La République Démocratique du Congo et la lutte contre la prolifération des groupes armés, bilan et perspectives.par Potient MUKADI BIAKAPIDIABO Université de Kananga - Graduat 2020 |
§3 LA CONTRIBUTION NEGATIVE DES PAYS VOISINS100(*)La contribution des pays voisins à la RDC en matière des groupes armés, n'a pas connu une bonne évolution. Troublés par son immense densité des richesses, ils créent des troubles pour voir par ou entrer afin de s'amasser des trésors. C'est ainsi que des armes et des munitions continuent d'affluer dans la région des Grands Lacs. Malgré les accords de paix conclus en 2002 entre les principaux groupes armés opérant en RDC et entre les gouvernements de l'Ouganda, de la RDC et du Rwanda, ce matériel est ensuite distribué à des forces qui se rendent coupables, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), de violations flagrantes des droits humains. Le 28 juillet 2003, le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé un embargo sur les armes aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et à la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC, ainsi qu'aux groupes non signataires de l'accord de paix. Cette mesure, qui a été considérablement renforcée le 18 avril 2005, s'applique désormais à l'ensemble de la RDC, avec quelques exceptions pour la force de maintien de la paix des Nations unies et les nouvelles unités de l'armée et de la police nationale congolaises. 3.1 RwandaLe 14 juillet 2004, le Rwanda a signé avec l'armée américaine un accord «d'assistance mutuelle » en matière de logistique, de matériel et de services militaires. Entre 1999 et 2003, à des degrés divers, le gouvernement des États- Unis avait fourni des armes aux forces armées rwandaises et assuré leur entraînement. Le 1er août 2003, il annonçait la levée d'un embargo sur les ventes d'armes en vigueur depuis neuf ans. Le 5 juillet 2004, le Rwanda signait une déclaration commune avec l'Afrique du Sud, en vue de faciliter la formation et l'entraînement de son armée ainsi que des manoeuvres conjointes, des opérations de maintien de la paix et une aide pour l'acquisition de matériel militaire. Le gouvernement sud-africain avait approuvé, en 2002, la vente de matériel militaire au Rwanda, en arguant qu'il s'agissait d'un équipement « non sensible » dont la nature n'était pas précisée. 3.2 OugandaLe gouvernement ougandais a omis de signaler aux Nations unies l'importation, en provenance de Croatie et de Slovaquie, d'armes et de munitions d'une valeur de plus de 830 millions d'euros en 2002. Cette même année, la Chine a donné à l'Ouganda des véhicules militaires et en 2003 le gouvernement ougandais a tenté d'importer de nouvelles armes en provenance d'Israël. Les Nations unies ont fourni des éléments démontrant que les autorités militaires ougandaises avaient fourni à maintes reprises des armes, des munitions et une assistance militaire aux groupes armés d'opposition dans l'est de la RDC en 2003 et en 2004, notamment aux groupes contrôlant les zones d'exploitation aurifère et les routes commerciales. La Conférence inter- nationale sur la région des grands lacs (CIRGL) et la Communauté des Etats de l'Afrique australe (SADC) leur avaient donné six mois pour déposer les armes. 26% seulement de ces combattants avaient accepté le désarmement, selon le Gouvernement de la RDC qui avait estimé que les opérations militaires étaient inévitables pour neutraliser les FDLR101(*). * 100 Amnesty international, Ed, francophones D'Amnesty international-EFAI-septembre 2005. pp. 2 et http : // www.efai.org * 101Tom Tshibangu « contre les FDLR, les FARDC activent une opération de neutralisation » in ECHOS de la MONUSCO : Neutraliser les FDLR, Kinshasa/Gombe. Volume VII-N°41 Janvier 2015. pp. 6 |
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