3.2.2- Amélioration des conditions de vie des
acteurs
Les revenus, bien que maigres, apportent un mieux être
aux artisans et permettent de satisfaire les besoins fondamentaux de l'homme.
Il faut donc épargner ces revenus dans les tontines journalières,
hebdomadaires et même mensuelles pour espérer investir. La tontine
constitue l'épargne privilégiée des artisans car un
prêt peut être contracté à tout moment à des
fins utiles tels que : le paiement de la scolarité d'un enfant
renvoyé de l'école, l'achat d'un matériel occasionnel et
beaucoup imprévus. Les destinations réservées aux revenus
ne sont pas les mêmes ; elles varient d'un artisan à un
autre. Néanmoins l'unanimité est retenue sur la scolarisation des
enfants car se disant que leurs enfants doivent étudier quoiqu'il
coûte. Outre la scolarisation des enfants, les artisans réalisent
des biens qui améliorent leurs conditions de vie tels que la
construction de maison, l'achat des motos, des parcelles, des meubles, des
appareils audiovisuels. Une frange des enquêtés (39,5%)
arrivent à acquérir plusieurs parcelles, à avoir des
hectares de palmerais. Ils y construisent leurs propres maisons quittant ainsi
les concessions familiales et des maisons en location. La photo 3 illustre une
réalisation d'un artisan.
Photo 3 : Réalisation d'un artisan dans le
quartier Ossomou
Prise de vue : YESSOUFOU, août
2013
Cette photo montre une construction inachevée d'un
artisan coiffeur. Cette maison est construite par les revenus issus de son
travail quotidien.
Grace à ces mêmes revenus, les hommes
mariés arrivent à doter leurs épouses. Quant aux femmes,
elles investissent dans le vestimentaire, les bijoux, les ustensiles de
cuisine, et surtout dans les cérémonies de toute sorte. La figure
6suivante illustre quelques destinations du revenu des artisans.
L'évaluation de cette répartition est faite suivant le nombre
d'artisans ayant déclaré les mêmes propos, ce nombre est
traduit en pourcentage. Toutefois le même artisan peut déclarer
avoir investir dans une ou plusieurs réalisations.
Figure 6 : Répartition des
réalisations des artisans
Source :
Enquête de terrain 2012
Les artisans de la ville de Pobè investissent dans
l'éducation des enfants (72%) car ces derniers sont pour eux la
relève, puis dans la plantation du palmier à huile (59%) qui est
considérée comme la retraite, tel que le montre la figure. Les
acteurs de l'artisanat dépensent peu dans le loisir (21%)
3.2.3- Apport de l'artisanat au budget de la commune
Les activités artisanales apportent pour le
développement local une ressource financière très infirme
variant entre 0,055% à 0,061% (Tableau VII). Cette participation
n'est pas à la hauteur de leur effectif vu qu'elles occupent environ 66%
de la population urbaine (Monographie de la commune). Un
désintéressement aux oeuvres de développement s'observe
chez les artisans (78% des enquêtés) qui refusent de payer les
impôts. A la vue des agents du service des impôts, les artisans se
cachent ou ferment leurs ateliers sous prétexte que les contributions
antérieurement faites sont sans trace sur la commune :
« La ville n'a pas connu de changement » disent-ils. La
fermeture des ateliers, la saisie des matériels et outils de travail
sont entre autres les moyens auxquels font recours ces agents pour contraindre
les artisans à s'acquitter de leur devoir civique. Une frange (21%)
connaissent l'importance de ces impôts et s'y acquittent avant que le
service impôt ne se présente à leur porte. Ces
comportements indélicats sont le fruit de l'incivisme fiscal à
leur niveau, du manque de sensibilisation et d'information. Des mesures sont en
cours dans la commune pour un apport plus ou moins considérable au
budget notamment au niveau de la manière de payer cet impôt.
L'efficacité de ces mesures permettra à la commune de
récupérer l'impôt dans les prochaines années
à hauteur de 0,5% et même 0,75%.
L'état actuel de la ville est dû quelque part,
par le non paiement de ces taxes et impôt qui en réalité
servent à la commune de réaliser les infrastructures, d'appuyer
les écoles, les hôpitaux et d'assainir la ville. Le tableau VII
montre l'apport de l'artisanat au budget de la commune dans la période
2010 à 2012.
Tableau IX: Apport de
l'artisanat au budget de la commune
Années
|
Budget global de la commune
|
Apport de l'artisanat
|
Pourcentage (en %)
|
2010
|
990 956 291
|
1 506 016
|
0,055
|
2011
|
91 033 790
|
1 585 280
|
0,058
|
2012
|
825 236 900
|
1 668 716
|
0,061
|
Source : Mairie et service
des impôts
Ce tableau montre que l'apport de l'artisanat est très
faible avec un pourcentage moyen de 0,058% ces trois dernières
années. Ceci prouve que le service des impôts éprouve des
difficultés à percevoir ces impôts chez les artisans qui
échappent à la fiscalité.
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