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Risques sanitaires et environnementaux liés à  l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes dans la commune de Seme-Podji.


par Marie Ange DEGUENON
Université d'Abomey-Calavi - Master en Gestion des Risques et Catastrophes 2019
  

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Conclusion partielle

Pour mieux apprécier l'impact de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques sur les cultures légumières de VIMAS, une étude plus approfondie s'avère nécessaire à travers une bio-surveillance. (un outil qui permet de surveiller la présence, dans l'organisme, des substances chimiques de notre corps, de notre environnement ou de leurs produits de dégradation). Elle peut aussi consister à surveiller certains effets précoces des substances chimiques sur l'organisme. Les dosages peuvent être faits dans le sang, l'urine, les cheveux, le lait maternel... les substances ainsi dosées sont appelées biomarqueurs des pesticides ou autres indicateurs, établir une liste exhaustive des pesticides les plus utilisés et évaluer leur toxicité vis-à-vis des espèces biologiques (végétales, animales et humaines) les plus menacées dans les productions maraîchères par des travaux de terrain et des expériences de laboratoire.

Au terme de ce chapitre, Les pesticides les utilisés sont le Lambdacal P 630, le Cypercal p330 EC, le Pacha et l'Emacot. Le traitement des cultures à une fréquence bihebdomadaire est la plus utilisée par les maraîchers de Sèmè-Podji. Les maraîchers enquêtés n'utilisent pas une mesure complète de protection avant de traiter les légumes. Certains maraîchers consomment l'eau des forages utilisée pour l'arrosage des cultures maraîchères et s'exposent indirectement aux pesticides. Cette étude est basée sur les déclarations des maraîchers qui peuvent ne pas corréler avec les analyses au laboratoire. Une étude sur l'impact des pesticides sur la santé des maraîchers devrait être envisagée. La sensibilisation des maraîchers sur les bonnes pratiques d'utilisation de pesticides et sur les méthodes alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse afin de protéger la santé des exploitants maraîchers et celle des consommateurs de légumes contre les effets néfastes provoqués par les résidus de pesticides est d'une importance capitale pour la durabilité de cette activité. Il serait aussi intéressant de poursuivre cette étude par la quantification des résidus de pesticides dans les légumes, les eaux souterraines et les sols.

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CONCLUSION

La présente étude constitue une mise au point sur les risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes à Sèmè-Podji. Malgré le caractère prohibitif des intrants agricoles de synthèse, malgré que les différents acteurs soient informés sur les conséquences de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques, ils continuent de manipuler frauduleusement les pesticides sur les légumes et avec peu de soins car ils estiment avoir très peu d'alternatives. La prise de décision du maraicher de Sèmè-Podji en matière de choix et d'usage de pesticides s'inscrit dans un contexte social et économique. Les facteurs impliqués dans les prises de décisions sont multiples et hétérogènes et ne sont pas tous mobilisés de la même manière. Ils sont mobilisés en fonction de la structure cognitive du maraicher, de sa situation économique, de son réseau d'informations et surtout de la confiance accordée aux vendeurs de pesticides.

Il ressort de notre étude que les pesticides utilisés en maraichage sont en grande partie inadaptés (pesticides du coton), non recommandés, non homologués voire même interdits. Les modalités d'usages des pesticides sont la plupart du temps en dehors des normes et des recommandations, que ce soit en termes d' indications, de mélanges de produits, de dosages, de respect des précautions d'usages pour l'épandage, de respect du temps de rémanence, etc. Par ailleurs, les ruptures de stocks, les changements de nom commercial pour un même produit, la différence de dosages d'une spéculation à une autre ne facilitent pas un usage rationnel des pesticides par les maraichers. Les différents groupes humains du site de VIMAS ont principalement révélé que les usages de pesticides par les maraîchers sont étroitement imbriqués avec le reste des activités qu'ils mènent et qu'aucune innovation ne peut être envisagée dans ce domaine sans prendre en compte la globalité du travail quotidien des maraichers et leurs préoccupations. L'une des conclusions importantes qui se dégage de cette étude est que pour induire un quelconque changement en termes de pratiques, c'est sur le facteur temps qu'il faut concentrer les efforts. Autrement dit, c'est en diminuant les charges de travail sur des activités autres que la lutte contre les ravageurs (arrosage, désherbage etc.) que l'on pourrait introduire des techniques innovantes (biopesticides, filets anti-insectes) dans ce domaine. En effet, ces techniques innovantes bien que moins toxiques, respectueuses de l'environnement et ne favorisant pas de résistances, sont pour les maraichers astreignantes et nécessitent beaucoup de temps.

Par ailleurs, les vendeurs de pesticides très peu étudiés dans ce travail sont très hétérogènes et mériteraient une étude anthropologique spécifique pour comprendre à la fois la circulation des

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produits au niveau des différents circuits commerciaux mais aussi comment les savoirs de ces vendeurs se sont construits. En effet, les circuits d'approvisionnement en pesticides sont multiples. Les boutiques n'ont pas toutes ni la même politique de vente en termes de choix des produits, ni les mêmes fournisseurs. Un changement de pratiques en matière d'usage de pesticides passe nécessairement par une prise en compte des vendeurs et un véritable plan d'encadrement et de formations de ce secteur économique.

La conclusion en est que des efforts importants s'imposent si l'on veut diminuer le nombre de cas d'intoxication par des pesticides et engrais chimique. Pour y parvenir, il faut une collaboration entre les pouvoirs publics, l'agriculture la santé, l'environnement, les collectivités, les organisations non gouvernementales et les établissements de recherche qui devront réunir les données de référence indispensables, adopter une législation appropriée, assurer aux travailleurs agricoles une formation et un encadrement convenables pour tourner définitivement la page des pesticides et engrais chimiques au profit des pesticides et engrais biologiques pour un développement durable et le respect du droit des générations futures à un environnement sain.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard