SERVICE DES ETUDES AVANCEES
MASTER RECHERCHE ESPACE-TEMPS-S0CIETE
MENTION : SOCIOLOGIE
PROMOTION 2013-2015
THEME : « Intégration des
réfugiés, réorganisation sociale et territoriale de Lola.
»
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Candidat :Jean
GBEMOU
Sous la direction de : DrKéfing CONDE,
Maître de Conférences des Universités
MEMBRES DE JURY
Présidente : Pr. Kadiatou Lambara
DIALLO, Professeur des Universités
Membre :Pr Ibrahima DIALLO,
Professeur des Universités
Rapporteur : DrKéfing CONDE,
Maître de Conférences des Universités
Octobre 2017
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
2
DEDICACE
4
REMERCIEMENTS
5
RESUME
6
INTRODUCTION
8
SIGLES ET ABREVIATION
10
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET CARTES
11
Réorganisation territoriale
11
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
12
Section1 : Hypothèse
14
Section2 : Objectifs
14
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
15
CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
18
Section 1 : Théorie
intégrationniste
18
Sous-section1 : Les approches
Classiques
18
Sous-section2 : Les approches Modernes
19
Sous-section3 : Les politiques publiques de
l'intégration et de l'immigration
22
Section 2 : Concept de Refugiée
23
CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
25
Section 1 : Le choix de l'approche et les
groupes stratégiques
25
b- Les Groupes stratégiques et
échantillonnage
25
Section 2 : Les techniques de collectes de
données
26
Sous-section 1 : La recherche documentaire
26
Sous-section 2 : L'entretien semi-directif
et la technique de l'observation
27
Sous-section 3 : Traitement et analyse des
données
28
CHAPITRE V: PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE
29
Sous-section1 : Population
29
Sous-section1 : Aspects
géographiques
31
a- Structure et relief
31
b- Climat et végétation
32
c- Hydrographie
32
e- Le copinage, les fiançailles et le
mariage
37
Sous-section3 : Les activités
économiques
38
CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES DONNEES
40
Section1 : caractéristiques
sociodémographiques
40
Section2 : statuts, causes de
déplacement et conditions actuelles des réfugiés en
Guinée.
44
Section 3 : Réorganisation sociale et
territoriale de Lola depuis l'arrivée des réfugiés
59
a- Réorganisation sociale
59
b- Réorganisation territoriale
61
BIBLIOGRAPHIE
66
ANNEXES
68
GUIDES D'ENTRETIEN
69
Présentation de l'enquêteur
69
GUIDE D'ENTRETIEN INDIVIDUEL
70
SIGNALETIQUE
70
STATUT DANS LE PAYS D'ACCUEIL (Guinée)
72
INTEGRATION ET REORGANISATION
74
DEDICACE
A mes grands-parents maternels feux Zama DORE et
HenyHèawo. A mes grands-parents paternels feux Souwla-Zégbelon et
Heny DORE. Et aussi à mes oncles et tantes, Aly DORE, Pierre
Traoré et Kwinèan Traoré qui m'ont comblés de joie
et de protection durant toute ma vie.
Que le Seigneur vous accueille dans son Paradis
éternel.
Amen !
REMERCIEMENTS
C'est d'abord notre directeur de Master Dr Kéfing
CONDE, vice-doyen de la recherche des sciences sociales, que nous tenons
à remercier. Écrire un mémoire n'est pas tous les jours
facile. Il nous a aidé, soutenu et remis dans le droit chemin dans nos
périodes de doutes. Il a aussi apporté un regard critique
à chacun de nos chapitres de manière juste et pédagogique.
Et, il nous a surtout fait entière confiance dans la réalisation
de cette recherche, il a toujours cru en nous et nous a permis de
réaliser ce mémoire. Nous lui disons donc un grand merci pour
cette collaboration de plus de 3 ans.
Ensuite, nous tenons à remercier nos amis et nos
familles notamment nos parents qui nous ont soutenus, aidés,
conseillés, et écoutés pendant de long moment et qui ont
su nous donner leurs petits coups de pouce dans nos moments de doutes les plus
forts. Nous remercions particulièrement notre chère
épouse, Julienne Sagno qui par sa sagesse et sa
générosité nous amoralement soutenu durant les nuits
blanches consacrées à l'écriture de ce mémoire.
Nous remercions aussi nos meilleurs amis et frères : Aimé
Gobi LOUA,Gono François CONDE, Doro TRAORE, Ouona Mathias CHERIF et
autres pour leur soutien moral et financier.
Et pour finir nous remercions les autorités
universitaires de Sonfonia : le Recteur Pr Mamadi KOUROUMA ; le
vice-recteur chargé des recherchesPr Manga KEITA ; le Directeur de
l'Ecole Doctorale le Pr Ismaël BARRY ; le Doyen de la faculté
des sciences sociales le Pr Sidafa CAMARA ; le chef du département
de sociologie Dr Mohamed Campel CAMARA. Aussi tous les collègues de
service des études avancées notamment le Directeur Pr Ibrahima
Ninguélandé DIALLO.
Nous adressons aussi nos sincères remerciements
à Pr Ibrahima DIALLO, responsable du master pour sa disponibilité
et sa rigueur intellectuelle, à Pr Alpha Amadou Bano BARRY, à
mon Père spirituel, évangéliste Salifou CAMARA assistant
du DRH, à monsieur NyangaAlbel, directeur de la division GRH de
l'UGLC-SC, Pr Moustapha KEITA DIOP, administrateur de l'ASAG et directeur du
MASDEL, à monsieur Aboucar THIAM, directeur du réseau
informatique pour nous avoir accompagnés depuis notre inscription comme
étudiant de L1 jusqu'au master à l'UGLC-SC.Nous remercions tout
le corps professoral du programme de master Espace-Temps-Société,
pour leurs appuis pédagogique et moral tout au long de ce travail.
RESUME
Ce mémoire traite de la problématique de
l'intégration des réfugiés et de la réorganisation
sociale et territoriale d'une préfecture de la république de
Guinée.
Il questionne l'intégration des réfugiés
dans leur société d'accueil d'un point de vue sociologique. La
question sous-jacente est de savoir comment ces populations
déplacées se sont intégrées et quels sont les
impacts ressentis sur la société d'accueil. Pour mettre en
lumière notre question, nous avons ciblé des groupes en
particulier: les réfugiés, libériens, léonais et
ivoiriens vivant dans la préfecture de Lola.
Ce travail de recherche a pour objectifde connaitre et
d'analyser les impacts liés à l'intégration des
réfugiés dans la préfecture de Lola.
La question centrale de notre étude est de savoir
quelles sont les interactions socioéconomiques entre les
réfugiés et l'ensemble de la société de Lola ?
Comment s'organisent-elles? Quels en sont les principaux facteurs (tel que la
langue, le sport...) ? Quelles sont les principales difficultés
rencontrées par les réfugiés une fois sur le sol
guinéen? De quelle manière l'interculturalisme influence-t-il les
interactions? Notre problématique aura donc pour but de mieux saisir ces
interactions et de comprendre le lien entre la théorie et la pratique;
à l'image des théories intégrationnistes et
interculturalisme avancées par les grands sociologues.
Pour répondre à ces questions nous avons
émis l'hypothèse selon laquelle : l'intégration des
réfugiés dans la préfecture de Lola serait due à la
réciprocité de la culture des réfugiés et celle de
la population d'accueil.
Pour confronter cette hypothèse à la
réalité sur le terrain, nous avons opté pour une
démarche qui combine la recherche documentaire, l'observation et des
enquêtes de terrainainsi que des guides d'observation et
d'entretien.Pour cela, nous avons fait 40 entrevues en profondeur, 20 femmes et
20 hommes dans toute la préfecture de Lola afin de dégager les
principales caractéristiques des interactions entre les autochtones et
les réfugiés.
D'après les résultats obtenus de notre
enquête de terrain, nous avions constaté que bons nombres de nos
enquêtés se sentent très à l'aise avec les
autochtones.À travers leurs explications nous soulignons pleins de
signes de satisfaction qui ne leur donnent plus envie de se retourner dans
leurs pays d'origine. Mais à côté de ce nombre, se trouvent
également des autres réfugiés qui gémissent des
cris de coeur, dû à leur condition de vie précaire dans la
zone de Lola. Pour ce pauvre groupe, le choix de leur intégration est
dû aux séquestres de guerre qui leur donnent un
dégoût de leur nationalité d'origine.
INTRODUCTION
La sociologie a pour but d'étudier les faits sociaux.
C'est une science qui cherche à comprendre les comportements des hommes
dans une structure sociale, en expliquant son impact sur les
représentations individuelles. Ainsi, le sociologue doit avoir la
capacité de distinguer les différents discours pour avoir un
regard objectif sur la société. Comme le démontrait un des
pères fondateurs de la discipline, Émile Durkheim « le
sociologue n'a pas simplement pour tâche de décrire les
différents phénomènes sociaux il doit se proposer de les
expliquer, c'est-à-dire de les rattacher à leurs causes et d'en
déterminer les fonctions»1(*).
Notre travail consiste à étudier un
phénomène social omniprésent dans nos
sociétés: les migrations; l'intégration ainsi que la
réorganisation sociale et territoriale.
C'est en partant d'un constat simple puisé au coeur de
nos sociétés, que ce soit au Canada, en Allemagne, au Maroc, en
Côte d'Ivoire et en Guinée, que nous constatons que la question de
l'intégration, de la réorganisation sociale et territoriale
soulève des débats dans nos sociétés actuelles. Les
gouvernements mettent en place des politiques d'intégration des
réfugiés dans le but de fonder une société
construite sur des valeurs communes. En France par exemple, après
l'élection présidentielle de Monsieur Nicolas Sarkozy en juin
2007, un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de
l'Identité nationale et du développement solidaire fut
créé2(*) afin
de mettre en place une politique d'intégration pour les nouveaux
arrivants. Le terme d'intégration se retrouve alors au coeur du
débat et suscite des controverses au sein de la société
française. Autre fait, le 29 octobre 2008 la ministre de l'Immigration
et des Communautés culturelles du Québec, Madame Yolande James, a
fait connaître son plan global d'intégration des personnes
immigrantes et de valorisation de la diversité.3(*)Le Québec a comme
modèle d'intégration l'interculturalisme.
Cette même question d'intégration des
refugiés, tellement importante pour le Gouvernement de la
République de Guinée, qui a accueilli dans le temps de nombreux
réfugiés libériens ayant fui les guerres civiles de
1989 à 1996 et de 1999 à 2003. Depuis la fin du second conflit en
2003, avec la signature de l'accord de paix global et le départ du
Président Charles Taylor, la grande majorité des
réfugiés libériens sont rentrés dans leur
pays. Au 31 décembre 2011, quelques 12.6694(*) réfugiés libériens se trouvaient
toujours en exil en République de Guinée.
En s'appuyant sur une analyse approfondie des changements
fondamentaux qui ont eu lieu au Libéria ces huit dernières
années, en consultation avec les autres pays d'asile accueillant
des réfugiés libériens ainsi qu'avec le
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés,
la République de Guinée estime qu'il peut désormais
être mis fin au statut de réfugié des Libériens
qui ont fui leur pays entre 1989 et 2003 en raison des guerres civiles en
vertu des clauses de cessation pour « circonstances ayant
cessé d'exister » prévues dans la convention de 1951 et la
convention de l'OUA de 1969. Les réfugiés libériens
avaient le choix de se retourner au Libéria ou de
s'intégrer localement en Guinée puisque la clause de
cessation entrait en vigueur le 30 juin 2012. A noter que ces activités
étaient confiées aux programmes étatiques, CNISR et BRISR
tous appuyé techniquement et financièrement par le HCR.
Ce mémoire est structuré en six (6) chapitres.
Le premier chapitre présente la problématique, les objectifs et
les hypothèses. Le second chapitre porte sur la revue de la
littérature. Le troisième chapitre porte sur le cadre conceptuel
et théorique. Le quatrième chapitre porte sur la démarche
de la recherche. Le cinquième chapitre traite la présentation de
la zone d'étude. Le sixième chapitre et dernier chapitre expose
l'interprétation et l'analyse des
résultats.
SIGLES ET ABREVIATION
HCR
|
Haut-Commissariat des Nations unies pour les
réfugiés
|
U.N.R.R.A
|
United Nations Relief and Rehabilitation Administration
|
O.I.R.
|
Organisation internationale des réfugiés
|
NPLF
|
Front patriotique national du Liberia
|
MSF
|
Médecins Sans Frontières
|
MSP
|
Ministère de la Santé Publique
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
CU
|
Commune Urbaine
|
SMFG
|
Société Minière des Fers de Guinée
|
CIRAD
|
Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement
|
SP
|
Sous-préfecture
|
CNISR
|
Commission nationale pour l'intégration et le suivi
des refugies
|
BRISR
|
Bureau Régional d'Intégration et de Suivi des
Réfugiés
|
OUA
|
Organisation de l'Unité Africaine
|
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET CARTES
Tableaux
|
Tableau 1:
|
Répartition des enquêtés par
sous-préfecture/commune urbaine
|
Tableau 2
|
Projection de la population pour les horizons 2010 et 2015
|
Tableau 3
|
Principales villes de concentration des populations de 1996
à 2010
|
Tableau4 :
|
Genre et trance d'âge
|
Tableau 5
|
Genre et niveau d'instruction
|
Tableau6
|
Pays d'origine et situation matrimoniale
|
Tableau 7
|
Conventions et transactions foncières
|
Tableau 8
|
Participation aux associations et tontines
|
Graphiques
|
Graphique1
|
Genre
|
Graphique2
|
Genre et niveau d'instruction
|
Graphique3
|
CU ou_SP et Anciennété_du_quartier
|
Graphique4
|
Cause du départ du pays d'origine
|
Graphique 5
|
Critère du choix
|
Graphique 6
|
Connaissance sur la Guinée
|
Graphique 7
|
Famille au pays_Famille_en_Guinée, Lien_avec_sa_famille
|
Graphique 8
|
Durée dans la préfecture de Lola
|
Graphique 9
|
Statut actuel
|
Graphique 10
|
Les donateurs
|
Graphique 11
|
Satisfaction
|
Graphique 12
|
Mobilité dans la pratique des activités
|
Graphique 13
|
Conventions et transactions foncières
|
Graphique 14
|
Satisfaction par rapport aux revenus
|
Graphique 15
|
Statut des amis les plus fréquentés
|
Graphique 16
|
Langues de communication avec son entourage
|
Graphique 17
|
Victime de discrimination ethnique
|
Graphique 18
|
Réorganisation territoriale
|
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
L'Administration des Nations Unies pour
le secours et la reconstruction5(*) a largement contribué, à la fin de la
seconde guerre mondiale qui a causé le déplacement d'environ 30
millions de personnes.Elle a assisté les réfugiés de par
le mondeet a participé aux rapatriements des personnes
déplacées. Mais, à la fin de ces opérations, un
problème demeurait : plusieurs centaines de milliers de
déplacés refusaient de réintégrer leur pays
d'origine, alors que d'autres arrivaient en grand nombre des pays de l'Est ou
des zones d'occupation soviétique.
Après des négociations difficiles, l'O.N.U.,
nouvellement créée, envisagea de confier à une
organisation spécialisée mais provisoire le soin de s'occuper de
ces réfugiés. Ce fut le mandat de l'Organisation internationale
des réfugiés (O.I.R.), qui fonctionna de 1947 à 1951
malgré le faible nombre des pays membres (18 sur les 54 nations membres
alors de l'O.N.U.) et l'hostilité des pays de l'Est. Au total,
1 600 000 personnes environ ont été secourues par
l'O.I.R.6(*)
Au cours des trois dernières décennies, le
continent africain a connu un nombre élevé de
réfugiésdû aux différentes guerres survenues dans
plusieurs pays : Tchad, Ethiopie, Ouganda, Zaïre, Soudan, Côte
d'Ivoire, Libéria, ... Ces conflits armés, les guerres civiles et
les désastres naturels ont poussé bon nombre de ressortissants de
ces pays à franchir leurs frontières. Bien qu'il soit difficile
d'en connaître le nombre exact en raison de leur constante
mobilité à l'intérieur du continent africain comme en
direction ou en provenance de ce continent, certaines estimations prudentes,
confirmées par le HCR, indiquent néanmoins des chiffres
représentant pour le continent un lourd fardeau de 1984 à
nos jours. En Afrique le nombre de réfugiés était
estimé à 959.299 au Soudan en Décembre 1990 ; en
Afrique occidentale, notamment en Côte-D'ivoire, le HCR dans son
programme ``Apelle Global 2003'' a identifié 71 000
réfugiés libériens et 540 léonais.7(*)
En février et mars 1990, les combats dans le
comté de Nimba entre le NPLF et les Forces armées du Liberia
s'intensifièrent. Dans des circonstances similaires aux
précédentes, les réfugiés ruraux Manon
affluèrent en grand nombre dans les zones frontalières des
préfectures de N'Zérékoré et de Lola. Ils
s'installèrent, au sein de leur ethnie. À la fin du mois de mars
1990, les Nations Unies estimaient leur nombre à 97 000. Durant la
même période, un nombre égal de réfugiés, la
plupart Gio et Manon, fuirent vers la Côte-D'ivoire où ils furent
également autorisés à s'installer librement parmi les
membres de leur ethnie, de l'autre côté de la
frontière8(*).
La Guinée notamment la Guinée forestière
est devenue le centre de l'intervention humanitaire suite à
l'éclatement des guerres civiles dans la décennie des
années 90 au Liberia et en Sierra Léone. La Guinée,
signataire de l'ensemble des conventions relatives aux droits des
réfugiés, a accueilli une première vague de 325 000
réfugiés en 1990 en provenance du Liberia. C'est à cette
période que les frontières auparavant inexistantes ont
commencé à se cristalliser et à faire émerger le
sentiment d'identité nationale. Auparavant, les populations circulaient
librement entre les trois pays dont les cultures sont assez proches. Dès
lors, la Guinée ne cessera plus d'héberger des
réfugiés sur son sol. Dès 1990, les premiers
réfugiés se sont installés spontanément dans les
très nombreux villages qui longent la frontière avec le Liberia.
C'est donc dans les villes de N'Nzérékoré, Macenta puis de
Lola que le HCR choisira d'implanter ses installations9(*).
Face à un afflux de réfugiés de plus en
plus important, que les seuls villages guinéens ne parviennent
évidemment plus à intégrer, le HCR décide d'ouvrir
de nombreux petits camps tout le long de la frontière, notamment dans la
région dite « de la languette », souvent à
proximité de villages avec lesquels les réfugiés
négociaient un accès aux ressources naturelles et aux parcelles
cultivables. Ces camps, d'une taille semblable à celle d'un village,
permettent aux réfugiés de retrouver un mode de vie traditionnel.
(ibid).
Ces réfugiés peuvent être
subdivisés en deux catégories : les réfugiés
« reconnus » comme tels par les États, qui
résident dans les camps qui leur sont destinés, ainsi qu'une
minorité (le plus souvent des étudiants) autorisée
à se loger en milieu urbain ; les réfugiés ayant pris
en charge leur propre installation au sein de la communauté d'accueil et
qui, de ce fait, n'ont pas le statut légal de réfugiés.
Chacune de ces catégories côtoie et se frotte avec la population
autochtone. Ce qui n'est pas sans incidences et sans impacts sur les conditions
socioéconomiques et culturelles. En Côte-D'ivoire, par exemple,
les réfugiés libériens et léonais face à des
conditions de vie difficile se sont livrés à la mendicité
et à la délinquance.
En Afrique orientale, notamment au Soudan,
l'intégration des réfugiés fut un peu difficile compte
tenu des impacts qui ont été enregistrés sur
l'économie et l'environnement soudanais, surtout dans les régions
où leur concentration est relativement forte. Cet aspect du
problème estrégulièrement sujet à controverse tant
chez les chercheurs que chez les responsables gouvernementaux et le personnel
des organisations internationales. Les débats portent principalement sur
la question de savoir si l'influence exercée par les
réfugiés est positive ou négative et, en termes
monétaires, quelle « valeur » faudrait--il lui
attribuer.10(*)
Section1 : Hypothèse
Face à ce phénomène, nous nous posons la
question de Recherche selon laquelle : Quels sont les facteurs
explicatifs de l'intégration des réfugiés dans la
préfecture de Lola ?
Dans le cadre de cette étude, nous présumons que
l'intégration des réfugiés dans la préfecture de
Lola serait due à l'identité de la culture des
réfugiés avec celle des populations d'accueil.
Section2 : Objectifs
Pour atteindre les résultats de cette étude
nous nous fixons comme objectif général ; comprendre les
impacts liés à l'intégration des réfugiés
dans la préfecture de Lola. Cette compréhension contribuera
à l'avancement de la connaissance humaine.
De cet objectif général découle des
objectifs spécifiques ci-après :
ü Connaître les motifs du
déplacement des refugiés;
ü Analyser les conditions d'intégration et de vie
des refugiés ;
ü Analyser les impacts (négatifs et positifs) des
réfugiésintégrés dans la préfecture de
Lola ;
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
Cette revue de la littérature thématique
consistera à faire le bilan de ce que l'on sait déjà sur
la question de recherche, à travers une identification des tendances,
des orientations, et discussion des conséquences, des choix qui fondent
ces orientations, tout en soumettant les idées et les travaux des
auteurs des différents documents lus à une critique analytique. A
travers les thèses, les mémoires, les rapports et les articles
scientifiques lus, cette revue analytique s'articule autour de
différents thèmes.
Dans cette revue, nous nous intéresserons
particulièrement aux documents qui traitent l'intégration des
refugiés en général et celle de la réorganisation
territoriale et sociale de façon particulière sans oublier ceux
qui traitent des causes du déplacement des personnes appelées
refugiées et les impacts de leur présence dans leur zone
d'accueil.
Dans notre lecture nous avons trouvé et consulté
plusieurs rapports élaborés par le HCR et qui traitent
intégralement la question de refugiénotamment de la «la
protection des refugies ».
Ces documents présentent l'action humanitaire dans le
contexte du cadre international des droits de l'homme et appellent à la
reconnaissance de la protection et de l'assistance humanitaire en tant que
« droits humanitaires ». Ils font un ensemble de recommandations,
notamment desappels à l'inclusion des besoins de protection dans toutes
les évaluations des besoins humanitaires. Au nombre de ces documents
deux ont retenu notre attention :
§ HCR, Protéger les
réfugiés : Guide de terrain pour les ONG (Genève : HCR,
1999)
Destiné à être utilisé par le
personnel des ONG sur le terrain, au contact des réfugiés et des
personnes déplacées, ce guide donne à la fois des conseils
pratiques et des informations juridiques de base sur la protection dans toutes
les opérations menées sur le terrain. Il décrit la
façon dont les ONG peuvent assister les personnes
déplacées aux différentes étapes de leur vie en
tant que réfugiés et accorde une attention particulière
aux besoins spécifiques des femmes, des enfants, des PDI, des
réfugiés âgés et des apatrides.
§ HCR, La violence sexuelle et sexiste contre
les réfugiés, les rapatriés et les personnes
déplacées : Principes directeurs pour la prévention et
l'intervention.11(*)
Ce guide est destiné à être utilisé
par le personnel du HCR, des agences des Nations Unies, des organisations
intergouvernementales et des organismes du gouvernement d'accueil. Il expose
les différents types, causes et conséquences de la violence
sexuelle et sexiste et présente un cadre pour la prévention et
l'intervention face à ce phénomène. Ce cadre se base sur
une approche multisectorielle concertée et requiert l'engagement et
l'implication complète de la communauté des
réfugiés.
Ainsi au cours de cette lecture nous avonsdécouvert
d'autres documents, qui traitent de la prolifération des armes
légères en Afrique de l'Ouest, dont l'un des plus importants est
celui d'une étude appelée : « Le Small Arms
Survey » est un projet de recherche indépendant
intégré à l'Institut universitaire de hautes études
internationales de Genève, Suisse. Il est également lié au
Programme d'études stratégiques et de sécurité
internationale de l'Institut universitaire.Dans cet ouvrage de 408 page sont
décrits la façon dont les armes circulent en Afrique de l'Ouest
et comment, elles jouent un rôle important dans les conflits en Afrique
de l'Ouest.
D'autres documents traitent de façon explicite les
conditions d'accueil et d'insertion d'intégration des
refugiés.Ici ces auteurs s'intéressent surtout de la
difficulté pour des refugiés d'intégrer la nouvelle
culture de la nouvelle terre d'accueil. A côté de cela, les
différents problèmes que la population d'accueil rencontre par
apport à l'arrivée de ces réfugiés
(problèmes d'espace, choc culturel, nouvelle réorganisation
sociale dû aux différentes collaboration (mariages, copinages)),
comme rencontrent LASSAILLY-JACOB, VERONIQUE (2003) dans leurs
ouvrage « Conditions d'accueil et insertion des
réfugiés dans un pays d'Afrique australe : la Zambie, in Michelle
Guillon, Luc Legoux et Emmanuel Ma Mung, L'asile politique entre deux chaises,
Paris, l'harmattan, pp.245-265 » et AURÉLIE QUESADA
dans son mémoire de master intitulé : «
l'intégration socioculturelle des réfugiés par une
approche interacnonniste: le cas des colombiens au
Québec ».
Pendant nos recherches documentaires, nous avions
trouvé peu de document qui traitent les questions de
réorganisations territoriales. Parmi ce peut, le plus important
est«réorganisation territoriale du
Luxembourg » ce rapport fut édité par
SYVICOL, 3, rue Guido Oppenheim. Ce document de plus de 40 pages
traite la question de la réorganisation
Luxembourgeoiseélaboré dans les années 2004 à 2006.
Il nous édifie comment le gouvernement luxembourgeois avait
procédé à une nouvelle réorganisation de son
territoire.
Après lecture de ce document nous constatons qu'une
réforme territoriale ne peut être une finalité en soi, mais
doit générer une réelle valeurajoutée par rapport
à la situation existante. Il importe donc de clarifier dès le
départles objectifs d'un projet politique d'une telle envergure.Le
SYVICOL estime qu'une optimisation de l'offre et de l'organisation des
prestations communales est possible. Aussi la réorganisation
territoriale doit-elle avoir pour résultat
1. de permettre aux citoyens dans toutes les parties du pays
d'avoir accès à une offre diversifiée et de qualité
élevée en matière de services publics de proximité
;
2. d'assurer une organisation efficace et une gestion
efficiente de ces services12(*).
Pour conclure par apport à notre lecture, nous
avonscompris que, nos prédécesseurs ont effectué, un
travail scientifique. A la seule différence par apport à
notrethème, elle s'accentue sur une préfecture(Lola), qui a
hébergée un bon nombre importants de réfugiés
venus du Libéria (1989), de la Sierra-Léone (Mars 1991),
Côte d'Ivoire (2003) et des déplacés de guerre en
provenance des villes de Gueckédou, Kissidougou, Macenta et même
N'Zérékoré. Mais au cours de nosrecherches nous n'avions
pas vu, une étude particulière qui décrit la
présence des refugiés, leurs impacts sur la zone d'accueil, les
possibilités mises en place pour accompagner ce qui ont volontairement
acceptés de rester dans leur zone d'accueil. Aucune enquête de
suivi n'a été menée par des institutions gouvernementales
ou étatiques afin de savoir : est-ce que ceux qui ont
refusés de se retourner se sont bien intégrés ?
Nous pensons qu'à travers cette étude, nous
mettrons la vérité aux yeux des scientifiques pour permettre aux
institutions (internationales et gouvernementales) afin de revoir leur position
face à cette préfecture (Lola).
CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Section 1 :
Théorie intégrationniste
Sous-section1 : Les
approches Classiques
Dans un premier temps, le terme d'intégration a
été utilisé par l'un des pères fondateurs dela
sociologie : Émile Durkheim « qu'il réservait au
problème de la société dans son ensemble »
(Schnapper, 2007, p13). Les pionniers qui travaillèrent sur cette
problématique furent les chercheurs de l'école de Chicago
à la fin du 19èmesiècle.
L'école de Chicago mit de l'avant trois modèles
explicatifs des processus migratoires (Coulon, 1992, p.23) : Le
modèle intégration-assimilation ou l'immigrant va perdre ses
valeurs d'origine pour se conformer à celle du groupe dominant. Le
modèle de communautarisation où les immigrants se regroupent
par rapport à leurs origines dans différents quartiers de vie.
Le modèle désintégration-marginalisation ou
l'immigrant en perdant ses valeurs et ses repères d'origine se retrouve
mis à l'écart dans la société d'accueil.
Les sociologues Ernest Burgess et Robert Park ont
élaboré un cycle des relations raciales que l'on peut retrouver
dans plusieurs articles. Selon ces deux auteurs,ce cycle comporte quatre
étapes:
1) la compétition: où
s'affrontent les membres du groupe dominant et les membres des
différentes communautés qui prisent les mêmes emplois, les
mêmes réseaux sociaux... ;
2) le conflit: suppose un contrat
où il y a prise de conscience d'une appartenance communautaire des
immigrants. C'est-à-dire que les minorités se rendent compte de
leur identité collective dans la société
américaine ;
3) l'accommodation: est l'ajustement qui
résulte des conflits entre le groupe dominant et les
minorités ;
4) l'assimilation: est l'aboutissement de ces
trois étapes qui est un processus d'interpénétration et de
fusion dans lequel des personnes et des groupes acquièrent la
mémoire, les sentiments et les attitudes du groupe dominant, mais ils
sont incorporés avec eux dans la vie culturelle d'où le terme de
melting pot américain. (Park, Burgess, 1969).
William Thomas et Florian Znaniecki deux sociologues de cette
école ont mis en avant le modèle de
désorganisation-réorganisation. Ces deux auteurs analysent le
processus de passage d'une société à l'autre. Il s'agit
d'une analyse culturaliste des relations sociales. C'est à dire que
l'organisation (sociale, économique, culturelle..) du migrant dans son
pays d'origine est prise en compte. Ainsi, ces critères permettront au
migrant de savoir quelle est la réorganisation qu'il va devoir
opérer dans la société d'accueil pour pouvoir
s'intégrer. Toute cette étude a été faite sur la
base de lettres, de journaux d'éléments personnels du migrant.
(Thomas, Znaniecki, 1984).
Nous terminons ces approches classiques par celle de Milton
Gordon. Celui-ci met en exergue un processus d'assimilation en sept
étapes:
1. Assimilation culturelle (acculturation, changement des
valeurs)
2. Assimilation structurelle (disparition des associations
ethniques, des clubs, des journaux, etc.)
3. Assimilation maritale (mariages interethniques)
4. Assimilation d'«identification»
(développement d'un sens d'appartenance en dehors de tout critère
ethnique)
5. Assimilation au plan des attitudes (disparition
réciproque des préjugés et réticences)
6. Assimilation au plan des comportements (disparition des
discriminations)
7. Assimilation civile (uniformité au plan des normes
sociales) (Gordon, 1963)
Sous-section2 : Les
approches Modernes
Dans cette seconde partie, nous allons présenter
différents auteurs ayant traité de la problématique de
l'intégration. Nous n'avons pas la prétention de tous les
reprendre, mais nous abordons les approches de ceux qui nous paraissent
pertinents pour notre recherche.
Par exemple, la sociologue française Dominique
Schnapper va distinguer «l'intégration tropique» qui met en
avant l'intégration de tel ou tel groupe à un système plus
large de « l'intégration systémique» qui elle est le
processus d'intégration de la société dans son ensemble,
autrement dit son degré plus ou moins élevé de
cohésion. Les deux dimensions sont fortement liées dans la mesure
où plus une société est intégrée, plus les
migrants sont enclins à participer à la vie collective et
à en épouser les modes de vie. Mais elle va surtout souligner que
« la véritable intégration dans les
sociétés démocratiques ne peut reposer que sur la
reconnaissance de l'égale dignité de tous les
individus.» (Schnapper, 2007, p.20S). Elle va poursuivre en mettant
en avant:
``Qu'à trop s'en tenir à l'action sociale
dont les effets pervers sont aujourd'hui flagrants, notre démocratie en
vient à laisser de côté les autres ressorts de
l'intégration qui passent par la citoyenneté. Les seules
satisfactions matérielles ne suffisent pas à assurer le lien
entre les hommes nécessaires au maintien de l'unité politique ".
La question de l'intégration des populations
immigrées renvoie donc à l'ensemble du processus
d'intégration de notre société démocratique. Elle
constate également qu'au sein de l'Union européenne les
difficultés d'intégration sont similaires, selon elle les trois
composantes essentielles qui sont le travail, la citoyenneté et
l'État-providence sont aujourd'hui en crise.
La sociologue québécoise Micheline Labelle avec
Daniel Salée et Yolande Frenette, reviennent sur la question de
l'intégration des immigrants et des communautés ethnoculturelles.
Ils nous disent :«La question de l'intégration des
immigrants et des communautés ethnoculturelles font couler beaucoup
d'encre au Canada. »13(*)
Comme ils le soulignent, leur étude a pour but de
montrer un visage nouveau de la réalité de l'intégration
des immigrants au Québec:
« La présente étude participe avant
tout d'une démarche exploratrice qui vise à offrir un
éclairage nouveau ou, tout au moins, différent sur la
réalité de l'incorporation! Intégration des
minorités ethnoculturelles au Québec »14(*).
Nous retiendrons les données que ces chercheurs ont pu
ressortir de leur étude de terrain pour savoir de quelle manière
l'intégration se vérifie dans une société
d'accueil. Même si les auteurs considèrent le facteur
économique comme primordial et comme un obstacle à l'insertion,
« les difficultés d'insertion des groupes racisés sur le
marché du travail sont manifestes»(Ibid., p.46). Les
réseaux communautaires et les relations interculturelles ont retenu
notreattention. Nous nous souviendrons de leur conclusion: On note un
désir profond d'intégration à la société
québécoise. L'importance des réseaux ethnonationaux
d'origine et la volonté manifestée par plusieurs de les
développer ne peuvent donc être interprétées comme
un processus d' « enclave ethnique ». Tout indique au contraire
qu'ils constituent des moyens ou un capital social, utilisés pour mieux
contrer la marginalisation potentielle provenant de la discrimination et mieux
s'intégrer dans la société québécoise
(Ibid., p.1 00)
Nous pouvons ainsi nous demander s'il en est de même
pour les communautés libériennes et ivoiriennes. Ressent-elle
un désir profond à s'intégrer à la
société guinéenne?Ces trois chercheurs
évoquent des facteurs culturels comme les ami-es-, les choix du
conjoint, les mariages, les liens communautaires, les relations
interculturelles comme des éléments importants à la
réussite d'une intégration. Nous les avons pris en compte dans
notre recherche, et nous avons aussi ajouté les activités
sociales et culturelles comme le sport ou le milieu associatif.
Le sociologue Victor Armony revient sur la double appartenance
de l'immigrant et sur les tensions que cela peut provoquer. Selon lui, «
la rencontre entre l'immigrant et la société d'accueil comporte
toujours un potentiel de tension et de mésentente. L'immigrant devrait
faire ceci et ne devrait pas faire cela» (Armony, 2007, p.9). À
travers les paroles de différents immigrants, l'auteur évoque les
processus d'intégration dans la société
québécoise « la sociologie et l'histoire expliquent le sens
général des grands courants de migration, mais c'est dans la
biographie de chaque migrant que l'on retrouve les raisons ultimes d'un choix
toujours subjectif et unique» (Ibid., p.15).
Nous retiendrons pour notre part une partie de la
conclusion:
Il est évident que la société
québécoise est traversée par des tensions multiples et
intenses. Les oppositions identitaires et idéologiques fondamentalement
irréductibles resteront actives et donneront lieu, de temps à
autre, à des moments de conflit et d'affrontement entre la
majorité et les minorités. C'est en comprenant comment et
pourquoi ces tensions existent [...] que nous parviendrons à vivre
ensemble avec nos différences. (Ibid., p.190)
Les deux notions d'intégration sociale et culturelle
sont influencées par la pensée des sociologues Jocelyne Berthot,
Louis-Robert Frigault, André Jacob et Joseph Lévy.Les notions
d'intégration sociale et d'intégration culturelle impliquent
l'idée d'un processus:
« L'intégration sociale signifie le
développement de la capacité de participer à la vie
sociale et politique de pays de résidence, à travers ses
différents réseaux (milieu de travail, écoles, amis,
institutions); l'intégration culturelle renvoie pour sa part à la
recherche d'un équilibre entre les caractéristiques identitaires
d'origine et les normes, valeurs, habitudes de vie et modes d'expression de la
société d'accueil15(*).
Ils dégagent différentes composantes de
cette intégration: le contact avec le pays d'origine, le voisinage et la
mobilité résidentielle, les relations avec les compatriotes, les
relations avec les Québécois francophones, les relations avec les
autres groupes ethniques, les relations dans le milieu de travail et dans les
établissements, les activités extracommunautaires, les loisirs,
les fêtes, la perception de l'accueil par les
Québécois ».16(*)
Grâce aux apports sociologiques de ces différents
chercheurs nous pouvons définir notre concept d'intégration
socio-culturelle et ses composantes.
Sous-section3 : Les
politiques publiques de l'intégration et de l'immigration
En conclusion de cette revue de littérature, nous
abordons les politiques publiques d'intégration d'un point de vue
sociologique et théorique dans le but de porter un regard
macrosociologique sur la structure dans laquelle les réfugiés
s'intègrent.
Nous ne pouvons pas aborder Lola sans préalablement
comprendre la politique de la Guinée. Une différence essentielle
doit être mise en avant à savoir la politique nationale de la
Guinée et les logiques des populations de Lola.
Rappelons que la politique multiculturaliste établie
par Pierre Eliott-Trudeau se définit comme :
....l'essence même de l'identité. Chaque
groupe ethnique a le droit de conserver et de faire épanouir sa propre
culture et ses propres valeurs. Dire que nous avons une langue officielle, ce
n'est pas dire que nous avons une culture officielle, aucune n'est en soi plus
officielle qu'une autre. Une politique du multiculturalisme doit s'appliquer
à tous sans distinctions.17(*)
La Guinée est ainsi formée de différentes
cultures qui ont, toutes, droit au respect dans un cadre de monolinguisme
officiel.
Section 2 : Concept de Refugiée
Voici quelques réponses trouvées suites aux
recherches documentaires :
Personne ayant quitté son pays d'origine pour des
raisons politiques, religieuses ou raciales, et ne bénéficiant
pas, dans le pays où elle réside, du même statut que les
populations autochtones, dont elle n'a pas acquis la
nationalité18(*).
L'article 1 de la Convention de Genève relative au
statut des réfugiés définit un
réfugié :
« comme une personne qui se trouve hors du pays
dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence
habituelle, et qui du fait de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un groupe social
déterminé ou de ses opinions politiques craint avec raison
d'être persécutée et ne peut se réclamer de la
protection de ce pays ou en raison de ladite crainte ne peut y
retourner ».19(*)
Un réfugié au sens de la
Conventionest:
« Une personne dont la situation correspond
à la définition qui se trouve dans la Convention de Genève
de 1951 relative au statut des réfugiés. Cette définition
est reprise dans la loi canadienne et est largement acceptée à
l'échelle internationale. Afin de correspondre à la
définition, une personne doit se trouver hors de son pays d'origine et
craindre avec raison d'être persécutée du fait de sa race,
de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un
certain groupe social ou de ses opinions politiques ».20(*)
Entre 1990 et 1995, quelque 500 000 réfugiés du
Liberia et deSierra-Leone arrivèrent en Guinée21(*).
Lola étant l'une des préfectures qui fait
frontière au Libéria, a reçu successivement des vagues
importantes des réfugiés venus du Libéria. Ce groupe
d'étrangers était composé de plusieurs sous-groupes
ethniques(Kpellé, Bassa, Krou,Mano, Loma, Dan Yakuba (Gio), Kissi du
Sud,Vaï, Gola,Grebo du Nord, Bandi, GreboGboloo, Grebo du Sud, Krahn de
l'Ouest, Maninka(Malinké), Mendé (Doumé)). Tous ses
sous-groupes ethniques avaient pour langue commune le créole
libérien.22(*)
CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre détaille la démarche scientifique
empruntée pour la collecte et le traitement des données. Il est
subdivisé en trois sections. La première section porte sur
l'approche qui a été choisieet les groupes stratégiques.
La deuxième section a trait aux instruments de collecte des
données. La troisième section s'intéresse au traitement et
analyse des données.
Section 1 : Le choix de
l'approche et les groupes stratégiques
a- L'approche
Le choix des méthodes sur la description constitue un
gage de succès dans la recherche. Dans cette étude, le choix de
notre approche a été influencé par la nature des
données à recueillir et les objectifs que nous sommes
fixés pour y parvenir. En conséquence nous privilégions la
démarche qualitative avec des techniques appropriées à
notre recherche (la recherche documentaire, l'entretien semi-directif et
l'observation directe). Nous avons opté pour cette approche afin de
cerner toutes les dimensions de la réalité en tenant compte du
caractère qualitatif de l'étude. Nous avons fait aussi recours
à la méthode quantitative pour compléter les
données qualitatives.
b- Les Groupes stratégiques et
échantillonnage
L'étude a ciblé 40 réfugiés
intégrés à Lola. Dans la mesure où il est
délicat de collecter des informations sans qu'il n'y ait au
préalable une confiance qui se soit installée entre
l'enquêté et l'enquêteur, il a été
organisé une journée d'interconnaissance et de rencontres avec
les autorités administratives de la préfecture de Lola. Cette
démarche nous a facilité le travail sur le terrain. Malgré
quelques cas isolés, nous n'avons pas ressenti de réticence
majeure de la part des réfugiés sur le terrain, bien au
contraire, notre démarche a été saluée et
appréciée.
Le choix des personnes enquêtées a
été aléatoire ou facilité par le programme de suivi
des réfugiés qui ont volontairement choisi l'intégration
locale.
L'enquête s'est déroulée seulement
auprès des refugiés intégrés dans la
préfecture de Lola.
Tableau1: Répartition des enquêtés
par sous-préfecture/commune urbaine
CU et SP
|
Nombre de refugiés
|
Pourcentage
|
Lola
|
21
|
52,5%
|
Lainé
|
6
|
15%
|
Bossou
|
2
|
5%
|
Kokota
|
2
|
5%
|
Gama-Bèrèma
|
5
|
12,5%
|
N'Zoo
|
2
|
5%
|
Tongata
|
1
|
2,5%
|
Guêasso
|
1
|
2,5%
|
Total
|
40
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Section 2 : Les
techniques de collectes de données
Sous-section 1 : La
recherche documentaire
Dans toute recherche, les sources documentaires peuvent
fournir à la fois des informations complémentaires et une
diversification des éclairages. Parfois, elles constituent la
matière même de la recherche, tout particulièrement
lorsqu'il s'agit de documents écrits23(*).
Pour Trembley cité par Camara (2006), repris par Kallo
(2017), la recherche documentaire est l'une des parties essentielles de toutes
les recherches. Pour lui, une recherche commence par une documentation,
laquelle est constituée d'ouvrages généraux à
caractère théorique, d'articles et de livres qui fournissent les
résultats d'enquêtes et d'études sur le sujet de la
recherche et des données statistiques officielles.
La documentation est l'une des clefs de toute recherche. Une
caractéristique importante de cette documentation écrite est que
le chercheur n'exerce aucun contrôle sur la façon dont les
documents ont été établis et doit sélectionner ce
qui l'intéresse, l'interpréter ou comparer des matériaux
pour les rendre utilisables. Il se trouve le plus souvent devant un ensemble de
renseignements recueillis dans un dessein plus vaste, parfois national et
formant un tout établi généralement de façon
standardisée.24(*)
Par la recherche documentaire, le chercheur fait avancer une
discipline. Il s'organise à se renseigner tant sur ce qui a
été construit avant lui que sur les résultats de
recherches scientifiques.
Dans le cadre de ce mémoire, la technique de recherche
documentaire a consisté à consulter les ouvrages
généraux et spécialisés tels que les
mémoires de fin d'étude relatifs au thème. A ces documents
universitaires s'ajoutent des revues et des rapports d'études et
d'activités. Ces derniers ont été analysés pour
aider à appréhender l'essence même de la
problématique traitée.
Nous avons aussi consulté les dictionnaires et les
encyclopédies pour avoir les définitions et les théories
des concepts clés que nous avons utilisés dans la structuration
de ce mémoire. Nous avons également effectué des
recherches sur les sites Internet, indispensables à cette époque
où beaucoup de documents sont en version numérique pour
étoffer notre bibliographie. Pour être plus complet, à ces
consultations documentaires écrites et électroniques se sont
rajoutées des consultations documentaires orales (personnes ressources).
Sous-section
2 : L'entretien semi-directif et la technique de l'observation
L'entretien semi-directif suppose que le chercheur annonce
à son interlocuteur le thème de l'entretien. Il fait en sorte que
celui-ci se déroule le plus « naturellement »
possible (non standardisation de la forme et de l'ordre des questions), tout en
abordant l'ensemble des sujets fixés au départ.25(*)
L'entretien semi-directif est une sorte d'entretien qui
contient des questions ouvertes, et possiblement quelques questions
fermées. Quand une entrevue complète les questions fermées
par des questions ouvertes, ou ne comporte que des questions ouvertes, il
s'agit d'un entretien semi-directif. Dans ce cadre les questions ouvertes
permettent de cerner les propos de l'interviewé avec plus de
précision qu'elles ne feraient dans un questionnaire. Dans cette sorte
d'interview, l'intervieweur peut modifier l'ordre des questions selon le
discours de l'interviewé, tout en respectant une logique (exemple :
aller de l'impersonnel au personnel, du général au particulier).
C'est la sorte d'entretien le plus utilisé en sciences humaines. Elle a
l'avantage de combiner l'objectivité et la profondeur.26(*)
Saisir le comportement des réfugiés et de leurs
hôtes a nécessité que le chercheur prenne son temps pour
observer. Dans ce travail, nous avons développé une approche de
proximité. Nous avons approché les réfugiés en
observant leur façon de gérer les relations et les interactions
avec leur environnement. L'observation a été
réalisée dans les différentes sous-préfectures et
dans la ville de Lola.
Nous avons été confrontés lors de nos
enquêtes au problème d'accès à certains
réfugiés concernés par l'étude. En plus de cela
plusieurs rendez-vous manqués par certains enquêtés nous
ont fait perdre plus de temps que prévu pour les enquêtes. En
plus, l'aspect linguistique a été un frein avec certains
réfugiés. Dans plusieurs cas de figures, nous avons
été obligés de recourir aux services d'interprètes
pour une meilleure administration et compréhension du guide
d'entretien.
A cela s'ajoute le manque de données fiables sur le
nombre exacte des refugiés vivants à Lola. Peu d'études y
ont été réalisées. Dans l'ensemble le travail de
terrain a été facilité grâce à l'implication
des élus locaux mais aussi à l'adhésion de la majeure
partie des refugiés.
Sous-section 3 : Traitement
et analyse des données
Pour analyser les données, il a fallu tout d'abord
saisir toutes les réponses dans le logiciel Sphinx puis les organiser
afin de les rendre plus exploitables. Par la technique de tri à plat et
de tri croisé nous avons sorti les résultats en fonctions des
objectifs de l'étude. Les tableaux et les graphiques ont
été construits grâce à la combinaison des logiciels
Sphinx, SPSS20 et Excel2013, pour une meilleure compréhension.Ensuite,
il a été procédé au relevé des informations
et/ou messages-clés et à la construction des axes d'analyse.
L'analyse et l'interprétation des données ont permis de dresser
un tableau constituant une analyse des principales données
collectées.
CHAPITRE V: PRESENTATION DE LA ZONE
DE L'ETUDE
Section 1 : Présentation
générale de la République de Guinée
La République de Guinée, située en
Afrique occidentale, couvre une superficie de 245 857
km2. Elle est limitée à l'ouest par
l'océan Atlantique et partage ses frontières avec six autres
pays: la Guinée- Bissau au nord-ouest, le Sénégal au nord,
le Mali au nord et nord-est, la Côte d'Ivoire à l'est, et le
Libéria et la Sierra Leone au sud.
Sous-section1 : Population
La population guinéenne serait de 9,5 millions en 2010
et atteindrait 11,2 millions en 2015. Le taux de croissance annuel moyen issu
du recensement de décembre 1996 est de 3,2% et la densité
varierait de 38,6 hbt/Km2 en 2010 à 45,45 hbt/Km2
en 2015. Cette population est plus ou moins uniformément répartie
entre les quatre régions naturelles.
Tableau 2: Projection de la
population pour les horizons 2010 et 2015
N°
|
Régions
|
S/km2
|
Populations
|
Densité
|
Taux de croissance
|
2010
|
2015
|
2010
|
2015
|
1
|
Basse Guinée
|
44.254
|
2.417.736
|
2.894.556
|
54,63
|
65,41
|
3,6
|
2
|
Moyenne Guinée
|
54.089
|
2.139.266
|
2.352.463
|
39,55
|
43.49
|
1,9
|
3
|
Haute Guinée
|
98.343
|
2.172.723
|
2.536.998
|
22,09
|
25,80
|
3,1
|
4
|
Guinée Forestière
|
49.171
|
2.761.638
|
3.389.980
|
56,16
|
68,94
|
4,1
|
République de Guinée
|
245.857
|
9.491.363
|
11.173.997
|
38,6
|
45,45
|
3,2
|
Source : Ministère du Plan
et Coopération : Direction Nationale des Statistiques
La population urbaine a pratiquement doublé de 1996
à 2010 en passant de 1 700 923 habitants à 3 087 075 habitants
avec une forte concentration dans l'agglomération de Conakry qui
représente de nos jours environ 54% de ladite population.
L'une des principales conséquences de ce mouvement
d'urbanisation est l'accroissement exponentiel de la demande en services
sociaux de base dont l'eau potable et l'assainissement dans les dites
localités alors que l'offre suit péniblement.
Tableau 3: Principales
villes de concentration des populations de 1996 à 2010
N°
|
Régions naturelles
|
Villes
|
Population
|
1996
|
2010
|
1
|
Guinée Maritime
|
Conakry
|
1.092.936
|
1.675.776
|
Kindia
|
96.074
|
231.538
|
Fria
|
44.369
|
66.205
|
2
|
Moyenne Guinée
|
Labé
|
49.512
|
103.390
|
Mamou
|
49 479
|
97.965
|
3
|
Haute Guinée
|
Kankan
|
100.192
|
180.639
|
Faranah
|
34.472
|
41.304
|
4
|
Guinée Forestière
|
N'Zérékoré
|
107.329
|
255.800
|
Guéckédou
|
79.140
|
312.215
|
Macenta
|
47.360
|
122.189
|
Total population des dix principales
villes
|
|
1 700 923
|
3 087 075
|
Source: Ministère du Plan et
Coopération : Direction Nationale des Statistiques
Carte1 : République de
Guinée27(*)
Section 2 : Présentation dela
préfecture de Lola
La préfecture de Lola, cadre de notre recherche en
raison de la présence effective des refugiés sur lesquels porte
notre étude compte huit sous-préfectures plus la commune urbaine.
Située dans la région forestière de la Guinée,
elle est majoritairement peuplée par les könöwa.
Cettesection, prend en compte les aspects
géographiques, humains et historiques de la préfecture.
Sous-section1 : Aspects géographiques
Lola est limitée au nord par la préfecture de
Beyla, au sud par la république du Libéria, à l'est par la
république de la Côte d'Ivoire et à l'ouest par la
préfecture de N'zérékoré, siège de la
région administrative de la Guinée forestière dont
relève Lola.
La préfecture de Lola regroupe 8
sous-préfectures (Gama-Bèrèma, Lainè, N'Zoo,
Kokota, Guèasso, Foumbadou, Tounkarata, Bossou) plus la commune urbaine
de Lola avec ses nombreux villages(Gogota, Gbaamu, Gama Kokogna, Gama
Yalé, Lomou, Gôh, N'zon, Zoughota, Gbèkè,
Wéyakwelè, Gbaakwelè, Doumyi, Méyapaa,
Gbènèwietc...).
La commune urbaine de Lola est située dans la plaine
nord-est des Monts Nimba. Elle présente donc des aspects physiques communs à toute la préfecture.
a- Structure et relief
La préfecture de Lola correspond à une zone
élevée où le soubassement antécambrien a
été porté à des altitudes supérieures, avec
des quartzites donnant un relief qui culmine aux monts Nimba, soit 1752m
d'altitude. Les zones de l'Est correspondent à des massifs
dégagés par l'érosion différentielle. Selon
GbèrèTOURE (1971) cité par M. CHERIF, 2015 dans son
mémoire de master, les gneiss couvrent l'ouest et le nord-ouest. Quant
aux quartzites, ils se localisent dans la chaîne du Nimba. On y rencontre
aussi le fer sous forme de magnétisme de même qu'en plaine
où il forme de vastes étendues de cuirasse.
Tout cet ensemble a subi et subit encore une érosion
intense dont le premier niveau au Nimba ne présente que quelques rares
témoins vers 1600 à 1500 m. Un second niveau plus étendu
forme les épaulements de 1300 m du Nimba. Des plateaux qui
s'élèvent de 750 à 900m d'altitude précèdent
un troisième niveau s'élevant à 500m, correspondant
à la plaine au pied des monts Nimba. Ce relief affecte, d'une
manière générale, le climat et la végétation
de la préfecture.
b- Climat et
végétation
Par sa situation en latitude au voisinage de la zone
équatoriale, son relief contrasté et son exposition aux vents
dominants, Lola jouit d'un climat caractérisé par une
uniformité de la température et de l'humidité
atmosphérique, par une pluviométrie élevée
s'étendant sur huit mois de l'année. Tous ces
éléments ont tendance à donner au climat une
caractéristique équatoriale. Il est très favorable
à la forêt dense et à la forêt claire dans lesquelles
on rencontre de gros arbres, des palmiers à huile, des palmiers de
raphia (sur les rives des marigots et rivières) et autres espèces
forestières.
Mais l'exploitation et le fait de mettre le feu à ces
forêts causent la disparition de cette immense couverture
végétale et affectent la température qui s'échauffe
par endroit.
c- Hydrographie
La préfecture de Lola correspond à une zone
à pluviométrie importante. Les rivières les plus
importantes sont:Tinghè à Lola-centre, Kpôgôh et
Gwaan dans la sous-préfecture de Gbèyata, Mani ou Mano river dans
la sous-préfecture de Bossou, et à N'zô et Tonghata, il ya
la rivière Yughu ou Cavaly.
Les marigots sont très nombreux et donnent parfois leur
nom à certaines localités. C'est le cas du petit village
yirémoo situé sur les rives du marigot yir? à sept
kilomètres de Lola, sur la route de la sous-préfecture de
Kôkôta. Pendant la saison des pluies, les rivières et les
marigots débordent de leurs lits. Mais la plupart de ces cours d'eau ont
un régime irrégulier. Ils connaissent des périodes
d'étiage avec une diminution drastique du volume d'eau pendant la saison
sèche, favorisant par endroit la pêche collective
traditionnelle.
Sous-section2 : Histoire et culture des populations
Il a été difficile, avec la rareté de
documents écrits, d'établir avec plus de précision
l'histoire de l'occupation de Lola par ses habitants majoritairement
Könö. Une synthèse des versions recueillies çà
et là et complétées par l'ouvrage de Jacques Germain
(1984) nous a permis de savoir que les premiers habitants de la
préfecture auraient été les Manon, alors grands guerriers,
admirables cultivateurs et chasseurs.A l'époque de l'invasion
malinké par l'empire du Wassoulou, les Könö habitaient le
pays konianké dans Beyla. Ils ont été repoussés du
Nord jusqu'au Sud où ils trouvèrent refuge auprès des
Manon.
Ainsi tout au long de leur trajet, les Könö ont
fondé des villages qui croissent de nos jours, ce sont entre
autres : Lainé, Kôkôta, deux sous-préfectures
actuelles formant la zone de Gou, Guu-lèè ; Lola et villages
environnants formant la zone de Gbaan-lèè. Ensuite avec
l'accroissement de la population, certains Könö se sont
déplacés vers le Nord fondant Mohuruta actuelle
sous-préfecture de Gama Bèrèma. La zone de
Zôgôtaregroupe une partie de Gama Bèrèma et
toute la sous-préfecture de Gbèyata. Nanaan- lèè
désigne la sous- préfecture de Tonghata ; et à l'Est
Vépo désigne la sous-préfecture de N'Zô. L'ensemble
de ces localités constitue le pays könö, könö
-lèè.
Comme nous l'avons dit précédemment, à
Lola on rencontre plusieurs groupes ou communautés linguistiques dont on
peut citer entre autres :
Ø Des Yakoubas ou Gèyaa en
minorité à l'Est dans les zones de N'Zô et Tonghata aux
frontières ivoiriennes.
Ø Des Koniankés venus du nord pour le
négoce ont fini par s'installer dans la sous-préfecture de
Foumbadou essentiellement, mais aussi en petits groupes, sous forme de poches
de peuplement, dans les zones de Gbèyata qu'ils appellent dans leur
langue Gbèyasso et dans les zones de Lola et N'Zô où ils
pratiquent le négoce et l'élevage des bovins, des ovins et des
caprins.
Ø Des Malinkés venus de la Haute
Guinée à la recherche du travail rémunérateur
auprès des könö et des Manon, exécutent des contrats
dans le domaine agricole. Dès qu'ils font fortune selon les mots du
vieux GnômuGonokorolon de Gogota, ils se déplacent des zones
enclavées pour les gros villages et les chefs-lieux de
sous-préfecture ou encore vers la ville.
Ø On rencontre également en pays
könödes peulhs venus du FoutaDjallon qui occupent les
régions de savane arborée naissante pour des activités
agro pastorales. Dans certaines localités, les Peulhs ont construit des
boulangeries. Ils se retrouvent en nombre important autour de la savane
arborée de Diipoo située entre wéyakwelé
et Kèwlona dans les vallées des monts Nimba et du fleuve Cavaly,
mais aussi dans la sous-préfecture de Foumbadou.
Ø Des refugiéslybérians (1989),
Siéra-Leonais (1992), Ivoirirns (2003).
d- Contexte culturel
La préfecture de Lola est majoritairement
occupée par les Kono. A eux s'ajoutent les Kpèlè, les
Manons et les autres ethnies à densité très limitée
mais dont le nombre ne peut pas être négligé dans la mesure
où elles y exercent des activités intéressant d'autres
corps socio-professionnels et administratifs ; c'est le cas par exemple
des commerçants auxquels les services des contributions diverses
demandent de payer les taxes et d'exécuter d'autres tâches
administratives.
Avant de donner des détails sur les activités
des habitants de Lola d'une manière générale, il nous
paraît logique de dire au moins quelques mots sur les Kono qui demeurent
la population majoritaire de notre zone d'étude. Tout d'abord, et afin
d'éviter toute confusion, nous tenons à préciser qu'il
s'agit des Kono de la Guinée forestière qui, vraisemblablement,
n'ont aucune parenté directement perceptible avec leurs homonymes Kono
(ou parfois aussi Kondo) de la Sierra Léone britannique que Diedrich
Westermann (1921) assimile aux Vaï (ou Véï), et fait figurer
parmi les peuplades du groupe mandé-tan28(*).
Jusqu'ici, les Kono guinéens ont été
relativement très peu étudiés et les rares sources
d'informations existantes sur ce groupe ethnique paraissent pauvres ou
fragmentaires. Au premier coup d'oeil, les Kono correspondent parfaitement
à ce que certains auteurs ont pris l'habitude de caractériser, au
point de vue de la morphologie et de l'ethnie, comme un type de peuplade
intermédiaire.29(*)
En effet, comme l'indique d'ailleurs parfaitement ce dernier
terme, leur habitat se situe tantôt dans la forêt, plus ou moins
montagneuse, tantôt dans les savanes escarpées de l'extrême
Est de la préfecture de N'Zérékoré qui, elle,
en une sorte de cul-de-sac, occupe la partie la plus méridionale de la
Guinée forestière. Remarquons à cette occasion, que les
villages kono ne recherchent jamais l'ombre de la sylve et
préfèrent, de loin, des espaces plutôt
dégagés, de vastes clairières.
En ce qui concerne leur civilisation, matérielle et
morale, ainsi d'ailleurs que la structure de leur langue, les Kono trahissent
nettement leur origine mandé30(*). D'après les divisions usuelles
ethnolinguistiques, ils appartiendraient au groupe mandé-fou31(*).
La vie spirituelle des Kono n'a nulle part été
sérieusement affectée par l'activité missionnaire; le Kono
garde farouchement, jusqu'à nos jours, la religion de ses ancêtres
où la vague vénération des âmes des défunts
associés à de nombreux cultes telluriques (parfois
méconnaissables), tous généralement soumis au rythme
agraire, jouent le rôle prépondérant. Seul dans
l'extrême Nord du pays kono, une légère infiltration des
pratiques islamiques s'annonce timidement.32(*)
Nous manquons de sourcesvérifiéessur les
mouvements migratoires des Kono. Les quelques récits sur les migrations
anciennes que nous avons pu recueillir devant être rejetés,
à notre avis, plutôt dans la sphère des légendes
Actuellement, l'habitat des Kono ne dépasse pas, sauf
de très rares exceptions numériquement insignifiantes, les
limites politiques du territoire de la Guinée forestière;
circonscrit dans la Région Administrative de
N'Zérékoré, il embrasse les anciens cantons (ou
territoires traditionnels) de Lola de Vépo,
de Saouro et de Mossorodougou.
Malgré l'insuffisance d`informations, nous sommes
porté à envisager les Kono actuels, non pas comme des forestiers
immigrés (ou expulsés), mais comme une des fractions
méridionales de la grande famille mandé qui,
après s'être détachée de la masse maternelle,
pénétra progressivement vers le Sud pour s'arrêter
finalement devant la barrière de la grande forêt et les pentes
abruptes du massif du Nimba.
La présente hypothèse trouve d'ailleurs sa
confirmation dans toutes les traditions populaires qu'il nous a
été donné de recueillir dans les souvenirs vivants des
anciens. D'après Mamourou DORE, les gens du Lola, de structure raciale
très hétérogène d'ailleurs, seraient venus
s'installer dans leurs habitats actuels après avoir quitté la
préfecture de Beyla (village de Moussadougou), occupée
encore actuellement par les Mandingues. Ce mouvement se serait effectué
dans un passé peu reculé qui, selon notre évaluation, ne
dépasserait certainement pas deux siècles, et peut-être
bien moins (voir aussi à ce sujet la légende sur les migrations
des Kono de Lola.33(*)
En aucun cas, par son aspect physique et par son
caractère psychique, le Kono ne correspond à l'image que l'on se
fait habituellement d'un sylvestre; c'est, beaucoup plus, l'habitant des
espaces dégagés, qui, tout en affectionnant l'orée de la
sylve, évite soigneusement sa voûte sombre et
inhospitalière. Quoique doué d'une remarquable faculté
d'assimilation le Konoseptentrional d'origine, devenu par la suite homme des
plateaux peu boisésn'a certainement pas souffert du changement,
peut-être brusque, du mode de sa vie tropdifficile.
Au fait, l'état de sa civilisation actuelle
témoigne avec éloquence de cette rencontre dramatique, mais
plutôt bénéfique, des deux éléments
écologiques tout à fait opposés. La fusion
complète est cependant loin d'être achevée, et le tableau
ethno-sociologique, tout en attestant de très nombreux emprunts aux
peuplades voisines plus anciennes (et sans doute aussi aux « vrais »
autochtones absorbés), ne peut qu'à peine dissimuler que c'est la
composante septentrionale qui domine.
Partout on note un accroissement de population assez sensible
(variant de 7 à 12 %) qui semble se produire régulièrement
depuis un certain temps; il serait dû, à notre avis, non seulement
aux conditions biologiques naturelles améliorées au point de vue
hygiénique, mais aussi à une stabilisation économique et
sociale récente due aux retours massifs des originaires du pays, jadis
émigrés au Libéria.
Vu l'isolement cette populationétait toujours
restée sans grande influence étrangère dans le mode
vestimentaire. Les femmes portaient que des pagnes dans la journée ou
des camisoles qui dépassaient leurs genoux. Pas question de porter des
habillements décents, qui laissent voire les parties sensibles. Les
modèles d'alors étaient contrôlés par l'entourage,
et chaque femme prêtait attention à ce qu'on disait autour d'elle.
Chacun évaluait ses comportements dans le regard de ses voisins.
e- Le copinage, les fiançailles et
le mariage
Traditionnellement, le copinage était quelque chose de
secret. Les jeunes qui vivent en copinage ne pouvaient pas s'afficher ensemble
en pleine journée. Ils se cachaient loin des yeux des adultes. Chacun
avait honte de montrer publiquement son conjoint ou sa conjointe. Le sexe
n'était pas assez important dans la vie des jeunes couples.
Dans le pays Konon d'avant ce sont les parents qui
choisissaient celle qui leur plait pour leurs enfants. Les jeunes sont
obligés de se soumettre aux volontés des ainés. Les
fiancés observaient une longue période d'essais de comportement
dans les différentes familles. Dans le cas où l'on trouve
compatibles, les comportements des fiancés, les parents de la fille
pouvaient accepter offrir leur fille au jeune prétendant en attendant
que lui et ses parents trouvent les moyens pour venir doter leur fille.
Retenons aussi que certaines femmes sont de fois dotées par ses propres
enfants qu'elle a eue dans le foyer.
Le mariage était un acte sacré dans la vie des
peuples Konons. C'était un vrai trait d'union entre les familles. Chez
les Konons, ce n'était pas possible que les enfants de même clan
se marient par exemple : un Gbèmou ne peut pas marier une
gbèhara, de même un kpokomou ne peut pas avec une Kpokohara.
Les familles préféraient donner leur fille à un
pauvre dignitaire qu'un riche avare et irresponsable.
Folklore, musique et danse
Ce sont des groupes de personnes ayant un don de la music qui
s'associent pour mettre en place une association musicale. Il y a d'autres qui
faisaient de la musique accompagnée avec les tam-tams, d'autres groupes
jouaient du Taman, d'autres aussi avec les Gonii (guitare traditionelle). Ils
étaient bien présents dans toutes les grandes manifestations
culturelles. Les konon très attachés à leur culture
dansaient et s'enthousiasmaient aux rythmes de ces beaux groupes folkloriques.
Langues de communication
Les dialectes les plus parlées dans la commune de Lola
sont le Konowo, le manon, le konianké et le malinké. Parmi ces
dialectes le kononwo est celui plus parlé dans la majorité.
La seule langue étrangère était le
français qui était couramment parlée par les peuples
frontaliers avecles réfugiés ivoiriens et les intellectuels de la
commune urbaine de Lola.
Le créole anglais était rarement parlé,
seuls quelques individus citoyens frontaliers au Libéria tels que ceux
du village de Tuo dans Bossou se débrouillaient à parler.
Education morale et instruction
L'éducation des jeunes se fait d'abord à travers
leurs familles respectives. Cette éducation est aussi confiée
à toute la société Konon. Les jeunes filles et jeunes
garçons apprennent une bonne partie de leurs éducations morales
dans les camps d'initiation et excision.
Il était formellement interdit aux jeunes de prendre la
parole devant le public sans l'autorisation des ainés. Dans les
discutions, les ainés avaient toujours raison. Les problèmes
familiaux étaient gérés par les parents et non devant
l'autorité de police ou de la gendarmerie.
Les écoles étaient bien
fréquentées par les jeunes malgré le nombre restreint des
jeunes filles, car pour les parents une fille instruite n'aura pas de respect
pour son mari, et à travers elle, toute la famille serait jugée
non éduquée.
Sous-section3 :Les
activités économiques
La population de la préfecture pratique l'agriculture,
l'artisanat, l'industrie traditionnelle, la pêche et le petit
élevage. On y rencontre aussi des Manon qui sont supposés
autochtones se trouvant le long des rives de Mano river à la
frontière libérienne et dans la sous-préfecture de Bossou
qu'ils appellent Zaanh, mais aussi à l'intérieur de la commune
urbaine de Lola dans quelques localités comme Yirapaa, Mèyapaa
Doum yi ; bref dans les villages dont le nom est terminé par les
suffixes paa, yi et wii. Les manons sont des admirables cultivateurs,
grimpeurs, chasseurs et pêcheurs.
Solidement fixés sur le terrain, à l'heure
actuelle, ils pratiquent l'agriculture extensive, complétée par
une cueillette assez active et par de petites industries domestiques. Par-ci
par-là, la chasse (collective ou individuelle) est pratiquée par
des chasseurs professionnels qui approvisionnent plusieurs villages à la
fois. Elle occupe une place relativement importante, de sorte que le gibier
joue un rôle non négligeable dans l'approvisionnement des
populations en protéine animale. La petite pêche artisanale,
étant donné la richesse de la préfecture en cours d'eau,
est aussi pratiquée, bien que très
irrégulièrement.
Faiblement pratiqué par les autochtones, le commerce
est une activité exercée majoritairement par les populations
malinkés et peuls. Néanmoins, l'activité commerciale des
konowa s'applique aux produits agricoles notamment au riz et au maïs. A
ces spéculations s'ajoutent : l'huile de palme, le café, la
kola, les produits issus de l'artisanat, etc.
Il faut souligner qu'à Lola, lorsqu'un Kono pratique le
commerce, c'est moins pour se développer financièrement mais
c'est pour essentiellement satisfaire les besoins nourriciers liés
à l'amélioration des conditions culinaires.
L'artisanat s'exprime à travers la pratique de la
teinture, de la poterie et le tissage de sacs de raphia. Egalement avec les
fibres de palmier, les konowa fabriquent les filets pour la cueillette du
café et la pêche du poisson.
En résumé, on pourrait dire que l'agriculture
est l'activité dominante des populations de Lola car c'est par elle
qu'elles s'épanouissent économiquement et culturellement.
CHAPITRE VI : INTERPRETATION DES DONNEES
Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La
première section s'intéresse aux caractéristiques
sociodémographiques des personnes enquêtées. La
deuxième section s'intéresse aux statuts, aux causes de
déplacement et aux conditions actuelles des personnes
enquêtées dans le pays d'accueil. La troisième section
traite du niveau d'intégration, l'organisation sociale et les
changements d'activité des enquêtés depuis leurs pays
d'origine jusqu'au pays d'accueil.
Nous avons eu à rencontrer 40réfugiés,
dont 20 femmes (50%) et 20 hommes (50%) dans la préfecture de Lola.
Figue1
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Section1 :
caractéristiques sociodémographiques
Au nombre des personnes enquêtées,
17,5%avaient entre 18 à 24 ans,
32,5%étaient âgées de 25 à 34 ans,
40%avaient entre 35 et 49 ans, 7,5% entre 50
à 64 et 2,5% entre 65 ans et plus.
Tableau 4 : Genre et tranched'âge
|
Trances d'âge
|
18-24
|
25-34
|
35-49
|
50-64
|
65+
|
Total
|
N° et %
|
N
|
%
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Masculin
|
2
|
10%
|
5
|
25%
|
11
|
55%
|
1
|
5%
|
1
|
5%
|
20
|
100%
|
Féminin
|
5
|
25%
|
8
|
40%
|
5
|
25%
|
2
|
10%
|
0
|
0%
|
20
|
100%
|
Total
|
7
|
17,5%
|
13
|
32,5%
|
16
|
40%
|
3
|
7,5
|
1
|
2,5
|
40
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
S'agissant du niveau d'instruction des enquêtés,
99% parmi eux savent lire et écrire leurs noms :
41,2% du sexe masculin contre 58,8% du sexe
féminin ont le niveau d'études primaires.
46,2%(masculin) et 53,8% (féminin) ont
tous le niveau d'études secondaires. Concernant le côté
professionnel, le sexe masculin domine largement avec 80% sur
le sexe féminin qui est en 20%. Pour les niveaux
supérieures 1 personne (masculin), alphabétisé1personne
(masculin) et aucun niveau 1 personne (féminin).
Tableau5 : Genre et niveau d'instruction
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Primaire
|
41,2%
|
58,8%
|
100%
|
Secondaires
|
46,2%
|
53,8%
|
100%
|
Professionnel
|
80,0%
|
20,0%
|
100%
|
Supérieur
|
1%
|
0,0%
|
100%
|
Aucun
|
1%
|
0,0%
|
100%
|
Alphabétisé
|
0%
|
1%
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique2
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Nous avons croisé la situation matrimoniale et le pays
d'origine pour savoir quels sont les pays dont on trouveplus de ressortissants
ou ressortissantes qui sont mariés, divorcés,
séparés ou qui sontcélibataires dans le pays d'accueil. Ce
tableau ci-dessous nous montre que 40% des libériens et
60% des Ivoiriens sont restés célibataires.
31,8% des libériens contre 68,2% des
ivoiriens se sont mariés aux guinéens et guinéennes. Dans
le cadre du divorce, 14,3% de libériens,
14,3%léonais et 71% des ivoiriens ont
divorcés, mais tout en gardant la nationalité guinéenne.
50% des ivoiriens contre 50%des
libériens déclarent avoir se séparés avec leurs
épouses ou époux.
Tableau 6 : Pays d'origine et situation
matrimoniale
|
Célibataire
|
Marié(e)
|
Divorcé(e)
|
Séparé(e)
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Libéria
|
2
|
40%
|
7
|
31,80%
|
1
|
14,3%
|
2
|
50%
|
Sierra-Léone
|
0
|
0%
|
0
|
0 %
|
1
|
14,3%
|
0
|
0%
|
Côte-d'Ivoire
|
3
|
60 %
|
15
|
68,2%
|
5
|
71,4%
|
2
|
50%
|
Mali
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0 %
|
0
|
0%
|
Guinée-Bissau
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Ghana
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
autres
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
5
|
100%
|
22
|
100%
|
7
|
100%
|
4
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Pour nous assurer du niveau d'intégration des
refugiés, nous nous sommes posés la question de savoir entre les
anciens et les nouveaux quartiers, lesquelsvivaient en grand nombre les
réfugiés. Après le croisement des deux variables (CBou SP
et ancienneté du quartier), nous avons constaté qu'un bon nombre
de réfugiéssoit 95,2%aiment vivre dans les
nouveaux quartiers de la ville de Lola, contre 5,3%dans les
anciens quartiers. Les causes de ce choix sont dues aux frais
élevés des loyers dans les anciens quartiers du centre-ville
comme témoigne cet ancien refugié:
Enquêté :
« Depuis mon arrivée à Lola, j'ai
toujours vécu en ville, mais franchement les maisons sont
devenuesactuellement chères. Avec ma petite famille nouvellement
fondée, j'ai préféré aller dans un nouveau quartier
où les maisons sont vraiment moins chères. Cette politique me
permet de mieux économiser et de payer par finir ma propre parcelle pour
y vivre avec ma famille. »
Certains aiment aussi les nouveaux quartiers car ils y vivent
dans leurs domaines personnels achetésparleurs fonds propres, comme
témoigne cette enquêtée :
« J'ai toujours aimé habiter dans les
quartiers du centre-ville, mais depuis que j'ai eu les moyens pour acheter mon
propre domaine, j'avais compris que ma seule chance était d'aller vers
de nouveaux quartiers pour me trouver un bon espace sans problème.
Voilà pourquoi j'y suis aujourd'hui ici dans ce quartier avec ma pauvre
petite famille. Ici dans cette banlieue nous vivons en harmonie avec nos
voisins. Depuis l'obtention de la nationalité guinéenne à
travers mon mariage, je me sens plus guinéenne, puis que je respecte
à 90% les lois de ce beau pays qui m'a sauvé la
vie. »
En nous référant au graphique ci-dessous, nous
constatons que les réfugiés intégrés dans
lessous-préfectures (Lainè, Bossou, Kokota,
Gama-Bèrèma, N'zoo, Tounkarata et Guèasso), vivent en
majorité dans les anciens quartiers. Ce choix s'expliquepar le fait que
les frais de location y sont abordables dans les SP par rapport à la
ville. Un enquêté disait :
« Depuis que je me suis marié ici, je
n'ai pas de problème avec mes beaux-parents, nous vivons ensemble comme
des frères de même sang. Là où je loge a même
été négocié à bas-prix par l'un de mes
beaux-frères. Ici la maison est presque gratuite par rapport à
Lola ville. Pour de preuve vous ne trouverez pas un refugié
intégré dans les nouveaux quartiers sauf quand la maison qu'il
habite lui appartient personnellement ».
Graphique 3
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Section2 : statuts,
causes de déplacement et conditions actuellesdes réfugiés
en Guinée.
Quand nous avons posé la question de savoir :
Pourquoi aviez-vous quitté dans votre pays pour vous installer en
Guinée ? 95% des enquêtés disent
avoir fui leur pays à cause de la guerre. L'un d'entre eux nous
disait :
« Depuis ma naissance j'avais jamais
pensé quitter mon pays sans prendre un chou. J'avais jamais
rêvé quitter mon pays pour partir à jamais. Mais la guerre
m'a donné le dégoût de mon propre pays, puisque je garde
une séquelle des balles qui ne permettent plus de m'y installer. Ici je
vis en paix et je mourrai sur ce nouveau sol ».
Les autres 5% disent avoir fui leur pays
d'origine à cause de leur appartenance politique très
opposée à celle du gouvernement de leur pays comme
témoigne cet autre enquêté:
« J'ai décidé de m'installer en
Guinée à cause de ma position politique opposée à
celle du gouvernement de mon pays. Plusieurs fois j'ai reçu des menaces
de mort de la part des inconnus. Un jour ils sont passés par mon ami
pour me dire de changer de langage sinon je laisserai ma famille orpheline.
Voilà pourquoi étant diplômé d'études
supérieures mes frères m'ont conseillé de changer de pays.
Le pays le plus proche où mon diplôme peutme servir rapidement et
resté proche de ma pauvre famille restée au pays fut la
Guinée ce beau pays d'accueil ».
Graphique 4
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Au cours des enquêtes nous nous sommes posés la
question de savoir pourquoi ces réfugiés ont choisi la
Guinée et pas d'autres pays limitrophes. .
55% des enquêtés ayant
répondu à cette question déclarent avoir choisi la
Guinée à cause de sa proximité par rapport aux autres
pays. Cet autre nous témoigne comme suit:
« Quand la guerre avait commencé, ma
famille et moi nous nous sommes dispersés dans les sens
différents, le seul pays que je savais être plus proche de moi,
était la Guinée. Et heureusement pour moi le chemin que j'ai
suivi avec les autres fugitifs, aboutissait en
Guinée ».
Contrairement à 45%des
enquêtés, déclarent ne jamais avoir choisi
la Guinée. Pour eux, ils se sont vus en Guinée par hasard,
grâce aux équipes de sauvetages humanitaires ou par vague de
fugitifs composée que par les réfugiés.
Une autre refugiée:
« Franchement quand ça tirait dans tous
les sens, je ne savais pas vraiment où partir car je ne suis jamais
sortie de la Côte d'Ivoire. Surtout quand ils ont tué ma voisine
devant moi, je courais dans tous les sens et criait comme une folle. C'est
à cause de çaque j'ai sauvagement suivie une vague humaine qui
passait devant ma cour. Après une longue marche, aidée par des
camions transporteurs nous nous sommes vus hors de la frontière
ivoirienne ».
Graphique5
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir que saviez-vous de la Guinée
depuis que vous étiez encore chez vous ?67,5%
disent qu'ils connaissaientla Guinée comme un pays de paix et
hospitalier. D'autres vont plus loin en disant que la Guinée est un
scandale géologique et qu'ils rêvaient d'y vivre.
Un enquêté dira:
« Depuis mon jeune âge j'aimais les cours
de géographie sur la Guinée, et j'aimais être
guinéen pour bénéficier de ces ressources minières.
J'aimais aussi la vie communautaire guinéenne voilà pourquoi
dès que je me suis retrouvé sur le sol guinéen, je me suis
marié à une guinéenne et bénéficié la
nationalité guinéenne. »
Les 32,5%disent avoir entendu parler du
peuple guinéen seulement quand ils se sont trouvés sur le sol
guinéen. Pour eux ils se sentaient tellement bien chez eux qu'ils ne
pensaient jamais se déplacer pour vivre dans un autre pays sous
développé.
Graphique6
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
En ce qui est de la situation familiale, 51,30%
des enquêtés disent avoir laissé une famille
au pays contre48,7%qui disent avoir tout perdu au pays et
n'ont plus aucune famille proche au pays sur qui compté.
Un enquêté reconnait :
« La guerre a détruit toute ma famille,
quelques membres qui étaient venus avec moi ont eu la chance
d'être dans l'équipe de la réinstallation. Donc je n'ai
plus rien à foutre dans mon pays qui m'a laissé un mauvais
souvenir ».
A la question de savoir s'ils ont fondé des
familles en Guinée97,5%répondent oui.
Plusieurs parmi eux se sont mariés et ont eu des enfants avec des
guinéens ou guinéennes.
Une autre rapporte :
« Depuisque je suis rentrée en
Guinée en 1992, je suis tombée amoureuse de mon époux, qui
a volontairement accepté de m'épouser. Nous avons eu au total 5
enfants donc quatre vivent. Notre premier enfant fait la
2èmeannée actuellement à l'Université
à Conakry. Avec lui je me sens tellement à l'aise au point que
j'ai fini par oublier d'où je viens. Je suis guinéenne à
100% et je ne peux vivre ailleurs si ce n'est pas en
Guinée. »
Dans ce groupe de personnes interrogées seulement
2,5%disent qu'elles n'ont pas defamille en Guinée.
Un autre aussi enquêté aussi :
« Ben, je ne sais pas pourquoi, depuis 9 ans je
vis ici, je n'ai jamais eu la chance d'avoir une bonne femme pour
m'épouser. Donc je vis célibataire et seul chez
moi. »
Par rapport aux liens avec la famille restée au pays,
40%disent communiquer régulièrement avec elle.
Tant disque les 60%disent ne pas du tout avoir de lien avec
leur famille restée au pays.
Graphique7
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique8
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir combien de tempslesnouveaux
concitoyens ont déjà fait dans la préfecture de Lola,
68% disent avoir fait plus de 10 ans, contrairement aux
32% des enquêtésdisent avoir passémoins de
10 ans dans la préfecture de Lola, plusieurs parmi eux ne connaissent
pas exactement le nombre d'années vécues dans la
préfecture.
Graphique9
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Pour approfondir notre connaissance nous avons demandé
aux enquêtés de nous révéler leurs réelles
identités actuelles dans le pays. Comme réponse à cette
question,63% ont la nationalité
guinéenne, tant disque 20% sont résidants
permanentset les 17% gardent toujours le statut
refugié.
Sous-section10 :Recevez-vous des aides ? Si oui
de la part de qui ?
Graphique10
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir s'ils reçoivent des aides et
si oui de la part de qui ?Les réponses ont été
majoritairement oui. Pour la question de la part de
qui ?LesInstitutions internationales humanitairesviennent en tête
avec 50% des réponses, suivi des
ONG(23%), le gouvernement(12%), les
associations(10%)et les personnes de bonne
volonté(5%).
Niveau de satisfaction des aides
Graphique11
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Parlant de l'appréciation des aides
reçues,50% des répondantsdisent qu'ils ne sont
pas du tout satisfaits de la taille des aides par rapport à leurs
besoins actuels. Un autre enquêté disait :
« Depuis 2009, je me suis marié ici, et
j'ai trois enfants avec ma nouvelle femme guinéenne, tant disque j'avais
déjà deux garçons dont j'avais perdu leur maman dans la
guerre. Habillés, nourris et logés ces gossesce n'est pas facile.
S'ils veulent nous aider pour notre intégration il faut qu'ils tiennent
compte de nos vrais réalités
économiques ».
Égalementaussi les 25% se disent un
peu satisfaits, comme explique : Une enquêtée :
« Franchement je suis un peu satisfaite des
aides perçues, mais il faut qu'ils revoient à la
hausse ».
Ce sont les 20%qui disent
êtresatisfaits et 5%trèssatisfaits
de ce qu'ils perçoivent.
Une autre enquêtée :
« Sans te mentir je suis satisfaite des aides.
Je suis une jeune dame célibataire et je me débrouille dans le
commerce, les aides viennent compléter mon business et me permettent de
mieux me propulser dans mes affaires ».
Graphique12
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
75% disent avoir changé de profession
à cause des réalités du milieu.
Un enquêté :
« J'étais peintre-calligraphe, j'ai
longtemps pratiqué ce métier quand j'étais jeune au pays,
mais depuis mon arrivée ici en 1998, peu de personnes aimaient peindre
leurs maisons, j'avais un client par an. Pour ne pas mourir de faim, j'avais
décidé d'essayer d'autres comme la cordonnerie et le petit
commerce. Dieu merci j'avais réussi à me faire de bonnes affaires
et aujourd'hui je suis économiquement
indépendant »
Une enquêtée :
« J'étais coiffeuse au pays et j'avais
mon propre atelier. Mais arrivée à Lola en 2004, après mes
enquêtes avec M. Doré mon nouveau mari, on avait compris qu'il y
avait assez d'ateliers de coiffure qui ne marchaient pas. Voilà pourquoi
mon mari m'avait proposé de faire le commerce et depuis ce jour je suis
devenue commerçante »
Une autre :
« J'étais brodeuse des draps du lit, mais
arrivée ici on avait compris que ce métier n'avait pas sa place.
Pour preuve le drap que j'avais brodé a fait sept mois et je fus
obligée dele vendre à bas-prix pour me débarrasser de ce
fardeau.C'est depuis là que je me suis intéressée à
la couture que je maitrisais avant de quitter mon pays. Aujourd'hui Dieu merci
j'ai assez d'apprentis et mon atelier me rend économiquement
indépendante. Je me suis mariée à un guinéen qui me
donne la paix du coeur et me fait oublier de ce que j'ai enduré pendant
la guerre, j'ai ma nationalité et je ne veux pas qu'on m'appelle
refugiée. »
Cependant, 25%des répondants affirment
ne jamais changer leurs activités. Leurs chancessont que qu'ils ont
trouvé productifs leurs métiers dans la zone de Lola. Bon nombre
de ceux-ci, vivaient dans de gros villages ou de petites villes qui avaient
presque les mêmes réalités socio-économiques que
Lola. Donc les métiers appris correspondent exactement aux attentes de
la population de Lola.
Tableau7 : Conventions et transactions
foncières
|
Vente
|
Prêt
|
Don
|
Gratuit
|
TOTAL
|
Célibataire
|
42%
|
33%
|
17%
|
8%
|
100%
|
Marié(e)
|
38%
|
32%
|
9%
|
21%
|
100%
|
Vivant maritalement
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
Veuf (ve)
|
25%
|
25%
|
0%
|
50%
|
100%
|
Divorcé(e)
|
50%
|
21%
|
21%
|
7%
|
100%
|
Séparé(e)
|
40%
|
20%
|
20%
|
20%
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique13
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Nous avions cherché à connaitre comment se font
les transactions et conventions foncières. Les résultats obtenus
ont été croisés avec lestatutmatrimonial :
célibataire, marié(e), vivant maritalement, veuf (ve),
divorcé(e) et séparé(e) :
Ø Célibataire : 42%des
enquêtés qui possèdent des terres les ont acquises par
achat ;33%utilisent une terre prêtée,
17%sont propriétaires par suite deDon et ce sont
8%des enquêtés qui utilisent gratuitement les
terres qu'ils cultivent.
Un enquêté :
« Mon frère ici ce n'est pas facile,
surtout quand tu es célibataire, les gens pensent que tu n'aimes pas
leurs enfants voilà pourquoi tu refuges de te marier dans leur
communauté, donc attend toi à toutes attaques. Même pour
recevoir un petit lopin de terre on t'oblige à l'acheter, sauf dans de
rares cas on peut te donner gratuitement ».
Ø
Marié(e) :38%ont acheté des
terres et parcelles, 32%utilisent des
espacesprêtés, 9%utilisent un espace reçu
par don et les 21% ontgratuitementdes
terrains cultivables.
Une enquêtée :
« Depuis que je me suis mariée j'ai moins
de problèmes avec tout le monde, même ma place au marché
m'a été gratuitement donnée par un beau-frère,
pourtant je payais avant des frais élevés ».
Ø Veuf (ve) :25%des
espaces cultivables utilisés par les veufs ou veuves sont acquis par
l'achat, 25%par des prêts et
50%gratuitement acquis auprès des
voisins.
Une enquêtée :
« Depuis la mort de mon mari, les gens
n'arrêtent pas de me soutenir, même les espaces que j'utilise
aujourd'hui sont en grandes parties des cadeaux, et c'est ce qui me permet de
soutenir les trois enfants qu'il m'a laissés ».
Ø Divorcé(e) : les espaces
cultivables utilisés par ce groupe sont repartis comme suite :
50% par vente, 21% par
prêt et 21% par don et les 7%
sont gratuitement octroyés.
Ø Un autre enquêté :
« Franchement les gens de Lola sont hostiles aux
divorces, depuis que j'ai divorcé avec leur fille, mes business se
sontdurcis. Tous ce que je recevais comme don ou cadeau se sont
transformés par achat. Et ce qui est difficile même mon loyer a
été augmenté. Ben qu'à cela ne tienne je
gère et je suis là, je suis plus guinéen que ceux qui
veulent m'effrayer sur ma propre décision ».
Ø Les séparés(es), 40%
de leurs espaces cultivables sont obtenus par les achats,
20% par prêt, 20% par
don et les 20% autres sont gratuitement obtenus.
Nous constatons que les mariés et les veuves sont plus
soutenus par la communauté d'accueil que les individus ayant d'autres
statuts. Et cela s'explique par le respect que les habitants de Lola accordent
à celui qui accepted'épouser leur fille ou fils. La personne est
considérée comme l'un de leurs.
Quand nous avions posé la question de savoir si les
nouveaux intégrés participent aux associations à but
lucratif et/ou à des tontines journalières ou semestrielles, les
réponses détaillées dans le tableau si haut, montrent
clairement que bon nombre d'entre eux participent aux associations. Le tableau
nous éclairci également que certains ont pu construire, propulser
leurs activités commerciales à travers ces tontines. D'autres au
contraire n'aiment pas les tontines ou associations par ce qu'ils n'ont pas de
chance dans les tontines comme cette enquêtée quidit:
« J'en ai marre des tontines, je ne participe
jamais, car je n'ai pas de chance dans ça. En 2013, je me suis inscrite
dans une tontine semestrielle, de 50.000fg par personne, nous étions au
nombre de 20 personnes ce qui vaut 1 000 000fg. Je comptais sur cette
somme pour bien relancer mon commerce, mais malheureusement je n'ai pas
reçu en totalité mon argent et nous avions fini à la
police. Depuis ce jour j'ai refusé de participer aux activités
collectives à but lucratif. »
Tableau8 : Participation aux associations et
tontines
Nb
|
%
|
Pas tellement
|
18,8%
|
Pas du tout
|
9,4%
|
Je ne suis pas trop impliqué dans ça
|
6,3%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à
propulser mes affaires
|
6,3%
|
Pas tellement car je n'ai pas de chance dans ça
|
6,3%
|
Ben je ne m'intéresse pas tellement à
ça
|
3,1%
|
Difficilement juste pour me faire des amis car en
réalité ça m'apporte rien économiquement.
|
3,1%
|
Difficilement juste pour me faire des amis car en
réalité je n'ai pas de chance dans ça
|
3,1%
|
J'aime beaucoup des tontines et associations car ça
m'apportent beaucoup de biens
|
3,1%
|
J'aime beaucoup des tontines et associations puisque ça
augment mes relations
|
3,1%
|
Je n'aime pas des tontines
|
3,1%
|
Je n'aime pas des tontines ou associations
|
3,1%
|
Je n'aime pas les associations
|
3,1%
|
Je participe difficilement car je n'ai pas de chance dans
ça
|
3,1%
|
Je suis dans les tontines du quartier initiées par nos
tuteurs.
|
3,1%
|
Permettent de mieux propulser mon commerce
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car c'est grâce
à çà j'ai construit ma maison
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car c'est grâce aux
associations de groupe à but lucratif que j'ai acheté ma moto
|
3,1%
|
Oui et c'est dans ça j'ai payé ma parcelle
à Lola ville
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à
faire des affaires
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à
financer mes activités
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à
propulser mes affaires
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide à
vite propulser mes activités
|
3,1%
|
Oui j'aime bien des associations car ça m'aide de
plus
|
3,1%
|
Total
|
100%
|
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique 14
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Nous avonsaussi posé la question de savoir est ce
qu'ils sont satisfaits de leurs revenus ? Est-ce qu'ils parviennent
à surmonter les difficultés avec ce qu'ils
perçoivent ? Les réponses collectées montrent
que :
Ø 2,6%des enquêtésdisent
ne pas être du tout satisfait de leur revenu. Ils vivent dans
une extrême pauvreté, à cause des frais de loyer
supérieurs à leurs moyens ils se sont éloignés dans
la haute banlieue. D'autres vendent du bois et du charbon, d'autres font des
contrats journaliers dans les différents champs pour trouver à
manger.
Un autre témoigne :
« Ici ce n'est pas facile, nous vivons du jour
au jour, nous partons dans les différents champs pour trouver des
contrats journaliers afin de nous trouver à manger. Nous vivons
malheureux ici, mais je ne veux pas me retourner dans mon pays après
plus de 15 ans d'absence à cause de la guerre, je garde
réellement une haine impardonnable à mon pays, pour la mort de
mes parents, mes deux enfants et ma première femme adorée, je
préfère souffrir ici avec une mémoire tranquille. J'aime
bien cette ville car je trouve ma paix ici ».
Ø 28,2% qualifient de
passables leurs revenus, ils vivent aussi dans les mêmes
réalités que les premiers mais eux au moins ont une
condition de vie un peu plus appréciable par rapport aux premiers. Ils
mangent selon eux deux fois par jour et leurs enfants vont à
l'école.
Ø 59% sont peu satisfaits,
puis qu'ils parviennent à payer sans problème leurs loyers et
règlent les besoins primaires de leurs familles. Certains parmi eux
vivent plus modestement que certains autochtones. Leurs enfants vont bien
à l'école et d'autres vivent également dans leurs propres
maisons.
Un enquêté :
« Ici je remercie Dieu, car je parviens à
satisfaire le minium des voeux de ma famille. Je suis chez moi-même, mes
enfants vont bien à l'école et ma première fille est dans
une école privée que je paie sans problème. Je suis un peu
satisfait du peu que je gagne ».
Ø 10%des enquêtés disent
être satisfaits de leurs revenus.Ils sont logés en majorité
dans leurs propres maisons, ils vivent aisément avec leur famille, les
enfants sont tous inscrits à l'école. Certains d'entre eux
roulent dans des voitures et/ou ont des motos. Ils sont en majorité
commerçants.
Un autre enquêté :
« Al-hamdoulaye, je suis satisfait de mes
revenus, car j'ai deux parcelles construites ici à Lola, personne ne
croit que je suis refugié, car mon nom sur ma carte guinéenne est
un nom et prénoms guinéens, j'ai deux camionnettes et une
concord-Hiace.Je vends aussi des produits que je vais chercher au
Libéria, c'est mon pays d'origine je n'ai aucun problème
là-bas avec l'autorité de même qu'ici en Guinée
où je me suis marié avec une belle guinéenne qui m'a fait
4 enfants tous beaux comme moi. Je suis vraiment fière de vivre en
Guinée.
Graphique15
A la question de savoirles statuts des amis les plus
fréquentés par les intégrés, 28%
des enquêtés ontdes amis guinéens et les
72% sont des amis refugiés.
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Graphique16
Source : enquête de terrain, J.
GBEMOU mémoire master2, 2017
S'agissant de la langue de communication :
34%des enquêtés disent communiquer en
français, 28%communiquent en Konon,
14%parlent en anglais,
10%s'expriment en Guerzé,
9%s'échangent en Konianké et les
5%parlent le Manon.
Graphique17
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
Dans toute communauté, les étrangers sont
toujours vus sous un autre oeil par certains autochtones. Ils sont toujours
victimes de discrimination ethnique ou xénophobe, ils sont de fois
considérés comme les portes malheurs ou la cause de la
pauvreté des populations d'accueil. Les nouveaux guinéens ne sont
pas épargnés ainsi, 50%des enquêtés
disent être discriminés par leurs voisins, 26%par
leurs amis,16%par leurs collèguesde travail,
7%par leursemployeurset les 1%par leurs
enseignants.
Une autre enquêté :
« Franchement certaines voisines sont
méchantes, elles aiment ne pas t'impliquer dans leurs affaires,
malgré mes hautes considérations envers eux et leurs enfants,
elles ne te font jamais confiance. En cas de dispute avec une, toutes les
autres se formalisent contre toi, comme si tu avais insulté tous leurs
mères ».
Section 3 :
Réorganisation sociale et territoriale de Lola depuis l'arrivée
des réfugiés
a- Réorganisation sociale
Partout où vivent les humains, le frottement crée
toujours des relations interpersonnelles et de groupes. Les autochtones et les
réfugiés approchent à travers des liens sociaux.
L'expérience a montré que des réfugiés demandaient
en mariage les filles de leurs hôtes et vice-versa.
Plusieurs foyers furent fondés ou
réorganisés. Au début seuls les veufs cherchaient de
nouvelles épouses pour assurer la survie de leur famille. Ce qui a
généralement contribué à la formation de familles
composées. Un peu plus tard certains foyers des autochtones se
déconstruisent pour se reconstruire au profit de `'belles et beaux''
refugiés.
Des années 1989 à nos jours la préfecture
de Lola connait une réorganisation sociale à tous les niveaux. En
2003 un bon nombre des réfugiés ivoiriens sont venus en masse du
côté de la côte d'Ivoire. La population autochtone de Lola,
habituée à la cohabitation avec les réfugiés,
n'avait aucun complexe à demander en mariage les filles ivoiriennes
réfugiées. A propos, la mairie de Lola nous reconnait que, c'est
surtout dans les années 2003, que le nombre d'unions matrimoniales
entre refugiés et autochtones avaient connu un grand rebondissement.
Plusieurs enfants ayant la double nationalité se rencontrent un peu
partout dans la préfecture de Lola.
Si hier les femmes ne portaient que des pagnes ou des
chemises camisoles ou des robes longues, maintenant tout à changer avec
l'arrivée des étrangers. Les filles refugiées ne savent
pas attacher les pagnes, elles n'aiment pas aussi tellement porter des longues
jupes ou des camisoles. Elles ont un style afro-américain et
s'habillent en fonction des climats, elles sont toujours en culotte, en
pantalon ou en mini-jupe. Elles aiment bien se promener avec dans la ville et
au marché, ce qui est étrange aux yeux de la population
indigène.
Avant leur arrivée on ne voyait pas une femme
habillée de telle façon si ce n'est pas dans les boites de nuit
entre 23h et 5h du matin.
Un autochtone :
« Avant nos soeurs s'habillaient bien et elles
étaient respectées par tous les hommes, aucun ne pouvait
facilement les aborder d'une manière bizarre, mais depuis
l'arrivée de ces filles refugiées, elles ont complètement
changé de looks, elles s'habillent on dirait des prostituées.
Elles laissent leurs cuisses dehors, ce qui encourage certains
obsédés sexuels à les violer. Aujourd'hui le nombre de
viols s'est élevé à cause des habillements
sexy. »
Une autochtone :
« Tu sais, j'avais 19 ans juste dans les
années 90, année à laquelle Lola a reçu massivement
les réfugiés. Les filles refugiées s'habillaient comme
elles veulent, elles savaient aussi danser et séduire les hommes. Elles
étaient très propres et très appréciées par
tous. Nos parents nous interdisaient au début de nous habiller comme
elles. Mais nous avions remarqué que tous nos petits amis nous fuyaient
aux profits des étrangères. Pour les conserver et restées
aussi aux yeux de tous comme des filles éveillées, on
était obligée de nous habiller comme elles. Depuis ce temps nous
avions commencé à acheter des mèches longues, des jolis
pantalons, des chemises serrées appelées body, des maquillages et
des mini-jupes. Certaines d'entre elles, nous ont appris à nous
manquiez, à nous habiller. Et par finir nous étions gagnantes
dans le jeu. Puis que nous sommes plus rondes (fessues) qu'`elles. Elles sont
belles mais elles n'ont pas de belles formes comme nous. »
Pour les jeunes garçons ce que portaient les
aînés sont depassés, il faut aller avec les modes
vestimentaires à l'européenne quelques fois imposés par
les refugiés qui sont consédérés par certains comme
des supers stars.
Les jeunes s'achetaient des gros pantalons, des grosses
chemises appelées polo et des foulards en drapeau américains. Ils
s'habillaient de fois comme des basketteurs, des chanteurs sur chaine etc....
Certains se sont donnés des surnoms, chacun choisissait
le nom de son artiste préféré.
Enquêté :
« Mon ami, les jeunes refugiés surtout
libériens étaient vraiment éveillés. C'est
grâce à eux que nous avions connu l'importance de la friperie
(doganflè). On partait faire nos bons choix, on s'habillait comme des
supers stars et les filles tombaient amoureuses de nous. Au début ces
petits refugiés nous raclaient nos petites copines, grâce à
leurs styles, mais depuis que nous avions commencé à les imiter,
toutes nos petinigo (petites amies) se sont retournées vers nous.
Après même les gos (petites amies) refugiées ont
commencé à nous convoiter, nous étions trop forts à
l'époque.
b- Réorganisation territoriale
La ville de Lola et certains villages ont augmenté de
superficie avec l'arrivée et l'implantation des refugiés. Le HCR
construisait des petits camps de réfugiés à
proximité des villages et ville d'accueil. Ces nouveaux camps deviennent
par finir de nouveaux quartiers. Le cas de Lola ville, une zone de savane
située à 2km de la ville fut choisie comme camp des
refugiés. Après quelques temps la périphérie fut
anarchiquement occupée par les autochtones. Aujourd'hui cette banlieue
est devenue un grand quartier appelé `'refugiés camps''.
Gogota, un village situé à 4km de Lola, avait
aussi reçu en masse les réfugiés libériens. Un camp
y avait été construit. Celui-ci finit par devenir un secteur du
village contribuant ainsi à l'extension rapide du village.
Un autre gros village fut construit à côté
du chef-lieu de la sous-préfecture de Lainè. Les
réfugiés étant de bons clients, les commerçants
autochtones se sont déplacés en masse pour loger aux abords de ce
nouveau village, ce qui va contribuer à l'extension deLainè.La
présence massive des refugiés a participé à un
nouveau réaménagement de la préfecture de Lola.
Graphique18
Source : enquête de
terrain, J. GBEMOU mémoire master2, 2017
A la question de savoir quels sont les quartiers
préférés par les nouveaux intégrés, les
résultats obtenus montrentque :
Ø A Lola, plusieurs
réfugiés (54%) logent dans les anciens quartiers
ou en location dans le centre-ville contre les 56% qui vivent
dans le nouveau quartier généralement dans leurs propres
maisons.
Enquêté :
« Depuis 2009 je suis dans ce nouveau quartier
avec ma petite famille, cette maison m'appartient je l'ai construit avec ma
pauvre femme guinéenne. Je suis vraiment fière d'elle, car
grâce à la paix du coeur qu'elle me donne j'ai fini par oublier
mes enfants et ma femme tués dans la guerre au Libéria. Avec elle
nous avions fait trois gosses, dont le premier fait la 2ème
année dans une université à Conakry. »
Ø A Lainé, tous ceux qui se
sont prêtés aux interviews vivent dans les anciens quartiers.
Selon eux les frais de location sont abordables et tous les business se passent
au centre-ville.
Ø A Bossou, 50% des
réfugiés vivent au centre-ville et les 50% dans
les nouveaux quartiers. On observe les mêmes proportions
àKokota, partage les mêmes réalités
que la zone de Bossou, à retenir que nous avions trouvés que deux
dans chacun de ces lieux, où celui du nouveau quartier dans sa propre
maison.
Ø A Gama-Bèrèma, ce sont
60%des refugiés qui reconnaissent vivre dans les
nouveaux quartiers à cause du loyer presque gratuit, contre 40%
au centre-ville.
Ø A N'Zoo,
Tounkarata etGuèassotous les réfugiés vivent
dans leurs propres maisons construites dans les nouveaux quartiers.
CONCLUSION GENERALE
Pour répondre à notre problématique, nous
avons fait 6 chapitres, qui nous ont permis de faire le pont entre le
macrosociologique et le microsociologique, pour dégager les influences
de l'un sur l'autre.
Notre problématique nous a permis de mieux cerner la
situation statistique des réfugiés dans le monde. Plusieurs
milliers de réfugiés ont été secourus grâce
aux institutions depuis des années 1947 à nos jours. Les grandes
difficultés qu'ont connues les réfugiés dans le cadre de
leurs insertions et de leurs intégrations parmi les populations
d'accueils. Pour le cas pratique de la Guinée en général
et de la préfecture de Lola en particulier, qui est notre zone
d'étude, nous retenons que cette zone à massivement reçu
des milliers de réfugiés entre les années 90 et 2004. Bons
nombres prenant goût à la vie de leurs hôtes ont
décidé volontairement d'intégrer cette
communauté.
Notre objectif général étant de
comprendre les impacts liés à l'intégration des
réfugiés dans la préfecture de Lola, nous avions pu
trouver à travers nos recherches documentaires et enquêtes de
terrain, plusieurs réponses à notre question de recherche.
D'après nos enquêtes sur le terrain, plusieurs
traits nous laissent croire que les réfugiés malgré pour
certains de trouver une population d'accueil moins ouvert au monde
extérieure à cause de son isolement, ils sont parvenus à
s'intégrer sans faille avec leurs hôtes.
Certes certaines difficultés non majeures étant
signalées par plusieurs de nos enquêtés, comme :
ü La difficulté de se marier avec les hôtes
qui gardent jalousement leurs coutumes ;
ü La difficulté d'obtenir des terres cultivables
gratuitement ;
ü La jalousie manifeste de certains autochtones, à
voir les réfugiés mariés leurs, épouses, leurs
soeurs ou leurs cousines ;
ü La discrimination par leurs voisinages ou
collègues de services ;
ü Les difficultés de payer les frais de loyer dans
les quartiers du centre-ville.
Nous avions remarqué aussi, que l'arrivée des
refugiés a changé beaucoup de choses dans la vie ancienne du
peuple d'accueil comme :
Ø Sur le plan du mode vestimentaire
Les autochtones jadis habitués par un habillement
conforme à leur mode de vie se sont vus influencés par les
réfugiés. Si hier les camisoles et les pagnes des femmes de Lola
étaient plus appréciés par l'entourage bien avant
l'arrivée massive des refugiés, aujourd'hui cela est
considéré de passer. Les habillements extravagants sont devenus
les plus appréciés par tous, même si une partie des
ainés radicaux s'opposent à cette nouvelle façon de
s'habiller.
Ø Sur le plan de la réorganisation
sociale :
Si hier ce beau peuple était habitué à un
mariage endogamique, à cause de son isolement, aujourd'hui tout a
changé grâce à l'arrivée massive des
refugiés. Le mariage est devenu plus exogamique, assez de
réfugiés se sont mariés avec les autochtones et
formés de nouveaux couples. Ces nouveaux mariages ont donné
naissance aux enfants de fois de double nationalité pour les parents
réfugiés qui n'ont pas acceptés de prendre la
nationalité guinéenne. Ces nouveaux mariages ont
été également la base d'un rapprochement entre les deux
mondes différents et la cause immédiate de beaucoup
d'intégration volontaire des réfugiés.
Ø Sur le plan de la réorganisation
territoriale :
D'après nos enquêtes nous avions remarqué
que, partout où le nombre des refugiés étaient
élevés, la zone augmentait aussi d'espace. En
général les réfugiés n'aimaient pasvivre dans les
centres villes à cause de la hausse des loyers. Ils se créaient
de nouveaux quartiers pas tellement loin de la ville ou des villages. Ces
nouveaux quartiers ont élargis l'espace de ces zones.
En conclusion retenons qu'aussi la présence massive des
réfugiés à Lola a beaucoup été importante
pour l'éducation des filles et des jeunes garçons de la
préfecture de Lola. Car leur présence avait poussé les
institutions humanitaires à s'investir dans l'éducation et la
santé dans la préfecture de Lola. Les écoles comme le
Collège 2 de Magambo, le centre NAFA de Gogota, et tant d'autres
étaient construites pour les enfants
réfugiés.Maisaujourd'huielles sont remises à
l'autorité guinéenne donc bénéfique pour les
autochtones.
BIBLIOGRAPHIE
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durables de prise en charge des réfugiés en situation d'asile: le
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à Santiago du Chili. Université de Strasbourg.
UNHCR. (2005). Intégration locale.
UNHCR. (2012). Les refugiés dans le monde en
quête de solidarité. Genève.
ANNEXES
GUIDES D'ENTRETIEN
Présentation de
l'enquêteur
Je suis Jean GBEMOU, je collecte des données dans le
cadre de l'élaboration de mon mémoire de fin d'études en
master recherche Espace-Temps-Société de l'université
Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry. Le sujet porte
sur « l'intégration des réfugiés,
réorganisation territoriale et sociale de Lola » Je
suis en train d'interroger les réfugiés vivants dans la
préfecture de Lola dans le but de connaitre s'ils se sont bien
intégrés, et comment ils se sentent avec les autochtones.
Votre participation nous est précieuse, elle permettra
non seulement d'obtenir des informations indispensables à la
réalisation de notre sujet de mémoire mais aussi à
formuler vos plaidoyers auprès des autorités et institutions qui
prendront connaissance à ce mémoire.
Confidentialité et Consentement
Vos réponses seront tenues strictement confidentielles
et aucun lien ne pourra être fait entre ce que vous me dites et votre
nom. Vous n'êtes pas obligé(e) de répondre à une
question à laquelle vous ne voulez pas répondre. Votre
participation est volontaire.
L'entretien prendra entre 30 et 45 minutes. Je souhaite que
vous acceptiez de participer à cette étude.
Je certifie que l'enquêté(e) a été
informé(e) de la nature, du but de l'étude et qu'il (elle) a
donné un consentement verbal pour participer dans cette étude.
GUIDE D'ENTRETIEN
INDIVIDUEL
SIGNALETIQUE
Dans quelle Commune Urbaine ou CR résidez-vous
?
|__| 1. Lola
|__| 2. Lainé
|__| 3. Bossu
|__| 4. Kokkola
|__| 5. Gama-Berea
|__| 6. N'Zoo
|__| 7. Koundara
|__| 8. Guêpasse
Résidez-vous dans un nouveau ou ancien quartier
?
|__| 1. Nouveau
|__| 2. Ancien
Classe d'âge
|__| 1. 18-24
|__| 2. 25-34
|__| 3. 35-49
|__| 4. 50-64
|__| 5. 65+
Genre
|__| 1. Masculin
|__| 2. Féminin
Quel est votre niveau d'instruction ?
|__| 1. Primaire
|__| 2. Secondaires
|__| 3. Professionnel
|__| 4. Supérieur
|__| 5. Aucun
|__| 6. Alphabétisé
6. Quelle est votre situation matrimoniale ?
|__| 1. Célibataire
|__| 2. Marié(e)
|__| 3. Vivant maritalement
|__| 4. Veuf (vé)
|__| 5. Divorcé(e)
|__| 6. Séparé(e)
7. Quel est votre pays d'Origine ?
|__| 1. Libéria
|__| 2. Sierra-Léone
|__| 3. Côte-d'Ivoire
|__| 4. Mali
|__| 5. Guinée-Bissau
|__| 6. Ghana
|__| 7. Autres
8. Quelle est votre ville d'origine ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
STATUT DANS LE PAYS
D'ACCUEIL (Guinée)
8. Pour quoi avez-vous quitté votre pays
?
10. Depuis combien de temps êtes-vous
quittez?
|__| 1. 1 mois
|__| 2. 1 an
|__| 3. Ans et plus
11. Pourquoi avoir choisi la Guinée et pas un
autre pays?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
12. Que saviez de ce pays?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
13. Avez-vous encore des familles dans votre pays
d'origine?
|__| 1. Oui
|__| 2. Non
14. Avez-vous vous de la famille en
Guinée?
|__| 1. Oui
|__| 2. Non
15. Depuis combien de temps êtes-vous
installés dans la préfecture de Lola?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
16. Etes-vous en contact avec votre famille restée
au Pays?
|__| 1. Oui
|__| 2. Non
17. Quel statut avez-vous?
|__| 1. Refugié
|__| 2. Résidants permanant
|__| 3. Nationalité
|__| 4. Carte de séjour
18. Quelles difficultés avez-vous
rencontrées à l'arrivée?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au
maximum).
|___| 1. Problème de santé à cause du
changement de climat
|___| 2. Problème de domaine pour cultiver
|___| 3. Problème de mariage
|___| 4. Difficile de m'attendre avec mes beaux-parents
|___| 5. Problèmes de frais de loyer
|___| 6. Avoir une bonne place pour faire mon commerce
19. Avez-vous reçu une aide? Si oui de qui et
qu'en pensez-vous? Que faudrait-il améliorer selon vous (Points forts,
points faibles)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
20. Percevez-vous une aide d'une institution (ONG,
Association)? Si oui vous semble-t-elle primordiale ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
INTEGRATION ET
REORGANISATION
21. Quelle était votre situation professionnelle
dans votre pays d'origine?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
22. Quelles sont vos activités actuelles
(Principale, secondaires) ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
23. Dans quel quartier résidez-vous ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
24. Avez-vous eu des difficultés à trouver
un espace de travail et pour quoi?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
25. Avez des difficultés d'accès au foncier
?Lesquels ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
26. Quelles sont les conventions et les transactions
(Vente, prêt, don, etc...) que vous entretenez avec les
propriétaires fonciers?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au
maximum).
|__| 1. Vente
|__| 2. Prêt
|__| 3. Don
|__| 4. Gratuit
27. Quels sont les rôles des différents
acteurs (Etat, Commune, Quartier) que vous entretenez avec les
propriétaires fonciers?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
28. Comment sont structurées,
délimitées et agencées les parties du territoire que vous
occupez ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
29. Comment accédez-vous à d'autres
ressources ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
30. Vos sources de revenus répondent-elles
à vos attentes?
|__| 1. Satisfait
|__| 2. Un peu satisfait
|__| 3. Passable
|__| 4. Pas du tout satisfait
31. Avez-vous des amis(es)? Sont-ils de votre
communauté (mêmes statut que vous) ou d'autres communautés?
(Lola, françaises...)
Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au
maximum).
|__| 1. Amis(es) refugiés
|__| 2. Amis(es) guinéens
32. Faites-vous partit d'une association ? Si oui
laquelle ? Que vous apporte-t-elle ? (Matériellement,
socialement...)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
33. Pratiquez-vous une activité
sportive/culturelle ? (Régulièrement ?Occasionnellement
?Où ? Avec qui ?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au
maximum).
|__| 1. Jamais
|__| 2. Rarement
|__| 3. Occasionnellement
|__| 4. Assez souvent
|__| 5. Très souvent
|__| 6. Amis refugiés et guinéens
34. Quelle langue parlez-vous le plus souvent ?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au
maximum).
|__| 1. Anglais
|__| 2. Konan
|__| 3. Manon
|__| 4. Guère
|__| 5. Konink
|__| 6. Français
35. Avez-vous déjà été
victime d'un choc culturel? Si oui pouvez nous en parler en quelques
mots?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
36. Avez-vous déjà été
victime de discrimination, d'ethnocentrisme ? Si oui de la part de qui
?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au
maximum).
|__| 1. Voisins
|__| 2. Employeur
|__| 3. Enseignant
|__| 4. Ami(es)
|__| 5. Collègues
* 1Émile Durkheim,
1990, La sociologie et son domaine scientifique, Collection les
auteurs classiques, Université du Québec à Chicoutimi. En
ligne. <http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile
/textes/textes_l_Ol/socio.html>. Consulté le 14 septembre 2017
* 2Ministère de
l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du
développement solidaire. En ligne.
<http://www.immigration.gouv.fr/>. Consulté le 27 Septembre
2017.
* 3Immigration et
communautés culturelles au Québec. En ligne.
<http://www.micc.gouv.qc.ca/fripresse/index.html#Politique>.
Consulté le 28 novembre 2008
* 4Commission nationale pour
l'intégration et le suivi des refugies (CNISR),
http://www.guineeconakry.info/article/detail/avis-de-recrutement-la-cnisr-commission-nationale-pour-lintegration-et-le-suivi-des-refugies/,
consulté en ligne le 03 Octobre 2017
* 5Signifiant en anglais United
Nations Relief and Réhabilitation Administration (U.N.R.R.A.)
* 6Pierre BRINGUIER,
E.U.
cité par Encyclopédie, 2011.
* 7(HCR, 2003)
* 8 Wind vandam, 2001
* 9
HCR Appel Global 2012-2013
* 10Shazali, 2008
* 11Genève : HCR,
2003
* 12Syndicat des Villes et
Communes Luxembourgeoises
* 13Labelle, Salée,
Frenette, 2001, p.6
* 14Labelle, Salée,
Frenette, 2001, p.6
* 15Berthot, Frigault, Jacob,
Lévy, 1998, p.78.
* 16Berthot, Frigault, Jacob,
Lévy, 1998, p.78.
* 17Pierre Elliott-Trudeau,
1971.
*
18http://www.larousse.fr/dictionnaires
* 19HCR.
* 20CONSEIL CANADIEN POUR LES
RÉFUGIÉS, 6839-A Drolet #302, Montréal, QC, H2S 2T1,
Tél. 514-277-7223, Téléc. 514-277-1447, Courriel
ccr@web.ca Site www.web.ca/~ccr/
* 21Wim Van Damrne, Les
réfugiés du Sierra-Léone et du Libéria en
Guinée Forestière entre 1990-1996, page 344
* 22Wim Van Damrne, Les
réfugiés du Sierra-Léone et du Libéria en
Guinée Forestière entre 1990-1996
* 23COMBESIE : 2003,
cité par Kallo, mémoire de master
* 24 GRAWITZ, 2001, cité
par Kallo, mémoire de master
* 25BEITONE et al.
2002
* 26LAMOUREUX 1995
* 27Secrétariat
Permanent de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(SP-SRP),
DOCUMENT DE STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE DSRP III
(2013-2015)
* 28Mathias Chérif,
mémoire de master « Oralité et éducation des
jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et
quelques chants. » Pg.7
* 29Mathias Chérif,
mémoire de master « Oralité et éducation des
jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et
quelques chants. » Pg.8
* 30Mande.En effet, I'un de
nos meilleurs intormateurs, Mamourou, chef de Gbakoré (canton de Lola),
admet très franchement l'appartenance des Kono à la famille
mandé. Et il indique la localité de Moussadougou, dans le cercle
de Beyla, comme point de départ de la diffusion kono ou, au moins, comme
lieu d'origine de ceux du canton de Lola.
* 31 Mandé fou :
L'expression numérative « dix » servant de critère aux
linguistes, nous donnons ici, à titre de confirmation, le
mot po (prononciation se rapprochant très sensiblement du
son pou) qu'emploient les Kono.
* 32 Mathias Chérif,
mémoire de master « Oralité et éducation des
jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et
quelques chants. » Pg.9
* 33Mathias Chérif,
mémoire de master « Oralité et éducation des
jeunes kono dans la préfecture de Lola à travers un conte et
quelques chants. »Pg. 8 à 11
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