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Sous la Maitre
M. M. M.
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Ministère l'Emploi
du Travail, de Ministère de
et de la Sécurité l'Enseignement
Supérieur
Sociale et de la Recherche
Scientifique
ECOLE SUPÉRIEURE DE LA SÉCURITÉ
SOCIALE
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THEME : LE DEVELOPPEMENT DU REGIME D'ASSURANCE
CHOMAGE EN ALGERIE
|
Mémoire de Master professionnalisant en
sécurité sociale Spécialité : Droit de la
Protection Sociale
Lieu de stage : La Caisse Nationale d'Assurance
Chômage (CNAC) Direction Générale
direction de : Dr. KHELIFI Abderrahmane
Présenté par : SAOULI Safouane
de stage : HAIF SI HAIF Mohamed Seif Eddine
Jury composé de :
TAYEB Yassine, Président
BIRANE Yakoub, Examinateur
KHELIFI Abderrahmane, Encadreur
Promotion : 2019
|
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1
REmERCIEmENT
Je tiens à remercier d'abord mon promoteur Dr.
KHELIFI Abderrahmane, d'avoir accepté de m'encadrer durant
l'élaboration de mon mémoire, par ses orientations, ses conseils
et sa patience,
Je tiens aussi à remercier fortement mon maitre de
stage M. HAIF SI HAIF Mohamed Seif Eddine, Sous-Directeur des
ressources humaines et de la formation au niveau de la Direction
Générale de la CNAC, qui a fourni un effort considérable
afin de donner le meilleur de lui-même,
Au même titre, je remercie M. BOUZAR,
le Secrétaire Général de l'ESSS pour son aide
exceptionnelle durant ma deuxième année,
Je remercie M. AIT BELKACEM Mahrez,
l'ex-Directeur Général de la CNAC pour ses contributions
précieuses,
Je remercie aussi tous ceux qui m'ont aidé à
réaliser ce modeste
travail.
DéDICACE
Je dédie ce travail ;
A mes chers parents, qui m'ont donné le meilleur de ce
qu'ils ont, que
dieu nous les garde,
A mon frère, A ma soeur, fidèles,
A ma femme,
A mon fils Djihad, ma fille Nesrine et ...,
A mon frère SIFOU,
A Mme Ouchène,
A mes camarades de classe de Droit 4ème
promotion de l'ESSS,
A mes Maitres SIDI HAKIM et SIDI MALIK,
A M. AIT BELKACEM Mahrez,
A M. ZERROUKI Nadjib, notre espoir,
A mon ami ATBA,
A l'âme de mon frère BENCHALAL Abdelkhabir, Allah
yerrahmou,
A tous mes proches.
2
LISTE DES ABREVIATIONS
· ANEM : Agence Nationale de
l'Emploi
· ANGEM : Agence Nationale de Gestion
du Micro-crédit
· APS : Algérie Presse
Service
· ASE : Attestation de Sans Emploi
· BIT : Bureau International du
Travail
· C.A : Conseil d'Administration
· CDD : Contrat à durée
Déterminée
· CDI : Contrat à durée
Indéterminée
· CNAC : Caisse Nationale d'Assurance
Chômage
· CNAS : Caisse Nationale d'Assurance
Sociale des travailleurs Salariés
· CNR : Caisse Nationale de Retraite
· CRE : Centre de Recherche d'Emploi
· COD : Contribution d'Ouverture de
Droit
· D.L : Décret
Législatif
· D.E : Décret
Exécutif
· EPGS : Entreprise Public à
Gestion Spécifique
· INSEE : L'Institut National de la
Statistique et des Etudes Economiques
· J.O : Journal Officiel
· L.F : Loi de Finance
· OIT : Organisation Internationale du
Travail
· ONS : Office National des
Statistiques
· PAS : Programme d'Ajustement
Structurel
· PIB : Produit Interne Brut
· PME : Petite et Moyenne Entreprise
· PNB : Produit National Brut
· SNMG : Salaire National Minimum
Garantit.
Le résumé
Le chômage étant un risque social couvert en
Algérie depuis 1994 suite au programme d'ajustement structurel, ou le
pays vivait dans une atmosphère économique et sociale difficile,
l'assurance chômage a été créée pour faire
face à cette situation, par ailleurs, cette couverture est
limitée exclusivement au secteur économique ne trouve plus sa
raison d'être aujourd'hui, a cet effet, il y a lieu revoir tous le
processus de régime d'assurance chômage, à savoir les
conditions d'ouverture de droit et le mode de calcul et par conséquent
les catégories de travailleurs concernés, pour cela, on a
essayé de proposer une nouvelle vision qui développe et
rénove la prise en charge de ce risque social, de façon
d'appliquer les principes de sécurité sociale tout en
préservant l'équilibre financier de la Caisse Nationale
d'Assurance Chômage et réaliser l'étendu souhaité
par une grande partie des travailleurs Algériens, en mettant en
application une certaine flexibilité dans les relations de travail afin
d'encourager les investissements internes et externes dans les
différents secteurs d'activités.
Abstract
Unemployment has been a covered social risk in Algeria since
1994 as a result of the structural adjustment programme, when the country lived
in a difficult economic and social atmosphere. Unemployment insurance was
created to deal with this situation, since this coverage is limited exclusively
to the economic sector, it is no longer relevant today. As a result, the
process of the unemployment insurance system should be reviewed mainly the
conditions of eligibility and the method of calculation also the categories of
workers concerned, therefore, an attempt has been made to propose a new vision
which develops and renews the management of this social risk, in order to apply
the principles of social security while preserving the financial balance of
the
National Unemployment Insurance Fund and achieving the scope
desired by a large proportion of Algerian workers, implementing flexibility in
labour relations to encourage internals and externals investments in the
various sectors of activities.
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Tableau des graphes
Numéro du graphe
|
Description
|
01
|
Evolution du taux de chômage entre 1966 au 2017
|
02
|
Evolution des dépôts de dossier d'assurance
chômage
|
03
|
Répartition de la population occupée selon le
secteur juridique, septembre 2018
|
04
|
Les principaux indicateurs du DAIP depuis son lancement au 31
/08/2017
|
Introduction générale
I
Introduction générale
Introduction générale
Dès l'instauration de la République
Algérienne, l'Etat a opté pour une politique Sociale, à
travers les systèmes de santé et d'éducation gratuites et
autres dispositions, notamment la couverture sociale des assurés sociaux
et leur ayant droits, que l'Etat s'engage et insiste à chaque occasion
de les préserver au profit des citoyens, malgré certaines
contraintes dues essentiellement à des conjonctures
économiques.
Durant les années quatre-vingts, l'économie
Algérienne a connue d'importantes difficultés, en effet, le choc
pétrolier de 1986 a porté un coup dur à l'économie
rentière, ce qui a amené l'Etat a engagé des
réformes structurelles au début des années 1990, optant
pour le choix de l'économie du marché.
Cette transition économique a été
traduite par l'approbation et l'adoption de plusieurs textes
réglementaires, en premier lieu, la constitution de 1989 qui a
apporté de nouvelles visions de la politique générale de
l'Etat, tout en maintenant ce caractère social, ainsi et dans cette
même démarche, les lois 90 relatives aux relations et droits de
travail ont abrogé le Statut Général du Travailleur SGT et
de nouvelles notions ont apparues telle que la contractualisation à la
place du cadre statutaire du travailleur.
Malgré cette contractualisation qui impose un
consentement mutuel des parties, le travailleur étant la partie faible
du contrat a été largement favorisé et
protégé par la loi, ont lui offrant ainsi un équilibre
contractuel.
Cet avantage et clairement observer par l'article 12 de loi
90-11 relative aux relations de travail, qui assure dans un cadre
général au travailleurs une relation de travail illimité
dans le temps et l'employeur à son torts ne peut mettre
terme à ce contrat.
Introduction générale
Malgré ces réformes économiques et
structurelles le pays a sombré durant
les années 90 dans une crise sociale plus profonde,
arrivant même en situation de cessation de paiement de la dette
extérieure.
A cet égard, l'Etat a été appelé
à trouver d'autre solutions et d'apporter de nouvelles restructurations
de l'économie et un programme d'ajustement structurel imposé par
les institutions financières internationales (FMI, BM) sous la
règle de conditionnalité des prêts, afin de sauver ce qui
reste de l'économie fragile du pays a été suivi.
Le processus de privatisation engagé en 1995 en
Algérie a eu des conséquences lourdes sur la
société.
Ainsi, le système de sécurité sociale
vient assurer le rôle de stabilisateur, par l'instauration du
régime de l'assurance chômage et retraite
anticipée*, considéré comme risque social au
sens de la convention N° 102 de l'Organisation Internationale du
Travail,
Une batterie de textes juridiques a été
adopté, régissant l'assurance chômage, décret
législatif N° 94-09 du 15 Dhou El Hidja 1414 correspondant au 26
Mai 1994 portant préservation de l'emploi et protection des
salariés susceptibles de perdre de façon involontaire leur
emploi, le décret législatif N° 94-10 du 15 Dhou El Hidja
1414 correspondant au 26 Mai 1994 instituant la retraite anticipée, le
décret législatif N° 94-11 du 15 Dhou El Hidja 1414
correspondant au 26 Mai 1994 instituant l'assurance chômage en faveur des
salariés susceptibles de perdre de façon involontaire et pour
raison économique
II
Introduction générale
leur emploi et le décret législatif N°
94-12 du 15 Dhou El Hidja 1414 correspondant au 26 Mai 1994 fixant le taux de
cotisation de sécurité sociale.
Ces textes ont touché 201.505 travailleurs
licenciés involontairement et pour des raisons économiques, dont
les dossiers d'inscription ont été réceptionnés,
parmi eux ; 189.830 chômeurs allocataires ont effectivement
bénéficié de l'indemnisation du chômage à la
fin 2006, Parmi les 189.830 allocataires pris en charge ; 176.769 - soit 94% du
total des allocataires admis - ont épuisé leurs droits à
la fin 2006, la Caisse Nationale d'Assurance Chômage a pris en charge
cette tâche1.
Bien que les réformes, les plans de restructurations
adoptés, l'économie Algérienne demeure vulnérable,
dépendante du prix du baril, que son augmentation record au début
des années 2000 a apporté une bouffée d'oxygène
à la société, mais malheureusement la chute des prix
enregistrée depuis l'année 2015, ont eu un grand impact sur le
quotidien du citoyen, le baril est passé de 109 dollars en 2012 pour
atteindre son plus bas prix en 2016 arrivant à 40
dollars2.
Les indicateurs cette fois ne sont pas si inquiétants,
le taux de chômage en Algérie a atteint un taux de 11,7% en
septembre 2018, contre 11,1% en avril 2018, soit une augmentation de 0,6 point
entre ces deux périodes3 ,
Mais l'expérience nous interpelle à plus de
prévoyance, gérer c'est prévoir, et les prévisions
et études actuarielles sont parmi les bases fondatrices d'un
système d'assurance sociale, afin de garantir sa pérennité
et son efficacité face aux risques garantis.
1 Statistiques,
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_PresentationCNAC.aspx,
consulté le 25/05/2019 à 19 :30.
2 Prix annuel moyen du pétrole brut de l'OPEP
depuis 1960 jusqu'à 2019,
https://fr.statista.com/statistiques/564926/prix-annuel-du-petrole-de-l-opep-1960/
3
http://www.aps.dz/economie/85301-le-taux-de-chomage-en-algerie-a-11-7-en-septembre-2018
, site consulté le 01/06/2019 à 14 :00.
III
Introduction générale
Ce qui nous amené à pousser une réflexion
par rapport au rôle que peut jouer le régime d'assurance
chômage dans ce contexte économique et quelles solutions peut-il
apporter pour devenir un des leviers du changement et du développement
économique, ainsi c'est le thème que j'ai choisi pour mon
mémoire de fin de cycle « Le développement du
régime d'assurance chômage en Algérie »
J'ai opté pour le choix du thème du
présent mémoire pour deux motifs :
1- La raison subjective est personnelle, étant cadre
de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage et je souhaite contribuer
à son épanouissement qui assure son développement et sa
pérennité,
2- La raison objective s'articule sur la volonté
d'étendre la couverture d'assurance chômage vers d'autres
catégories afin de répondre aux principes de la
sécurité sociale en général, sachant que la
mondialisation économique pousse les états à suivre des
méthodes de recrutement et de la gestion des carrières
différentes à celles d'aujourd'hui, dont notre pays doit y faire
face pour préserver une stabilité sociale raisonnable.
L'objectif principal de cette recherche consiste à
élargir le champ d'intervention de l'assurance chômage vers
d'autres catégories de travailleurs, afin d'arriver à une vraie
extension de couverture de ce risque en Algérie et de faire de cette
assurance un stimulant économique du pays, qui vise à
préserver les acquis actuels par l'encouragement au retour à
l'emploi et d'en créer d'autres dans le futur, et ce, par des mesures
juridiques, procédurales et financières, afin d'arriver à
notre but qui est de garder le caractère social du pays tout en
préservant l'équilibre financier de la caisse chargée du
chômage et en touchant un nombre plus important de la population
Algérienne.
Pour répondre à cette préoccupation, on
pose la problématique suivante : « quelles mesures peut-on
prendre pour développer le régime d'assurance chômage en
Algérie ? ».
IV
Introduction générale
L'importance du sujet s'aperçu dans le fait que le
régime de l'assurance chômage constitue un amortisseur qui a
été mis par l'Etat pour faire face à un situation
conjoncturel défavorable qui a engendré un licenciement massif
des travailleurs du secteur économique public et privé, avec les
réformes qu'a connu le pays ces dernières années,
notamment avec le passage vers l'économie de marché, son
amélioration constitue aujourd'hui un vrai défi, notamment pour
les autres catégories exclues,
La méthodologie de recherche suivie dans le
présent mémoire est descriptive ce qui va permettre de comprendre
l'assurance chômage depuis son instauration et aussi la méthode
analytique pour permettre de ressortir les avantages a encouragé et les
lacunes a évité et de proposé quelques recommandations
pour la rendre équitable et plus efficace.
Réellement, beaucoup d'auteurs et chercheurs ont
intervenus sur le sujet du régime Algérien d'assurance
chômage, en basant sur des points « classiques » tel que les
conditions d'ouverture de droits, les différentes prestations, la
catégorie unique concernée par cette couverture, les taux et
durée de prise en charge, l'organisation de l'instance chargée de
ladite assurance, mais en ce qui concerne introduire une extension de cette
assurance, à mon humble avis, il n'y pas de contribution en la
matière.
On a utilisé les mots clés suivants :
régime, caisse nationale d'assurance chômage, extension,
développer, contrat à durée indéterminée,
institutions publiques.
Les difficultés rencontrées lors de notre
recherche s'articulent essentiellement sur le manque de la documentation
liées au sujet la modernisation et de l'extension du régime
d'assurance chômage en Algérie, car on ne trouve presque pas
d'ouvrages ou écrits traitant ce sujet.
V
Introduction générale
La réalisation de cette recherche a été
faite sur la base d'un plan général établit comme suit
:
Introduction
Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie.
Section 1 : la définition du
régime d'assurance chômage Section 2 : Le
régime d'assurance chômage en Algérie Section 3
: Les prestations de l'assurance chômage
Chapitre 2 : la modernisation du régime
d'assurance chômage Algérien
Section 1 : Les mesures à prendre pour
pérenniser le régime d'assurance chômage en
Algérie
Section 2 : l'équilibre financier de la
Caisse Nationale d'Assurance Chômage
Conclusion
V
Introduction générale
Chapitre 1
Le régime d'assurance
chômage et son application
en Algérie
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Ce chapitre va nous permettre de déterminer le
régime d'assurance chômage en indiquant sa définition dans
la première section, et dans la deuxième section on penche vers
l'évolution du régime de l'assurance chômage en
Algérie.
Section 1 : Notion du régime d'assurance
chômage
La présente section sera examinée en deux
sous-section, en abordant dans la première la notion de du régime
d'assurance chômage, la deuxième sera consacrée à
l'évolution du régime d'assurance Chômage.
Sous-Section 1 : La définition du
chômage
Tout d'abord, il faut mettre le point sur les
différents termes et expressions relatifs au sujet du chômage.
La définition du chômeur adoptée en 1982
par le Bureau international du travail (BIT), est une personne en âge de
travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à
trois conditions :
· Être sans emploi, c'est à dire ne pas
avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de
référence ;
· Être disponible pour prendre un emploi dans les
15 jours ;
· Avoir cherché activement un emploi dans le mois
précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de
trois mois1.
Le rapport du BIT, a souligné que les personnes en
chômage sont définies comme toutes les personnes ayant
dépassé un âge spécifié qui n'étaient
pas dans l'emploi, avaient fait des démarches pour rechercher de
l'emploi durant
1
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1129
, Institut national de la statistique et des études économiques,
consulté le 28/05/2019 à 15 :00.
2
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
une période récente spécifiée, et
étaient actuellement disponibles pour occuper un emploi si elles en
avaient la possibilité, où :
a) n'étaient pas dans l'emploi est
évalué par rapport à la brève période de
référence de l'emploi ;
b) des démarches pour rechercher de l'emploi fait
référence à l'une des activités suivantes si elles
ont été effectuées durant une période de
référence spécifiée qui est
interprétée comme quatre semaines ou un mois incluant la
période de mesure de l'emploi 1.
Le risque économique : correspond
à une modification possible de la rentabilité économique
/opérationnelle d'une entreprise suite aux changements du niveau
d'activité de cette entreprise vers la baisse.
Le marché du travail : le marché
du travail désigne le marché théorique où se
rencontrent l'offre et la demande de travail. L'offre de travail est
constituée par les salariés et les personnes en recherche
d'emploi, la demande de travail par les besoins des entreprises (les facteurs
de production).
Dans les faits, il existe de nombreux "marchés du
travail" selon le lieu et le type de qualification.
Pour les économistes néoclassiques, le travail
est considéré comme une marchandise standard qui suit les
règles de l'offre et de la demande et s'ajuste en fonction des
quantités et des prix. Le marché détermine la
quantité de travail échangée et le niveau des
rémunérations (c'est-à-dire le prix du travail), sauf si
celles-ci sont fixées par l'Etat2.
1 Rapport du 19e Conférence
Internationale des Statisticiens du Travail (CIST), Genève du 2- 11
octobre 2013, indicateurs clés du marché du travail
9ème édition, P. 71.
2
http://tourev.celeonet.fr/Dictionnaire/Marche_travail.htm
, site consulté le 25/05/2019 à 15 :00.
3
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Ce marché est rarement à l'équilibre,
c'est-à-dire avec une offre égale à la demande. Le plein
emploi parfait correspondrait à l'absence de chômage. En
théorie, une baisse des salaires devrait inciter les employeurs à
augmenter leur demande et les salariés à baisser leur offre
(salaires trop bas jugés inacceptables) et aboutir à
l'équilibre du marché1.
Certains économistes keynésiens remettent en
cause l'existence d'un marché du travail. Ils considèrent qu'une
baisse des salaires a pour conséquence mécanique une baisse de la
demande, donc des besoins de production et, au final, de la demande de travail.
Pour eux, il n'existe pas de mécanisme de régulation du
marché du travail et on ne peut donc pas parler de marché du
travail au sens strict du terme2.
La population active : La population active
regroupe la population active occupée (appelée aussi «
population active ayant un emploi ») et les chômeurs3.
La population inactive : est par convention
les personnes qui ne sont ni en emploi (BIT) ni au chômage : jeunes de
moins de 15 ans, étudiants et retraités ne travaillant pas en
complément de leurs études ou de leur retraite, hommes et femmes
au foyer, personnes en incapacité de travailler.4
La population Occupée : La population
active occupée « au sens du BIT » comprend les personnes
(âgées de 15 ans ou plus) ayant travaillé (ne serait-ce
qu'une heure) au cours d'une semaine donnée (appelée semaine de
référence), qu'elles soient salariées, à leur
compte, employeurs ou aides dans l'entreprise ou l'exploitation familiale. Elle
comprend aussi les personnes pourvues d'un emploi mais qui en sont
temporairement absentes pour un motif
1
http://tourev.celeonet.fr/Dictionnaire/Marche_travail.htm
, site consulté le 25/05/2019 à 15 :00.
2 Idem.
3
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1946
, consulté le 13/06/2019 à 18 : 45
4
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c2018
, site consulté le 13/06/2019 à 18 : 50
4
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
tel qu'une maladie (moins d'un an), des congés
payés, un congé de maternité, un conflit du travail, une
formation, une intempérie, ... Les militaires du contingent, les
apprentis et les stagiaires rémunérés font partie de la
population active occupée1.
Le phénomène du chômage peut être
qualifier selon la situation économique et les catégories de
population concernée :
a- En fonction de la situation économique, le
chômage peut être :
1- Frictionnel dans les pays à forte
mobilité de main-d'oeuvre et à forte évolution
technologique,
2- Structurel quand il résulte des
surplus de main-d'oeuvre libérés par l'automatisation accrue des
secteurs de production, ou de l'inadaptation de la qualification des
salariés aux exigences nouvelles de l'entreprise,
3- Conjoncturel quand il est lié
à la dégradation de la conjoncture
économique2.
b- En fonction de la population touchée, le chômage
peut être :
1- D'exclusion quand il affecte certaines
catégories d'actif vulnérable : travailleurs âgés,
handicapés, personnes qui prouvent des difficultés
particulières à s'insérer sur le marché du travail,
ce genre est caractérisé par sa longue durée,
2- D'insertion quand il est propre aux
jeunes en particulier, qui éprouvent des difficultés à
obtenir un premier emploi,
3- D'adaptation pour la population active
dont la qualification professionnelle est trop faible pour répondre aux
exigences des entreprises,
4- De reconversion pour les salariés
concernés par des mesures le licenciement collectif, dans les secteurs
d'activités en déclin1.
1
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1837,
site consulté le 13/06/2019 à 18 : 55
2 C. Jamot-Robert, Politiques sociales,
3ème édition, Paris, Vuibert, juillet 2006, P.117.
5
6
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Le plein emploi n'est pas synonyme d'absence de tout
chômage, c'est-à-dire, d'un taux de chômage nul. D'une part,
un chômage frictionnel est inhérent au fonctionnement normal du
marché du travail. D'autre part, il faut tenir compte de l'horizon
temporel et du temps nécessaire pour que les politiques
économiques engagées pour réduire le chômage
produisent leurs effets.
L'indemnisation partielle du revenu pour chaque travailleur
ayant perdu son poste d'emploi est le but principal pour tous les
systèmes d'assurance chômage dans le monde, et on peut le
considéré comme une forme de préservation de
l'intégrité morale du travailleur licencié, car il lui
sert d'outil de recherche d'un poste d'emploi adéquat selon ses
compétences et dans les meilleurs situations, et ce, après
l'évolution du rôle de ce régime, d'assuré un revenu
de remplacement aux travailleurs licenciés pour raisons
économiques vers leurs réinsertion à la vie
professionnelle2.
Mais il est évident de souligner que pas tous
chômeurs est considéré comme tel au sens de l'assurance
sociale.
D'abord pour avoir cette qualité il est exigé
l'existence d'une relation contractuelle entre le chômeur et l'organisme
en charge de ce risque social.
Sous-Section 2 : L'assurance chômage et son
évolution
L'assurance chômage, est un régime d'assurance
sociale qui vise à compenser la perte de salaire des assurés
privés d'emploi, involontairement ou non, selon les pays,
l'assujettissement des travailleurs peut être obligatoire, et l'ouverture
des droits peut être subordonné à des périodes
minimales d'emploi (et donc de cotisation) préalables. Le revenu de
remplacement, appelé « prestations chômage » ou «
allocations chômage », peut compenser en tout ou partie la perte
1 C. Jamot-Robert, Politiques sociales,
3ème édition, Paris, Vuibert, juillet 2006, P.117.
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Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
des revenus du travail, selon les modalités
d'indemnisation prévues et les droits de chaque assuré.
Aussi, on peut définir l'assurance chômage est un
dispositif public de prise en charge des personnes physiques habituellement
employées en tant que salariés et ayant perdu leur
emploi1.
À court terme, le chômage conjoncturel,
défini comme le taux de chômage supérieur au taux
chômage structurel, peut être réduit par des politiques
conjoncturelles rapprochant le PIB réel du PIB potentiel. L'horizon des
politiques conjoncturelles, incluant les délais de leur mise en oeuvre
et ceux de leur action, est d'environ 1 à 3 ans. Pendant cette
période, il se peut que d'autres « chocs » conjoncturels
fassent apparaitre d'autres sources de chômage conjoncturel, qu'il faudra
diagnostiquer... La répétition des chocs conjoncturels
éloigne donc durablement du plein emploi, même si des politiques
efficaces sont menées.
À long terme, les politiques structurelles peuvent
également réduire le chômage structurel en créant
les conditions d'une augmentation du trend de croissance de long terme. Mais
les effets significatifs de telles politiques ne sont perceptibles
statistiquement qu'après plusieurs années. Dans cette perspective
de long terme et de réduction du chômage structurel, le plein
emploi apparait comme un objectif dont les politiques structurelles
permettraient de se rapprocher progressivement2.
L'histoire des régimes d'assurance chômage dans
le monde a connu trois grandes périodes : la période
d'émergence d'un régime (d'abord volontaire en 1907 au
Danemark, puis obligatoire en 1911 en Irlande et en Angleterre)
1
https://www.editions-tissot.fr/droit-travail/dictionnaire-droit-travail
definition.aspx?idDef=189&definition=Assurance+ch%C3%B4mage
. Site consulté le 03/06/2019 à 9 :00.
2
http://ses.ens-lyon.fr/articles/chomage-breve-histoire-dun-concept,
LUC Simula, rapport Publié le 04/05/2018, consulté le 27/05/2019
à 10 :15.
7
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
relativement peu disséminé dans le monde, puis
une deuxième période de généralisation
limitée toutefois aux pays occidentaux ( à la faveur des
acquis sociaux ayant accompagnés l'après deuxième guerre
mondiale), et enfin une période d'extension des régimes
aux ex-pays socialistes, ce qui correspond à une logique
d'adaptation de ces pays aux nouvelles règles de fonctionnement de
l'économie1.
Section 2 : Le régime d'assurance chômage
en Algérie
L'observateur du phénomène du chômage en
Algérie note que le problème a commencé à
être préoccupant lors de la deuxième moitié des
années 80 du siècle dernier, lié dans une façon ou
une autre par le choc pétrolier, vue la nature de l'économie de
l'Algérie qu'est une économie de rente qui dépend à
97 % du pétrole, qui a mis en exergue la fragilité de notre
économie, Alors le gouvernement a essayé de faire face à
cette situation difficile par une série de mesures de rigueur et par
l'annulation ou l'ajournement de plusieurs projets d'investissement public,
mais ce n'était pas assez à cause d'un environnement
international défavorable et les pressions de la dette et la
pénurie des prêts étrangers avec un déclin
aiguisé dans le revenu global national2.
Ces paramètres ont augmenté l'intensité
du phénomène de chômage en raison de la provision
croissante d'une part et une baisse de demande de la main d'oeuvre d'autre
part, où le taux de chômage est monté de 9.8% en 1985
à 12.7% en 1987 et ensuite à 18.1% en 1989 avant qu'il atteint le
seuil de 20% en 1991, selon l'Office National des Statistiques, le taux de
chômage en Algérie a passé de 28,1% en 1995 à 25,9%
en 1996, et de 28.89% en 2000 vers une baisse constante respectivement 27.30%
en 2001, 23,7% en 2003, 17,7% en 2003, pour atteindre un taux « record
» de 10,00% en 2010 et 2011, et le phénomène
de3
1 M. AÏT BELKACEM, Revue Algérienne du
Travail, N°27/2002 INT, P.13.
2 A. ROUABEH, Le chômage et les mesures
d'aides et de la protection sociale en Algérie, La revue des Sciences
Humaines, N° 37, juin 2012, P. 248.
3 Evolution du taux de chômage de 1962 à
2011, Tableau 28,
www.ons.dz.
8
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
chômage s'accentue pendant la période du
Programme d'Ajustement Structurel (PAS) 1994-19981.
35
5
0
1966 1982 1984 1987 1990 1992 1996 2000 2003 2005 2007
2009 2011 2013 2015 2017
Graphe N°1, évolution du taux de chômage entre
1966 au 2017
L'économie Algérienne est soumise au programme
d'ajustement structurel depuis la signature en avril 1994, d'un accord avec le
Fonds Monétaire International et l'acceptation, pour la première
fois de son histoire, de rééchelonner ses dettes
extérieures vis-à-vis des Clubs de Paris et de Londres. Cet
engagement dans le rééchelonnement a été
repoussé par tous les gouvernements qui se sont succédé,
depuis l'apparition de la crise de 1988 jusqu'à la fin de l'année
1993, année au cours de laquelle le service de la dette
extérieure avait atteint le taux record de 86%2.
Face à ce phénomène qui a touché
en premier lieu les jeunes primo-demandeurs d'emploi dont l'intégration
venait se heurter à la chute drastique de l'investissement (public) et
celle de la création d'emplois massive qui3
1 Evolution du taux de chômage de 1962 à
2011, Tableau 28,
www.ons.dz.
2 A. Bouyakoub, L'économie
Algérienne et PAS, -Revue Université d'Oran, printemps 1997,
P.77.
3 M. AIT BELKACEM, Le régime
Algérien d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
Février 2003, P. 17.
9
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
caractérisait le dynamisme des années 1970 que
l'on pourrait qualifier de « glorieuses », s'agissant de la
création d'emplois1.
Le système Algérien de sécurité
sociale a connu une évolution en matière de couverture sociale et
ce, par rapport aux risques couverts et les conditions de
bénéfice des avantages sociaux, notamment après les
années 1990 et les changements économiques suite à la
mondialisation de l'économie et l'ouverture du marché national
par le retrait de l'Etat, et l'imposition des règles du marché
à toutes les entreprises économiques2.
Les indicateurs été alarmants, le taux de
chômage s'envole pour atteindre 28,1 % de la population active en
19963.
Pour faire face à ce changement radical, le droit
social a vu la promulgation des lois de l'année 1990, puis les
décrets législatifs sur le volet social (94/09, 94/10, 94/11) et
les textes d'application4.
Comme indiqué dans l'introduction, l'instauration du
régime qui prend en charge les travailleurs dans le secteur
économique étatique dans le cadre d'une nouvelle sphère
dite assurance chômage, cela est devenu un choix incontournable, compte
tenu des conditions politiques et économiques du pays, et par la suite
le législateur a réagi par son arsenal juridique qui régi
et concrétise ladite assurance.
Si les pouvoirs publics ont attendus l'année 1994 pour
élargir la liste des risques couverts par la sécurité
sociale, à celui du chômage, cette année n'est pas
fortuite, jusque-là, le chômage n'était pas perçu
comme un risque économique
1 M. AIT BELKACEM Op. cit P,8.
2 A. KHELIFI, Cours de droit de la
sécurité sociale, 2ème année Master de
la sécurité sociale, version 2018-2019, P.6.
* L'adoption d'un régime d'assurance chômage
avait été réclamée par l'UGTA depuis 1990 et
rejetée par trois gouvernements successifs (celui de HAMROUCHE, M.
GHOUZALI et M. BELAID Abdessalem) pour enfin être adopté par le
gouvernement de SIFI.
3 Office Nationale des Statistiques,
Rétrospective Statistique 1962 - 2011, chapitre 2, Emploi, 2011, P.6.
4 Idem.
10
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
normal dans le fonctionnement de l'économie, et qui
serait susceptible d'être couvert par un mécanisme d'assurance ou
même de solidarité nationale1.
Dans la même année, où l'Algérie,
est incapable de faire face au niveau du service de sa dette extérieure,
le rééchelonnement auprès de ses créanciers est
devenu une question urgente, sous le contrôle de BRETTON WOODS, ce
dernier lui a imposé le PAS (Programme d'Ajustement Structurel), les
effets sociaux de ce plan ont donné un bon coup de pouce au gouvernement
pour adopter le dispositif juridique relatif à la préservation de
l'emploi et à la protection des salariés2.
Les options politiques consacrées constitutionnellement
en faveur d'un fonctionnement centralisé de l'économie excluaient
de conférer à la perte l'emploi pour causes
économique3.
En effet, il a fallu attendre l'abandon officiel des options
socialistes sur la base de la constitution de 28 Février 1989, et aussi
la disparition de l'Union Soviétique, laissant la place à un
nouveau régulateur de l'économie du pays qui est les
règles de l'économie du marché4.
La plupart des pays industrialisés ont adopté
des régimes d'assurance chômage après la deuxième
guerre mondiale, sous le succès de la théorie Keynésienne,
basée sur la relance de l'économie dépendait de la
consommation, celle-ci baissait nécessairement sous l'effet des pertes
de revenus des travailleurs qui perdent leur emploi et par conséquent
leur salaires, dès lors, maintenir un niveau de revenu durant une
période limitée allait avoir un effet de maintien
1 M. AIT BELKACEM, Op. Cit, P. 8.
2 Idem. P.8.
3 M. AIT BELKACEM, op. cit , P.9.
4 Idem., P.9
11
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
d'un certain niveau de consommation à même de
relancer le cycle de production1.
Sous-Section 1 : Ancrage juridique du régime
d'assurance chômage en Algérie
Le droit à la sécurité sociale est
constitutionalisé depuis l'amendement de 06 Mars 2016, donc un acquis
social au profit des catégories couvertes « surtout par la mise en
oeuvre du principe d'étendu de la couverture », le risque
chômage fait partie depuis 1994 de la famille des risques sociaux
couverts par la sécurité sociale en Algérie, en
application dudit principe.
L'Etat doit entreprendre les actions relatives à
garantir la sécurité économique individuelle, et ce par
:
- Assurer à chacun la possibilité
d'exercer une activité professionnelle, -
Préserver cette activité contre les
événements qui la menace,
- Instaurer une politique efficace et saine
des salaires, par la détermination des salaires non seulement par le
rendement du travail fourni, mais aussi en fonction des besoins des
individus2.
L'article 69 Alinéa 4 de la constitution « Le
droit du travailleur à la sécurité sociale est garanti par
la loi3 ».
L'article 69 Alinéa 6 de la constitution « L'Etat
met en place les politiques d'aide à la création
d'emplois4 ».
Quant aux textes internationaux relatifs au
phénomène du chômage, parmi les quatre conventions
internationales qui englobe le chômage chez l'Organisation Internationale
du Travail, outre la Convention N° 102 de 28 Juin
1 M. AIT BELKACEM, op.cit, P. 10.
2 A. KHELIFI, op.cit, P. 6.
3 Révision Constitutionnelle du 6 mars 2016
4 Idem.
12
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
1952 de la même organisation (non ratifiée par
l'Algérie), l'Algérie n'a ratifié qu'une seule convention
de l'OIT qui est la convention N° 44 du 04 juin 1934 relative au
chômage1 en date du 19 octobre
19622.
Le législateur Algérien a indiqué dans la
loi 78-12 du 05 Aout 1978 relative au statut général du
travailleur dans les articles 94, 95 et 96, et aussi dans la loi 90-11 relative
aux relations de travail, notamment les articles 69, 70 et 713,
portant la compression d'effectifs pour des raisons
économiques4, et ce, même que
l'Algérie opte pour le socialiste comme idiologie économique et
politique qui ne « reconnait » pas le chômage pour des raisons
économique, puisque l'esprit de l'Etat tout domine sur les rouages du
système Algérien de l'époque, et la philosophie de
l'ex-président de la république, H. Boumediene, priorise l'emploi
avant même le logement.
Signalons que les salariés en cessation temporaires
pour chômage technique ne peuvent bénéficier des avantages
de l'assurance chômage instituée par le décret
législatif n° 94-11 du 26 mai 1994 instituant l'assurance
chômage en faveur des salariés susceptibles de perdre de
façon involontaire et pour raison économique leur emploi, dans
son article 3 « Les salariés en cessation temporaire de travail
pour cause de chômage technique, de chômage intempérie, ou
en cessation temporaire ou permanente de travail, d'un sinistre ou d'une
catastrophe naturelle, ne peuvent bénéficier des dispositions du
présent décret législatif5 ».
Le chômage technique permet à l'employeur de
réduire son horaire de travail ou de cesser son activité sur une
période donnée.
Le chômage technique correspond à une suspension
ou à une réduction temporaire d'activité. Il peut
être imputable aux raisons suivantes :
1
https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=1000:12000:::NO:::
2
http://www.mtess.gov.dz/fr/conventions-internationales-du-travail-oit/
3 J.O N° 17/1990 du 21/04/1990, P.
568.
4 J.O N° 32/1978, P.731.
5 J.O N° 34/1994.
13
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
· La conjoncture économique
· Un sinistre ou des intempéries
· Une transformation, restructuration ou modernisation
de l'entreprise.
Les textes juridiques régissant le volet du travail et le
volet social sont :
1- La loi 90-11 du 21 Avril 1990 relative aux relations du
travail1,
2- Décret exécutif 92-07 du 04 Janvier
19922, modifié et complété par le décret
exécutif N°19-112 du 1er avril 2019, portant statut
juridique des caisses de sécurité sociale et organisation
administrative et financière de la sécurité sociale,
3- Décret législatif N°94-09 du 26 Mai
1994 portant préservation de l'emploi et protection des salaries
susceptibles de perdre de façon involontaire leur emploi,
4- Décret législatif N°94-10 du 26 Mai
1994 instituant la retraite anticipée,
5- Décret législatif N°94-11 du 26 Mai
1994 instituant l'assurance chômage en faveur des salaries susceptibles
de perdre de façon involontaire et pour raison économique leur
emploi.3
6- Décret exécutif N°94-187 du 06 Juillet
1994 fixant la répartition du taux de la cotisation de la
sécurité sociale.
7- Décret exécutif N°94-188 du 6 Juillet
1994 portant statut de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage,
modifié et complété.
8- Décret exécutif N°94-189 du 06 Juillet
1994 fixant la durée de prise en charge et les modalités de
calcul de l'indemnité d'assurance chômage4.
1 J.O N° 17/1990, P.2.
2 J.O N° 02/1992, P.50.
3 J.O N° 34/ 1994.
4 J.O N° 44 / 1994.
14
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Sous-Section 2 : Présentation de la Caisse
Nationale d'Assurance Chômage
L'instance chargée du risque du chômage en
Algérie est la Caisse Nationale d'Assurance Chômage, par
abréviation CNAC, c'est un organisme public doté de la
personnalité morale et de l'autonomie financière, dont le
siège est fixé à Alger, l'Article 2 du décret
exécutif N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le statut de la CNAC
stipule que la Caisse est placée sous la tutelle du ministre
chargé de la sécurité sociale.
Depuis sa création en 1994, en tant qu'institution
publique de sécurité sociale, (sous tutelle du Ministère
du Travail de l'Emploi et de la Sécurité Sociale) ayant
reçu pour vocation d'atténuer ou « amortir » les effets
sociaux consécutifs aux licenciements massifs de travailleurs
salariés du secteur économique décidés en
application du plan d'ajustement structurel, la CNAC a connu différentes
étapes dans son parcours, caractérisées à chaque
fois par la prise en charge de nouvelles missions qui lui sont confiées
par les pouvoirs publics1.
La mission de la CNAC est de gérer les prestations
chômage, de tenir à jour le fichier de ses affiliés,
d'organiser le contrôle prévu par la législation en vigueur
en matière d'assurance chômage, d'aider les entreprises en
difficulté, d'aider à la réinsertion2.
Les missions de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage
varies selon les conjonctures sociales et économiques, comme mission
principale, à partir de l'année 1994, la CNAC a mis en
application le régime juridique d'indemnisation du chômage au
profit des salariés ayant perdu involontairement leur emploi pour des
raisons économiques.
La CNAC en sa qualité d'assureur intervient :
1 Présentation de la CNAC
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_PresentationCNAC.aspx.
Site consulté le 20/05/2019 à 04 :50.
2 N. HAMMOUDA, le système Algérien de
protection sociale, Les Cahiers du CREAD n°107-108 2014. P. 125.
15
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
1- Avant la survenance du risque : en participant «
à l'aide aux entreprises en difficulté dans leurs actions de
préservation de l'emploi selon des formes et modalités
arrêtées par convention. »
2- A la survenance du risque :
· En tenant à jour le fichier des affiliés
et en assurant le recouvrement, le contrôle et le contentieux du
recouvrement des cotisations destinées au financement des prestations de
l'assurance chômage.
· En gérant les prestations servies au titre du
risque qu'elle couvre.
· En organisant le contrôle prévu par la
législation en vigueur en la matière.
3- Pour réduire l'impact du risque après sa
survenance :
· Par l'assistance qu'elle apporte aux chômeurs
qui relèvent de sa compétence en leur prodiguant aide et
assistance dans leur recherche d'emploi1.
· En participant au financement des projets de
création d'emploi par ses allocataires, tout en rappelant que les
prestations da la CNAC ne sont dues qu'aux seuls chômeurs en recherche
active d'emploi2.
Le régime d'assurance chômage mis en place
permet aux employeurs publics et privés de disposer d'un instrument pour
faire face aux difficultés économiques, financières et
techniques pouvant amener à réduire les effectifs afin
d'éviter de mettre en péril l'avenir des entreprises et de voir
ainsi disparaître la totalité des emplois
salariés3.
Le régime d'assurance chômage ne se limite pas
au versement d'une indemnité ; des mesures actives destinées
à augmenter les chances du travailleur ayant perdu son emploi de
façon involontaire à reprendre sa place sur le marché du
travail, ont été développées par la CNAC. Il s'agit
de :
1 L'assurance chômage,
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_AssuranceChomage.aspx.
Site consulté le 28/05/2019 à 15 :00.
2 Idem.
3 Idem.
16
Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie
· L'aide à la recherche d'emploi
: cette mesure est destinée aux clients désirant
retrouver un emploi salarié, c'est un programme de groupe, ou 12
à 16 participants se rencontrent quotidiennement pendant trois semaines
sous la direction d'un conseiller animateur compétent qui fournit le
soutien, l'information et le matériel nécessaire au groupe, cette
méthode en dehors de l'encouragement et de l'approche positive et
active, mise sur une connaissance des données concrètes du
marché du travail, les techniques utilisées sont des techniques
modernes permettant au chercheur d'emploi de mener une recherche active,
efficace et structurées de façon indépendante.
Cette mesure donne des résultats positifs après
avoir des taux de réinsertion avoisinant 20 % du total des
bénéficiaires.
· L'aide au travail indépendant
: elle s'adresse aux clients qui désirent créer leur
propre emploi « micro-entreprise », basée sur l'idée de
projet d'entreprise entrepreneuriale, des journées d'information sont
proposée aux clients durant lesquelles une présentation de la
mesure, la démarche entrepreneuriale, et des tests
d'auto-évaluation sur les capacités de la
personne1.
· De la formation reconversion : la
formation professionnelle reste la voie royale pour améliorer
l'employabilité des affiliés, des programmes de formation de ont
été montée avec certains instituts afin de réarmer
les chômeurs possédant un métier qui ne trouve plus de
débouchés sur le marché du travail, et qui grâce
à une reconversion sont susceptibles de retrouver un emploi ou de
créer leur propre emploi. A cet égard, des conventions ont
été signées avec le ministère de la formation
professionnelle.
1 L'assurance chômage,
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_AssuranceChomage.aspx.
site consulté le 28/05/2019 à 15 :00.
17
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
D'autres types de formation sont proposées aux
allocataires, notamment la formation à distance qui convient activement
aux concernées afin de faciliter leurs démarches de recherche
d'emploi1.
Cette nouvelle conception investit les institutions qui
gèrent l'assurance chômage d'un nouveau rôle, qui vient
s'ajouter à leur mission traditionnelle consistant à verser des
prestations en espèces. Ce nouveau rôle se concrétise par
deux types de mesures :
1. Des mesures visant à limiter le plus possible le
risque de perte d'emploi auquel sont exposés les travailleurs
précaires et
2. Une intervention en aval, destinée à
accélérer le retour au travail des personnes qui ont perdu leur
emploi2.
En effet, le système mis en place garantit aux
ex-salariés une indemnité d'assurance chômage leur
permettant de préparer dans les meilleures conditions possibles leur
réinsertion dans la vie active.
Le rôle de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage
a dépassé l'indemnisation des travailleurs licenciés pour
causes économiques, mais aussi, un mécanisme servant à la
recherche réelle d'emploi qui vise aussi à leurs
redéploiements, et aussi son rôle dans l'aide des activités
les chromeurs promoteurs âgés entre 30 ans et 55
ans3.
A partir de l'année 1998 jusqu'à 2004, la CNAC
met en oeuvre, les mesures actives destinées à la
réinsertion des chômeurs allocataires par :
1- L'aide à la recherche d'emploi,
1 Séminaire internationale organisé
par la CNAC sur l'assurance chômage et les économies arabes face
aux enjeux de la mondialisation : l'expérience Algérienne,
Taghit, Béchar, 29,30 et 31 Octobre 2002, P.98-99.
2
https://www.issa.int/fr/communities/tc-ac/about
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18
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
2- L'aide au travail indépendant par un personnel
spécialement recruté et formé - les conseillers animateurs
- et dans des centres dotés d'infrastructures et d'équipements
également destinés à cette fin.
3- L'aide à la création d'activités pour
les chômeurs promoteurs âgés de 30 à 55 ans, la CNAC
s'est employée, à partir de 2004, en priorité à la
mise en oeuvre du dispositif de soutien à la création
d'activité pour les chômeurs promoteurs âgés de 30
à 55 ans 1.
4- Mesures d'encouragement pour le soutien et la promotion de
l'emploi : consiste à attribuer des niveaux d'allègement en
matière la part patronale inhérente aux obligations de la
sécurité sociale au profit des employeurs recrutant des
demandeurs d'emploi, et aussi des exonérations périodiques aux
mêmes titres, la CNAC prend en charge la cotisation globale de
l'employeur évaluée à (25%) pendant une
période pouvant aller jusqu'à trois (03) mois, ainsi que Pour
chaque demandeur d'emploi recruté sur la base d'un contrat pour une
durée indéterminée (C.D.I), l'employeur
bénéficie d'une subvention mensuelle à l'emploi d'un
montant de 1000 dinars pour une durée maximale de trois (03)
ans.2
5- Dans le cadre du programme de lutte contre le
chômage et la précarité, la Caisse Nationale d'Assurance
Chômage (CNAC) a pris en charge en 2004 le dispositif de soutien à
la création d'activités, les pouvoirs publics, suite à une
évaluation de son parcours, ont pris de nouvelles dispositions pour
mieux répondre aux attentes et aspirations de la population
concernée3, Visant sans cesse le développement et la
transmission « de la culture entrepreneuriale4 ».
1 L'âge limite augmenter à 55 ans, voir
J.O N° 10/2019.
2 Loi N° 06-21 du 11/12/2006 relative aux
mesures d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi, J.O
N° 80/2006.
3 Décret présidentiel N° 03/514,
J.O N° 84/2003.
4
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_PresentationCNAC.aspx.
Site consulté le 30/05/2019 à 12 :00.
19
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Le financement de la sécurité sociale se fait
par deux moyens, cotisations et/ou impôts, et le régime
Algérien d'assurance chômage est, à l'instar de l'ensemble
du dispositif d'assurances sociales, de type Bismarckien ; c'est à dire
que son financement est mis à la charge de l'entreprise : des
cotisations sociales obligatoires sont imposées aux entreprises, sous la
forme d'une parafiscalité retenue sur l'employeur (part patronale) et
sur le salarié (part ouvrière). Toutefois, une source
complémentaire de financement est imposée aux employeurs qui
désirent recourir à la compression d'effectifs : la contribution
d'ouverture de droits (COD), la contribution d'ouverture de droit avait
été instituée en Algérie lors de la suppression
massive attendue des effectives, pour compléter le financement des
indemnisations qui allaient être rendues
nécessaires1.
Le décret législatif N° 94-11 instituant
l'assurance chômage en faveur des salariés susceptible de perdre
de façon involontaire et pour raison économique leur emploi dans
son article 31 stipule que « les dépenses des prestations, de
gestion et de fonctionnement du régime d'assurance chômage, sont
financées par les employeurs et les salariés selon les
modalités fixées... 2».
Actuellement, le taux de cotisation est fixé à
1,5 %, 1% à la charge de l'employeur, et 0,5 % à la charge de
l'employé.
Selon l'article 06 du statut de la Caisse Nationale
d'Assurance Chômage, l'administration de cette dernière est
confiée au conseil d'administration et la direction à un
directeur général.
L'article 49 de la loi 88-01 du 12 Janvier 19883
portant loi d'orientation sur les entreprises publiques économiques
indique que les caisses de la sécurité
1 M. AIT BELKACEM, Le régime Algérien
d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
Février 2003, P .75.
2 D.L N° 94-11 instituant l'assurance
chômage en faveur des salariés susceptible de perdre de
façon involontaire
et pour raison économique leur emploi, J.O
N° 34/1994, Page 10.
3 Loi 88-01 du 12 Janvier 19883 portant loi
d'orientation sur les entreprises publiques économiques J.O
N° 02/1988, Page 18.
20
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
sociale sont des établissements publics à
gestion spécifique, et l'article 02 du décret exécutif
92/07 du 04 Janvier 19921 portant statut juridique des caisses de
sécurité sociale et organisation administrative et
financière de la sécurité sociale stipule que « les
caisses, chargées de la gestion des risques prévus par les lois
de sécurité sociale, sont dotées de la personnalité
morale et de l'autonomie financière et sont régies par les lois
et règlements en vigueur ainsi que les dispositions de du présent
décret. Les caisses sont réputées
commerçantes dans leurs relations avec les tiers ; elles sont
régies par les lois et règlements en vigueur et par le
présent statut ».
Le législateur dans sa désignation des caisses
de sécurité sociale dans la catégorie d'Entreprise Public
à Gestion Spécifique (EPGS) a tracé le chemin pour ce
genre d'entreprise afin de :
- éclaircir la nature de leurs activités et leur
objectif qui est expressément social et leur interdit la qualification
d'établissement à caractère industriel et commercial selon
l'article 02 du décret 92-07 précité.
- désigné la règle applicable et la
juridiction compétente en cas de litige (les premières indices de
la dualité juridictionnelle en Algérie ; ordinaire et
administrative).
La Caisse Nationale d'Assurance Chômage est
administrée par un conseil d'administration et diriger par un directeur
général :
A- Le conseil d'administration : La
qualité d'établissement à gestion spécifique fait
de l'organisme de sécurité sociale le premier
établissement public, a consacré une place dominante aux
partenaires sociaux de l'entreprises dans sa gestion2.
1 D.E N° 92/07 du 04 Janvier 19921
portant statut juridique des caisses de sécurité sociale et
organisation administrative et financière de la sécurité
sociale J.O N° 02/1992, page 50.
2 M. AIT BELKACEM, Le régime Algérien
d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
Février 2003, P. 55.
21
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Différemment aux autres caisses de la
sécurité sociale, la composante du conseil d'administration de la
CNAC est limitée à 19 membres selon l'article 07 du statut de la
caisse1, répartie comme suit :
- Neuf (9) représentants des
salariés désignés par les organisations syndicales des
travailleurs les plus représentatives à l'échelle
nationale, en proportion de leur représentativité et de
façon à assurer la représentation sectorielle des
adhérents de la caisse ;
- Cinq (5) représentants des
employeurs désignés par les organisations professionnelles
d'employeurs les plus représentatives à l'échelle
nationale en proportion de leur représentativité ;
- Deux (2) représentants de
l'autorité chargée de la fonction publique ; -
Un (1) représentant de l'administration centrale du budget ;
- Un (1) représentant de l'administration
centrale de l'emploi ;
- Un (1) représentant du personnel de la
caisse.
Les représentants du conseil qui sont tenu par le
secret professionnel sont nommés par arrêté du ministre de
la sécurité sociale, et leur mandat de 04 ans est
renouvelable.
Les attributions du conseil d'administration s'articulent sur
les affaires de la caisse, et ce, selon l'article 16 du décret
exécutif N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le statut de la
caisse, et sont exclusivement énumérées dans les points
qui suivent le 1er paragraphe du même article. Notamment, il a
pour missions 2:
1- De se prononcer sur l'organisation interne de la caisse ;
2- D'établir le règlement intérieur de la
caisse ;
1 Alors que l'article 12 du décret
exécutif 92-07 portant le statut juridique des caisses de
sécurité sociale annonce une composante de 29 membres du C.A pour
la CNAS et la CNR.
2 D.E N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le
statut de la caisse Nationale d'Assurance Chômage, J.O N°
44/1994, P.7.
22
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
3- De délibérer sur les états
prévisionnels concernant les recettes et les dépenses
affectées à la gestion des prestations1 ;
4- De voter les budgets de fonctionnement et d'investissement
;
5- De veiller et de contrôler l'application des
dispositions législatives et réglementaires ainsi que
l'exécution de ses propres délibérations ;
6- D'émettre un avis sur les propositions de nomination
du directeur général et des autres emplois de direction de la
caisse ;
7- D'approuver le bilan et le rapport annuel d'activité
de la caisse ;
8- D'approuver les opérations de placements de fonds et
les opérations immobilières ;
9- D'approuver les projets d'acquisition, de location et
d'aliénation d'immeubles lies à l'activité de la caisse
;
10- D'autoriser les mainlevées des inscriptions de
privilèges ou d'hypothèques sur les immeubles, requises au profit
de la caisse ;
11- De décider de l'acceptation des dons et legs et des
programmes d'activités relatifs à la mobilisation de ressources
additionnelles ;
12- D'approuver les conventions conclues par la caisse,
notamment celles entrant dans le cadre de la préservation ou de la
promotion de l'emploi ;
13- De prendre toutes les mesures propres à assurer les
obligations de la caisse et celles tendant à améliorer son
fonctionnement et sa gestion ;
14- De décider de la réalisation de toute
étude qui lui parait nécessaire dans le cadre de ses attributions
;
15- De délibérer sur les projets de marches
préparés par le directeur général ;
16- De contrôler la comptabilité de la caisse. Il
peut faire procéder, le cas échéant, à des
expertises et audits ;
17- D'émettre un avis sur tout projet de texte
législatif ou réglementaire qui lui est soumis par le ministre
chargé de la sécurité sociale. Il peut, en outre, formuler
toute proposition en la matière ;
1 D.E N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le
statut de la caisse Nationale d'Assurance Chômage, J.O N°
44/1994, P.7.
23
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
18- De créer en son sein des commissions auxquelles il
délègue une partie de ses attributions ;
19- D'approuver la convention collective du personnel de la
caisse1.
B- Le directeur général : selon
l'article 25 du décret exécutif portant le statut de la CNAC, la
caisse est dirigée par un directeur général nommé
par décret exécutif sur proposition du ministre chargé de
la sécurité sociale, après avis du conseil
d'administration.
Il est mis fin à ses fonctions dans les mêmes
formes, et il exerce ses fonctions de gestion de la caisse sous le
contrôle du conseil d'administration et à ce titre :
4 Il fixe l'organisation du travail dans les services et la
répartition des tâches entre eux,
4 Il pourvoit aux emplois de la caisse pour lesquels un autre
mode de nomination n'est pas prévu,
4 Il a seule autorité sur le personnel et exerce le
pouvoir hiérarchique et disciplinaire dans le cadre des dispositions en
vigueur en la matière et prend, à ce titre, les décisions
d'ordre individuel y afférentes,
4 Il soumet chaque année au conseil d'administration
:
1) avant le 1er octobre les états
prévisionnels visés à l'article 46 du présent
décret,
2) avant le 1er octobre de chaque année,
les divers budgets de la caisse,
3) avant le 31 mars de chaque année, un rapport sur le
fonctionnement administratif de la caisse,
4) avant la fin du 1er mois de chaque trimestre,
l'état des cotisations restant à recouvrer arrêté
par l'agent charge des opérations financières au dernier jour
du
1 D.E N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le
statut de la caisse Nationale d'Assurance Chômage, J.O N°
44/1994, P.7.
24
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
trimestre précédent ainsi qu'un rapport
justifiant des mesures prises en vue du recouvrement des cotisations, des
garanties ou sûretés prises pour la conservation de la
créance1.
Sous-Section 3 : L'organisation et le fonctionnement
administrative et financière de la CNAC :
En date du 3 Ramadhan 1438 correspondant au 29 mai 2017,
l'organisation interne de la caisse nationale d'assurance chômage est
parue dans le Journal Officiel sous forme d'Arrêté du ministre
chargé de la sécurité sociale, conformément
à l'article 06 Alinéa 3 du décret exécutif N°
94-188 du 26 Moharram 1415 correspondant au 6 juillet 1994 portant le statut de
la caisse nationale d'assurance chômage, indiquant un nouveau souffle au
profit de cette caisse, et ce, afin de permettre un meilleur service public
dans le domaine de la sécurité sociale dans le domaine du
chômage en Algérie.
L'organisation centrale de la caisse
comporte :
1- Un directeur général,
2- Un directeur général adjoint,
3- Des directeurs centraux,
|
Désignés par le ministre chargé de la
sécurité sociale
|
1-
L'inspection générale ;
2-
Désignés par le directeur
général de la caisse
Le service de l'audit ;
3- La cellule d'accueil du citoyen et de l'écoute sociale
;
4- La cellule d'information et de communication ;
5- Le bureau de sûreté interne de
l'établissement,
6- Des conseillers.
1 D.E N° 94/188 du 06 Juillet 1994 portant le
statut de la caisse Nationale d'Assurance Chômage, J.O N°
44/1994, P.8. J.O N° 44/1994, Art 26, P.8.
25
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
L'article 07 de dudit Arrêté, signale que les
structures centrales de la caisse sont au nombre de cinq (05) :
1- La direction des prestations d'assurance
chômage1, a pour missions :
a- D'assurer l'organisation, la coordination et le
contrôle des opérations liées aux prestations d'assurance
chômage, à l'amélioration de l'employabilité et
à l'aide à la reconversion des demandeurs d'emploi par la
formation et l'apprentissage ;
b- De mettre en place des mécanismes de suivi des
avantages octroyés par la caisse ;
c- De veiller à la prise en charge du contentieux
lié aux activités de la caisse, conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.
2- La direction de la promotion de l'emploi2,
chargée de :
a- De diriger, d'animer et de coordonner les activités
d'accompagnement de la création d'activités et de la
réinsertion ;
b- D'assurer l'accompagnement des chômeurs promoteurs
dans la phase de création de leur activité et en phase
d'exploitation ;
c- De développer et de mettre en oeuvre les moyens et
les ressources nécessaires à la contribution et à la
préservation de l'emploi ;
d- D'engager toute forme de partenariat avec les secteurs
porteurs afin d'orienter les projets de création de micro-entreprises
vers les activités innovantes et contributives au développement
du tissu économique ;
e- De définir et de mettre en place, en relation avec
les structures concernées, les moyens matériels, techniques et
informationnels nécessaires à l'assistance au fonctionnement des
entités opérationnelles ;
f- De prendre toutes mesures et actions de nature à
favoriser la création et la promotion de l'emploi.
1 Art 08 de l'Arrêté du 29 Mai 2017,
J.O N° 61/2017, P. 24.
2 Art 09 de l'Arrêté du 29 Mai 2017,
J.O N° 61/2017, P.24.
26
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
3- La direction des ressources humaines et des
moyens1 ; a pour tâches :
a- D'élaborer et de mettre en oeuvre la politique de
recrutement et de formation de la ressource humaine de la caisse en fonction de
ses objectifs stratégiques ;
b- D'assurer la gestion prévisionnelle des
compétences et des carrières professionnelles des personnels de
la caisse ;
c- De mettre en oeuvre les procédures de passations de
marchés de la caisse, conformément à la
réglementation en vigueur ;
d- De coordonner et de suivre la réalisation et la
gestion des investissements de la caisse ;
e- D'arrêter les besoins en équipements,
fournitures, mobiliers et matériels de fonctionnement de la caisse, et
d'en assurer leur acquisition et leur gestion, conformément à la
réglementation en vigueur ;
f- De dresser les inventaires des biens meubles et immeubles
de la caisse et de les tenir à jour ;
g- D'assurer la maintenance et l'entretien des biens meubles
et immeubles de la caisse ;
h- D'assurer la gestion et la conservation de la documentation
et des archives de la caisse.
4- La direction des finances et de la
comptabilité2, sous la responsabilité de
l'agent chargé des opérations financières, est
chargée particulièrement de ;
a- De diriger, d'animer et de coordonner les structures
chargées de l'activité financière et comptable de la
caisse, conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur ;
1 idem, P. 24.
2 Art 11 de l'Arrêté du 29 Mai 2017,
J.O N° 61/2017, P. 25.
27
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
b- D'élaborer le projet de budget prévisionnel
de la caisse et d'en assurer le suivi et l'exécution après son
approbation, conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur ;
c- De gérer les ressources financières,
conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur ;
d- De concevoir, de développer et de mettre en oeuvre
le système d'information intégré de la comptabilité
financière de la caisse, et de mettre en place les instruments de
contrôle interne des comptes de la caisse ;
e- D'établir les bilans comptables de la caisse, et de
les soumettre au commissaire aux comptes pour certification,
conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur.
Comme en dispose l'article 26 du décret n°85-223
du 20 août 1985 et jusqu'au 4 janvier 1992, la gestion des risques de
sécurité sociale était confiée à des
établissements publics à caractère administratif, ce qui
induisait l'application des règles de comptabilité publique pour
la gestion des ressources financières (même si des
assouplissements avaient été aménagés par la
réglementation), et en particulier, en matière de dépenses
lesquelles, en tant que dépenses publiques étaient soumises
à la règle sacro-sainte de la séparation de l'ordonnateur
et du comptable, édictée par les différentes lois de
finances du pays et confirmée par la loi n°90 - 21 du 15 août
1990 relative à la comptabilité publique1.
La comptabilité publique n'est pas applicable dans la
gestion des organismes de sécurité sociale, il n'est plus
question de comptable public, désigné ou agréé par
le ministre des finances et en tout cas soumis à son autorité
exclusive2.
1 M. AIT BELKACEM, Le régime
Algérien d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
Février 2003, P. 48.
2 Idem.
28
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Mais le législateur se préoccupe
néanmoins d'organiser la gestion financière de ces caisses en
créant un agent chargé des opérations financières
et surtout se préoccupe d'organiser les relations de celui-ci avec le
directeur général, dérogeant aux règles de la
comptabilité commerciale qui elle, confie cette organisation à la
réglementation interne des organismes concernés, qui bien
entendu, est toujours prise dans le respect des lois et règlements en
vigueur1.
5- La direction des études et des systèmes
d'information2 ; est chargée notamment de :
a- D'animer, de superviser et de suivre tous les travaux
d'études, de conception et de mise en place des systèmes
d'information de la caisse ;
b- De mener des études de développement des
solutions informatiques intégrées et des réseaux de la
caisse ;
c- D'administrer le réseau informatique ainsi que les
services électroniques mis à la disposition des utilisateurs
internes et des usagers de la caisse ;
d- D'assurer la sécurité informatique de la
caisse ;
e- De réaliser les études et analyses
qualitatives et quantitatives liées aux activités de la caisse
;
f- De réaliser des études actuarielles portant
sur les risques couverts par la caisse ;
g- De contribuer aux études actuarielles sectorielles
demandées par l'autorité de la tutelle ;
h- D'élaborer les rapports périodiques
d'évaluation des activités de la caisse.
Les structures locales de la CNAC inclues cinq (5) agence
régionale : Alger, Oran, Béchar, Ouargla et Constantine, sont
dirigées par des directeurs
1 M. AIT BELKACEM, Le régime Algérien
d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
Février 2003, P.50.
2 Art 12 de l'Arrêté du 29 Mai 2017,
J.O N° 61/2017, P, 25.
29
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
régionaux nommés par arrêté
ministériel, et 48 agences de wilaya classées en trois (3)
catégories selon la constance des dossiers gérés en
matière d'assurance chômage et aussi selon le nombre de dossiers
de micro-entreprises traités et les dépenses de financement de
cette dernières, dirigées par un directeur de wilaya nommé
par la même façon, et enfin des antennes d'agences de wilaya
gérées par un chef d'antenne désigné par le
directeur général.
Le financement de la Caisse Nationale d'Assurance
Chômage se fait par deux voies :
1- Les cotisations sociales : la quote-part de la CNAC est
estimée à 1,5% de la totalité des cotisations sociale,
à la dernière modification a été introduite le 03
Septembre 20151 ` 2.
2- La Contribution d'Ouverture de Droit : estimée
à 80% du salaire du licencié pour raison
économique3.
Aussi, Les placements immobiliers étant
expressément autorisés dans le 8ème point de l'article 16
du décret exécutif N° 94/188 du 06 Juillet 1994, portant le
statut de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage, dans le pont la
politique de la caisse peut en toute légalité, s'orienter vers
cela, compte tenu de la baisse sensible des taux d'intérêt, servis
par les banques primaires sur les marchés monétaires, dues au
réajustement à la baisse du taux de réescompte
arrêté par la Banque d'Algérie.
Il est vrai que cela demeure une politique audacieuse car
inédite. Mais, rien en droit n'interdit à un établissement
public « à gestion spécifique » de se comporter dans la
gestion de sa trésorerie, comme l'aurait fait une entreprise publique
économique4.
1 Art 1er du D.E N° 15-236 du 03
Septembre 2015, J.O N° 49/2015, P.7.
2 Évaluée à 5,5 % dès
son instauration en 1994, répartie comme suit : 4% au titre de
l'assurance chômage et 1,5% pour la retraite anticipée, voir le
D.E N° 94-187 du 06/07/1994, J.O N° 44/1994.
3 Art 9 du D.L N° 94-11 du 26 Mai 1994, J.O
N° 34/1994, P.
4 M. AIT BELKACEM, Le régime Algérien
d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
2003, P, 80
30
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
A l'heure actuelle, la Caisse n'a jamais fait recours à
une autre source de financement hors des deux celles déjà
indiquées.
Comme l'indique l'article 57 du décret exécutif
N° 92-07 du 04 janvier 1992 portant statut juridique des caisses de
sécurité sociale et organisation administrative et
financière de la sécurité sociale, la comptabilité
des caisses est tenue en la forme commerciale conformément aux lois et
règlements en vigueurs, et doit permettre de suivre distinctement les
opérations correspondant à chacune des gestions visées
à l'article 59 (concernant les états prévisionnels
concernant les recettes et les dépenses liées aux branches de la
sécurité sociales : maladies, chômage, prestations
familiales... et aussi les budget de fonctionnement des caisses concernant la
gestion administrative, contrôle médical, prévention des
accidents du travail...)1
Section 3 : Les prestations de l'assurance
chômage
On va examiner cette section qui constitue la raison
d'être de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage par trois
sous-sections, les conditions d'ouverture de droit seront consacrées
dans la première, la seconde, les périodes de prise en charge, la
troisième à l'indemnisation et les prestations.
Sous-Section 1 : Les conditions d'ouverture de
droit
Le législateur Algérien a fait ressortir un
régime d'assurance chômage fiable, surtout quand on prend en
considération la conjoncture du pays lors de l'instauration de cette
assurance, s'agissant de la période minimale prise en charge, elle ne
peut être inférieure à douze (12) mois2, cela
constitue un atout en faveur des citoyens travailleurs Algériens, ladite
période est supérieure à celle
1 J.O N° 02/1992.
2 Art 16 décret législatif N°
94-11, J.O N° 34, P. 15.
31
32
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
du droit français (estimée à 04 mois) et
même du droit égyptien (estimée à 03 mois et 20
jours)1.
Les indemnités d'assurance chômage sont
versées au travailleur salarié qui perd son emploi de
façon involontaire pour raison économique du fait d'une
compression de personnel ou d'une cessation d'activité de
l'employeur.
Pour pouvoir bénéficier des prestations
chômage, l'assuré doit 2: a- Les conditions liées au
travailleur :
· Être affilié à la
sécurité sociale durant une période cumulée d'au
moins trois (3) années.
· Être agent confirmé au sein de
l'organisme employeur avant licenciement pour raison économique,
· Être adhérent et à jour, des
cotisations au régime assurance chômage depuis au moins six (6)
mois avant la cessation de la relation de travail,
· Ne pas avoir refusé un emploi ou une formation
reconversion en vue d'emploi,
· Ne pas bénéficier d'un revenu
procuré par une activité professionnelle quelconque,
· Figurer sur la liste nominative, visée par
l'inspecteur du travail territorialement compétent, des salariés
ayant fait l'objet d'un licenciement dans le cadre d'une compression d'effectif
ou d'une cessation d'activité de l'employeur,
· Être inscrit comme demandeur d'emploi
auprès des services compétents de l'administration publique
chargée de l'emploi depuis au moins trois (3) mois.
· Être résident en Algérie.
2 Art 6-7 décret législatif N°
94-11, J.O N° 34, P. 10-11.
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Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie
b- Les conditions liées aux à la perte
d'emploi, selon l'article 3 du décret 94/11, sont :
· Le travailleur perd involontairement son poste
d'emploi dans le cadre de compression d'effectifs,
· Ne pas avoir perdre son travail pour cause de
licenciement disciplinaire ou démission ou départ volontaire,
· Ne pas être en suspension temporaire de travail
à cause du chômage technique, de chômage intempérie,
ou en cessation temporaire ou permanente de travail en raison
d'incapacité de travail,
· Ne s'agit pas d'un sinistre ou d'une catastrophe
naturelle1.
Le bénéficiaire de l'indemnité de
l'assurance chômage doit obligatoirement présenter aux services de
la CNAC une ASE `Attestation de Sans Emploi délivrer par l'ANEM. Cette
dernière doit être déposée auprès des
services de la CNAC entre le 15 et le 25 de chaque mois.
Le cumul de l'indemnité d'assurance chômage avec
un autre revenu est exclu.
Le bénéficiaire de l'indemnité
d'assurance chômage qui ne se manifeste pas pour déposer
l'attestation de sans emploi auprès des services de la CNAC pendant une
période de douze mois perd ses droits en la matière.
Le bénéficiaire de l'indemnité
d'assurance chômage qui durant la période de prise en charge a
retrouvé un emploi régi par un contrat à durée
déterminée doit faire la déclaration aux services de la
CNAC.
1 Art 6-7 décret législatif N°
94-11, J.O N° 34, P. 10-11.
33
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Sous-Section 2 : Les périodes de prise en
charge
Selon l'article 14 du décret législatif 94-11
stipule que « la durée de prise en charge par l'assurance par
l'assurance chômage est calculée à raison de deux (2) mois
par année de cotisation ».
Suivant l'article 15 du même décret, les montants
des indemnités par période se calculent dégressivement,
sont divisée en 4 parties égales comme suit :
4 La 1ère période égale à
100 % du salaire de référence,
4 La 2nd période égale à 80 % du
salaire de référence,
4 La 3ème période égale à
60 % du salaire de référence,
4 La 4ème période égale à
50 % du salaire de référence1.
On peut dire que cette dégressivité pousse le
bénéficiaire de cette prestation à se retourner vers
l'emploi, qui est l'objectif élémentaire de cette assurance pour
ceux qui remplissent les conditions, tel que l'âge, et le souhait de
travailler.
La période de travail égale ou
inférieure à six (06) mois équivaut à un (01) mois
de prise en charge.
Un assuré licencié qui a travaillé
pendant plus de trois (3) ans chez le même employeur ouvre droit à
une Contribution dite d'Ouverture des Droits (COD)2.
Cette contribution versée par l'employeur est
égale à 80 % du salaire mensuel moyen par année
d'ancienneté dans la limite de 12 mois de salaire. Elle couvre ainsi une
ancienneté maximale de 18 années.
1 Art 15 du D.L N° 94-11 du 26/05/1994, J.O
N° 34/1994.
2 Art 8,9 et 10 du D.L N° 94-11 du
26/05/1994, J.O N° 34/1994.
34
Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie
Est assimilé à une année de travail
donnant lieu au versement de 80% d'un mois de salaire toute période de
travail supérieure à 6 mois et inférieure ou égale
à une année.
Toute période de travail comprise entre 1 jour et 6
mois au cours d'une année donne lieu à paiement d'une C.O.D
égale à 40% d'un mois de salaire.
Les objectifs escomptés par l'institution de la COD
sont que dès lors que la compression d'effectifs est autorisée
pour réajuster les coûts en agissant sur le poste « personnel
», il reviendra au manager d'intégrer le cout dans sont dans son
calcul économique. Ce qui représente une sorte de ticket
modérateur pour lutter contre le recours systématique à la
compression d'effectifs, et grâce à son existence, promouvoir les
mesures alternatives socialement moins coûteuses1.
Sous-Section 3 : l'indemnisation et
prestations
Toute période de cotisations de plus de 6 mois ouvre
droit à 2 mois de prise en charge. La période de travail
égale ou inférieure à 6 mois équivaut à un
(01) mois de prise en charge.
La durée de versement des indemnités est
déterminée en fonction de la carrière de
l'assuré.
Les prestations sont versées pendant 12 mois minimum
et 36 mois maximum.
La première indemnité est versée
après un délai de carence de 2 mois, selon l'article 22 du
décret législatif 94-09 du 26 Mai 19942.
Tout bénéficiaire d'une indemnité
chômage qui retrouve un emploi (salarié ou non salarié)
reçoit de la CNAC une bonification d'un mois supplémentaire
d'indemnités.
1 M. AIT BELKACEM, intervention Actes de la
première conférence nationale sur la protection sociale, Alger le
30, 31 Mai 2000, P. 143.
2 J.O N° 34/1994, P. 6.
35
Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie
Le montant minimum de la prestation chômage est
égal à 75 % du SNMG. Le montant maximum de la prestation
chômage est égal à 3 fois le SNMG.1
Les droits aux prestations en nature de l'assurance maladie
ainsi qu'aux prestations familiales sont maintenus pendant les périodes
de versement des indemnités chômage et pendant un (1) an
après l'expiration du dernier versement.
Le salaire de référence servant de base au
calcul des indemnités est établi de la manière suivante :
on divise par 2 la somme du salaire mensuel moyen des 12 derniers mois ayant
précédé le licenciement et du salaire national minimum
garanti :
Salaire de référence = (salaire mensuel
moyen des 12 derniers mois +
SNMG) / 2
Le salarié admis au régime d'assurance
chômage ouvre droit à l'ensemble des prestations de
sécurité sociale dues aux salariés, à savoir :
4 Une indemnité mensuelle de chômage,
4 Des prestations en nature de l'assurance maladie et de
l'assurance maternité,
4 Des prestations familiales,
4 La validation auprès du régime de retraite de
la période de prise en charge pour le régime d'assurance
chômage comme période d'activité,
4 Capital-décès en faveur de ses
ayants-droit2.
A l'expiration de la période de prise en charge et
pendant une durée d'une (01) année, le bénéficiaire
de l'indemnité d'assurance chômage qui n'a pas pu se
réinsérer dans la vie active continue de bénéficier
:
1 Assurance chômage,
https://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_algerie_salaries.html#chomage.
Site consulté le 20 Mai 2019 à 15h00.
2 Art 11 du D.L N° 94/11, J.O N°
34/1994, P. 11.
36
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
· Des prestations en nature de l'assurance maladie
(prestation d'assurance maternité sont exclu),
· Des allocations familiales1.
Conclusion :
Pour achever le premier chapitre, il est à noter que
l'Algérie a répondu à son engagement par la ratification
de la convention 44 de l'OIT relative au chômage2, dispose
d'un régime d'assurance chômage, contient les bienfaits des autres
régimes auquel ils ont le même niveau de vie que le nôtre,
que ce soit des conditions d'ouverture de droits, les
bénéficiaires, la période de prise en charge, les
prestations fournies et même les avantages d'après la
période de prise en charge.
Mais, la conditionnalité de couvrir
le risque chômage pour le travailleur ayant perdu son emploi de
manière involontaire, uniquement pour les salariés du secteur
économique, qui recherche un emploi, qui peut travailler et veut
travailler, est une entrave qui empêche réellement de couvrir une
grande partie des travailleurs Algériens, qui ne relèvent pas du
secteur économique.
De ce fait, notre étude dans le second chapitre essaie
de mettre en lumière la possibilité de mise en oeuvre du principe
phare de la sécurité sociale qui est l'étendue de la
couverture, la développée par l'introduction d'autres
catégories de travailleurs à cette assurance, afin d'arriver
à une vraie assurance chômage en Algérie.
1 Art 19 D.L N° 94/11, J.O N°
34/1994, P. 12.
2 Ratifiée par l'Algérie le
19/10/1962.
37
Chapitre 1 : Le régime d'assurance
chômage et son application en Algérie
Chapitre 2
Le développement du régime
d'assurance chômage
Algérien
38
39
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage
et son application en Algérie
Comme indiqué au 1er chapitre, le
présent explore la nouvelle vision de l'assurance chômage en
Algérie, l'effet du principe de l'extension de couverture pose
aujourd'hui la possibilité impérieuse de la révision des
dispositions actuelles jugées obsolètes, il a besoin d'être
sérieusement réformé car il ne répond plus aux
nécessités d'un dispositif universel. Il a été
créé pour faire face au programme d'ajustement structurel de
1994. Il a très bien répondu aux besoins du pays, mais
aujourd'hui, il est totalement inapte à répondre aux exigences de
l'heure.
Section 1 : L'extension de la couverture d'assurance
chômage
On va examiner cette section à travers deux
sous-sections, la première sera consacrée à l'extension de
la couverture d'assurance chômage au profit d'autres catégories de
travailleurs, la seconde un éventuel amendement des textes
régissant la matière.
Sous-Section 1 : Catégories de travailleurs
concernés.
L'activité de l'assurance chômage a connus une
nette régression depuis le début des années 2000.
Graphe N° 2 : évolution des dépôts de
dossier d'assurance chômage
40
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Certainement, la meilleure solution pour faire face au
phénomène du chômage pour les travailleurs est la
préservation de leurs postes d'emploi, et d'en créer de nouveaux
emplois pour les primo-demandeurs, mais, cette solution reste exemplaire
suivant la dynamique économique de chaque pays, surtout que cette
réalité fait en quelques sorte la perte d'emploi, une
impérative pour assurer la continuité de l'entreprise afin de
s'adapter aux mutations qu'elles rencontrent.
Il est utile de faire une analyse sur le marché du
travail en Algérie, selon l'ONS (l'Office national des
statistiques), Le secteur privé emploie 6,95 millions de travailleurs,
soit 63% de l'emploi total en Algérie, en septembre 2018.
Secteur privé
Secteur étatique
Graphe N°3 répartitions des travailleurs entre
secteur étatique et secteur privé en
Algérie1
On constate que le taux d'appartenance au secteur
privé est plus considérable par rapport au secteur
étatique, ce qui explique le besoin de couvrir les travailleurs du
secteur privé par le régime de l'assurance chômage.
On essaiera de mettre en exergue les nouvelles
catégories susceptibles à être couvertes, aussi, quelques
idées sur le financement du système après l'extension, et
enfin les prestations envisageables en la matière.
1
www.ons.dz, Tableau n° 04 :
Répartition de la population occupée selon le secteur juridique,
septembre 2018.
41
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Il est à noter l'existence de deux catégories
de salariés qui, de par leurs statuts particuliers, peuvent faire
l'objet d'un débat sur la proposition d'élargir la couverture
d'assurance chômage envers eux.
Logiquement, les employés les plus vulnérables,
risquant perdre leurs emplois, sont bien les travailleurs en contrat de travail
à durée déterminée CDD et aussi les salariés
contractuels des institutions et administrations publiques ou en contrat dans
le cadre du Dispositif d'Aide à l'Insertion Professionnelle (DAIP).
Aussi, la flexibilité est ce qui caractérise la
souplesse de l'organisation des moyens de production d'une entreprise pour
répondre aux fluctuations rapides de la demande et aux évolutions
de l'environnement technico-économique, elle est l'une des composantes
de la réactivité industrielle1.
La flexibilité du travail est l'un des moyens qui
permet à une entreprise de faire face à de telles
évolutions. Elle consiste à remettre en cause l'organisation et
le code du travail pour s'adapter aux contraintes du marché. Elle peut
prendre plusieurs formes :
· La flexibilité quantitative externe consiste
à faire varier le volume de main d'oeuvre en recourant au marché
du travail précaire (Contrat à durée
déterminée, personnel intérimaire) ou à des
licenciements.
· La flexibilité quantitative interne consiste
à faire varier le temps de travail annuel des salariés de
l'entreprise. Elle peut entraîner des périodes
irrégulières de travail à l'intérieur d'une
journée (ex : hôtesse de caisse dans la grande distribution).
· La flexibilité fonctionnelle est l'aptitude
à pouvoir faire changer les salariés de poste de travail sans
coûts supplémentaires par le développement de la
polyvalence.
1 La flexibilité,
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Flexibilite.htm
, site consulté le 15/06/2019 à 18 :39.
42
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
· La flexibilité salariale est la
possibilité de faire varier les rémunérations en fonction
de la performance1.
La flexibilité des relations de travail doit
être instauré dans le marché du travail par le
législateur, car l'économie de marché ne reconnait pas
l'obligation de recruté qui que ce soit en CDI ou en CDD, ce qui peut
entraver l'avènement des investisseurs étrangers à cause
de la lourdeur des charges fiscales et parafiscales.
Dans ce cadre, il est préférable
d'élargir la couverture de l'assurance chômage vers cette
catégorie de travailleurs vulnérable et de mettre des conditions
parfaitement étudiées pour arriver à la nouvelle
conception de l'assurance chômage, qui est le retour à l'emploi,
ce qui va pousser les gens à retrouver un emploi sans se contenter sur
la prestation servie au titre d'assurance chômage.
Un autre motif s'impose, est que les travailleurs en contrat
de travail à durée déterminée contribuent et
cotisent à la Caisse Nationale d'Assurance Chômage et leur
exclusion peut paraitre peut juste.
Même les salariés du secteur des institutions et
administrations publique cotisent au même titre que les salariés
du secteur économique2 et constitue une importante partie des
salariés du pays, alors qu'ils ne bénéficient pas des
prestations de l'assurance chômage à cause d'un texte
législatif 3.
Les employés dans le cadre du Dispositif d'Aide
à l'Insertion Professionnelle (DAIP) sont clairement susceptibles
d'affronté ce risque social à la fin de leur contrat.
1 La flexibilité,
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Flexibilite.htm
, site consulté le 15/06/2019 à 18 :39.
2 Séminaire internationale organisé par
la CNAC sur l'assurance chômage et les économies arabes face aux
enjeux de la mondialisation : l'expérience algérienne, Taghit,
Béchar, 29,30 et 31 Octobre 2002, P.93.
3 Article 2 du décret législatif
N° 94/09 du 26/05/1994, J.O N° 34, P.3.
43
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Ce dispositif offre des possibilités d'insertion aux
jeunes primo-demandeurs d'emploi au niveau des entreprises publiques et
privées et des institutions et administrations publiques, pris en charge
financièrement par l'Etat, mais pour un contrat d'une durée
maximale de 36 mois, alors à l'expiration de leurs contrats il est
peut-être envisageable de les prendre en charge par le régime
d'assurance chômage.
Il a été instauré par le décret
exécutif 08/126 vise à : favoriser l'insertion professionnelle
des jeunes primo-demandeurs d'emploi ; encourager toutes autres formes
d'actions et de mesures tendant à promouvoir l'emploi des jeunes,
à travers notamment des programmes de formation-emploi et de
recrutement.
Le dispositif relatif à d'aide à l'insertion
professionnelle DAIP est destiné à trois (3) catégories de
primo-demandeurs d'emplois
1ère catégorie : Les jeunes
diplômés de l'enseignement supérieur et les techniciens
supérieurs issus des Etablissements nationaux de formation
professionnelle ;
2ème catégorie : Les jeunes sortant de
l'enseignement secondaire de l'éducation nationale, des centres de
formation professionnelle, ou ayant suivi un stage d'apprentissage ;
3ème catégorie : Les jeunes sans formation ni
qualification1.
L'insertion des catégories de demandeurs d'emploi
citées ci-dessus donne lieu à l'établissement de contrats
d'insertion entre les services relevant de l'administration chargée de
l'emploi, l'employeur ou l'organisme formateur et le
bénéficiaire. Les contrats d'insertion prennent la forme de :
contrat d'insertion des diplômés (C.I.D.) pour la première
catégorie, contrat d'insertion
1 Art 2 du D.E N° 08/126 du
19/04/2008 relatif au dispositif d'aide à l'insertion professionnelle,
J.O 22 du 30/04/2008.
44
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
professionnelle (C.I.P.) pour la deuxième
catégorie, contrat formation-insertion (CFI) pour la troisième
catégorie.
Graphe N° 4 : Les principaux indicateurs du DAIP depuis son
lancement au 31 /08/20171
Sous-Section 2 : L'amendement des textes juridiques
régissant l'assurance chômage
Pour atteindre des normes internationales,
particulièrement ceux contenus dans la partie IV de Convention N°
102 de 19522, entrée en vigueur en 1955, en ce qui concerne
les normes minimales de sécurité sociale, qui prévoient la
couverture de 50 pour cent d'assurance chômage, on doit penser à
des mécanismes et des solutions efficaces, d'abord, étendre la
couverture à d'autres catégories qui cotisent obligatoirement
dans les charges de la sécurité sociales.
La seule convention du chômage ratifiée par
l'Algérie est celle N° 44 du 04 juin 1934 relative au
chômage, dans son l'article 1er indique les exceptions
1 Situation du marché de
l'emploi du 1er janvier au 31 août 2017,
www.anem.dz
2 Non ratifiée par l'Algérie.
45
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
que chaque membre peut prévoir, dans sa
législation nationale, des exceptions qu'il juge nécessaires, et
il est temps de revoir certaines de ses exceptions, à savoir, rajouter
quelques catégories pour qu'elles puissent ouvrir droit à cette
indemnité.
Actuellement, seuls les salariés du secteur
économique ayant justifié 03 années de cotisations
à la sécurité sociale et ayant perdu leur emploi pour
raison économique sont concernés par la couverture du
régime d'assurance chômage1.
L'Article 69 de la loi 90/11 relative aux relations de
travail stipule que lorsque des raisons économiques le justifient,
l'employeur peut procéder à une compression d'effectifs,
La compression d'effectifs, qui consiste en une mesure de
licenciement collectif se traduisant par des licenciements individuels
simultanés, est décidée après négociation
collective. Il est interdit à tout employeur qui a procédé
à une compression d'effectifs de recourir sur les mêmes lieux de
travail à de nouveaux recrutements dans les catégories
professionnelles des travailleurs concernés par la compression
d'effectifs2.
Les chômeurs issus de l'application de cette mesure
sont pris en charge dans le cadre de l'article 1 du décret
législatif 94/11 instituant l'assurance chômage au profit des
salariés qui court le risque de perte involontaire d'emploi pour raison
économique.
Et l'article 2 alinéa 1 du même décret
suscité stipule que, les dispositions du présent décret
législatif sont applicables aux salariés du secteur
économique qui perdent leur emploi de façon involontaire, pour
raison économique, dans le cadre soit d'une compression d'effectif soit
d'une cessation d'activité de l'employeur.
1 Et aussi La période de travail égale
ou inférieure à six (06) mois ouvre droit à un (01) mois
de prise en charge.
2 Loi 90/11 relative aux relations de travail, J.O
N° 17 du 25/04/1990.
46
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Et pour précision, ce décret a exclu dans son
article 3 les salariés en cessation temporaire de travail pour cause de
chômage technique, de chômage intempérie, ou en cessation
temporaire ou permanente de travail, d'un sinistre ou d'une catastrophe
naturelle, ne peuvent bénéficier des dispositions du
présent décret législatif.
Aussi, il a exclu par l'article 5 les salariés
à contrat de travail à durée déterminée, les
travailleurs saisonniers, à domicile, ainsi que les travailleurs pour
propre compte, à employeurs multiples, ou dont le chômage
résulte d'un conflit de travail ou en raison d'un licenciement
disciplinaire, d'une démission ou d'un départ volontaire, ne
peuvent prétendre au bénéfice des prestations de
l'assurance chômage.
De ce fait et pour assoir un ancrage juridique permettant de
prendre en charge les salariés sous contrat de travail à
durée déterminée, il y'a lieu dans un premier temps de
supprimer l'article 05 du décret 94/11 et de modifier l'article 02, afin
d'inclure les travailleurs en fin de contrat de travail CDD qui sont
définis par l'article 12 de la loi 90/11 relative aux relations de
travail qui stipule1 :
Le contrat de travail peut être conclu pour une
durée déterminée, à temps plein ou partiel, dans
les cas expressément prévus ci-après :
· Lorsque le travailleur est recruté pour
l'exécution d'un contrat lié à des contrats de travaux ou
de prestation non renouvelables ;
· Lorsqu'il s'agit de remplacer le titulaire d'un poste
qui s'absente temporairement et au profit duquel l'employeur est tenu de
conserver le poste de travail ;
· Lorsqu'il s'agit pour l'organisme employeur
d'effectuer des travaux périodiques à caractère discontinu
;
1 Loi 90/11 relative aux relations de travail, J.O
N° 17 du 25/04/1990.
47
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
· Lorsqu'un surcroît de travail, ou lorsque des
motifs saisonniers le justifient ;
· Lorsqu'il s'agit d'activités ou d'emplois
à durée limitée ou qui sont par nature
temporaires1.
Et pour instaurer la flexibilité du travail, il
devient dès lors impératif de procéder à
l'amendement de l'article 12 de loi 90-11 et ouvrir la possibilité aux
employeurs de recourir au recrutement par contrat a durée
déterminée pour motifs économiques, notamment le
démarrage d'activités nouvelles, de production de bien ou de
services, comme ça été proposé dans l'article 25 du
projet portant code du travail.
Pour la deuxième catégorie de travailleurs avec
laquelle nous proposons l'élargissement de la couverture, sont ceux
dépondant institutions et administrations publiques.
Pour leurs cas, le législateur a prévu leurs
éventuelles incorporations par l'article 2 alinéa 2 qui stipule
que « Les dispositions du présent décret législatif
peuvent être étendues aux salariés du secteur des
institutions et administrations publiques par un texte particulier. »
Les travailleurs des institutions et administrations
publiques son identifier par l'appellation fonctionnaire comme cité dans
l'article 02 de Ordonnance N°06-03 du 19 Joumada Ethania 1427
correspondant au 15 juillet 2006
portant Statut Général de la Fonction
Publique2 : « Il est entendu par institutions
et administrations publiques, les institutions publiques, les
administrations centrales de l'Etat, les services déconcentrés en
dépendant, les collectivités territoriales, les
établissements publics à caractère administratif, les
1 Loi 90/11 relative aux relations de travail, J.O
N° 17 du 25/04/1990.
2 Ordonnance N°06-03 du 15 juillet 2006 portant
Statut Général de la Fonction Publique, J.O N° 46 du
16/07/2006, P.3.
48
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
établissements publics à caractère
scientifique, culturel et professionnel, les établissements publics
à caractère scientifique et technologique et tout
établissement public dont les personnels peuvent être soumis aux
dispositions du présent statut1 ».
A souligner aussi que certains postes de travail des
institutions et administrations publiques, sont soumis à des contrats de
travail à durée déterminée comme préciser
par l'article 19 de la même ordonnance et pour lequel la couverture de
l'assurance chômage peut être étendu en cas de cessation de
la relation de travail.
L'autre catégorie que nous proposons
l'intégration dans la prise en charge par l'assurance chômage et
qui consiste un dossier lourd pour les pouvoir publique, sont les travailleurs
relevant du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle.
A cet effet, les textes de loi à modifié
doivent prendre en considération cette tranche de travailleurs.
Section 2 : Prestations accordées
La prise en charge des catégories indiquées
dans la section précédente doit être faites par deux moyens
duquel la sécurité sociale intervient, étudiés par
des prestations en espèces dans la première sous-section et
celles en nature dans la deuxième sous-section.
Sous-Section 1 : Prestations en
espèces
Des propositions d'indemnisation en matière
d'assurance chômage pour différentes catégories ont
été faites selon notre logique et aussi sur la base de prise en
charge dans l'actuel régime.
1 Op.Cit, P.3.
49
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
L'ouverture de droit et le calcul de cette indemnité
se fait par catégorie de contrat précédant la mise en
chômage, en se basant sur les règles de salaire de
référence et la dégressivité de
l'indemnité.
Pour le travailleur sous contrat de travail
déterminée CDD, la période qui précède la
mise en chômage varie dans la durée de prise en charge et le
montant accordé, l'assuré ne doit pas bénéficier
d'un autre revenu assuré par une activité professionnelle, si il
a travaillé sous contrat déterminé pour une période
entre 06 mois et moins de 24 mois ; il ouvre droit à une
indemnité pour une durée de 12 mois, perçu
dégressivement par la même façon existante, et si il a
exercé pour une période plus longue, il ouvre droit au plafond,
c'est-à-dire 18 mois.
Pour le travailleur en DAIP, qui doit être
révisé par l'inclusion de la cotisation en matière de
sécurité sociale pour les contrats à venir, et pour les
contrats précédents, par la trésorerie de l'Etat, à
l'expiration du contrat, si le bénéficiaire ne trouve pas de
travail qui lui assure un revenu, il sera pris en charge par l'assurance
chômage, en l'indemnisant par un taux fixe de 70% de son revenu globale,
pendant une période de 06 mois, à condition qu'il n'a pas rompu
son contrat avant terme et unilatéralement.
S'agissant des travailleurs contractuels relevant des
institutions et des administrations publiques, sont indemnisées en cas
de fin de leurs contrats, dans le cas où ils ne trouvent pas de travail,
seront indemnisés au même titre que les travailleurs en CDD.
Il est à rappeler que L'indemnité d'assurance
chômage est calculée en fonction du salaire de
référence égale à la moitié du montant
obtenu en additionnant le salaire mensuel moyen brut des douze derniers mois au
salaire national minimum garanti.
Salaire de référence = Salaire mensuel moyen +
SNMG / 2
50
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Pour chacune des quatre périodes de prise en charge,
le taux de calcul de l'indemnité d'assurance chômage est
dégressif, sur la même base que celle d'aujourd'hui.
· Première période : 100 %
du salaire de référence
· Deuxième période : 80% du
salaire de référence
· Troisième période : 60 %
du salaire de référence
· Quatrième période : 50% du
salaire de référence1
Sous-Section 2 : Prestations en nature
La protection du travailleur ne se limite pas uniquement dans
la préservation de son poste jusqu'à sa retraite, mais de lui
assurer un revenu en cas de perte et là, l'assurance chômage avec
tous les dispositifs qu'elle intervient pour en procurer un autre travail ou de
lui mettre dans son dispositif par l'aide au travail indépendant ou vers
la formation reconversion.
La réinsertion professionnelle est un Processus qui
permet à un individu, ou à un groupe d'individus, d'entrer sur le
marché du travail dans des conditions favorables à l'obtention
d'un emploi.
L'insertion professionnelle découle d'une
stratégie à la fois volontaire et individuelle. Les postulants
à la recherche d'un emploi doivent réunir les ressources
nécessaires à leur insertion professionnelle sous la forme de
savoirs, de savoir-faire, voire de capitaux financiers dans le cas d'une
création d'entreprise2.
Cependant, l'insertion professionnelle peut être
facilitée par l'encadrement des pouvoirs publics. L'État
intervient en amont de l'entrée sur le marché du travail par
l'organisation et le financement du système éducatif. De
nombreuses
1 Tel qu'il est indiqué dans l'art 15 du D.L
N° 94-11 du 26/05/1994, J.O N° 34/1994
2
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/insertion_professionnelle/61641
, consulté le 15/06/2019 à 23 :14
51
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
filières professionnalisées, de l'enseignement
secondaire jusqu'au cycle universitaire, ont pour finalité de reconduire
et d'améliorer les compétences de la population active. Les
diplômes obtenus par les candidats attestent leurs capacités et
constituent un gage de crédibilité auprès de leurs futurs
employeurs1.
Dans la même optique, le dispositif d'aide à la
création de l'emploi 30-55 ans doit être révisé, par
la limitation du rôle de la caisse Nationale d'Assurance Chômage
dans ce dispositif, et le focalise uniquement dans l'accompagnement des jeunes
et de réalisé l'étude techniques et financière des
jeunes porteurs de projets à leurs comptes.
L'employabilité est la capacité individuelle
à acquérir et à maintenir les compétences
nécessaires pour trouver ou conserver un emploi, s'adapter à de
nouvelles formes de travail, dans ce contexte, l'instance chargée de
l'assurance chômage a appris depuis l'instauration l'aide à la
réinsertion Par l'amélioration de leurs qualifications
professionnelles et par le développement de formations bien
ciblées et porteuses avec un contenu et une pédagogie
adaptée à leurs prérequis professionnels et même par
la mise en place des instruments de gestion des actions de
formation-reconversion en vue d'aboutir à l'acquisition et à la
maîtrise de techniques de sélection et d'orientations fiables et
précises.
Aussi, Le concept du CRE (Centre de Recherche d'Emploi) a
été développé au début de l'année
1998 par la CNAC à Alger comme opération pilote.
Le concept d'origine Canadienne fut adapté à
l'environnement Algérien a connu du succès sur un groupe de 12
personnes, pour ensuite s'étendre dans plusieurs autres centres à
travers le pays2.
1
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/insertion_professionnelle/61641
, consulté le 15/06/2019 à 23 :14.
2
https://www.cnac.dz/site_cnac_new/Web%20Pages/Fr/FR_AllocataireInfosUtiles.aspx,
site consulté le 20/05/2019 à 21 :00.
52
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Section 2 : L'équilibre financier de la CNAC
Le souci des dirigeants politiques dans le monde concernant la
sécurité sociale est celui de préserver son
équilibre financier, le recours répétitif à la
subvention de l'Etat - le trésor public- ne fait qu'aggraver la
situation budgétaire globale de l'état, il faut avoir des
solutions plus efficaces et non provisoires et partielles, la bonne gouvernance
de ce service public à caractère social est d'avoir la bonne
vision de future qui assure sa pérennité.
Sous-Section 1 : L'introduction de la règle
Bonus/Malus dans l'assurance chômage
Dans le cadre de l'instauration de la justice sociale avec
tous les membres de la société, il est recommandé de faire
des amendements sur les taux de cotisations de chaque secteur d'activité
au titre de la sécurité sociale, et plus
précisément celui de l'assurance chômage,
c'est-à-dire, la constitution d'un système de diminution ou
d'augmentation de la cotisation de référence en fonction des
risques probablement survenus basé sur la règle Bonus/Malus, le
risque de perdre l'emploi - pour des raisons : économiques, secteur
d'activité.
Aussi le recours au recrutement par contrat CDD est trop
élevé dans le secteur économique et il est moyen sous
contrat de travail indéterminé dans le même secteur. Et
aussi les agents contractuels du secteur des institutions et administrations
publique ont la même vulnérabilité d'avoir ce risque, Alors
que ce risque est moins fréquent chez les salariés
titularisés relevant du secteur des institutions et administrations
publique.
53
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Donc, ce principe va créer une variation des taux de
cotisations en matière de l'assurance chômage, même si le
taux global de 1.5% aura une petite modification selon le secteur
d'activité, exemple : la soustraction d'une partie du taux du risque
d'accidents de travail et des maladies professionnelles estimé à
1,25 % à la charge de l'employeur, et de le rajouté à
l'assurance chômage à la charge de l'employé plus
vulnérable, et ce, pour le secteur des institutions et administrations
publique, vue la faible survenance de tel risque dans ce domaine, par rapport
aux secteurs de l'industries, des transport et autres.
Sous-Section 2 : La concrétisation de
l'équilibre financier
Les principes de la sécurité sociale sont
globalement quatre : principe de la contribution, d'égalité,
d'équilibre financier et de la pérennité, ce dernier
trouve sa signification dans le principe de continuité des services
publics (le fonctionnement régulier des services publics),
l'intervention de l'Etat dans la création des organismes et la
détermination des conditions de couverture et les différentes
prestations en nature et en espèces, l'apport financier en cas de
déséquilibre donne au système une
pérennité1.
Les mécanismes d'indemnisation du chômage ont une
relation avec les règles sur l'accès au marché du travail,
celles sur le placement qui relèvent traditionnellement de la discipline
du droit du travail.
L'indemnisation du chômage s'articule par
conséquent avec les mesures spécifiques de l'emploi.
Celles-ci ont évolué à la création
de l'emploi dérogatoires du droit commun du travail à destination
de certaines catégories de chômeurs et aux emplois «
subventionnés » fiscalement ou par exonération de
cotisations
1 A. KHELIFI, Cours de droit de la
sécurité sociale, 2ème année Master de
la sécurité sociale, version 2018-2019, P. 9.
54
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
sociales, longtemps considérées comme des
prestations supplémentaires à l'indemnisation, s'est
substituée l'idée de retour à l'emploi. On part
du principe qu'il est préférable « d'utiliser les
prestations de chômage pour payer les gens à travailler
plutôt qu'à les payer à ne pas avoir une activité
1»
Parmi les principes du service public, on trouve la
durabilité, la continuité et la stabilité, les lois de
finances de différents exercices met le paquet par des portes-feuilles
financières afin de combler chaque déficit en matière de
sécurité sociale, en cas de déséquilibre financier
de cette dernière.
Le rôle de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage
doit être partiellement révisé.
La logique contributive dans le système bismarckien
vise à garder les prestations de la sécurité sociale
exclusivement aux cotisants et à leurs ayant droit, et les autres
actions fourni par l'Etat sont financée par son budget et les
impôts.
S'agissant de la contribution d'assurance chômage pour
les travailleurs en DAIP, le taux estimé par les textes à 1,5% de
salaire cotisable, peut être pris en charge selon la durée de
contrat plafonnée à 3 ans, par l'autorité
compétente, pour que la CNAC pourra le couvrir, par exemple, la
rémunération mensuelle de 15000 da x 36 mois = 540 000 da, la
quote-part de l'assurance chômage 1,5 % égale à 8100 da par
travailleur durant toute la période d'exercice.
1 F. Kessler, Droit de la protection sociale, Paris,
DALLOZ, 6e édition, 2017, P. 539.
Chapitre 2 : Le développement du régime
d'assurance chômage Algérien
Conclusion :
La vision nouvelle de l'assurance chômage
évoqué dans ce chapitre a pour objectif d'élargir le champ
de couverture de ce risque social, on a essayé de citer les
catégories concernées pensant qu'elle est vulnérable et
plus exposées aux aléas du chômage, les CDD, DAIP,
contractuels des institutions et administrations publiques, cela a pour objet
de les faire bénéficier en contre partie des cotisations
obligatoires qu'ils versent chaque mois, et aussi mettre ces catégories
en stabilité vis-à-vis de la perte de leur revenu.
55
Conclusion générale
57
Conclusion générale
Conclusion générale
La sécurité sociale est un ensemble
d'institutions qui ont pour fonction de protéger et d'assister
financièrement les individus, des conséquences de divers
aléas de la vie, généralement qualifiés de risques
sociaux, dont on cite : le chômage, la maternité, la vieillesse,
l'invalidité, perte de revenu, nécessité d'une aide
à la famille et à l'enfant et de prestations pour les survivants
et orphelins.
Notre étude sur le régime de de chômage,
nous a permis de comprendre la sécurité sociale et les
étapes qui ont conduit à l'instauration d'un tel régime en
Algérie, celle-ci comprend la branche du chômage prévues
par la convention internationale de l'OIT N° 44 du 23 Juin 1934 du
chômage, engagement tenu par l'Algérie après sa
ratification en 19 Octobre 1962 que je juge presque obsolète par rapport
à celle plus évoluée N° 168 non ratifiée par
l'Algérie.
L'ensemble des notions traitées dans la partie
théorique, nous ont permis d'acquérir des connaissances, ce qui
nous ont aidé dans l'élaboration de notre cas pratique, portant
sur l'amélioration et le développement du régime
d'assurance chômage dans sa globalité.
En revanche, l'analyse du chômage nous a permis de
déduire que ce dernier a une influence sur la situation
financière de la caisse, vu que le nombre de chômeurs est en
évolution continue, en positive ou en négative, le taux de
chômage a atteint un niveau élevé qui était 28,1% de
la population active en 1996 et s'est baissé pour atteindre un taux de
11,7% en septembre 2018, que nous le qualifions de stable et encourageant
à le réduire, ce qui explique l'efficacité des
différents dispositifs mis en oeuvre par les autorités et
confié à de différents organes, et plus
précisément à la CNAC.
58
Conclusion générale
En guise de conclusion nous pouvons retenir que le
chômage est un problème sérieux dont les
conséquences affectent l'individu et l'économie et il est
à l'origine des tensions sociales.
La lutte contre le chômage a mobilisé divers
dispositifs et plusieurs institutions, mais tous les efforts
déployés n'ont pas été couronnés de
succès souhaité.
Les défis n'ont jamais terminé, c'est la vie, on
reste toujours à la recherche des solutions pour améliorer les
différentes situations qui affecte la population,
développé l'assurance chômage en Algérie est devenu
presque impératif et inévitable, et pour pérenniser le
régime d'assurance chômage. Il faut comprendre qu'un tel
régime est consubstantiel d'une certaine flexibilité des
relations de travail, si on accepte le principe que les employeurs peuvent
recourir à la variable sociale lorsque le marché l'exige, la mise
en place d'un dispositif d'assurance chômage devient indispensable. Car
les travailleurs ne sauraient payer les conséquences d'une telle
régulation sans protection sociale.
Donc, enrichir les textes sur l'assurance chômage pour
permettre un plus grand recours au dispositif par les entreprises qui
ressentent la nécessité d'y recourir et les travailleurs qui
risquent de perdre leur emploi en raison de difficultés
économiques mettant en danger leur emploi.
Un simple dispositif d'indemnisation du licenciement
économique ne saurait suffire. En effet, les mécanismes de
l'assurance chômage sont liés au retour à l'emploi, cela
procède des efforts d'activation des mesures passives de lutte contre le
chômage.
S'agissant du dispositif Algérien, il a besoin
d'être sérieusement réformé, car il ne répond
plus aux nécessités d'un dispositif universel. Il a
été créé pour faire face au programme d'ajustement
structurel de 1994.
59
Conclusion générale
Cependant, pour atténuer les charges
élevées de ce risques, on estime que sa réforme commence
par l'actualisation juridique par la modification des conditions d'ouverture de
droit, et ensuite l'élargissement de la couverture vers des
catégories qui cotisent depuis son recrutement formel, puis
élaboration d'un principe très utilisé chez l'assurance
commerciale, qui est le BONUS/MALUS, ce qui va aboutir aux objectifs
souhaités selon la probabilité de survenance de ce risque social,
loin des solutions électoralistes, alloué les cotisations aux
cotisants dont la priorité est à eux.
En dernier lieu, et pour assurer ce développement qui
maintient, améliore et pérennise le régime d'assurance
chômage en Algérie et rendre plus équitable, on peut cerner
nos recommandations liées à ce sujet dans les points qui suit
:
4 La mise à jour des textes juridiques permettant un
élargissement des couches couvertes, à savoir les travailleurs
sous contrat à durée déterminée ou salariés
des institutions et administrations publiques titulaires ou contractuels,
4 Recourir à la règle universelle bonus/malus
dans la détermination des taux de cotisations en matière de
sécurité sociale et surtout dans la filière assurance
chômage, ce qui va nous mène vers une justice sociale
appréciable,
4 Mettre en oeuvre une politique saine en matière de
dépense des fonds de la CNAC, par la limitation d'intervention de cette
dernière dans l'accompagnement des promoteurs et leurs offrir les
études techniques de leurs projets, sans contribuer au financement, et
laissé le financement aux autres organismes étatiques.
4 Le renforcement des méthodes de recouvrement,
à l'amiable ou forcé, ce qui permet de préserver les
ressources et assurer une solidarité
intergénérationnelle,
Conclusion générale
4 La mise en oeuvre des mécanismes qui assurent une
bonne gouvernance des ressources des caisses de sécurité sociale,
par tous les moyens : juridiques, technologiques, humains ... etc,
4 L'exploitation du potentiel humain existant dans la
caisse.
60
Table des matières
Introduction Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre 1 : Le régime d'assurance chômage et son
application en Algérie. 1
Section 1 : la définition du régime d'assurance
chômage 2
Sous-Section 1 : notion du régime d'assurance
chômage 2
Sous-Section 2 : l'évolution du régime d'assurance
Chômage 6
Section 2 : Le régime d'assurance chômage en
Algérie 8
Sous-Section 1 : Ancrage juridique du régime d'assurance
chômage en Algérie 12
Sous-Section 2 : L'organisation administrative de la Caisse
Nationale d'Assurance
chômage 15
Sous-Section 3 : l'organisation et le fonctionnement
administrative et financière de la
CNAC : 25
Section 3 : Les prestations de l'assurance chômage 31
Sous-section 1 : Les conditions d'ouverture de droit 31
Sous-Section 2 : Les périodes de prise en charge 34
Sous-section 3 : l'indemnisation et prestations 35
Chapitre 2 : la modernisation du régime d'assurance
chômage Algérien 38
Section 1 : Les mesures à prendre pour pérenniser
le régime d'assurance chômage en
Algérie 39
Sous-Section 1 : amendement des textes juridiques
régissant l'assurance chômage 44
Sous-Section 2 : catégories de travailleurs
concernés. 39
Section 2 : l'équilibre financier de la CNAC 48
Sous-Section 1 : l'introduction de la règle Bonus/Malus
dans l'assurance chômage 52
Sous-Section 2 : La concrétisation de l'équilibre
financier 53
Conclusion 57
Bibliographie
Bibliographie
En langue française : Ouvrages
- C. Jamot-Robert, Politiques sociales,
3ème édition, Paris, Vuibert, juillet 2006. -
F. Kessler, Droit de la protection sociale, Paris, DALLOZ,
6e édition, 2017.
Textes juridiques :
1- La constitution Algérienne : 1989, 1996 et 2016
2- Convention de l'OIT N° 44 du 04 juin 1934 du
chômage
3- Loi 78-12 du 05 Aout 1978 portant Statut
Général du Travailleur.
4- Loi 88-01 du 12 Janvier 1988 portant loi d'orientation sur
les entreprises publiques économiques
5- Loi 90-11 du 21 Avril 1990 relative aux relations du
travail,
6- Loi N° 06-21 du 11/12/2006 relative aux mesures
d'encouragement et d'appui à la promotion de l'emploi.
7- Décret exécutif 92-07 du 04 Janvier 1992,
modifié et complété par le décret exécutif
N°19-112 du 1er avril 2019, portant statut juridique des
caisses de sécurité sociale et organisation administrative et
financière de la sécurité sociale,
8- Décret législatif N°94-09 du 26 Mai
1994 portant préservation de l'emploi et protection des salaries
susceptibles de perdre de façon involontaire leur emploi,
9- Décret législatif N°94-10 du 26 Mai
1994 instituant la retraite anticipée,
10- Décret législatif N°94-11 du 26 Mai
1994 instituant l'assurance chômage en faveur des salaries susceptibles
de perdre de façon involontaire et pour raison économique leur
emploi.
Bibliographie
11- Décret exécutif N°94-187 du 06 Juillet
1994 fixant la répartition du taux de la cotisation de la
sécurité sociale.
12- Décret exécutif N°94-188 du 6 Juillet
1994 portant statut de la Caisse Nationale d'Assurance Chômage,
modifié et complété.
13- Décret exécutif N°94-189 du 06 Juillet
1994 fixant la durée de prise en charge et les modalités de
calcul de l'indemnité d'assurance chômage.
14- Décret exécutif N° 08-126 du 19 Avril
2008 relatif au dispositif d'aide à l'insertion professionnelle
15- Ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant Statut
Général de la Fonction Publique.
16- Arrêté Ministériel du 29 Mai 2017
portant l'organisation interne de la Caisse Nationale d'Assurance
Chômage.
Mémoires
- M. AIT BELKACEM, Le régime
Algérien d'assurance chômage : gestion passive d'un risque de
sécurité sociale ou mesure active de lutte contre le
chômage, mémoire de Magistère, Université d'Alger,
2003.
Revues
1- Revue Algérienne du Travail, N°27/2002 INT
2- La Revue des Sciences Humaines, N° 37, juin 2012
3- Revue de l'Université d'Oran, printemps 1997
Bibliographie
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Sites internet
1-
www.aps.dz
2-
www.cleiss.fr
3-
www.cnac.dz
4-
https://www.editions-tissot.fr
5-
www.larousse.fr/encyclopedie
6-
www.mtess.gov.dz
7-
www.ilo.org
8-
www.insee.fr
9-
www.issa.int.fr
10-
www.ons.dz
11-
www.toupie.org
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