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L'impact de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sur l'accroissement de l'économie et du PIB en RDC.


par Don de Dieu NYEMBO LOUIS
Université de Lubumbashi - Licence en Droit Public 2019
  

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INTRODUCTION GENERALE

I. OBJET D'ETUDE

En abord de notre objet d'étude, nous présenterons les raisons qui contextualisent, à juste titre, le cadre dans lequel les Etats africains en l'occurrence, s'adonnent aux échanges commerciaux et à l'encadrement juridique de ces derniers par la mise en place d'accords internationaux y relatifs et en vigueur dans les espaces économiques donnés.

En effet, l'on a toujours considéré, depuis des lustres, l'économie d'un pays comme étant la clef de voûte de son développement. Celle-ci permet ainsi aux Etats de se distinguer dans les relations économiques internationales selon qu'il s'agit d'un « Etat à forte économie » ou d'un Etat considéré comme « Etat économiquement fragile1 ». On constatera donc que la prise en compte de la différence de développement entre Etats sera fustigée dès 1965 avec l'adoption de la résolution 2029 par laquelle, l'Assemblée Générale des Nations-Unies, conjointement avec le Conseil Economique et Social créent le programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) avec une annexe qui différencie les pays économiquement plus développés et les pays en voie de développement2. Cependant, en dépit des différences qui existent et des répartitions naturelles inégalitaires des richesses entre les entités étatiques, aucunes d'entre elles ne peut prétendre s'auto-suffire. Il est une évidence que le besoin de combler les éventuelles insuffisances d'un domaine déterminé par les avoirs d'un autre Etat est devenu plus que nécessaire et cela s'effectue en général par des échanges économiques internationaux.

On notera donc que certains Etats ont beaucoup de matières premières, d'autres en ont très peu, certains sont très développés, d'autres peu développés. Pour résoudre les problèmes et pour satisfaire les besoins de leurs populations, certains pays vendent et d'autres achètent des matières premières, certains vendent et d'autres achètent des biens d'équipement, certains vendent et d'autres achètent des produits alimentaires3.

1 Batyah SIERPINSKI, « Les Etats fragiles et le droit international : la fragilité économique », dans Civitas Europa, 2012, N°28, page 99.

2 Assemblée Générale, Fusion du fond spécial et du programme élargi d'assistance technique en un programme des Nations Unies pour le Développement, résolution 2029, 22 novembre 1965.

3 Adrien MULUMBATI NGASHA, Les relations internationales, Édition Africa, Lubumbashi, 2005, page 22.

2

Dans le contexte de l'Afrique, les Etats étaient généralement considérés comme moins développés et moins avancés économiquement en dépit de l'extrême richesse du continent en ressource naturelle. La situation a du moins progressé car nous constatons, avec les différents rapports annuels sur le développement en Afrique publiés par la Banque Africaine de Développement (BAD), que les économies de certains Etats africains émergent considérablement en termes de produit intérieur brut (PIB). Déjà, dans son rapport faisant état de l'économie africaine de la période allant de 1990 à 2004, la BAD a fait mention de « Dix Principales Économies d'Afrique (DPEA) » avec leurs PIB respectifs. Il s'agissait notamment

de l'Afrique du Sud (160,800,000,000$),

Egypte

(78,700,000,000$),

Algérie

(65,700,000,000$),

Nigeria (48,000,000,000$),

Maroc

(44,700,000,000$),

Tunisie

(24,900,000,000$),

Lybie (21,400,000,000$),

Soudan

(14,600,000,000$),

Angola

(14,300,000,000$)

et le Kenya (14,200,000,000$). Les moyennes continentales des

performances économiques africaines étaient largement tributaires de celles des Dix principales économies d'Afrique 4.

Ainsi, pour un meilleur développement économique, harmonieux et pérennisé des Etats africains, il y a eu au niveau régional des initiatives tendant à stimuler le commerce intra-africain. À ce sujet, il sied de souligner les efforts considérables des organisations internationales régionales et sous régionales notamment dans l'intégration économique des Etats africains.

Il s'agit entre autres de l'UMA (Union du Maghreb Arabe) créée en février 1989, la CEDEAO (Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest) créée le 28 mai 1975, l'UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-africaine) créée en 1994, la Cen-Sad ( Communauté des Etats sahélo-sahariens) créée le 4 février 1988, le COMESA (Marché commun de l'Afrique australe et orientale) créée en décembre 1994, la CEEAC (Communauté Économique des Etats de l'Afrique centrale) créée en octobre 1983, la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) créée le 16 mars 1994, la EAC (Communauté de l'Afrique de l'Est) créée en 2001, la SADC (Communauté pour le développement de l'Afrique australe) créée le 17 août 1992, etc.

4 Banque Africaine de Développement, Rapport sur le développement en Afrique 2004, Economics, Paris, 2004, page 11.

3

4

5

6

Globalement, pour la plupart de ces organismes internationaux, l'intention principale est de créer un marché commun élargi et sécurisé pour les marchandises ainsi que les services des Etats Parties grâce à une infrastructure adéquate et à la réduction ou l'élimination progressive des barrières tarifaires et l'élimination des barrières non tarifaires au commerce et à l'investissement5.

Les Etats africains ont ainsi relevé le défi de l'intégration commerciale continentale par la mise en place d'un corps de règles juridiques adaptées aux besoins et aux réalités africaines. Adhérant à cet idéal commun, la République Démocratique du Congo s'est résolue à signer le 7 juillet 2019 (lancement opérationnel de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, ZLECAf) lors du 12ème sommet de l'Union Africaine qui a eu lieu à Niamey (capitale du Niger), l'acte d'engagement pour un marché libre africain (Bien avant, l'Accord avait été signé par 44 pays le 21 mars 2018 à Kigali lors d'un sommet extraordinaire de l'UA). C'est dans ce contexte que l'on est arrivé à parler aujourd'hui des politiques économiques telles que le libre-échange dans les relations commerciales entre les Etats.

L'objet de notre étude porte ainsi sur la situation typique de la République Démocratique du Congo pour qui la difficulté demeure celle de savoir si l'économie pourrait se prévaloir des Accords de libre-échange signés et en cours de ratification, ainsi que de l'appartenance aux organisations internationales économiques pour acquérir une autonomie en bonne et due forme et se développer pour le bien de sa population. La question centrale est donc celle de savoir si les objectifs des différentes organisations internationales communautaires peuvent être atteints au regard de la réalité économique de la République Démocratique du Congo et si le libre-échange peut avoir un réel impact sur l'accroissement de l'économie et du Produit Intérieur Brut du pays. En d'autres termes, en quoi l'existence d'une zone de libre-échange continentale africaine pourrait-elle offrir des possibilités commerciales qui changeraient la situation du pays.

5 Préambule de l'Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine du 21 mars 2018.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus