REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
********
UNIVERSITY OF YAOUNDE II
********
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT SCIENCES
P.O: BOX 1365 Yaoundé, P.O: Box 18
SOA
Phone : (237) 242 32 21 32 / (237) 243 68 22
54
E-mail : Fseg@univ-yaounde2.org
RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
AFRIQUE
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du diplôme de Master en Sciences économiques
Spécialité :Politiques
Publiques et Développement Durable
Option :Économie
de l'Environnement du Développement Rural et de
l'Agroalimentaire.
Par :
ONDOUA Achille
Titulaire d'une Licence en Ingénierie Economique et
Financière
Sous la direction de :
Pr ATANGANA ONDOA Henri
Maitre de conférences à la Faculté de
Sciences Economiques et de Gestion
Université de Yaoundé II-Soa
Année Académique 2018-2019
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
********
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
********
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION
BP : 1365 Yaoundé, B.P: 18 SOA
Tél : (237) 242 32 21 32 / (237) 243
68 22 54
E-mail : Fseg@univ-yaounde2.org
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
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UNIVERSITY OF YAOUNDE II
********
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT SCIENCES
P.O: BOX 1365 Yaoundé, P.O: Box 18 SOA Phone:
(237) 242 32 21 32 / (237) 243 68 22 54
E-mail : Fseg@univ-yaounde2.org
NATURAL RESOURCES AND ECONOMIC GROWTH IN
AFRICA
Thesis presented and supported with a view to obtain the
Master's degree in Economics
Speciality: Public
Policies and Sustainable Development
Option:Environmental
Economics, Rural Development and Agri-Food.
By:
ONDOUA Achille
Holder of a Bachelor's degree in Economic and Financial
Engineering
Under the guidance of:
Pr ATANGANA ONDOA Henri
Lecturer at the Faculty of Economic Sciences and
Management
University of Yaounde II-Soa
Academic Year 2018-2019
AVERTISSEMENT
« L'Université de Yaoundé II
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions contenues dans
ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à leur auteur. »
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
ii
SOMMAIRE
iii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
SIGLES
ET ABREVIATIONS
vi
LISTE
DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
vii
RESUME
viii
ABSTRACT
ix
INTRODUCTION
GENERALE
1
PARTIE
1 : RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE DES FACTEURS
18
CHAPITRE
1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE TOTALE
21
CHAPITRE
2 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE
DE LA PRODUCTIVITE TOTAL DES FACTEURS EN AFRIQUE
37
PARTIE
2 : RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DU PIB
59
CHAPITRE
3 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DU PIB
62
CHAPITRE
4 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE
DU PIB
75
CONCLUSION
GENERALE
96
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
a
LISTE DES ANNEXES
j
ANNEXES
k
TABLE DES MATIERES
w
DEDICACE
À
Feue PANY Epse MAKANI Béatrice
Claude
REMERCIEMENTS
Une production scientifique n'est que rarement le fruit d'un
seul Homme et le présent mémoire ne prétend pas
échapper à cette règle. Aussi, par ces quelques mots qui
vont suivre, je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux personnes qui
de près ou de loin, ont contribué à sa réalisation.
Mes premières pensées vont naturellement
à l'endroit de mon Directeur de Mémoire, le Professeur
ATANGANA ONDOA Henri qui en dépit de ses nombreuses
occupations, a bien voulu superviser ce travail. Plus qu'un encadreur, il a
été pour moi un véritable guide autant par ses
qualités de chercheur à travers sa disponibilité, ses
critiques pertinentes, sa rigueur que par ses qualités humaines.
Je tiens à remercier le corps enseignant de
l'Université de Yaoundé II-Soa pour leur qualité de
formation qui nous ait été donnée et celui du programme de
formation en Économie de l'Environnement du Développement Rurale
et de l'Agroalimentaire, notamment au ProfesseurNGO NONGA
Fidoline,coordonnatrice du Master et au coordonnateur adjoint
Professeur KAMDEM Cyrille pour les enseignements et conseils
durant l'encadrement.
Nos remerciements s'adressent aussi aux cadres du Programme
Agropoles qui ont su nous accueillir dans cette structure durant notre
période de stage. On pense particulièrement au Coordonnateur
national Monsieur NGO'O BITOMO Adrian, à Madame
SOB responsable en charge de la communication, à
Monsieur AGUH MBAH et TSOUNGUI MBARGA
Julientous deux responsables en charge de la filière
végétale et forestière au programme.
Une pensée à tous les membres de ma famille qui
ont toujours été là pour moi jusqu'à ce jour, je ne
trouve pas de mots assez profonds pour vous exprimer mon émotion et ma
gratitude pour tous les nombreux sacrifices consacrés à mon
éducation, je pense ainsi à MAKANI Jacques Emile, MAMAHOA
Justine, ABIOLINE Jeannette, ETOGA Engelbert, MBEKE OLOMO Albain, MAKANI
Daniel-Aubin,Sandrine CESSAC et PANY Béatrice Merveille...
Je ne saurais terminer mon propos sans rendre hommage à
tous mes amis, mes camarades du secondaire etde l'Université de
Yaoundé II qui m'ont toujours encouragé. Merci infiniment.
SIGLES ET ABREVIATIONS
2SLS
|
:
|
Two-Stage Least Squares
|
BAD
|
:
|
Banque Africaine de Développement
|
CEMAC
|
:
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
CNUCED
|
:
|
Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement
|
DMC
|
:
|
Doubles Moindres Carrés
|
GMM
|
:
|
General Moment Method
|
IDE
|
:
|
Investissement Direct Etranger
|
MCO
|
:
|
Moindres Carrés Ordinaires
|
MMG
|
:
|
Méthode des Moments Généralisés
|
OCDE
|
:
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economiques
|
OMC
|
:
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
OPEP
|
:
|
Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
|
PED
|
:
|
Pays en Développement
|
PIB
|
:
|
Produit Intérieur Brut
|
PTF
|
:
|
Productivité Totale des Facteurs
|
PWT
|
:
|
Penn World Table
|
R&D
|
:
|
Recherche et Développement
|
RNB
|
:
|
Revenu Nationale Brut
|
TFP
|
:
|
Total Factor Productivity
|
UICN
|
:
|
Union Internationale pour la Conservation de la Nature
|
WDI
|
:
|
World Development Indicators
|
WGI
|
:
|
Worldwide Governance Indicators
|
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableaux
Tableau 2.1:
Présentation des variables et signes attendus
2
Tableau 2.2: Résultat
des estimations
54
Tableau 3.1:
Présentation des variables et signes attendus
86
Tableau 4.2 :
Résultat des estimations
90
Graphiques
Graphique 2.1: Evolution de
l'indice de croissance de la PTF en Afrique (1998-2017)
2
Graphique 2.2:
Corrélation entre rente totale des ressources naturelles et croissance
de la PTF
42
Graphique 2.3:
Corrélation entre la rente forestière et la croissance de la
productivité
44
Graphique 2.4:
Corrélation entre la Rente pétrolière et la croissance de
la productivité
45
Graphique 2.5:
Corrélation entre la rente gazière et la croissance de la
productivité
46
Graphique 2.6:
Corrélation entre la rente minière et la croissance de la
productivité
46
Graphique 4.1: Evolution du
PIB par tête en Afrique (1998-2017)
2
Graphique 4.2:
Corrélation entre rente totale des Ressources naturelles et croissance
du PIB
79
Graphique 4.3:
Corrélation entre rente forestière et croissance du PIB
80
Graphique 4.4:
Corrélation entre rente e pétrolière et croissance du
PIB
81
Graphique 4.5:
Corrélation entre rente gazière et croissance du PIB
82
Graphique 4.6:
Corrélation entre rente minière et croissance du PIB
83
RESUME
L'objectif de ce travail est d'identifier les types de
ressources naturelles qui contribuent le plus à la croissance
économique en Afrique sur la période de 1998 à 2017,
à partir des données de la WDI, WGI et de Penn World Table.
L'analyse de notre travail méthodologique nous a mené vers une
spécification en données de panel estimée par la
méthode des GMM et 2SLS. C'est ainsi que nous avons dans un premier
temps identifier les ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance de la productivité totale en Afrique en utilisant la
méthode des moments généralisés (GMM) ; et dans un
second temps, nous avons identifié les ressources naturelles qui
contribuent le plus à la croissance du PIB en Afriqueen utilisant la
méthode des doubles moindres carrés (2SLS). De ces analyses, il
ressort que les ressources concentrées tel le pétrole et les
minerais contribuent le plus croissance et ceci de manière
significative. En outre, Les rentes de ressources naturelles entraînent
une volatilité du PIB par habitant, ce qui se traduit par un faible
niveau croissance de la productivité(faible accumulation de capital
physique et humain). De même, La mise en relation des variables
institutionnelles avec les ressources naturelles dans notre étude a
permis de relever l'effet nuisible des ressources naturelles sur la
qualité des institutions des pays d'Afrique riches en ressources. Face
à ces différents problèmes, il devient dès lors
important pour les leaders Africains de mettre en place des institutions fortes
qui permettront d'assoir un environnement sain et stable, lesquelles
permettront de mieux gérer la rente issue des ressources pour diversifier l'économie afin d'amorcer un
véritable développement économique en Afrique.
Mots clés : Ressources Naturelles,
Productivité totale des facteurs, Croissance du PIB, GMM, DMC.
ABSTRACT
The objective of this work is to identify the types of natural
resources that contribute most to economic growth in Africa over the period
1998 to 2017, using data from the WDI, WGI and Penn World Table. The analysis
of our methodological work led us to a panel data specification estimated by
the GMM and 2SLS method. Thus, we first identified the natural resources that
contribute most to total productivity growth in Africa using the Generalized
Method of Moments (GMM); and second, we identified the natural resources that
contribute most to GDP growth in Africa using the Double Least Squares method
(2SLS). From these analyses, it emerges that concentrated resources such as oil
and minerals contribute the most to growth and this in a significant way.
Moreover, natural resource rents lead to volatility in GDP per capita, which
translates into low productivity growth (low accumulation of physical and human
capital). Similarly, the linking of institutional variables with natural
resources in our study has revealed the adverse effect of natural resources on
the quality of institutions in resource-rich African countries. In the face of
these various problems, it is becoming important for African leaders to set up
strong institutions that will provide a healthy and stable environment that
will enable better management of resource rents in order to diversify the
economy and establish real economic development in Africa.
Keywords: Natural Resources, Total Factor
Productivity, GDP Growth, GMM, 2SLS.
INTRODUCTION GENERALE
« La dépendance aux produits de base a un
impact négatif sur la croissance des revenus, l'évolution des
inégalités et le développement des ressources humaines ;
l'effet négatif de cette dépendance est particulièrement
plus fort dans les pays de l'Afrique centrale et en ASS que dans les autres
pays du monde »
Avom D. et Carmignani F. (2010)
1- Contexte et justification
Chacun d'entre nous peut donner des exemples de ressources
naturelles, comme le pétrole, le charbon, le bois, les fruits
sauvages..., si bien qu'il ne semble guère nécessaire d'en dire
plus, tellement l'expression parait parler d'elle-même. De manière
générale, une ressource naturelle est une substance, un
organisme, un milieu ou un objet présent dans la nature et qui est la
plupart du temps utilisé pour satisfaire les besoins (énergies,
alimentation, constructions, aménagements du territoire, etc.) des
humains, animaux ou végétaux. Il peut s'agir : - d'une
matière première minérale (par exemple : l'eau douce, les
roches, les minerais métalliques, etc.) - d'un produit d'origine
biologique, sauvage ou non (ex. : le bois, le poisson, etc.) ; - d'un milieu
naturel, comme le sol qui permet les cultures ; -d'une matière
fossile (comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel, le lignite ou la
tourbe qui ont une origine organique) ; - d'une source d'énergie
(énergie solaire, énergie éolienne...). Plusieurs
définitions ont été donnés pour mieux
appréhender la notion de ressource naturelle.
Pour Rotillon (2005), « ressource » renvoie
à quelque chose d'utile à l'homme et
« naturelle » au milieu dont elle provient, milieu qui
lui-même est déjà donné et extérieur à
l'activité humaine. Ainsi selon (Rotillon, 2005)« on parlera donc
de ressources naturelles au sens économique quand la ressource sera
utilisable avec la technologie existante et exploitable avec les prix
actuels». Les ressources naturelles pourraient être définies
comme des stocks de matières premières qui existent dans
l'environnement naturel et qui sont à la fois rares et
économiquement utiles à la production ou à la
consommation, soit à l'état brut, soit après une
transformation minimale (World Trade Organization, 2010). Les ressources
naturelles sont les facteurs de production non produits qui nous sont
alloués (Parkin, 1992).La définition du concept de ressources
naturelles dans les activités économiques permet de distinguer
deux types de ressources naturelles: les ressources naturelles
épuisables et les ressources naturelles renouvelables (Ciriacy-Wantrup,
1952; Rotillon, 2005). Il existe des ressources dites
« concentrées » comme les hydrocarbures, les
produits miniers, les cultures de rentes et les ressources dites
« diffuses » comme la foret, le riz, le blé etc.
(Philippot, 2008). Les effets des ressources naturelles sur la croissance
économique sont discutés dans la littérature.
Dans la littérature économique, la croissance
économique est définie par plusieurs auteurs (Kuznets, 1966;
Perroux, 1969) et de diverses façons. Cependant, la définition
qui nous semble avoir l'agrément de tous est celle de Perroux qui
considère la croissance économique comme étant : «
L'augmentation soutenue pour une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en termes
réels » C'est dans ce sens qu'on retient en général
le PIB comme indicateur de base. On dira alors que la croissance
économique est l'augmentation du PIB d'une année sur l'autre,
c'est-à-dire de la production économique d'un pays.
Nous pouvons également définir la croissance
comme étant un processus fondamental des économies
contemporaines, reposant sur le développement des facteurs, lié
notamment à la révolution industrielle, à l'accès
à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et
énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie
nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique; Ce dernier
étant considéré dans la littérature comme
l'élément principal de la PTF, qui permet de créer plus de
richesse avec la combinaison des facteurs de production classique (capital et
travail). Les théories économiques relatives à ce secteur
divergent de points vues. Les ressources naturelles ont commencé par
attirer l'attention depuis le temps des économistes classiques comme
Ricardo, Jevons etc... Ainsi selon(Ricardo, 1817)), la rareté des
ressources naturelles est à l'origine de la fin de la croissance
économique ; Jevons (1865), en constatant les limites des
dépôts de charbon, annonçait la fin de la révolution
industrielle en Angleterre. De même, dans le modèle du commerce
intra régional de Hecksher-Ohlin (1933), il est stipulé que
chaque région, qui est largement dotée de certaines ressources
naturelles, produira et exportera les biens qui valorisent la / les
ressource(s) qui y sont abondantes (Krugman, 2008).
Les recherches sur le lien entre la croissance et les
ressources naturelles se réfère à lamalédiction des
ressources naturelles ou « resource curse », expression
pratiquement inconnue avant les années 90, qui sature aujourd'hui
l'espace public et alimente un certain nombre d'évidence
partagées aussi bien dans la communauté des chercheurs que des
praticiens du développement1(*). En fait, c'est lors des années 80, qu'est
jeté les germes d'une littérature suite à la
« maladie hollandaise » (« Dutch disease »
en anglais) qui depuis lors remet en cause la pensée des
néolibéraux sur les biens faits de ressources naturelles.
D'après Karl (2005), la maladie hollandaise est « un
phénomène pour lequel la mise en exploitation d'une ressource
naturelle procure des avantages pour le secteur lié à cette
richesse, mais en parallèle nuit au développement des autres
secteurs de production de l'économie ». Inspiré du
cas des Pays bas des années 1960, le phénomène de la
maladie hollandaise est utilisé pour désigner les
conséquences nuisibles provoquées par une augmentation importante
des exportations de ressources naturelles par un pays. Il fut
théorisé par (Auty, 1990; Corden et Neary, 1982), qui
soulèvent l'idée selon lequel la dotation de ressources
naturelles peut avoir l'impact défavorable sur la croissance et le
développement et pourrait de facto devenir une "malédiction".
Le phénomène de la malédiction des
ressources naturelles quant à lui a été décrit la
première fois par (Auty, 1990). En effet, dans son livre intitulé
« Resource-Based Industrialization : Sowing oïl in Eight
developing Countries », il relève que la croissance
économique des pays pétroliers est inférieure à
celles d'autres pays naturellement nonriche en pétrole, de plus il
semble exister un lien négatif entre la proportion des exportations de
matières premières dans le PIB et le taux de croissance des pays
tels que l'Algérie, le Nigéria, le Congo ou
l'Angola.L'idée selon laquelle être doter en ressources naturelles
est pour certains pays une bénédiction et pour d'autres pays une
malédiction, est une question de développement économique
qui mérite une attention particulière. Les revenus issus des
ressources naturelles sont une source potentielle de financement des
stratégies internationales de développement, notamment les ODD
récemment adoptés en fin 2015 par les nations unies et dont les
moyens de financement sont sujet à débats. De plus, le rythme
accéléré d'épuisement des ressources naturelles et
la dégradation continuelle de l'environnement sont des
préoccupations essentielles se posant à l'humanité tant
les enjeux qui y sont en termes de sécurité et de qualité
de vie sont important ; il s'avère par ailleurs que ces
interrogations se posent avec acuité aux pays en développement
(PED),notamment ceux de l'Afriqueen raison de leur vulnérabilité
structurelle et leur faible résilience aux chocs de toute nature. La
théorie sur la malédiction des ressources premières
développée par Auty (1990) a suscité chez certains
auteurs, la mise en place des modèles empiriques pour mieux expliquer
cette théorie.
En effet, Sachs et Warner (1995), sont
considérés comme les précurseurs de la littérature
sur la malédiction des ressources naturelles qui renvoie, au paradoxe
selon lequel les pays dotés de matières premières ont
tendance à avoir un PIB par habitant plus faible et des résultats
de développement moins bons que les pays ayant moins de ressources
naturelles. Les pays Africains riches en ressources ont, soit enregistré
des faibles performances économiques, soit connu de longues
périodes de conflits armés, contribuant à la « crise
de développement » sur le continent (Sachs et Warner, 1995;
Easterly et Levine, 1997; Idemudia, 2002; Jensen et Wantchenkon, 2004; Avom et
Carmignani, 2010)(Omgba, 2011) entres autres. -(Atangana Ondoa, 2013,
2019),s'inscrit dans cette littérature, il précise dans son
récent article, dans une analyse descriptive que le PIB par habitant est
faible dans les pays riches en ressources naturelles, il cite alorsl'Angola, le
Congo et le Nigeria comme de bons exemples d'économies bien
dotées en ressources naturelles mais qui souffrent d'une pauvreté
généralisée (Badeeb et al., 2017)2(*).
2- Revue de la littérature
L'étude de la relation entre l'abondance des ressources
naturelles et le développement économique a toujours
été un concept clé dans la littérature
économique. Entre 1950 et 1980, de nombreux économistes font
valoir l'effet positif de l'abondance des ressources sur la croissance
économique dans les pays riches en ressources naturelles. Mais le monde
a été confronté à un grand choc pétrolier,
ce qui a entraîné un ralentissement de la croissance dans les pays
exportateurs de pétrole dans les années 70.
Dans les années 80, le concept du syndrome hollandais a
été remarqué. La main-d'oeuvre et le capital sont
passés des secteurs non liés aux ressources, en particulier le
secteur manufacturier, au secteur pétrolier et, dans le même
temps, l'entrée massive de devises étrangères dans
l'économie a entraîné une appréciation de la monnaie
nationale, principalement en Iran, en Russie, à Trinité-et-Tobago
et au Venezuela. Totalement, ils causent le déclin de la croissance dans
le secteur manufacturier. Ainsi, à la fin des années 80, la
théorie de la malédiction des ressources naturelles est
énoncée par-(Auty, 1993; Sachs et Warner, 1995). En
général, la théorie dit que l'abondance des ressources
naturelles augmente la probabilité d'une croissance économique
négative dans les pays riches en ressources naturelles.
Puisque l'augmentation de la productivité globale des
facteurs et l'augmentation du PIB sont des facteurs souvent cités par
lesquelles les ressources naturelles peuvent affecter la croissance et le
développement économique, nous allons essayer de passer en revue
quelques littératures existantes relatives aux concepts. Ainsi la
première partie de la revue sera consacrée aux ressources
naturelles et la croissance de la productivité totale et la seconde
partie aux ressources naturelles et la croissance du PIB.
2.1 Ressources naturelles et croissance de la
productivité
Les théories explicatives de la croissance et du
développement stipulent qu'il n'est pas possible de développer la
production sans investissement. En effet pour accroitre le potentiel de
production d'un pays il faut lui donner les moyens matériels et humains
conséquent sans lesquels il ne peut mettre en valeur les dotations
naturelles (faunes, flores, minerais, réserves
énergétiques, ...) Le capital humain a est identifié dans
la littérature pour avoir un effet sur la relation entre
dépendance aux ressources et croissance. (Gylfason, 2001) a
montré que l'épargne, l'investissement et la formation de capital
humain sont les voies plus larges par lesquelles la dépendance à
l'égard des ressources naturelles pourrait affecter la croissance
économique durable -(Atangana Ondoa, 2019). Il soutient en
précisant que « les nations qui sont convaincues que les
ressources naturelles sont leur atout le plus important peuvent, par
inadvertance, - et peut-être délibérément,
négliger le développement de leurs ressources humaines, en
accordant peu attention et des dépenses insuffisantes à
l'éducation. »
Les chercheurs ont avancé l'hypothèse d'une "
malédiction de la volatilité " dans les années 2000. Le
thème principal de ces études n'était pas seulement le
problème de la dépendance à l'égard des ressources,
mais aussi la volatilité des prix des produits de base sur le
marché mondial.
La volatilité des prix des matières
premières a été suspectée pour expliquer la
sous-performance des économies riches en ressources (Manzano et Rigobon,
2001; Van der Ploeg, 2011). En effet, les prix des matières
premières sont de nature volatile (Cuddington et al.,
2002. ;Atkinson et Hamilton, 2003), ces auteurs observent une relation
significative et négative entre les ressources naturelles et la
croissance économique pour 91 pays dans son modèle. Cette
volatilité des prix des matières premières se traduit par
une instabilité de revenus et donc de dépenses dans les pays en
développement riches en ressources, en raison de la faible
résilience de leur économie aux chocs extérieurs.
L'instabilité macroéconomique qui est en résulte est
d'autant plus dommageable pour les économies en développement que
les ajustements sont asymétriques '''(Guillaumont et al., 2009). Les
récentes crises économiques connues par les pays exportateurs de
pétrole consécutives au retournement de la conjoncture sur les
marchés internationaux du pétrole sont illustratives des effets
néfastes de cette volatilité.
Bien que les premiers signes d'une contraction du secteur
manufacturier en réaction aux chocs des termes de l'échange et
à l'appréciation réelle aient été
mitigés (Subramanian et Sala-i-Martin, 2003), des données plus
récentes concernant 135 pays pour la période 1975-2007 indiquent
que la réaction à une manne de ressources est d'économiser
environ 30 %, de diminuer de 35 à 70 % les exportations hors ressources
et de 0-35% les importations hors ressources (Harding et Venables, 2010). Ces
résultats sont valables pour des coupes transversales pures de pays
(moyennes sur une, deux, trois ou quatre décennies), pour des panels
regroupés de pays, et pour des estimations de panels incluant la
dynamique et les effets fixes des pays.
Une autre étude utilise des données sectorielles
détaillées et désagrégées pour le secteur
manufacturier et obtient des résultats similaires : une manne
pétrolière de 10,0 % est en moyenne associée à une
baisse de 3,4 % de la valeur ajoutée dans le secteur manufacturier, mais
moins dans les pays qui imposent des restrictions aux flux de capitaux et dans
les secteurs qui sont plus capitalisés (Ismail, 2010). En utilisant
comme contrefactuel la norme de (Chenery et Syrquin, 1975)pour la taille des
biens échangeables (fabrication et agriculture), les pays dans lesquels
le secteur des ressources représente plus de 30 % du PIB ont un secteur
des biens échangeables inférieur de 15 points de pourcentage
à la norme (Brahmbhatt et al., 2010). Les données
macroéconomiques et sectorielles semblent donc étayer les effets
du syndrome hollandais. Il est intéressant de noter que les
données macroéconomiques à l'échelle des pays et
des micro-comtés américains suggèrent que les pays riches
en ressources naturelles connaissent une déspécialisation lorsque
les employés les moins qualifiés passent du secteur manufacturier
au secteur non commercial, ce qui conduit leurs secteurs commerciaux à
être beaucoup plus productifs que les pays pauvres en ressources
(Kuralbayeva et Stefanski, 2010).
Pour Van der Ploeg(2011), la perte temporaire de
l'apprentissage par la pratique freine la croissance de productivité et
donc la croissance économique. Le secteur commercial
est le moteur de la croissance et bénéficie le plus de
l'apprentissage par l'action et d'autres externalités positives, de
sorte que les secteurs d'exportation hors ressources temporairement
touchés par la détérioration de la
compétitivité ne sont pas en mesure de se rétablir
complètement lorsque les ressources sont épuisées. Cela
peut être démontré dans un modèle Salter-Swan
à deux périodes et à deux bons moments où
l'apprentissage par l'action est saisi par la productivité future du
secteur commercial qui augmente avec la production actuelle de biens
échangés (Van Wijnbergen, 1984). Si le secteur manufacturier
plutôt que l'agriculture aime apprendre par la pratique et que
l'élasticité de la demande de produits agricoles par rapport au
revenu est inférieure à l'unité, le passage de la
fabrication à l'agriculture freine la croissance dans une
économie ouverte (Matsuyama, 1992). De même, si les effets de
contagion du capital humain sur la production ne sont
générés que par l'emploi dans le secteur commercial et
induisent une croissance endogène dans les secteurs commercialisé
et non commercialisé, les exportations de ressources naturelles
réduisent l'emploi dans le secteur commercial, entravent l'apprentissage
par la pratique et freinent ainsi la croissance économique(Sachs et
Warner, 1995; Gylfason et al., 1999).
2.2 Ressources naturelles et croissance du PIB
Les études de Sachs et Warner(1995) analysent les
effets des ressources naturelles sur la croissance économique à
long terme, ils observent que les économies ayant un ratio
élevé d'exportations de ressources naturelles par rapport au PIB
ont connu une croissance plus lente de 1970 à 1990 que la moyenne
mondiale. Cette observation leur a permis d'établir une
corrélation négative entre la part des exportations primaires
dans le PIB ou dans les exportations totales et croissance du produit par
tête. Sachs et Warner trouvent que les pays riches en ressources
naturelles ont tendance à croitre plus lentement que les pays aux
ressources limités. Ceci est connu sous le nom de
« malédiction des ressources naturelles ». Cet
article a jeté les jalons de cette littérature vaste et
controversée. Les auteurs mettent notamment en évidence qu'une
augmentation d'un écart-type des exportations de matières
premières en proportion du PIB réduirait le taux de croissance de
l'ordre de 1 point de pourcentage par an. Ils expliquent leur résultat
par le concept du « syndrome hollandais », selon lequel le
développement du secteur des ressources nuit au développement des
autres secteurs de l'économie, principalement le secteur industriel, en
raison de l'appréciation du taux de change réel qu'il induit,
considérant que le ralentissement du secteur industriel obère la
croissance économique de long terme --(Auty, 1993; Gylfason, 2001; Sachs
et Warner, 1995, 2001).
La littérature publiée après Sachs et
Warner (1995) étudie principalement les différents
mécanismes de transmissions par lesquels les ressources naturelles
affectent la croissance économique.
Gylfason et Zoega(2006) poursuiventleurs recherches et
montrent qu'une augmentation de dix points de pourcentage du capital naturel
par rapport au PIB d'un pays est associée à une réduction
de l'investissement dans l'éducation d'environ deux points de
pourcentage du PIB. Bravo-Ortega et Gregorio(2005) font valoir que les
ressources naturelles ne compromettent la croissance que dans les pays avec de
très faibles niveaux de capital humain. Ils développent un
modèle théorique dans lequel une augmentation de la dotation en
ressources d'un pays induit une réallocation du capital humain du
secteur industriel vers le secteur des ressources, conformément à
une des prédictions du syndrome hollandais. Dans leur modèle, le
taux de croissance d'une économie est une moyenne pondérée
du taux de croissance des deux secteurs. Puis, ils supposent que le secteur des
ressources utilise une quantité fixe du capital humain, alors que la
quantité du capital humain employé dans le secteur industriel
peut croître indéfiniment. L'expansion du secteur des ressources
est associée certes à une augmentation du revenu par tête,
mais réduit la croissance de l'économie car le secteur des
ressources diminue le rendement du capital humain, alors que le secteur
industriel présente des rendements d'échelle constants. Par
conséquent, les ressources naturelles ne réduisent la croissance
que lorsque le niveau de capital humain est très faible. L'implication
majeure de leur étude est de dire que le capital humain explique la
divergence de performances économiques observées entre les pays
scandinaves et d'Amérique latine. Les extensions de cette
littérature mettent l'accent sur la dépendance aux ressources et
les investissements publics dans les secteurs sociaux.
Butkiewicz et Yanikkaya(2010) soutiennent que l'ensemble de
données du panel composé de pays développés et en
développement montre que, dans les pays émergents,
l'hypothèse de la malédiction est confirmée mais que des
résultats similaires dans les pays développés ne peuvent
être observés. Weishu et Mohaddes(2011) constatent que la
volatilité des rentes sur les ressources affecte négativement la
croissance économique à mesure que les rentes sur les ressources
augmentent la production réelle par habitant. Ils montrent
également qu'une meilleure qualité institutionnelle peut
éliminer certains des effets négatifs de la volatilité des
rentes sur les ressources naturelles. Davis(2011) conclut que les ressources
naturelles entraînent un ralentissement des taux de croissance dans les
pays tributaires des ressources minérales et un effet d'éviction.
Cavalcanti montrent une relation positive directe entre l'abondance et la
croissance des ressources. De plus, ils observent une relation négative
entre la volatilité des ressources et la croissance en utilisant des
données annuelles pour 1970-2007 et des observations qui ne se
chevauchent pas sur cinq ans.
Bulte et al.(2004) ; Leite et Weidmann(1999) et
'Gylfason(2010) pour leur part, pensent que l'effet de la possession des
ressources naturelles sur la croissance économique dépend de la
qualité des institutions. S'agissant plus particulièrement de
l'étude de Gylfason Thorvaldur (2010) portant sur un échantillon
de 164 pays aussi bien développés qu'en développement sur
la période 1960-2000, l'auteur arrive à la conclusion selon
laquelle la possession des ressources naturelles exerce une influence positive
sur la croissance économique, si et seulement si les institutions sont
de bonne qualité. C'est le cas de certains pays qui ont réussi
à se servir de leurs abondantes ressources naturelles pour obtenir un
progrès économique rapide, à l'instar des pays du Golfe,
de la Norvège, du Chili, de l'Ile Maurice et du Botswana. Les travaux de
Brunnschweiler et Bulte (2008); Mehlum et al. (2006) et Acemoglu et al.(2003),
vont également dans ce sens. Ils montrent que l'abondance des ressources
naturelles affecte positivement la croissance économique alors que
l'effet de la dépendance est plutôt négatif. Avom et
Carmignani(2010) aboutissent à la même conclusion sur une
étude menée dans le contexte des pays de l'Afrique centrale sur
la période 1965-2005, sur l'impact de la dépendance des produits
de base sur la croissance économique. Omgba(2011) quant à lui
évalue l'impact du pétrole sur l'économie camerounaise. Il
utilise le test de causalité au sens de Granger et montre que la
découverte du pétrole et la montée de ses prix sont
sources de crises économiques et politiques dans ce pays. Il affirme par
ailleurs que ces crises reposent sur la manière dont la rente
pétrolière a été gérée.
3- Problématique de
l'étude
Durant les quatre décennies qui ont
précédé le nouveau millénaire, la croissance
économique a été au point mort plus dans la région
subsaharienne de l'Afrique. En 2000, le PIB par habitant en termes réels
pour l'ensemble de la région dépassait de 7% à peine celui
de 1960. Mises à part quelques exceptions positives, comme le Botswana
qui a longtemps bénéficié d'une croissance forte et
constante avant 2000 et quelques autres pays qui ont connu de brefs
épisodes de croissance dans les années 1970 et 1980, la majeure
partie de la région restait enlisée dans la pauvreté.
Depuis plus d'une décennie, en dépit des crises mondiales qui ont
été plus ou moins dramatiques pour de nombreuses parties du
monde, l'Afrique s'est globalement bien comportée et a fait preuve d'une
capacité de résilience insoupçonnée ce qui lui a
permis d'enregistrer dans l'ensemble une certaine croissance. La croissance du
PIB de l'Afrique devrait atteindre 4% contre 3,5% en 2018. D'après les
données de la Banque mondiale (2018), le continent abrite six des dix
économies dont la croissance est la plus rapide dans le monde (Ghana,
Ethiopie, Cote d'ivoire, Djibouti, Sénégal et Tanzanie). Il
semble actuellement qu'une série de facteurs interdépendants
contribue à renforcer le rythme de cette croissance. Le stock global des
investissements directs étrangers (IDE) en Afrique a augmenté 11%
en 2018 par rapport à l'année précédente. Entre
2000 et 2012, elle est passé de 34 milliards à 246 milliards en
2012. Cette multiplication par sept des investissements a surtout
concerné les pays riches en ressources naturelles, notamment l'Afrique
du Sud avec ses métaux et minéraux précieux, et le
Nigéria avec ses réserves pétrolières'(Brookings,
2014). Tout en stimulant la croissance, ces investissements peuvent creuser les
inégalités, car ils se concentrent sur les projets à forte
intensité de capital et peu créateurs d'emplois. En effet, les
effectifs du secteur agricole, qui ne cessent de décroître, sont
absorbés non pas par les industries manufacturières à
forte intensité de main-d'oeuvre, mais par les secteurs des services
(commerce) à faible valeur ajoutée, ou par le secteur
informel.
En 2012, s'est tenu à Addis Abeba, en Ethiopie, le VIII
ème Forum sur le Développement de l'Afrique. Cette rencontre de
haut niveau, dont le thème est « mobilisation et gestion des
ressources naturelles au service du développement de l'Afrique » a
été un moment d'intenses réflexions sur de nouvelles
idées, stratégies et actions susceptibles
d'accélérer la transformation de l'Afrique. L'un des
mérites de ce forum est d'avoir contribué à clarifier les
vrais enjeux du développement en mettant l'accent sur la
problématique de la gouvernance des ressources naturelles, qu'elles
soient minières, foncières ou forestières, pour ne citer
que celles-là.
Le secteur de l'exploitation des ressources minérales
constitue la principale activité économique de nombreux
États de l'Afrique qui couvre trois quarts de l'offre mondiale de
platine et la moitié de l'offre de diamant et de chrome. Le continent
assure en outre jusqu'à un cinquième des besoins en or et en
uranium. Il est aussi grand producteur de pétrole et de gaz. Toutefois,
les pays africains ne consomment pas ces produits, à part quelques
exceptions, et très peu d'entre eux y apportent ne serait-ce qu'un
début de transformation et de valeur ajoutée. Dans le secteur des
ressources foncières près de 60 % des terres arables sur le
continent sont inexploitées. Une partie importante fait l'objet de
transactions, sous forme de location ou de vente, au profit des investisseurs
internationaux espérant des gains importants. Les impacts d'une telle
tendance sur la vie des populations locales plus vulnérables, sont
déjà largement documentés. Les principaux noeuds
d'inquiétudes concernent la sécurité alimentaire, l'impact
environnemental et les bouleversements sociaux. Quant aux ressources
forestières, principales sources d'énergie du continent- elles
sont aussi au centre d'enjeux économiques et socioculturels majeurs. Les
forêts fournissent des services essentiels qui sous-tendent la
performance économique, le bien-être des populations et la
durabilité environnementale(Hakura et al., 2015). Les ressources
forestières couvrent plus de 23% de la superficie du continent. Le
bassin du Congo par exemple est la deuxième forêt du monde et
fournit des moyens de subsistance à près de 60 millions
d'africains.
Le point commun de ces secteurs est qu'ils sont tous
insérés dans un modèle d'exploitation extraverti dans
lequel les grands groupes étrangers dominent en amont et en aval. Ces
groupes importent l'essentiel de leurs intrants et exportent la
quasi-totalité de leurs produits sans les transformer. Les recettes
tirées de cette exploitation n'alimentent que trop rarement les
économies nationales, ou y contribuent à des niveaux beaucoup
moins importants que ce qu'ils auraient pu atteindre. Pour les pays africains,
les parts ont été nettement moindres du fait de
généreuses exonérations accordées aux
sociétés minières. Par exemple en 2010, les
bénéfices nets réalisés par les quarante grandes
sociétés minières étaient de 110 milliards de
dollars, soit l'équivalent des recettes d'exportation de l'ensemble des
PMA africains.
En se limitant au secteur des ressources minières, on
perçoit mieux les enjeux d'une bonne gouvernance pour une exploitation
plus valorisante des ressources naturelles. Cela est d'autant plus important
que le mode d'exploitation, de gestion et de redistribution des revenus
tirés de ces secteurs apparait comme l'une des principales causes des
conflits sur le continent. Ces conflits sont portés par des groupes
exclus des réseaux de redistribution des ressources tirées de
leurs terroirs. En outre, le secteur des industries extractives jouit d'une
mauvaise réputation liée, entre autres, à la
précarité des emplois, à la faiblesse des normes du
travail et au chétif niveau des salaires. Tout cela contribue à
alimenter les conflits sociaux, quelque fois dramatiques. L'exemple de la
tragédie de Marikana, en Afrique du Sud, avec 34 mineurs tués
suite aux manifestations, est assez révélateur des drames qui
peuvent se jouer dans ce secteur (Collieret Hoeffler, 2002; Ross, 2004).
Notons que les ressources naturelles sont indispensables
à la croissance. La terre a pendant longtemps été
considérée comme le principal facteur de production, subordonnant
et conditionnant les autres. Les physiocrates ont voulu en faire l'unique
source de la croissance économique. La croissance économique
moderne (Kuznets, 1966) repose sur les ressources naturelles. En raisonnant au
niveau des économies nationales, le sujet devient beaucoup plus
intéressant. En effet, certaines économies bien dotés en
ressources ont connu un développement rapide, d'autres se sont
développées sans ressources. Et, des économies qui
disposent de nombreuses ressources ont vu leur situation se
détériorer. Donc, pour chaque exemple de pays s'étant
appauvri à cause de sa surabondance en matières premières
(République Démocratique du Congo, Venezuela, Algérie,
Nigeria, etc.) il existe un contre-exemple ayant réussi, grâce
à ces dernières, à s'enrichir de façon remarquable
(Norvège, Qatar, Australie, Etats-Unis, Botswana, Ile Maurice).
La littérature des travaux sur le lien entre possession
des ressources naturelles et croissance économique permet de distinguer
deux thèses contradictoires. Les auteurs de la thèse
hétérodoxe pessimistes qui considèrent les ressources
naturelles comme un obstacle à la croissance économique -(Dietz
et al., 2007; Mehlum et al., 2006; Sachs et Warner, 1995, 2001; Van der Ploeg,
2011).. Les auteurs de la thèse orthodoxe plutôt optimiste, qui
quant à eux ont soutenu que les ressources naturelles ont une incidence
positive sur la croissance économique à long terme '(Leite et
Weidmann, 1999; Gylfason, 2010; Avom et Carmignani, 2010; Alexeev et Conrad,
2011; Cavalcanti et al., 2011) ;dans ce sens, puisque les revenus
tirés de l'exploitation de pétrole, de gaz et de minerais peuvent
en effet financer l'investissement des secteurs productifs de l'economie, on
pourrait légitimement supposer que la croissance de la
productivité est plus élevée dans les pays riches en
ressources naturelles.
Face à ces différents constats, n'est-il pas
judicieux de consacrer les revenus tirés de la vente de pétrole,
de gaz et de minerais au renforcement de la productivité globale des
facteurs, en investissant dans des secteurs productifs de l'économie
comme l'amélioration des technologies de production, des infrastructures
et du capital humain, et afin de booster la productivité pour in fine
booster la croissance du PIB ? le but ainsi poursuivi étant
d'atteindre une croissance économique de long terme. Une question
importante dans les études de développement est de savoir comment
la richesse des ressources naturelles affecte la croissance économique
à long terme. 40% des études empiriques ont conclu à un
effet négatif, 40% n'ayant constaté aucun effet négatif.
20% ont trouvé un effet positif(Havranek et al., 2016).Reste que ce
débat autour du lien entre les ressources naturelles et la croissance
économique n'apporte pas une réponse à la question de
savoir :Quelles sont les ressources naturelles qui contribuent le plus
à la croissance économique en Afrique ?Pour plus de
précision, nous subdivisons cette question centrale en deux questions
spécifiques à savoir :
· Quelles sont les ressources naturelles qui
contribuent le plus à la croissance de la productivité totale des
facteursen Afrique ?
· Quelles sont les ressources naturelles qui
contribuent le plus à la croissance du PIB en Afrique ?
4- Objectif de l'étude
L'objectif principal de ce travail est de ressortir
les types de ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance économique en Afrique.
Précisément, il s'agit d'identifier :
· Les ressources naturelles qui contribuent le plus
à la croissance de la productivité totale des facteurs en
Afrique.
· Les ressources naturelles qui contribuent le plus
à la croissance du PIB en Afrique.
5- Hypothèses de l'étude
Afin d'atteindre les objectifs sus-évoqués, nous
formulons l'hypothèse principale suivante : Les ressources
naturelles contribuent à la croissance économique en
Afrique.
Comme sous hypothèses ou hypothèses subsidiaires
nous avons :
Ø Hypothèse 1 : Le gaz naturel,
le pétrole, la forêt et les minerais sont des ressources
naturelles qui contribuent le plus et de manière positive à la
croissance de la productivité totale des facteurs en Afrique.
Ø Hypothèse 2 : Le gaz naturel,
le pétrole, la forêt et les minerais sont les ressources
naturelles qui qui contribuent le plus et de manière positive à
la croissance du PIB en Afrique.
6- Intérêt de
l'étude
Le premier pôle d'intérêt pour ce travail
réside dans le rappel de la place importante prise par les ressources
naturelles dès les origines de l'économie politique moderne.
Occasion pour (Rotillon, 2005) de préciser qu'il existe deux
manière d'aborder la problématique des ressources
naturelles :
· La première qui consiste à mettre
l'accent sur l'impact de la raréfaction des ressources naturelles sur la
croissance économique.
· La seconde sur les dégradations
environnementales causées par les modes de consommation et de
productions de l'homme.
Le second est de fournir des éléments d'aides de
décisions qui permettront non seulement d'augmenter la croissance
économique mais aussi d'utiliser de façon plus optimale les
ressources naturelles.
Enfin le troisième intérêt est de
contribuer de manière empirique à la littérature de la
malédiction des ressources naturelles avec une méthode
d'estimation de la contribution des ressources naturelles à la
croissance de la PTF par les GMM ; et une estimation de la contribution
des ressources naturelles à la croissance du PIB par les DMC.
7- Méthodologie
L'objectif principal de notre travail est d'identifier les
ressources naturelles qui contribuent le plus à la croissance en
Afrique. Allant dans ce sens,notre démarche méthodologique
consiste d'une part à faire une analyse théorique et d'autre part
de procéder à une analyse empirique. Cette dernière nous
permet d'une part de procéder par une approche descriptive et à
une approche des modèles économétriquesd'autre part. La
contribution des ressources naturelles sur la croissance de la
productivité totale des facteurs en Afrique est mise en évidence
à travers un modèle en panel dynamique estimé par la
méthode des moments généralisés en systèmes
(GMM) d'ArellanoBover (1995) et Blundell-Bond (1998). Pour ce qui est des
ressources naturelles et la croissance du PIB, l'on fait recours à la
méthode des doubles moindres carrés (DMC).Ces deux
méthodes permettent de corriger d'éventuels problèmes
endogénnéité entre les variables de nos deux
équations qu'on estime indépendamment l'une de
l'autre.L'échantillon de notre recherche couvre 50 pays de l'Afrique
durant la période de 1998 à 2017, les 4 exclus en raison de
l'indisponibilité des données sont : Djibouti,
Erythrée, Somalie et Soudan du Sud. Un tel choix de champ d'étude
de notre part est incité tout simplement, par le fait que l'Afrique est
considérée comme un des continents les plus riches en capital
naturel, couvrant la deuxième plus grande forêt primairedu monde
(Bassin du Congo) mais paradoxalement pauvre en d'autres capital (humains et
physiques). Toutefois, pour nos estimations, on a utilisé deux
échantillons en fonctions des données disponibles l'une pour la
première partie (28 pays), l'autre pour la seconde partie (50 pays).
Par ailleurs, les données utilisées dans le
cadre de notre travail proviennent en général de la Banque
Mondiale et du Centre de développement et de croissance de
l'Université de Groningen. Particulièrement, pour ce qui est des
données sur les rentes des ressources naturelles et les indicateurs
macroéconomiques, elles sont issuesde la World Development
Indicator (WDI 2018) ; pour ce qui est des indicateurs de la
gouvernance elles sont issues de la Worldwide Governance Incators(WGI
2018). Les données sur croissance de la productivité totale des
facteurs ont été retenues dansPenn World Table (PWT
9.1).
Etant donné que notre travail est articulé en
deux partie, nous avons donc retenus deux modèles
économétriques pour pouvoir faire nos estimations.
8- Plan de travail
La suite de notre travail sera présentée en deux
parties (plan dynamique), chaque partie constituée de deux
chapitres de telle sorte qu'on aura 1ere Partie (chapitre 1 et 2) et
2éme Partie (chapitre 3 et 4). La première partie traitera des
Ressources naturelles et croissance de la productivité totale
des facteurs et la deuxième partie traitera des
Ressources naturelles et la croissance du PIB ; De
manière plus spécifique aura :
· Partie 1 :Ressources naturelles et croissance
de la productivité totale des facteurs
Chapitre 1 : Analyse théorique de la relation
entre ressources naturelles et croissance de la productivité totale des
facteurs.
Chapitre 2 : Analyse empirique de la relation entre
ressources naturelles et productivité total des facteurs.
· Partie 2 : Ressources naturelles et croissance
du PIB
Chapitre 3 : Analyse théorique de la relation
entre ressources naturelles et croissance du PIB.
Chapitre 4 : Analyse empirique de la relation entre
ressources naturelles et croissance du PIB.
PARTIE 1
: RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE DES FACTEURS
« Creating, adopting, and maintaining institutions
and policies consistent with economic freedom are the keys to higher economic
growth in resource-rich economies. »
Farhadi et al. (2015)
INTRODUCTION DE LA PREMIERE
PARTIE
La productivité est définie comme étant,
le rapport en volume d'une production sur plusieurs facteurs de production.la
théorie économique de la mesure de la productivité remonte
aux travaux menés par (Tinbergen, 1942) et par Robert Solow (1957) qui
ont formulé des mesures de productivité dans le contexte d'une
fonction de production et les liés à l'analyse de la croissance
économique. D'une manière générale les objectifs
assignés aux mesures de productivité sont les suivants Rendre
compte de l'évolution de la technologie, chercher à
déterminer les évolutions de l'efficience, identifier les
économies des couts réels, comparer des processus de production,
et évaluer le niveau de vie des populations. Les mesures de
productivité sont légion, le choix dépend de l'objectif
fixé et, bien souvent, des données disponibles.
Globalement on distingue les mesures de productivité
uni factorielle (météo à révélations une
mesure de la production et un seul facteur) et multifactorielle (où l'on
apporte une mesure de la production à plusieurs facteurs). Les
déterminants de la productivité peuvent être classés
en deux grands groupes à savoir : les déterminants
économiques de la productivité il a déterminants sociaux
de la productivité. Les déterminants économiques de la
productivité renvoient aux investissements public et privé en
matériel, outillage, etc.), aux compétences des travailleurs (en
termes de l'éducation, de formation et d'expérience), à
l'ouverture au commerce et aux capitaux étrangers, à l'innovation
et à la diffusion de la technologie, à la structure industrielle,
à la taille des entreprises, aux économies
d'agglomération, et au cycle économique (fluctuation de la
demande). Quant aux déterminants sociaux de la productivité, ils
renvoient à l'inégalité de la richesse, à
l'inégalité de revenu, à la cohésion sociale,
à la confiance et à la liberté d'association, et enfin
à la stabilité politique. Un autre déterminant qu'il faut
ajouter aux deux principaux déterminants de la productivité qui
viennent d'être dégager, c'est le cadre politique et
institutionnel qui à son tour, renvoie à la politique
macroéconomique et microéconomique, à la politique
sociale, à la structure du marché financier, au système
d'éducation, à la structure politique, et enfin au système
juridique.
Dans cette partie nous analyserons d'abord le cadre conceptuel
avant de faire une analyse économique de la relation entre les
ressources naturelles et la croissance de la productivité totale des
facteurs en Afrique. Le cadre conceptuel consistera à étudier la
mesure de la croissance de la productivité des facteurs et sa relation
avec les ressources naturelles.
Ø Chapitre 1 : Analyse théorique de la
relation entre ressource naturelle et croissance de la productivité
totale des facteurs
Ø Chapitre 2 : Analyse empirique de la
relation entre ressource naturelle et croissance de la productivité
totale des facteurs
CHAPITRE
1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE TOTALE
«African countries must simultaneously strengthen
investments in human capital and fight against corruption to turn the curse of
natural resources into a blessing. »
O. Zallé, (2019)
Introduction
La littérature a identifié plusieurs variables
comme des déterminants pertinents de la croissance de la
productivité il s'agit entre autre des déterminants
économiques, sociaux, politique et institutionnel. A cet effet, les
investissements en matériel, en outillage et en infrastructures, sont un
canal de choix pour diffuser les innovations technologiques et améliorer
la productivité. Par exemple, Greenwood et al, (1995) concluent dans une
étude que, 63 % de la croissance de la production par travailleur aux
États-Unis est attribuable à des progrès techniques,
intégrées à des investissements.La qualité de la
main d'oeuvre joue également un rôle primordial dans la croissance
de la productivité. Le développement des compétences
constitue comme moteur de croissance de deux façons.
Premièrement, les travailleurs plus qualifiés
favorise l'innovation, la production et l'implantation des nouvelles
technologies dans les entreprises. Deuxièmement, les individus
détenant des compétences plus élevée ont une
propension à les transmettre à leur entourage, ce qui contribue
ainsi à accroître la productivité des autres travailleurs.
La formation des travailleurs peut se fait par fréquentation scolaire et
la formation continue de la main d'oeuvre dans les entreprises, au moyen de
programmes spécifiquement conçu pour répondre aux besoins
des travailleurs. Enfin, les investissements directs étrangers et les
échanges commerciaux facilitent l'introduction de nouvelles
technologies, favorisent l'apprentissage ainsi que la transmission des
connaissances et de compétences. En effet, l'échange
d'informations et le partage d'expérience permettent
d'accélérer l'apprentissage en fournissant des exemples de
situations vécues dans les entreprises. De nombreuses
études3(*) font
état de l'importance des échanges commerciaux et de la
mobilité des capitaux pour hausser la productivité et la
croissance économique.
Les politiques gouvernementales sont susceptibles d'exercer
des effets à moyen et long terme sur la croissance de la
productivité, particulièrement à travers les
répercussions qu'elles engendrent sur ses déterminants
économiques et sociaux. Ainsi, la politique macroéconomique et
microéconomiques, la politique sociale, la structure des marchés
financiers, le système d'éducation, le système juridique
et la structure politique sont tous des éléments qui ont
été retenu par (Harris et Robinson, 2002) dans le cadre
conceptuel quel à utiliser pour analyser la productivité.
Les ressources naturelles représentent pour la plupart
des économies Africaines, un secteur à exploiter pour faire
valoir ces différents déterminants de la croissance de la
productivité. En effet, la littérature sur le lien entre les
ressources naturelles et la croissance de la productivité permet de
retracer l'interaction entre le capital naturel et le capital physique(Asiedu,
2006; Karimu et al., 2017; Mamoudou et Mezui, 2017) ; humain -(Gylfason,
2001; Badeeb et al., 2017; Atangana Ondoa, 2019)et institutionnel (Harris et
Robinson, 2002; Acemoglu et al., 2002, 2003)Dans ce chapitre, nous allons
aborder le cadre théorique et analytique de la relation entre les
ressources naturelles et la croissance de la productivité. Il s'agira
ainsi dans la première section de relever le rôle du capital et du
travail dans l'exploitation des ressources naturelles ; la deuxième
section quant à elle, nous permettra d'exposer sur le rôle des
institutions dans l'exploitation des ressources naturelles.
Section I : Ressources
naturelles et croissance de la productivité : rôle du capital et
du travail
Karimu et al.(2017)relevait déjà qu'une des
conditions importantes pour une gestion optimale des ressources naturelles pour
le développement durable est l'exigence de la transformation du capital
naturel en d'autres formes (humaines et physiques) de capital. Les rentes
prélevées au fur et à mesure de l'épuisement des
ressources naturelles doivent être réinvesties pour produire du
capital qui puisse remplacer les ressources naturelles épuisées.
Dans cette section, nous présenteront le rôle du capital physique
(Investissement) et du capital humain dans la gestion des ressources
naturelles.
I .1 : Ressources
naturelles et Investissement
La littérature existante sur le lien entre les
ressources naturelles et l'investissement utilise généralement
deux proxy, la formation brute de capital fixe et l'investissement direct
étranger. Il s'agira donc de présenter dans cette sous-section le
rôle de la formation de capital dans l'exploitations du capital naturel
puis celui de l'investissement direct avec les ressources naturelles.
I.1.1 : Formation de capital
fixe et ressources naturelles
Les recettes tirées des ressources naturelles sont une
source importante de revenu dans de nombreux pays en développement en
particulier les pays africains. Compte tenu des besoins énormes en
matière d'infrastructure dans ces pays, les recettes tirées des
ressources naturelles sont précieuses pour financer l'investissement
public, qui est considéré comme l'une des conditions pour la
croissance et le développement économique. Bien que de nombreux
auteurs -(Corden et Neary, 1982; Sachs et Warner, 1995, 2001; Auty, 2001
etc.)affirment que la dépendance à l'égard des ressources
naturelles peut entraîner une plus grande exposition à la
volatilité des prix des produits de base, ce qui pourrait
entraîner une plus grande incertitude et une baisse de la formation de
capital
Philippot(2008)dans « Rente naturelle et composition
des dépenses publiques », cherchant à mettre en
évidence l'impact de la rente naturelle sur la composition des
dépenses publiques, souligne quela rente tirée des ressources
dites « concentrées » (hydrocarbures,produits
miniers, cultures de plantation) est associée à une augmentation
des dépensespubliques courantes. L'auteur en utilise les dépenses
publiques consacrées aux communications et aux transports, comme proxy
de l'investissement destiné à l'infrastructure économique,
fait les régressions et trouve que la rente naturelle est
négativement corrélée à la part de ces
dépenses dans les dépenses publiques totales. Pour
Philippot(2008),« Cela peut être lié au caractère
rentier de l'économie. Considérant que les ressources naturelles
sont leur principale richesse, ces pays ne cherchent pas à
développer un environnement économique favorable. Des
infrastructures sont cependant nécessaires pour exporter les produits
primaires ».
Il existe un lien subtil entre les ressources naturelles et
l'investissement privé, avec le pétrole et d'autres combustibles
fossiles ayant un effet distinctif. Plus spécifiquement, une part plus
élevée des exportations des produits pétroliers dans les
exportations totales de marchandises est associée à des niveaux
plus élevés d'investissement.
Hartwick(1977), proposa d'investir dans le capital technique
et humain le montant des profits tirés de l'exploitation des ressources
naturelles. En effet pourHartwick(1977), les lacunes sociales et
infrastructurelles peuvent nettement justifier l'efficacité de l'impact
des ressources naturelles à travers le canal de l'investissement sur le
développement économique.(Karimu et al., 2017), en utilisant les
données panel pour la période 1990-2013, montrent que les rentes
de ressources augmentent de manière significative l'investissement
public en Afrique subsaharienne mais que cela tend à dépendre de
la qualité des institutions politiques.
I.1.2 :
L'attractivité des IDE
Il existe plusieurs facteurs (la taille de marché, la
qualité des institutions, les infrastructures, l'ouverture
commerciale...) qui jouent un rôle important dans l'attraction des
IDE.Pour Asiedu(2006), les IDE en Afrique sont largement
déterminés par un facteur incontrôlable, et que les pays
pauvres en ressources naturelles ou les petits pays attirent très peu ou
pas d'IDE, quelles que soient les politiques que le pays poursuit Toutefois,
Aleksynska et Havrylchyk(2013)postulent que même les pays dont la
qualité institutionnelle est faible peuvent attirer des IDE substantiels
s'ils sont dotés de ressources naturelles. Pour ces auteurs,
l'idée selon laquelle c'est la qualité des institutions (et bien
des facteurs autres que les ressources naturelles) qui amène les
investisseurs à choisir les pays hôtes est dissuasive. En effet,
la dotation pour ces pays en ressources naturelles est largement suffisante
pour attirer les IDE. Morisset(2000), souligne pour sa
part que la capacité des pays africains à attirer les capitaux
privés est largement liée à l'existence des ressources
naturelles. C'est ainsi que les pays tels le Nigeria et l'Angola et dans une
moindre mesure la Guinée Equatoriale, malgré leur
instabilité politique et économique, ont réussi à
attirer d'importants capitaux privés grâce à leurs
ressources pétrolières. Pour`Buzelay(2012), l'apport
d'investissements étrangers est crucial pour que l'Afrique exploite ses
ressources naturelles à une échelle compétitive et de
développement à la lumière de l'essor des Etats asiatiques
comme l'Indonésie, l'Inde et la Chine.En effet, Les ressources
naturelles peuvent servir de « troc » dans le cas des
« ressources pour les infrastructures ». Appelé encore les
contrats «Resource for infrastructure» (R4I), les contrats R4I
combinent une entreprise minière ou pétrolière et un
projet d'infrastructure afin d'extraire des minéraux ou des
hydrocarbures et de payer les grands projets d'infrastructure avec les revenus
générés par ces activités extractives. En vertu de
cet accord, l'État hôte obtient l'infrastructure et l'investisseur
étranger obtient les ressources extraites (Zongwe, 2016).
Les investissements directs étrangers et les
échanges commerciaux facilitent l'introduction de nouvelles technologies
qui favorisent l'apprentissage ainsi que la transmission des connaissances et
de compétences. En effet, l'échange d'informations et le partage
d'expérience permettent d'accélérer l'apprentissage en
fournissant des exemples de situations vécues dans les entreprises. De
nombreuses études font état de l'importance des échanges
commerciaux et de la mobilité des capitaux pour hausser la
productivité et la croissance économique. Ngouhouo (2008)affirme
que les résultats obtenus dans son analyse montrent que les IDE vers la
CEMAC sont des IDE qui privilégient les ressources naturelles, avec une
orientation particulière vers le secteur pétrolier où les
investissements atteignent parfois plus de 90% des IDE totaux du pays
concerné comme en Guinée Equatoriale et au Tchad. D'ailleurs, Le
prêt accordé par Banque mondiale pour la construction
duPipelineTchad-Cameroun et les infrastructures pétrolières de
Doba, est le plus grand investissement privé réalisé en
Afrique subsaharienne pendant cette période (Carbonnier,
2007)(Carbonnier 2007). En effet, les pays de la CEMAC étant pour
l'essentiel des pays pétroliers (cinq des six de la communauté
sont exportateur de pétrole), cette matière première
constitue environ 80% des recettes d'exportation, 60% des recettes
budgétaires et près de 35% du PIB de la zone.
En somme, il apparaît pour la plupart des auteurs que la
présence de ressources naturelles dans les pays favorise
l'attractivité de l'IDE. En effet, Mamoudou et Mezui(2017),ont mis en
évidence plusieurs faits stylisés sur l'IDE et aboutissent aux
résultats selon lesquels l'existence des ressources naturelles a un
impact positif et significatif sur l'attractivité de l'IDE vers
l'Afrique et les autres pays en développement car la présence des
ressources naturelles est une source de motivation pour ces investissements.
I.2 : Importance des
ressources naturelles dans le développement du capital humain
Le capital humain est l'un des principaux moteurs de la
croissance et de la richesse dans une économie.Une éducation plus
abondante et de meilleure qualité est une condition préalable
à un développement économique rapide dans le monde entier.
L'éducation stimule la croissance économique et améliore
la vie des gens par de nombreux canaux : En augmentant l'efficacité de
la main-d'oeuvre, en favorisant la démocratie(Barro, 2001)et en
créant ainsi de meilleures conditions de bonne gouvernance, en
améliorant la santé, en renforçant l'égalité
(Aghion et al., 2002), etc.
Barro(2001), déclare que, à un niveau de
production donné, un stock élevé de capital humain,
doté de facteurs tels que l'éducation, la santé, le
capital et la connaissance, stimule le processus de croissance
économique rapide à l'aide de deux canaux. Dans le premier canal,
une accumulation plus élevée de capital humain a la
capacité d'absorber des développements technologiques plus
qualifiés et ce canal est lié au taux de scolarisation. Le second
canal est qu'un capital humain avancé a la capacité d'utiliser le
stock de capital naturel et de capital physique de façon optimale dans
le pays.L'effet des rentes sur les ressources naturelles peuvent
également freiner la croissance de la productivité en
évinçant la R-D, l'entrepreneuriat ou l'innovation à
travers le canal de l'éducation. Sachs et Warner (2001) suggèrent
que le privilège salarial dans le secteur minier peut décourager
les innovateurs de s'engager dans l'innovation technologique, secteur de la
R-D. En outre, plusieurs auteurs indiquent que la richesse en ressources
naturelles entraîne un effet d'éviction qui entrave l'innovation
technologique, car les salaires élevés offerts par le secteur
minier peuvent servir à attirer une main-d'oeuvre qualifiée rare
d'autres secteurs de l'économie, ce qui les empêche d'être
concurrentiels. Les mêmes salaires élevés peuvent
également décourager l'entrepreneuriat, l'éducation, la
R-D et l'innovation technologique dans d'autres secteurs, ce qui a pour effet
de dégrader le bassin de main-d'oeuvre qualifiée qui pourrait
être nécessaire au développement des secteurs agricole et
manufacturier '(Namazi et Mohammadi, 2018; Parlee, 2015). Atangana (2019)
relève dans Le fait est-il que la main d'oeuvre dans les pays riches est
concentré dans les secteurs activités plus dynamiques tels que
l'industrie manufacturière et les services, tandis que celle des pays
pauvres se spécialisent dans les secteurs primaires beaucoup plus
statiques tel que l'exploitation des ressources naturelles(l'extraction des
ressources du sol ou du sous-sol).
Dès lors on comprend que si le secteur commercial est
à faible intensité dans une économie, cela relève
d'une préférence pour le marché de ressources, une
recherche accrue de la rente /manne des ressources. Au fond, cela ne
justifie pas l'intervention impératifde l'État, d'autant plus que
le commerce international nous apprends qu'il est judicieux de se
spécialiser dans son avantage comparatif. Ce faisant, la question serait
de savoir pourquoi un avantage est perçue dans la littérature
comme une malédiction. La littérature sur le lien entre les
ressources naturelles et la croissance de la productivité donne des voix
de réponses à cette interrogation. Il ressort que le secteur
commercial est le moteur de la croissance et bénéficie le plus de
l'apprentissage par l'action et d'autres externalités positives, de
sorte que les secteurs d'exportation hors ressources temporairement
touchés par la détérioration de la
compétitivité ne sont pas en mesure de se rétablir
complètement lorsque les ressources sont épuisées. Cela
peut être démontré dans un modèle
Salter-Swan4(*) à
deux périodes et à deux bons moments où l'apprentissage
par l'action est saisi par la productivité future du secteur commercial
qui augmente avec la production actuelle de biens échangésVan
Wijnbergen(1984) ou avec une expérience cumulative(Krugman, 1987)Si la
fabrication plutôt que l'agriculture aime apprendre en faisant et si
l'élasticité des revenus pour les biens agricoles est moins
qu'unie, passer de la fabrication vers l'agriculture limite la croissance dans
une économie ouverte Matsuyama(1992) De même, si les effets de
contagion du capital humain sur la production ne sont
générés que par l'emploi dans le secteur commercial et
induisent une croissance endogène dans les secteurs commercialisé
et non commercialisé, les exportations de ressources naturelles
réduisent l'emploi dans le secteur commercial, entravent l'apprentissage
par la pratique et freinent ainsi la croissance économique(Gylfason et
al., 1999; Sachs et Warner, 1995).
Avec une parfaite mobilité internationale des capitaux
et l'absence de facteurs de production spécifiques, le salaire, le prix
relatif des biens non échangés et les intensités
capitalistiques dans les secteurs échangés et non
échangés sont déterminés par le taux
d'intérêt mondial. L'augmentation des recettes tirées de
l'exploitation des ressources induit ensuite un déplacement graduel de
la main-d'oeuvre du secteur commercial vers le secteur non commercial. Cela
réduit l'apprentissage par la pratique et, par conséquent,
diminue le taux de progrès technique d'optimisation de la main-d'oeuvre,
de sorte que le boom des ressources naturelles fait baisser de façon
permanente le taux de croissance. On peut montrer que le PIB non lié aux
ressources diminue après une découverte de ressources si le
secteur commercial est à forte intensité de capital.
Toutefois, si la production de biens échangés
nécessite des ressources naturelles comme facteur de production, une
hausse du prix mondial des ressources naturelles entraîne une
dépréciation du taux de change réel et une baisse de
l'intensité capitalistique dans la production de biens non
échangés, ce qui accentue la baisse de l'emploi dans le secteur
commercial et réduit encore davantage l'apprentissage par l'action et la
croissance. Pour illustrer comment un boom des ressources affecte la croissance
de la productivité relative du secteur commercial et non commercial, les
effets négatifs du syndrome hollandais sur la croissance sont
illustrés par une économie dynamique à deux secteurs sans
accumulation de capital, l'absence de dynamique du compte courant et un
commerce équilibré (Torvik, 2002). Les secteurs commerciaux et
non commerciaux contribuent tous deux à l'apprentissage or une manne de
devises découlant des exportations de ressources naturelles
entraîne alors un affaiblissement de ces secteurs à travers une
préférence de la part des entrepreneurs et d'une grande partie de
la main d'oeuvre qualifiée.Les dépenses publiques
d'éducation en pourcentage du revenu national, les taux de scolarisation
dans le secondaire et le nombre d'années d'études sont des
variables inversement liés à la dépendance à
l'égard des produits primaires -(Gylfason, 2001; Atangana Ondoa,
2019).
Section II : Ressources
naturelles et croissance de la productivité : rôle des
institutions
PourShirley(2003), les bonnes institutions sont celles qui
favorisent le développement économique c'est-à-dire celles
qui encouragent les échanges (grâce à la réduction
des coûts de transaction et à l'amélioration de la
confiance) et celles qui incitent l'Etat à respecter la
propriété privée. Les organismes qui établissent
des indicateurs institutionnels (Banque Mondiale, Freedom House, Institut
Fraser) considèrent que les bonnes institutions sont
démocratiques (elles favorisent le compromis et la négociation
ainsi que la participation de tous aux prises de décision), elles
permettent de lutter contre la corruption et l'arbitraire et sont à
même de rendre des comptes aux citoyens.Group et al.(2010) ont
défini les indicateurs de gouvernance en trois dimension dont la
gouvernance économique, qui prend en compte l'efficacité
gouvernementale, la qualité de la réglementation ; la
gouvernance institutionnelle quant à elle prend en compte l'Etat de
droit et le contrôle de la corruption ; et enfin la gouvernance
politique qui regroupe la stabilité politique, la voix et
responsabilité.
II.1 : Rente des ressources
naturelles et gouvernance économiques
La présence de ressources naturelles abondantes
dissuaderait les gouvernements de mettre en place des institutions
budgétaires efficaces et, en particulier un système fiscal solide
(Ross, 2001; Collier, 2006). En effet, les revenus pétroliers
constituent une manne bien plus importante et bien plus facile à
collecter que les impôts sur les personnes ou les entreprises.
L'utilisation de ces recettes peut se faire de façon
discrétionnaire car elles suscitent généralement moins de
contrôle de la part des citoyens que les revenus issus de la taxation. En
effet, le contrôle des citoyens est une contrepartie du consentement
à l'impôt. La société civile ne sera pas
incitée à se développer.
Les libertés économiques en
général peuvent être décrites comme un
mécanisme qui stimule la dynamique de la croissance et du
développement économiques, amenant l'économie à
atteindre l'équilibre naturel sans aucune intervention extérieure
et permettant aux individus de la société de prendre et
d'appliquer librement des décisions économiques. Une structure
institutionnelle garantit les libertés économiques ; en d'autres
termes, une économie de marché libérale crée un
environnement qui favorise à la fois la croissance et
l'accélération du développement. Outre l'idée de
présenter les libertés économiques aux individus comme un
droit, certaines caractéristiques pour qu'un pays soit
économiquement libre sont la taille du secteur public, l'utilisation des
structures et des marchés économiques, la politique
monétaire et la stabilité des prix, la liberté d'utiliser
d'autres monnaies, l'existence d'un ordre juridique et la
sécurité de la propriété privée, la
liberté du commerce extérieur, la liberté de change sur
les marchés des capitaux et la liberté d'entreprise. Henry(2003),
déclare que les effets positifs des libertés économiques
sur le capital naturel et physique se produisent par l'accumulation de capital
au moyen de l'épargne et de l'investissement ; cette accumulation de
capital augmente la quantité de production par travailleur. Par
conséquent, l'économie atteint le stade final avec une croissance
économique rapide et durable.
Les libertés économiques, dont on souligne
qu'elles sont un facteur important pour assurer la stabilité
macroéconomique, sont également à l'origine d'une
économie stable, comme le faible taux d'inflation prévisible, la
création de taux d'intérêt pour répondre aux besoins
du pays, la réalisation de taux de change à des niveaux
compétitifs et la balance des paiements. Parallèlement à
cette structuration économique, le volume de l'épargne augmente,
l'accumulation de capital à long terme augmente et la
prospérité nationale est préservée, les
investissements futurs augmentent, l'accumulation de capital s'accroît et
l'efficacité de l'allocation des ressources est assurée. En
fonction de la combinaison des facteurs cités, le processus de
croissance s'accélère et prend un élan durable.Il existe
de nombreuses études empiriques qui établissent des relations
positives et importantes entre la liberté économique et la
protection des droits de propriété et la structure juridique
(Barro, 1991; Mehlum et al., 2006; Farhadi et al., 2015).
Farhadi et al.(2015), cherche à savoir si l'impact des
rentes de ressources naturelles sur la croissance de la productivité
dépend de la liberté économique ; en utilisant des
indices de liberté économique agrégés et
désagrégés, ils arrivent aux résultats selon
lesquels les pays riches en ressources peuvent augmenter leur croissance en
améliorant la qualité de la liberté économique.
(Mehlum et al., 2006)pour leur part observent une relation positive entre la
liberté économique et les droits de propriétéen
introduit la rente des ressources naturelles, de cette relation, il constate
que les entrepreneurs recherchent des activités improductives de
recherche de rente et d'accaparement en raison de la faible protection des
droits de propriété dans les économies riches en
ressources.
Pour que l'économie d'un pays soit libre sur le plan
économique, on s'attend à ce qu'elle soit libre non seulement
dans le commerce national, mais aussi dans le commerce international. La
réduction des barrières commerciales et la libéralisation
des échanges amènent les pays à gagner mutuellement et
à distribuer plus efficacement leurs propres ressources. De plus, comme
le libre-échange interagira avec les investisseurs étrangers, il
augmentera la compétitivité internationale des entreprises en
créant des technologies étrangères répandues et en
augmentant la productivité des entreprises locales. Cagetti et De Nardi,
(2006)affirment que moins il y a de restrictions aux mouvements de capitaux
transfrontaliers, plus l'accès aux marchés internationaux de
capitaux est facile, ce qui accroît l'offre de capital-risque et peut
entraîner une énorme augmentation de l'innovation.
Appréhendons à présent les mécanismes reliant
richesse naturelle et la qualité des décisions politiques.
II.2 : Rente des ressources
naturelles et gouvernance politiques
Le fait que les pays riches en ressources naturelles soient
généralement moins performants s'explique globalement par l'effet
négatif de la rente des ressources naturelles sur l'équilibre
économique et les incitations d'un point de vue d'économie
politique. En effet, les revenus provenant des ressources naturelles
encouragent l'émergence de la corruptionet d'une course pour la rente
(Tornell et Lane, 1999; Subramanian et Sala-i-Martin, 2003). Cela à son
tour conduit à des institutions nationales de mauvaise qualité,
à de faibles investissements et à une croissance
économique médiocre à long terme. Il y a au moins trois
raisons qui expliquent cela. Premièrement, la course pour la rente
détourne les ressources des investissements qui ont les meilleurs effets
sociaux(Auty, 2001); deuxièmement, la corruption réduit les
profits (même si certains investissements individuels peuvent
bénéficier de la corruption, à long terme et pour
l'ensemble de l'économie, l'effet final devrait être
négatif) et, ainsi, le montant de ressources qui financent de nouveaux
biens, services et technologies(Romer, 1994) ; En troisième lieu,
un environnement où il règne la corruption est un environnement
incertain.
Iimi(2006)observe que le comportement de recherche de rente et
la corruption peuvent être réduits par une réglementation
efficace des affaires, du travail et du crédit atténuant les
effets de la malédiction des ressources. Isham et al. (2005), indiquent
que les effets de rente, le retard de modernisation et les
inégalités de revenu sont trois autres canaux à travers
lesquels l'abondance des ressources naturelles affecte la qualité de
l'économie politique dans les pays concernés. L'effet de rente
signifie que le pays a facilement accès à une source de revenus
qui peut être importante selon la nature des ressources naturelles et
d'autres facteurs tels que le niveau des prix. Cela vaut à la fois pour
le gouvernement et les citoyens.Ross(2001) définit la rente comme
l'existence de revenus provenant de ressources naturelles qui peuvent
être facilement extraites freine le développement en modifiant les
incitations à développer la fiscalité, les
mécanismes de contrôle et d'exercice d'activités publiques
citoyens, en favorisant la corruption et en rendant la répression plus
facile.
Avec des ressources « faciles », le gouvernement a
peu d'incitations à améliorer les institutions
économiques, à développer par exemple son système
fiscal. Et, de la même façon, des ressources faciles peuvent
constituer un frein au développement de la société civile
en réduisant la demande d'une gouvernance transparente et responsable
qui produit des résultats, retardant ainsi l'avènement d'une
société démocratiquePutnam(1993). Le développement
démocratique peut aussi être freiné par les gouvernements
qui se servent de la rente pour corrompre les opposants politiques et d'autres
dirigeants de la société civile (transferts en espèces,
promotion de carrières, projets d'infrastructures en «
éléphants blancs », etc.) et/ou pour exercer des pressions
sur eux, même violemment si nécessaire (Dietz et al., 2007). Le
secteur public d'un Etat rentier concentre en lui seul l'essentiel des
activités économiques et des opportunités, si bien que se
développent difficilement un secteur privé et une classe moyenne
indépendants. De même, la modernisation est retardée parce
que l'élite politique travaille à maintenir le contrôle sur
l'économie en résistant à la diversification (en
particulier dans la manufacture) aussi longtemps que possible (Acemoglu et al.,
2001). Ainsi, l'économie est exposée au déclin au cours du
temps parce qu'elle est alors plus vulnérable aux prix bas dans le
secteur des ressources primaires(Dietz et al., 2007). Mehlum et al., (2006)
montrent que si les institutions sont de bonne qualité (favorables aux
activités productives), les ressources naturelles favorisent la
croissance. En revanche, la présence d'institutions favorables aux
activités de prédation contribue à transformer les
ressources naturelles en malédiction. Si la qualité des
institutions est supérieure à un certain seuil, l'effet
négatif du capital naturel est totalement neutralisé (Etats-Unis,
Australie, Norvège). Envisageons quels sont les mécanismes
reliant richesse naturelle et qualité institutionnelle.
II.3 : Ressources
naturelles et gouvernance institutionnelles
Dans la littérature empirique, plusieurs
mécanismes ont été relevés ici, il s'agit notamment
de l'effet de rents seeking, la corruption, l'instabilité politique et
l'héritage colonial
· L'effet de rents seeking
Les modèles de rent-seeking supposent que la rente
naturelle est facilement appropriable par une élite. SelonGelb (1988)
etAuty, (2001), la combinaison d'une abondante dotation naturelle, de droits de
propriété mal définis et d'imperfections de marché
pousse les agents à préférer les activités de
prédation aux activités productives. Les modèles
développés parTornell et Lane(1999) et Torvik (2002)viennent
étayer cette idée. En effet, dans l'arbitrage entre
prédation et production, la présence de ressources naturelles
et/ou une augmentation de leurs cours fait pencher la balance en faveur de la
prédation. La dotation naturelle a sans doute un effet non
linéaire sur les activités de prédation. Il peut y avoir
rent-seeking pour l'accès aux rentes générées par
les quotas d'importations et les contingentements ou pour la création de
nombreux transferts. Cette « course à la rente » provoque une
concurrence accrue entre les groupes de pression : c'est le « voracity
effect » de Lane et Tornell selon lequel un « choc » (une hausse
du cours des matières premières) se traduit par une augmentation
plus que proportionnelle de la redistribution.Ces comportements ne favorisent
pas l'apparition de « bonnes institutions » qui sont ici
définies comme celles favorisant les activités productives et
réduisant les coûts de transaction.
· La corruption
L'exploitation des ressources naturelle nécessite
l'obtention d'autorisations ce qui peut inciter les agents à recourir
à la corruption. Les différents groupes de pression peuvent
également utiliser leurs fonds pour obtenir de nouveaux transferts ou
des mesures protectionnistes. Grâce à la rente, les dirigeants en
place peuvent « acheter » des soutiens afin de rester ou pouvoir ou
d'assurer la paix sociale et favoriser leurs intérêts personnels.
La corruption est généralement associée à une
faible efficacité des bureaucraties et à des décisions
arbitraires ce qui ne favorise pas les bonnes institutions qui doivent assurer
une égalité de traitement devant la loi. Papyrakis et
Gerlagh(2004) valident le canal de la corruption. L'effet des ressources
naturelles sur la corruption est probablement non linéaire (Leite et
Weidmann, 1999)et il dépend du type de ressources naturelles, les
ressources concentrées (pétrole, minerais) étant plus
propices à la corruption que les produits agricoles(Subramanian et
Sala-i-Martin, 2003)ou la nourriture.
· L'instabilité politique
PourCollier etHoeffler(2002), l'abondance de richesse
naturelle est un facteur explicatif pertinent des guerres civiles.Ross(2004)
recense quatre hypothèses liant ressources naturelles et conflits
civils. Tout d'abord, les ressources naturelles génèrent de la
frustration parmi les populations locales à cause des procédures
d'expropriation et de l'injuste répartition de la rente. Ensuite, les
ressources permettent de financer les activités des rebelles par la
vente directe, l'octroi de droits futurs d'exploitation et l'extorsion de
fonds. De plus, la présence de ressources naturelles peut inciter la
région dans laquelle elles se trouvent à faire sécession
à l'égard du gouvernement central. Enfin, la dotation naturelle
nuit à la qualité institutionnelle ce qui rend les bureaucraties
moins aptes à régler les conflits sociaux et moins responsables
devant les citoyens. Les conflits civils nuisent à la qualité
institutionnelle via l'absence de contrôle de l'Etat sur une partie du
territoire national, via l'instauration de régimes d'exception et via
l'absence de consensus dans la prise de décisions.
· L'héritage colonial
Dans Philippot (2009)5(*), on peut lire en ces termes; l'histoire, la
géographie et la topographie jouent un rôle décisif dans la
mise en place des institutions. Acemoglu et al., (2001) ont montré que,
dans les pays où le taux de mortalité des premiers colons
(missionnaires et soldats) a été élevé, les
Européens ont établi des colonies d'extraction afin d'exploiter
les ressources naturelles. Celles-ci se caractérisent par un pouvoir
autoritaire, par la concentration de la propriété et par une
absence d'efficacité administrative. Si la mortalité a
été faible, des colonies de peuplement dotées de bonnes
institutions ont été mises en place. La combinaison du climat, de
la topographie et d'une abondante dotation naturelle a conduit à la mise
en place d'institutions de mauvaise qualité qui ont tendance à
perdurer dans le temps et cela même s'il faut se garder de toute
généralisation.
Conclusion
En définitif, l'objectif de ce premier chapitre a
été pour nous de présenter une analyse théorique de
la relation entre les ressources naturelles et la croissance de la
productivité. Pour ce faire, nous avons présentéles
différents déterminants de la croissance de la
productivité total des facteurs en relevant par la suite une revue de la
littérature sur le rôle de ces déterminants dans
l'exploitation des ressources naturelles. De ce qui précède nous
pouvons retenir que le capital, le capital humain et les institutions sont des
déterminants essentiels à l'exploitation des ressources
naturelles.Cette dernière a un effet nuisible au sein des
économies riches en ressources car elle ne favorise le
développement des secteurs non productifs mais facilite la mise en place
d'une mauvaise gouvernance (arbitre des décisions de politiques
économiques). Il apparait donc qu'une bonne gestion des rentes issues
des ressources naturelles par des institutions fortes permettrait aux pays
d'Afrique d'investir en capital physique par l'achat des biens matériels
et immatériels et capital humaines. En effet, un gouvernement ayant des
institutions de bonnes qualité utiliserait les rentes de ressources
afinde les investir dans les infrastructures nécessaires pour la
croissance de l'économie nationale.
Une analyse empirique nous permettra de mieux saisir
l'évolution de la croissance de la productivité totale des
facteurs et des ressources naturelles en Afrique au travers de ses proxys afin
d'apprécier le sens des corrélations.
CHAPITRE
2 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE
DE LA PRODUCTIVITE TOTAL DES FACTEURS EN AFRIQUE
« Pour accélérer et soutenir une
dynamique de croissance inclusive, les responsables politiques doivent
continuer de donner la priorité aux investissements qui
privilégient le capital humain, limitent les risques de mauvaise
allocation des ressources de l'État et stimulent la productivité
»
Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque
mondiale pour l'Afrique.
Introduction
Dans le chapitre précèdent, nous avons fait une
analyse théorique de la relation entre les ressources naturelles et la
croissance de la productivité, de cette analyse, plusieurs auteurs ont
montré que les rentes tirées des ressources naturelles induisent
une appréciation du taux de change réel et rendent les secteurs
non liés aux ressources naturelles non productive. Etant donné
qu'il existe plusieurs types de ressources naturelles, nous avons
décidé de prendre individuellement chaque rente des ressources
naturelles à la place de la rente totale. L'objectif ici étant
d'identifier parmi la rente pétrolière, gazière,
forestière et minière, celle(s) qui contribuent le plus à
la croissance de la productivité totale des facteurs. Dans ce chapitre,
il sera question pour nous de faire une analyse descriptive (section 1) de la
relation entre ces différentes rentes des ressources naturelles et la
croissance de la productivité totale des facteurs, ensuite nous ferons
une analyse économétrique (section 2) pour confirmer ou infirmer
notre hypothèse selon laquelle le gaz naturel, le pétrole, le
foret et les minerais influent positivement sur la croissance de la
productivité totale.
Pour le faire, nous utilisons principalement les
données de la World Development Indicators (WDI, 2018) pour la plupart
des variables macroéconomique et les rentes des ressources naturelles.La
variable de croissance de la productivité totale des facteurs est
extraite de la base de la Penn World Table (PWT 9.1) et les variables
institutionnelles sont tirées de la Worldwide Governance Indicators
(WGI, 2018). Notre période d'étude s'étend de 1998
à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre l'ensemble
des pays de l'Afrique. Cependant, à cause d'un manque de données
sur la croissance de la productivité, nous nous retrouvons avec 28 pays
que sont : Angola, Benin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun,
République Centrafricaine, Cote d'ivoire, Egypte, Eswatini, Gabon,
Kenya, Lesotho, Mauritanie, Iles Maurice, Maroc, Mozambique, Namibie,
Nigéria, Niger, Rwanda, Sénégal, Sierra Léone,
Afrique du Sud, Soudan, Togo, Tunisie et Zimbabwe.
Section I : Croissance la
productivité totale des facteurs et Rente des ressources naturelles en
Afrique : les faits stylisés
Pour le faire, nous constituerons deux groupes de pays, la
première catégorie de pays étant celle ayant un indice de
productivité totale des facteurs compris entre 0 et 0,5 que l'on
considère comme étant les pays qui ont un niveau de croissance de
la productivité faible ou encore moins bonne, et la deuxième
catégorie de pays dont l'indice de croissance de la productivité
totale des facteurs est compris entre 0,6 et 1 représentant ainsi les
pays dont le niveau de croissance de la productivité est
élevé et donc considéré comme bonne. C'est dans ce
sens que nous ferons tout d'abord une analyse descriptive entre la rente totale
et la croissance de la productivité (Paragraphe 1) suivi des
commentaires et ensuite nous ferons également une analyse descriptive de
cette même relation mais avec chacune de nos différentes rentes
des ressources naturelles à savoir : forestières,
minières, gazières, et pétrolières (Paragraphe
2).
I.1 : Evolution de la rente
totale des ressources naturelles et la croissance de la productivité des
facteurs en Afrique
Entre 1998 et 2017, le taux moyen de croissance de la
productivité totale des facteurs a chuté. Il est passé de
50,29% en 1998 à 44,07% en 2017, soit une dépréciation de
de 6,22 points. Toutefois, nous pouvons faire un constat selon lequel,
l'Afrique a du mal à relever son niveau de croissance depuis
déjà plus d'une décennie. En effet, la meilleure
performance enregistrée remonte en 2006 où l'Afrique a atteint
53,59%. Les années suivantes, il a connu une forte période de
récession entre 2007et 2010, elle est passé de 53,2% à
45,11%, ceci peut s'expliquer par la baisse des prix des matières
premières (crise de 2008) depuis cette période, le taux moyen de
croissance de la productivité totale des facteurs en Afrique a du mal a
dépassé les 46%(cf. Graphique 2.1).
I.1.1 : Paradoxe de la
dotation en ressources naturelles entres les pays
Au niveau individuel, certains pays d'Afrique ont
réussi à améliorer de manière significative leur
niveau de croissance de la productivité parmi lesquels L'Egypte,
l'Eswatini, l'Ile Maurice qui présente respectivement un taux moyen de
croissance de la productivité totale des facteurs de95%, 80% et 79%.En
2017, l'Egypte a eu un niveau de croissance de la productivité totale
s'élevant à 1,07 soit 107% alors que les rentes issues des
ressources naturelles totales en pourcentage du PIB étaient de
5,39% ; L'Eswatini pour sa part en 2017 avait une croissance de 62%pour
une contribution de 2,80% et l'Ile Maurice 81% de croissance pour une
contribution des ressources naturelles 0,0033%.
D'autrespays, font également l'objet d'une observation
contraire à la précédente. En effet, les pays ayant un
niveau de croissance de la productivité totale des facteurs
trèsfaible ont un niveau de contribution des rentes totales des
ressources naturelles élevé, nous citons par exemple l'Angola qui
en 2017, à un niveau de contribution des rentes totales de 15% et se
trouve avec une croissance de 33%, de même la Sierra Leone avec une
contribution des rentes totales de plus de 22% se trouve avec un niveau de
croissance de la productivité de 24% ; il en est de même pour
la Mauritanie qui a unecontribution des rentes totale de plus de 24% pour un
niveau de croissanceà 28% inférieur à lamoyenne.
Cette analyse constitue alors un paradoxe à notre
étude. Pour mieux l'expliciter, nous allons faire une analyse
comparative entre deux échantillons. Déjànous allons nous
focaliser sur l'évolution de l'indicateur des rentes totales des
ressources naturelles. C'est ainsi qu'à la suite nous allons distinguer
nos deux échantillons : celui des 10 pays ayant les plus faibles
niveaux de croissances et celui des 10 pays ayant les plus forts niveaux de
croissances de la productivité en Afrique.
Graphique
2.1: Evolution de l'indice de croissance de la PTF en
Afrique (1998-2017)
Source : Auteur
à partir des données de PWT 9.1
I.1.2 : Etude comparative
entre les pays
Le graphique 2.2 nous montre une corrélation
négative entre la croissance de la productivité et la rente
totale des ressources naturelles sur la période de 1998 à 2017.
En effet, lorsque la rente totale des ressources naturelles augmente, la
croissance de la productivité décroit.
a) Cas des dix (10) pays
ayant un niveau de croissance de la productivité fort
Il s'agît des pays dont l'indice de croissance moyen de
la productivité totale des facteurs est compris entre 0.6 et 1 et qui
sont considérés comme les pays ayant une croissance forte, nous
avons les pays comme L'Egypte, L'Eswatini, L'ile Maurice, la Namibie, la
Tunisie, le Botswana, l'Afrique du Sud, le Soudan, la Cote d'Ivoire et le
Nigéria. Ces pays ont un indice moyen de croissance de la
productivité situé à 0.7303 soit un taux de 73% entre 1998
et 2017. Toutefois, les pays cités ci-haut présentent
également un niveau moyen faible d'exploitation de ressources naturelles
totales soit 5,81% entre 1998 et 2017, nous prenons par exemple le cas de
l'Egypte dont le niveau de croissance de la productivité est le plus
élevé de l'Afrique a un niveau de rente totale faible soit
4.42%.
b) Cas des dix (10) pays
ayant un niveau de croissance de la productivité faible
Il s'agît des pays dont l'indice de croissance moyen de
la productivité totale des facteurs est compris entre 0 et 0.3 et qui
sont considérés comme les pays ayant une croissance faible, nous
avons par ordre décroissant les pays comme le Burkina Faso, la
Centrafrique, le Benin, la Sierra Leone, l'Angola, le Zimbabwe, le Rwanda, le
Niger, le Togo et le Burundi (cf. Annexe 3). Ces pays ont un indice moyen de
croissance de la productivité situé à 0.2625 soit un taux
de 26% entre 1998 et 2017. Toutefois, les pays cités ci-haut
présentent également un niveau moyen élevé
d'exploitation de ressources naturelles totales comparé aux pays ayant
une forte croissancesoit 14,29% entre 1998 et 2017, nous prenons par exemple le
cas du Burundi dont le niveau de croissance de la productivité est le
plus bas de l'Afrique mais paradoxalement a un niveau de rente totale
très élevé soit 23.48%.
Graphique
2.2: Corrélation entre rente totale des ressources
naturelles et croissance de la PTF
Source : Auteur
à partir des données de la WDI et PWT
I.2 : Evolution de la
croissance de la productivité totale des facteurs avec chacune des
différentes rentes.
Il s'agira dans cette sous-section de faire une analyse
descriptive de la relation existante entre la croissance de la
productivité totale des facteurs etchacune de nos différentes
rentes des ressources naturelles à savoir : forestières,
minières, gazières, et pétrolières.
I.2.1 : Rente
forestière et croissance de la productivité
L'exploitation forestière en Afrique a un effet
négatif sur la croissance de la productivité totale des facteurs.
En effet, dans le graphique 2.3 lorsque l'indicateur de contribution de la
rente forestière augmente pour un pays donné, celui de la
croissance de la productivité totale des facteurs décroitdurant
la période 1998-2017.L'indice moyen de croissance de la
productivité totale des facteurs de chacun de nos 28 pays sur les 20 ans
est représentée sur l'axe des ordonnés tandis que celui de
la rente forestière est en abscisse. Par soucis de taille, nous avons
linéarisés les données sur les rentes forestières.
Il ressort du graphique 2.3 qu'il existe une forte relation négative
entre la croissance de la productivité et les loyers forestiers. En
effet, les pays riches en ressources forestières ont une faible
croissance de la PTF, et ceux moins dotés des ressources
forestières ont une forte croissance.
À titre illustratif, les 10 premiers pays ayant un
niveau de croissance de la PTF situé à 0,73 point ont une
exploitation des rentes forestières situé à0.93%. Les 10
derniers paysquant à eux, considérés comme ayant un niveau
moyen de croissance faible soit 0.26 points, ont un niveau moyen d'exploitation
des ressources forestières largement supérieur aux 10 premiers
soit une exploitation à hauteur de 8,64%. -Atangana Ondoa(2019) dans son
article notait que, retardent le niveau de formation du capital physique et
humain en Afrique.
Graphique
2.3:Corrélation entre la rente forestière
et la croissance de la productivité
Source : Auteur
à partir des données de la WDI et PWT
I.2.2 : Rente
pétrolière et croissance de la productivité
L'exploitation du pétrole en Afrique contribue
faiblement et ce de manière positive à l'amélioration de
l'indice de croissance de la productivité totale des facteurs. En effet,
dans le graphique 2.4 lorsque l'indicateur de contribution de la rente
pétrolière augmente pour un pays donné, celui de la
croissance de la productivité totale des facteurs croit. Autrement dit,
une variation à la hausse de 5% de la rente pétrolière
entraine une augmentation de 1 point de la croissance.
Lorsque nous prenons le cas de nos deux échantillons on
remarque que, les 10 premiers pays ayant un fort niveau de productivité
tel que l'Egypte (1er), la Tunisie(5e), le Soudan
(8e) ou le Nigeria (10e) ont un niveau d'exploitation des
ressources pétrolière assez conséquentes la moyenne
d'exploitation de la ressource est de 3,32%. Toutefois, on peut
également faire une remarque assez curieuse au niveau de notre graphique
2.4 ;en effet, on observe l'Angola qui est le pays ayant le plus
exploité ses ressources pétrolières sur les 28 durant la
période de 1998 à 2017 avec un niveau d'exploitation du
pétrole situé à 32,71% mais qui malheureusement se situe
dans la catégorie des10 derniers pays (5e) à avoir un
niveau de croissance faible soit 0.27 de croissance de la PTF.
Graphique
2.4:Corrélation entre la Rente
pétrolière et la croissance de la productivité
Source : Auteur
à partir des données de la WDI et PWT
I.2.3 : Rente
gazière et croissance de la productivité
L'exploitation dugaz naturel en Afrique contribue faiblement
et ce de manière positive à l'amélioration de l'indice de
croissance de la productivité totale des facteurs. En effet, dans le
graphique 2.5 lorsque,pour un pays donné l'indicateur de contribution de
la rentegazière augmente d'environ de 6 points, celui de la croissance
de la productivité totale des facteurs croit d'un point durant la
période 1998-2017.
D'ailleurs, lorsque nous prenons le cas de nos deux
échantillons on remarque que, les 10 premiers pays ayant un fort niveau
de productivité ont un niveau d'exploitation des ressources
gazière plus élevé que celui des 10 derniers pays ayant un
faible niveau de croissance 0.3% contre 0 .0102 %. Toutefois, on peut
également faire une remarque assez intrigante au niveau de notre
graphique 2.5 ; en effet, on observe le Mozambique qui est le pays ayant le
plus exploité ses ressourcesgazières sur les 28 durant la
période de 1998 à 2017 avec un niveau d'exploitation du gaz
naturel situé à 2.03% mais qui malheureusement à une
croissance de la PTF autour de 0.4 points considéré comme
faible
Graphique
2.5:Corrélation entre la rente gazière et
la croissance de la productivité
Source : Auteur
à partir des données de la WDI et PWT
I.2.4 : Rente
minière et croissance de la productivité
La corrélation entre l'exploitation des minerais et
l'indice de croissance de la productivité totale des facteurs Afrique
est nul. En effet, De manière global dans le graphique 2.6, on peut
aisément s'apercevoir que la variation de l'indicateur de contribution
de la rente minière pour un pays donné, n'impacte pas sur le
niveau de croissance de la productivité totale des facteurs.
Par soucis de comparaison de nos deux catégories de
pays, on peut laisser entendre que le niveau moyen d'exploitation des
ressources minières dans les 10 derniers pays à faible niveau de
croissance est relativement élevé par rapport au groupe des 10
premiers soit un 2.11% contre 0.93%.Il est également judicieux de
relever que la Mauritanie étant le pays ayant le plus de revenu en
ressource minière (23.12%) a un niveau de croissance en
deçà des 0.4 points.
Graphique
2.6:Corrélation entre la rente minière et
la croissance de la productivité
Source : Auteur
à partir des données de la WDI et PWT
Section II :Ressources
naturelles et croissance de la productivité : Analyse
économétrique
Dans la section précédente, nous avons fait une
analyse descriptive de la relation entre la croissance de la
productivité totale des facteurs et les ressources naturelles. Ces
analyses nous dévoilent en réalité l'existence de trois
groupe de pays en Afrique. Le premier groupe est celui des pays ayant une
croissance de la PTF élevé avec une exploitation des ressources
naturelles élevée à l'occurrence le Nigéria, le
Gabon (exportateurs de pétrole), l'Eswatini, la Cote d'ivoire, etc. Le
deuxième groupe concerne les pays qui ont une croissance de la PTF
faible et paradoxalement un niveau d'exploitation des ressources assez
important, nous avons les pays comme le Burundi, le Togo, l'Angola ou le
Niger... Le dernier groupe est celui des pays ayant une croissance de la PTF
élevée avec un niveau d'exploitation des ressources quasi nulle
(Ile Maurice) ou faibles (Egypte, la Tunisie, le Botswana, le Maroc...). Force
de ces analyses descriptives intrigantes, nous allons mener une analyse
économétrique dont le souci est de confirmer ou infirmer cette
relation de causalité. Ce faisant, nous allons dans un premier temps
présenter notre démarche méthodologique (II.1) et dans un
second temps présenter et interpréter nos résultats (II.2)
afin d'en une tirer conclusion.
II.1 : Démarche
méthodologique
Dans cette sous-section, nous commencerons d'une part, par la
présentation du modèle retenu ainsi que les variables et d'autre
part, nous présenterons d'autre part la méthode d'estimation
appropriée dans le cadre de cette étude.
II.1.1 :
Spécification du modèle économétrique retenu et
présentation des variables
Pour cette partie, nous allons nous appuyer sur les travaux de
Farhadi et al.(2015) dans « Economic Freedom and Productivity Growth
in Resource-Rich Economies. » et (Ulusoy et Ta°, 2017) sur
« On the effects of total productivity growth of economic freedom and
total resource rents: The case of both natural resource rich and
OECD » pour constituer notre modèle
économétrique. Ulusoy et Ta°(2017) construit un modèle,
analysé dans un panel dynamique GMM. Nous spécifions notre
modèle de panel dynamiques :
où
est le PIB réel,
est le stock de capital physique réel et L est la population
active totale. A représente le progrès technologique.
Tout comme (Farhadi et al., 2015) on mesure la PGF par :
Où
est le ratio production/travail (
) et k est le ratio capital/travail (
).
Où,
représentela croissance de la productivité totale des
facteurs du pays
à la période
.et
représentela croissance retardés.
et
représentent respectivement les ressources naturelles et le
vecteur desautres déterminants de la croissance.
désigne le vecteur des variables institutionnelles;
et
représentent respectivement le pays et le temps,
représente l'effet spécifique pays qui permettent de
capter l'effet des facteurs non observés propres à chaque pays et
qui déterminent aussi la croissance (notamment le climat, les
différences technologiques et de goûts) ;
est l'effet spécifique temporel fixe ou aléatoire, qui
permet de capter les chocs temporels qui affectent le niveau de l'output ;
et
les termes d'erreur qui prennent en compte les variables omises dans le
modèle bien que susceptible d'expliquer la croissance
économique.
De manière plus spécifique on a :
Avec
qui représenteles rentes pétrolières,
les rentes minières,
les rentes gazières et
les rentes forestières. La variable
le produit intérieur brute par tête,
la formation brute de capital fixe,
l'investissement étrangers entrées nette,
l'ouverture commerciale,
la population active ou alors la force de travail,
ScolPrim le taux de scolarisation dans le primaire
les dépenses de consommation finales des administrations
publiques, Elect Accès à
l'électricité,
le contrôle de la corruption,
la stabilité politique,
l'efficacité gouvernementale.
Les paramètres
sont à estimer dans chacune des sous-équations du
modèle 1.
Pour plus de précision et une meilleure
lisibilité et compréhension de nos différentes variables,
nous les avons ressortis dans un tableau qui les définis, donne la
source où a été collecté les données et le
signe attendu des variables d'intérêt.
Tableau
2.1: Présentation des variables et signes
attendus
Variables
(Abréviation)
|
Définitions
|
Sources
|
Productivité totale des facteurs (PTF)
|
La PTF constitue le paramètre synthétique de la
compétitivité coût, reflétant l'efficacité de
la mise en oeuvre du travail et du capital.
|
PWT9.1(2019)
|
Rentes Pétrolières
(RPetro)
|
Les bénéfices tirés du pétrole
correspondent à la différence entre la valeur de pétrole
brut aux prix sur les marchés internationaux et le coût de
production total.
Le signe attendu est positif
|
WDI(2018)
|
Rentes Minières
(RMin)
|
Les bénéfices tirés des minéraux
correspondent à la différence entre la valeur de la production
pour un stock de minéraux aux prix sur les marchés internationaux
et leur coût de production total.Les minéraux inclus dans le
calcul sont l'étain, l'or, le plomb, le zinc, le fer, le cuivre, le
nickel, l'argent, la bauxite et le phosphate.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Rentes du Gaz naturel
(RGaz)
|
Les bénéfices tirés du gaz qui
correspondent à la différence entre la valeur de la production de
gaz naturel aux prix sur les marchés internationaux et le coût de
production total.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Rentes forestières
(RForest)
|
Les loyers forestiers correspondent aux récoltes de
bois rond multipliée par le produit des prix moyens et d'un taux de
location propre à la région.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Loyers totaux des ressources
naturelles(TotRN)
|
Elle est donnée par la somme des rentes
pétrolières, des rentes de gaz naturel, des rentes de charbon
(dur et mou), des rentes minières et des rentes forestières.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Dépenses de consommation finale des
administrations publiques
(DepPub)
|
Les dépenses de consommation finale des administrations
publiques comprennent toutes les dépenses courantes des administrations
publiques pour l'achat de biens et de services.
|
WDI (2018)
|
Ouverture commerciale
(OuvCom)
|
C'est la somme des exportations de marchandises et des
importations divisée par la valeur du PIB, exprimée en dollars
actuels. L'ouverture commerciale est susceptible d'augmenter les
dépenses en capital public afin de renforcer les exigences
d'infrastructure nécessaires et d'être compétitifs pour
attirer des intérêts commerciaux.
|
WDI (2018)
|
Taux de scolarisation dans le primaire
(ScolPrim)
|
Le taux brut de scolarisation est le taux de scolarisation
total, quel que soit l'âge, par rapport à la population du groupe
d'âge qui correspond officiellement au niveau d'éducation
indiqué.
|
WDI (2018)
|
Population active
(lnPopAct)
|
C'est le nombre de personnes qui ont un emploi plus les
chômeurs qui sont à la recherche d'emploi.
|
|
Accès à
l'électricité
(Elect)
|
Pourcentage de citoyens qui ont l'électricité
|
WDI (2018)
|
Stabilité politique et absence de
violence/terrorisme
(SP)
|
Il mesure les perceptions de la probabilité
d'instabilité politique et ou de violence à motivation politique,
y compris le terrorisme. Elle varie d'environ -2,5 à 2,5.
|
(WGI, 2018)
|
Contrôle de la corruption
(Corrupt)
|
Il saisit les perceptions de la mesure dans laquelle le
pouvoir public est exercé à des fins privées, y compris
les formes de corruption saisi mineures et les grandes formes de corruption,
ainsi que la capture de l'Etat par les élites et les
intérêts privés. Elle varie d'environ -2,5 à 2,5.
|
WGI (2018)
|
Effectivité Gouvernementale
(EGov)
|
Reflète les perceptions de la qualité des
services publics, la qualité de la fonction publique et son degré
d'indépendance par rapport aux pressions politiques, la qualité
de la formulation et de la mise en oeuvre des politiques et la
crédibilité de l'engagement du gouvernement à
l'égard de ces politiques. Estimation de la gouvernance (allant
d'environ -2,5 (faible) à 2,5 (forte) performances de gouvernance)
|
WGI (2018)
|
Sources :
Auteurs
II.1.2 : Méthode
d'estimation et test de robustesse
a) Principe de
l'estimation
La spécification en panel dynamique voudrait que l'on
introduise parmi les variables explicatives, la variable expliquée
retardée d'une période au moins. Nous utilisons les estimateurs
de la Méthode des Moments Généralisés (GMM) comme
Farhadiet al. (2015). En effet, en introduisant parmi les variables
explicatives la variable dépendante retardée, l'une des six
hypothèses des méthodes des Moindres Carrés Ordinaire
(MCO) se retrouve violée. Ceci crée donc le problème
d'omission de variables explicatives pertinentes dans la spécification
du modèle ; de la simultanéité qui apparaît lorsque
la variable dépendante et certaines variables explicatives sont
déterminées au même moment, ou encore des erreurs de
mesures sur les variables indépendantes et ou de la variable
dépendante. Ainsi donc l'utilisation des MCO n'est plus convenable
puisqu'elle donne des estimateurs biaisés et non convergents à
cause de la corrélation entre la variable endogène
retardée et le terme d'erreur, lorsque les résidus sont
autorégressifs.
Nous utilisons donc la méthode des moments
généralisés (GMM) développée par
(Holtz-Eakin et al.(1988) et (Arellano et Bond, 1991).En effet, Arellano et
Bond (1991) ont mis au point des estimateurs efficaces sous contraintes et
construits à partir des instruments basés sur
l'orthogonalité entre les valeurs retardées de la variable
endogène et le terme d'erreur. Les variables en niveau
décalées sont de bons instruments de l'équation en
différence dans la mesure où elles sont corrélées
avec les variables explicatives et ne le sont pas avec les termes d'erreurs.
L'estimateur ainsi obtenu, est appelé l'estimateur en
différence.
Toutefois, il est à noter que cet
estimateursoulève un nouveau problème puisque les variables
dépendantes retardées sont par construction
corrélées avec le terme d'erreur. Aussi, il a une faible
précision et présente des biais importants lorsqu'il est
appliqué aux petits échantillons, conduisant à les
compléter par des régressions sur les variables en niveau. Pour
résoudre ce problème, les auteurs proposent deux
hypothèses. L'absence d'autocorrélation des termes d'erreurs et
la faible exogénéité des variables explicatives (les
variables explicatives sont non corrélées avec les
réalisations futures des termes d'erreurs). Dès lors, Arellano et
Bond (1991) proposent les conditions des moments suivantes :
Les conditions (Eq.2) (Eq.3) (Eq.4) et (Eq.5) soulignent
l'absence de corrélation entre les variables explicatives
retardées ainsi que les variables endogènes retardées avec
les variations du terme d'erreur. De ce fait, les conditions (Eq.2) (Eq.3)
(Eq.4) et (Eq.5) permettent l'utilisation des variables retardées en
niveau comme instruments pour estimer les modèles (1a) (1b) (1c) et
(1d)
b)Tests de robustesse
Afin de tester la robustesse de notre modèle, nous
effectuerons deux tests. Le premier est le test de sur-identification de
Sargan/Hansen. Il permet de tester la validité des variables
retardées comme instruments. Il sera concluant si l'on ne parvient pas
à rejeter l'hypothèse nulle au seuil de 10%. Nous
privilégierons le test de Hansen au test de Sargan, car il est robuste
en présence d'hétéroscédasticité sur les
résidus. Le second est le test d'autocorrélation de second ordre
d'Arellano et Bond. Il sera concluant si l'hypothèse nulle (absence
d'autocorrélation des termes d'erreurs en différence
première à l'ordre 2 ne peut être rejetée au seuil
de 10%.
II.2 : Résultats et
Interprétations
Cette seconde sous-section s'articulera autour de deux
principaux points. Dans un premier temps, nous présenterons les
principaux résultats issus de nos estimations. Dans un second temps, il
sera question pour nous d'apporter une signification économique à
ces différents résultats.
II.2.1 :
Résultat des estimations
Afin de d'identifier quelles sont les ressources naturelles
contribuant le plus à la croissance de la productivité totale en
Afrique, nous avons eu recours à l'estimateur GMM en système
Arellano et Bover (1995) / Blundell et Bond (1998). Ainsi, nous avons
effectué quatre (04) régressions pour parvenir à notre
fin. Dans la première estimation Modèle (1a), nous avons
estimé la contributionde la rente pétrolière à la
croissance de la productivité totale en Afrique étant
donné le fait que, les variables macroéconomiques et de
gouvernances sont considérées comme étant les
déterminants de la croissance économique, ils ont
été ajoutées dans les différents modèles. Le
modèle (1b) intègre la rente gazière ; le
Modèle (1c) intègre la rente minière et enfin la
rente forestière est intégrée dans le Modèle
(1d).Tout comme dans le modèle 1a, les mêmes variables
macroéconomiques et de gouvernances susceptibled'expliquer cette
relation de causalité avec la croissance de la productivité
totale ont été ajoutées dans le modèle 1b, 1c et
1d. Le tableau 2.1 fait une présentation synthétique de nos
principaux résultats.
Tableau
2.2:Résultat des estimations
|
(1a)
|
(1b)
|
(1c)
|
(1d)
|
VARIABLES
|
PTF
|
PTF
|
PTF
|
PTF
|
|
|
|
|
|
L.PTF
|
0.634***
|
0.909***
|
0.916***
|
0.849***
|
|
(0.733)
|
(0.369)
|
(0.555)
|
(0.403)
|
RPetro
|
0.0379***
|
|
|
|
|
(0.0123)
|
|
|
|
RMin
|
|
|
0.0885**
|
|
|
|
|
(0.0347)
|
|
RGaz
|
|
-0.0549
|
|
|
|
|
(0.0671)
|
|
|
RForest
|
|
|
|
0.0740
|
|
|
|
|
(0.0198)
|
PIB
|
0.0205***
|
0.0295***
|
0.0274***
|
0.0310***
|
|
(0.0382)
|
(0.0500)
|
(0.0505)
|
(0.0557)
|
FBCF
|
-0.0855
|
0.0337
|
0.0877
|
-0.0606
|
|
(0.0109)
|
(0.0771)
|
(0.0757)
|
(0.0121)
|
IDE
|
0.0124**
|
-0.0280**
|
-0.0896***
|
3.17e-05
|
|
(0.0753)
|
(0.0572)
|
(0.0630)
|
(0.0986)
|
OuvCom
|
-0.0277***
|
-0.0251*
|
-0.0211**
|
-2.08e-06
|
|
(0.0402)
|
(0.0126)
|
(0.0131)
|
(0.0131)
|
DepPub
|
-0.0268
|
2.77e-05
|
-0.0552
|
-0.00156
|
|
(0.0132)
|
(0.0111)
|
(0.0759)
|
(0.0947)
|
Elect
|
0.0166***
|
0.0761**
|
0.0759*
|
0.0846**
|
|
(0.0557)
|
(0.0294)
|
(0.0390)
|
(0.0366)
|
ScolPrim
|
-0.00235***
|
-0.0474***
|
-0.000348***
|
-0.0555***
|
|
(0.0677)
|
(0.0700)
|
(0.0436)
|
(0.0957)
|
lnPopAct
|
-0.0742
|
0.0275
|
-0.0290
|
-0.0596
|
|
(0.0135)
|
(0.0873)
|
(0.0654)
|
(0.0739)
|
EGov
|
-0.0615*
|
-0.0546**
|
-0.0621**
|
-0.0359
|
|
(0.0343)
|
(0.0240)
|
(0.0232)
|
(0.0277)
|
Corrupt
|
0.110**
|
0.0358*
|
0.0413
|
0.0330
|
|
(0.0414)
|
(0.0208)
|
(0.0270)
|
(0.0333)
|
SP
|
0.0790
|
0.0135
|
0.0932
|
0.0968
|
|
(0.0140)
|
(0.0131)
|
(0.0971)
|
(0.0119)
|
Constant
|
0.390
|
0.0100
|
0.0734
|
0.210*
|
|
(0.234)
|
(0.167)
|
(0.131)
|
(0.103)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
346
|
346
|
346
|
346
|
Nombre de Pays
|
26
|
26
|
26
|
26
|
Nombre d'instruments
|
26
|
26
|
26
|
26
|
Fischer (p-value)
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
AR (1) (p-value)
|
0.084
|
0.035
|
0.044
|
0.036
|
AR (2) (p-value)
|
0.146
|
0.153
|
0.147
|
0.145
|
Test de Hansen (p- value)
|
0.429
|
0.841
|
0.608
|
0.648
|
|
|
|
|
|
Notes : Les valeurs entre
parenthèses correspondent aux Ecart-type corrigés de
l'hétéroscédasticité ; ***p < 0.01,
**p < 0.05, *p < 0.1.
Source :Auteur, à
partir des données de WDI (2018), WGI (2018) et de PWT (9.1) sur Stata
14.0
II.2.2 :
Interprétation des résultats
Le tableau ci-dessus présente le résultat de nos
estimations mettant en relation les types de ressources naturelles et la
croissance de la productivité totale, effectuées par la
méthode de GMM sur une période de 1998 à 2017 pour les 25
pays d'Afrique.L'interprétation de nos résultats sera faite par
deux approches à savoir une approche économétrique et une
approche économique
a) Approche
économétrique
Dans l'ensemble, les résultats présentés
dans le tableau ci-haut sont satisfaisants sur le plan
économétrique. Le test de Fisher nous permet de conclure que nos
deux modèles sont globalement et fortement significatifs. En effet, la
p-value associée à cette statistique (Prob > F =0,000) est
inférieure au seuil de 1% pour toutes les deux estimations. En outre, le
test de Hansen dont la p-value est supérieure au seuil de 10%, est
concluant pour les deux modèles ne permettant pas de rejeter
l'hypothèse nulle et donc la validité de nos instruments. Enfin,
le test d'AR (1) est également signifiant puisque la p-value des deux
modèles est inférieur au seuil de 10% et l'AR (2) est
également satisfaisant puisque la p-value des deux modèles est
supérieure au seuil de 10% ne permet pas non plus de rejeter
l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation de second ordre des
résidus dans les estimations. Les résultats de nos estimations
sont donc robustes d'autant plus que les écarts-types ont
également été corrigés de
hétéroscédasticité.
b) Approche économique
Sur le plan économique,les résultats obtenus
s'inscrivent pour la plupart dans la lignée des travaux
antérieurs aussi bien pour les indicateurs de ressources naturelles que
les déterminants traditionnels de la croissance. S'agissant de la
contribution des rentes des ressources naturelles à la croissance du
PIB, nous avons pu établir une relation positive et significativeentre
deux types de rentes des ressources naturelles et le PIB par tête
notammentla rente pétrolière et la rente minière.En effet,
le coefficient associé à chacun des coefficients de la rente
pétrolièreet de la rente minière est positif et
significatif au seuil de 1% sur la période de 1998-2017.Toutefois on
rencontre des résultats significativement non contributifs de certaines
rentes bien qu'il soit positif. Il s'agit ici de la rente forestière et
la rente gazière. La non significativité de la rente
forestière peut s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'une
« ressource diffuse » comme l'a définiPhilippot
(2011) qui est arrivé aux résultats selon lesquelles les rentes
concentrées et hydrocarbures ont un effet contributif plus significatifs
sur le développement économique que les rentes ressources
diffuses.Leite et Weidmann (1999), Subramanian et Sala-I-Martin (2003) et Isham
et al (2003) avait déjà montré que l'impact des ressources
naturelles sur les performances économiques et la qualité
institutionnelle dépend de la nature des produits primaires qui sont
pris en compte.
Etant donné que le capital naturel n'est pas la seule
variable qui puisse expliquer une fonction de croissance, nous avons dans notre
analyse ajoutée des variables macroéconomiques et
institutionnelles qui sont également des déterminants important
d'un processus de croissance.
Ainsi, comme variables macroéconomiques, l'on a retenu
la formation brute de capitale fixe et l'IDE pour mesurer l'investissement. Il
en ressort de ces deux mesures que seul le coefficient associé à
L'IDE qui est positif et significatif au seuil de 1% (Eq.2a) et 10% (Eq.2b)
avec la croissance de la PTF. Cette analyse a été confirmé
par celle de Morisset(2000),qui a laissé entendre que la capacité
des pays africains à attirer les capitaux privés est largement
liée àl'existence des ressources naturelles. C'est ainsi que
lespays tels le Nigeria et l'Angola et dans une moindremesure la Guinée
Equatoriale, malgré leur instabilitépolitique et
économique, ont réussi à attirer d'importantscapitaux
privés grâce à leurs ressources pétrolières
et minière ;La variable ouverture commerciale de notre modèle qui
représente le degré d'implication d'un pays dans les
échanges commerciaux a une influence négative et significative au
seuil de 1% (Eq.2a), 10% (Eq.2b) et 5% (Eq.2c) avec la croissance de la
PTF.Pour mesurer le capital humain, nous avons utilisé le taux de
scolarisation dans le primaire, il ressort des estimations que cette variable a
un effet négatif et significatif au seuil de 1% avec la croissance de la
PTF dans les quatre équations ;Par exemple, dans Eq.2a, lorsque la
croissance de la PTF augmente d'un point le taux de scolarisation dans le
primaire diminue de 0.0474% ces résultats vont en accord avec les
travaux de Gylfason (2001) qui a démontré que le taux brut de
scolarisation dans le primaire a une influence négative sur la
croissance lorsqu'elle est mise en relation avec les ressources naturelles.
Aussi, on a la croissance démographique mesuré par la population
active qui n'est pas significative mais a un effetnégatif sur la
croissance lorsqu'elle est mise en relation avec les rentes minières,
pétrolières et forestières et un effet positif sur la
croissance avec la rente gazière.De plus, on peut relever un effet
positif et significatif de l'infrastructure (mesurer par l'accès
à l'électricité) résultat qui cadre avec les
travaux de Atangana O. ; (2019).
Pour ce qui est des variables institutionnelles, lorsqu'elles
sont mises en relations avec les ressources naturelles,nos
résultatsmontrent une relation significative et positive de la
corruption avec la croissance de la productivitéet une relation
négative de l'efficacité gouvernementale avec la croissance de la
productivité.Ces résultatscadrent avec la littérature sur
la malédiction des ressources naturelles, car ils impliquent que les
rentes sur les ressources naturelles sont associées à des
régime politique instables (Ross, 2001 ; Omgba, 2009) et une mauvaise
qualité des institutions (Acemoglu et al., 2001, 2005 ; Mehlum et al.,
2006 ; Atangana O. ; 2019). En effet, l'abondance des ressources
naturelles affaiblit les institutions, nuit à la démocratie,
augmente le niveau de corruption, encourage de mauvaises politiques de
régulation et conduit à de mauvais résultats de croissance
de la PTF en Afrique.
Conclusion
Les pays africains possèdent une part importante des
réserves mondiales de ressources naturelles, ce qui représente en
soi une source d'espoir de développement pour l'avenir du continent.
Ainsi, susciter un intérêt de recherche à identifier les
ressources qui contribuent le plus à la croissance de la
productivité devient passionnant. C'est donc dans un sens
dedémonstration à travers une analyse des faits chiffrés
grâce aux méthodes d'analyses statistiques et
économétriques qu'a été orienté le travail
de ce chapitre. Il ressort des lors de notre analyse qu'en Afrique, la rente
pétrolière et minière ont une contribution positive et
significative dans la croissance de la productivité totale des facteurs
et que cette croissance est néanmoins perturbée par
l'instabilité des régimes politiques et la mauvaise
qualité des institutions des économies Africaines.
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
L'objectif de cette première partie était
d'identifier les ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance de la productivité totale des facteurs en Afrique sur la
période de 1998-2017. Pour cela, nous avons subdivisé cette
partie en deux grands chapitres. Le premier chapitre nous a permis de faire une
analyse théorique de la relation entre ressources naturelles et
croissance de productivité totale des facteurs, alors que le
deuxième chapitre, nous a permis de faire une analyse empirique cette
relation tout en utilisant une approche économétrique du
modèle en panel dynamique. De ces analyses, il en ressort que les
ressources naturelles qui contribuent le plus à la croissance de la
productivité totale des facteurs en Afrique durant la période
1998 à 2017 sont les ressources pétrolières et les
ressources minières.
De ces principaux résultats obtenus, nous pouvons les
affirmer être conformes aux travaux des auteurs tels que (Philippot,
2011 ; Bulte, Damania et Deacon, 2004...) qui dans leurs travaux ont
différencier les ressources par groupe ; Il devient important
dès lors, pour les décideurs publics de gérer efficacement
les rentes issues du pétrole et des minerais pour satisfaire le
bien-être de la population en investissant dans des secteurs productifs
ce qui favorisera le progrès technique. En outre, la mise en relation
des ressources naturelles avec la croissance de la productivité totale a
un effet significatif sur les variables macroéconomiques telles que le
PIB, les investissements directs étrangers, l'ouverture commerciale,
l'accès à l'électricité et le taux de scolarisation
dans le primaire. Par ailleurs, les variables institutionnelles retenues ont un
effet significatif sur la croissance à savoir l'effectivité
gouvernementale, le contrôle de la corruption et la stabilité
politique.
PARTIE 2
: RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DU PIB
« L'abondance de ressources offre aux pays la
possibilité d'investir dans du capital humain de haut niveau et dans un
État capable et responsable, mais ils sont rares à l'avoir
fait. »
'Gelb (2010)
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE
L'Afrique est généreusement pourvue en
ressources, terres productives et richesses naturelles précieuses,
renouvelables (eau, forêts et poissons, notamment) ou non (charbon, gaz,
pétrole et autres minéraux). Les ressources naturelles dominent
l'économie de nombreux pays de ce continent et représentent le
plus important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres
et vivant en zone rurale. Le rapport sur le développement de l'Afrique
relevait déjà dans ses analyses 22 pays riches en ressources
naturelles, définis dans le Rapport comme ceux dont les exportations de
combustibles et de minéraux contribuent au PIB à hauteur de plus
de 20 pour cent. La moitié exporte du pétrole, et l'autre
moitié des minéraux. Les ressources naturelles constituent ainsi
le fondement du revenu et de la subsistance de larges pans de la population et
l'une des principales sources de recettes publiques et de richesse nationale.
Notons donc que, dans des circonstances appropriées,
l'essor des ressources naturelles est un moteur essentiel de la croissance, du
développement et du passage d'un artisanat familial à une
production d'usine. En effet, lorsque l'approche retenue est adéquate,
les ressources naturelles peuvent permettre de transformer une économie
à faible valeur qui repose sur les exportations de produits primaires en
une économie disposant d'une importante base manufacturière
à forte intensité de main-d'oeuvre ce qui a été le
cas dans la région d'un pays comme le Botswana (Iimi, 2006). Il est
communément admis que, pour que les pays d'Afrique aux revenus les plus
bas sortent du piège de la pauvreté, l'une des solutions consiste
à donner une vive impulsion à la demande, afin de susciter
suffisamment de complémentarités pour élargir les
marchés et récupérer les coûts fixes de
l'industrialisation. Les ressources naturelles pourraient former l'un de ces
vecteurs.
Malheureusement, dans bien des pays africains, les cycles
d'expansion de ce secteur n'ont guère déclenché de
processus de croissance dynamique. Une grande partie du continent n'est pas
assez industrialiser et est prisonnière du piège des produits de
base, c'est-à-dire tributaire de ses exportations d'un petit nombre de
produits minéraux (Arezki et van der Ploeg, 2007; Auty, 1990, 2000). Les
politiques ne sont pas appropriées, la dépendance
vis-à-vis des revenus issus de ressources naturelles
ponctuellesconduisent généralement au paradoxe de la
malédiction des ressources naturelles.
C'est alors face à ce constat paradoxal, que nous avons
décidé de mener une recherche pour trouver une piste
d'explication en orientant notre travail vers un objectif majeur, celui
del'identification des ressources naturelles qui contribuent le plus à
la croissance du PIB en Afrique durant 1998 à 2017. Ainsi, l'analyse qui
sera faite dans cette seconde partie s'articulera autour de deux chapitres
notamment :
Ø Chapitre 3 : Analyse théorique de la
relation entre ressource naturelle et croissance du PIB
Ø Chapitre 4 : Analyse empirique de la
relation entre ressource naturelle et croissance du PIB
CHAPITRE
3 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DU PIB
« ...Presque sans exception, les pays riches en
ressources naturelles ont connu une stagnation de leur croissance
économique depuis le début des années 1970, ce qui a
inspiré l'expression "malédiction des ressources
naturelles". »
-Sachs et Warner (2001)
Introduction
Les ressources naturelles de l'Afrique sont
évaluées à 82000 milliards selon la BAD, l'institution
estime le PIB totale du continent à 2700 milliards de dollar US.
Malgré ces potentialités, persiste toujours un
déséquilibre entre ressources et développement
économique. C'est donc ainsi que, les faits stylisés dans
l'économie du développement études sur se
réfèrent à la malédiction des ressources naturelles
(Auty 1990 ; Sachs et Warner 1995, 2001). Les pays riches en ressources
naturelles ont tendance à avoir des taux de croissance du revenu par
tête plus faibles, tandis que les pays aux ressources naturelles pauvres
croissent plus rapidement. On se rend compte que la possession des
richesses du sol et du sous-sol tel que le pétrole, les diamants et l'or
sont considéré comme une malédiction car d'après
les analyses empiriques, ils entravent le développement de la politique
moderne, des institutions, des lois et bureaucraties ; déterminant
essentiel de la croissance(Acemoglu et Robinson, 2005). Le but premier de tout
gouvernement est de se donner une plus grande richesse et puissante. Dans un
pays sans ressources, pour que l'État s'enrichisse, la
société doit devenir riche pour que le gouvernement puisse
ensuite taxer cette richesse.
Dans toute l'Afrique subsaharienne, la malédiction des
ressources naturelles s'est manifestée de diverses
manières. Au Nigéria, le gouvernement au pouvoir a
profité de la surtaxe et essentiellement de la nationalisation de
l'industrie pétrolière. De même, la dépendance
de l'Angola à l'égard du pétrole a engendré de
graves déséquilibres économiques et des politiques
budgétaires non viables. Dans des cas plus extrêmes, les
ressources naturelles ont été le moteur des guerres et des
troubles sociaux. Par exemple, La République démocratique du
Congo (RDC) pays doté de gisement minier, s'est vu utilisé, par
le gouvernement les revenus issus des différents minerais pour soutenir
les milices et les partisans du parti, plutôt que de construire des
infrastructures et de soutenir ses citoyens. La pauvreté croissante
n'a fait que perpétuer le cycle de la violence et poursuivre une spirale
économique descendante. Dans presque tous les pays riches en ressources
de la région subsaharienne, la situation est la même : les
gouvernements poursuivent des politiques prédatrices à courte vue
qui garantissent une stagnation économique à long terme. En
conséquence, la pauvreté persiste et les capacités
humaines restent limitées.Bien que le soutien empirique sur le lien
entre les ressources naturelles et la croissance du PIB trouve ses fondements
dans le fait que la malédiction des ressources est un "fait
raisonnablement solide" (Sachs et Warner 2001).
Ainsi, dans le sens empirique des travaux déjà
existant, il s'agira pour nous dans ce chapitre, de trouver dans un premier
temps les explications traditionnelles sur le lien entre les ressources et
l'augmentation du PIB par tête et dans un second temps de faire un
exposé sur les modèles d'économie ayant d'une part
améliorer et d'autre part détériorer les conditions de vie
grâce aux ressources.
Section I : Ressources
naturelles et la croissance du PIB : les explications traditionnelles
Cette section présente dans un premier temps, les
origines du concept de la croissance économique, ses sources afin de
donner une idée claire de sa signification dans le cadre ce travail,
dans un second temps d'expliquer les ressources naturelles dans la
pensée économique, et dans le troisième temps, il sera
question de présenter la revue théorique portant sur les
différents canaux de transmissions des ressources naturelles
(minières, pétrolières...) sur la croissance
économique.
I.1 : Définition de
la malédiction des ressources naturelles
Cette première sous-section présente une
brève définition du phénomène de la
malédiction des ressources naturelles. La malédiction des
ressources, telle que popularisée par Sachs et Warner, en 1995,
établit une corrélation négative entre l'abondance en
ressources naturelles et la croissance du PIB. Ainsi, selon ces auteurs, les
pays ayant une plus grande quantité de ressources tendent à
croître moins vite que les autres. Cela constitue ce qu'ils appellent une
« malédiction » puisque les ressources sont un obstacle
à la croissance. Ils concluent que le ratio de ressources naturelles
exportées sur le PNB explique en partie les écarts de croissance
des différents pays. Dans leur article de 1995, les auteurs
présentent une corrélation négative entre le ratio des
exportations en ressources naturelles sur le PNB en 1970 et la croissance du
PIB réel entre 1970 et 1990. Cette relation présentée dans
le graphique de Sachs et Wamer (200 1) montre que la plupart des pays qui
étaient riches en ressources naturelles en 1970 n'ont pas crû
rapidement au cours des années suivantes.
Sala-i-Martin (1997) et Doppelhofer et al. (2000) confirment
aussi que les ressources naturelles ont empiriquement un impact important sur
la croissance. Ces auteurs classent les ressources naturelles comme une des dix
variables les plus robustes dans les études sur la croissance. De plus,
la malédiction des ressources naturelles, telle que
présentée par Sachs et Wamer, met en relation les ressources
naturelles et le taux de croissance du PIB et non le niveau de revenu. Ainsi,
même si un pays est riche, il peut avoir subi la malédiction des
ressources naturelles si son taux de croissance est faible. Malgré cette
distinction entre croissance et niveau de richesse, certains auteurs ont
tenté d'étendre le paradoxe de la malédiction à
d'autres variables liées à la richesse. En outre, des recherches
plus récentes ont permis de montrer qu'il semble que l'abondance en
ressources ne soit pas seulement corrélée négativement
avec le taux de croissance du PIB. Selon Bulte et al. (2005), l'abondance en
ressources naturelles serait aussi corrélée négativement
avec le niveau de développement humain (lDH). De plus, Bravo-Ortega et
De Gregorio (2005) ont découvert un lien négatif entre abondance
en ressources et niveau actuel du PIB. Ces relations ont permis à
plusieurs économistes d'affirmer qu'en moyenne, 1'abondance en
ressources naturelles constituait un handicap au développement
plutôt qu'une bénédiction. Les positions des auteurs
divergent toutefois puisque Bravo-Ortega et De Gregorio (2005) trouvent que les
ressources naturelles ont un impact positif sur le niveau revenu, mais un
impact négatif sur le taux de croissance des pays. Brunnschweiler (2008)
affirme, quant à elle, que la relation entre abondance en ressources
naturelles et croissance des revenus est positive. Cette découverte
d'une relation positive est confirmée pour l'abondance en
minéraux par Davis (1995).
I.2 : Explications de la
relation entre ressources naturelles et PIB
Tout comme il n'y a pas de théorie de la croissance
faisant l'unanimité, il n'existe pas une unique explication à la
malédiction des ressources naturelles. Par conséquent cette
section de la revue de littérature présente les
différentes tentatives d'explications théoriques du lien entre
ces deux concepts. Cette revue de la littérature se divise en deux
sous-sections présentant les principales explications des effets
négatifs des ressources sur la croissance du PIB. La première
partie de cette sous-section présente les explications liées aux
institutions et au gouvernement, alors que la seconde partie se penche sur des
explications liées aux prix des biens et des facteurs de productions,
ainsi qu'à l'ouverture commerciale.
I.2.1 : Institutions et
gouvernement
Cette sous-section expose les variables importantes concernant
les institutions et le gouvernement mentionnés dans la
littérature. Beaucoup d'auteurs estiment que les pays abondants en
ressources naturelles peuvent être à la fois gagnants et perdants,
leur situation dépend de la qualité des institutions en place.
Outre cette relation, de nombreux auteurs s'entendent pour dire que la rente
associée aux ressources naturelles est généralement grande
et facilement appropriable (Bulte et al. (2005), Brunnschweiler (2008). Les
deux hypothèses précédentes permettent à Sachs et
Warner (2001) de supposer que des individus à la tête de certains
pays seraient tentés de s'approprier cette rente (rent-seeking) pour
eux-mêmes ou pour une élite, au lieu de l'investir dans des
politiques en faveur de la croissance. Cette hypothèse semble
confirmée empiriquement par Torvik (2001) qui démontre que
l'abondance en ressources naturelles entraîne une augmentation des
comportements de rent-seeking et une diminution des revenus. Papyrakis et
Gerlagh (2004) ajoutent que la corruption a un impact négatif sur la
croissance.
Selon Mehlum, Moene et Torvik (2006), la qualité des
institutions permet de déterminer si les élites en place dans un
pays s'approprieront la richesse ou l'utiliseront de manière productive.
Ils constatent aussi que le comportement de rent-seeking et une basse
qualité des institutioi1sont autant présents dans les
régimes démocratiques que dans les régimes autocratiques.
En effet, Auty (2000) rapporte qu'il y a un lien entre système
autoritaire et ressources naturelles. Cependant, cette relation n'est ·pas
intéressante dans le contexte de la malédiction des ressources
naturelles puisque l'auteur démontre qu'il y a peu de liens entre
régime autoritaire et faible croissance économique. Collier et
Hoeffler (2005) découvrent même que les démocraties des
pays en voie de développement sont plus touchées que les
régimes autoritaires par les impacts négatifs de la
présence d'une rente importante des ressources naturelles.
Depuis la publication de l'article de Sachs et Warner en 1995,
de nouvelles hypothèses reliées aux institutions se sont
développées et tous les auteurs ne s'accordent pas sur
l'importance de celles-ci dans l'explication de la malédiction des
ressources naturelles. En effet, bien que de nombreux économistes,
Mikesell(1997)notamment, s'entendent sur l'impact négatif de l'abondance
des ressources naturelles sur la qualité des institutions, d'autres ne
constatent pas cette relation. Certains articles tels que Sachs et Wamer
(1995), rejettent la qualité des institutions comme facteurs
explicatifs. Pour Mehlum, Moene et Torvik (2006) l'abondance en ressources
naturelles deviendrait une malédiction uniquement si les institutions
sont mauvaises et deviendrait une bénédiction si les institutions
sont bonnes.
D'autres études suggèrent que la taille de la
rente associée à l'exploitation des ressources naturelles
pourrait être une explication. Comme mentionné par Sachs et Wamer
(1995), le minerai et le pétrole ont une haute rente alors que 1'
agriculture génère, en général, une rente plus
faible. Selon Karl(1999), la rente serait corrélée
négativement à la qualité des institutions, ce qui
expliquerait 1'importance de l'ampleur de celle-ci. Il découvre que les
économies qui comptent sur de fortes exportations de combustible, de
minerais et de récolte (plantation de sucre) ont des indicateurs
particulièrement bas quant à la qualité de leur
gouvernance. Mehlum, Moene et Torvik (2006) ajoutent qu'empiriquement les
ressources facilement appropriables et extractibles semblent
particulièrement dommageables pour les pays ayant de mauvaises
institutions. À cela Bulte et al. (2005) viennent apporter une nuance
puisque, selon eux, seules les ressources extractibles en un seul point (mine,
pétrole) seraient corrélées négativement à
la qualité des institutions. Les ressources dont la distribution sur le
territoire est diffuse (forêt, agriculture) ne seraient pas
corrélées avec la qualité des institutions. Cette
dernière affirmation est contredite par Lucas (2009) qui montre que
l'agriculture a un impact négatif sur la croissance, car les individus
travaillant en agriculture sont dispersés, ce qui nuit au transfert de
connaissances.
En outre, Collier et Hoeffler (2005a) prétendent aussi
que cette rente des ressources naturelles provoque une augmentation des
probabilités de conflits violents. Ces auteurs étudient le lien
entre ressources naturelles et guerre civile. Ils estiment que la basse
croissance offre un coût d'opportunité bas aux rébellions
contre les mauvaises institutions et les régimes non
démocratiques que l'abondance en ressources naturelles favorise. Cette
relation expliquerait donc le désir de rébellion de la
population. En étudiant le lien entre démocratie et ressources
naturelles, Ross (2001) traite du cas des pays pétroliers et
réalise que le pétrole est plus dommageable économiquement
dans les pays pauvres que dans les pays riches. Collier et Hoeffler (2005),
ainsi que Auty (2000) corroborent cette relation négative entre
démocratie et ressources naturelles. En outre, ils affirment que la
combinaison de la présence de la démocratie et de la rente
associée aux ressources a significativement nui à la croissance
des pays. Collier et Hoeffler (2005) ont évalué l'importance de
considérer les revenus anticipés, mais constatent que, pour le
pétrole, on observe surtout une corrélation entre conflits et
revenus présents plutôt que revenus futurs. Acemoglu et al. (2001)
ont supposé que le type d'institution mis en place par les
métropoles des colonies dépendait du type de ressources et de la
facilité d'appropriation de leur rente. Cependant, ces auteurs
constatent que ces caractéristiques n'ont pas une influence
significative sur le choix du type d'institution.
Un des autres impacts de l'abondance des ressources naturelles
sur les institutions est la manière dont le gouvernement gère son
budget. En effet, certains auteurs associent cette malédiction à
l'état des finances publiques. Pour Atkinson et Hamilton (2003), la
malédiction est un symptôme de l'incapacité du gouvernement
à gérer les larges revenus associés aux ressources
naturelles. Ces revenus permettraient aux gouvernements de conserver plus
longtemps de mauvaises politiques. En effet, ils trouvent que les pays
considérés comme riches en ressources naturelles ont, en moyenne,
un taux d'épargne réel négatif contrairement aux pays
pauvres en ressources. De plus, l'investissement public est, selon ces auteurs,
non significatif. Cependant, une fois mis en interaction avec la variable
rente, cette variable devient positive et significative, ce qui signifie que
les pays abondants en ressources naturelles, qui ont un plus haut taux
d'investissement public, ont crû plus vite. Papyrakis et Gerlagh (2004)
confirment cette hypothèse, l'investissement aurait un impact positif et
significatif sur le PIB. Atkinson et Hamilton (2003) affirment que la
consommation financée par les dépenses publiques explique la
malédiction des ressources naturelles. Ces auteurs démontrent que
les pays qui se sont servis des ressources naturelles pour financer leur
consommation ont une économie beaucoup moins prospère que les
autres.
Cette mauvaise gestion des dépenses gouvernementales a
aussi des répercussions dans le domaine de l'éducation (capital
humain). Cette hypothèse suppose que le gain facilement
réalisé via les ressources naturelles décourage les
individus et le gouvernement d'investir dans le capital humain et dans les
technologies du savoir (Atkinson et Hamilton, 2003). Selon Gylfason (2001), la
moitié de l'effet des ressources naturelles passe par l'impact
négatif de celles-ci sur l'éducation. Il explique cette relation,
par le fait que les industries spécialisées en ressources
naturelles sont plus intensives en travailleurs moins qualifiés et en
capital de moins grande qualité. En effet, Stijns (2006) trouve que la
richesse en minéraux, en pétrole ou en charbon n'a pas d'impact
significatif sur le capital humain. Cet auteur affirme aussi que le gaz par
habitant aurait un impact positif sur le niveau d'éducation et que les
ressources forestières par habitant sont associées à un
haut niveau d'éducation moyen. Papyrakis et Gerlagh (2004) trouvent des
résultats opposés aux conclusions de Gylfason (2001). Ces auteurs
démontrent que l'éducation a un impact positif, mais non
significatif. Bravo-Ortega et De Gregorio (2005) montrent que
l'éducation vient atténuer l'effet négatif qu'ont les
ressources naturelles sur la croissance du PIB, ce qui augmente davantage le
niveau de revenu par personne.
Un des autres aspects présentés par plusieurs
auteurs, lié à la faible qualité des institutions est la
grosseur de la dette extérieure. Comme rapportés par Manzano et
Rigobon (2001), dans les années 70, lorsque le prix des matières
premières était élevé, les pays abondants en
ressources utilisaient celles-ci comme collatéral. Dans les
années 80, il y a eu une chute des prix, ce qui explique la crise de la
dette de cette décennie et le désavantage des pays abondants en
ressources. Selon ces auteurs, à partir du moment où la variable
de l'endettement est introduite, on constate que l'abondance en ressources
naturelles capte le fait que ces pays étaient hautement endettés.
I.2.2 : Ouverture
commerciale et prix internationaux et locaux
Cette sous-section présente les explications du lien
entre les ressources naturelles et l'ouverture commerciale.
De nombreux auteurs ont associés la malédiction
des ressources naturelles à des facteurs externes, tels que le
degré d'ouverture commercial ou le niveau des prix. Le dutch disease est
un des phénomènes principaux mis de l'avant afin d'expliquer la
malédiction des ressources naturelles. Un boom dans le secteur des
matières premières entraîne, à cause de
l'augmentation des termes de l'échange, un déclin des autres
secteurs de l'économie. Ces autres secteurs deviennent moins
compétitifs à cause de cette hausse des termes de
l'échange (Davis, 1995). Cependant, Mikesell (1997) détermine que
le dutch disease ne constitue pas un facteur déterminant pour expliquer
la malédiction. Davis (1995) mentionne que les fluctuations des prix des
minéraux ont eu comme impact de faire varier les revenus fiscaux et les
exportations de ces pays, rendant la demande domestique instable, ce qui a eu
comme conséquence de décourager l'investissement et donc de
diminuer la croissance.
Certaines économies sont plus dépendantes que
d'autres à l'abondance en ressources naturelles, selon Sachs et Wamer
(2001), cela peut constituer une différence majeure dans le fait que
certains pays ont réussi, malgré l'abondance de leurs ressources
naturelles, à ne pas subir la malédiction. Ils mentionnent que
les données historiques du ratio des exportations des ressources
naturelles dans le PNB montrent que les pays qui n'ont pas subi la
malédiction, mais sont riches en ressources, avaient un ratio plus
faible que certains pays en voie de développement entre la moitié
et la fin du 20e siècle. De plus, le niveau de dépendance d'une
économie aux ressources naturelles affecte deux facteurs importants : la
rente et les chocs, c'est-à-dire que la rente est plus grande si une
économie est très dépendante et les chocs des prix ont
plus de conséquences.
L'ouverture commerciale est aussi une des hypothèses
qui a été mise de l'avant pour expliquer la malédiction
des ressources naturelles par de nombreux auteurs. Stijns (2006), Bravo-Ortega
et De Gregorio (2005), ainsi que Papyrakis et Gerlagh (2004) trouvent que le
commerce a un impact positif et significatif sur le PIB. Les termes
d'échange ont quant à eux un impact négatif, mais
significatif. Auty (1995) se distingue des autres auteurs, il traite
l'ouverture commerciale d'une manière différente en mettant
l'emphase sur le moment dans l'histoire du pays où celui-ci s'est
ouvert. Il tente d'expliquer la malédiction des ressources naturelles en
affirmant que les économies riches en ressources naturelles tendent
à avoir un développement plus autarcique comparativement aux pays
du Sud-est asiatique, dont l'économie est basée sur
l'exportation. Selon lui, une grande dotation en ressources naturelles a comme
impact d'entraîner des projections trop optimistes en ce qui concerne le
futur, ce qui entraînerait des politiques macroéconomiques trop
laxistes, une entrée prématurée dans les nouveaux secteurs
industriels et une plus grande tolérance du rent-seeking. Sachs et
Warner (2001) supposent qu'un choc positif de la richesse causé par le
secteur des ressources naturelles se traduit par une augmentation de la demande
pour les biens « non exportables » dans un pays, ce qui crée
une demande excédentaire pour ces produits et fait ainsi augmenter le
salaire et le prix des intrants non exportables, ce qui aurait causé
dans les années 70, une hausse des prix dans le secteur manufacturier
utilisant ces facteurs de production. Ils concluent que durant cette
décennie, les manufactures dans les pays ayant un haut niveau de
ressources naturelles devaient subir des coûts plus grands et que leur
compétitivité internationale. Les auteurs trouvent une relation
inverse entre le logarithme de la contribution des ressources naturelles et le
logarithme de 1' exportation de biens manufacturiers d'une économie.
Section II : Dotation de
ressources naturelles en Afrique : malédiction ou
bénédiction ?
La littérature existante sur le lien entre les pays
dotés en ressources naturelles et la croissance en Afrique nous a
mené, à faire un constat controversé. En effet, certains
pays dotés de ressources naturelles ont réussi à avoir des
meilleures performances économiques grâce à l'exploitation
de leurs matières premières tandis que d'autres ont des
piètres performances malgré l'abondance des ressources. C'est
ainsi qu'on peut constater les écarts de performance entre le Nigeria et
le Botswana, deux pays riches en ressources naturelles en Afrique
Subsaharienne. L'un affiche des résultats négatifs en
matière de croissance économique durable avec son faible revenu
par tête, l'autre au contraire est compté parmi ceux qui ont le
revenu par tête le plus élevé de la sous-région.
II.2.1 : Le Nigeria :
faible revenu par tête et des conflits autour de l'exploitation des
ressources naturelles
Le développement économique et social du
Nigéria depuis la découverte du pétrole est un cas
d'école de la « malédiction des ressources ». Le
Nigeria est un pays sous développé dont la qualité
médiocre des institutions et le gaspillage des revenus pétroliers
a contribué à sa faible croissance économique depuis les
années 70 (Zacharie et al. 2014). Dans le cas du Nigeria, l'afflux des
revenus pétroliers a enclenché la détérioration des
institutions économiques déjà faibles. Les revenus
pétroliers du Nigeria ont été un facteur causal de la
dégénérescence industrielle de ce pays (Sala-i-Martin et
Subramanian, 2003).
En 1970, le Nigeria avait un PIB par habitant de 1113 USD, et
en 2000, son PIB par habitant était de 1084 USD (Sala-i-Martin et
Subramanian, 2003). Gelb et al (1988) souligne que les Nigérians
jouissaient d'un niveau de vie plus élevé avant les chocs
pétroliers qu'après ceux-ci, malgré la manne qu'ils
apportèrent aux recettes budgétaires de l'état. De 1965
à 1990, le Nigeria a recueilli plus de 355 milliards de royalties qui
n'ont pas contribué de façon significative à
l'augmentation du niveau de vie des Nigérians, et ce pour plusieurs
raisons. Premièrement, le Nigeria a surestimé ses recettes
pétrolières, qu'il a utilisées comme gage pour s'endetter
sur les marchés de capitaux internationaux. Sur la base d'estimations
surréalistes le pays emprunta un montant de dettes qui dépassa
largement sa capacité d'absorption. Lorsque les prix du pétrole
ont diminué dans les années 1980, le Nigéria ne disposa
pas de ressources pour rembourser diligemment ses dettes acquises dans une
période prospère. Le surendettement du Nigeria devint un fardeau
qui contribua à son ralentissement économique.
Deuxièmement le Nigeria a surinvesti dans de nombreux
projets non rentables. Selon Sala-i-Martin et Subramanian (2003) le
surinvestissement dans des projets non rentables est l'une des
caractéristiques des pays abondants en ressources naturelles tels que le
Nigeria. Par exemple, le Nigeria développa à coût de
milliards de fonds publics plusieurs complexes sidérurgiques de
dernière génération dans les années 70 et 80 qui ne
furent jamais rentables.Troisièmement, une gouvernance inefficace a
aussi attribué aux malheurs du Nigeria ; le gouvernement
nigérian a failli à mettre en oeuvre des politiques publiques
efficaces pour préserver son secteur agricole qui fut anéanti par
les dynamiques du « syndrome hollandais ». La politique agricole du
Nigeria a été critiquée pour ses insuffisances dans la
protection du secteur agraire, secteur sur lequel toute l'économie
nationale reposait avant la découverte du pétrole. En
particulier, il n'y a pas eu d'initiatives pour permettre aux agriculteurs de
supporter l'appréciation du taux de change. De plus, les fonds
destinés au maintien de l'infrastructure et de l'équipement
agricole furent détournés. D'un exportateur net le Nigeria devint
un importateur net de denrées agricoles pour satisfaire sa propre
consommation. En se basant sur l'expérience du Nigeria, Salai-i-Martin
et Subramanian (2003) démontrent qu'une fois la qualité des
institutions prise en compte, la disponibilité des ressources naturelles
n'a aucune influence sur la croissance économique. Selon eux, l'impact
négatif des ressources naturelles sur la qualité des institutions
publiques explique la croissance plus faible des pays producteurs de
pétrole.
II.2.2 : Le
Botswana : essor de développement grâce aux diamants
Le Botswana a réussi à éviter les effets
de la « malédiction des ressources » qui a
frappé de nombreux États africains tels que la Sierra Leone,
l'Angola, le Libéria, la République Centrafricaine ou le Congo.
En effet, on parle souvent des «
diamants
de sang », une industrie
meurtrière et néfaste pour l'Afrique, mais on
n'aborde que très rarement le sujet des « diamants du
développement ». Le côté plus brillant de la
médaille.
L'industrie du diamant au Botswana contribue actuellement
à 39 % des recettes fiscales et 25 % du PIB, faisant de
l'exploitation minière, l'activité
économique la plus importante du pays.Les pays d'Afrique Australe, et
plus particulièrement le Botswana, prouvent que si ces revenus
générés par les diamants sont bien utilisés, ils
peuvent apporter des avantages concrets et non négligeables en termes de
croissance économique et de développement social.
En 1966, le Botswana est devenu indépendant avec 12
kilomètres de routes asphaltées, 22 diplômés de
l'enseignement supérieur et 100 du secondaire. Les diamants qui ont
été découverts l'année suivante, en 1967,
rapportent maintenant des recettes fiscales représentant un tiers du
PIB. Le Botswana a très bien géré ses mines de diamants et
s'est servi de la rente pour soutenir une croissance rapide qui en a fait le
pays le plus prospère d'Afrique, puisqu`il a dépassé il y
a quelques années l'Afrique du sud, si l'on se réfère au
revenu national brut (RNB) par habitant ajusté de la parité de
pouvoir d`achat. Le taux de participation à l'enseignement secondaire
est passé de 19% en 1980 à 80% en 2006. L'impact
économique et social favorable d'une exploitation du diamant est
maitrisée.
En 2014, le Botswana était le second producteur de
diamant brut en valeur et en volume après la Russie24,6 millions de
carats pour 3,6 milliards de dollar US. Au Botswana, l'industrie du diamant
représente 25% du PIB, 39% des recettes de l'Etat et 86% des revenus
d'exportation. Les revenus générés par le diamant ont
permis d'améliorer le système éducatif (école
gratuite jusqu'à 13ans, évolution du nombre d'école
d'enseignement supérieur, évolution du nombre de
diplômés), d'améliorer les services de santé
(augmentation du ratio médecin par habitant, financement des traitements
antirétroviraux)
En outre, la stabilité politique de longue date du
Botswana et sa culture démocratique ont été des facteurs
importants à cette success story. Le pays est d'ailleurs classé
comme le moins corrompu d'Afrique par Transparency International, devant
l'Italie ou même l'Espagne. La relation étroite entre le
gouvernement et le secteur privé pour l'exploitation des
diamants est l'autre point important de cette réussite.
Pour exemple, le cas du partenariat entre le gouvernement et
le conglomérat diamantaire sud-africain, De
Beers : l'État botswanais détient une participation de
15 % dans De Beers, et les deux entités ont des parts égales
dans la société
minière Debswana et la Diamond Trading Company Botswana
(DTBC). On estime que 80 cents de chaque dollar de revenu
généré par De Beers va au gouvernement, qui le
réinvestit intelligemment. Ainsi, le modèle de
développement du Botswana est reconnu par beaucoup comme un exemple de
la façon dont institutions politiques responsables, bonne
gestion des ressources et politiques macroéconomiques
prudentes, peuvent promouvoir la croissance et le développement, brisant
le cercle vicieux de la « malédiction des
matières premières » et du
sous-développement.
Notons que les minerais sont des ressources non renouvelables
et que le diamant représente plus d'un tiers des revenus du Botswana,
mais ces dernières années, la baisse de la demande a mis l'accent
sur la dépendance de l'économie vis-à-vis de ce secteur,
en voyant la croissance du pays chuter.Un tel ralentissement sur le long terme
impacterait toute l'économie : les dépenses
attribuées aux programmes sociaux et éducatifs pourraient
être réduites, et les investissements de l'État dans
l'infrastructure du pays (construction de routes, installation de la fibre
optique...) repensées. Face à ce problème, le gouvernement
du Botswana envisage diversifier son économie, pour ce faire, le pays
souhaiterait visiblement, se tourner vers l'
écotourisme,
l'agro-industrie et les
énergies
propres. Des moyens sont également développés pour
encourager l'entrepreneuriat. Un exemple à suivre.
Conclusion
De ce qui precede, l'exploitation des ressources naturelles
permet d'augmenter le niveau de revenu nationale brute des pays doté des
richesses du sol et du sous-sol. Tout de même, il existe des pays qui
pourtant doté de richesses n'arrivent pas à developper leur
économie et par conséquent tombe sous le piége de la
malédiction des matières premières du fait d'une mauvaise
qualité des institutions(Mehlum et al., 2006; Ross, 2004). Ainsi, il est
jugé souhaitable et important pour les dirigeants des économies
riche en ressources naturelles d'adopter des politiques économiques
optimales tout en augmentant dans la mesure du possible l'efficience du
recouvrement des recettes publiques et une meilleure transparence de leur
gestion. La finalité ici étant d'investir dans les secteurs
productifs à forte intensité technologique pour sortir de ce
piège et amorcer un véritabledéveloppementcomme l'a fait
le Botswana.
CHAPITRE 4 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE
RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DU PIB
« Economically, the main reasons why
resource-based paths of development inhibit long run economic growth are traced
to the Dutch disease phenomenon, the volatility of commodity prices, failures
of economic policy, and the neglect of education. »
-Atangana Ondoa, (2019)
Introduction
Dans le chapitre précèdent, nous avons fait une
analyse théorique de la relation entre les ressources naturelles et la
croissance du PIB, de cette analyse, plusieurs auteurs ont montré que
les rentes tirées des ressources naturelles induisent une
appréciation du taux de change réel et rendent les secteurs non
liés aux ressources naturelles non productive.Corden et Neary(1982) ont
montré que l'exploitation des matières premières attirent
la main d'oeuvre de l'industrie manufacturière vers l'industrie
extractive en raison des salaires plus attractifs dans le secteur. Etant
donné qu'il existe plusieurs types de ressources naturelles, nous avons
décidé de prendre individuellement chaque rente des ressources
naturelles à la place de la rente totale. L'objectif ici étant
d'identifier parmi la rente pétrolière, gazière,
forestière et minière, celle(s) qui contribuent le plus à
la croissance du PIB. Dans ce chapitre, il sera question pour nous de faire une
analyse descriptive (section 1) de la relation entre ces différentes
rentes des ressources naturelles et la croissance du PIB, ensuite nous ferons
une analyse économétrique (section 2) pour confirmer ou infirmer
notre hypothèse selon laquelle le gaz naturel, le pétrole, le
foret et les minerais impactent sur la croissance du PIB et ceci de
manière significative et positive.
Pour le faire, nous utilisons principalement les
données de la World Development Indicators (WDI, 2018) pour la plupart
des variables macroéconomique et les rentes des ressources naturelleset
les variables institutionnelles sont tirées de la Worldwide Governance
Indicators (WGI, 2018). Notre période d'étude s'étend de
1998 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre
l'ensemble des pays de l'Afrique à l'exception de Djibouti,
l'Erythrée, la Somalie et le Sud Soudan. Ces pays ont été
exclu en raison de l'indisponibilité des données.
Section I : Ressources
naturelles et croissance du PIB : les faits stylisés
Dans cette section nous nos attèlerons dans un premier
temps à faire une analyse descriptive des données et étude
comparative entre croissance du PIB et loyers total des ressources
naturelles ; dans un second temps, nous examinerons l'evolution de la
croissance de la productivité totale des facteurs avec chacune des
différentes rentes.
I.1 : Analyse descriptive
des données et étude comparative entre croissance du PIB et
loyers total des ressources naturelles
Il s'agit dans cette section, de présenter les
principaux résultats statistiques de nos données (Cf. Annexe 11)
et de donner une interprétation à ceux-ci.
I.1.1 : Analyse
descriptive des donnés
L'analyse descriptive de nos variables démontre que
l'évolution du PIBpar tête des économies Africaines dans
l'ensemble a presque toujours été croissant. Toutefois, cette
évolution est marquée par des disparités individuel.
Aussi, il est démontré que les économiesont
été plus volatiles. En effet, durant la période de 1998
à 2017, l'écart-type du PIB par habitant était
élevé (3146.741$) avec un niveau moyen de 2399.84$. Le niveau
moyen des loyers des ressources naturelles en pourcentage du PIB est de 12.79%.
Dans certains pays, cette statistique atteint les84.23% et son
écart-type est de 12.89. Lorsqu'on s'intéresse aux
différents types de rentes, on a les différents constats
suivant : La rente pétrolière a une moyenne de 5.063% pour
un écart type de 12.105 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 78.552% pour certain pays.La rente minière a une moyenne
de 1.895% pour un écart type de 5.073 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 46.625% pour certain pays. La rente gazière a une moyenne
de 0.25% pour un écart type de 0.785 avec des fortes dispersions
avoisinant les 5.704% pour certain pays. Les loyers forestiers ont une moyenne
de 5.463% pour un écart type de 6.093 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 40.427% pour certain pays.
La formation brute de capital fixe (en % du PIB) est
relativement faible sur la période soit 22.22%. Le niveau moyen de
l'inflation est de 9.771%. Le taux brut moyen de scolarisation dans le primaire
est de 96.896%. Toutefois, certains pays sont encore à la traine en
matière d'éducation par exemple, durant les 20 années de
l'étude, la Guinée équatoriale et le Mali,affiche un taux
de scolarisation dans le primaire très faible à la moyenne
respectivement 43% et 61%. Ceci peut être expliquer par un faible niveau
des dépenses liées à l'éducation soit un niveau
moyen de 4.248% dans le continent. Le PIB moyen (dollars constants de 2010) est
de 3.41e+10 dollars. Mais dans certains pays africains, il ne dépasse
pas 1.20871E+11dollars. Le problème d'électricité en
Afrique reste critique, en effet seulement 41.213% de la population ont
accès à l'électricité.
La qualité de la gouvernance est mauvaise en Afrique
puisque les valeurs moyennes des trois indicateurs de gouvernance retenus sont
négatifs.
Graphique 4.1: Evolution du PIB
par tête en Afrique (1998-2017)
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
I.1.2 : Analyse
comparative entre les Pays
Le graphique 4.2 nous montre une corrélation
négative entre la croissance moyenne du PIB par tête et la rente
totale des ressources naturelles sur la période de 1998 à 2017.
En effet, lorsque la rente totale des ressources naturelles augmente, la
croissance du PIB par tête décroit.
a) Cas des dix (10) pays
ayant un niveau de croissance du PIB par tête élevé
Il s'agît des pays (15 pays au total) dontle niveau de
croissance moyen du PIB par tête est supérieur à la moyenne
de 2399$ en Afrique.Les dix (10) premiers en ordre décroissant sont La
GuinéeEquatorial, Seychelles, Gabon, Libye, Ile Maurice, Afrique duSud,
Botswana, Namibie, AlgérieEswatini (Cf. Annexe 4). Nous
considérons ces pays comme étant des pays ayant un fort niveau
croissance sur les 20 années. Ces dix (10) pays ont un indice moyen de
croissance du PIB par tête de 7712,5$ soit 8,96 (échelle du
graphique 4.2) entre 1998 et 2017. Toutefois, les pays cités ci-haut
présentent également un niveau moyen assez élevé
d'exploitation de ressources naturelles totales de 15,82% soit 2,76
(échelle du graphique 4.2) entre 1998 et 2017. Nous prenons par exemple
le cas de la Guinée équatoriale qui sur la période
d'étude a 9,52 points, le niveau de croissance du PIB par tête le
plus élevé du continentavec un niveau de rente totale assez
élevé (3e) soit 3,77 points.
b) Cas des dix (10) pays
ayant un niveau de croissance du PIB par tête faible
Ici, on a regroupé les pays dont le niveau de
croissance moyen du PIB est très critique (inférieur à
500$) et qui sont considérés comme les pays ayant une croissance
faible, nous avons par ordre décroissant :la Gambie, le Malawi, la
Rep.Centrafricaine,Madagascar, le Mozambique, la Sierra Leone, le Niger,
laRep.Dem. Congo, l'Ethiopie et le Burundi (cf. Annexe 4). Ces pays ont un
indice moyen de croissance du PIB situé à378.87$ soit 5,91
pointsentre 1998 et 2017. Toutefois, les pays cités ci-haut
présentent également un niveau assezélevé
d'exploitation de ressources naturelles comparé aux pays ayant une forte
croissancesoit 14,25% soit 2,65 points entre 1998 et 2017, nous prenons par
exemple le cas du Burundi dont le niveau de croissance est le plus bas230$ de
l'Afrique mais paradoxalement a un niveau de rente totale très
élevé soit 3,15 points.
Graphique 4.2:Corrélation
entre rente totale des Ressources naturelles et croissance du PIB
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
I.2 : Evolution de la
croissance du PIB avec chacune des différentes rentes.
Dans cette sous-section, nous allons faire une analyse
descriptive de la relation (corrélation) existante entre la croissance
du PIB par tête et chacune de nos différentes rentes des
ressources naturelles à savoir : forestières,
minières, gazières, et pétrolières.
I.2.1 : Rente
forestière et croissance du PIB
L'exploitation forestière en Afrique a un effet
négatif sur la croissance du PIB. En effet, dans le graphique 4.3
lorsque l'indicateur de contribution de la rente forestière augmente
pour un pays donné, celui du PIB par tête décroit durant la
période 1998-2017. Du graphique 4.3, il ressortl'existenced'une forte
relation négative entre évolution du PIB et loyers forestiers. De
ce fait, les pays riches en ressources forestières ont un faible niveau
de PIB par tête, et ceux moins dotés en ressources
forestières ont un niveau élevé de PIB.Les 10 premiers
pays ayant un niveau de PIB situé au-dessus de 7,78 pointsatteignent une
exploitation des rentes forestières 0,03 point. Les 10 derniers pays
quant à eux, considérés comme ayant un niveau moyen de
croissance faible soit 5,91 points, ont un niveau moyen d'exploitation des
ressources forestières largement supérieur aux 10 premiers soit
une exploitation à hauteur de 2,5 points. On peut
aisémentapprécierle paradoxe en observant la position de l'Ile
Maurice et celle du Burundi.
Graphique 4.3:Corrélation
entre rente forestière et croissance du PIB
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
I.2.2 : Rente
pétrolière et croissance du PIB
L'exploitation du pétrole en Afrique contribue de
manière positive à l'amélioration du niveau de richesse
par tête. En effet, dans le graphique 4.4 lorsque l'indicateur de
contribution de la rente pétrolière augmente pour un pays
donné, celui du PIB croit également. Autrement dit, une variation
à la hausse de 5 points de la rente pétrolière entraine
une augmentation de 1 point du PIB par tête.
Lorsque nous prenons le cas de nos deux échantillons on
remarque que, de nos 10 premiers pays ayant un fort niveau revenu par habitant
sur la période, les pays commela
GuinéeEquatorial(1er), Gabon(3e), la
Libye(4e) et l'Algérie(9e)ont un niveau
d'exploitation des ressources pétrolière assez
conséquentes la moyenne d'exploitation de la ressource est de2,56 points
dans ce groupe. Toutefois, on peut également faire une remarque assez
curieuse au niveau de notre graphique 4.4 ; en effet, on observe le Tchad qui
est un des pays ayant le plus exploité ses ressources
pétrolières sur les 20 annéesavoir un niveau de revenu par
tête assez en deçà des 7 points. Ceci peut s'expliquer par
une mauvaise gestion des 2,8 points de la rente pétrolière. En
effet lorsque on observe l'indice global de gouvernance moyen de ce pays sur la
période il est très critique soit-1,3 points.
Graphique 4.4:Corrélation
entre rente e pétrolière et croissance du PIB
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
I.2.3 : Rente
gazière et croissance du PIB
L'exploitation du gaz naturel en Afrique contribue faiblement
et ce de manière positive à l'évolution du revenu par
habitant. En effet, dans le graphique 4.5 on observe une corrélation
positive entre ces deux variables lorsque, pour un pays donné
l'indicateur de contribution de la rente gazière augmente d'environ de 7
points, celui du PIB croit d'un point durant la période 1998-2017. C'est
ainsi que, lorsque nous prenons le cas de nos deux échantillons on
remarque que, les 10 premiers pays ayant un niveau de PIB par tête
élevé ont un niveau d'exploitation des ressources gazière
relativement élevé par rapport à celui des 10 derniers
pays ayant un faible niveau de croissance 0,74% contre 0,2 %. C'est ainsi que
les pays tels que l'Algérie(1er) la Guinée
Equatorial(2e) et la Libye(5e) bien placé dans le
classement des pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage des
rentes gazières au PIB (1998 - 2017) ont un niveau de revenu par
tête élevé.
Graphique 4.5:Corrélation
entre rente gazière et croissance du PIB
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
I.2.4 : Rente
minière et croissance du PIB
L'impact de l'exploitation des minerais sur la croissance du
PIB par tête sur la période 98 à 201 Afrique est neutre. En
effet, De manière global, on peut voir dans le graphique 4.6, une
absence de corrélation entre ces deux variables. En effet, la variation
de l'indicateur de contribution de la rente minière pour un pays
donné, n'impacte pas sur le niveau du PIB par tête. Toutefois, on
peut relever le fait que le niveau moyen d'exploitation des ressources
minières dans les 10 derniers pays à faible niveau de croissance
est relativement élevé par rapport au groupe des 10 premiers soit
un 1.53% contre 0.71%. C'est fort de ce constat, qu'on peut voir sur le
graphique 4.6 la Mauritanie,1er pays en terme d'exploitation moyenne des
ressources minières (23.12%) avec un niveau de croissance relativement
moyen soitenviron 7 points.
Graphique 4.6: Corrélation
entre rente minière et croissance du PIB
Source : Auteur
à partir des données de la WDII
Section II :Ressources
naturelles et croissance du PIB : Analyse économétrique
Dans la section précédente, nous avons fait une
analyse descriptive de la relation entre la croissance du PIB et les ressources
naturelles. Ces analyses montrent qu'en réalité il existe trois
catégories de pays en Afrique. La première catégorie
concerne les pays qui ont un niveau de PIB par tête élevé
avec une exploitation des ressources naturelles assez conséquentes
à la lumière des pays comme la Lybie, la Guinée
Equatoriale et le Gabon (exportateurs de pétrole) ou le Botswana,
l'Afrique du Sud, la Namibie (exportateurs des minerais). La deuxième
catégorie concerne les pays qui ont un niveau de PIB par tête
faible et paradoxalement un niveau d'exploitation des ressources assez
important, nous avons les pays comme l'Angola, le Congo Démocratique, la
Sierra Leone etc. La dernière catégorie est celle des pays ayant
un niveau de PIB par tête élevé et un niveau d'exploitation
des ressources faibles pour ne pas dire quasi inexistant, il s'agit ainsi de
l'ile Maurice, des Seychelles, de Cap vert, etc... Il est sans doute clair que
cette dernière catégorie de pays suscite un embarras pour notre
analyse, c'est ainsi que pour lever ce dilemme, cette section nous
amènera à effectuer une analyse économétrique dans
le but de confirmer ou d'infirmer cette relation de causalité. Pour
atteindre cet objectif, nous verrons d'abord la démarche
méthodologique à suivre dans (II.1) ensuite la
présentation des résultats et interprétation (II.2) afin
d'en une tirer conclusion.
II.1 : Démarche
méthodologique
Dans ce paragraphe, nous présentons dans un premier
temps, le modèle retenu, les variables qui entrent dans le modèle
et enfin nous présentons la méthode d'estimation
appropriée pour cette étude.
II.1.1 :
Spécification du modèle économétrique retenu
Nous nous inspirions des travaux de (Omgba, 2011) sur
« Oil wealth and non-oil sector performance in a developing country:
Evidence from cameroon » et de Philippot (2008) sur « Rente
naturelle et composition des dépenses publiques ». Nous optons
tout comme ces auteurs pour une modélisation en panel dynamique.
L'avantage d'une modélisation en données de panel est la prise en
compte de caractéristiques inobservables propres aux individus et ou aux
périodes étudiées au cours du temps. Nous
spécifions le modèle de la manière suivante :
on a,
qui représenteles rentes pétrolières,
les rentes minières,
les rentes gazières,
les rentes forestières,
le total des rentes issues des ressources naturelles
(pétrolière, gazière, minière et
forestière). La variable
le produit intérieur brute par tête,
la formation brut de capital fixe,
l'investissement étrangers entrées nette
l'ouverture commerciale,
la population active ou alors la force de travail,
ScolPrim le taux de scolarisation dans le primaire
les dépenses de consommation finales des administrations
publiques,
l'inflation sur l'indice des prix à la consommation,
Elect Accès à
l'électricité,
le contrôle de la corruption,
la stabilité politique,
l'efficacité gouvernementale.
Les paramètres
sont à estimer ;
mesure la convergence des économies. S'il est négatif et
significatif, l'hypothèse de la convergence est vérifiée
et est non vérifiée dans les autres cas.
L'estimation de la relation en logarithme permet de
linéariser notre modèle, réduire la forte dispersion des
variables (effet taille) mais aussi elle nous permettra d'interpréter
les paramètres comme des élasticités.
Notre modèle devient alors :
La variable dépendante est le logarithme du PIB par
habitant à prix constant (PIB), c'est-à-dire le PIB nominal
divisé par le déflateur du PIB, le tout rapporté à
l'effectif total de la population. Cet indicateur a été
utilisé par plusieurs économistes comme (Solow, 1956) et (Lucas
Jr, 1988). Notre vecteur de variable instrumentale d'intérêt est
la rente des ressources naturelles(pétrolières, minières,
gazières et forestières) comme (Philippot, 2008), nous utilisons
la rente naturelle calculée par la Banque mondiale, définie comme
la différence entre le prix mondial de la ressource et le coût
local d'extraction. Selon l'auteur, cette mesure permet d'avoir une meilleure
approche des revenus générés par les ressources naturelles
que les mesures basées sur les exportations.
Pour plus de précision et une meilleure
lisibilité et compréhension de nos différentes variables,
nous les avons ressortis dans le tableau 4.1 qui les définis, donne la
source où a été collecté les données et le
signe attendu des variables d'intérêt.
Tableau
3.1:Présentation des variables et signes
attendus
Variables
(Abréviation)
|
Définitions
|
Sources
|
PIB par habitant
(Pib)
|
Le PIB par habitant est divisé par la population en
milieu d'année. Le PIB est la somme de la valeur ajoutée brute de
tous les producteurs résidents de l'économie, plus toutes les
taxes sur les produits et moins toutes les subventions non incluses dans la
valeur des produits.
|
WDI (2018)
|
Rentes Pétrolières
(RPetro)
|
Les bénéfices tirés du pétrole
correspondent à la différence entre la valeur de pétrole
brut aux prix sur les marchés internationaux et le coût de
production total.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Rentes Minières
(RMin)
|
Les bénéfices tirés des minéraux
correspondent à la différence entre la valeur de la production
pour un stock de minéraux aux prix sur les marchés internationaux
et leur coût de production total.Les minéraux inclus dans le
calcul sont l'étain, l'or, le plomb, le zinc, le fer, le cuivre, le
nickel, l'argent, la bauxite et le phosphate.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Rentes du Gaz naturel
(RGaz)
|
Les bénéfices tirés du gaz qui
correspondent à la différence entre la valeur de la production de
gaz naturel aux prix sur les marchés internationaux et le coût de
production total.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Rentes forestières
(RForest)
|
Les loyers forestiers correspondent aux récoltes de
bois rond multipliée par le produit des prix moyens et d'un taux de
location propre à la région.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Loyers totaux des ressources naturelles
(TotRN)
|
Elle est donnée par la somme des rentes
pétrolières, des rentes de gaz naturel, des rentes de charbon
(dur et mou), des rentes minières et des rentes forestières.
Le signe attendu est positif
|
WDI (2018)
|
Investissement direct étranger
(IDE)
|
Il s'agit de la somme des capitaux propres, du
réinvestissement des bénéfices, des autres capitaux
à long terme et du capital à court terme, comme l'indique la
balance des paiements.
|
WDI (2018)
|
Formation brute de capital par habitant
(FBCF)
|
Il se compose des décaissements sur les acquisitions
d'immobilisations de l'économie plus les variations nettes du niveau des
stocks.
|
WDI (2018)
|
Inflation, prix à la consommation (%
annuel)
(Infl)
|
Il reflète la variation annuelle en pourcentage du
coût pour le consommateur moyen de l'acquisition d'un panier de biens et
de services qui peut être fixé ou modifié à des
intervalles précis, par exemple annuellement.
|
WDI (2018)
|
Dépenses de consommation finale des
administrations publiques
(DepPub)
|
Les dépenses de consommation finale des administrations
publiques comprennent toutes les dépenses courantes des administrations
publiques pour l'achat de biens et de services.
|
WDI (2018)
|
Dépensespubliques de
l'éducation
(DepPubEduc)
|
Dépenses des administrations publiques liées
à l'Education.
|
WDI (2018)
|
Ouverture commerciale
(OuvCom)
|
C'est la somme des exportations de marchandises et des
importations divisée par la valeur du PIB, exprimée en dollars
actuels. L'ouverture commerciale est susceptible d'augmenter les
dépenses en capital public afin de renforcer les exigences
d'infrastructure nécessaires et d'être compétitifs pour
attirer des intérêts commerciaux.
|
WDI (2018)
|
Taux de scolarisation dans le primaire
(ScolPrim)
|
C'est le taux de scolarisation total, quel que soit
l'âge, par rapport à la population du groupe d'âge qui
correspond officiellement au niveau d'éducation primaire.
|
WDI (2018)
|
Population active
(PopAct)
|
C'est le nombre de personnes qui ont un emploi plus les
chômeurs qui sont à la recherche d'emploi.
|
|
Accès à
l'électricité
(Elect)
|
Pourcentage de citoyens qui ont l'électricité
|
WDI (2018)
|
Stabilité politique et absence de violence /
terrorisme (SP)
|
Il mesure les perceptions de la probabilité
d'instabilité politique et ou de violence à motivation politique,
y compris le terrorisme. Elle varie d'environ -2,5 à 2,5.
|
WGI (2018)
|
Contrôle de la corruption
(Corrupt)
|
Il saisit les perceptions de la mesure dans laquelle le
pouvoir public est exercé à des fins privées, y compris
les formes de corruption saisi mineures et les grandes formes de corruption,
ainsi que la capture de l'Etat par les élites et les
intérêts privés. Elle varie d'environ -2,5 à 2,5.
|
WGI (2018)
|
Effectivité Gouvernementale
(EGov)
|
Reflète les perceptions de la qualité des
services publics, la qualité de la fonction publique et son degré
d'indépendance par rapport aux pressions politiques, la qualité
de la formulation et de la mise en oeuvre des politiques et la
crédibilité de l'engagement du gouvernement à
l'égard de ces politiques. Estimation de la gouvernance (allant
d'environ -2,5 (faible) à 2,5 (forte) performances de gouvernance)
|
WGI (2018)
|
Sources : Auteurs
II.1.2 :
Méthode d'estimation
a) Principe d'estimation
La modélisation en panel dynamique entraîne le
problème d'endogénnéité. Ce problème peut
résulter de l'omission de variables explicatives pertinentes dans la
spécification du modèle ; de la simultanéité qui
apparaît lorsque la variable dépendante et certaines variables
explicatives sont déterminées au même moment, ou encore des
erreurs de mesures sur les variables indépendantes et ou de la variable
dépendante. Dans ce cas d'étude, généralement la
méthodologie utilisée est celle de la méthode des moments
généralisés (GMM) ou celle des estimateurs des Doubles
Moindres Carrés (2MC) ou encore les Moindres Carrés indirects
(MCI). En effet, la spécification en panel dynamique nécessite
que soit introduite, parmi les variables explicatives, la variable
dépendante retardée d'au moins une période. La
présence de celle-ci dans les variables explicatives entraîne un
problème de biais d'endogénnéité. Dès cet
instant, l'utilisation des méthodes comme celle des MCO n'est plus
adéquate puisqu'elle donne des estimateurs biaisés et non
convergents à cause de la corrélation entre la variable
endogène retardée et le terme d'erreur, lorsque les
résidus sont autorégressifs.
Face à ces différents problèmes, nous
avons donc décidé d'utiliser les estimateurs des Double Moindres
Carrés (DMC) pour la raison qu'il existe une relation bidirectionnelle
entre les ressources naturelles et le PIB. Les rentes procurées par les
ressources naturelles permettent d'accroitre le revenu national, ce qui par la
suite va servir à la construction des routes, des raffineries, des ports
et à investir dans les nouvelles technologies...etc. Ces investissements
permettent en retour d'exploiter d'avantage des ressources naturelles. Les
technologies par exemples, permettront de faire des nouvelles
découvertes et les routes et les ports pour l'acheminement des
produits.
b) Les tests de robustesse
Il existe plusieurs estimateurs des DMC parmi lesquels on peut
citer l'estimateur DMC à effets fixes et l'estimateur DMC à
effets aléatoires. Pour l'estimateur DMC à effets
aléatoires, on distingue l'estimateur DMC de Balestra et
Varadharajan-Krishnakumar(1987)et l'estimateur ESLS (2008). Cependant un test
de spécification est nécessaire pour le choix entre le
modèle à effets fixes et celui à effets aléatoires.
Le test recommandé est celui de Hausman. Selon ce test, lorsque la
probabilité du test est inférieure au seuil de 10%, alors on
réfute l'hypothèse nulle d'absence de corrélation entre
l'effet spécifique et les variables indépendantes et le
modèle choisi est celui à effets fixes. Si par contre cette
probabilité est supérieure au seuil de 10%, alors on ne peut
rejeter l'hypothèse nulle. Dès lors, le test ne permet pas de
différencier le modèle à effets fixes du modèle
à effets aléatoires.
Nous effectuerons comme test de robustes le test de
validité des instruments de Sargan/Hansen. Selon ce test, Si la
probabilité dudit test est supérieure au seuil de 10%, alors on
ne peut rejeter l'hypothèse nulle et on conclut que nos instruments sont
valides.
II.2 : Résultats et
Interprétations
Cette sous-section s'articulera autour de deux axes
principaux. Nous aller présenter dans le premier axe les
résultats issus de nos estimations et dans le second, il sera question
d'interpréter économétriquement et économiquement
ces différents résultats.
II.2.1 :
Résultat des estimations
En vue d'identifier les ressources naturelles qui contribuent
le plus à la croissance du PIB en Afrique durant 1998 à 2017,
nous avons fait appel à une technique d'estimation
économétriques appelé les GMM en système. C'est
dans ce sens que Le tableau 4.2 ci-après fait une présentation
des résultats obtenus après estimations
Tableau 4.2
:Résultat des estimations
|
Modèle à Effet Fixe
|
Modèle à Effet Fixe
|
VARIABLES
|
(1) PIBPerC
|
(2) lnPIBPerC
|
|
|
|
RPetro
|
40.35***
|
0.0177**
|
|
(14.14)
|
(0.0697)
|
RGaz
|
136.9
|
0.0398
|
|
(106.5)
|
(0.0566)
|
RMin
|
25.99***
|
0.0877***
|
|
(7.383)
|
(0.0154)
|
RForest
|
1.050
|
-0.00412
|
|
(14.06)
|
(0.0562)
|
FBCF (% du PIB)
|
-1.241
|
0.00218
|
|
(3.822)
|
(0.0133)
|
IDE
|
23.00***
|
0.00504*
|
|
(7.739)
|
(0.00287)
|
OuvCom
|
-14.45***
|
-0.00273**
|
|
(4.514)
|
(0.00118)
|
Infl
|
-1.120*
|
-0.0414
|
|
(0.636)
|
(0.000307)
|
DépPubEduc (% du PIB)
|
63.58*
|
-0.00786
|
|
(33.52)
|
(0.00760)
|
DepPub (% du PIB)
|
11.49***
|
0.00368**
|
|
(3.934)
|
(0.00160)
|
Elect
|
-19.25***
|
-0.00214
|
|
(7.092)
|
(0.00155)
|
ScolPrim
|
-9.942***
|
-0.00162**
|
|
(3.211)
|
(0.00722)
|
LnPopAct
|
2,353***
|
0.911***
|
|
(582.1)
|
(0.107)
|
EGov
|
813.1***
|
0.131***
|
|
(263.0)
|
(0.0478)
|
Corrupt
|
-168.3
|
0.136***
|
|
(153.9)
|
(0.0463)
|
SP
|
-41.58
|
0.0228
|
|
(53.86)
|
(0.0159)
|
|
|
|
Observations
|
325
|
325
|
Nombre de Pays
|
38
|
38
|
R-squared
|
0.263
|
0.560
|
Fisher
|
(0.0000)
|
(0.0000)
|
Kleibergen-paap rk LM test
|
73.938 (0.0000)
|
73.938 (0.0000)
|
Hansen J test
|
1.153(0.1524)
|
1.1523(0.1524)
|
Notes : Les valeurs entre
parenthèses correspondent aux Ecart-type corrigés de
l'hétéroscédasticité ; ***p < 0.01,
**p < 0.05, *p < 0.1.
Source :Auteur, à
partir des données de WDI (2018), WGI (2018) et de PWT (9.1) sur Stata
14.0
II.2.2 :
Interprétation des résultats
Le tableau ci-haut présente le résultat de nos
estimations mettant en relation la croissance du PIB et les ressources
naturelles effectué par la méthode de DMC sur la période
de 1998 à 2017 pour les 38 pays d'Afrique. Ainsi,
l'interprétation de nos résultats sera faite en deux approches
à savoir une approche économétrique et une approche
économique.
a) Approche
économétrique
Sur le plan économétrique, l'on peut observer
que le test de Fisher est concluant pour l'ensemble des deux estimations
puisque sa probabilité est inférieure au seuil de 1%. Cela
signifie donc que nos modèles sont globalement significatifs. De plus,
le test de sur identification de Sargan/Hansen est lui aussi concluant et
permet de valider nos instruments. En effet, la p-value de cette statistique
est supérieure au seuil de 10% dans toutes les deux régressions
ce qui ne permet pas de rejeter l'hypothèse nulle de validité des
instruments. Nous avons également fait le test de spécification
de Hausman pour savoir lesquels des modèles à effets fixes ou des
modèles à effets aléatoires sont pertinents pour notre
étude. Dans le cas de la relation entre la croissance du PIB et les
ressources naturelles, la probabilité obtenues est : Prob >
Chi2=0,000. De même, dans le deuxième modèle ou l'on estime
la relation entre le logarithme de la croissance du PIB et les rentes des
ressources naturelles, la probabilité obtenue est : Prob > Chi2=
0,000. Le fait que ces probabilités soient toutes inférieures au
seuil de 10% implique que le test de Hausman nous permet dans ces cas de figure
de choisir le modèle à effet fixe.
b) Approche économique
D'abord, pour les indicateurs des ressources naturelles, nous
avons fait l'analyse en fonction du type des rentes (Pétrolière,
minière, gazière et forestière), nos résultats nous
montrent que seule les rentes pétrolière et minière ont un
effet positif et significatif sur les nos les indicateurs de croissance
économique retenues pour capter, à savoir la croissance de la
productivité et la croissance du PIB par tête. Ces
résultats se trouvent dans la ligné des travaux sur la
malédiction des ressources naturelles, nous mettons en évidences
les auteurs comme (Alexeev et Conrad, 2009; Brunnschweiler et Bulte, 2008;
Philippot, 2008) qui ont montrés qu'en utilisant l'abondance
desressources (production de ressources et réserves ou actifs du
sous-sol), l'on aboutissait aux résultats selon lesquels il existe une
relation significative et positive entre les ressources naturelles et la
croissance. Alexeev et Conrad(2009)examinent la relation entre l'abondance des
ressources naturelles « ponctuelles » et la croissance
économique en utilisant le la croissance du PIB par tête. Ces
auteurs, montrent dans leurs résultats que la rente
pétrolière et minière ont une relation positive et
significative avec le PIB par habitant. Pour eux il y a peu ou pas de preuves
que les grandes dotations en pétrole ou en minéraux ralentissent
la croissance économique à long terme. En fait, les
données disponibles lors de leurs études suggèrent que les
ressources naturelles favorisent la croissance à long terme.
Philippot(2008) quant à lui commence par classifier les types de
ressources pour mieux apprécier les effets de chacune sur
l'économie. Ainsi il arrive aux résultats selon lesquels les
ressources ayant une contribution positive et significative sur
l'économie sont les ressources naturelles dites
« concentrées », comme le pétrole et les
minerais.
S'agissant des variables macroéconomiques
utilisées dans ce modèle, étant donné que nous
avons fait deux régressions, les principaux résultats obtenus
dans l'équation 1 nous montre que toutes les variables
macroéconomiques ont eu un effet significatif sur les la croissance du
revenu par tête en Afrique durant la période d'étude.
Toutefois, lorsqu'on linéarise le PIB par tête pour réduire
`effet taille, on se rend compte que certaines variables perdent leurs poids et
on a ainsi l'investissement direct étranger,l'ouverture commerciale, les
dépenses publiques, le taux brut de scolarisation dans le primaire et la
population active qui ont des coefficients significatifs au seuil
respectivement de 10%, 5%,5%,5% et 1%.
Les résultats sur le capital humain montrent un effet
négatif et significatif sur la croissance du PIB ces résultats
vont en accord avec la littérature sur la malédiction des
ressources naturelles en effet, Gylfason (2001) et Papyrakis et Gerlagh (2004)
soutiennent que les rendements élevés du secteur de l'extraction
des ressources naturelles réduisent les rendements relatifs de la
scolarisation dans les économies riches en ressources et, par
conséquent, entraînent une baisse des investissements en capital
humain.
Un autre canal de transmission présumé de la
malédiction des ressources naturelles, suggéré par
Gylfason et Zoega (2001) et Hodler(2006), est l'effet négatif des
ressources naturelles sur l'investissement en capital physique. Hodler, par
exemple, soutient que la richesse en ressources naturelles dans les pays
fractionnés augmente la probabilité de conflits internes et
crée une incertitude qui réduit l'investissement. La variable
utilisé dans notre modèle est l'attractivité des IDE et
les résultats en tirés de nos estimations vont en
désaccord avec les travaux de ces derniers car elle montrent un effet
positif et significatif sur la croissance ce qui est en accord avec les travaux
de Aleksynska et Havrylchyk (2013) ;Asiedu (2006) et Morisset (2000) qui ont eu
à relever que, peu importe la qualité des institutions, la
capacité des pays africains à attirer les capitaux privés
est largement liée à l'existence des ressources naturelles.
Par ailleurs,parmi les trois variables institutionnelles, il
n'y a qu'une seule variable institutionnelle qui est positive et significative
au seuil de 1% (dans la première équation) à
savoirl'effectivité gouvernementale ; d'où il est important pour
le gouvernement de mettre un accent particulier sur la maîtrise de la
corruption et la stabilité politique permettant d'améliorer le
niveau de bien-être. Tandis que dans l'équation 2 toutes les trois
variables sont positive mais la stabilité politique reste non
significative ; ceci peut s'expliquer par le fait que Les activités
extractives sont plus enclines à générer de la corruption
surtout dans les pays ayant des institutions faibles. On assiste à
l'instauration d'un cercle vicieux où l'abondance de ressources
naturelles corrompt les institutions et permet en plus à des
régimes autoritaires de se maintenir au pouvoir. Ces derniers se servent
des revenus rentiers et les redirigent vers les groupes d'influence politiques,
économiques et militaires ou encore pour apaiser les
tensions(Brunnschweiler et Bulte, 2009; Collier et Hoeffler, 2002, 2009; Mehlum
et al., 2006). Evidemment, ce détournement de fonds va au profit des
élites et au détriment des populations auxquelles les classes
dirigeantes ne rendent aucun compte, le but étant ici de soulever un
problème de transparence gouvernementale.
Conclusion
Le capital naturel, plus précisément les
ressources naturelles sont en général reconnues comme un facteur
déterminant à l'accroissement des richesses d'un pays, en
particulier ceux d'Afrique. Toutefois, il est à noter que l'exploitation
de ces produits de base n'est pas toujours une condition suffisante pour
améliorer la croissance du PIB par tête en Afrique, d'où
l'importance de prendre en compte les autres facteurs de production. L'objectif
de ce chapitre était d'identifier les ressources naturelles qui
contribuent le plus à la croissance du PIB dans un contexte africain
durant la période 1998 à 2017. A partir d'un panel dynamique
estimé grâce à la méthode des DMC, nous avons au
terme de notre analyse pu montrer que les ressources naturelles contribuent
à la croissance du PIB et que c'est surtout la rente
pétrolière et minière qui ont un effet significatif et
permettent d'améliorer le niveau de croissance en Afrique. De
même, les indicateurs macroéconomiques tels que : l'investissement
direct étranger, l'ouverture commerciale, les dépenses publiques,
le taux de scolarisation dans le primaire, la population active,
l'effectivité gouvernementale, le contrôle de la corruption et la
stabilité politique ont également un effet significatif et
permettent d'améliorer la croissance du PIB en Afrique. Cependant, les
variables macroéconomiques comme l'accès à
l'électricité par exemple qui nous permet de mesurer le niveau
d'infrastructures des Etats Africains restent aussi moins importante pour
assoir une économie de seconde génération pertinent pour
le développement des secteurs manufacturiers et même des services.
D'où, il est vraisemblablement indispensable pour tous les Etats
Africains de mettre un accent particulier sur cet indicateur qui permettra
d'améliorer le niveau de bien-être des populations.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE
L'objectif de cette deuxième partie était
d'identifier les ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance du PIB en Afrique durant la période de 1998 à 2017.
Pour cela, nous avons subdivisé cette partie en deux grands chapitres.
Le troisième chapitre nous a permis de faire une analyse
théorique de la relation. Le chapitre 4, nous a permis de faire une
analyse empirique de la relation entre les ressources naturelles et la
croissance du PIB par tête en utilisant une approche
économétrique du modèle des doubles moindres
carrées (DMC). De ces analyses, il ressort que l'exploitation des
ressources naturelles contribuent positivement à l'accroissement du PIB
par tête. Les ressources identifiées comme améliorant de
manière significative la performance économique des Etats
Africains sont la rente minière et la rente pétrolière.
Ces résultats sont toutes conformes aux travaux des auteurs tels que
(Alexeev et Conrad, 2009; Brunnschweiler et Bulte, 2008; Philippot,
2008)d'où il est important pour les décideurs publics de mieux
gérer les rentes issues de ces ressources afin d'investir dans les
activités du secteur productif comme préconise la règle de
Hartwick en vue d'obtenir une croissance durable.
En outre, les variables macroéconomiques ont plusieurs
effets significatifs sur la croissance à savoir l'ouverture commerciale,
les investissements directs étrangers, les dépenses publiques, le
taux brut de scolarisation dans le primaire et la population active. Il est
également important de relever que les variables institutionnelles
telles que l'efficacité gouvernementale et le contrôle de
corruption sont des déterminants très significatifs de la
croissance. Toutefois, le lien entre les ressources naturelles et le PIB par
tête se démarque un peu avec de celle linéariser (log du
PIB par tête) notamment sur les variables macroéconomiques. En
effet, il y'a trois variables macroéconomiques notamment l'inflation,
les dépenses liées à l'éducation et l'accès
à l'électricité qui perdent leur significativité.
De même, parmi les trois variables institutionnelles, il n'y a qu'une
seule variable institutionnelle qui est positive et significative au seuil de
1% (dans la première équation) à savoir
l'effectivité gouvernementale ; d'où il est important pour le
gouvernement de mettre un accent particulier sur la maîtrise de la
corruption et la stabilité politique permettant d'améliorer le
niveau de bien-être.
CONCLUSION GENERALE
« African countries should promote good governance
and diversify their economies. »
-Atangana Ondoa (2019)
L'objectif principal de ce travail était d'identifier
les ressources naturelles qui contribuent le plus à la croissance en
Afrique sur la période allant de1998 à 2017. A cet objectif
principal, nous avons associés les deux objectifs secondaires suivants :
identifier les ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance de la productivité totale des facteurs en Afrique et celles
qui contribuent le plus à la croissance du PIB en Afrique. En vue
d'être cohérent avec ces objectifs, nous avons
décidéd'organiser notre travail autour de deux parties
subdivisées chacune en deux chapitres. Dans le chapitre 1 de la
première partie, nous avons analysé la relation théorique
qui existait entre les ressources naturelles et la croissance de la
productivité totale des facteurs, puis dans le chapitre 2 de la
première partie, nous avons effectué une analyse empirique de
cette relation. Dans le chapitre 3 qui est la deuxième partie de notre
travail nous avons vu la relation théorique existante entre les
ressources naturelles et la croissance du PIB, puis une analyse empirique de
cette relation au chapitre 4. Dans le but d'atteindre nos objectifs, nous avons
formulé deux hypothèses spécifiques que nous avons
soumises à l'épreuve des données dans les chapitres 2 et 4
de notre travail. Pour cela, nous avons eu recours à des données
de sources secondaires de la Banque Mondiale (WDI 2018, WGI 2018) et la Penn
World Table (PWT 9.1). La manipulation de ces données nous a permis de
faire recours à la méthode des moments
généralisés en système (GMM) d'Arellano-Bover
(1995) / Blundell-Bond (1998) pour l'estimation du premier modèle et
à la méthode des doubles moindres carrés (DMC) de Balestra
et Varadharajan-Krishnakumar(1987) pour l'estimation du deuxième
modèle. De ces estimations, il ressort les principaux résultats
suivants :
D'abord, pour les indicateurs des ressources naturelles, nous
avons fait l'analyse en fonction du type des rentes (Pétrolière,
minière, gazière et forestière), nos résultats nous
montrent que seule lesrentes pétrolière et minièreont un
effet positif et significatif sur les nos les indicateurs de croissance
économique retenues pour capter, à savoir la croissance de la
productivité et la croissance du PIB par tête. Ces
résultats se trouvent dans la ligné des travaux sur la
malédiction des ressources naturelles, nous mettons en évidences
les auteurs comme(Alexeev et Conrad, 2009; Brunnschweiler et Bulte, 2008;
Philippot, 2008) qui ont montrés qu'en utilisant l'abondance des
ressources (production de ressources et réserves ou actifs du sous-sol),
l'on aboutissait aux résultats selon lesquels il existe une relation
significative et positive entre les ressources naturelles et la croissance.
Alexeev et Conrad(2009)examinent la relation entre l'abondance des ressources
naturelles « ponctuelles » et la croissance économique en
utilisant le la croissance du PIB par tête. Ces auteurs,montrent dans
leurs résultats que la rente pétrolière et minière
ont une relation positive et significative avec le PIB par habitant.Pour eux il
y a peu ou pas de preuves que les grandes dotations en pétrole ou en
minéraux ralentissent la croissance économique à long
terme. En fait, les données disponibles lors de leurs études
suggèrent que les ressources naturelles favorisent la croissance
à long terme.Philippot(2008) quant à lui commence par classifier
les types de ressources pour mieux apprécier les effets de chacune sur
l'économie. Ainsi il arrive aux résultats selon lesquels les
ressources ayant une contribution positive et significative sur
l'économie sont les ressources naturelles dites
« concentrées »,comme le pétrole et les
minerais.
En outre, les déterminants macroéconomiques tels
que, l'ouverture commerciale, l'investissement direct étranger, les
dépenses publiques, le taux de scolarisation primaire pour mesurer le
capital humain, l'accès à l'électricité pour
mesurer le niveau des infrastructuressont tous des variables ayant des effets
significatifs sur la croissance en Afrique. Ainsi, on ales IDE qui contribuent
positivement à la croissance des pays riches en ressources, ces
résultats vont en accord avec les travaux de (Mamoudou et Mezui, 2017;
Ngouhouo, 2008) pour ces auteurs, l'attractivité des IDE en Afrique
permet de réduire l'intensité la malédiction des
ressources et par conséquent d'amorcer la croissance économique.
De même, les dépenses publiques ont un effet positif sur la
croissance du PIB mais négatif sur la croissance de la
productivité, ces résultats ont été
démontré par (Karimu et al., 2017; Philippot, 2008; Alter et al.,
2017), pour Karimu et al. (2017), les loyers des ressources augmentent
considérablement l'investissement public en Afrique subsaharienne et que
cela dépend généralement de la qualité des
institutions politiques.Toutefois, il est à noter que le taux de
scolarisation mis en relation avec les ressources, a un effet négatif
sur la croissance, ce résultat va dans le sens des travaux de
-(Gylfason, 2001; Atangana Ondoa, 2019).L'ouverture commerciale a
également un effet négatif et significatif sur la croissance,
ceci peut s'expliquer par le fait que les économie Africaines ont une
balance commerciale faible du fait des exportations beaucoup plus
portées par les produits primaires. Le niveau des infrastructures est
également significativement faible.
Enfin, nous avons pris en considérons les indicateurs
institutionnels comme le contrôle de la corruption, l'efficacité
gouvernementale, et la stabilité politique. Ces variables sont
corrélées négativement avec les ressources naturelles et
le niveau de croissances -(Atangana Ondoa, 2019; Mehlum et al., 2006; Tornell
et Lane, 1999). En effet, pour Atangana Ondoa (2019);l'abondance des
matières premières affaiblit les institutions, nuit à la
démocratie, augmente la probabilité d'une guerre civile,
encourage de mauvaises politiques de régulation et conduit à de
mauvais résultats de développement.
D'après ce qui précède, en ce qui nous
concerne, nous formulons des recommandations de politique économique.En
effet, pour amorcer un développement durable en profitant des recettes
issues des ressources naturelles, les économies Africaines
doivent :
· Mettre en place des institutions solides pour
garantir la bonne conception des politiques qui puissent avoir toute
l'efficacité voulue au sein des économie Africaines.
Face à un contexte général de mauvaise
qualité des instituions en Afrique, la bonne gouvernance aiderait
à ce que les recettes provenant des matières premières
profitent à toute la société à travers le
financement des besoins en dépenses publiques. C'est la raison pour
laquelle il est si important que les institutions soient rigoureusement tenue
de rendre des comptes. L'expérience des pays du continent tel que le
Botswana montre le rôle important que des institutions solides,
indépendantes et responsables peuvent jouer dans les pays riches en
ressources naturelles. Une bonne gouvernance permettrait la mise en place d'un
climat propice pour les affaires. En effet, l'enjeu ici serait non seulement
d'accroître et de faciliter l'entrée des investissements
étrangers, mais aussi de viser des catégories précises
d'investissements à contenu technologique important, susceptibles
d'avoir un impact positif sur la productivité de l'économie
nationale, notamment à travers le transfert de technologies
sophistiquées et les bonnes pratiques managériales. Il s'agit
aussi de développer des compétences humaines pour que le pays
puisse à la fois attirer l'IDE et exploiter pleinement ces
retombées sur la productivité de l'économie nationale
à travers l'assimilation des technologies étrangères.
· Accélérer la diversification et
approfondir les liens propices à la transformation
structurelle
Les stratégies sur la diversification et la
création de liens sont nécessaires à l'industrialisation,
en tirant parti des richesses naturelles, en créant des emplois et en
pérennisant la production de recettes. Pour ce faire, les gouvernements
devraient : Adopter des politiques propices à la diversification et
accélérer le développement industriel, en
réorientant les rentes provenant des ressources naturelles vers les
activités qui stimulent le développement en créant de la
valeur ajoutée ; réorienter l'épargne et les recettes
intérieures vers les investissements productifs, tout en luttant
fermement contre la corruption, l'inefficacité et le gaspillage ;adopter
des stratégies exhaustives sur les ressources naturelles, afin qu'elles
développent les activités à forte intensité de
main-d'oeuvre des secteurs d'amont, ainsi que celles situées très
en aval, après la fabrication des produits intermédiaires
à forte intensité de capital, afin qu'elles emploient plus de
main-d'oeuvre. Ces stratégies nationales ou régionales
contribueront de toute évidence à remplacer les importations et
à diversifier les exportations ;
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Evolution de la
croissance de la productivité totale des facteurs des pays d'Afrique
(1998-2017)
b
Annexe 2: Evolution de la
croissance du PIB de chacun des pays d'Afrique (1998-2017)
l
Annexe 3: Classement des
pays d'Afrique en fonction du taux de croissance de la productivité
totale des facteurs (1998-2017)
m
Annexe 4: Classement des
pays d'Afrique en fonction du niveau de croissance du PIB par tête
(1998-2017)
n
Annexe 5: Classement des
pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage des rentes totale
de ressources naturelle au PIB (1998 - 2017)
o
Annexe 6: Classement des
pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage du pétrole
au PIB (1998 - 2017)
p
Annexe 7: Classement des
pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage des rentes
minières au PIB (1998 - 2017)
q
Annexe 8: Classement des
pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage des rentes
forestières au PIB (1998 - 2017)
r
Annexe 9: Classement des
pays d'Afrique en fonction de la contribution en pourcentage des rentes
gazières au PIB (1998 - 2017)
s
Annexe 10: Matrices des
corrélations des variables prises dans l'analyse de la partie I et
II
t
Annexe 11: Tableau des
statistiques descriptives de la partie I et II
u
Annexe 12: Résultat
du test de robustesse de l'estimation
v
Annexe 13: Liste des pays
d'Afrique et leurs codes ISO
v
ANNEXES
Annexe
1: Evolution de la croissance de la productivité
totale des facteurs des pays d'Afrique (1998-2017)
Sources : Auteurs,
à partir des données de PWT 9.1
Annexe 2: Evolution de la
croissance du PIB de chacun des pays d'Afrique (1998-2017)
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe
3: Classement des pays d'Afrique en fonction du taux de
croissance de la productivité totale des facteurs (1998-2017)
Rang
|
Pays
|
tfp growth
|
Rang
|
Pays
|
tfp growth
|
1
|
Egypt
|
0.95663071
|
26
|
Niger
|
0.19835479
|
2
|
Eswatini
|
0.80781347
|
27
|
Togo
|
0.1936862
|
3
|
Ile Maurice
|
0.79111591
|
28
|
Burundi
|
0.17678206
|
4
|
Namibia
|
0.72634027
|
29
|
Algeria
|
NA
|
5
|
Tunisia
|
0.70766777
|
30
|
Cape Verde
|
NA
|
6
|
South Africa
|
0.67619706
|
31
|
Chad
|
NA
|
7
|
Soudan
|
0.67393955
|
32
|
Comoros
|
NA
|
8
|
Cote d'Ivoire
|
0.66806005
|
33
|
Rep. Congo
|
NA
|
9
|
Nigeria
|
0.60250749
|
34
|
Rep. Dem. Congo
|
NA
|
10
|
Gabon
|
0.59107046
|
35
|
Ethiopia
|
NA
|
11
|
Morocco
|
0.58060614
|
36
|
EquatorialGuinee
|
NA
|
12
|
Senegal
|
0.52640644
|
37
|
Gambia
|
NA
|
13
|
Mozambique
|
0.45166957
|
38
|
Ghana
|
NA
|
14
|
Cameroun
|
0.4066129
|
39
|
Guinee-Bissau
|
NA
|
15
|
Lesotho
|
0.39625355
|
40
|
Guinee
|
NA
|
16
|
Mauritius
|
0.36600181
|
41
|
Liberia
|
NA
|
17
|
Kenya
|
0.3644278
|
42
|
Libya
|
NA
|
18
|
Burkina Faso
|
0.35331372
|
43
|
Malawi
|
NA
|
19
|
Central African Republic
|
0.34104275
|
44
|
Madagascar
|
NA
|
20
|
Benin
|
0.31165846
|
45
|
Mali
|
NA
|
21
|
Botswana
|
0.31165846
|
46
|
Sao Tome et Principe
|
NA
|
22
|
Sierra Leone
|
0.29227594
|
47
|
Seychelles
|
NA
|
23
|
Angola
|
0.27928942
|
48
|
Tanzania
|
NA
|
24
|
Zimbabwe
|
0.24356855
|
49
|
Uganda
|
NA
|
25
|
Rwanda
|
0.23546887
|
50
|
Zambia
|
NA
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la PWT 9.1
Annexe
4: Classement des pays d'Afrique en fonction du niveau de
croissance du PIB par tête (1998-2017)
Rg.
|
Pays
|
PIBmean
|
lnPIBmean
|
Rg.
|
Pays
|
PIBmean
|
lnPIBmean
|
1
|
Equatorial Guinea
|
13679.03
|
9.52362
|
26
|
Zimbabwe
|
1157.42
|
7.053948
|
2
|
Seychelles
|
10929.66
|
9.299235
|
27
|
Lesotho
|
1084.165
|
6.988565
|
3
|
Gabon
|
9601.384
|
9.169662
|
28
|
Sao Tome et Principe
|
1060.919
|
6.966891
|
4
|
Libya
|
9020.072
|
9.107207
|
29
|
Kenya
|
932.3374
|
6.837695
|
5
|
Mauritius
|
7412.505
|
8.910924
|
30
|
Benin
|
755.3605
|
6.627195
|
6
|
South Africa
|
6901.696
|
8.839522
|
31
|
Chad
|
751.6176
|
6.622228
|
7
|
Botswana
|
6324.502
|
8.752187
|
32
|
Tanzania
|
695.9924
|
6.545339
|
8
|
Namibia
|
5077.303
|
8.532536
|
33
|
Guinea
|
683.2469
|
6.526856
|
9
|
Algeria
|
4252.087
|
8.355165
|
34
|
Mali
|
667.9344
|
6.50419
|
10
|
Eswatini
|
3926.86
|
8.275596
|
35
|
Uganda
|
560.1247
|
6.328159
|
11
|
Tunisia
|
3712.942
|
8.21958
|
36
|
Guinea-Bissau
|
553.088
|
6.315517
|
12
|
Angola
|
3106.694
|
8.041314
|
37
|
Togo
|
546.926
|
6.304314
|
13
|
Cabo Verde
|
2945.127
|
7.987907
|
38
|
Burkina Faso
|
546.2739
|
6.303121
|
14
|
Congo, Rep.
|
2649.744
|
7.882218
|
39
|
Liberia
|
529.7798
|
6.272461
|
15
|
Morocco
|
2616.621
|
7.869639
|
40
|
Rwanda
|
521.7355
|
6.257161
|
16
|
Egypte
|
2359.847
|
7.766352
|
41
|
Gambia
|
497.0666
|
6.208724
|
17
|
Nigeria
|
2007.243
|
7.604517
|
42
|
Malawi
|
436.942
|
6.0798
|
18
|
Sudan
|
1425.852
|
7.262525
|
43
|
Central African Rep.
|
423.9437
|
6.049601
|
19
|
Cote d'Ivoire
|
1308.36
|
7.17653
|
44
|
Madagascar
|
416.7572
|
6.032504
|
20
|
Comoros
|
1304.055
|
7.173234
|
45
|
Mozambique
|
393.8791
|
5.976044
|
21
|
Zambia
|
1298.191
|
7.168727
|
46
|
Sierra Leone
|
391.9131
|
5.97104
|
22
|
Cameroon
|
1279.431
|
7.154171
|
47
|
Niger
|
349.7315
|
5.857166
|
23
|
Ghana
|
1256.282
|
7.135912
|
48
|
Congo, Dem. Rep.
|
334.2009
|
5.811742
|
24
|
Senegal
|
1247.073
|
7.128555
|
49
|
Ethiopia
|
313.992
|
5.749368
|
25
|
Mauritania
|
1196.124
|
7.086842
|
50
|
Burundi
|
230.3624
|
5.439654
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe
5: Classement des pays d'Afrique en fonction de la
contribution en pourcentage des rentes totale de ressources naturelle au PIB
(1998 - 2017)
Rg.
|
Pays
|
Rente totale
|
Rg.
|
Pays
|
Rentetotale
|
1
|
Libya
|
45.6798479
|
26
|
Mali
|
9.16839054
|
2
|
Congo, Rep.
|
43.9409068
|
27
|
Egypt
|
9.09436681
|
3
|
Equatorial Guinea
|
43.5546373
|
28
|
Malawi
|
8.49593089
|
4
|
Angola
|
33.583434
|
29
|
Zimbabwe
|
8.01600927
|
5
|
Gabon
|
29.8294962
|
30
|
Cameroon
|
7.79667765
|
6
|
Congo, Dem. Rep.
|
28.6009462
|
31
|
Madagascar
|
7.31942424
|
7
|
Mauritania
|
27.9746225
|
32
|
Rwanda
|
7.14039123
|
8
|
Algeria
|
24.5339803
|
33
|
Tanzania
|
6.2005876
|
9
|
Liberia
|
24.1900191
|
34
|
South Africa
|
5.70535044
|
10
|
Burundi
|
23.4833776
|
35
|
Cote d'Ivoire
|
5.69526623
|
11
|
Chad
|
22.0230189
|
36
|
Benin
|
5.04466609
|
12
|
Ethiopia
|
19.2444225
|
37
|
Gambia, The
|
4.87087892
|
13
|
Guinea
|
17.0390601
|
38
|
Lesotho
|
4.54620809
|
14
|
Sierra Leone
|
16.5840484
|
39
|
Tunisia
|
4.40549329
|
15
|
Guinea-Bissau
|
16.4509584
|
40
|
Botswana
|
3.45132348
|
16
|
Togo
|
14.5948913
|
41
|
Kenya
|
3.43901847
|
17
|
Nigeria
|
14.1281077
|
42
|
Sao Tome and Principe
|
3.42602638
|
18
|
Zambia
|
13.9967373
|
43
|
Senegal
|
3.13996134
|
19
|
Uganda
|
13.940392
|
44
|
Eswatini
|
3.06741301
|
20
|
Ghana
|
12.3819534
|
45
|
Namibia
|
2.25931241
|
21
|
Burkina Faso
|
12.0925214
|
46
|
Morocco
|
1.84456925
|
22
|
Mozambique
|
11.5957848
|
47
|
Comoros
|
1.68706664
|
23
|
Niger
|
11.2204318
|
48
|
Cabo Verde
|
0.56456165
|
24
|
Central African Republic
|
11.1837954
|
49
|
Seychelles
|
0.11819546
|
25
|
Sudan
|
10.3638301
|
50
|
Mauritius
|
0.0082117
|
Sources :
Auteurs, à partir des données de la WDI
Annexe
6: Classement des pays d'Afrique en fonction de la
contribution en pourcentage du pétrole au PIB (1998 - 2017)
Rg.
|
Pays
|
Oil rent
|
Rg.
|
Pays
|
Oil rents
|
1
|
Libya
|
44.4684149
|
26
|
Burundi
|
0
|
2
|
Congo, Rep.
|
39.1992068
|
27
|
Cabo Verde
|
0
|
3
|
Equatorial Guinea
|
38.4549025
|
28
|
Central African Republic
|
0
|
4
|
Angola
|
32.7154943
|
29
|
Comoros
|
0
|
5
|
Gabon
|
26.5123221
|
30
|
Eswatini
|
0
|
6
|
Algeria
|
20.8819993
|
31
|
Ethiopia
|
0
|
7
|
Chad
|
15.8920527
|
32
|
Gambia, The
|
0
|
8
|
Nigeria
|
11.6466279
|
33
|
Guinea-Bissau
|
0
|
9
|
Sudan
|
8.9523577
|
34
|
Guinea
|
0
|
10
|
Egypt, Arab Rep.
|
7.34275292
|
35
|
Kenya
|
0
|
11
|
Cameroon
|
4.70055204
|
36
|
Lesotho
|
0
|
12
|
Tunisia
|
3.34394568
|
37
|
Liberia
|
0
|
13
|
Mauritania
|
2.60112012
|
38
|
Malawi
|
0
|
14
|
Cote d'Ivoire
|
1.91812428
|
39
|
Mali
|
0
|
15
|
Congo, Dem. Rep.
|
1.64488519
|
40
|
Mauritius
|
0
|
16
|
Ghana
|
1.48286816
|
41
|
Namibia
|
0
|
17
|
Niger
|
0.9880274
|
42
|
Rwanda
|
0
|
18
|
Mozambique
|
0.16160026
|
43
|
Sao Tome and Principe
|
0
|
19
|
South Africa
|
0.08030549
|
44
|
Seychelles
|
0
|
20
|
Benin
|
0.04599689
|
45
|
Sierra Leone
|
0
|
21
|
Madagascar
|
0.02265066
|
46
|
Tanzania
|
0
|
22
|
Morocco
|
0.01098778
|
47
|
Togo
|
0
|
23
|
Senegal
|
0.00009323
|
48
|
Uganda
|
0
|
24
|
Botswana
|
0
|
49
|
Zambia
|
0
|
25
|
Burkina Faso
|
0
|
50
|
Zimbabwe
|
0
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe
7: Classement des pays d'Afrique en fonction de la
contribution en pourcentage des rentes minières au PIB (1998 -
2017)
Rang
|
Pays
|
Mineral
|
Rang
|
Pays
|
Mineral
|
1
|
Mauritania
|
23.1194184
|
26
|
Egypt, Arab Rep.
|
0.22052281
|
2
|
Zambia
|
10.0472998
|
27
|
Rwanda
|
0.13092461
|
3
|
Congo, Dem. Rep.
|
7.78381053
|
28
|
Algeria
|
0.09933554
|
4
|
Guinea
|
7.64446872
|
29
|
Cameroon
|
0.08704291
|
5
|
Togo
|
7.56849657
|
30
|
Gabon
|
0.07185462
|
6
|
Mali
|
5.94931198
|
31
|
Kenya
|
0.04974697
|
7
|
Sierra Leone
|
5.72932329
|
32
|
Central African Republic
|
0.04471955
|
8
|
Burkina Faso
|
4.16017541
|
33
|
Uganda
|
0.03384027
|
9
|
Liberia
|
4.04126575
|
34
|
Mozambique
|
0.02761599
|
10
|
Ghana
|
3.31699119
|
35
|
Nigeria
|
0.02152008
|
11
|
Botswana
|
2.79839244
|
36
|
Equatorial Guinea
|
0.02104242
|
12
|
Zimbabwe
|
2.66327751
|
37
|
Congo, Rep.
|
0.01973059
|
13
|
South Africa
|
2.1663693
|
38
|
Chad
|
0.0082373
|
14
|
Tanzania
|
1.87215401
|
39
|
Malawi
|
0.00383502
|
15
|
Namibia
|
1.70586123
|
40
|
Benin
|
0.00360375
|
16
|
Morocco
|
1.61763485
|
41
|
Angola
|
0
|
17
|
Sudan
|
0.96441046
|
42
|
Cabo Verde
|
0
|
18
|
Senegal
|
0.82383236
|
43
|
Comoros
|
0
|
19
|
Cote d'Ivoire
|
0.63754061
|
44
|
Gambia, The
|
0
|
20
|
Madagascar
|
0.59624339
|
45
|
Guinea-Bissau
|
0
|
21
|
Tunisia
|
0.5347967
|
46
|
Lesotho
|
0
|
22
|
Niger
|
0.44371259
|
47
|
Libya
|
0
|
23
|
Burundi
|
0.36714899
|
48
|
Mauritius
|
0
|
24
|
Ethiopia
|
0.34764879
|
49
|
Sao Tome and Principe
|
0
|
25
|
Eswatini
|
0.33139276
|
50
|
Seychelles
|
0
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe
8: Classement des pays d'Afrique en fonction de la
contribution en pourcentage des rentes forestières au PIB (1998 -
2017)
Rang
|
Pays
|
Forest
|
Rang
|
Pays
|
Forest
|
1
|
Burundi
|
23.1162286
|
26
|
Sao Tome and Principe
|
3.42602638
|
2
|
Liberia
|
20.1487533
|
27
|
Kenya
|
3.3892715
|
3
|
Congo, Dem. Rep.
|
19.1689489
|
28
|
Mali
|
3.21907856
|
4
|
Ethiopia
|
18.8961317
|
29
|
Gabon
|
3.13034147
|
5
|
Guinea-Bissau
|
16.4509584
|
30
|
Cameroon
|
2.95406897
|
6
|
Uganda
|
13.9065517
|
31
|
Cote d'Ivoire
|
2.61849177
|
7
|
Central African Republic
|
11.1390758
|
32
|
Eswatini
|
2.50428817
|
8
|
Sierra Leone
|
10.8547251
|
33
|
Equatorial Guinea
|
2.31826619
|
9
|
Niger
|
9.71754362
|
34
|
Senegal
|
2.30389693
|
10
|
Guinea
|
9.39459138
|
35
|
Mauritania
|
2.25408397
|
11
|
Mozambique
|
8.71360031
|
36
|
Comoros
|
1.68706664
|
12
|
Malawi
|
8.45244223
|
37
|
Nigeria
|
1.67578445
|
13
|
Burkina Faso
|
7.93234604
|
38
|
Angola
|
0.7656074
|
14
|
Ghana
|
7.56936989
|
39
|
South Africa
|
0.7568023
|
15
|
Togo
|
7.02639472
|
40
|
Cabo Verde
|
0.56456165
|
16
|
Rwanda
|
7.00946663
|
41
|
Namibia
|
0.55345118
|
17
|
Madagascar
|
6.70053018
|
42
|
Sudan
|
0.44706197
|
18
|
Chad
|
6.1227289
|
43
|
Botswana
|
0.36293818
|
19
|
Benin
|
4.99506545
|
44
|
Egypt, Arab Rep.
|
0.21744981
|
20
|
Gambia, The
|
4.87087892
|
45
|
Morocco
|
0.21213775
|
21
|
Lesotho
|
4.54620809
|
46
|
Tunisia
|
0.18309375
|
22
|
Tanzania
|
4.17684698
|
47
|
Algeria
|
0.13700588
|
23
|
Congo, Rep.
|
4.11029832
|
48
|
Seychelles
|
0.11819546
|
24
|
Zambia
|
3.91845715
|
49
|
Libya
|
0.06762691
|
25
|
Zimbabwe
|
3.89462875
|
50
|
Mauritius
|
0.0082117
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe
9: Classement des pays d'Afrique en fonction de la
contribution en pourcentage des rentes gazières au PIB (1998 -
2017)
Rang
|
Pays
|
Gas
|
Rang
|
Pays
|
Gas
|
1
|
Algeria
|
3.41563958
|
26
|
Comoros
|
0
|
2
|
Equatorial Guinea
|
2.78400621
|
27
|
Eswatini
|
0
|
3
|
Mozambique
|
2.03048479
|
28
|
Ethiopia
|
0
|
4
|
Egypt, Arab Rep.
|
1.31347286
|
29
|
Gambia, The
|
0
|
5
|
Libya
|
1.14380606
|
30
|
Guinea-Bissau
|
0
|
6
|
Nigeria
|
0.78385521
|
31
|
Guinea
|
0
|
7
|
Congo, Rep.
|
0.67963456
|
32
|
Kenya
|
0
|
8
|
Cote d'Ivoire
|
0.52110957
|
33
|
Lesotho
|
0
|
9
|
Tunisia
|
0.34365716
|
34
|
Liberia
|
0
|
10
|
Tanzania
|
0.14302976
|
35
|
Malawi
|
0
|
11
|
Gabon
|
0.11497804
|
36
|
Madagascar
|
0
|
12
|
Angola
|
0.10233235
|
37
|
Mali
|
0
|
13
|
Cameroon
|
0.05501373
|
38
|
Mauritania
|
0
|
14
|
South Africa
|
0.03824287
|
39
|
Mauritius
|
0
|
15
|
Senegal
|
0.0127777
|
40
|
Namibia
|
0
|
16
|
Ghana
|
0.01272416
|
41
|
Niger
|
0
|
17
|
Congo, Dem. Rep.
|
0.00366841
|
42
|
Rwanda
|
0
|
18
|
Morocco
|
0.00363777
|
43
|
Sao Tome and Principe
|
0
|
19
|
Benin
|
0
|
44
|
Seychelles
|
0
|
20
|
Botswana
|
0
|
45
|
Sierra Leone
|
0
|
21
|
Burkina Faso
|
0
|
46
|
Sudan
|
0
|
22
|
Burundi
|
0
|
47
|
Togo
|
0
|
23
|
Cabo Verde
|
0
|
48
|
Uganda
|
0
|
24
|
Central African Republic
|
0
|
49
|
Zambia
|
0
|
25
|
Chad
|
0
|
50
|
Zimbabwe
|
0
|
Sources : Auteurs,
à partir des données de la WDI
Annexe 10:Matrices des
corrélations des variables prises dans l'analyse de la partie I et
II
Variables
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
(1)TFP
|
1.000
|
(2) RPetro
|
0.146
|
1.000
|
(3) RMin
|
-0.164
|
-0.023
|
1.000
|
(4) RGaz
|
0.198
|
0.111
|
-0.108
|
1.000
|
(5) RForest
|
-0.645
|
-0.245
|
-0.049
|
-0.002
|
1.000
|
(6) PIB
|
0.479
|
0.102
|
-0.050
|
-0.129
|
-0.441
|
1.000
|
(7) FBCF
|
-0.102
|
0.084
|
0.425
|
0.082
|
-0.203
|
0.154
|
1.000
|
(8) IDE
|
-0.081
|
-0.078
|
0.291
|
0.491
|
0.043
|
-0.019
|
0.596
|
1.000
|
(9) OuvCom
|
0.203
|
0.059
|
0.288
|
0.106
|
-0.315
|
0.410
|
0.432
|
0.297
|
1.000
|
(10) DepPub
|
-0.146
|
-0.236
|
0.168
|
-0.034
|
0.124
|
0.103
|
0.313
|
0.198
|
0.607
|
1.000
|
(11) Elect
|
0.688
|
0.146
|
-0.092
|
0.120
|
-0.640
|
0.590
|
0.056
|
-0.105
|
0.224
|
-0.196
|
1.000
|
(12) ScolPrim
|
-0.215
|
-0.135
|
0.007
|
-0.022
|
0.113
|
0.271
|
0.101
|
0.080
|
0.221
|
0.320
|
0.081
|
1.000
|
(13) lnPopAct
|
-0.087
|
0.285
|
-0.227
|
0.389
|
0.009
|
-0.461
|
-0.100
|
-0.065
|
-0.431
|
-0.448
|
0.068
|
-0.182
|
1.000
|
(14) EGov
|
0.417
|
-0.215
|
-0.096
|
-0.046
|
-0.445
|
0.682
|
0.211
|
-0.022
|
0.415
|
0.232
|
0.513
|
0.342
|
-0.304
|
1.000
|
(15) Corrupt
|
0.374
|
-0.316
|
-0.020
|
-0.077
|
-0.317
|
0.526
|
0.192
|
-0.005
|
0.462
|
0.378
|
0.272
|
0.235
|
-0.489
|
0.835
|
1.000
|
(16) SP
|
0.266
|
-0.121
|
0.011
|
0.006
|
-0.340
|
0.505
|
0.270
|
0.077
|
0.487
|
0.302
|
0.263
|
0.262
|
-0.428
|
0.765
|
0.742
|
1.000
|
Source: Auteur
Variables
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
(1) PIB PerC
|
1.000
|
(2) RPetro
|
0.066
|
1.000
|
(3) RGaz
|
-0.059
|
0.543
|
1.000
|
(4) RMin
|
-0.060
|
-0.065
|
-0.090
|
1.000
|
(5) RForest
|
-0.343
|
-0.234
|
-0.216
|
-0.030
|
1.000
|
(6) FBCF
|
0.115
|
0.164
|
0.119
|
0.343
|
-0.324
|
1.000
|
(7) IDE
|
-0.053
|
0.120
|
0.101
|
0.313
|
0.003
|
0.424
|
1.000
|
(8) OuvCom
|
0.451
|
0.059
|
-0.038
|
0.376
|
-0.134
|
0.222
|
0.194
|
1.000
|
(9) Inflation
|
0.158
|
0.178
|
-0.028
|
-0.026
|
0.133
|
-0.170
|
-0.034
|
0.041
|
1.000
|
(10) DepPubEduc
|
0.300
|
-0.138
|
0.062
|
-0.009
|
-0.150
|
0.105
|
-0.146
|
0.324
|
0.070
|
1.000
|
(11) DepPub
|
0.292
|
-0.047
|
-0.063
|
0.157
|
-0.045
|
0.054
|
-0.027
|
0.182
|
0.246
|
0.374
|
1.000
|
(12) Elect
|
0.576
|
0.109
|
0.294
|
-0.084
|
-0.606
|
0.246
|
0.044
|
0.275
|
-0.099
|
0.329
|
-0.009
|
1.000
|
(13) ScolPrim
|
0.119
|
-0.147
|
-0.093
|
-0.024
|
0.202
|
0.056
|
0.111
|
0.078
|
0.052
|
0.236
|
0.167
|
-0.029
|
1.000
|
(14) lnPopAct
|
-0.171
|
0.162
|
0.216
|
-0.105
|
-0.053
|
-0.030
|
-0.129
|
-0.059
|
0.066
|
0.085
|
-0.306
|
0.031
|
-0.227
|
1.000
|
(15) EGov
|
0.685
|
-0.199
|
-0.041
|
-0.111
|
-0.428
|
0.209
|
-0.115
|
0.266
|
0.073
|
0.440
|
0.237
|
0.559
|
0.202
|
-0.081
|
1.000
|
(16) Corrupt
|
0.543
|
-0.277
|
-0.079
|
-0.025
|
-0.358
|
0.277
|
-0.004
|
0.262
|
0.062
|
0.441
|
0.268
|
0.427
|
0.201
|
-0.173
|
0.823
|
1.000
|
(17) SP
|
0.478
|
-0.291
|
-0.239
|
-0.021
|
-0.340
|
0.221
|
-0.015
|
0.244
|
0.015
|
0.275
|
0.121
|
0.350
|
0.198
|
-0.176
|
0.715
|
0.706
|
1.000
|
Source : Auteur
Annexe 11:Tableau des
statistiques descriptives de la partie I et II
Descriptive Statistics of part 1
Variable
|
Obs
|
Mean
|
Std.Dev.
|
Min
|
Max
|
ctfp
|
560
|
.486
|
.228
|
.099
|
1.106
|
RPetro
|
560
|
3.608
|
8.683
|
0
|
56.139
|
RGaz
|
559
|
.19
|
.588
|
0
|
4.861
|
RMin
|
560
|
2.01
|
5.839
|
0
|
46.625
|
RForest
|
560
|
4.403
|
5.243
|
0
|
40.427
|
PIB
|
543
|
3.58e+10
|
7.04e+10
|
1.30e+09
|
4.64e+11
|
FBCF
|
547
|
22.066
|
8.998
|
.293
|
61.469
|
IDE
|
558
|
971000
|
3.46e+07
|
-2.04e+08
|
5.36e+08
|
OuvCom
|
534
|
55.629
|
27
|
10.755
|
152.627
|
DepPub
|
526
|
16.096
|
5.729
|
.952
|
40.444
|
Elect
|
537
|
43.883
|
29.504
|
2.216
|
100
|
ScolPrim
|
452
|
96.252
|
23.116
|
29.023
|
148.124
|
lnPopAct
|
560
|
15.117
|
1.268
|
12.496
|
17.893
|
EGov
|
492
|
-.66
|
.629
|
-2.478
|
1.049
|
Corrupt
|
494
|
-.59
|
.613
|
-1.715
|
1.217
|
SP
|
493
|
-.567
|
.91
|
-2.699
|
1.2
|
|
Sources :
Auteurs
Descriptive Statistics of part 2
Variable
|
Obs
|
Mean
|
Std.Dev.
|
Min
|
Max
|
PIB PerC
|
1018
|
2399.84
|
3146.741
|
187.517
|
20512.94
|
PIB
|
1,018
|
3.41e+10
|
7.21e+10
|
1.22e+08
|
4.64e+11
|
TotRN
|
1036
|
12.794
|
12.899
|
.001
|
84.24
|
RForest
|
1040
|
5.463
|
6.093
|
0
|
40.427
|
RMin
|
1040
|
1.895
|
5.073
|
0
|
46.625
|
RGaz
|
1030
|
.25
|
.785
|
0
|
5.704
|
RPetro
|
1036
|
5.063
|
12.105
|
0
|
78.552
|
Elect
|
982
|
41.213
|
29.158
|
1.5
|
100
|
OuvCom
|
1029
|
56.212
|
28.189
|
7.806
|
203.945
|
DepPub
|
926
|
15.276
|
7.504
|
.952
|
92.601
|
DepPubEduc
|
574
|
4.248
|
1.938
|
.831
|
13.22
|
IDE
|
1033
|
525000
|
2.54e+07
|
-2.04e+08
|
5.36e+08
|
FBCF
|
953
|
22.22
|
9.84
|
0
|
61.469
|
Inflation
|
926
|
9.771
|
30.929
|
-9.798
|
513.907
|
ScolPrim
|
868
|
96.896
|
22.668
|
29.023
|
149.307
|
lnPopAct
|
1054
|
14.895
|
1.493
|
10.647
|
17.893
|
EGov
|
960
|
-.746
|
.632
|
-2.478
|
1.049
|
Corrupt
|
962
|
-.634
|
.611
|
-1.869
|
1.217
|
SP
|
961
|
-.559
|
.922
|
-3.315
|
1.282
|
|
Sources :
Auteurs
Annexe 12: Résultat
du test de robustesse de l'estimation
Equation (1) des DMC PIB_PerC
|
Equation (2) des DMC lnPIBCperc
|
Résultats du test d'Hausman
|
Résultats du test d'Hausman
|
chi2(16) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)=83.39
|
chi2(16) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)=83.38
|
Prob>chi2 =0.000
|
Prob>chi2 =0.000
|
Sources :
Auteurs
Annexe 13: Liste des pays
d'Afrique et leurs codes ISO
Code
|
ISO
|
Pays
|
Code
|
ISO
|
Pays
|
1
|
DZA
|
Alegria
|
26
|
LBR
|
Liberia
|
2
|
AGO
|
Angola
|
25
|
LBY
|
Libya
|
3
|
BEN
|
Benin,
|
28
|
MWI
|
Malawi
|
4
|
BWA
|
Botswana,
|
29
|
MDG
|
Madagascar
|
5
|
BFA
|
Burkina Faso
|
30
|
MLI
|
Mali
|
6
|
BDI
|
Burundi,
|
31
|
MRT
|
Mauritania
|
7
|
CPV
|
Cabo Verde
|
32
|
MUS
|
Iles Maurice
|
8
|
CMR
|
Cameroun
|
33
|
MAR
|
Maroc
|
9
|
CAF
|
RCA,
|
34
|
MOZ
|
Mozambique
|
10
|
TCD
|
Tchad,
|
35
|
NAM
|
Namibie
|
11
|
COM
|
Comores,
|
36
|
NGA
|
Nigeria
|
12
|
COG
|
Congo Rep.,
|
37
|
NER
|
Niger
|
13
|
COD
|
Rep. Démocratique du Congo
|
38
|
RWA
|
Rwanda
|
14
|
CIV
|
Cote d'Ivoire
|
39
|
STP
|
Sao Tome et Principe
|
15
|
EGY
|
Egypte
|
40
|
SEN
|
Sénégal
|
16
|
SWZ
|
Eswatini
|
41
|
SYC
|
Seychelles
|
17
|
ETH
|
Ethiopie
|
42
|
SLE
|
Sierra Leone
|
18
|
GNQ
|
Guinée Equatoriale
|
43
|
ZAF
|
Afrique du Sud
|
19
|
GAB
|
Gabon
|
44
|
SDN
|
Soudan
|
20
|
GMB
|
Gambie
|
45
|
TZA
|
Tanzanie
|
21
|
GHA
|
Ghana
|
46
|
TGO
|
Togo
|
22
|
GNB
|
Guinée-Bissau
|
47
|
TUN
|
Tunisie
|
23
|
GIN
|
Guinée
|
48
|
UGA
|
Ouganda
|
24
|
KEN
|
Kenya
|
49
|
ZMB
|
Zambie
|
25
|
LSO
|
Lesotho
|
50
|
ZWE
|
Zimbabwe
|
Sources :
Auteurs
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT
ii
SOMMAIRE
iii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
SIGLES
ET ABREVIATIONS
vi
LISTE
DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
vii
RESUME
viii
ABSTRACT
ix
INTRODUCTION
GENERALE
1
1- Contexte et justification
2
2- Revue de la littérature
5
3- Problématique de l'étude
11
4- Objectif de l'étude
14
5- Hypothèses de l'étude
15
6- Intérêt de l'étude
15
7- Méthodologie
16
8- Plan de travail
17
PARTIE
1 : RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE DES FACTEURS
18
INTRODUCTION
DE LA PREMIERE PARTIE
19
CHAPITRE
1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE TOTALE
21
Introduction
22
Section I : Ressources naturelles et croissance de
la productivité : rôle du capital et du travail
23
I .1 : Ressources naturelles et
Investissement
23
I.1.1 : Formation de capital fixe et ressources
naturelles
24
I.1.2 : L'attractivité des IDE
25
I.2 : Importance des ressources naturelles dans
le développement du capital humain
26
Section II : Ressources naturelles et croissance de
la productivité : rôle des institutions
29
II.1 : Rente des ressources naturelles et
gouvernance économiques
30
II.2 : Rente des ressources naturelles et
gouvernance politiques
32
II.3 : Ressources naturelles et gouvernance
institutionnelles
33
Conclusion
35
CHAPITRE
2 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE
DE LA PRODUCTIVITE TOTAL DES FACTEURS EN AFRIQUE
37
Introduction
38
Section I : Croissance la productivité totale
des facteurs et Rente des ressources naturelles en Afrique : les faits
stylisés
39
I.1 : Evolution de la rente totale des
ressources naturelles et la croissance de la productivité des facteurs
en Afrique
39
I.1.1 : Paradoxe de la dotation en ressources
naturelles entres les pays
39
I.1.2 : Etude comparative entre les pays
41
a) Cas des dix (10) pays ayant un niveau de
croissance de la productivité fort
41
b) Cas des dix (10) pays ayant un niveau de
croissance de la productivité faible
42
I.2 : Evolution de la croissance de la
productivité totale des facteurs avec chacune des différentes
rentes.
42
I.2.1 : Rente forestière et croissance
de la productivité
43
I.2.2 : Rente pétrolière et
croissance de la productivité
44
I.2.3 : Rente gazière et croissance de
la productivité
45
I.2.4 : Rente minière et croissance de
la productivité
46
Section II : Ressources naturelles et
croissance de la productivité : Analyse
économétrique
47
II.1 : Démarche
méthodologique
48
II.1.1 : Spécification du modèle
économétrique retenu et présentation des variables
48
II.1.2 : Méthode d'estimation et test de
robustesse
51
a) Principe de l'estimation
51
b) Tests de robustesse
53
II.2 : Résultats et
Interprétations
53
II.2.1 : Résultat des estimations
53
II.2.2 : Interprétation des
résultats
55
a) Approche économétrique
55
b) Approche économique
55
Conclusion
57
CONCLUSION
DE LA PREMIERE PARTIE
58
PARTIE
2 : RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE DU PIB
59
INTRODUCTION
DE LA DEUXIEME PARTIE
60
CHAPITRE
3 : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET
CROISSANCE DU PIB
62
Introduction
63
Section I : Ressources naturelles et la
croissance du PIB : les explications traditionnelles
64
I.1 : Définition de la
malédiction des ressources naturelles
64
I.2 : Explications de la relation entre
ressources naturelles et PIB
65
I.2.1 : Institutions et gouvernement
66
I.2.2 : Ouverture commerciale et prix
internationaux et locaux
69
Section II : Dotation de ressources naturelles
en Afrique : malédiction ou bénédiction ?
71
II.2.1 : Le Nigeria : faible revenu par
tête et des conflits autour de l'exploitation des ressources
naturelles
71
II.2.2 : Le Botswana : essor de
développement grâce aux diamants
72
Conclusion
74
CHAPITRE
4 : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE RESSOURCES NATURELLES ET CROISSANCE
DU PIB
75
Introduction
76
Section I : Ressources naturelles et croissance du
PIB : les faits stylisés
76
I.1 : Analyse descriptive des données et
étude comparative entre croissance du PIB et loyers total des ressources
naturelles
77
I.1.1 : Analyse descriptive des
donnés
77
I.1.2 : Analyse comparative entre les Pays
78
a) Cas des dix (10) pays ayant un niveau de
croissance du PIB par tête élevé
78
b) Cas des dix (10) pays ayant un niveau de
croissance du PIB par tête faible
79
I.2 : Evolution de la croissance du PIB avec
chacune des différentes rentes.
80
I.2.1 : Rente forestière et croissance
du PIB
80
I.2.2 : Rente pétrolière et
croissance du PIB
81
I.2.3 : Rente gazière et croissance du
PIB
82
I.2.4 : Rente minière et croissance du
PIB
82
Section II : Ressources naturelles et croissance du
PIB : Analyse économétrique
83
II.1 : Démarche
méthodologique
84
II.1.1 : Spécification du modèle
économétrique retenu
84
II.1.2 : Méthode d'estimation
88
a) Principe d'estimation
88
b) Les tests de robustesse
88
II.2 : Résultats et
Interprétations
89
II.2.1 : Résultat des estimations
89
II.2.2 : Interprétation des
résultats
91
a) Approche économétrique
91
b) Approche économique
91
Conclusion
93
CONCLUSION
DE LA DEUXIEME PARTIE
95
CONCLUSION
GENERALE
96
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
a
LISTE DES ANNEXES
j
ANNEXES
k
TABLE DES MATIERES
x
* 1Selon(Gilberthorpe et
Papyrakis, 2015), une recherche sur Google Scholar montre qu'en 1995, il n'y
avait que 13 articles scientifiques faisant référence à
l'expression «resource curse », ce nombre a augmenté à
67 en 2000, 543 en 2005, 1 890 en 2010, 2 420 en 2014. En 2016, ce nombre est
porté à 28 500 articles.
* 2 D'après (Badeeb et
al., 2017) cité dans -Atangana Ondoa(2019)
* 3D'après Sachs et
Warner (1995), entre 1970 et 1989, les économies ouvertes ont
bénéficiés d'une croissance plus élevées que
les pays restreignant les échanges commerciaux.
* 4 Trevor Swan (1956),
Diagramme de cygne utilisé pour évaluer les changements
économiques résultant de politiques qui affectent les
défenses intérieures ou la demande relative des biens
étrangers et nationaux.
* 5Louis-Marie Philippot
(2009) : Les Ressources Naturelles : Une « Malédiction
Institutionnelle » ? Page 5