Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo .par Jean bosco KAOMBA MUTUNDA Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques 2015 |
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36 Inflation moyenne: - E( )= + Le biais inflationniste d'autant plus fort que le poids sur la stabilisation de l'inflation est faible. L'inflation est supérieure à l'inflation désirée par la BC. Cette perte en inflation se fait sans gain en terme de chômage : Cercle vicieux : anticipation de déflation => taux réels élevés => PM restrictive => demande faible et pas d?inflation. La trappe à liquidité est fondamentalement une trappe à anticipations. La crédibilité peut être une mauvaise chose ici. Un cercle vicieux similaire existe en économie ouverte : anticipation de déflation => rendement élevé des titres domestiques => appréciation de la monnaie => faible compétitivité => effet dépressif sur la demande. Un cycle auto-entretenu déflationniste a également un impact sur la dette publique pris entre deux ciseaux. Un taux d'intérêt nominal faible peut être inefficace si le taux de LT reste élevé. De même, la récession peut conduire les banques à adopter une politique de crédit prudente qui limite l'impact de la base monétaire sur la masse monétaire. Les pertes passées pèsent sur les bilans et amplifient le mécanisme. Enfin, le rendement des crédits ne sera pas tellement plus élevé que le rendement de la monnaie, ce qui conduira les banques à ne pas transformer les dépôts en crédits supplémentaires. 2.4. Les remèdesComment devrait réagir une Banque Centrale face au risque de trappe à liquidité ? Le premier remède15 consiste alors à changer les anticipations de déflation en tentant d'adopter une politique de reflation (de redémarrage de l'inflation) crédible. Si la Banque Centrale arrive à convaincre que sa politique monétaire va augmenter les prix (et cela de façon franche et durable, malgré souvent un mandat contraire), cela réduit le taux réel et relance l'économie. Le problème de 15Keynes préconisait la taxation des dépôts bancaire, ce qui, associée à une restriction de la convertibilité des dépôts en pièces et billets, permettrait de passer le taux nominal dans les négatifs. En effet, les titres comme la monnaie auraient un rendement nominal négatif. C'est toutefois politiquement peu faisable... Les politiques de ciblage d'inflation prennent un autre objectif intermédiaire plus opérationnel : la prévision d'inflation à moyen terme. Une stratégie de ciblage de l'inflation 37 crédibilité s'inverse : comment convaincre les agents que la banque centrale souhaite durablement une inflation significative. A priori, plus une banque centrale est réputée dure sur l'inflation, plus elle aura du mal à sortir d'une déflation. Cercle vertueux : anticipation d'inflation => taux réel faible => PM expansive => demande forte et inflation. Une solution complémentaire est d'adopter un taux de change sous-évalué pour importer de l'inflation et ainsi dynamiser l'économie. 2.5. Le ciblage de l'inflation2.5.1. Motivation et présentationDepuis une quinzaine d'années, de nombreuses banques centrales ont adopté une stratégie de ciblage de l'inflation. La différence entre un objectif de stabilité des prix et une stratégie de ciblage de l'inflation est importante. Lorsqu'une banque centrale adopte un objectif de stabilité des prix, elle s'engage à produire un certain résultat à MT. Sa performance ne peut qu'être évaluée ex post. Étant donnés les délais d'action de la politique monétaire, cela signifie qu'il faut en pratique entre un à deux ans pour juger des résultats de l'action conduite. En effet, la Banque Centrale ne peut être tenue responsable d'un accroissement soudain de l'inflation qui peut être causé par des chocs économiques. En revanche, elle ne doit pas laisser une inflation élevée s'installer. Les banques centrales manquent par conséquent d'un objectif immédiat à atteindre, un objectif qu'elles peuvent essayer d'atteindre chaque année et sur lequel sa performance peut être jugée. L'objectif d'inflation est l'objectif final mais n'est qu'un objectif à moyen terme sur lequel elle ne peut pas être jugée mois après mois. Quel objectif intermédiaire adopter ? La Banque Centrale doit adopter comme objectif intermédiaire la croissance de la masse monétaire sur lequel elle était jugée. Mais cette référence comporte de nombreux défauts comme un manque évident de contrôle à court-terme de la masse monétaire. L'adoption d'une règle de Taylor ferait un objectif intermédiaire plus intéressant mais les Banques Centrales se refusent à se lier les mains de cette façon. - 38 consiste non seulement à annoncer un objectif, mais aussi à publier en temps réel les prévisions d'inflation, et à adopter des mesures correctrices à chaque fois que l'inflation anticipée diffère de l'objectif. Elle peut être évaluée ex ante. Une telle stratégie se caractérise par un objectif d'inflation explicite et publiquement annoncé et par la publication de prévisions d'inflation à moyen terme. Dans ces conditions, la banque centrale se doit d'agir dès que les prévisions ne sont pas en ligne avec l'objectif. Le grand changement de paradigme a été amorcé en 1989 lorsque la Nouvelle-Zélande a changé le statut de sa banque centrale, la rendant formellement indépendante et lui confiant comme mission de cibler le taux d'inflation. Cette définition de la tâche d'une banque a rapidement fait des émules. Aujourd'hui, un grand nombre de banques centrales ont aussi adopté la stratégie de ciblage de l'inflation: c'est le cas au Royaume-Uni, en Suède, en Pologne, en Israël, au Mexique, au Chili, etc., et même, sous une forme altérée par des conditions spéciales, au Japon depuis peu. Parmi les grandes banques centrales, la Réserve fédérale et la BCE n'ont pas adopté la stratégie de ciblage de l'inflation. La BCE poursuit un objectif d'inflation, puisque telle est la mission que lui a assignée le traité de Maastricht. Elle publie ses prévisions d'inflation mais souligne avec insistance que ces prévisions sont purement indicatives et ne constituent en aucun cas un engagement en ce qui concerne la conduite de la politique monétaire. Les projections jouent un rôle utile, mais limité, dans la stratégie. 2.5.2. Un modèle avec ciblage d'inflationPourquoi cibler l'inflation anticipée à deux ans. La Banque Centrale ne contrôle qu'imparfaitement l'inflation en raison de délais, de chocs d'offre et de demande Ces difficultés peuvent être résolues en prenant comme objectif intermédiaire la prévision d'inflation. Courbe d'offre (ou courbe de Phillips + loi d'Okun): l'inflation dépend de l'inflation passée et de l'écart de produit y passé (de moyenne nulle) + choc d'offre : 39 est l'inflation entre la date t et t+1, est l'écart de produit ( > 0), et est un chocd'offre de moyenne nulle. Choc d'offre négatif : < 0 => l'inflation contemporaine augmente la transmission du choc de coût sur les prix. Si l'écart de produit augmente, tensions inflationnistes également. Courbe de demande (ou courbe IS): l'écart de produit dépend de l'écart passé et du taux d'intérêt réel + choc de demande : = - - ) + Le taux d'intérêt nominal est l'instrument de la Banque Centrale. - est une approximation du taux d'intérêt réel. Délai d'un an pour la transmission de la politique monétaire. Une augmentation du taux nominal aujourd'hui augmente le produit demain et l'inflation après- demain (courbe d'offre en t+2 dans laquelle est
remplacée par son expression dans la = - = - - ) + + Objectif de la Banque Centrale : minimiser la déviation de l'inflation à sa cible * (au carré) et y (au carré) avec un coefficient (fonction de perte intertemporelle actualisée) : in { ? - } L'objectif est un peu plus simple avec = 0. On parle dans ce cas de ciblage d'inflation pur : in ? - Il vient directement en raison des décalages temporels que la Banque Centralene peut espérer lutter contre l'inflation en t et t+1 à l'aide du taux d'intérêt en t. L'inflation courante n'est pas contrôlable en raison des chocs et des délais. Elle ne peut donc stabiliser l'inflation qu'à partir de t+2. 40 Quand le coefficient est égal à 0 (ciblage d'inflation pur), une condition nécessaire et suffisante pour que l'objectif soit satisfait est que le taux nominal soit tel que l'inflation en t+2 anticipée soit égal à * : Et | = Si l'anticipation d'inflation est supérieure à la Banque Centrale devrait augmenter le taux d'intérêt. Si l'anticipation d'inflation est inférieure , la Banque Centrale devrait baisser le taux d'intérêt. Le taux d'intérêt devrait être ajusté jusqu'au point où les prévisions à profil futur constant de taux rejoignent le niveau cible. En pratique, la banque centrale utilise ses modèles de prévision macroéconomique pour fixer le taux d'intérêt approprié. Le ciblage est à l'horizon : permettre une stabilisation du produit tout en donnant des assurances que l'inflation retournera au niveau de moyen-terme désiré. La méthode nécessite de sélectionner le bon horizon pour stabiliser l'inflation. Il existe en théorie un horizon optimal pour cibler l'inflation anticipée. Si l'horizon est trop court, la Banque Centrale ne contrôle que partiellement l'inflation dont la partie prédéterminée est importante. Elle ne prend pas en compte les effets maximums de sa politique de taux. Si l'horizon est trop long, l'incertitude croissante rend périlleuse toute politique active. La stabilisation de l'anticipation d'inflation en t+1 ne suffit pas, car la Banque Centrale ne prend pas en compte toute l'information présente (y et ) pour cibler l'inflation de long-terme (= t+2). Notamment, i a un impact sur y en t+1, lequel a un impact sur en t+2! La prévision d'inflation de moyen-terme (t+2) est la variable contemporaine la plus corrélée avec l'objectif final qui est l'inflation, tout en étant plus facilement contrôlable que l'objectif affecté par des chocs et des délais, c'est vérifiable à chaque instant et pas ex post, l'objectif est transparent et intuitif, cohérent avec son activité qui est de prévoir l'inflation, et avec des publications régulières sur les prévisions et sur les modèles qui sont à la base. Stabiliser l'inflation anticipée en t+2 ne signifie pas stabiliser l'inflation en t+2 en raison des chocs d'offre et de demande qui surviennent dans l'intervalle. Ecart à la cible : = = + 41 Aide les agents à ancrer leurs anticipations d'inflation. L'objectif est centré sur ce que peut réellement la Banque Centrale. Ce que l'on demande est plus qu'un exercice de prévision: il faut savoir comment varie la prévision en fonction de l'instrument.16 Si le coefficient est positif, on parle de ciblage d'inflation flexible. L'ajustement à la cible devrait être graduel: = ( - ) Au lieu d'ajuster à chaque instant l'anticipation d'inflation, la banque centrale devrait réagir graduellement aux chocs qui affectent l'inflation à t+2. Par exemple, en cas de choc de demande en t, la production s'accroît, augmentant du même coup l'anticipation d'inflation en t+1 et en t+2. La nouvelle règle implique une réaction moins forte de la Banque Centrale en terme de hausse du taux d'intérêt. En terme de règle de Taylor, cela implique de donner un poids plus important à . Plus le poids sur y est important, plus est faible et plus long sera l'ajustement de la prévision d'inflation à sa cible. En conclusion, la prévision d'inflation est le bon objectif intermédiaire. La Banque Centrale devrait ajuster son taux d'intérêt de telle manière que sa prévision soit égale à sa cible ou revienne progressivement vers sa cible. C'est un instrument qui prend en compte les délais d'action et les chocs affectant l'économie. Si on explicite la règle derrière l'objectif de ciblage d'inflation, on aboutit à une règle qui ressemble finalement à une règle de Taylor : = + - - ) + + = + - - ) = Par ailleurs : + 16La BC ne doit prendre en compte que la moyenne d'inflation future. Résultat de contrôle optimal quand l'objectif est quadratique est l'incertitude sur l'état de l'économie et les mécanismes de transmissions entrent linéairement dans les contraintes. 42 - af.?2(it - 7rt) = - c7r*) : Quasi - règle de Taylor Il est intéressant de noter que la règle de ciblage d'inflation pure conduit à une quasi-règle de Taylor qui prend en compte l'inflation courante mais aussi l'écart de produit ! (le coefficient risque cependant d'être plus faible que s'il est pris directement en compte). En effet, un accroissement de l'écart de produit signale une inflation future élevée. Par exemple, un choc de demande en t (t) augmente la production en t puis l'inflation en t+1 via la courbe de Phillips puis l'inflation en t+2 en raison de la persistance de l'inflation. Un choc d'offre en t augmente l'inflation en t et fait baisser l'output gap en t. Attention toutefois : ciblage d'inflation et règle de taux ne se confondent pas. La règle de taux est une politique définie par les moyens mis en oeuvre (politique d'instrument). Le ciblage ne dit rien sur les moyens mais est définie en termes d'objectif et de résultat17. 2.5.3. Avantages et inconvénients du ciblage de l'inflation 2.5.3.1. AvantagesPar rapport à une règle de taux, la stratégie de ciblage de l'inflation est plus robuste en cas de changement dans la structure de l'économie (ce qui signifierait un changement dans les coefficients de la règle de Taylor), en cas d'événements extrêmes ou en cas d'incertitude sur le bon modèle de l'économie. Comme elle ne conditionne pas son action à des variables contemporaines, elle est plus riche en terme de comportements qu'une simple règle. Si la stratégie de ciblage d'inflation est plus explicite quant à l'objectif poursuivi, elle est plus une boîte noire concernant les moyens mis en oeuvre pour atteindre l'objectif. Dans le même temps, elle est mieux acceptée par les Banque Centrale. C'est une théorie qui concède un pouvoir discrétionnaire à la Banque Centrale, qui met l'accent sur son jugement, c'est exactement ce que souhaitent les banques centrales: ne pas être dépouillées de leurs prérogatives. 17Pour prendre un exemple, quelqu'un qui souhaite perdre du poids peut viser un poids cible à moyen-terme ou définir une règle de comportement comme faire du jogging deux fois par semaine. La perte de poids à MT est l'objectif final. Le jogging hebdomadaire est l'objectif intermédiaire sur lequel la personne peut être jugée chaque semaine. 43 Le second avantage est un degré élevé de transparence. La communication avec le public est extrêmement simple à mettre en oeuvre. Une banque centrale indépendante mais non élue démocratiquement a une responsabilité vis-à-vis de la population qu'elle sert. Un moyen intéressant pour elle de rendre compte de leur mandat est de pratiquer un niveau élevé de transparence. 2.5.3.2. Inconvénients Un inconvénient est qu'elle est moins facilement contrôlable de l'extérieur, même si elle doit s'accompagner d'une prévision du sentier d'évolution du taux d'intérêt. Il y'a là également une confusion des rôles car la Banque Centrale est contrainte par une prévision d'inflation ... qu'elle fabrique elle-même. Il y'a potentiellement un risque de manipulation des prévisions. Les analystes doivent dans une certaine mesure faire confiance aux prévisions d'inflation future d'autant que celles-ci dépendent des scénarios de politique monétaire. Par exemple, les Banque Centrale communiquent sur l'inflation conditionnellement à la mise en oeuvre future de la politique monétaire. Il y'a un risque de manipulation des projections car l'inflation revient mécaniquement dans sa bande à moyen-terme. Une information complémentaire et utile consisterait à fournir les prévisions d'inflation à moyen terme à taux d'intérêt futurs inchangés. De même, les prévisions sont incertaines par nature L'imprécision des prévisions d'inflation est une difficulté qui affecte toutes les banques centrales, quelle que soit leur stratégie. La stratégie de ciblage de l'inflation fait ressortir cette difficulté de manière particulièrement explicite. Le ciblage est fortement limité par la possibilité de formuler des prévisions relativement fiables à un horizon pertinent. Or les prévisions à plus d'un an sont d'une précision faible. La politique monétaire opère sur un horizon sensiblement plus long. Enfin, certains craignent que le ciblage de l'inflation en rejetant explicitement l'objectif de régulation du cycle, conduise la banque centrale à donner trop d'importance à l'inflation par rapport à l'objectif de stabilisation de la production. Dans ce cas le ciblage de l'inflation risque de conduire à plus d'instabilité dans la sphère réelle. Cela peut également déstabiliser le taux de change, ce qui contribue à la volatilité de la production dans les économies ouvertes. LM : M = L(i,Y) + å => M - å = L(i,Y). Deux possibilités pour la Banque Centrale: fixer M ou fixer i. 44 Le problème de négligence de l'objectif de stabilisation du cycle se pose principalement en cas de chocs d'offres puisque dans ce cas l'inflation et la croissance évoluent en sens inverse. Toutefois, il ne faut pas exagérer les différences de comportement entre les banques centrales. Toutes les Banques Centrales ciblent plus ou moins l'inflation, même celles qui officiellement ciblent la masse monétaire. La différence est que certaines Banque Centrale ont formalisé l'objectif et en ont fait un élément central de leur communication, notamment en publiant leur prévision à deux ans. 2.6. Le débat des instrumentsPratiquement toutes les banques centrales utilisent comme instrument le taux d'intérêt à court terme. Suivant les pays, ce sont des taux qui vont d'une maturité de 24 heures à 15 jours. La raison de ce choix est simple : c'est le seul taux qu'une banque centrale peut effectivement contrôler de manière précise. En effet les actifs de très court terme sont très proches de la monnaie (liquidité), et la banque centrale a un monopole pour l'émission de monnaie. En contrôlant l'offre de liquidité, la banque centrale exerce une influence décisive sur les taux courts, et par ce biais les taux longs. Le débat ciblage de la masse monétaire contre le taux d'intérêt : deux stratégies Taux à CT => objectifs (inflation et stabilisation) Taux à CT => objectif intermédiaire (M) => objectifs (inflation et stabilisation) La distinction entre une règle d'évolution monétaire et une règle de taux d'intérêt peut sembler fine dans la mesure où dans les deux cas, la banque centrale contrôle le taux d'intérêt interbancaire. Si toutefois la banque centrale ajuste le taux interbancaire de façon à maintenir la masse monétaire le plus près possible d'un sentier cible de croissance, il sera préférable de parler d'une règle de masse monétaire. Quel est l'instrument le plus adapté ? Tout dépend nous dit Poole de la nature des chocs qui affectent l'économie. 45 *Si M est fixe => ciblage de la masse monétaire, i et Y sont constants si å = 0. Si å > 0, la demande de monnaie augmente => i augmente ou Y baisse => a les mêmes effets qu'une restriction monétaire. *Si i est fixe => ciblage du taux d'intérêt => l'offre de monnaie se déplace continuellement pour stabiliser le taux d'intérêt. Quel ciblage préférer ? Graphiquement « M - å » peut se déplacer sans que la masse monétaire ne change. La Banque Centrale peut alors choisir de neutraliser ou non les mouvements de M - å sur i : Graphique N°4 : fixer le taux d'intérêt quand la monnaie varie Source : Catherine Mills « économie monétaire » 2ème édition, Montchrestien, Paris 2014, page 214. IS : i = a - bY + è. Une augmentation de è signifie qu'une composante de la demande globale s'accroît sans que cette variation ne soit attribuable à une baisse du taux d'intérêt. Cela peut être une variation exogène de la consommation ou des dépenses publiques par exemple. Dans ce cas, cibler la masse monétaire est préférable au ciblage du taux d'intérêt: « A l'origine de la trappe à liquidité se trouve la borne inférieure sur le taux d'intérêt nominal. Le taux d'intérêt nominal ne peut pas être négatif car dans ce cas, la monnaie 46 Graphique N°5 : fixer le taux d'intérêt en cas de chocs sur le marché des biens Source : Catherine Mills « économie monétaire » 2ème édition, Montchrestien, Paris 2014, page 217. En effet se déplacer le long de LM fixe revient à conduire une politique de taux d'intérêt contra-cyclique alors que dans le cas inverse le taux d'intérêt reste constant quel que soit l'état du cycle conjoncturel. Conclusion : Fixer le taux d'intérêt est préférable à fixer M si les chocs de demande de monnaie dominent les chocs de dépenses. Intuition: les chocs de demande de monnaie devraient être parfaitement accommodés pour isoler le marché des biens et services, alors que les chocs de demande provenant d'IS devraient être combattus. Une bonne manière d'accommoder les chocs de demande de monnaie est de maintenir un taux d'intérêt constant. En pratique, les chocs sur la demande de monnaie sont les plus fréquents. Cela permet de comprendre pourquoi les taux sont fixes à basse fréquence. 2.7. La trappe à liquidité2.7.1. Description Une trappe à liquidité (liquiditytrap) apparaît quand la politique monétaire devient inopérante. C'est une situation dans laquelle le taux d'intérêt nominal devient très faible voire nul, sans que cela ne relance l'activité économique. Keynes (1936) soutient que les principaux pays développés étaient enlisés dans une trappe à liquidité dans les années 30. 47 dominerait les autres formes d'épargne (ruée vers la monnaie). La vente de titres contre de la monnaie augmenterait le taux d'intérêt. »18 Cela représente une limite à l'action de la politique monétaire. Une déflation peut devenir permanente en cas d'anticipations de déflation future car en réalité le taux réel aujourd'hui dépend de l'inflation anticipée dans les années à venir. Avec un taux nominal à zéro, le taux d'intérêt réel est égal au taux de déflation anticipé. Il peut alors apparaître un cycle auto-entretenu déflationniste dans lequel un taux d'intérêt réel élevé entrave la demande et l'activité qui ne peut être relancé en raison de la contrainte de positivité du taux nominal. Le relâchement quantitatif Une fois que le taux d'intérêt est à 0, la Banque Centrale devient normalement impuissante puisqu'elle bute sur la borne inférieure. Ce n'est pas tout à fait vrai. En 1999, la BOJ atteint le plancher. En 2002, elle décide de se lancer dans des opérations dites de relâchement quantitatif (quantitative easing). Un premier moyen consiste à rémunérer les réserves. Les réserves sont comme des dépôts que les banques détiennent auprès de la Banque Centrale. Ces dépôts ne sont normalement pas rémunérés. Dans ces conditions, les banques ont intérêt à ne laisser que le strict minimum et à prêter aux autres institutions financières les excédents de liquidité au taux du marché monétaire. Aujourd'hui, la Fed rémunère les réserves au taux du marché monétaire. Les banques peuvent donc détenir des montants croissants de réserves sans les remettre sur le marché monétaire et donc sans affecter le taux directeur. De plus, le gonflement des réserves est une condition nécessaire mais non suffisante à la reprise de l'activité de crédits. Le relâchement quantitatif inclut également toutes les politiques visant à relancer la création monétaire et indirectement l'inflation (voir les propositions de Bernanke dans la partie sur la trappe à liquidité). 18Si le taux nominal est proche de 0, le rendement de la monnaie, les agents acceptent n'importe quelle combinaison de monnaie et de titres dans leur portefeuille. LM est donc verticale quand i tend vers 0. Si i est proche de zéro, le rendement des bons est le même que celui de la monnaie. Une hausse de M se fait sans douleur pour les agents qui substituent leurs bons par de la monnaie sans baisse du taux d'intérêt. 48 SECTION 3 : MONNAIE ET CROISSANCE ECONOMIQUEL'analyse de la croissance consiste bien sûr à étudier l'évolution de l'activité, des quantités produites, exercice après exercices dans une économie. Le problème est simple dans une entreprise mono productrices il suffit de suivre l'évolution des quantités produites du bien unique. Dans une économie globale, la difficulté résulte de la multitude des biens et services produits échangés. Les Politiques Economiques -politique conjoncturelle « Les politiques de stabilisation macroéconomique représentent un volet essentiel du débat de politique économique. Pour Nicolas Kaldor, les performances macro-économiques d'un pays dépendent en premier lieu de sa capacité à atteindre les quatre coins de ce qu'il nomme « le carré magique » : croissance, équilibre extérieur, plein-emploi, stabilité des prix. Ces objectifs définissent alors la cible des politiques de stabilisation conjoncturelle consistant à situer l'économie au plus près possible d'une croissance équilibrée, porteuse de plein-emploi, excluant les tensions inflationnistes et le déficit de la balance des paiements courants. »(Hoang-Ngoc(2000) C'est alors le contenu de ces politiques qui fait débat sur l'analyse de la croissance économique. Les Keynésiens insistent sur la nécessité de mener des politiques monétaires et budgétaires discrétionnaires afin de stabiliser l'économie autour de ces quatre coins. Dans cette perspective, la politique économique était devenue au cours de la décennie 1960 l'art du réglage fin de la conjoncture économique (fine tuning). » « La rupture que représente la désinflation compétitive par rapport à son prédécesseur est d'abord lisible dans la dissemblance des projets respectifs. Le régime de politique économique keynésien-fordien était construit autour d'un projet de régulation conjoncturelle de la production, de l'emploi et des prix. Le régime de la désinflation compétitive qui l'évince progressivement à partir des années quatre-vingt est conçu à partir d'un projet radicalement différent d'environnement, et non plus de régulation directe, de l'activité économique. Au lieu de peser sur la formation des composantes de la demande, la désinflation compétitive vise désormais à garantir un contexte général de stabilité - des changes, des prix » (Lordon, 2016). dans le cadre duquel l'activité est supposée trouver les meilleures conditions de son développement « spontané ». Cette transformation n'est pas mince puisqu'elle signifie 49 implicitement que l'intensité de la croissance cesse d'être de la responsabilité directe de la politique économique, pour être rendue aux agents privés vis-à-vis desquels l'Etat ne s'engage que pour maintenir un cadre global « favorable ». » - La politique structurelle : « La politique structurelle vise à transformer un système économique afin d'en améliorer le fonctionnement. Elle prend la forme des politiques industrielles, commerciales ou de la concurrence ; elle peut être sectorielle ou régionale. Au nombre de ses moyens, on trouve l'investissement, la création d'infrastructures publiques, les subventions ou la réforme de la réglementation. Elle vise d'abord à accroître les possibilités de production à long terme par le financement de la recherche-développement, la construction d'établissements publics ou le développement des infrastructures de transport, et à orienter l'activité vers les secteurs d'avenir. Elle gère les externalités que l'Etat doit systématiquement pendre en charge, car le marché les produit de manière excessive quand elles sont négatives (pollution) et insuffisamment quand elles sont positives (santé, éducation). Elle permet également d'améliorer le fonctionnement du marché des biens et services (la politique commerciale) ou celui des « facteurs de production » (réforme des marchés du travail, régulation des marchés financiers). Enfin, la politique de la concurrence lutte contre les monopoles et les pratiques déloyales (abus de position dominante, ententes défavorables aux consommateurs). » Tulet (2003) « Comme dans la plupart des autres pays occidentaux, la période courant des années 80 au milieu des années 90 est marquée par le libéralisme qui a progressé au détriment de l'interventionnisme étatique. En France, le libéralisme s'est heurté au consensus social fondé sur l'importance du secteur public et de la protection sociale, Agostino(2008) Dès lors, la libéralisation fut massive et consensuelle quand cela favorisait la globalisation sans gêner les équilibres sociaux (ce fut le cas pour la libéralisation des prix qui furent pratiqués par la gauche et par la droite), elles furent lente et conflictuelle quand cela mettait en cause les compromis sociaux et réactivait le clivage gauche/droite (privatisation, flexibilité du travail, réforme de l'Etat providence). La déréglementation monétaire et financière a été rapide et massive. Libéralisation des prix et déclin du dirigisme industriel. En 1986, l'abrogation de l'ordonnance de 1945 a permis la libéralisation des prix et l'alignement de la France sur les pays développés. De même, l'interventionnisme de l'Etat en matière industrielle a régressé sous l'effet de l'ouverture 50 européenne et internationale. L'heure n'était plus à des interventions directes de l'Etat dans certains secteurs-clés (automobiles, sidérurgie, armement...), mais plutôt à des « tactiques d'environnement » plus incitatives que dirigistes. L'ouverture économique la mondialisation exigeait par ailleurs le déclin des politiques de soutien direct à l'industrie, avec l'interdiction des aides directes de l'Etat aux entreprises au motif qu'elles créaient des distorsions dans le jeu de la concurrence. », Cabonnes (2011). 3.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUELa croissance au sens strict pour PERROUX, elle est l'augmentation soutenue pendant un ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décimaux) d'un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en terme réel, il est nécessaire d'y insister au rebours d'une attitude qui se repend d'augmentation du produit réel par habitant. La croissance au sens large est la modification des structures, les altitudes, inclut le progrès technique. PERROUX insiste sur cette dynamique globale de la croissance « sans épithète » la croissance est définie par l'accroissement durable d'une unité économique simple ou complexe réalisé dans le changement des structures et événement des systèmes et accompagné de progrès économiques variables. Selon Simon KUZNET (prix Nobel des sciences économiques en 1971) la croissance économique d'un pays peut être définie comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques, cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et ajustements institutionnels et idée logique qu'elle requiert. 3.2. SOURCE DE LA CROISSANCEDans la théorie économique traditionnelle, les sources de la croissance sont au nombre de deux : la croissance de la population et le progrès technique qui permet des gains de productivité, mais aussi de multiples innovations (innovations de produits est l'un de cinq types d'innovation mis en évidence par Joseph Schumpeter), la croissance démographique conduit aussi à accroître la demande des ménages comme les gains de la productivité accroissent les profits des entreprises et donc la demande pour bien d'équipements.19 19 Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, éd Hâteir, 2010, P87 51 3.3. SOURCE DE CROISSANCE A LONG TERMELa croissance économique à long terme dépend presque entièrement d'un seul élément : L'augmentation de la productivité, du travail souvent appelé brièvement la production par le travailleur, pour l'économie dans son ensemble, d'où la productivité est le rapport de P113 sur le nombre de personne qui travaillent. De manière générale, le P113 réel global augmente grâce à la croissance de la population, mais toute augmentation importante du P113 réel par habitant doit résulter d'une augmentation de la productivité par travailleur. 3.4. LA CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITECe concept trouve son explication sur trois raisons principales pourquoi un travailleur d'un pays développé produit aujourd'hui plus que son homologue qu'il y a un siècle ou qu'un travailleur dans un pays en développement. - Premièrement, le travailleur moderne d'un pays développé a à sa disposition beaucoup de capital physique tel que de machines et des bâtiments ; - Deuxièmement, le travailleur est bien mieux indigné et possède donc plus de capital humain et - Troisièmement les entreprises modernes bénéficient d'un siècle d'accumulation d'avancées techniques reflétant un niveau élevé de progrès technologiques. 3.5. MESURE DE LA CROISSANCELa croissance économique d'un pays s'apprécie à travers la variation en pourcentage de son P113 d'une année par rapport à la précédente en rappel, le P113 est calculé selon trois optiques : - Optiques production : le P113 est calculé comme la somme des valeurs ajoutées brutes à laquelle on ajoute les impôts sur les produits moins les subventions sur le produit. - Option « dépenses » ou demande ou emploi : le P113 est égale à la somme des emplois finals intérieurs (consommations finales, formation brute du capital fixe, variation de stock) augmentation des exportations et diminuée des importations. 52 Quand on parle du PI3 en terme réels, c'est la chose que le PI3 en terme constant ou le PI3 en volume ou PIB au prix d'une année de base. Le point commun aux différentes appellations de cet agrégat c'est l'année de base. L'agrégat PI3 est évalué au prix de cette année de basse.20 3.6. LES LIMITES DU TAUX DE CROISSANCES DU PIBUne croissance économique élevée n'est pas synonyme d'augmentation du niveau de vie, d'abord la croissance de moyen physique peut être plus rapide que la croissance de la production, si bien que la production par tête permet par ailleurs de comparer les pays. PIB par tête = PIB par habitant = Deux pays de puissances économiques différentes (PIB différent) peuvent avoir un niveau de vie moyen (PI3 par tête) proche par ailleurs, l'inégalité de la répartition des richesses créées peut faire considérer un PIB élevé et une grande pauvreté pour une partie de la population. Une autre limite du taux de croissance tient aux problèmes des mesures. On sait déjà que le PI3 ne mesure qu'une partie de la production économique. (Il exclut une partie de l'économie non officielle). A notre ère pour étayer toujours la croissance économique, on utilise aussi l' »indice de développement humain. 3.7. L'EVALUATION DE LA CROISSANCE : le produit intérieur brut (P.I.B)Pour évaluer l'activité globale d'une économie, il convient d'élaborer un agrégat préventif de l'ensemble produit. Il convient pour cela de sommer les activités de la multitude d'unité de production ; deux exigences essentielles doivent présider à l'élaboration de l'agrégat ; la sommation des activités élémentaires doit être possible d'une part, elle doit avoir une signification économique d'autre part. Il convient donc, pour éviter cette difficulté de comptabilisations multiples, de sommer non pas les productions brutes mais les productions nettes plus précisément ce que nous appellerons ultérieurement les valeurs ajoutées. L'intérêt majeur de ces derniers résulte du fait qu'elles satisferont pleinement à la double exigence précédente ; leur sommation est possible, elle a une signification économique.Cette sommation des valeurs ajoutées de toutes les unités de productions est appelée le produit intérieur brut. 20 LYZIAK, Aron, Adrian : Article, Vers un monde meilleur, éd Africa, 2000, page, 58 En revanche, il aura été entièrement financé par l'épargne étrangère. Il s'agit donc d'une situation des déficits jumeaux au sens fort, car le compte courant réagit entièrement 53 SECTION 4 : EFFETS MACRO-ECONOMIQUES DE LA
POLITIQUE
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Source : Statistiques Economiques, Direction des Etudes, Banque Centrale du Congo. 2007 -2008 |
Source : Statistiques Economiques, Direction des Etudes, Banque Centrale du Congo. 2007-2008 |
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En effet, les cours du brut se sont repliés en moyenne autour de 147,0 USD le baril à mi-juillet à 117,0 USD à fin août, soit un peu plus que leur niveau d'avril. Cette même tendance a été observée en ce qui concerne les prix des produits alimentaires, dont la progression en termes annualisée s'était accélérée à mi-juillet atteignant un pic de 36,17 %, avant d'afficher un fléchissement à 34,04 % à fin août. Ce repli est reflet d'un léger relâchement de la tension induite par le recul des prix des produits de base et les ajustements opérés dans la demande des ménages du fait du renchérissement du coût de la vie.
Tableau N°6 Contributions des principales
composantes de l'indice général des prix à
l'inflation
de base
Source : Statistiques économiques, Direction des études, Banque Centrale du Congo.2008.
En dépit de ce repli, les produits alimentaires et des autres articles et services divers sont demeurés depuis le mois d'avril des composantes majeures dans la formation des prix intérieurs dans la mesure où leur contribution moyenne a été particulièrement élevée se situant à 55,5 % et de 26,1 %, comme l'illustrent les graphiques ci-après :
Evolution annuelle de l'inflation et de ses principales composantes
Graphique N° 13 Graphique N°14
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Source : Statistiques économiques, Direction des Source : statistiques économiques, direction des
études, Banque Centrale du Congo.2007-2008 études, banque centrale du Congo2007-2008
Il sied de noter que la légère atténuation des pressions inflationnistes pourrait être seulement de courte durée, car des risques réels continuent à peser sur la stabilité des prix. Ces risques sont de deux ordres, à savoir :
1°) Les revendications salariales amorcées ces dernières semaines par les différentes organisations syndicales des travailleurs du secteur des administrations publiques et
2°) les difficultés pour le Gouvernement à garantir la sécurité alimentaire sur un horizon de court terme. En effet, parmi ces deux facteurs, les mouvements de revendication salariale font particulièrement craindre « les effets de second tour» lesquels pourraient enclencher la boucle « inflation-augmentation de la masse salariale - persistance du déficit du trésor ».
Une telle évolution sur le reste de l'année pourrait déboucher sur une combinaison d'une inflation d'origine monétaire avec celle entretenue par les coûts élevés des entreprises et des ménages qui serait difficilement maîtrisable pour la Banque centrale.
Depuis l'indépendance du pays jusqu'à la fin de l'année 2012, en passant par la période de l'hyper inflation des années 90-2000, le taux de change et l'indice des prix à la consommation ont toujours évolué de façon synchrone. Le comportement de ces deux indicateurs de la stabilité du cadre macroéconomique reflète l'évidence selon laquelle l'inflation en RDC était considérée comme étant d'origine monétaire à cause principalement de la monétisation du déficit du Trésor.
Dans ce contexte, le mécanisme de transmission du processus inflationniste était le suivant :
80
Schéma N°15 Mécanisme de transmission du processus inflationniste d'origine monétaire
SOURCE : Francklin Kyayima Muteba : une croissance macroéconomique gonfler/RDC/université de Kinshasa, Page 7, 2013.
Ce schéma a longtemps était à la base de la persistance de la spirale inflationniste qui a fait basculer le pays dans l'hyperinflation des années 90-2000. Cette réalité explique d'ailleurs la corrélation unitaire qui a toujours existé entre l'inflation et la variation du taux de change comme l'illustre le graphique 8 ci-dessous :
Graphique N°16 relation entre l'évolution de l'indice général des prix et le taux dechange.
Source : Statistiques économiques, Direction des études, Banque Centrale du Congo, 2001-2008.
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Cependant, depuis la hausse durable des cours du baril du pétrole brut sur les marchés mondiaux et la crise alimentaire, le processus inflationniste est désormais expliqué essentiellement par les facteurs de l'offre à travers le schéma ci-dessous : Graphique N°17 Mécanisme de transmission du processus inflationniste d'origine de l'offre
Augmentation des cours des produits
Augmentation du prix de revient des entreprises
Augmentation de l'inflation
Accroissement des prix à l'importation
SOURCE : Francklin Kyayima Muteba : une croissance macroéconomique gonfler/RDC/université de Kinshasa, Page 11, 2013.
Augmentation des cours des produits de base-)Accroissement des prix à l'importation-)Augmentation du prix de revient des entreprises-)Augmentation de l'inflation.
Ce phénomène, qui est d'ailleurs à la base de la déconnexion entre l'évolution de l'inflation et du taux de change, explique la progression moins rapide de ce dernier indicateur dans un contexte de resserrement de la politique monétaire et d'ajustement budgétaire.
Par ailleurs, il est important de relever aussi que ce phénomène est exacerbé en RDC par les facteurs structurels liés à la faiblesse des infrastructures de base et la pénurie en énergie électrique qui tendent à engendrer des surcoûts pour les entreprises.
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Cette déconnexion entre l'évolution du taux de change et de l'évolution est illustrée par le graphique N°10
Graphique N°18 : Déconnexion entre le taux de change et le taux d'inflation
Graphique N°19 : L'évolution de l'inflation sous-jacente et du taux de change
Source : Statistiques économiques, Direction des Source : statistique économiques, direction des
études, Banque Centrale du Congo, 2007-2008 études, Banque Centrale du Congo ; 2007-2008
La croissance plus rapide de l'inflation par rapport au taux de change a pris de l'ampleur à partir du mois d'avril à la suite notamment de la forte augmentation des cours du baril du brut sur les marchés mondiaux et le début de la crise alimentaire. Mais par contre, le graphique N°11 indique que l'écart plus ou moins réduit entre laprogression en rythme annuel de l'inflation sous-jacente et du taux de change tend à admettre l'idée selon laquelle dans un contexte caractérisé par une inflation par les coûts l'efficacité de la politique monétaire pourrait être appréciée par le suivi de ces deux indicateurs.
«L'économie est mouvement»27, tel qu'on peut le lire régulièrement à travers l'évolution de la plupart des indicateurs macroéconomiques utilisés pour le suivi et l'interprétation de la conjoncture. Le mouvement se conçoit en économie comme une succession d'appels à l'équilibre en réponse à des perturbations exogènes ou introduites - délibérément ou pas - par les agissements des pouvoirs publics. L'économie s'y ajuste inévitablement à travers les variations du produit global et les changements du niveau général
27Expression reprise de DUPRIEZ, P., OST C., HAMAIDE C., VAN DROOGENBROECK, L'économie en mouvement. Outils d'analyse de la conjoncture, De Boeck &Larcier.
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des prix. Ces ajustements vont dépendre de la plus ou moins grande rapidité des réactions des agents économiques.
Pour être à même d'interpréter ici l'orientation et les effets de la politique économique en RDC, il est important de pouvoir identifier ce qui, dans les fluctuations observées, résulte de chocs d'offre ou de chocs de demande. Olivier Blanchard et Danny Quah28 ont proposé une méthode empirique d'identification de tels chocs en estimant simultanément des équations autorégressives liant entre elles des variables endogènes. Les résidus de leurs estimations sont identifiables à des chocs exogènes. Dans ce qui suit, il est fait usage simplement de leur position théorique selon laquelle, à court terme, un choc de demande fait varier la production et les prix dans la même direction, tandis qu'un choc d'offre les fait varier dans des directions opposées. Dans le tableauN°7 ci-après, les différentes sous-périodes marquant l'évolution de l'économie congolaise ont été déterminées en fonction des principaux chocs qui l'ont affectée, en 1965-2005. Les données de base sont celles qui ont servi à l'élaboration des graphiquesN°09 et N°10 plus loin.
L'étude précitée suggère que la décroissance de l'économie congolaise en 1960-2000 est attribuable pour 40 % au déclin du stock de capital par tête d'habitant, et pour 60 % à la baisse de la productivité globale des facteurs (PGF), qui est un indicateur synthétique mesurant l'efficacité avec laquelle sont combinés les facteurs travail et capital. Le PGF dépend, entre autres, de l'amélioration du savoir-faire, du niveau d'éducation, du fonctionnement des marchés et de l'organisation juridique et réglementaire des activités de production.
28BLANCHARD, O. et QUAH, D., «The Aggregate Effect of Demand and Supply Disturbances», American Economic Review, no. 79, 1989, pp.655-673.
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Tableau N°7 Identification des principaux chocs et leurs effets sur l'économie congolaise en
1965-2005.
Source : République Démocratique du Congo ; commission économique et financier, séminaire d'évaluation de l'action gouvernementale, 2005.
85
Graphique N°20 et N°21 : Evolution du taux de croissance du FIB réel et du taux d'inflation
en 1966-2005
Source des données : IMF, International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapports Annuels.
International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapports Annuels.Source des données : IMF, International Financial Statistics, 1980 ; BANQUE CENTRALE DU CONGO,rapport annuel : 2004
Pour un volet historique, nous tenons à montrer L'économie congolaise face aux chocs de demande et aux chocs d'offre. Les premiers sont liés aux politiques courantes dans les domaines budgétaire, monétaire et des changes ainsi qu'aux mesures nécessitées par la stabilisation macroéconomique. Quatre grands moments ont été ainsi identifiés :
- La sous-période 1965-1967, allant de l'avènement du régime Mobutu à la réforme monétaire de juin 1967 ;
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- La sous-période 1968-1974, consécutive à la réforme monétaire précitée, qui s'est caractérisée par la poursuite des politiques budgétaire et monétaire expansionnistes ;
- La sous-période 1980-1988 comprenant les programmes d'ajustement structurel de la première génération ;
- La sous-période 2002-2005 correspondant à l'exécution des programmes d'ajustement structurel de la seconde génération. Quant aux principaux chocs d'offre identifiés, ils sont négatifs dans leur ensemble. Un premier groupe comprend les mesures de zaïrianisation (1973) et de radicalisation (1974) et le premier choc pétrolier (1973). Leurs effets ne se sont pleinement exprimés qu'en 1975-1979. Un second groupe de chocs négatifs est relatif aux effets consécutifs à la suspension du programme d'ajustement en 1988, aux deux vagues de pillages (1991 et 1993), à une longue et chaotique transition politique (1990-1997) et aux deux guerres civiles (1996 et 1998). Ces chocs d'offre ont influé négativement, selon les cas, sur l'outil de production, sur la confiance dans le gouvernement et sur le climat général des affaires tout au long de la sous-période 1989-2011.
De l'examen du tableau N°6, il se dégage clairement que les périodes de stabilisation macroéconomique ont été précédées, chaque fois, par plusieurs années de récession et d'aggravation de l'inflation. Une telle configuration est théoriquement envisageable dans l'hypothèse d'une présence simultanée des chocs d'offre négatifs et des chocs de demande positifs ; ce qui interpelle la capacité réelle de pilotage macroéconomique du gouvernement. Il transparaît également du tableau N°6 que la reprise de l'activité économique et la décélération de l'inflation sont synchroniques en périodes d'exécutiondes
programmes d'ajustement. En outre, en dehors d'un programme de
stabilisation
macroéconomique, le taux d'inflation tend
généralement à s'élever. Autrement dit, l'inflation
serait immanente à l'économie congolaise.
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Comparant les différents programmes de stabilisation initiés au Congo, Mukoko Samba29 note que l'économie politique de l'ajustement est demeurée inchangée : les efforts sont constamment tournés vers le rééquilibrage macroéconomique à l'aide des instruments monétaires et de change. Il relève en outre qu'en cette matière «le Congo détient un impressionnant record d'échecs. Combien de temps durera la stabilité relative retrouvée depuis juin-juillet 2002 ?». Remarque très pertinente et question inévitable concernant précisément l'avenir du PEG, ce programme d'ajustement qu'exécute le gouvernement depuis le 1eravril 2002. Conçu pour se terminer normalement le 31 er juillet 2005, le PEG a vu l'année dernière sa date de clôture être prorogée jusqu'au 31 mars 2013, le Conseil d'administration du FMI ayant espéré que le gouvernement congolais pourrait en améliorer la performance jugée trop mitigée.30 Aujourd'hui, tout laisse entrevoir l'échec du PEG et sa suspension formelle par le FMI. Un crédit stand-by' de 27 millions de dollars américains était disponible auprès du FMI. Il ne fut jamais utilisé à la suite de la remontée des cours du cuivre, principale source de financement de l'économie congolaise à l'époque.
Dans cette perspective, il convient de rappeler deux caractéristiques importantes de l'économie congolaise déjà évoquées:
1) La permanence de l'inflation et
2) L'existence simultanée de la récession et d'une inflation qui s'aggrave durant les années précédant la mise en route des programmes d'ajustement. Cette dernière configuration a prévalu en 1975-1979 et en 1989-2001, comme indiqué dans le tableau N°7 plus haut. Il est évident, au regard de la combinaison des paramètres précités, que l'économie congolaise était soumise en permanence à des chocs positifs de demande qui sont à l'origine des tensions sur les marchés des produits et des changes ; et périodiquement, à des chocs négatifs d'offre qui ont entamé l'outil de production et dégradé le climat de l'investissement. L'instabilité macroéconomique elle-même et l'incertitude de la politique du gouvernement y ont particulièrement contribué.
29MUKOKO, S., «Politique économique en RDC : leçons des trois dernières décennies», in Notes de Conjoncture, nouvelle série, vol. 1, n°1, octobre 2003.
30Lire à ce sujet TSHIUNZA, M. et LUWANSANGU, P., «Le FMI entre le `flexibilisme' des critères quantitatifs et la primauté des critères structurels », in Notes de Conjoncture, nouvelle série, vol. 1, n°2, août 2005, pp.15-23.
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S'agissant des mesures de redressement, il est bien établi que les finances publiques, la monnaie et le taux de change constituent le ventre mou' de l'économie congolaise. Dès lors, il n'est pas étonnant que des mesures de réduction de la demande (par des politiques budgétaire et monétaire restrictives) et de réorientation de la demande globale (par des modifications du taux de change) aient constitué le socle invariable des programmes de stabilisation et des programmes d'ajustement structurel.
II.7.2. ÉVOLUTION RÉCENTE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE 2013-2018
La politique monétaire, en 2013 a été conduite dans un contexte marqué par la divergence de l'environnement économique aux niveaux international et national. Sur le plan international, il a été observé une décélération de la croissance économique suite à la poursuite des politiques d'austérité dans la plupart d'économies des pays avancés alors que sur le plan national, l'environnement a été marqué par une variation déduisant la maîtrise de l'inflation d'une part et une forte hausse inflationniste en mai 2017 ainsi qu'une variation accélérée et décélérée de la croissance économique durant la même période (2013-2018). Dans ce contexte, la politique monétaire a été assouplie. En 2013, l'objectif final de la politique monétaire a été atteint. En effet, le taux d'inflation s'est établit à 1,07% contre une cible de 4,0%.
Pour ce qui est des objectifs intermédiaire et opératoire, ils ont globalement subi des dépassements par rapport à leurs niveaux programmes. En effets, la base monétaire au sens strict s'est accrue de 17,0% contre un accroissement programmé de 15,3%. Quant à la masse monétaire hors provisions et dépôts en devises, elle a progressé de 21,3% contre une hausse programmée de 18,3%.
Au cours de l'année 2014, l'action de l'Autorité monétaire s'est de nouveau inscrite dans le sens de l'assouplissement de sa politique monétaire. En effet, le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts a terme en monnaie nationale a été revu à la baisse et une injection de la liquidité a été opéré via l'encours du Bon BCC. Par ailleurs, le taux directeur a été maintenu à un niveau très bas. Toutes l'objectif final de la politique monétaire s'est situé en deçà de sa cible.
En effet, le taux d'inflation s'est établi à 1,03% contre un objectif de 3,7%. En outre, la base monétaire au sens strict et la masse monétaire hors provisions et dépôt en devises ont enregistré des croissances respectives de 11,3% et 9,8% contre de niveaux programmés de 13,9% et 20,1%. Cette situation s'explique principalement par un faible accroissement des facteurs autonomes de la liquidité, en particulier les avoirs intérieurs nets.
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Au cours de l'année 2015, les objectifs de la politique monétaire on été atteints avec les mêmes instruments les taux directeur, le coefficient de réserve et les bons BCC. Elle est restée prudentielle avec une tendance d'assouplissement de ces instruments traditionnels.(31)
S'agissant de l'orientation de la politique monétaire en 2016, l'Institut d'Émission a poursuivi une politique monétaire proactive en vue d'atténuer la volatilité sur le marché des biens et services. Dans cette perspective, la politique monétaire a été orientée dans le sens du durcissement. En effet, entre janvier et décembre 2016, plusieurs décisions ont été prises par la Banque Centrale du Congo notamment le relèvement du taux directeur qui est passé de 2% à 7% et l'ajustement à la hausse des coefficients de la réserve obligatoire en devises qui sont passés de 10% à 13% pour les dépôts en devises à vue et de 9% à 12% pour ceux à terme après une première hausse intervenue au mois de février dernier.
Pour ce qui est de la régulation de la liquidité, elle a été réalisée via les adjudications des Bons de la Banques Centrale. Néanmoins, le niveau d'encours des Bons BCC est resté faible à 8,5 milliards de CDF par rapport au niveau réalisé à fin décembre 2015 de 47,0 milliards de CDF.
Compte tenu de la persistance des tensions sur les différents marchés, le comité de Politique Monétaire a décidé ce qui suit :
1. Le relèvement du taux directeur de 7% à 14% ;
2. L'intervention sur le marché des changes par la vente des devises ;
3. La poursuite de la régulation de la liquidité via le Bon BCC ;
4. Le maintien des coefficients de la réserve obligatoires à leurs niveaux actuels, à savoir 13% et 12% pour les dépôts en devises à vue et à terme ainsi que 2% et 0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme
Les chiffres des années 2016 et 2017 témoignent de l'importance même des défis à relever par l'autorité monétaire au cours de cette année. En effet, la RDC a enregistré, en fin 2016 et en 2017, son plus bas niveau des réserves internationales de change après la crise financière de
31 POLITIQUES MONETAIRES EN RDC
Depuis 2015, la Banque Centrale du Congo a mené sa politique monétaire dans un environnement économique difficile caractérisé par un ralentissement de la croissance aussi bien sur le plan national qu'international. A cet effet, l'Autorité Monétaire a maintenu la mise en oeuvre d'une politique monétaire accommodante. En effet, le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale a été revu à la baisse ; en plus, l'instrument Bon BCC est resté dynamique et son action a été orientée vers l'injection de la liquidité. Le taux directeur, pour sa part, a été maintenu inchangé. Par ailleurs, il convient de révéler que l'objectif final de la politique monétaire a été réalisé.
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2008. Cela représente environ 860 millions de dollars américains ou l'équivalent de 3,7 semaines d'importations des biens et services. En septembre 2017, le niveau était de 661 millions de dollars, soit l'équivalent de près de trois semaines d'importations de biens et services. Grâce à l'intervention de l'Etat, il y a eu une amélioration.
Par ailleurs, il faut signaler une forte inflation enregistrée au cours des années fin 2016, 2017 et 2018. La RDC a terminé l'année 2017 avec un taux de 55% contre un objectif dépassé de 7%. Au regard de l'environnement économique très difficile, cette inflation aurait pu s'avérer beaucoup plus catastrophique, érodant ainsi le pouvoir d'achat de la population. Au cours des années 2017 et début 2018, la monnaie nationale a enregistré une dépréciation de 31% (taux interbancaire) et 28% (taux parallèle moyen). Cette pression inflationniste est le résultat d'abord de la dépréciation du franc congolais face aux devises pour l'importation des biens et services. Pour autant, l'offre des devises continue à baisser.(32)
Cette progression serait consécutive à l'amélioration attendue des avoirs extérieurs nets et à l'augmentation des créances sur le secteur privé. Les avoirs extérieurs passeraient sur la période prévisionnelle de 2015 à 2018, de 1.742,6 milliards en 2015 à 3.109,7 milliards de CDF en 2018(33).
Cette hausse de 78,5% s'expliquerait par une augmentation attendue des avoirs de l'institut d'émission et des banques commerciales. S'agissant des créances sur le secteur privé, elles pourraient se situer à 2.634,3 milliards de CDF en 2018, soit une croissance de 20,4% par rapport à 2015, soulignant une amélioration du concours bancaire à l'économie.
Pour ce qui est de l'évolution des principales composantes de la masse monétaire sur la même période, une hausse serait anticipée de 18,8% en moyenne du stock monétaire tirée par une forte augmentation de la circulation fiduciaire et de 7,7% en moyenne de la quasi-monnaie impulsée par l'accroissement modéré des dépôts en devises. Par ailleurs, le multiplicateur monétaire devrait au cours de la période précitée reste relativement stable et le taux de dollarisation connaitrait une évolution baissière.
32 La politique monétaire : pas de changement de dispositif monétaire de la BCC - BCC 2016-2017. L'autorité monétaire table sur un taux directeur à 20% des coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme respectivement à 13% et 12%, sans oublier ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2% et 0%.
33 TSHIUNZA MBIYE : l'évolution de la masse monétaire à la fin de l'année 2018, serait de 6.072,4 milliards de CDF (article/Kinshasa 21-12-2018). La masse monétaire en circulation serait a la fin de l'année 2018 de 6.072,4 milliards de CDF contre un niveau programmé de 4.483,9 milliards de CDF en 2015, indique le ministère du plan dans sa publication intitulée « Guide de cadrage macroéconomique ».
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En effet, il pourrait s'établir autour de 3,6 en moyenne annuel et le taux de dollarisation passerait de 81% en 2015 à 76% à la fin de 2018(34).
L'analyse de l'évolution du taux de change de janvier 2015 à août 2018 dégage trois tendances :
- Une période de stabilité du taux de change s'étendant de janvier 2015 à février 2016 où sa dépréciation a été de 0,93%.
- La période qui s'ensuit du caractérisée par une surchauffe sans précédent sur le marché de change depuis mars 2016. En l'espace de dix-sept mois, soit de mars 2016 à juillet 2017, le CDF a connu un taux de dépréciation de 76,4%. Le dollar américain qui s'échangeait contre 934 CDF en début mars 2016, s'est échangé contre 1 648 CDF à fin décembre 2018.
- Face à ce dérapage, le gouvernement et la BCC ont pris, depuis le début du mois d'août 2017 des mesures urgentes de stabilisation et raffermissement du CDF. Ces mesures ont abouti à une légère appréciation du CDF par rapport à l'USD de 5,5% de fin juillet à fin août 2017. Elles ont aussi permis de contenir de taux de change autour d'une valeur moyenne de 1 542 CDF pour 1 USD pendant tout le mois d'août.
a) Période de stabilité
Durant cette période, le taux de change interbancaire s'est situé autour de 927 CDF pour une unité de dollar américain en moyenne.
Le niveau des réserves de change était aussi acceptable. Il était de 1 753 millions USD équivalent à 7,23 semaines d'importations des biens et services au début de l'année 2015.
Quant au taux d'inflation, il était de 0,815% en 2015 pendant que le taux de croissance du PIB était de 6,9%. Ce fut déjà le début des signes annonciateurs de la fin de la période faste attendu que la croissance économique réalisée un an plus tôt était de 9,5% (2014).
34 TSHIUNZA MBIYE : l'évolution de la masse monétaire à la fin de l'année 2018, serait de 6.072,4 milliards de CDF (article/Kinshasa 21-12-2018). La masse monétaire en circulation serait a la fin de l'année 2018 de 6.072,4 milliards de CDF contre un niveau programmé de 4.483,9 milliards de CDF en 2015, indique le ministère du plan dans sa publication intitulée « Guide de cadrage macroéconomique ».
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b) Période de surchauffe
Le cycle glorieux de stabilité du taux de change a été rompu vers la fin du troisième trimestre de l'année 2015.
La monnaie nationale s'est dépréciée graduellement jusqu'à perdre 78% de sa valeur à partir 31 juillet 2017 jusqu'en décembre 2018 (1 648 CDF/USD) comparativement à sa valeur au 30 janvier 2015 (925 CDF/USD). Cette perte de valeur du CDF s'est accompagnée d'un faible niveau de l'activité économique, d'une inflation à la hausse et du désinvestissement dans des secteurs d'activités (industries brassicoles, cimenteries).
Les réserves de change ont connu une baisse drastique. Elles se sont évaluées à 722,50 millions USD équivalent à 3,17 semaines d'importation des biens et services à la fin du mois de juillet 2017.
Les taux de croissance économique et d'inflation se sont situés respectivement à 2,4% et 23,6% en 2016.
Des causes majeurs qui ont été à la base de la rupture de la stabilité du taux de change et d'autres indicateurs macroéconomiques (PIB, inflation, investissement), il y a notamment :
- La baisse des recettes d'exportation due à la chute des cours des matières premières à l'international ;
- La structure non diversifiée de l'économie nationale ;
- La dépendance de l'économie envers les importations des produits de première nécessité ;
- L'implémentation des politiques publiques inefficaces ;
- La prise des décisions inadaptées ;
- Le climat des affaires non propice pour les investissements ;
- La non-prise en compte des préoccupations et des recommandations des opérateurs du secteur privé ;
- La situation politique peu rassurante.
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Il est vrai que les multiples désarticulations qui caractérisent le fonctionnement de l'économie congolaise exigent de profondes réformes structurelles. De l'avis de certains analystes intéressés à cette question, les réformes monétaires et économiques devraient encore se poursuivre. Cette poursuite va dépendre du courage et de la volonté politique axée sur une politique économique et monétaire efficace, capable de relancer l'économie réelle. Pour que la redynamisation de l'activité économique soit une réalité, les efforts de la politique économique doivent être orientés dans le but de renforcer la politique monétaire de la banque centrale dans le financement de l'économie nationale à travers le système bancaire. Car celle-ci est une nécessité préalable en vue d'amener le chômage, l'inflation, le produit intérieur brut, les revenus de la population dans une fourchette raisonnable et acceptable.
La diversification et l'extension de l'économie congolaise doivent porter sur l'investissement dans le secteur agricole proprement dit, la relance de l'élevage et la pêche, les exploitations forestières et minières ; ceci aura comme conséquence la déconcentration de l'activité économique à la seule ville-province de Kinshasa et l'ancienne province du Katanga dans son ancienne configuration. Cette trajectoire macroéconomique pourra stimuler finalement l'amélioration des conditions de vie de la population congolaise et donc le développement économique du pays.
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La volonté du gouvernement de traduire dans les actes ses décisions économiques, le regain de la confiance qui se manifeste au niveau des partenaires intérieurs et extérieurs constituent des atouts pour l'avenir économique de la RDC. Dans un contexte de stratégies de la réduction de la pauvreté, le maintien et l'application satisfaisants des politiques macroéconomiques, visant à contrôler le taux d'inflation pour une stabilité générale des prix s'avèrent indispensables. Cette situation permettrait la création des conditions propices à la relance de l'activité économique.
« Le schéma classique représentant la loi de l'offre et de la demande qu'enseigne MISHKIN est que lorsque la demande augmente les prix montent, et lorsqu'elle baisse les prix en font autant. »(35)« C'est sur cette notion que se fonde l'action des banques centrales. Selon la science économique, l'inflation » (36) provient d'un excès de liquidités. Autrement dit, le volume de monnaies en circulation est largement supérieur au volume des biens et services. C'est que si la monnaie en circulation augmente, les particuliers accroissent leur demande des biens et services. « Si cette demande accrue ne s'accompagne pas d'une augmentation de la production, les prix montent. »(37)
Les banques centrales peuvent, alors, influer sur le taux d'inflation en modifiant le taux de croissance de la masse monétaire à l'aide de leurs instruments de politique monétaire.
Nous présentons ci-après le cadre opérationnel et analytique de la politique monétaire de la RDC. Le cadre institutionnel, faisant l'objet du troisième chapitre.
(35) MISHKIN. F.ea., Monnaies, Banques et Marchés financiers, 7ème éd. Pearson Education, Paris, 2004, p.34
(36) L'inflation est une augmentation continue du niveau des prix. C'est l'accroissement exagéré du montant des billets émis par la banque centrale. On distingue généralement deux formes d'inflation : l'inflation par la demande et l'inflation par les coûts. Dans le premier cas, l'inflation trouve sa source dans l'excès de demande ou de dépenses par rapport aux possibilités immédiates de la production. Les causes de l'inflation par la demande sont monétaire (excès des dépenses publiques, surliquidités bancaires et excès de crédit), psychologiques (comportement des agents économiques) et économiques (faiblesses et la production locale). Dans le second cas, l'inflation résulte de l'augmentation du prix des différents secteurs de production.
(37) CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler l'inflation ? », in finances et développement, juin 2004, p. 24
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La Banque Centrale du Congo procède à un ancrage monétaire. En effet, l'objectif final de la politique monétaire est la stabilité du niveau général des prix38. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale oriente la masse monétaire via le contrôle de la base monétaire. Ainsi, en contrôlant l'expansion des agrégats monétaires, la Banque Centrale espère contrôler le niveau général des prix. Ainsi donc, l'objectif final de la politique monétaire est stabilité du niveau général des prix, l'objectif intermédiaire étant la masse monétaire et la base monétaire est l'objectif opératoire.
Cependant, la masse monétaire congolaise est composée à 65 % des dépôts en devises. Ce qui limite l'impact des instruments de la politique monétaire sur l'objectif final.
Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo utilise trois instruments à savoir le taux d'intérêt directeur, le coefficient de la réserve obligatoire et les appels d'offres des bons de la Banque Centrale du Congo.
La modification du taux directeur entraine celle du taux débiteur des banques et par conséquent le volume de crédit accordé à l'économie. Par ailleurs, l'action du taux directeur agit sur le taux moyen pondéré des Bons BCC. En effet, un relèvement du taux directeur implique celui du taux moyen pondéré et accroit donc l'attractivité du titre de la Banque Centrale du Congo. Ainsi, il peut être opéré une ponction de la liquidité entrainant une réduction de la base monétaire.
Le coefficient de la réserve obligatoire est utilisé en cas de choc structurel sur la liquidité bancaire tel qu'un changement dans les habitudes d'usage de la monnaie fiduciaire ou dans l'accélération du processus de la bancarisation.
Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la régulation courante de la liquidité bancaire. En effet, les appels d'offres permettent aux banques de placer à la Banque Centrale leurs excédents de liquidité. En cas de sous-liquidité, les appels d'offres permettent d'injecter de la liquidité. Ce qui permet de disposer à chaque instant d'un niveau de liquidité compatible au besoin de l'économie.
38Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo : cadre de référence, 2013, p
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Un cadre de prévisions de la liquidité permet de procéder à une prévision des facteurs autonomes de la liquidité bancaire en vue d'orienter de façon proactive les instruments de la politique monétaire. Ainsi, les facteurs avoirs extérieurs nets, crédit net à l'Etat et circulation fiduciaire peuvent être prévus.
Toutefois, l'économie congolaise est affectée par trois types de chocs qui affectent la liquidité bancaire :
? Les chocs permanents qui sont causés par les déficits infra annuels du budget de l'Etat, induisent l'expansion de liquidité bancaire. Cela s'explique par le fait que l'Etat n'émet pas des titres pour financer ses besoins ;
? Les chocs transitoires liés notamment aux excédents de la balance des paiements liés à l'amélioration des termes de l'échange. La hausse des cours de produits miniers suite à la hausse de la demande mondiale entraine souvent une rentrée importante des devises sur le marché ;
? Les chocs cycliques : ils surviennent en infra mensuel gonflant les dépôts des banques par suite de la liquidation de la paie des agents de l'Etat. Le décalage avec l'exécution effective par les banques entraine une période de surliquidité bancaire. Par ailleurs, en infra annuel, il est noté une forte demande des devises pour importation en janvier, une accélération des dépenses privées et donc celle de la demande des billets apparait en Aout et septembre suite à la rentrée scolaire. En décembre, les festivités de fin d'année entrainent des déficits budgétaires récurrents.
La formulation et la mise en oeuvre de la politique monétaire incombe au Conseil de la Banque. Il est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus pour concevoir, orienter la politique de la Banque39. Il donne l'orientation stratégique de la politique monétaire. Celui-ci définit l'orientation sur les instruments qui peuvent être utilisés en vue d'accroitre efficacement l'objectif fixé. Le conseil de la Banque est présidé par le Gouverneur.
39Cfr loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale
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Par ailleurs, un Comité de Politique Monétaire assure l'exécution de la politique monétaire et en évalue les résultats. Il est l'instance de surveillance et de décisions en matière de conduite de la politique monétaire. Il veille à l'accomplissement de l'objectif de la stabilité des prix assigné à la politique monétaire.
L'objectif d'inflation est fixé sur base du cadrage macroéconomique en fonction des objectifs de politique économique par un comité interinstitutionnel chargé de l'élaboration du cadrage macroéconomique. Ce comité est présidé par le Ministère de Plan. S'agissant de la mise en oeuvre de la politique monétaire, les services de la Banque élaborent une programmation monétaire cohérente avec les directives du Conseil de la Banque et en fonction des prévisions du cadrage macroéconomique. Elle définit en conséquence le niveau des objectifs intermédiaire et opérationnel.
Ainsi, il peut être fixé des cibles mensuelles en fonction notamment de la saisonnalité. La manipulation des instruments par le Comité de Politique Monétaire sera donc fonction des objectifs ainsi définis. En outre, la Constitution de la République fixe en son article 176 les missions de la Banque Centrale du Congo. Aux termes de cet article et des dispositions de la loi organique de la Banque Centrale du Congo, la Banque Centrale du Congo est indépendante dans la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire.
a. Analyse de la prise de décision
Le Comité de Politique Monétaire prend les décisions en matière de politique monétaire. Ce comité s'appuie notamment sur un sous-comité chargé de prévisions de la liquidité. Cependant, les informations pertinentes notamment sur « le facteur autonome Crédit net à l'Etat » ne sont pas très disponibles eu égard à la non-participation de la Direction du Trésor. Ce qui limite la portée des prévisions et partant de la qualité des décisions.
b. De l'indépendance de la Banque centrale du Congo
Dans leurs articles 176 et 3 respectivement de la Constitution de la République promulguée en 2006 et de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la BCC, consacrent l'indépendance de la BCC dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Cependant, la Banque Centrale du Congo est confrontée à des contraintes financières, caractérisées par des fonds propres négatifs et la faiblesse des actifs rentables dans son bilan.
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Cette situation engendre une limitation dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Cette situation est davantage accrue par la dollarisation de l'économie nationale qui réduit les revenus de seigneuriage de la Banque Centrale du Congo. Pour notamment résoudre cette question, la BCC et le Gouvernement se sont engagés dans le processus de dédollarisation de l'économie nationale depuis septembre 2012, processus dont ils ont inscrit les résultats dans la durée.
c. De la prise en charge des frais de politique monétaire
La loi n°005/2002 du 07 mai 2002, dans son article 3, relative à la constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo stipule que l'Etat prenne en charge les pertes nettes subies par la Banque. Cependant, la détérioration des ressources financières de l'Etat face à la multiplicité de ses besoins notamment d'infrastructures, a réduit la capacité de l'Etat à couvrir le déficit de la Banque Centrale. Il s'en est suivi une dégradation de la situation financière de la Banque Centrale et une forte pression sur les dépenses de politique monétaire.
d. Indépendance de la Banque Centrale et Coopération interinstitutionnelle
Il y a lieu de signaler que l'indépendance de la Banque Centrale du Congo est garantie, et ce, dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Au sein de la Banque, le Comité de Politique Monétaire constitue le cadre par excellence de l'exécution et du suivi des résultats de la politique monétaire de la BCC. Ce Comité de Politique Monétaire avait décidé d'ouvrir la participation aux réunions, cependant sans voix délibérative, à certains membres du Gouvernement, notamment le ministère des finances, budget, la primature et la présidence.
Par ailleurs, pour une bonne coordination des politiques macroéconomiques, plus particulièrement les politiques monétaire et budgétaire, il existe des plates-formes entre la Banque Centrale du Congo et le Gouvernement de la République telles que les « Troïkas stratégique et politique ».Cette situation aeu l'avantage d'accroitre la convergence des politiques conjoncturelles (monétaire et budgétaire) et de stabiliser les prix. Cependant, le risque de compromission de l'indépendance de la banque Centrale avec la demande des droits de vote par les membres externes a eu pour conséquences le départ de ceux-ci.
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Une certaine évolution a été notée dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous présentons ci-après l'évolution récente qui part de l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.
La politique monétaire de la Banque Centrale du Congo a connu des mutations structurelles importantes visant l'amélioration de l'efficacité depuis l'année 2001. Ces réformes ont concerné principalement les cadres conceptuel et opérationnel ainsi que le dispositif de surveillance de la politique monétaire. Avant 2001, la Banque Centrale du Congo utilisait plusieurs instruments d'encadrement direct tels que les plafonds de taux d'intérêt ainsi que les restrictions quantitatives sur le crédit bancaire (plafond de refinancement, capacité de refinancement).
Ces instruments ont étouffé le développement du crédit au moment même où le pays avait besoin des capitaux pour financer la reconstruction nationale et l'activité économique. Par ailleurs, dans un contexte d'absence de discipline budgétaire, la capacité desdits instruments à réguler la liquidité était extrêmement limitée. C'est ainsi qu'un diagnostic du cadre général de la politique monétaire et de change, un processus de restructuration du cadre de la politique monétaire a été enclenché après un prélude constitué essentiellement du démantèlement des plafonds des taux d'intérêt bancaires en 1998.
Avec la chute des réserves de change du pays suite notamment à la guerre qui a paralysé le pays en 1996, la Banque Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En conséquence, il s'est développé un marché de change parallèle dont le cours s'écartait énormément du marché officiel. Afin d'éliminer ces distorsions, lesquelles amplifiaient le rythme de dépréciation monétaire, le régime de change flottant a été adopté et la détention des devises a été libéralisée en 200140. Ces mesures, soutenues par une réforme de la politique budgétaire, ont permis de réduire considérablement le rythme de dépréciation monétaire. L'unification du marché de change a sensiblement diminué l'écart entre le cours de
40 Règlementation de change en République Démocratique du Congo, articles 1à 3.
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change parallèle et le cours indicatif. Cet écart est presque nul à l'heure actuelle alors qu'il était supérieur à 350 % en 2000.
Avant 2002, il y avait une absence de clarté dans les attributions de la Banque Centrale du Congo notamment en matière de politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.
Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002 sur la Banque Centrale en 2002, un contenu clair a été donné à la mission principale de la BCC, en son article 3, qui stipulait que la mission première de l'Institut d'Emission est de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est la stabilité du niveau général des prix. En conséquence, des indicateurs précis ont été établis pour mesurer les performances de l'action de la BCC au regard de la loi.
La même loi sus évoquée, renforcée plus tard par la Constitution de la République de 2006 (article 176) va consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo. Jusqu'en 2002, la Banque Centrale était certes autonome, mais le Gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de la politique monétaire et des activités de la Banque. Des membres du Gouvernement siégeaient au Conseil d'Administration de la Banque.
A cet effet, les membres du Gouvernement ne pouvaient plus siéger dans les instances dirigeantes de la Banque Centrale et une interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorder des crédits à l'Etat41 pour mettre fin à la dominance budgétaire. Par ailleurs, un processus de recapitalisation de la Banque a été enclenché pour renforcer son assise financière.
41Loi n°005/2002 susévoquée, article 157
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A partir de 2005, grâce à une bonne compréhension des mécanismes de transmission de la politique monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont été choisies respectivement comme objectifs opérationnel et intermédiaire. Compte tenu du poids de la dollarisation de l'économie, une attention particulière a été accordée au canal du taux de change dans le cadre analytique. Par ailleurs, un dispositif des prévisions des facteurs autonomes de la liquidité a été mis en place en 2008 pour orienter les interventions de la Banque sur le marché monétaire.
Dans le cadre du renforcement de la coordination entre les politiques macroéconomiques, la BCC a d'abord réorganisé, en 2009, sa structure interne et de décision en vue de faciliter en premier lieu la coordination de la politique monétaire et celle de change. Dans ce contexte, une Direction Générale de la Politique Monétaire et Opérations Bancaires a été créée et les interventions sur les marchés monétaires et de change sont désormais conduites par une seule Direction des Opérations Bancaires et des Marchés.
La BCC et le ministère des finances se sont employés à rechercher la coordination des politiques monétaire et de change avec la politique budgétaire. Un cadre de coopération interinstitutionnelle a été créé à cet effet, regroupant les ministères des finances et du budget ainsi que la BCC. Ce cadre permet, non seulement une meilleure circulation d'informations, mais aussi des concertations régulières en vue de l'harmonisation des décisions en matière des politiques macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la politique monétaire et les politiques structuro sectorielles. Les fruits de l'amélioration de la coordination ont été notamment l'obtention des bons résultats en matière de stabilité du cadre macroéconomique lesquels ont facilité l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE en juin 2010.
Instrument bon BCC
L'instrument Bon de la Banque Centrale du Congo (bon BCC) avait été introduit en décembre 2002. A cette occasion, les liquidités excédentaires des banques pouvaient être placées à la banque centrale. A partir de 2008, les opérations sur ce titre sont
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soumises au processus d'adjudication et dont le volume à ponctionner est déterminé par la Banque Centrale après une analyse des prévisions de la liquidité.
En 2013, les tiers (ménages et entreprises commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre étant entièrement réservé aux banques commerciales en tant que canal de transmission des impulsions de la politique monétaire.
Coefficient de la réserve obligatoire
Jusqu'en 2013, le coefficient de la réserve obligatoire s'appliquait indistinctement sur les dépôts de la clientèle de banques. Sur le plan de l'échéance, les dépôts à vue représentent 76,6 % et les dépôts à terme 23,4 %. Par contre, sur le plan de la monnaie de constitution, les dépôts en monnaies étrangères s'établissent à 85,8 % et ceux en monnaie nationale se situent à 14,2.
C'est ainsi que pour permettre aux banques de mobiliser davantage les dépôts à terme susceptibles de financer l'économie et en même temps faire de reculer la dollarisation, des discriminations ont été introduites dans la constitution de la réserve obligatoire. Ainsi, le coefficient de la réserve obligatoire est désormais plus élevé pour les dépôts à vue qu'à terme et également pour les dépôts en devises par rapport à ceux en monnaie nationale.
« La banque centrale d'un pays est une institution chargée par l'Etat de décider d'appliquer la politique monétaire » (42). Elle joue tout ou en partie des trois rôles suivants :
- Assurer l'émission de la monnaie fiduciaire et contribuer à la fixation des taux d'intérêts ;
- Superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des règlementations par les institutions financières ;
- Jouer le rôle de banquier en dernier ressort en cas de crise systémique.
Les statuts actuels des banques centrales hiérarchisent les missions de ces institutions avec un « mandat clair axé sur la stabilité des prix plutôt sur la croissance économique qui était auparavant primordial ». (43)En effet, l'instabilité des prix est une source d'incertitude, fausse le processus de décision économique et peut se définir comme étant une
(42) La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général à la banque centrale, agit sur l'offre de la monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique (la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur).
( 43 ) CARTENS A et JACOME L. I. H., « le domptage du monstre », in finances et développement, décembre 2005, p. 26
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« hausse persistante des prix généralement exprimée par l'indice des prix à la consommation, étant entendu que cet indice mesure la variation du coût d'un panier des biens et services, y compris le logement, l'électricité, l'alimentation et les transports ».(44)
Les banques centrales peuvent chercher à atteindre l'objectif de stabilité des prix au moyen de plusieurs instruments, qui lui permettent de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et entreprises. Le principal instrument est la fixation des taux directeurs. Elles peuvent aussi utiliser la fixation des niveaux de réserves obligatoires, les opérations d'open-market (achat et vente d'effets publics) pour atteindre un objectif de taux d'intérêt à court terme ou fixer directement le taux d'escompte (taux auquel la banque centrale prête aux banques commerciales). Les interventions sur les marchés de change sont également un des instruments parmi tant d'autres.
Lorsque les banques centrales vendent (c'est-à-dire lorsque les particuliers achètent, par exemple, des bons de trésor), l'offre de monnaie dans l'économie diminue et les taux d'intérêt augmentent. Une hausse d'intérêt réduit la demande (surtout de logement, de biens de consommation durables et de biens d'équipement) et, en principe, l'inflation. La modification du taux directeur est le principal moyen d'une banque centrale pour agir sur l'économie.
Dans cette perspective, la banque Centrale du Congo (BCC) joue ce rôle essentiel sur le plan monétaire avec comme toile de fond la recherche de la prospérité nationale.
« La loi n° 005/2012 du 07 mai 2012 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la banque Centrale du Congo. »(45)Précise élargit la mission de la Banque en lui donnant l'indépendance et les moyens juridique appropriés. Cette indépendance se situe spécialement dans la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Elle est assez limitée dans ses fonctions de caissier de l'Etat.
« La BCC a cinq missions principales à savoir : la garde des fonds publics, la sauvegarde et la stabilité monétaire, la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire, le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire. Elle est le conseil économique et financier du gouvernement. »(46)
La sauvegarde et la stabilité monétaire sont le résultat de la politique monétaire et de change qui sont les moyens utilisés par la banque Centrale du Congo pour
(44) CARARE A, STONE M., « Pourquoi cibler l'inflation ? », in Finances et développement, Juin 2004, p. 24
(45) Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la banque du Congo, in J.O., N°spécial, 20 Janvier 2010.
(46) Article 176 de la constitution du 18 Février 2006
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préserver la valeur interne et externe de la monnaie nationale le « Franc Congolais » (CDF). La politique monétaire vise la stabilité du niveau général des prix et celle de change vise à préserver la valeur de la monnaie nationale face aux monnaies étrangères dans un contexte de libéralisation de changes.
La banque Centrale du Congo a aussi pour mission la garde des fonds de l'Etat. Elle assure par ce fait les fonctions de caissier de l'Etat. Elle reçoit, et conserve dans ses locaux les fonds constituant le Trésor Public.
Dans ce cas, son indépendance est assez restreinte car la banque ne peut engager une dépense sans une décision du gouvernement, visée par le Ministère du budget et ordonnancée par le Ministère des finances.
Pour des questions de transparence, la loi de 2012 prescrit la transmission des rapports des Commissionnaires aux comptes au gouvernement. Elle ordonne aussi la publication annuelle des comptes certifiés de la BCC au journal Officiel.
« Dans le contrôle de l'activité bancaire, la Banque élabore des lois et des instructions applicables aux banques, aux coopératives d'épargne et de crédit, aux établissements de crédit, et autres intermédiaires financiers exerçant leurs activités sur le territoire Congolais. » (47) Elle a en son sein une direction de surveillance des intermédiaires financiers pour un meilleur suivi de leurs activités bancaires.
« Par ailleurs, la loi de 2012 met en place trois organes de direction et précise la procédure de désignation des animateurs de ces derniers. Ces organes sont le conseil de la banque, le Gouverneur et le collège des commissaires aux comptes. » (48) Ils sont nommés par le président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois pour le Gouvernement, quatre ans renouvelable une fois pour le vice-gouverneur, et de trois ans renouvelable pour les autres membres.
Pour atteindre les objectifs de la politique monétaire, il faut contrôler la base monétaire pour cela, l'émission monétaire et la circulation financière sont des variables déterminantes dans l'évolution des prix et du niveau de change. La BCC agit en surveillant la quantité de monnaie en circulation, et ce, par la mise en oeuvre des politiques monétaires et de change.
D'où l'intérêt de savoir comment la BCC s'est comporté dans la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire ces dernières années. Quels en ont été les
47 Les instructions figurent sur le recueil des textes législatifs et réglementaires en matière de monnaie, de change et de crédit de surveillance des intermédiaires financiers, de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, in J.O., n° spécial, 20 janvier 2010.
48Le conseil de la banque constitue l'organe suprême d'administration et le gouvernement l'organe de gestion.
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instruments et leur incidence sur la vie économique ? Quel a été le taux d'inflation enregistré durant ces périodes.
Au regard de toutes les crises qu'a connues la RDC, comment la BCC en tant qu'institut d'émission et organe de définition et mise en oeuvre de la politique monétaire, a su évoluer et faire face à cela, comment cette banque arrive-t-elle à fonctionner malgré le climat politique instable du pays.
Ainsi ce chapitre est subdivisé en six sections. La première section est une analyse des fondements juridiques du cadre macroéconomique de la BCC, la deuxième traite des interventions dans la maîtrise de la liquidité monétaire, la troisième parle de la mise au point annuel sur la politique monétaire de 2012, et analyse de la thèse sur l'échec des politiques monétaires en RDC, la quatrième parle sur le pouvoir de la Banque Centrale sur l'émission monétaire et enfin la cinquième sur la politique monétaire congolaise : face aux anticipations des agents économiques.
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« La banque est chargée de définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Elle agit de façon indépendante dans la réalisation de cet objectif en soutenant la politique économique du gouvernement. »(49)
Pour ce faire, la BCC recourt à différents instruments dont la finalité est d'assurer un niveau de liquidité suffisante dans l'économie nationale. Ces instruments sont les procédures de refinancement à court et à long terme. Par ailleurs, la BCC limite le pouvoir de création monétaire des banques commerciales en leur imposant un niveau raisonnable des réserves obligatoires.
« En mettant en oeuvre ces opérations de politique monétaire, la BCC agit comme une pompe aspirante et refoulant selon l'expression de PATAT. »(50)
Les opérations des politiques monétaires visent ainsi soit à mettre à la disposition de l'économie de la liquidité dont elle a besoin, soit d'épargner une liquidité supplémentaire, source d'inflation. Examinons les compétences de la Banque Centrale en matière de politique monétaire (1) et celui des changes (2).
Il existe deux types d'opération de politique monétaire. Il s'agit d'un côté des opérations qui visent le refinancement de l'économie nationale et, de l'autre côté, celles qui visent à ponctionner la liquidité.
Les opérations de refinancement sont régies par les dispositions n° 4 aux banques du 27 mai 2009 édictée par la BCC. Ce texte fixe les contreparties, les actifs éligibles en garantie et les modalités de refinancement. Il résulte des dispositions des articles 10 et 14 de l'instruction sus évoquée que les contre parties éligibles aux opérations de refinancement sont uniquement les banques commerciales.
(49) Art. 3de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002
(50) PATAT JP, op.cit, p. 17
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« Conformément aux dispositions de l'article 8 de la loi n°005/2012 du 07 mai 2012, la BCC exige des garanties aux banques qui se présentent à ses guichets. L'article 2 de l'instruction n°4 dispose en effet que le refinancement des banques à la banque Centrale est subordonné au nantissement des effets des titres publics ou privés de bonne qualité. Cette qualité du signataire suffit. »(51) Les titres privés doivent répondre à certaines exigences.
« Il est prévu deux modalités de refinancement des banques, à savoir : les prêts à court terme qui consistent dans les opérations de cession temporaire de francs congolais par la BCC aux banques commerciales assorties d'une échéance de sept jours maximum, renouvelable à l'appréciation de la BCC et les facilités permanentes allouées aux banques commerciales pour couvrir notamment leur position débitrice en fin de journée à la chambre de compensation. Il s'agit ici d'une cession de liquidité intra-journalière : l'argent est prêté au jour le jour pour une maturité supérieure à 24 heures en tenant compte des jours non ouvrés. »(52)
« Les taux d'intérêt de ces deux opérations ne sont pas identiques. Les opérations au guichet de prêt à court terme s'effectuent au taux directeur de la BCC ; tandis que les opérations au guichet de facilités permanentes s'effectuent au taux directeur majoré. (53)
Par ailleurs, les intérêts se rapportant aux opérations de prêt à court terme sont précomptés et les intérêts relatifs aux opérations de facilités permanentes sont perçus à terme échu. »(54)
L'intérêt de distinction entre les deux guichets est le suivant : les facilités permanentes sont destinées à fournir des liquidités au jour le jour, à indiquer l'orientation générale de la politique monétaire et à encadrer les taux du marché au jour le jour. Par contre, les cessions temporaires jouent un rôle pour le pilotage des taux d'intérêt, la gestion de la liquidité bancaire et pour indiquer l'orientation de la politique monétaire.
Pour maîtriser le niveau de la liquidité bancaire, la BCC recourt aux billets de trésorerie ou à des réserves obligatoires.
(51) Il faut convenir que la qualité de signature du trésor public congolais est très dégradée suite à l'échec des opérations de rembourrement des bons du trésor.
(52) Art. 10 de l'instruction n°4
(53) Art. 11 et 16 de l'instruction n°4
(54) Art. 13 et 18 de l'instruction n°4
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Le billet de trésorerie (BTR) est régi par l'instruction n°20 aux banques du 12 septembre 2014.
Il se définit comme étant « un titre de dettes à court terme émis par la Banque Centrale et négociable de gré à gré sur le marché secondaire ». Il est ainsi un instrument employé par la BCC pour son refinancement en cas de diminution ou d'augmentation du volume de la base monétaire. Il consiste en des opérations de prêts ou de dépôt accordés aux banques à court de liquidités.
Le montant de la souscription est le montant cédé par la BCC, pour son compte propre ou pour le compte des tiers. Le montant fixé par le BCC est le minima auquel les banques commerciales et autres intermédiaires financières doivent souscrire.
Le taux d'intérêt est celui qui est retenu sur chaque soumission. Ce taux est annuel, en base de 360 jours, à deux décimales et d'applique à la maturité de souscription. Après calcul, le montant du taux d'intérêt doit s'arrêter à deux chiffres après la virgule. Le montant de rembourrement est la valeur de la souscription majorée des intérêts.
La maturité du BTR est de 7,14 ou 28 jours à compter de la date de la souscription. Les banques et autres agents qui souscrivent aux avis d'appel d'offre lancé par la BCC ont le choix de rembourser dans les 7,14 et 28 jours qui suivent leurs souscriptions et c'est dans ce détail que la banque peut se fixer sur les résultats. Les intérêts générés par la souscription au BTR sont exonérés d'impôt. Les ponctions de la liquidité au moyen du BTR sont normalement effectuées par voies d'appels d'offre. Les procédures d'appels d'offre comportent six étapes opérationnelles : l'annonce de l'appel d'offres, la préparation et la soumission des offres par les contres parties, la collecte des offres, adjudication et annonce des résultats, la notification des résultats individuels de l'adjudication et le règlement des opérations.
La BCC distingue deux catégories différentes de procédures d'appels d'offres : les appels d'offres normaux et les appels d'offres rapides. Les deux procédures sont identiques, sauf en ce qui concerne leur chronologie et le champ des contre parties.
Pour les appels d'offres normaux, un délai de 24 heures maximum s'écoule entre l'annonce de l'appel d'offres et la notification du résultat de l'adjudication (le laps de temps compris entre l'heure limite de soumission et l'annonce du résultat étant de deux heures environ pour les appels d'offres rapides).
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L'instruction n°10 aux banques du 26 octobre 2009 fixe le coefficient de réserves obligatoires. Selon ce texte, les banques sont tenues de constituer des réserves obligatoires dans les livres de la BCC. L'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire est la suivante : la réserve obligatoire se compose des avoirs en monnaie nationale des banques en compte indisponible auprès de la BCC.
Les banques qui ne satisfont pas à l'exigence d'une constitution de réserve obligatoire sont sanctionnées d'une astreinte égale au taux d'intérêt sur les facilités permanentes augmenté de moitié assise sur le montant de l'insuffisance de la réserve obligatoire pour la période correspondante.
Par la politique monétaire, la BCC veille à la stabilité du niveau général des prix, à la sauvegarde de la valeur interne de la monnaie. Elle équilibre la demande et l'offre de la monnaie en contrôlant la liquidité, source d'inflation. Mais cela ne suffit pas pour une stabilité monétaire. Il faudra aussi contrôler le niveau de transaction cambiaires pour une sauvegarde de la valeur externe de la monnaie.
La réserve obligatoire est régie par construction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves auprès de la banque centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.
En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.
La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous formes de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ces indices en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.
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Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitutions des réserves. (Politique monétaire de la BCC et cadre de référence 2015. P104).
En effet les banques sont tenues de détenir des réserves auprès de la banque centrale en proportion d'un pourcentage des dépôts qu'elles reçoivent de leurs clientèles. Les coefficients de cette réserve est déterminé par la Banque Centrale. « la réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur une capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agrégées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et l'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêt débiteur des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des « éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves »55.
Dans le cadre d'un régime de change flottant, la monnaie nationale circule concomitamment avec les monnaies étrangères. La prévention consiste pour la BCC à réunir le maximum d'informations possibles sur les opérations de change. Lorsque les cours des monnaies étrangères connaissent une fluctuation importante à la hausse, la BCC doit intervenir sur le marché des changes pour corriger l'équilibre.
Examinons ainsi d'une part l'encadrement des opérations de change (1) et, d'autre part, les interventions de la BCC sur le marché des changes (2).
55 Banque Centrale du Congo, op.cit, p. 106.
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« Depuis le 27 mai 2011, le programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le programme Economique du Gouvernement ont permis de stabiliser le franc congolais en supprimant les taux de change fixes pour adopter le taux de change flottants. Il y a eu une réduction de l'écart entre le taux indicatif (officiel) et le taux parallèle. Les opérations de change concernent les opérations entre les résidents et les non-résidents impliquant le recours à la monnaie étrangère comme monnaie de transaction ou unité de compte. Aux termes des dispositions de la réglementation de change de la BCC, ces opérations sont soumises aux déclarations préalables. Le système appliqué par celle est décentralisé en ce sens que les opérateurs économiques font leur déclaration auprès des banques commerciales. Puis, ces banques valident les documents de change et veille, le cas échéant, au rapatriement des recettes en monnaies étrangère par l'opérateur. »(56)
Le principal rôle de la politique de change est de prévenir ou lutter contre les chocs transitoires en cessant les fluctuations du taux de change et en préservant les niveaux adéquats des réserves internationales.
« Il existe cependant des opérations soumises à une autorisation préalable ou à l'agrément de la BCC. Il en est ainsi de l'exportation ou de l'importation des billets de banques billés en monnaie étrangères »(57)« et de l'ouverture des bureaux de change. »(58)
En raisonnant en termes d'économie ouverte, l'intégration entre les sphères réelle et monétaire se trouve enrichie par le canal du taux de change. En effet, selon Frederick ROTAMBATCH (2015), dans un régime de changes flexibles, les implications des transactions cambiaires réduit la mobilité des capitaux. Cette réduction de la mobilité des capitaux implique une relation complexe entre le taux d'intérêt et le taux de change : le différentiel du taux d'intérêt entre deux pays est égal à la variation anticipée du taux de change. En conséquence, une politique monétaire expansionniste entraîne la hausse des taux d'intérêt qui réduit la production par deux effets :
56 Le code des investissements et le code minier dérogent à ce principe en permettant aux opérateurs économiques de gérer des comptes non-résidents en monnaie étrangère. L'obligation de rapatrier les devises est ainsi atténuée.
57 Circulaire n°282 de la BCC du 05 mars 1999 concernant l'exportation et l'importation physique des billets de banque libellés en monnaie étrangères et transport de fonds sur le territoire national.
58 Instruction administrative n°007 du 13 juillet 2003 portant réglementation de l'activité des bureaux de change.
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- D'une part, la baisse de l'investissement et les sorties de capitaux qui entraînent l'appréciation du change et la dépréciation de la monnaie nationale ;
- D'autre part, une réduction de la production par augmentation des importations et une réduction des exportations.
« Il importe de relever que ce taux moyen de dépréciation occulte les nombreuses. Phases d'appréciation monétaire et de stabilité qui marquent le comportement du cours de change depuis janvier 2007 ; cette évolution, largement perceptibles, a été un puissant facteur d'amélioration de l'environnement économique et financier en contribuant à casser les anticipations inflationnistes des agents économiques ».59
Parler de la stabilité du taux de change renvoie à parler du régime de change et de la problématique de la constitution des réserves de changes.
« L'histoire passée de la RDC a été émaillée par des expériences de change qui ont eu pour conséquence l'épuisement des réserves en devises. En effet, pour pallier aux déséquilibres de la balance de paiement et endiguer les fortes dépréciations monétaires, la banque centrale était conduite à réaliser des ventes massives des devises.
D'autre part, l'expansion récurrente des dépenses publiques était satisfaite dans une large mesure par l'utilisation des devises.
« Le marché des changes est organisé en RDC par une convention liant les banques commerciales et la BCC. »(60) Il convient cependant d'avoir une acceptation large du marché des changes comme étant l'offre et la demande des monnaies étrangères à un moment donné.
Cette offre et demande influencent le cours d'échange des monnaies étrangères contre la monnaie nationale et somme la BCC à intervenir lorsque les fluctuations sont importantes. Pour ce faire la BCC procède à l'adjudication des monnaies étrangères. Elle lance des appels d'offre sur les achats ou les ventes des devises pour équilibrer la demande et l'offre de la monnaie nationale aux côtes des monnaies étrangères. A ce stade, la politique de change vise à réduire au maximum les écarts entre le taux de change indicatif et le taux de change parallèle.
59 Banque centrale du Congo, op.cit, p.138.
60 Cette convention figure dans le recueil des textes législatifs et réglementaires en matière de monnaie, de change, de crédit, de surveillance des intermédiaires financières, de lutte contre le blanchissement des capitaux et de financement de terrorisme, in J.O, n°spécial du 20 janvier 2010, pp 181 - 187
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« Pour permettre la BCC d'intervenir sur le marché des changes, l'Etat a mis sa disposition des réserves en monnaies étrangères que cette institution doit fructifier. Lorsque ces réserves sont insuffisantes, l'Etat Congolais peut user de son droit de tirage sur le Fonds Monétaire International ou solliciter un appui financier de cette institution. Cette situation est souvent récurrente en RDC compte tenu de la faiblesse des réserves de change estimée à un millions de dollars américains »(61) et de la fréquence des crises de change et fluctuation de la balance de paiement.
A ce niveau, il importe de considérer l'intervention de la BCC à travers ses différents instruments dans l'économie Congolais et voir leur efficacité. Dans le cas contraire envisager quelques pistes de solutions pour une meilleure croissance et une stabilité économique.
« Pour éviter l'inflation, la BCC doit veiller à la base monétaire qui est composée de la circulation fiduciaire (principale composante environ 65% de la masse monétaire) »(62), des dépôts en banques commerciales et des autres dépôts (les dépôts dans les institutions financière non bancaire). Elle surveille aussi l'évolution de l'offre de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères. Elle agit en injectant ou en ponctionnant la liquidité des devises sur le marché de change.
Ainsi l'étude de l'action de la BCC en rapport avec les instruments relatifs à la maîtrise de l'inflation sera basée sur l'adjudication des billets de trésorerie (BTR) et la sauvegarde du pouvoir d'achat (1) d'une part, et la gestion de la liquidité et perspectives d'autres parts (2). L'examen couvre la période allant de 2007 à 2010. En outre, une évaluation des interventions de la BCC démontre le taux et le niveau de l'inflation, et du niveau des ponctions faites sur la liquidité au moyen de la vente des billets de trésorerie pour une meilleure issue, et envisager les solutions durables à la sauvegarde du pouvoir d'achat de la monnaie nationale.
61 Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2009
62 La masse monétaire est composée de la base monétaire plus les provisions pour importations et les dépôts en devise.
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Parmi les trois instruments en la disposition de la BCC, le billet de trésorerie (BTR) permet de réguler la liquidité à très court terme et de répondre particulièrement à des chocs permanents sur la liquidité bancaire. C'est pour cette raison qu'il intéresse cette étude. C'est un instrument que la BCC utilise souvent par rapport aux autres parce qu'il a l'avantage de s'effectuer à court et à long terme. Il facilite la lutte contre les chocs ponctuels. C'est durant ces années que la BCC a fortement reconnu à cet instrument. Une comparaison est faite entre l'évolution de la base monétaire et le volume de l'encours des BTR.
Ce qui conduit à examiner les fluctuations du taux d'inflation pour ressortir les effets de la politique monétaire menée par la BCC par l'adjudication des BTR qui est la vente des billets de trésorerie aux banques commerciales pour augmenter ou diminuer le volume de la base monétaire. La base monétaire, formée essentiellement de la monnaie fiduciaire, ne doit pas être insuffisante à la consommation. C'est-à-dire que le consommateur de la monnaie doit en avoir suffisamment pour se procurer les biens et services dont il a besoin. En cas de diminution de la base monétaire, les prix intérieurs auront tendance à augmenter. Ce qui serait une source d'inflation. Dans ce cas, le consommateur perdra confiance en la monnaie fiduciaire (monnaie nationale).
La politique de change que la BCC s'est assigné a deux objectifs principaux : lisser les variations des cours de change et améliorer le niveau des réserves internationales. Il s'agit de sauvegarder le pouvoir d'achat de la monnaie nationale, encadrer son comportement face aux monnaies étrangères en injectant ou en ponctionnant sur la liquidité.
« En 2007, la politique monétaire mise en oeuvre se voulait prudente et restrictive en raison du maintien des taux d'intérêt réels (taux directeur). »(63)Ces taux sont créditeurs lorsqu'ils servent à rémunérer les BTR. La BCC a modifié ces taux quatre fois au cours de cette année.
« Ce taux est passé de 40 à 50% au mois de février ; il est revenu à 40% au mois d'avril en passant à 30% au mois de mai pour enfin se stabiliser à 22,5% au mois de juillet. Ce taux est resté inchangé jusqu'à la fin de l'année. Les souscriptions au BTR se sont
63 Les taux directeurs sont les taux d'intérêt au jour le jour fixé par la banque centrale, et qui permettent de réguler l'activité économique. Ils déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.
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élevées à 461 milliards de CDF au 31 décembre. »(64) La ponction en liquidité de cet instrument a été de 151,1%. Il est allé de 388,4 milliard de CDF en janvier pour atteindre 461,1 en décembre. Le taux d'inflation annuel étant de 9,9%, il a connu cinq phase d'inflation dont les plus fortes au mois de janvier et février (respectivement de 23,6 et 25,5), et d'août (10,0), qui d'ailleurs est resté ainsi jusqu'à la fin de l'année.
« Les périodes inflationnistes résultent de l'augmentation du prix du carburant et les produits alimentaires ce qui a entraîné une augmentation des prix du transport. »(65) La monnaie nationale ce verra fortement déprécié au début de l'année. Une situation qui tire ses sources à la préférence des agents économiques à détenir les devises par rapport à la monnaie nationale. La stratégie de la BCC a consisté à étendre et à approfondir les marchés de change par l'acceptation des CDF au titre de paiement par les opérateurs miniers, d'impôts et de taxe. L'intervention de la BCC sur le marché est de 5,6% suite aux achats de devises, effectués par elle, pour un montant de 66,9 millions d'USD. C'était d'ailleurs la seule intervention de l'année.
L'année suivante, 2008, la BCC n'a pas changé les objectifs et les instruments de sa politique monétaire. Cette année a connu quatre phases d'inflation de janvier à mars est allé croissant. Cette poussée trouve son origine dans le financement monétaire du défit budgétaire de la fin de 2007 et à la reprise des hostilités à l'Est du pays. La BCC étant caissier de l'Etat est chargé de la mise en oeuvre de la politique monétaire, devait agir pour éviter une hausse dans la formation des prix intérieurs. La crise alimentaire et énergétique a causé une surchauffe des prix des produits finis au cours des mois de mars jusque juillet.
Sur le marché international, le prix du baril est passé de 147 USD en juillet pour 65,3 USD en octobre, induisant ainsi une réduction à la baisse des produits pétroliers. D'octobre à décembre, un relâchement dans la politique monétaire et budgétaire causé par les dépenses sécuritaires suite à la reprise des conflits armés à l'Ets du pays, a resurgit les pressions inflationnistes d'où la dépréciation monétaire marquée par forte dollarisation du marché en 2008. Le taux directeur subira ainsi 3 ajustements ; en janvier (24,6%), en juin (30%) et en décembre (40%). Le taux d'inflation annuel s'est soldé à 27,5%. L'adjudication des BTR s'est élevée 1.444,0 milliards de CDF.
64 Rapport annuel de la BCC 2007
65 Rapport annuel de la BCC 2007
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« Soit une augmentation de 16% parce qu'il fallait faire face aux effets décalés des chocs budgétaires et à l'inflation par les coûts » (66) « tenant à la hausse des prix sur le plan international. »(67) Suite à la reprise des conflits armés à l'Est du pays, situation nécessitant une disponibilité des moyens financiers, la BCC n'a pas pu intervenir sur les fluctuations des taux de change pour essayer d'influer sur la liquidité. Le marché de change a été animé seulement par les banques et les bureaux de change.
Les dépassements des objectifs budgétaires de 2008 a conduit à une situation monétaire marquée par les tensions en rapport avec la liquidité en 2009. La politique monétaire a été restrictive en vue de faire face aux pressions sur la liquidité et le niveau général des prix. Le taux directeur a été révélé passant de 40 à 55 et 56% au mois de janvier, pour une dernière réforme au mois d'octobre. La régulation de la liquidité effectuée au mois de février, principalement par les opérations d'adjudication de BTR (2.395,7 milliards de CDF) a maintenu les taux stables jusque juillet. En réaction à l'expansion de la liquidité bancaire, aux tensions inflationnistes, induites par la détérioration de la situation financière du secteur public, et aussi et surtout à la crise financière internationale, la BCC a procédé à un nouveau resserrement de sa politique pour fixer le taux d'inflation à 53,4% et le taux directeur à 70% vers la fin de l'année. Pour renforcer l'action de la politique monétaire, la BCC a recouru à la politique de change via les cessions des devises. Les effets décalés du déficit budgétaire et la crise financière ont causé une forte dépréciation de la monnaie nationale au premier trimestre. La BCC est intervenue par les ventes des devises pour améliorer le taux de change sur le marché. Environ 48 millions d'USD vendus au deuxième trimestre. Une autre vente par adjudication est intervenue au mois de juin sans empêcher une dépréciation due à la réapparition des déficits budgétaires. Les dépassements budgétaires de 2008 causé par les dépenses excessives du gouvernement pour essayer de lutter contre les conflits à l'Est du pays, ont influencé l'économie. La BCC n'a pas pu maîtriser les chocs inflationnistes malgré toutes ses interventions.
« La formation des prix intérieurs est allée croissante durant toute l'année. Une dernière ponction au mois de décembre va entraîner un ralentissement du rythme de l'expansion de la liquidité. » (68) « L'année 2010 est restée caractérisée par une tendance déflationniste. Le taux directeur a été graduellement réajusté pour se situer à 22% à fin
66 L'inflation par les coûts se caractérise par l'augmentation d'un produit entraînant les autres. Exemple : le prix du carburant qui agit sur le prix de transport.
67 Rapport de la BCC 2008.
68 Rapport annuel 2009
69 Rapport annuel 2010
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décembre. Le taux de l'inflation s'est situé à 9,8% sur une base monétaire croissant de 29%. Le volume de BTR a atteint 3.512,1 milliards de CDF. Sur les achats de 1.159,8 millions de USD et les ventes de 1.053 millions de USD, la BCC est intervenue par une cession de 10,0 million de USD en janvier et des achats de 157,0 millions de USD entre mars et août pour lutter contre les tensions observées sur le marché après les festivités de fin d'année. Le début et la fin e l'année ont connu des dépréciations tandis que le cours de l'année était stable. » (69) Il se pose alors la question de savoir pourquoi la BCC n'arrive-t-elle pas à faire face aux chocs, endogènes et exogènes qui sont la source d'inflation.
La banque centrale du Congo réalise des enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la régulation à très court terme de la liquidité bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations sur titre ce sont régies par l'institution n°20 de la BCC.
Les BTR sont dématérialisé. Les opérations se déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours. Les adjudications des BTR ont été remises en place au début du mois d'août 2015 en vue de conférer une plus grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage l'initiative à la banque centrale. Elles ont permis de renforcer la régulation de la liquidité.
Dans sa régulation à très court terme de la liquidité des banques, la BCC recourt à l'adjudication des BTR, c'est-à-dire la cession des billets de trésorerie dans des conditions concurrentielles. Les billets de trésorerie dont des titres de créance négociables sur le marché monétaire et émis par la Banque Centrale. Les billets de trésorerie sont des titres décentralisés et sont tenus en compte titres BTR dans les livres de la Banques Centrale du Congo.
Les billets de trésorerie sont sensibles à l'attraction monétaire. Leurs détenteurs peuvent les revendre à d'autres, formant ainsi un marché secondaire des BTR.
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« La BCC a un cadre de pilotage qui lui permet de disposer à temps utiles des indications sur l'évolution de ses repères essentiels quant à la conduite de la politique monétaire et au suivi régulier de la conjoncture » (70). Il vise à mieux faire connaître les canaux de transmission de la politique monétaire, la nature des chocs et leur répercussion sur les différents objectifs ainsi que les ajustements à opérer dans la manipulation des instruments appropriés pour rechercher et préserver la stabilité des prix.
« Il existe une relation indéniable entre la monnaie, le prix et l'intérêt. L'offre et la demande de la monnaie déterminent conjointement le niveau des prix dont les variations de traduisent par le taux d'inflation, lequel à son tour influence le taux d'intérêt normal. »(71)
Au cours de la période sous examen, les réalisations de la base monétaire ont été évolutives, de même que le comportement des instruments de politique monétaire et budgétaire. Les taux d'inflation sont très variables trouvant leurs sources aux chocs endogènes et exogènes. Les fluctuations connues sont remarquables au mois de janvier et septembre. Les causes majeures ont été les effets décalés du déficit budgétaire, les conflits armés, la crise financière et économique internationale, la hausse de prix à l'échelle internationale. Comme pour dire les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
« L'intervention de la BCC au travers ses instruments est jugée faibles et parfois inexistante (2008). Avec son cadre de pilotage, la BCC peut bien étudier les causes des chocs perçus sur la liquidité et agir en prévention, au lieu de subir les effets des causes connues et qui sont susceptibles de correction pour une meilleure efficacité des politiques monétaires menées par elle. Le rôle des facteurs de la politique monétaire notamment l'encours du BTR a été négligé au début de son lancement (2007), mais après l'expérimentation des avantages qu'il offre sur la régulation de la liquidité, la BCC à sensibiliser les agents économiques, particulièrement les banques, dans l'utilisation de cet instrument. Les interventions sur les achats et les ventes des devises doivent agir en prévention et non en correction. La prévention
70 Rapport annuel 2009, pg19
71 BAYARDJ., le pouvoir de la banque centrale sur l'émission monétaire, BCE, janvier 2006, pg 32
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agit mieux. Il s'agit d'intervenir avant de ressentir les effets de l'augmentation de la demande. »(72)
« La politique économique congolaise a dû faire face à des chocs permanents de liquidité liés au déficit du secteur public. Cette situation est revenue durant toute la période en étude, et dans les écarts entre septembre et novembre, pour se joindre aux festivités de fin d'année qui causent une inflation constante. Les déficits budgétaires occasionnés par les dépenses du gouvernement causent une diminution sur la quantité de monnaies en circulation. La BCC, exerçant les fonctions de caissier de l'Etat, dépense plus que ce qu'elle encaisse. »(73)
Cette situation crée des chocs qui se sont traduits par l'excès des moyens de paiement dans l'économie et des perturbations sur les principaux marchés. Dans ce contexte, la BCC durcit sa politique monétaire avec la hausse du taux directeur et le maintien du coefficient des réserves obligatoires en vue d'atténuer l'expansion de la base monétaire.
La politique de change s'assouplit de plus en plus sans avoir l'effet de sauvegarder le pouvoir d'achat de la monnaie nationale. Les agents économiques et les résidents préfèrent de lier leurs transactions en devises qu'en monnaie locale qui se déprécie à perte de vue. Les épargnes et encaisses se dénouent en monnaie étrangères malgré les stratégies de la BCC pour inciter l'utilisation de la monnaie nationale et son intervention ponctuelle sur le marché des changes, intervention jugée par ailleurs comme inefficace
En 2013, quelques modifications ont été apportées au cadre opérationnel de la politique monétaire de la BCC en vue d'accroitre l'efficacité de ses instruments. En effet, la possibilité de souscription au billet de trésorerie a été restreinte aux seules banques commerciales, la discrimination dans la fixation du coefficient de la réserve obligatoire a été introduit et un reflux du taux directeur de la Banque Centrale a été noté au regard du niveau faible de l'inflation.
72 BALLIER. Et Mc MAHON P., le marché des change. Ed. ESKA, Paris, 1997, pg 21
73 KABUYA KALALA F. et MATATA PONYO M., op.cit., p. 43
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La modification du cadre opérationnel amorcée en 2013 s'est poursuivie en 2014. Il s'agit de l'élargissement de la maturité du Bon BCC, à travers l'introduction de celle de 84 jours ainsi que de l'application de la discrimination du coefficient de la réserve obligatoire en fonction de la monnaie des dépôts.
En ce qui concerne le Bon BCC, appelé billet de trésorerie « BTR » jusqu'au 14 mars 2014, l'introduction de la maturité de 84 jours, dont la première opération a été lancée le 02 avril 2014, a répondu à la nécessité de :
1°. Ponctionner la liquidité oisive en vue de réduire les pressions de très court terme sur le marché ;
2°. Promouvoir le développement du marché secondaire de ce titre.
En outre, cette nouvelle maturité devrait permettre aux banques de disposer d'un titre à utiliser comme collatéral pour un éventuel refinancement à la Banque Centrale, tout en s'assurant un certain niveau de rémunération pour toute la période, échappant ainsi aux éventuelles évolutions baissières des taux d'intérêt.
S'agissant du réaménagement de la réserve obligatoire, il a consisté en une discrimination du coefficient entre celui sur les dépôts en monnaie nationale et celui sur les dépôts en devises. Cette réforme visait à encourager les banques à mobiliser davantage de dépôt en monnaie nationale en vue de contribuer au processus de la dé-dollarisation de l'économie congolaise.
III. 2. COMPORTEMENTS DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE Adjudications du billet de trésorerie
Au cours de l'année 2013, la Banque Centrale du Congo a assouplie sa politique monétaire en procédant à deux reprises à la révision et à la baisse de son taux directeur, en raison d'une par semestre.
En date du 03 octobre, le coefficient de la réserve obligatoire a été revu à la hausse sur les dépôts à vue, passant de 7,0 à 8,0%. Cette situation, combinée à l'accroissement important de dépôt bancaire, à permis de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013 contre 35,5 milliards une année plus tôt.
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L'action du billet de trésorerie a été déterminante dans le maintien de la stabilité du marché de change ainsi que celui des biens et services au cours de l'année sous analyse. Cet instrument a ponctionné 69,3 milliards de CDF de liquidité bancaire.
Cette ponction globale occulte des injections qui ont caractérisé le début et la fin de l'année :
? La première, effectuée au premier trimestre, en vue de compenser les ponctions via les excédents du trésor public.
? La seconde, intervenue au mois de décembre afin de faire face aux importants retraits de la clientèle en raison des festivités de fin d'année.
Par contre, les ponctions réalisées, entre fin mars et novembre, sont expliquées par l'anticipation de l'accroissement de liquidité, impulsé notamment par le remboursement des arriérés 2012 de la TVA et la consommation accrue des ressources issues de l'allègement de la dette multilatérale.
S'agissant de la maturité des BTR, la volonté de favoriser les soumissions à 28 jours a été maintenue, induisant la prédominance de l'encours de cette maturité. Ainsi, à fin 2013, le BTR à 28 jours a représenté 63,0% de l'encours global.
En ce qui concerne le volume des soumissions reçues des banques, il a traduit la surliquidité ayant caractérisé celles-ci au cours de la période. En effet, leurs moyennes pour les BTR à 7 jours ce sont situées à 54,9 milliard de CDF contre 42,1 milliards pour le volume moyen d'appels d'offres.
Durant l'année 2014, le taux directeur a été maintenu 2,0%. Pour rappel, l'Institut d'Émission avait procédé, à deux reprises, à la révision dans le sens baissier du taux directeur, une année auparavant.
Par ailleurs, le maintien du taux de base pendant l'année 2014 a été justifié notamment par :
? La stabilité macroéconomique attestée, essentiellement, par le faible niveau de l'inflation de 1,03% en glissement annuel et la maîtrise du taux de change dégageant une appréciation de 0,11%, d'une année à l'autre.
En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire a permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé de 26,7 milliards. Il sied de révéler que le niveau réalisé demeure inférieur à celui de 2013 située à 61,1 milliards.
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L'évolution de la réserve obligatoire en 2014 révèle deux périodes marquées par une ponction de CDF de 22,2 milliards de CDF au premier semestre et une injection de 6,1 milliards au deuxième semestre, liée à un ajustement à la baisse des coefficients de réserve en monnaie nationale. En effet, à partir du mois de juillet, le coefficient sur les dépôts en monnaie nationale est passé de 7,0% à 5,0% pour les dépôts à vue et de 3,0% à 0% pour ceux à terme.
Au cours de l'année 2014, l'évolution de l'encours du Bon BCC révèle deux phases majeures :
? La première, couvrant les trois premiers trimestres, a été caractérisée par des injections de 104,3 milliards de CDF dans le but de compenser les retraits de liquidité induits par les excédents budgétaires ;
? La seconde, se rapportant au dernier trimestre , à été marquée par des ponctions de 47,4 milliards de CDF afin de préserver la stabilité du cadre macroéconomique dans un contexte d'expansion de la liquidité pendant les fêtes de fin d'année.
Il sied d'indiquer que la maturité à 7 jours a été suspendue de juin à octobre 2014, à la suite de la remarquable stabilité observée au cours de cette période. L'encours, établi à 164,3 milliards de CDF à fin 2013, s'est situé à 107,4 milliards à fin 2014.
A partir du 28 octobre 2015, jusqu'en juin 2018 l'encours Bons BCC s'est situé à 65,0 milliards de CDF, dégageant des injections mensuelle et annuelle respectivement de 12,5 milliards et 94,7 milliards. Cet encours est reparti de la manière suivant : 9,0 milliards pour la maturité à 7 jours, 19,0 milliards pour la maturité à 28 jours et 16,0 milliards pour celle à 84 jours.
Les taux moyens pondérés des Bons BCC à 7,28 et 84 jours se sont situés respectivement à 0,25%, 0,58% et 0,63% au 28 octobre 2015, soit des niveaux identiques à ceux réalisés un mois plutôt pour les 7 et 84 jours alors que celui à 28 jours s'était situé à 0,36%. S'agissant des marges de positivité, le taux directeur réel s'est chiffré à 1,28 point contre 0,77 point à fin décembre 2014. Quant aux taux moyens pondérés réels des Bons BCC à 7, 28 et 84 jours, ils ont été négatif pour les trois maturités soit -0,47 point pour celui à 7 jours, -0,14 pour celui à 28 jours et -0,09 point pour celui à 84 jours.
Le coût financier mensuel des opérations Bons BCC au 28 octobre 2015 s'est élevé à 7,78 millions de CDF contre 7,58 millions en septembre et 30,38 millions à la période correspondante de 2014.
? De 2014-2016 les facteurs autonomes ont ponctionné 103,8 milliards de CDF contre une injection prévue de 71,7 milliards. Cet assèchement de la liquidité bancaire a été
123
Du 31 octobre 2015 au 28 novembre 2018, le compte courant des banques a connu une hausse de 439,55 milliards de CDF, se situant à 811,67 milliards de CDF contre 272,12 milliards au 31 décembre 2014 et 290,8 milliards de CDF pour l'année 2013. La moyenne de la réserve obligatoire notifiée pour la période du 15 octobre au 14 novembre 2018 étant de 640,25 milliards de CDF, il se dégage des avoirs excédentaires des banques de 571,41 milliards de CDF contre 109,66 milliards à la période correspondante de l'année 2014.
En 2013, les facteurs autonomes ont induit un accroissement de liquidité de 209,3 milliards de CDF, soit un dépassement de 14,3 milliards par rapport à la programmation.
Ce dépassement est expliqué par l'augmentation des avoir intérieurs nets de 30,0 milliards en deçà de leur cible.
L'évolution des facteurs autonomes laisse entrevoir deux périodes distinctes. La première, caractérisée par des reprises de la liquidité et, la seconde, marquée par des injections, mais à des rythmes variés. En effet, de fin décembre 2012 à fin juin 2013, les facteurs autonomes de la liquidité ont induit une ponction de la liquidité de 57,2 milliards de CDF. Au cours de cette période, les avoirs intérieurs net hors billets de trésorerie ont induit la liquidité bancaire de 17,3 milliards localisé aux niveaux du crédit du Trésor réalisés à la grande échéance du mois de mars entrainant également une hausse des avoirs extérieurs net de 28,4 milliards.
Au second semestre, les facteurs autonomes ont connu une forte montée atteignant 193,5 milliards de CDF contre une programmation de 121,9 milliards. Cet accroissement est expliqué par le rachat des recettes publiques en devises entrainant une expansion des avoirs extérieurs nets.
De 2014 à 2018, l'expansion de la liquidité via les facteurs autonomes n'a été que de 26,6 milliards de CDF contre un volume attendu de 144,6 milliards. Le gap ainsi observé est principalement occasionné par le comportement des avoirs extérieurs nets qui ont asséché la liquidité bancaire de 28,4 milliards alors qu'ils devaient injecter 207,4 milliards de CDF.
L'analyse, sous les périodes des années 2014-2018, relève que :
124
essentiellement occasionné par le comportement des avoir intérieurs nets à travers le crédit net à l'Etat.
? De 2016-2018 bien qu'en deçà du niveau programmé, les facteurs autonomes ont pu réaliser une injection de liquidité de l'ordre de 96,3 milliards de CDF. L'afflux de la liquidité aux six derniers mois de l'année est du ressort des avoirs intérieurs nets où toutes ses composantes renseignent des niveaux de réalisation bien supérieurs à ceux programmés.
? A fin octobre 2018, les facteurs autonomes ont contribué à une ponction de la liquidité de 12,1 milliards de CDF contre une injection programmée de 158,1 milliards. Cette évolution est intérieur nets ont injecté 135,0 milliards de CDF.
Facteurs institutionnels de la liquidité bancaire
Au cours des années 2013-2018 et en réaction au dépassement observé au niveau des facteurs autonomes et en égard à la nécessité d'en endiguer les effets sur le marché, les facteurs institutionnels ne pouvaient que ponctionner plus que prévu. Dans ces conditions, ils ont ponctionné 430,4 milliards de CDF sur une programmation de 300,4 milliards.
A partir de l'année 2013 jusqu'à novembre 2018, le multiplicateur monétaire a été globalement stable, évoluant autour d'une moyenne de 6,7. Cet agrégat, mesurant la création monétaire supplémentaire générée par une augmentation de la base monétaire, a connu un pic et un niveau bas respectivement en mars 2013 et en décembre 2018.
125
Les interventions de la BCC connaissent une remarquable avancée mais leurs effets sur les différents secteurs d'actions ne sont pas visibles. Les taux de change fluctuent au gré des chocs transitoires habituels, qui renforcent les convictions des opérateurs économiques sur la confiance octroyée à la monnaie nationale. Cela entraîne une surliquidité de la monnaie nationale impliquant une augmentation de la demande des devises qui entraîne l'inflation74.
Une absence de la politique budgétaire restrictive étouffe les effets d'une bonne politique monétaire75. L'avantage d'assurer son indépendance en ne subordonnant pas son action à la réaction de la politique budgétaire permet d'agir en prévention contre les chocs qui peuvent venir d'elle76. Elle présente aussi l'avantage de donner des signaux aux marchés en rassurant les agents économiques sur la capacité et la volonté de l'autorité monétaire à redresser la situation. Elle permet par ailleurs d'établir les responsabilités en dissociant les initiatives monétaires de celles budgétaires77. De ce fait, la politique monétaire peut être mise en oeuvre, du moins à court terme, dans n'importe quel dérapage budgétaire à partir du moment où l'autorité monétaire a le libre choix de ses instruments.
74 Lire utilement BETOINE A., BASSONI M., problèmes monétaires internationaux ; Ed. ArrmandCollin, Paris, 1997 et CHAINEAU., Mécanismes et politiques monétaires, Collection « Quadrige », PUF, 2000
75 CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler l'inflation ? », in Finances et développement, juin 2004, pg 22
76 Lire le HERON E. et MOUTOT Philippe, les banques centrales doivent-elles être indépendantes ? Prométhée, collection pour ou contre ?, Bordeaux, 2008 ; CUKIERMAN e. a.,Measuring the independance of central bankanditseffect ou policyoutcomesin Word BANK Economie Review 6, 1992; PATAT JP, «quelques questions sur l'indépendance de la banque centrale» in revue d'économie financière, n° 22, 1992
77 CHAINEAU A., mécanismes et politiques monétaires, collection « Quadrige », PUF, 2000, pg 36
126
Il s'agit d'un chapitre tout à fait important dans le cadre de la compréhension de la réalisation du dispositif monétaire congolais. La connaissance des déterminants de la politique monétaire par lesquels les modifications des canaux de transmission de la politique monétaire congolaise se répercutent sur l'ensemble de l'économie est essentielle pour la Banque Centrale du Congo. Elle permet aux autorités monétaire de mieux orienter leurs actions afin d'en assurer l'efficacité de la politique monétaire.
Sur le plan théorique, la politique monétaire agit sur la sphère réelle à travers le canal du taux d'intérêt, le canal de crédit ou le canal du taux de change. Son effet global résulte de la combinaison de différents canaux et de leurs importances respectives dans les mécanismes de transmission.
Pour rendre plus explicite la diffusion des décisions de la politique monétaire Congolaise à travers ces canaux de transmission dans un environnement économique complexe, l'organisation de ce chapitre sera consacrée exclusivement à l'analyse et le traitement des données : « une analyse sur l'efficacité des déterminants de la politique monétaire".
Le modèle de demande de monnaie ci-dessous a été développé par Rogoff et Obstfelt(2008)78. En effet, plusieurs études empiriques de la fonction de demande de monnaie retiennent la masse monétaire réelle comme variable dépendante et un certain nombre de variables indépendantes composées de variables d'échelle et de coût d'opportunité de la détention de la monnaie.
Les équations de la demande de monnaie utilisant la masse monétaire réelle au sens large comme agrégat monétaire ont été estimées en recourant au modèle vectoriel à correction
78Rogoff et Obstfelt, model of structural global demand of liquidity 2013
127
d'erreurs. Les signes attendus et le degré de signification des paramètres estimés ainsi que l'application des tests de diagnostic ont permis de vérifier la consistance des résultats.
La présente étude va faire essentiellement recours aux outils statistiques et économétriques pour la vérification des hypothèses formulées.
Cependant, les tests de stationnarités de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) seront faits pour vérifier la stationnarité des variables. Le traitement d'une série chronologique la connaissance de leurs caractéristiques stochastiques. Si ces caractéristiques c'est-à-dire son espérance et sa variance- se trouvent modifiées dans le temps, la série chronologique est considérée comme non stationnaire ; dans le cas d'un processus stochastique invariant, la série temporelle est alors stationnaire79.Une série chronologique est donc stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps.80
Les hypothèses sont les suivantes :
Si ADF test stabilitic<critical value alors on accepte H0 au seuil de 5%, la série est non stationnaire
Si ADF test stabilitic>critical value alors on rejette H0 au seuil de 5%, la série est stationnaire.
Aussi le test de cointégration sur les résidus sera fait pour valider l'inexistence de relation de long terme entre les séries. La méthode d'estimation que nous allons utiliser, est la méthode de moindre carré ordinaire. L'estimation du modèle se fera sur le logiciel eviews. La validation économique est faite sur la base des signes prévus. La validation statistique de la qualité globale des modèles est appréciée par le coefficient de détermination des modèles et par le test de Fisher.
L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à travers le coefficient de détermination du modèle (R2). Ce coefficient explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée par les variables exogènes.
Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers le test de Fisher.
79 BOURBONNAIS, R. (2006), économétrie manuel et exercices corrigés, 7è édition Dunod, Paris p 221
80 Si les conditions énoncées ci-dessous sont vérifiées, on dit que la série est stationnaire de second ordre, ou encore faiblement stationnaire. Dans le cas où, aux conditions définies, s'ajoute la constante de la distribution de probabilité, on parle de série strictement stationnaire.
128
Les hypothèses à posés sont les suivantes :
H0 : R2 = 0, tous les coefficients sont nuls
H1 : R2 ? 0, il existe au moins un coefficient non nul
Avec k le nombre de paramètre estimé, Si le Fischer calculé est supérieur au Fisher théorique Fth (k-1, n-k), ou la Prob (F-stat) < 5%, on rejette l'hypothèse nulle, la qualité de la régression est bonne au seuil de 5%.
Dans le cas contraire, on accepte hypothèse nulle au même seuil, la qualité de la régression n'est pas bonne.
La validation statistique de la qualité individuelle des variables est appréciée par le test de Student.
Le test de Student, qui pose comme hypothèses :
H0 : á i = 0, le coefficient i n'est pas significativement différent de zéro H1 : á i ? 0, le coefficient i est significativement différent de zéro
Si la statistique calculée de Student est supérieure à la statistique théorique t5%(n-k), ou la probabilité calculée est inférieure à 5%, on rejette l'hypothèse nulle, les variables sont statistiquement significatives au seuil de 5%.Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse nulle, les variables ne sont pas significatives au seuil de 5%.
Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de Breusch Godfrey permettront la détection de l'autocorrelation des erreurs.
Le test de Breusch Godfrey est fondé sur un test de Fisher de nullité de coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange, permet de tester une autocorrelation d'un ordre supérieur à un et reste valide en présence de la variable dépendante décalée en tant que variable explicative. L'idée générale de ce test réside dans la recherche d'une relation significative entre le résidu et ce même résidu décelé.
Une autocorrelation des erreurs d'un ordre p s'écrit :
1t = ñ1 1t-1+ñ2 1t-2+....+ñp1t-p+í (2)
129
Avec p le nombre de retard des résidus, n le nombre d'observations et R2 coefficient de détermination. Les tests d'hypothèses sur l'équation intermédiaire sont les suivantes
H0 : ñ1= ñ2=...= ñp= 0 : erreurs non corrélées H1 : ñ1? ñ2?...? ñp? 0 : erreurs corrélées
Si BG< #177;(p)2 ,Fc<Fth ou Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse nulle d'absence de corrélation des résidus au seuil de 5%.Le cas contraire, on rejette l'hypothèse nulle, les erreurs sont corrélées au seuil de 5%.
Le test de White sera fait pour vérifier l'hypothèse d'homoscédasticité. Ce test est appliqué pour la détection de l'hétéroscédasticité des erreurs. Sa Statistique est donnée par :
Avec p=2(k-1), k le nombre de paramètres estimés et n le nombre d'observations et R2 le coefficient de détermination.
Les hypothèses sont les suivantes
H0:a1=b1=a2=b2=...ak=bk=0 : homoscédasticité des résidus H1: a1?b1?a2?b2?...ak?bk?0 : hétéroscédasticité des résidus
Si W< #177;(p)2 ,Fc<Fth ou Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse homoscédasticité des résidus au seuil de 5%.Le cas contraire on rejette l'hypothèse nulle les erreurs sont hétéroscédastique au seuil de 5%.
Enfin, le test de normalité des erreurs permettra de valider les propriétés des moindres carrées ordinaires.
La statistique de Jarque-Bera est définie par :
S= n/6â1+n/24(â2-3)2 suit un ÷2 à deux degré de liberté.
Où S est le coefficient de dissymétrie skewness (asymétrie) et K le coefficient d'aplatissement (kurtosis ou aplatissement), JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi de khi-deux à deux degrés de liberté.
Les hypothèses sont les suivantes :
130
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité si JB<5.99 ou si la probabilité critique est supérieure à 5%, la variable suit une loi normale. On rejette au seuil de 5% l'hypothèse de normalité dans le cas contraire.
Ces tests de normalité servent également dans le cas où il y a hétéroscédacité. En effet, l' hétéroscédacité se manifeste sur le graphe de la distribution par des queues de probabilité plus épaisses (distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.81
Les résultats de ce test sont consignés en annexe tableau n°1, ils montrent que trois (3) variables sont intégrées d'ordre 1 dont la variable dépendante et les autres variables sont stationnaires à niveau. Comme il existe des variables non stationnaires. Cela nous a conduit à envisager l'étude de la cointégration.
Les tests de Dickey-Fuller augmenté permettent non seulement de détecter l'existence d'une tendance (tests de racine unitaire, Unit Root test) mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une chronique. Pour ce faire, deux types de processus sont distingués :
- Les processus TS (Trend Stationary) qui représentent une non stationnarité de type déterministe ;
- Les processus DS (DifferencyStationary) pour les processus non stationnaire aléatoires.
Mais, ces tests permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d'une chronique par la détermination d'une tendance déterministe ou stochastique. Il y a trois modèles qui servent de base à la construction de ces tests à savoir le modèle autorégressif d'ordre un ; le modèle autorégressif avec tendance et le modèle autorégressif avec la constante.
Les critères d'acceptation ou de refus de la stationnarité s'effectuent des manières suivantes : -Pour les tests à niveau pour les variables
Si ADFcal>ADFth, la variable est non stationnaire au modèle avec constante, mais sans tendance
Si ADFcal<ADFth, la variable est non stationnaire au modèle avec tendance, mais constante. -Pour les tests à la différence première
81 BOURBONNAIS. R. Idem
131
Si ADFcal<ADFth, la variable est non stationnaire au modèle avec tendance, mais constante.
Si ADFcal>ADFth, la variable est non stationnaire au modèle avec constante, mais sans tendance
Toute fois les variables significatives du modèles aurons la tendance et la constante pour les tests à niveau et pas de tendance ni de constante pour le test à la différence première d'où le respect de la règle de cointégration des variables de même ordre c'est-à-dire à la première différence I(1)82
a) Modèle d'équation de cointégration
LM2_SPRt= po - p1* LPIB(t)- p2*INT_BCMP(t)+* p3INF_SEM(t)+ p4*TXDEPR(t)+?t
â0 est une constante et ?t la variable aléatoire du modèle économétrique et â1,â2,â3, â4sont des coefficients des variables explicatives. Où les variables (en échelle logarithmique) pris en compte pour l'estimation sont respectivement :
LM2_SPRt: désigne les encaisses réelles
LPIB : Désigne le PIB à prix constant
INT_BCMP : Taux d'intérêt domestique
INF_SEM : Taux d'inflation en glissement semestriel
TXDEPR : Taux de dépréciation de la monnaie nationale
b) Modèle à correction d'erreur
L'utilisation du modèle à correction d'erreur montre la relation commune de cointégration (la tendance commune) et d'en déduire les interactions entre les variables83. Estimons le modèle à correction d'erreur conformément à la représentation du modèle de Hendry84, suivant par la méthode des moindres carrés en une seule étape :
ÄLM2_SPRt= p0+p1*ÄINT_BCMPt-p3*TXDEPRt-p4*EC_MD022t+e3t
82 BOURBONNAIS R. Op.cit. pp 230-232
83 Régis Bourbonnais, « Econométrie », 6ème édition, Dunod, Paris, 2005, p. 279.
84Les modèles à correction d'erreur ont été introduits par Hendry au début des années 80. Ils ont le mérite de faire ressortir les dynamiques de court et de long terme des variables.
132
A: est l'opérateur de différence première défini par A(LMt) = LMt - LMt-1
Les coefficients f31, f32, f33, et f34 représentent la dynamique de court terme et les coefficients f36, f37, f38 et f39 caractérisent l'équilibre de long terme. Le coefficient f35 est le coefficient de correction d'erreur, il doit être inférieur à l'unité et négatif. Le coefficient de correction d'erreur indique la vitesse d'ajustement de la variable endogène du produit intérieur brut (LPIB) pour retourner à l'équilibre de long terme suite à un choc. Le coefficient f30 représente la constante du modèle.
Les élasticités de court terme sont : f31, f32, f33 et f34
Ainsise basant sur la fréquence semestrielle des données, la détermination du nombre optimal de retards du modèle vectoriel à correction d'erreurs, le processus itératif a commencé avec 12 retards en utilisant les critères d'informations de Schwarz (SC), de Hannan-Quinnon (HQC), du ratio de Maximum de vraisemblance (LR), de l'erreur finale de prévision (FPE) et d' Akaike (AIC) jusqu'à ce qu'on a trouvé le modèle à 8 retards qui semble approprié au contexte de l'économie de la RDC.
Les estimations sont effectuées sur base des données trimestrielles allant de 2003 à 2018. L'indisponibilité des séries mensuelles du PIB ont nécessité la trimestrialisation des données à fréquence annuelle. Ainsi, le résultat du modèle estimé se présente comme suit :
? Relation de long terme estimée (test de cointégration)
LM2_SPRt= 33.43 - 4.61*LPIB(-1)- 0.21*INT_BCMP(-1)+0.24* INF_ANN(-1)+ 2.15*TXDEPR(-1)
[-2.17737] [-3.57416] [ 6.24999] [5.14938]
? Relation de court terme (modèle à correction d'erreurs, MCE)
ÄLM2_SPRt=-0.0268+0,0075*ÄINT_BCMPt-0.0026*TXDEPRt-0.0017*EC_MD022t+e3t
(0.0014) (0,0016) (0,0007)
[5.3888] [-1.6220] [-2.4024]
133
Ce résultat est retracé par le graphique ci-dessous, lequel illustre clairement la pertinence de cette relation à partir de laquelle est issue l'estimation du modèle vectoriel à correction d'erreur ainsi que la représentation de la relation de long terme.
Graphique n°22 : Réponse de l'inflation suite aux chocs sur le taux directeur
Reponse de l'inflation suite aux chocs sur le taux directeur
.010 .008 .006 .004 .002 .000 -.002 |
|
5 10 15 20 25 30 35 |
Source : l'auteur
Il est à observer que le vecteur des résidus est stationnaire. Ce qui confirme l'évidence de l'existence d'une relation de long terme stable entre la demande des encaisses réelles, le revenu réel et les autres variables du coût d'opportunité de la demande de monnaie.
Tableau n°8
Variables |
M1R |
M2_SPR |
PIBCONST |
INF |
INF_ANN |
INT_BCMP |
TXDEPR |
TX_CR_BCM |
Ordre integration |
I(I) |
I(I) |
I(I) |
I(0) |
I(0) |
I(I) |
I(0) |
I(I) |
Les différents tests de diagnostic ont validé l'absence de l'autocorrélation sérielle dans le vecteur des résidus. De même, le test d'hétéroscédasticité, qui confirme la constance de la variance de l'erreur par l'acceptation de l'hypothèse nulle de l'absence de l'hétéroscédasticité à la lumière de la valeur de la statistique conjointe du Khi-Carré, indique une probabilité limite de 47,5 % qui est supérieure au seuil de significativité de 5,0 %.
Par ailleurs, la stabilité du modèle vectoriel à correction d'erreur de la demande de monnaie à long terme semble également être vérifiée au regard des valeurs propres de la matrice du
134
VECM, lesquelles se trouvent à l'intérieur du disque unité, comme l'illustre le graphique ci-dessous.
Graphique n° 23 et 24 : Stabilité du
modèle vectoriel de la demande de monnaie à long
terme et
à court terme pour la ROC
-0.5
-1.0
-1.5
0.5
0.0
1.5
1.0
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
-0.5
-1.0
-1.5
0.5
0.0
1.5
1.0
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Il a été d'abord utilisé le test de CUSUM-carré (graphique 1) pour voir si une situation d'instabilité ponctuelle ne serait pas apparue durant toute la période sous analyse pour
Source : l'auteur sur base du logiciel Eviews.9
Les résultats obtenus mettent en évidence la pertinence des variables revenu réel et dépréciation du taux de change, sur les encaisses réelles. En effet, un accroissement de 1 % du revenu réel impacte positivement les encaisses réelles de 4,6 %. L'élasticité de M2 par rapport au revenu réel est supérieure à l'unité (4,6). Ce constat, dans le modèle de long terme, traduit à la fois une croissance plus importante de la masse monétaire par rapport au revenu et une prévalence du sous-développement du secteur financier dans l'économie congolaise.
Par contre, dans le modèle de court terme, c'est la dépréciation du taux de change qui influe négativement sur les encaisses réelles en RD Congo. Cette influence significative de la variable taux de change sur la demande de monnaie se justifie dans un environnement économique marqué par la dollarisation et dans un contexte de régime de change flottant.
2. Analyse de la stabilité de la demande de la monnaie
L'intérêt de la poursuite des objectifs de la politique monétaire dépend plus de la stabilité de la demande de monnaie. Ainsi a-t-on soumis l'équation de demande de la monnaie de la RDC à toute une batterie de tests destinés à déceler d'éventuelles instabilités.
Toutefois, le calcul de la vitesse de circulation se heurte empiriquement à plusieurs difficultés. Pour les pays semi-dollarisés, la production nationale est détenue en une faction d'actifs en
135
diagnostiquer sur l'existence ou non de l'instabilité structurelle au cours de la période sous
examen.
Graphique N°25 : Test de CUSUM-Carré sur la demande de la monnaie
30 20 10 0 -10 -20 -30 |
04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18
CUSUM 5% Significance
Source : Construit par l'auteur à partir du logiciel Eviews
Il résulte des tests de stabilité présentés ci-haut que, au cours de la période analysée, on pouvait observer des cycles d'instabilité ponctuelle allant de janvier 2002 à décembre 2010. A partir de janvier 2010, la situation s'est stabilisée pour revenir à l'équilibre. Cette situation est due notamment au comportement des principaux facteurs explicatifs de la demande de monnaie (taux d'intérêt, taux de dépréciation de la monnaie nationale, etc.) qui étaient caractérisés par de fortes instabilités.
En dépit de l'instabilité ponctuelle observée, il conviendrait de noter que la demande de monnaie était restée structurellement stable pour toute la période sous examen.
L'analyse de la stabilité de la vitesse de circulation est d'autant plus importante qu'elle permet d'évaluer la stabilité de la demande de la monnaie. Se référant à l'équation quantitative de la demande de monnaie, la vitesse de circulation peut-être aisément dérivée :
(3)
136
monnaie nationale et en une autre en monnaie étrangère. De ce fait, l'équation quantitative se modifie comme suit :
(4)
: Masse monétaire en devise ;
é
Dans la plupart des pays dollarisés partiellement, l'estimation de la vitesse de circulation ainsi que de la quantité des actifs en dollar est peu aisé. Pour ce fait, nous allons considérer comme hypothèse que la détention en dépôt bancaire des agents économique tant en monnaie nationale qu'en monnaies étrangères reflète la proportion de leur portefeuille suivant les deux monnaies.
De ce fait, sachant que é
é
le produit national détenu en monnaie nationale peut-être approximé en pondérant la partie droite de l'équation(2) par , ce qui donne :
(5)
Et par conséquent (3) devient :
(6)
Le sentier temporel de la variable trouvée est représenté par le graphique ci-dessous. Il est remarqué que la vitesse de circulation évolue à une tendance décroissante au cours des dix dernières années. Une explication à ce phénomène est l'expansion récente du secteur bancaire qui s'est vu augmenter du nombre des banques avec les dépôts bancaires des clients. Les différentes mesures des politiques monétaire et budgétaire visant le paiement par voie bancaire des fonctionnaires de l'état ont sensiblement contribué à réduire la vitesse de circulation.
137
Figure n°26 :
40
35
30
25
20
15
10
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
VITESSE_M1
Source : l'auteur à partir de logiciel Eviews
Nous allons étudier la stabilité de la variable aléatoire résultant de l'équation (6) en procédant à la régression de la vitesse de circulation par sa variable décalée. Le modèle est pris comme stable lorsque le coefficient de la variable décalée est inférieur à l'unité en annexe tableau n°2
Figure n°27 :
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
-.1
-.2
-.3
.5
.4
.3
.2
.1
.0
RESID_VITESSE_M1
Il ressort de ce graphique une stabilité globale durant la période allant de 1997 à 2017. Toutefois, cette stabilité a été des niveaux de variation très élevés de vitesse de circulation de la monnaie fiduciaire pour les périodes de fin d'année prix comme variables accidentelles liées à la saisonnalité des dépenses de fin d'année. Ces variations ont cependant été moins élevées en 2009 en raison de la crise financière internationale et pour les années 2012 et 2018.
La stabilité globale de la vitesse de circulation durant la période sous-analyse est assez évidente. Toutefois, le comportement saisonnier des agents économiques explique certains écarts disproportionnés par rapport à la moyenne. Il est ainsi remarqué sur le graphique la présence des pics à chaque fin d'année et une diminution à la baisse pour les mois suivants. Ceci décrit la demande élevée des agents économiques en vue de faire face aux transactions courantes. La présence d'une saisonnalité du comportement de la vitesse de circulation est aisément observable à l'aide du graphique n° 1 en annexe
138
Il est observé que les moyennes saisonnières du mois de janvier et de décembre sont fortement éloignées des autres moyennes mensuelles en raison des demandes de monnaie accrues pour les dépenses de fin d'année.
L'analyse du multiplicateur monétaire explique quel est le montant de la masse monétaire pouvant être distribué par les banques à partir de la base monétaire. Dans le cadre de cette étude, elle sera dérivée à partir de la formule ci-dessous :
(7)
Ou
M : représente la masse monétaire au sens large et MBC désigne la monnaie banque centrale.
Les agrégats pris en compte pour l'estimation du multiplicateur monétaire sont la masse monétaire sans provisions et dépôts en devises ainsi que la base monétaire au sens strict.
L'évolution au cours du temps du multiplicateur monétaire illustré comme suit :
Figure n°28 :
1.25
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0.90
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
MULTIPLICATEUR
Il ressort du tableau ci-dessous que le processus n'est pas explosif (coefficient inférieur à 1) pour la période sous analyse, en raison de l'ampleur du coefficient de la variable décalée en annexe tableau n°3.
139
Figure n°29 :
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
-.04
-.08
-.12
.12
.08
.04
.00
R_MULTIPLICATEUR
L'analyse de la volatilité de résidu du multiplicateur reflète le caractère instable de la variable sous analyse. L'analyse du résidu révèle un caractère stationnaire et par conséquent, une stabilité de la variable résiduelle. Toutefois, quoique le résidu révèle un caractère stationnaire, il est clairement révélé que les fluctuations du multiplicateur sont assez importantes au cours des 3 dernières années.
Figure n° : 30
1.25
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0.90
MULTIPLICATEUR
Means by Season
by Season
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec
Toutefois, les variations saisonnières ont eu un comportement assez stable.
Deuxièmement, le caractère surliquide des banques commerciales fait que ces dernières ne recourent pas aux refinancements auprès de la Banque Centrale. Cette situation fait que les
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Le processus de transmission de la politique monétaire est entendu comme le mécanisme par lequel les effets des variations du taux directeur de la Banque Centrale se font sentir dans toute l'économie et jusque sur le taux d'inflation. Il s'agit d'un processus complexe et il existe un élément d'incertitude quant au moment où cette influence s'exerce et quant à l'importance relative de certaines relations d'influence (l'ampleur de l'impact).
Prenant en compte la particularité de la République Démocratique du Congo, cette étude s'est focalisée sur l'analyse de l'influence du taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale du Congo sur l'inflation (saisie par l'Indice des Prix à la Consommation), le taux débiteur des banques et le taux de change indicatif.
Pour parvenir à une réponse appropriée à nos hypothèses, l'approche économétrique basée sur un modèle VAR était utilisée. L'analyse des causalités ainsi que des réponses impulsionnelles ont permis une meilleure compréhension de certains phénomènes (voir la tableau n°... en annexe).
Les résultats obtenus sont intéressants et traduisent la réalité de l'économie congolaise. En effet, la variation du taux directeur agit significativement sur l'inflation (au seuil de 5 %) et sur le taux débiteur des banques commerciales (au seuil de 10 %). En dépit de cette influence, son ampleur reste très faible (les coefficients s'établissent à 0.014948 et à 0.056934, respectivement pour l'inflation et pour le taux débiteur).
Cependant, les variations du taux de change indicatif ne sont nullement influencées par le taux directeur de la Banque Centrale (t-statistique égale à 1.31729). Les comportements de ces variables face à l'action de la politique monétaire se justifient pour des raisons suivantes :
Premièrement, cette situation s'explique par la dollarisation de l'économie congolaise laquelle réduit l'efficacité des instruments de la politique monétaire. Ainsi, les besoins de financement des banques sont exprimés en devises.
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variations du taux directeur ne se traduisent pas directement et de façon significative sur le taux d'intérêt débiteur des banques.
Troisièmement, la stabilité du taux de change observé en République Démocratique du Congo est beaucoup plus attribuée aux actions de politique de change qu'à la politique monétaire. En effet, le taux de change étant un canal important de transmission des actions de l'Institut d'Emission sur l'inflation (coefficient = 0.288254 et t-statistique = 4.23513), la Banque Centrale intervient directement sur le marché de change en tant qu'acquéreur ou offreur des devises en cas des chocs importants sur le cours de change afin de prévenir toute perturbation de la stabilité des prix (objectif final de la politique monétaire).
Il convient de relever également le fait que les variations de la masse monétaire sans provision et dépôts en devises n'impactent pas sur le niveau général des prix (t-statistique = 1.16377).
Ces résultats confirment le fait que la Banque Centrale du Congo dispose d'un dispositif de prévision ponctuelle de la liquidité. En effet, de manière ponctuelle (hebdomadaire), la Banque Centrale procède par la prévision du niveau de liquidité compatible au niveau de l'inflation attendu. En cas de dépassement ou d'insuffisance de la base monétaire, elle actionne son instrument Bons BCC afin de réguler la liquidité.
? Analyse des réponses impulsionnelles de l'inflation suite aux chocs sur le taux directeur
Comme l'indique le Graphique 1 ci-dessous, les effets de la variation du taux directeur sur l'inflation sont ressentis immédiatement sur les prix, et son influence est permanente. Mais, au regard des résultats d'estimation obtenus ci-haut, ce caractère permanent n'inquiète pas la stabilité conjoncturelle des prix du fait de la faiblesse de l'ampleur de l'influence de la variation du taux directeur sur l'inflation (coefficient = 0.014948).
Ce caractère permanent est également traduit par le fait que pour un choc positif perçu sur le taux directeur, on observe une réaction instantanée de l'inflation dès le premier mois, et les effets persistent jusqu'à plus de 36 mois qui suivent.
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DISCUSSION DES RESULTATS
Les résultats apparaissent intéressants et montrent l'existence d'une relation stable autour de deux phases. A savoir le court terme et le long terme.
- S'agissant du court terme : La dépréciation du taux d'échange influe négativement sur les encaisses réelles en RD. Congo. Cette influence significative se justifie dans un environnement économique marqué par la dollarisation et dans un contexte de régime de change flottant.
- En ce qui concerne le long terme : la relation entre la demande des encaisses réelles, les revenus réels et les autres variables du coût d'opportunité de la demande de monnaie est équivoque. Les différents tests de diagnostic à la lumière de la valeur statistique conjointe du khi-carré indiquent une probabilité limite de 47,5% qui est supérieur au seuil de significativité de 5,0%.
Par ailleurs un accroissement de 1% du revenu réel impact positivement les encaisses réelles de 4,6%. L'élasticité de M2 par rapport au revenu réel est supérieure à l'unité (4,6). Ce constat dans le modèle de long terme, traduit à la fois une croissance plus importante de la masse monétaire par rapport au revenu est une prévalence du sous-développement du secteur financier dans l'économie congolaise.
Ceci va à l'encontre des résultats de ROMER (2009) qui souligne d'une politique monétaire restrictive déprime l'activité économique ; de SARR et DINGUI (2010) qui montrent que les impulsions monétaires sont transmissent à la sphère réelle par le taux débiteur des banques. Mais ces résultats vont dans le même sens que ceux de King (2010), qui aboutit à l'existence d'une corrélation entre la croissance de la quantité de monnaie et l'inflation et l'inexistence d'un lien entre la croissance monétaire et la croissance du produit réel.
- En outre la variation du taux directeur agit significativement sur l'inflation (au seuil de 5%) et sur le taux débiteur des banques commerciales (au seuil de 10%). En dépit de cette influence sont ampleur reste très faible (les coefficients s'établissent à 0,014948 et à 0,056934, respectivement pour l'inflation et pour le taux débiteur).
Ce résultat rejoint ceux de DEBOISSIEU (2012) et NUBUKPO (2012), selon eux, le canal du crédit n'est en général pas indépendant du canal du taux d'intérêt et tous les deux jouent dans le même sens pour renforcer l'impact de la politique monétaire, une modification du taux d'intérêt directeur engendre une variation des taux bancaires qui influe sur la demande des biens.
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- A l'inverse les variations du taux de change indicatif ne sont nullement influencées par
le taux directeur de la banque centrale du Congo (t - statistique égale à 1,31729).
Cette indication rejoint les études de BYNOE (2004) DORNOBUSH (1995) et MUNDEL (1962), pour eux la politique monétaire devient mécaniquement expansionniste provoque une démarcation entre le taux d'intérêt et le taux de change. Cette situation conditionne la relance de la production et la variation du taux de change.
Ce qui précède nous conduit à dire que la relation théorique entre la politique monétaire et le secteur réel (inflation) soutenue par la théorie quantitative de la monnaie et la relation empirique confirmée par nos prédécesseurs aux niveaux de la revue de la littérature et nos résultats existe.
Et comme FREDMAN (1950), nos résultats nous conduisent également à dire que les déterminants de la politique monétaire congolaise sont inefficaces, seul le canal du taux de change influe sur le secteur réel. Cette situation s'explique par la forte dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins en devises, et ceux-ci nous amène à déduire la thèse selon laquelle le canal du taux de change demeure aux jours d'aujourd'hui le déterminant le plus efficace de la politique monétaire congolaise au détriment des autres canaux (canal du taux d'intérêt et canal du taux de crédit des banques commerciales).
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RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN OEUVRE D'UN REGIME DE POLITIQUE MONETAIRE EFFICACE A MOYEN ET LONG TERMES
1. Recommandations des politiques
La politique monétaire congolaise s'avère impérieuse à réformer ou à adapter en tenant compte de l'environnement économique tant national qu'international.
Aussi, d'autres mutations sont observées au niveau de la structure de liquidité bancaire et certaines réformes en cours ainsi que les élections présidentielles et législatives à l'horizon 2016 sont nécessaires pour intégrer dans les cadres analytique et opérationnel de la politique. Car, depuis 2012, le pays a amorcé le processus de la dé-dollarisation de l'économie, fixant dans sa matrice de surveillance les paiements des obligations fiscales et non fiscales en franc congolais quelle que soit la nature des matières imposables. D'autres perspectives doivent être pris en compte, telles que la mise en place des marchés financiers et des guichets de refinancement à moyen et long termes ainsi que la vision de l'émergence à l'horizon 203085.
i. Des objectifs, instruments et stratégies
Le cadre analytique de politique monétaire actuel s'avère nécessaire à adapter dans la mesure où les effets de la crise financière internationale survenue au début du deuxième semestre de l'exercice 2008, ainsi que les changements importants que connaît le pays sur les plans monétaire ont révélés d'autres informations pertinentes pour se prémunir aux éventuels déséquilibres. Cela est de même avec le cadre opérationnel en vigueur qui s'avère la révision.
Les recommandations principales qui suivent sont nécessaires à livrer pour améliorer la conduite de la politique monétaire à moyen et long termes.
S'agissant du cadre analytique de la politique monétaire, il y a lieu de formuler certaines recommandations ci-après :
? L'autorité monétaire devait se proposer un autre objectif prudentiel, en plus de la stabilité du niveau général des prix moyens des biens et services. Autrement dit, la politique monétaire menée par la BCC devait se donner les objectifs finaux tels que la stabilité des prix et la stabilité financière. Les raisons sont nettement établies sur les
85Au fait, il est indiqué que les réformes envisagées ou mises en place en RDC requièrent des nouvelles perspectives des politiques macroéconomiques, plus particulièrement la politique monétaire et la politique budgétaire. Par exemple, la dé-dollarisation de l'économie entrevoit notamment une nouvelle structure de liquidité et un changement des comportements des détenteurs et utilisateurs de la monnaie nationale.
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effets de la crise financière internationale récente. Malgré l'inflation américaine à un chiffre enregistrée en 2008, la crise financière n'a pas attendue pour se déclencher. Depuis cet événement, les économistes aujourd'hui se sont rendus compte de la pertinence des couples politique monétaire-politique macro prudentielle ;
? Il conviendrait de maintenir le cadre du ciblage monétaire en renforçant les mesures de la dé-dollarisation de l'économie nationale dans le souci notamment de réduire les coûts de transaction de la monnaie locale par rapport à la devise étrangère, le dollar, et d'améliorer l'efficacité des canaux de transmission des impulsions monétaires;
? Pour plus d'efficacité de la politique monétaire, la Banque Centrale doit élaborer un cadre de pilotage à moyen terme, lequel permettra de surveiller l'évolution de la situation monétaire et prendra des mesures d'ajustement monétaire le cas échéant, ayant mesuré la nature des chocs sur la liquidité et d'autres chocs conjoncturels et adopter par la suite un cadre de ciblage de l'inflation ;
? La réalisation d'une inflation compatible à la croissance économique dans l'optique de rester dans la programmation monétaire86 . En effet, les récentes réalisations d'inflation faible ne sont pas de nature à favoriser un accroissement des investissements ;
? L'émission des titres publics par l'Etat. En effet, cela lui permettra de recourir de réaliser ses dépenses sans songer recourir au financement monétaire de son déficit. Par ailleurs, la Banque Centrale pourra améliorer sa gestion de liquidité au moyen des opérations d'Open Market.
86Cette idée voudrait seulement renseigner la détermination des cibles de la politique monétaire après la projection des paramètres tels que : (i) la croissance économique réelle attendue, (ii) le niveau des recettes publiques et les soldes totaux attendus du Trésor et de la Banque et (iii) les flux extérieurs attendus.
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ANALYSE DE LA VOLONTE DE MISE EN OEUVRE DU REGIME
DE
POLITIQUE MONETAIRE RECOMMANDEE
La Banque Centrale du Congo a certes la volonté de mettre en oeuvre le régime de politique monétaire proposé ci-haut, en dépit de certaines pesanteurs du pouvoir politique, notamment, en matière de la coordination des politiques.
Cette affirmation de la ferme volonté de l'autorité monétaire de mettre en application les politiques proposées, s'appuie sur les raisons suivantes :
? L'intégration d'une Direction de la Recherche et des Statistiques dans la structure fonctionnelle et organique de la Banque en vue notamment de vérifier et renforcer les canaux et les délais de transmission monétaire ;
? L'option de lancer le projet de la création d'un marché financier afin de parvenir à un meilleur financement de l'économie, ainsi que l'amorce du processus de la dédollarisation;
? Les perspectives d'optimisation du cadre opérationnel de la politique monétaire, à travers la création du guichet de refinancement à moyen et long termes.
Néanmoins, dans le cadre de cette étude nous avons proposé l'intégration de l'objectif de la stabilité financière dans la conduite de la politique monétaire, l'adoption d'un système de ciblage de taux d'inflation, l'élaboration d'un cadre de pilotage de la politique monétaire à moyen terme, la réalisation d'un niveau inflation compatible avec les perspectives de croissance, le recours aux opérations d'Open Market.
De l'objectif de la stabilité financière
Le cadre légal régissant la politique monétaire au pays est en cours de modification de façon à intégrer la contribution de la banque centrale et du ministère des finances à l'objectif de la stabilité financière. Toutefois, le texte n'est pas encore promulgué et la Banque Centrale a intégré en son sein une unité chargée d'analyser les questions liées à la stabilité financière. Pour ce faire, il sera nécessaire à ce que les autorités s'activent dans la promulgation de ce nouveau texte de loi. C'est dans ce cadre que le Comité National de Stabilité financière pourra être établi et la conduite de la politique monétaire s'insérera dans cette nouvelle perspective.
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L'élaboration d'un cadre de politique monétaire à moyen terme
La réalisation de cette recommandation suppose préalablement un cadrage macroéconomique à moyen terme. Or, ce travail suppose premièrement un système statistique très développé avec des données à haute fréquence notamment du secteur réel. D'autre part, il suppose des liens établis de différentes statistiques, y compris, ceux du secteur extérieur, avec celles du secteur monétaire. Ceci permettra d'anticiper les chocs et d'analyser leur impact sur l'atteinte de l'objectif final. Ce qui suppose un cadre de politique monétaire proactif.
A l'heure actuelle, la Banque Centrale détermine des objectifs intermédiaire et opératoire annuels, sans donner l'orientation à moyen terme des instruments. Ceci constitue donc un handicap pour orienter les anticipations des agents économiques.
Une telle mesure serait volontiers mise en application par le pays, mais il implique des statistiques disponibles et détaillées.
La réalisation d'un niveau d'inflation compatible avec l'objectif de croissance
Face à la crainte d'une résurgence de fortes inflations, la Banque Centrale du Congo a commencé à se montrer trop prudente. En effet, l'inflation réalisée aux cours de deux dernières années a été largement en deçà du niveau programmé et même celui projeté en 2014. Il faudra, dans ce cas, craindre le spectre de la déflation, laquelle aura des effets néfastes sur la croissance.
La réalisation d'une telle mesure suppose des injections de la liquidité tant que l'écart entre l'objectif et la réalisation projetée de l'inflation demeure important. Cette prise de risque est souvent évitée par l'autorité monétaire.
Le recours aux opérations d'Open Market
Ces opérations sont nécessaires pour une bonne régulation de la liquidité. Cela suppose dans une large mesure l'émission des titres par l'Etat dans un pays où les marchés financiers ne sont pas développés. Or, il subsiste à ce jour un niveau d'arriérés sur les titres passés émis par l'Etat. Ce dernier peut volontiers le mettre en application, mais cela suppose un apurement de ces arriérés ou l'actualisation des dettes au moyen du remplacement par les nouveaux titres. A ce jour, mon avis est que l'Etat ne jugerait pas encore prioritaire une telle option.
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L'analyse de l'efficacité de la politique monétaire menée a révélé qu'en dépit des résultats engrangés au cours de la dernière décennie dans la mise en oeuvre de la politique monétaire, le cadre général de la politique monétaire doit poursuivre son amélioration.
En effet, d'une part, l'analyse empirique révèle que l'effet du taux directeur sur l'inflation est réduit. Cette situation s'explique par la forte dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins en devises.
Toutefois, il a été relevé que la variation de la base monétaire au sens strict et la masse monétaire hors provisions avait un effet sur les prix intérieurs lequel effet s'estompait avec le temps.
Aussi, a-t-on observé que la demande de monnaie nationale était fonction du revenu réel, de la dépréciation du taux de change, du taux d'intérêt débiteur domestique et qu'à court terme, la demande de monnaie était essentiellement fonction du taux d'intérêt. Il a également été noté que cette demande est structurellement stable, en dépit de quelques instabilités ponctuelles observées. Par ailleurs, il a été relevé une très forte causalité unidirectionnelle entre le taux de change et le taux d'inflation.
Eu égard à ce qui précède, nous aurions voulu proposer à ce que le pays adopte un régime de ciblage de taux de change. Cependant, compte des contraintes liées à la faiblesse des réserves de change nécessaires pour soutenir la parité en cas de choc, nous pensons que le cadre actuel peut être maintenu. En revanche, le pays devrait poursuivre les mesures visant la dédollarisation, éradiquer durablement la dominance budgétaire, développer les marchés des capitaux en vue d'adopter à moyen terme un cadre de ciblage d'inflation qui un cadre propice à une analyse prospective de la politique monétaire.
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72. Rajhi, T., Villieu, P., (1993), « Accélération monétaire et croissance endogène », Revue économique, n°44-2, Mars, pp. 257-285.
73. Sarr, Dingui, (2000), « Transmission de la politique monétaire: cas de la côte d'ivoire », à paraître.
74. Smith, A., (1176), « Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des Nations », traduction française de Garnier Germain 1981, à partir de l'édition revue par Blanqui Adolphe en 1843 ; document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, dans le cadre de la collection, les classiques des sciences sociales, en
154
collaboration avec la bibliothèque Paul Emile Boulet de l'université du Québec à Chicoutimi.
75. TchuindjangPouemi, J., (1979), « Monnaie servitude et liberté, la répression monétaire de l'Afrique », Edition Jeune Afrique.
76. Touna Mama, (1999), « Libéralisation de l'économie, dynamique de l'informel et lutte contre la pauvreté au Cameroun », Dialectiques Economiques, Université Neuchâtel EDES.
77. Vedel, C., (1995), « Théorie monétaire internationale, les modèles de base », Economica, Paris.
78. Vinay, B., (1969), « Economie monétaire », Armand Colin, Paris.
SOURCES INTERNET
Http : // www.uqac.uquebec.ca/Classiquesdessciencessociales/index.html.
http://Portail:txt/stvw.aspx?LstlD=b34e08d8-c3dc-4b77-928b-b4bff02f8515 du 24/01/2013.
www.beac.int
155
156
Dependent Variable: LOG(VITESSE_M1)
Method: Least Squares
Date: 01/01/19 Time: 21:31
Sample: 2003M05 2018M12
Included observations: 152
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
C |
0.053837 |
0.055363 |
0.972438 |
0.3324 |
LOG (VITESSE_M1(-1)) |
0.979971 |
0.017501 |
55.99639 |
0.0000 |
R-squared |
0.954346 |
Meandependent var |
3.132015 |
|
Adjusted R-squared |
0.954042 |
S.D. dependent var |
0.378118 |
|
S.E. of regression |
0.081060 |
Akaike info criterion |
-2.174175 |
|
Sumsquaredresid |
0.985617 |
Schwarz criterion |
-2.134387 |
|
Log likelihood |
167.2373 |
Hannan-Quinn criter. |
-2.158012 |
|
F-statistic |
3135.596 |
Durbin-Watson stat |
2.561173 |
|
Prob (F-statistic) |
0.000000 |
.5 .4 .3 .2 .1 .0
-.1
-.2
-.3
R |
E S I D |
_ V I T E |
S S E _ M 1 b y |
S e a s |
o n |
||||||||
M e a n s b y S e a s o n |
|||||||||||||
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec
157
.5 .4 .3 .2 .1 .0
-.1
-.2
-.3
R |
E S I D |
_ V I T E |
S S E _ M 1 b y |
S e a s |
o n |
||||||||
M e a n s b y S e a s o n |
|||||||||||||
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec
Dependent Variable: LOG(MULTIPLICATEUR_M2)
Method: Least Squares
Date: 04/01/19 Time: 21:29
Sample (adjusted): 2003M02 2018M12
Included observations: 131 afteradjustments
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
C |
0.019403 |
0.004604 |
4.214323 |
0.0000 |
LOG (MULTIPLICATEUR_M2(-1)) |
0.665909 |
0.065590 |
10.15260 |
0.0000 |
R-squared |
0.444146 |
Meandependent var |
0.058132 |
|
Adjusted R-squared |
0.439837 |
S.D. dependent var |
0.039424 |
|
S.E. of regression |
0.029507 |
Akaike info criterion |
-4.193248 |
|
Sumsquaredresid |
0.112313 |
Schwarz criterion |
-4.149352 |
|
Log likelihood |
276.6577 |
Hannan-Quinn criter. |
-4.175411 |
|
F-statistic |
103.0754 |
Durbin-Watson stat |
2.274408 |
|
Prob (F-statistic) |
0.000000 |
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
158
Graphique n°22. Analyse des réponses impulsionnelles
Reponse de l'inflation suite aux chocs sur le taux directur
.010 .008 .006 .004 .002 .000 -.002 |
5 10 15 20 25 30 35
Source : Construit par l'auteur à partir du logiciel Eviews
ANNEXES. RESULTATS DES TESTS DE RACINE UNITAIRE Tests de ratine unitaire
1. Logarithme de l'indice de prix à la consommation (LIPC)
a) A niveau
Null Hypothesis: LIPC has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend LagLength: 0 (Fixed)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.529862 0.8151
Test critical values: 1% level -4.019975
5% level -3.439857
10% level -3.144346
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
159
Dependent Variable: D(LIPC)
Method: Least Squares
Date: 07/01/19 Time: 11:10
Sample (adjusted): 2003M06 2018M12
Included observations: 151 afteradjustments
Variable |
Coefficient |
Std. Error t-Statistic |
Prob. |
LIPC (-1) |
-0.031068 |
0.020307 -1.529862 |
0.1282 |
C |
0.104272 |
0.060787 1.715362 |
0.0884 |
@TREND ("2001M05") |
0.000431 |
0.000286 1.507932 |
0.1337 |
R-squared |
0.015568 |
Meandependent var |
0.011520 |
Adjusted R-squared |
0.002265 |
S.D. dependent var |
0.026206 |
S.E. of regression |
0.026177 |
Akaike info criterion |
-4.428238 |
Sumsquaredresid |
0.101411 |
Schwarz criterion |
-4.368292 |
Log likelihood |
337.3320 |
Hannan-Quinn criter. |
-4.403885 |
F-statistic |
1.170244 |
Durbin-Watson stat |
2.086202 |
Prob(F-statistic) |
0.313146 |
Conclusion :
Non stationnaire du type DS, car p = 0.8151 ? 0.05 et t = 1.507932 < 2.78.
Conclusion : stationnaire
160
Après différence première
Null Hypothesis: D(LIPC) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend LagLength: 0 (Fixed)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -12.88025 0.0000
Test critical values: 1% level -4.020396
5% level -3.440059
10% level -3.144465
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LIPC,2)
Method: Least Squares
Date: 07/01/19 Time: 11:14
Sample (adjusted): 2003M07 2018M12 Included observations: 150 afteradjustments
Variable |
Coefficient |
Std. Error t-Statistic |
Prob. |
D (LIPC (-1)) |
-1.060397 |
0.082327 -12.88025 |
0.0000 |
C |
0.011910 |
0.004476 2.660525 |
0.0087 |
@TREND("2001M05") |
3.14E-06 |
4.98E-05 0.063132 |
0.9497 |
R-squared |
0.530203 |
Meandependent var |
-0.000138 |
Adjusted R-squared |
0.523811 |
S.D. dependent var |
0.038271 |
S.E. of regression |
0.026410 |
Akaike info criterion |
-4.410377 |
Sumsquaredresid |
0.102528 |
Schwarz criterion |
-4.350165 |
Log likelihood |
333.7783 |
Hannan-Quinn criter. |
-4.385915 |
F-statistic |
82.95041 |
Durbin-Watson stat |
1.619222 |
Prob(F-statistic) |
0.000000 |
161
TEST DE CAUSALITE
Pairwise Granger Causality Tests Date: 04/10/18 Time: 17:52 |
|||
NullHypothesis: |
Obs |
F-Statistic |
Prob. |
LTXDIR does not Granger Cause DLIPC |
42 |
2.89672 |
0.0909 |
DLIPC does not Granger Cause LTXDIR |
9.51228 |
0.0024 |
|
DLTXCHIND does not Granger Cause DLIPC |
42 |
18.0400 |
4.E-05 |
DLIPC does not Granger Cause DLTXCHIND |
15.0072 |
0.0002 |
|
LTXDBC does not Granger Cause DLIPC |
42 |
0.42553 |
0.5152 |
DLIPC does not Granger Cause LTXDBC |
4.51767 |
0.0352 |
|
DLMMHP does not Granger Cause DLIPC |
42 |
6.36719 |
0.0127 |
DLIPC does not Granger Cause DLMMHP |
2.74587 |
0.0996 |
|
DLTXCHIND does not Granger Cause LTXDIR |
42 |
5.93415 |
0.0160 |
LTXDIR does not Granger Cause DLTXCHIND |
0.01444 |
0.9045 |
|
LTXDBC does not Granger Cause LTXDIR |
42 |
11.3635 |
0.0010 |
LTXDIR does not Granger Cause LTXDBC |
4.41215 |
0.0374 |
|
DLMMHP does not Granger Cause LTXDIR |
42 |
1.01032 |
0.3165 |
LTXDIR does not Granger Cause DLMMHP |
0.03139 |
0.8596 |
|
LTXDBC does not Granger Cause DLTXCHIND |
42 |
0.10685 |
0.7442 |
DLTXCHIND does not Granger Cause LTXDBC |
5.83555 |
0.0169 |
|
DLMMHP does not Granger Cause DLTXCHIND |
42 |
6.39631 |
0.0125 |
DLTXCHIND does not Granger Cause DLMMHP |
0.07875 |
0.7794 |
|
DLMMHP does not Granger Cause LTXDBC |
42 |
2.67527 |
0.1041 |
LTXDBC does not Granger Cause DLMMHP |
0.46383 |
0.4969 |
162
Variables endogènes
Variation de logarithme du taux de change indicatif
Logarithme du taux directeur
Variation de logarithme de l'indice de prix à la consommation
Variation de logarithme de la masse monétaire
Variables explicatives
Variation de logarithme de l'indice de prix à la consommation
Logarithme du taux directeur
Variation de logarithme de l'indice de prix à la consommation
Logarithme du taux directeur
Variation de logarithme du taux de change indicatif
Logarithme du taux débiteur des banques
Variation de logarithme de la masse monétaire hors provisions et dépôts en devise
Variation de logarithme de l'indice de prix à la
Coefficients |
Ecart-type |
T-statistiques |
-0.779663 |
0.20113 |
-3.87650 |
0.011894 |
0.00903 |
1.31729 |
2.418758 |
1.12684 |
2.14649 |
0.014948 |
0.00519 |
2.88107 |
0.288254 |
0.06806 |
4.23513 |
-0.019210 |
0.00993 |
-1.93381 |
0.062973 |
0.05411 |
1.16377 |
-0.525206 |
0.18239 |
-2.87956 |
RESULTATS DE L'ESTIMATION DU MODELE VAR (1) Tableau 1. Synthèse des résultats d?estimation
163
hors provisions et dépôts en devise |
consommation Variation de logarithme du taux de change indicatif |
0.243784 0.10741 2.26955 |
DLMMHP
DLMMHP(-1) -0.055493
(0.08540)
[-0.64983]
LTXDBC(-1) -0.021990
(0.01568)
[-1.40264]
DLTXCHIND(-1) 0.243784
(0.10741)
12.269551
LTXDIR(-1) 0.012294
(0.00819)
[1.50142]
DLIPC(-1) -0.525206
(0.18239)
1-2.879561
LTXDBC |
DLTXCHIND |
LTXDIR |
DLIPC |
|||
0.247114 |
0.196186 |
0.519967 |
0.062973 |
|||
(0.32445) |
(0.09417) |
(0.52760) |
(0.05411) |
|||
[0.76165] |
12.083351 |
[0.98554] |
[1.16377] |
|||
0.841434 |
-0.016926 |
0.370360 |
-0.019210 |
|||
(0.05956) |
(0.01729) |
(0.09686) |
(0.00993) |
|||
[14.1266] |
[-0.97904] |
13.823691 |
1-1.933811 |
|||
0.427693 |
0.258307 |
0.095745 |
0.288254 |
|||
(0.40810) |
(0.11845) |
(0.66363) |
(0.06806) |
|||
[1.04801] |
[2.18077] |
[0.14428] |
14.235131 |
|||
0.056934 |
0.011894 |
0.789980 |
0.014948 |
|||
(0.03111) |
(0.00903) |
(0.05059) |
(0.00519) |
|||
11.830181 |
[1.31729] |
[15.6164] |
12.881071 |
|||
0.217114 |
-0.779663 |
2.418758 |
-0.492861 |
|||
(0.69295) |
(0.20113) |
(1.12684) |
(0.11557) |
|||
[0.31332] |
1-3.876501 |
12.146491 |
[-4.26460] |
|||
Logarithme du taux débiteur des banques |
Logarithme du |
0.056934 0.03111 1.83018 |
Source : l?auteur
RESULTATS DE L'ESTIMATION
VectorAutoregressionEstimates
Date: 09/10/19 Time: 17:42
Sample (adjusted): 2003M07 2019M12 Included observations: 150 afteradjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
164
C 0.078092 |
0.398113 |
0.036103 |
-0.817738 |
0.039386 |
(0.03828) |
(0.14544) |
(0.04221) |
(0.23650) |
(0.02426) |
[2.04004] |
[2.73739] |
[0.85528] |
[-3.45768] |
[1.62379] |
R-squared 0.065287 |
0.912989 |
0.136083 |
0.941193 |
0.188176 |
Adj. R-squared 0.032832 |
0.909967 |
0.106086 |
0.939151 |
0.159987 |
Sum sq. resids 0.208073 |
3.003434 |
0.253012 |
7.942096 |
0.083542 |
S.E. equation 0.038012 |
0.144420 |
0.041917 |
0.234848 |
0.024086 |
F-statistic 2.011592 |
302.1910 |
4.536546 |
460.9375 |
6.675652 |
Log likelihood 280.6969 |
80.47515 |
266.0306 |
7.543572 |
349.1377 |
Akaike AIC -3.662626 |
-0.993002 |
-3.467075 |
-0.020581 |
-4.575170 |
Schwarz SC -3.542200 |
-0.872577 |
-3.346650 |
0.099844 |
-4.454744 |
Meandependent 0.027172 |
3.805078 |
0.007331 |
3.152819 |
0.011450 |
S.D. dependent 0.038652 |
0.481313 |
0.044334 |
0.952050 |
0.026280 |
Determinant resid covariance (dof adj.) |
4.94E-13 |
|||
Determinantresid covariance |
4.03E-13 |
|||
Log likelihood |
1076.333 |
|||
Akaike information criterion |
-13.95111 |
|||
Schwarz criterion |
-13.34898 |
165
AVANT-PROPOS 1
RESUME DU TRAVAIL 2
INTRODUCTION GENERALE 3
I. CONTEXTE DE L'ETUDE 3
II. PHENOMENES OBSERVES 3
III. REVUE DE LA LITTERATURE 4
IV. PROBLEMATIQUE 8
V. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 9
VI. CHOIX ET INTERET DU SUJET 12
VII. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 14
VII. 1. METHODES 15
VII.1.1.METHODE INDUCTIVE (RECOURS ECONOMETRIQUE) 15
VII.1.2.LA METHODE COMPARATIVE 16
VII.1.3. LA METHODE SYSTEMIQUE 16
VII. 2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHES 17
VII.2.1. LA TECHNIQUE DOCUMENTAIRE OU L'OBSERVATION DOCUMENTAIRE 17
VII. 2.2. LA TECHNIQUE D'INTERVIEW 18
VIII. LA DELIMITATION DU SUJET 18
IX. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL 20
CHAPITRE PREMIER : 22
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA THEORIE MONETAIRE 22
INTRODUCTION 22
SECTION PREMIERE : NOTIONS SUR LA POLITIQUE MONETAIRE 23
SECTION DEUXIEME : NOTIONS SUR L'INFLATION 34
SECTION 3 : MONNAIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE 48
SECTION 4 : EFFETS MACRO-ECONOMIQUES DE LA POLITIQUE MONETAIRE 53
4.1. CHAINE CAUSALE DU MODELE MUNDELL-FLEMING 53
166
4.2. FACE A UN PAYS EN TAUX DE CHANGE FIXE AVEC MOBILITE PARFAITE
DES CAPITAUX 55
4.2.1. En change flexible avec mobilité imparfaite des capitaux. 56
4.2.2. Pour une mobilité élevée, mais imparfaite des capitaux à change fixe. 56
4.3. AUTRE MODELE NEOKEYNESIEN (ABSENCE DE TRANSMISSION DES
DEFICITS) 57
CONCLUSION PARTIELLE 59
CHAPITRE DEUXIEME. 60
ANALYSE DE L?EVOLUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE CONGOLAISE 60
INTRODUCTION 60
II.1. EVOLUTION DE LA CROISSANCE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE CONGOLAISE
60
II.2. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC 64
II.1.1. Politique monétaire et taux de change 65
II.1.2. Balance des paiements et les Investissements Directs Etrangers 66
L'AJUSTEMENT DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE 1998 68
II.3. EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE PRODUCTION 72
II.3.1. Evolution du PIB 72
II.4. EVOLUTION DE L'INFLATION 75
II.4.1. paradoxe entre la stabilité du taux de change et l'envolée du niveau général des prix 79
II.5. TRAJECTOIRE ET PRINCIPAUX CHOCS SUR L'ECONOMIE 82
II.6. LES LECONS DE LA POLITIQUES MONETAIRE CONGOLAISE 87
CONCLUSION PARTIELLE 93
CHAPITRE TROISIEME : 94
LA BANQUE CENTRALE FACE A LA GESTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CONGOLAISE 94
INTRODUCTION 94
III.1. CADRE REGISSANT LA GESTION MONETAIRE RDC 94
III.1.1. LES OBJECTIFS 95
III.1.2. LES INSTRUMENTS 95
III.1.3. L'ANALYSE DE LA LIQUIDITE 96
167
III.2. ANALYSE DES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES POUR LA MISE EN OEUVRE
DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC 96
III.2.1. PRESENTATION DES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES 96
III.2.2. ANALYSE DES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES 97
III.4. EVOLUTION, ANALYSE ET PERFORMANCE DES REGIMES DE POLITIQUE
MONETAIRE DE LA RDC 99
III.4.1. ABANDON DES INSTRUMENTS DIRECTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE 99
III.4.2. ADOPTION DU REGIME DE CHANGE FLOTTANT 99
III.4.3. DEFINITION CLAIRE DE L'OBJECTIF PRINCIPAL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
100
III.4.4. CONSECRATION DE L'AUTONOMIE ET DE L'INDEPENDANCE DE LA BANQUE
CENTRALE 100
III.4.5.PRECISION DES OBJECTIFS INTERMEDIAIRE ET OPERATOIRE 101
III.4.6. COORDINATION DES POLITIQUES MACROECONOMIQUES 101
III.4.7. AMELIORATION DE L'EFFICACITE DES INSTRUMENTS INDIRECTS 101
COMPETENCES DE LA BCC 106
I. 1. LES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE : UN MAINTIEN DE LA STABILITE
DU NIVEAU GENERAL DES PRIX. 106
I. 2. LES OPERATIONS DE CHANGE : LA PREVENTION ET LA CORRECTION DE LA BCC 110 SECTION II : INTERVENTION DE LA BCC DANS LA MAITRISE DE LA BASE MONETAIRE 113
II. 1. L'ADJUDICATION DES BTR ET LA SAUVEGARDE DU POUVOIR D'ACHET :
REGULATION DE LA LIQUIDITE 114
II. 2. GESTION DE LA LIQUIDITE ET PERSPECTIVES POUR L'EFFICACITE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE 118
CONGOLAISE DE 2013 A 2018 119
III. 1. CADRE OPÉRATIONNEL DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE 119
III. 2. COMPORTEMENTS DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE 120
III. 3. COMPORTEMENT DES FACTEURS DE LIQUIDITÉ BANCAIRE 123
III. 4. MULTIPLICATEUR MONÉTAIRE 124
CONCLUSION PARTIELLE 125
POLITIQUE MONETAIRE CONGOLAISE 126
168
INTRODUCTION 126
SECTION 1. LA DEMANDE DE MONNAIE EN RDC 126
I.1. PRESENTATION DE LA FONCTION DE LA DEMANDE DE MONNAIE DE LA RDC 126
I.2. ANALYSE DE LA STABILITÉ DE LA VITESSE DE CIRCULATION 135
I.3. ANALYSE DE LA STABILITÉ DU MULTIPLICATEUR MONÉTAIRE 138
I.4. ANALYSE EMPIRIQUE DU PROCESSUS DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE
MONÉTAIRE CONGOLAISE 140
DISCUSSION DES RESULTATS 142
RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN OEUVRE D'UN REGIME DE POLITIQUE
MONETAIRE EFFICACE A MOYEN ET LONG TERMES 144
ANALYSE DE LA VOLONTE DE MISE EN OEUVRE DU REGIME DE POLITIQUE
MONETAIRE RECOMMANDEE 146
CONCLUSION GENERALE 148
BIBLIOGRAPHIE 149
ANNEXES 155
ANNEXES. RESULTATS DES TESTS DE RACINE UNITAIRE 158
TEST DE CAUSALITE 161
RESULTATS DE L'ESTIMATION DU MODELE VAR (1) 162
RESULTATS DE L'ESTIMATION 163
TABLE DES MATIERES 165