Incidence de l'aide humanitaire sur la réduction de la vulnérabilité des personnes déplacées internes à Mahagi cas de l'ONG WHH de 2020 à 2021par Dieu Merci ADUBANG'O THUAMBE Institut Supérieur de Développement Rural de Bunia, ISDR/Bunia - Licence en Planification régionale et nationale 2021 |
Chapitre Quatrième :PROGRAMME DU DEVELOPPEMENT4.1. Contexte et Justification du programmeEn République Démocratique du Congo, en cas de catastrophes naturelles ou artificielles comme éruption volcanique, inondation, guerres, conflits et autres situations d'urgence se produisant sur un territoire causant des crises humanitaires, le devoir primordial incombe au gouvernement de prendre soin des victimes, déplacés internes, les refoulés en leur assurant une protection, une assistance et une réinsertion socioéconomique rapide, efficace et durable, c'est pourquoi, cette stratégie est élaborée comme un outil efficace de développement qui vient renforcer les mécanismes gouvernementaux existants et guide les actions humanitaires et de développement de l'Etat à travers son ministère sectoriel, l'Agence de gestion des fonds humanitaires et autres structures d'accompagnement de la population. La province de l'Ituri, depuis décembre 2017 , plus spécifiquement le territoire de Djugu est affecté par des violences de grande ampleur ainsi que des violations et atteintes aux droits de l'homme commises dans un contexte de tensions interethniques entre les communautés Lendu et Hema qui ont occasionné plusieurs victimes ainsi que des déplacements massifs de population. La ramification de ces tensions a atteint également le territoire de Mahagi avec les mêmes conséquences. Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme (BCNUDH) établi que, de décembre 2017 à septembre 2019, au moins 701 personnes ont été tuées, 168 autres blessées et 142 personnes ont été victimes de violences sexuelles dans ce contexte avec au moins 218 cas d'extorsion, de pillage et/ou de destruction de maisons, écoles et centres de santé dans différents villages du territoire de Djugu qui ont également affecté le territoire voisin de Mahagi causant des mouvements internes des populations dépourvues de tous moyens de subsistance. Les données du Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) précisent que près de 57.000 personnes réfugiées en Ouganda et plus de 556.356 autres se seraient déplacées vers les territoires de Mahagi, Aru et à proximité de la ville de Bunia depuis février 2018. Vue l'ampleur des destructions matérielles et l'insécurité qui prévaut dans les zones affectées, un retour à court terme n'était pas envisagé par les déplacés qui ont perdu tous leurs biens et autres moyens de subsistance42(*). En territoire de Mahagi, le regain de ces violences a causé des déplacement d'environs 115.812 ménages en internes et de milliers de maisons incendiées principalement dans les régions frontalières entre les chefferies de walenduWatsi et des Aghal II aux villages de Luma, Ndimalo, Ngelengele, Ngele, Usigo, ulobo, Talitali, Nzinzi, Godawizi.Certains villages des WalenduWatsi comme Thoyikiya,Kambala, Plantation Yagu, Rimba, Jumali, Puna, Awu, Jupalangu 2, Katanga, Anyaka, Jupazaga, ang'hal II, Djupakanya, Koch, Lala, Anyola, Ndama, Ale et Aleza et autres ont été également déserts. Ces mouvements involontaires ont causés des pertes de biens de la population au ménage suite aux incendies des maisons, des récoltes abandonnées aux champs, des produits d'élevages (chèvres, vaches, poules,...) pillés par les assaillants, des conditions de vie déplorable dans des familles d'accueil causant une conjoncture économique avec comme impact direct l'insécurité alimentaire. Dans cette crise en Ituri , Les ONG tant internationales que nationales ont contribué aux programmes d'urgence humanitaire non négligeable en faveur des Personnes Déplacées Internes des atrocités de la CODECO en territoire de Djugu et Mahagi et ce, conformément à la Déclaration et programme d'action de Vienne qui affirme que « conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international humanitaire, on souligne combien il est important et nécessaire de fournir une assistance humanitaire aux victimes de toutes les catastrophes, naturelles ou causées par l'homme ». De l'observation menée dans l'assistance humanitaire aux populations en territoire de Mahagipar Welthungerhilfe, dans divers projets notamment de foires agricoles, assistances directes en cash et autres, nous nous sommes rendu compte que, l'aide humanitaire ne met pas fin à la vulnérabilité de ces personnes déplacées internes. L'une de difficulté ressortie de cette problématique est qu'il est de plus en plus difficile au fil des années de mettre en place des programmes ciblant les PDI et les solutions durables. Il fait déjà plus ou moins quatre ans que des milliers de PDI vivent en situation de déplacement prolongé et sont souvent marginalisées. Alors que la situation en territoire de Djugu et aux périphéries de Mahagi ne permet pas pour l'instant aux PDI de rentrer chez elles en toute sécurité et dignité, il est dès lors urgent de travailler sur deux fronts afin d'éviter cette marginalisation : S'assurer que les PDI qui ne sont pas encore rentrées chez elles ou qui souhaitent s'intégrer dans leur lieu de déplacement à moyen ou long terme aient accès à la protection et à l'assistance dont elles ont besoin, et notamment à un soutien en termes de développement. Dans ce cadre, une évaluation de leurs capacités d'intégration et de leur profil socio-économique est essentielle pour le développement d'activités génératrices de revenu ou de programmes de formation adaptée. Mettre en place les conditions satisfaisantes pour que le retour volontaire des PDI se fasse dans le respect des normes internationales. Cela ne peut se faire sans un rétablissement de la sécurité dans le territoire de Djugu et ailleurs, un retour des services sociaux de base et des mécanismes de réconciliation, d'accès à la justice, à l'état de droit et à des systèmes de restitution des biens et d'indemnisation qui prennent en compte les besoins et les spécificités de toutes les personnes affectées par les déplacements, notamment les femmes et les enfants. L'objectif de notre stratégie est d'améliorer les conditions socioéconomiques de la population en milieu rural dans le contexte que l'aide humanitaire assure des secours immédiats sans développer des moyens de subsistance durables. Face aux diverses aides humanitaires qui résolvent les besoins élémentaires et urgents, réduisent la vulnérabilité de la population déplacée mais n'y mettent pas mis fin malgré la satisfaction des bénéficiaires, dès lors qu'il est prouvé à la base que les projets sont réalisés avec l'implication des parties prenantes effective à toutes les étapes, pour aider les populations à faire la transition entre la période des premiers secours et la période de redressement, et pour atténuer davantage les effets des catastrophes futures , Il est essentiel pour nous, Techniciens Supérieur en Développement Rural de mettre en place ce programme de développement qui s'ordonne autour de trois grands axes : 1. La mise en oeuvre d'une dynamique sociale ; 2. La Sécurité alimentaire et Activité Génératrice de revenu ; 3. La Gouvernance. * 42Sungura, A., Van Soest, B. et Kitonga. L, (2018) « Résurgence des violences en Ituri ? La Crise de Djugu de 2018 |
|