CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES
DANS LE MAYO DALLAH
Situé dans la partie Sud-ouest Tchadienne et plus
précisément dans la zone soudanienne dite «Tchad utile»
(Baohoutou, 2007), le Département de Mayo Dallah est une zone dont
l'économie est essentiellement agricole avec une large part
accordée aux cultures vivrières (maïs, sorgho, arachide, le
mil, le sésame), aux oléagineux (arachide) et aux
légumineuses (le haricot ou niébé et les courges).
L'agriculture industrielle porte essentiellement sur le coton
avec l'implantation de l'usine d'égrenage «COTON TCHAD ».
L'agriculture dans cette zone emploie plus de 80% de la population. Doté
d'un certain nombre de facteurs favorables pour son développement
économique à savoir un climat favorable (une pluviométrie
varie entre 1000 à 1200mm), une végétation variée
et des sols généralement propices à toutes les
variétés de cultures. L'agriculture dans cette localité se
pratique, pour l'essentielle à un niveau familiale, avec des moyens
techniques rudimentaires.
Le présent chapitre présente l'état des
lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah
notamment le paysage agraire, les types de cultures, les techniques culturales
et pratiques culturales, les moyens utilisés, la main d'oeuvre
employée et les acteurs impliqués.
I. PRESENTATION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DU
SYSTEME
AGRICOLE
L'espace agraire dans la zone soudanienne en
générale, et dans le Mayo Dallah en particulier, est
modelé par l'homme à travers ses actions au fil du temps.
L'habitat soit isolé ou groupé est l'élément le
plus visible élaboré suivant une structure qui diffère
d'une ethnie à une autre. L'organisation de cet espace s'établie
en fonction des objectifs, des usages et selon les activités en
présence.
L'exploitation du milieu à travers l'agriculture, la
pèche ou la cueillette, l'exploitation du bois s'exerce sur des espaces
différentes et en fonction des saisons. L'espace cultivé est
constitué des champs ouverts et des jachères de courtes
durées. Les modalités d'accès à ces terres sont
définies par le chef de terre et repose sur les principes de gestion
collective. Par contre, dans les villages à forte pression anthropique
ou la terre devient un bien rare, le statut des espaces cultivés est
passé de statut collectif à un domaine individuel (Reoungal,
2018). Seul, le domaine forestier appelé brousse représente
à la fois un réserve agricole et de bois, un endroit de chasse ou
de
33
cueillette par la communauté villageoise. Notons
également que l'augmentation de la densité de l'occupation de
l'espace et le caractère extensif des activités agricoles et
pastorales de ces dernières décennies ne permettent plus de
perpétrer une agriculture sur brûlis dans certains villages.
Le système agricole par contre est extensif et repose
principalement sur l'agriculture pluviale et très diversifiée.
Mais la production agricole est dominée ses dernières
années par l'arachide et le maïs. La crise de la filière
coton ayant affecté la rotation des cultures qui devient sésame
/mil pénicillaire-sorgho blanc/maïs -arachide. Le maïs demeure
la céréale le plus appréciée, cultivée non
seulement en jardin de case mais aussi jusqu'à 2hectares de surface loin
du village. Notons également que l'élevage est très peu
représenté dans le système agricole bien que quelques
agriculteurs disposent de quelques têtes de boeufs d'attelage et des
petits ruminants.
II. DES ACTIVITES DOMINEES PAR LES CEREALES, OLEAGINEUX
ET LES TUBERCULES
Dans le Mayo Dallah, les cultures vivrières sont
diverses et pratiquées par l'ensemble de la population. Elles sont
constituées à dominance par les céréales, les
oléagineux, les légumes et les tubercules. (Baohoutou, 2007).
1. Les céréales, base de l'alimentation des
paysans Elles regroupent :
Le sorgo qui constitue la base de l'alimentation de la
population. On rencontre dans cette localité les deux
variétés de sorgho à savoir le sorgho blanc, le sorgho
rouge (Sorghum elegans ou membracecum) dont les cycles
varient de l'extra précoce au tardif (100-150) qui constituent la
principale source d'alimentation des populations, aussi bien par sa
quantité produite annuellement que par sa proportion dans les repas
quotidiens. Elles sont aussi employées en grande partie dans la
préparation d'une boisson locale appelée
«bili-bili».
Le mil pénicillaire, appelé aussi petit mil qui
joue également un rôle important dans l'alimentation. Ils sont
cultivés sur des sols pauvres ou sablonneux.
Le maïs occupe la 3e place après le mil
et le sorgho des céréales les plus cultivées dans le Mayo
Dallah. La quasi-totalité de cette production est constituée par
des variétés locales, majoritairement à grains blancs. Il
est trop sensible à la fertilité et ainsi sans les apports
d'engrais organiques ou minéraux sur le sol appauvris, il est difficile
d'obtenir de rendements satisfaisants. Il n'est cultivé
généralement que sur les champs de case ou sur les champs de
34
brousse ayant reçu de la fumure organique ou de
l'engrais minéral. Sa culture hors des champs de case est donc rarement
le fait des petits paysans pauvres. La production est souvent destinée
à une autoconsommation des épis en frais (bouillies ou
grillées) ou à être vendue également en épis
frais (Reoungal, 2018). Ainsi, par moment les ONG et l'Etat à travers
ANADER procèdent à la distribution variétés de
semences de maïs aux cultivateurs de la localité pour leur
permettre de riposter contre les caprices des pluies. Mais malheureusement les
quantités sont toujours en dessous des attentes des paysans.
En fin, la culture du riz est moins développée
à cause du manque d'eau en quantité suffisante dans certains
endroits. Il est le plus souvent utilisé comme une alternative en cas
d'inondation des champs.
2. Les oléagineux : des cultures vivrières
aux cultures de rentes Ce groupe est composé d'arachide et du
sésame.
La culture d'arachide dans Le Département de Mayo
Dallah tient une place importante et fait de cette localité l'un des
grands producteurs d'arachide du Tchad. Avec la crise cotonnière et du
débouché de vente vers le Cameroun de ces dernières
années, elle est devenue comme le coton l'une des principales cultures
vivrières marchandes pour l'ensemble des agriculteurs (Reoungal, 2018).
Elle est traditionnellement cultivée par les femmes. Dans chaque
ménage une femme a droit à un hectare pour cultiver l'arachide
soit en culture associée avec pénicillaire soit uniquement sur
des petites parcelles isolées. La fonction de vivrier marchand de
l'arachide est assez marquée dans le Département. L'arachide
cultivée peut-être en culture pure ou en association avec le mil
pénicillaire ou le sorgho. Les cycles végétatifs varient
d'une variété à une autre. Ce cycle peut aller à
90-120 jours. Suite aux péjorations pluviométriques, La
variété améliorée à cycle court (90 jours)
est la plus recherchée par les agriculteurs. L'arachide produite est
exportée vers les centres urbains et vers les pays voisins comme le
Cameroun et le Nigeria.
Le sésame par contre, est cultivé beaucoup plus
pour les besoins de consommation interne des exploitations agricoles, soit en
culture pure ou soit en association avec d'autres cultures. Tout comme
l'arachide, elle est devenue en ces dernières années une
filière très porteuse pour les agricultures du Mayo Dallah.
Aux cultures vivrières s'ajoutent les oléagineux
: le niébé appelé souvent le haricot, les courges,
concombres qui sont cultivés en association avec les
céréales et tiennent une place importante dans les consommations
des ménages.
35
3. Les tubercules, une alternative au déficit
alimentaire lors des périodes de soudure Les principales
plantes à tubercules cultivées dans le Département sont le
manioc (Manioc esculens crantz), l'igname (Discorea dutbiera)
et le taro (Arum esculentum).
Le manioc est une culture originaire de la RCA introduite en
1930 à l'extrême sud du Tchad, suite aux attaques acridiennes qui
ont affecté la production céréalière. Sa production
est destinée à la consommation familiale, mais de plus en plus
elle alimente les marchés urbains et est génératrice des
revenus pour beaucoup de ménages. On distingue le manioc doux, souvent
mangé cru ou cuit du manioc amer dont on se sert de la farine pour
préparer la boule ou les galettes après rouissage et
séchage. Par ailleurs, La culture du manioc est redoutée par
certains agriculteurs comme un facteur d'appauvrissement des sols. L'igname et
le taro sont cultivés de façon isolée dans certains
villages et occupent des petites superficies autour des cases.
Les restes des cultures constituées de la patate, le
gombo, le poids de terre et l'oseille, sont destinés à la
consommation familiale et aussi de plus en plus sollicitées par les
marchés urbains situés dans la commune de Pala. Les tiges de
patates sont plantées sur des buttes où elles se
développent. Elles sont souvent en culture pure et nécessitent un
bon entretien pour un bon rendement. A la récolte, la patate douce est
consommée et aussi vendu à cause du problème de
conservation. Quant au gombo et oseille, ils constituent l'essentiel de la
sauce et mangé au couscous appelé « boule » par la
population de la zone. Leur culture est en association avec le mil, le sorgho
ou l'arachide. Pour le poids de terre, il demeure la culture la moins exigeante
et supporte les dates de semis très échelonnées. Sa
culture se fait sur des terres exclusivement exondées et quelques fois
en association avec le mil.
Cette liste n'est pas exhaustive car d'autres cultures
secondaires existent mais moins importantes que celles décrites ci
haut.
III. MAIN D'OEUVRE LOCALE ET
ESSENTIELLEMENT FAMILIALE
Selon les résultats des enquêtes, les travaux
agricoles sont majoritairement réalisés par les actifs familiaux
soit 91%. Le recours à la main d'oeuvre extérieur est
réservé à seulement 3% et cela se justifie
premièrement par le sous-effectif de la famille, ensuite par le souci de
réaliser les travaux champêtres à des bonnes dates, car les
bons rendements dépendent parfois aussi du respect du calendrier
agricole. L'emploi de la main d'oeuvre extérieure (2%) n'est pas
forcement payante car elle intègre les mécanismes d'entraide
à travers les relations sociales. Ainsi, la pratique la plus courante
est de mobiliser un groupe constitué des associations des hommes, des
groupes des femmes, membres d'une église etc...tout en mettant à
leur disposition des boissons
36
sucrés (thé) ou alcoolisés (Reoungal,
2018), cette pratique permet de travailler des grandes surfaces en une seule
journée. Par contre pour la main d'oeuvre salariale employée, les
tarifs varient en fonction du type de travail (laboure semis, sarclage,
récolte, transport par charrette, traction animale...).
En fin, la main d'oeuvre constituée uniquement du
père (4%) s'explique par le fait d'avoir des enfants ne pouvant pas
constituer encore une main d'oeuvre. Bref, la main d'oeuvre mobilisée
dans les travaux champêtres demeure abondante mais la question de la
mécanisation de cette agriculture associée aux péjorations
pluviométriques de ces dernières années constituent un
obstacle majeur pour les agriculteurs du Mayo Dallah.
4%
2% 3%
91%
Famille Uniquement le pére Emploi de la main d'oeuvre
Famille/ emploi de main d'oeuvre
Figure 6: Répartition de la main d'oeuvre agricole
dans le Mayo Dallah
Source : Enquête de terrain, 2022
IV. LES MATERIELS AGRICOLES ENTIEREMENT
RUDIMENTAIRES
Dans le Département de Mayo Dallah en
générale, la force du travail dépend en majorité de
la force physique avec l'utilisation d'outils manuels comme : les machettes, la
houe, le daba, la charrue,...pour l'exécution des différentes
opérations culturales. Ces outils ont des potentiels limites en termes
culturales et cela se traduit parfois par la baisse de la productivité
enregistrée. Selon Yuan (2016), c'est l'investissement dans les
équipements agricole qui a permis aux agriculteurs d'intensifier, la
production, d'améliorer leurs revenus et leurs qualités de vies
dans les pays comme : l'Inde, la Chine, la Turquie et le Brésil. Ces
derniers sont devenus actuellement
37
des grands producteurs, des grands exportateurs et des grands
leaders mondiaux en exportations des machines agricoles. Cette situation est
possible, si l'Etat Tchadiens intensifier les activités dans cette
partie du pays aux conditions physiques propices aux cultures vivrières
grâce à une grande mécanisation. Mais malheureusement, le
faible niveau d'équipement est surprenant malgré la
proximité du Département avec le Cameroun qui a les coûts
d'acquisition des intrants et des matériels agricoles inférieurs
à ceux du Tchad. En plus, le programme de la mécanisation
agricole (SIMATRAC), notamment à travers le montage et la diffusion des
tracteurs agricoles, mis en oeuvre par l'Etat tchadien en 20016 et qui
étaient perçu dans ses débuts comme une aubaine a obtenu
des résultats en dessous des attentes, car après quelques
années de fonctionnement le projet a connu un échec total.
L'inadaptation des équipements à des besoins des agriculteurs et
d'autre part le manque des pièces de rechanges (Fonteh, 2010),
conduisant à l'incapacité d'entretenir et de renouveler les
équipements en sont les raisons qui ont conduit à l'échec
de ce programme.
Ainsi, les agriculteurs du Département
n'échappent pas à la continuelle pénibilité du
travail. La productivité des cultures chez les agriculteurs ne disposant
pas d'équipement est amoindrie par les couts des prestations des travaux
de labours qui peuvent absorber plus de la moitié des produits. La
planche 2 ci-dessous, présente les différents matériels
agricoles dans le Mayo Dallah.
1
2
2
3
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Planche 2: présentation du matériel
utilisé dans le Mayo Dallah
Crédit photo : WAYANG Brice, 2021
Cette planche nous présente les différents
matériels utilisés par les agriculteurs dans le Mayo Dallah.
L'image 1, nous montre la charrue qui est utilisée pour
le labour des terres cultivables et d'enfouir les résidus de
précédentes cultures. L'image 2, nous montre le
tracteur mis à la disposition des agriculteurs par le PNSA pour
permettre de labourer rapidement les champs et limiter le travail manuel mais
malheureusement inopérant et garé. L'image 3,
nous montre la houe qui est n instrument servant à ameublir le sol. En
fin, l'image 4 nous montre la charrette qui transporte les
fagots. Elle n'est pas réservée qu'aux travaux agricoles mais
aussi à l'acheminement des bois, eau, briques et produits alimentaires
vers les villages et les marchés. Elle constitue le matériel de
base de la mécanisation en dans cette zone et très donc active
durant la saison sèche.
39
V. LES ITINERAIRES TECHNIQUES DANS LE DEPARTEMENT
DE
MAYO DALLAH
L'itinéraire technique est «la combinaison logique
et ordonnée des techniques mises en oeuvres sur une parcelle en vue
d'obtenir une production» (Sebillote, 1978). Ainsi, l'itinéraire
technique dans notre zone débutent par le défrichement en passant
par le brûlis, le labour, le semis, le sarclage pour aboutir à la
récolte.
1. Nettoyage des parcelles avant semis et le
labour
Dans le Département de Mayo Dallah, les
premières pluies annoncent la préparation des champs qui
débute jadis au mois d'avril dans tous les villages. Mais aujourd'hui
avec le décalage du calendrier cultural, les préparations des
champs commencent en mois de mai. Pour un champ ayant été
cultivé l'année précédente, le nettoyage consiste
à couper au moyen de la machette les plantes arbustives, les
résidus de la culture précédente présent dans les
parcelles, les rassemblés en tas et à les brûler sur place.
Mais s'il s'agit d'un nouveau champ ou d'un champ mis en jachère durant
plusieurs années (ce qui est rare ce dernier temps à cause de la
pression démographique), le défrichage sera conduit
nécessitera plus de travail et d'énergie. Dans certains cas les
paysans décident de mettre simplement le feu aux champs qui
s'étend parfois sur des longues distances et occasionnant des grands
dommages sur l'environnement.
Ainsi, après l'arrivée des premières
pluies (mai et juin), les agriculteurs procèdent au labour qui se fait
manuellement à la houe ou à la traction des animaux. Les
agricultures ne disposant pas des animaux de trait et des équipements de
culture attelée font recours à la location des prestations dont
les tarifs dépend de la densité des arbres rendant le laboure
à la charrue très pénible mais globalement 1/2
hectare varie entre 7000 FCFA à 10.000 FCFA. Notons
également que, les prestations offertes par les tracteurs
gérées par les agents de la PNSA étaient de 10.000F par
hectare, mais malheureusement ces services ne sont appréciés par
certains paysans que les tracteurs appauvrissements rapidement les terres d'une
part et d'autre la pauvreté croissante dans le Département limite
son accès à certains agriculteurs. La planche 3 ci-dessous
présente les différentes techniques de labour.
1
2
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Planche 3: Les types de labours
Crédit photographique : Eloge, 2022
La planche nous présente les types de labours dans
le Mayo Dallah. L'image 1 nous montre le labour à
traction animale et l'image 2, nous montre le labour de la terre en mode manuel
à l'aide des houes. Le labour consiste à retourner la terre afin
de ramener en surface la partie inférieure. Le mouvement permet
d'éliminer les anciennes cultures ainsi que les racines des mauvaises
herbes, afin de préparer une terre meuble pour les prochains
ensemencements.
2. Les semis
Il consiste à mettre en terre les graines ou semences
dans un trou. Dans le Département, cette opération est
échelonnée entre le début du mois mai avec les
premières pluies utiles (15 à 20mm) et fin juillet. Le semis est
entièrement manuel et les cordeaux sont utilisés pour marquer les
lignes et les écartements variables selon l'agriculteur (de 0,80m
à 1.Sm), qui ouvre les poquets alignés à la daba. Dans
certains cas, les agriculteurs procèdent au semi à sec. En
général, l'ordre des semis se présente comme suite :
sorgho-pénicillaire-arachide-coton-maïs-niébé-sésame.
3. Sarclages
La destruction des mauvaises herbes par sarclage, est la
principale opération d'entretien des champs. Cette opération
culturale consiste aussi à ameublir le sol et à détruire
les plantes adventices qui se multiplient dans une récolte. Il commence
généralement dès que les plantes atteignent environ 10
à 15cm de hauteur mais aussi en fonction de la disponibilité de
la main d'oeuvre. Le sarclage mécanique est trop rare dans le
Département de Mayo Dallah, même si beaucoup d'agriculteurs le
confondent souvent avec le buttage qui est une pratique assez bien connue. La
traction animale est utilisée que pour le labour et pour le transport.
La pratique du sarclage se fait manuellement (houe) par la mobilisant de toute
la famille, mais pour les familles en sous-effectif ou disposant de moyen, le
recours à la main d'oeuvre salariale dont le tarif varie
3500 à 5000 pour 1/2 hectare démurent la
solution. En culture manuelle, il faut 2 à 3 sarclages selon le cycle de
chaque culture (cf. tableau). La mécanisation du sarclage et du semis
pourrait avant tout alléger la souffrance des agriculteurs qui
mobilisent les moyens, l'énergie et le temps pendant cette phase. Le
tableau ci-dessous présente les différentes dates de
sarclages.
Tableau 7 : les différentes dates de sarclages
des cultures vivrières
Type de cultures Date du 1er sarclage Date du
2e sarclage
Arachide
|
Maïs
|
21 jours après levée
|
23 jours après levée 27 jours après le
premier sarclage
|
32 jours après le 1er sarclage
|
Sorgho
Mil
30 jours après levée
20 à 30 Jours après levée 50 jours
après le 1er sarclage
50 jours après le 1er sarclage
41
Source : Enquête de terrain, 2022
4. La récolte manuelle et les conservations des
produits agricoles
La récolte s'effectue dès que les graines
atteignent leur maturité ou après un temps plus ou moins longue
de séchage sur pieds aux champs. Elle commence
généralement entre septembre et octobre pour les
variétés hâtives et entre novembre et décembre pour
les variétés tardives. Dans le Mayo Dallah, toutes les
opérations de récolte sont entièrement manuelles
c'est-à-dire à l'aide d'un couteau et assemblées en
bottes. Cette opération s'étend pendant des jours en fonction des
surfaces cultivées. Les bottes séchées sont
transportées au moyen des charrettes jusqu'au village et le
placées dans des greniers en banco surélevés par rapport
au niveau du sol (cf. planche 4 ci-dessous). Notons également que ces
dernières années le stockage dans les greniers est de plus en
plus rare, car les quantités produites permettent rarement des
utilisations au-delà d'une année. Les épis et les
panicules de sorgho et de pénicillaire sont battus et les grains sont
mis en sac et conservés. Les épis de maïs sont
égrainés et conservés en sac également. Par contre,
la récolte d'arachide est de plus en plus exigeante en main d'oeuvre est
destinée aussi à la consommation ou à la vente est
également conservé en graine dans des sacs.
1
2
3
Planche 4: Techniques de séchage et de
conservation des cultures
Cette planche nous présente les techniques de
séchage et de conservations des épis après la
récolte. Les images 1 et 2 nous montrent le
séchage des épis du maïs et du sorgho rouge au soleil avant
le stockage dans le grenier. L'image 3 par contre, nous montre
le grenier en banco. Il est construit à base du mélange de terre
crue et de pailles et reposent sur les grosses pierres pour éviter les
remontés d'humidité et protéger les épis contre les
attaques des rongeur et le toit en chaume. L'intérieur est divisé
en plusieurs compartiments pour stocker les aliments différents.
Crédit photographique : Eloge, 2022
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43
Tableau 8: calendrier agricole des cultures
vivrières
Cultures
|
Opération culturales
|
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Sorgho
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Mil
pénicillaire
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Arachide
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Maïs
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Source : Enquête de terrain, 2022
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5. Les techniques d'entretiens de la fertilité des
sols
Dans un contexte de baisse de rendement agricole
multifactorielle, les agriculteurs ont développé plusieurs
pratiques culturales. Les techniques d'entretien des champs dans le
Département ont évolué dans le temps et en fonction des
villages. Jadis, sur les plans techniques culturaux, les pratiques sont
restées traditionnelles avec une utilisation très faible
d'intrants et de mécanisation. Tant que les jachères pouvaient
être assez longues pour restaurer la fertilité et rompre le cycle
des bios agresseurs, ces systèmes fonctionnent bien (Reoungal D, 2018).
Mais ces dernières décennies, avec l'augmentation de la
densité de la population et le raccourcissement de la durée des
jachères qui en résulte, ces systèmes se dégradent
dans certains villages. Il y a que les agriculteurs détenteurs de
plusieurs parcelles qui pratiquent des longues jachères mais
généralement la durée moyenne actuelle des jachères
est de 2 ans.
A la jachère, s'ajoute les autres pratiques
liées à la gestion de la fertilisation des parcelles qui reposent
sur le dépôt des ordures ménagères
déposés dans les jardins de case, le compostage, le parcage des
animaux pour augmenter le taux des matières organiques du sol. Notons
également que le faible niveau d'équipement ne permet pas aux
agriculteurs de produire le compost et le fumier pour maintenir ou
améliorer la fertilité des sols ainsi, les apports organiques
sont très insuffisants. Or, les apports organiques pourraient constituer
une alternative pour l'amélioration de la fertilité des sols eu
égard aux pris des engrais et leur indisponibilité. Ensuite,
l'épandage des déchets du coton, les coquilles d'arachides, les
brûlis des tiges des mil et de sorgho contribuent à la
fertilisation des parcelles. Pour une agriculture attelée ou manuelle
à faible intrant et faible productivité, les restitutions et
apports organiques sont un facteur majeur d'intensification (Grancrey et al,
2006). Par ailleurs, l'extraction constante par les cultures, sans
approvisionnement ou avec un réapprovisionnement insuffisante en
éléments nutritifs des plantes, cause un appauvrissement constant
de la fertilité des sols (Michel, 2010). En fin, l'utilisation des
engrais vendu par les services d'ANADER, les engrais fournis à
crédit aux coton-culteurs par la coton Tchad et les engrais vendus dans
les marchés locaux. En dehors de ces derniers, la filière engrais
est quasiment inexistante au Tchad et ceci rend pratiquement impossible
l'application d'engrais minéraux sur les cultures. Selon Sedago (1993),
l'utilisation des engrais minéraux sans la fumure organique entraine
l'acidification des sols. Malgré la diversité de ces techniques
d'entretien des sols, les rendements dans cette localité et donc
susceptible d'avoir des impacts négatifs sur les productions. La planche
ci-dessous présente les
45
différentes techniques d'entretiens des sols dans le
Mayo Dallah. La planche ci-dessous présente les techniques d'entretien
des sols
1
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4
Planche 5: Techniques d'entretien et fertilité
des sols
Crédit photographique : Eloge, Wayang
(2021, 2022)
Cette planche nous présente les quatre techniques
traditionnelles d'entretiens des champs et de fertilité à
défaut des engrais chimique des champs dans le Mayo Dallah. L'image
1, nous montre le dépôt des ordures du coton dans
un champ, ce dépôt s'est fait, il y a une semaine dans le champ et
attend les pluies pour se décomposer pour donner la fertilité au
champ. L'image 2, nous montre les coques d'arachides
après décorticage qui doivent normalement être
brulés mais stocker et pour être après
étalée dans le champ permettant d'augmenter le rendement.
L'image 3, nous montre la bouse des boeufs qui sont dans
l'enclos, qui sont balayés ensuite répandus dans les
champs pendant la saison sèche en attendant l'arrivée des
premières pluies. En fin, l'image 4, nous montre un
champ en feu. Cette technique est utilisée par les agriculteurs du Mayo
Dallah comme un moyen de défrichement et de fertilisation des
champs.
46
VI. PRATIQUES CULTURALES DEMEUREES RUDIMENTAIRES
Solon les résultats des enquêtes, les agriculteurs du
Mayo Dallah font usage de plusieurs pratiques culturales afin de faire face aux
contraintes du milieu qui limitent parfois les productions agricoles.
1. Rotation et association des cultures
Elle fait référence à différentes
cultures qui se suivent dans un certain ordre sur la même parcelle, la
même succession de cultures se reproduisent dans le temps en cycles
réguliers. Jadis, la pratique traditionnelle de la gestion de la
fertilité des sols était fondée sur l'alternance
culture/jachère. Mais aujourd'hui à cause de la pression
démographique qui rend difficile la mise en jachère des
parcelles, elle est de plus en plus très répandue dans la zone.
Elle permet aux agriculteurs de diversifier leurs revenus et d'améliorer
la fertilité de leur sol. Ainsi, les types de rotations culturales qu'on
rencontre dans cette zone sont : coton/sorgho, arachide/sorgho,
maïs/arachide. La rotation annuelle présente beaucoup d'avantage et
selon Bationo et al, (1997), dans certaines conditions les rendements des
céréales peuvent quasiment doubler dans les systèmes de
culture par rapport à la monoculture continue du mil.
L'association culturale : c'est l'association d'au moins deux
espèces au sein d'une même parcelle (willey, 1979). Elle est
connue pour avoir des effets intéressants en termes de
productivité, en particulier en situations contraignantes d'un point de
vue du niveau des ressources disponibles dans le milieu. Ainsi, elle est
pratiquée dans tous les villages enquêtés et se
présente comme suite : mil + arachide, niébé + arachide,
mil + niébé, maïs + niébé. Il ressort des
travaux de Nuttens (2001), que dans la zone des savanes du Tchad, cette
pratique concerne 65 à 85% des exploitations. Cette association de deux
ou trois cultures sur la même parcelle et généralement les
légumineuses avec les céréales revête plusieurs
intérêts qui sont entre autres : la fixation de l'azote
atmosphérique par les légumineuses, la maitrise des adventices,
l'amélioration de teneur du sol en matière organique et en
éléments nutritifs (Michelle, 2010). La planche 6 ci-dessous
présente un exemple d'association de culture qu'on rencontre dans le
Mayo Dallah.
1 2
47
Planche 6: les types d'association de
culture
Crédit photographique : Brice Wayang,
2021
Cette planche montre l'association des cultures
pratiquées dans le Mayo Dallah comme réponse à la
variabilité pluviométrique. Cette pratique est de plus en plus
répandue ces dernières décennies. L'image 1 nous montre
l'association de l'arachide et du pénicillaire et l'image 2, le sorgho
associé au gombo de deux mois de croissance.
2. Diversification des activités
agricoles
Dans le Mayo Dallah, la diversification des systèmes de
productions constitue une solution pour faire face à la crise notamment
la crise qu'a connue la filière coton ces dernières
décennies. Bien avant cette crise, la filière coton était
le seul moyen pour les paysans d'assurer leurs revenus monétaires.
Ainsi, l'attention des agriculteurs est portée notamment vers les
cultures les mieux commercialisées telles que : soja, le haricot,
sésame, riz...
VII. RENDEMENTS INTERANNUELS DES CULTURES VIVRIERES TRES
FLUCTUANTS
Le climat dans le Mayo Dallah ne permet qu'une seule
récolte par an avec une durée de saison pluvieuse plus longue
permettant d'une part aux plantes d'achever leur cycle végétatif
et d'autre part le choix d'une grande variété des cultures. Les
contraintes pluviométriques (le retard des pluies, les arrêts
précoces, et mauvaise répartition pluviométrique) de ces
dernières décennies associées aux dégâts des
ennemies des cultures ont perturbé les rendements agricoles, qui sont
marqués par des grandes variations interannuelles. Ainsi, l'analyse des
rendements agricoles (cf.
48
figure 5 ci-dessous) dans le Mayo Dallah
pendant les dix dernières années (2012 à 2021), nous
montre des évolutions interannuelles très significatives de la
production des cultures vivrières avec une moyenne de 223.168 tonnes.
Cette situation caractérise toute la zone soudanienne et selon Reoungal
(2018), la production alimentaire en zone soudanienne de ces quinze
dernières années est de manière globale inferieure aux
besoins de la population et le taux de satisfaction des besoins est en moyenne
de 83%.
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
sorgho penicillaire Maïs archide
Figure 7: Evolution des productions vivrières
annuelles de 2012 à 2021 dans le Mayo Dallah.
Source : ANADER, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure, que la production
agricole pendant ces dernières années dans le Mayo Dallah connait
des fluctuations sans précédente année après
année. Cette situation contraint certains agriculteurs qui tentent
d'accorder plus d'importances aux cultures commerciales. Les variations des
rendements enregistrées déterminent aussi sur les prix des
produits agricoles dans les différents marchés du
Département. Le tableau ci-dessous présente les prix en kg des
différentes spéculations dans les marchés locaux.
49
Tableau 9 : Prix des différents produits agricoles
pour l'année 2021
N°
|
Produits agricoles
|
Unité
|
Prix de détail
|
Unité
|
Prix moyen mensuel
|
1
|
Mil pénicillaire
|
1,35kg
|
275f
|
100kg
|
18.000f
|
2
|
Sorgho blanc
|
1,37kg
|
275f
|
100kg
|
17.000f
|
3
|
Sorgho rouge
|
1,35kg
|
250f
|
100kg
|
16.500f
|
4
|
Maïs
|
1,3kg
|
275f
|
100kg
|
18.500f
|
5
|
Arachide décortiquée
|
1,2kg
|
600f
|
100kg
|
40.000f
|
6
|
Arachide en coque
|
1,17kg
|
300f
|
100kg
|
12.000f
|
7
|
Bérebéré
|
1.16kg
|
250f
|
100kg
|
18.000f
|
Source : Direction provinciale de la statistique
agricole, 2021
VIII. UNE AGRICULTURE AUX ACTEURS MULTIPLES
Dans le Mayo Dallah, l'agriculture regroupe en son sein
plusieurs acteurs allant de la production à la commercialisation des
produits agricoles et les marchés (villageois, hebdomadaires) demeurent
le principal mode de régulation. Ainsi, plusieurs acteurs interviennent
dans de secteur agricole. La planche ci-dessous présente deux
acteurs.
? Les agriculteurs constitués des
petits et des grands producteurs qui vendent à la fin des
récoltes les surplus de leurs productions soit dans les marchés
rurales ou urbains pour subvenir à des besoins ponctuels. L'agriculture
dans cette localité emploie 23,9% des femmes et 76.1% d'hommes.
? Les collecteurs : ils constituent le
premier niveau de regroupement et servent de relais dans les marchés
hebdomadaires. Ils parcourent les différents marchés
hebdomadaires et villageois afin de construire des stocks qui sont soit
destinés aux grossistes locaux ou venant des pays voisins (le Nigeria,
le Cameroun), soit conservés et exportés vers les grands centres
ruraux ou urbains du pays par les collecteurs eux-mêmes. Ces derniers
sont constitués en grande partie par des femmes appelés les
femmes « Mosso ».
? Les détaillants : elles sont
uniquement des femmes qui assurent la distribution finale aux ménages
dans tous les différents marchés pour la consommation.
? Les semi-grossistes : ils sont
constitués des personnes ayant une situation financière stable,
c'est-à-dire qui disposent des moyens financiers en tout temps pouvant
faire face à tout le problème. Ce sont des grands producteurs
ruraux, des boutiquiers et des projets qui interviennent dans la
commercialisation des produits agricoles. Ils stockent une quantité
importante du produit pendant la période d'abondance avant de revendre
quand la
50
demande se fait sentir. D'après les enquêtes, les
sources de financement de ces hommes proviennent beaucoup plus des
établissements de micro finance (UCEC, FINADEV) au début de la
campagne de commercialisation. Leur collecte se fait soit dans les villages ou
aux marchés
? Les grossistes : Ce sont des
commerçants localisés dans les grands centres urbains, qui ont
une grande capacité financière de faire de grands stocks. Ils
assurent le regroupement des produits qui ont été
collectés sur les marchés ruraux. Ils sont constitués des
grossistes locaux et des grossistes venus du Cameroun et du Nigeria pour
l'exportation. Ces derniers sont approvisionnés par les collecteurs qui
exportent les produits jusqu'à dans le Département de Lac de
Léré qui est frontalier au Cameroun. Par contre, les grossistes
locaux procèdent aussi à la collecte dans les marchés
villageois, ensuite ils constituent des gros stocks dans le marché du
chef-lieu du Département appelé marché « Samedi
» qu'ils écoulent vers les centres urbains.
? L'Etat intervient à travers de ses
institutions comme : ANADER, ITRAD, COTON-TCHAD, ONASA, pour la formation
techniques des agriculteurs, la distribution des semences, la subvention des
engrais, la distribution des denrées alimentaires en cas
d'insécurité alimentaire sévère etc....
? Enfin, il existe des services non étatiques, surtout
les ONG de développement qui encadrent aussi le monde rural en
matière de techniques agricoles, l'accès facile aux intrants et
semences améliorées, l'appui à la micro finance rurale et
d'organisation associative pour la défense de leurs
intérêts. Ce sont par exemple, l'instance locale d'Orientation et
de Décision (ILOD), Centre Chrétien d'Appui au
Développement (CECADEC), Organisation pour l'Appui aux
communautés Rurales (OCRA), l'Union des Clubs d'Épargne, et de
Crédit du Tchad (UCEC-Pala), Office National Pour la Promotion de
l'Emploi (ONAPE), FINADEV etc....
Il est important de signaler que les marchés
hebdomadaires dans le Mayo Dallah sont très animés ces
dernières années, car les acteurs sont en perpétuels
mouvement à la recherche des denrées alimentaires de
première nécessité. Cette situation avait entrainé
la hausse vertigineuse des prix de produits agricoles juste après les
récoltes. Selon le rapport mensuel de la direction de la production et
des statistiques du Département (2022), dès les premières
récoltes, les céréales et les oléagineuses se font
rare sur les marchés pour des raisons connus de tous, cela a comme
corollaire la monté des prix influant négativement sur les
consommateurs qui ne savent sur quel pieds danser.
51
Les marchés de collecte sont pris d'assaut par les
commerçants grossistes et intermédiaires à la quête
des différents produits agricoles. L'approvisionnement des
marchés centraux devient de plus en plus faible car les stocks se font
rares dans les villages puis exportés dans les autres villes du pays.
Face à cette situation très délicate pour la population,
le gouvernement ne peut donc rester indiffèrent. C'est ainsi qu'une note
était sortie en 2021 pour mettre fin à l'exportation des
céréales et oléagineux à l'exception du
sésame hors frontière. Cette décision avait suscité
diverses réactions des acteurs du marché dans le milieu. Il faut
noter aussi que même les produits maraichers se font rares sur les
marchés locaux et si l'on en trouve son flux est d'ailleurs. Il en est
de même que le bétail.
1
2
Planche 7: Les acteurs impliqués dans
l'agriculture dans le Mayo Dallah
Crédit photo : Eloge, 2022
Cette planche nous montre les acteurs impliqués
dans les activités agricoles. La photo 1, présente le
marché de vente par sac de 100kg d'arachide et stocké pour
l'expédition. La photo 2, présente la vente en détail par
les femmes par tasse ou par «Coro» de 2,5kg.
52
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