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Ressources naturelles et croissance économique en Afrique


par Achille Ondoua
Université de Yaoundé II (Soa) - Master 2 en Economie 2019
  

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II.2.2 : Interprétation des résultats

Le tableau ci-dessus présente le résultat de nos estimations mettant en relation les types de ressources naturelles et la croissance de la productivité totale, effectuées par la méthode de GMM sur une période de 1998 à 2017 pour les 25 pays d'Afrique.L'interprétation de nos résultats sera faite par deux approches à savoir une approche économétrique et une approche économique

a) Approche économétrique

Dans l'ensemble, les résultats présentés dans le tableau ci-haut sont satisfaisants sur le plan économétrique. Le test de Fisher nous permet de conclure que nos deux modèles sont globalement et fortement significatifs. En effet, la p-value associée à cette statistique (Prob > F =0,000) est inférieure au seuil de 1% pour toutes les deux estimations. En outre, le test de Hansen dont la p-value est supérieure au seuil de 10%, est concluant pour les deux modèles ne permettant pas de rejeter l'hypothèse nulle et donc la validité de nos instruments. Enfin, le test d'AR (1) est également signifiant puisque la p-value des deux modèles est inférieur au seuil de 10% et l'AR (2) est également satisfaisant puisque la p-value des deux modèles est supérieure au seuil de 10% ne permet pas non plus de rejeter l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation de second ordre des résidus dans les estimations. Les résultats de nos estimations sont donc robustes d'autant plus que les écarts-types ont également été corrigés de hétéroscédasticité.

b) Approche économique

Sur le plan économique,les résultats obtenus s'inscrivent pour la plupart dans la lignée des travaux antérieurs aussi bien pour les indicateurs de ressources naturelles que les déterminants traditionnels de la croissance. S'agissant de la contribution des rentes des ressources naturelles à la croissance du PIB, nous avons pu établir une relation positive et significativeentre deux types de rentes des ressources naturelles et le PIB par tête notammentla rente pétrolière et la rente minière.En effet, le coefficient associé à chacun des coefficients de la rente pétrolièreet de la rente minière est positif et significatif au seuil de 1% sur la période de 1998-2017.Toutefois on rencontre des résultats significativement non contributifs de certaines rentes bien qu'il soit positif. Il s'agit ici de la rente forestière et la rente gazière. La non significativité de la rente forestière peut s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'une « ressource diffuse » comme l'a définiPhilippot (2011) qui est arrivé aux résultats selon lesquelles les rentes concentrées et hydrocarbures ont un effet contributif plus significatifs sur le développement économique que les rentes ressources diffuses.Leite et Weidmann (1999), Subramanian et Sala-I-Martin (2003) et Isham et al (2003) avait déjà montré que l'impact des ressources naturelles sur les performances économiques et la qualité institutionnelle dépend de la nature des produits primaires qui sont pris en compte.

Etant donné que le capital naturel n'est pas la seule variable qui puisse expliquer une fonction de croissance, nous avons dans notre analyse ajoutée des variables macroéconomiques et institutionnelles qui sont également des déterminants important d'un processus de croissance.

Ainsi, comme variables macroéconomiques, l'on a retenu la formation brute de capitale fixe et l'IDE pour mesurer l'investissement. Il en ressort de ces deux mesures que seul le coefficient associé à L'IDE qui est positif et significatif au seuil de 1% (Eq.2a) et 10% (Eq.2b) avec la croissance de la PTF. Cette analyse a été confirmé par celle de Morisset(2000),qui a laissé entendre que la capacité des pays africains à attirer les capitaux privés est largement liée àl'existence des ressources naturelles. C'est ainsi que lespays tels le Nigeria et l'Angola et dans une moindremesure la Guinée Equatoriale, malgré leur instabilitépolitique et économique, ont réussi à attirer d'importantscapitaux privés grâce à leurs ressources pétrolières et minière ;La variable ouverture commerciale de notre modèle qui représente le degré d'implication d'un pays dans les échanges commerciaux a une influence négative et significative au seuil de 1% (Eq.2a), 10% (Eq.2b) et 5% (Eq.2c) avec la croissance de la PTF.Pour mesurer le capital humain, nous avons utilisé le taux de scolarisation dans le primaire, il ressort des estimations que cette variable a un effet négatif et significatif au seuil de 1% avec la croissance de la PTF dans les quatre équations ;Par exemple, dans Eq.2a, lorsque la croissance de la PTF augmente d'un point le taux de scolarisation dans le primaire diminue de 0.0474% ces résultats vont en accord avec les travaux de Gylfason (2001) qui a démontré que le taux brut de scolarisation dans le primaire a une influence négative sur la croissance lorsqu'elle est mise en relation avec les ressources naturelles. Aussi, on a la croissance démographique mesuré par la population active qui n'est pas significative mais a un effetnégatif sur la croissance lorsqu'elle est mise en relation avec les rentes minières, pétrolières et forestières et un effet positif sur la croissance avec la rente gazière.De plus, on peut relever un effet positif et significatif de l'infrastructure (mesurer par l'accès à l'électricité) résultat qui cadre avec les travaux de Atangana O. ; (2019).

Pour ce qui est des variables institutionnelles, lorsqu'elles sont mises en relations avec les ressources naturelles,nos résultatsmontrent une relation significative et positive de la corruption avec la croissance de la productivitéet une relation négative de l'efficacité gouvernementale avec la croissance de la productivité.Ces résultatscadrent avec la littérature sur la malédiction des ressources naturelles, car ils impliquent que les rentes sur les ressources naturelles sont associées à des régime politique instables (Ross, 2001 ; Omgba, 2009) et une mauvaise qualité des institutions (Acemoglu et al., 2001, 2005 ; Mehlum et al., 2006 ; Atangana O. ; 2019). En effet, l'abondance des ressources naturelles affaiblit les institutions, nuit à la démocratie, augmente le niveau de corruption, encourage de mauvaises politiques de régulation et conduit à de mauvais résultats de croissance de la PTF en Afrique.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo