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Risques sanitaires et environnementaux liés à  l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes dans la commune de Seme-Podji.


par Marie Ange DEGUENON
Université d'Abomey-Calavi - Master en Gestion des Risques et Catastrophes 2019
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

*****

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)

*****

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

*****

INSTITUT DE GEOGRAPHIE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT (IGATE)

*****

MASTER INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT (MIRD)

*****

Option : GESTION DES RISQUES ET CATASTROPHES

RISQUES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX LIES
A L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS
CHIMIQUES DANS LA CULTURE DES LEGUMES DANS
LA COMMUNE DE SEME-PODJI

Réalisé par :

DEGUENON G. Marie Ange

Sous la direction de :

Docteur VISSIN Expédit W. Docteur HOUEDENOU Florentine A.

Professeur Titulaire des Maître Assistant des Universités du

Universités du CAMES CAMES

Membres du jury

Président : Prof Expédit W. VISSIN Rapporteur : Dr Thierry AZONHE Examinateur : Dr Florentine A. HOUEDENOU Mention : Bien

Note : 15,25

Soutenu le 04 / 05 / 2019

2

SOMMAIRE

Dédicace

.3

Sigles et Acronymes

..4

Liste des figures

.5

Liste des tableaux

6

Liste des planches et photos

7

Remerciements

..8

RESUME / ABSTRACT

10

INTRODUCTION

11

CHAPITRE I : ETAT DES CONNAISSANCES ET JUSTIFICATION DU SUJET,

13

HYPOTHESES, OBJECTIFS, CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

CHAPITRE II : FONDEMENTS BIOPHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLES A 24

L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES DANS LA COMMUNE DE SEME-KPODJI

CHAPITRE III : RESULTATS, DISCUSSIONS, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES 38

CONCLUSION 68

Références Bibliographiques 70

Annexes 79

Table des Matières 91

3

DEDICACE A

tous ceux qui par leur sincère amour me donnent sans cesse la force de continuer à aller de l'avant.

4

SIGLES ET ACRONYMES

AMAP

Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne

 
 

ARFD

Dose de Référence Aigüe

 
 

AOEL

Niveau d'Exposition Acceptable de l'Opérateur

 
 

BIO

Biologique

 
 

DDT

DichloroDiphénylTrichloroéthane

 
 

DJA

Dose Journalière Admise

 
 

DLso

Dose Létale tuant la moitié de la population

 
 

IGATE

Institut de Géographie de l'Aménagement du Territoire

l'Environnement

et

de

INRA

Institut National pour la Recherche Agricole

 
 

INSAE

Institut National de la Statistique et d'Analyses économiques

 
 

IRE

Indice de risque pour l'environnement

 
 

IRS

Indice de risque pour la santé

 
 

MA

Matière Active

 
 

MAEP

Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

 
 

MCVDD

Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable

 
 

MIRD

Master Intégration Régionale et Développement

 
 

MSP

Ministère de la Santé Publique

 
 

NPK

Nitrates, Phosphates et Potassium

 
 

OBePAB

Organisation Béninoise pour la Promotion de l'Agriculture Biologique

 
 

OCs

Organochlorés

 
 

Ops

Organophosphorés

 
 

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

 
 

ONG

Organisation Non Gouvernementale

 
 

PADAP

Programme d'Appui au Développement Agricole Périurbain

 
 

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

 
 

%

Pourcentage

 
 

RGPH

Recensement Général de la Population et de l'Habitat

 
 

Ughl

Microgramme par Litre

 
 

VIMAS

Village Maraîcher de Sèmè-Podji

 
 

5

LISTE DES FIGURES

Figure 1

Risques environnementaux

17

Figure 2

Localisation de la zone d'étude

24

Figure 3

Répartition de la population d'étude selon l'âge

28

Figure 4

Répartition de la population d'étude selon le niveau d'instruction en français

29

Figure 5

Répartition de la population d'étude selon le lien avec la main d'oeuvre

31

Figure 6

Répartition de la main d'oeuvre selon l'âge

32

Figure 7

Répartition des ravageurs des cultures cités par les maraîchers

32

Figure 8

Répartition de la population d'étude selon le nombre de traitement insecticide effectué par mois

34

Figure 9

Répartition de la population d'étude selon le délai de carence

35

Figure 10

Répartition de la population d'étude selon le mode de stockage des pesticides

36

Figure 11

Différentes techniques de lutte contre les ravageurs

53

Figure 12

Mécanismes d'exposition de la population générale

91

6

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1

Répartition de la Commune de Sèmè-Podji selon les arrondissements

27

Tableau 2

Répartition de la population d'étude selon le sexe

27

Tableau 3

Répartition de la population d'étude selon la situation matrimoniale

29

Tableau 4

Légumes cultivés par les maraîchers et le nombre de fois cité

30

Tableau 5

Prix de vente de certains légumes

30

Tableau 6

Répartition de la main d'oeuvre selon le sexe

31

Tableau 7

Répartition de la population d'étude selon les moyens de protection adoptés

35

Tableau 8

Répartition de la population d'étude selon les moyens de prophylaxie utilisés

36

Tableau 9

Répartition de la population d'étude selon la gestion des emballages

37

Tableau 10

Types de pesticides chimiques utilisés dans la production des légumes et le prix moyen

38

Tableau 11

Distribution des matières actives de pesticides, leur classification selon l'OMS ainsi que leurs valeurs toxicologiques de références selon pesticides properties data base

40

Tableau 12

Types de pesticides organiques utilisés dans la culture des légumes

45

Tableau 13

Différents types d'engrais chimiques utilisés par les maraîchers

46

Tableau 14

Différents types d'engrais organiques utilisés par les maraîchers

46

Tableau 15

volume de pesticides utilisés lors de la production de certaines cultures

49

Tableau 16

Fréquences des applications de pesticide

49

Tableau 17

Malaises provoqués par l'utilisation des pesticides

55

Tableau 18

Synthèse des impacts négatifs potentiels de l'utilisation des pesticides

56

7

LISTE DES PLANCHES

Planche 1

Chenilles (Helicoverpa armigera) de Aboudou AMADOU reprise par Marie Ange DEGUENON janvier 2019

33

Planche 2

Mouches blanches et pucerons noirs Chenilles (Helicoverpa armigera) de Aboudou AMADOU reprise par Marie Ange DEGUENON janvier 2019

33

Planche 3

Flacons de pesticides Lambda, Tihan Duel, Alphacal

39

Planche 4

Préparation d'un mélange de suncozeb et d'acarius à VIMAS

47

Planche 5

Pulvérisation de pesticides dans un champ de poivron à VIMAS

48

Planche 6

Urée dans la main d'un garçon et NPK aux pieds des plantes de tomates

52

Planche 7

Une boutique de vente d'intrants agricoles et des sacs de fientes de volailles à VIMAS

54

Planche 8

Résidents permanents et formulation de pesticides à VIMAS

57

LISTE DES PHOTOS

Photo 1

Village Maraîcher de Sèmè-Podji

18

Photo 2

Prise de vue de Daleb reprise par DEGUENON

48

Photo 3

Fientes de volaille étalées aux pieds des plantes de chou

52

8

REMERCIEMENTS

Au terme de la réalisation de ce mémoire j'adresse mes sincères remerciements à :

Mon Maître de mémoire Docteur Expédit W. VISSIN, qui a accepté de diriger ce travail malgré ses multiples occupations. C'est la preuve de votre disponibilité envers vos étudiants.

Mon co-Maître de mémoire, Docteur Florentine A. HOUEDENOU, qui a accepté spontanément de diriger ce mémoire malgré ses multiples occupations. Votre sens de recherche et vos qualités humaines valent l'admiration.

Madame Carole MADAHUEN, Coordonnatrice du réseau de vente des produits bio de AMAP Bénin pour m'avoir accepté en stage. Vos qualités humaines forcent l'admiration. Votre apport à ce travail est inestimable.

Membres du Jury, pour l'honneur que vous nous avez fait en acceptant d'apprécier ce travail. Votre affection pour tous les étudiants vaut l'admiration qu'ils portent tous à votre personnalité.

Monsieur Jules DAGA Directeur de la Coordination Statistique, de la Formation et de la Recherche à l'INSAE, tes bienfaits m'ont aidé à concrétiser ce travail.

Ma mère Hélène GNANGLI FAGNON, tu as veillé durant mon enfance et mon adolescence pour je parvienne à bon port. Puisse Dieu te bénisse et t'accorder longue vie.

Mon feu père Gaudens Avahoundjè DEGUENON, qui m'a donné dans l'épreuve et la souffrance la force et l'appui. Que la lumière de Dieu règne sur vous.

Mes feus grands parents Thierry GNANGLI et Marie marguerite HOUNLÈDODJI GNANGLI, trouvez à travers ce mémoire le témoignage de vos nombreuses bénédictions.

Mon frère Simplice AHOUANDJINOU, qui m'a permis de suivre cette formation. Ton apport n'a pas été vain.

Mes enfants Elpydio, Astrid et Gérarda ZEHOUNKPE, trouvez ici le fruit de mes nombreuses absences à divers moments. Que Dieu vous bénisse et vous protège

Mon ami SOHOTO Noël qui n'a ménagé aucun effort pour la phase enquête de mes recherches, ce travail témoigne de ton soutien.

9

Tous les maraîchers qui ont bien voulu, partagé avec moi les informations sur les thématiques abordées lors des entretiens. Que ce travail contribue à amoindrir vos difficultés et améliorer la qualité des légumes produits.

Madame T. Ingred Maguy WANKPO ta contribution à ce travail n'est pas négligeable.

Tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à l'élaboration de ce travail, retrouvez ici le fruit de votre esprit d'ouverture et d'humanisme au service de ceux qui en ont le plus besoin.

10

RESUME / ABSTRACT

Ce travail a eu l'objectif d'étudier les risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques par les maraîchers de VIMAS, dont 56 (hommes et femmes) sélectionnés au hasard ont été soumis à un questionnaire. Les spéculations les plus cultivées sont grande morelle, amaranthe, laitue, carotte et tomate qui sont traitées par différents pesticides dont les plus utilisés contiennent le Cyperméthrine, le Chlopyriphos éthyl, l'Abamectine, et Emamectine benzoate, des matières actives pyréthrinoïdes et des organophosphorés suivi des Acaridae et des Avermectines. Les insecticides sont systématiquement appliqués par 100% des maraîchers contre 82,73 % qui utilisent les fongicides, seulement 14 % d'eux respectent le délai de carence de 2 semaines. Aucun des maraîchers enquêtés ne dispose d'un équipement complet de protection individuelle. 94,64 % prennent un bain après traitement et 26,78 % passent de l'huile rouge sur le corps. 75 % des maraîchers stockent les pesticides dans leurs chambres. 62,5 % des maraîchers abandonnent les emballages vides des pesticides et engrais chimiques dans la brousse. 96,98 % souffrent d'une toxicité aigüe contre 3,2 % de toxicité chronique. La majorité des maraîchers sont relativement jeunes (74,99 %), l'âge moyen des enquêtés est de 37,4 ans.»

Mots clés : risque, risques sanitaires, risques environnementaux.

ABSTRACT

This work aimed to study the risks associated with the use of pesticides and chemical fertilizers by market gardeners of VIMAS, whose 56 market gardeners (men and women) selected at random was submitted to a question sheet. The most cultivated specimens are large nightshade, amaranth, lettuce, carrot and tomato who are treated by various pesticides, the most used of which contain Cypermethrin, Chlopyriphos ethyl, Abamectin, and Emamectin benzoate, of the pyrethroid and organophosphorus active ingredients followed by Acaridae and Avermectins. Insecticides are systematically applied by 100 % of market gardeners against 82.73 % who use the fungicides, only 14 % respect the 2 weeks delay. None of the gardeners surveyed has complete personal protection equipment. 94.64 % take a bath after treatment and 26.78 % spend red oil on the body 75 % of market gardeners store pesticides in their rooms 62.5 % of gardeners abandon the empty packaging of pesticides and chemical fertilizers in the bush. 96.98 % suffer from acute toxicity compared to 3.2% of chronic toxicity. The majority of market gardeners are relatively young (74.99 %), the average age of respondents is 37.4 years.

Keywords : risk, healthrisks, environmentalrisks.

11

INTRODUCTION

La pollution agresse l'homme et son environnement et est source de graves infections et nuisances liées à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes (Charbonnier E, Ronceux A, Carpentier A-S, Soubelet H, Barriuso E, coord., 2015). Le Bénin est un pays en développement dont l'agriculture est la première source de richesse. (MAEP,2015). Elle comprend plusieurs filières, dont le maraîchage en plein essor, qui en est une, permet la production des fruits et légumes, ceux-ci sont riches en nutriments et permettent aux consommateurs d'être en bonne santé par la prévention de certaines maladies comme les maladies cardiovasculaires (Tchiégang, 2004 et Atchibri, 2012). Du point de vue économique, le maraîchage est une excellente source de revenus pour les habitants des milieux urbains et péri-urbains (Kahane, 2005). Grâce à cette filière, les maraîchers ont une situation économique qui leur permet de couvrir leurs besoins fondamentaux (Ntow, 2006). Les cultures maraîchères sont produites dans toutes les régions du Bénin, mais surtout au Sud. Cependant le développement du secteur agricole est confronté de jours en jours à des organismes nuisibles qui ont amené l'agriculture en général et le maraîchage en particulier à faire intervenir des produits chimiques (Gbénonchi M, 2008 et Ahouangninou, 2008).

Par ailleurs, le souci d'une productivité élevée a conduit de nos jours à une agriculture conventionnelle qui utilise les engrais chimiques (Toé A, 2007). Pour les cultures, sols et eaux souterraines sont exposés à des dosages massifs d'engrais chimiques qui modifient leur milieu et rendent l'eau non potable (Mottes C., 2013). Ces pratiques culturales ont des conséquences sur les agriculteurs, les cultures, et les écosystèmes (Aubertot, 2005 et Charbonnier E et al ,2015) et les exposent à de nombreux risques. (Ahouangninou, 2012). Des teneurs de résidus dépassant 0,5ug/g pour les organochlorés (DDT, Endrine, Heptachlore) ont été décelé dans les légumes au sud du Bénin par Assogba k., (2007). Les recherches de (Sousa-passos, 2006) suggèrent l'exposition humaine aux pesticides : un facteur de risques pour le suicide au Brésil. Une dizaine de différents types de cancer ont été découverts par (Samborn, 2004). En effet, quelques études sur l'utilisation de pesticides en maraîchage au Bénin (Agbohessi, 2014 ; Ahouangninou, 2011 ; Francoise k., 2007) ; (Soclo, H.H., 2004) ;Singbo et al, 2004) ; (Vodouhe, S.D., 2000). (Sanny, S.M., 2002) (Tokannou, R. Quenum, R., 2007) (Prudence Agnandji1 , Boris Fresnel Cachon2 , Ménonvè Atindehou1, et al, 2018) ont été réalisées, mais la particularité de cette recherche est qu'elle donne des informations précises sur les matières actives de pesticides (prohibés ou sous surveillance (voir annexe 4) utilisées en maraîchage et

12

les comportements à risques des maraîchers vis-à-vis des pesticides dans la zone péri - urbaine (Sèmè-Podji : VIMAS) au Sud Bénin. L'intérêt de cette étude est de ressortir les maladies que nous causent ces produits chimiques afin de nous en à protéger.

Le premier chapitre de cette étude s'attache à décrire l'état des connaissances et la justification du sujet, les hypothèses, les objectifs, la clarification des concepts, et la démarche méthodologique ; le second chapitre porte sur les fondements biophysiques et aspects humains de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture de légumes à VIMAS; Le troisième chapitre présentera les résultats obtenus, la discussion, et les perspectives pour les études futures.

13

CHAPITRE I :

ETAT DES CONNAISSANCES ET JUSTIFICATION DU SUJET, HYPOTHESES, OBJECTIFS, CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

1.1. ETAT DES CONNAISSANCES ET JUSTIFICATION DU SUJET

Une utilisation des pesticides élevée mais très mal connue (INRA, 2005) en agriculture pose de nombreux problèmes de santé publique et d' écologie. Les plus importants sont la toxicité vis-à-vis de l' homme, l' atteinte à la biodiversité et le développement de la résistance des insectes (D. Alfa, 2014). Les pesticides sont des substances ou préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables (plantes, animaux, champignons ou bactéries). L'utilisation croissante de ces outils chimiques a permis d'augmenter considérablement la productivité agricole durant ces 40 dernières années et de lutter contre les vecteurs de certaines pathologies mais ne sont pas dénués d'effets sur la santé humaine (A. Vigouroux-Villard,2005).

Or l'essor prodigieux de l'industrie chimique au 20ème siècle a profondément et irréversiblement modifié les modes de production dictée à la fois par la pression démographique et les nécessités économiques tant dans les régions technologiquement et économiquement avancées que dans les régions moins nanties de la planète (A. Toé, 2007). Plus particulièrement, la production massive et l'usage généralisé des produits chimiques en agriculture notamment les engrais minéraux et les produits phytosanitaires ont rendu possible l'intensification de l'agriculture avec un accroissement spectaculaire des rendements des cultures (Gbénonchi M, 2008). Ainsi les expositions chez les agriculteurs via les troubles de la vision suite à une dégénérescence de la rétine ont été mis en relation avec l'exposition à certains pesticides (Liliana j. 2007.

Cependant l'agriculture urbaine et périurbaine constitue l'une des préoccupations majeures en Afrique subsaharienne, mais elle n'est ni contrôlée par l'Etat ni encadrée par une structure ce qui fait qu'une partie des pesticides et engrais chimiques destinés au coton est revendue pour être utilisée dans la production des cultures maraîchères même si la distribution et l'utilisation de ces produits destinés au coton sont contrôlées par l'Etat affirment (Ahouangninou, 2008). Or chacun de ces pesticides chimiques produit des métabolites ou résidus au sein des

14

organismes vivants, qui sont plus ou moins dégradables et susceptibles de se retrouver comme polluants de l'environnement ou contaminants de la nourriture ou de la boisson (Charbonnier E, Ronceux A, Carpentier A-S, Soubelet H, Barriuso E, coord., 2015) et nous exposent aux maladies de Parkinson, diabète, cancer de la prostate, du testicule, tumeurs cérébrales et mélanomes, l'infertilité, malformations congénitales, cardiaques, perte de vue, la leucémie, Alzheimer, sclérose latérale amyothrophique, lymphomes non hodgkinien, myélomes multiples (Inserm, 2013). Même si des statistiques n'existent pas encore sur la question, puisqu'il est difficile de mettre derrière une pollution de l'environnement, une maladie, et la mort un chiffre en matière de risque selon (Jousse, 2004), le risque existe affirme Ahouangninou, 2012 sur l'indice de risque sanitaire à Sèmè-Podji qui s'élève à 24429,44 et nous expose à l'intoxication et à la pollution. Nous sommes interpellés à éduquer, former et communiquer autour des pesticides pour un changement de comportements vitaux bien que l'utilisation des pesticides et engrais chimiques en maraîchage de nos jours est une nécessité pour optimiser les rendements des cultures maraîchères à cause des conséquences que ces pesticides ont sur notre santé et l'environnement (Pazou, 2006). Akogbéto (2005) estime que 30% des maraîchers de Houéyiho au Bénin appliquent des doses fantaisistes de pesticides. Aubertot, (2005) affirme que lors des traitements phytosanitaires en pulvérisation sur feuillage, les pourcentages de pertes sont de 10 à 70% vers le sol et 30 à 50% dans l'air et que lors d'une fumigation du sol, 20 à 30% de pertes dans l'air peuvent se produire selon le bon respect ou non des normes d'application. Les pertes en direction des compartiments de l'environnement varient suivant l'état de développement des cultures, le réglage du pulvérisateur, la composition de la bouillie et les conditions météorologiques. Les pesticides déposés sur le sol peuvent subir des transferts à travers le sol et atteindre la nappe phréatique ou par ruissellement contaminer les eaux de surface (Liliana, 2007).

Au Sénégal dans la zone périurbaine de Niayes où les pesticides sont utilisés dans le maraîchage; (Cissé, 2003) a trouvé dans la nappe phréatique des concentrations de résidus de pesticides dépassant les normes de potabilité de l'eau. En Côte d'Ivoire, (Traoré, 2006) a décelé une contamination de l'eau souterraine par les pesticides organophosphorés et organochlorés dans les régions agricoles où les pesticides sont utilisés dans les cultures de cacao, café, hévéas, banane et maraîchage. Assogba k., (2007) a décelé des teneurs de résidus dépassant 0,5ug/g pour les organochlorés (DDT, Endrine, Heptachlore) dans les légumes au sud du Bénin. Les recherches de (Sousa-passos, 2006) suggèrent que l'exposition aux pesticides peut causer toute une série de dysfonctionnements neurologiques et de désordres

15

neuropsychiatriques. Une dizaine de différents types de cancer ont été découverts par (Samborn,2004). Cependant les utilisateurs de pesticides souvent mal formés, mal informés et mal encadrés ignorent la composition, la toxicité, le dosage, la fréquence d'utilisation et le mode d'emploi (Afrique agriculture, 2000). Or même utilisés avec précaution, leur persistance et leur dissémination, peuvent aggraver leurs effets toxiques et avoir des incidences néfastes sur la santé et l'environnement (Gbénonchi M, 2008). Les organophosphorés et les pyréthrinoïdes constituent environ 65% des matières actives des différentes spécialités en circulation (Toé A, 2010).

En effet, quelques études sur l'utilisation de pesticides en maraîchage au Bénin (Agbohessi, et al 2014 ; Ahouangninou, et al 2011 ; Francoise, et al 2007...etc) ont été réalisées.

L'intérêt de cette étude est de ressortir les risques d'exposition probables et essayer de les éviter au maximum.

1.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL

1- les règles de bonnes pratiques agricoles liées à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques ne sont pas respectées à Sèmè-Podji.

2- l'usage des pesticides et engrais chimiques affecte l'état de santé des consommateurs et dégrade notre cadre de vie

3- les maraîchers et les autorités de tutelle sont capables de développer des stratégies face à la pollution planétaire de l'agriculture conventionnelle.

1.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE

L'objectif général est de contribuer à la réduction de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture de légumes dans la Commune de Sèmè-Podji.

Spécifiquement, il s'agit de :

1- faire le point des pesticides et engrais chimiques utilisés dans la culture des légumes dans la Commune de Sèmè-Podji ;

2 - analyser les risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes dans la Commune de Sèmè-Podji ;

16

3 - proposer des stratégies pour réduire l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes dans la Commune de Sèmè-Podji afin de pallier aux catastrophes sur le plan sanitaire.

1.4. CLARIFICATION DES CONCEPTS

y' Risque : Selon le dictionnaire Universel (2008) le risque est le danger que l'on peut plus ou moins prévoir Dans le cadre de cette étude, le risque est la probabilité de survenance d'une maladie par utilisation des pesticides et engrais chimiques sur les légumes consommés au quotidien. Ainsi nous avons les risques tels que :

y' Risques sanitaires : Selon le dictionnaire-environnement un risque sanitaire désigne un risque, immédiat ou à long terme, plus ou moins probable auquel la santé publique est exposée. Dans le cadre de cette étude les risques sanitaires sont des maladies à court ou à long terme mal connues que nous développons par la consommation des légumes contaminés par les pesticides et engrais chimiques quotidiennement. Les effets des pesticides peuvent durer plusieurs jours. Pour gagner rapidement, certains agriculteurs proposent aux consommateurs, des légumes qui ont encore sur eux les effets des produits chimiques. C'est l'effet de rémanence. D'autre part les pesticides laissent les résidus dans les plantes cultivées. C'est l'effet de permanence.

y' Risques environnementaux : Selon DEWAILLY E. et al, 2000 risques environnementaux signifie dispersion des résidus industriels chimiques et des pesticides transportés sur des milliers de kilomètres via le cycle de l'eau et les masses d'air. Cependant un sol est pollué lorsqu'il contient une concentration anormale de composés chimiques potentiellement dangereux pour la santé, des plantes ou des animaux. L'épandage des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, des exploitations agricoles sont également à l'origine de nombreuses pollutions des sols (notamment par l'azote et les phosphates), qui vont à leur tour amener la contamination des eaux de ruissellement, et par la suite les cours d'eaux. La contamination se fait alors soit par voie digestive (consommation d'eau polluée par exemple), ou par voie respiratoire (poussières des sols pollués dans l'atmosphère CORFEC Yves, 2003) confère figure 1 ci-dessous. Dans le cadre de cette étude risques environnementaux est la probabilité de pollution de l'écosystème (sol, eau et air...) par l'utilisation des pesticides et engrais chimiques. En effet, lors de la pulvérisation sur les cultures, on estime que 25 à 75%,voire plus, des quantités se dispersent dans l'atmosphère.

17

Figure 1 : risques environnementaux

Source : CORFEC Yves, 2003

La figure 1 nous montre que toutes les voies de contamination finissent sur l'homme et démontre sa vulnérabilité face à la pollution planétaire.

1.5. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

L'approche méthodologique utilisée dans le cadre de cette étude est fondée sur l'enquête de terrain, la collecte, le traitement et l'analyse des données sur les activités menées dans VIMAS et leurs impacts sur les spéculations cultivées et l'écosystème.

1.5.1. Présentation de la Commune de Sèmè Podji

La Commune de Sèmè Podji est une ville du sud est du Bénin, chef lieu de la commune du même nom et préfecture du département de l'Ouémé. Elle compte 222.207 habitants en 2013 soit un taux annuel d'accroissement intercensitaire de 6,24 % avec une densité de 897 hab./km2 sur une superficie de 250 km2 soit environ 0,19% de la superficie de la République du Bénin et comprise entre 6°22' et 6°28' latitude nord d'une part et 2°28 et 2°43 longitude nord d'autre part. Limitée au sud par l'océan atlantique, à l'est par la république fédérale du Nigéria, à l'ouest par la commune de Cotonou et au nord par la commune de porto-novo et les aguégués. Située dans la zone intertropicale, la Commune de Sèmè-Podji a 4 saisons dont 2

18

sèches et 2 pluvieuses, 1288mm d'eau coule sur la commune. La température moyenne est de 27° et une humidité relative élevée (web de la mairie).

Dans le cadre de cette étude la Commune de Sèmè-Podji est située à seize kilomètres de Cotonou, la capitale du Bénin, la commune de Sèmè-Podji s'illustre par de denses activités maraîchères. Un domaine d'environ 80 hectares, octroyé par le gouvernement, encadré par la voie internationale Cotonou-Kraké et la mer, abrite, depuis plus de dix ans, le Village Maraîcher de Sèmè-Podji (VIMAS). Cette cité grouille d'activités. 240 personnes - 180 hommes et 60 femmes - s'activent à plein-temps pour tirer leur pitance d'un sol sablonneux, peu riche en matières organiques. Plusieurs spéculations sont identifiables. D'une part, des cultures traditionnelles de plein champ : tomates, piments, oignons, gombos, légumes feuilles... ; d'autre part, des cultures exotiques : carotte, chou, laitue, concombre, betterave, plantes aromatiques ou haricot vert. Chaque actif occupe un espace allant de 1/8 à 2 ha en fonction de ses capacités. « Pour s'installer, il suffit de payer un droit d'adhésion de 25 000 F Cfa (38 €) à l'association du village », explique Benoît Amoussou, le trésorier (G. Roko,2016).

Photo 1 : Le Village Maraîcher de Sèmè-Podji (VIMAS) Source : DEGUENON, novembre 2018

19

La prise de vue 1 témoigne de l'aspect sableux du sol marin très pauvre en fertilisants que travaillent les maraîchers pour produire les légumes.

1.5.2. La recherche documentaire

Elle a permis de consulter les ouvrages, les articles publiés, et l'internet, pour des recherches

avancées. Elle consiste à rassembler des connaissances théoriques précises sur le sujet de recherche afin de mieux élaborer les différentes parties de notre recherche. Elle consiste en l'exploitation d'ouvrages généraux sur le thème pour mieux définir les concepts à utiliser et le contenu à leur donner mais aussi en une synthèse des résultats des recherches antérieures sur la problématique afin de dégager les questions qui demeurent et les besoins de recherche. Elle permet de définir la perspective théorique qui servira à l'interprétation des données et enfin de définir une ligne de conduite et les instruments pour les différentes mesures. Elle couvre toutes les phases de la recherche.

1.5.3. Outils et techniques de collecte de données

Les outils et techniques utilisés pour collecter les quantités de pesticides et d'engrais

chimiques utilisées par superficie emblavée et autres sont le questionnaire : le principal outil de collecte de données, le carnet de note, a servi d'aide-mémoire et de repère, un appareil photo Samsung et un portable Android pour les enregistrements.

1.5.4. La phase exploratoire

Cette phase consiste à découvrir le milieu d'étude à travers des discussions avec les

personnes ressources, les paysans à l'aide d'un guide d'entretien, en des observations directes (façon discrète informelle de recenser certaines informations sans questionner les acteurs y compris des dysfonctionnements constatés). Il s' agit de collecter des informations générales sur le milieu d'étude, les contraintes majeures qui influencent la production maraîchère et les activités. Elle renforce la précision et la reformulation des objectifs de recherche, les hypothèses, et la méthodologie. Aussi, la phase exploratoire nous instruira dans notre échantillonnage. Les informations collectées vont servir à l'élaboration d'une question d'enquête qui sera utilisé lors de la phase enquête. A l'issue de cette phase le village maraîcher de Sèmè-Podji ayant une superficie emblavée d'au moins 80 ha a été sélectionné.

1.5.5. L'échantillonnage

Le principe de l'échantillonnage est aléatoire. Au total, cinquante six (56) exploitations

maraîchères sur 240 ont été visitées et quelques revendeuses de légumes frais rencontrées et choisies au hasard en vue de recueillir leurs appréciations sur les légumes bio et

20

conventionnels. Enfin, des données ont été collectées auprès de quelques boutiques d'approvisionnement en intrants (semences, engrais, pesticides) afin de vérifier certaines informations fournies par les maraîchers telles que les prix d'achat des intrants et les noms de certains produits phytosanitaires.

1.5.6. La phase enquête :

Les enquêtes ont été réalisées sur la base des questionnaires (voir annexe 1 du mémoire). C'est des visites de terrain qui permettent de collecter des données nécessaires pour le test des hypothèses. Elle est conduite au sein des échantillons constitués à l'issue de la phase exploratoire. Les données sont collectées par des entretiens (interviews : communication bilatérale avec le maraîcher. D'une durée moyenne d'une heure, ces entretiens se sont déroulés essentiellement en langue fon) à l'aide d'un questionnaire adressé aux producteurs utilisateurs et non utilisateurs des pesticides et engrais chimiques et d'autres acteurs intervenant dans le domaine.

Les informations collectées sont relatives aux : - caractéristiques socio-économiques et culturelles des maraîchers (sexe, âge, taille de ménage, nombre d'actifs agricoles, niveau d'instruction, ethnie, nombre d'années d'expériences); -différentes variétés de légumes cultivées, superficies allouées, etc... ; - à l'estimation des recettes brutes issues de la vente des produits maraîchers ; -aux différentes substances chimiques de synthèse (engrais chimiques et pesticides) utilisées dans la zone d'étude ;-à l'estimation des coûts des intrants agricoles (engrais minéraux : urée, NPK ; engrais organique : bouse de vache, fécès de mouton ; pesticides) ;-à la quantité de chaque intrant spécifiée par unité de surface, les prix relatifs aux intrants ont également été collectés ; -à la qualité et aux conditions d'utilisation des pesticides ;-au niveau de prise de conscience des populations et des autres acteurs des dangers et/ou dommages liés à l'utilisation des engrais chimiques et des pesticides dans l'environnement ;-aux facteurs à risques liés à l'utilisation des pesticides ; -aux problèmes de santé et de l'environnement; -aux stratégies développées par les acteurs pour la durabilité de la production maraîchère.

Cette phase va nous conduire au traitement des données collectées, puis à l'analyse des résultats obtenus utilisés pour la rédaction de ce mémoire.

1.5.7. Traitement et analyse des données

Les données ont été dépouillées, saisies et analysées par la statistique descriptive à l'aide des logiciels Word et Excel. Les calculs des quantités des pesticides ont été faits par nous-même.

21

1.6. LES INDICATEURS DE RISQUES

1.6.1. La lutte chimique et la quantité de pesticides à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille

Elle consiste à utiliser des pesticides chimiques (herbicides, insecticides, fongicides, nématicides, etc.) pour combattre les maladies et ravageurs des cultures.

Cette quantité est l'un des indicateurs qui reflète le risque potentiel d'une matière active contenue dans une formulation commerciale donnée. Elle prend en compte la classe de danger et les valeurs toxicologiques de référence des pesticides selon l'OMS Source d'information sur les paramètres chimiques, toxicologiques et éco toxicologiques dans Pesticides Properties Data Base, 2018 (annexe 2).

Les données statistiques du calcul de cette quantité figurent en annexe 2 (ATDA, 2018).

Selon ATDA 2018 pour le mois de décembre 1062 l de pesticides ( herbicides 20 l + insecticides 1042 l) ont traité 17 légumes sur 70,3 ha.

Ø Dose létale : est la dose à laquelle un pourcentage donné d'une population donnée décède. Elle est unité de masse de substance par masse corporelle (g/kg) puisque la résistance est variable d'un individu à l'autre ( fr.wikipédia.org), l'indicateur le plus utilisé est la dose létale 50 ou (DL50).

Pour exemple de doses létales de quelques produits

Doses létales de produits pouvant entraîner la mort d'un homme de 70 kg :

. alcool 90° : 500g

. sel de table : 225g

. ibuprofène 600 : 30g

. pesticides : non déterminé

. engrais : non déterminé

Il n'y pas une firme spécialisée dans la mise en forme spéciale pour les pesticides dans le maraîchage. Ce qui fait que les maraîchers utilisent les produits du coton qui ne sont pas du tout conseillés pour les légumineuses. Beaucoup utilisent le Pacha, un insecticide utilisé dans la culture du niébé mais que les maraîchers utilisent souvent dans les cultures maraîchères.

22

Par ailleurs, en termes de fréquence, les insecticides arrivent nettement en tête dans les préférences 100 % des maraîchers interrogés les placent en première position.

1.6.2. La fertilisation et la quantité d'engrais à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille

On distingue plusieurs types d'engrais minéraux :

V' Les engrais azotés qui contiennent de l'azote ;

V' Les engrais phosphatés qui contiennent du phosphore ; V' Les engrais potassiques qui contiennent du potassium.

Les principaux engrais les plus utilisés en maraîchage au Bénin sont : NPK, l'Urée (46% d'azote), Sulfate de potassium (45% de potassium).

Selon l'ATDA pour le mois de décembre 9000 kg d'NPK et d'Urée ont traités 17 légumes sur 70,3 ha, ce qui revient à 128,02 kg d'NPK et d'Urée à l'hectare. Or la quantité recommandée devrait être inférieure à 50 kg, donc les 78,02 kg sont en excès et constituent un indice de risques sanitaires et environnementaux.

1.7. LIMITES DE LA RECHERCHE

Par rapport aux pesticides (dégâts et impacts sur les consommateurs), la réticence de certains maraîchers à fournir les informations sur les produits chimiques prohibés qu'ils utilisent, nous a amené à procéder à des estimations. Les déclarations collectées au niveau de plusieurs maraîchers sur le même site permettent de rendre ces estimations réalistes. Les informations collectées ont été obtenues par jeu de question-réponses qui font appel à la mémoire des producteurs. Enfin, La recherche s'est limitée à une étude de perception sur les effets environnementaux et sanitaires des pesticides et engrais chimiques. Elle n'a pas pu prendre en compte les analyses microbiologiques et la propreté des eaux et des légumes. Enfin, la nature des données recueillies n'a pas permis d'estimer la régression afin de déterminer les facteurs susceptibles de réduire le risque de contracter une maladie suite à l'utilisation des pesticides. En lieu et place nous nous sommes contentés d'une étude de perception. Nous pouvons dire que les données recueillies sont crédibles et reflètent la situation de la production maraîchère dans la ville de Sèmè-Podji malgré les insuffisances mentionnées.

23

Conclusion partielle

Les visites de terrain et divers entretiens ont par ailleurs révélé l'accroissement à tout prix de l' activité insecticide des formulations chimiques et l'utilisation par les maraîchers de pesticides prohibés tels que le Duel, l'Alphacal, Cypercal etc..., l'une des raisons évoquées par les agriculteurs pour justifier l'utilisation incontrôlée de pesticides était de sauver les cultures et rentabiliser leurs activités pour leur survie. L'utilisation des organochlorés, c'est l'efficacité manifeste de ces derniers sur les insectes ravageurs par rapport à ceux homologués par l'Etat qui, à l'exception de l'endosulfan, sont constitués par des pesticides organophosphorés. Ceci a permis d'avoir une idée sur les fondements biophysiques et les aspects humains favorisant la contamination des légumes et la pollution de l'écosystème du site.

24

CHAPITRE II :

FONDEMENTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES A L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES

2.1. FONDEMENTS BIOPHYSIQUES DE L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES

2.1.1. localisation du cadre d'étude

Le périmètre maraîcher prospecté au cours de nos investigations est situé dans la zone du

cordon littoral encore appelé zone côtière dans Djeffa à Ekpè peuplé de 75.313 habitants à forte activité maraîchère comme nous l'indique la figure 2 ci-dessous.

Figure 2 : localisation de la zone d'étude

Source : DEGUENON, janvier 2019

La figure 2 nous renseigne sur le site maraîcher matérialisé en astéries bleus situé entre la voie inter-Etats Bénin-Négéria et l'océan atlantique au village Djeffa dans l'arrondissement d'Ekpè dans la Commune de Sèmè-Podji.

25

2.1.2. Relief

Sèmè-Podji est une plaine côtière encastrée dans un complexe de plans d'eau (océan

Atlantique, lagune de Porto-Novo, fleuve Ouémé et lac Nokoué). Le relief très bas varie par endroit entre 0 et 6 m environ d'altitude. Il est majoritairement composé de marécages, de sables fins inaptes aux activités agricoles et de plans d'eau (INSAE/PDC, 2005).

2.1.3. Climat

La commune de Sèmè-Podji baigne dans un climat soudano guinéen caractérisé par deux

saisons sèches (décembre à février et août à septembre) et deux saisons pluvieuses (avril à juillet et octobre à novembre). La température moyenne fait environ 27°C avec une humidité relative élevée. L'influence du vent côtier sur le climat crée souvent des perturbations cycliques qui font de la commune de Sèmè-Podji, une des zones les plus arrosées du Sud Bénin avec une moyenne pluviométrique dépassant annuellement 1100 mm (INSAE/PDC, 2005). Une zone plus arrosée est une zone fortement humide, où il y a assez d'eau, l'eau qui est l'élément fondamental du maraîchage. Donc ce climat est favorable aux activités maraîchères. Une zone trop arrosée, peut entraîner une augmentation de traitements, qui implique une utilisation abondante des pesticides et engrais chimiques. Les deux différentes saisons des pluies observées au Sud-Bénin déterminent les périodes de fortes productions maraîchères grâce à la disponibilité de l'eau.

2.1.4. Hydrographie

Coincé entre le complexe mer, lac et lagune, Sèmè-Podji bénéficie d'un réseau

hydrographique favorable aux activités de pêche. Il s'agit de la lagune de Cotonou qui en s'élargissant forme le lac Nokoué (14 000 ha). Elle communique par le canal de Toché avec la lagune de Porto-Novo qui se prolonge à l'Est jusqu'à Lagos au Nigeria créant ainsi une forme de réservoir d'eau douce ou salée selon la période de l'année (INSAE/PDC, 2005). Cette hydrographie est favorable à la culture de légumes même en temps de contre saison par l'irrigation. VIMAS se retrouve dans cette zone

2.1.5. Végétation

La zone de Sèmè-Podji appartient au secteur phytogéographique guinéen côtier à

végétation rase, clairsemée, formée essentiellement d'halophytes. La végétation naturelle, constituée d'arbustes et d'arbrisseaux denses à dominance de Zanthoxylum zanthoxyloïdes, Chrysobalanus icaco et Dialium guineense ne subsiste plus actuellement que très sporadiquement ou sous forme de touffes éparses, du fait de l'action de l'homme (installation des cultures, recherche de bois de chauffe et de construction etc...). Elle reste

26

aujourd'hui dominée par un tapis herbacé faiblement enraciné dans la zone sableuse. (INSAE/PDC, 2005).

2.1.6. Faune

Elle est très peu diversifiée aujourd'hui dans la commune et se réduit à quelques

mammifères tels les aulacodes, les singes, le sitatunga (Tragelaphus spekei), le guib harnaché ope (Tragelaplus scriptus), les lapins, les lièvres, les rats, les écureuils et civettes d `Afrique. La grande faune quant à elle, a pratiquement disparu à cause de la destruction quasi totale de son habitat au profit des installations humaines (habitat, champs, etc.) et de la chasse (INSAE/PDC, 2005).

2.1.7. Sols

Du fait de sa position topographique (voir relief) la commune de Sèmè-Podji ne dispose que

de sols résultant essentiellement du lessivage ou de la sédimentation. Ils sont pour la plupart hydromorphes et très pauvres en éléments nutritifs et en matériaux organiques, notamment en base, azote et phosphore, mais riches en dioxyde de silicium avec quelques éléments de sols ferrugineux de type tropical. De ce fait, très peu de sols sont favorables ou marginalement aptes à la production vivrière. Par contre, ils sont apparemment favorables aux palmiers à huile, cocotiers et canne à sucre qui s'y développent bien (INSAE/PDC, 2005). Ce fondement physique inapte à l'agriculture est favorable à l'utilisation des intrants chimiques pour cultiver les légumes dans VIMAS.

2.2. FONDEMENTS HUMAINS DE L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES

2.2.1. Peuplement de la Commune

A l'instar des autres communes du département de l'Ouémé, le peuplement de Sèmè-Podji a

été réalisé par différents courants migratoires. Le plus important est celui des Alladanou qui a permis le peuplement de tout le plateau du Sud-est de l'Ouémé. (INSAE/PDC,2005).

Sur le plan administratif, la Commune de Sèmè-Podji a six (06) arrondissements. Il s'agit de l'Arrondissement : d'Agblangandan, d'Ekpè, d'Aholouyèmè, de Djèrègbé, de Tohouè et de Sèmè-Podji. La population est inégalement répartie dans ces six arrondissements comme l'indique le tableau ci-dessous

27

Tableau1 : Répartition de la Commune de Sèmè-Podji selon les arrondissements

Arrondissement

Population

Agblangandan

57762

Ahlouyèmè

13218

Djèrègbé

20462

Ekpè

75313

Tohouè

32310

Sèmè-Kpodji

23636

Total

222701

 

Source : RGPH4, 2013

Le tableau 1 nous renseigne que la zone d'étude VIMAS se trouve dans Ekpè un arrondissement représentatif parce qu'il est le plus peuplé des arrondissements donc favorable à une demande plus accrue de produits maraîchers incluant une utilisation massive des pesticides et engrais chimiques à cause de ses sols inaptes à l'agriculture.

2.2.2. Le sexe

La population d'étude est constituée de 49 hommes et de 7 femmes soit respectivement 87,5%

et 12,5% de la population enquêtée (tableau 2).

Tableau 2 : Répartition de la population d'étude selon le sexe

Sexe

Fréquence absolue

Pourcentage (%)

Masculin

49

87,5

Féminin

7

12,5

Total

56

100

 

Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.3. L'âge

L'âge de la population varie de 15ans à 62 ans. Plus de 74,99% de la population enquêtée a

entre 15 et 45 ans (figure 3). L'âge moyen des enquêtés de 37,4 ans.

45

40

35

30

25

20

15

10

nombre de maraîchers

5

0

[15-30[ [30-45[ [45-60[ [60-62+[

tranche d'âge

28

Figure 3 : Répartition de la population d'étude selon l'âge Source : DEGUENON, novembre 2018

La figure 3 montre que la tranche d'âge de 15 à 45 ans est la plus élevée. Ceci confirme également les résultats de Hounkpotodé et de Tossou (2001) indiquant que la production maraîchère est principalement l'occupation des jeunes diplômés sans emploi et autres fonctionnaires à bas salaire pour qui l'activité constitue un appoint non négligeable pour le revenu et l'alimentation.

2.2.4. Le niveau d'instruction en français

Près de la moitié des maraîchers n'ont pas fréquenté l'école. Le taux n'analphabétisme est de

48,21%. Parmi les maraîchers qui ont été à l'école (51,78%), seuls 28,57% ont atteint le niveau secondaire et 23,21% ont atteint le niveau primaire. Aucun d'eux n'a fait d'études supérieures (figure4).

nombre de maraîchers

60

50

40

30

20

10

0

primaire secondaire non instruit

Niveau d'instruction

29

Figure 4: Répartition de la population d'étude selon le niveau d'instruction en français Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.5. La situation matrimoniale

La population d'étude est constituée en majorité d'hommes mariés soit 78,57% et de 21,43%

de célibataires.

Tableau 3 : Répartition de la population d'étude selon la situation matrimoniale

Situation matrimoniale

Fréquence absolue

Pourcentage (%)

Marié

44

78,57

Célibataire

12

21,43

Total

56

100

 

Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.6. Activités économiques

Les activités économiques de la population d'étude se composent essentiellement de la culture

des différentes sortes de légumes à savoir les légumes feuilles, les légumes racines et les légumes fruits. Les principaux légumes cultivés à VIMAS sont : la grande morelle (Solanum macrocarpum), le grand basilic (Ocimum basilicum), le chou pommé (Brassica oleracea var. capitata), la laitue (Lactuca savita), la tomate (Lycopersicon esculentum), l'amarante (Amaranthus hydritus), l'aubergine (Solanum melongena), la carotte (Daucus carota ) les plantes aromatiques comme la menthe (Menthaspicata), etc... Plus de 20 spéculations ont été citées par les maraîchers.

30

Tableau 4 : Légumes cultivés par les maraîchers et le nombre de fois cité.

Cultures

Noms scientifiques

Nombre

de fois
cité

Durée du cycle

Grande Morelle

(gboma)

Solanum macrocarpum

42

60 à 90 jours

Vernonia

Vernonia amygdalina

38

60 jours

Amarante

Amaranthus cruentus

55

21 jours

Tomate

Lycopersicon esculentum Mil.

56

45 à 60 jours

Carotte

Daucus carota

45

90 jours

Piment

Capsicums

33

60

Chou cabus

Brassica oleracea

22

60 à 90 jours

Aubergine

Solanum melongena

26

60 jours

Concombre

Cucumis savitus

16

45 jours

Grande Basilique

Ocimum basilicum

20

40 jours

Betterave

Beta vulgaris

6

90 jours

Laitue

Lactuca sativa

48

60 jours

Navet

Brassica rapa

1

70 à 90 jours

 

Source : DEGUENON, novembre 2018

Il est à remarquer que les deux types de légumes (cycles long et court) sont cultivés par tous les maraîchers et aucun d'eux ne fait exclusivement l' un ou l' autre. Cette attitude fait partir des moyens mis en oeuvre pour minimiser les risques.

2.2.7. Prix de vente de quelques légumes

Les prix de vente des légumes varient au gré de la période de production et de la montée ou de la baisse du « naéra »

Tableau 5 : Prix de vente de certains légumes

Légumes

Période de montée et de baisse

Prix / planche

 

Offre >

demmande

Minimum

Maximum

Gboma

Novembre, décembre

Avril, mai, juin,

octobre

600

1500

Oignon vert

Décembre, janvier

Mai, juin, juillet

1000

1500

Betterave

mars et octobre

janvier, février,

novembre et

décembre

3000

6000

Laitue

avril et juillet

mai et juin

500

4000

Vernonia

novembre, décembre

Mars, avril, juin

juillet

500

1000

Chiayo

Plein temps

Plein temps

500

1500

Amaranthe

Mars, avril, juin

juillet

Janvier, mars,

novembre

300

800

Carotte

janvier, avril,

septembre, octobre

mai, juin et juillet

4000

7000

Concombre

Mai

juin et juillet

1500

3000

 

31

Chou

mars et octobre

janvier, février,

novembre, décembre

250 / unité

300 / unité

Piment

Novembre - mai

Juin - octobre

6000/sac de 50kg

15000/sac de 50kg

Tomate

Janvier -avril

Mai - décembre

2000/panier

7000/panier

Persil

Avril

Janvier

1500

2500

 

Source : DEGUENON, décembre 2018

Le tableau 5 présente quelques légumes et leurs prix de vente. Les maraîchers estiment qu'un investissement de 150000 fca peut générer une recette de 360000fca de récolte sans oublier la main d'oeuvre payante : ouvriers 25000 les 2 premiers mois et 30000 à 35000fca les mois suivants. Les horaires de travail sont 7 à 13 heures et 16 à 18 heures 30 minutes.

2.2.8. La main d'oeuvre utilisée

Parmi les maraîchers 89,28% sont assistés par la main d'oeuvre. La majorité (80,35%)

utilisent les employés tandis que 19, 65% utilisent les membres de leurs familles (figure 5). La main d'oeuvre est majoritairement composée d'hommes (94,87%) contre 5,13% de femmes (tableau 6). Elle est en général composée de jeunes gens de moins de 30 ans (figure 6)

employés épouses enfants

nature du lien

nombre de maraîchers

40

70

90

80

60

50

30

20

10

0

Figure 5 : Répartition de la population d'étude selon le lien avec la main d'oeuvre. Source : DEGUENON, novembre 2018

Tableau 6 : Répartition de la main d'oeuvre selon le sexe

Sexe

Fréquence absolue

Pourcentage

Masculin

37

94,87

Féminin

2

5,13

Total

39

100

 

32

Source : DEGUENON, novembre 2018

Nombre de maraîchers

35

30

25

20

15

10

40

5

0

[10-15[ [15-20[ [20-25[ [25 et plus[ Tranche d'âge

Figure 6 : Répartition de la main d'oeuvre selon l'âge Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.9. Les ennemis de la culture

Les maraîchers signalent l'existence de six ravageurs qui attaquent les cultures maraîchères. Il

s'agit principalement de vers (chenilles), de pucerons et de criquets, beaucoup plus rarement de papillons, de cochenilles et de mouches (figure 7)

nombre de foi cités

40

80

70

60

50

30

20

10

0

criquets papillons vers mouches cochenilles puces

ennemis des cultures

Figure 7 : répartition des ravageurs des cultures cités par les maraîchers Source : DEGUENON, novembre 2018

33

Planche 1 : Chenilles (Helicoverpa armigera) de Aboudou AMADOU reprise par Marie Ange DEGUENON, janvier 2019.

Les 3 photos montrent les dégâts causés par Helicoverpa armigera appelé la noctuelle de la tomate c'est insecte polyphage, qui s'attaque à plusieurs espèces de plantes avec une préférence pour le cotonnier et les solanacées (tomate, poivron, piment, etc.) détruit les bouquets floraux, chute les jeunes fruits attaqués; déprécie les fruits commercialisés et pourrit les fruits lorsque des germes pathogènes les infestent en pénétrant par les trous qu'il creuse.

Planche 2 : Mouches blanches et pucerons noirs Chenilles (Helicoverpa armigera) de Aboudou AMADOU reprise par Marie Ange DEGUENON, janvier 2019

La photo 1 et 2 montrent les mouches blanches qui sont de petits insectes blanchâtres qui sont des piqueurs-suceurs que l'on trouve généralement à la face inférieure des feuilles. Les mouches blanches sont dangereuses par les virus qu'elles peuvent transmettre aux cultures (tomate, piment,....) et les pucerons noirs qui sont de petits insectes piqueurs-suceurs qui vivent en colonie sur les jeunes parties (feuilles, boutons floraux, ...) de plusieurs cultures, déforment la plante; provoquent un arrêt de croissance; secrètent des substances sucrées; transmettent aussi des maladies virales

2.2.10. Nombre de traitement par mois

La majorité des maraîchers font 4 (23,21%) à 5 (48,21%) traitements insecticides par mois, soit environ 1 traitement par semaine (figure 8). Aussi 14,92% et 6,5% des maraîchers font 6 à 7 traitements par mois tandis que 2,4% et 6,6% des maraîchers ne font que 2 à 3 traitements

34

par mois. Bien souvent les maraîchers, lorsqu'ils décident d'un traitement insecticide, ils traitent la totalité de leur périmètre toutes cultures confondues.

nombre de traitements par mois

nombre de maraîchers

14,92

6,6

2,4

6,5

23,21

48,21

Figure 8 : Répartition de la population d'étude selon le nombre de traitement insecticide effectué par mois

Source : DEGUENON, novembre 2018

Les traitements des cultures sont réalisés à titre préventif et à titre curatif. Généralement pour la prévention, les traitements sont réalisés tous les 5 à 8 jours ; et à titre curatif tous les 2 à 3 jours selon le niveau d'attaque de la culture.

Un autre facteur déclenche également les traitements chez une dizaine des maraichers enquêtés. Quand mon voisin traite ses cultures, il faut que je le fasse aussi sinon mes cultures seront contaminées disent-ils. Cette perception résulte du fait que ces maraichers pensent que certains ravageurs ne meurent pas après traitement mais se déplaceraient. Les acariens et les criquets ne meurent pas facilement, quand tu mets le produit, ils sont dérangés et ils se déplacent pour aller chez celui qui est à côté... etc.

2.2.11. Délai de carence

La grande majorité des maraîchers (80%) n'applique qu'un délai de 3 à 5 jours entre la dernière application de pesticides et la récolte et 6% appliquent le délai de 2 jours seulement (figure 9). Seuls 14% des maraîchers respectent un délai de carence de 2 semaines

Délai de carence

Nombre demaraîchers

40

20

30

10

0

35

Figure 9 : Répartition de la population d'étude selon le délai de carence Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.12. Les moyens de protection personnelle

Tous les maraîchers sont près que pieds nus, seuls 17,85% portent de chaussures fermées,

plus de la moitié des maraîchers n'utilise aucun moyen de protection personnelle lors de la préparation et de l'application des pesticides (tableau) ils portent seulement une culotte (60,71%). Environ 51,78% ne portent généralement qu'un pantalon. Seuls 3,57% utilisent de masque, 1,78% utilisent de gants et 17,85% utilisent de chemise manche longue.

Tableau 7 : Répartition de la population d'étude selon les moyens de protection adoptés

Moyens de protection

Nombre de fois cité

Pourcentage (%)

Aucune protection (culotte)

34

60,71

Port de pantalon seul

28

51,78

Port de masque

2

3,57

Port de gants

1

1,78

Port de chaussures fermées

10

17,85

Protection complète

00

00

 

Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.13. Mesures de prophylaxie après utilisation des pesticides

La majorité des maraîchers prennent un bain après l'utilisation des pesticides (tableau 7). Pour

les autres, 19,64% lavent automatiquement leurs mains après la pulvérisation , 12,5% lavent leurs habits, 26,78% passent de l'huile rouge de palme sur le corps. A leur compréhension, ces pratiques ont des effets antagonistes avec les pesticides, 14,28% prennent du lait non sucré et 42,85% prennent des médicaments.

36

Tableau 8 : Répartition de la population d'étude selon les moyens de prophylaxie utilisés

Mesure de prophylaxie

Nombre de fois cité

Pourcentage (%)

Prendre un bain

53

94,64

Se laver les mains

11

19'64

Laver les habits

7

12,5

Passer de l'huile rouge sur le corps

15

26,78

Prendre du lait non sucré

8

14,28

Prendre de médicaments

24

42,85

 

Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.14. Stockage des pesticides

Le tiers (75%) des maraîchers garde leurs pesticides dans leurs chambres, 8,92%, et 10,71%

les cachent dans les bananeraies et brousses. Par contre 5,25 les enterrent (figure 10).

 

80

 

nombre de maraîchers

 
 
 

lieu de stockage des pesticides

Figure 10 : Répartition de la population d'étude selon le mode de stockage des pesticides Source : DEGUENON, novembre 2018

2.2.15. La gestion des emballages des pesticides

Plus de la moitié (62,6%) des maraîchers abandonnent les emballages des pesticides dans la

brousse (tableau 9), cependant 21,42% les enterrent et 16,07% les réutilisent pour acheter de l'essence ou à nouveau de pesticides chez les détaillants.

37

Tableau 9 : Répartition de la population d'étude selon la gestion des emballages

Gestion des emballages

Fréquence

Pourcentage (%)

Abandonner dans la brousse

35

62,5

Enterrer dans le champ

12

21,42

Réutiliser pour acheter de l'essence

9

16,07

Total

56

100

 

Source DEGUENON novembre 2018 Conclusion partielle

Le peuplement de Sèmè-Kpodji a été réalisé par différents courants migratoires, répartis inégalement en six arrondissements dont Ekpè où se situe notre zone d'étude est le plus peuplé, à dominance d'activités économiques maraîchères favorable à une demande plus accrue de produits maraîchers incluant une utilisation massive des pesticides et engrais chimiques à cause de ses sols inaptes à l'agriculture. Selon Zossou (2004), l' adoption de la méthode de lutte des extraits naturels connaît des problèmes à cause de l' exigence en temps et en travail proportion non négligeable de maraîchers confirment l' efficacité de ces extraits botaniques notamment ceux à base de graines de neem dans la lutte phytosanitaire.

Les maraîchers utilisent l' un et ou l' autre de ces produits phytosanitaires en fonction de leur disponibilité, de leur efficacité, du type de culture, de la grandeur des superficies cultivées et de l' ampleur des dégâts causés par les insectes. Certains maraîchers s' emploient à combiner les extraits botaniques avec des insecticides chimiques. Donc les intrants chimiques sont utilisés de façon incontrôlée, aucun des maraîchers n'est bien protégé, un peu petit nombre respecte le délai de carence et les emballages vides sont très mal gérés.

Tout ceci nous conduit à aborder le troisième chapitre

38

CHAPITRE III : RESULTATS, DISCUSSIONS, ET
PERSPECTIVES

3.1. Résultats

3.1.1. Types de pesticides chimiques utilisés dans la production des légumes

Tableau 10 : Types de pesticides chimiques utilisés dans la production des légumes et le prix

moyen

Pesticide utilisé

Matière active

Famille

Prix moyen du pesticide (fcfa)

Tihan 1760-

TEQ

Flubendiamide+ Spirotetramate

Kétoénoles

6000

Lamdacal P212 EC

Lambdacyhalothrine+ profenofos 200

Pyréthrinoïde+Organophosphoré

3000

Acarius 18

EC

Abamectine

Acaridae

7500

Emacot Fort

Emamectine Benzoate

Avermectines

3000

Pacha 25 EC

Acetamipride+ Lambdacyhalothrine

Néonicotinoide+Pyréthrinoide

3000

Laser 480 SC

Spinosad

Néonicotinoide

1200

Cypercal P

330 EC

Cyperméthrine

Pyréthrinoïde

4000

Coga 80 WP

Carbendazim

Benzimidazole

800

Dursban B-

200/18 EC

Cyfluthrine+ Chlorpyriphosethyl

Pyréthrinoide+Organophosphoré

5500

Alphacal p318 EC

Alphacyperméthrine+ Profénofos

Pyréthrinoide

6000

Capt 88 EC

Acétamipride+ Cyperméthrine

Néonicotinoide+Pyréthrinoïde

5500

Cotofan 350

EC

Endosulfan

Cyclodiène

4000

Calfos 500

EC

Profénofos

Organophosphorés

6000

Sunpyrifos 48 EC

Chorpyrifos-Ethyl

Organophosphorés

6500

Duel 336 EC

Profénofos+cypermét

hine

Organophosphorés+ Pyréthrinoide

7000

Polytrine 186 EC

Cyperméthrine+ profénofos

Pyréthrinoide+ Organophosphorés

7500

Conpyrifos 48 EC

Chlorpyrifos

Organophosphorés

6000

Dimex 400

EC

Diméthoate

Pyréthrinoïde

5500

Cyper-d

Cyperméthrine

Pyréthrinoide

4000

Decis 15 EC

Deltaméthrine

Pyréthrinoïde

3500

 

39

Sunhalothrin 25 EC

Lambda-cyhalothrin

Pyréthrinoide

3000

Clear 25 EC

Lambda-cyhalothrin

Pyréthrinoide

3000

Lambda finer 25 EC

Lambda-cyhalothrin

Pyréthrinoide

3000

Thunder 145 o - teq

Betacyfluthrine+ Imidacioprid

Pyréthrinoide+ Néonicotinoide

4500

Cypadem 43.6 EC

Dimethoate+ cypermethrin

ND

3000

Kinikini

Cyfluthrine+ malathion

Pyréthrinoide+Organophosphorés

7000

Celphos

Phosphure d'aluminium

ND

6000

Cydim c 50

Cyperméthrine

Pyréthrinoïde

5000

Cypalm50 EC

Cyperméthrine

Pyréthrinoïde

1000

Topsin-M

Méthylthiophanate

Benzimidazole

3000

 

Source : DEGUENON, décembre 2018

Le tableau 10 présente les différents pesticides chimiques utilisés par les maraîchers enquêtés pour combattre les bio-agresseurs et leur prix moyen et la liste n'est pas exhaustive.

Planche 3 : Flacons de pesticides Lambda, Tihan, Duel, Alphacal .... Source : DEGUENON, décembre 2018

Les matières actives des pesticides utilisés par les maraîchers appartiennent aux classes II et III de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (Pesticides Properties Data Base).

40

Ces matières actives ont été complétées par leurs valeurs toxicologiques de référence comme la Dose Journalière Admise (DJA), la Dose de Référence Aigüe (ARfD) et le Niveau d'Exposition Acceptable de l'Opérateur (AOELA).

Tableau 11 : Distribution des matières actives de pesticides, leur classification selon l'OMS ainsi que leurs valeurs toxicologiques de références selon Pesticides Properties Data base

Pesticides

Pourcentage Valeurs toxicologiques de références de pesticides

 

Global

Classe de Danger OMS

DJA(mg/ kg/pc/j)

ARfD( mg/kg/ pc/j)

AOEL(mg/ kg/pc/j)

Abamectine (Av)

2,2

3,8

II

0,0025

0,0025

-

Mancozèbe (Carb)

4,4

3,3

II

0,05

0,6

0,035

Emamectine benzoate ( Av)

1,1

1,1

II

-

-

-

Cyperméthrine (Pyr)

1,1

3,8

II

0,05

0,2

0,06

Spinosad (Spi)

23,3

16,9

II

0,024

0,1

0,013

Profénofos (Op)

12,2

10,9

II

0,03

1

-

Lambdacyhalothrine (Pyr)

23,3

31,7

II

0,0025

0,005

0,00063

Acétamipride (Néo)

16,7

14,2

II

0,025

0,025

0,07

Spirotétramate (Két)

4,4

3,3

III

0,05

1

0,05

Flubendiamide (Dia)

4,4

3,3

III

0,017

0,1

0,006

Chlorpyrifoséthyl (Op)

3,3

3,8

II

0,001

0,005

0,001

Cyfluthrine (Pyr)

3,3

3,8

III

0,003

0,02

0,02

 

Source : OMS : Organisation Mondiale de la Santé - DJA : Dose Journalière Admise - ArfD : Dose de Référence Aigüe - AOEL : Niveau d'Exposition Acceptable de l'Opérateur.

3.1.2. Quantité de pesticides à l'hectare pour décembre 2018 à Sèmè-Podji

Cette quantité est l'un des indicateurs qui reflète le risque potentiel d'une matière active

contenue dans une formulation commerciale donnée.

Les données statistiques de calcul de cette quantité figurent en annexe (ATDA, 2018).

Selon ATDA 2018 pour le mois de décembre 1062 l de pesticides (herbicides 20 l + insecticides 1042 l) ont traité 17 légumes sur 70,3 ha.

Soit Qpd la quantité de pesticide utilisée pour le mois de décembre

Qpd = 1 l x 1062 / 70,3 = 15,1066l

Par an Qpd = 1l x 15,1066 x 12 =181,2792 l

Pour 15 ans Qpd = 1 l x 181,2792 x 15 = 2719,188 l

Pour les 80 ha en 15 ans Qpd = 1 l x 2719,188 x 80 = 217535,04 l

41

De façon objective, nous pouvons dire que toute cette quantité de pesticides se retrouve dans notre sang par diverses voies telles que : les aliments, l'eau aux multiples usages, et l'air. Aucun de ces pesticides n'est sans effet sous toutes les conditions d'exposition.

Comme le mentionnait Paracelsus, il y a plus de 400 ans

Ø « toutes les substances sont toxiques, il n'y a aucune qui n'est pas toxique. C'est la dose qui fait la différence entre une substance toxique et un remède». Or aucune dose n'est respectée par les maraîchers, c'est le résultat qui compte pour eux quelque soit le conseil. Ce qui fait que les légumes au lieu d'être des vitamines sont devenus toxiques pour notre santé.

Puisque la dose létale est sous forme huileuse et se cumule petitement à un seuil qui tue sans préalable. Donc deux facteurs sont essentiels pour définir l'impact potentiel d'une exposition à une substance chimique :

Réponse (effet) = concentration x temps

Ø Dose létale : est la dose à laquelle un pourcentage donné d'une population donnée décède. Elle est unité de masse de substance par masse corporelle (g/kg) puisque la résistance est variable d'un individu à l'autre ( fr.wikipédia.org), l'indicateur le plus utilisé est la dose létale 50 ou (DL50).

Pour exemple voilà des doses létales de quelques produits

Doses létales de produits pouvant entraîner la mort d'un homme de 70 kg :

. alcool 90° : 500g

. sel de table : 225g

. ibuprofène 600 : 30g

. pesticides : non déterminé

. engrais : non déterminé

3.1.3. Quantité de pesticides à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille Prenons le cas d'un légume de cycle de production de un mois

Soit Qp la quantité de pesticides, pl la planche et T le traitement 1 ha = 1000 planches, 1 pulvérisateur = 16 litres d'eau

42

Premier traitement (T1) de la première semaine : 30 ml pour 40 planches Quantité de pesticide par planche

Qp1 = 1 ml x 30/40 = 0,75 ml

Deuxième traitement (T2) de la deuxième semaine : 30 ml pour 40 planches

Qp2 = 1 ml x 30/40 = 0,75 ml

Troisième traitement (T3) de la troisième semaine : 50 ml pour 40 planches

Qp3 = 1 ml x 50/40 = 1,25 ml

Quatrième traitement (T4) de la quatrième semaine : 50 ml pour 40 planches

Qp4 = 1 ml x 50/40 = 1,25 ml

Qp = Qp1 + Qp2 + Qp3 + Qp4 = 1 ml x (0,75 + 0,75 + 1,25 + 1, 25) = 4 ml

Qp = 4 ml / mois /planche

Quantité de pesticide par hectare par mois

Qha = 1 ml x 4 x 1000 = 4000 ml = 4 l

Qha = 4 l / mois / planche / légume / hectare

VIMAS fait 80 hectares

Qha = 1l x 4 x 80 = 320 l

Qha = 320 l / mois / 80 hectares

Quantité de pesticide par hectare par an

Qha = 1l x 320 x 12 = 3840 l

Qha = 3840 l / an / hectare

VIMAS a été créé en 2004, donc Qha = 1l x 3840 x 15 = 57600 l

Qha = 57600 l / 15 ans / hectare

Pour les 80 hectares pour 15 ans on aura:

Qha = 1l x 57600 x 80 = 4 608 000 l

43

Qha = 4 608 000 l / 15 ans / 80 hectares / cycle de production d'un légume Pour 1a culture de 10 différents légumes nous aurons :

Qha = 1l x 57600 x 80 x 10 = 46 080 000 l

Qha = 46 080 000 l / 15 ans / 80 hectares / cycle de production de 10 légumes

VIMAS a environ 240 maraîchers, si un maraîcher cultive au moins dix (10 ) de légumes par mois, nous aurons :

Qha = 1l x 57600 x 80 x 10 x 240 = 1,1059200E10

Qha = 1,1059200E10 l / 15 ans / 80 hectares / cycle de production de 10 légumes / 240 maraîchers

3.1.4. Quantité de pesticides par planche par cycle de production du chou cabus Soit Qp la quantité de pesticides, pl la planche et T le traitement

Tihan = 0,02 l / pl

Biobite = 0,00125 l / pl

Pacha = 0,005 l / pl

Lambda = 0,005 l / pl

Super gros = 0,005 l / pl

Pour le 1er mois de traitement nous aurons : 0,01208 l pl / T.

Pour le 2ème mois de traitement nous aurons : 0,03625 l /pl / T

Pour le 3ème mois de traitement nous aurons : 0,021 l / pl / T

Le traitement est fait tous les 3 jours, par mois il fait 10 traitements, donc nous aurons :

1er mois de traitement Qp = 0,1208 l pl / T.

2ème mois de traitement Qp = 0,3625 l /pl / T

3ème mois de traitement Qp = 0,21 l / pl / T

Qp = 0,6943 l / pl / T / cycle de production

Qp = 2,7772 l / pl / T / an

44

Qp = 41,658 l / pl /T / 15 ans

Qp = 694,3 l / hectare / cycle de production

Qp = 55544 l / 80 hectares

Qp = 833160 l / 80 hectares / 15 ans

Si un maraîcher cultive une planche de chou cabus par cycle de production on aura :

Qp = 240 x 0, 6943 l = 166,632 l / pl / T / cycle de production

Qp = 166632 l / pl / T / cycle de production du chou / hectare

Soit N le nombre de planches de chou cultivés par un maraîcher pour le cycle de production

Qp = 166,632 l / pl x N / T / cycle de production / chou / maraîcher

Qp = 666,528 l / pl / T / an

Qp = 666528 l / hectare / cycle de production

En récapitulatif les indicateurs de risques sont :

Qp = 166632 l / pl / T / cycle de production du chou / hectare

Qha = 4 l / mois / planche / légume / hectare

3.1.5. Quantité de pesticides par pied du chou cabus par cycle de production Une planche de chou contient 40 pieds de chou

Soit pd le pied du chou et xc la quantité de pesticide utilisée par le pied du chou xc = 0,6943 l / 40 = 0,017 l

xc = 0,017l / pd

3.1.6. Quantité de pesticides par consommateur par mois par pied du chou cabus soit 1pd / consommateur /mois

Qp = 0,017 l

3.1.7. Quantité de pesticides par consommateur par an du chou cabus Qp = 0,208 l

3.1.8. Quantité de pesticides par consommateur du chou cabus en 15 ans Qp = 3,12 l

45

3.1.9. Quantité de pesticides par consommateur du chou cabus en 50 ans Qp = 10,4 l

3.1.10. Quantité de pesticides par pied d'amaranthe par cycle de production 4 ml pour 125 pieds, xml pour un pied

x ml = 1 ml x 4 / 125 x ml = 0,032 ml

Soit Qa cette quantité Qa = 0,032 ml /pied

3.1.11. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en un mois Si un consommateur consomme un pied d'amaranthe par semaine

Qa = 1 ml x 0,032 x 4

Qa = 0,128 ml /consommateur / mois

3.1.12. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en un an Qa = 1,66 4 ml

3.1.13. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en 15 ans Qa = 24,96 ml

3.1.14. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en 50 ans Qa = 83,2 ml

Il n'y pas une firme spécialisée dans la mise en forme spécialisée pour les pesticides dans le maraîchage. Ce qui fait que les maraîchers utilisent les produits du coton qui ne sont pas du tout conseillés pour les légumineuses. Beaucoup utilisent le Pacha, un insecticide utilisé dans la culture du niébé mais que les maraîchers utilisent souvent dans les cultures maraîchères.

Par ailleurs, en termes de fréquence, les insecticides arrivent nettement en tête dans les préférences 100 % des maraîchers interrogés les placent en première position.

3.1.15. Types de pesticides organiques utilisés dans la culture des légumes Tableau 12 : Types de pesticides organiques utilisés dans la culture des légumes

Pesticides

Matière active

Famille

Prix moyen

Huile de neem

Extrait de neem

Nd

3500

 

Source : DEGUENON, décembre 2018

46

Le tableau 12 présente le pesticide organique et le prix moyen utilisé par les maraîchers enquêtés pour combattre les bio-agresseurs.

Le pesticide organique huile de neem utilisé par les maraîchers enquêtés pour combattre les bio-agresseurs laisse un goût amère dans le légume lorsque c'est ce seul insecticide qui a traité le légume durant son cycle de production. Ceci repousse les maraîchers à son utilisation. D'où la forte utilisation systématique des pesticides chimiques

3.1.16. Différents types d'engrais chimiques utilisés par les maraîchers

Le NPK est utilisé par 100% des maraîchers contre 89,28% qui utilisent l'urée. Par contre

3,57% utilisent fertiplus et 1,78% utilisent callifert (tableau 13).

Tableau 13 : Différents types d'engrais chimiques utilisés par les maraîchers

Engrais utilisés

Nombre de fois cité

Pourcentage (%)

Le prix moyen/sac

50kg

NPK

56

100

18000

Urée

50

89,28

12000

Fertiplus

2

3,57

6000

Callifert

1

1,78

8000

 

Source : DEGUENON, décembre 2018

3.1.17. Différents types d'engrais organique utilisés par les maraîchers

100% des maraîchers utilisent la fiente de volaille, bouse de vache (3,57%), fècès de moutons

(10,71% ) et compost (1,78% ) (tableau 14).

Tableau 14 : Différents types d'engrais organique utilisés par les maraîchers.

Engrais utilisés

Nombre de fois cité

Pourcentage(%)

Le prix moyen

Fiente de volaille

56

100

1500

Bouse de vache

2

3,57

500

Fècès de moutons

6

10,71

-

Compost

1

1,78

1500

Tourteau de neem

0

0,0

1500

 

Source : DEGUENON, décembre 2018

Le principal moyen de lutte contre les ravageurs est l'utilisation de pesticides chimiques. La majorité des maraichers ne semblent pas avoir une grande connaissance des matières actives et des doses à utiliser en fonction des superficies à traiter à cause de leur faible niveau d'instruction et d'un manque d'encadrement adéquat. Les maraîchers estiment ces produits très coûteux mais affirment qu'ils sont efficaces. Le recours aux produits destinés à traiter le coton notamment l'endosulfan (produit très toxique de la famille des organochlorés) est effectué dans ce cas, puisqu'ils sont moins onéreux. Cependant, les produits

47

homologués pour les cultures maraichères ne sont pas toujours disponibles dans les centres de promotion agricole. Les maraichers ne bénéficiant d'aucune subvention font de leur mieux pour avoir de belles récoltes afin de les commercialiser.

La plupart des maraichers, environ 50 sur les 56 interrogés, affirment ne plus avoir une connaissance sur le mode d'action précis des produits qu'ils utilisent. Ils prétendent ne plus rien maîtriser, parce que les produits ne sont plus efficaces comme avant, alors là ils ne savent plus quoi faire exactement. Et donc, ce qui est recherché, c' est le résultat ; peu importe le type d'emballage, la couleur et l'aspect du produit. Alors nous devons communiquer et former ces maraîchers à choisir le bon produit pour amoindrir les dégâts dans un monde de contrefaits.

L'équation la plus difficile à résoudre concernant l' usage des pesticides a été de trancher sur comment les mélanges de pesticides se font. C' est une question compliquée, ils ne peuvent pas dire exactement comment ils mélangent les produits. Ils le font selon le niveau d'attaque des plants, de la quantité de produit dont ils disposent, des produits qui existent en ce moment sur le marché, de leur capacité financière etc... Aucun des maraichers interrogés sur cet aspect n'a pu fournir d'informations précises. L' observation nous a permis de constater que, le même maraicher pour la même culture, en face du même ravageur, peut soit utiliser les mêmes produits à des doses différentes, soit utiliser carrément d'autres produits, soit faire d'ajout aux précédents. Néanmoins, même si on ne peut pas statuer sur les mélanges de produits, il y a les produits tels que « LAMBDA FINER® 25 EC », « PACHA® 25 EC », « LASER® 480 SC » « EMACOT FORT » qu'on retrouve systématiquement dans tous les mélanges faits par la majorité des maraichers enquêtés.

Planche 4 : Préparation d'un mélange de Suncozèbe et d'Acarius à VIMAS Source : DEGUENON, décembre 2018

48

Photo 2 : prise de vue de Daleb reprise par DEGUENON, décembre 2018

Selon les maraîchers, pour renforcer l'efficacité du produit, il doit être utilisé en mélange. Cette pratique évite de faire plusieurs passages d'épandage et de ce fait permet de gagner en temps.

Planche 5 : Pulvérisation de pesticides dans un champ de poivron à VIMAS Source : DEGUENON, décembre 2018

Le principal mode d'utilisation des pesticides est l'épandage par le pulvérisateur. L'arrosoir est utilisé rarement par certains. L'épandage est fait souvent très tôt le matin ou le soir. La raison évoquée est que l'action du soleil ambiant associé au produit pourrait griller la plante.

Les pertes occasionnées par les ravageurs sont parfois extrêmement importantes, de sorte qu'il est courant, pour les éviter, de traiter les cultures au moyen de pesticides sans guère se préoccuper des quantités utilisées. En pareil cas, la teneur en pesticides peut être élevée, quand on procède à des traitements peu avant la récolte. Alors que ces légumes sont directement mis sur le marché après traitement, après un simple lavage.

3.1.18. Quantité de pesticides nécessaire à la production de certaines cultures

Le classement des cultures a été complété par la quantité de pesticides que nécessite la production de chacune des cultures afin d'avoir une idée plus ou moins claire des

49

doses de pesticides utilisés par les maraîchers. Pour ce fait, il a été procédé au calcul des volumes

Tableau 15 : Volumes de pesticides utilisés lors de la production de certaines cultures

Cultures

Durée de cycle (semaine)

Nombre moyen d'application

Volume solution concentrée (1/ha)

Chou

12

15

45

Carotte

10

2

15

Laitue

4

3

28

Grande morelle

10

9

35

Amaranthe

12

5

15

Vernonia

11

2

8

 

Houéyissan, 2006

De l'analyse de ce tableau, nous retenons que le chou, la grande morelle, la laitue, la carotte, l'amarante et le vernonia et surtout les deux premières cultures nécessitent une importante quantité de pesticides pour leurs productions. Par ailleurs ces résultats sont proches de ceux obtenus par Adisso (2005) James, B. et al (2005). En effet, les travaux de James, B et al (2005) portent sur les fréquences et les volumes de pesticides appliqués au cours de la production maraîchère en zone urbaine et périurbaine au Sud-Bénin et les résultats sont les suivants

Tableau 16 : Fréquences des applications de pesticide

Spéculation

Période de culture avant récolte (semaine)

Nombre d'application avant la récolte

Total nombre d'application

 
 

Décis

Talstar

Manèbe

Furadan

 

Chou

12

7

-

-

12

19

Gboma

10

5

2

2

3

12

Laitue

4

-

2

2

-

4

Carotte

10

1

-

-

2

3

Amarante

12

1

1

-

-

2

Concombre

8

-

1

-

-

1

 

Source: James B. et al, 2005

Il ressort de cette étude que les maraîchers utilisent 45,8 litres de concentrés de pesticide en 19 applications pour un hectare de chou en trois (3) mois de culture : 12 applications de Talstar et 7 de Decis par planche de chou pour lutter prioritairement contre les larves de Plutella Xylostella L. (Lépidoptère: Yponomeutidae) et Hellula undalis L. (Lépidoptère: Pyralidae). Le gboma quant à lui, reçoit 41,8 litres de pesticide par hectare

50

de culture en 12 applications en trois (3) semaines de culture avant la récolte. La laitue, la carotte, l'amarante et le concombre reçoivent respectivement 26,9 1; 17,41; 10,51 et 71 de concentré de pesticide. Les résultats de cette étude prouvent effectivement que le chou et le gboma sont les principales cultures dont les productions nécessitent une importante utilisation de pesticide. Des études ont montré qu'en maraîchage, les doses de pesticides utilisés sont de 2 à 3 fois supérieures aux doses recommandées ( Dossa et al, 2000 ; Tallaki, 2001 cités par Adisso, 2005).

En général tout ce qui est chimique est destiné aux produits de transformation tels que le coton par exemple. Normalement les produits chimiques ne sont pas destinés au maraîchage parce que les produits maraîchers ne doivent pas aller au feu, ils sont directement à croquer tels que la carotte, le concombre, la laitue...par exemple. Pour le cas de maïs consommé frais tous les produits chimiques sont dedans et rentrent dans le sang pour donner du cancer, mais séché une bonne partie des produits chimiques est détruite par les rayons solaires. Par ailleurs les produits chimiques même après cueillette continuent de travailler, c'est ce qui fait pourrir les légumes. Le légume conventionnel se développe rapidement (2 mois contre 3 mois) et pourrit aussi très vite 3jours contre 5 jours.

3.1.19. Engrais minéraux

On distingue plusieurs types d'engrais minéraux :

V' Les engrais azotés qui contiennent de l'azote ;

V' Les engrais phosphatés qui contiennent du phosphore ; V' Les engrais potassiques qui contiennent du potassium.

Les principaux engrais les plus utilisés en maraîchage au Bénin sont : NPK, Urée (46% d'azote), Sulfate de potassium (45% de potassium).

3.1.20. Quantité d'engrais minéral à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille

Y2 kg d'NPK + Y2 kg d'urée pour 10 planches

0,1 kg pour 1 planche 0,0008 kg pour un pied

Pour 1000 planches, soit Qe cette quantité

Qe = 1 kg x 0,1 x1000 = 100 kg / ha

D'après les données statistiques du rapport d'activités de la Cellule Communale de Sèmè-Podji (ATDA, 12/2018).

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Qe = 1 tonne x 3,5 +5,5 = 9 tonnes = 9000 kg

Soit cs le cumul de superficie emblavée pour le mois de décembre Cs = 70,3 ha

Qe = 128,02 kg / NPK + UREE / ha / décembre 2018

Cette quantité montre qu'il y a un excédent d'engrais à la normale et prouve l'utilisation massive des fertilisants minéraux dans le maraîchage à Sèmè-Podji. Ceci est un indice de risque sanitaire parce que tout produit chimique même à une faible dose est toxique et nuisible. En outre le produit reste dans la sève de la plante et migre vers les fruits et le résidus se retrouve dans l'aliment. Par conséquent la dose létale par rapport au poids corporel des individus est sous forme huileux (liquide) et l'élimination est difficile, ces graisses bouchent les artères et le sang ne peut pas circuler, cela peut être source d'une tension artérielle ou d'un infarctus (crise cardiaque).

Ceci est aussi un indice de risque environnemental car les engrais chimiques détruisent l'humus du sol, dégradent la terre au point de la rendre compacte, incapable d'absorber l'eau de pluie, ce qui est une catastrophe, cela conduit à des inondations même en saison sèche (claude Bourguignon, 2013)

Ø 150 - 200 kg / ha de NPK est recommandé en fumure de fond 2 semaines après la levée et l'Urée 50 kg / ha appliqué généralement 40 jours après la levée pour les cultures vivrières exemple le maïs. Mais ces engrais en fumure de fond avant le semis en demi dose 50 kg au lieu de 100 kg pour les légumineuses comme l'haricot pour des sites très faibles est déconseillé mais très pratiqué par les maraîchers à cause du sol très faible, si non les haricots verts captent l'azote de l'engrais du sol.

Ø les engrais potassiques contiennent le sulfate de potassium (45 %), c'est comme l'urée 50 kg / ha.

Selon l'ATDA pour le mois de décembre 9000 kg d'NPK et d'Urée ont traités 17 légumes sur 70,3 ha, ce qui revient à 128,02 kg d'NPK et d'Urée à l'hectare. Or la quantité recommandée devrait être inférieure à 50 kg, donc les 78,02 kg sont en excès et constituent un indice de risques sanitaires et environnemental.

3.1.21. Mode d'utilisation des engrais chimiques utilisés dans la production des légumes

Le principal mode d'utilisation des engrais chimiques est l'enfouissement du produit au pied de la plante lors de la floraison et à une semaine de la maturité.

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Planche 6 : Urée dans la main d'un garçon et NPK enfouis aux pieds des plantes de tomates par un maraîcher à VIMAS.

Source : DEGUENON, décembre 2018

3.1.22. Mode d'utilisation des engrais organiques utilisés dans la production des légumes Le principal mode d'utilisation des engrais organiques est le mélange du sable avec la bouse

de vache pour retenir l'eau (fumure de fond) et fiente de volaille à déposer aux pieds des plantes (fumure d'entretien), comme l'indique la photo 3 ci-dessus.

Photo 3 : Fientes de volaille étalées aux pieds des plantes de chou Source : DEGUENON, décembre 2018

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3.1.23. Répartition des maraîchers en fonction des méthodes de lutte utilisées

1%

5%

techniques de lutte

10%

84%

conventionnel bio

intégrée intégrée

Figure 11 : Différentes techniques de lutte contre les ravageurs Source : DEGUENON, décembre 2018

La figure 11 montre que 84% font du conventionnel, 1% fait du bio, 5% et 10% font les deux (agriculture intégrée). Et cela s'explique par :

Nombre de traitement illimité, autant d'attaque autant de traitement, car même avec les pesticides les nématodes résistent et les carottes sont détruites. Encore que même dans les kiosques, les périmés sont vendus.

A VIMAS tu es obligé de faire du conventionnel parce que la majorité faire du

conventionnel et si tu es le seul à faire le bio entre de nombreux conventionnels, tous les ravageurs se ruent sur ton champ et tu travailles à perte ; d'où il est contraint avec aussi la vision et le prix des acheteurs. Et aussi c'est 4m ou une haie de citronnelle seulement qui sépare un champ bio d'un champ conventionnel, entre 2 bio ou 2 conventionnels il n'y a pas d'espace. Alors Faire le bio c'est sur commande, laisser le terrain au moins un an en jachère.

3.1.24. Sources d'approvisionnement des pesticides chimiques

Les circuits d'approvisionnement au niveau local sont multiples et échappent le plus souvent

au contrôle des autorités chargées de la règlementation. On en distingue trois : le marché

local, le circuit de producteur à producteur et le marché international
(l'approvisionnement dans les pays voisins).

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« Accueil Paysan » est la seule boutique de fourniture d'intrants (semences et produits phytosanitaires) à Sèmè-Podji. Ce lieu commercial ne fournissant pas des produits coton, les maraichers de VIMAS se rabattent sur les fournisseurs de Cotonou et les vendeurs ambulants pour s'approvisionner. En effet, la responsable de cette boutique est ingénieur agronome et donc consciente du danger de l'utilisation de ces produits en maraichage. Les autres vendeurs de ces produits affirment s'approvisionner surtout au Nigéria, en Côte-d'Ivoire, au Ghana et au Togo. L'enquête a permis de constater qu'il y a un détournement de l'utilisation des pesticides. En effet, des pesticides comme l'endosulfan, massivement utilisé dans la production cotonnière au Bénin, ont été retrouvés auprès de plusieurs maraîchers. Et puisque ces produits sont subventionnés par l'Etat, ils ne coûtent plus chers sur le marché informel. Ce qui explique en partie la présence de ces produits avec les maraichers. En outre, plusieurs pesticides utilisés n'ont pu être identifiés, en raison du fait que ces pesticides sont mis dans des emballages non étiquetés. Même les maraîchers interrogés n'ont pas été en mesure de préciser la nature de ces pesticides, se limitant à dire qu'ils les ont achetés auprès des vendeurs ambulants venant du Ghana et où du Togo.

Planche 7 : Une boutique de vente d'intrants agricoles et des sacs de fientes de volailles à VIMAS

Source : DEGUENON, décembre 2018

3.1.25. Risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la production des légumes

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Les pesticides chimiques sont très dangereux à cause de leur toxicité. Sossou, 2004 a identifié deux sortes de toxicité :

La toxicité aigüe : désigne un pesticide provoquant des problèmes de santé peu après l'exposition. Elle peut se produire par la peau, le nez, les yeux et les lèvres. Nous pouvons citer : les dermites, aliments contaminés, troubles respiratoires, troubles de vision, etc...

La toxicité chronique : désigne un pesticide entraînant ou augmentant le risque de problèmes de santé graves après une exposition prolongée ou répétée. Les effets chroniques les plus étudiés peuvent être classés en quatre grandes catégories : les cancers, la réduction de la visibilité, l'infertilité, le suicide, etc...(Raldi et al., 1998 ; CPP, 2002).

La toxicité chronique est exprimée par la DJA (Dose Journalière Acceptable). Elle est la quantité de produit qui peut être consommée chaque jour et durant une vie entière par un individu sans que cela n'affecte en aucune manière sa santé. Cependant quelques malaises ont été cités par les maraîchers (tableau17).

Tableau 17 : Malaises provoqués par l'utilisation des pesticides

Malaises

Nombre de fois cité

Brûlure

20

Démangeaison

17

Toux

10

Faible vision

7

Diarrhée

5

Faiblesse sexuelle

4

Dermatoses

8

Nausée

12

Vomissement

17

Fatigue

14

Rhume

10

Trouble respiratoires

9

Maux d'yeux

4

Diarrhée

3

Vertiges

4

Source : DEGUENON, décembre 2018.

Il ressort de l'analyse du tableau que les affections cutanées (peau, yeux, lèvres...) et les troubles gastriques (nausées, toux, diarrhée, vomissement...) sont les plus fréquentes malaises cités par les producteurs après usage des pesticides.

En dehors des affections suscitées les maraîchers courent encore d'autres risques tels que:

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Exposition accidentelle : les principales victimes d'expositions accidentelles aigües aux pesticides sont les enfants de moins de 5 ans. Exposition professionnelle : les groupes professionnels susceptibles d'être exposés sont les agriculteurs et les membres de leur famille qui les aident dans leurs travaux. Exposition délibérée : l'exposition volontaire, lors d'une tentative de suicide. Exposition prolongée dans l'environnement général : Les principales voies d'exposition de la population générale sont, par ordre d'importance: l'ingestion (avec les aliments ou l'eau de boisson), l'inhalation (avec l'air ou les poussières), la résorption cutanée (par contact direct ou par l'intermédiaire des vêtements).

En particulier, il est difficile de mettre en évidence et d'évaluer quantitativement les effets d'un apport régulier de résidus de pesticides par la voie alimentaire. Il faut voir que, pour la plupart des pesticides, il n'a pas été possible d'établir une relation dose-effet (Houeyissan, 2006). Il est remarquable de constater à quel point on manque de données provenant d'études sur l'homme.

Ainsi donc, si la contamination des légumes par les résidus de pesticides à travers les matières actives et leurs mauvaises applications est à redouter, la consommation de ces légumes ne semble t-il pas constituer à présent une menace pour la santé des consommateurs?

Globalement aucune couche de la population générale n'est à l'abri d'une exposition et de troubles éventuellement graves, mais les maraîchers constituent une population à haut risque.

Tableau 18 : Synthèse des impacts négatifs potentiels de l'utilisation des pesticides

Composantes

Nature de l'impact

Sol

Baisse de la Fertilité ; Acidification ;

Pollutions (P ; K+ ; Pb ++ ; Zn++ ; Mn++, Métaux lourds) ;

Eau

Pollutions par Nitrates ; Ammonium NH4+ ; Métaux lourds (Pb, Zn, Mn,) et autres composés toxiques ; pH Eutrophisation ;

Couvert végétal

Déforestation

Biodiversité

Chimiorésistance des ravageurs ; Intoxication de la faune et de la flore aquatique ; Perte de Biodiversité ;

Santé humaine

Intoxication aigue ; Empoisonnement ; Décès Baisse du taux de cholinestérase ; Baisse de la fécondité ; Perturbation du cycle endocrinien.

Source : DEGUENON, décembre 2018

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Pour compenser les carences dues à la nature chimique et géologique du sol et l'appauvrissement de celui-ci dû à la surexploitation, à l'érosion hydrique et aux ruissellements, l' agriculteur a recours à la fertilisation chimique par des apports d' engrais chimiques aux sols. Ces derniers apportent aux plantes les éléments nutritifs dont elles ont besoin sous forme d' ions nitrate NO3-, nitrite NO2-, phosphate PO43- et potassique K+ pour ne citer que ceux-ci. Ils sont retenus dans le sol par le complexe argilo-humique (CAH), à l' exception des ions nitrates qui sont très solubles dans l'eau ; ils se retrouvent facilement dans les eaux superficielles ou souterraines qu'ils polluent par une élévation de leur concentration en substances toxiques (Djibril, 2002)

Aussi les engrais ne sont pas chimiquement purs et contiennent des métaux et métalloïdes toxiques tels que le plomb, l'arsénic, le cadnium qui peu mobiles contaminent le sol. Les engrais diminuent la biomasse de la micro faune et la micro flore du sol et donc la productivité du sol (Edorh A. P., 2016)

3.1.26. Cas recensés en milieu d'étude

Dans le secteur agricole, les groupes professionnels susceptibles d'être exposés sont les agriculteurs et les membres de leur famille qui les aident dans leurs travaux (environ 7080%). Il est en effet courant que la famille tout entière, y compris les enfants et les personnes âgées, participent aux travaux agricoles.

Le risque d'exposition aux pesticides est encore plus élevé lors que les maraîchers et leurs familles vivent sur leur lieu de travail, alors les maraîchers constituent une population à haut risque (planche 8).

Planche 8 : Résidents permanents et formulation de pesticides à VIMAS Source : DEGUENON, décembre 2018

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La planche 8 présente une première photo où le nourrisson est entrain de sucer ses doigts et aussitôt rampe (photo 2) et dans la troisième photo le chef de ménage nous montre des flacons de formulation de pesticides qu'il utilise.

- La cohabitation permanente de ces résidents en occurrence les enfants encore très fragiles les expose à des contaminations inévitables qui vulnérabilisent leur santé et dégradent l'environnement.

- Une maraîchère dont je taire le nom exposée aux pesticides dans le but de maximiser le rendement de sa culture en tomate qui lui a rapporté plus de 500.000fcfa à la récolte. Mais à la fin de la récolte elle est tombée malade et dépense plus de 600.000fcfa, ce qui l'a fait reconvertir en agriculture biologique.

3.2. DISCUSSION

3.2.1. Fondements physiques et humains de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques pour la culture des légumes

De sables fins inaptes aux activités agricoles favorisent l'utilisation des intrants chimiques

pour la culture des légumes. La majorité des maraîchers enquêtés sont âgés de 15 à 45 ans, ceci montre le rôle important que joue la jeunesse dans la production maraîchère. La promiscuité des unités de production peut faciliter la contamination des légumes par les traitements des champs voisins et être une source de maladies fongiques et d'infestations de nématodes nécessitant une augmentation des protections phytosanitaires. Ceci pourrait entraîner un appauvrissement des sols par excès de fertilisants chimiques. Le maraîchage dans la Commune de Sèmè-Podji mobilise des hommes que de femmes. Cette prédominance pourrait être liée aux efforts et contraintes que nécessitent cette filière à savoir préparation du sol, achat des intrants et traitements de pesticides. Ce constat corrobore les résultats des travaux menés par Daleb Alfa (2014) au Bénin et Toé, M.A., 2007 au Burkina Faso. Les maraîchers sont en majorité analphabètes, ceci pourrait constituer un obstacle à la bonne connaissance des conditions d'utilisation des pesticides et engrais chimiques d'autant que les étiquettes sont écrites en langues étrangères (français, anglais et allemand). Les travaux de Wade (2003) recensent un taux d'analphabétisme de 65% parmi les maraîchers de Mboro, et 55% des maraîchers de Thiès au Sénégal. Toé A. (2007) rapportent dans ces études au Burkina Faso que l'analphabétisme des agriculteurs ne leur permet pas de comprendre la signification des pictogrammes et des informations inscrites sur les étiquettes des flacons des produits phytosanitaires.

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3.2.2. Utilisation des pesticides

Les matières actives de pesticides citées par les maraîchers correspondent aux matières actives de pesticides autorisés en maraîchage par le Comité Sahélien des Pesticides. Néanmoins, leur utilisation non maîtrisée peut être source de nuisances pour la santé et l'environnement (Hallenbeck, 1985 ; Cohen, 2007). Agbohessi et al. (2014) ont rapporté la contamination des bassins situés à proximité des champs de coton au nord du Bénin par des résidus de pesticides comme le DDT, l'endosulfan, le lindane et l'heptachore. Ces derniers avaient des effets toxiques sur les poissons qui vivaient dans ce bassin. Des études réalisées sur les agriculteurs de la Thaïlande exposés de façon chronique à des mélanges de pesticides ont révélé des effets toxiques sur leurs systèmes hématologique, immunitaire et nerveux (Aroonvilairat et al., 2015 ; Worapitpong et al., 2017). La dose de pesticides à utiliser pour une superficie de champ est indiquée sur la notice de chaque produit. Le fait de surdoser les pesticides lors du traitement, peut entrainer la contamination des légumes ainsi que les compartiments de l'environnement (sols, nappe phréatique, air, etc.) (Agnandji et al., 2018)

Les maraîchers interrogés déclarent traiter leurs cultures le plus souvent à titre préventif, ce qui protège les plantes contre les nuisibles et leur permet de croître normalement. La majorité des exploitants ont affirmé traiter leurs cultures chaque semaine et le plus souvent deux fois par semaine. Les maraîchers qui traitent les plantes à cette fréquence seraient plus exposés aux pesticides que ceux qui font des traitements à titre préventif ou une fois par quinzaine et en cas d'attaque. La pulvérisation est la seule méthode d'application de pesticides chez les maraîchers enquêtés. C'est la méthode qui est aussi utilisée par la majorité des maraîchers du Togo (Kanda et al., 2013). Le pulvérisateur n'est pas un outil à la portée de tous les maraîchers africains. C'est ainsi que certains maraîchers utilisent des rameaux réunis sous forme de balais ou des arrosoirs pour réaliser la pulvérisation (Sougnabé et al., 2010).

On a noté une diversité culturale dans le maraîchage à Sèmè-Kpodji, la production est destinée à la commercialisation et l'exportation vers les marchés de Cotonou et du Nigéria. Ceci justifie la prédominance des cultures commerciales génératrices de revenus telles que le concombre ( Ecballium elaterium), la tomate (lycopersicon esculentum), le poivron (Capsicum annum) et l'haricot vert (Phaseolus vulgaris). L'enjeu commercial explique le fait que les maraîchers procèdent à une protection intensive des cultures pour lutter contre les ravageurs et accroître leur productivité. Les insecticides sont systématiquement utilisés par les maraîchers, les fongicides sont souvent utilisés en cas d'attaque des champions. En effet on a recensé trente préparations commerciales, quarante matières actives et trente-six familles de

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pesticides. Les pyréthrinoïdes, les organophosphorés suivi des Acaridae et des Avermectines représentés respectivement par le Cyperméthrine, le Chlopyriphos éthyl, l'Abamectine, et Emamectine benzoate sont largement utilisés en cultures maraîchères. Le grand problème des pesticides réside dans leur libre commercialisation.

Malgré les règlementations en vigueur sur la commercialisation des pesticides au Bénin, on assiste à un désordre dans l'application des textes et ça se traduit par une multiplication des commerçants vendant divers produits souvent inadaptés, interdits d'usage ou périmés. Certains pesticides à base d'endosulfan et l'alphacal dont l'usage est réservé à la culture du coton sont fréquemment utilisés dans le maraîchage à Sèmè-Kpodji. Les organochlorés autres que l'endosulfan n'ont pas été recensés. Le manque de contrôle dans la commercialisation se traduit également par diverses reformulations chez les utilisateurs. Aussi les quantités de pesticides et d'engrais utilisées ne sont pas souvent respectées. Ceci peut se traduit par la présence de résidus dans les compartiments de l'environnement. Liliana, 2007 affirme que les cultures sols et eaux souterraines sont exposés à des dosages massifs d'engrais chimiques qui modifient leur milieu et rendent l'eau non potable. Pazou, et al (2006a) ont décelé des teneurs de résidus d'organochlorés dépassant les limites maximales de résidus dans les sédiments prélevés le long du fleuve Ouémé au Bénin.

L'usage des pesticides requiert des moyens de protection pour assurer la sécurité des utilisateurs. A ce niveau on remarque que très peu de maraîchers observent les règles d'hygiène après les traitements phytosanitaires et qu'aucun des maraîchers ne dispose d'un équipement complet de protection (tableau 6). Ceci corrobore les résultats des travaux de Wade (2003). Aussi le manque de matériels de protection augmente les risques d'intoxication et les expose à divers malaises susceptibles d'être induits par les pesticides comme des troubles dermatologiques, neurologiques, immunologiques, respiratoires, digestifs, de cécité et des cancers....etc (Samborn et al., 2004; Sousa passos, 2006)(tableau 17). La prise de lait par certains selon Assogba k., (2007) qui a décelé des teneurs de résidus dépassant 0,5ug/g pour les organochlorés (DDT, Endrine, Heptachlore) dans les légumes au sud du Bénin maraîchers pourrait être dangereuse en cas d'intoxication car la plupart des pesticides sont liposolubles et le lait pourrait accélérer leur absorption et occasionner l'apparition précoce d'effets toxiques.

Le non-respect des doses utilisées et les délais de carence constituent des facteurs de risque pour le consommateur, les considérations sur l'utilisation des pesticides doivent être prises au

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sérieux pour prévenir les intoxications alimentaires relatives aux pesticides et engrais chimiques.

3.2.3. Stockage des pesticides et gestion des emballages

Normalement, les emballages vides de pesticides doivent être récupérés, recyclés si possible et utilisés par les industries pour de nouvelles productions de pesticides. Les maraîchers stockent généralement les pesticides dans leur chambre ou dans la brousse dans leur unité de production. Le stockage des pesticides dans les chambres pourrait être dangereux pour les enfants qui sont très vulnérables et qui peuvent les manipuler. Le stockage des pesticides et engrais chimiques en chambre est surtout lié aux mesures de précaution contre les tentatives de vol en l'absence de pièce pouvant servir de magasin. Beaucoup de maraîchers réutilisent les flacons vides pour se procurer à nouveau de petites quantités de pesticides puisqu'ils n'ont pas les moyens de se procurer des flacons d'un litre, c'est ce qui justifie aussi la présence de vendeurs détaillants qui vendent (1/8, 1/4, 1/2) du litre. D'autres abandonnent les emballages vides dans les limites des périmètres maraîchers, ce qui peut être dangereux pour les enfants qui peuvent les manipuler parce que certains maraîchers ont des enfants trop petits. Une minorité enterre les emballages vides, cette pratique est une menace pour les vers de terre et termites et aussi pour la nappe phréatique. D. Alfa, (2014), affirme que les plus importants sont la toxicité vis-à-vis de l'homme, l'atteinte à la biodiversité et le développement de la résistance des insectes. Ces comportements des maraîchers doivent être corrigés afin de protéger nos écosystèmes et notre état de santé.

Les pesticides stockés dans les magasins peuvent être à l'origine des cas d'intoxications accidentels. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y a chaque année dans le monde un million d'empoisonnements graves par les pesticides, à l'origine d'environ 220.000 décès par an (Ouammi et al., 2009 ; Cherin et al., 2012).

3.2.4. les risques sanitaires et environnementaux des pesticides

Le souci d'une productivité élevée qui a conduit de nos jours à une agriculture conventionnelle qui utilise les engrais chimiques (Toé A, 2007) est lié aux quantités de pesticides utilisés par hectare et au nombre de traitements effectués élevés. Les volumes de solution de pesticides par hectare par traitement des cultures exotiques, le chou par exemple qui est de 45l/ha en 15 applications pendant 12 semaines est plus fort que celui de l'amaranthe qui est de 15l/ha en 5 applications pendant 12 semaines aussi (Houeyissan, 2006). Les travaux de Liliana, 2007 révèlent que pour les cultures sols et eaux souterraines sont exposés à des dosages massifs d'engrais chimiques qui modifient leur milieu et rendent l'eau non potable.

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D'après (Charbonnier E et al ,2015) ces pratiques culturales ont des conséquences sur les agriculteurs, les cultures, et les écosystèmes et les exposent à de nombreux risques. D'après les calculs des indices de risque pour la santé et l'environnement selon Ahouangninou, (2012) l'indice de risque sanitaire à Sèmè-kpodji s'élève à 24429,44 et nous expose à l'intoxication et à la pollution). Assogba k., (2007) a décelé des teneurs de résidus dépassant 0,5ug/g pour les organochlorés (DDT, Endrine, Heptachlore) dans les légumes au sud du Bénin. Les recherches de (Sousa-passos, 2006) suggèrent l'exposition humaine aux pesticides : un facteur de risques pour le suicide au Brésil. Une dizaine de différents types de cancer ont été découverts par (Samborn, 2004). Selon le professeur Jean-François Narbonne (2005), comment des produits faits pour tuer des organismes pourraient-ils être inoffensifs pour un autre organisme (l'homme)? Les études effectuées chez l'homme sur de nombreuses populations montrent un effet significatif des pesticides sur la santé : le système nerveux central, les maladies cognitives (mémoire, attention), les maladies dégénératives (parkinson, alzheimer), le cancer, la reproduction (stérilité, malformation). Les professionnels utilisateurs de pesticides sont 5 fois plus atteints par le parkinson et 2,4 fois par l'alzheimer. Effets significatifs aussi sur l'environnement, sur les opérateurs, sur les consommateurs.

Un exemple observé sur les légumes est l'association des formulations Acarius + Suncozeb, il se trouve que dans notre étude les pesticides ayant des risques sanitaires et environnementaux particulièrement élevés ont été utilisés sur les légumes le Cotofan (endosulfan), le Duel, l'Alphacal..., largement utilisé à Sèmè-Kpodji sont des produits destinés au coton mais qui se retrouvent sur le maraîchage. Ceux présentant les risques environnementaux les plus faibles sont les fongicides utilisés qu'en maraîchage. Ainsi nous devons beaucoup communiquer sur cela pour prévenir les risques.

En général, les différents indices sanitaires et environnementaux classent certains pesticides tels que le Tihan et l'endosulfan comme les plus dangereux pour la santé et l'environnement.

Exposition de la population générale

Bien que les exploitants maraîchers soient conscients de la toxicité des produits phytosanitaires, plusieurs d'entre eux ne prennent aucune mesure de protection avant de traiter les cultures. Ce comportement peut être à l'origine d'une exposition directe aux pesticides soit par les yeux, le nez ou même la peau. Il a été montré que le manque de matériel de protection corporelle accroît les risques d'intoxication qui, mineurs au début, peuvent

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devenir graves par bioaccumulation (De Jaeger et al., 2012). Des cas d'intoxications et maladies en milieux maraîchers ont été observés par Cissé (2003) au Sénégal et Derkaoui et al. (2011) au Maroc. Le fait de consommer l'eau des forages peut être aussi une source d'exposition indirecte aux résidus de pesticides (Bellec et Godard, 2002 ; Mottes, 2013). En effet, suite à la contamination des sols par les résidus de pesticides, ceux-ci peuvent s'infiltrer à travers le sol et contaminer les nappes d'eau souterraines.

Des traces de résidus d'insecticides ont été décelées dans les échantillons de feuilles de concombre, de célosie, de l'amaranthe, chou et aubergine...juste avant la récolte. Elles constituent un risque pour les consommateurs. Même si les analyses n'ont pas été sur des plantes déjà récoltées, les maraîchers pourraient au cas où viendrait un client, vendre ces légumes contaminés par des pesticides. Des teneurs résiduelles importantes décelées dans la grande morelle (4,75mg d'équivalent deltaméthrine /kg de feuille) ne fait qu'aggraver le risque d'intoxication alimentaire des pesticides (Ahouangninou, 2012).

Martin (2008) a décelé des traces de résidus d'insecticides dans les échantillons de feuilles de chou jeunes et avancés avec respectivement 0,05 et 0,67 équivalent deltaméthrine /kg de feuille dans deux périmètres maraîchers d' Agbanzinkpota au sud Bénin.

En particulier, il est difficile de mettre en évidence et d'évaluer quantitativement les effets d'un apport régulier de résidus de pesticides par la voie alimentaire. Il faut voir que, pour la plupart des pesticides, il n'a pas été possible d'établir une relation dose-effet (Houéyissan, 2006), il est remarquable de constater à quel point on manque de données provenant d'études sur l'homme.

En somme, cette recherche amène à formuler quelques suggestions allant dans le sens de la réduction de l'exposition aux pesticides, de la protection de l'environnement et de la préservation de la santé publique.

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3.3. PERSPECTIVES

Pour réduire les risques une série d'actions mérite d'être menées par les divers acteurs du sous-

secteur maraîcher pour amoindrir les effets des pesticides et combattre efficacement les ravageurs.

3.3.1. A l' endroit des maraîchers

Pour renforcer les capacités des maraîchers nous devons les aider à :

- s'informer sur l'origine des pesticides et n'utiliser que les pesticides recommandés ;

- prioriser l'ensemble de mesures qui peuvent diminuer de façon significative la nuisance des pesticides chimiques ( culture raisonnée, utilisation plus efficace des pesticides, production mieux répartie géographiquement, réhabilitation des prédateurs biologiques, etc.) ;

- éviter le sous dosage qui favorise l'apparition de ravageurs résistants;

- éviter le surdosage qui en dehors des pertes économiques peut entraîner la présence de résidus sur les végétaux et aliments de consommation;

- utiliser les pesticides spécifiques ayant peu d'impact sur la faune et la flore;

- adopter un délai de carence un peu plus long afin d'éviter la présence de résidus dans les plantes destinées à la consommation.

3.3.2. A l' endroit du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP) Pour remédier à la gestion catastrophique des pesticides et engrais chimiques, il s'avère

indispensable de :

- Promouvoir l' agriculture biologique dans VIMAS par l' utilisation de fertilisants organiques (engrais vert, compost, fumier, ordures ménagères, boues de vidange et cultures en couloirs ou cultures intercalaires : technique qui vise à intercaler les cultures annuelles et les arbres sur une même parcelle afin d'assurer la fertilité des sols sans passer par la jachère ( Louis Robert, 2015).

- mettre en place un programme d'IEC en faveur des maraîchers de VIMAS sur l'utilisation des pesticides adaptés et le respect des dosages recommandés;

- fournir aux maraîchers l'équipement complet de protection, les informer sur les méthodes de protection et conduites à tenir en cas d'intoxication accidentelle.

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- Renforcer les capacités nationales en matière de contrôle de la qualité chimique des pesticides officiellement et/ou frauduleusement utilisés dans le VIMAS ; dans ce cadre, aider les laboratoires spécialisés dans l'analyse des pesticides et engrais chimiques à l'acquisition d'équipements pour le dosage et le suivi des pesticides dangereux dans les écosystèmes de faune et de flore ;

- étiqueter les légumes pour mieux les sécuriser;

3.3.3. A l' endroit du Ministère du Cadre de vie et du Développement Durable

Pour prévenir l'environnement contre toutes formes de dégradations et de contaminations, il faut :

- assurer un respect strict de la règlementation en vigueur sur les produits phytosanitaires.

- informer les maraîchers sur les dangers liés à l'utilisation des pesticides, les règles d'utilisation et les mesures de protection.

- financer les études de suivi des effets des pesticides sur l'environnement afin d'assurer la protection de la santé.

- Développer une coopération inter-Etats de lutte contre l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans le maraîchage.

3.3.4. A l' endroit du Ministère de la Santé Publique (MSP)

Pour mettre à l'abri des problèmes environnementaux et sanitaires la population générale, il faut :

- Interdire la résidence permanente des maraîchers sur le site pour amoindrir leur vulnérabilité;

- former et recycler les agents de santé des zones à fortes utilisations des pesticides et engrais chimiques afin de les aguerrir à une prise en charge efficace qualitative pour des cas d'intoxications aux pesticides;

- doter les centres de santé des médicaments et matériaux nécessaires pour assurer les premiers soins en cas d'intoxication aux pesticides.

- procéder à un suivi médical régulier des maraîchers afin de déceler les éventuelles expositions.

- orienter les programmes de recherches sur les effets à long terme des pesticides.

66

- mettre en place un laboratoire moderne bien équipé aux normes internationales pour la biosurveillance environnement et santé.

- former une équipe de surveillance de la pollution chimique au niveau de chaque maraîcher, et ce par un laboratoire ou un centre de formation qualifiée;

- l'équiper en matériel de terrain pour le suivi continu des mesures physico-chimiques classiques (T°C, pH, conductivité, turbidité, sels azotés et phosphatés,...);

- Effectuer par trimestre des campagnes de mesures sur le terrain (par l' équipe de surveillance) ; - Organiser des campagnes d'échantillonnages d'eau, sol, végétaux et de tissus d'animaux pour les études éco toxicologiques (deux fois par an) ; - Organiser chaque année un atelier de restitution des résultats des études éco toxicologiques

3.3.5. A l'endroit des ONG, Leaders d'opinion et Autorités locales

Pour améliorer la qualité des produits maraîchers, tous les acteurs concernés doivent :

-S'impliquer davantage dans la sensibilisation des maraîchers sur l'utilisation des pesticides et engrais chimiques pour ainsi préserver l'environnement et assurer la santé de la population.

-Former et évaluer les maraîchers pour l'efficacité de leur travail

-Porter à l'endroit des consommateurs des messages radiodiffusés, télévisés, des interviews directes sur les pesticides et engrais chimiques et surtout sur leurs résidus dans les aliments

-Elaborer des manuels d'éducation sur la dose létale en langues locales afin d'atteindre la grande masse

-Introduire une stratégie nouvelle (étiquetage) des légumes bio pour faciliter leur reconnaissance parmi les conventionnels.

-Promouvoir les légumes bio

-Offrir aux maraîchers des mesures d'accompagnement capables d'accroître non seulement leurs rendements mais surtout mettre en valeur leur autonomie financière pour les sortir de la pauvreté et les aider à quitter le conventionnel sans leur créer de préjudices.

- Aller à leur école pour les valoriser.

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Conclusion partielle

Pour mieux apprécier l'impact de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques sur les cultures légumières de VIMAS, une étude plus approfondie s'avère nécessaire à travers une bio-surveillance. (un outil qui permet de surveiller la présence, dans l'organisme, des substances chimiques de notre corps, de notre environnement ou de leurs produits de dégradation). Elle peut aussi consister à surveiller certains effets précoces des substances chimiques sur l'organisme. Les dosages peuvent être faits dans le sang, l'urine, les cheveux, le lait maternel... les substances ainsi dosées sont appelées biomarqueurs des pesticides ou autres indicateurs, établir une liste exhaustive des pesticides les plus utilisés et évaluer leur toxicité vis-à-vis des espèces biologiques (végétales, animales et humaines) les plus menacées dans les productions maraîchères par des travaux de terrain et des expériences de laboratoire.

Au terme de ce chapitre, Les pesticides les utilisés sont le Lambdacal P 630, le Cypercal p330 EC, le Pacha et l'Emacot. Le traitement des cultures à une fréquence bihebdomadaire est la plus utilisée par les maraîchers de Sèmè-Podji. Les maraîchers enquêtés n'utilisent pas une mesure complète de protection avant de traiter les légumes. Certains maraîchers consomment l'eau des forages utilisée pour l'arrosage des cultures maraîchères et s'exposent indirectement aux pesticides. Cette étude est basée sur les déclarations des maraîchers qui peuvent ne pas corréler avec les analyses au laboratoire. Une étude sur l'impact des pesticides sur la santé des maraîchers devrait être envisagée. La sensibilisation des maraîchers sur les bonnes pratiques d'utilisation de pesticides et sur les méthodes alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse afin de protéger la santé des exploitants maraîchers et celle des consommateurs de légumes contre les effets néfastes provoqués par les résidus de pesticides est d'une importance capitale pour la durabilité de cette activité. Il serait aussi intéressant de poursuivre cette étude par la quantification des résidus de pesticides dans les légumes, les eaux souterraines et les sols.

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CONCLUSION

La présente étude constitue une mise au point sur les risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture des légumes à Sèmè-Podji. Malgré le caractère prohibitif des intrants agricoles de synthèse, malgré que les différents acteurs soient informés sur les conséquences de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques, ils continuent de manipuler frauduleusement les pesticides sur les légumes et avec peu de soins car ils estiment avoir très peu d'alternatives. La prise de décision du maraicher de Sèmè-Podji en matière de choix et d'usage de pesticides s'inscrit dans un contexte social et économique. Les facteurs impliqués dans les prises de décisions sont multiples et hétérogènes et ne sont pas tous mobilisés de la même manière. Ils sont mobilisés en fonction de la structure cognitive du maraicher, de sa situation économique, de son réseau d'informations et surtout de la confiance accordée aux vendeurs de pesticides.

Il ressort de notre étude que les pesticides utilisés en maraichage sont en grande partie inadaptés (pesticides du coton), non recommandés, non homologués voire même interdits. Les modalités d'usages des pesticides sont la plupart du temps en dehors des normes et des recommandations, que ce soit en termes d' indications, de mélanges de produits, de dosages, de respect des précautions d'usages pour l'épandage, de respect du temps de rémanence, etc. Par ailleurs, les ruptures de stocks, les changements de nom commercial pour un même produit, la différence de dosages d'une spéculation à une autre ne facilitent pas un usage rationnel des pesticides par les maraichers. Les différents groupes humains du site de VIMAS ont principalement révélé que les usages de pesticides par les maraîchers sont étroitement imbriqués avec le reste des activités qu'ils mènent et qu'aucune innovation ne peut être envisagée dans ce domaine sans prendre en compte la globalité du travail quotidien des maraichers et leurs préoccupations. L'une des conclusions importantes qui se dégage de cette étude est que pour induire un quelconque changement en termes de pratiques, c'est sur le facteur temps qu'il faut concentrer les efforts. Autrement dit, c'est en diminuant les charges de travail sur des activités autres que la lutte contre les ravageurs (arrosage, désherbage etc.) que l'on pourrait introduire des techniques innovantes (biopesticides, filets anti-insectes) dans ce domaine. En effet, ces techniques innovantes bien que moins toxiques, respectueuses de l'environnement et ne favorisant pas de résistances, sont pour les maraichers astreignantes et nécessitent beaucoup de temps.

Par ailleurs, les vendeurs de pesticides très peu étudiés dans ce travail sont très hétérogènes et mériteraient une étude anthropologique spécifique pour comprendre à la fois la circulation des

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produits au niveau des différents circuits commerciaux mais aussi comment les savoirs de ces vendeurs se sont construits. En effet, les circuits d'approvisionnement en pesticides sont multiples. Les boutiques n'ont pas toutes ni la même politique de vente en termes de choix des produits, ni les mêmes fournisseurs. Un changement de pratiques en matière d'usage de pesticides passe nécessairement par une prise en compte des vendeurs et un véritable plan d'encadrement et de formations de ce secteur économique.

La conclusion en est que des efforts importants s'imposent si l'on veut diminuer le nombre de cas d'intoxication par des pesticides et engrais chimique. Pour y parvenir, il faut une collaboration entre les pouvoirs publics, l'agriculture la santé, l'environnement, les collectivités, les organisations non gouvernementales et les établissements de recherche qui devront réunir les données de référence indispensables, adopter une législation appropriée, assurer aux travailleurs agricoles une formation et un encadrement convenables pour tourner définitivement la page des pesticides et engrais chimiques au profit des pesticides et engrais biologiques pour un développement durable et le respect du droit des générations futures à un environnement sain.

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Annexes Annexe1

Exemplaire de fiche d' enquête relative à l' utilisation des engrais chimiques et des pesticides dans le Village Maraîcher de Sèmè-podji.

Formulaire de questionnaire à l' endroit des maraîchers

1- Utilisez-vous des pesticides dans la lutte contre les insectes nuisibles dans vos champs ?

OUI NON

2- A quelle période de la saison des cultures les utilisez-vous ?

3- Pour quels types de cultures les utilisez-vous ? Amaranthe? grande morelle? chou? carotte? laitue ? Autres

4- Qui sont vos principaux fournisseurs agréés par l' Etat?

5- Comment trouvez-vous les prix de vente des pesticides par les fournisseurs agréés?

6- Ces prix de cession des pesticides ne semblent-ils pas trop chers ?

7- S' il vous est demandé de fixer les prix vous-même, à combien les mettriez-vous pour que cela soit supportable pour vous?

8- S' il vous est proposé d' autres marchés en dehors du circuit officiel, mais moins chers,

accepteriez-vous l' offre ? OUI NON

9- Les mêmes produits peuvent être achetés beaucoup moins chers à partir des pays voisins, comme le Nigeria par exemple des gens seraient prêts à vous en fournir ; est-ce qu' un tel marché ne vous intéresserait pas ? OUI NON

10- Connaissez-vous déjà d' autres producteurs qui s' approvisionnent en pesticides dans les pays voisins ? Combien sont-ils dans le village ?

11- Quelle quantité chacun de vous achète-t-il à chaque cycle de production d'un légume ?

auprès des fournisseurs agréés . litres ? à partir des pays voisins . litres

12- Quel volume à l' hectare utilisez-vous ?

13- Les utilisez-vous à l' état brut ou dilués dans l' eau ? ? Brut ? Dilué

14- Quelles quantités de ces emballages utilisez-vous par culture de légume ?

15-

79

Que faites-vous de ces emballages, une fois les pesticides utilisés? Les utilisez-vous pour

conserver : ? l' eau de boisson ? l' huile de cuisine ? les boissons ?

16- Ne ressentez-vous pas de malaises pendant ou après les opérations de pulvérisation des

cultures aux pesticides ? OUI NON

Impacts de l'utilisation des engrais chimiques et des pesticides sur les écosystèmes de faune et de flore de VIMAS

Si oui, lesquels malaises ?

17- Avez-vous déjà connu des cas d' intoxication ou d' épidémies dans le village ? Combien de fois ? et combien de personnes sont affectées ?

18- Est-ce que quelqu'un vous a dit une fois que les pesticides peuvent être dangereux pour la santé de l' homme ? Est-ce que cela peut être vrai ?

19- Pourriez-vous donner quelques noms de ces pesticides que vous utilisez ? Endosulfan

DDT Heptachlore Lindane Dieldrine autres

20- Connaissez-vous les risques liés à la manipulation des pesticides? OUI NON

21- Si oui comment les avez-vous su ?

22- Est-ce que vous avez eu de malaises une fois après avoir bu l' eau de votre forage ou de puit qui se trouvent dans ou dans les environs de vos unités de production ? OUI? NON ? si oui, quels types de malaises ?

23- Au cours de vos déplacements dans le village, vous est-il déjà arrivé une fois de trouver des animaux morts ou malades ( rat, perdrix ...), sans en savoir réellement les causes ?

24- Quelles seraient selon vous certaines causes de mortalité ou de maladies chez certaines espèces animales ?

25- Savez-vous que l' utilisation des pesticides peut causer des problèmes chez les animaux et

chez l' homme ? OUI NON

26- Que pensez-vous de l' utilisation des pesticides ? Seriez-vous prêts à abandonner l' utilisation des pesticides importés si l' on vous proposait d' autres produits moins dangereux pour les animaux et pour l' homme ?

27-

80

Utilisez-vous des engrais chimiques pour vos cultures ? OUI
NON

28- SI oui, quelle quantité à l' hectare utilisez-vous ?

29- Quelles quantités utilisez-vous à chaque cycle de production ?

30- Pour quelles cultures ?

31- Pourquoi les utilisez-vous ?

32- A quelle période de la saison des cultures les utilisez-vous ?

33- De quelle manière appliquez-vous pour leur utilisation ?

34- Quels sont les types d' engrais chimiques que vous utilisez ?

35- Qui sont vos principaux fournisseurs ?

36- Utilisez -vos d'autres types d'engrais en dehors de ceux importés ? OUI NON

Impact de l' utilisation des engrais chimiques et des pesticides sur les écosystèmes de faune et de flore de VIMAS

37- Si oui lesquels et pourquoi les utilisez-vous

38- De quel côté du village se trouve votre unité de production ?

39- Pourquoi ?

40- Que faites-vous des déchets post-récolte et des déchets ménagers ?

41- Lesquels et pourquoi ?

42- Est-ce que vous saviez qu' il est possible de les utiliser comme amendements des sols et

augmenter la production agricole ? ? OUI NON

43- Entretenez-vous des commerces d' intrants agricoles avec des pays voisins ?

IDENTIFICATION

- Nom et prénoms :

- Ethnie :

- Age :

- Sexe :

81

- Religion :

- Niveau scolaire : Scolarisé : Oui Non

Si oui, niveau d'étude : Primaire

Secondaire1

Secondaire2

Universitaire

Si non, Alphabétisé ? Oui Non

- Activités professionnelles (autres que le maraîchage) :

- Situation matrimoniale : Célibataire Oui Non

Marié Oui Non

Si marié, mariage civil Mariage coutumier Mariage religieux

Veuf/Veuve Divorcé(e) Répudiation

- Nombre d'enfants

De moins de 5 ans De 5 à 18 ans : De 18 ans et plus :

- Nombre de personnes à charge (financièrement)

Dans le ménage :

Enfants jusqu'à 17 ans :

Autres personnes :

Situation financière

*Revenu mensuel : Salaire ou gain mensuel :

*Autres revenus -Bail

-Contribution du conjoint :

- Charges financières

*Crédits en cours

82

Formulaire de questionnaire à l' endroit des agents du CARDER

1. Les producteurs utilisent-ils des pesticides dans la lutte contre les insectes nuisibles dans

les unités de production ? OUI NON

2. A quelle période de la saison des cultures en utilisent-ils ?

3. Pour quels types de cultures en utilisent-ils ? Amaranthe grande morelle carotte chou laitue Autres

4. Qui sont leurs principaux fournisseurs agréés par l' Etat?

5. Comment trouvent-ils les prix de vente des pesticides par les fournisseurs agréés?

6. Ces prix de cession des pesticides, selon eux, ne semblent-ils pas trop chers ?

7. Existe-t-il, selon vous, d' autres marchés en dehors du circuit officiel, où les producteurs

vont s' approvisionner en pesticides ? OUI NON Si oui,
lesquels ?

12- Quel volume à l' hectare utilisent-ils ?

13- Les utilisez-vous à l' état brut ou dilués dans l' eau ? Brut Dilué

14- Quelles quantités de pesticides sont utilisées dans votre secteur par cycle de production?

15. Quels types de pesticides et quelles quantités de chaque sont utilisés dans le secteur ? des

organophosphorés de l' endosulfan des organochlorés Autres

16. Que font les maraîchers ou les habitants de la localité des emballages, une fois les

pesticides utilisés? Les utilisent-ils pour conserver : ? l' eau de boisson ? l' huile de
cuisine ? les boissons ?

17. Ne ressentent-ils pas de malaises pendant ou après les opérations de pulvérisation des

cultures aux pesticides ? OUI NON Si oui, lesquels malaises
?

17. Avez-vous déjà connu des cas d' intoxication ou d' épidémies dans le village ? Combien de fois ? et combien de personnes sont affectées ?

Impact de l' utilisation des engrais chimiques et des pesticides sur les écosystèmes de faune et de flore de VIMAS

18.

83

Est-ce que les pesticides peuvent être dangereux pour la santé de l'homme ? OUI
NON

19. Pourriez-vous donner quelques noms des pesticides qui sont fournis aux producteurs? Endosulfan DDTs Heptachlore Lindane Dieldrine autres

20. Quelles peuvent être les risques liés à la manipulation des pesticides ?

21. Vous est-il déjà arrivé de sensibiliser les producteurs sur les risques liés à l'utilisation des pesticides?

22. Au cours de vos déplacements dans VIMAS, vous est-il déjà arrivé une fois de trouver des animaux morts ou malades (rat perdrix.....), sans en savoir réellement les causes ?

23. Quelles seraient selon vous certaines causes de mortalité ou de maladies chez certaines espèces animales ?

24. Savez-vous que l'utilisation des pesticides peut causer des problèmes chez les animaux et

chez l'homme ? OUI NON

25. Que pensez-vous de l'utilisation des pesticides ? Seriez-vous prêts à proposer l'utilisation des produits naturels en remplacement des pesticides importés, parce que ceux-ci sont dangereux pour l'environnement et pour la santé de l'homme et des animaux ?

26. en savez-vous quelques types à nous proposer ?

27. Quelles stratégies pourrait-on, selon vous, mettre en oeuvre pour éviter la pollution des aires de Sèmè-Kpodji par les résidus de pesticides et d'engrais chimiques ?

Annexe2

MINISTERE

DE L'AGRICULTURE,

DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE

REPUBLIQUE DU B E N I N

03 B P 2900 Cotonou -Bénin

Tél. + 2 2 9 21 30 10 87/21 30 04 10 Site Web : www.agriculture.gouv.bj

Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA)

OUEME-ATLANTIQUE-LITTORAL-MONO

01 BP : 648 Cotonou Tel : 21361798/99 Fax : 21361796 Email : atda.oam@yahoo.com

RAPPORT D'ACTIVITES DE LA CELLULE COMMUNALE DE SEME-PODJI

84

DECEMBRE 2018

1.3.2. Quelques données statistiques

Cumul

v Piment 437 182,35 2 184,35

v Tomate 983 328,45 4 332,45

v Laitue 62 81,9 14 95,9

v Gombo 0 11,75 0,3 12,05

v Gboma (Grande morelle) 77 121,31 8 129,31

v Choux 26 18,89 0,9 19,79

v Crincrin 24 23,75 0,2 23,95

v Amarante 36 57,7 4 61,7

v Basilic africain 53,9 47,4 3 50,4

v Citronnelle 3 4,3 0,4 4,7

v Pastèque 45 71,86 6 77,86

v Carotte 181 223,05 9 232,05

v Concombre 317 253,8 15 268,8

v Haricot vert 21 18,2 0,2 18,4

v Oignon 8,4 23,6 3 26,6

v Poivron 306 255,3 2 257,3

v Betterave 76,5 63,6 0,3 63,9

Désignation

Herbicides (litres)

Engrais (Tonnes)

Insecticide

(litres)

Superficies (ha)

Semences (kg)

v Piment 62,7 26,207 0,35 26,56

v Tomate 140,4 49,014 0,8 49,81

v Laitue 15 35,02 6,2 41,22

v Gombo 0 24,82 0,5 25,32

v Gboma (Grande morelle) 24,6 36,997 4,2 41,2

v Choux 5 4,84 0,1 4,94

v Crincrin 8 5,34 0,06 5,4

v Amarante 10,8 17,3 1,2 18,5

v Basilic africain 16 14,2 0,9 15,1

v Citronnelle 0 0 0 0

v Pastèque 29,4 43,203 11,2 54,4

v Carotte 114,5 149,31 11,2 160,51

v Concombre 344,2 309,438 37,5 346,94

v Haricot vert 315 273 3 276

v Oignon 10,5 9,4 3,75 13,15

v Poivron 61,2 51,06 0,4 51,1

v Betterave 3,5 3,03 0,01 3,04

v Totaux 631,6 94 4 98

v Spécifiques 0 74 16 90

v NPK 79 60,77 3,5 64,27

v UREE 59,5 61,53 5,5 67,03

v Binaires 10318 9390 280 9670

v Fongicides 9987 6109,5 230 6339,5

v Nématicides 9987 1825,5 140 1965,5

Prévisio n annuell e

Réalisées/Mise place

Cumul antérieur e

Pour le mois de

Décembre

85

392 10173,

v Acaricides 9987 9781,5 5

v Fongicides pour 141,7 84 5 89
traitement semences

Réalisées/Mise place

Désignation

Cumul

Pour le mois de

Décembre

Cumul antérieur e

Prévisio n annuell e

Produits de conservation

(Kilogrammes)

v Insecticides 1,8 0 0 0

86

Annexe 3

Liste des pesticides prohibés (par ingrédient actif)

Ingrédient actif

Convention s

Internationa les

Toxici té

aigüe

Toxicité chronique

Cancérogè ne

Mutagè ne

Toxique

pour la
reproducti on

Perturbat

eur du
système endocrini en

1

Acéphate

 
 
 
 
 
 

2

Acroléine

 

x

 
 
 
 

3

Alachlore

X

 
 
 
 

x

4

Aldicarbe

X

x

 
 
 

x

5

Alpha-BHC, alpha-HCH

X

 
 
 
 
 

6

Alpha-

chlorhydrine

 

x

 
 
 
 

7

Amitraze

 
 
 
 
 
 

8

Huile

d'anthracène

 
 

X

 
 
 

9

Arsenic et

ses composés

 
 

X

 
 
 

10

Atrazine

 
 
 
 
 

x

11

Azafenidin

 
 
 
 

x

 

12

Azinphos- éthyl

 

x

 
 
 
 

13

Azinphos-

X

x

 
 
 
 

87

 

méthyl

 
 
 
 
 
 

14

Bénomyl

X

 
 

x

x

 

15

Bêta-

cyfluthrine, cyfluthrine

 

x

 
 
 
 

16

Bêta-HCH, bêta-BCH

X

 
 
 
 

x

17

Blasticidine S

 

x

 
 
 
 

18

Borax, tétraborate de disodium décahydraté (uniquement

si utilisé
comme pesticide

 
 
 
 

x

 

19

Acide borique (uniquement

si utilisé
comme pesticide)

 
 
 
 

x

x

20

Brodifacoum

 

x

 
 
 
 

21

Bromadiolon e

 

x

 
 
 
 

22

Brométhalin e

 

x

 
 
 
 

23

Bromoxynil butyrate

 
 
 
 
 
 

24

Butoxycarbo xime

 

x

 
 
 
 

25

Cadusafos

 

x

 
 
 
 

26

Captafol

X

x

X

 
 
 

27

Carbaryl

 
 
 
 
 

x

28

Carbofuran

X

x

 
 
 
 

29

Carbosulfan

 

x

 
 
 
 

88

30

 

Chlordane

X

 
 
 
 

x

31

Chlorethoxy phos

 

x

 
 
 
 

32

Chlorfénapyr

 
 
 
 
 
 

33

Chlorfenvinp hos

 

x

 
 
 
 

34

Chlorméphos

 

x

 
 
 
 

35

Chlorophaci none

 

x

 
 
 
 

36

Chlorotoluro n

 
 
 
 
 

x

37

Chlozolinate

 
 
 
 
 
 

38

Coumaphos

 

x

 
 
 
 

39

Coumatétral yl

 

x

 
 
 
 

40

Créosote

 
 

X

 
 
 

41

Cyhalothrine

 
 
 
 
 
 

42

Daminozide

 
 
 
 
 
 

43

DDT

X

 
 
 
 

x

44

Déméton-S- méthyl

 

x

 
 
 
 

45

Dichlorvos, DDVP

 

x

 
 
 
 

46

Dicofol

 
 
 
 
 
 

47

Dicrotophos

 

x

 
 
 
 

48

Difenacoum

 

x

 
 
 
 

49

Diféthialone

 

x

 
 
 
 

50

Diméthénam ide

 
 
 
 
 
 

51

Dimoxystrob ine

 
 
 
 
 

x

52

Dinocap

 
 
 
 

x

 

53

Dinoterbe

 

x

 
 

x

 

89

54

 

Diphacinone

 

x

 
 
 
 

55

Disulfoton

 

x

 
 
 
 

56

2-méthyl- 4,6-dinitrophénol et ses sels

X

x

 
 
 
 

57

Édifenphos

 

x

 
 
 
 

58

Endosulfan

X

x

 
 
 
 

69

Fenthion

 
 
 
 
 
 

Source : www.utz.org

90

Annexe 4

Figure 12 : Mécanismes d'exposition de la population générale Source : www.expositionde la population générale

91

Table Des Matières

SOMMAIRE 2

DEDICACE 3

SIGLES ET ACRONYMES 4

LISTE DES FIGURES 5

LISTE DES TABLEAUX 6

LISTE DES PLANCHES 7

LISTE DES PHOTOS 7

REMERCIEMENTS 8

RESUME / ABSTRACT 10

INTRODUCTION 11

CHAPITRE I : 13

ETAT DES CONNAISSANCES ET JUSTIFICATION DU SUJET, HYPOTHESES, OBJECTIFS,

CLARIFICATION DES CONCEPTS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE 13

1.1. ETAT DES CONNAISSANCES ET JUSTIFICATION DU SUJET 13

1.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL 15

1.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 15

1.4. CLARIFICATION DES CONCEPTS 16

1.5. DEMARCHE METHODOLOGIQUE 17

1.5.1. Présentation de la Commune de Sèmè Podji 17

1.5.2. La recherche documentaire 19

1.5.3. Outils et techniques de collecte de données 19

1.5.4. La phase exploratoire 19

1.5.5. L'échantillonnage 19

1.5.6. La phase enquête : 20

1.5.7. Traitement et analyse des données 20

1.6. LES INDICATEURS DE RISQUES 21

1.6.1. La lutte chimique et la quantité de pesticides à l'hectare par cycle de production d'un légume

feuille 21

1.6.2. La fertilisation et la quantité d'engrais à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille

22

1.7. LIMITES DE LA RECHERCHE 22

CHAPITRE II : 24

FONDEMENTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES A L'UTILISATION DES

PESTICIDES ET ENGRAIS CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES 24

2.1. FONDEMENTS BIOPHYSIQUES DE L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS

CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES 24

92

2.1.1. localisation du cadre d'étude 24

2.1.2. Relief 25

2.1.3. Climat 25

2.1.4. Hydrographie 25

2.1.5. Végétation 25

2.1.6. Faune 26

2.1.7. Sols 26

2.2. FONDEMENTS HUMAINS DE L'UTILISATION DES PESTICIDES ET ENGRAIS

CHIMIQUES POUR LA CULTURE DES LEGUMES 26

2.2.1. Peuplement de la Commune 26

2.2.2. Le sexe 27

2.2.3. L'âge 27

2.2.4. Le niveau d'instruction en français 28

2.2.5. La situation matrimoniale 29

2.2.6. Activités économiques 29

2.2.7. Prix de vente de quelques légumes 30

2.2.8. La main d'oeuvre utilisée 31

2.2.9. Les ennemis de la culture 32

2.2.10. Nombre de traitement par mois 33

2.2.11. Délai de carence 34

2.2.12. Les moyens de protection personnelle 35

2.2.13. Mesures de prophylaxie après utilisation des pesticides 35

2.2.14. Stockage des pesticides 36

2.2.15. La gestion des emballages des pesticides 36

CHAPITRE III : RESULTATS, DISCUSSIONS, ET PERSPECTIVES 38

3.1. Résultats 38

3.1.1. Types de pesticides chimiques utilisés dans la production des légumes 38

3.1.2. Quantité de pesticides à l'hectare pour décembre 2018 à Sèmè-Podji 40

3.1.3. Quantité de pesticides à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille 41

3.1.4. Quantité de pesticides par planche par cycle de production du chou cabus 43

3.1.5. Quantité de pesticides par pied du chou cabus par cycle de production 44

3.1.6. Quantité de pesticides par consommateur par mois par pied du chou cabus 44

3.1.7. Quantité de pesticides par consommateur par an du chou cabus 44

3.1.8. Quantité de pesticides par consommateur du chou cabus en 15 ans 44

3.1.9. Quantité de pesticides par consommateur du chou cabus en 50 ans 45

3.1.10. Quantité de pesticides par pied d'amaranthe par cycle de production 45

93

3.1.11. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en un mois 45

3.1.12. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en un an 45

3.1.13. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en 15 ans 45

3.1.14. Quantité de pesticides par consommateur par pied d'amaranthe en 50 ans 45

3.1.15. Types de pesticides organiques utilisés dans la culture des légumes 45

3.1.16. Différents types d'engrais chimiques utilisés par les maraîchers 46

3.1.17. Différents types d'engrais organique utilisés par les maraîchers 46

3.1.18. Quantité de pesticides nécessaire à la production de certaines cultures 48

3.1.19. Engrais minéraux 50

3.1.20. Quantité d'engrais minéral à l'hectare par cycle de production d'un légume feuille 50

3.1.21. Mode d'utilisation des engrais chimiques utilisés dans la production des légumes 51

3.1.22. Mode d'utilisation des engrais organiques utilisés dans la production des légumes 52

3.1.23. Répartition des maraîchers en fonction des méthodes de lutte utilisées 53

3.1.24. Sources d'approvisionnement des pesticides chimiques 53

3.1.25. Risques liés à l'utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la production des

légumes 54

3.1.26. Cas recensés en milieu d'étude 57

3.2. DISCUSSION 58

3.2.1. Fondements physiques et humains de l'utilisation des pesticides et engrais chimiques pour la

culture des légumes 58

3.2.2. Utilisation des pesticides 59

3.2.3. Stockage des pesticides et gestion des emballages 61

3.2.4. les risques sanitaires et environnementaux des pesticides 61

3.3. PERSPECTIVES 64

3.3.1. A l' endroit des maraîchers 64

3.3.2. A l' endroit du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP) 64

3.3.3. A l' endroit du Ministère du Cadre de vie et du Développement Durable 65

3.3.4. A l' endroit du Ministère de la Santé Publique (MSP) 65

3.3.5. A l'endroit des ONG, Leaders d'opinion et Autorités locales 66

CONCLUSION 68

Références bibliographiques 70

Annexes 77

Table des matières 91






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard