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Etude sur les résidus de quelques fertilisants
chimiques utilisés dans la riziculture au niveau de la vallée de
l'Artibonite, Haïti.
Auteur : Manouche DOUZE
Promoteur(s) : Marnik VANCLOOSTER
Faculté : Faculté des Sciences
Diplôme : Master en sciences et gestion de
l'environnement
Année académique : 2020-2021
URI/URL :
http://hdl.handle.net/2268.2/5710
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droit.
II
ULg - Faculté des Sciences - Département
des Sciences et Gestion de l'Environnement UCLouvain - Faculté des
bioingénieurs
« Etude sur les résidus de quelques fertilisants
chimiques utilisés dans la riziculture au niveau de la vallée de
l'Artibonite, Haïti. »
Manouche DOUZE
MÉMOIRE RÉDIGÉ EN VUE DE
L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN SCIENCES ET GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT.
ANNÉE ACADÉMIQUE : 2020-2021
RÉDIGÉ SOUS LA DIRECTION DE Professeur
Marnik VANCLOOSTER COMITÉ DE LECTURE :
Bernard TYCHON Mathieu JAVAUX
III
(c)Copyright : « Toute reproduction du présent
document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être
réalisée qu'avec l'autorisation de l'auteur et de
l'autorité académique* de l'Université de Liège et
de l'Université catholique de Louvain. * L'autorité
académique est représentée par le(s) promoteur(s)
membre(s) du personnel enseignant de l'ULiège et/ou de l'UCLouvain
».
Le présent document n'engage que son auteur. Auteur du
présent document : DOUZE Manouche Adresse électronique :
dmanouche@gmail.com
iv
ULg - Faculté des Sciences - Département
des Sciences et Gestion de l'Environnement UCLouvain - Faculté des
bioingénieurs
« Etude sur les résidus de quelques
fertilisants chimiques utilisés dans la riziculture au niveau de la
vallée de l'Artibonite, Haïti. »
Manouche DOUZE
MÉMOIRE RÉDIGÉ EN VUE DE
L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN SCIENCES ET GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT.
ANNÉE ACADÉMIQUE : 2020-2021
RÉDIGÉ SOUS LA DIRECTION DE Professeur
Marnik VANCLOOSTER COMITÉ DE LECTURE :
Bernard TYCHON Mathieu JAVAUX
V
DÉDICACE:
Ce travail est dédié spécialement à
:
? Mon Dieu, Jéhovah Rapha, Jireh pour tous les bienfaits
envers moi, celui qui exerce mes mains au combat jusqu'à la fin !!!!
vi
REMERCIEMENTS
Ce travail intellectuel ne sera nullement possible sans la
collaboration et le support de certaines
personnes internationales & locales. J'adresse tous mes
remerciements:
Ø A l'égard de Dieu qui m'a donné de la
Force pour avancer sans relâche dans cette étude ;
Ø A mon supporteur financier, « coopération
ARES » dans le cadre de cette formation
Ø Aux universités de Liège et de Louvain
d'avoir supporté ce programme
Ø Au staff responsable de la formation, monsieur BERNARD,
BIELDES, particulièrement à l'infatigable monsieur Antoine qui
est toujours prêt à nos écoutes (Chapo-Ba) ;
Ø A mon encadreur professionnel, Marnik VANCLOOSTER pour
ses encadrements incontestables du début à la fin de cet ouvrage
;
Ø A Tous mes professeurs qui ont contribué d'une
façon ou d'une autre ;
Ø A Mes collaborateurs de pays particulièrement
l'incomparable Agr Lesly Joseph
Ø A tous mes collègues de la promotion 2020-2021,
particulièrement Victor & Khadija ;
Ø A mes parents, Jean Cadel Douze & Laure Analyse
Floristal ;
Ø A Mes petites soeurs, Merlande DOUZE, Juline DOUZE,
Carline DOUZE ;
Ø A Mes petits frères, Capy DOUZE, Frantzdy DOUZE
;
Ø Mon grand frère adoptif et sa famille Gaby
Jérôme pour son sens de responsabilité ;
Ø A Mes beaux-frères, particulièrement
Dieuclair COLO ;
Ø A ma très chère amie Rose Bertilde
Estimé, pour tous les services rendus dans le cadre de ce travail ;
Ø A mon amie Saintelia M. MÉTAYER pour ses
supports moraux ;
Ø Au Révérend père, PHILLIPE
Bonhomme Joseph pour son sens de l'humour ;
Ø A toute la famille UNIF que ce soit les professeurs,
les pionniers et étudiants particulièrement professeurs Wiss
LATOUCHE & Moise IRAÜS ;
Enfin je remercie à tous ceux et celles indistinctement
qui ont contribué d'une façon ou d'une autre dans la
réussite de cet ouvrage et qui m'ont à surmonter toutes ses
épreuves.
VII
RÉSUMÉ
La vallée de l'Artibonite est la région du pays
consommant la plus grande quantité d'engrais inorganique par
unité de surface. Une étude a été conduite dans
cette région pour analyser les risques de pollution dus à
l'utilisation massive des engrais chimiques. Pour réaliser cette
étude, une méthodologie en deux dimensions a été
utilisée : collecte d'échantillons et enquête. Pour
analyser la teneur de l'eau de surface dans cette région, 53
échantillons d'eau ont été collectés et
analysées dans les différentes zones rizicoles de la
vallée de l'Artibonite. Une enquête a été conduite
sur un échantillon de 200 riziculteurs pour analyser leurs perceptions
sur la pollution dus aux engrais ainsi que la dynamique des doses d'engrais
appliqués et du rendement obtenus durant les quatre dernières
années.
Les résultats de cette étude à travers
l'analyse des échantillons ont montré que la concentration en
nitrate du fleuve Artibonite, à l'entrée des zones rizicoles est
inférieure ou égale à 10 ppm. Par contre, dans les zones
rizicoles jusqu'aux embouchures, des concentrations de 10 à 20 ppm ont
été retrouvées. Les résultats de l'enquête
permettent de déceler que les doses d'engrais appliqués varient
en moyenne de 100 à 160, 40 à 5 et 20 à 30 kg/ha
respectivement pour l'azote, le phosphore et le potassium,
indépendamment des variétés et des zones de productions.
Le rendement du riz estimé dans les parcelles des enquêtés
varie en moyenne de 4 à 5 tonnes par hectare. Le rendement obtenu est
influencé à environ 50% par les doses d'azotes appliqués,
alors qu'il est plutôt indépendant des doses de phosphore et de
potassium. Il est noté que plus de 80% des enquêtés sont
d'accord que des doses excessives sont généralement
utilisées dans la riziculture dans la vallée de l'Artibonite. Par
contre, 90% d'entre eux sont d'avis que les applications de doses excessives
d'engrais inorganiques ont des effets néfastes sur
l'écosystème.
La concentration des eaux de surface en nitrate au niveau de
la vallée de l'Artibonite à l'heure actuelle, ne présente
pas un grand risque pour la santé publique et la faune aquatique, car,
la teneur en nitrate de ces plans d'eaux est double inferieure par rapport aux
normes européennes et américaines, fixant la dose de
toxicité pour ce composé chimique.
Mots clés : Riz, Nitrate, Azote, Phosphore, Potassium
viii
ABSTRACT
The Artibonite Valley is the region of the country consuming
the greatest amount of inorganic fertilizer per unit area. A study was carried
out in this region to analyze the risks of pollution due to the massive use of
chemical fertilizers. To carry out this study, a two-dimensional methodology
was used: sample collection and survey. To analyze the surface water content in
this region, 54 water samples were collected and analyzed in the different rice
growing areas of the Artibonite valley. A survey was conducted on a sample of
200 rice farmers to analyze their perceptions of pollution due to fertilizers
as well as the dynamics of the applied fertilizer doses and the yield obtained
during the last four years.
The results of this study through the analysis of samples
showed that the nitrate concentration of the Artibonite River, at the entrance
to the rice-growing areas, is less than or equal to 10 ppm. On the other hand,
in rice growing areas up to the mouths, concentrations of 10 to 20 ppm were
found. The results of the survey show that the doses of fertilizers applied
vary on average from 100 to 160, 40 to 5 and 20 to 30 kg / ha respectively for
nitrogen, phosphorus and potassium, independently of the varieties and
production areas. The rice yield estimated in the plots of the surveyed varies
on average from 4 to 5 tones per hectare. The yield obtained is influenced by
about 50% by the doses of nitrogen applied, while it is rather independent of
the doses of phosphorus and potassium. It is noted that over 80% of respondents
agree that excessive doses are generally used in rice cultivation in the
Artibonite valley. On the other hand, 90% of them believe that applications of
excessive doses of inorganic fertilizers have negative effects on the
ecosystem.
The concentration of nitrate in surface water in the
Artibonite valley at present does not present a great risk to public health and
aquatic fauna, because the nitrate content of these bodies of water is double
lower compared to European and American standards, fixing the dose of toxicity
for this chemical compound.
Keywords : Rice, Nitrate, Nitrogen, Phosphorus, Potassium
ix
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE: v
REMERCIEMENTS vi
RÉSUMÉ vii
ABSTRACT viii
LISTE DES FIGURES xi
LISTE DES TABLEAUX xii
LISTE DES ACRONYMES xiii
GLOSSAIRE xiv
CHAPITRE I- INTRODUCTION 1
1.1- Problématique 1
1.2- Justification 2
1.3- Objectifs 3
1.4-Hypothèses 3
1.5- Intérêts de l'étude 3
CHAPITRE II- SYNTHÈSE BIBLIOGRRAPHIQUE 5
2.1-La culture du riz 5
2.2- La production de riz en Haïti 5
2.3-Besoin du riz en éléments fertilisants 8
2.4-Pollution de l'eau 8
2.4.1-Origine de la pollution de l'eau 9
2.4.2-Effets des engrais chimiques sur la pollution de l'eau 9
2.5-L'eau en Haïti 10
2.6- Pollution de l'eau en Haïti 11
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 12
3.1-Localisation de la zone d'étude 12
3.2- Hydrographie 12
3.3- Relief et altitude 13
3.4- Pédologie 14
x
3.5- Climat 15
CHAPITRE IV- DEMARCHE METHODOLOGIQUE 18
4.1- Matériels 18
4.2-Recherches documentaires 18
4.3-Échantillonnage 18
4.4-Collecte de données 18
4.5-Analyses des échantillons d'eau 19
4.6-Enquête 20
4.7-Traitement et analyse des données 20
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET DISCUSSION 21
5.1-Résultats 21
5.1.1-Production rizicole dans la vallée de l'Artibonite
21
5.1.2-Concentration de l'azote dans les eaux de surface 22
5.1.3-La fertilisation azotée 24
5.1.4- Fertilisation phosphorique 25
5.1.5-Fertilisation potassique 26
5.1.6-Doses d'engrais appliqués et le rendement 27
5.1.7-La population et les risques de pollution 29
5.2-Discussions 29
5.2.1-Production rizicole dans la vallée de l'Artibonite
29
5.2.2-Concentration de l'azote dans les eaux de surface 30
5.2.3-Doses de NPK appliquées dans les rizières
32
5.2.4-Doses d'engrais appliqués et le rendement 33
5.2.5-La population et les risques de pollution 34
CHAPITRE VI - CONCLUSION 35
CHAPITRE VII- BIBLIOGRAPHIE 36
xi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les zones de productions en Haïti
Figure 2 : Production de riz et importation 1970/1971 à
2014/ 2015
Figure 3 : Sous bassins versant de la PBFA
Figure 4 : Représentation du réseau hydrographique
de la PBFA
Figure 5 : Représentation du relief et altitude.
Figure 6 : Distribution des unités lithologiques dans la
PBFA
Figure 7 : Distribution des types de climat dans la PBFA
Figure 8 : Carte de répartition des surfaces de production
du riz en Haïti par département.
Figure 9 : Localisation des points des parcelles rizicoles
Figure 10 : Rendement du riz
Figure 11 : Carte de la concentration de l'azote dans la
vallée de l'Artibonite
Figure 12 : Doses d'azote appliquées à l'hectare
par an Figure 13 : Doses de phosphore appliquées à l'hectare par
an Figure 14 : Doses de potassium appliquées à l'hectare par an
Figure 15 : Relation entre les doses d'engrais et le rendement
XII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Principaux bassins
hydrographiques d'Haïti 110
Tableau 2: Les données climatiques des
communes de la vallée de l'Artibonite 16
Tableau 3: Corrélation entre le
rendement obtenu et les doses d'engrais chimiques (NPK) appliquées
28
XIII
LISTE DES ACRONYMES
BID : Banque Interaméricaine de Développement CDD :
Cahier du Développement Durable
DCEE : Directive Cadre Européenne sur l'Eau
ECIDMC : Les Etats Unis Corps d'Ingénieurs District et de
Mobile de Centre d'Ingénieurs Topographiques
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
MARNDR : Ministère de l'Agriculture des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
NPK : Azote Phosphore Potassium
MDE : Ministère de l'Environnement
ODD : Objectif du Développement Durable
ONU : Organisation des Nations Unies
PBFA : Partie Basse du Fleuve Artibonite
PSF : Subvention de Fertilisants Chimique
USAID : U.S. Agency for International Development
xiv
GLOSSAIRE
Bandelette :
Méthode d'utiliser pour réaliser des tests
d'analyses des paramètres Physique ou Chimique dans les sols ou dans les
eaux. C'est une méthode simple et rapide (Rosillon et al, 2012)
Fertilisation :
La fertilisation fut une pratique systémique et ancienne
tout en apportant des déchets de l'habitation et une part notable du
fumier (Schvatz et al, 2005)
Nutriment
Les nutriments est tout un ensemble de substances alimentaires
que l'organisme absorbe et utilise pour fonctionner. Les aliments deviennent
des nutriments sous l'action des sucs digestifs. (Messarah-Boumendjel, 2008)
Pollution :
Toute modification anthropogénique d'un
écosystème résultant d'un changement de concentration des
constituants chimiques naturels, ou de l'introduction dans la biosphère
de substances chimiques artificielles, d'une perturbation du flux de
l'énergie, de l'intensité des rayonnements, de la circulation de
la matière ou encore de l'introduction d'espèces exotiques dans
une biocénose naturelle (Wassim, 2017).
Résidus :
Le terme « résidu » désigne tout se
reste, qui subsiste, un reliquat après une opération physique ou
chimique. On parle résidu de maïs, de riz, de résidu de
cannes à sucre après extraction de leur jus (bagasse)
(Marçay, 2018)
Système Ecobuage :
Selon Moreau Roland (1998) L'écobuage est une technique
de culture complexe basée sur la brûlure des
végétaux herbacés mélangés à de la
terre. Elle est utilisée partout dans le monde pour exploiter des terres
acides, peu productives. C'est encore une pratique courante en zone
tropicale
1
CHAPITRE I- INTRODUCTION
1.1- Problématique
Haïti est l'un des plus grands consommateurs de riz (en
termes de consommation per capita) de la région Amérique latine
et des Caraïbes, avec une consommation totale annuelle de 565 000 tonnes
de riz paddy (MARNDR, 2015). On estime à environ plus de 100 000
familles qui dépendent de la production rizicole pour leur survie et
à plus de 10% de la population totale qui dépendent directement
de la filière rizicole pour gagner un revenu (riziculteurs mais aussi
ouvriers agricoles, fournisseurs d'intrants et de services, marchandes)
(Dimanche, 2017).
Cependant, la production nationale en riz est en baisse depuis
plusieurs décennies. Après avoir culminé 160 000 tonnes de
riz paddy dans les années 90, elle ne dépasse pas aujourd'hui les
111 141 tonnes, soit environ 20% du volume de riz consommé au niveau
national (MARNDR/FAO, 2011 ; FEWSNET, 2020). Le solde entre la production et la
consommation est couvert par des importations, en provenance principalement des
Etats-Unis, pour une valeur estimée environ à 200 millions
dollars annuellement (FEWSNET, 2020).
Conscient de l'importance du riz dans la diète
alimentaire haïtienne et de son quota dans les importations du pays depuis
la fin des années 90, les autorités du Ministère de
l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural
(MARNDR) ont décidé d'encourager la production nationale à
travers la subvention des engrais minéraux. La consommation d'engrais au
cours de ces dernières années est en constante augmentation. Les
quantités utilisées sont passées de 15 000 tonnes entre
2004 et 2008 à 32 000 tonnes entre 2008 et 2009, puis à 50 000
tonnes en 2011 (MARNDR/PSF, 2011). La plus grande partie est utilisée
dans la vallée de l'Artibonite qui compte 32 000 hectares
irrigués (BID, 2009). Ces interventions ont réussi à faire
passer le rendement-grain de 2.9 tonnes/ha (FAO, 1994) à 3.5 tonnes/ha
(Louissaint et Duvivier, 2003 ; Duvivier et al., 2006 ; Louis, 2009).
Toutefois, des travaux de recherche sur la réponse du riz,
variété TCS-10, à la fertilisation azotée dans la
vallée de l'Artibonite ont montré qu'il n'y a pas d'augmentation
du rendement-grain à l'hectare au-delà de 75 kg/ha d'azote
(Louissaint et Duvivier, 2005 ; Orélien 2008). Les auteurs ont
recommandé que les agriculteurs n'utilisent pas des doses d'azote
supérieures à 75 kg/ha. Les recommandations n'ont pas
été vulgarisées et les agriculteurs continuent d'appliquer
des doses d'azote allant jusqu'à 150 kg/ha ou plus.
2
Selon une étude menée au niveau de la
vallée de l'Artibonite par Knowles et al (1999), sans toutefois
effectuer des analyses chimiques précises, ils ont conclu que les
risques de pollution des eaux de surface de cette région sont
très élevés par rapport à l'utilisation
non-contrôlée des engrais chimiques. Il en résulte que
l'utilisation d'engrais et de pesticides chimique démesurée dans
la vallée de l'Artibonite corolaire à une intensification
grandissante de la riziculture, pourrait avoir de grave implication
environnementale tant sur la santé publique que sur la faune vivant
à l'intérieur et en aval de la vallée.
Par contre, faute de données précises sur
l'évolution de la teneur en résidus chimiques des eaux de surface
au niveau de la vallée de l'Artibonite, le Ministère de
l'Environnement d'Haïti, n'a envisagé aucune mesure visant la
protection des sources, des espèces aquatiques continentales et
halieutiques face au risque élevé éventuel de pollution
dû à l'utilisation excessive de fertilisants chimiques. Par
ailleurs, on remarque que ces risques de pollution ne retiennent pas
également l'attention des organismes de développement, qui,
s'entêtent davantage à intensifier la riziculture pour assoiffer
la demande d'une population en pleine croissance exponentielle. De ce fait, il
est envisageable de conduire une étude pour faire un état des
lieux sur les teneurs des engrais chimiques dans les eaux de surface de la
vallée de l'Artibonite.
1.2- Justification
Selon l'approche holistique de l'agriculture d'aujourd'hui,
l'utilisation d'intrants chimiques est essentielle pour avoir de hauts
rendements. Toutefois, bien que nécessaire pour assouvir les besoins
alimentaires d'une population humaine grandissante, les intrants chimiques sont
à la base directement ou indirectement de nombreux préjudices
environnementaux connues aujourd'hui. Cette problématique a tellement
suscité l'intérêt global que l'Organisation des Nations
Unis (ONU) l'ont consacrées l'un de ces objectifs de
développement durable soit l'ODD 14, qui plaide pour une meilleure
gestion des écosystèmes et une gouvernance plus efficace des
océans.
Au niveau de la vallée Artibonite, à cause d'une
utilisation à outrance, les engrais chimiques sont
considérés comme élément palliatif à
l'insécurité alimentaire endémique du pays, embraient
cette région vers un désastre écologique. La vallée
de l'Artibonite, la plus grande aire de production du riz en Haïti, est
irriguée par le plus grand fleuve de l'ile d'Haïti, soit le fleuve
Artibonite (MARNDR, 2012). Ce dernier, partant de la République
Dominicaine serpente plus de
3
830 km pour enfin se déverser dans l'aval de la
vallée de l'Artibonite. Le fleuve Artibonite est l'élément
central autour duquel est organisée la vie économique au niveau
de cette vallée : pêche, lessive, transport, arrosage, etc. Les
applications d'engrais qui se font de manière démesurée,
en dehors des recommandations scientifiques, mettront en puéril toutes
les formes de vie qui dépendent de la vallée pour leurs
conditions existentielles en cascade.
Pour pouvoir effectuer une plaidoirie en faveur d'un usage
plus rationnel des engrais chimiques dans la vallée de l'Artibonite et
des risques de pollution qui lui sont corolaires, il est crucial d'avoir un
état des lieux de la situation. Ainsi, cette étude se propose
d'évaluer la concentration en quelques nutriments des eaux de surface
à différents niveaux de la vallée de l'Artibonite. De
cette étude, des données primaires quantitatives seront
émergées, sur lesquelles devraient assoir des réflexions
solides pour l'élaboration de plans de contingence pour réduire
les risques de pollution tout au long de la vallée et de rationner
l'utilisation des engrais chimique dans cette aire.
1.3- Objectifs
Objectif général
L'objectif principal de cette recherche est de réaliser
un état des lieux sur les risques de pollution dus aux fertilisants
inorganiques au niveau de la vallée de l'Artibonite.
Objectifs Spécifiques
Cette étude vise spécifiquement à :
- Analyser la teneur en azote des eaux de surface au niveau de la
vallée de l'Artibonite
- Déterminer les doses d'azote, de phosphores et de
potassiums appliqués
- Analyser la relation entre le rendement et les doses d'engrais
inorganiques appliquées.
1.4-Hypothèses
Avec l'utilisation massive des fertilisants chimiques, l'eau
de surface des aires rizicoles ont une forte teneur en azote.
1.5- Intérêts de l'étude
L'intérêt de cette étude est d'abord
scientifique, car elle permet d'avoir une estimation, certes non holistique, du
niveau de pollution dû à l'utilisation non-contrôlée
des engrais chimiques dans la
4
vallée de l'Artibonite. Du point de vue pratique, ces
estimations permettraient aux organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux
intervenant dans la vallée de l'Artibonite d'élaborer un ensemble
de stratégies visant à la protection des eaux de surface et
souterraine et à la diminution de la pollution due aux activités
rizicoles. Les résultats de cette étude seraient utiles pour
mieux appréhender la situation qui prévale au niveau des autres
aires rizicoles du pays, utilisant également les fertilisants chimiques
à forte dose. En somme, cette étude constitue une base solide sur
laquelle d'autres études scientifiques s'en suivront pour rationner les
applications d'engrais chimique dans le pays sans toutefois porter
préjudice au secteur agricole et à l'environnement.
5
CHAPITRE II- SYNTHÈSE BIBLIOGRRAPHIQUE
2.1-La culture du riz
Le riz (Oryza sativa) appartient à la famille
des Poacées. Il constitue l'aliment de base de plus de la moitié
de la population mondiale. La surface d'expansion de cette culture
s'étend de 40° de latitude nord au 35° de latitude sud ; elle
est moins vaste que celle du maïs et du blé. Le riz vient en second
rang, mais il est la première céréale pour l'alimentation
humaine (Ttssot,2018 ; Mathis, 2010).
La culture de riz est considérée comme la
principale source de calories nutritionnelles pour les humains. Sa production
couvre une surface totale de 150 Mha. L'Asie domine l'économie de la
culture de riz. Environ 90 % (585 Mt) des surfaces et de la production sont
concentrées dans cinq pays en Asie respectivement : la Chine, l'Inde,
l'Indonésie, le Bangladesh et les Philippines. Les 10 % restant se
répartissent entre L'Amérique Latine et l'Afrique (Courtois,
2007).
Selon certaines estimations faites par Mathis (2010), le riz
constitue l'alimentation de base pour plus de de 2,5 milliards de personnes
dans les pays sous-développés avec des consommations annuelles
très importantes dépassant dans certains pays les 100 kg/habitant
(Courtois, 2007).
La demande de la principale céréale pour
l'alimentation humaine est en hausse partout dans le monde. La demande du riz a
été estimée à 763 millions de tonnes en 2020. La
production devrait augmenter à une échelle de 40 % d'ici 2030
pour satisfaire la demande. En outre, l'augmentation de la production du riz
reste et demeure un défi majeur aux pays en développement qui
dépendent principalement de cette céréale pour assurer
leur sécurité alimentaire. La population de consommateurs de riz
augmente sérieusement, chaque année elle augmente à 1,8 %.
Selon Courtois (2007), la production annuelle actuelle évalue à
560 millions de tonnes et devrait passer à 850 millions de tonnes d'ici
2025 pour satisfaire les besoins. L'offre va extrêmement insuffisant avec
cette demande grandissante. De ce fait, il est nécessaire de venir avec
des variétés de riz ayant des potentiels de rendement et de
stabilité plus élevés pour relever les défis de
l'augmentation de la production de riz et avoir la capacité de
répondre aux besoins d'une population mondiale en forte croissance
exponentielle (Moinina et al., 2018).
2.2- La production de riz en Haïti
Généralement le riz est cultivé dans tous
les départements du pays. On retrouve les plus importantes aires
rizicoles dans les plaines irriguées : la vallée l'Artibonite, la
plaine des Cayes et
6
certains petits périmètres irrigués au
niveau des départements du Nord (St-Raphael et Grison Garde), dans le
Nord-Est (Ferrier et Plaine Maribaroux) et dans les Nippes (plaine Abraham). La
culture du riz pluviale est moins répandue. Toutefois, on trouve une
petite quantité dans les fonds de vallées des montagnes humides
au Nord, Nord-Ouest et du Nord-Est (Josling, 2017). Les figures ci-dessous
présentent les aires de production du riz en Haïti (Fig. 1).
Figure 1 : Les zones de
productions en Haïti
La production de riz est très ancienne en Haïti.
Il est cultivé depuis plus de 200 années avant
l'indépendance du pays. Cependant, il était consommé
uniquement le dimanche, c'était le plat le plus précieux et
c'était pour les occasions spéciales. Le maïs et le millet
sont consommés en tant que sources de glucides moins chères que
le riz pendant toute la semaine. Jusqu'au milieu des années 1980,
Haïti était autosuffisante pour cet aliment de base. Le riz
haïtien est une variété de grains longs, avec deux saisons
par année : avril / mai et octobre/novembre. Le riz de montagne est
cultivé principalement pour la consommation intérieure dans les
régions Nord et Nord-Est. Le
7
riz de marais est planté principalement dans les champs
irrigués de la vallée de l'Artibonite et fournit les zones
urbaines. Le riz haïtien est considéré étant un
produit de grande qualité, mais la production a stagné ces
dernières années. Actuellement le riz importé est
responsable d'une grande partie de la consommation intérieure, bien
qu'il soit classé étant de moins bonne qualité
nutritionnelle (Josling, 2017) (Fig. 2).
Figure 1: Production de riz et
importation 1970/71 à 2014/ 15 (source : Josling,2017)
Les problèmes du riz en Haïti s'assoient sur deux
principales composantes. Premièrement du côté de la
production avec l'involution des rendements dans le pays et cela ne fait
qu'augmenter le prix par rapport au riz importé. Les rendements
relativement faibles sont généralement attribués à
des problèmes de structure et de gestion des exploitations agricoles et
le manque de suivi. En second lieu, la production est contrainte par de
nombreuses petites exploitations fragmentées rendant difficile et
même impraticable la mécanisation, les méthodes de gestion
et de culture moderne. Les agriculteurs rencontrent beaucoup de
difficultés dans l'utilisation massive des engrais en raison de
8
contraintes sur les offres et le prix, et selon (USAID, 2012),
on assiste à un manque général d'informations
adéquates sur l'utilisation appropriée des engrais (Josling,
2017).
2.3-Besoin du riz en éléments fertilisants
La fertilisation n'est autre qu'une opération qui
consiste à l'incorporation des engrais inorganiques et biologiques dans
le sol afin d'optimiser la productivité des cultures. Selon le FAO
(2013), en culture pluviale stricte, les sols sont en conditions
nécessiteuses en azote et en phosphore disponible.
Par ailleurs, une importante différence est
marquée lorsqu'on mélange les fertilisants chimiques avec les
fumures organiques (. On obtient un plus grand rendement au lieu d'utiliser
seulement des fertilisants chimiques (Ravelomanarivo et al, 2015). Les formes
assimilables directement par les plantes sont respectivement les ions nitrates
(NO3-), les ions phosphates (P2O4-) et les ions potassium (K2O-).
a) L'azote (N)
L'azote donne une possibilité d'avoir une croissance
vigoureuse des plants de riz pendant la phase végétative avec
beaucoup de talles et de nombreuses panicules. Un apport en azote pendant cette
phase se manifeste à la couleur verte de la culture correspondant
à un accroissement de la teneur en chlorophylle et ainsi un
accroissement de la photosynthèse.
b) Phosphore (P)
Le phosphore permet à la plante de trouver une
meilleure croissance racinaire favorisant un tallage plus actif avec des talles
productives et agit sur le bon développement des grains en augmentant la
valeur ajoutée de la culture
c) Potassium (K)
Le potassium favorise le tallage et accroît la taille et
le poids des grains. Il permet également à la plante de mieux
résister à la verse et aux attaques de maladies et d'insectes et
de mieux résister à la sécheresse. Enfin il accroît
la réponse de la plante au phosphore.
2.4-Pollution de l'eau
L'eau est l'élément essentiel inévitable
pour la vie humaine et pour les écosystèmes de la planète.
Cependant, elle est vulnérable en terme pollution par les
activités des hommes. Un tiers des ressources aquifères
utilisables ont été déjà touchées par ce
problème. Dans l'environnement de l'eau, des menaces majeures ont
été identifiées à savoir la
détérioration de la qualité de l'eau douce,
9
la forte diminution des eaux douces et la perturbation des
écosystèmes aquatiques sont fréquentes. Les Nations Unies
constatent qu'au niveau mondial, environ 2 millions de tonnes de déchets
sont déversés dans les eaux de surface quotidiennement. Il s'agit
notamment d'effluents industriels et de produits chimiques, de matières
de vidange et de produits utilisés au niveau de l'agriculture (engrais
et pesticides) (CDD, 2021)
Ø Les eaux souterraines, les nappes
phréatiques, les sources, les ruisseaux, les rivières, les
fleuves, les mers, ainsi que l'eau distribuée, sont fortement
altérées par les pressions de pollution quasi par tout dans le
monde.
Ø Les sols sont souvent dénaturés par la
pollution et très pauvres en éléments nutritifs,
d'où un manque cruel de ces éléments dans les aliments que
nous consommons tous les jours. Ceci qui peut alors provoquer des carences, et
emmener la survenue de certaines maladies (Haas, 2020).
2.4.1-Origine de la pollution de l'eau
Concernant les sources de pollution, on peut distinguer les
cas de la pollution d'origine domestique, industrielle, et agricole.
1) La pollution au niveau domestique est le résultat
des usages de l'eau par les ménages qui englobent les eaux de vannes et
les eaux ménagères et se compose surtout de pollution organique
microbiologique et chimique (détergents, produits domestiques
divers).
2) Les pollutions industrielles reflètent la
diversité des usages composées principalement de déchets
organiques (industrie agro-alimentaire, papeterie, sucrerie, brasserie,), mais
aussi de multiples polluants chimiques tels que les hydrocarbures, les
métaux lourds, les dissolvants, les produits azotés (industrie
des engrais, explosifs etc.).
3) L'usage agricole tient compte des rejets de
matières organiques à savoir les lisiers, purins et fumiers, les
engrais chimiques (nitrates et phosphates) et de pesticides très divers,
voire de pollution bactériologique (élevages). Ces produits sont
très rarement rejetés directement dans les eaux de surface, mais
leur épandage excessif surtout pour l'agriculture intensive
entraîne le lessivage par les eaux de pluie et une pollution
diffuse des eaux de surface et des eaux souterraines (DCEE, 2020).
2.4.2-Effets des engrais chimiques sur la pollution de
l'eau
De nos jours, la conscience des êtres humains est
très éveillée des effets néfastes causés sur
l'environnement avec l'utilisation des engrais azotés. La
présence de l'azote est partout dans les
zones agricoles et atteint le milieu aquatique par
différentes voies telle que l'écoulement de surface, le drainage
et le lessivage. Ce dernier est particulièrement lié aux
pratiques agricoles telles que la fertilisation de la culture. Dans certaines
zones arides et semi-arides, des quantités importantes de nitrate peut
s'accumuler dans le sol utilisé pendant la saison culturale. Suivant les
conditions, le nitrate accumulé peut se lessiver en quantités
variables en profondeur du sol. Au niveau du sol, les engrais azotés,
particulièrement sous formes de NH3+, se transforment en
nitrates par nitrification grâce aux micro-organismes dans lesquels les
nitrates peuvent atteindre les eaux souterraines en raison de leur charge
négative. Dans les conditions favorables, les plantes utilisent 50 % des
engrais azotés appliqués aux sols, environ 2 à 20 % sont
perdus par évaporation, 15 à 25 % également
réagissent aux composés organiques dans le sol argileux et les 2
à 10 % restants interagissent avec les eaux souterraines et de surface.
La majorité des engrais azotés sont des produits non
absorbés et ils interfèrent avec les eaux souterraines et de
surface. La majorité des échantillons d'eau souterraine restants
possèdent une source d'engrais azoté qui peut être
dérivée d'une rivière influente drainant un bassin versant
rural (Savci, 2012).
2.5-L'eau en Haïti
Haïti contient 7 régions hydrographiques dans
lesquelles 30 grands bassins versants ont été identifiés
dont 3 d'entre eux sont subdivisées en 34 sous-unités au total.
L'Artibonite est le plus grand bassin du pays (tableau 2). Un tiers de surface
de ce bassin appartient à la République Dominicaine, les autres
2/3 à Haïti. (FAO, 2015) (Tableau 1).
10
Tableau 1: Principaux bassins hydrographiques
d'Haïti
11
2.6- Pollution de l'eau en Haïti
La contamination et la salinité sont fréquentes
en Haïti au niveau des d'eau de surfaces. Cependant, cette dernière
est utilisée pour les usages domestiques par beaucoup de la population
avec peu de prudence et pas de traitement. Cette contamination d'eau de surface
d'origine domestique et industrielle a eu lieu partout dans le pays, surtout
près de la population extrêmement peuplée. Il n'existe pas
trop d'information spécifique sur la qualité la
disponibilité de l»eau, mais beaucoup de sources informent que
cette contamination d'eau de surface a augmenté significativement dans
les années récentes (ECIDMC, 1999). L'utilisation de l'eau
domestique et l'eau de ruissellement, l'eau de l'agriculture en sont la cause
principale de la contamination biologique de l'eau de surface et en aval des
rivières des zones peuplées. Bien que l'eau souterraine soit
généralement plus sûre que les provisions d'eau de surface
non traitées, beaucoup d'aquifères à bas-fonds deviennent
biologiquement contaminés, principalement grâce au placement
impropre des déchets (ECIDMC, 1999).
12
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1-Localisation de la zone d'étude
La vallée Artibonite se situe dans la Partie Basse du
Fleuve Artibonite (PBFA). Elle est constituée du bassin du fleuve
Artibonite, à la sortie du lac Péligre, jusqu'à
l'embouchure. La superficie de la PBFA est estimée à 2449.64
km2, elle est divisée en 5 sous-bassins versants (Artibonite
Aval, Boucan Carré, la Thème, Fer-à-Cheval, Lascahobas).
L'Artibonite Aval, notre zone d'étude, constitue la vallée de
l'Artibonite et représente 60.44% de la PBFA en termes de superficie
couverte (Fig. 3). Cette étude a été
réalisée au niveau de la vallée de l'Artibonite sur 8
communes faisant partie du bas Artibonite (La Chapelle, Verrettes, St-Marc,
Desdunes, Grande Saline, Marchand Dessalines, Petite Rivière de
l'Artibonite, Estère) (MDE, 2007) (Fig. 3).
Figure 3 : Sous bassins versants de
la PBFA (Source : MDE, 2007)
3.2- Hydrographie
Le réseau hydrographique dans la PBFA est assez dense
(Fig. 4). La rivière Artibonite à la sortie du lac Péligre
en est l'axe principal du réseau. La chevelure est constituée par
un ensemble de rivières et de ravines dont un grand nombre se jettent
directement dans la rivière Artibonite. Quatre
13
des plus importants affluents de la rivière Artibonite
en aval du lac Péligre sont les rivières : la rivière
Fer-à-Cheval qui draine les eaux de la rivière Gascogne ; la
rivière la Thème ; la rivière Boucan Carré ; et la
rivière Capucin. Il faut souligner qu'un des bras de la rivière
Fer-à-Cheval prend sa source entre Savanette en Haïti et Hondo
Vallée en République Dominicaine.
Figure 4 : Représentation
du réseau hydrographique de la PBFA (Source :MDE, 2007)
3.3- Relief et altitude
La vallée de l'Artibonite est considérée
comme une vaste plaine triangulaire d'environ 350 km2,
traversée par les rivières de l'Artibonite, de l'Estère et
de la Quinte. Elle est limitée au Nord par la rivière de
l'Estère qui sert d'émissaire de drainage, au Sud par le canal
primaire de Colminy, la route nationale no 1 et la route de Pont
Sondé-Verrettes, à l'Est par le piedmont occidental du morne de
Chaos et à l'Ouest par un littoral marécageux et des terres
basses. Selon Georges (2014), la superficie irrigable est de l'ordre de 32 000
ha, soit 18 % des terres irrigables du pays. Le riz occupe 85% des terres.
La vallée de l'Artibonite se situe dans la
région du basse Artibonite, elle est l'une des plus grandes aires
irriguées, qui a une valeur économique très importante
pour le pays. Elle se situe dans une
14
zone plaine alimentée par les piémonts. On y
rencontre tous les sous-bassins versants, mais majoritairement dans le bassin
versant Artibonite Aval (Fig. 5). Des versants de haute altitude
(supérieure à 800 m) y sont également présents.
Cette catégorie se rencontre par ordre de priorité au niveau des
sous-bassins versants Fer-à-Cheval, Artibonite Aval et Boucan
Carré (MDE, 2007).
Figure 5 : Représentation
du réseau hydrographique de la PBFA (Source : MDE, 2007)
3.4- Pédologie
La nature et les caractéristiques des sols du
département de l'Artibonite varient suivant ce que l'on se trouve en
montagne ou en plaine. Dans les montagnes et les plateaux, les calcaires
massifs donnent par altération une argile latéritique rouge
à la fois très poreuse et très perméable (MDE,
2015).
Les sols de plaines du département de l'Artibonite
où se trouve la vallée de l'Artibonite appartiennent dans leur
totalité à la catégorie des sols alluviaux (Fig. 6). Ils
sont formés de dépôts
15
fluviatiles et de composition hétérogène
allant des matériaux fins aux cailloux calcaires arrondis. Ce sont en
général des sols de couleur brun-foncé. Leur texture va de
limono-sableuse à argilo-limoneuse. Leur PH légèrement
alcalin oscille entre 7,0 et 8,0 (MDE, 2015 ; Dalmyr, 2018).
Figure 6 : Distribution des
unités lithologiques dans la PBFA Source : MDE, 2007
3.5- Climat
Le département de l'Artibonite jouit d'un climat
tropical humide. Les températures moyennes de cette région
varient de 23°C à 29.1°C, les précipitations au niveau
de la Vallée de l'Artibonite sont de l'ordre de 500 à 1000 mm
dans les plaines tandis qu'elles sont de 1000 à 1500 mm au niveau des
Montagnes Noires, des Matheux et du Massif de Terre-Neuve (MARNDR, 2010 ;
Dalmyr, 2018). Le tableau ci-dessous (Tableau 2 et 3) présente une vue
panoramique de la situation climatique au niveau de la vallée de
l'Artibonite. La figure 8 donne la carte climatique de la région.
16
Tableau 1: Les données climatiques des
communes de la vallée de l'Artibonite
Communes
|
Température
moyenne annuelle (°C)
|
Précipitation (mm)
|
Altitude (m)
|
Classification-Köppen-Geiger (Type)
|
La Chapelle
|
29.1
|
786.2
|
|
Aw
|
Verrettes
|
29
|
788
|
|
Aw
|
Petite Rivière
|
26.0
|
1092
|
44
|
Aw
|
Marchand Dessalines
|
29.1
|
786.2
|
|
Aw
|
Estère
|
26.3
|
1069
|
8
|
Aw
|
Saint-Marc
|
25.6
|
674
|
21
|
Aw
|
Desdunes
|
26.3
|
457
|
6
|
BSh
|
Grande Saline
|
29
|
859.8
|
|
Aw
|
17
Figure 7 : Distribution des types
de climat dans la PBFA (Source : MDE, 2007)
18
CHAPITRE IV- DEMARCHE METHODOLOGIQUE
4.1- Matériels
Pour réaliser cette étude, trois types de
matériels ont été utilisés : matériels
physiques, chimiques et des logiciels.
· Les matériels physiques consistent en les
instruments et appareils électroniques utilisés pour la collecte
des données et pour la géolocalisation.
· Les matériels chimiques consistent en les
bandelettes utilisées pour mesurer la teneur des échantillons
prélevés en nitrates.
· Les logiciels utilisés sont Word, Excel et
R.
4.2-Recherches documentaires
Les travaux antérieurs constituent une source de
données pouvant orienter la recherche sur le terrain. Dans le cadre de
cette recherche, on a recouru à des documents divers comme des
mémoires de fin d'étude, rapports, articles scientifiques,
revues, sites internet, abordant notre thème d'étude en vue de
faire leurs synthèses et d'organiser des thématiques.
4.3-Échantillonnage
Dans le cadre de cette étude, on a
procédé à deux processus d'échantillonnage
distincts comme suite. D'abord, dans la première campagne, nous avons
initialement déterminé les coordonnées géospatiales
pour la collecte des échantillons d'eau en amont ; dans les aires
rizicoles et en aval de la vallée de l'Artibonite. Ensuite, un effectif
de 53 échantillons ayant chacun un volume d'un (1) litre a
été collecté aux endroits
prédéterminés. En faites, environ 16 % des
échantillons sont collectés en Amont, 62 % au niveau des aires
rizicoles et 22 % au niveau des embouchures.
La deuxième campagne échantillonnage a
été effectuée au sein de la population des riziculteurs de
la vallée de l'Artibonite. Un échantillon de 200 riziculteurs a
été sélectionné de l'ensemble des riziculteurs de
la vallée de l'Artibonite estimé à 75 000 riziculteurs par
la BID (2019). Cette taille `échantillon a été
déterminé avec une marge d'erreur 6.92 % et un intervalle de
confiance de 95%. En faites, les réponses obtenues dans cette
enquête seraient données par un intervalle de 43.08 à
56.92% de la population.
4.4-Collecte de données
19
4.5-Analyses des échantillons d'eau
Pour estimer la teneur en azote des échantillons d'eau,
des bandelettes spécifiques ont été utilisé pour
évaluer la concentration en nitrate de chaque échantillon. Ces
bandelettes sont de la marque MQuant, et mesure la concentration du
NO3- dans l'échantillon d'eau. Ce test peut détecter
une concentration allant 10 à 500 mg/l de NO3-.
Immédiatement après la collecte des échantillons, ces
derniers sont analysés par un professeur expérimenté,
ainsi que par son assistant. Ce professeur, agronome de carrière a une
longue expérience dans la réalisation de telles analyses. Enfin,
une fois les analyses terminées, les résultats m'ont
été transférés le même jour (Fig. 8).
Faute, d'un laboratoire en Haïti pouvant effectuer ces
analyses, on avait recouru à des bandelettes pour effectuer ces
estimations. Toutefois, la précision de ces tests est très
élevée suivant des études comparatives
réalisées sur une large gamme de bandelettes (Bischoff, 1996 ;
Holden & D. Scholefield ,1995) ; J.M. Jemison Jr. & R.H. Fox ,1988).
: Amont : Zones rizicoles : Aval
Figure 8 : Localisation des
points de collecte des échantillons
20
4.6-Enquête
Dans le cadre de ce travail de recherche, 200 producteurs de
riz ont été enquêtés concernant la quantité
de fertilisant inorganique utilisée et les rendements du riz durant les
4 dernières années dans la vallée de l'Artibonite. Aussi,
des questions relatives à la perception de la population sur la
pollution de l'eau par les engrais inorganiques ont été
également posées. Le questionnaire a été
administré directement par des entretiens structurés avec les
enquêtés. Les entretiens ont été
réalisés par un groupe de professionnels en Haïti, ayant de
l'expérience dans réalisation d'enquêtes.
4.7-Traitement et analyse des données
Il est important que les données brutes soient
traitées correctement afin de les transformer en informations aux fins
de la prise de décision. L'analyse des données débutera en
éditant les réponses pour assurer la cohérence. Par
conséquent, toutes les données sont revues attentivement afin de
déterminer si les réponses valaient la peine et de
découvrir si toutes les questions ont été correctement
répondues. Ainsi, Les méthodes d'analyses qualitatives et
quantitatives d'analyse statistique ont été utilisées dans
l'analyse des données. Les échantillons d'eau ont
été analysé suivant les concentrations des ions de nitrate
dans les trois sous-zones définies de l'étude : Amont, zone
rizicole, avale de la vallée de l'Artibonite
Les Logiciel Excel et R ont été utilisés
pour effectuer des analyses statistiques descriptives et des analyses de
variance pour résumer les données, créer des tableaux et
graphiques appropriés pour examiner les relations entre les
variables.
21
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET DISCUSSION
5.1-Résultats
Cette étude a été conduite dans
l'objectif de faire un état des lieux du niveau de pollution de l'eau
due aux engrais inorganiques utilisés dans la riziculture dans la
vallée de l'Artibonite. Une compréhension des mécanismes
de fertilisation et de la relation entre les doses de fertilisants
appliquées, la pollution et le rendement obtenu est également
recherchée. Les résultats des analyses d'échantillons et
des enquêtes menées sur le terrain ont permis de dégager
les résultats qui répondent à ces objectifs.
5.1.1-Production rizicole dans la vallée de
l'Artibonite
La vallée l'Artibonite, se trouvant dans le
département de l'Artibonite, est le plus grand bassin de production du
riz en Haïti. Suivant les données collectées dans le cadre
de cette étude, deux cycles de production sont
généralement réalisés par année. Cependant,
dans les années sèches, un seul cycle est réalisé,
soit celui du mois de mars. Plusieurs variétés sont
cultivées dans cette région rizicole, toutefois la
variété TCS-10 demeure la plus cultivée. Les autres
variétés comme Sheila, Shelda, Lacrete sont
cultivées de manière erratique et sont destinées à
une clientèle des villes plus ou moins aisée.
Dans la vallée de l'Artibonite, il y a un certain
automatisme de réaliser une fumure de fond à base de
matières organiques, constitué de fanes de riz. Ces
dernières proviennent du battage du riz paddy réalisée
dans les champs. Ainsi, les résidus de récolte sont
rejetés dans les champs pour augmenter la fraction organique du sol.
Les doses d'engrais inorganiques appliquées sont
généralement fractionnées en deux, avec des
spécifications en termes de formulation par fractionnement. Environ huit
(8) jours après le repiquage, une fertilisation à base d'engrais
complet de formulation 20-20-10 est réalisée. Pendant la
floraison, entre 35 à 50 jours après le repiquage, tout
dépend de la variété, une dose d'urée est
appliquée. Indépendamment des formulations, les engrais
inorganiques sont appliqués à la volée, sans une
spécification pour les besoins en éléments nutritifs par
pied.
Dans le cadre de cette étude, une évaluation
sommaire du rendement a été effectuée, sans faire re
ssortir les susceptibilités reproductives des différentes
variétés cultivées dans cette région rizicole . Se
basant sur les données collectées, le rendement du riz paddy
varie de 0.4 à 15 T/ha. Cependa nt, le rendement moyen oscille aux
environs de 4 tonnes à l'hectare (Fig. 9). L'analyse de varian ce du
rendement ne décèle pas de différences significatives
entre les quatre années prises en com
22
pte dans cette étude (p-value = 0.2141). Toutefois, on
observe une tendance à la hausse du rende ment partant de 2017
jusqu'à 2020.
Figure 9 : Rendement du
riz
- Les moyennes affectées de lettres différentes
sont significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
- Les moyennes affectées d'une même lettre ne sont
pas significativement différentes au
seuil de 5% de probabilité
5.1.2-Concentration de l'azote dans les eaux de surface
Dans la définition de la méthodologie de cette
étude, la vallée l'Artibonite a été divisé
en trois
grandes zones suivant la typologie suivante : l'amont
(à l'entrée des zones rizicoles de Lachapelle et de Verrettes),
les zones rizicoles proprement dites et l'aval (proche des embouchures,
à la sortie des zones rizicoles). Cependant, les teneurs des
échantillons prélevés en azote permettent de distinguer
deux grandes zones au niveau de la plus grande zone rizicole du pays. En effet,
les analyses échantillons prélevés en amont des zones
rizicoles, au niveau du fleuve Artibonite, démontrent que la
concentration des ions de nitrate est moins de 10 mg/l soit 10 ppm. Par contre,
les analyses de ceux qui sont prélevés au niveau des zones
rizicoles jusqu'aux embouchures démontrent que la concentration des ions
de nitrate varie de 10 à 20 mg/l (Fig. 10). L'analyse de variance des
concentrations de l'azote au niveau des régions d'études a
décelé des différences significatives entre l'amont, les
zones rizicoles et l'aval (p-value = 6.184e-05). La comparaison
23
multiple des moyennes à l'aide du test de Duncan a
montré que la concentration des ions de nitrate est significativement
supérieure au niveau de l'aval par rapport aux deux autres zones, alors
que celle des zones rizicoles est également significativement
supérieure par rapport à l'amont de la vallée (Fig. 10).
L'analyse des échantillons d'eaux prélevés
démontrent que la riziculture contribue à une augmentation
significativement de la teneur en azote des eaux de surface dans la
vallée de l'Artibonite. Toutefois, les résultats de cette
étude ne permettaient de déterminer à quel niveau les
engrais inorganiques appliqués contribuent à cette augmentation
de la teneur en azote des eaux.
Figure 10 : Carte de la
concentration de l'azote dans la vallée de l'Artibonite
: Concentration inférieure ou égale à 10
mg/l : Concentration supérieure à 10 mg/l
24
Figure 11 : Comparaison de la
concentration de l'azote dans les zones d'étude
- Les moyennes affectées de lettres différentes
sont significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
- Les moyennes affectées d'une même lettre ne sont
pas significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
5.1.3-La fertilisation azotée
L'azote est un élément essentiel pour la croissance
des végétaux. Son application dans les rizières
est aujourd'hui une obligation pour escompter un rendement
satisfaisant. Pour mieux comprendre la teneur des eaux de surface de la
vallée de l'Artibonite en azote, une estimation de la quantité
d'azote totale appliquée dans les champs annuellement a
été réalisée au cours des enquêtes
menées sur le terrain. Ainsi, dans un esprit comparaison, les doses
appliquées (kg) sont extrapolées à l'hectare. Les
données collectées permettent de déceler que la
quantité d'engrais d'azotée appliquée à l'hectare
varie de 10 à 300 Kg/ha. Dans les années 2017 et 2018, elle a
été estimée qu'en moyenne 150 kg d'azote sont
appliqués par hectare. Cependant, on constate que cette dose
25
d'application s'est réduite considérablement
pour avoisiner les 100 kg/ha durant les deux dernières années
(Fig. 12). L'analyse de variance a décelé des différences
significatives entre les doses d'azote appliquées durant les quatre
dernières années (p-value = 6.653e-15). La comparaison
multiple des moyennes à l'aide du test de Duncan démontre que les
doses appliquées durant les années 2017 et 2018 sont
significativement des doses appliquées en 2019 et 2020.
Figure 12 : Doses d'azote
appliquées à l'hectare par an
- Les moyennes affectées de lettres différentes
sont significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
- Les moyennes affectées d'une même lettre ne sont
pas significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
5.1.4- Fertilisation phosphorique
Dans le cadre de cette étude, une estimation des doses de
phosphore appliquées à l'hectare a été
également réalisée. On constate que les
doses appliquées varient de 0 à 125 kg/ha. Cependant, la moyenne
des doses appliquées annuellement est estimée à environ 50
kg par hectare. L'analyse de variance des doses de phosphore appliquées
ne décèlent pas de différence significative entre les
différentes années sous-études (P.value = 0.4149).
26
Figure 13 : Doses de phosphore
appliquées à l'hectare par an
- Les moyennes affectées de lettres différentes
sont significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
- Les moyennes affectées d'une même lettre ne sont
pas significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
5.1.5-Fertilisation potassique
Les doses de potassium appliquées à l'unité
de surface dans la vallée de l'Artibonite sont
relativement faibles en comparaison à celles d'azote et
de phosphate. Les données collectées démontrent que les
doses appliquées varient 0 à 65 kg/ha. En outre, on constate
qu'elles oscillent en moyenne aux alentours de 20 à 25 kg/ha durant les
quatre dernières années prises en compte dans cette recherche
(Fig. 14). L'analyse de variance des doses de Potassium appliquées ne
décèlent pas de différence significative entre les
différentes années sous-études (P.value = 0.4149).
27
Figure 14 : Doses de potassium
appliquées à l'hectare par an
- Les moyennes affectées de lettres différentes
sont significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
- Les moyennes affectées d'une même lettre ne sont
pas significativement différentes au seuil de 5% de
probabilité
5.1.6-Doses d'engrais appliqués et le rendement
Dans le cadre de cette étude, une comparaison sommaire des
doses d'engrais appliquées par
rapport au rendement a permis de suivre l'évolution de
ces deux facteurs au cours de la courte période d'étude. Le
rendement durant les quatre années de l'étude a suivi une
tendance à la hausse, avec une variation de 3.75 à 4.5 tonnes/ha.
Alors que, une tendance à la baisse est plutôt remarquée
pour les doses de NPK appliquées. A remarquer que, la forte
réduction des doses d'azote appliquées durant les deux
dernières années n'a pas corrélé à une
réduction du rendement. En plus, lorsqu'on tient compte de la relation
du rendement et des doses d'azote, mise à part les années 2017 et
2018, où des coefficients de corrélation proche de 0.5 a
été retrouvé, une indépendance du rendement par
rapport aux doses d'azote appliquées a été remarqué
durant les deux dernières années.
28
Figure 15 : Relation entre les
doses d'engrais et le rendement
Par ailleurs, lorsqu'on analyse la relation entre les doses de
phosphore et de potassium, durant les quatre dernières années,
une évolution plus ou moins indépendante a été
remarquée entre les facteurs analysés. Cet état des
résultats est très informatif sur l'état nutritionnel du
sol, et faire ressortir des possibilités que des doses excessives
d'azote ont été utilisées. Toutefois, il faut placer cette
étude dans son contexte. Elle n'était une recherche
expérimentale visant à évaluer l'effet des doses de NPK
sur le rendement du riz. Donc, les données sont de type
observationnel.
Tableau 2: Corrélation entre le rendement
obtenu et les doses d'engrais chimiques (NPK) appliquées
Eléments fertilisants
|
|
|
Rendement
|
|
|
2017
|
2018
|
|
|
2019
|
|
2020
|
|
Azote
|
0.5
|
|
0.42
|
|
|
0.08
|
|
0.06
|
Phosphore
|
0.03
|
|
0.14
|
|
|
0.06
|
|
0.02
|
Potassium
|
0.03
|
|
0.14
|
|
|
0.06
|
|
0.02
|
N.B : Corrélation sur une taille d'échantillon de
200
29
5.1.7-La population et les risques de pollution
Dans le cadre de cette étude, une emphase a
été portée sur la compréhension de la population
sur les risques liés à l'application excessive des engrais
inorganiques. Plus de 90% des enquêtés sont d'avis que ces
derniers ont des effets néfastes sur l'écosystème. D'une
part, plus de 80% sont d'accord que des doses excessives sont
généralement utilisées dans la riziculture dans la
vallée de l'Artibonite. D'autre part, ils s'alignent unanimement qu'une
légère réduction des doses de fertilisants
appliquées, particulièrement celles de l'azote, seraient
bénéfiques pour l'environnement et réduirait les
coûts de production sans toutefois affectées réellement
significativement le rendement. De telles affirmations s'alignent avec les
résultats ci-dessus concernant la relation du rendement et des doses
engrais appliquées.
5.2-Discussions
Dans cette étape du travail, une approche analytique a
été réalisée pour discuter les résultats
à la lumière de la littérature disponible et de la
situation multidimensionnelle de la zone d'études.
5.2.1-Production rizicole dans la vallée de
l'Artibonite
Le riz, qu'il soit irrigué ou pluvial, est produit dans
tous les départements d'Haïti, à l'exception du celui du
Nord-Ouest. Toutefois, la vallée de l'Artibonite demeure le plus grand
bassin de production quant à la superficie cultivée. Elle fournit
environ 85% de la production pour la saison du printemps, et un peu moindre
dans les autres saisons (MARNDR/USAI, 2015).
L'adoption de masse de la variété TCS-10 dans la
vallée de l'Artibonite remonte au passé de production et a des
politiques d'intensification de la riziculture dans cette région.
Après la dévastation des rizières par la maladie de la
paille noire dans les années 1980, plusieurs variétés ont
été introduites pour relancer la production rizicole de cette
région. Mais, après plusieurs années
d'expérimentation continues, la variété TCS-10 a
été largement vulgarisée pour sa productivité et
son appréciation par la population. Toutefois, c'est une
variété extrême vorace en éléments
fertilisants.
Depuis environ plus d'une décennie, plusieurs projets
ont été implémentés pour augmenter la
disponibilité des engrais inorganiques d'un côté et d'un
autre pour rationaliser les doses d'engrais appliquées ((MARNDR, 2014;
WINNER/USAID, 2017). Malgré de multiples efforts de la part du
ministère de l'agriculture et d'autres organismes non-étatiques,
la fertilisation inorganique des
30
rizières se fait suivant les capacités
financières de l'agriculteur et généralement sans
supervision des autorités régionales (Louissanint et Duvivier, ,
2005).
La fertilisation organique est très peu
vulgarisée dans la vallée de l'Artibonite, vue la faible teneur
de ces engrais en éléments nutritif pour la plante. Dans
certaines zones de la vallée de l'Artibonite, après la
récolte, les paysans pratiques l'écobuage pour pouvoir disposer
au plus vite les éléments nutritifs disponibles dans les
résidus de récoltes. Cette pratique qui consiste au brulis des
débris organiques et de la végétation présentes sur
la parcelle au moment de la préparation de sol a été
dénoncée par le MARNDR/PSF (2012), pour la pollution de l'air
causée. Suivant une étude commanditée par le
ministère de l'agriculture, il a été estimé
qu'environ 58% des engrais chimiques appliqués est transformée en
biomasse et le reste est converti en grain (soit 42%) (MARNDR/PSF, 2012). Cette
pratique génère donc une énorme réserve en azote
pour le sol si une valorisation optimale a été
effectuée.
Le rendement du riz au niveau national varie de 2 à 3
tonnes/ha. Cependant, comme l'a précisé IICA/SYFAAH (2012), dans
une étude commandite sur la filière du riz en Haïti, dans
les localités bénéficiant des interventions du PIA (dans
l'Artibonite) et de la mission taïwanaise (à Torbeck) on a obtenu
dans certains cas des 13 rendements plus ou moins satisfaisants : 4 à 5
tonnes/hectare pour TCS 10, et 3 à 4 tonnes/hectare pour Prosequisa et
Sheila. Ces résultats sont confirmés par Joseph (2013) dans le
cadre des recherches menées dans la vallée de l'Artibonite pour
comparer le système de riziculture intensif et le système
traditionnel. Ainsi, les recherches ci-dessus s'alignent avec les trouvailles
de l'enquête menées sur le terrain, évaluant le rendement
du riz dans la vallée de l'Artibonite.
5.2.2-Concentration de l'azote dans les eaux de surface
Le cycle de l'azote des écosystèmes
préindustriels a longtemps été remarquablement
fermé, malgré la grande mobilité de cet
élément dans l'atmosphère et l'hydrosphère. Les
échanges commerciaux interrégionaux et internationaux de produits
agricoles marchandises, qui a considérablement augmenté
après la généralisation de l'utilisation d'engrais
azotés synthétiques, introduit un type supplémentaire
d'azote mobilité, qui rivalise aujourd'hui avec les flux
atmosphériques et hydrologiques, et provoque leur renforcement aux
niveaux local, régional et mondial. Quatre-vingt-cinq pourcent de
l'apport anthropique net d'azote réactif n'est présent que sur 43
pourcent du territoire. L'agriculture moderne basée sur la l'utilisation
d'engrais de synthèse et le découplage des
31
productions végétales et animales est
responsable de la plus grande partie des pertes anthropiques de réactifs
l'azote dans l'environnement( Billen et Garnier, 2013).
Selon Julio et Camargo (2006), il y a trois problèmes
environnementaux majeurs à la pollution due à l'azote: (1) il
peut augmenter la concentration d'ions hydrogène dans les
écosystèmes d'eau douce sans grande capacité de
neutralisation de l'acide, entraînant une acidification de ces
systèmes ; (2) elle peut stimuler ou améliorer le
développement, le maintien et la prolifération des producteurs
primaires, entraînant l'eutrophisation des écosystèmes
aquatiques ; (3) il peut atteindre des niveaux toxiques qui nuisent à la
capacité des animaux aquatiques à survivre, grandir et se
reproduire. La pollution par l'azote inorganique des eaux souterraines et de
surface peut également avoir des effets néfastes sur la
santé humaine et l'économie.
Dans le cadre de cette étude, visant une estimation de
la concentration de l'azote total dans les eaux de surface dans la
vallée de l'Artibonite, des résultats un peu compromettants ont
été retrouvés. En amont des zones rizicoles, la
concentration des ions de nitrate varie de 0 à 10 ppm. Ces
données coïncident avec les attentes de l'étude. Il a
été prévu que l'eau provenant du barrage de Péligre
aura une faible concentration d'azote dissous. Cependant, dans les zones
rizicoles et dans les exutoires, on avait attendu une augmentation plutôt
considérable de la concentration en azote des eaux de surface. En effet,
sa concentration dans ces zones varie 10 à 20 ppm. Ceci traduit une
contribution plutôt significative de la riziculture dans la pollution des
eaux courantes de la vallée de l'Artibonite.
Suivant les recherches conduites par Book (1987) sur les
malformations chez les humains dues à la consommation de l'eau
polluée par l'azote, il a été conclu qu'une concentration
de nitrate de 45 ppm pourrait entrainer des malformations irréversibles
chez les humains. De telles considérations, sont aussi juste pour la
faune de la zone, car étant pour la plupart plus petits que les humains,
donc sont très vulnérables à une intoxication au nitrate.
Par ailleurs, dans les pays comme les États Unis d'Amériques et
Israël, la concentration en ions de nitrate doit-être
supérieure à 70 ppm pour classer une source d'eau impropre
à la consommation humaine (Daniel et al, 2013). Pour l'Union
Européenne, l'eau potable ne doit pas contenir plus de 50 ppm de
nitrate. Elle affirme qu'au-delà de cette concentration, il y a de fort
risque de santé publique. Même si que les points de collecte des
échantillons ne sont pas destinés à la consommation
humaine, mais les risques sanitaires
32
qu'une concentration excessive de nitrate pourraient avoir sur
l'homme serait quasiment serait identiques pour la faune de la zone.
Comparant les résultats obtenus dans cette étude
aux normes internationales, on retient que la plus haute dose notée est
doublement inferieure par rapport au standard international. Ceci laisse
comprendre que l'azote dans les eaux de surface dans la Vallée de
l'Artibonite ne représente pas un risque important pour la santé
publique à l'heure actuelle. Cependant, ces résultats obtenus
doivent-être contrastés dans le contexte de la collecte des
échantillons. Ces derniers ont été prélevé
à la fin du cycle de production du printemps. Comme
précisée, normalement, on réalise deux applications
d'engrais dans les rizières : une fumure de fond environ 8 jours
après le repiquage et la deuxième au moment de la floraison
environ 35 à 50 jours après le repiquage. Cette collecte
d'échantillon a été réalisée à
environ 50 jours après la deuxième dose d'azote appliquée.
Sachant la mobilité de l'azote dans le sol, il est un peu difficile de
capter la vraie concentration du nitrate dans le sol. En plus, le mois de
juillet dernier était un peu pluvieux. Donc, on comprend que la
concentration du nitrate s'est réduite suivant le principe de la
dilution des solutions chimiques.
Enfin, la concentration de l'azote dans les
échantillons est faible par rapport aux normes internationales fixant
des concentrations de nitrates jugées toxiques pour l'homme et les
autres organismes de la faune.
5.2.3-Doses de NPK appliquées dans les
rizières
En riziculture intensive, l'application de l'engrais
inorganique est une obligation pour avoir un rendement satisfaisant. Selon la
FAO (2021), la dose d'engrais azotée nécessaire pour avoir un bon
rendement optimal varie de 70 à 105 kg/ha , tout dépend de la
variété, des saisons de cultures et des conditions climatiques.
De cette quantité à appliquer, doit-être prise les
reliquats d'engrais des saisons antérieures. Cependant, dans le cadre de
cette étude, les doses appliquées durant les quatre années
sous étude excédent les recommandations de la FAO.
Malheureusement, les résultats de cette étude ne permettaient pas
de démontrer si les surplus d'engrais azotés appliquées
représentent un risque pour la sante publique et pour
l'environnement.
Le phosphore favorise la croissance radiculaire du riz, le
tallage ainsi que la formation et le rendement des grains. La
disponibilité du phosphore est plus faible dans les sols de culture
pluviale stricte que dans les sols submergés. La carence en phosphore
peut être un facteur limitant,
33
notamment dans les oxisols fortement acides. La
disponibilité en phosphore est faible dans les sols alluviaux de culture
pluviale et les rendements du riz diminuent avec les récoltes, ce qui
pourrait être évité en augmentant le taux d'apport de
phosphore (FAO, 2015).
La dose optimale pour une variété avec un cycle
de 100 à 110 jours s'est révélé être de 20
à 40 kg P2O5/ha. Dans le cadre de cette étude, il a
été retrouvé que la dose de phosphore applique varie de 40
à 50 kg/ha. Ces résultats ne se détachent pas des doses
recommandables pour cette culture. Ainsi, se basant sur les travaux de Fennel
(2019) et Redfield (1934) estimant que le ratio de N/P dans les eaux douces est
de l'ordre de 16/1 , on estime que le risque de pollution du phosphore est un
peu faible dans la vallée de l'Artibonite.
Le potassium aide les plants de riz à devenir robustes
et à résister à la sécheresse et aux maladies. Il
favorise la formation de grains plus gros. La carence de potassium est moins
grave que celle d'azote ou de phosphore, mais certains sols à texture
grossière dans les zones de fortes précipitations manquent de
potassium. Les techniques de coupe et brûlis peuvent apporter du
potassium aux sols (FAO, 2015).
Dépendamment du type de sol, les doses optimales de
potassium pour un rendement optimal du riz varient de 20 à 30 kg/ha.
Suivant l'enquête menée sur le terrain, les doses de potassium
appliqués varient également de 20 à 30 kg/ha. De tels
résultats témoignent de l'impact des projets successifs
réalisés dans la vallée de l'Artibonite pour augmenter la
productivité des différentes variétés de riz
cultivées et pour rationaliser les doses d'azote appliqués.
5.2.4-Doses d'engrais appliqués et le rendement
Dans le cadre de cette étude, la compréhension
de la relation entre les doses d'engrais appliqués et le rendement,
pourrait-être une indication sur l'utilisation de doses excessives.
Durant les années 2017 et 2018, les analyses statistiques permettent de
déceler que les doses d'azote appliquées influencent le rendement
à environ 50% (Tableau 4). Même si cette étude n'est pas
expérimentale et est plutôt holistique, les résultats
obtenus se rapprochent des trouvailles d'autres chercheurs où des
coefficients de corrélation allant de 0.5 à 0.64 a
été retrouvés l'azote et le rendement du riz (Chaturvedi,
2005; Zhang et al., 2020; Camargo, 2006; Khairunniza-Bejo et al., 2017).
Suivant les résultats obtenus, le rendement du riz dans
la vallée de l'Artibonite n'est pas vraiment corrélé avec
le phosphore et le potassium. Comme l'a démontré FAO (2015) , les
deux éléments
34
montrent des effets significatifs sur le rendement, lorsqu'il
y avait une carence en ces derniers. Les sols d'Haïti, de leurs
pédogenèses, ont une forte teneur de phosphore et le potassium.
Ce qui facilite la prédominance d'un système de culture purement
organique dans tous les agrosystèmes de montagne du pays.
5.2.5-La population et les risques de pollution
Suivant les données recueillies dans l'enquête
menées sur le terrain, on aperçoit que la population a
été avertie des risques liés à une utilisation
excessive des engrais inorganiques, particulièrement l'azote. Cet acquis
provient inéluctablement des formations réalisées au
profit des organisations de base de la région sur les risques et les
dangers liés aux applications déraisonnées des intrants
chimiques. Le désir des agriculteurs de manifester à la
réduction des doses d'engrais appliqués, particulièrement
l'azote tient au fait que ce serait un pari doublement gagnant pour
l'agriculteur. Une réduction considérable des doses
appliquées lui permettrait de réduire les coûts de
production et du même coup réduire les risques associés
à la pollution par les engrais azotés inorganiques.
Par ailleurs, il faut mentionner que les doses d'engrais
appliqués dépendent aussi de la disponibilité des engrais
sur le marché et les capacités financières de l'exploitant
agricole. La réduction spectaculaire des doses d'azote durant les deux
dernières années illustre cela. En effet, les troubles politiques
se poursuivent dans le pays, compliquant les importations ainsi que la
distribution des engrais.
Enfin, la population témoigne d'une certaine
velléité de protéger leur écosystème par
rapport aux risques liés à la pollution des eaux de surface par
les engrais chimiques. Toutefois, des mesures coercitives doivent-être
mises en place pour les guider et les maintenir dans les bonnes pratiques
d'application des engrais et des pesticides.
35
CHAPITRE VI - CONCLUSION
Les résultats de l'étude ont montré que
les eaux de surface dans la vallée de l'Artibonite se
caractérisent par une faible teneur en nitrate. En effet, la
concentration en nitrate du fleuve Artibonite à l'entrée des
zones rizicoles est inférieure ou égale à 10 ppm. Dans les
zones rizicoles jusqu'aux embouchures, des concentrations de 10 à 20 ppm
ont été retrouvées. Les analyses de variance permettent de
déceler que les concentrations des eaux de surface en nitrate varient
significativement de l'amont aux embouchures (p-value = 6.184e-05).
Toutefois, la teneur en nitrate de ces eaux ne constitue pas un risque majeur
pour la sante publique et pour l'environnement au regard des normes
internationales. En effet, suivant les normes européennes et
américaines concernant la teneur de l'eau en nitrate, il a
été estimé qu'une concentration en dessous de 45 ppm ne
représente qu'un risque minimal pour l'environnement ainsi pour la
santé publique.
Les résultats de l'enquête menée sur le
terrain permettent de découvrir de grande variation entre les doses
d'engrais appliqués annuellement. Toutefois, l'amplitude est d'autant
plus importante pour que les autres éléments (PK). En faites, les
doses d'engrais appliqués varient en moyenne de 100 à 160, 40
à 60 et 20 à 30 kg/ha respectivement pour l'azote, le phosphore
et le potassium. Ces doses appliquées, à l'exception de l'azote
qui présente une grande variation annuellement, s'alignent aux
recommandations de la FAO pour la fertilisation du riz. Ainsi les risques de
pollution liés au phosphore restent très minimes.
Les agriculteurs dans la vallée sont conscients des
effets néfastes que l'utilisation massive des engrais pourrait avoir sur
leurs santés et sur l'environnement. En outre, ils montrent de
l'engouement pour rationaliser les doses appliquées, ce qui leur
permettrait de réduire les coûts de production et de
protéger l'environnement.
Au regard de la méthodologie et des résultats de
l'étude, il est vivement recommandé de :
Ø Répéter cette étude en pleine
période de production, immédiatement après le dernier
apport de l'urée ;
Ø Mener des études pour évaluer le
niveau de pollution des eaux souterraines à l'azote et au phosphore ;
Ø Elaborer et implémenter des projets sur le
rationnement de l'engrais inorganiques dans la vallée de
l'Artibonite.
36
CHAPITRE VII- BIBLIOGRAPHIE
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Serpil SAVCI. (2012). Investigation of Effect of Chemical
Fertilizers on Environment: doi: 10.1016/j.apcbee.2012.03.047:
www.sciencedirect.com/www.elsevier.com/locate/procedia
Talot BERTRAND. (2005). Diagnostic des systèmes de culture
rizicole (Oryza sativa, L) dans la Vallée de l'Artibonite.
Mémoire de fin d'étude.
Tim Josling. (2017). Trois interventions sur le marché du
riz en Haïti : Haïti Priorise : Analyse des coûts et des
avantages 62p
41
WINNER/USAID (2017). La production de riz.
Yvio Georges. (2020). Étude d'impact des changements
climatiques sur trois filières agricoles (riz, mais et haricot) dans
vallée de l'Artibonite, Haïti avec l'appui technique de la
faculté des sciences de l'agriculture et de l'environnement fsae/uniq. :
[Rapport de recherche] Université Quisqueya (Port-au-Prince).2014.
hal-02470059
LES ANNEXES
42
43
ANNEXE 1 :
Annexe 1 : les points de GPS enregistrés lors du
prélèvement des échantillons et la quantité de
concentration par échantillon.
#
|
Latitude
|
Longitude
|
Concentration
|
1
|
19.23842
|
-72.77785
|
15
|
2
|
19.24742
|
-72.72555
|
15
|
3
|
19.25048
|
-72.69660
|
15
|
4
|
19.24207
|
-72.66841
|
15
|
5
|
19.20114
|
-72.60146
|
15
|
6
|
19.16969
|
-72.62734
|
10
|
7
|
19.15319
|
-72.61254
|
15
|
8
|
19.14643
|
-72.58056
|
15
|
9
|
19.14692
|
-72.54799
|
15
|
10
|
19 ,12175
|
-72.50025
|
15
|
11
|
19.09896
|
-72.47570
|
10
|
12
|
19 ,05264
|
-72.43519
|
10
|
13
|
19.05341
|
-72.34120
|
10
|
14
|
19.07771
|
-72.36743
|
10
|
15
|
19.12122
|
-72.37155
|
10
|
16
|
19.10249
|
-72.38455
|
10
|
17
|
19.12317
|
-72.43382
|
10
|
18
|
19.14486
|
-72.46798
|
10
|
19
|
19.16854
|
-72.48815
|
15
|
20
|
19.19894
|
-72.52664
|
15
|
21
|
19.22823
|
-72.53737
|
15
|
22
|
19.20493
|
-72.55037
|
15
|
23
|
19.19827
|
-72.49158
|
15
|
24
|
19.24333
|
-72.52737
|
15
|
25
|
19.2755
|
-72.54883
|
15
|
26
|
19.24357
|
-72.57672
|
15
|
27
|
19.26399
|
-72.57295
|
15
|
28
|
19.30442
|
-72.58308
|
15
|
29
|
19.28230
|
-72.60307
|
15
|
30
|
19.30264
|
-72.63088
|
15
|
31
|
19.30264
|
-72.63097
|
15
|
32
|
19.29543
|
-72.67002
|
15
|
33
|
19.30044
|
-72.73110
|
15
|
34
|
19.24814
|
-72.77141
|
20
|
35
|
19.29810
|
-72 ,70367
|
20
|
36
|
19.31341
|
-72 ,66144
|
20
|
37
|
19.24973
|
-72.65380
|
20
|
38
|
19.28109
|
-72.62350
|
15
|
39
|
19.24868
|
-72.62161
|
15
|
40
|
19.25135
|
-72.74966
|
15
|
41
|
19.22882
|
-72.64668
|
15
|
44
42
|
19.21334
|
-72.62075
|
15
|
43
|
19.19486
|
-72.62376
|
15
|
44
|
19.15214
|
-72.51321
|
10
|
45
|
19.09263
|
-72.49896
|
10
|
46
|
19.10479
|
-72.54273
|
10
|
47
|
19.99333
|
-72.37210
|
10
|
48
|
19.03775
|
-72.35489
|
10
|
49
|
19.17692
|
-72.55402
|
10
|
50
|
19.17857
|
-72.59668
|
10
|
51
|
19.20726
|
-72.78336
|
10
|
52
|
18.95918
|
-72.34124
|
10
|
53
|
19.03563
|
-72.39926
|
10
|
45
ANNEXE 2
Annexe 2 : Quelques photos prises lors de l'analyse des
échantillons après le prélèvement
47
48
ANNEXE 3 :
Annexe 3 : le formulaire d'enquête utilisé
dans le cadre de ce travail
49
Travail de Fin d'Etude (TFE) : Analyse
sur l'utilisation des engrais chimiques (NPK) au niveau de la vallée de
l'Artibonite.
Code de l'enquêteur : Date :
INFORMATIONS GÉNÉRALES
1- Identification de l'exploitant agricole
1.1. Nom et prénom du chef d'exploitation
1.2. Commune : / Section Communale :
Localité : Tel:
1.3. Sexe : Femme [...] Homme [.....] Autres
[....]
1.4. Statut matrimonial : Célibataire
[...] Marié(e) [...] Divorcé(e) [..] Union libre [...]
1.5. Niveau d'éducation : Zéro [....]
Primaire[....] Secondaire [...] Universitaire[....]
1.6. Âge : Taille du ménage :
1.7. Nombre d'années d'expérience
dans la riziculture :
1.8. Superficie totale cultivée en riz :
Carreau / Nbre de parcelle(s) : 2. Aspect organisationnel
/formation sur la bonne pratique agricole
2.1. Etes-vous membre d'une organisation de base
? Oui [....] Non [....]
Si oui, quel est son nom ? 2.2. Dans quel domaine
intervient-elle ?
Agriculture .... / Social ......I Santé / Religieux ..../
Epargne & crédit ..../ Autre : 2.3. Votre organisation a-t-elle
joué un rôle important dans la production rizicole dans la zone
?
Oui [....] Non [....]
Si oui, comment ?
Formation [....] Encadrement technique [....] Subvention
fertilisant [....]
Commercialisation [....] Crédit agricole [....] Autres :
50
3. Utilisation des entrais
Année
|
Parcelle 1
|
Parcelle 2
|
Parcelle 3
|
Superficie
|
|
|
|
2017
(Quantité engrais
utilisée, en sac ; marmite)
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Compost/fumier °nantit&
|
Compost/fumier Quantité-
|
Compost/fumier Quantité-
|
2018
(Quantité engrais
utilisée, en sac ; marmite)
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité -
|
2019
|
Engrais complet
Formulation: Quantité
|
Engrais complet
Formulation: Quantité ·
|
Engrais complet
Formulation: Quantité ·
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité:
|
Compost/fumier
Quantité:
|
2020
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Engrais complet
Formulation:
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Urée
Quantité:
|
Compost/fumier Quantité ·
|
Compost/fumier
Quantité ·
|
Compost/fumier Quantité:
|
Utilisez-vous la
même quantité
d'engrais pour les récoltes successives
|
Oui
Non
|
Oui
Non
|
Oui
Non
|
4. 51
Origine des engrais utilisés
Où vous avez trouvé les engrais utilisés
dans vos parcelles ?
2018
(Nombre de sac)
|
2019
(Nombre de sac)
|
2020
(Nombre de sac)
|
Marché local :
|
Marché local :
|
Marché local :
|
(ODVA) ·
|
(ODVA) ·
|
(ODVA) ·
|
Don :
|
Don :
|
Don :
|
Subvention gouvernement ·
|
Subvention gouvernement
|
Subvention gouvernement
|
Autres ·
|
Autres ·
|
Autres :
|
|
5. Mode d'application des
engrais
Types d'engrais
|
|
Mode d'application
|
Engrais organique
|
A la volée
|
|
Localisée
|
Engrais inorganique
|
A la volée
|
|
Localisée
|
|
6. Période d'application des engrais
Types d'engrais
|
Période d'application
|
Engrais organique
|
Préparation de
sol
|
Phase de Croissance
|
Floraison
|
Engrais inorganique
|
Préparation de
sol
Formulation :
|
Phase de Croissance ....
Formulation :
|
Floraison ...
Formulation :
|
7. 52
Récolte et Rendement
Année
|
Parcelle 1
|
Parcelle 2
|
Parcelle 3
|
Nombre de récolte
|
|
|
|
2017
(Quantité riz récoltée en marmite)
|
1`- récolte :
2`-- récolte ·
|
1? récolte :
2~` récolte ·
|
10.-e récolte :
2`-- récolte ·
|
2018
(Quantité riz récoltée en marmite)
|
le- récolte :
2`m` récolte ·
|
l récolte :
2`me récolte ·
|
1- récolte :
2em` récolte ·
|
2019
(Quantité riz récoltée en marmite)
|
l" récolte :
2`? récolte :
|
lem récolte :
2eme récolte ·
|
le1e récolte :
2`=` récolte ·
|
2020
(Quantité riz récoltée en marmite)
|
lm récolte :
2`"" récolte ·
|
1? récolte :
2`m` récolte -
|
1`= récolte :
2`me récolte ·
|
|
8. L 'état de connaissance des exploitants sur
la pollution par les engrais inorganiques
8.1. Selon vous, les engrais chimiques ont-ils un
impact négatif :
Sur la santé humaine Sur la santé animale ?
Sur les sources et les rivières ? Sur les
espèces aquatiques ?
8.2. Si oui, quelle solution qui devrait apporter pour
protéger
l'environnement ?
8.3. Selon vous une gestion rationnelle des engrais
permettait-elle de protéger
l'environnement ?
53
ANNEXE 4 :
Annexe 4 : quelques photos lors de la
réalisation de l'enquête
L'enquêteur (trice) parle avec les enquêtés
55
ANNEXE 5:
Annexe 5 : Presentation de l'analyse de variance entre le
rendement et les doses des fertilisants appliquées
56
Analysis of Variance Table
Response: Azote
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
Anne 1 592352 592352 63.707 6.653e-15 ***
Residuals 643 5978677 9298
Signif. codes : 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
> LSD.test(MAzote,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha =
0,01, console = T )
> library(agricolae)
> LSD.test(MAzote,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha =
0,01, console = T )
Study: NULL
LSD t Test for Azote
Mean Square Error: 9298.098
Anne, means and individual
|
( 100
|
%)
|
CI
|
|
|
Azote
|
std
|
r
|
LCL
|
UCL
|
Min
|
Max
|
2017
|
176.9121
|
88.42193
|
134
|
-Inf
|
Inf
|
0
|
486.8691
|
2018
|
176.2827
|
141.70852
|
134
|
-Inf
|
Inf
|
0
|
1515.0705
|
2019
|
108.8902
|
75.12255
|
187
|
-Inf
|
Inf
|
0
|
367.8420
|
2020
|
107.5419
|
75.51957
|
190
|
-Inf
|
Inf
|
0
|
363.6169
|
Alpha: 0 ; DF Error: 643 Critical Value of t: Inf
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Treatments with the same letter are not significantly different.
Azote groups
2017 176.9121 a
2018 176.2827 a
2019 108.8902 b
2020 107.5419 b
> duncan.test(MAzote,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha =
0,01, console = T)
Study: NULL
Duncan's new multiple range test for Azote
Mean Square Error: 9298.098 Anne, means
|
Azote
|
std
|
r Min
|
Max
|
2017
|
176.9121
|
88.42193
|
134
|
0
|
486.8691
|
2018
|
176.2827
|
141.70852
|
134
|
0
|
1515.0705
|
2019
|
108.8902
|
75.12255
|
187
|
0
|
367.8420
|
2020
|
107.5419
|
75.51957
|
190
|
0
|
363.6169
|
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Means with the same letter are not significantly different.
Azote groups
2017 176.9121 a
57
2018 176.2827 a
2019 108.8902 b
2020 107.5419 b
> Mphosphore = aov(Phosphore~ Anne, data = Manouchedata) >
anova(Mphosphore)
Analysis of Variance Table
Response: Phosphore
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
Anne 1 1956 1955.8 0.6654 0.4149
Residuals 791 2325110 2939.5
> LSD.test(Mphosphore,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha
= 0,01, console = T)
Study: NULL
LSD t Test for Phosphore
Mean Square Error: 2939.457
Anne, means and individual ( 100 %) CI
Phosphore std r LCL UCL Min Max
2017 55.96056 55.94133 199 -Inf Inf 0 422.833
2018 55.99598 54.52703 199 -Inf Inf 0 422.833
2019 54.31937 54.64098 197 -Inf Inf 0 422.833
2020 51.83833 51.93137 198 -Inf Inf 0 422.833
Alpha: 0 ; DF Error: 791 Critical Value of t: Inf
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Treatments with the same letter are not significantly different.
Phosphore groups
2018 55.99598 a
2017 55.96056 a
2019 54.31937 a
2020 51.83833 a
> MPotassium = aov(Potassium ~ Anne, data = Manouchedata) >
anova(MPotassium )
Analysis of Variance Table
Response: Potassium
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
Anne 1 489 488.94 0.6654 0.4149
Residuals 791 581278 734.86
> LSD.test(MPotassium ,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha
= 0,01, consol e = T)
Study: NULL
LSD t Test for Potassium
Mean Square Error: 734.8642
Anne, means and individual ( 100 %) CI
Potassium std r LCL UCL Min Max
2017 27.98028 27.97066 199 -Inf Inf 0 211.4165
2018 27.99799 27.26351 199 -Inf Inf 0 211.4165
2019 27.15969 27.32049 197 -Inf Inf 0 211.4165
2020 25.91916 25.96569 198 -Inf Inf 0 211.4165
58
Alpha: 0 ; DF Error: 791 Critical Value of t: Inf
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Treatments with the same letter are not significantly different.
Potassium groups
2018 27.99799 a
2017 27.98028 a
2019 27.15969 a
2020 25.91916 a
> duncan.test(MPotassium ,"Anne", group = T, main = "NULL",
alpha = 0,01, con sole = T)
Study: NULL
Duncan's new multiple range test for Potassium
Mean Square Error: 734.8642 Anne, means
Potassium std r Min Max
2017 27.98028 27.97066 199 0 211.4165
2018 27.99799 27.26351 199 0 211.4165
2019 27.15969 27.32049 197 0 211.4165
2020 25.91916 25.96569 198 0 211.4165
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Means with the same letter are not significantly different.
Potassium groups
2018 27.99799 a
2017 27.98028 a
2019 27.15969 a
2020 25.91916 a
> MRendement = aov(Rendement ~ Anne, data = Manouchedata) >
anova(MRendement )
Analysis of Variance Table
Response: Rendement
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
Anne 1 1.8239e+08 182392880 0.3662 0.5453
Residuals 666 3.3172e+11 498082238
> LSD.test(MRendement ,"Anne", group = T, main = "NULL", alpha
= 0,01, consol e = T)
Study: NULL
LSD t Test for Rendement
Mean Square Error: 498082238
Anne, means and individual ( 100 %) CI
Rendement std r LCL UCL Min Max
2017 6707.671 18274.11 167 -Inf Inf 0 162790.7
2018 7310.651 21128.62 167 -Inf Inf 0 198604.7
2019 7895.014 24297.29 167 -Inf Inf 0 224651.2
2020 8070.783 25051.08 167 -Inf Inf 0 249069.8
59
Alpha: 0 ; DF Error: 666 Critical Value of t: Inf
least Significant Difference: Inf
Treatments with the same letter are not significantly
different.
Rendement groups
2020 8070.783 a
2019 7895.014 a
2018 7310.651 a
2017 6707.671 a
> duncan.test(MRendement ,"Anne", group = T, main = "NULL",
alpha = 0,01, con sole = T)
Study: NULL
Duncan's new multiple range test for Rendement
Mean Square Error: 498082238 Anne, means
Rendement std r Min Max
2017
|
6707.671
|
18274.11
|
167
|
0
|
162790.7
|
2018
|
7310.651
|
21128.62
|
167
|
0
|
198604.7
|
2019
|
7895.014
|
24297.29
|
167
|
0
|
224651.2
|
2020
|
8070.783
|
25051.08
|
167
|
0
|
249069.8
|
Alpha: 0 ; DF Error: 666
Critical Range
2 3 4 Inf Inf Inf
Means with the same letter are not significantly different.
Rendement groups
2020 8070.783 a
2019 7895.014 a
2018 7310.651 a
2017 6707.671 a
> MRendement = aov(Rendement ~ Anne, data = Manouchedata) >
anova(MRendement )
Analysis of Variance Table
Response: Rendement
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
Anne 1 1.8239e+08 182392880 0.3662 0.5453
Residuals 666 3.3172e+11 498082238 >
shapiro.test(Rendement)
Shapiro-Wilk normality test
data: Rendement
W = 0.20617, p-value < 2.2e-16
> kruskal.test(Rendement ~ Anne, data = Manouchedata)
Kruskal-Wallis rank sum test
data: Rendement by Anne
60
Kruskal-Wallis chi-squared = 4.4794, df = 3, p-value = 0.2141
> shapiro.test(Phosphore)
Shapiro-Wilk normality test
data: Phosphore
W = 0.70749, p-value < 2.2e-16
> shapiro.test(Potassium)
Shapiro-Wilk normality test
data: Potassium
W = 0.70749, p-value < 2.2e-16
> kruskal.test(Potassium ~ Anne, data = Manouchedata)
Kruskal-Wallis rank sum test
data: Potassium by Anne
Kruskal-Wallis chi-squared = 0.77967, df = 3, p-value = 0.8543
> shapiro.test(Concentration) Shapiro-Wilk normality test
data: Concentration
W = 0.75369, p-value = 3.763e-08
> kruskal.test(Concentration ~ position, data = concentration)
Kruskal-Wallis rank sum test
data: Concentration by position
Kruskal-Wallis chi-squared = 19.382, df = 2, p-value =
6.184e-05
> MConcentration = aov(Concentration ~ position, data =
concentration) > anova(MConcentration)
Analysis of Variance Table
Response: Concentration
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
position 2 176.18 88.089 14.715 9.013e-06 ***
Residuals 51 305.30 5.986
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
> LSD.test(MConcentration ,"position", group = T, main =
"NULL", alpha = 0,01
, console = T)
Study: NULL
LSD t Test for Concentration Mean Square Error: 5.986334
position, means and individual ( 100 %) CI
Concentration std r LCL UCL Min Max
|
am
|
10.00000 0.000000
|
9 -Inf Inf
|
10
|
10
|
av
|
15.83333 3.588703
|
12
|
-Inf Inf
|
10
|
20
|
ri
|
13.63636 2.261335
|
33
|
-Inf Inf
|
10
|
15
|
Alpha:
|
0 ; DF Error: 51
|
|
|
|
|
61
Critical Value of t: Inf
Groups according to probability of means differences and alpha
level( 0 ) Treatments with the same letter are not significantly different.
Concentration groups
av 15.83333 a
ri 13.63636 ab
am 10.00000 b
> pairwise.wilcox.test(concentration$Concentration,
concentration$position, p .adjust.method = "BH")
Pairwise comparisons using Wilcoxon rank sum test data:
concentration$Concentration and concentration$position
am av
av 0.00076 -
ri 0.00036 0.03413
|