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Intégration des réfugiés, réorganisation sociale et territoriale de Lola.


par Jean GBEMOU
Université Général Lansana CONTE de Sonfonia (UGLC-SC) - Master 2 recherche espace-temps-société 2017
  

Disponible en mode multipage

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SERVICE DES ETUDES AVANCEES

MASTER RECHERCHE ESPACE-TEMPS-S0CIETE

MENTION : SOCIOLOGIE

PROMOTION 2013-2015

THEME : « Intégration des réfugiés, réorganisation sociale et territoriale de Lola. »

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

Candidat :Jean GBEMOU

Sous la direction de  : DrKéfing CONDE, Maître de Conférences des Universités

MEMBRES DE JURY

Présidente : Pr. Kadiatou Lambara DIALLO, Professeur des Universités

Membre  :Pr Ibrahima DIALLO, Professeur des Universités

Rapporteur : DrKéfing CONDE, Maître de Conférences des Universités

Octobre 2017

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES 2

DEDICACE 4

REMERCIEMENTS 5

RESUME 6

INTRODUCTION 8

SIGLES ET ABREVIATION 10

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET CARTES 11

Réorganisation territoriale 11

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE 12

Section1 : Hypothèse 14

Section2 : Objectifs 14

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE 15

CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 18

Section 1 : Théorie intégrationniste 18

Sous-section1 : Les approches Classiques 18

Sous-section2 : Les approches Modernes 19

Sous-section3 : Les politiques publiques de l'intégration et de l'immigration 22

Section 2 : Concept de Refugiée 23

CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE 25

Section 1 : Le choix de l'approche et les groupes stratégiques 25

b- Les Groupes stratégiques et échantillonnage 25

Section 2 : Les techniques de collectes de données 26

Sous-section 1 : La recherche documentaire 26

Sous-section 2 : L'entretien semi-directif et la technique de l'observation 27

Sous-section 3 : Traitement et analyse des données 28

CHAPITRE V: PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE 29

Sous-section1 : Population 29

Sous-section1 : Aspects géographiques 31

a- Structure et relief 31

b- Climat et végétation 32

c- Hydrographie 32

e- Le copinage, les fiançailles et le mariage 37

Sous-section3 : Les activités économiques 38

CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES DONNEES 40

Section1 : caractéristiques sociodémographiques 40

Section2 : statuts, causes de déplacement et conditions actuelles des réfugiés en Guinée. 44

Section 3 : Réorganisation sociale et territoriale de Lola depuis l'arrivée des réfugiés 59

a- Réorganisation sociale 59

b- Réorganisation territoriale 61

BIBLIOGRAPHIE 66

ANNEXES 68

GUIDES D'ENTRETIEN 69

Présentation de l'enquêteur 69

GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL 70

SIGNALETIQUE 70

STATUT DANS LE PAYS D'ACCUEIL (Guinée) 72

INTEGRATION ET REORGANISATION 74

DEDICACE

A mes grands-parents maternels feux Zama DORE et HenyHèawo. A mes grands-parents paternels feux Souwla-Zégbelon et Heny DORE. Et aussi à mes oncles et tantes, Aly DORE, Pierre Traoré et Kwinèan Traoré qui m'ont comblés de joie et de protection durant toute ma vie.

Que le Seigneur vous accueille dans son Paradis éternel.

Amen !

REMERCIEMENTS

C'est d'abord notre directeur de Master Dr Kéfing CONDE, vice-doyen de la recherche des sciences sociales, que nous tenons à remercier. Écrire un mémoire n'est pas tous les jours facile. Il nous a aidé, soutenu et remis dans le droit chemin dans nos périodes de doutes. Il a aussi apporté un regard critique à chacun de nos chapitres de manière juste et pédagogique. Et, il nous a surtout fait entière confiance dans la réalisation de cette recherche, il a toujours cru en nous et nous a permis de réaliser ce mémoire. Nous lui disons donc un grand merci pour cette collaboration de plus de 3 ans.

Ensuite, nous tenons à remercier nos amis et nos familles notamment nos parents qui nous ont soutenus, aidés, conseillés, et écoutés pendant de long moment et qui ont su nous donner leurs petits coups de pouce dans nos moments de doutes les plus forts. Nous remercions particulièrement notre chère épouse, Julienne Sagno qui par sa sagesse et sa générosité nous amoralement soutenu durant les nuits blanches consacrées à l'écriture de ce mémoire. Nous remercions aussi nos meilleurs amis et frères : Aimé Gobi LOUA,Gono François CONDE, Doro TRAORE, Ouona Mathias CHERIF et autres pour leur soutien moral et financier.

Et pour finir nous remercions les autorités universitaires de Sonfonia : le Recteur Pr Mamadi KOUROUMA ; le vice-recteur chargé des recherchesPr Manga KEITA ; le Directeur de l'Ecole Doctorale le Pr Ismaël BARRY ; le Doyen de la faculté des sciences sociales le Pr Sidafa CAMARA ; le chef du département de sociologie Dr Mohamed Campel CAMARA. Aussi tous les collègues de service des études avancées notamment le Directeur Pr Ibrahima Ninguélandé DIALLO.

Nous adressons aussi nos sincères remerciements à Pr Ibrahima DIALLO, responsable du master pour sa disponibilité et sa rigueur intellectuelle, à Pr Alpha Amadou Bano BARRY, à mon Père spirituel, évangéliste Salifou CAMARA assistant du DRH, à monsieur NyangaAlbel, directeur de la division GRH de l'UGLC-SC, Pr Moustapha KEITA DIOP, administrateur de l'ASAG et directeur du MASDEL, à monsieur Aboucar THIAM, directeur du réseau informatique pour nous avoir accompagnés depuis notre inscription comme étudiant de L1 jusqu'au master à l'UGLC-SC.Nous remercions tout le corps professoral du programme de master Espace-Temps-Société, pour leurs appuis pédagogique et moral tout au long de ce travail.

RESUME

Ce mémoire traite de la problématique de l'intégration des réfugiés et de la réorganisation sociale et territoriale d'une préfecture de la république de Guinée.

Il questionne l'intégration des réfugiés dans leur société d'accueil d'un point de vue sociologique. La question sous-jacente est de savoir comment ces populations déplacées se sont intégrées et quels sont les impacts ressentis sur la société d'accueil. Pour mettre en lumière notre question, nous avons ciblé des groupes en particulier: les réfugiés, libériens, léonais et ivoiriens vivant dans la préfecture de Lola.

Ce travail de recherche a pour objectifde connaitre et d'analyser les impacts liés à l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola.

La question centrale de notre étude est de savoir quelles sont les interactions socioéconomiques entre les réfugiés et l'ensemble de la société de Lola ? Comment s'organisent-elles? Quels en sont les principaux facteurs (tel que la langue, le sport...) ? Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les réfugiés une fois sur le sol guinéen? De quelle manière l'interculturalisme influence-t-il les interactions? Notre problématique aura donc pour but de mieux saisir ces interactions et de comprendre le lien entre la théorie et la pratique; à l'image des théories intégrationnistes et interculturalisme avancées par les grands sociologues.

Pour répondre à ces questions nous avons émis l'hypothèse selon laquelle : l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola serait due à la réciprocité de la culture des réfugiés et celle de la population d'accueil.

Pour confronter cette hypothèse à la réalité sur le terrain, nous avons opté pour une démarche qui combine la recherche documentaire, l'observation et des enquêtes de terrainainsi que des guides d'observation et d'entretien.Pour cela, nous avons fait 40 entrevues en profondeur, 20 femmes et 20 hommes dans toute la préfecture de Lola afin de dégager les principales caractéristiques des interactions entre les autochtones et les réfugiés.

D'après les résultats obtenus de notre enquête de terrain, nous avions constaté que bons nombres de nos enquêtés se sentent très à l'aise avec les autochtones.À travers leurs explications nous soulignons pleins de signes de satisfaction qui ne leur donnent plus envie de se retourner dans leurs pays d'origine. Mais à côté de ce nombre, se trouvent également des autres réfugiés qui gémissent des cris de coeur, dû à leur condition de vie précaire dans la zone de Lola. Pour ce pauvre groupe, le choix de leur intégration est dû aux séquestres de guerre qui leur donnent un dégoût de leur nationalité d'origine.

INTRODUCTION

La sociologie a pour but d'étudier les faits sociaux. C'est une science qui cherche à comprendre les comportements des hommes dans une structure sociale, en expliquant son impact sur les représentations individuelles. Ainsi, le sociologue doit avoir la capacité de distinguer les différents discours pour avoir un regard objectif sur la société. Comme le démontrait un des pères fondateurs de la discipline, Émile Durkheim « le sociologue n'a pas simplement pour tâche de décrire les différents phénomènes sociaux il doit se proposer de les expliquer, c'est-à-dire de les rattacher à leurs causes et d'en déterminer les fonctions»1(*).

Notre travail consiste à étudier un phénomène social omniprésent dans nos sociétés: les migrations; l'intégration ainsi que la réorganisation sociale et territoriale.

C'est en partant d'un constat simple puisé au coeur de nos sociétés, que ce soit au Canada, en Allemagne, au Maroc, en Côte d'Ivoire et en Guinée, que nous constatons que la question de l'intégration, de la réorganisation sociale et territoriale soulève des débats dans nos sociétés actuelles. Les gouvernements mettent en place des politiques d'intégration des réfugiés dans le but de fonder une société construite sur des valeurs communes. En France par exemple, après l'élection présidentielle de Monsieur Nicolas Sarkozy en juin 2007, un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du développement solidaire fut créé2(*) afin de mettre en place une politique d'intégration pour les nouveaux arrivants. Le terme d'intégration se retrouve alors au coeur du débat et suscite des controverses au sein de la société française. Autre fait, le 29 octobre 2008 la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Madame Yolande James, a fait connaître son plan global d'intégration des personnes immigrantes et de valorisation de la diversité.3(*)Le Québec a comme modèle d'intégration l'interculturalisme.

Cette même question d'intégration des refugiés, tellement importante pour le Gouvernement de la République de Guinée, qui a accueilli dans le temps de nombreux réfugiés libériens ayant fui les guerres civiles de 1989 à 1996 et de 1999 à 2003. Depuis la fin du second conflit en 2003, avec la signature de l'accord de paix global et le départ du Président Charles Taylor, la grande majorité des réfugiés libériens sont rentrés dans leur pays. Au 31 décembre 2011, quelques 12.6694(*) réfugiés libériens se trouvaient toujours en exil en République de Guinée.

En s'appuyant sur une analyse approfondie des changements fondamentaux qui ont eu lieu au Libéria ces huit dernières années, en consultation avec les autres pays d'asile accueillant des réfugiés libériens ainsi qu'avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, la République de Guinée estime qu'il peut désormais être mis fin au statut de réfugié des Libériens qui ont fui leur pays entre 1989 et 2003 en raison des guerres civiles en vertu des clauses de cessation pour « circonstances ayant cessé d'exister » prévues dans la convention de 1951 et la convention de l'OUA de 1969. Les réfugiés libériens avaient le choix de se retourner au Libéria ou de s'intégrer localement en Guinée puisque la clause de cessation entrait en vigueur le 30 juin 2012. A noter que ces activités étaient confiées aux programmes étatiques, CNISR et BRISR tous appuyé techniquement et financièrement par le HCR.

Ce mémoire est structuré en six (6) chapitres. Le premier chapitre présente la problématique, les objectifs et les hypothèses. Le second chapitre porte sur la revue de la littérature. Le troisième chapitre porte sur le cadre conceptuel et théorique. Le quatrième chapitre porte sur la démarche de la recherche. Le cinquième chapitre traite la présentation de la zone d'étude. Le sixième chapitre et dernier chapitre expose l'interprétation et l'analyse des résultats.

SIGLES ET ABREVIATION

HCR

Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

U.N.R.R.A

United Nations Relief and Rehabilitation Administration

O.I.R.

Organisation internationale des réfugiés

NPLF

Front patriotique national du Liberia

MSF

Médecins Sans Frontières

MSP

Ministère de la Santé Publique

ONG

Organisation Non Gouvernementale

CU

Commune Urbaine

SMFG

Société Minière des Fers de Guinée

CIRAD

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

SP

Sous-préfecture

CNISR

Commission nationale pour l'intégration et le suivi des refugies

BRISR

Bureau Régional d'Intégration et de Suivi des Réfugiés

OUA

Organisation de l'Unité Africaine

LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET CARTES

Tableaux

Tableau 1:

Répartition des enquêtés par sous-préfecture/commune urbaine

Tableau 2

Projection de la population pour les horizons 2010 et 2015

Tableau 3

Principales villes de concentration des populations de 1996 à 2010

Tableau4 :

Genre et trance d'âge

Tableau 5 

Genre et niveau d'instruction

Tableau6 

Pays d'origine et situation matrimoniale

Tableau 7 

Conventions et transactions foncières

Tableau 8

Participation aux associations et tontines

Graphiques

Graphique1

Genre

Graphique2

Genre et niveau d'instruction

Graphique3

CU ou_SP et Anciennété_du_quartier

Graphique4

Cause du départ du pays d'origine

Graphique 5

Critère du choix

Graphique 6

Connaissance sur la Guinée

Graphique 7

Famille au pays_Famille_en_Guinée, Lien_avec_sa_famille

Graphique 8

Durée dans la préfecture de Lola

Graphique 9

Statut actuel

Graphique 10

Les donateurs

Graphique 11

Satisfaction

Graphique 12

Mobilité dans la pratique des activités

Graphique 13

Conventions et transactions foncières

Graphique 14

Satisfaction par rapport aux revenus

Graphique 15

Statut des amis les plus fréquentés

Graphique 16

Langues de communication avec son entourage

Graphique 17

Victime de discrimination ethnique

Graphique 18

Réorganisation territoriale

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

L'Administration des Nations Unies pour le secours et la reconstruction5(*) a largement contribué, à la fin de la seconde guerre mondiale qui a causé le déplacement d'environ 30 millions de personnes.Elle a assisté les réfugiés de par le mondeet a participé aux rapatriements des personnes déplacées. Mais, à la fin de ces opérations, un problème demeurait : plusieurs centaines de milliers de déplacés refusaient de réintégrer leur pays d'origine, alors que d'autres arrivaient en grand nombre des pays de l'Est ou des zones d'occupation soviétique.

Après des négociations difficiles, l'O.N.U., nouvellement créée, envisagea de confier à une organisation spécialisée mais provisoire le soin de s'occuper de ces réfugiés. Ce fut le mandat de l'Organisation internationale des réfugiés (O.I.R.), qui fonctionna de 1947 à 1951 malgré le faible nombre des pays membres (18 sur les 54 nations membres alors de l'O.N.U.) et l'hostilité des pays de l'Est. Au total, 1 600 000 personnes environ ont été secourues par l'O.I.R.6(*)

Au cours des trois dernières décennies, le continent africain a connu un nombre élevé de réfugiésdû aux différentes guerres survenues dans plusieurs pays : Tchad, Ethiopie, Ouganda, Zaïre, Soudan, Côte d'Ivoire, Libéria, ... Ces conflits armés, les guerres civiles et les désastres naturels ont poussé bon nombre de ressortissants de ces pays à franchir leurs frontières. Bien qu'il soit difficile d'en connaître le nombre exact en raison de leur constante mobilité à l'intérieur du continent africain comme en direction ou en provenance de ce continent, certaines estimations prudentes, confirmées par le HCR, indiquent néanmoins des chiffres représentant pour le continent un lourd fardeau de 1984 à nos jours. En Afrique le nombre de réfugiés était estimé à 959.299 au Soudan en Décembre 1990 ; en Afrique occidentale, notamment en Côte-D'ivoire, le HCR dans son programme ``Apelle Global 2003'' a identifié 71 000 réfugiés libériens et 540 léonais.7(*)

En février et mars 1990, les combats dans le comté de Nimba entre le NPLF et les Forces armées du Liberia s'intensifièrent. Dans des circonstances similaires aux précédentes, les réfugiés ruraux Manon affluèrent en grand nombre dans les zones frontalières des préfectures de N'Zérékoré et de Lola. Ils s'installèrent, au sein de leur ethnie. À la fin du mois de mars 1990, les Nations Unies estimaient leur nombre à 97 000. Durant la même période, un nombre égal de réfugiés, la plupart Gio et Manon, fuirent vers la Côte-D'ivoire où ils furent également autorisés à s'installer librement parmi les membres de leur ethnie, de l'autre côté de la frontière8(*).

La Guinée notamment la Guinée forestière est devenue le centre de l'intervention humanitaire suite à l'éclatement des guerres civiles dans la décennie des années 90 au Liberia et en Sierra Léone. La Guinée, signataire de l'ensemble des conventions relatives aux droits des réfugiés, a accueilli une première vague de 325 000 réfugiés en 1990 en provenance du Liberia. C'est à cette période que les frontières auparavant inexistantes ont commencé à se cristalliser et à faire émerger le sentiment d'identité nationale. Auparavant, les populations circulaient librement entre les trois pays dont les cultures sont assez proches. Dès lors, la Guinée ne cessera plus d'héberger des réfugiés sur son sol. Dès 1990, les premiers réfugiés se sont installés spontanément dans les très nombreux villages qui longent la frontière avec le Liberia. C'est donc dans les villes de N'Nzérékoré, Macenta puis de Lola que le HCR choisira d'implanter ses installations9(*).

Face à un afflux de réfugiés de plus en plus important, que les seuls villages guinéens ne parviennent évidemment plus à intégrer, le HCR décide d'ouvrir de nombreux petits camps tout le long de la frontière, notamment dans la région dite « de la languette », souvent à proximité de villages avec lesquels les réfugiés négociaient un accès aux ressources naturelles et aux parcelles cultivables. Ces camps, d'une taille semblable à celle d'un village, permettent aux réfugiés de retrouver un mode de vie traditionnel. (ibid).

Ces réfugiés peuvent être subdivisés en deux catégories : les réfugiés « reconnus » comme tels par les États, qui résident dans les camps qui leur sont destinés, ainsi qu'une minorité (le plus souvent des étudiants) autorisée à se loger en milieu urbain ; les réfugiés ayant pris en charge leur propre installation au sein de la communauté d'accueil et qui, de ce fait, n'ont pas le statut légal de réfugiés. Chacune de ces catégories côtoie et se frotte avec la population autochtone. Ce qui n'est pas sans incidences et sans impacts sur les conditions socioéconomiques et culturelles. En Côte-D'ivoire, par exemple, les réfugiés libériens et léonais face à des conditions de vie difficile se sont livrés à la mendicité et à la délinquance.

En Afrique orientale, notamment au Soudan, l'intégration des réfugiés fut un peu difficile compte tenu des impacts qui ont été enregistrés sur l'économie et l'environnement soudanais, surtout dans les régions où leur concentration est relativement forte. Cet aspect du problème estrégulièrement sujet à controverse tant chez les chercheurs que chez les responsables gouvernementaux et le personnel des organisations internationales. Les débats portent principalement sur la question de savoir si l'influence exercée par les réfugiés est positive ou négative et, en termes monétaires, quelle « valeur » faudrait--il lui attribuer.10(*)

Section1 : Hypothèse

Face à ce phénomène, nous nous posons la question de Recherche selon laquelle : Quels sont les facteurs explicatifs de l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola ?

Dans le cadre de cette étude, nous présumons que l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola serait due à l'identité de la culture des réfugiés avec celle des populations d'accueil.

Section2 : Objectifs

Pour atteindre les résultats de cette étude nous nous fixons comme objectif général ; comprendre les impacts liés à l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola. Cette compréhension contribuera à l'avancement de la connaissance humaine.

De cet objectif général découle des objectifs spécifiques ci-après :

ü Connaître les motifs du déplacement des refugiés;

ü Analyser les conditions d'intégration et de vie des refugiés ;

ü Analyser les impacts (négatifs et positifs) des réfugiésintégrés dans la préfecture de Lola ;

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

Cette revue de la littérature thématique consistera à faire le bilan de ce que l'on sait déjà sur la question de recherche, à travers une identification des tendances, des orientations, et discussion des conséquences, des choix qui fondent ces orientations, tout en soumettant les idées et les travaux des auteurs des différents documents lus à une critique analytique. A travers les thèses, les mémoires, les rapports et les articles scientifiques lus, cette revue analytique s'articule autour de différents thèmes.

Dans cette revue, nous nous intéresserons particulièrement aux documents qui traitent l'intégration des refugiés en général et celle de la réorganisation territoriale et sociale de façon particulière sans oublier ceux qui traitent des causes du déplacement des personnes appelées refugiées et les impacts de leur présence dans leur zone d'accueil.

Dans notre lecture nous avons trouvé et consulté plusieurs rapports élaborés par le HCR et qui traitent intégralement la question de refugiénotamment de la «la protection des refugies ».

Ces documents présentent l'action humanitaire dans le contexte du cadre international des droits de l'homme et appellent à la reconnaissance de la protection et de l'assistance humanitaire en tant que « droits humanitaires ». Ils font un ensemble de recommandations, notamment desappels à l'inclusion des besoins de protection dans toutes les évaluations des besoins humanitaires. Au nombre de ces documents deux ont retenu notre attention :

§ HCR, Protéger les réfugiés : Guide de terrain pour les ONG (Genève : HCR, 1999)

Destiné à être utilisé par le personnel des ONG sur le terrain, au contact des réfugiés et des personnes déplacées, ce guide donne à la fois des conseils pratiques et des informations juridiques de base sur la protection dans toutes les opérations menées sur le terrain. Il décrit la façon dont les ONG peuvent assister les personnes déplacées aux différentes étapes de leur vie en tant que réfugiés et accorde une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes, des enfants, des PDI, des réfugiés âgés et des apatrides.

§ HCR, La violence sexuelle et sexiste contre les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées : Principes directeurs pour la prévention et l'intervention.11(*)

Ce guide est destiné à être utilisé par le personnel du HCR, des agences des Nations Unies, des organisations intergouvernementales et des organismes du gouvernement d'accueil. Il expose les différents types, causes et conséquences de la violence sexuelle et sexiste et présente un cadre pour la prévention et l'intervention face à ce phénomène. Ce cadre se base sur une approche multisectorielle concertée et requiert l'engagement et l'implication complète de la communauté des réfugiés.

Ainsi au cours de cette lecture nous avonsdécouvert d'autres documents, qui traitent de la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest, dont l'un des plus importants est celui d'une étude appelée : « Le Small Arms Survey » est un projet de recherche indépendant intégré à l'Institut universitaire de hautes études internationales de Genève, Suisse. Il est également lié au Programme d'études stratégiques et de sécurité internationale de l'Institut universitaire.Dans cet ouvrage de 408 page sont décrits la façon dont les armes circulent en Afrique de l'Ouest et comment, elles jouent un rôle important dans les conflits en Afrique de l'Ouest.

D'autres documents traitent de façon explicite les conditions d'accueil et d'insertion d'intégration des refugiés.Ici ces auteurs s'intéressent surtout de la difficulté pour des refugiés d'intégrer la nouvelle culture de la nouvelle terre d'accueil. A côté de cela, les différents problèmes que la population d'accueil rencontre par apport à l'arrivée de ces réfugiés (problèmes d'espace, choc culturel, nouvelle réorganisation sociale dû aux différentes collaboration (mariages, copinages)), comme rencontrent  LASSAILLY-JACOB, VERONIQUE (2003) dans leurs ouvrage « Conditions d'accueil et insertion des réfugiés dans un pays d'Afrique australe : la Zambie, in Michelle Guillon, Luc Legoux et Emmanuel Ma Mung, L'asile politique entre deux chaises, Paris, l'harmattan, pp.245-265 » et AURÉLIE QUESADA dans son mémoire de master intitulé :  « l'intégration socioculturelle des réfugiés par une approche interacnonniste: le cas des colombiens au Québec ».

Pendant nos recherches documentaires, nous avions trouvé peu de document qui traitent les questions de réorganisations territoriales. Parmi ce peut, le plus important est«réorganisation territoriale du Luxembourg » ce rapport fut édité par SYVICOL, 3, rue Guido Oppenheim. Ce document de plus de 40 pages traite la question de la réorganisation Luxembourgeoiseélaboré dans les années 2004 à 2006. Il nous édifie comment le gouvernement luxembourgeois avait procédé à une nouvelle réorganisation de son territoire.

Après lecture de ce document nous constatons qu'une réforme territoriale ne peut être une finalité en soi, mais doit générer une réelle valeurajoutée par rapport à la situation existante. Il importe donc de clarifier dès le départles objectifs d'un projet politique d'une telle envergure.Le SYVICOL estime qu'une optimisation de l'offre et de l'organisation des prestations communales est possible. Aussi la réorganisation territoriale doit-elle avoir pour résultat

1. de permettre aux citoyens dans toutes les parties du pays d'avoir accès à une offre diversifiée et de qualité élevée en matière de services publics de proximité ;

2. d'assurer une organisation efficace et une gestion efficiente de ces services12(*).

Pour conclure par apport à notre lecture, nous avonscompris que, nos prédécesseurs ont effectué, un travail scientifique. A la seule différence par apport à notrethème, elle s'accentue sur une préfecture(Lola), qui a hébergée un bon nombre importants de réfugiés venus du Libéria (1989), de la Sierra-Léone (Mars 1991), Côte d'Ivoire (2003) et des déplacés de guerre en provenance des villes de Gueckédou, Kissidougou, Macenta et même N'Zérékoré. Mais au cours de nosrecherches nous n'avions pas vu, une étude particulière qui décrit la présence des refugiés, leurs impacts sur la zone d'accueil, les possibilités mises en place pour accompagner ce qui ont volontairement acceptés de rester dans leur zone d'accueil. Aucune enquête de suivi n'a été menée par des institutions gouvernementales ou étatiques afin de savoir : est-ce que ceux qui ont refusés de se retourner se sont bien intégrés ?

Nous pensons qu'à travers cette étude, nous mettrons la vérité aux yeux des scientifiques pour permettre aux institutions (internationales et gouvernementales) afin de revoir leur position face à cette préfecture (Lola).

 

CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Section 1 : Théorie intégrationniste

Sous-section1 : Les approches Classiques

Dans un premier temps, le terme d'intégration a été utilisé par l'un des pères fondateurs dela sociologie : Émile Durkheim « qu'il réservait au problème de la société dans son ensemble » (Schnapper, 2007, p13). Les pionniers qui travaillèrent sur cette problématique furent les chercheurs de l'école de Chicago à la fin du 19èmesiècle.

L'école de Chicago mit de l'avant trois modèles explicatifs des processus migratoires (Coulon, 1992, p.23) : Le modèle intégration-assimilation ou l'immigrant va perdre ses valeurs d'origine pour se conformer à celle du groupe dominant. Le modèle de communautarisation où les immigrants se regroupent par rapport à leurs origines dans différents quartiers de vie. Le modèle désintégration-marginalisation ou l'immigrant en perdant ses valeurs et ses repères d'origine se retrouve mis à l'écart dans la société d'accueil.

Les sociologues Ernest Burgess et Robert Park ont élaboré un cycle des relations raciales que l'on peut retrouver dans plusieurs articles. Selon ces deux auteurs,ce cycle comporte quatre étapes:

1) la compétition: où s'affrontent les membres du groupe dominant et les membres des différentes communautés qui prisent les mêmes emplois, les mêmes réseaux sociaux... ;

2) le conflit: suppose un contrat où il y a prise de conscience d'une appartenance communautaire des immigrants. C'est-à-dire que les minorités se rendent compte de leur identité collective dans la société américaine ;

3) l'accommodation: est l'ajustement qui résulte des conflits entre le groupe dominant et les minorités ;

4) l'assimilation: est l'aboutissement de ces trois étapes qui est un processus d'interpénétration et de fusion dans lequel des personnes et des groupes acquièrent la mémoire, les sentiments et les attitudes du groupe dominant, mais ils sont incorporés avec eux dans la vie culturelle d'où le terme de melting pot américain. (Park, Burgess, 1969).

William Thomas et Florian Znaniecki deux sociologues de cette école ont mis en avant le modèle de désorganisation-réorganisation. Ces deux auteurs analysent le processus de passage d'une société à l'autre. Il s'agit d'une analyse culturaliste des relations sociales. C'est à dire que l'organisation (sociale, économique, culturelle..) du migrant dans son pays d'origine est prise en compte. Ainsi, ces critères permettront au migrant de savoir quelle est la réorganisation qu'il va devoir opérer dans la société d'accueil pour pouvoir s'intégrer. Toute cette étude a été faite sur la base de lettres, de journaux d'éléments personnels du migrant. (Thomas, Znaniecki, 1984).

Nous terminons ces approches classiques par celle de Milton Gordon. Celui-ci met en exergue un processus d'assimilation en sept étapes:

1. Assimilation culturelle (acculturation, changement des valeurs)

2. Assimilation structurelle (disparition des associations ethniques, des clubs, des journaux, etc.)

3. Assimilation maritale (mariages interethniques)

4. Assimilation d'«identification» (développement d'un sens d'appartenance en dehors de tout critère ethnique)

5. Assimilation au plan des attitudes (disparition réciproque des préjugés et réticences)

6. Assimilation au plan des comportements (disparition des discriminations)

7. Assimilation civile (uniformité au plan des normes sociales) (Gordon, 1963)

Sous-section2 : Les approches Modernes

Dans cette seconde partie, nous allons présenter différents auteurs ayant traité de la problématique de l'intégration. Nous n'avons pas la prétention de tous les reprendre, mais nous abordons les approches de ceux qui nous paraissent pertinents pour notre recherche.

Par exemple, la sociologue française Dominique Schnapper va distinguer «l'intégration tropique» qui met en avant l'intégration de tel ou tel groupe à un système plus large de « l'intégration systémique» qui elle est le processus d'intégration de la société dans son ensemble, autrement dit son degré plus ou moins élevé de cohésion. Les deux dimensions sont fortement liées dans la mesure où plus une société est intégrée, plus les migrants sont enclins à participer à la vie collective et à en épouser les modes de vie. Mais elle va surtout souligner que « la véritable intégration dans les sociétés démocratiques ne peut reposer que sur la reconnaissance de l'égale dignité de tous les individus.» (Schnapper, 2007, p.20S). Elle va poursuivre en mettant en avant:

``Qu'à trop s'en tenir à l'action sociale dont les effets pervers sont aujourd'hui flagrants, notre démocratie en vient à laisser de côté les autres ressorts de l'intégration qui passent par la citoyenneté. Les seules satisfactions matérielles ne suffisent pas à assurer le lien entre les hommes nécessaires au maintien de l'unité politique ".

La question de l'intégration des populations immigrées renvoie donc à l'ensemble du processus d'intégration de notre société démocratique. Elle constate également qu'au sein de l'Union européenne les difficultés d'intégration sont similaires, selon elle les trois composantes essentielles qui sont le travail, la citoyenneté et l'État-providence sont aujourd'hui en crise.

La sociologue québécoise Micheline Labelle avec Daniel Salée et Yolande Frenette, reviennent sur la question de l'intégration des immigrants et des communautés ethnoculturelles. Ils nous disent :«La question de l'intégration des immigrants et des communautés ethnoculturelles font couler beaucoup d'encre au Canada. »13(*)

Comme ils le soulignent, leur étude a pour but de montrer un visage nouveau de la réalité de l'intégration des immigrants au Québec:

« La présente étude participe avant tout d'une démarche exploratrice qui vise à offrir un éclairage nouveau ou, tout au moins, différent sur la réalité de l'incorporation! Intégration des minorités ethnoculturelles au Québec »14(*).

Nous retiendrons les données que ces chercheurs ont pu ressortir de leur étude de terrain pour savoir de quelle manière l'intégration se vérifie dans une société d'accueil. Même si les auteurs considèrent le facteur économique comme primordial et comme un obstacle à l'insertion, « les difficultés d'insertion des groupes racisés sur le marché du travail sont manifestes»(Ibid., p.46). Les réseaux communautaires et les relations interculturelles ont retenu notreattention. Nous nous souviendrons de leur conclusion: On note un désir profond d'intégration à la société québécoise. L'importance des réseaux ethnonationaux d'origine et la volonté manifestée par plusieurs de les développer ne peuvent donc être interprétées comme un processus d' « enclave ethnique ». Tout indique au contraire qu'ils constituent des moyens ou un capital social, utilisés pour mieux contrer la marginalisation potentielle provenant de la discrimination et mieux s'intégrer dans la société québécoise (Ibid., p.1 00)

Nous pouvons ainsi nous demander s'il en est de même pour les communautés libériennes et ivoiriennes. Ressent-elle un désir profond à s'intégrer à la société guinéenne?Ces trois chercheurs évoquent des facteurs culturels comme les ami-es-, les choix du conjoint, les mariages, les liens communautaires, les relations interculturelles comme des éléments importants à la réussite d'une intégration. Nous les avons pris en compte dans notre recherche, et nous avons aussi ajouté les activités sociales et culturelles comme le sport ou le milieu associatif.

Le sociologue Victor Armony revient sur la double appartenance de l'immigrant et sur les tensions que cela peut provoquer. Selon lui, « la rencontre entre l'immigrant et la société d'accueil comporte toujours un potentiel de tension et de mésentente. L'immigrant devrait faire ceci et ne devrait pas faire cela» (Armony, 2007, p.9). À travers les paroles de différents immigrants, l'auteur évoque les processus d'intégration dans la société québécoise « la sociologie et l'histoire expliquent le sens général des grands courants de migration, mais c'est dans la biographie de chaque migrant que l'on retrouve les raisons ultimes d'un choix toujours subjectif et unique» (Ibid., p.15).

Nous retiendrons pour notre part une partie de la conclusion:

Il est évident que la société québécoise est traversée par des tensions multiples et intenses. Les oppositions identitaires et idéologiques fondamentalement irréductibles resteront actives et donneront lieu, de temps à autre, à des moments de conflit et d'affrontement entre la majorité et les minorités. C'est en comprenant comment et pourquoi ces tensions existent [...] que nous parviendrons à vivre ensemble avec nos différences. (Ibid., p.190)

Les deux notions d'intégration sociale et culturelle sont influencées par la pensée des sociologues Jocelyne Berthot, Louis-Robert Frigault, André Jacob et Joseph Lévy.Les notions d'intégration sociale et d'intégration culturelle impliquent l'idée d'un processus:

« L'intégration sociale signifie le développement de la capacité de participer à la vie sociale et politique de pays de résidence, à travers ses différents réseaux (milieu de travail, écoles, amis, institutions); l'intégration culturelle renvoie pour sa part à la recherche d'un équilibre entre les caractéristiques identitaires d'origine et les normes, valeurs, habitudes de vie et modes d'expression de la société d'accueil15(*).

Ils dégagent différentes composantes de cette intégration: le contact avec le pays d'origine, le voisinage et la mobilité résidentielle, les relations avec les compatriotes, les relations avec les Québécois francophones, les relations avec les autres groupes ethniques, les relations dans le milieu de travail et dans les établissements, les activités extracommunautaires, les loisirs, les fêtes, la perception de l'accueil par les Québécois ».16(*)

Grâce aux apports sociologiques de ces différents chercheurs nous pouvons définir notre concept d'intégration socio-culturelle et ses composantes.

Sous-section3 : Les politiques publiques de l'intégration et de l'immigration

En conclusion de cette revue de littérature, nous abordons les politiques publiques d'intégration d'un point de vue sociologique et théorique dans le but de porter un regard macrosociologique sur la structure dans laquelle les réfugiés s'intègrent.

Nous ne pouvons pas aborder Lola sans préalablement comprendre la politique de la Guinée. Une différence essentielle doit être mise en avant à savoir la politique nationale de la Guinée et les logiques des populations de Lola.

Rappelons que la politique multiculturaliste établie par Pierre Eliott-Trudeau se définit comme :

....l'essence même de l'identité. Chaque groupe ethnique a le droit de conserver et de faire épanouir sa propre culture et ses propres valeurs. Dire que nous avons une langue officielle, ce n'est pas dire que nous avons une culture officielle, aucune n'est en soi plus officielle qu'une autre. Une politique du multiculturalisme doit s'appliquer à tous sans distinctions.17(*)

La Guinée est ainsi formée de différentes cultures qui ont, toutes, droit au respect dans un cadre de monolinguisme officiel.

Section 2 : Concept de Refugiée

Voici quelques réponses trouvées suites aux recherches documentaires :

Personne ayant quitté son pays d'origine pour des raisons politiques, religieuses ou raciales, et ne bénéficiant pas, dans le pays où elle réside, du même statut que les populations autochtones, dont elle n'a pas acquis la nationalité18(*).

L'article 1 de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés définit un réfugié :

« comme une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle, et qui du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social déterminé ou de ses opinions politiques craint avec raison d'être persécutée et ne peut se réclamer de la protection de ce pays ou en raison de ladite crainte ne peut y retourner ».19(*) 

Un réfugié au sens de la Conventionest:

« Une personne dont la situation correspond à la définition qui se trouve dans la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Cette définition est reprise dans la loi canadienne et est largement acceptée à l'échelle internationale. Afin de correspondre à la définition, une personne doit se trouver hors de son pays d'origine et craindre avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ».20(*)

Entre 1990 et 1995, quelque 500 000 réfugiés du Liberia et deSierra-Leone arrivèrent en Guinée21(*).

Lola étant l'une des préfectures qui fait frontière au Libéria, a reçu successivement des vagues importantes des réfugiés venus du Libéria. Ce groupe d'étrangers était composé de plusieurs sous-groupes ethniques(Kpellé, Bassa, Krou,Mano, Loma, Dan Yakuba (Gio), Kissi du Sud,Vaï, Gola,Grebo du Nord, Bandi, GreboGboloo, Grebo du Sud, Krahn de l'Ouest, Maninka(Malinké), Mendé (Doumé)). Tous ses sous-groupes ethniques avaient pour langue commune le créole libérien.22(*)

CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre détaille la démarche scientifique empruntée pour la collecte et le traitement des données. Il est subdivisé en trois sections. La première section porte sur l'approche qui a été choisieet les groupes stratégiques. La deuxième section a trait aux instruments de collecte des données. La troisième section s'intéresse au traitement et analyse des données.

Section 1 : Le choix de l'approche et les groupes stratégiques

a- L'approche

Le choix des méthodes sur la description constitue un gage de succès dans la recherche. Dans cette étude, le choix de notre approche a été influencé par la nature des données à recueillir et les objectifs que nous sommes fixés pour y parvenir. En conséquence nous privilégions la démarche qualitative avec des techniques appropriées à notre recherche (la recherche documentaire, l'entretien semi-directif et l'observation directe). Nous avons opté pour cette approche afin de cerner toutes les dimensions de la réalité en tenant compte du caractère qualitatif de l'étude. Nous avons fait aussi recours à la méthode quantitative pour compléter les données qualitatives.

b- Les Groupes stratégiques et échantillonnage

L'étude a ciblé 40 réfugiés intégrés à Lola. Dans la mesure où il est délicat de collecter des informations sans qu'il n'y ait au préalable une confiance qui se soit installée entre l'enquêté et l'enquêteur, il a été organisé une journée d'interconnaissance et de rencontres avec les autorités administratives de la préfecture de Lola. Cette démarche nous a facilité le travail sur le terrain. Malgré quelques cas isolés, nous n'avons pas ressenti de réticence majeure de la part des réfugiés sur le terrain, bien au contraire, notre démarche a été saluée et appréciée.

Le choix des personnes enquêtées a été aléatoire ou facilité par le programme de suivi des réfugiés qui ont volontairement choisi l'intégration locale.

L'enquête s'est déroulée seulement auprès des refugiés intégrés dans la préfecture de Lola.

Tableau1: Répartition des enquêtés par sous-préfecture/commune urbaine

CU et SP

Nombre de refugiés

Pourcentage

Lola

21

52,5%

Lainé

6

15%

Bossou

2

5%

Kokota

2

5%

Gama-Bèrèma

5

12,5%

N'Zoo

2

5%

Tongata

1

2,5%

Guêasso

1

2,5%

Total

40

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Section 2 : Les techniques de collectes de données

Sous-section 1 : La recherche documentaire

Dans toute recherche, les sources documentaires peuvent fournir à la fois des informations complémentaires et une diversification des éclairages. Parfois, elles constituent la matière même de la recherche, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de documents écrits23(*).

Pour Trembley cité par Camara (2006), repris par Kallo (2017), la recherche documentaire est l'une des parties essentielles de toutes les recherches. Pour lui, une recherche commence par une documentation, laquelle est constituée d'ouvrages généraux à caractère théorique, d'articles et de livres qui fournissent les résultats d'enquêtes et d'études sur le sujet de la recherche et des données statistiques officielles.

La documentation est l'une des clefs de toute recherche. Une caractéristique importante de cette documentation écrite est que le chercheur n'exerce aucun contrôle sur la façon dont les documents ont été établis et doit sélectionner ce qui l'intéresse, l'interpréter ou comparer des matériaux pour les rendre utilisables. Il se trouve le plus souvent devant un ensemble de renseignements recueillis dans un dessein plus vaste, parfois national et formant un tout établi généralement de façon standardisée.24(*)

Par la recherche documentaire, le chercheur fait avancer une discipline. Il s'organise à se renseigner tant sur ce qui a été construit avant lui que sur les résultats de recherches scientifiques.

Dans le cadre de ce mémoire, la technique de recherche documentaire a consisté à consulter les ouvrages généraux et spécialisés tels que les mémoires de fin d'étude relatifs au thème. A ces documents universitaires s'ajoutent des revues et des rapports d'études et d'activités. Ces derniers ont été analysés pour aider à appréhender l'essence même de la problématique traitée.

Nous avons aussi consulté les dictionnaires et les encyclopédies pour avoir les définitions et les théories des concepts clés que nous avons utilisés dans la structuration de ce mémoire. Nous avons également effectué des recherches sur les sites Internet, indispensables à cette époque où beaucoup de documents sont en version numérique pour étoffer notre bibliographie. Pour être plus complet, à ces consultations documentaires écrites et électroniques se sont rajoutées des consultations documentaires orales (personnes ressources).

Sous-section 2 : L'entretien semi-directif et la technique de l'observation

L'entretien semi-directif suppose que le chercheur annonce à son interlocuteur le thème de l'entretien. Il fait en sorte que celui-ci se déroule le plus « naturellement » possible (non standardisation de la forme et de l'ordre des questions), tout en abordant l'ensemble des sujets fixés au départ.25(*)

L'entretien semi-directif est une sorte d'entretien qui contient des questions ouvertes, et possiblement quelques questions fermées. Quand une entrevue complète les questions fermées par des questions ouvertes, ou ne comporte que des questions ouvertes, il s'agit d'un entretien semi-directif. Dans ce cadre les questions ouvertes permettent de cerner les propos de l'interviewé avec plus de précision qu'elles ne feraient dans un questionnaire. Dans cette sorte d'interview, l'intervieweur peut modifier l'ordre des questions selon le discours de l'interviewé, tout en respectant une logique (exemple : aller de l'impersonnel au personnel, du général au particulier). C'est la sorte d'entretien le plus utilisé en sciences humaines. Elle a l'avantage de combiner l'objectivité et la profondeur.26(*)

Saisir le comportement des réfugiés et de leurs hôtes a nécessité que le chercheur prenne son temps pour observer. Dans ce travail, nous avons développé une approche de proximité. Nous avons approché les réfugiés en observant leur façon de gérer les relations et les interactions avec leur environnement. L'observation a été réalisée dans les différentes sous-préfectures et dans la ville de Lola.

Nous avons été confrontés lors de nos enquêtes au problème d'accès à certains réfugiés concernés par l'étude. En plus de cela plusieurs rendez-vous manqués par certains enquêtés nous ont fait perdre plus de temps que prévu pour les enquêtes. En plus, l'aspect linguistique a été un frein avec certains réfugiés. Dans plusieurs cas de figures, nous avons été obligés de recourir aux services d'interprètes pour une meilleure administration et compréhension du guide d'entretien.

A cela s'ajoute le manque de données fiables sur le nombre exacte des refugiés vivants à Lola. Peu d'études y ont été réalisées. Dans l'ensemble le travail de terrain a été facilité grâce à l'implication des élus locaux mais aussi à l'adhésion de la majeure partie des refugiés.

Sous-section 3 : Traitement et analyse des données

Pour analyser les données, il a fallu tout d'abord saisir toutes les réponses dans le logiciel Sphinx puis les organiser afin de les rendre plus exploitables. Par la technique de tri à plat et de tri croisé nous avons sorti les résultats en fonctions des objectifs de l'étude. Les tableaux et les graphiques ont été construits grâce à la combinaison des logiciels Sphinx, SPSS20 et Excel2013, pour une meilleure compréhension.Ensuite, il a été procédé au relevé des informations et/ou messages-clés et à la construction des axes d'analyse. L'analyse et l'interprétation des données ont permis de dresser un tableau constituant une analyse des principales données collectées.

CHAPITRE V: PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE 

Section 1 : Présentation générale de la République de Guinée

La République de Guinée, située en Afrique occidentale, couvre une superficie de 245 857 km2. Elle est limitée à l'ouest par l'océan Atlantique et partage ses frontières avec six autres pays: la Guinée- Bissau au nord-ouest, le Sénégal au nord, le Mali au nord et nord-est, la Côte d'Ivoire à l'est, et le Libéria et la Sierra Leone au sud.

Sous-section1 : Population

La population guinéenne serait de 9,5 millions en 2010 et atteindrait 11,2 millions en 2015. Le taux de croissance annuel moyen issu du recensement de décembre 1996 est de 3,2% et la densité varierait de 38,6 hbt/Km2 en 2010 à 45,45 hbt/Km2 en 2015. Cette population est plus ou moins uniformément répartie entre les quatre régions naturelles.

Tableau 2: Projection de la population pour les horizons 2010 et 2015

Régions

S/km2

Populations

Densité

Taux de croissance

2010

2015

2010

2015

1

Basse Guinée

44.254

2.417.736

2.894.556

54,63

65,41

3,6

2

Moyenne Guinée

54.089

2.139.266

2.352.463

39,55

43.49

1,9

3

Haute Guinée

98.343

2.172.723

2.536.998

22,09

25,80

3,1

4

Guinée Forestière

49.171

2.761.638

3.389.980

56,16

68,94

4,1

République de Guinée

245.857

9.491.363

11.173.997

38,6

45,45

3,2

Source : Ministère du Plan et Coopération : Direction Nationale des Statistiques

La population urbaine a pratiquement doublé de 1996 à 2010 en passant de 1 700 923 habitants à 3 087 075 habitants avec une forte concentration dans l'agglomération de Conakry qui représente de nos jours environ 54% de ladite population.

L'une des principales conséquences de ce mouvement d'urbanisation est l'accroissement exponentiel de la demande en services sociaux de base dont l'eau potable et l'assainissement dans les dites localités alors que l'offre suit péniblement.

Tableau 3: Principales villes de concentration des populations de 1996 à 2010

Régions naturelles

Villes

Population

1996

2010

1

Guinée Maritime

Conakry

1.092.936

1.675.776

Kindia

96.074

231.538

Fria

44.369

66.205

2

Moyenne Guinée

Labé

49.512

103.390

Mamou

49 479

97.965

3

Haute Guinée

Kankan

100.192

180.639

Faranah

34.472

41.304

4

Guinée Forestière

N'Zérékoré

107.329

255.800

Guéckédou

79.140

312.215

Macenta

47.360

122.189

Total population des dix principales villes

 

1 700 923

3 087 075

Source: Ministère du Plan et Coopération : Direction Nationale des Statistiques

Carte1 : République de Guinée27(*)

Section 2 : Présentation dela préfecture de Lola

La préfecture de Lola, cadre de notre recherche en raison de la présence effective des refugiés sur lesquels porte notre étude compte huit sous-préfectures plus la commune urbaine. Située dans la région forestière de la Guinée, elle est majoritairement peuplée par les könöwa.

Cettesection, prend en compte les aspects géographiques, humains et historiques de la préfecture.

Sous-section1 : Aspects géographiques

Lola est limitée au nord par la préfecture de Beyla, au sud par la république du Libéria, à l'est par la république de la Côte d'Ivoire et à l'ouest par la préfecture de N'zérékoré, siège de la région administrative de la Guinée forestière dont relève Lola.

La préfecture de Lola regroupe 8 sous-préfectures (Gama-Bèrèma, Lainè, N'Zoo, Kokota, Guèasso, Foumbadou, Tounkarata, Bossou) plus la commune urbaine de Lola avec ses nombreux villages(Gogota, Gbaamu, Gama Kokogna, Gama Yalé, Lomou, Gôh, N'zon, Zoughota, Gbèkè, Wéyakwelè, Gbaakwelè, Doumyi, Méyapaa, Gbènèwietc...).

La commune urbaine de Lola est située dans la plaine nord-est des Monts Nimba. Elle présente donc des aspects physiques communs à toute la préfecture.

a- Structure et relief

La préfecture de Lola correspond à une zone élevée où le soubassement antécambrien a été porté à des altitudes supérieures, avec des quartzites donnant un relief qui culmine aux monts Nimba, soit 1752m d'altitude. Les zones de l'Est correspondent à des massifs dégagés par l'érosion différentielle. Selon GbèrèTOURE (1971) cité par M. CHERIF, 2015 dans son mémoire de master, les gneiss couvrent l'ouest et le nord-ouest. Quant aux quartzites, ils se localisent dans la chaîne du Nimba. On y rencontre aussi le fer sous forme de magnétisme de même qu'en plaine où il forme de vastes étendues de cuirasse.

Tout cet ensemble a subi et subit encore une érosion intense dont le premier niveau au Nimba ne présente que quelques rares témoins vers 1600 à 1500 m. Un second niveau plus étendu forme les épaulements de 1300 m du Nimba. Des plateaux qui s'élèvent de 750 à 900m d'altitude précèdent un troisième niveau s'élevant à 500m, correspondant à la plaine au pied des monts Nimba. Ce relief affecte, d'une manière générale, le climat et la végétation de la préfecture.

b- Climat et végétation

Par sa situation en latitude au voisinage de la zone équatoriale, son relief contrasté et son exposition aux vents dominants, Lola jouit d'un climat caractérisé par une uniformité de la température et de l'humidité atmosphérique, par une pluviométrie élevée s'étendant sur huit mois de l'année. Tous ces éléments ont tendance à donner au climat une caractéristique équatoriale. Il est très favorable à la forêt dense et à la forêt claire dans lesquelles on rencontre de gros arbres, des palmiers à huile, des palmiers de raphia (sur les rives des marigots et rivières) et autres espèces forestières.

Mais l'exploitation et le fait de mettre le feu à ces forêts causent la disparition de cette immense couverture végétale et affectent la température qui s'échauffe par endroit.

c- Hydrographie

La préfecture de Lola correspond à une zone à pluviométrie importante. Les rivières les plus importantes sont:Tinghè à Lola-centre, Kpôgôh et Gwaan dans la sous-préfecture de Gbèyata, Mani ou Mano river dans la sous-préfecture de Bossou, et à N'zô et Tonghata, il ya la rivière Yughu ou Cavaly.

Les marigots sont très nombreux et donnent parfois leur nom à certaines localités. C'est le cas du petit village yirémoo situé sur les rives du marigot yir? à sept kilomètres de Lola, sur la route de la sous-préfecture de Kôkôta. Pendant la saison des pluies, les rivières et les marigots débordent de leurs lits. Mais la plupart de ces cours d'eau ont un régime irrégulier. Ils connaissent des périodes d'étiage avec une diminution drastique du volume d'eau pendant la saison sèche, favorisant par endroit la pêche collective traditionnelle.

Sous-section2 : Histoire et culture des populations

Il a été difficile, avec la rareté de documents écrits, d'établir avec plus de précision l'histoire de l'occupation de Lola par ses habitants majoritairement Könö. Une synthèse des versions recueillies çà et là et complétées par l'ouvrage de Jacques Germain (1984) nous a permis de savoir que les premiers habitants de la préfecture auraient été les Manon, alors grands guerriers, admirables cultivateurs et chasseurs.A l'époque de l'invasion malinké par l'empire du Wassoulou, les Könö habitaient le pays konianké dans Beyla. Ils ont été repoussés du Nord jusqu'au Sud où ils trouvèrent refuge auprès des Manon.

Ainsi tout au long de leur trajet, les Könö ont fondé des villages qui croissent de nos jours, ce sont entre autres : Lainé, Kôkôta, deux sous-préfectures actuelles formant la zone de Gou, Guu-lèè ; Lola et villages environnants formant la zone de Gbaan-lèè. Ensuite avec l'accroissement de la population, certains Könö se sont déplacés vers le Nord fondant Mohuruta actuelle sous-préfecture de Gama Bèrèma. La zone de Zôgôtaregroupe une partie de Gama Bèrèma et toute la sous-préfecture de Gbèyata. Nanaan- lèè désigne la sous- préfecture de Tonghata ; et à l'Est Vépo désigne la sous-préfecture de N'Zô. L'ensemble de ces localités constitue le pays könö, könö -lèè.

Comme nous l'avons dit précédemment, à Lola on rencontre plusieurs groupes ou communautés linguistiques dont on peut citer entre autres :

Ø Des Yakoubas ou Gèyaa en minorité à l'Est dans les zones de N'Zô et Tonghata aux frontières ivoiriennes.

Ø Des Koniankés venus du nord pour le négoce ont fini par s'installer dans la sous-préfecture de Foumbadou essentiellement, mais aussi en petits groupes, sous forme de poches de peuplement, dans les zones de Gbèyata qu'ils appellent dans leur langue Gbèyasso et dans les zones de Lola et N'Zô où ils pratiquent le négoce et l'élevage des bovins, des ovins et des caprins.

Ø Des Malinkés venus de la Haute Guinée à la recherche du travail rémunérateur auprès des könö et des Manon, exécutent des contrats dans le domaine agricole. Dès qu'ils font fortune selon les mots du vieux GnômuGonokorolon de Gogota, ils se déplacent des zones enclavées pour les gros villages et les chefs-lieux de sous-préfecture ou encore vers la ville.

Ø On rencontre également en pays könödes peulhs venus du FoutaDjallon qui occupent les régions de savane arborée naissante pour des activités agro pastorales. Dans certaines localités, les Peulhs ont construit des boulangeries. Ils se retrouvent en nombre important autour de la savane arborée de Diipoo située entre wéyakwelé et Kèwlona dans les vallées des monts Nimba et du fleuve Cavaly, mais aussi dans la sous-préfecture de Foumbadou.

Ø Des refugiéslybérians (1989), Siéra-Leonais (1992), Ivoirirns (2003).

d- Contexte culturel

La préfecture de Lola est majoritairement occupée par les Kono. A eux s'ajoutent les Kpèlè, les Manons et les autres ethnies à densité très limitée mais dont le nombre ne peut pas être négligé dans la mesure où elles y exercent des activités intéressant d'autres corps socio-professionnels et administratifs ; c'est le cas par exemple des commerçants auxquels les services des contributions diverses demandent de payer les taxes et d'exécuter d'autres tâches administratives.

Avant de donner des détails sur les activités des habitants de Lola d'une manière générale, il nous paraît logique de dire au moins quelques mots sur les Kono qui demeurent la population majoritaire de notre zone d'étude. Tout d'abord, et afin d'éviter toute confusion, nous tenons à préciser qu'il s'agit des Kono de la Guinée forestière qui, vraisemblablement, n'ont aucune parenté directement perceptible avec leurs homonymes Kono (ou parfois aussi Kondo) de la Sierra Léone britannique que Diedrich Westermann (1921) assimile aux Vaï (ou Véï), et fait figurer parmi les peuplades du groupe mandé-tan28(*).


Jusqu'ici, les Kono guinéens ont été relativement très peu étudiés et les rares sources d'informations existantes sur ce groupe ethnique paraissent pauvres ou fragmentaires.
Au premier coup d'oeil, les Kono correspondent parfaitement à ce que certains auteurs ont pris l'habitude de caractériser, au point de vue de la morphologie et de l'ethnie, comme un type de peuplade intermédiaire.29(*)

En effet, comme l'indique d'ailleurs parfaitement ce dernier terme, leur habitat se situe tantôt dans la forêt, plus ou moins montagneuse, tantôt dans les savanes escarpées de l'extrême Est de la préfecture de N'Zérékoré qui, elle, en une sorte de cul-de-sac, occupe la partie la plus méridionale de la Guinée forestière. Remarquons à cette occasion, que les villages kono ne recherchent jamais l'ombre de la sylve et préfèrent, de loin, des espaces plutôt dégagés, de vastes clairières.

En ce qui concerne leur civilisation, matérielle et morale, ainsi d'ailleurs que la structure de leur langue, les Kono trahissent nettement leur origine mandé30(*). D'après les divisions usuelles ethnolinguistiques, ils appartiendraient au groupe mandé-fou31(*).

La vie spirituelle des Kono n'a nulle part été sérieusement affectée par l'activité missionnaire; le Kono garde farouchement, jusqu'à nos jours, la religion de ses ancêtres où la vague vénération des âmes des défunts associés à de nombreux cultes telluriques (parfois méconnaissables), tous généralement soumis au rythme agraire, jouent le rôle prépondérant. Seul dans l'extrême Nord du pays kono, une légère infiltration des pratiques islamiques s'annonce timidement.32(*)

Nous manquons de sourcesvérifiéessur les mouvements migratoires des Kono. Les quelques récits sur les migrations anciennes que nous avons pu recueillir devant être rejetés, à notre avis, plutôt dans la sphère des légendes

Actuellement, l'habitat des Kono ne dépasse pas, sauf de très rares exceptions numériquement insignifiantes, les limites politiques du territoire de la Guinée forestière; circonscrit dans la Région Administrative de N'Zérékoré, il embrasse les anciens cantons (ou territoires traditionnels) de Lola de Vépo, de Saouro et de Mossorodougou.

Malgré l'insuffisance d`informations, nous sommes porté à envisager les Kono actuels, non pas comme des forestiers immigrés (ou expulsés), mais comme une des fractions méridionales de la grande famille mandé qui, après s'être détachée de la masse maternelle, pénétra progressivement vers le Sud pour s'arrêter finalement devant la barrière de la grande forêt et les pentes abruptes du massif du Nimba.

La présente hypothèse trouve d'ailleurs sa confirmation dans toutes les traditions populaires qu'il nous a été donné de recueillir dans les souvenirs vivants des anciens. D'après Mamourou DORE, les gens du Lola, de structure raciale très hétérogène d'ailleurs, seraient venus s'installer dans leurs habitats actuels après avoir quitté la préfecture de Beyla (village de Moussadougou), occupée encore actuellement par les Mandingues. Ce mouvement se serait effectué dans un passé peu reculé qui, selon notre évaluation, ne dépasserait certainement pas deux siècles, et peut-être bien moins (voir aussi à ce sujet la légende sur les migrations des Kono de Lola.33(*)

En aucun cas, par son aspect physique et par son caractère psychique, le Kono ne correspond à l'image que l'on se fait habituellement d'un sylvestre; c'est, beaucoup plus, l'habitant des espaces dégagés, qui, tout en affectionnant l'orée de la sylve, évite soigneusement sa voûte sombre et inhospitalière. Quoique doué d'une remarquable faculté d'assimilation le Konoseptentrional d'origine, devenu par la suite homme des plateaux peu boisésn'a certainement pas souffert du changement, peut-être brusque, du mode de sa vie tropdifficile.

Au fait, l'état de sa civilisation actuelle témoigne avec éloquence de cette rencontre dramatique, mais plutôt bénéfique, des deux éléments écologiques tout à fait opposés. 
La fusion complète est cependant loin d'être achevée, et le tableau ethno-sociologique, tout en attestant de très nombreux emprunts aux peuplades voisines plus anciennes (et sans doute aussi aux « vrais » autochtones absorbés), ne peut qu'à peine dissimuler que c'est la composante septentrionale qui domine.

Partout on note un accroissement de population assez sensible (variant de 7 à 12 %) qui semble se produire régulièrement depuis un certain temps; il serait dû, à notre avis, non seulement aux conditions biologiques naturelles améliorées au point de vue hygiénique, mais aussi à une stabilisation économique et sociale récente due aux retours massifs des originaires du pays, jadis émigrés au Libéria.

Vu l'isolement cette populationétait toujours restée sans grande influence étrangère dans le mode vestimentaire. Les femmes portaient que des pagnes dans la journée ou des camisoles qui dépassaient leurs genoux. Pas question de porter des habillements décents, qui laissent voire les parties sensibles. Les modèles d'alors étaient contrôlés par l'entourage, et chaque femme prêtait attention à ce qu'on disait autour d'elle. Chacun évaluait ses comportements dans le regard de ses voisins.

e- Le copinage, les fiançailles et le mariage

Traditionnellement, le copinage était quelque chose de secret. Les jeunes qui vivent en copinage ne pouvaient pas s'afficher ensemble en pleine journée. Ils se cachaient loin des yeux des adultes. Chacun avait honte de montrer publiquement son conjoint ou sa conjointe. Le sexe n'était pas assez important dans la vie des jeunes couples.

Dans le pays Konon d'avant ce sont les parents qui choisissaient celle qui leur plait pour leurs enfants. Les jeunes sont obligés de se soumettre aux volontés des ainés. Les fiancés observaient une longue période d'essais de comportement dans les différentes familles. Dans le cas où l'on trouve compatibles, les comportements des fiancés, les parents de la fille pouvaient accepter offrir leur fille au jeune prétendant en attendant que lui et ses parents trouvent les moyens pour venir doter leur fille. Retenons aussi que certaines femmes sont de fois dotées par ses propres enfants qu'elle a eue dans le foyer.

Le mariage était un acte sacré dans la vie des peuples Konons. C'était un vrai trait d'union entre les familles. Chez les Konons, ce n'était pas possible que les enfants de même clan se marient par exemple : un Gbèmou ne peut pas marier une gbèhara, de même un kpokomou ne peut pas avec une Kpokohara. Les familles préféraient donner leur fille à un pauvre dignitaire qu'un riche avare et irresponsable.

Folklore, musique et danse

Ce sont des groupes de personnes ayant un don de la music qui s'associent pour mettre en place une association musicale. Il y a d'autres qui faisaient de la musique accompagnée avec les tam-tams, d'autres groupes jouaient du Taman, d'autres aussi avec les Gonii (guitare traditionelle). Ils étaient bien présents dans toutes les grandes manifestations culturelles. Les konon très attachés à leur culture dansaient et s'enthousiasmaient aux rythmes de ces beaux groupes folkloriques.

Langues de communication 

Les dialectes les plus parlées dans la commune de Lola sont le Konowo, le manon, le konianké et le malinké. Parmi ces dialectes le kononwo est celui plus parlé dans la majorité.

La seule langue étrangère était le français qui était couramment parlée par les peuples frontaliers avecles réfugiés ivoiriens et les intellectuels de la commune urbaine de Lola.

Le créole anglais était rarement parlé, seuls quelques individus citoyens frontaliers au Libéria tels que ceux du village de Tuo dans Bossou se débrouillaient à parler.

Education morale et instruction

L'éducation des jeunes se fait d'abord à travers leurs familles respectives. Cette éducation est aussi confiée à toute la société Konon. Les jeunes filles et jeunes garçons apprennent une bonne partie de leurs éducations morales dans les camps d'initiation et excision.

Il était formellement interdit aux jeunes de prendre la parole devant le public sans l'autorisation des ainés. Dans les discutions, les ainés avaient toujours raison. Les problèmes familiaux étaient gérés par les parents et non devant l'autorité de police ou de la gendarmerie.

Les écoles étaient bien fréquentées par les jeunes malgré le nombre restreint des jeunes filles, car pour les parents une fille instruite n'aura pas de respect pour son mari, et à travers elle, toute la famille serait jugée non éduquée.

Sous-section3 :Les activités économiques

La population de la préfecture pratique l'agriculture, l'artisanat, l'industrie traditionnelle, la pêche et le petit élevage. On y rencontre aussi des Manon qui sont supposés autochtones se trouvant le long des rives de Mano river à la frontière libérienne et dans la sous-préfecture de Bossou qu'ils appellent Zaanh, mais aussi à l'intérieur de la commune urbaine de Lola dans quelques localités comme Yirapaa, Mèyapaa Doum yi ; bref dans les villages dont le nom est terminé par les suffixes paa, yi et wii. Les manons sont des admirables cultivateurs, grimpeurs, chasseurs et pêcheurs.

Solidement fixés sur le terrain, à l'heure actuelle, ils pratiquent l'agriculture extensive, complétée par une cueillette assez active et par de petites industries domestiques. Par-ci par-là, la chasse (collective ou individuelle) est pratiquée par des chasseurs professionnels qui approvisionnent plusieurs villages à la fois. Elle occupe une place relativement importante, de sorte que le gibier joue un rôle non négligeable dans l'approvisionnement des populations en protéine animale. La petite pêche artisanale, étant donné la richesse de la préfecture en cours d'eau, est aussi pratiquée, bien que très irrégulièrement.

Faiblement pratiqué par les autochtones, le commerce est une activité exercée majoritairement par les populations malinkés et peuls. Néanmoins, l'activité commerciale des konowa s'applique aux produits agricoles notamment au riz et au maïs. A ces spéculations s'ajoutent : l'huile de palme, le café, la kola, les produits issus de l'artisanat, etc.

Il faut souligner qu'à Lola, lorsqu'un Kono pratique le commerce, c'est moins pour se développer financièrement mais c'est pour essentiellement satisfaire les besoins nourriciers liés à l'amélioration des conditions culinaires.

L'artisanat s'exprime à travers la pratique de la teinture, de la poterie et le tissage de sacs de raphia. Egalement avec les fibres de palmier, les konowa fabriquent les filets pour la cueillette du café et la pêche du poisson.

En résumé, on pourrait dire que l'agriculture est l'activité dominante des populations de Lola car c'est par elle qu'elles s'épanouissent économiquement et culturellement.

CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES DONNEES

Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La première section s'intéresse aux caractéristiques sociodémographiques des personnes enquêtées. La deuxième section s'intéresse aux statuts, aux causes de déplacement et aux conditions actuelles des personnes enquêtées dans le pays d'accueil. La troisième section traite du niveau d'intégration, l'organisation sociale et les changements d'activité des enquêtés depuis leurs pays d'origine jusqu'au pays d'accueil.

Nous avons eu à rencontrer 40réfugiés, dont 20 femmes (50%) et 20 hommes (50%) dans la préfecture de Lola.

Figue1

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Section1 : caractéristiques sociodémographiques

Au nombre des personnes enquêtées, 17,5%avaient entre 18 à 24 ans, 32,5%étaient âgées de 25 à 34 ans, 40%avaient entre 35 et 49 ans, 7,5% entre 50 à 64 et 2,5% entre 65 ans et plus.

Tableau 4 : Genre et tranched'âge

Trances d'âge

18-24

25-34

35-49

50-64

65+

Total

N° et %

N

%

 

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Masculin

2

10%

5

25%

11

55%

1

5%

1

5%

20

100%

Féminin

5

25%

8

40%

5

25%

2

10%

0

0%

20

100%

Total

7

17,5%

13

32,5%

16

40%

3

7,5

1

2,5

40

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

S'agissant du niveau d'instruction des enquêtés, 99% parmi eux savent lire et écrire leurs noms : 41,2% du sexe masculin contre 58,8% du sexe féminin ont le niveau d'études primaires. 46,2%(masculin) et 53,8% (féminin) ont tous le niveau d'études secondaires. Concernant le côté professionnel, le sexe masculin domine largement avec 80% sur le sexe féminin qui est en 20%. Pour les niveaux supérieures 1 personne (masculin), alphabétisé1personne (masculin) et aucun niveau 1 personne (féminin).

Tableau5 : Genre et niveau d'instruction

 

Masculin

Féminin

Total

Primaire

41,2%

58,8%

100%

Secondaires

46,2%

53,8%

100%

Professionnel

80,0%

20,0%

100%

Supérieur

1%

0,0%

100%

Aucun

1%

0,0%

100%

Alphabétisé

0%

1%

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Graphique2

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Nous avons croisé la situation matrimoniale et le pays d'origine pour savoir quels sont les pays dont on trouveplus de ressortissants ou ressortissantes qui sont mariés, divorcés, séparés ou qui sontcélibataires dans le pays d'accueil. Ce tableau ci-dessous nous montre que 40% des libériens et 60% des Ivoiriens sont restés célibataires. 31,8% des libériens contre 68,2% des ivoiriens se sont mariés aux guinéens et guinéennes. Dans le cadre du divorce, 14,3% de libériens, 14,3%léonais et 71% des ivoiriens ont divorcés, mais tout en gardant la nationalité guinéenne. 50% des ivoiriens contre 50%des libériens déclarent avoir se séparés avec leurs épouses ou époux.

Tableau 6 : Pays d'origine et situation matrimoniale

 

Célibataire

 

Marié(e)

 

Divorcé(e)

 

Séparé(e)

 

N

%

N

%

N

%

N

%

Libéria

2

40%

7

31,80%

1

14,3%

2

50%

Sierra-Léone

0

0%

0

0 %

1

14,3%

0

0%

Côte-d'Ivoire

3

60 %

15

68,2%

5

71,4%

2

50%

Mali

0

0%

0

0%

0

0 %

0

0%

Guinée-Bissau

0

0%

0

0%

0

0%

0

0%

Ghana

0

0%

0

0%

0

0%

0

0%

autres

0

0%

0

0%

0

0%

0

0%

Total

5

100%

22

100%

7

100%

4

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Pour nous assurer du niveau d'intégration des refugiés, nous nous sommes posés la question de savoir entre les anciens et les nouveaux quartiers, lesquelsvivaient en grand nombre les réfugiés. Après le croisement des deux variables (CBou SP et ancienneté du quartier), nous avons constaté qu'un bon nombre de réfugiéssoit 95,2%aiment vivre dans les nouveaux quartiers de la ville de Lola, contre 5,3%dans les anciens quartiers. Les causes de ce choix sont dues aux frais élevés des loyers dans les anciens quartiers du centre-ville comme témoigne cet ancien refugié:

Enquêté :

« Depuis mon arrivée à Lola, j'ai toujours vécu en ville, mais franchement les maisons sont devenuesactuellement chères. Avec ma petite famille nouvellement fondée, j'ai préféré aller dans un nouveau quartier où les maisons sont vraiment moins chères. Cette politique me permet de mieux économiser et de payer par finir ma propre parcelle pour y vivre avec ma famille. »

Certains aiment aussi les nouveaux quartiers car ils y vivent dans leurs domaines personnels achetésparleurs fonds propres, comme témoigne cette enquêtée :

« J'ai toujours aimé habiter dans les quartiers du centre-ville, mais depuis que j'ai eu les moyens pour acheter mon propre domaine, j'avais compris que ma seule chance était d'aller vers de nouveaux quartiers pour me trouver un bon espace sans problème. Voilà pourquoi j'y suis aujourd'hui ici dans ce quartier avec ma pauvre petite famille. Ici dans cette banlieue nous vivons en harmonie avec nos voisins. Depuis l'obtention de la nationalité guinéenne à travers mon mariage, je me sens plus guinéenne, puis que je respecte à 90% les lois de ce beau pays qui m'a sauvé la vie. »

En nous référant au graphique ci-dessous, nous constatons que les réfugiés intégrés dans lessous-préfectures (Lainè, Bossou, Kokota, Gama-Bèrèma, N'zoo, Tounkarata et Guèasso), vivent en majorité dans les anciens quartiers. Ce choix s'expliquepar le fait que les frais de location y sont abordables dans les SP par rapport à la ville. Un enquêté disait :

« Depuis que je me suis marié ici, je n'ai pas de problème avec mes beaux-parents, nous vivons ensemble comme des frères de même sang. Là où je loge a même été négocié à bas-prix par l'un de mes beaux-frères. Ici la maison est presque gratuite par rapport à Lola ville. Pour de preuve vous ne trouverez pas un refugié intégré dans les nouveaux quartiers sauf quand la maison qu'il habite lui appartient personnellement ».

Graphique 3

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Section2 : statuts, causes de déplacement et conditions actuellesdes réfugiés en Guinée.

Quand nous avons posé la question de savoir : Pourquoi aviez-vous quitté dans votre pays pour vous installer en Guinée ? 95% des enquêtés disent avoir fui leur pays à cause de la guerre. L'un d'entre eux nous disait :

« Depuis ma naissance j'avais jamais pensé quitter mon pays sans prendre un chou. J'avais jamais rêvé quitter mon pays pour partir à jamais. Mais la guerre m'a donné le dégoût de mon propre pays, puisque je garde une séquelle des balles qui ne permettent plus de m'y installer. Ici je vis en paix et je mourrai sur ce nouveau sol ».

Les autres 5% disent avoir fui leur pays d'origine à cause de leur appartenance politique très opposée à celle du gouvernement de leur pays comme témoigne cet autre enquêté:

« J'ai décidé de m'installer en Guinée à cause de ma position politique opposée à celle du gouvernement de mon pays. Plusieurs fois j'ai reçu des menaces de mort de la part des inconnus. Un jour ils sont passés par mon ami pour me dire de changer de langage sinon je laisserai ma famille orpheline. Voilà pourquoi étant diplômé d'études supérieures mes frères m'ont conseillé de changer de pays. Le pays le plus proche où mon diplôme peutme servir rapidement et resté proche de ma pauvre famille restée au pays fut la Guinée ce beau pays d'accueil ».

Graphique 4

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Au cours des enquêtes nous nous sommes posés la question de savoir pourquoi ces réfugiés ont choisi la Guinée et pas d'autres pays limitrophes. .

55% des enquêtés ayant répondu à cette question déclarent avoir choisi la Guinée à cause de sa proximité par rapport aux autres pays. Cet autre nous témoigne comme suit:

« Quand la guerre avait commencé, ma famille et moi nous nous sommes dispersés dans les sens différents, le seul pays que je savais être plus proche de moi, était la Guinée. Et heureusement pour moi le chemin que j'ai suivi avec les autres fugitifs, aboutissait en Guinée ».

Contrairement à 45%des enquêtés, déclarent ne jamais avoir choisi la Guinée. Pour eux, ils se sont vus en Guinée par hasard, grâce aux équipes de sauvetages humanitaires ou par vague de fugitifs composée que par les réfugiés.

Une autre refugiée:

« Franchement quand ça tirait dans tous les sens, je ne savais pas vraiment où partir car je ne suis jamais sortie de la Côte d'Ivoire. Surtout quand ils ont tué ma voisine devant moi, je courais dans tous les sens et criait comme une folle. C'est à cause de çaque j'ai sauvagement suivie une vague humaine qui passait devant ma cour. Après une longue marche, aidée par des camions transporteurs nous nous sommes vus hors de la frontière ivoirienne ».

Graphique5

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

A la question de savoir que saviez-vous de la Guinée depuis que vous étiez encore chez vous ?67,5% disent qu'ils connaissaientla Guinée comme un pays de paix et hospitalier. D'autres vont plus loin en disant que la Guinée est un scandale géologique et qu'ils rêvaient d'y vivre.

Un enquêté dira:

« Depuis mon jeune âge j'aimais les cours de géographie sur la Guinée, et j'aimais être guinéen pour bénéficier de ces ressources minières. J'aimais aussi la vie communautaire guinéenne voilà pourquoi dès que je me suis retrouvé sur le sol guinéen, je me suis marié à une guinéenne et bénéficié la nationalité guinéenne. »

Les 32,5%disent avoir entendu parler du peuple guinéen seulement quand ils se sont trouvés sur le sol guinéen. Pour eux ils se sentaient tellement bien chez eux qu'ils ne pensaient jamais se déplacer pour vivre dans un autre pays sous développé.

Graphique6

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

En ce qui est de la situation familiale, 51,30% des enquêtés disent avoir laissé une famille au pays contre48,7%qui disent avoir tout perdu au pays et n'ont plus aucune famille proche au pays sur qui compté.

Un enquêté reconnait :

« La guerre a détruit toute ma famille, quelques membres qui étaient venus avec moi ont eu la chance d'être dans l'équipe de la réinstallation. Donc je n'ai plus rien à foutre dans mon pays qui m'a laissé un mauvais souvenir ».

A la question de savoir s'ils ont fondé des familles en Guinée97,5%répondent oui. Plusieurs parmi eux se sont mariés et ont eu des enfants avec des guinéens ou guinéennes.

Une autre rapporte :

« Depuisque je suis rentrée en Guinée en 1992, je suis tombée amoureuse de mon époux, qui a volontairement accepté de m'épouser. Nous avons eu au total 5 enfants donc quatre vivent. Notre premier enfant fait la 2èmeannée actuellement à l'Université à Conakry. Avec lui je me sens tellement à l'aise au point que j'ai fini par oublier d'où je viens. Je suis guinéenne à 100% et je ne peux vivre ailleurs si ce n'est pas en Guinée. »

Dans ce groupe de personnes interrogées seulement 2,5%disent qu'elles n'ont pas defamille en Guinée.

Un autre aussi enquêté aussi :

« Ben, je ne sais pas pourquoi, depuis 9 ans je vis ici, je n'ai jamais eu la chance d'avoir une bonne femme pour m'épouser. Donc je vis célibataire et seul chez moi. »

Par rapport aux liens avec la famille restée au pays, 40%disent communiquer régulièrement avec elle. Tant disque les 60%disent ne pas du tout avoir de lien avec leur famille restée au pays.

Graphique7

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Graphique8

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

A la question de savoir combien de tempslesnouveaux concitoyens ont déjà fait dans la préfecture de Lola, 68% disent avoir fait plus de 10 ans, contrairement aux 32% des enquêtésdisent avoir passémoins de 10 ans dans la préfecture de Lola, plusieurs parmi eux ne connaissent pas exactement le nombre d'années vécues dans la préfecture.

Graphique9

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Pour approfondir notre connaissance nous avons demandé aux enquêtés de nous révéler leurs réelles identités actuelles dans le pays. Comme réponse à cette question,63% ont la nationalité guinéenne, tant disque 20% sont résidants permanentset les 17% gardent toujours le statut refugié.

Sous-section10 :Recevez-vous des aides ? Si oui de la part de qui ?

Graphique10

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

A la question de savoir s'ils reçoivent des aides et si oui de la part de qui ?Les réponses ont été majoritairement oui. Pour la question de la part de qui ?LesInstitutions internationales humanitairesviennent en tête avec 50% des réponses, suivi des ONG(23%), le gouvernement(12%), les associations(10%)et les personnes de bonne volonté(5%).

Niveau de satisfaction des aides

Graphique11

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Parlant de l'appréciation des aides reçues,50% des répondantsdisent qu'ils ne sont pas du tout satisfaits de la taille des aides par rapport à leurs besoins actuels. Un autre enquêté disait :

« Depuis 2009, je me suis marié ici, et j'ai trois enfants avec ma nouvelle femme guinéenne, tant disque j'avais déjà deux garçons dont j'avais perdu leur maman dans la guerre. Habillés, nourris et logés ces gossesce n'est pas facile. S'ils veulent nous aider pour notre intégration il faut qu'ils tiennent compte de nos vrais réalités économiques ».

Égalementaussi les 25% se disent un peu satisfaits, comme explique : Une enquêtée :

« Franchement je suis un peu satisfaite des aides perçues, mais il faut qu'ils revoient à la hausse ».

Ce sont les 20%qui disent êtresatisfaits et 5%trèssatisfaits de ce qu'ils perçoivent.

Une autre enquêtée :

« Sans te mentir je suis satisfaite des aides. Je suis une jeune dame célibataire et je me débrouille dans le commerce, les aides viennent compléter mon business et me permettent de mieux me propulser dans mes affaires ».

Graphique12

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

75% disent avoir changé de profession à cause des réalités du milieu.

Un enquêté :

« J'étais peintre-calligraphe, j'ai longtemps pratiqué ce métier quand j'étais jeune au pays, mais depuis mon arrivée ici en 1998, peu de personnes aimaient peindre leurs maisons, j'avais un client par an. Pour ne pas mourir de faim, j'avais décidé d'essayer d'autres comme la cordonnerie et le petit commerce. Dieu merci j'avais réussi à me faire de bonnes affaires et aujourd'hui je suis économiquement indépendant »

Une enquêtée :

« J'étais coiffeuse au pays et j'avais mon propre atelier. Mais arrivée à Lola en 2004, après mes enquêtes avec M. Doré mon nouveau mari, on avait compris qu'il y avait assez d'ateliers de coiffure qui ne marchaient pas. Voilà pourquoi mon mari m'avait proposé de faire le commerce et depuis ce jour je suis devenue commerçante »

Une autre :

« J'étais brodeuse des draps du lit, mais arrivée ici on avait compris que ce métier n'avait pas sa place. Pour preuve le drap que j'avais brodé a fait sept mois et je fus obligée dele vendre à bas-prix pour me débarrasser de ce fardeau.C'est depuis là que je me suis intéressée à la couture que je maitrisais avant de quitter mon pays. Aujourd'hui Dieu merci j'ai assez d'apprentis et mon atelier me rend économiquement indépendante. Je me suis mariée à un guinéen qui me donne la paix du coeur et me fait oublier de ce que j'ai enduré pendant la guerre, j'ai ma nationalité et je ne veux pas qu'on m'appelle refugiée. »

Cependant, 25%des répondants affirment ne jamais changer leurs activités. Leurs chancessont que qu'ils ont trouvé productifs leurs métiers dans la zone de Lola. Bon nombre de ceux-ci, vivaient dans de gros villages ou de petites villes qui avaient presque les mêmes réalités socio-économiques que Lola. Donc les métiers appris correspondent exactement aux attentes de la population de Lola.

Tableau7 : Conventions et transactions foncières

 

Vente

Prêt

Don

Gratuit

TOTAL

Célibataire

42%

33%

17%

8%

100%

Marié(e)

38%

32%

9%

21%

100%

Vivant maritalement

0%

0%

0%

0%

0%

Veuf (ve)

25%

25%

0%

50%

100%

Divorcé(e)

50%

21%

21%

7%

100%

Séparé(e)

40%

20%

20%

20%

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Graphique13

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Nous avions cherché à connaitre comment se font les transactions et conventions foncières. Les résultats obtenus ont été croisés avec lestatutmatrimonial : célibataire, marié(e), vivant maritalement, veuf (ve), divorcé(e) et séparé(e) :

Ø Célibataire : 42%des enquêtés qui possèdent des terres les ont acquises par achat ;33%utilisent une terre prêtée, 17%sont propriétaires par suite deDon et ce sont 8%des enquêtés qui utilisent gratuitement les terres qu'ils cultivent.

Un enquêté :

« Mon frère ici ce n'est pas facile, surtout quand tu es célibataire, les gens pensent que tu n'aimes pas leurs enfants voilà pourquoi tu refuges de te marier dans leur communauté, donc attend toi à toutes attaques. Même pour recevoir un petit lopin de terre on t'oblige à l'acheter, sauf dans de rares cas on peut te donner gratuitement ».

Ø Marié(e) :38%ont acheté des terres et parcelles, 32%utilisent des espacesprêtés, 9%utilisent un espace reçu par don et les 21% ontgratuitementdes terrains cultivables.

Une enquêtée :

« Depuis que je me suis mariée j'ai moins de problèmes avec tout le monde, même ma place au marché m'a été gratuitement donnée par un beau-frère, pourtant je payais avant des frais élevés ».

Ø Veuf (ve) :25%des espaces cultivables utilisés par les veufs ou veuves sont acquis par l'achat, 25%par des prêts et 50%gratuitement acquis auprès des voisins.

Une enquêtée :

« Depuis la mort de mon mari, les gens n'arrêtent pas de me soutenir, même les espaces que j'utilise aujourd'hui sont en grandes parties des cadeaux, et c'est ce qui me permet de soutenir les trois enfants qu'il m'a laissés ».

Ø Divorcé(e) : les espaces cultivables utilisés par ce groupe sont repartis comme suite : 50% par vente, 21% par prêt et 21% par don et les 7% sont gratuitement octroyés.

Ø Un autre enquêté :

« Franchement les gens de Lola sont hostiles aux divorces, depuis que j'ai divorcé avec leur fille, mes business se sontdurcis. Tous ce que je recevais comme don ou cadeau se sont transformés par achat. Et ce qui est difficile même mon loyer a été augmenté. Ben qu'à cela ne tienne je gère et je suis là, je suis plus guinéen que ceux qui veulent m'effrayer sur ma propre décision ».

Ø Les séparés(es), 40% de leurs espaces cultivables sont obtenus par les achats, 20% par prêt, 20% par don et les 20% autres sont gratuitement obtenus.

Nous constatons que les mariés et les veuves sont plus soutenus par la communauté d'accueil que les individus ayant d'autres statuts. Et cela s'explique par le respect que les habitants de Lola accordent à celui qui accepted'épouser leur fille ou fils. La personne est considérée comme l'un de leurs.

Quand nous avions posé la question de savoir si les nouveaux intégrés participent aux associations à but lucratif et/ou à des tontines journalières ou semestrielles, les réponses détaillées dans le tableau si haut, montrent clairement que bon nombre d'entre eux participent aux associations. Le tableau nous éclairci également que certains ont pu construire, propulser leurs activités commerciales à travers ces tontines. D'autres au contraire n'aiment pas les tontines ou associations par ce qu'ils n'ont pas de chance dans les tontines comme cette enquêtée quidit:

« J'en ai marre des tontines, je ne participe jamais, car je n'ai pas de chance dans ça. En 2013, je me suis inscrite dans une tontine semestrielle, de 50.000fg par personne, nous étions au nombre de 20 personnes ce qui vaut 1 000 000fg. Je comptais sur cette somme pour bien relancer mon commerce, mais malheureusement je n'ai pas reçu en totalité mon argent et nous avions fini à la police. Depuis ce jour j'ai refusé de participer aux activités collectives à but lucratif. »

Tableau8 : Participation aux associations et tontines

Nb

%

Pas tellement

18,8%

Pas du tout

9,4%

Je ne suis pas trop impliqué dans ça

6,3%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à propulser mes affaires

6,3%

Pas tellement car je n'ai pas de chance dans ça

6,3%

Ben je ne m'intéresse pas tellement à ça

3,1%

Difficilement juste pour me faire des amis car en réalité ça m'apporte rien économiquement.

3,1%

Difficilement juste pour me faire des amis car en réalité je n'ai pas de chance dans ça

3,1%

J'aime beaucoup des tontines et associations car ça m'apportent beaucoup de biens

3,1%

J'aime beaucoup des tontines et associations puisque ça augment mes relations

3,1%

Je n'aime pas des tontines

3,1%

Je n'aime pas des tontines ou associations

3,1%

Je n'aime pas les associations

3,1%

Je participe difficilement car je n'ai pas de chance dans ça

3,1%

Je suis dans les tontines du quartier initiées par nos tuteurs.

3,1%

Permettent de mieux propulser mon commerce

3,1%

Oui j'aime bien des associations car c'est grâce à çà j'ai construit ma maison

3,1%

Oui j'aime bien des associations car c'est grâce aux associations de groupe à but lucratif que j'ai acheté ma moto

3,1%

Oui et c'est dans ça j'ai payé ma parcelle à Lola ville

3,1%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à faire des affaires

3,1%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à financer mes activités

3,1%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à propulser mes affaires

3,1%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à vite propulser mes activités

3,1%

Oui j'aime bien des associations car ça m'aide de plus

3,1%

Total

100%

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Graphique 14

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Nous avonsaussi posé la question de savoir est ce qu'ils sont satisfaits de leurs revenus ? Est-ce qu'ils parviennent à surmonter les difficultés avec ce qu'ils perçoivent ? Les réponses collectées montrent que :

Ø 2,6%des enquêtésdisent ne pas être du tout satisfait de leur revenu. Ils vivent dans une extrême pauvreté, à cause des frais de loyer supérieurs à leurs moyens ils se sont éloignés dans la haute banlieue. D'autres vendent du bois et du charbon, d'autres font des contrats journaliers dans les différents champs pour trouver à manger.

Un autre témoigne :

« Ici ce n'est pas facile, nous vivons du jour au jour, nous partons dans les différents champs pour trouver des contrats journaliers afin de nous trouver à manger. Nous vivons malheureux ici, mais je ne veux pas me retourner dans mon pays après plus de 15 ans d'absence à cause de la guerre, je garde réellement une haine impardonnable à mon pays, pour la mort de mes parents, mes deux enfants et ma première femme adorée, je préfère souffrir ici avec une mémoire tranquille. J'aime bien cette ville car je trouve ma paix ici ».

Ø 28,2% qualifient de passables leurs revenus, ils vivent aussi dans les mêmes réalités que les premiers mais eux au moins ont une condition de vie un peu plus appréciable par rapport aux premiers. Ils mangent selon eux deux fois par jour et leurs enfants vont à l'école.

Ø 59% sont peu satisfaits, puis qu'ils parviennent à payer sans problème leurs loyers et règlent les besoins primaires de leurs familles. Certains parmi eux vivent plus modestement que certains autochtones. Leurs enfants vont bien à l'école et d'autres vivent également dans leurs propres maisons.

Un enquêté :

« Ici je remercie Dieu, car je parviens à satisfaire le minium des voeux de ma famille. Je suis chez moi-même, mes enfants vont bien à l'école et ma première fille est dans une école privée que je paie sans problème. Je suis un peu satisfait du peu que je gagne ».

Ø 10%des enquêtés disent être satisfaits de leurs revenus.Ils sont logés en majorité dans leurs propres maisons, ils vivent aisément avec leur famille, les enfants sont tous inscrits à l'école. Certains d'entre eux roulent dans des voitures et/ou ont des motos. Ils sont en majorité commerçants.

Un autre enquêté :

« Al-hamdoulaye, je suis satisfait de mes revenus, car j'ai deux parcelles construites ici à Lola, personne ne croit que je suis refugié, car mon nom sur ma carte guinéenne est un nom et prénoms guinéens, j'ai deux camionnettes et une concord-Hiace.Je vends aussi des produits que je vais chercher au Libéria, c'est mon pays d'origine je n'ai aucun problème là-bas avec l'autorité de même qu'ici en Guinée où je me suis marié avec une belle guinéenne qui m'a fait 4 enfants tous beaux comme moi. Je suis vraiment fière de vivre en Guinée.

Graphique15

A la question de savoirles statuts des amis les plus fréquentés par les intégrés, 28% des enquêtés ontdes amis guinéens et les 72% sont des amis refugiés.

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Graphique16

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

S'agissant de la langue de communication : 34%des enquêtés disent communiquer en français, 28%communiquent en Konon, 14%parlent en anglais, 10%s'expriment en Guerzé, 9%s'échangent en Konianké et les 5%parlent le Manon.

Graphique17

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

Dans toute communauté, les étrangers sont toujours vus sous un autre oeil par certains autochtones. Ils sont toujours victimes de discrimination ethnique ou xénophobe, ils sont de fois considérés comme les portes malheurs ou la cause de la pauvreté des populations d'accueil. Les nouveaux guinéens ne sont pas épargnés ainsi, 50%des enquêtés disent être discriminés par leurs voisins, 26%par leurs amis,16%par leurs collèguesde travail, 7%par leursemployeurset les 1%par leurs enseignants.

Une autre enquêté :

« Franchement certaines voisines sont méchantes, elles aiment ne pas t'impliquer dans leurs affaires, malgré mes hautes considérations envers eux et leurs enfants, elles ne te font jamais confiance. En cas de dispute avec une, toutes les autres se formalisent contre toi, comme si tu avais insulté tous leurs mères ».

Section 3 : Réorganisation sociale et territoriale de Lola depuis l'arrivée des réfugiés

a- Réorganisation sociale

Partout où vivent les humains, le frottement crée toujours des relations interpersonnelles et de groupes. Les autochtones et les réfugiés approchent à travers des liens sociaux. L'expérience a montré que des réfugiés demandaient en mariage les filles de leurs hôtes et vice-versa.

Plusieurs foyers furent fondés ou réorganisés. Au début seuls les veufs cherchaient de nouvelles épouses pour assurer la survie de leur famille. Ce qui a généralement contribué à la formation de familles composées. Un peu plus tard certains foyers des autochtones se déconstruisent pour se reconstruire au profit de `'belles et beaux'' refugiés.

Des années 1989 à nos jours la préfecture de Lola connait une réorganisation sociale à tous les niveaux. En 2003 un bon nombre des réfugiés ivoiriens sont venus en masse du côté de la côte d'Ivoire. La population autochtone de Lola, habituée à la cohabitation avec les réfugiés, n'avait aucun complexe à demander en mariage les filles ivoiriennes réfugiées. A propos, la mairie de Lola nous reconnait que, c'est surtout dans les années 2003, que le nombre d'unions matrimoniales entre refugiés et autochtones avaient connu un grand rebondissement. Plusieurs enfants ayant la double nationalité se rencontrent un peu partout dans la préfecture de Lola.

Si hier les femmes ne portaient que des pagnes ou des chemises camisoles ou des robes longues, maintenant tout à changer avec l'arrivée des étrangers. Les filles refugiées ne savent pas attacher les pagnes, elles n'aiment pas aussi tellement porter des longues jupes ou des camisoles. Elles ont un style afro-américain et s'habillent en fonction des climats, elles sont toujours en culotte, en pantalon ou en mini-jupe. Elles aiment bien se promener avec dans la ville et au marché, ce qui est étrange aux yeux de la population indigène.

Avant leur arrivée on ne voyait pas une femme habillée de telle façon si ce n'est pas dans les boites de nuit entre 23h et 5h du matin.

Un autochtone :

« Avant nos soeurs s'habillaient bien et elles étaient respectées par tous les hommes, aucun ne pouvait facilement les aborder d'une manière bizarre, mais depuis l'arrivée de ces filles refugiées, elles ont complètement changé de looks, elles s'habillent on dirait des prostituées. Elles laissent leurs cuisses dehors, ce qui encourage certains obsédés sexuels à les violer. Aujourd'hui le nombre de viols s'est élevé à cause des habillements sexy. »

Une autochtone :

« Tu sais, j'avais 19 ans juste dans les années 90, année à laquelle Lola a reçu massivement les réfugiés. Les filles refugiées s'habillaient comme elles veulent, elles savaient aussi danser et séduire les hommes. Elles étaient très propres et très appréciées par tous. Nos parents nous interdisaient au début de nous habiller comme elles. Mais nous avions remarqué que tous nos petits amis nous fuyaient aux profits des étrangères. Pour les conserver et restées aussi aux yeux de tous comme des filles éveillées, on était obligée de nous habiller comme elles. Depuis ce temps nous avions commencé à acheter des mèches longues, des jolis pantalons, des chemises serrées appelées body, des maquillages et des mini-jupes. Certaines d'entre elles, nous ont appris à nous manquiez, à nous habiller. Et par finir nous étions gagnantes dans le jeu. Puis que nous sommes plus rondes (fessues) qu'`elles. Elles sont belles mais elles n'ont pas de belles formes comme nous. »

Pour les jeunes garçons ce que portaient les aînés sont depassés, il faut aller avec les modes vestimentaires à l'européenne quelques fois imposés par les refugiés qui sont consédérés par certains comme des supers stars.

Les jeunes s'achetaient des gros pantalons, des grosses chemises appelées polo et des foulards en drapeau américains. Ils s'habillaient de fois comme des basketteurs, des chanteurs sur chaine etc....

Certains se sont donnés des surnoms, chacun choisissait le nom de son artiste préféré.

Enquêté :

« Mon ami, les jeunes refugiés surtout libériens étaient vraiment éveillés. C'est grâce à eux que nous avions connu l'importance de la friperie (doganflè). On partait faire nos bons choix, on s'habillait comme des supers stars et les filles tombaient amoureuses de nous. Au début ces petits refugiés nous raclaient nos petites copines, grâce à leurs styles, mais depuis que nous avions commencé à les imiter, toutes nos petinigo (petites amies) se sont retournées vers nous. Après même les gos (petites amies) refugiées ont commencé à nous convoiter, nous étions trop forts à l'époque.

b- Réorganisation territoriale

La ville de Lola et certains villages ont augmenté de superficie avec l'arrivée et l'implantation des refugiés. Le HCR construisait des petits camps de réfugiés à proximité des villages et ville d'accueil. Ces nouveaux camps deviennent par finir de nouveaux quartiers. Le cas de Lola ville, une zone de savane située à 2km de la ville fut choisie comme camp des refugiés. Après quelques temps la périphérie fut anarchiquement occupée par les autochtones. Aujourd'hui cette banlieue est devenue un grand quartier appelé `'refugiés camps''.

Gogota, un village situé à 4km de Lola, avait aussi reçu en masse les réfugiés libériens. Un camp y avait été construit. Celui-ci finit par devenir un secteur du village contribuant ainsi à l'extension rapide du village.

Un autre gros village fut construit à côté du chef-lieu de la sous-préfecture de Lainè. Les réfugiés étant de bons clients, les commerçants autochtones se sont déplacés en masse pour loger aux abords de ce nouveau village, ce qui va contribuer à l'extension deLainè.La présence massive des refugiés a participé à un nouveau réaménagement de la préfecture de Lola.

Graphique18

Source : enquête de terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017

A la question de savoir quels sont les quartiers préférés par les nouveaux intégrés, les résultats obtenus montrentque :

Ø A Lola, plusieurs réfugiés (54%) logent dans les anciens quartiers ou en location dans le centre-ville contre les 56% qui vivent dans le nouveau quartier généralement dans leurs propres maisons.

Enquêté :

« Depuis 2009 je suis dans ce nouveau quartier avec ma petite famille, cette maison m'appartient je l'ai construit avec ma pauvre femme guinéenne. Je suis vraiment fière d'elle, car grâce à la paix du coeur qu'elle me donne j'ai fini par oublier mes enfants et ma femme tués dans la guerre au Libéria. Avec elle nous avions fait trois gosses, dont le premier fait la 2ème année dans une université à Conakry. »

Ø A Lainé, tous ceux qui se sont prêtés aux interviews vivent dans les anciens quartiers. Selon eux les frais de location sont abordables et tous les business se passent au centre-ville.

Ø A Bossou, 50% des réfugiés vivent au centre-ville et les 50% dans les nouveaux quartiers. On observe les mêmes proportions àKokota, partage les mêmes réalités que la zone de Bossou, à retenir que nous avions trouvés que deux dans chacun de ces lieux, où celui du nouveau quartier dans sa propre maison.

Ø A Gama-Bèrèma, ce sont 60%des refugiés qui reconnaissent vivre dans les nouveaux quartiers à cause du loyer presque gratuit, contre 40% au centre-ville.

Ø A N'Zoo, Tounkarata etGuèassotous les réfugiés vivent dans leurs propres maisons construites dans les nouveaux quartiers.

CONCLUSION GENERALE

Pour répondre à notre problématique, nous avons fait 6 chapitres, qui nous ont permis de faire le pont entre le macrosociologique et le microsociologique, pour dégager les influences de l'un sur l'autre.

Notre problématique nous a permis de mieux cerner la situation statistique des réfugiés dans le monde. Plusieurs milliers de réfugiés ont été secourus grâce aux institutions depuis des années 1947 à nos jours. Les grandes difficultés qu'ont connues les réfugiés dans le cadre de leurs insertions et de leurs intégrations parmi les populations d'accueils. Pour le cas pratique de la Guinée en général et de la préfecture de Lola en particulier, qui est notre zone d'étude, nous retenons que cette zone à massivement reçu des milliers de réfugiés entre les années 90 et 2004. Bons nombres prenant goût à la vie de leurs hôtes ont décidé volontairement d'intégrer cette communauté.

Notre objectif général étant de comprendre les impacts liés à l'intégration des réfugiés dans la préfecture de Lola, nous avions pu trouver à travers nos recherches documentaires et enquêtes de terrain, plusieurs réponses à notre question de recherche.

D'après nos enquêtes sur le terrain, plusieurs traits nous laissent croire que les réfugiés malgré pour certains de trouver une population d'accueil moins ouvert au monde extérieure à cause de son isolement, ils sont parvenus à s'intégrer sans faille avec leurs hôtes.

Certes certaines difficultés non majeures étant signalées par plusieurs de nos enquêtés, comme :

ü La difficulté de se marier avec les hôtes qui gardent jalousement leurs coutumes ;

ü La difficulté d'obtenir des terres cultivables gratuitement ;

ü La jalousie manifeste de certains autochtones, à voir les réfugiés mariés leurs, épouses, leurs soeurs ou leurs cousines ;

ü La discrimination par leurs voisinages ou collègues de services ;

ü Les difficultés de payer les frais de loyer dans les quartiers du centre-ville.

Nous avions remarqué aussi, que l'arrivée des refugiés a changé beaucoup de choses dans la vie ancienne du peuple d'accueil comme :

Ø Sur le plan du mode vestimentaire

Les autochtones jadis habitués par un habillement conforme à leur mode de vie se sont vus influencés par les réfugiés. Si hier les camisoles et les pagnes des femmes de Lola étaient plus appréciés par l'entourage bien avant l'arrivée massive des refugiés, aujourd'hui cela est considéré de passer. Les habillements extravagants sont devenus les plus appréciés par tous, même si une partie des ainés radicaux s'opposent à cette nouvelle façon de s'habiller.

Ø Sur le plan de la réorganisation sociale :

Si hier ce beau peuple était habitué à un mariage endogamique, à cause de son isolement, aujourd'hui tout a changé grâce à l'arrivée massive des refugiés. Le mariage est devenu plus exogamique, assez de réfugiés se sont mariés avec les autochtones et formés de nouveaux couples. Ces nouveaux mariages ont donné naissance aux enfants de fois de double nationalité pour les parents réfugiés qui n'ont pas acceptés de prendre la nationalité guinéenne. Ces nouveaux mariages ont été également la base d'un rapprochement entre les deux mondes différents et la cause immédiate de beaucoup d'intégration volontaire des réfugiés.

Ø Sur le plan de la réorganisation territoriale :

D'après nos enquêtes nous avions remarqué que, partout où le nombre des refugiés étaient élevés, la zone augmentait aussi d'espace. En général les réfugiés n'aimaient pasvivre dans les centres villes à cause de la hausse des loyers. Ils se créaient de nouveaux quartiers pas tellement loin de la ville ou des villages. Ces nouveaux quartiers ont élargis l'espace de ces zones.

En conclusion retenons qu'aussi la présence massive des réfugiés à Lola a beaucoup été importante pour l'éducation des filles et des jeunes garçons de la préfecture de Lola. Car leur présence avait poussé les institutions humanitaires à s'investir dans l'éducation et la santé dans la préfecture de Lola. Les écoles comme le Collège 2 de Magambo, le centre NAFA de Gogota, et tant d'autres étaient construites pour les enfants réfugiés.Maisaujourd'huielles sont remises à l'autorité guinéenne donc bénéfique pour les autochtones.

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UNHCR. (2005). Intégration locale.

UNHCR. (2012). Les refugiés dans le monde en quête de solidarité. Genève.

ANNEXES

GUIDES D'ENTRETIEN

Présentation de l'enquêteur

Je suis Jean GBEMOU, je collecte des données dans le cadre de l'élaboration de mon mémoire de fin d'études en master recherche Espace-Temps-Société de l'université Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry. Le sujet porte sur « l'intégration des réfugiés, réorganisation territoriale et sociale de Lola » Je suis en train d'interroger les réfugiés vivants dans la préfecture de Lola dans le but de connaitre s'ils se sont bien intégrés, et comment ils se sentent avec les autochtones.

Votre participation nous est précieuse, elle permettra non seulement d'obtenir des informations indispensables à la réalisation de notre sujet de mémoire mais aussi à formuler vos plaidoyers auprès des autorités et institutions qui prendront connaissance à ce mémoire.

Confidentialité et Consentement

Vos réponses seront tenues strictement confidentielles et aucun lien ne pourra être fait entre ce que vous me dites et votre nom. Vous n'êtes pas obligé(e) de répondre à une question à laquelle vous ne voulez pas répondre. Votre participation est volontaire.

L'entretien prendra entre 30 et 45 minutes. Je souhaite que vous acceptiez de participer à cette étude.

Je certifie que l'enquêté(e) a été informé(e) de la nature, du but de l'étude et qu'il (elle) a donné un consentement verbal pour participer dans cette étude.

GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL

SIGNALETIQUE

Dans quelle Commune Urbaine ou CR résidez-vous ?

|__| 1. Lola

|__| 2. Lainé

|__| 3. Bossu

|__| 4. Kokkola

|__| 5. Gama-Berea

|__| 6. N'Zoo

|__| 7. Koundara

|__| 8. Guêpasse

Résidez-vous dans un nouveau ou ancien quartier ?

|__| 1. Nouveau

|__| 2. Ancien

Classe d'âge

|__| 1. 18-24

|__| 2. 25-34

|__| 3. 35-49

|__| 4. 50-64

|__| 5. 65+

Genre

|__| 1. Masculin

|__| 2. Féminin

Quel est votre niveau d'instruction ?

|__| 1. Primaire

|__| 2. Secondaires

|__| 3. Professionnel

|__| 4. Supérieur

|__| 5. Aucun

|__| 6. Alphabétisé

6. Quelle est votre situation matrimoniale ?

|__| 1. Célibataire

|__| 2. Marié(e)

|__| 3. Vivant maritalement

|__| 4. Veuf (vé)

|__| 5. Divorcé(e)

|__| 6. Séparé(e)

7. Quel est votre pays d'Origine ?

|__| 1. Libéria

|__| 2. Sierra-Léone

|__| 3. Côte-d'Ivoire

|__| 4. Mali

|__| 5. Guinée-Bissau

|__| 6. Ghana

|__| 7. Autres

8. Quelle est votre ville d'origine ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

STATUT DANS LE PAYS D'ACCUEIL (Guinée)

8. Pour quoi avez-vous quitté votre pays ?

10. Depuis combien de temps êtes-vous quittez?

|__| 1. 1 mois

|__| 2. 1 an

|__| 3. Ans et plus

11. Pourquoi avoir choisi la Guinée et pas un autre pays?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

12. Que saviez de ce pays?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

13. Avez-vous encore des familles dans votre pays d'origine?

|__| 1. Oui

|__| 2. Non

14. Avez-vous vous de la famille en Guinée?

|__| 1. Oui

|__| 2. Non

15. Depuis combien de temps êtes-vous installés dans la préfecture de Lola?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

16. Etes-vous en contact avec votre famille restée au Pays?

|__| 1. Oui

|__| 2. Non

17. Quel statut avez-vous?

|__| 1. Refugié

|__| 2. Résidants permanant

|__| 3. Nationalité

|__| 4. Carte de séjour

18. Quelles difficultés avez-vous rencontrées à l'arrivée?

Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).

|___| 1. Problème de santé à cause du changement de climat

|___| 2. Problème de domaine pour cultiver

|___| 3. Problème de mariage

|___| 4. Difficile de m'attendre avec mes beaux-parents

|___| 5. Problèmes de frais de loyer

|___| 6. Avoir une bonne place pour faire mon commerce

19. Avez-vous reçu une aide? Si oui de qui et qu'en pensez-vous? Que faudrait-il améliorer selon vous (Points forts, points faibles)

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

20. Percevez-vous une aide d'une institution (ONG, Association)? Si oui vous semble-t-elle primordiale ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

INTEGRATION ET REORGANISATION

21. Quelle était votre situation professionnelle dans votre pays d'origine?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

22. Quelles sont vos activités actuelles (Principale, secondaires) ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

23. Dans quel quartier résidez-vous ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

24. Avez-vous eu des difficultés à trouver un espace de travail et pour quoi?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

25. Avez des difficultés d'accès au foncier ?Lesquels ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

26. Quelles sont les conventions et les transactions (Vente, prêt, don, etc...) que vous entretenez avec les propriétaires fonciers?

Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).

|__| 1. Vente

|__| 2. Prêt

|__| 3. Don

|__| 4. Gratuit

27. Quels sont les rôles des différents acteurs (Etat, Commune, Quartier) que vous entretenez avec les propriétaires fonciers?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

28. Comment sont structurées, délimitées et agencées les parties du territoire que vous occupez ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

29. Comment accédez-vous à d'autres ressources ?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

30. Vos sources de revenus répondent-elles à vos attentes?

|__| 1. Satisfait

|__| 2. Un peu satisfait

|__| 3. Passable

|__| 4. Pas du tout satisfait

31. Avez-vous des amis(es)? Sont-ils de votre communauté (mêmes statut que vous) ou d'autres communautés? (Lola, françaises...)

Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).

|__| 1. Amis(es) refugiés

|__| 2. Amis(es) guinéens

32. Faites-vous partit d'une association ? Si oui laquelle ? Que vous apporte-t-elle ? (Matériellement, socialement...)

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

33. Pratiquez-vous une activité sportive/culturelle ? (Régulièrement ?Occasionnellement ?Où ? Avec qui ?

Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).

|__| 1. Jamais

|__| 2. Rarement

|__| 3. Occasionnellement

|__| 4. Assez souvent

|__| 5. Très souvent

|__| 6. Amis refugiés et guinéens

34. Quelle langue parlez-vous le plus souvent ?

Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).

|__| 1. Anglais

|__| 2. Konan

|__| 3. Manon

|__| 4. Guère

|__| 5. Konink

|__| 6. Français

35. Avez-vous déjà été victime d'un choc culturel? Si oui pouvez nous en parler en quelques mots?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

36. Avez-vous déjà été victime de discrimination, d'ethnocentrisme ? Si oui de la part de qui ?

Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).

|__| 1. Voisins

|__| 2. Employeur

|__| 3. Enseignant

|__| 4. Ami(es)

|__| 5. Collègues

* 1Émile Durkheim, 1990, La sociologie et son domaine scientifique, Collection les auteurs classiques, Université du Québec à Chicoutimi. En ligne. <http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile /textes/textes_l_Ol/socio.html>. Consulté le 14 septembre 2017

* 2Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire. En ligne. <http://www.immigration.gouv.fr/>. Consulté le 27 Septembre 2017.

* 3Immigration et communautés culturelles au Québec. En ligne. <http://www.micc.gouv.qc.ca/fripresse/index.html#Politique>. Consulté le 28 novembre 2008

* 4Commission nationale pour l'intégration et le suivi des refugies (CNISR), http://www.guineeconakry.info/article/detail/avis-de-recrutement-la-cnisr-commission-nationale-pour-lintegration-et-le-suivi-des-refugies/, consulté en ligne le 03 Octobre 2017

* 5Signifiant en anglais United Nations Relief and Réhabilitation Administration (U.N.R.R.A.)

* 6Pierre BRINGUIER, E.U. cité par Encyclopédie, 2011.

* 7(HCR, 2003)

* 8 Wind vandam, 2001

* 9 HCR Appel Global 2012-2013

* 10Shazali, 2008

* 11Genève : HCR, 2003

* 12Syndicat des Villes et Communes Luxembourgeoises

* 13Labelle, Salée, Frenette, 2001, p.6

* 14Labelle, Salée, Frenette, 2001, p.6

* 15Berthot, Frigault, Jacob, Lévy, 1998, p.78.

* 16Berthot, Frigault, Jacob, Lévy, 1998, p.78.

* 17Pierre Elliott-Trudeau, 1971.

* 18http://www.larousse.fr/dictionnaires

* 19HCR.

* 20CONSEIL CANADIEN POUR LES RÉFUGIÉS, 6839-A Drolet #302, Montréal, QC, H2S 2T1, Tél. 514-277-7223, Téléc. 514-277-1447, Courriel ccr@web.ca Site www.web.ca/~ccr/

* 21Wim Van Damrne, Les réfugiés du Sierra-Léone et du Libéria en Guinée Forestière entre 1990-1996, page 344

* 22Wim Van Damrne, Les réfugiés du Sierra-Léone et du Libéria en Guinée Forestière entre 1990-1996

* 23COMBESIE : 2003, cité par Kallo, mémoire de master

* 24 GRAWITZ, 2001, cité par Kallo, mémoire de master

* 25BEITONE et al. 2002

* 26LAMOUREUX 1995

* 27Secrétariat Permanent de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SP-SRP),

DOCUMENT DE STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE DSRP III (2013-2015)

* 28Mathias Chérif, mémoire de master « Oralité et éducation des jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et quelques chants. » Pg.7

* 29Mathias Chérif, mémoire de master « Oralité et éducation des jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et quelques chants. » Pg.8

* 30Mande.En effet, I'un de nos meilleurs intormateurs, Mamourou, chef de Gbakoré (canton de Lola), admet très franchement l'appartenance des Kono à la famille mandé. Et il indique la localité de Moussadougou, dans le cercle de Beyla, comme point de départ de la diffusion kono ou, au moins, comme lieu d'origine de ceux du canton de Lola. 

* 31 Mandé fou : L'expression numérative « dix » servant de critère aux linguistes, nous donnons ici, à titre de confirmation, le mot po (prononciation se rapprochant très sensiblement du son pou) qu'emploient les Kono.

* 32 Mathias Chérif, mémoire de master « Oralité et éducation des jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et quelques chants. » Pg.9

* 33Mathias Chérif, mémoire de master « Oralité et éducation des jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et quelques chants. »Pg. 8 à 11






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry