1.3-Problématique
La problématique prend en compte la justification du
sujet, les hypothèses de travail et les objectifs de recherche.
1.3.1- Justification du sujet
Au Bénin, les écosystèmes du lac
Nokoué ont été, au cours des trois dernières
décennies, marqués par une dégradation du fait de la forte
variabilité climatique associée à une plus grande
fréquence des phénomènes extrêmes et à une
augmentation des températures (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 et
Ogouwalé, 2007). Dans ce contexte, l'environnement du lac Nokoué
a connu une baisse des précipitations et une augmentation des
températures qui ont entrainé des modifications au niveau des
composantes environnementales. Ces modifications ont engendré des
perturbations biologiques et écologiques des espèces rendant
défavorable la production (baisse de la production). Cette baisse de la
production halieutique engendre des effets socio-économiques sur les
populations riveraines (Djissou, 2013).
Malgré le rôle primordial du poisson dans
l'alimentation, le Bénin accuse un déficit halieutique dans la
région avec un très faible apport du poisson par individu par an
(9.4 kg) et une faible contribution de l'apport protéique du poisson
(28.5%) par rapport aux autres sources protéiques animales
(Béné et Heck, 2005). Or, les normes de la FAO recommandent 15
à 18 kg de poisson/habitant/an (FAO, 2012). A cet effet, plus de la
moitié des produits halieutiques consommés en République
du Bénin proviennent de l'étranger d'après le rapport sur
l'état de l'économie béninoise de 1997. De même le
rapport de (MAEP, 2008) sur l'état de la production halieutique
consommé au Bénin souligne que la production halieutique actuelle
ne permet de couvrir que 44 % des besoins nationaux en poissons estimés
à 90.000 tonnes/an. Le déficit est comblé par des
importations croissantes de poissons congelés, qui sont passées
de l'ordre de 20.000 tonnes en 2001, à plus de 78.000 tonnes en 2008,
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compris la part de réexportation vers le Nigeria. Ainsi
la pêche continentale est en déclin (Sohou et al., 2009).
Or, la pêche et l'aquaculture contribuent à la
sécurité alimentaire essentiellement de trois manières :
augmenter les disponibilités alimentaires, fournir des protéines
animales hautement nutritives et d'importants oligo-éléments,
offrir des emplois et des revenus que les gens utilisent pour acheter d'autres
produits alimentaires.
Cependant, un peu plus de 100 millions de tonnes de poissons
sont consommées dans le monde chaqueannée, et assurent à
2,5 milliards d'êtres humains au moins 20 % de leurs apports moyens par
habitant en protéines animales. Cela peut aller à plus de 50 %
dans les pays endéveloppement. Dans certaines des zones les plus
touchées par l'insécurité alimentaire en Asie et en
Afrique, par exemple les protéines de poisson sont indispensables car,
elles garantissent unebonne partie du niveau déjà bas d'apport en
protéines animales (Fermon / Imara, 2008).
Dans ce contexte, il apparait impérieux de promouvoir
la pisciculture qui se fera grâce à l'intensification des
espèces locales (Fiogbé etal., 2002). De même,
pour réduire la pression sur la pêche et la menace
d'insécurité alimentaire liée au manque récurrent
de poissons, la pisciculture se présente comme une activité
alternative incontournable à promouvoir pour laisser les stocks de
poissons de pêche se régénérer (Rurangwa et
al.,2014).
Par conséquent, avec le développement de la
pisciculture, la production nationale de poissons augmentera (20000 tonnes),
l'importation de poissons congelés sera réduite (9000 tonnes),
des économies en devises seront réalisées, les revenus des
pêcheurs auront augmenté, l'effort de pêche sera
réduite et la productivité des plans d'eau
améliorée (MAEP, 2011).
C'est ainsi que le développement de la pisciculture
dans la Commune de Sô-Ava qui est une Commune lacustre où la seule
source de protéine animale dont la population à accès est
le poisson s'avère indispensable. Dès lors, l'implantation
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des infrastructures piscicole se fait dans les zones où
la topographie de terrain présente une pente douce, le sol est
imperméable et il y a la disponibilité de l'eau de bonne
qualité de façon permanente et naturelle (Djissou, 2013).
Des constats énumérés plus haut, il se
dégage les questions suivantes :
- quels sont les facteurs biophysiques de la production
piscicole dans la Commune de Sô-Ava ?
- quelles sont les contraintes de la production piscicole dans
la Commune de Sô-Ava ?
- quelles sont les mesures pouvant permettre d'accroître
la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava ?
C'est dans le but de répondre à ces questions
que le sujet intitulé « Fondements biophysiques de la
production piscicole dans la Commune de Sô-Ava » a
été choisi dans le cadre de la réalisation d'un
mémoire de maîtrise en géographie. Pour répondre
à ces interrogations des hypothèses sont émises.
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