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Incidence de la monnaie electronique quant aux roles régaliens des banquespar Jean JEAN MAVITA BANZI ISP Kenge - L2 sciences commerciales 2021 |
Le tableau précédent permet très facilement de visualiser le nombre de relations d'échange possibles dans notre économie à 5 biens. Une fois enlevées les cases représentant les échanges de biens identiques (cases remplies d'un X), le tableau comptabilise les combinaisons de biens pouvant faire l'objet d'un troc. Par exemple, la combinaison (1) consiste à échanger du sucre (en ligne) contre du riz (en colonne). Il s'agit de la même relation d'échange que celle qui consiste à échanger du riz (en colonne) contre du sucre (en ligne), les relations redondantes ne pouvant faire l'objet d'une double comptabilisation. Au total, on vérifie facilement qu'il ne peut y avoir que 10 relations potentielles d'échange dans cette économie. En généralisant cet exemple à n biens, il y a donc dans une économie de troc n (n - 1)/2 relations potentielles d'échange. Ainsi, pour 1 000 biens, le nombre de relations potentielles d'échange s'élève à : 1 000 × (1 000 - 1) / 2 = 499 500 relations potentielles d'échange. Taurand, F. (1986). Le troc en économie monétaire. L'Actualité économique, 62(2), 236-256. https://doi.org/10.7202/601370ar. i.2.1.3. LES FORMES DE LA MONNAIEI.2.1.3.1. monnaie primitivePour M. Friedman, il s'agit de n'importe quel bien susceptible de fournir une garantie provisoire sur le pouvoir d'achat général, qui peut faire office de monnaie. Dans le temps ancien, par convenance, un peuple pouvait se choisir un bien pour faire office de monnaie. I.2.1.3.2. MONNAIE METALLIQUEConsidérée quelquefois comme une forme primitive de la monnaie, la monnaie métallique représente la monnaie marchandise la plus connue dans l'histoire. Elle a été confectionnée dans l'or et/ou dans l'argent. Une Monnaie Métallique est une monnaie dont la valeur se définit par rapport à un ou plusieurs métaux. Il s'agit en général de l'or et de l'argent. Chaque pièce frappée contient ainsi une valeur intrinsèque forte : la valeur de son métal, proche ou égale à sa valeur faciale. Avec la monnaie métallique, un produit ou service est échangé contre une monnaie qui contient ou vaut un métal dont la valeur est équivalente. Généralement, cette monnaie a été distinguée en monnaie pesée, monnaie comptée et monnaie frappée La monnaie métallique voit sa valeur dépendre du poids de chaque pièce et du cours de la matière qui la compose. La monnaie métallique a été progressivement remplacée en tant que monnaie ayant un pouvoir libératoire par une monnaie dont le métal est de faible valeur. 1. Monnaie métallique peséeLorsque les métaux servent pour la première fois de monnaie d'échange, ce n'est pas sous la forme de pièces mais de lingots sans forme précise. La pureté et le poids des lingots d'or et d'argent varient. Au temps de Babylone et de l'Egypte antique, on pèse donc la monnaie et on vérifie la pureté de l'or et de l'argent. Elle se présentait sous des formes différentes. Billes, anneaux, bagues, cette forme monétaire était pesée et vérifiée à l'occasion de chaque transaction et occasionne par la suite des coûts pour les échangistes. 2. Monnaie métallique comptéeOn se dit qu'il serait bien que ces lingots prennent une unité de poids et cohérence dans la forme vers 800 av. JC. C'est le début de la pièce de monnaie. Découpée en morceaux plus ou moins égaux, le métal est compté. Les individus continuaient à vérifier son poids et sa teneur en métal. La monnaie frappée était généralement garantie par un prince ou une autorité qui bénéficie d'une certaine réputation sociale. L'effigie du prince (émetteur garant de la valeur) ou encore, dans certaines civilisations, des inscriptions religieuses gravées sur la pièce confèrent à cette forme monétaire une touche mystique. La monnaie est acceptée par les membres de la société et continue à circuler. La confiance l'emportant sur la crainte, cette monnaie est considérée comme un phénomène social. Si les pièces ont une unité de forme, il reste possible d'en modifier la composition pour en fausser la valeur. Des organes politiques ou religieux choisissent alors de frapper la monnaie : y appliquer un signe distinctif garant de la teneur en métal et du poids. C'est également le début de la prime à la valeur faciale pour l'autorité qui frappe la monnaie, tant qu'elle inspire confiance (elle peut frapper des monnaies en appliquant une valeur légèrement plus importante que celle contenue par le métal). I.2.1.3.2.1. La monnaie métallique pour faciliter les échangesAvant la monnaie métallique, les hommes avaient recours au troc ou à l'échange de marchandise : peu pratique et peut fiable. Des pièces faites de divers métaux ont par la suite été frappés pour servir de moyen d'échange. Parmi les métaux, l'Or et l'Argent ont rapidement été privilégiés car ils présentent de nombreux avantages pour servir de monnaie notamment : La divisibilité : chaque pièce à une valeur qui dépend linéairement de son poids. Il suffit de combiner les pièces entre elle pour obtenir le bon poids, donc la valeur précise de l'échange. Bien plus simple qu'une pierre précieuse par exemple (la valeur d'un diamant varie en fonction du carré de sa taille).La densité de valeur : l'or et l'argent sont des métaux idéaux pour les pièces en raison de leur densité de valeur. Une petite quantité de métal contient une valeur importante. La monnaie est ainsi facile à manipulée.L'inaltérabilité : l'or comme l'argent ont des caractéristiques physiques qui perdurent dans le temps (pas de désagrégation, d'oxydation, ...). La valeur des pièces se conservent ainsiLa malléabilité : pour frapper facilement des pièces de monnaieLa rareté : les quantités d'or et d'argent dans le monde évoluent de manière assez stable (tout l'or du monde tient dans un cube de 10m d'arrête).I.2.1.3.2.2. La quasi-fin des monnaies métalliquesLe 20ème siècle a vu les monnaies se détacher de plus en plus de la valeur d'un métal. L'étalon or a été abandonné peu à peu pour voir apparaître des monnaies « papier » basées uniquement sur la confiance des agents économiques envers l'organisme émetteur. Il s'agit des monnaies fiduciaires. La mort des monnaies métalliques a vraiment été actée le 15 août 1971 lorsque Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or. I.2.1.3.3. LA MONNAIE PAPIER OU LES BILLETS (FIDUCIAIRE)Toute chose sans valeur intrinsèque dont le statut est établie par la loi à l'instar des pièces et billets de banque (du latin fiducia : la confiance). Elle résulte de la confiance au pouvoir établi. La monnaie fiduciaire désigne les pièces et les billets de banque dont la valeur est fixée par la confiance que leur accordent les utilisateurs et non par leur coût de production. Un billet de banque de 10 FC vaut 10 FC en monnaie fiduciaire, car son utilisateur sait qu'il peut acheter un bien ou un service d'une valeur de 10 FC en échange de ce billet. Cette valeur n'est donc pas déterminée en fonction du coût de production du billet, valeur qui est nettement plus faible. En RD Congo, les billets sont fabriqués par la Banque Centrale. Dans le but de stabiliser les prix, la banque centrale influence aussi le processus de création monétaire via les banques commerciales en pilotant les taux d'intérêt à court terme, en fixant les taux directeurs.La majorité des monnaies dans le monde sont des monnaies fiduciaires, que ce soit l'euro ou encore le dollar américain. La monnaie fiduciaire prend la forme de billets de banque et de pièces de monnaie. La monnaie fiduciaire est simple à utiliser, largement acceptée, s'obtient généralement gratuitement, s'utilise également gratuitement, libère immédiatement des obligations.La rédaction sur JDN, journaldunet.com consulté le 07 mai 2022. I.2.1.3.4. LA MONNAIE SCRIPTURALE OU LA MONNAIE DE BANQUEDu latin scriptura : l'écriture, la monnaie scripturale est l'ensemble des sommes inscrites au crédit des comptes des agents économiques non financiers et qui sont immédiatement disponibles et transformables en liquidités sans délai. La monnaie scripturale est constituée des dépôts bancaires à vue, c'est-à-dire des sommes dont disposent les titulaires des comptes courants bancaires et qu'ils peuvent dépenser à la demande, à n'importe quel moment et pour n'importe quel achat, simplement en utilisant leur carte de paiement, en signant un chèque ou en effectuant un virement. Cette monnaie est dite scripturale (du latin scriptura : l'écriture) car elle circule par un simple « jeu d'écriture » : lors d'un achat, le solde du compte bancaire de l'acheteur est simplement diminué du montant de l'achat et le solde du compte bancaire du vendeur est augmenté du même montant. Cette circulation passe par l'usage d'instruments de paiement que sont les chèques, les cartes de paiements, les virements, etc. Il faut faire attention au fait que ces instruments de paiement ne sont pas en eux-mêmes de la monnaie : ce sont les dépôts bancaires à vue qui constitue de la monnaie, les instruments de paiement ne sont qu'un moyen de transférer de la monnaie d'un compte bancaire à l'autre. La monnaie scripturale représente aujourd'hui plus 90 % de la monnaie en circulation. Collège de France, Qu'est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ? Pdf. I.2.1.3.5. L'e-MONEYOpération par laquelle le détenteur d'une carte ayant une fonction monnaie électronique transfère une valeur en monnaie électronique depuis le solde stocké sur sa carte vers le solde du payé. Opération par laquelle une carte est utilisée pour accéder à un compte de monnaie électronique et des fonds sont ensuite transférés depuis le compte de monnaie électronique du payeur vers le compte d'un payé. Espoir KUBUYA, Analyse du transfert d'argent par les sociétés de télécommunications partenaires des agences de transfert, Université du CEPROMAD RDC - Licence 2013, PDF I.2.1.3.6. MONNAIE VIRTUELLELa monnaie virtuelle est une unité de compte n'ayant pas de statut légal. A ce titre, ces monnaies ne sont pas régulées par une Banque centrale et ne sont pas délivrées par des établissements financiers. Ainsi, elles se distinguent de la La monnaie virtuelle est autrement appelée « crypto-monnaies » Parmi tant d'autres, la monnaie virtuelle la plus populaire est le Bitcoin. Cette forme de monnaie n'est pas de masse en RD Congo. En effet, de nombreux types de dispositifs monétaires existent et ce depuis le 19ème siècle avec la mise en place d'une bourse du travail par Robert Owen (1832). FARE Marie, Repenser la monnaie, transformer les territoires, faire société, Paris, Charles Léopold Mayer, 2016. PDF Aujourd'hui, ces expériences monétaires ont des objectifs différents et ont donc des formes différentes. Jérôme Blanc définit ces différents dispositifs monétaires comme étant des monnaies alternatives. Les monnaies alternatives sont « des dispositifs monétaires au service d'une transformation socio-économiques ». Leur nombre est porté à 5000 à travers le monde. Ces dispositifs monétaires prennent des formes très variées au regard de leurs finalités et objectifs, de leur utilisation, de leur gestion ou encore dela forme qu'ils prennent. BLANC Jérôme, Monnaies alternatives, Paris, La Découverte, Collection Repères MONNAIE ELECTRONIQUE, 2018. PDF Pour des amples précisions, nous voulons bien exposer les avis de certains acteurs économiques quant à leur manière de concevoir la monnaie virtuel, ses origines et son évolution. La Banque centrale européenne distingue trois types de monnaie virtuelle : ü la monnaie virtuelle fermée utilisée dans les jeux vidéo. Elle a une existence limitée au cadre du jeu. ü la monnaie virtuelle avec un flux unidirectionnel peut être achetée avec une devise légale, à un taux de change défini, mais ne peut être reconvertie en monnaie légale. (Notion d'achat) ü la monnaie virtuelle avec un flux bidirectionnel, comme le bitcoin . En 2012, la Banque centrale européenne a défini la monnaie virtuelle comme « un type de monnaie numérique non réglementée, émise et généralement contrôlée par ses développeurs, utilisée et acceptée par les membres d'une communauté virtuelle spécifique ». En 2013, le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), un bureau du Trésor américain, contrairement à sa réglementation qui définit la monnaie comme la monnaie fiduciaire et la monnaie en papier ayant cours légal et qui circule et est habituellement utilisée et acceptée comme moyen d'échange dans le pays d'émission. Également appelée « monnaie réelle ». Il a défini la monnaie virtuelle comme un moyen d'échange qui fonctionne comme une monnaie dans certains pays. « Monnaie virtuelle et monnaie électronique : distinction et encadrement contractuel des porte-monnaie virtuels affectés - Tendance Droit » [ archive], sur Tendance Droit, 28 juin 2015 (consulté le 16 septembre 2020). En particulier, la monnaie virtuelle n'a cours légal dans aucune juridiction. Ainsi le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo dans sons communique de presse du.................................................évoqueque la monnaie virtuelle innonde dejà le système financier congolais et attire l'attention du public que cette monnaie qui offre plus d'avantages demeure speculatif non agréee et comporte des risques de fraude. Ses acteurs sont non regulés et operent en toute liberté sur base d'un protocole informatique. Communiqué de la banque centrale du........ En 2014, l'Autorité bancaire européenne a défini la monnaie virtuelle comme une représentation numérique de la valeur qui n'est ni émise par une banque centrale ou une autorité publique, ni nécessairement rattachée à une monnaie officielle, mais qui est acceptée par les personnes physiques ou morales comme moyen de paiement et qui peut être transférée, stockée ou négociée électroniquement. Dans son témoignage écrit à l'audience du Congrès de 2013 sur les monnaies virtuelles Ben Bernanke a déclaré que « les monnaies virtuelles ont été considérées comme une forme de monnaie électronique" ou de technologie du système de paiement qui a évolué au cours des 20 dernières années ». Congrès sur l'avenir de la monnaie devant la Commission des services bancaires et financiers le 11 octobre 1995. Pdf. La monnaie Internet Flooz a été créée en 1999. Le terme « monnaie virtuelle » semble avoir été inventé autour de 2009, parallèlement au développement des monnaies numériques et des jeux sociaux. Bien que la classification correcte soit « monnaie numérique », les institutions gouvernementales américaines ont préféré adopter le terme « monnaie virtuelle ». En 2017, Christine Lagarde, alors directrice générale du FMI considère que les monnaies virtuelles pourraient être émises à parité avec le dollar ou rattachées à un panier stable de devises. Leur émission pourrait être totalement transparente et régie par une règle crédible et prédéterminée, un algorithme qui peut être surveillé. Elle a aussi considéré que les monnaies virtuelles telles que le bitcoin ne menaçaient pas encore le régime de monnaies légales et de banques centrales, car elles sont excessivement volatiles, risquées, et compliquées à utiliser, alors même qu'elles sont excessivement opaques pour les autorités de réglementation, et parfois piratées. « Monnaie virtuelle et monnaie électronique » : distinction et encadrement contractuel des portemonnaies virtuels affectés - Tendance Droit » ( http://www.tendancedroit.fr En février 2021, présidente de la Banque centrale européenne, elle affirme que « les crypto actifs, ce n'est pas une monnaie. C'est un actif hautement spéculatif ». En 2019, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, annonce l'objectif de « marquer clairement que le Diem (monnaie que Facebook se proposait de créer) n'est pas la bienvenue en Europe, parce que c'est notre souveraineté qui est en jeu ». « Nous n'accepterons pas qu'une entreprise multinationale privée ait la même puissance, la même puissance monétaire que les États souverains qui sont soumis au contrôle démocratique ; car la grande différence entre Facebook et les États, c'est que nous sommes soumis au contrôle démocratique, c'est-à-dire au contrôle du peuple » -- Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Monnaie_virtuelle&oldid=183122049 ». La dernière modification de cette page a été faite le 21 mai 2021 à 19:10. LA MONNAIE ELECTRONIQUE Sur le plan légal, la monnaie électronique est définie comme : [...] une valeur monétaire qui est stockée sous une forme électronique, y compris magnétique, représentant une créance sur l'émetteur qui est émise contre la remise de fonds aux fins d'opérations de paiement et acceptée par une personne physique ou morale autre que l'émetteur de monnaie électronique. (Journal Officiel de l'Union européenne, 2011) 12Cette valeur est donc inscrite au bilan de l'émetteur ; il s'agit d'une dette exigible sans préavis et utilisable dans les échanges. Un examen plus minutieux révèle qu'il s'agit d'une dissociation en trompe-l'oeil, car la monnaie électronique émane d'un compte bancaire : les cartes de paiement prépayées, les porte-monnaie électroniques PME ou virtuels, ou d'une carte bancaire (les portefeuilles virtuels ou les paiements mobiles comme Apple Pay ou Google Wallet). http://www.cnil.fr/linstitution/actualite/article/article/commerce-et-donnees-personnelles-5-fiches Dans le même ordre d'idées, les paiements mobiles de type M-PESA et autres reposent sur un compte courant pré alimenté, même s'il ne s'agit pas un compte bancaire. Au fur et à mesure que la monnaie électronique se diffuse, elle bouleverse l'organisation du monde des paiements et elle en change le business model. Il est ainsi remarquable de constater que le développement des transactions électroniques est un puissant vecteur d'entrée de nouveaux acteurs non bancaires dans le monde des paiements de détail, lesquels se déroulent parfois au moyen de nouveaux instruments de paiement détachés des banques. Aglietta, M. et Orléan, A. (1998), La violence
de la monnaie, Paris, Puf. I.2.2. AGREGATS MONETAIRESLa monnaie au sens large est constituée par des moyens de paiement différés, c'est-à-dire transformés en liquidité avec un certain délai. Ainsi il y a une Frontière entre actifs monétaires et actifs financiers. Un actif monétaire est actif avec lequel vous pouvez « rapidement acheter des biens et des services sans frais». Il existe diverses mesures de la masse monétaire et cela d'après la politique de chaque pays. Chacune de ces mesures place différemment la frontière entre les actifs monétaires et non monétaires et délimitent les différentes masses monétaires et leurs composantes notamment : M1 = Billets + Pièces + Dépôts sur comptes à vue munis de chéquiers. Intitulée autrefois les disponibilités monétaires, la masse monétaire M1 désigne l'agrégat monétaire le plus étroit. Sa statistique est composée de la monnaie fiduciaire (la monnaie hors banque centrale) et de la monnaie scripturale (la somme des dépôts à vue). Elle a pour objet de mesurer les encaisses que les agents économiques détiennent pour régler leurs transactions (critère fonctionnel). Une bonne partie de ces actifs monétaires est détenue par les entreprises. Le taux de croissance de cette statistique est généralement utilisé pour prévoir l'activité courante et future de l'économie. Pour convertir ces encaisses en termes réels, la statistique est rapportée à un indice des prix. La statistique M1 a été souvent considérée comme l'agrégat le plus stable (prévisible). L'expérience de plusieurs pays développés a cependant confirmé que cette stabilité n'est plus vérifiée dans le temps. La distorsion de cet agrégat a été expliquée par l'influence de nouveaux facteurs spéciaux dont l'innovation, la déréglementation de l'activité et la déspécialisation des établissements financiers. M2 = M1+ Dépôts quasi-monétaires (la presque monnaie). La monnaie M2 est un agrégat plus large que le précédent (broad money). Elle est composée de M1 et d'autres dépôts plus stables (les actifs quasi-monétaires). La quasi-monnaie (presque monnaie) a été définie comme « l'ensemble des actifs liquides des agents non-financiers qui ne sont pas utilisés dans l'immédiat, pour l'acquisition des biens et des services sans coûts de transaction ». Cet agrégat M2 a été quelquefois, utilisé comme cible intermédiaire à l'occasion de la conduite de la politique monétaire. La quasi-monnaie présente des inconvénients tels que le déplacement vers le guichet bancaire (temps et transport), l'attente (file d'attente), le retrait de la monnaie avec Transaction. M3 = M2 + Dépôts contractuels + Emprunts obligataires émis par les banques. Elle comprend M2 ainsi que d'autres ressources du système monétaire M4 = M3 + Emprunts de l'Etat auprès du Public (emprunts nationaux + les bons du trésor + les bons d'équipement) + titres de créance interentreprises qui sont émis sur le marché monétaire. D'avantage plus large, cette statistique est composée de M3 ainsi que d'autres actifs qui sont demandés par le public mais qui ne constituent pas des ressources pour les banques (les intermédiaires financiers). C'est l'agrégat utilisé par la Banque Centrale de Tunisie et d'autres pays du Maghreb pour analyser l'évolution du taux de liquidité de l'économie. En effet, d'une manière un peu simpliste, Fisher décrit l'influence de la masse monétaire sur l'économie d'après sa célèbre équation MV=PT. M est ici la masse monétaire donc l'ensemble des moyens de paiement disponibles. V est la vitesse de circulation de la monnaie c'est-à-dire le nombre de fois où un même moyen de paiement va changer de main en un temps donné (un même billet de cinq francs me servira à acheter une baguette de pain mais sera rendu au client suivant contre un billet de 10 francs par ma boulangère. Ce client pourra ensuite payer son café au Bar juste à côté avec mon billet de cinq francs qui sera ensuite rendu à une autre personne... et ainsi de suite). P est l'indice général des prix à savoir, pour faire simple le coût du panier de la ménagère. T représente le volume des transactions c'est-à-dire le volume physique de biens et services échangés. D'une manière logique on peut comprendre que V et T sont fixes et à court terme. C'est-à-dire, ne jamais s'imaginer que par vitesse, je vais me mettre à courir soudainement pour dépenser le billet que l'on vient de me remettre, et au niveau des transactions cela induit une augmentation de la production des entreprises ou des importations, ce qui ne se fait pas de manière immédiate. Les seules variables restent donc M et P. Comme nous sommes dans le cadre d'une égalité, fatalement toute augmentation de M entrainera une augmentation de P. Soit l'équation : ?MV=?PT Donc si on augmente la quantité de moyen de paiement (planche à billet), la monnaie circulera bien sûr et on augmente en même temps les prix puis le produit s'écoulera sans problème; mais on génère de l'inflation. Prof.LUKETO, M., Cours de Gestion financière, L1SCAD, inédit, 2020 En résumé, la masse monétaire inclut non seulement l'argent liquide mais aussi les dépôts dans les banques et les autres institutions financières qui sont aussi réalisables en argent liquide. I.2.3. APPROCHES DE LA MONNAIEI.2.3.1. LA VISION FONCTIONNALISTE DE LA MONNAIE : ORTHODOXIE MONETAIREL'approche fonctionnaliste limite son analyse de la monnaie aux trois fonctions canoniques qui lui sont traditionnellement assignées. L'argent est alors considéré comme un équivalent général, « voile neutre », permettant de faciliter les échanges. Les questions ayant trait à la nature profonde de la monnaie sont détournées de l'analyse. Cette vision fortement restrictive de la monnaie trouve son fondement analytique dans l'histoire de la pensée économique au sein de l'oeuvre d'Adam Smith, « père fondateur » de l'économie politique. Ainsi, sans nier l'existence et l'utilité de la monnaie dans une économie où le travail est socialement divisé, dans le livre I (chapitre IV) de la Richesse des nations, Adam Smith avance implicitement l'idée selon laquelle la monnaie n'est qu'un « voile » au sens où les échanges sont réels. L'idée centrale, et historique, d'Adam Smith réside dans la double équivalence qu'il établit : d'une part entre marchandise et monnaie, et, d'autre part entre quantité de travail et marchandise. Ce faisant, Adam Smith instaure une vision réelle de l'économie, c'est-à-dire que les échanges peuvent être pensés en faisant abstraction de la monnaie. Il est à ce titre un précurseur de l'orthodoxie économique et monétaire. Adam Smith, Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, PUF, Paris, 1995.Pdf I.2.3.1.1. D'unité de compteLa première fonction que l'approche fonctionnaliste attribue à la monnaie est celle d'étalon de valeur, ou, d'unité de compte. En effet, alors que le troc ne permet de déterminer la valeur d'une marchandise que par rapport à une autre marchandise, avec la monnaie, il devient possible de mesurer la valeur des différents biens de manière absolue ou relative. En ramenant ainsi toutes les évaluations possibles d'un bien exprimées en termes d'autres biens en une seule évaluation exprimée en monnaie, cette dernière permet de réaliser une importante économie de calculs et d'informations. La monnaie s'apparente alors à un langage permettant d'homogénéiser, d'évaluer et de hiérarchiser les différents biens présents dans l'économie. De par sa fonction d'unité de compte, la monnaie se veut être : « Une unité de mesure commune grâce à laquelle les prix individuels des différents biens et les transactions sont évalués dans un langage chiffré commun à tous les membres de la communauté de paiements considérée » Sylvie Diatkine, Institutions et mécanismes monétaires, Armand Colin, Paris, 1992 : p. 15, 16. I.2.3.1.2. Moyen de paiement ou intermédiaire d'échangeLa deuxième fonction que les économistes allouent traditionnellement à la monnaie est celle d'intermédiaire des échanges, ou, de moyen de paiement. Cette fonction fondamentale de la monnaie prend son origine dans les contraintes inhérentes au troc, notamment celle ayant trait à la double coïncidence des besoins qui impose que chacun des échangistes désire le bien détenu par l'autre. En effet, le problème de la double coïncidence des désirs implique des coûts importants liés à la recherche d'informations (des partenaires échangistes) et au besoin de stocker les marchandises. Dès lors, l'intervention de la monnaie permet de faciliter considérablement les échanges en ce qu'elle décompose chaque transaction en deux opérations successives : une vente et un achat. De la sorte, dans une économie monétaire, celui qui détient un bien et souhaite le vendre, va pouvoir céder ce bien contre une certaine quantité de monnaie qui en constitue le prix. Avec la monnaie obtenue, cette personne pourra, par la suite, acquérir d'autres biens. Ce faisant, la monnaie constitue un véritable moyen de paiement. I.2.3.1.3. Lien entre le présent et le futur ou réserve de valeurEnfin, la troisième fonction que l'optique fonctionnaliste attribuée à la monnaie est celle de réserve de valeur. Pouvant être conservée pour réaliser un achat à un moment futur, la monnaie offre la possibilité de transférer du pouvoir d'achat d'une période à une autre, ce qui lui confère une double dimension spécifique : « Elle est (la monnaie) tout d'abord un `lien entre le présent et le futur ; elle est ensuite un instrument favorable à l'exercice des décisions et des responsabilités individuelles. De ce point de vue, la monnaie substituerait aux contraintes et servitudes du troc la souplesse et les avantages des choix inter-temporels » Marc Bassoni et Alain Beitone, Monnaie. Théories et politiques, Dalloz, Paris, 1997 : p. 10. Pdf Toutefois, la fonction de réserve de valeur n'est effective que si le pouvoir d'achat de la monnaie n'est pas déprécié dans le temps, ce qui est le cas en situation d'inflation prolongée. Mais, si d'autres biens peuvent aussi conserver du pouvoir d'achat à long terme, même parfois mieux que la monnaie en période d'inflation (immeubles, oeuvres d'art...), il n'en demeure pas moins que la monnaie possède la propriété fondamentale d'être parfaitement liquide. A ce titre, elle est immédiatement disponible pour acquérir d'autres biens en ce qu'elle est unanimement acceptée par les autres membres du groupe. 2.1.3.2. VISION INSTITUTIONNALISTELa monnaie est un « lien de confiance » institutionnalisé par la loi. Aglietta, M., Ould Ahmed, P. et Ponsot,
J.-F. (2014), « «La monnaie, la valeur et la
règle», Entretien avec Michel Aglietta », Revue
de la Régulation [en ligne], 16 |
2e semestre/Autumn 2014, mis en ligne le
19 décembre 2014, Youtube.URL :
http://regulation.revues.org/10998 CHAPITRE II. LES INSTITUTIONS MONETAIRES ET LEURS ROLES FINANCIERSGénéralement, les institutions financières sont des banques. Elles sont regroupées d'après la structure fonctionnelle et hiérarchique et d'après les nations. La première nation est la planète terre, subdivisée en pays. Chaque pays - nation détient sa propre banque nationale (Centrale) puis des banques commerciales appelées de second rang. Hormis les banques, il y a aussi des coopératives d'épargne et des crédits. II.1. LA BANQUE MONDIALE ET LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONALII.1.1. LES ORIGINES ET LES MISSIONSLe Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont été créés lors de la Conférence de Bretton Woods, en 1944. Leurs missions sont complémentaires. Le Groupe de la Banque mondiale oeuvre aux côtes des pays en développement pour réduire la pauvreté et accroître la prospérité partagée, tandis que le FMI veille à la stabilité du système monétaire international et exerce une surveillance sur les politiques de change. Le Groupe de la Banque mondiale fournit des financements, des conseils stratégiques et une assistance technique aux pouvoirs publics, et s'attache également à renforcer le secteur privé dans les pays en développement. Le FMI suit l'évolution économique à l'échelle mondiale et nationale, apporte une assistance financière aux pays confrontés à des problèmes de balance des paiements et fournit une aide technique à ses pays membres. Un pays doit d'abord devenir membre du FMI avant de pouvoir adhérer au Groupe de la Banque mondiale. Les deux institutions comptent actuellement 189 pays membres. Différences clés entre le FMI et la Banque mondiale le Fonds monétaire international est un contrôleur du système monétaire mondial.https://www.cairn.info la-banque-mondiale-9782707-pge7.htm. Le Fonds monétaire international (FMI) voit le jour en décembre 1945 après que les 29 premiers États membres ont procédé à la ratification des statuts élaborés lors de la Conférence monétaire et financière de Brettons Woods (juillet 1944) -- au cours de laquelle ceux de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD ou Banque mondiale) ont également été formulés. Le FMI s'assigne dès sa création de multiples objectifs : promouvoir la coopération monétaire internationale et oeuvrer en faveur d'une croissance équilibrée des échanges commerciaux transnationaux, par la mise en place d'un régime de paiements multilatéral des transactions courantes, dans un cadre général de suppression des entraves au développement du commerce international. Le FMI est une institution conçue pour permettre aux États membres de gérer collectivement les désordres relatifs au déséquilibre des paiements internationaux. Pour ce faire, ils s'engagent à maintenir la parité de leur monnaie dans un système de change fixe qui reste en vigueur jusqu'en 1971, date à laquelle le gouvernement américain suspend la convertibilité du dollar en or. Le FMI conseille les pays membres en matière de politiques économique et fiscale, encourage la coordination des politiques à l'échelle mondiale et procure une assistance technique aux banques centrales et en matière de comptabilité, de fiscalité et autres questions financières. Mais, ce n'est pas là sa seule tâche : le FMI est également un fonds dont l'objet est d'accorder des crédits aux pays qui connaissent des difficultés pour maintenir l'équilibre de leur balance des paiements ou qui sont destinés à financer des politiques d'ajustement et de réforme macro-économique. 2.1.2. LE FINANCEMENT DU FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONALEn devenant membre du FMI, chaque État se voit demander une souscription ou quote-part, qu'il verse au moment de son adhésion. Son montant varie en fonction du poids relatif du pays en question dans l'économie mondiale : plus celle-ci (en termes de production et de volume de ses échanges) est importante, plus la quote-part due au Fonds est élevée. En 2003, la contribution la plus forte est celle des États-Unis, qui représente 17,1 p. 100 de l'ensemble, devant le Japon (6,1 p. 100), l'Allemagne (6 p. 100), la France et la Grande-Bretagne (4,9 p. 100). À l'opposé, la contribution de São Tomé et Príncipe compte parmi les plus modestes (0,0003 p. 100 du total). Le montant de cette quote-part détermine à la fois le montant de la souscription, le montant des concours que chaque pays peut demander au FMI ainsi que son allocation en droits de tirages spéciaux (les DTS). Depuis 1969, les DTS sont l'unité monétaire de réserve et de compte dans laquelle sont libellés les crédits alloués par le FMI. Le DTS n'est pas, stricto sensu, une monnaie car elle n'est pas matérialisée : il ne circule aucune pièce, ni aucun billet de banque en DTS. Cette unité monétaire joue un rôle identique à celui que remplissait l'ECU avant que les pays de l'Union européenne n'adoptent l'euro comme monnaie commune. La valeur d'un DTS est déterminée à partir d'une moyenne pondérée d'un panier de quatre devises représentatives des monnaies les plus couramment utilisées dans les transactions internationales, à savoir le dollar, l'euro, le yen et la livre sterling. La composition de ce panier de monnaie est réexaminée périodiquement (tous les cinq ans) mais sa valeur est déterminée quotidiennement : en 2001, en moyenne, 1 DTS valait 1,26 dollar. Le montant global de ces DTS s'élevait, en 2002, à 290 milliards de dollars. Pour faire face à des difficultés passagères de financement de leur balance des paiements, les États membres peuvent recourir au compte des ressources générales du Fonds, lequel peut également contracter des emprunts auprès d'autres d'institutions internationales ou auprès d'organisations informelles comme le Club de Paris. Celui-ci regroupe les dix-neuf États détenant les plus fortes créances sur les pays en voie de développement avec lesquels des négociations de gré à gré s'établissent afin de remédier au poids du surendettement qui caractérise la structure de leurs fonds publics. II.1.3. LES CONCOURS FINANCIERS ALLOUÉS PAR LE FMILe FMI accorde ses concours financiers d'ajustement aux pays connaissant des problèmes d'équilibre de leur balance des paiements. Les instruments de prêts sont nombreux : aux accords dits de confirmation mis en place en 1952, qui restent à ce jour le principal support des prêts, cinq autres modalités d'octroi de crédits existent aujourd'hui (qu'il s'agisse du mécanisme élargi du crédit -- MEC -- ou de la ligne de crédit préventive), mais tous ont, peu ou prou, des caractéristiques identiques. Ces crédits sont assortis de conditions. Ils sont temporaires et sont décaissés selon le mécanisme de financement sollicité par l'État demandeur pour une période allant de six mois à quatre ans. Ils sont remboursables : le FMI n'est ni une agence d'aide, ni une banque de développement et, à la différence des prêts alloués par ces dernières, les concours du FMI ne sont pas destinés à financer des projets ou des secteurs d'activité spécifiques. Ils font l'objet d'un dépôt auprès de la banque centrale de l'État récipiendaire à seule finalité de compléter ses réserves de change. En dernier lieu, l'octroi de ces prêts est subordonné au respect de la mise en oeuvre effective d'une politique économique convenue entre les autorités de l'État bénéficiaire et les autorités du FMI. Cette tendance s'est notablement accrue au cours des années 1980 et marque une plus grande intervention du FMI sur la structure productive et financière des économies nationales par le biais des politiques dites d'ajustement. Sur la période 1947-2000, les pays qui ont le plus fortement sollicité le FMI sont le Mexique (pour 20 milliards de DTS), la Corée (18 milliards), la Russie (16 milliards), le Brésil (13 milliards) et l'Argentine (11 milliards). II.1.4. LE RÔLE DU FMI DANS L'ÉVOLUTION DE L'ÉCONOMIE MONDIALEL'immédiat après-guerre La création du FMI caractérise le renouveau institutionnel qui marque cette période. Le Fonds veille à ce que les comportements monétaires non coopératifs de l'entre-deux-guerres, qui sont à l'origine de crises qui ont alimenté l'esprit belliciste de nombreux États, ne se reproduisent plus. Il s'agit alors de mettre sur pied un nouveau système monétaire international (SMI) contribuant à la stabilité du cours des monnaies. Cet objectif s'est concrétisé par l'adoption d'un régime de changes fixes mais ajustables où les cours sont susceptibles de varier dans le cadre de marges de fluctuation a minima et a maxima définies de manière concertée. Les désordres monétaires des années 1970 Les règles, qui fondaient l'ordre monétaire instauré en 1944, sont brutalement bouleversées après la décision du gouvernement américain de supprimer ce système de change fixe en refusant, dorénavant, d'assurer la convertibilité du dollar en or (août 1971). Cette décision ouvre une période de flottement généralisé des monnaies, un système qui sera officialisé en 1976 avec la signature des accords de la Jamaïque. Une logique de marché se substitue à une forme de gouvernance mondiale contrôlée : les capitaux et devises circulent librement, prétexte à des mouvements spéculatifs de grande ampleur qui renforcent les déséquilibres affectant la balance des paiements de nombreux États. Cette situation face à laquelle le FMI s'est trouvé mis de fait a affaibli d'autant son rôle d'arbitrage qui s'est vu réduit à la portion congrue. Les années 1980 : la gestion de la dette Durant cette période, les ressources du FMI servent essentiellement à résorber la crise mondiale de l'endettement, due aux prêts excessifs octroyés aux pays en développement. En 1982, le Mexique suspend le service de sa dette, c'est-à-dire son remboursement, bientôt suivi par d'autres pays d'Amérique latine. Nombre de prêts viennent à échéance en 1982-1983 et ce continent se voit dans l'obligation de transférer vers le FMI davantage de flux financiers qu'il ne peut espérer en recevoir. Cette spirale de l'endettement ouvre une période caractérisée par la mise en place de politiques d'ajustement structurel des économies marqué par la succession de divers plans de rééchelonnement ou de conversion de la dette (plan Baker en 1985, plan Brady en 1988). Les années 1990 : les institutions financières internationales sous les feux de la critique Si le poids de l'endettement continue de jouer son rôle de goulet d'étranglement, les crises de change qui se succèdent durant cette période sont d'une nature quelque peu différente. Certaines ont concerné les pays industrialisés (notamment l'Europe en 1992 et 1993 avec la crise du Système monétaire européen), mais elles frappent surtout les pays émergents : le Mexique en 1994, plusieurs pays asiatiques en 1997, la Russie en 1998, le Brésil l'année suivante et l'Argentine en 2001. À chaque fois, un scénario quasi identique se produit : un mouvement spéculatif sur telle ou telle devise aboutit à une forte dépréciation de sa valeur, laquelle provoque une fuite des capitaux qui entraîne un déficit de la balance des paiements. Le pays qui en est victime sollicite alors l'intervention du FMI qui, en contrepartie des crédits qu'il alloue, exige de l'État en question des « ajustements ». C'est la pertinence de ceux-ci qui marque la limite de l'intervention du FMI dans la gestion des crises monétaires. En dépit de concours financiers importants (le Mexique s'est vu attribuer un prêt de 17,8 milliards de dollars en 1994, le continent asiatique a reçu en l'espace de deux ans plus de 36 milliards de dollars de crédits), la « conditionnalité » qui a présidé à l'attribution du soutien du FMI est aujourd'hui l'objet de contestations diverses. Les politiques d'ajustement prônées par le FMI se caractérisent par une stricte orthodoxie en matière de finances publiques, laquelle s'exprime, en premier lieu, par des exigences très fortes en matière de politique budgétaire. Il s'agit, le plus souvent, d'accroître les recettes mais surtout de réduire les dépenses courantes (dépenses de personnel que l'on ne peut abaisser qu'en réduisant les salaires ou en diminuant le volume d'emploi) et de sélectionner plus sévèrement les dépenses d'investissements en les orientant vers des domaines d'activité susceptibles d'engendrer des revenus en devises qui permettraient d'assurer le service de la dette. Dans cette optique, tout déséquilibre de la balance des paiements s'analyse comme le résultat inéluctable d'une gestion dispendieuse, une hypothèse devenue classique. En plaçant l'austérité monétaire et fiscale au centre des politiques d'ajustement, l'action du FMI a pu contribuer à amplifier les effets récessifs engendrés par un désordre boursier qui, à l'origine, n'est imputable qu'à la seule défaillance du marché des capitaux privés. Or, en ignorant cette réalité ou du moins en minorant l'effet causal de ce type de comportement, et en imposant une conditionnalité macroéconomique très stricte, l'action du FMI ne laisse guère de place aux réflexions sur les conséquences sociales et politiques, souvent extrêmes, des politiques d'ajustement proposées. La crise argentine des années 2001-2002 reste l'illustration parfaite de ce paradoxe : elle a coûté son poste à un président de la République, plongé le pays dans un état de quasi-faillite et jeté dans les rues des milliers de nécessiteux alors même que l'Argentine, jusque-là financièrement soutenue, figurait sur la liste des « bons élèves » du Fonds. La réforme de l'architecture financière mondiale reste plus que jamais le défi auquel le FMI doit s'atteler. II.2.2. LA BANQUE CENTRALE : ROLE ET MISSIONLa Banque centrale (ou banque des banques ou institut d'émission) d'un (ou de plusieurs) pays est une institution chargée par l' État (ou un ensemble d'États dans le cas d'une zone monétaire comme la zone euro) de décider d'appliquer la politique monétaire. Elle joue tout ou partie des trois rôles suivants : · assurer l'émission de la monnaie fiduciaire (ou monnaie banque centrale) et contribuer ainsi à fixer les taux d'intérêt ; · superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des réglementations du risque ( ratio de solvabilité) des institutions financières (en particulier des banques de dépôts) ; · jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique. · assurer la stabilité monétaire en évitant d'intervenir dans les politiques de croissance économique et d'emploi. · Intervenir au niveau de la politique de l'emploi en baissant les taux directeurs et par là les taux d'intérêt des banques commerciales pour permettre une croissance économique plus élevée et baisser ainsi le chômage ou, au contraire, augmente les taux afin de baisser la croissance et l'emploi en octroyant moins de crédits à l'économie. Les banques centrales n'ont pas de rôles strictement identiques ou la même organisation dans tous les pays ; elles peuvent notamment partager leurs pouvoirs avec d'autres institutions. Cette institution peut être indépendante du pouvoir politique, totalement comme l'est la Banque centrale européenne (BCE), ou partiellement, comme la Réserve fédérale des États-Unis (la Fed) où coexistent un Conseil Fédéral des gouverneurs (The Federal Board of Governors) et un réseau de banques à capitaux privés, les douze banques fédérales. II.2.2.3. Missions de la Banque Centrale du CongoLa Banque Centrale du Congo est chargée de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Elle est indépendante dans la réalisation de cet objectif. Pour des raisons de commodité, nous avons jugé utile de nous épargner des détails contenus dans la loi N°005/2002 DU 07 MAI 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la banque centrale du Congo. https://www.bcc.cd bcc missions-de-la-banque-central Les objectifs de politique monétaire des banques centrales sont fixés par leurs statuts. Ces statuts varient, et fixent des objectifs qui peuvent inclure, en plus de la stabilité des prix, d'autres objectifs, comme la réduction du chômage. La Banque centrale européenne a ainsi pour « objectif principal [...] de maintenir la stabilité des prix ». Tandis que la Réserve fédérale des États-Unis a trois objectifs : « un taux d'emploi maximum, des prix stables et des taux d'intérêt à long terme peu élevés ». Ainsi la Fed doit prioritairement, par ses statuts, chercher à influencer le chômage dans le sens de la baisse notamment tout en maintenant des prix stables, tandis que la Banque centrale européenne a pour objectif fondamental la seule stabilité des prix. Les banques centrales peuvent chercher à atteindre l'objectif de relative stabilité des prix au moyen de plusieurs instruments, qui leur permettent de faire varier la masse monétaire en circulation dans le pays et le coût des crédits accordés aux particuliers et entreprises. Le principal instrument est la fixation des taux directeurs. Ces taux déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale. Outre les indications ci-dessus, la banque centrale recourt aux « opérations d'open market » (en anglais : Open Market Operations) comme un instrument de la politique monétaire des banques centrales. Ces opérations consistent en l'achat et la vente « fermes » (c'est-à-dire définitives) de titres, en particulier de titres publics ( bons du Trésor) par la banque centrale sur le marché interbancaire. En se portant acquéreur ou vendeur sur le marché interbancaire, la banque centrale exerce un double effet : · sur la liquidité bancaire qu'elle élargit, politique dite expansionniste ou réduit selon le sens de ses ordres, politique restrictive (un achat de titres abonde en liquidité le marché, une vente en retire) ; · sur le prix de marché de ces titres et donc sur leur taux de rendement. Au sens large, les opérations d'open market incluent également les opérations temporaires que constituent des prises ou des mises en pension de titres : les pensions constituent des cessions temporaires de titres qui servent de garanties au prêt d'argent qui peut aller de 24 heures à quelques jours ou quelques mois. Lorsqu'un établissement de crédit "met en pension" des valeurs, il s'en dessaisit au profit de la banque centrale qui lui avance les fonds et "prend en pension" les effets considérés. Dans ce cas seul joue l'effet sur la liquidité bancaire (la trésorerie des établissements est positivement affectée). Ces opérations permettent à la banque centrale d'agir sur les taux d'intérêt, principalement à court terme. Une politique monétaire restrictive aura ainsi pour objectif de faire augmenter le taux d'intérêt à court terme (et peut aboutir à une inversion de la courbe des taux) ; une politique monétaire expansionniste visera à faire baisser les taux. On qualifie parfois les opérations fermes d'open-market "à l'américaine", les opérations temporaires d'open-market "à l'européenne". Lacoue-Labarthe et X. Ragot), Monnaie, banque et marchés financiers, Paris, Pearson, 2010, 9e éd., 924 p. ( ISBN 978-2-7440-7454-7, lire en ligne [ archive]), p. 576-587 II.2.3. LES BANQUES COMMERCIALESLes banques commerciales communément appelées de second rang sont des auxiliaires de la banque centrale. L'activité principale des banques commerciales est l'intermédiation, c'est-à-dire la collecte des fonds, notamment auprès des particuliers qui seront ensuite prêtés aux agents économiques (particuliers, entreprises, collectivités locales, etc.) sous forme de crédits. La première fonction des banques est de collecter l'épargne et de financer ainsi les crédits. Leur relation privilégiée avec les clients (individus, PME et grandes entreprises) et leur connaissance approfondie du marché leur permet d'être des intermédiaires indispensables entre les emprunteurs, qui recherchent des fonds, et les prêteurs, qui disposent des ressources. · Grâce à leur intervention, la plupart des particuliers et professionnels ont un moyen de financer leurs projets. Ce système est crucial pour que l'épargne soit investie et contribue à la croissance. En effet, si on le compare avec les pays en développement, où une population majoritairement non bancarisée mise sur des avoirs en liquide ou des biens patrimoniaux exclusivement, l'épargne nationale ne profite à personne d'autre qu'à son propriétaire. Les banques sont des « centrales de risques » indispensables dans la logique où les banques commerciales jouent un autre rôle important dans la gestion du risque. En effet, il existe un décalage entre les placements et les financements : les premiers sont effectués le plus souvent à court terme et restent disponibles pour leurs propriétaires ; à l'inverse, les seconds sont sollicités pour une durée plus longue afin de générer une rentabilité suffisante (cas d'un investissement) ou pour se constituer une épargne (cas d'un prêt immobilier). Les banques assument donc ces risques à la place des acteurs économiques, au contraire des marchés financiers, notamment, sur lesquels emprunteurs et prêteurs prennent eux-mêmes tous les risques inhérents à une opération. Encore un service que les banques rendent à l'économie.Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. II.3. LES INSTRUMENTS (SUPPORTS) DE PAIEMENTSInstrument mis à la disposition d'un client permettant de réaliser une opération (débit ou crédit) sur son compte.Il s'agit essentiellement des espèces, chèques, virements, cartes bancaires et monnaie électronique. L'instrument de paiement est la forme matérielle qui sert de support au paiement. C'est le véhicule monétaire qui annule la dette contractée auprès du créancier. L'instrument de paiement est la forme matérielle qui sert de support au paiement. C'est le véhicule monétaire qui annule la dette contractée auprès du créancier. Les principaux instruments de paiements utilisés à l'international sont : le virement, le chèque, la lettre de change, le billet à ordre et la carte bancaire. La carte bancaire est surtout utilisée pour l'achat des échantillons d'un produit lorsque l'importateur ou son représentant se trouve dans le pays de l'exportateur. Il présente l'avantage de permettre un transfert de fonds presque instantané. Son utilisation est souvent limitée à cause des plafonds associés. S'il n y a pas de limite de montant (si ce n'est la provision sur le compte du tireur) à l'émission d'un chèque, ce moyen de paiement est peu utilisé à cause des délais de traitement particulièrement long à l'international. Le virement est de loin le moyen de paiement le plus utilisé par les entreprises dans les échanges commerciaux. Les délais de traitement au niveau international ont été raccourcis grâce à la mise en place de réseaux comme SWIFT. Bounie D. et François A. (2006),
« Les déterminants de la détention et de l'usage des
instruments de paiement : éléments théoriques et
empiriques », Revue d'économie
financière, vol. 83,pp.159-173.Enligne Enfin, les effets de commerce (Lettre de change et Billet à ordre) ne sont pas beaucoup utilisés à cause des exigences règlementaires qui diffèrent quand on passe d'un pays à un autre. Il faut donc se mettre d'accord sur la règlementation à appliquer en cas de litige. Et cela ne simplifie pas les choses alors qu'il y a déjà pas mal de problèmes à résoudre. http://www.comprendrelespaiements.com instruments-et. PayPal est un système de paiement en ligne considéré comme très sécurisé, car les numéros de carte bancaire ne sont pas obligatoires lors de la transaction. C'est un site qui gère votre compte et les transactions directement. Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. Ce qu'il y a à retenir est que l'instrument de paiement est le moyen de paiement pour transférer les fonds de l'acheteur vers le vendeur et ainsi annuler la dette. CHAP 3. APERCU HISTOIRIQUE DE LA MONNAIENous retraçons sur ce point l'histoire de la monnaie depuis les temps anciens jusqu'à nos jours pour en comprendre sa quintessence. En 3000 Avant Jésus-Christ, les sumériens utilisaient déjà de la monnaie, monnaie scripturale qui était notée sur les murs servant de carnet de compte. Si Thierry devait un chameau à Henry, c'était un remboursement de pair à pair. La monnaie (des biens tels que le blé, les chameaux,...) de l'époque était décentralisée, symétrique. (Mathieu Bize, conférence sur la Monnaie libre, 10/11 Février 2017)
Mais en 650 avant J.C, la monnaie est passée de scripturale à fiduciaire. En effet les Trapézistes, changeurs en Grèce Antique et premiers banquiers, ont commencé à frapper la monnaie, appelée argent ; car elle était frappée avec ce matériau, et à distribuer cet argent au peuple. Wikipédia, Histoire de la banque, modifiée le 16 Avril 2017.
C'est à partir de ce moment-là que la monnaie s'est faite et fût distribuée de manière centralisée par les banques. C'est là que la monnaie dette prend sa source. La monnaie dette s'explique dans la logique où la monnaie, qu'elle soit scripturale ou fiduciaire, est une dette envers son émetteur. La monnaie scripturale est une promesse de rembourser le montant équivalent sur notre compte de dépôt d'espèces. La monnaie fiduciaire est également une dette envers l'État ou la banque centrale qui a imprimé le billet ou la pièce. Michel Lelart, Les Fondements Actuels de La valeur de la Monnaie, Nouvelles Editions Latines, 1962 ( ISBN 978-2-7233-1366-7, lire en ligne La conception de la monnaie comme dette permet de tenir compte de ce que la monnaie est tout à la fois une unité de compte et une unité de paiement. La monnaie permet de faire circuler une dette et une créance de chacun envers l'émetteur central, ce qui la rend dynamique ; elle permet ainsi que les dettes soient honorées. ? Michel Lelart, L'Emission de monnaie dans l'économie française, Nouvelles Editions Latines, 1966 . Pdf La première banque nationale fût la banque
d'Alexandrie en Egypte.
Cette privatisation des banques est donc en opposition avec le droit régalien qui dit que l'état se garde le droit de frapper sa monnaie et donc de la créer. En Europe les premières banques seraient apparues aux 12ème et 13ème siècles. En France, les banquiers de ces époques étaient principalement Italiens et Juifs.
Jean Médicis (1360-1429) est un des premiers à constituer un réseau bancaire avec comme clients les souverains européen et le pape parmi les plus important. Mais il n'est pas le seul à devenir un grand financier. Jacques Coeure (1395-1456) en fait partie. L'historien Jules Michelet dit de lui « Cet homme intelligent, rétablit les monnaies, invente en finance une chose inouïe, la justice, et croit que pour le roi, comme pour tout le monde, le moyen d'être riche c'est payer ».
Au 18ème siècle, nait la première banque générale. Cette banque émit des billets, instaura la pratique des crédits et mis fin aux dettes du royaume après une longue guerre (Louis XIV). Mais la banque fit faillite.
En 1789, suite à la révolution française, les banquiers fuirent la France mais Napoléon Bonaparte les ramène au pays ensuite.
La banque de France fût crée en 1800 et fait office d'institut d'émission. Son statut reste presque inchangé jusqu'en 1936.
Les grandes banques s'installent correctement dans le courant du 19ème siècle avec les Rothschild, les Mira baud et les Perier de Grenoble. Tous participent à l'essor du monde financier, les premières caisses d'épargne, participent au commerce mondiale, aident à l'aménagement des villes et à la construction des chemins de fer. James Rothschild (1792-1868) est l'un des plus grands
banquiers. L'internaute Alain Lessis : Histoire des banques en France, Pdf. III.1. L'HISTORIQUE DE LA MONNAIE PAPIERLe long de notre parcours d'études au deuxième cycle, nous avons constaté que toute étude scientifique se veut comparée. Ainsi efforcons-nous de garder cette tendance. Au Moyen Âge, l'histoire nous renseigne qu'il devenait dangereux de conserver et de transporter des quantités importantes de pièces de monnaie, et cela, sans compter le risque élevé de contrefaçon. En outre, l'augmentation des transactions qui nécessitent plus d'argent et les pénuries de métaux précieux engendrent le besoin de recourir à de nouvelles formes de paiement. Bien qu'il y ait eu quelques tentatives par le passé, l'Angleterre, d'abord, et les États-Unis, ensuite, se sont rapidement imposés en tant que pionniers dans l'émission de la monnaie papier. Pour sa part, le Canada a connu une période d'introduction de la monnaie papier plus agitée que l'Angleterre mais plus paisible que celle de ses voisins du Sud. Il est intéressant de noter que l'émission du papier-monnaie présente quelques similarités frappantes entre le Canada et les États-Unis. III.1.1 LES PREMIERES EMISSIONS DE MONNAIE PAPIERÀ la suite de la création des premières banques modernes en Italie vers la fin du 12ème siècle par les cambistes (campsores), les rois (y compris les rois d'Angleterre) et l'Église accumulent leurs métaux précieux dans les banques italiennes, tandis que les marchands anglais décident de confier leur argent à des orfèvres (goldsmiths). Ceux-ci étaient les ancêtres des banquiers anglais, car ils possédaient déjà l'infrastructure -- voûtes et coffres forts -- pour conserver cet argent. Ces orfèvres émettaient des billets, sous la forme de reçus, en retour des fonds déposés. Ainsi, les marchands pouvaient retirer leurs fonds soit en espèces, soit en tirant une traite payable sur demande à ordre ou au porteur jusqu'au montant total déposé. Ces traites constituent dès lors les premières lettres de change et les premiers chèques. Au demeurant, ces effets de commerce peuvent être considérés parmi les premières formes de dématérialisation de paiement, bien avant l'avènement de l'informatisation. Par dématérialisation de paiement, nous voyons l'absence de la monnaie proprement dite dans une opération commerciale. Au fil des ans, ces reçus et ces chèques furent généralement reconnus par les marchands anglais et couramment échangés entre eux. Les documents, qui étaient négociés aisément d'un marchand à l'autre sans être déposés chez les orfèvres, furent ultimement traités comme de l'argent. Ce n'est que vers la fin du 17ème siècle que ces instruments furent reconnus comme faisant partie de la common law, après avoir subi l'influence des coutumes des marchands. Les premiers billets émis par les orfèvres servaient de reçus pour les fonds déposés. Chaque billet représentait le montant total dû au client. Ce système étant très fastidieux, les billets furent dès lors divisés en valeur moindre jusqu'à ce qu'ils atteignent des petites sommes. De cette manière, les billets, échangés entre les marchands, pouvaient servir à payer des dettes de moindre importance. À la fin du 17ème siècle, un tribunal reconnaît que les billets émis par les orfèvres sont « always accounted among merchants as ready cash, and not as bills of exchange », ce qui était, en quelque sorte, la coutume de l'époque. En 1704, les billets à ordre étaient régis par une loi statutaire. Bien que les orfèvres fussent des acteurs de premier plan dans l'industrie financière à la fin du 17ème siècle, ils ne pouvaient honorer des traites ou des billets sur demande. Ainsi, les créanciers n'acceptaient pas les billets comme paiement final, les caractérisant comme des paiements conditionnels. Graduellement, les billets émis par les banques commerciales, qui succédèrent aux orfèvres, remplacèrent les chèques, et la négociation de ces billets les a éventuellement métamorphosés en billets de banque. L'établissement de la Banque d'Angleterre en 1694, ayant pour mission à cette époque d'effectuer des opérations bancaires, constituera un événement important dans la création du papier-monnaie inconditionnel. En fait, bien qu'en ce temps-là la banque n'eût pas le pouvoir d'émettre des billets de banque, elle émettait tout de même des billets analogues à ceux des orfèvres. Ultimement, la common law reconnaîtra les billets de la Banque d'Angleterre comme de l'argent. En 1833, cette reconnaissance sera codifiée par le Parlement britannique. De nos jours, l'émission des billets appartient exclusivement aux banques centrales. L'émission de la monnaie papier au Canada sous les régimes français et britannique présente des similarités avec le développement des billets de banque en Angleterre, bien qu'elle ait été plus laborieuse. Sous le Régime français, l'argent provenait de la mère patrie et, lorsque la monnaie métallique manqua entre 1685 et 1719 pour payer les soldats français postés à Québec, elle fut remplacée par une émission de monnaie de carte, c'est-à-dire des cartes à jouer. Cette monnaie fut rapidement acceptée, d'abord par les soldats et, ensuite, par la population civile. Elle fut bannie par le roi Louis XV en 1720, qui consentit à envoyer plus de pièces de monnaie dans la colonie. Il donna toutefois son aval à une seconde émission de la monnaie de carte en 1729, cette monnaie étant en circulation jusqu'à la chute du Régime français en 1763. La monnaie de carte était jumelée à d'autres formes de monnaie en circulation dans la colonie. Après 1796, le gouvernement de France ne remboursa pas l'intégralité de la valeur nominale de cette monnaie de carte, ce qui causa une dévaluation, des pertes financières importantes pour les détenteurs de cet argent et, surtout, une crise de confiance. https://id.erudit.org/iderudit/043936ar, Analyse de la trajectoire historique de la monnaie électronique, Marc La coursière. Pdf Cette crise de confiance de la population envers la monnaie papier dura plusieurs années à partir du début du Régime britannique jusqu'au début du 19ème siècle. Les autorités coloniales canadiennes émirent des billets de l'armée pour financer la guerre de 1812-1815 entre les États-Unis et les colonies de l'Amérique du Nord britannique. Contrairement au gouvernement français, le gouvernement britannique remboursa entièrement la valeur nominale de ces billets à la fin de cette guerre, ce qui rehaussa le niveau de confiance de la population envers la monnaie papier. À partir de 1821, l'argent papier fut émis par les banques commerciales, chaque banque émettant son propre papier-monnaie, comme la Banque de Montréal (1821), la Banque du Haut-Canada (1821), la Banque du Peuple (1835) et la Bank of Prince Edward Island (1855). Les billets émis par chacune de ces banques furent cependant escomptés par les banques concurrentes à des taux plus ou moins variables. L'Acte d'Union de 1841 fut l'occasion pour Lord Sydenham de proposer une émission de monnaie par une banque provinciale, sorte d'ancêtre de la banque centrale. Les pertes potentielles du droit de seigneuriage des banques à charte de l'époque et la crainte d'accorder trop de pouvoir au gouvernement furent à l'origine de l'échec du projet de Lord Sydenham. Les faillites de la Colonial Bank, de l'International Bank, de la Bank of Clifton et de la Bank of Western Canada, vers la fin des années 1850 et le début des années 1860, qui influèrent substantiellement sur la perte de confiance de la population dans les banques à charte, incitèrent le gouvernement à réexaminer la possibilité d'émettre de la monnaie papier. J. SP a r k s (dir.), Essays on General Politics, Commerce and Political Economy, New York, A.M. Kelley, 1971 (1re éd. : 1836), p. 254. Pdf Par ailleurs, s'inspirant de la période de liberté bancaire aux États-Unis, le gouvernement canadien promulgua en 1850 une loi qui permettait aux banques commerciales d'émettre leur propre monnaie et il adopta l'année suivante le système décimal. Puisque le gouvernement britannique désirait conserver la livre, le shilling et le penny, le gouvernement canadien adopta une loi sur la monnaie en 1854. Puis il se ravisa et modifia cette loi en 1857 pour que les comptes du gouvernement soient tenus uniquement en dollars. Cette loi est à la source de l'adoption du dollar comme devise officielle du Canada. À la suite de l'entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1867 qui accordait l'exclusivité au gouvernement fédéral de l'émission de la monnaie et de l'argent papier, le gouvernement ne tarda pas à exercer ses pouvoirs. Dès 1868, il adopta l'Acte pour autoriser les Banques dans toutes les parties du Canada à employer les billets de la Puissance au lieu d'émettre leurs propres billets pour remplacer les billets provinciaux par des billets du gouvernement fédéral, appelés les « billets du Dominion ». En 1871, le gouvernement adopta une loi sur l'uniformité de la monnaie et la première Loi sur les banques. Cette dernière permettait aux banques à charte d'émettre certaines dénominations de papier-monnaie. Le gouvernement fédéral pouvait émettre des billets de sous, de 1, de 2, de 6, de 50, de 500 et de 1 000 dollars, alors que les banques commerciales conservaient le privilège d'émettre des billets de 4 dollars et plus. J. AL IB E R T , De la vie coloniale au défi international, Paris, Chotard et associés, 1983, p. 26 ; Pdf Toutefois, en 1935, le gouvernement se prévalut de son droit d'être le seul et unique émetteur de monnaie au Canada par la fondation de la Banque du Canada. Cette émission de l'argent exclusivement par la banque centrale mit fin à l'instabilité monétaire d'alors. L'implantation de la monnaie papier au Canada présente plusieurs analogies avec celle aux États-Unis, bien que, dans ce dernier cas, la situation ait été plus chaotique. Bien que la livre anglaise, le shilling et le penny, fussent les monnaies officielles de l'époque coloniale américaine, le papier-monnaie et d'autres substituts apparurent rapidement à la suite de la pénurie de monnaie métallique. L'industrie du tabac étant très prospère dans le sud des États-Unis à cette époque, il se développa au fil du temps un « system of authorized certifcates [which begun] to be used, attesting the quality of tobacco deposited in public warehouse ». Cela donna naissance à des quasi-certifcats de dépôts, connus sous le nom de « tobacco notes ». Ceux-ci eurent cours légal en Virginie en 1727 et furent acceptés comme tels lors des décennies suivantes. Cette tendance fut même suivie plus tard par d'autres colonies. La première émission de papier-monnaie par une autorité officielle survint dans les États coloniaux entre 1690 et 1710 environ. Cependant, il fallut attendre vers le début du 18ème siècle pour que plusieurs colonies commencent à émettre régulièrement du papier-monnaie, tendance qui dura tout au long de ce siècle. D'ailleurs, Benjamin Franklin se montra favorable à l'émission de papier-monnaie par l'État de la Pennsylvanie. Toutefois, l'Angleterre, voyant d'un mauvais oeil cette tendance, tenta graduellement d'en interdire l'émission dans ses colonies par la voie législative en 1741, en 1751 et en 1763 . Ces efforts n'eurent qu'un succès mitigé, pour ne pas dire quasi nul. Finalement, l'absence d'une politique monétaire solide mena la monnaie des colonies à fluctuer d'une manière draconienne. Ces fluctuations eurent lieu particulièrement en temps de guerre. J.K. GA L B R AITH , Money - Whence it Came, Where it Went, Londres, André Deutsh, 1975, p. 45. En fait, le Congrès, influencé par Benjamin Franklin, créa la Bank of North America, une sorte de banque centrale destinée à servir comme une banque du gouvernement central de l'époque afin d'émettre les « billets continentaux » (Continental notes) dès le début de la guerre, en 1775. En d'autres termes, le financement de cette guerre fut facilité par une émission massive d'argent par les États et le gouvernement central. En fait, tel que l'a noté Galbraith, plus de 241,6 millions de dollars en billets continentaux et 209,5 millions de dollars en billets étatiques furent émis de 1775 à 1880. Cette situation amena les autorités fédérales à donner au Congrès le pouvoir de réglementer l'émission de la monnaie en 1789. Trois ans plus tard, ce dernier exerça officiellement son pouvoir. Inspiré du dollar espagnol, le dollar est devenu la nouvelle unité de compte des États-Unis en 1792 et devait servir à une forme d'union monétaire dans ce pays. Plusieurs États continuèrent toutefois d'émettre de l'argent après la guerre de l'Indépendance, ce qui engendra la dévaluation des devises. À la suite du traité de Paris qui mit un terme à la guerre de l'Indépendance en 1783, l'émission des billets continentaux connut un terme et la Bank of North America devint une banque commerciale. La First Bank of the United States de 1791 servit de nouvelle banque centrale au gouvernement états-unien pour financer la dette nationale et créer une monnaie nationale. Détenant une charte bancaire de vingt ans, elle ferma en 1811 et fut remplacée en 1816 par la Second Bank of the United States. Celle-ci fut dissoute à son tour en 1833 lorsque le président Jackson, très réfractaire aux banques nationales, plaça son argent dans les banques étatiques (surnommées « pet banks ») pour affaiblir les banques nationales. J. POWELL , Le dollar canadien : une perspective historique, Ottawa, Banque du Canada, 2005, p. 8, [En ligne], [www.bank-banque-canada.ca/fr/dollar_livre/dollar_livre.pdf]. Le rôle du gouvernement fédéral dans l'émission de l'argent demeura toutefois très limité à partir de cette période, ce qui entraîna les banques commerciales étatiques à émettre leur propre papier-monnaie à partir de la fin du 18ème siècle. Cette monnaie était escomptée à des taux variant selon la réputation de l'émetteur. La fermeture de la Second Bank of the United States ouvrit la porte à une période importante de l'histoire bancaire étatsunienne, appelée le « mouvement de liberté bancaire », ou « laissez-faire » bancaire (free banking) de 1838. L'argent en circulation, émis par les banques étatiques, augmenta alors substantiellement et il s'en suivit une situation très chaotique. La guerre de Sécession freina brutalement cette ère de liberté bancaire, puisque son financement nécessita une centralisation de l'émission d'argent tant au nord qu'au sud des États-Unis. C'est à ce moment-là que le gouvernement central émit le célèbre greenback, billet de banque à demande (demand note), non convertible en or et garanti par des obligations du gouvernement, qui servait au financement des troupes nordistes. Le greenback fut considéré comme la première émission du gouvernement états-unien d'une monnaie ayant cours légal. Ce billet fiduciaire devint convertible à 100 p. 100 de sa valeur nominale lors du retour des États-Unis à l'étalon-or en 1879. Dans le but d'éliminer les banques étatiques, le gouvernement fédéral avait imposé une taxe de 10 p. 100 (surnommée « death tax ») sur les billets émis par les banques étatiques, ce qui eut pour conséquence de diminuer substantiellement l'utilisation des billets étatiques et de favoriser la monnaie nationale. Dans la décision Veazie Bank v. Fenno, la Cour suprême des États-Unis jugea que cette taxe était valide, mentionnant que le Congrès avait le pouvoir de « secure a sound and uniform currency for the country » et de « restrain by suitable enactments the circulation as money of any notes not issued under its own authority ». Au cours des années qui suivirent, la Cour suprême confirma la légalité du statut de cours légal de la monnaie émise par le gouvernement fédéral dans une série de décisions, appelées « legal tender cases ». Des années plus tard, à la suite de quelques soubresauts de l'économie, une crise fnancière entraîna la faillite de 246 banques en 1907. Les causes de cette débâcle sont dues à une difficulté de convertir les billets de banque et à l'absence d'une banque centrale. La Réserve fédérale américaine fut donc créée en 1913 pour devenir la seule autorité à émettre l'argent. Contrairement au Canada, l'émission de la monnaie par cette banque centrale ne mit fin à l'émission de monnaie étatique que quelques années plus tard. Ainsi, l'émission de la monnaie papier par l'Angleterre, le Canada et les États-Unis présente quelques similarités. Musée de la M o n na ie , Une nouvelle émission de monnaie de carte, 2006, [En ligne], [epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/bank/francais/nouv.htm]. D'abord, les Anglo-Saxons, en particulier dans les colonies d'Angleterre, tardèrent à imposer une monnaie commune et, lorsque cela fut tenté, l'opposition fut très forte. Cette période fut caractérisée par une pluralité d'émetteurs privés de monnaie, notamment des banques, l'escompte des billets émis par les concurrents, des situations d'inflation lorsque l'émission n'était pas contrôlée et, graduellement, une convergence vers une monnaie unique. Cette convergence fut encouragée par la décision des autorités fédérales de ces pays de créer une banque centrale qui se vit octroyer le monopole d'émission de la monnaie. Alors que le processus d'implantation de la monnaie papier fut moins laborieux en Angleterre qu'au Canada, la situation se révéla toutefois plus chaotique aux États-Unis. Ces exemples d'émission de la monnaie papier diffèrent substantiellement du contexte d'une union monétaire. J. POWELL , opcit, pdf III.1.2 LES UNIONS MONETAIRESDans une zone d'union économique et monétaire, les États membres partagent une même monnaie, ce qui implique une banque centrale commune et, partant, une politique monétaire commune. Une telle zone sous-entend un marché commun qui favorise la libre circulation des produits et des services. Les avantages d'une monnaie commune sont multiples. Premièrement, les frais de transaction et de change sont éliminés à l'exception de la période transitoire. Deuxièmement, une monnaie commune engendre une diminution de l'incertitude économique. Troisièmement, il existe un renforcement de la discipline et de la crédibilité de la politique monétaire. Quatrièmement, une monnaie commune a un impact plus large sur l'efficience des marchés financiers. En contrepartie de ces avantages existent deux inconvénients de taille : la perte de l'indépendance de la politique monétaire et le potentiel d'une plus grande instabilité sur le volet macroéconomique. C. du P A S Q U IER ET J. JA C OB , « L'union économique et monétaire européenne : Généralités et implications », Revue de la Banque du Canada, automne 1997, p. 3,18. L'implantation graduelle de la monnaie papier en Angleterre, au Canada et aux États-Unis, particulièrement durant l'époque coloniale dans ces deux derniers cas, trouve un écho en Afrique de l'Ouest, où l'utilisation du franc CFA constitue un autre exemple de convergence vers une monnaie commune. Il faut avant tout noter que l'histoire de la monnaie africaine en générale et ouest-africaine en particulier est relativement récente. Avant la colonisation, plusieurs types de moyens de paiement eurent cours en Afrique, soit principalement le cauris et le bloc de sel, mais également l'or, les bandes d'étoffe, le cuivre et le fer. Ce n'est qu'en 1820 qu'un premier pays africain, en l'occurrence, le Sénégal, introduisit des pièces de monnaie pour la première fois. Georges Israël, Histoire de l'Union monétaire ouest-africaine, t. 1, Paris, 2000, p. 137-138. À la suite de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises africaines en 1848, le gouvernement français a institué la première banque coloniale française d'Afrique de l'Ouest en 1853, soit la Banque du Sénégal. Celle-ci fut fondée pour indemniser les anciens propriétaires d'esclaves, les aider à payer la main-d'oeuvre et à adapter leurs activités commerciales. Plus généralement, l'objectif était de stimuler l'économie et de faciliter le crédit à ces colons. Cette banque ainsi que les autres banques coloniales françaises qui lui ont succédé se virent octroyer un privilège exclusif d'émission de la monnaie. Ce privilège d'émission est caractéristique de la colonisation française. Décret du 29 juillet 1901. Pdf La Banque de l'Afrique Occidentale prit la relève de la Banque du Sénégal et des autres pays ouest-africains en 1901, et ses pouvoirs s'étendirent à tous les territoires qui constituaient l'Afrique occidentale française et l'Afrique équatoriale française. La monnaie commune devint le franc CFA en 1945, alors créé par la France comme instrument de sa politique économique pour ses colonies africaines lorsqu'elle ratifia les accords de Bretton Woods. Le franc CFA était alors convertible à parité fixe avec le franc français. La Banque de l'Afrique Occidentale perdit son privilège d'émission de la monnaie en 1955 lorsqu'elle fut remplacée par l'Institut d'émission de l'Afrique occidentale française et du Togo. Cet institut adopta la dénomination de Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) en 1959. La BCEAO demeura en fonction lorsque l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) fut créée en 1962. D'autres pays se joignirent à ces organismes régionaux au fil des ans. Aujourd'hui, le franc CFA est utilisé par les États membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Il est appelé « franc de la communauté financière d'Afrique » -- ainsi que par la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) appelé « franc de la coopération financière en Afrique centrale ». Décret no 55-103 du 20 janvier 1955 portant réforme du régime de l'émission et création de l'Institut d'émission en Afrique occidentale française et au Togo, J.O., 25 janvier 1955. Pdf. Un autre exemple d'union monétaire est la zone euro. L'adoption de l'euro par le Parlement européen a nécessité la convergence des monnaies nationales émises par des banques centrales étatiques. Cela signifie que l'euro n'a pas été conçu pour combler des lacunes de stabilité monétaire dues à une faible confiance de la population, mais principalement pour créer une union monétaire. Le concept d'une monnaie commune européenne n'est pas nouveau, puisque déjà au 18ème siècle Victor Hugo avait suggéré l'idée d'une forme de devise commune. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs tentatives eurent lieu en vue de procéder à l'adoption d'une monnaie commune. Il fallut pourtant attendre les années 1970 pour que l'idée se concrétise. En 1971, la Communauté économique européenne (CEE) proposa un plan en trois étapes pour l'implantation d'une union économique et monétaire en 1980, mais cette tentative fut rapidement abandonnée. En 1978, afin de limiter les fluctuations des taux de change et de favoriser une stabilité monétaire, la CEE adopta l'ECU, l'unité de compte européenne, peu de temps avant le Système monétaire européen de 1979. F.A. Mann , The Legal Aspect of Money, Oxford, Clarendon Press, 1992, p. 23. Ce n'est que vers le milieu des années 1990 que la nouvelle monnaie européenne prit forme. D'abord, l'ECU fut renommée « euro » en décembre 1995 lors du Conseil européen de Madrid119. Le 1er janvier 1999, l'euro devint la monnaie commune parmi les États membres de l'Union européenne qui adhérèrent à ce projet. Une période transitoire de trois ans permit l'implantation de l'euro dans ces pays. L'euro fut d'abord disponible en tant que monnaie scripturale pour être ensuite mis en marché sous la forme de monnaie fiduciaire, c'est-à-dire en monnaie métallique et en billets de banque. ClearIT, SEPA, Nous sommes tous logés à la même enseigne, vol. 31, mars 2007, p. 4. [En ligne], [www.europeanpaymentscouncil.eu/index.cfm]. En définitive, la principale caractéristique d'une union monétaire est que la création d'une monnaie se fait dans un contexte plus favorable, ce qui permet d'éviter des crises majeures d'instabilité monétaire et d'inflation. C'est le cas du Congo Brazzaville et les autres pays de la zone monétaire franc CEFA où il fait des décennies le prix d'un pain, par exemple, demeure inchangé. III.1.3. LA MONNAIE ELECTRONIQUE DE PREMIERE GENERATIONLa monnaie électronique diffère de la monnaie métallique et de la monnaie papier par sa nature scripturale, puisqu'elle existe sous une forme intangible dans une base de données. Le transfert électronique de fonds par ordre de transfert directement à la banque ou par carte de débit, permet l'échange de données d'un compte bancaire à un autre, tandis que la carte de crédit constitue un intermédiaire de paiement. Celle-ci comprend une marge de crédit et une autorisation est habituellement demandée lors de chaque utilisation. Elle diffère substantiellement de la carte à mémoire, car cette dernière incorpore les fonds dans une puce électronique, ce qui ne nécessite aucune demande d'autorisation. La carte à mémoire peut donc constituer une forme de monnaie électronique. Le profil d'implantation de ces instruments de paiement s'inspire de la monnaie traditionnelle. III.1.4. LES TRANSFERTS ÉLECTRONIQUES DE FONDSMarc Lacoursière cite le Professeur Reed dans ses mots: « If, in 1984, every computer in the world had mysteriously disappeared, the banking system might have survived the shock. In 1994, it would collapse». Pour Marc Lacoursière, ce commentaire du professeur reflète bien de quelle manière le système bancaire est dépendant des technologies. Chaque étape de l'histoire de la monnaie se caractérise par la mise au point de divers mécanismes de paiement qui convergent au fil du temps vers un nombre de plus en plus restreint de solutions, jusqu'à ce qu'une seule d'entre elles s'impose, que ce soit par les forces du marché ou par une intervention étatique. Par rapport à cette trame d'évolution de la monnaie, l'émergence de la monnaie électronique présente à la fois des facettes très similaires et de nouveaux questionnements. La monnaie scripturale se définit comme une entrée comptable dans un compte bancaire. Il pourrait même être avancé que le crédit compris dans une carte à mémoire constitue de la monnaie fiduciaire. Marc Lacoursière, Analyse de la trajectoire historique de la monnaie électronique, Volume 48, Number 3, 2007. P.401. En ce qui concerne l'argent détenu dans un compte bancaire, le paiement s'effectue soit par un retrait en argent comptant au comptoir, soit par un effet de commerce, ou encore par un virement bancaire. Le cas échéant, le virement peut prendre la forme d'un paiement au moyen d'un retrait par carte de débit ou d'un transfert de compte à compte. Bien que ce ne soit pas toujours le cas, le paiement exécuté par un virement bancaire, aussi appelé « transfert électronique de fonds », suppose une compensation et un règlement interbancaires par l'entremise d'une chambre de compensation. Les transferts électroniques de fonds tirent leurs origines de l'inauguration du câble transatlantique entre Terre-Neuve et l'Irlande en 1866, soit près de 30 ans après l'invention du télégraphe en 1839. Les économistes Friedman et Schwartz soulignent que ce câble transatlantique a permis que des transferts électroniques de fonds soient transmis entre New York et Londres pour neutraliser les fluctuations du prix du greenback contre le prix de l'or. En 1871, la compagnie Western Union crée la Western Union Money Transfer, division destinée à réaliser des transferts de fonds par câble, lesquels constituent sa principale activité. Les transferts par câble continuèrent durant les années suivantes, jusqu'à la mise en oeuvre de la Réserve fédérale américaine en 1913. La création de cette banque centrale eut un effet très important sur les transferts de fonds par câble et la compensation interbancaire. Dès ce moment, la Réserve fédérale fut organisée en douze succursales de la banque centrale, reliées entre elles par télégraphe et par téléphone. Ces succursales se transmettaient les montants dus par la compensation interbancaire par câble, à partir de 1918, en utilisant un système télégraphique en code, ce qui permettait ainsi une compensation quotidienne et non plus hebdomadaire. Cette compensation multilatérale élimina presque entièrement le coût des paiements entre les villes. Au fil du temps, ces transmissions par câble furent affublées du surnom « Fedwire » et les transferts de fonds qui transitaient de cette manière ont pris le nom de « transferts par câble » , généralement connus sous le vocable de « wire transfers » . Au cours des décennies qui suivirent, ces transferts par câble évoluèrent vers des transferts par télex. Les transferts télégraphiques demeurèrent en activité jusqu'au début des années 1970, alors que Fedwire, ainsi que le nouveau réseau Clearing House Interbank Payments System (CHIPS), créé en 1970, privilégia l'utilisation de « lignes dédiées » (circuit fermé). Depuis ce temps, ces systèmes ont subi plusieurs améliorations techniques pour toujours se tenir à la fine pointe de la technologie. Parallèlement à ces premiers développements des transferts électroniques de fonds, un nouveau volet dans le développement des paiements électroniques voit le jour : les paiements électroniques de consommation. Federal reserVe bank oF new york , Fedwire, [En ligne], [www.ny.frb.org/pihome/ fedpoint/fed43.html]. CHAPITRE IV. PRESENTATION DE LA DIRECTION PROVINCIALE DE L'EPST KWANDO 1.CHAPITRE V. ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEESIII.1. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE SEXEDe manière la plus modeste, nous avons souhaité élargir notre enquête sur 100 répondants résident la ville de Kenge et ses environs cela pour une période de trois mois. Cette période qui semble trop réduite est motivée par le terme de notre référence sur une population cible qui se trouve à perte de vuface à la matière sous enquête, ceci par manque d'un répertoire pouvant l'aider à commémorer les opérations effectuées. De ce nombre interrogé, 25 étaient de sexe faible c'est-à-dire des femmes soit 25 p/100 et 75 de sexe fort, les hommes, soit 75 p/100. Le tableau ci-dessous nous le renseigne pour plus de transparence. FIGURE 1. Fréquence des répondants d'après le sexe 3.1.2. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES L'AGENos 100 répondants sont repartis proportionnellement de manière ci-dessous : FIGURE 2. Fréquence de répondants d'après l'âge · 3 sont dans la fourchette 20 - 25 soit 3 % · 13 dans la fourchette de 25 - 30 soit 13 % · 22 dans la fourchette de 30 - 40 soit 22 % · 27 dans la fourchette de 40 - 50 soit 27 % Apres analyse, il se révèle que la tranche d'Age 50 ans et plus est pilote dans la logique où à s'en tenir au poids sociale, elle est constituée des personnes ayant une lourde charge c'est-à-dire, les yeux de plusieurs sont braqués sur eux pour leur survie ; suivi de la tranche 40 - 50 puis 30 - 40. Les deux premières tranches ne représentent qu'une minorité du fait qu'elles soient moins responsables. 3.1.3. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE NIVEAU D'ETUDESFIGURE 3. Fréquence de répondants d'après le niveau d'études · 14 sont du niveau d'études primaire ou moins soit 14%. · 33 sont du niveau d'études secondaire soit 33% · 44 sont du niveau d'études graduat soit 44% · 29 sont du niveau d'études licence soit 29%. 3.1.4. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE STATUT PROFESSIONNELFIGURE 4. Fréquence de répondants d'après le statut professionnel · 21 sont commerçants soit 21% · 42 sont des fonctionnaires de l'Etat et autres salariés, soit 42%. · 18 sont étudiants, soit 18%. · 19 sont paysans et sans-emplois rémunérateurs soit 19%. 3.1.5. REPARTITION DE REPONDANTS FAISANT USAGE DU TELEPHONE PORTABLETous nos répondants possèdent chacun un téléphone portable à l'instar d'une fine minorité qui en a perdu mais tient à tout pris s'en procurer incessamment, soit à 100%. FIGURE 5. Fréquence de répondants faisant usage du téléphone portable 3.1.6. REPARTITION DES REPONDANTS FAISANT RECOURS AU MOBILE MONEYFIGURE 6. Fréquence de répondants faisant recours au mobile money Apres notre questionnement, il a été constaté que de nos 100 répondants, 82 seulement font recours au mobile money et 18 ne pensent même pas en faire recours, le jugeant de trop risquer dans la logique où ils ne voient plus des garanties de recours en cas de faillite de l'institution émettrice. · 82 soit 82% utilisent le Mobile money. · 18 soit 18% n'en font pas usage. 3.1.7. REPARTITION D'APRES LA CATEGORIE DE MOBILES MONEY UTILISEEIl sera ici question d'analyser les répondants qui font recours au mobile money. Il y a à noter que de nos 100 répondants, 82 ont des téléphones mobile et 18 n'en ont pas. Il sera préférable de réduire le maxima de notre pourcentage à de 100 à 82 en vue de ressortir le pourcentage d'après les catégories de mobile money. FIGURE 7. Fréquence de répondants d'après la catégorie de mobiles money utilisée Sur les 100 répondants à notre enquête, il a été constaté que 18 semblent être septiques au mobile money qu'ils ont considéré de trop risqué. 82 seulement sont restés en ligne de compte. De 82 ramenés à 100 %, il se dégage ce qui suit : · 56 répondants recourent à M-pesa de VODACOM, soit 68,29 % · 10 répondants s'intéressent à Orange money soit 12,19%. · 9 sont branchés chez Afrimoney soit 10,97%. · 7 ont opté pour Airtel money soit 8,5%. Vodacom semble être le leader du terrain avec son Mobile money M-pesa de par son ancienneté sur terrain suivi d'Orange qui recourt à Orange money. Ce dernier tire son succès de sa publicité - marketing de l'année 2021 dans la ville de Kenge. Africell, dernier arrivé prend le dessus sur Airtel avec son Afrimoney suite à sa publicité - marketing directe de masse d'Africell money vers la fin de l'année 2021 et débit 2022. 7.1.8. REPARTITION DES REPONDANTS AYANT DES COMPTES BANCAIRESFIGURE 8. Fréquence de répondants ayant des comptes en banque De la compilation de notre questionnaire d'enquête, il se dégage que de 100 répondants sous analyse, 11 seulement, soit 11% ont à la fois des comptes en banque et en mobile money, 89 soit 89% n'en ont pas. III.2. REPARTITION DES ENVOIS ET DËS RECEPTIONS PAR LE MOBILE MONEY DANS LA VILLE DE KENGE.III. 2.1. OUT PUT DE KENGEIci nous mettrons en exergue les différentes opérations d'envois d'argent par mobile money à partir de Kenge vers les autres lieux. 3,2,1,1, STATISTIQUES DE REPONDANTS AYANT DEJA ENVOYE OU PAS L'ARGENT PAR LE MOBILE MONEYFIGURE 9. Répondants ayant déjà ou pas envoyé de l'argent par le mobile money Nous avons constaté sous cet aspect que de tous les répondants, 22 seulement, soit 22% n'ont jamais envoyé de l'argent par le mobile money et 78 soit 78 % le font au fil de temps. 3,2,1,2, REPONDANTS PAR SEXE N'AYANT PAS ENVOYE DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEYIl serait irréfléchi de passer outre cet aspect de chose c'est-à-dire, ressortir la tendance attractive d'usage mobile money entre homme et femme. FIGURE 10. Fréquence de répondants par sexe n'ayant pas envoyé de l'argent par mobile money De l'exploitation des répondants au questionnaire, il se révèle que les femmes s'intéressent moins à cette gymnastique mobile soit de 22 répondants qui nerecourent pas au mobile money, 19 soit 86,36% sont de sexe féminin contre 3 soit 13,64% sont de sexe masculin. 3, 2,1,3, REPARTITION D'ARGENT ENVOYE PAR DESTINATIONIci, nous avons pour base de calcul le nombre des répondants faisant recours à l'argent mobile c'est-à-dire 78. FIGURE 11. Fréquence d'argent envoyé par destination Notre enquête ressort 433 transactions envoyées de Kenge pour une période de trois mois dont : · 92 soit 21,24% sont locales d'un mobile de Kenge vers un autre de la même ville ; · 312 soit 72,05% sont parties de Kenge Kinshasa pour Kinshasa ; · 29 soit 6,69% sont parties de Kenge vers d'autres lieux que Kinshasa et Kenge. 3.2.1.4. REPARTITION DE REPONDANTS PAR RAISON D'ENVOIIci, nous ressortons le mobile qui a occasionné chaque envoi à partir de la ville de Kenge vers une destination donnée. FIGURE 12. FREQUENCE DE REPONDANTS PAR RAISON D'ENVOI Notre analyse ressort que des 433 opérations d'envoi effectuées à partir de Kenge : · 333 consistent au paiement des frais d'études soit 76,90%. Ces frais concernent les différents niveaux d'études à savoir le primaire, le secondaire et l'université. · 87 soit 20,9% ont été engagées pour le paiement des diverses factures · Et 7 soit 1,6% ont servi aux autres paiements · Enfin 6 soit 1,38% pour l'épargne par mobile money. Dans cette partie de l'analyse, nous voulons bien ressortir la hauteur et valeur de différents montant envoyés par tranche de versement c'est-à-dire, quel est le montant le plus élevé et le plus bas versé par les répondants. Ainsi nous le représentons graphiquement comme suit : Valeur de montant par tranche de versements. FIGURE 13. FREQUENCE EN MONTANT PAR TRANCHE DE VERSEMENT Il se dégage ainsi que de 433 envois opérés à partir de la ville de Kenge dans l'espace de trois mois, 278 soit 64,20% d'envois ont été inférieur ou égal à 100.000 fc tandis que 46 soit 10,62% d'envois ont été supérieur ou égal à 100.000 fc enfin 109 soit 25,17% d'envois ont été supérieur ou égal à 500.000. La majorité d'envois supérieur ou égal à 500.000 fc est pour les frais d'études provenant des parents pour leurs enfants étudiants.
Dans cette partie, notre réflexion est axée sur le nombre de fois qu'un répondant a envoyé de l'argent par mobile money en l'espace de 3 mois. Vu la complexité de l'étude, aller au-delà de trois mois d'enquête perdrait la mémoire des répondants, ces derniers n'ayant pas des répertoires tangibles auxquels ils pourraient se référer. Une courte durée était indispensable. En plus, pour besoin de méthodologie, nous avons jugé utile de regrouper les nombres d'envois par tranche de 5 - 10, 11 - 15, 16 - 20 et plus de 20. FIGURE 14. POURCENTAGE D'ENVOIS PAR TRANCHE DANS 3
MOIS De l'exploitation de notre questionnaire sur les 78 répondants, 24 répondants sont dans la fourchette de 5 - 10, 18 répondants sont dans la fourchette de 11 - 15, 21 sont dans la fourchette de 16 - 20 et 15 sont de plus de 20. III. 3.2. IN PUT DE KENGEIII.3.2.1. STATISTIQUES DES REPONDANTS AYANT DEJA OU PAS RECU L'ARGENT PAR LE MOBILE MONEYNotre première analyse a concerné les envois d'argent par mobile money et cette dernière parlera des réceptions par cette même voie c'est-à-dire, l'argent venu d'ailleurs pour Kenge. FIGURE 15. Répondants ayant déjà reçu ou pas de l'argent par le mobile money Il se fait voir sous cet aspect que Kenge envoi plus l'argent qu'il ne reçoit pour plusieurs raisons dont la plus pondérante est celle de la dépendance sociale. Il convient d'éclairer que la réalité est que les habitants de Kinshasa qui devraient plus fournir Kenge par mobile money a l'oeil tourné sur les provinces avec le prétexte mieux connu « Mbongo ekoma na mboka », une colonisation pécuniaire déguisée. De tous les répondants, 22 soit 22% demeurent statiques dans leur conception de mobile money auxquels s'ajoutent 17 autres soit 17% qui envoient l'argent mais n'ont jamais reçu de l'argent par le mobile money et 61 soit 61 % en ont reçu. III.3.2.2. REPONDANTS PAR SEXE N'AYANT PAS RECU DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEYPour ne plus trop se répéter, nous connaissons la tendance n'ayant pas fait recours au mobile money. Il sera ici souple de recourir aux répondants qui utilisent le mobile money mais n'ayant aucune fois reçu de l'argent et cela par sexe. FIGURE 16. FREQUENCE DE REPONDANTS PAR SEXE N'AYANT PAS RECU DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEY L'enquête a ressorti 17 répondants qui, quoi que faisant recours et ont aussi envoyé n'ont jamais reçu de l'argent par mobile money. De ce chiffre, 16 soit 94,11% sont des hommes et 1 seule soit 5,89% est une femme. Il s'enchaine de cette analyse que les femmes reçoivent plus que les hommes, c'est-à-dire trop dépendantes des hommes, malgré la parité tant prônée. III.3.2.3. REPONDANTS AYANT RECU DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEY PAR SEXEQu'il plaise par ricochet à celui qui nous lira de tirer loin le bouchon. Le genre nous exige de faire mention de la femme à chaque étape de la vie pour ressortir sa tendance participative dans les différents domaines. Il est ici question d'analyser, de ce 61 répondants qui reçoivent l'argent par mobile money, combien sont de sexe féminin et masculin. Nos répondants sont à 100 dont 25 sont des femmes et 75 des hommes. De ceux qui font usage du mobile money, on en compte 78 dont 6 femmes. FIGURE 17. STATISQUES DES FEMMES SUR LA RECEPTION DE L'ARGENT MOBILE Il se révèle que 5 femmes soit 83,33·% de 6 qui font recours au mobile money reçoivent toutes de l'argent par mobile money contre 1 soit 16,67%. Mais à ce stade, d'après nos enquêtes, le féminin a plus reçu qu'il ait envoyé : « la politique du petit sac à ouverture ballante mais à font opaque ». c'est-à-dire, reçoivent mais ne partagent plus et de surcroit, on ne sait pas ce qu'elles en font au juste. III.3.2.4. STATISTIQUE DE L'ARGENT RECU PAR DESTINATIONFIGURE 18. STATISTIQUE DE L'ARGENT RECU PAR DESTINATION Ici, nous avons pour base de calcul le nombre des répondants faisant recours à l'argent mobile c'est-à-dire 78. Notre enquête ressort 236 transactions reçues à Kenge, représentant presque la moitié des transactions envoyées pour une période de trois mois dont : · 77 soit 32,62% sont locales d'un mobile de Kenge vers un autre de la même ville ; · 143 soit 60,59% sont venues de Kinshasa pour Kenge ; · 16 soit 6,77% sont venues de Kenge vers d'autres lieux que Kinshasa et Kenge. III.3.2.5. STATISTIQUE DE REPONDANTS PAR MOTIF DE RECEPTIONIl s'agit ici de mettre en évidence les motifs qui ont occasionné les différents envois notamment les frais de scolarité, les diverses factures, les autres paiements et l'épargne. . FIGURE 19. Fréquence de répondants par motif de réception Notre analyse ressort que des 236 opérations de réception à Kenge : · 208 consistent au paiement des frais d'études soit 88,13%. Ces frais concernent les différents niveaux d'études à savoir le primaire, le secondaire et l'université. · 11 soit 4,66% ont été engagées pour le paiement des diverses factures · 9 soit 3,81% ont servi aux autres paiements · 8 soit 3,38% pour l'épargne par mobile money. III.3.2.3.6. POURCENTAGE EN MONTANT PAR TRANCHE DE VERSEMENTL'analyse ressort la hauteur en valeur de différents montant reçus par tranche de versement c'est-à-dire, quel est le montant le plus élevé et le plus bas reçu par les répondants. FIGURE 20. Fréquence de montant par tranche de versements. Il se dégage ainsi que de 236 réceptions à Kenge dans l'espace de trois mois, 202 soit 85,59% de réception ont été inférieure ou égale à 100.000 fc tandis que 34 soit 14,41% d'envois ont été supérieure ou égale à 100.000 fc enfin 109 et aucune réception supérieure ou égale à 500.000. III.3.2.3.7. STATISTIQUE DE RECEPTION PAR REPONDANTS EN L'ESPACE DE 3 MOISIl sera ici question comme précédemment évoqué, de ressortir le nombre de fois qu'un répondant a reçu de l'argent par mobile money en l'espace de 3 mois. Nous avons aussi souligné qu'il serait difficile, tenant compte de la complexité de l'étude, d'aller au-delà de trois mois d'enquête, qui certainement produirait perte de mémoire de répondants. Une courte durée s'impose. Il s'avérait aussi nécessaire de regrouper les nombres de réceptions par tranche de 5 - 10, 11 - 15, 16 - 20 et plus de 20. FIGURE 21. FREQUENCE DES RECEPTIONS PAR TRANCHE DANS LES 3 MOIS De l'exploitation de notre questionnaire sur les 61 répondants, 41 soit 67,21% de répondants sont dans la fourchette de 5 - 10, 14 soit 22,95% de répondants sont dans la fourchette de 11 - 15, 6 soit 9,83% sont dans la fourchette de 16 - 20 et aucun n'est de plus de 20. III.3.3. ANA LYSE DE L'EPARGNEEn économie, l'épargne est comprise comme une partie du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation. L'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. Les individus épargnent pour pouvoir s'acheter un logement ou des biens de consommation courante, ils placent leur argent sur des marchés financiers en espérant accroître leurs revenus ou agissent par précaution, en se constituant une réserve qui les protège de certaines éventualités (une période de chômage, par exemple). Dans notre étude, nous ne sommes pas intéressés aux causes pour lesquelles nos répondants ont épargné mais plutôt ressortir l'impact du mobile money dans leur épargne. III.3.3.1. REPARTITION DES REPONDANTS AYANT UN COMPTE EPARGNENous avons comme toujours un échantillon de 100 répondants qui ont bien voulu contribuer à notre recherche ; tant d'autres ont soit rejeté notre demande par manque de disponibilité, et d'autres ont pris pour ne jamais répondre sous prétexte que je cherche à gagner sur leur dos. FIGURE 22. Fréquence de répondants ayant ou pas un compte épargne. De nos 100 répondants, il se constate que 33 soit 33% seulement font recours à l'épargne et 67 soit 67% n'en font pas usage. Une autre étude économique pourra être menée ultérieurement sur cet aspect des choses, c'est-à-dire, les gens épargnent moins dans la ville de Kenge. III.3.3.2. REPARTITION DE REPONDANTS PAR CATEGORIES DE LIEU D'EPARGNEDans cette rubrique, il est question de ressortir entre les trois lieux d'épargne du questionnaire, notamment la banque et/ou coopérative d'épargne, le mobile money et le domicile (sur devers soi). FIGURE 23. Fréquence de répondants par catégories de lieu d'épargne De nos 33 répondants qui recourent à l'épargne, 9 soit 27,27% se réfugient auprès de la banque, 13 soit 39,39% auprès de la coopérative d'épargne et 11 soit 33,33% dans le mobile money. La coopérative d'épargne fait le leader, suivi du mobile money enfin la banque. Une étape dans la suite nous conduira à ressortir les causes de cette préférence. III.3.3.3. SOURCE D'INFORMATION DU MOBILE MONEY POUR LE REPONDANTIl s'avère que pour toute activité économique, plusieurs moyens sont d'usage pour faire parvenir l'information aux usagers. Dans cette partie, il sera question de ressortir le moyen qui a permis aux repondants de prendre connaissance de la monnaie électronique par le telephonie mobile appelé « Mobile money ». III.3.3.4. FREQUENCE DE REPONDANTS PAR SOURCE D'INFORMATIONIl est à signaler que tous les repondants connaissent du moins, chacun à sa manière, qu'il existe une monnaie electronique par telephonie mobile. Ainsi notre analyse s'étendra non seulement à ceux qui font usage du mobile money mais plutôt à tous les 100 repondants. FIGURE 24. FREQUENCE DE REPONDANTS PAR SOURCE D'INFORMATION Il se dégage se qui suit : · 49 répondants, plus près de la moitié, soit 49% ont pris connaissance du mobile money par la voie d'amis. · Tandis que 28 répondants soit 28% ont été informés par le medias. · Puis 23 répondants soit 23% quant à eux en étaient au courant par les agents ambulants de la téléphonie mobile. Il se révèle que les bouches à oreilles jouent un rôle prépondérant dans la publicité, gratuite bien entendue, de certains produits marchands. III.3.3.5. Frequence de repondants par preference de courroi de transmissionFIGURE 25. Frequence de repondants par preference de courroi de transmission Nos repondants ont émis dans la proportion suivante : · 76 répondants soit 76% aiment, en cas de transmission d'argent, le faire par le mobile money. · 15 répondants soit 13%, eux, envisagent la banque. · 9 demeurent dans la logique de main à main c'est-à-dire par l'entremise d'une personne digne de confiance. III.3. DISCUSSION SUR LE CHOIX DE MOYEN DE TRANSMISSION, D'EPARGNENotre questionnaire en son dernier point évoque le mobile de choix de chaque utilisateur de mobile money. Il se degage que la tendance des repondants est complexe. Il devient alors impérieux de nous representer en illustration face à face de nos derniers pour une discussion. L'element clé de la question est celle de savoir pourquoi tel ou tel repondant opte t'il de garder et/ou transmettre son argent en terme d'epargne soit en banque et/ou dans une cooperarative, soit dans son compte mobile money ou garder sur devers lui c'est-à-dire à domicile. En d'autre terme, ressortir les avantages et les desavantages, quant aux repondants, de nos trois moyens d'epargne et transmission pour l'atteinte de l'objectif. La ville de Kenge et ses environs a connu plusieurs moyens d'épargne et de transmission d'argent notamment la carte BWAKISA, les agences phoniques de transfert, les envois main à main, la thésaurisation (garde d'espèce à domicile), les coopératives d'épargne et des crédits, la banque, etc. Tous ces moyens ne sont pas exemptent des critiques c'est-à-dire, des points forts et faibles en terme de risque. A ces moyens s'ajoute la téléphonie mobile avec son mobile money. La discussion qui ressort de la dernière question de notre questionnaire quant au choix des répondants considérés comme membres du groupe de discussion sur le choix de l'un ou de l'autre moyen d'épargne et de transmission débouche à cette partie de notre travail. Une forme courante d'épargne en RDC est la carte Bwakisa : l'utilisateur remet l'argent à un commerçant ou chef d'entreprise qui marque le « dépôt » sur une carte. L'épargnant peut ensuite aller chez le commerçant, montrer sa carte et « retirer » l'argent lorsqu'il en a besoin, bien que cet argent ne rapporte aucun intérêt mais plutôt les frais de tenue de compte soit, une mise journalière, peu importe le nombre de dépôts réalisés au courant de la période. Néanmoins, les répondants ont unanimement affirmé que plusieurs des commerçants tenanciers du trésor, en dépit de leurs influences commerciales qui marquent la confiance des déposants ont finis par s'évaporer dans l'ozone laissant déséouvrés les épargnants. Les participants aux groupes de discussion se heurtent à des soucis supplémentaires pour conserver leur argent en banque en raison de l'instabilité politique et sécuritaire. Ils déclarent qu'en cas d'éruption de violence les obligeant à fuir, l'argent qu'ils auraient sur un compte bancaire serait bloqué et ils n'auraient aucun moyen de le retirer. Dans ce contexte, conserver de l'argent sur un portemonnaie mobile pourrait constituer une alternative sûre et facilement transportable. De nombreux répondants font état d'une méfiance prononcée à l'égard des banques après avoir fait recours aux années 80 et 90 pour avoir perdu de l'argent, époque à laquelle un certain nombre de banques avaient fait faillite sans remboursement des dépôts, pour n'est pas oublier les récents évènement de la BIAC. Tout acte financier faisant un lucre et non la perte, il s'avère que le système bancaire fait toujours recourir à des coûts notamment le déplacement, le temps de file d'attente, les frais de tenue de compte, etc. En plus des banques, les répondants épargnent chez eux ou auprès de groupements d'épargne informels. Les épargnants ne se montrent pas non plus satisfaits de ces options. Certains participants aux groupes de discussion se plaignent d'avoir perdu de l'argent dans le cadre de groupements coopératifs d'épargne, lorsque d'autres membres n'avaient pas participé comme ils étaient censés le faire. D'autres indiquent que des commerçants offrant des cartes bwakisa ont disparu avec l'argent. La plupart des participants disent préférer ne plus utiliser ce genre de méthodes informelles. Ceux qui conservent leur épargne chez eux déclarent procéder ainsi principalement à cause de mauvaises expériences à la fois avec les banques formelles et avec les modes d'épargne informels tels que les groupements d'épargne. Ils conservent leur épargne chez eux tout en ayant conscience des dangers, citant les cambrioleurs, le feu et la tentation de dépenser comme autant de menaces pesant sur leurs économies. Compte-tenu des problèmes entourant l'ensemble des méthodes d'épargne disponibles à Kenge et l'absence d'alternatives, les opérateurs d'argent mobile pourraient envisager de commercialiser l'argent mobile comme une manière sûre et sécurisée de conserver de l'argent. Même s'il est peu probable que l'épargne puisse constituer un point d'entrée pour les clients, il peut exister dans le temps une proposition de valeur pour cette utilisation de l'argent mobile en tant qu'alternative aux options formelles ou informelles qui existent à l'heure actuelles. La mise en place d'un partenariat avec l'Étatet l'accès au système de versement des salaires des fonctionnaires permettrait aux opérateurs d'argent mobile de toucher une large base de clientèle recevant régulièrement des versements. Notre mental fait recours aux années 2012 - 2013, quand Airtel money avait pris en charge la paie des enseignants. Une fois le compte de l'agent alimenté, il serait prêt d'en faire usage sans trop d'histoire du genre tracasserie créancière, déplacement à plus de kilomètres avec ses conséquences professionnelles, pour ne citer que ceux-ci. De la même manière, en offrant un service rapide et fiable de paiement de salaires, et en capitalisant sur la sécurité relative de l'argent mobile par rapport à l'argent liquide, les opérateurs pourraient toucher un important auditoire captif. Toutefois, au cours des groupes de discussion, les participants se sont montrés inquiets des frais qu'ils auraient à payer sur l'utilisation de l'argent mobile pour percevoir leur salaire. Les opérateurs devront fournir une proposition de valeur claire et un solide cas d'utilisation pour l'argent mobile s'ils veulent arriver à convaincre les utilisateurs potentiels de payer pour la fiabilité du versement des salaires par voie numérique. Le paiement de factures L'argent mobile pourrait trouver un bon accueil auprès des clients en offrant le paiement de factures comme mode d'introduction initiale du service. Un pourcentage important de répondants déclare vouloir payer des factures de services publics, et les options de paiement actuelles sont limitées, avec quasiment toutes les personnes interrogées payant leurs factures en espèces aux guichets des institutions concernées. L'argent mobile offrirait un mode de paiement à la fois plus rapide et plus sûr que d'amener de l'argent liquide aux bureaux des prestataires.. La plupart des répondants, participants aux groupes de discussions déclarent envoyer de l'argent soit une fois ou plus par mois. L'ensemble de ces données présente un tableau attrayant du potentiel commercial de l'envoi, de la réception et de l'épargne d'argent. Si l'on ne regarde que la demande, l'argent mobile semble pouvoir offrir à plus long terme un moyen rapide et sûr de répondre aux besoins de transferts à Kenge et ses environs. Toutefois, aussi attractif qu'il soit du point de vue de la demande, ce marché compte également un réseau sophistiqué qui répond aux besoins des clients dans le domaine d'envoi, de réception et d'épargne. Nous savons la monnaie electronique, du role qu'il joue face à celui que jourait la banque dans ses attributions regaliennes c'est-à-dire comme mode d'epargne, de transmission d'argent et de sécurisation. Il est aussi à noter que la monnaie electronique par le mobile money rend son usager plus indépendant et sécurisé quant à la gestion de son portefeuille dans la logique où il opére librement le choix du lieu et moment du retrait de ses épèces sans trop attirer l'attention du public. La queue obligatoire qui s'impose chez le banquier est completement exclue. Compte-tenu de l'importance de la base d'utilisateurs potentielle et de la faible pénétration des services financiers, la République démocratique du Congo (RDC) en générale et la ville de Kenge en particulier semblent offrir une opportunité commerciale significative pour l'argent mobile. CONCLUSION. Cette banque tant pronée a ses limitent dans son expension dans tous les coins du pays en générale et de la Province du Kwango plus particulierement la ville de Kenge et ses environs. Ensuite, les exigences des contre-parties financieres des services, notamment les frais de tenue de compte et de transfert, que peut rendre la banque ne sont pas adaptées à toutes les couches sociales. Ainsi le mobile money apporter des solutions aux lacunes de la banque pour cette catégorie de gens. BIBLIOGRAPHIEAglietta Michel et André Orléan, La violence de la monnaie, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Economie en liberté », 1984 [1ère édition 1982]. Aglietta, Michel et André Orléan (éds.), La monnaie souveraine, Paris, Éditions Odile Jacob, 1998. Aglietta Michel et André Orléan, La monnaie entre violence et confiance, Paris, Odile Jacob, 2002. Aglietta Michel, Andreau Jean, Anspach Marc, Birouste Jacques, Cartelier Jean, de Coppet Daniel, Malamoud Charles, Orléan André, Servet Jean-Michel, Théret Bruno et JeanMarie Thiveaud, « Introduction collective », La monnaie souveraine, Paris, Éditions Odile Jacob, 1998, 9-31. Baumgartner Wilfrid, Le Rentenmark, Paris, Presses Universitaires de France, 1925 (deuxième édition revue). Blancheton Bertrand, Le Pape et l'Empereur. La Banque de France, la direction du Trésor et la politique monétaire de la France (1914-1928), Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Histoire de la Mission historique de la Banque de France », 2001. Bresciani-Turroni Costantino, The Economics of Inflation. A study of Currency Depreciation in Post-War Germany, Londres, August M. 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TABLEAU ET FIGURES· Dans Fondements de droit (2018), pages 155 à 170 ASSATURE DU TRAVAIL A L'ISSUE DES QUESTIONS POSÉES DANS NOTRE PROBLÉMATIQUE, IL SIED DE PROPOSER LES RÉPONSES Y RELATIVES, AFIN DE PERMETTRE À NOS LECTEURS D'ÊTRE ILLUMINÉS SUR LE QUESTIONNEMENT DU PROBLÈME QUE NOUS VOULONS RÉSOUDRE, EN PARLANT DE LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE DANS LA PROVINCE EDUCATIONNELLE KWANGO 1 OÙ TOUS LES FONCTIONNAIRES ET AUTRES UTILISATEURS DE LA MONNAIE N'ONT PAS ACCÈS AUX BANQUES. 2 En RDC, la bancarisation recommande à tous les fonctionnaires de l'état de se procurer des comptes bancaires, à travers lesquels ils doivent recevoir leurs salaires. Cette culture étant complexe aux personnes les plus démunis, vivant dans des contrées où les banques n'y sont pas installées, la monnaie électronique par le mobile money est donc d'un grand appui aux ces personnes ne pouvant pas accéder aux services banquiers 2 En plus, le mobile money serait un moyen sécurisant d'épargne et de transmission d'argent pouvant tant peu suppléer aux services rendus par des banques. Ainsi le mobile money pourrait apporter des solutions aux lacunes de la banque pour cette catégorie de gens. 2 La confiance et la crédibilité attachées aux réseaux cellulaires par ses usagers sont sans contredit. De par cette confiance, la monnaie électronique par le mobile money serait accepté par les utilisateurs de la téléphonie mobile comme moyen sûr de conserver son argent pour la réalisation des projets et de surcroit sa sécurité dans la logique où quand bien même le téléphone est volé, un mécanisme de sécurité par le code PIN préserve en toute sécurité l'épargne jusqu'au jour où la carte SIM sera renouvelée. 2 0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3 En choisissant ce sujet qui se veut technique et pédagogique, nous avons voulu amener les gens à connaitre qu'en dépit des multiples contraintes qui rendent l'inaccessibilité de certaines couches sociales à faire recours à la banque, la téléphonie mobile par le mobile money serait porteuse d'une liesse d'espoir quant à leur épargne, le transfert et la sécurité de leur argent. 3 0.5. DELIMITATION DU TRAVAIL 3 La matière abordée lors de notre enquête a révélé que les répondants étaient à perte de vue des données des réponses exactes et claires, quant aux différentes opérations assurées au courant de cette période. Ainsi nous avons délimité notre période d'étude dans l'espace de 3 mois. 3 Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail est subdivisé en quatre chapitres notamment : l'approche conceptuelles de l'étude ; l'historique de la monnaie et des banques ; la présentation du milieu d'étude ; et l'analyse et interprétation des données. 3 CHAPITRE I. APPROCHES CONCEPTUELLES DE LA MONNAIE 4 Un ménage représente un foyer, c'est-à-dire des personnes vivant sous le même toit et ayant un revenu pour consommer. Ainsi une famille forme un ménage mais une personne seule aussi. Les ressources des ménages leur proviennent essentiellement de leur travail qui leur procure un salaire. Ils disposent souvent des compléments de revenus qui peuvent venir de placements (les intérêts d'un compte épargne par exemple) ou d'un patrimoine (comme un logement qui rapporte un loyer). Dans certains pays, l'Etat verse aussi dans certains cas des allocations (chômage, maladie...). Leur fonction principale est de consommer c'est-à-dire détruire des biens ou des services par l'usage dans le but de satisfaire leurs différents besoins. Dans ce cas-là leur consommation est dénommée finale. 4 Ce sont des unités de production, elles peuvent être privées ou publiques. On comptabilise dans cette catégorie les sociétés financières (banques, assurances....). Les ressources des entreprises viennent essentiellement de la vente de leur production. L'Etat peut verser des subventions mais cela reste marginal. 4 I.1.3. LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES 4 I.1.4. LES INSTITUTIONS A BUT NON LUCRATIF On retrouve dans cette catégorie des associations caritatives ou des organismes sportifs, des syndicats ou des partis politiques. Leurs ressources viennent des cotisations des adhérents, des dons ou des subventions publiques. 4 I.2. LES ORIGINES DE LA MONNAIE 5 I.2.1. GENERALITES SUR LA MONNAIE 5 I.2.1.1. DEFINITIONS DE LA MONNAIE 5 a) Les caractéristiques d'une économie de troc 6 Les conditions de fonctionnement d'une économie de troc 6 b) Les coûts d'une économie de troc 7 c) Les relations potentielles d'échange dans une économie de troc 8 I.2.1.3. LES FORMES DE LA MONNAIE 9 I.2.1.3.1. MONNAIE PRIMITIVE 9 I.2.1.3.2. MONNAIE METALLIQUE 9 1. Monnaie métallique pesée 10 2. Monnaie métallique comptée 10 3. Monnaie métallique frappée 10 I.2.1.3.2.1. La monnaie métallique pour faciliter les échanges 10 La divisibilité : chaque pièce à une valeur qui dépend linéairement de son poids. Il suffit de combiner les pièces entre elle pour obtenir le bon poids, donc la valeur précise de l'échange. Bien plus simple qu'une pierre précieuse par exemple (la valeur d'un diamant varie en fonction du carré de sa taille). 11 La densité de valeur : l'or et l'argent sont des métaux idéaux pour les pièces en raison de leur densité de valeur. Une petite quantité de métal contient une valeur importante. La monnaie est ainsi facile à manipulée. 11 L'inaltérabilité : l'or comme l'argent ont des caractéristiques physiques qui perdurent dans le temps (pas de désagrégation, d'oxydation, ...). La valeur des pièces se conservent ainsi 11 La malléabilité : pour frapper facilement des pièces de monnaie 11 La rareté : les quantités d'or et d'argent dans le monde évoluent de manière assez stable (tout l'or du monde tient dans un cube de 10m d'arrête). 11 I.2.1.3.2.2. La quasi-fin des monnaies métalliques 11 I.2.1.3.3. LA MONNAIE PAPIER OU LES BILLETS (FIDUCIAIRE) 11 En RD Congo, les billets sont fabriqués par la Banque Centrale. Dans le but de stabiliser les prix, la banque centrale influence aussi le processus de création monétaire via les banques commerciales en pilotant les taux d'intérêt à court terme, en fixant les taux directeurs. 11 La monnaie fiduciaire est simple à utiliser, largement acceptée, s'obtient généralement gratuitement, s'utilise également gratuitement, libère immédiatement des obligations. 12 I.2.1.3.4. LA MONNAIE SCRIPTURALE OU LA MONNAIE DE BANQUE 12 ESPOIR KUBUYA, ANALYSE DU TRANSFERT D'ARGENT PAR LES SOCIÉTÉS DE TÉLÉCOMMUNICATIONS PARTENAIRES DES AGENCES DE TRANSFERT, UNIVERSITÉ DU CEPROMAD RDC - LICENCE 2013, PDF 12 I.2.1.3.6. MONNAIE VIRTUELLE 13 BLANC JÉRÔME, MONNAIES ALTERNATIVES, PARIS, LA DÉCOUVERTE, COLLECTION REPÈRES MONNAIE ELECTRONIQUE, 2018. PDF 13 I.2.3. APPROCHES DE LA MONNAIE 17 I.2.3.1. LA VISION FONCTIONNALISTE DE LA MONNAIE : ORTHODOXIE MONETAIRE 17 I.2.3.1.1. D'unité de compte 17 I.2.3.1.2. Moyen de paiement ou intermédiaire d'échange 18 I.2.3.1.3. Lien entre le présent et le futur ou réserve de valeur 18 2.1.3.2. VISION INSTITUTIONNALISTE 18 CHAPITRE II. LES INSTITUTIONS MONETAIRES ET LEURS ROLES FINANCIERS 19 II.1. LA BANQUE MONDIALE ET LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL 19 II.1.1. LES ORIGINES ET LES MISSIONS 19 2.1.2. LE FINANCEMENT DU FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 20 II.1.3. LES CONCOURS FINANCIERS ALLOUÉS PAR LE FMI 20 II.1.4. LE RÔLE DU FMI DANS L'ÉVOLUTION DE L'ÉCONOMIE MONDIALE 21 II.2.2. LA BANQUE CENTRALE : ROLE ET MISSION 23 II.2.2.3. Missions de la Banque Centrale du Congo 24 OUTRE LES INDICATIONS CI-DESSUS, LA BANQUE CENTRALE RECOURT AUX « OPÉRATIONS D'OPEN MARKET » (EN ANGLAIS : OPEN MARKET OPERATIONS) COMME UN INSTRUMENT DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DES BANQUES CENTRALES. CES OPÉRATIONS CONSISTENT EN L'ACHAT ET LA VENTE « FERMES » (C'EST-À-DIRE DÉFINITIVES) DE TITRES, EN PARTICULIER DE TITRES PUBLICS (BONS DU TRÉSOR) PAR LA BANQUE CENTRALE SUR LE MARCHÉ INTERBANCAIRE. 24 II.2.3. LES BANQUES COMMERCIALES 25 II.3. LES INSTRUMENTS (SUPPORTS) DE PAIEMENTS 26 CHAP 3. APERCU HISTOIRIQUE DE LA MONNAIE 27 III.1. L'HISTORIQUE DE LA MONNAIE PAPIER 28 III.1.1 LES PREMIERES EMISSIONS DE MONNAIE PAPIER 29 III.1.2 LES UNIONS MONETAIRES 33 III.1.3. LA MONNAIE ELECTRONIQUE DE PREMIERE GENERATION 35 III.1.4. LES TRANSFERTS ÉLECTRONIQUES DE FONDS 36 CHAPITRE IV. PRESENTATION DE LA DIRECTION PROVINCIALE DE L'EPST KWANDO 1. 38 CHAPITRE V. ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES 39 III.1. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE SEXE 39 3.1.2. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES L'AGE 39 3.1.3. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE NIVEAU D'ETUDES 40 3.1.4. REPARTITION DES REPONDANTS D'APRES LE STATUT PROFESSIONNEL 40 3.1.5. REPARTITION DE REPONDANTS FAISANT USAGE DU TELEPHONE PORTABLE 41 3.1.6. REPARTITION DES REPONDANTS FAISANT RECOURS AU MOBILE MONEY 41 3.1.7. REPARTITION D'APRES LA CATEGORIE DE MOBILES MONEY UTILISEE 42 7.1.8. REPARTITION DES REPONDANTS AYANT DES COMPTES BANCAIRES 43 III.2. REPARTITION DES ENVOIS ET DËS RECEPTIONS PAR LE MOBILE MONEY DANS LA VILLE DE KENGE. 43 3,2,1,1, STATISTIQUES DE REPONDANTS AYANT DEJA ENVOYE OU PAS L'ARGENT PAR LE MOBILE MONEY 43 3,2,1,2, REPONDANTS PAR SEXE N'AYANT PAS ENVOYE DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEY 44 3, 2,1,3, REPARTITION D'ARGENT ENVOYE PAR DESTINATION 44 3.2.1.4. REPARTITION DE REPONDANTS PAR RAISON D'ENVOI 45 3.2.1.5. FOURCHETTE EN MONTANT PAR TRANCHE DE VERSEMENT 46 3.2.2. STATISTIQUE D'ENVOIS PAR REPONDANTS EN L'ESPACE DE 3 MOIS 46 III.3.2.1. STATISTIQUES DES REPONDANTS AYANT DEJA OU PAS RECU L'ARGENT PAR LE MOBILE MONEY 47 III.3.2.2. REPONDANTS PAR SEXE N'AYANT PAS RECU DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEY 48 III.3.2.3. REPONDANTS AYANT RECU DE L'ARGENT PAR MOBILE MONEY PAR SEXE 48 III.3.2.4. STATISTIQUE DE L'ARGENT RECU PAR DESTINATION 49 III.3.2.5. STATISTIQUE DE REPONDANTS PAR MOTIF DE RECEPTION 49 III.3.2.3.6. POURCENTAGE EN MONTANT PAR TRANCHE DE VERSEMENT 50 III.3.2.3.7. STATISTIQUE DE RECEPTION PAR REPONDANTS EN L'ESPACE DE 3 MOIS 50 III.3.3. ANA LYSE DE L'EPARGNE 51 III.3.3.1. REPARTITION DES REPONDANTS AYANT UN COMPTE EPARGNE 51 III.3.3.2. REPARTITION DE REPONDANTS PAR CATEGORIES DE LIEU D'EPARGNE 52 III.3.3.3. SOURCE D'INFORMATION DU MOBILE MONEY POUR LE REPONDANT 52 III.3.3.4. FREQUENCE DE REPONDANTS PAR SOURCE D'INFORMATION 53 III.3.3.5. Frequence de repondants par preference de courroi de transmission 53 III.3. DISCUSSION SUR LE CHOIX DE MOYEN DE TRANSMISSION, D'EPARGNE 54
À 17,5%,1 le taux de pénétration de la téléphonie mobile dépasse celui des services financiers, avec seulement 4% de la population titulaire d'un compte auprès d'une institution financière formelle.2 Toutefois, le marché de la RDC souffre de problèmes de sécurité, d'une instabilité économique et politique, d'infrastructures minimales et d'une population dispersée. Compte-tenu de ce contexte difficile, la présente étude a pour but de mieux comprendre l'environnement concurrentiel et les opportunités existant pour l'argent mobile en RDC. Les informations issues de cette étude permettront aux opérateurs d'adapter leur gamme de produits, leur offre de services et leur stratégie de distribution afin de mieux répondre à la demande du marché. S'appuyant sur une méthodologie de recherche mixte, les principales conclusions de l'étude sont les suivantes : La RDC reste une société principalement axée sur l'utilisation de l'argent liquide, avec très peu d'accès aux services financiers formels. Bien que les transferts d'argent soient pratique courante entre ménages de la RDC, il est peu probable que l'option « envoyer de l'argent » incite ces ménages à essayer l'argent mobile dans un avenir proche en raison de l'existence de solides alternatives locales. À la différence d'autres marchés de l'argent mobile, la RDC possède un solide réseau de sociétés de transferts de fonds locales et internationales avec des frais abordables et une clientèle satisfaite. Par conséquent, les opérateurs se trouvent confrontés à une lutte difficile à court terme pour arriver à faire passer les clients à un nouveau mode peu familier. Bien que le marché des transferts d'argent ait pu constituer un point d'entrée difficile dans les premiers temps de l'argent mobile, l'étude met en évidence un marché P2P actif, ce qui signifie qu'avec le développement de l'argent mobile il existe des opportunités commerciales à plus long terme. Sur le court terme, les constatations de l'étude montrent qu'il existe des opportunités et des besoins plus importants pour l'argent mobile en tant que moyen de paiement alternatif. Au niveau des ménages, le versement des salaires et le paiement des factures pourraient constituer des points d'entrée plus prometteurs pour les opérateurs. Les petites entreprises semblent également offrir un potentiel commercial important sachant que l'argent liquide représente la seule concurrence directe à l'argent mobile à l'heure actuelle. Les petites entreprises ont des besoins spécifiques de paiement tant pour les salaires que pour leurs fournisseurs, et recourent exclusivement à l'argent liquide à l'heure actuelle. En raison des crises du secteur bancaire qui se sont produites dans les années 80 et 90, l'étude montre que les répondants jugent les banques instables et peu dignes de confiance. Pour susciter la confiance des clients, les opérateurs mobiles devront veiller à la manière dont ils se positionnent par rapport aux services financiers formels. Indépendamment de la stratégie d'entrée par produit, l'argent mobile se heurte à des difficultés relatives à la fiabilité des systèmes GSM, à l'éducation des clients et au développement de la confiance. Même si les enseignes des opérateurs sont jugées « dignes de confiance », les observations montrent que cela ne se traduit pas par une confiance dans l'argent mobile. Les opérateurs doivent réfléchir à des stratégies tactiques et stratégiques, et étudier la possibilité de partenariats pour développer un écosystème stable de l'argent mobile.
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