2.3 On Wh-movement
Comme le dit Strik (2008 : 46), le cadre théorique de
« On Wh-Movement » est la Théorie Standard Etendue (TSE). Dans
ce travail, Chomsky unifie sous l'étiquette « Qu » un certain
nombre de règles qui étaient auparavant considérées
comme des règles séparées. Il donne les
propriétés suivantes du mouvement Qu :
1. Le mouvement Qu laisse une trace ;
2. Le mouvement Qu se produit vers la position
complémenteur ;
3. Le mouvement Qu est cyclique ;
4. Le mouvement Qu respecte la contrainte de sous-jacence.
2.3.1 Le mouvement Qu laisse une trace
Lorsqu'un syntagme Qu se déplace de sa position canonique
ou de sa position de base,
il laisse une trace. L'élément
déplacé et sa trace sont co-indexés.
Par ailleurs, la trace doit être proprement
gouvernée12 par son antécédent selon le
Principe de Catégorie Vide (ECP)13.
La phrase suivante illustre tout ce qu'on vient de dire :
(7) Qui demandes tu « demandes » « qui » ?
(1)
(2)
Dans la phrase (7), il s'est opéré deux
mouvements à savoir le mouvement du verbe « demandes » qui est
la tête de SV et le mouvement du syntagme Qu « qui ». Nous
pouvons noter que chaque fois que chacun de ces deux constituants se
déplace, il laisse derrière une
12X gouverne proprement y si et seulement si
:
a) x thêta-gouverne y ou x gouverne par
antécédence y
b) x thêta-gouverne y ssi x gouverne y et thêta
marque y
c) x gouverne par antécédence y ssi x gouverne y
et x est co-indexé avec y
13 Le Principe de Catégorie
Vide (ECP) exige que toute trace soit proprement gouvernée par son
antécédent.
46
trace. La trace est la copie14 du constituant
déplacé. Les constituants déplacés laissent
derrière eux une trace indiquant leur position d'origine. C'est le cas
en (7).
2.3.2 Le mouvement Qu se produit vers la position du
complémenteur
Cette propriété stipule d'une manière
indirecte que le site d'atterrissage du syntagme Qu est le complémenteur
qui se trouve dans la périphérie gauche de la phrase. En outre,
le déplacement du mot Qu de sa position de base vers la position
complémenteur, se fait par cycle. Dans une question
enchâssée, le mot Qu se déplace en deux cycles. Ceci
revient à dire qu'une question enchâssée implique un
mouvement plus long que dans une question à Qu simple. Car le syntagme
Qu va d'abord vers la position complémenteur de la phrase
subordonnée où il laisse une trace, et il continue ensuite son
chemin vers la position complémenteur de la phrase matrice.
2.3.3 Le mouvement Qu est cyclique
En syntaxe, le cycle est le déplacement du syntagme Qu
ou mot Qu de sa position de base vers la position complémenteur.
(8) [COMP Whoi [did you tell Mary [COMP
ti [that [she should meet ti]]]]]
(Chomsky 1977 : 84, ex. 41) cité par Strik (2008 :47,
ex.56))
La phrase (8) nous permet de noter que le mot Qu s'est
déplacé en deux cycles ou phases c'est-à-dire de sa
position de base pour la position complémenteur de la phrase
subordonnée, et après il continue vers la position
complémenteur de la phrase matrice. A chaque déplacement, le
syntagme Qu laisse une trace. Nous devons noter que le mouvement cyclique est
soumis à la contrainte de la sous-jacence.
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