Introduction
nombreux pays d'Afrique sahélienne et ses environs,
notamment au Burkina Faso (Barro et al., 1994), au Cameroun (Leke
et al., 2013), en Côte d'Ivoire (N'Guessan et al.,
1992), au Ghana (Swanson et Harrison, 1993), au Mali (Kon et al.,
2009), au Niger (Shih et al., 2009), au Nigéria et au Tchad
(Swanson et Harrison, 1993) et en Égypte (Bigarré et
al., 2001). Mais, force est de constater qu'au Togo, la littérature
demeure déficitaire, voire quasi inexistante en informations
nécessaires à un contrôle satisfaisant de ces virus.
Pourtant, des symptômes de repliements foliaires retardant la croissance
et affectant l'appareil végétatif des plants de gombo ont
été observés sur toute l'étendue du territoire. Au
regard de la situation actuelle du Togo face à cette pathologie
dévastatrice, on se pose des questions sur la situation réelle de
cette maladie à Begomovirus au Togo : (i) quelle est
l'identité moléculaire des Begomovirus qui infectent le
gombo au Togo ? (ii) Quels liens existent entre les caractéristiques
moléculaires des Begomovirus du Togo et ceux d'Afrique ?
D'où l'initiation de cette étude dont l'objectif
général est d'évaluer la diversité des
Begomovirus infectant le gombo au Togo. Plus spécifiquement
cette étude vise à (i) déterminer l'identité
moléculaire des principaux Begomovirus infectant le gombo au
Togo et (ii) d'établir la taxonomie de ces Begomovirus
du Togo.
CHAPITRE I : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
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Chapitre I : synthèse bibliographique
Chapitre I: Synthèse bibliographique
I. Généralité sur le gombo
1. Le genre Abelmoschus 1.1.
Historique
Les espèces de gombo cultivées et celles
sauvages apparentées ont été initialement classées
dans le genre Hibiscus, section Abelmoschus par Linné
(1737). Medikus (1787) a proposé d'élever cette section au rang
d'un genre distinct, mais la référence au genre
Hibiscus
est restée jusqu'au milieu du 20e
siècle. Il a fallu attendre la réhabilitation du genre
Abelmoschus par Hochreutiner (1924) pour que son emploi soit admis
dans les flores et la littérature contemporaine. Ce genre se distingue
du genre Hibiscus d'après les caractéristiques du
calice: calice spatiforme à cinq dents courtes, soudées à
la corolle et caduques après la floraison (Terrell et Winters, 1974).
1.2. Données taxonomiques
Le genre Abelmoschus appartient à la famille
des Malvacées. Il comprend environ 1500 espèces. C'est une
famille très facile à reconnaître par sa fleur qui a un
aspect typique dû à ses pétales à
préfloraison tordue et aux nombreuses étamines soudées en
un tube (Guignard, 1993). Il se distingue par les caractéristiques du
calice. Le genre Abelmoschus est constitué d'une série
polyploïde dont l'organisation n'est pas aisée à saisir. On
peut cependant distinguer trois niveaux de ploïdie. Un premier ensemble
d'espèces possède des nombres chromosomiques de bases compris
entre 2n=58 et 2n=78 chromosomes. Il s'agit d'Abelmoschus tubernaculatus,
Abelmoschus manihot, Abelmoschus moschatus, Hibiscus coccineus, Hibiscus
grandiflorus et Abelmoschus ficulneus. Le deuxième niveau
comprend les polyploïdes issus directement des génomes de base (2n
= 120 à 140) : ce sont Abelmoschus esculentus, Abelmoschus
tetraphyllus et Abelmoschus pungens. Le dernier niveau comprend
les gombos de type "Guinéen" d'Afrique occidentale à 2n=192 ou
194 chromosomes (Charrier, 1983).
2. Description de l'espèce Abelmoschus
esculentus (L.) Moench 2.1. Origine géographique
Le gombo (Abelmoschus esculentus (L). Moench) est une
plante cultivée d'origine controversée. En effet, si l'origine du
genre Abelmoschus ne souffre d'aucun débat, deux
hypothèses s'affrontent quant à l'origine géographique
d'Abelmoschus esculentus (L.) Moench
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