CHAPITRE II- SYNTHÈSE BIBLIOGRRAPHIQUE
2.1-La culture du riz
Le riz (Oryza sativa) appartient à la famille
des Poacées. Il constitue l'aliment de base de plus de la moitié
de la population mondiale. La surface d'expansion de cette culture
s'étend de 40° de latitude nord au 35° de latitude sud ; elle
est moins vaste que celle du maïs et du blé. Le riz vient en second
rang, mais il est la première céréale pour l'alimentation
humaine (Ttssot,2018 ; Mathis, 2010).
La culture de riz est considérée comme la
principale source de calories nutritionnelles pour les humains. Sa production
couvre une surface totale de 150 Mha. L'Asie domine l'économie de la
culture de riz. Environ 90 % (585 Mt) des surfaces et de la production sont
concentrées dans cinq pays en Asie respectivement : la Chine, l'Inde,
l'Indonésie, le Bangladesh et les Philippines. Les 10 % restant se
répartissent entre L'Amérique Latine et l'Afrique (Courtois,
2007).
Selon certaines estimations faites par Mathis (2010), le riz
constitue l'alimentation de base pour plus de de 2,5 milliards de personnes
dans les pays sous-développés avec des consommations annuelles
très importantes dépassant dans certains pays les 100 kg/habitant
(Courtois, 2007).
La demande de la principale céréale pour
l'alimentation humaine est en hausse partout dans le monde. La demande du riz a
été estimée à 763 millions de tonnes en 2020. La
production devrait augmenter à une échelle de 40 % d'ici 2030
pour satisfaire la demande. En outre, l'augmentation de la production du riz
reste et demeure un défi majeur aux pays en développement qui
dépendent principalement de cette céréale pour assurer
leur sécurité alimentaire. La population de consommateurs de riz
augmente sérieusement, chaque année elle augmente à 1,8 %.
Selon Courtois (2007), la production annuelle actuelle évalue à
560 millions de tonnes et devrait passer à 850 millions de tonnes d'ici
2025 pour satisfaire les besoins. L'offre va extrêmement insuffisant avec
cette demande grandissante. De ce fait, il est nécessaire de venir avec
des variétés de riz ayant des potentiels de rendement et de
stabilité plus élevés pour relever les défis de
l'augmentation de la production de riz et avoir la capacité de
répondre aux besoins d'une population mondiale en forte croissance
exponentielle (Moinina et al., 2018).
2.2- La production de riz en Haïti
Généralement le riz est cultivé dans tous
les départements du pays. On retrouve les plus importantes aires
rizicoles dans les plaines irriguées : la vallée l'Artibonite, la
plaine des Cayes et
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certains petits périmètres irrigués au
niveau des départements du Nord (St-Raphael et Grison Garde), dans le
Nord-Est (Ferrier et Plaine Maribaroux) et dans les Nippes (plaine Abraham). La
culture du riz pluviale est moins répandue. Toutefois, on trouve une
petite quantité dans les fonds de vallées des montagnes humides
au Nord, Nord-Ouest et du Nord-Est (Josling, 2017). Les figures ci-dessous
présentent les aires de production du riz en Haïti (Fig. 1).
Figure 1 : Les zones de
productions en Haïti
La production de riz est très ancienne en Haïti.
Il est cultivé depuis plus de 200 années avant
l'indépendance du pays. Cependant, il était consommé
uniquement le dimanche, c'était le plat le plus précieux et
c'était pour les occasions spéciales. Le maïs et le millet
sont consommés en tant que sources de glucides moins chères que
le riz pendant toute la semaine. Jusqu'au milieu des années 1980,
Haïti était autosuffisante pour cet aliment de base. Le riz
haïtien est une variété de grains longs, avec deux saisons
par année : avril / mai et octobre/novembre. Le riz de montagne est
cultivé principalement pour la consommation intérieure dans les
régions Nord et Nord-Est. Le
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riz de marais est planté principalement dans les champs
irrigués de la vallée de l'Artibonite et fournit les zones
urbaines. Le riz haïtien est considéré étant un
produit de grande qualité, mais la production a stagné ces
dernières années. Actuellement le riz importé est
responsable d'une grande partie de la consommation intérieure, bien
qu'il soit classé étant de moins bonne qualité
nutritionnelle (Josling, 2017) (Fig. 2).
Figure 1: Production de riz et
importation 1970/71 à 2014/ 15 (source : Josling,2017)
Les problèmes du riz en Haïti s'assoient sur deux
principales composantes. Premièrement du côté de la
production avec l'involution des rendements dans le pays et cela ne fait
qu'augmenter le prix par rapport au riz importé. Les rendements
relativement faibles sont généralement attribués à
des problèmes de structure et de gestion des exploitations agricoles et
le manque de suivi. En second lieu, la production est contrainte par de
nombreuses petites exploitations fragmentées rendant difficile et
même impraticable la mécanisation, les méthodes de gestion
et de culture moderne. Les agriculteurs rencontrent beaucoup de
difficultés dans l'utilisation massive des engrais en raison de
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contraintes sur les offres et le prix, et selon (USAID, 2012),
on assiste à un manque général d'informations
adéquates sur l'utilisation appropriée des engrais (Josling,
2017).
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