1
République
Démocratique du Congo
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DU CEPROMAD/KISANGANI
FACULTE DE MANAGEMENT ET DES SCIENCES
ECONOMIQUES
Agréée par Ordonnance Présidentielle
n° 06/106
ACCES DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
AUX MARCHES PUBLICS
Approche focalisée sur les PME de
Kisangani
Par
Ezéchiel KAMBALE MASAHO
Mémoire présenté et défendu pour
l'obtention du Grade de Licencié en
Management
Option : Entrepreneuriat et affaires
Directeur : Godé ATSHWEL- OKEL MUNTUNGI
Professeur Associé
Rapporteur: Benjamin BEMBONGA MOGANGA
Chef de Travaux
Année académique 2018-2019
Première session
2
Épigraphe
« La vie, c'est une histoire, seul Dieu connait la suite
»
3
DEDICACE
A Dieu tout puissant, le maitre de temps et de
circonstances,
A madame mon épouse Sylvie LWANZO MASIKA
A mes chers enfants LIZA MASIKA Elizabeth et Hervé MUHINDO
NYAVORO
Ezéchiel KAMBALE MASAHO
4
REMERCIEMENT
Personne ne saurait trouver son chemin dans ce labyrinthe qui
est le management sans l'encadrement des personnes plus instruites.
C'est pourquoi nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus
de près ou de loin pour l'achèvement de cette oeuvre.
Nous adressons notre profonde reconnaissance et nos vifs
remerciements au professeur associé monsieur Godé ATSHWELE
OKEL-MUNTUNGI par sa disponibilité et par son sens du travail a bien
voulu diriger ce mémoire et au chef de travaux Benjamin BEMBONGA pour
son encadrement mérité.
Nous remercions toutes les autorités académiques
de l'UNIC/KISANGANI particulièrement celles du Département de
Management.
Nos sincères gratitudes s'adressent à ma soeur
Véronique ANGELA, son excellence Evêque FUNGA et madame Virginie
FUNGA pour leurs soutien spirituel à notre égard.
Nous ne saurons pas oublier de remercier nos chers parents
KAHINDO NYAVORO et KATUNGU MAKALI pour l'amour inconditionnel qu'ils ne cessent
de manifester à notre personne.
Nous ne manquerons pas à remercier madame mon
épouse Sylvie LWANZO MASIKA pour l'amour et l'encouragement qu'elle n'a
cessé de prouvé pour mous poussé à atteindre notre
objectif.
Notre sincères remerciement à monsieur Elias
EWENGENE BOMELESA pour son altruisme à notre égard, ainsi
qu'à Maurice NDEY.
Nous remercions les membres de la famille ; mes frères
et soeurs, Bora NYAVORO, MUHINDO MASAHO, Eric NYAVORO, Clarice KIMBESA et
Furaha KIMBESA ainsi qu'à Archange NYAVORO, Gloria KAMBALE.
A vous mes amis et compagnons managers ; Aimé NTAMBWE,
Hortense KALONDA, Patrick BOKOTA, Patrick BOLAKO, Dido UZELE, madame Astride
BOLOMBE, madame Coco ELUKESU et madame Mélanie.
A tous ceux là dont leurs noms n'ont pas
été cités, trouvent ici l'expression de notre
gratitude.
5
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
AA : Autorité Approbatrice.
AC : Autorité Contractante.
AD : Autorité Délégante.
AMI : Avis à Manifestation d'Intérêt.
AMP : Accord sur le marché européen
ANO : Avis de Non Objection.
AO : Appel d'Offre.
AOI : Appel d'Offre Internationale.
AON : Appel d'Offre Nationale.
AOO : Appel d'Offre Ouverte.
AOR : Appel d'Offre Restreinte.
ARMP : Autorités de Régularité des
Marchés Publics.
CCAG : Cahier des Clauses Administratives
Générales.
CCAP : Cahier des Clauses Administratives
Particulières.
CCI : Comité des Commerçants Internationaux.
DAO : Dossier d'Appel d'Offre.
DP : Demande de Proposition.
DPAO : Dossier Particulier d'Appel d'Offre.
DPQ : Dossier de Proposition fondé sur la
Qualité Technique.
DUME : Document unique de marché européen
LRMP : Loi Relative aux Marchés Publics.
MDP : Manuel de Procédure.
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Économiques
OEAP : Observatoire Économique de l'achat public
OECP : Observatoire Économique de la commande
publique
PME : petite et moyenne entreprise
PPM : Plan de Passation des Marchés.
SBA : Small Business Act
SFQC : Sélection Fondée sur la Qualité
technique et le Cout
TDR : Termes De Références.
TPE : Très petite enterprise
6
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
Le choix de ce sujet n'est pas un fait du hasard, il
résulte d'un constat déplorable observé en RDC, en
général et à Kisangani, en particulier suite à la
difficulté d'accès des PME locales aux marchés publics.
En effet, le secteur de l'entrepreneuriat occupe une place
assez considérable dans la vie économique en RDC. Cependant, le
constat est que ces PME semblent défavorisées aux processus de la
commande publique. Au-delà des constats qu'on peut faire en analysant
les chiffres et les données statistiques, la problématique de
l'accès des PME aux marchés publics semble être plus
complexe et dépasse largement les mesures réglementaires
liées directement à l'organisation des modes d'attributions des
marchés publics, mais également liées à un ensemble
de politiques publiques et que la réglementation de la commande publique
n'est qu'une partie d'un ensemble de facteurs, politiques, juridiques,
économiques et sociales. Le spectre des marchés publics est
très large par le fait que les pouvoirs publics en usent dans leur
politique industrielle, de l'emploi, de la recherche et de
développement, dans leur politique en faveur des PME afin de stimuler
leur activité économique1.
L'achat public constitue à l'heure actuelle un vrai
levier pour le développement des entreprises dans le monde ;
représente un enjeu majeur de politiques publiques dans le soutien de
l'économie, et en matière de maîtrise des finances
publiques. En France, l'achat public a dépassé les 400 milliards
d'euros; et représente 20% du PIB2.
La part des PME dans l'économie marchande non
financière française correspond à la moyenne
européenne. Elles représentent 99.8% de l'ensemble des
entreprises, assurent deux emplois sur trois environ et réalisent
près de 58% du total de la valeur ajoutée. Et pourtant elles ne
contribuent qu'à hauteur de 32% à la commande
publique3.
Notre choix d'aborder cette étude est influencé
par la faible participation des PME de Kisangani au marchés publics et
le silence des décideurs publics congolais quant à ce,
comparativement à l'importance croissante accordée à cette
problématique par les gouvernements des plusieurs pays du monde à
l'exemple des USA par la loi « Small Business Act » voté
depuis 1953, la France et plusieurs autres pays
européens et quelques pays Africains dont le Maroc, cherchant à
consolider la place des PME dans les marchés publics pour renforcer
l'économie des entreprises mais aussi et surtout des leurs Etats.
1 L. CHRISTOPHE, Droit des marchés publics,
5ème édition, Lextenso éditions, 2012, p.45.
2 M. BOURQUIN, Rapport d'information au Sénat : Passer
de la défiance à la confiance-Pour une commande publique plus
favorable aux PME, N°82, Octobre 2015.
3 Idem
7
La RDC n'étant pas du reste, elle est souciée de
stabiliser son économie à fin d'atténuer la
pauvreté de la population. Les institutions publiques congolaises en
réponses au paradoxe existant entre le poids des PME dans les
marchés publics, cherchent les voies de sortie. C'est pourquoi en tant
que chercheur, nous apportons notre contribution.
Par ailleurs, Cette étude présente un triple
intérêt : scientifique, pratique, et socioéconomique.
Sur le plan scientifique, ce travail permet aux doctrinaires,
aux chercheurs et même aux étudiants de s'y référer,
soit pour approfondir les recherches sur la problématique d'accès
des PME aux marchés publics à Kisangani ou ailleurs et en savoir
sur cette étude et même corriger les erreurs que nous aurions
commises.
Sur le plan pratique, il apporte grâce
aux analyses critiques et suggestions constructives, une solution aux
problèmes relevés que nous avions voulu encore vérifier si
les PME locales participent aux marchés publics et si elles arrivent
à en être titulaires.
Sur le plan socioéconomique, nous avons analysé
le rôle des PME dans le développement économique et social
sous estimées en RDC. Cependant, au fil des ans, il devient de plus en
plus évident que les PME participent réellement au
développement économique et social de la RDC, en
général et de la ville de Kisangani, en particulier. Il est
avéré que l'entrepreneuriat à Kisangani lutte contre le
chômage, la pauvreté dans les ménages et son apport sur
l'amélioration du bien-être socio-économique est
considérable.
2. ETAT DE LA QUESTION
Cette étape consiste à fixer
l'originalité de ce travail par l'examen des résultats des
recherches antérieures sur ce même thème. Sous cet angle,
cet état de la question est un préalable pour
l'élaboration de ce mémoire car il va lui attribuer un cachet
spécial conformément à son aspect pour le domaine sous
étude.
La problématique des petites et moyennes entreprises
d'accéder à la commande publique a déjà fait
l'objet de nombreuses études et analyses.
En effet, S. BOUCHBAT a analysé l'accès des PME
aux marchés publics au Maroc et en France proposant la réforme du
droit de la commande publique européen et français en concluent
que les directives européennes de la commande publique ont poussé
les États membres dans des délais plus au moins courts à
transposer les orientations européennes dans le droit interne. Le
soutien à l'accès des PME à la commande publique est
affiché comme l'un des objectifs majeurs
8
de cette réforme. Et pourtant, il apparait que le
soutien attendu par les PME n'était pas envisageable en raison des
principes de la commande publique protégés au niveau de la
jurisprudence4.
S. SAUSSIER a analysé que le mode de passation des
marchés publics doit chercher à ne pas distordre la concurrence
à l'avantage des PME ou des plus grandes entreprises. Cet objectif peut
passer par des procédures rigides ou flexibles, selon l'importance que
l'on attache aux risques de corruption et de collusion sur ces marchés.
Les points évoqués dans cette contribution, tournent autour des
questions de transparence, contrôle, compétence et
professionnalisme des acteurs, coûts de réponse aux appels d'offre
et capacités à innover et à proposer une offre
économiquement efficace5.
L. CHRETIN-RACHETTE basant aussi ses recherches sur
l'accès des PME aux marchés publics en France, a conclu son
travail en signifiant que la part de la participation des PME aux
marchés publics reste méconnue en France. Malgré les
difficultés d'établir des statistiques fiables, il demeure
certain que les marchés publics ont un rôle d'entrainement sur le
développement des PME, un nombre non négligeable leur
étant attribué6.
Cependant, il existe de nombreuses difficultés pour les
PME d'accéder aux marchés des personnes publiques,
difficultés liées principalement à la complexité de
la procédure et de la réglementation. C'est pourquoi, aussi
tôt que le législateur affiche une réelle volonté de
remédier à cette situation qui défavorise les PME par
rapport aux autres entreprises ; il va créer ainsi une situation de fait
contraire au principe fondamental prescrit dans la loi 10/010 du 27 avril 2010
relative aux marchés publics à son article 1 alinéa 4,
prônant l'égalité de traitement des candidats et la
liberté d'accès à la commande publique.
Ce travail se démarque donc des autres
précités par le fait que le problème lié à
l'accès des PME aux marchés publics est analysé à
Kisangani, un site différent de celui des travaux
précédents, avec un comportement des PME diffèrent et dans
un environnement économique différent et complexe.
3. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
Durant ces dernières années, il est
délibéré que l'entrepreneuriat et l'entreprise sont
devenue des facteurs importants et critiques de la compétitivité
et de la croissance à long terme des économies des pays. Tous les
pays se sont penchés à la recherche des façons de
promouvoir et faciliter une dynamique d'entrepreneuriat et une culture
entrepreneuriale vibrante et éveilleuse de potentialités pour
stimuler plus d'activités entrepreneuriales. Ainsi, augmenter les
niveaux et les
4 S. BOUCHBAT, L'accès de la petite et moyenne
entreprise aux marchés publics au Maroc et en France, Master en Droit,
Université de Strasbourg, 2015-2016.
5 S. SAUSSIER, L'accès des PME aux marchés
publics : une analyse économique, IAE - GREGOR -
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2015-2016.
6 L. CHRETIN-RACHETTE, Management du secteur public,
collectivités et partenaires, Master, Université Lumière
Lyon II, 20152016.
9
taux d'activités entrepreneuriales nécessite des
entrepreneurs, hommes ou femmes preneur (se) s de décisions pour
créer et développer leurs entreprises.
Nul ne saurait aujourd'hui mettre en doute le rôle
primordial que jouent les entrepreneurs et leurs entreprises (petites, PME et
grandes) dans le système économique mondial. Ces entrepreneurs
sont aujourd'hui perçus comme étant les piliers de
l'économie de marché et leurs activités, comme
créatrices de valeur, d'emplois et d'avantages pour les
consommateurs.
Alors que les PME sont généralement
considérées comme moteur dans l'économie à
Kisangani, et qu'il convient de mettre au coeur de nos choix économiques
leurs conditions de croissance, il est aussi régulièrement
rappelé la difficulté que ces entreprises rencontrent pour
accéder aux marchés publics. Si elles sont majoritaires en termes
de nombre de marchés publics attribués, elles ne le sont plus
dès lors que l'on s'intéresse aux montants de ces contrats.
Ceci suggère que des « barrières à
l'entrée » peuvent exister et limiter le rôle des PME dans
les marchés publics à Kisangani, notamment ceux d'un montant
important. C'est cette difficulté qu'ont les PME de Kisangani pour
accéder à la commande publique, qui nous conduit à poser
les questions suivantes :
- pourquoi les PME de Kisangani participent-elles faiblement
à la commande publique ?
- la réglementation des marchés publics en RDC
n'est-elle pas favorable aux PME à cet effet ?
C`est à ces deux préoccupations que le
présent travail se propose de fournir des
réponses.
4. HYPOTHESE
A titre d'hypothèses aux questions soulevées
à la problématique, on pourrait émettre que la
compétitivité et la performance des entreprises de Kisangani qui
sont faibles et la réglementation des marchés publics en RDC ne
facilite pas l'accès des PME à la commande publique et les
autorités contractantes n'expriment pas la volonté à
favoriser les PME à la commande publique. C'est pourquoi nous
présentons un plaidoyer pour des solutions idoines.
5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Pour arriver à un bon résultat, tout travail
scientifique doit utiliser des méthodes de recherche appropriées
afin de certifier les réponses aux conclusions qu'il met à la
disposition de la science et ainsi le choix des méthodes et techniques
s'avère donc important pour la démonstration, l'analyse et la
vérification des vérités poursuivies et dépend du
chercheur lui-même, de la nature et
10
de l'importance du problème qu'il veut résoudre.
Raison pour laquelle nous avons recouru à une méthode et des
techniques pour l'aboutissement heureux de ce travail.
5.1. Méthode
La méthode est définie par M.
GRAWITZ7, comme étant l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie.
Elle pourrait être comprise comme l'ensemble des
règles ou de procédés pour atteindre dans les meilleures
conditions (temps, argent, homme, ...), un objectif : vérité,
expérience, vérification, apprentissage.
Ainsi, au cours de ce travail, nous avons fait usage de la
méthode d'analyse systémique. En effet, la source de la
méthode systémique procède de la théorie
générale des organisations. C'est cette approche qui offre un
champ d'investigation assez large pour arriver à élucider le
management qui est considéré comme une jungle8.
La systémique est de nos jours présentée
comme un savoir - un apprentissage - une méthode. En tant que nouvelle
discipline, elle regroupe les démarches théoriques, pratiques et
méthodologiques relatives à l'étude de ce qui est reconnu
comme trop complexe pour pouvoir être abordé de façon
réductionniste et qui pose des problèmes de frontières, de
relations internes et externes de lois ou de propriétés
émergents caractérisant le système comme tel ou des
problèmes de mode d'observation, de représentation, de
modélisation ou de simulation d'une totalité
complexe9.
Pour appréhender la complexité, la
systémique fait appel à un certain nombre des concepts
spécifiques que l'on peut regrouper de la manière suivante :
quatre concepts de base (complexité, système, globalité et
interaction) et une bonne dizaine de concepts complémentaires
(information, rétroaction, ago-antagonisme, causalité circulaire,
régulation, structure et niveaux d'organisation, boîte
noire/boîte blanche, synchronie et diachronie). La systémique en
tant que méthode est une manière d'entrer dans la
complexité. La triangulation systémique incorpore trois aspects
différents mais complémentaires : fonctionnel, structural et
historique (génétique ou dynamique).
Dans le cadre de cette dissertation, la méthode
d'analyse systémique a été mise à profit à
travers ses quatre concepts. La Ville de Kisangani est considérée
comme système dont les PME dans leur globalité présentent
une complexité, car plusieurs catégories de PME de
différentes
7 M. GRAWITZ., Méthodes des sciences sociales,
11e édition, Ed. Dalloz, Paris, 2001, p.32.
8 O. NSAMAN-O-LUTU et G. ATSHWEL-OKEL, Comprendre le
Management : culture, principes, outils et contingence, Ed. CAPM,
Kinshasa, 2007, p.180.
9 G. DONNADIEU et alii cités par G. ATSHWEL-OKEL
MUNTUNGI, Le management public territorial pour un développement durable
des collectivités territoriales en République Démocratique
du Congo : Esquisse d'un modèle tripolaire « GAC3
», Mémoire de DEA en SPA, UNIKIN, 2010-2011, inédit.
11
natures sont repérées et qui échangent
tant avec l'environnement externe que l'environnement interne.
5.2. Techniques
Les techniques de recherche sont des supports d'un travail
scientifique qui viennent à l'appui d'une méthode et, elles
constituent de ce fait, des outils efficaces dans la récolte et le
traitement des données. Ce sont des instruments, des
procédés opératoires pour récolter les
données sur le terrain.
Ainsi, les techniques ci-après nous ont aidées
dans la récolte des informations nécessaires pour notre travail
:
- la technique documentaire : Grâce à cette
technique, nous avons eu à consulter et à explorer
différents ouvrages et supports tels que : les lois, les décrets,
les édits, les dictionnaires, les livres, les revues, les CDR audio et
visuels, ... afin d'y soustraire des éléments et de
s'imprégner des différentes informations en rapport avec notre
travail. Cette technique est utile car elle permet d'asseoir l'étude sur
des bases fiables des données ;
- l'interview non structurée : cette technique nous a
permis d'avoir des entrevues, des tête à tête avec certains
agents et cadres du gouvernement provincial oeuvrant dans les marchés
publics et dans les finances publiques, ainsi que quelques entrepreneurs
responsables des PME de Kisangani et les avis des représentants de la
société civile de Kisangani et toute personne susceptible de nous
fournir une information utile.
6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Cette étude se délimite du point de vue spatial
dans la ville de Kisangani et concerne singulièrement les PME oeuvrant
dans le formel. Du point de vue temporel, cette étude va porter sur les
six dernières années soit de 2013 jusqu'à 2018. Nous
l'avons délimité ainsi parce que nous habitons le milieu
d'étude et la période prévue est riche en
données
7. DIFFICULTES RENCONTREES
Certes, dans la réalisation de ce travail, nous avons
eu à faire face à quelques difficultés d'ordre technique
liées au manque de la statistique provinciale des marchés
publics, mais grâce aux services de passation et de contrôle des
marchés publics de la Tshopo et aux rapports d'états des lieux
des services de marchés publics à l'occasion du
démembrement de la Province Orientale de 2015, nous a permis de
constituer la majeure partie de ce mémoire.
12
8. SUBDIVISION DE L'ETUDE
Hormis l`introduction et la conclusion, la présente
étude est subdivisée en trois chapitres, à savoir :
- le premier porte sur le déminage des concepts de base
;
- le deuxième concerne les petites et moyennes
entreprises et les marchés publics : état des lieux et
perspectives d'évolution à Kisangani ;
- le troisième traite de l'accès des PME aux
marchés publics, lectures croisées de la
réglementation.
13
CHAPITRE I
DEMINAGE DES CONCEPTS DE BASE
Ce chapitre nous aide à comprendre les concepts
clés de notre sujet de recherche en nous renseignant sur leurs
conditions d'existence, bien sur leur historique. Ainsi, deux concepts
importants pilotent les recherches, les petites et moyennes entreprises, et les
marchés publics.
SECTION 1. PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
§1. Définition des éléments
constitutifs
1.1. Entrepreneuriat
L'entrepreneuriat10 est l'action de constituer une
nouvelle organisation et en particulier la création d'entreprise. Il est
une activité difficile et bon nombre de créations se soldent par
un échec. Les formes d'entrepreneuriat sont variées selon le type
d'organisation qui est mis en place. L'entrepreneuriat peut être une
activité qui crée de nombreux emplois.
De plus, beaucoup de créations d'entreprises «
à haut potentiel » font appel au capital risque ou à des
business Angels pour développer leur activité. De nombreuses
structures existent aujourd'hui pour aider les entrepreneurs potentiels tels
que des agences gouvernementales, des incubateurs, des pépinières
d'entreprises et certaines organisations non gouvernementales.
Pour J.SCHUMPETER11, l'entrepreneuriat conduit
à une « destruction créatrice »dans les marchés
et les secteurs de l'économie parce que des nouveaux produits et de
business models arrivent qui remplacent les anciens. Ainsi, la destruction
créatrice est à l'origine du dynamisme industriel et de la
croissance à long terme.
Pour K. KNIGHT et P. DRUCKER12, l'entrepreneuriat
consiste à prendre des risques. L'entrepreneuriat consiste à
mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière
pour mettre en oeuvre une idée, à mettre son temps et son capital
dans une entreprise risquée.
Une autre définition de l'entrepreneuriat décrit
le processus de découverte, d'évaluation et d'exploitation
d'occasions.
Pour H. STEVENSON de l'Université de Harvard,
l'entrepreneuriat est `'la poursuite d'une occasion quelles que soient les
ressources contrôlées actuellement».
10 G.ATSHWEL-OKEL MUNTUNGI, op.cit.
11 Lire J. SCHUMPETER, Capitalism, socialism and democracy,
3rd edition, New York, Harper and Row, 1950.
12 Lire K. KNIGHT et D.DRUCKER, « A descriptive model of
the intra-firm innovation process », in journal of business of the
University of Chicago, vol.40, 1967.
14
L'entrepreneuriat13 est aussi une dynamique de
création et d'exploitation d'une opportunité d'affaires par un ou
plusieurs individus via la création de nouvelles organisations à
des fins de création de valeur. L'entrepreneuriat peut être
valorisé comme :
- apporteur de solutions alternatives aux problèmes de
chômage ; - moteur de développement économique ;
- formateur d'un état d'esprit acteur et producteur de
richesses économiques et sociales.
Pour VERSTRAETE et A. FAYOLLE14, quatre paradigmes
permettent de cerner le domaine de recherche en entrepreneuriat : la
création d'une organisation (non réduite à la
seule création d'entreprise, les expressions `'émergence
organisationnelle», ou `'impulsion d'une organisation étant plus
appropriées), la détection construction-exploitation
d'une occasion d'affaires, la création de valeur et
l'innovation.
Ces paradigmes peuvent se combiner, plutôt que
s'opposer. Le premier est le plus caractéristique de l'entrepreneuriat,
mais ne peut se penser sans les trois Selon G. ATSHWEL OKEL, le concept
d'entrepreneuriat prête beaucoup de confusions. En effet,
l'entrepreneuriat est l'action de constituer une nouvelle organisation et en
particulier la création d'entreprise.
1.2. Entreprise
L'entreprise peut être définie de différentes
façons15 :
- entité autonome qui produit des biens et des services
marchands ; - projet, action ou réalisation plus ou moins complexes ;
- travail : opération, oeuvre.
La notion d'entreprise est liée à celle du
risque, de l'initiative et celle de l'utilisation nouvelles de ressources et de
capital (recombinaisons de ressources).
Le terme d'entreprise est utilisé aussi dans «
le monde de l'entreprise » pour décrire l'ensemble
représentatif des entités autonomes productrices de biens et de
services marchands.
13 R. ZAMMAR., « Initiation à l'entrepreneuriat
», in Conférence du centre d'Etudes Doctorzles en Sciences
ettechnologies de Rabat (CEDESTR), Rabbat, 2015, p.12.
14 Lire A. FAYOLLE et alii, Entrepreneuriat : Apprendre
à entreprendre, Ed. Dunod, Paris, 2004. 15Support
pédagogique du module : Culture Entrepreneuriale Version 1.2 - Septembre
2008 page7
15
1.3. Esprit d'entreprise
Pour J.L. SCHAAN16, l'esprit d'entreprise, c'est
générer les innovations et avoir la volonté de les voir
aboutir.
P.A. JULIEN et MARCHESNAY17, quant à eux,
l'esprit d'entreprise peut être défini comme l'aptitude d'un
individu, d'un groupe social, d'une communauté à prendre des
risques pour engager des capitaux (pour investir, voire s'investir) dans une
sorte d'aventure (« une entreprise »), consistant à apporter
quelque chose de neuf (l'innovation), de créatif, ceci en employant et
en combinant de la façon la plus performante possible des ressources
diverses.
1.4. Entrepreneur
Selon le Grand Dictionnaire, l'entrepreneur est défini
comme étant une « personne ou groupe de personnes qui crée,
développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui
met en oeuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en
assurer le succès et pour réaliser un profit ».
L'entrepreneur, c'est quelqu'un qui sait percevoir
(identifier, sélectionner et exploiter) une opportunité et
créer une organisation pour l'exploiter. Il contribue à la
création de valeur nouvelle. Entrepreneur, est une fonction, et non pas
un statut social. L'entrepreneur ne peut l'être, nous semble-t-il,
qu'à travers ce qu'il fait (et aussi, où et comment il le fait).
Est entrepreneur, par conséquent, celui qui entreprend.
L'entrepreneur joue un rôle irremplaçable dans
l'économie et la société. Il est son ferment, puisque,
d'une part, il crée des entreprises et des emplois ; ensuite, il
introduit des innovations de rupture comme des innovations incrémentales
et enfin, il participe au renouvellement et à la restructuration du
tissu économique.
L'entrepreneur est souvent étroitement associé
aux termes de prise de risque, d'innovation, et de pro activité
(anticipations des événements), et chasseur d'opportunités
d'affaires. Il est un agent de changement.
§2. Origine et raison d'existence de la PME
2.1. Origine de la notion de la PME
La PME existe d'abord sous forme d'atelier d'origine
artisanale, mécanique, agrandit tant par les investissements que par
l'embauche d'une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée et
hiérarchisée.
16 J.L. SCHAAN cité par G. ATSHWEL-OKEL MUNTUNGI, Cours
d'entrepreneuriat et PME, G3 MASCIE, UNIC/Kisangani, 20142015,
inédit.
17 A.JULIEN et MARCHESNAY cités par G. ATSHWEL-ONGEL
MUNTUNGI, op.cit.
16
Elle a été le point de départ de la
fortune industrielle du japon moderne et y constitue encore un secteur
productif en raison de la vitalité des patrons et de l'existence d'une
main d'oeuvre moins chère mais suffisamment qualifiée.
Aux États-Unis d'Amérique, les PME se sont
répandues entre les deuxième guerres mondiales, à la suite
de l'Anti-trust18.
D'autre part, la crise économique qu'a connue l'Europe
Occidentale, si elle s'est bâtie en premier lieu sur les grandes
entreprises industrielles, entrainant la faillite d'un grand nombre d'entre
elles, donne un regain de faveur aux Petites et Moyennes Entreprises.
2.2. Définition de la PME
L'appellation PME recouvre une panoplie de définitions,
donc il n'existe pas de définition unique de la PME. Néanmoins,
le nombre de salariés dans une entreprise semble être retenu comme
critère de définition.
Les PME sont des entreprises dont la taille, définie
à partir du nombre d'employés, du bilan ou chiffre d'affaires, ne
dépasse pas certaines limites ; les définitions de ces limites
sont différentes selon les pays.
L'Union européenne définit la catégorie
des micros, PME et au sein de celle-ci les petites entreprises et les
micros-entreprises.
La réglementation française distingue les
micro-entreprises de moins de 10 salies (également appelées
« très petites entreprises »(TPE), PME de 10 à 250
salariés, les entreprises de taille intermédiaire(ETI) comptent
entre 251 et 500019, et les grandes entreprises(GE) dont l'effectif
dépasse 5000 salariés.
Dans les pays anglo-saxons, on retrouve
généralement le terme Small and medium entreprises(SME) en Europe
ou dans les organismes internationaux, et Small and medium businesses(SMB) aux
États-Unis.
Selon l'Union Européenne, une PME est une entreprise
comprenant entre 10 et 250 salariés. En dessous, il s'agit d'une TPE
(Très Petite Entreprise).Le 6 mai 2003, l'Union Européenne a
adopté la recommandation 2003/361/CE20, fixant les
définitions des entreprises de leur taille et de la nature des relations
qu'elles entretiennent avec d'autres entreprises. Les définitions sont
entrées en vigueur le 1er janvier 2005, en remplacement de
celles de la recommandation 96/280/CE.
18Revue tunisienne des sciences sociales
N°80-81, 1985.
17
Ces définitions utilisent les concepts d'entreprises
autonomes, d'entreprises partenaires et d'entreprises liées afin de
séparer les PME faisant partie d'un groupe des PME
autonomes21 :
- « la catégorie des micros, petites et
moyennes(PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250
personnes dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 50 millions
d'euros ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions
d'euros22 » ;
- « dans la catégorie des PME, une petite
entreprise est définie comme une entreprise qui occupe moins de 50
personnes et dont le chiffre d'affaires annuel ou le total du bilan annuel
n'excède pas 10 millions d'euros » ;
- « dans la catégorie des PME, une micro
entreprise est définie comme une entreprise qui occupe moins de 10
personnes et dont le chiffre d'affaires annuel ou le total du bilan annuel
n'excède pas 2 millions d'euros ».
Les critères retenus différents selon les textes
législatifs ou règlementaires instituent des dispositifs d'aides
à la direction des PME.
De même, cette définition diffère d'un
pays à l'autre à cause de la non-conformité de la taille
de l'économie à échelle internationale.
En règle générale, une PME compte moins
de 500 salariés mais dans beaucoup de pays, le seuil est plus bas (300
ou 100 salariés). Certains pays utilisent une définition
différente selon qu'il s'agit de PME révélant de
l'industrie manufacturière ou des PME révélant du secteur
des services, les secondes étant gérées
généralement plus petites par sa définition entre PME.
Alors, il est difficile d'adopter une définition claire
et nette sur la notion de PME, d'identifier les composantes et de
déterminer les principaux rôles. Ainsi, nous donnons ci-dessous
les définitions des différents pays :
- au japon, la PME et définie en se servant des
critères comme le nombre des travailleurs, le capital et le secteur
d'activité, c'est-à-dire est considérée comme PME,
une sorte d'entreprise qu'il n'emploie pas plus de 300 personnes et qui a un
capital inférieur à 10 millions, pour celle qui ont des
activités dans le secteur du commerce et de services23 ;
- aux USA : le « Small business » définie la
PME comme une entreprise a propriété indépendante non
dominante dans un secteur d'activité. L'entreprise est conçue
comme une affaire de cent, deux cents, cinq cents employés ;
21 Guide la Commission Européenne et texte de la
recommandation p.32.
22 Idem.
23 Revue, Les PME au japon (in japon économique),
spécial n°53, p.2.
18
- au Gabon, une PME est une entreprise dont le capital est
détenu à 5O% par des nationaux ;
- au Cameroun, la PME est définie comme toute
entreprise quelle que soit sa formation juridique dont 50%au moins du capital
et les dirigeants sont camerounais.
- au Maroc, la PME est définie comme unité se
situant entre l'atelier des grandes entreprises et dont la simplicité
des structures de gestion donne une meilleure adoption à son
environnement ;
- en RDC, on entend par les PME, les entreprises agricoles,
commerciales, industrielles, artisanales et des services dont le capital est
détenu uniquement par les personnels physique ou morale de
nationalités congolaises.
Les PME sont considérées comme toute entreprise
qui emploie moins de cent salariés qui utilise également des
méthodes simples de production et de gestion.
Dans le cadre légal en RDC, la petite et moyenne
entreprise est définie selon la loi n°73-011 du 5 janvier 1971 qui
porte création de l'office de promotion de petites et moyennes
entreprises du Congo(OPEC) comme « les entreprises industrielles,
agricoles artisanales et commerciales» qui sont la propriété
personnelle physique ou morale de nationalité congolaise ou de
société congolaise dont le capital détenu uniquement par
des personnes physique et morale de nationalité congolaise, et/ou les
chefs d'entreprise est obligé d'assurer lui-même directement
toutes les fonctions que l'on retrouve dans une grande entreprise qui doivent
être remplies par un directeur financier, un directeur de production et
un directeur du personnel des grandes entreprises24.
D'après l'ordonnance du 1ér novembre 1998 est
considérée comme PME, toute entreprise quelle que soit sa forme
juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont les
valeurs bilantaires ne dépassent pas 11.200.000fc.
Selon la Conférence Nationale Souveraine(CNS), la PME
est une unité économique constituée sous forme de
société commerciale, agricole, industrielle dont la
propriété revient aux personnes physiques ou morales
privées de droit congolais.
Comme on peut le constater, la définition légale
de la PME constitue un élément fondamental du comportement de ce
type d'entreprise. La PME est, en effet le plus sauvent le fait d'une
personnalité.
Sous l'ordonnance n°866028 du 05 avril 1985 portant code
d'investissements, il y a lieu de constater qu'une évaluation a abouti
au code des investissements de 1986. Il fait partie d'une série de
mesures prises par les pouvoirs publics et tendant à remettre aux
nationaux la gestion de l'économie dans le cadre de l'introversion de
celle-ci. C'est ainsi que le cadre congolais des investissements tenant compte
des mesures de libéralisation économique entend par PME, les
24 Ordonnance-Loi N°73-011 du 05 Janvier 1973 portant
création et organisation office de promotion des PME.
19
entités économiques constituées sous
forme d'entreprise individuelle à la société commerciale,
agricole, revient aux personnes physiques ou morales ou le chef d'entreprise
est obligé d'assurer lui-même directement les fonctions
essentielles de gestionnaire, financier et administratif.
Le seuil de recevabilité au régime
général du présent code des entreprises classées
dans la catégorie de Zaïre au maximum. Ce moment maximum pourra
être prévu par ordonnance du Président de la
République sur proposition conjointe du ministre ayant l'économie
et l'industrie dans ses attributions après consultation l'OPEC notamment
en fonction de la variation du pouvoir d'achat de la monnaie et
d'éventuels réajustements monétaires.
2.3. Organisation et gestion des PME
C'est l'un des points les plus faibles de la PME ; Cette
dernière a commencé petite sans tradition de management moderne
ce qui a engendré aujourd'hui une mauvaise organisation en termes de
délégation des pouvoirs et de repartions des tâches.
Quant à sa gestion, la PME n'est pas dotée des
moyens de suivi et de contrôle de gestion, à savoir des tableaux
de bord et moins encore de la comptabilité analytique.
2.3.1. Style de direction
D'une manière générale, les PME ont un
système de direction centralisé, car pour une PME la
décentralisation coûte chère. En plus, sa mise en oeuvre
nécessite des glissements promotionnels et donc une augmentation des
salaires du personnel.
2.3.2. Raisons d'existence
La logique économique tend à prôner la
grande taille qui permet de profiter des économies d'échelles
(capacité de production) et par conséquent de l'effet
d'expérience (efficacité productive). En effet, la
réalisation de l'économie d'échelle consiste à
produire une quantité supérieure en utilisant la même
capacité de production et ce, à travers la concentration sur le
volume et la standardisation des procédures de production. De ce fait,
les ouvriers vont avoir des tâches répétitives ce qui leur
permet d'augmenter la productivité, en produisant dans un temps moindre
et d'une quantité supérieure, c'est qu'on appelle l'effet
d'expérience.
Pourtant plus efficace et efficiente, la grande firme se
caractérise généralement, d'une part par un manque de
flexibilité, ce qui affecte sa capacité de s'adapter aux
changements de son environnement et d'autre part, par le fait qu'elle est loin
de son marché et donc elle se trouve incapable à une certaine
demande spécifique.
20
De ce fait, la PME existera vue la nécessite
d'être flexible et proche de son marché. En plus,
certaines activités nécessitent
l'hyperspécialisation du fait des technologies utilisées au
détail des marchés (riches stratégiques) ; chose difficile
à réaliser par la grande firme se caractérisant par la
réalisation de l'économie d'échelle. On ajoute qu'une
grande entreprise va favoriser l'existence d'un réseau d'entreprises de
petite dimension qui seront des sous-traitantes.
On note en dernier lieu, que la volonté du dirigent de
limiter la croissance de son entreprise afin de ne pas perdre le contrôle
favorise l'existence de ce type d'entreprises.
§3. Caractéristiques et types des PME en
RDC
3.1 Caractéristiques des PME
Les PME Congolaises sont caractérisées par :
- une gestion confiée à une seule personne,
responsable de l'entreprise alors qu' elle est assurée dans la grande
entreprise par de personnes distinctes ;
- le patrimoine de l'entreprise n'est pas distinct de celui de
l'exploitant ;
- l'absence de comparabilité ou d'une comptabilité
élémentaire.
3.2 Types des PME
Il y a deux types des PME qui sont :
- celles oeuvrant dans l'économie structurée ou
PME formelles, groupées dans la
plupart au sein de l'OPEC (Office de Promotion des PME
congolaises) ;
- celles oeuvrant dans le secteur non structuré de
l'économie ou PME informelles.
Ce sont des activités productrices des biens
matériels ou immatériels, qui s'exercent hors les normes
légales Par définition, les entreprises du secteur informel ne
sont pas déclarées et ne déclarent pas leur main d'oeuvre.
Elles sont donc illégales par ce qu'elles ne respectent pas les
règles de leur existence et les activités agricoles
d'autosuffisance.
Le secteur informel comprend les activités
ci-après25 :
- les petites ou très petites entreprises qui
fonctionnent sur un modèle des activités modernes : les
activités de restauration, de réparation, de transformation, ...
;
- les activités spécifiques commerciales ; les
petites boutiques ; les petits vendeurs ; coiffeur, porteurs, ... ;
- les activités de mêmes services : laveur de
voitures, cireurs, coiffeurs,...
25 J. KAZADI NDUBA, Cours de politique de
rémunération, FASEG, UNIKIN, 2000-2001, Inédit.
21
- les activités de type traditionnel, culturel,
spirituel, ou psychologique : guérisseurs, féticheurs, marabouts,
pasteurs, charlatans, ...
Un grand nombre de demandeurs d'emploi transitent par ce
secteur salarie ; ils se peuvent accepter de quitter ce secteur pour l'emploi
que si les salaires proposés dans le secteur salarié sont
nettement supérieurs aux revenus retirés dans les
activités informelles.
§4. Rôle et importance des PME
4.1. Rôle des PME
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les PME
(Petites et Moyennes Entreprises), jouent un rôle essentiel dans notre
économie.
Face aux grandes entreprises, beaucoup moins nombreuses, elles
constituent la majeure partie de notre tissu économique.
La nomenclature de l'INSEE considère que l'effectif des
PME ne doit pas dépasser 500 salaries, au-delà nous entrons dans
le cadre de la grande entreprise.
4.2. Importance des PME
Les PME sont importantes dans le processus d'approvisionnement
du gouvernement pour deux raisons :
- le gouvernement compte sur les petits fournisseurs. Les
Petites Entreprises offrent déjà une quantité
considérable de biens et de services au gouvernement. Depuis toujours,
les PME représentent environ 45% de la valeur des achats du gouvernement
et 66% des marchés publics ;
- les PME jouent un rôle essentiel pour
l'économie d'un Etat, le succès des PME a une incidence sur la
santé de l'économie et de la société congolaise
puisqu'elles sont le moteur de la création d'emplois, de la croissance
économique et de l'innovation.
Les PME représentent 45% du Produit Intérieur
Brut (PIB), l'essentiel de la croissance économique du pays, 60% de la
totalité des emplois dans l'économie et 75% de l'accroissement
net du nombre d'emplois.
Les PME font partie intégrante du tissu
économique de notre pays et elles jouent un rôle important dans
les approvisionnements du gouvernement.
5° Atouts et contraintes des PME
Parmi les atouts des PME, nous pouvons citer :
22
- l'organisation hiérarchique plus simple ;
- les circuits de décision plus rapides, plus de
réactivité, plus de dynamisme, compétence du Directeur.
Les contraintes des PME sont :
- le manque de moyens pour répondre aux gros
marchés ; - le peu de capitaux propres ;
- le moins de ressources humaines ;
- le manque de garanties et problèmes de financement
auprès des banques ; - les moins de soutien des banques et organismes
financiers ;
- les dossiers pour obtenir des aides et subventions ;
- le salarie moins protégés.
SECTION 2. MARCHE PUBLIC
§1. Définition, motivation, historique et
fonctionnement
1.1. Définitions26
Le marché public est un contrat écrit par lequel
un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire s'engage envers
l'autorité contractante fournissant une contribution ou une garantie
financière, soit à réaliser des travaux, soit à
fournir des biens ou des services, soit à exécuter des
prestations intellectuelles, moyennant un prix.
L'appel d'offres est la procédure par laquelle
l'autorité contractante choisit, sans négociation avec les
candidats, l'offre économiquement la plus avantageuse,
évaluée sur la base de critères objectifs
préalablement portés à la connaissance des candidats et
exprimés en termes monétaires27.
La garantie de bonne exécution est toute garantie
financière, bancaire ou personnelle constituée en vue d'assurer
l'autorité contractante de la bonne réalisation du marché,
tant du point de vue technique que du délai d'exécution ;
L'autorité contractante est une personne morale de
droit public ou personne morale de droit privé ou son
délégué, chargée de définir les projets
publics du secteur sous sa responsabilité, de les préparer et
d'en planifier la réalisation suivant la procédure d'attribution
des marchés publics, d'en suivre et d'en contrôler
l'exécution.
26 La loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics/RDC, article 5.
27 Idem, article 20.
28 Rapport de la commission économie-financière
de l'assemblé provinciale de la Tshopo chargé d'analyse du projet
d'Edit portant organisation de la passation des marchés publics en
province de la Tshopo, mai 2018
23
La gestion des projets et la passation des marchés
publics en province sont assurées par les Autorités Contractantes
suivantes28 :
1. Au niveau de l'Assemblée Provinciale
a) Président de l'Assemblée Provinciale ;
b) Questeur ;
2. Au niveau du Gouvernement Provincial :
a) Gouverneur de Province ;
b) Ministre provincial ;
c) Secrétaire exécutif du gouvernement.
3. Au niveau des établissements et services publics
provinciaux :
a) Directeur général ;
b) Directeur.
4. Au niveau de la ville :
a) Maire de la Ville ;
b) Echevin urbain.
5. Au niveau de la Commune :
a) Bourgmestre ;
b) Echevin communal.
6. Au niveau du Secteur :
a) Chef de Secteur ;
b) Echevin.
7. Au niveau de la Chefferie
a) Chef de Chefferie ;
b) Echevin.
24
1.2. Motivations, historique et fonctionnement des
marches publics en ROC
Un défi majeur de la République
Démocratique du Congo est la mise en place et la consolidation d'une
gouvernance publique efficace et efficiente. Cette exigence a une
répercussion sur le climat des affaires et donc sur la satisfaction des
besoins fondamentaux de la population. Une des voies d'expression de cette
gouvernance est la mise en oeuvre des projets de développement par les
autorités publiques. La passation et l'exécution des
marchés publics constituent l'outil principal de cette mise en oeuvre. A
titre illustratif, l'exécution du budget de L'Etat pour l'année
2009 et 2010 indique que près de 1,9729 milliard de dollars
américains, soit 67% du budget ont été destinés aux
acquisitions et aux investissements. Ces derniers sont effectués
à l'issue d'un processus de passation des marchés qui
nécessite, pour son efficacité et son efficience, l'application
des principes de transparence des procédures, de concurrence et
d'égalité de traitement des candidats et des soumissionnaires
généralement reconnus.
La non-application ou la mauvaise application de ses
règles peuvent être une cause d'inefficacité des politiques
publiques. Ainsi, la nouvelle législation en matière des
marchés publics a pour vocation, notamment, de répondre aux
insuffisances constatées dans les règles, les procédures
et surtout les pratiques de passation et d'exécution des marchés
publics régies par l'ordonnance-loi n°69-054 du 05 décembre
1969 relative aux marchés publics. A cet effet, le rapport30
établi en 2004 par le Groupe de Travail National avec l'appui de la BM
avait constaté les principales faiblesses :
- l'inadaptation des procédures et de la
réglementation nationale disséminées dans divers textes
légaux et circulaires, dépassées ou peu claires, avec des
contradictions sujettes à mauvaises interprétations ;
- l'absence des documents et documentation standard de
qualité ;
- La fragilité des arrangements institutionnels pour
assurer la crédibilité de la gestion des marchés
publics-attribution et gestion ne correspondant pas aux standards reconnus par
l'Organisation de coopération et de développement
économique, «OCDE » en sigle ;
- l'absence d'un organe de régulation de la passation
des marchés publics ;
- la faiblesse des capacités du personnel de
l'administration dans le domaine des marchés publics ;
- l'absence, dans la plus part des structures, de transparence
au niveau de programmation, de la publication des appels d'offres, des
attributions des marchés, de la gestion des contrats, et des rapports
d'achèvement des marchés des travaux ;
- l'absence des mécanismes de recours et de
contrôle ;
- un environnement propice au développement d'un
secteur privé compétitif.
29 Assemblé Nationale «rapport de la commission
aménagement du territoire et infrastructure afin de l'examen et de
l'adoption du projet de loi portant code des marchés publics »,
novembre 2009, page 9.
30 Rapport analytique sur le système de passation des
marchés publics en république démocratique du Congo, 31
mai 2004
25
Pour ce faire, la nouvelle législation met en place un
nouveau système de passation des marchés publics. Elle
étend son champ d'application à la gestion des projets et
à la conclusion de la convention des délégations des
services publics. La passation des marchés est reconnue comme un
instrument au service de la gestion des projets et des programmes publics ou
d'intérêt général. Les principales innovations sont
ainsi résumées31 :
- la position des principes généraux qui fondent
la passation des marchés publics ou la commande publique, comme la
transparence, l'égalité etc. ;
- la création des nouveaux organes intervenant dans la
commande publique sur base du principe de la séparation des fonctions de
gestion, de contrôle et de régulation des marchés ;
- au niveau des organes de gestion des marchés par
l'Etat, l'application de la déconcentration et de la
décentralisation par la suppression du conseil des adjudications (CA)
siégeant au ministère du budget, par la création, au sein
des autorités contractantes, des cellules de gestion des projets et des
marchés publics ;
- l'utilisation des termes internationalement reconnus
à matière de commande publique comme appel d'offre au lieu de
l'adjudication etc. ;
- l'extension du champ d'application des règles de la
commande publique à certaines personnes morales de droit privée
à des conditions précises.
§2. Principes des marchés publics
La politique en matière de passation des marchés
est guidée en général par quatre considérations de
base :
- la transparence ;
- l'efficacité ; - l'équité ;
- l'économie.
Les principes fondamentaux applicables aux achats publics se
rattachent ainsi donc, d'une part, aux notions d'efficacité des
procédures et d'économie budgétaires et, d'autre part, aux
notions d'égalité des citoyens et de liberté du commerce.
En matière de marchés publics, tout échange, instruction
ou rapport se fait obligatoirement par écrit32.
Une évaluation précise des besoins, par
l'acheteur public préalablement à tout lancement de la
procédure de passation d'un marché, constitue une condition pour
que le marché
31 G. KABEYA MUANA KALALA, Passation des marchés
publics, Tome 1, 2012
32 Décret n°10/22 portant manuel de procédure
de la LRMP.
26
soit passé et réalisé dans les meilleures
conditions économiques. La réalisation des études d'avant
projets sommaires ou d'avant projets détaillé sera
nécessaire dans certains cas33.
Les principes de liberté d'accès à la
commande publique et d'égalité de traitement des candidats sont
complémentaires. Ils résultent du principe constitutionnel
d'égalité des citoyens devant la loi et du principe de libre
concurrence34.
Ces principes reposent sur :
- la possibilité, pour toute personne remplissant les
conditions administratives et techniques requises et non exclue au terme de
l'article 81 de la loi relative aux marchés publics, de se porter
candidate à un marché public ;
- la possibilité donnée à tout
soumissionnaire de pouvoir se plaindre et que ladite plainte soit
examinée en toute impartialité selon les dispositions de la loi
et de ses textes d'application ;
- l'interdiction des dispositions qui, par leurs exigences
particulières, écartent certaines catégories de candidats
en se fondant sur d'autres considérations que celles des dispositions de
la loi relative aux marchés publics.
La transparence des procédures est nécessaire
pour assurer leur intégrité. Elle se traduit notamment
par35 :
- la publication suffisante et largement à l'avance des
besoins de façon à garantir l'accès aux marchés du
plus grand nombre de candidats ;
- la possibilité de prendre connaissance des
règles effectivement appliquées à travers des textes
clairs, y compris l'usage des documents types, qui facilitent le contrôle
a priori et a posteriori du respect de ces règles ;
- l'ouverture publique des plis et la publication des
résultats permettant le contrôle de l'impartialité des
procédures d'attribution du marché par les candidats
eux-mêmes ;
- un droit de recours effectif des candidats en cas de
non-respect des règles de passation des marchés ;
- le bannissement de toute forme de fraude et de corruption
dans la passation et
l'exécution des marchés publics et des
délégations de services publics.
La méconnaissance des principes d'égalité
de traitement des candidats et de transparence par les Autorités
contractantes est sanctionnée par la nullité de la
procédure de
33 Décret n°10/22 portant manuel de procédure
de la LRMP, article 5.
34 Idem, article 6.
35 Ibidem, article 7.
27
passation du marché. Cette nullité peut
être demandée par toute personne intéressée au
déroulement normal de la procédure36.
Les règles d'éthique et les sanctions en
matière des marchés publics fixées à l'article 1,
80 et 81 de la loi relative aux marchés publics sont de stricte
application37.
§3. Types de marchés publics
Les différents types de marchés publics
sont38 :
- les marchés de travaux ;
- les marchés de fournitures ;
- les marchés de services ;
- les marchés de prestations intellectuelles.
Les marchés de travaux ont pour objet la
réalisation au bénéfice d'une autorité contractante
de tous travaux de bâtiment ou de génie civil ou la
réfection d'ouvrages de toute nature. Les marchés de fournitures
concernent l'achat, la prise en crédit-bail, la location ou la
location-vente de produits ou matériels au bénéfice d'une
autorité contractante.
Les marchés de services ont pour objet la
réalisation des prestations qui ne peuvent être qualifiées
ni de travaux, ni de fourniture. Ils recouvrent notamment :
- les marchés de services courants qui ont pour objet
l'acquisition par le maître d'ouvrage des services pouvant être
fournis sans spécifications techniques exigées par le
maître d'ouvrage ;
- les marchés portant notamment sur des prestations de
transport, d'entretien et de maintenance des équipements, des
installations et de matériels, de nettoyage, de gardiennage des locaux
administratifs et de jardinage.
Les marchés de prestations intellectuelles ont pour
objet des prestations à caractère principalement intellectuel.
Ils incluent notamment les contrats de maîtrise d'ouvrage
déléguée, les contrats de conduite d'opération, les
contrats de maîtrise d'oeuvre et les services d'assistance technique
ainsi que les marchés de prestation, d'études et de
maîtrise d'oeuvre qui comportent, le cas échéant, des
obligations spécifiques liées à la notion de
propriété intellectuelle.
Un marché relevant de l'une des quatre
catégories mentionnées ci-dessus peut comporter, à titre
accessoire, des éléments relevant d'une ou plusieurs autres
catégories.
36 Décret 10/22 portant manuel de procédure de la
LRMP, op.cit, article 8.
37 Idem, article 9.
38 La loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics/RDC, article 7.
28
Lorsqu'un marché a pour objet à la fois des
services et des fournitures, il est un marché de services si la valeur
de ceux-ci dépasse celle des produits à fournir, et inversement.
En cas d'égalité de valeurs, le marché est
réputé marché de fournitures.
4°Champ d'application des marchés publics
Les marchés publics édictent les règles
régissant la passation, l'exécution, le contrôle ainsi que
le contentieux des marchés de travaux, de fournitures, de services et de
prestations intellectuelles passés par l'Etat, les provinces, les
Entités Territoriales Décentralisées, les entreprises et
les établissements publics.
Des édits provinciaux organisent les dispositions
spécifiques relatives aux marchés et délégations
des services publics passés par les provinces et les Entités
Territoriales Décentralisées39.
La LRMP fixe également les règles relatives aux
conventions de délégations de service public. Ces règles
reposent sur les principes de liberté d'accès à la
commande publique, de prise en compte de l'expertise et des compétences
nationales, d'égalité de traitement des candidats, du respect des
règles d'éthique et de transparence dans les procédures y
relatives.
Il est important de signifier que la LRMP s'applique
également aux marchés passés par les personnes morales de
droit privé bénéficiant du financement ou de la garantie
des personnes morales de droit public ou agissant en leur nom et pour leur
compte.
Les marchés passés en application d'un accord de
financement ou d'un traité international sont soumis aux dispositions de
la LRMP, dans la mesure où celles-ci ne sont pas contraires aux
stipulations de cet accord ou de ce traité.
Les dispositions de LRMP ne sont pas applicables aux
marchés conclus en application d'un accord international concernant le
stationnement de troupes.
5° Procédure de passation des marchés
publics
5.1. Etapes essentielles des procédures de
passation Elles sont :
5.1.1. Préparation des marchés
publics
Le processus de préparation des marchés publics
est défini par l'article 6 de la loi relative aux marchés
publics. Lors de l'établissement de leur budget, les autorités
contractantes évaluent le montant total des marchés de
fournitures, de services, de travaux ou de prestations
39 La loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics/RDC, article 1, alinéa 1,2 et 3
29
intellectuelles qu'elles envisagent de passer au cours de
l'année concernée et établissent un plan de passation des
marchés comprenant l'ensemble de ces marchés, suivant un
modèle-type fixé par l'autorité de régulation des
marchés publics40.
a. Élaboration des dossiers d'appel
d'offres
L'objectif du dossier d'appel d'offres est de fournir aux
candidats les informations utiles pour préparer leurs soumissions. Il
comporte des données exhaustives sur l'objet, l'étendue et les
conditions de la soumission, l'ouverture des plis et l'évaluation des
offres ainsi que sur
l'attribution des marchés. Il fournit le cadre
administratif et technique qui régira le marché après sa
conclusion41.
b. Modes de passation des marchés publics et de
délégation de service public
La LRMP prévoit les modes ou encore les méthodes
de passation des marchés par lequel l'autorité contractante se
choisit objectivement et selon les nécessités et l'importance de
la commande à passer. Parmi les modes de passation des marchés
prévus par la réglementation, nous citons :
? Pour les marchés des travaux, fournitures et
services
1. Appel d'offres ouvert : national ou international ;
2. Appel d'offres restreint ;
3. Appel d'offres avec concours ;
4. Appel d'offres avec pré qualification ;
5. Appel d'offres ouvert en deux étapes ;
6. Consultation de fournisseurs ;
7. Le gré à gré.
? Pour les marchés des prestations
intellectuelles
1. Méthode de sélection qui combine la
qualité technique et le coût ;
2. Méthode de sélection fondée sur la
qualité technique uniquement ;
3. Méthode de sélection fondée sur un
budget prédéterminé ;
4. Méthode de sélection au moindre coût ;
40 Décret 10/22 portant manuel de procédure de la
LRMP, article 44
41 Décret 10/22 portant manuel de procédure de la
LRMP, article 56
30
5. Gré à Gré.
5.2.2. Publicité des AAO ou des AMI
Tout appel d'offres doit faire l'objet de la publicité
conformément à l'article 32 de la loi relative aux marchés
publics. L'absence de publication de l'avis d'appel à la concurrence est
sanctionnée par la nullité de la procédure.
Le délai minimum requis pour la publicité est
fixé à trente (30) jours calendrier à compter de la date
de publication de l'avis d'appel à la concurrence jusqu'à la date
limite de dépôt des offres.
Ce délai peut être ramené à quinze
(15) jours, en cas d'urgence dûment motivé et après
autorisation spéciale de la direction générale du
contrôle des marchés publics.
Les modèles des avis à publier sont repris dans les
documents types d'appel d'offres préparés par l'autorité
de régulation des marchés publics après l'obtention des
autorités contractantes.
La suite de la procédure après la publicité
des AAO et des AMI se résume comme
suit :
- le dépôt et l'ouverture des plis ;
- l'évaluation des propositions et des offres ; -
l'attribution des marchés ;
- le suivi et l'exécution d'un marché.
5.2.3. Contrôle à priori de la
procédure de passation des marchés
Les diverses étapes de la passation des marchés
publics sont intercalées par le contrôle de la procédure de
passation des marchés faite par la direction de contrôle des
marchés publics.
Ce contrôle est dit a priori car il vérifie et
analyse la procédure pour y attribuer un avis de non objection (ANO).
31
Cartographie de la mission de la direction de
contrôle des marchés publics42
Il s'en suit de la mission de contrôle, l'approbation des
marchés publics, une attribution qui relève du ministre ayant le
Budget dans ses attributions nationales ou provinciales ou du Gouverneur de
Province ou encore du premier ministre selon le cas.
L'autorité de régulation des marchés publics
intervient en dernier lieu pour effectuer le contrôle a posteriori de la
procédure de passation et de contrôle des marchés
publics.
Ainsi, les structures intervenant dans la procédure de la
commande publique se résument dans le tableau suivant :
42 Module de formation en passation de marchés publics
édicté par la loi 10/010 du 27 avril 2010, ARMP-BM avril 2014
32
Tableau 1 : Structure, missions et compétences en
matière de passation des marchés
N°
|
STRUCTURE OU INTERVENANT
|
MISSION
|
COMPETENCE
|
|
Niveau national
|
Niveau provincial
|
Niveau national
|
Niveau provincial
|
1
|
Cellule de gestion des projets et des marchés publics
CGPMP, en sigle
|
Cellule de gestion et des projets des marchés publics
CGPMP, en sigle
|
Passation des
marchés publics
|
Tous les marchés
soutenus par la LRMP
|
Tous les
marchés
soutenus par la LRMP
|
2
|
Direction générale du Contrôle des
Marchés Publics DGCMP, en sigle
|
Direction provinciale du Contrôle des Marchés
Publics DPCMP, en sigle
|
Contrôle a priori de la procédure de passation des
marchés publics
|
Selon le seuil y afférant
|
Selon le seuil y afférant
|
3
|
Ministre national ayant le Budget dans ses attributions
(Autorité Approbatrice)
|
Ministre Provincial ayant le Budget dans ses attributions
(Autorité Approbatrice)
|
Approbation des contrats des marchés publics
|
pour les marchés conclus à l'issue des appels
d'offres nationaux
|
pour les marchés conclus à l'issue des appels
d'offres provinciaux
|
4
|
Premier ministre
|
Gouverneur de Province
|
Approbation des contrats des marchés publics
|
tous les marchés conclus à l'issue des appels
d'offres internationaux et les marchés conclus par le ministre ayant le
budget dans ses attributions
|
Premier
|
ministre : tous
|
les marchés conclus en province à l'issue des
appels d'offres internationaux
|
Gouverneur de
|
province : Tous
|
les marchés conclus à l'issue des AON en Province
conclues par le ministre ayant le Budget dans ses attributions.
|
5
|
Ministre de tutelle
|
Ministre de tutelle
|
Approbation des contrats des marchés publics
|
Tous les marchés conclus, par les entreprises et
établissements publics, à l'issue des appels d'offres
nationaux
|
Tous les marchés conclus, par les entreprises et EP
à l'issue des AON
|
Source : constitué par nous-mêmes grâce
aux textes légaux des marchés publics.
33
CHAPITRE II
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES ET MARCHES PUBLICS
:
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES D'EVOLUTION A KISANGANI
Afin de mesurer le poids des marchés publics dans
l'économie de la RDC et de la ville de Kisangani, ou l'importance d'une
catégorie d'entreprise dans la commande publique, le recours aux
éléments statistiques est indispensable à travers les
publications des institutions comme l'ARMP ou les rapports des services des
marchés publics provinciaux et nationaux. Pour ce faire, nous allons
recourir principalement au rapport d'état des lieux des marchés
publics dans la province orientale de 2014-2015 produit par la direction
provinciale de contrôle des marchés publics en guise de
l'installation des nouvelles provinces issu de la province orientale
démembrée, du rapport des réalisations et de actions du
gouvernement provincial de la Tshopo pour 2016 et 2017. Nous allons aussi
recourir aux rapports annuels de la cellule des gestions et des projets des
marchés publics du cabinet du gouverneur de la province de la Tshopo
pour l'année 2018.
SECTION 1. PLACE DES PME DANS LES MARCHES PUBLICS A
KISANGANI
Les défenseurs d'un rôle accru des PME dans
l'économie Congolaise arguent souvent du fait que dans d'autres pays, et
notamment aux Etats-Unis, une partie substantielle des marchés publics
est réservé aux PME nationales. Ainsi, en 1953 fut votée
par le Congrès américain une loi-cadre pour les PME, le «
Small Business Act » qui proclame que le gouvernement doit veiller aux
intérêts des PME. La « Small Business Administration »,
agence fédérale chargée du soutien aux PME fut alors
créée. La loi impose ainsi que les marchés publics
fédéraux inférieurs à 100K$ soient
réservés aux PME. Dans la pratique, un objectif annuel, de 23%
d'attribution des marchés publics (hors sous-traitance) aux PME est
fixé pour chaque administration. Les PME américaines
bénéficient ainsi, en incluant la sous-traitance, de 62 milliards
de dollars de marchés publics sur les 200 milliards passés
annuellement par l'Etat fédéral.
En RDC, de telles dispositions ne sont pas envisageables, car
elles contreviendraient au principe d'égalité d'accès
à la commande publique tel que prescrit dans la loi relative aux
marchés publics en vigueur. Néanmoins ; le gouvernement, la
fédération des entreprises du Congo et d'autres Organisations Non
Gouvernementales ne se lancent pas pour que la part des PME dans les
marchés publics soit améliorée pour l'émergence de
ces entreprises et même de l'économie du pays.
A Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, les PME
sont aussi confrontées à la même difficulté
d'accès aux marchés publics. Les études que nous avons
menées à Kisangani sur 50 PME, indiquent qu'elles rencontrent des
difficultés d'accès à
- fournir au moins deux (02) références
satisfaisantes au cours de trois (03) dernières années dans la
réalisation des projets de nature et de complexité
comparables.
34
plusieurs niveaux de la procédure de passation des
marchés publics comme le montre le tableau ci-après :
Tableau 2 : Difficulté d'accès aux
marchés publics à Kisangani
DIFFICULTE D'ACCES AUX MARCHES
|
NBRE DE PME
|
POURCENTAGE
|
au niveau de la publication de l'avis d'appel d'offre
|
30
|
60%
|
au niveau de l'analyse des offres
|
15
|
30%
|
Au niveau de l'attribution du marché et de
l'exécution du marché
|
5
|
10%
|
TOTAL
|
50
|
100%
|
Tableau : Constitué par nous-mêmes grâce
à l'interview libre mené au prêt des entrepreneurs de
Kisangani.
Commentaire
Le résultat démontre que l'accès aux
marchés publics est principalement verrouillé à
l'entrée car 60% d'entreprise éprouvent des difficultés
lors de la prise de connaissance de l'avis d'appel d'offre publié. Il
s'avère que les conditions prescrites soient discriminatoires ne donnant
que victoire d'avance aux grandes entreprises qui la plupart sont
multinationales.
§1. Barrières à l'entrée sur les
marchés publics
Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier la
faible participation des PME dans les marchés publics. L'étude
menée sur les PME de Kisangani permet de donner une idée assez
précise de celles généralement avancées par les
entreprises intéressées.
1.1. Fréquence des problèmes
perçus par les PME
Ces problèmes sont :
a. Exigences d'ordre technique
Elles sont :
- être une entreprise oeuvrant dans le domaine
recherché ;
En effet, les difficultés qu'elles rencontrent le plus
souvent lors des appels d'offre auxquels elles cherchent à
répondre, elles peuvent ne pas mentionner l'importance du contrat
35
b. Exigences d'ordre financier
Elles sont :
- fournir les états financiers certifiés pour trois
dernières années ;
- avoir réalisé, au cours de trois (03)
dernières années un chiffre d'affaires annuel
moyen équivalant au moins une(01) fois le montant de
l'offre ;
- fournir une attestation bancaire ou une promesse d'accès
à des facilités de crédit d'un
montant équivalant au moins à 2% du montant du
marché ; - l'achat du DAO.
c. Exigences d'ordre administratif Elles sont
:
- avoir un agrément TPI en cours de validité ;
- avoir une attestation fiscale en cours de validité
signée conjointement entre la DGI et la DGDA ;
- fournir la preuve de régularité des cotisations
de la CNSS ;
d. Autres difficultés pertinentes Elles
sont :
- les lots uniques ;
- le temps de préparation des offres ;
- la source de financement (nationale, provinciale ou don,
etc.)
- la dimension ou la taille du marché ;
- le non information ;
- le non prévision de la sous-traitance.
1.2. Dimension ou taille du marché
Alors que la plupart des rapports présentant des
solutions à l'amélioration de l'insertion des PME dans les
marchés publics pointent du doigt la taille de ces marchés comme
facteur limitant la possibilité pour les PME de répondre aux
appels d'offre, ce problème n'apparaît pas comme le plus important
aux intéressées, même s'il apparaît un frein pour 60%
des PME interviewées.
36
simplement parce qu'elle n'envisage même pas de
répondre à des appels d'offre surdimensionnés par rapport
à leurs capacités. Ainsi, en y regardant de plus près, les
résultats indiquent que la valeur médiane des marchés
à la portée des PME de Kisangani est de 200000 dollars, tandis
que celui des grandes entreprises est au-delà. Il apparaît donc
que les marchés de grand montant sont le plus souvent en faveur des
entreprises de grande taille. Ainsi, la présence des PME
décroît lorsque le montant unitaire des marchés augmente.
Là encore, c'est essentiellement sur les marchés les plus
importants (plus d'un million) que les PME sont moins
présentées.
Tableau 3 : Garanties liées à un appel
d'offre
MARCHE SELONS LE SEUIL EN FC
|
PRIX DU DAO43
EN FC
|
GARANTIE D'OFFRE (remboursable)
1-2 %
|
GARANTIE DE BONNE EXECUTION
5%
|
50 million à 99 million
|
180000
|
1980000
|
4950000
|
100 million à 199 million
|
230000
|
3980000
|
9950000
|
200 million à 299 million
|
280000
|
5980000
|
14950000
|
300 million à 499 million
|
330000
|
9980000
|
24950000
|
500 million à 999 million
|
430000
|
19980000
|
49950000
|
1milliard à 2,999 milliard
|
480000
|
59980000
|
49950000
|
5milliarrd à 9,999 milliard
|
750000
|
1859980000
|
499950000
|
10milliard à 49,999 mil
|
1080000
|
999980000
|
2499950000
|
Supérieur à 50 milliard
|
2500000
|
1000000000
|
25000000000
|
Source : Arrêté interministériel
budget-finance 2016. Commentaire
Il est cependant constaté que plus on attribue une
grande valeur à la nature du marché, plus les garanties y sont
majorées. Selon la vision du législateur, il s'agit là de
sécuriser les aspects spécifiques du marché alors qu'entre
temps il érige des barrières pour certaines entreprises à
participer à la concurrence.
Comme nous pouvons constater dans les données du
précédent tableau, nous comprenons que l'achat du DAO peut
handicaper certaines PME à participé aux marchés publics
du fait que son prix grimpe au même moment avec le montant estimé
du marché.
43 Décret arrêté interministériel
n°001/CAB/ME/MIN.BUDGET/2016 ET 059/CAB/MIN/FINANCE/
37
1.3. Lot unique
Le facteur « lot unique » est
considéré comme état une barrière à
l'entrée aux marchés publics à Kisangani car celui-ci ne
permet pas la subdivision du grand marché à lot distinct pour
ouvrir une voie au nouveau marché adapté à la
capacité technique et financière des PME. Selon les
enquêtes menées aux prêts des PME de Kisangani, nous avons
compris que Le gouvernement provincial de l'ancienne province orientale et
aussi le gouvernement de la nouvelle province de Tshopo n'ont pas fourni la
volonté d'éclaté les grands marchés surtout ceux
des travaux, qui pourront favoriser non seulement une part des PME dans les
marchés mais aussi un apport économique à la province de
la Tshopo.
1.4. Non information
Une autre difficulté fondamentale à obtenir
l'information pertinente, à la comprendre et à la communiquer
avec l'autorité contractante est mise en avant par les entreprises
répondantes. Ce point est crucial, car comme le suggère la
théorie, l'opacité et la difficulté à s'informer
sont des éléments qui limitent la participation des PME, de
petite taille ou non, aux réponses aux appels d'offre.
Ces deux éléments, valeur des contrats et
problèmes informationnels, peuvent expliquer la différence
notable de performance des PME dans les marchés publics dès lors
qu'ils émanent de l'Etat ou de la province.
Selon les résultats d'interviews avec les entrepreneurs
concernés, un constat crucial et non le moindre a fait état que
80% des PME n'ont pas suffisamment d'informations sur le marché public
provincial et même au niveau national, on parle des informations autour
des marchés passés par les organisions gouvernementales comme le
Fonds Social de la RDC, Enabel et d'autre à caractère non
gouvernementale comme Oxfam pour ne citer que ceux-là « qui passent
des marchés à la portée des PME » dit un entrepreneur
lors de l'interview.
38
Tableau 4 : Degré de non information des PME de
Kisangani
N°
|
NATURE DE L'INFORMATION
|
NBRE DE
PME
|
TAILLE DE L'ECHANTI LLON
|
DEGRE
D'INFO EN %
|
1
|
LRMP du 27 avril 2010
|
5
|
50
|
10%
|
2
|
Site officiel de publication des marchés publics
|
5
|
50
|
10%
|
3
|
Budget national et provincial
|
3
|
50
|
6%
|
4
|
Programme d'action du gouvernement
provincial
|
2
|
50
|
4%
|
5
|
Procédure de passation des marchés publics
|
10
|
50
|
20%
|
6
|
Exécution des marchés publics
|
45
|
50
|
90%
|
7
|
Procédé du Groupement d'entreprise
|
5
|
50
|
10%
|
8
|
Voies de recours lors des contentieux de marchés
publics
|
5
|
50
|
10%
|
|
TOTAL DE SCORES
|
80
|
400
|
20%
|
Source : Constitué par nous-mêmes grâce aux
interviews libre mené aux près des entrepreneurs de Kisangani.
1.5. Source de financement (nationale, provinciale ou
don, etc.)
La réglementation en vigueur sur les marchés
publics prescrit que la source de financement du marché à
exécuté doit être signifié dans toutes les
étapes de passation des marchés pour que le soumissionnaire s'en
rassure avant de déposer son offre. Selon le résultat de
recherches effectuées sur les 50 entrepreneurs, 95% ont
précisé que le gouvernement central de la RDC ne paie pas les
marchés quoique le marché soit inscrit sur budget et repris dans
la loi de finance. Les PME traitent le gouvernement central d'insolvable car la
volonté politique pour la réalisation du crédit
d'investissement rétrocédé aux provinces et aux ETD n'est
pas effective. Cet aspect qui est le fait de la mauvaise gouvernance
constaté constitue une preuve irréfutable qui justifie la faible
participation des PME aux marchés publics. Nous signalons ici qu'il ne
s'agit pas seulement de la difficulté d'accès mais aussi du
boycotte et du refus de participer à la procédure pour crainte
d'en être victime.
Les PME état caractérisé par la manque de
moyens pour répondre aux gros marchés, peu de capitaux propre,
manque de garanties et problèmes de financement auprès des
banques, moins de soutien des banques et organismes financiers, des dossiers
pour obtenir des aides et subventions ; le non aboutissement d'un marché
peut causer des dégâts économiques
39
énormes à une PME surtout à celle qui a
été attributaire du marché public. Pour ce, il est curieux
de savoir les difficultés que les PME éprouvent lorsqu'elles
participent à une procédure de passation de marché qui n'a
pas abouti.
Tableau 5 : Effets de non aboutissement d'un
marché
N°
|
NIVEAU DE LA PROCEDURE
|
GARANTIE Y AFFAIRA $
|
CONSEQUENCE
|
1
|
Achat du DAO
|
=100,00
|
Non remboursable
|
2
|
Visite de site des travaux
|
=300,00
|
Non remboursable
|
3
|
Préparation de la soumission
|
=200,00
|
Non remboursable
|
4
|
dépôt de la soumission (garantie de l'offre)
|
=2500,00
|
Remboursable mais après 90 jours maximum
|
5
|
signature du contrat
(garantie de bonne exécution)
|
=5000,00
|
Immobilisé à la banque sans production avec
risque de dépassé sa validité
|
|
Conséquence
|
8100,00
|
Perte du capital qui peut conduire la PME à la
faillite
|
Source : Constitué par nous-mêmes grâce aux
interviews libre mené aux près des entrepreneurs de Kisangani.
Commentaire
Le résultat de la conséquence de non
aboutissement d'un marché public est alarmant car l'entreprise qui a
concouru à une telle procédure peut tomber en faillite et
disparaitre de la carte. Ce résultat prouve la faible participation des
PME aux marchés publics car ne faisant pas confiance à
l'autorité publique et ne sachant pas comment se plaindre en justice
contre une autorité publique en cas de non aboutissement d'un
marché conclu, poussant ainsi aux PME à protéger leurs
capitaux au risque du péril.
1.8. Financement des PME par les banques : contraintes
des firmes et limites de la coopération
Souvent considérées comme une priorité
nationale en raison de leur contribution à la création d'emplois,
les PME de Kisangani connait des difficultés financières
chroniques. Le déséquilibre de leurs structures de bilans n'est
cependant pas attribuable aux seules spécificités
endogènes de ces firmes ; il provient également des
problèmes rencontrés par les PME pour établir des
relations coopératives avec les banques. Le manque de fonds propres et
les risques qui accompagnent un surendettement à court terme ne pourront
en effet être résorbés que si les
40
intermédiaires financiers acceptent de réviser
leurs critères d'octroi du crédit qui désavantagent
actuellement les unités de petites dimensions44.
1.9. Non prévision de la sous-traitance
Le non prévision de la sous-traitance dans les contrats
des marchés publics décourage les PME et aussi ne facilite pas le
développement économique non seulement de la province de la
Tshopo mais aussi de la RDC tout entier. Ouvrir une voie de sous-traitance dans
les marchés publics faciliterait aux PME d'avoir accès à
la commande publique.
La République Démocratique du Congo
connaît depuis une décennie, une relance de son économie,
principalement dans les secteurs des mines, des hydrocarbures, des
infrastructures et des télécommunications. Cependant, cette
relance ne s'accompagne pas d'un développement intégral attendu
par le peuple congolais.
En effet, à Kisangani et partout en RDC un grand nombre
d'investisseurs étrangers se sont intéressés à ces
secteurs clés de l'économie nationale, soit directement par des
entreprises filiales des multinationales, soit indirectement par des
entreprises congolaises à capitaux étrangers.
Elles exécutent à la fois les activités
principales et les activités qui leur sont annexes ou connexes seules ou
par des entreprises étrangères recrutées par elles. Cette
situation ne laisse pas d'espace aux entreprises congolaises à capitaux
congolais constitués essentiellement des PME. Elle occasionne un manque
à gagner au Trésor public, ne favorise pas la promotion de
l'emploi des congolais et gène l'émergence de l'expertise
nationale par la fuite des capitaux congolais vers
l'étranger45.
La RDC soucieuse de l'émergence de ses PME avait
promulgué la loi fixant les règles applicables à la
sous-traitance dans le secteur privé, la loi visant à rendre
obligatoire la sous-traitance des activités annexes et connexes de
l'activité principale et à la réserver, quelle que soit sa
nature, aux entreprises congolaises à capitaux congolais en vue d'en
assurer la promotion et favoriser ainsi l'émergence d'une classe moyenne
congolaise.
Elle poursuit la protection de la main-d'oeuvre travaillant
dans les entreprises de la sous-traitance, la création de l'emploi pour
les nationaux et l'élargissement de l'assiette fiscale au profit du
Trésor public. La présente loi trouve son fondement dans
l'article 35 alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006 telle
que modifiée et complétée par la Loi n°11/002 du 20
janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de
la République Démocratique du Congo.
44 Revue internationale P.M.E. Économie et gestion de
la petite et moyenne entreprise Le financement des PME par les banques :
contraintes des firmes et limites Nadine Levratto Volume 3, numéro 2,
2005.
45 Exposé du motif de la loi 17/001 du 08 février
2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le
secteur privé-RDC
41
SECTION 2. ETAT DES LIEUX STATISTIQUE DE L'ACCES DES
PME AUX MARCHES PUBLICS A KISANGANI
Les marchés publics en province de la Tshopo ont connu
son avènement en 2013 à Kisangani à l'époque du
gouvernement BAMANISA dans la province orientale démembrée par le
lancement de plusieurs marchés initialement constitué des travaux
et des équipements pour chercher à couvrir le besoin du
gouvernement provincial par le budget d'investissement
rétrocédé aux provinces et aux ETD dans le cadre de la
reconstruction des provinces.
L'édit provincial n°002 du 08 aout 2012 portant
organisation de la passation des marchés publics dans la province
Orientale règle les aspects spécifiques en province pour la
procédure. Cette Edit, frappé par la caducité, n'est plus
applicable dans la nouvelle province de la Tshopo et elle doit être
révisée pour que la Tshopo puisse disposer de ses propres textes
pour régler des cas spécifiques de la province.
Pour ce, un projet d'édit portant organisation de la
passation des marchés publics dans la province de la Tshopo est en
examen à l'assemblée provinciale pour sa promulgation
prochaine.
Grâce au service de marchés publics existant de
fait en province de la Tshopo à l'instar de la cellule des projets et
des marchés publics (CGPMP) et au rapport d'état des lieux de la
direction provinciale de contrôle des marchés publics (DPCMP)
d'aout 2015 à l'occasion du démembrement de la province orientale
que nous avons constitué cette statistique.
§1. Statistique de la participation des PME aux
marchés publics à Kisangani
La participation des entreprises (petites et grandes) aux
marchés publics est motivée par plusieurs facteurs notamment :
- la nature du marché ;
- le mode de passation du marché ;
- l'allotissement du marché ;
- le lieu d'exécution du marché ;
- le temps de préparation des dossiers.
Certaines raisons de participation des entreprises à la
procédure de passation des marchés sont particulières et
selon les cas car l'exécution d'un marché améliore la
situation économique et financière de l'entreprise sans ignorer
aussi qu'il faut avoir des capacités technique et financières
adéquate pour mieux y répondre.
42
1.1. Statistique de participation
Tableau 6 : Statistiques globale de
participation
ANNEE DE REFERENC
E
|
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
|
GRANDE ANTREPRIS
E
|
ENTREPRISE MULTINATIONAL
E
|
ENTREPRISE PUBLIQUE
|
2013
|
21
|
3
|
2
|
1
|
2014
|
2
|
6
|
3
|
1
|
2015
|
1
|
3
|
4
|
1
|
2016
|
0
|
2
|
2
|
0
|
2017
|
0
|
1
|
2
|
0
|
2018
|
13
|
1
|
1
|
0
|
Source : constitué par nous-mêmes grâce aux
données de la CGPMP et DPCMP.
Commentaire
Apres interprétation du graphique 1 nous comprenons
qu'en 2013, il y a eu une forte mobilisation des PME dans la participation aux
marchés publics dans la ville de Kisangani justifiés par le
dépôt de 21 dossiers de soumissions par les PME. Pour ce faire, il
est curieux de constater la chute de la courbe de participation à 2014,
à 2015 jusqu'à zéro participation à 2016 et
à 2017 et à fin une monté à 2018.
43
Tableau 7 : participation des PME aux MP
ANNEE DE REFERENCE
|
PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
|
2013
|
21
|
2014
|
2
|
2015
|
1
|
2016
|
0
|
2017
|
0
|
2018
|
13
|
Source : Extrait du tableau n°6
PARTICIPATION DES PME AUX MP 2013-2018
25
20
15
10
5
0
|
|
PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE
|
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 -5
Commentaire
Ce résultat nous pousse à nous poser la question
de savoir, pourquoi les PME ont fortement participé aux marchés
publics en 2013 puis chuter gravement les 5 années suivantes ?
Après quelques interviews faites avec les cadres des
structures des marchés publics de la province de la Tshopo, le constat
était que les marchés passé à 2013 était
essentiellement constitué de ceux au seuil abordable aux PME
estimés à une valeur ne dépassant pas 130.000$ chacun.
Ainsi, il a été constaté avec regret qu'aucun
marché attribué n'a été payé ni
exécuté jusqu'à ce jour alors que les PME avaient
payé les cautions qui ont connu une dévaluation progressive
à la banque à cause de non-paiement des marchés. Bref, les
PME ont perdu plus de 50% de leur garantie pour avoir attendu un paiement
hypothétique de la part du gouvernement central. En effet, 100/100 des
PME interviewées ont confirmé que le non-
44
paiement des marchés est la principale cause du
découragement et de la méfiance de PME aux marchés publics
en dehors des contraintes qui y sont attachées de près ou de
loin.
Ce même phénomène de non-paiement des
marchés a continué jusqu'à 2018 alors que les PME ont
voulu renouveler la confiance envers l'exécutif provincial.
Malgré ce découragement de la part des PME
à participé aux marchés publics, il sera important
d'évaluer quantitativement et qualitativement la part de ces derniers
dans la commande publique pour mieux estimer leur apport dans la stabilisation
de l'économie de la ville de Kisangani, en particulier, et de la
province de Tshopo, en général.
1.2. Part des PME dans les marchés publics
à Kisangani
En dépit de tout ce qui précède, la part
des PME dans les marchés publics est une grande préoccupation de
l'heure ; car ces dernières constituent la classe moyenne de la
population de Kisangani et contribuent à la réduction de la
pauvreté et améliore l'économie locale en investissant
directement dans la province contrairement aux entreprises
étrangères qui ne font que transférer les capitaux de
Kisangani vers l'étranger.
Dans les économies modernes, nul ne conteste le
rôle que jouent les PME dans le dynamisme du tissu économique d'un
pays. Elles contribuent par leur dynamisme et leur capacité d'adaptation
aux aléas du marché constituent un vrai partenaire de
proximité pour les pouvoirs contractants locaux afin d'assurer des
travaux, fournitures et services de proximité et contribuer ainsi au
développement des territoires46.
46 S. BOUCHBAT, op. cit.
45
Tableau synthétique des parts des PME dans les
marches publics de 2013 à 2015 (tableau 8)
AUTORITE CONTRACTANTE
|
NOMBRE DE
MARCHE
|
TYPE DE MARCHE
|
VALEUR TOTAL DES MARCHES EN $
|
CATEGORIE DE L'ENTREPRISE
|
DEGRE DE LA PROCEDURE
|
SOURCE DE FINANCEMENT
|
OBSERVATOIRE
DU
MARCHE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE L'EPSP
|
5
|
FOURNITURE
|
893293138
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA SANTE
|
2
|
FOURNITURE
|
2 506 958 59,2
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE L'AGRICULTURE
|
3
|
FOURNITURE
|
200 702,00
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA FONCTION PUBLIQUE
|
1
|
FOURNITURE
|
607 240,000
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DU BUDGET
|
2
|
FOURNITURE
|
189 042,00
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
GOUVERNORAT DE PROVINCE
|
4
|
FOURNITURE
|
436 657,40
|
GRANDE ENTREPRISE ET MULTINATIONA LE
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE PAYE ET EXECUTE
|
SOUS TOTAL
|
|
|
2.031114,397
|
|
|
|
|
PROVINCIAL DE L'EPSP
|
5
|
TRAVAUX
PMEMINISTERE
|
2.695787,567
|
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE NON PAYE
|
1
|
TRAVAUX
|
20302,830
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA SANTE
|
8
|
TRAVAUX
|
2.191284,775
|
PME
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA JEUNESSE DES SPORT ET
|
3
|
TRAVAUX
|
1.545414,462
|
GRANDE ENTREPRISE ET
|
SIGNATURE CONTRAT
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE NON PAYE
|
46
LOISIR TE TOURISME
|
|
|
|
MULTINATIONA
LE
|
|
|
|
MINISTERE PROVINCIAL DES
ITPR
|
2
|
TRAVAUX
|
4 296 566,749
|
GRANDE ENTREPRISE ET MULTINATIONA LE
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE PAYE ET EXECUTE
|
3
|
TRAVAUX
|
4.403121,056
|
GRANDE ENTREPRISE ET MULTINATIONA LE
|
RAPPORT D'EVALUATIO
N
|
GOUV. CENTRAL
|
MARCHE INFRUCTUEUX
|
MINISTERE PROVINCIAL DU
PLAN
|
1
|
TRAVAUX
|
21989,205
|
PME
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE NON PAYE
|
GOUVERNORAT DE PROVINCE
|
1
|
TRAVAUX
|
17859,600
|
PME
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE PAYE ET EXECUTE
|
5
|
TRAVAUX
|
10363399,000
|
GRANDE ENTREPRISE ET MULTINATIONA LE
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE PAYE ET EXECUTE
|
SOUS TOTAL
|
|
|
23.344137,640
|
|
|
|
|
TOTAL 2013-2015
|
|
|
25.375252,037
|
|
|
|
|
Source : Constitué par nous-mêmes grâce aux
données de la CPGMP et DPCMP.
47
Tableau synthétique des parts des PME dans les
marches publics de 2016 à 2018 (tableau 9)
AUTORITE CONTRACTANTE
|
NOMBRE DE
MARCHE
|
TYPE DE MARCHE
|
VALEUR TOTAL DES MARCHES EN $
|
CATEGORIE DE
L'ENTREPRISE
|
DEGRE DE LA PROCEDURE
|
SOURCE DE FINANCEMEN
T
|
OBSERVATOIRE
DU
MARCHE
|
GOUVERNORAT DE PROVINCE
|
5
|
FOURNITURE
|
303 030,29
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
1
|
FOURNITURE
|
60 606,06
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE PROVINCIAL DE L'AGRICULTURE
|
2
|
FOURNITURE
|
285 620
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
1
|
FOURNITURE
|
115 151,51
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA JEUNESSE, SPORT ET LOISIR
TE TOURISME
|
3
|
FOURNITURE
|
3 058 379,222
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
1
|
FOURNITURE
|
18 583,53
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA SANTE
|
2
|
FOURNITURE
|
303 500
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE
PROVINCIAL DES ITPR
|
1
|
FOURNITURE
|
42 424,24
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
48
MINISTERE PROVINCIAL DES PTNTIC
|
1
|
FOURNITURE
|
12 121,12
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
SOUS TOTAL
|
|
|
4 560 162,076
|
|
|
|
|
MINISTERE PROVINCIAL DEL'AGRICULTURE
|
10
|
TRAVAUX
|
2 400 500
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA JEUNESSE DES SPORT ET
LOISIR TE TOURISME
|
5
|
TRAVAUX
|
1 684 200
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
MINISTERE PROVINCIAL DE LA SANTE
|
1
|
TRAVAUX
|
1 454545,45
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
2
|
134 797,782
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MINISTERE
|
7
|
TRAVAUX
|
4 824 700
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. CENTRAL
|
REPPORT 2019
|
3
|
TRAVAUX
|
587 243,609
|
PME
|
ATTRIBUTION PROVISOIRE
|
GOUV. PROVINCIAL
|
REPPORT 2019
|
49
PROVINCIAL DES ITPR
|
|
|
|
|
|
|
|
GOUVERNORAT DE LA PROVINCE
|
1
|
TRAVAUX
|
520 000,21
|
GRANDE ENTREPRISE ET MULTINATION ALE
|
APPROBATION DU CONTRAT
|
GOUV. PROVINCIAL
|
MARCHE PAYE ET EXECUTE
|
SOUS TOTAL
|
|
|
7 948695,936
|
|
|
|
|
TOTAL 2016-2018
|
|
|
12 508 858,01
|
|
|
|
|
Source : Constitué par nous-mêmes grâce aux
données extraites du rapport annuel 2018 de la CGPMP et au rapport
d'état des lieux DPCMP 2015.
50
Commentaire
Apres interprétation des tableaux ci-haut, nous
constatons que la part des PME dans les marchés publics est
sous-estimé comparativement aux grandes entreprises en faisant
état que la participation des PME aux marchés à Kisangani
est improductif car même si ces dernières ont signé
plusieurs contrats à la commande publique, un (1) seul a
été payé et exécuté.
Pour ce, en vérifiant le taux de participation par
rapport au taux d'exécution des marchés, nous constatons ici que
les grandes entreprises comptent 42,85% de participation et 99,88%
d'exécution au détriment des PME qui ont participé en
terme de soumission en 52,85% et seulement 0,114% en terme d'exécution
des marchés comme l'exprime les tableaux et graphique
ci-après.
Tableau 10 : Taux de participation en termes de
soumission
ANNEE DE REFERENCE
|
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
|
GRANDE ANTREPRISE
|
ENTREPRISE MULTINATIONALE
|
ENTREPRI SE
PUBLIQUE
|
2013 à 2018
|
37
|
16
|
14
|
3
|
Pourcentage
|
52,85%
|
42,85%
|
4,28%
|
|
Source : Résultat des tableaux 8 et 9.
Tableau 11 : Taux de participation en termes
d'exécution des marchés
ANNEE DE REFERENCE
|
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
|
GRANDE ANTREPRISE
|
ENTREPRISE MULTINATIONALE
|
SOMME DU
MARCHE
|
2013 à 2018
|
17.859,600$
|
15.616623, 359$
|
15
634482,96
|
Pourcentage
|
0,114%
|
99,886%
|
100%
|
Source : Résultat des tableaux 8et 9.
En rassemblant les résultats de deux tableaux
précédents, nous retenons ce qui suit : Tableau 12 :
participation globale
ENTREPRISE
|
PARTICIPATION SOUMISSION %
|
PARTICIPATION EXECUTION %
|
PME
|
52,85
|
0,114
|
GRANDE ENTREPRISE
|
42,85
|
99,88
|
51
PARTICPATION SOUMISSION % PARTICIPATION EXECUTION %
LA PART DES PME DANS LES MARCHES PUBLICS A KISANGANI
2013-2018
52,85%
PME GRANDES ENTREPRISES
0,11%
42,85%
99,88%
Commentaire
Ce résultat est inquiétant pour
l'économie de la province de la Tshopo et particulièrement de la
ville de Kisangani capitale de la province, car les entreprises locales
Constituées essentiellement des PME ne bénéficient que de
0,11% de la commande publique sur la part globale du marché, alors que
les grandes entreprises composées des entreprises en capitaux
étrangers gardent la part du lion, donc 99,89%. Ce qui constitue
à terme économique, de l'invasion des
capitaux
52
CHAPITRE III
ACCES DES PME AUX MARCHES PUBLICS, LECTURES
CROISEES
DE LA REGLEMENTATION
L'accès des PME aux marchés publics est
affiché comme l'un des objectifs des nouvelles réformes du droit
des marchés publics avec l'arrivée des nouvelles directives et
leurs transpositions dans le droit européen. Cependant, la question ne
se pose pas de la même manière et des réponses
apportées sont différentes par rapport au Small business Act
américain ou les démarches adoptées dans d'autres pays
notamment en RDC.
Dans ce sens, les réponses à cette
préoccupation, à part la solution non envisageable de
discrimination positive dans l'état actuel du droit européen et
français, sont bien connues. Certaines en agissant sur les pouvoirs
adjudicateurs et d'autres sur les entreprises, ou sur les marchés
eux-mêmes à savoir l'allotissement, les groupements d'entreprises,
sous-traitance et les délais de paiement...
Cependant, le modèle américain du Small Business
Act a inspiré beaucoup de pays et pose de nombreuses questions d'ordres
juridique et économique, d'où l'importance de l'analyser et de
trouver des réponses sur sa faisabilité et son
adaptabilité dans l'environnement Congolais.
Faciliter l'accès des PME aux marchés publics
est la résultante de l'effet combiné de plusieurs mesures et de
dispositifs directs ( l'Allotissement, le groupement d'entreprise et la sous
traitance) inscrits dans la loi relative aux marchés publics mais
également à travers des mesures ou des politiques indirectes
(recommandations de la table ronde sur les PME de mars 2017, charte des PME et
de l'artisanat en République Démocratique du Congo Kinshasa, le
24 aout 2009) qui peuvent « faciliter » cet accès et permettre
aux PME en mettant en place une réglementation de la
dématérialisation et de la transparence dans l'administration des
marchés et renforcer les aspects déontologiques et du dialogue
entre les donneurs d'ordres public et les entreprises.
SECTION 1. GENERALITES INFORMATIONNELLES : OUTILS
DIRECTS
§1. Groupements des PME et groupements
momentanés d'entreprise
Le groupement d'entreprises permet aux entreprises de
s'organiser de manière à mettre en commun leurs moyens humains et
matériels pour soumissionner à des marchés auxquels elles
ne peuvent pas soumissionner de manière autonome vu les limites de leurs
moyens financiers, matériels et techniques. Ils augmentent ainsi les
chances des entreprises à accéder à de gros marchés
et de disposer d'un avantage comparatif vis-à-vis de leurs concurrents
en termes de qualité de références.
47 Directive 2014/24/UE du parlement européen et du
Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics,
Journal officiel de l'Union européenne, 28 février 2014.
53
De ce fait, la directive « marchés publics »
précise qu' « Il convient de préciser que les
groupements d'opérateurs économiques, y compris lorsqu'ils se
sont constitués sous la forme d'une association temporaire, peuvent
participer aux procédures de passation de marchés sans devoir
nécessairement adopter une forme juridique déterminée
»47.
On distingue alors deux types de groupement :
- premièrement, le groupement est conjoint lorsque
chacun des opérateurs économiques membres du groupement s'engage
à exécuter la/ou les prestations qui sont susceptibles de lui
être attribuées dans le marché public ;
- deuxièmement, le groupement est solidaire lorsque
chacun des opérateurs économiques membres du groupement est
engagé financièrement pour la totalité du marché
public. Les candidatures et les offres sont présentées soit par
l'ensemble des membres du groupement, soit par un mandataire qui justifie des
habilitations nécessaires pour représenter les autres membres du
groupement.
Dans les deux formes de groupements, la désignation
d'un mandataire est obligatoire désigné dans la candidature et
dans l'offre qui représente les autres membres et coordonne les
prestations du groupe. Cette disposition facilite les contacts entre le donneur
d'ordres et les entreprises si le marché public le prévoit, le
mandataire du groupement conjoint est solidaire, pour l'exécution du
marché public, de chacun des membres du groupement pour ses obligations
contractuelles à l'égard de l'acheteur.
Par ailleurs, le choix de la forme de groupement est
accordé aux soumissionnaires et le choix du mandataire, tandis que le
pouvoir adjudicateur n'intervient pas et ne peut exiger la nature du
regroupement. Dans cette liberté de choix de regroupement, les
entreprises ne doivent pas avoir pour seul but de se répartir les
marchés, ce qui touche le fond du principe de l'égalité
d'accès et entrave la transparence et la concurrence.
Dans la loi congolaise et le décret portant manuel de
procédure de la loi relative aux marchés publics, la même
configuration des groupements d'entreprises est adoptée. Les concurrents
peuvent, de leur propre initiative, constituer des groupements pour
présenter une offre unique. Le groupement peut être conjoint ou
solidaire. Il permet également des groupements d'opérateurs
économiques même s'ils sont d'origine étrangère.
Quant à l'appréciation des capacités d'un
groupement d'opérateurs économiques, le décret 10/22 du 02
Juin 2010 précise qu'elle n'est pas globale. Il est exigé que
chaque membre du groupement d'avoir la totalité des capacités
requises pour exécuter le marché public. En revanche, quant au
décret marocain des marchés publics, il fait la distinction entre
les capacités techniques et financières des opérateurs
économiques d'un groupement conjoint ou chaque membre dont le
54
mandataire doit justifier individuellement les
capacités juridiques, techniques et financières requises pour la
réalisation des prestations pour lesquelles il s'engage, et le
groupement solidaire ou l'appréciation des capacités est
globale.
Tandis que dans les deux types de groupement, tout concurrent
membre doit disposer d'un certificat de qualification et classification pour
participer aux marchés de travaux soumis à un système de
qualification et de classification tel que prévu par la
réglementation en vigueur.
Dans les deux cas, il s'avère que les groupements pour
les PME constituent une opportunité pour accéder à des
marchés et diversifier leurs champs d'activité à travers
la mutualisation des moyens et faire face à la concurrence des grandes
entreprises.
Le groupement permet également de corriger les
inconvénients du marché à lots séparés, en
désignant un seul interlocuteur vis à vis du maître
d'ouvrage, et, d'un autre côté, d'identifier, au préalable,
les intervenants dans la réalisation de la prestation à l'inverse
de la sous-traitance où les sous-traitants ne sont connus qu'en cours
d'exécution48.
§2. Allotissement des appels d'offres
L'allotissement est la division d'un marché de travaux,
fournitures ou de services en plusieurs lots pouvant donner lieu à un
marché distinct49.
L'allotissement est l'une des règles utilisées
par l'autorité contractante dont bénéficient les PME. Il
est la décomposition d'un marché en plusieurs lots pour des
raisons économiques, financières ou techniques. C'est à
l'autorité contractante que revient la détermination du nombre de
lots de son marché public.
L'allotissement est un procédé qui permet
également d'étendre le champ de la concurrence à des
entreprises compétitives qui ne sont pas nécessairement aptes
à réaliser l'intégralité du marché. Il
permet d'associer les PME à des opérations complexes.
L'allotissement est particulièrement utile lorsque l'importance des
travaux, fournitures ou services à réaliser risque de
dépasser les capacités techniques ou financières d'une
seule entreprise. Même si l'allotissement est théoriquement le fer
de lance de la politique d'ouverture des PME à la commande publique, il
n'existe aucune donnée statistique sur le recours à cette
procédure ni, semble-t-il, aucune évaluation de son impact au
niveau national.
La règle est la suivante et selon la directive «
marchés publics », les pouvoirs adjudicateurs devraient en
particulier être encouragés à diviser en lots les
marchés importants. Cette division pourrait se faire sur une base
quantitative, en faisant mieux correspondre la taille des différents
marchés à la capacité des PME, ou sur une base
qualitative, en fonction des différentes
48 Avis de la commission n° 299/05 CM, Évaluation
des capacités du groupement d'entreprises dans le cadre des
marchés publics, 22 septembre 2005.
49 Art 5, loi 10/22 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics, Rdc
55
branches d'activité et spécialisations
concernées, afin d'adapter plus étroitement le contenu de chaque
marché aux secteurs de spécialisation des PME, ou selon les
différentes phases successives du projet50.
En RDC, le décret portant manuel de procédure de
la loi en vigueur motive seulement les raisons d'allotissement de gros
marchés pour le fait technique que certaines prestations peuvent
être regroupées en lots, constituant un marché distinct, en
fonction de leur homogénéité ou
destination51.
En revanche, la directive de l'Union Européenne a
laissé la liberté d'aller plus loin dans les efforts de faciliter
l'accès des PME par le biais de l'allotissement en imposant aux
autorités contractante d'allotir leurs marchés en petites tailles
et de motiver leurs décisions de ne pas allotir ou de rendre
l'allotissement obligatoire dans certains cas. Néanmoins, les pouvoirs
adjudicateurs ont la liberté de limiter également le nombre de
lots pour lesquels un opérateur économique peut présenter
une offre ou le nombre de lots qui peuvent être attribués à
un même opérateur économique.
Il faut rappeler que la jurisprudence administrative confirme
que le texte doit être interprété comme ayant pour objectif
de permettre à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille,
d'accéder à la commande publique lorsque l'objet du marché
permet l'identification de prestations distinctes52.
§3. Sous-traitance
La nouvelle ordonnance a introduit des nouvelles règles
en matière de sous-traitance qui exprime une volonté de renforcer
les conditions d'intervention du pouvoir adjudicateur au cours de
l'exécution des marchés.
Ainsi, « le pouvoir adjudicateur demande au
soumissionnaire d'indiquer, dans son offre, toute part du marché qu'il a
éventuellement l'intention de sous-traiter à des tiers ainsi que
les sous-traitants proposés »53.
La plupart des règles présentes dans ce nouveau
texte étaient déjà contenues dans le Code des
marchés publics, y compris celles spécifiques aux marchés
de la défense, qui avaient été introduites en
troisième partie du code par le décret n° 2011-1104 du 14
septembre 2011 relatif à la passation et à l'exécution des
marchés publics de défense ou de sécurité,
transposant en partie la directive 2009/81/CE du 13 juillet 2009. Ce texte
innovait, introduisant la possibilité par exception de paiement
différé ou le régime des « sous-contractants ».
Même si elle est peu étoffée sur
50 Directive 2014/14/UE « marchés publics »
51 Art 55, décret 10/22 portant manuel de procédure
de la LRMP 10/010 du 27 Avril 2010
52Circulaire du 19 octobre 2010 concernant
l'accès des PME à la commande publique dans le cadre du code des
marchés publics dans les départements d'outre-mer, à
Mayotte, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à
Saint-Pierre et Miquelon (NOR ; OMEO1027019G).
53 Article 71 de la directive 2014/14/UE « marchés
publics »
56
l'exécution des marchés publics, l'ordonnance
est néanmoins porteuse de nouveautés sur les conditions de la
sous-traitance des marchés, pour laquelle un droit de regard accru de
l'acheteur public est rendu possible.
La difficulté donc est de déterminer
néanmoins quelle part ou pourcentage maximal des travaux permet de
considérer que le titulaire continue d'en réaliser une partie
suffisante pour que ne soit pas méconnues les dispositions de la loi de
1975. La loi ne fixe aucun seuil et laisse donc le juge apprécier au cas
par cas si, dans les circonstances propres au marché
considéré, le marché est totalement sous-traité ou
non.
L'article 3 alinéas 9 de la loi congolaise
n°17/001 du 08 février 2017 fixant les règles applicables
à la sous-traitance dans le secteur privé, définit la
sous-traitance comme une activité ou opération effectuée
par une entreprise dite sous-traitante, pour le compte d'une entreprise dite
entreprise principale et qui concourt à la réalisation de
l'activité principale de cette entreprise, ou à
l'exécution d'une ou de plusieurs prestations d'un contrat de
l'entreprise principale.
La nouvelle loi relative aux marchés publics en vigueur
en RDC indique que le titulaire d'un marché public de travaux ou de
services peut en sous-traiter l'exécution de certaines parties à
condition :
- que cette possibilité soit prévue dans le dossier
d'appel d'offres ;
- d'avoir obtenu de l'autorité contractante l'acceptation
de chaque sous-traitant et l'agrément de ses conditions de paiement.
Le soumissionnaire a l'obligation d'indiquer dans son offre,
la nature et le montant de la partie des prestations qu'il envisage de
sous-traiter.
Ainsi, est interdite, la sous-traitance de plus de quarante
pourcent de la valeur globale
d'un marché54.
La sous-traitance ne peut en aucun cas conduire à une
modification substantielle de la qualification du titulaire après
attribution du marché.
Une de spécialité pour la loi congolaise est
qu'elle prévoit à son article 61 que « le candidat
étranger qui aura prévu de sous-traiter trente pourcent de la
valeur globale du marché de travaux, de fournitures ou de services
à une entreprise congolaise ou d'aligner quarante pourcent d'experts
congolais dans l'équipe clé des experts pourra
bénéficier d'une marge de préférence sous forme
d'abattement qui ne pourra être supérieure à cinq pourcent
»55.
Cette disposition favorise les entreprises à capitaux
congolais et plus particulièrement les PME pour leurs participations aux
marchés publics.
54 Art 59, loi du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics, RDC
55 Art 61, même loi
57
En cas de sous-traitance, le titulaire du marché
demeure personnellement responsable de son exécution.
Sans préjudice des dispositions de l'article 70 de la
présente loi, le sous-traitant est payé, à sa demande,
directement par l'autorité contractante après accord du titulaire
du marché. L'intérêt que peut porter le maitre d'ouvrage
à ce que les PME soit exigée suivant la volonté du maitre
d'ouvrage, leur donne une grande opportunité d'accéder aux
marchés publics, même si en tant que sous-traitant.
§4. Dématérialisation des
procédures
En France comme ailleurs, la dématérialisation
des procédures font de grands changements dans les années
à venir des marchés publics, car c'est évidemment à
ce niveau que gisent les enjeux stratégiques de l'achat public et les
économies potentielles pour l'entreprise et l'acheteur
public56.
L'utilisation de moyens électroniques d'information et
de communication, en particulier le fait de mettre les documents de
marché à la disposition des opérateurs économiques,
des soumissionnaires et des candidats, sous forme totalement
électronique, et la transmission électronique des communications,
aboutit bien à d'avantage de transparence et d'économies de temps
et de finance.
Il s'agit là en l'occurrence, d'agir sur l'acheteur
public et son métier et sur l'entreprise dans le cadre d'une
véritable stratégie de management de l'achat public et de l'offre
privée y afférente.
La dématérialisation constitue tout d'abord une
obligation juridique. L'article 22 de la directive 2014/24/UE «
marchés publics » du 26 février 2014 impose en effet la
dématérialisation des marchés dont le montant est
supérieur aux seuils européennes à compter du 18 octobre
201857.
Au Maroc, par exemple, le processus de
dématérialisation de la commande publique entamé depuis
quelques années par le Royaume s'inscrit dans le cadre du programme
e-gouvernement et une déclinaison de la stratégie
Maroc-numérique 2013.
Le programme consiste à rendre la commande publique
accessible aux entreprises et aux acheteurs par le recours aux
opportunités que présentent les nouvelles technologies
d'information. Il se base sur le portail des marchés publics
conçus et mis en oeuvre depuis 2007 suite à l'entrée en
vigueur du décret n° 2-06-388 5 février 2007 qui
prévoit la mise en place du portail et l'obligation de publication des
informations et des documents relatifs aux marchés de
56 Abdelkrim GUIRI, La dématérialisation de la
commande publique ou le pari de l'innovation au service de la transparence,
ALKHAZINA Revue de la Trésorerie Générale du Royaume,
n°12, 2012.
57 Martial BOURQUIN, Rapport d'information au Sénat :
Passer de la défiance à la confiance-Pour une commande publique
plus favorable aux PME, N°82, Octobre 2015, p101.
58
l'État58. L'article 150 du décret des
marchés publics prévoit une base de données
électronique des entrepreneurs, fournisseurs et prestataires de
services. Depuis 2009, cette base a permis à l'administration de
disposer d'une base de données des entreprises ce qui aide normalement
à une meilleure connaissance du marché pour l'acheteur public et
d'avoir un outil nécessaire à la prise de décision achat.
Le décret prévoit des soumissions électroniques qui
consistent à un transfert sous forme numérisée des
documents exigés pour la soumission à un marché.
En RDC, les dispositions réglementaires quant à
la dématérialisation des marchés publics sont identiques
à ceux de l'Europe, néanmoins, les directives congolaises
renforcent la sécurité et l'authenticité des fichiers
transmis. Quels que soient les garde-fous mis pour la sécurisation de la
procédure, ces prescrits de l'article 90 du décret 10/22 portant
manuel de procédure de la loi, ne sont pas encore en application en RDC
depuis l'entrée en vigueur de la loi du 27 avril 2010.
Cependant, en RDC, la dématérialisation des
marchés publics signifie l'utilisation de la voie électronique
pour les échanges qui interviennent dans le processus d'appel
d'offres59. Cet état de choses fait à ce que les
autorités contractantes peuvent ainsi :
- faire publier, par l'autorité de régulation
des marchés publics, les avis généraux et
spécifiques sur le portail marchés publics géré par
l'autorité de régulation des marchés publics ;
- adresser les documents d'appel d'offres aux candidats et
recevoir les soumissions par voie électronique. Ces envois doivent
être adressés sous forme des fichiers non modifiables,
équivalents aux documents papiers.
La transmission, par les candidats aux marchés d'une
offre par voie électronique, implique que la soumission soit
signée électroniquement par une personne habilitée. Pour
signer électroniquement, le candidat ou soumissionnaire doit produire un
certificat ce signature électronique, authentifié par le Notaire
et, pour les candidats résidant à l'étranger, par la
représentation diplomatique congolaise du pays de résidence du
candidat ou soumissionnaire. Le certificat de signature électronique est
un document électronique (fichier) crypté par un prestataire,
attaché au document électronique transmis qui a pour but
d'authentifier l'identité de la personne signataire,
l'intégrité des documents échangés (protection
contre toute altération) et l'assurance de non-réputation
(impossibilité de renier sa signature).
La transmission d'un support électronique (CD-Rom...)
par voie postale, ne constitue pas une transmission par voie
électronique mais est assimilée à une transmission par
courrier. Un tel support électronique peut être utilisé
pour transmettre des documents volumineux en tant qu'annexe à la
soumission signée sur papier, si les dossiers d'appel d'offres le
prévoient.
58 A. BOUTAQBOUT, La dématérialisation de la
commande publique : dimensions juridiques ; ALKHAZINA, in Revue de la
Trésorerie du royaume, n°12, 2012.
59 Art 90, décret 10/22 portant manuel de procédure
de la loi relative aux marchés publics.
59
Dans tous les deux cas, en Europe comme en RDC, la
dématérialisation vise premièrement, à favoriser et
faciliter le recours aux nouvelles technologies d'information et de
communication, afin de permettre aux opérateurs économiques
d'accéder aux dossiers d'appel d'offres, de demande de proposition et de
consultations de manière libre et gratuite. Le recours également
lors des procédures de passation des marchés publics aux
échanges d'informations et les communications peuvent se faire par voie
électronique.
L'objectif affiché Deuxièmement, par la
dématérialisation des marchés publics, est de
réaliser des économies liées à la transmission,
à l'élaboration des documents et la réalisation des
transactions, de favoriser la concurrence et la transparence des
procédures et d'assurer un large accès à la commande
publique à l'ensemble des entreprises et spécialement aux PME.
En définitive, nous avons fait une lecture
croisée de la réglementation européenne et celle de la RDC
en ayant un centre commun le renforcement de l'accès des PME à la
commande publics à s'appuyant sur les indicatifs favorisant comme :
- le groupement d'entreprises ;
- l'allotissement des marchés ;
- la sous-traitance des marchés ;
- la dématérialisation de la procédure.
En outre, en dehors de ces quatre indicatifs, d'autres
procédures peuvent aussi être exploité pour faciliter
l'accès des PME dans les marchés publics.
SECTION 2. RECOMANDATIONS
La commande publique est régie par des principes
fondamentaux consacrés depuis toujours et constamment confortés
tant au niveau européen qu'au niveau national : liberté
d'accès, égalité de traitement des candidats, transparence
des procédures et non-discrimination.
La question de la conciliation entre les politiques du soutien
aux PME, justifiées souvent par leur fragilité et leur rôle
croissant dans l'économie et l'emploi, et la question de
l'égalité de traitement et la non-discrimination faisait le coeur
de ce mémoire. Nous avons essayé de chercher dans les nouveaux
textes des pistes d'amélioration dont peuvent
bénéficié les PME pour accéder aux marchés
publics.
§1. Prélude
Cette problématique de soutien aux PME ne passe pas
forcément par des mesures protectionnistes mais il est
préférable d'appliquer les politiques selon des principes
généraux, en ciblant éventuellement des dispositifs qui
seraient particulièrement bénéfiques aux entreprises en
croissance, sans pour autant constituer des dérogations pour les petites
entreprises dont celles-ci
60
perdraient le bénéfice en croissant. À
contrario, il serait utile de modifier les dispositifs généraux
qui sont actuellement défavorables aux PME ou plus
précisément aux PME en forte croissance
Le résultat de la part des PME dans les marchés
publics à Kisangani prouve à suffisance que le gouvernement
provincial de la Tshopo doit encore faire preuve d'une bonne politique de la
bonne gouvernance axée sur la revalorisation de l'entreprise locale pour
l'émergence de l'économie de la province. Nous rappelons ici que
le résultat des recherches sur les marchés passés de 2013
à 2018 en province ont été en faveur des grandes
entreprises en capitaux étranger au détriment des PME locale. Ce
déséquilibre managérial et économique
transfère 99,88% des capitaux provinciaux vers l'étranger. Il
faudra réellement savoir ce que l'exécutif provincial veut en
retour, en voulant quelque chose et son contraire.
Toutefois, les recommandations suivantes peuvent faciliter,
aux décideurs publics de booster l'accès de PME aux
marchés publics et aux PME eux même d'être
compétitives afin de rester tête haute dans la
procédure.
§2. Recommandations au gouvernement
2.1. Sur la passation des marchés
- développer la base de données et organiser des
séances de remise à niveau des PME pour, la vulgarisation de la
réglementation en vigueur et en mode de création d'un groupement
d'entreprise ;
- privilégier la responsabilité conjointe des
groupements d'entreprises ;
- utiliser la procédure d'allotissement des
marchés ;
- définir des critères permettant une
réponse pratique des PME ;
- valoriser la présentation de variantes ;
- imposer la sous-traitance de 10% du marché
attribué à une grande entreprise au profit des PME locales;
- rendre effective la dématérialisation de la
procédure de passation des marchés publics comme prescrit dans le
MDP60 ;
- organiser des discussions avec les banques et les
institutions financières pour faciliter l'accès des PME au
marché financier quand elles prétendent à des
marchés publics, et leur faciliter aussi l'accès au marché
financier pour la fourniture de garanties;
- les délais de paiements et le soutien de
trésorerie.
- Développer objectivement le principe fondamental de
l'EQUITE (favorisant les PME) dans son vrai sens au lieu de l'EGALITE
(défavorisant les PME). « Rappelons que l'un des principes
universels des marchés publics appelé EQUITE, après son
interprétation et sa définition selon la LRMP RD Congolaise, est
sortit de son contexte ».
60 Art 90, décret 10/22 portant manuel de procédure
de la loi relative aux marchés publics
61
2.2. Sur l'exécution des marchés
1. Actionner divers outils financiers favorables aux PME :
? disposer les avances de démarrage des travaux aux
PME éligible et sérieuse ; 20% ou 30% selon le type de
marché sans garantie ni caution aucune ;
2. Corriger des dispositions et pratiques pénalisant
financièrement les PME :
? imposer aux autorités contractantes l'obligation
d'indemniser le titulaire du marché des préjudices subis en cas
de modification unilatérale du délai contractuel
d'exécution du fait de difficultés rencontrées dans la
réalisation du marché ne relevant ni de son fait ni de sa faute
;
? interdire formellement les ordres de services à
« zéro dollars » portant sur des travaux
supplémentaires ;
§3. Recommandations aux PME
- de fournir des informations financières de
qualité (tenir une comptabilité correcte et
régulière) pour réduire les asymétries
d'informations entre elles et les institutions financières afin de
pouvoir accéder au crédit sans difficultés majeures;
- de se rapprocher des structures d'appui pour des besoins
d'information, de formation et de sensibilisation ;
- d'augmenter leurs capacités techniques et
managériales (renforcements de capacités) et recruter de la main
d'oeuvre de qualité afin d'être plus compétitives;
- s'ouvrir davantage au marché extérieur et
exploiter leurs avantages comparatifs afin de bénéficier des
externalités qui en découlent.
Toutes ces mesures peuvent être une source d'inspiration
pour une éventuelle réforme du code des marchés publics
Congolais qui doit s'adapter aux mutations et l'ouverture de son
économie dont les PME seront les premières victimes en l'absence
des vraies réformes structurelles par la modernisation de
l'administration, la réforme de la justice et la consolidation de
l'État de droit.
62
CONCLUSION
Dans ce travail sur « Accès des Petites et
Moyennes Entreprises aux marchés publics : approche focalisée sur
les Petites et Moyennes Entreprises de Kisangani », nous avions l'ambition
de faire un plaidoyer auprès du gouvernement de la République
Démocratique du Congo en faveur des PME, particulièrement de la
ville de Kisangani dans la Province de la Tshopo en vue d'accéder
à la commande publique pour retisser le tissus économique de la
Province longtemps fissurée par l'exclusion de ces PME aux
marchés publics.
Ce qui nous a poussés à nous poser deux
questions à l'issue de la problématique. Ces questions sont
libellées de la manière ci-après :
- pourquoi les PME de Kisangani participent-elles faiblement
à la commande publique ?
- la réglementation des marchés publics en RDC
n'est-elle pas favorable aux PME à cet effet ?
A titre d'hypothèses aux questions soulevées
à la problématique, nous avons émis les hypothèses
selon lesquelles la compétitivité et la performance des
entreprises de Kisangani qui sont faibles et la réglementation des
marchés publics en RDC ne facilite pas l'accès des PME à
la commande publique et les autorités contractantes n'expriment pas la
volonté à favoriser les PME à la commande publique. C'est
pourquoi nous présentons un plaidoyer pour des solutions idoines.
Dans le cadre de cette dissertation, la méthode
d'analyse systémique a été mise à profit à
travers ses quatre concepts. La Ville de Kisangani est considérée
comme système dont les PME dans leur globalité présentent
une complexité, car plusieurs catégories de PME de
différentes natures sont repérées et qui échangent
tant avec l'environnement externe que l'environnement interne.
Excepté l`introduction et la conclusion, cette
étude est subdivisée en trois chapitres, à
savoir :
- le premier porte sur le déminage des concepts de base
;
- le deuxième concerne les petites et moyennes
entreprises et les marchés publics : état des lieux et
perspectives d'évolution à Kisangani ;
- le troisième traite de l'accès des PME aux
marchés publics, lectures croisées de la
réglementation.
A l'issue de nos investigations, il se dégage que la
nouvelle directive des marchés publics, l'ordonnance de l'Union
Européenne de juillet 2015 et le décret du 25 mars 2016 s'impose
pour mesurer l'impact et les limites des outils qui permettent de
manière directe aux PME d'accéder aux marchés publics,
contrairement à la loi congolaise du 27 avril 2010 relative aux
marchés
63
publics et tous ses textes d'application. Tandis que
l'étude du Small business Act est importante comme concept et mais
également en tant que démarche différente pour encourager
les PME via la commande publique avec une perspective d'évaluer son
adaptabilité et ses limites.
Le droit des marchés publics contient des règles
qui garantissent à différents degrés un certain
accès des PME aux marchés publics. Certaines sont
utilisées par les entreprises elle-même comme le regroupement, et
d'autres imposées dans certains cas aux donneurs d'ordre
(sous-traitance, délais de paiement), ou facultatives
(allotissement).
Le décret portant manuel de procédure de la loi
en vigueur en RDC motive seulement les raisons d'allotissement de gros
marchés pour le fait technique que certaines prestations peuvent
être regroupées en lots, constituant un marché distinct, en
fonction de leur homogénéité ou destination.
La nouvelle ordonnance a introduit des nouvelles règles
en matière de sous-traitance qui exprime une volonté de renforcer
les conditions d'intervention du pouvoir adjudicateur au cours de
l'exécution des marchés.
Ainsi, le pouvoir adjudicateur demande au soumissionnaire
d'indiquer, dans son offre, toute part du marché qu'il a
éventuellement l'intention de sous-traiter à des tiers ainsi que
les sous-traitants proposés.
De cette façon, il convient de préciser que la
nouvelle réglementation européenne et congolaise montre à
la fois une volonté de profiter de la sous-traitance pour permettre
à la PME de développer ses activités en liaison avec
l'achat public de manière directe avec plus de souplesse et moins de
responsabilité vis-à-vis des donneurs d'ordres. Il convient de
signifier que seule la volonté politique fait la différence entre
les décideurs européens et congolais quant à la
vulgarisation de ces directives et à la praticabilité de ces
textes afin de rendre la loi n° 17/001 du 08 février 2017 fixant
les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur
privé, effective en conditionnant certains grands marchés avec un
caractère de sous-traitance obligatoire.
64
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
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entreprendre, Ed. Dunod, Paris, 2004. G. KABEYA MUANA KALALA,
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5ème édition, Lextenso éditions, 2012.
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University of Chicago, vol.40, 1967.
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spécial n°53, p.2.
III. COURS ET TRAVAUX ACADEMIQUES
G. ATSHWEL-OKEL MUNTUNGI, Cours d'entrepreneuriat et PME, G3
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G. ATSHWEL-OKEL MUNTUNGI, Le management public territorial
pour un développement durable des collectivités territoriales en
République Démocratique du Congo : Esquisse d'un modèle
tripolaire « GAC3 », Mémoire de DEA en SPA, UNIKIN,
2010-2011.
J. KAZADI NDUBA, Cours de politique de
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L. CHRETIN-RACHETTE, Management du secteur public,
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aux marchés publics au Maroc et en France, Master en Droit,
Université de Strasbourg, 2015-2016.
S. SAUSSIER, L'accès des PME aux marchés publics
: une analyse économique, IAE - GREGOR - Université de
Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2015-2016.
65
IV. DOCUMENTS OFFICIELS
Avis de la commission n° 299/05 CM, Évaluation des
capacités du groupement d'entreprises dans le cadre des marchés
publics, 22 septembre 2005.
Circulaire du 19 octobre 2010 concernant l'accès des PME
à la commande publique dans le cadre du code des marchés publics
dans les départements d'outre-mer, à Mayotte, à
Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre et
Miquelon (NOR ; OMEO1027019C).
Directive 2014/14/UE « marchés publics »
Interministériel n°001/CAB/ME/MIN.BUDGET/2016 ET
059/CAB/MIN/FINANCE/
Loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés
publics/RDC.
Loi 10/010 du 27 avril 2010, ARMP-BM avril 2014.
Loi 17/001 du 08 février 2017 fixant les règles
applicables à la sous-traitance dans le secteur privé-RDC Loi
n°10/22 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics en RDC.
M. BOURQUIN, Rapport d'information au Sénat : Passer de la
défiance à la confiance-Pour une commande publique plus favorable
aux PME, N°82, Octobre 2015.
Ordonnance-Loi N°73-011 du 05 Janvier 1973 portant
création et organisation office de promotion des PME. Rapport analytique
sur le système de passation des marchés publics en
république démocratique du Congo, 31 mai 2004
Rapport de la commission économie-financière de
l'assemblé provinciale de la Tshopo chargé d'analyse du projet
d'Edit portant organisation de la passation des marchés publics en
province de la Tshopo, mai 2018. Revue internationale P.M.E. Économie et
gestion de la petite et moyenne entreprise Le financement des PME par les
banques : contraintes des firmes et limites Nadine Levratto Volume 3,
numéro 2, 2005.
66
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
1. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE 6
2. ETAT DE LA QUESTION 7
3. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 8
4. HYPOTHESE 9
5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 9
5.1. Méthode 10
5.2. Techniques 11
6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 11
7. DIFFICULTES RENCONTREES 11
8. SUBDIVISION DE L'ETUDE 12
CHAPITRE PREMIER 13
DEMINAGE DES CONCEPTES DE BASE 13
SECTION 1. PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES 13
§1. Définition des éléments
constitutifs 13
§2. Caractéristiques de la PME 15
§3. Caractéristiques et types des PME en RDC
20
§4. Rôle et importance des PME 21
4.1. Rôle des PME 21
4.2. Importance des PME 21
§5. Atouts et contraintes des PME 21
SECTION 2. MARCHE PUBLIC 22
§1. Définition, motivation, historique et
fonctionnement 22
§2. Principes des marchés publics 25
§3. Types de marchés publics 27
§4. Champ d'application des marchés publics
28
§5. Procédure de passation des marchés
publics 28
CHAPITRE 2 33
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES ET MARCHES PUBLICS :
33
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES D'EVOLUTION A KISANGANI
33
SECTION 1. PLACE DES PME DANS LES MARCHES PUBLICS A KISANGANI
33
§1. Barrières à l'entrée sur les
marchés publics 34
SECTION 2. ETAT DES LIEUX STATISTIQUE DE L'ACCES DES
PME AUX MARCHES PUBLICS A
KISANGANI 41
§1. Statistique de la participation des PME aux
marchés publics à Kisangani 41
CHAPITRE 3 52
ACCES DES PME AUX MARCHES PUBLICS, LECTURES CROISEES
52
DE LA REGLEMENTATION 52
SECTION 1. GENERALITES INFORMATIONNELLES : OUTILS DIRECTS 52
§1. Groupements des PME et groupements
momentanés d'entreprise 52
§2. Allotissement des appels d'offres 54
§3. Sous-traitance 55
§4. Dématérialisation des
procédures 57
SECTION 2. RECOMANDATIONS 59
§1. Prélude 59
§2. Recommandations au gouvernement 60
CONCLUSION 62
BIBLIOGRAPHIE 64
I. OUVRAGES 64
67
II. REVUE ET ARTICLES 64
III. COURS ET TRAVAUX ACADEMIQUES 64
IV. DOCUMENTS OFFICIELS 65
TABLE DES MATIERES 66