REPUBLIQUE DU BENNIN
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE DE PARAKOU
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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
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MEMOIRE POUR L'OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE
EN SCIENCES DE GESTION
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Mention : Sciences de Gestion
Spécialité: Finance-Comptabilité
Analyse de l'efficacité des outils du
contrôle de gestion à la mutuelle LE DEFI
Réalisé par :
GBAGUIDI Ayaba Diane Gloria & KOTO Ahamadou
Sous la direction de :
Maître de mémoire :
Alexis ABODOHOUI, PhD
Maître-Assistant des Universités du CAMES
Enseignant-Chercheur à la FASEG - UP
Maître de stage :
Boris ADANNOUEWA
Chef Comptable Zone Nord
à la mutuelle LE DEFI
Soutenu le, 27 décembre, 2019
Avertissement
La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.
Dédicaces
A :
Nos parents ;
Nos frères et
Nos soeurs.
Remerciements
Nos remerciements et notre reconnaissance vont à
l'endroit de tous ceux qui de près ou loin ont contribués
à la réalisation de ce mémoire. Nous voudrions
particulièrement adresser nos sincères remerciements :
ü aux Docteurs Léandre GBAGUIDI et Tanguy GBAGUIDI
respectivement ancien et actuel Doyen de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion, pour tout ce qu'ils ont accompli afin que nous
puissions recevoir cette formation de qualité ;
ü au Docteur Alexis ABODOHOUI notre directeur de
mémoire d'une part pour son assistance, ses conseils et sa
disponibilité malgré ses multiples occupations et d'autre part
pour la formation de qualité dont nous avons
bénéficié auprès de lui ;
ü tous les éminents enseignants ayant intervenus
au cours de nos années de formations à la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion;
ü aux honorables membres du jury, pour leur
précieux temps qu'ils nous accordent pour évaluer et
améliorer ce travail ;
ü aux autorités de la mutuelle d'épargne et
de crédit LE DEFI et particulièrement monsieur Boris
ADANNOUEWApour avoir accepté diriger nos travaux pendant notre stage au
sein de leur entité ;
ü à tout le personnel de la mutuelle
d'épargne et de crédit LE DEFI pour le chaleureux accueil dont il
nous a témoigné.
Nous tenons à témoigner notre sincère et
profonde gratitude :
ü à monsieur Maxime DOMANOU pour ses apports
constructifs et ses multiples conseils ;
ü toutes nos familles et ami(e)s, qui ont cru en nous,
nous ont encouragés et nous ont donné la force d'aller jusqu'au
bout ;
ü nos remerciements vont aussi à l'égard de
tous ceux qui nous lisent en copie.
Liste des sigles
AG : Assemblée Générale
ANSSFD : Agence Nationale de Surveillance des
Systèmes Financiers Décentralisés
BFR : Besoins en Fonds de Roulements
BSC : Balanced Scorecard
CC : Comité de Crédit
CDG : Contrôle de Gestion
CS : Conseil de Surveillance
DAT : Dépôt A Terme
DAV : Dépôt A Vue
Ddl : Degré de liberté
EVA/ VEA : Economic Value Added / Valeur Economique
Ajoutée
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
IMF : Institution de Micro Finance
OVAR : Objectifs Variables d'Action et
Responsabilités
PME : Petite et Moyenne Entreprise
SFD : Système Financier
Décentralisé
SPSS : Statistical Package for Social Science
TB : Tableau de Bord
UP : Université de Parakou
Liste des tableaux
Tableau I : Analyse FFOM de la mutuelle LE
DEFI
3
Tableau II : Regroupement des problèmes
spécifiques par centres d'intérêt
13
Tableau III : Tableau de bord de l'étude
18
Tableau IV : Le renouveau du contrôle de
gestion
26
Tableau V : Grille de lecture
37
Tableau VI : Synthèse de
l'échantillonnage
42
Tableau VII : Identification des outils du
contrôle de gestion
45
Tableau VIII : Outils du contrôle et
performance de l'entité
46
Tableau IX : Relation efficacité et
contrôle de gestion
47
Tableau X : Récapitulatif de traitement des
observations
48
Tableau XI : Statistique de fiabilité
48
Tableau XII : Indice de KMO et test de Bartlett
49
Tableau XIII : Appréciation des valeurs
KMO
49
Tableau XIV : Récapitulation des items et
leur codification
50
Tableau XV : Matrice des composantes après
rotation
50
Tableau XVI : Statistiques de ratio
52
Liste des figures
Figure 1: Objet et démarche du contrôle
de gestion
3
Figure 2 : Composantes du contrôle de
gestion
25
Figure 3 : Contrôle : un processus en double
boucle.
25
Figure 4 : Tableau de bord prospectif
29
Figure 5 : Graphique des valeurs propres
51
Figure
6 : Organigramme de la mutuelle LE DEFI
a
Résumé
Cette recherche porte sur l'analyse de l'efficacité des
outils du contrôle de gestion à la mutuelle LE DEFI. L'objectif de
cette étude est d'évaluer l'apport du contrôle de gestion
dans les performances de cette entité économique. De façon
spécifique, elle vise à identifier les outils du contrôle
de gestion mis en oeuvre à la mutuelle LE DEFI et faire ressortir les
relations entre le contrôle de gestion et la performance de
l'entité. La démarche méthodologique adoptée est de
type hypothético-déductif. Nous avons constitué un
échantillon de 53 agents sur une population de 138 agents de la
mutuelle suivant la méthode de convenance ; une méthode dite
subjective. Ainsi, notre taux d'enquête est de 38,4% de la population
mère. Il ressort de nos résultats que les outils de
contrôle de gestion mis en oeuvre sont de trois sortes : les outils
de prévisions dominés par la gestion budgétaire ; les
outils de suivi matérialisés par les tableaux de bords et les
outils d'analyse caractérisés par quelques traces de la
comptabilité analytique. Ces mêmes résultats confirment le
rôle important du contrôle de gestion dans le pilotage de la
performance de l'institution. En conséquence, nous avons retenu que ces
outils participent à l'efficacité de l'organisation dans son
ensemble.
Mots clefs : outils,contrôle de
gestion, efficacité, LE DEFI.
Abstract
This research focuses on the analysis of the effectiveness of
management control tools at the LE DEFI Mutual. Its objective is to evaluate
the contribution of management control in the performance of this economic
entity. Specifically, it aims to identify the management control tools
implemented at Mutual LE DEFI and highlight the relationship between management
control and the performance of the entity. The methodological approach adopted
is hypothetical-deductive. We sampled 53 agents out of a population of 138
agents of the mutual according to the convenience method; a method called
subjective. Thus, our survey rate is approximately 38.4% of the mother
population. Our results show that the management control tools implemented are
of three types: forecasting tools dominated by budget management; the
monitoring tools materialized by the prospective dashboards and analytical
tools characterized by cost accounting. These results also confirm the
important role of management control in steering the performance of the
institution. As a result we have learned that these tools contribute to the
effectiveness of the organization as a whole.
Key words: tools, management control,
efficiency, LE DEFI.
Sommaire
Introduction
3
CHAPITRE I : CADRE CONTEXTUEL DE L'ETUDE,
OBSERVATIONS DE STAGE ET CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE
3
Section I : Présentation de la structure
de stage
3
Section II : Déroulement du stage et
choix de la problématique
10
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE LA RECHERCHE
15
Section I : Cadre théorique de
l'étude
15
Section II : Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
19
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS
45
Section I : Présentation des
résultats et validation des hypothèses
45
Section II : Approche de solutions et condition
de leur mise en oeuvre
53
Conclusion
56
Bibliographie
57
Introduction
Le contrôle de gestion a pris une certaine ampleur dans
le pilotage et la gestion des entités économiques au
crépuscule du deuxième millénaire. Le concept du
contrôle de gestion est difficile à cerner car, il repose sur deux
termes (contrôle et gestion) qui sont eux-mêmes susceptibles
d'avoir un contenu très varié (Fort, 2018).
Lorsque l'on évoque la notion de contrôle, on
pense souvent aux aspects répressifs des contrôleurs, et aux
cotés quelque peu fraudeurs des contrôlés (Amghar, 2019).
Cependant,il ne peut être dissocié du management des
organisations, c'est-à-dire des objectifs des entreprises, du jeu
d'influences exercées par les acteurs internes ou externes, des
contextes concurrentiels, des tendances stratégiques et des effets de
modes des outils de gestion, des formalisations et des concepts proposés
sur les structures, les acteurs, et la gouvernance (Rouby et Solle, 2011).
Cette approche requiert un effort d'autonomisation desacteurs de l'entreprise
sans que celui-ci soitincompatible avec l'existence d'un processusd'orientation
entrepreneuriale des comportementsdes équipes managériales. Au
niveau desméthodes comptables, cette approche souligne les insuffisances
de la comptabilité de gestiontraditionnelle, pour répondre
à une approchede l'entreprise fondée sur une orientation
qualité. Les outils de gestion sont construits en réponse aux
besoins de pilotage perçus par les décideurs compte tenu de la
représentation qu'ils se font de l'organisation (Alazard et
Sépari, 2018).
L'environnement actuel est marqué par des turbulences
technologiques et économiques. Au cours des deux dernières
décennies, les entreprises sont devenues de plus en plus globales et
transnationales (Abodohoui, 2018). Leur diversité et leur densité
rendent plus complexe et plus incertain le pilotage des entreprises (Abi Azar,
2005). En outre, un décalage temporel surgit entre les recherches et
formalisations sur le fonctionnement des organisations et leur diffusion dans
les entreprises pour essayer d'en tirer profit et d'améliorer les
pratiques. Dans le même temps, face à des problèmes de
gestion nouveaux et concrets, les entreprises, par leur expérience, leur
créativité et leur volonté, innovent et mettent en oeuvre
de nouvelles méthodes et outils, parfois avant, parfois en phase,
parfois après les formalisations théoriques.Nous avons
déjà remarqué que chaque niveau de responsabilité
doit pouvoir, autour d'un noyau commun, développer un appareil de
requêtes et d'analyses qui corresponde à sespriorités
d'action. Les outils du contrôle de gestion doivent donc permettre cette
adaptation, dans l'espace.Le dialogue de gestion est la condition indispensable
d'un contrôle de gestion utile (Barilari, 2016). Les chiffres ne parlent
pas tous seuls.De plus en plus, la compétitivité de l'entreprise
et sa capacité de mise en oeuvre des stratégies sont en effet
étroitement liées à son
systèmed'information(Bouillon, 2015). Dans cette boucle dynamique
d'interactions « formalisations/pratiques » parfois
difficile à délimiter, il faut comprendre que le contrôle
de gestion, comme tous les outils de pilotage des entreprises, subit des
influences multiples et contradictoires qui le font évoluer en
permanence tout en gardant des fondamentaux forts (Alcouffe et al,
2019). Ainsi, il est possible de comprendre qu'au fur et à mesure
de l'enrichissement progressif et décalé de la
représentation des organisations et de la compréhension de leur
dynamique de fonctionnement, le contrôle de gestion voit ses objectifs
évoluer, son champ s'étendre et ses outils se développer
(Alazard et Sépari, 2018). C'est ce qui explique la pertinence de la
question de l'efficacité des outils du contrôle de gestion. La
mise en place d'un dispositif efficace de contrôle est l'apanage de toute
entité économique. Les institutions du système financier
béninois sont d'autant plus concernées du fait de la forte
concurrence qu'elles se livrent en plus du fort risque inhérent au
métier.
Nous avons en conséquence décidé de
formuler le thème de notre mémoire de la façon la plus
sobre qu'elle puisse être : « Analyse de
l'efficacité des outils du contrôle de gestion à la
mutuelle LE DEFI ».Nous visons une évaluation de
l'apport du contrôle de gestion dans les performances des entités
économiques particulièrement dans le modèle de la
mutuelle LE DEFI.
Cette analyse conduit à structurer l'ouvrage, de
manière simple et lisible, en trois étapes distinctes. Ainsi nous
présentons dans le premier chapitre le cadre contextuel de
l'étude, nos observations de stage pour opérer le choix de la
problématique qui va poser les bases de l'étude. Le
deuxième chapitre, fait l'éclairage sur ce qui concerne les bases
de notre recherche, nous allons y présenter le cadre théorique et
la méthodologie de l'étude.Enfin, le troisième chapitre
porte sur la présentation et l'analyse des résultats, la
vérification des hypothèses et la formulation de quelques pistes
d'amélioration et les conditions de leur mise en oeuvre.
CHAPITRE I : CADRE CONTEXTUEL DE L'ETUDE, OBSERVATIONS DE
STAGE ET CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE
Ce premier chapitre est essentiellement descriptif.
Après la présentation de la mutuelle LE DEFI nous avons
restitué nos observations de stage et effectué le choix de la
problématique. Les informations ci-dessous sont issues des divers
rapports qui nous ont été fournis pour mieux cerner notre
structure de stage.
Section I : Présentation de la structure de
stage
Dans cette section nous avons présenté
l'historique, l'objectif et la mission de la mutuelle dans une première
partie avant de présenter sa structure organisationnelle et
fonctionnelle.
Paragraphe I : Historique,
objectif et mission de la mutuelle
Ce paragraphe présente respectivement l'historique,
l'objectif et la mission de l'institution.
A. Historique
La mutuelle d'épargne et de crédit LE DEFI est
une institution de micro finance classée aux premiers rangs de sa
catégorie dans le classement officiel des systèmes financiers
décentralisés. Elle quadrille le pays à travers une
trentaine d'agences ; plus précisément trente-trois (33)
agences dont la plus récente date de l'année dernière.
Elles sont disséminées dans les centres urbains et
péri-urbains afin d'accompagner l'activité commerciale et
artisanale dans ces zones. Le réseau des agences est regroupé en
cinq Zones à savoir : la zone A, la Zone B, la Zone C, la Zone D et
la Zone N (qui regroupe les agences de Parakou, Tchaorou, Ouèssè,
Savè et Glazoué) de manière à mieux
décentraliser les décisions.
L'idée de la création d'une mutuelle
d'épargne et de crédit est née de l'accroissement accru du
besoin de financement des activités économiques exprimé
par la population à la base. Née en 2007, la mutuelle LE DEFI est
un groupe indépendant fondé sur des capitaux privés. Elle
est enregistrée sous l'agrément NoL.08.0033.A par
arrêté ministériel No 1748/MEF/DC/CSSFD/SRE,
c'est une société mutualiste de droit béninois qui a son
siège social à Porto-Novo rue No 70 boulevard du
cinquantenaire. Son capital social est passé à trente-deux
million trois cent quatre-vingt-deux mille deux cent quatre-vingt-quinze (32
382 295) francs CFA en 2015 avec un portefeuille client s'élevant
à trois mille six cent cinquante (3650) clients à cette
même année (ANSSFD, 2016). A la date de nos investigations, les
fonds propres de la mutuelle étaient estimés à cent trente
millions (130 000 000) de francs CFA environ. LE DEFI a connu courant 2012
à 2013 un certain nombre de difficultés notamment liées
à la gestionde la trésorerie et des ressources humaines. Cette
grave crise conduisit les dirigeants à mettre en oeuvre des reformes
allant dans le sens de la pérennisation des ressources ceci dans
l'espoir d'assurer à l'institution une viabilité certaine.
S'inspirant de la démarche et des idées
fondatrices de la mutuelle, une assemblée générale
extraordinaire fut convoquée le premier (1er) février
2014. Faire face au défi de rentabilité de la mutuelle, condition
incontournable de sa viabilité à long terme, la création
de nouveaux produits acceptables par les adhérents et potentiels
adhérents ainsi que l'amélioration de la gouvernance
étaient des objectifs à atteindre nécessairement. Cette
assemblée a été consacrée à ces
problèmes suscités afin de trouver une issue pour une sortie de
crise. En conséquence il eut un changement presque intégral des
membres des organes statutaires et de l'équipe technique. Les nouveaux
élus et techniciens ont dorénavant pour mission principale de
relancer l'institution et d'installer d'autres agences pour rapprocher les
services financiers des populations à la base. C'est cette politique
nouvelle qui a en effet conduit à la naissance de l'Agence LE DEFI de
Parakou située à Sinagourou près de la pharmacie de la
cité des Kobourou.
Une approche trilogique est désormais adoptée
pour mieux refléter les aspirations et la philosophie de la mutuelle.
Il s'agissait de :
v poursuivre la consolidation des acquis des agences
existantes ;
v poursuivre la promotion des services financiers de
proximité ;
v étendre la zone d'intervention par la création
de nouvelles agences.
Cette approche se justifie surtout par l'objectif que poursuis
l'institution.
B. Objectifs
L'objectif visé par la mutuelle LE DEFI est de
contribuer durablement à améliorer, par un système
adapté et pérenne d'épargne et de crédit, les
conditions de vie économiques, sociales et écologiques des
populations démunies qui n'ont pas un accès garanti à des
prestations financières classiques.
C. Mission
Rendre l'accès facile et rapide aux services financiers
de proximité pour les micro-entrepreneurs et les personnes à
faibles revenus.
Paragraphe II : Structure
organisationnelle et fonctionnelle de la mutuelle LE DEFI
Pour l'efficacité de ses activités, la mutuelle
LE DEFI a mis en place une organisation centralisée. Ce paragraphe
s'intéresse à la présentation de la structure
organisationnelle et le fonctionnement de cette entité
économique.
A. Structure
organisationnelle
Le schéma organisationnel à un niveau
supérieur de la mutuelle est composé des entités
ci-après :
- une assemblée Générale (AG) des membres
de la mutuelle ;
- un Conseil d'Administration (CA)
- un Comité de Crédit (CC)
- un Comité de Surveillance
Cette structure est fortement inspirée des textes et
cadres légaux qui structurent le domaine de la micro finance dans la
sous-région et au Bénin.
B. Fonctionnement des
organes
Elle est structurée en Services, Directions, Zones et
réseaux d'agences que l'on peut regrouper en organes de décision
et en organes opérationnels.
1- Organes de direction
Ce point présente les organes de direction
adoptée par la mutuelle pour conduire les équipes à bon
port.
§ L'Assemblée
générale
Organe souverain, composé de tous les mutualistes
délégués, l'AG dicte la politique générale
de la mutuelle tout en ayant un droit de regard sur sa gestion. Elle se
réuni au moins une fois par an en vue notamment de :
- adopter le procès-verbal de l'assemblée
générale précédente ;
- adopter le rapport d'activité des organes de gestion
pour l'exercice précédent ;
- examiner et approuver les comptes de l'exercice
précédent.
§ Le Conseil d'Administration
La Mutuelle LE DEFI est piloté par un Conseil
d'Administration (CA) de cinq (05) membres. Ce conseil est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la
mutuelle et lui dicte les grandes orientations stratégiques.
Ainsi, il représente la société et
définit les conditions de mises en oeuvre des grandes orientations de
l'assemblée générale en vue de l'atteinte des objectifs de
la mutuelle. C'est l'organe de Direction chargé, de faire appliquer et
de contrôler la politique générale de la mutuelle.
§ Le Comité de Crédit
Le Comité de Crédit est statutairement
chargé de l'étude des dossiers de crédit et du suivi des
recouvrements. Il est composé de trois (03) membres élus par
l'assemblée générale.
Il a pour bras opérationnel, un Comité Technique
de Crédit présidé par le chef service exploitation et
ayant pour membres tous les chefs d'agences et chargés de crédit.
Ce comité technique a pour mission de faire une première
étude des dossiers de demandes de crédit avant leur validation ou
rejet définitif par le comité de crédit. Il faut signaler
que les crédits sur carnets considérés comme avance sur
tontine sont gérés directement par ce comité technique
mais sous le contrôle du comité de crédit.
§ Le Comité de Surveillance
Le cadre réglementaire qui régissait
l'activité de micro finance au Bénin a enregistré de
profondes réformes. La mutuelle s'est dotée conformément
aux textes d'un Comité de Surveillance de trois (03) membres. Ce
comité est compétent pour suivre la mise en application des
textes réglementaires, des décisions des autres organes de
gestion. Il a aussi à charge, le contrôle des opérations
financières de la mutuelle.
§ La Direction Générale
Elle élabore les grandes orientations du principe du
bon fonctionnement de l'organisation et exécute les décisions du
Conseil d'Administration et de l'Assemblée Générale. Le
Directeur Général nommé sur proposition du Conseil
d'Administration est responsable de l'équipe technique dont il assure le
recrutement. Aussi, est-il responsable de tous les mécanismes techniques
devant assurer la pérennisation des activités de l'institution.
Il est assisté par un Comité de Direction (CODIR) composé
du Directeur, des chefs services et des représentants des chefs
d'agences. Ce comité se réunit au moins deux (02) fois par mois
pour cadrer les actions du Directeur sur des questions majeures de la mutuelle
qui sont du ressort de la direction exécutive. Elle a sous sa direction
plusieurs organes opérationnels.
2- Organes opérationnels
Nous présentons dans cette rubrique les organes
opérationnels mis en place à la mutuelle d'épargne et de
crédit LE DEFI.
§ Le Service Exploitation
Le Service Exploitation est chargé de l'appui à
la gestion des crédits et dela mobilisation de l'épargne au sein
de la mutuelle. Il a la responsabilité de coordonnerles activités
des chefs d'agences.
§ Le Service Comptable Administratif et Financier
C'est le service de l'enregistrement des opérations
comptables et financières ainsi que du fonctionnement de
l'administration. C'est le chef comptable de la mutuelle. Il est appuyé
dans l'exercice de ses fonctions par une caisse centrale et un assistant
comptable.
§ Le Service Audit Interne
Il est chargé du suivi et du contrôle interne. Il
veille sur la sauvegarde du patrimoine de la mutuelle. Il est appuyé
dans ses tâches par deux (02) adjoints et des superviseurs locaux
installés dans les agences.
§ Le Service des Ressources Humaines
Il se charge de tout ce qui est de relation des
employés avec leur agence ou l'institution, analyse les besoins de
recrutement du personnel et en matériels de fonctionnement. Il fait
aussi des propositions à la Direction Exécutive. Il est
appuyé dans l'exécution de sa tâche régalienne par
un assistant. Parallèlement à ces organes opérationnels de
vue globale, la mutuelle a conçu une structure de type local pour
animer les activités dans les agences. A cet effet, des ressources
humaines de qualité sont exploité dans les agences.
§ Le Chef Zone
L'ensemble des trente-trois agences de la mutuelle est reparti
en des zones d'activité stratégiques. Chaque zone a à sa
tête un chef. Le chef zone représente en effet la direction
générale de la mutuelle et jouit à ce titre d'une certaine
autonomie pour diriger et coordonner les activités des agences sous son
autorité.
§ Le Comptable de Zone
Il assure la consolidation des activités de sa zone. Il
enregistre et passe les écritures des opérations et mouvements de
valeurs dans la comptabilité de la mutuelle. Son activité
consiste aussi à faire des contrôles réguliers en
descendant les agences pour constater la concordance des chiffres. Il
établit in fine les fiches de paie des agents de sa zone.
Globalement nous retrouvons dans les agences la composition
suivante : un chef d'agence, un chargé de crédit, un
caissier, un superviseur local et des Promoteurs de l'Epargne Tontine (PET).
§ Le Chef d'Agence
Le chef d'agence est institué à oeuvrer pour
l'atteinte des objectifs de croissance et de rentabilité fixés
par la direction générale à l'agence. Conformément
aux dispositions et textes organiques en vigueur, il coordonne toutes les
activités ainsi qu'il assure la gestion quotidienne de l'agence. Le chef
d'Agence dépend statutairement du chef service Exploitation. Toutefois,
il doit veiller au respect des dispositions et procédures
élaborées par la mutuelle.
Il entretient par ailleurs des relations de travail avec les
chefs services de l'institution et les autres chefs d'Agences.
§ Le Chargé de Crédit
Il assiste le chef d'agence dans sa mission et est
spécifiquement chargé de la gestion du portefeuille crédit
au sein de l'agence. Il est subordonné au chef d'agence ; il est
entretient des relations de travail avec le caissier ainsi que l'ensemble des
employés.
§ Le Contrôleur Interne ou Superviseur
Local
Il est foncièrement chargé de coordonner les
activités de contrôle de régularité de
l'épargne tontine au sein de l'agence. Le contrôleur local veille
en conséquence au respect des règles et procédures de la
mutuelle LE DEFI sur la gestion de l'épargne publique. Il produit
à ce titre des rapports périodiques pour rendre compte au service
d'audit interne auquel il est hiérarchiquement rattaché.
§ Le Caissier
Placé sous l'autorité du chef d'agence, il
l'assiste ainsi que tout autre agent dans la gestion et la réalisation
de leur tâche. Il est chargé des opérations de caisse et de
la gestion de la trésorerie ; il est chargé à cet
effet de l'accueil les membres mutualistes. Il collabore fortement avec le
chef Service Administration, Financier et Comptable mais aussi avec le
chargé de crédit et tout autre personnel de l'institution.
§ Le Promoteur de l'Epargne Tontine
Le promoteur de l'épargne tontine a pour mission
principale de contribuer à l'accroissement du nombre de membres
mutualistes ; il est considéré comme un agent commercial.
Il dépend hiérarchiquement du chef d'agence et collabore avec
tout autre agent de l'institution dans le besoin.
§ L'Agent de Sécurité
Il veille à l'ordre au sein de l'agence et assure la
sécurité des biens du personnel ainsi que ceux de l'institution.
C. Domaine d'intervention de
la mutuelle LE DEFI
Les principaux fondateurs de la mutuelle LE DEFI avaient lors
de sa création l'ambition de faire d'elle une institution de micro
finance de renommée nationale ; laquelle peut se lire à
travers les devoirs, la profession et le rôle social de cette institution
financière. Elle est de ce fait l'une des institutions
financières les plus performantes de l'ensemble du système
financier décentralisé béninois. Sa mission est de rendre
facile et rapide l'accès aux services financiers de proximité
pour les micro-entrepreneurs et les personnes à faibles revenus. Elle
intervient dans divers domaines dans l'optique de réaliser sa
mission.
§ Domaine financier
Ce domaine regroupe les volets épargne et crédit
- L'épargne
La mutuelle LE DEFI offre trois produits d'épargne
ci-dessous listés :
· l'épargne tontine
· le Dépôt à vue
· le Dépôt à Terme
- Le crédit
Plusieurs produits sont proposés par LE DEFI sur le
volet des crédits, nous avons notamment :
· le crédit ordinaire
· le crédit aux groupements ou associations
· le crédit de ponte
· le crédit sur carnet
§ Domaine social
La mutuelle offre des minis formations sur la gestion des
entreprises à ses membres ; ils sont aussi sensibilisés sur
les poids des pesanteurs socio culturelles qui freinent l'activité
économique. Il y a aussi un système de suivi appui des membres
mis en place.
Les activités de la mutuelle sont orientées
essentiellement vers les populations les plus démunies et les plus
vulnérables qui sont organisées ou non en groupe de caution
solidaires. L'objectif commun de cette population est de changer leurs
conditions d'existence en termes d'amélioration, par l'accès
à un financement de proximité leur permettant de faire fructifier
leurs activités.
Section II : Déroulement du stage et choix de la
problématique
Cette section nous permettra de présenter dans un
premier temps les tâches exécutées dans le cadre de ce
stage ainsi que nos observations ; dans un second temps ferrons le choix
de la problématique et la formulation du sujet de recherche.
Paragraphe I : Tâches
exécutées et observations de stage
Ce paragraphe présentera respectivement les
tâches exécutées, les difficultés ainsi qu'un
inventaire des observations de stage.
A. Tâches
exécutées
Au cours de notre stage à la Mutuelle LE DEFI ;
étape primordiale pour la validation de notre formation en licence
professionnelle à la FASEG-UP, nous avons exécuté des
tâches dans les différents centres de responsabilité.
§ Au service accueil et informations
A ce niveau nous avons surtout été en contact
avec les clients ; nous y avons :
- validé les opérations de remboursement de
crédit sur carte ;
- mis à jour les registres de remboursement, de retrait
d'économie et des opérations de dépôt et retrait sur
compte épargne à vue ;
- informé les clients sur les produits de la
mutuelle ;
- orienté les clients vers les autres centres de
responsabilité de l'entité au cas échéant.
§ Au service de contrôle
interne
Nous avons participé et exécuté :
- les opérations de répartition de
l'épargne collectée par les PET ainsi que leur comptabilisation
grâce au logiciel Perfect version 6.2 ;
- les vérifications de la régularité des
promoteurs de l'épargne Tontine vis-à-vis des émargements
sur opérations et des registres ;
- l'enregistrement des nouvelles adhésions aux produits
d'épargne tontine.
§ A la caisse
Nous avons procédé :
- au billetage en fin de journée ;
- à l'enregistrement des opérations de caisse
(dépôts et retraits) grâce au logiciel Perfect
Version6.2 ;
- à l'ouverture de compte pour les nouveaux
mutualistes ;
- à la clôture comptable des journées.
§ Au service comptabilité
A ce service nous avons :
- passé les écritures dans le livre
journal ;
- constaté les charges et dépenses induites par
l'activité des agences de la zone nord ;
- participé à l'élaboration des fiches de
paie des salariés.
§ Au près du chargé de
crédit
Nous avons surtout participé
- à l'étude des dossiers de demande de
crédit ;
- aux visites sur terrain des clients ayant
déposés des demandes de crédit ;
- à la saisie des états d'octroi ;
- aux décaissements proprement dit des
crédits.
B. Difficultés
rencontrées
Plusieurs difficultés ont jalonné le
déroulement de notre étude. Entre autres, nous pouvons citer les
nombreux déplacements requis pour les entretiens avec les personnes
ressources ciblées.
Lors de notre recherche, nous aurions aimé que toutes
les variables pertinentes aient été prises en compte dans nos
analyses mais nous avons été limités par le secret
professionnel qui considère certaines données comme étant
ultra secrètes et donc pas question d'y accéder. Les personnes
ressources sont réticentes à fournir des informations, ce qui
fait qu'à chaque fois, il a fallu des explications profondes de
l'objectif de l'étude avant qu'elles ne nous accordent leur
disponibilité.
Nous avons par ailleurs eu des soucis quant à
l'exécution de certaines tâches qui nous avaient été
confiées par les responsables de la mutuelle ; soulignons notamment
le remplissage des registres de remboursement ; d'économie et
d'opération sur livret d'épargne à vue.
C. Inventaire des
observations de stage
Nos observations lors de notre stage à la mutuelle LE
DEFI nous ont permis d'identifier ses atouts et problèmes dont nous
présentons un résumé dans le tableau no I. Nous
avons eu recours au modèle d'analyse FFOM (Forces, Faiblesses,
Opportunités, Menaces) pour faire l'inventaire de nos observations de
stage. Ce modèle consiste à faire un diagnostic interne (Forces
et Faiblesses) de la mutuelle qui sera suivi du diagnostic externe
(Opportunités et Menaces).
Tableau I : Analyse FFOM de la
mutuelle LE DEFI
Diagnostic interne
|
Forces
|
Faiblesses
|
§ Bon contrôle de l'identité des mutualistes
§ Satisfaction des clients à travers les produits
offerts.
§ Présence de la mutuelle dans une grande partie du
territoire à travers ses agences.
§ La sécurisation de l'épargne publique
§ La mutuelle cumule plus de 10 ans d'expérience.
§ L'introduction des TIC dans la gestion du portefeuille de
client.
|
§ Difficultés à l'évaluation des
risques de crédit.
§ L'utilisation d'outils de pilotage révolus.
§ La difficile gestion du volet recouvrement.
§ Les difficultés liées à la
performance.
§ Les coûts d'opportunité dus aux délais
d'étude des dossiers de demande de crédit.
§ Manuels de procédure non mis à jour.
§ Manquants constatés dans les comptes des promoteurs
d'épargne tontine.
|
Diagnostic externe
|
Opportunités
|
Menaces
|
L'assainissement du milieu de la micro finance par les
autorités de tutelle.
§ La politique favorable du gouvernement quant à la
diminution du niveau de la pauvreté
§ La libéralisation du secteur
|
§ La forte concurrence.
§ Difficulté aux prospects d'avoir accès
à l'information.
§ L'environnement instable du secteur de la micro
finance.
|
Source : Nos observations, Octobre 2019
Paragraphe II : Choix de la
problématique et formulation du sujet
Nous avons opéré dans ce paragraphe le choix de
la problématique et la formulation du sujet de recherche.
A. Choix de la
problématique
Nous avons regroupé à présent les
problèmes identifiés tout en les associant chacun à des
problématiques plausibles. Ceci nous a permis de choisir celle qui fera
l'objet de cette recherche. Dans le tableau suivant les problèmes
spécifiques sont classés par centre d'intérêt.
Tableau II : Regroupement des
problèmes spécifiques par centres d'intérêt
No
|
Centres d'intérêt
|
Problèmes généraux
|
Problèmes spécifiques
|
Problématiques
|
1
|
Macro environnement de la mutuelle
|
§ L'environnement instable du secteur de la micro finance
§ La forte concurrence
|
Forte influence de l'environnement externe sur l'entité
|
Problématique liée au macro-environnement de la
structure
|
2
|
Système de contrôle des acteurs
|
§ L'utilisation d'outils de pilotage révolus
§ Les difficultés liées à la
performance financière
§ Les coûts d'opportunité dus aux délais
d'étude des dossiers de demande de crédit
§ Manquants constatés dans les comptes des promoteurs
d'épargne tontine
§ La difficile gestion du volet recouvrement
§ Difficultés liées à
l'évaluation des risques de crédit
|
Outils de contrôle inadéquats
|
Problématique liée à l'efficacité des
outils de contrôle de gestion
|
3
|
Organisation interneet matérielle
|
§ Difficulté aux prospects d'avoir accès
à l'information
§ Absence de manuels de procédure
|
Organisation interne peu efficace
|
Problématique liée à l'organisation interne
et matérielle
|
Source : Nos observations, Octobre 2019
B. Sélection de la
problématique et formulation du sujet
Les différents problèmes observés et
identifiés dans l'état des lieux indiquent que les centres
d'intérêt ont chacun un lien fondamentale avec les
problématiques auxquelles la mutuelle devra faire face pour atteindre
son optimum en termes d'activité. Cependant, notre étude ne peut
porter que sur une seule problématique. En conséquence nous avons
procédé à une analyse minutieuse pour parvenir à en
choisir une. A cet effet, nous avons fait recours à une méthode
itérative qui consiste à éliminer progressivement les
problématiques qui ne répondent pas à un critère
spécifique. En prenant pour critère l'applicabilité des
notions acquises lors de notre formation en finance et comptabilité, la
problématique de l'efficacité des outils de contrôle de
gestion mis en place à la mutuelle LE DEFI a été retenue
pour faire l'objet de notre étude.
En sus de ce qui découle, notre sujet de recherche est
intitulé : « Analyse de l'efficacité des
outils de contrôle de gestion à la Mutuelle LE
DEFI ».
La présentation du cadre contextuel de l'étude,
des observations de stage et du choix de la problématique nous permettra
d'aborder dans le chapitre suivant le cadre théorique et l'approche
méthodologique de notre recherche.
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE
Dans ce chapitre, nous avons abordé successivement la
problématique, les objectifs de la recherche, la revue de
littérature sur la problématique puis nous avons formulé
les hypothèses de la recherche et enfin, la méthodologie
adaptée à notre étude.
Section I : Cadre théorique de l'étude
Dans cette section, nous allons circonscrire la
problématique fondamentale, il s'agira aussi de définir dans
celle-ci les objectifs de notre recherche. Les hypothèses qui
sous-tendent ces objectifs seront formulées pour finir avec la
construction du tableau de bord de l'étude.
Paragraphe I :
Justification du thème et intérêt de l'étude
Ce paragraphe traite de la problématique de
l'étude et de son intérêt.
A. Contexteet justification
de l'étude
Les phénomènes de mondialisation et
l'intégration économique des économies nationales ont
foncièrement marqué l'environnement économique actuel des
organisations par des transformations courantes (Amendola et Gaffard, 2018).
Ces nécessaires mutations favorisent l'accélération de la
productivité et rendent plus complexe voir incertain le pilotage des
entreprises (Bigou-Lare, 2001). Pour une maîtrise de ces
phénomènes, les organisations doivent adapter leurs modes de
fonctionnement et mobiliser l'information comptable pour le contrôle de
gestion (Fane et Feige, 2018).
Le pilotage des organisations sur la base des outils de
contrôle de gestion et particulièrement de l'information comptable
s'inscrit dans les principes immuables de management. Il permet de mettre sous
tension l'organisation et de coordonner les actions individuelles et
collectives pour atteindre un but commun (Burlaud, 2009) ; celui de la
performance.
Cependant, en contexte PME, des études (Lavigne,
2002 ; Kounetsron et Bigou-Lare, 2016 ; Bahri et al, 2019)
ont fait état de l'attraction des managers pour les sources
d'information orales, informelles et improvisées. Au-delà de ce
constat général, la littérature sur les PME
révèle la particularité de ces entreprises sur le
continent africain. Ainsi pour des raisons d'ordre culturel, les dirigeants des
PME privilégient la communication orale plutôt que le discours
formel ou rédigé (Bahri et al, 2019). Dès cet
instant il devient difficile voire impossible de retracer les actions de chaque
unités mise en place pour la réalisation des objectifs
visés. Ce qui contraste avec les ambitions de transparence dans la
gestion de ces entreprises. Il est dans ce contexte illusoire de
prétendre réaliser un contrôle au sens exact du terme pour
s'imprégner de la santé de l'entité.
Considéré depuis longtemps comme valeur
stratégique en raison de son importance, le contrôle de gestion
est devenu la pierre angulaire du fait qu'il est source de progrès,
d'amélioration potentiels à tous les types d'entité
(Amghar, 2019). C'est une fonction qui a pour but de motiver les responsables,
et à les inciter à exécuter des activités
contribuant à atteindre les objectifs de l'organisation (Amghar, 2019).
Il est donc une réponse à un certain nombre de problèmes
d'entité pour lesquels la recherche des solutions s'impose :
l'augmentation des coûts et la désorganisation des services au
sein de l'entité.
La complexe tournure que prend l'environnement des affaires
contraint désormais les entités àse livrer une concurrence
très agressive pour l'écoulement de leurs produits dans un
marché, où seules les entités bien organisées
peuvent se permettre une bonne part de marché. A l'inverse, les
entités de faible organisation sont appelées à se
marginaliser, voire même à disparaître. Ceci est d'autant
plus perceptible dans le domaine de la micro finance au Bénin. En 2016,
le Bénin comptait 34 systèmes financiers
décentralisés de forme mutualiste ou coopérative
agréés et non affiliés à un réseau sur un
nombre total de 89 SFD légalement agréés à
exercer(ANSSFD, 2016).
Par ailleurs, même si en vertu des difficultés de
gestion, certaines PME disparaissent avant leur cinquième année
d'existence, d'autres par contre sont pérennes et ont
excédé leur dixième année de vie. Ces
catégories de PME, pilotées efficacement par des gestionnaires
avertis résistent mieux aux crises organisationnelles et
économiques et s'étendent même sur le territoire
national.
La survie de telle entité passe nécessairement
par l'amélioration de leur performance. Donc le contrôle de
gestion peut être perçu comme une amélioration des
performances économiques de l'entité, il constitue un outil
permettant l'efficacité, lorsque les objectifs tracés sont
atteints, et l'efficience lorsque les quantités obtenues sont
maximisées à partir d'une quantité de moyens.
En effet, pour maîtriser des situations de plus en plus
complexes, il fallait créer une fonction de contrôle de gestion
dont les principaux instruments sont constitués par : la
comptabilité avec deux composantes générale et analytique,
la gestion budgétaire, le tableau de bord, les plans
prévisionnels, le chiffre d'affaires. Ces différents
problèmes ont alors suscité une question fondamentale à
savoir : quelle est l'apport des outils de contrôle de
gestion à la performance des entités de micro
finance ?
Nous avons décliné cette question principale en
questionsspécifiques de recherche que voici :
§ quels sont les outils et modèles de
contrôle de gestion misen oeuvre qui sont au service des
dirigeants ?
§ existe-il une relation entre le contrôle de
gestion et la performance de l'entité ?
B. Intérêt de
l'étude
Nous avons choisis au terme de notre stage de nous pencher sur
l'efficacité des outils du contrôle de gestion à la
mutuelle LE DEFI.La raison maîtresse qui sous-tend le choix de ce
thème est que nous voulons à travers une étude
scientifique permettre à l'institution de se doter d'un système
de contrôle proactif qui répond parfaitement aux enjeux et
aspirations actuels de ses dirigeants. Nous voulons ainsi participer
significativement à l'amélioration des performances
socio-économiques de cette institution.
Paragraphe II : Objectifs,
hypothèses et tableau de bord de l'étude
Nous consignons dans ce paragraphe la quintessence du cadre
théorique de notre étude. Il retracera les objectifs que nous
nous sommes assignés ainsi qu'il fera part des hypothèses que
nous avons émis pour mener l'étude. Dans ce paragraphe nous avons
présenté aussi le tableau de bord (TB) de la présente
étude.
A. Objectifs de
l'étude
Les objectifs visés par cette étude sont
classifiés en deux catégories : un objectif
général qui est à son tour décliné en
objectifs spécifiques.
1) Objectif
général de la recherche
L'objectif général de cette étude est
d'évaluer l'apport du contrôle de gestion dans les performances
des entités économiques particulièrement dans le
modèle de la mutuelle LE DEFI.
2) Objectifs
spécifiques de la recherche
L'objectif général sera réalisé
lorsque nous aurons atteint les objectifs spécifiques
ci-après :
§ identifier les outils et modèles de
contrôle de gestion mis en place à la mutuelle d'épargne et
de crédit LE DEFI ;
§ ressortir lesrelations entre le contrôle de
gestion et la performance de l'entité.
B. Hypothèses de la
recherche
Les hypothèses qui constituent notre base d'analyse ne
sont rien d'autres que des assertions qui devront faire l'objet de
confirmation ou d'infirmation au cours de notre étude. Leur pertinence
a été prouvée lors de la phase d'exploration
dédiée entièrement au choix de la problématique.
Les hypothèses retenues sont les suivantes :
§ hypothèse no 1
(H1) : le système budgétaire, la
comptabilité analytique et les tableaux de bords permettent de
contrôler efficacement la gestion de la mutuelle LE DEFI ;
§ hypothèse no 2 (H2) :
la qualité de ces outils favorise la réalisation des
performances àla mutuelle LE DEFI.
C. Tableau de bord
Le tableau de bord est un outil récapitulatif des
grands centres d'intérêt de la recherche. Il sert de repère
à l'évolution de l'étude, en termes de diagnostic puis des
solutions à proposer. Il est constitué de la problématique
choisie, des problèmes spécifiques retenus, et des
hypothèses de l'étude (voir tableau III suivant).
Tableau III : Tableau de bord de
l'étude
Niveau d'analyse
|
Questions de recherche
|
Objectifs de recherche
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Quelle est l'apport du contrôle de gestion à la
performance des entités économiques ?
|
Evaluer l'apport du contrôle de gestion dans les
performances des entités économiques particulièrement dans
le modèle de la mutuelle LE DEFI.
|
-
|
Niveau spécifique
|
1
|
Quels sont les outils et modèles de contrôle de
gestion mis en oeuvre qui sont au service des dirigeants ?
|
Identifier les outils, et modèles de contrôle de
gestion mis en place à la mutuelle d'épargne et de crédit
LE DEFI.
|
Le système budgétaire, la comptabilité
analytique et les tableaux de bords permettent de contrôler efficacement
la gestion de la mutuelle Le DEFI.
|
2
|
Existe-il une relation entre le contrôle de gestion et
la performance de l'entité ?
|
Ressortir le lien entre le contrôle de gestion et la
performance de l'entité.
|
La qualité de ces outils favorise la réalisation
des performances à LE DEFI.
|
Source : Nos analyses, Octobre 2019.
Section II : Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
Cette rubrique expose dans un premier paragraphe la revue de
littérature qui nous a permis de faire le point de la documentation
explorée. A la suite de ce paragraphe nous mettrons en lumière
l'approche méthodologique adoptée dans le cadre de notre
recherche.
Paragraphe I : Revue de
littérature
Ce paragraphe s'articule autour de la clarification de
certains concepts clés de notre sujet et d'une synthèse des
travaux antérieurs au nôtre.
A. Clarification
conceptuelle
Certains concepts semblent capitaux pour la
compréhension du thème, une clarification conceptuelle est
indiquée pour ce fait. Elle retrace en effet les notions et concepts
dont la clarification permettra de légitimer davantage notre
thème en plus de le rendre plus accessible.
1- Notion d'efficacité
L'efficacité est la capacité de produire un
résultat ayant pour finalité l'atteinte des objectifs. Une
entreprise ou une de ses composantes manifestent leur efficacité
lorsqu'elles se montrent aptes à atteindre (ou à approcher) les
objectifs de gestion qui leur ont été assignés par les
responsables dont elles dépendent (Bergeron et Hassenteufel, 2018).
La notion d'efficacité apparaît ainsi beaucoup
plus large que la notion d'efficience à laquelle elle est cependant
liée. L'appréciation de l'efficience renvoi à la notion de
productivité et met en rapport les ressources consommées et la
production obtenue de façon générale, elle s'attache
à évaluer la maîtrise par l'entreprise des processus
technico-économiques qu'elle conduit (Agénor, 2018).
L'efficacité s'apprécie seulement par un rapport à des
objectifs de référence qui peuvent être exprimés en
terme physique (augmentation de la productivité, amélioration de
la qualité grâce à la diminution de la part de production
mise au rebut) ou en terme monétaire (augmentation du chiffre
d'affaires, augmentation de la marge).
L'efficacité et l'efficience font souvent l'objet
d'appréciations convergentes. Il en va ainsi chaque fois que des
progrès de productivité favorisent la réalisation des
objectifs majeurs assignés à une unité (Selmer, 2019).
Ainsi, la réalisation d'un objectif d'augmentation du chiffre d'affaires
(test d'efficacité) peut être assurée par la diminution des
consommations intermédiaires (signe d'efficience) qui, en
réduisant le coût de production, améliore la
compétitivité-prix de l'entreprise sur le marché.
On observe cependant des cas assez fréquents de
divergence entre recherche de l'efficacité et recherche de
l'efficience.
2- Notion de contrôle de gestion
2-1- Histoire du
contrôle de gestion
C'est entre les deux guerres aux Etats-Unis qu'on peut situer
la naissance de la fonction du contrôle de gestion, qui reste tout de
même une discipline récente par rapport à d'autres
fonctions au sein de l'entreprise. En effet la création de «
Controllers Institute of American » institut des contrôleurs de
gestion des Etats-Unis en 1931 est la date officielle de l'apparition du
contrôle de gestion, depuis ce temps, il s'est développé
dans ce pays après la deuxième guerre mondiale de même que
ce développement a entrainé son apparition en Europe où il
apris une grande place dans les entreprises. La jeunesse du CDG fait de lui un
concept en constante évolution, qui trouve son origine dans la
comptabilité.
Au début, la fonction du contrôleur était
celle d'un expert-comptable à l'intérieur des entreprises aux
Etats-Unis, mais après 15 à 20 années d'exercice on a
remarqué un prolongement de la fonction de contrôle de gestion
au-delà du rôle comptable dans un ouvrage publié en 1947
Anderson définissait la fonction de contrôleur de gestion comme
suit : « la fonction comprend l'enregistrement et l'utilisation de
tous les faits pertinents concernant une entreprise afin de :
- protéger les activités de
l'entreprise ;
- se conformer aux exigences légales de
conservation des enregistrements et de publication des rapports
financiers ;
- communiquer à la direction les informations qui
l'aideront dans la planification et le contrôle des
opérations ».
Au lendemain de la seconde guerre mondiale (si l'on veut
retourner aux origines), il convient de rendre hommage à celui qui a
véritablement formalisé les différents constituants du
contrôle de gestion : Robert N. Anthony. C'est à lui que
reviendrait la paternité de la création de cette fonction aux
Etats-Unis dans les années soixante. À cette époque, les
multinationales se développèrent; il est devenu nécessaire
à la fois de déléguer les décisions et de
contrôler l'usage de ces délégations. D'où
l'apparition d'une fonction contrôle de gestion centralisée au
siège, chargée de s'assurer que les objectifs sont bien
réalisés. Selon Anthony, « le contrôle de gestion
est un processus par lequel les dirigeants influencent les membres de
l'organisation pour mettre en oeuvre les stratégies de manière
efficace et efficiente »1(*).
Au départ le contrôle était
qualifié d' « oeil de
Moscou », terme qui a pris de l'ascendant au cours de
la guerre froide, le contrôle de gestion a par la suite pris le
qualificatif de
« thermostat » pour
ainsi signifier qu'il joue le rôle qu'est celui du thermostat dans une
organisation c'est-à-dire qu'il est chargé d'alerter le manager
dès qu'un des objectifs fixés n'était pas atteint pour
permettre à ce dernier de déclencher le processus de correction
adéquate (Aissanou et al, 2013). Et quand il fut question de
maîtriser les activités des structures dans lesquelles il est
présent, il fut qualifié de « tour de
contrôle »dont l'objectif est beaucoup plus de
réguler que de sanctionner (Aissanou et al, 2013).
Aujourd'hui, le « contrôle de gestion
» s'entend plutôt« pilotage de la performance
» et estdéfini comme «une démarche
permettant à une organisation de piloter laréalisation
progressive de ses objectifs de performance, tout en assurant la convergence
des actions engagées par les différentes entités de sa
structure » (Foster et al,2006).
Nous avons essayé à présent de mener une
clarification thématique à travers une compilation de
définitions d'auteurs connus pour leur rôle
prépondérant dans l'édition de l'histoire du
contrôle de gestion et de l'efficacité de ses outils.
2-2- Définition du
contrôle de gestion
Contrôler signifie vérifier,
surveiller,évaluer, maîtriser l'entité que l'on gouverne
par rapport à son système organisationnel et parrapport à
l'environnement (Abi Azar, 2005).Quant à la gestion, elle a pour objet
d'éclairer l'action conduite de façon collective par des groupes
humains organisés : entreprises, associations, administrations,
etc. (Fnege2(*),
2012).Partant de ce qui précède, « la fonction du
contrôle de gestion peut être définie comme un ensemble de
tâches permettant d'apprécier les résultats des centres de
gestion en fonction d'objectifs
préétablis »(Mekkaoui, 2007).
Définir le contrôle de gestion est un exercice
particulièrement difficile, tant les pratiques au sein des entreprises
et les conceptions exposées dans divers ouvrages et articles recouvrent
des notions variées.
Tantôt l'expression contrôle de gestion
reçoit une acception si large qu'il devient difficile de faire la
différence avec la gestion ou avec le contrôle en
général, tantôt au contraire cette expression est
interprété d'une manière tellement restrictive que l'on
pourrait imaginer que cette fonction se limite à la mise en oeuvre des
méthodes et d'outils. A cet effet, diverses définitions ont
été proposées par plusieurs spécialistes en
gestion, on cite parmi Anthony ; Khemakhem ; Bouquin.
En 1988Anthony, ajoute une autre définition à
la précédente«lecontrôle de gestion est le
processus par lequel les managers influencent d'autres membres del'organisation
pour appliquer les stratégies». Retenons le fait que le
contrôle de gestion pourAnthony suppose l'existence des objectifs
préalable que le manager est chargé de réaliser
àtravers l'action d'autre individus tout en s'assurant de la mise en
oeuvre de stratégies définies etl'utilisation des ressources de
manière efficace et efficiente.
PourGrenier(1990),« le contrôle de gestion
cherche à concevoir et à mettre enplaceles instruments
d'information destinés à permettre aux responsables d'agir
enréalisant lacohérence économique globale entre
objectifs, moyens et réalisations. Ildoit être
considérécomme un système d'information utile au pilotage
de l'entreprise, puisqu'il contrôlel'efficience et l'efficacité
des actions et des moyens pour atteindre les objectifs ».
Selon Bouquin (2009),« On conviendra d'appeler
contrôle de gestion les dispositifs etprocessus qui garantissent la
cohérence entre la stratégie et les actions concrètes et
quotidiennes ». Pour ce dernier, les managers qui sont chargés
de définir la stratégie ont besoins de dispositifs et processus
pour s'assurer que l'action quotidienne des individus est cohérente avec
la stratégie. Donc le contrôle de gestion est un régulateur
des comportements.
Selon le plan comptable Français, « Le
contrôle de gestion est l'ensemble de dispositions prises pour fournir
aux dirigeants, aux divers responsables des données chiffrées
périodiques caractérisant le marché de l'entreprise dont
la comparaison avec des données passées ou prévues sert le
cas échéant à inciter les dirigeants à
déclencher rapidement les mesures correctives appropriées
».
Bourdin le définit ainsi :« Le
Contrôle de Gestion est un système d'évaluation des
responsabilités et des voies par lesquelles la rentabilité de
l'entreprise peut être améliorée ».3(*)
Selon Khemakhem (1984), « le contrôle de
gestion est le processus mis en oeuvre au sein d'une organisation pour
s'assurer d'une mobilisation efficace et permanente des énergies et des
ressources en vue d'atteindre les objectifs que vise cette organisation
».
Khemakhem, insiste dans cette définition sur la
flexibilité du contrôle de gestion pour tenir compte des
spécificités de chaque entreprise et de chaque situation, il
insiste aussi sur lamobilité des énergies et des ressources pour
atteindre les objectifs prévus par l'organisation.
2-3- Objet et
démarche du contrôle de gestion
Le contrôle de gestion englobe l'ensemble des
dispositifs qui permettent à l'entreprise de s'assurer que les
ressources qui lui sont confiés sont mobilisées dans des
conditions efficaces, compte tenu des orientations stratégiques et des
objectifs courants retenu par la direction.
Formulation des plans d'action à moyen et à
court terme
- pour l'entreprise
- pour ses unités
La démarche générale du contrôle de
gestion peut être dès lors appréhendée comme un
cycle qui renouvelle périodiquement trois moments fondamentaux (voir
figure 1). Les objectifs du contrôle de gestion sont identiques pour
toutes les entreprises et ce quels que soient leurs secteurs et leur taille,
aider, coordonner, suivre et contrôler les décisions et les
actions de l'organisation pour qu'elle soit la plus efficace et la plus
efficientepossible (Alazard et Sépari, 2018).
Adaptation éventuelle des plans d'action
Mise en oeuvre
Centralisation et exploitation des indicateurs
d'activité
Analyse critique
-des performances
-des écarts entre les prévisions et
réalisations
Suivi des réalisations
-des unités
-de l'entreprise
Source : Cohen(1997).
Figure 1: Objet et démarche
du contrôle de gestion
2-4- Place du contrôle
de gestion
Parmi les dispositifs de contrôle interne, le
contrôle de gestion doit être distingué du contrôle
stratégique et du contrôle d'exécution. Le
contrôle stratégique concerne en propre la direction
générale ; il vise essentiellement à accompagner
l'application des orientations et des projets stratégiques en tenant
compte des transformations de l'environnement, de l'évolution des
métiers, de l'activité et des structures de l'entité.
Le contrôle d'exécution (parfois
appelé« contrôle opérationnel »)
diffuse beaucoup plus largement à tous les niveaux
hiérarchiques de l'entité ; il consiste dans un ensemble de
dispositifs visant à assurer que les tâches assignées aux
unités de base sont exécutées selon les règles et
le calendrier prévus.
Le contrôle de gestion occupe une place
intermédiaire ; concernant la hiérarchie à ses
niveaux supérieurs ou moyens, il assure le suivi de l'activité
des unités de base de l'entreprise (établissement, services,
ateliers, département...) en vue d'assurer la cohérence entre
leurs réalisations et les orientations de l'entreprise. Il incite les
responsables à agir dans un sens compatible avec les orientations que
les plans d'action globaux ont énoncés à long-moyen terme
(plans stratégique et opérationnel) et à court terme
(budgets) (Cohen, 1997).
2-5- Composantes du
système de contrôle de gestion
Un système cohérent de contrôlede gestion
s'appui au moins sur quatre composantes.
En premier lieu, la pratique du contrôle n'a de sens que
si des objectifs précis ont été assignés aux
responsables de différents niveaux ; le contrôle de gestion
doit donc s'appuyer sur des procédures de gestion prévisionnelle
qui comportent l'élaboration et la formulation explicite de projets
d'action cohérents et chiffrés, au moins à court terme
(budgets) et, plus largement, à moyen et long terme (plans).
En deuxième lieu, la pratique du contrôle de
gestion exige des procédures de suivi fondées sur la production
et l'analyse d'indicateurs caractérisant l'activité de chaque
unité, soit dans des aspects particuliers (indicateurs relatifs à
la production, aux consommations de ressources, à la qualité,
à la tenue des délais), soit dans son incidence globale (suivi
des prévisions budgétaires).
En troisième lieu, un système d'information de
gestion doit alimenter les différents acteurs concernés
(direction, responsable des unités, contrôleur de gestion) en
données actuelles et significatives qui leur permettent non seulement de
suivre les activités, mais surtout de déceler à temps les
dérives éventuelles et même d'anticiper (grâce
à des indices adéquats) des dérèglements qui
menacent.
Enfin, le système de contrôle de gestion s'appuie
généralement sur des procédures d'incitation et de
motivation, qui visent à encourager les responsables de
différents niveaux à maintenir une vigilance permanente sur
l'activité de leur unité, ses performances et sa cohérence
avec les politiques définies par la direction générale.
Système de contrôle
Finalisation
Responsable opérationnel
Aide à la
décision
Animation Conception
Contrôleur de gestion
Source : Giraud et al (2005)
Figure 2 : Composantes du
contrôle de gestion
2-6- Dynamique de pilotage
ou processus de contrôle
La dynamique de base du contrôle de gestion comprend
deux grandes phases :
§ une phase de planification qui sert de repère
à l'action ;
§ une phase d'analyse des résultats dont le but
premier est de prendre le pouls des actions engagées afin de donner des
directives pour les actions futures.
« Elle assure une fonction de régulation
comme un thermostat qui assure le maintien d'une température en
corrigeant les variations éventuelles » (Giraud et
al, P 28, 2005). Nous illustrons mieux cette dynamique à
travers la figure 3 ; elle fait état d'un processus en double
boucle : la boucle de régulation et la boucle d'apprentissage.
SUIVI DES REALISATIONS
PLANIFICATION
ACTION
Boucle de régulation
Boucle d'apprentissage
Source : Giraud et al(2005).
Figure 3 : Contrôle : un
processus en double boucle.
La dynamique du contrôle de gestion est alors
caractérisée par deux mouvements complémentaires :
§ un processus de mise en oeuvre dédié
à l'application des plans d'action prédéfinis ; il
correspond à la boucle de régulation ;
§ un processus de diagnostic ; on remet en question
à cette étape la pertinence des plans prévisionnels c'est
la boucle d'apprentissage.4(*)Nous nous intéressons à présent
sur les outils qui permettent d'animer le système de contrôle de
gestion dans une structure.
2-7- Rôledu
contrôleur de gestion
Le modèle de Gorry et Morton, appuyé sur la
vision classique du contrôle développée par Anthony, a
volé en éclats. Le concept de CDG a connu des évolutions
notables qui font aujourd'hui qu'on parle de deux modèles de CDG :
le contrôle de gestion traditionnelle et le contrôle de gestion
renouvelé (Boisvert, 1986). Les remises en cause sont profondes et
touchent la quasi-totalité des aspects (Giraud et al, 2005).
Nous résumons dans le tableau suivant les dissemblances les plus
évidentes entre ces deux modèles.
Tableau IV : Le renouveau du
contrôle de gestion
Le contrôle de gestion traditionnel
|
Le contrôle de gestion
renouvelé
|
Surveiller
|
Stimuler
|
Programmer
|
Orienter
|
Réactif
|
Proactif
|
Méfiance
|
Confiance
|
Exécutants
|
Décideurs
|
Subalternes
|
Collègues
|
Directifs
|
Participatifs
|
Indicateurs financiers
|
Indicateurs physiques et financiers
|
Richesse consommée
|
Richesse produite et consommée
|
Maintenir les acquis
|
Gagner du terrain
|
Source : Boisvert, op.cit. P 258.
Le rôle du contrôleur de gestion peut se
résumer selon deux pans. Nous donnerons ses rôles selon les
optiques traditionnelle et rénovée du contrôle de
gestion.
§ Dansl'optique traditionnelle, le CDG peut être
exercé dans une vision de vérificationcomptable et/ou de
maîtrise de la gestion. Dans ce cadre, les tâches dévoluesau
contrôleur de gestion sont les suivantes :
- concevoir le système d'information,
- contribuer à la conception de la structure de
l'entreprise sur la base d'une décentralisation effective de
l'autorité,
- faire fonctionner effectivement le système
d'information,
- effectuer des analyses économiques dans le but
d'améliorer la rentabilité de l'organisation,
- traduire en objectifs et en budget les propositions issues
des analyses après leur adoption par la direction
générale.
En d'autres termes ses tâches seront illustrées
par l'établissement des plans prévisionnels et budgets,
contribution au choix des méthodes de prévision tout en assurant
la coordination du processus budgétaire. Il veillera au respect des
délais afin d'analyser les résultats et proposer des actions
correctives.
§ Dansl'optique rénovée : optique du
pilotage de la performance organisationnelle. Dans ce concept, les rôles
du contrôleur de gestion se développent de plus en vers le
conseil. En outre de la planification financière, de l'évaluation
des résultats, de la production de l'information financière et de
la collecte et l'enregistrement de données il lui revient de conseiller
et de promouvoir les nouveaux outils de gestion comme suit :
· Gestion par processus ou par activités,
· Réingénierie organisationnelle,
· Et l'apprentissage organisationnel (qualité
totale...).
Le contrôleur de gestion est le gardien du temple en
d'autres termes.
3- Notion d'outils en sciences de
gestion
Un outil est un objet fabriqué qui sert à agir
sur la matière, à faire un travail. Un outil est donc ce qui
permet de faire un travail. S'inspirant des travaux de Moisdon (1997), Abi
Azar (2005) trouve qu'il est « important de faire plusieurs
distinctions ». En effet, pour elle « un outil de
gestion n'est pas une règle dans la mesure où une règle
peut être informelle : elle peut être justifiée par
l'expérience ou le savoir-faire par exemple, et rester tacite alors
qu'un outil de gestion sera formalisé ». La
littérature s'accorde pour donner une définition assez
consensuelle de l'outil de gestion. C'est une « formalisation de
l'activité organisée » Moisdon (1997) ou un dispositif
formalisé permettant l'action organisée David (1996). Cette
notion de formalisation est donc importante dans la définition d'un
outil de gestion. Cazes-Milano et Mazars-Chapelon (2000) constatent que la
définition reprend deux notions clés : l'idée que
l'outil est lié à l'action, et que celui-ci est un objet
matériel : c'est un « dispositif formalisé ».
Ces derniers donnent somme toute une définition inclusive de l'outil en
sciences de gestion. Ils le perçoivent comme un objet avec une
finalité d'action qui s'insère dans l'univers des techniques.
Nobre (2001) voit les outils de gestion comme
« des construits conceptuels (par exemple le taux
d'actualisation, le coût complet) qui se matérialisent par des
formalisations comptables, financières, quantitatives ou
qualitatives ». Ces outils permettent l'amélioration de
la mémorisation des données, la circulation de l'information et
la réflexion analytique. Ils favorisent en conséquence le
développement rationnel des activités à grande
échelle qui est la base de la bureaucratie wébérienne. Les
outils de gestion enrichissent l'activité en permettant aux acteurs une
hauteur de vue et une prise de recul qui donnent accès à des
aspects fondamentaux de l'activité (Martineau, 2017). Il s'en suit que
l'outil à un impact positif sur une activité collective
efficacement organisée.
3-1- Les outils de
prévision
Les outils de prévision sont matérialisés
notamment par les plans prévisionnels et les budgets.
Les plans prévisionnels sont particuliers en raison de
la place stratégique qui leur est conférée au sein de
l'organisation. Ils retracent en effet la stratégie à long et
moyen terme de l'entité ; ils permettent de projeter l'avenir dans
les perspectives et les scénarii les plus vraisemblables.
Le budget est un outil « prévisionnel et
limitatif des dépenses et des recettes à réaliser au cours
d'une période donnée par une unité
économique » (Martinet et al, 2000, P. 55).
Lundin (2002)5(*)
définit le budget comme « la prévision d'une
situation à venir, il représente les buts élaborés
par l'entreprise, approuvés par la direction et le conseil
d'administration, comme le résultat qui donne
satisfaction »Les budgets représentent la
déclinaison opérationnelle des plans prévisionnels. Ils
matérialisent à ce propos les ressources mises à la
disposition des centres opérationnels pour la réalisation et
l'atteinte des plans stratégiques. C'est l'outil de planification
à court terme par excellence.
3-2- Les outils de suivi
Les outils de suivi sont représentés par les
tableaux de bord et le contrôle budgétaire. Pour piloter et
mesurer la performance de l'entreprise, les managers ou les décideurs
ont besoin des indicateurs synthétiques qui sont regroupés sous
forme de tableau de bord. Un TBest un document rassemblant, de manière
claire et synthétique, un ensemble d'informations organisé sur
des variables choisies pour aider à décider, à coordonner,
à contrôler les actions d'un service, d'une fonction, d'une
équipe (Alazard et Sépari, 2018). Il est un instrument de
communication et de décision qui permet au contrôleur de gestion
d'attirer l'attention du responsable sur les points clés de sa gestion
afin de l'améliorer (Alazard et Sépari, 2018). Le BSC
présente des indicateurs en quatre perspectives que nous
présentons dans la figure.
Résultats financiers
Que faut-il apporter aux actionnaires?
Clients
Que faut-il apporter aux clients?
Processus internes
Quels sont les processus essentiels à la satisfaction
des actionnaires et des clients?
Vision et stratégie
Apprentissage organisationnel
Comment piloter le changement et l'amélioration?
Source : Zian (2013)
Figure 4 : Tableau de bord
prospectif
Les mesures de type financier ont été vivement
critiquées, notamment à partir de la fin des années 70,
car elles ne prenaient en compte que la valeur pour les actionnaires et
qu'ellesnégligeaient donc d'autres stakeholders6(*) comme les clients (Giraud et
al, 2005). On notera alors un certain renouveau des indicateurs
financiers et économiques. Le modèle de la Valeur
Économique Ajoutée (EVA®), promu et
diffusé par le cabinet anglo-saxon Stern et Stewart, constitue
l'aboutissement le plus récent de la mesure de la performance
économique et financière. L'EVA® repose sur la
prise en compte de la totalité du coût des ressources
nécessaires au fonctionnement d'une activité (Giraud et al,
2005). Il vise à mesurer laperformance nette, prenant en compte le
coût total des ressources, dettes et fonds propres, exprimé par
leur coût moyen pondéré (WACC).
EVA® = NOPAT7(*) - (WACC * [Immobilisations
nettes + BFR])
3-3- Les outils
d'analyse
Les outils d'analyse sont matérialisés par la
comptabilité analytique, ils sont la concrétisation de
l'amendement du contrôle de gestion. Elle consiste essentiellement
à faire des comparaisons entre l'activité réelle et celle
prévue. Diverses méthodes existent pour ce fait.
§ la méthode des centres
d'analyse
La méthode des centres d'analyses est une
méthode axée sur une analyse par produit ou service.Elle propose,
à partir d'un découpage des charges directes et indirectes, une
affectation et une imputation de tous les coûts sur les produits, selon
des clefs ou des unités d'oeuvre. L'application de la méthode
comporte les étapes suivantes :
- Affectation des charges directes aux produits
Affecter les charges directes aux produits permet de
déterminer un coût direct. Cette affectation s'effectue pour une
part sur la base de document de la comptabilité générale
(par exemple, facture de sous-traitance) et, pour l'essentiel, sur la base de
document spécifiques au système d'information analytique,
destinés à saisir des consommations.
- Répartition des charges indirectes dans les centres
d'analyse
Il s'agit d'abord de découper l'entreprise en centre
d'analyse. Ce découpage repose sur l'étude du cycle
d'exploitation et permet de regrouper dans un même centre des
activités homogènes. On distingue trois types de centres
d'analyse : les centres principaux, les centres auxiliaires et les centres
de structure.
- Du coût du centre principal au coût complet des
produits
Il s'agit d'imputer le coût des centres principaux au
coût des produits. Cela se fait grâce à l'utilisation de
l'unité d'oeuvre (UO). Rappelons que l'unité d'oeuvre a une
triple fonction : c'est l'unité de mesure de l'activité d'un
centre d'analyse de ressources, et donc les variations de coûts d'un
centre ; c'est la variable qui explique le mieux la consommation de
ressources, et donc les variations de coûts d'un centre ; c'est
l'unité qui, par son coût, permet d'imputer les coûts d'un
centre aux différents produits.
Chaque centre d'analyse opérationnel principal produit
une activité quantifiable par un nombre d'UO. Chaque produit consomme
pour sa réalisation un certain nombre d'UO dans chacun des centres.
Connaissant le coût total des centres principaux, ainsi
que le nombre total d'unités d'oeuvre produites, on peut
déterminer le coût d'une UO par le rapport :
Coût de l'unité d'oeuvre= (coût
total du centre/Nombre d'unité d'oeuvre produites)
Le résultat définitif est présenté
sous la forme d'une fiche de calcul du coût complet. En plus de la
distinction entre charges directes et charges indirectes, cette fiche peut
faire apparaître, dans le souci d'une meilleure information de gestion,
la ventilation des charges en fonction ; de leur niveau dans le cycle
d'exploitation (approvisionnement, production, distribution...) et de leur
niveau de variabilité (charges directes variables et fixes, charges
indirectes variables et fixes).
§ La méthode ABC (Activity Based
Costing)
Méthode conçue dans les années 80 dans le
cadre de grandes entreprises industrielles américaines et décrite
par Kaplan et Johanson, reprise en France par Lorino et par Mevellec. Elle pose
la question du rapport coût/valeur de façon élargie en
réhabilitant le coût complet dans des contextes habitués
à des approches en coûts partiels (Giraud et al,
2005).
Coût d'activité imputable à l'objet
de coût = Nombre d'inducteurs consommés * coût de
l'inducteur
§ L'imputation rationnelle des charges
fixes
L'objectif de cette méthode est de rendre le coût
de revient unitaire indépendant de la variation du volume
d'activité de l'entreprise, et d'isoler l'effet de cette variation pour
en mesurer l'impact.
Toutes choses égales par ailleurs, le coût
complet unitaire varie en fonction du volume d'activité, car reposant
sur la fonction :
Coût complet unitaire = coût variable
unitaire + coût fixes/quantités
Or, les coûts fixes étant par nature stables, le
coût de revient unitaire
varie « mécaniquement » en fonction des volumes
produits et vendus.
La méthode va permettre de stabiliser le coût
complet, de telle sorte qu'il soit un indicateur de gestion valable, sa
variation en plus ou en moins reflétant alors une
détérioration ou une amélioration des conditions
d'exploitation de l'entreprise ou d'un centre d'activité
donnée
On obtient ainsi le coefficient d'imputation rationnelle comme
étant le rapport : activité réelle/ activité
normale et des coûts fixes imputés sur la base de ce coefficient,
soit :
Coûts fixes imputés = coûts fixes
réels * coefficient d'imputation rationnelle
B. Synthèse des
travaux antérieurs
1- Le contrôle de gestion
Le regain d'intérêt pour le contrôle de
gestion dans les entités de petites dimensions date de 2001. En effet,
les travaux de Nobre en 2001 relatifs aux outils de contrôle et aux
activités du contrôleur de gestion de la PME ont favorisés
la diffusion de publications dans ce domaine de recherche (Condor, 2008).
Depuis cette date, un certain nombre d'études (Davila et Foster, 2005 ;
Van, 2003 ; Lavigne, 2002) se sont inscrits, dans les pays occidentaux, dans
une perspective contingente du contrôle de gestion dans les PME.
En Afrique, un certain nombre de travaux de recherches
(Ngongang, 2010 ; Ngantchou, 2016) ont fait état des outils de
contrôle de gestion dans les PME. A ces études s'ajoutent celle de
Bampoky et Meyssonnier (2012) dont l'échantillon est composée
entre autres de PME sénégalaises.
Les instruments de gestion sont au coeur du fonctionnement des
organisations, qu'elles soient privées ou publiques (Moisdon 2006;
Aggeri et Labatut 2010; Chiapello et Gilbert 2013; Ribes et al. 2013;
Halpern et al. 2014). Leur actualité est sans cesse
renouvelée par l'expansion de technologies toujours plus
connectées participant à l'avènement de nouveaux
régimes de gouvernement des sociétés (Dunleavy et al.
2006; Linders 2012), mettant en avant la dimension politique de ces
instruments (Boussard et Maugeri 2003; Lascoumes et Le Galès 2004). Ces
instruments s'insèrent dans des dispositifs et des infrastructures qui
sont autant de points d'entrée pour mieux comprendre les transformations
des sociétés contemporaines et les enjeux de l'action collective
(Star et Ruhleder 2010; Denis et Pontille 2012; Le Texier 2013; Aggeri 2014;
Denis et Pontille 2015). L'analyse de ces objets s'inscrit aujourd'hui dans un
tournant théorique orienté vers la prise en compte des
matérialités (Leonardi et Barley 2008; Joyce 2015). Depuis plus
de quarante ans, toute une série de travaux de recherche en gestion ont
été engagés, en France comme au Royaume-Uni, pour
étudier le rôle de l'instrumentation gestionnaire dans la conduite
de l'action collective (Aggeri et Labatut 2010). Les approches dépassant
une vision normative et instrumentale de ces outils ont observé des
développements permanents depuis les travaux fondateurs de chercheurs
comme Michel Berry et Jean-Claude Moisdon. De nombreux auteurs se sont ainsi
intéressés au concept d'appropriation des outils de gestion (de
Vaujany 2005; Grimand 2012), tandis que d'autres ont analysé ces
instruments comme de véritables technologies gestionnaires porteuses de
différentes dimensions (Hatchuel et Weil 1992). Lesthéories de la
performativité ont également contribué à mieux
comprendre la façondont ces instrumentsparticipent à la
construction du réel qu'ils participent à gérer (Muniesa,
2014; Gond et al. 2015).
2- Le système budgétaire
Le système budgétaire a fait l'objet
d'importants travaux portant à la fois sur son organisation, ses
fonctions et les missions des contrôleurs en tant qu'acteurs essentiels
de ce dernier (Morad, 2014). Si de nombreuses études ont tenté de
comprendre les effets positifs ou négatifs du budget sur les
comportements dans une organisation (Hartmann, 2000), elles restent souvent
aussi partielles que contradictoires (Morad, 2014). En effet, comme le
soulignent Sponem et Lambert (2010, p.161), « La majorité des
travaux fait ainsi l'hypothèse que l'on peut étudier les
différentes dimensions du budget de manière indépendante
les unes des autres ». L'autre pendant de la recherche sur le
contrôle budgétaire concerne ses rôles : planification,
coordination, évaluation, (Morad, 2014). Or, là encore, il
apparaît que des relations dichotomiques soient envisageables comme l'a
indiqué Berland (1999, p.6) pour qui « Le contrôle
budgétaire se voit ainsi attribuer un ou plusieurs rôles dans
chaque entreprise. Plusieurs de ces fonctions sont pourtant incompatibles deux
à deux ». Pour Bouquin (2005), le contrôle
budgétaire balance entre deux dimensions propres à son
herméneutique, comme le choix entre management et gestion,
maîtrise et contrôle, pilotage et mesure. C'est
précisément le déséquilibre entre ces fonctions
(Berland, 2004) qui constitue la pierre d'achoppement de nombreux travaux se
rapportant au contrôle budgétaire. L'efficacité de ce
dernier semble dépendre tout autant de son aptitude à
réaliser effectivement l'ensemble des fonctions qui lui sont
assignées qu'à sa capacité à les concilier dans le
but d'aider au mieux les managers dans la prise de décision et le
pilotage de celles-ci (Morad, 2014). En cela, il est possible de
s'intéresser à la question de la configuration même du
système budgétaire sous l'angle desmissions attribuées aux
contrôleurs de gestion dans une organisation où les
activités de mesure et de pilotage sont plus clairement définies
(Morad, 2014).
La littérature a révélé plusieurs
limites du modèle de contrôle budgétaire depuis nombre
d'années à partir des travaux d'Argyris (1953) sur les effets
négatifs du budget sur les organisations sur un plan technique
(qualité du contrôle) et managérial (comportements des
individus) (Morad, 2014). Le contrôle budgétaire ne répond
plus parfaitement aux exigences des Directions générales ni
à celles de leurs utilisateurs (Morad, 2014).
On relève, en effet, un véritablemanque de
fiabilité dans l'information financière transmise par le
contrôle budgétaire ainsi qu'un biais certaindans les
prévisions qu'il propose au point que l'outil de mesure de la
performance queconstitue le contrôle budgétaire a
été contesté (Zrihen, 2002 ; Gignon-Marconnet, 2003
;Bescos et al., 2004 ; Hall, 2008). Certains auteurs ont même
développé une voie appeléecommunément par les
anglo-saxons « Beyond Budgeting »et qui signifie
« gestion sans budget »(Drtina et al,
1996 ; Hope et Fraser, 2003). Cette voie faisait écho en France à
une étudede la DFCG (Association des Directeurs Financiers et des
Contrôleurs de Gestion) aumilieu des années 90, qui posait
clairement la question : «Faut-il tuer le budget ? ».
Desétudes ont alors tenté de comprendre les raisons de ces
critiques et la façon de sortirdu carcan budgétaire
(Gignon-Marconnet, 2003 ; Bescos et al, 2004 ; Lorain 2010) sans
pour autant apporter de réponse claire tant la diversité des
pratiques rend la chose impossible. Les travaux de Berland (2004) ont pris la
mesure de cette difficulté en tentant d'approfondir les causes des
critiques faites au contrôle budgétaire, à partir d'une
étude qualitative dont les résultats montrent clairement que
c'est dans sa dimension managériale que la pratique budgétaire
devient épineuse, en particulier pour les managers. De nombreux travaux
empiriques montrent, que le tableau de bord présente les
caractéristiquespour pallier la majorité de ces
déficiences. Ainsi, plusieurs auteurs soutiennent l'idée que le
tableau de bord ne peut pas se substituer aux budgets et qu'il convient
plutôt de rechercher lescomplémentarités entre les outils
(Mendoza et Zrihen, 1999 ; Méric, 2003).
Plus récemment, Sponem et Lambert (2010), dans un
prolongement des travaux de Berland, ont observés dans une approche
configurationnel du processus budgétaire, que les critiques ne sont pas
nécessairement liées à la multiplication des rôles
en indiquant (p. 180) que «contrairement à l'hypothèse
émise par Arwidi et Samuelson (1993), il semble que la multiplication
des rôles alloués au budget n'entraîne pas forcément
des critiques ». Ils précisent, en outre, à l'instar de
Berland, que la dimension managériale du contrôle reste la plus
contestée : «le budget est critiqué de manière
plus importante dans le groupe «budget diagnostique» qui l'utilise
uniquement pour responsabiliser, motiver et contractualiser ». C'est
pourquoi, le système budgétaire est accusé de produire des
effetsnégatifs sur les comportements des individus dont
l'évaluation est associée aux budgets sur lesquels se polarise
l'attention et qui deviennent synonymes de pression (Morad, 2014). Les
praticiens et les chercheurs admettent ainsi aujourd'hui que la technique
budgétaire ne semble plus en mesure d'assurer un certain nombre de
rôles dévolus désormais aux systèmes de mesure de la
performance (Zian, 2013).
3- Les tableaux de bords
Le TB n'est pas une démarche nouvelle (Alazard et
Sépari, 2018) car les entités ont pour habitudes de piloter leurs
performances en termes de coûts et de productivité. Mais les
concepteurs n'intégraient que des indicateurs financiers jusqu'aux
années 90. Plusieurs auteurs ont proposé aux entreprises de
développer de nouveaux modèles d'évaluation de la
performance qui regrouperaient des mesures financières et non
financières (Zian 2013). La performance définie en terme
financier ne suffit plus (Kaplan et Norton, 1996).Il apparaît
également une évolution dans la construction même des
indicateurs avec de nouvelles démarches, comme la méthode OVAR
(Alazard et Sépari, 2018) utilisée notamment pour
l'élaboration du « tableau de bord à la
française ». Zian donne dans ses travaux une
clarification de cette méthode« Dans la méthode
OVAR, la construction du tableau de bord est une approche (top-down)
c'est-à-dire que le management initie la construction du tableau de bord
en fonction des objectifs stratégiques : Objectifs et Variables
d'Action. Les Responsabilités sont ensuite déclinées et
descendues aux niveaux inférieurs de la hiérarchie en cascade.
Ainsi, chaque manager opérationnel devient responsable du choix et de la
définition de ses variables d'action. Pour chaque objectif et variable
d'action, au moins un indicateur de performance existe ».Les
limites fréquemment évoquées des indicateurs financiers
ont milité en faveur du développement de nouveaux types
d'indicateurs de gestion ou Key Performance Indicators (KPIs). Si cette
évolution ne s'est pas faite au même moment ni exactement de la
même façon selon les contextes, comme nous allons le voir, ses
déclinaisons particulières répondent cependant à
des objectifs et principes similaires. Toutefois, la mise en oeuvre des
approches non financières n'est pas sans risque, comme l'attestent
certaines pratiques d'entreprises déficientes (Giraud et al,
2005). Elles gagnent en légitimité grâce à
l'avènement de méthodologies rigoureuses. La plus connue d'entre
elle au niveau international est le Balanced Scorecard (BSC) ou tableau de
bord anglo-saxon (Giraud et al, 2005)c'est un type de TB dit
prospectif.Choffel et Meyssonnier (2005) ont souligné que le
Balanced Scorecard peut être soit le systèmecentral de
pilotage de la performance financière (à la place ou en liaison
avec les budgets), soit unereprésentation stratégique
partagée (un simple outil d'information parmi d'autres).
L'intérêt porté aux outils tels que le tableau de bord,
trouve en partie son origine dans les critiques adressées aux budgets
(Chiapello et Delmond, 1994 ; Germain, 2005).
Le tableau V ci-dessous fait la synthèse de notre revue
documentaire. C'est une grille de lecture qui renseigne sur les principaux
documents auxquels nous avons fait recourt pour mener nos travaux. Elle
présente notamment l'auteur, l'année d'édition, la taille
de l'échantillon, la théorie mobilisée, l'approche
méthodologique, les résultats et les recherches futures.
Tableau V : Grille de lecture
Auteur
|
Année
|
Échantillon (taille)
|
Théories mobilisées
|
Approche méthodologique
|
Résultats
|
Future (s) recherche (s)
|
Françoise GIRAUD et al
|
2005
|
-
|
Théorie de l'agence Théorie de
l'apprentissage
|
Analyse factorielle
|
Faire des compromis entre les différents objectifs du
budget. Faire des « budgets » différents selon les objectifs
poursuivis
|
|
Bona Clarisse OLAYE A
|
2017
|
SIA N'SON Micro finance
|
théorie de l'agence et l'approche du contrôle
interne par la gestion des risques
|
Recherches documentaires Enquêtes Interviews
|
L'application différenciée des sanctions
réduit la crédibilité des menaces de sanction. Le
processus de recrutement n'a pas un impact sur le respect des menaces de
sanction
|
|
Jihane Abi Azar
|
2005
|
6 PME libanaises du secteur agro-alimentaire
|
Théorie de la contingence
|
Etude exploratoire par entretiens; Enquête quantitative
confirmatoire
|
la fonction de contrôle dans les PME est une fonction
invisible, peu instrumentée et hétérogène où
le contrôle informel occupe une place très importante.
|
une étude comparative entre le système de
contrôle de gestion mis en place dans les entreprises familiales
libanaises et ceux des PME filiales d'une entreprise étrangère
|
Boniface Bampoky et François Meyssonnier
|
2012
|
140 entreprises sénégalaises
|
|
Etude exploratoire par entretiens; Enquête quantitative
confirmatoire
|
|
le développement de recherches « action »
permettant d'observer et d'améliorer le mouvement concret des acteurs
s'appropriant les outils et les mettant en oeuvre efficacement
|
Régis Martineau
|
2014
|
-
|
-
|
|
distinction entre outils fermés et outils ouverts
|
l'outil de gestion, en tant que texte de nature listique,
|
Houda ZIAN
|
2013
|
1536 entreprises marocaines
|
théorie de la contingence
|
hypothético-déductif
|
Plus la taille d'entreprise est grande, plus ses tableaux de
bord tendent à être sophistiqués. Plus le
degré d'informatisation des activités de PME augmente, plus
le degré de sophistication des pratiques de tableaux de bord est
élevé. Les pratiques de
tableaux de bord des PME sont plus sophistiquées lorsque les
dirigeants disposent d'une formation de type gestionnaire.
|
étudier relations inter factorielles dans le modèle
de recherche
|
Olivier de La Villarmois et Hubert Tondeur
|
2005
|
135 plus grandes entreprises françaises
|
-
|
entretiens semi-directifs questionnaires
|
la représentation du contrôle proposée par
Bouquin (1996) est validée.
|
identifier les contributions des différentes fonctions de
l'organisation au processus de contrôle organisationnel au moyen de
l'outil développé.
|
Claude ALAZARD et Sabine SEPARI
|
2018
|
-
|
Théorie des organisations
|
pédagogique
|
-
|
-
|
M'Bark Ouashil
|
2018
|
-
|
-
|
entretiens semi directifs
|
le contrôle interne favorise l'émergence et le
développement du processus de contrôle de gestion et du
management des risques.
|
|
Gérard Charreaux et Alain Schatt
|
2005
|
articles publiés de 1994 à 2003 dans les revues
françaises académiques
|
-
|
inventaire; classification
|
la majorité des auteurs ont été
cosignataires d'articles Pour les autres auteurs, la
productivité dépend du travail en commun
|
-
|
Boniface Bampoky
|
2012
|
25 entreprises sénégalaises 25 entreprises
étrangères
|
|
Approche exploratoire qualitative
Étude statistique confirmatoire
|
Cette recherche révèle quatre types
de dysfonctionnements majeurs pouvant induire des couts
performances cachés dans les entreprises sénégalaises :
Les rotations excessives du personnel, les retards et absences,
la démotivation du personnel, les mauvaises conditions
de travail.
|
|
Botaina Mjidila, Youssef El Wazani et Malika Souaf
|
2017
|
-
|
Théorie de l'agence Théorie de
l'apprentissage
|
descriptif
|
la performance peut être améliorée par
la pratique du contrôle de gestion
|
|
François Meyssonnier et Fana Rasolofo-Distler
|
2008
|
Cas d'une entreprise sociale pour l'habitat : Batigère
|
|
|
On peut développer un système de pilotage global et
cohérent, intégrant des outils et indicateurs RSE.
|
Examiner les évolutions dans le temps des
comportements des acteurs autour de ces outils de gestion et du
système de pilotage unifié mis en place
|
Source : Nos travaux (2019)
Paragraphe II : Cadre
méthodologique de la recherche
Dans le présent paragraphe, nous allons
présenter et définir la méthodologie utilisée pour
cette, recherche. Ce sont les stratégies que nous avons adoptées
pour la collecte des données et les méthodes d'analyse
utilisées.
A. Démarche
hypothético-déductive
Il s'agit ici d'une démarche
hypothético-déductive et d'une démarche inductive relative
à l'étude qualitative, où le raisonnement théorique
servira à déduire des hypothèses que l'on va tester
ensuite en les confrontant à la réalité observable et
observée (Evrard et al. 2003).Afin de
développer cela, nous nous sommes limités à la
littérature disponible sur le sujet dans la vision de formuler nos
arguments et pour atteindre les objectifs derecherche (Abodohoui, 2018). Les
positivistes prônent un raisonnement scientifique de type
hypothético-déductif qui prend naissance avec une question (ou un
problème), se traduisant par une hypothèse soutenant
provisoirement une théorie, qu'il s'agira de tester en confrontant cette
dernière « faits ».
Le choix de la démarche quantitative se justifie par
plusieurs raisons. En effet selon la littérature, l'approche
quantitative jouit d'une présomption de scientificité, en
permettant des mesures de fidélité, de fiabilité, de
validité et de sensibilité (Savall et Zardet, 2004). On note que
l'approche quantitative permet une validité à la fois
convergente, discriminante et prédictible. Elle est convergente dans la
mesure où, deux instruments de mesure utilisés sur le même
concept doivent aboutir à des résultats identiques.
Elle est discriminante au cas où un même
instrument doit produire des résultats différents, si les
concepts étudiés sont différents. Enfin, elle est
prédictive dans la mesure où l'instrument permet de
prédire un autre concept étudié. Par contre à
travers la sensibilité, l'approche quantitative permet un enregistrement
avec finesse, les variations du phénomène
étudié.
B) Nature et source des
données
Pour cette recherche nous avons mobilisé les
données primaires issues de nos enquêtes et les données
secondaires collectées dans les documents de la mutuelle LE DEFI et des
centres de documentation.
C) Objectifs de
l'enquête
L'objectif de l'enquête est de recueillir les
informations auprès de la population cible retenue afin de créer
une base de données qui nous permettra de tester efficacement nos
hypothèses.
D) Outils de Collecte des
données
Les sources d'informations ont été
diversifiées. Nous retenons principalement la recherche documentaire et
les entretiens semi directifs soutenu par un questionnaire administré
aux agents de l'institution.
1) La recherche documentaire
La recherche documentaire a été axée sur
la consultation de documents et de rapports relatifs au sujet d'étude.
Elle a facilité la compréhension du sujet dans la mesure
où elle a permis de connaître les écrits antérieurs
à nos travaux sur l'efficacité des outils du contrôle de
gestion, de mieux cerner les mots clés du sujet et surtout d'enrichir
la revue de littérature. Sur ce, nous avons parcouru un certain nombre
d'institutions et centres de documentation afin d'identifier, de consulter les
documents utiles pour l'accomplissement de notre mission. Nous avons
fréquenté notamment le centre d'information de
l'université de Parakou, le centre CAEB- Parakou. A cela ces centres
s'ajoutent l'internet qui nous a aussi été d'une importance
capitale.
2) Identification du cadre
et de la population mère
Notre étude a concernéprincipalement la mutuelle
d'épargne et de crédit LE DEFI. Notre base de travail a
été l'agence de Parakou.
3)
Échantillonnage
« L'échantillon est un ensemble
d'individus choisis dans une population donnée, de manière
à la représenter de façon aussi fidèle que
possible » (Djoi, 2004)8(*). Notre échantillon est composé de la
manière suivante : le chef service zone nord, le chef comptable
zone nord, de cinq chefs d'agences, decinq chargés de crédit,
dedix superviseurs locaux et de cinq caissiers. Le tableau ci-dessous
présente la synthèse de l'échantillonnage.
Tableau VI : Synthèse de
l'échantillonnage
Population enquêté
|
Echantillon
|
Mode d'échantillonnage
|
-
|
Taille de la population
|
Population prévue
|
Population touchée
|
Coefficient de sondage (%)
|
Mode
|
Chefs zones
|
5
|
3
|
3
|
100
|
Subjectif
|
Chef comptable zone
|
1
|
1
|
1
|
100
|
Exhaustif
|
Chefs d'agences
|
33
|
10
|
10
|
100
|
Subjectif
|
Chargés de crédits
|
33
|
10
|
10
|
100
|
Subjectif
|
Superviseurs locaux
|
33
|
20
|
20
|
100
|
Subjectif
|
Caissiers
|
33
|
10
|
10
|
100
|
Subjectif
|
Total
|
138
|
53
|
53
|
100
|
-
|
Source : nos travaux, novembre 2019
4) Le questionnaire
Les questions sont posées de façon à
mieux apprécier le bien-fondé des problèmes
évoqués dans l'étude et s'enquérir par la suite des
réactions des interviewés par rapport aux causes liées
à chacun de ces problèmes ; ainsi un questionnaire a
été adressé à 53individus de notre population
mère.
Nous avons privilégié le
mode d'administration en face à face pour la collecte des
données. Le choix du mode de collecte face à face a
été fait pour éviter les non-retours et le remplissage
partiel des questionnaires (Fillion, 2012). De même, il est le mode de
collecte le plus performant en termes de quantité et de qualité
des informations recueillies. Il permet un contrôle de visu par
l'enquêteur de la compréhension des questions par le
répondant et de la qualité de ses réponses (Jolibert et
Jourdan, 2011).
E) Outils d'analyse
Les données mobilisées pour cette étude
sont des données quantitatives et qualitatives. À cet effet, nous
avons mobilisé les outils de la statistique descriptive (Moyenne,
Écart-type, Fréquences), et une analyse factorielle (tests de
significativité, indice de KMO, test de Bartlett) pour dépouiller
et présenter les résultats d'enquêtes. Ces résultats
sont présentés sous formes de tableaux et courbes. Les
données ont été regroupées selon les centres
d'intérêt retenus par l'étude.
F) Méthode de
traitement des données
Les données collectées ont été
saisies et analysées à l'aide du logiciel SPSS(Statistical
Package for Social Science) version 21.Les analyses ont été
menées à deux niveaux :
-au premier niveau, les résultats ont été
présentés sous forme de tris simples pour nous permettre
d'identifier les caractéristiques profondes des outils du contrôle
de gestion.
- au second niveau, nous avons analysé les variables du
contrôle de gestion qui influent sur les performances de la mutuelle
à travers une analyse factorielle.
G) Difficultés et
limites des données
1- Difficultés
rencontrées
Lors de la réalisation de nos enquêtes
couplées au stage académique nous avons rencontrés
d'énormes difficultés
- le non disponibilité du personnel en raison de leur
grande mobilité et de l'ampleur de leurs tâches
quotidiennes ;
- l'accès difficile aux informations statistiques en
lien avec le contrôle de gestion ;
- la réticence observée par les agents de la
mutuelle pour nous livrer intégralement certaines informations en raison
du secret professionnel et de la nature confidentielle d'autres
informations ;
- On note également les difficultés liées
aux paramétrages des données dans le logiciel SPSS, des erreurs
de saisie des données ont été signalées mais le
logiciel nous a aidés à corriger les informations mal
paramétrées.
2- Limites des
données
Les informations collectées dans le cadre de cette
étude sont limitées quant à leur qualité et leur
fiabilité. En effet nous n'avons pas obtenu toutes les informations en
raison du secret professionnel et de la politique de confidentialité de
l'entité. En raison des difficultés financières
l'enquête a été limitée physiquement à la
Zone technique Nord.
F- Seuils de validations des
hypothèses
Pour la validation de nos hypothèses, nous avons
constitué trois groupes. Le premier groupe nommé groupe A
regroupe tous les enquêtés ayant répondu par
« pas d'accord et pas du tout d'accord ». Le deuxième
groupe nommé groupe B regroupe ceux ayant opté pour la
neutralité (resté neutre) pour leurs réponses. Le
troisième groupe nommé groupe C regroupe quant à lui les
enquêtés ayant répondu par « d'accord et tout
à fait d'accord ».
Pour chaque variable, nous avons fait une étude
comparative entre les effectifs du groupe A et C pour chaque affirmation. Si
l'effectif du groupe C est supérieur à celui du groupe A pour une
affirmation, alors cette affirmation sera prise en compte pour la validation de
l'hypothèse.
Lorsqu'au moins ½ des affirmations sont validées
pour une politique, alors cette politique est une politique d'attraction. Si
pour chaque variable on obtient au moins 50% de validation, alors nous dirons
que l'hypothèse est validée dans le cadre de cette
recherche.
En définitive, cette partie présente les
critères de sélection et précise la taille de
l'échantillon et les méthodes de collecte des données.
Nous passerons dans la partie suivante à la présentation et
à l'analyse des résultats issus de nos enquêtes afin de
vérifier les hypothèses pour des suggestions
nécessaire.
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS
Ce troisième et dernier chapitre est composé de
deux sections. La première présente les résultats issus de
nos enquêtes et la seconde présente la discussion et les
suggestions.
Section I :
Présentation des résultats et validation des
hypothèses
Paragraphe I : Présentation des
résultats
A- Présentation des résultats liés aux
hypothèses
Tableau
VII : Identification des outils du contrôle de gestion
|
Lobi A
|
Lobi B
|
Lobi C
|
Comparaison
|
Décision
|
Le pilotage de votre entité est organisé par le
cycle plan - budget - analyse des résultats.
|
20
|
26,7
|
53,4
|
A < C
|
Validé
|
Votre entreprise a un système de contrôle
proactif.
|
20
|
26,7
|
53,3
|
A < C
|
Validé
|
Vous utilisés des tableaux de bords prospectif pour
piloter l'organisation dans son ensemble
|
20
|
33,3
|
46,6
|
A < C
|
Validé
|
Votre contrôle de gestion est matérialisé par
les outils de prévision (plan, budget), de suivi (Tableau de bord) et
d'analyse (calcul des coûts).
|
13,4
|
33,3
|
53,4
|
A < C
|
Validé
|
La technique budgétaire ne semble plus en mesure d'assurer
l'efficacité des systèmes de mesure de la performance au sein de
la mutuelle.
|
00
|
13,3
|
86,6
|
A < C
|
Validé
|
Les outils de contrôle de gestion sont de deux
catégories : l'analyse des coûts et des marges par produits (et
par activité) et les méthodes de planification et de gestion
budgétaire dans cette entreprise.
|
6,7
|
26,7
|
66,6
|
A < C
|
Validé
|
La comptabilité analytique est un outil important dans le
processus de contrôle à la mutuelle LE DEFI.
|
48,1
|
22,2
|
29,7
|
A>C
|
Rejeté
|
Source : à partir des estimations des auteurs
(SPSS, Base 21)
De l'observation du tableau VI, nous remarquons que le concept
identification des outils de contrôle de gestion fait un score de 6/7 de
validation de ses affirmations. Nos enquêtés ont donc
répondu favorablement aux questions concernant cette variable.
Tableau VIII : Outils du
contrôle et performance de l'entité
|
Lobi A
|
Lobi B
|
Lobi C
|
Comparaison
|
Décision
|
Contrôler signifie « piloter la performance ».
|
6,7
|
26,7
|
66,6
|
A < C
|
Validé
|
Le contrôle de gestion est un baromètre permanent
pour mesurer les actions et aider à leur recentrage pour atteindre les
objectifs fixés par les responsables.
|
40
|
13,3
|
46,7
|
A < C
|
Validé
|
La mutuelle est performante à cause de son système
de contrôle proactif.
|
26,7
|
6,7
|
66,7
|
A < C
|
Validé
|
Votre système de contrôle est un processus de
mesure, d'évaluation et de rétribution de la performance.
|
33,3
|
13,3
|
53,4
|
A < C
|
Validé
|
Votre contrôle de gestion à plusieurs objectifs,
notamment la maîtrise des activités de l'organisation et
l'amélioration de ses performances
|
26,6
|
13,3
|
60,00
|
A < C
|
Validé
|
Source : à partir des estimations des auteurs
(SPSS, Base 21)
De l'observation du tableau, nous remarquons aussi que le
concept outils du contrôle et performance de l'entité fait un
score de 5/5 de validation de ses affirmations. Nos enquêtés ont
donc aussi répondu favorablement aux questions concernant cette
variable.
Tableau IX : Relation
efficacité et contrôle de gestion
|
Lobi A
|
Lobi B
|
Lobi C
|
Comparaison
|
Décision
|
Le fait de disposer de prévisions et d'objectifs permet
de limiter le champ de l'analyse des activités et donc d'en
améliorer l'efficacité au sein de l'institution.
|
6,7
|
26,7
|
66,6
|
A < C
|
Validé
|
Votre système de contrôle de gestion est bien
adapté à l'entreprise et constitue le maillon de la chaîne
d'efficacité qui fait la différence avec les autres entreprises
en maintenant la compétitivité.
|
40
|
13,3
|
46,7
|
A < C
|
Validé
|
Les plans, budgets, les tableaux de bord et la
comptabilité analytique vous permettent d'être efficace dans
l'accomplissement des tâches quotidiennes.
|
26,7
|
6,7
|
66,7
|
A < C
|
Validé
|
Le contrôle de gestion vous permet de savoir que les
ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et
efficience pour réaliser les objectifs de l'organisation.
|
33,3
|
13,3
|
53,4
|
A < C
|
Validé
|
Le contrôle de gestion est en étroite
collaboration avec les autres fonctions de l'entité.
|
26,6
|
13,3
|
60,00
|
A < C
|
Validé
|
Source : à partir des estimations des auteurs
(SPSS, Base 21)
De l'observation du tableau VIII, nous remarquons aussi que le
concept relation efficacité et contrôle de gestion fait un score
de 5/5 de validation de ses affirmations. Nos enquêtés ont donc
aussi répondu favorablement aux questions concernant cette variable.
Cependant nous avons observé un faible degré d'accord avec l'un
des items de notre questionnaire comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau X : Récapitulatif de
traitement des observations
Récapitulatif de traitement des
observations
|
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
La comptabilité analytique est un outil important dans
le processus de contrôle à la mutuelle LE DEFI.
|
Pas du tout d'accord
|
14
|
25,9%
|
Pas d'accord
|
12
|
22,2%
|
Indifférent
|
12
|
22,2%
|
D'accord
|
14
|
25,9%
|
Tout à fait d'accord
|
1
|
3,7%
|
Tous
|
53
|
100,0%
|
Exclus
|
0
|
|
Total
|
53
|
|
Source : SPSS, Base 21
L'analyse de ce tableau montre que bien qu'il y a une
interprétation très hétérogène en ce qui
concerne la place de la comptabilité analytique dans le processus de
contrôle. Après ultimes vérification nous sommes parvenus
à la conclusion que l'affirmation n'avait pas été bien
comprise par tous nos répondants. Nous utiliserons en conséquence
avec une grande prudence les résultats des traitements futurs qui vont
impliquer cet item.
B. Présentation des
résultats de l'analyse factorielle
Pour approfondir nos analyses, avons proposé une
analyse factorielle. L'analyse factorielle est une collection de
méthodes utilisées pour examiner comment les constructions
sous-jacentes influencent les réponses sur un certain nombre de
variables mesurées (Volle, 1985). L'analyse factorielle permet à
partir de deux ou plusieurs facteurs, non observables directement, d'expliquer
un phénomène (Fruchter, 1954). Elle permet de résumer
l'information sans que la démarche soit à proprement parler
descriptive puisqu'il existe un modèle sous-jacent (Peterson, 2017).
Pour ce faire, il serait intéressant préalablement d'analyser la
consistance interne des items et voir si ceux-ci peuvent mesurer le
même phénomène.
Pour cela nous avions procédé au test de
fiabilité dont les résultats sont dans le tableau suivant.
D'après ce tableau, la valeur de l'alpha de Cronbach est de 0,898 en ce
qui concerne les « variable identification des outils de
contrôle de gestion et outils de contrôle et
performance » se présentent comme suit :
Statistiques de fiabilité
|
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'éléments
|
,898
|
12
|
Tableau XI : Statistique de
fiabilité
Source : SPSS, Base 21
Bien qu'il existe une absence de consensus sur le sujet, de
nombreux auteurs conviennent qu'une valeur alpha supérieure à 0,7
est satisfaisante. La valeur dans le cadre de cette étude qui est de
0,898 est satisfaisante au regard du test de fiabilité. Ce
résultat peut s'expliquer par le fait que les différentes
affirmations sont en adéquation avec le concept fondamental. Avant de
procéder à l'analyse factorielle, il est recommandé de
vérifier par le test de Kaiser Meyer Olkin si les données sont
adaptées. La valeur du KMO est de 0,616. Une variable pertinente pour
l'analyse devrait obtenir un KMO supérieur à 0,5. (Kaiser, 1974)
a proposé une échelle de valeur pour le KMO.
Indice KMO et test de Bartlett
|
Indice de Kaiser-Meyer-Olkin pour la mesure de la
qualité d'échantillonnage.
|
,616
|
Test de sphéricité de
Bartlett
|
Khi-deux approx.
|
36,074
|
ddl
|
05
|
Signification
|
,002
|
Tableau XII : Indice de KMO et test de
Bartlett
Source : SPSS, Base 21
Nous avons ci-dessous le tableau
d'appréciation des valeurs KMO qui nous permettrons de juger notre
indice de KMO portant sur la qualité de l'échantillon. Ce tableau
a été adapté du modèle de Ruben (2011).
Tableau XIII : Appréciation
des valeurs KMO
Valeur
|
Appréciation
|
Inférieur à 0,5
|
Inacceptable
|
Entre 0,5 et 0,6
|
Moyen
|
Entre 0,7 et 0,8
|
Bien
|
Entre 0,8 et 0,9
|
Très Bien
|
Supérieur à 0,9
|
Excellent
|
Source : Adapté de Ruben
(2011)
Cette valeur est acceptable car elle est supérieure
à 0,5. Il convient donc de dire qu'il existe une solution factorielle
statistiquement acceptable qui représente les relations entre les
variables. Afin d'obtenir une représentation factorielle plus simple,
nous avons fait une rotation Varimax dont les résultats sont
consignés dans le tableau XII. Il faut noter que les 6 items sont
regroupés en 2 facteurs.
Tableau XIV : Récapitulation
des items et leur codification
Items
|
Codification
|
Le pilotage de votre entité est organisé par le
cycle plan - budget - analyse des résultats.
|
V1
|
Votre entreprise a un système de contrôle
proactif.
|
V2
|
Vous utilisés des tableaux de bords prospectif pour
piloter l'organisation dans son ensemble
|
V3
|
Votre contrôle de gestion est matérialisé par
les outils de prévision (plan, budget), de suivi (Tableau de bord) et
d'analyse (calcul des coûts).
|
V4
|
La technique budgétaire ne semble plus en mesure d'assurer
l'efficacité des systèmes de mesure de la performance au sein de
la mutuelle.
|
V5
|
Les outils de contrôle de gestion sont de deux
catégories : l'analyse des coûts et des marges par produits (et
par activité) et les méthodes de planification et de gestion
budgétaire dans cette entreprise.
|
V6
|
Source : A partir des estimations des auteurs
Ce tableau nous permet de mieux comprendre la matrice des
composantes après rotation qui met en exergue les facteurs retenus
à la suite de l'analyse factorielle. Il est composé de 6 items de
notre questionnaire d'enquête.
Tableau XV : Matrice des
composantes après rotation
Rotation de la matrice des
composantesa
|
Items
|
Composante
|
1
|
2
|
V1
|
,242
|
,745
|
V2
|
-,183
|
,867
|
V3
|
,683
|
-,242
|
V4
|
,850
|
,319
|
V5
|
,874
|
,242
|
V6
|
,547
|
,684
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation
Kaiser.
|
a. Convergence de la rotation dans 3 itérations.
|
Source : A partir des estimations des auteurs
Source : SPSS Base 21
Figure 5 : Graphique des valeurs
propres
Cette rotation nous permet de préserver
l'interdépendance entre les facteurs. Nous avons ensuite regroupé
les valeurs des items et nous les avions nommés :
1. matérialisation du contrôle de gestion par les
outils de gestion ;
2. système de contrôle proactif.
Le regroupement en deux composantes est important du fait
qu'il nous montre à travers le tracé d'effondrement que les items
expliquent ou donnent une réponse concrète en ce qui concerne les
variables étudiées. La première composante traite en effet
de la matérialité du contrôle de gestion par les outils
reconnus. L'interdépendance des items est très remarquable au
niveau de la variable codant pour l'identification des outils du contrôle
de gestion c'est-à-dire composante 1 du graphique des valeurs propres.
La deuxième composante retenue quant à elle permet de
caractériser les outils identifiés par la première
composante de ce même graphique. La valeur propre est assez grande (1,5)
et permet de dire que les items traitent bien du sujet de la variable.
Tableau XVI : Statistiques de ratio
Statistiques de ratio pour V4 / V5
|
Groupe
|
Différentiel lié au prix
|
Coefficient de dispersion
|
Coefficient de variation
|
Médiane centrée
|
Pas du tout d'accord
|
1,129
|
,429
|
63,8%
|
Pas d'accord
|
1,095
|
,208
|
28,5%
|
Indifférent
|
1,339
|
,380
|
60,4%
|
D'accord
|
1,150
|
,333
|
59,3%
|
Tout à fait d'accord
|
1,000
|
,000
|
-
|
Tous
|
1,190
|
,400
|
59,1%
|
Source : SPSS, Base 21
Les statistiques de ce tableau nous révèle une
cohérence absolue entre les réponses que nous ont fournis nos
enquêtés. Les deux items étant réciproquement
exclusives nous sommes parvenus à extraire un coefficient de dispersion
intéressant 0,4 qui va asseoir nos résultats
précédents sur l'efficacité des outils et la performance
de l'entité. Cela est d'autant plus visible à travers le
coefficient de variation égal à 59,1%.
Paragraphe II : Validation
des hypothèses
A. Vérification de
l'hypothèse 1
De l'analyse du tableau VI, nous remarquons que les questions
sont liées. Le test de significativité de Cronbach a
montré que les variables de l'hypothèse H1 intitulé
« le système budgétaire, la comptabilité
analytique et les tableaux de bords permettent de contrôler efficacement
la gestion de la mutuelle Le DEFI » ont une consistance interne avec
un alpha de Cronbach égal à 0,898. Aussi, l'indice de KMO et le
test de Bartlett ont montrés qu'il existe une solution statistiquement
acceptable qui représente les relations entre les variables. Le
regroupement des items de notre questionnaire extraits par analyse en
composantes principales et mis en rotation par la méthode Varimax avec
normalisation de Kaiser confirme les prédictions faites avec au moins la
moitié (1/2) des items pris en compte. Par ailleurs la courbe
d'effondrement affiche une valeur propre avoisinant la valeur 3 pour la
composante de la matérialité du contrôle de gestion.
D'où cette première hypothèse qui stipule
que « le système budgétaire, la comptabilité
analytique et les tableaux de bords permettent de contrôler efficacement
la gestion de la mutuelle Le DEFI » est confirmée.
B. Vérification de
l'hypothèse 2
L'analyse des tableaux VII et VIII, a montré que les
questions sont liées. Tous les enquêtés ont répondus
favorablement aux affirmations de notre questionnaire. Le test de
sphéricité de Bartlett / khi-deux approximatif égal
à 36,74 est concluant avec un ddl égal à 15 ainsi que le
test de significativité de Cronbach dont l'alpha est conjointement
égal à 0,898. La matrice des composantes après rotation
affiche une valeur propre égale à 1,5 pour la composante
concernant l'hypothèse H2.Ainsi plus de la moitié des items du
questionnaire est validé après analyses.
En conclusion l'hypothèse no2 (H2) selon
laquelle « la qualité de ces outils favorise la
réalisation des performances à la mutuelle LE DEFI »
est aussi confirmée.
Section II : Approche de solutions et condition de leur
mise en oeuvre
Dans cette section nous avons fait une discussion sur les
résultats de notre travail ainsi que des suggestions et les conditions
de leur mise en oeuvre.
Paragraphe I : Discussion
et suggestions
Ce paragraphe traite de la discussion et des suggestions.
A. Discussion
Lors de nos entretiens nous avons noté que le
contrôle de gestion dans la mutuelle LE DEFI seréduit à
une série d'outils simples et peu complexes (budget à court
terme, tableau de bord)qui permettent de savoir où se situe
l'entreprise, mais ne donne aucun projet à l'organisation. Nos travaux
ont mis en lumière que le contrôle de gestion se réduit
dans cette structure à la mise en oeuvre des outils de contrôle de
gestion sans aucune vision stratégique ou managériale ; il n'est
pas utilisé dans sa dimension système d'information, mais
plutôt dans le sens de régulation des comportements et
desupervision. En ce sens nos résultats semblent valables et
généralisables en dépit des limites liées surtout
à la faible taille de notre échantillon car ils corroborent les
résultats de Bampoky et Meyssonnier (2012).
Nous avons également fait le constat que l'entreprise a
développé un système de contrôle qui se rapproche du
contrôle intuitif où le contrôle informel est
d'actualité. Ngongang (2010) et Ngantchou (2016) ont montré
l'attraction des dirigeants d'entreprises africaines à l'information
informelle en privilégiant la communication orale. Cependant on note une
présence assez importante de l'outil informatique et l'exploitation de
logiciel de gestion courante et comptable, qui laisse croire en l'existence
d'un système de contrôle entièrement proactif.En
conséquence nos résultats sont valables et dépendent de la
précision des données et informations exploitées. On en
déduit que les pratiques de contrôle connaissent une
évolution importante depuis quelques années.
La relative taille de notre échantillon est due au
manque de temps et à des difficultés d'ordre financier pour
couvrir l'ensemble des 33 agences de la mutuelle. Les résultats obtenus
sont néanmoins suffisamment fiables pour servir de base dans des
recherches futures et permettre de résoudre une kyrielle de
problèmes actuels de la mutuelle LE DEFI en particulier et de l'ensemble
des entités économiques dans le contexte béninois en
général.
B. Suggestions
Pour mieux tirer profit des outils du contrôle dans la
poursuite des objectifs de la mutuelle il faudrait :
§ développer des tableaux sociaux qui entraineront
une naissance du contrôle de gestion social, ceci permet une meilleure
gestion des effectifs et des rémunérations dans un contexte
instable et incertain ;
§ décentraliser au plus bas niveau l'utilisation
des tableaux de bord pour mieux cadrer l'action collective des
opérationnels ;
§ au-delà des indicateurs « classiques »
de l'activité économique et financière de l'entreprise, il
est nécessaire de mettre en oeuvre des baromètres qualitatifs
fluctuants en fonction de l'instabilité interne et/ou externe pour
s'adapter aux variables à piloter ;
§ pour que tous les acteurs de la chaîne de
contrôle soient gagnants il est nécessaire de calculer et de
suivre plusieurs paramètres de manière transversale à
identifier les maillons faibles de cette chaîne ;
§ il faut améliorer les processus organisationnels
pour se différencier des concurrents, dans ce cas les méthodes
ABM et du Target costing peuvent constituer
une aide pour ce pilotage ;
§ l'entité utilise l'audit organisationnel et le
contrôle interne pour l'analyse de la procédure de fonctionnement
et donner des solutions aux dysfonctionnements, il apparait que
l'instabilité de contexte rend obsolète les paramètres de
pilotage, alors il s'agit de réactualiser plus souvent les indicateurs,
de réfléchir à leur sens et d'améliorer la collecte
des informations pour les renseigner ;
§ à cause de l'évolution de l'environnement
et les attitudes des acteurs au sein de l'organisation. Il est
nécessaire de piloter les ressources humaines dans leur motivation, leur
confiance, leur participation aux activités de l'entreprise. Donc il
faut développer des indicateurs personnels et collectifs pour
gérer l'effectif, la masse salariale, le système de
rémunération dans son ensemble.
Paragraphe II : Conditions de
mise en oeuvre des suggestions
Pour mettre en oeuvre les suggestions ci-dessus
énumérées il faudra réunir quelques conditions
nécessaires :
§ les suggestions sont pratiquement pointues et concerne
un domaine spécifique, pour les mettre en oeuvre il faut penser à
recruter un spécialiste en contrôle de gestion en créant
une fonction qui y sera entièrement dédié ;
§ planifier la formation des agents pour se familiariser
avec de nouveaux outils de contrôle dans leur environnement de
travail ;
§ actualiser les fiches de poste des agents pour
faciliter et rendre plus fluide le processus de contrôle.
§ Prendre des mesures incitatives pour convaincre les
agents à accepter évoluer dans un nouveau cadre de travail
dynamique et proactif.
§ Adopter des politiques qui permettent de
fidéliser davantage les cadres pour mener à bout les suggestions
sous formes de reformes.
Conclusion
La mutuelle d'épargne et de crédit LE DEFI est
l'une des institutions les plus importantes du secteur de la micro finance au
Bénin. Elle ambitionne, d'être un levier de développement
pour les populations à faibles revenus en proposant des produits
adaptés aux besoins de cette cible.
Comme toute autre organisation, elle exploite des ressources
humaines et matérielles dont on se doit de contrôler l'action afin
de lui garantir une pérennité absolue. Un tel système de
contrôle met en place des outils pour l'atteinte des objectifs et la
réalisation des prévisions de la structure.
C'est dans ce contexte que la présente étude qui
a porté sur l'analyse de l'efficacité des outils du
contrôle de gestion à la mutuelle LE DEFI a permis
d'évaluer l'apport de ces outils à la performance de cette
entité.Nos différentes investigations nous ont permis d'approuver
l'ensemble des variables jugées pertinentes pour notre étude.
Pour atteindre l'objectif de l'étude, il a été
nécessaire d'identifier et d'analyser les outils du contrôle de
gestion mais aussi de voir dans quelle mesure ils sont tributaire la
performance de l'institution.
Les résultats des analyses ont montrés que le
système budgétaire est l'outil de gestion le mieux partagé
et le plus appréhendé par les acteurs de la mutuelle. En
conséquence, il est l'outil de contrôle le plus efficacement
employé. Les outils comme le tableau de bord et l'analyse des
coûts ne sont pas très décentralisés ce qui ne
permet d'apprécier fondamentalement leur efficacité dans cette
structure.
Au cours de cette recherche, nous avons relevé quelques
insuffisances qui nous ont permis de faire des propositions
d'amélioration dans la mise oeuvre du système de contrôle
de la gestion des responsables de la mutuelle.En plus de contribuer à
l'avancement des connaissances scientifiques, cette recherche fournira
différents éléments de référence à
plusieurs intervenants du domaine du contrôle de gestion tel que les
entreprises, les étudiants, les chercheurs.
Ces résultats ne doivent être compris que
relativement aux limites de l'étude, quisont celles de toutes les
recherches de type quantitatif sur un échantillond'entreprises. Dans
cette perspective, il faut considérer cette étude comme
unepremière investigation vers une meilleure connaissance desoutils du
contrôle de gestion en contexte béninois. D'autres recherches sont
nécessaires d'une part pour confirmer ou infirmer les résultats
de cette étude et d'autre part pour mieux les affiner à travers
une nouvelle vision.
Bibliographie
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gestion dans le contexte des PME: cas des PMI au Liban.
Comptabilité et Connaissances, May 2005, France,HAL.
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en Amérique du Nord : État de la
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La faible diffusion des innovations en contrôle de gestion est-elle
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Selmer C. (2019). La boite à outils du Contrôle
de gestion. Dunod.
Zian H. (2013). Contribution à l'étude
des tableaux de bord dans l'aide à la décision des PME en
quête de performances (Doctoral dissertation, Bordeaux 4).
Annexes
Figure 6 : Organigramme de la mutuelle
LE DEFI
Questionnaire d'enquête
Dans le cadre de la collecte des données pour la
vérification des hypothèses émises dans notre
mémoire de fin de formation en licence professionnelle, nous vous
serons gré de bien vouloir compléter ce questionnaire. Nous vous
remercions d'avance pour vos apports. Les indices d'appréciation
sont : 1- Pas du tout d'accord ; 2- Pas d'accord ; 3-
Indifférent ; 4- D'accord ; 5- Tout à fait d'accord.
1- Identification des outils du contrôle de
gestion
|
|
1
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2
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3
|
4
|
5
|
Le pilotage de votre entité est organisé par le
cycle plan - budget - analyse des résultats.
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|
|
|
Votre entreprise a un système de contrôle
proactif.
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|
|
|
|
|
Vous utilisés des tableaux de bords prospectif pour
piloter l'organisation dans son ensemble
|
|
|
|
|
|
Votre contrôle de gestion est matérialisé
par les outils de prévision (plan, budget), de suivi (Tableau de bord)
et d'analyse (calcul des coûts).
|
|
|
|
|
|
La technique budgétaire ne semble plus en mesure
d'assurer l'efficacité des systèmes de mesure de la performance
au sein de la mutuelle.
|
|
|
|
|
|
Les outils de contrôle de gestion sont de deux
catégories : l'analyse des coûts et des marges par produits (et
par activité) et les méthodes de planification et de gestion
budgétaire dans cette entreprise.
|
|
|
|
|
|
La comptabilité analytique est un outil important dans
le processus de contrôle à la mutuelle LE DEFI.
|
|
|
|
|
|
2- Outils du contrôle et performance de
l'entité
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Contrôler signifie « piloter la performance ».
|
|
|
|
|
|
Le contrôle de gestion est un baromètre
permanent pour mesurer les actions et aider à leur recentrage pour
atteindre les objectifs fixés par les responsables.
|
|
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|
|
La mutuelle est performante à cause de son
système de contrôle proactif.
|
|
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|
|
|
Votre système de contrôle est un processus de
mesure, d'évaluation et de rétribution de la performance.
|
|
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|
|
Votre contrôle de gestion à plusieurs objectifs,
notamment la maîtrise des activités de l'organisation et
l'amélioration de ses performances
|
|
|
|
|
|
Le système budgétaire de l'institution organise
l'évaluation de la performance et la communication d'informations
externes et internes.
|
|
|
|
|
|
3- Relation efficacité et contrôle de
gestion
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Le fait de disposer de prévisions et d'objectifs permet
de limiter le champ de l'analyse des activités et donc d'en
améliorer l'efficacité au sein de l'institution.
|
|
|
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|
|
Votre système de contrôle de gestion est bien
adapté à l'entreprise et constitue le maillon de la chaîne
d'efficacité qui fait la différence avec les autres entreprises
en maintenant la compétitivité.
|
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|
Les plans, budgets, les tableaux de bord et la
comptabilité analytique vous permettent d'être efficace dans
l'accomplissement des tâches quotidiennes
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Le contrôle de gestion vous permet de savoir que les
ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et
efficience pour réaliser les objectifs de l'organisation.
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|
|
Le contrôle de gestion est en étroite
collaboration avec les autres fonctions de l'entité.
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|
|
La finalité de votre contrôle de gestion est de
manoeuvrer efficacement l'organisation dans un environnement complexe pour la
survie de l'entreprise.
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4- Quel est votre âge ?
5- Quel est votre fonction ?
6- Quel est le type de formation ?
Table des matières
Avertissement
ii
Dédicace
iii
Remerciements
iv
Liste des sigles
v
Liste des tableaux
vi
Liste des figures
vii
Résumé
viii
Abstract
viii
Sommaire
ix
Introduction
1
CHAPITRE I : CADRE CONTEXTUEL DE L'ETUDE,
OBSERVATIONS DE STAGE ET CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE
3
Section I : Présentation de la structure
de stage
3
Paragraphe I : Historique, objectif et mission
de la mutuelle
3
A- Historique
3
B- Objectifs
4
C- Mission
4
Paragraphe II : Structure organisationnelle et
fonctionnelle de la mutuelle LE DEFI
5
A- Structure organisationnelle
5
B- Fonctionnement des organes
5
1- Organes de direction
5
2- Organes opérationnels
7
C- Domaine d'intervention de la mutuelle LE
DEFI
9
Section II : Déroulement du stage et
choix de la problématique
10
Paragraphe I : Tâches
exécutées et observations de stage
10
A- Tâches exécutées
10
B- Difficultés rencontrées
11
C- Inventaire des observations de stage
12
Paragraphe II : Choix de la
problématique et formulation du sujet
12
A- Choix de la problématique
13
B- Sélection de la
problématique et formulation du sujet
13
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE LA RECHERCHE
15
Section I : Cadre théorique de
l'étude
15
Paragraphe I : Justification du thème et
intérêt de l'étude
15
A- Contexte et justification de
l'étude
15
B- Intérêt de l'étude
17
Paragraphe II : Objectifs, hypothèses et
tableau de bord de l'étude
17
A- Objectifs de l'étude
17
1) Objectif général de la
recherche
17
2) Objectifs spécifiques de la
recherche
17
B- Hypothèses de la recherche
18
C- Tableau de bord
18
Section II : Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
19
Paragraphe I : Revue de littérature
19
A- Clarification conceptuelle
19
1- Notion d'efficacité
19
2- Notion de contrôle de gestion
20
2-1- Histoire du contrôle de gestion
20
2-2- Définition du contrôle de
gestion
21
2-3- Objet et démarche du contrôle de
gestion
23
2-4- Place du contrôle de gestion
24
2-5- Composantes du système de contrôle
de gestion
24
2-6- Dynamique de pilotage ou processus de
contrôle
25
2-7- Rôle du contrôleur de gestion
26
3- Notion d'outils en sciences de gestion
27
3-1- Les outils de prévision
28
3-2- Les outils de suivi
29
3-3- Les outils d'analyse
30
B- Synthèse des travaux
antérieurs
32
1- Le contrôle de gestion
32
2- Le système budgétaire
33
3- Les tableaux de bords
35
Paragraphe II : Cadre méthodologique de la
recherche
40
A- Démarche
hypothético-déductive
40
B) Nature et source des données
40
C) Objectifs de l'enquête
40
D) Outils de Collecte des données
41
1) La recherche documentaire
41
2) Identification du cadre et de la population
mère
41
3) Échantillonnage
41
4) Le questionnaire
42
E) Outils d'analyse
42
F) Méthode de traitement des
données
43
G) Difficultés et limites des
données
43
1- Difficultés rencontrées
43
2- Limites des données
43
F- Seuils de validations des hypothèses
43
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES
RESULTATS
45
Section I : Présentation des
résultats et validation des hypothèses
45
Paragraphe I : Présentation des
résultats
45
A- Présentation des résultats
liés aux hypothèses
45
B- Présentation des résultats
de l'analyse factorielle
48
Paragraphe II : Validation des
hypothèses
52
A- Vérification de l'hypothèse
1
52
B- Vérification de l'hypothèse
2
53
Section II : Approche de solutions et condition
de leur mise en oeuvre
53
Paragraphe I : Discussion et suggestions
53
A- Discussion
53
B- Suggestions
54
Paragraphe II : Conditions de mise en oeuvre des
suggestions
55
Conclusion
56
Bibliographie
57
Annexes
a
* 1Management et contrôle
de gestion, R.N Anthony, éd. Dunod, Paris, 2008, P5/354.
* 2 Fnege :
Fédération Nationale des Enseignants de Gestion-Economie.
* 3 Cité par Alazard et
Sépari (2018)
* 4 Elie Cohen
« dictionnaire de gestion », éditions La
découverte, 1997
* 5 Cité par Soumanou
(2006)
* 6 Au sens de
bailleurs ; commanditaires ; financiers.
* 7NOPAT : Net Operating Profit
After Tax, correspond au résultat net d'impôt
* 8 Cité par Sawadogo,
2007.
|