CHAPITRE III
FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DE L'ARTISANAT
Dans ce chapitre, il sera question d'une part d'identifier les
facteurs de développement l'artisanat, et d'autre part montrer
l'importance socio-économique de ce secteur dans le quotidien des
acteurs.
3.1- Facteurs liés au développement de
l'artisanat
Le développement de l'artisanat passe par la
valorisation des métiers, des dispositifs de formation adaptés et
le renforcement des capacités professionnelles (Banque Mondiale, 2001).
Ces facteurs de développement sont en quelque sorte les réformes
instituées dans quelques départements du pays dont
l'Ouémé-Plateau. Ils sont axés sur la formation des
artisans car elle est considérée comme moteur de
développement et surtout elle prime sur les autres facteurs. La commune
de Pobè étant retenue dans cette phase est comptée parmi
les communes à forte performance. Ces réformes qui n'ont qu'un
seul objectif, celui de développer le secteur de l'artisanat au
Bénin sont financées et dirigées par plusieurs
structures.
3.1.1- Formation des acteurs
La formation au profit des artisans était quasiment
inexistante. Les artisans se contentaient de se débrouiller avec les
compétences acquises au cours de leur formation initiale. Les offres de
formation professionnelle existantes étaient celles
délivrées dans les lycées techniques publics et
privés au profit des élèves des cours d'enseignement
technique. Malheureusement ces centres professionnels n'étaient pas
ouverts aux professionnels artisans et leurs enseignants n'étaient non
plus formés à encadrer ces hommes de métiers qui sont
généralement des adultes (Davodoun, 2012). Nous assistons alors
à un changement de mentalité qui va dans le sens d'offrir aux
patrons d'artisan des formations de qualité. Une Politique Nationale de
formation Professionnelle a été alors élaborée et
adoptée en 1998, pour se joindre aux actions de la coopération
Suisse qui d'une part accompagnent des patrons artisans dans la manifestation
de la demande des besoins de formation et pour l'émergence des
formateurs endogènes avec des offres de formation d'autre part.
L'adoption de cette politique a consacré également la
création du Fond de Développement de la Formation professionnelle
Continue et de l'Apprentissage (FODEFCA) comme instrument de cofinancement des
activités de formation et d'animation du marché de la Formation
Professionnelle Continue par Apprentissage (FPCA) au Bénin. Dès
lors la formation des artisans est devenue une réalité avec
à la clé deux types de formation : l'apprentissage
traditionnel et l'apprentissage de type dual.
3.1.1.1- L'apprentissage traditionnel
La première offre de formation par apprentissage
traditionnel revêt une double variance. La première, non
organisée n'est pas sanctionnée par un parchemin tandis que la
seconde variance organisée est sanctionnée par un diplôme
de fin d'apprentissage traditionnel délivré soit par le patron
soit par une association professionnelle. C'est cette variante qui
s'améliore avec l'organisation des Examens de Fin d'Apprentissage
Traditionnel (EFAT). Cet examen est organisé au niveau communal ou
municipal et concerne tous les apprentis en fin de formation par apprentissage
chez les maîtres artisans membres ou non d'une association
professionnelle. Ce type de formation qui était auparavant dans les
départements de l'Alibori et du Borgou s'est étendu dans les
départements de l'Ouémé et du Plateau donc dans la commune
de Pobè. Ancré à la base, cet examen est auto
organisé et auto géré par l'ensemble des acteurs locaux
concernés par ce champ d'activités. Il s'agit entre autres de/du
: la Mairie, Collectif des associations et groupements d'artisans de la commune
ou de la municipalité, l'association des parents d'apprentis,
l'association de développement, apprentis d'artisans et structures
d'appui. Les EFAT contribuent de façon très significative
à l'amélioration de l'apprentissage traditionnel et
représentent le socle d'opérationnalisation du Certificat de
Qualification aux Métiers (CQM). Ce dernier est appelé à
remplacer progressivement le Diplôme de Fin d'Apprentissage Traditionnel
(DFAT). L'apprentissage traditionnel est la forme la plus importante de
formation professionnelle initiale des jeunes filles et garçons et aussi
des adolescents et adultes. Il concerne toutes les couches sociales : les
personnes handicapées et les non handicapées, les
diplômés sans emploi, les déscolarisés et les
analphabètes (Davodoun, 2012). L'organisation des EFAT dans la commune
de Pobè a enregistré de 2010 à 2013, 133
candidats inscrits avec un taux d'admission de 100 % (pour les 5
sessions) comme l'indique le tableau VIII.
Tableau VIII : synthèse des
EFAT dans la ville de Pobè de 2010 à 2013
Ville
|
Inscrits
|
Présents
|
Admis
|
Taux de réussite
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
Pobè
|
70
|
65
|
135
|
69
|
65
|
134
|
69
|
65
|
134
|
100%
|
Source : Collectif des artisans de la
commune de Pobè, août 2013
Ce tableau montre la synthèse des EFAT dans la ville de
Pobè au cours des trois années d'expérience. Les
candidats, artisans apprentis sont à 100 pour 100 admis pour un total de
134 ayant effectivement passé cet examen. Cette performance est due
surtout au fait que l'effectif réduit de ces apprentis à permis
un encadrement approprié. Elle peut être considérée
comme le cumul des efforts des ces apprentis auprès de leurs patrons
durant leur formations. Ces apprentis pourraient poursuivre une fois sur le
terrain le travail bien fait dont leurs patrons ont toujours fait preuve.
Malgré qu'il faille relativiser cette performance, les maitres artisans
assurent progressivement leur relève.
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