4.3. AUTRE MODELE NEOKEYNESIEN (ABSENCE DE TRANSMISSION DES
DEFICITS)
4.3.1. Dans un régime de change fixe et à
immobilité parfaite des capitaux.
Tout déficit budgétaire entraine une
augmentation du revenu via l'augmentation des importations. Le déficit
budgétaire et le déficit courant auraient pu être
égaux à court terme, n'eut été l'éviction
partielle de l'investissement (Bénassy-Quéré et
al, 2009). La monnaie locale va se déprécier, compte
tenu de la dépréciation du compte courant. En change fixe, les
autorités monétaires puiseront dans leurs réserves de
devises pour les vendre en échange de la
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monnaie locale, afin d'empêcher la
dépréciation de celle-ci. Il s'affichera une réduction de
l'offre monétaire.
Ainsi, l'équilibre sur le marché
monétaire va se déplacer. Le nouvel équilibre global
s'établira à un niveau où le revenu revient à son
niveau initial et où le taux d'intérêt est encore plus
élevé. En conséquence, à long terme,
l'équilibre global sera rétabli puisque le revenu revient
à son niveau initial. Le déficit budgétaire n'est
financé, ni par l'éviction de l'investissement (taux
d'intérêts demeurant élevé), il n'existe donc pas,
de lien entre les deux déficits tout au moins à long terme
(Clarida, et Gertler, 1998).
4.3.2. Modèle néokeynésien
à change flexible et immobilité parfaite des capitaux
L'analyse de ce modèle stipule qu'un déficit
budgétaire entraine une augmentation du revenu et du taux
d'intérêts. A court terme, la hausse du revenu engendre une hausse
des importations, laquelle entrainera à son tour une
dépréciation de la monnaie locale (Krugman et Obstfeld 2009).
Cette dépréciation encouragera les exportations avec une
réaction négative sur les importations, si celle-ci perdure elle
créera les déséquilibres à la fois du compte
courant et du solde budgétaire par l'alourdissement de la charge de la
dette, car il faudra plus de monnaie locale pour avoir la devise (Lindert et
Pugel, 1996).
Le déficit naissant serait aussitôt
éliminé et le compte courant reviendrait à un niveau de
revenu et de taux d'intérêts supérieur ; la
dépréciation ayant eu des effets positifs sur le revenu.
L'augmentation du revenu entraine une augmentation de l'épargne. Ainsi,
aucun lien n'existera entre les deux déficits à long terme. Le
déficit budgétaire sera financé ici par l'épargne
privée et par un effet d'éviction sur l'investissement
(Pisani-Ferry et al 2001).
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