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Construction du dispositif de veille sécuritaire au cameroun a l'aune de la menace Boko Haram


par OUSMANOU Kouotou Sapam
Université Yaoundé 2 - Master professionnel  2018
  

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B- METHODES D'ANALYSE

Selon Madeleine Grawitz, la méthode « est constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie ». A cet effet, notre étude est abordée sous le prisme de deux approches.

Si le champ de la recherche sur les questions de défense et de sécurité est de plus en plus dynamique et pluriel, eu égard à la complexité des phénomènes conflictuels sur le continent africain, la méthode constructivistes de sécurité est indiquée dans le cadre de ce travail. Dès lors, de nombreuses approches sont à l'oeuvre pour en rendre compte. Deux idées majeures marquent l'histoire des théories de la sécurité : la première met l'accent sur l'approche globale de la sécurité, entendue au plan de la coopération interétatique et de l'interdépendance dans les relations internationales ; la seconde renvoie à la garantie de la sécurité au plan national par l'appareil d'État22. L'apport des constructivistes demeure important pour comprendre l'analyse de la sécurité au plan global. Les études constructivistes posent leurs questions avec des « comment » : « comment les acteurs composent-ils (et modifient-ils) leurs identités, et définissent-ils ainsi leurs intérêts en matière de sécurité ? », « comment comprennent-ils le monde, conditionnant ainsi la menace constituée par certains facteurs et rendant logiques ou inévitables certains processus (tels que la formation d'une alliance, la lutte contre la prolifération des armes, l'éclatement d'un conflit)23 ? ». Dans l'approche constructiviste, les « comment » précèdent les « pourquoi » : l'idée est d'établir, avant de faire certains choix (qui

22 McSweeney 1999

23 Roxanne Doty, « Foreign Policy as Social Construction: A Post-positivist Analysis of US Counterinsurgency Policy in the Philippines », International Studies Quarterly, vol. 37, no 3, September 1993, pp. 297-320; Martin Hollis/Steve Smith, Explaining and Understanding International Relations, Clarendon Press, Oxford, 1991.

Mémoire présenté et soutenu par KOUOTOU Sapam Ousmanou Page 28

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Haram

s'inscrivent dans les chaînes causales), toute une gamme d'alternatives possibles ou plausibles et de comprendre comment certains intérêts (tels que « préserver la réputation » ou « accroître son prestige ») sont définis et deviennent des facteurs déterminants. En d'autres termes, il s'agit de reconstituer la manière dont se définissent les acteurs, de retrouver leurs intérêts et leurs identités. L'objectif de la théorie n'est pas l'explication, voire la prédiction, dans un contexte transhistorique et généralisable, de la causalité, mais plutôt la compréhension d'un contexte et la connaissance pratique. Cette approche a permis d'examiner l'origine de la menace Boko Haram, d'évaluer dans quelle mesure BH a frappé de désuétude le dispositif Camerounais en matière de veille sécuritaire, son influence sur la politique de défense et de sécurité. Les études menées en la matière s'articulent le plus souvent autour de ce que l'on appelle « culture stratégique » et soulignent à la fois l'empreinte historique et l'influence des facteurs institutionnels sur les stratégies militaires établies par l'Etat. Une bonne illustration de ce type d'approche réside dans l'analyse de la manière dont le Cameroun avant la menace o invulnérables, a infléchi sa doctrine d'emploi des forces, ou encore dans l'étude de la construction, en réaction à l'échec des politiques offensives BH avec ses multiples conséquences.

La seconde méthode choisie pour cette étude est celle exposée par François THUAL dans ses « Méthodes de la Géopolitique », consistant à poser les bonnes questions face à un évènement déterminé. Il s'agit en somme, de se poser les questions de savoir « Qui veut quoi ? Avec qui ? Comment ? Pourquoi ? Où ? ». À travers ce questionnement, il est possible d'identifier dans la mesure du possible les connaissances fondées au milieu des vraisemblances et les antinomies, tout en formulant des hypothèses sur ces dernières. Cette approche du géopoliticien français nous a conduit à centrer notre analyse sur la redynamisation du dispositif de veille sécuritaire à l'aune de BH et les facteurs de la résilience.

ANNONCE DU PLAN DE TRAVAIL

Ce travail se structurera en deux parties. La première partie dévoile le cadre de déroulement du stage. Le chapitre I de ladite partie sera consacrée à la présentation générale de l'EIFORCES suivi du déroulement du stage en chapitre II. Pour apporter les éléments de réponse à notre problématique, la deuxième partie présente la construction du dispositif de veille sécuritaire au Cameroun à l'aune de la menace Boko Haram.

Mémoire présenté et soutenu par KOUOTOU Sapam Ousmanou Page 29

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PREMIERE PARTIE :

CADRE DE DEROULEMENT DU STATGE

Les lacunes capacitaires relevées par les Nations Unies, des forces de police d'Afrique déployées dans le cadre des opérations de maintien de la paix, ont amené le Cameroun et ses partenaires à entamer une réflexion dès 2005 sur la mise sur pied d'un centre dédié à la formation des unités de police constituées et des experts de la sécurité pour les opérations de soutien à la paix. C'est ainsi que va naitre l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES). Elle est l'expression de la volonté politique de son Excellence Monsieur Paul BIYA. Elle est un projet de coopération multipartenaires qui a germé depuis 2005 et qui répond à un besoin sécuritaire continental. L'EIFORCES a véritablement été mise sur pieds en 2008 par décret présidentiel N°2008/179 du 22 Mai 2008, et sa mission s'est précisée en 2009. Au sens de l'article 3 du décret portant sa création, l'EIFORCES est implantée à AWAE, Arrondissement d'AWAE, Département de la Mefou et Afamba, adresse : B.P 100 AWAE. La dynamique de l'école s'est accélérée en 2011 avec le début des premiers stages courts et a poursuivi son envol avec les premiers stages longs organisé depuis 2013. Aux termes de l'article 2 du décret N°2012/307 du 25 Juin 2012 portant organisation et fonctionnement de cette Institution, l'EIFORCES est un établissement public administratif de droit camerounais, doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Elle est sous la tutelle financière du Ministre des Finances et technique du Ministre de la Défense (Gendarmerie Nationale) et de la Sûreté Nationale. Il faut préciser qu'au moment de la rédaction du présent travail, l'EIFORCES étant encore en pleine montée en puissance, en ce sens que le site à lui réservé à AWAE, Région du Centre, Département de la Mefou et Afamba, Arrondissement d'AWAE, étant encore en chantier, l'ensemble des Services Administratifs de cette Institution sont logés dans un immeuble aux couleurs traditionnelles « bleu-blanc », au quartier Ngousso, Arrondissement de Yaoundé Ve, Département du Mfoundi, Région du Centre, sis en face de

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l'Hôpital Général de Yaoundé. L'EIFORCES poursuit depuis lors un triple objectif : la contribution au renforcement de la stabilité régionale, l'amélioration de la gouvernance sécuritaire des pays africains et la promotion des standards communs au sein des forces de police et de la gendarmerie destinées aux opérations de paix dans le cadre de missions onusiennes et de l'Union Africaine.

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CHAPITRE 1 :

PRESENTATION GENERALE DE L'ECOLE
INTERNATIONALE DES FORCES DE SECURITE
(EIFORCES)

En réponse à la correspondance du Coordonnateur du Centre de Recherche d'Études Politiques et Stratégiques (CREPS) de l'Université de Yaoundé II-Soa, sollicitant les Stages en faveur des étudiants de Master II de la Douzième Promotion du Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Monsieur le General de Brigade, Directeur Général de l'EIFORCES y a répondu favorablement par courrier N°190107/LE/EIFORCES/DG/CRD du 21 Février 2019, tout en demandant aux étudiants concernés de prendre l'attache, du Professeur Wullson MVOMO ELA, Directeur du Centre de Recherche et de Documentation de son Institution. C'est ainsi que préalablement prévu pour la période allant du 01 Mars 2019 au 01 Juin 2019, ledit Stage a effectivement débuté le 1er Juin 2019 pour une période de trois (03) mois. Ce Stage qui s'est déroulé en deux grandes phases, nous a permis de vivre le quotidien du personnel de l'Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES). Il sera donc question dans le présent Chapitre, de la présentation pour un premier temps de l'organisation, fonctionnement et les missions de l'EIFORCES, (section I), et ses coopérations et partenariats (section II).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon