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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
*-*-*
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
*-*-*-*-
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(DGAT)
*-*-*-*-*
LABORATOIRE D'ETUDES DES DYNAMIQUES URBAINES ET
REGIONALES (LEDUR)
MEMOIRE DE MAITRISE
Option : GEOGRAPHIE HUMAINE ET
ECONOMIQUE
Croissance urbaine et développement de
l'artisanat dans la ville de Pobè
THEME
Sous la direction du :
Prof. N'BESSA Benoit
Professeur Emérite
DGAT/FLASH/UAC
Présenté par :
YESSOUFOU Bilal
Agninla
Soutenu le..... /...... / 2014
SOMMAIRE
Dédicace......................................................................................................................................2
Avant
propos..............................................................................................3
Sigles et
acronymes.........................................................................................5
Résumé /
Abstract...........................................................................................6
Introduction................................................................................................7
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE, DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
.................................................................................10
1.1- Cadre
théorique......................................................................................10
1.2- Démarche
méthodologique.........................................................................17
CHAPITRE 2 : CADRE D'ETUDE ET EVOLUTION URBAINE DE
LA
VILLE DE
POBE........................................................................................27
2.1- Cadre
d'étude........................................................................................27
2.2- Facteurs
d'urbanisation.....................................................................................................33
2.3- Evolution
spatiale.............................................................................................................41
CHAPITRE 3 : FACTEUR DE DEVELOPPEMENT DE
L'ARTISANAT................45
3.1- Facteurs liés au développement de l'artisanat
...................................................45
3.2- Importance socio-économique de l'artisanat dans la
ville de Pobè.......................... 51
CHAPITRE 4: ANALYSE DES IMPACTS DE LA CROISSANCE
URBAINE SUR LE DEVELOPPEMENT DE
L'ARTISANAT.....................................................57
4.1- Identification des sources
d'impacts...............................................................57
4.2- évaluation des facteurs de la croissance urbaine
touchant le développement de
l'artisanat
............................................................................................57
4.3- Problèmes liés au développement de
l'artisanat.................................................61
4.4-
Suggestions.......................................................................................................................63
Conclusion...................................................................................................67
Bibliographie
.............................................................................................68
Webographie..............................................................................................69
Liste des
tableaux.........................................................................................70
Liste des
figures..........................................................................................70
Liste des
photos..........................................................................................70
Liste des
planches........................................................................................70
Annexe.....................................................................................................71
Table des
matières.......................................................................................75
DEDICACE
A
Mon père feu El Hadj YESSOUFOU Akim
Ignanda
Et ma chère mère El Hadja
ABASS Ganiyath
Avant propos
Le monde est confronté à un
certain nombre de problèmes majeurs dont la recherche de solution
s'impose comme défi. Au nombre de ces défis, se trouve la
croissance urbaine qui est un enjeu majeur de développement des villes
africaines en général et béninoises en particulier. En
effet, les conséquences de cette urbanisation non contrôlée
et mal planifiée affectent non seulement l'espace, mais aussi l'ensemble
des secteurs d'activité économique notamment le secteur de
l'artisanat qui retient ici notre attention. C'est donc ce domaine en plein
essor au Bénin, et particulièrement dans la ville de Pobè
qui mérite une attention particulière. Cette localité,
loin d'être une exception, constitue plutôt un point de
référence du fait de l'importante population qu'elle draine et de
ses nombreuses potentialités.
Nul ne peut se vanter d'être le seul artisan de son
parchemin. Conscient de ceci, nous voudrions témoigner très
sincèrement nos remerciements à tous ceux qui nous ont soutenus,
assistés et aidés d'une manière ou d'une autre pour la
réalisation du présent document.
Au Professeur Benoît N'BESSA, notre
maître de mémoire pour sa disponibilité permanente à
suivre ce travail. Merci pour votre accompagnement, vos observations et pour
vos contributions exceptionnelles.
Au Docteur Toussaint VIGNINOU,
Maître-assistant à l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) qui a
accepté diriger avec rigueur et abnégation ce travail
malgré ses multiples occupations. Vos contributions bienveillantes,
votre ouverture d'esprit et votre rigueur au travail ont permis
d'améliorer significativement la qualité scientifique du
présent mémoire.
A tous les Enseignants du Département de
Géographie et d'Aménagement du Territoire (DGAT) de l'UAC qui
nous ont donné le savoir, le savoir-faire et le savoir-être ;
nous leurs rendons un hommage mérité.
Aussi, voudrions-nous exprimer notre sincère
remerciement à l'endroit :
* du personnel de la mairie de Pobè notamment le Chef
Service Affaire Domaniale, monsieur DAMALA Djamal et monsieur IDOHOU
Moussibaou, Para juriste,
* de monsieur LAWANI Bassith, Receveur Divisionnaire des
Impôts et des domaines de Pobè pour sa disponibilité,
* de messieurs Georges OGOUBEYI et CHANGO Fidèle
respectivement président et secrétaire du Collectif des Artisans
de la Commune de Pobè pour leur entière disponibilité,
* des différentes associations d'artisans de la ville
pour leur disponibilité et leurs contributions,
* des messieurs ASSANI Choukouta, BANGBOLA Charles, BANKOLE
Akambi, ASSIKIDANA Chèfiou, LIGALI Rafiou pour leur soutien moral,
contribution et multiples conseils.
Nous ne finirons sans remercier les amis KOUKPOLIYI
Ferdinand, ASSABA Méchack, YOVOGAN Ginette et les frères BANKOLE
Olaréwadjou Moukaramou, GBADAMANSSI Sayid, SALAMI Zakiyath, AYEDEDJOU
Jean, TETEDE Mouhyi-Dine, MOUFOUTAOU Faissou. Qu'ils reçoivent ici,
l'expression de notre profonde déférence.
Sigles et acronymes
ANCB : Association Nationale des
Communes du Bénin
BAA : Bureau d'Appui aux
Artisans
CQM : Certificat de
Qualification de Métier
CRA-PP : Centre de Recherche
Agricole des Plantes Pérennes
DFAT : Diplôme de Fin
d'Apprentissage Traditionnel
EFAT : Examen de Fin
d'Apprentissage Traditionnel
FPCA : Formation Professionnelle
Continue par Apprentissage
FODEFCA : Fond de Développement de la
Formation Continue par Apprentissage
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
LARD : Laboratoire
d'Aménagement Régional et de Développement
MCA - Bénin : Millénium
Challenge Account - Bénin
MCAT : Ministère de la
Culture, de l'Artisanat et du Tourisme
ONU : Organisation des
Nations Unies
PCA : Programme
Communautaire de l'Artisanat
PDC : Plan de
Développement Communal
PIB : Produit
Intérieur Brut
PNDA : Programme National de
Développement de l'Artisanat
RGE : Recensement
Général de l'Entreprise
SRPH : Station de Recherche sur
le Palmier à Huile
SWOT :
Strengths-Weaknesses-Opportunities-Threats
UEMOA : Union Economique
Monétaire Ouest-Africaine
UNESCO : Organisation des
Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture
Résumé
L'essor urbain que connaissent les villes béninoises
notamment la ville de Pobè n'est pas restée sans
conséquences sur le développement des métiers de
l'artisanat. Exercés par une grande partie de la population, ces
métiers jouent un rôle socio-économique considérable
dans cette ville.
Pour appréhender les impacts de cet essor sur le
développement de l'artisanat, une recherche documentaire, des
enquêtes de terrain, des entretiens, et des observations directes ont
été effectués au moyen des questionnaires et des guides
d'entretien. Un échantillon constitué des artisans, et d'autres
acteurs de la ville et des outils appropriés ont permis d'aboutir aux
objectifs fixés et de vérifier les hypothèses.
Le modèle SWOT utilisé dans ce travail montre
d'abord que l'urbanisation de la ville de Pobè est un fait
spontané qui échappe à toute planification des
autorités municipales et est déterminée par la croissance
démographique et les activités économiques. Ensuite, dans
la ville de Pobè, les activités artisanales assurent aux acteurs
le bien être social. Enfin ces activités sont pratiquées
par une grande partie de la population (environ 29,96%) et contribuent à
la réduction du chômage. A cet effet, il est urgent de
réorganiser d'une part ce secteur au vue de nombreux problèmes
auxquels il se trouve confronté et de renforcer d'autre part la
capacité des artisans pour en espérer un développement
durable.
Mots clés : urbanisation - Pobè
- activités artisanales - développement durable.
Abstract
Urban development experienced by the cities of Benin in
general and particularly the city of Pobè is not without consequences on
the development of crafts. To understand the impact of this growth on the
development of crafts, documentary research, field surveys, interviews and
direct observations were conducted using questionnaires and interview
guides.
The results of the SWOT analysis first shows that the
urbanization of the city of Pobè is a spontaneous act challenge is of
which are far beyond the control of the municipal authorities. It is determined
by growth of the population. Then, in the city of Pobè, craft activities
provide social actors well being. Finally, these activities are practiced by a
great number of the population and contribute to the reduction of unemployment.
However, it is urgent in the one hand to reorganize this sector which is
confronted with many problems and in the other hand to restore hope the
capacity of artisans for a sustainable development of the sector.
Keywords: urbanization - Pobè - crafts -
sustainable development.
Introduction
La population mondiale est estimée à sept
milliards à fin octobre 2011 selon les Nations-Unies, alors qu'elle
était estimée à 6.1 milliards en 2000. Cette augmentation
de la population tend cependant à ralentir avec une baisse mondiale plus
ou moins important du taux de fécondité. Le monde étant
une planète des villes, l'évolution la plus frappante concerne
l'éclosion des grandes villes qui se multiplient sur tous les
continents. Dans les pays en voie de développement, le
développement urbain qui a commencé très timidement
s'accélère aujourd'hui. Selon la Banque Mondiale (2001),
l'Afrique compte 25 villes de plus d'un million d'habitants avec le Caire comme
sa plus grande mégalopole dépassant largement les dix millions
d'habitants. Elle sera dépassée par Lagos : 5 millions
d'habitants en 1995 et 25 millions en 2025 au rythme actuel de sa croissance,
et par Kinshasa : 4 millions d'habitants en 1995 et 10 millions en 2015
.Cette évolution galopante qui n'épargne aucun pays a de lourdes
conséquences parmi lesquelles nous pouvons citer : le coût
d'urbanisation élevé, la croissance des milieux ruraux, les
problèmes de santé, d'éducation et d'emploi. Face à
cette situation, le nombre de demandeur d'emploi ne cesse de s'accroître
d'année en année à un rythme effréné. L'une
des approches de solution en Afrique est le développement des
activités informelles. En Afrique subsaharienne, on estime que l'emploi
informel représentait 60% de la main d'oeuvre urbaine en 1990 (ADDA,
cité par Soufiano 2012). L'informel apporte au Produit Intérieur
Brut (PIB) des secteurs tertiaire, secondaire et primaire respectivement 53,9
%, 13,5 % et 32,4 % avec des taux de croissance respectifs de 2,1 %, 1,1 % et
0,4 % sur une croissance globale du PIB de 3,5 % en 2005 (INSAE ,2005).
Ainsi, face à cette morosité de la vie,
économique et sociale touchée de plein fouet par la crise et les
effets dépressifs des politiques d'ajustement structurel et de la
mondialisation, les activités du secteur informel qui constitueraient
une porte de secours se sont vues hisser au premier rang. La
prolifération de ces activités dites informelles,
activités de survie, généralement artisanales, peu
organisées et non déclarées témoigne de l'ampleur
du déséquilibre entre la demande de travail du secteur moderne de
l'économie et une offre de travail gonflée par l'exode rural
(Soufiano, 2012). Le secteur de l'artisanat est un des facteurs importants au
développement grâce à ses diverses fonctions
économiques, sociales, et culturelles. En Afrique subsaharienne, avant
les années 1980, l'artisanat baignait dans une léthargie
caractérisée par les activités traditionnelles
cantonnées principalement dans les localités rurales. Il a connu
une évolution socio-économique dans le temps et dans l'espace
avec l'apparition de nouveaux métiers dont le champ d'éclosion
est la ville (Davodoun, 2012). Ainsi la soudure est venue porter main forte
à la forge, la couture remplace le tissage d'antan pour améliorer
qualitativement les produits de ces métiers.
Vu l'importance capitale de l'activité artisanale ces
dernières années, qui est un élément favorisant le
plein emploi d'une part et surtout d'un apport remarquable au PIB national
d'autre part, elle est inscrite parmi les préoccupations majeures des
gouvernants. Ainsi de nouvelles réformes y sont initiées pour
favoriser son plein essor.
La ville de Pobè située dans le
département du Plateau au sud-est du Bénin connait un fort taux
d'accroissement de la population et d'un nombre important d'artisans. Au regard
de ces constats, il s'avère opportun de montrer à travers une
étude descriptive l'influence de la croissance urbaine sur le
développement de l'artisanat dans la ville de Pobè. Le
présent travail se structure en quatre (04) chapitres :
Le premier chapitre présente le cadre
théorique et la démarche méthodologique.
Le deuxième chapitre présente le cadre
d'étude et l'évolution urbaine de la ville en évaluant les
facteurs d'urbanisation et l'évolution spatiale.
Le troisième chapitre décrit les facteurs de
développement de l'artisanat et montre son importance.
Le quatrième chapitre identifie les sources d'impact et
évalue les facteurs de la croissance urbaine touchant le
développement de l'artisanat d'une part, et d'autre part identifie les
problèmes du secteur et fait des suggestions au développement de
l'artisanat dans la ville de Pobè.
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre présente la problématique de
l'étude, la clarification des concepts, la revue de littérature
et l'approche méthodologique adoptée.
1.1- CADRE THEORIQUE
1.1.1- Revue de la littérature
La revue de la littérature a consisté à
faire le point des documents ayant rapport avec le présent sujet afin de
mieux approfondir notre recherche. Ainsi, plusieurs travaux scientifiques ont
porté sur la problématique de la croissance urbaine et sur
l'aspect socio-économique de l'artisanat. Une analyse critique et
objective des ouvrages lus a permis de cerner les contours du sujet.
Massiah et Tribillon cité par Ayaba (2012), ont
analysé les conséquences de la croissance urbaine dans les pays
du Tiers Monde depuis les années 1960. Ils montrent en effet comment
cette révolution transforme les structures familiales, les modes
d'habitats et les comportements sociaux. En s'attachant à étudier
les problèmes générés par la croissance urbaine,
une croissance qui se fait dans la pénurie et la misère, ils
présentent de même les possibilités et les contraintes
(foncières, urbanistiques, économiques, architecturales, etc.)
liées à l'urbanisation conçue comme un
phénomène irréversible d'ampleur planétaire.
Abordant la même question, Osmont
(1993) voit un problème social dont il faut s'occuper en
premier lieu. La trop grande rapidité de l'urbanisation influe
négativement les conditions de vie en ville et en fait un milieu
socialement dangereux. Reliant la pauvreté à la crise urbaine,
l'auteur reconnait que les pauvres sont très défavorisés
quant à l'accès aux services publics et situe l'eau en premier
lieu. A l'issue de sa réflexion, elle réalise que l'urbanisation
est une forme de dynamisme social. En conséquence elle propose une liste
de mesure, de stratégie et de méthodes à emprunter pour
une appréhension durable d'une urbanisation réelle
souhaitée.
Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, la
montée en puissance des villes a constitué au cours des 30
dernières années un phénomène majeur important. Si
cette urbanisation ne concerne que les villes, elle correspond de plus en plus
à une mutation structurelle de la société et bouleverse
complètement les rapports entre ville et campagne comme l'a
déjà montré Mondjanagni, cité par
Gnélé (2010).
De ce panorama, il ressort une image très
contrastée du Tiers-Monde face aux enjeux de l'urbanisation.
Au Bénin, l'ampleur du processus d'urbanisation des
villes fait qu'il est important voire impérieux aujourd'hui d'y accorder
une attention particulière. La multitude de villes naissantes qui se
développent par extension du noyau urbain sur l'espace qui lui est
contigu, génère des crises relatives au cadre de vie des
habitants. L'absence d'infrastructures socio-économiques, l'occupation
plus ou moins structurée de l'espace et des zones impropres à
l'habitation et le non respect des règles d'hygiène par les
populations sont les caractéristiques de cette crise. Ce
phénomène est plus remarqué et plus accentué en
général dans le Bénin méridional et
particulièrement dans les départements de
l'Ouémé-Plateau et de l'Atlantique-Littoral qui enregistrent les
plus fortes concentrations humaines. (Ayaba, op. cit.)
Abordant la question de la population et les problèmes
démographiques au Bénin, Quenum
(2004) fait remarquer que le Bénin figure
parmi les pays à forte croissance démographique. Cette croissance
rapide de population s'explique par plusieurs facteurs (fécondité
élevée de la femme béninoise, précocité du
mariage, expérience de vie en hausse et l'apport des mouvements
migratoires). Cette forte croissance démographique constitue un atout
important pour le développement de l'artisanat dans le pays.
Selon Medenouvo (1987), le
secteur artisanal au Bénin est un secteur transversal qui contribue au
développement du pays. Pour cet auteur, il s'agit d'un secteur
d'activités primordial de l'économie béninoise. Mais,
selon lui, ce secteur souffre de nombreux maux dont les plus importants sont
l'insuffisance des matières premières, l'accès difficile
au crédit et aux marchés extérieurs, l'insuffisance de la
qualification professionnelle.
Dans le même ordre d'idées, Agossou
(1998) a mis en exergue l'impact
socioéconomique des activités artisanales sur le plateau Adja. Il
a montré l'importance des activités artisanales dans le
développement de cette région du Bénin. Il a
également insisté sur la nécessité de renforcer la
capacité des artisans. Pour cet auteur, l'accès difficile des
artisans au crédit constitue l'une des contraintes majeures à la
promotion de l'artisanat.
Abordant d'autres aspects de la question, Adjovi
(2007) a analysé l'importance des mouvements
associatifs dans le développement du secteur artisanal à Kandi.
Selon cet auteur, les conflits pour la plupart du temps, détournent les
efforts fournis par les artisans, des objectifs qu'ils poursuivent.
L'insuffisance de l'engagement associatif des artisans constitue donc un
handicap majeur à la promotion du secteur artisanal.
Pour Agossou (2001), le
statut social de l'artisan le contraint en particulier à employer une
main d'oeuvre familiale de façon prioritaire à ne pas
séparer les revenus de l'entreprise des revenus familiaux. Toutes ces
contraintes éloignent l'artisan des comportements économiques
classiques de l'entrepreneur, mais il faut absolument en tenir compte pour
comprendre et promouvoir les activités artisanales informelles. Il
constate que le taux de scolarisation des artisans est néanmoins plus
élevé que la moyenne nationale qui se situe entre 16 et 21%.
1.1.2- Problématique
L'urbanisation est un phénomène universel. La
prolifération croissante des grandes villes s'observe de nos jours dans
le monde en perpétuelle évolution.
Selon Severino cité par Ayaba (2012), au rythme actuel,
65 % de la population mondiale sera urbaine en 2025 contre 50 % en 2000 et 15 %
en 1990. Avec cette évolution, il conclut que la population mondiale
urbaine pourrait doubler d'ici 100 ans. Plus loin, pour expliquer l'imparable
évolution de la population, l'ONU (2000) remarque qu'entre 1900 et 2000,
la population urbaine a été multipliée par vingt, alors
que celle mondiale se contentait de quadrupler. Cousquer et
al. (2007) augurent que c'est dans les pays en voie de
développement qu'aura lieu la majeure partie de la croissance
démographique. L'un des corollaires de cette évolution
démographique urbaine est l'emploi du secteur informel privé qui
est le recours premier des populations. Ces populations qui s'engouffrent dans
la pauvreté ont alors comme solution première le secteur
privé qui depuis les années 80 connait une importante
évolution.
En cette époque caractérisée par le fort
accroissement des villes, la persistance de la crise économique et le
sous emploi, le secteur artisanal apparaît comme le meilleur raccourci
à l'auto emploi chez la jeunesse (Ali Idrissou, 2O12). L'activité
artisanale devance l'industrie, celle-ci reconnue comme moteur de
développement car elle regroupe un pourcentage non négligeable de
la population active et constitue un secteur pourvoyeur de formations et
d'emplois. Le secteur de l'artisanat occupe une place de choix dans
l'activité économique du continent. Il joue un rôle
socioéconomique important dans l'économie des Etats membres de
l'UEMOA. A titre indicatif, les activités artisanales et les petits
commerces contribuent pour 10 à 20 % du PIB et engendrent 100 000
à 500 000 emplois selon les Etats (PCA de
l'UEMOA, cité par Soufiano 2012). Au Bénin, le secteur
artisanal regroupe 13 % de la population active et représente 46 % des
activités du secteur informel urbain, et occupe la troisième
place en termes d'emploi et d'entreprises derrière l'agriculture et le
commerce (PNUD, 2007).
Diversité des métiers, proximité avec le
consommateur, adaptabilité à la taille du marché sont
autant d'atouts qui constituent les sources du dynamisme et de la richesse du
secteur artisanal. En outre, le système de formation actuel met sur le
marché, depuis l'année 2002, une population potentielle de plus
de 130 000
actifs supplémentaires chaque année. Regroupant 210
métiers, ce secteur est non négligeable dans l'économie
béninoise et constitue donc un véritable vivier
d'activités génératrices de revenus (PNDA, 2007).
Selon le premier Recensement Général des
Entreprises réalisé par l'INSAE en 1980 (RGE1, 1980) 9380
unités économiques ont été recensées. Ces
résultats comparés au deuxième Recensement
Général des Entreprises (RGE2, 2002) où 145 078
unités économiques avaient été
dénombrées, (106 369 en milieu urbain soit 73 %) pour
71 694 relevant du secteur de l'artisanat ; il en résulte une croissance
annuelle moyenne de 10,2 % du nombre d'unités économiques. Ce
taux, accompagné de celui de l'accroissement de la population urbaine du
Bénin (46 %) signifie qu'il y a un fort accroissement des besoins
économiques. Au vu de cette situation, N'Bessa (1997) montre que
l'évolution remarquable de ces activités s'accompagne
inévitablement d'une disponibilité d'espace pouvant assurer la
communication entre les lieux d'activités et de repos.
Eu égard à tout ce qui précède, le
thème «la croissance urbaine et le développement de
l'artisanat dans la ville de Pobè » a
été choisi pour réfléchir sur l'influence de
l'accroissement de la population urbaine sur l'essor des activités
artisanales dans la ville. Ainsi, l'argumentation de la recherche s'articule
autour des interrogations suivantes :
Ø quels sont les facteurs qui favorisent la croissance
urbaine de la ville et par ricochet contribuent au développement de
l'artisanat?
Ø quelles sont la nature et la typologie des
activités artisanales dans la ville de Pobè ?
Ø quelle est l'importance sociale et économique
des activités artisanales dans la ville de Pobè ?
Pour conduire cette étude, des hypothèses de
travail sont formulées et des objectifs sont fixés.
1.1.3- Hypothèses et Objectifs
1.1.3.1- Hypothèses de travail
Cette étude est fondée sur les hypothèses
de recherche suivantes :
· l'urbanisation de la ville de Pobè évolue
à un rythme croissant ;
· Plusieurs facteurs contribuent au développement
des activités artisanales dans la ville de Pobè ;
· La croissance urbaine impacte le développement
de l'artisanat dans la ville de Pobè.
1.1.3.2- Objectifs de la recherche
D'une façon générale cette étude
vise à :
Etudier l'influence de la croissance urbaine sur le
développement de l'artisanat dans la ville de Pobè.
Spécifiquement il s'agit de :
- Décrire l'évolution urbaine de la ville de
Pobè.
- Analyser les facteurs contribuant au développement
des activités artisanales dans la ville de Pobè.
- Apprécier l'impact de la croissance urbaine sur
l'artisanat dans la ville de Pobè.
Pour une meilleure compréhension de ce document, il est
procédé à la clarification de quelques concepts
clés.
La connaissance de ces quelques concepts a permis d'avoir une
vue globale sur le sujet, ce qui a orienté et guidé notre
démarche méthodologique sur le terrain.
1.1.4- Clarification des concepts
L'étude de la croissance urbaine et le
développement de l'artisanat fait appel à un certain nombre de
concepts de base qu'il faut nécessairement définir afin
d'éviter d'éventuelle confusion.
Croissance urbaine: Selon le
dictionnaire Larousse (2010), au sens strict, la
« croissance » désigne une augmentation progressive,
une extension tandis que « urbaine » renvoie à la
ville. On en déduit littéralement que la croissance urbaine
signifie l'accroissement progressif, l'extension d'une ville
Pour Wiel (2000) la croissance urbaine est l'extension des
villes liée le plus souvent à l'augmentation de la population
urbaine, c'est-à-dire au phénomène d'urbanisation. En
s'étendant, les villes ont tendance à s'aplatir (les habitations
ont moins d'étage) et à provoquer une hausse du prix du
foncier
Dans le cadre de ce travail, la croissance urbaine est
perçue comme l'extension spatiale des populations et de leurs
activités, du centre-ville vers la périphérie de la
ville.
Croissance
démographique : La croissance
démographique (accroissement démographique) est définie
comme l'augmentation de l'effectif d'une population sous l'effet de
l'excédent des naissances sur les décès et des
entrées de migrants sur les sorties.
L'accroissement est exprimé ici par l'augmentation du
nombre d'individus au sein de la population dans une période bien
déterminée. Il s'agit de façon précise, de la
variation de la population dans le temps et dans l'espace.
Artisanat / Activité
artisanale : Selon George (1993), l'artisanat est une
forme de petite entreprise d'élaboration de produits d'usage et de
consommation ou de semi-produits livrés à l'industrie,
caractérisée par ses dimensions (moins de cinq travailleurs,
locaux exigus) et ses structures (entreprise familiale, confusion de
l'entreprise et de l'établissement, qui est l'atelier souvent
associé au domicile de l'artisan. Il est donc simplement un
métier de l'artisan. Pour l'UNESCO (1990), l'artisanat rassemble
aujourd'hui un large panel d'activités dans les domaines de la
production, de l'alimentation, du bâtiment et des services.
Selon le code d'artisanat (loi n°98-037 de novembre
2001) l'activité artisanale est « l'extraction, la production,
la transformation de bien et ou la prestation de service grâce à
des procédés techniques dont la maîtrise requiert une
formation notamment par la pratique... cette activité qui est civile ou
commerciale doit ressortir du secteur des métiers
artisanaux... »
Dans le cadre du présent travail, l'artisanat
désigne toute activité économique de production, de
transformation, de réparation et de prestation de services,
exercée essentiellement manuellement par un professionnel qui peut
également utiliser partiellement une aide mécanisée
Artisan : Etymologiquement, un
artisan est un homme de l'art. Selon le dictionnaire de l'académie
française (1992), un artisan est un professionnel dont le métier
nécessite la maîtrise d'un savoir faire, de techniques et d'outils
traditionnels mais aussi innovants dans le but de créer, transformer,
restaurer ou conserver, des objets d'art, des objets utilitaires et
décoratifs. Pour le MCAT (2004), l'artisan est un travailleur qui exerce
pour son compte personnel un métier manuel, seul ou avec l'aide des
membres de sa famille ou de quelques employés.
Il s'agit dans le présent travail, d'un professionnel
de production, de la transformation, de la réparation ou de la
prestation de service qui exerce un métier manuel respectant les
règles d'un art établi et pouvant nécessiter en partie une
ou des aides mécanisées.
1.2- DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Afin d'atteindre les objectifs assignés à la
présente étude, la démarche méthodologique
adoptée est basée sur la collecte des données, ensuite un
traitement et enfin l'analyse des résultats.
1.2.1- collecte des données
La collecte a pris en compte la pré-enquête et
l'enquête proprement dite.
La pré-enquête étant l'étape
première du processus de recherche scientifique, elle a consisté
dans le présent travail à explorer le terrain pour
déterminer les quartiers de la ville dans lesquels les activités
artisanales sont foisonnantes, les équipements à caractère
urbain sont remarquables et les habitations sont plus importantes.
L'enquête proprement dite quant à elle
était axée sur les facteurs explicatifs de la croissance urbaine,
ainsi que leur influence sur le développement de l'artisanat.
1.2.1.1- Données collectées
Les types de données recueillis sont : les
données statistiques, les données de terrain et les
données géographiques.
· Données statistiques
Dans le cadre de l'analyse de la croissance urbaine, deux
principales données ont été recueillis : les
données démographiques relatives à l'évolution de
la population et les données relatives à l'évolution
spatiale (l'extension de la ville). Ces données sont respectivement
recueillies à l'INSAE, à la mairie et dans l'enquête de
terrain ; et ont permis d'expliquer le processus d'urbanisation de la
ville.
· Données de terrain
Il s'agit ici des données relatives à
l'artisanat et surtout celle liées à son développement.
Ces dernières sont recueillies sur le site www. baa. bj, au centre
d'information et de documentation de l'artisanat du Bénin et dans les
travaux de terrain. L'explication et l'analyse de l'artisanat dans sa
globalité est rendus possible grâce à ces
données.
· Données géographiques
Recueillies à la mairie et dans l'enquête de
terrain, ces données géographiques sont relatives au cadre
d'étude et aux facteurs humain et physique milieu. Ces dernières
ont permis de respectivement de localiser et de caractériser
géographiquement le cadre d'étude.
1.2.1.2- Recherche documentaire
Phase transversale de la recherche, elle a consisté en
la visite de plusieurs centres de documentation, des laboratoires et des sites
Internet. Elle a permis fondamentalement de consulter les études
antérieures qui ont abordé de diverses manières certains
aspects du thème afin de faire le point des connaissances notamment sur
la croissance urbaine, l'artisanat de même que leur corrélation.
Les différents centres de documentation parcourus ainsi
que la nature des documents et les informations recueillies sont
présentés dans le tableau I.
Tableau I: Centre de documentation et
type d'information
CENTRE
|
NATURE DU DOCUMENT
|
TYPES D'INFORMATIONS RECUEILLIES
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Mémoires de maîtrise en géographie et les
thèses
|
Approche méthodologique, et informations relatives aux
petits métiers.
|
Bibliothèque Nationale (Porto-Novo)
|
Livres
|
Informations générales relatives aux
métiers, à l'artisanat et aux arts
|
LARD
|
Mémoires, carte
|
Méthodologie de rédaction et information sur le
cadre d'étude
|
MCAT
|
Rapports d'activités
|
Nomenclature des corps de métiers artisanaux,
informations sur le secteur de l'artisanat.
|
INSAE
|
Livres et rapports d'activités et articles
|
Données démographiques de la commune de
Pobè, informations sur l'artisanat
|
Mairie de Pobè
|
PDC, rapports d'activités
|
Données sur la commune de Pobè
|
Centre d'Information du Secrétariat Technique de
l'ANCB
|
Livres et rapports d'étude
|
Atlas monographique des communes du Bénin
|
Source : Enquête de terrain, novembre
2012
1.2.1.3- Travaux de terrain
Les données obtenues lors de la recherche documentaire
sont confrontées avec celles recueillies sur le terrain par observation
directe effectuée au moyen de grille d'observation et par
échanges avec les autorités communales, les maitres-artisans et
les personnes ressources
1.2.1.4- Techniques et outils de collecte
· Techniques de collecte
Dans le souci de recueillir un maximum de données et
informations fiables, plusieurs techniques seront mises à contribution.
Il s'agit entre autres de :
Ø L'observation directe
Elle a servi à parcourir notre zone d'étude,
d'apprécier son étendue, sa morphologie et les conditions dans
lesquelles les artisans travaillent.
Ø L'enquête par
questionnaire
Elle a été la principale technique de collecte
et repose sur une série de questions administrées à
l'échantillon défini. Elle nous a permis d'avoir des informations
détaillées et utiles sur l'artisanat à travers le
rôle socio-économique, les nouvelles réformes et la
croissance urbaine à travers le statut des populations, leurs
provenances, et leurs installations dans la ville.
Ø La Méthode Active de Recherche
Participative (MARP)
Cette méthode a pour but la collecte des informations
relatives aux objectifs fixés. Elle a servi à vivre quelques unes
des réalités des métiers, à s'intéresser
aux réalités quotidiennes des artisans. L'utilisation de cette
méthode est liée au fait que la majorité de la population
est analphabète donc incapable de remplir les questionnaires.
Ø Le focus-group
Ici, un débat à participation libre a
été ouvert sur le sujet de recherche soit avec les
maitres-artisans, les apprentis artisans, les acteurs économiques, les
diverses couches de la population. L'importance du focus-group se justifie par
le fait qu'il offre plus de facilité lors du dépouillement aussi,
permet-il de toucher un grand nombre de personnes en un temps record. Au total
quatre focus-groups ont été réalisé avec une
moyenne de huit personnes constitués des maitres artisans, les
responsables de bureau d'association, les membres du bureau du collectif et les
anciens artisans rentiers. Le focus-groupe a été
réalisé dans les quartiers Adjégounlè, Akouho,
Issalè-affin 1, et Pobè-Nord.
· Outils et matériels de
collecte
Plusieurs outils ont été utilisés pour la
collecte au cours de cette recherche. Il s'agit :
Des cartes administrative et topographique pour mieux
identifier les différents quartiers, les grandes artères et
faciliter l'analyse spatiale de la ville ;
Du questionnaire dans le but de mieux cerner les
vécus quotidiens du moins fréquents des artisans et des
populations ;
Des guides d'entretien : ils sont orientés
vers le rôle socio-économique, les difficultés et les
possibilités d'amélioration ;
D'un appareil photo numérique : cet outil a
été important dans la prise de vue au cours de la recherche sur
le terrain.
1.2.1.5- Echantillonnage
En tenant compte de la diversité des informations
à recueillir, deux sortes d'échantillonnage ont été
réalisés, dans la présente étude ; la
première par rapport à la croissance urbaine et la seconde par
rapport à l'artisanat.
· Echantillonnage pour la croissance
urbaine
La constitution de l'échantillon est issue des
méthodes de choix raisonné et aléatoire. Les bases de cet
échantillonnage sont des personnes physiques vivant dans la ville.
Ainsi, l'échantillon pris de façon aléatoire est
composé des personnes autochtones ou non et ayant une activité,
car non seulement la ville est pour eux un eldorado mais aussi ils y ont
vécus des dizaines de décennies durant. Quant au principe de
choix raisonné, il a permis de sélectionner des personnes ayant
un âge compris entre 40 et 70 ans, des personnes ayant vécu plus
de 25 ans dans la ville, des cadres et autorités pour prendre leur avis
sur l'évolution de la ville de Pobè. Au total, 50 personnes ont
été interrogées dans les 12 quartiers que compte la ville
de Pobè. Ces personnes sont constituées de : les
autorités de la mairie, les agents de santés, les
autorités de l'éducation, les rentiers de la ville, les
retraités d'Etat.
· Echantillonnage pour l'artisanat
Les unités de recherche qui sont choisies, sont des
unités économiques du secteur du l'artisanat. Pour
l'administration des questionnaires, le groupe cible est constitué des
artisans tous métiers confondus, répartis dans les quartiers
choisis. Les populations de fait ont donc été prises par groupes
socioprofessionnels (soudeurs, forgerons, mécaniciens, vanniers,
tailleurs, etc.).
Le choix des quartiers répond à un certain
nombre de critères à savoir : le poids démographique,
l'importance des activités artisanales, la présence d'ateliers
d'artisans sur les grandes artères, la présence de foyers
d'artisanat traditionnel, l'importance des équipements à
caractère urbain dans le quartier. Chacun des quartiers qui
répondent au minimum à quatre des cinq critères
précités a été retenu dans notre travail (tableau
II).
Tableau II: Choix des quartiers
d'étude
Critères
Quartiers
|
Poids
Démographique
|
Présence
d'activité
|
Importance
des activités
artisanales
|
Présence de foyer
d'artisanat
traditionnel
|
Importance des équipements
urbains
|
Adjégounlè
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Adjissou
|
|
X
|
|
|
|
Akouho
|
X
|
X
|
|
X
|
X
|
Idogan
|
|
X
|
|
|
|
Igboiché
|
|
X
|
|
|
|
Issalè-Affin 1
|
X
|
X
|
|
|
|
Issalè-Affin 2
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Mamagué
|
X
|
X
|
|
|
|
Oké-Ata
|
X
|
X
|
|
|
|
Oké-Ola
|
X
|
X
|
X
|
|
X
|
Ossomou
|
X
|
X
|
|
|
|
Pobè-Nord
|
X
|
X
|
X
|
|
X
|
Source : Enquêtes de terrain, novembre
2012
Au vue de la condition de sélection des quartiers
énoncée plus haut, cinq quartiers sur les 12 ont
été retenus dans le cadre de notre recherche ; il s'agit
de : Adjégounlè, Akouho, Isselè-Affin 2,
Oké-Olla et Pobè-Nord.
Un effectif de 120 personnes a été
interrogé sur les 360 ateliers d'artisan recensés dans la ville
de Pobè soit un pourcentage d'environ 33 % des artisans disposant
effectivement d'atelier de travail. Des calculs préalables ont permis de
répartir cet effectif par groupes socioprofessionnels et par quartiers.
La répartition a également tenu compte de l'importance du nombre
d'ateliers d'artisans recensés dans les quartiers. Le choix des
personnes enquêtées a été réalisé de
manière aléatoire. Ainsi sur une centaine d'activités
artisanales exercées dans la ville de Pobè, 20 ont
été étudiées. Vu que l'artisanat moderne
prédomine, l'enquête a concerné 15 métiers de ce
type parmi les plus pratiqués dans la ville. Afin d'avoir une vue
complète sur l'artisanat à Pobè, cinq de l'autre type, le
traditionnel, a été pris en compte dans notre travail comme le
montre le tableau III.
Tableau III : Répartition des
personnes enquêtées par quartiers et par corps de
métier.
Type d'artisanat
|
Quartier
Corps de
métier
|
Adjégounlè
|
Akouho
|
Issalè- Affin 2
|
Oké-Olla
|
Pobè-Nord
|
TOTAL
|
Artisanat traditionnel
|
Forgerons
|
02
|
02
|
-
|
01
|
-
|
05
|
Vannier
|
01
|
03
|
-
|
-
|
-
|
04
|
Potière
|
-
|
02
|
-
|
-
|
01
|
03
|
Tisserand
|
01
|
|
-
|
01
|
-
|
04
|
Maçonnerie traditionnelle
|
01
|
03
|
-
|
03
|
-
|
07
|
Artisanat moderne
|
Tailleurs
Couturiers
|
01
|
02
|
01
|
03
|
03
|
10
|
Coiffeurs
Coiffeuses
|
01
|
01
|
02
|
03
|
03
|
10
|
Menuisiers
|
02
|
01
|
01
|
01
|
03
|
08
|
Maçons
|
01
|
02
|
01
|
02
|
03
|
09
|
Electriciens
|
02
|
-
|
-
|
-
|
02
|
04
|
Soudeurs
|
02
|
-
|
-
|
03
|
03
|
08
|
Mécaniciens-auto
|
01
|
01
|
01
|
02
|
02
|
07
|
Vulcanisateurs
|
01
|
01
|
01
|
03
|
02
|
08
|
Matelassiers
|
-
|
01
|
02
|
02
|
02
|
07
|
Photographes
|
01
|
01
|
-
|
02
|
02
|
06
|
Imprimeurs -
Sérigraphes
|
-
|
-
|
-
|
02
|
01
|
03
|
Vitriers
|
-
|
-
|
-
|
01
|
02
|
03
|
Transformatrices de produits agricoles
|
02
|
02
|
-
|
02
|
-
|
05
|
Fondeurs
|
02
|
01
|
-
|
02
|
01
|
05
|
Peintres
|
-
|
-
|
01
|
01
|
02
|
04
|
TOTAL
|
20
|
24
|
10
|
34
|
32
|
120
|
Source: Enquêtes de terrain, novembre
2012
Il faut noter qu'en dehors des artisans identifiés dans
le tableau III, certaines personnes ont été interviewées
en fonction de leur statut social, de leur ancienneté dans la ville, et
de leur profession par rapport à notre sujet. Ils sont au nombre de 10
et composées des élus locaux, des notables, des cadres de
l'administration locale et des agents du service des impôts et des
domaines.
1.2.2- Traitement des données et analyse des
résultats
Cette phase prend en compte le dépouillement, le
traitement statistique et cartographique.
1.2.2.1- Dépouillement
Les données collectées sur fiches
d'enquête, sur le terrain ont été dépouillées
manuellement. Les données sont par la suite ordonnées par centre
d'intérêts puis classées selon qu'elles soient qualitatives
ou quantitatives.
1.2.2.2- Traitement statistique
Il s'agit des informations dépouillées ayant
servi à la détermination des différents pourcentages des
artisans, à calculer les différentes moyennes et à
répartir les différents groupes par catégorie.
1.2.2.3- Traitement cartographique et graphique
A l'aide du logiciel Excel, les informations quantitatives
sont réparties en tableaux, graphiques et figures.
1.2.3- Analyse des résultats
La dernière phase est l'analyse des données. En
effet, après le dépouillement, la détermination des
différents pourcentages et la synthèse des données, ces
dernières ont été traitées et appuyées par
des commentaires à l'aide des logiciels Word, Excel, etc.
Par ailleurs, après la vérification et le
dépouillement les résultats obtenus ont été
analysés à l'aide du Modèle SWOT
(Strengths-Weaknesse-Opportunities-Threats) ou FFOM
(Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces).
De manière pratique, il a été
identifié les facteurs (physiques, humains et socio-économiques)
internes et externes qui influencent l'artisanat dans la ville de Pobè.
Les facteurs internes concernent les forces et les faiblesses tandis que les
facteurs externes intéressent les opportunités et les menaces qui
agissent sur l'artisanat dans la ville. L'identification des différents
facteurs permet de définir une stratégie efficace pouvant
maximiser les forces et les opportunités, minimiser l'impact des
faiblesses et menaces, et si possible les transformer en forces ou
opportunités.
FORCES
FACTEURS ENDOGENES
OPPORTUNITES
FAIBLESSES
FACTEURS EXOGENES
MENACES
Figure 1 : modèle d'analyse
des résultats à l'aide de SWOT
Source :
Enquête de terrain, novembre 2012
CHAPITRE II
CADRE D'ETUDE ET EVOLUTION URBAINE DE LA VILLE DE
POBE
Ce chapitre aborde la présentation du milieu
d'étude avec ses spécificités et les atouts qu'il
représente pour le développement des activités
artisanales. Il présente ensuite les facteurs qui permettent d'affirmer
aujourd'hui que la commune, ou du moins la ville, est en pleine croissance
urbaine.
2.1- CADRE D'ETUDE
2.1.1- Situation géographique
Situé au sud-est de la commune de Pobè dans le
département du plateau, le champ géographique de cette
étude qu'est la ville de Pobè (arrondissement urbain de la
commune) est située entre les coordonnées UTM 459000 et 468000
d'une part et d'autre part 768000 et 774426. Elle est limitée au nord,
à l'ouest et au sud-est par l'arrondissement d'Ahoyéyé,
à l'est et au sud-est par la commune d'Adja-Ouèrè. Cette
ville donne son nom à la commune qui couvre une superficie de 400
km² avec 32 villages, 12 quartiers de ville et cinq arrondissements que
sont : Ahoyéyé (six villages) ; Igana (six
villages) ; Issaba (12 villages) ; Pobè (12 quartiers);
et Towé (huit villages). Cette commune se trouve au Sud-ouest du
Bénin et au centre-du département du plateau et est
limitée au Nord par la commune de Kétou, au Sud et à
l'Ouest par et à l'Est par la république fédérale
du Nigeria. La population de Pobè s'est accrue de 4,35 % passant de 54
181 habitants en 1992 à 82 910 habitants en 2002 contre 3,25 % au niveau
national (INSAE, 2002). La figure 2 fait la présentation
géographique de la ville.
Figure 2 : Situation géographique de la ville
de Pobè.
Source : collecte de
données (2016)
2.1.2- Facteurs physiques
Les caractéristiques physiques de la ville se
rapportent au relief, à la géologie, aux sols et à la
végétation.
2.1.2.1- Relief et Géologie
Facteurs déterminants à l'installation humaine
que de ses activités économique, le faciès
géomorphologique de la commune de Pobè est fait de topo
séquence de plateaux de Sakété et de la dépression
de la Lama, nommée dépression d'Issaba ou du pays Holli dans sa
partie Est. Elle est large de 25 km et constitue un ensemble plat de 40 m
d'altitude, légèrement incliné vers la vallée de
l'Ouémé (Akindélé cité par Dansou, 2011).
Cette dépression est constituée de niveau
calcaires à la base (Paléocène inférieur) et d'une
série argilo-marneuse finement feuilletée
(Paléocène supérieur). Ce soubassement est couvert par des
sédiments argilo-marneux et de blancs calcaires de l'Eocène sur
lesquels se sont développés des sols d'argile noire, avec des
horizons supérieurs bien finement structurés riches en
matières organiques et des horizons pseudo-gley en profondeur.
La couche superficielle de ces horizons est constituée
par la terre de barre sur le plateau de Sakété. Quant à la
couche superficielle de la dépression d'Issaba, elle est composée
de formations argileuses. Ces dernières ont une capacité de
rétention en eau très élevée et ainsi peuvent
être inondés en saison de pluie (Akindélé
cité par Dansou, 2011). Ces caractéristiques ne permettent pas
aux populations de s'installer pour mener leurs différentes
activités, ils sont donc contraints de vivre en ville. Ce fait favorise
l'accroissement de l'arrondissement urbain de Pobè provoquant une forte
densité urbaine.
2.1.2.2- Sols et végétation
Dans la commune de Pobè on distingue essentiellement
deux types d'unités pédologiques : des sols hydromorphes et
des sols ferralitiques. Les sols hydromorphes, très fertiles, occupant
les trois quarts de l'espace communal sont localisés dans la
dépression argileuse d'Issaba et dans les bas-fonds. Sur ces sols se
pratiquent les cultures telles que : le maraichage, le maïs, le
niébé et le manioc. C'est le sol de prédilection des
Holli. Dans la dépression d'Issaba, l'argile repose sur le blanc de
calcaire, ce qui justifie l'implantation d'une usine de ciment à
Onigbolo. Ainsi, selon les résultats de terrain, les fonctionnaires de
l'usine sont contraints de vivre en ville et par des mouvements
pendulaires ; ils se rendent au travail. Les sols ferralitiques sont quant
à eux situés sur le plateau Pobè-Sakété, sur
des terrains essentiellement gréseux. Ils sont composés de sable
et surtout de terre de barre. Ce sont des sols rouges qui occupent le quart de
la superficie de la commune et qui s'étendent sur tout le territoire de
la ville, ce qui justifie le fort accroissement démographique urbain. Du
fait de l'érosion accélérée de la ville
l'installation des ateliers d'artisans, la construction des infrastructures
socio communautaires doivent tenir compte de l'aspect du sol.
Le couvert végétal de la commune de Pobè
est dominé par une mosaïque de cultures et de jachères ayant
une pris place jadis occupée par des formations forestières
variées. Toutefois, on y rencontre de vastes espaces occupés par
les plantations de palmiers à huile (Elaeis guineensis) sur les
périphéries Ouest de la ville. A cela s'ajoute 125 hectares
à cheval sur les arrondissements de Pobè et Ahoyéyé
appelée réserve botanique du Centre de Recherche Agricole des
Plantes Pérennes (CRA-PP), quelques ilots forestiers de formations de
savane et des essences forestières à croissance rapide. Les
résultats de l'enquête ont révélé que la
croissance urbaine de Pobè est en grande partie favorisée par
l'installation dans la ville de ce centre. Cependant, l'homme n'est il pas le
grand bénéficiaire de ces facteurs physiques ?
2.1.3- Facteurs humains
2.1.3.1- Origines de peuplement
Les principaux groupes ethniques qui partagent le territoire
de la commune de Pobè sont les Nagot et les Hollis (environ 84,3 % de la
population), les Fons et apparentés (environ 12,9 %), les Adja (1,7 %)
et les autres ethnies et apparentés (environ 1,1 %) (PDC).
L'arrondissement urbain de Pobè est un peu plus cosmopolite. Il abrite
outre les Yoruba (Ijè ou Holli et autres Nagot)
précédemment définis, les groupes Adja-Tado (Gun,
Wémè, Fon, et apparentés) auxquels s'ajoutent des
populations originaires des pays voisins tels que le Nigéria et le Togo.
2.1.3.2- Démographie et activités
humaines
En se basant sur les statistiques de l'INSAE, il n'est pas
exagéré de qualifier la croissance démographique de la
commune de Pobè de « galopante ». Avec une
population de 54 181 habitants en 1992, celle-ci est passée à 82
910 habitants en 2002, et à 123 740 habitants en 2013 (INSAE 2013).
Cette augmentation rapide de la population, surtout entre 2002 et 2013,
période au cours de laquelle la population a connu un taux
d'accroissement annuel de l'ordre de 5,62% contre 4,35 % entre 1992 et 2002,
témoigne non seulement d'un fort accroissement naturel mais aussi et
surtout de la forte attraction qu'exerce la commune sur les migrants des villes
voisines. La densité de la population dans la commune est de
309, 35 habitants/km2 en 2013. La figure 3 montre
l'évolution démographique de la commune de Pobè.
Figure 3: Evolution démographique
de la commune de Pobè
Source : INSAE,
2013
La figure 3 montre l'évolution de la commune de
Pobè de 1992 à 2013. Le taux d'accroissement de la population
(3,62 % entre 2002 et 2013 puis 4,35% entre 1992 et 2002) enregistré
entre ces années dans la commune de Pobè, a entrainé une
forte pression démographique sur un espace réduit avec une
densité à l'ordre de 309 hbt/km2.
Sur le plan administratif, la commune compte cinq
arrondissements dont quatre ruraux et un urbain. Selon l'INSAE (2002), un
milieu urbain est une zone hétérogène regroupant tout chef
lieu de commune et ayant au moins 10000 habitants et une des infrastructures
ci-après : bureau de poste de communication, recette-perception,
système d'électricité (SBEE), l'eau (SONEB), centre de
santé, collège d'enseignement général avec second
cycle et tout arrondissement ayant au moins quatre infrastructures
énumérées ci-dessus et au moins 10000 habitants. Partant
de cette définition, il est à remarquer que seul l'arrondissement
de Pobè représente la zone urbaine de la commune. Le tableau IV
montre le niveau d'urbanisation de la commune à travers la
démographie.
Tableau IV : Répartition de la
population de la commune par arrondissement
Arrondissements
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Milieu urbain
|
Milieu rural
|
Ahoyeye
|
9 482
|
11, 43
|
-
|
9 482
|
Igana
|
8 735
|
10, 53
|
-
|
8 735
|
Issaba
|
19 732
|
23,80
|
-
|
19 732
|
Pobè
|
33 249
|
40,10
|
33 249
|
-
|
Towé
|
11 712
|
14,13
|
-
|
11 712
|
TOTAL
|
82 910
|
100
|
33 249
|
49661
|
Source : INSAE ;
2002 et Mairie de Pobè
L'analyse du tableau IV montre que la commune de Pobè
est faiblement urbanisée. En dehors de Pobè qui est fortement
peuplée, deux centres de forte concentration de population apparaissent.
Malheureusement, l'entassement de la population n'est pas un critère
distinctif absolu du paysage urbain. Cette faible urbanisation est bien
symptomatique de la politique d'aménagement longtemps menée dans
le pays.
Les principales activités humaines qui se
développent dans la commune sont : l'agriculture, l'élevage,
l'artisanat, l'industrie, les opérations de change, le commerce, le
transport. La structure de l'économie de la commune de Pobè est
identique à celle de l'économie nationale. Les secteurs primaire
et tertiaire demeurent les moteurs de l'économie de Pobè avec
84,4% de la population active dont 59,2% active dans l'agriculture
majoritairement rurale. Par contre le milieu urbain occupe une place de choix
dans le commerce, l'artisanat et même la restauration avec 28,2% de la
population active d'après les résultats du troisième
recensement général de la population et de l'habitation.
2.2- FACTEURS D'URBANISATION
La dynamique démographique de la ville de Pobè
s'est manifestée depuis environ une décennie, par un
accroissement rapide de sa population du fait de sa position
géographique, de ses atouts physiques et des fonctions administratives
qu'elle exerce.
2.2.1- Croissance démographique
La population de la commune de Pobè croit donc plus
vite que celle du Bénin et du Plateau (PDC 2012). La population de la
ville de Pobè a connu une augmentation surtout en ces dernières
années. En effet, elle est passée de 23 427 habitants en 1992
à 33 429 habitants en 2002 (INSAE, 1992 et 2002) soit un taux
d'accroissement de 3,6 %. La croissance démographique
de la ville de Pobè évolue à un rythme assez rapide.
Sur la base d'un taux moyen annuel d'accroissement de 5,3 %,
la population de la ville de Pobè est estimée en 2013 à
49 623 habitants comme le présente le tableau V.
Tableau V : Evolution de la population
de la ville de Pobè de 1992 à 2013
Année
|
1992
|
2002
|
2013
|
Effectif de la population
|
23 427
|
33 249
|
49 623
|
Taux d'accroissement
|
-
|
3,6
|
5,3
|
Densité (habitants / km2)
|
169,77
|
240,93
|
359,58
|
Source : INSAE 2013 et Mairie
de Pobè
4 : Occupation de l'espace
communal et dynamique urbaine
Source : mairie de Pobè
(2012)
Figure
Ce tableau montre que la ville de Pobè a
enregistré un taux d'accroissement de 3,6 % en 2002 pour une population
de 33 249 habitants contre 23 427 en 1992. Ce taux est passé
à 5,3 % en 2013 entrainant une forte croissance démographique
pour une densité de 360 habitants au km2. La ville de
Pobè est l'arrondissement la plus urbanisée comme le montre la
figure 4.
L'analyse de cette figure montre que de tout l'espace
communal, c'est l'arrondissement de Pobè qui est plus urbanisé.
Towé et Issaba sont les deux arrondissements de forte concentration de
population du fait da la présence d'usine de cimenterie.
2.2.2- Migrations internes et externes
La mise en place du peuplement de Pobè s'est faite
à partir des mouvements migratoires. En effet, la pression
démographique et la surexploitation des terres du Sud-Bénin ont
pour conséquence, le déplacement des populations vers des zones
telles que le plateau Sakété-Pobè où il y a encore
d'espace. Les mouvements motivés par la recherche de l'emploi ou des
terres fertiles poussent certaines populations des régions voisines ou
éloignées à immigrer dans la commune pour la mise en
valeur des terres agricoles et pour des activités commerciales. La
disparité ethnique qui caractérise la ville montre l'importance
de ces mouvements migratoires, ce qui se justifie par le pourcentage des
allochtones qui est de 91,40%. Ainsi les migrants sont composés des Mahi
venus de Ouinhi, Covè, Zagnannando ; des Goun venus de Porto-Novo
et banlieue ; des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du
Nigéria. A ceux-ci s'ajoutent d'autres immigrants venus d'un peu partout
dans le pays qui exercent soit dans l'administration soit dans l'usine de
ciment d'Onigbolo par des mouvements pendulaires. Cette situation
confère à la ville un aspect cosmopolite.
A la recherche de l'emploi, pour des raisons de commerce et
autres, les populations de la commune de Pobè migrent vers les villes
comme Porto-Novo, Cotonou, à l'intérieur du Bénin et les
pays comme le Gabon, la Côte d'Ivoire et surtout le Nigéria du
fait de sa proximité. (Monographie de la Commune de Pobè,
2006)
2.2.3- Voirie et assainissement
D'après les observations de terrain, il est à
noter que la ville de Pobè est traversée du sud au nord par la
Route Nationale Inter-Etats (RNIE) no3 (Porto-Novo / Pobè /
Kétou) qui est une voie bitumée avec une emprise de 7m. La
portion de cette route qui traverse la ville est globalement en bon état
en dépit de quelques dégradations des trottoirs dues aux eaux de
ruissellement.
Le réseau urbain qui était composé
uniquement de voie en terre dispose aujourd'hui de voies pavées. Ces
voies ont une largeur de chaussée de 7m et se joignent à la voie
bitumée. Le démarrage du projet de pavage et d'aménagement
urbain mettra bientôt fin aux calvaires des populations.
Le reste de la voirie urbaine en terre est organisé en
ordre hiérarchisé dont trois types de voies à
savoir : Les voies primaires (elles constituent le réseau
structurant la ville de Pobè. Sa longueur est estimée à 7
km avec une emprise variant entre 18 et 20 m) ; les voies secondaires et
les voies tertiaires (ce sont les voies de déserte des îlots et
des parcelles). L'ensemble du réseau se trouve dans un état de
dégradation avancée caractérisée entre autre par
une forte érosion, des ravinements, des nids de poule et des
ensablements. (SDAC)
La ville de Pobè est très pauvre en
système de drainage des eaux de pluie. L'évacuation des eaux de
surface constitue un problème majeur dans la ville. Le relief de la
ville n'étant pas uniforme, l'évacuation des eaux de pluie
dépend fortement des pentes avec des ouvrages d'assainissement
pratiquement inexistant. Ainsi dans la zone administrative la pente est de 1
à 2% avec des caniveaux à ciel ouvert drainant naturellement
l'eau vers les versants. Par contre, dans les quartiers Mamagué,
Oké-ata, Oké-ola, le drainage des eaux est difficile en raison de
la faible pente (= 1%) et du manque du manque de caniveau. Par ailleurs, la fin
des travaux d'assainissement et d'aménagement de voie à la limite
des quartiers Mamagué, Issalè-afin I et Issalè-afin II a
résolu définitivement le calvaire des riverains. Malgré la
forte déclivité du terrain, les quartiers Est et le quartier
Zongo ne disposent d'aucun réseau d'assainissement. En dehors de la
route RNIE n° 3, les rues de la ville de Pobè sont soumises
à une forte érosion due à la vitesse des eaux de
ruissellement d'une part, à l'absence d'ouvrage de drainage et de dalots
(en nombre suffisant) d'autre part. Par ailleurs le manque de maintenance de
l'existant constitue un problème majeur. (SDAC).
2.2.4- Ordure ménagère
La ville de Pobè est confrontée à un
sérieux problème de décharge définitive. Ainsi un
système comprenant trois étapes (la pré collecte, la
collecte et la décharge) a été mise en place dans la ville
pour l'enlèvement des ordures ménagères. Il est
assuré par plusieurs services de collecte dont : ABILE (Association
Béninoise d'Initiative Locale et Environnementale), APESaB (Association
pour la Promotion d'un Environnement Sain à la Base), PVP (Programme
Ville Propre). La mairie a mis en place une organisation basée sur une
récupération des divers quartiers à desservir par chaque
association de pré collecte. Les ordures collectées à
travers la ville sont jetées un peu partout et plus
précisément dans les plantations du CRA-PP, à
adjégounlè. La pré collecte s'effectue contre une
redevance de 800 F à 1000 F par mois et par ménage selon l'ONG et
la quantité d'ordures produite.
La commune ne dispose pas de décharge finale pour le
traitement des ordures. Les déchets une fois déposés sur
des décharges intermédiaires par les associations de pré
collecte ne sont plus évacués vers une destination finale. En
dehors des décharges intermédiaires autorisées, les
dépotoirs créés par les populations reçoivent
quelques fois les ordures des agents collecteurs lorsqu'ils se sentent
fatiguer pour aller à leur décharge respective. Ce fait
amène certaines personnes à ne plus s'abonner auprès de
ces ONG mais plutôt à déverser directement leurs ordures
sur ces tas d'ordures sans aucune précaution, ce qui laisse apparaitre
des débordements sur la voie publique. Cet état de chose touche
à l'esthétique urbaine et rend malsain l'environnement. La
situation en matière de traitement des déchets dans la ville de
Pobè n'est pas l'une de plus reluisantes et il urge donc de prendre des
dispositions idoines afin de parer au pire.
2.2.5- Infrastructures et équipements socio
communautaires
2.2.5.1- Infrastructures et
équipements sanitaires
La ville de Pobè dispose d'un hôpital de zone
à envergure régionale et d'une dizaine de formations sanitaires
(cliniques) privées. A ces centres de santé s'ajoutent un centre
de traitement des lépreux et un centre de dépistage et de
traitement de l'ulcère de Brulis. D'une manière
générale, les dispositions en vigueur dans le cadre de la
promotion de la santé sont celles arrêtées sur le plan
national. Il s'agit de la prévention par les actions de vaccination, de
sensibilisation des populations contre les IST/VIH/SIDA, du paludisme et autres
infections courantes. Les résultats de terrain montrent qu'il existe
dans la ville un personnel soignant qualifié main insuffisant pour faire
face aux besoins des populations. Il existe dans la ville deux officines de
pharmacies : une dans la ville et l'autre dans l'enceinte de
l'hôpital de zone.
2.2.5.2- Infrastructures et équipements
scolaires
Tous les ordres d'enseignement sauf le supérieur sont
présents dans la ville de Pobè, tant du public que du
privé.
Ø Enseignement maternel et primaire
La ville de Pobè compte 23 groupes scolaires publics,
20 écoles primaires privées, six écoles maternelles
publiques et sept écoles maternelles privées répartis
comme suit :
Tableau VI :
Infrastructures scolaires de la ville de Pobè
Ecole Publique
|
Primaire
|
23
|
Maternelle
|
06
|
Ecole Privée
|
Primaire
|
20
|
Maternelle
|
07
|
Source : circonscription
scolaire de Pobè
L'analyse du tableau VI montre que la ville de Pobè
dispose d'un nombre important d'écoles. Aussi, le nombre d'écoles
publiques est proportionnel à celles des privées car les
écoles sont à la portée des ménages.
L'observation de la ville a permis de constater que ces
écoles sont inégalement réparties dans les quartiers,
ainsi pendant que des quartiers ont trois à quatre écoles
d'autres n'ont qu'une. A ces écoles s'ajoute un centre de formation des
enseignants du primaire et de la maternel dans le quartier Oké-ola.
Ø Enseignement secondaire, technique et
professionnel
L'arrondissement urbain de Pobè dispose de trois
collèges d'enseignement général, d'un lycée
d'enseignement technique qui a un rayonnement départemental voire
national. D'après les résultats de travaux de terrain, il existe
six établissements privés qui dispensent des enseignements
généraux et un établissement dispensant des enseignements
techniques et professionnels
2.2.5.3- Infrastructures et équipements
administratifs
Le territoire de la ville de Pobè abrite plusieurs
services déconcentrés et sociétés publiques ou
paraétatiques qui participent au développement du territoire. Le
niveau d'équipement de ces services n'est pas toujours adéquat.
Ces services sont : la Société Béninoise d'Energie
Electrique (SBEE), le service des Travaux Publiques, la mairie, la brigade
de recherche, la circonscription scolaire, du commissariat.
En dehors de la poste, du centre de promotion social, de la
Société National des Eaux du Bénin (SONEB), du CRA-PP, de
la compagnie de gendarmerie, de la brigade territoriale qui ont des
bâtiments en bon état et des équipements adéquats et
fonctionnels. Les autres services administratifs sont dans des locaux de
circonstance souvent inadaptés à leur mission. Pour la plupart,
ces services sont sous équipés en mobilier et matériels
modernes.
2.2.5.4- Autres infrastructures et
équipements
Ø Infrastructures et équipements
culturels
Outre les places publiques qui sont très
visités, la ville de Pobè dispose de deux maisons des jeunes dont
la première ; le hall Immeuble des Forums et Arts (IFA) est
financé par la Loterie Nationale du Bénin (LNB). Avec son
état vétuste elle continue d'abriter des activités
récréatives et d'autres activités de loisir. Comme la
première maison des jeunes, la seconde abrite des activités
récréatives et des cérémonies diverses de la ville.
Les vidéo clubs, les salles de jeux constituent la distraction de la
jeunesse.
Les équipements culturels urbains de Pobè sont
insuffisants et ceux existants sont pour la plupart dans un état peu
reluisant. Des actions et des projets de construction doivent être
entrepris en vu de la réhabilitation des existants et de la construction
d'autres.
Ø Infrastructures et équipements
sportifs
Il existe dans l'arrondissement urbain de Pobè de
très peu d'équipements sportif. En dehors du stade de football
Jean Pierre Gascon qui est plus ou moins aménagé, des aires de
jeu de fortune surtout de football se rencontrent dans la ville
précisément dans les établissements scolaires.
2.2.6- Services marchands et marchés
Il existe peu d'équipements marchands sur le territoire
urbain de Pobè. Toutefois, la ville dispose des magasins, des hangars
des marchés, une boucherie, et des boutiques.
Outre le marché central de la ville qui s'anime tous
les cinq jours et qui a un rayonnement départemental voire
international, l'arrondissement urbain de Pobè dispose d'autres
marchés qui s'animent tous les jours. Dans ces derniers se vendent
essentiellement des produits maraichers. Les hangars de ces marchés sont
pour la plupart en matériaux précaires.
2.2.6.1- Transports
Trois gares routières se rencontrent essentiellement
dans la ville de Pobè. La gestion de ces gares est sous
l'autorité communale avec l'appui des organisations syndicales qui
s'occupent de la vente, du contrôle des tickets et le l'organisation de
l'activité des transports sur les gares. Des stations de taxis motos se
rencontrent également dans la ville.
Les principales lignes desservies sont les arrondissements
ruraux de la commune, les communes de Kétou, Sakété,
Porto-Novo, Cotonou, Bohicon, Abomey ; le Nigéria et d'autres
directions.
2.3- EVOLUTION SPATIALE
2.3.1- Organisation spatiale
Aujourd'hui le monde entier est confronté à un
défi majeur qui est celui de la gestion des besoins en espace, des
ressources naturelles en adéquation avec le cadre de vie des populations
en croissance rapide. (Dossou Guèdègbé, 1998)
La population urbaine de Pobè est répartie dans
douze quartiers à savoir : Adjissou, Adjéggounlè,
Idogan, Igboiché, Illoussa, Ossomou, Issalè-affin I,
Issalè-affin II, Mamagué, Oké-ola, Oké-ata et
Pobè-nord. Du faite de la disponibilité des espaces, des
quartiers nouvellement lotis, du désir de rester dans des quartiers
calmes ; les citadins préfèrent certains quartiers au
détriment d'autres. Cette situation se justifie par l'inégale
répartition des populations sur le territoire de la ville comme le
montre figure 3.
.Figure 5 : Répartition de la population urbaine par
quartier de ville
Source : Résultat d'enquête de
Terrain, mars 2013
L'analyse de cette figure montre que la population urbaine est
inégalement répartie sur l'espace. En effet, pendant que le
quartier Oké-ola abritait 20% de la population totale de la ville
estimée à 33 249 habitants celui d'Idogan comptait seulement
1%.
Les quartiers Pobè-nord (zone résidentielle),
Illoussa-Ossomou sont les seuls à caractère urbain. Ils
représentent dans leur ensemble une unité morphologique presque
homogène. Ils sont caractérisés par des espaces
anarchiquement occupés, construits en matériaux définitifs
avec une toiture en tôle, ou en tuile.
Dans les autres quartiers, l'habitat rencontré est en
général de type traditionnel. Les maisons sont en ruine mais la
plupart d'entre elles sont en reconstruction. (Dansou, 2011).
2.3.2- Occupation actuelle du sol
L'espace urbain de la ville de Pobè se limite au seul
arrondissement avec ses douze quartiers. La typologie de l'habitat dans cette
ville, présente des zones de très fortes concentrations ;
favorisées par la présence d'infrastructures,
d'équipements communautaires et de services. L'absence de
véritable contrôle des pouvoirs publics locaux sur l'espace
foncier constitue une contrainte pour le développement harmonieux et
l'organisation rationnelle au sein du périmètre urbain de la
ville. La presque totalité des parcelles bâties ne disposent pas
de titre foncier, où tout simplement les habitants vivent dans
l'ignorance ou l'indifférence absolue de ce document d'urbanisme.
L'environnement naturel de la ville se trouve dans une dynamique permanente qui
s'est surtout marquée par la régression de la
végétation naturelle au profit de nouvelles maisons et
infrastructures urbaines. Les besoins croissants en espaces habitables dans les
périphéries ont conduit à l'élargissement de la
ville par le processus de lotissement.
2.3.3- Processus de lotissement
La direction de l'urbanisme (1996) définit le
lotissement comme une opération d'urbanisme qui consiste à
diviser un terrain, une propriété foncière en plusieurs
parcelles destinées à la construction de bâtiments à
usage d'habitation, de bureau, commercial, artisanal ou industriel. Au
Bénin, le lotissement apparait le plus souvent comme une
opération de régulation de l'occupation anarchique par les
populations des périphéries urbaines, une opération de
remembrement et de restructuration du foncier en milieu urbain et
périurbain. Aussi est il un véritable instrument
d'intégration urbaine. La réalisation du lotissement dans une
ville rassure les acquéreurs sur la sécurité
foncière et suscite de leur part un grand engouement à
s'installer sur des parcelles nouvellement recasées. L'opération
de lotissement reste un facteur déterminant de l'urbanisation dans la
ville de Pobè qui, n'étant pas assez vaste, est aussi
réduite par en grande partie par les plantations de palmiers à
huile (Elaeis guineensis) de la SRPH.
La ville de Pobè ne disposant pas d'un document de
planification spatiale elle n'a jamais bénéficié d'un
aménagement véritable. Toutefois, elle connait des efforts de
lotissement. Ainsi, démarré en 1998, le processus de lotissement
dans la ville évolue en dent de scie, pour plusieurs raisons ;
d'abord la gestion des conflits sociopolitiques, ensuite le règlement du
conflit lié au fait que le présumé propriétaire
vend la même parcelle à plusieurs personnes et enfin, la
méconnaissance par la population des bienfaits des opérations de
lotissement.
Par ailleurs dans le cadre du projet « accès
au foncier » du MCA-Bénin les zones Pobè-Nord et
quartier Ossomou ont bénéficié de transformation de permis
d'habiter en titre foncier. Environ 538 titres fonciers ont été
subventionnés au profit présumés propriétaires de
ces quartiers. Le tableau VI montre la situation du lotissement dans la ville
de Pobè.
Tableau VII: situation du
lotissement dans la ville de Pobè
Zone
|
Quartiers
|
Nombre d'hectares
|
Situation du lotissement
|
Pobè-Nord
|
Zone résidentielle (1ère
tranche)
|
38 ha
|
Lotie
|
Zone residentielle (extension)
|
68 ha
|
En cours
|
Zone des sinistrés
|
-
|
En cours
|
Ossomou
|
Ossomou1 (1ère tranche)
|
9 ha
|
Lotie
|
Ossomou1 (extension)
|
-
|
En cours
|
Ossomou2, oké-olla, talala
|
119 ha
|
En cours
|
Ossomou 3
|
133 ha
|
En cours
|
Ayèrè
|
Ayèrè
|
-
|
En cours
|
Source : Enquête de
terrain, août 2013
Ce tableau présente la situation de lotissement dans la
ville de Pobè. Dans tous les quartiers, le lotissement n'est pas
bouclé. Les zones Ayèrè et Pobè-nord où le
lotissement piétine sont aujourd'hui les principales zones où
l'extension de la ville est accentuée.
Il est constaté selon les observations de terrain,
qu'en dehors des douze quartiers que compte la ville, d'autres quartiers tels
que zone résidentielle, Ossomou 2, Ayèrè sont en naissance
où des maisons en matériaux définitifs poussent du sol.
Ces maisons sont pour la plupart des rez-de-chaussée, quelques villas et
essentiellement des habitations destinées au loyer. Ces constructions
appartiennent à des commerçants, des enseignants, des rentiers et
même à des maitres artisans de la ville.
Après avoir pris connaissance de l'évolution
spatiale de la ville à travers l'organisation spatiale et le processus
de lotissement qui consacrent la fin du présent chapitre, abordons le
troisième chapitre qui présente les facteurs de
développement de l'artisanat.
CHAPITRE III
FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DE L'ARTISANAT
Dans ce chapitre, il sera question d'une part d'identifier les
facteurs de développement l'artisanat, et d'autre part montrer
l'importance socio-économique de ce secteur dans le quotidien des
acteurs.
3.1- Facteurs liés au développement de
l'artisanat
Le développement de l'artisanat passe par la
valorisation des métiers, des dispositifs de formation adaptés et
le renforcement des capacités professionnelles (Banque Mondiale, 2001).
Ces facteurs de développement sont en quelque sorte les réformes
instituées dans quelques départements du pays dont
l'Ouémé-Plateau. Ils sont axés sur la formation des
artisans car elle est considérée comme moteur de
développement et surtout elle prime sur les autres facteurs. La commune
de Pobè étant retenue dans cette phase est comptée parmi
les communes à forte performance. Ces réformes qui n'ont qu'un
seul objectif, celui de développer le secteur de l'artisanat au
Bénin sont financées et dirigées par plusieurs
structures.
3.1.1- Formation des acteurs
La formation au profit des artisans était quasiment
inexistante. Les artisans se contentaient de se débrouiller avec les
compétences acquises au cours de leur formation initiale. Les offres de
formation professionnelle existantes étaient celles
délivrées dans les lycées techniques publics et
privés au profit des élèves des cours d'enseignement
technique. Malheureusement ces centres professionnels n'étaient pas
ouverts aux professionnels artisans et leurs enseignants n'étaient non
plus formés à encadrer ces hommes de métiers qui sont
généralement des adultes (Davodoun, 2012). Nous assistons alors
à un changement de mentalité qui va dans le sens d'offrir aux
patrons d'artisan des formations de qualité. Une Politique Nationale de
formation Professionnelle a été alors élaborée et
adoptée en 1998, pour se joindre aux actions de la coopération
Suisse qui d'une part accompagnent des patrons artisans dans la manifestation
de la demande des besoins de formation et pour l'émergence des
formateurs endogènes avec des offres de formation d'autre part.
L'adoption de cette politique a consacré également la
création du Fond de Développement de la Formation professionnelle
Continue et de l'Apprentissage (FODEFCA) comme instrument de cofinancement des
activités de formation et d'animation du marché de la Formation
Professionnelle Continue par Apprentissage (FPCA) au Bénin. Dès
lors la formation des artisans est devenue une réalité avec
à la clé deux types de formation : l'apprentissage
traditionnel et l'apprentissage de type dual.
3.1.1.1- L'apprentissage traditionnel
La première offre de formation par apprentissage
traditionnel revêt une double variance. La première, non
organisée n'est pas sanctionnée par un parchemin tandis que la
seconde variance organisée est sanctionnée par un diplôme
de fin d'apprentissage traditionnel délivré soit par le patron
soit par une association professionnelle. C'est cette variante qui
s'améliore avec l'organisation des Examens de Fin d'Apprentissage
Traditionnel (EFAT). Cet examen est organisé au niveau communal ou
municipal et concerne tous les apprentis en fin de formation par apprentissage
chez les maîtres artisans membres ou non d'une association
professionnelle. Ce type de formation qui était auparavant dans les
départements de l'Alibori et du Borgou s'est étendu dans les
départements de l'Ouémé et du Plateau donc dans la commune
de Pobè. Ancré à la base, cet examen est auto
organisé et auto géré par l'ensemble des acteurs locaux
concernés par ce champ d'activités. Il s'agit entre autres de/du
: la Mairie, Collectif des associations et groupements d'artisans de la commune
ou de la municipalité, l'association des parents d'apprentis,
l'association de développement, apprentis d'artisans et structures
d'appui. Les EFAT contribuent de façon très significative
à l'amélioration de l'apprentissage traditionnel et
représentent le socle d'opérationnalisation du Certificat de
Qualification aux Métiers (CQM). Ce dernier est appelé à
remplacer progressivement le Diplôme de Fin d'Apprentissage Traditionnel
(DFAT). L'apprentissage traditionnel est la forme la plus importante de
formation professionnelle initiale des jeunes filles et garçons et aussi
des adolescents et adultes. Il concerne toutes les couches sociales : les
personnes handicapées et les non handicapées, les
diplômés sans emploi, les déscolarisés et les
analphabètes (Davodoun, 2012). L'organisation des EFAT dans la commune
de Pobè a enregistré de 2010 à 2013, 133
candidats inscrits avec un taux d'admission de 100 % (pour les 5
sessions) comme l'indique le tableau VIII.
Tableau VIII : synthèse des
EFAT dans la ville de Pobè de 2010 à 2013
Ville
|
Inscrits
|
Présents
|
Admis
|
Taux de réussite
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
Pobè
|
70
|
65
|
135
|
69
|
65
|
134
|
69
|
65
|
134
|
100%
|
Source : Collectif des artisans de la
commune de Pobè, août 2013
Ce tableau montre la synthèse des EFAT dans la ville de
Pobè au cours des trois années d'expérience. Les
candidats, artisans apprentis sont à 100 pour 100 admis pour un total de
134 ayant effectivement passé cet examen. Cette performance est due
surtout au fait que l'effectif réduit de ces apprentis à permis
un encadrement approprié. Elle peut être considérée
comme le cumul des efforts des ces apprentis auprès de leurs patrons
durant leur formations. Ces apprentis pourraient poursuivre une fois sur le
terrain le travail bien fait dont leurs patrons ont toujours fait preuve.
Malgré qu'il faille relativiser cette performance, les maitres artisans
assurent progressivement leur relève.
3.1.1.2- L'apprentissage de type dual.
Selon les résultats de terrain, l'apprentissage de type
dual qui est la seconde forme de formation professionnelle
initiale par apprentissage connait un développement depuis 2003. Il est
sanctionné par le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) qui,
en 2010 est à sa 6ème édition. Il concerne une partie des
apprentis en formation dans les ateliers des maîtres artisans ayant au
moins le niveau de cours moyen 1ère année et
passé avec succès le test d'entrée en apprentissage de
type dual. C'est une formation de trois ans qui se déroule aussi bien
dans l'entreprise artisanale que dans les centres de formation professionnelle
publics et privés (Davodoun, 2012). Ces centres de formation sont
répartis dans tous les départements. Les deux sièges du
département du Plateau se trouvent dans la ville de Pobè. Ces
centres de formation accueillent non seulement les artisans de la commune de
Pobè mais aussi ceux des autres communes du Plateau.
3.1.2- Valorisation des métiers
La ville de Pobè regorge de beaucoup d'artisans qui
chaque jour s'efforcent par leur savoir faire de mettre en valeur les
différents métiers de l'artisanat. Ce secteur est valorisé
dans la ville par la qualité de la prestation et du service rendus
à la population. Le savoir faire est donc vendu non seulement dans la
ville, mais aussi dans le pays et même au-delà des
frontières nationales (surtout dans les métiers de la
maçonnerie, de la vitrerie et de l'électricité
bâtiment). Les observations du terrain ont révélées
que l'esthétique dans le travail, le travail bien fait et très
bien soigné sont les qualités par lesquelles l'artisan de la
ville de Pobè est reconnu et pour lesquelles il est sollicité.
Envié par les communes voisines, ce savoir faire n'est plus chose
à démontrer car les villas de la ville sont à titre
illustratif du point de vue maçonnerie, plomberie, installation
électrique et la vitrerie. La photo 1 montre une villa construite par
les artisans de la ville.
Photo 1 : un chef-d'oeuvre des artisans de
Pobè dans le quartier Ossomou
Prise de vue : YESSOUFOU, août
2013
La photo 1 montre le travail bien fait des artisans de la
ville. De l'intérieur comme de l'extérieur, cette villa
présente une vue attrayante.
De plus, cette ville peut vanter ses mérites dans les
tenues traditionnelles locales telles que « agbada »
et « g?bi », et même dans les tenus modernes telles
que les costumes ce qui valorise la couture par un travail soigné.
Avec l'avènement des EFAT depuis 2010, ces
métiers ont pris une proportion importante car tous les patrons et
maitres d'artisans se sont rendus compte de l'enjeu et des avantages de cette
innovation. Chacun de ces derniers est donc animé par le souci de voir
son candidat apprenti réussir brillamment d'où la
nécessité d'insister sur le travail bien fait. La planche 1
montre quelques artisans au travail.
b
a
Planche 1: a Un vulcanisateur du quartier Oké-olla
b Un vitrier du quartier Ossomou
Prise de vue : YESSOUFOU,
août 2013
Cette planche montre des artisans au travail. La photo a
montre un vulcanisateur qui descend la chambre à air d'un pneu
crevé. Quand à la photo b, elle montre un vitrier qui coupe la
vitre servant à fabriquer une fenêtre coulissante.
a
3.1.3- Le Renforcement des capacités des
artisans
Plusieurs facteurs probants témoignent du renforcement
des capacités chez les artisans de la ville de Pobè. En effet,
les résultats de l'enquête ont révélés que
les artisans emploient une main d'oeuvre qualifiée et rompue à la
tâche. Cette main d'oeuvre qui, est composée des employés
permanents (18%), des travailleurs occasionnels (26%) et des aides familiaux
(36%) et autres (20%) travaillent en moyenne six jours ouvrés par
semaine avec des outils et matériels adaptés et modernes. Il faut
reconnaitre que dans la ville de Pobè les artisans ont la soif du savoir
et l'envie de parfaire le travail. Cette attitude pousse ces derniers vers le
lycée technique de Pobè qui les octroient des appuis techniques
et méthodologiques. Le lycée est un potentiel atout pour
l'artisanat dans la ville, car il met à la disposition des apprentis de
nouvelles mesures de travail dans la mécanique auto, mécanique
deux roues, dans les différents branches de la maçonnerie, dans
l'électricité bâtiment et autres. A travers cet appui, la
ville est devenue en géni dans la créativité. De
même, chez les artisans de la ville, la qualité, la rigueur et le
soin sont de mise dans leur travail. Drainant un grand nombre d'apprentis, ils
ont des clients à l'extérieur de la commune, et même en
dehors des frontières nationales.
3.2 Importance socio-économique de l'artisanat
dans la ville de Pobè
L'artisanat dans la ville de Pobè subvient aux besoins
fondamentaux des pratiquants. Le secteur de l'artisanat joue un rôle
d'insertion sociale, de contacte et de prestation de service dans la commune de
Pobè notamment dans la ville de Pobè. Il assure aux acteurs la
dignité, la satisfaction des besoins, l'épanouissement et
contribue très largement à la résorption du chômage,
du sous-emploi et de la pauvreté. Ce secteur apporte sans doute à
des milliers de personnes, les moyens nécessaires pour leur permettre de
vivre plus ou moins aisément.
3.2.1- Revenu des artisans
Une complexité réside dans la
compréhension, la perception, et surtout dans la définition du
revenu des artisans. Défini comme ce que perçoit une personne
physique ou morale au titre de son activité ou de ses biens, le revenu
des artisans se résume non seulement à travers la
rémunération qu'ils tirent de leurs activités quotidiennes
pour la majorité, mais aussi à travers les
bénéfices pour ceux qui ont une activité secondaire.
Ainsi, les revenus sont limités aux recettes des
prestations et services rendus, à la vente des produits artisanaux, et
aux petits commerces associés. Les activités artisanales
étant caractérisées par une main d'oeuvre
sous-payée et dont le revenu se limite au salaire au sens strict. De ce
fait, les acteurs sont contraints d'associer une activité secondaire
pour accroitre leurs revenus. Travaillant pour leur propre compte, environ 62%
des artisans enquêtés gagnent en moyenne plus que le salaire
minimum du secteur moderne. La photo 1 montre un atelier d'artisan au travail
Photo 2 : Atelier d'un artisan
(vulcanisateur) dans le quartier Oké-olla
Prise de vue : YESSOUFOU, août
2013
Cet artisan vulcanisateur travaille et au même moment
vend des pneus et des jantes pour non seulement attirer la clientèle
mais aussi accroitre son revenu.
Par ailleurs, le revenu des artisans connait une diminution de
nos jours du fait de la concurrence très poussée que se font les
artisans. Les activités secondaires associées sont entre
autres : le commerce, les travaux de champ, la vente des matériels
et/ou outils de travail. Le revenu mensuel de l'artisan de la ville de
Pobè est en moyenne 63 000 F (CFA). Cette somme évolue en
dents de scie ; donc difficile à percevoir car, les mois ne se
ressemblent pas et surtout les acteurs ne tiennent pas une comptabilité
rigoureuse. Ceci est d'ailleurs l'un des raisons pour lesquelles certains
acteurs interrogés ne parviennent pas à faire gestion judicieuse
de leurs revenus entre les dépenses de consommation et d'épargne.
3.2.2- Amélioration des conditions de vie des
acteurs
Les revenus, bien que maigres, apportent un mieux être
aux artisans et permettent de satisfaire les besoins fondamentaux de l'homme.
Il faut donc épargner ces revenus dans les tontines journalières,
hebdomadaires et même mensuelles pour espérer investir. La tontine
constitue l'épargne privilégiée des artisans car un
prêt peut être contracté à tout moment à des
fins utiles tels que : le paiement de la scolarité d'un enfant
renvoyé de l'école, l'achat d'un matériel occasionnel et
beaucoup imprévus. Les destinations réservées aux revenus
ne sont pas les mêmes ; elles varient d'un artisan à un
autre. Néanmoins l'unanimité est retenue sur la scolarisation des
enfants car se disant que leurs enfants doivent étudier quoiqu'il
coûte. Outre la scolarisation des enfants, les artisans réalisent
des biens qui améliorent leurs conditions de vie tels que la
construction de maison, l'achat des motos, des parcelles, des meubles, des
appareils audiovisuels. Une frange des enquêtés (39,5%)
arrivent à acquérir plusieurs parcelles, à avoir des
hectares de palmerais. Ils y construisent leurs propres maisons quittant ainsi
les concessions familiales et des maisons en location. La photo 3 illustre une
réalisation d'un artisan.
Photo 3 : Réalisation d'un artisan dans le
quartier Ossomou
Prise de vue : YESSOUFOU, août
2013
Cette photo montre une construction inachevée d'un
artisan coiffeur. Cette maison est construite par les revenus issus de son
travail quotidien.
Grace à ces mêmes revenus, les hommes
mariés arrivent à doter leurs épouses. Quant aux femmes,
elles investissent dans le vestimentaire, les bijoux, les ustensiles de
cuisine, et surtout dans les cérémonies de toute sorte. La figure
6suivante illustre quelques destinations du revenu des artisans.
L'évaluation de cette répartition est faite suivant le nombre
d'artisans ayant déclaré les mêmes propos, ce nombre est
traduit en pourcentage. Toutefois le même artisan peut déclarer
avoir investir dans une ou plusieurs réalisations.
Figure 6 : Répartition des
réalisations des artisans
Source :
Enquête de terrain 2012
Les artisans de la ville de Pobè investissent dans
l'éducation des enfants (72%) car ces derniers sont pour eux la
relève, puis dans la plantation du palmier à huile (59%) qui est
considérée comme la retraite, tel que le montre la figure. Les
acteurs de l'artisanat dépensent peu dans le loisir (21%)
3.2.3- Apport de l'artisanat au budget de la commune
Les activités artisanales apportent pour le
développement local une ressource financière très infirme
variant entre 0,055% à 0,061% (Tableau VII). Cette participation
n'est pas à la hauteur de leur effectif vu qu'elles occupent environ 66%
de la population urbaine (Monographie de la commune). Un
désintéressement aux oeuvres de développement s'observe
chez les artisans (78% des enquêtés) qui refusent de payer les
impôts. A la vue des agents du service des impôts, les artisans se
cachent ou ferment leurs ateliers sous prétexte que les contributions
antérieurement faites sont sans trace sur la commune :
« La ville n'a pas connu de changement » disent-ils. La
fermeture des ateliers, la saisie des matériels et outils de travail
sont entre autres les moyens auxquels font recours ces agents pour contraindre
les artisans à s'acquitter de leur devoir civique. Une frange (21%)
connaissent l'importance de ces impôts et s'y acquittent avant que le
service impôt ne se présente à leur porte. Ces
comportements indélicats sont le fruit de l'incivisme fiscal à
leur niveau, du manque de sensibilisation et d'information. Des mesures sont en
cours dans la commune pour un apport plus ou moins considérable au
budget notamment au niveau de la manière de payer cet impôt.
L'efficacité de ces mesures permettra à la commune de
récupérer l'impôt dans les prochaines années
à hauteur de 0,5% et même 0,75%.
L'état actuel de la ville est dû quelque part,
par le non paiement de ces taxes et impôt qui en réalité
servent à la commune de réaliser les infrastructures, d'appuyer
les écoles, les hôpitaux et d'assainir la ville. Le tableau VII
montre l'apport de l'artisanat au budget de la commune dans la période
2010 à 2012.
Tableau IX: Apport de
l'artisanat au budget de la commune
Années
|
Budget global de la commune
|
Apport de l'artisanat
|
Pourcentage (en %)
|
2010
|
990 956 291
|
1 506 016
|
0,055
|
2011
|
91 033 790
|
1 585 280
|
0,058
|
2012
|
825 236 900
|
1 668 716
|
0,061
|
Source : Mairie et service
des impôts
Ce tableau montre que l'apport de l'artisanat est très
faible avec un pourcentage moyen de 0,058% ces trois dernières
années. Ceci prouve que le service des impôts éprouve des
difficultés à percevoir ces impôts chez les artisans qui
échappent à la fiscalité.
CHAPITRE IV
ANALYSE DES IMPACTS DE LA CROISSANCE URBAINE SUR LE
DEVELOPPEMENT DE L'ARTISANAT
La croissance urbaine constitue un facteur qui imprime une
dynamique à tous les secteurs d'activités économiques de
la ville de sorte que le développement de l'artisanat est très
influencé. Ce chapitre est consacré d'une part à
l'identification des sources d'impacts suivie de l'évaluation des
facteurs de la croissance urbaine touchant le développement de
l'artisanat. D'autre part, ce chapitre identifie les problèmes du
secteur et fait des suggestions au développement de l'artisanat dans la
ville de Pobè.
4.1- IDENTIFICATION DES SOURCES D'IMPACTS
L'identification des sources d'impacts a consisté
à mettre en évidence les différents facteurs pouvant
affecter le développement de l'artisanat dans la ville. Il s'agit
notamment des facteurs explicatifs de la croissance urbaine que sont : la
croissance démographique, la dynamique de l'occupation du sol et la
diversité d'activités économiques. Ainsi, la croissance
démographique qui est la variation de la population dans le temps et
dans l'espace, est déterminée par des données et
"projections révisées" de l'INSAE. Le deuxième facteur, la
dynamique de l'occupation du sol c'est-à-dire, les mutations spatiales
intervenues ces dernières années, est déterminée
par l'évolution des unités environnementales. Quant à la
diversité des activités économiques, elle n'est rien
d'autre que la variété des activités qui constitue des
possibilités d'emploi.
Cette identification, ainsi que, la prise en compte de ces
trois facteurs explicatifs du processus d'urbanisation ont permis
d'évaluer l'influence de la croissance urbaine sur le
développement de l'artisanat dans la ville de Pobè.
4.2-EVALUATION DES FACTEURS DE LA CROISSANCE
URBAINE TOUCHANT LE DEVELOPPEMENT DE L'ARTISANAT
4.2.1- Impact de la croissance démographique
L'observation de la ville de Pobè, a permis de
constater que le secteur de l'artisanat regroupe un nombre très
important de personnes, soit environ 60%. La population de ce secteur a
évolué ces dernières décennies du fait de
l'accroissement de la population urbaine. Cette évolution est surtout
due à l'exode rural très accentué à partir duquel
tous les arrondissements ruraux de la commune pourvoient la ville
(arrondissement urbain) de jeunes déscolarisés. A ceux-ci
s'ajoutent des orphelins et des jeunes dont les parents sont des démunis
et très pauvres. Ainsi, ne pouvant pas subvenir aux besoins d'une
dizaine d'enfants, le paysan se voit donc dans l'obligation de répartir
ses enfants auprès d'un parent ou d'un ami artisan de la ville.
Selon les résultats de l'enquête, il est
constater que dans ce grand nombre d'artisans se trouvent trois
catégories de personnes. D'abord les artisans (28%) qui ont
hérité le métier et veulent pérenniser
l'activité du parent défunt. Ensuite, les artisans (33%) ayant
fait un choix personnel c'est-à-dire ils y sont, par amour. Enfin, des
artisans (30%) à qui les parents ont imposé le métier. Ces
derniers sont dans l'obligation de respecter le choix à eux soumis par
les parents qui ont fait de beau jour dans ce métier. Ayant
réussi leur vie, ils n'ont pas eu des instants de regrets. A ces trois
grandes catégories s'ajoutent d'autres artisans (9%) qui fortuitement se
sont retrouvés dans l'artisanat. Toutes ces personnes sont
présentes dans la ville de Pobè à des proportions
différentes comme le montre la figure 7.
Figure 7: Les catégories d'artisans de la ville de
Pobè
Source : Enquête de terrain, août
2013
4.2.2- Impact de la dynamique de l'occupation spatiale
L'espace urbain de la ville de Pobè est en grande
partie occupé par les artisans tout métier confondu. Ainsi, sur
le long des artères et presqu'à chaque 30m se trouvent divers
métiers de l'artisanat. Il est constaté d'après
l'observation de terrain une occupation anarchique de l'espace qui ne
répond à aucune norme au point où les mêmes
métiers se côtoient surtout les métiers de la couture. De
ce faite ces derniers sont majoritaires (47%).
Au regard des résultats de l'enquête, il ressorte
que le tiers (33,4%) des artisans de la ville se sont installés sur des
parcelles louées tandis que deux unités artisanales sur quatre
occupent des (locaux) espaces héritées. D'autres (24%) par contre
se sont installés sur des espaces données. L'examen de ces locaux
montre qu'il y a une disparité quant à l'état et la
sécurité de ces derniers. Ainsi, les artisans exerçant
dans les métiers de coiffure et tresse, de textile et habillement, de
construction métallique sont en majorité (68%) dans les locaux
avec fermeture sécurisée où les outils sont permanemment
disponibles. En revanche les métiers de la mécanique et ajustage,
de la menuiserie bâtiment sont en grand nombre (26%) dans les locaux plus
ou moins sécurisés. Ces artisans déplacent pour la plupart
leurs outils dans des lieux sécurisés, proche de leur atelier
chaque fin de journée. La planche 2 montre les locaux des artisans du
point de vue sécurité.
b
a
Planche 2 : a- local d'un couturier brodeur au
quartier Oké-ata
b- local d'un mécanicien
deux roues au quartier Oké-olla.
Prise de vue :
YESSOUFOU, août 2013
Cette planche montre des ateliers d'artisans dans la ville de
Pobè. La photo a montre un atelier d'un brodeur qui a fermé son
atelier non seulement avec une porte métallique mais avec une barre
cadenassée. Quant au b elle montre l'atelier (d'un mécanicien)
non sécurisé.
4.2.3- Impact de la diversité des activités
économiques
Les activités artisanales, par leurs
variétés génèrent de revenu et d'emplois compte
tenu d'une large gamme de métiers qui s'y trouvent. Cette
variété de métiers permet à la population d'avoir
le produit et le service désirés qui sont rendus moindre
coût et surtout disponibles.
Par ailleurs, la proportion des artisans exerçants une
activité artisanale dans la population active s'accroit encore plus
quand il s'agit des personnes exerçant dans les filières du
bâtiment (44 %). Dès lors les métiers entrant dans la
construction de bâtiment (maçonnerie, plomberie, vitrerie), les
métiers d'hygiène corporelle (coiffure, esthéticien), et
les métiers d'habillement (brodeur, couturier) émergent ces
dernières années au détriment d'autres. Du fait de leur
importance sociale et de l'avancée technologique, ces métiers
sont au premier choix de la population et drainent un grand nombre d'apprentis.
De même, cette situation crée un déséquilibre entre
les métiers ; certains connaissent même une lente
disparition.
4.3- PROBLEMES LIES AU DEVELOPPEMENT DE L'ARTISANAT
Plusieurs problèmes menacent le développement
des activités artisanales dans la ville de Pobè et qui ne restent
sans conséquences sur la vie des artisans et même des populations.
Trois catégories de problèmes ont été retenues dans
ce travail : les problèmes environnementaux, les problèmes
socio-économiques et les problèmes
techniques.
4.3.1- Problèmes environnementaux
Ces problèmes sont multiples, il s'agit :
§ la pollution sonore produite par le vrombissement des
moteurs chez les mécaniciens auto, les soudeurs à l'arc, le grand
vacarme continu dans les scieries. Ces nuisances sonores affectent la
santé des populations environnantes ;
§ la pollution atmosphérique qui pollue l'air.
Elle est créée par les fondeurs et les mécaniciens.
Cette pratique met mal à l'aise la respiration des populations
environnantes ;
§ l'insalubrité liée au rejet dans la
nature des déchets composés des cheveux coupés et des
débris de mèches en coiffure, des coupons de tissus en couture et
des débris issus du rabotage des bois en menuiserie comme le montre la
photo 4. Cette pratique s'observe chez la plupart des artisans.
Photo 4 :
Insalubrité due à un menuisier au quartier Pobè-Nord.
Prise de vue : YESSOUFOU,
août 2013
Cette photo montre un tas d'ordure (mouillé par la
pluie) d'un menuisier qui rend l'environnement malsain et impropre. Ce tas sert
de WC aux petits enfants des ménages environnants car le il n'est pas
brulé par négligence.
4.3.2- Difficultés socio-économiques
§ difficulté d'accès au crédit pour
cause de non respect des contrats relatifs aux échéances de
paiement ;
§ rareté des apprentis du fait de la
gratuité de l'enseignement ;
§ niveau d'alphabétisation très bas des
artisans ;
§ absence de comptabilité rigoureuse, les artisans
confondent les notions de capital, de prix de revient et de
bénéfice ;
§ non disponibilité des matières
premières ;
§ écoulement souvent difficile des produits finis
pour cause des matériels et outils rudimentaires. Ce fait s'observe sur
le terrain car les produits modernes ou importés concurrencent les
produits artisanaux. Les meubles modernes au niveau de la menuiserie, les
prêts-à-porter au niveau de la couture en sont des
illustrations ;
§ coût élevé des matériels et
outils de travail ;
§ manque à gagner en matière de recette
fiscale.
4.3.3- Les problèmes techniques
§ non maîtrise des techniques de gestion
d'entreprise par la quasi totalité des artisans du fait de la non
alphabétisation ;
§ non appropriation des nouvelles mesures de travail du
fait de l'apparition des nouvelles technologies artisanales ;
§ manque de professionnalisme dans le
métier ;
§ insuffisance de recyclage.
4.4. -SUGGESTIONS
Au vu de ces problèmes, il est impérieux
d'accroitre l'insertion des artisans dans le tissu économique avec un
emploi décent. Pour ce faire, plusieurs défis à l'horizon
sont à relever par tous les acteurs. Ainsi des suggestions sont
adressées aux :
Ø aux artisans pour :
- former des jeunes sans qualification professionnelle par des
formations modulaires de courtes durées afin de les rendre aptes
à s'insérer sur le marché du travail.
- s'inscrire auprès les structures de collecte des
déchets de la ville ;
- s'approprier les différentes innovations dans le
secteur pour la professionnalisation de chaque métier ;
- s'acquitter des cotisations au sein des différentes
associations d'artisans.
Ø membres du collectif des artisans pour :
- renforcer les artisans par la formation continue sur les
modules : gestion d'entreprise, comptabilité et marketing ;
- mettre l'accent sur le savoir et le savoir-faire. Les
anciens devront transmettre les connaissances aux jeunes et vice
versa ;
- développer la Formation professionnelle continue
(FPC) par voie modulaire au profit des artisans en activité
professionnelle ; ces renforcements de capacité intègreront
les formations associées ou complémentaires à la
maîtrise du métier. Les actions d'émergence de
consolidation d'offre de formation sont à renforcer ;
- harmoniser les durées d'apprentissage, les frais
d'apprentissage et les compétences à transférer aux
apprentis à travers des matrices de compétences par corps de
métier ;
- adopter une convention collective sur l'apprentissage comme
instrument d'auto organisation et d'auto régulation de l'apprentissage
en milieu artisan ;
- mener une politique d'insertion des jeunes
diplômés lauréats des Certificat de qualification
professionnelle (CQP), Certificat de qualification aux métiers (CQM), et
Diplôme de fin d'apprentissage traditionnel (DFAT) sur le marché
du travail,
- renforcer des capacités des centres de formation
professionnelle impliqués dans la formation de type dual et les
formations professionnelles continues au profit des femmes et hommes de
métiers déjà en activité.
Ø autorités locales et étatiques
pour :
- organiser le secteur de l'artisanat par un
recensement périodique des acteurs afin de produire un répertoire
communal des artisans ;
- orienter les acteurs vers les institutions bancaires ou de
micro-finance pour qu'ils épargnent leurs revenus afin d'échapper
aux déconvenues qu'engendrent les tontines ;
- organiser et développer les échanges inter
communaux entre artisans pour le renforcement des capacités et surtout
pour la promotion de l'artisanat local ;
- créer un système véritable de
crédit à faible taux d'intérêt au profit des
artisans de la ville et même de la commune ;
- prendre en compte l'artisanat local dans la
réalisation des infrastructures et équipements dans la
commune ;
- inciter la population à la consommation des produits
artisanaux locaux. Ce faisant, l'écoulement régulier de ces
produits sera une réalité grâce à une reconversion
de la mentalité des consommateurs ;
- accorder un environnement fiscal allégé aux
artisans qui créent des emplois à travers la formation des jeunes
apprentis.
Au vu de ce travail, un impératif s'avère
nécessaire. Ainsi le model SWOT utilisé pour l'analyse des
résultats de cette étude a permis de faire la synthèse
comme l'indique la figure 8
FORCES
* Disponibilité des matières premières
locales.
* Existence de groupements d'artisans.
* marché vierge.
*efficacité groupements d'artisans.
* Utilisation des moyens semi modernes.
* Existence d'un collège technique à Pobè
FAIBLESSES
* Mévente des produits et des services
* Non qualification des artisans
* Utilisation de moyens archaïques.
* Existence de beaucoup d'amateurs dans la corporation des
artisans.
* Insuffisance de marketing
*Existence d'une fédération nationale des
artisans
* Existence des structures de financement (CLCAM ; GABF ;
PADME ; PAPME;FODEFCA/PPA).
* existence d'un marché potentiel qu'est le Nigeria
OPPORTUNITES
* Emigration des artisans
* Concurrence entre les produits importés et les produits
locaux.
* Envahissement des marchés de la commune par les produits
nigérians.
MENACES
Figure n°8 : Synthèse des résultats
suivant le modèle SWOT
Source :
enquête de terrain, novembre 2012
Ce modèle est un outil d'analyse intégré
des aspects socio-économiques. Il a permis d'analyser les forces
relatives aux activités artisanales présentes dans la ville de
Pobè, les opportunités dont elles disposent. Aussi ce
modèle a t-il servi à analyser les menaces dont-il faut tenir
compte dans l'aménagement du milieu et les faiblesses qui
méritent une attention particulière. Ainsi la prise en compte
d'importantes forces et opportunités dont dispose ces activités
artisanales pourrait donc permettre d'assurer son émergence.
Conclusion
La présente étude a mis en évidence
l'influence de la croissance urbaine sur le développement de l'artisanat
dans la ville de Pobè.
Au terme de cette étude, il faut noter que le
développement de l'artisanat est favorisé par la croissance
démographie et l'extension spatiale de la ville. En effet, la croissance
démographique favorise ce développement par la présence
d'un grand nombre d'artisans et l'extension spatiale par l'occupation des
espaces et artères de la ville. Le développement du secteur de
l'artisanat axé sur la formation des artisans par corps de
métier influe la ville sur plusieurs plans. Ainsi, au plan
économique les revenus issus des prestations et services rendus à
la population permettent aux artisans de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Au plan social, le brassage entre artisans et population permet la
valorisation de chaque métier.
Ces facteurs ont donné une originalité à
ce travail car les études antérieures n'ont fait qu'aborder
différemment cette thématique. L'étude de la fusion de ces
expressions à savoir la croissance urbaine et le développement de
l'artisanat n'a fait que confirmer les résultats des auteurs ayant
produit des écrits sur chacun de ces sujets.
Par ailleurs l'inexistence d'une politique de valorisation du
secteur de l'artisanat et du renforcement des capacités des artisans
pose un problème de développement équilibré et
durable de l'artisanat dans la ville de Pobè. D'où la
nécessité pour les différents acteurs (autorités
municipales et collectif d'artisans) de conjuguer les efforts pour mieux cerner
les impacts non perceptibles de la poussée urbaine sur le
développement de l'artisanat, et partant le développement de tous
les secteurs d'activités économiques de la ville. C'est seulement
à ce prix que la croissance urbaine sera pour la ville de Pobè un
fait porteur de développement du secteur.
Bibliographie
1- AGOSSOU, F. (1998) : Rôle
socio-économique de l'artisanat sur le plateau d'Adja. Mémoire de
maitrise en géographie, UNB, 80 p.
2- AGOSSOU, N. (2004) :
La diffusion des innovations : l'exemple des zémijan
à travers l'espace béninois ; Note de recherche à
paraitre dans cahier de géographie du Québec
3- ALI IDRISSOU, K. (2012) :
Contribution de l'artisanat au développement local dans la
commune d'Adjarra. Mémoire de maitrise en géographie,
Abomey-Calavi, FLASH / UAC, 77 p.
4- AYABA, I.M., (2012) ; Impact de la
croissance urbaine sur le développement économique de la commune
de seme-podji. Mémoire de maitrise en géographie, Abomey-Calavi,
FLASH / UAC, 70 p.
5- BANQUE MONDIALE (2001) : Prendre des
engagements durables : une stratégie environnementale pour la
Banque Mondiale. Résumé, Washington, 54 p.
6- COUSQER, Y. ; ANTIER G. ; MAUDRIN,
J-M. ; CREPIN, X. (2007) : villes en développement.
Revue, N °77, Paris, 8 p.
7- DAVODOUN, C. C. (2012) :
Problématique de la Formation Professionnelle Continue et Apprentissage
dans le Secteur de l'artisanat au Benin, 12 p.
8- DAVODOUN, C. C. (2012) : 19 ans de
partenariat BAA-DDC au profit du développement de l'artisanat au
Bénin, 21 p
9- DANSOU, B. S. (2011) : Erosion
fluviale dans la commune la Pobè. Mémoire de maîtrise en
géographie, Abomey-Calavi, FLASH / UAC, 70p.
10 -DOSSOU GUEDEGBE, O. (2005) :
Contribution de l'évaluation environnementale stratégique (EES)
à l'aménagement du territoire : cas du plan directeur
d'aménagement du Plateau d'Abomey- calavi (République du
Bénin). Thèse de Doctorat unique Abomey- calavi, Bénin,
348p.
11 -GEORGE, P. (1984) : Dictionnaire de
la géographie. Paris, PUF, 3e édition, 473 p.
12 -GNELE, J.E. (2010) : Dynamique de
planification urbaine et perspective de développement durable à
Cotonou (République du Bénin). Thèse de Doctorat unique de
Géographie, UAC, 338 p.
13 -INSAE (2002) : Rapport du
3ème Recensement Général de la Population et de
l'Habitat, février 2002, 268 p.
14 -INSAE (2005) : Cahier des villages
et quartiers de ville, Département du PLATEAU, 17 p.
15 -MDP, (2005) : Document de
Stratégie de Réduction de pauvreté au Bénin 2005,
78 p.
16 -Ministère de la Culture, de l'Artisanat et
du Tourisme (MCAT) (2004) : Nomenclature des métiers de
l'Artisanat au Bénin, 30p.
17 -Mairie de la Commune de Pobè (2006) :
Monographie de la Commune de Pobè 46 p.
18 -N'BESSA, B. D. (1997) : Porto-Novo
et Cotonou (BENIN) : origine et évolution d'un doublet urbain.
Thèse de doctorat d'Etat des lettres, Bordeaux-Talence, 456 p.
19 -PNUD et MCAT
(2005) : Politique Nationale de Développement de
l'Artisanat (PNDA) au Bénin. Porto-Novo. Bénin
47 p
20 -PDC (2005) : Plan de
Développement Communal de la commune de Pobè, 69 p.
21 -RGPH (2002) : troisième
recensement général de la population et de l'habitation :
synthèse des résultats. INSAE, Octobre 2003, Cotonou, 35p.
22 -SEVERINO, J-M. (2007) : Ville et
développement, Revu, 8p.
23 -SOUFIANO, R. A. (2012) : Les petits
métiers dans la commune de seme-podji : Cas de l'arrondissement
d'Ekpè. Mémoire de maîtrise en géographie,
Abomey-Calavi, FLASH /UAC, 70 p.
24 -WIEL, M. (2010) : la transition
urbaine ou le passage de la ville- pédestre à la ville
motorisée, Belgique, Pierre Madaga, 149 p.
Webographie
-http://
www.google.bj
consulté le 23 mars 2012
-http://
www.baa.bj
consulté le 18 mars 2012
Liste des figures
Figure 1 : Model d'analyse des
résultats à l'aide de SWOT.......................26
Figure 2 : situation géographique
de la ville de Pobè..............................28
Figure 3 : Evolution
démographique de la commune de Pobè....................31
Figure 4 : Occupation de l'espace
communal et dynamique urbaine.............34
Figure 5 :
Répartition de la population urbaine par quartiers de
ville............41
Figure 6 : Répartition des
réalisations des artisans........................................54
Figure 7 : Les catégories
d'artisans de la ville de Pobè ...........................59
Figure 8 : Synthèse des
résultats suivant le modèle SWOT ......................65
Liste des tableaux
Tableau I : Centre de documentation et
type d'information.......................19
Tableau II : Choix des quartiers
d'étude
............................................22
Tableau III : Répartition des
personnes enquêtées par quartier et par corps de métier
......................................................................................24
Tableau IV : Répartition spatiale
de la population de la commune par
arrondissement............................................................................32
Tableau V Evolution de la population de la
ville de 1992 à 2013................33
Tableau VI : infrastructures scolaires
de la ville de Pobè..........................38
Tableau VII Situation du lotissement dans la
ville de Pobè.......................44
Tableau VIII: Synthèse des EFAT
dans la ville de Pobè.........................47
Tableau IX : Apport de l'artisanat au
budget de la commune.....................56
Liste des photos
Photo 1: Chef d'oeuvre des artisans de
Pobè dans le quartier Ossomou..........49
Photo 2: Un atelier d'artisan dans le
quartier Oké-olla.............................52
Photo 3: Réalisation d'un artisan
dans le quartier Ossomou.......................53
Photo 4:
Insalubrité due à un menuisier au quartier
Pobè-Nord...................62
Liste des planches
Planche 1 : a- Un vulcanisateur du
quartier Oké-olla..............................50
b- Un vitrier du quartier
Ossomou......................................50
Planches 2 : a- local d'un couturier
brodeur au quartier Oké-ata..................60
b- local d'un mécanicien deux
roues au quartier Oké-olla..........60
ANNEXES
Questionnaire à l'endroit des artisans de
la ville Pobè
Nom et
Prénoms :....................................................................................
Age :..........(ans), Niveau
d'étude .................., Sexe : Masculin Féminin
Nombres de personnes à charge : Enfants
Femmes domestiques
Apprentis Autres à
préciser.....................................................
1- Quelle est votre activité
principale ?.......... ..................................................
2- Depuis combien d'années exercez-vous cette
activité ?....................................
3- Comment êtes-vous arrivés à ce
métier ? (1-choix personnel, 2-par contrainte) /__/ Autres
à préciser..................................................
4- Avez-vous une autre activité secondaire ?
(1=oui, 2=non) /__/
5- Etes-vous reconnus par les autorités
communales ? (1=oui, 2=non) /__/
6- Appartenez-vous à une association d'artisans
communal ou national (1=oui, 2=non) /__/
7- Combien d'apprentis avez-vous ? /__ /__/ __/
8- Combien d'apprentis avez-vous libéré depuis
votre installation ? /__ /__/ __/
9- Quelle est le montant des frais de formation d'un
apprenti ? /__/__/__/__/__/ F (CFA)
10- Avez-vous loué vos locaux ? (1=oui, 2=non)
/__/
11- Avez-vous un accès facile à vos outils de
travail ? (1=oui, 2=non) /__/
12- Quelles sont les difficultés rencontrées
dans l'exercice de votre
métier ?...................................................................................................... ......................................................................................................
13- Ne pensez-vous pas abandonner ce métier un jour vu
ces difficultés ? (1=oui, 2=non) /__/
14- Existe-t-il des structures qui vous appuient dans
l'exercice de votre métier ? (1=oui,2=non) /__/
15- Contractez-vous des prêts ? (1=oui, 2=non)
/__/
Si oui quelles sont les institutions qui vous
appuient.........................................
Si non pourquoi ? (quelques
raisons)............................................................
16- Avez-vous participé à une foire ?
Si oui ; où, quand et qu'avez vous
gagné ?......................................................
Si non ;
pourquoi ?....................................................................................................
17- Qui sont vos potentiels
clients ?...................................................
...............
18- Avez-vous une période à laquelle votre
métier (activité) marche
bien ?.....................................................................................................
19- Quels sont vos lieux de ventes ? marché
exposition
Commerce ambulant autre à
préciser...................................................
20- Êtes-vous membre d'une association ? (1=oui,
2=non) /__/
Si oui,
laquelle ?..................................................................................................
Si non pourquoi ? (quelques
raisons)............................................................
21- Votre revenu a-t-il connu une augmentation ces
dernières années ?
(1=oui, 2=non) /__/
22- Quel est en moyenne le montant de vos revenus
mensuels ? /__/__/__/__/__/__/ F (CFA)
23- Combien à peu près dépensez vous par
mois ?
Alimentation/__/__/__/__/ F (CFA), Logement /__/__/__/__/ F
(CFA), Santé /__/__/__/ __/F
(CFA),Autres.............................. /__/__ /__ /__/F (CFA)
24- Payez-vous une taxe et/ou impôt à la
mairie ? (1=oui, 2=non) /__/
Si oui, combien...................../__/__ /__ /__/F (CFA)
25- A quoi servent selon vous cette
somme.........................................................
26- Comment utilisez-vous les revenus issus de votre
activité ?
Besoins du ménage Réinvestissement dans
l'activité
Epargne Cérémonies Investissement
Autres à
préciser....................................................................................
27- Qu'aviez-vous réalisé avec les revenus issus de
votre activité ?
a-Achat de terrain b-Construction d'habitation
c- Achat de moyen de déplacement Autres à
préciser...............................
......................................................................................................
28- En cas d'investissement, pouvez-vous nous dire quelques
unes de vos réalisations ?
a /__ / b/__/ c/__/ Autres à
préciser...................................................
29- Quelles solutions pouvez-vous suggérer pour le
renforcement de vos capacités et la promotion de votre
métier ?
Guide d'entretien à l'endroit des
responsables d'Association d'artisans
1- Quelle est votre activité
artisanale ?.................................................................................
2- Avez-vous une activité secondaire (1=oui, 2=non)
/__/
Si oui laquelle
?.......... ..................................................
3- Depuis combien d'années exercez-vous cette
activité ? /__/__/__/ (ans)
4- Votre association est -elle enregistrée chez
l'Etat ? (1=oui, 2=non) /__/
5- Votre association compte combien de membre ?
/__/__/__/__/
6- Organisez-vous des formations à vos membres (1=oui,
2=non) /__/
7- Quel est l'objectif principal de votre
association ?....................................................
8- Quels sont vos
projets ?.....................................................................................
9- Quelles sont les difficultés rencontrées dans
votre vie
associative ?......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10- Quelles stratégies mettez-vous en oeuvre pour
pallier à ces
difficultés ?.......................................................................................................................................................................................................
11- Êtes-vous appuyés par les autorités
communales ? /__/, étatique ? /__/
(1=oui, 2=non)
/__/
12- Quelles sont les réalisations de votre association
depuis sa création ?......................
............................................................................................................................................................................................................
13- Comment pensez-vous développer votre métier
au niveau local, national,
international ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14- En cas d'investissement, pouvez-vous nous dire quelques unes
de vos
réalisations ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
15- Quelles solutions préconisez-vous pour
améliorer vos revenus et promouvoir votre métier dans la
commune ?.............................................................................................
..............................................................................................................................................................................................................
16- Comment voyez-vous l'avenir de votre association dans la
ville, dans le
pays ?..........................................................................................................
............................................................................................................................................................................................................
Guide d'entretien à l'endroit des
Responsables du Collectif des Artisans de Pobè
1- Quels sont les différents corps de métiers
regroupés au sein du Collectif des Artisans de
Pobè ?........................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2- Depuis quand avez-vous créé votre
collectif ? /__/ __/ (ans)
3- Quelles sont vos réalisations depuis votre
création ?.......................................................
........................................................................................................
4- Quelles sont les raisons qui vous ont amené à
créer ce collectif ?....................................
.............................................................................................................................................
5- Quels sont les objectifs principaux du Collectif des
Artisans de
Pobè ?....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6- Avez-vous des représentants au sein de la
Confédération Nationale des Artisans du Bénin
(CNAB) ? (1=oui, 2=non) /__/
Si oui, qu'en tirez-vous de la
confédération ?..................................................................
.........................................................................................................
Si non,
pourquoi ?.............................................................................................................
......................................................................................................
7- De quels appuis des autorités
bénéficiez-vous pour atteindre vos
objectifs ?..................
..........................................................................................................................................................................................................................
8- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au
sein de votre collectif ?....................
..................................................................................................................................................................................................................
9- Quelles sont les principales difficultés
rencontrées par les artisans dans la commune de
Pobè ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................
10- Quelles stratégies sont mises en oeuvre par le
collectif des artisans pour promouvoir l'artisanat dans la
commune ?...........................................................................................
.......................................................................................................
11- Comment les artisans utilisent généralement
les revenus de leurs
activités ?......................................................................................................................................................................................................................................................................
12- Quelles solutions préconisez-vous pour la promotion
de l'artisanat et l'amélioration des conditions de vie des
artisans ?..................................................................................
.........................................................................................................
Questionnaire à l'endroit des
autorités de la mairie de Pobè
Dans le cadre de notre formation en géographie à
l'Université d'Abomey- Calavi, nous sommes appelé à
effectuer un travail et à le présenter sous forme de
mémoire de maitrise. En effet, votre collaboration nous sera d'une
très grande utilité dans la rédaction de notre sujet dont
le thème est «La croissance urbaine et le
développement de l'artisanat dans la ville de
Pobè ». Nous vous prions de bien vouloir
remplir le questionnaire suivant :
Nom
Prénom..........................................................................................
1- La ville de Pobè compte combien d'activités
artisanales ? /__/ __/__/
2- Quel est le nombre d'ateliers d'artisans enregistré
par la ville ? /__ /__ /__ /__/
3- Quelles sont les principales activités artisanales
exercées dans commune ?....................
.........................................................................................................
4- Quelle place occupe le secteur artisanal dans la ville de
Pobè......................................
........................................................................................................
5- Quels rôles sociaux jouent l'artisanat dans les
artisans dans la ville de Pobè ?................
......................................................................................................
6- Quelle appréciation faite-vous de ce
rôle ?.......................................................................
.........................................................................................................
7- Comment l'artisanat participent-ils à
l'économie locale de Pobè ?..................................
......................................................................................................
8- Comment appréciez-vous cet
apport ?..............................................................................
......................................................................................................
9- Quelle est le montant (en milliers) de F (CFA) des taxes
perçues par la mairie ?
Année : 2012 2011
2010 2009 2008
Montant :
10- L'artisanat participe-il à la réduction du
chômage dan la ville ? (1=oui, 2=non) /__/
Si oui
comment ?...................................................................................
Si non
pourquoi ?.................................................................................
.........................................................................................................
11- Quels sont les différents corps de métiers
de l'artisanat recensés sur le territoire ?
..................................................................................................................................................................................................................
12- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
avec le secteur informel
artisanal ?..........................................................................................................................
......................................................................................................
13- Quelles sont, selon vous, les difficultés
rencontrés par les artisans de la ville de Pobè ?
.......................................................................................................................................................................................................................................
14- Organisez-vous de foire pour faire connaitre les artisans
de la ville de Pobè ? (1=oui, 2=non)
/__/
Si oui, les objectifs sont-ils été
atteints ?..........................................................................
Si non,
pourquoi ?.............................................................................................................
15- Quelles stratégies peuvent être mises en
oeuvre par la commune pour promouvoir l'artisanat à
Pobè ?............................................................................................................
......................................................................................................
16- Quelles sont vos suggestions pour promouvoir l'artisanat
dans la commune de Pobè ?
........................................................................................................
17- Quels sont les projets de la commune pour le
développement de l'artisanat ?................
.........................................................................................................
18- Quel est selon vous le lien entre la croissance urbaine et
le développement de
l'artisanat ?.............................................................................................................
19- Quelles recommandations pouvez-vous faire à
l'endroit des artisans ?.........................
.........................................................................................................
20- Quelles sont les contraintes liés au
développement de l'artisanat dans la ville de
Pobè ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................
QESTIONNAIRE SUR LA CRIOSSANCE URBAINE
Nom et
Prénoms :....................................................................................
Age /__/__/__/ (Ans), Niveau
d'étude ............................... Sexe : Masculin
Féminin
1. Quelle est la taille de votre ménage ?
/__/__/__/ (personnes)
2. Êtes-vous autochtone de la ville de
Pobè ? (1=oui, 2=non) /__/
Si non de quelle localité
êtes-vous ?................................................................................
Depuis quand étiez-vous dans la ville ?
/__/__/__/ (Ans)
3. Qu'est -ce qui vous a amené dans la ville de
Pobè ?.............................................................
4. Quelles sont les activités économiques qui
marchent bien dans la
ville ?.........................................................................................................................
5. Ces activités ont-elles connu un essor ces
dernières années ? (1=oui, 2=non) /__/
6. Quel(s) secteur(s) d'activité est plus
exploité dans la ville ?....................................
Secteur primaire secteurs secondaire
secteur tertiaire
7. Existe-il des quartiers de ville décemment
construis ? (1=oui, 2=non) /__/
8. Quels sont les quartiers de ville densément
construits ? .......................................
9. La ville dispose t- elle d'un plan
d'aménagement ? (1=oui, 2=non) /__/
10. L'extension de la ville tend vers quelle commune
(localité) ? .................................
11. Qu'est ce qui explique cette extension ?
Coût non élevé des parcelles
proximité des terres agricoles
zone nouvellement lotie autres à
préciser..........................................
12. Qu'est ce qui dans la ville attire les étrangers
à
s'installer ?..................................................
13. Quelle est approximativement le pourcentage des
étrangers vivant dans la ville de Pobè /__/__/ %
14. Existe-t-il un grand nombre de services publics dans la
ville ? (1=oui, 2=non) /__/
15. La ville a-t-elle des centres de loisir, de sport, de culture
pour les populations ? (1=oui, 2=non) /__/
16. Quelles activités, évènements,
cérémonie culturelle animent la
ville ?.........................................................................................................................
17. Le réseau de communication de la ville est-il
densifié ? (1=oui, 2=non) /__/
18. La ville dispose des infrastructures et équipements
modernes ? hôpital collège
écoles routes autres
à préciser................................................
19. Les populations ont-elles un accès facile aux produis
de premiers nécessités ? (1=oui, 2=non)
/__/
20. Quelle est la place de l'agriculture dans la ville de
Pobè ?...............................................
21. Quelles est la place de l'artisanat dans la ville de
Pobè ?.................................................
22. De quelle époque date la création de la
ville ?..................................................................
23. Comment la ville de Pobè a-t-elle
évolué ?................................................................
24. Existe-t-il des marques du passé qui demeurent
jusqu'à ce jour ? (1=oui, 2=non) /__/
25. Sur quel plan la ville a-t-elle connu un
changement ?
Administratif religion politique occupation du sol
infrastructures et équipements extension de la ville
autres à préciser...........................
Table des matières
Sommaire................................................................................................1
Dédicace
.................................................................................................2
Avant
propos.............................................................................................3
Sigles et
acronymes.....................................................................................5
Résumé /
Abstract.......................................................................................6
INTRODUCTION......................................................................................7
Chapitre I : CADRE THEORIQUE, DEMARCHE
METHODOLOGIQUE..............10
1.1- Cadre
théorique..................................................................................10
1.1.1 Revue de la
littérature............................................................10
1.1.2 Problématique
..........................................................................12
1.1.3 Hypothèses et
Objectifs...............................................................15
1.1.3.1 Hypothèses de
recherche.......................................................15
1.1.3.2 Objectif
général..................................................................15
1.1.4 Clarification des
concepts ............................................................15
1.2- Démarche
méthodologique......................................................................17
1.2.1 Collecte des
données.........................................................................17
1.2.1.1 Données
collectées...................................................................18
1.2.1.2 Recherche
documentaire............................................................18
1.2.1.3 Travaux de
terrain....................................................................19
1.2.1.4 Technique et outils de
collecte......................................................19
1.2.1.5
Echantillonnage........................................................................21
1.2.2 Traitement des
données.....................................................................25
1.2.2.1
Dépouillement...........................................................................25
1.2.2.2 Traitement
statistique.................................................................25
1.2.2.3 Traitement
cartographique...........................................................25
1.2.3 Analyse des
résultats.........................................................................25
Chapitre II : CADRE D'ETUDE ET EVOLUTION URBAINE
DE LA VILLE DE
POBE......................................................................................................27
2.1 Cadre
d'étude.......................................................................................27
2.1.1 Situation
géographique.......................................................................27
2.1.2 Facteurs
physiques...........................................................................28
2.1.1.1 Relief et
Géologie.......................................................................28
2.1.1.2 Sols et
végétation........................................................................29
2.1.3 Facteurs
humains.............................................................................30
2.1.3.1 Origine de
peuplement.................................................................30
2.1.3.2 Démographie et
activités
humaines.................................................31
2.2 Facteurs
d'urbanisation...........................................................................33
2.2.1 Croissance
démographique..................................................................33
2.2.2 Migrations internes et
externes.............................................................36
2.2.3 Voirie et assainissement
.....................................................................36
2.2.4 Ordure
ménagère..............................................................................37
2.2.5 Infrastructures et équipements
socio-économiques.....................................38
2.2.5.1 Infrastructures et équipements
sanitaires..........................................38
2.2.5.2 Infrastructures et équipements
scolaires..........................................38
2.2.5.3 Infrastructures et équipements
administratifs................................................39
2.2.5.4 Autres Infrastructures et
équipements.............................................39
2.2.6 Services marchands et
marchés............................................................40
2.2.6.1
Transports...............................................................................40
2.3 Evolution
spatiale.................................................................................41
2.3.1 Organisation
spatiale.........................................................................41
2.3.2 Occupation actuelle du sol
..................................................................42
2.3.3 Processus de lotissement
...................................................................43
Chapitre III : FACTEUR DE DEVELOPPEMENT DE
L'ARTISANAT..................45
3.1 Facteurs liés au développement de
l'artisanat................................................45
3.1.1 Formation des
acteurs........................................................................45
3.1.1.1 Apprentissage
traditionnel............................................................46
3.1.1.2 Apprentissage de type
dual............................................................47
3.1.2 La valorisation des
métiers..................................................................48
3.1.3 Renforcement des capacités des
artisans..................................................50
3.2 Importance socio-économique de l'artisanat
dans la ville de Pobè.......................51
3.2-1 Revenu des
artisans...........................................................................51
3.2.2 Amélioration des conditions de vie des
artisans..........................................53
3.2.3 Apport de l'artisanat au budget de la
commune.........................................55
Chapitre IV : ANALYSE DES FACTEUR DE LA
CROISSANCE URBAINE SUR LE DEVELOPPEMENT DE
L'ARTISANAT.........................................................57
4.1- Identification des sources
d'impacts...........................................................57
4.2- Evaluation des facteurs de la croissance urbaine
touchant le développement de
l'artisanat.................................................................................................58
4.2.1 Impact de la croissance
démographique...................................................58
4.2.2 Impact de la dynamique de l'occupation
spatiale.......................................59
4.2.3 Impact de la diversité des
activités
économiques........................................60
4.3- Problèmes liés au développement
de l'artisanat.............................................61
4.3.1 Problèmes
environnementaux...............................................................61
4.3.2 Difficulté
socio-économiques.................................................................62
4.3.3 Problèmes
technique.............................................................................63
4.4-
Suggestions..........................................................................................63
Conclusion................................................................................................67
Bibliographie.............................................................................................68
Webographie.............................................................................................69
Liste des
figures..........................................................................................70
Liste des
tableaux.......................................................................................70
Liste des
photos..........................................................................................70
Liste des
planches.......................................................................................70
Annexe.....................................................................................................71
Table des
matières.....................................................................................79
|