Conclusion partielle
Nous voici à la fin de ce chapitre. Nous nous sommes
d'abord attelé à définir quelques concepts-clés qui
soutiennent notre sujet. Ces concepts sont : subjectivité,
langagière, discours et investiture. Sous le même dédale,
nous avions, ensuite, touché le cadre théorique relatif à
la pragmatique, à la théorie de l'énonciation et à
celle des actes de langages. Puis, nous avons présenté le
Président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO. Enfin, la situation
géographique de la République Démocratique du Congo a
été notre préoccupation. C'est ce qui a mis fin à
ce premier chapitre.
Le deuxième chapitre s'attèlera à
développer le cadre énonciatif du discours.
DEUXIEME CHAPITRE :
CADRE ENONCIATIF DU DISCOURS POLITIQUE D'INVESTITURE DE Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO.
II. 0. Introduction
Ce cadre se rapporte tout singulièrement à ce
queE. BENVENISTE et J. LEROT appellent respectivement « cadre
énonciatif », « appareil formel de
l'énonciation » et « contexte
d'énonciation », affirme OSHIM, E., (2006). Il nous place dans
l'instance même du discours. En ce qui nous concerne, c'est celui de
Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO lors de son investiture.
Dans cet environnement, il se construit plusieurs rapports
entre les éléments constitutifs. Il y a notamment le rapport que
le locuteur, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBOétablit entre lui
et son interlocuteur (peuple congolais), celui qu'il noue avec son
énoncé età travers celui-ci,pour aboutir aux
modalités. Nous nous proposons icid'examiner ces rapports.
II. 1.Appareil formel de
l'énonciation
II. 1.1. Les protagonistes
D'aprèsMAINGUENEAU (1976 :99), « dans
le rapport qui est souvent établi entre énonciateur et
allocutaire, le langage est considéré comme une
activité entre deux protagonistes.»
Nous tenterons d'analyser le rapport entretenu entre le
locuteur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et son interlocuteur (peuple
congolais) ; le rapport avec son énoncé, comme nous l'avions
dit supra.Rappelons que le langage est un acte individuel parlequel la langue
est utilisée. Le Président Félix Antoine TSHISEKEDI
TSHILOMBOest le sujet de l'énoncé et de l'énonciation dans
la plupart des énoncés. Par ailleurs, Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBOrecourt au discours rapporté. Par rapport au
discours rapporté, prenons les exemples suivants :
L37-38 : Ensuite, au premier Ministre Patrice EMERY
LUMUMBA qui déclara je cite : « Pour la
dignité de l'Afrique, j'accepte ma mort.»
L41-42 : Enfin, au Président
Laurent-Désiré KABILA particulièrement attaché
à l'idéologie de « Ne jamais trahir le Congo.
»
II.1.1.1.L'énonciateur
Dans ce discours, le Président Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO est énonciateur. Nous savons qu'en parlant, chaque
personne a sa manière spécifique d'exprimer ses propres
pensées. Ainsi, un énoncé est souvent le résultat
duchoix des mots opérés par l'énonciateur sur le plan
phrastique et conceptuel. Considérons les phrases suivantes :
L 7-9 : Nous voulons construire un Congo fort
dans sa diversité culturelle et son attachement à la mère
patrie. Un Congo tourné vers son développement dans la paix et la
sécurité. Un Congo pour tous dans lequel chacun mérite sa
place.
L 14-16 : Cinquante-neuf ans après notre
indépendance, le peuple congolais réalise par son engagement
démocratique, une transition du pouvoir entre un président
élu sortant et un Président élu entrant.
L 4-6 : Nous ne célébrons pas la
victoire d'un camp contre un autre. Nous honorons un Congo
réconcilié. La République Démocratique du Congo que
nous formons ne sera pas un Congo de la division, de la haine ou du
tribalisme.
A travers ces énoncés, «
nous »renvoie à l'énonciateur et au sujetFélix
Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Dans ce discours d'investiture, le «
moi-TSHISEKEDI » s'exprime de plusieurs manières et selon
sa position syntaxique dans l'énoncé.
Dans les exemples ci-dessous, le « je »
remplit la fonction du sujet.
a. « je » (ou j')
L415-417 : Je
souhaite bénéficier de l'expérience et de la sagesse
individuelle et collective des collègues Chefs d'Etats présents
ou représentés afin de matérialiser notre engagement
commun pour la Renaissance africaine.
L418-419 : Je
suis déterminé par ailleurs...plus forte et
autonome.
b.
« ma »
Remarquons que dans ces extraits,« je »
devient « ma » qui est alors un adjectif possessif.
L448-450 : Au nom du peuple congolais que je
représente en ma qualité de Président de
la République, je tiens à vous réitérer toute
ma gratitude pour avoir rehaussé de votre
présence cette cérémonie d'investiture.
c.
« nous » -- je +Ö
Ici, c'est le cas de « nous » de
majesté qui ne désigne que le Président Félix
Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO seul.C'est le « nous »
exclusif.
L17-19 : Nous
tenons à exprimer pour la première fois devant vous, ...
Cette confiance sera pour nous un soutien indispensable dans
l'exercice.
L28-29 : Nous
tenons à rendre hommage à tous nos héros, tous nos
martyrs, à nos compatriotes qui sont tombés sur le champ
d'honneurpour la cause de la démocratie et de
l'alternance.
Il faut noter que le « nous
» pronom personnel représentant « je
+Ö » est soit, sujet de l'énoncé ; soit
C.O.I.
251646976d. « nous »,
« je » +« tu », « vous »
Sous ce point, le
« nous » représente le Président Félix
Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et le peuple congolais. C'est donc le «
nous » inclusif. En voici, quelques énoncés qui
illustrent notre propos :
L125-127 : Nous
n'oublions rien de nos combats politiques, des moments difficiles
traversés. Nousavons vécu au cours des
décennies des périodes d'incertitudes et d'extrêmes
tensions dans un climat politique non apaisé.
251645952e. « Nous
» -- « je » locuteur + tu + il (non-personne)
« Nous » peut aussi
désigner la 1e, la 2eet 3ème
personne, c'est-à-dire aller au-delà du locuteur
«je » et de l'allocutaire « tu ». La
grammaire nous rappelle, lorsque « nous » est adjectif
possessif, il a la forme de « notre » ou
« nos » suivi d'un mot qui peut être un adjectif ou
un nom.
C'est ce qui transparaîtdans les lignes
ci-dessous :
e.1. Avec « notre »
Ce qui est à remarquer dans ces différentes
phrases, est que les adjectifs possessifs avec les mots dont ils sont
déterminants peuvent remplir diverses fonctions : sujets ou
compléments. En voici quelques énoncés :
L24-27 : A cet instant où une...
notre peuple, ce vaillant peuple combattif n'a jamais perdu
espoir. Notre force collective réside dans
notre attachement aux valeurs universelles de paix, ...
citoyen.
Au regard du premier énoncé,
notredans les deux premiers contextes avec les mots qu'il
précèdeest considéré comme groupe
« sujet »et dans le cas suivant, il est groupe
ou« complément circonstanciel de
lieu. »
L33 : Ce moment inédit de
notre histoire est aussi un instant
privilégié.
Dans le deuxième énoncé,
notre+ nom (GN) estconsidéré comme
« complément déterminatif. »
e.2. Avec
« nos »
L46-47 : ...Nos pensées
se dirigent vers tous les candidats qui ont participé à
l'élection présidentielle du 30 Décembre
2018. L87 : Outre nos citoyens civils,... sont
nos forces de défense...
L164 : En communion avec nos
pères fondateurs...
Force est de noter que la plupart des énoncés
constituant ce discours incluent le Président Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO et ses compatriotes congolais, c'est-à-dire
« moi- Félix TSHISEKEDI » et vous, mes
frères congolais. Ce qui revient à« nous »
inclusif comme nous l'avons relevé plus haut.
|