin
des échantillons, le diagramme de Roaldset (1973) est utilisé. Ce
diagramme est fonction des relations entre les rapports de K2O/ Al2O3 et MgO
/Al2O3 (tableau 10). La figure 35 ci-dessous montre que la majorité des
échantillons se situe dans la région non-marine.
57
D'après Regnoult (1986) les Formations
sédimentaires (Mundeck) de Mbillah faisant partie de la bordure Nord-est
du sous bassin de Douala se seraient déposée dans un
environnement fluvio-deltaïque. Il s'agit d'un environnement non marin, ce
qui est en accord avec les résultats de ces travaux.
Figure 35: Diagramme de caractérisation
de l'environnement (Roaldset, 1973)
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
58
Dans ce travail qui porte sur la Caractérisation
sédimentologique et géochimique des successions
sédimentaires de Mbillah, une étude pétrographique et
géochimique des successions sédimentaires a été
faite dans le but de déterminer l'origine, l'état
d'altération des roches sources et l'environnement tectonique des
dépôts des formations de ces sédiments.
Au terme de ce travail, les conclusions suivantes peuvent
être énoncées :
? Sur le plan granulométrique, les sédiments de
la zone d'étude sont des grès à grains majoritairement
moyen. Ils sont plus ou moins mal classés ;
? Sur le plan pétrographique, les formations
sédimentaires de Mbillah sont uniquement constituées des
grès. L'étude microscopique des roches montrent qu'elles sont
constituées par ordre d'importance de quartz, feldspaths (microcline et
plagioclase) et muscovite. Ces particules sont soit unies par une matrice
argileuse, soit unies par un ciment ferrugineux ;
? Sur le plan géochimique, les successions
sédimentaires de Mbillah proviendraient des roches intermédiaires
à felsiques et se seraient déposées dans un contexte
tectonique de marge passive. Ces faciès se seraient mis en place dans un
environnement fluvio-deltaïque.
Sous réserve de l'estimation des gisements, des aspects
utilitaires peuvent être trouvés aux roches sédimentaires
de Mbillah. Les grès sont très abondants, ils peuvent être
utilisés par la population pour leurs constructions et pour les travaux
du génie civil.
Au terme de cette étude préliminaire sur la
Caractérisation sédimentologique et géochimique des
successions sédimentaires de Mbillah, les problèmes
géologiques de ce secteur sont loin d'être résolus. Des
conclusions plus élaborées nécessitent des travaux
complémentaires pour améliorer la connaissance de ces roches.
Un certain nombre de points restent à définir et
pourront faire l'objet des travaux futurs. Pour cela, il conviendrait
d'effectuer:
? Une étude sismique pour déterminer
l'épaisseur réelle de la pile des sédiments au contact du
socle;
? Une étude minéralogique pour déterminer le
type d'argile ;
? Une cartographie plus étendue et une étude
structurale approfondie ;
? Poursuivre l'analyse géochimique sur tous les
échantillons afin de compléter cette étude.
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