Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
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Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
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1.1 Cadre conceptuel
Nous proposons ici une synthèse bibliographique afin de
replacer l'étude dans son contexte disciplinaire et justifier une
approche interdisciplinaire permettant une analyse plus pertinente de la
problématique. Elle présente d'abord les aspects
théoriques de l'érosion, expose ensuite, la situation des
aménagements antiérosifs au Bénin et enfin présente
la structure de quelques ouvrages antiérosifs.
L'érosion vient du mot latin `'ERODERE» qui
signifie `'ronger». L'érosion est un phénomène qui
emporte une partie du sol et la redistribue. Il se produit lorsque les forces
d'arrachement en présence des particules sont plus grandes que leurs
forces de résistance (Quenum, 2019). Dans cette rubrique, nous allons
présenter le mécanisme de l'érosion, les formes, les
effets et les facteurs d'érosion.
1.1.1 Mécanisme et facteurs de l'érosion
L'érosion commence par la dégradation des
horizons de surface. Les particules de sol pulvérisées entrent
facilement en suspension dans la lame d'eau à la surface du sol et elles
ont deux choix : Si l'eau s'infiltre, elles seront déposées et
formeront une croûte (phénomène de battance). Ainsi, les
pores se colmatent réduisant considérablement l'infiltration ;
mais si l'eau ruisselle, elles seront emportées pour un grand nombre.
Ainsi, s'amorce donc le processus dynamique d'érosion. Le
mécanisme de l'érosion est lié à l'impact des
gouttes d'eau sur le sol et à l'énergie de ruissellement de l'eau
pluviale. Il se décompose généralement en trois phases
(figure 1) à savoir :
? le détachement :
à ce stade, l'effet splash des gouttes d'eau de pluie, le ruissellement
et le cycle de gel-dégel fragmentent les particules en surface ;
? le transport : les
particules/fragments de roches sont emportés par le ruissellement de
l'eau (érosion hydrique) et le vent (érosion éolienne).
L'érosion se poursuit par le pouvoir abrasif des fragments
transportés par l'eau ;
Aussi, la force des gouttes d'eau peut également
intervenir à ces deux étapes notamment par l'effet splash qui
peut entrainer le détachement des particules et leur déplacement
;
? la sédimentation :
la déposition des matériaux survient lorsque les forces de
transport sont plus faibles que le poids des particules. On observe ainsi, une
accumulation des sédiments transportés dans les plaines,
vallées et au fond de l'océan (Houssou, 2019).
Il existe trois modes de transport des particules notamment, le
transport part :
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- suspension : l'écoulement des
gouttes de pluie sur la lame d'eau provoque une turbulence qui maintient en
suspension les particules fines, ainsi transportées sur de longues
distances ;
- roulement : lorsque l'écoulement
devient important, il peut arracher de plus grosses particules mais ne peut pas
les mettre en suspension ;
- saltation : lorsque les particules sont de
grosseur moyenne, elles peuvent se déplacer par sauts successifs. Ce
phénomène est surtout important avec le vent.
Détachement
Splash
Transport
Etapes
Ruissellement
Sédimentation
Figure 1 : Mécanisme de
l'érosion Source : Houssou, 2019
Nombre de facteurs affectent le taux réel de
l'érosion des sols. Selon Houssou (2019), les facteurs de
l'érosion hydrique se présentent comme suit :
Le climat en général et la
pluviométrie en particulier conditionne l'érosion des sols. En
effet, l'énergie de la pluie détermine la battance des gouttes
sur le sol et l'éclaboussement. Sous les tropiques, l'intensité,
l'abondance et la répétition des précipitations rendent
ces dernières particulièrement érosives ;
La topographie est importante, car en
général, plus la pente est abrupte et longue, plus le
degré d'érosion est élevé. La vitesse de l'eau sur
une pente n'est pas seulement fonction de la déclivité. Elle
dépend aussi de l'état de la surface et de sa rugosité. La
longueur de la pente augmente le volume de ruissellement et ainsi
l'érosion ;
La nature du sol joue un rôle soit en
augmentant le ruissellement en valeur relative, soit en opposant une
résistance physique à ce même ruissellement par des
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caractéristiques de rugosité. Ainsi,
l'érodibilité du sol exprime la vulnérabilité du
sol à être érodé par la pluie ;
La couverture végétale est
généralement le facteur le plus important de tous. En
effet, la végétation possède un taux
d'évapotranspiration supérieur à celui d'un sol nu et
contribue de ce fait, à diminuer les réserves en eau du sol et
augmente ainsi sa capacité de stockage pour la pluie suivante. Le
ruissellement potentiel et l'érosion seront alors moindres. Face
à l'érosion, la végétation joue plusieurs
rôles : elle absorbe l'énergie de la pluie, protège le sol
et influence positivement les propriétés physiques du sol ;
Les systèmes de production et les pratiques de
conservation : le travail du sol produit d'une part un
déplacement net du sol vers l'aval de la pente et, d'autre part, des
nuages de poussières. L'intensité de ces deux processus
dépend de l'outil utilisé, de la vitesse d'avancement de l'outil
et de la profondeur de travail.
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