BICHET Clarisse
Maison de la Personne Polyhandicapée
« Les Charmilles » THAON LES VOSGES
Etude des échelles
d'hétéro-évaluation de
la douleur chez la personne
polyhandicapée adulte
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Université Nancy
Diplôme Inter-Universitaire « Etude et prise en charge
de la douleur » Année 2016/2017
Remerciements
Je tiens à remercier tous les formateurs de
l'équipe pédagogique du Diplôme Interuniversitaire de
l'Institut de Cancérologie de LORRAINE, pour leur enseignement et leur
investissement auprès des étudiants.
Je souhaite aussi remercier mes Directeurs de mémoire,
le Docteur LONCHAMP, neurologue et médecin de la douleur à Nancy
ainsi que M. CORNU, Docteur en médecine Générale
exerçant à la Maison de la Personne Polyhandicapée
«Les Charmilles» à THAON LES VOSGES pour leur guidance durant
la rédaction de mon mémoire.
Je remercie les différents professionnels
exerçant au sein de la Maison de la Personne Polyhandicapée
«Les Charmilles». Ils m'ont accompagné dans ma
réflexion et m'ont orienté dans mon analyse
(Kinésithérapeute, ergothérapeute, médecin,
psychologue, orthophoniste, médecin de rééducation,
neurologue..). Enfin, je souhaite remercier les résidents qui m'ont
apporté beaucoup de piste de travail et sans qui ce travail ne serait
pas possible ! Et j'espère pouvoir faire avancer la prise en charge de
leur douleur à travers cette étude.
A Audrey BICHET, professeur à l'IUT de
Saint-Dié-des-Vosges pour ses illustrations.
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Table des matières
Introduction 3
I. Connaissances actuelles, entre douleur et poly-handicap
7
A. La Douleur 7
B. Le polyhandicap, 9
a. Définition 9
b. Epidémiologie et pathologies concernées
10
c. connaissance actuelle sur la douleur et la personne
polyhandicapée 11
d. Principales atteintes de part leur handicap, 13
e. cause de douleur chez la personne polyhandicapée
14
f. Signes d'alerte 19
II. Présentation des différentes échelles
d'hétéro-évaluation et leurs applications en
Maison d'Accueil Spécialisée 20
A. L'évaluation 20
B. Cadre législatif 21
Plans douleur 22
C. Les différents outils d'évaluation 24
D. Analyse des différentes échelles 27
a. Raison de notre choix 27
b. Mise en place au sein de notre établissement 28
c. Difficultés rencontrées durant notre analyse
30
d. Tableau comparatif des deux échelles utilisé
pour notre démarche d'analyse 30
e. Revenons à l'échelle d'EDAAP 31
III. Proposition pratique d'un protocole de prise en charge de
la douleur au sein de notre
établissement 32
A. Pourquoi un protocole de prise en charge de la douleur au
sein de notre établissement
de santé public ? 33
B. Quelles démarches à suivre pour mettre en
place ce protocole ? 33
C. Organisation concrète du protocole douleur 34
D. Objectifs du protocole 34
E. Mise en place d'un traitement 35
Conclusion 37
Bibliographie 38
Introduction
Tout le monde a fait ou fera un jour l'expérience de la
douleur.
« La douleur est le premier mobile de consultation
médicale, elle est le signe qui ne trompe plus personne sur la
nécessité d'un soulagement. » Comme le dit David Le Breton
dans son livre Anthropologie de la douleur. «
Comme la mort, la douleur est la destinée commune, nul ne peut
prétendre lui échapper ». Dans notre société
actuelle, la douleur ne doit pas rester une fatalité !
La douleur a comme fonction initiale d'être une alarme
protectrice pour l'organisme. Néanmoins, si elle se prolonge, elle
devient inacceptable et peut être considérée comme une
déchéance de l'individu.
« La douleur est toujours difficile à
évaluer. Elle l'est d'autant plus lorsque les patients adultes ne
peuvent pas communiquer quelles que soient leurs raisons. Pourtant sans
évaluation, la prise en charge de la douleur et l'évaluation
thérapeutique sont irréalisables »1
C'est pourquoi je souhaite traiter du problème de
l'évaluation de la douleur auprès des adultes
polyhandicapés non communiquants. Avec comme objectif d'être
capable de limiter l'isolement que la douleur peut induire.
Des progrès récents sont survenus dans la prise
en charge de la douleur des patients non verbalisant, au cours des dix
dernières années, en particulier par la mise au point
d'échelles d'hétéro-évaluation destinées aux
patients cantonnés à la composante comportementale non
verbale.
Mon travail s'articule dans un premier temps autour de la
représentation de la douleur en général puis la douleur de
la personne polyhandicapée en particulier. Dans un deuxième
temps, j'aborderai les différents outils à notre disposition pour
évaluer la douleur du patient adulte polyhandicapé non
communiquant .Enfin, je terminerai par l'analyse de la mise en place de ces
différentes échelles au sein de nos établissements
médico-sociaux. Ce travail me permettra de proposer la mise en place
d'un protocole au sein de notre établissement de soins.
1 Objectif soins n°113 (fevrier 2003) Article«
Evaluation de la douleur quand le patient ne communique pas»
3
4
Situation
La maison d'accueil spécialisée Les Charmilles
située à THAON LES VOSGES est un établissement qui
accueille des adultes de 18 à 69 ans en situation de handicap. La
capacité d'accueil est fixée à 54 places
d'hébergement permanent et d'une place d'accueil de jour. Le foyer
accueille un éventail très riche de personnes atteintes
d'encéphalopathie (congénitale, par anoxies néo-natales,
acquis durant l'enfance ou à l'âge adulte), secondaire à
des pathologies genetiques :
· anoxie à la naissance,
· hydrocéphalie,
· maladie durant la grossesse (Spina bifida, toxoplasmose,
délétion chromosomique...)
· pathologies génétique (Syndrome de RETT,
de LOWE, maladie de LITTLE, de CORNELIA DE LANGE, autisme etc...)
· maladie durant l'enfance (rougeole,
Poliomyélite, méningite...)
· maladie de l'âge adulte (Sclérose en
Plaque, leucodystrophie...),
· de personnes ayant subit des accidents vasculaires
cérébraux,
· de personnes ayant eu un accident de voiture, de
loisirs....
Ainsi que d'autres pathologies engendrant des déficits
mentaux sévères avec pour la plupart une absence de communication
verbale.
Les troubles de la communication voir l'aphasie sont un
obstacle à l'évaluation classique de la douleur chez des
personnes souffrant de handicap sévère.
Par « non communicant », on entend
généralement « l'impossibilité d'établir une
relation, de transmettre une information, un message ». Le sujet
polyhandicapé demeure heureusement communicant dans la
quasi-totalité des cas par le « langage non-verbal ». Ainsi,
le langage corporel seul peut être exploitable.
Infirmière en Maison d'accueil
Spécialisé depuis 11 années, j'ai pu vivre des situations
de soins qui m'ont interpellée. Ainsi je me souviens d'une personne
d'une quarantaine d'année souffrant d'un retard mental
sévère, ayant chuté de son lit.
A mon arrivée dans la chambre, suite à l'appel
téléphonique d'une aide soignante, je constate que la
résidente est assise à terre, elle me sourit et même plus
elle éclate de rire en me voyant. A l'auscultation, j'observe une
déformation important au niveau de l'avant bras gauche et un
oedème de la taille d'un pamplemousse au niveau de celui-ci.
J'immobilise le membre et contacte le secours. A l'arrivée des pompiers
la résidente va même jusqu'à prendre appui sur son bras
fracturé pour se relever et s'installer sur le brancard, malgré
notre réticence. Quelques heures après son départ,
j'apprendrai que la patiente présentait une double fracture de
l'humérus déplacée. Dans cette situation, la douleur n'est
pas exprimée verbalement ni même par son comportement et
vraissemblablement son seuil de tolerance à la douleur ne semble pas
ateint ou alors son mode d'expression de sa douleur était totalement
atypique...
|
Radiographie réalisée à son arrivée
à l'hôpital d'Epinal.
|
|
5
Les signes que nous observons : crise de fou rire,
mobilisation ne peuvent plus avoir un rôle d'alerte et d'orientation pour
les soignants. Concernant, la prise en charge de la douleur, il est difficile
de savoir si le résident est douloureux et donc d'adapter un traitement
antalgique.
De retour du centre hospitalier, quelques jours plus tard,
après sa prise en charge chirurgicale, dans le dossier de liaison ne
figurait aucun antalgique. La patiente ayant juste une orthèse. J'ai
contacté le service de chirurgie où elle avait été
prise en charge. La seule réponse que j'ai eu à ma question:
« Mme M n'a pas d'antalgique dans son traitement de retour?
»
« Non, Mme M ne s'est pas plainte après
l'arrêt des antalgiques en intra veineuse! ». Apres la visite de
notre médecin généraliste, il a été
décide de la mise en place d'un traitement antalgique en
systématique jusqu'à la prochaine radio de contrôle.
Cette situation m'avait fortement interpellée et a remis
en cause ma pratique professionnelle...
De part mon activité d'infirmiere au sein de la Maison
d'Accueil Spécialisée (MAS) Les Charmilles, et par mon engagement
comme Infirmière Sapeur Pompier Volontaire au sein du Service de Soins
et de Santé des Vosges (SSSM 88), les exemples seraient multiples et
variés, d'où un besoin de comprendre, de faire des recherches, de
faire avancer la prise en charge de la douleur dans ma pratique
professionnelle. Et de faire évoluer la reconnaissance de la douleur au
sein de l'établissement où je travaille.
Aussi me suis-je demandé, comment faire évoluer
l'évaluation et la prise en charge de la douleur chez nos
résidents polyhandicapés?
Après m'être entretenue avec des
collègues travaillant dans d'autres M.A.S (Maison d'accueil de
Mattaincourt) ou F.A.M (foyer d'accueil médicalisé de Darney),
IME (Instituts Médico-Educatifs de Châtel sur Moselle). Les
infirmières de ces trois institutions m'ont indiqué qu'elles
n'utilisaient pas d'échelle particulière mais qu'elles se
référeraient à l'observation du comportement du
patient.
6
Je suis également allée rencontrer
l'infirmière douleur du Centre Hospitalier Emile Durkeim à Epinal
pour la prise en charge d'une résidente qui criait en permanence. Cette
derniere m'a fourni une échelle qui était destiné à
la personne âgée dépendante, et non à l'adulte
polyhandicapé.Suite à ces recherches, je me suis donc rendu
compte que je n'étais pas la seule à éprouver des
difficultés dans l'évaluation et la prise ne charge de la douleur
chez l'adulte polyhandicapé.
Je suis donc allé plus loin dans mes recherches et
j'ai découvert qu'il existait bien des échelles
d'hétéro-évaluation de la douleur chez la personne
déficient mentale (échelle de San Salvadour, ou la Pediatric Pain
Profile pour les enfants déficient intellectuels, GED ID mais aussi la
FLAAC modifiée, EDAAP, etc.)
J'y reviendrai dans une seconde partie.
J'étudierai d'abord ce qu'est la douleur et les
connaissances actuelles sur la douleur chez l'adulte polyhandicapé.
I. Connaissances actuelles, entre douleur et
poly-handicap
A. La Douleur
Bien des définitions ont été
proposées, comme par exemple au 18ème siècle : « La
douleur est tout ce qui n'est point plaisir »
« On appelle plaisir toute sensation qu'on voudrait
retenir et douleur toute sensation que l'on voudrait écarter »2
L'IASP (International Association for the Study of Pain) a
proposé en 1979, une définition destinée à
être comprise de tous et dans n'importe quel pays :
«La douleur est une expression sensorielle et
émotionnelle désagréable en lien avec un dommage
tissulaire réel ou potentiel ou décrit en termes d'un tel dommage
».
Nous sommes bien loin des définitions des
siècles antérieurs. La définition de l'IASP se
différencie des autres définitions par une approche subjective de
l'expérience douloureuse et se rapproche plus des signes cliniques que
ressent le patient.
Cette définition laisse une place aux douleurs sans
lésions en se définissant par rapport au patient. Cette approche
de la douleur nous évite de réduire la douleur à la
nociception, de prendre en compte l'aspect multidimensionnel (physique,
émotionnelle,
sociologique ) de la douleur et de considérer le
vécu du patient. C'est cette définition qui sera retenue par
l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et qui figurera dans toutes
les publications.
Revenons sur les principaux points de cette définition
et voyons si elle peut s'appliquer à notre population.
« Expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable... » : Sentir et
ressentir.
L'expérience est ce que peut éprouver la
personne par elle-même. Ce qui en fait un caractère unique et
subjectif. Chaque personne ne ressentira pas la douleur de la même
manière selon son état d'esprit, ses antécédents.
Ainsi, cette expérience sera difficile à transmettre et à
partager d'autant que le résident ne communique pas.
Le patient est le seul expert de sa douleur.
C'est à nous soignant de faire des investigations sur le
passé, les antécédents médicaux et chirurgicaux de
la personne, son ressenti.
La suite de la définition nous précise que
cette expérience est à la fois sensorielle et
émotionnelle. Ainsi, la douleur est associée à ce qui
relève des sensations physiques et des émotions. Les sensations
physiques et les émotions sont ainsi reconnu comme
2 Rey R, Histoire de la douleur, La Découverte / Poche,
janvier 2011 7
8
indissociables. Elle admet ainsi que les émotions
accompagnent systématiquement la douleur, que se soit en situation
aiguë ou chronique.
Alors que la survenue de la douleur aigue
génère de la peur chez l'humain. La douleur aiguë chez la
personne polyhandicapée doit être d'autant plus angoissante que
celle-ci ne peut l'exprimer verbalement !
La douleur chronique, elle, entrainerait plutôt de la
tristesse, de la lassitude ce qui demande au personnel soignant une observation
très affinée du comportement de la personne non verbalisante.
La perspective affective est ainsi considérée
dans la définition de la douleur. Mais, l'affect reste et restera
très difficile à interpréter pour notre population !
David LE BRETON dit dans son livre Anthropologie de
la douleur: « La douleur n'est pas l'évidence du sang qui
coule ou du membre brisé, elle exige une sagacité d'observation
», ce qui montre bien la complexité de l'évaluation de la
douleur !
« En lien avec un dommage tissulaire réel ou
potentiel »
De façon générale, la douleur ressentie
et exprimée par le patient est en lien avec une lésion objective
(plaie, fracture, brulure, infection....). Il s'agit là d'un dommage
tissulaire réel. Il est cependant dit que ce n'est pas toujours le cas
et qu'il peut exister un « dommage potentiel ». Les lésions ne
sont pas toujours visibles ! C'est à nous soignant d'être vigilant
et de mettre tout en oeuvre pour démasquer une lésion qui existe
peut être mais qui n'est pas repérée à l'examen
clinique. Nous devons mettre en place tous les moyens qui s'offrent à
nous pour approfondir notre diagnostic et ne pas se contenter de ce que l'on
peut voir.
La médecine moderne nous offre un éventail de
technologie pour affiner nos observations (radiologie et examen
d'investigation, biologie....) mais aussi le temps lorsque l'état du
patient le permet (absence de menace vitale), et l'observation avec les outils
d'évaluation appropriés.
Il est aussi important de signaler qu'il n'y a pas de
relation proportionnelle entre l'intensité de la plainte d'un patient et
le degré d'atteinte lésionnelle. La subjectivité gouverne
sur la plainte !
Il est crucial que le soignant aborde le patient douloureux
d'une façon neutre et sans idées préconçues car ca
pourrait lui être extrêmement préjudiciable. Et la
qualité du soin s'en ferait sentir.
Par exemple :
« Je ne comprends pas pourquoi M. O ne se plaint pas
plus. Avec ce qu'il a, moi à sa place je n'arrêtais pas de me
plaindre ! »
Ou bien encore :
« Moi quand je me suis cassé le pied, je ne pouvais
plus bouger.... ».
Nous ne sommes pas à la place du patient. Et chaque
être est unique et sa douleur lui appartient ! Ces propos
interprétatifs doivent être bannis de l'esprit du soignant !
« Ou décrit en termes de tel dommage
»
Ce qui pourrait être traduit comme « devra
être considérée comme douleur toute plainte exprimée
comme telle par le patient »
L'origine de cette douleur peut être difficile à
mettre en évidence et le vocabulaire utilisé par le patient
oriente généralement le soignant vers une mauvaise piste. Lorsque
le patient ne verbalise pas, l'observation comportementale peut aussi nous
orienter vers une mauvaise piste. Ainsi M. V se tape l'oreille depuis quelques
jour et son comportement a littéralement changé : habituellement
agréable et souriant, il s'est refermé sur lui et s'est mis
à gémir. A l'examen clinique nous n'observons rien au niveau ORL,
stomatique et digestif ! Dans un second temps nous orienterons donc notre
recherche sur un plan plutôt psychologique en collaboration avec le
psychologue de notre etablissement...
Ainsi, cette dernière partie de définition
évoque les troubles douloureux psychogènes, qui trouvent leur
origine dans des dysfonctionnements psychiques. La plainte somatique se
substitue à une plainte psychologique qui ne peut s'exprimer
directement. On retrouve cette plainte dans les dépressions
masquées, les névroses d'angoisse, l'hystérie de
conversion, l'hypocondrie...
Cette dernière partie de définition nous montre
que les troubles psychologiques peuvent à leur tour engendrer des
douleurs.
Pour nous professionnel exerçant auprès
d'adultes non communiquant, cette définition est inadaptée au
patient qui n'ont pas la capacité de relater leurs expériences
vécues. C'est comme si une partie des indices de la description de la
douleur était masquée. Ce serait à nous soignant de
démasquer la douleur, avec d'autres moyens que ceux habituellement
utilisés pour les personnes verbalisant. Cela demande une très
bonne connaissance du résident et une capacité d'observation
très affinée de la part du soignant.
B. Le polyhandicap,
a. Définition
En France, chaque année, un enfant sur mille qui nait
présentera un tableau clinique de polyhandicapé. Il sera atteint
d'un handicap grave associant déficience motrice et
mentale sévère ou profonde, entrainant ainsi une
restriction extrême de son autonomie, avec des modifications de
perception, d'expression et de relation. Le décret du 29 octobre
19893 définit le polyhandicapé comme :
3 Art.1 de l'annexe 24 ter du décret n°89-798 du
27 octobre 1989 relatif aux conditions techniques d'autorisatio n s des
établissements et des services prenant en charge des enfants ou
adolescents
9
« un handicap grave à expression multiple
associant déficience motrice et déficience mentale
sévère et profonde entrainant une restriction extrême de
l'autonomie et des possibilités d'expression et de relation
».
Le polyhandicap est un handicap complexe, intellectuel et
souvent moteur.
Les personnes concernées n'ont pas accès
à la parole et exprime difficilement leur besoins. La plupart des actes
de leur vie quotidienne (manger, s'habiller, communiquer...) nécessite
l'aide d'une tierse personne.
Le CTNERHI4 a crée une définition
moins restrictive reposant sur les données de l'OMS et retenue par
l'Inspection Générale des Affaires Sanitaires et Sociales «
Association de déficiences graves avec retard mental moyen,
sévère ou profond (QI inferieur à 50) entrainant une
dépendance importante à l'égard d'une aide humaine et
technique permanente, proche, et individualisée. »
Ainsi le polyhandicap n'est pas une maladie en soi, mais une
association de plusieurs déficiences (intellectuelle et physique avec ou
sans maladie mentale).
b. Epidémiologie et pathologies concernées
La complexité et la diversité du polyhandicap sont
telles que l'épidémiologie des personnes polyhandicapées
est mal connue.
Selon les sources CNSA5 et INSERM6 ils
seraient entre 60 000 et 120 000 personnes concerné en France.
Les pathologies concernées sont les maladies
congénitales, accident à la naissance, maladies rares
lorsqu'elles s'accompagnent d'un handicap mental sévère (syndrome
de RETT, syndrome du cri du chat, du X fragile, de West, la trisomie...),
toutes les maladies et accidents entrainant des lésions
cérébrales (AVC, sclérose en plaque avancé, AVP,
leucodystrophie, rupture d'anévrisme )
Ce qui caractérise le handicap sévère
est aussi défini dans la classification internationale de maladie de
l'OMS, la CIM-107.
Nous pourrions résumer la définition du
handicap comme une altération du développement débutant
avant 18 ans avec atteinte des fonctions cognitives, du langage, de la
motricité et des capacités sociales associées à un
retard mental (isolé ou couplé à un trouble psychique). La
profondeur du handicap mental est définie par le
polyhandicapés. Annexe 5
4 CTNERHI : Centre technique nationale d'étude et de
recherches sur les handicaps et les inadaptations.
5 CNSA : Caisse Na onale de Solidarité pour
l'autonomie.
6 INSERM : institut National de santé et de recherche
Médicale
7www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/2665/cim10_2015_final_0.pdf
10
niveau de retard mental déterminé par le
quotient intellectuel (QI) selon la classification suivante :
-retard mental léger : Entre 70 et 50 (un âge
mental entre 9 et 12 ans) -retard mental moyen : Entre 50 et 35 (un âge
mental entre 6 et 9 ans) -retard mental sévère : Entre 35 et 20
(un âge mental entre 3 et 6 ans) -retard mental profond : Inferieur
à 20 (un âge mental inferieur à 3 ans)
Dans mon travail, j'ai ciblé les patients appartenant au
dernier groupe car ils sont une majorité dans l'établissement
où je travaille, ils représentent 50/54 résidents.
Pour ces résidents nous pourrions retenir quelques
caractéristiques communes comme :
· apparition des signes et symptômes la plupart du
temps dès la conception (maladie génétique), au cours de
la gestation et/ou de la naissance et durant
l'enfance.
· ce handicap est souvent inné.
· affecte l'ensemble du développement.
· langage très limité voire inexistant,
communication possible à l'aide de pictogrammes de gestes (voir
impossible), de mimiques. Le code OUI/NON n'ait pas acquis.
· dépendance partielle voire totale à une
tierce personne pour les actes de la vie
courante.
· place en institution avec aucune perspective scolaire
classique ni d'activité
professionnelle,
· surveillance médicale rapprochée avec soins
quotidiens (orthèse, verticalisation,
pansement, gastrotomie....)
· isolement familial pour une bonne moitié.
Différentes définitions de la personne
polyhandicapée existe mais celle qui a mon sens parait la plus proche de
la réalité et celle que je retiendrai pour mon travail, sera
celle du RESEAU LUCIOLES :
« les personnes concernées n'ont pas accès
à la parole et expriment difficilement leurs besoins. Leur entourage n'a
pas la certitude de répondre correctement à leurs attentes. La
plupart des actes de leur vie quotidienne (manger, s'habiller, communiquer,
jouer... parfois marcher) nécessite l'aide d'un accompagnant permanent
» 8
c. connaissance actuelle sur la douleur et la personne
polyhandicapée
8 h3p://www. r e s eau-l u c i o l e s . o r g / d eFni
on-handicap/ 11
La société a longtemps cru que les personnes qui
n'exprimaient pas la douleur
étaient insensibles, comme ce fut le cas pour les
nouveau-nés au début du 19 ème siècle. Les patients
souffrant de polyhandicap ressentent la douleur, mais leurs troubles cognitifs
entraineraient une difficulté d'adaptation de la réponse de
protection à la douleur.
Il n'existe aucune preuve pour étayer une certaine
forme d'insensibilité à la douleur chez la personne
polyhandicapés.
Des croyances persistes : une immaturité du
système nerveux ne permettrait pas aux personnes déficientes
mentales sévères à profondes de ressentir la douleur. Or,
il est prouvé que ces personnes ont un système de
régulation immature et une absence d'intégration de la
signification de la douleur, ce qui provoque une mauvaise perception du message
douloureux; ces personnes-là ressentent donc la douleur plus
globalement. Ce qui peut expliquer un sentiment d'anxiété
accompagnant cette douleur.
Le polyhandicpe s'accompagne de modifications des
systèmes de perception, de transmission et de régulation de la
douleur.
Chez le patient avec déficite intellectuel, les
difficultés cognitives rendent en plus l'expression de la douleur
difficile, avec des manifestations souvent comportementales (agitation,
agressivité, troubles du sommeil, prostration, refus de soins ou de
s'alimenter, confusion) qu'il faut savoir décoder. La douleur aggrave
aussi les déficits cognitifs (attention, mémoire, vitesse de
traitement).
La complexité de leurs problèmes
médicaux multiples, comme nous l'avons developpé plus haut, peut
aussi rendre difficile une prise en charge adéquate de la douleur,
même lorsque celle-ci est repérée.
Si nous recherchons dans la littérature des travaux
indiquant si on peut observer chez nos patients poly-handicapés,
souffrant d'atteinte cerebrale severe, une modification de ce qu'ont connait de
la pysiologie de la douleur, nous retrouvons peu d'etude, la majorité
des études suggère que les réactions physiologiques
à la douleur chez les individus atteints de déficience
intellectuelle sont réduites ou qualitativement différentes.
Néanmoins, cela semble traduire des différences quant aux
mécanismes impliqués dans la réponse à la douleur
plutôt qu'une réduction de la sensibilité à la
douleur. L'idée qu'il puisse y avoir une rupture entre la sensation
douloureuse et la réaction à la douleur chez les personnes
porteuses de déficience intellectuelle est soutenue par une étude
récente chez l'adulte. Dans cette étude, le seuil de douleur
à la chaleur augmente relativement à celui des sujets
contrôles si la mesure utilisée est dépendante du temps de
réponse. Au contraire, lorsque la mesure du seuil est
indépendante du temps de réponse, les personnes
déficientes manifestent une rapidité de conduction et un temps de
réponse réduits mais un seuil à la douleur plus bas
(Defrin et al., 2004)9
Par cette étude, nous pouvons conclure que les patients
deficient intellectuelle, resente donc la douleur mais ne reagissent pas, ne
l'exprime pas et l'expression de cette douleur se fait dans un language et un
comportement specifique qu'il faut savoir décoder.
A l'heure actuelle l'insencibilité de la douleur du
patient souffrant de polyhandicape ne doit plus etre invoqué. La prise
en charge de la douleur chez le patient atteint de ces polypatholgies et un
probleme d'actualité.
9 Defrin, R., Pick, C. G., Peretz, C., & Carmeli, E. (2004).
A quantitative somatosensory testing of pain threshold in individuals with
mental retardation. Pain, 108, 58-66.
12
La prise en charge des pathologies somatique du patient
deficient intellectuel doit s'ameliorer par un meilleur comprehension de la
clinique particuliere qu'ils présente lors de telle atteinte.
L'observation attentif du comportement de la personne
polyhandicapée, la survenue inopinée de changement d'habitude
devrait évoquer systematiquement une atteinte douloureuse.
Ensemble nous devons nous pencher sur une approche globale du
resident et établir une relation d'aide fondée sur l'ecoute et
l'observation.
d. Principales atteintes de part leur handicap,
I La personne polyhandicapée présente une
déficience intellectuelle sévère par définition,
mais qui préserve souvent une part d'expression des émottions,
avec un contact avec l'environnement.
Cette déficience entraine :
- des difficultés spatio-temporelles.
- une fragilité des acquisitions faisant intervenir la
mémoire.
- une impossibilité de raisonner et de mettre en relation
des informations
(j'ai mal car j'ai un point d'appui )
- une absence de verbalisation avec un mécanisme de
communication propre
à chaque individu. C'est à nous soignant
d'effectuer un travail de décodage. I Des troubles du comportement avec
un repli sur soi, auto agressivité...
I Des troubles moteurs permanents à type :
· d'hypotonie avec trouble du tonus, de la posture et des
membres particulièrement important retrouvé dans le IMC
(Incapacité motrice cérébrale).
· des défauts de régulation du tonus
musculaire par le centre nerveux avec des
spasticités, rigidité,
athétose10
· des troubles de la coordination des membres surtout
lors d'encéphalopathie avec des troubles de l'équilibre, des
déambulations automatiques ne tenant pas comptent des obstacles avec un
fort risque de chute.
Tous ces troubles entrainent des atteintes secondaires
à titre de déformations, de contractures, de postions
vicieuses...d'où la plupart du temps, la personne polyhandicapée
est placée en fauteuil roulant (avec une coque moulée pour la
majorité d'entre eux) ce qui induira de nouvelles douleurs !
I Des troubles de la déglutition avec comme
alternative la gastrotomie.
I Les crises convulsivantes à titre de crises
d'épilepsie qui atteint deux résidents sur trois dans notre
structure (soit 39/54 résident épileptique connu). Le temps
post-crise peut être douloureux avec tension musculaire, isolement, cris.
La crise en elle-même peut être douloureuse avec raideur des
membres, spasticité,
10 L'athétose est un mouvement
involontaire, incontrôlable, incoordonné (muscles agonistes et
antagonistes), lent et sinueux (reptatoire, c'est-à-dire
ressemblant au mouvement d'un reptile) des membres, surtout du tronc et du
visage.
13
traumatisme. Les suites de crise restent là aussi source
de douleur avec somnolence, avec accès d'hyperactivité,
agressivité....
I Des troubles sensoriels difficiles à évaluer
type cécité, mal voyances, hypoesthésie
globale...qui vont en s'aggravant avec l'âge et qui reste
un réel problème invalidant de la personne
polyhandicapée.
A remarquer que l'hypoesthésie globale avec diminution du
seuil de la douleur et à la chaleur devra être envisagée et
prise en compte devant toute plainte du résident.
I Les troubles somatiques avec :
? Les reflux gastro oesophagiens très fréquents
sont source de douleurs,
d'anémies, de vomissements....
? Les troubles du transit avec constipation, vessie spastique,
infection urinaire, lithiase rénale et vésicale...pouvant
même aller jusqu'au syndrome d'Olgivie11 entrainant une
occlusion
? Les troubles respiratoires chroniques liés au
déformation squelettique, à l'immobilité qui entraine une
faiblesse des muscles respiratoires. Les fausses routes à
répétition causent des encombrements bronchiques.
? Les troubles alimentaires liés a l'atteinte
neurologique de la sphère bucco linguale et à la
difficulté de mastication, de déglutition...les pertes salivaires
sont aussi source de déshydratation et d'encombrement
pharyngé.
? Fragilité cutanée avec un plus grand risque
d'escarre liée à la position particulière et à leur
problème de nutrition.
|
Installations pour la nuit d'une residente
polyhandicapée avec diverses deformations.
|
|
Nombreuses sont les atteintes auxquelles peuvent être
confrontées nos résidents. Qui dit atteinte pourrait faire
soupçonner douleur.
e. cause de douleur chez la personne polyhandicapée
11 Le syndrome d'Ogilvie, appelé aussi
ou colectasie aiguë idiopathique, ou pseudo obstruction
colique aigüe idiopathique, peut réaliser une
occlusion intestinale sans obstacle mécanique. h3ps://
fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27Ogilvie
14
La personne polyhandicapée est très largement
exposée à la douleur, en raison de ces polypathologies. Dans la
majorité des cas, il y est confronté depuis sa naissance avec
épisodes d'hospitalisation et d'investigation entrainant des douleurs
(traitement chirurgicaux de ces deformations rachidienne, pose de sonde
naso-gastrique, de sonde de gastrotomie.)
|
Sonde de gastrotomie chez un résident
polyhandicapé.
|
|
15
Repérons maintenant ce qui à nos yeux pourrait
être source de douleur chez la personne polyhandicapée, bien que
les troubles relevés plus haut nous donnent beaucoup de pistes !
I Les troubles spastiques et musculo-squelettiques :
orthopédique post opératoire, rétraction musculaire...
beaucoup souffriront de luxation de hanche induite par leur polyhandicap et
l'immobilisation entrainée par cette derniére.
|
A r th r o d é s e c h e z u n e j e u n e pa t i e n
t
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Scoliose historique ! Douleur ou non?
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16
17
I Les troubles neurologiques à type
d'épilepsie, hypertension intra crânienne....
I Les troubles gastro-intestinaux : douleurs
spasmodiques digestives, reflux gastro-oesophagiens du decubitus, lithiases,
constipation, ballonnement, oesophagite très fréquent chez l a
personne polyhandicapée du fait de son immobilité.
I Les problèmes infectieux : ORL, pulmonaire,
urinaire....avec des lésions dentaires et intra buccales qui sont source
de douleur fréquentes, les soins bucco-dentaires souvent difficiles
à réaliser de part leur spécificité.
I Les douleurs récentes : otalgies, crises
d'épilepsie, douleur de frottements, lésions musculaire et
squelettiques à type de fracture spontanée dans un contexte de
déminéralisation osseuse.
I L'automutilation,
Le comportement auto-agressif est lui-même source de
douleur. Les automutilations seraient un moyen d'augmenter la
sécrétion de beta-endorphines dans le sang et le liquide
céphalo-rachidien (LCR) pour ainsi baisser la perception de la douleur.
Les automutilations seraient donc une stratégie pour faire face à
la douleur. Les automutilations et autres troubles du comportement pourraient
être chez ces patients un moyen d'expression de la douleur. Donc devant
des automutilations, il faut d'emblée envisager une douleur ( ou
à defaut une expression psychotique)
I Les autres atteintes cutanées comme les
erythemes cutanés, escarres, points d'appui, les problèmes
odontologique, gynécologiques, céphalées....
I Douleur lié aux soins : pansement,
gastrotomie.... et aux installations : Orthèse,
verticalisation, transfert....

Orthèses de pieds chez une résidente
poly-handicapée.
Matelas moulé pour éviter les déformations
orthopédiques.
Les douleurs liées aux soins sont souvent
sous-estimées voire déniées ou considérées
comme inévitables.
I Mais aussi douleurs comme chez la personne non
polyhandicapée : appendicite,
occlusion, colique nephretique, cholécystite, sigmoidite
ect
Les polyhandicapés peuvent etre également
victims de douleurs neuropathiques à type de:
I Dyesthésies12, brulures, allodynie,
fulgurance (surtout dans les maladies
évolutives comme la leucodystrophie, les
cérebrolésés, les Scléroses en Plaques)
Mais aussi des douleurs psychogènes encore plus
difficiles à déceler comme I La dépression masquée,
névrose d'angoisse
De plus, ces populations gagnent en espérance de vie
grâce au les progrès de la médecine. Ainsi des douleurs
liées au vieillissement apparaissent aussi, notamment des douleurs
dégénératives comme l'arthrose.
Comme nous l'avons développé plus haut,
l'expression de la douleur est subjective, elle est donc propre à chaque
individu et ce même chez les patients polyhandicapés. Le
résident handicapé va exprimer sa douleur de sa propre
façon grâce à des modifications de comportements. Les
comportements décrits vont d'un manque d'expression (renfermement,
trouble de l'humeur...) à des troubles du comportement extrême
avec violence et agressivité comme les automutilations.
12 Diesthésie : diminution ou exagération de la
sensibilité.
18
19
f. Signes d'alerte
Comme le dit David LE BRETON dans son livre anthropologie de
la douleur, page 24 « la douleur (...) rompt le tissus des habitudes
qui distillent chez l'individu le goût de vivre (....) la douleur est
accaparement, intériorité fermeture, détachement de tout
ce qui n'est pas elle ». La douleur « contamine la totalité du
rapport au monde ».
A nous professionnels de repérer tous les signes
comportementaux anormaux pouvant faire penser à une douleur comme :
> Les pleurs et gémissements, alternance de pleurs,
cris, crises de fou rire....
> Modifications des mimiques, grimaces, rictus,
bruxisme...
> Protection de la zone douloureuse, réaction de
décence...
> Signes végétatifs : cyanose,
érythème, sueur, respiration accélérée...
> Exacerbation des troubles du tonus avec hypertonie,
> Exacerbation des mouvements anormaux comme
l'athétose (mouvement
involontaire non contrôlés)
> Augmentation de signes neurologiques comme les crises
d'épilepsie, les clonies...
> La modification de l'intérêt pour son
environnement, ces activités, de l'appétence
à la communication.
> Une résignation non habituelle au cours d'un soin
habituel comme la toilette...
> Manifestation anormale d'auto mutilation, morsure...
> Recrudescence de manifestation stéréotypies,
d'agitation, d'agressivité, colères,
manifestations autistiques....
> Absence de réponses aux stimulations.
> Les douleurs chroniques de la personne polyhandicapé
peuvent avoir un impact
sur la vie quotidienne aussi, telle que la marche (s'il y a),
l'alimentation, la toilette,
les relation aux autres.
Tous ces signes d'alerte devront être
répertoriés dans la future grille d'évaluation que nous
étudierons dans la seconde partie de mon mémoire.
Relevons ce que dis Roselyne REY dans son oeuvre Histoire
de la douleur « La douleur a toujours un langage, même si
celui-ci est un cri, un sanglot, une crispation de la physionomie et elle est
en même temps un langage... »
Cette liste n'est pas exhaustive et dépend bien de
chaque personnalité. Cela montre bien que l'expression de la douleur est
individuelle mais objectivable après analyse des modifications du
comportement. Les différentes échelles
d'hétéro-évaluation ont un rôle de
décodage.
II. Présentation des différentes
échelles d'hétéro-évaluation et leurs applications
en Maison d'Accueil Spécialisée.
A. L'évaluation
· Pourquoi évaluer ? Cela ne reste plus
à le prouver !
L'évaluation permet de déterminer une
stratégie thérapeutique la plus efficace possible. Car il n'y a
pas de liens entre l'importance de la lésion et la douleur
exprimée.
L'identification d'une douleur chez un patient où l'on
suspecte celle-ci permettra :
· d'améliorer la qualité de la relation
soigné/soignant en montrant l'intérêt que l'on porte
à ses plaintes,
· d'orienter et faciliter la prise de décision de
traitement adapté à l'intensité de la douleur,
· à tout soignant d'utiliser des critères
communs et limiter l'interprétation,
· la transmission d'informations entre le malade et les
différents intervenants qui gravitent autour du patient.
· l'information reste tracée dans le dossier de
soins et pourra être retrouvée plus tard par d'autres
soignants.
Dépister la douleur que subit une personne en
situation de handicap et en rechercher l'origine est une
nécessité de première importance. Cette approche passe par
la communication avec le sujet qui souffre. Or, chez les patients
polyhandicapés atteints de phénomènes douloureux, le
diagnostic est d'autant plus difficile que la communication verbale est souvent
restreinte voir nulle ou impossible.
Ainsi le souligne D. Le Breton13
« La douleur ne se prouve pas, elle s'éprouve.
Seule est souveraine la parole du patient sur son ressenti. S'il dit qu'il
souffre, nul n'est en position d'en douter ou de minimiser sa plainte et il
doit recevoir le soulagement qu'il réclame »
· Qu'évalue-t-on ?
L'évaluation de la douleur ne doit pas être une
démarche solitaire, elle doit se faire au sein d'une équipe
pluridisciplinaire et doit ainsi répondre à plusieurs questions
pour orienter nos recherches :
? Quel type de douleur ? Aiguë ou chronique ?
? La localisation ? Pas toujours facile avec des personne non
verbalisant et pour certains un morcellement du corps comme chez les
autistes.
13 LE BRETON dans « Anthropologie de la douleur » des
éditions TRAVERIEES 20
? Quel mécanisme la génère ? Nociceptive,
neurogène ou psychogène ?
(cela demande quelques connaissances sur les
mécanismes de la douleur et surtout une bonne observation)
? Quelle intensité de la douleur ? Pour évaluer
l'efficacité des traitements
prescrits
? Depuis combien de temps ? Elle est permanente ou apparait
à des
moments précis (à la mobilisation, après le
repas....). Tout cela sera basé
sur une observation minutieuse du comportement du
résident.
Ces questions pourront orienter le choix du praticien pour la
mise en place d'un traitement adapté.
? Quel support choisir ?
Dans le cas des personnes polyhandicapées, il est
logique de choisir une échelle comportementale.
Ces échelles s'appuient d'une part sur une observation
et l'écoute, par une hétéro-évaluation et d'autre
part sur un travail d'équipe afin de réduire la
subjectivité de l'évaluation.
Ces échelles ont pour objectif d'apprécier le
retentissement de la douleur sur le comportement et la qualité de vie du
résident.
B. Cadre législatif
La France a été pionnière dans
l'amélioration de la prise en charge de la douleur. C'est à
partir des années 1990 qu'une réflexion en faveur de
l'amélioration de la prise en charge de la douleur commence à
prendre forme en France dans les établissements de santé. En
1995, une circulaire relative à l'organisation des soins et à la
prise en charge des douleurs chroniques voit le jour.
La loi hospitalière du 4 février 199514
va affirmer que « les établissements hospitalier mettent en
oeuvre les moyens propres à prendre en charge la douleur des patients
qu'ils accueillent » . Cette mission s'inscrira par la suite par un
engagement des pouvoirs publics qui s'est traduit par plusieurs plans `douleur'
successifs.
14 LOI no 95-116 du 4 février 1995. h3ps://
www.legifrance.gouv.fr/aKchTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000000166739&categorieLien=id
21
? Plans douleur15
> Plan d'action triennal de Lutte contre la Douleur
1998-200016 Ce premier plan était articulé autour de
trois axes :
· le développement de la lutte contre la douleur
dans les structures de santé et réseaux de soins
· le développement de la formation et de
l'information des professionnels de santé sur l'évaluation et le
traitement de la douleur
· la prise en compte de la demande du patient et
l'information du public.
Ce plan a été évalué par la
Société Française de Santé Publique à la
demande de la Direction Générale de la Santé, du
Ministère délégué à la Santé, du
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité.
> Programme de Lutte contre la Douleur
2002-200517
Ce deuxième programme d'actions poursuit les objectifs
du premier plan de lutte contre la douleur. Il visait notamment
l'amélioration de la prise en charge de la douleur chronique rebelle
(lombalgies, céphalées chroniques, douleurs
cancéreuses...) et de la souffrance en fin de vie. Il s'est
centré sur la douleur provoquée par les soins et la chirurgie, la
douleur de l'enfant et la prise en charge de la migraine.
Ses objectifs :
· Associer les usagers par une meilleure information
· Améliorer l'accès du patient souffrant
de douleurs chroniques rebelles à des structures
spécialisées
· Améliorer l'information et la formation des
personnels de santé
· Amener les établissements de santé
à s'engager dans un programme de prise en charge de la douleur
· Renforcer le rôle infirmier notamment dans la
prise en charge de la douleur provoquée
> Plan d'amélioration de la prise en charge de la
douleur 2006201018
Ce plan était articulé autour de quatre axes:
· améliorer la prise en charge des douleurs des
populations les plus vulnérables
notamment des enfants et des adolescents, des personnes
polyhandicapées, des personnes âgées et en fin de vie,
· améliorer la formation pratique initiale et
continue des professionnels de santé pour mieux prendre en compte la
douleur des patients,
· améliorer les modalités de traitement
médicamenteux et d'utilisation des méthodes non pharmacologiques
pour une prise en charge de qualité,
15 h3p://
www.sfetd-douleur.org/plans-douleur
16 Circulaire DGS/DH n°98-586 du 24 septembre 1998 relative
à la mise en oeuvre du plan d'action triennal de lutte contre la
douleur
17 Programme de Lutte contre la Douleur 2002-2005
18 Plan d'amélioration de la prise en charge de la
douleur 2006-2010 22
· structurer la filière de soins de la douleur, en
particulier pour la prise en charge des douleurs chroniques rebelles, permet de
rendre plus efficace le dispositif. Ce plan a fait l'objet d'une
évaluation par le Haut Conseil de Santé Publique à la
demande du Ministère chargé de la Santé.
> Le futur 4ème plan douleur : 2013-2017
En 2013, le 4e Programme national 2013-2017 distinguait les
douleurs aigües, les douleurs chroniques et les douleurs liées aux
soins. Trois axes prioritaires ont été alors proposés:
· améliorer l'évaluation de la douleur et la
prise en charge des patients en sensibilisant les acteurs de premier
recours,
· garantir la prise en charge de la douleur lorsque le
patient est hospitalisé à domicile,
· aider les patients qui rencontrent des
difficultés de communication (nourrissons, personnes souffrant de
troubles psychiatriques ou de troubles envahissants du développement,
etc.) à mieux exprimer les douleurs ressenties afin d'améliorer
leur soulagement.
Autour de ces trois axes, nous pouvant retenir
différents objectif dont plusieurs dans le cadre de la prise en charge
de la douleur de nos patients :
· Améliorer la formation des professionnels et des
aidants en les sensibilisant à la prévention de la douleur.
· Améliorer la coordination entre professionnels.
· Améliorer le repérage et la prise en
charge des patients dys-communicant dont les patients autistes, patients
polyhandicapés.
· Améliorer l a prise e n charge à
domicile e t dans les établissements médico-sociaux.
Cependant, le programme n'a pas pu être mis en place
à ce jour.
Ce quatrième plan nous concerne plus
particulièrement car nos patients sont ciblés « patients qui
rencontrent des difficultés de communication (nourrissons, personnes
souffrant de troubles psychiatriques ou de troubles envahissants du
développement, etc.) à mieux exprimer les douleurs ressenties
afin d'améliorer leur soulagement. »
Douleur et pratique médicale :
Le code de déontologie précise aux
médecins leurs devoirs en matière de prise en charge de la
douleur, notamment les articles 3719 et 3820 du code de
la sante publique.
Extrait de l'article 37 « En toutes circonstances, le
médecin doit s'efforcer de soulager les souffrances du malade par des
moyens appropriés à son état et l'assister moralement.
»
19
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idAr
cle=LEGIARTI000006912899&dateTexte=&categorieLien=cid
20
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idAr
cle=LEGIARTI000006912901&dateTexte=&categorieLien=cid
23
Douleurs et soins infirmiers :
La pratique infirmière est régit par leur
décret de compétence n°2004-802 du 29 juillet 2004. Il
précise notamment à travers l'article R. 4311-2 :
« De participer à la prévention, à
l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse
physique et psychique des personnes»21
L'importance du travail infirmier au sein de l'équipe
pluridisciplinaire au bénéfice du
patient y est ainsi soulignée : l'écoute, le
regard professionnel et l'analyse de chacun y ont un sens.
Le devoir de recueil de données y figure aussi :
« De concourir à la mise en place de
méthodes et au recueil des informations utiles aux autres
professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et
évaluer l'effet de leurs prescriptions »
· Le devoir des établissements :
La Charte du patient hospitalier art 2 extrait de la
circulaire ministérielle du 6 mai 1995 relative aux droits du patient
hospitalisé22met en avant le devoir des établissements
de prendre en compte la douleur du patient :
« Ils leur dispensent les actes de prévention,
d'investigation de diagnostic ou de soins
- curatifs ou palliatifs (....) La dimension douloureuse,
physique et psychologique de la prise en charge des personnes
hospitalisées ainsi que le soulagement de leur souffrance constituent
une préoccupation constante de tous les intervenants. »
· Les droits du patient :
La loi n°2002-303 du 4 mars 200223 relative au
droit des malades et à la qualité du système de
santé précise que « toute personne a le droit de recevoir
des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en
toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et
traitée. »
A ce sujet, il est à prendre en compte que nos
résidents n'expriment pas la douleur de la même manière que
la population générale.
C. Les différents outils
d'évaluation
La première étape de prise en charge de la
douleur pour cette population donnée et comme pour tout patient
douloureux une étape d'évaluation. Pour évaluer la
douleur, de nombreuses échelles et questionnaire ont été
développés et publiées. Chez ces patients non verbalisant,
c'est par une hétéro-évaluation qu'il est convenu
d'évaluer leur douleur,
21
http://www.inFrmiers.com/profession-inFrmiere/legisla
on/decret-nd-2004-802-du-29-juillet-2004-relatif-aux-parties-iv-et-v-annexe.html
22
http://social-sante.gouv.fr/Fchiers/bo/2006/06-04/a0040012.htm
23
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000227015,
article L. 11110-5
24
qui étudie plutôt les indicateurs comportements
(expression spatiale, mouvement corporelle....)
Cinq échelles ont retenu notre attention et nous
semblaient utilisables au sein de notre établissement :
a. La grille de Douleur des Enfants de San Salvadour (DESS)
Annexe124
Cette grille est la première grille d'évaluation
de la douleur adaptée aux patients présentant un polyhandicap
sévère. Elle a été élaborée par une
équipe soignante de l'hôpital de San Salvador encadrée par
le Pr Collignon.
Basé sur le fait que les échelles ne convenaient
pas à ce type de patient, l'équipe du professeur Pr Collignon a
élaboré une échelle plus adaptée.
La grille de Douleur des Enfant de San Salvadour s'inspire
d'outils développés pour les enfants de la population
générale comme l'échelle douleur des enfants Gustave
Roussy (GEGR) et de l'échelle pour adultes comme DOLOPLUS. Ces
échelles n'étant pas adaptées, l'évaluation de la
douleur des personnes atteintes de polyhandicap était alors très
subjective et basée essentiellement sur l'observation et l'intuition du
personnel soignant. Ces évaluations étaient donc peu
reproductibles d'une équipe soignante à l'autre. La grille de
Douleur des Enfant de San Salvadour a donc été
élaborée, rendant l'évaluation de la douleur chez l'enfant
polyhandicapé plus objective.
Elle comprend deux volets :
n en dehors de toute situation douloureuse, un dossier de
base caractérise la personne polyhandicapée: la diversité
des handicaps, leur expressivité, les modalités d'expression et
de relation ;
n lors de situations douloureuses ou de modifications du
comportement habituel, on utilise la grille de cotation de la douleur avec ses
10 items, en comparant avec le dossier de base.
Cette échelle est adaptée aux enfants poly
handicapé et sera à l' origine de nombreuses autres
échelles. Notamment l'échelle d'évaluations de
l'expression de la douleur chez l'adolescent ou l'adulte Polyhandicapé
(EDAAP).
b. Echelle d'évaluation de l'expression de la douleur
chez l'adolescent ou l'adulte Polyhandicapé (EDAAP) Annexe 425
Cette échelle est une adaptation d e l'échelle
DESS aux adultes e t adolescents polyhandicapés et de l'échelle
de DOLOPLUS (échelle d'hétéro-évaluation de la
douleur de la personne âgée aux fonctions cognitives
altérées comme dans les démences, l'aphasie, les personnes
comateuses ou les patients non coopérants.). Créée par
l'hôpital marin d'hendaye entre 1999 et 2001, elle est composée de
onze items repartis en deux thèmes et permet d'établir un score
entre 0 et 41 avec une certitude de douleur
24 hppp://
www.pediadol.org/Echelle-Douleur-Enfant-San.html
http://www.Fi
lmsdocumentaires.com/Flms/429-douleur
25 h ttp://
www.cnrd.fr/Evaluation
de-l-expression-de-la douleur.html 25
pour un score supérieur ou égale à 7.
Elle ne sera validée quand 2007 par l'Institut de Santé Publique,
d'épidémiologie et de développement de Bordeaux II.
c. L'échelle de Non Communicating Children's Pain
Check-list (NCCPC ou GED-DI en version Francaise) Annexe 3
26
Cette échelle a été créée
à partir de 1983 puis modifiée pour être utilisée en
France, pour être utilisable dans l'évaluation des douleurs
postopératoire. Elle est utilisable de 3 ans à l'âge
adulte. Elle comprend 7 catégories de 31 comportements cotés de 0
à 3 ou non applicable (NA) soit un score de 0 à 90 avec un seuil
à 7. Elle permet aussi d'évaluer l'intensité de la douleur
car à partir de 53 la douleur est considérée comme
sévère. Cette échelle se différencie des autres par
l'évaluation de 6 items sur les modifications physiologiques (Tension
artérielle, fréquence cardiaque...) éléments
mesurables et objectifs.
d. Echelle FLAAC modifiée (en Anglais : Visage-
jambes-activité-cris-consolabilité) Annexe 427
Cette échelle d'évaluation de la douleur
postopératoire ou secondaire aux soins. Elle donne une idée aussi
de l'intensité, valide pour les enfants de 4 à 18 ans et
utilisable chez l'enfant éveillé comme endormi. Chaque item est
coté de 0 à 2. Selon le score obtenu, nous pouvons
déterminer l'intensité :
Entre 1 à 3 inconforts légers Entre 4 à 6
douleurs modérées Entre 7 à 10 douleurs
sévères.
e. Echelle Pediatric Pain Profile (PPP) Annexe 5
28
Echelle d'origine Anglaise, destinée au donneur de
soins comme les parents et le personnel soignant, elle permet de coter la
douleur de l'enfant et l'adolescent (de 1 à 18 ans) avec un trouble
cognitif et moteur.
Cette échelle demande un score de base quand l'enfant va
bien.
Elle a 20 items comportementaux, pour chaque item 4 cotations
sont possible de 0 à
3. Le score peut aller de 0 à 60 et la douleur est
avérée à 14/60.
Toutes ces échelles DESS, EDAAP, NCCPC, GED-DE, FLAAC, PPP
permettent une
analyse de la douleur plus objective et plus reproductible
entre les différents intervenants autour du résident non
verbalisant. Ceci correspond à un progrès considérable par
rapport aux simples observations souvent pertinentes mais conduisant souvent
à sous-estimer la douleur.
26 htttp://
www.pediadol.org/Echelle-NCCPC-Non-Communica
ng.html et
http://www.pediadol.org/IMG/pdf/GEDDI_2011.pdf
27
http://www.pediadol.org/FLACC-Face-Legs-Ac
vity-Cry,956.html
28
http://www.pediadol.org/PPP-Pediatric-Pain-ProFle.html
26
D. Analyse des différentes
échelles
Les différentes échelles et leurs
possibilités d'application en institution :
Tableau comparatif des échelles disponibles pour
la personne polyhandicapée
Tableau comparatif des échelles a
télécharger sur PEDIADOL29
|
EDAAP
|
San FLACC
Échelles PPP GED-DI
Salvadour modifiée
|
Items
|
10
|
20
|
30 ou 27
|
5
|
11
|
Temps requis
|
15 min
|
5 min
|
2 h ou 10 min
|
?
|
20
min à 25 min
|
Connaissance
d u p a t i e n t nécessaire
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Postopératoire
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Non
|
Domicile
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
S e u i l d e
traitement
|
2 et 6/40
|
14/60
|
7/90 ou
11/81
|
3/10 ?
|
7/41
|
A noter que la dernière colonne ne figure pas dans le
tableau de Pediadol, je l'ai ajoutée pour affiner mes investigations.
Plusieurs grilles s'offrent ainsi à nous. Suite
à une réunion d'équipe en janvier 2017, réunissant
plusieurs professionnels volontaires exerçants au sein de notre
établissement, nous avons décidé d'étudier deux des
échelles proposée ci-dessus.
a. Raison de notre choix
Suite à une étude des échelles par notre
équipe pluridisciplinaire, les échelles d'évaluation de la
douleur que nous avons décidé de tester seront ainsi l'EDAAP (qui
semble le plus adapté a notre population) et la FLACC modifiée en
vu d'établir un protocole de prise en charge de la douleur au sein de
notre établissement.
Pourquoi ?
? L'échelle de San Salvadour et la Pediatric Pain
Profile sont plutôt adaptées à la recherche d'une douleur
chez l'enfant de 1 à 18 ans, si le personnel porteur de soins connait le
patient quand il va bien,
29
http://www.pediadol.org/Quelle-echelle-choisir,288.html
27
28
qu'il a repéré les symptômes habituels en
particulier sur le plan neurologique (spasticité, mouvements anormaux,
moins de communication, grimaces...). Le soignant remplit le dossier de base et
utilise ensuite l'échelle lors des changements de comportement du
résident.
? L'échelle de Pain Profile et plutôt
destinée aux parents et n'est peut être pas assez précise
pour notre public. Et nécessite une bonne connaissance du patient.
? L'échelle de GED-DI concerne les patients de 3 ans
à l'âge adulte si le
soignant est amené à accueillir un patient
polyhandicapé qu'il ne connait pas habituellement.
Nous avons donc choisi l'échelle d'EDAAP et la FLAAC
modifiée de part leur clarté, leur facilité
d'utilisation.
y' EDAAP pour sa diversité des
approches des comportements douloureux observé chez le resident, sa
facilité de remplissage, mais sa longueur nous semblait de premiere
abord etre un obstacle.
y' FLACC modifiée étant
donnée le niveau intellectuelle de nos residents souffrant de retard
mental profond (un âge mental inferieur à 3 ans) mais aussi de la
clarté de cette échelle et sa facilité de remplissage.
b. Mise en place au sein de notre établissement
Courant janvier 2017, l'équipe pluridisciplinaire a
ciblé un patient témoin pour tester les deux échelles
d'hétéro-évaluation. Les échelles seront remplies
en binôme voir trinôme (Aide soignante/ Aide Medico-psychologique
ou infirmière ou Educateur Spécialisé et parfois
Kinésithérapeute ou ergothérapeute) à des temps
bien déterminés de la journée (au lever, avant et
après un repas, à la sieste...) dans des positions
différentes (au fauteuil, au lit, sur le brancard douche....).
L'échelle EDAAP puis l'échelle de FLACC
modifiée ont été mises en place sur 15 jours
consécutifs. L'échelle étant déposée dans la
maisonnée avec leur guide d'utilisation. Une explication de leur
utilisation a été faite à tous les professionnels
susceptibles de remplir ces grilles au moment des transmissions.
Suite aux cris qui s'intensifient depuis quelques jours
de Mr , l'équipe infirmier et le groupe de travail sur
« la douleur », a décidé de mettre en place une grille
douleur afin d'évaluer si ce changement de comportement pourrait
être occasionné par des douleurs.
Nous vous demandons de remplir en équipe, et a l'issue
de votre service, a des temps défini par le planning ci joint, une
grille d'évaluation
« EDAPH/FLAAC » et ceci pendant 15 jours.
A la fin de cette évaluation, un point sera fait par le
Docteur CORNU et le groupe de travail.
Merci de votre collaboration.
|
Dossier remis dans les services pour notre étude de la
douleur chez le resident choisi
|
Clarisse
|
|
Date du début : Date de fin :
|
|
Notre patient, M. V, 27 ans, diagnostiqué
encephalopathie a pour antécédents :
· Retard psychomoteur et hypotonie dès les
premiers mois de la vie, pas d'étiologie retrouvée.
· Scoliose dorsolombaire
· Epilepsie,
· Gastrotomie et Nissen sous célioscopie,
· Arthrodèse rachidienne en 2010.
En juillet 2016, suite à des troubles du comportement,
des examens complementaire ont été réalisés. Il
s'est avéré qu'une tige d'arthrodèse était
cassée. En janvier 2017, un avis chirurgical a été
demandé. Suite à cette visite une évaluation de la douleur
a été demandée par le chirurgien. Cette évaluation
a pour but d'evaluer l'attitude thérapeutique ulterieure. Souffre-t-'il
de sa rupture d'arthrodèse chirugicale ou d'une autre pathologie non
diagnostiquée? Sur quoi vont reposer nos choix thérapeutique
à venir ?
|
Rupture de l'arthrodese chez M V.
|
29
Ainsi, s'il s'avère qu'il y a visiblement une douleur
le chirurgien reprendra chirurgicalement l'arthrodèse. Si la douleur
n'est pas avérée M. V restera avec la tige sectionnée tant
qu'il n'exprimera pas de gène.
En première intention le médecin
généraliste de notre établissement a prescrit du Doliprane
500 mg en systématique à notre jeune patient, et un
comprimé de TRAMADOL si douleur.
c. 30
Difficultés rencontrées durant notre analyse
Les grilles d'évaluation de la douleur ont
été bien remplies par nos equipe.
Un décalage de score a été obtenu entre
les différents binômes : Lorsque le soignant (infirmier, Aide
Soignant) complète la grille le score de douleur est moins important que
si se sont des personnels plutôt socio-éducatifs (Aide
Medio-psychologique, Educateur Spécialisé...)
Un manque de connaissance des échelles
d'évaluation. En effet, plus de 2 /3 du personnel soignant n'avait
jamais utilisé se support.
Un manque de connaissance du vocabulaire utilisé dans
les grilles a été un frein au remplissage. La composition de nos
équipes étant très diverse et variée, avec des
professionnels non sensibilisés aux termes médicaux, comme par
exemple, dans la grille d'EDAAP et le « terme
neurovégétatif. »
Sur ce laps de temps, nous n'avons testé que deux
échelles d'hétéro-évaluation et sur un seul patient
pour faciliter notre analyse.
Suite à l'analyse de ces difficultés
rencontrées nous retenons qu'il faut harmoniser l'évaluation.
Pour cela il est nécessaire que tous les soignants utilisent la
même échelle d'évaluation. L'outil doit être le plus
adapté au patient. Il faudra donc former tous les intervenants et pas
seulement des volontaires comme cela été le cas pour notre
analyse. Même les stagiaires ou les étudiants devront être
en mesure d'utiliser notre protocole d'évaluation de la douleur. Et
surtout que cet outil soit transmis en même temps que le dossier du
patient lors des transferts, hospitalisation. Ceci pour permettre une meilleure
validité des évaluations de contrôle de l'efficacité
d'un traitement.
d. Tableau comparatif des deux échelles utilisé
pour notre démarche d'analyse
Echelles
|
EDAAP
|
FLACC modifiée
|
items
|
11
|
5
|
temps
|
25 min
|
15 à 20 min
|
Score obtenu
|
de 3 à 15/41
|
De 0 à 10 /10
|
Seuil de traitement
|
7/41
|
3/10
|
Avantages
|
Simple et facile à remplir lorsque l'on la maitrisse un
minimum.
Donne une image globale du résident sous toutes ses
perspectives
|
Simple et facile à remplir
Pour différentes douleurs (aiguë, chronique)
Ne nécessite pas obligatoirement la connaissance du
résident
|
|
Inconvénients
|
Nécessite une bonne connaissance d'habitude du
résident
Ne cote pas les douleurs
|
Le patient immobile qui se repli sur lui ne figure pas dans la
grille Ne cote pas les douleurs psychogènes
|
|
31
Après ce mois d'observation, une nouvelle
réunion pluridisciplinaire réunissant la plupart des
professionnels ayant complétés ces grilles. Une analyse a
été faite, et l'échelle EDAAP semblerait la plus
adaptée à notre public. Effectivement une grosse majorité
de nos résidents ont un mécanisme de repli sur soit lors de
douleur. Considérant ceci, nous avons décidé de retenir
cette échelle dans notre protocole de prise en charge de la douleur au
sein de notre structure.
Quand à M. V, son score confirme bien qu'il a douleur.
Il reverra donc le chirurgien prochainement.
e. Revenons à l'échelle d'EDAAP
Cette échelle se veut simple et facile à
utiliser lorsque l'on en a pris un minimum connaissance, tout en respectant
l'approche globale de la personne polyhandicapée. Elle permet de mesurer
l'écart entre l'expression habituelle du patient et l'expression
perturbée dans l'hypothèse d'une douleur et, ainsi, d'adapter un
traitement si besoin.
Le fait que l'échelle se compose en deux parties est
très intéressant pour notre public :
> Le retentissement somatique avec ces 4 items :
o Les plaintes somatiques, fait apparaitre les vocalises,
normales ou anormales du résident. Dans manifestations
neuro-végétatives, on engloberait : les rougeurs, pâleurs,
sueurs, nausées, vomissements, tremblements, hypotensions, troubles du
rythme cardiaque
o Les postions antalgiques au repos, pas toujours
très évidente à repérer chez des patients
très déformés. (par leur rétraction, leur scoliose,
leur luxation de hanche...) Mais toute position corporelle inhabituelle visant
à éviter ou soulager la douleur devra être
repérée.
o L'identification des zones douloureuses, de part leur
difficulté à la mobilisation, leur hypertonie, la zone
douloureuse sera difficilement repérable de premier abord. La palpation
des membres pourra nous donner une idée de l'emplacement de la douleur
(attention à la douleur irradiante !), Ce diagnostic sera à
reconfirmer par des examens types radiographie, échographie
o Le sommeil, si le patient présente un sommeil
agité de manièreexceptionnelle, on pourra coter 1 à cet
item. Mais si le résident présente un sommeil agité de
façon habituelle, il faudra coter 0. A noter qu'une grande
majorité de nos résidents ont un traitement anti
épileptique et donc présente des épisodes de somnolence de
façon habituelle. Il faudra donc coté 0 s'il n'y a pas de
changement.
> Le retentissement psychomoteur et corporel avec ces 7
items :
o Le tonus, c'est un état permanent
d'activité fondamentale des muscles lisses et striés, sous la
dépendance du système nerveux central et
périphérique. Là on cherche à repérer une
modification de
la tonicité des muscles avec des signes
révélant une douleur telle que des mimiques, des cris....
o Les mimiques, dans cet item on étudie le
faciès et des mimiquesinhabituelles. Certains résidents ont un
faciès inquiet de manière habituelle, alors nous coterons 0.
o L'expression du corps, ne repérer ici que ce qui
n'est pas habituelle chez ce patient. Par exemple M. V, que nous avons
étudié plus haut, présente une agitation permanente en cas
de douleur, le piège est qu'il présente la même agitation
à la vue de sa maman ! Mais nous avons pu remarquer que M. V, associait
ses cris à des mordiments des mains en cas d'angoisse, de douleur.
o L'interaction lors des soins, on doit se poser la
question : comment le patient accepte-il le contact avec le soignant
habituellement ? Est-il en position de repli exceptionnellement aujourd'hui
?
Certains de nos résidents ne supportent pas le contact
avec le soignant. Tout soin reste pour eux une intrusion dans leur espace, leur
sphère. Nous coterons 0.
o La communication, Ici nous considérons la
communication non verbalecomme le regard, les mimiques, les gestes, les
émissions vocales, la recherche de contact par le toucher,
l'agrippement....
o La vie sociale, et l'intérêt pour le monde,
correspond à l'ensemble des interactions du patient à la
présence des soignants lors des soins, des activités ainsi que
lors des stimulations (visuelles, tactiles, sonores, olfactives)
o Les troubles du comportement, comme nous l'avons vu
auparavant M.V présente une morsure des mains en cas de douleur. Ceci
sera coté comme un comportement inhabituel donc chiffré à
4.
Cette échelle nous paraissait être la plus
complète et passer en revue les principales perturbations faisant penser
à une douleur. L'échelle de FLACC modifiée nous semblait
incomplète et de plus le patient immobile qui se repli sur lui ne figure
pas dans la grille. A noter que cet isolement apparait chez une majorité
de nos patients non communiquant ! D'où la raison pour laquelle nous
avons préféré sélectionner l'échelle
d'EDAAP.
Ayant choisi notre échelle
d'hétéro-évaluation, il était ensuite question
d'établir un protocole pour l'étude de l'évaluation et de
la prise en charge de la douleur de nos résidents non- communiquant.
III. Proposition pratique d'un protocole de prise
en charge de la douleur au sein de notre établissement
Tout instrument de mesure de la douleur, pour être
utilisable en pratique, doit être validé. Ce qui revient à
vérifier qu'il donne un résultat sensible, reproductible, fiable
et spécifique.
Il est nécessaire de se familiariser le plus possible
avec l'échelle choisie, de bien la comprendre, de maitriser la
méthode d'application, de la tester sur plusieurs résidents et
bien sûr l'utiliser régulièrement. Un besoin de formation
et d'information du personnel soignant est nécessaire au
préalable.
32
A. Pourquoi un protocole de prise en charge de la
douleur au sein de notre établissement de santé public
?
Cette élaboration relève d'un travail
d'équipe qui aurait pour objectif l'amélioration de cette
situation, après repérage d'un problème de prise en charge
de la douleur insatisfaisant pour notre population donnée, ici le
patient polyhandicapé. Effectivement nous avons observé que les
personnes polyhandicapées étaient moins rapidement
soulagées que les autres ! L'équipe a alors cherché
à réduire le délai de soulagement en mettant en place un
protocole permettant d'affiner l'évaluation de la douleur chez ces
personnes.
B. Quelles démarches à suivre pour mettre
en place ce protocole ?
Le décret de compétence des infirmières
(décret du 27 juillet 2004)30 fixe ce que l'on pourrait
qualifier de cahier de charges détaillant les protocoles de soins
suivant
« Elaborés conjointement par les personnels
médicaux et infirmiers impliqués dans leur mise en oeuvre,
· Validés par l'ensemble de l'équipe
médicale, par le pharmacien et par le directeur du service des soins
infirmiers,
· Datés et signés par le médecin
responsable et le cadre de santé du service,
· Diffusés à l'ensemble du personnel
médical et paramédical du service, au directeur
d'établissement, au directeur du service de soins infirmiers et au
pharmacien hospitalier,
· Remis au nouveau personnel dès son
arrivée,
· Accessibles en permanence dans le service,
· Placés dans un classeur identifié,
· Affichés si l'organisation du service s'y
prête,
· Evalués et, si nécessaire,
réajustés, et, dans ce cas, redatés et signés,
· Revus obligatoirement au moins une fois par an,
· Revalidés systématiquement à chaque
changement de l'un des signataires et diffusés ».
L'élaboration d'un protocole fait appel à une
méthodologie rigoureuse. Apres avoir identifié une situation de
soins qui pose problème, l'évaluation et la prise en charge de la
douleur chez le patient polyhandicapé, le personnel pluridisciplinaire
se réunit, font des recherches pour tenter de répondre au mieux
aux questions posées par cette problématique. Il convient ensuite
de préciser quels sont les objectifs du protocole, à quelle
pathologie s'adresser, dans quelle situation clinique, quelles sont les limites
?
30
http://www.soinspallia
fs-fc.fr/pdf/telecharge/2009_Fiche_protocoles_soin.pdf
33
34
C. Organisation concrète du protocole
douleur
Notre établissement fonctionne avec un dossier
individuel unique. Je propose de compléter ce dossier avec une rubrique
« évaluation de la douleur ». Nous fonctionnons avec le
logiciel TITAN, il y a bien une échelle d'évaluation de la
douleur dans ce dossier mais elle est basée sur l'échelle
ALGOPLUS (Annexe 6). Elle n'est pas du tout adaptée à nos
residents. L'echelle ALGOPLUS pourrait etre utilisé en premier abord
pour repérer plus facilement les douleur aigues, en particulier ceux
provoqué par les soins, puis suite au score obtenue nous affinerons
notre resultat en utilsant l'echelle EDAAP.
Ainsi nous intégrerions l'échelle EDAAP au
dossier de soins informatisé, il faudra veiller à
l'accessibilité de cette rubrique « évaluation de la douleur
» dans le dossier informatisé. Il faut qu'il soit simple
d'accès pour une meilleure utilisation.
Cette rubrique pourrait contenir :
· Une fiche d'information pour le soignant, le personnel
socio-éducatif, les familles (en limitant leur accès à ce
protocole seulement)...toutes les personnes susceptibles d'intervenir
auprès du patient, sur la prévention des principales causes d e
douleurs (constipation, suivi orthopédique et appareillage,
problème de sante récent...)
· Une note sur les antécédents douloureux
et leur prise en charge avec le score à chaque mise en place
antérieure de la grille d'évaluation. Et bien sûr, les
traitements antalgiques administrés et leur efficacité.
· Note explicative et grille d'évaluation
EDAAP,
· S'il y a un protocole anti douleur avant certains
soins.
Première ébauche du protocole douleur, qui sera
retravaillé par notre équipe pluridisciplinaire. Voir annexe 6
D. Objectifs du protocole
· Pour quelles pathologies ?
Pour tous les résidents non verbalisant de notre
établissement ou n'étant pas en capacité d'évaluer
seul et de façon cohérente leur douleur.
· Quand mettre en place ce protocole ?
La moindre suspicion, le moindre doute devra permettre de
mettre en place ce protocole.
En debutant une cotation de la douleur par l'echelle
ALLGOPLUS present dans notre logistiel puis en fonction du score obtenu, nous
mettrons en place le «protocole douleur».
Tous les gestes et les soins pouvant être
potentiellement douloureux devront nous interpeller !
· Comment interpréter les résultats
?
Un point sera toujours fait au sein de l'équipe
pluridisciplinaire avec l'infirmière et le médecin pour analyser
les résultats.
· Qui rempli la grille
d'hétéro-évaluation et à quel moment ?
Tout professionnel sensibilisé et formé
à remplir cette échelle. La famille pourrait même y
être intégrée. La grille devra être remplie en
binôme et à différents moments de la journée
définis par l'équipe pluridisciplinaire.
· Les limites de ce protocole
d'hétéro-évaluation :
Cet outil peut donner l'illusion que les douleurs sont
d'appréciation simple, alors que l'hétéro
évaluation n'est qu'un élément de la prise en charge de la
douleur, à l'instar de la détection, du diagnostic et du
traitement.
Le risque est de renoncer à la composante verbale
quand elle est encore exploitable, chez 4 à 5 de nos
résidents.
Une autre dérive est la confiance excessive dans les
scores dont découlerait le protocole de soins stéréotypes
:
GRILLE ? SCORE ? PROTOCOLE ? TRAITEMENT STANDARDISE
A nous alors soignant d'être vigilant.
Ce protocole d'évaluation et de prise en charge de la
douleur a été établi par notre équipe de soignant
et sera réévalué régulièrement. Il nous
parait le plus adapté à notre public.
Le dossier de soins étant informatisé dans
notre établissement, le projet serait d'intégrer ce protocole au
dossier informatisé dans un futur proche.
E. Mise en place d'un traitement
La mise en place d'un traitement incombe au médecin en
collaboration avec l'infirmier comme le défini notre décret de
compétence31 « De contribuer à la mise en oeuvre
des traitements en participant à la surveillance clinique et à
l'application des prescriptions médicales contenues, le cas
échéant, dans des protocoles établis à l'initiative
du ou des médecins prescripteurs ainsi que la surveillance de
l'efficacité du traitement. »
L'infirmière et le personnel soignant ne devront
néanmoins pas oublier tous les traitements non médicamenteux qui
peuvent s'offrir à eux pour soulager la douleur de leur patient comme
:
31 décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 35
·
36
Une bonne installation, une bonne posture à
réévaluer avec le kinésithérapeute,
l'ergothérapeute, la psychomotricienne, le médecin de
rééducation
· Des massages, drainages lymphatiques, mobilisation
effectuée par nos kinésithérapeutes
· La cryothérapie ou thermothérapie.
(difficile à mettre en oeuvre)
· Les activités de relaxation, de sophrologie. Notre
établissement est équipé d'une salle de snozelen.
· Des séances avec la musicothérapeute ou
l'arthérapeute.
· Les activités occupationnelles qui peuvent
détourner l'attention du résident.
· Un entretien avec notre psychologue.
· Des soins avec la psycho-estetisienne.
· Des activités extérieures, d'éveil
au monde, de connaissance de son corps...
· Une visite de la famille peut s'avéré
bénéfique.
Toutes ces alternatives sont propres à chaque
résident. A nous de trouver la plus adaptée en complément
de la thérapeutique médicamenteuse, s'il y en a une de mise en
place !
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37
Conclusion
Ce travail m'a permis d'approfondir la dimension de la
difficulté de l'évaluation de la douleur face aux personnes
polyhandicapées et de surcroît en l'absence de communication.
Les différentes échelles
d'hétéro-évaluation sont relativement longues à
mettre en oeuvre au début de leur utilisation dans une structure de
soins. Devant l'abondance des exigences de soins, la définition
individuelle ou interinstitutionnelle des priorités est de mise, mais la
réflexion en vaut la peine !
L'évaluation de la douleur fait partie
intégrante de mon rôle propre infirmier. La douleur de la personne
polyhandicapée a longtemps été négligée.
Aujourd'hui reconnue, je constate cependant qu'elle reste difficile à
prendre en charge quand les moyens d'échange et de communication sont
limités. En l'absence d'utilisation de grille, l'infirmière ne
peut se baser que sur la connaissance du patient dans sa vie quotidienne.
Or, l'illusion que tout peut être mesuré,
quantifié, mis en donnée exploitable se heurte dans ce domaine a
une complexité qui ne peut pas être réduite à un
score. Le travail pluridisciplinaire attentif et l'observation par tous les
témoins (soignants, familles, bénévoles, visiteurs etc...)
est certainement bien plus instructif.
Pour utiliser une métaphore, le médecin
prescripteur possède une photographie du résident. Or, il
convient de regarder un film pour apprécier correctement la douleur
incidente habituelle chez ces patients.
L'évaluation de la douleur chez la personne non
verbalisante ne peut pas se réduire au renseignement d'échelles
standardisées, voire validées, elle nécessite une approche
clinique multifactorielle bien plus complexe que le simple renseignement d'une
grille. Les outils en cours de développement trouvent leur principal
intérêt dans le dépistage de la douleur et dans le suivi en
équipe de l'efficacité thérapeutique. Mais un très
long travail de formation du personnel, de suivi et d'évaluation des
scores obtenus reste à faire.
Une nouvelle perspective pour etre envissager dans les mois
future, car les chercheurs de l'université d'Oxford (Grande-Bretagne)
sont parvenus à identifier les zones cérébrales qui
s'activent lorsque de la douleur est ressentie par le nourrisson, grâce
à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ces travaux
ont permis aux chercheurs de proposer, en mai 2017, une méthode
permettant d'évaluer la douleur des nouveau-nés grâce
à un électroencéphalogramme (EEG). La technique, qui
permettrait de mieux doser les analgésiques nécessaires pour une
opération, a fait l'objet d'une publication dans la revue
Science Translational Medicine. Cette methode est encore a
developer mes ne pourrait-elle pas etre appliquer a nos adulte
polyhandicapés ?
Notre travail de prise en charge de la douleur chez le patient
polyhandicapé est loin d'être terminé les échelles
d'evaluation sont des pistes pour ne pas dire des pepittes mais il nous faudra
encore beaucoup nous investir et reflechir pour avancer dans cette
connaissances du polyhandicap et de la souffrance induite pas ce dernier.
38
Bibliographie
V Rey R, Histoire de la douleur, La Découverte / Poche,
janvier 2011
V Chauffour-Ader C et Dayde M.C, Comprendre et soulager la
douleur, LAMARRE, 2016
V Le Breton D, Anthropologie de la douleur,
Métailié Traversées, 2012
V Cahier pédagogique de la douleur, Groupe Algolor,
octobre 2001
V Pratique du traitement de la douleur, Institut UPSA de la
douleur, Edition 2006
V L'infirmière et la douleur, Institut UPSA de la douleur,
Edition 2000
V
http://www.reseau-lucioles.org/evaluation-de-la-douleur-chez-les-enfants-
polyhandicapes/
V
http://pediadol.org/Quelle-echelle-choisir,288.html
V
https://www.pediadol.org/Echelle-Douleur-Enfant-San.html
V
http://www.rsva.fr/files/fck/files/01%20bandeau%20haut/03%20Actions
V %20RSVA/Douleur/EDAAP%20grille%20et%20notice.pdf
V
https://www.pediadol.org/Echelle-NCCPC-Non-Communicating.html
V
http://www.pediadol.org/IMG/pdf/FLACC_handicap.pdf
V
http://www.pediadol.org/PPP-Pediatric-Pain-Profile.html
V Art.1 de l'annexe 24 ter du decret n°89-798 du 27 octobre
1989 rela f aux condi ons technique d'autorisa on des établissements et
des services prenant en charge des enfants ou adolescents
polyhandicapés. Annexe 5
V
www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/2665/cim10_2015_final_0.pdf
V Loi n° 95-116 du 4 février 1995. h3ps://
www.legifrance.gouv.fr/aKchTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000000166739&categorieLien=id
V
http://www.sfetd-douleur.org/plans-douleur
V Circulaire DGS/DH n°98-586 du 24 septembre 1998
relative à la mise en oeuvre du plan d'action triennal de lutte contre
la douleur
V
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?
V
cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006912899&dateTexte=&categor
ieL ien=cid
V
https://www.legifrance.gouv.fr/aKchCodeAr
cle.do?
V
cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006912901&dateTexte=&categor
ieL ien=cid
V
http://www.inFrmiers.com/profession-inFrmiere/legisla
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juillet-2004-rela f-aux-par es-iv-et-v-annexe.html
V
http://social-sante.gouv.fr/Fchiers/bo/2006/06-04/a0040012.htm
V
http://www.soinspallia
fs-fc.fr/pdf/telecharge/2009_Fche_protocoles_soin.pdf
V décret n°2004-802 du 29 juillet 2004
39
Annexes
Annexe 1 : La grille de Douleur des Enfants de San
Salvadour (DESS) :
https://www.pediadol.org/Echelle-Douleur-Enfant-San.html
(c) Pédiadol
Échelle Douleur Enfant
San Salvadour pour évaluer la douleur de l'enfant
polyhandicapé Score de 0 à 40, seuil de traitement
6
ITEM 5 : Gémissements ou pleurs silencieux
(gémit au moment des manipulations ou spontanément de
façon intermittente ou permanente)
1 : Se manifeste comme d'habitude
2 : Semble plus geignard que d'habitude
3 : Geint de façon inhabituelle
4 : Gémissements avec mimique douloureuse
5 : Gémissements entrecoupés de cris et de
pleurs
|
ITEM 4 : Protection des zones douloureuses
(protège de sa main la zone présumée douloureuse pour
éviter tout contact) 0 : Réaction habituelle
1 : Semble redouter le contact d'une zone particulière
2 : Protège une région précise de son
corps
3 : Même signe que 1 ou 2 avec grimace et/ou
gémissement
4 : Même signe que 1, 2 ou 3 avec agitation, cris et
pleurs.
Cet ITEM est non pertinent lorsqu'il n'existe aucun
contrôle moteur des membres supérieurs
|
ITEM 3 : Mimique douloureuse (expression du visage traduisant la
douleur, un rire paradoxal peut correspondre à un rictus
douloureux)
1 : Se manifeste comme d'habitude
2 : Faciès inquiet inhabituel
3 : Mimique douloureuse lors des manipulations ou gestes
potentiellement douloureux
4 : Mimique douloureuse spontanée
5 : Même signe que 1, 2, ou 3 accompagné de
manifestations neurovégétatives (tachycardie, bradycardie,
sueurs, rash cutané ou accès de pâleur)
|
ITEM 2 : Réaction de défense
coordonnée ou non à l'examen d'une zone présumée
douloureuse (l'effleurement, la
palpation ou la mobilisation déclenchent une
réaction motrice, coordonnée ou non, que l'on peut
interpréter comme une réaction de
défense)
1 : Réaction habituelle
2 : Semble réagir de façon inhabituelle
3 : Mouvement de retrait indiscutable et inhabituel
4 : Même signe que 1 et 2 avec grimace et/ou
gémissement
5 : Même signe que 1 ou 2 avec agitation, cris et pleurs
|
ITEM 1 : Pleurs et/ou cris (bruits de pleurs avec ou sans
accès de larmes) 0 : Se manifeste comme d'habitude
1 : Semble se manifester plus que d'habitude
2 : Pleurs et/ou cris lors des manipulations ou des gestes
potentiellement douloureux
3 : Pleurs et/ou cris spontanés et tout à fait
inhabituels
4 : Même signe que 1, 2 ou 3 accompagné de
manifestations neurovégétatives (tachycardie, bradycardie,
sueurs, rash cutané ou accès de pâleur)
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Heure
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39
Annexe 2 : Echelle d'évaluation de l'expression
de la douleur chez l'adolescent ou l'adulte Polyhandicapé (EDAAP) :
http://www.rsva.fr/files/fck/files/01%20bandeau%20haut/03%20Action
%20RSVA/Douleur/EDAAP%20grille%20et%20notice.pdf
voir annexe 7 (ébauche protocole douleur pour notre
établissement de santé publique)
Annexe 3 :L'échelle de Non Communicating
Children's Pain Check-list (NCCPC ou GED-DI en version Francaise) :
https://www.pediadol.org/Echelle-NCCPC-Non-Communicating.html
Version 01.2011 (c) 2011 Zabalia M., Breau L.M., Wood C.,
Lévêque C., Hennequin M., Villeneuve E., Fall E., Vallet L.,
Grégoire M.-C. Et Breau G. (2011) Validation francophone de la grille
d'évaluation de la douleur - déficience intellectuelle - version
post-opératoire. Canadian Journal of Anesthesia / Journal canadien
d'anesthésie, published online 2 september 2011. DOI
10.1007/s12630-011-9582-7
GED-DI
Grille d'Évaluation de la Douleur-Déficience
Intellectuelle
Nom: Date : (jj/mm/aa)
INSTRUCTIONS
Depuis les 5 dernières minutes, indiquer à quelle
fréquence l'enfant a montré les comportements suivants.
Veuillez encercler le chiffre correspondant à chacun des
comportements.
0 = Ne se présente pas du tout pendant la
période d'observation. Si l'action n'est pas présente parce que
l'enfant n'est pas capable d'exécuter cet acte, elle devrait être
marquée comme « NA ».
1 = Est vu ou entend rarement (à peine), mais
présent.
|
2 = Vu ou entendu un certain nombre de fois, pas de façon
continuelle.
3 = Vu ou entendu souvent, de façon presque continuelle.
Un observateur noterait facilement l'action.
NA = Non applicable. Cet enfant n'est pas capable d'effectuer
cette action
|

0 = PAS OBSERVÉ 1 = OBSERVÉ À
L'OCCASION 2 = PASSABLEMENT SOUVENT 3 = TRÈS SOUVENT NA =
NE
Pleure (modérément) 0 1 2 3
N
A
Crie / hurle fortement 0 1 2 3 N
A
Émet un son ou un mot particulier pour exprimer
la douleur (ex.: crie, type de rire particulier) 0 1 2 3 N
A
Ne collabore pas, grincheux, irritable, malheureux 0 1
2 3 N
A
Interagit moins avec les autres, se retire 0 1 2 3
N
A
Recherche le confort ou la proximité physique 0
1 2 3 N
A
Est difficile à distraire, à satisfaire
ou à apaiser 0 1 2 3 N
A
Fronce les sourcils 0 1 2 3 N
A
Changement dans les yeux : écarquillés,
plissés. Air renfrogné 0 1 2 3 N
A
Ne rit pas, oriente ses lèvres vers le bas 0 1
2 3 N
A
Ferme ses lèvres fermement, fait la moue,
lèvres frémissantes, maintenues de manière
proéminente 0 1 2 3 N
A
Serre les dents, grince des dents, se mord la langue
ou tire la langue 0 1 2 3 N
A
Saute partout, est agité, ne tient pas en place 0
1 2 3 N
A
Tente de se soustraire au toucher d'une partie de son
corps, sensible au toucher 0 1 2 3 N
A
Bouge son corps d'une manière
particulière dans le but de montrer sa douleur (ex. : fléchit sa
tête vers l'arrière,
se
0
recroqueville)
Frissonne 0 1 2 3 N
A
La couleur de sa peau change, devient pâle 0 1 2
3 N
A
Transpire, sue 0 1 2 3 N
A
Larmes visibles 0 1 2 3 N
A
A le souffle court, coupé 0 1 2 3 N
A
Gémit, se plaint, pleurniche faiblement 0 1 2 3
N
A
Ne bouge pas, est inactif ou silencieux 0 1 2 3
N
A
Présente un faible tonus, est affalé 0 1
2 3 N
A
Présente une rigidité motrice, est
raide, tendu, spastique 0 1 2 3 N
A
Montre par des gestes ou des touchers, les parties du
corps douloureuses 0 1 2 3 N
A
Protège la partie du corps douloureuse ou
privilégie une partie du corps non douloureuse 0 1 2 3 N
A
Retient sa respiration 0 1 2 3 N
A
Total: 0 + 0
1 2 3 N
A
S'APPLIQUE PAS
Evaluation : Total 6 -
10 = douleur légère; Total 11+ = douleur
modérée ou sévère.
Annexe 4 : Echelle FLAAC (en Anglais :
Visage-jambes-activité-cris-consolabilité) :
41
http://www.pediadol.org/IMG/pdf/FLACC_handicap.pdf
(c) 2006, Université de Michigan, Système de
santé. Droits réservés.
Traduction par l'équipe de l'Unité
d'évaluation et de traitement de la douleur, Centre hospitalier
universitaire Robert Debré, Paris, France.
Contre-traduction par le Dr Marie-Claude Grégoire, IWK
Health Center, Dalhousie University, Halifax, Canada et par le Dr Peter Jones,
Centre hospitalier universitaire Robert Debré, Paris, France.
CHELLE FLACC : Face Legs Activity Cry
Consolability
Élaborée pour mesurer la douleur de la
personne handicapée de 0 à 18 ans - [Items modifiés
écrits en italique entre crochets]
Chaque item est coté de 0 à 2 Score de 0
à 10
É
OBSERVATIONS
|
SCORE TOTAL
|
CONSOLABILIT
É
|
CRIS
|
ACTIVITÉ
|
JAMBES
|
VISAGE
|
D ate He
|
1 Content, détendu
2 Rassuré occasionnellement par le
toucher, l'étreinte ou la parole. Peut être distrait
3 Difficile à consoler ou à
réconforter
[repousse le soignant, s'oppose aux soins ou aux gestes de
confort]
|
1 Pas de cris (éveillé ou
endormi)
2 Gémissements ou pleurs, plainte
occasionnelle [explosion verbale ou grognement occasionnel]
3 Pleurs ou cris constants, hurlements ou
sanglots, plaintes fréquentes [explosion verbale
répétée ou grognement constant]
|
1 Allongé calmement, en position
habituelle, bouge facilement
2 Se tortille, se balance d'avant en
arrière, est tendu
[moyennement agité (ex. : bouge sa tête d'avant
en arrière, agressif) ; respiration superficielle, saccadée,
soupirs intermittents]
3 Arc-bouté, figé, ou sursaute
[agitation sévère, se cogne la tête,
tremblement (non rigide) ; retient sa respiration, halète ou inspire
profondément ; respiration saccadée importante]
|
1 Position habituelle ou détendue
2 Gêné, agité, tendu
[trémulations occasionnelles]
3 Coups de pieds ou jambes
recroquevillées
[augmentation marquée de la spasticité,
trémulations ou sursauts permanents]
|
1 Pas d'expression particulière ou
sourire
2 Grimace ou froncement occasionnel des
sourcils, retrait, désintéressé [semble triste ou
inquiet]
3 Froncements fréquents à
permanents des sourcils, mâchoires serrées, tremblement du
menton
[visage af~igé ; expression d'effroi ou de
panique]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Instructions
Patients éveillés : Observer
pendant au moins 2 à 5 minutes. Observer les jambes et le corps
découverts. Repositionner le patient ou observer sa motricité,
évaluer la rigidité et le tonus. Consoler le patient si
nécessaire.
Patients endormis : Observer pendant au moins 5
minutes ou plus. Observer les jambes et le corps découverts. Si possible
repositionner le patient. Toucher le corps et évaluer sa rigidité
et son tonus.
Visage
Cotez 0 si le patient a un visage détendu, un contact
visuel et s'il manifeste de l'intérêt pour son environnement.
Cotez 1 si le patient a une expression du visage anxieuse, les
sourcils froncés, les yeux mi-clos, les pommettes
surélevées, la bouche pincée.
Cotez 2 si le patient a des plis marqués sur le front (le
front très crispé) et les yeux fermés, les mâchoires
serrées ou la bouche ouverte et des sillons naso-labiaux
accentués.
Jambes
Cotez 0 si le patient a une motricité et un tonus
habituels au niveau des membres (jambes et bras).
Cotez 1 si le patient a un tonus augmenté, une
rigidité, une tension, des mouvements de flexion-extension intermittents
des membres.
Cotez 2 si le patient a une hypertonicité, les jambes
raides, des mouvements de flexion-extension des membres exagérés,
des trémulations.
Activité
Cotez 0 si le patient se mobilise facilement et librement, s'il a
une activité motrice habituelle.
Cotez 1 si le patient change fréquemment de position ou au
contraire hésite à bouger, si le torse est raide, si une partie
du corps est tendue.
Cotez 2 si le patient est figé ou au contraire se balance,
bouge sa tête de part et d'autre, frotte une partie de son corps.
Cris
Cotez 0 si le patient n'émet aucun cri ou
gémissement, qu'il soit éveillé ou endormi.
Cotez 1 si le patient gémit, crie, pleure ou soupire de
temps en temps.
Cotez 2 si le patient gémit, crie ou pleure
fréquemment ou continuellement.
Consolabilité
Cotez 0 si le patient est calme et n'a pas besoin d'être
consolé.
Cotez 1 si le patient est réconforté par le toucher
ou la parole en 30 à 60 secondes.
Cotez 2 si le patient a besoin d'être
réconforté en permanence ou ne peut être consolé.
À chaque fois qu'il est possible,
l'évaluation comportementale de la douleur doit être
associée à une autoévaluation. Quand celle-ci est
impossible,
l'interprétation des manifestations comportementales de la
douleur et la prise de décision thérapeutique nécessitent
une analyse attentive du contexte
dans lequel les manifestations de douleur ont été
observées.
Chaque item est coté de 0 à 2, ce qui donne un
score total entre 0 et 10 :
0 = détendu et confortable
1-3 = léger inconfort
4-6 = douleur
modérée
7-10 = douleur sévère ou inconfort majeur
Annexe 5 : Echelle Pediatric Pain Profile (PPP) :
http://www.pediadol.org/PPP-Pediatric-Pain-Profile.html
Profil Douleur
Profil Douleur Pédiatrique Evaluation de
l'état de base
Douleur la plus gênante (Douleur A)
1. Pour chaque item, merci d'entourer le chiffre qui correspond
le mieux au comportement de votre enfant lorsqu'il présente cette
douleur.
2. Notez les chiffres que vous avez entourés dans la
colonne score
3. Additionnez les chiffres de la colonne score pour obtenir un
score total
4. Enregistrez le total sur le graphique récapitulatif
Lorsqu'il ressent cette douleur, mon enfant :
|
Pas d u
|
Un peu
|
Beauc oup
|
Tout à fait
|
SCOR E
|
Est joyeux
|
3
|
2
|
1
|
0
|
|
Est sociable ou communique
|
3
|
2
|
1
|
0
|
|
Semble en retrait ou déprimé
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Pleure, gémit, grogne, crie ou hurle
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Est difficile à consoler ou réconforter
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Se mutile (se mord ou se cogne la tête...)
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Rechigne à manger/ est difficile à nourrir
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
A un sommeil perturbé
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Grimaces, visage crispé, yeux plissés
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Front plissé, sourcils froncés, air inquiet
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Semble apeuré (yeux grands ouverts)
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Grince les dents ou fait des mouvements de bouche
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Agité, ne tient pas en place, stressé
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Tendu, raide ou spastique
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Se recroqueville ou ramène ses jambes sur son thorax
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Cherche à toucher ou frotter une zone
particulière
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
S'oppose à la mobilisation
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Se rétracte ou proteste quand on le touche
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
Se tortille, jette sa tête en arrière, se
contorsionne ou se cabre
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
A des mouvements involontaires ou
stéréotypés, sursaute, tressaille, convulse
|
0
|
1
|
2
|
3
|
|
TOTAL
|
|
Merci de cocher la case qui décrit le mieux
l'intensité de cette douleur
$ Aucune $ Légère $ Modérée $
Sévère $ Très sévère
(c) 2003 UCL/ICH et RCNI. Cette page fait partie du Profil
Douleur Pédiatrique. Elle peut être photocopiée et
utilisée dans les soins aux enfants atteints de déficience des
apprentissages et de handicaps physiques sévères. Traduction
française UETD - Hôpital Robert Debré- Paris. 09.2009
Contre-traduction Dr MC Gregoire. IWK Health Centre - Halifax, Canada
Annexe 6: Echelle ALGOPLUS déjà presente
dans le logisiel TITAN.
43
http://www.sfetd-douleur.org/sites/default/files/u3/echelle/algoplus.pdf

Echelle téléchargée sur le site
www.sfetd-douleur.org
44
Annexe 7 : Première ébauche du protocole
Douleur pour notre établissement de sante publique.
> Une fiche d'information :
> Une note sur les
antécédents douloureux et leur prise en charge avec le score
à chaque mise en place antérieure de la grille
d'évaluation. Et bien sûr, les traitements antalgiques
administrés et leur efficacité.
> Notice explicative et grille
d'évaluation EDAPH,
> S'il y a un protocole anti douleur avant
certains soins
Protocole prise en charge de la douleur
Nom Prénom :
Ce protocole de prise en charge de la douleur est un outil
créé spécialement pour aider à évaluer et
à prendre en charge la douleur chez l'adulte polyhandicapé, au
sein de notre établissement, tout particulièrement ceux dont les
lésions empêchent la communication par la parole.
C'est à nous soignant qu'il incombe le devoir de
repérer les signes de douleur exprimés par nos
résidents.
Apres avoir complete l'echelle ALGOPUS le score etait de le
Mise en place du protocole douleur.
Antécédents :
Histoire de la douleur :
Expérience douloureuse antérieurs :
|
Description
|
Echelle utilisée
|
Traitement
|
Efficacité,
|
Date durée
|
et score
|
administré
|
remarques
|
|
|
|
|
Dans la petite
|
|
|
|
|
enfance :
|
-
-
|
|
|
|
|
Interventions
|
|
|
|
|
chirurgicales :
|
|
-
-
|
|
|
|
|
Maladies et
|
|
|
|
|
traumatismes :
|
|
-
-
|
|
|
|
|
CLUD Hôpital marin d'Hendaye - 2008

GUIDE D'UTILISATION DE
L'ECHELLE D'EVALUATION DE
LA DOULEUR
CHEZ L'ADOLESCENT OU
L'ADULTE POLYHANDICAPE
CLUD - HÔPITAL MARIN D'HENDAYE
2008

PRESENTATION
L'évaluation de la douleur du patient polyhandicapé
ne peut être qu'une hétéro - évaluation compte tenu
des troubles cognitifs du patient.
L'échelle que nous vous proposons a été
réalisée à partir de :
L'échelle DOLOPLUS (échelle
d'hétéro-évaluation de la douleur de la personne
âgée aux fonctions cognitives altérées :
déments, aphasiques, comateux, patients non coopérants).
L'échelle douleur enfant de San Salvadour, elle-même
issue d'une réflexion à partir de l'échelle de l'enfant
douloureux (Gustave Roussy - équipe A.Gauvain-Piquard).
Cette échelle doit être utilisée devant toute
suspicion de douleur.
C'est une échelle qualitative d'évaluation
comportementale de la douleur ayant pour objectif initial de sensibiliser les
soignants (y compris les équipes médicales) à prendre en
compte le symptôme douleur.
L'outil se veut simple et facile à utiliser tout en
respectant l'approche globale de la personne polyhandicapée.
Cette grille peut donner des arguments en faveur d'une
présomption étiologique, mais ce n'est pas son but.
Elle permet de mesurer l'écart entre l'expression
habituelle du patient et l'expression perturbée dans l'hypothèse
d'une douleur et, ainsi, d'adapter un traitement si besoin. L'échelle
se compose de 2 parties :
Retentissement somatique (4 items).
Retentissement psychomoteur et corporel (7 items).
Chaque item est coté de 0 à 3 ou de 0 à 4
(excepté l'item « identification des zones douloureuses »
coté de 0 à 5). Le total est de 41 points.
La douleur semble être affirmée clairement pour un
total supérieur à 7 (validation statistique faite par l'Institut
de Santé Publique d'Epidémiologie et de Développement de
Bordeaux en mars 2007).
CONSEILS D'UTILISATION
L'utilisation nécessite un apprentissage :
Coter en équipe pluridisciplinaire (binôme AS-IDE
+1- médecin +1- paramédicaux) Inclure l'échelle dans le
dossier de soins du patient.
Coter 0 en cas d'item inadapté.
En cas de doute, ne pas hésiter à faire un test
thérapeutique antalgique adapté
Ne pas comparer les scores de différents patients.
Effectuer une réévaluation bi-quotidienne
jusqu'à sédation des douleurs, puis une
réévaluation quotidienne ensuite.
L'échelle cote la douleur et non la
dépression, la dépendance ou les fonctions
cognitives.
RETENTISSEMENT SOMATIQUE
Item1 : Plaintes somatiques
Définition des manifestations
neurovégétatives : rougeur, pâleur, sueurs, nausées,
vomissements, tremblements, hypotension, tachycardie, (augmentation du rythme
respiratoire).
Item 2 : Positions antalgiques au
repos
Attitude antalgique : position corporelle inhabituelle visant
à éviter ou à soulager la douleur. Item 3
: Troubles du sommeil
Lorsqu'un patient a un sommeil agité de façon
habituelle (cela existe fréquemment), il faut coter sommeil habituel =
0. Ce n'est que lorsque le sommeil devient agité de manière
ponctuelle que l'on cote sommeil agité = 1.
Définition de l'insomnie : il s'agit d'un trouble du
sommeil à type d'insuffisance qualitative ou quantitative.
Il est classique de distinguer dans les insomnies les
difficultés à l'endormissement et le réveil nocturne. Ces
deux paramètres permettent d'orienter la prise en charge
thérapeutique de l'insomnie. Dans ce cas, coter 2.
RETENTISSEMENT PSYCHOMOTEUR ET CORPOREL
Item 5 : Tonus
Définition du tonus : état permanent
d'activité fondamentale des muscles lisses et striés, sous la
dépendance du système nerveux central et
périphérique.
Item 6 : Mimiques
Mimique douloureuse. Précision pour coter : lorsqu'un
patient a un faciès inquiet de manière habituelle (cela
existe-t-il ?), il faut coter mimique habituelle = 0.
Ce n'est que lorsque le faciès change et devient inquiet
de manière ponctuelle et donc inhabituelle que l'on cote 1.
Item 7 : Expression du corps
Item 8 : Interaction lors des
soins : Le patient accepte-il ou non le contact avec le soignant ?
Item 9 : Communication
La communication verbale est définie comme l'utilisation
de quelques mots. La communication non verbale comprend le regard, les gestes,
les mimiques, les émissions vocales, les mouvements et le toucher.
Item 10 : Vie sociale, intérêt pour
l'environnement
Le terme de vie sociale, intérêt pour
l'environnement ou relation au monde correspond à l'ensemble des
réactions du patient à la présence des soignants lors des
soins, des repas, des activités ainsi que lors des stimulations
(visuelles, sonores, olfactives).
Item 11 : Troubles du comportement
Stéréotypies : actes automatiques, à
visée d'auto-stimulation (stimulation de son corps par des mouvements,
balancement...).
Ces actes peuvent varier en intensité, de gestes ludiques
et stimulants à des actes autodestructeurs.


EVALUATION DE L'EXPRESSION DE LA DOULEUR
ôpital Marin Hendaye
CHEZ L'ADOLESCENT OU ADULTE POLYHANDICAPE
(EDAAP)
NOM : Prénom : Pavillon :
|
Date :
|
RETENTISSEMENT SOMATIQUE
|
Heures
|
|
|
|
|
1. Emissions vocales (langage rudimentaire) et/ou pleurs
et/ou cris :
|
|
|
|
|
Em. Voc. et/ou pleurs et/ou cris habituels ou absence
habituelle...
|
0
|
0
|
0
|
PLAINTES
|
Em. Voc. et/ou pleurs et/ou cris habituels intensifiés ou
apparition de pleurs et/ou cris...
|
1
|
1
|
1
|
SOMATIQUES
|
Em. Voc. et/ou pleurs et/ou cris provoqués par les
manipulations...
|
2
|
2
|
3
|
|
Em. Voc. et/ou pleurs et/ou cris spontanés tout à
fait inhabituels...
|
3
|
3
|
3
|
|
Em. Voc. et/ou mêmes signes avec manifestations
neurovégétatives...
|
4
|
4
|
4
|
|
2. Attitude antalgique :
|
|
|
pas d'attitude antalgique
|
0
|
0
|
0
|
POSITIONS
|
Recherche d'une position antalgique
|
1
|
1
|
1
|
ANTALGIQUES
|
|
|
|
|
AU REPOS
|
Attitude antalgique spontanée
|
2
|
2
|
3
|
|
Attitude antalgique déterminée par le soignant
|
3
|
3
|
3
|
|
Obnubilé(e) par sa douleur
|
4
|
4
|
4
|
|
3. Zone douloureuse :
|
|
|
Aucune zone douloureuse
|
0
|
0
|
0
|
IDENTIFICATIO
|
Zone sensible localisée lors des soins (visage, pieds,
mains, ventre...), nommer :
|
1
|
1
|
1
|
N DES ZONES DOULOUREUS
|
Zone douloureuse révélée par la palpation
|
2
|
2
|
3
|
ES
|
Zone douloureuse révélée dès
l'inspection lors de l'examen
|
3
|
3
|
3
|
|
Zone douloureuse désignée de façon
spontanée
|
4
|
4
|
4
|
|
Examen impossible du fait de la douleur
|
5
|
5
|
5
|
|
4. Troubles du
|
|
|
sommeil : Sommeil
|
0
|
0
|
0
|
SOMMEIL
|
habituel Sommeil agité
|
1
|
1
|
1
|
|
Insomnies (troubles de l'endormissement ou réveil
nocturne)
|
2
|
2
|
3
|
|
perte totale du cycle nycthéméral
(déséquilibre du cycle veille/sommeil)
|
3
|
3
|
3
|
RETENTISSEMENT PSYCHOMOTEUR ET CORPOREL
|
|
5. Tonus :
|
|
|
Tonus normal, hypotonique, hypertonique
|
0
|
0
|
0
|
TONUS
|
Accentuation du tonus lors des manipulations ou gestes
potentiellement douloureux
|
1
|
1
|
1
|
|
Accentuation spontanée du tonus au repos
|
2
|
2
|
3
|
|
Mêmes signes que 3 avec mimique
|
3
|
3
|
3
|
|
douloureuse Mêmes signes que 2 avec cris et
|
4
|
4
|
4
|
|
MIMIQUE
|
6. Mimique douloureuse, expression du visage traduisant
la
douleur :
Peu de capacité d'expression par les mimiques de
manière habituelle
Faciès détendu ou faciès inquiet habituel
Faciès inquiet inhabituel
Mimique douloureuse lors des manipulations
Mimique douloureuse spontanée
Même signe que 1 - 2 - 3 accompagné de
manifestations
|
0
0
1
2
3
4
|
0
0
1
2
3
4
|
0
0
1
2
3
4
|
|
nurovégétatives
7. Observation des mouvements spontanés
(volontaires ou non,
coordonnés ou non) :
|
|
|
|
|
Capacité à s'exprimer et/ou agir par le corps de
manière habituelle
|
0
|
0
|
0
|
|
Peu de capacité à s'exprimer et/ou à agir de
manière habituelle
|
0
|
0
|
0
|
EXPRESSION DU
|
Mouvements stéréotypés ou
hyperactivité (si possibilité
|
0
|
0
|
0
|
CORPS
|
motrice) Recrudescence de mouvements spontanés
|
1
|
1
|
1
|
|
Etat d'agitation inhabituel ou prostation
|
2
|
2
|
2
|
|
Mêmes signes que 1 ou 2 avec mimique douloureuse
|
3
|
3
|
3
|
|
Mêmes signes que 1 - 2 ou 3 avec cris et pleurs
|
4
|
4
|
4
|
|
8. Capacité à interagir avec le soignant,
modes relationnels :
|
|
|
|
|
Acceptation du contact ou aide partielle lors des soins
(habillage, transfert...)
|
0
|
0
|
0
|
INTERACTIO
|
Réaction d'appréhension habituelle au toucher
|
0
|
0
|
0
|
N LORS DES
|
|
|
|
|
SOINS
|
Réaction d'appréhension inhabituelle au toucher
|
1
|
1
|
1
|
|
Réaction d'opposition ou de retrait
|
2
|
2
|
2
|
|
Réaction de repli
|
3
|
3
|
3
|
|
9. Communication verbale ou non verbale :
|
|
|
|
|
Peu de capacités d'expression de la communication
|
0
|
0
|
0
|
COMMUNICATI
|
Capacité d'expression de la communication
|
0
|
0
|
0
|
ON
|
Demandes intensifiées : attire l'attention de façon
inhabituelle
|
1
|
1
|
1
|
|
Difficultés temporaires pour établir une
communication
|
2
|
2
|
2
|
|
Refus hostile de toute communication
|
3
|
3
|
3
|
|
10. Relation au monde :
|
|
|
|
|
Intérêt pour l'environnement limité à
ses préoccupations habituelles
|
0
|
0
|
0
|
VIE SOCIALE
|
S'intéresse peu à l'environnement
|
0
|
0
|
0
|
INTERÊT POUR
|
S'intéresse et cherche à contrôler
l'environnement
|
0
|
0
|
0
|
L'ENVIRONNEMEN T
|
Baisse de l'intérêt, doit être
sollicité(e)
|
1
|
1
|
1
|
|
Réaction d'appréhension aux stimuli sonores
(bruits) et visuels (lumière)
|
2
|
2
|
2
|
|
Désintérêt total pour l'environnement
|
3
|
3
|
3
|
|
11. Comportement et personnalité :
|
|
|
|
|
Personnalité harmonieuse = stabilité
émotionnelle
|
0
|
0
|
0
|
|
Déstabilisation (cris, fuite, évitement,
stéréotypie, auto ou hétéro-
|
|
|
|
TROUBLES DU
|
agression)passagère
|
1
|
1
|
1
|
COMPORTEME
|
Déstabilisation durable (cris, fuite, évitement,
stéréotypie, auto ou hétéro-
|
|
|
|
NT
|
agression)
|
2
|
2
|
2
|
|
Réaction de panique (hurlements, réactions
neuro-végétatives)
|
3
|
3
|
3
|
|
Actes d'automutilation
|
4
|
4
|
4
|
TOTAL
|
|
|
|
Protocole anti douleur avant certains soins : Exemple :
Du 15 Février 2015 au 15 Mars 2015 : Donner un doliprane
500 mg à 7h avant toilette.
- - - -
Evaluation, Action et Résultat :
Chaque évaluation de la douleur grâce à la
grille EDAPH devra être répertoriée dans ce tableau, afin
de permettre un meilleur suivi:
Date / Heure Signature
|
Score
|
Type de douleur
|
Actions mise en place
|
Traitement
|
Résultat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
RESUME: La douleur chez la personne
polyhandicapée adulte reste encore aujourd'hui mal estimée dans
de nombreux établissements spécialisés. A ce jour,
plusieurs échelles d'hétéro-évaluation s'offre
à nous pour évaluer la douleur chez l'adulte
polyhandicapé.
L'objet de mon étude sera d'apprécier leurs
avantages et leurs limites. A la suite de l'analyse de cet état des
lieux, un protocole de prise en charge de la douleur sera établi et
validé par une équipe pluridisciplinaire au sein de mon
établissement.
Mots clés : Adultes / Evaluation
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