EPIGRAPHE
« Au fil des ans, rappelle une dépêche
de l''agence IRIN datée du 17 juin 2010, les groupes armés ont
été la cause de terribles souffrances dans l''est de la
République Démocratique du Congo (RDC) »
Joseph
TSHIMANGA/Echo de la MONUSCO
MUKADI BIAKAPIDIABO Potient
DEDICACE
A Dieu soit la gloire, l'honneur, et la puissance pour sa
protection, son amour, et son appui pour que cette journée soit
arrivée et que nous puissions arriver à la fin de notre premier
cycle du parcours universitaire.
A mes très chers parents : BIAKAPIDIABO ILUNGA
Boniface et TSHIBOLA LONGO Thérèse, pour votre amour,
dévouement, et tous les efforts fournis pour que nous arrivons à
ce stade de devenir un homme utile pour la société.
A toi ma très chère épouse KUTANGIDIKU
Véronique, pour ta contribution particulière, morale,
matérielle et tous les efforts fournis d'une manière ou d'une
autre pour que nous puissions marquer l'existence dans cette journée.
A mes chers enfants : TSHIAMA MUKADI Gertie, TSHIBOLA
MUKADI Dieu-merci, TSHIELA MUKADI Becky et NTAMINA MUKADI
François-Manassé.
A vous mes frères et soeurs : KABASELE Freddy,
MISHIKA Marthe, MULAMBA Pierrot, THIBUABUA Freddy, MPUTU Jean-Paul, BITALA
Lebon, MULUMBA Max, KAPINGA Mechac, MPUTU Annie, MUAMBA Jean, KONYI KAYEMBE
Augustin, votre soutien moral, physique, et matériel n'est pas à
oublier.
MUKADI BIAKAPIDIABO Potient
AVANT-PROPOS
Nous voici maintenant à la fin de notre travail de fin
de cycle de formation en sciences sociales, politiques et
administratives ; nous exprimons nos sentiments profonds à tous nos
professeurs, chefs de travaux et assistants tous, et plus
particulièrement au recteur, monsieur le professeur et mérite
NSABUA TSHIABUKOLE Joseph.
Nos remerciements à l''assistant KALALA KAYEMBE Justin
qui en dépit de ses multiples occupations a accepté la direction
de ce présent travail, à lui nous plaise de dire merci pour ses
efforts.
Nous pensons à nos oncles et tantes : KAYEMBE
NTUMBA Joseph, NGALULA KADIAYI Marguerite, TUBAJIKA Grégoire, LONGO
Junior, MUNAMBA Dieudonné, BIPENDU Julie, LUFULUABU Esther, KABUPU
Véronique, ainsi que BANGUVUIDI Irène. Que cet édifice
scientifique soit pour vous un acte de bravoure.
De la même manière, nous remercions nos
grands-parents : ILUNGA MUYILA Bavon d'heureuse mémoire, BIPENDU
NTUMBA Julie, LONGO MUKANDI Anaclet, NSESU TSHIMANGA Clémence que nous
rendons hommage dans le fruit que nous portons aujourd'hui.
A mon pasteur NTAMINA NDUBA François pour ton soutien
spirituel, moral, matériel et financier, tu mérites nos
remerciements.
Il nous serait ingrat de terminer cette liste sans penser aux
amis et collègues : MUMONAYI MULUMBA Nathan, MASENGU BEYA
Noëlla, LUKUSA BEYA Didier-Christian, TUSEKU LOMBE Ruth ; NGOYI
DIKEBELE Samy, KANKU NKUMBI William, BADIBANGA MALUMBA Junior, KABULANDA
Georges, BEYA Lebon, MUELA Moise, KANKONDE ILUNGA Bernard, KANKU NGOYI Rachel,
BIBOMBE Pierre, BANGI Dieudonné, MADILU ELAMENJI Rosalie, KASANGU David,
NGANDU MUKENDI Alphonse, KALALA TSHIBUABUA Cédric etc. Ceux avec qui
nous avons passé des moments durs et de longs labeurs de notre formation
à l'Université de Kananga d'une part et dans la vie courante et
sociale d'autre part.
Que tous ceux d'une manière ou d'une autre nous ont
soutenus, parents, amis, et connaissances, trouvent ici l'expression de notre
profonde reconnaissance.
MUKADI
BIAKAPIDIABO Potient
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Forces Démocratiques Alliées
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération
ANC : Armée Nationale Congolaise
ANR : Agence Nationale de Renseignements
APCLC : Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et
Souverain
APCLC/BL : Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et
Souverain, Bord du Lac
CENCO : Conférence Episcopale Nationale du
Congo
CICR : Comité International de la Croix Rouge
CIGL : Conférence Internationale dans la
région de Grands Lacs
CMDP : Comité Militaire pour la Défense du
Peuple
CNDP : Congrès National pour la Défense du
Peuple
CNL : Conseil National de Libération
CPK : Congrès Patriotique du Katanga
DDR : Désarmement, Démobilisation et
Réintégration
EIC : Etat Indépendant du Congo
FAR : Forces Armées Rwandaises
FBP : Force Populaire pour la Démocratie
FDDH : Force pour la défense de Droit de
l'Homme
FDLR : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo
FRPI : Force de Résistance Patriotique de
l'Ituri
M23 : Mouvement du 23 Mars
MONUSCO : Mission de l'organisation des Nations Unies
pour la stabilisation en République Démocratique du Congo
MRE : Mouvement pour la Revendication des Elections
NDC : Nduma Défense of Congo
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
RCD : Rassemblement Congolais pour la
Démocratie
RDC : République Démocratique du Congo
SADC : Communauté de Développement de
l'Afrique Centrale
SNPC : SynergieNationale Pour la Paix et la Concorde
SOMIGL : Société Minière de Grands
Lac
TFM : Tenke Fugurume Manning
UA : Union Africaine
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education,
la Science et la Culture.
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Le choix que nous avons opéré sur ce sujet,
n'est un fait du hasard. L'étude que nous comptons mener se tient au
carrefour de l'interdisciplinarité des domaines partagés entre la
sociologie, la polémologie, la géopolitique, la
géographie, la géostratégie, la sécurité,
l'analyse des politiques publiques, et la prospective politique dans une vision
future de la région de grands lacs en général et de la RDC
en particulier.
Cette étude est une contribution réelle à
la prise de conscience par les autorités politico-militaires,
nationales, régionales, voir internationales dans l'optique de fournir
une pérenne pacification à la sous-région des grands lacs
et à la RDC en particulier. En s'appropriant son contenu, les
bénéficiaires de ce travail trouveront, nous l'espérons,
leur gain de cause pour s'assurer de la bonne gouvernance
politico-sécuritaire de la RDC.
Notre réflexion est un instrument de
référence en termes de contribution à la banque des
données nécessaires pour tout chercheur intéressé
par le présent objet d'étude pour y trouver son compte.
Par ailleurs, ce travail a une visée prospective, il se
propose d'épargner à la prospérité les barbaries et
la multiplicité des groupes armés que nous avions subis dans le
passé et que nous subissons encore jusqu'à ce jour. Sans nous
borner au fait que la pratique déborde les principes, nous allons
examiner les causes découlant de la multiplication des groupes
armés en RDC depuis l'accession au pouvoir de l'ex président
Joseph KABILA, jusqu'à l'avènement du nouveau président de
la République Démocratique du Congo Monsieur Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Eu égard à ce qui précède,
l'intérêt que revêt notre réflexion nous pousse
à deux objectifs essentiels :
?Déterminer et identifier les groupes armés
opérant sur le sol congolais,
?Dégager l'impact socio-politique des groupes
armés opérant à l'échelle régionale sur la
vie des populations locales et sur la stabilité régionale et
nationale.
2. PRESENTATION DU SUJET
La partie orientale de la République
Démocratique du Congo (RDC) demeure l'une des régions les plus
ensanglantées du monde. Les bruits des bottes n'ont jamais cessé
de s'y faire entendre depuis plus de deux décennies, empêchant
toutes sortes de développement ou d'activités économiques
pouvant favoriser un meilleur avenir pour la population congolaise.
La RDC compte 26 provinces, dont 4 sont
particulièrement touchées et meurtries par l'activisme de ces
groupes. Il s'agit des régions du Sud-Kivu, Nord-Kivu, de l'Ituri et du
Maniema.
L'identité des groupes et groupuscules armés est
très variable. Certains sont originaires de l'Ouganda, du Soudan-sud, de
la Centre Afrique, du Burundi, etc. Certains groupes sont sanguinaires,
d'autres le sont moins et d'autres encore, sont des simples pilleurs de
bétails.
Alors, entant qu'Etat souverain, la RDC se fait un souci,
celui de protéger la population et d'assurer la paix et la
sécurité sur toute l'étendue de son territoire.
C'est ainsi que notre étude va se focaliser sur la
prolifération des groupes armés en République
Démocratique du Congo, voir les efforts que fournit la RDC pour mettre
fin aux activités de ces groupes armés opérant sur son
sol, la lutte engagée pour mettre fin à leur multiplication et
évaluer le travail déjà abattu seule ou avec les
partenaires.
3. PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESE
A. PROBLEMATIQUE
La problématique peut être entendue comme un
ensemble des questions qu'une science, qu'un chercheur ou qu'un doctrinaire
veut valablement se poser, à quelqu'un d'autre en fonction de ses
moyens, de son objet d'étude et de ses points de vue pour proposer une
solution aux différents problèmes qui lui sont posés ou
qu'il se pose.1(*)
Expliciter sa problématique, c'est bien entendu préciser sa
façon personnelle de poser, d'une manière ou d'une autre, le
problème et d'y répondre.
Alors, c'est depuis les années 1980 que le monde s'est
retrouvé embourbé dans une inextinguible atrocité des
groupes armés, tendant à le diriger vers un paroxysme d'une
violence dont on ne saurait alterner, voir stopper l'ampleur.
Ainsi, les groupes armés interviennent dans de nombreux
conflits civils. Considérés par certains comme
« terroristes » et par d'autres comme
« combattants de la libération », ils ont
été responsables de violation graves des droits de l'homme. La
plupart des conflits violents et meurtriers qui se déroulent dans le
monde ont leur lieu à l'intérieur des Etats. Des groupes
armés qui ne sont pas sous le contrôle des gouvernements y
participent et se rendent responsables de nombreuses violations de droits de
l'homme, ayant souvent un caractère d'extrême gravité. En
effet, la violence des groupes armés et terroristes s'est rependue au
monde avec la création, en 1988, sous l'implication d'OUSSAMA BEN LADEN
en connivence avec son ami de camp, HERMAN AL ZAWAERI, d'un groupe terroriste
dénommé AL-QUAIDA2(*) signifiant en arabe « la base ou la
fondation de la maison ; ou soit encore les principes et le fondement de
l'action », ceci a été avec comme objectif principal de
mettre sur pied une brigade islamique internationale, afin d'envoyer des
combattants partout dans le monde ou l'islam serait menacé.
Quant à notre étude, au regard de cette petite
historique, nous allons chercher les causes de la prolifération des
groupes armés en RDC et qui sont les acteurs visibles et invisibles de
cette prolifération, la contribution de la RDC et certains partenaires
pour rétablir la paix et mettre fin à ces atrocités en
RDC.
Ce travail se propose d'apporter une lueur aux
équivoques et voir dans quelle mesure proposer une piste des solutions
et les stratégies susceptibles de donner une quelconque solution aux
causes des conflits ethniques en République Démocratique du
Congo.
B. HYPOTHESE
Une hypothèse est définie par GRAWITZ Madeleine
comme une réponse provisoire aux questions posées au niveau de la
problématique, et qui sert à fournir ou formuler une relation
entre les faits significatifs, à sélectionner les faits, à
observer, mais aussi à interpréter les faits en leur donnant une
signification.3(*)
Dans cette même logique ESSISO ASIA AMANI l'a
défini comme étant finalement une idée directrice, une
tentative d'explications des faits formulés au début de la
recherche et destinée à guider l'investigation et à
être abandonnée ou maintenue après les résultats de
l'observation.4(*)
Pour sa part, MAINDO MONGA NGONGA. A l'a défini aussi
comme une proposition, une énoncé qui anticipe une relation entre
deux termes.5(*)
Nous inspirant des définitions ci-haut
évoquées, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
1. Les causes de multiplication des groupes armés en
RDC seraient multiples, mais, nous pouvons en évoquer quelques-unes,
entre autres : faire de la terreur pour être connu, piller et voler
les richesses (ressources de la RDC), déstabiliser le gouvernement
central pour qu'ilne puisse pas faire son travail sur toute l'étendue de
la RDC en particulier sur les territoires ou provinces
touchées ;
2. L'établissement des administrations
parallèles dans l'optique d'alimenter l'exploitation illicite et
illégale des ressources minières, le problème foncier et
un surpeuplement tacite conduisant à la thèse d'envahissement du
territoire national par des populations allogènes donnant lieu à
la crise d'identité sociale, ainsi qu'à la quête de
l'espace au compte des agressions, seraient également les causes de
cette prolifération ;
3. Les promoteurs de ces groupes armés seraient d'une
part les pays frontaliers ou ceux qui entourent la RDC en partageant
directement ou indirectement des frontières, jaloux de sa
délimitation et sa position géographique qui penseraient que la
RDC serait un gâteau qu'ils peuvent se partager et que chacun pouvait
venir couper comme il voulait et d'autre part, les sociétés
multinationales qui soutiendraient ces groupes armés en
matériels militaires, en nourritures, armes, tenues, argent et
autres.
4. ETAT DE LA QUESTION
Au menu de cette réflexion se cristallise la question
de la prolifération des groupes armés en République
Démocratique du Congo, bilan et perspectives. Ainsi, nombreux sont les
travaux qui ont traité la question relative aux groupes armés et
cela dans le monde en général et en RDC en particulier. Tout en
étant pas le premier à y avoir réfléchi, les
études ci-après, à titre exemplatif, avaient
déjà été faites ; il s'agit de :
1. NTUMBA BUKASA Éric, dans son travail de
Mémoire intitulé « La RDC et le processus
d'intégration des pays de grands lacs comme voie de sortie de la crise
sécuritaire régionale, Mémoire en RI », estime
que la sortie du cycle de violence perpétrée par les groupes
armés vers une paix durable dans la région des grands lacs en
général, et en RDC en particulier, comme en Afrique centrale ou
sur le reste du continent, passe par la promotion d'une identité
africaine en générale, et d'une certaine citoyenneté
transfrontalière pour les grands lacs en particulier.6(*)
2. Evaluant l'impact des guerres d'agression de la RDC sur la
propagation du VIH/SIDA, SADIKI PANDABILIMA dans son TFC : « Les
guerres d'agression de la RDC et leur impact sur la propagation du VIH/SIDA
dans la province du Nord-Kivu : de 1996 à 2003, TFC en
RI » signale que le viol des jeunes filles et femmes congolaises tant
par les troupes militaires étrangères que nationales, ainsi que
les forces incontrôlées opérant en RDC, est un facteur
principal de la propagation de cette pandémie en terme de
conséquences des guerres d'agression en RDC.7(*)
3. Abordant la question de comprendre la motivation de
l'activisme des groupes armés en RDC, à travers son rapport du
GRIP « Groupes armés actifs en RDC : situation dans le
grand Kivu au deuxième semestre 2013, rapport du GRIP »
BERGHEZA Georges démontre que tout en prétendant protéger
son ethnie, un groupe armé évolue vers des comportements de plus
en plus prédateurs, s'en prenant d'abord aux communautés
ethniques voisines, puis à sa propre communauté.8(*)
Contrairement à tous les travaux ci-haut décrits
qui ont traité des aspects divers en relation étroite avec la
thématique de l'étude sous examen, notre réflexion se
démarque d'eux par le fait qu'elle met singulièrement l'accent
sur la prolifération des groupes armés, le bilan et les
perspectives d'avenir dans la lutte contre ces derniers, tout en
écartant pas l'idée selon laquelle nous sommes en
République Démocratique du Congo cadre de notre étude,
mais aussi les facteurs et acteurs influençant la persistance des
actions de ces groupes et maintiennent leur existence.
5. METHODE ET TECHNIQUES
5.1 METHODE
Une science n'est que science lorsqu'elle vise
l'objectivité, son étude peut être qualifiée dans la
mesure où elle cherche à décrire ou à expliquer les
phénomènes par l'emploi des méthodes et techniques. Donc,
la recherche scientifique recommande toujours le choix d'une approche
méthodologique devant guider l'analyse des données, leur
interprétation ainsi que la systématisation qui en
découle.
Ainsi, Robert PINTO et Madeleine GRAWTZ, entendent par
méthode, l'ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles
une discipline cherche à atteindre une vérité qu'elle
poursuit, démontre et vérifie.9(*)
Pour notre travail, nous avons utilisé la
méthode analytique. Cette méthode étant
considérée généralement comme une méthode
narrative (descriptive), qui permet qu'à la fin de notre étude
nous puissions apporter des critiques sur ce qui pouvait se faire. Elle permet
au chercheur de décrire une situation et faire des recommandations.
C'est dans ce sens que nous nous sommes fait violence de
prendre, comme pour notre réflexion la méthode Analytique, qui
nous permettre de faire un récit de la prolifération des groupes
armés en RDC, et voir dans quelle mesure proposer des pistes de
solutions ou des recommandations qui pourront aider tout celui qui nous lira et
surtout, si jamais le présent travail tombé dans les mains des
ayant droit en matières sécuritaires, et gouvernementales.
5.2 TECHNIQUES
S'agissant des techniques, nous allons faire usage de celle
documentaire, Car c'est dans les documents que nous trouverons des textes
auxquels on peut accéder pour obtenir des informations, tels que :
les ouvrages, articles publics, TFC, mémoires de licence, cours
étudiés, rapports, textes et les sites internet.
6. DELIMITATION DU SUJET
La délimitation est dans le temps et dans l'espace.
Dans le temps par ce que ça délimite la divagation et permet de
limiter les données. Et dans l'espace, par ce que ça
détermine le lieu concerné par l'étude.
Dans l'espace, notre étude s'étalera sur
l'ensemble de territoire de la RD Congo. Nous présenterons d'une
manière succincte la RD Congo, sur le plan Historique,
Sécuritaire, Géographique, Démographique, et
Economique ; Bien plus, nous allons nous focaliser sur quelques provinces
de la RDC les plus touchées par les groupes armés et combien
existent-ils sur le sol congolais, qu'ils soient locaux ou non.
Dans le temps, ou au plan temporel, il nous a paru pertinent
de considérer les années 2014-2019, les années marquant
d'une part, le recrutement et utilisation des enfants par les groupes
armés en République Démocratique du Congo, et d'autre
part, les années 2019 marquant la passation du pouvoir pacifiquement, la
prestation de serment par le président actuel de la RDC, engagé
à construire un Congo fort tourné vers le développement
dans la paix et la sécurité.10(*)
7. DIFFICULTES
RENCONTREES
? Mener les recherches scientifiques n'a toujours pas
été une tâche facile. Cette dernière se trouve
partagée entre le temps de suivre les cours indépendamment de
notre volonté d'une part, et d'autre part, récolté les
données sur terrain pour la rédaction du travail.
?La conciliation de ces activités scientifiques avec
celles professionnelles n'était pas une mince affaire.
?Malgré ces difficultés liées à
toute oeuvre humaine, nous nous sommes fait violence pour être à
la hauteur de notre tâche et sommes arrivés à
l'élaboration de ce travail.
8. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres suivants :
Le premier chapitre est consacré aux
considérations générales en revenant sur les concepts
comme RDC, Groupes Armés, Prolifération, Bilan et Perspectives,
tout en jetant un coup d'oeil sur quelques notions de l'histoire et de
l'évolution de la situation sur le territoire Congolais.
Le deuxième chapitre sera axé sur des groupes
armés. Dans ce chapitre, nous parlerons de la naissance des groupes
armés, des causes de la prolifération des groupes armés,
des activités, du modus-operandi des groupes armés.
Et le chapitre troisième va brosser la lutte contre la
prolifération des groupes armés. Dans ce chapitre, nous parlerons
également des mécanismes nationaux et internationaux de la lutte
contre les groupes armés, l'évolution de la lutte engagée
contre cette prolifération des groupes armés (Bilan) et enfin,
envisager des perspectives d'avenir sur les solutions globales et durables aux
problèmes des groupes armés en RDC.
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS
GENERALES
I. DEFINITION DES CONCEPTS
CLES
Avant d'aborder le vif de notre présente étude,
il nous est loisible de procéder par la classification des sens de
certains concepts qui vont intervenir dans notre travail, afin de lever
l'équivoque et préciser le contexte dans lequel ils sont
utilisés à savoir :
La République Démocratique du Congo, la
prolifération, le groupe armé, bilan et perspectives.
Comme le précise E. DURKHEIM : « en
réalité, les mots de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils
expriment, sont toujours ambigus, et le savant qui les emploient, qu'ils les
reçoivent de l'usage et sans leur faire subir d'autres
élaborations, s'exposerait avec plus grave confusion ».
Ainsi, tout auteur est donc sensé constitué
lui-même le groupe des concepts qu'ils va étudier, afin de leur
donner l'homogénéité et la spécificité qui
leur sont nécessaire pour être traiter scientifiquement. C'est
pour cette raison que nous allons définir certain concepts clés
de notre étude, d'une manière plus ou moins appropriée
à notre travail.
§1. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
La République Démocratique du Congo est un pays
d'Afrique centrale. C'est le quatrième pays le plus
peuplé11(*)de
l'Afrique. Il constitue notre champ d'investigations.
§2. PROLIFERATION
En médecine, la prolifération est la division
incontrôlée et excessive de cellules qui donnent naissance
à une tumeur.
Mais en ce qui nous concerne, la prolifération est la
multiplication rapide d'une cellule, des êtres vivants, des choses en
l'occurrence les groupes armés : Prolifération des cafards.
Suite de divisions cellulaires rapides, aboutissant à des populations
cellulaires, non organisées en tissus.
C'est un certain nombre d'acteurs étatiques,
biologiques, radiologiques et nucléaires.12(*)
§3. GROUPE ARME.
Le concept « Groupe » se définit
selon Joseph FITCKER comme étant une collectivité
structurée, identifiable, continue des personnes sociales qui
remplissent des rôles réciproques conformément à des
normes sociales, à des intérêts et à des valeurs
dans la poursuite des buts communs. Ils découlent de cette
définition que les conditions suivantes sont requises pour qu'on parle
du groupe social à savoir :
Ø Les individus membres doivent remplir des rôles
des individus ;
Ø La réciprocité de
l'intérêt commun et valeurs communes ;
Ø L'assignation de certains buts vers lesquels est
dirigée la vie du groupe.
Les facteurs qui amènent les individus à former
un groupe selon ce même auteur : l'ascendance commune, le mariage,
le territoire partagé en commun, les caractéristiques corporelles
similaires, les intérêts communs, etc.
Pour J. STEARNS, J. VERWEIJEN et M. Erikson BAAZ, le groupe
armé est souvent considéré comme des voyous qui
s'en prennent aux civils innocents et sans défense.13(*)
Certains sont toutefois des prédateurs plus avides que
d'autres, et certains bénéficient du large soutien des
communautés locales dans lesquelles ils sont recrutés.
Quant à l'international council on Human
Rights14(*), le concept
groupe armé désigne un groupe d'individus qui sont
armé, faisant usage de la force pour atteindre leurs objectifs
tout échappant au contrôle de l'Etat. En
Général, il fait allusion à des groupes qui s'opposent au
pouvoir en place, mais il est parfois difficile de distinguer clairement les
groupes ayant des visées politiques de ceux ayant des objectifs
criminels.
§4. BILAN ET
PERPECTIVES
4.1. BILAN
Effectuer un bilan personnel consiste à prendre le
temps de réfléchir et de faire le pont sur son parcours, ses
compétences et sa situation avant de se lancer dans un nouveau projet ou
pour surmonter certaines difficultés (prise de décisions
difficile, échec, frustration, obstacles...) qui empêchent les
candidats d'avancer.
Cette phase d'introspection, indispensable dans une
carrière, doit se faire sur le plan professionnel, social rationnel et
financier.
Ainsi, elle permet aux candidat de reprendre confiance en eux
et de reprendre leur vie à mains pour démarrer
sérieusement leur nouveau profit de vie. Cette phase de réflexion
très souvent oublié apporte pourtant de nombreux avantages.
En effet, le bilan personnel vous garde dans vos
recherches futures, vous redonne confiance et vous aide à
construire votre projet professionnel pour qu'il soit le plus
cohérent possible.15(*)
4.2. PERSPECTIVES
C'est l'aspect sous lequel on envisage quelque chose :
une perspective sociologique. Ensemble d'évènements, des projets
ou évolution, devenir de quelques chose qui se présente
comme probable ou possible ; éventualité, horizon : la
perspective d'une brillante carrière se présentait à
lui.16(*)
Section II. PRESENTATION DE
LA RDC
§1 SUR LE PLAN
HISTORIQUE
La République Démocratique du Congo, RDC en
sigle, est un Etat situé au centre du continent africain. Elle a connu
quatre dénominations, Etat Indépendant du Congo (Avant
1908-1960), République Démocratique du Congo (1960-1971),
Zaïre (1971-1997), puis elle est redevenue République
Démocratique du Congo (1997 à ce jour). Sa capitale est Kinshasa,
anciennement Léopoldville.
Le Congo-Kinshasa a connue quatre grandes étapes
au cours de son histoire moderne ; la première est la
tentative de colonisation de la part des portugais en 1482, puis
l'étape de l'Etat libre du Congo appelé Etat
Indépendant (du Congo qui nait avec la conférence de
Berlin de 1885, qui reconnut au Roi Léopold II de Belgique sa
souveraineté sur le Congo au préjudice de la France et
du Portugal qui eux, revendiquaient une partie du territoire du
Congo.17(*)La
troisième étape c'est l'époque de la colonisation, le
Congo est annexé à la Belgique, elle devient Congo Belge
depuis 1908. La quatrième étape s'ouvre avec la proclamation de
l'indépendance le 30 juin 1960.
Au plan de violations des droits de l'homme à
partir de 1985, l'Etat indépendant du Congo fut soumis à
une exploitation brutale de compagnies qui organisent la collecte du
caoutchouc, certaines richesses accumulées servirent à
construire des bâtiment prestigieux à Bruxelles, à
Anvers et Ostende.18(*)
Quant à la 2ième étape
(1908-1960), la croissance économique du Congo Belge se développa
considérablement mais sans répondre aux besoins de la population
indigène. On affirme même que « l'entrée en
scène de la Belgique ne changea pas grand-chose car le régime
d'exploitation et de travaux forcés a continué. De plus, bon
nombre de chefs coutumiers Congolais accusés de remettre en
cause l'ordre colonial, furent perdus pour servir d'exemple.19(*) A la fin des années
cinquante, le domaine de l'éducation reste le monopole des
missions catholiques, n'avait produit que 15 universitaires Congolais,
aucun médecin, ni ingénieur, mais avait formé plus
de 500 prêtres autochtones. Les noirs congolais les plus instruits
étaient devenues des imprimeurs, charpentiers, mécaniciens,
infirmiers, menuisiers, etc.20(*)
La troisième étape, de 1960-1965 est
caractérisée par la désignation de Joseph Kasavubu et de
Patrice Emery Lumumba, respectivement premier Président et premier
Ministre du Congo Belge, devenu indépendant. Puis, les violences se
multiplièrent tandis que les partis politiques exclus du gouvernement
contribuaient à attiser le feu, que plusieurs provinces demandaient leur
indépendance et que se révoltaient les forces armées
Congolaises. Dès juillet 1960, la Province du Katanga, avec à sa
tête Moïse Tshombe, fit sécession, dans le Sud-Kasaï,
des tentatives sécessionnistes et de morcellement du territoire se
firent sentir. L'horrible guerre civile qui s'en suivit sur l'ensemble du
territoire (Belges, Français et Sud-africains), des casques bleus de
l'ONU et par l'assassinant de Patrice Emery Lumumba (en janvier 1961).
La sécessions Katangaise prit fin en 1963, mais la
rébellion des Lumubistes se poursuivit jusqu'en 1964. A la fin de 1965,
le Commandant en chef, le colonel MOBUTU, s'empara du pouvoir.
On comprend dès lors que dans une atmosphère
comme celle que nous venons de décrire, on ne peut prétendre
à aucun moment protéger les droits de l'homme.
La quatrième étape appelée niveaux
historiques : de 1965-1997, de 1997-2011 de 2001-2018 puis de 2018
à ce jour.
Il a fallu l'accession de Joseph Kabila au pouvoir pour que le
paysage politique soit ouvert et que les efforts soient menés pour la
protection des droits de l'homme. Nous sommes en 2001. Plusieurs instruments
régionaux et internationaux seront ratifiés dans ce domaine.
Après 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila, vient en
janvier 2019 Félix Antoine Tshisekedi à la tête de la RDC
comme chef d'Etat et commandant suprême de l'armée, suite aux
élections présidentielles et législatives
organisées par son prédécesseur en Décembre
2018.
§2. SUR LE PLAN POLITIQUE,
GEOGRAPHIQUE ET DIPLOMATIQUE
2.1. SUR LE PLAN POLITIQUE
La situation politique de la RDC est, et reste
fortement mouvementé depuis l'accession du pays à
l'indépendance, par plusieurs évènement marquant
notamment des guerres des sécessions, les meurtriers, les
rebellions, ainsi que des conflits qui se traduisent d'une part par un
processus de militarisation accentuée de la société
Congolaise avec la présence accrue des groupes armés
étrangers, le recrutement massif d'autodéfenses et une
augmentation du trafic illicite d'armes légères.
Consultons-le, ensemble avec le Professeur BANYAKU, qui estime
que l'histoire politique du Congo est faite de moment de soubresaut d'espoir
pour la libération de tout un peuple et de moment de sombrement profond
dans le désastre et le chao d'un grand Etat en perdition. Cette
dynamique contrariante se traduit par des cours moments d'apaisements et
de longs moments de turbulence généralement violentes emportant
les grands espoirs de la population pour l'idéal
démocratisation ainsi que pour leur bien-être
socio-économique.21(*)
La RDC a été plongé dans plusieurs
conflits, certains désormais résolus, tandis que d'autres coulent
encore ; mais en dépit de tous ces évènements, la RDC
va aujourd'hui s'offrir une occasion unique. Elle émerge peu à
peu d'un passé difficile : une longue période coloniale
suivie d'une naissance pendant la guerre froide, puis plusieurs
décennies d'instabilité chronique suivies de deux guerres
concentrées sur une période de cinq ans.22(*)
La Constitution est censée définir tous les
aspects relatifs à l'organisation d'un pays. Ainsi, nous aurons la forme
de l'Etat, le régime politique, le mode électoral, le mode de
scrutin, la forme du parlement, la durée et le nombre de chaque mandat,
les institutions de l'Etat, ainsi que leurs attributions respectives qui
normalement est approuvé par le peuple au moyen de referendum. « La
définition même de la Constitution qui se trouve dans l'article 16
de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 : « Toute
société dans laquelle la séparation des pouvoirs n'est pas
déterminée n'a pas de Constitution ». C'est donc la
définition de ce que c'est qu'une Constitution »23(*).
En RDC, la Constitution de Juin 1967 définit un Etat
unitaire, un régime présidentiel. Elle prévoit au moins
deux partis politiques et un parlement monocaméral. Dans la
réalité, il n'y eut qu'un seul parti. Cette Constitution a
été révisée de multiples fois par des
ordonnances-loi du président avant son amendement en Avril 1990. A
partir des années 90, la Constitution évoluera avec des
changements notables qui résultent de l'évolution intervenue dans
la vie politique et institutionnelle du pays. Les différentes
constitutions qui vont suivre, définiront le type de
société organisé que le pays aura. Ceci déterminera
la forme de l'Etat, le régime politique, le mode de scrutin, la
responsabilité et le fonctionnement des institutions.24(*)
A. L'Acte constitutionnel de la transition d'Avril
199425(*)
Le déclenchement du processus de démocratisation
a entrainé une série de crises ayant surtout pour origine les
divergences de la classe politique sur l'ordre constitutionnel apte à
conduire la transition vers la formation de la Troisième
République. La Conférence Nationale Souveraine, regroupant
toutes les forces vives du pays, a établi un nouvel ordre institutionnel
de la transition afin de mettre fin une fois pour de bon à la crise
politique et institutionnelle. Les divergences de vues des acteurs au sujet de
cet ordre institutionnel vont accroitre la crise. En effet, le texte qui est
l'un des acquis de la conférence nationale, met un terme à la
domination du parti unique. Mais la mouvance présidentielle est
décidée à empêcher sa promulgation. Cette situation
débouchera sur la tenue du Conclave Politique de Kinshasa. Par la loi
n° 93/001 du 2 avril 1993, l'Acte Constitutionnel harmonisé a
établi un autre cadre institutionnel de la transition. Elle conduit
directement au dédoublement institutionnel et à la multiplication
des textes constitutionnels. Comme résultat, nous aurons la confusion et
le blocage du fonctionnement de l'Etat avec des impacts sur le plan social et
économique. Pour trouver des solutions durables et définitives,
les concertations politiques du Palais du Peuple ont été
sanctionnées par un protocole d'accord mettant fin au
dédoublement des institutions de la transition par la mise sur pied d'un
seul Acte dénommé « Acte Constitutionnel de la Transition
». L'objectif premier de cet acte est de garantir la paix civile et de
prévenir tout conflit de compétence au sommet de l'Etat.
B. La Constitution de la Transition d'Avril
2003
La Constitution de la Transition s'inspire de l'Accord Global
et Inclusif adopté à Sun City, en Afrique du Sud. Elle est
inspirée par la volonté de présenter une loi fondamentale
qui rend le fonctionnement efficace d'un Etat de droit, un accroissement
progressif du bien-être des citoyens. Il n'est pas question dans un
premier temps de satisfaire aux exigences d'une excellente technique de droit
constitutionnel mais plutôt de répondre à l'attente de
citoyens qui souhaitent avant tout, disposer d'un cadre juridique qui
garantisse un Etat de droit. Signalons que l'histoire de la RDC n'est pas un
fleuve tranquille, elle est parsemée par des crises. La situation de
crises aura des influences sur cette Constitution. Elle s'était
donné des objectifs à savoir : Etablir un Etat de droit durable
basé sur le pluralisme politique, la séparation des pouvoirs. La
participation des citoyens à l'exercice du pouvoir, le contrôle
des gouvernants par les gouvernés. La transparence dans la gestion des
affaires publiques, la subordination de l'autorité militaire à
l'autorité civile. La protection des personnes et de leurs biens, le
plein épanouissement tant spirituel que moral.26(*)
C. La Constitution de 2006
La Constitution de 2006 permet de mettre fin aux séries
de crises dont le pays fait l'objet. C'est aussi un moyen de donner au pays,
toutes les possibilités de se reconstruire, de fonder une nouvelle
ère démocratique sur base de laquelle la population congolaise
pourra choisir librement ses dirigeants lors des élections pluralistes,
libres et surtout crédibles. Ainsi, conformément à
l'article 104 de la Constitution de la transition, le Sénat issu de
l'Accord Global et Inclusif a déposé un avant-projet de la
nouvelle Constitution à l'Assemblée nationale qui l'a
adopté. La Constitution de 2006 a été adoptée par
référendum le 18 décembre 2005, puis promulgué en
février 2006 par le Président Joseph Kabila. Elle est
entrée en vigueur dès sa promulgation (art. 229). «
S'agissant de la Constitution elle-même, elle se compose d'un
exposé des motifs, d'un préambule, de 8 titres divisés en
chapitres regroupant au total 229 articles. C'est par conséquent un
texte très long et extrêmement détaillé ne laissant
que peu de place à l'interprétation tant les détails et
précisions y sont abondants »27(*).
D. Les nouvelles institutions
Il y a le Président de la République, le
Parlement, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux. Les objectifs qui animent
l'organisation des institutions sont l'instauration d'un Etat de droit, la
bonne gouvernance, l'alternance politique, la lutte contre l'impunité.
« C'est pourquoi, non seulement le mandat du Président de la
République n'est renouvelable qu'une seule fois, mais aussi, il exerce
ses prérogatives de garant de la Constitution, de l'indépendance
nationale (...) et d'arbitre du fonctionnement normal des institutions de la
République avec l'implication du Gouvernement sous le contrôle du
Parlement »28(*).
Sous l'impulsion du Premier ministre, le Gouvernement reste maitre de la
conduite de la politique de la nation qu'il définit en accord avec le
Président de la République. L'Assemblée nationale a la
compétence de sanctionner collectivement par l'adoption d'une motion de
censure ou mettre en cause la responsabilité individuelle des membres du
Gouvernement.
L'Assemblée nationale et le Sénat, réunis
en congrès ont le pouvoir de déférer le Premier ministre
et le Président de la République devant la Cour constitutionnelle
en cas de haute trahison et délit d'initié.
2.2 SUR LE PLAN GEOGRAPHIQUE
La République Démocratique du Congo,
situé en Afrique Centrale, couvre 2.345.409Km² et partage ses
frontières avec les 9 autres pays. Le pays est limité au nord par
le Soudan et la République Centre Africaine, à l'Est par
l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au Sud par la Zambie et
l'Angola et à l'ouest par la République du Congo et l'enclave de
Cabinda et l'Océan Atlantique. Les frontières de la RDC
s'étendent sur 9000 Km et sont parmi les plus longues du
continent.29(*)
De sa situation géographique, le pays recèle
d'immenses ressources naturelles. On estime que près de la moitié
des ressources forestières d'Afrique se trouve en RDC. La
pluviométrie atteint jusqu'à 2000 mm par an à certains
endroits. Il pleut 8 mois sur 12 et pendant la saison sèche de 4 mois,
les températures peuvent descendre jusqu'à 10°C dans
certaines zones.
Troisième pays d'Afrique par sa superficie,
après le soudan et l'Algérie, le pays possède 2/3 de la
forêt tropicale africaine. Le Fleuve Congo et ses affluents lui offrent
un réseau de 14000 Km de voies navigables et un potentiel
hydroélectrique considérable. La République
Démocratique du Congo inclut la plus grande partie du bassin du fleuve
Congo, qui couvre une superficie de plus d'un million de kilomètre
carré. Le seul débouché maritime du pays est une
étroite bande de territoire sur la rive nord du fleuve région de
Moanda dans le Congo Central).
Reliefs : altitude maximale : 5119m dans le
massif du Ruwenzori, Altitude minimale : 400 m dans la cuvette
centrale (zone des lacs Tumba et Maï Ndombe) Climat :
température moyenne 22 degrés Celsius :
Généralement deux saisons principales à savoir :
saison sèche et Fraiche (de mi-mai à mi-septembre)
saison des pluies : chaude et humide (d'octobre à mi-mai)
toutefois, le climat est tempéré par l'altitude toute
l'année dans une partie du Kivu et du Katanga. Villes
principales : Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Bukavu,
Mbandaka, Matadi, Bandundu, Goma, Kolwezi, Gbadolite, Kikwit, Kindu, Lisala,
Boma, Tshikapa, Muene-Ditu, Butembo et Beni.30(*)
La RDC compte une population de 93 060 40831(*) ( 17 octobre 2021). Sa
capitale est Kinshasa avec au jour d'aujourd'hui 26 provinces : Kinshasa,
Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Maï-Ndombe, Equateur, Tshuapa, Mongala,
Nord-Ubangi, Sud-Ubanga, Tshopo, Bas-Uele, Haut-Uele, Ituri, Nord-kivu,
Sud-Kivu, Maniema, Tanganika, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Lualaba,
Kasaï-Oriental, Lomami, Sankuru, Kasaï-Central, Kasaï.
La RDC compte 9 parcs nationaux. Et, sur les parcs Nationaux,
de la RDC, seul le parc National de la Salonga est situé à
l'Ouest. Quatre de ces parcs naturels sont classés parmi les sites en
péril du patrimoine Mondial par l'UNESCO. Il s'agit du parc des
Virunga, de Kahuzi-Biega, de la Salonga et de Garamba. Par ailleurs, le
gouvernement prévoie l'ouverture des nouvelles aires
protégées dans les années à venir. C'est
d'ailleurs le cas avec le dernier né : le parc National
de la Lomami dont la création a été
officialisée début 2012.32(*)
2.3 SUR LE PLAN DIPLOMATIQUE
La Diplomatie est une branche de la science politique qui
concerne les relations internationales. C'est l'action et la
manière de représenter son pays auprès d'une ou
autres nations Etrangères et dans les négociations
internationales.33(*)
La Diplomatie présente un certain nombre des
critères comme par exemple : le principe de
l'universalité de la communauté des nations ; le
principe de la responsabilité collective des Etats pour le
maintien de la paix et la prévention de l'agression ; le
principe de la coopération internationale pour l'avancement du
progrès social, économique ; c'est dans cette logique
que le pays isolé sous Joseph Kabila, va revenir en Force sur
la scène internationale avec son nouveau président
Félix Tshisekedi34(*).
Mais c'est probablement sur la scène internationale
qu'il a le mieux incarné la rupture avec son prédécesseur.
Ce retour en grâce d'une RD Congo aux abonnés absents depuis 2016
a précisément débuté à l'Union Africaine
(UA), lors du sommet annuel de l'organisation qui s'est ouvert à
Addis-Abeba dix jours après l'entrée en fonction de Félix
Tshisekedi. Passant par Washington, Bruxelles puis Paris, où le
dirigeant a systématiquement assuré la promotion d'un Congo
nouveau. Pour justifier cette hyperactivité diplomatique, le nouveau
élu a mis en avant le besoin d'attirer les investisseurs et de
récolter des fonds pour se ménager une plus grande marge de
manoeuvre financière. Près de 1,5 milliards de dollars auraient
été récoltés, selon les propos tenus à Paris
par Félix Tshisekedi « Nous étions dans une situation de
quasi-isolement. Il était important de nous renforcer à
l'extérieur pour être plus forts à
l'intérieur », explique Nicola Kazadi, Ambassadeur
itinérant du Président. Etant considéré comme
inexistant dans le monde par certains pays comme c'est le cas de la Serbie, la
RDC aujourd'hui jouit de bonnes relations avec les pays voisins du continent et
ceux d'autres continents. La diplomatie congolaise a connu une bonne
évolution et le pays se positionne sur le plan continental avec
l'élection du nouveau chef de l'Etat comme président
de ;l'Union Africaine (U.A). Et sur le plan international avec des
multiples voyages entamés par le président dès son
accession au pouvoir.
§3 SUR LE PLAN
SECURITAIRE
La sécurité est considérée comme
la confiance, la tranquillité d'esprit qui résulte de l'opinion,
bien ou mal fondée, qu'on n'a pas à craindre le danger. Etat
d'esprit ou situation résultant de l'éloignement d'un danger ou
de l'absence réelle de dangers.35(*)
C'est ainsi que lors de sa prestation de serment, le
Président s'est engagé à construire un Congo fort,
tourné vers le développement dans la paix et la
sécurité, mais les populations de l'Est ne se sentent pas plus en
sécurité qu'il y a beaucoup d'années. L'un de ses plus
grands défis est la violence continue dans l'Est du pays, où des
dizaines de groupes armés font des ravages.
L'armée a gagné du terrain sur le champs de
bataille contre les Force démocratiques Alliées (ADF), un groupe
rebelle qui a ses origines en Ouganda, mais quiest maintenant basé dans
la région de Beni en RDC. Mais en 2019, la milice a intensifié
ses attaques en faisant des représailles contre les civiles, tuant plus
de 200 personnes en trois mois.
Pendantma campagne électorale, j'ai été
frappé par cette même situation qui m'a vraiment beaucoup
blessé, a déclaré M. Tshisekedi à la BBC. Je me
suis engagé à l'époque à faire tout mon possible
pour apporter la paix. Le président a ordonné à
l'armée de déplacer une base de commandement à Beni, la
ville en cour des attaques de l'ADF. Certaines troupes ont été
remplacées, apportant une nouvelle énergie dans la lutte contre
la milice.
Dans sa bataille contre un autre groupe, au moins deux Leaders
clés du groupe FDLR inter Rwandais ont été tués.
Mais des nombreux autres petits groupes armés sont toujours actifs dans
la région, certain étant impliqués dans le commerce
illégal de minerais. Les attaques contre les civils se poursuivent, les
rebelles, les armés de simples machettes, pouvant frapper à tout
moment. L'armée quant à elle, a été
critiquée pour avoir tenté de mener une guerre conventionnelle
contre eux. Lorsqu'il est arrivé au pouvoir, le Président a
été confronté à la propagation du virus Ebola,
également dans l'Est du pays. L'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) l'a déclaré comme une guerre internationale sanitaire. Deux
vaccins sont actuellement utilisés dans les zones touchées pour
empêcher sa propagation.36(*)
Section III. PRESENTATION ET
LOCALISATION DES GROUPES ARMES
Il est nécessaire de signaler, avant d'aborder cette
section, que les causes de l'activisme des groupes armés en RDC sont
multiples. Ainsi, retenons cependant que ces causes sont d'ordre national en
premier lieu et d'ordre régional voir international en second lieu.
L'objectif de cette section est de donner un descriptif de la
situation des groupes armés actifs dans l'Est du Congo, en particulier
dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, du Katanga, de la
Province Orientale et de celle du Kasaï-Oriental. Elle a également
comme ambition de fournir un essai d'analyse sur ce phénomène
spécifiquement congolais de prolifération pléthorique de
groupes armés semant l'insécurité et empêchant le
relèvement économique dans la population des territoires et
provinces susmentionnés.
§1 NORD-KIVU ET
SUD-KIVU
Il y a une centaine de groupes armés actifs dans l'Est
de la RDC. Selon les chiffres publiés par le groupe d'études sur
le Congo, 125 groupes armés sont recensésdans les seules
régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et parmi eux, environs la
moitié deces rebelles seraient encore actifs.
Les rebelles les plus connus sont sans doute les ADF Ougandais
et les FDLR Rwandais. A côté d'eux se trouvent des groupes
d'autodéfense Congolais. Les Maï-Maï qui affirment
défendre leurs communautés locales en profitant d'une
économiede guerre ; nous explique Boniface MASAVULI, auteur de
l'ouvrage " Les Massacres de Béni."
1.1 Congrès National Pour la Défense du
Peuple (CNDP : 2007-2009)
La principale insurrection de cette période (2007-2009)
fut en partie due à cette perte de pouvoir menée par le
général Laurent Nkunda, un dissident, et plusieurs autres anciens
officiers Tutsis du RCD qui refusèrent de s'intégrer dans
l'armée congolaise, de même que trois brigades qui leurs
étaient fidèles.
Vu les activités permanentes auxquelles se livraient
les FDLR et les groupes Maï-Mai, ils craignaient aussi pour la
sécurité de la communauté Tutsi, mais ils
bénéficiaient aussi du soutien de fonctionnaires à
Goma et à Kigali, soucieux de protéger leurs propres
intérêts économiques et politiques dans les Kivu.
Après avoir fait défections de l'armée en 2003,
Nkunda créa à cet effet l'Anti-Génocide Team (devenu
par la suite le Comité Militaire pour la défense du
Peuple, CMDP) au lendemain du massacre des Banyamulenge
réfugiés dans le Camps Burundais de Gatumba.37(*) Résultant de la
fusion, en août 2005, entre le CNDP et l'ONG Synergie Nationale
pour la Paix et la Concorde (SNPC), le CNDP s'était doté de
statut en juillet 2006, entérinant ainsi sa création son
siège politique était situé dans le Territoire de
Masisi au Nord'Kivu. Son aile militaire dénommée
« Armée Nationale Congolais (ANC) » était
dirigé par le Général Bosco Ntaganda.38(*)
Fort enfin du soutien de Kigali, notamment en logistique et en
équipement, il représentait la composante armée la mieux
organisée et la plus déterminéde tous les
belligérant. Ses effectifs étaient évalués entre
4000 et 7000 Hommes.Dans les zones qu'ils contrôlaient, estimés au
tiers des territoires de Rutshuru et Masisi, le CNDP s'organisait sur le
modèle de l'Etat. Il prélevait divers
« impôts » : dimes sur les productions
agricoles, taxes sur le charbon de bois, péages routier, contribution
des commerçant, etc. Il exerçait parailleurs un contrôle
sur le poste frontalier deBunagana où il prélevait une part
des recettes douanières de l'Office des douanes (OFIDA) actuelle
DGDA. Ainsi, deux sites web lui servaient de support d'information et
de propagandes.39(*)
1.2 Les Maï-Maï
Les Maî-Maï, ou parfois May-May, est un terme
général décrivant des groupes actifs au cours de la
deuxième guerre du Congo en RDC.
La plupart se constituèrent pour résister
à l'invasion des Forces Armées du Rwanda (dont essentiellement le
RCD), ou parfois dans un but de brigandage.
Le terme Maï-MaÏ provient de Maï ou Maji dans
les langues bantoues de la région. Il fait référence
à la révolution Maji-Maji intervenue en 1905-1907 au Tanganyka,
dont les combattant étaient protégés par les
propriétés magiques de l'eau. Les guerriers MaÏ-Mai se
croient invulnérables aux armes à feu. Ils s'aspergent
d'uneportion magique censée faire couler les basses sur les corps comme
de l'eau (« Maï » enswahili). Il y a une importante
présence des Maï-Maï au Maniema, dans les Provinces du Katanga
et dans la province orientale. Cependant, pour leur part, les groupes
Maï-Maï rencontrèrent différents défis lors de
la transition, qui en incita beaucoup à reprendre les armes. Le
Gouvernement et les forces armés étaient en grande partie
dirigés par le biais de réseaux clientélistes : pour
obtenir une promotion ou accéder à des sources
informelles de revenus, il était primordial d'avoir des
connaissances parmi les leaders militaires ou politiques influents. Or
les différents commandants MaÏ-Maï qui se braquèrent
contre l'intégration, y compris Dunia Lwendama, Delphin Mbaenda et
Kapopo Alunda, ne jouissaient souvent pas de telles relations d'Elite. Un grand
nombre d'entre eux n'avaient reçu qu'une formation militaire
rudimentaire. Certains n'avaient pas bénéficiéd'une
instruction de base, ce qui réduisent leurs chances de promotion. Par
ailleurs, certain hésitent à quitter leur secteur vu les
problèmes de sécurité causés par des anciens
groupes armés.40(*)
Les rares commandants Maï-Maï qui obtinrent des
postes importants comme le Général Padin Bulenda, se servirent de
leur nomination pour récompenser des membres de leurs propres familles
ou communautés ethniques écartant ainsi un grand nombre de leurs
anciens collègues commandants.
Parmi les Délégués Maï-Mai qui
participèrent aux pourparlers de paix en Afrique du Sud, les deux qui
représentèrent les groupes les plus importants Anselme Enerunga
du mouvement de PADIRI et Bosco Swedy du groupede Dunia, finirent par
être répudiés par leurs commandants sur le terrain.
La Marginalisation des réseaux Maï-Maï
coïncida avec l'accélération de leur fragmentation, qui les
rendit vulnérables à toutes tentatives de manipulation de la part
du gouvernement de Kinshasa, lequel chercha à contrôler ces
groupes en cooptant certains de leurs Leaders.
Du fait de ces différents développements des
dizaines de commandant Maï-Maï décident regagnèrent le
maquis entre 2007 et 2009. L'insécurité permanente, due en partie
auxgroupes armés étrangers comme les FDLR, et la
perpétuation des conflits locauxfurent qu'ils n'eurent aucun
problème à attirer des recrues et à mobiliser un soutien.
En l'Absence d'une armée solide et impartiale, le sentiment selon lequel
l'autodéfense communautaire était justifiée et
nécessaire et fut encore renforcée.
1.3 Conférence de Paix de Goma, Recrudescence
des groupes Maï-Maï
Les élections de 2006 mirent fin à la
transition, mais, ne parvinrent pas à éliminer la violence dans
l'Est de la RDC. Des dizaines de nouveaux groupes armés
furentformés ou réactivés, soutenus par des officier et
des politiciens qui n'avaient pas recueilli des voix ou obtenu des
postes qu'ils convoitent.41(*) A savoir :
1. Congrès National pour la Défense du Peuple,
CNDP ; représenté par Monsieur KAMBAS NGEVE.
2. PARECO/FAP ; représenté par Madame
Sophie BWIZA B. Monsieur MATHE SIKULI et Monsieur SENDUGU MUSEVENI ;
3. Maï-Maï KASINDIEN, représenté par
Monsieur VITA KITAMBALA ;
4. Maï-Maï KIFUAFUA (Axe Walikale)
Représenté par Monsieur BIKOY MUKONGO ;
5. Maï-Maï KIFUAFUA(AxeUfamandu/Masisi)
représenté par Monsieur Didier BITAKI WETESHE ;
6. Maï-Maï VURONDO, Représenté par
Monsieur KAMBILIBAYA SINDANI ;
7. Maï-Maï MONGOL, représenté par
Félicien MIGANDA GARAGA et Monsieur HABYARA SHOBORA ;
8. UJPS : Représenté par Monsieur BYAMUNGU
TUMAINI ;
9. Maï-Maï RWENZORI : représenté
par Monsieur KASEREKA MATABISHI ;
10 Maï-Maï Simba représenté par
MonsieurHODAP MUNGO KALINDA et Monsieur KAKURUKIKA.
Le Gouvernement ne fut pas grand-chose pour inverser cette
tendance. Ceux qui choisirent la voie de la dissidence permanente n'avaient
pratiquement rien à craindre : les déserteurs de
l'armée n'étaient guère punis et les groupes
armés étaient rarement soumis à d'importantes pressions
militaires. L'armée étant encore en phase de construction et
manquant de cohésion et de capacités, le gouvernement
à Kinshasa n'eut d'autres possibilités que de recourir
à une stratégie de cooptage, ciblant plus
particulièrement les groupes qui ne représentaient pas une
menace directe à son pouvoir.42(*)
1.4 Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et
souverain/APCLC
L'Alliance des patriotes pour un Congo Libre et souverain
(APCLC) est souvent décrite comme un des groupes armés les mieux
structures du Nord-Kivu. Implantée surtout dans le territoire de Masisi,
mais aussi dans celui de Walikale et peut être dans celui de Lubero, la
majorité de ses membres sont Hunde, un des principaux groupes ethniques
du Nord-Kivu. Les quelques estimations disponibles sur ses effectifs varient
fortement, entre 500 et quelques militaires, des combattants, leur
rassemblement varie entre 1000 et 2000.
Elle est dirigée par le Général
autoproclamé Janvier Buingo Karaïra et a pour objectif
déclaré de lutter contre « l'invasion
Rwandophone », en particulier contre les Tutsis présents dans
sa zone d'opération. Elle aurait déjà été
active dans les années 90 puisque, selon son chef, elle aurait pris part
à l'offensive de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL) qui a abouti au renversement de Mobutu.
Mais c'est avec d'autres groupes armés que l'APCLC
semblait surtout croiser le fer. Depuis la mi-2012, des combats sporadiques
continuèrent d'opposer, autour de Pinga, une localité à
cheval sur les territoires de Masisi et Walikale, l'APCLC et la Nduma
défense of Congo (NDC), un groupe majoritaire composé de Nyanga,
dirigé par un autre Général autoproclamé, Sheka
Ntabo Ntaberi. Ces combats avaient tendance à s'étendre vers
l'Est gagnant les localités de Kalembe et Mushunga (Masisi) en septembre
2013 et impliquaient également des miliciens Hutus des Forces pour la
Défense des droit Humains (FDDH)- Nyatura.
Enfin, malgré sa relative cohésion, l'APCLC
vient de connaître une première scission, rendue publique
début septembre 2013 : une fraction, dirigée par un
certains colonel Mirimo, rejette le commandement de janvier Karairi, lui
reprochant des « propos incendiaires » envers la brigade
d'intervention de la MONUSCO apparemment déployéedans la partie
du territoire de Masisi proche du Lac Kivu, elle a choisi de s'appeler
Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain, au bord du Lac
(APLCL/BL) et déclare soutenir la MONUSCO dans la lutte contre le M23
et les FDLR.
1.5 Maï-Maï Kifuafua
C'est un groupe armé très actif du Nord-Kivu qui
a sa base à Hombo-Nord. Sous le commandement du
« Général Delphin ». Il fait la loi sur l'axe
Walikale-Itébero-Musenge-Karete-Hombo Nord et sud dans la Zone à
cheval entre le territoire de Walikale et celui de Kalehe à quelques
mètres du commandement FARDC Amaniléo Basée de l'autre
côté du pont à Hombo-Sud. C'est un groupe
réfractaire au brassage, responsable de Beaucoup d'exactions envers la
population qui fréquente cet axe. Les plus touchés par ces
exactionssont des commerçants ambulants, les artisans miniers les
transporteurs à moto ou à vélo et les femmes marchandes en
provenance ou partance vers Sud-Kivu.
Ils ont érigé plusieurs barrières sur
cette route lors de la fermeture du site minier de Biseye et d'Itébero
tous les exploitant miniers ont été contraints de quitter les
sites endéans 3 jours. Ils ont tout abandonné et certains ont
déclaré avoir enfoui sous terre leurs stocks de
cassitérite qu'ils ne pouvaient pas transporter.43(*) Tous ceux qui quittaient le
site et qui prenaient la direction de Hombo-Sudétaient l'objet de
plusieurs tracasseries de la part des hommes avec armes.
Ils sont d'abord obligés de payer aux FARDC de la
8ièmeRegion militaire au point d'entrée 2500 FC,
après une longue marche à pied en forêt dansle centre de
Musenge. Justeaprès, à 7 Km de Musenge, ils commencent un
calvaire.
Plus de 6 barrières de Maï-Maï KIFUAKUA
où il faut payer 2000 FC parpassant, ils ont leurs taxes forfaitaires
sur les vélos, lesmotos, l'huile de palme. A la fin, les voyageurs
doivent entrer à Hombo-sud par la rivière Hombo sur un pont
coupé et vont rencontrer une autre barrière des FARDC Amani
Léo où on leur exige le droit d'entrée au Sud-Kivu, des
personnes et des biens.
Une autre fraction de cette milice des Maï-Maï
Kifuafua est opérationnelle dans les groupements de Ziralo au Sud-Kivu
et dans ceux d'uhamandu 1er et 2ième au Nord-Kivu.
Les Maï-Maï Kifuafua se sont engagés, sous l'égide de
leur Leader le Colonel Matunguru Katamasyoko, vers le 20 aout 2013, à
« cesser leur activisme » voir à désarmer.
Cependant, les négociations avec des représentants provinciaux se
butaient contre leur exigence d'intégrer les FARDC et de
bénéficier d'une reconnaissance des grades qu'ils
s'étaient octroyés.
Ces régions précitées, habitées
par de nombreux Hutu, étaient également un bastion des FDLR, avec
lesquelles les Maï-Maï KIFUAFUA, un groupe armé Tembo,
entretenaient une ancienne collaboration dans une coexistence interethnique
précaire. L'Arrivée des unités de Raïa Mutomboki
dans le territoire de Walikale bouleversera ce fragile équilibre.
De nombreux KIFUAFUA décidèrent de se retourner contre leur
allié et de créer une nouvelle aventure des Raia Mutomboki
dirigé par leur chef, le colonel Delphin Mbenda.
1.6 Nduma Defense of Congo/NDC
Présent essentiellement dans le vaste territoire de
Walikale (Nord-Kivu), la milice Maï-Maï dirigée par le
Général autoproclamé Ntabo Ntaberi, dit Ckeka, la Nduma
Defense of Congo (NDC), a commencé à faire parler d'elle en 2010,
s'illustrantpar des multiples exactions, notamment des viols massifs.
Recruté parmi les NYanza et initialement allié aux FDLR, Cheka,
un ancien Négociant en minerais du territoire de Walikale, est devenu,
vers la mi-2011, un des hommes de mains de Bosco Ntanganda, alors
Général au sein des FARDC.
A l'occasion d'un séjour au Rwanda, il reçoit
pour mission d'assassiner son ancien alliée, le Lieutenant-colonel des
FDLR, Evariste KANZEQUHERA, lequel sera exécuté le 20 novembre
2011. A la même époque, il mène campagne en faveur de la
réélection de Joseph KABILA un scrutin Présidentiel, ainsi
que pour lui-même, espérant devenir député à
l'occasion du scrutin législatif tenu simultanément, s'il n'est
pas élu, son activisme choque nombre d'acteurs Congolais et
étrangers. Le 28 Novembre 2011, le jour même du scrutin, Cheka est
ajouté par le comité de sanction du conseil de
sécurité à la liste des personnes sous sanctions
internationales,...
1.7 Raia Mutomboki
En termes de nombre de combattants, les Raia Mutomboki
« citoyens en colère » en swahili,
représentent probablement le principal groupe armé actif en RDC.
Cependant, ce groupe présent dans les trois provinces constituaient
l'ancien « Grand Kivu » (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema)
apparait comme extrêmement disparate et éclaté.
Au cours des dernières années, il a
réussi à rallier un grand nombre de Maï-Maï mais a
aussi connu de nombreuses scissions. Les diverses factions, si elles semblent
avoir pour point commun la volonté d'éradiquer les FDLR, n'ont
pas de commandement central et privilégient parfois des alliés
considérés comme des ennemis par d'autres. Aussi, il serait sans
doute plus exact de parler d'un conglomérat de groupes armés.
Né en 2005, au Sud du Shabunda, au Sud-Kivu, les
Raïa Mutomboki sont apparu en 2005 en réaction aux actions de FDLR.
Ces dernières alliées au Maï-Maï et soutenues par le
gouvernement deKinshasa pendant l'occupation Rwandaise, s'étaient
senties laissées pour compter après l'accord global et inclusif
de 2002, prévoyant l'intégration de Maï-Maï dans une
nouvelle armée Nationale, Les FARDC, mais ne concernant pas les groupes
armés étrangers. Ce départ de ceci vers des centres
d'intégration a laissé un vide sécuritaire qu'on a vite
comblé desADLR qui, dans d'autres territoires étaient la cible
d'attaque des FARDC, soutenus par la MONUSCO. Cessentiments de trahison a
alimenté hargne se traduisant enmassacre des civiles dans plusieurs
localité de Kivu. Dans le Sud du territoire de Shabunda, un prêtre
Kimbanguistes, Jean MUSUMBU a prêché l'autodéfense dans le
village, nommant des chefsen mobilisant la jeunesse, Keya locale. Dotés
quasi-excessivement d'armes blanches, confrontés parles
« pouvoirs magiques » que leur aurait fourni par MUSUMBU,
ces jeunes se sont constitués en milice et ont réussi en moins de
deux ans à chasser les ADLR, s'affrontant de temps à autresaux
FARDC ou àdes groupes armés des territoires voisins.
Un autre groupe desRaïa Mutomboki y a donc
été créé par Eyadema MUGUGU, un Jeune Trafiquant
des minerais ayant combattu auparavant dans le groupe de MUSUMBU.
Entre temps, unetroisième mouvance se revendiquant des
Raïa Mutomboki apparaissait dans le Nord-est du territoire,
crée surtout par des officiers mécontents des FARDC de
l'ethnie Regat, souvent d'anciens Maï-Maï, notamment le
Lieutenant MUSOLWA KANGELA. Il a été bientôt rejoint
par le major NGANDU LUNDIMU, puis par WANGOZI PASCAL,
dit « SISAWA » un ancien creuseur, étaient
initiés par Daniel MESHE, un ancien fidèle de Laurent
Désiré KABILA, ayant trouvé refuge en Allemagne
pendant quelques années après son assassinat, ainsi que par
un colonel autoproclamé répondant au nom de MHESHE.
Cette mouvance allait d'abord s'opposer au retour des
FARDC, en particulier les Rwandophones, ex CNDP dans le territoire de
Shabunda, elle allait aussi s'étendre dans le territoire de
Kabare, puis dans celui de Walungu.
Le groupe a continué à s'assumer dans le
nord du territoire de Mwenga et même près d'Uvira,
autours de la localité de MUNANIRA où il menait
régulièrement des combats contre les éléments
de FDLR et FNL.
1.8 Maï-Maï Shetani
Les MaïMaï Shetani est une milice d'auto
défense communautaire du colonel autoproclamé KAKUL MUHIMA
alias SHETANI (Satan en swahili). Cette milice autrement appelé
« Force Populaire pour la Démocratie/FPD en
sigle », était réputée très hostile
à l'ex rébellion du M23, contre laquelle elle
s'était constituée en septembre 2012.
Cependant, après la défaite militaire de
M23, chassé de tous les territoires qu'ils contrôlaient
jadis dans le Nord-Kivu, le gouvernement congolais avait
multiplié des appels à l'endroit de toutes les autres
milices locales et étrangères pour qu'elles déposent
les armes.
1.9 Maï-Maï Kirikicho
Kirikicho et ses hommes, qui dans le temps, ont
régné en maitres aux côtés des FDLR, et
aujourd'hui contraint par les opérations Amani Léo
à quitter Ziralo centre et de se retirer vers le village de
Kalamo dans la localité de Malembe à 20 km de ziralo en
pleine forêt à la limité de Kalehe-walikale. Sur
place à Ziralo, Kinkicho n'est plus visible ou n'apparait plus
depuis 4 mois.
Il vit toujours côte à côte avec les
FDLR et dans le même axe. C'est seulement une mission du CICR
qui a rencontrée pour la dernière fois Monsieur KIRIKICHO
dans son retranchement en août 2010. Cette visite avait pour but
de le sensibiliser à l'intégration dans l'armée
régulière et pour lui demander de faciliter l'accès
à l'aide humanitaire à la population sinistrée par
les différentes guerres. C'est depuis 1995, que les
réfugiés rwandais et avec eux, les FDLR se sont
établis à Ziralo fuyant les attaques de la coalition
AFDL-Armée patriotique Rwandaise dirigées contre les camps
de réfugiés.
Leur stratégies pour survivre est d'organiser en
très petits groupes de trois à cinq hommes, des rafles,
des attaques surprises des villages et des embuscades et puis
retourner à leur retranchement. Ils sont difficilement
repérables car n'apparaissent plus en grands groupes comme ils
sont très traqués par les FARDC et Amani Leo.
1.10 Maï-Maï Yakutumba
Les Maï-Maï du Général YAKUTUMBA
se sont imposés comme le principal groupe armé dans le
sud du Sud-Kivu, autrement dit le territoire de FIZI ? depuis
l'indépendance, ce territoire bordant le lac Tanganyika, à
quelques encablures de la Tanzanie, n'a jamais pu être
réellement contrôlé par les autorités
centrales. Cela que se développa en 1964 la rébellion
muleliste de SIMBA et que Laurent Désiré KABILA
réussit, l'année suivante CHEGUEVERA.
De même pendant l'occupation Rwandaise, Kigali et ses
supplétifs du RCD-Goma ne réussiraient à assurer
leur mainmise que sur quelques centres Urbains, sans jamais
l'étendre sur la plus grande partie du territoire.
Un groupe Maï-Maï dirigé par un ancien
combattant SIMBA, du DUNIA LWENDAMA, s'y est développé,
même au-delà du territoire de FIZI. Par ailleurs, cette
occupation a fortement dégradé les relations, dejà
tendues, entre les Bembe, l'éthnie majoritaire vivant
essentiellement de l'agriculture et les Banyamulenge, des éleveurs
d'expressions Rwandaise et assimilés aux Tutsi vivant sur les
hauts plateaux surplombant le littoral Fizien.
Après le départ des troupes rwandaises,
une partie des Maï-Maï a été
démobilisée ou a été intégrée
dans les nouvelles FARDC, à l'instar de Dunia, nommé
Général.
1.11 Maï-Maï Mazembe
Mayi-Mayi Mazembe est un réseau de groupes
localisés principalement d'origine Nande et Kobo qui ont pris
de l'importance fin 2015 lors des attaques contre les FDLR. Ce terme
« Mazembe » inspiré à l'origine du
célèbre club de football de Lubumbashi peut être
comparé à une franchise et couvre la défense des
innocent (UPDI), Etablit à l'origine comme groupe d'autodéfense,
mayimayi Nande et Kobo combattant les FDLR et d'autres groupes
armés Hutus, la Coalition de Mazembe est active dans les
territoires de Lubero, walikale et Rutshuru au Nord-Kivu. En 2017, de
nombreux groupes de style Mayi-mayi Mazembe, en particulier ceux
opérant dans le territoire de Lubero, ont changé de
tactiques et ont commencé à cibler de plus en plus les
symboles de l'Etat, notamment la PNC et les FARDC, ainsi que les
écoles. Comme beaucoup de groupes armés locaux, les
groupes Mazemble accordent une importance particulière aux
rituels traditionnels et à l'utilisation de la médecine
(pare-balle ou dawa).44(*)
Un tiers des enfants volontaires pour rejoindre mayimayi
étaient contraint par le désir de protéger leurs
familles proches et les communautés Nande et Kobo en
général des groupes Hutus comme les FDLR FOCA et
Nyatura particulièrement après que le groupe soit devenu
une coalition unie en 2016.
La magie est au coeur du système de croyance
de Mayimayi Mazembe et de ses prouesses au combat. Comme
NDC(Rénové, le groupe a valorisé les jeunes enfants
pour leurs pouvoirs magiques, en particuliers leur capacité
protectrice et curatives. Un garçon de 13 ans qui s'est
engagé volontairement en 2016 a déclaré que le
groupe avait besoin de plus de féticheurs pour maintenir leur
talisman ou fétiche. Il a reçu le nom de
« Kadogo dawa » ou enfant
médicament »45(*)
§2 ITURI-BUNIA
2.1. FORCE DE RESISTANCE PATRIOTIQUE DE L'ITURI
(FRPI)
La force de résistance patriotique de l'ITURI
(FRPI) est une milice armée et parti politique basée
dans la cité de TCHEYI au sud-ouest de la RDC.
La FRPI a été créé en
novembre 2002 par le groupe ethnique des Lendu de l'ITURI (NGITI)
comme alliée du Front des Nationalistes et
Intégrationnistes Lendu (FNI)
Les Walendu Bindi ( ou Indu) dirigés par leurs
chefs coutumiers, forment ainsi une contrepoids à l'Union des
Patriotes Congolais (UPC) dans le conflit d'Ituri et sont soutenus
par la fraction Force du Renouveau repliée en Ouganda du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie. En Mai 2003, la FRPI
rejoint les Ougandais après une offensive réussie contre
l'UPC et occupe la ville conjointement avec les FNI en mai 2003.
En 2005, la direction de la FRPI passe de Germain
KATANGA, le Leader initial, à Baudouin Adirido, puis au
Général Justin BAMALOKI alias « Cobra
Matata » en 2012. En 2006, 15000 soldats de la FRPI sont
démobilisé suite aux accords de paix. En octobre 2007,
Germain Katanga est arrêté et déféré
devant la Cour Pénale Internationale de la Haye pour
répondre aux accusations de crimes de guerre et des crimes
contre l'humanité. Un autre responsable de ce mouvement, Bernard
KAKADO, a été condamné en 2010 à Bunia
à la prison à vie pour crimes de guerre.
§3. NORD KATANGA
3.1. Maï-Maï Bakata-Katanga/MUTUNGA
La milice Maï-Maï Bakata serait née
suite à l'invasion du pays par le Rassemblement Congolais pour
la Démocratie en 1998. Cette milice a atteint le paroxysme de
ses violences, face à la population civile, suite à
l'évasion spectaculaire du 07/09/2011, en pleine journée,
à côté d'un camps militaire, du Seigneur de Guerre
Gédéon Kyungu Mutanga de la prison centrale de Kasapa,
sans aucune interpellation des services de sécurité commis
à la surveillance de cette dernière. Cette fuite va, sans
nul doute, raviver le sentiment d'invulnérabilité des
Maï-Maï, si bien que quelques semaines seulement après,
les miliciens se réclamant de ce dernier ont lancé des
attaques dans les territoires de Pueto, Manono et de Mituaba.
La situation sécuritaire reste volatile et
complexe dans cette province, en considérant la
multiplicité des acteurs et leurs commenditaires qui se
recrutent parmi les dignitaires du régime de Joseph Kabila et
l'inexistence de revendication légitime. Cette milice du nom de
`Bakata-Katanga » en swahili, et signifiant
littéralement « ceux qui viennent couper le
Katanga » est issue de la déclaration de
l'Indépendance de la Province du Katanga déclarée
par Moïse Tchombe le 11 juillet 1960.46(*)
ü Situation du samedi 23 Mars 2013 à
Lubumbashi, le samedi 23 mars 2013 aux environs de 11 heures, la ville
de Lubumbashi, chef-lieu de la Province du Katanga, était le
théâtre d'une panique généralisée qui
n'a laissé personne indifférente.
En effet, une colonnes des personnes, habillées en
tenues civile, avec des bandelettes de couleurs verte, rouge et
blanche (couleur de leur drapeau) autour de la tête, chantant
provenant de la commune annexe, traversant les communes de Ruashi et
Kapemba jusqu'en plein centre-ville avec une seule
référence le Magasin du commerçant KabongoNgoy en
face de la poste. Une fois en lieu, ils ont fait des
cérémonies avant de hisser leur drapeau après avoir
déchiré celui de la RDC. Les personnes se réclamant
du Mouvement Kata-Katanga, étaient armées pour l'essentiel
d'une lance-roquette, d'une trentaine des fusils AK47, de lances
javelots, des flèches, des lances pierres et des
fétiches.
Le Kata-Katanga est une autre variété du
Congrès Progressiste du Katanga (CPK), mouvement rebelle qui
serait auteur de certains autres attaques comme celles de
l'aéroport international de Luano, en janvier 2011 ayant
occasionné plusieurs morts. En effet, le jeudi 21 mars 2011, un
groupe Bakata-Katanga qui s'étaient évadé de l'ANR,
s'étaient réfugiés dans la ferme nommé
« Beijing » appartenant au Général John
Numbi, après vérification, aucun ordre de les maitriser
n'a été donné. Il y a eu assaut de la ville de
Lubumbashi le samedi 23 mars 2013.
Cependant, plusieurs assaillants interrogés par les
enquêteurs des organisations de la société civile du
Katanga, avaient avoué que leur chef politique Ferdinand
KAZADI NTANDA, Imena Mutombo était en contact régulier avec
le Général John Numbi qui leur fournirait les armes et
munitions ainsi que des stratégies d'attaques. S'agissant de
leurs sources des finances, ils ont aussi reconnu que l'ancien
Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Monsieur MASANGU MULONGO
est l'un de leurs pourvoyeurs. Ils affirment avoir reçu des
nouvelles coupures de billet de banque de 10000 et 20000 Fc à
titre d'encouragement pour les différentes attaques
opérées.47(*)
Dans une autre incursion, des tirs nourris ont
été entendus toute la nuit ce samedi 26 septembre au
Katanga. Selon plusieurs sources, il s'agirait des Maï-Maï
Bakata Katanga qui ont fait une incursion dans la ville. Ces
miliciens sont accompagnés des enfants. La police et
l'armée les ont contenus au niveau de la place de la poste.
Aucun bilan n'a été encore disponible.
Auparavant, une tension vive a été
observée vendredi 25 septembre à la prison centrale de
Kasapa. Les détenues ont incendié plusieurs cellules mais
aussi le bureau administratif de la maison carcérale. La police
est intervenue et pour le temps qui a suivi, on ignore le bilan de
ces incidents à la prison centrale de Kassapa.48(*)
ü Une autre incursion, les FARDC ont communiqué
le dimanche soir par rapport aux attaques des éléments
Bakata-Katanga survenues le même dimanche 14 février
à Lumbubashi.
Dans un communiqué signé par le
porte-parole de l'armée, le Général Major Léon
Richard KASONGA, il faut noter que la ville avait enregistré 16
morts dont 12 rebelles Bakata-Katanga, 3 militaires et un enfant
après l'incursion du dimanche 14 février 2021 à
Lubumbashi.
§4. KASAI-ORIENTAL
4.1. MOUVEMENT POUR LA REVENDICATION
D'ELECTIONS/MRE
Le mouvement pour la revendication des élections du
colonel JOHN TSHIBANGU est né suite à un objectif de
« chasser KABILA du pouvoir et y installer TSHISEKEDI ».
Chef d'état-major en second de la quatrième région
militaire (pour deux Kasaï), le colonel JOHN TSHIBANGU revendiquait le
grade de lieutenant général avant de faire défection des
forces armées de la RDC le jeudi Aout 2012. Ancien des forces
armées zaïroises, JOHN TSHIBANGU est l'un des
« commandos » formés en Israël, dans la lutte
contre le terrorisme. Antiterroriste, il assure avoir pris la résolution
de rompre les bancs avec les FARDC après avoir pris conscience de
l'implication des plus hautes autorités civiles et militaires dans un
projet de « balkanisation » du Congo. Après avoir
parlé du mouvement pour la revendication de la vérité des
urnes, JOHN sera maintenant à la tête d'une
« armée du peuple congolais pour le changement et la
démocratie ». Objectif du mouvement: « chasser
JOSEPH KABILA du pouvoir et installer le président élu ETIENNE
TSHISEKEDI WA MULUMBA ». Voici ses propos face à cet objectif
susmentionné: « le mouvement que je dirige procède
de l'initiative d'un congolais à 100%. Nous espérons que le
personnel politique allait trouver une solution politique aux problèmes
nés après les élections présidentielles
chahutées du 28 novembre 2011, rien a été fait. Nous nous
sommes concerté avec les amis avant de prendre notre décision. La
population congolaise demande un changement. Le 28 novembre dernier, Etienne
TSHISEKEDI WA MULUMBA a été élu président de la
république. Notre objectif est de l'installer à la tête de
l'Etat.49(*)
Ne prétendant pas avoir cartographié tous les
groupes armés actifs de l'Est de la RDC, suite à la dynamique de
leur naissance, nous estimons, par contre, avoir épinglé les plus
grands voire les plus connus et les actifs parmi ces derniers de par leur
influences politiques tant au niveau national qu'au niveau régional et
international.
Cependant, leur nombre étant non exhaustif, signalons
qu'ils sont de deux catégories à savoir : des groupes
armés nationaux (ethniques, ceux des frustrés) et des groupes
armés régionaux (rebellions étrangères) en
quête des ressources, minerais.
CHAPITRE II LA PROLIFERATION
DES GROUPES ARMES
SECTION I NAISSANCE DES
GROUPES ARMES
L'Est de la RDC a commencé à connaître des
situations difficiles d'insécurité depuis les années 1990
avec la création, au Nord-Kivu, des groupes armés à
caractère ethnique, dont l'association hutue appelée MAGRIVI
(Mutuelle des Agriculteurs de Virunga)50(*). Cette association dès
sa création avait des objectifs louables, mais ses dirigeants les
avaient déviés en les orientant dans le tribalisme violent et
radical, en vue de combattre d'autres tribus de la place telles que les Hunde,
les Nande, les Nyanga, les Tembo ; en ce moment ils n'avaient pas
visé les tutsis, étant donné que ces derniers
étaient au pouvoir à Kinshasa à l'époque du
règne de MOBUTU et cela à travers Barthélémy
BISENGIMANA qui était la main droite du Maréchal Mobutu. C'est
ainsi que ces autres tribus non « hutuphones
(Rwandophones) », pour se défendre, ils vont créer leur
auto-défense populaire appelée à l'époque NGILIMA
et actuellement MAI-MAI, et ceci en territoire de Masisi et de Walikale au
Nord-Kivu.
§1 APPARITION EXACERBEE DES
GROUPES ARMES
La plupart des groupes armés actuellement
présents dans l'Est de la RDC sont le résultat direct des
Première (1996-1997) et Deuxième (1998-2003) Guerres du
Congo-Kinshasa et de la période de transition qui s'ensuivit
(2003-2006), se concluant par les élections de 2006. Cependant,
l'origine de nombre des groupes qui se constituèrent pendant ces deux
guerres est plus ancienne. En effet, avant 1996, il est possible de distinguer
trois grandes périodes de mobilisation armée à savoir la
période coloniale, pendant laquelle les exactions des envahisseurs
étrangers entraînèrent une résistance; la
période des rébellions Simba, dans les années 1960, qui
firent suite au processus chaotique d'indépendance et de
décentralisation; et la période des troubles du début des
années 1990, lorsqu'une tentative de démocratisation
bâclée conduisit à une mobilisation ethnique et à
des actes de violence.
§ 2 ACTEURS VISIBLES ET
INVISIBLES DANS LES GROUPES ARMES
Sous Mobutu, l'érosion progressive des services publics
et l'interdiction des partis politiques avaient entraîné la
prolifération des groupes communautaires dans les Kivus. Dans les
années 1990, ce sont ces groupes d'autodéfense communautaire,
appelés « mutuelles », comme déjà
susmentionné, qui furent à l'origine de la mobilisation
électorale et de la formation des partis politiques. Plusieurs de ces
organisations, notamment la Mutuelle des agriculteurs de Virunga (MAGRIVI), une
mutuelle Hutue sous l'égide de Mr Muhozi, lancèrent leurs propres
milices, témoignant ainsi de la nature communautaire de ces premiers
mouvements de mobilisation.
En 1993, des dizaines de milliers de réfugiés
burundais arrivèrent au Sud-Kivu suite à la guerre civile
déclenchée par l'assassinat de Melchior Ndadaye, Président
du pays élu démocratiquement, issu de l'ethnie Hutu. Vint ensuite
le génocide rwandais de 1994, qui poussa 30 000 à 40 000
miliciens Hutus et soldats des Forces armées rwandaises (FAR), dont la
plupart avaient été impliqués dans le génocide,
à franchir la frontière, aux côtés d'un million de
réfugiés civils. Ils apportaient des armes, un esprit de
radicaliste et une mentalité axée sur la polarisation ethnique.
Regroupés dans les camps de réfugiés, ces combattants
commencèrent à lancer des attaques transfrontalières
contre le Rwanda. Cette menace sécuritaire poussa
le gouvernement nouvellement établi à Kigali, en coordination
avec l'Ouganda, l'Angola et d'autres pays de la région, à former
une coalition régionale d'insurgés pour dissoudre les camps de
réfugiés/garnisons dans les Kivus et renverser le
Président Mobutu.
Bien que cela, il est à signaler que les causes de la
prolifération des groupes armés en RDC, et plus
particulièrement à l'est du pays, sont multiples : Elles
sont d'ordre Ethnique, politique, économique, géographique ...
§ 3 GENEALOGIE DES GROUPES
ARMES A L'EST DE LA RDC
La mobilisation armée dans ce qui constitue aujourd'hui
l'Est de la RDC est antérieure au colonialisme. En effet, les
négociants arabo-swahilis qui, pendant la seconde moitié du
XIXème siècle, contrôlaient des grandes parties de l'Est du
Congo créèrent des milices quasi professionnelles pour organiser
des rafles d'esclaves, ce qui entraîna l'organisation d'une
résistance locale. Les tendances expansionnistes du roi rwandais
Rwagubiri dans les années 1890 provoquèrent également une
contre-mobilisation qui se solda par une prolifération de milices
liées aux communautés locales. La fin de l'époque
coloniale connut ensuite certaines formes localisées et
millénaristes de résistance armée visant en
général l'Etat colonial et ses politiques prédatrices de
taxation et de travail forcé. Citons à titre d'exemples la
rébellion Binji-Binji de 1931 au Sud-Kivu, les différentes
révoltes Nyabingi à Rutshuru (1910-1930) et le soulèvement
du Kitawala (inspiré du « Watchtower », les Témoins de
Jéhovah) de 1944 à Walikale.
Ce n'est toutefois qu'à l'indépendance, en 1960,
que la rébellion se propagea à grande échelle. Les
premières années du Congo indépendant virent
l'émergence de rudes rivalités politiques provoquées par
des idéologies concurrentes et une lutte autour de la
décentralisation. Les principales fractures opposèrent les
défenseurs d'un Etat centralisé puissant, regroupés autour
du Premier ministre Patrice Lumumba, aux fédéralistes
représentés par le Président Joseph Kasavubu. Petit
à petit, les partisans de l'unitarisme devinrent ouvertement
anti-impérialistes et les fédéralistes furent
perçus comme favorables aux puissances occidentales.
Mais cette dichotomie fondamentale masque la fragmentation qui
caractérisa la politique de l'après-indépendance, des
dizaines de partis surgissant dans ce nouvel espace politique, souvent en
défendant des programmes très localisés et en
bénéficiant d'un soutien ethnique bien défini. Le Kivu ne
dérogea pas à cette règle: entre 1960 et 1965, cette
province sombra dans le chaos, et les affiliations ethniques
s'imbriquèrent dans ou prirent le pas sur les clivages politiques et
autres, caractéristique de la politique congolaise qui perdure
aujourd'hui51(*).
Ces clivages imbriqués furent manifestes lors de la
principale rébellion qui éclata dans les Kivus (Nord et Sud)
après l'indépendance. Dans le territoire d'Uvira, au Sud-Kivu, le
politicien radical Musa Marandura lança un mouvement de protestation
contre le gouvernement central et les chefs coutumiers locaux, qu'il
considérait comme des conservateurs au service de l'impérialisme
occidental. Pour obtenir un appui, Marandura, dont les principaux partisans
étaient issus de la communauté Fulero, commença
également à faire campagne contre les Rundi, la communauté
voisine, affirmant que comme ils avaient émigré du Burundi, ils
n'avaient pas droit au pouvoir coutumier. Une dynamique similaire apparut dans
les montagnes des Hauts-Plateaux qui dominent l'Uvira, où des rebelles
de la communauté Bembé combattirent les milices Banyamulenge
alliées aux forces gouvernementales, perçues comme des immigrants
venus du Rwanda. Ainsi, les projets politiques nationaux et locaux
commencèrent à se chevaucher, se renforçant
mutuellement.
Au Nord-Kivu, dans les années qui suivirent
l'indépendance, les considérations politiques d'envergure
nationale et internationale furent reléguées au second plan par
les antagonismes ethniques locaux. La « guerre Kinyarwanda », qui
progressa par coups entre 1962 et 1965, opposa les Hutus et les Tutsis, venus
du Rwanda pendant ou juste après la période coloniale, aux
populations Hunde, Tembo et Nyanga. Ces immigrants, qui représentaient
désormais la majorité démographique de certaines
régions des territoires de Masisi et de Rutshuru, aux côtés
des populations hutuphones qui vivaient déjà dans ces
régions avant la colonisation, se virent refuser l'accès au
pouvoir coutumier. Etant donné que les élections leur
permettraient de transformer leur poids démographique en un
véritable pouvoir politique, l'introduction de la démocratie et
la refonte simultanée des frontières provinciales conduisirent
à une escalade des tensions. On tenta de priver ce groupe de ses droits
de représentation, mais cela provoqua de rudes combats avant les
élections de 1965 qui laissèrent un souvenir amer parmi toutes
les parties52(*).
Pendant cette période, l'ouverture de l'espace
politique et la concurrence électorale alimentèrent une violente
mobilisation, en partie révélatrice des manipulations des
politiciens qui apportèrent l'organisation et les fonds
nécessaires pour transformer les griefs locaux en violence. Sous
l'influence de révolutionnaires nationaux et internationaux comme «
Che » Guevara, certaines de ces violences prirent la forme d'une
rébellion. Si, par exemple, Marandura était parvenu à
déclencher des protestations au niveau local, ce n'est qu'une fois que
les représentants du révolutionnaire Conseil national de
libération (CNL) prirent le contrôle et se mirent à
organiser les manifestations sous une forme militaire que ce mouvement
populaire se transforma en rébellion53(*). Les soulèvements de la
période post indépendance furent certes intenses, mais de courte
durée. Joseph-Désiré Mobutu, après avoir
renversé le gouvernement élu en 1965, réussit à
réprimer les insurrections dans les Kivus, même si des poches de
résistance persistèrent à Fizi (Sud-Kivu) et dans la
région de Ruwenzori (Nord-Kivu). Cependant, avant de retrouver sa
suprématie coercitive, Mobutu dut attendre l'aide de mercenaires
étrangers et un généreux soutien militaire pour pouvoir
redresser l'Armée nationale congolaise (ANC), fort fragile, notamment
une aide aérienne américaine. L'instauration par Mobutu d'un
régime à parti unique et le développement d'un
réseau de clientélisme présidentiel marqué, qui
dominèrent à la fois l'administration et des composants cruciaux
de l'appareil sécuritaire, eurent pour effet d'empêcher une
véritable mobilisation armée pendant près de trois
décennies.
§ 4 PROLIFERATION OU
CANSERISATION DES GROUPES ARMES
En raison de la prolifération de petits groupes
armés et de la disparition des mouvements rebelles de plus grande
ampleur, la configuration des groupes armés dans l'Est du Congo est de
plus en plus fragmentée. Cette fragmentation résulte de la
conjugaison de plusieurs facteurs, à savoir l'implication croissante
d'acteurs politiques au niveau micro-local dans la politique
militarisée, la volatilité de la dynamique des conflits locaux,
et le recours à des politiques militaires contre-productives, notamment
à des opérations militaires. Depuis la fin de
l'intégration globale des groupes rebelles dans l'armée nationale
congolaise, les opérations militaires représentent la
stratégie de prédilection pour lutter contre les groupes
armés. Ces opérations militaires ne s'inscrivent pas dans le
cadre de démarches politiques plus larges visant à convaincre les
groupes armés de déposer les armes. Il est impératif de
concevoir des politiques axées principalement sur les out de la
dynamique des conflits. Groupes armés à proprement parler ainsi
que sur leurs réseaux de soutien politico- économique, et de
compléter ces politiques par une réforme de l'armée et des
mesures pour venir à bout de la dynamisation des conflits.54(*)
Après la défaite militaire de la
rébellion du M23 en novembre 2013, la mobilisation armée s'est
poursuivie à un rythme effréné dans l'est de la
République démocratique du Congo. Malgré cette
défaite, peu des militaires constituent la principale stratégie
de stabilisation. Il est par conséquent impératif
d'élaborer des politiques alternatives qui, non seulement cherchent
à convaincre les groupes armés de déposer les armes, mais
qui se penchent également sur leurs réseaux de soutien politique
et économique au sens large. Comment expliquer la prolifération
des groupes armés ? L'apparition récente d'une multitude de
petits groupes armés peut s'expliquer par la conjugaison de trois
facteurs : premièrement, l'implication croissante d'acteurs politiques
au niveau micro-local dans la mobilisation armée, entraînant une
«démocratisation » de la politique militarisée ;
deuxièmement, la volatilité permanente de la dynamique des
conflits locaux ; et troisièmement, le recours à des politiques
militaires contre-production.
1. La « démocratisation » de la
politique militarisée55(*)
Pendant la première décennie qui a suivi la
Seconde Guerre du Congo (1998-2003), ce sont principalement les élites
nationales et provinciales qui ont été l'élément
moteur décisif de la nouvelle mobilisation armée, en lien avec
des acteurs régionaux. Une insatisfaction face aux développements
qui ont suivi la conclusion des accords souvent imputable à une baisse
de leur pouvoir, de leur statut et de leurs revenus a poussé de nombreux
chefs militaires ainsi que des décideurs politiques et des hommes
d'affaires alliés à refuser de déposer les armes ou
à créer de nouveaux groupes armés. En parallèle,
affirmant représenter les communautés dont ils étaient
originaires, ces entrepreneurs politico-militaires ont fait valoir des griefs
irrésolus, tels que l'insécurité permanente et les
conflits relatifs au territoire, à l'identité, à
l'autorité locale et aux ressources. En raison d'interdépendances
entre, d'une part, la concurrence inter-élites et, d'autre part, les
conflits entre et au sein des communautés, la mobilisation armée
d'un groupe a souvent favorisé la mobilisation d'autres groupes qui
craignaient de se retrouver comparativement désavantagés. Cette
logique est à rapprocher du dilemme de sécurité, qui
signifie que des groupes et des élites renforcent leur position
militaire lorsqu'ils se sentent menacés ou dominés.
Pour les acteurs politiques, l'instauration de liens avec les
groupes armés présente de nombreux avantages.
Premièrement, elle renforce leur pouvoir au sein de leur
circonscription. Elle leur permet d'accroître leur influence sur les
autorités locales, mais elle leur confère aussi un avantage dans
les conflits et dans le cadre de la compétition électorale et
économique. En outre, l'établissement de liens avec des groupes
armés permet aux acteurs politiques d'accroître leur soutien
populaire, surtout lorsque ces groupes armés sont perçus comme
protégeant les intérêts et la sécurité des
communautés. Une position de pouvoir renforcée au niveau local
peut ainsi se traduire par un accès accru aux cercles du pouvoir
provinciaux et nationaux. Grâce à l'influence qu'ils exercent sur
les groupes armés et à leur capacité à mobiliser
des partisans à l'échelon local, les politiciens et les hommes
d'affaires deviennent des personnalités avec lesquelles il faut compter.
Les individus au pouvoir se retrouvent donc contraints de s'assurer du concours
de ces groupes pour éviter qu'ils ne provoquent une
insécurité et qu'ils n'agissent contre leurs
intérêts. Ces dernières années, cependant, les
avantages associés à l'établissement de relations avec des
groupes armés du moins dans l'arène politique nationale semblent
avoir progressivement diminué. Ce type de collaboration ne garantit plus
systématiquement que l'on obtienne un poste de haut niveau au sein de
l'appareil politico-administratif ou des services de sécurité.
Néanmoins, au niveau provincial et local, la manipulation des groupes
armés continue de produire des résultats. Par conséquent,
un éventail toujours plus large d'acteurs politiques adopte cette
stratégie, phénomène que l'on peut qualifier de «
démocratisation » de la politique militarisée.
Il est de plus en plus fréquent que l'activité
des groupes armés soit nourrie par des chefs coutumiers puissants,
d'autres autorités locales, des ministres et des députés
provinciaux, des candidats malheureux des candidats aux élections qui
n'arrivent pas à obtenir suffisamment de voix, des chefs de moyennes
entreprises ou des commandants de rang intermédiaire. Cette «
démocratisation » de la politique militarisée souligne la
fragilité relative du centre politique Kinshasa étant incapable
de contrôler la myriade de réseaux du pouvoir concurrentiels
dispersée à travers tout le pays. Mais il faut avouer qu'elle
n'est guère incitée à y veiller, la fragmentation
politique désamorçant et réduisant les menaces auxquelles
le régime est confronté. En outre, les liens entre les
élites nationales et leur base de soutien au niveau local sont parfois
fragiles. Résultat : les entrepreneurs politico-militaires d'un niveau
inférieur ont à leur disposition un espace de plus en plus large,
et parfois, les groupes armés se fragmentent lorsque les commandants,
une fois privés de l'autorité et des ressources que leur
procuraient les élites nationales, ne parviennent pas à maintenir
une cohérence au niveau local.
2. Volatilité de la dynamique des conflits
locaux56(*)
Au cours des deux dernières décennies, le
désamorçage de la dynamique des conflits locaux dans l'Est du
Congo n'a guère avancé. Ainsi, une multitude de conflits, souvent
liés aux problématiques que sont l'autorité locale,
l'identité et l'accès à la terre et aux autres ressources
naturelles, continuent d'engendrer un regain de volatilité. Par
ailleurs, la capacité à régler les conflits n'a pas
beaucoup évolué. Les cadres réglementaires et juridiques
existants sont en effet ambigus, ne sont pas appliqués, ou sont mal
harmonisés. Qui plus est, la capacité des autorités
civiles en matière d'application des lois est mise à mal tant par
les hommes forts militaires que par une faible légitimité. Les
mécanismes alternatifs de résolution des litiges financés
par les bailleurs de fonds n'ont ni réussi à compenser ce
déficit ni à résoudre les dossiers bloqués par les
intérêts des élites et l'implication d'acteurs
armés. La dynamique des conflits contribue à une mobilisation
armée initiée ou soutenue par les acteurs politiques locaux, ce
qui incite les gens à prendre les armes ou leur permet de justifier leur
décision de le faire. Pour leur part, les groupes armés essaient
d'exploiter ces conflits et de leur donner de l'ampleur afin de mobiliser un
soutien populaire et parmi les élites, souvent tout en affirmant qu'ils
représentent les intérêts de telle partie au conflit et de
ses réseaux au sens large. Ces comportements entraînent une
militarisation profonde du mécanisme de règlement des litiges,
leur résolution n'en devenant que plus difficile. Lorsqu'une partie
à un litige se sert d'acteurs armés pour renforcer sa position,
ses concurrents se sentent contraints d'en faire autant. En raison de la
multitude d'acteurs armés susceptibles d'être présents dans
une même zone qu'il s'agisse d'autres groupes armés ou
d'unités de l'armée, on a rarement du mal à se faire des
alliés armés. Il en résulte des interactions complexes
entre la présence de multiples factions armées et l'existence de
multiples conflits locaux, dont les entrepreneurs politico-militaires locaux
sont l'élément central.
3. Des politiques militaires contre-productives57(*)
Les politiques adoptées jusqu'à présent
pour venir à bout des groupes armés n'ont pas réussi
à empêcher leur prolifération. Elles ont même
été contre-productives. Précédemment, l'un des
principaux moyens de convaincre les groupes armés congolais de
déposer les armes avait consisté à négocier leur
intégration dans les Forces armées de la République
démocratique du Congo (FARDC). Dans ce cadre, des représentants
du gouvernement, souvent des officiers FARDC et des politiciens, ouvraient des
négociations secrètes avec les dirigeants des groupes
armés concernant les modalités de leur intégration. Ces
modalités concernaient, dans la plupart des cas, l'obtention de grades
et de postes au sein des FARDC, un versement en espèces et d'autres
formes de paiement informel et, dans certains cas, une garantie de ne pas
redéployer les troupes dans des zones éloignées de leur
ancien fief.
Aux groupes armés qui avaient un agenda politique, on
promettait parfois de répondre à leurs revendications politiques,
même si celles-ci n'apparaissaient pas forcément dans les accords
écrits. Il était d'ailleurs rare que revendications soient
écoutées, les différentes parties s'accusant alors de ce
que les modalités de l'accord avaient été bafouées.
Le fait de promettre des grades et des postes élevés aux chefs
des groupes armés et de leur conférer une impunité pour
leurs crimes passés en a incité d'autres à prendre les
armes. En outre, il est arrivé que des officiers intégrés
désertent de nouveau s'ils jugeaient que les traitements qu'ils avaient
perçus étaient décevants, s'ils craignaient d'être
persécutés ou si l'on cherchait finalement à les
redéployer loin de leur ancien fief. Dans d'autres cas, seuls les
principaux chefs des groupes armés ont été
intégrés dans l'armée, les troupes continuant
d'opérer sous les ordres de différents commandants. Ainsi, la
politique axée sur des négociations et une intégration
dans l'armée n'a que rarement réussi à éliminer
définitivement les groupes armés.
Ce phénomène s'est accompagné d'une
baisse de l'activité minière et d'une hausse des tensions dans le
secteur minier artisanal moteur clé de l'économie dans l'est du
Congo en raison de la chute vertigineuse du prix des matières
premières, de la présence croissante du secteur minier industriel
et de changements au niveau du cadre réglementaire. La conjugaison de
ces différents facteurs a entraîné un élan
spontané vers la fragmentation. De plus en plus de petits groupes
armés ont aggravé le climat d'insécurité et les
conflits locaux, lesquels ont nourri une nouvelle vague de mobilisation
armée notamment en raison de scissions au sein des groupes armés
existants et une militarisation des conflits locaux encore plus forte.
Malgré le peu de réussite qu'ont connu les opérations
militaires dans la lutte contre la mobilisation armée, le gouvernement a
continué d'y recourir avec vigueur. Le gouvernement de Kinshasa, face
à l'échec de plusieurs processus de négociation et
d'intégration menés en 2012 et 2013, a décidé de
mettre un terme à l'intégration globale des groupes armés
au sein des FARDC. Les combattants rebelles peuvent encore aujourd'hui
être intégrés dans l'armée, mais à titre
individuel et seulement après avoir suivi une formation dans les bases
militaires de Kamina ou de Kitona.58(*)
Ceux qui souhaitent regagner la vie civile peuvent, en
théorie, passer par un nouveau programme de désarmement,
démobilisation et réintégration (DDR) annoncé en
décembre 2013. Cependant, le gouvernement n'ayant pas réussi
à mobiliser les fonds et à instaurer les structures
organisationnelles nécessaires, la mise en oeuvre de ce plan a
été lente.9 Entre-temps, les opérations Sokola «
Nettoyer » I et II, lancées en 2014 et 2015 contre les mouvements
rebelles étrangers des FDLR et des Allied Democratic Forces (ADF, Forces
démocratiques alliées), ont accentué la volatilité
et la fragmentation, d'autant plus que ces groupes sont profondément
ancrés dans la politique locale. Implications au niveau des politiques
La présence d'une multitude de groupes armés dans l'Est du Congo,
devenus compétitifs et concurrentiels dans une série d'alliances
et de contre-alliances, a provoqué une profonde instabilité. Tout
d'abord, elle gêne l'identification des auteurs de violations dans
certains contextes, il est de plus en plus difficile d'attribuer les
atrocités et les violations à un groupe particulier. Il en
résulte un climat d'impunité et d'incertitude.
Ensuite, les populations se sentent de plus en plus prises au
piège entre des factions armées concurrentielles, se faisant
accuser de collaborer avec tel ou tel groupe et se voyant infliger une punition
en conséquence. En outre, dans des contextes extrêmement
fragmentés, chaque événement qui affecte la dynamique du
conflit et les constellations du pouvoir local, par exemple les
opérations militaires, déclenche une réaction en
chaîne qui peut facilement déraper. Puisque plusieurs dilemmes
d'ordre sécuritaire sont imbriqués, la montée en puissance
ou l'affaiblissement d'une faction est susceptible d'inviter les groupes
concurrents à démontrer leur force. Cela a une forte incidence
sur les opérations militaires. Celles-ci ne visent
généralement qu'un groupe particulier, et il est rare que les
FARDC parviennent à instaurer un contrôle et une
sécurité efficaces. Par conséquent, ces opérations
ne contribuent souvent qu'à légèrement secouer le
kaléidoscope des groupes armés, sans réduire leur
influence ou leur nombre.
Pour résumer, la lutte contre la prolifération
des groupes armés dans l'est du Congo présente un
véritable défi et exige une démarche de longue haleine.
Une première étape, tant pour le gouvernement congolais que pour
les acteurs internationaux, pourrait consister à élaborer de
nouvelles politiques axées spécifiquement sur les groupes
armés eux-mêmes. En effet, hormis des opérations militaires
relativement ponctuelles, il n'existe pas à l'heure actuelle de
politique globale visant à convaincre les groupes armés de
déposer les armes. Ceux d'entre eux qui seraient disposés
à négocier leur reddition ne savent toujours pas
précisément quelles conditions et quelles perspectives leur
seront proposées. On constate également que trop rares sont les
efforts destinés à lutter contre la problématique des
élites politiques et économiques qui nourrissent la mobilisation
armée qu'il s'agisse d'exiger d'elles qu'elles rendent directement
compte de leurs actes, d'entraver leurs opérations ou de les convaincre
de changer de comportement en les soumettant à des pressions d'ordre
social et moral. Pourtant, toute mesure de lutte contre la mobilisation qui ne
se rapprocherait pas de ces élites a peu de chances d'être
durable.
SECTION II CAUSES DE LA
PROLIFERATION DES GROUPES ARMES
§ 1 CAUSES D'ORDRE
ETHNIQUE
C'est à partir de l'année 1992 que ce mouvement
NGILIMA d'auto-défense populaire commença aussi ses
opérations contre la philosophie de MAGRIVI constituée en
majorité des hutus dans les territoires de Masisi, Lubero et Rutshuru,
sans tenir compte de tutsis ou de hutus. Ces derniers ont attaqué tout
le monde qui parlait le kihutu (soi-disant kinyarwanda). La cause majeure de
ces conflits était l'accession à la terre; les hutus et les
tutsis étant considérés comme étant des
immigrés par ces autres tribus autochtones du Nord-Kivu, lesquelles ne
voulaient pas que ces « Rwandophones » occupent des grands
terrains comme propriétaires mais comme locataires en payant les
redevances coutumières comme cela est de stricte application sur toute
l'étendue de notre pays, en respectant le principe coutumier qui dit
que : « le sol ne se vend pas, mais il se
loue ». Ces conflits ont
dégénéré jusqu'à pousser les tutsi à
quitter la RDC, le Zaïre à l'époque pour aller se rallier
à la rébellion de KAGAME contre le régime de Kigali sous
le règne du feu président Juvénal HABYARIMANA à
l'époque, qui fut assassiné dans son avion en provenance de la
Tanzanie, dans une réunion avec les responsables de la rébellion
de l'APR, actuellement au pouvoir à Kigali, et ceci en 1994.
Cet assassinat fut à la base du génocide au
Rwanda et par conséquent des violents combats ont suivi, menés
par l'APR (Armée Patriotique du Rwanda) appuyés par le
régime de Yoweri MUSEVENI actuellement au pouvoir en Ouganda, contre le
régime hutu rwandais de HABYARIMANA qui était au pouvoir.
Grâce à cet appui ougandais, L'APR fut en mesure de pouvoir
chasser ce régime hutu qui était au pouvoir au Rwanda. Ces hutus
se sont réfugiés tous à l'Est de la RDC, l'ancien
ZAÏRE, précisément dans les deux Kivu, le Nord et le Sud
Kivu, c'était alors le début de la présence des groupes
armés étrangers en RDC, étant donné que ces
militaires hutus ont franchi la frontière avec leurs armes et
munitions.
En même temps, ces groupes NGILIMA créés
par les autochtones « non rwandophones » du Nord-Kivu,
actuellement appelés MAÏ-MAÏ, étaient encore dans les
maquis en territoires de Masisi, Lubero et Rutshuru. Ils s'attaquaient aux
autochtones hutusqui, après avoir créé leur mouvement
tribalo-ethnique MAGRIVI, et après avoir allumé le feu, n'avaient
plus été en mesure de l'éteindre. C'est ainsi qu'ils
furent refoulés par ces NGILIMA partout dans les territoires de Masisi
et Lubero. Ils sont allés de Rutshuru vers Kinyandonyi à plus de
20 Kms vers l'Est du territoire dans une agglomération appelée
Nyongera. Plus des 10 000 hutus congolais furent massacrés dans ce camp
des déplacés au même moment que les hutus rwandais qui
étaient amassés au nord et au sud de la ville de GOMA, dans les
localités de Kibumba, Katale, Kahindo et Kalengera, ici c'est dans le
Nord de GOMA et dans la localité de Mugunga au sud de la ville de
Goma59(*). Constatons en bref que les conflits terriens, le
tribalisme, la guerre au Rwanda de 1994, la guerre de libération du
Congo de 1996 et celle de rectification du RCD de 1998, que ces situations sont
à la base de tous les maux que la RDC en général, et la
partie Est en particulier est en train de connaître jusqu'à nos
jours.
§ 2 CAUSES D'ORDRE
ECONOMIQUE
Les Kivu, à l'instar de l'ensemble de la RDC, sont
l'illustration exemplaire de la « bénédiction des
matières premières » dénoncée par maintes ONG.
La guerre, l'exploitation des ressources naturelles et la corruption s'y
auto-entretiennent. Le secteur minier des Kivu a été
dominé par la production de cassitérite, jusqu'à
l'effondrement du marché de l'étain en 1985. Un brutal regain
d'activité minière a suivi l'explosion de la demande mondiale de
tantale60(*)à la fin des années 1990. Ce
métal se trouve en effet en abondance dans le sous-sol des Kivu sous la
forme d'un minerai composite, le colombo tantalite, en abrégé
coltan61(*). Il se trouve que la fièvre du coltan a
correspondu à la période d'occupation des Kivu par les militaires
rwandais, ougandais et burundais, période durant laquelle toutes les
ressources naturelles, bois, or, coltan ont fait l'objet d'un pillage
systématique, dénoncé à partir de 2001 par un
groupe d'experts mandatés par l'ONU62(*).
Vendu à 80$ le kilo à l'exportation en janvier
2000, il atteint 800$ en décembre la même année. Les
rebelles du RCD-Goma flairent alors l'aubaine. Le groupe armé
décréta un monopole sur l'exportation du coltan et imposa une
taxe de 10$ par kilo. Par la suite, le RCD refusa de traiter avec les comptoirs
qui ne pouvaient lui fournir plus de 5 tonnes par mois. Rapidement, le
marché tomba entre les mains de la seule Société
minière des Grands lacs (SOMIGL). En quelques mois, elle pouvait
revendre 236 tonnes soit 2,36 millions de dollars au seul profit du
RCD-Goma63(*). Privés de revenus, les anciens exportateurs
se démenèrent pour attirer l'attention de l'opinion publique
mondiale en jouant sur le sort des gorilles des Kivu.
Mais il n'y avait pas que le coltan. Il y avait
également l'or, le diamant, le bois ou le café qui ont
constitué les ressources du conflit. Et surtout, le Rwanda et l'Ouganda
contrôlaient les recettes commerciales et fiscales
générées dans les territoires occupés par les
rebelles qu'ils soutenaient. Cependant, bien que partenaires dans l'agression
de la RDC à travers leurs armées respectives et les groupes
armés qu'ils soutenaient, le Rwanda et l'Ouganda se sont
révélés des rivaux lorsqu'il s'agissait de contrôler
les rebelles et d'exploiter les richesses congolaises64(*).
En mars 2001, le WWF (World Wildlife Fund ou le Fond Mondial
pour la Nature) et l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la
Nature), relayés par l'acteur américain Leonardo Dicaprio,
appelaient la communauté internationale à suspendre ses achats de
coltan RD-Congolais. Au même moment, un rapport de l'ONU
dénonçait le pillage illégal des ressources naturelles du
pays. Ce premier rapport en appellera d'autres élaborés par un
panel d'experts sur les ressources naturelles. Des entreprises comme Nokia et
Motorola demandèrent alors à leurs fournisseurs de ne plus
s'approvisionner au Congo-Kinshasa mais de se tourner vers le Canada, le
Brésil et l'Australie qui disposent aussi de coltan plus cher et moins
riche en tantale. Le cours de minerai s'effondrait de 2000$ (décembre
2000) à 330$ le kilo (Avril 2001)65(*).
Ces rapports, des campagnes internationales de
dénonciation du pillage des ressources naturelles pour financer la
violence armée ainsi que l'insécurité dans l'Est ont
découragé toutes formes d'investissements formels dans
l'économie minière des Kivu. L'extraction et l'exploitation sont
restées informelles et artisanales, contrôlées pour la
plupart par des groupes armés.
C'est dans ce contexte économique que se
négocièrent les accords de Lusaka. Or, tout l'Est de la RDC est
commercialement connecté aux ports kenyan de Mombassa et tanzanien de
Dar-es-Salaam. Les flux transitent par le Burundi, l'Ouganda et le Rwanda qui,
au passage, prélèvent sinon les exportent comme productions
nationales. Ces pays ont tiré un profit géopolitique des
avantages économiques que leur procuraient leurs appuis aux groupes
armés (principalement les différentes rébellions soutenues
par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda) ou leur positionnement dans les
réseaux d'acheminement de ces flux pour l'exportation. Ainsi ces
rebelles contrôlant des zones minières et les zones d'exploitation
du bois ont pu peser dans les négociations pour obtenir des positions de
pouvoir. Le revenu des ressources pillées représentaient 280
millions de dollars US66(*). Quant aux évaluations financières,
elles représentaient ½ milliard de dollars US67(*).
Forts de ce pouvoir économique, leurs parrains quant à eux, ont
pesé de tout ce poids sur la Conférence Internationale dans la
Région des Grands Lacs (CIRGL) qu'ils ont politiquement
contrôlée. Les accords de paix et la mise en place d'un
secrétariat exécutif de la CIRGL à Bujumbura n'ont pas
empêché l'insécurité et le soutien de ces pays
à des groupes armés. Au contraire, les rébellions du CNDP
de Laurent Nkunda (2007-2009) et du M23 (2012-2013) ont vu le jour dans le
Nord-Kivu et se sont organisés avec les appuis du Rwanda et de l'Ouganda
accusés de parrains.
En plus de la société publique,
Gécamines, une centaine d'entreprises minières exploitent des
gisements miniers du Katanga : Tenke Fungurume Mining (TFM) exploite une des
grandes réserves du Cobalt avec un investissement de près de 2
milliards de US$, Chemical of Africa (Chemaf) basée notamment à
Lubumbashi et Kolwezi, exporte les minerais à 99% de teneur de cuivre et
de cobalt. Plusieurs petites entreprises minières détenues par
des Indiens, des Israéliens ou des Chinois exploitent des milliers des
carrés miniers.
Cependant, l'économie minière est très
réactive au marché mondial. Les cours du tantale dont les Kivu ne
sont qu'un petit producteur en comparaison notamment à l'Australie, se
sont effondrés après l'éclatement de la bulle
spéculative en 2000. En revanche, le minerai d'étain est
aujourd'hui fortement réévalué. Les creuseurs, les
négociants et les comptoirs d'achat, acteurs locaux d'une
activité essentiellement artisanale s'adaptent aux évolutions
d'un marché dominé par quelques grands courtiers internationaux
et industriels nord-américains, européens et asiatiques. Pour Global Witness, « la situation actuelle dans
l'Est de la RDC illustre le fait que l'on ne s'attaque pas, à
l'échelle internationale, aux liens entre le conflit armé et le
commerce mondial des ressources naturelles68(*) ».
L'économie minière s'articule étroitement
avec la guerre et l'insécurité. Tous les acteurs du conflit
participent au pillage des ressources, soit pour financer l'achat d'armes, soit
pour des raisons d'enrichissement personnel. Le premier groupe d'experts de
l'ONU avait déjà mis en évidence le fait que
l'exploitation des ressources naturelles, de moyen de financement du conflit en
était devenue la finalité, et donc la cause de sa
perpétuation. Les rapports, jusqu'à celui remis le 12
décembre 2008 au Conseil de Sécurité, ne sont rendus que
partiellement publics car la dénonciation nominale des acteurs,
notamment des proches de Chefs d'Etat, est politiquement délicate. Mais
ils sont suffisamment explicites pour confirmer que l'on est toujours dans le
même schéma d'exploitation illicite qui, au fond, satisfait tous
les acteurs. Une enquête réalisée en juillet-août
2008 par Global Witness aboutit aux mêmes conclusions : « tous
les groupes militaires sont impliqués dans l'exploitation illicite des
ressources minières ».
Le dernier rapport du groupe d'experts donne des
précisions quant au partage de facto des territoires miniers entre les
groupes armés illégaux, mais aussi les militaires des FARDC. Les
FDLR détiennent les positions les plus importantes; ils comptent parmi
eux des grands commerçants qui négocient avec les comptoirs de
vente ayant pignon sur rue, y compris au Rwanda.
Plusieurs brigades des FARDC ne sont pas en reste et tirent profit de
l'exploitation minière, conjointement avec les FDLR ou le PARECO. Pour
ne donner qu'un exemple, les FDLR contrôlent l'exploitation
minière artisanale dans le parc national de Kahuzi-Biéga; la
production est évacuée par l'aérodrome de Lulingu sous
contrôle de la 18e brigade des FARDC. Les acheteurs à
Goma et Bukavu sont parfaitement au fait de la provenance de ces minerais
(cassitérite, coltan), d'autant plus qu'ils préfinancent souvent
les négociants qui, eux, sont au contact direct des groupes armés
contrôlant la production. L'opacité des réseaux de
commercialisation arrange beaucoup de monde. Les circuits de l'or sont
particulièrement opaques, les activités illégales
profitant aux groupes armés, aux commerçants, aux transporteurs,
aux douaniers, etc. avant que l'or s'envole pour Dubaï, désormais
sa destination de prédilection.69(*)
Dans un contexte d'anomie généralisée, la
seule loi qui prévale sur le terrain est celle de la kalachnikov. Mais
si le conflit perdure c'est en grande partie par ce que beaucoup d'acteurs
extérieurs y trouvent leurs intérêts. Pour le Rwanda, la
perpétuation de la confusion aux Kivu favorise son entreprise de
peuplement, ses positions économiques dans la commercialisation des
ressources minières et son influence politique. Pour les multinationales
et plus généralement toutes les entreprises mondialisées,
les productions extraites du sous-sol des Kivu par une multitude de creuseurs
misérables sont une aubaine car mises sur le marché à vil
prix, elles permettent des bénéfices considérables tout au
long d'une chaîne de commercialisation où les activités
réputées licites frayent sans vergogne avec le monde obscur de
l'illicite.
§3. CAUSES D'ORDRE
GEOPOLITIQUE ET STRATEGIQUE
La guerre qui sévit en République
Démocratique du Congo, et ses horreurs, sont souvent
présentées comme l'échec du président Kabila et de
la communauté internationale. Il s'agit, en réalité, d'une
réussite éclatante d'une stratégie dont le Congo et les
Congolais sont la cible. Le dernier ouvrage de l'analyste des questions
géopolitiques Patrick Mbeko : « Stratégie
du chaos et du mensonge », en donne une remarquable
démonstration. L'auteur analyse les enjeux qui se trament
derrière les souffrances des Congolais depuis l'acquisition du pays par
le Roi des Belges Léopold II, en 1885, jusqu'à sa mise sous
tutelle actuelle, par les milieux d'affaires occidentaux derrière le
triumvirat (3K) Kaguta-Kagame-Kabila et la MONUSCO.70(*)
Lorsqu'on jette un coup d'oeil sur l'holocauste qui se
déroule au Congo, avec ses millions de morts, les clichés des
reportages sur l'Afrique sont qu'il s'agit de conflits entre tribus africaines
au « Coeur des ténèbres ». Patrick Mbeko, qui
coécrit l'ouvrage avec la personne d'Honoré Ngbanda71(*), va
droit au coeur des enjeux et conséquences de la guerre. A l'appui des
enquêtes des Nations-Unies, il démontre que l'instabilité
chronique à laquelle nous assistons est entretenue à dessein. Il
s'agit d'une politique de chaos sciemment organisée qui a pour objectif
d'affaiblir durablement le pays, d'en faire un non-Etat, réduit au
simple rôle de coffre-fort où les groupes financiers et les
élites occidentales puisent d'immenses richesses naturelles sans
être importunés. Il s'agit de la mise en pratique de la
théorie longuement murie du « chaos constructeur »,
chère aux stratèges américains.
Dans une région riche et convoitée, on choisit
d'abord un Etat pivot72(*). Ensuite, à partir de cet Etat, on provoque et
on entretient les conflits. On encourage les viols, on occasionne les
déplacements des populations, on génère la famine, des
maladies, bref, on engendre une atmosphère de désolation. De ce
chaos doit émerger un ordre nouveau reposant sur l'anéantissement
des peuples et permettant à la minorité des
privilégiés constituant le 1% de maintenir de leur vie73(*).
Toutes les guerres qui se produisent au Congo ont pour enjeu le contrôle
des matières premières, dont les riches gisements miniers du
pays74(*). Pour entretenir durablement le chaos, les «
stratèges » commencent par remporter la bataille de l'information.
Dans le cas du Congo, le contrôle de l'information se traduit par une
gigantesque masse des désinformations destinées à
dissimuler, non seulement les vrais enjeux de la guerre, mais surtout les
personnalités et les multinationales qui se procurent, derrière
le chaos entretenu, des profits faramineux.
Alors, les stratégies envisagées autre fois pour
neutraliser les groupes armes à l'est du pays pour et y instaurer la
paix ayant échouées, c'est comme ça que nous sommes en
train d'assister à une autre stratégie envisagée par le
nouveau chef de l'Etat congolais en la personne de Félix TSHISEKEDI,
qui, lors de son discours avec son homologue Kenyan avait je cite :
« tous ceux qui pensent que nous ne faisons rien pour la guerre
à l'Est du pays, et qui sont impliqués, je leur demande de se
retirer ; et leur informe que l'attaque que nous allons entamée,
sera pitoyable »
C'est dans cette optique que le chef de l'Etat va
décréter un état de siège, afin de pouvoir
neutraliser les malfrats qui sont manipulés pour semer des troubles
à l'Est de la RDC.
La classe politique ayant compris que tous nous sommes
congolais quelques-uns d'entre eux, c'est la raison qui a poussé le
nouveau président de l'assemblée nationale BOSO qui s'est
adressé plus particulièrement aux élus nationaux
impliqués dans les atrocités qui se commettent à l'est du
pays de se retirer.
Les anciens présidents du sénat et de
l'assemblée nationale de notre pays ne sont pas restés
indifférents face à la communication du chef de l'Etat, ils ont
déclarés être derrière le chef de l'Etat et
déterminé à pouvoir triompher pour que la paix soit
instaurée à l'est du pays.
SECTION III LES ACTIVITES,
LE MODUS-OPERANDI DES GROUPES ARMES
§ 1 TUERIE
La tuerie à l'Est du pays fait Etat d'un grand nombre
des personnes tuées, dont les hommes, les femmes et les enfants. C'est
une situation déplorable et inquiétante que déplore la
communauté de l'Est en particulier et du Congo en
général.
Cette région du nord de l'Ituri a renoué avec
les violences depuis fin 2017. Plus de 700 civils y ont été
tués dans un conflit digne d'un "crime contre l'humanité", selon
les Nations unies. Dans cette région aurifère et pourvue de
pétrole, un conflit intercommunautaire avait fait plusieurs dizaines de
milliers de victimes entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une
force européenne. Le conflit opposait deux communautés, les
Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et
commerçants.
D'après la Conférence épiscopale
nationale du Congo (CENCO), 6 000 personnes ont été tuées
en 2013 à Beni, alors qu'en Ituri 2000 morts ont été
enregistrés pour la seule année 2020. Cette situation a
entraîné des déplacements massifs des populations dans la
région abandonnant des villages entiers entre les mains des
assaillants.75(*)
Les manifestations déclenchées depuis lundi
à Beni, Butembo et Goma sur appel des mouvements citoyens et des
associations professionnelles visent également à dénoncer
l'inaction de la Monusco et exiger son départ, d'après les
manifestants.
A Kinshasa, l'Assemblée nationale a pris l'initiative
d'instituer une commission parlementaire pour enquêter sur la situation
sécuritaire dans 8 provinces (l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du
Maniema, du Haut-Uele, du Bas-Uele, du Haut-Katanga et du Haut-Lomami). Quinze
(15) députés non originaires des dites provinces seront
désignés pour effectuer la mission pendant un mois. Certains
députés proposent que la commission puisse s'intéresser
aussi au travail de la Monusco présente au Congo depuis plus de 20 ans
sans parvenir à restaurer la paix dans les zones troubles.
§ 2 ENLEVEMENT OU
KIDNAPING
Le territoire de Rutshuru fait face à un regain
d'insécurité perpétré par des groupes et des hommes
armés non identifiés. Ces assaillants commettent des
enlèvements, pillent, violent, et assassinent de paisibles citoyens.
Rutshuru est situé dans le territoire du même nom, à
environ 60 kilomètres de Goma dans la province du Nord-Kivu.
Ici, le phénomène de kidnapping a atteint un
niveau insupportable. La société civile et les organisations
de défenses des droits humains ne cessent de déplorer ces actes
ignobles qui n'épargnent personne. En effet, des groupes armés
non identifiés kidnappent des personnes (hommes, femmes ou enfants) et
exigent le paiement de rançons exorbitantes que les victimes
ont des difficultés à payer car elles ne vivent que de
l'agriculture.
La Synergie des jeunes pour le développement et les
Droits Humains (SJDDH) à Rutshuru lance un cri d'alarme face à
l'implication de certains agents de l'ordre dans certains cas de kidnapping
à Rutshuru. M. Samson Rukira coordonateur de la Synergie des jeunes pour
le développement et les Droits Humains (SJDDH) déclare
posséder suffisamment de preuves pour démontrer l'implication de
certains de ces agents.« Nos enquêtes prouvent
à suffisance l'implication de certains éléments de l'ordre
et de sécurité dans ces actes de barbarie. Ces agents trahissent
le serment de leur carrière en participant à des
enlèvements ou des massacres à l'encontre des
populations ».76(*)
Il y a quelques jours, les ossements de deux enfants ont
été retrouvés à Kiwanja après que les
populations ont démoli plusieurs maisons appartenant aux proches
des présumés kidnappeurs. Ces enfants dont l'âge varie
entre 12 et 15 ans avaient été kidnappés en novembre 2017
à Rutshuru.
Dans un communiqué de presse, la Synergie des
jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) demande au
Général chargé des opérations Sokola II
d'imposer l'ordre et la discipline dans l'armée congolaise afin
d'éradiquer l'impunité régnant au sein des
unités des FARDC qui encouragent ces pratiques scandaleurses.
De son côté, le Major Guillaume Ndjike Kaiko,
Porte-parole de la 34ème région militaire, a dit que les
éléments des groupes armés opèrent en tenue civile
pour tuer et semer le trouble dans la population. Il ajoute qu'à
Kiwanja, dans le Rutshuru, les kidnappeurs sont des civils. Selon lui, le
mobile pour lequel ils passent à ces actes n'est pas encore connu, mais
rassure que les enquêtes se poursuivront pour mettre la main sur les
malfrats.
Pour rappel, le Centre d'observation des droits de l'homme et
d'assistance sociale (Codhas) a documenté plus de 90 cas des personnes
kidnappées depuis début 2018 par des bandits et hommes
armés. Parmi elles, beaucoup de femmes et d'enfants ont
été tués car n'ayant pas pu payer la rançon
demandée.
A Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu, une nouvelle activité a
vu le jour depuis un an: des enlèvements d'enfants contre des demandes
de rançon. Certains des enfants kidnappés ont été
torturés, quelques-uns auraient été assassinés. La
population s'inquiète. Les autorités tentent d'endiguer le
phénomène.77(*)
«Cela fait à peu près un an que ce
phénomène a élu domicile dans cette ville »,
indique une source policière à l'AFP. A ses yeux, «
c'est la situation économique qui pousse les gens à se lancer
dans de telles pratiques criminelles ».
La province du Nord-Kivu ne connaissait auparavant que les
enlèvements d'adultes par les multiples groupes armés actifs dans
la région. « Le mode opératoire est toujours le
même. On torture l'enfant pour que ses parents donnent quelque chose
», confirme la source policière.
Nathanaël (le prénom de l'enfant a
été changé), huit ans, a ainsi été
enlevé sur le chemin de l'école. Le lendemain, sa mère,
qui l'élève seule et n'a pas de revenus, reçoit l'appel
d'un ravisseur : « Donne-nous 5000 dollars. Sinon, tu vas retrouver le
corps de ton fils devant la porte ». Tout ce que la mère de
l'enfant n'a pu entendre c'est : «Maman, on me
tue!»78(*)
Le surlendemain, un nouvel appel : «Maman, on me
tue !», hurle le petit garçon au téléphone
alors que la mère vient d'envoyer 20 dollars par Airtel Money, un
système de transfert d'argent par téléphonie mobile
très utilisé en Afrique.
Nathanaël sera finalement libéré au
bout d'une semaine, avec le lobe de l'oreille tranché en deux et des
traces de coups de couteau sur les bras, affirme sa mère. Il lui a
raconté qu'un autre enfant avait été tué devant ses
yeux durant sa détention.
L'avocat de Nathanaël et de sa mère, Me
Jean-Paul Lumbulumbu, dit s'occuper d'une vingtaine de familles victimes de
rapts de mineurs. En juin 2017, le site de
Radio
Okapi79(*),
financée par l'ONU, affirmait que depuis janvier, «plus de cinq
enfants ont été enlevés» à Goma.
« Nous ne savons plus ce qu'il faut faire dans cette ville. Nous
sommes une famille pauvre. Parfois, nous passons des journées sans
manger mais des bandits viennent kidnapper nos enfants et exigent de nous de
l'argent», témoigne une femme citée par
Radio-okapi.
Apparemment, le montant des rançons
réclamées varie en fonction des quartiers. Dans un quartier
pauvre, les ravisseurs demanderont 500 dollars. Mais « dans d'autres
quartiers réputés plus nantis, ils réclament
jusqu'à 5000 dollar s», rapporte Radio Okapi. Les parents
doivent alors se battre pour réunir la somme. Les plus démunis
s'endettent lourdement.
La population demande une action plus efficace
des pouvoirs publics. Pour autant, les autorités ne restent pas
inactives. La police tente de remonter la piste des ravisseurs en demandant aux
opérateurs téléphoniques l'identité des
abonnés. Mais pour éviter d'être repérés, les
kidnappeurs ont recours à chaque fois à des numéros
différents. Ils utilisent aussi des dizaines de cartes SIM.
Plusieurs ravisseurs ont
déjà été arrêtés. En juin 2017, huit
femmes ont été condamnées80(*) pour enlèvements. Peine la plus lourde : deux
ans de prison. Trois des accusées ont été
acquittées, faute de preuves. Pendant le procès, les deux enfants
enlevés ont affirmé avoir dû voler du bétail pour le
compte de leurs ravisseurs.
En août, trois personnes ont
été condamnées à 20 ans de prison ferme. Et
à payer 30.000 dollars de dommages et intérêts aux familles
des victimes. Un des enfants kidnappés aurait été
égorgé, ont dit les juges pendant le procès. D'autres
ravisseurs présumés, dont un photographe connu à Goma,
doit de nouveau comparaître devant la justice. « Dans ce
dossier, il y a enlèvement avec mort d'homme », affirme un
magistrat.
§ 3 VOLS, EXPLOITATION
ILLICITE DES RESSOURCES
Depuis un demi-siècle, la région des Grands Lacs
est marquée par la hantise du génocide. Déjà en
1964, Bertrand Russel dénonçait les tueries de milliers de Tutsis
au Rwanda, « le massacre le plus systématique depuis
l'extermination des Juifs ». Les estimations des décès
associés aux conflits récurrents dans la région des Grands
Lacs d'Afrique centrale, qu'ils soient dus à la guerre elle-même,
aux maladies, à la malnutrition ou à la criminalité, sont
certes controversées mais elles sont toutes effrayantes. Pour la
période la plus dramatique de 1998 à 2004, les évaluations
proposées par B. Coghlan. [2006] font appel au souvenir. Elles
estiment le nombre des décès à 3,9 millions, ce qui fait
du conflit congolais le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale. Selon les dernières estimations, à mi-2008, ce chiffre
serait plutôt de l'ordre de 5,4 millions, morts aux combats exclus
[Banque africaine de développement, 2008], ce qui fait de la guerre dans
le Congo oriental la plus meurtrière depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale. Pourquoi ne parvient-on pas à établir une paix durable
dans cette région ? Pourquoi l'Ituri et les Kivus tout
particulièrement, bordés par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda,
constituent-ils la matrice des conflits régionaux ?
Le « modèle de la convoitise » sert
le plus souvent de système explicatif aux conflits du type de celui qui
règne dans les Grands Lacs depuis une quinzaine d'années. Selon
ce modèle, l'exportation de minerais accroît dans un territoire
donné le risque de guerre de quatre manières : le
financement des rebelles et des armes, l'aggravation de la corruption de
l'administration, la hausse des incitations à la
sécession/balkanisation et l'augmentation de la sensibilité de la
population aux chocs exogènes [Collieret al., 2003]. Le
Comité permanent des évêques de la RD Congo (2008) a
visiblement adhéré à cette explication :
« Il est évident que les ressources naturelles du Congo
alimentent la convoitise de certaines puissances et ne sont pas
étrangères à la violence que l'on impose à sa
population. » Les racines économiques des combats dans le
Congo oriental sont avérées. Encore faut-il qu'elles trouvent un
terrain favorable : un « État faillible »,
marqué par le déficit des gouvernances passées,
doté d'une démocratie inachevée et précaire, et
qui, en outre, souffre de la « malédiction des matières
premières ». La grande taille du Congo a également son
influence. Les mouvements rebelles peuvent opérer avec une relative
facilitée dans les régions éloignées du pouvoir
central, enclavées par le manque d'infrastructures, et les pays voisins
peuvent occuper certaines zones abandonnées par l'État.
Les conflits s'alimentent aussi de plusieurs contentieux
fossilisés, d'animosités anciennes, de haines
sédimentées et de diverses compétitions autour des
positions de rente, autant d'ingrédients qui ont leur propre histoire et
qui se nourrissent mutuellement. Il n'est pas aisé d'en démonter
les rouages puisqu'ils relèvent de l'illicite et sont donc partiellement
dissimulés. Tel est pourtant le propos de cet article.
L'Est du Congo, la région au coeur de tous les
conflits, forme une ceinture riche en ressources minières. Alors qu'au
Katanga et au Kasaï oriental l'exploitation du cuivre et du cobalt est
largement industrielle, dans les deux Kivus et en Ituri, les mines
relèvent de l'organisation artisanale. Trois minerais dominent
l'économie frauduleuse militarisée qui s'y est installée
depuis une quinzaine d'années : le coltan, la cassitérite
(minerai d'oxyde d'étain) et l'or. Le cobalt, les rubis et les pierres
semi-précieuses, mais aussi les bois tropicaux, la viande, le
thé, le cacao, la quinine et la papaïne constituent des ressources
d'appoint.
Le pentoxyde de tantale, reconnu pour sa dureté et sa
résistance extrême à la chaleur et à la corrosion,
est un métal très recherché. Extrêmement lourd,
relativement rare, on le trouve dans le sous-sol des Kivus sous forme de
« coltan » (colombo tantalite). Une fois pilé en une
poudre anthracite et raffiné, il est utilisé dans l'industrie
aérospatiale et l'électronique pour fabriquer les condensateurs,
les supraconducteurs et les transistors, composants essentiels pour l'armement,
l'aérospatial et tous les récepteurs, téléphones
cellulaires, ordinateurs, magnétoscopes... La production congolaise, de
l'ordre de 1 500 à 1800 tonnes, représente environ 15 % du
total mondial, assez loin derrière l'Australie et le Brésil. Si
ces deux pays exportent davantage, l'enjeu géostratégique accorde
une place particulière à la République démocratique
du Congo (RDC) dont les réserves en minerai de tantale sont
estimées à 450 000 tonnes, soit 80 % des réserves
mondiales connues. Le colombo-tantalite du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est reconnu
comme possédant une radioactivité élevée ; sa
concentration pourrait fournir des matières fissiles susceptibles de
remplacer l'uranium dans certaines applications.
§ 4 ACTES TERRORISTES ET
CHANTAGE
L'observateur et reporteur congolais, Erikas Erikas Mwisi
Kambale81(*), est revenu
sur les suspicions d'un nouveau type de terrorisme dans l'Est de la
République Démocratique du Congo (RDC). Basé à
Béni, Mwisi alerte régulièrement sur les multiples
exactions de cette région depuis 1996.
Ainsi, le 26 août 2020,
il
commente pour Reuters l'attaque qui a causé la mort de vingt personnes
dans la Province du Nord-Kivu. L'armée congolaise parle d'une
attaque terroriste islamiste. Trois jours plus tôt,
la
découverte de treize morts dans la même région a permis
aux autorités congolaises de confirmer leurs soupçons d'un
terrorisme islamiste. Quelques jours plus tard, le 28 août,
dix militants
islamistes ont perdu la vie dans cette même province.
Ces informations mettent en lumière la violence dont
est victime la population du Nord-Kivu. Si depuis plus de trente ans, celle-ci
continue de faire face à de cruelles exactions dont les causes et les
responsabilités sont multiples [1], on constate une recrudescence
récente des attaques et des tueries. Cette situation est d'autant plus
compliquée que les crises sanitaires aggravent le contexte
humanitaire.
L'intensification des exactions est-elle liée à
l'action de l'Alliance Democratic Forces (ADF) ? Peut-on qualifier de
djihadistes ces attaques attribuées à l'ADF dans un pays
où jusqu'à présent l'islam semble se refuser au
radicalisme ?
CHAPITRE III LUTTE CONTRE LA
PROLIFERATION DES GROUPES ARMES
SECTION I MECANISMES
NATIONAUX ET INTERNATIONAUX DE LUTTE CONTRE LES GROUPES ARMES
§1 LES FORCES DE L'ORDRE
INTERNE (FARDC ET POLICE)
I.1.1 LES FARDC
La République Démocratique du Congo est un pays
post conflit. Les différentes crises que le pays a connu remonte depuis
la période de l'accession du pays à l'indépendance. C'est
ainsi que le pays a été plongé dans une crise multiforme
qui a poussé l'armée à gérer le pays pendant plus
de trente ans sans partage. L'armée a instauré un régime
dictatorial qui a été suivi d'une longue transition pour
finalement arriver en 2006 à la mise sur pied des institutions
démocratiques, qui ont besoin d'une stabilité en vue de permettre
le développement du pays.
L'armée joue un rôle important de dissuasion pour
chaque Etat. La dissuasion est un mode de prévention des conflits dans
les rapports entre les Etats. Elle consiste pour un Etat à s'armer
amplement pour décourager tout autre Etat qui pourrait avoir des
intentions expansionnistes sur l'Etat armé. L'armement permet aux Etats
d'avoir une puissance82(*).
L'histoire de l'armée congolaise remonte depuis la
période coloniale. La conférence de Berlin a donné
naissance à l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C.) qui à
l'instar de tous pays se dote d'un instrument de sa défense et de sa
sécurité. Cette force publique, est mixte entre une armée,
une gendarmerie et une police. A cette époque, la défense de
l'intégrité du territoire était assurée par la
force publique qui a été relayé par l'Armée
Nationale Congolaise dans la mission de la protection des personnes et de leurs
biens.
Chaque pays du monde a besoin d'une armée pour
défendre son territoire contre plusieurs menaces éventuelles, qui
peuvent être intérieures (rébellion, sécession,
banditisme, etc.), ou extérieures (attaque d'un pays qui a des
visées expansionnistes). Cet état crée de
l'insécurité qui ne permet pas à la population de vaquer
à ses occupations habituelles. Le rôle important de l'armée
est de sécuriser le pays.
La mission de défendre le territoire national, n'est
pas l'apanage de l'unique armée. L'article 62 de la constitution
actuelle fait un devoir et un droit à tout congolais de
défendre le pays et son intégrité face à une menace
ou une agression extérieure et un service militaire obligatoire peut
être instauré dans les conditions fixées par la
loi.83(*)
A. Quant aux structures, l'Armée
Congolaise comprend trois forces avec leur service d'appui, il s'agit de la
force terrestre qui est souvent appuyée par les chars et les
blindés, de la force navale qui patrouille sur les lacs, fleuves et
océan, avec des navires militaires et en fin la force aérienne
qui regorge en son sein les para-commandos et les avions des chasses. Ces
structures ont à leur tête un état-major
interarmées.
S'agissant de l'organisation, La structure qui gère le
domaine de la défense c'est le conseil supérieur de la
défense qui est présidé par le chef de l'Etat, en cas
d'absence ou d'empêchement c'est le premier ministre. Il existe
l'Etat-major général qui gère les trois forces, il est
dirigé par le chef d'Etat-major général. Chaque force a
aussi un Etat-major au niveau national, en province, dans les districts et
territoire.
Les Forces armées sont régies par la
constitution de la République, nous avons les articles 187 et suivants
qui parlent des Forces armées et beaucoup d'autres textes légaux
et réglementaires. Il y a aussi la loi n°023/2002 portant code
judiciaire militaire, le décret-loi du 24 novembre 1964 sur
l'organisation de l'action répressive des juridictions militaires
lorsque celles-ci sont substituées aux cours et tribunaux de droit
commun.
Les forces armées d'un pays représentent les
différentes organisations et les moyens militaires qu'un Etat consacre
à la mise en oeuvre de sa politique de défense de son territoire.
Elle est une unité militaire d'une grande dimension assez variable selon
les nations et les époques. C'est ainsi que nous pouvons évoquer
l'exemple de l'armée Soviétique, Française,
Américaine, Allemande, Angolaise, Rwandaise, Burundaise, Congolaise,
etc. Chaque pays a une armée qui veille à la défense de
l'intégrité de son territoire.
L'article 51 de la charte des Nations-Unies accorde un droit
de légitime défense à un Etat devant une agression
armée à recourir à la force ou à l'emploi de la
force pour repousser l'Etat agresseur. Ainsi selon l'idée de cette
disposition, seule l'agression armée justifie le recours à la
force. Un Etat ne peut faire face à cette situation que lorsqu'il
dispose d'une armée capable de défier ou de résister
à cette attaque.
Cette conception confère à l'armée une
relative autonomie par rapport au reste de la société. Le
métier du militaire consiste à se battre ou à se
préparer à le faire et en aucun cas à participer à
la vie politique d'une nation.
B. MISSION DE L'ARMEE
La mission de l'armée est définit par l'article
187 al 2 de la constitution de 2006 qui dispose : Elles ont pour mission de
défendre l'intégrité du territoire national et les
frontières. Dans les conditions fixées par la loi, elles
participent en temps de paix au développement économique, social
et culturel ainsi qu'à la protection des personnes et des leurs biens.
La « menace contre la sécurité intérieure » est
une notion existentielle dans laquelle les militaires tendent à inclure
aussi bien les guérillas séparatistes ou idéologiques, que
le grand banditisme ou la contestation politique.84(*)
L'armée a pour mission d'assurer en tout temps, en
toutes circonstances et contre toutes les formes d'agression, la
sécurité et l'intégrité du territoire ainsi que la
vie de la population. Elle peut aussi lorsque les circonstances graves menacent
la sécurité et l'intégrité du territoire d'un pays
ami ou en cas d'agression à la demande de ce pays, l'armée peut
faire intervenir les unités combattantes.85(*) Le cas échéant
les Forces armées congolaises peuvent aussi recevoir l'appui des troupes
des pays amis ou alliés. Lors de la guerre du 02 août 1998, les
troupes zimbabwéenne, namibienne et angolaise ont combattu aux
côtés de l'armée congolaise dans le cadre des pays de la
SADC.
La menace de la sécurité intérieure
apparait comme une raison de l'ingérence de l'armée dans les
affaires civiles. L'armée congolaise depuis la veille de
l'indépendance et dans son évolution a dû faire face
à des mutineries, rebellions ainsi que les sécessions. Cette
situation a continué avec la rébellion muleliste et celle de
l'Est (1964), les mutineries des ex- gendarmes katangais à Stanley ville
(1964) ; la guerre de Bukavu avec le 10ème bataillon commando de
Schramme (en 1967), l'attaque de Luashi et Kisenge par les mercenaires venus de
l'Angola, sous les ordres de Bob Denard (novembre 1967) ; la guerre de «
quatre-vingt jours » (mars 1977 juin 1977) ; la guerre de Kolwezi (en mai
1978) ; la guerre de Moba 1 et de Moba 2 et la guerre de l'AFDL. Pendant toutes
ces guerres, l'armée a joué un rôle important à
l'intérieur du pays. Cette mission de l'armée est confuse, entre
elle et celle de la police.86(*)
Au moins douze (12) localités jadis occupées par
les groupes armés ont été récupérées
par l'armée, depuis l'instauration de l'Etat de siège au
Nord-Kivu. Ce bilan est donné par le porte-parole du gouverneur de
province. Selon lui, plusieurs autres se sont rendus et treize armes
récupérées.
Selon le porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, major Ndjike
Kaiko, les localités récupérées se trouvent dans le
territoire de Masisi, Walikale et Rutshuru.
Par ailleurs, un des grands groupes armés actifs
à Rutshuru, « grâce à la pression des forces
armées de la RDC, ses délégués se sont
présentés dans nos offices pour se préparer à la
réduction sans condition. Mais aussi, il y a eu des armes qui ont
été récupérées dans ces zones. IL y a eu des
rendus, il y a eu aussi des neutralisés », a poursuivi la
même source sans autres précisions.
Le gouverneur de province a déjà ordonné
l'intensification des opérations militaires de grande envergure dans la
zone de Beni, a aussi indiqué le major Ndjike Kaiko.87(*)
I.1.2 LA POLICE
La protection des personnes et de leurs biens, la
préservation des droits de l'individu, socle de la démocratie
dans un pays, sont un gage pour le développement de la nation. Aux
termes de l'article 182 de la Constitution, cette mission revient à la
Police nationale sous réserve de l'article 187 alinéas 2 de la
même constitution.
L'organisation et le fonctionnement de la Police en
République Démocratique du Congo considérée dans sa
double mission à savoir maintenir l'ordre public et rétablir les
droits des personnes, connaissent, en dépit des performances
réalisées, de nombreux écueils dont ne cesse de se
plaindre la population.
Au regard de cette situation, la présente loi organique
N°11/013 du 11 Aout portant organisation et fonctionnement de la Police
Nationale Congolaise engage une réforme pour répondre au pressant
besoin de doter la République d'une Police républicaine,
unifiée, efficace, civile, apolitique et professionnelle susceptible de
fonctionner véritablement au-delà de toute conjoncture et
soubresaut politiques.
Elle place les polices administrative et judiciaire sous la
responsabilité de hauts fonctionnaires relevant d'un seul et même
service, et permet à celles-ci de se doter d'un corps
d'éléments et cadres bien formés dans des écoles
nationales redynamisées.
La Police nationale congolaise, ci-après la Police
nationale, est un service public, civil, accessible, à l'écoute
de la population et chargé de la sécurité et
tranquillité publiques, de la sécurité des personnes et de
leurs biens, du maintien et du rétablissement de l'ordre public ainsi
que de la protection rapprochée de hautes autorités. La Police
nationale exerce les fonctions de la Police administrative et les fonctions de
la Police judiciaire. La Police nationale jouit d'une autonomie administrative,
technique et financière. La Police nationale est apolitique. Elle est au
service de la Nation congolaise.88(*)
Nul ne peut la détourner à ses fins propres. La
Police nationale exerce son action sur l'ensemble du territoire national dans
le respect de la Constitution, des lois et règlements de la
République ainsi que des droits humains et des libertés
fondamentales. La Police nationale est soumise à l'autorité
civile locale et placée sous la responsabilité du ministre ayant
les affaires intérieures dans ses attributions.89(*)
La Police nationale n'inflige, n'encourage ou ne tolère
aucun acte de torture, aucun traitement ou peine inhumain ou dégradant,
dans quelque circonstance que ce soit, car elle aspire à devenir une
Police Professionnelle avec la doctrine de la Police de Proximité.
1.1.3 LA DUALITE ARMEE-POLICE
Dans plusieurs interventions soit pour disperser les
manifestants soit pour mater les insurgés, l'armée vient souvent
en appui à la police nationale, lorsque celle-ci n'arrivent pas à
neutraliser les manifestants ou encore en cas de débordements.
Plusieurs fois dans la ville de Lubumbashi, lorsqu'il y a les
manifestations des étudiants, ou dans les communes les populations
revendiquent contre les coupures de courant électrique ou contre un
meurtre, la police est souvent appuyée par soit la garde
républicaine ou la police militaire qui sont des unités
spéciales de l'armée nationale. Ces unités interviennent
souvent pour maitriser la situation qui déborde la police.
Mais la cohabitation entre ces deux unités n'est pas
toujours aisée, car la démarcation entre les deux corps est
floue. La police et l'armée sont deux corps, mais avec les
ministères différents (Défense et Intérieur).
L'armée traite toujours la police d'être mal formée, mal
payée, moins équipée corrompue, considérée
comme ayant la condescendance sur l'armée.
Les conflits de compétence ont été
nombreux, mais les accrochages sont restés limités. Les deux
institutions sont toujours en concurrence, mais se respectent mutuellement. Les
militaires sont souvent sollicités pour des missions de
sécurité intérieure. Les corps d'élite de
l'armée sont par exemple intervenu aux cotés de la
police.90(*)
L'armée congolaise n'a pas aussi une mission
précise, théoriquement la police s'occupe de la
sécurité intérieure et l'armée de la
sécurité extérieure, mais en réalité la
délimitation est floue par rapport aux stratégies
opérationnelles adoptées. Pour la simple raison que la gestion de
la police est souvent confiée à des ex-Officiers des forces
armées qui souvent s'inspirent du modèle de l'armée pour
organiser la police. Ils créent au sein de la police des unités
spéciales d'interventions, des unités d'élites. Ce qui
crée une ambigüité entre l'armée et la police,
cependant, le pays fait un effort pour rendre la Police Professionnelle en
l'équipant comme l'armée.
§2 LA PLACE DE LA MONUSCO
ET SA CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LES GROUPES ARMES
La mission de la Force Onusienne, définit par le
Conseil de sécurité des Nations Unies, aux termes de la
Résolution 2463, est d'assurer la protection des civils, d'appuyer la
stabilisation et le renforcement des institutions de l'État en
République démocratique du Congo, ainsi que les principales
réformes de la gouvernance et de la sécurité. Son mandat
ainsi défini, la Force s'engage au quotidien, depuis la création
de la MONUC/MONUSCO, dans la recherche de la paix, par des actions d'appui aux
Forces armées congolaises (FARDC), par un accompagnement institutionnel
et par la formation ainsi que par des travaux d'ingénierie sur le
territoire.91(*)
Les premières troupes onusiennes
déployées en République démocratique du Congo (RDC)
sont arrivées en 1960 pour aider à rétablir l'ordre et le
calme dans le pays. Trente-trois années plus tard, les
conséquences du génocide rwandais ont conduit les Nations Unies
à déployer une nouvelle mission en RDC, laquelle a
été transformée en MONUSCO, en 2010. La MONUSCO a
été configurée de façon à utiliser tous les
moyens nécessaires, y compris des opérations offensives, pour
s'acquitter de son mandat, notamment en vue d'assurer la protection des civils
et la neutralisation des groupes armés, et pour appuyer le Gouvernement
de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix.
Pour ce faire, la Force est déployée dans cinq
régions dans le pays. A savoir, le Secteur Ouest, le Secteur Nord, le
Secteur Central, le Secteur Sud, et la Brigade d'Intervention de la Force
(FBI). La Force de la MONUSCO couvrant ces régions est composée
de 11 bataillions d'infanterie ; 5 bataillons à déploiement
rapide, un nouveau concept d'organisation de l'infanterie
caractérisée par une mobilité et une puissance de combat
accrue comparée aux bataillons d'infanterie classiques ; 5 unités
d'aviation (comprenant un total de 20 hélicoptères utilitaires et
7 hélicoptères d'attaque) ; 4 compagnies de génie ; 3
compagnies de forces spéciales ; 2unités de police militaire; 1
hôpital de niveau III et d'autres installations médicales. Toutes
ces unités sont dirigées par un Quartier général
(QG) de la Force, 4 QG pour les Secteurs et 1 QG pour la FIB. Actuellement,
cinquante pays contribuent à l'effectif militaire de la
MONUSCO.92(*)
Il s'agit du Bangladesh, de la Belgique, du Bénin, du
Botswana, de la Bolivie (État plurinational de), de la
Bosnie-Herzégovine, du Brésil, du Burkina Faso, du Cameroun, du
Canada, de la Chine, de la République tchèque, de
l'Égypte, de la France, du Ghana, du Guatemala, de la Guinée, de
l'Inde, de l'Indonésie, de l'Irlande, de la Jordanie, du Kenya, de la
Malaisie, du Malawi, du Mali, du Maroc, de la Mongolie, du Népal, du
Niger, du Nigéria, du Pakistan, du Paraguay, du Pérou, de la
Pologne, de la République d'Afrique du Sud, de la Roumanie, de la
Fédération de Russie, du Sénégal, de la Serbie, du
Sri Lanka, de la Suède, de la Suisse, de la Tunisie, de l'Ukraine, du
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de la
République-Unie de Tanzanie, des Etats-Unis d'Amérique, de
l'Uruguay et de la Zambie. Ces militaires sont déployés dans la
zone de la Mission en tant qu'officiers d'état- major, membres de
contingents (troupes) ou observateurs militaires.93(*)
Une approche globale est nécessaire pour faire face aux
défis de la protection des civils en RDC. Il est également
reconnu que les diverses composantes de la Mission doivent travailler en
étroite collaboration et mieux coordonner leurs activités. Par
conséquent, un cadre pour une approche globale pour parvenir à
des stratégies de stabilisation, de protection des civils et de
neutralisation des groupes armés adapté à chaque zone de
la RDC a été élaboré conjointement par la Force,
l'Unité d'appui à la stabilisation (SSU) et le Bureau du
Représentant spécial adjoint du Secrétaire
général en charge des Opérations et de l'Etat de droit. La
protection des civils est la priorité de la Force, conçue et
planifiée pour la meilleure réalisation en élaborant des
stratégies de Protection par la Projection et de Protection par la
Présence.
La protection de l'enfance : une partie intégrante de
l'engagement de la force Les conflits touchent les enfants de manière
disproportionnée. Beaucoup sont victimes d'enlèvements, de
recrutement militaire, de meurtres, de mutilations et de nombreuses formes
d'exploitation. Le Conseil de sécurité se penche sur cette
question depuis 1999 et la protection des enfants dans des situations de
conflits armés est inscrite dans les mandats des opérations de
maintien de la paix depuis 2001.
2.1 PROTECTION DES CIVILS : LA PRIORITE DE LA FORCE94(*)
Ces dix dernières années, les opérations
de maintien de la paix ont permis de libérer des milliers d'enfants
soldats et de plaider en faveur d'une réforme législative. Ici,
en République démocratique du Congo, les enfants continuent de
payer le plus lourd tribut au conflit et ont été victimes de plus
de 11 500 violations graves commises par plus de 40 parties à ce
conflit, comme ont pu le vérifier les Nations Unies. Leur
vulnérabilité à toutes les violations graves a
été accentuée par la multiplicité et la
fragmentation des groupes armés, la persistance des conflits
armés dans l'Est et les nouvelles vagues de violence, notamment à
caractère de plus en plus ethnique.
La MONUSCO dispose de la plus grande section de protection de
l'enfance de toutes les missions de maintien de la paix, dirigée par Mme
Dee Brillenburg Wurth. Elle dirige une équipe d'environ 30 agents de
protection de l'enfance qui surveillent les violations des droits des enfants
et en rendent compte quotidiennement. Les informations recueillies sont
analysées et intégrées aux statistiques du
Mécanisme de surveillance et de communication de l'information afin de
comprendre comment opèrent les différents groupes armés et
pouvoir ainsi mener des activités de prévention ciblées et
dialoguer avec leurs dirigeants. Le travail de son équipe a permis de
libérer plus de 6000 enfants au cours des trois dernières
années et a facilité leur transfert à l'UNICEF en vue de
leur réintégration dans la société congolaise.
En tant que composante la plus importante de la Mission et
bénéficiant d'une large couverture géographique, la Force
a apporté une contribution essentielle à la protection des
enfants à Goma, lors d'une patrouille pour la protection des civils avec
un bataillon Uruguayen. Pour répondre aux préoccupations en
matière de protection des enfants, la Force emploie un
spécialiste de l'égalité entre les sexes et de la
protection de l'enfance, chargé de veiller à ce que la protection
des enfants soit intégrée dans l'ensemble de l'Organisation et
fasse partie intégrante de l'engagement de cette Force.
La brigade d'intervention de la force onusienne (FIB) est une
composante militaire tri-nationale de la mission de l'organisation de
nations-unies pour la stabilisation en République
Démocratique du Congo (MONUSCO), ayant reçu mandat de
mener des opérations offensives visant à neutraliser les
groupes armés illégaux, unilatéralement ou
conjointement avec les forces armées congolaises FARDC. La
brigade est formée des contingents venus d'Afrique du Sud, de
Tanzanie, du Malawi et résultent des accords conclus entre la
communauté de Développement de l'Afrique Centrale (SADC) et
les Nations-Unies.95(*)
2.2 UTILISATION DU MECANISME DE PROTECTION PAR
PROJECTION EN RÉPONSE À LA CRISE DE DJUGU96(*)
Le 09 février 2019, lorsque des violences
intercommunautaires ont éclaté à Djugu, le Secteur Nord a
réagi en lançant une patrouille de longue portée dans la
région. Plus de 30 personnes, dont des femmes et des enfants, y ont
été tués et environ 500 maisons incendiées lors du
dernier épisode de violence entre les communautés Hema et Lendu.
En outre, environ 5 000 habitants de Djugu se sont réfugiés dans
la ville de Bunia en tant que déplacés internes. Compte tenu de
la volatilité de la situation et de l'impossibilité de dominer la
région à partir de Bunia en raison de la grande distance, le
Commandant du Secteur Nord a alors décidé d'enclencher la
Protection par la Projection (PTP) en lançant une unité de combat
permanente Standing Combat Deployment, (SCD) à Djugu Centre, impliquant
les troupes du BANRDB. Les troupes ont mené des centaines de
patrouilles diurnes et nocturnes, ce qui leur a permis de contacter les leaders
communautaires et locaux, d'escorter les partenaires civils de la MONUSCO, de
dissuader les assaillants, de superviser le retour de centaines de
déplacés internes et de créer une couverture
sécuritaire pour protéger la population vulnérable.
2.3 RÉPONSE OPÉRATIONNELLE97(*)
Compte tenu des menaces prévalant dans sa zone de
responsabilité, la FIB a adopté un rythme
accéléré de bataille préventive en termes de
posture et d'opérations pour assurer la protection des civils, qui
constitue une exigence prioritaire pour la MONUSCO. Par exemple, la Brigade a
déployé des bases opérationnelles de compagnie (COB) dans
les zones les plus dangereuses et les plus reculées, au départ
desquelles les troupes effectuent des patrouilles de jour comme de nuit. Par
ailleurs, la FIB dispose de Forces de réaction rapide qui ont
réussi à repousser nombre d'attaques et/ou permis de limiter les
dégâts en cas d'attaque. Une autre mesure proactive implique la
protection par la projection dans des zones où la FIB n'a pas de
présence et où elle recourt à des patrouilles à
long rayon d'action (LRP) et des déploiements d'unités de combat
permanentes (SCD).
Outre sa posture proactive, la FIB a mené avec
succès, unilatéralement ou conjointement avec les FARDC, des
opérations offensives ciblées contre les groupes armés.
Parmi les principales opérations menées, on peut citer
l'opération PHOENIX RISING, qui a conduit à la reddition et au
rapatriement ultérieur de 54 combattants des Forces démocratiques
de libération du Rwanda (FDLR). A noter aussi l'opération JUNGLE
SHIELD (2019), qui a permis de rétablir la confiance du public dans la
commune de Rwenzori ; l'opération USALAMA SOUTH (2018), qui a conduit
à la neutralisation des groupes Maï-Maï à Pabuka, dans
le sud de Beni ; l'opération USALAMA CENTER (2018), et
l'opération ATLAS (2019) visant à neutraliser l'ADF dans la
forêt de Mayangose.
Parmi les opérations menées par le Secteur
Central entre mars 2018 et mars 2019, on peut citer98(*) :
? La libération d'enfants soldats L'Opération
KAVIRU menée par la base opérationnelle de compagnie de Lubero,
le 07 septembre 2018 ;
? L'Opération MUHANGI par la même base
opérationnelle de Lubero, le 27 novembre 2018.
? L'Opération Blue Harmony (I à VI) ;
? L'Opération Blue Dawn II ayant forcé le groupe
armé NDC-R à quitter la localité de Kashugo.
2.4 COLLABORATION ENTRE LES FARDC ET LA FORCE DE LA
MONUSCO DANS LES OPERATIONS CONJOINTES ET COORDONNEES CONTRE LES ADF99(*)
Le mandat de la MONUSCO, qui est très clair concernant
cette nécessaire collaboration, l'incite « à travailler de
concert avec le Gouvernement congolais et les agents humanitaires afin
d'identifier les menaces qui pèsent sur les civils, appliquer les plans
de prévention et d'intervention existants et renforcer la
coopération civilo-militaire, notamment la planification conjointe, pour
protéger les civils contre les violations des droits de l'homme et les
atteintes à ces droits et contre les violations du droit international
humanitaire, y compris toutes les formes de violence sexuelle ou fondée
sur le genre, les violations, exactions commises à l'encontre d'enfants,
de personnes handicapées, et accélérer la mise en oeuvre
coordonnée des dispositifs de suivi, d'analyse et de communication de
l'information... »
Les interventions de stabilisation prévues par la Force
comprennent des opérations offensives ciblées menées par
la Brigade d'intervention avec l'appui de l'ensemble de la MONUSCO, soit
unilatéralement, soit conjointement avec les FARDC. Cependant, mener des
opérations contre tout groupe armé est plus qu'une
opération unilatérale ou conjointe avec les FARDC à un
moment donné. Le plus souvent, la Force fournira un appui aux FARDC avec
les moyens de la MONUSCO pour leur permettre de mener leurs opérations
et d'assurer la protection des civils. Par exemple, la Force effectuera une
reconnaissance aérienne conjointe avec les planificateurs des FARDC afin
de maintenir leur connaissance de la situation de la région et de se
préparer à de futures opérations.
Le soutien aux FARDC est diversifié et dépend
des demandes ponctuelles des FARDC et de la disponibilité des moyens de
la MONUSCO. Cela inclut, sans toutefois s'y limiter, l'évacuation des
blessés, le transport de fournitures, les mouvements du personnel et
l'appui aérien de l'aviation d'attaque. Outre les opérations de
la MONUSCO, les opérations des FARDC sont essentielles pour affaiblir,
maintenir la pression et neutraliser les groupes armés. Le partenariat
entre la MONUSCO et les FARDC ne se définit pas seulement par des
opérations et planifications conjointes, mais également par une
collaboration efficace entre les deux partenaires. Pour atteindre ce niveau de
collaboration, la Force s'efforce d'améliorer les communications avec
les FARDC afin de définir mutuellement des objectifs pour la conduite
d'opérations futures et pour assurer un meilleur alignement de la Force
et des FARDC, contribuant ainsi au rétablissement de la paix et de la
stabilité en RDC.
§3 LA CONTRIBUTION NEGATIVE
DES PAYS VOISINS100(*)
La contribution des pays voisins à la RDC en
matière des groupes armés, n'a pas connu une bonne
évolution. Troublés par son immense densité des richesses,
ils créent des troubles pour voir par ou entrer afin de s'amasser
des trésors. C'est ainsi que des armes et des munitions continuent
d'affluer dans la région des Grands Lacs. Malgré les accords de
paix conclus en 2002 entre les principaux groupes armés opérant
en RDC et entre les gouvernements de l'Ouganda, de la RDC et du Rwanda, ce
matériel est ensuite distribué à des forces qui se rendent
coupables, dans l'est de la République démocratique du Congo
(RDC), de violations flagrantes des droits humains. Le 28 juillet 2003, le
Conseil de sécurité des Nations unies a imposé un embargo
sur les armes aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et à la
région de l'Ituri, dans l'est de la RDC, ainsi qu'aux groupes non
signataires de l'accord de paix. Cette mesure, qui a été
considérablement renforcée le 18 avril 2005, s'applique
désormais à l'ensemble de la RDC, avec quelques exceptions pour
la force de maintien de la paix des Nations unies et les nouvelles
unités de l'armée et de la police nationale congolaises.
3.1 Rwanda
Le 14 juillet 2004, le Rwanda a signé avec
l'armée américaine un accord «d'assistance mutuelle »
en matière de logistique, de matériel et de services militaires.
Entre 1999 et 2003, à des degrés divers, le gouvernement des
États- Unis avait fourni des armes aux forces armées rwandaises
et assuré leur entraînement. Le 1er août 2003, il
annonçait la levée d'un embargo sur les ventes d'armes en vigueur
depuis neuf ans. Le 5 juillet 2004, le Rwanda signait une déclaration
commune avec l'Afrique du Sud, en vue de faciliter la formation et
l'entraînement de son armée ainsi que des manoeuvres conjointes,
des opérations de maintien de la paix et une aide pour l'acquisition de
matériel militaire. Le gouvernement sud-africain avait approuvé,
en 2002, la vente de matériel militaire au Rwanda, en arguant qu'il
s'agissait d'un équipement « non sensible » dont la nature
n'était pas précisée.
3.2 Ouganda
Le gouvernement ougandais a omis de signaler aux Nations unies
l'importation, en provenance de Croatie et de Slovaquie, d'armes et de
munitions d'une valeur de plus de 830 millions d'euros en 2002. Cette
même année, la Chine a donné à l'Ouganda des
véhicules militaires et en 2003 le gouvernement ougandais a tenté
d'importer de nouvelles armes en provenance d'Israël. Les Nations unies
ont fourni des éléments démontrant que les
autorités militaires ougandaises avaient fourni à maintes
reprises des armes, des munitions et une assistance militaire aux groupes
armés d'opposition dans l'est de la RDC en 2003 et en 2004, notamment
aux groupes contrôlant les zones d'exploitation aurifère et les
routes commerciales.
La Conférence inter- nationale sur la région des
grands lacs (CIRGL) et la Communauté des Etats de l'Afrique australe
(SADC) leur avaient donné six mois pour déposer les armes. 26%
seulement de ces combattants avaient accepté le désarmement,
selon le Gouvernement de la RDC qui avait estimé que les
opérations militaires étaient inévitables pour neutraliser
les FDLR101(*).
3.3 CONTRIBUTION POSITIVE DES PAYS VOISINS
La première questionclé alors est de savoir si
la mesure du rôle joué par les intérêts
économiques des Gouvernements régionaux en RDC est
comprise et partagée par la présidence Congolaise. La
seconde question, siTSHISEKEDI reprend simplement les arrangements
hérités de l'ère Kabila et laisser à
Kagamé la même marge de manoeuvre dont celui-ci a
bénéficié pendant des nombreuses années au
sujet de poursuites des groupes armés à l'Est de la
RDC. A défaut, TSHISEKEDI imposera-t-il une nouvelle dimension à
cette relation, et par conséquent, dans la dynamique
régionale, en insistant sur une si grande transparence de la
part des opérations militaires Rwandaises et sur un processus
politique qui peut pousser à des plus amples efforts
régionaux pour la paix et la stabilisation? Tandis que ce
dernier est le seul moyen pour apporter une paix durable dans la
région, cela engendre des risques considérables quant au
maintien du statuquo et des intérêts clés de Kabila
et Kagamé.
Tshisekedi a fait des efforts conséquents et
salués pour engager des discussions diplomatiques
bilatérales avec des pays clés, en voyageant
fréquemment pour rencontrer les Présidents; Ougandais,
Rwandais et Angolais, et en démontrant une grande
compréhension de l'importance de ces relations bilatérales
pour la RDC, il a aussi essayé de se créer une image
de médiateur régional pour la paix, en laissant, avec
l'Angola, le sommet quadripartite pour la paix visant à
réconcilier l'Ouganda et le Rwanda.
Mais Tshisekedi a aussi soulevé l'idée de
créer une force militaire régionale permettant aux troupes
rwandaises, ougandaises et Burundaises de poursuivre des groupes
rebelles sur le territoire congolais.
Cette initiative a le soutien de certains acteurs
régionaux comme le Rwanda, mais a été
entravée par l'Ouganda et le Burundi qui craignent que le
Rwanda puisse l'utiliser pour attaquer leurs pays respectifs.102(*)
Et, dans son interview accordée à la radio
okapi, l'Ambassadeur du Rwanda a déclaré :" mon pays le Rwanda soutient la RDC
SECTION II EVALUATION DE LA LUTTE ENGAGEE CONTRE LA
PROLIFERATION DES GROUPES ARMES (BILAN)
§1 REUSSITE DES FARDC ET
ALLIES SUR M23
L'accord d'intégration signé le 23 mars 2009
s'effondra début 2012 en raison d'un différend entre Kinshasa et
le leadership de l'ex-CNDP, entraînant une énième phase de
mobilisation. Alors que les FARDC tentaient depuis 2009 de redéployer le
leadership de l'ex-CNDP à l'écart des régions des Kivu, le
fiasco électoral 2011 poussa le Président Joseph Kabila à
intensifier ces efforts. En partie du fait des pressions internationales, il
essaya aussi d'arrêter le général Bosco Ntaganda,
recherché par la Cour pénale internationale. Cependant,
anticipant la situation, certaines parties de l'ex-CNDP se mutinèrent en
avril 2012. Cette dissidence se transforma en une nouvelle rébellion,
qui prit le nom de M23, conduisant à une fracture au sein du
réseau de l'ex-CNDP. Environ la moitié des officiers de l'ex-CNDP
ne rejoignirent pas le M23, résistant ainsi aux pressions des
autorités rwandaises qui étaient de plus en plus
impliquées dans la gestion de la rébellion103(*).
La crise du M23 se fit sentir dans toute la région,
déclenchant la formation ou la consolidation de plusieurs groupes
antagonistes dans sa zone de déploiement de Rutshuru, notamment les
FDLR-Soki, les Maï-Maï Shetani, le Mouvement populaire
d'autodéfense (MPA) et les Forces pour la défense des
intérêts du peuple congolais (FDIPC). Cette mobilisation
croissante était également le résultat des efforts
entrepris par le M23 et ses alliés au Rwanda pour former des alliances
ou créer des nouveaux groupes dans tout l'Est de la RDC, tels que
l'Alliance pour la libération de l'Est du Congo (ALEC) à Uvira et
la Force oecuménique pour la libération du Congo (FOLC)
dirigée par le déserteur des FARDC Hilaire Kombi dans la
région de Beni, dans la partie nord du Nord-Kivu. Le M23 tenta
également d'organiser des coalitions de groupes armés en Ituri,
efforts qui pour la plupart furent vains.
Outre les déserteurs de l'armée comme Kombi, des
politiciens marginalisés jouèrent un rôle crucial dans ces
efforts de mobilisation. Dans le nord du Nord-Kivu, Antipas Mbusa Nyamwisi,
député et ancien ministre des Affaires étrangères,
organisa un soutien politique significatif en faveur du groupe de Kombi et lui
donna des armes104(*). Au Sud-Kivu, le candidat parlementaire malheureux
Gustave Bagayamukwe fut l'initiateur d'un nouveau satellite du M23
appelé l'Union des forces révolutionnaires du Congo (UFRC) fin
2012105(*). Cependant, la plupart de ces groupes étaient
de faible envergure et le M23 ne parvint pas à déstabiliser la
région au sens large.
Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU en
réunion militaire contre les FDLR, tout en mettant l'accent sur le
partenariat entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les forces de
la MONUSCO. «Une planification conjointe avec des stratégies
conjointes pour des opérations conjointes et pleinement
intégrées est la seule façon de gagner cette guerre»,
a déclaré Monsieur Köbler qui a rappelé, par
ailleurs, que le M23 a été défait parce que les FARDC et
la MONUSCO ont travaillé main dans la main, comme de vrais
coéquipiers qui se font mutuellement confiance106(*).
§2 LUTTE CONTRE LES ADF ET
FDLR
Aujourd'hui donc, nous lançons en tant que Forces
armées de la RDC de nouvelles opérations contre les FDLR pour les
contraindre à déposer les armes. Et nous avons reçu,
encore une fois, le soutien de la MONUSCO pour ces opérations«, a
déclaré le général Didier Etumba. Selon lui, les
rebelles rwandais estimés à plus de mille combattants seront
désarmés par les FARDC avec le soutien de la MONUSCO.
«Depuis six mois, personnellement j'avais reçu l'ordre en tant que
Chef d'état-major des Forces armées de préparer les
opérations contre les FDLR. Ils étaient assez nombreux, 7 500
combattants, il y a 7 ans. Et aujourd'hui, ils ne sont plus, à en croire
toutes les sources fiables, un maximum de 1400 combattants», a
ajouté le chef d'Etat-major des FARDC, indiquant que l'armée et
la MONUSCO vont régulièrement évaluer cette
opération107(*).
«Nous nous sommes mis d'accord également avec la
MONUSCO sur le fait que régulièrement, nous aurons à faire
des évaluations conjointes au niveau tactique et opérationnel,
mais également au niveau stratégique. «Cette
opération contre les FDLR s'inscrit dans le cadre des opérations
sokola2», a souligné le chef d'état-major des FARDC. Pour sa
part, le commandant de la force de la MONUSCO, le Général Carlos
Dos Santos Cruz a souligné que la MONUSCO mettrait à contribution
tous les moyens à sa disposition et conformément à son
mandat pour appuyer les FARDC dans le désarmement des FDLR. Les Forces
démocratiques pour la libération du Rwanda constituent une
rébellion basée dans l'Est de la RDC. Elles sont composées
des combattants hutus rwandais qui avaient traversé la frontière
après le génocide de 1994. Elles sont régulièrement
accusées d'exactions sur les populations civiles dans les territoires
qu'elles occupent, notamment dans les provinces du Nord et Sud- Kivu.
Le Représentant Permanent de la RDC auprès des
Nations Unies, Ignace Gata Mavita, a ajouté que la proportion de 25%
seulement des combattants FDLR qui ont déposé les armes pour
rejoindre les centres de transit n'étant pas satisfaisante pour le
Gouvernement, le désarmement forcé reste donc la seule option en
ce moment. «Il y va, à l'heure actuelle, pour le Gouvernement de la
RDC, d'un impératif national de mettre fin à toute
présence, sur son territoire, des combattants FDLR qui ne constituent
pas seulement une menace pour la paix dans leur pays d'origine, mais aussi et
surtout en République démocratique du Congo où, depuis
plus de deux décennies, ils ont commis de nombreux actes criminels
contre notre pays et sa population», a soutenu l'ambassadeur Gata
Mavita.
§3 LES ATTAQUES CONTRE LES
GROUPES MAI-MAI
L'armée congolaise trace le bilan de quatre ans des
traques des groupes armés locaux et étrangers dans le Nord Kivu
dans l'est de la RDC. Selon les FARDC, 1 101 éléments des
forces démocratique pour la libération du RWANDA (FDLR) ont
été neutralisés et 234 membres du groupe armé MAI
MAI tués et plus de 1000 armes et minutions
récupérées. La 34eme Région militaire est
scindée en deux zones d'opérations, l'une se focalisant sur la
rébellion sokola1, et l'autre sokola2, traquant les FDLR et les groupes
MAI- MAI.
Quatre ans après le lancement de sokola1, la force
armée de la RDC présente un bilan riche, le porte-parole de la
34eme Région militaire.
Ce bilan est présenté au moment où plus
de 50 groupes armés ont été actifs dans le Nord-Kivu et
sont pointés du doigt dans plusieurs cas d'insécurité au
tour de la ville de Goma. En moins de quatre semaines, au moins 15 personnes
ont été tuées en plusieurs cas de kidnapping suivi d'une
demande de rançon sur les civils et même les prêtres
catholiques ont été enregistrés.108(*)
Le major Njike Kaiko souligne que les opérations
continuent, sans donner un bilan quelconque sur les morts côté
armée loyaliste. Deux cents quatre-vingt militaires de l'armée
congolaise ont, selon le porte-parole de la 34eme Région militaire,
été transmis à la justice pour manquement au
droitInternational Humanitaire (DIH).
SECTION III LES PERSPECTIVES
D'AVENIR
§1 PROFESSIONALISME DES
FARDC
D'après le lieutenant Constat NDIMA, si elles (FARDC)
avaient des fonds chers compatriotes, selon lui, les FARDC auraient
terminés cette rébellion en moins de temps.109(*) « Nous dormons avec
l'ennemi, nous nous promenons avec l'ennemi, l'ennemi nous transporte, l'ennemi
nous donne à manger, nous donnons à manger à l'ennemi,
c'est comme si nous vivons cet évènement-là ensemble. Une
guerre asymétrique a été toujours très
compliquée pour les forces armées. C'est en collaboration avec
notre population que nous y arriverons. Il faut que nous soyons comme un seul
homme pour lutter contre l'ennemi qui est connu à tous les
congolais », a poursuivi le gouverneur militaire.110(*)
Un séminaire sur l'organisation du terrain en
défensive destiné à 25 officiers des FARDC est en cours
depuis le 17 mars 2008 à kasagulu, à 40 kilomètres
à l'ouest de Kinshasa, a rapporté la MONUSCO lors de sa
conférence de presse hebdomadaire du 26 mars 2008. C'est à la
demande du chef d'Etat-major des Forces armées congolaises (FARDC), le
général Kayembe, que la MONUSCO a initié cette
formation.
Toujours dans le même cadre, une autre formation sur
l'artillerie est prévue pour le mois de mai prochain à
l'intention d'un autre groupe de 24 officiers formateurs. A l'instar du stage
en cours, la future formation vise à développer le niveau de
professionnalisme des FARDC sur plusieurs champs de compétences.
§2 FORMATION DES MILITAIRES
EN GUERRE ASYMETRIQUE
Dans l'accomplissement de leur mission, il arrive que les
militaires posent certains comportements qui portent atteinte soit à la
discipline militaire, soit à la loi ou règles du droit
international humanitaire. Ces actes ne restent pas impunis. Leurs auteurs sont
exposés soit à la sanction disciplinaire soit à des
poursuites judiciaires devant les juridictions militaires.
L'armée professionnelle est reconnue par le fait
qu'elle connait les limites de ses fonctions, bornées à la
défense du territoire et à la préparation au combat. Les
militaires possèdent une expertise et des compétences dans la
gestion de la violence, mais doivent se placer sous l'autorité civile
légitime, sans droit d'intervention sur la sélection de cette
dernière.
C'est ainsi que la première école de guerre en
RDC verra jour en 2021, avec l'appui de la France. Elle formera dans un premier
temps, les soldats de FARDC aux méthodes de guerre asymétrique
utilisées par les groupes armés qui sévissent dans l'Est
du pays. La France va contribuer à la création d'une école
de guerre en République Démocratique du Congo (RDC) dès
l'année prochaine. C'est ce qu'a révélé, le
mercredi 4 novembre, à Goma, l'ambassadeur de la France près la
RDC, François Pajolas, à l'issue d'une rencontre avec Carly
Nzanzu Kasivita, gouverneur du Nord-Kivu, une province de l'est du pays,
ravagée par la guerre et où de nombreux groupes armés font
régner la loi des armes.111(*) Précisons que, cette école est
déjà opérationnelle aujourd'hui et a déjà
produit sa première promotion.
§3 COLLABORATION DES
POPULATIONS ET RESOLUTION DES CONFLITS INTERETHNIQUES
Pour neutraliser les groupes armés, il est
nécessaire d'avoir une stratégie politique, l'engagement des
civils, le soutien de la population et des forces de sécurité
nationales. Une pression continue sur ces groupes armés est la
clé du succès.
Raison pour laquelle le président de la
République pour palier à cette situation, il a mené des
actions diplomatiques et de paix. Tout en jouant avec la renommée et
l'influence des certains hommes politiques pour que la collaboration entre la
population et les militaires ; la collaboration et le corps soignant de
certains coins du pays, trouve sa place dans la population. C'est ainsi que
lors de son discours pour l'Etat de siège, il a appelé la
population à la collaboration avec les FARDC pour que celle-ci ne puisse
pas cacher les rebelles. Plutôt qu'elle les livre aux FARDC.
Etant tous congolais, quelles que soit nos provinces
d'appartenance, nos partis politiques, nous sommes appelés à nous
unir pour former un peuple fort et invincible. Comme le dit notre hymne
national : Debout Congolais Unis par le sort, Unis dans le front pour
l'indépendance.
C'est en collaboration avec notre population que nous y
arriverons, a déclaré dimanche 18 juillet le gouverneur du nord
Kivu, lieutenant général Constat NDIMA, à la population de
Beni. Il a fait cette déclaration après une double attaque des
ADF signalée à mayimoya et kalunguta dans l'espace de deux jours
au courant de cette semaine.112(*)
§4 L'IMPLICATION DE LA
COMMUNAUTE INTERNATIONALE POUR SANCTIONNER LES SOCIETES MULTINATIONALES
IMPLIQUEES DANSL'EXPLOITATION DES MINERAIS DE LA RDC
L'exploitation des minerais est toute activité par
laquelle toute personne se livre, à partir d'un gisement
identifié et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains, à
l'extraction des substances minérales d'un gisement, ou d'un gisement
artificiel et éventuellement à leur traitement afin de les
utiliser ou les commercialiser113(*). Ainsi dit, elle s'étend comme une
activité d'extraction.
Une telle activité est dite illicite, lorsqu'elle est
effectuée en marge de la loi c'est-à-dire opérée
sans aucune autorisation et par des personnes qui n'en sont pas
éligibles.114(*)C'est le cas de toute celle qui est par des agents et
fonctionnaires de l'Etat, par les membres des forces armées, les agents
de la police et des services de sécurité. Au niveau de la
sous-région des grands lacs, l'exploitation illicite est dite
exploitation illégale des sources naturelles. Elle est encore entendue
comme toute exploration, développement, acquisition et utilisation des
dites ressources contrairement à la loi, à la coutume, au
principe de souveraineté permanente des Etats.
Le rapport entre les sociétés multinationales
et les conflits armés en Afrique résiderait dans les
guerres qui sont soutenues par ces sociétés en quête
d'intérêt ayant des multiples conséquences
fâcheuses à l'égard des Africains : perte de vies
humaines, pillages des ressources, création des milices, violation
des droits de l'homme, etc.
Le rôle des sociétés multinationales
dans les guerres en RDC pourrait être compris sur trois plans:
sur le plan politique, les sociétés multinationales
soutiennent les groupes armés, sur le plan économique,
elle profite la situation de guerre pour accéder aux
matières premières à vil prix par les contrats
lointains et par l'exploitation du sol et du sous-sol (matières
premières dites du sang), près des belligérants et
sur le plan social, elles mettent les populations autochtones dans une
situation de précarité sociale et économique en les
rendant vulnérables.
La RDC doit mettre en place face à l'esprit
machiavélique des sociétés multinationales les
mécanismes qui pourrait être la réforme de son
armée, la reforme de sa diplomatie, la réforme
économique et politique etc.
4.1 LES SANCTIONS PREVUES PAR LE CODE
MINIER
Les sanctions du code minier sont définies par les
articles 289-298. Elles font référence à des manquements,
à des obligations administratives. Les sanctions sont variables selon
les procédures et les manquements concernés, elles peuvent aller
de la suspension à l'interdiction des droits miniers et/ou
d'autorisation, d'exploitation des carriers permanentes.
Au titre XIII (art 299-311) s'ajoute un ensemble de sanctions
majoritairement pécuniaires relatives à des infractions et de
pénalités. Celles-ci font référence à des
comportements illicites et illégaux dans l'exploitation, la
détention, l'exportation de substances minérales.115(*)
L'application de ces sanctions par les autorités
compétentes, par exemple le cas d'arrestation de convois des
marchandises illégales, explicitent l'importance de réseaux, de
pouvoirs et d'influences.
La communauté internationale tente d'instaurer depuis
les années 2000 un cadre de transparence et de normes dans
l'exploitation des minerais. L'ONU a ainsi voté un ensemble de
résolutions (Résolutions 1493 de 2003, 1533 de 2004, 1596 de
2005, 1856 de 2008) pour sanctionner et responsabiliser les Etats. Toutefois,
comme le signale l'international Crisis Group (ICG) dans un rapport
publié en 2001, ces résolutions n'ont pas eu les effets
escomptés. Le comité des sanctions instauré par le conseil
de sécurité des Nations Unies n'a pas été
appliqué par les Etats et les sociétés sanctionnées
ont simplement changé de nom.116(*)
LA MONUSCO a également tenté dès 2008
d'aider les autorités congolaises à reprendre le contrôle
des zones minières et à organiser des opérations de police
pour combattre les trafics de minerais. Les opérations umoja Wetu
(2009), kimia II (2009) et Amani Leo (2010) n'ont cependant pas obtenu les
résultats escomptés. En effet, si les FARDC ont regagné
des territoires durant ces années (notamment Walikale et Kalehe), elles
ont détourné en partie ces richesses à leur profit.
4.2 ELEMENTS DE COLLABORATION ENTRE LES MULTINATIONALES
ET LES GROUPES ARMES
Le Groupe d'experts mis en place par le
Conseil de Sécurité des Nations Unies pour assurer le suivi de
l'embargo sur les arme imposé aux groupes armés dans l'est de la
RDC 2004 poursuivi ses enquêtes sur le commerce des ressources naturelles
en tant que source de financement deces groupes. Son rapport de décembre
2008 contenait des informations détaillées sur le commerce des
minerais, notamment sur les relations entre les groupes armés et les
multinationales117(*)
Le 22 décembre 2008 ; soit dix jours après
la publication du rapport du Groupe d'experts, le Conseil de
sécurité des Nations Unies a adopté deux
résolutions qui contenaient des mesures visant la dimension
« ressources naturelles » du conflit. Ces deux
résolutions reconnaissent « le lien entre l'exploitation
illégale des ressources naturelles et le commerce illicite de ces
ressources et la prolifération et le trafic d'armes. C'est-à-dire
aux groupes armés vendent les minerais aux multinationales au prorata
des moyens financiers que ces dernières donnent les groupes armés
pour acheter les armes qui sont l'un des facteurs principaux alimentant et
exacerbant les conflits dans la région des Grands Lacs.
Mécanisme de découragement des multinationales
et des groupes armés impliqués. Le Conseil de
sécurité des Nations Unies a prorogé d'un an le
régime des sanctions qu'il a mis en place pour protéger les
fragiles institutions de la RDC contre les groupes armés ; il y a
ajouté des éléments visant à contrer les multiples
trafics de minerais extraits illégalement su sol congolais et qui
enrichissent ces groupes. Dans sa résolution 1896, rédigée
par la France et adoptée à l'unanimité de ses quinze
membres, le Conseil de Sécurité reconduit jusqu'au 30 novembre
2010 les dispositions du régime de sanctions : embargo sur les
armes, mesures de contrôle du trafic aérien et sanctions
individuelles contre certaines personnes. Le texte exige de tous ces groupes
armés « en particulier les FDLR et la LRA » qu'ils
déposent immédiatement les armes.
Le Conseil se déclare
« préoccupé par l'appui qu'apportent des réseaux
nationaux et internationaux aux groupes armés non gouvernemental
opérant dans l'est de la RDC. Il réagit ainsi à un rapport
accablant d'un groupe d'experts de l'ONU sur le réseau de financement
des FDLR, qui sévissent depuis une décennie dans les deux Kivu.
Selon ce document transmis début novembre au Conseil de
sécurité, des sociétés britanniques, Malaisiennes
ou thaïlandaises achèteraient des pierres issues des mines
contrôlées par les rebelles notamment les FDLR.
La résolution 1896 charge le Groupe d'experts de
proposer « des directives » susceptibles de permettre la
mise en place d'un système de traçabilité des produits
minéraux provenant de la RDC inspiré du processus de Kimberley
existant pour les diamants.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude qui a porté sur
« La République Démocratique du Congo et la
prolifération des groupes armés, Bilan et Perspectives »;
Cette dernière s'est beaucoup plus penché sur la
problématique de la dynamique de naissance de groupes armés
à l'Est de la RDC tout en cherchant à comprendre les relations
qui existent entre ces groupes armés et les enjeux géopolitiques
de la RDC dans la région des grands lacs, mais aussi d'analyser les
conséquences sociopolitiques des groupes armés opérant
à l'échelle régionale et ceux locaux sur la
stabilité nationale en RDC et dans la sous-région des grands
lacs.
Ainsi, nous nous sommes posé une question de savoir
Quelles sont les causes de la prolifération des groupes armés en
RDC et qui sont les acteurs visibles et invisibles de cette
prolifération, la contribution de la RDC et certains partenaires pour
rétablir la paix et mettre fin à ces atrocités sur son
territoire.
En guise des réponses provisoires à cette
problématique, les hypothèses suivantes ont été
émises :
1. Les causes de multiplication des groupes armés en
RDC seraient multiples, mais, nous pouvons en évoquer quelques-unes,
entre autres : faire de la terreur pour être connu, piller et voler
les richesses (ressources de la RDC), déstabiliser le gouvernement
central pour qu'il ne puisse pas faire son travail sur toute l'étendue
de la RDC en particulier sur les territoires ou provinces touchées de
l'Est surtout ;
2. L'établissement des administrations
parallèles dans l'optique d'alimenter l'exploitation illicite et
illégale des ressources minières, le problème foncier et
un surpeuplement tacite conduisant à la thèse d'envahissement du
territoire national par des populations allogènes donnant lieu à
la crise d'identité sociale, ainsi qu'à la quête de
l'espace au compte des agressions, seraient également les causes de
cette prolifération ;
3. Les promoteurs de ces groupes armés seraient d'une
part les pays frontaliers ou ceux qui entourent la RDC en partageant
directement ou indirectement des frontières, jaloux de sa
délimitation et sa position géographique qui penseraient que la
RDC serait un gâteau qu'ils peuvent se partager et que chacun pouvait
venir couper comme il voulait et d'autre part, les sociétés
multinationales qui soutiendraient ces groupes armés en
matériels militaires, en nourritures, armes, tenues, argent et
autres.
Dans le premier chapitre, nous avons parlé des
considérations générales en revenant sur les concepts
comme RDC, Groupes Armés, Prolifération, Bilan et Perspectives,
tout en jetant un coup d'oeil sur quelques notions de l'histoire et de
l'évolution de la situation sur le territoire Congolais.
Dans le deuxième chapitre, nous avons parlé des
groupes armés, de leur naissance, des causes de la prolifération
des groupes armés, des activités, du MODUS-OPERANDI des groupes
armés.
Et dans le chapitre troisième, nous avons brossé
la lutte contre la prolifération des groupes armés, nous avons
parlé également des mécanismes nationaux et internationaux
de la lutte contre les groupes armés, l'évolution de la lutte
engagée contre cette prolifération des groupes armés
(Bilan) et enfin, envisager des perspectives d'avenir sur les solutions
globales et durables aux problèmes des groupes armés en RDC.
Remarquons cependant, qu'à l'issu des investigations,
cette étude a débouché sur la confirmation de toutes nos
hypothèses, en ce sens que la principale cause qui continue, du jour le
jour, à favoriser la prolifération des groupes armés en
RDC, c'est la question de matières premières, de la
conquête du territoire (pour les groupes armés crées par
les agresseurs) et de l'identité sociale (pour les deux
« tribus rwandophones » : tutsi et hutu), mais aussi
des conflits interethniques (autochtones-allogènes,
Banyamulenge-Banyarwanda). Tout ceci étant la résultante du
dépérissement de la mission de souveraineté de l'Etat en
RDC, qui est incapable d'assurer la sécurité de l'ensemble de son
étendue territoriale, et d'user d'une bonne diplomatie tant sur le plan
régional qu'international.
RECOMMANDATIONS
? Nous recommandons à l'Etat Congolais de multiplier le
nombre des militaires à l'est du pays pour neutraliser les mouvements
des groupes armés ;
? De sécuriser tout le secteur minier non seulement
avec les agents de l'ordre, mais bien aussi avec les entreprises locales ou
internationales pour exploiter légalement les minerais ;
? D'ériger un mur frontalier pour empêcher le
passage libre de toutes les personnes qui viennent semer les troubles tout en
s'emparant de nos richesses.
Ainsi, sans prétendre avoir épuisé toutes
les questions relatives à cette thématique, qui a cadré
son champ de recherche sur la prolifération des groupes armés en
RDC, nous invitons les futurs chercheurs intéressés par elle de
nous compléter en abordant certains aspects comme les groupes
armés et la construction de l'Etat de droit en RDC, la lutte contre les
groupes armés et la détermination de l'Etat congolais pour
restaurer une paix paisible sur tout son territoire.
LA BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
1.BRULET. C et FRESS.S, BEN LADEN :
Le milliardaire devenu terroriste, documentaire visualisé à
Goma le 17 janvier 2005
2.DUVERGER. R. Méthodes des
sciences sociales, Paris, PUF, 1961
3. ESSISO ASIA. A, Manuel de méthodologie de recherche
en sciences sociales, Kisangani, éd. De l'IRSA et presse
universitaire de Kisangani, 2012
3.GRAWITZ. M, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, 3eme éd. Dollor, 1976
4.MAIDON MONGA NGONGA. A Méthode de la
science politique, cours ronéotype dispensé en L1 S. FSSAP,
UNIGOM, 2013-2014, Inédit
5.KASARO TUMBWE, Romain, Position de
l'anglais en République Démocratique du Congo, Mont
réal, 1999
6.BANYAKU, L.E, Chronique, Monographie et
document sur l'histoire politique du Congo. Des années 60 aux
années 90, éd. Comprador, Kinshasa 2000
7.VLASSENROOT, K. Sud-Kivu :
Identité, territoire et pouvoir dans l'est du Congo,
Londres : Institut de la Vallée du Rift, 2013
2. ARTICLES ET REVUES
1.International Council on HumanRights, les
fins et les moyens : agir pour les droits de l'homme auprès des
groupes armés, in « Conseil International pour
l'étude des droits de l'homme », juin 2014
2.KAMUNDU BATUNDU, Didier
« Comprendre la crise au Congo » Lyon, 1999,
organisation de défense des droits de l'homme et de la promotion de la
paix, Revue
3.Mauss, D. (2009), « Écrire une
Constitution », Revue française de droit constitutionnel,
n° 79
4.Pollet-Panoussis, D. (2008), « La
Constitution congolaise de 2006 : petite soeur africaine de la Constitution
française » in Revue française de droit
constitutionnel, n° 75
3. DICTIONNAIRE, LAROUSSE
1.Le Larousse illustré, RDCongo, P.324
4. DOCCUMENTS OFFICIELS, RAPPORTS
1.BERGHEZAN. G, Groupes armés actifs en
RDC : situation dans le grand Kivu au 2eme semestre 2013, rapport du GRIP,
2003.
2.MONUSCO, le Rapport, « Notre
force : Nos jeunes- Recrutement et utilisation des enfants par les groupes
armés en République Démocratique duCongo
2014-2017 », Kinshasa, janvier 2019.
3.MUSILA C, Economie et géopolitique
de la paix dans les Grands Lacs, fiche d'analyse, octobre 2014.
5. MEMOIRES, TFC
1.Djadjas Djamba D. « Evolution des
institutions de la République Démocratique du Congo »
Master en Sciences Politique, Université Catholique de Louvain,
2017-2018.
2.La RDC et le processus d'intégration
des pays des grands lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire
régionale, Mémoire en RI, école nationale d'Administration
/ ENA (Paris), 2008.
3.MBALA LONDA M. Les groupes armés et
la position géopolitique de la République Démocratique du
Congo dans la Région des grands lacs. Université de Goma,
Mémoire - Licence 2014
4.PINTO. R, et GRATWIZ, cités par
DINANGA, T, comité international de la croix rouge et, la
problématique de la résolution des conflits armés non
internationaux, Académie militaire, Kananga, 2016
5.SADIKI PANDABILIMA, Les guerres d'agression de
la RDC et leur impact sur la propagation du VIH/SIDA dans la province du
Nord-Kivu : de 1996 à 2003, TFC en RI, FSSPA, UNIGOMA, 2007
à 2008, inédit
6. COURS
1.MAIDON MONGA NGONGA. A. Méthode de
la science politique, cours ronéotype dispensé en L1 Spo,
FSSAP, UNIGOM, 2013-2014, Inédit
7. WEBOGRAPHIE OU SITES WEB
1. BBC NEWS, Kinshasa 24 janvier 2020
2. Wikipedia.
3.
https://www.je-change-de-metier.com
4. Afrique.lalibre.be
5. www.voaafrique.com
6. Radiookapi.net
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
IV
INTRODUCTION
1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
2. PRESENTATION DU SUJET
1
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
2
A. PROBLEMATIQUE
2
B. HYPOTHESE
3
4. ETAT DE LA QUESTION
4
5. METHODE ET TECHNIQUES
5
5.1 METHODE
5
5.2 TECHNIQUES
6
6. DELIMITATION DU SUJET
6
7. DIFFICULTES RENCONTREES
6
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS
GENERALES
8
I. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
8
§1. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
8
§2. PROLIFERATION
8
§3. GROUPE ARME.
9
§4. BILAN ET PERPECTIVES
10
Section II. PRESENTATION DE LA RDC
10
§1 SUR LE PLAN HISTORIQUE
10
§2. SUR LE PLAN POLITIQUE, GEOGRAPHIQUE ET
DIPLOMATIQUE
12
2.2. Sur le plan Géographique
15
§3 SUR LE PLAN DIPLOMATIQUE
17
§4 SUR LE PLAN SECURITAIRE
17
Section III. PRESENTATION ET LOCALISATION DES
GROUPES ARMES
19
§1 NORD-KIVU ET SUD-KIVU
19
§2 ITURI-BUNIA
29
§3. NORD KATANGA
29
§4. KASAI-ORIENTAL
31
CHAPITRE II LA PROLIFERATION DES GROUPES
ARMES
33
SECTION I NAISSANCE DES GROUPES ARMES
33
§1 APPARITION EXACERBEE DES GROUPES ARMES
33
§ 2 ACTEURS VISIBLES ET INVISIBLES DANS LES
GROUPES ARMES
33
§ 3 GENEALOGIE DES GROUPES ARMES A L'EST DE LA
RDC
34
§ 4 PROLIFERATION OU CANSERISATION DES GROUPES
ARMES
36
SECTION II CAUSES DE LA PROLIFERATION DES GROUPES
ARMES
41
§ 1 CAUSES D'ORDRE ETHNIQUE
41
§ 2 CAUSES D'ORDRE ECONOMIQUE
42
§3. CAUSES D'ORDRE GEOPOLITIQUE ET
STRATEGIQUE
46
SECTION III LES ACTIVITES, LE MODUS-OPERANDI DES
GROUPES ARMES
48
§ 1 TUERIE
48
§ 2 ENLEVEMENT OU KIDNAPING
48
§ 3 VOLS, EXPLOITATION ILLICITE DES
RESSOURCES
51
§ 4 ACTES TERRORISTES ET CHANTAGE
52
CHAPITRE III LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION
DES GROUPES ARMES
54
SECTION I MECANISMES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX DE
LUTTE CONTRE LES GROUPES ARMES
54
§1 LES FORCES DE L'ORDRE INTERNE (FARDC ET
POLICE)
54
§2 LA PLACE DE LA MONUSCO ET SA CONTRIBUTION A
LA LUTTE CONTRE LES GROUPES ARMES
59
§3 LA CONTRIBUTION NEGATIVE DES PAYS
VOISINS
64
SECTION II EVALUATION DE LA LUTTE ENGAGEE CONTRE LA
PROLIFERATION DES GROUPES ARMES (BILAN)
66
§1 REUSSITE DES FARDC ET ALLIES SUR M23
66
§2 LUTTE CONTRE LES ADF ET FDLR
68
§3 LES ATTAQUES CONTRE LES GROUPES MAI-MAI
69
SECTION III LES PERSPECTIVES D'AVENIR
69
§1 PROFESSIONALISME DES FARDC
69
§2 FORMATION DES MILITAIRES EN GUERRE
ASYMETRIQUE
70
§3 COLLABORATION DES POPULATIONS ET RESOLUTION
DES CONFLITS INTERETHNIQUES
70
§4 L'IMPLICATION DE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE POUR SANCTIONNER LES SOCIETES MULTINATIONALES IMPLIQUEES DANS
L'EXPLOITATION DES MINERAIS DE LA RDC
71
CONCLUSION GENERALE
75
RECOMMANDATIONS
76
LA BIBLIOGRAPHIE
77
TABLE DES MATIERES
80
* 1 DUVERGER. R.
Méthodes des sciences sociales, Paris, PUF, 1961, p. 50
* 2 BRULET. C et FRESS.S, BEN
LADEN : Le milliardaire devenu terroriste, documentaire
visualisé à Goma le 17 janvier 2005
* 3 GRAWITZ. M,
Méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, 3eme
éd. Dollor, 1976. P. 360
* 4 ESSISO ASIA. A, Manuel de
méthodologie de recherche en sciences sociales, Kisangani,
éd. De l'IRSA et presse universitaire de Kisangani, 2012, p.
* 5 MAIDON MONGA NGONGA. A.
Méthode de la science politique, cours ronéotype
dispensé en L1 Spo, FSSAP, UNIGOM, 2013-2014, Inédit
* 6NTUMBA BUKASA, E., La RDC et
le processus d'intégration des pays des grands lacs comme voie de sortie
de la crise sécuritaire régionale, Mémoire en RI,
école nationale d'Administration / ENA (Paris), 2008.
* 7 SADIKI PANDABILIMA, Les
guerres d'agression de la RDC et leur impact sur la propagation du VIH/SIDA
dans la province du Nord-Kivu : de 1996 à 2003, TFC en RI, FSSPA,
UNIGOMA, 2007 à 2008, inédit.
* 8 BERGHEZAN. G, Groupes
armés actifs en RDC : situation dans le grand Kivu au 2eme semestre
2013, rapport du GRIP, 2003.
* 9 PINTO. R, et GRATWIZ,
cités par DINANGA, T, comité international de la croix rouge et,
la problématique de la résolution des conflits armés non
internationaux, Académie militaire, Kananga, 2016, p.6
* 10 BBC NEWS, Kinshasa 24
janvier 2020
* 11Wikipédia.
* 12Wikipédia
* 13 STEARNS. J, VERWEIJEN.J,
ERIKSSON.M, « Armée nationale et groupes armés dans
l'Est du Congo : Trancher le noeud gardien de
l'insécurité », in Institut de la Vallée du
Rift/Projet Usalama, 2008-2013. p.14
* 14International Council on
HumanRights,« les fins et les moyens : agir pour les droits de
l'homme auprès des groupes armés », in Conseil
International pour l'étude des droits de l'homme, juin 2014, p.14.
* 15
https://www.je-change-de-metier.com
* 16
https://www.Larousse.fr.français
* 17 KASARO TUMBWE, Romain,
Position de l'anglais en République Démocratique du Congo,
Mont réal, 1999, Diversité langues, vol.IV, online :
http://www.leluq.uquebec.ca/diversité.
* 18KAMUNDU BATUNDU, Didier
« Comprendre la crise au Congo » Lyon, 1999, organisation
de défense des droits de l'homme et de la promotion de la paix, in
Revue. Online :
https://www.udps.org/Textes-forum,Kamundu-101199.htm
* 19 Idem
* 20 Ibidem
* 21 BANYAKU.E, L.E, Chronique,
Monographie et document sur l'histoire politique du Congo. Des années 60
aux années 90, éd. Comprador, Kinshasa 2000, P.5
* 22
http://www.monuc.org/assp.,pp.1-2.
* 23Mauss, D. (2009), «
Écrire une Constitution », Revue française de droit
constitutionnel, n° 79, p. 560.
* 24DjadjasDjamba D.
« Evolution des institutions de la République
Démocratique du Congo » Master en Sciences Politique,
Université Catholique de Louvain, 2017-2018. P. 26
* 25 Idem.
* 26 Ibidem.p.27
* 27Pollet-Panoussis, D.
(2008), « La Constitution congolaise de 2006 : petite soeur africaine de
la Constitution française », in Revue française de droit
constitutionnel, n° 75, p. 475.
* 28Bolle, S. (2007), «
Constitution de la République Démocratique du Congo de 2006
», Consulté le 30/05/2021 sur le site
http://www.la-constitution-en-afrique.org/article- 13201289.html
* 29 Afriqu'infoo.com.
* 30Afriqueinfos.com
* 31
www.worldomesters.info-world-population
of the DR Congo
* 32
www.visit-rdCongo.com-cut-out
* 33Le Larousse
illustré. RD Congo.2009.p.234
* 34 Romain Gras,
« Retour en grâce sur la scène internationale pour
la RDC », JEUNE AFRIQUE 21janvier 2020
* 35 Le Larousse
illustré, RDCongo, P.324
* 36 BBC News.
* 37 MBALA LONDA M. Lesgroupes
armés et la position géopolitique de la République
Démocratique du Congo dans la Région des grands lacs.
Université de Goma, Mémoire - Licence 2014.
P.46
* 38 MBALA LONDA idem
* 39
www.kivupeace.org et
www.cdnp-congo.org
* 40ERIKSSON. M BAAZ et
VERWEIJEN. J, Between integration and disintegration: the Erratic Trajectory of
the Congolese Army, New-York: Social Science Research council, 2013.
* 41BAUMA BAHETE. N, centre
pour la paix et les droits de l'homme/ Pearce and HumanRights Center, impact de
la prolifération et circulation illégales des ALPC et persistance
des groupes armés nationaux etrangers sur la situation
sécuritaire et des droits de l'homme, politico-administrative,
socio-economique au Nord-Kivu. Vendredi 12 au Dimanche 14 Octobre 2012,
pp.16-17.
* 42ERIKSSON BAAZ. M ET
VERWEIJEN. J, « The Volatility of a Half-cooked Bouillabaisse:
Rebel-militaryIntegration and Conflict Dynamics » in Eastern DRC,
AfricanAffairs, 112/449 (2013), pp. 563-582.
* 43 Observatoire gouvernance
et paix/ O.G.P-Asbl, le Sud-Kivu un véritable far West en RD.
Congo : la place des ressources minières dans l'organisation
économique des groupes armés nationaux et étrangers
pendant l'opération amani Leo, rapport de janvier 2010-septembre 2010,
p.19.
* 44MONUSCO, le Rapport,
« Notre force : Nos jeunes- Recrutement et utilisation des
enfants par les groupes armés en République
Démocratique du Congo 2014-2017 », Kinshasa, janvier
2019 ? P.111
* 45MONUSCO Notre force
idem P.114.
* 46Dossier milice
bakata-katanga: un collectif d'ONG vient de produire un rapport circonstancier
sur les évènements du 23 mars à Lubumbashi,
www.kongotimes.info
* 47
http://Cos.info.CA-...Provinces
* 48https :
//cas.info.CA ...Provinces
* 49 AMBA WETSHI.B, objectif du
colonel TSHIBANGU : chassé « KABILA » et
installer TSHISEKEDI à la tête de l'Etat,
www.kongotimes.info
* 50ONGD PEREXC, Rapport
sur la présence des Forces et groupes armés Maï-Maï et
la situation sécuritaire en Territoire de Lubero et ville de Butembo,
2007, pp.1-3.
* 51VLASSENROOT, K
Sud-Kivu : Identité, territoire et pouvoir dans l'est du Congo,
Londres : Institut de la Vallée du Rift, 2013, pp. 25-32.
* 52BUCYALIMWE MARARO, S
Land, Power and EthnicConflict in Masisi (Congo-Kinshasa), 1940-1994, in
International Journal of AfricanHistoricalStudies, 1997, pp.
503-538.
* 53VERHAEGEN, B
Rébellions au Congo. Tome 1, Bruxelles/Léopoldville :
CRISP, IRES et INEP, 1966, pp. 292-295.
*
54VERWEIJEN.J et IGUMARWAKENGE.C, Comprendre la
prolifération des groupes armés dans l'est de la RDC, RVI SPRP
Projet Usalama Briefing, 2015 p. 1
* 55Idem.
*
56VERWEIJEN.J et IGUMARWAKENGE.C, Op.cit. p.
3
* 57Idem
* 58 Ibidem
* 59ONGD PEREXC, Rapport
sur la présence des Forces et groupes armés Maï-Maï et
la situation sécuritaire en Territoire de Lubero et ville de Butembo,
2007, pp. 5
* 60 MBALA LONDA M., Lesgroupes
armés et la position géopolitique de la République
Démocratique du Congo dans la Région des grands lacs,
Université de Goma - Licence 2014. P.60
* 61DE FAILLY, D Coltan :
pour comprendre, in L'Afrique des Grands-Lacs, annuaire 2000-2001,
Centre d'études de la région des Grands-Lacs d'Afrique, Anvers,
L'Harmattan, Paris, 2002, pp 280-306.
* 62Idem
* 63MUSILA C, Economie et
géopolitique de la paix dans les Grands Lacs, fiche d'analyse,
octobre 2014.
* 64KIBEL'BEL OKA N.,
Les marionnettes congolaises. Essai, Les Editions du
Panthéon, Paris, 2012, pp.68-69.
* 65MARYSSE S et REYNTJENS
F, L'Afrique des Grands Lacs. Annuaire 2000-2001, L'Harmattan,
Paris, 2001, p.100.
* 66MBALA LONDA, M
op.cit. P.62
* 67LAGRANGE, M-A, Economie
de la paix, Conférence au Café Diplomatique - Ecole
d'été de transformation des conflits, Chaire Culture de la Paix
& Ministère des Affaires Etrangères, Kinshasa, 13 septembre
2014.
* 68 www.globalwitnes.org
* 69MBALA LONDA Op.cit.
p.64
* 70Idem
* 71NGBANDA H, Crimes
organisés en Afrique centrale, Éd. Dubois, PARIS 2004
* 72M MBALA LONDA
op.cit. P.78
* 73Idem
* 74 Ibidem, p.569
* 75 https:
www.france24.com/fr/tag/rd-congo
* 76 Afrique.lalibre.be
* 77 Laurent Ribadeau Dumas,
France Télévision Rédaction publié le 24/11/2017
10 :01
* 78
https://www.radiookapi.net/2017/06/12/activité/socièté/enlevement-des-enfants-goma-le-calvaire-des-parents-pauvres-pour(payer
* 79Idem
* 80 Ibidem
* 81
https://www.iwmt.org/community/erikas-kambale-mwisi/
* 82MERLE, M., La vie
internationale, Armand Colin, Paris, 1970. P. 119
* 83Article 62 de la
Constitution du 18 février 2006.
* 84DUBUS, A. et REVISE, N.
Armée du peuple, Armée du Roi, L'Harmattan, Paris 2002, p.
75
* 85Articles 1, 2 et 3 du
Décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation
générale de la défense et des Forces armées
congolaises.
* 86MUKENDI NKASHAMA et KABEYA
MUKAMBA, Guerres et mutations sociolinguistiques en République
Démocratique du Congo (1960-1999), PUL, Tome II, Lubumbashi, 2000,
p. 133.
* 87 www.radiookapi.net
* 88Article 2 de la LOI
ORGANIQUE N°11/013 DU 11 AOUT PORTANT ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA
POLICE NATIONALE CONGOLAISE
* 89Art 4,5 et 6 de La Loi
Organique N°13/013 du 11 Aout
* 90DUBUS, A. et REVISE, N.
Armée du peuple, Armée du Roi, L'Harmattan, Paris 2002, p.
120.
* 91 ECHOS de la MONUSCO, la
force de la Monusco pour la protection des civils. Kinshasa/Gombe, Mai-aout
2019. pp. 7
* 92 Idem
* 93 ECHOS de la MONUSCO,
op.cit. pp. 7
* 94 Idem. pp. 8
* 95 ECHOS de la MONUSCO,
op.cit. pp. 11
* 96 Idem pp. 10
* 97 Ibidem. pp. 12
* 98 ECHOS de la MONUSCO,
op.cit. pp. 15
* 99 Idem. pp. 25
* 100 Amnesty
international, Ed, francophones D'Amnesty international-EFAI-septembre 2005.
pp. 2 et http : // www.efai.org
* 101Tom Tshibangu
« contre les FDLR, les FARDC activent une opération de
neutralisation » in ECHOS de la MONUSCO : Neutraliser les
FDLR, Kinshasa/Gombe. Volume VII-N°41 Janvier 2015. pp. 6
* 102 Entretiens avec des
Diplomates , Kinshasa, Mars 2020 et international Cris Group, " Averting
Proxy Wars".
* 103ONU, Conseil de
sécurité des Nations Unies, S/2012/348/Add.1, Additif au rapport
d'étape du Groupe d'experts sur la République démocratique
du Congo, 27 juin 2012, pp. 11-12.
* 104Idem pp. 19-27
* 105 Ibidem. pp. 13-15
* 106Abdourahamane. D.
« Les opérations militaires, dans l'est de la RDC, soutenues
par le conseil de sécurité », in ECHOS de la MONUSCO
: Neutraliser les FDLR, Kinshasa/Gombe. Volume VII-N°41 Janvier 2015.
pp. 7
* 107 Idem
* 108 www.voaafrique.com
* 109 Radiookapi.net
* 110 Radiookapi.net
* 111 Politico.cd
* 112 Radiookapi.net
* 113Art 1 point 20 de la loi
n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, JORDC, n°
spécial du 15 juillet 2002.
* 114Idem
* 115 JOURNAL Officiel de la
RDC loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, 15 juillet
2002.
* 116 International Crisis
Group (ICG), Derrière le problème des minerais des conflits, la
gouvernance du congo, 13/04/2011.
* 117 MUMBERE KALWAHALI.P "
les entreprises multinationales et groupes armés opérant
à l'Est de la RDC" Analyse des rapports de 1998-2010,
Université de Goma- Graduat 2009. P.10