0.8 Méthodologie
Il sera question pour nous ici de parler de la
méthodologie que nous avons utilisée dans le cadre de ce
travail.
0.8.1 Approche minimaliste
L'approche minimaliste est une approche descriptive et en
même temps explicative. Car ici, il est question de décrire les
phénomènes que nous observons mais aussi de les expliquer
c'est-à-dire de donner les raisons de tel ou de tel comportement
linguistique. C'est pour cette raison que nous avons opté pour cette
approche car elle va inévitablement nous permettre de comprendre
certaines structures syntaxiques des phrases interrogatives en Shupamem.
0.8.2 Démarche empirico-inductive
Dans ce travail, nous allons utiliser la démarche
empirico-inductive. Ici on ne part pas a priori d'une théorie, mais, on
part d'une problématique, c'est-à-dire d'une question que l'on
pose à un ensemble de phénomènes. On va d'abord recueillir
de nombreuses données, les catégoriser et les ordonner. Et par la
suite, on formule un schéma de compréhension organisant la
compréhension du fonctionnement global des phénomènes.
C'est pourquoi Gondard-Delcroix (2007 :26) estime que «cette
méthode est plus apte à révéler une information
à la fois riche et précise».
La méthode empirico-inductive consiste à
s'interroger sur le fonctionnement et sur la signification de
phénomènes humains qui éveillent la curiosité du
chercheur. Elle recherche des réponses dans les données, en
incluant les interactions mutuelles entre les diverses variables observables
dans le contexte global d'apparition du phénomène, dans son
environnement, ainsi que les représentations que les sujets s'en font
(enquêteur comme enquêtés, l'observateur étant
également observé). II s'agit de comprendre c'est-à-dire
de donner du sens à des évènements spécifiques et
non d'expliquer des lois universelles de causalité. Selon
Gondard-Delcroix op.cit., cette approche méthodologique et
épistémologique se caractérise par les dix points suivants
:
1) Une recherche qualitative est inductive : les chercheurs
tentent de développer une compréhension des
phénomènes à partir d'un tissu de données,
plutôt que de recueillir des données pour évaluer un
modèle théorique préconçu ou des hypothèses
a priori ;
2)
5
Dans une méthodologie qualitative, les sujets ou les
groupes ne sont pas réduits à des variables, mais sont
considérés comme un tout : le chercheur qualitatif étudie
le contexte dans lequel évoluent les personnes ainsi que le passé
de ces dernières ;
3) Le chercheur est attentif à l'effet qu'il produit
sur les personnes concernées par son étude : cet effet
d'interaction inévitable doit être pris en compte dans
l'interprétation des données ;
4) Le chercheur essaie de comprendre les sujets à
partir de leur système de référence : il observe la
signification sociale attribuée par les sujets au monde qui les entoure
;
5) Le chercheur ne met pas ses propres convictions,
perspectives et prédispositions en avant : rien n'est pris
d'emblée comme « vérité » ;
6) Tous les points de vue sont précieux ;
7) Les méthodes qualitatives relèvent d'un
courant humaniste qui implique l'ouverture à l'autre et au social ;
8) Les chercheurs insistent sur la qualité de
validité de leur recherche : en observant les sujets dans leur vie
quotidienne, en les écoutant parler, ils obtiennent des données
non filtrées et donc non tronquées par des concepts a priori, des
définitions opérationnelles ou des échelles de mesure et
de niveau ;
9) Tous les sujets sont dignes d'étude mais restent
uniques ;
10) La recherche qualitative exige, plus que l'utilisation
des techniques, un savoir-faire : elle n'est pas standardisée comme une
approche quantitative et les manières d'y parvenir sont souples ; le
chercheur crée lui-même sa propre méthodologie en fonction
de son terrain d'observation.
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