II. L'EXPLOITATION PETROLIERE
Après confirmation de la présence des
hydrocarbures par les étapes de l'exploration, sur base des
résultats obtenus et des moyens techniques et économiques
disponibles, l'on décidera de passer ou non à l'exploitation
pétrolière. Cette dernière consiste à l'extraction
du pétrole du sous-sol vers la surface grâce à un ensemble
d'équipements de fond et de surface : c'est la production
pétrolière. En fonction de la qualité des hydrocarbures
extraits, on distingue :
a. L'exploitation conventionnelle
Elle concerne le pétrole conventionnel
c'est-à-dire celui qui est facilement extrait du gisement, dans des
conditions techniques et économiques modernes.
b. L'exploitation non conventionnelle :
Contrairement à l'exploitation conventionnelle,
celle-ci nécessite la mise en place des techniques spécifiques
nécessitant des coûts élevés et pouvant avoir des
répercussions sur l'environnement.
Figure 1. Les pétroles
conventionnels et non conventionnels.
Sur la figure ci-haut, la partie supérieure jaune du
triangle représente le pétrole conventionnel stocké dans
des réservoirs faciles à développer. Juste en dessous, en
orange sont représentés les hydrocarbures non conventionnels
(pétroles des réservoirs compacts, pétroles visqueux et
sables bitumineux) piégés dans de mauvais réservoirs. Et
enfin, la partie basse, en rouge, représente les hydrocarbures non
conventionnels piégés dans la roche mère comme les
schistes bitumineux dans lesquels la matière organique n'a pas
été suffisamment transformée pour générer
les hydrocarbures, ou encore les pétroles de schiste, non
expulsés de la roche mère (Mobilisation environnement
Ahuntsic-Cartierville, 2021).
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III. LE PRECAMBRIEN
Le Précambrien est une subdivision (plus grande qu'un
éon) sur l'échelle des temps géologiques qui a
commencé depuis la formation de la Terre (il y a 4,567 milliards
d'années) jusqu'au début de l'éon
Phanérozoïque (correspondant au début du Cambrien, il y a
541 millions d'années). Il est subdivisé en Hadéen,
Archéen et Protérozoïque. La limite
Hadéen/Archéen est fixée à 4 milliards
d'années sur l'échelle des temps géologiques, la limite
Archéen/Protérozoïque à 2,5 milliards d'années
(Gradstein et al., 2012, cité dans Préat, 2018,
p.5). Le Précambrien représente ainsi le
8/9ème de l'ensemble des temps géologiques.
a. La matière organique au
Précambrien
En milieu pré-oxygénique (avant la formation de
l'Oxygène), l'atmosphère et les océans, réducteurs,
constituaient de bons environnements pour les réactions organiques
prébiotiques (précédent l'apparition des organismes
vivants). Ces réactions prébiotiques, conduisant à la
formation des molécules non oxydées, ont fourni des
éléments important lors des études ayant permis
d'établir l'origine de la vie.
Cette dernière était déjà
présente il y a 3,5 milliards d'années sous forme de structures
microfossiles mises en évidence à Pilbara, en Australie
(Derenne et al., 2008 ;Wacey et al., 2011, cités dans Préat,
2018) et à Barbeton, il y a 3,2 milliards d'années en
Afrique du Sud (Brooks & Shaw, 1971 ;Knoll, 2003, cités dans
Préat, 2018), dans les stromalithes.
La certitude qu'il s'agit bel et bien de microorganismes
existant déjà au Précambrien a fait l'objet de nombreuses
recherches et discussions, les indices trouvées (fractionnements
isotopiques, traces carbonées, biomarqueurs, etc.) faisant l'objet
d'interprétations multiples, suite au métamorphisme que la
plupart des roches étudiées ont presque toujours subi, de
manière plus ou moins intense (Knoll, 2003, cité dans
Préat, 2018).
Néanmoins, plusieurs études ont mis en
évidence l'existence des microorganismes depuis le Précambrien,
l'eau nécessaire à leur développement, étant
déjà présente (il y a 4,4 milliards d'années) ; ce
qui donne une image des microorganismes en milieu marin, un fait primordial
pour la constitution de la matière organique.
Quant à la constitution d'un système
pétrolier, elle dépend des événements
géologiques, favorables ou non (selon le cas), ayant
succédé à la mise en place de la matière organique
notamment l'établissement (cas favorable) d'une structure ayant permis
une accumulation des hydrocarbures ou sinon (cas défavorable), la
formation d'un pétrole non conventionnel.
b. Répartition des roches mères
d'hydrocarbures précambriennes
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Figure 2. Répartition des
roches mères d'hydrocarbures précambriennes et échelle
stratigraphique du Précambrien (Craig et al., 2012, figure 1)
La figure ci-dessus représente la répartition
à la surface du globe de différentes roches mères
d'hydrocarbures formées au Précambrien ainsi que deux
échelles stratigraphiques de ce dernier, celle de droite étant
à l'étude et contenant des éventuels changements (Ogg
et al., 2008, cités dans Craig et al., 2012). Rappelons que suite
à certains événements géologiques précis
(tel que le métamorphisme) qui les ont affectées, la plupart de
ces formations n'ont pas gardé les mêmes caractéristiques
au fil des époques. Selon Craig et al. (2012), voici la localisation de
ces roches, reparties suivant les ères (voir également la
dernière figure) :
- Dans l'Archéen : a. craton du
Pilbara, dans la région du mont Grant, dans les formations de
Tumbania, en Australie occidentale; b. supergroupe du
Swaziland et c. formations Ntombe, en Afrique du Sud.
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- Au Paléoprotérozoïque :
a. formations du Zaonezhskaya supérieur, Nord-Ouest de la Russie ; b.
groupe du Mugford, au Nord du Labrador; c. formations de Tyler, au Nord du
Michigan; d. formations de Foslev, au Sud-Ouest du Groenland; e. Gabon; f.
Ontario, au Canada; g. Région des grands lacs, au centre de
l'Amérique du Nord; h. groupe du Changcheng, en Chine du Nord ; i.
formations de Stirling Range, en Australie occidentale ; j. Dolomie du Duck
Creek, au Sud-Ouest du Pilbara, en Australie.
- Au Mésoprotérozoïque :
a. formations de Velkerri, en Australie ; b. groupe de Bangemall, en Australie
; c. plate-forme sibérienne, en Russie ; d. groupe Atar, dans le bassin
de Taoudenni, en Afrique de l'Ouest; e. calcaire de Sirban, en Inde; f. bassin
de Vindhyan ; g. bassin de Chattisgarh; h. bassin de Cuddapah.
- Néoprotérozoïque : a.
dolomie de Beck Spring, en Californie du Sud; b. Bassin de Tindouf, au Maroc ;
c. formations de Pertatataka, dans le bassin d'Amadeus ; d. groupe Ungoolya, en
Australie ; e. formations de Doushantuo et Dengying, au Sud de la Chine; f.
formations de Vacheda, Europe de l'Est ; g. groupe Chuar, en Arizona, aux
États-Unis; h. plate-forme Est Svalbard, à l'Est du Groenland ;
i. chert de Bitter Springs, en Australie ; j. groupe Tindir, en Alaska ; k.
groupe Vazante, au Brésil ; l. superbassin du Centralian, en Australie;
m. formations de Tapley Hill, en Australie; n. région du Katanga, en RDC
; o. bassin de sel du sud d'Oman ; p. chaine des Gammon, Sud de l'Australie ;
q. monts Makenzie, au Canada ; r. bassin de la Nyanga-Niari, au Sud du Gabon ;
s. supergroupe de Marwar, en Inde ; t. formations de sel du Pakistan; u.
supergroupe de Huqf, en Oman ; v. dépôts glaciaires, en
Namibie.
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