Section 5 : la dimension éthique de la
recherche
La recherche exige au criminologue le respect de la personne
humaine, considérée comme finalité et jamais seulement
comme moyen. Pour André Akoun et Pierre Ansart (1999), cette exigence
éthique doit être observée en faisant attention au fait que
le chercheur doit s'assurer après avoir obtenu le consentement
éclairé des enquêtés...et de la
confidentialité des données recueillies.
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Nous avons fait face aux exigences éthiques et
déontologiques lors de la récolte des données sur le
terrain parmi lesquelles nous avons fait recours au respect de la personne
humaine envers les enquêtés.
L'exigence éthique du respecte la dignité de la
personne humaine, se précise comme une exigence de la promotion mutuelle
des personnes. Il ne s'agit pas de la tendance à utiliser autrui pour
s'approprier seul les richesses du monde matériel, mais il s'agit de
s'investir pour la promotion et la valorisation mutuelle des personnes.
Lors de la collecte des données sur le terrain, nous
avons rencontré diverses personnes, nous n'avons pas tenu compte de leur
différence mais, au nom de la dignité de la personne humaine nous
respectons tout le monde sans distinction de la couleur de peau, de la tribu,
de l'ethnie ou encore du niveau social auquel appartient
l'enquêté. Nos enquêtés ont accepté de nous
fournir des informations pertinentes en rapport avec notre objet, et à
notre tour nous leur avons donné la promesse de respecter l'anonymat et
toute consigne liée à la dignité de leur
personnalité sans pour autant modifier les données.
Section 6 : Difficultés rencontrées et
les stratégies de contournement
La première difficulté que nous avons
rencontrée est d'ordre technique; avec la casquette de criminologue, il
ne nous a pas été facile d'interagir avec nos
enquêtés, en l'occurrence les requérants clandestins et les
agents du cadastre/ titres immobiliers qui nous considéraient comme des
espions ou des agents de renseignement pour les livrer aux mains des
autorités politique des affaires foncières afin qu'ils soient
arrêtés ou sanctionnés. D'où, nous étions
obligés de partir au niveau des quartiers en tenue de la cité
pour interagir avec les requérants clandestins (des fois nous
étions soumis à des conditions telles que : payer deux bouteilles
des bières a chaque rencontre et les unités, etc.). Sans ces
conditions aucun requérants clandestin ne pouvait accepter de
répondre aux questions. Ou encore dans certains cas prendre rendez-vous
à partir de téléphone avec les agents de cadastre afin de
s'entretenir avec eux en dehors du lieu de service, parce qu'ils avaient peur
d'être sanctionné, au cas où ils donnaient des
informations.
La deuxième difficulté est relative à la
distance ; les sites ou ont récolté les données
étant éloigné presqu'à 15 voire 20 Km de la ville
de Lubumbashi, nous étions obligé de
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parcourir de longues distances à bord des
véhicules, à bord des motos dans le cas où nous sommes
dans des routes impraticables avec le bus. Voire des longues distances à
pieds pour atteindre les enquêtés.
Malgré les difficultés auxquelles nous
étions butés, nous ne nous sommes pas découragé ;
nous les avons surmontés en persuadant nos enquêtés que
nous n'étions pas des détectives.
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