Université des Antilles et de la Guyane
Faculté de Droit et d'Economie
BP 7209, Schoelcher Cedex
Tél. 05 96 72 74 00 / 72 74 06
Fax. 05 96 72 74 03
|
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2010 - 2011
|
|
INSTITUT AIMÉ CÉSAIRE
|
MASTER EN GESTION ET ÉVALUATION DES ENTREPRISES ET DES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
SPÉCIALITÉ 1 : ENTREPRISES ET MARCHÉS
SUJET : "Etude des déterminants de la consommation de
combustibles pour la cuisson dans le milieu urbain : le cas des ménages
de la commune de Carrefour, Haïti ".
PRESENTÉ ET SOUTENU PUBLIQUEMENT EN SEPTEMBRE 2011
PAR :
Wagner NAPOLÉON
SOUS LA DIRECTON DE :
Sergot JACOB, PhD.
Date de dépôt : 08 / 09 / 2011
DEDICACE
Ce modeste travail est dédié :
A ma
mère, la Veuve :
Marthe Alcide Napoléon
A
l'occasion de ses 71 ans
Pour témoigner mon amour, mon respect et ma
gratitude
Pour sa vision, sa générosité, et son
courage
Pour ses nombreux sacrifices aux prix de sa jeunesse
Pour son
rêve devenu réalité,
Celui même qui m'a conduit
jusqu'à ce grade de Master.
2 | P a g e
REMERCIEMENTS
Nos plus vifs remerciements s'adressent à tous-tes
ceux-celles qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué
à faire de cette formation une réussite, en particulier :
- Aux Responsables de l'Agence Universitaire de la Francophonie
(AUF) ;
- Au Conseil d'Administration de l'Institut Aimé
Césaire (IAC) ;
- Aux Responsables et personnel de l'UAG ;
- Aux Responsables et personnel du CEREGMIA ;
- Au Directeur de l'IAC, Professeur Kinvi LOGOSSAH ;
- Au Responsable pédagogique de l'IAC, Professeur Fred
CELIMENE ;
- A tous les professeurs et intervenants de l'IAC ;
- A mon Directeur de recherche, Sergot JACOB, PhD ;
- A Monsieur Therasme KELOGUE, PhD ;
- A Monsieur Jean Robert JOSEPH, MBDS ;
- A Monsieur Jasmin DIVERS, PhD ;
- A Monsieur Moviel MENTOR, Ing. ;
- A Madame Nathalie LAMAUTE-BRISSON, PhD ;
- A tous les étudiants de l'IAC en général,
de ma promotion en particulier ;
- A la Secrétaire de l'IAC, Madame Sherlie ZEPHIRIN ;
- Aux Responsables et personnel du Campus Schoelcher ;
- Aux Responsables et personnel du Foyer La Ruche ;
- A tous mes parents, amis-es et proches.
3 | P a g e
SOMMAIRE
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
SOMMAIRE 4
INTRODUCTION 5
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE DE LA CONSOMMATION 9
DE COMBUSTIBLES 9
CHAPITRE 2 : MODÈLE CONCEPTUEL, METHODOLOGIE ET
DONNÉES 26
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DÉTERMINANTS DE LA 43
CONSOMMATION DE COMBUSTIBLES 43
CONCLUSION 78
BIBLIOGRAPHIE 82
LISTE DES GRAPHES 85
ANNEXE 1 : LISTE DE TABLEAUX SUPPLÉMENTAIRES 86
ANNEXE 2: TABLE DE CHEN ET AL 95
ANNEXE 3: QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE 96
TABLE DES MATIÈRES 104
4 | P a g e
5 | P a g e
INTRODUCTION
Il est largement reconnu que la consommation d'énergie
est un indicateur essentiel du développement socio-économiques
d'une nation (Hughes-Cromwick, 1985 ; cité par Lhendupa et al 2010:
134). Dès lors qu'il a été observé un lien
étroit entre les habitudes de consommation énergétique et
le développement socio-économique, le Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD) utilise la consommation d'énergie
comme l'un des indicateurs de développement humain (Ramachandra et al.,
2000 ; cité par Lhendupa et al. 2010 : 134).
En effet, « L'Energie affecte tous les aspects du
développement social, économique et environnemental »
(Amigun et al., 2008 ; cité par Walekhwa et al., 2009 : 2754 ). «
Par conséquent, fournir des services énergétiques
adéquats, abordables, efficaces, fiables ayant un effet minimal sur
l'environnement est essentiel » (Walekhwa et al., 2009 : 2754). Akther et
al. (2010) ajoute que la méconnaissance du choix
énergétique des ménages influence significative la
politique et la planification de l'énergie.
La majorité des ménages utilisant des
combustibles solides (bois, charbon de bois...) les brûlent sur des feux
ouverts ou des fourneaux simples qui dégagent de la fumée dans
les espaces intérieurs : « Chaque année, 1.5 million de
personnes meurent par inhalation de polluants intérieurs,
dépassant souvent les limites admises pour l'air extérieur ; dans
le cas des particules fines, la limite établie est
dépassée de 100 fois ou plus » (Smith et autres, 2004 ; OMS,
2006 : cité par USAID 2006 : 20).
Viswanathan et Kumar (2003) distinguent les combustibles
« sales » des combustibles « propres » suivant que ces
derniers émettent, au moment de leur combustion, des
éléments polluants qui ont des impacts sur la santé des
membres du ménage impliqués dans la cuisson. Selon cette
classification, le « bois » et le « charbon de bois » sont
classés parmi les combustibles dits « sales », alors que le
« kérosène » et le « GPL1 » sont
rangés dans la catégorie des combustibles dits propres. La
pertinence de ce distinguo dans le cas d'Haïti devrait se traduire par une
diminution de la consommation des combustibles ligneux au fur et à
mesure que le revenu du ménage augmente au profit de la consommation du
kérosène ou du gaz propane.
1 GPL : Gaz Petroleum Lubrified
6 | P a g e
Il y a donc plusieurs raisons pour lesquelles le choix des
combustibles domestiques dans les zones urbaines des pays en
développement est important à étudier, allant de son
importance pour le bien-être individuel à ses implications sur le
réchauffement de la planète (Gupta & Kohlin, 2005).
En Haïti, les données publiées par
l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique
(IHSI/EBCM2, 2000) montrent que le « bois » et le «
charbon de bois » sont les combustibles utilisés par 95.2% des
ménages pour la cuisson des aliments. Les ménages ruraux
utilisent surtout le bois (87.4%), alors que le « charbon de bois »
est la principale source d'énergie de plus de 88% des ménages
vivant dans le milieu urbain (IHSI/ECVH3 2003). Les autres sources
d'énergie modernes telles que le GPL, le kérosène,
l'électricité et autres restent très peu utiliser dans la
cuisine haïtienne.
D'un point de vue strictement économique, l'industrie
du charbon de bois a une importance considérable en Haïti. «
Les ventes annuelles de charbon de bois sont estimées à, au
moins, QUATRE VINGT millions de dollars américains, et la chaîne
de valorisation du charbon de bois emploie environ CENT CINQUANTE MILLES
personnes » (IAEA/BME4 2004, cité par USAID, 2006 :
117).
Par contre, sur le plan environnemental, l'activité de
fabrication du charbon de bois est perçue comme un mal qui ronge
progressivement le couvert végétal haïtien. « La coupe
de bois en Haïti sert principalement à produire de
l'énergie pour la cuisson, surtout du charbon de bois dans les
zones urbaines » (USAID 2006 : 21) et engendre la déforestation.
« Les prélèvements annuels de bois de feu entraînent
un déficit qui se manifeste par une diminution progressive du couvert
végétal haïtien qui, de 60% du territoire en 1923, est
passé à 18% en 1952 et à 1,44% en 1989 » (PNUD, 1996
; cité par ESMAP 2007 : 27). Si les projections faites dans les
années 1980 s'étaient réalisées, le dernier arbre
haïtien aurait été abattu il y a quelques années
déjà (ESMAP5, 2007 : 1).
Certes, il existe encore des arbres sur le sol haïtien,
cependant, la menace de l'épuisement des ressources ligneuses est de
plus en plus préoccupante pour le futur d'Haïti. La
désertification progressive des montagnes haïtiennes, les
inondations répétées de ses grandes villes, les
glissements fréquents de terrains sont, entre autres, des indices du
niveau élevé de vulnérabilité de
2 IHSI/EBCM : Institut Haïtien de statistique et
d'Informatique / Enquête Budget-Consommation des Ménages.
3 IHSI/ECVH : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique/Enquête des Conditions de Vie des Haïtiens.
4 BME : Bureau des Mines et de l'Énergie
(Haïti).
5 ESMAP : Energy Sector Management Assistance
Program Energy Sector Management Assistance Program.
7 | P a g e
l'environnement haïtien. Toutefois, depuis la fin des
années 90, diverses tentatives ont été
réalisées par le gouvernement haïtien avec le support des
ONGs évoluant dans le pays afin de diminuer la consommation du charbon
de bois chez les ménages haïtiens. Il y a lieu de citer la
production de « briquettes » produites à partir de
résidus agro-forestiers renouvelables destinées à
substituer le charbon de bois, la fabrication de « Réchauds
améliorés à charbon », l'importation des
réchauds à kérosène, la promotion des
énergies modernes comme le GPL, le kérosène, etc.
Malgré toutes ces actions, le « charbon de bois » est encore
le choix de combustible de la majorité des ménages urbains en
Haïti. Cette situation dramatique doit, sans nul doute, avoir une
explication scientifique. Ce qui nous amène à nous interroger sur
les facteurs déterminants du choix des ménages urbains
haïtiens à consommer tel combustible pour la cuisson plutôt
que tel autre, et quel est le poids de chaque facteur dans cette
décision de consommation ?
Notre recherche vise à analyser les principaux facteurs
qui influencent la décision des ménages sur le marché des
combustibles pour la cuisson dans le milieu urbain d'Haïti.
Il s'agira pour nous:
1. Principalement, de mettre en évidence certaines
caractéristiques socioéconomiques, démographiques et
culturelles qui influence la décision du ménage urbain de
consommer un combustible parmi ceux disponibles sur le marché
haïtien.
2. Egalement, de déterminer le poids de chaque facteur
dans le choix des combustibles pour la cuisson par le ménage urbain
haïtien.
Pour mieux atteindre ces objectifs, nous supposons que le
ménage fait son choix de combustible pour la cuisson en fonction de ses
caractéristiques socio-économiques (âge, statut, sexe,
niveau d'éducation du chef de ménage, taille, type de logement,
revenu du chef de ménage) et de la perception du chef de ménage
par rapport aux combustibles disponibles. Sur la base cette hypothèse,
nous allons construire un questionnaire pour réaliser un sondage
auprès d'un échantillon représentatif des ménages
de la plus grande agglomération urbaine du pays (l'Aire
Métropolitaine de Port-au-Prince).
Les données collectées seront saisies,
traitées et feront l'objet de deux types d'analyses :
- Une analyse descriptive qui permettra de décrire le
comportement des variables et identifier les déterminants de la
consommation de combustible. Plusieurs techniques statistiques seront
8 | P a g e
mises à profit, telles que : la moyenne
arithmétique, l'écart-type, les distributions de
fréquences, les pourcentages, le test Khi-deux, des tableaux et graphes
entre autres.
- Une analyse explicative qui sera fait à l'aide d'un
modèle de régression logistique (transformation
Multinomiale-Logit) nous permettra d'établir la force des associations
identifiés entre les variables dépendantes (les combustibles
utilisés par les ménages pour la cuisson : charbon de bois, GPL,
kérosène, électricité, autres) toutes dichotomiques
et les variables exogènes que sont les caractéristiques
socio-économiques et culturels des ménages. L'Odds-ratio est
l'indicateur (très utilisé en épidémiologie) qui
nous permettra de faire ressortir le poids des facteurs déterminants.
Ce travail sera divisé en trois chapitres. Dans le
premier chapitre, nous prendrons soins de faire une mise en contexte, et une
brève historique des différents combustibles disponibles sur le
marché. Nous présenterons également une revue de la
littérature théorique et empirique sur la problématique de
la consommation de combustibles dans certains pays en voie de
développement et en Haïti.
Le deuxième chapitre est consacré à
l'élaboration du modèle conceptuel qui guidera notre recherche.
Ce sera le moment d'identifier les variables pertinentes sur lesquelles se
baseront nos analyses. Ces variables seront utilisées pour formuler des
hypothèses réalistes et pertinents pour aboutir à
l'atteinte des objectifs de la recherche qui seront préciser dans la
méthodologie proposée.
Le troisième et dernier chapitre viendra
présenter les résultats de l'enquête et du modèle de
régression utilisé. C'est à travers ce chapitre que nous
procéderons à la vérification des hypothèses de la
recherche. Les résultats seront systématiquement discutés
et comparés à ceux obtenus dans les travaux d'autres auteurs
auxquels nous avions pu consulter.
Finalement, nous présenterons une brève
conclusion qui rappellera les grands moments de la recherche, les principaux
résultats, les limites du travail et suggéra quelques pistes
d'intervention pour les recherches futures.
9 | P a g e
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE DE LA
CONSOMMATION
DE COMBUSTIBLES
Notre démarche consistera, dans un premier temps,
à faire une brève présentation du marché de
combustibles dans le contexte socioéconomique haïtien. Ensuite,
nous ferons un survol sur chacun des principaux combustibles utilisés
par les ménages urbains d'Haïti au cours des années
précédentes. Cela nous aidera à mieux comprendre ce que
pourrait être le leitmotiv du choix de tel ou tel combustible
par un ménage urbain tenant compte de compte de sa propre
réalité. Ce faisant, nous procéderons à la
formulation d'un ensemble d'hypothèses de recherche en fonction de
certaines caractéristiques démographiques, économiques,
sociologiques entre autres.
§SECTION 1. Le marché de combustibles en
Haïti
Avec le PIB per capita le plus faible de la région
Caraïbe, l'économie haïtienne fait face à de graves
déséquilibres macroéconomiques qui l'empêchent de
prendre la route du développement : inflation, chômage,
déficit chronique du commerce extérieur, croissance
démographique, stagnation du produit intérieur brut sont, entre
autres, des préoccupations majeures auxquelles la société
haïtienne doit apporter les réponses appropriées. Aussi, sur
le plan environnemental, le principal défi du pays consiste à
faire baisser la pression sur les ressources ligneuses dont la menace de
l'épuisement est de plus en plus imminente. De plus, les effets
dévastateurs du séisme du 12 janvier sont venus compliquer la
situation à tout point de vue et mettent à nu la plupart des
infrastructures socioéconomiques du pays. Aujourd'hui, l'enjeu de la
reconstruction est de taille. Il faudra, non seulement réparer
l'appareil étatique et les infrastructures sociaux de base, mais surtout
travailler à relancer les activités dans le sens du
développement durable, donc à s'attaquer aux graves
problèmes écologiques et énergétiques.
Situation du marché de combustibles en Haïti
Etat de la Demande de combustible
En Haïti, la consommation des ménages ruraux et
urbains constitue l'essentiel de la consommation de l'énergie domestique
dont la part dans la consommation totale d'énergie du pays est
estimée à
10 | P a g e
plus de 70%. Les industries traditionnelles (Blanchisseries,
Boulangeries, Restaurants routiers, Guildives, Vétiver, etc.) consomment
relativement très peu d'énergie dans ce secteur. Selon les
données publiées par l'Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique (IHSI/EBCM6, 2000), le «bois» et le
«charbon de bois» sont utilisés par 95.2% des ménages
haïtiens pour la cuisson des aliments. Le marché des combustibles
pour la cuisson dans le milieu urbain haïtien est essentiellement
constitué du charbon de bois, du kérosène, du gaz propane
(GPL : Gaz de Pétrole Liquéfié) et de
l'électricité. Le « charbon de bois » est la principale
source d'énergie de 88.7% des ménages. Les autres sources
d'énergie modernes telles que le GPL, le kérosène,
l'électricité et autres, restent très peu utiliser dans la
cuisine haïtienne (IHSI/ECVH7 2003).
Au niveau de l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince
(où se concentre 59% de la population urbaine totale du pays), le
charbon de bois est utilisé par 88.7% des ménages, le
kérosène par 27% et le gaz propane ou Gaz de Pétrole
Liquéfié (GPL) par 18% (IHSI/ECVH, 2003 : 50). Notons que, dans
ces dernières statistiques, la somme des proportions dépasse
largement les 100%. Ces chiffres signifient que certains ménages
enquêtés utilisent des combinaisons de combustibles parmi ceux
disponibles. « Dans la capitale Port-au-Prince, le marché du
charbon de bois représente entre 110 et 150 millions US$; celui du
kérosène et du GPL au niveau du pays se situent entre 120
millions US$ et 15 millions US$ » (ESMAP, 2007 : 35).
Situation de l'Offre de combustibles en milieu
urbain
La Figure 1 ci-contre présente la composition
Figure1: Evolution de l'Offre de Combustibles (1998-2003)
de l'offre de combustibles pour la cuisson dans le milieu
urbain d'Haïti au cours de la période 1998-2003 (tout en
considérant négligeables les offres des autres combustibles
disponibles pour la cuisson au niveau des villes haïtiennes). L'analyse de
ce graphe indique une certaine évolution au niveau de la structure de
l'Offre au cours de la période 1998-2003. En effet, l'offre de charbon
de bois représentait plus de 50% de
6 IHSI/EBCM : Institut Haïtien de statistique et
d'Informatique / Enquête Budget-Consommation des Ménages.
7 IHSI/ECVH : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique/Enquête des Conditions de Vie des Haïtiens
11 | P a g e
l'Offre totale de combustibles disponibles pour la cuisson
jusqu'à l'année 2001. Et, à partir de la cinquième
année (2002), la quantité relative de charbon de bois disponible
a été moins que 50%, quoiqu'il soit encore prédominant
dans la structure de l'offre totale. Ce changement structurel au niveau de
l'Offre de combustibles serait-il annonciateur d'une nouvelle dynamique de
substitution du charbon de bois par d'autres combustibles plus modernes
disponibles sur le marché ? ou, de préférence, est-il
dû à une augmentation significative du prix du charbon de bois
suite à une rareté observée sur le marché de
combustible pendant la période concernée ? Toutefois, il convient
de rappeler, que les années 2002 et 2003 ont été
truffées de bouleversements politiques ayant conduit au coup d'Etat qui
a renversé le président Jean Bertrand Aristide au pouvoir.
Niveau des prix des combustibles
Selon les théories économiques, la variation du
prix d'un bien, dans un sens comme dans l'autre, est un indicateur important
qui renseigne sur le sens de variation de l'Offre ou de la Demande de ce bien,
connaissant à priori l'évolution de l'une de ces variables.
Ainsi, étant donné la diminution relative de l'Offre de charbon
de bois durant les années 2002 et 2003 (Figure 1, ci-dessus
présentée), la tendance croissante de son prix sur cette
même période (Figure 2, ci-dessous), on peut supposer que la
Demande de charbon de bois n'a pas évolué dans le même sens
que l'Offre ou, à défaut, ne l'a pas suivi de façon
proportionnelle. Dans l'un ou l'autre cas, il s'en suit une pression de la
Demande sur l'Offre laquelle a fait augmenter le prix du charbon de bois afin
de rétablir l'équilibre.
Figure 2: Evolution des prix des combustibles
(1998-2003)
S'agissant du kérosène, la Figure 2 montre aussi
une augmentation significative de son prix au cours de l'année 2003. On
constate que son prix a varié dans le même sens que son volume
d'Offre. Ce constat indique que l'augmentation au niveau du volume d'Offre de
kérosène a été moindre que celle du volume de la
demande de ce combustible pendant l'année 2003. Ainsi, tout comme pour
le
12 | P a g e
charbon de bois, au cours de l'année 2003, il y a eu
une pression de la demande sur l'offre de kérosène qui s'est
traduite par une augmentation de son prix sur le marché haïtien.
Dans le cas du Gaz de Pétrole Liquéfié
(GPL), la forte augmentation de 86.45% de son prix en 2003 (89.85 gourdes par
gallon contre 48.19 gourdes par gallon en 2002) contraste avec la baisse
spectaculaire de 147% de son volume d'Offre (37,000 TEP en 2002 contre 15,000
TEP en 2003). Face à la rareté du GPL sur le marché local,
la forte pression de la demande s'est traduite une augmentation significative
du prix mais moins que proportionnelle par rapport à la chute
observée au niveau de l'offre.
Finalement, le marché du combustible
électricité semble être relativement plus stable durant la
période examinée. Le prix du kilowatt/heure
d'électricité n'a connu qu'une seule augmentation sur la
période, et la variation de l'offre de ce combustible s'est maintenue
à un niveau raisonnable. Signalons, toutefois, que le marché de
l'électricité est le seul parmi les combustibles qui fonctionne
en dehors des principes d'une économie de marché et dont le
fonctionnement est régi par des mécanismes extra
économiques contrôlés par l'EDH, un organisme autonome de
l'Etat haïtien.
Historique des combustibles
En vue de mieux comprendre la décision des
ménages de choisir un combustible par rapport à un autre, nous
estimons nécessaire de faire une brève historique de chacun des
combustibles dans l'économie haïtienne.
Le Bois de feu
Le bois, donnant naissance au charbon de bois après
carbonisation au four, est un bien obtenu jadis à un prix
dérisoire en Haïti. Il est surtout utilisé pour la cuisson,
mais également pour repasser les vêtements et le blanchissage des
linges. En général, le charbon de bois est produit dans le milieu
rural pour être vendu aux ménages urbains principalement. Ainsi,
l'activité du charbon de bois assure, un minimum de revenus tant pour
les commerçants du milieu urbain que pour les fabricants ruraux. «
Environ 30 pour cent de la valeur du marché du charbon de bois est
redistribuée dans les zones rurales et constitue une appréciable
source de revenus. » (ESMAP, 2007 : 35). « Cette pratique permet
à l'Etat d'économiser plus de 20 millions de dollars, soit le
montant des devises nécessaires
13 | P a g e
à l'importation des produits pétroliers de
substitution au bois de feu et au charbon de bois » (Saint Jean 2003,
cité par Jean-Maurice 2009 : 28).
Au niveau de l'industrie du charbon de bois, le marché
est libre à l'entrée, la main d'oeuvre est en abondance et le
capital financier à investir est faible. Ainsi, le charbonnier
décide à sa guise du moment et de la quantité à
produire. Les rares textes légaux existants (la loi d'août 1955 et
le décret de 1987 qui reconnaissent la nécessité de
recourir à des sources d'énergies alternatives pour faire baisser
la pression sur le bois de feu) n'ont pas fait l'objet de préoccupation
des dirigeants haïtiens. Le seul contact que l'administration publique
entretient avec le charbon et le charbonnier, passe à travers le fisc
dont le système de taxation établi n'arrive à collecter
que 10 % des taxes perceptibles" (J. A. Victor 1996, cité par BME).
De plus, le charbon de bois est un bien qui est très
accessible aux petites bourses « on trouve du charbon de bois presque
partout, en toutes quantités, il est possible de se
réapprovisionner à toute heure » (ESMAP 2007 : 29). Ainsi,
il est l'un des combustibles accessibles aux ménages les plus
pauvres.
L'Electricité
L'institution chargée de produire
l'électricité en Haïti est l'ED'H (Electricité
D'Haïti), un organisme autonome de l'Etat haïtien créé
lors de la mise en service de la centrale hydro-électrique de «
Péligue » en 1971. L'électricité est
générée à partir de deux sources principales : les
usines hydroélectriques et les usines thermiques. Mais, les faibles
capacités installées de ces usines, ne permettent pas à
l'EDH de satisfaire la demande locale. Après des périodes de
croissance durant les années 70 et 80, les activités de l'EDH ont
sensiblement diminués notamment avec la longue période
d'instabilité politique amorcée depuis la chute du régime
des Duvalier en 1986 et le ralentissement de l'activité
économique subséquente. Ainsi, à partir des années
90, l'ED'H est rentré dans une phase de décroissance. Cette
mauvaise performance s'explique par le manque d'entretien des matériels
et équipements, l'absence d'investissements dans ce secteur, mais aussi,
par les pertes non techniques enregistrées sur ses réseaux. Selon
les chiffres publiés par le Bureau des Mines et de l'Energie (BME) en
2005, la perte moyenne annuelle de l'EDH est estimée à plus de
50% de sa production totale d'électricité au cours de la
période 1998-2003.
14 | P a g e
Les combustibles pétroliers :
Kérosène et GPL
Alors que le bois de feu et l'électricité sont
produits localement, le kérosène et le GPL sont des produits
pétroliers importés par l'Etat haïtien. Le stockage et la
distribution de ces produits sont assurés par des compagnies
concessionnaires qui alimentent les stations d'essences, lesquelles constituent
les points de ventes de ces combustibles aux consommateurs finaux.
Ces dernières années, nous assistons à
une multiplication de point de vente du gaz propane, au niveau de l'Aire
Métropolitaine de Port-au-Prince notamment. En effet, beaucoup de
stations d'essences décident d'investir dans la vente de gaz propane. De
nouvelles entreprises apparaissent, spécialisées dans la vente de
gaz propane en détail, de fours à gaz, de bombonnes à gaz
et autres accessoires.
Mis à part dans les stations d'essences, le
kérosène est vendu par de nombreux petits détaillants qui
achètent par gallon dans les stations pour aller le revendre en
détail dans leur quartier de résidence. Ce qui, tout comme pour
le charbon de bois, rend le kérosène plus accessible aux plus
démunies du fait de la proximité du point de vente (grâce
à ces petits détaillants) et de la possibilité d'acheter
en plus petite quantité.
§SECTION 2. Fondements théorique et
empirique
La section précédente nous a permis d'avoir une
idée plus ou moins claire de la situation du marché des
combustibles pour la cuisson dans le milieu urbain haïtien. Dans la
présente section, nous mettrons en exergue un ensemble de
théories et de travaux empiriques sur lesquelles s'appuiera notre
recherche.
§ Quelques théories de la consommation et
du comportement
Dans cette section, nous présenterons deux
théories microéconomiques qui traitent de la consommation des
ménages sur le marché des biens, quelques théories
générales issues de la psychologie sociale visant à
expliquer et à prédire les comportements des individus, et la
théorie de la transition énergétique qui indique la
séquence de cette transition.
15 | P a g e
1. Les théories de la consommation
Pascal Corbel (1999/2003) a publié une fiche de
synthèse sur les théories de la consommation les plus
fréquemment cités dont nous nous proposons de relayer (dans ce
travail) deux d'entre-elles traitant de la consommation suivant une approche
strictement microéconomique. Il s'agit précisément de la
théorie néoclassique et de celle de Friedman.
a) La théorie néoclassique de la
consommation
Selon cette théorie le consommateur cherche à
maximiser sa satisfaction, mais son pouvoir d'achat lui contraint à
faire des choix. Pour faciliter son choix, le consommateur mesure la valeur de
chaque bien par l'utilité qu'il retire de la consommation ou de
l'utilisation de ce bien. Ainsi, pour deux biens considérés,
plusieurs combinaisons peuvent avoir la même utilité
cumulée pour le consommateur, c'est-à-dire peuvent lui procurer
la même satisfaction. D'où la notion de « courbe
d'indifférence » représentant graphiquement l'ensemble des
combinaisons pour lesquelles le consommateur est indifférent. A ce
stade, le choix entre ces différentes combinaisons (a priori
équivalentes) dépend du revenu du consommateur. Ainsi, pour
maximiser sa satisfaction, le consommateur choisira la combinaison qui utilise
tout son revenu, sans bien sûr le dépasser. Ainsi, l'optimum du
consommateur sera atteint à l'intersection entre sa droite de revenu et
la courbe d'indifférence la plus haute qu'il lui est accessible.
b) La théorie de Friedman
Selon Friedman, le revenu des agents peut connaître des
variations qui peuvent être importantes de période en
période. Alors que, les dépenses de consommation
présentent dans l'ensemble une relative stabilité. Sur la base de
ces constats, Friedman propose de distinguer deux composantes au sein du revenu
et de la consommation :
? Revenu du ménage = Revenu permanent (Rp) + revenu
transitoire (Rtr). Friedman a réfléchi dans une optique de
patrimoine. Selon lui, ce n'est pas le revenu courant qui détermine la
consommation du ménage mais la richesse de l'agent et, particulier son
revenu permanent. Le revenu permanent représente, en quelque sorte,
l'intérêt de la richesse du ménage. Il définit le
revenu permanent comme « la somme qu'un consommateur peut consommer en
maintenant constante la valeur de son capital ». Quant au revenu
transitoire, il est exceptionnel, et peut être positif ou négatif.
Le revenu transitoire sera totalement épargné s'il est positif.
Il sera financé par l'emprunt s'il est négatif.
16 | P a g e
? De même, Consommation du ménage = Consommation
permanente (Cp) + consommation transitoire (Ctr). La consommation permanente
est une consommation de longue période. La propension à consommer
de longue période dépend des préférences des
ménages, du caractère plus ou moins aléatoire de leur
revenu et du taux d'intérêt sur le marché. Ainsi, Friedman
conclut que l'unique relation stable qui existe entre la consommation et le
revenu est celle entre la consommation permanente et le revenu permanent.
En fait, l'idée de Friedman repose sur
l'hypothèse que les ménages ont une idée bien
précise de leur revenu « normal » sur le moyen-long terme.
C'est en ce sens qu'il utilise le concept de « revenu permanent », en
fonction duquel le consommateur décidera de la part de son revenu
à affecter à chaque bien de son panier de consommation. Ainsi,
une variation de court-terme du revenu d'un ménage (augmentation due
à la réception d'un transfert important ou diminution pour cause
de chômage) n'influencera pas forcément le niveau de consommation
du ménage.
En effet, cette théorie pourrait être bien
adaptée à la réalité économique des
ménages haïtiens qui, souvent, consomment une combinaison de
combustibles pour la cuisson des aliments. Toutefois, parmi cette combinaison,
le ménage n'a aucun doute sur celui qui constitue sa principale source
d'énergie, laquelle exprime sa préférence ou encore sa
consommation permanente. En toute vraisemblance, ce principal devrait
être le combustible qui correspond le mieux au revenu « normal
» du ménage mieux encore, à son revenu permanent, pour
emprunter le concept de Friedman.
Quoique le revenu soit une variable d'importance dans le choix
du ménage urbain d'un combustible pour la cuisson, nous pensons que la
consommation de combustibles chez le ménage urbain haïtien ne
dépend probablement pas uniquement de son revenu courant ou même
de son revenu permanent. Ainsi, les théories néoclassiques et de
Friedman susmentionnées nous paraissent insuffisantes pour expliquer le
comportement de consommation des ménages urbains haïtiens sur le
marché de combustibles pour la cuisson. Nous avons la présomption
que cette consommation soit influencée par d'autres facteurs
extra-économiques tels que : les caractéristiques du
ménage, mais surtout la perception du chef de ménage
vis-à-vis des combustibles disponibles. Cette perception est souvent le
fruit d'influences environnementale et culturelle. Aussi, sommes-nous
amenés à explorer différents modèles
théoriques psychosociales.
2. Les théories générales issues de
la psychologie sociale
a) La théorie de l'action raisonnée
(TAR)
La théorie de l'action raisonnée (TAR) est
l'oeuvre d'Ajzen & Fishbein (1980). Elle postule que le comportement de
l'individu dépend directement de son intention de réaliser ce
comportement. Quant à l'intention de l'individu, elle est
alimentée par ses croyances sur les conséquences de l'adoption du
comportement (attitude), et des croyances liées à l'opinion d'un
groupe de référence par rapport à ce comportement (normes
subjectives).
Schéma : d'Ajzen & Fishbein 1975
Croyances quant aux conséquences
associées
à l'adoption du
comportement X évaluation
des
conséquences.
Variables externes : -caractéristiques individuelles
-variation du comportement -variation situationnelle -différences
individuelles -situation de l'expérience.
Attitude à l'égard du
comportement
Intention
Comportement
Croyances concernant ce que pensent les personnes
influentes quant au comportement à adopter X motivation à
se conformer
|
Norme subjective
|
b) La théorie du comportement
planifié
Ajzen (1991) à compléter la théorie de
l'action raisonnée (TAR) en faisant apparaitre les croyances de
contrôle et les facilitations perçues (ressources et
opportunités). Ce qui lui a permis de prendre en compte les
comportements qui ne dépendent pas que de la volonté de
l'individu. Ce modèle
Croyances
Croyances de contrôle et les facilitations
perçues
17 | P a g e
Norme subjective
Attitude
Norme subjective
Intention
Comportement
Croyances à l'égard du comportement.
Schéma : Ajzen (1991)
c) Le modèle d'acceptation de la
technologie
Ce modèle est l'oeuvre de Davis (1989). C'est un
modèle basé sur la TAR, lequel ne prend en compte que l'attitude,
et destiné à expliquer le comportement des individus dans le
domaine spécifique des TIC8. Dans ce modèle, les
déterminants de l'adoption sont l'« Utilité perçue
(croyance de l'augmentation de la performance grâce à
l'utilisation de la Technologie) et la « Facilité d'utilisation
perçue » de la technologie par l'individu.
Schéma : Davis (1989)
Utilité
A
Intention
Facil ité
Va
ria
Uti
18 | P a g e
d) La théorie des comportements
interpersonnels
La théorie des comportements interpersonnels a
été développée par Triandis (1980). Ce
modèle englobe la plupart des variables présentes dans les
modèles précédentes et intègre à la fois des
déterminants structurels et des déterminants psychologiques de
l'individu (Intention : facteurs sociaux, conséquences perçues,
affects ; Habitude ; Conditions facilitatrices)
Schéma : Triandis (1980).
Conséquences perçues
Affect
Habitud
Intention
Conditions
Facteurs
Comportement
8 TIC: Technologie de l'information et de la
communication.
e) 19 | P a g e
La théorie de l'influence
sociale
L'hypothèse fondamentale de cette théorie est que
l'attitude d'un individu est influencée par la société
dans laquelle il vit, et surtout, par les gens qui lui sont proches. Cette
théorie semble être bien adaptée à la situation de
la majorité des ménages urbains haïtiens dont le choix des
combustibles pour la cuisson est souvent influencé par les informations
qui circulent dans le voisinage.
En effet, tout ce qui est dit dans la communauté
(racontars, rumeurs, expériences rapportés...) à propos
des combustibles disponibles est de nature à nourrir les perceptions
(positives ou négatives) des uns et des autres par rapport à ces
produits.
f) La théorie de l'influence
interpersonnelle
« La conviction que les interactions entre les hommes
structurent les comportements est à la base de la psychologie sociale
» (Laurent, 2003 : 1). De multiples influences interpersonnelles sous
différentes formes viennent en permanence modifier les attitudes des
consommateurs et réorienter leurs comportements (Miniard et Cohen, 1983
: cité par Laurent, 2003, pp. 1). De manière
générale, Laurent (2003) distingue deux processus d'influence
interpersonnelle :
a. Le processus d'influence informationnelle (Deutsh et
Gérard, 1955 ; Park et Lessig, 1977 ; Price et Freick, 1984 :
cité par Laurent, 2003, pp. 1) qui est une démarche active de
recherche d'information et d'acceptation des conseils et recommandations
effectués par certains référents choisis. Ce processus est
le suivant : les recommandations prodiguées sont évaluées
(internalisation selon Kelman, 1961), puis aboutit à la reconnaissance
de la validité et de la pertinence de l'information dans l'optique de
ses propres décisions d'achats.
b. Le processus d'influence normative dans lequel le
consommateur prend en compte des jugements induits des comportements
conformistes. Il rentre dans une démarche d'ajustement de ses choix en
fonction de l'anticipation des jugements négatifs ou positifs de
référents subis ou choisis.
De nombreux auteurs ont montré que l'influence
qu'exercent les réponses des autres sur les jugements d'un individu,
dépend de la certitude qu'a cet individu de la validité de son
jugement initial. Plus un sujet est certain de ses réponses, plus il
« résiste » à l'influence sociale (Kelley et Lamb, 1957
: cité par G. de Montmollin, 1967, pp. 477) ; moins il est sûr de
lui et plus il a tendance à adopter la réponse des autres ou
à s'en rapprocher (Montmollin, 1967). Certaines études
expérimentales ont également montré que plus le stimulus
était ambigu ou peu structuré, plus le sujet avait tendance
à suivre la majorité et à se rapprocher de la
réponse des autres (Sherif, 1935 ; Coffin,
20 | P a g e
1941 ; Sherif, 1952 : cité par Montmollin, 1967 pp.
478). Ainsi, tenant compte des graves problèmes d'éducation et
d'information dont fait face la population haïtienne, il y a lieu de
croire que l'influence sociale soit forte et est de nature à influencer
le comportement des ménages sur le marché des combustibles.
3. La théorie de la transition
énergétique
Selon la théorie de la transition
énergétique, il existe une échelle de
préférences allant des combustibles traditionnels de faible
qualité (basé sur la biomasse) à d'autres plus efficients
et plus modernes tels que : le kérosène, le gaz propane,
l'électricité entre autres (Leach, G., 1987 ; cité par
Viswanathan et Kumar 2003 : 1021).
Dans le cas l'énergie utilisé pour la cuisson en
Haïti, l'échelle de préférence des ménages
urbains pourrait être : le bois, le charbon de bois, le
kérosène, le gaz propane puis l'électricité. Le gaz
propane étant considéré relativement plus exigent en
termes de facilité d'utilisation notamment. Alors que
l'électricité n'est pas disponible en tout temps et en
quantité suffisante. La transition énergétique serait
possible principalement dans les régions où il existe des
alternatives, elle est susceptible de se produire uniquement dans les zones
urbaines et semi-urbaines (Van de Laar, 1991 : cité par Viswanathan et
Kumar 2003 : 1021).
Revue empirique de la consommation de combustibles
De prime abord, il convient de préciser que le
phénomène de la raréfaction des ressources ligneuses,
consécutif à l'exploitation abusive des forêts, a depuis
longtemps été une préoccupation des scientifiques dans la
plupart des pays en voie de développement. De nombreux travaux ont
été consacrés à ce sujet et abordent la
problématique de l'utilisation du bois de feu suivant différentes
approches dépendamment de la réalité des pays et
régions sous-études.
En effet, dans un rapport sur les sources d'énergies
nouvelles et renouvelables présenté dans une conférence
des Nations-Unis à Nairobi en 1981, un groupe d'experts des nations unis
secondés par des fonctionnaires de la FAO9 ont eu à
affirmer que la consommation des combustibles organiques (en particulier le
bois de feu) est fortement corrélée avec le « niveau de
pauvreté » des populations vivant dans les pays en
développement. En effet, Philip Wardle et Massimo Palmieri, deux
9 Food and Agriculture Organization of the united
nations
21 | P a g e
techniciens de la FAO, mettent l'accent sur divers
éléments latents et intangibles du coût du bois de feu,
source d'énergie universelle et traditionnelle. Selon eux, le coût
réel du bois reste inconnu, et le prix du bois sur le marché
n'est qu'une indication très vague de son utilité réelle
pour les consommateurs. Par exemple, une partie du coût intangible pour
le charbonnier peut-être celui de la main-d'oeuvre, de
l'équipement nécessaires pour couper le bois, le carboniser, le
transformer et l'entreposer.
Ces thèses avancées par les experts de la FAO et
des nations-Unis nous paraissent tout-à-fait plausibles dans le cas
d'Haïti. De nos jours, l'achat du bois (en tant que matières
premières) est devenue une pratique couramment utilisée par
certains charbonniers haïtiens en raison de la rareté des
ressources ligneuses. Face à des exigences quotidiennes, le paysan
haïtien vend les arbres de son jardin aux charbonniers sans tenir compte
du coût de la régénération des arbres et du
coût d'opportunité lié à la consommation des autres
types d'énergies modernes disponibles une fois que tous les arbres
auront complètement été coupés. De toute
évidence, l'épuisement des ressources ligneuses d'Haïti ne
se reflète guère dans les prix du bois de feu ou du charbon de
bois, en témoigne leur disponibilité en quantité sur le
marché haïtien et leur accessibilité aux populations
à très faibles revenus vivant dans le milieu urbain.
Dans un article titré « analyse économique
sur la consommation du bois de feu », Nkamleu et al. (2002) constatent que
le « bois de feu » est la source principale d'énergie
utilisée par les ménages urbains du Cameroun. En faisant une
analyse descriptive des données collectées auprès d'un
échantillon représentatif de 400 ménages urbains, ces
auteurs montrent que la consommation de « bois de feu » varie dans le
sens de la densité de population. Alors que, la consommation des
combustibles « modernes » tels que : le pétrole et le gaz
évolue dans le sens contraire. De plus, la modélisation de la
courbe d'Engel ont permis à Nkamleu et al. (2002) d'évaluer les
élasticités revenues de la demande pour les différents
combustibles utilisés dans les ménages urbains du Cameroun. Ils
constatent que les combustibles modernes (pétrole et gaz) sont des biens
normaux, alors que ceux à base de bois (bois, charbon, sciure)
constituent des biens inférieurs qui diminuent lorsque le revenu du
ménage augmente. Les résultats montrent aussi que dans les
régions proches de forêts, l'élasticité-revenu du
bois est positive quoique celle-ci soit négative globalement. Cet
écart s'explique, selon ces auteurs, par le fait que dans les zones
forestières, les habitudes culinaires sont orientées vers
l'utilisation du bois disponible en abondance.
22 | P a g e
Les résultats de Nkamleu et al. (2002) montrent
certains facteurs qui influencent le choix des combustibles chez les
ménages urbains du Cameroun tels que : la densité de la
population, le revenu du ménage, le milieu géographique
(rural/urbain) habité par le ménage, la disponibilité des
combustibles dans la zone de résidence et les habitudes culinaires du
ménage. Ces résultats de Nkamleu et al. (2002) ne sont pas en
déphasages avec ceux présentés par les experts des nations
unis et de la FAO qui, rappelons-le, lient à un certain niveau de
pauvreté l'utilisation abusive du bois de feu dans les pays en
développement. En ce qui nous concerne, notre recherche se focalise
uniquement sur les ménages urbains. Ainsi, le milieu géographique
(rural/urbain) nous sera très peu pertinent. De même, la
disponibilité des combustibles dans la zone de résidence sera
garantie dans notre recherche par le choix de la commune-échantillon de
Carrefour où se trouve localiser la plupart des compagnies qui assurent
le stockage et la distribution des combustibles modernes
(Kérosène et GPL) dans le pays. En revanche, étant
donné la réalité de la majorité des ménages
du milieu urbain haïtiens, il est fort probable que leur situation soit
quasiment comparable avec celle des ménages urbains du Cameroun.
Probablement, certains résultats de Nkamleu et al. (2002) seront
vérifiés et ou confirmés par les résultats de notre
recherche.
Un peu plus récemment, Walekhwa et al. (2009) ont
cherché à identifier les facteurs déterminants de
l'adoption de la technologie du biogaz énergie par les ménages
urbains d'Ouganda. Cette adoption suppose à la fois la production et
l'utilisation du biogaz. Walekhwa et al. (2009) ont supposé que «
le ménage, étant conscient de ses problèmes
d'énergie, est en mesure de faire le choix de la technologie qui
répond le mieux à ses besoins étant donné son
budget et d'autres caractéristiques observables ». Pour les
besoins de l'analyse, un ensemble de données sur les
caractéristiques démographique et socio-économique ont
été collectées auprès d'un échantillon de
220 ménages habitant plusieurs districts cibles d'ONGs10 qui
font la promotion du biogaz énergie en Ouganda. A l'aide d'un
modèle de régression binomial, Walekhwa et al. (2009) constatent
que les caractéristiques des ménages représentent une
excellente source de connaissances pour expliquer l'adoption ou non du biogaz
par les ménages de l'Ouganda. Cette étude montre que les
variables telles que : « Age du chef de ménage », «
niveau d'éducation formelle du chef de ménage », «
taille du ménage », « nombre de bétails
possédés par le ménage », « prix du bois de feu
» et « prix du kérosène » exercent une influence
significative dans la décision des ménages d'adopter la
technologie du biogaz comme principale source d'énergie utilisée.
Tandis que, les variables : « sexe
10 ONG: Organisation Non Gouvernementale
23 | P a g e
du chef de ménage », « terrains
possédés par le ménage », « localisation du
logement occupé par le ménage » et « le revenu du
ménage » ont eu peu d'influence sur la décision des
ménages d'adopter le biogaz. Les résultats indiquent que
l'adoption du biogaz est corrélée positivement avec
l'augmentation du « revenu du ménage », du « nombre de
bétails possédés par le ménage », du «
prix du bois de feu » et du « prix du kérosène ».
Alors que, l'augmentation de l'« Age du chef de ménage », du
« niveau d'éducation formelle du chef de ménage », de
la « taille du ménage » et la « localisation du logement
occupé par le ménage » sont corrélées
négativement avec l'adoption du biogaz.
Plusieurs considérations découlent des
résultats présentés par Walekhwa et al. (2009).
Premièrement, aucun parmi les facteurs déterminants
identifiés par Nkamleu et al. (2002) au Cameroun n'apparaissent comme
facteur déterminant ou significatif dans le modèle de Walekhwa et
al. (2009). Quoique le revenu soit corrélé positivement avec
l'adoption du biogaz, il n'a pas eu une influence significative. Ce
résultat s'explique par le fait que la plupart des plantes
utilisées pour la production du biogaz ont été fournis
gratuitement par des ONGs. De ce fait, l'adoption du biogaz n'avait pas
nécessité d'importants débours, les gens à bas
revenu ont pu y accéder. Deuxièmement, la corrélation
négative de l'adoption de la technologie du biogaz avec l'augmentation
du niveau d'éducation formelle du chef de ménage s'explique,
selon l'auteur, par le fait que les ougandais ayant un niveau
d'éducation élevé sont plutôt
intéressées à remplir des tâches administratives.
Ainsi, la technologie du biogaz est alors perçue comme une
activité destinée aux personnes moins éduquées du
milieu rural. A partir de ces dernières explications de Walekhwa et al.
(2009), on comprend clairement que la perception du chef de ménage
Ougandais lui a probablement conduit à ne pas adopter la nouvelle
technologie du biogaz du fait de son niveau d'éducation
élevé. Alors que ni Walekhwa et al. (2009) ni Nkamleu et al.
(2002) n'avaient pas pensé à introduire la « Perception du
chef de ménage » dans leur modèle qui s'est
révélé être une piste assez intéressante pour
mieux cerner la dynamique du choix des combustibles pour la cuisson par les
ménages urbains.
Dans une autre étude, Ouédraogo (2005) a voulu
analyser les facteurs déterminant le choix de combustibles pour la
cuisson chez les ménages urbains de « Ouagadougou » au Burkina
Faso. Les données utilisées dans cette étude proviennent
d'une enquête extensive réalisée en1996 par l'Institut
national de statistiques dans sept (7) pays membres de l'Union Monétaire
de l'Afrique de l'Ouest. Cette dernière enquête visait à
déterminer une pondération pour le calcul d'un indice de prix
à la
24 | P a g e
consommation harmonisé. Ainsi, beaucoup de
données ont été collectées sur les
caractéristiques des ménages et leurs dépenses.
Etant donné la rationalité des agents
économique et les différences dans les caractéristiques
des ménages, Ouédraogo (2005) suppose que « le choix des
combustibles est influencé par les caractéristiques sociologiques
et économiques de ces ménages ». En construisant un
modèle Multinomial Logit, Ouédraogo (2005) met en relation les
différentes sources d'énergies utilisées pour la cuisson
d'une part, et les caractéristiques socioéconomiques des
ménages urbains d'Ouagadougou d'autre part. Les résultats
indiquent une prédominance du « bois de feu » comme principale
source d'énergie utilisée par les ménages pour la cuisson,
le GPL étant le deuxième choix de combustibles dans ces
ménages. La prédominance est associée à des
facteurs tels que : faible niveau de revenus, faible accès à
l'électricité, taille des ménages, logement de faible
standard (non-conforme), habitudes culinaires utilisant le bois de feu entre
autres. Ouédraogo parvient au constat que le « bois de feu »
est utilisé comme une énergie de transition vers d'autres sources
d'énergies plus adaptés au milieu urbain : la consommation du
bois de feu diminue avec l'augmentation du revenu du ménage. Parmi les
déterminants identifiés dans cette étude, on cite : «
taille du ménage », « religion du chef de ménage
», « standard de vie du ménage », « habitude
culinaire », « niveau d'éducation primaire ».
Il convient de souligner, que l'étude
d'Ouédraogo (2005) confirme deux parmi les déterminants de la
consommation de combustibles identifiés par Nkamleu et al. (2002) : le
« revenu du ménage » et les « pratiques culinaires
». Son étude soutient aussi le résultat de la variation
inverse entre la consommation du « bois de feu » et le revenu des
ménages urbains. Par rapport à Walekhwa et al. (2009), les
résultats obtenus par Ouédraogo (2005) confirment l'influence de
la « taille du ménage » sur le choix des combustibles pour la
cuisson. Tout comme Nkamleu et al. (2002) au Cameroun et Walekhwa et al. (2009)
en Ouganda, Ouédraogo (2005) au Burkina Faso n'avait pas
intégré le facteur « Perception du chef de ménage
» dans son modèle de consommation à la recherche des
déterminants du choix des combustibles pour la cuisson chez les
ménages urbains de Ouagadougou.
En Haïti, la principale étude sur la consommation
de combustibles pour la cuisson a été publié par l'ESMAP
en avril 2007. A partir de six (6) enquêtes complémentaires
réalisées de concert avec le Ministère de l'Environnement
et du Bureau des Mines et de l'Energie (BME), l'équipe de l'ESMAP (2007)
a cherché à identifier les changements survenus dans la demande
d'énergie depuis 1990.
25 | P a g e
Globalement, les résultats de l'étude
révèlent que les habitudes de consommation des combustibles pour
la cuisson n'avaient pas beaucoup changé en Haïti.
Parallèlement, cette étude a fait ressortir une augmentation
significative de la consommation de GPL et un développement
considérable de l'infrastructure de ce combustible entre 1990 et 2007.
Il y a lieu de signaler que l'une des enquêtes complémentaires de
l'ESMAP (2007) a été menée auprès de soixante-dix
(70) femmes provenant surtout de familles à revenu modeste. Celle-ci
devrait permettre à l'ESMAP (2007) de collecter des informations
auprès des ménages urbains en vue de la mise à jour des
données sur la consommation de combustibles pour la cuisson en
Haïti. Les résultats de cette enquête montrent que le bois
d'énergie reste prédominant dans la consommation des
ménages urbains en Haïti. Car, seulement trois (3) parmi les femmes
interrogées n'utilisent pas le charbon de bois. Les ménages les
plus pauvres dépendent toujours du bois de feu. Cette étude a
permis aussi à l'ESMAP (2007) d'identifier un ensemble d'attributs
propres à chacune des combustibles utilisés, lesquels seraient
susceptibles d'inciter ou de nuire à l'utilisation d'un combustible chez
les ménages.
Les principaux résultats obtenus dans cette recherche
incluant les attributs propres aux différents combustibles sont les
suivants :
1) Le Bois est obtenu gratuitement par les ménages.
Cependant, il fait larmoyer, produit une fumée âcre et suffocante
qui affecte les yeux. Il a une odeur désagréable qui
imprègne les aliments. Sa flamme doit être constamment
activée. Il n'existe pas un fourneau adéquat pour le bois et il
doit être allumé dans un espace ouvert qui fait défaut en
cas de pluie.
2) Le charbon de bois est très accessible. Sa
manipulation est perçue comme étant moins dangereuse que celle du
kérosène ou du gaz mais sa combustion est incontrôlable. Il
est considéré comme un combustible sale. Car, il noircit les
casseroles, produit de la cendre qui se répand partout, et souille
l'espace de la cuisine.
3) Le Kérosène se vend en détail, ses
équipements sont moins couteux que ceux à gaz propane. La cuisson
se fait plus rapide mais, il produit une flamme et de la fumée qui
noircit les casseroles. En cas d'une mauvaise utilisation, son odeur
imprègne les aliments et le réchaud devient défectueux. Il
présente également des risques d'accidents, de brulures et
d'explosions.
4) Le Gaz Propane (GPL) peut être utilisé
facilement à toute heure de la journée et de la nuit. Il permet
une cuisson plus rapide et ne salit ni les casseroles ni l'espace de cuisine.
Il n'est pas vendu en détail et le transport de la bombonne
présente des difficultés. Le four à gaz se vend cher et
leur mauvaise utilisation cause des accidents.
26 | P a g e
Certes, les résultats d'ESMAP 2007 apportent une
information supplémentaire à la littérature empirique de
la consommation des combustibles pour la cuisson chez les ménages
urbains, en identifiant des attributs pour différents combustibles
utilisés selon la perception des ménages interrogés. Ces
attributs indiquent que certains ménages urbains haïtiens ont
émis des préjugés favorables ou défavorables par
rapport à certains combustibles de cuisson au point de pouvoir
influencer le choix d'un combustible plutôt qu'un autre parmi ceux
disponibles sur le marché. De tels résultats confortent
l'explication fournie par Walekhwa et al. (2009) selon laquelle des chefs de
ménages de niveau d'éducation élevé de l'Ouganda
n'adoptent pas le biogaz du fait qu'ils percevaient la production du biogaz
comme une activité agricole, alors qu'ils se voyaient mieux dans une
posture de bureaucrate conformément à la réalité de
leur milieu. Toutefois, l'enquête complémentaire d'ESMAP 2007
visait à promouvoir l`utilisation efficace des combustibles ligneux, et
ciblant uniquement un échantillon de chefs de ménages urbain de
sexe féminin. Et, l'analyse des résultats se limitait à
décrire le phénomène étudié. De ce fait, les
résultats de l'enquête complémentaire n'ont pas fait
l'objet de tests statistiques approfondis. Or, quoique les combustibles
étudiés sont ceux destinés à la cuisson, nous ne
pouvons pas nier le poids des chefs de ménages de sexe masculin dans les
choix de consommation des ménages urbains haïtiens, et d'ailleurs,
dans tout ce qui impacte sur le budget du ménage. Voilà pourquoi,
dans le cadre de notre recherche, la « perception du chef de ménage
» en tant que facteur expliquant le choix de combustibles pour la cuisson
sera examinée d'une façon plus approfondie avec les chefs de
ménages des deux sexes et auprès d'un échantillon
représentatif de taille relativement plus importante.
Parallèlement, un ensemble d'autres facteurs caractérisant le
ménage et son logement seront étudiés en vue
d'appréhender toute la complexité du comportement d'achat des
ménages urbains sur le marché des combustibles en Haïti.
CHAPITRE 2 : MODÈLE CONCEPTUEL, METHODOLOGIE ET
DONNÉES
Les travaux empiriques présentés dans le
chapitre précédent nous permettent de repérer un certain
nombre de facteurs influençant la consommation de combustibles chez les
ménages de certains pays en voie de développement dont
Haïti. Dans ce chapitre, notre démarche consiste à
présenter les variables susceptibles d'influencer le choix de
combustibles pour la cuisson chez les ménages
27 | P a g e
urbains en Haïti et formuler nos hypothèses de
recherche. Nous présenterons également, la méthodologie
utilisée pour mesurer, à l'aide de données fiables, les
variables qui feront partie du modèle économétrique en vue
d'aboutir à un jugement éclairé de nos
hypothèses.
§SECTION 1. Formulation des hypothèses de
recherche
En vue d'asseoir nos hypothèses de recherche, il nous
parait utile d'examiner l'ensemble des variables (démographiques,
socioéconomiques, culturelles, etc.) incluant les déterminants
déjà identifiés dans la revue de littérature
empirique (ci-dessus présentée) qui se révèlent
pertinentes (les résultats obtenus par certains auteurs étant
controversés sur des variables jugées pertinentes) dans la
construction de notre modèle conceptuel.
Etant donné que le facteur « Perception du chef de
ménage » n'a pas été étudié en
profondeur par les études sur la consommation de combustibles auxquelles
nous avons pu accéder, nous nous proposons de mettre un accent
particulier sur ce facteur. Notre prétention est d'étudier la
« perception du chef de ménage » par rapport aux volets :
informationnel (ce qu'il entend sur les combustibles), cognitif (ce qu'il sait
ou croit savoir), attributif (caractéristiques distinctifs des
combustibles), économique (cout du combustible et des
équipements), social (destiné à un groupe ou une classe
sociale), mais également par rapport à la distance
géographique entre le lieu d'approvisionnement du combustible et la
résidence du ménage. Vue sous cet angle, nous espérons
offrir, via cette recherche, la possibilité d'apporter un point de vue
supplémentaire dans le contexte des ménages haïtiens
précisément.
Justification des hypothèses de recherche
Pour des facilités opérationnelles, nous avons
décidé de faire une catégorisation des variables en trois
groupes :
1) Les variables concernant les caractéristiques du
chef de ménage telles que l'âge, le sexe, le statut matrimonial,
la religion et le niveau d'éducation du chef de ménage dont
certaines ont déjà été testées dans
plusieurs travaux empiriques :
a) Ouédraogo (2005) à Ouagadougou (Burkina Faso)
et Walekhwa et al. (2009) en Ouganda ont trouvé que «
l'âge du chef de ménage » est un
déterminant de la consommation de
28 | P a g e
combustible. Cependant, le premier pense qu'il est
corrélé positivement avec l'utilisation d'un type de combustible
(le bois de feu), alors que le second trouve une corrélation
négative avec l'adoption du Biogaz. Quoiqu'il ne s'agisse pas du
même type de combustible, aucune des sources d'énergie
étudiée par Ouédraogo (2005) n'a pas eu de
corrélation négative avec l'âge du chef de ménage.
Ce qui nous porte à tester cette variable dans le cas des ménages
urbains d'Haïti. Toutefois, dans le cadre de notre recherche, nous pensons
que le résultat de Ouédraogo (2005) est plus adapté
à la réalité haïtienne. C'est dans ce cadre que nous
formulons l'Hypothèse suivante :
H1.1 : Il existe une association entre l'âge
du chef de ménage urbain haïtien et le choix du charbon de bois
comme principal combustible pour la cuisson.
b) « Le sexe du chef de ménage est un
paramètre important, et est déterminant dans le comportement et
les grandes orientations d'un ménage » (Nkamleu et al., 2002).
Apparemment, cet auteur n'avait pas testé cette variable dans son
étude. Elle n'est également pas testée par ESMAP (2007),
mais ses résultats proviennent de l'analyse de données
collectées uniquement auprès de chefs de ménage de sexe
féminin. En revanche, Ouédraogo (2005) et Walekhwa et al. (2009)
ont bien testés l'influence de la variable sexe du chef de ménage
sur le choix du combustible. Cependant, cette variable s'est
révélé non significative pour expliquer le choix du
combustible chez le ménage urbain dans leurs deux pays. Malgré
tout, nous avons décidé de vérifier cette variable dans
notre recherche étant donné le rôle
prépondérant des femmes dans la cuisine haïtienne. En vue de
mieux prendre en compte l'aspect genre dans le cadre de ce travail, en plus de
la variable sexe, nous construisons à cet effet une nouvelle variable :
« Nombre de femmes âgées de plus de 18 ans dans le
ménage ». L'idée est de tester l'influence des femmes dans
le choix du combustible chez le ménage urbain haïtien. D'où
la formulation d'une nouvelle hypothèse de recherche :
H1.2 : Le nombre de « femmes
âgées de 18 ans ou plus » dans le ménage influence le
choix de celui-ci sur le marché de combustibles pour la cuisson en
Haïti.
c) En ce qui a trait au « niveau d'éducation
formelle du chef de ménage », son influence sur le choix du
combustible a été démontrée par plusieurs auteurs.
Alors que les résultats d'Ouédraogo (2005) montrent que le niveau
d'éducation formelle du chef de ménage a une influence
significative sur la consommation de kérosène, l'étude de
Walekhwa et al. (2009) n'a pas confirmé la pertinence du niveau
d'éducation du chef de ménage dans le l'adoption du
29 | P a g e
Biogaz en Ouganda à cause d'une certaine perception de
la population éduquée. ESMAP (2007) a aussi fait remarquer que
l'utilisation des combustibles pétroliers exige un savoir-faire pour
manipuler les équipements liés à ces types de combustibles
au risque d'incendie ou d'explosion. Ce qui est de nature à créer
la peur chez le chef de ménage haïtiens non avisé. Tout ceci
nous porte à croire que le niveau d'éducation formelle du chef de
ménage urbain pourrait être un discriminant intéressant
dans le choix de combustibles du ménage en Haïti. D'où
l'hypothèse suivante :
H1.3 : Le ménage dont le chef a un niveau
d'éducation formelle élevé, a plus de chance de consommer
le gaz propane comme source d'énergie pour la cuisson.
d) La religion est aussi l'une des caractéristiques du
chef de ménage à avoir été testée dans
l'étude d'Ouédraogo (2005) au Burkina Faso. Les résultats
révèlent l'existence d'une association entre la religion
musulmane et la consommation du GPL, du Charbon et du Bois. Quoique la grande
majorité de la population haïtienne soit des croyants (catholiques
et protestants), les religions haïtiennes ne sont pas très
fondamentalistes. Pour la plupart, leurs membres cohabitent dans un même
ménage pendant très longtemps. Ainsi, nous ne croyons pas que
cette variable puisse servir de discriminant dans le choix des combustibles
chez les ménages urbains dans le cas d'Haïti.
2) Les variables liés aux caractéristiques
socio-démo-économique du ménage : Dans cette
catégorie nous considérons la taille, le revenu du ménage,
les habitudes culinaires, le standard du logement (type, nombre de
pièces et existence d'un espace réservé pour faire la
cuisine) et le statut d'occupation du logement.
a) La taille du ménage est une variable très
importante dans l'analyse de la consommation de combustibles pour la cuisson
chez les ménages. Car, plus la taille du ménage est grande, plus
le ménage a besoin d'utiliser des combustibles pour la cuisson. La
pertinence de cette variable a été prouvée par les travaux
d'Ouédraogo (2005) au Burkina Faso qui conclut à une relation
inverse avec le choix du GPL, du charbon de bois et du kérosène
en tant que combustible pour la cuisson. Mais également, dans
l'étude de Walekhwa et al. (2009) laquelle aboutit à une relation
positive entre la taille du ménage et l'adoption du biogaz comme source
principale d'énergie pour la cuisson. Cet écart dans le sens de
variation nous amène à examiner l'influence de la taille d'un
ménage urbain en Haïti sur ses choix en matière de
combustible
30 | P a g e
pour la cuisson. L'hypothèse que nous nous proposons de
tester sur la variable taille va plutôt dans le sens des résultats
obtenus par Walekhwa et al. (2009) :
H2.1 : La taille du ménage exerce une
influence significative sur le choix du combustible utilisé comme source
principale d'énergie pour la cuisson dans le
ménage.
b) Plusieurs études montrent que le revenu est un
déterminant de la consommation de combustible (Gupta and Ravindranath,
1996 ; cité par Walekhwa et al., 2009 : 2760). Nkamleu et al. (2002) et
Ouédraogo (2005) ont mis en évidence l'importance de la variable
« revenu » sur le marché des combustibles pour la cuisson. Les
résultats du premier établissent une corrélation positive
entre le revenu et les combustibles tels que : kérosène et gaz ;
alors que cette corrélation est négative avec le charbon de bois
et le bois. Quant aux résultats d'Ouédraogo (2005), ils font
état d'une corrélation positive uniquement. Il faut dire que les
résultats de Walekhwa et al. (2009) ont établis aussi une
corrélation positive du revenu avec l'adoption du biogaz quoique cette
association ne soit pas significative. En effet, étant donné le
taux élevé de chômage et le faible pouvoir d'achat de la
population haïtienne, la majorité des ménages urbains sont
amenés à gérer leur quotidien. Dans le cadre de ce travail
nous allons tester les deux scénarios à travers
l'hypothèse suivante par rapport à la variable revenu :
H2.2 : Il existe une association entre le revenu
du ménage urbain et son choix de combustibles pour la
cuisson.
c) La propriété du logement a été
abordée dans l'étude d'Ouédraogo (2005), cette variable
s'est révélée non significative pour expliquer le choix de
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains d'Ouagadougou.
Dans le milieu urbain d'Haïti, nous ne disposons d'aucun argument
convaincant qui nous indique une association entre la propriété
du logement et le choix du combustible chez les ménages urbains
haïtiens. Ainsi, nous ne formulons pas d'hypothèse par rapport
à cette variable.
d) Le type de logement habité par le ménage
peut être aussi une variable pertinente pour cette recherche.
Voilà pourquoi, nous nous attelons à la tester dans le cadre de
ce travail. Il en sera de même pour le « nombre de pièces du
logement ». En effet, dans les résultats de l'ESMAP (2007), il est
relaté qu'en Haïti les ménages les plus pauvres consomment
le charbon de bois pour la cuisson. Cette citation va de pair avec la
thèse des experts des Nations-Unies suscitée qui avait fait le
lien entre pauvreté et consommation de bois de feu. Hormis le revenu
du
31 | P a g e
ménage, le nombre de pièces du logement
occupé par le ménage peut être conçu comme
étant un indicateur de pauvreté dans le cas d'Haïti. C'est
dans ce sens que nous formulons l'hypothèse que voici :
H2.3 : Le nombre de pièces du logement
habité par le ménage détermine son choix de combustible
pour la cuisson.
e) « L'existence d'un espace réservé
à la cuisine » a déjà été testée
par Ouédraogo (2005), lequel avait distingué l'existence de
facilités internes et des facilités externes pour la cuisine. Ses
résultats montrent une association significative pour les deux aspects
considérés. La variable « existence de facilités
internes » est corrélée négativement et
significativement avec le choix d'utiliser le kérosène. Alors que
celle « existence de facilités externes » est liée
positivement et significativement aux choix du GPL et du bois de feu. Dans la
mesure où certains combustibles sont perçus comme étant
relativement sales ou dangereux en Haïti, cette variable peut être
intéressante pour comprendre le choix de combustibles pour la cuisson
chez les ménages urbains en Haïti. Ainsi, nous nous proposons de
vérifier l'hypothèse suivante: H2.4 : L'existence
d'un espace réservé à la cuisine dans le logement est
déterminant dans le choisir du combustible utilisé comme
principale source d'énergie pour la cuisson.
3) Les variables qui expriment ou alimentent la perception du
chef de ménage par rapport aux combustibles disponibles pour la cuisson.
Ce groupe inclut les variables liées aux défauts et avantages
perçues de chaque combustible par les chefs de ménages
interrogés ; les variables qui expriment le degré
d'accessibilité du ménage au combustible, plus
précisément, les variables qui mesurent la distance entre le
ménage et le combustible : la proximité ou l'éloignement
du lieu d'approvisionnement du combustible, les facilités ou les
complications à utiliser le combustible. Ainsi, nous aborderons:
a) Les défauts perçus par le ménage du
combustible par rapport à l'utilisation de chaque combustible en
particulier : défaut à salir la maison, à imprégner
un goût désagréable au repas, à rendre les gens
malades, à provoquer des incendies et des explosions ; mais aussi, les
défauts liés aux coûts financiers nécessaires pour
en avoir accès et au temps de cuisson du repas.
b)
32 | P a g e
Les avantages que le ménage tire de l'utilisation de ce
combustible en termes de facilité d'approvisionnement, de gains en
argent et en temps de cuisson, mais également au fait que le combustible
n'est pas dangereux et ne salit pas.
Ces variables ont été traités pour
l'essentiel dans l'étude ESMAP (2007), laquelle a mis en
évidences un ensemble de signes distinctifs relatés par les
femmes interrogées. Parmi les résultats obtenus par ESMAP (2007),
on peut noter:
- Comme défauts, le bois, le charbon de bois et le
kérosène sont des combustibles qui nuisent à la
santé des membres du ménage et salissent les casseroles, les murs
et les espaces de cuisine. Le GPL et le Kérosène sont
perçus comme des produits dangereux qui provoquent des incendies. De
plus, le GPL est plus exigeant, il peut causer également des explosions
et est moins accessible du fait qu'il ne se vendait pas en détail.
- En termes d'avantages, l'étude montre que le bois
est obtenu gratuitement. Le Charbon de bois et le Kérosène sont
relativement plus accessibles, ils sont vendus partout et disponibles en
détails. De son côté, le GPL est plus propre, fait gagner
du temps et peut être utilisé facilement à n'importe quel
moment de la journée et de la nuit.
Sur la base de ces résultats, et sachant que certains
de ces résultats seront prises en compte dans d'autres variables de
notre recherche, nous avons choisi de tester l'hypothèse suivante :
H3.1 : Le ménage aura tendance à choisir le
combustible perçu plus économique par son
chef.
c) Les variables qui expriment ou alimentent la perception du
chef de ménage par rapport : - À l'ampleur du danger que
présente l'utilisation du combustible. En effet, un combustible peut
être perçu comme étant très dangereux pour un
ménage, alors que pour un autre, le niveau du risque perçu n'est
pas inquiétant et est considéré comme maitrisable. C'est
en ce sens que nous formulons l'hypothèse suivante:
H3.2 : Le ménage aura tendance à
éviter le combustible perçu dangereux par son
chef.
- Aux variables « facilité et/ou complication
d'utilisation du combustible », (ESMAP, 2007) rapporte qu'un grand nombre
d`accidents sont causés par une utilisation incorrecte des
cuisinières à gaz propane. Ce qui revient à dire que
l'utilisation de certains combustibles nécessite une expertise pour
pouvoir manipuler correctement les cuisinières
33 | P a g e
à gaz propane, si non, le ménage risque de subir
un accident. Ainsi, notre hypothèse par rapport à cette variable
est la suivante :
H3.3 : Le ménage aura tendance à
éviter le combustible perçu « compliqué à
utiliser » par son chef.
- À la variable « destination sociale du
combustible » selon laquelle un combustible est destiné à
une catégorie sociale bien précise, nous essayerons de comprendre
si certains ménages urbains d'Haïti n'adopteraient pas une attitude
discriminatoire par rapport à certains combustibles pour la cuisson
parmi ceux disponibles sur le marché. Toutefois, cette discrimination
peut être considérée comme « négative » si
la perception a une connotation négative (pour les gens pauvres, sans
éducation, gens de campagne). Elle sera considérée comme
positive dans le cas contraire (pour les gens riches, bien
éduqués, gens de la ville). A noter que les termes «
discrimination négative » et « discrimination positive »
utilisés dans le cadre de ce travail répondent uniquement
à une exigence opérationnelle, question d'éviter toute
discussion d'ordre sémantique. L'hypothèse suivante est
formulé à cet effet:
H3.4 : Le ménage dont le chef adopte une
discrimination positive par rapport à un combustible, aura plus de
chance de consommer ce combustible.
- À la « proximité ou l'éloignement
du lieu d'approvisionnement du combustible », nous cherchons à
comprendre en quoi cette distance entre le ménage et le lieu
d'approvisionnement peut être un facteur important dans la
décision de consommation des combustibles par les ménages urbains
en Haïti. Selon ESMAP (2007), le charbon de bois et le
kérosène se vendent partout et en détail, alors que
l'approvisionnement du gaz propane nécessite le transport d'une bombonne
de 25, 50 ou 100 livres, partant du ménage au point d'approvisionnement
et vice et versa. Ainsi, compte tenu du coût du transport en termes
d'argent et de temps, l'éloignement du lieu d'approvisionnement d'un
combustible devrait diminuer sa chance d'être consommé par les
ménages. D'où la formulation suivante de notre hypothèse
de recherche pour cette variable :
H3.5 : Le combustible dont le lieu
d'approvisionnement est perçu « proche » par le
chef
du ménage, aura plus de chance d'être
consommé par ce ménage.
- À « l'ordonnancement qualitatif des combustibles
» du choix du chef de ménage. C'est le fait par le chef de
ménage de pouvoir ordonner les combustibles aux rangs de premier,
deuxième, ..., cinquième selon qu'il perçoit le «
premier » comme étant de meilleur qualité que tous les
autres et le « cinquième » comme le pire parmi les cinq (5)
identifiés. La logique voudrait que le ménage fasse choix du
combustible rangé en première position que celui rangé en
cinquième position lors de l'ordonnancement de son chef. Cependant,
à son premier choix de combustible pour la cuisson. Cette variable
traduit l'intention du chef de ménage à choisir, sans aucune
contrainte, le combustible qui lui convient le mieux parmi ceux disponibles sur
le marché. Ainsi, le chef de ménage peut choisir ou non le
combustible qu'il a lui-même placé en première position
lors de son ordonnancement (voir variable précédente). Le choix
du même combustible qu'il avait rangé en première position
mettra en évidence la rationalité du chef de ménage
conformément à la théorie microéconomique standard.
Cependant, un choix différent serait considéré comme
irrationnel et laissera supposer l'influence d'un facteur extra
économique dans cette décision. Nous avons choisi de rester
cohérent avec la théorie en formulant la dernière
hypothèse de notre recherche comme suit :
H3.6 : Le chef de ménage a plus de chance
de choisir le combustible qu'il a lui-même rangé en
première position lors de l'ordonnancement des combustibles
disponibles.
Mesure et vérification des hypothèses
En vue de mesurer les hypothèses de recherche
formulées, nous définissons un indicateur pour chacune d'elle. A
chaque indicateur nous associons un ou deux critères de
vérification.
34 | P a g e
Tableau de vérification des hypothèses de
recherche
Hypothèses
|
Indicateurs de mesure
|
Critères de vérification
|
Caractéristiques du ménage
|
H1.1 : Il existe une association entre l'âge du chef de
ménage urbain et
l'utilisation du bois comme du principal combustible pour
la cuisson.
|
Résultat du test Khi-deux des variables «
âge du chef de ménage » et « utilisation du Bois
».
|
Test Khi-deux significatif /paramètre
significatif dans le modèle
|
H1.2 : Le nombre de femmes âgées de
18 ans ou plus dans le ménage influence le choix de
celui-ci sur le
marché de combustibles pour la cuisson en
Haïti.
|
Coefficient de la variable
« Nombre de femmes de plus de 18 ans » du
ménage dans le modèle de régression.
|
Paramètre significatif dans le modèle
global
|
H1.3 : Le ménage dont le chef a un niveau
d'éducation formelle élevé, a plus de chance de consommer
le gaz propane comme source d'énergie pour la cuisson.
|
Résultat du test Khi-deux des variables « niveaux
d'éducation formelle » et « utilisation du Gaz propane
».
|
Test Khi-deux significatif /Paramètre
significatif dans le modèle
|
H2.1 : La taille du ménage exerce une influence
significative sur le choix du
combustible utilisé comme source principale
d'énergie pour la cuisson dans le ménage.
|
Résultat du test Khi-deux / Coefficient de la variable
« taille du ménage » dans le modèle de
régression.
|
Test Khi-deux significatif/ paramètre
significatif dans le modèle
|
H2.2 : Il existe une association entre le revenu du
ménage et son choix de combustibles pour la cuisson.
|
Résultat du test Khi-deux / Coefficient de la variable
« revenu du ménage » dans le modèle de
régression.
|
Test Khi-deux
significatif/ paramètre
significatif dans le modèle
|
H2.3 : Le nombre de pièces du
logement habité par le ménage détermine
son choix de combustible pour la cuisson.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
« nombre de pièces du logement » dans le modèle de
régression.
|
Test Khi-deux
significatif/ paramètre
significatif dans le modèle
|
H2.4 : l'existence d'une cuisine dans le logement influence
significativement
le choix de combustibles pour la cuisson du ménage
urbain haïtien.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
« existence d'une cuisine dans le logement » dans le modèle de
régression.
|
Test Khi-deux
significatif/ Paramètre
de la variable significatif
|
35 | P a g e
36 | P a g e
Hypothèses
|
Indicateurs de mesure
|
Critères de vérification
|
Perception du chef de
ménage
|
113.1 : Le ménage aura tendance à choisir le
combustible perçu plus économique par son chef.
|
Pourcentage de ménages dont le chef perçoit un
gain dans un
combustible et qui consomment celui-ci.
|
Test Khi-deux significatif/ Pourcentage
relativement plus élevé
|
113.2 : Le ménage aura tendance à éviter le
combustible perçu dangereux par son chef.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
combustible dangereux dans le modèle de régression.
|
Test Khi-deux
significatif/ Paramètre de la variable
significatif
|
113.3 : Le ménage aura tendance à
éviter le combustible perçu
« compliqué à utiliser » par son chef.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
combustible compliqué dans le modèle de
régression.
|
Test Khi-deux significatif/ Paramètre de la
variable significatif
|
113.4 : Le ménage dont le chef adopte
une discrimination positive par rapport à un
combustible, a plus de chance de consommer ce combustible.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
cuisine à l'extérieur du logement positif dans le modèle
de régression.
|
Test Khi-deux significatif/ Paramètre de la
variable significatif
|
113.5 : Le combustible dont le lieu
d'approvisionnement est perçu « proche »
par le chef du ménage, a plus de chance d'être consommé par
ce ménage.
|
Résultat du test Khi-deux /Coefficient de la variable
« lieu d'approvisionnement éloigné » dans le
modèle de régression.
|
Test Khi-deux significatif/ Paramètre de la
variable significatif
|
113.6 : Le chef de ménage a plus de chance de choisir
le combustible qu'il a lui-même rangé en première
position
lors de l'ordonnancement des combustibles disponibles.
|
Pourcentage de « combustible rangé en
première position » par le chef de ménage ayant
été choisi par le ménage.
|
Pourcentage relativement plus élevé
|
§SECTION 2. MÉTHODOLOGIQUE ET
DONNÉES
Dans la section précédente nous avons
présenté et défini l'ensemble des variables qui nous
paraissent pertinentes pour expliquer le comportement d'achat des
ménages urbains évoluant sur le marché des combustibles
haïtiens. Nous avons également émis un certain nombre
d'hypothèses sur ces variables en rapport avec le sujet
étudié. A présent, il revient de définir une
approche méthodologique qui nous aidera à formuler un jugement
documenté sur la véracité de toutes ces suppositions
préalablement définies dans le cadre de cette recherche. C'est en
ce sens que doit être comprise la présente section.
37 | P a g e
Approche méthodologique
Objectifs de la recherche
D'une manière générale, la
présente recherche vise à analyser les principaux facteurs qui
déterminent le choix des ménages urbains sur le marché des
combustibles pour la cuisson en Haïti.
Ainsi, les prétentions qui guident notre
réflexion dans le cadre de cette recherche se résument dans les
deux points suivants :
1. Tout d'abord, nous voulons mettre en évidence les
facteurs clés (socioéconomiques, démographiques et/ou
culturels) qui influencent le choix des combustibles chez les ménages
urbains en Haïti.
2. Ensuite, nous comptons faire une analyse du poids de
chaque facteur identifié dans la décision du ménage urbain
d'Haïti de choisir parmi les combustibles pour la cuisson disponible sur
le marché.
Ce faisant, les décideurs auront une idée plus
claire de la réalité du marché de combustible en
Haïti et sauront quelles sont les variables les plus susceptibles de
produire des résultats dans la perspective d'une politique de
l'énergie domestique adaptée dans le contexte de la
reconstruction du pays.
Outils et Techniques utilisés
En vue d'atteindre ces objectifs, un bon nombre d'informations
sont nécessaires pour analyser le comportement des variables retenues
dans notre modèle conceptuel. Pour rendre disponibles ces informations,
des données sont collectées dans des sources diverses et suivant
différentes méthodes de collecte.
Deux types d'analyses découleront de l'analyse des
données :
a) Une analyse descriptive qui permettra de décrire le
comportement de certaines variables au moyen des techniques statistiques telles
que : fréquences, moyennes, pourcentages, tableaux, graphes, etc.
a) Une analyse explicative destinée à expliquer
les variables dépendantes en fonction des facteurs explicatifs.
L'analyse explicative sera faite à travers des modèles de
régressions logistiques binaires (transformation LOGIT). Chaque
combustible utilisé par les ménages est défini comme une
variable dépendante dichotomique et sera expliquée par des
caractéristiques socio-économiques et culturelles des
ménages.
38 | P a g e
Les Sources de données utilisées
Dans le cadre de ce travail, les données seront
collectées dans des sources primaire et secondaire.
1) Tout d'abord, nous avons fouillé dans des sources
secondaires diverses pour obtenir les documents traitant de notre sujet de
recherche. Dans les revues scientifiques, nous avons consultés un
certain nombre d'articles et retenus ceux qui nous ont paru les plus
pertinentes. Nous avons consulté des documents produits par certaines
institutions spécialisées haïtiennes (BME, IHSI, BRH et
autres organismes publique et privé) et étrangers (Banque
mondiale, USAID, ESMAP, Hello International...) en rapport avec notre sujet de
mémoire. Nous en avons pu exploiter plusieurs d'entre eux, et en tirer
des informations intéressantes. Nous avons également pu obtenir
des statistiques pertinentes sur les ménages haïtiens et sur
l'évolution des variables du marché des combustibles dans le
milieu urbain haïtien précisément. De plus, nous avons
consulté quelques travaux de mémoires qui ont été
déjà sanctionnés par un jury, ainsi que d'autres rapports
préparés par des techniciens dans le champ de notre
étude.
2) Principalement, dans le cadre cette étude, nous
utilisons des données de source primaire, provenant d'une enquête
par sondage réalisée auprès des ménages urbains
habitant à Carrefour, une commune de l'Aire métropolitaine de
Port-Au-Prince.
Sondage auprès des ménages urbains de la
commune de Carrefour
Objectif du sondage
L'objectif du sondage est de collecter des informations
fiables et pertinentes sur les caractéristiques démographiques,
socio-économiques et culturels des ménages urbains habitant la
commune de Carrefour. Ces informations seront collectées autour de
variables diversifiées telles que : âge, statut matrimonial, sexe,
niveau d'éducation du chef de ménage, taille, composition et
revenu du ménage, standard et statut d'occupation du logement. D'autres
informations seront collectées également sur la perception du
chef de ménage des caractéristiques et attributs des combustibles
disponibles pour la cuisson sur le marché haïtien.
39 | P a g e
Organisation du sondage
L'interview est réalisée chez le
ménage-échantillon selon la méthode directe (face à
face). Une seule personne sera interrogée par ménage : le chef de
ménage ou son (sa) conjoint (e).
Méthode de sondage
L'idéal pour notre recherche aurait été
de faire une enquête probabiliste nécessitant le calcul de
probabilités d'inclusion en vue de l'extrapolation des résultats
à l'ensemble de la population étudiée. Cette approche
nécessiterait la disponibilité d'une base de sondage fiable et
à jour11. Il se trouve que nos investigations ne nous
permettent pas de conclure à l'existence d'une telle base de sondage.
Certes, l'IHSI rend disponible la liste exhaustive de Sections
d'Enumérations (SDE12) d'Haïti telles que
définies au quatrième Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGPH) en 2003 ainsi que leurs croquis (cartographie
censitaire). Ceux qui pourraient constituer une bonne base de sondage pour
notre recherche. Cependant, deux problèmes majeures se posent:
1. Cette base est vieille d'au moins huit (8) ans. De ce
fait, il est fort probable que des ménages appartenant à une SDE
en 2003 se déplacent et migrent vers d'autres SDEs. Il est probable
aussi que de nouveaux ménages se constituent au cours de la
période 2003-2011.
2. Les effets dévastateurs du séisme du 12
janvier 2010 mettent également en cause la fiabilité de cette
base de sondage. En raison du grand nombre de logements détruits et des
300 000 personnes disparues dans le séisme affectant drastiquement la
structure des SDEs et influençant ipso facto la pertinence d'un tirage
aléatoire d'un échantillon de SDEs de cette base, ainsi que le
tirage d'un échantillon aléatoire de ménages dans chacune
de ces SDEs.
De ce fait, un sondage tout à fait probabiliste nous
parait inopportun. Nous nous garderons donc de procéder à
l'extrapolation mathématique des résultats obtenus dans le cadre
de cette recherche. La solution proposée est de construire un
échantillon représentatif de ménages urbains en tenant
compte des effets du séisme du 12 janvier 2010 sur l'environnement des
ménages habitant les communes affectées. Ainsi, nous optons pour
une enquête empirique en deux étapes :
11 D'une manière générale, une
base de sondage est une liste d'individus. Les individus doivent être
compris au sens large : il peut s'agir de personnes physiques, de
ménages, de logements... Idéalement, c'est une liste qui se doit
d'être exhaustive et sans double compte mais également
récente.
12 La SDE est définie comme étant une
aire géographique construite de façon à regrouper un
nombre limité de ménages (200-250) le plus homogènes
possibles (IHSI, 2003).
a)
40 | P a g e
Un tirage aléatoire des SDEs (unités primaires),
étant donné que la liste exhaustive des Sections
d'Enumérations (SDEs) de l'IHSI nous est accessible. De manière
à nous assurer d'une meilleure distribution géographique de
l'échantillon, avant même d'effectuer la sélection des
SDEs-échantillon, nous avons procédé à une
stratification spatiale de la partie communale urbaine de Carrefour en quatre
strates dans un premier temps. Ensuite, à l'intérieur de chacune
de ces strates, nous faisons un tirage aléatoire simple des SDEs.
b) Pour le choix des ménages à
l'intérieur de chaque SDEs-échantillon, nous procédons de
la sorte : i) Faire, au hasard, le choix du premier ménage de la
SDE-échantillon ; ii) Définir une orientation unique de parcours
pour chaque SDE-échantillon dans le sens des aiguilles d'une monte ;
iii) enfin, à partir du premier ménage choisi, appliquer un
« pas de sondage ». Celui-ci est donné par le rapport du
nombre de ménages de la SDE avant le séisme au nombre de
ménages à enquêter dans la SDE-échantillon.
Cette méthode d'échantillonnage nous a permis de
construire un échantillon représentatif de ménages
urbains, tout en s'assurant d'une bonne distribution spatiale des
SDE-échantillon à l'intérieur de l'espace urbain de
Carrefour, mais également des ménages sélectionnés
à l'intérieur de chaque SDE-échantillon. Certes, les
résultats de la recherche ne pourront pas être extrapolés
à l'ensemble de la population. Cependant, ils sont issus de l'examen
d'un échantillon représentatif des ménages et des SDEs du
milieu urbain de la commune de Carrefour.
Taille de l'échantillon
D'une manière générale, la
détermination de la taille d'un échantillon est un exercice
mathématique qui répond à une logique de recherche de
précision des estimateurs. Et, l'un des avantages d'un sondage
stratifié est d'améliorer la précision de ces estimations
pour l'ensemble de la population. Nous proposons de faire une allocation fixe
de quatre (4) SDEs par strate. Considérant que les strates sont de
petites tailles, une allocation fixe de quatre SDEs devrait nous permettre
d'obtenir une précision assez intéressante. Rappelons que dans
les grandes enquêtes réalisées en Haïti durant les
deux dernières décennies, l'un des critères clés de
stratification géographique retenu est souvent la commune. Les
expériences de ces grandes enquêtes ont montré qu'un
échantillon représentatif de 18 ménages dans une SDE
urbaine est amplement suffisant pour produire de bons résultats. C'est
le cas, par exemple, de l'Enquête Budget Consommation des Ménages
1999-2000 réalisé par l'IHSI. C'est ainsi que nous avons
pensé à allouer dix-huit (18) ménages par SDE dans notre
échantillon. En définitif, l'échantillon proposé
dans le cadre de cette recherche correspond à un total de 16 SDEs
41 | P a g e
à l'intérieure desquelles sont
sélectionnés 288 ménages répartis dans le milieu
urbain de la commune de Carrefour.
Le Questionnaire d'enquête
Sur la base des hypothèses formulées, le
questionnaire d'enquête est élaboré de façon
à tenir compte d'un ensemble de paramètres à
caractères technique et opérationnel. En effet, le questionnaire
est réalisé en langue Créole (langue accessible à
toutes les couches de la population) en vue de faciliter son administration
auprès de notre population statistique. Toutes les questions sont
pratiquement fermées et les réponses pré-codifiées.
Le module traitant du revenu a été détaché de la
partie qui aborde les caractéristiques du ménage pour être
placer en fin du questionnaire. Cette précaution devait nous permettre
de limiter le nombre de refus de la part des ménages et avoir plus de
marges de manoeuvre pour faire une meilleure collecte. Aussi, les questions
relatives à la perception du chef de ménage qui, d'ailleurs,
constitue notre principal objet de recherche sont collectées bien avant
ceux du revenu (données sensibles). Car, « il est en
général difficile de cerner les niveaux de revenu, à cause
des réticences que les individus manifestent à déclarer
leur enveloppe budgétaire » (Nkamleu et al., 2002).
En termes de contenu, le questionnaire a été
élaboré pour recueillir des informations aussi diverses que :
1. L'Age du chef de ménage ;
2. Sexe du chef de ménage ;
3. Religion du chef de ménage ;
4. Statut matrimonial du chef de ménage ;
5. Niveau d'éducation du chef du ménage ;
6. Type et statut d'occupation du logement occupé par le
ménage ;
7. Taille du ménage en nombre de membres ;
8. Nombre de femmes de plus de 18 ans ;
9. Catégories socioprofessionnelles de certains membres
du ménage ;
10. Activité du chef de ménage (secteur
d'activité formel ou informel) ;
11. Les sources de revenu principal et secondaire des
ménages ;
12. Utilisation des principaux combustibles de cuisson ;
13. Perception par rapport à la facilité
d'utilisation de chaque combustible ;
14.
42 | P a g e
Avantages et inconvénients des combustibles
utilisés (facilité d'utilisation, disponibilité et
accessibilité, effets désagréables et nocifs sur la
santé, etc...) ;
15. Perception de ménages par rapport aux combustibles
disponibles ;
16. Perception discriminatoire des combustibles, entre
autres.
Administration du questionnaire
Le questionnaire a été administré
auprès du chef de ménage. Aidé par une carte13
de la ville, nous nous sommes rendus chez le ménage
sélectionné pour interroger son chef. La méthode de
collecte retenue est l'interview directe (face à face). Toutes les
questions ont été posées dans l'ordre où ils sont
sans suggérer de réponses. Les réponses fournies par
l'enquêté sont enregistrées dans les champs du
questionnaire réservés à cet effet. Certaines questions,
notamment celles concernant le revenu ont dû être approfondi en vue
de collecter des informations les plus fiables que possibles.
Choix de la commune de Carrefour
Parmi les communes adjacentes de Port-au-Prince (la Capitale
haïtienne), Carrefour est l'une des moins affectées par le
séisme en termes de dégâts humains et de logements. Il se
pourrait qu'une partie de la population de Port-au-Prince migre vers Carrefour.
Selon un rapport de la Direction de la protection civile du Ministère de
l'intérieur et des collectivités territoriales d'Haïti, 90%
des disparus du séisme ont été recensés dans les
communes de Port-au-Prince, Delmas et Pétion-Ville. Hormis ces
dernières, la commune de carrefour nous parait être celle dont la
configuration socio-économique des ménages présente plus
de similarités. Carrefour est le point d'entrée sud de l'Aire
Métropolitaine où passe nécessaire toute la
quantité de charbon de bois produite dans au moins quatre
départements géographiques à destination du plus grand
centre urbain de la république. Carrefour est aussi le point de
distribution des combustibles modernes tels que : gaz propane,
kérosène entre autres. Carrefour abrite une centrale
électrique qui alimente une frange de la population. Ainsi, L'ensemble
des ménages qui habitent la partie urbaine de cette commune constituent
un référentiel indiqué pour mieux comprendre le
comportement des ménages par rapport au marché des combustibles
dans le milieu urbain d'Haïti.
Traitement et analyse des données collectées
13 Carte fournie par l'IHSI sur laquelle sont
placés les différents SDEs. Les SDEs-échantillon ont
été circonscrits pour permettre à l'enquêteur de se
localiser.
43 | P a g e
Minimiser les erreurs de saisie des données
du sondage
Les données collectées à l'aide du
questionnaire papier sont saisies sur le logiciel CSPro (Census and Survey
Processing system). Le choix de ce logiciel se justifie à cause des
possibilités de la confection d'écran de saisie d'une grande
convivialité et interactifs avec l'opérateur de saisie. Ce
logiciel se prête le plus à une saisie intelligente des
données d'enquêtes. Ce qui permettrait de limiter les erreurs lors
de la saisie des données. La méthode de la double saisie sera
appliquée dans le souci de minimiser ces erreurs.
Traitement des données
Les données saisies sur CSPro seront exportées
vers SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) pour être
traitées et analysées. Le contrôle des cohérences,
le traitement des non-réponses et la tabulation des données sont
parmi les tâches principales du traitement des données.
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DÉTERMINANTS DE LA
CONSOMMATION DE COMBUSTIBLES
Dans ce chapitre nous analyserons les résultats du
sondage réalisé en juillet 2011 dans la commune de Carrefour
à proximité de la capitale haïtienne. Rappelons-le, ce
sondage devait rendre disponibles toutes les données nécessaires
à l'analyse des déterminants du choix des combustibles pour la
cuisson chez les ménages urbains haïtiens. Evidemment,
l'enquête s'est bien déroulée, les données
apurées et ont fait l'objet de deux types d'analyses.
§SECTION 1. Analyse descriptive du choix des
combustibles
L'analyse descriptive des données est faite en deux
étapes :
1. Dans un premier temps, nous faisons une analyse
uni-variée, laquelle nous permettra de dresser le profil de
l'échantillon et décrire le comportement de certaines variables
étudiées prises isolément. A ce niveau de l'analyse, nous
mettrons à profit les distributions de fréquences, les
pourcentages, les moyennes, les écart-types et des graphes.
2. Ensuite, la seconde étape consiste à faire
une analyse bi-variée à travers l'analyse de tables de
contingence et des tests Khi-deux entres autres. Cette partie de l'analyse nous
permettra d'identifier certains facteurs déterminants de la consommation
de combustibles et de procéder à la vérification de
certaines de nos hypothèses de recherche.
44 | P a g e
Analyse uni variée
Profile de l'échantillon du sondage
Un échantillon de 288 chefs de ménages a
été interrogé dans la partie urbaine de la commune de
Carrefour, adjacente avec Port-au-Prince la capitale haïtienne. Parmi ces
chefs de ménages, 192 sont des femmes, soit un pourcentage de 66.7%. Ce
taux élevé de femmes chefs de ménage reflète bien
la réalité de l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince.
Car, selon IHSI/ECVH (2003), 64% des ménages de sont dirigés par
des femmes dans la plus grande agglomération urbaine du pays qui
regroupe à elle-seule environ 59% de la population urbaine nationale.
Les résultats du sondage indiquent que les chefs de
ménages enquêtés sont en moyenne âgés-es de
39.31 ans avec un écart-type de 12 ans. La distribution par âge de
notre échantillon, telle qu'elle est représentée dans la
Figure 3, ci-dessous, est en parfaite cohérente avec la distribution de
la population totale haïtienne dans laquelle les jeunes
prédominent, alors que les personnes âgées de 65 ans et
plus ne représentent que 6.3% de la population (IHSI, 2003).
Figure 3 : Distribution des chefs de ménages selon
leur âge
20 40 60 80
40
20
50
30
10
0
Sur le plan religieux, les déclarations des chefs-fes
de ménages enquêtés-es sont à 46.5% «
Catholique » et 33.3% se disent « Protestant » (respectivement
estimés à 58.3% et 34% selon IHSI (2003)). Les pourcentages de
Témoins de Jéhovah, Vodouisants et autres confessions religieuses
sont relativement faibles.
Concernant le niveau d'éducation des chefs de
ménages, nous constatons que plus de 50% ont atteint le niveau
d'étude secondaire (entre la 7e année fondamentale
jusqu'à la classe terminale), 18.3% ont atteint le niveau primaire
(1e à 6e année fondamentale) et 13% n'ont
eu à suivre aucune formation académique. Les 18.7% de chefs de
ménage restant sont répartis entre les niveaux professionnel et
universitaire.
S'agissant du statut matrimonial des chefs de ménages
qui constituent notre échantillon, le pourcentage des chefs de
ménages en union se chiffre à 61.5% (dont 32.3% de «
mariés » et 29,2% en « union libre »). Le reste est
partagé entre les « célibataires » (17.4%), les «
séparés/divorcés » (12.5%) et les « veufs/veuves
» (8.7%).
Il faut dire qu'à divers égards, nous constatons
beaucoup de similitudes entre les caractéristiques des
ménages-échantillon de cette recherche et ceux publiées
par l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI) dans des
grandes enquêtes14 nationales concernant l'Aire
métropolitaine de Port-au-Prince, la plus grande agglomération
urbaine d'Haïti qui regroupe à elle-seule 59% de la population
urbaine totale.
Figure 5 : Quelques similitudes entre les
caractéristiques des ménages enquêtés et les
données publiées par l'IHSI (EBCM_2000 / ECVH_2003) pour
l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince
% de ménage de 4-6 personnes % de maisons basses
ordinaires % de logement de 2 pièces
% de chef de ménage en union libre
% de chef de ménage Protestants
% de femmes Chef de ménage
% de femmes
Chef de
ménage
% de chef de
ménage
Protestants
0 10 20 30 40 50 60 70
% de chef de
ménage en
union libre
% de
logement de
2 pièces
% de maisons
basses
ordinaires
% de ménage
de 4-6
personnes
IHSI, 2000 et 2003
|
64
|
34
|
29.9
|
32.69
|
62.7
|
42.9
|
Echantillon
|
66.7
|
33.3
|
29.2
|
32.63
|
68.8
|
42.4
|
45 | P a g e
Pourcentage de ménages
14 Ici, nous parlons des enquêtes nationales
telles que : l'Enquête Budget-Consommation des ménages (EBCM :
1999-2000) et l'Enquête sur les Conditions de Vie des Haïtiens (ECVH
: 2003).
46 | P a g e
Il est évident que toutes ces similitudes ne sauraient
être le fruit du hasard. Elles traduisent, de préférences,
la bonne représentativité des ménages-échantillon
de notre recherche par rapport à ceux de grandes enquêtes
réalisées par l'IHSI au niveau de l'Aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Face à cet heureux constat, nous pouvons nous
réjouir de ce que les résultats de notre sondage sur les
combustibles soient de nature à faire autorités, et pourront
servir valablement pour alimenter le modèle de régression qui
sera présenté.
Caractéristiques des ménages
enquêtés
Le ménage dont il est question ici se défini
comme un ensemble de personnes vivant sous le même toit et partageant le
repas en commun. Ces personnes appelées membres du ménage peuvent
ou non avoir des liens de parenté entre eux. Le « ménage
» se caractérise essentiellement par sa taille c'est-à-dire
le nombre de membres et la structure familiale qui le compose.
Les résultats de notre recherche montrent que les
ménages interrogés ont entre 1 et 15 membres. La taille moyenne
observée est de 4.8 membres. Encore un résultat très
proche de la taille moyenne de 4.5 membres observée par IHSI/ECVH (2003)
dans les différents milieux de résidence. Il est opportun aussi
de signaler que les résultats de notre recherche sont conformes à
la forte prédominance des enfants du chef de ménage qui
caractérise la distribution des membres secondaires (hors chef de
ménage) des ménages haïtiens (IHSI/ECVH, 2003). En effet,
certains chefs de ménages de notre échantillon ont jusqu'à
huit (8) enfants dans le ménage et le nombre moyen d'enfants du chef de
ménage qui vivent dans le ménage est de 1.89 avec 1.75
d'écart-type estimé. De plus, nous avons observé qu'en
moyenne chaque ménage a 1.43 femme âgée de 18 ans ou
plus.
Logement et infrastructure
Dans notre sondage, la majorité des ménages
enquêtés (68.8%) vivent dans des maisons basses avec murs en
blocs, 14.2% dans des maisons construites avec des débris de
matériaux ou dans des abris semi-définitifs, et 13.9% habitent
des maisons à 1 étage. En ce qui a trait au titre d'occupation du
logement, 49% des ménages sont propriétaires de la maison ou ils
vivent, 39.6% sont locataires (mensuels et annuels) et les 11.5% restant
occupent le logement à titre gratuit.
Espace réservé à la
cuisine
Le tableau de fréquence ci-dessous montre que 54.2% des
logements ont un espace réservé à faire la cuisine. Ce
pourcentage est réparti en logements qui ont une cuisine à
l'intérieur (23.3%) et ceux
47 | P a g e
dont la cuisine se trouve à l'extérieur du
logement (30.9%). Les 45.8% de ménages dont le logement n'a pas d'espace
de cuisine, préparent leur nourriture dans un coin du logement soit
à l'intérieur ou à l'extérieur de celui-ci.
Table 1 : Distribution de fréquence de la variable
"Existence de cuisine"
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
67
|
23.3
|
23.3
|
23.3
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
89
|
30.9
|
30.9
|
54.2
|
Pas de cuisine, c'est dans un coin à
l'intérieur du logement
|
40
|
13.9
|
13.9
|
68.1
|
Pas de cuisine, c'est dans un coin à
l'extérieur du logement
|
84
|
29.2
|
29.2
|
97.2
|
Autre
|
8
|
2.8
|
2.8
|
100.0
|
Total
|
288
|
100.0
|
100.0
|
|
Revenu des ménages
Parmi les 288 ménages interrogés, nous avons pu
collecter le revenu pour 268 d'entre eux, soit un taux de collecte de 93%. Le
tableau suivant montre que 241 ménages, soit un pourcentage de 83.6%,
ont gagné un revenu au cours du mois précédent
l'enquête ; et 128 ménages (44.4%) ont reçu un transfert
d'argent. On constate que le revenu moyen du ménage est
évalué à 11,334.27 gourdes pour le mois, avec un
écart-type de 16,824.78 gourdes. Ce qui laisse entrevoir de grandes
disparités de revenus entre ces ménages tel que le montre le
graphe 4 en annexe 1.
Table 2 : Statistiques descriptives des composantes de la
variable "Revenu du ménage"
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Mean
|
Std.
Deviation
16824.788
|
Revenu total du ménage le mois
précédent
|
268
|
250
|
88333
|
11334.27
|
Revenu provenant d'une activité
économique
|
241
|
500
|
80000
|
11593.36
|
17273.854
|
Montant des Transferts reçus le mois
précédent
|
128
|
1500
|
70000
|
11417.97
|
15772.469
|
Valid N (listwise)
|
101
|
|
|
|
|
48 | P a g e
Les combustibles utilisés pour la
cuisson
Les résultats de notre sondage montrent que 97.92% des
ménages urbains utilisent le Charbon de bois pour cuisiner. Rappelons,
qu'au niveau de l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince, ce pourcentage
était de 88.7% selon IHSI (2003). Consommé par 30.21% (27%, selon
IHSI 2003) des ménages de notre échantillon, le
Kérosène est arrivé en deuxième position
derrière le Charbon de bois. Il est suivi du GPL consommé par 25%
des ménages de notre sondage contre 17% selon IHSI (2003). Le Bois est
utilisé par 10.42% des ménages et l'Électricité par
8.68% des ménages enquêtés. Les différences de
pourcentages observées avec l'IHSI pourraient être dues à
un effet de sondage, mais probablement à une évolution de la
réalité des ménages urbains. Globalement, les
résultats de cette recherche confirment la prédominance du
Charbon de bois dans la consommation de combustibles pour la cuisson chez les
ménages urbains interrogés, tel que le montre la Figure 4
suivante.
Figure 4 : Répartition des ménages selon le
combustible utilisé pour la cuisson
S'agissant du combustible utilisé comme principale
source d'énergie pour la cuisson, la Table 3 ci-dessous montre que le
Charbon de bois est toujours premier avec 82.5% des ménages. Cependant,
c'est le GPL qui arrive en deuxième position avec 14.1% des
ménages loin devant le Kérosène et le Bois (1.9% et 1.5%
respectivement). L'Electricité, quant à lui, n'est pas
utilisé comme source principale d'énergie pour la cuisson. Ce
dernier résultat témoigne de l'inaccessibilité du courant
électrique chez les ménages urbains. Ainsi, on peut comprendre
que le Kérosène, le Bois et l'Électricité jouent
plutôt un rôle de second rang ou sont utilisés comme
compléments dans la consommation de combustible chez le ménage
urbain haïtien. Il convient de signaler aussi que tout de suite
après l'utilisation du Kérosène (28.5% des ménages)
comme première source d'énergie secondaire, arrive le charbon de
bois (15.3% des ménages) comme deuxième source secondaire.
49 | P a g e
Table 3 : Répartition des ménages en
pourcentage selon les combustibles utilisés
pour la cuisson
Combustible utilisé
|
Utilisé comme 1ère Source d'énergie
de cuisson
|
Utilisé comme une source secondaire
|
Bois
|
1.5
|
8.7
|
Charbon de bois
|
82.5
|
15.3
|
Kérosène
|
1.9
|
28.5
|
Gaz Propane (GPL)
|
14.1
|
11.5
|
Electricité
|
0.00
|
8.7
|
Source : IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson
chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Perception des chefs de ménage par rapport
aux problèmes liés à l'utilisation des combustibles
Les résultats de notre recherche nous permettent de mettre
en exergue la perception des chefs de ménages par rapport aux principaux
problèmes fournis par l'utilisation de chacun des combustibles. Le
tableau 4 ci-dessous montre que le Bois et le Charbon de bois sont
perçus comme des combustibles dont la fumée ou le cendre peuvent
salir la maison selon respectivement 60.42% et 30.56% des ménages
enquêtés. Le temps de cuisson des repas est plus long avec ces
combustibles. L'odeur et la fumée imprègnent le goût des
repas selon 15.97%, 11.11% et 25.35% des ménages respectivement pour le
Bois, le Charbon de Bois et le Kérosène. Nous constatons aussi
que les problèmes perçus pour le Gaz propane et
l'Electricité sont les mêmes : risques d'incendie/explosion (84%
et 37.15% respectivement) et cout élevé des équipements
nécessaires (30.56% et 34% respectivement). Ces problèmes sont
présents également avec le Kérosène (41.67% et 10%
de ménages respectifs).
Table 4 : Répartition des chefs de ménage
selon les problèmes liés à l'utilisation
des
combustibles pour la cuisson
Problèmes identifiés
|
Bois
|
Charbon
|
Kérosène
|
Gaz Propane
|
Electricité
|
La fumée ou le cendre peut salir la maison
|
60.42%
|
30.56%
|
4.17%
|
|
0.35%
|
Le repas a l'odeur ou le goût de la fumée / du
gaz
|
15.97%
|
11.11%
|
25.35%
|
0.35%
|
0.35%
|
La fumée du combustible rend les gens malade
|
24.31%
|
5.90%
|
12.50%
|
|
|
50 | P a g e
Risque d'incendie/risque d'explosion de la bombonne
|
2.78%
|
1.74%
|
41.67%
|
84.03%
|
37.15%
|
Moins accessible et plus cher
|
0.69%
|
1.04%
|
0.35%
|
1.39%
|
1.74%
|
Coût élevé des équipements
nécessaires
|
|
|
10.07%
|
30.56%
|
34.03%
|
Le repas prend plus de temps pour cuire
|
15.97%
|
37.15%
|
0.69%
|
0.35%
|
0.35%
|
Autres problèmes
|
17.36%
|
24.65%
|
14.24%
|
4.86%
|
27.78%
|
Source : IFGCAR/IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Perception des chefs de ménage par
rapport aux avantages offerts par chacun des
combustibles disponibles
Parallèlement aux problèmes suscités, les
ménages perçoivent également plusieurs avantages dans les
combustibles disponibles. Le tableau 5 suivant montre que le Bois et le Charbon
de bois offriraient trois avantages : ils sont très accessibles (35.76%
et 36.11% des ménages respectifs), économiques (36.11% et 48.96%
respectivement) et ne sont pas très dangereux (27.43% et 36.11%
respectivement). Alors que les avantages perçus par les ménages
sont pratiquement les mêmes pour les trois autres combustibles :
Kérosène (dans une moindre mesure), Gaz propane et
Electricité. Ces avantages sont : la rapidité de la cuisson
(60.42%, 54.17% et 42.36% de ménages respectifs), la rapidité de
l'allumage (28.82%, 50% et 34.38% de ménages respectifs) et le fait que
ces combustibles ne salissent pas (19.10%, 41.32% et 52.08% de ménages
respectifs).
Table 5 : Répartition des chefs de ménage
selon les avantages liés à l'utilisation des
combustibles pour
la cuisson
Avantages identifiés
|
Bois
|
Charbon
|
Kérosène
|
Gaz
Propane
|
Electricité
|
Le combustible est très accessible
|
35.76%
|
36.11%
|
4.17%
|
0.35%
|
0.35%
|
Le combustible est économique/bon marché
|
36.11%
|
48.96%
|
3.82%
|
1.39%
|
2.08%
|
Les réchauds et équipements sont faciles à
utiliser
|
|
2.78%
|
5.56%
|
0.69%
|
1.39%
|
La nourriture se prépare très rapidement
|
3.13%
|
3.47%
|
60.42%
|
54.17%
|
42.36%
|
Le combustible s'allume sans perte de temps
|
1.04%
|
1.04%
|
28.82%
|
50.00%
|
34.38%
|
Il ne produit pas de la fumée/ne salit pas la maison
|
|
2.43%
|
19.10%
|
41.32%
|
52.08%
|
51 | P a g e
Le combustible n'est pas
dangereux/pas de risque d'explosion
|
27.43%
|
36.11%
|
2.08%
|
2.43%
|
2.43%
|
Autres avantages du combustible
|
19.79%
|
5.90%
|
9.38%
|
15.63%
|
15.63%
|
Source : IFGCAR/IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Analyse bi-variée : Identification des
déterminants du choix de combustible
Dans ce paragraphe, notre objectif est de déterminer
s'il existe ou non une association entre chaque catégorie de combustible
utilisé par un ménage urbain haïtien et certaines
caractéristiques propres à ce ménage pris dans son
ensemble. Ce qui nous amène à considérer le «
combustible utilisé » comme étant une variable à
expliquer par d'autres variables indépendantes telles que celles
mentionnées dans la formulation de nos hypothèses de recherche.
De ce fait, nous allons faire un test Khi-deux de chacune de ces variables
indépendantes avec la variable dépendante en vue de faire le
point sur une éventuelle association.
Présentation du Test
Khi-deux
Dans l'analyse statistique, le test Khi-deux est
utilisé pour tester l'indépendance entre des variables. Ce test
cherche à établir la vérification d'une «
hypothèse nulle (H0) » selon laquelle les variables seraient
indépendantes, par rapport à une « hypothèse
alternative (H1) », laquelle supposerait une certaine association entre
les variables concernées. En d'autres termes, le test Khi-deux entend
procéder au rejet de l'hypothèse alternative (H1) pour accepter
l'hypothèse nulle (H0). Or, pour rejeter l'hypothèse H1, le
degré de significativité du test Khi-deux doit être
strictement supérieur à « 0.05 ». Si non, on accepte
l'hypothèse H1 pour conclure que les variables ont une quelconque
association entre-elles ou ne sont pas indépendantes. Dans la
présente étude, l'hypothèse H0 serait qu'il n'existe
aucune association entre le combustible utilisé par un ménage
urbain et les caractéristiques socioéconomiques,
démographiques ou culturelles de ce ménage.
1. Test Khi-deux entre les combustibles utilisés et
quelques caractéristiques du ménage urbain haïtien
La Table 6 ci-dessous présente les résultats des
tests Khi-deux réalisés pour les cinq (5) principaux combustibles
utilisés par les ménages urbains en Haïti (Bois, Charbon de
bois, Kérosène, Gaz propane et Electricité) avec quelques
caractéristiques socioéconomiques et démographiques de ces
ménages. L'analyse de ces résultats (Table 6) montrent
l'existence d'associations entre les
52 | P a g e
caractéristiques présentées avec la
plupart des combustibles utilisés par ces ménages urbains. En
effet, hormis le Kérosène, on constate que chacun des autres
combustibles présente, tout au moins, un test Khi-deux significatif avec
les caractéristiques étudiées. Sur cette base, on conclut
qu'il peut exister une association entre :
- L'« Age du chef de ménage » et chacun des
combustibles : « Bois » et « GPL ». L'existence de cette
association avec le « Bois » conforterais notre première
hypothèse de recherche qui suppose l'existence d'une association entre
« l'âge du chef de ménage » et « l'utilisation du
Bois » comme principale combustibles pour la cuisson chez le ménage
urbain en Haïti ;
- Le « Nombre de femmes de 18 ans et + » et les
combustibles « Charbon de bois », « GPL » et «
Electricité ». Ces résultats sont favorables à la
vérification de la deuxième hypothèse formulée dans
le cadre de ce travail ;
- Le « Niveau d'étude formelle » et les
combustibles : « Bois », « GPL » et «
Electricité ». L'une de ces observations est en cohérence
avec notre troisième hypothèse de recherche formulée dans
le chapitre précédent, et stipulant l'existence d'une association
entre le « Niveau d'étude formelle » du chef de ménage
et la consommation du gaz propane ;
- La « Taille du ménage » et le «
Charbon de bois ». C'est également un résultat qui est
conforme avec l'hypothèse de recherche formulée concernant
l'influence de la « Taille du
ménage » sur le choix de combustibles pour la cuisson
dans le milieu urbain haïtien ;
- Le « Revenu » et les combustibles : « Bois
» et « GPL ». Ces observations sont aussi conforment à
l'hypothèse formulée sur la variable « Revenu du
ménage ». Étant donné les caractéristiques de
ces deux combustibles, la logique serait que les ménages à bas
revenu consomment le Bois, alors que ceux à revenu élevé
consomment le GPL. Toutefois, Nkamleu et al. (2002) et Ouédraogo (2005)
ont montré que la consommation du bois diminue avec l'augmentation du
revenu. Dans notre cas, le test de Khi-deux se révèle insuffisant
pour établir une telle conclusion. Le mieux serait d'attendre les
résultats de notre modèle logistique avant de nous prononcer
fermement ;
- Le « Nombre de pièces du logement » et les
combustibles « Bois » et « GPL ». Les résultats
significatifs du test Khi-deux obtenus pour ces deux combustibles avec la
variable « Nombre
de pièces du logement » est compréhensible,
étant donné la probable association entre le revenu et ces
mêmes combustibles. En effet, cette variable « Nombre de
pièces du logement » pourrait bien servir de proxy à la
variable « Revenu du ménage ». Car, en Haïti, les gens
qui habitent dans des logements de plus de trois pièces sont souvent
considérés comme des gens aisés en raison du prix
relativement élevé du logement dans les zones urbaines. Il est
opportun de relater que les associations probables entre « Nombre de
pièces du logement » et les combustibles « Bois » et
« Gaz Propane » sont favorables à la confirmation de
l'hypothèse « 116 » formulée par rapport à cette
variable ;
- La variable « Existence de cuisine » et les
combustibles « Bois », « GPL » et « Electricité
». Là encore, il s'agit de résultats conforment à
notre compréhension du phénomène. Car, l'hypothèse
117 que nous avons formulée sur la variable « Existence de cuisine
» relate l'influence significative que cette variable pourrait avoir dans
le choix de combustibles pour la cuisson chez le ménage urbain
haïtien. Il faut dire que l'association entre l'« Existence de
cuisine externe » et ces mêmes combustibles de cuisson ont
été mis en évidence dans l'étude d'Ouédraogo
(2005) à Ouagadougou (Burkina Faso).
Toutefois, un coup d'oeil attentif sur la Table 6 suivant
permettra, à titre d'illustration, d'avoir plus de détails sur
ces derniers résultats.
53 | P a g e
54 | P a g e
Table 6 : Tests de Khi-deux entre chaque combustible et
les caractéristiques des ménages (N of Valid Cases :
288)
|
|
Bois
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Charbon
Value
|
df
|
de
bois
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Kérosène
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Gaz
Value
|
df
|
propane
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Electricité
df
|
Asymp. Sig. (2sided)
|
Variables
|
Test
|
Value
|
Tranche d'âge
|
Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio Pearson Chi-Square
Likelihood Ratio Pearson Chi-Square Likelihood Ratio
|
13.716
|
4
|
0.008
|
3.995
|
4
|
0.407
|
2.106
|
4
|
0.716
|
10.679
|
4
|
0.030
|
3.450
|
4
|
0.486
|
14.899
|
4
|
0.005
|
5.986
|
4
|
0.200
|
2.123
|
4
|
0.713
|
10.989
|
4
|
0.027
|
3.343
|
4
|
0.502
|
Nombre de femmes de 18 ans et +
|
11.127
|
6
|
0.085
|
34.043
|
6
|
0.000
|
7.288
|
6
|
0.295
|
15.000
|
6
|
0.020
|
14.265
|
6
|
0.027
|
9.377
|
6
|
0.153
|
23.288
|
6
|
0.001
|
7.530
|
6
|
0.275
|
13.782
|
6
|
0.032
|
8.534
|
6
|
0.202
|
Niveau d'étude formelle
|
22.077
|
4
|
0.000
|
5.189
|
4
|
0.268
|
0.645
|
4
|
0.958
|
25.274
|
4
|
0.000
|
12.750
|
4
|
0.013
|
21.026
|
4
|
0.000
|
4.717
|
4
|
0.318
|
0.645
|
4
|
0.958
|
27.171
|
4
|
0.000
|
14.039
|
4
|
0.007
|
Taille du ménage
|
3.556
|
2
|
0.169
|
5.622
|
2
|
0.060
|
0.296
|
2
|
0.863
|
4.104
|
2
|
0.128
|
3.641
|
2
|
0.162
|
3.613
|
2
|
0.164
|
6.237
|
2
|
0.044
|
0.294
|
2
|
0.863
|
4.358
|
2
|
0.113
|
3.949
|
2
|
0.139
|
Quintile de revenu
|
12.234
|
4
|
0.016
|
5.704
|
4
|
0.222
|
3.918
|
4
|
0.417
|
16.314
|
4
|
0.003
|
1.763
|
4
|
0.779
|
11.103
|
4
|
0.025
|
4.997
|
4
|
0.288
|
3.844
|
4
|
0.428
|
16.854
|
4
|
0.002
|
1.708
|
4
|
0.789
|
Nombre de pièces du logement
|
13.066
|
3
|
0.004
|
0.759
|
3
|
0.859
|
3.618
|
3
|
0.306
|
18.700
|
3
|
0.000
|
4.186
|
3
|
0.242
|
12.326
|
3
|
0.006
|
0.837
|
3
|
0.841
|
3.639
|
3
|
0.303
|
19.137
|
3
|
0.000
|
4.487
|
3
|
0.213
|
Existence de cuisine
|
12.663
|
4
|
0.013
|
7.388
|
4
|
0.117
|
3.993
|
4
|
0.407
|
30.857
|
4
|
0.000
|
9.873
|
4
|
0.043
|
14.430
|
4
|
0.006
|
7.823
|
4
|
0.098
|
4.254
|
4
|
0.373
|
31.844
|
4
|
0.000
|
9.258
|
4
|
0.055
|
55 | P a g e
2. Test Khi-deux entre les combustibles utilisés et
certaines variables relatives à la perception du chef de ménage
urbain haïtien
Les résultats des tests Khi-deux réalisés
pour les variables sur la perception du chef de ménage indiquent que ces
variables pourraient effectivement avoir un lien avec le choix de combustibles
des ménages urbains pour la cuisson. En effet, les variables traduisant
la perception du chef de ménage présentées dans la Table 7
peut être associés à un ou plusieurs combustibles
utilisés par les ménages étudiés.
- Tout d'abord, considérant la variable «
perçu plus économique », l'association avec le « Bois
» peut traduire la situation de pauvreté qui fait rage en
Haïti depuis cela plusieurs décennies. On peut également
avancer que la dégradation des conditions de vie des haïtiens
après le séisme du 12 janvier peut porter les ménages
démunis à consommer le « Bois » pour des raisons
strictement économiques. Ainsi, l'association du « Bois » avec
la variable « perçu plus économique » est conforme
à la réalité de certains ménages urbains
haïtiens, mais aussi, elle est favorable avec l'hypothèse H3.1
formulée dans le cadre de cette recherche.
- La variable « Utilisation perçue dangereuse
» par le chef de ménage est associé vraisemblablement au
« Bois » et au « Charbon de bois » selon les
résultats du test
Khi-deux. Si l'on élargie l'intervalle de confiance
à 10%, on pourrait également associée cette variable au
« Gaz propane ». Ce résultat est favorable à
l'hypothèse H3.2 formulée dans cette recherche. Le moins que nous
puissions dire, c'est que ces observations reflètent bien la
réalité de la demande de combustibles en Haïti, notamment du
fait des cas d'accidents victimes par les ménages utilisant les
combustibles pétroliers, et résultant d'une mauvaise manipulation
des équipements de ces combustibles. Cette information a
été relatée dans l'étude d'ESMAP (2007), et
confirmée dans notre recherche (voir tableaux annexe 1).
- S'agissant de la variable « Utilisation perçue
compliquée » par le chef de ménage, elle est probablement
associée au « Gaz propane » et à «
l'Électricité ». Cette perception du chef de ménage
d'utilisation compliquée de certains combustibles est liée au
fait que certaines informations qui circulent dans le milieu urbain
haïtien parviennent à stigmatiser certains ménages
vis-à-vis des combustibles dont les réchauds et fours
nécessitent un minimum de discipline et de savoir-faire pour l'utiliser
efficacement et
56 | P a g e
de façon sécuritaire. Par rapport à
l'électricité, ce combustible n'est pas accessible à tout
moment à cause notamment de la rareté du courant
électrique fournis par la seule compagnie nationale de production de ce
service sur le marché haïtien. Ce qui contribue à une faible
demande de réchauds électriques. Quelques réchauds
électriques se retrouvent surtout sur le marché informel,
à l'état usagé et dans la plupart des cas, ils sont
défectueux. Ainsi, leur utilisation parait compliquée pour le
ménage urbain dans la mesure où ces réchauds doivent
être réparés systématiquement et provoquent souvent
des chocs électriques sur le réseau. C'est en ce sens que nous
somme persuadé que les résultats obtenus par rapport à
cette variable perception sont le reflet de la réalité des
ménages vivant dans le milieu urbain en Haïti. L'association de
cette variable perception avec le GPL notamment est conforme à notre
compréhension de situation du marché haïtien. Elle est
favorable à la vérification de l'hypothèse de travail
113.3 formulée dans le cadre de cette recherche.
- S'agissant de la variable « Discrimination positive
», son Khi-deux est significatif in extremis avec le «
Kérosène ». Ce résultat indique que la variable
« discrimination positive » pourrait avoir une influence sur la
décision des ménages de choisir le Kérosène pour la
cuisson. Rappelons notre hypothèse 113.4 selon laquelle il y aurait une
association positive entre la variable « discrimination positive » et
les combustibles discriminés. Attendons voir si cette association sera
validée par les résultats du modèle de régression
proposé dans la prochaine section.
- Concernant la variable « Lieu d'approvisionnement
perçu proche » par le chef de ménage, les résultats
du test Khi-deux montrent une dépendance significative avec le «
Bois » et le « Kérosène ». Ces résultats
nous paraissent cohérents avec la réalité haïtienne.
Car, le Kérosène est très accessible et disponible
partout. Concernant le Bois, souvent il est le plus souvent obtenu gratuitement
soit dans un jardin ou sur un terrain vide situé à
proximité du logement habité par le ménage.
Toutes ces résultats et bien d'autres encore sont
consignés dans la Table 7 suivante qui offre un peu plus de
détails par rapport aux variable traitant de la perception :
Table 7 : Tests de Khi-deux entre chaque combustible et
la perception des chefs de ménages
Chi-Square Tests (N of Valid
Cases: 288)
|
|
Bois
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Charbon de
Value df
|
bois
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Value
|
Kérosène
df
|
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Gaz
Value
|
df
|
propane
Asymp. Sig.
(2sided)
|
Electricité
Value df
|
Asymp. Sig. (2sided)
|
Variables
|
Test
|
Value
|
Perçu plus économique
|
Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio Pearson ChiSquare
Likelihood Ratio
|
8.284
|
1
|
0.004
|
0.599
|
1
|
0.439
|
0.206
|
1
|
0.650
|
1.352
|
1
|
0.245
|
0.493
|
1
|
0.483
|
7.914
|
1
|
0.005
|
0.611
|
1
|
0.434
|
0.199
|
1
|
0.656
|
1.170
|
1
|
0.279
|
0.400
|
1
|
0.527
|
Utilisation perçue dangereuse
|
11.319
|
1
|
0.001
|
6.419
|
1
|
0.011
|
1.539
|
1
|
0.215
|
3.562
|
1
|
0.059
|
1.410
|
1
|
0.235
|
11.477
|
1
|
0.001
|
4.436
|
1
|
0.035
|
1.584
|
1
|
0.208
|
3.657
|
1
|
0.056
|
1.324
|
1
|
0.250
|
Utilisation perçue compliquée
|
0.025
|
1
|
0.875
|
1.937
|
1
|
0.164
|
2.707
|
1
|
0.100
|
16.344
|
1
|
0.000
|
18.421
|
1
|
0.000
|
0.025
|
1
|
0.874
|
1.495
|
1
|
0.221
|
2.754
|
1
|
0.097
|
17.160
|
1
|
0.000
|
23.316
|
1
|
0.000
|
Discrimination positive
|
0.713
|
1
|
0.399
|
0.051
|
1
|
0.821
|
3.852
|
1
|
0.050
|
3.129
|
1
|
0.077
|
2.179
|
1
|
0.140
|
1.335
|
1
|
0.248
|
0.048
|
1
|
0.826
|
3.758
|
1
|
0.053
|
2.962
|
1
|
0.085
|
2.004
|
1
|
0.157
|
Lieu
d'approvisionnement perçu proche
|
22.525
|
1
|
0.000
|
1.256
|
1
|
0.262
|
4.929
|
1
|
0.026
|
0.156
|
1
|
0.693
|
0.173
|
1
|
0.678
|
19.266
|
1
|
0.000
|
2.264
|
1
|
0.132
|
4.862
|
1
|
0.027
|
0.154
|
1
|
0.695
|
0.166
|
1
|
0.683
|
57 | P a g e
Etant donné que le test Khi-deux ne nous permet pas un
test directionnel, et ne donne pas d'informations sur le sens ni la force de
ces associations, nous proposons un modèle de régression en vue,
dans un premier temps de valider les associations établies par les tests
Khi deux, et ensuite préciser la force et le sens de variation de ces
associations.
§SECTION 2. Analyse explicative de la consommation
de
combustibles
Dans cette section, nous construisons un modèle de
régression qui met en relation chaque combustible pour la cuisson
utilisée par le ménage urbain haïtien : Bois, Charbon de
bois, Kérosène, GPL et Electricité (toutes des variables
expliquées dichotomiques) en tant que variables dépendantes, avec
un ensemble de variables explicatives (continues et binaires) que sont les
caractéristiques socio-démo-économiques et culturels de ce
ménage.
Spécification du modèle de régression
En économétrie, la régression est une
méthode d'analyse de données qui consiste à mettre en
relation une variable à expliquer Y avec une ou plusieurs variables
explicatives appelées prédicteurs. Quoique la régression
linéaire multiple soit la plus utilisée, lorsque la variable Y
n'est pas continue mais traduit l'appartenance à un groupe, il devient
incorrect d'employer la régression classique à des fins de
modélisation ou de prévision (HOSMER et LEMESHOW, 1989 :
cité par F. DUYME et J.J CLAUSTRIAUX, 2006). L'intérêt
majeur de cette technique est de quantifier la force de l'association entre
chaque variable indépendante et la variable dépendante, en tenant
compte de l'effet des autres variables intégrées dans le
modèle (Preux et al., 2005).
Notons qu'on parle de régression logistique Binaire
quand la variable dépendante qualitative est dichotomique,
c'est-à-dire, ne peut prendre que deux valeurs (0 et 1). Lorsque la
variable qualitative à prédire ne se limite pas uniquement
à deux valeurs, la régression logistique multinomiale est celle
préconisée. Dans cette recherche, c'est le modèle de
régression
58 | P a g e
logistique multinomial qui sera utilisé pour classifier
les combustibles utilisés par les ménages urbains haïtiens
en fonction des variables prédicteurs ou explicatives que sont les
caractéristiques de ces ménages. Dans ce cas, la variable
dépendante sera de type catégorique. Elle regroupera les
combustibles utilisés par les ménages urbains comme étant
leur principale source d'énergie pour la cuisson. Certes, dans la
réalité haïtienne, la plupart des ménages utilisent
une combinaison de combustibles pour la cuisson. Cependant, il ne demeure pas
moins vrai que le comportement du ménage par rapport au choix de son
principal combustible demeure le plus fondamental. En conséquence, les
différents combustibles utilisés par ces ménages ne seront
plus des variables dépendantes comme c'était le cas initialement.
Ils deviendront de simples modalités mutuellement exclusives d'une seule
et même variable dépendante de type catégorique. Ainsi, les
modalités de cette dernière variable dépendante seront au
nombre de quatre (4) : le Bois, le Charbon de bois, le Kérosène
et le Gaz propane. Les résultats de cette recherche avaient
déjà montré que l'Electricité n'est pas une source
principale d'énergie utilisée pour la cuisson chez les
ménages enquêtés. Finalement, en considérant la
source d'énergie utilisé comme principale dans le ménage,
l'opérationnalisation de notre modèle de régression
logistique multinomiale devient plus facile.
Présentation du modèle de
régression logistique multinomiale
L'équation du modèle de prédiction
proposée est la suivante : P(Yt=1|Xi) = 1 f [1 +
e-(á + ?fiXi)]
Par transformation Logit on obtient la fonction : Logit P
= á + ?fiXi Avec :
- Yt catégorie des combustibles utilisés (t = 1,
..., 4) ;
- X = (X1,X2, . . . ,XJ ), la matrice de l'ensemble des variables
explicatives. « á » et « fi » sont
estimés par la méthode des MCO.
á et f sont respectivement
ordonnés à l'origine et coefficients de la régression. La
valeur numérique du coefficient f, comme celle de
l'ordonnée à l'origine á, n'a pas
d'interprétation directe. Seul, le signe du coefficient de
régression permet de savoir si la probabilité de réussite
est une fonction croissante ou décroissante de la variable explicative.
En ce qui concerne la
59 | P a g e
force de l'association entre la variable dépendante et
chaque variable explicative, elle sera mesurée au moyen de
l'« Odds Ratio (OR) ».
A l'origine, l'Odds Ratio a
été proposé pour déterminer si la
probabilité de réalisation d'un événement (ou d'une
maladie) est la même ou diffère entre deux groupes,
généralement un groupe à haut risque et un groupe à
faible risque (Bland et Altman 2000 : citée par Henian Chen et all,
2010). L'Odds Ratio est probablement la statistique
la plus largement utilisée dans la recherche de facteurs de risque, et
le principal indicateur de mesure d'influence utilisé pour
démontrer la prévalence des maladies dans les études
épistémologiques (Bland and Altman 2000 : cité par Henian
Chen et all, 2010). L'Odds Ratio a déjà
été utilisé par Ouédraogo (2005) dans une
étude similaire de la nôtre conduite à Ouagadougou, pour
mesurer la force des associations entre les combustibles utilisés pour
la cuisson et les caractéristiques des ménages urbains habitant
la Capitale Ougandaise.
Ainsi, il ne fait aucun doute que l'Odds Ratio est la
statistique la plus appropriée pouvant nous aider à mettre en
exergue les déterminants de la consommation de combustibles de cuisson
chez les ménages étudiés. Cette statistique nous permettra
de déterminer si « la Probabilité d'utiliser une
catégorie de combustibles pour la cuisson est la même ou
diffère selon que les ménages urbains consommateurs aient ou non
une caractéristique démographique, socioéconomique ou
culturelle ». La valeur de l'Odds Ratio sera donnée par la colonne
Exp(B)15 du tableau présentant les résultats de notre
régression logistique multinomiale. Sachant que l'Odds Ratio varie de 0
à l'infini, un OR=1 signifie qu'il n'y a aucune association avec le
risque spécifié (c'est-à-dire l'événement ou
la maladie est également probable dans les groupes à risque
élevé et faible) ; quand la valeur de l'OR augmente ou diminue
à partir de 1, l'association devient de plus en plus forte (Henian Chen
et all, 2010). Finalement, tout comme Henian Chen et all (2010) l'a fait dans
son article, nous tacherons de convertir à 1/OR toutes valeurs de l'OR
< 1 à des fins de comparaison. Cette artifice nous facilitera la
tâche pour mieux ordonner les déterminants identifiés selon
leurs poids dans le choix des combustibles des ménages urbains
étudiés.
15 Exp(B) : C'est l'exponentiel du coefficient «
B » de la variable explicative.
60 | P a g e
Présentation et définition des
variables du modèle
Table 8 : Présentation et définition des
variables du modèle
Variables du modèle
|
Unité de compte/ modalité de la
variable
|
Variable Dépendante
Combustible utilisé comme principale source
d'énergie pour la cuisson.
|
1 : Bois
2 : Charbon de bois
|
3 : Kérosène
4 : Gaz propane
|
Variables Explicatives
Age du chef de ménage
|
Nombre d'années
|
Sexe du chef de ménage
|
1 : femme ; 0 : si non
|
Nombre de femmes de plus de 18 ans
|
Nombre de femmes
|
Niveau d'éducation du chef du ménage
Niveau primaire
|
1 : primaire , · 0 : si non
|
Niveau secondaire
|
1 : secondaire , · 0 : si non
|
Niveau professionnel/Universitaire
|
1 : universitaire/profession , · 0 : si non
|
Religion du chef de ménage
|
1 : Catholique ; 0 : si non
|
Statut matrimonial
|
1 : Célibataire ; 0 : si non
|
Taille du ménage en nombre de membres
|
Nombre de membres
|
Revenu du ménage
|
Nombre de gourdes
|
Statut d'occupation du logement
|
1 : propriétaire ; 0 : si non
|
Type de logement occupé par le ménage
|
1 : Maison avec débris de matériaux/ Abris
semi-définitif ; 0 : si non
|
Existence d'une cuisine à l'intérieur
|
1 : existe ; 0 : si non
|
Existence d'une cuisine à l'extérieur
|
1 : existe ; 0 : si non
|
Bois perçu dangereux
|
1 : très dangereux ; 0 : si non
|
Gaz propane perçu dangereux
|
1 : très dangereux ; 0 : si non
|
Charbon de bois perçu facile à utiliser
|
1 : facile ; 0 : si non
|
Kérosène perçu facile à utiliser
|
1 : facile ; 0 : si non
|
Bois perçu compliqué à utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
GPL perçu compliqué à utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
Electricité perçu compliqué à
utiliser
|
1 : compliqué ; 0 : si non
|
Discrimination négative du Bois
|
1 : négative ; 0 : si non
|
Discrimination négative du Charbon de bois
|
1 : négative ; 0 : si non
|
Discrimination positive du Kérosène
|
1 : positive ; 0 : si non
|
Discrimination positive du Gaz propane
|
1 : positive ; 0 : si non
|
61 | P a g e
Discrimination positive de l'Electricité
|
1 : positive ; 0 : si non
|
|
Lieu d'approvisionnement perçu éloigné
|
1 : éloigné ; 0 : si non
|
|
Combustible rangé en première position
|
1 : meilleure ; 0 : si non
|
|
Combustible rangé en cinquième position
|
1 : pire ; 0 : si non
|
|
Choix de combustible du chef de ménage
|
1 : combustible choisi ;
|
0 : si non
|
Présentation et interprétation des
résultats du modèle
En premier lieu, rappelons que l'Electricité n'est pas
pris en compte dans ce modèle pour non-pertinence. Les résultats
du modèle de régression logistique multinomiale concernent
seulement les quatre (4) combustibles utilisés comme principale source
d'énergie pour la cuisson par les ménages urbains
enquêtés. En effet, la Table 9 ci-dessous montrent que le Bois et
le Kérosène sont très faiblement représentés
avec respectivement 1.5% et 1.9% de ménages qui les consomment comme
étant leur principale source d'énergie pour la cuisson. La
consommation du Charbon de bois (82.5% des ménages) et du Gaz propane
(14.2%) sont les seules qui regroupent une quantité suffisantes
d'informations pouvant faire l'objet d'une analyse objective de la situation du
marché de combustibles pour la cuisson à partir d'un examen de la
consommation des ménages urbains vivant en Haïti. En
conséquence, l'analyse et l'interprétation des résultats
du modèle se focaliseront davantage sur les associations concernant les
combustibles « Charbon de bois » et « Gaz propane » avec
les variables explicatives. Celles des combustibles « Bois » et
« Kérosène » seront considérées comme
étant non consistantes.
Table 9 : Tableau de fréquence des variables du
modèle
Case Processing Summary
|
N
|
Marginal Percentage
|
Combustibles utilisés par les
ménages haïtiens
|
BOIS
|
4
|
1.5%
|
CHARBON DE BOIS
|
221
|
82.5%
|
KEROSÈNE
|
5
|
1.9%
|
PROPANE
|
38
|
14.2%
|
Utilisation facile du Kérosène
|
.00
|
133
|
49.6%
|
Facile
|
135
|
50.4%
|
Utilisation compliqué du Gaz propane
|
.00
|
148
|
55.2%
|
Compliqué
|
120
|
44.8%
|
62 | P a g e
Existence d'un espace pour faire la
cuisine
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
64
|
23.9%
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
85
|
31.7%
|
Pas de cuisine
|
119
|
44.4%
|
discrimination positive du Gaz propane
|
.00
|
48
|
17.9%
|
Existe
|
220
|
82.1%
|
discrimination négative du Bois
|
.00
|
34
|
12.7%
|
Existe
|
234
|
87.3%
|
Approvisionnement du GPL proche de la résidence du
ménage
|
.00
|
205
|
76.5%
|
Proche
|
63
|
23.5%
|
Danger dans utilisation du Bois
|
.00
|
155
|
57.8%
|
Très dangereux
|
113
|
42.2%
|
discrimination positive du
Kérosène
|
.00
|
72
|
26.9%
|
Existe
|
196
|
73.1%
|
Lojman
|
.00
|
231
|
86.2%
|
1.00
|
37
|
13.8%
|
Propriété
|
.00
|
136
|
50.7%
|
1.00
|
132
|
49.3%
|
Niv2
|
.00
|
132
|
49.3%
|
1.00
|
136
|
50.7%
|
Valid
|
268
|
100.0%
|
Missing
|
20
|
|
Total
|
288
|
|
Subpopulation
|
267(a)
|
|
a The dependent variable has only one value observed in 267
(100.0%) subpopulations.
Aussi, après avoir procédé à
l'élimination des variables qui se sont révélées
non
significatives, nous sommes parvenus au modèle
réduit comprenant les sept (7) variables
explicatives suivantes :
- Existence d'une cuisine dans le logement
(KWIZIN) ;
- Le revenu total du ménage le mois
précédent l'enquête (REVNU_sum)
;
- GPL perçu compliqué par le chef de
ménage (GPLkp) ;
- Kérosène perçu facile à utiliser
par le chef de ménage (KRfasil) ;
- Le Nombre de femmes de 18 ans et plus
(K8) ;
- L'âge du chef de ménage
(K1) ;
- Nombre de pièces du logement habité par le
ménage (L3).
63 | P a g e
En effet, la Table 10 présentant l'étape
sommaire de notre modèle de régression logistique réduit
montre que les sept (7) variables explicatives sélectionnées
s'adaptent parfaitement bien à ce modèle, le test Chi-deux est
significatif pour chacune des paramètres de ces variables.
Table 10 : Etape sommaire du modèle
réduit
|
Action
|
Effect(s)
|
Model Fitting Criteria
|
Effect Selection Tests
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square(a)
|
Df
|
Sig.
|
Model
|
0
|
Entered
|
Intercept
|
307.140
|
.
|
|
|
1
|
Entered
|
KWIZIN
|
276.580
|
30.560
|
6
|
.000
|
2
|
Entered
|
REVNU_sum
|
254.999
|
21.581
|
3
|
.000
|
3
|
Entered
|
GPLkp
|
236.725
|
18.274
|
3
|
.000
|
4
|
Entered
|
KRfasil
|
216.533
|
20.192
|
3
|
.000
|
5
|
Entered
|
K8
|
199.593
|
16.940
|
3
|
.001
|
6
|
Entered
|
K1
|
182.045
|
17.547
|
3
|
.001
|
7
|
Entered
|
L3
|
165.339
|
16.706
|
3
|
.001
|
Stepwise Method: Forward Entry
a The chi-square for entry is based on the likelihood ratio
test.
Analysant la Table 11 suivante, nous constatons que le «
Test de ratio de vraisemblance global » de notre modèle
réduit est significatif. Dans un modèle de régression
logistique, ce « Test de ratio de vraisemblance global » est
l'équivalent du « Test de Fisher » d'un modèle de
régression linéaire. A l'instar d'un Test de Fisher, un «
Test de ratio de vraisemblance global » significatif indique que notre
modèle de régression logistique réduit est globalement
significatif. C'est-à-dire que tous les paramètres de notre
modèle réduit ne sont pas nuls.
Table 11 : Significativité globale du
modèle
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Model
|
Intercept Only
|
307.140
|
|
|
|
Final
|
165.339
|
141.800
|
24
|
.000
|
64 | P a g e
Il y a lieu de rappeler que dans un modèle de
régression linéaire, la statistique « R2 »
mesure le degré de variabilité expliquée par ce
modèle. Cependant, « R2 » se révèle
difficile à calculer dans le cas d'un modèle logistique tel que
le nôtre. La statistique appropriée, dans le cas de notre
modèle logistique multinomial, est le « Pseudo R2
». Ouédraogo (2005) a obtenu un Pseudo R2 de McFadden de
0.3012 tout en affirmant que, pour la plupart des études empiriques
utilisant des données transversales, le coefficient de
détermination est très faible. Dans le cas de cette recherche,
notre modèle affiche un Pseudo R2 de McFadden de 0.462 (Table
12 suivante).
Table 12 : Degré de variabilité
expliqué par le modèle Pseudo R-Square
Cox and Snell
|
.411
|
Nagelkerke
|
.602
|
McFadden
|
.462
|
La Table 13 ci-dessous présente le test « Ratio de
vraisemblance » pour chacune des variables explicatives de notre
modèle. Ce test cherche à vérifier la contribution de
chaque facteur dans le résultat global. Les résultats
présentés dans le tableau ci-dessous montrent que toutes les
variables explicatives retenus sont associées aux choix des combustibles
du ménage urbain haïtien. Le test Chi-deux de toutes les variables
retenues dans le modèle étant significatif.
Table 13 : Test de ratio de vraisemblance
65 | P a g e
Likelihood Ratio Tests
The chi-square statistic is the difference in -2
log-likelihoods between the final model and a reduced model. The reduced model
is formed by omitting an effect from the final model. The null hypothesis is
that all parameters of that effect are 0.
a This reduced model is equivalent to the final model because
omitting the effect does not increase the degrees of freedom.
S'agissant des « paramètres » des variables
explicatives dans le modèle de régression, la Table 14 ci-dessous
présente la valeur estimée, l'erreur standard, le test de
significativité et l'intervalle de confiance relatifs à chacun de
ces paramètres. Elle présente également l'Odds Ratio pour
chaque paramètre qui se présente comme l'exponentiel du
paramètre [Exp(B)]. L'analyse de cette Table 14, nous permet de
constater que, pour la plupart, les paramètres du modèle
réduit ne sont pas significatifs. En effet, pour la catégorie de
combustible « Charbon de bois », seulement un paramètre est
significatif. Il s'agit du coefficient de la variable « L3 : Nombre de
pièces du logement ». Alors que la variable « Nombre de
pièces du logement » peut servir de proxy pour la variable «
Revenu du ménage », le coefficient de cette dernière n'est
pas significatif dans ce modèle. La variable « Nombre de
pièces du logement » est de signe positif. Cela signifie que
l'association entre la variable « Nombre de pièces du logement
» et Charbon de bois est positive. De plus, nous constatons
également que l'Odds Ratio du coefficient de la variable « Nombre
de pièces du logement » tend anormalement vers l'infini, avec un
intervalle de confiance très large, donc imprécise. De ce fait,
à défaut de nous tromper, nous nous garderons pour le moment de
nous prononcer sur la confirmation ou la force d'une
66 | P a g e
telle association entre le Combustible « Charbon de bois
» et la variable « Nombre de pièces du logement ».
Aussi, les résultats de cette Table 14 montrent que des
associations entre le Combustible « Kérosène » et les
coefficients des variables « âge du chef de ménage » et
« nombre de femmes de plus de 18 ans dans le ménage » se sont
révélés significatifs dans le modèle réduit.
Cependant, nous ne pouvons pas faire fi à ces résultats pour
problèmes d'inconsistances, l'échantillon de ménages
utilisant le Kérosène comme principale source d'énergie
pour la cuisson étant anormalement trop faible.
Toutefois, l'analyse des résultats du modèle de
régression logistique multinomiale présentés dans la Table
14, ci-dessus, laissent constater plusieurs anomalies dans les statistiques se
rapportant aux paramètres estimés, notamment :
- La quasi-totalité des paramètres ayant obtenus
un test Chi-deux significatif ne sont pas confirmés par le modèle
réduit ;
- La valeur de l'Odds Ratio « Exp(B) » de plusieurs
paramètres tendent vers l'infini ;
- L'intervalle de confiance de l'Odds ratio est trop large
dans beaucoup de cas.
Table 1: Tableau des paramètres estimés
Parameter Estimates
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
CHARBON DE BOIS
|
Intercept
|
17.66
|
1624.86
|
0.00
|
1
|
0.99
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-15.72
|
1624.80
|
0.00
|
1
|
0.99
|
1.48764E-07
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
-2.32
|
3.01
|
0.59
|
1
|
0.44
|
0.098354068
|
0.0003
|
35.648
|
[KWIZIN=1]
|
20.49
|
2750.48
|
0.00
|
1
|
0.99
|
792851722.2
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
2.45
|
3.55
|
0.47
|
1
|
0.49
|
11.53231938
|
0.010979347
|
12113.14172
|
K1
|
-0.41
|
0.28
|
2.26
|
1
|
0.13
|
0.661340494
|
0.385701578
|
1.133962821
|
L3
|
18.02
|
0.22
|
6655.07
|
1
|
0.00
|
66747950.72
|
43296439.46
|
102901970.2
|
K8
|
-1.40
|
2.12
|
0.44
|
1
|
0.51
|
0.245428319
|
0.003846396
|
15.66012982
|
REVNU_sum
|
0.001
|
0.00
|
2.91
|
1
|
0.09
|
1.00109617
|
0.999836869
|
1.002357058
|
KEROSÈNE
|
Intercept
|
33.83
|
1624.90
|
0.00
|
1
|
0.98
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-67.47
|
1983.25
|
0.00
|
1
|
0.97
|
4.99237E-30
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
-9.82
|
6.37
|
2.38
|
1
|
0.12
|
5.41313E-05
|
2.03083E-10
|
14.42860103
|
[KWIZIN=1]
|
-25.67
|
3525.65
|
0.00
|
1
|
0.99
|
7.12498E-12
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
3.37
|
7.37
|
0.21
|
1
|
0.65
|
29.16609802
|
1.54386E-05
|
55099695.42
|
67 | P a g e
|
K1
|
-1.51
|
0.70
|
4.67
|
1
|
0.03
|
0.221993802
|
0.05669055
|
0.869302704
|
L3
|
24.83
|
5.16
|
23.17
|
1
|
0.00
|
60821645363
|
2470661.121
|
1.49728E+15
|
K8
|
-11.80
|
6.76
|
3.05
|
1
|
0.08
|
7.52601E-06
|
1.32632E-11
|
4.270535239
|
REVNU sum
|
0.002
|
0.00
|
5.20
|
1
|
0.02
|
1.001782445
|
1.00025031
|
1.003316926
|
PROPANE
|
Intercept
|
13.07
|
1624.86
|
0.00
|
1
|
0.99
|
|
|
|
[KRfasil=.00]
|
-14.96
|
1624.80
|
0.00
|
1
|
0.99
|
3.18599E-07
|
0
|
.(b)
|
[GPLkp=.00]
|
0.18
|
3.08
|
0.00
|
1
|
0.95
|
1.199546206
|
0.002894243
|
497.16312
|
[KWIZIN=1]
|
22.51
|
2750.48
|
0.00
|
1
|
0.99
|
5994864748
|
0
|
.(b)
|
[KWIZIN=2]
|
3.75
|
3.60
|
1.08
|
1
|
0.30
|
42.55451359
|
0.036422203
|
49719.30542
|
K1
|
-0.44
|
0.28
|
2.50
|
1
|
0.11
|
0.646534552
|
0.37664763
|
1.109808994
|
L3
|
18.19
|
0.00
|
.
|
1
|
.
|
79635100.99
|
79635100.99
|
79635100.99
|
K8
|
-1.99
|
2.13
|
0.87
|
1
|
0.35
|
0.136204515
|
0.002074528
|
8.942597392
|
REVNU_sum
|
0.001
|
0.00
|
3.16
|
1
|
0.08
|
1.00114296
|
0.999883366
|
1.00240414
|
a The reference category is: BOIS.
b Floating point overflow occurred while computing this
statistic. Its value is therefore set to system missing.
c This parameter is set to zero because it is redundant.
En effet, les anomalies observées dans les
résultats indiquent que le modèle de régression logistique
n'est probablement pas convergé. Elles arrivent, le plus souvent,
lorsque la taille d'échantillon par cellule est trop faible. De
manière empirique, il est recommandé d'avoir entre 10 à 20
réponses par cases dans une régression logistique (Peduzzi et al.
1996). C'est ainsi, qu'en remontant à la Table 9
(présentée plus haut), on remarque que Deux (2) parmi les Quatre
(4) catégories de combustibles constituant la variable dépendante
de notre modèle, présentaient des déficits au niveau de
leur taille en nombre d'observations. Il s'agit des combustibles « Bois
» et « Kérosène » utilisés respectivement
par seulement 4 et 5 ménages urbains comme sources principales
d'énergies pour la cuisson.
En vue de pallier à ce problème, nous allons
regrouper les catégories de combustibles en deux groupes : les «
Combustibles à base de bois » regroupant tous les ménages
utilisant les combustibles « Bois » ou « Charbon de Bois »
comme principale source d'énergie pour la cuisson, d'une part ; et les
« Combustibles à base de pétrole » regroupant tous les
ménages utilisant les combustibles « Kérosène »
ou « Gaz propane » comme principale source d'énergie pour la
cuisson, d'autre part.
Ce faisant, ces deux groupes de combustibles deviendront les
catégories mutuellement exclusives de notre variable dépendante
catégorique, désormais libellée « Type de
combustible
68 | P a g e
utilisé ». Ainsi, la prise en compte de ces
nouveaux paramètres dans notre modèle de régression
logistique permet d'obtenir les premiers résultats sommaires du
modèle modifié dans la Table 15 ci-dessous.
Table 2: Sommaire du modèle de régression
logistique modifié Case Processing Summary
|
N
|
Marginal Percentage
|
Type de combustible utilisé
|
Combustible à base de bois
|
205
|
85.1%
|
Combustible à base de pétrole
|
36
|
14.9%
|
Lojman
|
0
|
205
|
85.1%
|
1
|
36
|
14.9%
|
Existence d'un espace pour faire la
cuisine
|
Cuisine à l'intérieur du
logement
|
57
|
23.7%
|
Cuisine à l'extérieur du
logement
|
73
|
30.3%
|
Pas de cuisine
|
111
|
46.1%
|
Utilisation compliqué du Gaz
propane
|
0
|
127
|
52.7%
|
Compliqué
|
114
|
47.3%
|
Utilisation facile du Charbon de bois
|
0
|
35
|
14.5%
|
Facile
|
206
|
85.5%
|
Statut
|
0
|
200
|
83.0%
|
1
|
41
|
17.0%
|
Niv1
|
0
|
195
|
80.9%
|
1
|
46
|
19.1%
|
Approvisionnement du GPL
proche de la résidence du
ménage
|
0
|
191
|
79.3%
|
Proche
|
50
|
20.7%
|
Valid
|
241
|
100.0%
|
Missing
|
47
|
|
Total
|
288
|
|
Subpopulation
|
219(a)
|
|
a The dependent variable has only one value observed in 216
(98.6%) subpopulations.
Toutefois, les résultats de cette Table 15
reflètent parfaitement la forte prédominance des combustibles
à base de bois, consommé par 85.1% des ménages urbains
étudiés, les combustibles à base de pétrole
étant consommés par 14.9% de ces ménages urbains.
Significativité globale du modèle
modifié
Du point de vue de la significativité globale, les
résultats de la Table 16 indiquent que ce modèle corrigé
est globalement significatif par le test de ratio de vraisemblance.
69 | P a g e
Table 3: Significativité globale du nouveau
modèle Model Fitting Information
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
|
-2 Log Likelihood
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Model
|
Intercept Only
|
199.066
|
|
|
|
|
Final
|
128.127
|
70.939
|
10
|
.000
|
Aussi, la Table 17 ci-dessous présente un pseudo
R2 de McFadden de « 0.349 ». Quoique celui-ci soit
inférieur à celui obtenu dans le modèle
précédent (0.462), le niveau du pseudo R2 de notre modèle
modifié est supérieur à celui de 0.3012 obtenu par
Ouédraogo et al. (2005), lequel a été jugé
satisfaisant.
Table 4: Pseudo R carré du nouveau
modèle
Pseudo R-Square
Cox and Snell
|
.255
|
Nagelkerke
|
.448
|
McFadden
|
.349
|
Test des ratios de vraisemblance
Comparé aux résultats du modèle
précédent, le test des ratios de vraisemblance des
différents paramètres indique que seulement les paramètres
de 4/9 des variables explicatives sélectionnées sont
significatifs dans ce nouveau modèle, contre 7/7 des variables
explicatives sélectionnées dans le modèle
précédent. Dans ce nouveau modèle, tel que le montre la
Table 16 ci-dessous, les paramètres significatifs sont les coefficients
des variables explicatives suivantes :
- La variable K8 : « Nombres de
femmes âgées de plus de 18 ans » ;
- La variable REVNI_sum : « Revenu
total du ménage le mois précédent l'enquête » ;
- La variable GPLkp : « GPL perçu
compliqué par le chef de ménage » ;
- La variable CHBfasil « Charbon
de bois perçu facile à utiliser par le chef de ménage
».
70 | P a g e
Parmi ces quatre variables sus-listées, les
paramètres des trois premières (K8,
REVNI_sum et GPLkp) s'étaient
également révélés significatifs par ce même
Test des ratios de vraisemblance dans le modèle précédent.
Par contre, d'autres paramètres de variables explicatives significatifs
dans le modèle précédent ne le sont plus dans ce
modèle modifié. C'est le cas pour les variables : «
Existence d'une cuisine dans le logement (KWIZIN)
», « Kérosène perçu facile
à utiliser par le chef de ménage (KRfasil)
», « L'âge du chef de ménage
(K1) » et « Nombre de pièces du
logement habité par le ménage (L3)
». Toutefois, il faudra attendre les derniers résultats du
modèle de régression logistique modifié pour statuer
définitivement sur les associations qui lient la variable
dépendante avec chacune de ces variables explicatives.
Table 5: Test de ratio de vraisemblance du nouveau
modèle
Likelihood Ratio Tests
|
Model Fitting Criteria
|
Likelihood Ratio Tests
|
|
-2 Log Likelihood of Reduced Model
|
Chi-Square
|
df
|
Sig.
|
Effect
|
Intercept
|
128.127(a)
|
.000
|
0
|
.
|
|
K8
|
142.065
|
13.938
|
1
|
.000
|
|
REVNI_sum
|
141.347
|
13.220
|
1
|
.000
|
|
Lojman
|
131.568
|
3.440
|
1
|
.064
|
|
KWIZIN
|
133.469
|
5.341
|
2
|
.069
|
|
GPLkp
|
136.166
|
8.039
|
1
|
.005
|
|
CHBfasil
|
135.153
|
7.025
|
1
|
.008
|
|
Statut
|
131.097
|
2.970
|
1
|
.085
|
|
Niv1
|
131.337
|
3.210
|
1
|
.073
|
|
GPL_Dist
|
130.117
|
1.990
|
1
|
.158
|
The chi-square statistic is the difference in -2
log-likelihoods between the final model and a reduced model. The reduced model
is formed by omitting an effect from the final model. The null hypothesis is
that all parameters of that effect are 0.
a. This reduced model is equivalent to the final model because
omitting the effect does not increase the degrees of freedom.
Estimation des paramètres du
modèle
71 | P a g e
S'agissant de l'estimation des paramètres de notre
modèle de régression logistique modifié, les
résultats sont présentés dans les Tables 19 et 20
ci-dessous. Ces Tables (19 et 20) présentent les résultats de la
régression logistique en Deux (2) temps. Tout d'abord, la Table 19
présente les résultats du modèle à partir d'une
régression de la catégorie des « Combustibles
à base de pétrole » en prenant comme
référence l'autre catégorie de Combustibles à
base de bois. A son tour, la Table 20 présente les résultats
du modèle suivant le processus inverse : on fait la régression de
la catégorie des « Combustibles à base de
bois » en prenant comme référence la
catégorie des Combustibles à base de pétrole.
En effet, considérons la Table 19 ou la Table 20, on
constate que ce sont pratiquement les mêmes résultats qui y sont
affichés. Par exemples : les valeurs estimées des
paramètres sont identiques seulement avec des signes contraires (sauf
dans le cas particulier de la variable REVNI_sum) ;
tous les paramètres de la Table 19 affichent un même degré
de significativité que ceux de la Table 20 pour chacune des variables
explicatives ; ce sont les paramètres des mêmes variables
explicatives qui se sont révélées significatifs sauf que
leurs « Odds Ratio » sont inversés [par exemple : Exp(B1') =
1/Exp(B1) = 1/.378 = 2.646] entre autres.
Ce procédé de régression en deux temps,
montrant toutes ces similitudes dans les résultats, indique probablement
que notre modèle de régression logistique est parfaitement
convergé contrairement au modèle réduit
précédent.
Table 6: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de bois)
Parameter
Estimates
Combustible à
base de pétrole
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
|
|
|
|
|
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
Intercept
|
-5.100
|
1.660
|
9.434
|
1
|
.002
|
|
|
|
K8
|
-.973
|
.302
|
10.354
|
1
|
.001
|
.378
|
.209
|
.684
|
REVNI_sum
|
.000
|
.000
|
11.848
|
1
|
.001
|
1.000
|
1.000
|
1.000
|
[Lojman=0]
|
1.851
|
1.170
|
2.501
|
1
|
.114
|
6.364
|
.642
|
63.068
|
[Lojman=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[KWIZIN=1]
|
1.314
|
.623
|
4.449
|
1
|
.035
|
3.721
|
1.098
|
12.616
|
[KWIZIN=2]
|
1.111
|
.625
|
3.161
|
1
|
.075
|
3.037
|
.892
|
10.332
|
[KWIZIN=3]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPLkp=0]
|
1.423
|
.540
|
6.959
|
1
|
.008
|
4.151
|
1.442
|
11.951
|
[GPLkp=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[CHBfasil=0]
|
1.409
|
.529
|
7.082
|
1
|
.008
|
4.092
|
1.450
|
11.552
|
72 | P a g e
[CHBfasil=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Statut=0]
|
-.969
|
.554
|
3.067
|
1
|
.080
|
.379
|
.128
|
1.122
|
[Statut=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Niv1=0]
|
1.668
|
1.116
|
2.234
|
1
|
.135
|
5.304
|
.595
|
47.277
|
[Niv1=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPL_Dist=0]
|
-.769
|
.539
|
2.031
|
1
|
.154
|
.464
|
.161
|
1.334
|
[GPL_Dist=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
a The reference category is: Combustible à base de
bois.
b This parameter is set to zero because it is redundant.
Table 7: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de
pétrole)
Parameter Estimates
Combustible à
base de bois
|
B
|
Std. Error
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
95% Confidence Interval for Exp(B)
|
|
|
|
|
|
|
Lower Bound
|
Upper Bound
|
Intercept
|
5.100
|
1.660
|
9.434
|
1
|
.002
|
|
|
|
K8
|
.973
|
.302
|
10.354
|
1
|
.001
|
2.646
|
1.463
|
4.786
|
REVNI_sum
|
.000
|
.000
|
11.848
|
1
|
.001
|
1.000
|
1.000
|
1.000
|
[Lojman=0]
|
-1.851
|
1.170
|
2.501
|
1
|
.114
|
.157
|
.016
|
1.557
|
[Lojman=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[KWIZIN=1]
|
-1.314
|
.623
|
4.449
|
1
|
.035
|
.269
|
.079
|
.911
|
[KWIZIN=2]
|
-1.111
|
.625
|
3.161
|
1
|
.075
|
.329
|
.097
|
1.121
|
[KWIZIN=3]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPLkp=0]
|
-1.423
|
.540
|
6.959
|
1
|
.008
|
.241
|
.084
|
.694
|
[GPLkp=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[CHBfasil=0]
|
-1.409
|
.529
|
7.082
|
1
|
.008
|
.244
|
.087
|
.690
|
[CHBfasil=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Statut=0]
|
.969
|
.554
|
3.067
|
1
|
.080
|
2.636
|
.891
|
7.801
|
[Statut=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[Niv1=0]
|
-1.668
|
1.116
|
2.234
|
1
|
.135
|
.189
|
.021
|
1.681
|
[Niv1=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
[GPL_Dist=0]
|
.769
|
.539
|
2.031
|
1
|
.154
|
2.157
|
.749
|
6.207
|
[GPL_Dist=1]
|
0(b)
|
.
|
.
|
0
|
.
|
.
|
.
|
.
|
a The reference category is: Combustible à base de
pétrole.
b This parameter is set to zero because it is redundant.
En définitif, les résultats
présentés dans les Tables 19 et 20 montrent qu'il existe des
associations entre la variable dépendante catégorique « Type
de combustibles pour la cuisson » et cinq (5) variables explicatives. Les
quatre (4) variables identifiées par le Test des ratios de vraisemblance
(Table 18 ci-dessus) sont confirmées par les résultats de la
régression. La variable KWIZIN « Existence d'une cuisine dans le
logement » (avec sa modalité : Cuisine à
l'intérieur du logement) complète la liste des cinq (5)
déterminants identifiés. A présent, examinons ces
déterminants de façon à mieux comprendre le sens et la
mesure dans lesquels ils orientent le choix des combustibles chez les
ménages urbains étudiés :
73 | P a g e
1) La variable K8 «
Nombres de femmes âgées de 18 ans et plus
», en s'associant avec la catégorie de
combustibles à base de
PÉTROLE, le modèle de
régression produit un coefficient de signe négatif (-0.973). Ceci
revient à dire que plus un ménage urbain contient de
femmes âgées de 18 ans et plus, moins ce
ménage consommera les combustibles à base de
pétrole comme source principale d'énergie pour la
cuisson. Cependant, dans son association avec la catégorie de
combustibles à base de BOIS, le
coefficient de la variable K8 affiche un signe
positif (0.973). Pareillement, cela signifie que plus un ménage urbain a
de femmes âgées de plus de 18 ans, plus ce
ménage choisira de consommer les combustibles à base
de bois. Autrement dit, les combustibles à
base de PÉTROLE sont une fonction
décroissante de la variable K8 «
Nombres de femmes âgées de plus de 18 ans » ; tandis
que les combustibles à base de BOIS
sont plutôt une fonction croissante de cette variable
K8. Rappelons qu'Ouédraogo (2005) et Walekhwa
et al. (2009) avaient testés l'influence de la variable « sexe du
chef de ménage » sur le choix du combustible de cuisson, laquelle
variable s'était révélée non-significative dans les
deux cas d'étude. Ce dernier résultat obtenus par ces chercheurs
est pareil dans notre recherche puisque la variable « sexe du chef de
ménage », prise isolément, ne s'est pas
révélée significative dans notre modèle de
régression. Toutefois, nos résultats mettent en relief le
bien-fondé de l'hypothèse de recherche (H1.2)
formulée sur l'influence présumée du nombre
de femmes de 18 ans et plus (femmes habilitées à faire la
cuisine) dans le choix du principal combustible de cuisson. Ce résultat
peut être lié au taux élevé du chômage, en
particulier des femmes, qui rend disponible une main d'oeuvre oisive pouvant
passer toute une journée à préparer un repas. Aussi, avec
un Odds Ratio de 2.646, la force de l'association entre le Type de
combustible utilisé et la variable K8 semble rentrée dans la
catégorie moyenne pour avoir
dépassé la limite de 1.6814 classe comme faible
dans la Table de Cohen et d'équivalence OR de Chen et al. (2010)
présentée en annexe ;
2) La variable KWIZIN «
Existence d'une cuisine dans le logement » avec sa modalité :
Cuisine à l'intérieur du logement s'est
révélée être un déterminant du choix des
ménages urbains haïtiens sur le marché des combustibles pour
la cuisson. En effet,
74 | P a g e
contrairement au déterminant précédent
(K8), le signe du coefficient de la variable KWIZIN
est positif (1.314) dans son association avec la catégorie
de combustibles à base de
PÉTROLE. Mais, ce signe est négatif
(-1.314) dans l'association qui lie la variable KWIZIN
avec la catégorie de combustibles à
base de BOIS. Ainsi, sur la base de ces
résultats, nous affirmons que les ménages urbains dont le
logement est doté d'une cuisine à l'intérieure sont plus
enclins à choisir principalement les combustibles de cuisson à
base de Pétrole au détriment de ceux à base de BOIS. Cette
affirmation conforte l'hypothèse H2.4 de notre
recherche qui stipule : « l'existence d'un espace
réservé à la cuisine dans le logement est
déterminant dans le choisir du combustible utilisé comme
principale source d'énergie pour la cuisson ». En effet, seule
la modalité « Cuisine à l'intérieur du logement
» est corrélée positivement et significativement avec
la catégorie de combustibles à base de
PÉTROLE. Rappelons que les résultats
obtenus par Ouédraogo (2005) ont montré que la variable «
existence de facilités internes pour faire la cuisine »
était corrélée négativement et significativement
avec le choix d'utiliser le Kérosène chez les ménages
urbains de Ouagadougou. Or, dans notre recherche, le Kérosène a
été regroupé dans la catégorie des
combustibles à base de
PÉTROLE. D'où une nette
différence entre les observations de consommation de combustibles chez
les ménages urbains de la commune de Carrefour (Haïti) et de
Ouagadougou (Burkina Faso). Probablement, cette différence de
comportement trouve sa source dans la perception des chefs de ménage
urbains haïtiens, lesquels considèrent les combustibles à
base de bois comme des combustibles qui produisent de la fumée et
salissent les maisons (près de 91% des ménages
interrogés). Ainsi, préfèrent-ils/elles utiliser des
combustibles dits « propres » dans les cuisines localisées
à l'intérieure de leur logement. Il convient de signaler que
cette association semble être plus forte que la précédente
avec un Odds Ratio égal à « 3.721 ». Elle se classe
dans la catégorie d'association forte suivant
les estimations de la Table de Chen et al. (2010).
3) La variable REVNI_sum «
Revenu total du ménage le mois précédent l'enquête
» s'est révélée significative dans notre
modèle de régression logistique. Son coefficient est de signe
positif et pratiquement égal à zéro (0). Aussi, on
constate que l'Odds Ratio (OR) de son paramètre est égal à
l'unité (1). Ce qui signifie qu'il n'y a aucune association
75 | P a g e
entre la variable REVNI_sum et le
choix de combustibles pour la cuisson au niveau des ménages
étudiés. Autrement dit, le Revenu de ces ménages influence
pareillement sur la consommation des deux catégories de combustibles
(« à base de pétrole » et « à
base de bois »). En effet, malgré le fait qu'elle soit
corrélée positivement avec les deux catégories de
combustibles de notre variable dépendante, la variable
REVNI_sum ne peut pas nous servir de discriminant
pour comprendre le choix des combustibles chez les ménages urbains de
Carrefour. Ainsi, nous constatons que l'hypothèse H2.2
« Il existe une association entre le Revenu du
ménage urbain et son Choix de combustibles pour la cuisson
» formulée sur la variable REVNI_sum
n'est pas vérifiée dans notre recherche. Ces
résultats sont conformes avec ceux obtenus par Walekhwa et al. (2009)
qui ont établis une corrélation positive du Revenu avec
l'adoption du biogaz quoique l'association n'était pas significative.
Nos résultats confortent également ceux d'Ouédraogo
(2005), lesquels faisaient seulement état d'une corrélation
positive entre le Revenu du ménage et les combustibles. Comparé
aux résultats de Nkamleu et al. (2002) qui établissaient une
corrélation positive entre le Revenu et les combustibles tels que :
kérosène et gaz, nos résultats l'ont confirmé. Par
contre, la corrélation négative avec le charbon de bois et le
bois est assez différence de ce que nous avons observés.
4) La variable GPLkp=0 « GPL
perçu compliqué par le chef de ménage / Non »
présente un coefficient significatif dans les résultats de notre
modèle de régression logistique. Analysant le signe de son
coefficient, on constate que la variable GPLkp=0 est
corrélée positivement (1.423) avec les combustibles
à base de PÉTROLE, mais
négativement (-1.423) avec les combustibles à base de
BOIS. C'est-à-dire moins les chefs de
ménages urbains perçoivent le GPL comme étant
compliqué à utiliser plus ils consommeront les combustibles
à base de pétrole comme principale source d'énergie pour
la cuisson, et au détriment des combustibles à base de bois.
L'association de la variable GPLkp=0 semble
être forte avec son OR de « 4.151 ». Ces résultats
confirment l'hypothèse H3.3 « Le ménage aura
tendance à éviter le combustible perçu compliqué
à utiliser par son chef » préalablement
formulée dans le cadre de cette recherche. Ces résultats tombent
en parfaite harmonie avec l'étude d'ESMAP (2007) qui avait
rapporté les déclarations de certaines cheffes de ménages
haïtiens selon lesquelles un grand nombre d`accidents avaient
été causés par une utilisation incorrecte des
cuisinières à
76 | P a g e
gaz propane. Ce qui laisse présager qu'une
éventuelle promotion des combustibles à base de pétrole en
Haïti devra s'accompagner d'une campagne de formation sur l'utilisation
saine des matériels et équipements qui l'accompagne.
5) La variable CHBfasil=0 «
Charbon de bois perçu facile à utiliser par le chef de
ménage / Non » s'est également avérée
être un déterminant du choix des combustibles pour la cuisson chez
les ménages étudiés. Les résultats de notre
régression logistique montrent que le coefficient de la variable
CHBfasil=0 est significatif avec un intervalle de
confiance de 95%. Le signe de son coefficient indique que la variable
CHBfasil=0 est corrélée positivement
(1.409) avec les combustibles à base de pétrole et
négativement (-1.409) avec les combustibles à base de bois.
Ainsi, moins les chefs de ménages urbains perçoivent le charbon
de bois comme étant facile à utiliser, plus ils choisiront de
consommer les combustibles à base de pétrole comme principale
source d'énergie de cuisson et, du coup, abandonneront les combustibles
à base de bois. L'association entre la variable dépendante «
Type de combustibles utilisés » et CHBfasil =0
semble être assez forte avec son OR estimé à
« 4.092 ». Ces résultats en parfaite cohérence avec
l'idée que nous chérissons depuis le départ sur
l'influence probable de la perception du chef de ménage sur le choix de
combustibles à utiliser dans le ménage.
77 | P a g e
78 | P a g e
CONCLUSION
Cette recherche sur le marché des combustibles est une
tentative d'explication du comportement des ménages urbains haïtien
sur le marché de combustible pour la cuisson en Haïti. Certes, elle
répond à une exigence académique en vue de l'obtention
d'un grade de « Master », mais le désir d'apporter une
contribution à la solution de la crise énergétique que
traverse le secteur domestique en Haïti dans un contexte
d'épuisement des ressources ligneuses. En effet, la maitrise de la
consommation de combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti serait déjà un pas de géant dans la bonne
direction, vue que le commerce du charbon de bois, au niveau de l'Aire
Métropolitaine de Port-au-Prince, a depuis longtemps demeuré la
cause première de la coupe abusive d'arbres sur le territoire national.
C'est pourquoi nous avons fait de cet objectif la pierre angulaire de la
présente étude, et pour tâche principale : l'identification
des déterminants du choix des combustibles pour la cuisson chez les
ménages urbains de la commune stratégique de Carrefour.
Pour mieux réussir ce pari, nous avons
réalisé une revue de la littérature théorique et
empirique sur le sujet, laquelle nous a permis d'accumuler un certain nombre de
connaissances pour ensuite définir un modèle conceptuel propre
à notre recherche. Sur la base des résultats obtenus par Nkamleu
et al (2002), Ouedraogo et al. (2005), Walekhwa et al. (2009) et ESMAP (2007) ;
et confrontés à notre connaissance de la réalité
haïtienne, nous avons formulé trois groupes d'hypothèses de
recherche (13 au total), sur les caractéristiques des ménages,
mais également sur la perception des chefs de ménages par rapport
aux combustibles utilisés.
La vérification de toutes ces hypothèses a
nécessité la conduite d'un sondage auprès des
ménages urbains de l'Aire métropolitaine, en particulier dans la
commune de Carrefour où 288 ménages ont été
enquêtés. Puis, un modèle de régression logistique
multinomial a été également conçu pour les besoins
de l'analyse explicatives.
D'autre part, les trois (3) objectifs général et
spécifiques de notre recherche sont atteints dans la mesure où
les résultats mettent en évidence pas moins de cinq (5) facteurs
significatifs dont quatre (4) sont des déterminants du choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages étudiés. Le
sens et la force des associations existantes entre chacun de ces facteurs avec
les catégories de combustibles pour la cuisson ont été
révélés et comparés aux résultats d'autres
recherches similaires.
79 | P a g e
Au bout du tunnel, les résultats de notre recherche
montrent que :
- Le Charbon de bois reste et demeure le premier choix des
ménages urbains haïtiens en matière de combustibles pour la
cuisson.
- Le Gaz propane (GPL) est le deuxième choix des
ménages urbains comme principale source d'énergie pour la cuisson
;
- Le Kérosène, le bois et
l'électricité sont surtout utilisés comme des
compléments du Charbon de bois ou du gaz propane ;
- Il existe une association de force moyenne entre : la
variable « Nombre de femmes de plus de 18 ans dans le ménage »
et le type de combustibles utilisé par le ménage. Cette
association est positive avec les combustibles à base de
bois, et négative avec les combustibles à
base de pétrole. Cette variable est un
déterminant du choix de combustibles chez les ménages
étudiés. Ce résultat vérifie 'hypothèse
H1.2 : Le nombre de « femmes âgées de 18 ans ou
plus » dans le ménage influence le choix de celui-ci sur le
marché de combustibles pour la cuisson en Haïti. ;
- Il existe une association forte entre la variable
KWIZIN « Existence d'une cuisine dans le
logement » avec sa modalité : Cuisine à
l'intérieur du logement et la variable dépendante « Type
de combustibles utilisés ». Cette association est positive avec
les combustibles à base de pétrole et
négative avec les combustibles à base de
bois. Elle s'est révélée être un bon
déterminant du choix des ménages urbains haïtiens, et
vérifie l'hypothèse H2.4 « l'existence
d'un espace réservé à la cuisine dans le logement est
déterminant dans le choisir du combustible utilisé comme
principale source d'énergie pour la cuisson » ;
- L'association entre le « Revenu du ménage »
et le type de combustible utilisé pour la cuisson s'est
révélée significative et positive avec les deux
catégories de combustibles. La force de cette association est nulle.
Malgré son importance, le Revenu n'est donc pas classé comme un
déterminant du choix des combustibles dans notre recherche ;
- Il existe une association forte entre la variable
GPLkp=0 « GPL perçu compliqué par
le chef de ménage / Non » et la variable « Type de
combustibles utilisés ». Cette association est positive avec
les combustibles à base de pétrole et
négative avec les combustibles à base de
bois. La variable la variable GPLkp=0
est un déterminant du choix de combustibles chez les
ménages étudiés. Ce résultat vérifie
l'hypothèse H3.3 : Le ménage aura tendance à
éviter le combustible perçu « compliqué à
utiliser » par son chef ;
80 | P a g e
- Il existe une association forte entre la variable
CHBfasil=0 « Charbon de bois perçu facile
à utiliser par le chef de ménage / Non » et la variable
« Type de combustibles utilisés ». Cette association est
positive avec les combustibles à base de pétrole
et négative avec les combustibles à base de
bois. La variable la variable CHBfasil=0
« Charbon de bois perçu facile à utiliser par
le chef de ménage / Non » est un déterminant du choix de
combustibles chez les ménages étudiés. Ce résultat
confirme à nouveau l'hypothèse H3.3 sur
l'influence de la perception du chef de ménage urbain habitant l'Aire
Métropolitaine de Port-au-Prince.
Ainsi, notre recherche a permis d'identifier et de classer,
par ordre d'importance, ces quatre (4) déterminants du choix de
combustibles chez les ménages urbains haïtiens : « la
perception du chef de ménage de ne pas considérer le
GPL comme un combustible compliqué à utiliser » ;
« la perception du chef de ménage de ne pas
considérer le Charbon de bois comme un combustible facile
à utiliser » ; « La caractéristique selon laquelle le
ménage dispose d'une cuisine à l'intérieure de son
logement » ; et « La caractéristique selon laquelle
le ménage a un nombre de femmes âgées de 18 ans et
plus ».
En définitive, cette recherche apporte une nouvelle
contribution à la recherche scientifique en révélant
l'influence prépondérante que la « perception du
chef de ménage » peut avoir, a effectivement dans le
cas d'Haïti, sur le choix des combustibles pour la cuisson chez les
ménages urbains. Elle a fourni une piste de réflexion pour une
meilleure prise en compte du poids des femmes dans la décision du
ménage, en préférant la variable « nombre de femmes
adultes du ménage » à celle de « sexe du chef de
ménage ». Cette recherche a montré également que les
trois (3) plus importants déterminants sont favorables
à l'utilisation des combustibles à base de
pétrole, et que seule le déterminant le plus faible est
favorable à l'utilisation des combustibles à base de bois.
Probablement, les ménages urbains étudiés se retrouvent
à la croisée des chemins de la transition de l'énergie
domestique.
Les difficultés
rencontrées
Pour aboutir à ces résultats, plusieurs
obstacles ont dû être franchis. Ils sont surtout d'ordres
logistiques. En effet, l'accès aux données de bases pour
implémenter notre sondage nous a pris du temps, n'ayant pas accès
aux croquis des SDEs qui ont été préalablement
sélectionnés dans notre échantillon. Ainsi, nous avons
dû procéder, avec l'aide d'un technicien de l'IHSI, à une
délimitation manuelle des SDEs sur une carte de la ville de Carrefour.
De ce fait, nous avions dû reporter la date de début de la
collecte. Egalement, le choix et l'interprétation du modèle de
régression le plus adéquat à la structure de nos
données nous a causé quelques soucis. Finalement, nous avions pu
contourné ce problème grâce à des amis bien
avisés.
Limites de la recherche
La structure de la consommation de combustible constitue la
principale limite de cette recherche. Notre échantillon a
été construit de manière à être le plus
représentatif possible de la réalité des ménages
urbains haïtiens. Ce qui effectivement est le cas, le profil de notre
échantillon est affirmativement illustré dans la Figure
5 de ce texte. Cependant, le fait qu'une écrasante
majorité de ménages utilise principalement un même
combustible (le Charbon de bois), l'électricité est pratiquement
inaccessible, et que seulement une infirme partie des ménages utilise le
Kérosène et/ou le Bois comme source principale d'énergie
pour la cuisson, nous a rendu la tâche plus ardue. Notre modèle de
régression logistique multinomial s'est révélé non
convergé pour cause de faible représentativité, et les
résultats non consistants. En vue de donner un minimum d'autorité
à ces résultats, on a été amené, sans le
vouloir, à regrouper les combustibles en deux catégories. Ce
regroupement des combustibles nous a dispensé d'une analyse plus
détaillée des données par combustible utilisé.
81 | P a g e
82 | P a g e
BIBLIOGRAPHIE
1- Blaise NKAMLEU, Dominique ENDAMANA, Jim GOCKOWSKI,
Ousseynou NDOYE, Williams SUNDERLIN : « Analyse économique de la
consommation du bois de feu en régions forestières :
leçons des zones urbaines camerounaises », Science et changements
planétaires / Sécheresse. Volume 13, Numéro 2, 81-6, Juin
2002, Note originale.
2- Boukary Ouedraogo: « Household energy preferences for
cooking in urban Ouagadougou, Burkina Faso » Energy Policy 34 (2006)
3787-3795.
3- Brinda Viswanathan, and K. S. Kavi Kumar : « Cooking
fuel use patterns in India: 1983-2000 », Energy Policy, Volume 33, Issue
8, May 2005, Pages 1021-1036.
4- Bureau des Mines et de l'Energie (BME) : « Energie en
chiffres », Février 2005.
5- Commission Economique pour l'Amérique Latine et les
Caraïbes (CEPALC) : « analyse de la substitution entre combustibles
dans le secteur résidentiel en Haïti », LC/MEX/R.880, 2005,
pp. 46.
6- ESMAP : « Stratégie pour l'Allègement
de la Pression sur les Ressources Ligneuses Nationales par la Demande en
Combustibles » Technical Paper 112/07 FR, Avril 2007.
7- Gautam Gupta, Gunnar Köhlin: « Preferences for
domestic fuel: Analysis with socio-economic factors and rankings in Kolkata,
India », Ecological Economics, Volume 57, Issue 1, 15 April 2005, Pages
107-121.
8- Germaine de Montmollin : « Certitude subjective et
influence sociale dans les jugements perceptifs », Laboratoire de
psychologie expérimentale et comparée de la Sorbonne, vol. 67,
Numéro 67-2, pp. 477-492.
9- IHSI : Enquête Budget-Consommation des
Ménages (EBCM), volume 1, Population, Ménages et emploi,
Ministère de l'Economie et des Finances, 2000.
10- IHSI/ECVH : enquête sur les conditions de vie en
Haïti, ministère de l'Economie et des Finances, 2003.
11- Laurent Bertrandias : « Sujet de thèse : une
contribution à la compréhension à la mesure de l'influence
des leaders d'opinion sur les consommateurs », Université
Montesquieu-Bordeaux IV, 2003.
12- Marie-Fausta Jean-Maurice : « Environnement,
Gouvernance et Pouvoir : la dimension politique de la déforestation en
Haïti », Institut de Hautes Etudes Internationales et du
Développement, Genève, 2009, pp. 91.
13-
83 | P a g e
Ministère de l'agriculture des ressources naturelles et
du développement rural (MARNDR) : « Rapport de l'Atelier national
sur les choix énergétiques », Février 2000.
14- Ministère de l'intérieure et des
collectivités territoriales : « Tremblement de terre du 12 janvier
2010 : Rapport de situation no. 16 au 11 mars 2010 », 10p.
15- Ministère des Travaux Publics, Transport et
Communication (MTPTC): « Haïti : Plan de Développement du
Secteur de l'Energie 2007 - 2017 », novembre 2006, pp 49.
16- P.M. Preux, P. Odermatt, A. Perna, B. Marin, A.
Vergnenègre : « Qu'est-ce qu'une régression logistique ?
», mémento biostatistique, Rev Mal Respir, 2005 ; 22 : 159-62.
17- Pascal Corbel : « Fiche de synthèse : Les
théories de la consommation », (1999/2003),
http://www.ecogexport.com
18- Peduzzi P, Concato J, Kemper E, Holford TR, Feinstein AR.
« A simulation study of the number of events per variable in logistic
regression analysis», Journal of Clinical Epidemiology, 1996; 49:
1373-9.
19- Peter N. Walekhwa Johnny Mugisha and Lars Drake : «
Biogas energy from family-sized digesters in Uganda: Critical factors and
policy implications », Energy Policy 37 (2009), pp. 2754-2762.
20- PNUD : « Rapport Mondial sur le Développement
2010, Edition du 20e anniversaire », 2010.
21- Rapport du Groupe technique du bois de feu et du charbon
de bois pour la Conférence des Nations Unies sur les sources
d'énergie nouvelles et renouvelables, août 1981.
22- Régis Bourbonnais : « Econométrie :
Manuel et exercices corrigés », 7e édition,
Dunod, Paris, 2009, pp. 374.
23- Tshewang Lhendupa, Samten Lhundupb and Tenzin Wangchukc :
« Domestic energy consumption patterns in urban Bhutan, Energy for
Sustainable Development » Volume 14, Issue 2, June 2010, Pages 134-142
24- USAID : « Vulnérabilité
Environnementale en Haïti : Conclusions et Recommandations », US
Agency for International Development, U.S. Forest Service, décembre
2006, pp. 150.
25- Henian Chen, Patricia Cohen & Sophie Chen: « How
Big is a Big Odds Ratio? Interpreting the Magnitudes of Odds Ratios in
Epidemiological Studies », Communications in Statistics-- Simulation and
Computation®, avril 2010; 39: 860-864.
LISTE DES TABLES
Table 8: Définition des variables du modèle par
rapport aux hypothèses .. Error! Bookmark not
defined.
Table 1: Distribution de fréquence de la variable
"Existence de cuisine" .. Error! Bookmark not defined.
Table 2: Statistiques descriptives des composantes de la
variable "Revenu du ménage"
Error! Bookmark not defined.
Table 3:
Répartition des ménages en pourcentage selon les combustibles
utilisés pour
la cuisson Error! Bookmark not
defined.
Table 4: Répartition des chefs de ménage
selon les problèmes liés à l'utilisationError!
Bookmark not defined.
Table 5: Répartition des chefs de ménage selon
les avantages liés à l'utilisationError! Bookmark not
defined.
Table 6: Tests de Khi-deux entre chaque combustible et les
caractéristiques des
ménages Error! Bookmark not
defined.
Table 7: Tests de Khi-deux entre chaque combustible et la
perception des chefs de
ménages Error! Bookmark not
defined.
Table 9: Tableau de fréquence des variables du
modèle ... Error! Bookmark not defined.
Table 10: Etape sommaire du modèle réduit
Error! Bookmark not defined.
Table 11: Significativité globale du modèle
Error! Bookmark not defined.
Table 12: Degré de variabilité expliqué
par le modèleError! Bookmark not defined.
Table 13: Test de ratio de vraisemblance Error!
Bookmark not defined.
Table 14: Tableau des paramètres estimés 67
Table 15: Sommaire du modèle de régression
corrigé 69
Table 16: Significativité globale du nouveau
modèle 70
Table 17: Pseudo R carré du nouveau modèle 70
Table 18: Test de ratio de vraisemblance du nouveau
modèle 71
Table 19: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de bois) 72
Table 20: Paramètres estimés
(référence: Combustibles à base de pétrole) 73
84 | P a g e
LISTE DES GRAPHES
Figure 1: Evolution de l'Offre de Combustibles
(1998-2003)Error! Bookmark not defined.
Figure 2: Evolution des prix des combustibles
(1998-2003)Error! Bookmark not defined.
Figure 3: Evolution des prix relatifs du TEP de charbon de bois
eu égard à ceux du
kérosène et du GPL Error! Bookmark not
defined.
Figure 4: Evolution des prix relatifs du TEP de charbon de
bois eu égard à ceux du
kérosène et du GPL Error! Bookmark not
defined.
Figure 5: Distribution des chefs de ménages selon
leur âgeError! Bookmark not defined.
Figure 6: Répartition des ménages selon le
combustible utilisé pour la cuissonError! Bookmark not
defined.
85 | P a g e
86 | P a g e
ANNEXE 1 : LISTE DE TABLEAUX SUPPLÉMENTAIRES
87 | P a g e
Tableau 15 : Répartition des chefs de
ménage par tranche d'âge selon le combustible consommé par
le ménage
|
Tranche d"ages
|
Total
100.0%
|
19 à 29 ans
|
30 à 40 ans
|
41 à 51 ans
|
52 à 62 ans
|
63 ans et plus
|
Utilisation du Bois pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
|
|
60.0%
|
40.0%
|
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
50.0%
|
16.7%
|
16.7%
|
16.7%
|
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
26.3%
|
15.8%
|
31.6%
|
26.3%
|
|
100.0%
|
Non
|
24.8%
|
39.5%
|
20.5%
|
10.9%
|
4.3%
|
100.0%
|
Total
|
25.0%
|
36.8%
|
21.9%
|
12.5%
|
3.8%
|
100.0%
|
Utilisation du Charbon de bois pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
26.9%
|
33.2%
|
22.7%
|
13.0%
|
4.2%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
11.5%
|
53.8%
|
19.2%
|
15.4%
|
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
16.7%
|
50.0%
|
22.2%
|
5.6%
|
5.6%
|
100.0%
|
Non
|
33.3%
|
66.7%
|
|
|
|
100.0%
|
Total
|
25.0%
|
36.8%
|
21.9%
|
12.5%
|
3.8%
|
100.0%
|
Utilisation du Kerosène pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
100.0%
|
|
|
|
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
18.2%
|
31.8%
|
29.5%
|
13.6%
|
6.8%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
31.6%
|
34.2%
|
18.4%
|
15.8%
|
|
100.0%
|
Non
|
23.4%
|
39.3%
|
21.4%
|
11.9%
|
4.0%
|
100.0%
|
Total
|
25.0%
|
36.8%
|
21.9%
|
12.5%
|
3.8%
|
100.0%
|
Utilisation du gaz Propane pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
7.7%
|
66.7%
|
15.4%
|
7.7%
|
2.6%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
33.3%
|
|
50.0%
|
16.7%
|
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
18.5%
|
37.0%
|
22.2%
|
11.1%
|
11.1%
|
100.0%
|
Non
|
28.7%
|
32.4%
|
22.2%
|
13.4%
|
3.2%
|
100.0%
|
Total
|
25.0%
|
36.8%
|
21.9%
|
12.5%
|
3.8%
|
100.0%
|
Utilisation de l'électicité pour la
cuisson
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
11.1%
|
55.6%
|
11.1%
|
|
22.2%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
43.8%
|
18.8%
|
12.5%
|
25.0%
|
|
100.0%
|
Non
|
24.3%
|
37.3%
|
22.8%
|
12.2%
|
3.4%
|
100.0%
|
Total
|
25.0%
|
36.8%
|
21.9%
|
12.5%
|
3.8%
|
100.0%
|
Source : IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
88 | P a g e
Tableau 16 : Répartition des chefs de
ménage par niveau de formation selon le combustible consommé par
le ménage
|
Aucun niveau/Al phabétisat ion
|
Primaire (1e à 6e année)
|
Niveau
d'étude atteint Secondaire
(7e année à philo)
|
Professionnel
|
Universitaire
|
Total
100.0%
|
Utilisation du Bois pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
|
80.0%
|
20.0%
|
|
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
|
33.3%
|
50.0%
|
16.7%
|
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
31.6%
|
42.1%
|
26.3%
|
|
|
100.0%
|
Non
|
13.2%
|
15.1%
|
53.1%
|
11.6%
|
7.0%
|
100.0%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
100.0%
|
Utilisation du Charbon de bois pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
16.0%
|
20.2%
|
51.7%
|
8.4%
|
3.8%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
7.7%
|
7.7%
|
50.0%
|
15.4%
|
19.2%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
|
11.1%
|
44.4%
|
27.8%
|
16.7%
|
100.0%
|
Non
|
|
16.7%
|
33.3%
|
33.3%
|
16.7%
|
100.0%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
100.0%
|
Utilisation du Kerosène pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
|
|
20.0%
|
60.0%
|
20.0%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
18.2%
|
18.2%
|
45.5%
|
9.1%
|
9.1%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
13.2%
|
23.7%
|
52.6%
|
7.9%
|
2.6%
|
100.0%
|
Non
|
13.4%
|
17.9%
|
52.2%
|
10.4%
|
6.0%
|
100.0%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
100.0%
|
Utilisation du gaz Propane pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
5.1%
|
2.6%
|
53.8%
|
20.5%
|
17.9%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
|
16.7%
|
50.0%
|
16.7%
|
16.7%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
|
18.5%
|
63.0%
|
11.1%
|
7.4%
|
100.0%
|
Non
|
17.6%
|
21.3%
|
48.6%
|
8.8%
|
3.7%
|
100.0%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
100.0%
|
Utilisation de l'électicité pour la
cuisson
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
|
11.1%
|
22.2%
|
44.4%
|
22.2%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
|
18.8%
|
56.3%
|
12.5%
|
12.5%
|
100.0%
|
Non
|
15.2%
|
18.6%
|
51.3%
|
9.5%
|
5.3%
|
100.0%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
100.0%
|
Source: IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en Haiti/Juillet
2011
89 | P a g e
Tableau 17 : Répartition des chefs de
ménage par quintile de revenu selon le combustible utilisé par le
ménage
|
Quintile de Revenus
|
Total
100.0%
|
1er quintile
|
2e quintile
|
3e quintile
|
4e quintile
|
5e quintile
|
Utilisation du Bois pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
40.0%
|
40.0%
|
|
20.0%
|
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
33.3%
|
33.3%
|
16.7%
|
16.7%
|
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
42.1%
|
|
10.5%
|
36.8%
|
10.5%
|
100.0%
|
Non
|
15.9%
|
25.2%
|
14.0%
|
27.9%
|
17.1%
|
100.0%
|
Total
|
18.4%
|
24.0%
|
13.5%
|
28.1%
|
16.0%
|
100.0%
|
Utilisation du Charbon de bois pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
19.3%
|
25.2%
|
13.4%
|
29.4%
|
12.6%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
11.5%
|
11.5%
|
19.2%
|
23.1%
|
34.6%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
16.7%
|
27.8%
|
11.1%
|
22.2%
|
22.2%
|
100.0%
|
Non
|
16.7%
|
16.7%
|
|
16.7%
|
50.0%
|
100.0%
|
Total
|
18.4%
|
24.0%
|
13.5%
|
28.1%
|
16.0%
|
100.0%
|
Utilisation du Kerosène pour la
cuisson
|
Oui, toujours
|
40.0%
|
|
20.0%
|
|
40.0%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
25.0%
|
29.5%
|
18.2%
|
18.2%
|
9.1%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
13.2%
|
10.5%
|
18.4%
|
42.1%
|
15.8%
|
100.0%
|
Non
|
17.4%
|
25.9%
|
11.4%
|
28.4%
|
16.9%
|
100.0%
|
Total
|
18.4%
|
24.0%
|
13.5%
|
28.1%
|
16.0%
|
100.0%
|
Utilisation du gaz Propane pour la cuisson
|
Oui, toujours
|
7.7%
|
15.4%
|
15.4%
|
25.6%
|
35.9%
|
100.0%
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
|
50.0%
|
33.3%
|
|
16.7%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
7.4%
|
22.2%
|
14.8%
|
37.0%
|
18.5%
|
100.0%
|
Non
|
22.2%
|
25.0%
|
12.5%
|
28.2%
|
12.0%
|
100.0%
|
Total
|
18.4%
|
24.0%
|
13.5%
|
28.1%
|
16.0%
|
100.0%
|
Utilisation de l'électicité pour la
cuisson
|
Oui, plusieurs fois la semaine
|
11.1%
|
33.3%
|
11.1%
|
11.1%
|
33.3%
|
100.0%
|
Oui, rarement
|
12.5%
|
18.8%
|
12.5%
|
37.5%
|
18.8%
|
100.0%
|
Non
|
19.0%
|
24.0%
|
13.7%
|
28.1%
|
15.2%
|
100.0%
|
Total
|
18.4%
|
24.0%
|
13.5%
|
28.1%
|
16.0%
|
100.0%
|
Source: IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en Haiti/Juillet
2011
90 | P a g e
Tableau 18 : Répartition des chefs de
ménage par niveau de formation selon qu ils perçoivent le
combustible comme un produit dangereux
|
Aucun niveau/Alph abétisation
|
Primaire (1e à
6e année)
|
Niveau
d'étude atteint Secondaire
(7e année à philo)
|
Professionnel
|
Universitaire
|
|
Utilisation pour la cuisson est
Dangereuse : Bois
|
Oui, c'est un énorme danger
|
7.3%
|
10.1%
|
16.3%
|
5.9%
|
4.9%
|
Oui, mais controlable
|
1.0%
|
.3%
|
2.1%
|
.3%
|
|
Oui, on le dit
|
.3%
|
.7%
|
2.8%
|
|
|
Non
|
3.8%
|
3.1%
|
14.2%
|
2.1%
|
|
Ne sais pas
|
1.4%
|
4.2%
|
15.3%
|
2.4%
|
1.4%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
Utilisation pour la cuisson est dangereuse : Charbon de
bois
|
Oui, c'est un énorme danger
|
1.4%
|
1.7%
|
6.9%
|
2.4%
|
1.7%
|
Oui, mais controlable
|
3.8%
|
4.2%
|
6.6%
|
.7%
|
1.7%
|
Oui, on le dit
|
.7%
|
|
2.1%
|
.7%
|
.3%
|
Non
|
8.0%
|
12.2%
|
35.1%
|
6.3%
|
2.1%
|
Ne sais pas
|
|
.3%
|
|
.7%
|
.3%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
Utilisation pour la cuisson est dangereuse :
Kerosene
|
Oui, c'est un énorme danger
|
2.4%
|
6.3%
|
11.5%
|
3.1%
|
1.0%
|
Oui, mais controlable
|
3.8%
|
4.5%
|
10.1%
|
.7%
|
1.4%
|
Oui, on le dit
|
2.8%
|
2.1%
|
16.7%
|
1.7%
|
2.1%
|
Non
|
4.2%
|
3.1%
|
9.0%
|
4.2%
|
1.4%
|
Ne sais pas
|
.7%
|
2.4%
|
3.5%
|
1.0%
|
.3%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
Utilisation pour la cuisson est
dangereuse : Propane
|
Oui, c'est un énorme danger
|
3.8%
|
9.4%
|
17.7%
|
5.2%
|
2.4%
|
Oui, mais controlable
|
3.5%
|
2.4%
|
17.0%
|
3.1%
|
2.4%
|
Oui, on le dit
|
3.1%
|
4.9%
|
12.2%
|
1.7%
|
.3%
|
Non
|
2.1%
|
.7%
|
1.4%
|
.3%
|
1.0%
|
Ne sais pas
|
1.4%
|
1.0%
|
2.4%
|
.3%
|
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
Utilisation pour la cuisson est dangereuse :
Electrique
|
Oui, c'est un énorme danger
|
3.5%
|
5.2%
|
12.2%
|
4.2%
|
1.0%
|
Oui, mais controlable
|
5.6%
|
2.4%
|
11.1%
|
1.0%
|
2.8%
|
Oui, on le dit
|
2.4%
|
4.9%
|
11.8%
|
2.1%
|
1.0%
|
Non
|
.7%
|
2.4%
|
9.0%
|
1.7%
|
.7%
|
Ne sais pas
|
1.7%
|
3.5%
|
6.6%
|
1.7%
|
.7%
|
Total
|
13.9%
|
18.4%
|
50.7%
|
10.8%
|
6.3%
|
Source : IFGCAR-IAC/Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
Non
Oui
Utiliser le Kerosène
pour la
cuison
Total
Tableau 19 : Répartition des chefs de
ménage selon les problèmes liés à l'utilisation du
Charbon de bois pour la cuisson
|
Utiliser le Charbon de Bois pour la
cuison
|
Total
100.0%
|
Non
|
Oui
|
La fumée ou le cendre peut salir la
maison
|
|
100.0%
|
Total
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Le repas a l'odeur/le goût de la fumée ou du
gaz
|
1.4%
|
98.6%
|
100.0%
|
Total
|
1.4%
|
98.6%
|
100.0%
|
La fumée du combustible rend les gens
malade
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Total
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Risque d'incendie/risque
d'explosion de la bombone de gaz
|
1.7%
|
98.3%
|
100.0%
|
Total
|
1.7%
|
98.3%
|
100.0%
|
Moins accessible et plus cher
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Total
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Coût élevé des
equipements necessaires
|
3.4%
|
96.6%
|
100.0%
|
Total
|
3.4%
|
96.6%
|
100.0%
|
Le repas prend plus de temps pour être
cuit
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Total
|
|
100.0%
|
100.0%
|
Autre problème
|
4.9%
|
95.1%
|
100.0%
|
IFGCAR/IAC: Enquête sur le choix des combustibles
pour la cuisson chez les ménages urbains en Haiti/Juillet
2011
Tableau 20 : Répartition des chefs de
ménage selon les problèmes liés à l'utilisation
Kérosène pour la cuisson
91 | P a g e
La fumée ou le cendre peut salir la
maison
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
Total
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
Le repas a l'odeur/le goût de la fumée ou du
gaz
|
57.5%
|
42.5%
|
100.0%
|
Total
|
57.5%
|
42.5%
|
100.0%
|
La fumée du combustible rend les gens
malade
|
52.8%
|
47.2%
|
100.0%
|
Total
|
52.8%
|
47.2%
|
100.0%
|
Risque d'incendie/risque
d'explosion de la bombone de gaz
|
79.2%
|
20.8%
|
100.0%
|
Total
|
79.2%
|
20.8%
|
100.0%
|
Moins accessible et plus cher
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Total
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Coût élevé des
equipements necessaires
|
62.1%
|
37.9%
|
100.0%
|
Total
|
62.1%
|
37.9%
|
100.0%
|
Le repas prend plus de temps pour être
cuit
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
Total
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
Autre problème
|
80.5%
|
19.5%
|
100.0%
|
IFGCAR/IAC: Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en Haiti/Juillet
2011
92 | P a g e
93 | P a g e
Tableau 21 : Répartition des chefs de
ménage selon les problèmes liés à l'utilisation Gaz
propane pour la cuisson
|
Utiliser le gaz Propane pour la cuison
|
Total
Count
12
|
Non
Count
|
|
Oui
Count
|
|
La fumée ou le cendre peut salir la
maison
|
6
|
50.0%
|
6
|
50.0%
|
Total
|
6
|
50.0%
|
6
|
50.0%
|
12
|
Le repas a l'odeur/le goût de la fumée ou du
gaz
|
56
|
76.7%
|
17
|
23.3%
|
73
|
Total
|
56
|
76.7%
|
17
|
23.3%
|
73
|
La fumée du combustible rend les gens
malade
|
31
|
86.1%
|
5
|
13.9%
|
36
|
Total
|
31
|
86.1%
|
5
|
13.9%
|
36
|
Risque d'incendie/risque
d'explosion de la bombone de gaz
|
89
|
74.2%
|
31
|
25.8%
|
120
|
Total
|
89
|
74.2%
|
31
|
25.8%
|
120
|
Moins accessible et plus cher
|
1
|
100.0%
|
|
|
1
|
Total
|
1
|
100.0%
|
|
|
1
|
Coût élevé des equipements
necessaires
|
24
|
82.8%
|
5
|
17.2%
|
29
|
Total
|
24
|
82.8%
|
5
|
17.2%
|
29
|
Le repas prend plus de temps pour être
cuit
|
2
|
100.0%
|
|
|
2
|
Total
|
2
|
100.0%
|
|
|
2
|
Autre problème
|
30
|
73.2%
|
11
|
26.8%
|
41
|
IFGCAR/IAC: Enquête sur le choix des combustibles
pour la cuisson chez les ménages urbains en Haïti/Juillet
2011
Tableau 22 : Répartition des chefs de
ménage selon les problèmes liés à l'utilisation de
l'électricité pour la cuisson
|
Utiliser l'Electricité pour la
cuisson
|
Total
100.0%
|
Non
|
Oui
|
La fumée ou le cendre peut salir la
maison
|
66.7%
|
33.3%
|
Total
|
66.7%
|
33.3%
|
100.0%
|
Le repas a l'odeur/le goût de la fumée ou
du gaz
|
80.8%
|
19.2%
|
100.0%
|
Total
|
80.8%
|
19.2%
|
100.0%
|
La fumée du combustible rend les gens
malade
|
88.9%
|
11.1%
|
100.0%
|
Total
|
88.9%
|
11.1%
|
100.0%
|
Risque d'incendie/risque d'explosion de la bombone de
gaz
|
99.2%
|
.8%
|
100.0%
|
Total
|
99.2%
|
.8%
|
100.0%
|
Moins accessible et plus cher
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Total
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Coût élevé des équipements
nécessaires
|
93.1%
|
6.9%
|
100.0%
|
Total
|
93.1%
|
6.9%
|
100.0%
|
Le repas prend plus de temps pour être
cuit
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Total
|
100.0%
|
|
100.0%
|
Autre problème
|
87.8%
|
12.2%
|
100.0%
|
IFGCAR/IAC: Enquête sur le choix des
combustibles pour la cuisson chez les ménages urbains en
Haïti/Juillet 2011
94 | P a g e
ANNEXE 2: TABLE DE CHEN ET AL.
95 | P a g e
Chen et al.
Table 1
Cohen's d and the equivalent odds ratio (OR)
Cohen's d
0.2
|
0.5
|
|
0.8
|
|
P
|
P
|
Z
|
P
|
OR
|
P0
|
Z0
|
Z
|
|
OR
|
Z
|
|
OR
|
|
|
|
0.0100
|
-2.3263
|
-2.1263
|
0.0167
|
1.6814
|
-1.8263
|
0.0339
|
3.4739
|
-1.5263
|
0.0635
|
6.7128
|
0.0200
|
-2.0537
|
-1.8537
|
0.0319
|
1.6146
|
-1.5537
|
0.0601
|
3.1332
|
-1.2537
|
0.1050
|
5.7486
|
0.0300
|
-1.8808
|
-1.6808
|
0.0464
|
1.5733
|
-1.3808
|
0.0837
|
2.9535
|
-1.0808
|
0.1399
|
5.2592
|
0.0400
|
-1.7507
|
-1.5507
|
0.0605
|
1.5455
|
-1.2507
|
0.1055
|
2.8306
|
-0.9507
|
0.1709
|
4.9471
|
0.0500
|
-1.6449
|
-1.4449
|
0.0742
|
1.5228
|
-1.1449
|
0.1261
|
2.7416
|
-0.8449
|
0.1991
|
4.7233
|
0.0600
|
-1.5548
|
-1.3548
|
0.0877
|
1.5060
|
-1.0548
|
0.1458
|
2.6741
|
-0.7548
|
0.2252
|
4.5536
|
0.0700
|
-1.4758
|
-1.2758
|
0.1010
|
1.4926
|
-0.9758
|
0.1646
|
2.6177
|
-0.6758
|
0.2496
|
4.4191
|
0.0800
|
-1.4051
|
-1.2051
|
0.1141
|
1.4811
|
-0.9051
|
0.1827
|
2.5707
|
-0.6051
|
0.2726
|
4.3097
|
0.0900
|
-1.3408
|
-1.1408
|
0.1270
|
1.4709
|
-0.8408
|
0.2002
|
2.5309
|
-0.5408
|
0.2943
|
4.2167
|
0.1000
|
-1.2816
|
-1.0816
|
0.1397
|
1.4615
|
-0.7816
|
0.2172
|
2.4972
|
-0.4816
|
0.3150
|
4.1387
|
P0: rate of outcome of interest in the nonexposed group.
Z0: standard normal deviation for P0.
Cohen's d = Z - Z0 (standardized mean difference).
Z: standard normal deviation for P, Z = Z0 + Cohen's d.
P: rate of outcome of interest in the exposed group. OR = P1 -
P0/P01 - P.
96 | P a g e
ANNEXE 3: QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE
97 | P a g e
|
Préparation mémoire de sortie en Master
Entreprise & Marché
|
PAJ 1/4
|
|
ENQUETE SUR LA CONSOMMATION DES COMBUSTIBLES POUR LA
CUISSON CHEZ LES MÉNAGES URBAINS HABITANT LA COMMUNE DE CARREFOUR
(Juillet 2011)
|
« Bonjou Madam/Mesye, non pam se . Mwen vi n
fè yon ti bwase lide ak ou sou divès kalte enèji ke moun
nan zòn sila itilize
pou kwit manje, fè kafe, bouyi dlo, elatriye. Se
yon sijè ki enpòtan anpil pou developman peyi a, men anpil fwa
responsab yo kon n neglije li. Rezilta travay sila pral
pèmèt gen plis refleksyon ki fèt sou fason pou rezoud
pwoblèm enèji ke popilasyon an bezwen chak jou pou nouri fanmi
yo. Ti pale nou pral fè a pap dire plis pase 20 minit. Mwen baw
garanti ke tout enfòmasyon wap bay yo ap rete sekrè. Nap itilize
yo sèlman pou fè rapò etid la.
Map pwofite remèsye w pou kolaborasyon w. San pèdi tan,
pèmèt nou poze w kèk ti kesyon »
|
Kesyonè ankèt la
SEKSYON I. IDANTIFIKASYON
|
|
L4.
|
Ki kote ou kwit manje ?
1. Nan yon kwizi n andedan kay la
2. Nan yon kwizi n nan lakou kay la
3. Pa gen kwizi n, se nan yon kwen andedan kay la
4. Pa gen kwizi n, se nan yon kwen deyò kay la
5. Lòt
|
|__|
|
ID0
ID1
ID2
ID3
ID4
ID5
|
IDANTIFIKASYON
|
NON Chef menaj la:
|
Adrès kay la:
|
|
Telfòn chèf menai la:
|
Section d'Enumeration (SDE)
|
|__|__|__| - |__|__| - |__|__|__| - |__|__|__|
|
SEKSYON III. KARAKTERISTIK SOSYO-EKONOMIK
|
Rang menaj la nan SDE a
|
|__|__|
|
K1. Ki Laj ou te genyen nan dènye dat
anivèsè w ?
|
|__|__|
|
Dat ou fè ankèt la (jj-mm)
|
|__|__|-|__|__|
|
Code anketè a
|
|__|
|
K2. Sèks ou ?
1. Homme 2. Femme
|
|__|
|
SEKSYON II. LOJMAN
|
L1. Nan
|
ki tip lojman menaj la ap viv ?
1. Kay ba ak "debri materyo" 4. Kay ak yonsèl etaj
2. Kay abri "semi definitif" 5. Kay ak plisyè etaj
3. Kay san etaj avèk mi yo an blòk 6. Apatman
|
|__|
|
K3.
|
Ki estati w ? eske ou...
1. Selibatè 4. Vèf/vèv
2. Marye 5. Divòse
3. inyon lib (plase) 6. Separe
|
|__|
|
98 | P a g e
7. Lot
|
|
|
K4.
Ki relijyon ou ? eske o se...
1. Katolik 4. Temoin Jeova
2. Protestan 5. Lòt
3. Vodouyizan
|
|__|
|
L2. Eske
|
.... ?
1. Ou se mèt teren an ak tout kay la 2. Ou se mèt
kay la sèlman
3. Ou lwe kay la pa mwa 4. Ou anfème kay la
|
|
|
5. Mèt kay la ba w la desant gratis
|
|__|
|
|
|
K5. Nan ki nivo etid ou rive (etid fòmèl)
?
|
|
|
6. Ou rantre nan kay la san w pa peye
|
|
|
|
1. Okenn nivo / Alfabetizasyon
|
|
|
7. Lot
|
|
|
|
2. Nivo primè (1è a 6èm ane fondamantal)
|
|
|
|
|
|
|
3. Nivo segondè (7è ane fondamantal rive nan klas
filo)
|
|
|
L3. Nan konbyen pyès kay ou rete ?
|
|
|
|
4. Nivo profesyonèl
|
|__|
|
|
(pa konte pyès ki itiize sèlman kòm
twalèt, kwizi n oswa depo)
|
|
|
|
4. Nivo inivèsitè
|
|
|
|
|__|
|
|
|
|__|__|
|
|
1. Yonsèl pyès kay
2. 2 pyès kay
|
|
|
K6. Konbyen moun kap viv nan kay sila ?
|
|
mi tout moun sa yo, konbyen ki se ...
|
|
|
|
|
|
K7. Pitit ou ?
|
|__|
|
|
3. 3 pyès kay
|
|
|
|
|
|
4. Plis pase 3 pyès kay
|
|
|
|
K8. Fanm ki gen plis pase 18 lane ?
|
|__|
|
SEKSYON IV: LIDE CHEF MENAJ LA SOU ITLIZASYON TOUT
CONBISTIB KI DISPONIB NAN ZÒN LAN
|
PAJ 2/4
|
P0
|
P1
|
P2
|
P3
|
P4
|
P5
|
|
Eske w deja
sèvi ak
pou fè manje,
|
Eske se yon danje pou moun kap viv
nan kay la oswa nan
|
Di m tout problèm ki ka rive
lè wap sèvi ak ?
|
Eske w okouran de yon moun pou pipiti
nan
|
Daprè w, ki kategori moun
ki ta dwe sèvi ak
lè lap kwit manje ?
|
1.-
kominote a malè te rive akòz yo te
sèvi ak
..........
labouyi, kafe, te
vwazinaj la lè w
San n oswa lafimen dife kapab sal rad
oswa bouyi dlo ? sèvi ak nwasi
chodyè oswa mi kay la pou kwit manje lakay li ?
pou kwit manje ? 2.- Manje a gen sant/gou
lafimen oswa gaz
3.-
Lis tout sous
enèji yo
lafimen an bay grip, maltèt, kèplen, elatriye
1.-
1.- Wi, toutan
- Wi, se yon gwo danje
1.
2.- Wi, plizyè fwa
2.- Wi, men ou ka jere sa
1.- Wi, yon manb menaj la
2.- Wi, yon zanmi/fanmi mwen
1.- Moun ki pa gen lajan
2.- Moun ki gen mayen pou sa
Kay la ka pran dife, Bonbòn gaz la ka eksploze
5.- Li pran plis tan e plis lajan pou achte l
6.- Ekipman yo vann trò chè
99 | P a g e
nan yon semè n 3.- Wi, yo di gen danje 7.- Manje a pran
tròp tan pou l kwit 3.- Wi, yon lòt moun nan 3.- Moun ki gen
ledikasyon
3.- Wi, yon lè konsa 4.- Non, pa gen danje 8.- Lòt
(ekri li sou liy lan) kominote a 4.- Moun san ledikasyon
4.- Non
|
5.- Mwen pa konnen
|
6.-
|
4.- Non >>
|
5.- Moun lavil
6.- Moun andeyò
7.- Nenpòt ki moun
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
si repons lan se "8" antoure chif "8" la epi ekri sa li fè
a sou liy ki anba chif yo
|
|
|
Bwa
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chabon bwa
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gaz
blan/Keroz èn
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gaz propan (bonbòn)
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100 | P a g e
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|__|
|
Kouran elektrik
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lòt
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SEKSYON IV: LIDE CHEF MENAJ LA SOU ITLIZASYON TOUT
CONBISTIB KI DISPONIB NAN ZÒN LAN (SWIT) PAJ 3/4
P0
P6
P7
P8
P9
P10
P11
101 | P a g e
Lis tout
sous
enèji yo
|
Daprè w, eske li fasil oswa
konplike pou kwit manje
ak ?
1.- fasil anpil
2.- yon tikras fasil
3.- yon tikras konplike
4.- konplike anpil
5.- pa enfòme
|
Daprè w, eske distans kote w
achte / jwen n pre oswa lwen?
1.- lwen anpil
2.- lwen yon tikras
3.- pas lwen ditou
|
Ki mwayen transpò ou itilze
pou rive achte/jwen n
?
1.- Apye
2.- bisiklèt/bourèt
3.- moto/machi n
4.- lòt
|
Daprè w, ki rezon ki te kapab ankouraje yon
moun pou li sèvi
ak pou kwit manje lakay li ?
1.- Li fasil pou achte li, ou jwenn li tout kote
2.- Ou pa bezwen anpil lajan, li pi ekonomik
3.- Recho oswa fou ki nesesè yo fasil pou itilize
4.- Ak li manje a kwit vit, san pèdi tan
5.- Li limen rapid, san pèdi tan,
6.- Li pa bay lafimen, li pa sal kay la
7.- Avek li, pa gen kè sote, pa gen risk eksplozyon
8.- Lòt (ekri li sou liy lan)
|
Si w tap ranje yon n
aprè lòt tout mwayen
moun itilize pou kwit manje, kijan w ta fè
sa ?
1.- premye
2.- dezyèm
3.- twazyèm
4.- katriyèm
5.- senkyèm
|
Si yo ta di w
chwazi yonsèl pami sous enèji
sa yo, kilès
ou ta chwazi?
1.- Bwa
2.- Chabon bwa 3.- Gaz blan/Kerozèn
4.- Gaz
propan/bonbòn
5.- Kouran
elektrik 6.- Lòt
|
si repons lan se "8" antoure 8 la epi
102 | P a g e
|
|
|
|
|
ekri sa li fè a sou liy ki anba chif yo
|
|
|
|
Bwa
Chabon bwa
Gaz
blan/Kerozèn
Gaz propan (bonbòn)
|
|__| |__| |__| |__|
|
|__| |__| |__| |__|
|
|__| |__| |__| |__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__| |__| |__| |__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kouran elektrik
|
|__|
|
|__|
|
|__|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|__|
|
|
|
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
|
Lòt
|
|__|
|
|__|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|__|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N.B: 1) Tout revni yo dwe konvèti an goud (1 Sus =
40 goud). 2) itilize espas vid anba paj la pou fè kalkil.
103 | P a g e
TABLE DES MATIÈRES
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
SOMMAIRE 4
INTRODUCTION 5
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE DE LA
CONSOMMATION9
DE COMBUSTIBLES 9
§SECTION 1. Le marché de combustibles en
Haïti 9
Situation du marché de combustibles en Haïti 9
Historique des combustibles 12
§SECTION 2. Fondements théorique et empirique
14
§ Quelques théories de la consommation
et du comportement 14
Revue empirique de la consommation de combustibles 20
CHAPITRE 2 : MODÈLE CONCEPTUEL, METHODOLOGIE
ET
DONNÉES 26
§SECTION 1. Formulation des hypothèses de
recherche 27
Justification des hypothèses de recherche 27
Mesure et vérification des hypothèses 34
§SECTION 2. MÉTHODOLOGIQUE ET DONNÉES 36
Approche méthodologique 37
Les Sources de données utilisées 38
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DÉTERMINANTS DE LA 43
CONSOMMATION DE COMBUSTIBLES 43
§SECTION 1. Analyse descriptive du choix des combustibles
43
Analyse uni variée 44
Analyse bi-variée : Identification des
déterminants du choix de
combustible 51
§SECTION 2. Analyse explicative de la consommation de
combustibles 58
Spécification du modèle de régression
58
Présentation et interprétation des
résultats du modèle 62
CONCLUSION 78
BIBLIOGRAPHIE 82
LISTE DES GRAPHES 85
ANNEXE 1 : LISTE DE TABLEAUX SUPPLÉMENTAIRES 86
ANNEXE 2: TABLE DE CHEN ET AL. 95
ANNEXE 3: QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE 96
TABLE DES MATIÈRES 104