ANNEXES
ANNEXE I : RETRANSCRIPTION D'UN ENTRETIEN
AVEC MADAME MARTINEAU MARTINE, TECHNICIENNE DE LABORATOIRE CHEZ LABOVET
CONSEIL, SITE LES ESSARTS, FRANCE, LE 29 AVRIL 2021
Dans quelles indications réalisez-vous des
aromatogrammes et/ou phytogrammes ?
Pour ce qui est des phytogrammes, c'est le
vétérinaire qui nous dit si on doit en faire un ou pas, mais
c'est surtout préconisé dans le cas où ce sont des poulets
sans antibio, des poulets certifiés BIO, les dindes BIO. Quand on a une
autopsie avec des lésions infectieuses et qu'on fait une
bactériologie, on va faire un phytogramme plutôt qu'un
antibiogramme. Cela permet de valider la prescription qui va être faite
derrière. Les aromatogrammes sont plus réalisés au niveau
« étude », pour l'élaboration d'un nouveau produit, par
exemple. Le vétérinaire va alors me demander de faire plusieurs
essais à partir d'huiles essentielles, et en fonction des
résultats obtenus il va choisir celles qui sont le plus
appropriées pour incorporer dans son mélange.
Quel protocole suivez-vous pour la méthode des
aromatogrammes ?
On utilise la méthode des disques pour les
aromatogrammes, pour les phytogrammes ce sera plutôt la méthode
des puits.
Quel milieu de culture utilisez-vous pour la
réalisation de ces tests bactériologiques ?
En principe on utilise le GMH (Gélose Mueller-Hinton),
soit ordinaire soit supplémenté de sang suivant les
bactéries qu'on va tester.
Quel posologie d'huiles essentielles utilisez vous au
niveau des disques ?
On met 5 uL seulement, d'huiles essentielles pures, qu'on met
directement sur le disque. Après on a fait plusieurs essais en testant
10, 5, 3 uL. Comme ces aromatogrammes là consistent plutôt en des
études, c'est le vétérinaire qui va nous orienter sur la
marche à suivre. On pourra donc être amené à
utiliser différentes concentrations, et après on ajuste. On ne
peut pas mettre plus de 10 uL sur notre disque parce qu'après il va
être vite noyé.
Utilisez-vous un dispersant ?
Non, quand on utilise les Huiles Essentielles pures sur buvard
on n'a pas forcément besoin de dispersant. Ça marche très
bien même sur milieu solide. Pour ce qui est des phytogrammes, il s'agit
déjà de mélanges d'huiles essentielles avec des
dispersants, donc c'est pareil on n'a pas forcément besoin d'en rajouter
pour faire nos phytogrammes.
Est-ce que vous avez beaucoup de demandes en terme de
phytogramme et d'aromatogrammes ?
Ça dépend ce que vous entendez par beaucoup. On
n'en fait pas forcément tous les jours, après tout dépend
des autopsies qu'on reçoit, c'est très variable.
Merci beaucoup pour vos réponses.
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ANNEXE II : RETRANSCRIPTION D'UN ENTRETIEN
AVEC MONSIEUR GRAS PIERRE ALAIN, PHARMACIEN-BIOLOGISTE FAMH ET
RESPONSABLE SCIENTIFIQUE ET SPECIALISTE EN MICROBIOLOGIE CHEZ BACTOLAB A
LAUSANNE, SUISSE, LE 7 MAI 2021
J'ai vu que vous réalisiez des aromatogramme au
sein de votre laboratoire et j'aimerais pouvoir vous poser des questions
à ce propos. Je travaille plutôt sur leur utilisation en science
vétérinaire, mais bien que votre laboratoire est centré
sur la médecine humaine je pense que ce sont deux domaines
semblables.
C'est intéressant car vous n'êtes pas la
première à me le demander, j'ai une personne d'origine allemande
qui fait une thèse dans une université vétérinaire
Suisse, et on a eu un vétérinaire français qui est venu se
former trois jours ici pour faire lui-même des aromatogrammes dans le sud
de la France, donc on voit que c'est quelque chose qui commence à
prendre de l'ampleur dans le domaine vétérinaire. On sait
maintenant que les résistances aux antibiotiques ne sont pas dues
qu'à la médecine humaine mais que la médecine
vétérinaire a joué un grand rôle là dedans.
Les vétérinaires à une époque ont utilisé
à tour de bras des antibiotiques, qui se sont retrouvés
après dans la terre. Les bactéries les ont retrouvé
ensuite dans la terre, plus facilement, d'où le départ de
d'autres résistances. On pense que les vétérinaires ont
joué un grand rôle. Je pense que maintenant ils y sont sensibles
et ils essayent de trouver d'autres solutions, c'est bien.
Et sinon dans quelles indications utilisez-vous les
aromatogrammes généralement ?
Alors nous on fait principalement en médecine humaine,
on a quelques demandes en vétérinaire, très très
rares. D'abord il faut trouver une bactérie pour faire un aromatogramme,
comme pour un antibiogramme, donc on a nous principalement des urines de femmes
qui font des infections à répétitions, et qui en ont marre
de prendre des antibiotiques et donc demandent à leur médecin de
faire des aromatogramme. Ensuite on a différent frottis, des frottis
vaginals, frottis de plaies, frottis de nez, etc... On peut avoir les selles
aussi mais c'est beaucoup plus rare car dans ce cas avec le microbiote ce sont
des milliards de bactéries qui sont analysées donc on ne fait pas
d'antibiogramme ou d'aromatogramme dessus, on prend plutôt des
probiotiques pour corriger.
Et quels protocoles utilisez-vous dans la
réalisation des aromatogrammes ? Comme il n'existe pas de protocole
normalisé il est difficile de s'y retrouver.
Absolument. Alors nous on utilise une technique qui a
été mise au point il y a plus de 25 ans par le docteur Roussianos
qui a mis au point la technique. Vous avez raison, c'est une technique qui
n'est pas normalisée, on trouve 2, 3 choses sur internet mais il n'y a
pas grand-chose c'est vrai. Nous pour cette technique on utilise le même
papier buvard qui est utilisé pour les antibiotiques sauf que nous
mettons directement la goutte de l'huile essentielle qu'on va tester. On en
teste environ une vingtaine, et on pose la goutte sur le disque. Quand on a la
bactérie qui a poussé, vous l'isolez, après vous la
recoulez sur une gélose, sur laquelle on pose ensuite nos disques de
papier buvard et dessus on met une goutte d'huile essentielle. On calibre
ça : on met 10 uL, mais c'est quelque chose qui reste « fait-maison
» on va dire. Nous on fait ça depuis des années, et
ça marche très bien. Ensuite on rend 0, 1 croix, 2 croix, 3
croix. 0 ça veut dire que cela ne marche pas du tout que l'huile
essentielle n'est pas adaptée à ce type de germes dans ce
contexte. 1 croix c'est bien mais c'est pas sûr que ça fonctionne.
2 croix, 3 croix, c'est que ça fonctionne très bien, et alors le
médecin ou le vétérinaire peut prescrire cette huile
essentielle, avec les risques que vous connaissez. En effet les huiles
essentielles peuvent être dangereuses. Nous on utilise une vingtaine
d'huiles essentielles.
23
Et quel type de milieu de culture utilisez-vous
?
Comme pour les antibiogramme, par exemple un Mueller-Hinton,
ou une gélose au sang pour certaines germes. L'essentiel c'est que le
germe pousse, donc on prend les mêmes géloses qui potentialisent
la croissance du germe, après l'huile essentielle ou l'antibiotique va
diffuser de la même façon, pour inhiber la croissance ou pas.
Niveau utilisation/prescription des huiles essentielles,
comment sont-elles utilisées ?
Alors elles sont utilisées principalement par voie
orale, sauf s'il y a des plaies et qu'il faut alors appliquer. Par voie orale
il faut faire attention, les huiles essentielles peuvent-être très
toxiques. Il faut passer par un pharmacien qui connaît bien les huiles
essentielles. Souvent ce qui est intéressant ce sont les mélanges
de 3 huiles essentielles qui fonctionnent bien, principalement à 3 croix
si possible, 2 croix sinon. Ensuite on fait un mélange, qu'on utilise
effectivement par voie orale. Je pense que pour les animaux ce serait la
même chose. Il faut juste calculer en fonction du poids, et pour
ça il faut voir avec des pharmaciens vétérinaires ou
médecins vétérinaires peut-être qui savent ce qu'ils
peuvent donner. Il faut faire particulièrement attention pour les
animaux qui ne pèsent pas grand-chose, il ne faut pas leur donner la
même quantité qu'à un animal plus lourd.
Est-ce que vous avez beaucoup de demandes en terme
d'aromatogramme, et quelle est la tendance sur ces dernières
années ?
Oui ça a tendance à monter, on en fait à
peu près un dizaine par semaine on n'en fait pas beaucoup car nous
sommes un laboratoire de taille assez petite. Ça a tendance à
monter parce qu'on en parle, parce qu'on a une grande expérience
là dedans. Il y a des gens qui nous trouvent sur internet parce qu'ils
en ont marre des antibiotiques, des patients qui font pression sur leur
médecin parce qu'ils se bourrent d'antibiotiques et finissent par en
avoir marre. On parle nous même on fait un peu de promotion. En Suisse on
a le droit d'aller parler aux médecins, de leur expliquer que l'on fait
des aromatogrammes. Maintenant on a généralement plus de
gynécologues qui s'y intéressent, alors qu'avant c'était
plutôt des médecins « exotiques » qui
s'intéressent aux médecines alternatives et pas seulement
à la médecine conventionnelle. On peut avoir aussi des
nutritionnistes qui demandent également. Maintenant il y a pas mal de
généralistes qui s'intérèssent à ça.
Le problème ce que s'ils n'ont pas eu de formation là-dessus
pendant leurs études ils ont tendance à oublier ou à ne
pas connaître donc c'est aussi à nous d'en parler. Vous aurez le
même problème chez les vétérinaires. C'est pour cela
qu'il faut en parler. Je pense que c'est une question de temps, nous ça
fait 25 ans qu'on les fait mais ce n'est pas quelque chose qui explose non
plus. Ça monte tranquillement. En tout cas je ne peux que vous
encourager dans votre étude, vous verrez que c'est très
intéressant. Et effectivement on ne peut pas se baser sur des choses
très normalisées, très calibrées, mais vous allez
avec l'expérience acquérir un certain savoir qui vous permettra
de les faire comme il faut. Il faut simplement essayer de le faire avec une
bonne répétabilité.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Il ne faut pas non plus rejeter l'antibiogramme car on peut se
baser là-dessus. Ils sont beaucoup plus calibrés, on sait
exactement comment les faire et les produits dessus sont également
calibrés alors que les huiles essentielles ne le sont pas. On avait
à un moment donné décidé de faire comme les
antibiogramme, au lieu des indices de croix de mettre « sensible »,
« résistant » et « intermédiaire ». On s'est
ensuite aperçu que ce n'était peut-être pas
intéressant de faire la même chose que l'antibiogramme à ce
point dans le sens où mettre des croix c'était mieux, cela laisse
un plus grand choix. On mesure cela avec le diamètre d'inhibition.
Merci beaucoup pour toutes ces
réponses.
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ANNEXE III : RETRANSCRIPTION D'UNE INTERVIEW AVEC UNE
TECHNICIENNE DE LABORATOIRE CHEZ VEBIO A ARCUEIL, FRANCE, LE 7 MAI
2021
Sous quelles indications réalisez-vous des
aromatogrammes ?
Ce sont plutôt les vétérinaires qui
décident si ils veulent faire ou pas un aromatogramme, en
général ce sont sur des germes qui sont plutôt
résistants aux antibiotiques, ou sinon ceux qui veulent faire de
l'aromatothérapie pour éviter l'utilisation d'antibiotique.
Quelles protocole suivez-vous pour la
réalisation de ces aromatogramme, étant donné qu'il
n'existe actuellement pas de protocole normalisé ?
Effectivement il n'y a pas de protocoles réellement
normalisé. On a des huiles essentielles, on en met une goutte sur un
disque non imprégné sur une gélose, soit une gélose
au sang soit une gélose classique.
Quelle quantité d'HE utilisez-vous pour
imprégner ces disques ?
Nous on met 10 uL généralement, mais des fois
c'est un peu trop donc ça peut arriver qu'on en mette un peu moins.
Est-ce que vous avez beaucoup de demandes
d'aromatogrammes ? Quelle est la tendance sur ces dernières
années ?
Alors ça va ça vient. Parfois on a des mois
où on en a 4, et pendant d'autres périodes de l'année on
en aura aucun. Parfois on ressent l'impact d'un article qui a été
paru sur l'aromatogramme, et du coup il y a pleins de véto qui se disent
qu'ils aimeraient utiliser l'aromatogramme, et puis après ça
passe. Là ça fait un moment qu'on n'en a pas eu.
Merci pour ces réponses.
Zone d'inhibition (mm)
|
Rendu des résultats
|
Compte rendu
|
<9
|
Pas
d'activité
|
0
|
9-11
|
Sensible
|
+
|
>11
|
Très
Sensible
|
++
|
1
25
ANNEXE IV : PROTOCOLE DE REALISATION D'AROMATOGRAMME
DE BACTOLAB, LABORATOIRE SPECIALISE EN MICROBIOLOGIE, PAR LELOUP A.,
DELACRETAZ
D. ET APPROUVE PAR TAILLENS S.
|
MOS Aromathérapie 5.5.2.41 :
Aromatogramme
|
Analytique
|
Version : 1
|
Créé le 29.03.2017 V1 par Audrey Leloup
|
Approuvé le 29.03.2017 par Suzanne Taillens
|
Modifié le 10.03.2020 par Dominique Delacrétaz
|
|
I. INFORMATION : Les plaques au sang ne
sont pas compatibles avec les HE qui hémolysent le sang et rendent la
lecture illisible. Les aromatogrammes peuvent s'effectuer sur les
staphylocoques, certains streptocoques, entérobactéries,
Pseudomonas. Candida : difficile à lire, incuber minimum 48h. La
réalisation d'aromatogrammes n'est pas possible sur H. influenzae,
Moraxella catarrhalis, germes anaérobies et champignons
dermatophytes.
II. CHOIX DES PLAQUES ET PREPARATION DE L'INOCULUM :
Sortir au préalable 2 plaques carrées de MH-E 120
x 120 (Mueller Hinton E). Noter le numéro de
dossier dans un coin de chaque plaque.
Prendre un tube 2 ml de NaCl 0.85% et faire une suspension
bactérienne de MF 0.5 selon Kirby Bauer. Ensemencer les plaques à
l'aide d'un écouvillon stérile par 3 quadrants.
Déposer à l'aide du distributeur 15 disques par
plaque. Noter le N° d'HE sur chaque disque.
Distribuer les HE à raison de 10ul par disque en
respectant l'ordre des HE de 1-30. Incuber 18-24h à 35°C (+/-
2°C) sous atmosphère normale, (CO2 pour les
streptocoques)
Entreposer les aromatogrammes à l'écart des autres
plaques de patients dans l'étuve.
III. LECTURE ET INTERPRETATION :
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