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La place du vin bio dans le
secteur du luxe
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Fiona Charvet
Année 2011/2012
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Sous la direction de Guillaume Puzo, Professeur à
l'école de commerce, ISC Paris
Sommaire
1 Synthèse
4
2 Introduction
7
3 Vin Bio, Vin de Luxe : état
des lieux
8
v Points sur les différents types de
cultures du vin
8
3.1 Définition « Vin
Bio »
10
v Label et certifications :
10
3.1.1 Les salons et guides en bio
12
v Les salons
12
v Les guides
13
3.1.2 Situation de la viticulture bio
14
v La Situation de la viticulture bio en
France
14
3.2 Définition « Vin de
luxe »
15
3.2.1 Définition du luxe
15
3.2.2 Définition des « vins
de luxe »
15
v Les guides
15
3.3 Les grands domaines qui sont
passés au bio
15
4 Deux tendances : le bio et le
luxe
15
4.1 Montée du bio
15
v Les nouveaux comportements et attitudes,
axés bio
15
4.1.1 La perception des consommateurs
15
4.1.2 Percée du bio en viticulture et
perception du vin bio
15
v Perception du vin bio
15
v Demande pour le vin bio
15
4.2 Le luxe marché porteur
15
v Le poids des pays émergeants
15
4.2.1 Le vin, un marché porteur
15
v L'importance de l'exportation
15
v Les vins qui ne connaissent pas la
crise
15
5 Rencontre des deux marchés
15
5.1 Etude des représentations
sociales des vins bios et des vins de luxes
15
5.1.1 La théorie des
Représentations sociales
15
v Le noyau central
15
v Le système
périphérique
15
5.1.2 La méthodologie
15
5.1.3 L'étude exploratoire
15
5.1.4 Les résultats
15
6 Conclusion
15
7 Bibliographie
15
v Les sites Internet :
15
8 Annexes
15
8.1 Le Questionnaire (sous forme papier)
15
1 Synthèse
La place des vins bios dans le secteur du luxe. Avant d'entrer
dans l'analyse de notre problématique il conviens de replacer le
contexte social et économique.
Le contexte économique présent est
particulièrement instable, on parle de crise économique.
Concrètement la société est confrontée à des
entreprises contraintes de baisser leurs effectifs pour maintenir leurs
objectifs, on peut citer Google, Alcatel-Lucent, PSA ou dernièrement
France Tv et bien d'autres encore. Conséquence nécessaire
à ces licenciements de masse le chômage atteint des niveaux record
en Zone Euro. Selon les estimations d'Eurostat, 18 millions de personnes
étaient au chômage dans la zone euro en juillet. Il faut
également faire face à un pouvoir d'achat en baisse.
Dans ce contexte économique en crise un secteur
résiste et se porte très bien, le luxe. Ce qui a valu à de
nombreux articles de titrer « le luxe ne connait pas la
crise ». En effet fin 2011 et au premier trimestre 2012 la
majorité des grands groupe et des marques de luxes affichaient des
résultats en forte hausse, que ce soit en bénéfice ou en
rentabilité. De plus dans le classement BrandZ, « Top
100 Most Valuable Global Brands 2012 » on peut observer les marques
qui ont le plus gagner en valeurs de marques. Dans le top 10 des marques qui
ont le plus gagné en valeurs de marques on trouve 4 marques de luxe,
Hermès à la deuxième place du classement avec une
progression de 61%, Ralph Lauren est à la quatrième place,
à la septième place on trouve Rolex et à la
neuvième Hugo Boss.
Outre la santé du secteur du luxe, on observe un autre
secteur en augmentation, celui des produits bios. En effet les aspirations des
individus se tournent de plus en plus vers les produits bios. On trouve de
plus en plus d'articles sur le bio et également plus de produits bios
dans les super et hyper marchés ainsi que plus de magasins
spécialisés dans le bio. Leur accès est donc
facilité et leurs consommations augmentent.
Nous avons exposé le contexte économique global
ainsi que les contextes des secteurs qui nous intéressent. Un dernier
point reste à poser celui de notre objet d'étude, le vin. Ces
dernières années l'intérêt pour le vin a crû,
les clubs d'oenologie se sont multiplié et l'accès à la
connaissance du vin, autrefois réservé à une élite
s'est démocratisé. Aujourd'hui de nombreux blogs, sites et guide
sont là pour accompagner l'amateur dans ses achats et sa connaissance du
vin. C'est dans ce contexte que nous nous sommes penchés sur un type de
vin particulier, le vin bio. En effet le vin bio se développe et prend
de l'importance, le nombre de vignoble en conversion augmente et ce produit
gagne des consommateurs fidèles. Mais au-delà d'une observation
des vins bios ou de leur place dans la société en
général nous avons souhaité analyser leur place au sein
des vins de luxe. En effet avec la croissance des vins bios, de grands domaines
sont également passé en bio. Sont-ils alors toujours
considérés comme des vins de luxe ou sont-ils
considérés avec un statut différent, comme des vins bios.
Il y a de multiple façon d'aborder cette question, nous avons choisi
d'analyser l'image, plus précisément la représentation
sociale associée aux vins de luxe et aux vins bios.
Avant d'arriver à l'étude, à proprement
parlé des représentations associé à nos objets il
convient de les définir. Il ne peut être convenable de travailler
sur un objet dont la définition n'est pas claire. C'est d'autant plus
vrai ici, car il est difficile de trouver une définition d'un vin de
luxe acceptée et adoptée par tous, cela vient probablement de la
difficulté à définir le luxe en générale. On
en trouve de multiples définitions, les dictionnaires en sont une
preuve. Cette pluralité de définitions et donc difficulté
à définir clairement le luxe se répercute sur les vins de
luxe. Néanmoins un certain nombre de critère sont constamment
associé au luxe, le prix, le plaisir, la qualité,
l'élégance et la démesure, ce sont ces mêmes
critères qui définiront un vin de luxe.
En ce qui concerne les vins bios, le problème n'est
pas le même, pour avoir la certification « bio », la
viticulture doit répondre à un certain nombre de règles
non négociable. La définition est donc posé très
clairement est ne peut souffrir d'aucune remise en cause, un vin bio est un vin
issu de la viticulture biologique, dont les critères principaux sont, la
non utilisation de produits chimiques et la préservation de
l'équilibre de la nature.
Une fois les objets clairement défini, il convient de les
resituer dans leur contexte, ce qui, pour ce résumé à
déjà été fait. Les contextes est objets
spécifier nous pouvons procéder à l'analyse de nos objets.
Nous avons choisi de les étudier à l'aide des théories
psychosociales, plus précisément celles des
représentations sociales. Nous avons décidé d'utiliser
cette pour répondre à nos questions car il a été
démontré à travers diverses études (L'étude
de la fonction des infirmières de C. Guimelli ; ou l'étude
des représentations sociales de la folie de D. Jodelet) l'utilité
et l'efficacité des représentations sociales pour
déterminer les caractéristiques immuable attribué
à un objet et de ce fait aider à comprendre un secteur pour
l'aider à mieux s'adapter. « La représentation
sociales étant définie comme l'ensemble organisé des
informations, opinions, croyances et attitudes à propos d'un objet ou
d'une situation donnée, » (Abric, 1983, p.4) la mise en
évidence des représentations des vins de luxe et bios apportera
une assistance non négligeable, dans la perception des deux objets et
donc de leurs relations l'un vis-à-vis de l'autre. Pour
déterminer les éléments faisant partis de la construction
sociale de l'objet, nous avons utilisé la méthode d'association
verbale, tel que défini par Vergès. Le questionnaire
d'association verbale à ensuite été soumis à 69
individus. L'analyse des questionnaires offre les critères qui
définissent un vin de luxe et un vin bio. L'analyse de ces
critères à la lumière de la théorie du noyau
centrale nous permet d'observer si les critères associés à
l'un sont remis en cause par l'autre. Nous observons en effet que le
critère vin de garde a une grande importance pour les vins de luxe,
cependant il est remis en cause par les vins bios, qui par définitions
ne sont pas de garde. Néanmoins les grandes similitudes notées
entre les deux nous laissent à penser que malgré ça, il y
a bien une place pour les vins bios dans le secteur du luxe.
2 Introduction
« Ainsi La tâche n'est point de contempler
ce que nul n'a encore contemplé, mais de méditer comme personne
n'a encore médité sur ce que tout le monde a devant les
yeux » Schopenhauer.
Ce mémoire présente deux marchés, le bio
et le luxe, mais pas dans leur intégralité, seulement sur le
segment des vins. En effet, les liens possibles ou existants entre
l'environnement,( lorsque l'on parle de bio on parle également
d'environnement) et le luxe à déjà fait couler beaucoup
d'encre, sans arriver réellement à un consensus. Le but ici,
n'est pas de s'attaquer une fois de plus à cette question mais
plutôt d'examiner ce qui se passe dans le marché des vins. Un
marché dans lequel nos deux champs, le bio et le luxe, ont une grande
importance. De plus, c'est deux champs correspondent à des tendances
dans notre société. En effet, le luxe est le secteur qui se porte
le mieux en ces temps économiques instables, et le bio ne fini pas de
prendre de l'importance. S'ils ont tout deux une grande importance dans le
marché des vins, y sont-ils toujours distincts ou y a- il jonction entre
les deux ?
Le vin, thème déjà couvert par de
nombreux écrits me direz-vous, mais ici nous nous intéressons
plus particulièrement aux vins bios. Vous me direz que l'on peut
également trouver des études sur les vins bios. Cependant, ce que
nous analysons aujourd'hui dans ce mémoire est, plus
précisément, la question de la place des vins bios dans le champ
des vins de luxe. Pour ce faire, nous voulons analyser l'image associée
à nos deux objets.
Cet objectif implique de définir nos deux champs en
prenant en compte la place des vins dans chacun d'eux. Ce document commence
donc par redéfinir et resituer d'une part, les vins bios et la situation
du bio, d'autres part les vins de luxe. Cette partie se termine par les
premières observations de la présence du bio dans le champ des
vins de luxe. Le bio et le luxe répondent à deux grandes
tendances aujourd'hui. Cette partie s'attache à le démontrer en
introduisant la perception des vins bios et en exposants les attentes
grandissantes concernant le bio, puis, en dépeignant la situation du
marché du luxe et des vins de luxe. Finalement les différents
champs étant posés nous finissons sur une étude
exploratoire des vins bios et de luxe à la lumière des
théories psychosociales. Cette étude, porte sur l'image de nos
deux objets et permettra un nouvel axe de réflexion pour
appréhender le lien qu'il peut y avoir entre le bio et le luxe. Elle
fournira plus particulièrement les premiers éléments pour
tenter de savoir quelle place les vins bios peuvent avoir dans le champ des
vins de luxe.
3 Vin Bio, Vin de
Luxe : état des lieux
v Points sur les différents types de cultures
du vin
Pour définir un vin, ou plus spécifiquement un
vin bio, il faut démarrer au commencement, c'est-à-dire avec le
raisin. Le vin est donc avant tout une question d'agriculture, dans le cas du
vin on l'appelle viticulture. Il existe différents modes de culture de
la vigne. Pour les distinguer il faut se référer aux pratiques
mises en oeuvre. Avant d'entrer dans une définition spécifique
de ce qu'est un vin bio, nous allons brièvement vous présenter
les quatre principaux modes de culture de la vigne. Ces derniers peuvent
être divisés en deux grandes familles, d'un coté les modes
de culture traditionnels avec la viticulture conventionnelle et
raisonnée, de l'autre, les modes de culture alternatives, avec la
viticulture biologique et la biodynamie.
1) Les modes de culture traditionnels :
a) La viticulture conventionnelle :
Ce type de viticulture est un produit des Trente Glorieuses,
années de l'après-guerre où il s'agissait de produire plus
pour nourrir le plus grand nombre. En effet, l'agriculture conventionnelle vise
le rendement maximum. Le sol est considéré comme un simple
support pour les plantes. Les vignes sont traitées chimiquement, avec
insecticides et pesticides et des engrais chimiques sont répandus pour
avoir de beaux raisins juteux et gorgés de sucre. En effet,
au-delà du rendement, ce qui est recherché c'est la
rentabilité du vignoble cela revient à vouloir produire plus
mais avec une qualité de vendange parfaite. L'agriculture
conventionnelle est la plus répandue.
b) La viticulture raisonnée :
Elle s'inscrit dans une optique de respect de l'environnement
en opérant une gestion intelligente du sol. Contrairement à la
viticulture conventionnelle l'usage de pesticides et d'insecticides sont
limités. Les vignes sont traitées chimiquement seulement si le
besoin s'en fait sentir et avec le produit le moins nuisible à
l'environnement. C'est une démarche volontaire sans aucune obligation ni
contrôle. Les institutions, comme les syndicats et les associations de
producteurs, cherchent à convaincre le maximum de producteurs de signer
une charte raisonnée. Certains producteurs peuvent être
très proches du bio. Les vins cultivés selon cette méthode
peuvent être marqué du label, Terra Vitis.
2) Les modes de culture alternatives
a) La viticulture biologique :
Aussi appelée, agrobiologie, elle rejette
l'utilisation de tous produits chimiques, pesticides, fongicides et
fertilisants. Ce type de viticulture cherche à ce que la plante se
défende un maximum par elle-même, elle vise également
à privilégier la vie des sols en favorisant un
écosystème naturel. Les vignes ne sont traitées qu'avec
des produits d'origine naturelle, exempts de molécules chimiques de
synthèse, comme le cuivre, le soufre et des insecticides d'origine
végétale. Pour pouvoir être certifiés, les domaines
doivent se soumettre à des contrôles réguliers par un
organisme accrédité. Il faut 3 ans pour convertir un domaine
à l'agrobiologie, la première récolte en bio
certifiée étant celle de la 4e année après
l'arrêt d'utilisation des produits chimiques. La certification la plus
répandue pour les vins issus de viticulture biologique est Ecocert.
3) La viticulture en biodynamie :
La biodynamie est une branche de l'agriculture biologique,
elle s'appuie sur les travaux de Rudolph Steiner, la terre est vue comme un
ensemble vivant et le viticulteur s'efforce de favoriser la vie des sols qui en
retour lui donneront de beaux raisins. La biodynamie peut être
définie come un mode de vie ou une façon de faire qui recommande
la symbiose de tous les éléments, et ce, en conformité
avec l'équilibre naturel des choses. En France Nicolas Joly est
considéré comme le meneur de la viticulture biodynamique. Les
tenants de l'agro bionomie préconisent une approche en conformité
avec la nature en partant du principe que les interventions humaines en
matière de lutte contre les insectes et contre l'apparition de maladies
ont souvent des effets dévastateurs. La vigne a les moyens de
développer ses propres mécanismes de défense contre les
parasites et les ravageurs. Les règles régissant la biodynamie
sont strictes. Des préparations naturelles sont utilisées
à dose homéopathique pour traiter les vignes ou vivifier le sol.
Les méthodes appliquées dépendent d'un cahier des charges
extrêmement strict où les phases lunaires et célestes sont
également prises en compte. L'utilisation de la biodynamie se
reflète aussi dans les étapes de la vinification. Les domaines
qui sont en biodynamie, sont généralement marquantsen termes de
qualité. Les vins en biodynamie peuvent être marqués du
label, Demeter.
3.1 Définition « Vin Bio »
Les différents modes de culture de la vigne,
présentés ci-dessus, donnent déjà une indication de
ce qu'est un vin bio. Faisant l'objet de ce mémoire, nous allons
reprendre et compléter cette définition.
L'agriculture biologique apparait en France dans les
années 60, en effet l'AFAB (Association Française pour
l'Agriculture Biologique), est crée en 1962. Mais il faut attendre 1980
pour que les premiers décrets soit pris en France pour la
création de cahiers des charges. L'agriculture biologique est reconnue
par la Communauté Européenne en 1991.
Un vin bio est, avant tout, un vin produit à partir de
raisins issus de l'agriculture biologique. Il n'existe pas à proprement
parlé de « vin bio », mais seulement des vins
élaborés à partir de raisins issus de l'agriculture
biologique. Dans l'agriculture biologique, l'utilisation de produits chimiques
ou produits phytosanitaires de synthèse est interdite et la vie des sols
est favorisée. Ce qui importe dans ce type de culture c'est la
protection de l'équilibre biologique de la nature. Les seuls produits
utilisés sont d'origines naturelles. L'adoption d'une viticulture
biologique se reflète dans toutes les étapes de la vinification.
Les vins subissent généralement une filtration douce et moins
intense que les vins issus de la viticulture traditionnelle. Néanmoins,
cette façon de faire nécessite plus de main d'oeuvre, 20%
à 30% de plus par rapport à une agriculture conventionnelle, elle
est donc plus coûteuse. De plus, les traitements naturels sont
également plus onéreux. On retrouvera ce coût
supplémentaire dans le prix à l'achat des bouteilles. En addition
du surplus de coût, les rendements sont plus faibles. L'agriculture bio
produit entre 30 et 40 hectolitres à l'hectare, alors que la viticulture
conventionnelle en produit 40 ou 50. Cependant, le travail du sol permet
à la vigne de s'enraciner profondément et de puiser tous les
minéraux dont elle a besoin. Cela donne des vins au goût orignaux
et souvent extrêmement savoureux. En général, les vins bios
sont jugés comme étant de meilleur goût.
« Les vins issus de raisins bio ont un côté
honnête, juste et authentique », Serge Dubs, meilleur
sommelier du monde en 1989. Les vins bios contiennent moins de sulfites que
les vins conventionnels et sont donc moins susceptible de donner des maux de
tête.
v
Label et certifications :
Pour obtenir le label AB, les vignes doivent être
conduites selon un cahier des charges précis et strict, où comme
mentionné ci-dessus, l'usage de produits chimiques, pesticides ou
engrais est interdit. Le Label AB appartient au Ministère de
l'agriculture : il garantit le respect de la réglementation
européenne. Il garantit un minimum de 95 % d'ingrédients issus de
la production biologique, c'est-à-dire, sans colorant chimique,
arôme artificiel, additifs de synthèse ou agent de conservation
chimique. Vous trouvez ce label sur certains vins bio mais il n'est pas
systématique. Certains se contentent de préciser : « vin
issu de raisins de l'agriculture biologique, certifié par Ecocert
». Mais Il faut trois ans de patience et de travail avant de pouvoir
étiqueter la mention « raisin issu de l'agriculture biologique
». Pendant ces 3 années, le vignoble est en conversion bio, mais ce
n'est que la quatrième année suivant l'arrêt de
l'utilisation de produits chimiques que le vin pourra être
certifié bio. L'application de ce cahier des charges est
contrôlée par des organismes certificateurs agréés
par l'Etat.
En France, il existe six organismes de contrôle :
- Ecocert, l'organise le plus répandu. Il a
été créé en 1991, et certifie plus de 70% de la
production de raisins bio de France.
- Qualité France qui arrive loin derrière, 'est
un organisme indépendant de contrôle et certification de
l'agriculture biologique.
- Ulase
- Agrocert
- Aclave
- SGS ICS.
Il existe également des mentions privées,
- Nature et Progrès, association regroupant des
producteurs et des consommateurs. Elle a deux cahiers des charges, un pour la
production du raisin, l'autre pour la vinification. Elle exige 100% des
ingrédients d'origine bio et non 95% comme le label AB.
- Demeter, marque internationale pour les produits
d'agriculture biodynamique. Elle a un cahier des charges pour la conduite du
vignoble et la vinification. Le label est accordé lorsque
l'intégralité d'un domaine agricole est en biodynamie depuis
trois années pleines.
- Biodyvin, marque du SIVCBD (syndicat international des
vignerons en culture bio dynamique).
- FNIVAB, charte nationale de vinification des raisins issus
de l'agriculture biologique. Ses règles garantissent des pratiques
strictes concernant la vinification, la conservation et le conditionnement des
vins.
3.1.1 Les salons et guides en bio
Ces dernières années le bio et les vins bios ont
gagné beaucoup d'importance, en termes de vignoble convertis et en
termes de nombres de consommateurs. C'est donc sans surprise, que se sont
développés des salons ainsi que des guides dédiés
aux vins bios. Les viticulteurs organisent également des
dégustations, mais il serait difficile de toutes les recenser ici. Ce
mémoire n'a pas pour objectif de faire l'inventaire de toutes les
dégustations, salons ou guides bios qui existent, il mettra seulement en
avant quelques exemples de ces événements, pour illustrer
l'étendue de la sphère des vins bio.
v
Les salons
En termes de salons professionnels, Millésime Bio, est
la référence mondiale du vin bio. Créé en 1993, par
l'Association Interprofessionnelle des Vins Biologiques du Languedoc-Roussillon
(AIVB-LR). Le salon se déroule chaque année au mois de janvier.
Il a pour objectif de mieux faire connaitre, les vins issus de raisins de
l'agriculture biologique. Il regroupe une offre internationale remarquable de
vins bios. Seuls les vins certifiés AB sont acceptés dans ce
salon. La plupart des grands noms de la viticulture biologique y sont
présents Ce salon a plusieurs caractéristiques
spécifiques, qui découlent de la volonté de
présenter tous les vins sur un pied d'égalité et de
favoriser la curiosité et la rencontre. Chaque exposant dispose
exactement du même matériel pour présenter ses vins. Les
stands ne sont pas regroupés par région ou par appellation mais
répartis au hasard et même le repas de midi est conçu pour
favoriser les rencontres et les échanges.
Les mentions privées mentionnées dans le
paragraphe labels et certifications, comme Nature et Progrès ou
Biodyvin, organisent également des salons pour promouvoir les vins
bios.
- Le Petit Salon des Vins Bio de Nature & Progrès a
lieu à Gaillac le 1er week-end de décembre.
- Le salon Biodyvin des Primeurs de Bordeaux à lieu au
Château Fonroque à St Emilion.
Il existe également des salons, organisé par les
acteurs des produits bios, comme par exemple, les magasins L'Eau Vive. Ils
organisent une Foire aux vins bios en Septembre. Cette foire à pour but
de faire découvrir différents crus régionaux, tous
élaborés à partir de raisins issus de l'agriculture
biologique.
v
Les guides
Outre les salons, les guides dédiés aux vins
bios se sont également développés pour les consommateurs.
.
- Le guide des vins du Gault Millau, guide reconnu pour les
vins, a développé une version consacrée aux vins
Bios : « le Guide des meilleurs vins Bio de France ».
On y trouve une sélection de 1 470 vins dégustés dont 620
en biodynamie. On trouve les meilleurs rapports qualité/prix, avec
toujours des commentaires sur les vins. Ce guide donne des informations sur le
vignoble, les cépages, les vendanges, la vinification, l'élevage
et les autres produits au domaine.
- Le Nouveau Guide des Vins Bio, 2010-2011, chez sang de la
terre, propose 700 fiches de vins bio français, vins certifiés
bio ou en fin de conversion. Il est l'oeuvre de trois professionnels du vin :
Evelyne Malnic, journaliste et écrivain du vin, Georges Lepré,
grand professionnel du vin, et Antoine Pétrus, sommelier du Crillon,
élu « sommelier de l'année 2008 ». Tout les vins sont
testés, notés et commentés de manière claire et
précise.
- Guide Solar des Vins Bio de Evelyne Malnic, Valérie
De Lescure et Georges Lepré, présente 720 vins de 300 domaines,
vins bios certifiés ou en cours de conversion. Les vins sont
dégustés à l'aveugle, par un jury dont la liste est
communiquée, et notés. L'introduction de ce guide offre des
explications concernant les labels et certifications
On peut également trouver des guides
dédié uniquement aux vins en biodynamie.
- Guide des vins en biodynamie d' Evelyne Malnic. Ce guide ne
présente que des vins issus de vignes cultivées en biodynamie. Il
y aurait environ 380 domaines en biodynamie (selon Demeter), 335 vins d'une
centaine de domaines sont présents dans ce guide. Ici encore, les vins
sont notés et commentés par des caractéristiques
précises, comme le rendement ou la densité de plantation. Les
cinquante dernières pages sont réservées à la
philosophie de chaque domaine, un petit texte de 15-20 lignes
rédigé par le producteur lui-même.
3.1.2 Situation de la viticulture bio
Ces dernières années le marché du vin bio
a connu une forte progression.
Il y avait en 2009, 155 000 hectares de vignes
cultivées en bio dans l'Union Européenne on estime ce chiffre
à 180 000 en 2010. Les pays où l'on trouve le plus d'hectares
cultivés en bio sont la France, l'Espagne et L'Italie (Source :
Agence BIO d'après différentes sources
européennes - 2012), ils représentent 90% du vignoble
cultivé en bio dans l'union Européenne. Cependant ce
mémoire étudie plus spécifiquement la situation de la
viticulture bio en France.
v
La Situation de la viticulture bio en France
Le nombre d'exploitations viticoles bio en France a
doublé entre 2007 et 2010, (source agence bio, salon millésime
Bio 2012) il est passé de 1907 exploitations à 3945, cela
correspond à 50 268 hectares. On est donc passé d'une part de
vignoble bio dans le vignoble français de 0,5% en 1998 à 3,5% en
2008 pour arriver à 6% en 2010.On estime que cette progression va
continuer, voir s'amplifier, on comptait 94 millions de bouteilles
certifiées en 2010, ce chiffre devrait monter jusqu'à 221
millions en 2013. Pour 2012, on attend 50 millions de cols
supplémentaires, c'est une hausse de 43% par rapport à 2011.
(Source, La Vigne n°242 - Mai 2012). Au sein de la France, on trouve de
fortes différences selon les régions, en 2010, plus des 2/3 des
surfaces viticoles bio françaises sont situées en
Languedoc-Roussillon, Provence Alpes Cotes d'Azur et en Aquitaine.
- Parmi ces régions, le Languedoc-Roussillon, est la
première région viticole bio de France. En 2010 elle comptait
16 462 hectares en exploitation bio et 1 029 producteurs bios. Entre
2009 et 2010 les surfaces en bio ont augmenté de 30% (Source :
Agence Bio données 2011) en 2012 plus de 12% du vignoble
régional du Languedoc-Roussillon est en bio.
- En Provence Alpes Cotes d'Azur (PACA) c'est un peu plus de
9% du vignoble régional qui est en bio. La région PACA compte
11 209 hectares cultivé en Bio et 615 Producteurs. Les surfaces
exploitées en bio ont augmenté de 25% entre 2009 et 2010.
- En Aquitaine, il y a eu une hausse de 41% du nombre de
vignobles en conversion entre 2009 et 2010. En 2010 elle comptait 7 715
hectares cultivé en bio et 614 producteurs. Les volumes de vin
certifiés bio devraient monter au nombre de 300 000 hecto litres en
2014, soit trois fois plus qu'en 2010 (Source, La Vigne n°242 -
Mai 2012). En 2012, l'aquitaine avait près de 6% de son vignoble
régional en bio.
- On trouve loin derrière, la région Rhône
Alpes avec 3%, puis la Bourgogne avec un peu plus de 2% , puis en dessous de
2%, le Centre, l'Alsace, les Midi-Pyrénées, le Pays de Loire, le
Poitou-Charentes, la Corse, la Champagne-Ardenne et finalement la Franche-
Comté.
3.2 Définition « Vin de luxe »
Le luxe est difficile à définir, on trouve de
nombreuses définitions plus ou moins semblables ou
complémentaires et plus ou moins complètes selon les sources.
Cette difficulté se répercute également pour
définir les vins de luxe. Pour définir un vin de luxe il convient
donc de définir, au préalable, ce qu'est le luxe.
3.2.1 Définition du luxe
La définition du Luxe est complexe tant il l'est par
lui-même, il en existe de multiples définitions. Pour certains on
parlera du prix, pour d'autres du savoir faire certains feront
référence à l'esthétique et d'autres à
l'émotion. Une seule définition du luxe n'existant pas et le luxe
étant un champ large, nous prendrons comme point de départ les
définitions offertes par les dictionnaires.
- Le Hachette (1996) donne la définition suivante du
terme luxe : « 1. Magnificence, éclat
déployé dans les biens la parure, le mode de vie dispendieux ;
abondance de choses somptueuses. 2. Qualité de ce qui est
recherché, somptueux. 3. Bien, plaisir couteux et superflu 4.Un luxe, un
grand luxe de : une grande quantité, une profusion
de »
- Le Larousse défini le luxe comme suit, nom masculin
du latin luxus. « 1. Caractère de ce qui est
coûteux, raffiné, somptueux : Le luxe de la table. 2.
Environnement constitué par des objets coûteux ; manière de
vivre coûteuse et raffinée. 3. Plaisir relativement coûteux
qu'on s'offre sans vraie nécessité : Son seul luxe est sa
collection de disques.4. Ce que l'on se permet d'une manière
exceptionnelle ou ce que l'on se permet de dire, de faire en plus, pour se
faire plaisir : Il ne peut pas se payer le luxe de lui dire ce qu'il pense de
lui.5. Grande abondance de quelque chose : Un luxe de
détails. »
De l'expression, « de luxe » le Larousse
dit que ça se « dit d'objets, de produits, de services qui
correspondent à des goûts recherchés et coûteux ; se
dit d'activités qui font commerce de ces produits ou de ces services ;
se dit d'impôts frappant certaines dépenses somptuaires ou
certains biens (bijoux, fourrures, par exemple). »
Les définitions apportées par les dictionnaires
confirment qu'il y a de multiples définitions du luxe. En effet chacun
propose différentes interprétations. Dans lesquelles on trouve
l'idée de prix, de plaisir, de raffinement et d'abondance. Ces notions
sont bien illustrées par les synonymes qui peuvent être
rattachés au mot luxe comme, faste ; raffinement ;
richesse ; somptuosité ; splendeur ; apparat ;
magnificence ; superflu ; débauche ; déluge ;
excès ; prodigalité ; profusion.
Le domaine du marketing vient également soumettre ces
définitions du terme luxe.
- e-marketing.fr défini un produit de luxe comme un
« bien dont le prix est élevé et les
quantités disponibles généralement peu importantes. On lui
reconnaît aussi, le plus souvent, une qualité artistique. Il ne
doit pas être confondu avec le produit haut de gamme. Les deux
qualificatifs peuvent être complémentaires mais ne sont pas
synonymes. »
- lemarketingdeluxe.fr commence par reprendre
l'étymologie du mot, le terme luxe est dérivé du mot
latin « luxus », à la fois nom est adjectif, il est issu du
vocabulaire agricole, il a d'abord signifié « pousser de travers
», puis « pousser avec excès », pour devenir «
excès en général ». Partant de l'étymologie
lemarketingdeluxe.fr défini le luxe comme « excessif et
(a)normal. Excessif par qu'il vise l'excellence, la perfection, le superflu,
les meilleurs produits, les meilleurs créateurs, les meilleurs
artisans... (a)normal parce qu'il impose ses propres règles. En
opposition à la grande distribution qui répond à une
demande, le luxe émane d'un créateur qui construit son propre
univers et flatte le goût pour la singularisation. Avant d'être un
marché, le luxe est d'abord une culture liée à la
réussite personnelle et sociale. »
Dans ces deux définitions on retrouve les notions de
prix, de qualité et d'abondance ou dans ce cas d'excès, mais
également d'unicité.
Enmodedeluxe.com a également soulevé les
différents aspects et notions associés au luxe et conclu que le
luxe s'apparente à un art, et l'industrie du luxe à la vente d'un
savoir faire unique de qualité. Nous conserverons cette
définition ainsi que les notions que nous avons identifiées comme
inhérentes au luxe grâce aux différentes
définitions, c'est-à-dire, le prix, le plaisir, la
qualité, l'élégance et la démesure.
3.2.2
Définition des « vins de luxe »
En ce qui concerne les vins de luxe, lorsque l'on sollicite
les moteurs de recherche on trouve différents exemples de ce qui est
considéré comme vin de luxe. Cela va des crus classés aux
vins pailletés.
Le site oositoo.com a sélectionné un certain
nombre de vins qu'il considère de luxe à partir du site de vente
de vin en ligne, Lavina. On y trouve notamment, Château Margaux 2003 et
Château Mouton Rothschild 2000, tous deux premiers crus classés.
Les moteurs de recherches nous dirigent également vers le site du
domaine du raisin d'or, qui annonce fièrement, « Producteur
Haut de Gamme - Vin de Luxe en Or par SORIN Gisèle ». Ce
producteur présente une sélection de Vin de Bourgogne où
les bouteilles contiennent des paillettes d'or dans le vin.
Mais plutôt que de regarder les exemples apportés
par les moteurs de recherches, il faut retourner vers la définition du
luxe. Cette dernière peut être transposée aux vins. Les
vins de luxe s'apparenteraient donc à un art et répondraient d'un
savoir faire unique de qualité. En effet, on peut admettre que les
viticulteurs qui recherchent la qualité s'appliquent à respecter
un savoir-faire, notamment pour le respect des cahiers des charges qui
contrôlent les Appellation d'Origine Contrôlé. On peut dire
qu'il y a un art de la culture de la vigne lorsque le producteur est amoureux
de son terroir et de son vin. Les vins de luxe répondraient
également aux mêmes idées que pour le luxe,
c'est-à-dire, le prix, il reste un élément important
même si vin de luxe n'est pas seulement synonymes d'onéreux.
Le plaisir, cette notion prend tout son sens appliquée
au vin, un vin de luxe c'est avant tout une question de plaisir. La
qualité va de pair avec cette notion, on ne peut concevoir le premier
sans le second.
L'élégance, est pertinente aussi
appliquée aux vins. Les amateurs de vins regardent toujours la robe du
vin, et le packaging du vin reste important.
La démesure, est peut être plus difficile
à appliqué ici.
3.2.2.1 Les salons et guides autour des
vins
v
Les guides
Les guides offrent des informations aux consommateurs sur un
certain nombre de vins et de domaines. Des experts testent et notent les vins.
Ils sont notamment jugés sur leur qualité. Il y a plusieurs
grands guides de référence en ce qui concerne les vins.
Ci-dessous une petite sélection des guides de référence en
France,
1) Le Parker
Ce guide a plus de vingt ans. Il recherche les meilleurs crus
mais aussi des parfums nouveaux et des saveurs inédites. D'ailleurs les
vins qu'on y trouve sont souvent riches avec un goût concentré. Ce
guide est connu pour sa notation sur 100, qui tient compte de tous les
paramètres d'évaluation d'un vin. La dernière
édition propose 10 000 vins commentés et analysés par
Robert Parker. Robert Parker est lui-même un critique reconnu dans le
monde entier. Il est devenu aujourd'hui un des arbitres incontesté des
vins du monde.
2) Guide Hachette 2012
Un des guides les plus complet lorsqu'il s'agit de rechercher
des cuvées spécifiques. 36 000 vins sont dégustés
à l'aveugle pour trouver les meilleures cuvées du dernier
millésime mises en bouteilles Le guide hachette existe depuis 25 ans, et
a su s'imposer comme un guide de référence. Il est connu pour le
sérieux de sa sélection et il est considéré comme
un guide très complet, qui propose des informations
complémentaires aux commentaires des vins.
3) Les meilleurs Vins de France 2011 de la Revue du Vin de
France
Généralement appelé « guide vert
» par les amateurs, ce guide a également su s'imposer comme
incontournable dans le vin. Il est réputé pour être
objectif et précis dans ses sélections, 7 532 vins sont
sélectionnés, notés et commentés. Il est
considéré comme offrant des commentaires experts. Outre sa
sélection de vin ce guide offre de nombreux conseils aux amateurs qui
souhaitent acheter et se faire une cave.
4) Guide Bettane et Desseauve 2012
Un des plus gros et des moins chers du marché, ce guide
est aujourd'hui une référence. À partir de 50 000 vins
dégustés il propose ses notations ainsi qu'un top 10 par
thématique. Ce guide est considéré comme un des plus
complets. De plus, un accès illimité au site internet contenant
toutes les dégustations de Bettane et Desseauve est proposé
à tous les acheteurs du Guide. Les experts, Michel Bettane et Thierry
Desseauve sont reconnu et jouissent d'une notoriété
internationale.
5) La cote des grands vins de France 2012
Considéré comme " L'Argus des vins ", c'est le
livre de référence des prix des vins par domaine et par
millésime dans les ventes aux enchères. 18000 millésimes
sont analysés pour cet ouvrage. Il complète son répertoire
avec des thèmes tels que : « qu'est-ce qu'une vente aux
enchères ? » Ou « Qu'est-ce qu'un vin vieux de
qualité ? »
Outre les guides papiers de nombreux sites se
développent et proposent également leurs propres
sélections de vins. Pour le moment les guides papiers gardent l'avantage
en terme de notoriété et de réputation.
3.3 Les grands domaines qui sont passés au bio
Avec la monté du bio dans le secteur du vin, de plus en
plus d'exploitations se convertissent au bio. Les vins bios ne sont plus
l'apanage d'une minorité d'exploitations anticonformistes. Certains
domaines reconnus et jouissant depuis de nombreuses années d'une grande
notoriété et réputation se sont également convertis
au bio. Quelques exemples pour illustrer ces propos :
1. Château Pontet-Canet d' Alfred Tesseron
« Je veux faire des vins qui procurent de
l'émotion » Alfred Tesseron, gérant du domaine.
(Source : La revue du vin de France n°557 Decembre
2011/Janvier 2012). Classé 5eme du classement de 1855, ce vin qui
bénéficie d'une excellente renommé devient le premier
grand Pauillac bio. Depuis 2010, son Château est le premier cru
classé du Médoc certifié bio et biodynamie. Le prix de
sortie des bouteilles en 2010 été de 137,60€. Le passage en
biodynamie a été un choix qu'Alfred Tesseron explique par la
recherche du goût. Depuis cette conversion le travail des sols est
réalisé comme il l'était autrefois, pour éviter le
tassement des sols l'utilisation de chevaux à été
réintroduite depuis 2008. Quatre aujourd'hui. On estime qu'ils seront
une douzaine dans les années à venir et qu'ils couvriront les 81
hectares du domaine. Bien que l'adoption de la biodynamie soit rare pour des
crus du niveau de Pontet-Canet de nombreux experts (la revue française
du vin et vinmalin) estiment que les progrès réalisés en
dix ans sont impressionnants, Château Pontet-Canet est désormais
classé par la critique parmi les meilleurs et s'installe parmi
l'élite du Médoc.
2. Château Guiraud de Xavier Planty
Premier cru au classement de 1855 en AOC Sauternes, ce domaine
de 128 hectares, est le premier grand cru du Bordelais certifié bio. De
sa certification AB, obtenu en 2011, Xavier Planty affirme
« c'est un jolie logo mais c'est surtout une étape dans la
vie de la propriété. », toute la gestion du
domaine a été repensé, de la gestion de l'eau à la
production d'énergie. Cependant l'intérêt pour le bio pour
ce domaine remonte à plusieurs années, cela fait
déjà vingt ans que Xavier Planty avait initié une
démarche éco responsable dans son exploitation. Vingt ans pendant
lesquels le terrain a été préparé pour une
agriculture respectueuse de l'environnement (Source : Terre de
Vins Janvier 2011). Exemple de ce travail, la haie de 6 km qui couvrent
l'ensemble du domaine, dans laquelle ont été recensées 675
espèces d'insectes différentes, contre 200 en agriculture
classique.
3. Château Fonroque d'Alain Moeuix
L'un des rares crus classés certifiés à
Saint-Émilion, c'est le château Fonroque qui a ouvert la voie au
bio dans le Bordelais avec sa certification bio obtenue en 2006. C'est avec
l'arrivée d'Alain Moueix dans l'exploitation que ce domaine se met au
bio, c'est grâce à sa formation d'ingénieur-oenologue et de
ses expériences passées qu'il fait le choix
réfléchi du passage au bio en 2002. En 2005, le domaine se met
également à la biodynamie, démarche qui avait
été initiée avec le passage au bio en 2002. Pour Alain
Moueix, la biodynamie produit des vins plus authentiques, qui expriment mieux
leurs origines, leurs cépages, leurs terroirs et leurs
millésimes. « La biodynamie est un état d'esprit
qui cherche à respecter le vivant. Celle-ci fait prendre conscience du
potentiel de son vignoble et permet de mieux l'exprimer.» Alain
Moueix supervise également la reconversion du château Moulin du
Cadet, dirigé par sa soeur Isabelle Blois-Moueix et son
beau-frère Pierre. Selon eux la conversion des deux domaines se ressent
à la dégustation. Pierre Blois-Moueix dira des vins qu'ils sont
«plus vivants, l'expression du terroir est plus importante. Moulin du
Cadet, situé en grande partie sur le plateau calcaire de
Saint-Émilion, a gagné en pureté par une présence
minérale beaucoup plus importante ». (Source : La
revue française des vins.com)
4. Champagne Fleury de Jean Pierre Fleury
Fondé en 1895, cette maison est la Première en
champagne à être en biodynamie. C'est en 1962 que Jean-Pierre
reprend le domaine familial. Dès 1970 il recherche une viticulture
écologique, et c'est en 1989 que ce producteur champenois accompagne son
domaine dans la biodynamie. En 1992 la totalité du vignoble passe en
biodynamie. Depuis, chaque année, des récompenses internationales
viennent saluer les cuvées de ce domaine pionnier dans le bio et la
biodynamie. Il reçoit par exemple deux médailles d'or en 2011,
une pour l'Extra Brut 2000 à AWC Vienna et une pour le Millésime
1995 Extra Brut à International Wine Challenge, ainsi que le
Trophée de la Biodynamie.
Les
exemples ci-dessus sont les premiers signes de la rencontre entre luxe et bio
dans le champ des vins.
4 Deux tendances : le bio et le luxe
Si cette étude s'intéresse aux champs du bio et
du luxe, c'est parce que ce sont deux tendances fortes que l'on observe dans
notre société. Et ces tendances s'observent notamment sur notre
objet d'étude : les vins.
4.1 Montée du
bio
On note dans la population une consommation de plus en plus
importante de produits bios. A l'origine de ce comportement, une
préoccupation de plus en plus importante concernant l'origine naturelle
des produits. Il y a une demande croissante pour des produits de
qualité, bons pour la santé et pour l'environnement.
En effet, parmi les principales raisons de consommation du bio
on retrouve ces thèmes de la santé et l'environnement. Le
baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en
France de l'agence bio a répertorié 3 thèmes qui
représentent les principales raisons de consommation du bio,
1. La Santé et la sécurité
Dans ce thème, 93% des consommateurs de produits
biologiques déclarent consommer du bio pour « préserver ma
santé » et 90% « pour ma sécurité, être
sûr que les produits sont sains »
2. Démarche altruiste
Les raisons de consommation du bio, rassemblées dans ce
thème sont, d'une part, consommer du bio pour « préserver
l'environnement », idée partagée par 90% des
répondants. D'autres part, l'évocation des notions de
bien-être animal partagée par 77% et d'éthique à
70%.
3. Le goût
89% des consommateurs de produits biologiques évoquent
le goût des produits.
Ces idées gagnent de l'importance dans toute la
population Le comportement principal qui en découle, est l'achat de
produits biologiques.
v Les nouveaux comportements et
attitudes, axés bio
En termes de comportement, on a dit plus haut que la
consommation de produits bios était en augmentation, en 2011, selon le
baromètre de l'agence bio, 6 Français sur 10 ont consommé
des produits biologiques. Au delà de ce chiffre, 4 sur 10
déclarent consommer des produits biologiques au moins une fois par mois.
On note une stagnation ces derniers mois du nombre de personnes qui consomment
du bio, mais la part des produits bios dans le panier moyen tend à se
développer. 78% des consommateurs ont déclaré vouloir
maintenir leur consommation de produits biologiques au cours des 6 prochains
mois. Et 18% annonçaient vouloir l'augmenter. Seulement 2%
déclaraient envisager une diminution. Ce mouvement de consommation de
produits biologiques s'étend également aux enfants, 39% des
parents interrogés affirmaient que leurs enfants prenaient des repas
composés de produits biologiques à la cantine scolaire. Bien
que la consommation de produits bios se démocratise, beaucoup
souhaiteraient retrouver les produits biologiques dans les lieux publics. 72%
de parents souhaitent des produits biologiques, pour leurs enfants dans les
cantines scolaires. Les produits biologiques sont principalement
souhaités en hôpital ou encore en maison de retraite, mais
également dans une moindre mesure, dans les restaurants ou centres de
vacances. Tous ces chiffres sont la preuve de l'augmentation de la consommation
de ces produits par toutes les couches de la population. Au-delà de la
consommation, ces chiffres sont aussi un indicateur de l'intérêt
grandissant pour les produits issus de l'agriculture biologique.
Si l'on regarde plus spécifiquement qui sont les
consommateurs de produits bios aujourd'hui on notera que se sont les femmes.
Les consommateurs de bio sont également surreprésentés
dans les catégories socio-professionnelles supérieures et chez
les habitants de la région parisienne.
Un autre indicateur de l'intérêt grandissant pour
le bio, est la reconnaissance des logos. Le logo AB est toujours aussi bien
reconnu. Il était déjà reconnu par 81% des français
en 2007, il est reconnu par 89% en 2011. Le logo européen, en vigueur
seulement depuis 2010 est déjà reconnu à hauteur de 38%
des français. Un score qui dépasse déjà les 31% de
Français qui connaissaient l'ancien logo européen en 2010.
Le bio gagne de plus en plus de terrain. Il est plus
consommé qu'avant et plus demandé. Plus sa consommation est sa
demande grandissent plus le secteur du bio s'entend. Il est devenu plus
disponible en magasins et plus présent dans les médias. Cette
présence accrue en magasin a été un déclencheur
pour 23% des consommateurs. Pour 12% des acheteurs c'est l'information par la
presse, la radio, la télé ou encore internet qui les a
motivé à consommer du bio.
4.1.1 La perception des consommateurs
Le consommateur aujourd'hui souhaite savoir ce qu'il y a dans
son assiette, et mieux contrôler ce qu'il mange. Il est à la
recherche de produits naturels qui soient bons pour la santé. Ces
valeurs sont les mêmes qui sont associées aux produits
biologiques. Si la consommation du bio s'est étendue, elle ne touche pas
encore toutes la population, rappelons que 40% des français mangent du
bio une fois par mois. Mêmes les consommateurs de bio, ne consomment pas
exclusivement du bio. En effet, seulement 6% consomment du bio tous les jours
(Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques
en France, del'agence bio). Même si le bio représente des
valeurs recherchées, il présente également des freins
importants. Le principal frein à l'achat reste le prix pour 77% des
non-consommateurs. Puis, le manque de réflexe, mentionné par 61%
de cette même catégorie. Le prix est à nouveau
mentionné lorsqu'on demande aux consommateurs de bio ce qui pourrait les
inciter à consommer plus de bio. Des prix plus bas, répondent 91%
d'entre eux. 79% seraient intéressés par des promotions et des
avantages fidélité.
4.1.2 Percée du bio en viticulture et perception du vin
bio
Si l'on regarde plus en détail le bio dans notre champ
d'étude, c'est-à-dire les vins, on note une consommation de vins
bios de 17%. Nette augmentation par rapport à 2010 ou elle
n'était que de 11%.
v Perception du vin bio
Selon l'étude d'IPSOS, Perception et Image du vin
bio de Septembre 2011, les principaux moyens par lesquelles les
connaisseurs de vin bios ont connu ce produit sont, la télé pour
31%, les grandes et moyennes surfaces pour 31% et l'entourage pour 31%.
Globalement la connaissance, tous médias confondus s'élève
à 53% et tout type de magasins confondus à 49%. Par rapport
à un vin non bio, les vins bios sont perçus comme chers par 75%
des gens. Caractéristique que l'on a soulevée comme étant
un handicap des produits bios en général. Mais ils sont
également perçus comme respectueux de l'environnement (70%) et du
producteur (51%). Cette notion de respect était présente dans le
thème « démarche altruiste », seconde raison
de consommer bio. Le vin bio est aussi perçu comme bon pour la
santé et authentique par 34% des individus. Rappelons que l'idée
de santé est l'un des thèmes principaux de consommation du bio.
Dans une moindre mesure ils sont perçus comme ayant des qualités
nutritionnelles (21%) et comme ayant un meilleur goût par 19% de la
population, 68% des individus considérant que les vins bios n'ont, ni
plus ni moins, bon goût que les autres vins. Une meilleure
qualité gustative, qui est la troisième raison citée pour
consommer bio. On retrouve donc dans la perception des vins bios les leviers
inhérents au bio ainsi qu'un frein, celui du prix.
Les raisons principales d'achat du vin bio pour les
consommateurs font également référence aux raisons de
consommation du bio mentionnées plus haut. Plus spécifiquement,
on retrouve comme raison le fait que la culture et la production du vin
respectent plus l'environnement, citées par 61% des acheteurs. Ensuite,
viennent le fait qu'il favorise une filière de production
équitable (40%) et qu'il soit meilleur pour la santé, cité
par 39% des individus. Les vins bios répondent donc aux mêmes
aspirations auxquelles l'ensemble des produits bios répondent.
v Demande pour le vin bio
Certains domaines sont aujourd'hui passés en bio
à la demande de leurs clients En effet, le domaine Damien Laureau bien
qu'intéressé par certaines des méthodes de vinification
propre au bio, n'était pas agréé bio. Ce sont les clients
réguliers de ce domaine qui ont émis la demande du passage au
bio. Ces mêmes clients rapportaient qu'il y avait une différence
de goût entre les vins bios et non bios Les vins bios sont pour eux, plus
fruités et plus frais. Damien Laureau lui-même considère
que ses vins ont évolués depuis sa conversion au bio. (Propos de
Damien Laurent, recueillis par interview lors de la dégustation
« Passeurs de vin »).
Ceci est un exemple qui confirme l'ensemble des chiffres
cités précédemment concernant la demande concrète
des consommateurs pour des produits bios et plus spécifiquement pour des
vins bios. Le bio est bien un marché en pleine expansion et il touche
également les vins.
4.2 Le luxe marché
porteur
« Le luxe ne connait pas la crise », une
phrase qu'on a beaucoup lue et entendue.. La réalité
derrière cette phrase est que, pour la troisième année
consécutive, l'industrie du luxe annonce des progressions à deux
chiffres et ce malgré le climat économique. En 2011, en ces temps
de crise, la plupart des grandes marques de luxe annonçaient des
bénéfices et des ventes records. Le groupe de luxe mondial, LVMH,
a fait un bénéfice de 3 milliards d'euros et annonçait
jeudi 26 juillet un bond de 28% de son bénéfice net au premier
semestre 2012. Chiffre en progression puisqu'il n'avait inscrit que 20 % pour
le quatrième trimestre en 2011. Quant au groupe PPR, il communiquait un
chiffre de vente à 4,9 milliards d'euros, c'est-à-dire presque 1
milliard de plus qu'en 2010 et un bénéfice en hausse de 5,9%. Ce
résultat a été obtenu, essentiellement, grâce au
pôle luxe (
Gucci,
YSL, etc.), dont le chiffre
d'affaires a crû de plus de 30% (alors que le pôle Sport/Lifestyle
a reculé de 9,2% et que la Fnac est passée dans le rouge à
-7,5 millions d'euros). Il apparait qu'en dehors du luxe, la plupart des
secteurs sont touché par la crise. Par contre, au sein du luxe,
l'ensemble des secteurs semble bien se porter. On l'a vu, les grands groupes
englobant différentes marques sont en hausse lLe cosmétique, avec
L'Oréal, voit également ses ventes croître de 10,5%
à 11,2 milliards d'euros au premier semestre 2012. Outre les grands
groupes dont nous venons de parler. La presse a publié en 2011 de
nombreux articles confirmant l'état de santé de l'ensemble des
secteurs du marché mondial du luxe.
· Hermès, marque de prêt à porter,
annonçait 2,84 milliards d'euros de recettes. Le double qu'en 2005.
· Le groupe Richemont, spécialisé en
horlogerie et joaillerie, quant à lui, affichait un
bénéfice en hausse de 43%, c'est-à-dire de 1,5 milliard
d'euros entre 2011 et 2012.
· Le groupe Luxottica, appartenant au domaine optique,
révélait une hausse de 14% de son bénéfice net au
premier trimestre, et une hausse de 14,9 % de son chiffre d'affaire l'amenant
à 1,788 milliard d'euros.
· Prada, spécialisé en prêt à
porter, annonçait un doublement de son bénéfice au premier
semestre 2012. Son chiffre d'affaires atteignant 686,7 millions d'euros et
affichant une augmentation de 47,9%.
· Le marché des services (incluant les voyages,
restaurants ou spas) pèse aujourd'hui 770 milliards de dollars et
devrait croître de 12% entre 2012 et 2014.
De nombreux autres articles et communiqués de presse,
d'autres marques de luxe confirment également la croissance du
marché du luxe. Nous ne les citerons pas tous dans ce rapport. Ces
exemples donnent une indication du poids du luxe dans notre
société. Couplé au fait que le contexte économique
est instable et touche l'ensemble des autres secteurs, on peut dire que le luxe
répond à une forte tendance.
En quinze ans, le marché du luxe a plus que
doublé. Selon le cabinet Bain, il est passé de 77 milliards en
1995 à 191 milliards en 2011. L'étude, « Altagamma 2011
Worldwide Markets Monitor » étude annuelle de la Fondation
Altagamma et du cabinet Bain & Company annonçait en octobre dernier,
une croissance forte pour les produits de luxe en 2010-2011. Croissance de 13%
en 2010 et de 10% en 2011, et ce malgré le climat économique
mondial incertain (Source : mediapostpublicite). Puis en Mai, une seconde
étude de la Fondation Altagamma et du cabinet Bain estimait pour 2012
une croissance du marché mondial du luxe entre 6 et 7%, ce qui
l'amènerait à dépasser les 200 milliards d'euros.
L'étude considère que la croissance du marché du luxe sera
de 7 à 9 % par an, pour atteindre 240 milliard en 2014. Ces
études soulignent évidement le poids non négligeable des
pays émergents dans ces résultats, notamment de la Chine.
v Le poids des pays
émergeants
LVMH réalise une part importante de ses ventes en Asie.
40% de ses revenus viennent d'Asie et majoritairement de la chine. Même
schéma pour Hermès qui réalise 45% de ses ventes en Asie
(source : Les Echos). En effet, les achats des chinois pesaient 23
milliards d'euros en 2011 C'est-à-dire, 17% du marché. Selon le
cabinet Roland Berger, l'essentiel de ses achats sont réalisés
hors de Chine. Les Chinois dépensent en moyenne 1 700 euros quand ils
voyagent, notamment en Europe. D'après lexpansion.lespress.fr, s'ils
sont encore derrière les Américains et les Japonais, les Chinois
devraient devenir le premier marché du luxe en 2015. Tous les cabinets
ne sont pas d'accord avec ces prévisions. Le cabinet McKinsey estime
que la chine devrait devenir le deuxième marché mondial du luxe
en 2015 (source : Les Echos). Mais tous prévoient que la Chine
deviendra un marché de première importance. Le Boston Consulting
group (BCG), avance les mêmes raisonnements Selon lui, la moitié
des dépenses de luxe des Brésiliens et des Chinois sont
réalisées à l'étranger, lors de voyages. Ces flux
touristiques vont augmenter. Il affirme que « d'ici 2020, plus
de 330 villes en Chine auront le même niveau de revenu disponible que
Shanghai en 2010, et que d'ici 2015, la Chine deviendra le plus grand
marché du luxe au monde ». Mais il n'y a pas que la
Chine, toute l'Asie fait augmenter la demande du luxe ainsi que le
Brésil et certaines « grandes villes dans d'autres pays
des BRIC deviennent elles aussi de puissantes plates-formes du
luxe ». De plus, les marchés matures comme les Etats-Unis
ou l'Europe résistent.
4.2.1 Le vin, un marché porteur
Pour se focaliser sur notre objet
d'étude, les vins, on observe que comme pour les autres secteurs du
luxe, ils enregistrent également des hausses. Au sein du groupe LVMH ils
représentent le troisième pilier avec 926 millions d'euros et
enregistraient au premier semestre 2012 une croissance de 22%. Le groupe LVMH
avait déjà senti l'importance du marché du vin de luxe
puisqu'en 2009 il complétait son portefeuille de vins avec l'acquisition
de 50% de la société du cheval blanc et 50% de la
société La tour de Pin. (la Tour du Pin ?)
v L'importance de
l'exportation
Comme souligné dans les études de Bain et
Altagamma, les pays émergents, notamment la Chine, ne sont pas
étrangers à cette augmentation. Au cours des dernières
années, l'événement Vinexpo Asie-Pacifique à pris
de plus en plus d'importance. Cette cinquième édition en 2012
comptait plus d'un millier d'exposants venus de 28 pays, dont la moitié
de la France. Laurent Dubois à la tête du Château Les
Bertrants à Reignac, rapporte qu'il y a cinq ans il n'enregistrait
aucune commande pour la Chine. Depuis, il y écoule 100 000
bouteilles par an (Source : La vigne n°242). Une étude du
cabinet ISWR affirme que dans les quatre ou cinq années à venir,
plus de la moitié de la croissance du marché du vin dans le monde
sera représenté par l'Asie. La Chine, en particulier, offre des
opportunités de croissance pour le marché du vin. En effet, en
termes de consommation en 2010 elle occupait le 20ème rang
mondial avec un peu plus d'un litre consommé par personne chaque
année. Ce chiffre devrait doubler d'ici 2015. Néanmoins, la
Chine n'est pas le seul marché important du secteur des vins, les
Etats-Unis ont pris la place de premier consommateur de vin en 2011, avec 313,3
millions de caisse de 9 litres. Ils ont également pris la
première place sur les ventes aux enchères de vins, qui se sont
élevées à 45,3 millions de dollars (+9,9 %) en 2012
(source : vitisphere). De plus, une croissance de 10% est prévue
entre 2011 et 2015. « Le potentiel de développement des
Etats-Unis est énorme » affirme Robert Beynat, directeur
de Vinexpo (Source, abc-luxe). Par contre, la France reste n°1 en termes
de consommation par habitant avec 54 litres par an. En numéro 2,
l'Italie avec 53 litres. La France et l'Italie sont, avec l'Espagne, les
premiers producteurs et exportateurs de vins en volume. Cependant, il faut
avouer que les Chinois représentent maintenant une part non
négligeable en tant que consommateurs de vins. Le Gault & Millau a
d'ailleurs désormais une édition en mandarin. Il a opté
pour une démarche pédagogique et de découverte, en
présentant les meilleurs vins de bordeaux, issus de la section de la
version française, pour les acteurs du vin en chine. Choix pertinent
pour le Gault & Millau puisque l'Asie se positionne sur des segments de
prix élevés en ce qui concerne les vins européens Ceci
explique notamment le succès des vins français tel que les
Bordeaux, Bourgogne ou le champagne.
v Les vins qui ne connaissent
pas la crise
Le luxe ne connait pas la crise ! Mais les produits de
luxe, comme les grands vins de Bordeaux, devenus des icones du luxe à la
française, ne connaissent pas plus la crise. En effet, après la
semaine des primeurs certains premiers grands crus de Bordeaux devraient
continuer à se négocier à plusieurs centaines d'euros la
bouteille. François Lévêque, courtier bordelais
spécialisé dans les grands crus, affirme « qu'il ne
voit pas ces très grandes marques redescendre à des
prix très bas, le vin reste une valeur refuge même dans un
contexte économique très dégradé »
(Source : courrierdelouest.fr). Le site internet spécialisé
Idealwine, nous offre plusieurs exemples allant dans ce sens. Il notait un
Petrus à Pomerol, qui se discutait autour de 538 euros en primeur en
2005 et qui montait, pour le millésime 2010, à 2 457 euros
(+356%). Un Lafite-Rothschild passait de 490 Euros à 1 037 euros en
2010(+111%), un Château Margaux passait de 600 à 694 euros (+15%).
Pour les vins de Bordeaux ce n'est pas une période de crise mais
plutôt un âge d'or. Mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas, les
vins pétillants sont également en hausse. Ils ont augmenté
de 9% en 2010 En termes d'élaboration, la France est en tête avec
640 millions de bouteilles Le champagne explique en partie ce chiffre. L'Italie
est à la seconde place avec 380 millions de bouteilles, le Prosecco
étant responsable du quart de ce chiffre. L'Allemagne est au
troisième rang avec 330 millions. En ce qui concerne la consommation,
c'est l'Allemagne qui est en tête avec 480 millions de bouteilles
consommées. La France tient la seconde place avec 460 millions. Viennent
ensuite la Russie, les Etats unis, le Royaume-Uni et l'Espagne (Source Les
Echos).
La filière viticole dans son intégralité
dispose d'un fort potentiel de croissance. Les vins et spiritueux sont, selon
le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, Pierre
Lellouche, « le deuxième poste dans la balance commerciale de
la France, soit 8,6 milliards d'euros ». Pierre Lelouche insiste sur
l'importance d'exporter, notamment en Chine et en Inde. Un des signes de la
bonne santé du marché des vins se trouve dans les
résultats des ventes aux enchères. On peut notamment citer la
vente de vins fins de mars 2012 chez Christie's qui c'est élevée
à 1 141 398 euros avec 83% des lots vendus. Mais de nombreuses ventes de
vins en 2012 ont également joui de bons résultats.
Les vins bénéficient donc du même
mouvement que le luxe, ils semblent répondre à une tendance et
sont très peu touchés par le climat économique fragile.
Les vins bios quand à eux répondent à une autre tendance
et sont portés par l'accroissement de la demande pour des produits bios.
Ces faits nous laissent à penser que le mariage du luxe et du bio au
sein des vins devrait être prometteur. Il convient à
présent de s'assurer que l'image que les consommateurs ont des vins bios
ne soit pas en opposition avec leur image des vins de luxe.
5 Rencontre des deux marchés
Dans cette partie, le vin est abordé en tant qu'objet
social. Nous parlerons d'objet social car le vin est le symbole d'une culture
et d'un patrimoine mais il est soumis à des modifications. Le vin est au
coeur de la culture française mais faisant partie de l'agriculture il
est soumis à la montée du bio. On voit donc apparaitre une
nouvelle catégorie de vins, les vins bios. Ces vins bios ont-ils une
place face aux références historiques en vin, ceux que l'on
appelle les vins de luxe ? Pour aborder cette question, et offrir de
nouveaux axes de réflexions, cette étude se base sur la
théorie des représentations sociales. L'objectif étant de
découvrir les éléments de la construction sociale des vins
bios et des vins de luxe.
5.1 Etude des
représentations sociales des vins bios et des vins de luxes
5.1.1 La théorie des
Représentations sociales
Tout ou presque, peut être objet de
représentation. C'est aux représentations que nous faisons le
plus facilement et le plus spontanément appel pour nous repérer
dans notre environnement.
5.1.1.1 Définition
On retrace l'origine des représentations sociales
à Durkheim et son concept de « représentation
collective »(1895). Durkheim a introduit ce thème pour montrer la
primauté du social sur l'individuel. En effet, il distingue les
« représentations collectives » des «
représentations individuelles ». « Si l'on peut dire,
à certains égards, que les représentations collectives
sont extérieures aux consciences individuelles, c'est qu'elles ne
dérivent pas des individus pris isolément, mais de leur concours
; ce qui est bien différent » (Durkheim, 1898, p.20). Les
« représentations collectives » sont partagées par
l'ensemble d'une société, elles sont stables et résistent
au temps contrairement aux « représentations individuelles »
qui font appel à la mémoire et à la
ré-évocation de souvenirs individuels, qui elles sont donc
soumises à des variations considérables. Pour Durkheim le passage
des « représentations individuelles » aux «
représentations collectives » est dû au « fait
social ». Le fait social se manifeste dans le caractère
social des croyances et pratiques dans un groupe, notamment religieuses, qui
obéissent à l'idéal collectif.
Les représentations sociales sont
généralement définies comme des « connaissances de
sens commun » dans la mesure où elles incluent l'ensemble des
croyances et connaissances produites et partagées par les membres d'un
groupe, à propos d'un objet. Les représentations sociales, ont
été définies en psychologie sociale, comme un savoir
commun à un groupe, « une forme de connaissance socialement
élaborée et partagée, ayant une visée pratique et
concourant à la construction d'une réalité commune
à un ensemble social ou culturel » (Jodelet, 1989, p. 53).
Elles sont un lieu privilégié de la
pensée sociale. La pensée sociale se distingue de la
pensée rationnelle, en ce que la pensée rationnelle est une
pensée mise en oeuvre par les experts, les scientifiques. Elle est
fondée sur une logique universelle, alors que la pensée sociale
est une pensée propre à chaque groupe. Les représentations
sociales sont constituées d'un ensemble de normes, valeurs, croyances,
opinions et attitudes inhérentes à un groupe. Elles sont des
constructions mentales de la réalité, propres à chaque
groupe. La théorie des représentations sociales pose
« qu'il n'y a pas de coupure entre l'univers extérieur et
l'univers intérieur de l'individu (ou du groupe). Le sujet et l'objet ne
sont pas foncièrement distincts. » (Moscovici, 1969,
p.9). C'est-à-dire, que l'objet est inscrit dans un contexte. Contexte,
qui est perçu et conçu par la personne ou le groupe. En effet,
les représentations sociales des uns, ne sont pas celles des autres
Elles peuvent différer selon les positions sociales ou
idéologiques. C'est là, la différence entre les
représentions collectives de Durkheim, qui sont partagées par
tous, et les représentations sociales, qui sont partagées
à l'intérieur d'un groupe.
A la suite des éléments d'informations
concernant les représentations sociales énoncées
précédemment, la définition qui semble la plus pertinente
est celle proposée par Gustave, Nicolas et Fischer en 2005, une
représentation sociale « est la construction sociale d'un
savoir ordinaire élaboré à travers des valeurs et des
croyances partagées par un groupe social concernant différents
objets ( personnes, événements, catégorie sociale
etc.) et donnant lieu à une vision commune des choses, qui se manifeste
au cours des interactions sociales. » (Gustave, Nicolas et
Fischer, 2005, p.131)
5.1.1.2 Caractéristiques
Les représentations sociales fonctionnent comme des
systèmes d'interprétation de la réalité, en
entretenant des rapports de symbolisation et en lui attribuant de la
signification.
Il n'existe pas, à priori, de réalité
objective, toute réalité est représentée. Un objet
n'existe, que part la vision d'un groupe de cet objet. C'est la relation entre
le sujet et l'objet qui détermine l'objet. L'individu ou le groupe
s'approprient la réalité en la reconstruisant dans son
système de valeurs. Une représentation est toujours une
représentation de quelque chose pour quelqu'un. Toute
représentation est donc une forme de vision globale et unitaire d'un
objet.
Mais les représentations d'un objet vont au delà
d'une simple image de la réalité, ce sont des constructions.
Moscovici les appelle des « remodelages mentaux », qui font
intervenir plusieurs mécanismes sélectifs, tels que des
associations dues au processus d'évocation, des filtrages. Les
représentations sociales constituent des systèmes sociocognitifs.
Les représentations sociales sont, à la fois cognitives et
sociales. En effet, une représentation est élaborée par
des sujets actifs à travers des processus cognitifs, mais ces processus
cognitifs sont déterminés par le contexte social dans lequel
elles sont élaborées. Les représentations constituent un
ensemble de croyances, de savoirs, d'opinions, de normes, de valeurs et
d'attitudes construites par des groupes, par le biais d'interactions à
propos d'un objet. Les informations issues de l'objet sont
catégorisées, transformées, corrigées de
façon à donner, à créer, une réalité
concrète pour le sujet. Elles sont donc le résultat d'une
reconstruction de la réalité à laquelle le sujet est
confronté. Les représentations sociales sont des constructions
sociocognitives.
Selon Moscovici, une représentation sociale comporte
trois dimensions :
Elle comporte, à la fois des éléments
relevant des attitudes, de l'information, mais aussi un champ de
représentation :
1. Des attitudes, car les représentations sociales
comportent des éléments permettant au sujet un positionnement,
positif ou négatif, par rapport à l'objet de la
représentation.
2. De l'information, car une représentation contient et
organise un certain nombre de connaissances sur l'objet de la
représentation. Ces connaissances peuvent être plus ou moins
fondées, précises ou stéréotypées.
3. Finalement, le champ de représentation
définit l'ensemble des informations cognitives et affectives
organisées et structurées.
Elles fonctionnent comme des systèmes
d'interprétations de la réalité, elles lui attribuent des
significations. L'activité de reconstruction est socialement
marquée, elle ne peut pas se manifester indépendamment du champ
social dans lequel elle s'insère. Le remodelage de l'objet est
régulé socialement, il fait intervenir des croyances, des
modèles, des normes, auxquels le groupe adhère. C'est parce
qu'elles sont générées collectivement qu'elles peuvent
être partagées par les membres d'un même groupe. Cependant,
il faut noter qu'une représentation sociale se fait à propos d'un
objet lui-même social, c'est-à-dire, un objet qui constitue un
enjeu pour le groupe, sur lequel les sujets sont amenés à porter
des jugements, des opinions.
5.1.1.3
Fonctions
Comme nous l'avons dit plus haut, les représentations
sociales ont pour fonction principale d'interpréter la
réalité. Elles régulent les relations entre les individus
et leur environnement et représentent un guide pour l'action. Nous
pouvons dire que, « chaque fois que nous acquérons ou modifions
une représentation sociale nous changeons par la même occasion un
certain nombre de comportements dirigés vers les autres et vers nous
même. » (Moscovici, 1986, cité par Beauvois et al, In
Perspectives cognitives et conduites sociales) Elles déterminent et
orientent les comportements des individus, mais elles sont elles-mêmes
modifiables par nos comportements et nos pratiques.
Les représentations sociales jouent un rôle
fondamental dans la dynamique des relations sociales et dans les pratiques car
elles répondent à quatre fonctions (Abric, 1994, p.15):
1. La fonction de savoir
Les représentations sociales permettent de comprendre
et d'expliciter la réalité, en intégrant les connaissances
acquises dans un système de valeurs auxquelles les sujets
adhèrent. Elles sont un savoir pratique de sens commun. Elles facilitent
la communication sociale, en constituant «un cadre de
référence commun» (Abric, 1994, p.15), qui rend possible les
échange sociaux.
2. La fonction identitaire
Les représentations sociales définissent
l'identité, en permettant aux groupes et aux sujets de se situer dans le
champ social. Elles permettent aussi de sauvegarder la
spécificité de son groupe et son image positive car conforme
à son système de valeurs et de normes.
3. La fonction d'orientation
Les représentations sociales guident les comportements
et les pratiques. Le système de décodage de la
réalité, que constituent les représentations sociales, en
font un guide pour l'action, en définissant ce qui est bien vu,
tolérable ou inacceptable.
4. La fonction justificatrice
Les représentations sociales permettent, à
posteriori, de justifier les prises de position et les conduites des sujets
dans une situation donnée.
5.1.1.4 La théorie du noyau
central
Abric propose de considérer l'organisation interne
d'une représentation sociale d'un point de vue structural, elle aurait
deux composantes complémentaires, un noyau central et un système
périphérique. La représentation serait organisée
autour du noyau central, dont la fonction serait structurante. Le noyau
central serait la base commune de la représentation. Il serait stable et
résisterait au changement assurant ainsi la permanence de la
représentation. Alors que le système périphérique
serait une interface entre le noyau central et la réalité, il
permettrait d'intégrer des variations individuelles.
v Le noyau central
Toute représentation est organisée autour d'un
noyau central. Le système central est caractérisé par une
très grande stabilité, il serait fortement lié à la
mémoire collective et à l'histoire du groupe, c'est lui qui
assure la pérennité de la représentation. Il constitue les
bases communes, collectivement partagées, c'est le lieu de consensus des
représentations.
Les éléments cognitifs qui le composent sont
essentiels à l'existence de la représentation et ils
entretiennent des relations de forte connexité entre eux. La fonction
globale du noyau central est d'attribuer sa signification à la
représentation, mais aussi de lui fournir les moyens de sa
cohérence. Le noyau central est constitué par un petit nombre
d'éléments, qui ont une place privilégiée dans la
représentation. Les autres éléments qui composent la
représentation sont des éléments
périphériques qui dépendent des éléments
centraux.
Grâce à Moliner (1989) et à son test de
«Mise en cause» (MEC) l'existence du noyau central est validée
expérimentalement. En partant du principe que les éléments
centraux d'une représentation sociale ne sont pas négociables,
Moliner prouve que leur mise en cause provoque nécessairement la
réfutation de la représentation sociale.
v Le système
périphérique
Le système périphérique quant à
lui, protège le système central des bouleversements de
l'environnement. C'est sur les éléments
périphériques qu'il peut y avoir des variations individuelles et
des changements. Les éléments périphériques
autorisent une représentation individualisée. Ils sont en prise
avec les événements quotidiens, et permettent l'adaptation de la
représentation à des contextes sociaux variés. Les
éléments périphériques s'organisent autour du noyau
central. Ils constituent l'essentiel du contenu de la représentation, sa
partie la plus accessible et la plus concrète. En effet, les
éléments périphériques peuvent être
descriptifs. Ils décrivent l'objet de façon concrète et
compréhensible pour le groupe.Les éléments
périphériques peuvent aussi être, prescriptifs. Ils dictent
les pratiques à mettre en oeuvre, ce sont ces éléments qui
indiquent ce qu'il faut, ou ne faut pas, faire dans une situation
donnée. Finalement, les éléments
périphériques peuvent correspondre aux jugements. Ils permettent
aux sujets d'évaluer, de juger ou d'avoir une opinion sur l'objet.
Le système périphérique a deux grandes
fonctions:
· Une fonction de concrétisation, il
concrétise la représentation et permet donc de la reformuler
concrètement ;
· Et une fonction de régulation, qui régule
les informations provenant de l'extérieur et les informations de
défense vis à vis du noyau central. Le système
périphérique fait le lien entre la représentation et les
pratiques. Cette dernière fonction se manifeste de différente
façon:
? Le système périphérique intègre
de nouveaux éléments permettant à la RS de s'adapter au
contexte et à ses changements ;
? Il autorise des modulations individuelles
différenciant la RS selon le vécu et les caractéristiques
des individus ;
? Il absorbe les éléments qui sont en
désaccord avec la RS, ce qui assure la protection du noyau central de sa
remise en cause.
? Les éléments périphériques
orientent les comportements, et ils définissent ce qui est
approprié et ce qui ne l'est pas.
5.1.2 La méthodologie
« Décrire une
représentation sociale (Moscovici, 1961,1976 in Méthodes
d'étude des représentations sociales, Abric, 2005)
revient à décrire comment un objet- au sens large - est
pensé par une communauté. »
Les études sur les représentations commencent,
tout d'abord, avec une préenquête dont le but est de mettre en
lumière les dimensions et les mots associés à l'objet. Ces
préenquêtes portent généralement sur du
matériel langagier. Ce sont elles qui permettent l'identification des
éléments qui composent la représentation. Il faut
déterminer les opinions et les informations qu'un groupe partage sur
l'objet étudié. Le recueil d'informations sur une
représentation sociale peut se faire grâce à
différentes sources : l'analyse des textes et des discours, ainsi
que par plusieurs méthodes classiques d'entretiens ; semi ou
non directifs, questionnaires ou focus groupe ou encore par l'analyse des mots
par les techniques d'associations libres. Nous détaillons ici, seulement
celles dont nous avons fait usage.
« Pour cerner l'univers sémantique d'une
représentation sociale, il peut être utile d'obtenir de
l'information, par une technique d'association de mots ». (Doise
et al, 1992, p.26)
Il existe deux méthodes d'association verbale, celle
d'évocation hiérarchisée et celle des schèmes
cognitifs de base.
Nous détaillons ici, la méthode
d'évocation hiérarchisée (Vergès 1992). Cette
méthode consiste à faire produire aux sujets des associations
à partir d'un mot inducteur. On demande aux sujets de produire un
certain nombre d'associations, à partir d'un mot ou d'une expression,
que l'on appelle inducteur. Vergès fait l'hypothèse
« d'un fonctionnement cognitif ou certains termes sont plus
immédiatement mobilisés pour exprimer une
représentation.. » (Vergès, 1994, p.235) On parle
alors de saillance, c'est une propriété qui est quantifiable,
c'est la fréquence d'un terme à une question d'évocation.
L'analyse des mots suite à l'évocation
hiérarchisée, peut prendre deux directions : celle de
l'analyse des fréquences et celle de l'analyse du rang dans la liste de
mots cités. A l'analyse quantitative de fréquence on ajoute donc
une analyse plus qualitative. Le croisement des deux nous permet d'obtenir
quatre catégories de mots associés, en croisant la
fréquence d'apparition, indicateur de la saillance, avec le rang moyen
qui reflète l'importance que le sujet accorde à l'item. Les
quatre catégories possibles sont les suivantes :
Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen dans la suite associative tend vers 1.
Les items peu évoqués et dont le rang moyen tend
vers 1.
Les items fréquemment évoqués et dont le
rang moyen tend vers 5 (le rang le moins important).
Les items peu évoqués et dont le rang moyen tend
vers 5.
Les items qui appartiennent à la première
catégorie sont saillants et significatifs pour toute la population. Ils
ont donc, la plus forte probabilité d'appartenir au système
central de la représentation car ils reflètent une congruence
positive entre les deux critères.
Cependant Abric (2003) propose d'abandonner le critère
du rang moyen pour lui substituer celui du rang d'importance. En effet, l'ordre
d'apparition des mots n'est pas à confondre avec l'importance. Dans la
méthode de Vergès le rang moyen suppose que le premier mot
produit par le sujet soit le plus important pour lui, or ce n'est pas
forcément le cas. La rapidité d'association, c'est-à-dire
l'ordre d'apparition peut être une indication de l'accessibilité
prototypique. Avec le rang d'importance, les sujets hiérarchisent
eux-mêmes leurs productions par ordre d'importance. Après avoir
produit ces associations à l'objet de représentation
étudié, les sujets les hiérarchisent selon l'importance
qu'ils leurs accordent.
L'hypothèse de la centralité se fait en
regardant les seuils d'évocations et d'importances. Si 10% de la
population a associé un même mot, alors ce dernier présente
une centralité quantitative. Pour qu'un élément soit
central, il doit avoir, à la fois une centralité quantitative,
mais aussi qualitative. La centralité qualitative est donnée par
l'importance moyenne accordée à une production donnée,
l'importance de l'item doit être inférieure à l'importance
moyenne. Cependant, il faut rappeler que cette méthode permet
uniquement de faire une hypothèse de centralité, on ne peut pas
être sûr de la centralité des éléments
présents dans la première catégorie.
5.1.3
L'étude exploratoire
Pour déterminer les caractéristiques qui
désignent un vin positionné luxe et celles qui désignent
un vin bio nous avons eu recours à une méthode associative,
celle d'évocation hiérarchisée. Le questionnaire a
été composé de quatre questions. Les deux premières
concernaient l'inducteur « vin positionné
luxe », pour lequel les sujets devaient produire cinq mots ou
expressions qui leur venaient à l'esprit pour définir ce terme.
Puis, ils devaient hiérarchiser leurs productions du plus important (1)
au moins important (5). Les deux questions suivantes étaient construites
sur le même principe mais concernaient l'inducteur « vin
bio ».
Cette technique permet de recueillir les
éléments caractéristiques du contenu d'une
représentation.
La population
L'étude a été réalisée dans
la région Ile de France. Pour ce questionnaire d'associations verbales,
(Annexes :
Le Questionnaire (sous forme papier) 69 sujets de
la région Ile-de- France ont été interrogés (Voir
Tableau 1). Le questionnaire à été soumis sur papier et
principalement sous forme électronique par internet.
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
18-25
|
10
|
13
|
23
|
26-40
|
10
|
10
|
20
|
<40
|
13
|
13
|
26
|
Total
|
33
|
36
|
69
|
Tableau 1 : La répartition de l'échantillon
pour l'étude exploratoire.
'échantillonl'échantillon a été
contrôlé selon l'âge et le sexe.. La division pour
l'âge comprencomprenne trois tranches : les jeunes de 18 à 30
ans, les adultes matures de 31 à 50 ans et les personnes de plus de 50
ans.
L'outil utilisé : Le questionnaire
d'association libre
Nous avons soumis 69 sujets à un questionnaire
d'associations verbales. Ce questionnaire comporte deux parties :
Les associations concernant un « vin
positionné luxe »
Dans un premier temps nous voulions recueillir les
éléments de la représentation d'un vin positionné
luxe. Nous avons alors posé deux questions :
La première, une question d'évocation libre avec
comme inducteur, un « vin positionné luxe »,
était destinée à recueillir 5 associations verbales de la
part de chaque sujet. La question était formulée comme
suit ;
« Donnez 5 caractéristiques, qui pour vous
décrivent un vin positionné luxe. »
Dans la seconde question, on demandait aux sujets de classer
chaque évocations fournies selon l'importance qu'ils leurs accordaient.
La question était formulée comme suit :
« A présent, veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur
accordez »
Les associations concernant un « vin
bio »
Cette partie était semblable à la partie
concernant les vins positionnés luxe
La première question, d'évocation libre avec 5
mots à produire : « Si vous deviez définir un vin
bio, quelles sont les 5 caractéristiques qui vous viennent à
l'esprit ?»
La seconde révélait le rang d'importance
« A présent, veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous leur
accordez »
5.1.4 Les résultats
L'ensemble des associations produites par les
répondants a permis, avant même de rentrer dans l'analyse
poussée des questionnaires, de dégager une première vue
d'ensemble sur les termes qui composent la représentation d'un vin de
luxe et d'un vin bio.
Pour un vin de luxe :
Une dizaine de termes ressortent nettement,
premièrement « prix » et
« cher », qui renvoient tous deux à la même
idée. Puis les termes « goût » et le
terme « vin », qui évidement, a
été beaucoup utilisé.
« Qualité »,
« étiquette », « bouteille »
et « packaging ». Les termes,
« rareté »,
« origine » et « nom » ressortent
également, bien que de façon un peu moins marquées.
Pour les vins bios :
On
note déjà que les termes concernant le vin bio, ressortent moins
nettement que précédemment, pour un vin de luxe.
Néanmoins, on observe des termes qui ressortent plus que d'autres. Comme
pour le vin de luxe, le terme « vin » a
été très largement utilisé dans les productions des
répondants. Nous trouvons ensuite les termes
« naturel », « produits » et
« chimiques », « bio »,
« respect » et « goût ». On
retrouve « prix » et « cher ».
Finalement, on remarque les termes « sans »,
« pesticides » et « environnement ».
Cette première observation des termes produits pour
définir un vin de luxe ou bio, livre déjà des
éléments importants, outre les termes eux même. En effet,
certaines similarités ressortent déjà entre nos deux
objets, les termes comme le prix ou cher, le goût ou la qualité se
retrouvent pour les deux. Certaines différences ressortent
également, Les productions pour un vin de luxe sont plus
concentrées que celle pour un vin bio. On observe pour les vins bios,
plus de termes différents utilisés pour exprimer la même
idée. Par exemple, sans pesticides ou produits chimiques, naturel. On
note également plus d'idées différentes, c'est pourquoi
les termes importants ressortent moins nettement que pour un vin de luxe.
L'analyse des 69 questionnaires, après les
regroupements sémiotiques, ont permis de dégager 14
critères définissant un vin de luxe et 10 critères
définissant un vin bio (voir tableau 2 et 3). Les critères
retenus, ont tous une centralité quantitative, c'est-à-dire une
saillance supérieure à 10%.
Parmi les critères retenus pour un vin de luxe il est
intéressant de noter que l'on retrouve les éléments de
définitions posés lors de la définition du luxe et
conservés pour définir un vin de luxe. C'est-à-dire le
prix, la qualité et le plaisir qui se retrouvent dans le critère
satisfaction sensorielle. Ceci conforte notre choix de définition et
atteste de la valeur de la technique utilisée. Dans les
éléments qui définissent un vin de luxe, ceux sur lesquels
portent les hypothèses de centralité sont ceux ayant un rang
moyen inférieur à 3, c'est-à-dire : la provenance,
la rareté, le fait que ce soit un vin de garde, la qualité, les
cépages, la satisfaction sensorielle et la reconnaissance d'un expert.
Les critères centraux sont ceux qui ne peuvent en aucun cas être
remis en cause. Ils sont indispensables pour reconnaitre l'objet.
Critères
|
Saillance
|
Rang d'importance
|
Prix
|
74%
|
3,2
|
Goût
|
48%
|
3,0
|
Packaging
|
41%
|
3,2
|
La marque/le nom
|
36%
|
3,2
|
Provenance
|
32%
|
2,4
|
Rareté
|
22%
|
2,4
|
Lieu où on le trouve
|
19%
|
3,3
|
Millésime
|
19%
|
3,1
|
Satisfaction sensorielle
|
17%
|
2,6
|
Vin de garde
|
16%
|
2,3
|
Qualité
|
14%
|
2,0
|
Cépages
|
13%
|
2,2
|
Couleur
|
12%
|
3,5
|
Reconnaissance experte
|
10%
|
2,7
|
Tableau 2 : Critères définissant un vin de
luxe
Comme pour les éléments définissant un
vin de luxe, dans les éléments définissant un vin bio on
retrouve les thèmes listés précédemment comme
étant les principales raisons de consommer du bio. Ces thèmes
étant le goût, et la démarche altruiste dans laquelle se
retrouve l'idée de préserver l'environnement, ce qui implique de
ne pas utiliser de produits chimiques. A noter, que l'une des raisons d'achat
du vin bio est le critère « respect de
l'environnement » . Parmi les critères retenus pour
définir un vin bio, ceux sur lesquels portent les hypothèses de
centralité sont : une culture sans aucun additif, naturel,
goût, certification, satisfaction sensorielle, provenance et respect.
Critères
|
Saillance
|
Rang d'importance
|
Culture sans aucun additif
|
44%
|
2,5
|
Prix
|
43%
|
3,3
|
Naturel
|
37%
|
2,0
|
Goût
|
21%
|
2,4
|
Respect
|
21%
|
2,9
|
Satisfaction sensorielle
|
20%
|
2,7
|
Petite quantité
|
17%
|
4,0
|
Provenance
|
16%
|
2,8
|
Certification
|
11%
|
2,0
|
Qualité
|
11%
|
3,3
|
Tableau 3 : Critères définissant un vin
bio
Rappelons que la technique d'association verbale est une
technique exploratoire et que les critères sur lesquels portent les
hypothèses de centralité nous confirment qu'une étude plus
approfondie est nécessaire. Les items, cépages ou provenance, ont
par exemple, besoin d'être précisés. Elle procure
néanmoins une bonne base concernant les éléments qui
composent les représentations et on observe des éléments
communs aux deux représentations. Le prix, est un élément
important pour les deux représentations. Important, en termes de
fréquence d'apparition, qui est largement partagée dans les deux
cas, mais qui ne semble pas être central. Le goût, est
également partagé dans les deux représentations, quoique
peut être plus important pour les vins bios. La qualité, elle,
gagne en importance dans la représentation des vins de luxe. La
provenance et la satisfaction sensorielle, sont des termes communs aux vins de
luxe et bios et font tout deux, dans les deux cas, l'objet d'une
hypothèse de centralité. La rareté, pour les vins de
luxe ; et la petite quantité, pour les vins bios ne sont pas des
critères semblables mais ils renvoient néanmoins à la
même idée d'un produit difficilement trouvable ou accessible. .
Les éléments communs aux vins de luxe et aux
vins bios nous prouvent qu'il y a un lien entre les deux
représentations. Ce lien n'est pas des moindre puisque la moitié
des critères désignant un vin bio sont communs aux
critères désignant un vin de luxe. D'ailleurs les seuls
critères définissant les vins bios qui ne soient pas communs avec
ceux définissant les vins de luxe, sont ceux inhérent aux
marché du bio. C'est-à-dire, le fait que la culture ne se compose
d'aucun 'additif, que les produits soient naturels, qu'il y ait une
certification bio et, l'idée de respect qui pourrait être l'une
des principales raisons de consommer du bio. Cette raison fut notée
précédemment comme, une démarche altruiste. Même si
certains mots ont plus d'importance dans l'une ou l'autre des
représentations, cela indique seulement que ces éléments
centraux d'une représentation sont également présents dans
le système périphérique de l'autre.
Si les points communs sont nombreux, on note tout de
même une différence importante. Parmi les éléments
caractérisant un vin de luxe, ceux que l'on qualifie de centraux ne
peuvent pas être remis en cause. Pourtant deux éléments
sur lesquels porte une hypothèse de centralité, ne sont pas
présents parmi les critères définissant un vin bio :
la reconnaissance d'un expert et le fait que ce soit un vin de garde. On peut
supposer que le système périphérique ayant la
possibilité d'intégrer de nouveaux éléments
puisse, à terme, le faire en ce qui concerne le critère de
reconnaissance par un expert pour un vin bio. De plus, la certification des
vins comme étant « bio » est une sorte de
reconnaissance. Par contre, un élément ne pourra en aucun cas
être intégrés, c'est celui d'être du vin de garde,
car par définition, les vins bios contiennent très peu de
sulfites et ne sont donc pas des vins de garde.
6 Conclusion
L'objectif de ce mémoire a été d'analyser
si les vins bios avaient leur place dans le secteur du luxe et plus
spécifiquement parmi les vins de luxes. Pour se faire nous avons
étudié les deux secteurs. Cette observations a abouti à la
mise en avant de plusieurs domaines que l'on peut considérer comme
appartenant au secteur du luxe, et qui sont passés au bio. De
façon à mieux appréhender nos objets d'étude nous
avons observé nos deux marchés. Cette observation nous a
démontré que les deux étaient en pleine croissance. Pour
véritablement entrer dans l'analyse de notre problématique nous
avons conduits une étude. Cette dernière a porté sur les
représentations sociales des vins de luxe et des vins bios. Elle a
confirmé, ce que l'on a observé jusqu'ici, c'est-à-dire
qu'il y a des points communs entre les deux. De nombreux critères
définissant un vin bio sont semblables à ceux définissant
un vin de luxe. Cependant, certains éléments centraux
caractérisant les vins de luxe n'apparaissent pas pour les vins bios.
Les différences entres les deux représentations sont le signe
qu'il existe bien deux représentations distinctes pour les vins bios et
les vins de luxe. Les points communs quant à eux sont le signe qu'il
peut y avoir cohabitation des deux représentations. Le non partage d'un
des éléments centraux indique que les deux représentations
ne sont pas communes au point d'être confondues. Cependant, les
importantes similitudes découvertes laissent entrevoir la
possibilité qu'apparaisse une représentation intermédiaire
qui serait spécifique aux vins bios de luxe. Cette étude nous
permet néanmoins d'affirmer qu'il y a bien une place pour les vins bios
parmi les vins de luxe. Pour faciliter leur association ils devront mettre en
avant les critères qu'ils ont en commun.
Pour étayer nos suppositions et les préciser
il serait nécessaire de procéder à un test de
« Mise en Cause », qui permettrait de véritablement
confirmer quels éléments appartiennent au noyau central et
lesquels appartiennent au système périphérique. De plus,
les représentations étant spécifiques à un groupe,
il serait très intéressant d'analyser les différences
entre l'ensemble de la population, les consommateurs de produits bios, et les
consommateurs de vin de luxe. Car bien entendu, ces différents groupes
auront développés des représentations plus précises
en ce qui concerne les produits qu'ils consomment. Les amateurs de vin et
consommateurs réguliers de vin de luxe, auront probablement des
critères qui ne sont pas apparus lors de cette étude. De
mêmes, les consommateurs de produits bios et plus particulièrement
de vin bio, auront développés plus de critères pour
définir un vin bio.
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VINS-BIO, « Portrait : Alain Moueix »,
<http://vins-bio.blogspot.fr/>, 2012.
8 Annexes
8.1 Le Questionnaire (sous forme papier)
|
ISC Paris
(School of management)
92 rue Jean Jaurès 92300 Levallois Perret
|
Enquête sur le Vin
Je suis étudiante en marketing et je réalise une
étude sur le Vin.
Je vous remercie de bien vouloir répondre aux
questions suivantes, sachant qu'il n'existe ni bonnes, ni mauvaises
réponses, et que seule votre opinion personnelle compte.
Les données recueillies feront l'objet d'une analyse
statistique et vos réponses resteront anonymes.
Je vous remercie de votre collaboration.
Sexe : ? Masculin
? Féminin
Classe d'âge : ? 18-25 ans ?
26-40 ans ? + de 40 ans
1) Donnez 5 caractéristiques, qui pour vous
décrivent un vin positionné luxe.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
2) A présent veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous
leur accordez.
« 1 » représente le mot le plus
important parmi les cinq,
« 5 » représente le mot le moins
important parmi les cinq.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
3) Si vous deviez définir un vin bio, quels sont les 5
caractéristiques qui vous viennent à l'esprit ?
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
4) A présent veuillez classer les
réponses que vous venez d'écrire selon l'importance que vous
leur accordez.
« 1 » représente le mot le plus
important parmi les cinq,
« 5 » représente le mot le moins
important parmi les cinq.
1. ..................................
2. ..................................
3. ..................................
4. ..................................
5. ..................................
|