PARTIE 2
: RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DU PIB
« L'abondance de ressources offre aux pays la
possibilité d'investir dans du capital humain de haut niveau et dans un
État capable et responsable, mais ils sont rares à l'avoir
fait. »
'Gelb (2010)
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE
L'Afrique est généreusement pourvue en
ressources, terres productives et richesses naturelles précieuses,
renouvelables (eau, forêts et poissons, notamment) ou non (charbon, gaz,
pétrole et autres minéraux). Les ressources naturelles dominent
l'économie de nombreux pays de ce continent et représentent le
plus important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres
et vivant en zone rurale. Le rapport sur le développement de l'Afrique
relevait déjà dans ses analyses 22 pays riches en ressources
naturelles, définis dans le Rapport comme ceux dont les exportations de
combustibles et de minéraux contribuent au PIB à hauteur de plus
de 20 pour cent. La moitié exporte du pétrole, et l'autre
moitié des minéraux. Les ressources naturelles constituent ainsi
le fondement du revenu et de la subsistance de larges pans de la population et
l'une des principales sources de recettes publiques et de richesse nationale.
Notons donc que, dans des circonstances appropriées,
l'essor des ressources naturelles est un moteur essentiel de la croissance, du
développement et du passage d'un artisanat familial à une
production d'usine. En effet, lorsque l'approche retenue est adéquate,
les ressources naturelles peuvent permettre de transformer une économie
à faible valeur qui repose sur les exportations de produits primaires en
une économie disposant d'une importante base manufacturière
à forte intensité de main-d'oeuvre ce qui a été le
cas dans la région d'un pays comme le Botswana (Iimi, 2006). Il est
communément admis que, pour que les pays d'Afrique aux revenus les plus
bas sortent du piège de la pauvreté, l'une des solutions consiste
à donner une vive impulsion à la demande, afin de susciter
suffisamment de complémentarités pour élargir les
marchés et récupérer les coûts fixes de
l'industrialisation. Les ressources naturelles pourraient former l'un de ces
vecteurs.
Malheureusement, dans bien des pays africains, les cycles
d'expansion de ce secteur n'ont guère déclenché de
processus de croissance dynamique. Une grande partie du continent n'est pas
assez industrialiser et est prisonnière du piège des produits de
base, c'est-à-dire tributaire de ses exportations d'un petit nombre de
produits minéraux (Arezki et van der Ploeg, 2007; Auty, 1990, 2000). Les
politiques ne sont pas appropriées, la dépendance
vis-à-vis des revenus issus de ressources naturelles
ponctuellesconduisent généralement au paradoxe de la
malédiction des ressources naturelles.
C'est alors face à ce constat paradoxal, que nous avons
décidé de mener une recherche pour trouver une piste
d'explication en orientant notre travail vers un objectif majeur, celui
del'identification des ressources naturelles qui contribuent le plus à
la croissance du PIB en Afrique durant 1998 à 2017. Ainsi, l'analyse qui
sera faite dans cette seconde partie s'articulera autour de deux chapitres
notamment :
Ø Chapitre 3 : Analyse théorique de la
relation entre ressource naturelle et croissance du PIB
Ø Chapitre 4 : Analyse empirique de la
relation entre ressource naturelle et croissance du PIB
|