ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT,
ISM/BUKAVU
PROGRAMME « I.S.M. » INTER-AFRICA B.P: 2
116/BUKAVU Agréé par Arrêtes Ministériels N°
ESURS/CAB.MIN/0120/92, N° ESURS/CABMIN/042/2008
Le régime général de
sécurité sociale
comme levier de lutte contre la pauvreté
et
la vulnérabilité en RDC: Cas de la
Caisse
Nationale de Sécurité Sociale de Bukavu
au
Sud-Kivu
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du diplôme de licence Par : Jacques
MUFUNGIZI BASHEKA Option : Développement Communautaire
Section : Sciences et Technique de Développement
Orientation : Entrepreneuriat et Gestion des
projets
Directeur : Professeur Dr Déogratias
MASTAKI Co-Directeur : C.T Henri NTAKOBANJIRA
Année Académique 2018-2019
I
EPIGRAPHE
« La sécurité sociale est la seule
création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche
des actionnaires mais est directement investie pour le bien-être de nos
citoyens. Faire appel au budget des contribuables pour la financer serait
subordonner l'efficacité de la politique sociale à des
considérations purement financières. Ce que nous refusons.
»
Ambroise Croizat, syndicaliste et homme
politique français ,1901-1951
II
DEDICACE
Avec l'expression de ma reconnaissance, je dédie ce
modeste travail à ceux qui, quels que soient les termes
embrassés, je n'arriverais jamais à leur exprimer mon amour
sincère :
- A ma chère épouse, Datty BAHATI, initiatrice de
ce grand projet. Tu m'as soutenu sur tous les
plans, et tu n'a jamais dit non à mes exigences. Tes
efforts m'ont rendu heureux et endurant.
- A nos très chers enfants, Chérubin MUNGU
AGANZE, Auriane MUNGU ASHUZA et Arielle MUNGU ANSIMA qui ne cessent de procurer
la joie et le bonheur au sein de notre cercle familial,
- A tous les amis que nous avons connu jusqu'à ce jour.
III
REMERCIEMENTS
Nous présentons tout d'abord nos remerciements au Dieu
Tout Puissant qui nous a donné la force et le courage d'effectuer ce
travail sans difficultés, ensuite à l'Institut supérieur
de Management Bukavu et à la Caisse National de Sécurité
Sociale qui ont facilité notre étude
Nous remercions de manière particulière le
Professeur Deogratias MASTAKI et le chef des travaux Henri NTAKOBANJIRA, qui
ont eu la bonne volonté de nous encadrer et de nous accompagner tout au
long de cette étude
Nous adressons nos très sincères remerciements
aux enseignants qui ont contribué à notre formation à
l'ISM Bukavu, à savoir :
Le Professeur Déogratias MIRINDI, le Dr. Jean-Marie
CIKULI Cizungu , le master BWIJA, les assistants Fabrice, Olivier,...
Nous disons également merci aux collègues et
compagnons de lutte de notre promotion entrepreneuriat et gestion des projets,
de manière particulière : Joël MUSHI, Jean-Marie NAMASHALI ,
Jean Claude MAGANA,SENGA, Crispin, Sylvie ATUNA, Prudence MAPENDO, Alphonse
NABUGOYE, ... et tous ceux qui, de loin ou de prêt ont participé
d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce
travail.
Enfin, que tous ceux que nous n'avons pas cité
nommément trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
IV
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ACCO : Association des Chauffeurs du Congo
AF : Allocations familiales
AISS : Association internationale de
sécurité sociale
BIT : Bureau international de travail
CIPRES : Conférence interafricaine de
prévoyance sociale
CMA : Confédération Monde des
Artisans
CNCCP : Caisse Nationale de
sécurité sociale des agents publics de l'Etat
CNSS: Caisse Nationale de sécurité
sociale
DEA : Diplôme d'études
approfondies
Gvt : Gouvernement
ILO : International Labour Organization
INSS : Institut national de
sécurité sociale
MR: Majoration de retard
OIT : Organisation internationale de travail
Sce : Service
SECU : Sécurité sociale
SMIG : Salaire minimum interprofessionnel
garanti
TO: Taxation d'office
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Synthèse doctrinale : comparaison
entre Bismarck et Beveridge 19
Tableau n° 2 : partition des différents taux par
branche 25
Tableau n° 3 : Tableau d'échantillon
d'étude par commune .44
Tableau n° 4 : Répartition des
enquêtés selon le sexe .47
Tableau n° 5: La répartition des
enquêtés selon la tranche d'âge 47
Tableau n° 6: Répartition des
enquêtés selon la corporation professionnelle 48
Tableau n° 7 Répartition des enquêtés
selon leur statut matrimonial 48
Tableau n° 8: Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude 49
Tableau 9 : Connaissance générale sur la
sécurité sociale en RDC 49
Tableau 10 : Connaissance des employés sur les
avantages de la sécurité sociale 50
Tableau 11 : Connaissance des employeurs sur la
sécurité sociale 51
Tableau 12 : Connaissance sur les raisons majeurs non
affiliation à la CNSS 51
Tableau 13 : Opinions sur les prestations des allocations
sociales 52
Tableau 14 : Opinions sur les prestations des allocations
sociales 53
VI
LISTE DES FIGURES
Fig.2 Organigramme de la Caisse nationale de
Sécurité Sociale de la RDC .43
RESUMÉ
La sécurité sociale étant l'un des
piliers de lutte contre la pauvreté, l'on constate depuis une
décennie un fort essor de la protection sociale dans les grands pays
émergents, malheureusement, une grande partie de la planète reste
à l'écart de cet essor.
L'OIT constatait ainsi en 2010 que quatre personnes sur cinq
dans le monde ne
bénéficiaient pas encore d'un niveau de
protection sociale qui leur permette d'exercer leur droit fondamental à
la sécurité sociale. En Afrique par exemple, seulement 8 % de
la
population bénéficie d'une couverture sociale
publique ( OIT 2014). En comparaison
d'autres régions du monde : Europe (80%), le moyen
orient (21 %),le pacifique (17%) ,l'Amérique latine ( 38 %),l'on
constate que la population Africaine est en insécurité
sociale. Cette situation peut s'expliquer par le fait que la
population Africaine n'a pas
accès à un emploi rémunérateur.
Ainsi, par exemple au Sud Kivu et plus particulièrement dans la ville de
Bukavu, le secteur informel tend à s'imposer sur le terrain pour
autant
que l'Etat, pourvoyeur d'emplois, a failli à son
devoir, ce qui signifie que la notion de sécurité sociale
s'amenuise et reste très peu connue ou mal connue de la majorité
de la population.
Ainsi, à partir des résultats d'enquêtes
que nous avons menées auprès des 4 employeurs du secteur
informel, nous avons constaté que 3/4, soit 75 % ne sont pas
affiliés à la
CNSS, 67 % ne connaissent pas les avantages liés aux
prestations offertes par cette institution, ce qui explique en partie la non
implication de cette catégorie de la population dans la
sécurité sociale à Bukavu.
Pour sortir de l'auberge, nous avons estimé que tous
les acteurs clés (Etat, CNSS, FEC) devraient se mobiliser pour amorcer
les activités susceptibles de promouvoir la réforme de la
sécurité sociale au sein de la population.
L'Etat en particulier, devrait non seulement promouvoir
l'emploi rémunérateur en assainissant son système de
gestion et de gouvernance à tous les niveaux, mais aussi payer les
salaires en respectant le SMIG tel que voté dans la loi ad hoc.
Quant aux employeurs, ils doivent cesser la double
déclaration des travailleurs et faire des payements rationnels en
respectant le SMIG.
Ainsi, la CNSS est appelée non seulement à
intensifier ses activités de sensibilisation de proximité mais
aussi à payer dans le délai toutes les prestations sociales,
particulièrement les allocations familiales, ce qui
pousseraient les assujettis à faire des bonnes déclarations et
des bons payements des cotisations sociales dans le délai de 15 jours au
minimum et 20 jours au maximum.
Mots Clés : Régime,
cotisations, prestations,allocations
ABSTRACT
Since social security is one of the pillars of the fight
against poverty, a strong increase in social protection has been observed in
the major emerging countries over the last decade, unfortunately, much of the
world remains outside this development. In 2010, the ILO (International Labour
Organization ) found that four out of five people worldwide did not yet have a
level of social protection that would enable them to exercise their fundamental
right to social security. In Africa, for example, only 8 per cent of the
population is covered by public social security (ILO 2014). Compared to other
parts of the world: Europe (80%), the Middle East (21%), the Pacific (17%),
Latin America (38%), we see that the African population is in social
insecurity. This can be explained by the fact that the African population does
not have access to gainful employment. For example, in South Kivu and
especially in the town of Bukavu, the informal sector tends to prevail on the
ground, provided that the State, which provides employment, has failed to
fulfill its duty, which means that the concept of social security is
diminishing and remains very little known or unknown to the majority of the
population.
For example, based on our surveys of the four informal sector
employers, we found that 3/4 or 75 per cent are not affiliated with the CNSS,
67 per cent are not aware of the benefits of the institution's services, which
partly explains the non-involvement of this category of population in social
security in Bukavu.
To get out of the hostel, we felt that all key players
(Government, CNSS, FEC) should mobilize to initiate activities that could
promote social security reform among the population.
The State in particular should not only promote gainful
employment by improving its management and governance system at all levels, but
also pay salaries in accordance with the SMIG as adopted in the ad hoc law.
Employers must stop double-reporting workers and make rational
payments in accordance with the SMIG.
Thus, the CNSS is called upon not only to step up its outreach
activities but also to pay all social benefits, particularly family allowances,
within the time limit, which would lead the taxable persons to make good
declarations and good payments of social contributions within a period of at
least 15 days and up to 20 days.
Keywords: Plan, contributions, benefits,
allowances
1 Pascal BIZIBU KUSHOMBERE, Connaissances
dans la pratique de la sécurité sociale dans la province du Sud
Kivu en RD .Congo, Mémoire de DEA, UPN, novembre 2013, 121 pages
1
INTRODUCTION GENERALE
1. Etat de la Question
La sécurité sociale, plus particulièrement
le régime général de la sécurité sociale est
une thématique qui intéresse moins les chercheurs nationaux au vu
des maigres publications. Certaines personnes ont pû même produire
quelques ouvrages et articles, ce qui signifie que nous ne sommes pas le
premier à travailler là-dessus.
Ainsi, Pascal BIZIBU KUSHOMBERE, dans son mémoire de
DEA stipule que la sécurité sociale est mal connue en RDC en
général et en province du Sud Kivu particulièrement (en
moyenne 48,9% des employeurs enquêtés).
Pour lui, le manque de connaissance de la
sécurité sociale par les employeurs est due au fait que le
gouvernement Congolais ne s'intéresse pas à la
sécurité sociale de la population et par conséquent, la
Fédération des entreprises du Congo ne trouve pas
d'intérêt à pouvoir sensibiliser les employeurs pour qu'ils
s'affilient et paient leurs cotisations.
Cette méconnaissance s'explique également par le
manque de formations et encadrement des employeurs d'une part et l'ignorance
des avantages de la sécurité sociale en général
d'autre part.
Il poursuit en précisant que le niveau d'étude
des employeurs joue un rôle très important dans le payement des
cotisations sociales parce que ceux qui avaient un niveau d'étude un peu
suffisant payaient quand même par rapport à ces employeurs qui
n'avaient pas étudié.
Tout cela étant, au vu de cette problématique,
Mr Pascal BIZIBU recommande que tous les partenaires sociaux tire parti de
moment historique, un nouveau moment planétaire en faveur d'une culture
mondiale de sécurité sociale négligée surtout par
certains dirigeants ou administrateurs de la sécurité sociale
tant au niveau national qu'international.
Les dirigeants devraient renforcer le lien important entre
stratégies nationales de développement et sécurité
sociale et développer la volonté politique nécessaire pour
que des mesures décisives soient prises afin d'étendre la
couverture de la sécurité sociale à tous les groupes de la
population. 1
MAMADOU AGUIBOU DIALLO dans son article « La protection
sociale en Afrique : Entre modèles classiques et réalités
socio-économiques » fait savoir que les systèmes de
protection sociale des pays africains sont presque tous construits sur le
même modèle
2
classique occidental ; dit Bismarckien, c'est-à-dire
qu'ils essayent de prendre en charge des risques liés au travail ;
à la vieillesse, à la santé et à la famille.
Or ces modèles ne sont pas toujours adaptés aux
réalités du continent africain parce que pensés dès
le départ pour les états-providence.
En Afrique, démontre-t-il, de façon globale,
seul 8% de la population active bénéficie d'une couverture
sociale publique. En comparaison à d'autres régions comme
l'Europe ( 81 %),le moyen Orient (21 %),et le Pacifique (17 %) ou
l'Amérique latine (38%),on constate que la population Africaine est en
insécurité sociale...
Pour l'ensemble de l'Afrique Subsaharienne, le taux de
couverture moyen est d'environ 5 %, alors que la moyenne mondiale est de 25
%
Il explique cette sous protection par plusieurs raisons entre
autres le manque des moyens des Etats, la pauvreté des populations ,la
corruption, la faiblesse des mécanismes de protection et de financement,
absence ou faiblesse de la culture d'assurance et les conséquences
très variées ( exposition aux risques,
vulnérabilités, précarité sociale et
sanitaire,...).
Il fait remarquer que dans des nombreux pays africains, la
sécurité sociale est essentiellement un système urbain
construit autour du travail salarial privé et de l'administration
publique.
Les régimes africains de sécurité sociale
sont de type corporatiste et résiduel et la majorité de la
population rurale et du secteur informel est partiellement voire totalement
exclue du système. Pour sortir de l'auberge, Il propose un modèle
africain qui doit prendre en compte les réalités que sont : Les
cultures et les croyances, la jeunesse de la population, la pauvreté, la
faiblesse du salariat, les situations du secteur informel et du monde
rural2
Le Bureau International de Travail, dans la conférence
internationale de travail, 89è session de 2001 observe que l'un des plus
grands problèmes en matière de sécurité sociale
aujourd'hui est que plus de la moitié de la population mondiale
(à savoir, des travailleurs et des personnes à leur charge) n'a
accès à aucune forme de protection sociale et ne
bénéficie par conséquent ni d'un système de
sécurité sociale financé par des cotisations,
ni de prestations sociales financées par l'impôt,
tandis qu'une proportion non négligeable de ceux qui sont couverts ne
sont protégés que contre quelques risques.
2 MAMADOU AGUIBOU Diallo, La protection
sociale en Afrique : Entre modèles classiques et réalités
socio-économiques, publié le 10 avril 2018 par webmaster sur
le site
https://www.ult.bi/?q=la-protction-sociale-en-afrique-entre-modèles-classiques-et-réalités-socio-économiques,
consulté le 05/01/2019
3
En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, on estime que 5
à 10 pour cent seulement de la population active sont couverts par le
régime légal de sécurité sociale et que dans
certains cas ce taux est même en baisse. En Amérique latine, les
taux s'étagent entre 10 et 80 pour cent et ne donnent dans la plupart
des cas aucun signe d'évolution.
Une très forte proportion de la population ne
bénéficie, dans la plupart des régions, d'aucune
protection sociale ou n'est couverte que très partiellement.
C'est le cas de la grande majorité des habitants des
pays en développement et, même dans certains des pays
industrialisés les plus riches, on constate des lacunes importantes et
croissantes en matière de protection sociale. Pour diverses raisons, les
travailleurs de l'économie informelle n'ont pas de
sécurité sociale. L'une de ces raisons est que le recouvrement
des cotisations auprès de ces travailleurs et, le cas
échéant, de leurs employeurs, est extrêmement difficile.
L'autre problème est que, le financement des
prestations de sécurité sociale représentant pour beaucoup
d'entre eux un pourcentage relativement élevé de leur revenu, ils
ne sont ni en mesure de cotiser ni disposés à le faire lorsque
ces prestations ne répondent pas à leurs besoins prioritaires.
En général, les soins de santé font
d'autant plus partie de leurs priorités immédiates que les
mesures d'ajustement structurel ont réduit l'accès aux services
gratuits.
Ils ressentent moins le besoin de bénéficier
d'une retraite, par exemple, la vieillesse leur paraissant souvent très
éloignée, et l'idée de la retraite quasi
irréelle.
Leur méconnaissance des régimes de
sécurité sociale et leur méfiance à l'égard
de la manière dont ces régimes sont gérés ajoutent
à leur réticence.
Ainsi, comme solution à la problématique sus-
évoquée, l'OIT propose que le plus grand nombre possible de
travailleurs devraient être couvert par des régimes de
sécurité sociale fondés sur les principes de
solidarité que sont l'affiliation obligatoire et l'égalité
de traitement.
Toutes les personnes qui doivent être
considérées comme des salariés, y compris les travailleurs
temporaires ou à temps partiel, devraient être traités
comme telles du point de vue de leur protection sociale, et leur employeur
devrait être tenu d'assumer les obligations
correspondantes3
3 BIT, sécurité sociale :
Questions, défis et perspectives, rapport VI, première
édition 2001,pp 3-76
4
Florent GBONGUÉ et alii dans leur
article : État des lieux des systèmes de retraite en Afrique
subsaharienne francophone informent que les régimes de retraite en
Afrique sont issus de la période coloniale et étaient
initialement destinés aux fonctionnaires de l'état. Des
différences de traitement se notaient cependant entre les fonctionnaires
expatriés et locaux. Ces régimes ont été
conservés après l'indépendance à de rares
exceptions près.
Les retraites du secteur public sont gérées par
des institutions financièrement intégrées dans le budget
des États qui comblent la différence entre cotisations et
pension. Ils démontrent que la conception de la retraite en Afrique est
basée sur deux approches :
Le modèle de BISMARCK : Les prestations de retraite
octroyées par la sécurité sociale sont la contrepartie,
octroyée par la collectivité, de la création de richesse
dont celle-ci est redevable au travailleur. Il s'agit d'un principe d'assurance
et il y a logiquement une proportionnalité importante entre les revenus
d'activité et les prestations de retraite octroyées et le
modèle de Beveridge : Les prestations de retraite octroyées par
la sécurité sociale ont pour objectif de subvenir aux besoins
fondamentaux de l'individu. Il s'agit plutôt d'un principe d'assistance,
les prestations sont naturellement beaucoup plus uniformes et moins
élevées que dans le premier système (cf. DEVOLDER
[2012]).
Selon la zone (Afrique francophone ou anglophone), le
modèle de retraite diffère. En effet, l'Afrique francophone a
plutôt opté pour le modèle bismarckien dont le
modèle de référence est un régime par
annuités à prestations définies. Dans ce modèle, la
pension est contributive et elle est fortement corrélée à
la carrière de l'individu.
Ils soulèvent quelques défis en précisant
que les régimes de retraite en Afrique sont confrontés, tout
comme les pays développés, à des défis
causés par la dynamique des risques. Parmi ces défis, nous avons
:
Les défis démographiques :
Selon l'Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS),
il y a environ 40 millions de personnes âgées d'au moins 60 ans
(âge à la retraite dans de nombreux pays) sur le continent et
seulement 5% des actifs contribuent effectivement à un régime de
retraite en Afrique subsaharienne. Ce chiffre devrait doubler en 2030 et
atteindre les 200 millions en
2050.4
4 Florent GBONGUÉ et alii , Etat des lieux des
systèmes de retraite en Afrique subsaharienne francophone,(en ligne
),
https://docplayer.fr/3169128-Etat-des-lieux-des-systemes-de-retraite-en-afrique-subsaharienne-francophone-version-1-10-du-04-03-2015.html
( consulté le 03/04/2019 )
5
Les défis économiques :
Malgré des taux de croissance relativement élevés,
l'Afrique possède l'économie la moins développée
(2,4% du PIB mondial en 2012).
C'est également le continent affichant le plus fort
taux de chômage, principalement chez les jeunes (20% en 2011, selon le
BIT). De plus, les Politiques d'Ajustement Structurels (PAS) menées dans
les années 80 ont limité le recrutement des agents sur des
années5.
Extension de la couverture sociale : La
couverture actuelle des régimes de retraite est très faible et
est réservée en grande partie aux fonctionnaires de
l'État, des organismes internationaux et aux salariés du
privé formel (environ 10 % de la population active). Cette situation est
due à la place importante du secteur informel dans l'économie
africaine représentant environ 90% de la création d'emplois selon
la Banque Mondiale. Par conséquent, il est important d'affilier cette
sous-population à un système de sécurité
sociale6. Les défis politiques : La
stabilité politique est le moteur du développement
économique et social de tout pays. Fort est de constater les troubles
endémiques au sein du continent causées par la politique et le
non-respect de la démocratie. Cette instabilité politique a des
conséquences directes sur la santé de l'économie, sur la
démographie et par conséquent sur la solvabilité des
régimes de retraite
En guise de solution à la problématique
posée, Florent GBONGUÉ et son équipe proposent une
réforme profonde passant par la refonde du système de base. Il
s'agira de construire des régimes sur des bases techniques
rigoureuses.
Sur ce dernier point, la conception d'un nouveau
système de retraite par répartition comme c'est le cas en
Suède s'avère inévitable à long terme, à
moins que les ressources collectées
par les régimes de retraite soient bien
gérées et mieux placées7.
Somme toute, partant de ces 4 publications, il ressort que la
sécurité sociale en Afrique et en RDC reste confrontée
à beaucoup de défis qu'il faut à tout prix relever pour
arriver à une meilleure couverture de la sécurité
sociale.
Ainsi, la présente étude se distingue des autres
dans le mesure où elle consacre une attention particulière sur le
secteur informel, un secteur oublié, presque
déconsidéré et pourtant représentant plus de 80 %
de la population et établit une relation avec l'effectivité de la
couverture sociale.
5 Ibidem
6 Ibidem
7 Ibidem
6
Elle tente également de mettre en relief une
série de stratégies pouvant contribuer à promouvoir la
sécurité sociale dans toutes ses dimensions en vue d'une
meilleure couverture de la sécurité sociale qui normalement
devrait toucher toutes les couches de la population.
7
2. Problématique
La sécurité sociale étant un ensemble des
mesures tendant à garantir le travailleur ainsi que sa famille contre
certains risques sociaux8, on pourrait se demander si ce travailleur ainsi que
sa famille sont réellement satisfaits des prestations offertes par la
sécurité sociale compte tenu des réalités
socio-économiques, voire même historiques dans lesquels ils
évoluent (gouvernance ,corruptions, ...).
Malgré d'importants progrès dans l'extension de
la protection sociale dans de nombreuses régions du monde, le droit
humain à la sécurité sociale n'est pas encore une
réalité pour la majeure partie de la population mondiale. «
Seuls 45 % de la population mondiale sont effectivement couverts par au moins
une prestation de protection sociale, laissant 55 %, soit 4 milliards
d'êtres humains, sans protection » 9
En Afrique, de façon globale, seul 8 % de la population
bénéficie d'une couverture sociale publique (Organisation
Internationale de Travail 2014).En comparaison à d'autres régions
comme l'Europe (80%), le moyen orient (21%),et le pacifique (17%) ou
l'Amérique Latine (38%), on constate que la population africaine est en
insécurité sociale.
Cette insécurité diversement vécue, mais
très partagée ne cesse de se renforcer en Afrique sub-saharienne
malgré l'augmentation des niveaux des ressources alloués aux
politiques sociales (Polet 2017) et la volonté d'activation de la
protection sociale dans certains pays (Sénégal, Guinée,
Cote d'ivoire, Congo, Burundi, ...)10
En RDC tout comme dans la plupart des pays africains, la
sécurité sociale est un héritage de la colonisation et
était destinée aux employés du secteur formel. Avec la
vague des indépendances caractérisées par les mauvaises
gestions à tous les niveaux, les emplois formels ont payé des
lourds tributs, au point où plusieurs entreprises sont tombées en
faillite, laissant derrière elles des chômeurs qui ne peuvent plus
libérer leurs cotisations sociales faute d'emplois ,et pourtant «
la sécurité sociale est un droit inhérent à la
personne humaine et orienté vers la satisfaction des besoins essentiels
des individus, permettant à chacun d'eux
8 INSS, Guide de l'assuré,
Kinshasa 2002,p3
9 OIT, Rapport
mondial sur la protection sociale 2017-2019, p1
10 Mamadou Aguibu Diallo, La
Protection sociale en Afrique : Entre classiques et réalités
socio-économiques, Conférence du 10 avril 2018,en ligne,
8
d'avoir en toutes circonstances une vie humaine normale et de
réaliser un meilleur épanouissement de sa personnalité
» 11
Ainsi, il se dégage qu'actuellement au Sud Kivu, et
plus particulièrement dans la ville de Bukavu, le secteur informel tend
à s'imposer sur le terrain pour autant que le gouvernement, pourvoyeur
d'emplois a failli à ce devoir, ce qui signifie que la notion de la
sécurité sociale s'amenuise et reste très peu connu ou mal
connu de la majorité de la population active.
Cette situation s'observe aussi parmi les travailleurs tant du
secteur privé que public où ces employés sont
affiliés et cotisent mais ignorent les bien fondés de leurs
cotisations sociales ; nombreux d'entre eux le font comme par contrainte
professionnelle ; tellement qu'il ya trop de taxes, ils arrivent à
confondre celle-ci ( sécurité sociale) avec l'impôt qui
n'est rien d'autre que la « Prestation pécuniaire requise des
particuliers, par voie d'autorités, à titre définitif et
sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques
».12
Aussi, certains travailleurs affiliés à la
sécurité sociale, une fois au terme de leur contrat de travail
chez l'employeur X , perdent leurs cotisations sociales lorsqu'ils sont de
nouveau embauchés chez Y d'autant plus qu'ils ne présentent pas
leur carte de sécurité sociale au nouveau employeur, soit par
oubli, soit par ignorance, se laissant ainsi attribuer un nouveau numéro
d'affiliation, c'est comme s'il venait de débuter sa carrière
professionnelle, oubliant que chaque travailleur n'a qu'un seul numéro
d'affiliation tout au long de sa carrière en dépit des
différents employeurs pour lesquels on a travaillé.
Ainsi, partant de ce qui précède, les questions
essentielles ci-dessous méritent d'être posées :
? Quelles seraient les causes de la méconnaissance des
avantages de s'affilier à la sécurité sociale par les
travailleurs de Bukavu du secteur privé ?
? Quelles sont les raisons majeures qui poussent certains
employeurs, plus particulièrement nationaux à vouloir faire une
mauvaise déclaration du nombre de leurs employés à la CNSS
en dépit des activités de vulgarisations entreprises par cette
institution étatique ?
? Qu'est ce qui justifie la timidité et la mise en
écart du secteur informel vis-à-vis de la sécurité
sociale et pourtant il constitue plus de 80% de la population active ?
11 Euzéby
Alain, Le rôle de la sécurité sociale dans la
dynamique du développement. In: Tiers-Monde, tome 18,
n°72, 1977. pp.764-765;
12
http://www.juristudiant.com/forum(
consulté le 12/01/2019)
9
Autant de questions qui constituent en amont et en aval les
raisons majeures de cette recherche scientifique qui, du reste, tentera de
donner une lueur sur cette problématique. ...
3. Hypothèses
Notre but etant de connaitre les défis qui entourent le
système de régime général de sécurité
sociale, partant des questions posées dans le cadre de cette
étude, nous avons formulé les hypothèses suivantes :
- La faible implication des acteurs clés (Gvt, FEC et
tous les employeurs) dans les activités de protection sociale, chacun en
ce qui le concerne a impacté négativement sur le niveau de
connaissance concernant les avantages de s'affilier à la
sécurité sociale ;
- Le plus souvent les employeurs nationaux ont tendance
à confondre les cotisations sociales de la CNSS à l'impôt
et autres redevances Etatiques ignorant que les cotisations sociales ont une
contre-partie non seulement lors de la retraite mais aussi pendant les
différentes étapes de la carrière professionnelle
(allocations familiales, allocations de maternité, prise en charge en
cas des accidents de travail). Aussi, l'insuffisance de culture fiscale dans le
chef de la population serait l'une des raisons majeures qui pousse certains
employeurs nationaux à faire une mauvaise déclaration de leurs
employés ;
- Les acteurs du secteur informel ne sont pas bien
identifiés ni formés en matière de sécurité
sociale, c'est comme s'ils sont mis à l'écart du processus de la
couverture sociale; aussi ils estiment qu'ils ne sont pas concernés par
la SECU pour autant qu'ils n'ont pas un salaire fixe, ce qui justifie en partie
leur timidité concernant la SECU et pourtant ces deniers constituent
plus de 70% de la population active.
4. Objectifs du travail Objectif global
Le présent travail scientifique vise à
contribuer à l'appropriation des activités de
sécurité sociale par les travailleurs de Bukavu tant du secteur
formel qu'informel en vue de réduire sensiblement le taux de
vulnérabilité pendant la retraite
Objectifs spécifiques
1- Sensibiliser non seulement les travailleurs mais aussi le
monde scolaire sur le bien- fondé de la sécurité sociale
comme l'un des leviers de lutte contre la pauvreté et les
inégalités sociales concernant la protection sociale,
10
2- Conscientiser et amener les employeurs nationaux de Bukavu
surtout du secteur informel à s'affilier à la CNSS et à
faire des bonnes déclarations dans l'optique de garantir un avenir
heureux à leurs employés,
3- Mettre en place des stratégies efficaces
d'intégration du secteur informel dans le système de protection
sociale pour une meilleure couverture sociale.
5. Choix et intérêt du sujet
Cette étude est orientée sur la
problématique du régime général de
sécurité social comme
levier de lutte contre la pauvreté et la
vulnérabilité en RDC
Il s'agit de comprendre la façon dont cette question
est appréhendée au Sud- Kivu et son impact dans la lutte contre
la pauvreté chez les personnes du 3ème âge ayant souscrit
à ce régime
Intérêt personnel
Notre intérêt est né au moment où
nous avons constaté que beaucoup de travailleurs congolais
s'intéressent moins à la sécurité sociale risquant
ainsi de perdre leur carrière par ignorance ou par
désintéressement, aussi peu d'employeurs nationaux
déclarent leurs employés et cotisent correctement pour eux, ce
qui nous a poussé à faire des recherches sur ce sujet.
Intérêt scientifique
La protection sociale et la sécurité sociale sont
des thèmes qui intéressent actuellement
l'humanité entière au point où plusieurs
nations sont en train de s'inscrire dans cette lancée pour assurer
l'avenir de leurs populations. Ainsi, plusieurs organisations internationales
et régionales telles que l'OIT, AISS, ONU, CIPRES,... organisent des
séminaires, symposiums, conférences dans l'optique d'harmoniser
et de coordonner toutes les activités liées à cette
thématique. Plusieurs rapports, articles, mémoires sont
publiés périodiquement dans le but de promouvoir la protection
sociale universelle d'ici 10 ans.
Ainsi, à partir de ce travail, nous avons voulu que les
chercheurs qui viendront après nous puissent trouver un terrain
balisé et approfondir cette thématique dans l'optique de
renforcer la notion de la sécurité sociale pour
l'intérêt de la population
Intérêt social
La sécurité sociale a un impact sur la vie
socio-économique de la population et donc l'un des
leviers de lutte contre la pauvreté et la
vulnérabilité, raison pour laquelle nous avons voulu apporter
notre contribution en la matière en nous focalisant sur la Caisse
nationale de sécurité sociale de Bukavu
11
6. Méthodologie de recherche
Tout travail scientifique requiert, pour son
élaboration, une méthode et des techniques qui permettent au
chercheur de collecter les données dont il a besoin, les analyser, et de
trouver l'explication au phénomène observé afin de saisir
la vérité qu'il cherche.
a) Méthodes
Dans cette étude, nous avons utilisé uniquement
la méthode analytique, qui nous a suffisamment aidé à
analyser les informations recueillies sur le système de
sécurité sociale dans le monde, en Afrique et en RDC ,ce qui nous
a permis à la reformulation objective des stratégies à
mettre en place pour intégrer les employés du secteur informel et
autres couches de la population dans le système de
sécurité sociale pour une meilleure couverture sociale
b) Techniques
Pour la confection de ce travail, nous nous sommes servis des
techniques ci-après : Technique
documentaire
Cette technique est orientée vers une fouille
systématique de tout ce qui est écrit ayant un lien avec le
domaine de recherche.
Elle concerne les documentations écrites (Ouvrages,
brochures, rapports, revues, articles, internet,...)
Elle a consisté essentiellement en la lecture de
certains documents généraux et spécifiques sur le milieu
d'étude et sur le thème de recherche ; en vue de connaître
les points de vue des autres auteurs, savoir ce qui a été
déjà fait et enrichir ces connaissances si nécessaire.
L'enquête par questionnaire
C'est un outil d'observation qui permet de recueillir des
informations auprès d'individus cibles et de les analyser, dans le cadre
d'une étude quantitative13
Le questionnaire a été conçu suivant
l'importance et l'étendue du thème de manière à ce
qu'il nous fournisse le maximum d'informations en vue d'atteindre les objectifs
de cette étude. Cette technique nous a facilité la récolte
des informations au moyen de questions fermés soumises individuellement
en garantissant la rapidité dans la récolte de données et
en permettant à chaque sujet enquêté de s'exprimer
librement dans ses propres termes sur chaque question posée.
13
http://www.pratiques-edm.org/blog/download/215/37
(en ligne), site consulté le 05 février 2019
12
7. Délimitation de recherche
a) Au Niveau Spatial
Notre travail se limite à la ville de Bukavu
c'est-à-dire ses 3 communes ( Bagira,Kadutu et Ibanda ) Cfr carte de la
ville de Bukavu, annexe 3
b) Au niveau temporel
Cette étude porte sur une période de quatre
années consécutives, soit de 2015 au 1er trimestre 2018.
Cette période est celle durant laquelle la CNSS a
connu des reformes institutionnels sur le
plan fonctionnel et opérationnel en vertu de la loi
n° 16/009 du 15 juillet 2016.
c) Au niveau Thématique
Cette étude va apporter sa contribution dans les
activités de la sécurité sociale au bénéfice
des employés des secteurs formels et informels de la ville de Bukavu
dans le souci de baisser la dépendance une fois retraités.
8. Difficultés Rencontrées
Tout au long de nos recherches nous nous sommes heurtés
à des difficultés relatives à l'insuffisance des ouvrages
au niveau de la RDC qui cadrent avec la sécurité sociale.
Nous nous sommes contentés des publications d'articles
et ouvrages que d'autres ont publié et que nous avons trouvé
à l'internet et auprès des certains chercheurs.
Par rapport à la récolte des données sur
le terrain, presque tous les employeurs sélectionnés
étaient septiques et méfiants à notre égard avant
de nous recevoir car ils pensaient que nous étions venu pour les
tracasser comme le font les recouvreurs d'impôts et autres taxes.
Ce n'est qu'après discussions et explications qu'ils
parvenaient à comprendre que nous n'étions qu'un simple
étudiant en quête des données pour notre mémoire.
9. Subdivision sommaire du travail
Hormis la partie introductive et la conclusion, cette
étude est subdivisée en quatre chapitres : Le premier chapitre
porte sur les généralités et /ou cadre conceptuel et
théorique, le deuxième traite de la présentation du milieu
d'étude et /ou de l'organisation, le troisième se focalise sur la
présentation, analyse et interprétation des résultats et
le dernier porte sur les axes stratégiques/orientations et piste de
solution
13
CHAPITRE I. GENERALITES ET/OU CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
I.1 Cadre conceptuel
Dans ce chapitre, pour une meilleure compréhension de
la thématique, nous tenterons de donner des éclaircissements des
concepts-clés relatifs au régime général de la
sécurité sociale (assujetti, retraite, sécurité
sociale, régime général de sécurité sociale,
personne de 3è âge, cotisations sociale, risque social,
affiliation, contrat de travail, population active,...
Assujettissement : Le mot fait plus
particulièrement partie du vocabulaire fiscal. L'assujettissement est la
situation dans laquelle se trouve une personne qu'une Loi ou un
règlement administratif contraint à une prestation
financière au profit d'une caisse publique. En droit de la
Sécurité sociale, l'assujettissement est le rapport obligatoire
qui lie au système de Sécurité sociale les personnes
recevant la rémunération qui leur est versée en
exécution d'un contrat de travail.
Cette situation qui est d'ordre public les contraint à
être immatriculé au système d'assurances sociales
institué par l'Etat. L'existence d'une relation de travail est fonction
des conditions de fait dans lesquelles l'activité de
l'intéressé est exercée14
Dans le numéro spécial du journal officiel du 28
juillet 2016, ce concept est défini comme étant le fait pour une
personne d'entrer dans un champ d'application d'un régime de
sécurité sociale en raison de sa situation professionnelle
La pension retraite est une
rémunération cotisée par les actifs aux retraités
afin de leur assurer un minimum vital et les récompenser de leurs
années de travail. Le montant de la pension dépend notamment du
nombre d'années travaillées, du secteur d'activité et de
sa date de naissance.15
Pension de survivant : allocation
versée au conjoint survivant d'une personne
prédécédée qui avait acquis de son vivant des
droits à une retraite ou à une pension au titre de l'assurance
vieillesse
La sécurité sociale
En RDC comme partout ailleurs à travers le monde, la
sécurité sociale passe pour une notion aux contours
imprévus.
14 Serge Braudo, Dictionnaire du
droit privé (en ligne ),
https://www.dictionnaire-juridique.com
(page consultée le 10 mars 2019)
15 Ibidem
14
Ainsi, Jean Jacques DUPEYROUX met l'accent sur les fins
poursuivies par la sécurité sociale, abstraction faite aux divers
moyens mis en oeuvre pour les réaliser. C'est la conception dite
extensive.
Selon cette conception, en partant de
l'énumération traditionnelle des risques sociaux, on pourrait
considérer que la sécurité sociale regroupe l'ensemble des
mesures destinées à garantir la sécurité
économique des individus16.
Pour Jean Jacques DUPEYROUX, définir ainsi la
sécurité sociale, c'est se rallier à la définition
de la notion de la sécurité sociale qui se réfère
à la notion de « sécurité d'existence»
c'est-à-dire la garantie de disposer des moyens nécessaires pour
pourvoir à sa subsistance propre et à celle des siens. Pareille
perspective reviendrait à inclure dans la sécurité sociale
les dispositions visant à garantir à chacun l'exercice d'une
activité professionnelle, à protéger celle-ci contre les
événements qui la menacent, à assurer que
l'activité procure des revenus suffisants, à octroyer des revenus
de remplacement en cas d'interruption forcée ou de cessation de
l'activité professionnelle.
Dans cette optique, la sécurité sociale
regrouperait non seulement les dispositions relatives à la
réparation des risques sociaux, mais encore celles qui concernent la
protection contre le licenciement, la propriété commerciale, le
bail à ferme, la fixation des taux de salaires, etc17 Selon
Jacques JULLIOT, la sécurité sociale peut se définir comme
« une assurance obligatoire contre les risques inhérents à
la vie en société, susceptibles soit de réduire ou
supprimer la capacité de gain d'une personne soit d'augmenter ses
charges.»18
D'après l'association internationale de la
sécurité sociale, cette notion se définit comme «
tout programme de protection sociale créé par la
législation ou quelque autre disposition obligatoire visant à
fournir aux citoyens un certain degré de sécurité
lorsqu'ils sont confrontés aux risques vieillesse, survivants,
incapacité, invalidité, chômage ou enfants à charge.
Ces programmes ou dispositions peuvent également inclure l'accès
à des soins médicaux curatifs ou préventifs.»
Selon l'encyclopédie WIKIPÉDIA ,La
Sécurité sociale est un système assurant des ressources
dans un certain espace financier prévu à cet effet ainsi que
l'accès aux besoins essentiels (éducation, eau, nourriture,
hygiène) à certains citoyens ayants droit hors catastrophe,
guerre ou calamité, qui ont accès à une couverture de
santé de par leur régime lié
16 Jean Jacques DUPEYROUX, Droit de la
sécurité sociale, 11ème Edition, Ed.
Dalloz, Paris, 1988, P.45
17 Jean Jacques DUPEYROUX, op
cit, pp 45-46.
18 Jacques JULLIOT, La
sécurité sociale, Éd. La Ville Guérin, Paris,
1988, p.28.
15
au statut (militaire) ou leur fonction d'état et leur
pauvreté (si celle-ci est reconnue réelle par les
collectivités locales et régionales par exemple).
La sécurité sociale fait partie de la protection
sociale, elle-même faisant partie de la politique sociale qui est
intégrée dans la politique publique ou politique d'état
commune19
Le Bureau International de Travail précise que La
notion de sécurité sociale couvre l'ensemble des dispositifs de
prestations, en espèces ou en nature, visant à garantir une
protection contre, notamment: l'absence de revenu tiré du travail ou son
insuffisance, imputable à l'un des facteurs suivants: maladie,
invalidité, maternité, accident du travail et maladie
professionnelle, chômage, vieillesse, décès d'un membre de
la famille; le manque d'accès ou l'accès inabordable aux soins de
santé; l'insuffisance du soutien familial, en particulier pour les
enfants et les adultes à charge; la pauvreté et l'exclusion
sociale en général20
M. GARANKÉ Seyni, Secrétaire permanent de la
CIPRES, soutient que La sécurité sociale ou prévoyance
sociale peut elle-même être définie comme la garantie
donnée à chacun qu'en toutes circonstances, il disposera des
moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille
dans des conditions décentes.
En d'autres termes, la sécurité sociale permet
de garantir la sécurité du niveau de vie, le principe en
étant que chacun conserverait en toutes circonstances le niveau de vie
qu'il a pu atteindre par son effort au sommet de sa
carrière21
Ainsi, malgré la difficulté
d'appréhension de la sécurité sociale dans toutes ses
implications, nous dirons que la sécurité sociale peut-être
définie comme précédemment dit.
En tant que concept, la sécurité sociale
relève de l'idée d'une garantie collective des individus
appartenant à un même groupe socio-professionnel, à une
même classe sociale ou à une même communauté
nationale contre les risques sociaux de leur existence.
En tant qu'institution, la sécurité sociale
participe d'un système autonome ou étatique des garanties
collectives fondé sur la solidarité organisée entre les
individus appartenant à une communauté humaine
déterminée.
19 Encyclopédie
Wikipédia, dans
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9sociale(
en ligne) .site consulté le 12/03/2019
20 BIT, rapport VI, La
sécurité sociale pour la justice sociale et une mondialisation
équitable, Genève, 2011, p
21 M. GARANKÉ Seyni, La
responsabilité des propriétaires dans la promotion de la
gouvernance d'entreprise ,Troisième Forum Consultatif Panafricain
sur la Gouvernance d'Entreprise Dakar (Sénégal) du 08 au 10
novembre 2005, p 6
16
Ainsi, en RDC ; la sécurité sociale est la
protection que la société accorde à ses membres,
grâce à une série de mesure publiques, contre le
dénouement économique et social ou pourraient les plonger, en
raison de la disparition ou la réduction sensible de leur gain, la
maladie, la maternité, les accidents du travail et les maladies
professionnelles, le chômage, l'invalidité, la vieillesse et le
décès, à cela s'ajoutent la fourniture des soins
médicaux et l'octroi de prestations aux familles avec
enfants22
Le régime général de la
sécurité sociale est l'ensemble des dispositions
légales et réglementaires de la sécurité sociale
concernant les travailleurs salariés et les retraités du secteur
privé, certains fonctionnaires, et d'une manière
générale, toutes les personnes non attachées à un
régime spécial ou particulier, du fait de leur statut
professionnel
Personne de 3è âge : selon la
CNSS, il s'agit de toute personne ayant atteint l'âge de la retraite,
soit 65 ans ou plus et qui nécessite une assistance particulière
en l'occurrence la pension de vieillesse
Cotisations sociales : sont les sommes
destinées au financement de la sécurité sociale à
verser, pour chaque assuré, en partie par lui-même par retenue et
en partie par l'employeur par cotisation patronale dans le cadre d'un
régime général Risque social : C'est un
événement inhérent à la vie en
société qui entraine, pour celui qui le subit, une baisse de ses
revenus (maladie, chômage, vieillesse, accident de travail, maladie
professionnelle)
Affiliation : C'est le lien qui existe entre
l'assuré social et un organisme de sécurité sociale qui
est susceptible de lui verser les prestations
Immatriculation : opération
administrative qui constate la qualité d'assuré social par
l'attribution du numéro d'immatriculation
Allocation familiale : somme versée
aux personnes ayant un ou plusieurs enfants à charge Population active
c'est une population qui a encore l'âge légal de travailler
variant entre 18 et 64 ans.
22 Journal officiel de la RDC,
numéro spécial du 28 juillet 2016 , Loi n° 16/009 du 15
juillet 2016 fixant les règles relatives au régime
général de sécurité sociale ,p10
23 CNSSAP, Histoire de la
sécurité sociale et évaluation du dispositif actuel de
payement des retraités en RDC, Sl, Octobre 2017,pp6-9
17
I.2 Cadre Théorique
1.2.1. Généralités
Cette partie traite des questions générales
liées à l'évolution de la sécurité sociale
à travers le monde et en RDC.
Ainsi, la sécurité sociale est un investissement
dans les hommes et les femmes leur donnant la capacité de s'adapter aux
changements de l'économie et du marché du travail.
Les systèmes de sécurité sociale agissent
en tant qu'amortisseurs sociaux et économiques automatiques contribuant
ainsi à stimuler la demande globale en période de crise et
au-delà ainsi qu'à favoriser la transition vers une
économie plus durable.
Ainsi, dans le cadre de ce travail, l'histoire de la
sécurité sociale se présente en deux sections dont les
grandes dates de la sécurité sociale dans le monde et l'histoire
de la sécurité sociale en RDC.
I.2.2 Les grandes dates de la sécurité
sociale dans le monde23
Antiquité : Solidarité
matérielle dans le rite funéraire chez les esclaves
Durant toute la période de l'antiquité, les
esclaves à Rome se mobilisaient pour l'organisation des
funérailles. Ils cotisaient pour enterrer un des leurs qui était
décédé. Cette pratique constitue les premiers signes de
solidarité.
Moyen Age : Origine des corporations des
métiers. Les premières corporations des métiers datent de
la construction du temple de Salomon avec les trois travailleurs de cet
édifice qui sont : le tailleur des pierres, Maître Jacques ; le
Charpentier, le Père Soubise ainsi que l'ouvrier bronzier ou
l'architecte du Roi, Hiram.
1673 : Règlement du Roy fait en France
Ce règlement fait à Nancy (France) est
consacré à la protection sociale et sanitaire des marins. Le
travail des marins étant dur, il était important qu'ils
bénéficient d'une intervention sociale particulière. Ce
texte est considéré comme le premier régime de couverture
sociale, et les marins devraient cotiser pour le financement du
régime.
En effet, ce texte prenait en charge trois (03) types de
prestations : soins de santé, pension de vieillesse et pension
d'invalidité.
18
Deuxième moitié du XIX siècle
: les reformes sociales de Bismarck
Dans la seconde moitié du XIX siècle,
l'Allemagne connait une véritable révolution industrielle qui est
accompagnée des inégalités diverses. Dans le souci de
réduire ces inégalités, Bismarck met en place une
politique des réformes sociales permettant de résoudre le
problème de distribution des revenus.
Ainsi, la protection sociale est généralisée
et institutionnalisée par l'Etat. Cette volonté de l'Etat de
mettre en place un système de protection sociale assurant une grande
couverture de la population se matérialise par le vote des trois (03)
lois majeures sur la protection sociale : - La loi sur l'assurance maladie en
1883 ;
- La loi sur l'accident du travail en 1884 ;
- La loi sur l'assurance vieillesse et invalidité en
1889.
La plus grande portée des textes légaux est le
caractère obligatoire et national de la protection sociale.
10. 1919 : Création de l'Organisation Internationale du
Travail (OIT)
Le fondement ou la raison de la création de l'OIT est
la recherche de la paix universelle et durable qui ne peut être possible
que lorsqu'elle est basée sur la justice sociale.
Cette organisation a été fondée en 1919
sous l'égide du Traité de Versailles, qui a mis fin à la
première guerre mondiale.
11. 1935 : l'expression « sécurité sociale
» utilisée officiellement pour la première
fois24
L'expression « sécurité sociale » fut
officiellement utilisée pour la première fois dans le titre d'une
loi aux Etats-Unis d'Amérique (USA), le « Social Security Act
» du 14 août 1935 sous l'égide du Président Roosevelt.
Elle réapparut dans une loi de la Nouvelle-Zélande adoptée
le 14 septembre 1938.
12. 1942 : le rapport de Beveridge
Le système de protection sociale en Grande Bretagne
était un système trop limité caractérisé par
le plafond d'affiliation, Beveridge critique ce système. En 1942, dans
son rapport parlementaire « Insurance Social and Allied Services »,
il pose des bases fondamentales dans l'évolution de la protection
sociale au monde. Ce rapport est considéré comme une doctrine
à part entière de la protection sociale.
La plus grande révolution de ce rapport réside
dans ses principes connus sous le nom de « 3U» : U, comme Universel,
U comme uniforme et U comme Unitaire.
24 Mukadi B.,
Droit de sécurité sociale, Ed. Presses universitaires,
Kinshasa, 1995, p. 12
19
Principe d'Universalité de la protection
sociale
Ce principe préconise la couverture de la protection
sociale à tous les citoyens (c'est l'ensemble de citoyens qui sont
désormais couverts, et non une catégorie des salariés) et
à tous les risques sociaux (chômage, assurances sociales, charges
familiales, insécurité des femmes mariées, etc.).
Principe d'Uniformité de la protection
sociale
C'est le principe d'uniformité des prestations à
tous les citoyens. Il tient au fondement même de la protection sociale.
Le système étant financé par une source unique (les
impôts) et en cas de perte de revenu, la prestation versée doit
être unique pour tout citoyen.
Principe d'Unité de la protection
sociale
Le rapport étant rédigé dans un contexte
où il y avait une multiplicité de caisses de protection sociale,
ce principe recommande l'unification de toutes les caisses d'assurances
sociales à un régime national unique mis sous l'autorité
publique.
Tableau 1 : Synthèse doctrinale : comparaison
entre Bismarck et Beveridge
|
DOCTRINE BEVERIDGIENNE
|
DOCTRINE BISMARCKIENNE
|
Objectif de l'Etat
|
Assurer gratuitement les
risques de la vie
|
Compenser la perte de
revenu
|
Condition d'accès aux
prestations
|
Etre en difficulté ou dans le besoin
|
Avoir cotisé
|
Mode de financement
|
Impôts
|
Cotisations en fonction du revenu
|
Type de gestion
|
Etat, avec le contrôle au Parlement
|
Acteurs eux-mêmes :
employeurs et employés.
|
Source : CNSSAP, Histoire de la
sécurité sociale et évaluation du dispositif actuel de
payement des retraités en RDC, Sl, Octobre 2017,p 8
Il ressort de ce tableau comparatif que dans la doctrine
BISMARCKIENNE les prestations de retraite octroyées par la
sécurité sociale sont la contrepartie, octroyée par la
collectivité, de la création de richesse dont celle-ci est
redevable au travailleur. Il s'agit d'un principe d'assurance et il y a
logiquement une proportionnalité importante entre les revenus
d'activité et les prestations de retraite octroyées, tandis que
dans la doctrine BEVERIDGIENNE, les prestations de retraite octroyées
par la sécurité sociale ont pour objectif de subvenir aux besoins
fondamentaux de l'individu.
20
Il s'agit plutôt d'un principe d'assistance, les
prestations sont naturellement beaucoup plus uniformes et moins
élevées que dans la première doctrine.
13. 1944 : Déclaration de Philadelphie de l'OIT
En mai 1944, l'Organisation Internationale du Travail se
réunit à Philadelphie, aux Etats-Unis pour l'adoption de la
Déclaration de Philadelphie.
Cette Déclaration étend des mesures de
sécurité sociale en vue d'assurer un revenu de base à tous
ceux qui sont en manque ainsi que des soins médicaux complets, la
protection de l'enfance et de la maternité.
14. 1948 : Déclaration universelle des droits de
l'homme
La Déclaration universelle des droits de l'homme
adoptée le 10 décembre 1948 à Paris précise les
droits fondamentaux de l'homme. Dans son article 22, elle stipule ce qui suit :
« toute personne, en tant que membre de la société, a droit
à la sécurité sociale ».
La présence de cette disposition particulière
dans ce document est une véritable avancée dans le domaine de la
protection sociale.
15. 1952 : Convention n°102 de l'OIT : norme minimum de la
sécurité sociale
La convention 102 de l'OIT sur la norme minimum de la
sécurité sociale est un instrument juridique international
très puissant en matière de la sécurité sociale.
C'est le modèle de base des conventions de l'OIT concernant la
sécurité sociale.
Car, il est le seul instrument fondé sur des principes
de la sécurité sociale. Il établit des normes minimales
convenues à l'échelle mondiale pour les neuf (09) branches de la
sécurité sociale qui sont : les soins médicaux, les
prestations de santé, les prestations de chômage, les prestations
de vieillesse, les prestations d'accidents du travail, les allocations
familiales, les prestations de maternité, les prestations
d'invalidité ainsi que les prestations de survivants.
Il est important de signaler que, dans l'idée d'une
extension progressive de la couverture sociale dans les pays membres, seules
trois (03) branches de neuf (09) proposées par cette convention doivent
être ratifiées par ces derniers.
16. 1966 : Pacte international sur les droits
économiques, sociaux et culturels (ONU)
Le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels est un traité international multilatéral
adopté le 16 décembre 1966 par l'Assemblée
Générale des Nations Unies. Ce Pacte reconnait dans son article 9
le droit à la sécurité sociale.
21
Il précise ce qui suit : « Les Etats parties au
présent Pacte reconnaissent le droit de toute personne à la
sécurité sociale, y compris les assurances sociales ».
17. 2002 : Recommandation 202 du BIT : socle minimum de la
protection sociale
Une Recommandation est une orientation. La Recommandation 202
donne une orientation aux Etats membres pour l'extension de la couverture
sociale tout en donnant la priorité à l'établissement des
socles nationaux de protection sociale accessibles à toute personne dans
le besoin.
Les socles nationaux de protection sociale doivent comprendre
les garanties suivantes : l'accès aux soins de santé (y compris
la maternité), la sécurité des moyens d'existence de base
pour les enfants (accès à la nourriture, à
l'éducation, aux soins et à tous les autres biens et services
nécessaires), la sécurité des moyens d'existence de base
pour des personnes actives dans l'incapacité de gagner un revenu
suffisant ainsi que la sécurité des moyens d'existence de base
pour des personnes âgées.
I.2.3 Histoire de la sécurité sociale en
RDC25
L'évolution de la sécurité sociale en RDC
peut être résumée en deux grandes périodes : la
période coloniale et la période postcoloniale. Toutefois, il est
important de rappeler qu'avant la colonisation, les risques sociaux, dans le
système traditionnel, étaient couverts par la famille, le clan,
la tribu et le village.
? Période coloniale
Durant toute la période coloniale, il existait deux
régimes de sécurité sociale applicables aux
employés et aux travailleurs.
Sécurité sociale des
employés
Dans le langage juridique colonial, on entend par «
employé » toute personne engagée dans les liens d'un contrat
d'emploi et qui n'était pas indigène du Congo Belge, du
Ruanda-Urundi ou de tout autre territoire d'Afrique.
25 CNSSAP, Histoire de la
sécurité sociale et Evaluation du dispositif actuel de paiement
des retraités en RDC, Sl, Octobre 2017, pp 10-11
22
1942 : Les premiers signes de la
sécurité sociale en faveur des
non-indigènes
Ces premiers signes étaient justifiés par le
développement accéléré de la production
industrielle, l'accroissement des bénéfices permettant aux
employeurs de se montrer plus généreux pour le personnel
non-indigène.
1945 : Le véritable régime de
sécurité sociale au profit des
non-indigènes
Le véritable régime de sécurité
sociale pour les non-indigènes est finalement institué à
partir
de 1945. Ce régime couvrait les concernés contre
les risques suivants :
- Vieillesse et décès prématuré ;
- Accidents du travail et maladies professionnelles ;
- Maladie-invalidité ;
- Charges de famille ;
- Chômage.
Sécurité sociale des
travailleurs
Par travailleur, le droit social colonial entendait tout
indigène du Congo ou des colonies voisines, immatriculé ou non,
qui engageait ses services soit à un employeur qui n'était pas
lui-même un indigène du Congo, soit à un employeur
indigène du Congo (Mukadi, 1995).
Le travailleur ainsi défini était
protégé contre les risques suivants :
- Les accidents du travail et maladies professionnelles ;
- Les charges de famille ;
- La vieillesse ;
- L'invalidité.
? Période post-coloniale
La période post -coloniale est dominée par la
promulgation du décret-loi organique du 29 juin 1961 de la
sécurité sociale. Ce décret-loi, qui reste toujours en
application jusqu'en 2018, année de l'entrée en vigueur de la
nouvelle loi sur la sécurité sociale, répond à
trois principes fondamentaux :
- Elimination de toute discrimination raciale ;
- Stabilité financière du régime ;
- Simplification de l'administration.
23
a. Elimination de toute discrimination
raciale
Dans un contexte d'après indépendance, il
était normal de réfléchir sur le changement radical de
certains textes pris avec une dose raciste. Ce texte de 1961 a bien tenu compte
de cet aspect racial.
b. Stabilité financière du
régime
En ce qui concerne la stabilité financière du
régime de sécurité sociale, il est nécessaire de
signaler que les événements politiques du contexte d'après
indépendance, suivis du ralentissement considérable des
activités économiques, avaient provoqué une
détérioration de la situation financière des trois
branches de risques professionnels et invalidités, allocations
familiales et pensions.
C'est ainsi qu'une grande liberté d'action a
été ménagée, particulièrement dans le
domaine des pensions pour permettre de procéder à une
planification à long terme.
c. Simplification de l'administration
Dans un contexte où il existait plusieurs structures de
gestion de sécurité sociale, il était important de penser
à leur unification.
D'où, la création de l'Institut National de
Sécurité Sociale, « INSS » en sigle pour l'organisation
unique de la sécurité sociale dans la rationalisation, dans
l'équilibre financier et dans la simplification administrative.
I.3 L'immatriculation des travailleurs
La Caisse Nationale de sécurité sociale
immatricule tous les travailleurs assujettis au régime
général de sécurité sociale et d »livre
à chacun d'eux une carte d'immatriculation portant un numéro. Un
numéro ne doit être attribué qu'une seule fois et
définitivement à un seul travailleur. Au moment de l'embauche
d'un travailleur ou de la prise en charge d'un travailleur assimilé,
l'employeur est tenu d'établir une demande d'immatriculation du
travailleur sur l'imprimé modèle II. Cette demande
d'immatriculation doit être transmise à la Direction Provinciale
de la CNSS qui établit la carte d'immatriculation qu'elle remet au
travailleur soit directement ; soit par l'intermédiaire de son
employeur. En cas de résiliation du contrat ou de fin de service,
l'employeur est tenu d'informer la Direction Provinciale, la direction urbaine
ou le bureau de district territorialement compétent. Dans les 15 jours
du décès d'un travailleur, l'employeur est tenu de faire parvenir
à la Direction provinciale compétente, un avis de
décès conforme au modèle établi par la CNSS et
dûment certifié par l'autorité administrative
compétente. Le numéro d'immatriculation comporte 18 chiffres
repartis en 7 zones et se termine par une lettre de contrôle :
24
1ère zone : code de sexe (le masculin a le code 1 et le
féminin a le code 2)
2ème zone : code de localisation d'origine (6 chiffres),
3ème zone : code de l'année de naissance (4 chiffres),
4ème zone : code du mois de naissance (2 chiffres), 5ème zone :
code du jour de naissance (2 chiffres), 6ème zone : code de
différenciation (2 chiffres), 7ème zone : code de rang de
naissance (2 chiffres)
I.4 Les cotisations sociales et différentes
pénalités
Pour rappel, les cotisations sociales sont les sommes
destinées au financement de la sécurité sociale à
verser, pour chaque assuré, en partie par lui-même par retenue et
en partie par l'employeur par cotisation patronale dans le cadre d'un
régime général.
Ainsi, conformément aux dispositions légales26,
il est stipulé que l'employeur doit créditer le compte de la
Caisse des cotisations dues dans les 15 jours suivant le mois civil auquel
elles se rapportent.
Toutefois, l'employeur qui n'a pas versé les
cotisations dans le délai imparti est tenu de régulariser sa
situation dans les cinq jours qui suivent le délai limite de versements
des cotisations sociales.
L'employeur qui ne verse pas les cotisations dans le
délai imparti est passible d'une majoration de 0 ,5% du montant des
cotisations dues par jour de retard.
Les majorations de retard ( MR ) prennent cours à
partir des vingt - unième jours du mois civil suivant celui auquel se
rapportent les cotisations sociales et prennent fin à la date de
versement intégral des cotisations dues.
Lorsque l'employeur n'a pas déposé la
déclaration et les annexes requises dans le délai imparti, le
montant des cotisations dues est déterminé d'office sur base de
la dernière déclaration de versement majoré de trente pour
cent. C'est la Taxation d'office.
Lorsque cette victime de la taxation d'office produit hors
délai la déclaration, la Caisse annule la TO, prend en compte la
déclaration et applique une pénalité de 0 ,5% par jour de
retard sur le montant des cotisations déclarées.
26 Journal officiel, recueil de textes
légaux, règlementaires et mesures d'exécution de la loi
n° 16/009 du 15 juillet 2016 fixant les regles relatives au regime
général de la sécurité sociale, Numéro
spécial,5 décembre 2018,pp 68-
25
Toute personne qui fait intentionnellement des
déclarations inexactes est punie d'une peine
Tableau 2 : Repartition des différents taux
de cotisations par branche
Branche
Taux part
travailleur
Taux part
patronale
Total
Pensions ( Pension de retraite,
d'invalidité et de
survivant )
5%
5%
10%
Risques professionnels ( accident de
travail,maladies
professionnelles,et maladies d'origine
professionnelle)
0
1,5%
1,5%
6,5%
18%
RDC,Kinshasa,2018,Diapositif n° 16
d'emprisonnement de trois à douze mois ou d'une amende de
100 000 à 1 000 000 FC (art.
130) et l'employeur qui omet de précompter les cotisations
des travailleurs ou de verser les
cotisations globales prévues dans la loi, est puni d'une
peine d'emprisonnement d'un à trois
mois et d'une amende de 1 000 000 à 10 000 000 FC ou de
l'une de ces peines seulement
(art. 129 )
Prestations aux familles ( allocation
prénatales, allocation
de maternité et allocations familiales )
0
6,5%
TOTAL
5%
13%
Source : Agnès MWAD NAWEJ
KATANG,Conférence sur la réforme du regime général
de sécurité sociale en
27
I.4.1 La branche des pensions
Pension de retraire
Pour bénéficier d'une pension de retraite,
l'assuré (e) doit remplir les conditions suivantes :
- Avoir atteint l'âge de 60 ans ;
- Avoir accompli au moins 180 mois, soit 15 ans d'assurance ;
- Avoir cessé toute activité salariée.
Il sied de noter que 60 ans est l'âge d'ouverture du droit
à la retraite, par contre, 65 ans c'est
l'âge de départ d'office à la retraite.
L'assuré qui ne justifie pas de 15 ans au moins
d'assurance a la possibilité de procéder à un
rachat des mois de cotisations manquantes afin de remplir la
condition de stage (180 mois).
Ce rachat ne peut porter au maximum que sur une période de
5 ans, soit 60 mois, et se fait en
se référant à la dernière
rémunération de l'assuré.
Allocation unique de retraite
Le droit à une allocation unique de retraite s'ouvre en
faveur d'un assuré qui remplit les conditions suivantes :
27
http://www.cnss.cd/employeurs/#Dememp
( en ligne ), site consulté le 23 avril 2019 à 15h20 )
26
- Avoir atteint 60 ans d'âge ;
- Avoir cessé toute activité salariée ;
- Avoir accompli moins de 15 ans d'assurance.
Pension anticipée
L'assuré âgé d'au moins 55 ans, a la
possibilité de solliciter, soit une pension anticipée volontaire,
soit une pension anticipée liée à l'usure (art. 86 et 87
de la loi n° 16/009 du 15/07/2016) s'il justifie de 180 mois au moins et
cesse toute activité salariée.
La pension d'invalidité
L'assuré qui est devenu invalide par suite d'une
maladie d'origine non professionnelle avant d'avoir atteint l'âge de 60
ans a droit à une pension d'invalidité s'il remplit les
conditions suivantes :
- Etre atteint d'une perte de ses capacités de travail
d'au moins 66% constatée par le médecin désigné ou
agrée par la Caisse ;
Avoir accompli au moins 36 mois d'assurance ou des
périodes assimilées au cours de 60 derniers mois civils
précédant immédiatement celui au cours duquel il est
devenu invalide. Au cas où l'invalidité est due à un
accident d'origine non professionnelle, les périodes d'assurances ne
sont pas requises à condition que l'assuré ait occupé un
emploi assujetti au moment de l'accident et qu'il ait été
immatriculé à la CNSS.
La pension et l'allocation de
survivants
Aux termes de l'article 97 de la loi n°16/009 du 15
juillet 2016, la pension de survivant est due en cas du décès
:
Du titulaire d'une pension de vieillesse ou d'invalidité
ou d'une pension anticipée;
De l'assuré qui, à la date de son
décès, remplissait les conditions requises pour
bénéficier d'une pension de retraite ou d'invalidité;
De l'assuré qui justifiait de 180 mois d'assurance.
Sont considérés comme survivants :
? Le conjoint en vie (veuf ou veuve), à condition que
le mariage soit antérieur du décès de 6 mois ; sauf dans
le cas ou un enfant est né de l'union conjugale ou lorsque la veuve est
enceinte ou en cas d'accident;
? Les enfants tels que définis par le Code du travail
(enfants biologiques, adoptés, sous tutelle et pour lesquels
l'assuré a une obligation alimentaire). Il s'agit des enfants en
âge de scolarité et limité à 25 ans pour les
étudiants;
? Les ascendants directs (père et mère
biologiques) entretenus par l'assuré, à défaut des
survivants susvisés.
27
La branche des risques professionnels
Elle couvre la prévention ainsi que les accidents de
travail et les maladies professionnelles y
compris les maladies d'origine professionnelle.
Les conditions de bénéfice et
formalités
? Occuper un emploi assujetti au régime
général de la sécurité sociale;
? Etre immatriculé à la caisse;
? Avoir été victime d'un accident du travail ou
d'une maladie professionnelle
L'accident du travail ou la maladie professionnelle doit
être déclaré à la caisse dans les délais
suivants :
Pour l'employeur:
60 jours pour un accident du travail;
120 jours pour une maladie professionnelle.
Pour la victime ou ses ayants-droit:
2 ans en cas de carence ou d'impossibilité dans le chef de
l'employeur
I.4.2 La branche des prestations aux familles
Les conditions générales d'ouverture du
droit aux prestations aux familles
18. L'immatriculation à la CNSS ;
19. Le versement des cotisations sociales ;
20. La justification du temps de présence requis
c'est-à-dire 3 mois d'assurance ;
21. La clause de résidence (le travailleur et ses enfants
doivent résider au Congo).
Est considéré comme mois d'assurance, le mois au
cours duquel l'assuré a travaillé pendant au moins 15 jours ou
120 heures.
La branche des prestations aux familles comprend les prestations
suivantes :
22. Les allocations prénatales (art. 39
à 42) . Elles ont pour but d'assurer la surveillance
médicale et les meilleures conditions d'hygiène à la
mère et à l'enfant.
Les personnes concernées :
Les allocations prénatales sont payées en faveur de
la femme travailleuse et de la femme conjointe d'un travailleur assuré
qui remplit les conditions requises.
Les conditions d'ouverture du droit :
La femme assurée ou la conjointe d'un travailleur
assuré est tenue de :
Déclarer, suivant le formulaire Modèle F1, dans les
3 premiers mois, la grossesse à la Caisse. La Caisse délivre
à l'intéressée le carnet de grossesse et de
maternité ;
28
Présenter à la Caisse les certificats
médicaux établis par le personnel habilité de santé
(médecin ou femme sage), attestant qu'elle a subi aux 3ème,
6ème et 8ème mois les examens médicaux exigés par
la loi.
Il ya lieu de noter qu'un examen non subi entraine la perte de la
fraction liée à cette période.
Le payement concerne les 9 mois de grossesse et se fait en 3
tranches sur présentation des
certificats repris ci-dessus.
Les allocations de maternité (art. 43 à
45)
Elles ont pour but d'encourager les femmes à accoucher
sous contrôle médical.
Les personnes concernées :
Les allocations de maternité sont payées en faveur
de la femme travailleuse assurée et de la
femme conjointe d'un travailleur assuré.
Les conditions d'ouverture du droit et formalités
:
? Donner naissance à un enfant viable sous contrôle
médical ;
? Introduire une demande suivant le feuillet Modèle F6
Elles sont payées sur présentation à la
caisse du certificat médical, feuillet Modèle F5,
attestant que la naissance s'est déroulée sous
contrôle médical.
En cas de naissance multiple, chaque naissance est
considérée comme une maternité distincte
c'est-à-dire la CNSS paie suivant le nombre d'enfants mis
au monde.
Les indemnités journalières de
maternité (art.46 à 48)
Elles servent à compenser la perte de gain que subie la
femme assurée à l'occasion de son
congé de maternité.
Personne concernée :
Elles sont payées en faveur de la femme travailleuse
assurée.
Les conditions d'ouverture du droit et
formalités:
La femme assurée doit :
? Arrêter effectivement de travailler c'est-à-dire
bénéficier de son congé de maternité dans les
délais impartis (14 semaines dont 6 semaines avant et 8
semaines après l'accouchement) ;
? Avoir été immatriculé à la Caisse
12 mois avant la date présumée de l'accouchement
? Introduire une demande d'indemnités journalières
de maternité, feuillet Modèle F6 à la Caisse
en annexant les différentes pièces requises.
Le délai de 14 semaines soit 98 jours, peut être
prolongé de 21 jours au maximum en cas de maladie liée aux
couches.
Les allocations familiales (art. 49 à
56)
Les personnes concernées :
29
Les allocations familiales sont payées aux travailleurs
ayant des enfants à charges. Les conditions d'ouverture du droit
et formalités :
o Etre un travailleur assujetti et pour lequel l'employeur a
déclaré et versé les cotisations sociales ;
o Justifier du temps de présence requis pour le mois
concerné ;
o Avoir des enfants à charge (introduire à la
Caisse la composition familiale et lui communiquer toutes les modifications
intervenues dans celle-ci) ;
o Produire les différentes pièces
exigées suivant l'article 53 de la loi et les renouveler annuellement.
Les allocations familiales sont payées pour chaque enfant à
charge. Elles sont suspendues en cas d'interruption de l'activité
professionnelle sauf dans les cas prévus par la loi (art. 37 et 38, art.
71).
Elles sont payées directement par la Caisse, à
l'exception de cas de dévolution déterminés par un
Arrêté Ministériel.
Elles sont dues dès la naissance de l'enfant
jusqu'à l'âge de 25 si l'enfant étudie. Il y a lieu de
relever que l'employeur a la possibilité de continuer à payer
à ses travailleurs les allocations familiales extra légales.
I.5 Revue de la littérature
La sécurité sociale n'a pas été
construite en un jour, elle est le résultat des différentes
évolutions qui se sont succédé ces 150 dernières
années et, dans le système actuel, il reste toujours des
caractéristiques, des traces de chacune des périodes
passées.
L'OIT signale qu'aucun pays du monde n'est totalement
dépourvu d'une forme ou d'une autre de Sécurité Sociale,
mais seule une partie minoritaire d'entre-deux ; les pays les plus riches
offrent les systèmes complets.
De ce point de vue, "seulement 20 % de la population mondiale
bénéficient d'une couverture sociale correcte et plus de 50 %
n'en a aucune, rappelle l'Organisation Internationale du Travail.
Et moins de 10 % des travailleurs des pays les moins
avancés bénéficient d'une sécurité sociale,
pourcentage qui varie entre 20 % et 60 % dans les pays à revenus
intermédiaires pour avoisiner les 100 % dans la plupart des pays
industriels28
Ainsi, dans cette revue de la littérature, nous
essayerons de nous focaliser sur le système de protection sociale en
Chine, en Suède et en Afrique
28
https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/11/la-protection-sociale-dans-les-pays-emergents-progresse_1829953_3234.html
30
? Du système de protection sociale en
Chine.29
Le système de protection sociale en Chine
présente encore de nombreuses insuffisances :
Un système fragmenté
Ce système est constitué de plusieurs
régimes disparates. L'assurance vieillesse comprend quatre
régimes : employés de la fonction publique, urbains,
chômeurs urbains et ruraux.
Les niveaux des cotisations et des prestations sont
très variables selon les groupes. Ainsi, le régime d'assurance
vieillesse pour les employés de la fonction publique est
particulièrement favorable car ceux-ci ne cotisent pas et
perçoivent une retraite calculée en fonction du nombre
d'années de service qui peut atteindre jusqu'à 90% du dernier
salaire pour les employés des institutions publiques contre un maximum
de 59,2% du dernier salaire en théorie pour les employés des
entreprises.
Une protection insuffisante :
Les dépenses de santé pèsent encore
fortement sur les budgets des ménages chinois.
En dépit de l'extension des programmes d'assurance, le
poids des dépenses de santé dans le budget des ménages a
augmenté pour les ruraux entre 2007 et 2012, passant de 7,1% à
10% des dépenses de consommation alors que pour les ménages
urbains, cette part a baissé, de 7,1% en 2007 à 6,2% en 2011. Ces
taux sont plus élevés que ceux des principaux pays
développés (à l'exception des Etats Unis où le
ratio est à près de 21%), mais aussi que ceux d'autres pays
émergents (3,6% en Russie, 4,1% en Inde). Cela s'explique notamment par
le coût élevé des soins médicaux en Chine. Les
hôpitaux publics sont en général presque auto
financés avec moins de 10% de leurs revenus provenant de subventions du
gouvernement et ils tendent à gonfler la facture de leurs patients en
multipliant les services.
Ainsi, face à cette réalité, et compte
tenu du défis majeur lié à l'évolution
démographique ainsi qu'à l'extension des programmes d'assurances
vieillesse et santé, le système de protection sociale en Chine
devrait être reformé pour assurer sa viabilité.
? Du système de protection sociale en
Suède 30
Les dépenses d'assurance sociale stricto sensu (hors
dépenses de soins) ont atteint, en 2006, 447,2 milliards de couronnes,
soit environ 48 milliards d'euros. Près de la
moitié de ces dépenses étaient dédiées aux
retraites (221,5 milliards de couronnes, 23,8 milliards d'euros), environ 30 %
aux allocations maladie et invalidité (137,7 milliards de couronnes,
29
https://cn.ambafrance.org/La-protection-sociale-en-Chine,(
en ligne ),consulté le 20 mai 2019
30
https://www.senat.fr/rap/r06-377/r06-3772.html
(consulté le 24 mai 2019 à 13h 50)
31
14,8 milliards d'euros) et près de 15 % aux allocations
familiales (65,4 milliards de couronnes, 7 milliards d'euros), le reliquat
concernant diverses prestations et les frais administratifs.
La plus grande partie de ces dépenses est couverte par
des cotisations. Tel est le cas schématiquement pour
les pensions de retraite, les pensions de réversion, les
indemnités journalières de maladie, l'assurance accidents du
travail et l'assurance parentale, qui est l'une des principales prestations de
la branche famille.
L'essentiel de l'effort de financement de l'assurance sociale
couvert par les cotisations est imputé aux employeurs qui acquittent une
somme égale à 32,42 % de la masse salariale en 2007, dont 10,21 %
pour les retraites et environ 9 % pour l'assurance maladie (indemnités
journalières).
Cependant, des cotisations à la charge des assurés
ont été introduites récemment afin de financer une partie
du système des pensions de vieillesse. Elles représentent 7 % du
salaire. Le financement par l'impôt est résiduel et concerne
principalement les autres allocations familiales (hors assurance parentale) et
les prestations pour handicapés.
Sauf en matière d'assurance vieillesse, les cotisations
ne sont pas versées nominativement, mais sont prélevées en
bloc sur la masse salariale et transférées au budget de l'Etat.
Les dépenses de prestation effectuées en regard sont en principe
strictement équilibrées. Il n'existe pas en
Suède de déficit de la protection sociale.
I.6 De l'évolution de la protection sociale en
Afrique31
Chaque gouvernement africain a choisi un système
spécifique à sa culture avec plus ou moins de réussite,
mais tous reconnaissent la nécessité de protéger à
minima ses populations les plus fragilisées. Cependant, il s'agit ici
d'un système de protection rudimentaire
Assane Fall-Diop résume les batailles qui sont encore
à mener pour une protection sociale véritable en Afrique:
La protection sociale est devenue un thème
obligé des débats électoraux en Afrique. En Côte
d'Ivoire et en République démocratique du Congo, la Constitution
ou la loi font même de l'assurance-maladie un objectif prioritaire.
Cependant, l'essor de l'économie informelle et la faiblesse politique et
financière des Etats handicapent les réalisations
concrètes [.] En Afrique, « seulement 5 % à 10 % de la
population active bénéficie d'une couverture sociale »,
31
https://fr.globalvoices.org (
en ligne),consulté le 22 mai 2019
32
selon l'Organisation internationale du travail (OIT), qui note
une dégradation de la situation au cours des vingt dernières
années. L'organisation souligne que « près de 80 % de la
population n'a pas accès aux soins de santé de base.
Lambert Gbossa explique pour l'Office International du Travail
(OIT) pourquoi il pense que la protection sociale est en régression sur
l'ensemble du continent.
La poussée de l'économie de l'informel en est,
selon lui, une des principales causes: d'abord, une poussée
démographique galopante qui produisit chaque année des cohortes
de primo-demandeurs d'emplois; ensuite, une crise économique grave
proche de la récession qui a réduit à néant les
capacités d'absorption du secteur moderne; enfin, la poussée de
l'exode rural obligeant bon nombre d'individus à venir
«bricoler» dans les villes. Ainsi, la population active atteint plus
de 40 pour cent dans l'ensemble des pays, avec un taux d'accroissement de plus
de 4,5 pour cent, légèrement supérieur à celui de
la croissance démographique. Au rythme actuel d'évolution des
données sur la population active et sur la population salariée,
le taux d'occupation des travailleurs salariés pourrait n'être
plus que 2 à 3 pour cent au maximum dans les 25 prochaines
années.
Comme cette population est la seule à
bénéficier d'un système organisé de
sécurité sociale, il y a ainsi une dégradation
prévisible de la rentabilité sociale du système de
couverture.
33
CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET/OU DE
L'ORGANISATION
II.1 Présentation de la Caisse Nationale de la
sécurité sociale de la RDC
Créé le 29 juin 1961, l'Institut National de
Sécurité sociale, INSS (actuelle Caisse Nationale de
sécurité sociale, CNSS) est un établissement Public
à caractère technique et social doté de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière.
Son organisation et son fonctionnement sont régis par les
textes ci-après :
Le décret-loi du 29 juin 1961 organique de la
sécurité sociale ;
La loi n° 78 002 du 06 janvier 1978 portant statut d'une
entreprise Publique dénommée Institut National de
sécurité sociale, INSS en sigle
L'arrêté départemental n° 0021 d'avril
1978 relatif à l'affiliation des employeurs, à l'immatriculation
des travailleurs ainsi qu'aux conditions de versement des cotisations de la
sécurité sociale
L'institut national de sécurité sociale (INSS),
actuellement Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est une
entreprise publique au sens de l'article 2 de la loi n° 78-002 du 06
janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux
entreprises Publiques.
Il est doté d'une personnalité juridique et de
l'autonomie financière et, est placé sous la garantie de
l'Etat.
La CNSS est placé sous la tutelle technique et
administrative du ministère ayant le travail et la prévoyance
sociale dans ses attributions et la tutelle financière est
exercée par le ministère ayant le portefeuille dans ses
attributions.
II.1.1 Faiblesses de l'ancienne loi
Nonobstant les avantages liés au Décret-loi du 29
juin 1961, la gestion du régime a révélé au fil du
temps certaines faiblesses. Parmi les faiblesses de gestion, nous pouvons
relever notamment:
- Le paiement des prestations sociales sans limite
supérieure ou plafond.
34
Dans la gestion de la sécurité sociale, soutenue
par le système de répartition, caractérisée par la
solidarité générationnelle, le paiement des prestations
sociales obéit toujours au principe du plancher (limite
inférieure) et du plafond (limite supérieure).
- Le décret-loi organique fixait le planché des
prestations qui ne pouvait être inférieure à 50% du montant
du Smig en vigueur sans en déterminer le plafond,
- La condition d'octroi de la pension de retraite basée
sur les 10 dernières années de cotisations.
Ce principe légal fait perdre à certains
cotisants, le bénéfice des prestations sociales pour avoir
terminé le travail, par exemple 10 ans avant d'atteindre l'âge
d'admission à la retraite. Avec comme conséquence, la non
considération des années cotisées
- La différence de l'âge d'admission à la
pension de retraite en rapport avec le sexe (60 ans pour la femme et 65 ans
pour l'homme) qui est perçue comme une discrimination, et qui enfreint
la convention n°100 de l'OIT sur l'égalité des chances,
ratifiée par la République Démocratique du Congo
- L'absence d'un âge plafond au-delà duquel
l'assurance n'est plus possible (60 ans et 65 ans sont des âges
d'ouverture des droits et non de cessation définitive de travail)
- L'absence d'assurance en faveur des travailleurs
indépendants
- L'absence de la possibilité de faire le rachat de la
carrière
- L'absence d'une politique claire et concrète de la
prévention des risques professionnels, alors que l'aspect curatif
géré par l'INSS devait être soutenu par une grande action
de prévention des risques professionnels;
- Le faible taux de couverture sociale (inférieur à
10% de la population active
- Le faible taux des cotisations sociales pour les
différents risques couvert
Depuis le 15 juillet 2016, la RDC s'est dotée d'une
nouvelle loi n° 16/009 portant les règles relatives au
régime général de la sécurité sociale mise
en application le 16 juillet 2018. Aussi, à partir du 16 juillet 2018,
l'INSS est devenu CAISSE NATIONAL DE SECURITE SOCIALE, un nouvel
établissement public à caractère social et jouissant d'une
autonomie financière.
2.1.2 Innovations de cette Loi
Cette loi fixant les règles relatives au régime
général de la sécurité sociale, apporte des
innovations importantes en matière de couverture sociale, de prestations
et de conditions d'octroi. Les nouveautés contenues dans la branche des
prestations aux familles constituent l'un des mérites de cette loi.
35
Elle couvre tout le territoire national et intègre le
principe édicté par la Conférence internationale de la
prévoyance sociale (CIPRES) et la Convention 102 du 20 juin 1952 sur la
norme minimum de la sécurité sociale.
La loi en vigueur intègre le droit aux allocations
prénatales et de maternité et le droit aux indemnités
journalières pour la femme travailleuse pendant le congé de
maternité, en vue de compenser la perte de ses revenus à la suite
de cette réforme, la CNSS veut amorcer, en synergie avec le Gouvernement
et les partenaires sociaux, une nouvelle ère de la
sécurité sociale, empreinte de plus d'assurances.
Pour ce qui est de la branche des pensions, la nouvelle loi
prend également en compte les principes de l'égalité entre
l'homme et la femme. Ainsi, l'âge de départ d'office à la
retraite est fixé à 65 ans, tant pour l'homme que pour la
femme.
Par ailleurs, le droit de rachat de la carrière pour
tout assuré, âgé de 60 ans au moins, qui ne totalise pas
180 mois d'assurance, est aussi pris en considération dans cette loi.
Il en est de même de l'allocation de vieillesse pour
l'assuré ayant moins de 15 ans d'assurance et la pension d'orphelins et
de survivants aux ayants droit d'un assuré.
La nouvelle loi intègre aussi quelques innovations en
rapport avec la branche des risques professionnels.
Elle instaure notamment la prise en charge des maladies
d'origine professionnelle, en plus des accidents du travail et des maladies
professionnelles, sont à cet effet pris en compte l'allongement à
60 jours du délai de déclaration de l'accident de travail et
l'allongement à 120 jours du délai de déclaration de la
maladie professionnelle.
Selon les dispositions de la nouvelle loi, la couverture
sociale est désormais étendue à plusieurs autres
catégories. Il s'agit, en l'occurrence des mandataires de l'Etat, des
personnels de l'Etat et des employés locaux des missions diplomatiques
accrédités et établis en RDC.
Il en de même pour les associés actifs des
sociétés, les assurés volontaires et les détenus
exécutant un travail périlleux, victimes d'un accident survenu
à l'occasion de ce travail32
II.1.3 Objectifs poursuivis par la CNSS
La CNSS a pour mission l'organisation et la gestion du
régime général de sécurité sociale du pays.
En tant qu'établissement public, elle poursuit deux objectifs notamment
:
- Encadrer les personnes de troisième âge
(retraite), - Assister les victimes des risques professionnels
32 Le Courrier de la CIPRES
N° 27 Novembre 2015-Janvier 2016, p2
36
Pour y parvenir, le régime de la sécurité
sociale en RDC s'attache aux trois branches : La branche des pensions (de
vieillesse, d'invalidité et de survivant),
La branche des risques professionnels (accidents du travail et
maladies professionnelles), La branche des allocations familiales.
II.2 Gestion Administrative de la CNSS II.2.1 Organes
statutaires
Personne morale de droit public, la CNSS dispose de trois organes
statutaires qui sont :
Le conseil d'administration
C'est un organe de conception, d'orientation, de contrôle
et de décision de la caisse
Présidé par un président du conseil
d'administration, Il comprend en son sein :
- Deux représentants de l'état dont l'un sera
choisis Directeur Général par consensus des
partenaires sociaux et nommé par ordonnance du
président de la République
- Un représentant des organisations professionnelles des
employeurs ;
- Un représentant des organisations professionnelles des
travailleurs ;
Le comité de gestion
C'est l'organe de gestion de la caisse et est assuré par
un directeur général, assisté par un directeur
général adjoint. Il est chargé de l'exécution des
décisions prise par les conseils d'administration, en plus, il assure la
gestion des affaires courantes de la caisse.
Le collège des commissaires aux
comptes
Il assure le contrôle des opérations
financières de la Caisse. Il est composé de deux (2) personnes
issues des structures professionnelles distinctes et justifiantes des
connaissances techniques et professionnelles éprouvée en
matière de sécurité sociale.
II.2.2 Organisation Administrative de la CNSS
La CNSS est structurée de la manière suivante :
- Un secrétariat des organes statutaires (S.O.S),
- Un secrétariat de la direction
générale,
- Une coordination des centres des gestions,
- Onze directions centrales,
- Cinq directions urbaines dans la ville-province de Kinshasa,
- Treize directions provinciales,
- Dix-sept Bureau de district,
- vingt antennes.
37
II.3 La gestion technique de la CNSS
Comme susmentionné, la Caisse a pour objet social
l'organisation et la gestion du régime
général de la sécurité sociale. En
pratique, cet objet social consiste à récolter les cotisations
sociales auprès des employeurs et travailleurs pour les
payer sous forme des présentations
sociales aux bénéficiaires.
Pour ce faire, la CNSS exerce quatre (4) activités
spécifiques, à savoir :
L'affiliation des employeurs et immatriculation des
travailleurs,
La gestion des comptes courants des cotisations,
Le contrôle et le recouvrement,
La prise en charge des prestataires.
II.3.1 Les éventualités couvertes par la
sécurité sociale selon l'OIT33
L'organisation internationale de travail (OIT) prévoit
neuf éventualités reprises par la norme minimum de la
sécurité sociale, il s'agit :
1- Des prestations aux familles ;
L'éventualité couverte par la convention est « la
charge d'enfant selon ce qui est prescrit ». Le terme «enfant»
désigne un enfant au-dessous de l'âge auquel la scolarité
obligatoire prend fin ou un enfant de moins de 15 ans. La convention laisse
à la législation nationale le soin de déterminer le nombre
d'enfants au titre desquels les prestations sont payables.
2- Des prestations d'invalidité :
L'éventualité couverte est l'incapacité d'exercer une
activité professionnelle lorsqu'il est probable que cette
incapacité sera permanente ou qu'elle subsiste après la
période pendant laquelle la personne a droit aux prestations pour
incapacité temporaire
3- Des prestations de survivant ;
L'éventualité couverte est la perte des moyens d'existence subie
par la veuve ou les enfants du fait du décès du soutien de
famille.
La protection concerne donc la veuve qui était
à la charge du soutien de famille décédé ainsi que
les enfants dont le soutien de famille (père ou mère) est
décédé. Le terme enfant désigne un enfant qui est
au-dessous de l'âge auquel la scolarité obligatoire prend fin ou
un enfant de moins de 15 ans (l'âge le plus élevé devant
être pris en considération)
4- Des prestations de vieillesse ;
L'éventualité couverte est la survivance au-delà d'un
âge prescrit. Cet âge ne doit pas normalement dépasser 65
ans.
33 Martine Humblet et Rosinda
Silva, Des normes pour le XXIe siècle,
Sécurité sociale, OIT, 2002,pp 17-42
38
5- Des indemnités de maladies :
L'éventualité couverte comprend l'incapacité de travail
qui résulte d'un état morbide et qui entraîne une
suspension du gain.
La recommandation no 134 préconise en outre
l'attribution d'indemnités lorsque l'absence au travail est
justifiée pour d'autres motifs, notamment en cas de placement sous
contrôle médical aux fins de réadaptation ou de
congé de convalescence
6- Des prestations de maternité :
l'éventualité couverte doit comprendre, d'une part, les
prestations médicales justifiées par la grossesse, l'accouchement
et leurs suites et, d'autre part, la suspension du gain qui en
résulte
7- Des soins médicaux :
L'éventualité couverte comprend tout état morbide, quelle
qu'en soit la cause, ainsi que le besoin de soins médicaux qui en
résulte.
8- Des prestations en cas d'accident du travail ou de
maladie professionnelle : L'éventualité couverte par ces
instruments comprend: l'état morbide, l'incapacité de travail,
l'invalidité ou la diminution de l'intégrité physique
résultant d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle
prescrite.
L'éventualité comprend également la
perte des moyens d'existence subie du fait du décès du soutien de
famille à la suite d'une lésion professionnelle.
9- Des prestations de chômage :
L'éventualité couverte par ces instruments comprend la
suspension ou la perte de gain due à l'impossibilité d'obtenir un
emploi convenable pour une personne protégée qui est capable de
travailler et disponible pour le travail. La convention no 168 prévoit
expressément que la personne doit être effectivement en
quête d'un emploi.
De ces 9 éventualités proposées par
l'OIT, seulement 5 sont couvertes par la CNSS, en l'occurrence :
1- Les prestations de vieillesse ;
2- Les prestations d'invalidité ;
3- Les prestations en cas d'accidents du travail et de maladies
professionnelles ;
4- Les prestations aux familles ;
5- Les prestations de survivants.
Ces différentes prestations sont groupées en trois
(3) branches34 :
Branche des Pensions : prestations de
vieillesse, d'invalidité et des survivants. La
pension de retraite est une allocation régulière
versée au titre de l'assurance vieillesse. C'est celle qui est
octroyée aux assurés sociaux ayant accompli l'âge requis
déterminé par le législateur à une période
considérée et remplissant certaines conditions
nécessaires.
34 INSS, Guide
de l'assuré, Kinshasa, sept.2002, p9
39
Ainsi, lorsque le dossier constitutif est complet, il est
procédé au calcul de la pension annuelle qui est égale
à 1/60ème de la rémunération moyenne des
36 derniers mois multiplié au nombre de mois d'assurance
Branche des Risques Professionnels :
prestations en cas d'accident du travail et des maladies professionnelles. Ce
sont les préjudices éventuels inhérents à
l'exercice d'une profession. En sécurité sociale, les risques
professionnels sont les accidents de travail et les maladies
professionnelles.
On entend par risque professionnel tout accident qu'elle qu'en
soit la cause survenu à un travailleur par le fait ou à
l'occasion du travail, qu'il y ait ou non faute de sa part
Branche des prestations aux familles qui
comprend les allocations prénatales, les allocations de maternité
et les allocations familiales
En dehors de ces prestations légales obligatoires, les
assurés sociaux peuvent bénéficier dans certaines
conditions des services de l'action sanitaire et sociale.
La CNSS alloue a la famille du retraité
décédé un montant forfaitaire dans le cadre de l'action
sanitaire et sociale appelé frais funéraires.
II.3.2 Les Personnes Assujetties au régime
général de sécurité sociale
Aux termes des dispositions de l'arrêté
départemental n°0021 du 10 avril 1979 sont
obligatoirement assujettis au régime général
de sécurité sociale :
- Les travailleurs soumis au code de travail quelle que soit la
nature, la forme ou la validité du
contrat, le montant ou la nature de rémunération
sans aucune distinction de race, de nationalité, de
sexe ou d'origine,
- Les bateliers,
- Les travailleurs journaliers ou occasionnels,
- Les salariés à domicile,
- Les travailleurs domestiques,
- Les marins immatriculés en RDC et engagés
à bord des navires battant pavillon congolais ;
- Les salariés de l'Etat et d'autres entités
décentralisées ne bénéficiant pas en vertu des
dispositions
législatives ou réglementaires, d'un régime
particuliers de sécurité sociale
- Les apprentis liés à un contrat d'apprentissage,
les élèves des établissements techniques des
écoles
professionnelles et artisanales, les stagiaires liés ou
non par
- un contrat de travail, même s'ils ne sont pas
énumérés, ils sont assurées uniquement par la
branche des risques professionnels et c'est à cause du
caractère dangereux du travail qu'ils sont
appelés à exercer et en égard aux risques
auxquels ils sont exposés quotidiennement.
- Toute personne physique ou morale, publique ou privée,
occupant un ou plusieurs travailleurs ou
travailleurs assimilés conformément aux textes
légaux et règlementaires en la matière.
35Décret n° 18/041
du 24 novembre 2018 fixant les taux de cotisations dues à la caisse
nationale de sécurité sociale, articles 2-4, in Journal
officiel, numéro spécial du 5 décembre 2018
40
En ce qui concerne l'assurance volontaire, c'est toute
personne qui ayant été soumise au régime de
sécurité sociale pendant 5 ans (cinq ans) au moins, à la
faculté de demeurer volontairement couverte, uniquement par la branche
de pensions à condition d'en faire la demande dans les six mois qui
suivent la perte des conditions d'assujettissement.
Sont exclus du régime général de
sécurité sociale des dispositions particulières :
Les fonctionnaires de l'Etat (fonction publique) qui
bénéficient des dispositions particulières ; Les membres
des forces armées de la République Démocratique du Congo
et de la police Nationale,
Les agents sous statuts (comme les magistrats, les
parlementaires, Les Diplomates, les Organisations Non Gouvernementales des
Nations unies
II.3.3 Les taux de cotisations 18 %
Pour la branche des pensions : 10 % dont 5% à charge de
l'employeur et 5% à charge du travailleur, pour la branche des risques
professionnels : 1,5% à charge exclusive de l'employeur, pour la branche
des allocations familiales : 6,5% à charge exclusive de l'employeur
35
? La Gestion Financière
Les ressources de la Caisse sont constituées par :
- les cotisations requises pour le financement de
différentes branches du régime de Sécurité Sociale
;
- les majorations encourues pour cause de retard dans le
paiement des cotisations et les intérêts moratoires ;
- les produits de placements de fonds (achat immeubles de
rapports, placement et participation dans les entreprises, etc.) ;
- les dons et legs ;
- toutes autres ressources attribuées à la Caisse
par un texte législatif ou règlementaire.
? La Gestion Immobilière
La CNSS dispose d'un patrimoine immobilier important à
travers le pays : des immeubles administratifs et de rapport acquis avec les
fonds de placement pour garantir le payement régulier des prestations
Sociales
41
C'est ainsi qu'au 29 juin 2019 ce patrimoine était
évalué à 148 (Immeubles administratifs et de rapport,
villa et terrain) dont Hôtel Congo Palace de Kisangani, la salle de
fête de Bukavu. 90% de ces immeubles et villa se trouvent à
Lubumbashi et à Kinshasa.
II.3.4 Relations internationales
Dans le souci de promouvoir et de développer la
Sécurité Sociale dans notre pays et de s'ouvrir au monde
extérieur, la CNSS est membre des organisations internationales comme :
AISS et CIPRES. Il bénéficie également de l'assistance
technique du BIT et de l'OIT.
Depuis 2009, la CNSS a adhéré à la
Conférence Interafricaine de prévoyance sociale, CIPRES, une
organisation régionale qui a été Créée le 21
septembre 1993 à Abidjan (Côte d'Ivoire) avec comme missions :
1. fixer les règles communes de gestion ;
2. instituer un contrôle de la gestion des Organismes
de Prévoyance Sociale (OPS) en vue de rationaliser leur fonctionnement
pour mieux garantir les intérêts des assurés sociaux y
compris ceux des travailleurs migrants ;
3. réaliser des études et élaborer des
propositions tendant à l'harmonisation des dispositions
législatives et réglementaires applicables aux organismes et aux
régimes de prévoyance sociale ;
4. faciliter la mise en oeuvre, par des actions
spécifiques au niveau régional, d'une politique de formation
initiale et permanent des cadres e techniciens des organismes de
prévoyance sociale dans les Etats membres
5. la Promotion de la prévoyance sociale et le
soutient des actions visant à son extension dans les Etats membres ;
6. l'Institution d'un système d'Appui-conseil et
d'assistance aux Organismes de Prévoyance Sociale des Etats membres.
Depuis 2016, la CIPRES compte seize (16) Etats membres suite
aux adhésions de la République Démocratique du Congo
(2009) et de la République de Madagascar (2016).
II.4 Fonctionnement de la Caisse Nationale de
sécurité sociale du Sud -Kivu
II.4.1 Localisation
La Direction Provinciale de la CNSS Sud-Kivu, est
située dans la ville de Bukavu en commune d'Ibanda sur l'avenue Patrice
Emery Lumumba N° 306-308 et son siège social est établi
à Kinshasa, au n°95 / Boulevard du 30 juin, commune de la Gombe.
42
II.4.2 Organisation de la DP4
La Direction provinciale de la CNSS/Sud Kivu , comme d'autres
Directions provinciales de la CNSS à travers la RDC a un organigramme
comparable à un pyramide ,c'est-à-dire qui part du sommet
à la base.
Au sommet, le Directeur qui est l'ordonnateur principal est
assisté par deux adjoints (appelés Sous directeurs) dont l'un est
chargé des questions techniques et l'autre de l'administration et
finances.
Ainsi, chaque sous -directeur gère les services
rattachés à sa sous-direction et chaque service est
chapoté par un responsable de service. Tous les services sont
constitués des sections gérés à leurs tours par les
chefs des sections
Schématiquement, l'organigramme de la Caisse Nationale de
sécurité sociale en RDC se présente de la manière
suivante :
43
Fig n° 2 : Organigramme de la Caisse Nationale De
Sécurité Sociale De La Rdc
ORGANES STATUTAIRES
C.G
CCC
S.O.S
SECRETARIAT DG
ONZE DIRECTIONS CENTRALES
CINQ DIRECTIONS URBAINES A KINSHASA
C.C.G
ORGANES
ADMINISTRATIFS
Légende :
- CA : Conseil d'administration
- CG : Conseil de gestion
- CCC : Collège des commissaires aux
comptes
- SOS : Secrétariat des organes
statutaires
- CCG : Coordination des centres de
gestions
- DG : Direction générale
Dix-sept Bureaux de district
Vint antennes
C.A
5
TREIZE DIRECTIONS PROVINCIALES
Source : Archives du Service administratif de la
CNSS/Bukavu,juillet 2019
44
II.4.3 Fonctionnement du régime
général de sécurité sociale
Comme susmentionné, le régime
général de sécurité sociale en RDC fonctionne
à travers trois branches, en l'occurrence :
La branche des pensions (de vieillesse, d'invalidité et de
survivant),
La branche des risques professionnels (accidents du travail et
maladies professionnelles),
La branche des allocations familiales
Chacune des branches du régime général de
sécurité sociale fait l'objet d'une gestion financière
distincte.
Avant d'entrer en profondeur de chaque branche, il
s'avère nécessaire de porter un regard cursif sur le processus
d'affiliation, d'immatriculation et des cotisations sociales pour mieux cerner
les prestations fournies par la CNSS
? Le processus d'affiliation
Tout employeur est tenu d'adresser, dans chaque province
où il occupe des travailleurs, une demande d'affiliation à la
Direction provinciale de la CNSS territorialement compétente dans les 8
jours qui suivent la première embauche d'un ou de plusieurs
travailleurs, ou le début de l'apprentissage ; de l'enseignement ; de la
garde ou du stage d'un ou plusieurs travailleurs, ou travailleurs
assimilés.
Lorsque dans les limites administratives d'une province,
l'employeur occupe des travailleurs dans plusieurs sièges
d'exploitation, il ne doit établir qu'une seule demande d'affiliation
pour l'ensemble de ces sièges. La demande d'affiliation prévue
par la loi doit être établie par l'employeur sur l'imprimé
modèle I
Dès réception de la demande d'affiliation, le
siège de la CNSS délivre à l'employeur un certificat
portant son n° d'affiliation. Ce numéro doit être reproduit
sur toute correspondance et sur tout document à adresser à la
CNSS
Le numéro d'affiliation comprend 10 chiffres et une
lettre de contrôle repartis en 5 zones ainsi
déterminées :
1ère zone : 2 chiffres : code de l'indice provincial,
2ème zone : 2 chiffres : code de l'indice de la ville dans
laquelle se trouve l'employeur,
3ème zone : 6 chiffres : ordre chronologique de
l'employeur dans le registre de la Direction
provinciale ou urbaine ;
4ème zone : la lettre de contrôle,
5ème zone : 2 chiffres : nombre de siège
d'exploitation dans la province.
45
CHAPITRE III. PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION
DES RESULTATS
III.1 Présentation de l'échantillon
d'étude
Dans la présente étude, nous avons
sélectionné au hasard 4 employeurs oeuvrant dans le secteur
informel dans la ville de Bukavu en vue de chercher à comprendre leurs
considérations face à la sécurité sociale dans
leurs vécus quotidiens
En effet, Jean Michel Harner36 en étudiant
le tiers-monde : Entre la survie et l'informel, s'est préoccupé
de dégager le rôle que joue l'informel pour la survie des pays du
tiers-monde. Il a démontré que s'il ne peut résoudre tous
les problèmes de l'emploi, le secteur informel est capable d'absorber
une partie des chocs sur le marché du travail urbain. L'emploi informel
consiste essentiellement en auto emploi urbain, c'est-à-dire qu'il
procède de la création de micro entreprise indépendante et
si le secteur informel n'est pas la solution absolue, il permet malgré
tout à une partie importante de la population de suivre, et
l'économie de continuer à tourner. De leur côté,
dans une étude sur l'économie informelle au Zaïre, Tom De
Herdt et Marysse 37 démontrent que l'ampleur du secteur
informel suffit à elle seule à justifier que celle-ci soit pris
en compte dans toute stratégie de développement.
C'est dans ce contexte que nous avons voulu mener notre
étude sur ces organisations oeuvrant dans le secteur informel dans la
ville de Bukavu en vue de les comprendre et les sensibiliser à
intégrer la sécurité sociale car il y va de leur
survie.
Tableau n° 3 : Tableau d'échantillon
d'étude par commune
EMPLOYEURS
|
MEMBRES
|
BAGIRA
|
KADUTU
|
IBANDA
|
TOT.
GENERAL
|
CMA
|
Menuisiers
|
17
|
76
|
52
|
145
|
ACCO ( taxi-voiture+bus )
|
Chauffeurs
|
120
|
252
|
180
|
552
|
ASS.QUADOS DE BKV
|
Quados
|
25
|
40
|
23
|
88
|
ASS COIFF. BKV
|
Coiffeurs
|
96
|
160
|
85
|
341
|
TOTAL
|
258
|
528
|
340
|
1 126
|
POURCENTAGE ( % )
|
23
|
47
|
30
|
100
|
Source : Nos enquêtes sur le
terrain
Nous avons choisi ces catégories car elles ont en leur
sein un grand nombre de travailleurs
oeuvrant dans l'informel et qui, une fois sensibilisés,
peuvent bénéficier grandement des prestations de la
sécurité sociale et assurer ainsi leurs membres de famille.
36 HOERNER, J.M.,
Le tiers-monde : Entre la survie et l'informel,
L'Harmattan, Paris, 1995.
37 DE HERDT, T. et MARYSSE, S., L'Economie
informelle au Zaïre : (survie et pauvreté dans la période de
transition), Paris, l'Harmattan, 1996.
46
A l'aide de la table d'Alain BOUCHARD
(1975)38 , nous avons pu déterminer
l'échantillon de notre étude. Selon la théorie de ce
dernier, quand l'univers de l'enquête est supérieur à
1.000.000 d'enquêtés, il est considéré comme infini,
on lui fait correspondre à un échantillon de 96
enquêtés avec une marge d'erreur de 10%. Et quand l'univers de
l'enquête est fini c'est-à-dire inférieur à
1.000.000 d'enquêtés, on applique la formule de la taille de
l'échantillon corrigé. Ainsi, notre population (les corporations
professionnelles regroupant les menuisiers, chauffeurs membres de l'ACCO,
Quados, les coiffeurs de la ville de Bukavu ...) étant de 1126
personnes, c'est-à-dire inferieurs à 1.000.000
d'enquêtés, nous avons appliqué la taille de
l'échantillon corrigé selon la formule suivante :
n
nc
n
+
1
N
nc : taille de l'échantillon
corrigé N : taille de la population-mère
n : taille de l'échantillon pour une
population infinie
L'échantillon total universel d'un univers fini est n=
96
969
Ainsi, la taille d'échantillon 88,4 soit 88 personnes
96
1 +
1 126
Nous avons considéré un échantillonnage
à deux degrés où les Communes étaient
considérées comme de grappes (1er degré) ; le
2ème degré était les employeurs qui étaient
présents dans toutes les communes
Les Communes constituaient les grappes dans lesquelles nous
avons posé des questions aux employés dont la tranche d'âge
varie de 14 à 70 ans qui avaient une information ou non sur le
régime général de la sécurité jusqu'à
atteindre la taille de notre échantillon qui est de 88 personnes.
38 Alain
Bouchard, représentativité d'un
échantillon, Québec, 2007
Les questions auxquelles les sujets ont répondu
portaient d'abord sur l'identité de l'enquêté et ensuite
sur les questions de connaissance générale sur la
sécurité sociale.
47
III.2 Objectif de l'enquête et description du
questionnaire d'enquête
L'objectif de l'enquête est de quantifier le niveau de
connaissance et d'engagement au régime général de la
sécurité sociale dans certaines corporations professionnelles de
la ville de Bukavu et de caractériser les facteurs déterminants
et explicatifs de la non implication au régime
susmentionné.
Ainsi, nous avons fait une étude transversale
descriptive dans la ville de Bukavu auprès des corporations
professionnelles qui semblent opérer dans le secteur informel.
Nous nous sommes servis d'un guide d'interview comme outil
nous permettant de mener à bon port nos enquêtes sur terrain. Ce
guide était constitué des 16 questions fermées
posées dans le but de recueillir la perception des employés et
employeurs oeuvrant dans le secteur frisant l'informel au sujet de leurs
connaissances sur la sécurité sociale, les avantages
d'affiliation et immatriculation au régime général de
sécurité sociale, les perspectives d'avenir,...
Le questionnaire d'enquête était soumis d'abord
aux plateformes que nous avons appelé « employeurs » qui
gèrent presque tous les travailleurs de métiers.
Après approbation, ces plateformes nous ont
autorisés à adresser directement ces questions à leurs
membres sur le terrain.
Ainsi, les données collectées et les
résultats de ce travail ne feront pas objet de critique ou de
méconnaissance des efforts entrepris et en cours ; plutôt d'une
piste de solution et ou orientation pour une amélioration future ; et au
besoin intensifier la sensibilisation des Employeurs et employés surtout
du secteur informel pour une affiliation et adhésion massive à la
CNSS, garant du régime général de la
sécurité sociale dans notre pays
La participation à cette étude revêt un
caractère purement volontaire et la confidentialité ainsi que
l'anonymat restent garantis.
Un questionnaire comportant 16 questions en faveur de 88
personnes a été lancé sur le terrain en appliquant deux
modèles d'administrations :
- Pour ceux qui savent lire et écrire, nous avons
utilisé le questionnaire d'administration directe où le sujet
note lui-même ses réponses sur le questionnaire
- Pour ceux qui ne savent ni lire ni écrire, nous
avons-nous-même noté les réponses fournies par
eux-mêmes
48
Ce questionnaire a été réalisé
auprès des menuisiers, coiffeurs, taximen membres de l'ACCO et «
Quados » concernant le niveau de connaissance du reforme sur le
régime général de sécurité sociale en RDC,
leur perception de la sécurité sociale dans la ville de
Bukavu.
Pour évaluer les connaissances des
enquêtés, nous leur avons posé les questions relatives
à la Sécurité sociale, son importance, ses avantages,
leurs appréciations sur les prestations fournies par la CNSS ainsi que
leur point de vue sur l'affiliation ou immatriculation à la
sécurité sociale. Si au moins 70% d'enquêtés
répondaient correctement à ces questions, leurs connaissances sur
la sécurité sociale seront jugées satisfaisantes. Dans le
cas contraire nos hypothèses seront confirmées.
III.3 Les variables d'études
Différentes variables ont été
collectées au cours du suivi régulier des corporations
professionnelles travaillant dans les secteurs informels
Il s'agit de :
Age, Sexe, Profession, statut matrimonial, profession et niveau
d'étude
III.4 Présentation et discussion des
résultats
III.4.1 Caractéristiques de l'échantillon
Tableau n° 4 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
N°
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
1
|
sexe
|
Homme
|
76
|
86
|
Femme
|
12
|
14
|
TOTAL
|
88
|
100
|
Au regard du variable sexe, ce tableau nous montre que 76
personnes, soit 86 % des personnes interrogées sont de sexe masculin
contre 12, soit 14% de sexe féminin. Automatiquement il se dégage
que la majorité de la population qui font les métiers
(menuiserie, chauffeurs, Quados, coiffure) sont de sexes masculin. D'ailleurs
les 14 % sont signalés dans la coiffure Dame. Ceci étant, partant
de ce qui précède, si ces catégories des personnes
étaient affiliées à la sécurité sociale, les
hommes cotiseraient plus que les femmes car ils sont majoritaires.
Tableau n° 5: La répartition des
enquêtés selon la tranche d'âge
N°
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
2
|
Age
|
14-20 ans
|
10
|
11
|
20-45 ans
|
50
|
57
|
45-60 ans
|
20
|
23
|
60-75 ans
|
8
|
9
|
TOTAL
|
88
|
100
|
49
Il ressort de ce tableau que 50 enquêtés, soit
57% sont compris entre 20 et 45 ans, ce qui correspond à l'âge de
dur labeur où l'on doit beaucoup travailler pour chercher à
investir pour son futur. Par ailleurs, l'on constate que 20
enquêtés, soit 23 % ont l'âge allant de 46 à 60 ans.
10 personnes, soit 11 % ont l'âge qui varie entre 14 et 20 ans, ce qui
s'explique par le fait qu'à cette tranche d'âge, rares sont les
adolescents qui font de l'entrepreneuriat ou qui s'initient à un
métier.
Seulement 8 enquêtés, soit 9 % ont l'âge
variant entre 60 et 75 ans, c'est la période de la retraite. Cette
catégorie d'âge se retrouve non seulement en menuiserie mais aussi
dans d'autres métiers plus libéraux
Tableau n° 6: Répartition des
enquêtés selon la corporation professionnelle
N°
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
3
|
Profession
|
Menuisier
|
11
|
13
|
Chauffeur
|
43
|
49
|
Quados
|
7
|
8
|
Coiffeur
|
27
|
31
|
TOTAL
|
88
|
100
|
De ce tableau, il se dégage que, par rapport à
l'échantillon de départ (1 126), nous avons adapté chaque
corporation professionnelle à l'échantillon corrigée
(88).
Ainsi, nous avons pû interroger 11 menuisiers soit 13%, 43
chauffeurs soit 49%,7 Quados soit
8 % et 27 coiffeurs, soit 31 %
Le choix de ces catégories se justifie par le fait que
ces personnes sont presqu'à l'écart de la sécurité
sociale à Bukavu et pourtant elles constituent un nombre important de la
population qui normalement devrait être assurée par la
sécurité sociale au vu des activités qu'elles
mènent et les risques auxquels elles sont exposées.
Tableau n° 7: Répartition des
enquêtés selon leur statut matrimonial
N°
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
4
|
Etat civil
|
Célibataire
|
42
|
48
|
Marié
|
43
|
49
|
Veuf (ve)
|
1
|
1
|
Séparé (e)
|
2
|
2
|
TOTAL
|
88
|
100
|
Par rapport à ce tableau, nous constatons que le nombre
des mariés est supérieur aux célibataires, soit 43
personnes (49 %) contre 42 personnes (48 %).
Cette situation peut s'expliquer par le fait que les
mariés ont plus de charges sociales que les célibataires et donc
sont obligés de se battre par tous les moyens afin de subvenir aux
besoins quotidiens.
50
Tableau n° 8: Répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude
N°
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
5
|
Etude
|
Primaire
|
52
|
59
|
Secondaire
|
26
|
30
|
Universitaire
|
0
|
0
|
Sans
|
10
|
11
|
TOTAL
|
88
|
100
|
Concernant le niveau d'études de nos
enquêtés, ce tableau nous dresse le résultat suivant : 52
personnes enquêtées soit 59% sont du niveau primaire ; 26
personnes soit 30% sont du niveau secondaire ; 10 enquêtés soit
11% sont sans instrument.
Ce tableau nous peint une image telle que 59 % de nos
enquêtés n'ont pas pû continuer les études
secondaires, et les 30% qui ont traversé le primaire n'ont pas
continué l'université peut-être par manque de la fameuse
prime, ce qui les a poussé à embrasser les métiers pour se
créer au moins une place dans la société
Les conséquences de cette catégorisation ont un
impact sur le régime de sécurité sociale pour autant que
moins on est instruit, plus a tendance à refouler toute forme des
cotisations dont les résultats ne sont pas immédiats.
III.4.2 Connaissances sur le régime
général de sécurité sociale
Tableau 9 : Connaissance générale sur la
sécurité sociale en RDC
Ces questions veulent vérifier le niveau de connaissance
générale sur la sécurité sociale en
RDC
CORPORATIONS
|
Ont déjà entendu parler de la
sécurité sociale en RDC
|
Ont une idée sur la sécurité sociale
à Bukavu
|
Connaissent au moins un bénéficiaire
d'une prestation de la sécurité sociale
|
Connaissent le bureau de la Caisse Nationale
sécurité sociale de Bukavu
|
Aucune idée
|
N
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
|
Menuisiers
|
3
|
27
|
3
|
27
|
4
|
36
|
1
|
9
|
0
|
0
|
11
|
Chauffeurs
|
15
|
35
|
15
|
35
|
12
|
28
|
43
|
100
|
20
|
47
|
43
|
Quados
|
1
|
14
|
5
|
71
|
3
|
43
|
5
|
71
|
2
|
29
|
7
|
Coiffeurs
|
6
|
22
|
6
|
22
|
7
|
26
|
12
|
44
|
0
|
0
|
27
|
TOTAL
|
25
|
28
|
29
|
33
|
26
|
30
|
61
|
69
|
22
|
25
|
88
|
A partir de ce tableau, nous constatons que 28% des
enquêtés ont déjà entendu parler de la
sécurité sociale en RDC, 33% ont une idée sur la
sécurité sociale à Bukavu, probablement compte tenu des
payements des retraités que la Caisse organise trimestriellement. 30 %
connaissent au moins un bénéficiaire d'une prestation de la
sécurité sociale,
51
69% surtout les chauffeurs et les Quados connaissent le
siège de la CNSS de Bukavu et 25% n'ont aucune idée de la
sécurité sociale. Ceci étant, nous estimons que
l'idée de la sécurité sociale n'est pas très
ancrée dans le chef des employés qui font les métiers
presqu'informel au vu des pourcentages susmentionnés.
NB : La connaissance du siège de la CNSS peut
influencer d'une manière ou d'une autre l'adhésion à la
sécurité sociale d'autant plus que ces gens peuvent avoir un jour
la curiosité de vouloir se renseigner sur ce qui s'y passe, et s'engager
ainsi dans cette assurance.
Nous estimons que les causes de cette méconnaissance de la
sécurité sociale sont les suivantes :
- L'Etat Congolais ne s'investit pas assez dans cette
activité (pas des subventions, des lois toujours en français et
non en quatre langues nationales,...)
- L'absence de la culture d'impôt dans le chef de la
population
- La CNSS ne fournit pas assez d'efforts pour vulgariser la
sécurité sociale dans les secteurs informels, qui pourtant
constitue plus de 70 % de la population générale
- La FEC qui est une centrale des employeurs, ne participe en
rien à la formation de ses membres en matière de
sécurité sociale.
Et donc, les responsabilités restent partagées,
mais l'Etat Congolais endosse la plus grande responsabilité en cette
matière car il est le garant de la vie nationale des populations.
Tableau 10 : Connaissance des employés sur les
avantages /importance de la sécurité sociale
Employeurs
|
Allocations Familiales
|
Prise en charge en
cas d'accident de travail
|
Prise en charge en cas
des maladies prof.
|
Prise en charge pdt la
vieillesse
|
Je ne
connais pas
|
N
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
|
Menuisiers
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
9
|
3
|
27
|
5
|
45
|
11
|
Chauffeurs
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
35
|
28
|
65
|
43
|
Quados
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
14
|
6
|
86
|
7
|
Coiffeurs
|
1
|
4
|
1
|
4
|
0
|
0
|
5
|
19
|
20
|
74
|
27
|
TOTAL
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
24
|
27
|
59
|
67
|
88
|
Ces chiffres prouvent que seulement 1% de nos
enquêtés ont une connaissance sur les avantages liés aux
allocations familiales, à la prise en charge en cas d'accident de
travail, maladies professionnelles, contre 27 % qui ont une idée sur la
prise en charge pendant la vieillesse et
67 % ne connaissent pas les avantages liés aux
prestations offertes par la CNSS, ce qui peut expliquer la non implication de
cette catégorie de la population dans la sécurité sociale
à Bukavu.
Tableau 13 : Opinions des enquêtés sur
l'implication des acteurs clés (Gouvernement, FEC, CNSS) dans la
promotion de la sécurité sociale à Bukavu
52
Tableau 11 : Connaissance des employeurs sur la
sécurité sociale
CORPORATIONS
|
Sont déjà affiliés à la CNSS
|
Déclarent et paient dans le délai
les cotisations sociales
|
Sont satisfaits des prestations offertes par la CNSS
|
Apprécient la prestation des
allocations familiales
|
|
OUI
|
NON
|
OUI
|
NON
|
OUI
|
NON
|
OUI
|
NON
|
CMA
|
1
|
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
ACCO
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Quados
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
ASS. COIFF
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
1
|
3
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
Il ressort de ce tableau que, de ces quatre employeurs
enquêtés, 1 seul est affilié à la CNSS, soit 25 % ne
déclare pas et ne paie pas dans le délai de 15 jours, ce qui
signifie que tout le temps il est soumis à des
pénalités.
Mais il apprécie la prestation des allocations familiales
d'autant plus que les membres de son directoire ont
bénéficié de cette prestation dès le lancement de
cette activité.
Les 3 employeurs restants, soit 75 % ne sont pas affiliés
à la CNSS et ne s'intéressent guère à cette
institution
Tableau 12 : Connaissance sur les raisons majeurs de la
non affiliation à la CNSS
CORPORATIONS
|
Pas d'avantages
|
Pas de contre partie
|
affaire des vieilles personnes
|
On paie trop d'impôts et taxes
|
N
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
|
CMA
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
ACCO
|
1
|
25
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
25
|
|
Quados
|
1
|
25
|
1
|
25
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
ASS.COIFF.
|
1
|
25
|
0
|
0
|
1
|
25
|
0
|
0
|
|
TOTAL
|
3
|
75
|
1
|
25
|
1
|
25
|
1
|
25
|
4
|
A partir de ce tableau, nous constatons que 75 % de nos
enquêtés considèrent qu'il n'ya pas d'intérêt
à s'affilier à la CNSS, 25 % pensent que la CNSS est comparable
à la DGI où l'on doit payer des impôts et autres taxes sans
contre- partie et aussi qu'il s'agit d'une affaire des vieilles personnes.
53
CORPORATIONS
|
C'est la meilleure des stratégies pourvu que l'Etat, la
CNSS et la FEC soient associés
|
Pas de confiance au gouvernement
|
Quand même nous avons foi en la CNSS
|
Sommes sceptiques et attendons voire
|
N
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
|
Menuisiers
|
8
|
73
|
8
|
73
|
8
|
73
|
3
|
27
|
11
|
Chauffeurs
|
35
|
81
|
40
|
93
|
39
|
91
|
5
|
12
|
43
|
QUADOS
|
4
|
57
|
7
|
100
|
0
|
0
|
5
|
71
|
7
|
Coiffeurs
|
15
|
56
|
25
|
93
|
15
|
56
|
10
|
37
|
27
|
TOTAL
|
62
|
70
|
80
|
91
|
62
|
70
|
23
|
26
|
88
|
A partir de ce tableau, nous constatons que 62 personnes, soit
70 % des enquêtés affirment que l'implication des acteurs
clés (l'Etat, la CNSS et la FEC) pourrait être un facteur de
motivation dans la promotion de la sécurité sociale quand bien
même que 91% n'ont pas confiance en l'Etat. Cependant, 26 % restent
sceptiques et attendent voire que le pays s'organise.
Ceci étant, l'Etat congolais a failli à sa
mission régalienne, il a presqu'abandonné tous les
secteurs-clés de la vie nationale aux particuliers (Education,
santé, agriculture,...), ce qui justifie d'ailleurs la
prolifération d'ONG qui font ce que normalement le gouvernement devrait
faire, ce qui plonge la population dans la méfiance vis-à-vis de
l'Etat.
Le scepticisme découle de ce manque de confiance qu'a
la population vis-à-vis de l'Etat et attend voir. Concernant la CNSS, 70
% la population enquêtée a foi en elle compte tenu des prestations
surtout de vieillesse qu'elle offre chaque trimestre à ses prestataires
de façon régulière et substantielle comparativement aux
retraités de la fonction publique.
Enfin, les enquêtés ont considéré
que si tous les acteurs clés s'impliquaient dans la promotion de la
sécurité sociale, ça serait la meilleure des
stratégies de vulgarisation de la sécurité sociale.
54
Tableau 14 : Opinions sur les prestations des allocations
sociales
CORPORATIONS
|
C'est une bonne chose
|
un peu sceptique
|
C'est une surprise agréable
|
Une motivation de plus.
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
CMA
|
1
|
25
|
0
|
0
|
1
|
25
|
1
|
25
|
ACCO
|
1
|
25
|
1
|
25
|
1
|
25
|
1
|
25
|
Quados
|
1
|
25
|
1
|
25
|
0
|
0
|
1
|
25
|
ASS.COIFF.
|
1
|
25
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
4
|
100
|
2
|
50
|
2
|
50
|
3
|
75
|
Ici, nous constatons que 75 % de nos enquêtés
pensent que le payement des allocations familiales par la CNSS est un
élément de motivation et d'encouragement pour les affiliations et
la régularité dans les cotisations sociales ;
50 % le considèrent comme une surprise agréable
car ils s'y attendaient le moins, 50% restent sceptiques et observent encore
pour voir si ça va continuer d'autant plus qu'il s'agit d'une nouvelle
prestation à court terme, sans un nombre limite d'enfants, ce qui pousse
les gens à douter de la capacité financière de la CNSS
à faire face à cette nouvelle dépense.
55
III.5 Conclusion partielle
Au moyen d'un questionnaire de 16 questions, nous avons
collecté les données auprès de 4 employeurs qui semblent
fonctionner dans le secteur informel (CMA, ACCO, QUADOS & Association des
Coiffeurs de Bukavu )
Au total 1 126 personnes composent ces quatre employeurs
enquêtés avec un taux élevé de 47 % en commune de
Kadutu, suivie de la commune d'Ibanda (30 %) et la commune de Bagira (23 %).
Notre univers étant fini (1 126), nous avons
appliqué la taille de l'échantillon corrigé, ce qui nous a
donné, selon Alain BOUCHARD , 88 personnes comme taille de notre
échantillon. L'objectif de notre enquête étant de
quantifier le niveau de connaissance et d'engagement au régime
général de la sécurité sociale dans certaines
corporations professionnelles de la ville de Bukavu, nous nous sommes servis
d'un guide d'interview comme outil de collecte des données avec comme
variables d'étude l'âge, le sexe, la profession, le statut
matrimonial et le niveau d'étude.
Il ressort que 86 % de personnes interrogées sont de
sexe masculin, ce qui est normal au vu de l'ardeur des travaux du secteur
informel (Menuiserie, chauffeur, Quados) et 14 % sont de sexe féminin,
évoluant surtout dans la coiffure dames.
Par rapport aux connaissances des employés sur le
régime général de sécurité sociale, il s'est
avéré que peu de gens du secteur informel ont une idée
claire sur la sécurité sociale à Bukavu.
Il suffit de visualiser les chiffres de nos enquêtes
pour comprendre que seulement 28 % ont déjà entendu parler de la
SECU.
En cherchant à comprendre le niveau de connaissance sur
les avantages et où l'importance de la SECU, il se dégage que
seulement 1% des employés connaissent les avantages liés aux
allocations familiales, aux maladies professionnelles. 67 % ne sont pas
informés sur les avantages liés aux prestations offertes par la
CNSS, ce qui conduit à une faible implication de cette catégorie
de la population à la sécurité sociale.
De l'examen approfondi de la connaissance sur les employeurs
concernant les affiliations, les déclarations dans le délai, la
satisfaction ou non aux prestations de la CNSS ainsi que les opinions sur les
allocations familiales, il est ressorti que 75 % d'employeurs oeuvrant dans le
secteur presqu'informel ne sont pas affiliés à la CNSS et ne
s'intéressent pas à cette institution, et les 25 %
affiliés ne déclarent ni payent dans le délai, ce qui les
soumet aux pénalités (TO et MR).
56
75 % estiment qu'il n'ya pas vraiment d'intérêt
à s'affilier à la CNSS mais pensent que les AF seraient un
élément de motivation et d'encouragement, seulement il faut un
temps d'observation pour s'engager car 100% considèrent que c'est une
bonne chose.
57
CHAPITRE IV. AXES STRATEGIQUES/ORIENTATIONS/PISTES
DES
SOLUTIONS
IV.1 Introduction
En République Démocratique du Congo, la
sécurité sociale présente beaucoup de défis, mais
le plus important reste le chômage.
La majorité de la population n'a pas accès
à l'emploi rémunérateur, ce qui accentue la
pauvreté. Comme l'a fait remarquer Mme PRIYA GAJRAJ, Directeur pays du
PNUD : « Aujourd'hui, un milliard de personnes dans le monde vivent dans
l'extrême pauvreté et 800 millions souffrent de faim et de
malnutrition. En RDC, 8 habitants sur 10 vivent sous le seuil de
pauvreté absolue, c'est-à-dire avec moins de 1,25 dollar par jour
»39.Ce qui explique que 80% de la population est sans emploi et
n'est pas couvert par la sécurité sociale.
Ainsi, il est difficile de parler des axes stratégiques
sans faire allusion aux défis majeurs qui entourent la
sécurité sociale, surtout dans la ville de Bukavu où plus
de 70 % de la population exerce une activité informelle, c'est en
quelque sorte une lutte pour la survie.
IV.2 Défis majeurs
Parmi les défis majeurs figure celui
d'amélioration des conditions de vie ou mieux des conditions sociales de
la population active et inactive. Comment améliorer la vie des
populations sans un réel emploi rémunérateur ?
Aussi l'insuffisance de la culture d'assurance dans le chef de
la population est également une autre paire de manche. En effet, la
majeure partie de la population de Bukavu n'a pas la culture d'assurance et
préfère travailler vaille que vaille sans songer au lendemain,
effectivement compte tenu des réalités socio-économiques
du pays où l'on est obligé de bosser dure dans n'importe quelle
condition pour survivre
L'autre défi majeur c'est celui relatif à la
mauvaise foi des certains employeurs surtout nationaux qui font des mauvaises
déclarations en biaisant intentionnellement non seulement les effectifs
réels des leurs travailleurs mais aussi leurs vrais salaires, ce qui
aura certainement un impact très négatif sur leur prise en charge
par la CNSS le moment venu.
39 Le quotidien Forum des As,
http://forumdesas.org/spip.php?article9124
(consulté le 20 juin 2019)
58
Au niveau de la CNSS, on pourrait se demander si l'on aura
toujours de liquidité pour payer les différentes prestations
prévues dans la reforme, et plus particulièrement les allocations
familiales qui paraissent comme une grande charge à court terme au sein
de l'institution.
Voilà un grand défi auquel la Caisse sera
confronté et qui nécessite un recadrage et ou une
révisitation intégrale dans le système de gestion des
ressources disponibles. Egalement, les employeurs seront appelés
à respecter le SMIG pour prétendre bénéficier des
toutes les prestations telles que prévues dans la réforme du
système de sécurité sociale en RDC, sinon ça sera
comme un coup d'épée dans l'eau.
IV.3 Orientations sur la sécurité sociale
et pistes des solutions
Somme toute, la question de la sécurité sociale
devrait être encrée dans la culture de la population parce que
c'est l'un des moyens de lutte contre la pauvreté surtout au
3ème âge où l'homme devient très
dépendant et donc vulnérable s'il ne s'est pas
sécurisé pendant le période de son activité,
c'est-à-dire quand il était actif. Ceci étant, compte tenu
des résultats d'enquêtes effectuées auprès des 4
employeurs et 88 employés, nous avons estimé que la population
devra s'approprier la sécurité sociale, socle de
prévention contre les risques sociaux. Pour s'en approprier, la CNSS
devra organiser des actions en amont et en aval
En amont, des séances de sensibilisations tous azimuts
devraient être organisées auprès d'employeurs. Informer ces
derniers pour qu'ils comprennent le bien- fondé de la
sécurité sociale et qu'ils arrivent à faire des bonnes
déclarations et des bons payements en faveur de leurs travailleurs au
risque d'encourir des conséquences prévues par la loi. Pour ces
faits, des équipes du corps des contrôleurs chargées de
redressement et de sensibilisations devraient être mises sur pieds.
Après cette activité de marketing social, la
CNSS devra utiliser tous les moyens que la loi met à sa disposition pour
contraindre les récalcitrants à s'acquitter correctement de leur
devoir pour autant que l'affiliation au régime général de
la sécurité sociale reste contraignante et déclarative.
En aval, un recensement des travailleurs oeuvrant dans le
secteur informel devra être mené par la CNSS dans le but de les
conscientiser concernant non seulement les avantages liés à
l'affiliation au régime général de sécurité
sociale mais aussi des conséquences à encourir en cas du
non-respect des textes légaux en la matière . De ce fait, ces
travailleurs étant éparpillés dans différents axes
de la ville, la CNSS devra planifier avec les responsables de leurs plateformes
pour susciter des grandes séances d'information par rotation. On peut
initier des séminaires d'information par rotation où un perdiem
sera accordé à tous les participants pour compenser leur
journée considérée comme un manque à gagner
d'autant plus que cette catégorie de la
59
population vit au « taux du jour » et ne peut jamais
accepter de perdre toute une journée gratuitement juste pour une
séance de sensibilisation.
La CNSS devrait initier un marketing social de ses prestations
pour améliorer son image afin de dissiper toute confusion avec le
régime spécial des fonctionnaires de la fonction publique car le
plus souvent, beaucoup de gens confondent ces deux régimes et les
insuffisances de l'un sont collés à l'autre, ce qui les
démotivent à s'engager en faveur de la sécurité
sociale.
Pour cela, tous les moyens possibles de communication de masse
devraient être utilisés, en utilisant surtout les réseaux
de communication sous formes des SMS, radio-télévision, sketch,
concerts publics, etc.
Aussi, la CNSS est tenue de payer dans le délai toutes
les prestations surtout celles à court terme tels que les allocations
familiales et de maternité car celles-ci constituent 75 %
d'éléments de motivation en faveur de la sécurité
sociale surtout pour les travailleurs du secteur informel.
Quant au gouvernement, il devra s'impliquer activement dans
les activités de sécurité sociale en intégrant
surtout le programme d'éducation à la SECU dans l'enseignement
maternel et primaire dans le but d'inculquer dès le bas âge la
culture de la sécurité sociale.
Tout cela étant, en vue de vérifier ces
hypothèses, nous avons utilisé la méthode analytique
appuyée par les techniques documentaires, l'interview et l'enquête
par questionnaire
60
CONCLUSION GENERALE
Au terme du 2ème Cycle à
l'ISM-Bukavu, nous venons de mener une étude portant sur le
régime général de la sécurité sociale en
RDC, « Cas de la Caisse Nationale de sécurité sociale de
Bukavu au Sud Kivu »
A cet effet, les problèmes majeurs se résument en
trois questions ci-dessous :
1- Quelles seraient les causes de la méconnaissance
des avantages de s'affilier à la sécurité sociale par les
travailleurs de Bukavu du secteur privé ?
2- Quelles sont les raisons majeures qui poussent certains
employeurs, plus particulièrement nationaux à vouloir faire une
mauvaise déclaration du nombre de leurs employés à la CNSS
en dépit des activités de vulgarisations entreprises par cette
institution étatique ?
3- Qu'est ce qui justifie la timidité et la mise en
écart du secteur informel vis-à-vis de la sécurité
sociale et pourtant il constitue plus de 80% de la population active ?
Autant de questions qui constituent en amont et en aval les
raisons majeures de cette recherche scientifique qui, du reste, tentera de
donner une lueur sur cette problématique.
Ainsi, en guise des réponses provisoires, nous avons
estimé que les éléments ci-après pourraient
constituer les hypothèses pour chaque problème :
- La faible implication des acteurs clés ( gvt ,FEC et
tous les employeurs) dans les activités de protection sociale ,chacun en
ce qui le concerne a impacté négativement sur le niveau de
connaissance concernant les avantages de s'affilier à la
sécurité sociale ,
- Les acteurs du secteur informel ne sont ni bien
identifiés ni formés en matière de sécurité
sociale, c'est comme s'ils sont mis à l'écart du processus de la
couverture sociale ; Aussi ils estiment qu'ils ne sont pas concernés par
la SECU pour autant qu'ils n'ont pas un salaire fixe, ce qui justifie en partie
leur timidité concernant la SECU et pourtant ces deniers constituent
plus de 70% de la population active.
- Le plus souvent les employeurs nationaux ont tendance
à confondre les cotisations sociales de la CNSS à l'impôt
et autres redevances Etatiques ignorant que les cotisations sociales ont une
contre-partie non seulement lors de la retraite mais aussi pendant les
différentes étapes de la carrière professionnelle
(allocations familiales, allocations de maternité, prise en charge en
cas des accidents de travail). Aussi, l'insuffisance de culture fiscale dans le
chef de la population serait l'une des raisons majeures qui pousse certains
employeurs nationaux à faire une mauvaise déclaration de leurs
employés.
61
Dans ce même ordre d'idées, nous nous sommes
fixés les objectifs spécifiques ci-dessous : Sensibiliser non
seulement les travailleurs du secteur informel mais aussi le monde scolaire sur
le bien- fondé de la sécurité sociale comme l'un des
leviers de lutte contre la pauvreté et les inégalités
sociales concernant la protection sociale,
Amener les employeurs nationaux de Bukavu surtout du secteur
informel à s'affilier à la CNSS et à faire des bonnes
déclarations dans l'optique de garantir un avenir heureux à leurs
employés,
Mettre en place des stratégies efficaces
d'intégration du secteur informel dans le système de protection
sociale pour une meilleure couverture sociale.
Par rapport à ces objectifs, les résultats
suivants ont été obtenus :
1 70% de travailleurs du secteur informel ainsi que les chefs
d'établissements scolaires comprennent le bien-fondé de la
sécurité sociale et adhèrent au régime
général de la sécurité sociale en y faisant des
affiliations massives.
1 Au moins 40 % des employeurs du secteur informel sont
intégrés dans le système de protection sociale
(mutualisation, régime général de sécurité
sociale) et font des déclarations dans le délai.
1 S'agissant de l'hypothèse n° 1 à la page
8, le tableau n° 13 démontre que sur 88 sujets
enquêtés, 62 personnes soit 70 % ont affirmé que
l'implication active des acteurs clés (l'Etat, la CNSS et la FEC )
pourraient constituer un facteur de motivation dans la promotion de la
sécurité sociale ,ce qui confirme notre 1ère
hypothèse.
1 Quant à l'hypothèse n° 2, le tableau
n° 14 précise que sur 4 employeurs enquêtés, 3 , soit
75 % ont affirmé que le payement des allocations familiales dans le
délai par la CNSS pousserait les employeurs à faire des bonnes
déclarations ainsi que des payement dans le délai, ce qui
confirme de plus notre 2ème hypothèse.
1 Enfin, concernant l'hypothèse n° 3, le tableau
n°11 prouve que sur 4 employeurs enquêtés, 1 seul est
affilié à la CNSS soit 25 %, ce qui appui notre hypothèse
selon laquelle l'identification, la formation soutenue et l'intégration
complète des employés du secteur informel dans le système
de protection sociale contribuera à élargir la couverture sociale
au sein de la population.
Quant au chapitre 4 relatif aux axes
stratégiques/orientations/pistes des solutions, nous avons
expliqué que la majorité de la population n'a pas accès
à l'emploi rémunérateur, ce qui accentue la
pauvreté et en RDC 8 habitants sur 10 vivent sous le seuil de
pauvreté absolue, c'est-à-dire avec moins de 1,25 dollar par jour
.
Avant de donner les orientations sur la sécurité
sociale, nous avons présenté les défis majeurs qui
entourent la SECU à savoir : l'absence d'un emploi
rémunérateur, l'insuffisance de la culture d'assurance au sein de
la population, la mauvaise foi des certains employeurs nationaux dans les
déclarations et les payements des cotisations sociales et enfin la
capacité financière de la CNSS face au payement des allocations
sociales qui constitue une grande charge financière et celà
à court terme.
62
Ceci étant, nous avons présenté quelques
orientations et pistes des solutions par rapport à la
problématique posée et les défis majeurs, en l'occurrence
:
- L'organisation des campagnes de vulgarisation de la
sécurité sociale non seulement par la CNSS mais aussi par la FEC
afin de pousser la population, tous les secteurs confondus à
s'approprier la sécurité sociale dans le but de renforcer
l'accès équitable et substanciel aux prestations offertes par la
sécurité sociale de la RDC,
- Le payement régulier des prestations à court
terme afin de rassurer et de fidéliser ceux qui participent dores et
déjà au financement de la SECU,
- l'implication active de l'Etat Congolais dans la
sécurité sociale par l'intégration du programme
d'éducation à la SECU dans l'enseignement maternel et primaire,
la publication des textes juridiques en rapport à la
sécurité sociale dans les langues nationales.
- L'identification, la formation soutenue et
l'intégration complète des employés du secteur informel
dans le système de protection sociale contribueraient à
élargir la couverture sociale au sein de la population.
- l'utilisation des instruments juridiques dont dispose la
CNSS dans le but de contraindre les employeurs de mauvaise foi à
s'acquitter correctement des cotisations sociales,
- le recensement systématique des tous les employeurs
oeuvrant dans le secteur informel dans l'optique de les conscientiser sur les
avantages liés à la SECU.
Tout cela étant, nous ne prétendons pas
épuiser cette thématique dans toutes ses dimensions mais nous
avons simplement ouvert la voie à d'autres chercheurs qui voudront bien
l'approfondir et mieux faire que nous.
Ainsi, ce travail étant l'oeuvre humaine, est
tachée d'imperfections, raison pour laquelle nous demandons l'indulgence
des membres du jury et restons favorable aux remarques et orientations qu'ils
formuleront à notre égard et promettons d'y tenir compte.
63
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
A- Ouvrages
1- Alain Bouchard, représentativité d'un
échantillon, Québec, 2007
2- DE HERDT, T. et MARYSSE, S., L'Economie informelle au
Zaïre : (survie et pauvreté dans la période de
transition), Paris, l'Harmattan, 1996
3- HOERNER, J.M., Le tiers-monde : Entre la survie et
l'informel, L'Harmattan, Paris, 1995
4- Jacques JULLIOT, La sécurité sociale,
Éd. La Ville Guérin, Paris, 1988, p.28.
5- Jean Jacques DUPEYROUX, Droit de la
sécurité sociale, 11ème Edition, Ed. Dalloz, Paris,
1988, P.45
6- Mukadi Bondo, Droit de sécurité
sociale, Ed. Presses universitaires, Kinshasa, 1995, p.
B- Articles
1- BIT, rapport VI, La sécurité
sociale pour la justice sociale et une mondialisation équitable,
Genève, 2011
2- BIT, sécurité sociale :
Questions, défis et perspectives, rapport VI, première
édition 2001,pp 3-76
3- CNSSAP, Histoire de la
sécurité sociale et Evaluation du dispositif actuel de paiement
des retraités en RDC, Sl, Octobre 2017, pp 6-11
4- Encyclopédie Wikipédia,
dans
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9_sociale
( en ligne) consulté le 12/03/2019)
5- Florent GBONGUÉ et alii , Etat
des lieux des systèmes de retraite en Afrique subsaharienne
francophone,(en ligne),
https://docplayer.fr/3169128-Etat-des-lieux-des-systemes-de-retraite-en-afrique-subsaharienne-francophone-version-1-10-du-04-03-
2015.html ( consulté le 03/04/2019
6- INSS, Guide de l'assuré,
Kinshasa 2002,p3
7- Le Courrier de la CIPRES N° 27 Novembre
2015-Janvier 2016, p2
8- M. GARANKÉ Seyni, La
responsabilité des propriétaires dans la promotion de la
gouvernance d'entreprise ,Troisième Forum Consultatif Panafricain
sur la Gouvernance d'Entreprise Dakar (Sénégal) du 08 au 10
novembre 2005, p 6
9- Mamadou Aguibu Diallo, La Protection
sociale en Afrique : Entre modèles classiques et réalités
socio-économiques, publié le 10 avril 2018 par webmaster sur
le site
https://www.ult.bi/?q=la-protction-sociale-en-afrique-entre-modèles-classiques-et-réalités-socio-économiques
(consulté le 05/01/2019)
64
10- Martine Humblet et Rosinda Silva, Des
normes pour le XXIe siècle, Sécurité sociale, OIT,
2002,pp 17-42
11- OIT, Rapport mondial sur la protection
sociale 2017-2019, p1
12- Serge Braudo, Dictionnaire du droit
privé (en ligne ),
https://www.dictionnaire-juridique.com
(page consultée le 10 mars 2019)
13- Uzéby Alain, Le rôle de la
sécurité sociale dans la dynamique du développement.
In: Tiers-Monde, tome 18, n°72, 1977. pp.764-765
C- Mémoire
Pascal BIZIBU KUSHOMBERE, Connaissances dans
la pratique de la sécurité sociale dans la province du Sud Kivu
en RD .Congo, Mémoire de DEA, UPN, novembre 2013, 121 pages
D- Textes légaux de base
1- Journal officiel de la RDC, numéro
spécial du 28 juillet 2016 , Loi n° 16/009 du 15 juillet 2016
fixant les règles relatives au régime général de
sécurité sociale ,p10
2- Journal officiel, recueil de textes
légaux, règlementaires et mesures d'exécution de la loi
n° 16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au
régime général de la sécurité sociale,
Numéro spécial,5 décembre 2018,pp 68
3- Article 12 du Décret-Loi du 29 juin
1961, Organisation de la sécurité sociale tel que
modifié par divers textes et complété par
l'arrêté n°8/61 portant règlement
général d'assurance
E- Sites WEB
http://www.juristudiant.com/forum(
consulté le 12/01/2019)
http://www.pratiques-edm.org/blog/download/215/37
(en ligne), site consulté le 05 février 2019
http://www.cnss.cd/employeurs/#Dememp
( en ligne ), site consulté le 23 avril 2019 à 15h20 )
https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/11/la-protection-sociale-dans-les-pays-emergents-progresse_1829953_3234.html
https://cn.ambafrance.org/La-protection-sociale-en-Chine,(
en ligne ),consulté le 20 mai 2019
https://www.senat.fr/rap/r06-377/r06-3772.html
(consulté le 24 mai 2019 à 13h 50)
https://fr.globalvoices.org (
en ligne),consulté le 22 mai 2019
65
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
Etat de la question 1
Problématique 7
Hypothèses 9
Objectifs du travail 9
Choix et intérêt du sujet 10
Méthodologie de recherche 11
Délimitation de recherche 12
Difficultés rencontrées 12
Subdivision sommaire du travail 12
CHAPITRE I. GENERALITES ET/OU CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
|
13
|
I.1
|
Cadre conceptuel
|
13
|
I.2
|
Cadre Théorique
|
17
|
1.2.1.
|
Généralités
|
17
|
I.2.1
|
Les grandes dates de la sécurité sociale dans le
monde
|
17
|
I.2.2
|
Histoire de la sécurité sociale en RDC
|
21
|
I.3
|
L'immatriculation des travailleurs
|
23
|
I.4
|
Les cotisations sociales et différentes
pénalités
|
24
|
I.4.1
|
La branche des pensions
|
25
|
I.4.2
|
La branche des prestations aux familles
|
27
|
I.5
|
Revue de la littérature
|
29
|
I.6
|
De l'évolution de la protection sociale en
Afrique
|
31
|
CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET/OU DE
L'ORGANISATION
33
II.1 Présentation de la Caisse Nationale de
la sécurité sociale de la RDC 33
II.1.1 Faiblesses de l'ancienne loi 33
2.1.2 Innovations de cette Loi 34
II.1.3 Objectifs poursuivis par la CNSS 35
II.2 Gestion Administrative de la CNSS 36
II.2.1 Organes statutaires 36
II.2.2 Organisation Administrative de la CNSS 36
II.3 La gestion technique de la CNSS 37
II.3.1 Les éventualités couvertes par la
sécurité sociale selon l'OIT 37
II.3.2 Les Personnes Assujetties au régime
général de sécurité sociale 39
II.3.3 Les taux de cotisations 18 % 40
II.3.4 Relations internationales 41
66
II.4 Fonctionnement de la Caisse Nationale de
sécurité sociale du Sud -Kivu 41
II.4.1 Localisation 41
II.4.2 Organisation de la DP4 42
II.4.3 Fonctionnement du régime général
de sécurité sociale 44
CHAPITRE III. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
45
III.1 Présentation de l'échantillon
d'étude 45
III.2 Objectif de l'enquête et description du
questionnaire d'enquête 47
III.3 Les variables d'études 48
III.4 Présentation et discussion des
résultats 48
III.4.1 Caractéristiques de l'échantillon 48
III.4.2 Connaissances sur le régime
général de sécurité sociale 50
III.5 Conclusion partielle 55
CHAPITRE IV. AXES
STRATEGIQUES/ORIENTATIONS/PISTES DES 57
SOLUTIONS 57
IV.1 Introduction 57
IV.2 Défis majeurs 57
IV.3 Orientations sur la sécurité
sociale et pistes des solutions 58
67
ANNEXES
1- Questionnaire d'enquêtes
2- Attestation de recherche
3- Carte de la ville de Bukavu
ANNEXE 3 Carte de la ville de Bukavu
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