F/ L'éducation des enfants
Les inégalités se sont atténuées
en 25 ans, mais cela reste principalement encore le rôle des femmes de
gérer le quotidien des enfants : médecin, sport, école,
devoirs. Même si l'homme s'en occupe de plus en plus, il n'ira pas
à l'encontre de son travail pour un problème domestique, il ne
s'absenterait pas si son fils devait être malade par exemple. Alors que
la femme se culpabilisera de ne pas être présente auprès de
ses enfants à des moments importants de leur vie.
Certaines femmes qui ont réussi « avouent avoir eu
du mal à accorder autant de temps qu'elle l'aurait voulu à ses
(...) enfants. Mais les choses n'auraient pas été
différentes pour un homme. Plus on monte dans la hiérarchie, plus
cet équilibre est difficile à maintenir »28. Cela
résume bien le fait qu'il est difficile de concilier les deux quel que
soit le sexe.
28 Hélène N'Diaye, directrice technique et des
risques de Générali France
30
Dans un article du Courrier Picard, le journaliste
précise que « de 25 à 29 ans, seules 11,1 % des jeunes
femmes vivent encore chez leurs parents contre 24,2 % des hommes ». Alors
que « les femmes de la même classe d'âge ne sont que 84,7 %
à exercer une activité contre 95 % des hommes
»29. Cela démontre bien que les femmes donnent une
priorité à créer une famille avant de réussir leur
carrière professionnelle en quittant le cocon familiale pour
créer la leur, ou bien qu'elles sont obligées de procéder
de la sorte étant donné que le marché du travail offre
moins facilement d'emplois aux femmes qu'aux hommes. Selon l'Insee, «
la plus forte proportion de femmes à temps partiel (29,7 % contre 5
% des hommes), leur moindre présence parmi les cadres ou encore leur
surreprésentation dans des métiers moins
rémunérateurs »30 expliquent cette
disparité entre les femmes et les hommes sur le marché du
travail.
G/ L'autocensure
Les femmes ont moins confiance en elles-mêmes que les
hommes. Elles ne savent pas demander des augmentations. Pour elles il faut
d'abord prouver ses compétences qui doivent être acquises à
100% pour prétendre à un poste supérieur, alors que les
hommes vont faire la démarche de les demander sans attendre.
Dans le monde professionnel, les réseaux et la
capacité à faire savoir ce que l'on sait faire permet de pouvoir
progresser en sus de ses compétences.
29 Le courrier Picard du 07/03/2017, société :
Hommes-femmes, toutes ces inégalités qui font
mâles
30 Bénédicte Bertin-Mourot et Catherine Laval,
l'Expansion Management Review, juin 2006, p.48
31
Les filles à l'école ont appris à
être bonnes élèves, elles sont plus nombreuses à
obtenir le baccalauréat et des diplômes supérieur (58%
niveau licence/master). Mais elles se retrouvent en minorité dans la
hiérarchie professionnelle attendant toujours qu'on leur offre une
promotion comme on leur offrait une bonne note.31
Les femmes s'imposent elles-mêmes des freins à
leur évolution professionnelle pensant ne pouvoir réussir
à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Elles ont
peur d'avoir des reproches de leur conjoint ou de leur entourage.
Elles-mêmes sont parfois dans le stéréotype du fait que ce
soit l'homme qui doit être le « chef de famille »,
c'est-à-dire avoir la meilleure situation dans le couple. « Elles
mettraient trop souvent leur ambition en sourdine »32.
Le 24 mars 2017, lors du Forum Elle Active 2017, Dominique
Lévy-Saragossi, patronne de Ipsos France a transmis les résultat
d'une enquête menée par son institut pour cette occasion : «
Si 59% des sondées estiment les femmes trop peu nombreuses à
occuper des postes à responsabilités, 57% affirment ne pas
vouloir exercer de telles fonctions »33
Les femmes ont tendance à toujours vouloir s'excuser,
se justifier. Elles ont tendance à déranger, ne pas être
à leur place et donc de s'immiscer. Selon une étude parue dans
Psychological Science en 2010, il a été écrit que
les femmes demanderaient pardon bien plus souvent que les hommes. Brigitte
Bresy, membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes
et les hommes, précise que « ce sentiment est lié
à la fabrique des sexes. On
31
http://medialyceemontaigne.blog.lemonde.fr/2016/11/20/les-femmes-sont-elles-toujours-confrontees-au-plafond-de-verre/
32 Magazine Marie Claire, mars 2017, page 148, dossier
Psychologie
33 Magazine Elle du 7 avril 2017, page 115, « le pouvoir
pour toutes »
s'excuse car nous vivons dans un monde
stéréotypé ». Le psychiatre Serge Hefez confirme
en disant qu' « on formate les femmes depuis la naissance par
l'éducation pour qu'elles soient dans l'effacement, la
compréhension. Nos rapports aux excuses adultes s'inscrivent
forcément dans la reproduction des schémas sexistes transmis par
nos parents ».
Dans le numéro 153 des « Idées
économiques et sociales » de mars 2008, on peut y lire que les
« habitus » de modestie des femmes les écarteraient du
pouvoir. Les qualités qui leur sont reconnues comme la soumission, la
docilité, l'obéissance, le dévouement, l'attention aux
autres, les repousseraient de manière contradictoire avec les
contraintes professionnelles demandées soit une forte
disponibilité de temps et de psychisme. Les femmes s'orienteraient
elles-mêmes plus facilement vers des carrières d'assistanat
qu'elles reconnaitraient plus en adéquation avec leur qualité.
Elles considèrent que « mariage, maternité et
carrière ne font pas bon ménage ». 33
De plus, elles préfèrent baisser les bras
plutôt que de se battre contre cette idée de virilité
nécessaire pour accéder au pouvoir. Pour beaucoup, c'est un
conflit psychique bien trop important qu'elles ne veulent pas
endurer.33
32
33 « idées économiques et sociales »
2008/3 n°153 - page 80
33
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