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Impact de l’élevage de la chèvre du sahel sur la situation socio-économique des populations rurales. Cas de la commune rurale de Dogonkiria, département de Dogondoutchi.


par Abdoul Karim Souley Salifou
Université de Tahoua - Licence en sciences agronomiques 2018
  

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3.2 Discussion

Cette étude fait ressortir que parmi la population enquêtée 55% sont des femmes. Ce taux est dû à la période de la saison pluvieuse où les hommes sont toujours aux champs, sauf les jours du marché et les vendredis après les prières de Joumma. L'âge moyen d'enquêtés est de 47,41#177;17,98ans. Parmi cette population 76% élève uniquement la chèvre du sahel, 13% la chèvre rousse de Maradi et 9% font l'association entre chèvre du sahel et chèvre rousse de Maradi et chaque ménage avait 9,4#177;8,42 têtes pour la chèvre du sahel et 7,64#177;5,97 pour la chèvre rousse de Maradi. L'obtention de la chèvre du sahel se fait la plupart par achat sauf au niveau de chèvre rousse de Maradi dont l'obtention se fait par le don et projet. Les caractéristiques de reproduction obtenue au niveau de la chèvre du sahel et la chèvre rousse de Maradi pour le taux mise bas par an sont respectivement 1,34#177;0,52 et 1,92#177;0,47 ; pour le taux de fécondité an : 1,93#177;1,08 et 2,57#177;1,08 et le nombre de chevreaux sevrés par an 1,20#177;1,05 et 1,93#177;1,2. Au niveau de la chèvre rousse de Maradi pour le taux de fécondité et le nombre de chevreaux sevrés comparativement à celui trouvés par Saidou M. (2011) respectivement est de 1,53 et 1,38. Cette différence peut être expliquée d'une part du fait que les études ont été conduites dans des endroits différents, et d'autre part à l'évolution de l'espèce car les années ne sont pas les mêmes. Aussi, le taux de mortalité est de 27% chez la chèvre du sahel et 25% chez la chèvre rousse de Maradi est presque identique car les animaux vivent dans le même milieu, et ces taux de mortalité avant le sevrage est diffèrent de celui trouvé par Chemineau, et al. (1985) qui indiquent 11,10%. Cette différence peut s'expliquer du fait qu'au paravent les animaux sont contrôlés et obtiennent suffisamment d'aliment, contrairement aux conditions actuelles.

Les modes de conduite sont la divagation et à l'auge divagation de proportions respectives de 63% et 37%, les chèvres sont attachées pour éviter les problèmes avec les agriculteurs. La majorité des éleveurs (79,8%,) pour entretenir les animaux achètent des compléments de produits sanitaires (70,2%). Beaucoup des problèmes menacent l'élevage de chèvre comme le problème de santé (70,2%), d'aliments (38,1%). Les mêmes problèmes ont été rapportés par Manjeli et al. (1996). Sur le plan sanitaire la maladie la plus fréquente chez la chèvre du sahel est d'ordre métabolique appelé acidose. En effet, selon 50% des enquêtés, cette maladie est due à un changement brusque de régime alimentaire de l'état sec à l'état vert surtout quand ils consomment des espèces fourragères comme Zornia glochidiata. C'est la maladie la plus fréquente d'après l'étude réalisée par Reveau et al. (1997) et Vanwarbeck (2008). Ensuite la fièvre aphteuse 27,7%, la peste des petits ruminants 19%.

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En moyenne chaque éleveur de la chèvre du sahel gagne un revenu de 45.678,571#177;23.855,57FCFA en espèce et 24,607#177;13,407 bottes du mil par an. Le revenu en espèces est presque identique de celui trouvé par Guichard (2004) (49.500FCFA) et Ibrahim (2008) (43.743,75FCFA) mais diffère par rapport à celui trouvé par Djibo (2007) (23.308FCFA) et Ado (2008) (20.114FCFA) parce que les méthodes d'estimation de prix sont différentes. Ce revenu en espèce est destiné dans l'alimentation familiale (67,9%), la santé (54,8%), puis dans le sociale (17,9%) et seulement 3,6% d'enquêtés l'utilise dans l'investissement comparativement pour Gnanda (2008) qui indique que l'alimentation familiale occupe 50%, la santé 2% et investissement 2,5%. La différence s'explique du fait que les études ont été conduites dans des endroits différents et qu'une personne peut choisir plusieurs destinations de son revenu. I 'utilisation de la grande partie du revenu dans l'alimentation familiale est due aux campagnes agricoles très précaires ces dernières années.

Pendant les cérémonies, 41,7% d'enquêtés utilisent la chèvre du sahel au cours des fêtes, 34,5% pour le baptême et 17,9% lors des mariages. Par contre l'utilisation lors des sacrifices est moins fréquente. Cependant pour Gnanda (2008), 18% d'enquêtés utilisent les chèvres du sahel lors des fêtes, baptêmes (8%) et mariages (2,5%). La différence est due au fait que les conditions des milieux d'étude sont nettement différentes. Les produits tirés de l'élevage de la chèvre du sahel sont entre autres, la viande, le lait et le fumier avec des pourcentages respectif de 29,8% ; 9,5% et 33,3%. Et aucune personne n'utilise la peau. Le même constat a été relevé par Saidou M. (2011) qui affirmait que si un animal est abattu la peau est donnée au bouché. Par contre d'après Merabet et al. (2015), les éleveurs utilisent la peau en tapisserie, dans la fabrication des outres.

Pour les gestes sociaux, presque chaque ethnie effectue le don surtout les Peuls (83,3%) ce qui fait partie de leur culture et les Touaregs. Jocelyne (2011) rapporte qu'à travers le don, l'élevage renforce les liens de parenté, amicaux, mais aussi les liens de travail. Concernant les conflits la cause principale est l'entrée des animaux dans des maisons et les champs surtout en saison des pluies et aussi par l'occupation de ces derniers par des plantes envahissantes (Sida cordifolia). Le même constat a été rapporté par Manjeli et al. (1996) affirmant que l'explosion démographique, l'extension conséquente des zones de culture et la divagation d'animaux sont les sources de nombreux conflits entre éleveurs et agriculteurs.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand