II. 3. Modalités
D'après DUBOIS et alii. (1994),la
« modalité » a comme synonyme mode ; elle
définit le statut de la phrase : assertion, ordre ou
interrogation.
En grammaire générative, la modalité
est, avec le noyau, constituant immédiat de la phrase de base. Ce
constituant de modalité (Mod)représente les
éléments obligatoires suivants : Déclaratif,
Interrogatif, Exclamatif et Impératif, et les éléments
facultatifs : Emphase, Négatif (ou affirmatif), Passif (ou Act).
Nous disons, dans ce même ordre d'idées que
l'action peut être mise en doute, affirmée, comme réelle ou
éventuelle. Les modes verbaux se combinentà la sémantique
des verbes et par là créent les aspects. Ce qui justifie, leurs
répartitions en modalités d'énonciation et en
modalités d'énoncé.
II.3.1. Les modalités
d'énonciation
Pour Le Querler (1996 :63), les modalités
d'énonciation sont la marque de rapport entre le sujet
énonciateur et un autre sujet. A travers ces modalités, le
locuteur ordonne, conseille, suggère, demande, ... à quelqu'un
d'autre de faire quelque chose. Pour ce faire, nous rappelons que l'emploi des
modalités énonciatives laisse transparaître la
présence d'une communication intersubjective entre des sujets.
Dans le même ordre d'idées, RIEGEL et alii.
(2009 :580) affirment que les modalités d'énonciation
renvoient au sujet de l'énonciation en marquant l'attitude
énonciative de celui-ci dans sa relation à son allocutaire,
tandis que les modalités d'énoncé renvoient au locuteur en
marquant son attitude vis-à-vis du contenu de l'énoncé.
Au regard des définitions suscitées, nous
constatons que les modalités d'énonciation et les
modalités d'énoncé s'opposent sur plusieurs plans.
Par ailleurs les modalités d'énonciation et les
modalités d'énoncé,reviennent à
reconsidérer, d'une part, l'attitude du locuteur dans sa relation
interpersonnelle avec le destinataire de son discours, et, d'autre part,
l'attitude du locuteur face à son énoncé.
S'agissant des modalités d'énoncé, elles
établissent un lien entre le locuteur et son discours,
c'est-à-dire elles expriment les jugements qu'un locuteur émet
sur son propre énoncé. Et puis les modalités
d'énonciation mettent en relation le locuteur avec son allocutaire, ce
qui revient à direqu'elles privilégient la relation
interpersonnelle entre le locuteur et son allocutaire.
En linguistique de l'énonciation, il existe quatre
types d'énoncés (tout énoncé ou phrase appartenant
au moins à l'une des modalités). Il y a l'énoncé
déclaratif ou assertif, l'énoncé impératif ou
injonctif, l'énoncé interrogatif et l'énoncé
exclamatif.
Il convient de noter qu'en parcourant le discours sous
analyse, nous n'avons pas repéré le cas d'énoncé
interrogatif. Et même le cas d'énoncé injonctif qui
n'apparaît pas clairement.
II.3.1.1. Enoncés déclaratifs
En considérant le Petit Robert (2016), ces
énoncés sont appelés également,
énoncés assertifs. Ils affirment quelque chose sur le monde
réel. »
A ce propos, OSHIM (2019) affirme que ces
énoncés déclaratifs, par convention, sont des actes
d'assertion (affirmer quelque chose).
C'est ce que nous découvrons dans les exemples suivants
:
L22-23. Le peuple congolais a fait de chacun d'entre nous
des citoyens fiers de leur histoire et dignes dans la souffrance de leur combat
quotidien.
L164-165 :En communion avec nos pères
fondateurs, nous pouvons valablement formuler pour les
générations futures les promesses qui inspirent notre
engagement.
L187-189 : La réalisation de ces
engagements se traduit par la mise en place d'un plan coordonné de
gouvernance avec des actions immédiates et déterminations sur le
plan militaire, politique, diplomatique, socio-économique, humanitaire
et environnemental.
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