Intégration des réfugiés, réorganisation sociale et territoriale de Lola.par Jean GBEMOU Université Général Lansana CONTE de Sonfonia (UGLC-SC) - Master 2 recherche espace-temps-société 2017 |
SIGLES ET ABREVIATION
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET CARTESCHAPITRE I : PROBLEMATIQUEL'Administration des Nations Unies pour le secours et la reconstruction5(*) a largement contribué, à la fin de la seconde guerre mondiale qui a causé le déplacement d'environ 30 millions de personnes.Elle a assisté les réfugiés de par le mondeet a participé aux rapatriements des personnes déplacées. Mais, à la fin de ces opérations, un problème demeurait : plusieurs centaines de milliers de déplacés refusaient de réintégrer leur pays d'origine, alors que d'autres arrivaient en grand nombre des pays de l'Est ou des zones d'occupation soviétique. Après des négociations difficiles, l'O.N.U., nouvellement créée, envisagea de confier à une organisation spécialisée mais provisoire le soin de s'occuper de ces réfugiés. Ce fut le mandat de l'Organisation internationale des réfugiés (O.I.R.), qui fonctionna de 1947 à 1951 malgré le faible nombre des pays membres (18 sur les 54 nations membres alors de l'O.N.U.) et l'hostilité des pays de l'Est. Au total, 1 600 000 personnes environ ont été secourues par l'O.I.R.6(*) Au cours des trois dernières décennies, le continent africain a connu un nombre élevé de réfugiésdû aux différentes guerres survenues dans plusieurs pays : Tchad, Ethiopie, Ouganda, Zaïre, Soudan, Côte d'Ivoire, Libéria, ... Ces conflits armés, les guerres civiles et les désastres naturels ont poussé bon nombre de ressortissants de ces pays à franchir leurs frontières. Bien qu'il soit difficile d'en connaître le nombre exact en raison de leur constante mobilité à l'intérieur du continent africain comme en direction ou en provenance de ce continent, certaines estimations prudentes, confirmées par le HCR, indiquent néanmoins des chiffres représentant pour le continent un lourd fardeau de 1984 à nos jours. En Afrique le nombre de réfugiés était estimé à 959.299 au Soudan en Décembre 1990 ; en Afrique occidentale, notamment en Côte-D'ivoire, le HCR dans son programme ``Apelle Global 2003'' a identifié 71 000 réfugiés libériens et 540 léonais.7(*) En février et mars 1990, les combats dans le comté de Nimba entre le NPLF et les Forces armées du Liberia s'intensifièrent. Dans des circonstances similaires aux précédentes, les réfugiés ruraux Manon affluèrent en grand nombre dans les zones frontalières des préfectures de N'Zérékoré et de Lola. Ils s'installèrent, au sein de leur ethnie. À la fin du mois de mars 1990, les Nations Unies estimaient leur nombre à 97 000. Durant la même période, un nombre égal de réfugiés, la plupart Gio et Manon, fuirent vers la Côte-D'ivoire où ils furent également autorisés à s'installer librement parmi les membres de leur ethnie, de l'autre côté de la frontière8(*). La Guinée notamment la Guinée forestière est devenue le centre de l'intervention humanitaire suite à l'éclatement des guerres civiles dans la décennie des années 90 au Liberia et en Sierra Léone. La Guinée, signataire de l'ensemble des conventions relatives aux droits des réfugiés, a accueilli une première vague de 325 000 réfugiés en 1990 en provenance du Liberia. C'est à cette période que les frontières auparavant inexistantes ont commencé à se cristalliser et à faire émerger le sentiment d'identité nationale. Auparavant, les populations circulaient librement entre les trois pays dont les cultures sont assez proches. Dès lors, la Guinée ne cessera plus d'héberger des réfugiés sur son sol. Dès 1990, les premiers réfugiés se sont installés spontanément dans les très nombreux villages qui longent la frontière avec le Liberia. C'est donc dans les villes de N'Nzérékoré, Macenta puis de Lola que le HCR choisira d'implanter ses installations9(*). Face à un afflux de réfugiés de plus en plus important, que les seuls villages guinéens ne parviennent évidemment plus à intégrer, le HCR décide d'ouvrir de nombreux petits camps tout le long de la frontière, notamment dans la région dite « de la languette », souvent à proximité de villages avec lesquels les réfugiés négociaient un accès aux ressources naturelles et aux parcelles cultivables. Ces camps, d'une taille semblable à celle d'un village, permettent aux réfugiés de retrouver un mode de vie traditionnel. (ibid). Ces réfugiés peuvent être subdivisés en deux catégories : les réfugiés « reconnus » comme tels par les États, qui résident dans les camps qui leur sont destinés, ainsi qu'une minorité (le plus souvent des étudiants) autorisée à se loger en milieu urbain ; les réfugiés ayant pris en charge leur propre installation au sein de la communauté d'accueil et qui, de ce fait, n'ont pas le statut légal de réfugiés. Chacune de ces catégories côtoie et se frotte avec la population autochtone. Ce qui n'est pas sans incidences et sans impacts sur les conditions socioéconomiques et culturelles. En Côte-D'ivoire, par exemple, les réfugiés libériens et léonais face à des conditions de vie difficile se sont livrés à la mendicité et à la délinquance. En Afrique orientale, notamment au Soudan, l'intégration des réfugiés fut un peu difficile compte tenu des impacts qui ont été enregistrés sur l'économie et l'environnement soudanais, surtout dans les régions où leur concentration est relativement forte. Cet aspect du problème estrégulièrement sujet à controverse tant chez les chercheurs que chez les responsables gouvernementaux et le personnel des organisations internationales. Les débats portent principalement sur la question de savoir si l'influence exercée par les réfugiés est positive ou négative et, en termes monétaires, quelle « valeur » faudrait--il lui attribuer.10(*) Section1 : HypothèseFace à ce phénomène, nous nous posons la question de Recherche selon laquelle : Quels sont les facteurs explicatifs de l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola ? Dans le cadre de cette étude, nous présumons que l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola serait due à l'identité de la culture des réfugiés avec celle des populations d'accueil. * 5Signifiant en anglais United Nations Relief and Réhabilitation Administration (U.N.R.R.A.) * 6Pierre BRINGUIER, E.U. cité par Encyclopédie, 2011. * 7(HCR, 2003) * 8 Wind vandam, 2001 * 9 HCR Appel Global 2012-2013 * 10Shazali, 2008 |
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