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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo .


par Jean bosco KAOMBA MUTUNDA
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques 2015
  

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IV. PROBLEMATIQUE

Depuis plus de dix ans, la République Démocratique du Congo met en oeuvre une politique monétaire afin de réduire la demande globale et de limiter les risques d'inflation. Le présent travail cherche à évaluer l'efficacité de la politique monétaire en République Démocratique du Congo, ses possibilités et ses limites sur l'économie réelle à travers les canaux de transmission. De manière précise notre préoccupation tourne autour des questions fondamentales ci-après :

? Quel est le degré de variation du taux d'inflation en fonction des changements spécifiques de la masse monétaire ?

? La variation du taux directeur influe-t-elle sur l'inflation de manière instantanée, temporaire ou permanente ?

C'est à cette préoccupation que nous allons tenter de répondre dans les phrases qui suivent.

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V. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

L'hypothèse étant une réponse provisoire aux questions soulevées dans la problématique dans le cas précis de notre travail, nous nous sommes proposé les hypothèses ci-après :

? Les variations du taux d'inflation ont un effet négatif et considérable sur le secteur réel. En effet l'instabilité des prix est une source d'incertitude, fausse de processus des décisions économique et entrave la croissance économique. Cette hypothèse refait l'approche monétaire de MILTON FRIEDMAN (Economiste monétariste de l'Ecole de CHICAGO). Il soutient que l'inflation est toujours et partout un phénomène d'origine monétaire car elle entretient une relation considérable avec la masse monétaire. Ainsi toute variation monétaire entraine dans un sens ou l'autre une variation du niveau général des prix.

? « Tout croissance de la quantité de monnaie supérieure à celle de la production est à moyen ou long terme source d'inflation »1. Or très souvent cette instabilité résulte de l'inflation qui peut se définir comme étant une « hausse persistante des prix généralement exprimé par l'indice de prix à la consommation, étant entendu que cet indice mesure la variation du coût d'un panier de bien et service, y compris l'électricité, l'alimentation et le transport ».2

L'inflation serait liée directement à l'incohérence des politiques monétaires

et indirectement à l'instabilité de la monnaie nationale. Classiquement la politique monétaire Congolaise est dédiée à assurer la stabilité macroéconomique qui serait interprétée comme le maintien de l'économie sur son sentier de croissance potentiel sachant que ce taux de croissance est déterminé par les seules conditions d'offre sur les marchés de produits et du travail. La maitrise de l'inflation représente un objectif clé de la politique monétaire de la RDC car la stabilité des prix réduit leurs incertitudes auxquels sont confrontés les producteurs et les consommateurs et facilite les décisions économiques notamment d'investissement.

1 FRIEDMAN M, Prix et théories économiques, Ed Economica, Paris 1983. Page 80

Toute croissance de la quantité de monnaie supérieure à celle de la production est à moyen ou long terme source d'inflation. La demande de monnaie dépend finalement de la richesse des agents économiques et des rendements anticipés des autres actifs comparés à la monnaie. Cette demande est également liée au revenu permanent, au rendement anticipé de la monnaie et au taux d'inflation anticipé.

2 CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler l'inflation ? », les institutions financières et le développement économique des pays émergents, décembre 2015, p.26

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Si la maitrise de l'inflation constitue un objectif essentiel de la banque centrale du Congo, une saine croissance réelle et soutenue en est l'objectif final.

? Nous signalons dès le départ que les incidences de la politique monétaire Congolaise sur l'économie réelle à travers les canaux de transmission n'affecteraient pas considérablement le secteur réel.

La manipulation du canal du taux d'intérêt aurait un impact insignifiant sur l'inflation (influence instantanée). La variation des taux d'intérêts directeurs, du taux de change et du taux de crédit et des agrégats de monnaie aurait un impact négatif sur le niveau général des prix. Dans ce contexte les mécanismes de transmission de la politique monétaire congolaise au secteur réel sont plus complexes : l'effet indirect entraine beaucoup d'incertitude sur la portée et l'efficacité des instruments utilisés.

Selon la théorie Keynésienne, une politique monétaire expansive est susceptible d'élever le niveau des prix attendues et donc l'inflation anticipée, entrainant toutes choses égales par ailleurs, une réduction des taux d'intérêts réels stimulatrice des dépenses d'investissement et par la même occasion de la production.3

Par ailleurs même si à ce jour la RDC ne dispose pas d'un véritable marché financier substitut au financement bancaire, l'ouverture du pays sur l'extérieur a pu affecter les canaux de transmission de la politique monétaire congolaise. D'où l'efficacité de la politique monétaire congolaise serait soutenue par l'opérationnalisation de ses canaux de transmission.

Il est important de signifier la précision selon laquelle, le canal du taux d'intérêt, le canal du de change, le canal de crédit « taux de refinancement de la Banque Centrale auprès des banques commerciales afin d'octroyer du crédit à l'économie » (canaux de transmission de la politique monétaire congolaise) et la masse monétaire constituent les principaux déterminants de la politique monétaire congolaise.

3 WICKENS M, Analyse macroéconomique approfondie, Ed. DE BOECK Bruxelles 2010, Page 733.

« L'inflation du modèle Keynésien nécessite une croissance de l'offre de monnaie en vue d'accroitre la production car l'inflation est expliqué par la demande. Selon Keynes : Toute demande supplémentaire à l'offre est source d'inflation car les biens et services seront rares et par conséquent leurs prix vont augmenter en vertu du principe de ce qui est rare est cher. L'offre devra donc s'ajuster à la demande.

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Si le canal du taux d'intérêt est utilisé de façon adéquate, celui-ci a toutes les chances de produire des effets attendus, mais dans le cas de l'économie Congolaise, le canal du taux d'intérêt agit inefficacement sur l'économie réelle principalement sur le niveau général des prix (inflation). La politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo aurait une faible influence sur la stabilité du taux d'inflation en République Démocratique du Congo.

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CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

VARIABLES EXPLICATIVES OU
EXOGENES

VARIABLES INTERMEDIAIRES

VARIABLES EXPLIQUEES OU
ENDOGENES

Stabilité de prix/Action conjoncturelle de la politique monétaire

Action sur le taux d'intérêt /Vecteur d'investissement

CANAL DU TAUX
D'INTERET

CANAL DU TAUX DE
CHANGE

CANAL DU CREDIT

CANAUX DE

TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Réduction de la base
monétaire (M1)

Stabilité du taux de
change

Hausse de taux
d'intérêt débiteur des
banques commerciales

Stabilité du niveau
général des prix
(Inflation)

Faible Croissance
économique

MECANISME DE TRANSMISSION

THEORIE MONETARISTE

ACTION CONJONCTURELLE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE

Source : Elaboré par nous-mêmes sur base de notre phénomène observé.

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RELATIONS CADRE THEORIQUE-HYPOTHESE

Réduction de la base monétaire M1

Hausse de taux
d'intérêt débiteur des
banques commerciales

Stabilité du taux de change

Action conjoncturelle de la politique monétaire

FAIBLE IMPACT DES CANAUX DE
TRANSMISSION SUR LE SECTEUR REEL

H2

Stabilité du niveau
général du prix (Inflation)

Faible taux de croissance

Action sur le taux d'intérêt / vecteur d'investissement

H1

Source : élaboré par nous-mêmes sur base de nos hypothèses et phénomènes observés.

GRILLE D'ANALYSE

 

DIMENSIONS

AXES D'ANALYSES

VARIABLES
OPERATIONNELLES

INDICATEURS

 

ANALYSE CONJONCTURELLE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE : UNE EVALUATION
DES CANAUX DE TRANSMISSION SUR LE
SECTEUR REEL

Incidence des mécanismes de transmission sur l'économie réelle

L'utilisation adéquate des canaux de transmission produira des effets attendus

Instruments opérationnels de la politique monétaire et les règles de sa conduite.

Taux d'inflation et

Taux de croissance

APPORT A L?EFFICACITE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE

La modification des canaux de transmission de la politique monétaire et son influence sur le niveau des prix et la croissance économique

Impact insignifiant des canaux de transmission de la politique monétaire

L'action sur le taux d'intérêt,

Le taux de change et le taux de crédit

- Agrégat

monétaire

- Taux et
variation des agrégats monétaires

Le découlement le caractère opérationnel de canaux de transmission de la politique monétaire.

Le caractère opérationnel est fonction de la modification des canaux de transmission et l'agencement des divers agrégats de la politique monétaire

Mesure progressives des agrégats monétaires

- Instrument de

la politique monétaire

- Agrégats
monétaires

Source : élaboré par nous-mêmes sur base de notre problématique et de nos hypothèses.

Dans cette sphère axée sur la démarche méthodologique il nous sera question de montrer comment nous procédons pour récolter et traiter les données.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault