0.2. PROBLÉMATIQUE
Il va sans dire que depuis les conflits armés de la fin
des années quatre-vingt-dix, les structures de notre tissu
économique se sont extraordinairement dégradées. Cela se
justifie par les événements politiques antérieurs (crises
et instabilités politiques, rebellions, guerres d'agression, etc.),
d'une part et, par des dysfonctionnements institutionnels dans lesquels notre
pays a été plongé depuis plusieurs décennies,
d'autre part.
C'est ainsi que notre pays, la République
Démocratique du Congo, a été qualifié par certains
économistes comme une économie singulière : qui ne profite
guère des atouts liés à ses potentialités
minières, hydrauliques, énergétiques ; qui, sur fond d'une
économie extravertie est tirée vers le bas par tous les
désavantages et aléas liés à l'influence
extérieure (K. TSHIKUKU, 2012)1. La relance de la dynamique
économique a nécessité la prise de conscience de
l'état de nos structures économiques et la mise en place des
réformes économiques efficaces pour amorcer le processus du
développement.
Dans le même ordre d'idées, le début du
vingt et unième siècle a été marqué non
seulement par des transitions politiques, mais aussi par des réformes
économiques majeures notamment le rétablissement de la
coopération structurelle ; la promulgation d'un nouveau code
d'investissements ; la libéralisation des marchés des biens et
services, du diamant et du change ; l'autorisation de la libre circulation
concomitante des devises étrangères et du Franc Congolais, le
renforcement de la bonne gouvernance ainsi que la transparence dans la gestion
des finances
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publiques, etc. ces réformes ont été
porteuses d'un véritable succès économique dont nul ne
peut douter. En effet, plusieurs investisseurs étrangers ont dès
lors émergé dans les secteurs prioritaires du pays. Bien plus,
beaucoup de partenaires au développement à l'instar de la Banque
Mondiale, l'Union Européenne, la Banque Africaine de
Développement et le Fonds Monétaire International sont intervenus
pour accompagner le développement du pays grâce à la mise
en oeuvre des projets et programmes de développement.
C'est ainsi que beaucoup de projets et programmes de
développement ont vu le jour et il a fallu la mise en place d'une agence
dotée de ressources humaines compétentes et capable de
gérer le flux de ressources extérieures et de les drainer vers
les secteurs prioritaires au développement du pays2. A cet
effet, le Gouvernement a pensé à la création du Bureau
Central de Coordination (BCECO).
Créé par le décret présidentiel
n°039 du 8 août 2001, le Bureau Central de Coordination a pour
mandat principal la gestion des projets d'envergure financés par la
Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et d'autres
bailleurs de fonds bilatéraux ou multilatéraux dans le domaine
des projets de développement au profit des institutions et
entités publiques ou privées.
Avec le temps, le BCECO s'est vu confié beaucoup
d'autres responsabilités en ce qui concerne les programmes et projets
publiques de développement car non seulement il s'occupe de la gestion
des projets financés par les divers bailleurs des fonds, mais aussi il
endosse depuis 2013 le rôle de maître d'ouvrages
délégués dans le cadre de passation des marchés
publics et appels d'offres, d'une part et, le suivi et évaluation des
projets et programmes publics, d'autre part.
Ainsi donc, ces nouvelles responsabilités ont fait du
BCECO l'un des acteurs majeurs du développement économique de la
RD Congo à en juger par ses nombreuses réalisations dans
plusieurs domaines du pays (infrastructures, éducation, santé,
etc.). Ceci nous conduit inéluctablement à la formulation de
notre question de départ en ces termes : « partant de
ses
2 Disponible sur Historique (bceco.cd),
consulté le 12 novembre 2021 à 16h30
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missions et objectifs, peut-on affirmer que le BCECO
soit acteur majeur pour le développement intégral de la RD Congo
? » Cette question principale est appuyée par les
questions auxiliaires suivantes :
· Quel est l'apport du BCECO dans la reconstruction et le
développement en RD Congo ?
· Qu'en-est-il du suivi et évaluation les projets et
programmes publics ?
Ces questions constituent le fer de lance de notre étude
sur le Bureau Central de Coordination (BCECO).
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