Rôle de l’église dans la restauration des familles face à la désintégration. Cas spécifique de l’eERC/c.d.r.f. Goma, 2011 à 2019.

3.2. DISCUSSION ET COMMENTAIRE DES RESULTATS

La première section de ce chapitre a fait la synthèse des résultats. Laseconde qui vient boucler cette dissertation consiste à discuter et à commenter ces résultats.

Ce chapitre cherchera à concilier les données présentées ci-haut et les confronteront avec la littérature décortiquée au chapitre deuxième.

Le tableau n°6, nous donne une tendance de la configuration de la population par tranche d'âge qui fréquente l'église CDRF. Toutes les tranches d'âge sont valablement représentées. Les moins de 20 ans représentent une proportion de 10,7%. Les jeunes adultes de 20 à 39 ans pris ensemble sont dans la proportion de 30,3%. Les adultes de 40 à 60 ans rassemblent autour de 57,3% et les personnes de troisième âge dans une proportion de 1,8%.

Au sein de l'église CDRF, il y a des départements fonctionnels de l'école de dimanche qui encadrent tous les enfants issus des familles membres et des environs ; de la jeunesse qui prend en charge tous les juniors ; des femmes où toutes les dames sont encadrées ; des hommes où les messieurs sont aiguisés dans leurs responsabilités de chef de famille.

BLANC Edmond dans son ouvrage « Le rôle des Églises pour le maintien ou le rétablissement de la paix dans la société internationale contemporaine » disait à son temps, nous citons : C'est pourquoi un grand nombre de ceux, chrétiens ou non chrétiens, qui se soucient de la paix dans le monde souhaitent que l'Église fasse bénéficier la communauté humaine d'une partie de cette force qu'elle constitue par sa seule existence^38(*).

Toutes les tranches d'âge s'impliquent dans l'action transformatrice induite par l'église CDRF. Les enfants, les jeunes, les adultes, les vieux, les femmes, les hommes, ... sont tous connectés et soudés comme une seule personne dans le changement social et communautaire.

Les résultats de tableau n°7, montrent que la quasi-totalité des membres de l'église CDRF sont du niveau primaire (6%), secondaire (35,6%) et universitaire (53,7%) soit une proportion cumulée de 95,4% contre 4,6% sans niveau d'étude.

Ceci montre une bonne posture des gens qui participent à la transformation sociale et communautaire.

Le tableau n°8 plus de la moitié de l'Église CDRF est constitué des mariés ou des couples soit 59,8% contre 27% de célibataires.

Les tableaux n°9 et n°12présentent les membres duCDRF qui mobilisent tous les gens de leurs familles à fréquenter l'église. Une très large majorité absolue entraine les leurs au processus de changement transformationnel, familial et communautaire.

Les réunions matinales et/ou vespérales des cultes du CDRF sont toujours très mouvementées et prolifiques.

Les résultats consignés au tableau n°10 montrent que les chrétiens de l'Église CDRF sont dispersés dans tous les quartiers de la ville de Goma et ses périphéries. Mais la grande concentration s'observe aux quartiers Mabanga Sud et Nord respectivement avec une proportion de 27,8% et 10,3%.

Cela trouve son explication par la genèse de l'Église. Son quartier général est établi au Quartier Mabanga Sud. La forte présentation de la population du Quartier est due aussi à la proximité spatiale et toute les facilités d'atteindre le lieu de culte avec ou sans moyen de transport.

Le tableau n°11 retrace le parcours des membres du CDRF selon leur ancienneté - il se révèle que la grande majorité soit 47% a une ancienneté de 73 à 108 mois ; une bonne proportion de 35% a une ancienneté de 37 - 72 mois ; 9% et 5% ont respectivement une ancienneté 12 à 36 mois et de moins de 12 mois.

L'ancienneté est un puissant indicateur d'assiduité, de fidélité, de stabilité dans la foi, de loyauté et d'entière abnégation.

Le tableau n°14 synthétise les mobiles d'enrôlement des membres au sein de CDRF. Il se manifeste clairement qu'une très forte majorité soit 75% est venue pour le salut en Jésus-Christ contre 11% et 7% qui sont venus respectivement pour la guérison et la délivrance.

Le tableau n°15 montre qu'une très forte proportion soit 78% des personnes venues à l'Église CDRF ont développé une dévotion et un engagement à Dieu. Et le reste se traduit dans la paix intérieure et l'ordre familial (7%) ; la réussite et la collaboration familiale (6%) ; la soumission et le respect mutuel au sein de la famille (5%) et l'épanouissement et le progrès familial (5%).

Ces résultats sont éloquents quant à la transformation et changement social ostensible au sein des familles.

L'analyse des données au tableau n°16 mets en évidence les changements encourus au sein de familles membres du CDRF. Notons plus de la moitié de la population interrogée reconnait la reconstitution familiale soit une proportion 57%. Celles qui témoignent la délivrance totale d'un conjoint, d'un enfant, d'un voisin, d'un dépendant sont respectivement de 16%, 13%, 10% et 4%.

Le tableau n°17 nous renseigne sur la source de cohésion familiale vécue par les membres de la congrégation du CDRF. Il se dégage que les programmes de l'église et les enseignements dispensés viennent à la tête de peloton et occupent respectivement une proportion de 47% et 36% soit une proportion cumulée de 83% et le reste est induit par l'affermissement (8,2%), le conseil conjugal (5,3%) et la cure d'âme (3,6%).

En lisant l'affiche des résultats consignés au tableau n°18, il se dégage que tous les programmes organisés par le CDRF produisent 78% des stratégies d'éducation familiale des enfants. La différence est l'intervention individualiste des actions menées par l'église dans des réunions des parents (1,8%) ; des réunions des mamans (3,9%) ; des réunions des papas (2,8%) ; des réunions des jeunes (2,5%) ; des réunions des enfants (3,2%) ; des réunions des familles (4,6%) ; des réunions d'enseignements (3,6%).

En fait, le changement n'est pas un événement, mais un processus. Les différents programmes de l'église CDRF sont des ingrédients qui ne doivent pas être pris de manière disparate ou séparée. Pour produire des effets attendus, il faut maintenir le paquet cohérent.

Au tableau n°19, la majorité absolue soit 100% confirme que le travail fait par l'église CDRF dans la délivrance et la réconciliation des familles peut être extrapoler dans la société entière. L'église CDRF peut devenir un pionnier ou une entité leader dans le modèle de reconstitution familiale, de restauration de la société.

Dr Yolla SAAB dans son ouvrage intitulé la désintégration de la famille ses causes et ses répercussions négatives sur la société et sur les enfants affirme que la famille est la cellule de base de toute société humaine et c'est en son axe pivotant que l'individu apprend à demeurer ensemble, à naître et à cultiver la vertu de la solidarité. C'est une école de moralité puisqu'elle se reflète comme une communauté affective, spirituelle et intégrale^39(*).

Cela trouve son fondement dans les enseignements inspirés, dans le standard et la qualité des prédications, des exhortations et des conseils qui engagent les chefs des familles et toutes les parties prenantes, d'une part et le témoignage indemne des porteurs de la vision qui impulse les disciples ou mieux les membres de la congrégation à suivre le modèle imprimé, d'autre part.

L'avant-dernière question de cette recherche voulait comprendre les vraies raisons qui conduisent les membres à choisir CDRF comme leur église locale. Nous avons recoupé les informations fournies et condensé les plus saillants d'entre elles :

- La motivation personnelle inspirée ;

- La délivrance des familles ;

- Les enseignements ;

- L'encadrement des enfants par les parents de l'église ;

- La prière thématique ;

- La réconciliation des familles ;

- L'évolution spirituelle évidente ;

- Le témoignage personnel du pasteur et de son épouse ;

- Le témoignage des amis qui ont précédé à l'église CDRF ;

- La vision de l'église CDRF ;

- Le dynamisme dans la formation des ouvriers et employés de l'église ;

- Le changement ostensible et observable dans des familles ;

- etc.

Les gens ne suivent pas une meilleure vision, mais un visionnaire crédible, intègre et communicateur. Le témoignage personnel du pasteur porteur de la vision et de son épouse communique au coeur des membres de la congrégation et cet effet d'entrainement ramène des nouvelles personnes à se joindre à l'église locale.

Les évidences de changement transformationnel des familles deviennent des sources d'induction des autres personnes par contiguïté.

Quant à la dernière question de recherche relative aux suggestions formulées par les personnes interrogées, nous retenons les éléments positifs suivants :

- La construction d'un temple moderne à la taille et aux ambitions de CDRF ;

- La mise en place d'un mécanisme efficace de partenariat de soutien des parents spirituels de CDRF ;

- Le maintien de l'unité, de la cohésion et de la convivialité des membres ;

Les éléments négatifs ci-dessous sont à éviter :

- La négligence des démunis, des marginalisés, les laissés pour compte, ...

- Le débordement et le dépassement des heures prévues pour les réunions ;

- La multiplicité des programmes qui chargent les activités hebdomadaires ;

- Le colportage au sein de groupe des femmes.

Les éléments positifs constituent la force de CDRF par contre les éléments négatifs en sont ses faiblesses. Dans le cas de figure, il serait souhaitable de travailler pour réduire dans sa plus faible expression ces insuffisances et étendre ainsi l'éventail des forces.

Un des portraits robots d'enseignements dispensés par l'église CDRF

* ³⁸BLANC Edmond. Le rôle des Églises pour le maintien ou le rétablissement de la paix dans la société internationale contemporaine. In : Politique étrangère, n°5-6 - 1966 - 31?année. pp. 401-412

* ³⁹ Dr Yolla SAAB : La désintégration de la famille ses causes et ses répercussions négatives sur la société et sur les enfants, Université Libanaise, Faculté de Pédagogie II, Beyrouth, Consulté en ligne le 19 octobre 2019.