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Chapitre 2
La base théorique du laser
2.1 Introduction
Selon le modèle atomique de Bohr (1911), qui repose
sur des études spectroscopiques, les transitions entre les niveaux
d'énergies discrets d'un atome peuvent conduire à
l'émission ou à l'absorption d'un rayonnement dont la
fréquence correspond à la relation
énergie-fréquence de Bohr. Dans un processus d'absorption, un
photon est absorbé. Dans un processus d'émission, un photon est
émis. Einstein a découvert que l'émission d'un photon est
possible par deux processus différents : l'émission
spontanée et l'émission stimulée, et que les coefficients
décrivant les trois processus, absorption, émission
stimulée et spontanée, sont liés les uns aux autres
(relations d'Einstein).
En utilisant la loi du rayonnement de Planck, nous
dérivons les relations d'Einstein. Nous montrons également que
l'émission stimulée du rayonnement est un processus qui se
produit en permanence autour de nous.
Les coefficients d'Einstein peuvent être extraits des
résultats des études expérimentales des
propriétés optiques de la matière à
l'équilibre thermique. Dans ce chapitre, nous considérons un
ensemble de systèmes à deux niveaux en équilibre thermique
déterminé par la statistique de Maxwell-Boltzmann.
2.2 Processus de fonctionnement du laser 2.2.1 La
lumière et les atomes dans une cavité
Comment la lumière interagit-elle avec un
système atomique à deux niveaux? Nous étudierons cette
question en trois étapes :
-- Nous décrivons l'équilibre thermique entre le
rayonnement dans une cavité et les parois de la cavité.
-- Nous décrivons l'équilibre thermique entre un
ensemble de systèmes atomiques à deux niveaux dans une
cavité et les parois de la cavité.
-- Nous considérons une cavité qui contient un
ensemble de systèmes atomiques à deux niveaux et un
rayonnement.
Une cavité (fig. 2.1 gauche) contient le rayonnement
d'un corps noir. La distribution spectrale de la densité
d'énergie ñ(í) du rayonnement
dépend de la température T des parois
de la cavité.
FIGURE 2.1 - Une cavité et une distribution Planckienne
du rayonnement La densité spectrale d'énergie est
déterminée par la loi de rayonnement de Planck :
8ðU2
ñ(U)
= c3
où k est la constante de
Boltzmann.
|
1 (2.1)
ehí/kT - 1
|
|
La distribution de fréquence est
représentée sur la (fig. 2.1 droit). La fréquence
Umax du maximum de la distribution est
directement proportionnelle à la température selon la relation
:
hUmax 2.8
kT (2.2)
Si les parois sont à température ambiante
(T = 300 K), le maximum de la distribution se situe
dans l'infrarouge (Umax =
1.8 x 1013 Hz). La densité
spectrale augmente comme U2
à petite fréquence (U «
Umax) et diminue comme
U3e-hí/kT
à grande fréquence (U
» Umax). L'équilibre
thermique s'établit par l'absorption du rayonnement par les parois de la
cavité et par l'émission du rayonnement des parois dans la
cavité. La densité d'énergie du rayonnement dans
l'intervalle de fréquence [U , U
+ dU] est :
u(U) =
ñ(U)dU
(2.3)
Nous traitons maintenant une cavité contenant un
ensemble de systèmes atomiques à deux niveaux en équilibre
thermique qui est déterminé par les statistiques de Boltzmann,
N2
= e
N1
|
-(E2-E1)/kT
(2.4)
|
|
8
Le rapport de population est proche de l'unité si
E2 - E1
» kT. Il décroît
exponentiellement avec la différence d'énergie
E2 - E1.
L'équilibre thermique est établi par les collisions des
systèmes atomiques à deux niveaux entre eux et avec les parois de
la cavité.
Les ions d'impureté dans un solide ont des
emplacements fixes. Les populations des niveaux d'énergie des
différents ions sont en équilibre thermique avec le solide en
raison de l'absorption et de l'émission de phonons. Les populations sont
régies par les statistiques de Boltzmann.
Einstein a montré que l'équilibre thermique
dans un gaz d'atomes peut également être établi par
l'interaction directe du rayonnement avec les atomes et que trois processus
d'interaction entre le rayonnement et les atomes doivent se produire :
absorption, émission spontanée et émission
stimulée.
En utilisant la relation énergie-fréquence de
Bohr,
hv0 = E2 - E1 (2.5) Où
v0 est la fréquence de transition, nous pouvons
écrire
Nous allons maintenant caractériser les trois processus
par les trois coefficients d'Einstein.
2.2.2 Émission spontanée
Les atomes excités (fig. 2.2) peuvent émettre des
photons spontanément, c'est-à-dire sans cause
extérieure.
Le rayonnement émis spontanément est
incohérent et l'émission se produit dans toutes les directions de
l'espace. La variation dN2 de la population N2 du niveau
supérieur, à l'intérieur d'un intervalle de temps
dt, est proportionnelle à N2 et à
dt,
dN2 = A21N2dt (2.7)
A21 est le coefficient d'Einstein de
l'émission spontanée. La population du niveau
supérieur décroît exponentiellement
N2(t) = N2(0)e-A21t
= N2(0)e-t/ô87
(2.8)
N2(0) est la densité des systèmes
atomiques à deux niveaux excités à t = 0 et
r5p est la durée de vie moyenne d'un système
atomique à deux niveaux excité par rapport à
l'émission spontanée ou bien la durée de vie
spontanée.
9
FIGURE 2.2 - Émission
spontanée
Nous avons la relation simple :
A21 = 1/r5p (2.9)
Le coefficient d'Einstein A21 est
égal à l'inverse de la durée de vie spontanée.
2.2.3 Absorption
Les photons d'un champ lumineux peuvent être
absorbés par des transitions 1 ? 2 (fig. 2.3a). La variation dN1
de la population N1 de l'état fondamental, dans un
intervalle de temps
10
dt, est proportionnelle à la population de l'état
fondamental lui-même, à la densité spectrale
d'énergie ñ du champ de rayonnement et à dt
dN1 = _B12ñ(í0)N1dt (2.10)
B12 est le coefficient d'absorption d'Einstein et
ñ(í0) est la densité spectrale d'énergie du
rayonnement aux fréquences autour de í0. L'absorption n'est
possible qu'en présence d'un champ, alors l'absorption est un processus
stimulé.
FIGURE 2.3 - Transitions stimulées.
(a) Absorption et (b) émission stimulée
2.2.4 Emission stimulée
L'émission stimulée (fig. 2.3b), par des
transitions 2 --+ 1, est provoquée (stimulée, induite) par un
champ de rayonnement. La variation dN2 de la population d'atomes dans
l'état excité, dans un intervalle de temps dt, est
proportionnelle à la population N2, à la densité spectrale
d'énergie du rayonnement aux fréquences autour de í0 et
à dt.
dN2 = _B21ñ(í0)N2dt (2.11)
B21 est le coefficient d'Einstein de l'émission
stimulée. Le rayonnement créé par l'émission
stimulée a les mêmes fréquences , direction, polarisation
et phase que le rayonnement de stimulation.
2.3 Les relations d'Einstein
Nous recherchons des relations entre les coefficients
d'Einstein. Comme nous l'avons vu, l'interaction d'un système atomique
à deux niveaux avec le rayonnement se produit (fig. 2.4) par absorption,
émission stimulée et spontanée. Nous décrivons ces
trois processus par des équations de taux qui correspondent à des
équations différentielles du premier ordre :
· La variation de la population N1 dû à
l'absorption est donné par:
idN1 ~
abs = _B12 ñ(í0) N1
(2.12)
dt
la variation temporelle de la population N1 due à
l'absorption est proportionnelle à ñ(í0) et à
N1.
· La variation de la population N2 dû à
l'émission stimulée est égal à :
idN2 ~
stim = _B21 ñ(í0) N2
(2.13)
dt
la variation temporelle de la population N2 due à
l'émission stimulée est proportionnelle à
ñ(í0) et à N2.
· 11
La variation de la population N2 dû à
l'émission spontanée est :
fdN2 ~ dt sp
|
= -A21 N2 (2.14)
|
|
la variation temporelle de la population N2 due
à l'émission spontanée de rayonnement est proportionnelle
à N2.
FIGURE 2.4 - Modèle d'Einstein. Les flèches
ondulées désignent des photons. L'atome en grisé,
après la transition, vient augmenter la population d'atomes «
blancs ».
Nous considérons une cavité avec un ensemble de
systèmes atomiques à deux niveaux et un rayonnement en
équilibre thermique. Dans la moyenne temporelle, le rapport
N2/N1 est une constante. Par conséquent, le
taux d'absorption doit être égal au taux d'émission,
fdN1 ~ fdN2 ~ fdN2 ~
abs = stim
+ (2.15)
dt dt dt sp
Cela conduit à la relation suivante :
B12 ñ(u0) N1 = A21 N2
+ B21 ñ(u0) N2 (2.16)
Il s'ensuit que
A21/B21
ñ(u0) = (2.17)
(B12/B21)N1/N2 - 1
Le facteur de Boltzmann détermine le rapport
N1/N2. La comparaison avec la loi de rayonnement de Planck
fournit les relations d'Einstein :
B21 = B12 (2.18)
8ðu2
A21 = c3 hu B21 (2.19)
La fréquence u (qui remplace u0)
découle de la relation de Bohr hu = E2 - E1.
On a le résultat :
* Le même coefficient d'Einstein régit
l'absorption et l'émission stimulée. * Il existe un lien
entre les coefficients d'émission spontanée et stimulée.
* Le coefficient d'Einstein A21 augmente fortement avec la
fréquence.
La figure (fig. 2.5) montre la durée de vie
spontanée pour différentes fréquences de transition u
= (E2 - E1)/h à une valeur fixe de
B21 (= 1018 m3 J-1
s-2); la durée de vie spontanée est de
l'ordre de 10-6 s à une fréquence de
transition (5 x 1014Hz) dans le visible, de 100s
à une fréquence de transition (1012 Hz)
dans l'infrarouge lointain, et de 10-15 s à
une fréquence de transition (1017 Hz) dans le
domaine des rayons X (fig. 2.5). Les durées de vie spontanées
aux
FIGURE 2.5 - Durée de vie naturelle
fréquences de transition des rayons X sont très
courtes. Par conséquent, l'exploitation d'un laser à rayons X est
difficile.
Si les niveaux d'énergie sont
dégénérés, la statistique de Boltzmann donne les
résultats suivants
-(E2-E1)/kT (2.20)
N2 g2 = e N1 g1
12
où g1 est le degré de
dégénérescence du 1er niveau et g2 le
degré de dégénérescence du 2eme niveau. Le
traitement de l'équilibre entre les populations atomiques et le
rayonnement dans une cavité conduit aux relations suivantes :
et (comme dans le cas non
dégénéré)
|
g2
B12 =
g1
|
B21 (2.21)
|
|
8ðí2
A21 = c3 hí B21 (2.22)
Dans le cas de systèmes atomiques à deux
niveaux noyés dans un milieu d'indice de réfraction n, la vitesse
de la lumière dans le vide doit être remplacée par la
vitesse de la lumière dans le milieu. Les relations d'Einstein sont
alors :
g1B21 = g2B12 (2.23)
8ðí2
(c/n)
A21 = 3 hí B21 (2.24)
Sous cette forme, les relations d'Einstein sont valables si
un milieu est optiquement isotrope. Si un milieu est optiquement anisotrope, la
relation entre A21 et B21 doit être
modifiée.
Si la densité spectrale d'énergie est
donnée à l'échelle de la fréquence angulaire,
ñ = ñ(ù) , le coefficient d'Einstein
Bù21 est plus petit du facteur 2ð,
Bù21 = B21/2ð. Les relations
d'Einstein sont alors :
g1Bù21 =
g2Bù (2.25)
12
hù3
A21 =ð2c3 Bù (2.26)
21
Le tableau (tab. 2.1) présente les valeurs des
coefficients d'Einstein déterminées par l'utili-sation de
méthodes expérimentales ou théoriques. Quelques
méthodes sont mentionnées dans ce qui suit :
· La mesure de ô21 (par une
expérience de luminescence) fournit également A21 et
(via les relations d'Einstein) B21. Exemple : Nd :YAG.
· La mesure du coefficient d'absorption fournit
B21 et (via les relations d'Einstein) A21.
· Une analyse du spectre de luminescence donne A21 ;
Exemple : des lasers bipolaires à semi-conducteurs.
· Les études théoriques des taux de
transition fournissent B21 ; Exemple : QCL
13
TABLE 2.1 - Les coefficients d'Einstein
Laser
|
À
|
n
|
ôsp
|
A21(s-1)
|
B21(m3 J-1
s-2)
|
HeNe
|
633nm
|
1
|
100ns
|
107
|
1.5 x 1020
|
CO2
|
10.6,im
|
1
|
5s
|
0.2
|
1.4 x 1016
|
Nd :YAG
|
1.06,im
|
1.82
|
230 ,is
|
5.1 x 1016
|
4.3 x 103
|
TiS (E || c)
|
830nm
|
1.74
|
3.8,is
|
1.7 x 1018
|
4.3 x 103
|
Fibre
|
1,5,im
|
1.5
|
10ms
|
102
|
6.6 x 1015
|
Semiconducteur
|
810nm
|
3.6
|
-
|
3 x 109
|
3.7 x 1021
|
QCL
|
5,im
|
3.6
|
-
|
-
|
4 x 1021
|
|
2.4 Conditions d'Amplification - Inversion de
populations
2.4.1 Les conditions d'amplification
Si le système est en équilibre, les niveaux les
plus bas sont toujours les plus peuplés. Si nous calculons la
différence entre la population du niveau inférieur et celle du
niveau placé juste au-dessus, elle est positive. La réponse
impulsionnelle à l'arrivée d'un signal sera une absorption.
-- l'énergie absorbée par le milieu est :
g1B12 p(u)N1 hu
-- l'énergie gagnée par le rayonnement est :
g1B12 p(u)N2 hu d'où la variation
d'énergie est :
dE = g1B12 p(u) (N1 -
N2) hu (2.27)
A l'équilibre thermodynamique, dE < 0 puisque
N2 < N1 d'après la loi de Boltzmann.
Si maintenant nous considérons que nous avons pu
déplacer cet équilibre et peupler le niveau supérieur de
façon telle que sa population soit nettement supérieure à
celle du niveau inférieur, l'arrivée du même signal
provoquera une émission stimulée. Il y a amplification du signal
incident. Cette condition est appelée l'inversion de population
(il faut que N2 > N1). Ainsi si :
· N2 < N1 : le rayonnement incident
est absorbé;
· N2 = N1 : c'est le
phénomène de saturation;
· N2 > N1 : le rayonnement incident
est amplifié (le système est donc hors équilibre
thermodynamique).
Pour obtenir l'amplification, premier pas vers l'effet laser,
il faut donc déjà avoir réalisé deux conditions
:
· disposer d'un milieu actif,
· avoir obtenu une inversion de population.
2.4.2 Les modes de transfert pour les transitions
atomiques
Il faut arriver à stocker des électrons sur le
niveau supérieur. Pratiquement, ce mécanisme de stockage se fait
de plusieurs façons différentes.
2.4.2.1 Pompage optique
Le pompage optique est l'excitation du milieu actif par la
lumière. C'est le mode de pompage des lasers à solides. On
distingue généralement les systèmes à 3 niveaux et
ceux à 4 niveaux. Le système à trois niveaux (fig. 2.6) a
été proposé par Blömbergen en 1956. On amène,
par un dispositif optique, les atomes sur le niveau E3
légèrement supérieur à E2. Le niveau
E2 doit être métastable. Cela signifie que la
durée de vie des atomes sur cet état est longue. C'est ce niveau
qui va permettre de réaliser une inversion de populations.
14
FIGURE 2.6 - Exemple d'un système à trois niveaux
avec un pompage optique.
2.4.2.2 Pompage électronique
Ce type de pompage est généralement
utilisé dans les lasers à gaz. Comme le gaz est en principe
isolant, il faut d'abord envoyer une décharge pour ioniser le milieu et
le rendre conducteur. Ensuite, en appliquant un champ électrique entre
deux électrodes plongées dans le gaz, on obtient un courant. Les
électrons qui circulent cèdent leur énergie
cinétique aux atomes du milieu actif et provoquent l'inversion de
population cherchée. Par exemple : le laser HeNe se fait par un pompage
électronique (fig. 2.7).
FIGURE 2.7 - Exemple de HeNe avec un pompage
électronique.
15
2.4.2.3 Pompage chimique
On utilise des réactions chimiques qui, en se
produisant, fournissent directement des molécules ionisées.
L'avantage de ce type de laser est qu'il ne nécessite pas de source
d'électricité. Pratiquement, ces techniques, qui permettent
d'obtenir de très grandes puissances, sont réservées aux
applications militaires. On peut citer les lasers au fluorure
d'hydrogène (HF) ou au fluorure de deutérium (DF) dans
l'infrarouge moyen.
2.4.2.4 Pompage par injection de porteurs
C'est le pompage des lasers à semi-conducteur, qui est
produit par le courant direct qui traverse une jonction de type P-N.
2.5 Cavité résonante
Il n'est pas suffisant de provoquer une inversion de
population pour obtenir l'effet laser, il faut obliger les photons à
partir en majorité dans une direction bien définie, ce qui va
permettre d'augmenter considérablement leur flux par l'émission
stimulée. C'est le rôle que joue la cavité.
La cavité est formée par deux miroirs
parallèles (fig. 2.8), qui encadrent le milieu actif et qui
définissent une direction privilégiée : leur normale. Le
miroir arrière est totalement réfléchissant alors que le
miroir avant laisse passer une partie du rayonnement, ce qui autorise
l'émission laser.
FIGURE 2.8 - Cavité résonante du laser.
Au départ, l'émission spontanée produit
les premiers photons, qui peuvent se diriger dans n'importe quelle direction.
Seuls ceux qui sont émis suivant l'axe normal aux deux miroirs
rencontrent un grand nombre d'atomes excités. A la fin du premier
passage, les photons en phase sont déjà assez nombreux. Ils se
réfléchissent sur les miroirs et viennent encore entraîner
d'autres photons, par émission stimulée. On imagine facilement
qu'un gain important puisse être obtenu. Il faut enfin noter que le
phénomène est rapide, étant donné la vitesse de la
lumière et que l'émission spontanée ne joue qu'un
rôle négligeable, limité à l'initialisation du
phénomène.
Si le gain obtenu sur un aller et retour est supérieur
aux pertes rencontrées, le seuil est franchi : un faisceau laser est
émis.
La cavité joue de plus un rôle de filtre optique
très sélectif. Il s'agit d'un interféromètre
à ondes multiples qui ne fournit des interférences constructives
que si (dans le cas de l'incidence normale) :
ë
nL = p (2.28) 2
16
L étant la longueur de la cavité, n l'indice de
réfraction et p un nombre entier.
Les longueurs d'onde sont donc émises d'une
façon régulière à l'intérieur de la largeur
de raie totale, la raie de fluorescence : c'est ce que l'on appelle un peigne.
L'écartement de deux fréquences successives est donné par
:
Lë
Lu = c ë2
|
c
= (2.29) 2L
|
|
On peut voir que cet écartement est inversement
proportionnel à la longueur de la cavité L. Si l'on veut avoir
peu de modes, ou même un seul, il faudra prendre une cavité
très courte.
Il est enfin primordial que l'absorption intrinsèque
de ces filtres soit la plus faible possible. Dans les cavités laser,
comme ils jouent un rôle fort important, ils sont réalisés
à partir de matériaux dont les propriétés optiques
sont compatibles avec toutes ces exigences.
Tout ceci montre que les sources laser ont pour
spécificité : un rayonnement émis très pur
(mono-chromaticité) grâce à leur cohérence
temporelle et une grande directivité due à leur cohérence
spatiale.
2.6 Conclusion
Pour conclure, nous n'avons vu dans ce chapitre juste la base
théorique du fonctionnement des lasers, mais il y a en fait toute une
branche de la physique qui est très compliquée, et que les
physiciens et les ingénieurs continuent à développer
jusqu'à aujourd'hui d'autre type de laser très avancés.
|