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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
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INSTITUT NATIONAL DE L'EAU (INE)
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DEPARTEMENT DE L'EAU POUR L'AGRICULTURE ET LA SOCIETE
(DEAS)
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Spécialité : Génie Rural et
Maîtrise de l'Eau (GRME)
Mémoire de fin de formation pour l'obtention du
diplôme de Licence Professionnelle
Thème :
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures
antiérosives dans la Commune de Zagnanado : cas des
diguettes
végétalisées et des fascines
Présenté par :
AKABASSI-TOGAN S. A. Geoffroy
Superviseur :
Dr. HOUNSOU B.
Mathieu
Enseignant-chercheur à
l'INE/UAC
Spécialiste en Aménagement Hydro-agricole
Promotion 2017-2018
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
CERTIFICATION
Je certifie que la présente étude a
été conduite et réalisée sous ma supervision par
AKABASSI-TOGAN Sèwlan Geoffroy Abdias, étudiant
en Licence Professionnelle dans le Département de l'Eau pour
l'Agriculture et la Société (DEAS), Spécialité
Génie Rural et Maîtrise de l'Eau (GRME) de l'Institut National de
l'Eau (INE) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) pour l'obtention du
diplôme de Licence Professionnelle.
Superviseur
Dr. Mathieu B. HOUNSOU
Enseignant-Chercheur à l'Institut National de l'Eau
(INE)
Spécialiste en Aménagement Hydro Agricole
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page i
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page ii
DEDICACE
A mes tendres parents GBEGBE Félicienne, AMOUSSOU
Judith et GBAGOUE Elvire pour leurs sacrifices, amours, tendresses, soutiens et
leurs prières dont ils ont fait preuve à mon égard tout au
long de mes études.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page iii
IN MEMORIUM
Hommage à vous mon cher regretté Père
AKABASSI-TOGAN Sévérin, pour m'avoir mis au monde,
orienté, conseillé et protégé tout au long de mon
jeune âge.
Voilà aujourd'hui, les fruits de votre effort lequel vous
ne consommez pas. Je garderai vos sages conseils et vos bonnes
manières.
Vous rêviez toujours de ces moments mais le sort en a
décidé autrement. Votre flamme ne s'éteindra point. Que la
terre vous soit légère !!!
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page iv
REMERCIEMENTS
Nous remercions et nous donnons gloire à Dieu le tout
Puissant qui a été notre soutien et notre force pendant ces trois
années de formation à l'Institut National de l'Eau.
Conscient que la meilleure connaissance est celle qui
amène l'homme vers l'homme et que nul ne peut se vanter d'être le
seul artisan de sa réussite, nous voudrions témoigner nos
gratitudes et reconnaissances à l'endroit de toutes les personnes qui
ont contribué activement à la réalisation du
présent travail. Il s'agit de :
- Notre superviseur de mémoire Dr. Mathieu B. HOUNSOU,
Enseignant Chercheur à l'Institut National de l'Eau INE/UAC ; merci de
votre disponibilité, en dépit de vos nombreuses occupations,
merci pour votre patience, votre proximité et surtout vos
précieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma
réflexion ;
- Prof. Dr. Ir. Luc SINTONDJI, Chef du Département de
l'Eau pour l'Agriculture et la Société (DEAS), pour ses conseils
et pour avoir autorisé ce stage qui marque la fin de ma formation en
licence professionnelle à l'INE ;
- Tous les enseignants de l'INE et de la Faculté des
Sciences Agronomiques (FSA), pour leurs qualités de service et de
formation scientifique ;
- Tout le personnel administratif de l'Institut National de
l'Eau pour le travail efficace apporté pour la formation dans le secteur
de l'eau au Bénin ;
- Dr. Laurent C. GLIN, Directeur Général de
l'entreprise `'Africa Green Corporation SA» pour avoir accepté ce
stage dans son entreprise ;
- Chargé de Gestion Durable des Terres et
Aménagements à Africa Green Corporation SA Monsieur Rodrigue
VODEME, pour m'avoir donné l'occasion extraordinaire de réaliser
mon travail sur le terrain, de m'avoir encadré, orienté,
aidé et conseillé ;
- Tout le personnel administratif de l'entreprise Africa Green
Corporation pour leur soutien et conseil au cours du présent travail
;
- Nos frères et soeurs pour leur assistance, leurs
conseils, leurs encouragements. Sincères gratitudes et hommage à
vous ;
- Tous les étudiants de la quatrième promotion,
merci pour vos soutiens moraux et intellectuels et pour les trois longues
années de travail, de sympathie, d'entraide, de joie et de souffrance
passées ensemble.
Certes, la liste est longue et, nous reconnaissons ne pas
pouvoir l'épuiser. A toutes et à tous, nous
réitérons ici l'expression de notre profonde reconnaissance.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page v
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ACC : Adaptation aux Changements
Climatiques
ANE : Acteurs Non Etatiques
ASECNA : Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique
ATDA : Agence Territoriale de
Développement Agricole
BMVO : Basse et Moyenne Vallée de
l'Ouémé
CES : Conservation des Eaux et des Sols
CIDR : Centre International de
Développement et de Recherche
CREDEL : Centre de Recherche et d'Expertise
pour le Développement Local
DEAS : Département de l'Eau pour
l'Agriculture et la Société
DRS : Défense et Restauration des
Sols
FFOM : Forces, Faiblesses,
Opportunités, Menaces
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
GCES : Gestion Conservatoire des Sols et des
Eaux
GDT : Gestion Durable des Terres
GIFS : Gestion Intégrée de la
Fertilité des Sols
GRME : Génie Rural et Maîtrise
de l'Eau
INE : Institut National de l'Eau
INSAE : Institut National de la Statistique
et de l'Analyse Economique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PGRN : Projet de Gestion des Ressources
Naturelles
PNABV : Projet National d'Aménagement
des Bassins Versants
ProCGRN : Projet de Conservation et de
Gestion des Ressources Naturelles
PSE : Payement pour Services Eco
systémiques
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
SA : Société Anonyme
UAC : Université d'Abomey-Calavi
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page vi
TABLE DES MATIERES
CERTIFICATION i
DEDICACE ii
IN MEMORIUM iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES v
LISTE DES TABLEAUX ix
LISTE DES FIGURES x
LISTE DES PHOTOS xi
RESUME xii
ABSTRACT xiii
INTRODUCTION 1
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 3
1.1 Cadre conceptuel 4
1.1.1 Mécanisme et facteurs de l'érosion 4
1.1.2 Formes d'érosion 6
1.1.3 Effets de l'érosion 9
1.2 Cadre théorique 10
1.2.1 Situation des aménagements antiérosifs au
Bénin 10
1.2.2 Structure de quelques ouvrages antiérosifs 12
Chapitre 2 : STRUCTURE D'ACCUEIL, MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE
20
2.1 Structure de stage 21
2.1.1 Présentation de l'entreprise Africa Green
Corporation SA 21
2.1.2 Vision et missions 21
2.1.3 Objectifs et valeurs de l'entreprise 21
2.1.4 Départements techniques et axes d'intervention 22
2.1.5 Organigramme de l'entreprise 22
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page vii
2.1.6 Partenariats 24
2.2 Présentation de la commune de Zagnanado 24
2.2.1 Situation géographique et administrative 24
2.2.2 Climat 27
2.2.3 Pédologie-Géologie-Topographie 29
2.2.4 Végétation 33
2.2.5 Situation administrative 35
2.2.6 Caractéristiques démographiques 35
2.2.7 Occupations de la population de la commune de Zagnanado
36
2.2.8 Les ressources en eau et assainissement 37
2.2.9 Plans et cours d'eau 37
2.2.10 Les ressources forestières 38
2.3 Matériel et méthodologie d'étude 39
2.3.1 Matériel de l'étude 39
2.3.2 Méthodologie 40
Chapitre 3 : RESULTATS ET ANALYSES 50
3.1 Diagnostic des effets des formes d'érosions sur les
sites 51
3.2 Bilan du calcul des paramètres 51
3.3 Différentes étapes de la mise en place des
diguettes et fascines 52
3.3.1 Cas des diguettes 52
3.3.2 Estimation du coût de réalisation de la
diguette 56
3.3.3 Cas des fascines 56
3.3.4 Estimation du coût de réalisation d'une
fascine 57
3.4 Analyse de l'efficacité des ouvrages 58
3.5 Diagnostic des mesures antiérosives
réalisées 60
3.5.1 Diagnostic de la diguette consolidée et
végétalisée 60
3.5.2 Diagnostic de la Fascine 62
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page viii
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 64
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 66
ANNEXES xiv
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mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Pédologie de la Commune de Zagnanado 30
Tableau II : Statistique de l'évolution de la population
des arrondissements de Zagnanado
1979 -2012 36
Tableau III : Valeurs de l'indice
d'érodibilité des sols (K) en fonction du type de sol au
Bénin
42
Tableau IV : Valeurs du facteur C 43
Tableau V : Valeurs du facteur P 44
Tableau VI : Taux de pertes en terre tolérables 45
Tableau VII : Estimation du coût de réalisation de
10 mètres linéaires d'une diguette
consolidée et végétalisée 56
Tableau VIII : Coût estimatif de la réalisation de
la fascine 58
Tableau IX : Analyse FFOM de la diguette 61
Tableau X : Analyse FFOM de la fascine 62
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page x
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Mécanisme de l'érosion 5
Figure 2 : Techniques de conservation des eaux et des sols et
différentes facettes
topographiques 19
Figure 3: Organigramme de l'entreprise Africa Green
Corporation 23
Figure 4 : Diagramme interrelationnel de l'entreprise Africa
Green Corporation SA 24
Figure 5 : Situation de la commune de Zagnanado et
localisation des sites d'étude 26
Figure 6 : Régime pluviométrique de la Commune
de Zagnanado (1995-2020) 27
Figure 7 : Répartition pluviométrique de la zone
d'intervention du projet de 1980-2016 28
Figure 8 : Formations géologiques de Zagnanado 31
Figure 9: Topographie de la zone d'intervention du projet
à Zagnanado 32
Figure 10: Occupation des terres dans la zone de Zagnanado
34
Figure 11 : Carte du bassin versant de l'Ouémé
38
Figure 12: Dispositif de mesure de l'érosion sur une
portion linéaire 46
Figure 13: Coupe transversale d'une diguette 54
Figure 14: Profil longitudinal d'un déversoir 54
Figure 15: Mesure de la quantité de terre
apportée en amont de la diguette 59
Figure 16: Mesure de la hauteur de sédiments
apportés en amont de la fascine 60
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xi
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Effets de l'érosion en nappe 7
Photo 2 : Effets de l'érosion en rigole 7
Photo 3 : Effets de l'érosion en ravine 8
Photo 4 : Effets de l'érosion des berges 8
Photo 5 : Haie antiérosive de vétiver
réalisée dans le village de Dovi (Zagnanado) 13
Photo 6 : Cordons pierreux réalisé sur une
agglomération dans la commune de Zagnanado 13
Photo 7 : Fascine en bois pratiquée dans la commune de
Zagnanado 14
Photo 8 : Sacs à sable pratiqués dans la commune
de Zagnanado 15
Photo 9 : Troncs d'arbre posés dans un ravin à
Dovi dans la commune de Zagnanado 15
Photo 10 : Diguette réalisée dans un champ dans
le village Houégbo-Aga (commune de
Zagnanado) 16
Photo 11 : Plantation de bananeraie et de palmiers
installés dans les ravines 17
Photo 12 : Technique de paillage du sol sur une parcelle de
culture de piment 18
Photo 13 : Construction d'une micro-retenue dans la Commune de
Zè 18
Photo 14 : Mesure de terre apportée ou
décapée au pied d'une diguette 47
Photo 15 : Mesure de la largeur de la ravine 47
Photo 16 : Mesure de la profondeur de la ravine 48
Photo 17 : Détermination de courbe de niveau avec le
triangle en A 53
Photo 18 : Processus de compactage d'une diguette dans la
commune de Zagnanado 55
Photo 19 : Fascine réalisée dans une rigole dans
la commune de Zagnanado 57
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
xii
RESUME
L'augmentation de la productivité agricole passe par la
protection et la restauration des sols d'une part et la conservation de l'eau
d'autre part, qui constituent des moyens d'amélioration de la
sécurité alimentaire. Cependant, malgré les efforts de
l'Etat et de plusieurs organismes privés dans la promotion de la gestion
durable des terres, la connaissance des techniques de la gestion conservatoire
des eaux et des sols chez les exploitants agricoles reste très
faible.
La présente étude réalisée sur les
diguettes et fascines a pour objectif d'acquérir des connaissances sur
le processus de mise en place de ces ouvrages et d'en apprécier
l'efficacité de la commune de Zagnanado. Les travaux de recherche ont
nécessité la connaissance des paramètres climatiques de la
zone d'étude, des observations participantes et des entretiens. La
méthode utilisée repose sur : le diagnostic des effets de
l'érosion sur les sites et la quantification des pertes de terre
annuelles, l'observation participante et la mesure des hauteurs de terre
apportée ou enlevée.
Les résultats à l'issue de cette étude
ont montré que 120,80 t/ha/an de terre sont perdues sur le site devant
abriter les diguettes contre 33,60 t/ha/an au niveau de celui devant abriter
les fascines. On note également que la réalisation d'une diguette
en terre consolidée et végétalisée suit
principalement cinq étapes : détermination de courbe de niveau
avec le triangle en A, confection de la diguette, le compactage, la
consolidation et la plantation de vétivers (vetiveria
zizanoide). Le coût unitaire de réalisation d'un mètre
linéaire de diguette est estimé à 1125 F CFA. S'agissant
de l'efficacité de la diguette, il a été constaté
45 mm de hauteur de particules déposées au bout des
épisodes pluvieux des mois de Septembre et d'Octobre (deux mois), avec
une intensité de 206,9 mm de hauteur d'eau durant ces
périodes.
En outre, la mise en place des fascines suit également
trois étapes : la mobilisation des pieux et branchages tendres, la
fixation des pieux et le tressage des fagots. Le coût de
réalisation d'une fascine de 0,80 m de largeur et de 0,50 m de hauteur
est estimé à 500 F CFA. Il a été remarqué un
comblement des ravines avec un dépôt de sédiments de
hauteur d'environ 220 mm durant les précipitations des deux mois
(Septembre et d'Octobre) pour la même hauteur d'eau citée plus
haut, ce qui montre le rôle efficace que jouent ces ouvrages
antiérosifs dans la protection des terres.
Mots clés : Erosion, CES,
Diguette, fascine
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
xiii
ABSTRACT
Increasing agricultural productivity requires soil protection
and restoration on the one hand and water conservation on the other hand, which
constitute means of improvement food security. Despite the efforts of the
Country and several organizations of private sector in promoting sustainable
land management, knowledge of water and soil technical of conservation and
management by farmers remains very weak.
The present study carried out on bunds and fascines aims to
acquire knowledge about the process of setting up these structures and
assessing their effectiveness. The research work required knowledge of the
climatic parameters of the area study, participant observations and interviews.
The method used is based on: diagnosis of the effects of erosion on the sites
and the quantification of annual soil losses, participant observation and
measurement of heights of soil brought in or removed.
The results at the end of this study showed that 120.80 t / ha
/ year of soil are lost on the site in front of shelter the bunds against 33.60
t / ha / year at the level of that to shelter the fascines. We also notes that
the construction of a bund in consolidated and vegetated earth follows mainly
five steps: determination of the contour line with the triangle A, making the
bund, compacting, consolidating and planting vetivers (vetiveria
zizanoide). The unit cost of producing a linear meter of bund is estimated
at 1125 F CFA. Regarding the efficiency of the bund, it was found 45 mm high
particles deposited after the rainy episodes in September and October (two
months), with an intensity of 206.9 mm water depth during these periods.
In addition, the installation of fascines also follows three
stages: the mobilization of the piles and tender branches, the fixing of the
stakes and the braiding of the bundles. The cost of realization of a fascine of
0.80 m wide and 0.50 m height is estimated at 500 F CFA. It was noticed a
filling of the gullies with a deposit of sediment about 220 mm height during
precipitation in September and October, which shows the effective role played
by these anti-erosion structures in the land protection.
Keywords: Erosion, CES, Bund,
fascinates
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
1
INTRODUCTION
L'homme a été toujours confronté aux
problèmes posés par l'érosion depuis des siècles.
Chaque année, l'érosion rend improductifs près de 20
millions d'hectares de terre dans le monde et est devenue une question
pertinente au niveau mondial (Grouzis, 2012 cité par Tchibozo, 2020). En
Afrique, la dégradation persistante des sols ainsi que le déclin
de leur fertilité hypothèquent la sécurité
alimentaire et aggravent la pauvreté. Cette dégradation a des
retombées socio-économiques à l'échelle locale,
régionale et nationale (Moukhchane, 2020).
Au Bénin, l'érosion des sols touche plusieurs
régions et plus particulièrement les parcelles agricoles.
L'expansion rapide des espaces agricoles d'une part, et l'augmentation des
événements pluviométriques extrêmes dus aux
changements climatiques qui se traduisent par des conditions climatiques
incertaines d'autre part, accélèrent l'érosion du sol par
l'eau (Tchibozo, 2020).
En effet, les inondations et en particulier les inondations
extrêmes de 2010 dans la commune de Zagnanado témoignent des
conséquences directes que pourraient avoir les changements climatiques
sur le sol et les ressources naturelles. Ainsi, des changements surviendraient
dans la forme (pluies), la fréquence et l'intensité des
précipitations ; ce qui pourrait avoir une influence déterminante
sur le milieu agricole, les pluies diluviennes pouvant entrainer des
problèmes récurrents de ruissellement et d'érosion
hydrique des sols (Duchemin et al, 2004)
La dynamique de l'érosion est fonction des rapports
entre la capacité érosive de la pluie, du ruissellement, de la
susceptibilité du sol à être érodé et des
activités humaines (Tchibozo, 2020). Selon Junge et al (2008),
le processus de dégradation des sols comprend la perte de la couche
arabe par l'action de l'eau, la détérioration chimique, la
dégradation physique, la détérioration biologique des
ressources naturelles, y compris la réduction de la biodiversité
du sol. La formation des sols étant un processus lent, la gestion
durable des terres (GDT) est devenue un impératif. Au Bénin, la
promotion des techniques de gestion conservatoire des eaux et des sols (GCES)
est assurée aussi bien par l'Etat que par les promoteurs
privés.
D'après Domingo (1996), les problèmes
environnementaux que pose l'érosion autant pour l'agriculture que pour
l'habitat exigent une quantification des masses de terres
déplacées et déposées et des actions
d'aménagements pour limiter le ravinement et permettre une bonne
infiltration des eaux pluviales. C'est à partir de ce constat que la
nécessité de prévenir l'érosion est urgente.
L'aménagement des espaces cultivables pour la conservation des eaux
et
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 2
des sols peut répondre aux problèmes des pertes
de terre et de production au niveau des exploitants.
Quels sont les impacts des phénomènes
d'érosion sur les exploitations agricoles de la commune de Zagnanado ?
Quels types d'aménagements antiérosifs proposer pour
résoudre ou prévenir ces phénomènes ? Quels sont
les intérêts de ces aménagements pour les exploitants
agricoles ? C'est pour apporter quelques éléments de
réponse à ces questions que, nous avons choisi de faire notre
stage dans l'entreprise Africa Green Corporation SA chargée de la mise
en place des ouvrages antiérosifs dans ladite Commune. Ce stage qui
marque la fin de notre formation en Licence à l'Institut National de
l'Eau (INE) offre des potentialités de renforcement de connaissances en
ce qui concerne le lien entre la théorie et la pratique sur les
techniques de conservations des eaux et des sols.
Ainsi dans le cadre de ce travail, nous avons
évalué les effets de l'érosion sur les parcelles
agricoles, suivi les étapes de la réalisation des diguettes et
fascines et enfin nous avons apprécié l'efficacité des
ouvrages installés en quantifiant la hauteur de terre (sédiments)
déposée ou enlevée en amont de ceux-ci.
Objectifs de l'étude
Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
prendre connaissance des notions pratiques sur la mise en place des mesures
antiérosives et leur efficacité dans la commune de Zagnanado.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s'agit de :
- évaluer les effets de l'érosion hydrique
notamment les pertes de terres sur les sites identifiés;
- décrire le processus de mise en place des mesures
antiérosives ;
- apprécier l'efficacité des ouvrages
réalisés.
Pour rendre compte des résultats de nos travaux, le
présent rapport est structuré en trois
chapitres que sont :
- Chapitre 1 : Cadre théorique et conceptuel
- Chapitre 2 : Structure d'accueil, milieu d'étude et
méthodologie - Chapitre 3 : Résultats et analyses
La fin du travail est marquée par une conclusion et
quelques suggestions.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 3
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 4
1.1 Cadre conceptuel
Nous proposons ici une synthèse bibliographique afin de
replacer l'étude dans son contexte disciplinaire et justifier une
approche interdisciplinaire permettant une analyse plus pertinente de la
problématique. Elle présente d'abord les aspects
théoriques de l'érosion, expose ensuite, la situation des
aménagements antiérosifs au Bénin et enfin présente
la structure de quelques ouvrages antiérosifs.
L'érosion vient du mot latin `'ERODERE» qui
signifie `'ronger». L'érosion est un phénomène qui
emporte une partie du sol et la redistribue. Il se produit lorsque les forces
d'arrachement en présence des particules sont plus grandes que leurs
forces de résistance (Quenum, 2019). Dans cette rubrique, nous allons
présenter le mécanisme de l'érosion, les formes, les
effets et les facteurs d'érosion.
1.1.1 Mécanisme et facteurs de l'érosion
L'érosion commence par la dégradation des
horizons de surface. Les particules de sol pulvérisées entrent
facilement en suspension dans la lame d'eau à la surface du sol et elles
ont deux choix : Si l'eau s'infiltre, elles seront déposées et
formeront une croûte (phénomène de battance). Ainsi, les
pores se colmatent réduisant considérablement l'infiltration ;
mais si l'eau ruisselle, elles seront emportées pour un grand nombre.
Ainsi, s'amorce donc le processus dynamique d'érosion. Le
mécanisme de l'érosion est lié à l'impact des
gouttes d'eau sur le sol et à l'énergie de ruissellement de l'eau
pluviale. Il se décompose généralement en trois phases
(figure 1) à savoir :
? le détachement :
à ce stade, l'effet splash des gouttes d'eau de pluie, le ruissellement
et le cycle de gel-dégel fragmentent les particules en surface ;
? le transport : les
particules/fragments de roches sont emportés par le ruissellement de
l'eau (érosion hydrique) et le vent (érosion éolienne).
L'érosion se poursuit par le pouvoir abrasif des fragments
transportés par l'eau ;
Aussi, la force des gouttes d'eau peut également
intervenir à ces deux étapes notamment par l'effet splash qui
peut entrainer le détachement des particules et leur déplacement
;
? la sédimentation :
la déposition des matériaux survient lorsque les forces de
transport sont plus faibles que le poids des particules. On observe ainsi, une
accumulation des sédiments transportés dans les plaines,
vallées et au fond de l'océan (Houssou, 2019).
Il existe trois modes de transport des particules notamment, le
transport part :
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 5
- suspension : l'écoulement des
gouttes de pluie sur la lame d'eau provoque une turbulence qui maintient en
suspension les particules fines, ainsi transportées sur de longues
distances ;
- roulement : lorsque l'écoulement
devient important, il peut arracher de plus grosses particules mais ne peut pas
les mettre en suspension ;
- saltation : lorsque les particules sont de
grosseur moyenne, elles peuvent se déplacer par sauts successifs. Ce
phénomène est surtout important avec le vent.
Détachement
Splash
Transport
Etapes
Ruissellement
Sédimentation
Figure 1 : Mécanisme de
l'érosion
Source : Houssou, 2019
Nombre de facteurs affectent le taux réel de
l'érosion des sols. Selon Houssou (2019), les facteurs de
l'érosion hydrique se présentent comme suit :
Le climat en général et la
pluviométrie en particulier conditionne l'érosion des sols. En
effet, l'énergie de la pluie détermine la battance des gouttes
sur le sol et l'éclaboussement. Sous les tropiques, l'intensité,
l'abondance et la répétition des précipitations rendent
ces dernières particulièrement érosives ;
La topographie est importante, car en
général, plus la pente est abrupte et longue, plus le
degré d'érosion est élevé. La vitesse de l'eau sur
une pente n'est pas seulement fonction de la déclivité. Elle
dépend aussi de l'état de la surface et de sa rugosité. La
longueur de la pente augmente le volume de ruissellement et ainsi
l'érosion ;
La nature du sol joue un rôle soit en
augmentant le ruissellement en valeur relative, soit en opposant une
résistance physique à ce même ruissellement par des
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 6
caractéristiques de rugosité. Ainsi,
l'érodibilité du sol exprime la vulnérabilité du
sol à être érodé par la pluie ;
La couverture végétale est
généralement le facteur le plus important de tous. En
effet, la végétation possède un taux
d'évapotranspiration supérieur à celui d'un sol nu et
contribue de ce fait, à diminuer les réserves en eau du sol et
augmente ainsi sa capacité de stockage pour la pluie suivante. Le
ruissellement potentiel et l'érosion seront alors moindres. Face
à l'érosion, la végétation joue plusieurs
rôles : elle absorbe l'énergie de la pluie, protège le sol
et influence positivement les propriétés physiques du sol ;
Les systèmes de production et les pratiques de
conservation : le travail du sol produit d'une part un
déplacement net du sol vers l'aval de la pente et, d'autre part, des
nuages de poussières. L'intensité de ces deux processus
dépend de l'outil utilisé, de la vitesse d'avancement de l'outil
et de la profondeur de travail.
1.1.2 Formes d'érosion
L'érosion du sol reste l'un des principaux facteurs de
dégradation des sols. On en distingue plusieurs variantes à
savoir :
? Érosion en nappe
C'est le stade initial de la dégradation des sols par
érosion. Selon Roose (1985), elle provient de la dégradation des
propriétés physiques de la surface des sols par la battance des
pluies. Sous "l'effet splash", les mottes de terre se
désagrègent, les pores se colmatent et l'infiltration diminue
à mesure que se forme une "pellicule de battance" (photo 1). Une nappe
d'eau recouvre l'ensemble de la surface du sol et s'écoule lentement en
rabotant les rugosités et en formant des flaques dans les micros
dépressions. L'érosion en nappe est diffuse et difficile à
déceler au champ. Elle se traduit par l'appauvrissement en particules
fines (nappes de sable lavé en surface après l'averse) et par le
décapage lent des couches superficielles du sol (les plus fertiles).
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 7
Photo 1 : Effets de l'érosion en
nappe
Source : Wikipédia, Octobre 2020
? Érosion en rigoles
On assiste à l'érosion en rigoles quand les eaux
de ruissellement se concentrent et forment des filets ou rigoles. Le sol
fertile détaché par l'érosion se retrouve au bas de la
pente (photo 2). Ces dépressions bien définies qui
résultent de l'enlèvement du sol par la force de l'eau qui coule
sont néanmoins suffisamment petites Il s'en suit une augmentation du
débit, de la vitesse d'écoulement et des forces d'arrachement. A
mesure de l'arrachement du sol, ces micros dépressions s'accentuent pour
former des rigoles suivant la plus grande pente (Ritter, 2012).
Photo 2 : Effets de l'érosion en rigole
Cliché : Akabassi-Togan, Octobre 2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 8
? Érosion par ravinement
Le ravinement, ou érosion par ravinement, est un stade
avancé de l'érosion en rigoles. Le sol est alors si
profondément entaillé que les dépressions qui se forment
nuisent aux opérations normales de travail du sol (photo 3). Elle peut
survenir lors d'une très forte pluie. Ainsi, au lieu des rigoles l'eau
se concentre dans de grandes dépressions topographiques ou les talwegs
du terrain.
Photo 3 : Effets de l'érosion en
ravine
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
? Érosion des berges
Les cours d'eau naturels et les canaux de drainage servent
d'exutoires aux eaux de ruissellement et aux effluents des réseaux de
drainage souterrain. L'érosion fait son oeuvre sur les berges au fur et
à mesure du sapement, de l'affouillement et de l'effondrement de
celles-ci (photo 4). Des aménagements déficients, le manque
d'entretien, le libre accès du bétail et la trop grande
proximité des superficies cultivées sont autant de facteurs en
cause.
Photo 4 : Effets de l'érosion des
berges
Source : Google, Octobre 2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 9
Nous pouvons donc conclure qu'à chaque forme
d'érosion correspondent des causes spécifiques et des facteurs
déterminants dont il faut tenir compte lors du choix et de la
réalisation des aménagements.
1.1.3 Effets de l'érosion
Les effets de l'érosion se font sentir aussi bien sur
le milieu de départ (partie amont) que d'arrivée (partie aval)
des particules de sol.
? Phénomènes observés au niveau du
milieu d'origine
Les répercussions de l'érosion des sols vont
au-delà de la perte de sol arable. La levée, la croissance et le
rendement des cultures sont directement affectés par l'appauvrissement
du sol en éléments nutritifs et en engrais. L'érosion peut
déplacer ou carrément emporter les semences et les plants. Du
fait de leur légèreté, la matière organique
présente dans le sol, les résidus à la surface et le
fumier épandu peuvent facilement être emportés hors du
champ et entraîner avec eux des pesticides.
Les pertes de sol peuvent nuire à la qualité,
à la structure, à la stabilité et à la texture du
sol. Le morcellement des agrégats et l'enlèvement des particules
plus fines ou de couches entières de sol ou de matière organique
peuvent détériorer la structure et même modifier la texture
du sol. Toute modification de la texture du sol peut à son tour nuire
à la capacité de rétention d'eau du sol et exposer
davantage celui-ci à des conditions extrêmes telles que la
sécheresse (Ritter, 2012).
? Phénomènes observés au niveau du
milieu d'arrivée
Les répercussions de l'érosion hydrique ne sont
pas toujours aussi apparentes hors du champ que sur les lieux mêmes
où elle se produit. Le sol érodé, déposé au
bas des pentes, empêche ou retarde la germination, enterre les jeunes
pousses et oblige à ressemer les zones dégarnies. De plus, des
sédiments peuvent s'accumuler au bas des pentes et contribuer à
la détérioration des routes. Les sédiments qui atteignent
des cours d'eau peuvent accélérer l'érosion des berges,
ensabler les fossés de drainage et les cours d'eau, envaser les
réservoirs, endommager l'habitat des poissons et dégrader la
qualité de l'eau en aval. Les pesticides et engrais, souvent
emportés avec les particules de sol, contaminent ou polluent les sources
d'eau, les terres humides et les lacs en aval (Ritter, 2012). Du fait de la
gravité de certaines des répercussions de l'érosion hors
du champ, la pollution diffuse de source agricole est un point important
à considérer.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 10
Notons toutefois que l'érosion peut également
avoir des effets bénéfiques tels que le dépôt
d'alluvions, le rajeunissement des sols de montagne et la formation des plaines
fertiles.
En somme, l'érosion hydrique est un
phénomène qui impacte considérablement les sols.
L'évolution de sa forme dépend des facteurs qui le favorisent et
ses manifestations se font sentir aussi bien en amont qu'en aval.
Dans la rubrique suivante, nous aborderons la situation des
aménagements au Bénin et nous présenterons ensuite
quelques moyens de lutte antiérosive.
1.2 Cadre théorique
1.2.1 Situation des
aménagements antiérosifs au Bénin
L'intensification de la production agricole et animale
nécessite des programmes d'aménagement des bassins versants. A
cet effet, l'intensification des emblavures amène l'Etat et des
organismes à allouer de ressources à la gestion, protection et
restaurations des sols.
Les techniques de lutte antiérosive comportent à
la fois les pratiques et systèmes de cultures antiérosifs et les
aménagements des bassins versants.
En effet au Bénin, les populations locales ont pu
mettre en place et développer certaines techniques traditionnelles
permettant de restaurer des terres dégradées et de réduire
les processus de dégradation. Ces techniques traditionnelles peuvent
être groupées en fonction de leur mode de confection en deux
grands ensembles : des ouvrages construits et des pratiques telles que
mécaniques, biologiques et culturales.
Dans le cadre des aménagements antiérosifs, des
projets sont mis en oeuvre sur les ressources propres. De par leurs objectifs,
ces projets représentent un maillon essentiel dans la stratégie
nationale en matière de développement rural. Dans ce cadre, ils
participent à l'amélioration des conditions de vie des
populations rurales, tout en assurant la conservation et le
développement durable des ressources naturelles (Hounsou, 2019). Ils
constituent également des composantes fondamentales dans la lutte contre
la désertification, dans la mesure où ils appréhendent une
problématique centrale de ce phénomène de
désertification, qui est l'érosion des sols.
Au Bénin, la lutte antiérosive a
été accentuée entre 1990-1992 avec les Projets de Gestion
des Ressources Naturelles (PGRN) et ceux de Conservation de Gestion des
Ressources Naturelles
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 11
(ProCGRN) qui ont installé des sites pilotes de
démonstration comme les sites d'Akémé dans le Mono, de
Ouèssè et de Zogbodomey à travers le pays.
Dans le cadre de la première phase du Projet National
d'Aménagement des Bassins Versants (PNABV), en 1995 des projets
d'aménagement des bassins versants ont été mis en oeuvre
sur des ressources propres desdits projets.
Aussi, d'autres projets de protection et de
réhabilitation des sols interviennent dans la conservation des
ressources naturelles. C'est le cas par exemple du projet de Protection et
Réhabilitation des Sols (ProSol).
En effet, l'accord entre le Bénin et les partenaires
techniques et financiers (PTF) comme par exemple le Ministère
Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du
Développement à travers l'initiative «Un Seul Monde sans
faim » a permis de mettre en oeuvre le projet ProSol. Ce projet couvre
plusieurs domaines et a pour objectifs spécifiques : la protection des
sols d'une manière générale et la restauration des sols
dégradés dans le but d'augmenter les rendements des principales
cultures. Plus explicitement, le ProSol a pour objectif principal de renforcer
les capacités techniques des petits/petites exploitants agricoles pour
la mise en oeuvre des mesures de gestion durable des terres et d'adaptation aux
changements climatiques dans leur exploitation. Pour atteindre cet objectif, le
projet envisage la formation, l'appui et le suivi des petits exploitants
agricoles pour la mise en oeuvre des mesures GDT : Conservation des Eaux et des
Sols (CES), Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols
(GIFS) et Défense et Restauration des Sols (DRS).
Il opère au Bénin et vise à promouvoir
l'approche de la Gestion Durable des Terres dans 17 communes
sélectionnées au Bénin en formant et en déployant
sur le terrain des techniciens pour la mise en oeuvre des mesures de Gestion
Durable des Terres et d'Adaptation aux Changements Climatiques (GDT/ACC). En
outre, ce projet vise aussi à appuyer et suivre 35.000
producteurs/trices dont 35% de femmes en vue de réhabiliter et
protéger 20.000 à 30.000 ha de terres dégradées.
Dans le cadre de nos travaux de recherche, nous avons
travaillé sur le projet Omidelta Acteurs Non Etatiques - Gestion
Intégrée des Ressources en Eau - Payement pour Services Eco
systémiques (ANE-GIRE-PSE) sur financement du royaume des Pays-Bas et
mise en oeuvre par trois structures à savoir : Centre International de
Développement et de Recherches (CIDR-Pamiga), Africa Green Corporation
et le Centre de Recherche et d'Expertise pour le Développement Local
(CREDEL). Le projet Omidelta vise trois (03) grands résultats dont la
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 12
réduction du ruissellement et du flux hydrique dans la
basse et moyenne vallée de l'Ouémé à travers la
mise en place des aménagements antiérosifs.
1.2.2 Structure de quelques ouvrages
antiérosifs
Conserver les eaux et les sols sous-entend une lutte contre
l'érosion. Ainsi lutter contre l'érosion, c'est rechercher un
équilibre entre le sol, l'eau et la végétation. La gestion
durable de l'environnement et de l'aménagement des différentes
unités du paysage requièrent des techniques dites de CES pour la
Conservation des Eaux et des Sols puis de la Défense et la Restauration
des Sols (DRS), quand on se met dans une approche plus globale (Houssou, 2019).
Ainsi ces techniques CES/DRS permettent aux populations de gérer
efficacement leurs écosystèmes et d'aménager leurs espaces
de production.
A cet effet, les techniques de conservation des eaux et des
sols à promouvoir auprès des producteurs/groupes cibles doivent
être en adéquation avec les différentes facettes
topographiques qui caractérisent une unité hydrologique. On
retiendra donc que :
Dans les zones de plateau à faibles pentes, les
techniques de l'évitement du ruissellement sont à
privilégier notamment les reboisements, les techniques culturales et les
bassins de stockage ;
Dans les zones de versant à pentes fortes, les
techniques à promouvoir sont celles consistant à ralentir le
ruissellement : bandes enherbées, haies antiérosives, diguettes,
sacs de sable, cordons pierreux, fascines ;
Au niveau des zones de vallée à pentes faibles,
les techniques de captage de l'eau de ruissellement sont convenables pour
conserver les eaux et les sols. On peut citer le bassin de décantation
/stockage ou retenue d'eau, les techniques de protection des berges.
Dans la présente rubrique, nous présenterons la
structure de quelques méthodes antiérosives : ? Bandes
enherbées
Selon Alamou et al (2019), ce sont des bandes
constituées d'herbacées, installées suivant les courbes de
niveau dans les champs, seules ou en amont d'ouvrages antiérosifs. Les
herbes pérennes sont préférées parce que leurs
systèmes racinaires peuvent rester au sol toute l'année. Elles
permettent de freiner les eaux de ruissellement et de favoriser leur
infiltration et le dépôt de sédiments provenant de l'amont
de la bande. Les vétivers (vetiveria zizanoides)
sont largement utilisés (photo 5), de même que le
Cymbopogon citratus (la citronnelle).
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 13
Photo 5 : Haie antiérosive de vétiver
réalisée dans le village de Dovi
(Zagnanado)
Cliché: Akabassi-Togan, 2020
La photo 5 illustre la technique CES basée sur
l'installation des vétivers. On plante des rejets dans les zones de
passage d'eau (les creux) ou en amont et aval pour empêcher
l'érosion due au ruissellement et pour fixer les sédiments. C'est
un dispositif installé transversalement à la pente du terrain.
? Cordons pierreux
Les cordons pierreux sont des dispositifs antiérosifs
(photo 6) composés de blocs de moellons ou de pierres disposés en
une ou plusieurs rangées, le long des courbes de niveau. Ce sont des
ouvrages filtrants qui brisent la force des eaux de ruissellement tout en
laissant passer les excès d'eau dans le but d'éviter des
concentrations d'eau en amont ou de provoquer un écoulement plus lent
des eaux en aval.
Photo 6 : Cordons pierreux réalisé sur
une agglomération dans la commune de
Zagnanado
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 14
Cette photo 6 illustre la technique de conservation des eaux
et des sols pratiquée sur des parcelles avec des pierres ou moellons
disposés perpendiculairement et simplement posées sur le sol.
? Fascines en bois
Cet aménagement linéaire simple joue un
rôle de filtre en piégeant les débris organiques, les
sables et les limons transportés par le ruissellement. Il permet aussi
de limiter l'érosion sur plusieurs dizaines de mètres en aval en
diminuant la vitesse de l'eau. La technique consiste à positionner des
fagots entre deux rangées de pieux afin de réaliser un
écran de branchages en travers du ruissellement (photo 7). Cet obstacle
perméable freine les ruissellements sans créer de zone inondable.
Le bois utilisé pour réaliser une fascine peut être mort ou
"vivant". Pour sécuriser les pieux contre les termites, on les plonge
d'abord dans l'huile de vidange.
Photo 7 : Fascine en bois pratiquée dans la
commune de Zagnanado
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
La photo 7 illustre la technique CES portant sur les fascines
en bois pratiquées dans le secteur d'étude. Elle présente
une fascine en bois réalisée à partir des tiges
d'Eucalyptus ou branches de palmier disposées côte à
côte à des écartements relativement faibles pour freiner
les ruissellements.
? Sacs de sable
Ils sont aussi des dispositifs antiérosifs
composés de sable enfoui dans des sacs de jute ou d'engrais
disposés en une ou plusieurs rangées, perpendiculairement au lit
de ruissellement
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 15
(Photo 8). Ils ralentissent la force des eaux de ruissellement et
provoquent un écoulement plus lent des eaux en aval.
Photo 8 : Sacs à sable pratiqués dans la
commune de Zagnanado
Cliché : Akabassi-Togan,
2020
La photo 8 prise lors des enquêtes de terrain à
Dovi, illustre les pratiques endogènes de lutte contre le
ruissellement.
? Barrières en bois
Ce sont également des dispositifs antiérosifs de
correction des ravines. Ils consistent à disposer les troncs d'arbres
morts ou vifs dans les ravines pour freiner un tant soit peu l'eau de
ruissellement (photo 9).
Photo 9 : Troncs d'arbre posés dans un ravin
à Dovi dans la commune de Zagnanado
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 16
La photo 9 illustre l'utilisation des troncs d'arbre
disposés perpendiculairement au trajet de l'eau.
? Diguettes
Les diguettes en terre sont des ouvrages dits d'absorption
totale. Elles sont pratiquées surtout dans le cadre des
aménagements hydro agricoles. La diguette retient totalement l'eau de
ruissellement et les matières organiques. Seul l'excès d'eau qui
déborde la hauteur du dispositif ou passe par les évacuateurs de
"crue" n'est pas retenu. En interceptant et en retenant le ruissellement, les
diguettes augmentent l'infiltration de l'eau dans le sol, améliorent
l'humidité du sol et dans une faible mesure, rechargent les nappes
souterraines peu profondes. Ces diguettes en terre sont très efficaces
pour réduire l'érosion et piéger les sédiments en
suspension, ce qui a un effet fertilisant (Photo 10).
Photo 10 : Diguette réalisée dans un
champ dans le village Houégbo-Aga (commune de
Zagnanado)
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
La Photo 10 illustre la technique CES portant sur les
diguettes pratiquées dans le secteur d'étude dans le but de
conserver l'eau pour les cultures et de réduire le flux hydrique dans
les champs de la BMVO.
? Plantations forestières ou
reboisement
Pour diminuer les effets de ruissellement, le paysan cultive
des arbres fruitiers (orangers, manguiers et aussi des bananiers) sur les
rebords des champs ou de part et d'autre du drain des petites et moyennes
ravines pour stabiliser le sol et diminuer l'érosion à l'aide du
système
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 17
racinaire de ces plantes (Photo 11). Cette stratégie de
l'agroforesterie constitue d'ailleurs un complément alimentaire et une
source complémentaire de revenu par leur fruit et subvient aux besoins
du paysan. Des essences forestières comme le teck (Tectona
grandis), l'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis), le palmier
à huile (Elaies guineensis), sont aussi plantées comme
des stratégies de réponse antiérosive face aux
phénomènes de ruissellement et d'érosion.
Photo 11 : Plantation de bananeraie et de palmiers
installés dans les ravines
Source :
OmiDelta Rapport BMVO definitif, 2019
? Techniques agronomiques
Ce sont des stratégies utilisées
généralement par les agriculteurs en général pour
réduire la dégradation des sols de culture, restaurer les sols
dégradés, conserver au mieux l'eau dans les parcelles au service
des cultures. Parmi ces techniques nous pouvons citer entre autres les
assolements rotations, le paillage, le mulching, la plantation de
légumineuse (mucuna) (Photo 12), les labours suivant les courbes de
niveau ou perpendiculaires à la pente, la jachère etc.... Le
projet ProSol intervient dans ce sens dans plusieurs villages dans le secteur
d'étude. Pour les populations, ces mêmes stratégies sont
développées lors de la survenance des inondations aussi bien
pluviales que fluviales et surtout dans les zones de contrebas et de plaines
inondables.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 18
Photo 12 : Technique de paillage du sol sur une
parcelle de culture de piment
Cliché :
Akabassi-Togan, 2020
? Bassins de stockage en amont
Il est possible de construire dans la limite des moyens
financiers, des bassins de stockage en amont. Les eaux collectées
pourront servir à d'autres usages dans la communauté. Lorsque la
pluviométrie est insuffisante, il est intéressant de collecter
l'eau et de la diriger vers les plantes surtout en période de
rareté pour améliorer leur performance. On peut évoquer
les micro-retenues d'eau (Photo 13). Les citernes peuvent être aussi
exploitées pour capter en amont les eaux de pluie afin de réduire
quelque peu la masse d'eau de ruissellement.
Photo 13 : Construction d'une micro-retenue dans la
Commune de Zè Cliché : Akabassi-Togan, 2020
La figure 2 résume les techniques de conservation des eaux
et des sols à promouvoir au regard de différentes facettes
topographiques.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Zone de vallée
Pentes faibles
Capter le
ruissellement
Zone de versant
Pentes fortes
ruissellement
Bandes enherbée
Haies anti-érosives
Sacs de sable
Cordons pierreux
Fascines
collinaire
Zone de plateau
Pentes faibles
Eviter le
ruissellement
Bassin de décantation
/stockage
des berges
Reboisement
Techniques culturales
Bassin de stockage
Ralentir le
d'évapotranspiration
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 19
Protection
Retenue
Forêt
Figure 2 : Techniques de conservation des eaux et des
sols et différentes facettes
topographiques
Source : OmiDelta Rapport BMVO
definitif, 2019
En somme, après nos observations et enquêtes de
terrain réalisées, nous remarquons donc que le
phénomène d'érosion hydrique a créé des
impacts néfastes sur les exploitations paysannes par la
dégradation des sols, la baisse de la fertilité et entrainant du
coup une faible productivité agricole. La manifestation et
l'évolution de l'érosion dépendent des facteurs qui le
favorisent. Afin de mieux préserver les champs agricoles, il importe de
prendre des mesures pour lutter contre le phénomène. La mise en
place des techniques de lutte antiérosive dépendra des
différentes facettes topographiques. On note également que,
plusieurs initiatives ont été entreprises par divers acteurs pour
la conservation des eaux et des sols en mettant en oeuvre des techniques de
restauration.
Dans le chapitre suivant, nous présenterons la
structure d'accueil, le milieu d'étude et la méthodologie
adoptée pour étudier l'érosion hydrique.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
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Chapitre 2 : STRUCTURE D'ACCUEIL, MILIEU D'ETUDE ET
METHODOLOGIE
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 20
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 21
2.1 Structure de stage
Ce stage qui a abouti aux travaux de recherche s'est
déroulé dans l'entreprise Africa Green Corporation SA.
2.1.1 Présentation de l'entreprise Africa Green
Corporation SA
Africa Green Corporation est une société anonyme
au Capital de 30.000.000 FCFA. Elle a été créée le
7 mars 2016. C'est une société spécialisée dans les
investissements et services dans l'économie verte, en particulier
l'entrepreneuriat vert, l'agrobusiness éco responsable, les
énergies renouvelables, l'environnement, l'eau, l'aménagement du
territoire et les éco constructions.
2.1.2 Vision et missions
- Etre leader dans les investissements et services
écoresponsables dans les secteurs productifs en Afrique pour contribuer
à impulser le continent vers un avenir vert et prospère ;
- OEuvrer pour la croissance durable en Afrique à
travers la promotion de l'investissement, de l'innovation et des services
écoresponsables dans les secteurs productifs.
2.1.3 Objectifs et valeurs de l'entreprise
Les actions définissant les objectifs de l'entreprise se
déclinent comme suit :
- Investir dans le développement de technologies et
innovations écoresponsables dans l'agriculture écologique et
biologique, l'agro-industrie, les énergies renouvelables, l'eau, les
écoconstructions et la résilience aux changements climatiques
;
- Promouvoir les chaines de valeurs agricoles durables par la
co-innovation, le renforcement de capacité et la mise en lien avec les
marchés de niche (biologique, équitable, etc.) ;
- Accompagner les entreprises et organisations dans la mise en
place de système de management environnemental, l'utilisation
rationnelle de l'eau, de l'énergie et l'intégration des
principes, normes et standards liés à l'environnement dans les
procédés et pratiques de production, fabrication et distribution
;
- Renforcer le lien entre la science et la politique pour une
plus grande efficacité des actions publiques dans le
développement de l'économie verte ;
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 22
- Faciliter le verdissement des politiques et stratégies
de développement.
2.1.4 Départements techniques et axes
d'intervention
Africa Green Corporation SA est subdivisée en quatre
départements techniques :
- Agro-business et ingénierie agro-alimentaire ;
- Energies renouvelables et efficacité
énergétique ;
- Management environnemental et Développement Durable ;
- Aménagement du territoire, écoconstructions et
éco-tourisme ;
Africa Green Corporation SA intervient sur trois axes :
- Investissements ;
- Services ;
- Commerce.
2.1.5 Organigramme de l'entreprise
Comme le montre le diagramme ci-dessous (figure 3), Africa
Green Corporation est administrée par un Conseil d'administration
composé des actionnaires de la société. Un directeur
Général désigné par le conseil d'administration
assure la direction. Le Directeur Général est aidé par un
Assistant technique Responsable des Etudes et Consultations. Il est
également secondé par un directeur technique et un directeur
Administratif et Financier. Chaque département est dirigé par un
responsable technique.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des
fascines
Directeur Général
Assistant / Directeur
Général
Directeur
Technique
Directeur
Administratif et
Financier
Département Energies
Renouvelables
et
Écoconstruction
Département Gestion de
l'Environnement et Eau
Markéting and
Communication
Suivi & Evaluation
Responsable Finance
et Comptabilité
Secrétariat
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 23
|
|
Conducteurs des véhicules
|
|
Agent d'entretien
|
Assistant/Suivi & Evaluation
|
|
|
|
|
|
|
Figure 3: Organigramme de l'entreprise Africa Green
Corporation
Source : Africa Green Corporation SA, 2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 24
2.1.6 Partenariats
Comme toute autre structure, l'entreprise Africa Green
Corporation SA entretient des relations avec plusieurs partenaires. La figure 4
(Diagramme interrelationnel) illustre les relations entre Africa Green
Corporation et ses partenaires et ainsi que leur degré de
coopération.
ONG-CREDEL
AFRICA GREEN
CORPORATION CIDR
SA
Légende
Relation très forte : Relation forte: Relation moyenne
:
OMIDELTA ANE
Figure 4 : Diagramme interrelationnel de l'entreprise
Africa Green Corporation SA Source : Africa Green Corporation
SA, 2020
Le diagramme ci-dessus montre que le partenaire OMIDELTA ANE a
une très forte influence sur les activités de l'entreprise par la
mise à disposition des ressources financières. Par contre les
partenaires tels que : ONG-CREDEL et CIDR ont en ce qui les concerne, une forte
relation dans les domaines de recherche, d'expertise et de développement
au niveau des communautés locales. Ces atouts permettent à
l'entreprise de mener correctement ses activités sur le terrain.
2.2 Présentation de la commune de Zagnanado
2.2.1 Situation géographique et administrative
La commune de Zagnanado est située sur le plateau de
Zagnanado, le plus petit des plateaux au nord de la dépression de la
LAMA entre 7° et 7°30' latitude nord et entre 2°15' et
2°30' longitude Est. Elle a une superficie totale de 750 Km2 et
est limitée au nord par la commune
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 25
de Dassa-Zoumè, au sud par les communes de Ouinhi et de
Zogbodomey, à l'est par les communes de Kétou,
Adja-Ouèrè et à l'ouest par les communes de Covè,
Za-Kpota et Djidja (figure 5). La commune de Zagnanado est subdivisée en
six (6) arrondissements que sont Zagnanado, Agonlin-Houégbo,
Banamè, Kpédékpo, Dovi et Don-Tan. Ces arrondissements
sont subdivisés en 27 villages et 7 quartiers de ville. Elle est
située à 47 km de la commune d'Abomey, le chef-lieu du
Département du Zou.
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 26
Figure 5 : Situation de la commune de Zagnanado et
localisation des sites d'étude Source : Akabassi-Togan,
2020
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 27
2.2.2 Climat
Le climat dans la commune de Zagnanado est de type
intermédiaire entre le climat subéquatorial et le climat soudano
guinéen. Il est caractérisé par quatre saisons à
savoir :
? Une grande saison pluvieuse de mars à juillet; ? Une
petite saison sèche en août;
? Une petite saison pluvieuse de septembre à octobre; ?
Une grande saison sèche de novembre à mars.
Le rythme pluviométrique est alors de type bimodal. La
variation des saisons est déterminée par le déplacement du
Front Intertropical (FIT) au cours de l'année. La figure 6
présente les hauteurs des précipitations au cours des
années. D'après les données pluviométriques de
l'ASECNA (figure 5), la moyenne annuelle des précipitations est de 985
mm d'eau, réparties sur 74 jours en moyenne. Le graphique suivant montre
l'évolution de la pluviométrie dans la Commune. Variation
interannuelle de la pluviométrie.
Pluviométrie moyenne (mm)
180,0
160,0
140,0
120,0
100,0
40,0
80,0
60,0
20,0
0,0
Figure 6 : Régime pluviométrique de la
Commune de Zagnanado (1995-2020)
Source : Données
ASECNA, 2020
Les principales variations interannuelles dues notamment aux
effets des changements climatiques provoquent des pluies abondantes et
irrégulières qui induisent de forte vitesse d'écoulement
de l'eau depuis l'amont (Nord du Bénin) jusqu'en aval (le
Sud-Bénin). La commune de Zagnanado faisant partie du bassin versant de
l'Ouémé, la grande partie de l'écoulement d'eau entraine
souvent des phénomènes de ruissellement, d'érosion ou
d'inondation. Ce phénomène d'écoulement crée
d'énormes conséquences sur les exploitations agricoles, les
habitations et les ressources naturelles.
La figure 7 présente les hauteurs d'eau dans la zone
d'étude.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Portion de la commune de Zagnanado
Figure 7 : Répartition pluviométrique de
la zone d'intervention du projet de 1980-2016
Source :
Extrait Rapport BMVO definitif, 2019
La figure 7 nous montre que la zone hydrologique
d'étude de Zagnanado est moyennement arrosée avec une moyenne
pluviométrique comprise entre 1080 à 1120 mm/an. L'analyse de la
variation interannuelle des précipitations montre des années
excédentaires et des années
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 28
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 29
déficitaires. La fréquence des années
déficitaires ou autour de la moyenne est beaucoup plus
élevée que celle des années excédentaires.
Ces dernières années, les déficits
pluviométriques sont plus prononcés et cette situation
couplée avec la mauvaise répartition des pluies influence
négativement la production agricole et halieutique (Fahala, 2006). Sur
le plan, d'érosion l'on note des phénomènes de
ruissellement, des inondations cas de celles de 2010 dans ladite commune et la
destruction des cultures.
2.2.3
Pédologie-Géologie-Topographie
Sur le plan pédologique, la commune de Zagnanado repose
essentiellement sur trois types de sol (tableau F). Elle est recouverte
d'environ un tiers de sols ferrugineux et d'un autre tiers de sols
ferralitiques. Les sols ferrugineux sont caractérisés par une
dominance des oxydes de fer en raison d'une altération encore
incomplète des minéraux primaires (Sodoté, 2013). Pour
leur part, les sols ferralitiques sont engendrés par une
altération très poussée des minéraux primaires et
sont dépouillés de leur fertilité naturelle. Les sols
ferralitiques formés sur Continental Terminal présentent
après la pluie et avant le ressuyage un aspect boueux et très
glissant.
Les sols hydromorphes, c'est-à-dire engorgés
d'eau de façon temporaire ou permanente, recouvrent environ le dernier
tiers de la commune. Finalement, les vertisols sont observés dans la
partie Est de la commune.
Le sol étant l'un des facteurs de l'érosion, sa
nature dépend donc de sa capacité à favoriser
l'érosion ou non. Ainsi, qu'il soit ferrugineux, ferralitiques ou
hydromorphes, la dégradation du couvert végétal et le
mauvais travail sol sont entre autres les causes qui favorisent la naissance du
phénomène d'érosion.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 30
Tableau I : Pédologie de la Commune de
Zagnanado
Sols
|
Recouvrement
|
Km2
|
%
|
Sols ferrugineux tropicaux appauvris peu ferruginisés sur
embréchite et granite
|
165,5
|
30,1
|
Sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériau
alluvial argileux et sédiment argileux du Paléocène
|
125,5
|
22,8
|
Sols ferralitiques, modaux, sur grès et matériaux
colluvial
|
69,7
|
12,7
|
Sols ferralitiques, modaux, sur sédiment meuble
argilo-sableux du Continental Terminal
|
50,1
|
9,1
|
Sols ferralitiques, modaux, faciès induré sur
grès et sédiment argilo-sableux du Crétacé
|
41,1
|
7,5
|
Sols hydromorphes à pseudo-gley sur sable et sur argile
|
27,4
|
5,0
|
Sols hydromorphes à gley sur matériau alluvial
argileux
|
19,1
|
3,5
|
Sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériaux
alluvial sablo-limoneux à limono-argileux
|
15,0
|
2,7
|
Vertislos sur argile sédimentaire
|
14,1
|
2,6
|
Sols ferralitiques, modaux, sur matériau argilo-sableux
remanié et grès du Crétacé
|
10,3
|
1,9
|
Fleuve / bassin
|
6,8
|
1,2
|
Sols ferrugineux tropicaux hydromorphes sur matériau
colluvial sableux et sablo-argileux
|
5,2
|
0,9
|
Source : Sodoté, 2013
Du point de vue géologique, la zone d'étude de
Zagnanado s'étale sur le substratum sédimentaire. Elle se
retrouve dans son ensemble, sur le crétacé supérieur. Les
sols qui s'y développent sont toujours hydromorphes à
pseudo-gley, c'est-à-dire qu'ils sont toujours riches en eau (Alamou et
al, 2019). Cela accélère le rythme d'érosion,
engendre des inondations de la partie basse et un engorgement des espaces
cultivables.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 31
La figure 8 présente les caractéristiques
géologiques des sols de la commune de Zagnanado.
Figure 8 : Formations géologiques de
Zagnanado
Source : Akabassi-Togan, 2020
En ce qui concerne la topographie les pentes sont
généralement faibles (inférieures à 2%), vers le
fleuve, l'exutoire (Ouémé) et beaucoup plus forte dans la partie
amont (allant de 3% au-delà même de 7% par endroit) (figure 9). La
pente étant l'un facteur d'érosion, la vitesse de ruissellement
devient donc importante, on assiste au détachement des particules, des
inondations et une augmentation du flux hydrique dans la basse et moyenne
vallée de l'Ouémé.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Portion de la commune de Zagnanado
Figure 9: Topographie de la zone d'intervention du
projet à Zagnanado
Source : Extrait Rapport BMVO
definitif 2019
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 32
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 33
2.2.4 Végétation
La commune de Zagnanado, contrairement aux territoires voisins
de Kétou, Djidja et Dassa-Zounmè où on note la
présence de forêts classées de l'Etat, n'abrite aujourd'hui
que de rares îlots de forêts sacrées.
En effet, la végétation naturelle
caractéristique très riche en Santal (Pterocarpus
erinaceus) appelé « Kosso » en fon n'existe presque plus
sur le plateau de Zagnanado. Au centre, elle a été
remplacée par la savane herbacée dominée par le chiendent
(Imperata cylindrica) et les Andropogonae, la savane arbustive
dominée par le Kapokier africain (Daniella oliveri) et le
Corossol sauvage (Annona senegalensis). Ces végétations
sont interrompues par les champs et les plantations de palmiers à huile
(Elaeis guineensis), de teck (Tecktona grandis), d'agrumes et
autres arbres fruitiers rencontrés principalement dans les
arrondissements d'Agonlin-Houégbo, de Zagnanado, de Don-Tan et une
partie de l'arrondissement de Dovi (Fahala, 2006). Au sud et à l'Est, on
rencontre les savanes herbacées et marécageuses qui sont plus
importantes dans les arrondissements de Dovi et de Kpédékpo. Ces
savanes sont inondées en période de crue du fleuve
Ouémé et de son affluent le Zou. Elles sont dominées dans
Kpédékpo autour du lac Azili par le palmier raphia (Raphia
hookeri) et dans Dovi par l'espèce Pterocarpus santalinoides
et des andropogonae. Au nord, la végétation est faite de
savanes boisées et de forêts claires avec des espèces
ligneuses telles que : le néré (Parkia biglobosa), le
Prosopis (Prosopis africana) ou « kaké » en fon et
Anogeissus leiocarpus appelé « Hlinhon » en fon. Il
existe aussi des savanes arborées peuplées de baobab
(Adansonia digitata). Dans cette mosaïque de savanes, de
jachères et de champs, on retrouve des pieds isolés d'essences
forestières comme le fromager (Ceiba pentandra), le faux iroko
(Antiaris africana), et le vrai iroko (Milicia excelsa)
(figure 10). Ces essences constituent les indices des formations
forestières anciennes réduites à l'état
d'îlots de forêts sacrées. Ces types de
végétation sont plus rencontrés dans l'arrondissement de
Banamè et favorisent l'infiltration de l'eau dans le sol. Leurs
canopées amortissent l'effet des gouttes d'eau sur le sol et permettent
de réduire le ruissellement dans les champs. Enfin, le long des cours
d'eau se trouve les forêts galeries qui favorisent l'infiltration de
l'eau dans le sol, permet la recharge de la nappe et réduisant aussi
tout risque d'érosion. Les forêts galeries et les forêts
sacrées sont aujourd'hui exposées à une dégradation
très poussée due à l'action anthropique (exploitation
abusive, incendie de végétation, la carbonisation etc.). Ce
phénomène entraine la dénudation des sols et expose ces
derniers aux risques d'érosion. La stabilité du sol est du coup
altérée avec des effets négatifs directs sur la
productivité agricole.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Portion de la commune de Zagnanado
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 34
Figure 10: Occupation des terres dans la zone de
Zagnanado
Source : OmiDelta Rapport BMVO definitif 2019
La figure 10 illustre que de manière
générale, la zone de zagnanado est recouverte de champ et de
jachère sous palmeraie. Les mosaïques de cultures et de
jachères sous palmeraies sont
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 35
retrouvées par endroit dans la partie aval de la zone
d'étude, puis réparties le long du cours d'eau Klobo.
La partie aval, proche du cours d'eau est dominée par
la savane boisée entrecoupée de forêt claire. Cette savane
assure la couverture du sol et le protège ainsi contre les effets
directs du ruissellement de l'eau et la perte de fertilité. Par
l'infiltration, elle améliore aussi la capacité de
rétention du sol.
2.2.5 Situation administrative
L'entité territoriale qui est aujourd'hui la commune de
Zagnanado, a subi plusieurs mutations administratives depuis la période
coloniale jusqu'à nos jours. En effet, depuis le début du XVIIIe
siècle, la région d'Agonlin dépendait du royaume d'Abomey.
Le Roi Guézo avait fait de cette région le quartier
général de son armée au cours de ses campagnes contre les
Yorubas de Kétou et d'Abéokuta. Par l'acte du 21 juin 1895, le
Roi Agoli-Agbo, renonça toute autorité sur la région
d'Agonlin. Pendant la période coloniale et jusque dans les années
70, Agonlin est restée, une même entité administrative.
C'est à partir de 1978 que la région Agonlin a été
subdivisée en trois districts que sont Zagnanado, Covè et Ouinhi
devenus aujourd'hui communes.
2.2.6 Caractéristiques démographiques
D'après Fahala (2006), la population de Zagnanado est
dominée par deux grands groupes ethniques. Elle est majoritairement
composée des Mahi qui représentent 90,5% et des Yorubas et
assimilés qui font 8,1%. On y retrouve aussi trois grandes
catégories de religions dans la commune : les religions
chrétiennes (47,2%), les religions traditionnelles (30,5%) et l'islam
(2,8%). La population de la commune de Zagnanado comprend au dernier
recensement (RGPH4) réalisé en 2012, un effectif de 55 061
habitants soit 6,5% de la population du département du Zou. Les
données de ce dernier recensement montrent que de 2002 à 2013, la
population de Zagnanado a connu une forte augmentation de 3 % par an alors
qu'entre 1992 et 2002 cette croissance était de l'ordre de 0,7 % par an
comme l'indique le tableau II ci-après.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 36
Tableau II : Statistique de l'évolution de la
population des arrondissements de
Zagnanado 1979 -2012
Localités
|
1979
|
1992
|
2002
|
2013
|
DEP: ZOU
|
351
|
491
|
478
|
718
|
599
|
954
|
851
|
580
|
COM: ZAGNANADO
|
26
|
455
|
34
|
363
|
36
|
756
|
55
|
061
|
AGONLIN- HOUEGBO
|
3
|
988
|
4
|
699
|
4
|
437
|
6
|
467
|
BANAME
|
5
|
443
|
8
|
055
|
11
|
369
|
17
|
668
|
DON - TAN
|
3
|
215
|
4
|
251
|
4
|
331
|
5
|
924
|
DOVI
|
4
|
049
|
4
|
757
|
4
|
518
|
7
|
714
|
KPEDEKPO
|
3
|
900
|
5
|
529
|
5
|
992
|
8
|
268
|
ZAGNANADO
|
5
|
860
|
7
|
072
|
6
|
109
|
9
|
020
|
Source : RGPH4-INSAE, 2013
2.2.7 Occupations de la population de la commune de
Zagnanado
En matière d'occupations de la population dans la
commune, on constate que les hommes sont plus actifs que les femmes dans
presque tous les domaines sauf dans le secteur commercial et restauration
où ils sont presque absents. Selon Fahala (2006), l'agriculture, la
pêche, l'élevage et la chasse occupent une bonne frange de la
population active (57,2%) suivis des activités de commerce et de
restauration (19,4%). De même l'analyse de l'évolution des
activités montre que la frange de la population active qui pratique
l'agriculture est passée de 67,5% en 1992 à 57,2% en 2002. Cette
réduction sensible des actifs agricoles se fait au profit des autres
secteurs d'activité. Cela est dû aux nombreux problèmes
auxquels les agriculteurs sont confrontés, qui sont entre autres, la
détérioration de la filière coton, la baisse de la
fertilité des sols, la pénurie foncière, les aléas
climatiques etc., problèmes qui obligent les producteurs à
laisser les terres au profit des activités comme le taxi-moto, l'exode
rural vers le Nigéria voisin. On peut aussi noter les cultures
maraîchères qui sont développées aux abords de
certains plans et cours d'eau. Les activités de pêche favorisent
le développement du commerce des poissons et des activités de
mareyage dans lesquelles se spécialisent certaines femmes surtout
pendant les périodes de pointe de pêche qui se situent entre
Décembre et Mai. Enfin, la commune dispose des centaines d'hectares de
Bas-fonds qui sont très faiblement
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 37
valorisés. Une vaste plaine d'inondation s'étend
depuis la confluence du Zou et de l'Ouémé jusqu'au nord du lac
Azili.
2.2.8 Les ressources en eau et assainissement
L'approvisionnement en eau potable est une
préoccupation majeure et quotidienne des populations de la commune de
Zagnanado. Le réseau de la SBEE approvisionne seulement 256
abonnés, l'extension dans les villages et la couverture étant
très limitées, seules certaines localités des
arrondissements de Zagnanado et d'Agonlin-Houégbo sont couvertes. Les
principales sources d'approvisionnement en eau de boisson pour les populations
sont les marigots, les lacs, les rivières et les fleuves. Il faut
souligner en outre l'existence de 03 sources aménagées dans
l'arrondissement de Zagnanado. Au niveau de l'assainissement, la Commune ne
dispose pas d'un dépotoir public et les ordures ménagères
sont déposées pèle mêle aux abords des maisons. De
même les matières fécales sont déposées dans
la brousse à l'air libre. Ce phénomène est accentué
par l'absence de latrines dans les villages, seules certaines écoles en
disposent. De même l'inexistence de cimetière public fait que la
plupart des morts sont enterrés dans les maisons. Ce qui peut contribuer
à la pollution de la nappe phréatique et des puits dans les
maisons.
2.2.9 Plans et cours d'eau
Ils constituent les ressources naturelles les plus importantes
de la commune, avec environ 66 plans et cours d'eau en dehors du fleuve
Ouémé (figure 11) et son affluent le Zou. Elles se
répartissent dans les arrondissements à raison de 7 à
Don-Tan, 8 à Banamè, 8 à Zagnanado, 11 à
Kpédékpo, 14 à Agonlin-Houégbo, et 18 à
Dovi. Elles sont utilisées pour la pêche qui est d'ailleurs la
deuxième activité des populations de la commune derrière
l'agriculture. En dehors de la pêche, certains cours ou plans d'eau
servent d'eau de boisson. Il s'agit principalement des nombreuses sources dont
seulement celles de Massavi à Doga, Togboawaya à Zoungoudo
(Vêdji, Ajido) et Aglui-glui à Awinvi sont
aménagées, toutes ces sources aménagées sont dans
l'arrondissement de Zagnanado.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 38
Figure 11 : Carte du bassin versant de
l'Ouémé
Source : Akabassi-togan, 2020
La figure 11 ci-dessus nous renseigne que la commune de
Zagnanado fait partie intégrante du bassin versant de
l'Ouémé. On peut donc conclure qu'une grande partie de l'eau
d'écoulement qui traverse Zagnanado vient de l'amont de ladite commune.
Le sens d'écoulement de l'eau est du Nord-Sud, ce qui renforce la
vitesse de ruissellement avec les eaux de pluies propres de la commune.
2.2.10 Les ressources forestières
Environ, 19 îlots forestiers ont été
dénombrés dans la commune de Zagnanado. Il faut signaler que les
petites reliques forestières protégées par le
fétiche Oro n'ont pas été prises en compte dans ce
recensement. Elles sont essentiellement composées de forêts
sacrées, des forêts galeries qui servent à la protection
des berges, et de quelques îlots forestiers en forte réduction par
l'action anthropique. Elles servent à l'exploitation du bois d'oeuvre
pour la menuiserie et la sculpture et à la carbonisation. L'exploitation
du bois qui est plus développée dans l'arrondissement de
Banamè constitue une importante source de revenu pour la Commune, ce qui
fait que cet arrondissement est classé comme l'un des plus importants en
matière de contribution aux finances communales. Par ailleurs, le
déboisement va entrainer la
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 39
dégradation du sol par le ruissellement, la baisse de la
fertilité du sol et la modification de la stabilité structurale
du sol. Par conséquent la productivité agricole est
affectée et engendra une baisse des revenus et
l'insécurité alimentaire.
2.3 Matériel et méthodologie
d'étude
Dans cette rubrique, il s'agira de présenter le
matériel et la méthode d'étude utilisés lors de ces
travaux.
2.3.1 Matériel de l'étude
La réalisation de cette étude a requis entre autres
matériels :
- une règle graduée de 60 cm pour mesurer la
dimension des piquets ;
- un décamètre pour la mesure des dimensions des
effets d'érosion et des ouvrages ;
- un triangle en A pour la détermination des courbes de
niveau ;
- un GPS ;
- un appareil photo pour la prise des vues de terrain ;
- une fiche de remplissage pour la collecte des données
;
- un questionnaire pour recueillir les informations auprès
des propriétaires terriens concernés;
- un cahier et un crayon à papier pour noter les
informations.
- une pelle pour la prise du sable ;
- une brouette pour le transport de sable ;
- une truelle servant à la réalisation de la
consolidation ;
- une pioche servant à l'essouchage et
prélèvement de terre ;
- une houe pour la confection des diguettes ;
- un coupe-coupe pour la recherche des piquets et le nettoyage
;
- du bois pour constituer des piquets ;
- de jeunes pousses de vétiver ;
- un marteau pour la fixation des piquets.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 40
2.3.2 Méthodologie
2.3.2.1 Identification des sites de réalisation
des ouvrages
L'unité de réalisation des aménagements
antiérosifs est constituée des sites érodés et
retenus grâce aux études hydrologiques. Les sites retenus doivent
:
- présenter les cas de dégradation dus au
phénomène d'érosion/ruissellement ; - Présenter une
faible densité de couverture végétale (notamment des
arbres) ;
Par ailleurs, les propriétaires terriens doivent
accepter signer des autorisations foncières de réalisation des
aménagements.
2.3.2.2 Collecte de données
Les données qui ont contribué à la
réalisation de cette étude ont été recueillies
à travers une revue de littérature, l'observation participante et
une enquête:
? Recherche documentaire
Elle a été réalisée au
début et au cours des travaux. Elle a consisté à la
consultation des oeuvres antérieures relatives au thème. Il
s'agit dans un premier temps des thèses, des mémoires et d'autres
ouvrages scientifiques de même centre d'intérêt. Cela a
été effectué dans des centres de documentation tels que :
la bibliothèque de l'UAC et de la FSA. Aussi, le moteur de recherche
« Google » a été utilisé.
? Observation participante
L'observation participante a été faite à
travers la participation aux activités de réalisation des
ouvrages antiérosifs tout en observant attentivement ce qui est fait et
en posant des questions afin de mieux cerner les différentes
étapes de la mise en oeuvre des ouvrages. Elle nous a permis,
d'apprendre davantage sur les caractéristiques des ouvrages. Par
ailleurs, nous avons pu observer le dosage du ciment appliqué lors de la
consolidation de la diguette antiérosive et les écartements
appliqués lors de la mise en place des vétivers.
? Enquêtes
Il y a eu une enquête formelle et des entretiens formels
ou non. L'enquête a été faite à partir d'un
questionnaire (annexe 2).
La collecte des données a suivi les étapes
suivantes :
- l'entretien introductif avec les propriétaires terriens
;
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 41
- l'enquête proprement dite ;
- la signature des autorisations foncières (annexe 4)
donnant droit à la réalisation les ouvrages;
Enfin, à cela s'ajoutent des entretiens avec des
personnes ressources de l'Entreprise Africa Green et du Laboratoire
d'Hydraulique et de Maîtrise de l'Eau de l'INE, de la Mairie de Zagnanado
et de l'Agence Territoriale de Développement Agricole.
2.3.2.3 Détermination de la pente du terrain
Après l'identification du site nous avions
procédé à la détermination de la pente du terrain.
Cette opération s'est effectuée avec l'application
altimètre Pro. Elle a consisté à relever les altitudes de
deux (02) points du site orientés dans le sens de la pente. La valeur
des pentes obtenues nous a permis de calculer la quantité de terre
perdue sur les sites.
2.3.2.4 Estimation des pertes de terre
C'est une étape cruciale de notre étude car,
elle nous a permis d'estimer le volume de terre apporté ou
emporté au niveau de chaque site et d'apprécier
l'efficacité des ouvrages réalisés. L'estimation a
été faite à partir de l'équation universelle des
pertes de sol (équation 1) en ce qui concerne les diguettes
consolidées et végétalisées. Dans le cas des
fascines, c'est l'équation 5 qui a été utilisée.
? Cas des diguettes consolidées et
végétalisées
L'équation universelle des pertes de sol est la plus
utilisée au monde pour la détermination des pertes moyennes de
sol dues à l'érosion de surface. Elle sert de guide pour le choix
des assolements et des aménagements des champs et des terres. Elle
s'exprime par :
A = ??,?????? .?? .?? .???? .?? .??
[Équation 1]
Il s'agit du modèle empirique de Smith et Wischmeier, 1978
avec :
A : Perte annuelle moyenne de sol (t ha-1
an-1) ;
R : Indice d'érosivité potentielle des pluies ;
K : Indice d'érodibilité des sols à
l'érosion hydrique (t ha-1 MJ-1 mm-1 ha
h) ;
LS : Facteur topographique (indice de pente et de longueur de
pente ;
C : Indice de culture caractérisant la couverture
végétale, les sols et les pratiques culturales ;
P : Facteur de conservation et d'aménagement.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
a- Calcul de l'indice d'érosivité
potentielle de la pluie (R)
L'érosivité de la pluie est la capacité
de la pluie de causer l'érosion. C'est un paramètre qui est
fonction des caractéristiques physiques de la pluie telles que :
énergie, intensité et durée.
L'estimation du facteur R est obtenue à partir des
données de pluviométrie portant sur 30 ans. En Afrique de
l'Ouest, Roose (1977) a montré que la valeur de R annuel moyen sur 10
ans = pluie annuelle moyenne (Pan) * a. Avec a = 0,5 dans la majorité
des cas #177; 0,05 ; 0,6 à proximité de la mer (< 40 km) ; 0,3
à 0,2 en montagne tropicale et 0,1 en montagne
méditerranéenne.
Soit :
an
R = [Équation
2]
z
Dans cette étude, à chaque valeur de hauteur
annuelle moyenne de pluie sur 10 ans, la valeur 0,5 de « a » a
été utilisée pour obtenir une valeur de R
donnée.
b- Calcul de l'indice d'érodibilité des
sols à l'érosion hydrique (K)
Le facteur K est fonction de la texture des sols, de la
teneur en matières organiques, de la structure du profil et de la
capacité d'infiltration. C'est le coefficient de la capacité de
détachement (l'érodibilité K). L'érodibilité
des sols au Bénin avait déjà fait l'objet d'une
étude conduite par Azontondé (1991). Ainsi, les valeurs du
coefficient par type de sol du Bénin sont extraites des travaux
d'Azontondé (tableau III).
Tableau III : Valeurs de l'indice
d'érodibilité des sols (K) en fonction du type de sol
au
Bénin
Types de Sol
|
Sols
ferralitiques
|
Sols alluviaux hydromorphes et Vertisols
|
les sols ferrugineux tropicaux lessivés à
engorgement de profondeur,
|
Valeur de K
|
0,07
|
0,1
|
0,2
|
|
Source : Azontondé, 1991
La valeur de K retenue dans les calculs de perte de terre ici
est 0,2.
c- Calcul du facteur topographique (LS)
Pour une pente régulière, Smith et Wischmeier
(1962) ont établi les relations suivantes à partir de
régression des résultats des parcelles d'érosion.
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 42
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 43
L = ( ??
22,1)m [Équation 3]
L : Facteur de longueur de pente ; A: Longueur
de pente (m) ;
m : exposant, généralement 0,5 ;
S = 0,065 + 0, 0??5s + 0, 006 5s??
[Équation 4]
Avec :
S : Facteur d'inclinaison de la pente ;
s : Inclinaison de la pente (%) ;
d- Calcul du facteur de culture (C)
Ce facteur est lié à la couverture
végétale et aux pratiques culturales. L'occupation du sol est
l'un des principaux paramètres à considérer pour
décrire les zones d'érosion. Ce facteur est égal à
l'unité pour un sol labouré et, maintenu en jachère. Il
caractérise les effets du couvert végétal, de la
séquence des cultures, du niveau de productivité, de la longueur
de la saison de croissance, des méthodes culturales, de la
quantité de résidus laissés sur le sol et de la
distribution de l'indice de l'érosivité de la pluie (R). Les
différentes unités d'occupation (tableau IV) ont
été récoltées en utilisant les valeurs
proposées par Roose (1977).
Tableau IV : Valeurs du facteur C
Type d'occupation du sol
|
Facteur C
|
Sol nu, Agglomération
|
1
|
Forêt claire
|
0,01
|
Savane arbustive
|
0,1
|
Mosaïque de cultures, Plantation
|
0,5
|
Forêt dense humide
|
0,001
|
Plan d'eau
|
0
|
Source : Adapté de Roose (1977)
Le site de réalisation de la diguette antiérosive
est couvert par une mosaïque de culture (Maïs). A cet effet, la
valeur de C considérée dans le calcul des paramètres est
de 0,5.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 44
e- Calcul du facteur de conservation (P)
Le facteur (P) dit de facteur des pratiques
antiérosives est obtenu à partir des observations de terrain
(Tableau V). Dans ce contexte, la valeur de P varie en fonction des sites sur
lesquels les aménagements antiérosifs sont
réalisés. Les rares installations anti-érosions
relevées sont pratiquées à l'échelle des maisons et
rarement dans les champs.
Tableau V : Valeurs du facteur P
Pratiques de conservation
|
Facteur P
|
Culture dans le sens de la pente
|
1,0
|
Culture à contre pente
|
0,75
|
Culture suivant les courbes de niveau
|
0,50
|
Cultures en bandes, à contre pente
|
0,37
|
Cultures en bandes, suivant les courbes de niveau
|
0,25
|
Source : Roose (1977)
Durant nos travaux de recherche, nous avons constaté
que la pratique culturale adoptée par les producteurs est la culture
dans le sens de la pente. Ainsi, nous avons considéré la valeur
1,0 dans le calcul des paramètres. En ce qui concerne les fascines, la
méthode de calcul diffère.
? Cas des fascines
La détermination des pertes de terre dans le cadre de
la réalisation des fascines est opérée au niveau des
ravines. Le processus a consisté à mesurer à l'aide de la
règle : la profondeur (h), la largeur (l) de la ravine et à
l'aide d'un décamètre à mesurer la longueur (L) de la
ravine.
Pour procéder aux mesures nous avons choisi un endroit
typique de la ravine. Dans le cas où la ravine est trop longue, nous
l'avons subdivisée en plusieurs portions. La formule permettant
d'évaluer le volume de terre s'exprime comme suit :
V= L x l x h [Equation 5]
Avec :
V : Volume érodé d'une surface (m3) ;
L : Longueur de la ravine (m) ;
l : Largeur de la ravine (m) ;
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 45
h : Profondeur de la ravine (m) ;
Ainsi, du fait que seule la couche travaillée du sol
est érodée, le volume doit être remplacé par le
poids du sol érodé : 1 m3 de sol représente
environ 1,1 tonne de terre (Volker, 2012). A cet effet, la quantité est
rapportée à la surface de la parcelle (hectare) pour obtenir la
perte de terre en tonne par hectare.
P = V x 1,1 t/m3 [Equation 6]
P : perte (en poids) d'un sol érodé d'une parcelle
est en tonne
La valeur du P sera ensuite ramenée à
l'unité parcellaire pour obtenir la quantité de perte de terre
à l'unité de la parcelle étudiée.
Au terme de l'évaluation de perte de terre, le tableau
VI nous permettra de situer la classe d'érosion à laquelle
appartiennent les pertes de terre calculées.
Tableau VI : Taux de pertes en terre
tolérables
Classe de risque d'érosion du sol
|
Perte de terre possible en
tonnes/hectare/an
|
Très faible
|
<
|
6,7
|
Faible
|
[6,7
|
- 11,2[
|
Modéré
|
[11,2
|
- 22,4[
|
Elevé
|
[22,4
|
- 33,6[
|
Grave
|
> 33,6
|
Source : Google, octobre 2020
2.3.2.5 Détermination
des données et dimensions des ouvrages
? Les diguettes sont réalisées aux dimensions
suivantes : largeur 50 cm ; hauteur de 30 cm et une largeur au talus de 10 cm.
L'écartement entre deux (02) diguettes consécutives varie en
fonction de la pente du terrain mais est généralement de 20
à 25 m voire 30 m ;
? L'écartement et les dimensions des fascines
dépendent fortement de la largeur et hauteur des ravines d'une part, et
de la pente du site érodé d'autre part. Mais ici, dans le cas de
la réalisation des fascines, nous avons adopté un
écartement de 5 m entre deux fascines consécutives.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
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Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 46
2.3.2.6 Estimation de la quantité de terre
apportée
La mesure de l'efficacité des ouvrages nous a conduit
à considérer un linéaire de 100 m de diguette
réalisée et à implanter des piquets distants de 10 m. Les
piquets utilisés ont une hauteur extérieure (par rapport au
terrain naturel) de 35 cm. Ainsi, la quantité de terre apportée
ou enlevée a été calculée pour deux mois (Septembre
et Octobre de l'année 2020) en faisant le rapport entre la hauteur
initiale et celle mesurée après les épisodes pluvieux du
mois considéré. Au total dix (10) piquets ont donc
été installés et nous ont permis de faire une analyse de
l'efficacité des ouvrages.
En ce qui concerne les fascines, nous avons adopté la
même méthodologie mais dans ce cas, la hauteur des piquets est
fonction de la profondeur de la ravine. Nous avons adopté une hauteur
égale à 3/2 de la profondeur des fascines afin de mieux
évaluer l'ouvrage.
La figure 12 présente le processus de mesure des
dépôts de terre en amont des ouvrages mis en place.
P7
P5 P6
P8 P9 P10
10 m
P2 P3 P4
P1
35 cm
10 m
35 cm
Figure 12: Dispositif de mesure de l'érosion sur
une portion linéaire
Source : Akabassi-Togan, 2020
La photo 14 nous présente le processus de mesure de terre
apportée ou enlevée en amont de la diguette.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
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Photo 14 : Mesure de terre apportée ou
décapée au pied d'une diguette
Cliché
: Akabassi-Togan, 2020
Les photos 15 et 16 illustrent les processus de mesure de la
largeur et profondeur de la ravine pour la mise en place de la fascine et
l'évaluation de la perte de terre
Photo 15 : Mesure de la largeur de la ravine
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
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Photo 16 : Mesure de la profondeur de la
ravine
Cliché : Akabassi-Togan, 2020
2.3.2.7 Méthodes de traitement et d'analyse des
données
A cette étape, deux méthodes de traitement des
données ont été adoptées :
- les données qualitatives issues des travaux de
terrain ont servi de support à l'analyse et à la description des
ouvrages;
- les données quantitatives collectées ont fait
l'objet d'un traitement statistique pour l'estimation des pertes de terre et la
mesure de l'efficacité des ouvrages. Les logiciels de traitement de
texte et de données utilisés sont :
? Microsoft Word 2013 pour le traitement de texte ;
? Microsoft Excel 2013 pour le traitement statistique des
données et à la représentation des graphiques et tableaux
;
? le logiciel de SIG (QGIS) a été utilisé
pour la réalisation des plans et carte de localisation ;
? l'application Altimètre Pro quant à elle, a
servi lors de la prise des altitudes pour le calcul des pentes.
Deux outils ont été utilisés pour
permettre une analyse approfondie des informations recueillies sur le terrain
à savoir:
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
o Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 49
Le diagramme Interrelationnel
Le diagramme ineterrelationnel est un outil qui a permis
d'analyser les relations entre les structures intervenant sur les sites.
o L'outil FFOM
L'outil FFOM a permis d'analyser les forces, les faiblesses, les
opportunités et les menaces liées aux ouvrages
antiérosifs.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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Chapitre 3 : RESULTATS ET ANALYSES
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 50
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 51
3.1 Diagnostic des effets des formes d'érosions
sur les sites
De l'analyse résultant de l'observation des sites
étudiés, il ressort que le phénomène de
ruissellement/érosion est bien présent sur les différents
sites. Les dégâts dus à ce phénomène sont
entre autres le lessivage de la couche superficielle du sol (perte
d'éléments nutritifs et de particules du sol), la verse des
cultures en présence, les dépôts d'éléments
solides (cailloux, plastiques etc.), le déchaussement des pieds de
palmiers et le dépôt de sédiments par endroit.
3.2 Bilan du calcul des paramètres
Sur le premier site de notre étude marqué par
l'érosion en nappe, nous avons remarqué que la parcelle est
couverte par une mosaïque de cultures de maïs et la pratique
adoptée par le producteur est le labour dans le sens de la pente.
L'application des équations 2 ; 3 et 4 pour le calcul
des différents paramètres a permis d'obtenir les valeurs
suivantes :
- L'indice d'érosivité R : 498,9 MJ
mm/ha.h.an (la pluie moyenne annuelle des 10 dernières
années est obtenue en considérant les valeurs annuelles de la
période de 2010-2019, annexe 1) ;
- La valeur de l'indice d'érodibilité K :
0,2 t.ha.h/
ha.MJ.mm;
- Le facteur topographique (LS) a
donné : 1,08 (avec une longueur de pente de 127,5 m et
une pente de 5%) ;
- L'occupation du sol C : 0,5 ;
- Pour la pratique antiérosive (P), nous
avons considéré la valeur 1.
Au regard du calcul de ces paramètres, l'application de
l'équation 1 nous a permis de constater que, environ 120,80
t/ha/an de terres sont perdues. En comparant cette valeur à
celles du tableau VI, nous constatons donc que le taux de perte de terre est
`'très grave» sur le site d'étude. Il en résulte, la
nécessité de réaliser des ouvrages de protection du sol et
de prendre toutes autres mesures contre le ruissellement et l'érosion du
sol.
Le deuxième site de notre étude marqué
par l'érosion en ravine est couvert par une plantation de palmiers
à huile et de maïs. La pratique de conservation des eaux
réalisée par le producteur est celle des demi-lunes au pied des
palmiers. D'autres techniques comme le dépôt de branchages sur le
trajet de l'écoulement sont aussi observées.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 52
Dans le cadre de l'appréciation des effets de
l'érosion à travers l'estimation des pertes de terre, la mesure
des paramètres tels que la longueur, la largeur et la profondeur de la
ravine ont donné respectivement :
- longueur : 76 m
- largeur : 0,92 m
- profondeur : 0,35 m
- superficie totale de la parcelle : 0,80 ha
L'application des équations 5 et 6 nous a permis
d'obtenir une valeur de 26,90 t du poids de sol érodé. Le rapport
entre l'équation 6 et la superficie totale du domaine nous permet
d'obtenir 33,60 t/ha. Cette valeur constitue la quantité de sol
érodé (perte de terre). L'utilisation du tableau VI, nous permet
d'apprécier que le site étudié a un risque
d'érosion de la classe `'élevé». A cet effet, il
convient donc de prendre des mesures nécessaires pour favoriser non
seulement la protection du sol mais également des cultures mises en
place. Ainsi, dans le cadre de cette étude, des diguettes et fascines
ont été réalisées
3.3 Différentes étapes de la mise en
place des diguettes et fascines
Dans cette rubrique, nous allons présenter les
différentes étapes du processus de réalisation des mesures
antiérosives faisant l'objet de notre étude.
3.3.1 Cas des diguettes
Les diguettes en terre sont des ouvrages construits en terre.
Imperméables, elles retiennent toute l'eau et favorisent son
infiltration maximale. Ce sont des ouvrages qui ne sont utilisées que
lorsque les conditions ne permettent pas de réaliser les ouvrages en
pierres (cordons pierreux). Elles permettent de limiter l'érosion et la
vitesse du ruissellement d'une part et de favoriser le dépôt des
sédiments d'autre part.
Les différentes étapes de la mise en place d'une
diguette en terre végétalisée sont :
3.3.1.1 Détermination des courbes de niveau
C'est une opération qui consiste à
repérer les points de même altitude. Plusieurs matériels
peuvent servir à la détermination des courbes de niveau sur le
terrain : tuyau à eau, triangle en A etc. Mais dans le cadre de ce
projet nous avons utilisé un seul matériel qui est le triangle en
A (photo 17). Il s'agit d'un dispositif en bois qui a la forme de la lettre `A'
avec les mêmes longueurs pour les deux côtés du triangle en
A. Une traverse en bois permet de relier les deux
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 53
bras du triangle et mesure généralement 1 m. Un
dispositif de corde fixé au sommet et ayant à son
extrémité qui est juste en dessous de la traverse, un objet lourd
(tels un caillou, une pierre etc.). La stabilisation du dispositif de la corde
au milieu de la traverse, implique directement que les emplacements au sol des
deux pieds du triangle en A sont à la même altitude.
A part le triangle en A, nous avons également
mobilisé des piquets et un marteau pour fixer les piquets.
Photo 17 : Détermination de courbe de niveau
avec le triangle en A
Cliché : Akabassi-Togan,
2020
3.3.1.2 Confection de la diguette ou le billonnage
C'est une opération consistant à réaliser
des bourrelets de terre. Il s'agit de creuser des fossés de 1 m de large
et de 25 cm de profondeur en amont de la ligne identifiée (figure 11).
Le but de ce fossé est non seulement d'utiliser la terre pour
réaliser le bourrelet mais également de retenir une bonne
quantité d'eau en amont de la diguette pour permettre son
infiltration.
Les caractéristiques de la diguette se présentent
comme suit : - Une hauteur de 30 cm ;
- Une largeur à la base de 50 cm ;
- Le sommet de la diguette est plat et horizontal (avec une
largeur à la crête de 10 cm) afin de réduire une forte
vitesse de ruissellement en aval en cas de forte pluie;
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
- Deux diguettes consécutives sont distantes de 25 m ;
- Un espace de 2 m est laissé à chaque 20 m sur
la ligne de la diguette pour constituer des déversoirs ;
- Des `ailes déversantes' longues de 2 m sont
réalisées aux deux extrémités de la diguette.
L'angle que forme l'aile avec la diguette est supérieur à
90° (figure 13). Les ailes permettent d'éviter que l'eau
s'écoule trop facilement aux extrémités d'une part et de
retenir pendant un temps donné l'eau en amont de la diguette d'autre
part. La coupe transversale d'une diguette en terre réalisée au
cours de nos travaux de recherche se trouve ci-dessous.
Crête
Aval
0,3 m
0,5 m
1 m
0,1 m
0,25 m
Corps de la diguette Amont Fossé
Figure 13: Coupe transversale d'une
diguette
Source : Akabassi-Togan, 2020
Le déversoir ou l'évacuateur est un dispositif
mis en place pour évacuer l'excès d'eau en amont de la ligne de
la diguette afin d'éviter une submersion des espaces cultivés. La
figure 14 ci-dessous nous présente le profil longitudinal d'un
déversoir réalisé au cours de nos travaux.
2 m
2 m
20 m
Angle > 90 °
Aile déversante
Sens d'écoulement
Ligne de la diguette Déversoir
Figure 14: Profil longitudinal d'un
déversoir
Source : Akabassi-Togan, 2020
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 54
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 55
3.3.1.3 Le compactage de la diguette
Au cours de cette étape, les différentes faces
de la diguette sont compactées avec une dame (photo 18). Le but de cette
opération est de former un bloc plus compact et d'éviter tout
vide qui entrainerait une dégradation rapide de l'ouvrage.
Photo 18 : Processus de compactage d'une diguette dans
la commune de Zagnanado
Cliché : Akabassi-Togan,
2020
3.3.1.4 La consolidation de la diguette
L'opération consiste à renforcer les faces de la
diguette avec un mortier dosé à 250 kg/m3 soit 1
paquet de ciment (de 50 kg) pour quatre (04) brouettes de sable d'une
capacité de 50 litres. L'opération a pour but de rendre plus
étanche l'ouvrage, d'assurer sa durabilité et de réduire
dans une certaine mesure les entretiens réguliers dus au
développement des adventices sur l'ouvrage.
3.3.1.5 La plantation de vétivers
En aval des diguettes sont plantés des jeunes pousses
de vétivers. Au cours de cette étape, les jeunes plants sont
équidistants de 0,5 m. La mise en place de ces pieds de vétivers
constitue une combinaison de mesures antiérosives (diguette + haie
antiérosive) ce qui permet non seulement de renforcer l'action de
l'ouvrage contre le ruissellement mais également de constituer un
support antiérosif en cas de la destruction précoce de la
diguette.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
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végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 56
3.3.2 Estimation du coût de réalisation de la
diguette
Les différents coûts intervenant dans la
réalisation de l'ouvrage sont ceux liés à la main
d'oeuvre, aux achats de matériels et de matériaux. Le tableau VII
présente le coût estimatif pour la réalisation de 10
mètres linéaires de diguette consolidée et
végétalisée.
Tableau VII : Estimation du coût de
réalisation de 10 mètres linéaires d'une
diguette
consolidée et végétalisée
Désignations
|
Unité
|
Quantité
|
Prix unitaire (F CFA)
|
Montant (F CFA)
|
Détermination courbe de niveau
|
ml
|
10
|
50
|
500
|
Confection de la diguette
|
ml
|
10
|
100
|
1000
|
Compactage
|
ml
|
10
|
50
|
500
|
Cimentage (consolidation)
|
ml
|
10
|
100
|
1000
|
Achat de ciment
|
kg
|
50
|
76
|
3800
|
Achat et transport de sable
(argile)
|
m3
|
0,2
|
12500
|
2500
|
Achat et transport de l'eau
|
litre
|
150
|
3
|
450
|
Achat et transport de vétiver
|
nombre
|
20
|
50
|
1000
|
Plantation de vétivers
|
ml
|
10
|
50
|
500
|
Total
|
11250
|
Source : Akabassi-Togan, 2020
Du tableau VII, il ressort que le coût du mètre
linéaire de diguette consolidée et
végétalisée est estimé à 1125 F CFA. Ce
coût parait un peu cher pour les producteurs mais la réalisation
de l'ouvrage est bien pratique car certaines activités peuvent
être réalisées par les producteurs eux-mêmes. Par
ailleurs, l'étape de la consolidation ayant nécessité
l'achat de matériaux peut être ignorée.
3.3.3 Cas des fascines
La fascine est par excellence l'un des meilleurs moyens de
combler les ravines/rigoles dans un champ. C'est un fagot de branchages
tressés et ayant pour but de combler les fossés
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 57
(ravines ou rigoles), de réparer les mauvais chemins de
l'eau, de faire des ouvrages de défense contre l'érosion et de
favoriser un enrichissement du terrain par dépôt de
matières organiques et de la terre (photo19).
Photo 19 : Fascine réalisée dans une
rigole dans la commune de Zagnanado
Cliché :
Akabassi-Togan, 2020
Les étapes de la réalisation d'une fascine se
décomposent comme suit :
3.3.3.1 Mobilisation de pieux et des branchages
tendres
Cette opération consiste à rechercher les
matériaux qui serviront à réaliser l'ouvrage. Il s'agira
des pieux en bois de 60 à 80 mm de diamètre de hauteur variable
en fonction de la profondeur de la ravine à corriger. Toutefois, la
longueur d'un pieu varie entre 1-1,5 m ; ce qui permet d'avoir un minimum de
marge après enfoncement de ces derniers.
3.3.3.2 Fixation des pieux
Les pieux ainsi recherchés sont implantés
perpendiculairement à la ravine. Ils sont enfoncés à une
profondeur de 20-25 cm et distants l'un de l'autre de 50-70 cm en fonction de
l'envergure de la ravine. Le nombre de pieux à fixer dépend donc
de la largeur de la ravine.
3.3.3.3 Tressage des fagots de branchages tendres et
fines.
Pour la mise en oeuvre, l'on empile les fagots de bois tendre
de diamètre inférieur à celui des pieux en alternant, une
fois à droite, une fois à gauche depuis la base des pieux
implantés jusqu'au 2/3 de la longueur de ces derniers. Les fascines sont
des ouvrages tressés à la manière des paniers.
3.3.4 Estimation du coût de réalisation d'une
fascine
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 58
Le tableau VIII présente le coût estimatif de
fabrication d'une fascine. Cette estimation prend en compte la recherche des
pieux, de tiges tendres et la main d'oeuvre de réalisation pour une
ravine de 0,80 m de largeur et de 0,50 m de profondeur.
Tableau VIII : Coût estimatif de la
réalisation de la fascine
Désignations
|
Unité
|
Quantité
|
Prix unitaire (F CFA)
|
Montant (F CFA)
|
Recherche de pieux et de tiges tendres
|
ff
|
3
|
25
|
75
|
Fixation des pieux
|
ff
|
3
|
25
|
75
|
Tressage
|
ff
|
-
|
350
|
350
|
Total
|
500
|
ff : forfaitaire
Source : Akabassi-Togan, 2020
Au regard du tableau VIII, nous constatons que le coût
unitaire de réalisation d'une fascine est estimé à 500 F
CFA. Ce coût est bien pratique et peut s'avérer négligeable
lorsque c'est le producteur même qui réalise l'ouvrage sans une
main d'oeuvre extérieure.
3.4 Analyse de l'efficacité des ouvrages
L'appréciation de l'efficacité de la diguette est
évaluée à deux niveaux à savoir :
En premier lieu, nous avons apprécié la
résistance de l'ouvrage après les évènements
pluvieux des mois de Septembre et d'Octobre d'une part et de la présence
ou non de dépôts de sédiments en amont de la diguette.
Ainsi, nous avions pu constater que l'ouvrage a bien résisté aux
pluies des mois ci-dessus énumérés. Nous avons pu aussi
noter de dépôts de sédiments en amont de la diguette, ce
qui justifie que l'ouvrage a bien assuré la fonction à laquelle
il était destiné.
En outre, notre méthode d'évaluation de la
quantité de terre apportée en amont de la diguette s'est
montrée satisfaite. Ainsi, au bout des mois qui nous ont servi à
mesurer les valeurs (hauteur initiale - hauteur après les mois
considérés) des piquets, nous avons également
constaté que la hauteur initiale a diminué. Ceci traduit
l'efficacité de l'ouvrage à retenir
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
favorablement une quantité de sédiments en amont de
l'ouvrage. La figure 15 ci-dessous présente la variation des hauteurs
des piquets au bout des deux mois.
|
50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
hauteur de terre apportée (nn)
|
|
|
|
|
Septembre Octobre cumul
|
|
|
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Points des piquets
Figure 15: Mesure de la quantité de terre
apportée en amont de la diguette
Source :
Akabassi-Togan 2020
De l'analyse de la figure 15, nous remarquons que le mois de
Septembre est celui où il y a le plus d'apport de terre possible. Par
contre dans le mois d'Octobre, nous constatons une diminution du
dépôt de terre, ce qui peut être traduit par la faible
fréquence des épisodes pluvieux du mois d'octobre
constatée dans la région. Le cumul des deux mois nous permet
d'apprécier qu'au bout de cette période, il y a environ 45 mm de
terre apportée en amont de la diguette.
Par contre en ce qui concerne la fascine, nous avons pu
constater également un comblement des ravines dû au
dépôt important de particules et de matières organiques. La
figure 16 ci-dessous présente la hauteur de sédiments
déposés au bout des mois de Septembre et d'Octobre.
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 59
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
hauteur de terre apportée (cm)
25
20
15
10
0
5
Septembre Octobre Cumul
Point des piquets
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 60
Figure 16: Mesure de la hauteur de sédiments
apportés en amont de la fascine
Source : travaux de
terrain, 2020
L'analyse de la figure 16, montre également que
l'excédent en terre d'apport se remarque dans le mois de Septembre. Nous
remarquons aussi, qu'au bout de la période de mesure, il y a environ 22
cm de hauteur de sédiments déposés, ce qui a
favorisé le comblement des ravines traitées.
3.5 Diagnostic des mesures antiérosives
réalisées
Les travaux menés, les résultats et observations
sur les différents ouvrages nous ont permis d'identifier leurs avantages
et inconvénients.
3.5.1 Diagnostic de la diguette consolidée et
végétalisée
Les données collectées et les observations
faites lors des travaux nous ont permises de recenser les facteurs internes
(forces et faiblesses) et des facteurs externes (opportunités et
menaces). Le tableau IX résume ainsi l'analyse FFOM (Forces, Faiblesses,
Opportunités et Menaces) de la diguette.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Tableau IX : Analyse FFOM de la diguette
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Augmentation de l'infiltration de l'eau dans le sol ;
- Apport de la matière organique au sol ;
- Augmentation de la capacité de rétention du sol
;
- Plus ou moins économiques ;
- Résistant ;
- Aspect esthétique à la topographie,
- Dépôt de sédiments ;
- Matériaux locaux facilement disponibles ;
- Facilement réalisable par la population ;
|
- Nécessité d'un entretien régulier ;
- Moins durable ;
- Occupation d'espace sur le cultivable ;
- Refuge pour des ravageurs qui y creusent des galeries;
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- Site de formation pour les projets promouvant la gestion
durable des terres.
|
- Altération due aux intempéries et les feux de
brousse;
- Risque de dégradation par les producteurs lors des
travaux champêtres ;
- Risque de destruction par les animaux transhumants.
|
Source : Akabassi-Togan, 2020
De l'analyse du tableau IX, nous remarquons que la
réalisation d'une telle mesure (diguette) antiérosive offre
d'importants avantages dans la protection et la conservation de l'eau au sol.
Ces opportunités offrent un large éventail d'intensification de
l'ouvrage dans d'autres communautés. Cependant, on note quelques
faiblesses et menaces qui peuvent entraver l'action de l'ouvrage.
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 61
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
3.5.2 Diagnostic de la Fascine
Il faut également noter que la collecte des données
et les observations de terrain ont permis de déterminer les facteurs
internes (forces et faiblesses) et des facteurs externes (opportunités
et menaces) de la fascine. Le tableau X résume ainsi l'analyse FFOM
(Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) de la fascine.
Tableau X : Analyse FFOM de la fascine
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Correction des ravins ou rigoles ;
- Très économique ;
- Apport de matière organique au sol ;
- Ecoulement uniforme de l'eau sur le sol ;
- Pas d'entretien coûteux ;
- Rétention de sédiments ;
- Matériaux locaux facilement disponibles ;
- Facilement reproductible dans les agglomérations ;
|
- Moins résistante ;
- Altération rapide des pieux ;
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- Atelier de formation ou de sensibilisation ;
- Disponibilité de projets d'appui à la CES/GDT au
Bénin
|
- Facilement dégradable par les fortes pluies ; -
Régénérescence possible des pieux
|
Source : Akabassi-Togan, 2020
Au regard de l'analyse FFOM des ouvrages
étudiés, nous constatons que ces derniers favorisent la
conservation de l'eau dans le sol, assurent une restauration du sol en
matière organique et offrent des opportunités non seulement pour
les populations mais également pour d'autres projets. Néanmoins
quelques faiblesses et menaces sont également à noter.
Dans le milieu d'étude, les parcelles situées en
amont des ouvrages bénéficient du dépôt de
sédiments, une amélioration de la capacité d'infiltration
du sol et de la stabilité structurale des sols dues aux
dépôts de sédiments argileux. Par contre celles
situées en aval présentent un
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 62
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 63
faible risque d'érosion et les propriétés
agronomiques du sol sont exemptes de dégradation. Les travaux
réalisés par le Secrétariat Permanent des Organisations
Non Gouvernementales (SPONG, 2012), démontre à juste titre que
les diguettes occasionnent une meilleure humectation de l'impluvium amont par
son effet de ralentissement de l'écoulement des eaux et permettent de
provoquer à l'amont une augmentation de l'infiltration de l'eau et une
sédimentation de sables, argiles et débris organiques. Il
démontre également que le traitement des ravines assure la
protection des terres de production contre l'arrachage et le transport
d'importantes quantités de matériaux et permet de réduire
la vitesse des eaux de ruissellement et d'accroitre ainsi l'infiltration des
eaux qui vont alimenter la nappe.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
64
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
L'étude menée sur les ouvrages
antiérosifs dans la commune de Zagnanado avait pour objectif
d'acquérir des connaissances sur la mise en place des mesures
antiérosives et de mesurer leur efficacité. Les travaux
réalisés au cours de cette étude ont permis de
dégager quelques points importants comme les techniques de mise en place
des diguettes et des fascines, les méthodes de conservation des eaux et
des sols au niveau des exploitations agricoles. La méthodologie
utilisée est basée sur l'entretien, le diagnostic des effets de
l'érosion, l'estimation de la perte annuelle de terre dans les champs,
sur l'observation participante et la mesure de la hauteur de terre
apportée ou enlevée. Les résultats obtenus ont
montré que :
- Les producteurs subissent réellement les impacts
négatifs du phénomène d'érosion/ruissellement sans
toutefois disposer des moyens et techniques d'en faire face ;
- La perte de terre en moyenne est de 77,20 t/ha/an sur les
différents sites ;
- Les ouvrages mis en place ont permis d'observer la
sédimentation de particules en amont des ouvrages ;
- L'apport de terre au bout de deux mois a atteint une hauteur
maximale de 4,50 cm au niveau des diguettes et de 22,00 cm au niveau des
fascines.
Dans l'ensemble, il ressort que l'étude des ouvrages
antiérosifs réalisés a montré des résultats
satisfaisants pour leur performance dans la protection des sols. Ces derniers
sont bien adaptés aux réalités de la zone d'étude
et sont par ailleurs bien appréciés par les populations quant
à leur rôle. Aussi de l'analyse FFOM des ouvrages, les
opportunités offertes ont permis de les réaliser plus facilement
et de constater l'intérêt manifeste de la population souhaitant
reproduire ces ouvrages dans leurs champs. Par contre, quelques faiblesses et
menaces sont également constatées et peuvent entraver la
réalisation et le rôle à long terme des ouvrages.
Aussi au terme des résultats de nos recherches, il
ressort que la réalisation de la diguette a nécessité de
moyens financiers un peu élevé, ce qui a suscité la
réticence et l'inquiétude au niveau des populations. Par contre,
la fascine est perçue comme un moyen facilement réalisable
même si elle ne répond pas aux problèmes de toutes les
formes d'érosion.
Dans le but de contribuer à la promotion des techniques
de conservation des eaux et des sols, nous proposons comme thème de
recherche « Performance des techniques de lutte antiérosive
dans les exploitations paysannes». L'objectif est de proposer la
technique la
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 65
plus durable possible et à la portée des
producteurs. Aussi, des sensibilisations s'avèrent importantes afin
d'amener les producteurs à adopter les ouvrages mis en place.
Donc, nos prochaines recherches doivent aborder ces aspects afin
de participer à la gestion et
à la conservation des sols pour la production agricole.
En thème de suggestions nous proposons :
- La sensibilisation et la formation des populations sur la
réalisation des diguettes sans
toutefois les consolider (cimenter) ;
- Un élargissement du programme de la mise en place des
ouvrages antiérosifs dans
d'autres régions ;
- Un accompagnement des producteurs dans la réalisation
des ouvrages ;
- Un plan de suivi et d'entretien des ouvrages afin d'assurer
leur durabilité.
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 66
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Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 67
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Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
xiv
ANNEXES
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des
fascines
Annexe 1 : Données pluviométriques de
2005-2020
Mois
Année
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Cumul
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
H (mm)
|
NJ
|
2005
|
0,0
|
0
|
69,0
|
2
|
26,0
|
2
|
69,0
|
6
|
165,5
|
8
|
140,6
|
11
|
140,6
|
11
|
39,0
|
3
|
93,4
|
9
|
120,0
|
11
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
863,1
|
63
|
2006
|
0,0
|
0
|
0
|
0
|
53,5
|
7
|
63
|
8
|
137,7
|
7
|
120,5
|
6
|
14,6
|
4
|
59,5
|
2
|
193,5
|
13
|
179,8
|
11
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
818,6
|
56
|
2007
|
0,0
|
0
|
0
|
0
|
0,0
|
0
|
71,5
|
2
|
113,5
|
4
|
98
|
4
|
140
|
8
|
136,
9
|
10
|
148,8
|
9
|
79
|
5
|
18,5
|
3
|
0,0
|
0
|
806
|
45
|
2008
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
115,5
|
6
|
64,0
|
8
|
258,0
|
13
|
296,4
|
10
|
236,
4
|
11
|
162,1
|
8
|
118,1
|
10
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
1250,5
|
66
|
2009
|
0,0
|
0
|
21,5
|
2
|
35,5
|
3
|
217,0
|
6
|
216,3
|
8
|
231,1
|
8
|
48,5
|
4
|
65,0
|
4
|
130
|
8
|
69,3
|
4
|
82,0
|
4
|
0,0
|
0
|
1116,2
|
51
|
2010
|
0,0
|
0
|
21,8
|
2
|
82,3
|
3
|
192,0
|
8
|
260,0
|
12
|
46,0
|
9
|
107,0
|
6
|
76,5
|
7
|
326,5
|
15
|
186,0
|
9
|
35,5
|
2
|
0,0
|
0
|
1333,6
|
73
|
2011
|
0,0
|
0
|
88,0
|
5
|
43,0
|
1
|
145,00
|
5
|
72,8
|
5
|
157,0
|
11
|
227,0
|
7
|
90,0
|
4
|
179,5
|
12
|
156,5
|
13
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
1158,8
|
63
|
2012
|
0,0
|
0
|
42,0
|
2
|
70,0
|
4
|
220,0
|
6
|
93,5
|
8
|
121,5
|
8
|
209,0
|
6
|
90,0
|
5
|
283,0
|
8
|
164,0
|
9
|
16
|
1
|
0
|
0
|
1309,0
|
57
|
2013
|
0,0
|
0
|
11,0
|
1
|
81,5
|
6
|
127,00
|
7
|
129,7
|
5
|
63,7
|
4
|
97,7
|
6
|
4 1,2
|
5,
|
71,2
|
4
|
57,5
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
686,5
|
39
|
2014
|
12,2
|
2
|
17,8
|
2, 6
|
74,9
|
7
|
97,22
|
5, 1
|
203,68
|
6, 7
|
109,6
|
6
|
48,8
|
3
|
49,4
|
4
|
136,6
|
8
|
124,4
|
7,4
5
|
32
|
2
|
0
|
0
|
906,5
|
54
|
2015
|
9,7
|
2
|
37,1 1
|
4
|
28,0
|
4
|
54,29
|
5
|
161,4
|
9
|
97,4
|
8
|
62,4
|
5
|
48,0
|
4
|
116,6
|
6
|
160,29
|
8
|
15,29
|
2
|
0
|
0
|
790,5
|
57
|
2016
|
0,0
|
0
|
9,5
|
1
|
128, 5
|
4
|
77,00
|
5
|
130,0
|
6
|
123,5
|
8
|
56,7
|
4
|
111, 0
|
7
|
221,0
|
13
|
161,0
|
9
|
4,33
|
1
|
0
|
0
|
1022,5
|
58
|
2017
|
0,0
|
0
|
11
|
1
|
26,0
|
2
|
50,00
|
2
|
215,0
|
7
|
250,0
|
7
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
552,0
|
19
|
2018
|
0,0
|
0
|
25,0
2
|
3
|
47,4
|
3
|
138,90
|
6
|
164,0
|
9
|
158,7
|
8
|
73,1
|
5
|
115, 7
|
6
|
247,2
|
11
|
109,0
|
7
|
14,8
|
1
|
0
|
0
|
1093,8
|
59
|
2019
|
18,6
|
2
|
0,0
|
0
|
76,5
|
5
|
37,00
|
2
|
164,0
|
6
|
141,5
|
7
|
186,0
|
8
|
68,4
|
5
|
152,0
|
10
|
239,4
|
15
|
41,5
|
3
|
0
|
0
|
1124,8
|
63
|
2020
|
0,0
|
0
|
0,0
|
0
|
21,0
|
1
|
67,0
|
6
|
139,5
|
6
|
213,0
|
7
|
90,0
|
6
|
27,0
|
2
|
145,2
|
11
|
61,7
|
5
|
|
|
|
|
764,4
|
44
|
H : Hauteur d'eau de pluie dans le mois NJ : nombre de jours de
précipitation dans le mois Source : station synoptique de
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xv
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page
xvi
Annexe 2 : Questionnaire d'enquête
A- L'endroit du personnel de la structure d'accueil
Identification :
Commune / Arrondissement / Village : Nom et
Prénom de l'enquêté : Profession :
Âge :
Nom et Prénom de l'enquêteur: .
1- Quel est l'organigramme de l'entreprise Africa Green
Corporation SA ?
2- Quelles sont les activités au sein de l'entreprise?
3- Quelles sont les missions de l'entreprise?
4- Quelles sont les forces de l'entreprise?
5- Quelles sont les faiblesses de l'entreprise?
6- Quelles sont les opportunités qui se présentent
à l'entreprise?
7- Votre structure a-t-elle une histoire particulière ?
Si oui laquelle ? B- A L'endroit des exploitants
Identification :
Commune / Arrondissement / Village :
Nom et Prénom de l'enquêté :
Profession :
Âge :
Nom et Prénom de l'enquêteur: .
I-
Systèmes et facteurs de production sur la parcelle
1- Quelle est la superficie totale disponible ?
2- Quelles cultures pratiquez-vous ?
3- Qu'entendez-vous par érosion ?
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
4-
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xvii
Quels sont les impacts de ce phénomène sur votre
exploitation ?
5- Depuis combien de temps êtes-vous confronté aux
problèmes de l'érosion?
6- Selon quels sont les effets de ce phénomènes
?
7- Selon quelles sont les solutions possibles pour lutter contre
le ruissellement ou l'érosion ?
8- Quelles sont les pratiques antiérosives
qu'adoptez-vous ?
9- Avez-vous déjà bénéficié
de l'appui d'un projet dans la lutte contre l'érosion ? Si oui, lequel
?
10- Avez-vous déjà entendu parler de diguette ? Si
oui, dans quelles conditions et où ?
11- Avez-vous déjà une fois entendu parler de
fascine ? Si oui, dans quelles conditions ?
12- Accepteriez-vous que des mesures de lutte antiérosive
soient réalisées sur votre parcelle ?
13- Accepteriez-vous de prendre soins des ouvrages qui seront
réalisés ?
II- Aspect technique de réalisation des ouvrages
1- Avez-vous déjà entendu parler de diguette ou
de fascine? Si oui, où et quand ?
2- Avez-vous suivi une formation dans la réalisation des
diguettes et fascines ?
3- Avez-vous déjà eu l'occasion d'utiliser un
triangle en A ?
4- A quel coût réaliseriez-vous le mètre
linéaire de diguette ?
5- A quel coût réaliseriez-vous une fascine ?
III- Potentialités et contraintes de
l'exploitation
1- Quelles sont les difficultés que vous présente
le phénomène d'érosion sur vos exploitations ?
2- selon vous, quel avantage et inconvénient
présenterait la réalisation des ouvrages antiérosifs sur
vos terres ?
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
3-
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xviii
A quel moment de l'année êtes-vous confrontés
aux effets de l'érosion ?
4- Quelles sont les opportunités liées aux
exploitations ?
5- Quelles conséquences la réalisation de ces
ouvrages peuvent-ils avoir sur votre exploitation et sur vos productions ?
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Annexe 3 : Quelques images de terrain
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xix
Diguette construite dans un champ Déversoir
réalisé sur une diguette
|
|
Réalisation d'une fascine dans le village de
Houégbo Aga
|
Aile Déversante sur une parcelle
|
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xx
Annexe 4 : Fiche d'autorisation foncière
(autorisant la réalisation des ouvrages)
Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xiv
Etude de la mise en place et de l'efficacité des
mesures antiérosives dans la commune de
Zagnanado : cas des diguettes
végétalisées et des fascines