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Promotion des activités agropastorales et activation de l'économie locale en situation de décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la commune d'Avos.


par Emile Baudouin MVOGO SOUGA
Centre International de Formation Appliquée en Démocratie, Développement, Ethique et Gouvernance de Yaoundé - Diplôme Professionnel d'Expert Consultant 2009
  

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I. TYPOLOGIE DES AGRICULTURES CONCERNEES

Au Cameroun comme dans la plupart des pays agricoles subtropicaux, on retrouve essentiellement quelques quatre (04) types d'agriculture qui ne sont cependant pas pratiqués dans des proportions prédéfinis, le tissu économique de base étant déterminant dans la répartition des activités et de la main-d'oeuvre ; néanmoins toutes ces économies connaissent à un moment donné de leur histoire la prédominance du type d'agriculture dit «de transition».

Ainsi, selon le degré croissant d'utilisation des facteurs de production et du niveau de la plus-value, on a :

? L'agriculture de subsistance caractérisée par le repli des communautés sur elles-mêmes, et qui ne désirent généralement pas vendre leur production car elles n'ont pas de surplus susceptible d'être commercialisé. C'est une agriculture peu productible car elle n'est pas mécanisée et utilise des techniques rudimentaires;

? L'agriculture de transition : ici, une partie de la plantation est commercialisée et une autre est destinée à l'autoconsommation. Mais on relève encore le caractère familiale des exploitations qui sont caractérisées par une faible productivité et un faible revenu qui est perçu par l'exploitant;

? L'agriculture des grandes propriétés : on met en jeu des grandes exploitations et on emploie même des salariés agricoles. Il y a obtention d'un surplus, mais celui-ci est versé en partie ou en totalité aux propriétaires;

? L'agriculture de plantations modernes : la taille de l'exploitation est très grande, la technologie utilisée est moderne et l'exploitation a un caractère extraverti car la plus grande partie de la production issue ici est exportée.

Dans la commune d'AYOS, on retrouve essentiellement deux grands types d'agriculture selon que les acteurs se retrouvent groupés ou isolés dans la réalisation des plantations et des champs et ce, quelle que soit la culture ou la saison : l'agriculture fondée sur la polyculture à laquelle ils associent le petit élevage et l'agriculture de plantations modernes qui est en train de s'implanter dans la zone avec la montée de la cacaoculture.

Mémoire du Diplôme Professionnel d'Expert-Consultant en Développement

41

Avril 2011

«Promotion des activités agropastorales et activation de l'économie locale en situation de
décentralisation. L'exemple de l'agriculture familiale dans la commune d'Ayos» par Emile Baudouin

MVOGO SOUGA.

A. L'agriculture à surplus vivrier

C'est en fait une combinaison d'agriculture de « subsistance » et de « transition » puisque les produits issus de ce type d'exploitation sont d'un côté destinés à l'autoconsommation et de l'autre à la commercialisation. Ce sont des plantations familiales de taille moyenne (environ 400 m2 de superficie) pour sept personnes (le chef de famille, son conjoint et leur progéniture) avec une forte propension de culture des produits vivriers destinés à l'alimentation de base (manioc, macabo, plantain, banane, igname, arachide...). La main-d'oeuvre est strictement familiale et donc non salariale avec des outils rudimentaires pour l'ère moderne qu'est la nôtre (machette, houe, daba...). Cette pratique est la conséquence d'une transmission socio-culturelle des peuples de la forêt.

Il est à noter que l'usage de la forêt consiste en la pratique des cultures sur brûlis connues sous le nom de «cultures sur terres noires»à cause de la noirceur provoquée par la carbonisation du bois sous l'effet du feu. Le paysan procède tout d'abord à la coupe de la forêt en vert qu'il laissera sécher ; les arbres et la végétation séchée seront ensuite brûlés. L'agriculture est « itinérante » car les parcelles ainsi nettoyées sont cultivées une ou deux années avant d'être abandonnées, le temps de se régénérer. Cette agriculture s'accompagne par le petit élevage domestique de la volaille et du bétail dans les villages, beaucoup plus sous forme de soutien alimentaire. Elle est pratiquée dans toute l'étendue de la collectivité ; ainsi plus de 90% des ménages dans la contrée pratiquent ce mode de culture de manière courante et continue.

Avec les mutations actuelles, on observe l'initiation d'un type d'agriculture nouveau dans la collectivité d'AYOS : c'est celle des grands champs de produits dits «structurants»combinant en leurs seins les produits de rente et les cultures vivrières.

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