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Fondements biophysiques de la production piscicole dans la commune de sô-ava


par Domiho Honoré OKPOUE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

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1.3-Problématique

La problématique prend en compte la justification du sujet, les hypothèses de travail et les objectifs de recherche.

1.3.1- Justification du sujet

Au Bénin, les écosystèmes du lac Nokoué ont été, au cours des trois dernières décennies, marqués par une dégradation du fait de la forte variabilité climatique associée à une plus grande fréquence des phénomènes extrêmes et à une augmentation des températures (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 et Ogouwalé, 2007). Dans ce contexte, l'environnement du lac Nokoué a connu une baisse des précipitations et une augmentation des températures qui ont entrainé des modifications au niveau des composantes environnementales. Ces modifications ont engendré des perturbations biologiques et écologiques des espèces rendant défavorable la production (baisse de la production). Cette baisse de la production halieutique engendre des effets socio-économiques sur les populations riveraines (Djissou, 2013).

Malgré le rôle primordial du poisson dans l'alimentation, le Bénin accuse un déficit halieutique dans la région avec un très faible apport du poisson par individu par an (9.4 kg) et une faible contribution de l'apport protéique du poisson (28.5%) par rapport aux autres sources protéiques animales (Béné et Heck, 2005). Or, les normes de la FAO recommandent 15 à 18 kg de poisson/habitant/an (FAO, 2012). A cet effet, plus de la moitié des produits halieutiques consommés en République du Bénin proviennent de l'étranger d'après le rapport sur l'état de l'économie béninoise de 1997. De même le rapport de (MAEP, 2008) sur l'état de la production halieutique consommé au Bénin souligne que la production halieutique actuelle ne permet de couvrir que 44 % des besoins nationaux en poissons estimés à 90.000 tonnes/an. Le déficit est comblé par des importations croissantes de poissons congelés, qui sont passées de l'ordre de 20.000 tonnes en 2001, à plus de 78.000 tonnes en 2008, y

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compris la part de réexportation vers le Nigeria. Ainsi la pêche continentale est en déclin (Sohou et al., 2009). Or, la pêche et l'aquaculture contribuent à la sécurité alimentaire essentiellement de trois manières : augmenter les disponibilités alimentaires, fournir des protéines animales hautement nutritives et d'importants oligo-éléments, offrir des emplois et des revenus que les gens utilisent pour acheter d'autres produits alimentaires.

Cependant, un peu plus de 100 millions de tonnes de poissons sont consommées dans le monde chaqueannée, et assurent à 2,5 milliards d'êtres humains au moins 20 % de leurs apports moyens par habitant en protéines animales. Cela peut aller à plus de 50 % dans les pays endéveloppement. Dans certaines des zones les plus touchées par l'insécurité alimentaire en Asie et en Afrique, par exemple les protéines de poisson sont indispensables car, elles garantissent unebonne partie du niveau déjà bas d'apport en protéines animales (Fermon / Imara, 2008).

Dans ce contexte, il apparait impérieux de promouvoir la pisciculture qui se fera grâce à l'intensification des espèces locales (Fiogbé etal., 2002). De même, pour réduire la pression sur la pêche et la menace d'insécurité alimentaire liée au manque récurrent de poissons, la pisciculture se présente comme une activité alternative incontournable à promouvoir pour laisser les stocks de poissons de pêche se régénérer (Rurangwa et al.,2014).

Par conséquent, avec le développement de la pisciculture, la production nationale de poissons augmentera (20000 tonnes), l'importation de poissons congelés sera réduite (9000 tonnes), des économies en devises seront réalisées, les revenus des pêcheurs auront augmenté, l'effort de pêche sera réduite et la productivité des plans d'eau améliorée (MAEP, 2011).

C'est ainsi que le développement de la pisciculture dans la Commune de Sô-Ava qui est une Commune lacustre où la seule source de protéine animale dont la population à accès est le poisson s'avère indispensable. Dès lors, l'implantation

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des infrastructures piscicole se fait dans les zones où la topographie de terrain présente une pente douce, le sol est imperméable et il y a la disponibilité de l'eau de bonne qualité de façon permanente et naturelle (Djissou, 2013).

Des constats énumérés plus haut, il se dégage les questions suivantes :

- quels sont les facteurs biophysiques de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava ?

- quelles sont les contraintes de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava ?

- quelles sont les mesures pouvant permettre d'accroître la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava ?

C'est dans le but de répondre à ces questions que le sujet intitulé « Fondements biophysiques de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava » a été choisi dans le cadre de la réalisation d'un mémoire de maîtrise en géographie. Pour répondre à ces interrogations des hypothèses sont émises.

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