SUJET : STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA
DOLLARISATION DE l'ECONOMIE CONGOLAISE.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. PROBLÉMATIQUE
La récente dollarisation, partielle mais croissante,
de l'économie congolaise est un phénomène complexe et tout
à fait original. Dès la seconde moitié des années
1980 s'est manifestée la circulation sur le territoire national de
plusieurs monnaies dont la primeur revenait au dollar américain.
Ce phénomène constitue une mise en cause du
monopole dévolu à la monnaienationale sur les pratiques internes
de transactions, de compte et de paiement et touche plusprofondément
à la souveraineté monétaire du pays. Elle remet en cause
ce que Stéphane Colliac,appelle « l'exclusivité
monétaire nationale » qui suppose une monnaie unique,
exclusive etspécifique. Le premier critère tient à
l'existence d'une seule monnaie dans le pays. Le second estrelatif au fait que
cette monnaie couvre, à elle seule, l'ensemble du champ des pratiques
monétairesinternes. Le dernier suppose que la monnaie nationale soit
associée au pays qui l'émet, et à aucunautre.
COLLIAC S. (2003)
En effet, l'instabilité caractérisée de
l'environnement économique congolais, la faibleopportunité de
diversification du portefeuille poussent les agents économiques à
recourir auxdevises étrangères pour préserver la valeur de
leurs avoirs monétaires, soit pour diversifier leurportefeuille. Cette
stratégie que la profession qualifie de «
phénomène de dollarisation » estobservable au sein
de l'économie du Congolaise mais aussi dans plusieurs
économiesémergentes et en développement qui ont longtemps
souffert d'une forte inflation et d'unedépréciation
monétaire continue.SASSE KEMBE D. (2011)
L'instabilité macroéconomique qui a
caractérisé la décennie 90 a favorisée les
conditions de l'apparition, de l'émergence, et de l'aggravation de la
dollarisation. En dépit de la mise en place des programmes de
stabilisation de mai 2001 (Programme Intérimaire renforcé en
sigle PIR) et d'avril 2002 (Programme Economique du Gouvernement, en sigle PEG)
qui ont, entre autres, permis d'éradiquer l'hyperinflation et de
restaurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale, la
dollarisation au sens strict persiste et s'accélère.
Evaluée en moyenne à près de 20% au cours de la
décennie 90,KAMANDA KIMONA-M. J(2005).
Le taux de dollarisation approximé par le rapport de
dépôt en devise sur la masse monétaire
s'accélère et atteint 69,1 %, en moyenne, entre mai 2001 et fin
décembre 2013.
En effet, l'embellie observée à partir de
l'année 2010 n'a pas occasionné le recul de la dollarisation
malgré les mesures mises en place par les autorités congolaises.
La reprise et le maintien de la croissance économique
régulière dont la moyenne s'est située à 7,9% entre
2010 et 2015, l'ancrage du taux de change à un niveau acceptable avec
une constante évolution annuelle du franc congolais par rapport au
dollar de 2,0% entre 2013 et 2014, la maitrise de l'inflation de l'ordre de
1,03 % en moyenne et l'amélioration progressive de la profondeur
financière mesurée par le ratio de la masse monétaire au
sens large sur le produit intérieur brut(M2/PIB), qui passe de 11,3% en
2009 à 16,4% à fin 2012 alors que les prêts au secteur
privé passent de 2,8% du Produit intérieur brut en 2009 à
0,3% à la fin 2014, ne sont pas arrivés à bout de ce
phénomène.( Rapport de la BCC, 2015).
Malgré une décennie de stabilité monétaire
restaurée et d'un cadre macroéconomique assaini,
l'économie congolaise demeure caractérisée par la
persistance de la dollarisation et l'utilisation intense des devises
étrangères, particulièrement, le dollar américain
et l'Euro. Ce fait remet en cause les conclusions de certains chercheurs qui
postulent que la restauration et le maintien de la stabilité
monétaire, dans la durée, permet d'arriver à bout du
phénomène dedollarisation. Par contre, l'expérience
congolaise De la période allant de 2009à 2015, semble indiquer,
toutes choses égales par ailleurs, qu'il ne suffit pas de stabiliser la
monnaie nationale pour arriver à s'affranchir totalement de la
dollarisation.
Au regard de ce qui vient d'être évoqué
plus haut, nous nous posons un certain nombre de questions qui nous
permettrons de structurer notre travail à savoir :
Ø Qu'est-ce qui explique la persistance de la
dollarisation dans l'économie congolaise en situation de
stabilité monétaire ?
Ø La stabilité monétaire peut-elle
permettre la dé-dollarisation de l'économie congolaise ?
2. REVUE DE
LITTERRATURE
Pour R. QUIVY et L. Campen Hout (1988), «
toute oeuvre scientifique s'inscrit inévitablement dans un contenu et
peut être située par rapport à des courants des
pensées qui précèdent et influencent par ailleurs
».
Alors, au regard de l'évolution de la science, ils
demeurent « rares » les domaines où il y a des questions qui
sont restées non explorées, où les hommes de sciences
n'ont pas orienté leurs lunettes de recherches.
En effet, il importe pour tout chercheur d'être
informé sur tout ce qui a été dit et écrit sur son
thème et son champ de recherche.
De ce fait, nous ne pensons pas être le seul à avoir
travaillé sur l'économie congolaise. Les autres y sont
déjà orientés leurs travaux de recherche.
Nous avons eu à consulter les travaux antérieurs du
domaine de notre recherche pour montrer l'originalité de notre travail.
C'est ainsi que nous avons pris connaissance des travaux de nos
aînés ci - dessous :
François Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye,
dans leur article « Economie Congolaise et la reforme monétaire
». Quant à eux, ils s'intéressent plus à
l'établissement d'un bilan du comportement de l'économie
congolaise, tout en évaluant la réforme monétaire au cours
de chaque décennie depuis les années 1960. Article publié
en Avril 2000.
· LENDELE Kola et KAMANDA - KIMONA MBINGA
J. dans leur article publié en 2005 et ayant comme titre «
nature et spécificité de la dollarisation de l'économie
congolaise ». Ici les auteurs se sont limités à montrer la
spécificité de la dollarisation au Congo ; tout en
précisant que la dollarisation de l'économie congolaise reste
dans des aspects purement monétaires, la substitution d'actifs
étant marginale.
· Axel Gastambide dans sa Thèse
de doctorat présentée et soutenue le 18 Mai 2005, parlant de la
« dollarisation partielle et dollarisation intégrale :
Expérience de l'Equateur » s'est intéressé à
l'étude expérimentale de la dollarisation partielle et
intégrale en Equateur.
Birindwa Emmanuel dans son mémoire
intitulé « la dédollarisation de l'économie
congolaise : une étude prospective » conclut que l'ébauche
du processus de dédollarisation de l'économie congolaise est
nécessaire pour remettre à la monnaie ses fonctions
traditionnelles mais il est à noter que ce processus est inertiel et
peut prendre plusieurs années. Ce phénomène exige de la
part des acteurs de la patience et de la persévérance dans
l'effort en raison des effets d'hystérèse observés et de
la pénétration de ce phénomène dans les us et
coutumes des agents économiques tant dans le secteur privé que
public.
En examinant cette revue littéraire, l'on s'accorde
à dire que certes les chercheurs ont eu à parler de la
dollarisation et dédollarisation des économies en
général et de l'économie congolaise en particulier.
Quant en ce qui nous concerne, ce travail développe des
éléments qui le distinguent quelque peu des travaux
antérieurs. Nous fondons notre réflexion sur la persistance de
dollarisation de l'économie congolaise en situation de stabilité
monétaire, en faisant une analyse plus globale sur les facteurs qui
expliquent le taux de dollarisation de l'économie congolaise enfin de
proposer les différentes pistes qui peuvent conduire à la
dé-dollarisation complète de l'économie congolaise.
3. HYPOTHESES
Selon GRAWITZ .M l'hypothèse est une proposition
des réponses à la question posée. Elle tend à
formuler une relation entre les faits significatifs, même
plus au moins précis (GRAWITZ,méthode des sciences sociales,
11édition, Paris,2001, P.404).
Eu égard de ce qui précède, les
propositions suivantes peuvent être formulées sous formes
d'hypothèses :
Ø La dollarisation de l'économie congolaise
persiste du fait de la mauvaise structure fiduciaire de la monnaie
nationale.
Ø La stabilité monétaire de longue
durée pourrait conduire à la dé-dollarisation puisque les
agents économiques auront de plus en plus confiance en la monnaie
nationale.
4. OBJECTIFS DE L'ETUDE
La présente étude fourni un objectif
général et les objectifs spécifique.
a. Objectif général
Ce travail tente à expliquer en quoi la persistance
actuellede la dollarisation dans un contexte de stabilité
monétaire demeure un talon d'Achille pour lesautorités
monétaires congolaises.
b. Objectif spécifique
L'objet spécifique étant le souci qui anime le
chercheur individuellement et qu'il cherche à observer dans son
étude, le nôtre tourne autour de deux axes principaux à
savoir :
Ø Nous attachons à étudier d'une part, le
pourquoi de l'irréversibilité à la baisse de la
dollarisation au sein de l'économie congolaise.
Ø d'autre part, les perspectives de
dé-dollarisation de cette économie.
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
5.1. Choix
du sujet
Le choix du présent sujet n'est pas un fait du
hasard, quelques raisons nous ont poussées à traiter ce
sujet :
5.2.
Intérêt du sujet
La présente étude
intitulée : « STABILITE MONETAIRE ET
PERSISTANCE DE LA DOLLARISATON DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
»vise à susciter un vif intérêt chez un
grand nombre d'acteurs dont principalement :
Ø Les autorités monétaires et
bancaires, cette étude a pour intérêt de mettre
à leur disposition un outil susceptible de les orienter dans la
démarche de la dé-dollarisation de l'économie
congolaise.
Ø Étant donné que notre travail est un
travail de recherche orienté dans le domaine des Sciences
Économiques plus précisément en Economie Monétaire
et Bancaire, il constitue un document qui met en évidence des
données réelles, qualitatives et vérifiables pouvant
servir à d'autres recherches ultérieures.
6. METHODE ET TECHNIQUE
6.1. METHODE DE RECHERCHE
Selon le disco Encarta 2009, la méthode est le chemin
qu'emprunte l'esprit pour atteindre la connaissance ou pour démontrer
une vérité .ainsi toute recherche scientifique
avérée se doit de recourir plus au moins à une
méthode de recherche. C'est dans cette optique que nous avons retenue
dans le cadre de notre travail, deux méthodes dont la descriptive et la
méthode déductive.
6.1.1. La méthode descriptive
La méthode descriptive est définit comme une
méthode qui consiste à analyser un phénomène et
à présenter convenablement tous les éléments qui le
compose. JEAN LOUIS., (2000,.P154.)
Cette méthode nous a permis de décrire le
phénomène étudié dans son ensemble et dans ses
aspects particuliers. Nous avons donc mené des études
qualitatives sur la politique monétaire en république
démocratique du Congo qui évolue sous contrainte de la
dollarisation en partant du regard, des enjeux et des perspectives du paysage
économique congolais, en démontrant par le biais de
classification ou de typologie. Nous avons donc eu davantage à
faire appel à notre jugement et à la finesse de l'observation
dans la compréhension du phénomène.
6.1.2. La méthode déductive
La méthode déductive consiste à passer
des propositions prises pour prémisses à des propositions qui en
résultent, suivant des règles logiques. Dans la pratique, la
méthode déductive consiste à appliquer un principe
général à un cas particulier. Il s'agit donc par exemple
de vérifier une hypothèse générale sur le plus
grand nombre d'observations particulières. Idm (2000. P120.).
6.2. TECHNIQUES DE RECHERCHE
Elles sont des procédés opératoires,
rigoureux, bien définis, transmissibles et susceptibles d'être
appliqués à nouveau dans les mêmes conditions
adaptées aux genres des problèmes et des phénomènes
en cause. GRAWITZ M., (, 2001, P. 101.)
En ce qui concerne notre travail, nous avons utilisé
les techniques basées sur la documentation et l'interview pour
récolter des données sur terrain.
6.2.1. La technique documentaire
Selon MULUMBATI N. (1980, P. 26.): « la
technique documentaire est une fouille systématique de tout ce qui est
écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche ».
Nous pouvons dire que la technique
documentaire consiste en une analyse consultative des documents écrits
tels que les ouvrages à caractère économiques et
monétaires ainsi que bancaires, les rapports, les articles, les revues,
les journaux officiels, la webographie, des documents inédits tels que
les cours, les travaux de fin cycle, les mémoires...
Cette technique nous a renvoyé à la lecture des
documents se rapportant à notre sujet. D'où, grâce à
cette dernière nous avons enrichi notre travail tout en se basant sur
les idées des autres penseurs.
Cette technique est utile car elle permet d'asseoir
l'étude sur des bases fiables des données.
6.2.2. La technique d'interview
L'interview est selon BRUNO ARMAS : « Une
technique qui a pour objectif d'organiser un rapport de communication verbale
entre deux personnes, l'enquêteur et l'enquêté concernant un
objectif précis ». BRUNO A., (1973, P.
20.)
L'utilisation de l'interview libre dans le cadre de cette
étude se justifie par le fait que les entretiens exploratoires que nous
avons eus avec certains agents et cadres des banques congolaises, de la BCC et
de la population, nous ont permis de collecter les renseignements auprès
d'eux en vue de pouvoir soutirer davantage d'information sur les effets de la
dollarisation de l'économie congolaise.
En effet, l'interview a écarté les zones
d'ombres sur nos propres observations.
7. DELIMITATION DU SUJET
Pour mieux organisé un travail scientifique, il est
nécessaire de délimiter le sujet aussi bien dans le temps que
dans l'espace. Notre étude porte sur la RDC et la disponibilité
des données, pour la période allant de 2009 à 2018
8. CANEVAS
Le présent travail comportera 4 chapitres plus
l'introduction et la conclusion qui ne sont pas considérés comme
des chapitres.
Ainsi, les chapitres seront repris de la manière
suivants :
CHAPITRE 1 : LA MONNAIE, LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA
DOLLARISATION
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE DU CONGO
CHAPITRE 3 : STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA
DOLLARISATION DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE
CHAPITRE 4 : CONTRAINTES ET PERSPECTIVE
CHAPITRE 1 :
MONNAIE, POLITIQUE MONETAIRE ET DOLLARISATION
Le présent chapitre est consacré à la
clarification des principaux concepts dont l'usage sera courant dans cette
étude. Il sera ainsi question des concepts de la monnaie, la politique
monétaire et dollarisation ainsi que leurs articulations respectives.
SECTION 1 : NOTION DE LA MONNAIE
1.1. Définitions de la monnaie
Lorsqu'on parcourt la
littérature sur la monnaie, on peut retenir trois manières
différentes de la définir : la monnaie est définie
soit par ses fonctions, soit par ses pratiques, soit par ses états.
1.1.1.
Définition de la monnaie par ses fonctions
Selon cette approche, est considérée comme
monnaie, tout objet susceptible d'exercer ses fonctions monétaires
(unité de compte ou mesure de valeur ou encore étalon de
valeur ; intermédiaire d'échange ou moyen de paiement et
réserve des valeurs).
1.1.2.
Définition de la monnaie par ses pratiques
Définir la monnaie par ses pratiques, c'est
considérer ce qu'elle permet de faire ou mieux les actes qu'elle permet
d'accomplir.
Jérôme BLANC est celui qui a su formaliser avec
force cette approche. Pour cet auteur c'est l'emploi de l'objet dans les
pratiques monétaires qui détermine sa qualité
monétaire. Et il définit les pratiques monétaires comme
des actes quotidiens qui impliqueraient la dimension monétaire.
1.1.3.
Définition de la monnaie par ses états
Ce que l'on peut considérer comme une véritable
rupture avec l'approche fonctionnelle, a été
réalisée dans un ouvrage collectif dirigé par Bruno THERET
(2007) intitulé : « La monnaie
dévoilée », où économistes, historiens,
anthropologues, politologues et sociologues, travaillant à la
compréhension du fait monétaire, ont mis en place une
définition de la monnaie par « ses états »
c'est-à-dire par des formes qu'elle prend.
Pour ces auteurs, la monnaie s'appréhende sous trois
formes de présence au monde que l'on qualifiera d'états de la
monnaie à savoir : l'état incorporé de la monnaie,
son état objectivé et son état
institutionnalisé.
Ø État incorporé de la
monnaie : il exprime le rapport économique, physique,
spirituel que les agents économiques entretiennent avec l'objet
monétaire. C'est dans son état incorporé que s'expriment
et s'observent les pratiques monétaires, c'est-à-dire le
vécu populaire de l'institution monétaire ou l'approbation
personnelle des instruments monétaires. C'est également ici que
peut se dessiner la culture monétaire d'une société.
Ø État objectivé de la
monnaie : ici la monnaie fait référence à sa
forme matérielle. C'est un système composé par les
instruments monétaires qui servent de moyen de paiement. L'histoire
monétaire retrace une objectivation de monnaie dans des supports qui,
avec le développement technologique, tendent de plus en plus à se
diversifier et à se dématérialiser.
Ø État institutionnalisé de la
monnaie : la monnaie fait référence au principe de
la souveraineté nationale. C'est un système composé de
règles constitutives d'une organisation qui concerne à la fois la
définition de l'unité de compte et celle des instruments de
paiements, les conditions de leur création, de leur mise en circulation
et de leur utilisation dans les transactions marchandes.
Dans cette perspective, la monnaie tient son pouvoir d'un
tiers divin, royal ou étatique qui est l'instance souveraine
émettrice de la monnaie qui, dans la société moderne, est
représenté par l'État moderne ou l'État civil selon
l'expression de KANT. Elle tient son pouvoir des personnes de la monnaie qui,
implicitement, fixent aussi des règles monétaires. La nature du
rapport entre ces tiers et les sujets utilisateurs de l'argent
déterminent la valeur qu'on lui accorde.
De ce fait, il existe incontestablement un lien entre le mode
d'organisation politique d'une société et celui d'organisation
monétaire Nkoo MABANTULA. (2014).
1.2. FORMES DE LA MONNAIE
La monnaie a connu au cours de son histoire plusieurs formes.
Ainsi, les premières formes de la monnaie ont été la
monnaie marchandise et la monnaie métallique (pièce) qui
présente l'intérêt d'être homogène, divisible
et de faible volume.
Les formes actuelles de la monnaie sont :
1.1.4. Monnaies divisionnaires
·c'est l'ensemble des pièces ou monnaie
métallique. Elle est utilisée dans les transactions de faibles
montants
1.1.5. La monnaie fiduciaire
C'est une monnaie dont la valeur repose uniquement sur la
confiance que lui accordent les agents économiques. Ainsi, la valeur
d'une pièce n'a aucun lien avec la valeur du métal qui la
constitue. De même, la valeur d'un billet ne correspond pas à une
contrepartie en métal physique qu'une banque garantirait. Cette
définition ne se réfère pas à la forme physique de
la monnaie (métal ou papier). Par conséquent on comprend que la
monnaie fiduciaire inclut aussi bien les pièces métalliques que
les billets de banque (NSUAMI NGOMA, .2016)
1.1.6. La monnaie scripturale
Comme son nom l'indique, cette monnaie n'existe que sous forme
d'écritures comptables. Le support monétaire de la monnaie
scripturale est, aujourd'hui, une information contenue dans des fichiers
informatiques. Elle est constituée de l'ensemble des dépôts
dans les organismes financiers. Elle circule par jeux d'écritures
(électroniques le plus souvent) entre comptes par l'intermédiaire
d'instruments tels que les chèques ou les virements. La monnaie
scripturale doit normalement être considérée comme monnaie
fiduciaire puisqu'il est évident que les agents économiques lui
accordent la même confiance accordée aux pièces et billets
de banque. Cependant, on réserve exclusivement le terme de "fiduciaire"
à la monnaie qui se présente sous la forme de billets et des
pièces (Définition LAROUSSE : Relatif à
l'écriture.
1.3. LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
Ø Instrument de compte (unité de
compte) ;
Ø Instrument d'échange (de
transaction) ;
Ø Instrument de réserve de valeur.
1.3.1. Instrument de compte
Elle facilite les échanges, c'est un instrument de
mesure de la valeur des biens (et de comparaison de valeur). On peut mesurer et
comparer des biens et services très différents. La monnaie
détermine ainsi une échelle générale des prix entre
tous les biens.
1.3.2. Instrument
d'échange
La monnaie joue un deuxième rôle dans
l'échange, elle constitue un instrument de règlement des
échanges. Dans l'échange monétaire, les agents utilisent
une marchandise (pièce d'or) ou une créance sur une banque qui
prend la forme des pièces, des billets ou de monnaie scripturale pour
servir de contrepartie au bien ou au service échangé.
De façon très classique, on met en
évidence cette fonction de la monnaie en opposant l'échange
monétaire au troc.
Le troc, l'échange de marchandises contre des
marchandises est, en fait, extrêmement complexe et contraignant.
Il faut que les désirs des agents soient
symétriques : celui qui propose un ordinateur contre une paire de
chaussures doit trouver un agent souhaitant opérer l'échange
strictement inverse.
??Il faut que les valeurs des biens échangés
soient considérées comme strictement équivalentes.
??Il faut par ailleurs que ces désirs soient
simultanés Le recours à une monnaie permet de simplifier et de
multiplier les échanges
1.3.3 Instrument de réserve de valeur
Elle reporte du pouvoir d'achat dans le temps.
Nécessité si désynchronisation de la vente et de l'achat.
Autres motifs à sa détention : c'est un instrument
d'épargne, une réserve pour une consommation ultérieure
avec deux motifs :
Ø La précaution ;
Ø La spéculation.
C'est une réserve qui n'est pas toujours sûre,
En cas d'inflation et de crise économique, elle peut perdre très
rapidement de son pourvoir d'achat.
La monnaie est neutre, elle n'a aucune incidence sur
l'économie réelle.
Rôle très limité de la monnaie :
c'est un bien comme un autre, elle est demandée uniquement pour
effectuer des transactions.
Le domaine monétaire et de domaine réel celui de
la production et de l'emploi sont indépendantes. (NSUAMI NGOMA,
2016).
SECTION 2 : NOTION DE LA STABILITE MONETAIRE
2.1. VALEUR INTERNE DE LA MONNAIE
C'est la quantité des biens et service que la monnaie
permet d'acquérir. En effet, lorsque le niveau général des
prix augmente, la quantité des biens et services que permet
d'acquérir la monnaie diminue, la politique monétaire a pour but
d'obtenir ou de maintenir le pouvoir d'achat interne de la monnaie ou en
d'autres termes la stabilité du niveau général des prix.
Ce pouvoir d'achat interne se mesure par le taux d'inflation.
(H.GERENDAWELE, 2018)
2.2. VALEUR EXTERNE DE LA MONNAIE
C'est la quantité des devises ou des unités en
monnaie étrangères que la monnaie nationale permet
d'acquérir. La quantité des devises que permet de procurer la
monnaie nationale augmente en cas d'appréciation de cette
dernière (régime des changes flottant) ou de sa
réévaluation (régime des changes fixes), elle diminue en
cas de sa dépréciation (régime des changes flottant) ou de
sa dévaluation (régime des changes fixes).ici, le pouvoir d'achat
externe se mesure par le taux de change. (HENRY
GERENDAWELE,.2018)
2.3. POUVOIR D'ACHAT DE LA MONNAIE
La valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat
c'est-à-dire par la faculté qu'elle offre à ces
détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et
services en échange d'unité monétaire.
Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse de
prix. Des mouvements d'ensemble affectent également la valeur de la
monnaie : théorie quantitative et autres théories :
Keynes la nouvelle école néoclassique et monétariste.(G N. MANKIW 200, p.96)
SECTION 3 : NOTION DE LA DOLLARISATION
3.1. DEFINITION DE LA DOLLARISATION
Le phénomène « Dollarisation » fait
l'objet de plusieurs études (débats) et ce, depuis les
années 1970. Pour certains économistes, la définition
exacte de la dollarisation ne fait pas l'objet d'un concept à proprement
parler en ce sens qu'elle est délicate, discutable et même
variable.
Pour SALAMA (1989), la dollarisation est
l'évolution selon laquelle le dollar américain s'impose de plus
en plus comme réserve de valeur, unité de compte et parfois
intermédiaire des échanges pour certains produits.MINDA
A. (2000)
La dollarisation est un phénomène
économique et social pour lequel toute ou une partie de la population
d'un pays utilise une marque de monnaie étrangère.LE MAUX
L. (2003)
Stricto sensu, la dollarisation est le processus de
remplacement, par le dollar des Etats-Unis, des monnaies nationales
préexistantes en tant qu'unité de fixation des prix des biens,
d'instrument de paiement et de détention de l'épargne. Lato
sensu, le terme de dollarisation peut aussi être utilisé de
façon quasi-générique, pour désigner le cas
où toute devise autre que le dollar se trouve appelé à
remplacer la monnaie domestique d'un pays. D'après
BOURGUINAT et DOHNI. GASTAMBIDE A., (2005)
CALVO et VEIGH définissent la
dollarisation comme le concept le plus approprié pour décrire le
phénomène où la monnaie domestique est graduellement
remplacée par la monnaie étrangère
généralement le dollar des Etats unis, d'abord dans sa fonction
de réserve de valeur puis dans celle d'unité de compte et enfin
de moyen de paiement.
Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions,
une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays
par une devise étrangère, généralement le dollar
américain.
3.2. FORMES DE DOLLARISATION
3.2.1. dollarisation-substitution monétaire
La dollarisation par substitution monétaire est la
forme la plus fréquente. Il peut s'agir de la substitution de la monnaie
ou de la substitution des actifs.
Dans ce premier cas (substitution monétaire), la
monnaie étrangère remplace progressivement la monnaie nationale
ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante en tant que moyen
de payement, unité de compte et actif de valeur. Ce
phénomène s'observe en situation d'inflation ouverte et
d'hyperinflation, où le cout de détention de la monnaie devient
exorbitant et pousse le public à chercher des solutions de rechange.
3.2.2. La dollarisation-substitution des actifs
Dans le second cas (dollarisation-substitution des actifs), il
s'agit d'une situation qui découle de l'évaluation
comparée du risque des possibilités de rendement des actifs
libellés en monnaie étrangères et en monnaie locale,
historiquement, les actifs en devise permettent aux détenteurs de se
prémunir contre le risque macroéconomique tels que
l'instabilité des prix et les périodes prolongées de
dépréciation. Dans ce cas, la demande de la monnaie
étrangère augmente alors celle de la monnaie locale baisse.
3.2.3. La dollarisation-complémentaire
monétaire
La dollarisation-complémentaire monétaire ;
c'est lorsqu'en situation de déflation dans une économie
dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par
la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère
dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmente. (GERENDAWELE
HENRY, 2018).
3.3. SORTES DE LA DOLLARISATION
Il existe deux sortes de la dollarisation ;à
savoir : la dollarisation partielle, et celle dite intégrale.
3.3.1. Dollarisations intégrales
La dollarisation intégrale où le pays renonce
totalement à la monnaie nationale et adopte une monnaie
étrangère pour exercer les fonctions traditionnelles
(d'intermédiaire des échanges « instrument de
payement », unité de compte et réserve de valeur), et
la monnaie nationale est tout simplement abandonnée.(Cas du Zimbabwe).
3.3.2. Dollarisations partielles
La dollarisation partielle où le pays accepte, à
côté de sa monnaie nationale, des monnaies
étrangères pour exercer des fonctions traditionnelles
d'unité de compte de réserve et d'intermédiaire des
échanges
La circulation concomitante de deux monnaies a comme
conséquence la loi de de GRESHAM à rebours.
Pour rappel, la loi de GRESHAM stipule ce qui suit : Dans
un pays où circulent parallèlement deux monnaies, la mauvaise
monnaie chasse la bonne. Dans le cas de la dollarisation, c'est la bonne
monnaie (stable) qui chasse la mauvaise (instable)
Avec la dollarisation partielle, la majeure partie des
transactions s'effectue en dollars : ouverture de compte en banque, achat
des véhicules, maison, etc. Pour saisir le phénomène de la
dollarisation partielle, il faut revenir à l'essence de la monnaie et de
ses fonctions. Il y a substitution entre la monnaie nationale et la devise
étrangère (le dollar) dès lors que les agents
économiques ne bénéficient plus des avantages que la
monnaie nationale procure en tant que réserve de valeur, unité de
compte et moyen de payement.BERG A. et BORENSZTEIN E.,
(2000)
3.4. MESURES DE LA DOLLARISATION
La monnaie étrangère peut-être
détenue sous trois formes par les résidents d'un pays : la
monnaie manuelle (par exemple des dollars en billets), les dépôts
libellés en monnaie étrangère détenus le
système bancaire national (un compte en dollar dans une banque
enregistrée dans le pays) et les dépôts détenus
à l'étranger (par exemple un compte en dollar dans une banque
suisse).
Les dépôts à l'étranger pouvant
être détenus pour des motifs autres que la protection contre
l'inflation, comme les transactions internationale et les opérations
illégale, ils sont généralement exclus de la mesure de la
dollarisation, sauf dans le cas où les dépôts en monnaie
étrangère dans le système bancaire national sont
interdits. Parmi ces trois composantes, les montants de la monnaie manuelle et
des dépôts à l'étranger sont
généralement mal connus. Par conséquent, les mesures de la
dollarisation reposent usuellement sur les seuls montants des
dépôts en monnaie étrangère détenus dans le
système bancaire national.
La mesure de la dollarisation la plus fréquemment
utilisée DE/MED+DE
Où DE est l'équivalent en monnaie nationale du
montant des dépôts libellés en monnaie
étrangère dans le système bancaire intérieur. M2D
est agrégat monétaire étrangère dans le
système bancaire intérieur. M2 est l'agrégat
monétaire comprenant la monnaie manuelle, les dépôts
bancaires à vue, à terme et d'épargne libellés en
monnaie nationale. Cette mesure représente la part des
dépôts en monnaie étrangère dans la richesse.
NGONGA NZINGA V., (2011)
3.5. FACTEURS DE LA DOLLARISATION
3.5.1. Les facteurs explicatifs de la dollarisation
3.5.1.1. La dollarisation par la crise
inflationniste
Lorsque l'inflation atteint un niveau élevé, les
résidents s'obligent à détenir leurs richesses
financières sous forme des billets ou en monnaie
étrangère. Aucun intérêt l'on a à la
détention des richesses sous forme d'une monnaie qui perd sa valeur au
jour le jour. La monnaie étrangère se substitue à la
monnaie interne en tant que réserve de valeur, par la détention
manuelle ou dans des comptes bancaires domestiques. Cette constitution de
l'épargne en monnaie étrangère traduit la perte, par la
monnaie nationale, de sa fonction de réserve de valeur.
Dès lors, les agents économiques commenceront
à libeller non seulement le prix des biens durables et des immeubles en
monnaie étrangère d'abord, puis ceux des biens courants, mais
aussi les dettes et les contrats. Il se vérifie, ici, la perte par la
monnaie domestique de la fonction d'unité de compte. Avec la persistance
d'une inflation élevée, les résidents sont poussés
à affecter la plupart de leurs transactions en devises. Ces
dernières ne servent plus à financer la fuite des capitaux mais
plutôt à réaliser les transactions à
l'intérieur du pays, qu'il s'agisse de paiement sous forme manuelle ou
des virements bancaires en devises. C'est à ce moment que la fonction de
moyen de payement est atteinte.
3.5.1.2. La dollarisation par la pénurie des
moyens de paiement
En tant que contexte de la dollarisation, la pénurie
des moyens de paiement peut-être expliquée par l'hyperinflation et
la déflation. La baisse de la valeur réelle de la monnaie
provoque la pénurie des moyens de paiement. Cette baisse est
elle-même, le résultat d'un accroissement plus rapide du niveau
général des prix des biens au-delà de l'émission
monétaire. En conséquence, l'émission monétaire
devient soumisse à la hausse des prix et ne cesse de courir après
les besoins. La valeur faciale des coupures se perd vite. Il faut très
rapidement créer des nouveaux billets à valeur faciale plus
élevée pour satisfaire les besoins de la circulation. Il se
crée alors un besoin extrême des moyens de paiement à
valeur stable, une monnaie étrangère.
3.5.1.3. La dollarisation par la pénurie des
biens
La pénurie des biens, outre qu'elle se traduit par une
hausse des prix, elle est source de manoeuvre pour les vendeurs qui ne
reçoivent en priorité que des demandeurs munis des devises. Par
ailleurs, en plus d'être reçus en second lieu, les
détenteurs de la monnaie nationale sont également victimes d'un
prix majoré d'un certain pourcentage servant, aux yeux des vendeurs, de
couverture de risque de change. Evincés, ces second demandeurs
contribuent à l'accroissement de la demande des devises et de leur
utilisation afin de bénéficier, eux aussi, d'une priorité
et d'une prime sur ceux qui n'en disposeront pas encore. Ces derniers agissent
de la sorte et le processus s'amplifie.
3.5.1.4. La dollarisation par les réseaux
transfrontaliers
Le rayonnement régional d'une monnaie se traduit tout
par sa circulation dans le strict voisinage de son pays d'origine. Mais, de
façon générale, la force d'une monnaie conjuguée
à la puissance commerciale de son pays sont les facteurs principaux qui
poussent à son emploi dans une zone plus au moins étendue
à l'intérieur d'un pays voisin ; c'est le cas du dollar des
Etats-Unis qui d'abord utilisé tout au long de la frontière
mexicaine dont certaines villes doivent leur dynamisme aux usines
américaines qui y sont implantées, a par la suite eu un
rôle puissant dans tout le Mexique. Vahavi.(, 2007).
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, il a été question de passer en
revue toute la littérature en rapport avec la monnaie, la
stabilité monétaire et la dollarisation des économies,
cela dans le but de puiser, ici, pour la suite du travail les différents
concepts en rapport avec l'objet d'étude.
CHAPITRE 2 :
PRESENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE
CENTRALE DU CONGO
Nous présentons ci-après le cadre
opérationnel et analytique de la politique monétaire de la
RDC.
SECTION 1 : CADRE DE REFERENCE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE EN RDC
1.1. CADRE REGISSANT LA GESTION MONETAIRE RDC
Nous présentons ci-après le cadre
opérationnel et analytique de la politique monétaire de la
RDC.
1.1.1. Les objectifs
La Banque Centrale du Congo procède à un
ancrage monétaire. En effet, l'objectif final de la politique
monétaire est la stabilité du niveau général des
prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale oriente la masse
monétaire via le contrôle de la base monétaire. Ainsi, en
contrôlant l'expansion des agrégats monétaires, la Banque
Centrale espère contrôler le niveau général des
prix.
Ainsi donc, l'objectif final de la politique monétaire
est stabilité du niveau général des prix, l'objectif
intermédiaire étant la masse monétaire et la base
monétaire est l'objectif opératoire.
Cependant, la masse monétaire congolaise est
composée à 65 % des dépôts en devises. Ce qui limite
l'impact des instruments de la politique monétaire sur l'objectif
final.
1.1.2. les instruments
Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo
utilise trois instruments à savoir le taux d'intérêt
directeur, le coefficient de la réserve obligatoire et les appels
d'offres des bons de la Banque Centrale du Congo.
La modification du taux directeur entraine celle du taux
débiteur des banques et par conséquent le volume de crédit
accordé à l'économie. Par ailleurs, l'action du taux
directeur agit sur le taux moyen pondéré des Bons BCC.
En effet, un relèvement du taux directeur implique
celui du taux moyen pondéré et accroit donc l'attractivité
du titre de la Banque Centrale du Congo. Ainsi, il peut être
opéré une ponction de la liquidité entrainant une
réduction de la base monétaire.
Le coefficient de la réserve obligatoire est
utilisé en cas de choc structurel sur la liquidité bancaire tel
qu'un changement dans les habitudes d'usage de la monnaie fiduciaire ou dans
l'accélération du processus de la bancarisation.
Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la
régulation courante de la liquidité bancaire. En effet, les
appels d'offres permettent aux banques de placer à la Banque Centrale
leurs excédents de liquidité. En cas de sous-liquidité,
les appels d'offres permettent d'injecter de la liquidité. Ce qui
permet de disposer à chaque instant d'un niveau de liquidité
compatible au besoin de l'économie. (Politique monétaire de la
Banque Centrale du Congo : cadre de référence, 2013).
1.1.3. L'analyse de la liquidité
Un cadre de prévisions de la liquidité permet
de procéder à une prévision des facteurs autonomes de la
liquidité bancaire en vue d'orienter de façon proactive les
instruments de la politique monétaire. Ainsi, les facteurs avoirs
extérieurs nets, crédit net à l'Etat et circulation
fiduciaire peuvent être prévus.
Toutefois, l'économie congolaise est affectée
par trois types de chocs qui affectent la liquidité bancaire :
Ø Les chocs permanents qui sont causés par les
déficits infra annuels du budget de l'Etat, induisent l'expansion de
liquidité bancaire. Cela s'explique par le fait que l'Etat n'émet
pas des titres pour financer ses besoins ;
Ø Les chocs transitoires liés notamment aux
excédents de la balance des paiements liés à
l'amélioration des termes de l'échange. La hausse des cours de
produits miniers suite à la hausse de la demande mondiale entraine
souvent une rentrée importante des devises sur le marché ;
Ø Les chocs cycliques : ils surviennent en infra
mensuel gonflant les dépôts des banques par suite de la
liquidation de la paie des agents de l'État. Le décalage avec
l'exécution effective par les banques entraine une période de
surliquidité bancaire. Par ailleurs, en infra annuel, il est noté
une forte demande des devises pour importation en janvier, une
accélération des dépenses privées et donc celle de
la demande des billets apparait en Aout et septembre suite à la
rentrée scolaire. En décembre, les festivités de fin
d'année entrainent des déficits budgétaires
récurrents.
1.2. ANALYSE DES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES DE
REFERENCE SUR DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1.1.4. Analyse de la prise de
décision
Le Comité de Politique Monétaire prend les
décisions en matière de politique monétaire. Ce
comité s'appuie notamment sur un sous-comité chargé de
prévisions de la liquidité. Cependant, les informations
pertinentes notamment sur « le facteur autonome Crédit
net à l'Etat » ne sont pas très disponibles eu
égard à la non-participation de la Direction du Trésor. Ce
qui limite la portée des prévisions et partant de la
qualité des décisions.
1.1.5. De l'indépendance de la BCC
Dans leurs articles 176 et 3 respectivement de la Constitution
de la République promulguée en 2006 et de la loi n°005/2002
du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la BCC,
consacrent l'indépendance de la BCC dans la mise en oeuvre de la
politique monétaire. Cependant, la Banque Centrale du Congo est
confrontée à des contraintes financières,
caractérisées par des fonds propres négatifs et la
faiblesse des actifs rentables dans son bilan.
Cette situation engendre une limitation dans la mise en oeuvre
de la politique monétaire. Cette situation est davantage accrue par la
dollarisation de l'économie nationale qui réduit les revenus de
seigneuriage de la Banque Centrale du Congo. Pour notamment résoudre
cette question, la BCC et le Gouvernement se sont engagés dans le
processus de dé-dollarisation de l'économie nationale depuis
septembre 2012, processus dont ils ont inscrit les résultats dans la
durée.
1.2.3. De la prise en charge des frais de la politique
monétaire
La loi n°005/2002 du 07 mai 2002, dans son article 3,
relative à la constitution, organisation et fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo stipule que l'Etat prenne en charge les pertes nettes subies
par la Banque. Cependant, la détérioration des ressources
financières de l'Etat face à la multiplicité de ses
besoins notamment d'infrastructures, a réduit la capacité de
l'Etat à couvrir le déficit de la Banque Centrale. Il s'en est
suivi une dégradation de la situation financière de la Banque
Centrale et une forte pression sur les dépenses de politique
monétaire.
1.2.4. Indépendance de la BCC et
coopération interinstitutionnelle
Il y a lieu de signaler que l'indépendance de la Banque
Centrale du Congo est garantie, et ce, dans la mise en oeuvre de la politique
monétaire. Au sein de la Banque, le Comité de Politique
Monétaire constitue le cadre par excellence de l'exécution et du
suivi des résultats de la politique monétaire de la BCC.
Ce Comité de Politique Monétaire avait
décidé d'ouvrir la participation aux réunions, cependant
sans voix délibérative, à certains membres du
Gouvernement, notamment le ministère des finances, budget, la primature
et la présidence.
Par ailleurs, pour une bonne coordination des politiques
macroéconomiques, plus particulièrement les politiques
monétaire et budgétaire, il existe des plates-formes entre la
Banque Centrale du Congo et le Gouvernement de la République telles que
les « Troïkas stratégique et politique ».
Cette situation aeu l'avantage d'accroitre la convergence des
politiques conjoncturelles (monétaire et budgétaire) et de
stabiliser les prix. Cependant, le risque de compromission de
l'indépendance de la banque Centrale avec la demande des droits de vote
par les membres externes a eu pour conséquences le départ de
ceux-ci.
1.3. EVOLUTION, ANALYSE ET PERFORMANCE DES REGIMES DE
POLITIQUE MONETAIRE DE LA RDC
Une certaine évolution a été notée
dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous
présentons ci-après l'évolution récente qui part de
l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.
1.1.6. Abandon des instruments directs de la politique
monétaire
La politiquemonétairedelaBanqueCentraledu
Congoaconnudesmutationsstructurellesimportantesvisantl'amélioration
del'efficacité depuis l'année 2001.
Cesréformesontconcernéprincipalementlescadres
conceptueletopérationnel ainsique ledispositifdesurveillance dela
politique monétaire.
Avant 2001,la Banque Centrale du Congo utilisait
plusieursinstruments d'encadrementdirect tels que les
plafondsdetauxd'intérêt ainsi que les restrictionsquantitativessur
lecréditbancaire(plafondderefinancement,
capacitéderefinancement).
Ces instruments ont étouffé
ledéveloppementducréditaumomentmêmeoùlepaysavaitbesoindes
capitauxpourfinancer
lareconstructionnationaleetl'activitééconomique.
Parailleurs,dansuncontexted'absencededisciplinebudgétaire,lacapacité
desdits instrumentsà régulerla liquidité était
extrêmement limitée.
C'est ainsi
qu'undiagnosticducadregénéraldelapolitiquemonétaireetde
change,unprocessusderestructurationducadredelapolitiquemonétairea
été enclenchéaprès unprélude
constituéessentiellementdu démantèlement des plafonds des
taux d'intérêt bancairesen1998.
1.1.7. Adoption du régime de change
flottant
Avec la chute des réserves de change du pays suite
notamment à la guerre qui a paralysé le pays en 1996, la Banque
Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En
conséquence, il s'est développé un marché de change
parallèle dont le cours s'écartait énormément du
marché officiel.
Afin d'éliminercesdistorsions,
lesquellesamplifiaientlerythmededépréciationmonétaire,lerégimede
changeflottantaétéadoptéetladétention des devises
aétélibéralisée
en2001.Cesmesures,soutenuesparuneréformedelapolitiquebudgétaire,
ontpermisderéduireconsidérablementlerythmededépréciationmonétaire.
L'unification
dumarchédechangeasensiblementdiminuél'écartentrele
coursdechangeparallèleetlecoursindicatif.
Cetécartestpresquenulà l'heureactuellealorsqu'ilétait
supérieurà 350 % en2000.
1.4. DEFINITION CLAIRE DE L'OBJECTIF PRINCIPAL DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
Avant2002, il y avait une absence
declartédanslesattributionsdelaBanque Centrale du Congo notamment en
matière de politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au
développement économique, mission dont la banque centrale ne
saurait atteindre. Cela s'explique par faute d'instruments monétaires
appropriés.
Aveclapromulgation delaloin°005/2002du
07mai2002surlaBanqueCentraleen2002,uncontenuclair
aétédonnéàlamissionprincipaledelaBCC,
ensonarticle3,qui stipulait quelamission premièredel'Institut
d'Emissionestdedéfiniretdemettreenoeuvrelapolitiquemonétaire du
pays dont l'objectif principalest la stabilité du
niveaugénéraldes prix.
En conséquence, desindicateursprécisont
étéétablispourmesurerlesperformances
del'actiondelaBCCauregard de la loi.
1.4.1. CONSECRATION DE L'AUTONOMIE ET DE
L'INDEPENDANCE DE LA BANQUE CENTRALE
La même loi sus évoquée, renforcée
plus tard par la Constitution de la République de 2006 (article 176) va
consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.
Jusqu'en2002,la BanqueCentrale était certes autonome,maisleGouvernement
détenaitdeslargespouvoirssur l'orientation delapolitique
monétaire etdesactivitésdelaBanque.Desmembresdu
Gouvernementsiégeaient auConseild'Administration de la Banque.
(Règlementation de change en République
Démocratique du Congo, articles 1à 3.)
A cet effet, lesmembres du Gouvernementnepouvaient
plussiégerdans les instancesdirigeantes de la Banque Centrale et une
interdiction a été faite à la Banque Centrale
d'accorderdescréditsà l'État pour mettre finà la
dominance budgétaire. Par ailleurs, un processusderecapitalisation de
la Banque aétéenclenchépourrenforcer son assise
financière.
1.4.2. Précision des objectifs
intermédiaire et opératoire
A partir de 2005, grâce à une bonne
compréhension des mécanismes de transmission de la politique
monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont
été choisies respectivement comme objectifs opérationnel
et intermédiaire. Comptetenudupoidsdeladollarisationde
l'économie,uneattentionparticulière a été
accordéeaucanaldutauxde
changedanslecadreanalytique.Parailleurs,undispositifdesprévisionsdes
facteursautonomesdelaliquiditéaétémisenplaceen2008pourorienterles
interventions de la Banque surlemarchémonétaire.
1.4.3. Coordination des politiques
macroéconomiques
Danslecadredurenforcementdelacoordination entrelespolitiques
macroéconomiques,
laBCCad'abordréorganisé,en2009,sastructure
interneetdedécisionenvuedefaciliterenpremierlieulacoordinationde
lapolitiquemonétaireetcelledechange.Danscecontexte, uneDirection
GénéraledelaPolitiqueMonétaireetOpérationsBancairesaétécrééeet
lesinterventionssurlesmarchésmonétairesetdechangesontdésormais
conduitespar uneseuleDirectiondes OpérationsBancaireset des
Marchés.
LaBCCetleministèredesfinancessesontemployésàrechercher
lacoordination despolitiquesmonétaireetdechangeaveclapolitique
budgétaire.Uncadredecoopérationinterinstitutionnelleaétécrééàceteffet,
regroupantlesministèresdesfinances etdubudgetainsiquelaBCC.Ce
cadrepermet,nonseulementunemeilleurecirculationd'informations,mais
aussidesconcertationsrégulièresenvuedel'harmonisationdesdécisionsen
matière des politiques macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le
chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la
politique monétaire et les politiques structuro sectorielles.
Lesfruitsdel'améliorationdelacoordinationontéténotammentl'obtention
desbonsrésultatsenmatièredestabilitéducadremacroéconomiquelesquels
ont facilitél'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE
en juin 2010.
1.5. Amélioration de l'efficacité des
instruments indirects
1.4.4. Instrument bon BCC
L'instrument Bon de la Banque Centrale du Congo (bon BCC)
avait été introduit en décembre 2002. A cette occasion,
les liquidités excédentaires des banques pouvaient être
placées à la banque centrale. A partir de 2008, les
opérations sur ce titre sont soumises au processus d'adjudication et
dont le volume à ponctionner est déterminé par la Banque
Centrale après une analyse des prévisions de la liquidité.
En 2013, les tiers (ménages et entreprises
commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre étant
entièrement réservé aux banques commerciales en tant que
canal de transmission des impulsions de la politique monétaire.
1.5.1.1. Coefficient de la réserve obligatoire
Jusqu'en 2013, le coefficient de la réserve obligatoire
s'appliquait indistinctement sur les dépôts de la clientèle
de banques. Sur le plan de l'échéance, les dépôts
à vue représentent 76,6 % et les dépôts à
terme 23,4 %. Par contre, sur le plan de la monnaie de constitution, les
dépôts en monnaies étrangères s'établissent
à 85,8 % et ceux en monnaie nationale se situent à 14,2.
C'est ainsi que pour permettre aux banques de mobiliser
davantage les dépôts à terme susceptibles de financer
l'économie et en même temps faire de reculer la dollarisation, des
discriminations ont été introduites dans la constitution de la
réserve obligatoire. Ainsi, le coefficient de la réserve
obligatoire est désormais plus élevé pour les
dépôts à vue qu'à terme et également pour les
dépôts en devises par rapport à ceux en monnaie nationale.
(Politique monétaire de la banque centrale du
Congo ; cadre de référence, 2013)
SECTION 2 : CADRE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
Il décrit la manière dans laquelle, la politique
monétaire est conduite en réaction à une donnée. Ce
cadre comprend quatre piliers à savoir : la stratégie, le
dispositif institutionnel, les objectifs et les instruments.
2.1. De La stratégie
Il existe deux sortes de stratégie pour la mise en
oeuvre de la politique monétaire : la règle et la
discrétion
La règle consiste en l'annonce préalable par la
banque centrale des objectifs et en l'engagement ferme de s'en tenir, sauf cas
de force majeure.
La discrétion tient au traitement des objectifs au cas
par car. Ainsi, dans cette stratégie, la banque centrale s'annonce pas
ces indicateur-cibles et a la faculté, selon les circonstances de
revoir sa politique.
La stratégie exclusive d'une banque centrale vise, dans
un premier temps, d'obtenir, et dans un second temps, de maintenir sur la
durée la stabilité du niveau général des prix.
Cependant, en présence d'hypothèse
d'anticipation rationnelle développées par les
néo-classique (MUTH, LUCAS,SARGENT,WALLACE), la politique
monétaire est réputée neutre et inefficace.
Elle ne peut garantir la stabilité du niveau
général des prix et stimuler durablement l'activité sans
créer du « bruit » c'est-à-dire, accroitre la
variabilité du produit réel, tout en laissant apparaitre un biais
inflationniste.
Pour supprimer ce biais, la politique monétaire se doit
d'ancrer et internaliser les anticipations des agents en se fondant d'avantage
sur la règle que sur la discrétion. En raison du risque
d'incohérence inter temporelle (PRESCOTT ET KYDLAND)
Que comporte la stratégie basée sur la
discrétion, cette dernière est de moins en moins utilisée
au profit de la règle.
La stratégie basée sur la règle fait
l'objet de consensus quant à son efficacité et à sa
crédibilité. Elle assure la transparence en termes de
détermination des objectifs, des choix des instruments et de devoir de
rendre compte des résultats et de vérification.
(GERENDAWELE HENRY.,2018).
2.2. Du dispositif institutionnel
Les économistes se sont interrogés sur le
dispositif le plus efficace pour atteindre la stabilité des prix dans le
cadre d'une politique monétaire basée sur la règle. les
questions, loin de se focaliser comme à l'époque sur la
circonstance des objectifs intermédiaires (nécessité de
stabilité de la demande de monnaie, de prévisibilité de la
vitesse de la vitesse de circulation de la monnaie, de prix d'actifs suite aux
canaux nés des innovations financière...) se posent actuellement
en terme de régime ou de dispositif institutionnel capable d'assurer la
crédibilité de la politique monétaire, condition
exigée pour la stabilité du niveau général des
prix.
Dans ce cadre précis, deux
régimesinstitutionnels ont été choisis comme
dépositaire et garant de la crédibilité de la politique
monétaire.
2.2.1 Indépendance de la banque centrale
L'indépendance de la banque centrale implique la
pleine responsabilité et le devoir de rendre compte. Elle suppose que
l'institut d'émission ne subit aucune pression au diktat, pire
interférence dans l'exercice de sa mission principale consistant
à obtenir et maintenir la stabilité du niveau
général des prix. Cette indépendance doit-être
fonctionnelle, organique et financière.
Ø Indépendance fonctionnelle dans la mesure
où la banque centrale a les coudées franche tant dans la
conception du cadre de référence que dans la conduite de la
politique monétaire (au plan de la détermination de la
stratégie, au niveau du dispositif institutionnel, de la formulation des
objectifs et du choix des instruments)
Ø Indépendance organique en ce que le mandat des
dirigeants de la banque centrale est irrévocable, sauf faute grave ou
lourde à établir par le conseil des ministres.
Ø Indépendance financière dans la mesure
où ne doit pas octroyer des avances au trésor (l'accommodation
aux intérêts à payer par ce dernier donne lieu à un
jeu malsain et facile où la banque crée de la monnaie ou
lève un impôt dont la rémunération constitue ses
recettes), ni bénéficier de ce dernier des subsides.
L'indépendance financière évite ainsi des
pièges du dilemme du prisonnier. (GERENDAWELE HENRY.,2018)
2.2.2. Contrainte de réserve en régime
des changes fixes
Dans la logique fondamentale, ce régime
considère la masse monétaire comme endogène et taux de
change exogène. En d'autres termes, le niveau de taux de change est
déterminé à partir de la comptabilité entre les
réserves de change et l'offre de monnaie principalement la base
monétaire. La logique fondamentale de ce régime contrarie
l'indépendance de la politique monétaire et restreint l'exercice
de la pleine responsabilité ou du devoir de rendre compte.
Si du fait d'un extérieur, le réserve de change
baissent entrainant l'ajustement à due concurrence de l'offre de
monnaie. Les poussées déflationnistes qui peuvent en
résulter n'engagent pas la responsabilité des autorités
monétaires mais relèvent du fait l'environnement
extérieur.
En cas de déséquilibre entre l'offre et la
demande des devises, l'autorité monétaire pour maintenir le
même niveau de taux de change et « fixer »
l'offre de monnaie, va jouer sur les réserves de change : en le
prélevant pour vendre les devises en cas d'excès de la demande,
et en les accroissant par l'achat des devises en cas d'excès des
devises.
En référence à sa logique fondamentale,
ce régime constitue un dispositif permettant d'assurer la
crédibilité de la politique monétaire à travers le
ciblage (l'arrimage) du taux de change dans le cadre, soit du rattachement
à une monnaie pilote ou à panier des monnaies, soit à une
caisse d'émission.
Dans ce régime, le taux de change est fixé
à un niveau où les réserves de change disponible
couvriraient exactement les engagements monétaire intérieurs. Si
par exemple, un pays dispose des réserves de change, en moyenne
mensuelle de 100 millions de dollars et que les autorités fixent le taux
de change à 1 dollar contre 3 unités de monnaie nationale, ceci
revient à dire que les engagements monétaires intérieurs
se montent à 300 millions d'unité de monnaie nationale.
(Circulation fiduciaire hors banque + dépôt bancaires)
L'avènement du flottement
généralisé des monnaies dans le monde depuis 1973 et les
crises financières dans les marchés émergent (dont le taux
de change était rattaché sous forme de caisse d'émission
ou d'utilisation d'une monnaie étrangère ou encore d'un panier
des monnaies)
Ont sensiblement émoussé la
crédibilité du régime de change fixe. Ce dernier a
constitué pendant longtemps le ciment de l'unité monétaire
européenne dont le couronnement a été l'avènement
de l'euro en 1999. Dans le cas du régime de change fixe, prix comme
dispositif institutionnel, l'indépendance de la politique
monétaire par la subordination à la politique de change du pays
pilote. (GERENDAWELE HENRY,.2018)
2.2.3. Objectif
Il existe trois niveaux d'objectifs, quel que soit le type de
l'économie :
2.2.3.1. Économie basée sur le système
bancaire
a. objectif opératoire :
Ø Base monétaire
b. objectifs intermédiaire :
Ø Masse monétaire au sens strict ou large
Ø Avoir intérieur net : taux d'inflation
anticipé ; et
Ø Avoir extérieurs nets ;
Objectifs final :
Ø Stabilité du niveau général des
prix
2.3.3.2. Economie des marchés financiers :
a. Objectif opératoire
Ø Taux d'intérêt de la banque centrale
b. objectif intermédiaire
Ø Taux d'intérêt bancaire à court
et long terme :
Ø Taux d'inflation ;
c. objectif final :
Ø Stabilité du niveau général des
prix
2.3.3.3. Objectif final
Ø Le consensus concerne la focalisation de la politique
monétaire sur la stabilité du niveau général des
prix ; son obtention à court terme (réalisation), et son
maintien à long terme (sa prévention)
Ø La stabilité du niveau général
des prix n'est pas à confondre avec la constance des prix, moins encore
avec la stabilité des prix. Elle s'entend comme une oscillation
acceptable et soutenable du niveau général des prix. Ce dernier
est la moyenne des milliers des prix des biens et service pratiqué dans
une économie et pondérés à concurrence de leur
importante relative da la consommation.
Ø La stabilité du niveau général
des prix, c'est une situation où l'inflation est sous contrôle,
où prévaut la stabilité de la moyenne des prix des biens
et services dans une économie ;
Ø Le contrôle de l'inflation concerne tant son
niveau que sa variation à l'effet d'ancrer les anticipations des agents
économiques. Dans ce cadre, le niveau d'inflation doit être faible
(entre 1 et 3% l'an dans les économies avancées et 3 à 9%
dans les économies en développement). Ce niveau ne doit pas
être bas (-3 à 0% l'a). par ailleurs, sa variabilité doit
être minimale, pour ne pas dire presque nulle.
Ø La stabilité du niveau général
des prix assure non seulement le compromis entre les plans de consommation et
de production, mais aussi leur prévisibilité et
lisibilité.
Il ne peut être question
d'obtenir ou de maintenir la stabilité du niveau général
des prix en situation de récession. Dans cette phase cyclique, il est
fait cas de déflation, laquelle fait partie intégrante de
l'instabilité du niveau général des prix. En situation
d'expansion, il ne peut être question de stabilité du niveau
général des prix lorsque l'inflation n'est plus sous
contrôle tant à devenir ouverte ou déclarée. Tant
que la phase d'expansion n'est pas émaillée de crise, l'inflation
l'accompagnement est sous contrôle.
L'obtention de la stabilité du
niveau général des prix à travers l'application d'une
politique monétaire restrictive à court terme peut conduire
à une baisse de l'activité. C'est pourquoi il est
préconisé une politique monétaire prudente à terme
(moyen et long) pour favoriser l'émergence des déterminants de
la croissance économique et du développement durable.
(GERENDAWELE HENRY.,2018)
2.3.3.4. Objectifs intermédiaires
Le consensus concerne la régulation d'un niveau
adéquat de liquidité. En d'autres terme, un niveau de
liquidité qui ne soit ni excessif pour éviter une forte
inflation, ni insuffisant pour éviter une déflation.
Ø Une croissance excessive de la liquidité
conduit à une augmentation des dépenses en biens
intérieurs et étrangers. Dans une situation où les
capacités de production sont pleinement utilisées (impliquant que
la production nationale est donnée), le surcroit de demande peut
déboucher sur une forte inflation. Si les dépenses
supplémentaires concernent les biens et étrangers, des pressions
s'exerceront sur la balance des paiements (via la balance commerciale dont le
solde sera tiré par les importations) et sur le taux de change (avec la
pression sur la demande des devises)
Ø Ainsi, une croissance excessive de monnaie entraine
une demande poussée des biens et services se traduisant par une
augmentation du niveau général des prix dans un contexte d'offre
limitée des biens et services, des pressions sur le taux de change via
l'expression alimenté par le surplus de monnaie, une
détérioration de la balance des payements via le compte courant
(dépréciation de la balance commerciale poussée par les
importations),et la balance des opérations financières et en
capital (sortie des capitaux) et la diminution des réserves de
change.(GERENDAWELE HENRY.,2018)
2.3.4. Instrument à utiliser
L'abandon des instruments directs (plafonnement,
utilisation des plafonds de crédit, capacité de financement
rentrant dans le cadre l'encadrement du crédit...)
En effet, l'efficacité des instruments
directs reposait sur deux conditions :
Ø L'absence dans le pays des financements de
substitution qui puissent, en se développant, prendre la place des
crédits non accordés du fait du plafonnement à titre
d'exemple ;
Ø L'isolement relatif du marché intérieur
du reste du monde par le contrôle
Le consensus porte sur les instruments d'encadrement indirect
en raison de leur souplesse, de leur flexibilité, de la qualité
des signaux tant international qu'allocatifs qu'ils donnent aux marchés.
Il existe trois principaux instruments d'encadrement indirect : le taux
d'intérêt, le coefficient de réserve obligatoire et les
appels d'offre dans le cadre général ou de celui
spécifique des mécanismes d'open market policy.
En effet, les instruments d'encadrement direct (plateforme et
le plancher des crédits, administration du taux
d'intérêt)
Ø Créent des situations de discrimination des
secteurs d'activité (sélectivité de crédit) par
l'utilisation des planchers de crédit à des secteurs
prioritaire ;
Ø Vicient et faussent les règles de la
concurrence en bloquant l'éclosion des jeunes banques (plafonnement de
crédit) ;
Ø Brouillent les repères du marché par
toute sorte d'interférence et d'interventions ;
Ø Réduisent la crédibilité de la
politique monétaire par rapport aux marchés ;
Ø Introduisent des distorsions dans l'économie
et aboutissent au développement des marchés informels de
crédit.
L'utilisation des instruments d'encadrement indirect
dépend de la nature des chocs que chaque instrument est sensé
mieux résoudre :
Ø Selon le principe de Mundell (affecter l'instrument
à l'objectif qu'il atteint facilement) ;
Ø Selon le principe de TIMBERGEN (il y a autant
d'objectifs qu'il y a des instruments)
Tableau N01: nature des chocs et
instruments appropriés
Nature des chocs
|
instrument
|
-structurel
|
Coefficient de réserve
|
-permanent (conjoncturel)
|
Taux d'intérêt
|
-Transitoire ou temporaire
|
Appels d'offre des titres
(BTR, Bons du trésor,...)
|
Source : cours des questions monétaires des pays
en développement.
Un consensus se dégage sur le fait que le dispositif
institutionnel axé sur l'indépendance de la banque centrale
combiné à la stratégie basée sur la règle
garantit mieux la crédibilité de la politique
monétaire.
En effet, d'aucuns estiment que cette combinaison est à
même de permettre à la banque centrale de s'en tenir à ses
engagements par le respect de ses objectifs définis en terme de niveau
de niveau ou de fourchette des niveau, de taux de croissance ou de fourchette
de taux de croissance des indicateurs-cibles. En effet, dans cette combinaison,
la banque centrale :
Ø Peut inscrire son action dans la durée car
elle ne subit pas la pression du gouvernement soumis aux cycles
électoraux, source d'incohérence inter temporelle ;
Ø S'impose elle-même une discipline et une
constance dans l'action à travers la règle laquelle garantit la
crédibilité de sa politique. GERENDAWELE HENRY., 2018)
CONLUSION PARTIELLE
A l'issue de ce deuxième chapitre nous avons eu
à passer en revue les différents cadres dans lesquels la
politique monétaire de la banque centrale du Congo s'appuie.
CHAPITRE 3 :
STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATION
DE L'ONOMIE CONGOLAISE
Apres avoir abordé les théories
générales sur la monnaie, la dollarisation ainsi que les
différents cadres qui régissent la politique monétaire de
la banque centrale du Congo ; il nous parait utile de vérifier
empiriquement nos hypothèses de base.
En effet, dans ce chapitre il sera question d'étudier
les facteurs explicatifs de la persistance de la dollarisation de
l'économie congolaise et de vérifier leurs évolutions
durant la période sous-études.
SECTION 1 : PRESENTATION DES DONNEES
Nous présentons nos données en fonction de notre
problématique ; en ce qui concerne le taux de change, nous
utilisons la cotation à l'incertain, quand à ce qui est de la
masse monétaire, nous l'exprimons en CDF et le taux d'inflation en
pourcentage.
1.1. ANALYSE DE LA STABILITE MONETAIRE
1.1.1.EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE
Tableau N01 : Evolution de la masse
monétaire de 2009 à 2018
(En milliard de CDF).
Année
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
M2
|
1544
|
2010
|
2444
|
2953
|
3471
|
3948
|
4355,8
|
5337,8
|
7610
|
9789
|
Source : Élaboré
par nous-mêmes à partir des données tirées des
différents rapports annuels de la BCC de 2009 à 2018.
Nous remarquons que l'offre de la monnaie nationale
n'était pas figée pendant les années sous études se
caractérisant par un accroissement brutal suite à la
volatilité du taux de change durant la période.
Graphique N001 :
Évolution annuelle de la masse monétaire 2009-2018
(En milliards de CDF)
Source : l'auteur sur base des données de la BCC
Au cours de l'année 2009, un ralentissement de
l'expansion de la masse monétaire a été observée,
l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2 % contre 58,1 %
en 2008 ». De surcroit, « L'accroissement de la masse
monétaire s'est ralenti en 2010. Il a été noté une
hausse de 30,1 % de l'offre de monnaie contre 48,2 % en 2009.
Cette augmentation a concerné essentiellement les
billets en circulation et les dépôts en devises des
résidents. Principales composantes de la masse monétaire, la
circulation fiduciaire et les dépôts en devises se sont accrus
respectivement de 28,3 % et 22,7 % ». En 2011, « La masse
monétaire au sens strict a été en deçà de la
programmation monétaire.
En effet, elle s'est établie à 789,8 milliards
de CDF contre 826,8 milliards programmé.
L'évolution du stock monétaire a
été caractérisée par des baisses au premier et au
troisième trimestre. La première est expliquée
essentiellement par la chute des créances sur le secteur privé et
du crédit net à l'Etat, tandis que la seconde période
tient à la forte détérioration de la position
extérieure nette du système bancaire ». S'agissant de
l'année 2012, « La masse monétaire s'est établie
à 2.956,7 milliards de CDF, soit un accroissement de 21,0 %,
supérieur à une hausse programmée de 18,8 %.
Une baisse de la masse monétaire a été
observée consécutivement à celle des Avoirs
extérieurs au mois de janvier 2012. A partir de ce mois, la hausse a
été enregistrée bien que globalement, elle a
évolué en deçà de la programmation ». « A
la fin de l'année 2013, la masse monétaire s'est établie
à 3.493,5 milliards de CDF, soit une augmentation de 18,3 % contre 20,8
% en 2012.
Cette évolution est essentiellement expliquée
par celle des avoirs intérieurs, laquelle a enregistré une hausse
de crédit en faveur du secteur privé. Par ailleurs, la
décélération de la masse monétaire notée par
rapport à 2012 est expliquée par celle des avoirs
extérieurs nets induite par une hausse modérée des
Dépôts en devises ».
En ce qui concerne le comportement de cet agrégat, il
sied de notifier qu'en 2014 elle « s'est accrue de 13,6 % par rapport
à son niveau de 3.493,2 milliards, d'une année auparavant. Cette
création monétaire est l'effet conjugué des avoirs
extérieurs net et des avoirs intérieurs nets ». « En
2015, la masse monétaire s'est accrue de 9,8 %, se situant à
4.354,8 milliards de CDF.
Cette hausse résulte principalement de l'accroissement
des avoirs intérieurs nets. Toutefois, l'accroissement enregistré
au cours de l'année sous revue constitue une
décélération par rapport à celui de 13,5 %
observé une année auparavant ». Enfin, « la masse
monétaire s'est accrue de 21,8 %, s'établissant à 5.304,6
milliards de CDF.
Cette hausse de l'offre provient principalement de
l'accroissement des avoirs intérieurs nets, impulsé par les
créances sur le secteur privé. Cette hausse de la masse
monétaire, en décélération de 6,2 points de
pourcentage par rapport à 2015, a été au-delà de la
croissance projetée de 7,7 % ».
Il ressort de ce graphique que la politique monétaire
de la RDC durant la période reconnue dans le cadre de cette étude
a enregistrée de progrès significatifs. En ce qui est de
l'évolution de la masse monétaire, Il en découle que la
masse monétaire qui valait 501,7% en 2000 a conduit à un taux
d'inflation équivalent à 511,21% la même année.
Noter que c'est avec l'assainissement du cadre
macroéconomique congolais que la moyenne du taux d'inflation durant la
période sous examen s'est établie à 51,4%.
3.1.2. EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION
Tableau n002 :
Évolution mensuelle du taux d'inflation
(En pourcentage)
Années
|
Taux d'inflation en %
|
2009
|
53,4
|
201O
|
9,8
|
2011
|
15,43
|
2012
|
5,67
|
2013
|
1,08
|
2014
|
1,26
|
2015
|
1,6
|
2016
|
25,04
|
2017
|
46,33
|
2018
|
54.03S
|
Source :
Ø L'auteur sur base des rapports annuels de la BCC
2009-2017,
Ø Rapport sur la politique monétaire au premier
semestre 2018 et
Ø Le bulletin statistique fin décembre 2018 page
23.
Graphique N0 02 :
Évolution du taux d'inflation de 2009-2018
(En pourcentage)
Source : L'auteur sur base des données de la BCC
COMMENTAIRE
En 2011, le rythme de formation des prix intérieurs
s'est accéléré. En effet, le taux d'inflation, à
fin période, s'est situé à 15,43 % contre 9,8 % pour
l'année précédente. Cependant, ce taux de 15,4 %,
inférieur de 1,6 point par rapport à la cible de 17,0 %
fixé dans le cadre du Programme Economique du Gouvernement, a
été obtenu grâce à la coordination des politiques
conjoncturelles ayant permis de contenir les pressions inflationnistes
liées à l'envolée des prix mondiaux des produits
alimentaires et pétroliers.
L'indice des prix élaboré par la Banque Centrale
du Congo35 a renseigné, qu'en 2013, une faible inflation comparativement
à 2012. En effet, le rythme annuel de formation des prix
intérieurs s'est établi à 1,08 % à fin
décembre 2013, soit un niveau en deçà de la cible. Cette
évolution a résulté d'une part, de l'absence des chocs
tant internes qu'externes et, d'autre part, de la bonne régulation de la
liquidité dans un contexte de bonne coordination des politiques
conjoncturelles.
Il sied de signaler que, le taux annuel moyen s'est
situé à 1,16 % en 2013, contre 9,34 % en 2012. De 2013 et
2015une stabilité a été constatée et cela suite
a la stabilité du cadre macroéconomique constatée Et
à partir de 2016 à 2017, il y a une reprise importante de
volatilité de l'inflation, qui a grimpé jusqu'à 24% en
2017.
3.1.3 EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE
Année
|
Taux de change
|
Année
|
Taux de change
|
2009
|
902,7
|
2014
|
924,5
|
2010
|
915,1
|
2015
|
926,8
|
2011
|
910,8
|
2016
|
1215,2
|
2012
|
915,2
|
2017
|
1591,91
|
2013
|
925,5
|
2018
|
1628,37
|
Source:L'auteur sur base des rapports annuels
de la BCC 2009-2017,
Graphique N0 02:
Évolution du taux de change
(En franc congolais)
Source : l'auteur sur base des rapports annuels de
la BCC 2009-2018
COMMENTAIRE
Nous remarquons une certaine stabilité continue de la
monnaie nationale par rapport à la devise durant la période
allant de 2009 à 2014 cette stabilité est expliquée par la
stabilité du cadre macroéconomique que nous avons connues durant
la dites période ; après nous constatons une forte
dépréciation divilivienne se traduisant par la hausse du taux de
change qui est passé de 926,7 en 2015 pour 1USD pour atteindre 1628,37
CDF PUSD en 2018.
DOLLARISATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
Tableau n°3 : Evolution des
dépôts bancaires et du taux de dollarisation de 2009 à
2018
Année
|
Dépôts en MN
(en millions de CDF)
|
Dépôts en ME
|
Total des dépôts en millions de ME
|
Taux de dollarisation (en %)
|
2009
|
101 886
|
1 018 497
|
1 120 383
|
99,0
|
2010
|
225 252
|
1 249 968
|
1 475 220
|
82,6
|
2011
|
192 258
|
1 610 812
|
1 803 070
|
88,1
|
2012
|
314 421
|
2 020 524
|
2 334 945
|
86,9
|
2013
|
410 045
|
2 368 575
|
2 778 620
|
85,9
|
2014
|
474 698
|
2 730 802
|
3 205 500
|
85,8
|
2015
|
615 843
|
2 942 180
|
3 558 023
|
83,3
|
2016
|
659 681
|
3 578 075
|
4 237 756
|
85,4
|
2017
|
675 900
|
5 548 703
|
6 224 603
|
88,7
|
2018
|
623400
|
6548702
|
7172102
|
85,5
|
Source : l'auteur sur base des différents
rapports de la banque centrale du Congo.
Source : l'auteur sur base des rapports annuels de la BCC
COMMENTAIRE
Ce tableau et graphique nous permet de voir l'ampleur de la
dollarisation bancaire qui du reste,demeure encore un problème pour le
processus de la dé-dollarisation.
Il est à noter que depuis 2012 il y a une
légère augmentation des dépôts en monnaie nationale,
il est passé de 10% en 2011 à 14% en 2014. Une augmentation peut
être insignifiant mais significative pour le secteur bancaire.
Et dans le processus de lutte contre la dollarisation, il faut
non seulement encourager la constitution des dépôts en monnaie
nationale mais il faut faire en sorte que le rendement des dépôts
en francs congolais soit durablement supérieur au rendement des
dépôts en devises étrangères cela incitera les
agents économiques à constituer leurs épargnes en
monnaie nationale.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons étalé les
différentes variables macroéconomiques qui expliquent le taux de
dollarisation dans l'économie congolaise
CHAPITRE 4 :
ANALYSE EMPIRIQUE, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
SECTION 1 : ANALYSE EMPIRIQUE
1.1. CONSTRUCTION DU MODELE
Selon Régis BOURBONNAIS (2015), un modèle
consiste en une présentation formalisée d'un
phénomène sous forme d'équations dont les variables sont
des grandeurs économiques. L'objectif du modèle est de
représenter les traits les plus marquants d'une réalité
qu'il cherche à styliser. Le modèle est donc l'outil que le
modélisateur utilise lorsqu'il cherche à comprendre et à
expliquer des phénomènes. Pour ce faire, il émet des
hypothèses et explicite des relations. Le modèle est aussi une
présentation schématique et partielle d'une réalité
naturellement plus complexe.
La construction du modèle est une étape
incontournable dans une analyse économétrique. En ce qui nous
concerne, l'étape primordiale était de définir les
variables qui justifient notre étude, après valider un
modèle optimal qui puisse expliquer politique monétaire par la
croissance économique.
1.1.1. CHOIX ET DEFINITION DES VARIABLES
1.1.1.1. VARIABLE TAUX DE DOLLARISATION (Y)
CONCEPTS
Le taux dollarisation est annuel est la variable retenue
pour évaluer la stabilité monétaire qui est l'objectif
majeur de la politique monétaire de la BCC en RDC, noté
« y », il traduit l'évolution du taux de
dollarisation au cours de la période d'étude. Tenant compte de
l'extraversion de l'économie congolaise le taux d'inflation et le taux
de change jouent un rôle déterminant en ce concerne le taux de
dollarisation dans la mesure où lorsque le taux de l'inflation est
à la hausse cela a des effets négatifs sur le taux de
dollarisation. En revanche le taux de change explique le taux de dollarisation
dans une faible proportion.
Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE Y
La stationnarisation consiste à enlever l'effet du
temps sur une série statistique. À chaque processus, selon qu'il
est de type trend stationary (TS) ou differency stationary (DS) correspond la
méthode appropriée de stationnarisation. Le seuil retenu est de
5%.
La probabilité trend et intercept associée
à la statistique t est de 0.000% ; inférieure à 5%.
Le trend est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique
ADF nous donne une probabilité égale à 0.000%,
inférieur à 5%. La série Y est donc stationnaire en niveau
avec un modèle avec trand et intercept. (Voir Annexe 1)
Par ailleurs, YC est la variable endogène retenue dans
la présente étude. Ses valeurs dépendent des variables
exogènes.
1.1.1.2. LES VARIABLES TAUX D'INFLATION (X1c), TAUX DE CHANGE
(SX2C)
CONCEPTS
Le taux de dollarisation peut être expliquée par
les variables taux d'inflation X1C et le taux de change SX2C, nous avons retenu
ces variables pour capter le taux de dollarisation ayant des effets sur la
stabilité monétaire en RDC. Le taux de dollarisation est la
variable endogène. Plusieurs autres variables peuvent expliquer le
taux de dollarisation, dans le cadre de notre étude, nous avons
ciblé uniquement le taux d'inflation et le taux de change. Les
informations qui vont échapper à notre modèle seront
prises en compte par le terme de l'erreur.
Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE YC
TABLEAU DE STATIONNARISATION DE LA VARIABLE
YC
Null Hypothesis: YC has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.372717
|
0.0003
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.420595
|
|
|
5% level
|
|
-3.259808
|
|
|
10% level
|
|
-2.771129
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations
|
and may not be
accurate for a sample size of 9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(YC)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/30/19 Time: 14:15
|
|
|
Sample (adjusted): 2010 2018
|
|
|
Included observations: 9 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
YC(-1)
|
-1.197133
|
0.162373
|
-7.372717
|
0.0002
|
C
|
103.4385
|
14.19980
|
7.284500
|
0.0002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.885914
|
Mean dependent var
|
-1.111111
|
Adjusted R-squared
|
0.869615
|
S.D. dependent var
|
6.132790
|
S.E. of regression
|
2.214477
|
Akaike info criterion
|
4.621040
|
Sum squared resid
|
34.32736
|
Schwarz criterion
|
4.664867
|
Log likelihood
|
-18.79468
|
Hannan-Quinn criter.
|
4.526460
|
F-statistic
|
54.35695
|
Durbin-Watson stat
|
1.042753
|
Prob(F-statistic)
|
0.000153
|
|
|
|
La probabilité du trend associée à la
statistique t est de 0.0003% ; inférieure à 5%. Le trend est
statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous donne
une probabilité égale à 0.0002%, inférieur à
5%. La série YC est donc stationnaire en niveau avec un modèle
intercept.
Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE X1C
La probabilité de none (C) associée à la
statistique t est de 0.01% ; inférieure à 5%. L'intercept
est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous
donne une probabilité égale à 0.02%, inférieur
à 5%. La série X1C est donc stationnaire en niveau avec un
modèle avec none.
Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE SX2C
Null Hypothesis: D(SX2C) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.114596
|
0.0085
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.007406
|
|
|
5% level
|
|
-2.021193
|
|
|
10% level
|
|
-1.597291
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations
|
and may not be
accurate for a sample size of 6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(SX2C,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/06/19 Time: 14:09
|
|
|
Sample (adjusted): 2013 2018
|
|
|
Included observations: 6 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(SX2C(-1))
|
-2.002052
|
0.642797
|
-3.114596
|
0.0357
|
D(SX2C(-1),2)
|
1.202245
|
0.532730
|
2.256763
|
0.0870
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.691319
|
Mean dependent var
|
-57.65833
|
Adjusted R-squared
|
0.614148
|
S.D. dependent var
|
243.3815
|
S.E. of regression
|
151.1811
|
Akaike info criterion
|
13.13604
|
Sum squared resid
|
91422.96
|
Schwarz criterion
|
13.06662
|
Log likelihood
|
-37.40811
|
Hannan-Quinn criter.
|
12.85817
|
Durbin-Watson stat
|
1.965337
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La probabilité de l'intercept (C) associée
à la statistique t est de 0.03% ; inférieure à 5%.
L'intercept est statistiquement significatif. Ensuite le test de la
statistique ADF nous donne une probabilité égale à 0.02%,
inférieur à 5%. La série SX2C est donc stationnaire en
niveau avec un modèle avec none. (Voir Annexe 3)
1.2. ECRITURE DU MODELE
Plusieurs modèles sont successivement passés au
banc d'essai. Une batterie de tests d'optimisation a milité pour un
modèle de régression linéaire multiple dans la
présente étude.
La régression linaire multiple peut se définir
comme la recherche d'une relation de cause à effet entre une variable
dépendante (endogène ou expliquée) et plus d'une variable
(deux ou plus) indépendante (exogène ou explicative). Dans notre
étude, nous recherchons à déterminer les facteurs
explicatifs du taux de dollarisation de l'économie congolaise.
Cependant ce taux de dollarisation est capté par YC et le d'inflation
X1C ; taux de change SX2C
Notre modèle linéaire multiple peut
s'écrire comme suit :
Est le terme de l'erreur.
1.3. NATURE DES DONNEES
Comme nous l'avons si bien dit précédemment, nos
données s'expriment en pourcentage en termes de taux. Ces taux ont
été obtenus au travers le rapport de la Banque centrale du
Congo, le rapport de la politique monétaire de la BCC et les
condensés statistiques.
Ø Tous les outputs présentés
dans la présente étude sont obtenus du traitement
économétrique de nos données exprimées en taux avec
le logiciel EViews. Cette étude considère 10 observations sur la
période allant de janvier 2009 à décembre 2018.
1.4. ESTIMATION DU MODELE
La méthode d'estimation économétrique
utilisée est celle des moindres carrés ordinaires (MCO)
Dependent Variable: YC
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/30/19 Time: 14:17
|
|
|
Sample (adjusted): 2010 2018
|
|
|
Included observations: 9 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
85.61346
|
1.341073
|
63.83952
|
0.0000
|
X1C
|
1.614752
|
2.232074
|
0.275417
|
0.0022
|
SX2C
|
0.512197
|
0.016396
|
0.012001
|
0.0008
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.640081
|
Mean dependent var
|
86.22222
|
Adjusted R-squared
|
-0.653225
|
S.D. dependent var
|
2.279132
|
S.E. of regression
|
2.510384
|
Akaike info criterion
|
4.939950
|
Sum squared resid
|
37.81217
|
Schwarz criterion
|
5.005692
|
Log likelihood
|
-19.22978
|
Hannan-Quinn criter.
|
4.798080
|
F-statistic
|
0.006998
|
Durbin-Watson stat
|
1.366662
|
Prob(F-statistic)
|
0.003369
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VARIABLE DEPENDANTE :
Y
VARIABLES EXPLICATIVES
COEFFICIENTS PROBABILITE t DE
STUDENT
- X1C 1,614752
0.0022
- SX2C0.5121970
0.0008
R2 = 0.640081
R-2= 0.654752
PROBABILITE F DE FISHER = 0.003369
DURBIN-WATSON = 1.36662
251658240
Y = 85.61346 +
1.614752X1C+0.5121970SX2C
251659264
Test d'hypothèse
PARAMETRE
|
COEFFICIENT ESTIME
|
PROBALILITE ASSOCIE A LA STATISTIQUE T DE
STUDENT
|
OBSERVATION
|
INTERPRETATION
|
|
1.614752
|
0.0022
|
p-value1(*)
Inférieur à 0.05
|
est statistiquement significatif. Le taux d'inflation influence le taux
dollarisation
|
|
0.512197
|
0.0008
|
p-value supérieur à 0.05
|
est statistiquement significatif. Donc le taux change influence le taux
de dollarisation
|
Source : l'auteur sur base
d'Eviews
Ø Le coefficient de détermination corrigé
(R-2) est de 64 %. Il est inférieur à 60%. Le taux
dollarisation YC et X1C, SX2C expliquent donc la variable taux de
dollarisation (YC) à 65, »% ;
Ø La statistique Durbin-Watson 1.366662,
conformément à la loi de pouce, se rapproche de 2 : nous
avons la présomption que les erreurs ne sont pas
auto-corrélées. Nous allons plutôt nous fier au test LM
pour étudier l'autocorrélation des erreurs.
Ø La régression n'est donc pas fallacieuses au
regard de la valeur élevée du coefficient de détermination
corrigé.
Ø La probabilité critique associée
à la statistique F de Fisher est inférieure à 5%, soit
0.003369: le modèle est globalement statistiquement significatif.
1.5. VALIDATION DU MODELE
La validation du modèle, après estimation par la
méthode des moindres carrés, procède de la
vérification des hypothèses émises sur la variable
expliquée, sur les variables explicatives, et sur la variable
stochastique dudit modèle. (LUBANZA G., 2017). Cette série de
tests comprend les tests de normalité,
d'hétéroscédasticité, et d'auto corrélation
des erreurs.
1.5.1. TEST SUR LES RÉSIDUS
1.5.1.1. TEST BASÉ SUR LE CORRÉLOGRAMME
Aucune valeur des coefficients de la fonction
d'autocorrélation simple partielle ne sortent pas du boulevard de leur
intervalle de confiance : le résidu est un bruit blanc. (Voir
annexe 5)
1.5.1.2. TEST DE NORMALITÉ DES RÉSIDUS
La probabilité critique de la statistique de
Jarque-Bera est supérieure au seuil de significativité de 5%,
soit 70.68% : les résidus sont normalement et indépendamment
distribués (Les résidus suivent une loi normale).
1.5.1.3. TEST D'AUTOCORRÉLATION DES ERREURS (TEST
LM)
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.919872
|
Prob. F(2,4)
|
0.6592
|
Obs*R-squared
|
2.835346
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.6423
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/30/19 Time: 14:47
|
|
|
Sample: 2010 2018
|
|
|
Included observations: 9
|
|
|
Presample missing value lagged residuals set to zero.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.837392
|
1.578449
|
0.530516
|
0.6238
|
SX2C
|
0.008196
|
0.017736
|
0.462131
|
0.6680
|
X1C
|
-2.179193
|
2.921562
|
-0.745900
|
0.5972
|
RESID(-1)
|
-0.449937
|
0.729739
|
-0.616573
|
0.5709
|
RESID(-2)
|
-0.951948
|
0.707593
|
-1.345334
|
0.9997
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.315038
|
Mean dependent var
|
-1.42E-14
|
Adjusted R-squared
|
-0.369923
|
S.D. dependent var
|
2.174056
|
S.E. of regression
|
2.544597
|
Akaike info criterion
|
5.006002
|
Sum squared resid
|
25.89989
|
Schwarz criterion
|
5.115571
|
Log likelihood
|
-17.52701
|
Hannan-Quinn criter.
|
4.769552
|
F-statistic
|
0.459936
|
Durbin-Watson stat
|
1.848610
|
Prob(F-statistic)
|
0.764787
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La probabilité critique du chi-carré à
deux degrés de liberté est supérieure à 5%, soit
64% : il y a absence d'autocorrélation des erreurs. (Voir annexe 7)
1.5.1.4. TEST
D'HÉTÉROSCÉDASTICITÉ DES ERREURS (TEST ARCH
D'HÉTÉROSCÉDASTICITÉ CONDITIONNELLE
AUTORÉGRESSIVE)
Heteroskedasticity Test: ARCH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.004975
|
Prob. F(1,6)
|
0.9461
|
Obs*R-squared
|
0.006628
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.9351
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/30/19 Time: 14:50
|
|
|
Sample (adjusted): 2011 2018
|
|
|
Included observations: 8 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
3.408413
|
1.766458
|
1.929518
|
0.0019
|
RESID^2(-1)
|
-0.024349
|
0.345195
|
-0.070536
|
0.9461
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.654829
|
Mean dependent var
|
3.320688
|
Adjusted R-squared
|
-0.665700
|
S.D. dependent var
|
3.286244
|
S.E. of regression
|
3.548079
|
Akaike info criterion
|
5.583007
|
Sum squared resid
|
75.53317
|
Schwarz criterion
|
5.602868
|
Log likelihood
|
-20.33203
|
Hannan-Quinn criter.
|
5.449057
|
F-statistic
|
0.004975
|
Durbin-Watson stat
|
1.698528
|
Prob(F-statistic)
|
0.946060
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La probabilité critique de la statistique de ARCH est
supérieure à 5%, soit 93% : il y a absence
d'hétéroscédasticité conditionnelle
autorégressive. (Voir annexe 8).
Après vérification de toutes les
hypothèses, nous pouvons valider notre modèle.
1.6. INTERPETATION DES RESULTATS DE L'ETUDE
Les coefficients marginaux et sont positifs : X1C et SX2C sont positivement liés au
taux de dollarisation. Toute variation de 1% X1C, SX2C entraine une variation
du taux de dollarisation. Il ressort de notre analyse que le taux d'inflation,
le taux de change influence le taux de dollarisation de l'économie
congolaise. Le constat est que x1C, SX2C ont une influencent significative sur
le taux de dollarisation.
SECTION 2 : CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
ce point va ressortir quelques contraintes qui empêchent
la dé-dollarisation de l'économie congolaise en situation de
stabilité monétaire d'une part et proposer les différentes
perspectives qui pourront éradiquer la dollarisation de
l'économie congolaise d'autre part.
2.1. CONTRAINTES
2.1.1. Effet de mémoire économique des
agents économique sur les inflations antérieures.
D'aucuns pensent que la
persistance de la dollarisation au sein de l'économie congolaise dans un
contexte de stabilité monétaire retrouvée est une
situation particulièrement congolaise. Non, les évidences
internationales révèlent que les pays qui ont longtemps souffert
d'une inflation forte, ont vu la dollarisation se poursuivre voire
s'accélérer après la restauration de la stabilité
monétaire.
Ce phénomène a été observé
dans certains pays latino-américains tels que l'Argentine, la Bolivie,
le Mexique, le Pérou, Uruguay et asiatiques dont la Turquie et le Liban.
En Argentine, par exemple, malgré la maitrise de l'inflation à
partir de 1991, la dollarisation est passée d'environ 10% en 1988
à 50% en 1995. En Bolivie, la stabilité monétaire
nonobstant des perturbations passagères, a été
restaurée à dater de 1986, mais le taux de dollarisation entre
cette année et 1996, est passé de 20 à 80%. Au
Pérou, malgré l'éradication de l'hyperinflation
consécutive à la réforme monétaire de 1991, le taux
de dollarisation est passé, quatre ans après, de 58% à
65%. Au Liban, la dollarisation avait disparu de ce pays avec le
rétablissement de la stabilité macroéconomique en 1991.
Elle s'est toutefois aggravée trois ans après la normalisation
économique et politique.NGONGA NZINGA et MUSUSA ULIMWENGU.
(1999).
L'effet de mémoire économique va au-delà
des analyses macroéconomiques pour indiquer la persistance de la
dollarisation en situation de stabilité monétaire puisque les
agents économiques se sentent valorisé en détenant la
devise étrangère
2.1.2. Le manque de possibilité d'investissement
et de diversification du portefeuille
Le recours aux monnaies
étrangères s'avère quasi automatique lorsque les
possibilités d'investissement et de diversification sont peu nombreuses.
Le comportement de dollarisation des agents économiques est souvent
motivé, en partie, par le fait que le système
Bancaire et financier congolais n'offre pas des alternatives
attrayantes en matière de la diversification du portefeuille ou des
« valeurs-refuges » devant permettre la préservation du
pouvoir d'achat.
Les dépôts à vue des banques commerciales
n'offrent aucun taux d'intérêt créditeur et ceux à
terme sont également peu attrayants à cause des faibles taux
d'intérêt offerts qui ne compensent suffisamment pas la perte du
pouvoir d'achat en cas d'une inflation surprise. En dehors des billets de
trésorerie émis par la Banque Centrale du Congo et le faible taux
d'intérêt des dépôts à terme offerts par les
banques congolaises, il n'existe pratiquement aucune autre forme de placement
financier autorisé, capable de drainer, de rémunérer et de
rentabiliser les encaisses oisives des ménages et des entreprises en
dehors du recours à la dollarisation.
2.2. Perspectives
2.2.1. Réduire la volatilité
associée à ces variables (taux d'inflation et taux de
change)
Alors qu'en période d'hyperinflation ou d'inflation
élevée, la composante risque tend à être
dominée par le niveau même d'inflation élevé. En
période post stabilisation ou d'inflation basse les facteurs de risque
ou de volatilité deviennent plus importants. Toutes choses égales
par ailleurs, la volatilité des prix et des taux de change induisent les
détenteurs d'actifs à abandonner la monnaie nationale en faveur
d'une monnaie étrangère jugée plus stable et moins
volatile. Par conséquent, réduire le degré de
dollarisation requiert non seulement une réduction des niveaux de taux
d'inflation anticipée et de la dépréciation du taux de
change, mais aussi une réduction de la volatilité de ces
variables
2.2.2. L'autorité monétaire doit-être
crédible pour Rétablir (la confiance) des agents
économiques en faveur de leurs monnaies.
La dé-dollarisation, importante pour améliorer
la souveraineté monétaire de République
Démocratique du Congo, passe par un processus long et
de préférence incitative. Ainsi, la priorité serait,
pensons-nous, sans plus ni moins, la restauration de la confiance en la monnaie
nationale. La confianceconstitue un facteur primordial dans le processus
d'intégration sociale de la monnaie. Elle demeure un passage
obligé dans le processus de dé-dollarisation dans la mesure
où les individus sont censés renouer avec l'usage, à
grande échelle, de la monnaie nationale. Cette réalité
reste, compatible avec le maintien durable d'un faible niveau d'inflation,
moins volatile et d'une maitrise des fluctuations du taux de change du franc
congolais par rapport aux devises étrangères et de leur maintien
dans la fourchette de fluctuation acceptable et prévisible.
Par ailleurs, il convient de
noter que la crise de la monnaie va au-delà d'une conception
fonctionnaliste selon laquelle la monnaie n'est qu'un simple instrument
permettant d'assurer des fonctions monétaires mais il convient d'y
opposer une conception institutionnaliste. Par cette nouvelle approche
d'analyse, on est à mesure d'élargir la portée du
phénomène de dollarisation bien au-delà des pratiques
monétaires qui l'accompagnent. La dollarisation est alors
analysée comme une crise de la monnaie en tant qu'institution sociale
qui met à mal la souveraineté monétaire. En tant que
telle, note Jean Pierre Ponsot, toute monnaie recèle une dimension
symbolique et identitaire. Elle est un vecteur d'identification au sein d'une
communauté donnée, au même titre que le drapeau, les
emblèmes, les monuments, la langue, l'hymne nationale,
l'équipe nationale de Foot Ball, etc.PONSOT J.-P,
(2003).
Pour mesurer la portée de la crise de
légitimité de la monnaie, poursuit Ponsot, il convient
de bien comprendre que cette dimension symbolique et
identitaire de la monnaie ne prévaudrait pas si celle-ci n'était
pas avant tout une unité de compte, et plus précisément
une unité de compte unique. Elle représente donc un principe de
numérisation des relations sociales essentielles à
l'intelligibilité de l'économie.
Lorsque la dollarisation intervient, les agents
économiques se détachent de l'unité de compte domestique
au profit d'une unité de compte extérieure à la
communauté nationale. Ainsi, dé-dollariser
l'économie, n'est rien d'autre que restaurer cette unité de
compte domestique mieux, c'est envisager les actions et les stratégies
qui visent à restaurer la confiance en la monnaie nationale, oui
à l'unité de compte domestique au-delà de la simple
décision politique. La confiance en cette dernière résulte
en partie de sa stabilité. L'unité de compte nationale fait
référence à deux représentations du prix de
l'unité de compte : celle du niveau général des prix, et
celle du taux de change. Or, en tant que point de référence des
relations économiques, la stabilité durable de l'unité de
compte constitue l'élément essentiel de la confiance. Si la
stabilité de l'unité de compte n'est plus assurée, la
confiance collective en la monnaie est ébranlée, son acceptation
par autrui est remise en question, et c'est toute l'organisation
monétaire du pays qui est atteinte. La monnaie nationale devient
illégitime aux yeux des agents économiques, note Ponsot,
AGLIETTA M., (1988 ) même si chacun d'entre eux pense n'avoir
aucune part de responsabilité dans la perte de la qualité de la
monnaie.
2.2.3. Eviter la dollarisation forcée
Au demeurant, un fait est à éviter pour la
réussite du processus sous analyse : le gouvernement se doit
d'éviter la « dé-dollarisation forcée» de triste
mémoire, entre septembre 1998 et janvier 2001, qui interdisait
formellement toute détention de la devise, ainsi que son usage dans les
transactions intérieures, ayant entrainé plusieurs effets pervers
sur l'économie congolaise, dont la récession économique et
l'hyperinflation.
Voilà pourquoi l'option levée par le
Gouvernement est et doit donc être celle de la «
dé-dollarisation par les forces du marché» et non celle de
la « dé-dollarisation forcée ». En effet, il est
préconisé une dé-dollarisation progressive dont le
processus ferait que les transactions de l'Etat, la passation des
marchés publics, le paiement des impôts et taxes de l'Etat, etc.
soient acquittés en Franc Congolais, laissant latitude au secteur
privé d'user du dollar américain dans ses transactions
habituelles. Ce qui est et devrait être différent de, la
dé-dollarisation forcée pré-rappelée...
SUGGESTIONS POUR LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS
Ø Le gouvernement doit avoir un oeil sur le secteur
informel
Ø Lutter contre l'extraversion de l'économie
congolaise
Ø Renforcer la réserve en devise de la banque
centrale
CONCLUSION GENERALE
En guise de conclusion nous disons que la dé-dollarisation
ne sera effective qu'avec une avalanche des mesures incitatives, les
autorités doivent créer un climat propice aux francs congolais
pour amener à son utilisation.
Pour la population, les autorités sont allées vite
en besogne pour lancer le processus.
L'application est à son tour un grand calvaire car on se
retrouve dans le schéma de la persistance de la dollarisation suite
à l'effet cliquet
La dollarisation financière reste le noyau dur de la
dollarisation de notre économie puisqu'à l'évidence la
part des dépôts en devises reste dominante sur le total des
dépôts, pour inverser la donne il faudra que les rendements des
dépôts en monnaie nationale soient durablement plus
élevés que ceux des dépôts en monnaie
étrangère.
Il est à souligner que, la dollarisation est une trilogie
basée sur la dégradation du cadre macroéconomique,
l'instabilité politique et les faiblesses institutionnelles tandis que
la dédollarisation actuelle ne prend en compte que le volet
macroéconomique.
Les décideurs doivent organiser des séquences de
sensibilisation pour amener la population à utliser plus le Franc
Congolais que les devises étrangères.
Aussi, elles doivent associer les banques créatrices de
monnaie autour de la table des décisions pour qu'elles puissent
sensibiliser leurs clients sur la question et qu'elles créent des
avantages liées à l'usage de la monnaie nationale dans leurs
transactions.
Les autorités doivent associer autour de la table, les non
économistes (politologues, sociologues, psychologues, anthropologues,
etc.) pour réfléchir sur l'éradication des causes extra
économiques de la dollarisation, car tel que nous l'avons dit les
mesures agissent indirectement sur ces causes et cette situation créent
l'inefficacité de celles-ci étant donné l'impact des
causes non économiques sur la réussite du processus, dans le cas
contraire, le taux de dollarisation baissera peut-être mais ne baissera
pas assez.
La banque centrale, hormis son objectif de stabiliser les prix,
doit se lancer dans la quête de la crédibilité (l'ancrage
des anticipations des agents dans l'escarcelle des objectifs fixés) NGONGA V. (2014). afin que la
population puisse faire de plus en plus confiance à l'autorité
monétaire et pour y arriver, elle (BCC) doit être
indépendante.
La banque centrale doit, en fait, revoir les mesures de
dé-dollarisation en vue de mettre en place une matrice
intégrée qui prend en compte, et les causes économiques et
celles non économiques. Elle doit veiller, aussi, à la
réalisation des mesures déjà proposées depuis
2012.
Bibliographie
Ouvrages
1. KAMANDA KIMONA-M. J. (2005), « Nature
et spécificité de la dollarisation de l'économie
congolaise (RDC) », inMonde en développement, n°130,
pp 41-62.
2.SASSE KEMBE D., « Dollarisation, inflation et incertitude
en RD Congo : une
3. modélisation hétéroscedastique »
in Cahiers Economiques et sociaux, vol. XXVIII, n°1, juin 2011,
pp 125-144COLLIAC S. (2003), « La souveraineté Monétaire
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supérieur, Paris, p.2.
5. LE MAUX L., dollarisation
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présentée et défendue le 15 mai 2005, Université
d'Auvergne Clermont , Bruxelles, p.14.
7. DESQUILBET J.B,
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FASEG/UNIKIN, 2014.
AGLIETTA M., « L'ambivalence de l'argent », Revue
Française d'Economie, Vol. III, Eté, 1988, p. 99.
11 .PONSOT, J.-F., (2003), « La dollarisation des
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(Université de Bourgogne.),
TEXTES OFFICIELS, SITES INTERNETS ET AUTRES
DOCUMENTS
1. Décret-loi n°004/2001 relatif au régime
des opérations en monnaie nationale et étrangère en
RDC.
2.Rapports annuels de la Banque centrale du Congo, 2009, 2010,
2011, 2012, 2013, 2014, 2015,2016 2017,2018
3. Condensés et bulletins d'informations statistiques de
2009 à 2018.
4. Politique monétaire de la banque centrale du
Congo ; cadre de référence, 2013
5. rapport de la politique monétaire de la banque
centrale.
THESES, MEMOIRES, SEMINAIRE ET COURS
1. François Kabuya Kalala et Tshiunza
Mbiye, « Economie Congolaise et la réforme monétaire ».
Article,2000.
2. Axel Gastambide,«
dollarisation partielle et dollarisation intégrale : Expérience
de l'Equateur » ,faseg, unikin 2005.
3. Birindwa Emmanuel ,
« la dédollarisation de l'économie congolaise : une
étude prospective »
4. GERENDAWELE NGBASE H , Cours des questions
monétaire des pays en développement, L2 Economie
monétaire, FASEG, UKV, 2017-2018
5.NSUAMI NGOMA, cours de économie monétaire
générale,FASEG,UKV,2017-2019.
.
* 1 La probabilité
associée à la statistique de Student
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